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î^arbarli Collège iihrars
GIFT OF
Archibald Cary Coolidge, Ph.D.
(CU86 Of X887)
ASSISTANT PROFESSOR
OF HISTORY
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MÉMOIRES
ET DOCUMENTS
PUBLIÉS
PAR LA^OGIÉTÉ D'HISTOIRE
DE LA SUISSE ROMANDE
Seconde série •
TOME VII
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Harvard Oollege Library
Marcb 2e 1907
Gift of
Prof^.O.Ooolidge.
LAUSANNE. — IMPRIMBRIK GEORGES BRIDEL & C'*
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MÉMOIRES ET DOCUMENTS
publiés par la Société d'histoire de la Suisse romaude.
SECONDE SÉRIE
TOME Vil
ESSAI DE TOPONYMIE
Origine des noms de lieox habités et des lieux dits
de la Suisse romande
PAR
HENRI JACCARO
Professeur au collège d'Aigle.
-i^-f-«-
LAUSANNE
OBORGES BRIDBL & d* ÉDITEURS
1906
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TABLE DES ABRÉVIATIONS
Arch. Fr.
Arcliivea fribourgeoiscs.
Hugm.
fiugmeuUtif.
G.
cantou.
CarL La lis.
CariuLiire de Lausanne dans Mém. et Doc. VI.
Cart. MoDth,
Carlïiîaire de Montheron.
D,
district.
dim.
dimînutir.
Donat. Haut,
LKtê des donations de Hauterive.
F. B.
Fontes rerum Bernensium.
%■
fîgurtv
Fôralm.
Forstemann, voir Bibliog^phie.
h, ham.
hamtr^u.
loc.
lacalktti.
m.
maisoQ.
M. R.
Mémoires de la Soc. d'hist. de la Suisse romande.
M. G.
» de la Soc. d'hist. et d'archéol. de Genève.
n. pr.
nom propre.
M. F.
^fémorial de Fribourg.
MtL
Matile.
Mas. N,
Musée oeuchâtelois.
M. N,
» »
P-
pa^.
R, dipL
Recueil diplomaticpie de Fribourg.
s.
siédc.
•ubst
Bubsianttf.
s, m.
subst. masc.
■. L
Rtibst. ft-m.
T, fr.
viGux français.
Y. h. ■!(,
yhnx liaut allemand.
Tr.
Triiiiillaï, voir Bibliographie.
Wslbg.
W îj ta t (^ m berger, »
Zeerl,
Zeerlctîer, »
♦
devant un n. propre ou autre nom indique un nom sup-
posé, probable, mais non constaté dans les textes.
Le» noms locAiix du Jura bernois saas indication d'origine sont tires de
TrouINat, cl (xoiir le V^tlais, des volumes de documents publiés par Gremaud,
M. R. XVUl et XXIX-XXXIU et XXXVU-XXXIX.
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Siegfried. Atlas topographique Vssooo ^^ Vsoooo» '^^ feuilles concernant la
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Carte topographique du canton de Vaud au V50000'
Carte de France de Tétat-major au ^/goooo» feuilles Thonon, Annecy,
Saint-Claude.
RovÉRÉA. Carte des 4 mandements d'Aigle. — Sans date (fin du 18^ s.).
Von der Weid, Fr. Incliti cantonis Friburgensis tabula, 1668, repro-
duite par Stadelmann, op. cit. Frib. 1902.
Plans cadastraux de nombreuses communes du canton de Vaud et du
Bas-Valais.
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INTRODUCTION
Tout nom de lieu, ville ou villag^e, rivière, montag-ne ou simple
terrain, soit lieu-dit, a eu une signification précise à l'ori^ne. Le
sens d'un grand nombre de ces noms nous échappe aujourd'hui,
soit qu'ils appartiennent à des racines inconnues, soit qu'ils aient
été tellement défig'urés dans la suite des temps qu'il ne nous est
plus possible d'en reconnaître la racine primitive sous la forme
que le nom revêt actuellement. Remarquons ici que très souvent
la forme officielle est une source d'erreurs. Les rédacteurs d'actes,
clercs et notaires, et, plus près de nous, les g-éomètres qui ont levé
les plans, les cartographes officiels ou privés ont très souvent
interprété faussement les noms qu'ils entendaient prononcer, et
leur ont donné une orthographe qui déroute aujourd'hui le cher-
cheur. Aussi est-il de la première importance, pour une étude
toponjmique, de rechercher les plus anciennes formes de chaque
nom. La lecture attentive des documents publiés dans les recueils
de chartes ou conservés dans les diverses archives est donc un tra-
vail préliminaire indispensable.
I. Origine. — A quel idiome appartiennent, d'après leurs
racines, les noms de lieux de notre pays ?
Il j en a de trois sources différentes, formant trois couches
superposées. Et de même que le géolojipie détermine l'âge relatif
des divers terrains aux fossiles qu'ils renferment, on reconnaît
les origines diverses des localités du pays aux racines dont elles
dérivent.
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X INTRODUCTION
Une première série de noms, la plus ancienne, est d'origine cel-
tique. Nos ancêtres, les Helvètes, appartenaient à la nation gau-
loise, un des rameaux de la grande race celtique. Leur langue se
rattachait à la famille indo-germanique ; elle était proche parente
du latin et des vieux idiomes germains, (Bopp, Grimm, Zeuss). La
plupart des noms de rivières, tous ceux en one, ar, sar, dive,
reuse, rhin, morge, etc. ; ceux de plusieurs montagnes, alpe,
dol, tann, balm; quelques termes topographiques, combe, oche;
quelques noms d'arbres, verne, sapin, et de beaucoup de loca-
lités, anciennement en dunum, durum, sont d'origine celtique.
Ces noms se rencontrent surtout dans la vallée du Rhône, de sa
source à Genève, et dans les vallées principales, Sarine, Broyé,
Thièle, Birse. Un assez grand nombre d'entre eux s'expliquent
avec plus ou moins de certitude; d'autres présentent une explica-
tion probable ; beaucoup offrent des prablèmes pour toujours inso-
lubles.
A cette première série de noms s'en ajoute une seconde beau-
coup plus nombreuse, celle des noms remontant à l'époque gallo-
romaine, vocables tirés d'une racine latine, ou gauloise, mais
adoptée dans le bas latin. Les conquérants romains s'établirent
essentiellement le long des grandes voies de conmiunication, dans
les vallées déjà nommées, et sur le parcours des routes construites
par eux. Ils bâtirent des fermes, des maisons de campagne, ils
établirent des colonies, élevèrent des châteaux. A cette source éty-
mologique se rattachent les noms formés des racines villam,
casam, campum, pratum, planum, castrum ou castellum, monas-
terium, capellam, montem, vallem, furcam, mansum, coloniam,
burgum, vicum, condominium, murum, finem, paludem, aquam,
flumen, etc. La plupart des noms d'arbres, fagum^ pinum, tiliam,
castaneam, laricem, etc., et quelques noms de végétaux plus
humbles, jonc, ronce, fougère, puis ceux qui dérivent de plantes
cultivées, froment, orge, épeautre, lentille, fève, pois, servent à
dénommer de nombreuses localités. A ces deux groupes dérivés
de noms communs viennent s'ajouter tous les noms de lieux ha-
bités terminés en ier, iez, ey, y, ex, ez, ay, primitivement formés
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INTRODUCTION XI
d'un nom d*homine, généralement un g'entilîce^ — nom de fa-
mille, — romain, celui du premier propriétaire, tels que Crissier,
Agiez, Chabrey, Moiry, Arnex, quelquefois d'un cogtiomen^ ou
surnom, Lonaj, Saconnex = domaines de Criscius, Abidius,
Cabrius, Maurius, Arnius, Lonus, Saco, noms auxquels s'ajou-
tait le suffixe locatif acum; iacum s'est réduit à iac, puis à iaj,
iei, ie ou ye, enfin à y qui avait d'abord le son de le dans vie.
Mais d'autres noms se rattachent à ce groupe. Il faut y ajouter
quelques noms en on^ dérivés de gentilices avec le suffixe io,
ionis, tels sont Courson, Grandson, Valençon, Marsillon^ etc.
Enfin le gentilice peut se transformer en adjectif et ne prend pas
de suffixe : villa^ Juvenia, de Juvenius, domus Licinia, fundus'
Anicius; ainsi à Rome, pons Aemilius, via Valeria, aqua Claudia,
via Aemilia (Jubain ville, p. 264, 3^5), et chez nous (villas) Da-
vias, Granias. A cette dérivation se rattachent des noms dérivés
du nominatif féminin singulier : Monnaz, jadis Mona, villa Mona,
Paganaz, terra Pagana, ou du datif-ablatif pluriel : Granges,
Grangiis, villis Graniis de Granius, villa Magis de Magus, aujour-
d'hui Mage.
Une troisième série de noms, la plus récente, est due à l'inva-
sion burgonde, au commencement du cinquième siècle.
Les Germains s'établirent surtout sur les plateaux qui séparent
les vallées, dont la population gallo-romaine était déjà assez com-
pacte ; ainsi sur le plateau entre la Sarine et la Glâne, entre la
* Les gentilices se forment des cof^omens, surnoms adjectifs, par Tinterca-
lation . d'un i : Quintus-ius, Sextus-ius, Maurus-ius, Germanus-ius, ete. Les
Gaulois faisaient de même : Gabros-Gabrios, Toouta-Tooutia.
* Le propriétaire avait pris un gentilice quand il avait obtenu le droit de cit^
romain, et se contentait d'un co^omen quand il était resté barbare; A. de
Jubainville, p. 96^
' Fandus et villa sont deux termes corrélatifs : Fundus est la portion du sol
qui forme une exploitation apicole appartenant k un propriétaire déterminé.
Villa est le ^oupe des bâtiments où le propriétaire se loge et qui serrent k
l'exploitation. 11 n'y a pas de villa sans fundus, ni de fundus sans villa. Suppri-
mez la villa, le fundus est réduit k l'état iïager ou de locu^^ Ager est locus qui
sine villa est. JubainviUe, p. 95.
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XI î INTRODUCTION
GlAne et la Broje, daos le Gros de Vaud, enfin sur le plateau qui
s'étend entre la Venoffe et le pied du Jura. Ajoutons quelques
rares établissements en Valais : Salins, Suen, Tartig. Chaque chef
burg-onde reçut son lot dans le partagée des terres ; il s'y établit
ave<ï sa famille et ses g'ens, et le nouvel établissement reçut un
nom dérivé de celui du propriétaire : par exemple Renens, primi-
tivement Hutiînig'is, chez les descendants de Runo. C'est ainsi que
sont nés^ dans les rég'ions que nous venons d'énumérer, les noms
de vilJa^s et de hameaux si nombreux (m d'après Zimmerli),
forméfi du sufiixe g'ermain ingum, traduit en latin par ingis^ de-
venu dès te neuvième siècle enSy eins^ enges ou anges y ingeSy
quatre formes qui ont chacune leur région particulière: ens à
Fribourg et la région d'Echallens : Berlens, Sullens; ins au sud
de l'Aubonne : Bursins, Prangins, et à Neuchâtel : Marin, Ver-
moudin ; i tiges à Genève : Presinges, Puplinges et dans la région
voisine de la Haute-Savoie, où l'on trouve une trentaine de noms
en înges (dans M. Inst. Gen. VIII, 12, J. Vuy en compte 38);
enHn la forme enges se trouve dans deux groupes de localités^
Tun dans la vallée de la Broyé : Auboranges, Martherenges,
l'autre prés de Morges : Préverenges, Bassenges (aussi en Cha*
biais : Modange, Champanges. etc.). Ajoutons encore une graphie
qui le rend méconnaissable, c'est an, Renan, Aran, Chevran^
Valavran. Un autre groupe de noms datant de la période de l'in*
vasion germaine comprend les nombreux Villars, de villare, réu-
nion do villes, généralement déterminés par le nom du Germain
auquel le hameau de colons gallo-romains échut en partage, ou,
pour les localités nouvellement habitées, le nom de celui qui a
fondé la villa, qui s'est établi sur le mont ou dans la vallée :
Villarimboud, Villargiroud, Villariaz = villas de Rambold, de
Gérold^ de Robart; Vaumarcus, Montbovon, vallée de Marcold»
mont de Bovo. A ces noms de la partie méridionale de notre pays
romand s'ajoutent tous les noms composés en court du Jura :
Courtelarjj Vendelincourt, etc., et la plupart de ceux en velier :
Uadervelier, Develier, que Zimmerli (III® p.) croit être d'origine
frânque.
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INTRODUCTION XIII
Presque tous les noms de cette classe si nombreuse des dérivés
de noms propres §^eriiianiques nous sont parvenus sous deux
formes, l'une allemande, l'autre française, qui s'éclairent récipro-
quement, la forme allemande ayant gardé généralement la racine
plus intacte, ainsi Vufflens — Wûlflingen, de Wulfilo, Glovelier —
Lioltingen, de Lioht, Develier — Dietwiler, de Dieto^ Villarepos —
Ruppertswiler, de Ruppert, Courroux — ^Lûtolsdorf, de Lûtold.
Toute étjmologie qui ne satisfait pas aux deux formes, française
et germaine, est fausse, ainsi celle qui tire Courroux de curtis
rufus (Dict. géog. Attinger), est d'emblée à rejeter, de même
que celles qui dérivent le déterminatif d'un nom commun, court
et velier s'ajoutant toujours à un nom propre, voir Corban, Gof-
frane, Hiécourt.
Notons enfin que ce mode de formation de noms locaux dérivés
de noms d'hommes se continue encore de nos jours, surtout dans
les montagnes. Citons parmi les noms propres existant encore
aujourd'hui, dans la Gruyère : la Saudannaz (Saudan), la Bu-
mandaz (Buman), la YonderweidCy la Fégueline, la Guisolandaz,
— au Pays d'Enhaut, la Jaquillarde, la Jaquerode, la Minaudaz,
la Gobalette ; dans le district d'Aigle, la Bercière, la Veillarde, la
Sordettaz, ia Perrettaz ; dans le Jura, district de Grandson, la
Porrettas, la Rougemonne, la Rusillonne, la Roguine, la Pidou-
saz, la Christine, etc. Nous avons laissé de c6ié ces noms qui s'ex-
pliquent d'eux-mêmes.
Remarquons en passant que les notaires ont souvent donné le
suffixe gallo-romain iacum à des noms d'origine germanique et
quelquefois l'inverse. Citons Bruciniacum pour Brucins ou Bur-
sins, Givriacum — Givrins, Matiniacum — Mategnins et inverse-
ment, Burdignins pour Bourdigny de Burdiniacum, Cartignins —
Cartigny de Quartiniacura, Prignins de Prinniacum, Gresins de
Gratiacum, Nivillins de Novelliacum. Us ont de même donné ce
suffixe acum, qui ne s'ajoute qu'à des noms d'hommes, à des noms
de choses: Asneriacum, Anières; Pantharacum, Penthéréa; Chi-
seracum, Chéserex ; Corgiacum, Corges ; Gollionacum, Gollion ;
Holder cite aussi un Tremuliacum, aujourd'hui Trembly, de tre-
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XIV INTRODUCTION
mula, le tremble. Aux noms de localités dérivés de noms propres
germains, s'ajoatent, dans la période burgonde, un certain
nombre de noms, surtout de lieux-dits, dérivés de substantifs
communs germaniques : bole, breuil, mosse, léchère, râpe ou
rippe, rosé, saule, vœte, vuaz, vavre ou voivre, etc.
2. Modifications des racines. — Naturellement tous ces noms
ont subi, daos le cours des âges, maintes modifications. Les règles
qui présidcDi à la transformation des mots du dictionnaire, per-
mutations, transpositions, additions ou suppressions de lettres,
dont on trouve les lois dans les dictionnaires étymologiques, s'ap-
pliquent avec la même rigueur aux modifications des noms
propres ; seulement leur orthographe est infiniment plus capri-
cieu.sef plus mobile, car elle n*est réglée par aucun dictionnaire.
De plus, on y rencontre un certain nombre de permutations
inconnues au français, mais qui se retrouvent dans nos patois :
c-h aspiré j Corne— Horne, Combe — Hombe; ch-f, Oche—OflFe;
s-f, TEssert—leFer, Cingle — Fingle ; ch-ss, Ouche — Ousse; ss-ch,
Esscrt— Echert, Pissot — Pichoux; j-z, Joux — Zour; ch-ts, Chanoz
— Zaaoz, Chaux — ^Tsô; 1 mouillé et 1-d ou 8, GoUie — Gode,
Daillon— -Dadon, Palette — Padette; j-d, Oujon— Audon, Chages
— Chaude; q-t ou o-t, Paquier — Patier, Curtmannonis — Tourte-
magne; gl-H, Glaise— Liaise, Glarey — Lîarey; — des additions,
comme le v entre deux voyelles, des suppressions, comme celle
du V initial ou médian, Vercome— Ercome, Vernayaz — Ernayaz,
Novale— Noale. Nous y trouvons des voyelles et syllabes atones,
az, 02, èf j ^ e, Riondaz — Rionde, Iserabloz — Iserable; on écrit
iodifPéremment Trogny et Trogne, Reschy — Rèche, Siniése et
Ziniegy ; cet i atone existe dans les patois de Tlsère où Ton écrit
tachif clou, tronchi, souche, oulagni, noisette, armailli pour ar-
maille, troupe, drachi, marc, grailli, corneille, agi, haie. Au qua-
torzième siècle, plus de cinquante noms de lieux du pays aujour-
d'hui terminé!? en e, s'écrivent y : Venogy, et jusqu'au seizième
siècle, Vivejsi i536, et au dix-septième, la Monsy i668, laMonse;
6z ^ es, Miserez — Mézières ; ier et iez :i= y, Vernier, Agiez, Fiez,
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INTRODUCTION XV
se prononcent Verny, Agy, Fy. A ce propos, remarquons qu'il se-
rait temps de modifier l'orthographe de nos noms de localités
pour éviter de voir ces noms défigurés par un déplacemertt de
l'accent. On entend déjà trop souvent prononcer Riondàt, An*
zeindàt ou Riondàze, Anzeindàze, les mots Rîondaz, Anzeindaï,
que nos pères prononçaient Rionde, Anzeinde, comme nos mon-
tagnards le font encore aujourd'hui. Nous devrions imiter les \^a-
laisans qui ont abandonné les orthographes surannées d'Ëvolenaz,
Iserabloz, écrits aujourd'hui Ëvolène, Isérable.
Parmi les influences qui ont contribué à modifier les noms, il
faut encore ajouter :
fo La soudure de l'article, entière ou partielle : Lallex, l'Allée
ou l'Aller pour la Lex, Lormoy— l'Ormoie, Lourtier — l'Ortier, la
Liserae — l'Yserne, la Laire — l'Aire, Lirette — l'Irette, Loursine—
rOursine, Lautaret — l'Autaret, Louge — l'Ouge, Loche — KOche,
rObèche — lo Besso, l'Avare — la Vare, l'Achat— la Chaz.
2^ Au contraire, la séparation de 1 initial : l'Arrêt pour Larrel,
l'Horette— Lorette, ou du a de l'article féminin, la London poui-
l'Allondon.
i^ L'addition d'un n initial provenant de la liaison de en avec
la voyelle, Onnaz— Nona, Euloz — Neuloz, Oez — Noës, Ombrieux
— Nombrieux, y Travers — ^Nitravers, fréquent en Valais où l'on
dit encore aller en Isérable, en Nendaz. Cette agglutination de l'n
est fréquente en romanche : Nalps, Nacla, Naul pour in Alps^ m
Acla (= mayen), in Aul, devenus 'n Alps, 'n Acla, 'n AuL On
a dit aussi Nenges pour Enges, Description de J^euchâtei, par
Amiet, i6ga.
4® La soudure de en : Engollon, Ënney, Envelier, Ënvuardes.
5® La soudure de es (y en Valais) : Ëtagnère, Ëlay, Elojes,
Echilles, Epoisats, Eponveys, Eplatures, Evilard, Ecoteaux, ^-
mettes, Itravers, Izigière, Ypresse.
6o La séparation de a ou e initial pris pour une préposition :
à Talens pour Attalens, en patois Talein, R. de Vouant paur
d'E vouant, Epenaux devenu es Pénaux, puis Penau.
70 Des confusions de suffixes: an latin avec ens germanique :
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XVI INTRODUCTION
Aran pour AreDs, Chevran pour Chevrens, Valavran pour Vala-
vrens ; ar latin et ard g^ermanique : châtelar, molar, villar, outar,
de castellare, molare, villare, altare, devenus châtelard, molard,
villard, outard.
8° De:^ modifications de suffixes, telles que aulaz, oUaz, eulaz,
pour ok, aaciennement oula, de ula : Argnaulaz, Foyaulaz, Ter-
raulaz, Scrraulaz, Revereulaz, jadis Herniola, Teroula, Rive-
roula*
cy> L'introduction de lettres parasites, telles que le h après t,
soit au commencement des mots, Thanna, Theil, Theisa, Thio-
leire, soh h Tintérieur, Athenaz, Bethusy, Epautheires, Mathod,
Motbe, Penthaz, ou à la fin, Buth, Ruth, Seythe, etc., h qui a été
la cause de fausses étymologies : personne n'aurait son^ à dé-
river Betusie de Bet-hus, si Ton n'y avait introduit un h après le
treizième siècle. De même à la fin des mots le z est le plus souvent
parasite et n'apparaît que postérieurement; outre les mots en olaz
mentionaèï plus haut, citons encore Monnaz, Penthaz, jadis Mona,
PenU,
En outre, de fausses étymolo^ies, de faux rapprochements, ba-
sés sur des ressemblances fortuites, ont souvent influé sur l'ortho-
graphe, et quantité de noms nous sont parvenus sous un aspect,
un déguisement qui les rend méconnaissables. Citons parmi les
fausses orthogpraphes actuelles, outre celles que nous donnons plus
haut : les Arts pour les Ars, le Cerf pour TEssert, Couvaloup pour
Couvalou, la rue du Marché à Genève pour Marchet ou Maréchet,
le Muids pour le Muis, Jolimont pour Julemont, le Vaud, les
Veaux pour Leveau, Leveaux. Bord-de-Feau pour Bordelloz, etc.
Les clinrtes nous offrent de curieux exemples de ces calembours :
Arcum Cœli par Arconciel, Periculo — Péry, Aprili — Avry, Gran-
dissonus pour Granzon de Grantio, Vallis Volucrum pourFug-lis-
dal ou Vauffelin, Vallem Leonis — Vaulion, Vallis Mercurii — Vau-
marciiH, K^choles Blanches pour Escublens (Cart. Haut Crèt).
Cette tendance à expliquer un nom par une ressemblance purement
extérieure a, encore de nos jours, conduit à une quantité de fausses
^^lymologies, dont le Dictionnaire historique du canton de Vaud
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INTRODUCTION XVH
et les travaux d'Hiscly dans les premiers volumes des Mémoires et
documents de la société d'histoire de la Suisse romande fjffrent
encore quelques exemples, tels sont Bethusy de Bet-haws (l'Ii est
parasite), Romairon de Romanorum, Eclépens, Sclepeding^ii^ï, tle
scblepp-din^, étymologie de Ruchat qui tire Ecublena tte Scliu-
bling" et Senarclens de Scharnachlingen, pays des ronfliMirs (cité
par J, Olivier, Canton de Vaud, i88). C'est ainsi qu'rij 1869
encore, Saug-y tire Bellelay de belle laie, femelle de î^îuij>^li**r
(Histoire de l'Abbaye)^ qu'en 1900 M. Marchot dérive Villarc[)ùs
de villare repositum, et que nous avons entendu explique]* Sainf-
Gingolph par Saint-Jean en golfe !
Ajoutons les fausses lectures : Mameres pour Mameres H\Qt: ua
i sans point et la faute inverse, Balinam pour Balmam, Vi;ri-onm
pour Vercoma; celles de Uaure pour Vavre, Juvego pour Jtji-i^nj,
Uuurie lu Wurie pour Vuvrie (Haut Crôt), Duluina pour Diiltuva,
n pour u =: V (M. R. III), in Auros (Matile) pour iauros =: ,1a-
vros, le Javroz, confusions dues à l'identité des lettres n ri v.
C'est la même raison qui n'a pas permis à l'éditeur de FfiMUiairc^
de la cathédrale de Genève, M, G., XXI, 187, d'identifier le norn
de Valaurens, qui n'est autre que Valavran, écrit Valavreris, i-j'y-^^
M, (?., XIV, 4o^
L'esprit de système est une autre cause qui a con tribus^ k aug-
menter le nombre des fausses étymologies. Au commence intiit liu
siècle passéy la mode était au celtique. En 1807, l'Académie cel-
tique se proposait «d'étudier et de publier les étymoloi^ies de
toutes les langues de l'Europe, à l'aide du celto-breton» (AJf* moires
I, p. 4)' Le doyen Bridel, tout épris de celtique, traduisail parties
mots celtes plus ou moins authentiques tirés de BuUet^ les noru^
les plus manifestement latins : Ayerne, Baugy, Ghavon, rhisierc,
Forclaz, Manche, Mazot, Mocausa, Neirivue. De môme (j;ujilv'
Lefort, dans son Glossaire genevois^ 1820, pour Colognv, Piessy,
Crêt, Vie, etc.
' M. le chanoine Mercier, dans sa liste des chanoines de Genève jmjMm r- «iii
1895, Acad. Salésienne d'Annecy, Mém., XIV, 196, n'a pas non plus uiiïtiiHi^
Valaurens avec Valavran (comm. par M. Eujçène Ritter).
il
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XVIII INTRODUCTION
Gatschet, dans ses Ortsetymologische Forschungen et Pro-
menades ono mas tiques^ tous deux parus en 1867, a heureuse-
ment recouru aux sources aussi souvent qu'il a pu, et a rencontré
juste dans un grand nombre de cas. Mais il a aussi un système
qui lui a fait commettre mainte erreur. Il attribue aux plantes un
rôle exagéré dans l'onomastique locale, et dès qu'il découvre
quelque ressemblaace entre un nom de plante et celui d'une loca-
lité, il dérive celui-ci du premier, sans souci des possibilités.
Ainsi pour lui Vercorin, Valais, vient de verrucaria, l'héliotrope
d'Europe, petite plante peu apparente qui n'y croît pas ; Auvernier
de avornio, l'orme, arbre d'Italie ; Auboranges de aubours, cytise
du Tessin ; Arzier de arze, mélèze, étranger au Jura ; Avenex de
avoine. Fiez de fichte, le pin ; Géligny de siligo, froment d'hiver;
Lentigny de lens, lentille, quand les suffixes en acum des quatre
indiquent la dérivation d'un nom d'homme; les Ëvouettes, Ivettes,
de eibe, if; Naie de nardus, le nard «que le bétail préfère à toute
autre herbe», dit-il : erreur amusante, car aucun bétail ne touche
à cette graminée dure et piquante. Citons encore Compesièrestra-
duit par Combe des pesses, quand la localité est située sur un crét
fort prononcé, la Becca d'Audon, 8228 mètres, d'herba d'audon,
la bryone, plante des contrées chaudes. Studer {Schweizerorts-
nameriy 1896), admet de confiance toutes ces étymologies qui ne
supportent pas l'examen^ et renchérissant encore, dérive Eisten et
Fée, vallée de Saas, de l'allemand eisten et du latin fagus, hêtre,
arbre étranger au Valais; Monte Moro, col glacé, 2 100 mètres au
pied, de morus, mûrier, ou de morum, mûre de haie. Telle est
encore l'erreur de M. Paul Marchot qui, tout récemment. Revue
de la Suisse catholique, 1900, tire Charmey de carpinetum,
taillis de charmes, arbre qui ne croît pas à cette hauteur et, faute
plus grave, dérive, sans s'inquiéter d'aucune forme historique,
Morat et le Mouret de moretum, plantation de mûriers.
Aucune circonstance, aucune considération ne les arrête, ni la
configuration du sol, ni l'altitude et l'impossibilité pour telle
plante de croître dans le lieu donné.
Pour éviter autant que possible de tomber dans les erreurs de
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INTRODUCTION XIX
DOS devanciers, nous avons d'abord compulsé toutes les sources
de renseignements que nous pouvions trouver. Les cartes, les
plans cadastraux et les Feuilles des avis officiels nous ont fourni
les noms actuels dont nous avons noté soigneusement les variantes
d'orthographe. Puis les diverses publications des sociétés d'his-
toire et d'autres ouvrages, plus de 25o volumes, nous ont donné
les formes primitives de ces mêmes noms. Nous avons admis dans
le cadre de notre étude les localités jadis romandes, aujourd'hui
germanisées, du Valais, depuis Conches jusqu'à Louèche, ou
l'allemand ne s'établit définitivement qu'au seizième siècle, ainsi
que les villages des environs des lacs de Bienne et de Morat, où
l'allemand continue sa marche en avant. C'est ainsi que Naters,
Brigue, Kerzers, Mett, etc., ont trouvé place dans notre étude.
Ce travail préparatoire achevé, nous avons étudié les ouvrages
qui pouvaient nous donner l'explication des difiPérentes racines et
la formation des noms de lieux, les travaux de Quicherat et sur-
tout le magistral ouvrage de d'Arbois de Jubainville sur Y Ori-
gine des noms de lieux habités en France^ le Dictionnaire de
De Vit pour les noms d'hommes d'origine latine, celui de Fôrste-
mann pour les noms germaniques, les ouvrages de Zeuss, de
Holder, Diefenbach, etc., pour les racines celtiques.
Ces différentes sources nous ont permis de résoudre maint pro-
blème étymologique resté jusqu'ici insoluble. Ajoutons que la plu-
part de nos solutions ont été soumises à l'examen de M. le profes-
seur J. Bonnard qui, avec une complaisance inépuisable, a mis sa
science à notre service pour vérifier et à l'occasion corriger et
compléter nos recherches. Nous lui en exprimons ici notre vive
reconnaissance. Nous devons également des remerciements à M.
le professeur J. Stadelmann qui nous a donné quelques directions
précieuses, et à M. Isabel, instituteur à Villars sur Ollon, qui
nous a renseigné sur de nombreux noms dérivés du patois.
Aigle, janvier 1906.
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ESSAI DE TOPONYMIE
Origine des noms de lieux habités et des lieux dits
de la Suisse romande.
Aar, rivière, Arula, en 343 dans S. Ëucher, Ara, t^io, Aroia^
5^8 dans Frédégpaire, Arar, en 778, i235, F. B. II, 1266, 1274.
Hara, i354) Ar, 1271, F. B. II. Sous toutes ces formes, on re*
troave la racine celtique Ar, fleuve, u/a, o/a, diminutifs. La
forme Arar au contraire est sans doute formée de ar, fleuve et
de la particule augmentative ar= très, fréquente dans les noms
celtiques, indiquant ainsi la puissance du cours d'eau.
Abbays, Clos — , à Roche; ancienne propriété de Tabbaye du
Saint-Bernard.
Abergeau(x), loc. à Puidoux; Aberjoz, à Corbeyrier; Alwr-
geot, chalet et pâturag^e à Montbovon ; Abergire, à Tour-de-
Tréme; autres formes de TAbergemeiity D. Orbe, terre donnée
en abergpement, en ferme perpétuelle et héréditaire.
L'Abériau, chalets sur les Voéttes, Ormont-dessous ; es Abé-
riaux, à Prangins et Ormont-dessus ; es Aberriaux à Genolàer;
port de l'Abérieu, aux Evouettes, Valais ; l'Avériaux, bras de
la Baie de Clarens = l'abreuvoir. En Dauphiné, TAbéourou^
de abeurar, abreuver.
L'Abréviaux , ruisseau à Pâquier , Frib. , autre forme de
abreuvoir.
Les Abues, 4 loc, prairies, à Court, Corban, Glovelier et Delé-
mont, Jura bernois. Peut-être y a-t-il quelque parenté avec le
verbe v. fr. abuer, convertir en fumier (Godefroy) bien qu'il soit
M. D. SBC. SÉRIB, TOME VU 1
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2 AGHY — AGAREN
difficile d'établir la filiation. Il y avait des campis AbeSy près
Sierre, i453 et un lieu dit les Abes^ à Gressier.
En Achy, loc, à Ëcublens, D. Glâne^ grangia de Axiy 1179,
1 180, M. R., XII, 4o, 43. D'Arbois de Jubainville dérive un Achy
de France de Appiacum^ domaine d'un Appius; nous tirons le
nûtre de (praedium) Acciacum, domaine d'un Accius, autre gen-
tilice (nom de famille) romain, nous basant pour cela sur la
forme primitive Axi = Accie.
Adens, D. Cossonay; AclenSy vers 1106, Hidber N® 1628,
AsclenSy vers 1200 et i383, M. R., V, 218, 274; Ac/^/w, i453 =
chez les descendants SAscilo^ n. pr. germain, Fôrstm, p. i3o.
Aclex, bois près Surpierre» nemus quod dicitur Asclei xiii« s.
versus supra petramM. R.VI, 325, 387. Le texte, p. 325, a aseleiy
fausse lecture ou coquille. Origine inconnue.
Aux Adelins, ham. de Poliez-Pittet == chez les descendants
d'Adilo, Adelo, n. pr. germain, Fôrstm., p. 187. A Nax ou Gon-
thej, Valais, un campum dol Adeleyn, i25o.
Ados, loc, à Auboranges (Fribourg) ; Addoz, à Boudry;
Adoux, à Granges (Vaud) et Palézicux; es Ados, 1228, 1295.
Addoux, Villars-les-Moines, Montagny, Essertînes et Gruyère;
Adouz, à Bavois et Ëpagny : f r. ados = endroits bien exposés
au soleil, abrités.
Adrey, 2 ham. D. Gruyère; du patois adrai, flanc d'une vallée
le mieux exposé au soleil, le flanc droit, l'adroit ^n français
romand.
Afflon, ham. près Gruyère et ruisseau ; de ad et flamen, vers
le ruisseau ; le hameau a ensuite donné son nom au ruisseau.
Les Afforets, loc. à Aigle ; les Affores à Gorcelles, Neuch. en
i346 ; de ad, vers, et bas XdXmforestas, forêts.
Agaren, village près Louèche,Valais. Aert^ i252, 1292. Ayerty
1267. Aient, 1273. Ayerty 16 fois, i366-i4oo. On y parlait alors
français. Dans la seconde moitié du quatorzième siècle, l'allemand
s'établit dans la contrée et le nom change. Agorn, i383. Agoren,
1394* Agarn y 1897, sans que la forme primitive disparaisse
complètement: Ayert, 1893, i4oo, it^ii, i554. Zimmerli, 111,72.
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r-m
.s^
AGASSONS — AGNY 3
Ayert est probablement le correspondant des Ayer de la Suisse
française, lieu où abondent les érables. Quant à Ag'arn, c'est le
plur. de affar, nom au Tessin de Térable.
AgassonSy aux — , prés à Conthey (Açaçou), dimin. de aigasse,
lui-même aug^mentatif de aiguë, eau ; prés avec de petites
sources, prés humides.
Agaune, ancien nom de Saint-Maurice, Valais. Acaununiy
comm' du cinquième siècle (Saint-Eucher). Agaunum, 5i6, 763,
etc., du celte acaunum, rocher.
Age, plur. Ages, ham. d'Avry-sur-Matran, et une quinzaine
de lieux-dits Vaud et Frib.^ es Agges à Chatonnaye, Adgés à
Sales, Frîb., Adzex à Naz ; les Haches à Torny-le-Grand ;
Hade à Damphreux et Montig^ez, Jura bernois ; les Hadzes à
Sassel ; Poête-Adze à Ballaigues ; du v. fr. agie, bas latin agia,
patois adje, adze, ang-lais hedge, du v. h. ail. haga, haie.
< Quel qui aura agie ou cloz sus pasquier de villa de Fribor. . .
que didant la saint Michie retraison lour âges et closon. » i4a2.
Rec. dipl. Fr. VII.
Aget, forme patoise de Azet. Voir Aze,
Agettes, D. Sion. Agietes et Gieti, 1190. Aggettes, 1260 ; les
Agit(t)es sur Corbeyrier ; de ad, vers, et v. fr. giete, du latin
jacitum, gîte.
Agiez, D. Orbe (pron. Agy !). Aziacum, loii et 1049 ^' ^- ^'
1109, 1160. Hidber, I, II. Agyz, 1179, Agyacum, ia56, Agie,
1263, Agy, i382. M. R. XIV. — Agy, ham. près Fribourg,
Azie, 1228, Azje, 1281. M. R. XU. Agye, i3oo, Agiez, i34o,
ail. Ebsach; it (fundum) Abidiacuniy domaine d'un Abidius,
gentilice romain.
Agnens, ham. disparu entre Missy et Portalban (un commu-
nier encore en 1567), Asenens, io85, Asnens, 1 149> 1 162, Matile ;
Asneins, i2i5, Asnens, 1228, 1289, M. R. VI. Agnens, 1842,
Matile. etc. =: chez les descendants d'Asino, n. pr. germain.
Agny, loc à Avenches, pas de formes anciennes = (fundum)
Agniacam ou Aganiacum, domaine d'un Agnius ou d'un Agu-
nias; Holder donne ces deux gentilices, p. 69 et 62. Le u du
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4 AGOUILLONS — AIGUEROSSE
second ayant dû tomber de bonne heure, Ag-ny peut venir indif-
féremment de Tun ou de l'autre.
A^ouillons, deux collines au nord du Pont, vallée de Joux ==
aiguillon, de aculeonem, piquant.
Agreblais, torrent temporaire ou dévaloir et forêt voisine à
Saint-Gingolph ; Agriblieray, forêt sur Blonay ; du patois agreb-
llai^ houx, dérivé du latin acrifoliam: localités où abonde le
houx.
Agrimoine, D. Lac, Frib., ail. Agriswil^ Affersswyle, 1276,
Agrasivyl, i333, Agristivil, Kuenlin, i83a.
Aigle, Allium, ii38, Alio, 1179, Aile, i2o4, Aylio, i255,
AlyOf 1279, etc., en patois Ailloz, peut-être de aqaila, aigle,
comme le patois aillo, qui désigne à la fois Aig'le, loc, et aig'le,
oiseau. Aille dérive naturellement de aquila^ comme maille de
macula,
II est entendu que nous ne pensons ici nullement à une allusion
aux aigles romaines, mais simplement à l'aigle oiseau, qui niche
ici et là dans les rochers au-dessus de la ville.
Aigremont, château ruiné aux Ormonts; mont à Pàquier,
Neuchâtel ; de acrem montem = mont aigu, escarpé.
Aiguë : le latin aqua, et le celte ève, ive, eau ont donné un
grand nombre de formes aiguë, eigue, igue^ ivoue^ ivue^ invouCy
ive^ eue y euve, qui entrent dans la composition de nombreux
noms :
Aiguerosse à Gryon, eau rouge ; Aigue-Saussaz à Salins sur
Aigle, du latin salsus^ eau salée ; Autralgue, Ormont-dessous,
au delà de Teau ; Ballaigue, belle eau ; Fraidaigue, eau froide ;
Raraigue, champs à Aigle, eau rare ; Longeaigue, Avenches,
longue eau ; Mortaigue ou Morligue, trois ruisseaux vaudois,
eau morte ; Noiraîgue, Neuchâtel, Neiraigue, Ballens, Neîpigue
ou Neirivue, Frib., eau noire ; Aiguette, ruiss. à Saubraz, petite
eau. Corne à l'Egaz, loc. à Villeneuve, lu Ygouasse à Gri-
mentz, Valais, aux eaux ; Albeuve et Erbivue, Frib., eau blanche ;
Clarivue, Valais, eau claire, Marivue à Albeuve, grande eau ;
Longive, Longivue, plus. loc, longue eau; Rougève, Rogive^
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AILLE — ALBEUVE 5
Rogiaivuiy 1287, Rogivuc, Rozaigue^ Orbe, eau rouge ; Saus-
sivue, ruiss. Gruyère, salsa aqiia^ 1296, eau salée; Ivette ou
Ivouette, torrent à Bex, petite eau, Evoueltes, Valais et Evuetles,
Sépey, es Yvoettes à Ollon, es Invoueltos à Gharmey, petites
sources ; Entre ves, Elpèves, Etpîves, Ollon, entre les eaux ;
l'Evî, ruisseau d'Albeuve, Invoua à Marly, Invoué à Sales,
rinvoê à Thierrens, Tlnvuex à Granges, Lînvuex à Sales, Sa-
rine, Livoez, Assens, Ivuex à Prahins, Yvoex à Prangins, Evuez
à Roche ; de ève^ et sufiF. collectif «j?, ez, endroits où Teau abonde.
Aille En — , à Grandvillard, Gruyère ; Aillepraz à Granges,
Vaud, Aillipra 1228; de aille y aigle = à TAigle, au Pré de
l'Aigle ; Treulse à TAille à Trient, Valais : rocher de TAigle.
Alllerens, ou Allerens, ham. près Moudon, Villar Aller ant,
1 142, Vilar Alarenc, 1 147» Aleran, 1 154. Gart : Month, p. 7, 11,
19 = chez les descendants de Allhar, n. pr. germ. de Allô et hari,
guerrier. Un Allhar, sous la forme latinisée Alerius, est un des
signataires de la charte de fondation de l'abbaye de Payerne, 962.
Aîpe, deux villages de Genève, Aira, ham. de Saxon, et trois
ou quatre pâturages en Valais ; du latin area, aire, cour, champ,
place à bâtir ; rAirelte, pâturage sur Ardon, Eirettaz à Isérables,
diminutifs. L'article s'agglutinant au diminutif a donné Lairettaz
à Conthey, Leyrettaz, loc. à Nax, Lirette, ham. de Saint-Jean
d'Anniviers, Yreta, 1260 ; Lyi*eltaz, alpe sur Sierre, Lirette sur
Ardon.
Aire, deux rivières de Genève, affl. de l'Arve et du Rhône, écrit
quelquefois Laire ; de la racine celtique ar si fréquente comme
premier ou second élément des noms de rivières. Arve (Arar), Aar
(Arola), Isara, Areuse, etc.
Ajoie, ail. Elsgau, nom du pays de Porrentruy, Aygoya vers
1180, Aioia, 1286, Ajoya, i3ii = Hall'sgau ou contrée de la
Halle ou Aile, aujourd'hui Allaine, rivière qui traverse la contrée.
Albeuve, Fribourg, Alba aqua, 1019, M. R. VI, Erbiwi,
1171, Alhewiy 1171, Albeivy, 1221, M. R. XXII, Albegae, 1620
(Dellion), du latin alba aqua^ eau blanche, ou du celtique alb
et eoe^ ive^ même sens.
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6 ALBINEN — ALLAINE
Albinen, D. de Louèche, en franc. Arbîgnon ; voir ce mol.
Alesses, ham. de Dorenaz, D. Saint-Maurice, Valais, Alleyses,
i342, Alesses, i35o; peut-être de la racine celtique a//, vieux
hibernien, rocher (Holder, p. 90), d'où Ton dérive Alesia. Alesses
est perché sur un rocher comme TAlesia que prit César.
Alfermée, ham. de Tûscherz. D. Nidau. Chloz de Alpherme,
1274, Zimmerli, villa Alframe en i325, t. II! = domaine d'A/-
frarriy n. pr. germ. Fôrstm., p. 58.
Algaby, ham. du Simplon, Valais, ital. al Gabbio. M. Alb.
Navillo, M. G. XVI, le rapproche de Gabiet (mine d'or) et de Gaby
(fer) ; ham. vall. deGressonney, Aoste, et de Grange Gaby (mine
de fer) au Salève, cl en conclut qu'il y a là une racine indétermi-
née sig-nifiant mine. Cette racine est la même que celle du fran-
çais cag-e, ital. gabbia^ et cave, ital. gabbio, du latin caoea, cage,
et caaa, cave ; les divers Gaby désignent donc des excavations,
des lieux où l'on a creusé le sol. Peut-être y a-t-il eu à Algaby
des mines autrefois, comme à Gondo ; peut-être le nom est-il dû
simplement à la position profondément encaissée du hameau.
Allaman, D. Rolle ; ordinairement expliqué par ad Lemanum,
vers le Léman (Bridel). Gatschet le tire de Allmend = Commu-
naux. Les noms de R. de Alamant, 12 17, Johannes (1227) et
M. de Alamant, i235, et la parenté de ce nom avec ceux de Alla-
mands ou Alamans, prés à Chamoson, Valais, /)ra/u/n Allala^
manty i323, — il y avait à Chamoson un Ulrich V Allaman, Ul-
dricum Theotonicum, 1229, — et avec le hameau des Allamands
à Rougemont, les Allamans, i238, M. R. XXII, 42, tous ces
noms nous font attribuer à Allaman la même origine : propriété,
ferme de ÏAllamany de l'Allemane. Ce nom revient fréquem-
ment, citons aux Cotes de l'Allaman à Belmont-Yverdon ; le Gué
(Wades) des Allamans près Domdidier, i3i4, la Vy des Alla-
mans à Ménières, la vy eis Alamans, 1620.
Allamont, sommet sur Vouvry = à l'Amont.
Aile, grand village D. Porrentruy. A/fc, ii36, Halla, 1221,
Allé, 1226.
A Haine, rivière qui y passe, autrefois Halleine. Probablement
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ALLÉE — ALLEX 7
de lall. Halle qui désigpne partout une saline. Cette contrée avait
encore au moyen âge des sources salées qu'on exploitait alors,
ainsi à Soulce, Doubs, frontière du Porrentruy : salinas de Sut-
ceUy 1 179. Voir aussi le mot Soulce.
L'Allée, alpe d'Anniviers, la Lex en i349, la Zrer, 1806, Mû-
ri th. ; du V. haut ail. lei, rocher. Voir Lex, Cette alpe est proba-
blement la même que celle de Lily^ 1876, Lylly et Lilly y iSgS.
M. R. XXXVII, p. 1 1 et 434- L'Allée est une fausse orthographe
comme celle de la fameuse Allée blanche au mont Blanc, ortho-
^aphe vulgarisée par de Saussure, qui devrait s'écrire la Lex
blanche et tire son nom de la paroi méridionale du mont Blanc
toute blanche de neig« et de glaciers.
AUens ou Alens, Lutz, ham. près Cossonaj, villa Ariens
entre 987 et 998, M. R. XXIX, 35, Aslens entre 1168 et 1180,
Hidber, II, 192, A riens y i235, Alens j i358, Aslens y 1887, —
ham. de Blessens D. Glane, Arlengus, 1002, AUens, 1261,
M. R. XII ; autre, loc. près Saint-Prex = chez les descendants
A'Arilo (l'Aigle), n. pr. germain. Allinges près Thonon est une
autre forme du même nom.
M. Stadelmaon, op. cit., 56, rejette la date 937-993 et considère le
document, dont faulheaticité lui parait douteuse, comme une copie du
treizième siècle, ce n'est qu'à cette époque que le suffixe ing parait sous
la forme ens. M. Stadelmann a raison, mais, authentique ou non, ce docu-
ment prouve qu'il ne s'a^t pas de TArlens fribourgeois, puisque cet
Ariens est entre la Venoge et TAubonne.
Les AUevays, loc. surTrélex et Genollier, D. Nyon ; AUeveys,
bois à La Sarraz ; un bois Allevey à Mies D. Nyon, i564 ; bois
des Elévays à Gland ; les AUevaux à Cortébert : du patois aile-
vai, repousses du hêtre coupé, bou allevaij bois taillis ; du latin
alleoatuSy participe de allevare, relever, repousser.
AUèves, ham. de Liddes, Valais, AleveSy 1228, 1286, AUevaz
à Conthey, sont peut-être de la même famille que le précédent.
L'Allex, ham. de Bex et TAUex sur Grandvaux^ la Lais y 121 2,
1217, 1238, Arch. Fr. VI et M. R. VI, ^l\iyLalaySy 12^0, Lalex,
i3i6 = la Lex, rocher, paroi, pente rocheuse, voir Lex, un autre
à Albeuve, Frib., même sens.
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8 ALLIAZ — AMBURNEX
L*Alliaz, ham. sur Blonay, ou plus correctement La Liaz^
TAlllaz, loc. à Saint-Ojens, la Liaz, alpe de Bagnes ; du bas latin
legia, leia^ laîa, lia, forêt, latiuisation du mot g-ermanique
laidôy conduite, le premier sens de laie étant route dans une
forêt, puis forêt ; composés : Ballaly au Bouveret et Bellelay,
Jura, belle forêt.
L'AIlîer, Plan de — , sur Lignerolles, Champs de — , à Aubonne,.
TAlliez à Saint-Oyens, aux Alliés ou es Allys, ham. de Neyruz,
Frib., en Attires à la Berra, Atlières^ ham. de Montbovon, AU
lyereSy 1294 ; chalet à Hauteville, Frib., loc. aux Eaux-Vives^
Genève ; du v. fr. allier = alizier ou sorbier.
Allierex, loc. à Ollon, collectif, lieu abondant en ailiers.
Attoclies, loc. à Gollion, fausse orth. pour à TOche.
Aitondon, rivière à Genève. Voir London.
Alloux, ham. près Penthéréaz, terra de Allodiis, 11 42, 1190.
Cart. Month. M. R. XII, 5, 62 ; Allaux à Denezj et Froideville ;
Allours à Corcelles-sur-Chavornay et Chardonne ; bois de la Lour
pour VAllour à Vallamand ; un es Alouz à Nendaz, 1268, 1277 J
de allodianij alleu, terre libre de toute redevance féodale ; les
Altues à Laconnex, Genève ; autre orth. de alleu ; jadis le son
eu s'écrivait ue : nuef, dueil.
Atognys, ham. de Rou^emont, es Allognyers^ 1^92, lieu où
abondent les noisetiers, du patois alogne, noisette.
Atpe, du celte a//>, mont, sommité, parent de Tadjectif alb,
blanc, latin albus, sabin alpus, à cause de leurs neiges '.
Amandoteys, loc, du vig-noble dTvorne. Un Amendolum k
Sion, 1242, M. R. XXIX, 365. Lamendoler, entre Sion et Or-
mona, i436, terram de la Mandoîer, i3oo, Lamandoler au
vignoble de Sierre, i44i = les amandiers, Tamandier ; en pro-^
vençal amandola, du latin amygdala, amande. Mandoiire à
Veyras, Mandotaire à Vétroz, le môme mot avec apocope de Ta.
Amburnex, pâturage du Jura ; Broniacum domum et in chai*
mibus de Bronaiy douzième siècle, M. R. XII, 72, Bronayy Bru-
^ Alpes a candore nivium dictœ sunt... Sabini enim alpum dixere quod postea
Latini album; unde Alpium nomen. Festus cite par Gisi, p. 368.
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AMIN — ANNIVIERS 9
nay et Bruney au xiii® s. ; calmas de Ambranex, i38o. Les
formes primitives le rapprochent de Brunoyy France, et indiquent
une origine gallo-romaine, peut-être de Bruno latinisé.
Amîn, Chaux d* — , Jura neuchàtelois. A mens, ii5o. Gafechet
traduit « apud Amens quod Calcina dicitur, t le four à chaux
d*Amantius. Ailleurs Chaux est écrit Chauld. Je pense que Cal-
cina est une fausse traduction latine de Chaux, calma, et chauld
une autre fausse interprétation. Voir Chaux. Quant à Amens son
suffixe montre un n. pr. germ. = chez les descendants d'^mo,
(Fôrstemann a le fém. Ama, p. 71) ou de Hamo, le cuirassé, de
hama, cuirasse. Fôrstm., 599.
Es Ancelles, vignes à Bougy, Féchy, champs à Aubonne ; de
ancelley sf., bardeau, planchette, au sens de parcelle de terre.
Anehette, ham. sur Sierre, Anset, 12 18, 1221, Ansech, 1260,
i35o, Anschet, 1367, Anset, 1^55; peut être anset, fém. ansette,
serait-il une autre forme de ancclle ?
Ancrenaz, sommet à Bex ; voir Encronaz.
Es Andens, prés à Colombey, Valais ; las Andins, alpes
d'Ayent, le même que le patois andan, fr. andains,' « que
G. Paris, Romania XIX, 449, dérive d^indayinum > (Bonnard).
Anet, n. fr. d'Ins, Seeland, Anet, 852, Anes, 1179, 1228,
Anesiy 1 185, du celte inisy bret. enez^ île, à cause de sa situation
au milieu de marais.
Les Angles, loc. à Vaulruz, Sorens, Vuarrens ; les Grosses, les
Petites Angles à Riaz, Fribourg; Angle-à-Lambert à Pampi-
gny; loc. à Boncourt, Jura, eis Anglos à Ecuvillens treizième
siècle ; du subst. angle y morceau de terre dans un angle, c Angle
est souvent féminin dans l'ancienne langue. » (Note de M. Bon-
nard.)
Anières ou Asnières, Genève, Asneriacum vers 1170,
Asneres, 1226 M. R. VI, 524. Aneres, 1288, M. G. XIV, 16,
VII, 234. Ayneres, i36i. — Loc. à Conthey, Valais; du latin
asinarias (villas)j fermes où Ton élève des ânes.
Anniviers, Valais, vallis Anivesiiy onzième siècle, Anivesio,
1193, M, R. XVIII, AnnivieSy i2i5, Aaives, i243, etc. ; de ad
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10 ANTAGNES — ARAN
«t nioeSy vers les neig^es : village très élevés où la neige reste fort
tard: Luc 1676 m., Chandolin 1970 m. Un Anniviers, loc. à
Saint-Martin d'Hérens, même sens.
Antagnes, ham. d'Ollon, An/a^ne^, ii99> Arch. SaintrMau-
rice, Hidber^ II, 4^0. Origine inconnue.
Anteines, Anthenes, 1^36, et Anteinettes, trois pâturag^es
dans la vallée de FHong'rin, Alpes vaudoises. Peut-être pâturages
où abondent les rhododendrons, les anienets. Voir Gloss. Bridel,
i4.
Anzeindaz, pâtur. de Bex ; d'après Gatschet^ du bas latin
ancyeffium, du v. h. ail. anco, ail. suisse anken^ beurre; en fr.
du moyen âge onciege est le nom du droit d'herbag'e en Gruyère,
redevance qui se payait en beurre ou autres produits du laitage.
Aouille, sommets, vallée de Joux, au nord du Pont, et
Gruyère ; TAuJHie, loc. à Ollon ; syn. du v. fr. ouille zr aiguille.
Apples, D. Aubonne, Aplis, 1009, 1126, ii48, M. R. 111,74,
438, 486, puis Aples, 1167, 1266, i453, etc. La mention villa
<juae dicitur Erplens, 1009, que Gatschet rapporte à Apples,
désig'ne le petit hameau d*Iplens, à l'Isle. Quant à Aples, ne vien-
draitril pas du mot celtique abal, apally pomme, qui a donné le
V. h. ail. aphal, ail. moderne Ap/el? Ce serait le correspondant
des Maley et des Pomy.
Appîly, mayens à Mollens, Valais ; Aprîllîers, lieu-dit à Alta-
lens, i633 (Dellion). Voir Avry.
Aproz, ham. de Nendaz, Valais, Aspro, iioo, 1260 ; du latin
asperuniy rude, montueux.
Es Aragnes, prés à Leysin ; v. fr. aragne, araignée, à cause
des nombreuses araignées qui y tendent leurs toiles sur le sol.
Aran, vill. D. Lavaux, villa Brans, 1142, vineas de Arins,
II 98, M. Fr. III, 69, Arantf 1210, AranSy 1261, Arins, 1298.
Avant de connaître les formes en ins nous tenions ce mot, d*après
Gatschet, de areanus ; mais Arins le rattache sans conteste à une
racine de n. propre = chez les descendants de Aro, n. pr. g^erm.
Fôrstm., 116, du v. h. ail. aro^ l'aigle. Un Aro vivait à Lussy
au xii« s. (Donat. Haut.)
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ARARE — ARCHE 11
Arare, ham. de Plan-les-Ouates, Genève, ArareSy 1874; de
arCy ou airej latin area, surface, étendue, et Tadj. v. fr. are,
sec, aride, donc terrain aride, sec.
Arbarey, loc. à Bex ; mayens à Saxon (un Arbarey à Saillon
«n J232), un Arbarey ou Albarey à Louèche, 1819, i336, Ap-
balet à Mage, Valais, un Arbeley à Nendaz, 1260, Arbaley à
Gorbejrier, Arborier à Ollon ; Arbérets, m. à Saubraz, Arbo-
res, bois à Lavi|i|^nj et Villars-sous-Yens , Erberey, bois près
Oron ; dérivés divers du latin arboretum, lieu planté, couvert
d'arbres.
Arbaz, D. Sion, Valais, ^4 /6a, six fois 1182-1295, Arbay i338,
«t loc. à Saint-Léonard ; du celte a/6, alp = mont, sommet, et
blanc.
Es Arbenes, loc. à Lejsin ; de ar benne, nom patois de la per-
drix des neiges ou lagopède ; du latin albus, blanc. (Note fournie
par M. Isabel.) Conviendrait pour cette localité, mais en Arbenaz,
-vignes à Ajent, Valais, et Arbin, vignes à Riddes ?
Arbères, ham. à Mejrin, Genève, Arbeire, i23i, M. G. IV,
86, comme Arbère près Divonne, Arbores, 1179, et villa qui
dicitur Arbres; M. G. IV, 83, 77 ; Tun d'eux sans doute, le Ar-
bore (David de) de ii64 m lieu planté d'arbres ; un pratum de
Arboribus à Salin, Valais, 1260.
Arberiaz, bois à Saint-Légier ; même racine.
Arbey, chalets près Evolène, Valais, Albes vere 1280, Arbes,
1290, en Appey, loc. sur Gingins. Voir Arbaz.
Arbignon, pâturage sur Collonges, Valais, du nom d'un vil-
lage ruiné près de Collonges, desertum Alpinonis^ 85o, Albi-
gnon, 1200, 1239, i38o, Arbignyon, i437 ; un autre à Marti-
gnj ; Albinen, village sur Louèche, en fr. Arbignon, Albignun,
1224 : dim. de alb, alp^ sommet = petite alpe.
Arbogne, ruiss. et ham. Fribourg. Voir Aubonne.
Arcangiez, clos de vignes à Vevej, Archangiez au treizième
siècle.
En Arche, loc. à Ëstavanens et Monthej, en Archoz, chalets
à Morgins, Valais, ^Archon à Chandolin de Savièse, Arlzenoz,
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42 ARCHENS — ARENAZ
territoire à Hérémence, Arzenaz à Riddes, Arzeni, alpe de Cha-
moson, Vanil des Artzès, sommet aux sources de la Veveyse,
Côte des Arches à Glovelier, Jura, Archelte, forêt du Jura ; de
arc, arche, latin arca; patois, artzé, désigne des croupes plus
ou moins arrondies en arc et en pente rapide séparées par des
couloirs.
Archens, domaine dans le Jorat de Lausanne, ArchenSy iiA^r
II 44, Cart. Montheron ; probablement de ErichOy ArichOyU. pr.
germ. et suffixe ens, ingis, chez les descendants de Ericho. Un
Aricus (Aricho) est un des témoins de la donation de Reneas en
964.
Arconciel, Fribourg, Arconciacum, 1082, Arconciei, ii48y
Arcunciacum vers 1 149 et 1 162, M. Fr. III, 66, Arconcier, 1162,
Arcunciey 1228, ArconciSy 1280, Arconcye, 1292, Arconcier,
1453, et Arconcier, m. à Russy, Fnh, = {/andum) Archontia-
cunij domaine d*ArchontiuSj g^ntilice romain.
Apcossey, loc. à Ollon ; du patois a rcossay^ nom de Targou-
sier et du nerprun cathartique. L'argousier est commun dans les
glariers de la Gryonne qui s'étendaient jadis jusque-là.
Ardennaz, forêt de la commune d'Orbe. Grég^oire (Dic/. géog.)
traduit Ardennes par forêt profonde. Zeuss et Holder le dérivent
du celte ard, ardu — enna, pays élevé.
Ardevaz, sommet aux parois à pic sur Leytron, Valais, égale-
ment de la famille du celtique arrf, ardu^ élevé, parent du latin
ardaus, escarpé.
Ardille, sommet, Gruyère : du celte art, pierre, rocher, airdy
pointe, et suffixe dim. ille.
Ardon, Valais, Ardunuifty ii46, Hidber, II, 11 79, Furrer, III,
Arduriy 1179, ^^^^ î ^" ^®'^ ^^> fleuve et dun, dunon, colline,
mont, citadelle = mont du fleuve, ou lieu près du mont et du
fleuve.
Les Ariettes, forêt Ormont-dessous ; les Mettes , carte Rové-
réa.
Arenaz, loc. à Gryon, Saint-Saphorin-sur-Morges, Arainaz à
Conthey, Areinaz ou Areynaz, trois loc. «Fribourg ; du latin
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ARENS — AHMARY 13
arenay sable = lieux sablonneux. Arrenaz à Lussery, à Bous-
sens, Plan d'Arrenaz à Naye, simple variante orthographique.
Arenottes à Goumœns, diminutif. Arenay(s) à Bière^ Ligne-
rolles, à Ependes, Frib. ; Arrenay à Venthône, Val., Arenel,
i25o, Areneys, Assens, Payeme, Arrenys, le Vaud, les Arenys
à Gimel et Fonnex ; d'arena, sable, et suffixe collectif et/ de
etum. En Larenaz à Bercher, Lareney à Belmont, soudure de
l'article = TArenaz, TAreney.
Arens, ancien nom de Saint-Biaise, Neuchâtel, Arinis, loii,
ArinSy ArynSy 1177, Am/w, ii^i ^ Arens, Areins^ Arin^ etc.,
xin* et xiv« s. D'après Benoît et Junod, de arena; impossible,
arena donne arène. Le suffixe ins indique avec tonte évidence
la dérivation d'un nom propre. Arens = chez les descendants
d'Aro. Voir Arans.
Areuse ou Reuse, rivière, c. de Neuchâtel, Oruse^ 11 79, Tr. I,
Orousa avant le ix® s., Holder, Arousa, Aurousa^ i3ii, Arouse,
i32o, Orousa, i335, Areuse, i346, Oarousej 1372, OrousSy
i38o. Matile ; même origine que les Reuse, Rause, Reuss et les
nombreux Ruz, d'une racine commune à toutes les langues indo-
germaniques, V. h. ail. riuzen, couler. Voir Reuse.
Argentine, sommet sur Bex ; de argent, à cause de ses rochers
de calcaire urgonien, particulièrement brillants au soleil du soir.
Argil, ArgîUé, voir Arzillier.
Argnaulaz, voir Herniaulaz.
Ariens, D. Glane, Fribourg, Arlengus, 1002, Hidber, I, 286,
Allensy i25i, M. R., XII, 278, Ariens, xiii^ s., M. R., VI, 3i4
= chez les descendants d'AriYo, n. pr. germ., dim. d'Aro, l'aigle.
Arlengus, rapporté par Stadelmann à Ariens (op. cit, 56), doit
sans doute être rapporté plutôt à Allens près Gossonay ; il s'agit
dans la charte d'un échange entre des terres à Astlegus (Assens?)
contre deux manses, l'un à Colombier, l'autre à Arlengus ; or
AlIens, Ariens en 937, est près de Colombier. Voir Allens.
L'Armary, ou 1» Mala-Armary, ruisseau, affiL de l'Aubonne,
A r mari y i43o. Origine inconnue, sans doute celtique ; on y
retrouve la racine ar, eau courante, rivière.
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14 ARMILLON — ARHEI
Armillon, petit plateau semi-circulaire sur un gradin supérieur
de Talpe des Ravins, au Rawyl, Valais ; diminutif de armillCy
anneau> du latin armilla,
L*Armont de Vent, de Bise, deux ham. de la Brévine, Neuchâ-
tel ; aussi écrit L'Harmont = ars-mont, mont brûlé, défriché par
le feu. Le Larmont, frontière française, le Armont, 1882, Lan--
mont, i383, même sens (agglutination de Tarticle).
Amex, 2 villages vaudois, i<» près Nyon, A mai, 11 54, Gart.
Month., Arnay, ii64, ï179> Arnai, 1166, M. G., XIV ; 2* près
Orbe, Villa Arniaco, 1009? Hidber, I, 299, Arniacam, io49>
1109, 1200, Arnei, 1228, Arnay, 1268, i4o3 ; Arney, loc. à
Saint-Livres, Arnîer, loc. à Peseux. De (fundum) Arniacam^
domaine d'un Arnius, nom gallo-romain, forme latinisée du nom
germain Ami, Taîgle.
Arnioux, ham. d'Ayent, Valais, Arnoch, 1 100, Arniosc, 1282 ;
de Amius et suffixe ligure oscus, correspondant du gaulois aco^.
Arnon, rivière, Ysemum, 1177, puis avec soudure de Tarticle
Lyseme, le Sernon, 1812, Lysemon, i336, Lussemon, i364
(c*est aussi le nom d'un ruisseau à OUon). Ges anciennes formes
montrent une étroite parenté avec la Lizeme, Valais, Ysema,
i3o4, et les différents Isère, Isar, etc., racine is, sans doute cel-
tique comme le suffixe an, rivière.
Aroley, alpes de Saxon, TArolez et Arolette, sommet à
Trient; vallée d'AroUa, Hérens, VArolla, i442, Arolaz, i449 ;
Aroleit (ou Aroley) à Zermatt ; du pin arole ou arolle, qui y est
fréquent.
Arpette, Arpitetta, Arpalle, Arpille, Erpilles, syn. divers
de Alpette, petite alpe. Dans une même charte de i339 on lit VAr--
peia et VAlpeiaz, permutation /-r, et les Arpilles des Ormonts
s'appelaient Alpillys en i486.
En Arpey, loc. sur Gingins ; de alp, permutation /-r et suffixe ey^
Arrei, revers d'une montagne, Landarey, glacier, val d'Hère-
mence. Valais, Lindaret, frontière de Savoie^ et Bandarrey au
col Ferret, Valais, pour l'en derrei. Ban d'arrei ; du latin ad et
refro.
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ARRÊT — ARZIER
L'Arrêt, bois à Vulliens, Voir Larret.
Arrissoules, D. Yverdon, AressuleSy ii42, ii46, 1198, M. F.^
II, III, Aressoles, Aresoles, Arisoles^ xii® s., Arch. Fr. VI,
AresouleSy i235. Aresloules, 1280 M. R. VI, 286 : coquille?
Arruifens ou ArufTens, petit village fribourgeois D. Glâue ;
ArruJenSy i34i ; bois à Pampigny, pâturage à Montricher,
ancienne propriété des Mestral d*ArufFens = chez les descendants
d'Adrulf, puis Arrulf, n. pr. germ. Un Arulfus est témoin d'un
acte en 855 M. R. VI.
Ars, Arses, Arsaz, patois Apzé, très fréquent Alpes et Jura,
Larsaz à Hauteville (article soudé), les Ars à Vallorbe, les ApU
sic ! à Leysin et à Orbe, les Aps, val Ferret, Combe des Arses à
Tramelan, aux Arsattes à Moutier, les Arsets à Liddes, les Ar-
settes à Vérossaz et Charmey ; Arsajoux à Charmej, Arsajeur
à Vouvry. De ars, participe du vieux verbe ardre, latin ardere,
brûler. Désigne des terrains défrichés par le feu. De là aussi
Arson Praz, champs à Ecublens = pré (de V) arson, s. f. v. fr.
= incendie, action de brûler ; ardre.
Arve, rivière, affl. du Rhône, Aroa, io83, Hidber, I, 38i,
1264, Aloa, 1269, très souvent appelée aux xiii« et xiv« s. Arar
(onze fois dans les M. G.), ce qui la rapproche de la Saône,
autrefois Arar, et de TAar. Pour Tétjmologie, voir Aar.
Apvel, mont près Villeneuve ; peut^tre (permutation de p en
d) synonyme d'J r pille ; des formes anciennes pourraient décider.
AFveia, ham. de Salins, Valais, Aroilar, i243, i263, 1290^
Alvilar vers 1270. A la même époque je trouve Valandus, Bor-
cardus dol Vilar. Alvilar est donc au Vilar ou Villar =. au vil-
lage.
Apveyes, ham. d'OUon ; du latin aroa, v. fr. arve, champs,
pâturages, et suff. collectif et/e,
Apziep, D. de Nyon, Argie et Argier, i3o6, M. R. XII, 177,
180, Arsie, i328, M. R. III, 6i3, Argier, i344, M. G. IX, 236,
Arsier^ i386, M. R. V, 370; d'après Gatschet et A. Godet vien-
drait de arse^ arze, mélèze, et signifierait forêt de mélèzes. Mais
le mélèze est inconnu par là, au moins en forêts. Vient sans doute
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46 ARZILLIER — ASSENGES
de (fundum) Arsiacum, domaine d'Arsias, gentilice connu dans
la contrée par les inscriptions : l'un d'eux était édile de Genève.
M. G. XX, 76. Arsius est peut-être une autre forme de Artius ou
Arcius, dérivé du nom d'homme gaulois Artos, l'ours. Quant à
Asserium, 11 74, Hidber, II, 25o, il se concilie difficilement avec
toutes les autres formes de ce nom et laisse supposer une erreur
de copie.
Arzillier, Arzilier, Arsillier (ou iez), une vingtaine de locali-
tés, Arzelly à Thierrens, Arzilly à Granges, Payerne, Arsilier,
1226, et à Yvonand, Argil à Grimentz, Argillé à Grimisuat, Ar-
giles à Auvernier, les Argiiles à Cressier, Argiliat au Locle;
avec l'article soudé : Largillor à Châtelard, Frib., Larsilleys à
Vex, 1255, Larzillais à Lavey vers 1200, en Largiliaz à Yens,
1295, Larsilli à Erschmatt, Valais, 1242, Arsilye à Fribourg,
i4io ; de argile, arzille en Champagne.
Assajor, forêt aux sources de la Baye de Montreux, pour Arsa-
jor ou ArsajouXy forêt brûlée. Voir Ars.
Assaz, loc. à Lens, entre deux torrents et deux bisses, le même
que
Asse, rivière du Jura à Nyon, autrefois Acisse. Lasse pour
FAsse, torrent, affluent de la Reuse de Saleina, Valais ; l'Assaz à
Ghampex d'Orsières; les Asses, m. à Vuadens (petits ruisseaux !),
pâturage à Châtel-Saint-Denis ; Assels, loc. à Lucens, dim.
D'après M. de Rochas {Année géogr.)^ nom commun en Dauphiné
pour ruisseau.
Asse est aussi un mot patois : asse, s. m. = l'if, Taxus bac-
cata. C'est à ce dernier qu'il faut rapporter le bois de l'Asse à
Montmagny, Avenches, loc. à Pailly, pas de ruisseau ; les As8et4i
à Martigny, Asset, Asson à Conthey, et peut-être d'autres encore;
l'absence du ruisseau sera déterminante.
Assenges, m. à Sévery et Assens, D. Echallens, Hastens,
ii54, Asiens, ii54, 1199, M. R. XII, 17, 28, 56, Asteins, 1288,
Astyens et Astiens, 1291, M. R. XIV, AscenSy i453 ; probable-
ment identique avec Astlegus, 1002, Hidber, I, 285 (le Dict.
hist.y Vaud. Suppl. a 1102 par erreur) = chez les descendants
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ASUBL — ÀUCHE9 17
^Aitilo, n. pr. germain. Astens, de Asto dont Astilo est le dimi-
nutif.
Asuel, D. Porrentniy, ail. Htzsenburg ; Asuel, ii36, Hidber,
ly 53i, puis Hasuel ; du v. h. ail. hasOy lièvre, château des
lièvres.
Athenaz, ham. d'Avusy, Genève, Atinaz, i3o2, 1826, M. G.
XIV, 3oo, XVIII, 97, probablement dérivé d*un cognomen romain
employé adjectivement. Le gentilice Atinius donnerait une (villa)
Atinia, qui serait devenu Atigna ou Atègne. Il faut supposer un
-cognomen* AtinuSy d*où (villa) Atina. Voir, sur cette formation,
Monnaz.
Attalens, Fribourg, AttalengeSy 1068, M. Fr. II, AthalenSy
1168, 1178, 1376, Attalens, 1874, Actalens, i453, Tallens,
1680. D'un dérivé du nom germanique Abtad, comme Abtadil,
d'où Abtadilingum, contracté Attalinges, L'apocope du a dans
la forme Tallens de 1680 n'est pas un cas isolé ; nous voyons dans
Stadelmann que Talein est encore aujourd'hui le nom patois et
nos journaux imprimaient encore Tallens le 20 juin 1904.
L'Aubepena, m. à Murist, Frib. ; de albaspina, l'aubépine,
de là aussi les Obépins, m. à Gratavache.
Auberson, ham. de Sainte-Croix ; n. pr., dim. d'Aubert,
Aubonne, rivière, Albinna, dixième siècle, Albonna, douzième
siècle, et Arbogne ou Erbogne, affl. de la Broie , du celtique
alby blanc, et ona^ source, rivière, fréquent comme suffixe (voir
Lausanne). Rien de commun avec Eau bonne, comme le traduit
F. de Mulinèn (dans Arch, Schw. Gesch, XIII, 279).
Auboranges, Fribourg, Alburengens, 11 55, Arborenges,
seconde moitié du xii« s., Alborengis, 1190, Hidber, II, 4oo,
ArboreingeSf 1288, M. R. VI, 660, Arborenges et Albarenges
vers i25o. Cart. Haut Crét, M. R. XII, i3, 149, i5o, i5i, etc. ;
non comme le veut Gatschet, de aubourSy cytise, latin albur-
nom, qui ne croît pas là, mais d'un n. p. germain = chez les
descendants de Albhar, Albhari, le guerrier de l'alpe (ou le
guerrier blanc).
Es Auches, m. à Progens, Fribourg. Voir Oche.
M. D. SEC. SénU, TOME VU
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18 AUDÈCHE — AUGE
. Audèche^ trois pâturages, alpes de Charme j, Grujère, Deschiy
ii46.
Audon, Dom fréquent de montagnes, Audon au Pillon, ail.
Olden, d'où Oldenhorriy romand Becca d' Audon; Audon, Or-
mont-dessous, Praz Odon à Isenau, Ormont-dessus ; Siernes
Audon à Roug'emont, FOudon, carte Dufour ; Bonaudon et
llautaudon, près Naye. Gatschet le dérivait d'abord d'herbe
à* audon y nom patois de la bryone ; mais cette plante ne croît qu'à
la plaine. Plus tard, il l'a rattaché à la racine celtique arl, ard,
pierre, roche (permutation de ard en aud). Mais les formes
anciennes d'un de ces noms contredisent cette étymologie. Audon
d'Ormont-dessous, au pied du Mont d'Or, s'appelait Ouzon^ Ou-
ffion, i332, Ouzon, i4oo, i4i2, les Chaux de Ouzon supra mon-
tem de Ouzon, it^ig = la Chaux au-dessus d'Audon. Le mot a
subi la même permutation que le pâturage voisin de la Baiosa^
Bajousa, i3i5, i3i8, aujourd'hui la Badausaz. C'est donc le même
mot que Ouge, Auge, Oujon près Arzier, jadis Algio, et que le
nom conimun auge, tous dérivés de alveus. En regardant la carte
on voit que tous ces Audons sont dans de petits bassins fermés (la
permutation j-d se retrouve dans le n. commun, augine, en patois
audena, s. f ., canal élevé en bois pour amener l'eau à une scierie ;
renseignement de M. Isabel). Quant à 1'/ de Oldenhorn, on peut
admettre que les Allemands ont traduit oud par oldy parce que le
suffixe oud romand est le correspondant du old germain.
Auge, Ouge, nombreuses loc. (une trentaine), Vaud et Frib,
(aussi Neuchâtel : les Auges à Boudry) ; du nom commun auge,
bassin, au fig. endroit creux, enfoncé, bas latin augia, du latin
alveus, Ougettaz est un diminutif fréquent. Un autre est Au-
gine, ham. de Boulens et ruisseau, affl. de la Mentue ; un autre
affl. de la Mentue entre Bioley-Magnoux et Ogens, ce qui le fait
dériver d'Ogens par le Dict. hist. vaud. (Suppl. p. 53) qui vou-
drait écrire Ogine. L'Augine de Boulens, qui n'a rien de commun
avec Ogens, montre l'erreur. La Louge, m. à Château-d'Œx, ter-
rain bas près de la Sarine, le même avec soudure de l'article pour
VOuge,
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AUMONT — AUVERNIER 19
Aumont, D. Broje, Frib., AUus morts ^ 1226, M. R. VI, Au-
mont y 1337. Matile, = haut mont.
Les Aunes, 2 loc. de la Gruyère, Cerniat et Vuadens ; paraît
dériver de aune, arbre, latin alnus, exception bien rare^ cet arbre
étant toujours désigné par son nom romand verne (du celtique
guern)y qui a donné les noms de plus de i5o loc. de la Suisse
romande.
Aosannaz ou Eusannaz, pâturage sur Bex, en patois Œuvan-
naZy peut-être de ovis^ mouton ; pâturage de moutons, comme
Bovonnaz, pâturage de bœufs.
Aussays, ham. à Vérossaz, Valais, ou Hausseys ou Haut
Serre y au-dessus des rochers de Saint-Maurice ; de altum saxum,
haut sex, haut rocher.
Aotafond, D. Sarine, Fribourg, Autafonz vers i23o, M. R.
VI, 2^2; du latin alta fons^ haute source; en Lotiafon, loc,
source à Marchissj, pour TAutafont, même sens.
Autannes, paroi de rochers au col de Balme, au Trient, sur
Varone ; les Audannes au S. du Wildhorn, les Adannes à Rou-
gemont ; de l'adjectif v. fr. autain, de altusy haut ; voir aussi
Otanes.
Autavaux, D. Broyé, Frib., Alta Valle vers 1160. Donat.
Hauterive, Arch. Fr. VI, et loc. à Gombremont ; du latin alta
vallis, haute vallée.
Autervenaz, ham. sur Ghampéry, Valais, pour Hauta Rêve-
naZy haute ravine, des rochers profondément ravinés qui le domi-
nent.
Aatigny, Fribourg, ail. Otlenach, villa Altignei, 1068. Mém.
Fr. II, 343. Altinieiy ii63-i2oo, Arch. Fr. VI, Altiniacum^
ii83, Altignie, 1217, M. Fr. ÏV, Autinie, 1228, Autignie, 1273,
i44i> Ottigng, 1717»; de (fundum) Altiniacum, domaine
d*AltiniuSy gentilice romain dérivé du cognomen Altinus, Hau-
tigny, ham. de Gorsier, Vaud, même sens.
Auvemîep, Neuchâtel, Averniacurriy 101 1, Avernie vers io5o
et 1220, Avernie^ Avemye, 1277, Avernier et Auvernier, même
charte^ 1280, etc. Gatschet, et Studer d'après lui, le dérivent
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20 AUX — AVENCHES
d*avorniOy nom italien du Fraxinus Ornus, fréne à manne et du
Cytise Aubours, étrangers Tun et Tautre au pays. M. A. Godet,
dans le Rameau de sapiriy l'explique par Au Ver nier ^ au bois
de vernes. C'est plus que douteux. Le suffixe iacum le rattache à
un nom d'hooune : domaine d'un Avernius. C'est probablement
Auvernier qu'il faut reconnaître dans l'Avriniacum du Cart. de
Montheron : Uldricus, sacerdos de Avriniaco, n^ky M. R. XII, aa.
Aux, Lanze des — , alpes de Champéry; de lanze, lanche,
couloir, ravin, et aux^ plur. de ail : couloir où abonde l'ail
feuillu, vulgairement branlette.
Avanchet, nant ou ruisseau près Genève ; probablement parent
du nom suivant.
Avançon ou Avençon, rivière à Bex ; 2. torrent à Vionnaz ;
3. m. et ruisseau à Colombey ; 4- torrent de Morcles, appelé aussi
Avançonnet ; celui-ci, ^ei/nen Aquansoni, charte de Saint-Mau-
rice entre 847 et 853. Cette traduction latine montre que le rédac-
teur de la charte y trouvait la racine ava^ eau. C'est un mot cel-
tique qui se retrouve dans la vallée d'Aoste : Ëvançon, et le Dau-
phiné : Avançon, Avance, Vance, Vançon, ces derniers avec apo-
cope de l'a.
Les Avantâ, ham. sur Montreux ; le t est peut-être une addi-
tion postérieure et le mot serait à rapprocher d'un clausum deis
Avans à Granges, Valais, 1260 ; peut-être du patois aoan, s. m.,
saule osier, dont l'origine est du reste inconnue. Ce mot avans se
trouve dans un bail de i a85 : exceptis avans et sarmentis (glos-
saire bas latin des chartes de Savoie. Doc. Acad. royale de Savoie,
II).
Aven, village de Conthey, Valais, Avainz^ iioo, AvaiZy 1200,
Aveyn, i25o. Avens ^ i44o.
Avenches, de Aventica (Adventica), Civitas Aoeniica, Not.
Gall. iv® s., nom au moyen âge de l'ancien Aventicum, celui-ci,
comme le nom de la déesse Aoentiay est dérivé à*AventoSy juste,
racine aa, protéger (Zeuss). Ce thème gaulois avent se retrouve
dans plusieurs noms de communes de France : Avanton (Vienne),
Avansan (Gironde).
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ÀYENEYRE — AVRY 21
Aveneyre, pâturage et sommet, alpes de Villeneuve ; un autre
sur Montbovon^ Fribourg. Le mot a une étrange ressemblance
avec (wenaire, éirangeT, Le pâturage de Villeneuve est dans les
limites de Tancienne Gruyère, mais Villeneuve n'en a jamais fait
partie. Serait-ce donc l'alpe aveneire, des étrangers ? Il faudrait
d'anciens textes pour'appujer cette conjecture.
Avenex, ham. près Njon, Avenacum, 926, M. G. XIV, 876,
Avenaiy 1286, Avenay, 1260, M. R. XII, 1 56 ; du gentilice Ave-
nos (autre forme d*Avius) = domaine d'Avenus.
Aveimaz, bois au Jorat de Lutry, AwineSy 1 142, Cart. Monthe-
TODy Ewinaz, 1228.
AvoulUons, ham. près Njon ; loc. à Lejsin, à Lavey ; prés à
Fully ; Avouillaz, prés à Saxon, Avuliion, prés à Saint-Martin
d'Hérens, loc. à Ollon, à Rennaz ; aux Avouilles, loc. à Ollon
(aiguilles rocheuses sur la Grande Eau) ; rAvoulIietla de la Za
= Aiguille de la Za, vallée d'Hérens ; les Avolioiis, chaîne de
rochers, vallée de Bagnes.
Ces derniers, de avellhon^ patois = aiguillons, à cause de
leurs pointes aiguës. Mais quel rapport entre des aiguillons et les
prés de la plaine du Rhône ? Dans les prés humides où l'on ne
peut aller avec des chars, on fait un tas de foin, puis on glisse
dessous deux douilles^ ou aouillonSy deux aiguilles, disent les
paysans, c'est-à-dire deux perches, et l'on transporte ainsi la
charge qui est un avouillon. Les prés où l'on est obligé d enlever
ainsi la récolte sont les Avouillons ou Avullions. Un en Oulion^
XIIP s., à Ecuvillens, doit être le même mot, ainsi que les Au-
glions (gl mouillé) à Fey et à l'Aulion, bois à Bière.
Avry, Fribourg, Avri vers ii5o, Aprilis vers 1178, Arch. Fr.
VI, Abril, ïï77> Avriei^ Avril^ xii« s., Avrie, 1202, Matile.
April^ Avrils 1228, Aprili, 1286, Avrie, i3oi, Avryez, 1426
= (fundum) Apriacum, domaine d'un A or lus, gentilice romain.
La fausse orthographe Avril du xii» s. a entraîné la fausse
interprétation latine Aprili, Aprilis. Il en est sans doute de même
pour plusieurs autres localités, telles sont une villa de Avrilliet,
aux environs de Palézieux en 1296. Cart. Haut Grêl, M. R. XII,
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^ AVULLY — ÂZEDON
i3o, prot>aî>leinenl le môme que le lieu-dit en AprilierSy i633, à
AttateDs (Dellion); les mayens d'Aprîly à Mollens, Valais, et
Avril, loc. et ruisseau à Genève, qui dériveraient ég'alement
d'Aprius,
Aviillj-, Genève, Awillie el Avulie, 1220, Avullie, 1227, Awyl-
iie, i3o2j Avuyllye, 1826, M. G. IV, 3o, XIV, 3oo, XVIIl, 97 ;
de (fandam) Avilliacum, domaine d'un Avillius, g^entilice
romain. De Vit, I.
Avusy» Genève, Avuysie, i3o2, M. G. XIV, 3oo, Aousye, i338,
Autisier, i364, i5i7, évidemment d'un nom pr. g'allo-romain ;
probablement un {fundum) Avusiacum, propriété d'un Avusius,
dérivé d'Avus, aussi employé comme nom propre. De Vit, I,
590,
Ayans, loc. à Apples, Colombier, Clarmont, es Ayens^ 1296
:=. chcK lés descendants A'Ago ou Acho^ n. pr. germain. Fôrstem,
p. lOi
Ayonl, près Sion, Agents 1062, M. R. XVIII, Ayenta, ii53,
Hidber II, puis Aent^ Aient <, Ayent, xrv® s. ; on peut en rappro-
cher à TAyon ou Layon à Puidoux, Vaud. D'après Gatschet, du
v, h, ail, êiyanti, part. prés, de eigan, posséder, soit terre for-
mant un bien propre, un alleu. On trouve encore une vigne
d'Aenf k Vnrone, 1262, un champ A'Ayent à Bramois, i25o.
Ayer, nom de villages alpestres : comm. D. Sicrre, Ayer^ ï327,
ham. d'Hérémence, etc., et Ayerne, de nombreux pâturages; les
premiers, du patois ayer^ du latin acer, érable, et les seconds de
Tadjeclif latin acerinus, lieux où il y a des érables.
Az(^j Col de r — , ou de l'Azel et Pointe de l'Azel au S. de
Lourtier. Laget, carte Siegfried, article soudé ; Bec d'Aget au
N. de Lourtier, vallée de Bagnes ; du v. fr. aze (valaisan, âge),
synonyme de âne, azet = petit âne.
Azol, chalets derrière le Cubli sur Montreux, peut-être un dimi-
nutif de ûze.
Azedon, loc. à Conthey = probablement azelion, petit âne,
permutation ll-d ; on dit Dadon pour Daillon, ham. de
Coothey.
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BAAR — BALEXERT 23
Raar, ham. de Nendaz, Valais, Barroy iioo, 1162, Bars,
1221, 1260; du bas latin barrum, terrain fertile, du g'othique
iairan, produire, rapporter.
Bâche, Bâches, loc. à Ëcublens, Chardonnaj, D. Mor^ifes, etc. ;
endroits bas, creux, où restent des flaques ; du celte bach, creux,
humide, bas breton bac, bassin, aug^e ; bach, foin de marais.
Nous disons dans ce dernier sens bâche, Genève^ La Côte, Aven-
ches. Trebâche, forêt à Corbeyrier, est un composé, et Bacliillon
à Yvome, Bachelet à Luins, diminutifs.
Bacon ou Baccon, loc. à Aigle, Crans, Ëchallens, Avenches
et ailleurs ; Proz Bacon à Bag'nes ; de l'ancien fr. bacon, lard,
du V. h. ail. bacho, dos, employé adjectivement pour désigner des
terrains fertiles. La Suisse allemande dit de même Speck, Specki,
8 loc. citées par Frûh et Schrôler, v. Bibliog-r., p. 3i4.
Badausaz, pâturaK^, Ormont-dessous, Bajoasa, i3i5, i3i8,
Baiousa, i332, Baiosa, 1420, permutation y-c/, comme Oujon-
Audon ; peut-être de la racine de baie, ouverture : la Baiosa est le
passag^e oblig'é pour aller de Leysin au Col du Mouellé et à la val-
lée de l'Hongrin.
Bagnes, vallée du Valais, Baines, ii5o, Hidber, II, Bannes,
1177, Bagnii, 1177, Bagnes, 1177, 1206, Banes, 12^2, Bannes,
1235, etc. ; du latin balnea, bains. Il y avait là au moyen âg^e,
d'après Bridel, une source très fréquentée, disparue sous un
éboulement. Barnia, loc. à Villeneuve, au pied d'Arvel, avec
des eaux sulfureuses := égpalement de balnea, (M. de Gingins,
Recherches, p. 44) y voit une fausse lecture 4( in Barma prope
Villanova 1 247 et non pas Barnia ou Balnea comme le dit Levade,
p. 241.»)
Balnoz, ruisseau ; voir Bcnnaz.
Balandes, bois sur Bonmont, D. Nyon, Convallem de Ba»
lenda, 1202, M. G. XV, 2, mot d'origine celtique, kymri balaon,
bourgeon d'arbre, balant, le bourgeonnement des arbres, breton
balaen, v. fr. balain, balai, breton balan, genêt (Dietz).
Balavaiix à Vétroz, Valais =1 belle vallée.
Balexert ou Balessert, Tour de — , près Genève ; du n. de fa-
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24 BALLAIGUE — BAKBERINE
mille Balexert, ancienne famille bourgeoise de Crenève; autre
forme de bel-essert, aussi écrit exert.
Ballaigue, D. Orbe, Aqua bella, 1177, Ballewi, 1228, B(h-
leigue^ i354 = belle eau.
Ballaly, forêt sur le Bouveret, Valais ; du bas latin bella legia^
belle forêt ; voir Alliaz.
Ballens, Vaud, Barlens, 1189, ii48, M. R. III, 58i, 48i, Ba--
leins, 1 165 ? Hidber, II, 2o5 * ; de Berlingis = chez les descen-
dants A^BerilOy n. pr. K^rmain.
Balmaz, Balme, ou, permutation 1-r, Barmaz, Barme, Baul-
mes, Baume, parfois Bamaz, Château-d'Œx, Bassins, Moutier,
ou Bame, Ocourt, et les diminutifs en ette (atte, Jura bernois),
otte : es Barmottes à Bex, ou ine : Baumine, ruisseau ; du celte
balm^ caverne, paroi de rochers.
Bambois, pour Ban-hois ou forêt à ban, synonyme dans le
Jura bernois, des bois Deoens du C. de Vaud.
La Bammat (fausse orth.), pâturage du Jura deNyon, chalme
BalmCy XII® s. Cart. d'Oujon, M. R. XII, 72. Voir Balme.
Banderettaz, nombr. loc., Bannerettes à Grand vaux ; pro-
priété d*un bander et ou banneret.
Baragne, prés à Orsiéres, pâturage à Arzier ; de la même
racine que 4( baragnon, fossé latéral d'un champ, ^ dit Littré,
Suppl., sans étymologie du reste.
Barberèche, Fribourg, Barbereschi, 11 58, Barberesche,
1173, F. B. \, l\bi, Barbaresche, iiSo, Barbareschi, 1182, 1228,.
Barbarica, i423. Rec. dipl. VII. D'après Gatschet (et Studer), du
bas latin barbaresca, plantation d'arbres irrégulière. Est plutôt,
comme le Barbaresca du Maçonnais en 963 cité par Jubainville,
un nom dérivé avec le suffixe locatif gaulois isca, du gentilice
Barbarius ou du cognomen Barbarus : Barbarisca (villa), ferme
de Barbarus ou de Barbarius.
Barberine, ham. et rivière, affl. du Trient, Barberina^ 1264,
Barbarina, 1807, ^- ^- XIV, peut-être la même origine que le
précédent ; du n. pr. Barbarus.
^ Un peu douteux : on y parle des vignes de Baleins.
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BARBOLEUSAZ — BAS-MONSIEUR 25
«
Barboieusaz, pâtura^ sur Grjon, Berboleuse sur Ollon,
Bai4>ollie à Chevillj ; de la famille de barbouiller y préfixe péjo-
ratif bar et racine boull, qu'on retrouve dans le v. fr. boulloriy
bourbier : pâturages, prés boueux.
Bardonnex, Genève, Bardonacurriy ii53, Barduniacum,
i25o, Bardonayy i344, Bardonex, i38i, M. G. XIV, 9, 29, IX,
229, III, 219 = (praedium) Bardonacum, propriété d'un ^Bar--
donus ou * Bardunus.
Barges, ham. de Vouvry près du Rhône, Barges^ 1269 ; loc.
à Yvorne près du Rhône ; prés à Veyrier, vers TArve. Gomme
Bargen, G. Berne, port sur l'Aar, Barges^ 1228, du bas latin
barca, fr. barge, bateau à fond plat, bateau de bac. C'était sans
doute à l'origine l'emplacement de bacs sur ces rivières, ou des
lieux d'embarquement. En i439, à Fribourg, un chemin de Bar-
ges que le Gonseil fait améliorer. G'est encore le nom d'un affluent
de la Petite Glane.
Barme, voir Balme.
Bameuse, alpe sur Ayer, Valais, et Berneuse, sommet sur
Leysin ; peut-être adjectif dérivé du celtique herriy monceau,
amas et aussi fourré.
Barnia (ou Bamiaz) à Villeneuve, voir Bagnes.
Bart, Chez le — , ham. Neuchâtel. Parait se rattacher au v. fr.
6er, provençal bar, forme nominative du mot baron, forme
régime, bas latin haras, homme fort, guerrier vaillant. Origine
discutée ; peut-être du celtique, kjmri bar, héros.
Basenaz, pâturage à l'Etivaz, Pays-d'Enhaut ; du n. pr. Basin^
famille de Rossinières (uote manuscrite de M. Isabel).
Basens, 2 com. Lac. et Singine, Frib., ail. Bôsingen, Basens,
1228, 1234, M. R. VI, 1262, i4o6, Rec. dipl. I et VI, Basingel,
Rec. dipl. VI, Besingen, 1 264-1 665 = chez les descendants de
Beuo, n. pr. germain.
Bas-Monsieur, ham. près Chaux-de-Fonds. D'après V. Benoît,
Bsq. neuch. I, no, s'appelait autrefois le Ban-Monsieur, terrain
à ban, appartenant au comte.
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26 BASSAYS — BATTIAU
Bassays (ou Basseys ou Bas-Serré), ham. de Vérossaz sur
Saint-Maurice ; de bas et sex, rocher.
Bassecourt, D. Délémont, Baressicort, 1160, Barsecurt,
1178, Baressecort, 1181, 1289, Boressecort, i256. Ces formes
anciennes indiquent comme premier élément un n. pr. C'est la
cour, la ferme d'un Germain, mais lequel? Fôrstemann a Basso,
mais pas de nom renfermant le r de ces quatre formes primitives.
Bassenges, D. Morges, Baffinges, 794, Bassenges, 1217, et
Bassins, D. Nyon, Bassinges, 974, 1000, Bassiniacum, ii48.
Bassins, ii64, Bacins, 1196, 1244» M. R. XII, etc. = chez les
descendants de Basso, n. pr. g^ermain.
Les Bassets, ham. à Clarens D. Vevey ; le Basset, col au val
Ferret, autre entre Liddes et Bag-nes ; de bas. En Dauphiné les
cols sont souvent appelés baisses,
Bassy, ham. à Anières, Genève. Probablement de (fundum)
Bassiacum, domaine d'un Bassius, g'entilice dérivé du cog'nomen
Bassus. Il faudrait une forme ancienne pour chang'er cette con-
jecture en certitude.
Le Bastillon, arête de rochers au val Ferret, Valais ; dimin. de
bastille, château fort.
Bastioulaz, m. à Epesses = petite construction de pierre ;
diminutif, avec le suffixe oula, de bastia. Voir Bâtiaz.
Basuges, ancien nom de Saint-Prex, d'après le Cartulaire de
Lausanne ; de basilica, église. C'est là que fut enterré l'évêque
saint Prothais, et l'endroit prit dès lors le nom de Saint-Prex. Le
lieu-dit Sur Bassus conserve le souvenir de l'ancien nom du vil-
lage.
Bâtiaz, Valais; la Bâtie, Genève, château construit en i3i8,
Batista, M. G. IX, 3i3, Bastide, 1821 ; autre près Versoix ; du
v. fr. bastie, provençal bastide, lieu fortifié, du bas latin bastire.
Battentin, m. à Bulle, Frib., Battentein, 1286, Batetens,
1879, Battentin, il\'}h, Arch. Fr. III ; probablement d'un n. pr.
germain, un composé de la racine Bado.
Battiau, ham. à Saint-Prex, m. à Granges, Frib. ; Baptiaux
k Aig'le, Battioux, OUon ; Battiou, Célignj ; Battieux à Colom-
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BAUGY — BAY 27
bier, Neuchâtel ; forme patoise du bas latin baptitorium, fr. bat-
toir.
Baugy^ ham. de Montreux, Bogie, Bougie, i23o. Malg^ré les
o des formes anciennes, nous paratt dérivé comme les Baugy de
France de {fundum) Balbiacum, domaine d'un Balbius, genii-
lice romain. Les nombreuses antiquités romaines qu'on y a trou-
vées parlent en faveur de cette origine.
Bauioz, ham. de Gimel. Voir Bolle.
Baolmes, D. Orbe, Balmo, 962, Balmes, 1 174, Balma, 1 183,
Balmis, etc. Voir Balme.
Un quartier de vigne à Neuveville s'appelle aux Baumes. Or un acte
de 1185, Trouillat, I, 261, parlant de vignes à Nugerol, in Nuerol,
nomme les « vineas ad Balinam, » Ce Balinam, qui n'a pas laissé de
trace, nous paratt être une fausse lecture pour Balmam, baume, nom
conservé dans l'endroit indiqué.
Bavelier, ham. de Pleigne, D. Délémont, Bawile, i336, -fiaw-
lier, 1847, ^''' Baderswil. Parait d'abord formé de bach, ruis^
seau, et velier, wiler, village, ce que semble justifier sa position
au bord d'un ruisseau. Mais le premier élément de tous ces noms
est toujours un nom d'homme, et puis bach n'explique pas l'ail,
bader. Bader, nom fréquent, m. h. ail. vient du v. h. ail. Ba-
thariy de la racine bad, vieux gothique beado, et hari, guerrier.
Fôrstem.
Bavois, D. Orbe, Baioes, 1182, M. R. VII, 28, et 1228, 1899,
BaoieSy 1200, M. R. III, ^^8, Baioies, i2i3, 1228, Bavoes, 1225,
Bayoies, 1270, 1298, M. R. XIV, Bayoyes, 12^5, Bayoes, i359,
1453, Bavoy, i536. Mot difficile à expliquer. Autant qu'on peut
en conjecturer sur la physionomie du mot, en considérant que le
V est une lettre intercalée, on peut y démêler la racine bay, de
bach, ruisseau, et un suffixe collectif oyes, oieSy village où il y a
plusieurs ruisseaux, ou territoire entre plusieurs ruisseaux ; or le
territoire est limité par le Talent et les eaux du marais, et plusieurs
ruisselets d'après la carte y descendent des coteaux à la plaine.
Bay^ Baye, Bey, nom de nombreux ruisseaux ; de l'ail, bach,
ruisseau. De là encore peut-être Bex, D. Aigle, villa Baccis, 674,
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28 BAVARDS — BEPFEUX
BoeZy ii42ï BaXj 1179, Bais, 1227, BeZy i245, et en Bex, loc.
à Ëclépens, entre la Venog'e et un ruisseau. Quant à Bez, à Cour»
telarj, il pourrait aussi bien venir de biez. Voir ce mot.
Les Bayards, Neuchâtel, Bayar, 1282, Bayarty Bayard^
Boyhearty i344) Matile; probablement n. propre d'homme.
Bayse (pron. ba-hi), ham. à Blonaj, aussi Bahise ; loc. à Bex,
à Faoug, Avenches ; Baysaz à Saint-Trîphon, Bahyse, ham. sur
Cully, Bayèze, m. à Morgins, Creux de Bahyse sous Chamos-
saire, alpes d'Ollon ; à la Bahise, m. à Saint^Aubin, Fribourg ;
en la Bahi, m. à Hauteville ; origine inconnue, peut-être fam. de
bay.
Bé, Bi, préfixe patois = beau : Béboux (bois), Bécor (corne)^
sommet à Morgins ; Bécuel à Landeron (cul) ; Bez Crettet (petit
crét) à Outre Rhône, Bémont/Bévilard (village), Bétzatay (châ-
teau), rochers à Outre Rhône, etc., Bicrets à SaintrGingolph ;
Bigitoz à Charmey ; Bîmont ; Bipraz à Porsel, etc.
Beaugourd, voir Gourd.
Les Bédaires, loc. et ruisseau à Concise ; Bédayre, ham. d'Or-
mont-dessus et ruisseau, augmentatifs ; les Bedeaux, petits ruis-
seaux au pied de Marnex, Ormont-dessus, diminutifs; dérivés du
bas latin bedumy voir bied ; avec la permutation d-z : es Bezières,
loc. à Etoy, Vaud, Beseiri, loc. à Courlevon, Jura bernois, le
même que Bezeria, Cart. Haut Crêt, M. R. XII, p. 127, Bezericy
p. 129, considéré comme nom propre et qui nous paraît être un
n. commun, synonyme de bedeyre. On le retrouve dans le Cart.
Laus. M. R. VI où Ton parle de la Bezeri à Vevey, 1286, juxta
veteres muros, soit la meunière ou canal des moulins. Les mots
de la charte de Haut Crêt : 4( dicti religiosi aquam de Broya...
non debebant ducere per Bezeriam ad molendinum suum, ^ rap-
prochés de la bezière de Vevey, nous paraissent concluants. Une
charte de Bulle, i438, parle de quadam bezeria molendini dicte
ville.
Beffeux, ham. de Vionnaz, Valais, où habitait évidemment
Perrodus de Bellofago de Viona, i4o2, M. R., 2« série, II, i25 =
bel faux ou béfaux^ beau hêtre.
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BEGNINS — BBLLELAY 29
Begnins, D. Njon, BinginSy 1 145, BinginSy 1 165, Hîdber, II,
BinninSy i2o4, M. R. V, 222 et vers 1224, M. R. XII, 5o ; -fii-
gninsy 1226, 1269, i349, DininSy 1289, M- ^- ^^'» ^y^y^^
1285, Biffnyns, 1266, M. R. XII, 1828, etc. ; de Benninffi8 =
chez les descendants de BennOy n. pr. germain (et non de Sanctus
Benij^l^nas, comme on Ta écrit souvent).
Les Beillants ou Belliants, écart de Jussj, Genève, les Balanz,
1274, es BalanZy 1276, M. G. XIV, 189. Voir Balandes.
Belfaux, Frib., Belfo, Bellofago, 1188, 1142, ii5o, Arch.
Fr. \l,Bel/oz, 1228, M. R. VI, 1894, i4o6, Rec. dipl. 1471,
M. G. XII, 60, Bel/oly i4i6, etc. ; de bellumfagum^ beau hêtre.
Beiin, employé fréquemment comme déterminatif. On connaît
Sauvabelin. M. Bonhôte indique encore (Musée Neuch. VII, 197),
Bas Belin, Gerneux Péquignot, Neuchâtel, Crêt Belin^ Aberge-
ment, D. Orbe ; Praz Belin, Bretonnière, Ballaigue et Vaulion,
D. Orbe. Ajoutons Auge Belîn à Gouvet, en Bellin, prés à Bex.
Nous avons peine à rapporter, comme M. Bonhôte, toutes ces
localités à Belenos et au culte du soleil. (Il y rattache aussi Tré-
velin.) Nous voyons plutôt dans ce déterminatif le v. fr. beliriy
adj. = ovin, de mouton, donc, dans ces localités, des créts, des
prés où paissent les moutons. D'après Godefroy, belin se dit
encore au sens de mouton dans le Jura. « Toutefois, nous fait re-
marquer M. le prof. Bonnard, pour que cette explication soit
exacte, il faut que les noms en question ne soient pas attestés avant
la fin du 12^ siècle, époque où Belin est employé comme nom
propre pour dèsig'ner le mouton dans le roman de Renart, comme
Renart y désigne le goupil, etc. »
Bellaluex, alpes de Bex et Bellalui ou Ballalui, alpes de Lens,
Valais ; de belle et tueXy lui, paroi de roches ; voir Lex.
Bella Tola, sommet. Valais. Voir Tola.
Bellegarde, Gruyère, Balaimarda, 1228, M. R. VI, 28, Bella-
gardUy 1426, XXII, 861 ; de belle et patois vouarda, fr. garde,
du V. h. ail. warteriy garder, veiller.
Bellelay, D. Moutier, Bellelagia, ii4i» ïi79> Balelaia, 1177,
PelUUagia, 1192, M. G. IV, i4, et 1800, F. B. FV, 6, Bellelee,
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30 BELLERIYE — BELPRAHON
1244) Bellelaie, 1298, Belile, i33i. Trouillat, III; de belle et
legia, leia, forêt : belle forêt. Voir Alliaz.
Bellerive, D. Awenches, Pulchra ripa, izt^o, Bellarivay 1299,
M. R. V, 36o = belle rive.
Bellevaux, ham. à Lausanne, Bella vallis, 1 190, Cart. Month.,
Balesvalz, 1 2 12, M. R. VI, i45 ; BellevauXy i345, loc. à Neu-
châtel et Belvaux, ferme à Nods, Berne = belle vallée.
Belmont près Lausanne, Belmunty 12 14, 20, 26, 28, 36, Bel-
lum monteniy 1267, Bealmont, i238, M. R. VI, 655 et 1239,
p. 663. Cette dernière forme ferait penser tout d'abord à Mont de
Beal ou Baal, le soleil, que les Celtes adoraient sur les hauteurs.
M. le prof. Bonnard, à qui nous avons soumis la question, ne voit
dans beal que la forme intermédiaire entre bel et beau. Les autres
Belmonty près Yverdon, Belmont^ 1174» i235, Cart. Month.,
Belmont ou ^^/mwnrfprèsNidau, Bellam moniem, 1107, Trouil-
lat, I, 23 1, etc., ont la même origine : beau mont.
Belon, Crêt — , à l'Abergement, D. Orbe, Tronche-Béion à
Riaz, Frib. ; patois bélon = barlong", plus long que large.
Belosse, à Cheseaux sur Lausanne, es Belosses à Soral, Ge-
nève ; v. fr. beloce^ fruit du prunellier.
Belossy, loc. à Charrat, Valais ; au Belossi à Port Valais,.
Bellochay à Iserables, Bolossy, Vuadens et Chavannes-les-Forts,
une terre en Bolosie à Morlon en i685, Bolossat, Villarimboud ;
la Beiossière à Hermance, la Bélosseltaz à Lavigny, Belossier
à Noville, les Belossières, Saint^Blaise ; la Bollossettaz à Riez
et Vuadens ; en Belosson à Gryon, en Bellesson à Arnex-Orbe.
Un pratum del Belocier^ i2o5, donné à labbaye de Saint-Mau-
rice, une < fontem deis Bolossier près Cornaux, 1220. Du patois
belossi, bolossif prunellier, celte poloSy breton bulos, v. fr. beloce^
anglais moderne bullace, prunelle, bas latin bulluca : 4ç Nec aliud
penitus quam pomorum parvulorum quae bullucas vulgo appel-
lant, vescabatur. >► Vie de saint Colomban. (Holder, 63 1.)
Belprahon, D. Moutier, Berne, autrefois ^^/>raAon9 ail. Tiefen-
bach, en patois Bépravon ; du bas latin bedum, bief, ruisseau,
de Tall. hed, et pro/undum, ce qui correspond au nom allemand.
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BENDES — BERGHÈRES 31
Bendes, ham. de Saint-Légîcr ; Es Bendes à Villeneuve ; loc.
à Chandolîn, D. Sierre, et Benda à Chippis ; de l'anc. h. alL
bindaj prov. benda, fr. bande, surface longue et étroite.
Bendolla, alpe sur Grimentz, Anniviers, alpis de Bendala^
i3i2, diminutif du précédent.
Benenté, forêt du Jorat de Lausanne, corruption de Monsbe-
nestely 1174; de mont, benesty part, passé v. fr. = béni et suf-
fixe dim. eL
Benevis ou Bennev^'s, loc. à Aigle ; € me paraît venir de a
bénéois ou bénéois, du latin benCj bien et vis, tu veux ; locution
de droit féodal ; contrat pour jouir tant qu'il plaira, sans limita-
tion de durée. > {Note de M. Isabel.) Il y avait jadis une famille,
savoisienne de Benevis ; en i32i un Michel de Benevys prend
part au siège du château de Corbières au Pays de Gex par Amé V
de Savoie. Acad. Sav., 2® s. I. Peut-être le Benevis d'Aigle aurait-
il été une possession de cette famille : la noblesse de Savoie possé-
dait de nombreux fiefs à Aigle.
Benex, ham. de Prangins, Beinai, 1262, Benay, i3i5, M. R.
V, 35o, 247 = (vicam) Benacum; du celte benacos, corne,
hibern. bennachy de benn, corne, promontoire ; Bernex est juste-
ment au-dessus du cap très saillant de Promenthoux, depromon-
torium, promontoire. Benacum est l'ancien nom gaulois du lac
de Garde, le lac « cornu » aux promontoires multiples, nommé
deux fois par Virgile.
Une charle de 1277, M. G. XIV, 155, parle d'un Venay, terre des
Tenipiiers. Le Rég. gea., 278, hésite dans Fidentificatioo de Veoay entre
Avenex et Benex, mais se décide au répertoire pour le premier. Ce doit
être plutôt le second, puisque la Commanderie des Tempfiers de La
Chaux avait une terre à Benex. La permutation b initial — v se retrouve
ailleurs à la même époque, voir Evordes.
Bennaz, bras du Rhône à Illarse près Aigle ; le Bainoz ou la
Bainaz, affl. de la Petite Glânc ; patois hainna, flaque d'eau sta-
gnante (Bridel), du celtique boinn, rivière. Sorebennaz, loc.,
alpes de Veytaux, près de la Vereyaz = au-dessus du ruisseau.
Berchères, m. à Malapalud, Bergère, m. à Lucens, loc. Mar-
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;
32 BERGHIER — BERNEX
chissy, endroit où Ton garde des moutons ; bas latin bercharia ;
synonyme du moderne Bergerie qu'on trouve à Nyon, Valeyre^
Rances, etc. Voir aussi Verchère.
Berchier, D. Moudon, Bergie, Berchiacum, ii54, Bercie,
1166, Bergi, Bergy^ Cart. Month.^ Berchie^ 1228, i453, etc. ;
Bercher ou Berchiez, m. et terrain à Marchissy ; en Berchy,
loc. à Pampigny ; désig-ne évidemment un fundum, une propriété
d'un Gallo-romain, comme * Berbicius.
Berelaz, loc. à Bramois : un lieu Bercles à Venthône, Valais,
1229, les Bercles, loc. à Neuchâtel, es Bordes, i53i. Bercle,
patois berquiéy est un nom v. fr. = treille. En 1670, dit le
P. Dellion, le curé de Montbrelioz doit entretenir les toits de la
cure, les haies, et 4( maintenir la bercle, ^ (Dans le G. de Vaud,
berclure, rame de haricots.)
Bérenges ou moins bien Béranges, ferme à La Tour ; de Be^
ringis = chez les descendants de Bero, n. pr. germain ; du v. h.
ail. bero = ours ; correspondant de Beringen, SchafiFhouse, et
Beriken, Argovie.
Berlaz, Berley, voir Bierlaz.
Berlens, D. Glane, Fribourg, Berlens vers 1 176, Donat. Haut.,
1 198, M. F. III, 69, 1223, 1228, M. R. VI, 4o3, 23, Berlin, 1677,
i638. Belle ns, i453 = chez les descendants de Berilo, n. pr. ger-
main, de bero, ours. Praz Berlens à Châtel-Saint^Denis, même
origine.
Berlin, Ghamp — , ham. de Sorens, Gruyère = champ de Be^
rilo. Quant à Berlin, m. à Morges, c'est un nom tout moderne
donné au xix® s. par un propriétaire allemand ; le nom local est
les Huttins.
Berlincourt ou Brelincourt, ail. Berlinsdorf, ham. de Ba»-
secourt, D. Porrentruy = cour, ferme de Berilo, n. pr. germain,
diminutif de bero, ours.
Bernex, Genève, Brenaicus vers l'an 1000, Brenay, i256,
1271, M. G. XIV, 38, 118, Birney et Berney, 1278, M. G. XIV,
i3o, Bernay, 1862 ; Bernay, m. à Port-Valais = (praedium)
Brennacum, du n. gaulois Brennos, comme les Bernay de France.
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BBRNONA — BESENGETIS 33
Bemona ou Bemone, loc. près Venthôoe, D. Sierre^ Ber-
nonnes à Sierre, Bemona, 5i5, 1267, M. R. XXIX et XXX, de
(uilla) BernonOy ferme de Berno ou Bernon, n. pr. germain
coDnu dans le pays.
Béroehe, la — , partie S. du district de Boudrj, Neuchâtel,
auasi appelée la Paroisse, la Paroche, i433 ; du latin parochia
(saint Jérôme), altéré de parœcia^ diocèse. De même dans le Por-
rentruj, la contrée de Charmoille s appelait jadis la Baroche, nom
encore employé en bourgpuignon pour paroisse.
Béroie, vaste pâturant et m. isolée, sur Saicourt, D. Mootier ;
paraît se rattacher au v. fr. berrie, comme
Berolle, D. Aubonne, Vaud, Birola et Berola, 1278, ByrolaSj
i3a2, BirotaZy i453 ; dim. du v. fr. berrie, lande, plaine, pâtu-
rage vague, donc petite plaine; en Berroulei, près à Aigle,
dim.
Berra, sommet de la Gruyère, et Pointe de Béron, alpes du
Triait, Valais ; du celte ber, pointe.
Bert, en composition comme déterminatif dans plusieurs noms,
en Ubert ou Liebert, loc. à Boussens ; Praz-Bert à Payeme ;
Prabert à Monthej ; Yalbert à Ocourt, Jura bernois = fordts,
pré, vallée, de Bert, n. pr. germain, contracté de Berahty Técla-
tant, le brillant.
La Berthaz, sommet ou saillie de Tarète au col de Couz, Val
dUliez, et le Berthex ou Berthet, alpes de Bex, dim. du précé-
dent ; les deux, sommets schisteux de flyseh, se délitant cons-
tamment ; de l'adj. patois bert ho, bertha, fragile.
Bertol, alpe et sommet à Bvolène, Valais, Cqmba Bertol
vers 1280 = combe (de) Berthold, n. pr. germain.
Bertzo, chalets sur Ayent, Valais ; passage de rochers au Sa-
netsch ; Berze, (ts) loc. à Leytron, Valais ; métathèse pour brèche^
d'où le col des ftpéehets, vallée dHérens. En Dauphiné, berche
= col.
Beseneens, D. Veveyse, Frib., Besencens et BesenceSy xii« s.
Cart. Haut-Crèi, M. R. XII, i5o, 169, Bessensen, 1299, d'après
Kuenlin ; nom dérivé d'un n. pr. germain.
M. D. SBC. SÉRIE, TOBCB VII ^<-> j
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34 BESSINGES — BEURNEVAISIN
B4^,ssînffes, ham. C. de Genève = chez les descendants de Bezo
ou de BettOy n. pr. g'ermain. Voir Bettens.
Be!i»o, lo — , sommet, vallée d'Anniviers, Valais ; du bas latin
Àmo, fr. hesson, jumeau, à cause de ses deux pointes. De même
CrôUlH^sse, sommet près Sion = crête jumelle, et Pierrabesse
à Grimisuat, Valais, Peina Bechy, 1262, Petra Bessy^ 1267;
loc. k Ollon, aux Ormonts et à Bex ; ici g^ros bloc erratique fendu
du haut cri bas, ce qui en fait deux pierres jumelles. Pierrabaisse
à ConLhi?y est sans doute une fausse orth. du même mot.
Béthiisy ou Bétusî, ham. à Lausanne, Bitusiacum, 906, Betu-
gie^ 12^0» BitusiSy 1228, Bettusie, 1287 ; ham. de Bretig^ny-sur-
Morrens =: {/undum) Bitutiacarriy domaine d*un Bitutius, g-en-
LÎlicc romain, peut-être, d'après De Vit, le même que Betutius^
Betucius ou Betutius, nom très connu par les écrivains et surtout
par les inscriptions. Ces formes primitives, avec le suffixe acum,
qui s ajoute à des noms d*hommes (uniquement à cette époque
reculée) el l'absence de Th, montrent à l'évidence que Tétymolog'ie
germanique Bethaus, maison de prière (Dict. hist., V, p. 85) est
erronée.
Bolxatai, rochers découpés sur Outre-Rhône, Valais = beau
château.
Bettolln, clos de vignes à Aigle, Bitiilins, 1882 ; peut-être
comme Billens, Bitlens, voir plus loin = chez Biiilo, n. pr. ger-
main ; toutefois il faut considérer que Bitlens était contracté au
xW s. et Bittilins non au xrv«. Il y a une racine onomastique Biti^
d'où l'on aurait Bittilo. Ici la contraction se produirait moins faci-
lement. (Note manuscrite de M. le prof. Stadelmann.)
Bêtti^nK, D. Gossonay, Betens, 1142, 1269, 1286, BectenSy
1149. r358^ 1881, Beteins, 1228, BessenSy 1286, Betleyns, 1278,
Bettens, 1887 ; — ham. de Château-d'Œx, BatenieSy iii5, Hid-
ber, I, 458, Bestens, i486 = chez les descendants de Beiio, n.
pr. g-ermain très fréquent.
Beurnevalsin, D. Porrentruy, ail. Brischwiler^ Brunnevisin^
laii, Burneoison, 1290, Barneoesin, 1848 ; racine germanique
Ar«/i. VoirBournens. ,
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BEUSON — BIENNE 35
Beuson, ham. de Nendaz, Valais, Bousun, 1200, Bouson,
1227, 1248, etc. ; 2^ loc. à Chamoson ; de beuse ou bouse : lieu
boueux.
Bevaix, NeuchÂtel, yiWsl Bevacensis, 998, Bevat, 1092, Beuais^
ii42* Cart. MoQX\i,^Bevex, 1268, i453, BevaZy 1268, 1268, i3ii,
Bevay, i2So,'Bevays, i3io,Beoeyz, 1821. D'après Gatschet, cor-
respondant du n. ail. Bifang^ du v. h. ail. bifàhan^ clore ; ce
serait le sjn. des Clos, Closuit, etc., si fréquents. Mais le n. latin
cellam Bethaatiam, io49> Hidber, I, 348, semblerait indiquer
une autre ori^^e inconnue.
Les Bevières au Landeron, Beviery, i243, Beviere, i343; es
Bévières, loc. à Vich, dérivés collectifs de bevium^ bief, prés
coupés de canaux.
Bévieux, h. de Bex et Givrins, le premier faussement écrit Bex-
vieux par de Gingins et par la carte Siegfried ; villag'e de chalets
sur Montreux {Beaeux, i355) ; Béviaux, pâturage, Pays-d'En-
haut, loc. à Blonaj, probablement dérivés de bief,
Bévilard, D. deMoutier, Berne, Beoilar, iiSi, Belviler, 1226,
Bevillery 1248, Beviler, 1829 ; de bé, bel, beau et vilar = beau
village.
Bex, D. Aigle, villa Baccis, 674, Will. de Bais, ii38, Bœz^
1142, Box, Baz, 1179, J5air, 122^], Bez, 1240, rattaché habituel-
lement à bachj rivière ; par M. de Gingins au bas latin baccus,
passage de rivière, bac.
Bezières, voir Bedayre.
Biaofond, ham. de Bois, Berne ; patois biau, beau fond.
Biaugy, loc. à Rueyres ; de bellum gistum, beau gtte.
Bied, Biez, ruisseaux à Morges et Jura, loc. à Renens, Beium
en 904, Biez, 1226, et les Bieds aux Ponts (Neuch.), le Biex à
Salavaux, 1289, Bez à Gourtelary ; autres formes de bief, bas
latin beviuniy beiam, bedum, de l'anc. h. ail. bed^ lit de rivière,
puis canal, ruisseau.
Bienne, Bielna, ii4i, Bielne^ ii84, Byello, 1187, Biello,
1280, BielUy 1289, Beenna, 1288, Bienna, 1268, Biel^ 1299,
etc. (26 variantes) ; dérivé ordinairement de byl, beily ail. suisse
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36 BIÈRE — BIOLEC
beil, la hache qui fi^re dans ses armoiries ; mais ce sont là des
armes parlantes et Torigioe nous paraît incertaine. Studer pro-
pose l'anc. h. ail. bit, pris au sens d'entaille, de g'orge, ce qui
conTtendrait assez pour cette ville, à Tissue des gorges de la Suze.
Toutefois, nous préférons nous ranger à l'opinion de Zinunerli
qui n'y voit rien autre que Tall. bùhly colline ; en i4o5 le rocher
sur lequel s'élevait jadis le château est appelé der B&el.
Bière, D. Aubonne, Bieria^ ii32)t, Byerey, ii43, Cart. Month.,
Beri^ ïï77» Biria^ 1179, Bière Yen 1210, M. R. XII, ïb, Bien,
1212, Beria, 1278, i453 ; du v. fr. berrie, plaine.
La Bierlaz, alpe d'Ormont-dessus, Berlaz dans les vieux textes ;
aux Beries, loc. à Denens ; à la Birlaz, loc. à Fully, la Byrla,
ham. à Trient ; Berletta aux Majens de Sion, dim. ; Berkiire à
Villariaz, Berley, forêt à Montagny, Beriai, 1228; Berlex à
Tartegnins, Berlez à Villarepos, collectifs ; du v. fr. berity patois
berla, cresson de fontaine, du latin berula.
Billens, D. Glane, Fribourg, Bitlens, xir> s., BillenSy 1180,
1189, M. R. XXIX, 125, Bilieins, 1228, Byllens, 1232= chez
les descendants de Bitilo, n. pr. germain; du v. h. ail. bitan,
désirer ; de même Boîs-Billens, ham. de Villars-sous-Yens.
Biole ou Biolla ; Biolet (Boudry), BioDet (Bevaix), Bîolat
(Thierrens), Biolettes ou Biolattes, (Hm. ; Bioley, Biolay, Biol-
ley, Biollay, BioUex, Biolayre, BioUeyp©, Biolyp© (Valais),
etc., lieux où abondent les bioles, bouleaux ; du latin hetula o«
betulla, aussi celtique ; les collectifs en ey, ay, ex, de betuletam;
en ayre, yre, de betularia,
Biolee, mayens, vallée d'Anniviers = Bioley,
Ce suffixe ec, spécial à la vallée d'Aoniriers et à Evolène : Liappec =
Liappey, Lirec = Lircy, Mottec = Mottey, Pensée = Pcsscy, Rotsec
== Rochcy, Vcmek = Vcrncy, Veisivic = Veiscvay, rappelle singulière-
ment la formation des collectifs semblables en celte armoricain. On y
dit iH>sec (rosetam),/ai;ec (fabetum), kanabec (cannabetum)^ etc. Zeuss,
p. 850. Cette terminaison identique pourrait faire penser à une origine
cettiqoe commune, mais ce n'est là qu'une coïncidence : le diadecte anni-
viard ajoute un c inorganique à presque toutes les terminaisons en é, i,
ou : deky sek, nek (doigt, soif, neige), amik, pourrik, pahik, nouk, douk
(nu, dur), venouk.
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BI0NNBN8 — blessouey 37
Bioanens, D. Glane, Frib., Byonens^ 1369, Bionens^ 1394»
M. R. XXII, 238 = chez les descendants de Beono, Beonna^ n.
pr. germain.
Biordaz, rÎTière D. Oron, Biorde^ ii349 Barda vers ii46f
Biorda, ii55, Biurda, 1164, Byorda^ i274t Byarda, is^S,
Cari. Haut-Crèl M. R. XII ; peut-être autre forme de borda.
La Biorle, ferme à Belprahon, D. Moutier; peut-être autre
forme de bîerle. Voir Bierlaz.
BioutJiz, bois de bouleaux à Arnex sur Orbe ; de bioux.
Bioux, ham. vallée de Joux ; loc. à Treytorrens, Saint-Cierges,
Chavannes-le-Chène, et au Biou à Yvonand ; forme masculine de
iiole, bouleau, v. fr. boal; les bouleaux sont abondants aux Bioux.
Birse, rivière du Jura, Bersa, Bina dans les chartes ; le v. f .
a bers, berceau, aussi lit d'un cours d'eau. Y aurait-il là quelque
rapport ? Studer le tire du celtique, irlandais hir^ pir^ ruisseau.
Blachère, loc. à Bex, Blachoz, prés à Ollon, Bex ; les Bla-
ehoieys, rochers gypseux à Ollon (la carte Siegfried écrit fausse-
ment Bacholeys), la Blécherette, m. à Lausanne, Blacon à Lully
sur Marges. Parents de blache, blachet, pAle, blanc. Il y a à 01-
leo, Bex, beaucoup de terrains gypseux, blanchâtres ; mot dérivé
de l'ail, bleichj même sens, que Dietz rapproche du grec blakos.
Le patois appelle blachette = hlanchette, l'armoise absinthe et le
chèvrefeuille des haies, aux rameaux blancs. Dans l'Ain, on appelle
blache ou blachère les prés marais qui fournissent de la blache,
b4che à la Côte, flat dans la vallée du Rhône, sans doute parce
que cette herbe est blanchAtre quand on la fauche pour litière.
Blaneherie, loc. à Morges, Yverdon. C'est le v. f. blancherie
= blanchisserie, endroits où l'on étendait les toiles pour les faire
blanchir, comme les Bleiche de la Suisse allemande.
Bieflseiui, D. Glane, Frib., Blesens, ii5o, Blescens, 1160, M.
R. XII, Blessens, 1216, Donat. Haut., Blesseins, i238, M. R.
VI, fi6o; — Es Bleasens, ham. du Crét, Veveyse, Blessins
(Kuenlin) = chez les descendants d'un Germain dont le nom com-
mence par Blidy Bled.
BieMoney, ham. de Greng près Morat ; Blessonex, m. à Bot-
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38 BLETTAZ — BLONAY
terens, Montblesson, ham. de Lausanne ; en Bellesson à Arnex ;
es Blessonnières à Jussj ; la Blessonnaire à Grandvaux, lieux
où abondent les blessonniers, poiriers sauvagces; de Tadj. blet,
Berrj blosse, d*ovui:ine germanique ; ancien Scandinave bleyta,
amollir, suédois blôt, mou, parce que ces poires ne sont bonnes
que lorsqu'elles sont blettes, et suffixe dim. on, blesson = petit
fruit blet, puis les collectifs ej, ex, aire.
Blettaz, loc. à Nendaz et alpes de Saillon ; en la Blettaz, 1890,
à Grdne, Valais ; Blettay, cirque rocheux, alpes de Leytron ; Blé-
taye à Mièg-e, les Bletteys à Ëmosson, alpes de Finhaut, Tête
du Bletton, sommet au Saillon, Valais ; aux Blettes, alpes de
Bex, les Bléteaux ou Blettaux à Yvorne ; du v. f. blette, variante
de blesle, bloste, s. f., motte de terre, employé jusqu'à la fin du
XVI® s. (Bonnard) à cause du sol inégal de ces localités.
Es Blevallaires à Ecublens, Vaud = aux champs de blé ; du
bas latin blavum, v. f. bief; origine incertaine, probablement du
celtique blawd, farine.
Blignoux ou Blignoud, ham. d'Ajent, Valais, Bluvignosch,
Blivignohos, 1191, Bluvignoch, 1229-1260, Bluvignot, 1287,
Bluvignoc et Blivignos, 1249» Blivignoch vers 1260, Bluvi-
gnose, 1295, Bluvignout, i338. Blouvignoux carte Dufour et
Dict. Lutz, 186 1. Blignoux carte Siegfried, Blignoud F. d'Avis
off. du Valais, contraction exceptionnelle au xix« s. Probablement
dérivé d'un nom propre gaulois et du suffixe ligure oscus répandu
dans la Gaule méridionale et dont nous connaissons 5 exemples
en Valais.
Bliou, Blioux ou Bluch, ham. de Randogne près Sitrve, Bluys,
1260, 1267, Bios, 1241, i44i» Plouche, Lutz, 1861; eALBlusch.
Le nom de Chaaiblloux, ham. à Granges-Paccot, Fribourg,
paraît formé de champ et de la même racine blioux qui doit être
un n. pr. germain.
Blonaire, loc. à Aigle ; peut-être ancienne propriété des Blonay.
Blonay, D. Vevey, Bloniacum, 1090, 11 38, Blonay, i\l\^ et
Blenai, ii47» Cart. Month., Blanay et Blanoi, ii63, Blenia-
cum, 1176, Blonacho, 1177, Blunais, I2i5, Blunai, 12^6, Blu-
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BLUARD — BŒNA 39
naium^ 1260, Blonay^ i3ig, Blognay, i33o, Matile, etc. Ne peut
venir de planities^ plaine, comme le veut Gatschet; le suffixe
€u:am s'ajoutant à des noms propres, mais de (praedium) Blania^
cum^ domaine d'un Blanios, n. pr. gaulois, latinisé Blonius
(Holder, 497)* I^^ formes Blanaj et Blanoi, 11 63, nous rendent
le a primitif.
Au Bluard, quartier à Morges, à Tangle N.-E. de l'ancienne
enceinte ; le Belluard, pâturage à Château-d'Œx, au Belluard,
loc. à Soral, Genève ; le môme que le français moderne boulevard,
de l'ail, bollwerky fortification.
Bochaircs, 3 loc. à Château-d'Œx, et ailleurs ; Bochera, m.
à Troinex, Genève ; endroit où l'on coupe le bois, où on le met en
bûches ; du verbe v. f. boscheer, couper du bois.
Bochat, ham. à Lutry, Boschai, i223, et Bottens ; Bochet à
kmtVy Boschetam^ 1202, à Arnex sur Orbe, Boschety 1268, à
Pizy, Chàtelard, Cheseaux, Crans, et 3 loc. Frib. ; le Bouchet à
Saconnex, le Bochet , 1279; le Boechet, ham. des Bois, Jura ;
Botzat, nombr. loc. en Valais ; Botzet, 2 loc. Frib. ; du bas latin
boscheium, petit bois, fourré, lieu buissonneux ; Botzatey à Sail-
Ion, collectif; Bochalet à Yillars-Mendraz, Bossalet, Villarbe-
ney, Botzallet à Ëssert, D. Lac ; dim. de bochat.
Boconnex, loc. à Aigle, route des Ormonts, collectif du patois
bocon, petit morceau (de terre).
Bodemos, ham. de Rougemont ; de l'ail. Boden et moos =
marais du fond.
Boécourt, D. Délémont, ail. (Bas')Biestingen, Boescort,
ii4i/ Bœscorthy ii47> Bœscourt, 1161, Bueschorty Î1180, etc. ;
peut-être court, village, de Boius ou Boios, n. p. gaulois.
La Bœna, loc. à Cuarny, ham. à Enney, Gruyère ; la Boine,
ham. Neuchâtel ; la Beanaz, chalets sur Monthey ; en Hautabon-
naz, m. à ChAteau-d'Œx sur le Montellier, de haute et bonne ; du
celtique 6onn, limite, borne, bas latin bodina, bodenoy v. f. bons,
boinej bonne, devenu borne au xvi« s. ; boine est encore employé
dans on acte de 16 18, délimitation des bois d'Aigle et d'Ollon :
« la dite boine plantée au Plan de la Charbonnière. »
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40 BOET — BÔL£
Boêt, Biiit, Bois, Bouis, Buet, Bouei, Boux, Buz, Boz,
synonymes et dim. de bom = bms. De là PUunbult, Pian du Iniist
Praz BuiC, Muraz, pré du bois. Vers Biiii à Olion et Corbey-
rier^ vers le bois ; Soaboz, Berne, sous le bois. De là encore Tan-
ciea nom de Louèche*ies-Bains, Bueiz, Bois. Voir Louèche.
Bofflens, D. d'Orbe, Bofflinges^ loi i , M. R. III, t\Q%^ukCurU
bofflenniSy 1007 ou looi, Hidber, I, villa Bofflens^ 1049-1109,
Boffient^ i4o3 = ches les descendants de Bovilo, n. pr. ger-
Bogis, D. Nyon, Bugeium vers ii44> 1166, 1179, M. G. IV,
83, Bougie^ ia36, Bogie 1260 ; antre forme de Bougy.
Bogis, bois près Nyon, nemore Bogie^ 1289, 1240, Cart. Ou*
jon, M. R. XII ; du v. f. bouge, s. m., terrain inculte et couvert
de petites brandes.
Boinod, ham. à Chaux-de-Fonds, à la limite du val de Saint*
Imîer, Boineau, i84i ; sans doute du v. f. boine, borne, et suf*
fixe dim. eau.
Le Boir, ruisseau et forêt au Pillon, dans des lieux pleins de
creux gypseux (Isabel) ; pré à Conthey ; le Boiron, a rivières près
Morges, Boiram, 1221, 1228, M. R. VI, 266, Beyron, 1295, el
près Nyon, Boiro vers 1200, M. R., 2« s., V, 2i5, Boiron vew
1220, 1269 ; de la famille du v. f. boire, s. f., fosse creusée par
les eaux. Boire est employé par Rabelais au sens de rivière,
c Quand nous passâmes la grande boyre. » Gargantua, I, 38.
Boironnet, affl. du Boiron de Nyon, dim. Lès M. R. III, p. 5i3t
indiquent à Yens une loc. nommée A Bo Yrenat, 1295» aujour-
d'hui en Boirenat, autre dim. de Boiron.
Bôle, D. Boudry, Boule, i346, BuloZj Bulo, i356, et Belles,
Val-de-Travers, Neuchàtel, les Bulles à la Chaux-de-Fonds, les
Bnlloz à Promasens, Frib., Baoloz, ham. de Gimel, Bauie, loc.
à Begnins, le Bouioz, pâturage du Jura sur Nyon ; BuUet, D.
Grandson, villa Bolaco, 960 (rapporté à Bulle par Hidber, I),
Balet, i35o ; les Bolets, ham. à Colombier, Neuchàtel ; les Bau»
lais, loc. à Bonfol ; du bas latin bola, boletum, du v. h. ail. bol,
terrain inculte, lande. Bolaire à Vétroz, collectif, Bollen à Loué-
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BOLUON — BONFOL 41
elle, forme germanisée. Une localité sous Ajent, Valais, valle
BauliSf i loo^ Boalis^ 1200, Boulys, i4o8, même origine.
Bollioo, D. Broyé, Frib., et loc. à Combremont ; pourrait venir
de bouillon^ v. f. boullon, bourbier, dont Littré donne a ex. du
xiv^ s. « Un boullon ou bourbier; un chemin moult destravé,
plein de boulions. »
Bonaudon, voir Audon.
Bonairy, loc. à Saxon, paraît être un Bonatrait ; de bon, et le
V. f. dirait f Topposé de Malatrex ou Malatrey ; suffixe valaisan
y = ex, ey. Voir Malatrex.
Bon, Eu, Au — , loc. à Montherod, Saubraz, Echichens^ Char-
nex. Es Bons, écart d'Aubonne, Bonez, i235, M. G. XV, 7 ; loc.
à Bremblens; peut-être bon, adj. sous-entendu terrain. Mais on
trouve dans la même région une autre série : le Bond à Echan-
dens, Lonay, Collombier, Denens, les Bonds (ou Bons) à Bière,
sorte de puits circulaires rejetant par intervalles une eau limo-
neuse ou de la boue; on pourrait penser à une fausse ortho-
graphe^ mais le d appartient bien au mot, comme le prouvent le
fém. es Bondes à Crassier, aux Bondes à Venthdne, les dérivés
Bondet, forêt à OUon, Bondez, forêt à Croy, en Bondex à
Denges, Préverenges, Céligny, Bondys, 2 m. à Gillarens, Bon-
dallel à Romanel, Bondérex à Denens. Mot embarrassant. Bond
sendt-il une forme masc. de bonde ^ qui a signifié au xii« s.
borne ? Les Bondes à Crassier, le long de la frontière française,
peuvent être es Bornes. En Angleterre on nomme pond les petits
creux pleins d'eau, tantôt plus ou moins sphériques, tantôt allon-
gés et sinueux (i ou 2 m. au plus) qui coupent la surface des ma-
rais tourbeux. Ce mot, sans doute d'origine celtique, paraît être
le même que les Bonds de Bière.
Boneourt, D. Porrentruy, ail. Bubendor/y Bovonis curia
ii4o, Trouillat, le texte a n : fausse lecture pour u = v ; Booun-
corty ii47, Boncurt, 1173, Banchort, 1175, Boncor, 1290 =
court, fmne de BovOy n. pr. germain, d'où le n. de famille Bovon.
Bomfoi, D. Porrentruy ; ail. Pampfely Bonfo^ Bunjol et
Banfoy 1291, Bon/oal, 1821 ; peut-être bonum fagam.
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42 BONGA.RDAZ — BORCARDERIE
La Ilongai'flaZf loc. à Curnillens. D'après Zimmerli, viendrait
de Baamgarten, Douteux ; plutôt propriété d*un Bongard.
Boniiiont, châloau, anc. abbaye près Chéserex, D. Njon. Beata
Maria de Bono monte, ii23, abbas Bonimontis, 1224= boa
montj souvent prononcé au moins jusqu'en 1870, Beaumont, Bo-
mont dans b contrée voisine, par dissimilation comme Romont,
Moronj Lomonl.
BoQ(n)avaux, alpe, val d'Illiez (BonaoeaUy fausse orth. de la
carte Sieg-fried), alpes à Montreux, Morgins, Rougemont, Grand-
V illard = bona oallis, bonne vallée ; Bonavalettaz à Grandvil-
lard, dîm.
TtonDcroiitatac, D. Sarine, ail. Maffethan. Bonofonte, ii5o,
Hidber, H, Bonnefontaine, 1287, F. B., II, 170, Bunfontana^
1370, Man/oian, i449> Montfetan, ^476, Arch. Fr. V, 43o, 292,
etc. Voir Stadelmann, p. 124^ qui démontre que le nom allemand
n'est qu'une corruption du français.
Bonnenscm, loc. à Bex ; peut-être le v. f. bonne ^ s. f. = borne
et en son^ au sommet. Voir Boene.
BoQviUai's, D. Grandson^ Bonus vilar, 1124, Binuillare^
ii48j Bienvilar^ ii54, Binvilar, 1174-1228 = bon village.
Borali, torrent dangereux, affl. de la Torneresse, Pays-d 'En-
haut, s enflant démesurément aux grandes pluies et charriant
beaucoup de cailloux ; sans doute parent de borati, babillard.
Bouratifîr, m. à Hauteville et Bourateyro à Semsales pourraient
en être parents.
Borb, racine du français bourbe dont « l'origine, d*après
Darmsteter, est inconnue ^ (Bonnard) a donné le nom de
IJorlmz, ruisseau et bois à Berncx, Genève ; champs à Bussi-
gny, Vi Ha rs-so us-Yens, Pomy ; Borboz à Arnex et Pompaples ;
Pré Borliet ïV Bassecourt et Boécourt, Pré Borbeux à Lavey, en
Borbotaz, loc. à Veyras, Valais ; Borbuintze, Châtel-S* Denis.
BorcAPcleHo. la — , loc. à Valangin, Neuchàtel, Burgi arde-
ria, i45o := la fournaise du bourg, que le Mus. N. explique :
endroit où se fabriquaient la tuile et la brique pour les réparations
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BORDE — BORREX 43
du château. « J'y vois le nom propre Borcard et le latin est une
fantaisie étymolog'ique. » (Bonnard in litt.)
Borde à Lausanne ; les Bordes, ham. de Bavois ; du f. borde,
ital. borda f du gothique baurty cabane, chaumière ; dim. Bordel,
loc. à Chardonne et Bordelloz, m. aux Clées. Cette dernière est
appelée Bord^de-l'eau sur la carte Siegfried, quoiqu'elle soit loin
du moindre ruisseau.
Borgeau, ham. de Martigny-Bourg, en Borgeod à Pailly,
Borjoz à Rossinières, Borjaux, quartier de Blonay. Borjeau, h.
de Font, Frib., Borgeat, ham. de Cerniat, Frib., Borgeal, ham.
d'Orsières, Borzeau, ham. de Sorens ; dim. de bourg.
Bordzay, Proz — , alpes de Bagnes ; en Borjezan^ loc. à Ches-
sel ; de bordzai, bourgeois : propriété bourgeoisiale.
Bom, racine germanique, de lali. born, source, donne les
noms de nombreuses localités : Borneau ou Boumeau, plusieurs
lieux-dits ; Bornet, Bornettaz, Vétroz ; Bornait à Bex, les Bor-
nis à l'Etivaz, ChAteau-d'Œx ; Bournet à Trey vaux ; le diminutif
Bomalet à Aubonne, Treytorrens, etc. ; l'augmentatif Bornache,
combe à Villeret, Jura ; Praborgne, dans les chartes Prato^
bornOj nom français, bien oublié, de Zermatt ; la Borgne, rivière
du Valais, Borny, 1289, Borniy ia47> Bornie, i448.
Bomu, Moulin — -, près La Sarraz, Bornai, ii49» Bornas,
ii58, Borna, 1228 ; de l'adj. vaudois et v. f. borna, creux, vide,
dérivé de borna, trou en terre, crevasse, à cause de sa position
dans une étroite gorge ; quant à borna, il vient probablement du
germanique bom, source.
Bornué ou Bornuet, ham. entre Vernamiège et Nax, Valais, a
une tout autre origine : le nom de ce hameau, Bornuesc, i2o3,
1243, BurnaheCf 1224» Bornaech, 1289, vient du n.pr. germain
Borno et du suffixe germanique isca (aussi gaulois), ali. moderne
isch, qui sert à former des adjectifs (jnansus, clausas) Bornais-
cas, propriété de Borno. D'Arbois de Jubainville, p. 55o-559, cite
de nombreux exemples de noms ainsi formés.
Borrex, D. Nyon (Guichard de Bornai, 1164, M. G. IV, 77,
Hidber, II, 2o3, fausse lecture !), Borrai, 1286, M. R. VI, 398,
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44 BOSSATTON — BOTIRI
Borray^ 1*65, M. G. VII, 3i6 ; de Borracum^ propr. d'un Bor*
rus, nom servile ; une insciiptioa citée par Holder, p. 494t porte
Barras /ecii.
En BossaUon, loc. à Lussery ; dim. de bosset, petit bois.
La Bosse, ham. de Saignelégîer, Berne ; forme fém. du v. f.
hoSy bois.
Bossenaz, m. à Féchy, Tartegnios, loc. à Pizy, Bou^y^ bois à
Ferreyre ; Boufisine, alpe de Ba^es, Valais ; f. d'un adj. bous--
sin,ey V. f. boschain,e = boisé, dérivé avec le suffixe m, patois
f. encLi^ du bas latin boschus ; bois, localité, alpe boisée.
Bossens, ham. de Romont, Boscens, 1147*1157, Arch. Fr. VI,
BossenSy i244« M. R« VII, 43 ^=chez les descendants d'un Ger-
main dont le nom dérivait d'une des racines baudi ou hod. (Sta*
delmann, op. cit., p. 62.)
Bossey, Vaud, Bossei, ia34> 1261, Bossie, i245; et Genève^
Bosseyy 1201, Bossie, 1268 ; Bossy, Genève, Bossie^ i236, i344»
M. G. IV et IX ; peut-être de boschetuniy lieu buissonneux ; jdas
probablement, comme les Bossey, Bossay, Boissy de France, de
baxetuniy lieu où croit le buis ; le buis est abondant sous Bossey,
Vaud, et se trouve aux environs de Bossey, Genève.
Bossières ou Bossire, 2 m. isolées, monts de Lutry; Bes*
sières, loc. près Promenthoux, correspondant patois de Boissière,
Genève ; maison dans les bois.
Bossonnensi Fribourg, Bossonens, 1221, iSoliy Bucenens vesr»
i2^y BoUonenSy i34i, Bossonin^ i6o6==:ckez les descendants de
Baudson^ Bottson ou Baulhson, — on trouve les trois formes, —
n. pr. germain formé de Baudo^ BotlOy Botho et son, fils.
Bosson, plus, loc., les Bossons, ham. de Chàteau-d'Œx ; dim.
de bois ; es Bossonets à Charmey, aux Bossenets à Lussery^
dim. du premier ; Bossonery, chalets sur OUon ; le même, avec
suffixe ery = erie ou ière,
Botiri ou Botyre, ham. d'Ayent, Boterts^ 1200, 1260, Botte-
reSy i3i I, et loc. à Vissoye, Valais ; Boillre, loc. à Sierre, en BoU
téré, champs à Villars-le-Terroir, Boiterez à Satigny. Voir Bot-
tay.
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BOTTAY — BOUDflY 45
Bottay, es — , bois à Lusserj, chalets à Charme j ; au Bottey,
pâturage à Montbovoa, Botté à Vétroz, Praz Bottey, Vuister-
nensnlevantr-Pont ; probablement de la famille de botter, mettre
en botte, en fagot ; endroit, bois ou Ton fait des fagots, boîs taillis.
Bottens, D. Echallens, Botens, 1142, ii83, Cart. Month., Boc-
tenSy laaS, M. R. VI, BoutainSy i38o, Matile, Boutain, i38i,
BoutanSy 1897, Boutan^ i4i4> Boutain, 1420-1460, M. R. XIV
= chez les descendants de Boto, Bott, n. pr. germain = l'en-
Tojé, ail. moderne Bote.
Botterens, D. Gruyère, 1227, M. R. XXII, BocterenSy 1490,
M. P. rV = chez les descendants de Botthari, n. pr. germain ; de
Boti, l'envoyé, et Aari, guerrier.
Les Bottières à Chancy, Genève ; h. près Bellelay, Jura ber-
nois, la ButtièrBy i3o4 ; la Bottière, à Corgémont ; voir Bottay.
Bottonens, loc. à Saint-Légier, bourg de Bothonens, quartier
de Vevey, habité par Pernod Botkonens en i34i, d'où son nom.
Voir Bossonens.
Bottonet, loc. à Puidoux, Botoneyre è Maracon ; peut-être la
même racine.
Botzeresse, alpe de Bagnes, Valais ; de botzet, chevreau, et
suffixe V. f. eresse (comme Boveresse, Porcheresse, etc.) = alpe
des chevreaux.
A la Boadaz, loc. à Gland ; peut-être autre forme de Budaz.
Boude villiers, Val-de-Ruz, Boldiwilery ii449 Boudeviler,
1195, Boldaoiler, 1202, Budewilliez, i453 ; de viliare, village,
et Boldo^ variante du n. pr. germ. Baldo, le hardi : village de
BoMo. L'étymologie de Matile, de froa, bois^ et villare, bois du
village, est démentie par les formes anciennes.
Boodry, Neuchâtel, Baldri et Baadri, 1268, Boudri, i3o6,
Badrif i336, Boaldry^ i346 ; de Baiderick, n. pr. germain très
fréquent (= guerrier vaillant). Fôrstm., p. 208.
Gatschet, après avoir donné Fétymologie ci-dessus, en a adopté posté-
rieuremeiit urne autre (dans une lettre à M. Boohête) où il dérive Bou-
dry, comme Bêle, da v. h. ail. 60/0, lande, terrain iocalte. Nous pen-
chons pour la première étymolog^e de Gatschet ; robjection de Bonhête,
que « l'histoire ne fait pas mention de ce Baldurich » n'a pas de valeur.
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46 BOUFFA — BOUIS
Eile pourrait s'appliquer à des centaines de noms de localités dérivés de
Qoms d'hommes, gallo-romains ou germaniques^ localités dont nous
ii^noroQs Le fondateur, bien que nous soyons certains de l'exactitude de
ta dérivation. L'histoire ne nomme pas davantage, par exemple, le Runo
qui a doQoé son nom à Renens, ni le Modernus, parrain de Modernacum
ou Moniex.
Boulîat Tôle de la — , rocher à Salvan, très exposé au vent;
subsL verbal de boufiFer, souffler, provençal bufar ; en Dauphiné,
buffa = eadroit exposé au vent ; Montbiiffat ou Bufet à Pre-
mier, même racine.
ItougcHi^s, nom de plus, forêts, AppJes, Ballons, Yens, Ro-
mainmôticr, la Bougery^ 1499 » ^®^ Bougeries à Vandœuvres, et
ha ni. de Chêne, Genève ; nom commun au moyen âge de terrains
vagues, en partie boisés, ainsi en i3o4 « pro 10 posis de bouge-
riis » et en 1807 les bougeries et vcrnets de TArve. M. G. IX,
p. 99, 20 j, 248 ; de la famille du v. f. bouge, s. m., terrain in-
coite et couvert de petites brandes.
Bougnon, voir Bugnon.
Bougy, vill. et ham. D. Aubonne (Balgeel, 1062, Baugel,
1177, Bougez et Bougye, 1287, Bougie, 1276, Baugier^ i349) »
la Bouge, m. C. de Noirmont, Jura bernois ; du v. f. bouge, de-
meure ; Berry, bauge, hutte ; bas latin baugium, hutte, bougius,
cabane. Ducange cite duos domos seu bougios, 1292 : deux
bouges^ soit maisons.
L'ancien nom du vill. de Bougy était Bougy-Milon. Joh. Bran-
dis de Bougye-Millon, 1285. M. R. XXX, 387. Millon, n. pr.
Au Bouil, loc. à Lens, Valais ; au Bouillet, ham. à Bex ; loc.
Or mont-dessous, ou Bulliet, i332, Ollon, Yvorne ; Vex et Mon-
tana, Valais; Bouillets, chalets sur le Pissot, Ghâteau-d*Œx,
Botiller, chapelle et source sous Vercorins, Valais ; au Bulliet,
loc* à GtanjLj^es, Fribourg. Le premier synonyme, les autres dim.
de boaiy bassin de fontaine ; localités riches en sources, en filets
dWu.
fîouïs, Creux du — , alpe de Saillon ; l'Itroz du Bouis, alpes
d*Ardon ; de bouiy bouet, bassin de fontaine, de botellum, boyau,
tuyau.
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BOUJEAN — BOURDIGNY 47
Botyean, ail. Bôzingen, D. Bienne, Berne, Bezsingen, 1008,
Tr. I, Bezingen, 1181, Busingen^ i234, Boujans, 1264, F. B.
II, Bogsingen, Bochesingen, 1280 = chez les descendants de
BezOy n- pr. germain. Fôrslm., p. 219.
La Boulaz, Miserj et Cournillon, Frib. ; les Boules à Bernex,
G>nfignon, Genève ; Seleute et Fontenay, Jura ; Boulayres ou
Bouleyres près Bulle, Bolleri, 1196, Bolery^ 1878, et 4 autres
loc. ; Boulex à Payerne, Bouley à Romont, Boulais à Boncourt
et Rocourt, les Boulats, Montignez et Fregiécourt, la Bouloie à
Ocourt et à Porrentruy, Boulloye, 1828 ; Boulier à Asuel ; col-
lectifs divers du v. f. boule dont bouleau est le dim. Quant à
boule, d'après Jubainville, c'est une contraction de bedoulle, dé-
rivé de betulla, forme g'auloise fournie par Pline.
Boalens, D. Moudon, BollenSj 1142, M. R. XII, Gart. Month.,
1226, Boslens, 1166, Hidber, II, Boslans^ 1218, Month., 58, Bo-
lens, 1453 = chez les descendants de Bollo ou de BotUo^ n. pr.
germains. Bollo, du m. h. ail. buole = époux, frère, ami ; Bo-
dilo, de bodo, maître, seigneur. Fôrstm., 274, 290.
Bouioz, D. Glane, Fribourg, BolohCy 1 154, Boloz, 1 155, 1 188,
Boloohy II 79, 1180, Bolos vers 1160 et 1260. Gart. Haut-Grôt;
Bolocshy Bolosc et Bolocs sans date, xii® s., Bolo, i64o. Le
P. Dellion, Dict. IX, i64, y rattache Bedolosci, 1017, que Gats-
chet (271) rapporterait plutôt à Bulle, Fribourg. N'est pas de la
famille de bola, lande, voir Bôle, mais plus probablement formé
d'un nom d'homme et du suffixe locatif ligure oscus. Voir Ai^
nioux.
Es Bourdes, bois à Crans, D. Nyon ; de bourde, bâton,
perche, dim. bourdon, bâton de pèlerin = bois taillis où ces
perches abondent.
Bourdigny, ham. de Satigny, Genève, Burdiniacum, 11 53 et
i25o, M. G. XIV, 9 et 29 = domaine d'un Burdinius, n. pr. ro-
main, dérivé de l'agnomen Burdius. De Vit, l, 771. Mais le même
village est appelé Burdignirij 1297, i3o5, i844, i346, Burdi-
gnyns, 1807, i848, Burdignins, i358. M. G. XIV, IX, 244, 285,
XVIII, XXI, 217. Ge suffixe indiquerait une origine germanique
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48 BOURGEAU — BOUX
= chez les descendants de Bardin, n. pr. germain. Fôrstm., 393.
Peut-être Burdinius n'esUil que la forme latinisée de celui-ci.
Peut-être aussi y a-t-il ici le même fait que dans Tarteg^ins —
Tritinîacum, Trivilins — Trevelliacum, Brucins — Bntciniacum,
Gartignins — Quartiniacum. On trouve de même Greysie (Gex),
1184 et Gresin^ 1220.
Bourgeau aux Verrières, Bourgeaud à Carrougpe, Bourjod à
Paillj, Bourzeaux, ham. de Sorens, Frib. = petit bour^.
Bourgaillon, ham. et porte à Fribourg, Burgullun^ 1255,
Zeeri. I, Bourgailloriy Burguillioriy xiv et xv« s., Bûrglen en
ail., 1434 ; comme Bûrglen d'Uri, Burgilla, 857 ; dim. de barg :
petit château fort.
Bournens, D. Cossonay, Brunens, 1142, Cart. Month., p. 9,
BrugnenSy i453, Burgnens^ 1572, — Burnens, m. à Féchy,
Brunens, ia4o, Bruneins, 1249, Cart. Oujon, M. R. |XII, i38,
i4o ; en Bouraens ou Boumin, ham. de Treyvaux, Frib., Bur-
nens, xn« s., Arch. Fr. VI, 45 zz chez les descendants de Bruno,
n. pr. germain. M. Hiselj, Cart. d'Oujon, p. 212, a confondu le
Bumens de Féchy avec Bournens ; le texte est précis : p. i4o on
voit qu*il s'agit de vignes: « arbergamentum vinearum, ...apud
Bruneins, et p. i38, apud Brunens vel in parrochia de Feschie. »
BourrignoB, Délémont, Berne, Borognuny 11 36, Borren*
juns, 1181, Burengiê, 1224, Boroggnons, i3o5, Bouroignon,
1373 == (peut-être) chez les descendants de Boran, n. pr. ger-
main ; du V. h. ail. boran, fils, descendant. Fôrstm., 276.
Bourzœtte ou Borsuat, ham. de Sierre : J. Tavelli dni Bor^
zati, i45i, dni Burgeii, i453, M. R. XXXIX = bourget, petit
bourg (permutation y-z).
Bousse, En la — , les Vieilles Bousses, loc. à Noville, Vaud ;
les Bousses à Granges, Préboassaz à Miège, Valais = pré de la
boussCy s. f., forme féminine du v. f. boux, bois.
Boussens, Cossonay, Bussens, ii4a> 1182, Buissens, 1199»
Cart. Month., Busens, 121^, Bossens, 1223, i382 = chez les des-
cendants de Busso, n. pr. germain ; du v. h. ail. bôsi, méchant.
Boux, 5 loc. Frib. ; t. f. boux, bois.
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BOVATAY — BRAILLE 4W
Bovatey, 2 pâturages à Charmey; les Montbovats à Montfau-
coD, Jura ; les Bovets, chalets Ormont-dessus ; de bovai, bovet^
jeune bœuf, alpes pour le jeune bétail.
Bovay, loc. à Vétroz, Bovex à Gollion, Vaud ; de bœuf et suf-
fixe collectif ex^ ay : pâture des bœufs.
Boven, m. et terr. à Valeyre-sous-Rances, Booens vers 1260
(village détruit) = chez les descendants de Bovo, n. pr. germain
connu (d'où Bovon), dont Bovilo est le diminutif.
Bovemier^ près Martigny : jadis Bourg-Vernier. Ne signifie
pas bourg-des-vemes, mais, comme l'indiquent les formes an-
ciennes: Burgi Vualnery^ 1228, Bor Warner^ 1260, Burgum
Walneriiy 1290, Burgum Varneryy x45i, Bourg du nommé
Warner ou Vernier.
Bouveret, Valais, Boverety 11791 F^irrer, III; Boverel à
Maules, Frib., Boveype(aîre), Bovîpe, 7 ou 8 loc. vallée du
Rhône ; Bovayron à Vouvry, Bovery, Colombey, Denges, etc. ;
Boverle, Fey, Payerne, Bouverie, Satigny ; Boveresse, Neuchâ- *
tel, Boveressitty 1266, Boveresce, 1284; id. à Lausanne, Yex,
Montbovon ; Boverasse à Cerniat, Gruyère ; de bovem, bœuf, et
suffixe collectif erie, patois eyre, v. f. eresse =: pâturages des
bœufs ; Boverattes à Pully, dijnioutif.
Bovigny, loc. à Avry-devant-Pont = domaine d'un BoviniuSy
nom dérivé du gentilice Bovius. De Vit, I, 749.
Bovine et Bovinette, alpes sur Martigny ; Bovonnaz, alpe sur
Bex ; de boverriy bœuf, pâturage des bœufs, comme, non loin de
celle-ci, Œuvannaz, aujourd'hui Œusannaz, de ovem, mouton,
la montagne des moutons.
Bozon, Villars — , ham. de l'Isle, Vilar Bosun, 1278, Villar
Bozoriy i386 ; Praz-Boson à Courtion, Praz-Bozon à Sottens =
village, pré de Boso, n. pr. germain ; du v. h. ail. bôsi^ méchant.
La Braille, arête de rochers à Château-d'Œx ; la Brayaz, som-
met sur Yiounaz; la Breyaz, contrefort de Chamossaire; la
Braye à Rossinières, à Vouvry, etc. ; Brayettes, loc. à Gryon,
les Brayons, rochers à Brot, Neuch. ; Braillon, loc. et nant à
Lutry, Bralion, 1210, Hidber, III, Brallon, 1288, M. R. VI,
M. D. SKC. SéKIE, TOME VU A^ T
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50 BRAMAFAN — BREGGA
645, dim. ; les mêmes que le français braiej muraille, rempart ;
du bas latin braca^ bracca, digue, levée, origine inconnue. Aux
Bralhires à Mur en VuUj et aux Brayères, champs à YoUèges,
Valais, paraissent des collectifs de ce mot.
Braaiafan, pâturages de Vallorbe et de Ballaigues, loc. à Ap-
ples, prés à Chevilly, m. à Vulliens, loc. à Massonens, ham. de
Villaraboud ; sans doute terrain maigre où les vaches brament
de faim ; on appelle de même ces terrains en Dauphiné bramafam,
Bramois près Sion, Valais, Bramosiurriy 5i6, Bramues^ 1227,
Bramoues et Bramoys^ 1 260 ; Plan-Bramois, forêt sur Lens ;
d'après Gatschet, du bas latin bramosuSy boueux, sale, étymolo-
gie douteuse pour M. Bonnard.
Bran, m. à La Roche, Fribourg, et Bren, loc. à Bex ; de brariy
bren^ ordure, excrément ? voir aussi Brent.
Branche d'Ëssert, ham. d'Orsières. Voir Sembrancher.
Branlettes, pâturage sur Bex ; de Tail feuille (Allium Schœ^
noprasum) qui y abonde, vulgairement branlettes. Voir Por^
reyre.
Branson ou Brançon, ham. deFully, Valais, Brancioriy 1264,
Biranczoïiy i383 ; Brentien ou Brentschen près Louèche, Bran-
cionSy 12^*] y Brentiorty 1437; probablement comme le Brançon
de France (Saône-et-Loire), de Branciodununiy colline ou fort de
Brancio.
Brassas, ruisseau, affl. de TOrbe, Vallée de Joux, Braciolum,
862, Rég. Gen., 29, aquam Bracioliy 1279, lo BrassiouXy 1627,
M. R. I, 2« liv. 107, 374, BrasseUf i555, Brassieux, 1677 > ^^
latin brachiolum, petit bras, le ruisseau étant considéré comme
un petit bras de TOrbe ; le Brassas à Céligny, bras de la Ver-
soix, BraxuliuSy 1200, Hidber, II, 464» même sens.
Bratsch, Louèche, Valais, Praes^ 1228, 1242, Prayes^ i357,
PraeSy i4oo, P rages ^ i4o8 ; du latin pratOy les prés (loc. de
langue franc, jusqu'au milieu du xv« s.).
Brecca, territoire, commune d'Hérémence, Valais ; champs à
Charmey et loc. à Bellegarde, Fribourg ; de brecca^ vaudois et
V. f. brique y fragment, morceau, de Tall. hrecheriy briser. Bre-
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BREGOTS — BRENLAIRE 51
qoettaz à Charmej, dim. Brecaca^ rochers très découpés à Chà-
teaa-d*Œxy même famille.
Les Bregols^ prés marais à Lignières, Neach. et loc. Avrj-*
devant-Pont; dim. de braî, provençal brcuiy ital. bragOj v. f.
braij fange, du Scandinave bràk^ j^i^oudron, par assimilation entre
le goudron et la fange.
Breilles, ham. de Barberèche, D. Lac, Frib., ail. Brigehy curia
deBritilffiOy Hidber, II, BritelgiOj ii48, BrigelSy 1678. Les deux
noms actuels sont identiques avec ceux d'un village de TOberland
grison : en romanche Breil^ ail. Brigels^ BregelOy 766, Brigelj
II 84; mais les formes primitives montrent des origines diCFé-
rentes. Le village grison se rattache sans doute au celtique briga^
colline ; quant au premier, c'est à rechercher.
Bremblens, D. Morges, Berblens, 1177, 1228 = chez les des-
cendants de Berbilo ? n. pr. germain.
Bremiidens ou Brumedens, ham. du Crét, D. Veveyse (Frib.),
Bremoadens, i4o3, Bermudens^ 1882, Kûenlin = chez les des-
cendants de Brimold (Stadelmann, op. cit., 64).
Bren, Prés de — , à Monthey ; en Bren, loc. aux Posses de Bex.
Voir Brent.
BrenetSy les (Neuch.) ; d'après Gatschet, du bas latin Brena^
fourré, d'où l'adj. brenatia (regio), contrée buissonneuse ; mais
au xrv« s., époque de l'arrivée des premiers habitants, la localité
s'appelait villa de chez les BrunetSy de chez les BernetSy du n. pr.
Brunet ou Bernet. (Matile, Musée hist., 3 10.) Un Jean Brenet
était maire en i4o8. Les Breneteis, ham. près la Chaux-de-
Fonds, dim.
Breney, glacier, vallée de Bagnes; peut-être de bren (ou
bran)y ordure, excrément, et suffixe collectif egy la surface en
étant souillée de terre et de limon.
Brenlaire(ey)y sommet de la Ghruyère, les Brenlaires, 2 som-
mets, alpes de l'Etivaz, Pays-d'Enhaut, le Brenloz, pâturage, Or-
mont-dessus, Brenles, commune et signal, D. Moudon, B renies y
1277; en Brenles, ham. élevé d'Estevenens, Fribourg; de la
famille de breinlay branler, être en équilibre ?
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52 BRENT — BRETAYE
Brent, vîllag-e, ham. de Montreux, Brerty ii42, ii47> Cart.
Month., 3, II, 1175, M. R. VI, 469, Brende vers i25o, Brenty
1221, 1238, M. R. XII, 274 et VI, 669, et 1260, Breriy i4o2 ; en
Brent, loc. à Bex, forêt à Monthey ; du celte Breriy forêt, taillis,
fourré (Holder) ou du bas latin brandOy bruyère, origine incon-
nue, dit Littré ; peut-être parent du celtique bren.
Breonna, alpe et sommet près Ëvolène, Valais, BreonOy 1260,
Breana vers 1280 ; nom d'origine celtique, comme Breonay
Breoncy aujourd'hui Brienne, France. Holder, 626, sans étymo-
log-ie.
Bresanche, Roche — , sommité du Risoux, Vallée de Joux,
sans nom dans la carte Siegfried (cote 1192), Brissenchey 1208,
Cart. Oujon, Roche Brésenchey 17 16 ; dérivé de briser.
Brésil, loc. à Gharrat, à Fully, m. à Monthey, Valais ; m. à
Ëpendes, D. Sarine, à Gruyère et à Bellegarde (au pied d'une
paroi exposée au midi) ; m. à Goumœns, loc. à Bonvillars ; au
Brasel ou Brazé, loc. aux Bayards ; les Braseyres, à Châtel-
Saint-Denis, coll. ; du v. f. brasil ou brésily brasier = endroits
chauds exposés à l'ardeur solaire.
Bressaucourt, D. Porrentruy, Berne, Bersalcurty 1139, Bre^
sacorthy 1177, Bersalcorty 1178, Brisaucoarty i3i2, etc. =
court, ferme, et un n. pr. germain difficile à déterminer; les
noms les plus voisins dans Fôrstm. sont BrisOy Brisolfy et cer-
taines formes de la racine Berty du v. h. ail. perahty illustre.
Peut-être combinaison de bert et de saL Bertsal correspondrait à
la forme primitive, 1139. (Fôrstm. donne un Salberty p. 1068.)
Les Bressels, ham. et bois au Locle ; peut-être du v. f. bressel
(bresset, brisset, breçot), prov. bressolOy berceau. A. Godet, M.
N. XXII, 48.
Bret, lac à Lavaux et 1 1 loc. Vaud et Frib. ; au Brez à Grand-
vaux, Bré à Rossenges et Cheseaux, Bray, marais à Fully et
Ayent ; du celte bret ou bré, marécag, anc. f. braiy fange et
goudron, bas latin braiuniy bradium dans Ducange. (D'après
Kôrting, brai vient du grec brayos.) Voir Bregots.
Bretaye, pâturage et lac, alpes d'Ollon (un autre, frontière
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BRETIÈGE — BREVARD 53
française sur Vouvry) ; même racine bret et suffixe collectif
aye.
Bretiège, n. f. deBrûttelen^D. Cerlier, Berne, i5riï///o, 1182,
BertiègeSy i255, Zeerl. I, Briterillas, i255, F. B. II.
Bretigny^ 2 loc. D. Echallens, Britineiy 1 142, Britigniey 1224,
et Bretigny-sur-Moirens, Bructignie^ 1 177, et Bertigny, 3 loc.
C. Fribourg-, Tune près Fribourg, Britiniacum^ 1162, Britinieij
1 172, BritignieZy i368, Bretignie et Bertignie vers i45o ; Bri^
tagnicy village détruit près Evilard, — la chapelle existait encore
en 1607, — de (fundam) Britiniacam^ domaine d'un Britinius
ou BritaniuSy gentilice romain.
Bretonnières, près Orbe, Bretoneris, 11 54, 11 60, Bretaneres
vers 1216, BretoneireSy 1228; la Bretonnière, ham. de Payerne ;
Bpetoneyre, forêts à Ropraz, Essertes, les Briteneres au Buron,
12 18 ; loc. à La Roche, la Brettonary^ i4o8 ; du n. pr. Breioriy
du n. germain Britto. Il y avait en 11 54 et 1160 des Breton ,
Breito à Breloneris. M. R. III, 476.
Breuil, ham. de Métiers, Neuch., et très nombreux écarts et
lieux-dits ; le Breuille, Boécourt et Aile, Berne, les Breuilles à
Enges ; Broilliat à Estavayer ; Broillet ou Brolliet, Brouillet
(Brévine), Breuyin à Courg-enay, dim. ; au Breux à Laconnex,
Montbreux à Gharmoille; du celte brogilOy dim. de hrogOy
champ, bas latin brogiluniy broilurriy terrain clos, taillis, prés
clos de haies, parent du v. h. ail. brogily pré marécageux. En
V. f. hruily de là les anciennes formes Bruyl à Môrel> Valais,
1280, es Bruels à Grang-es. 1228, Brail, Ayent, i383, ou Bruely
Gilly, 1265, Orsières, i236, et Ecublens, Frib., 1278, le bruelz de
Fontaines, le bruel de CofFrane, i53i. Mus. N. XXXIV; et les
formes actuelles Bruet, Broêt, Bruit, une io«, Bruï à Signy,
les Brues à Lamboing, la Braille à Billens, la Bruye à Gour-
faivre, Bruz à Arnex, BrueuXy i499> les Brus à Bevaix.
Les Breuleux, Bralluy, i44o> Bruleux, i526, et loc. aux En-
fers, Jura bernois ; du verbe brûler; le n. ail. Brandisholz a le
même sens : terrain défriché par le feu.
Brevard, Crèt — , à Nods, Berne = crêt du brevard, n. c. Les
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54 BRICHY — BRISON
brevards étaient une sorte de gardes-champétres chargés plus par-
ticulièrement de la garde des vignes.
Brichy, loc. à GoUion, D. Cossonay, colline avec restes d'an-
ciennes constructions ; probablement un (fundum) Bricciacum^
de BricciuSf gentilice dérivé du nom pérégrin Briccus (Jubain-
ville, p. 599) permutation cC'Chy comme Luchy de Lucciacum, et
Achyy Axiy 11 79, Aq Acciacum.
Bpîe ou Brien, 2 ham. de Chippis, Valais, BrienSy 1196, 1220,
B riez et BryeSy 1809, BrieXy i38o; Briez à Vuadens (Brye) et
Chavornay ; Brîa ou Briaz, chalets près Ghâtel-Saint-Denis ; Bpy,
ham. de Pont-en-Ogoz et de Romont, pâturage à la Berra ; Mont-
brion, alpes de Blonay ; Bryon, alpes de Leysin ; Breyen, ham.
d'Ëischoll, Valais, BreioUy i444 î Brey, ham. sur Brigue ; du
celte briffOy briOy colline.
Brignon, ham. de Nendaz, Valais, BruniacOy iiooy Brignons
vers 1170, Brignuriy 1284, Brignoriy 1262 ; d'après la forme de
1 100 (fundam) Bruniacurriy domaine d'un Branius^ nom lati-
nisé du germain BrunOy le cuirassé ; les autres, nom formé avec
le suffixe ioy ionis.
Brigue, Valais, Brigay 1 2 i5-i 875, -ôra^a, i4o8, i4i8. D'après
Gatschet, du v. h. ail. prûccay ail. mod. brCtcke, pont, ce qui
s'accorde avec la forme de i4o8. Mais tous les noms de la contrée
sont d'origine romane ou celtique, Môrel, Fiesch, Glis, Brey, etc.
Nous penchons donc à y voir plutôt, d'après la forme primitive,
Brigay i2i5, 12 19, etc., la racine celtique bricay brigay colline,
château (Jubain ville). La forme Brùga apparaît à l'époque pro-
bable de la germanisation.
Brinaz , ruiss. près Yverdon, Brinnaz , Carte top. Vaud,
Breynna, i343 ; du verbe patois brin-nâ, bruire. Se prononçait
sans doute autrefois brin-ne,
Brisecol, loc. à Giez ; ham. Lully, Morges, endroits pénibles à
labourer, à gravir pour l'attelage ; nom ancien : un Brisicol à
Soussens, Frib., en 976, Hidber, II, 267.
Brison, plus. loc. aux Ormonts; en Brison, Châtelard,
Vevey ; Brezon, alpes d'OUon et Mur en Vully ; Brisets, chalets
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BRIT — BRUGÈRB 55
à Château-d'Œx ; probablement de la famille de Brit. Voir ce
mot.
Brîl, 3 ham., Granges, Treytorrens et Syens et très nombreux
lieux-dits (une vingtaine) ; de l'anc. h. ail. brestan^ bristii =
briser, diviser, rompre, s'applique à des terrains défrichés, rom-
pus par la charrue. Un Richardus de Brest y 1227. Cart. Laus.
M. R. VI, 219. Hidber, II, dans les corrections p. LXII et LXVIII,
rapporte à Brit près Granges les localités nommées Britilgio ou
Britalffio, ix48, o. c. p. 45, et Briitilioy ii83, p. 33o. Le i»»'est
Breille (Fribourgp), le 2« Brûttelen, comme lui-même l'avait écrit
dans le texte.
Brivaux, espèce de défilé, vallée de la Broyé, en amont du pont
de Bressonnaz ; probablement de brii^ voir ci-dessus, et vaux : ce
défilé coupe la vallée en deux sections, Broie supérieure et infé-
rieure.
Broc, Gruyère, Broyc^ iii5, M. R. IX, 8, Broch, iii5, 1228,
M. R. VI, i327, M. R. XXII, i453, Broz^ 1286, F. B. II, Sgi.—
Brot, Neuchâtel, Broch, 998, Brot, i346, Brochy 1372 (Matile);
de Tall. hrachy éboulement, rochers suspendus. Brocard, ham.
de Martigny-Combe, augm. Brochon à Montag'uy-les* Monts, et
Brochet, chalet avec ravines, vallon de la Veraye, alpes de Mon-
treux, dim. ; Brozet(ts), brèche rocheuse dans les rochers au g-la-
cier de Paneyrossaz et à la Frète de Saille ; rochers et glacier près
du Wildhorn, Valais ; forme valaisanne ch-z (ts).
Rem. D'après F. Ghabloz, Mus. N. XVIII, 120, le Broch de 998 serait
Don Brot, mais Broc en Gruyère.
Broyé, riv., Frib. et Vaud (et deux ruisseaux, affl. de la Senoge
et de la Mèbre) ; Brodia^ Brovia, BroliuSy 1274, Brayay 1295,
M. R. XII, en ail. Brusch, 1470, etc. Du v. h. ail. brogily ail.
mod. brûhly dim. de braochy marécag-e, rivière. Broyette, affl.
de la Senoge, dim.
Bruet, voir Breuil.
Bragère, ham, de Guin, de La Roche, Frib., Brûgera à Ue-
berstorf et 6 autres loc. fribourgeoises, Bruyeren à Buchillon,
D. Morat, et les nombreux Bruyère (ou Bruîères, Etoy) ; du bas
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56 BRUNGHENAL — LA BUDAZ
latin brugariay dérivé de la racine celtique vroicay bruyère. Bru-
vîère, ham. de Vucherens, m. à Forel, D. Moudon ; la Bruvire
ou Brevire, ham. de Ghâtonnaye, les Brevyres, bois à Mézières,
Frib., le même avec un v intercalé, comme dans cauva pour
caua^ et Gruvire pour Gruyère.
Brunchenal, Grand, Petit et du milieu, 3 fermes à Delémont
dans une combe étroite du Jura ; paraissent un composé de che-
nal, de canaleniy et un n. pr., probablement Bruno = chenal,
combe de Bruno.
Bruson, ham. de Bagnes, Valais ; les Brus, loc. àBevaix ; sans
doute du celtique briïSy mettre en pièces, défricher, parent du v.
h. ail. hrestan. Voir Brit.
La Buchille, loc. Bulle, Riaz, Villarsiviriaux ; les Bucliilles,
Lausanne, Boudry ; la Beuchille à Delémont ; probablement de
bûche; Plan des Buchillcs à Naye, Buchileula, ham. de Val
d'Illiex, dim. ; endroit où Ton met le bois en bûches pour le ser-
vice du chalet, où l'on en fait le dépôt ; un agri de la Buschiliy
ii5o, Buschilia vers 1190 à Onnens, Frib. Donat. Haut.
Buchillon, D. Morges ; peut-être dérivé de buxuSy buis ; le
buis abonde encore à Buchillon, Vaud, comme à Buix, Jura ber-
nois, ail. Buchs. Quant à Buchillon, D. Morat, ail. Bùc/isele/iy
Buoch^ 961, Zeerl. Urk. I, 12, Buschillion, iSSg, Rec. dl|)l. III,
16, Buchillon^ i453, la forme de 961 le fait dériver du v. h. ail.
buohha, m. h. ail. buoche, bois de hêtres.
Buclard, Mont — , forêt à Sainte-Croix ; les Budards, forêt à
Premier ; Bucley, La Rippe^ l'Abbaye, Denens, Chamblon ; Bu-
deys, Eclagnens, Oulens ; les Buclei*s ou Bucleirs à Duilier ;
Bucly à Froideville ; du latin bucculay la saillie ronde du milieu
du bouclier, de bucculay joue ; comparez l'ail, huckeiy bosse.
Noms de localités formant une éminence plus ou moins arrondie.
Le même mot, bucléy se retrouve en Dauphiné.
La Budaz, ham. de Vuistemens-devant Romont ; du patois
budtty buddoy étable à vaches, probablement parent de Tall. budey
logis ; le d s'est maintenu sans doute par une introduction plus
récente du mot.
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BUDRI — BUGNON 57
Budriy Roc de — , vallée d'Anniviers ; d'un n. pr., comme la
Dent de Bertol, dans la vallée d'Hérens ; pour le nom, voir Bou-
dry.
Bufet, Mont — , à Premier, D. Orbe ; de buffer ou bouflFer,
provençal hufar^ souffler : endroit exposé au vent ; en Dauphiné,
un buffe = sommet, lieu battu des vents.
Les Buges, m. à Boudrj ; Vers les Buges, ham. de chalets,
Ormont-dessus ; la Buge des Posats à Baulmes ; autre forme du
V. f. bouge y demeure, voir Bougy. U pour ou est fréquent dans
nos patois : bougnon, bugpnon ; bouhie, buhie (lessive) ; fou, fu ;
Rouvenaz, Ruvines, etc.
Bugnaux (aussi Bugnoux), ham. d'Ëssertines, D. RoUe,
capella de BunniiSy i2o5, M. G. XIV, 19 ; paraît être une autre
forme de Bugnon.
Le Régeste geDevois, no 204, y rapporte la villa Bullo in page gene-
vensi comitatu equestrico ; il nous paraît difficile d'admettre cette iden-
tité. Ailleurs, p. 186, 459, le Rég. y rapporte le Bognon apud Doiiacum,
Bugnon apud Dulliacum du Cart. d'OujoD, M. R. XII, 43^ 146. Ce Bu-
gnon, près Duillier, ne peut se rapporter à Bugnaux qui en est éloigné
de iO km. à vol d'oiseau ; on eût plutôt dit Bognon apud Montem. Il y
a à Duilier même, en face du château, un clos de vignes appelé « au
Bugnon. » C'est évidemment là le Bugnon des chartes d'Oujon.
Bugnon, nombreux ham. et lieux-dits, une cinquantaine, Bou-
gnet et Bougnon à Conthey, Rossinières ; Bugnenet, Bugnonet,
dim. Lieu Beugnat, colline et m. à Courrendlin ; formes an-
ciennes : lo Buignum k Goumœns-la-Ville, 1275, Bognurt^ Bu-
gnum à Payerne, 1278, Bognoriy 1286 à Duilier, etc. D'une ra-
cine indéterminée bugriy bogriy qu'on trouve dans beaucoup de
dialectes, patois vaudois : bougne, bosse au front, f. bignCy Berry,
beugnCy provençal bougnoy anc. h. ail. bungOy angl. bung, et
bunngj tumeur, presque tous les Bugnon sont dans une position
élevée au-dessus de la localité qui les a nommés, par une compa-
raison familière avec une bosse, de même qu'on a appelé tel pâtu-
rage le Goitre uœ (sur Corbeyrier) à cause du crôt arrondi qui
s'élève au milieu comme un goître ; tel sommet les Nombrieux
(Bex), de nombril, etc. D'un autre côté bougnoi, bugnon signifient
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58 BUIX — BURSINEL
aussi en patois source, fontaine à fleur de terre ; boagnon^ ouver-
ture d'un réservoir. Ce sens peut dériver également de la racine
ci-dessus qui a le sens de tumeur, d'où elle a pu passer à celui de
source, de lieu d'où un liquide s'écoule.
Buix, Jura bernois, Bus, 1 136, Bosco, 1 167, Boiœ, 1244, Boiz,
1 363 ; du latin huxus, le buis, qui y croît en abondance.
Bulle, Frib., Butulum, 855, M. R. VI, 201, Bollo, 1142, 121 1,
etc., Bullo, 1174, 1177, Cart. Mon th. ; l'ancienne forme empêche
de le rapprocher de ^o2/^, mais en fait plutôt un diminutif du bas
latin butum, f. but, bout et butte. Voir But et Bolle.
Bure, D. Porrentruy, Bures, ii39, ii48, 1178, 1280, Burnen,
1 34s ; cette forme allemande, avec le n caractéristique, permet de
le rattacher à Buron, Bûren, du v. h. ail. bùr, maison, plur.
buren.
Les Bures, ham. à Oron, même ori^ne.
Biirier, ham. près Clarens, BuriSy ii45? Buire, xi» s., Cart.
Haut Crêt, Burie, Cart. Laus., p. 16, 26, Buirie, 1228, Burye,
i3o9, prioràtus Buriaci, i375, Burijez, 1379; de (fundum)
Bnriacuniy domaine d'un Burius, g'entilice romain. Jubainville,
ao3 ; les formes Buria, Burie, de (villa) Buria,
Burignon, ham. de Chardonne, Burinaux, Cha vannes sur
Moud on, sans doute dim. de Buron.
Burlaie, Grande et Petite, chalets à Planfajon ; Buplatey,
ham. à Monthey, Valais, Brullatiers, i352, Burlatex (z) à Ollon;
les Bourloz, pâturage à Trient ; Bourlalzon, loc. à Yvorne ; lieux
défrichés par le feu, du patois bourlâ, brûler.
Bttfiond, bois à Vufflens-la-ville = bois rond.
Buron, ham. D. Echallens, Buiro, 11 77, Buyruriy 1184-87,
Dayron, 1190, 12 18, Buirun, 1199, Cart. Month, ; Buiron, loc.
à Venthône, Valais ; du v. f. buiron, buron, chaumière, cabane,
du V, h. ail. bùr, maison.
Bursinel, D. Rolle, Brucines, 1139, Brusinez, i2o5, M. G.
XIV, 20, Brusinel, 1211, Brusinai, 1220, Brusineus, 1241, M.
R, XII, 81, Brusines, i244, Brusinay, i328, Brussinez, 1248,
|344, Brussenel, 1392, forme diminutive de Bursins, villa Bru^
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BURTIGNY — BUT 5»
cins vers looo et Brncinis après io49, M. G. XIV, 2, 5, Bru*
linges, ion, BrucinSj io3o, io4o, Hidber, I, \illsi Bruciniaco,
xi« s., Brucino vers i i3o, M. G. XIV, 4 et XV, 2, Brusins, i2o5,
I2i4, 1243, Brussins, I25i-i344/ BursinSy i543. Non point,
comme dit Gatschct, et Studer d'après lui, de bras, trust, buis-
sons, bronssaille, mais comme l'indique nettement le suffixe
ingeSy d'un patronymique = chez les descendants de Bruit,
Brutti, n. pr. gpermain (= le terrible). Le pâturage de la Bursine
s'appelait la Brutena, 1208, la Bruttinaz, 1280, M. R. I, 209,
XXVI, 248.
Burtigny, D. RoUe, Bretlignei, 11 45, M. G. XFV, 7, Briti-
niacurriy ii64, M. R., Britiniacum, 1172, M. G. XIV, Bracti-
gnie, 1177, Britinie, i235, M. R. V, 329, Britinier et Brig-
tinyer, 1276, M. R. III, 692, Brugtignie vers i3oo, Britignie,
i344> Brutignier, 1392, Brutignyez et Brutigny, 1627, Burti'
gny, i543 ; de (fundum) Britiniacum, domaine d'un Britinius
ou BritaniuSy gentilice romain.
Burtins, Vers les — , ham. d'Albeuve, Fribourg ; probablement
pour Bruttins = chez les descendants de Brutt. Voir Bursins.
Bussiaz, loc. à Grandcour : buissaie ?
Bussigny, D. Morges, Bussignye, i358, et D. Oron ; de (prae-
dium) Busseniacam, domaine d'un Bussenius, gentilice romain.
De Vit, I, 771.
Bussy, D. Broyé, Fribourg, Bussey, iil^2, Cart. Month., 5,
Busseiy 1201, Bussys, i337, Mtl., Bussy, i453 ; — sur Moudon,
Buxi, 1 160-1200, Hidber, II ; — sur Morges, Bussi, 1069, M. G.
XV, Bussie, 1223, — ham. Val de Ruz, Bussiers, 1296, Les
formes diphtonguées nous paraissent faire rentrer ces localités
dans les noms gallo*romains en iacum: de Buciacum (fundum),
domaine d'un Bucius, gentilice romain (variante de Buccins) connu
par 7 inscriptions. (On trouve aussi Bussius et Buxius.)
Le But, ou Bath, ham. de Lessoc, Gruyère ; en Buz à Saint-
Sulpice, Valeyres ; en Biit, loc. ji Ëchallens ; Buttes, Neuchâtel,
Boutes, 1342, Butes, 1372, Botes, Boutes, i38o, Buctes, i453 ;
du norois butz, morceau de bois, d'où dérivent les mots français
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60 BYOLLEN — CAROUGE
bout, but et butte. Ces localités sont au bout du territoire dont
elles relèvent.
Mont ByoUen à Salvan (variante d'orth. pour Biollin, de beta-
iinus)j adj.y mont où croissent les hioles, les bouleaux. Voir Biole.
Cabeuson, pâturage sur OUon, assez fang^eux ; de beuse et du
suffixe péjoratif ca.
CaboUes, 2 ham., com. de Puidoux et de Lausanne, à la Cabu-
laz à Arnex ; du préfixe péjoratif ca (voir Littré) et de bollcy bole,
terre en friche ; v. h. ail. bol y bas latin bola. Cabolettes, m. à
Epalinges, dim.
Cabourles, loc. à Yvome ; même préfixe ca et racine bourlâ,
brûler, terrain médiocre, défriché par le feu ; les Carboles, Savi-
gny, Forel, les Thioleyres, Tavernes ; les Garboules, Roug^mont ;
même mot avec métathèse de Vr. Garboles, pour Caborles.
Ce préfixe ca^ dont Littré donne 2 ex., se retrouve dans cahute,
dans le v. f. calorgne (louche) et chez nous dans caborffne, hutte,
petite boutique obscure, et dans ca/^z^^r (lorsque le traîneau g^lisse
de travers).
Calève, ham. de Nyon ; peut-être le même que le nom gaulois
Calleva (de calli, bois, et eva ; localité dans les bois), capitale des
Atrebates de Bretagne, aujourd'hui Silchester = silva-castrum.
Un nom gaulois à Noviodunum, également gaulois, n'a rien que
de naturel.
La Cambuse, m. à Denens, à Savigny : maison de chétive ap-
parence,
La Capite, ham. de Choulex, Genève; patois capita, même
sens.
Carignan, ham. de Vallon, Fribourg, autrefois Dompierre-le-
Grand, encore en 1668, Carignan, 1680. On ignore la cause de
ce changement. Quant à Carignan, ou Carignano, Italie, il vient
de Carinianuniy dérivé en anus du gentilice * Carinius, du co-
gnomen Carinus, porté par un empereur, et dérivé lui-même de
car us.
Carouge, Genève, Carrogium, 1268, M. G. XIV, i3io. Car-
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CART — CAUQUELLA 61
rojoy 1871, CarroffiOf i443, Qaarroffio, i44o> et commune D.
Oron, Carrogiumy i255, puis Carrojoz et C arroge ; de quadru'
viurriy pour quadrivium^ carrefour, en patois carro, Carrog^um
n'est que la latinisation du mot romand. A la même racine se rat-
tachent les deux Carra, ham. de Presinge, et le Carre, ham. de
Meinier, Genève, l'un d'eux nommé Quadruvium en 5i6, sous
les premiers rois de Bourgogne', Qaatruvium villa (Frédé-
gaire, vii« s.), CarrhOy CarrOy 1196, Cart. d'Oujon, M. R. XII,
ainsi que les nombreux Carrez, Valais, Vaud (9) et Fribourg
(11). Un Quarro, environs de Vinzel, 1265 ; ou Quarros aux
Mosses, Ormonts, i332, aujourd'hui Quart. Dans le Berrj, car-
rouge est un n. c. pour carrefour.
Cartigny, Genève, Cartiniacum^ 1220, Cartignie, 1227, M.
G. IV, 29, 45, Quariignie, i3oi, 1362, Carligniery i344» Quar-
tignier^ 1862, CartignynSy xiv« s., M. G. XXI, 240 = (/un-
dum) Quartiniacam, domaine d'un Quartinius, gentilice ro-
main. (Remarquer le suffixe germanique de la dernière graphie.)
Le Casard, m. à Crissier, Savigny et Forel, Lavaux ; de case
et suffixe augm. ard.
Catogne, 2 sommets à l'O. et au S. de Martigny, aussi au Tes-
sin : Catogna, val, et sommet. On y trouve le suffixe dépréciatif
ogne (charogne, ivrogne) et une racine cat, Cat-ogne. Pourrait
être de la famille de caput. En français le c devant a devient gé-
néralement chy mais le patois, qui se rapproche du provençal,
offre de nombreuses exceptions.
Cau, Sex de la —, à Salvan ; à la Caux, prés sur une croupe à
Vionnaz, loc. à Port Valais; aux Caux, loc. à Bex; Mont de
Caox, autrefois Cau, longue croupe sur Montreux ; probablement
du patois caua^ du latin cauda, queue = croupe allongée, lieux-
dits à l'extrémité d'une « fin ». Voir aussi Cuaz.
Cauquella, en ail. Corbetschgrat (= arête en corbeille), loc.
à Salgetsch, Valais ; dim. de coque, du latin conchay petit vallon,
* Voir sur la villa Quadravium la note de M. Jules Vuy» Mém. Inst. G. X,
3, qui conclut pour le Carre de Meinier, tandis que Galiffe se prononce pour
Garôuge.
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62 CAVOUES — CERGNAT
Goquelle, s. f., s'emploie en France au sens de cocotte, ustensile
de cuisine. Le nom allemand renferme la racine Korb^ qui, avec
une autre imagée, exprime la même idée. Coque et Coquettes,
chalets dans une combe, vallée de THongrin, Pays-d'Ënhaut,
même origine.
Cavouês ou Cavouez^ pâturag'es à Monthey et Colombey, Va-
lais, les Cavues à Château-d'Œx, es Cawuaz, alpes d'Ollon ; du
patois cavua, cavoaa, latin caudaj queue ; Cavouin à Yvorne et
les Cavuettes à Lessoc, Gruyère, dim. ; c'est un n. commun : le
Cavouà, en patois, extrémités d'un territoire, d'une « fin ». A
Chàteau-d'Œx on trouve aussi une Schuantz (ail. = queue),
croupe allong'ée au S.-E. des monts Chevreuils. Voir aussi Cau et
Cuaz.
Es Cayoudes, vignes à Blonay ; dérivé du latin cadere, tomber,
en patois cahia, dim. cahieret, lieu raviné, petit ravin.
Céligny, Genève, Siliniacumy ii63, 1179, Silignie vers 1200,
i25i, M. G. XIV et 1224, M. R. XII, 69, VI, 890, Cilinie, i3ii,
Cilignie, i344, Cilignier, 1887, M. R. XXVIII, 208. Non point
de siligOy fleur de farine comme l'explique Gatschet (et Studer
d'après lui), mais de {fundam) Siliniacum^ domaine d'un Sili-
nias y gpentilice romain.
Cérac, un des sommets du Wildhorn, fausse orth. pour Sérac^
à cause de sa ressemblance avec un sérac ou séré, dérivé du latin
seruniy petit lait.
Le Cerf, pâturage et chalets sur le Sépey, Ormonts, le Cer,
i332, le Certy il^iQ, corruption de VEssert.
Cerfs, Mont des ~, aux Verrières, mont du Sais^ i342, du
Sairt, 1882, du Sag, i383, Matile; probablement de Sex, rocher.
Cergnat, Ormonts, SernieSy i3i5, Sernia, i332, Sernyaz,
1439 ; Cerniaz, D. Payerne, Sernia, i453 ; Cerniat, Gruyère,
Sirniaz, i453 et 8 autres, Fribourg ; Cerail, nombr. loc. Jura,
Cernier, Val de Ruz, Cerniey 1824, Semyes^ i346, Cerniez,
1453 ; Ccrneux, Cernet, Cernit, loc. du Jura ; Cerney, Conthey
et Vaulion, Cernay au Brassus, Cernayes, le Locle, Ceraîes,
Jura, Cernieux, Zemy, Zerney, Valais, collectifs ; Cergnettaz,
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CERISE — CéSILLE 63
Cemiettes, Gergniaux, Gerniaulaz, Gergnaulaz^ Alpes, Ser-
nioules^ à Enney; Cergnaud^ h. de Gléresse ; Gemillat, Cernillet,
Cematte, Cernetat, Jura, Cernion (Villeret), dîm. de Sieme^
Scieme, Oeme ou Cergne^ nom de centaiDes de loc. du pays.
Du mot français cerne^ enceinte, terrain clos, du latin circinuSy
noms désignant, au moins à l'origine, une ou plusieurs fermes
entourées de clôtures. Les noms de Gercenais ou Cercenet, D.
Courtelary, et Chercenay, Franches-Montagnes, Cercenata^
II 3g, présentent nettement la filiation du latin circinus.
Cerise^ ham. d'Hérémence, Valais, la Cyriesi, i238, patois
8erie8i = ceriae ; es Cerises, champs à Grandson. La désignation
d'un lieu par le nom d'un fruit au lieu de celui de l'arbre est très
rare ; on trouve cependant des Belosse, un Estranguelion.
Cerisier, très fréquent par contre, 21 loc. ; au Sirisier vers
II 70 à Lussy, Frib.
Cerjaulaz, ham. de Saint-Cierges et ruisseau ; de Cierge, — du
latin Sergius, — et suff. dim. o/a.
Ceriier, forme française de Erlach, Berne, Cerlie^ logS, Cer-
fei, i2i4, F. B. I, 5i4, Celliey 1280, Ceriier^ i424> Herlach,
1228 ; du y. h. ail. erilahiy taillis d'aulnes, en lat. Herilacumy
puis CerlicLCurriy d'où Ceriier.
CerCoux, ham. c. de Genève. Voir Essert.
Cervin, Mont — , Valais ; de silvinus^ adj. du nom latin et ita*
lien de la montagne, mons Silvius, monte Silvio, permutation
/-r, comme Servan — Salvan, de silvanus,
Cery, ham. de Prilly, D. Lausanne ; pas de formes anciennes ;
pourrait être comme Seiry^ Frib., un fundum Seriacum, Le c
n'est pas une difficulté ; il permute sans cesse avec s : Syens,
Ciens, Sieme, Cieme, etc.
Cesaley, Granges sur Lourtier, Bagnes ; du bas latin casaley
f. cheseau, grange, et collectif ey ; chy habituellement ts^ devient
aussi s : Cheilion, Seilon à Hérémence, pointe de Sesales sur Or-
sière, etc.
La Césille ou Osille, ham. de Bassins, de Sisilley autre nom
du ruisseau de la Combe, Sisilla, xii« s., Sisilli, 1196, Sisili/r
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64 CETTY — GHABLIE
laSg, Sesillyy i3o3, Sysillizy xiv« s., M. R. V, Sizilley 1617,
Sézille dans Lutz, éditioa de 1861.
Cetty^ prés sous Ghamoson, Valais, les SetyZy i3a3 = les
Seytes, (prata) secta^ les fauchage.
Ce nom et celui de Jetty, Giéty à Evolèoe, sont les deux seuls où le y
atone du moyen ftge s'est maintenu ; dans trois autres on écrit y et e,
Réschy et Rèche, Trôgpay et Trogne> Sînièse et Ziniégy. Les chartes
nous offrent plus de 40 ex. de cet y final aujourd'hui disparu, remplacé
par un e muet.
Ghablais, au moyen âge nom du pays qui s'étend du Trient à
TEau froide et à la Morge de Saint^Gingolph, Caput laci^ 826,
M. R. XXIX, î4, CaputlacensiSy 921 = tète du lac. Chablaiy
1145, S. Mauricius de Caplatio^ ^^79* Gatschet (Ortsetymologis-
che Forscbungen, 1867) conteste cette étymologie. Pour lui Caput
laci est une traduction latine du mot romand et il rattache Chablais
à Chable, et à la même époque (Promenade onomatologique,
1867), il accepte la première dérivation : c Chablais, payas Ca-
putlacensis, est le Pennelocus des Helvètes, penn, tète, loch,
lac, et doit se traduire par pays à la tète du lac». C'est aussi notre
opinion. On a de même au Tessin le village de Capolago. Voici
une autre preuve à l'appui : Chablais est aussi. Mus. N., XXIV,
143, le nom d'une partie du marais du Seeland (entre la Broie, les
collines d'Anet et de Jolimont et la Thièle), propriété de la com-
mune de Neuchâtel, Chablay^ i468 ; or il n'y a pas là de chables,
mais la position de ce territoire par rapport au lac est analogue.
Ghâble, Bagnes, Valais ; Ghâbles, Fribourg ; le Ghabloz, ham.
de Château-d'Œx ; Chables, ham. de Mont sur Rolle ; Tschabeln
à Louèche, Tschabel à Saint-Sylvestre, Frib. (formes germani-
sées), etc. ; Zablo à Conthey, Grône, Vercorin, Valais, Zablotet
sur Riddes (z = ts), ol Chablo, Erschmatt, 1242 ; du v. f. caable,
chaable, bois abattu par le vent, du latin cadabula^ engin de
guerre propre à renverser, de là le bas latin cahulum : cabulum
dou Gra Jorey à Liddes, 1228, illi de Cabulo à Sierre, 1267, et
notre mot châble, dévaloir pour les bois abattus.
Chablie, partie du village de l'Isle, Cabliacum entre ioo5 et
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CHABLIÈRE — GHAIBEUT 65
1049, Cheblif ii54, Cart. Month., Chable^ 1202, Chablie, 1200,
1223, M. R. V, 2i5, 220, Chablie, i344, Maûle = {/undum)
Cabelliacum^ domaine d'un Cabellius, gentilice romain. Même
origine pour Ghibi, village ruiné près Aclens, Chibliez et Chivlie,
1228, Chibliez y 1282.
La Ghablière, ham. près de Lausanne; de la famille de cAa6/^,
dévaloir, endroit où Ton chablait, dévalait les bois des forêts voi-
sines. Zablire (cA-r), loc. à Savièse et Bramois, Valais.
Chabrey, D. Avenches, Charbrey et Charhey, i342 = (Jun-
dum) Capriacamy domaine d'un Caprius, gentilice romain, ou
Cabriacum, de Cabrius^ nom gallo-romain, dérivé du cognomen
CabruSy traduction du gaulois Gabros, correspondant du nom
latin. (Holder.)
Ghachet, rochers à Savièse, correspondant des Sassets des Or^
monts (ch-ss), dim. de sex, latin saxum, rocher.
GhaiTard ou GhaiTa, château ruiné près Riaz, Fribourg*^ Cha-
faloy i33o, Chaj^alOy i33i, Arch. Fr. III, domus fortis de
Chajffa alias Chaffalo, i483, ibid., Chaffaz, i524. — Es Ghaf-
faz à Sommentier, au Ghaffa, moulin à Portalban, au Ghaifard,
moulin à Ghevillj, m. à Aubonne, Concise, Missy ; en GhafQouz
à La Roche, ChafJlOy i4o8 ; les mêmes que Tanc. f. chaffal,
chaffaut, échafaudag'e, bas latin cata/alius, de capta et du
germ. bal ko.
Les GhafToamières, loc. à Monnaz, D. Morges ; peut-être le
même que Saifomières au village voisin de Saint-Saphorin =
champs de safran. Orth. patoise à côté d'une orth. mi-française ;
beaucoup de mots patois s'écrivent avec ch ou ss. On pourrait
penser aussi à Chaufournière, mais Chaufour est rare dans le
pays où l'on dit généralement Raffort.
Ghagneriaz à Ecublens, Vaud, synonyme de chênaie ; du v. f .
chagne, chêne, et suffixe collectif erie. Ghagnoty à Gimel, de
chaffnotj dim. de chagne^ et suflF, collectif y, taillis de petits
chênes.
Ghaibeat, Mont — , près Courrendlin, Delémont ; parait être un
dérivé,— dim. irrégulier, — de caput, tête, comme chabot, poisson.
M. D. SBC. séfUS, TOMB VU &-^
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66 GHAILLE — GHALIN
La Chaille, sommet du Jura prèii du Creux-du-Yan, 2** h. fraU"
çais à la frontière vaudoise près Saint-Cergiies ; forme féminine
du V. f. chail^ pierre, caillou, sommité pierreuse. Le mot chai lie,
s. f., s'emploie par les carriers à Villeneuve pour désigner les dé-
bris de pierre de la carrière.
Chailiy> ham. de Lausanne, Garliacum, 944» M. R. VI, Hid-
ber, I, 227, Charliey 122Z ; de (fixndum) Caroliacuniy domaine
d'un Carolus ou Karl.
Chailly, ham. de Montreux. D'après les formes Challier^ i342
et CkalUacanii i364» nous le dérivions de Calliacurriy domaine
d'un Callius, gpentilice connu ; mais les textes plus anciens,
Char lie vers ii5o, Charlei, 1161, Cart Haut Crét> Charli, îiia,
Charliy 1223, Donat. Haut., Charlie, 1260, M. R. XXIX, le rat*
tachent également à Caroiiixcumy domaine d'un Karl.
Chaive, la — , longue colline au N. de Delémont, 894 m. ; de
chaoe^ cavité, caverne, abîme, du latin cavas, nom dû au cirque
rocheux par lequel elle se termine à l'E., dominant de 237 m. le
Creux du Vorbourg, 667 m.
Chalais ouChaley, D. Sierre, Valais, Saler j xi« s. (orth. germa*
nique), ChaleZy 12 19, Chaler, i236, Chaleir, î25o, Chalex,
1298, Chalepy 6 fois i3o3*t354) Challir, 1426, Challey^ i553,
Chalti, 1806 (Murith.). *** Chalex, loc. près Aigle, Challêx^
1426, =z/andum Cal(l)iacum, propriété d'un CaliuSy du cogno-
men Calas (du grec kalos)^ écrit quelquefois avec un seul 1.
Chalepy, ham. des Breuleux, Jura bernois ; de chale^ s. m,
(dont chalet est le dim.), et suffixe collectif ery ==1 iére^ réunion
de chalets.
Chalevay, chalet au Ôourg^aint-Pierre, Valais » chale ou
chalet, et v. f . veil, vieux (comme Pontvay ou Pontvey, Gruyère) ;
synonyme du Chalevieux ou Chalvleux d'Ormont-dessus : vieux
chalet. (D'après M» Isabel, ce dernier serait le chale es Viùux^ lô
chalet des Viftux, n. pr. ; voir le mot Viaux.
La Chalière, rivière, affl. de la Birse, D. Delémont, forme fém»
du V. f. chaliet, fossé.
Oialin, alpe de Troistorrents, Valais, forme masc. du V, f*
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CHALLANT — CHAMBEROT 67
chaliney s. f., le fort de la chaleur, du latin calere, être chaud.
C'est une alpe élevée où Ton monte au milieu de Tété. On dit de
même majen pour alpe de mai et dans le Haut Valais Augstkum-
men pour alpe d'août.
Challant ou Tzalan, pâturage de Saillon, Valais, Chalenty
1286, pente au midi au pied des parois du Petit Muveran. Chai-
land, pAturage à Bourg-Saint-Pierre, même exposition ; Zallan,
prés à Arbaz, Zallain, loc. à Conthej, Valais ; participe adjectif
du verbe v. f . chaloir, être chaud, du latin calere ; même ori-
gine pour Challant y bourg de la vallée d'Aoste, Chalan, ^^^9j
sur des pentes très ensoleillées.
Challoux, champs à Bemex, Genève ; du v. f. chail, caillou =
champs caillouteux ; voir Chaille.
Cbalmet, Chalmery, voir Charmet.
Les Chalottets, chalets à TAbbaje, Vallée de Joux, dim.
Chamarin, en patois Samarairty forêt et pâturage sur Ayent,
Valais (le Chatmarin, sic I carte Dufour), campo de valle Chor
maret/y i25o, M. R. XXIX, 444 ; Chamapey, source sur Con-
they, i3o2, CSiamaray, vignes à Conthej ; loc. à Fully ; une vi-
nea apud Chamarey, 1221, probablement à Savièse, M. R.
XXIX ; un Chamarai, Chamarey à Lutry, 1227, Cart. Laus. M.
R. VI, 4i4> 5oi ; probablement de (fundum Camaracum), do-
maine d'un Camaras, En 1299 nous trouvons (M. R. XXX), un
Rodulphus Cambrey dans un acte passé à Granges, Valais. Ce
Cambrey nous parait être la forme francisée de Camaracum,
comme chambre de caméra.
Ghamb^lon, chalets Ormont-dessus = probablement Champs
béton y corruption de barlong, en forme de rectangle irrégulier ;
de long et préfixe péjoratif bar,
Ghamberomie, 3 ruiss. près Lausanne, l'un à Vidy, Chambe-
ronia, 114^, Cart. Month., 2 ; les autres, affl. de la Paudèze et
de la Venoge ; de chamberoty nom patois de l'écrevisse, du latin
cammarus : donc ruisseaux à écrevisses.
Chamberot, vignes à Aubonne ; probablement du patois chcun^
bercuiy tschamberrot, mot désignant les mauvaises heri>es en gé-
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68 GHAMBESY — CHAMBOVEY
néral qui croissent dans les cultures et en particulier le chardon
des champs (Bridel).
Ghambésy, ham. de Preg-ny, Genève, Sambesie, 1277, Sam-
beysisy 1807, M. G. XIV, Sambesier^ iSog, fX, 262, Senbeysier,
i^'jZ, Sanbeysier, xiv® s., II, 364 et XXI, 89. Sambeisy au
XVII* s., dit Galiffe, qui en fait un Saint-Bézier. Oriç. inconnue.
Chaniblaiide (ou Champ-Blandes), loc. près Lausanne, Chan-
blandeSf Chamblandes, 1280, i233, M. R. VI, 4io, 699, Clam-
biandéSj p. 245 (faute, fausse lecture ou coquille ?). — Champ-
blandiï, loc, à Ecublens. Holder, p. 767, cite un 4c Cantumblan^
dam villa » ; c'est évidemment le môme que notre Chamblande
qui vient donc, non de campus, mais de cantus, territoire. Quant
à blande, c'est probablement un n. pr. : il y a un n. g'ermain
Blando, fém. Bîanda, la blonde; donc chant, territoire de Blanda,
Cliambloii, D. Yverdon, Chamblon, i235, Cart. Month. M. R.
XIIj probablement un CamuliOy — ou Camilio, — nom en io,
tonh^ dérivé d'un des gentilices Camulias ou Camilius qui ont
donné Chambiy^ comme Valençon de Valentio dérivé de Valen-
tius ; voir les nombreux ex. analog'ues dans Jubainville, p. 609-
520.
Chambon, ham. de Roche, Vaud, en Chambon, 1276, et de
Broc et NejTuz, Fribourg*; de campum bonum, champ bon,
moins probablement, conmie les 5 Chambon de France, de Cam-
bonum., dérivé du celte cambos, courbe : loc. sur des terrains on-
duleux.
Ducan^, à Cambo, nous dit : « Rustici Dumbeases Cambonem appel-
lai:it quamlibet campum fertilem, sive ager cultus, sive pratum. » Les
paysans des Dorobes appellent Chambon un terrain fertile quelconque,
soit prc, soit champ cultivé.
Chamby, loc. sur Montreux ; pourrait être un (praedium)
Cambiacum, domaine de Cambius, gentilice deux fois çravé
dans une inscription de Nîmes, le même probablement que le n.
d'homme gaulois CamhioSy dérivé de cambos, courbe. Jubain-
ville, p. 206.
Cliamboveyi ham. de Massongex, Valais, pour Champ bovey
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GHAMBRELIEN — GHAMPEL b9
OU champ-bouvier ; de campum hovarium, pàturag'e à bœufs.
Chambrelien, ham. de Rochefort, Neuchàtel, Chambrillan,
1769, M. N. XVI.
Cbambres, loc. à La Coudre, D* Gossonay, La Rippe ; Cham-
brettes, plus, lieux-dits ; de chambre, un des noms patois du
chanvre, normand et provençal cambre, du latin cannabis ou
cannabuSy avec épenthèse d'un r. Synonyme de chenevière, pour-
rait peutp-ètre venir aussi du bas latin cambile < a^r, ni fallor,
ubi cannabis crescit. » Ducange.
Chamossaire, sommets sur Aigle et Lavey ; Chamossere,
sommet sur Ayent ; Chamosalle, alpe sur Montreux ; Ghamo-
sence, alpe sur Chamoson, Bas-Valais, villa Camusia^ io5o,
Chamosuny I2i4; loc. aux Agettes, Sion ; Ghamossin, m. sur
Vouvry, ainsi que Gamsen du Haut- Valais Gamosun, i233, dé-
rivés de chamois, anc. h. ail. gamuz,
Ghampagne, D. Grandson, Campania, 885-888, Champanes,
1228 ; la Ghampagne, loc. à Bex ; nom collectif du territoire des
communes de Cartifi^y, Choully, Chancy, G. de Genève : anc.
forme de Gampagne. On trouve aussi pour le premier la forme
Champagney de 1882 à i44i» M. R. XIV, p. 4oo, ce qui en fait
un Gampaniacum, domaine d'un Gampanius. Mais les formes an-
ciennes ne justifient pas cette orthographe. Quant à Tétymologie
de M. de Gingins pour la Ghampagne de Bex, campus pugnae,
champ de la bataille, on ne peut la considérer que conmie une
fantaisie de l'historien.
Ghampagny, G. de Frib., ail. Gempenach, Champagnie,
1265, Ghampagny e, iSgo; loc. près Gilly, Champagniacum,
1276; id. à Montreux ; de Gampaniacum = domaine d'un Gam-
panius, nom de famille romain qui a donné les noms de 38 com-
munes de France.
Ghampel, près Genève ; de campeilum, petit champ.
Et non, comme le dit Studer, d'après Chaponnière et Galiffe, de Gham-
pel pour Saint^Paul, reproduisant une opinion énoncée dans le vol. IV
des Mém. et Doc. de Genève ; les textes suivants prouvent Terreur : « a
ruina de Champeiz inferius, » li67, M. G. VII, 318, depuis la «ruvine
de Champeiz en bas (coteau ébouleux dominant de 50 m. le cours de
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70 CHAMPION — GHABCPTAUROZ
l'Anre) et en 1475, M. G. VII, Testimation faite alors de toutes les pro-
priétés de Genève, p. 300, 403, distingue Saint-Paul et Ghampel, p. 358,
« in via tendent versus Sanctum Paulum, ...versus capelle Sancti Pauli,»
et plus loin : « subtus furchas de Champel, ...a parte villa'gii de Cham-
pel... su b Lus Champel..., communia de Champel, » enfin « in via tenden-
tem de S*" Paalo versus villagium de Champel, » Voilà qui est net : il
y avait Saiat-Paul et Champel, celui-ci de campellam, dim. de champ.
M. Eu g. Ritter a déjà fait justice de la fausse étymologie ci-dessus dans
le Bull. iDst. Genevois, XXII, 201.
Champion, Roc — , sommet, alpes de Bex ; Roche — , vallée
de Joux% territoire français, à loo m. de la frontière. Probable-
ment métaphore ; le roc Champion de Bex se dresse fièrement en
avant do la Dent de Mordes. Ces images sont fréquentes dans les
noms de montag'nes : le Moine, le Bonhomme, et en all. Jungfrau,
Frau, Wittwe, Mônch, etc.
flUaiiipey, Cliampex, plus. ham. et lieux-dits, Vaud et Valais
(ici généralement Zampex, Zampj). Ghampols à Bure, Jura ber-
noLs ; de champ et suffixes collectifs ex^ ey, ois.
Cluun pilles, chalets sur Lens, Valais (Echampilles, Dufour et
Siegfried); Champillon, plus. loc. Ormonts, ChampilUon, i332;
à Corbeyrier, Leysin, etc. ; dim. de champ.
Champion, village. Voir Gampelen.
Oiamjilan, plus. loc. Vaud et Valais ; de campum planum^
champ plan : Champlan sur Sion, Piano campo, 1260.
Chatiipreveyres, ham. près Neuchâtel ; Champreveroz^ ii79>
~ prevero, 1209, — pruvaire, 1220, campam presbiteri^ 1289,
Zi^erl. I ; de campum presbi/teri, champ du prêtre, v. f. pro-
voire-
Chaniproz à Vollèges, Valais = champ (du) pré.
Chaiîij>sabet (Siegfried), Champzabey (Feuille off.), Chanza-
bel, ham. de Lens, Valais ; champ et n. pr.
€haii)pLaui*oz, D. Payerne, Chantuoro (Ghantvoro, Dict. hist.
fausse lûct.), 1228, Chanieurre, i437, Chantouroz, i453, M. F.
IV, 3û5 ; renferme comme premier élément chant, du latin cantus,
territoire (champ est fautif!); le second est un problème à résou-
dre, peut-être tauro, de taurus, le taureau, le territoire du taureau.
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GHAMPSEC — GHANDOLIN 71
Ghampsee, ham. de Bagnes, terr. près Sion =:= champ sec.
Ghampvent, D. Yverdon, Canventum, 1012, Chaventum,
1049, M. R. I, i54) Chanventy 1224, laaS, i25i, Chanvenz,
1237, i25o, 1260, i3oo, i364, Chanvens, 1260, Chanventz vers
1276, Chanvanty i3i5 et 20 autres. Deux fois seulement champ :
Champventy i3i5 et Champvenz^ 1317. Très probablement de
chantj latin cantus, territoire et ventuSy vent, territoire du vent,
exposé au vent. Un coup d'œil sur la carte suffit pour constater
que le château est à Tangle S. de la colline, exposé au vent du
midi.
Ghamufens, ham. de Marsens, Fribourg* (Chamussens, carte
Dufour) ; Chamuffens^ i332 = chez les descendants de Camulf^
n. pr. germain. Nous y rapportons le nom de ChamuÛns, pâtu-
rage de Rossinières (défiguré en Chats mufins^ carte top. vau-
doise et Chatmuflns, carte Siegfried !).
Es Ghandeleys, loc. à Paillj, es Chandelleyres à Ëssertines,
D. Echallens, Chandelly à Bellegarde, Fribourg ; prés où abon-
dent les chandeliers^ tsandelei, n. patois de la Primevère offici-
nale.
€3ianey, Genève, Chancie, 1277, i3o2, i326, Chancier^ i344,
1372, M. G, XIV, 3oo, XVIII, 96, II, 370, IX, 228 = (fandam)
Cantiacum, domaine d'un Cantius, gentilice romain dérivé du
celtique cantoSj blanc. (Holder.)
Chandolat, m. à Soubey, Jura bernois; Chaiido(l)laii ou
Ghampdolan (Kuenlin) à Givisiez, Fribourg ; un Champdolent
à Guarnens en i46i ; Champdolleriy Chandollen, 1477, M. R. I ;
de champ et d'un adjectif dérivé du celtique dol, table = champ
sur un plateau (voir Dole).
. Nous y rattachions Ghandolin, Chandoline et en patois Zan-
dalin, Zandolet, villages et lieux-dits en Valais (Sion, Savièse,
Evolène, Anniviers, Ayent, Leytron, Bovernier, Nax) souvent or-
thographiés Champdolin, Champdelyn, déjà dans une charte de
1354. Mais les textes anciens montrent une autre origine, qui n'a
aucun rapport avec champ. Ghandolin de Savièse s'appelait Scan-
dulinz villa en iioo. Escandulins en 1260 ; celui d'Anniviers
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72 CHANDON — CHANIVAZ
Escandulyns en 1260. Il faut donc adopter l'explication de Gats-
chet : hameaux dont les maisons sont recouvertes de bardeaux,
d*échandoles (essandole, Littré), latin scindula^ bas latin scan-
dulay par opposition aux localités moins élevées dont les maisons
sont couvertes en ardoises.
Ghandon, D. Glane, Frib., et ruisseau, eccl. de Candone, ii23,
Hidber, I, 477, ïï48, M. F. I, 876, Chandun^ 1228, Chandon
vers 1180, Arch. F. VI.
CbandosseL, D- Lac, Fribourjf, Chandossely i2i4, Hidber, III
^ champ du nommé Dossel, comme le pratum Dossely 1 142,
] t4^f donné à Hauterive par Guillaume de Glane, M. F. II et III,
p. 64-
Chanéaz, D. Yverdon, forêt à Montag'nj, Frib., les Ghanées à
Gressier, Neuch. ; Ghaniaz, loc. Blonay, Puidoux ; Ghagniaz,
Fore], ChenîaK^ Monthey, Zénaie à Lens, une Chagnea à Ayent,
1294^ chênaie, de quercineta ; Ghanel, Mor^s, Ghanelles à
Coirevon, Ghanéla/., ham. de Boudry et loc. Bassins, Ghanolaz
à Fontaines, Ghancrettes à Veytaux, dim. Ghanay ou Ghaney,
une douzaine de loc, Ghanez, Corbières; Ghany, Seig^eux,
Wallenried ; Chanex, Combremont et Treytorrens, Ghanet, 6 loc.,
Chasnet au Landeron, iSôg, le Chagnay à Peseux, i356, Ghe-
nay, Vouvry, le flheiny à Gruyères, Ghenet, Grandfontaine,
Glieniit, Bure et Damphreux, Gheynatte à Delémont, Ghenois,
Charmoille el Porreutruy ; de quercinetum^ bois de chênes.
Gh»Dc»z, très nombr. loc. = chêne.
CliaDgJDS, châi. et ham. de Duilier, D. Nyon, ChanginSy
1224, 1235, M. R. XII, 69 et V, 332, 1299, M. G. XIV, 277 ; d'un
n. pr. germain à rechercher.
Chanha/, écart de Buchillon, D. Morges. Le Dict. hist. Vaud.
j rapporte le Chanliva du Cart. Laus., 122 1, 1228, et M. Alb.
Saraiïin traduit par Chanivaz la mention « Dog'uneta de Cani-
oaio, xrv« s., de TObituaire de Genève. M. G. XXI, 126; mais
Canivatum ne peut donner Chanivaz où az est atone et donnerait
plutôt Canivet ou Canevet. (Il y a un lieu-dit Canevet à Bassins
et un Canivet à Mauborg-et.) Origine inconnue.
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CHANRION — CHARBONNAY 73
Ghanrioii ou Zanrion, aipe de Bagnes, Valais ; autre à Colom*
bey = Champriond ou champ rond.
CSianlemerle, Zantamerlo en Valais, nombreux lieux-dits, i8
à notre connaissance ; lieux affectionnés par les merles ; de l'im-
pératif de chanter : chante ^ merle / même formation dans Chan-
teeoucou, écart de Crans, Ghante-Gorneille à GenoUier, D.
Nyon, et Chanteraine, lieu marécageux aux Bois, Jura bernois ;
de rainey latin ranoy grenouille ; de même Chantarauna en En-
gadine.
Chantey, voir Teis.
Chanton, 4 ham. du Bas- Valais : du latin cantus^ territoire,
dim. cantonem, d'où le français canton. De cantus vient Chant
des Chênes à Ogens ; Chant est très fréquent dans le romanche :
chant, chaunt; Schlatter en cite une vingtaine d'exemples.
Chanlelet, forêt à. Sainte-Croix, et Chantonet au col Ferret,
Valais, doubles dim. (de chanton et de chanteau).
Chapalayre, pâturage, vallée de l'Hongrin, propriété d'un
Chapalay (chapelier), famille de Chàteau-d'Œx ; Chapalleyres
à Charmey, Frib. même sens.
Chapalettes, ham. de Porsel et chalet à Pont ; es Chapallettes,
m. à Chapelles, dim. ; de chapala ou sapala, sapin (s-ch) = aux
petits sapins.
Chapelle, nom de plusieurs communes et ham., par exemple
Chapelle, D. Moudon, Capella Waldana^ 1177, 1228, Chapala,
1226, M. R. VI, 168 ; de capella, église non paroissiale ; localités
construites autour d'une chapelle.
Chaponneyres, loc. à Vevey, ChaponereSy 1228, Capunieres,
1236 ; Chaponnières à Vinzel, Chaponnaire à Vufflens-la-ville ;
du bas latin capponem, chapon, d'un radical chap, d'origine in-
certaine, qui se retrouve dans chapuiser, chapoter et le vaudois
chapler. Tzaponaire à Liddes, forme valaisanne (ch-ts).
Chapotannaz à Gully, domaine du notaire Chapotan, qui le
planta en iSSg ; chapotan, comme chapuis = charpentier.
Charbonnay, -ey, -ex, -et et Charbonnières ou Charbon-
neyres, très nombreuses loc, hameaux, pâturages ; de charbon,
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74 CHARDBVAZ — CHiVIUIBT
eodroits où l'on a préparé jadis du charboa. Paray Chart)OQii6t,
pâturage à Château-d'Œx, est pourtant bien haut, au-dessus de
la région forestière ; peut-être nom propre comme un tenementum
Carbonis au territoire d'Ependes, Frib., vers ii5o. Donat. Haut.
Arch. F. VI, qui est le ténement du nommé Carbo, cognomeu
connu (de la famille Papiria).
Gbardevaz, 2 pAturages sur Moiry, D. Cossonaj, EscherdevaZy
1240, es Chardevaz, i244# Chardena, 129a, Dict. hist. Suppl.
(fausse lecture ou coquille n pour u) et Chardouille, ham. de
Mézières, paraissant renfermer la racine card^ de carduuSy char-
don.
Chardonne, D. Vevey, Cardona entre 996 et 1017, Hidber, I,
276, Chardona vers ii5o et 1170, Arch. F. VI, CardunOy Car^
donuy xu« s., M. R. VI, 876 et 1247 ; champ Cherdon à Concise,
Chardon, pâturage, et Tserdonnet, xlim., à Conthej ; Chardon-
net, val Ferret, Zardonnet à Vercorin, Valais ; Chardonney à
Morges, Chardenai^ 1226, et Moudon, Chardenai^ 1228, Char-
donney à Ollon ; de cardonem^ chardon, et cardonetum^ lieu où
les chardons abondent.
Le Chargeoir à PÂquier, Neuch, ; le Chargeau, Chargiau, 5
ou 6 loc. Vaud ; Chergeau à M ontricher, Chargeux à FuUj, les
Chargeux à Muriaux, Jura ; lieu commode pour charger et dé-
charger les charrettes.
Le Charme à Cœuve, Porrentruy ; Charmoy à Siviriez, Frib. ;
de çarpinetarriy f. charmoie, endroits où abondent les charmes,
ou de calrnUy voir la série suivante.
Charmet, pâturage à Ollon, loc. Combremont et Moudon, 2 h.
Fribourg ; Chalmet ou Chalmé, Jura bernois ; Chermet, MoU'^
don, Ormonts ; Chermey à Muraz, Valais ; Charmette, au plur.
Charmettes, une dizaine de pâturages et de localités, Chalmery à
Grjon, Charmey, D. Gruyère, Charmez, 1 146, Hidber, II, CAa/-
meisy 1202, 1228, M. R. VI, 28, 424» Ckermeix, 1294, Char-
mey, i84o. Rec. dipl. III ; Charmey, D. Lac, ail. Galmitz, in
ChalmitiSy 1242, F. B. II (français jusqu'au xviii« s.) ; las Char-
mattes à Muriaux et Undervelier, Berne, Zermette au Saint-
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CHàRMIGNY — CHAROUTZE 75
Bernard (ts), Tsebalmett à Louèche, jadis romand. Du bas latin
calma, champs, pâturages, permutation 1-r et suffixes collectifs
et, ey, du latin etum, ery = erie, ou dim. ette.
Charmigny, loc. à Chardonne, Vevey ; de {fvtndam) Carmi-
niacum, domaine d'un CarminiuSy g^ntilice romain. De Vit, II,
i35.
Charmilles, pâturages des Alpes, Ëtivaz, Onnonts, et du Jura,
Mont-Tendre, Sainte-Croix ; Chaïunille au Chenit ; Chermilloa,
alpes sur Muraz, sur Lens et sur Louèche, ail. Schermilung ou
Scherminong, la Charmillatte aux Epiquerez, Jura ; de câlina^
pâturage, et suffixes dim.
Charmoille, D. Porrentruy, ail. Kalmis, Calmillis, ii36,
Calmilisy 1189, Chalmillis, ii45, Charmai/les^ ii']i, Ckalma^
leSy 1175, CharmallieSy 1266 ; du bas latin calmis, aux champs.
CSumnontel, coteau, D. Avenches. Voir Chaumont.
Charmez, Aiguille du — , frontière française, alpes de Fin*
haut, sans doute encore un dérivé de calma, conune Charmet.
Chamex, ou Chernex, village sur Montreux. Le manque de
formes anciennes ne permet pas de décider si c'est un Carnacum
(praedium), domaine d'un Camus, cognomen romain (du n. de
peuple les Cami), ou un carpinetumy de carpinus, bois de
chames ou charmes. Du second viennent Chernex, champs à
Grens, D. Nyon, au Chernay, loc. à Val d'IUiez.
Chamiaz, loc. G. de Genève, autre forme de charnaie ou char*
moie, du latin carpineta,
Chamy, m. à Satigny ; peut-être un carpinetum, voir Char-
nex ; peut-être un (fundum) Carniacum, propriété d'un Carnius,
gentilice dérivé du cognomen Camus.
Charpigny près Ollon, Cherpinnie, i2i4, Charpigniacumy
1235, Charpignie, 1240 ; de (fundum) Carpenniacum, do-
maine d'un CarpenniuSy gentilice romain. De Vit, II, i38.
La Charoutze, ou Sarouche, paroi de rochers et forêt au S. de
Château-d'Œx ; VArsa Rouchi, livre des extentes de Château-
d'Œx, 1276, iirsa /îocca, xii« s., Gart. Laus. M. R. VI, 208,
« de arsa Rocca, usque ad alba aqua > (Albeuve), limites des fo*
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76 CHARRAVEX — CHATAIGNIER
rets comtales ; p. 207 « de arsa Rocca usque ad salsa aqua >
(Saussivue) ; de arsa^ brûlé, et roche, la Roche brûlée, à cause
des teintes rousses du rocher ; TArsa Rouchi,
la cna routse,
le a a passé à I article, chute de l'r, permutation de s en ch, fré-
quente, et de ch en ts, rég'ulière au Pays-d'Enhaut.
Charravex, alpe de Martigny, sur le versant N. d'Arpille ;
peut-être de Chaux, pâturage, et revex, revers = la Chaux du
revers, voir Chaux et Revex.
Charvaz ou Ëcharvaz, contrefort de la chaîne de Chaussy,
Ormonts, is Tsarva, 1788, Gharfaz, paroi de rocher aux gorges
du Trient, le Tsarvo, sommet rocheux au N. de Salvan, Grettaz
ZarvaZf paroi de rochers à Chamoson, la Sarvaz ou Sarfaz (s
pour ch), paroi de rochers à Saillon ; comme le mont de la Char-
vaz, au lac du Bourget, Savoie, de calvum, chauve = terrain dé-
nudé, rocher ; en Dauphiné charve, s. m., montagne élevée, nue ;
de (montem) cahmm ; voir aussi Chervettaz.
Chas^agnOf forêt à Orbe, Cassanea, ii4i> M. R. III, 474>
Cha&sagny, i344) Matile, et à Grang-es (Payerne), Chassagni,
j 22S ; loc, à Eclépens et Champagne ; forêt à Rochefort ; fém. du
V. f. cha^sain, forêt de chênes, du bas latin casnus, chêne. De
là aussi Cbessonaires, écart d*Essertines, D. Rolle.
Chasse T pâturages rocheux, val Ferre t et Sanetsch ; pente boi-
sée, rocheuse, à Vionnaz, Valais ; de saxum^ rocher, permutation
valaisanne ss-ch.
Chasse roo, Jura, probablement autre dim. de Chasse ou
Sass€y de saxam, rocher. Autrefois cette montagne était plus
connue sous le nom de Sucheron, que Lutz donne comme nom
principal ; voir Suche. (A été aussi appelé la Roche Blanche,
acte de di5Hmiiation entre le Pays de Vaud et Neuchâtel, i525.)
Le Chassîn. Forêt à Diesse et Lamboing ; fausse orth. pour
chassain, &. m.^ voir Chassagne.
Chàtaiyntoi- à Fully, Valais, loc. à Bex, Yvorne, Chàtagny à
Villelte, Lavaux, Chastaffnye, 121 1, et loc. à Montreux ; Châ-
tajgnerlaz a Founex, Castanetam, 1 166, 1 179, M. G. XIV et IV,
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CHATELARD — CHATONAYE 77
CastaneriOy 1177, ^^' ^ Tartegnins, Chastanierea, 1286; à
£toy, id. à La Rippe, Ghatonnaire à Vétroz, Chatonneyre, vi-
gnes à Corseaux ; Chàtagnay à Lussy, un es Chatoneres à Vex,
1255, auj. Zatonnires ; la Chateneyre à Paiiiy, Chatagnère à
Piigiez ; de châtaigneraie = forêt de chàtaig'niers. Autrefois beau-
coup plus abondantes ; elles ont disparu pour faire place à la
vi^e. Les chartes en mentionnent bien d'autres encore : un
Chastagnereta à Lavaux, i25i, un Chatagnerea à Crans, 1296.
Ghâlelard, nom de quelques vill. et ham. et de nombreux
lieux-dits où ont existé des retranchements de terre servant de
lieux de refuge : F. Chabloz en compte une dizaine sur le terri-
toire de Vaumarcus à Bevaix ; du bas latin castellare, castella-
rium = camp retranché, fort. Le d qui termine le mot aujour-
d'hui vient d'une fausse assimilation avec le suffixe germanique
ard et n'existe pas dans les vieux textes : Chastellar^ Aigle, i425,
Chastelar, Vex, i255, etc.
Ghâtillens près Oron, Castellens en ii4i? ChastelenSy 12 18,
ChasteleinSy 1220, M. R. XII ; du n. pr. germ. Castilo, Kestilo
= chez les descendants de Kestilo.
Châtelet, 4 ham. fribourgeois, Ghâtillon, plus, villages (et
quelquefois d'anciens retranchements de terre), sommets escar-
pés : Ormonts, Bex ; ou simples crèts : Montcherand) ; Ghéteil-
Ion, montagne à Vouvry, Chétillon, sommet sur Vionnaz, Chà-
toillon à Cornaux, Géteillon, alpes de Leysin ; Chélelat ou
C3iâtelat, Chestelet, i337, village, et ferme à Mervelier, Jura ber-
nois ; Chatelot aux Planchettes, Neuch. ; en Valais Zatelet,
Tzelelet, sommets ; dim. divers de castellum, château.
Chàtonnaye, Fribourg, peut-être le C hestenoi ^yers ii45 du
Cart. Haut Crôt, M. R. XII, 162 ; Chastenaie, 1228, M. R. VI,
334, Chatenay et Chatenex, i33i, Chatonex, 1377, Chasio-
nage y i4o2, Rec. dipl. VI ; Chattonay, loc. à OUon ; bois de
Ghatonnay à Commugny, Châtenaye à Colombier, Neuchâtel ;
de castaneta et cctëtanetum, bois de châtaigniers ; un camp, de
CtxstaneiOy de Chestone à Bouloz, Fribourg, milieu du xii® s. Le
Dict. géog. d'Attinger dérive Châtonnaye de castrum et haya.
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78 CHATROZ — CHAUDERETTE
dnceinte, dérivation erronée que condamnent les formes anciennes
du nom.
Ghâtroz, vallon et ham. derrière Montorge près Sion, CaldrOy
io53, ChaldrOy 1216, Hidber, ChaudrOj i25o, Chaudra^ i3o4,
ChadrOy i33i, M. R. ; synonyme de chaudron, à cause de sa po-
sition enfoncée.
Ghauchey, Ghauchy, Chauchis, nombreux lieux-dits ; Chau*
cey, Coppet ; Chautzai, Arzier, Chaussiés, ham. de Sivirîez et
3 autres loc., Frib. ; Chaussiaz, une douzaine de loc. Vaud et
Fribourjji^, Ghaussy, sommet aux Ormonts : pâturage, terrain que
les troupeaux foulent ; du bas latin calciatas (fundus) ; quelque-
fois aussi c'est l'emplacement de quelque ancienne route romaine,
ainsi la Chaussia près Pont est sur le chemin d'Oron à Porsel, an-
cienne route romaine. Une fine calciata de Trescovanie, i343,
Chouciatay 1378, Chauchiata à Yverdon, i343, etc.
Chaucpau, Lausanne, ChoucruSy i235, Chelcrus, i238, Chou"-
croux, 1225, Chalcrus, M. R. VI, 5 16, 655 et VH ; de calidum
crosum, chaud creux? De même Chaucrau à Villars-Tiercelin
et en Chacrau à Champmartin. Une charte valaisanne de 12 16
parle d'un Bernard de Chalcro ; c'est évidemment le même mot.
Ghaudanne, forte source, affl. de la Sarine près Château-d'Œx,
Choudanna, i433 ; Cïiaudaimes, loc. à Leytron, Bovernier,
Gryon, en Ghaudannaz à Bex ; Sudanne, Zudanne(ts) ou
Tschudane, source et ham. près Salquenen, Valais, Caldantty
1218, ChoudanaZy 1219, Chaldana, xiiPs., Choldana, i254,
la Choudana, 1424 ; Zoudana à Conthey, Zudanne, loc. à Gri*
misuat, Valais ; les Tzeudanes, sources près Bourg-Saint-Pierre ;
une Choudana près Lavey ou Saint-Maurice, 1281. Zeu d'Annî
à Trient, carte Siegfried, nous paraît encore une Zeudanne ; de
calidasy chaud : sources profondes dont les eaux ne gèlent pas en
hiver. Ce ne sont pas des eaux thermales, mais à température
constante et par exemple, quand la Sarine est gelée ou encombrée
de glaçons, la Chaudanne n'en a jamais; elle paraît chaude à côté
de sa voisine.
Ghaudereite, vallon à Couvet; Ghauderon, gorges à Mon-
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CHAUDES — CHAUX 79
treux^ ravin à Grancj, à l'Abergement : quartier à Lausanne,
Choderon, i233, Chouderorty 1288, Choudron, 1252, M. R. VI
= petite chaudière, chaudron, au 6g, pour lieu enfoncé.
Oiaudes, col et alpe sur Villeneuve, ChageSy ii5o, 1239,
Chaugi, Calgi vers 1160, Cart. Haut Crôt, M. R. XII, igS, 194,
permutation rare j-d qu'on retrouve aux Ormonts. Voir Audon
et Badausa2.
Ghaudivue, m. à Sorens, Fribourg = chaude eau.
C3iaufour ; du latin calcifamum, four à chaux.
Oiaulin, ham. de Montreux, ChouUn, 1317.
Chaamény, sommet, alpes de Port- Valais, Chaamagniy Bri-
del, ChaiJUX>Magniy Lutz ; pour ces deux auteurs :^ la Grande
Chaux ; mais magna, magnus aurait donné magne. Pour Gats-
chet, c'est la Chaux des maignies, v. f. maîgnie, maison rurale,
ferme, étymologie inadmissible pour ce sommet rocheux. Origine
inconnue.
Chaumes, « flachères )^, à Chessel, forêt à Boudry ; de calma,
Chaumetle au Vaud, D. Nyon, et Chaumille, Démoret, Chau-
milles, vallée de Joux, dim. Voir Chaux.
Chaumont, sommet près Neuchâtel, Chômons ii43. Chai"-
mont, 1220, Chumonty i35o, ï538, 1667 ; ham. sur une colline
près Saignelégier ; ham. au Vully ; Chaumontet, loc. à Vevey au
moyen âge, Chaumontel, 11 75, Chaumontet, Chamonlez, Cha^
motez, ChamunteiZy 1220, Cart. Laus., p. 849, 36i, 366, 469,
plus tard Charmontay (de Montet, Hist. Vevey). Gharmontel,
coteau et bois du Vully, Chatmontel, i243 ; de chaud et mont,
montet, sauf peut-être pour le Chaumont, au climat rude, de
Saignelégier ; celui-ci plutôt de chaa, chau/^=^ chauve, nu.
Chauvigny, loc. à Bevaix, Neuchâtel = (praedium) Calvinia-
cum, domaine d'un Caivinius, gentilice romain ; comme les
Chauvigné, Chauvigny de France, d'après D'Ârbois de Jubain*
ville.
Oiaux, nom extrêmement répandu dans les Alpes et le Jura,
aussi à la plaine : la Chausc à Berolle, en €3iatt Rossât, prés à
NoviUe, la Chaux Gfvel> la C3iattX Doudln et la Chaux Tavel à
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80 CHAUX
Payeroe. Du bas latin calma, qui paraît contracté de calamus,
c baume, sig'nîBant au moyen êige tantôt maison couverte de
chaume, tantôt : i** le champ de céréales ; 20 la prairie nue, les
champs étant géuéralement découverts d'arbres ; S® le pâturage
élevé, au-dessus de la régcion des arbres.
Les textes abondent. En voici quelques-uns :
Une charte de 943 parle de Vecclesia S, Pétri in calme arli'
cana et une autre, de 1096 (Gart. de Romainmôtier) : in calme
arlie. {Chaux d'Allier, près Pontarlier.) In chalme rotunda et
m chalme illeachia^ etc. (Cart. d'Oujon). Calmes de Ambra*
nex, 1204- Plus tard, nous trouvons les textes super calvo de
Escublon, i3io == Chaux d'EcuOlon; per la Chaul de Esta-
lereSj i3o4 = Chaux d'Etalières ; Chaux dou laie,... i373, et
la ChauU de Font, 1378 (Matile).
Ducange cite les exemples suivants où calma si^ifie tantôt
champ, tantôt chaumière : terram invasissent vel vineas deplan-
tassent aut calmas ru pisse nt^ 790. Et : Calmam destruere nolo,
tum quia f rater meuseam aedijicaoit, 11 54.
Quant au mot calvo, de calvum, on ne peut l'attribuer qu'à
llg^norance du rédacteur de la charte qui ne comprenait plus la
sîj^nifîcatïOQ primitive du mot français chaul. Nos cartographes,
ijg^noranl le sens du mot comme le copiste de i3io, ont souvent
transformé le mot en Chaud : Chaud de Forg'non, de Cham-
plong, du col Ferret, du val Triqueut, de Montana, etc., toutes
en Valais ; cartes Dufour et Sieg'fried.
En patois fribourg-eois Chaux devient Tchaux, Tzau, Tsô ;
de même au Pays-d'Enhaut : Tso Fauthl {th anglais) Tso y
bolâj la Chaux des crapauds*
En Valais, où ch, j devient z (pr. ts, dz), les Chaux deviennent
Zù et Zâ : Zo en Zon, la Zà de Derbon. la Zâ du Cœur, la ZA
de ChevilJe, alpes d'Ardon et de Conthey ; la Zâ de Lodzo sur
Conthey, la ZA lio Faye, Chaux des moutons, au Sanetsch,
Craucle Zâ d'Hérémence, etc. Quelle que soit la forme du mot. il
s'agit toujours de pâturages élevés, au-dessus de la région des
arbres. Calma est devenu en allemand galm par la transforma-
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CHAUX — CHAVAGNY 81
tion régulière dans cette langue du c en g. Les Chaux sont des
galms dans le canton de Berne et la partie allemande du Valais.
L'alpe sur Louèche que les Romands appellent Chermignon
(dim.) s'appelle en allemand Galm alp.
Enfin, dans le Haut-Valais, le m a permuté avec n, et toutes
les croupes herbeuses, nues, qui séparent les vallons de Couches
sont des Galen, telles les Aerner-, Munster-^ Ulricher-, Gestler»
galen. Pour les dim., voir Charmet^ Charmille,
On a voulu dériver chaux et callem^ pâturage dans les bois, ou de
caloaSy chauve (Lutz), et même de cavaSy creux (Matile) ou de casa
(MM. Châtelain et Alf. Godet, M. N. XIV et XXII). La preuve que ces
dérivations sont impossibles est donnée par les dérivés. La racine de
calma, calniy se termine par un m qui disparaît naturellement quand il
est final comme les /i, m des racines corn, verm dans les mots cor, ver,
mais de même que ces lettres reparaissent dans cornet^ vermine, le m
reparait dans les dérivés Charmet, Chalmet, Chaamette, etc. Si Chaux
venait de calvus, les dérivés montreraient ce v comme dans les mots
Chauvet, calvitie : de même pour callem, racine call ; ses dim. seraient
chaillet, chaiUon, mais n'offriraient également jamais de m. Au xv^ s.
on a aussi traduit par erreur chaux par calce, par exemple prato Calcis,
de Calce = la Chaux de Premier, de Vaulion.
Chaux de calma s'emploie ailleurs qu'en Suisse. Grégoire de Toura
(571) parle d'une localité Maslicas Calmes, aujourd'hui les Chaux de
Moussy près Embrun, Hautes Alpes.
Ajoutons que Chaume, s. f., s'emploie en basse Bourgogne pour
désigner les sommets dénudés et pierreux des collines. (Littré,
Suppl.)
La Chaux près Cossonay, domus de Calce y xiy« s., Calcis in
Vuodoy i45o = chaux, calcaire. Mais ce latin n'est que la tra-
duction de chaux, pâturage, de calma, dont les rédacteurs de ces
actes ignoraient l'origine. Voir l'article précédent.
La Chaux de Fonds, Chault de Font^ 1378 ; du Xdtànfontem
= Chaux de la fontaine. Pour Chaux, voir plus haut.
Cbavagny, loc. près Neyruz, Fribourg, Chavaniei, iil\^,
Arch. Fr, VI, 87, Chavanie, 1178 (Stadelmann), Chavanixy
1198, Chavaniz, 1247, M. F. III, 69, IV, 2i4 = (fundum) Ca-
vaniacam, domaine d'un * Cavanius ou Capanius, comme les
M. D.ssc. séaiB, TOUS vn 6
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82 CHAVAL — CHAZ
Cavagnac, Chava^ac, Chavagnieu de France ; un Cavaniacum
(diocèse de Vienne) mentionné en ii53, M. R. XXIX, 8g.
Chaval, ham. de Vérossaz, Valais ; Chavalet, chalet à Rougce»
mont, torrent et ham. à Champéry^ diavaley, loc. sous Lejsin ;
Chavalets, loc. ravinée, anciens lits de la Gryonne ; du v. f .
chaoey s. f., cavité, caverne, du latin cava, et suffixe a/, et dim.
et. Le torrent de Chavalet s'est creusé un profond ravin, petit
toutefois en comparaison de celui de la Viège. Clievalet, 3 pâtu-
rages de Gruyère, un autre, alpes d*011on et un dans un vallon
creusé sur les flancs de Corjon, Pays-d'Enhaut, ont sans doute la
même origine.
Chavannes, nom de nombreux villages de la Suisse française.
En Valais Zavannes (z pron. ts = ch), diavenettaz à Ormont^
dessus, Rue et Rossens, Frib., dim. ; dérivé comme cabane du
bas latin capanna^ qu'Isidore de Séville (670-636) tire du celtique
cahany de cab = hutte.
diavat, 2 ham. au sommet d'une combe près Saint-Ursanne ;
de chevety conmie le chevet d'une église, partie arrondie qui
ferme le chœur ; a = e dans le Jura bernois.
Le Ghavon de Seron, pâturage au Pays-d'Enhaut ; la Cha-
vonne, pâturage à Gruyère ; les Chavonnes, alpe d'Ormontpdes-
sous et de Gryon ; Zavonnaz à Miège ; diavonnetta, m. à Mor-
lon ; aux Grangettes, Frib. ; granges à Ormont-dessous, dim. ; du
V. f. chavoTiy bout, extrémité (de chef) ; le pâturage des Cha-
vonnes est à l'extrémité du territoire, limite d'Ollon.
La Ghaz, 4 loc. aux Ormonts, la Châ sur Orsières et au Valso-
rey, Valais; l'Achat, carte Siegfried, vallon des Verraux sur
Montreux ; Lotachat, croupe au N. de la Valsainte, Fribourg,
pour YHauta Chaz ; la €3iaz ou la Chat, pente rapide, boisée,
entre Triquent et Finhaut, Valais, écrit aussi Lâchât : autres formes
de Sciaz. Voir ce mot. La Chaz, la Chat est le nom de plus. ham.
en Savoie ; le col de la Chat près Chambéry s'appelait la Sciaz
en 1682, Mém. Savoie, IV, 262. Chaz est aussi le nom de quelques
loc. du Jura français, dit M. Châtelain, M. N., qui dérive chaz de
casa et y rattache chaux.
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CHAVORNAY — CHENAU 83
Chavomay, Cavorniacum, 977, iioo, M. R. VI, 1121, Hid-
bcr, I, 473, Cavornacunif 1178, Hidber, II, N. de Chavornay^
1217, M. R. VI, io3, Ckatvornai, 1228, Chavornay^ i235,
Cart. Month. ; pour Gatschet, du bas latin cavemura, cabemum,
caverne, hutte, est un (praedium) Cavorniacum^ domaine d'un
Cavorinus. Zeuss, p. 12g. De même Chavomex à Villette, D.
Lavaox. Zeuss, p. 129, donne le nom gaulois de Cavarinus,
qu'il dérive de caiopy gréant. Une terra de Chavornay^ 1260,
Chavorney^ 1267, à Ayent, Valais.
Chéfour, loc. à Orvin, Berne; proBablement autre forme de
chaufour, four à chaux.
Cheillon, voir Chillon.
Qieiry, Fribourg, Chereys? 1 187, Hidber, II, 873, Chiriey
1228, Chérie^ i458, Cheirier, 1668; Moitié dieiry à Corcelles-
le-Jorat; de (fundum) Cariacam (du cognomen Carus : carus,
cher) ; domaine d'un CariuSf gentilice romain.
dieiiii, ham. de Lens, Valais, devrait s'écrire ChelinSy car il
dérive d'un patronymique germain, comme le montre l'ortho-
graphe ancienne Scliiiiing (Lutz) usitée encore aujourd'hui
(Feuille off. du Valais), dieiiing, Ctiiiiing.
diemenin, m. sur Vevey; Oiemeneau, mayens sur Muraz et
sur Dorenaz, Valais ; dim. de chemin, patois tsemenin.
Les Qienaiiions (ou moins bien, Chenalions), nom générique
de plusieurs ruisseaux temporaires à la Sagne, Jura neuchâtelois ;
dim. de chenal, de canale,
Ctiènat, dienet, dienois, voir Chanéaz.
dienau, forme dialectale de chenal ou canal, du latin cana"
lem. De là de nombreux noms de hameaux (g loc. Frib.), la
Chenau, gorges sur Aigle et Cortébert, dienaux sur CuUy, Chi-
nauz, 1860. Défilé à Pâquier, Neuch. et 6 loc. Frib. ; ruisseaux,
affluents de la Tinière, Villeneuve ; ruisseau à Cheseaux-Noréaz ;
la CtienA à Bourg^Saint-Pierre, la dienai à Courfaivre et Cor-
ban, Jura ; — les collectifs dienaiier, ham. de Monthey, Cliena-
leypes à Autafond, Frib. ; — les diminutifs dienaiet et diena-
iette, 6 loc. ; Clienaiiiettaz à Villars-Sainte-Croix ; Clienaiiioii
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84 CHENAUSSANNAZ — ES CHERCHES
à la Sagne. En Valais ch devient ts ou z ; de là Tséné à Salvan,
Zenaz, torrents à Vernamièg^ et Hérémence ; Zenat à Chandolin
d'Anniviers, Ziné à Sctint-Martin, Zinal, ham. au fond du val
d'AnnivierSy Zenal^ chalets dans une combe sur Conthej (Canali
et laz Chinai, i3o4) ; Zenali^ localité au Sanetsch avec nombreux
couloirs de pierres et d'avalanches. Le z se retrouve aussi à Fri-
bourg^ : Zenalettes, petit sommet entre La Roche et Trey vaux.
Chenaussannaz, alpes de Montbovon, chenau et sana, saine,
couloir non ébouleux.
dienauvaz ou Ghenouvaz, voir Zenauvaz.
Chénens, Fribourg^, Chenens, ii38, M. F. II, i4, iSig, Chei'
nensy ii43, Chinins^ i2i4, Haut-Grét, M. R. XII, Cheineins,
1244» Cheneins, i2i5, Chennens^ 1248 (Mtl.), ChinnenSy 1717,
etc. = chez les descendants de Chagan^ n. pr. germain (Stadel-
mann).
Chêne veypes, loc. Vevey, Cheneveres, i344i Chenevaîres,
Saint-Triphon, et nombreux lieux-dits (i5 Frib.), forme patoise,
Tsehenevieren à Albinen, forme germanisée de chenevière, bas
latin canaparia.
CheniremoDty crèt au bord du Veyron à Pizj ; de mont et de
Ghenires, Chintres, dieintres ; en patois fribourgeois, Tsintre,
Tzintre, ham. de Charmey, d'Orsonnens, etc. ; valaisan, Zintre,
Savièze, Gintre, Grimentz ; correspondants du français ceintre^
ceinture, terrain en bordure, localités au bord d'une rivière ou
d'une limite quelconque. On trouve aussi CSiantre par ex. à 01-
lon. Nom commun fréquent dans les chartes : très chant rias pra-
torum juxta prata curati, 1281, trois chantres de prés à côté des
prés du curé (d'Apples).
Es Cherches et Eeherchettes, loc. à Mordes, frontière du
Valais ; les Tsertseites à Finhaut, l'Essertze à Chermig'non,
Es Cherches, taillis à Château-d'Œx, les Echerches, alpes de
Vouvry ; Esserches, loc. à Aigle, limite de Leysin, Es Cherchy^
i3i4, es SercheSy 17 18, Escherchia de Sarduns versus Leissins,
ii32 (limite E. des franchises du bourg d'Aigle), Lecherchi^
i3i5 ; une loc. de Lescherchy^ i3o9, à Grimisuat, Valais, un bois
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CHERMIGNON — CHERVETTAZ 85
de LescherchetOf 1822, et une Lecharchie à Louèche, i55i. Une
charte de i464 parle de Lecherchy de Soressert, limite entre
Leysin et Ormont-dessous ; toutes les localités dont la position est
précisée par le texte ou les plans sont, comme on le voit, à la
limite, à la circonférence des territoires dont elles dépendent ; pro-
bablement à rattacher au v. f. cerchCy s. f., cercle, du latin cir»
eus ou plutât d'un bas latin * circa^ f. ; cherche de circa, comme
chercher, patois tsertsiy de circare,
Chernugnon, D. de Sierre, ChermignoUy 1241, Chirmignoriy
1260. Dérivé, avec le suffixe io-ionis, du gentilice CarminiuSj
comme Avennio (Avignon), de Avennius.
Cheresaulaz et dieresaulettaz, alpes de Ghâtel-Saint^Denis,
Chirisoules, i3og ; diereseulaz, alpe de Vouviy, Chersaulaz,
ham. très élevé d*Ormont-dessus, Chisseroalay i3i5, Chisirolle,
i464* Ces deux dernières formes montrent que nous avons là une
métathèse ; ces 3 loc. sont des chisiroules, c'estrà-dire de petites
chesières ou chisières, chalets d'alpage, avec suffixe dim. oula^
olOy c'est le synonyme de la Zigeroula de Chippis, Valais.
CSierminche, bois à Ghardonne et à Forel sur Lucens ; d'après
M. Isabel (in litt.), serait en patois Tserminiêe, la charmeuse, f.
de tsermu. Voir ce mot.
Qiermoiit, ham. d'Avry-devant-Pont ; peut-être du nom ger-
main Carmand? 2 chalets de Gruyère portent aussi ce nom.
Gruyères et Villars-sous-Mont.
Chermontane, 2 alpes de Bagnes, Valais ; du v. f. sermontan^
le Laser Siler, ombellifère très abondante à la Petite Chermon-
tane. En i233, une vigne ou Sarmonian, M. R. VI, 5g3 (envi-
rons de Lausanne).
Chemay, C3iemex, voir CSiamex.
Cherpine, m. à Lancy, Genève ; de charpenney n. patois du
charme?
Cherraire ou Tsaraire, défilé du Saint^Bemard près Bourg-
Saint-Pierre, forme patoise de carrière y chemin des chars.
diervettaz, forêt de Chàtillens, Oron, Calvata, 11 54» 1179»
ChalvetUy 1278, CharvetOy 1273, M. R. XII; C3iervettes, alpe
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86 MONTCHERVBT — GHESOPELLOZ
à Graadvillard, Zervettaz à Sierre. De calvetta, dim. de caha ,
chauve = forêt dénudée, alpe déboisée.
Monichervet, m. à Puidoux, mont dénudé.
Diaprés un acte cité par M. Pasche (Contrée d'Oron, 587, 589), la
forme Calvata de 1154 serait une fausse transcription; il faudrait Cal*
vacata, mais ce mot donnerait Chauvecée et non Chervettaz.
Chervîllers, ham. d'Ëpauvillers, Jura, Scherviler^ 1829,
Ckeroiler, i34o = village de * Scharo, ScherOy n. pr. germain,
de la racine Scar^ du v. h. ail. scara, armée. Fôrstm. n'a pas ce
nom, mais un dérivé Sçherilo,
Le Chesal, m. à Rougemont, Chesalles, 3 com. D. Moudon,
Oron, CaselleSy Ckaselles vers ii5o, et Fribourg Cheseles, ii46,
1198, in Chesalejoy 1142, M. F. Il, 219, Chesaleis^ 1162, M. F.
Iff 26, I| 270 ; dieseaux, Lausanne et Yverdon, Chesaus, 1154)
Chesau£y ChesauXy i235, Gart. Month., et i5 h. ou m., Frib. ;
Chesard, ham. de Grandcour, Chézard, Neuchàtel, Chesas,
ia85, 1294, Chesays, i324, Chesair, 1828, Chesar^ i349 ; les
CtiézaiHls, loc. à Boudry, Chesel à Bourrignon, D. Porrentruy,
Casaie, 1179, Chesas^ 1187, Chesaus^ 1284. Ghesalet àMonthey,
(Jiesalfîy, m. à Marsens, Chesallettes à Charmey, dim. ; dérivés
de cctsaicy ferme, qui vient de casa, chaumière.
Chéserex, D. Nyon, Chiseras entre 996 et 1017, Hidber, I,
276, Cisirac, 1098, Rég. gen. 64, 44^, Chysirai vers ii35, CAi-
serai(y), Chiserai, mi® s., Chesarium, 1164, Chiseracum vers
1 186, etc., M. G. II, IV et XIV ; Chesières, ham. d'OUon ; Che-
sîres, chalets, vall. de THongrin, Château-d'Œx ; Ghizéré, cha-
lets, alpe d'Orsières, Valais; du v. f. chesière, cheysière^ bas latin
casaria^ dérivé du latin casa^ chaumière, hutte, chalet de pâtu-
rage (en romanche chàsarà). Une alpe de Chiseria à Louèche
(ou Braisch), 1228, une Chisereta à Ayent, xiip s., Chissereta,
i364, aujourd'hui la Chéseretaz, une des remointze de Talpe du
Rawyl, une Chéseretaz à Arolla, i449 ; Chésery, alpe et som-
met sur Morgins, Valais, Chéserey, carte française, même ori-
f]hesopelloz, Sarine, Fribourg, Chesaupenlo, i4o6, Chesauz
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CHESSA — CHEVAUX 87
penno, Chesaul PelloZy iilfi (Dellîon). Ces formes expriment
nettement Torigine : c'est le chesau^ de casaley de Penlo, de Pen^
nilOy la métairie de Pennilo, n. pr. (i^rmain.
Chessa, alpe sur Ayer d'Anniviers; probablement métathèse
pour sèche f ch — ss.
Chessel, D, Aigle, Chessez, i3i2, Chessey^ i364, Chassey^
i4o3, Ckosely 1428 ; les 3 premières formes indiquent un (/un-
dum) Cassiacum = domaine d'un CassiuSy gentilice romain.
Ghessayre, prés à Muraz ; peut-être dérivé du verbe patois
tschesij tomber ; chesaire^ lieu d'où il tombe de l'eau d'en haut
par chute ou écoulement, dit Bridel. Ghessaylaz^ prés à Ollon,
même mot avec permutation r-I.
Ghet ou Chezy 3 pâturages à Albeuve, Praz du Chet, pâturage
à Villars-sous-Mont, les Qiets, pâturages à Ennej ; l'Essert du
Chet à Semsales, Sur le Chez, blocs erratiques dans le marais de
Lignières, Neuch. ; orthographes vicieuses pour Chex, prononcia-
tion patoise de Sex^ latin saxarriy rocher, permutation s^chy
comme Sieme — Chierne, Siaz — Chiaz.
Cheteval, m. au bord du Doubs, Epauvillers ; corruption de la
forme ancienne Chetivaty i34o, dim. de chétif avec la permuta-
tion jurassienne de et en at.
Chêtpe, plus. loc. D. Porrentruy, Tschetroz, granges à Sierre,
Chestro, i238, Chestroz, i433, M. R. XXIX, 337 ; peut-être
autre forme du v. f. chastre, camp, lieu retranché, du latin cas-
tram^ correspondant des châtelards si fréquents, C. de Yaud et
Neuchâtel.
Chevalleyres, 2 ham. de Blonay ; la Chevaleyre sur Ville-
neuve, Chevaleriy 1276, Haut-Crèt, M. R. XII, ii5 ; propriétés
d'un Cheualey (= chevalier). C'est à ce dernier que se rapporte
le texte du Cart. flaut-Crôt et non au ham. de Blonay, comme le
dit M. Hisely, p. 241 •
Chevaux, La Dent chez — , sommet vallée de Joux, Montem de
Chiechevauz, i344> Matile, Dent de Chiecheoaax, 1869 ; ce nom
étrange s'explique en le rapprochant de Chieoachaaly sommet de
Gruyère, dont il paraît une corruption par une double métathèse
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88 CHEVÊCHE — CHETRIL
ch X V, celui-ci (voir Tzouatzo) est formé de chuva^ freux^
choucas et de chaul^ chaux = la chaux des freux, des corneilles.
dievèche. En la —, lieu«dit à Corbeyrier; de chevêche,
chouette, v. f. chevece, de capitia.
dievenez, D. Porrentruy, Chaviniacumy 8i4, Givineiy iiSg,
Chavenei, 1179, Chivinyey 1290, etc. ; de (fundum) Cavinia-
cuniy domaine d'un C€U)inius. (Holder a le gentilice Cavinnius et
De Vit le coguomen féminin Cavina.)
Qieville, col de — , alpes de Bex et Valais. Ce mot nous parait
un dérivé, subst. verbal du verbe v. f. chevillierj creuser, cAe-
villeor^ celui qui creuse, diminutif du v. f. chevepy creuser, autre
forme de caver, wallon et Berry chavePy creuser, chavey trou.
Cheville serait donc creux, dépression» échancrure de Taréte. Rien
de commun avec le mot actuel cheville, qui dérive de clavicula,
Gbevilly, Cossonay, Ckiuilliery i54o, comme les Chevillé de
France; de (fundum) CavUliacurUy domaine d'un Camllius,
gentilice romctin. De Vit, II, i.
Chevran, ham. d'Anières, Genève, mieux écrit jadis Chevrens
(orth. conservée dans le n. pr. Dechevrens), nom d'origine ger-
manique, à rechercher.
Chevrenaz, ham. de Boussens, Vaud, Eschivoronaz, 1877.
Chèvres, ham. de Bernex, Genève, CapriSf 1264 = aux chè-
vres, pâturage de chèvres.
Chevressy, ham. de Pomy, Yverdon, Chiwrusie^ 974, M. R.
VI, i3o, Cabrusie et Cabruseiy 1174» Chabrusei^ Chebrusei,
Chabrusie^ Cheûressei, 1177, Chabrusey, 1182, Cart. Month.,
Siorissiey 12 18, M. R. VI, 457, Chivrissie, 1617; de fundum
Caprissiacum^ domaine de CaprUsuSy nom d'esclave, puis
d'homme libre (De Vit) ; ou d'un nom dérivé du cognomen Ca*
pruêy comme Caprusius, ce qui expliquerait le u des formes pri-
mitives.
Chevrier, ham. de Versoix et de Choulex, Genève, Chevrye^
i3i6, Chivrier, i34o, M. G. XVIII, 17 et II, 388 ; de (fundum)
Capriacumy domaine d'un Caprius^ gentilice romain.
Chevril, 2 ham. à Ormont-dessus, Chevrillet, dim. ; Chavril
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CHEVRON — CHBYRES 80
à Corbeyrier et OUon ; dievry à Trélex ; Chevrillee, D. Singine,
Frib., Chivriles^ ii5o-i2oo, Arch. Fr. VI, Chivrillieêy 1824,
M. R. XXII, 22, ChevrillieZy i453, Arch. Fr. I, — 2 pâturages
de la Gruyère ; les premiers, de caprile, étable à chèvres, et Che-
vrilles du plur. caprilia. Qievrillière à Grandcour, autre dérivé.
Chevrils vers iioo, Chivriz, i25o, était le nom du hameau ac-
tuel de Gifrisch, près Môrel, Haut Valais.
Cbevron, clos à Aigle, propriété au moyen âge des sires de
Chiurony co-seigneurs d'Aigle (famille aavoisienne, château près
d'Alb^ville).
CSievroux, D. Payerne, Chevroth^ 1286, Chevrod et Chevrota
i3oo, ChevroSy i3io, 87, i453. Probablement même origine que
le Chevroux de France (Ain) qui s'appelait Caprosiarriy dérivé
latinisé du nom gaulois Gabros^ chèvre et n. pr. Holder, 762.
(Chevroux a une chèvre dans ses armoiries.)
CSiexbres, Vaud. M. Gremaud y rapporte le CarbarissUy 107g,
M. R. VU, 4; Chibriacum vers iioo, M. R. XVIII, vers 1072,
Dict. hist. vaud., CabarissOy ii45, ChabrUy ii34» Chabre^
1142, Cerbre^ 1*47, "^4, Chebra, ii65, Chabrii^ 1179, Char
bre$y I23I, M. R. XII, Chaihri, 1248, Chaibry, i368, Chebry^
i453, Chexbresj xvi« s. Une autre loc., chalets à Blonay. Ce nom
a sans doute la même origine que Chabrey, D. Avenches, de
(fundam) Capriacumy domaine d'un Caprius^ ou Cabriacam^
de CahriaSt variante gauloise. Cbebris a le même sens : c'est le
datif pluriel de Cabrias (domus, villas), du même gentilice pris
adjectivement. Quant à l'x, on voit que c'est une lettre parasite
qui apparaît fort tard, au xvi« s. Ces additions se présentent sou-
vent ; ainsi M. de Jubainville remarque que Gesvres, de Gabria,
du même gentilice Gabrius, a deux s de trop, un au milieu,
l'autre à la fin. Pour Carbarissa (villa) et Cabarissa, noms peut^
être défigurés par les chancelleries allemandes (chartes de Henri IV
et de Conrad II), c'est peut-être une altération de l'adjectif dérivé
de la forme gauloise Cabrius qui serait Cabrisca^ comme Barba-
risca de Barbarius, Bardînisca de Bardinius.
Gheyres, D. Broyé, Frib., Chères^ ia3o, ChiereSy i233, M. R,
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90 CHEZ — CHIÈTRES
VI, 699, Cheires, 1299, Maille, Cheyeres, i453 ; de (villas) Ca^
riaSj les fermes de Carias^ §fentilice romain, dérivé du surnom
Carus.
Qiez^ dans le Jura, suivi d'un n. de famille, avec ou sans ar-
ticle : Chez les Gueissaz, Chez Jaccard, Sainte-Croix ; Chez les Pi-
guet, Sentier ; Chez Berthoud, Brévine. D après le C^® Joubert
(Glossaire du centre de la France), dans les noms analog'ues de
localités de Tlndre, Chez-Serrant, Chez-Rateau, chez aurait gardé
son sens primitif de substantif, de ccisa^ maison. C'est possible
pour ces localités françaises. Mais nous croyons que dans les
hautes vallées du Jura, colonisées fort tard, chez avait déjà pris
son sens de préposition. Il a toutefois gurdé un reste de son sens
primitif dans la combinaison Vers chez, fréquente par exemple à
la Côte-aux-Fées : Vers chez Simon, — le Fèvre, — le Banderet,
— le Gros, — Juvet, — Maurice.
Cliîbazi A la — , loc. à Lens, Valais = à la Cible ; de lall.
scheibe^ v. f. et vaudois cibe^ du v. h. ail. sciba.
(Ihibi, loc. à Aclens, Vaud ; ancien villag-e ruiné, Chibliey 1 166,
1182, Hidber, H, Chivlie, 1228, M. R. VI, 22, Chibliez, 1228-
138a ; de (fundam) Cabelliacum, domaine d'un Cabellius, g-en-
tilice romain ; permutation a-i, comme pour Chig-ny.
(^liîbljn, ancien moulin et scierie près Gingins, Chiblins, 1202,
HidbeFj 111, 4, 127a, 1276 ; peut-être de * Hibilo, dim. de Hibo^
n. pr. germain. Fôrstm., 660, comme Hichilo de Hicho, = chez
les descendants de Hibilo.
La Ctiie.'SHz, SaJnt-Légîer, la ChiesOy I2i5, Chesas, 1242;
t^isaz à Renens et Burtig^ny ; Tschiesaz à Troistorrents, Valais,
Chiesês, i358, toutes localités près de l'église ; « du latin casUy
maison. Au moyen âçe, chiese Deu, maison de Dieu, l'égalise, la
maison par excellence. » (Bonnard.)
Chièlres, Frib.j ail. Kerzers, Chartris villa, 926, eccl. ad
carcerem, 962, M. F. I, Kercers, ii53, Chiertri, 1228, M. R.
VI, Chercerz, ia44> Zeerl., ChertreSy 1890, Rec. dipl. V, etc. ;
du latin carcêres, prisons, — d'où le français chartre, — peut-
être y eut-il là, à Tépoque romaine, une prison pour les légion-
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GHIEU — GHILLON 91
naires. Les chartes de Matile nomment souvent une localité du
même nom près Neuchâtel : Carceres, ii43, Caceriis, n58,
Chaceres, 1177, Caceres, 1209, CacireSy 1268; un Ghiètres, h.
de Bex, même orig'ine ?
Ghiea, GhicBa, voir Gœar.
^^01^79 P^ Morges, Chiniez 1221^ M. R. VI, 294» Chinni,
1228, Chigniey 1282, ib. 592 ; comme les Chi^y et Chigpné de
France, de (Jundam) Caniacumy puis Chigniacuniy domaine
d'un CaniuSy gentilice romain dérivé du cognomen Canus (Hol-
der, 735), permutation a-i comme Cassiacum-Chissiez. Pourrait
aussi venir de Canniacurriy domaine d'un Cannius, autre genti-
lice cité par De Vit.
Es Ghilles, vig'nes à Sailion, champs à Montagny-la- Ville ; en
Echille (pour es Chille) à S^Saphorin sur Morgpes, Eschillaz à
Vallorbes, Ghilloux, pâturage à Nods et à la Brévine, les Echies
à Courg^eûay, en Echilly entre Croy et Moiry, en EschilUe, i344>
dans Matile, Ghillères à Montcherand. Une terre en la Chilla
ou Chylla à Naters, Valais, 1276, 1277; chille paraît être la
racine de chillon, et son dérivé*eA/7/ou, le même que le chillou
ou chaillou du Berry = caillou, dont Torigine est du reste
inconnue.
Chilien, château, Ciloriy 1167, Castrum QailoniSy 1196, et
Chilloriy I2i4, M. R. XII, 48, Chilloriy 1224, ChyllonSy 1282,
Chilliun^ i233, Chiliorij 1286, Chillun, 1287, M. R. XXIX,
Chillarriy 1247, Chillons, i255, ChillunSy 1276, etc. D'après
Gatschet, du mot patois chillondy chillon y plateforme de rocher.
Une décision du Conseil de Neuchâtel, de 1668, citée par le Mus.
N., i865, p. i85, dit : « Octroi de 20 écus par an à Jehan Bompi,
paveur, pour maintenir les pavements, fournir les chillonds et
arènes, etc. » Ceci confirme Topinion de Gatschet et le mot de
chillon, pierre plate, dalle, parent de caillou, voir Chille. Une
charte valaisanne nous parle d'un lieu dit Chillon près Diog-ny,
Lens, 1269, aujourd'hui Zillon(ts). Il faut rattacher à cette
même racine Zilong(ts), loc., alpes d'Arbaz et l'alpe de Cheillon
(carte Dufour), Cheillong, F. d'Avis, ou Seillon ou Seilon (per-
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92 CHINDON — GHOIST
mutations valaisannes chs ou £)y au fond de la vallée d'Hère-
mence, qui est donc Talpe du rocher.
M. B. Dumur nous communique à ce sujet les textes suivants
tirés des manuaux du Conseil de Lausanne :
« En i556, on mentionne « des ânes chargés de pierres de cAi7-
» Uod » pour le pavement de la Barra et « le i4 mars 1588, le
» Conseil autorise n. Loys Seigneulx à prendre au Flon » anff
chilloriy tel que bon luj semblera pour faire une conche en son
baptiaux du moulin appelé de la Ryettaz. »
A la suite de ces notes, continue M. Dumur, j'avais écrit dans
le temps : Le château de Chillon serait donc le château construit
sur un chillon y soit sur un rocher. »
Chindon, ham. de Reconvilliers, D. Moutier, Zer Chindorty
ia36, Tr. I, Der Kinden^ 124I9 Zchindun^ 1289; ^^ ''^'1* ^^^
Kinden. Quant à Tétymologie Kindunum^ hybride de Tall. Kind
et du celtique dunum^ colline des enfants, Dict. géog. Attinger,
I, 488 ; elle ne soutient pas l'examen.
Ghippis, D. Sierre, Valais, Sepih vers iioo, M. R. XVIII,
ChipiZy 1238, Chipitz^ i348, Chypis^ i4io, Ckippis, i46o; loc.
à Hérémence, Chypiê^ i448, Chepis à Verossaz ; du latin sepile,
haie, lieu clos de haies.
Chissiez, clos à Lausanne, Eschissiacum vers i23o, Eschiaei^
ia3o, Eschissief 1290, M. R. VI, 3o5, 4o3, Chissye^ i5io, ChU-
sey, i5i8, Fr. de Chiêsyy i536, Chissiez^ i557, M. R. ; tire
«ans doute son nom de la famille de Chissy, Ghissiaco, bourgeois
de Lausanne au moyen âg« jusqu'en i557 ; de (fundum) Cassia»
cum^ domaine d'un Cassius^ gentilice romain ; pour permut.
a-i, voir Chigny.
Ghoêx (ou Choaex), ham. de Monthey, Valais, Choiz, 1178,
ChoyZy 1233, ChueySy i3i6, Chuex^ 1428, Choex^ i436.
Ghivrajon, ham. prés Aubonne, Chiavrajon^ io47, '^499 M.
G. XIV, 5, Chivraione, xii« s., Dict. hist. V., suppl.
Ghoisy, près Rolle, comme les nombreux Choisy de France, de
(Jundum) Cautiacurriy domaine d'un Caatius, gentilice dérivé
de caatus^ avisé, prudent.
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GHOINDEZ — CHULES 93
Ghoindez, ham. de Courrendlin, D. Moutier, Berne ; forme
francisée de Tall. Schioende, nom très fréquent dérivé du v. h.
ail. Èwentariy endroit défriché par le feu.
Gholochy ou Cholochex, lieu-dit à Ayent, Valais = Sous le
Sex («-cA).
Ghorebisse, alpes de Nendaz, au-dessus du Grand-Bisse = So-
rebisse, au-dessus du bisse, permutation ss-ch.
Chougny, ham. de Vandœuvres, Genève, Chougnier^ 1826,
i368, M. G. Il, 367, Chougnyer, i33o, M. G. XVIII, 129, Cho-
ffnier, i343, M. G. II, 388, Chounye, i345, M. G. XVIII, Chou-
niepy i364, Ckonier, etc. D'après M. Ch. Morel^ M. G. XX, 667,
de (fundum) Conniacum^ domaine de Connius, gentilice connu
par les inscriptions de Genève. Mais « ceci est impossible, c ini-
tial ne donne ch que devant a y^ (Bonnard). Il vient de Caunia"
cuniy du ^ntilice Caunias, Holder, p. 868, dérivé du nom g^au-
lois CaunuSy cité par Zeuss, p. 3 et 34*
diogny, loc. à Chessel, D. Aig'le, un Chogney à Savièse, 1267,
même orig^ine, domaine d'un Caunius,
dioalex, Genève, Cholay, 1260, 1298, M. G. XÏV, CholaySy
i3i8, Guigo de CaulhiacOy 1394» et Caulliaco ; Choully, ham.
de Satigny, Coaliacum, 934, M. G. XII, 16, 912 d'après Hidber,
I, 209, Choyellie, 1296 ; comme les Caulhiac du midi, de (prce»
dium) Caulîacum, domaine d'un Caulius, gentilice romain.
Ghoatagne, loc, au Grand-Saconnex, Genève ; mot bien voisin
de Chautagne, nom d'une contrée de Savoie dans le Genevois,
Chostagnia au xiii« s.
Es diueires, loc. à Villeneuve, prés sous l'arête de Sonchaux ;
probablement de chuay chnva^ nom patois du freux, v. f. choue,
du V. h. ail. koava, corneille, et suff. coll. eirey endroit où
abondent les corneilles de rocher. Non [loin de là, à Naye, la
Tanna ai Chuve, la caverne des freux.
Chuifort, plus. loc. Jura ; forme patoise de chaufour, four à
chaux. Ou a écrit de même Ghumont pour Chaumont.
Cbules, n. fr. de Gais, D. Gerlier, Galles, ii85, F. R. 1, 1208,
1217, 20, 26, ChuleSy 1217, Chouley Chules, i4o3 (Zimmerli),
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94 CICLET — CLARMONT
Gais, 1265, origine inconnue; quant au n. ail., il indique, d'a-
près Zimmerli, une origine pré-germanique et peut être rapproché
des noms rhétoromans Galspert et Galstramm (Walenstadt et Se-
velen, C. de St-Gall).
Oclet, toc. à Aigle, très exposé au vent ; du verbe patois c/-
klla^ pousser des cris aigus.
Cberache ou Ziserache, alpe sur Saint-Martin d'Hérens ; dé-
rivé de chesiére, n. commun au xiv« s., bas latin cheyseriam =
chalet de pâturage, de casaria, avec suffixe ache = asse. Dans
la vallée d'Hérens on trouve ss pour ch, ch pour ss. Praz Ochin
pour Ursin, Rèche pour Raisse et Zan pour champ, Zena, ché-
neau, etc.
Clages, Saint^Pierre de — , village, ham. de Chamoson, Va-
lais : ccclesia de Clagiis, 11 53, de Clagis, 1196, S. Petrum de
Clages^ 12 18, Gatschet le rattache à Clées, bas latin cleda^ cleta,
du celtique ciiath, claie, clôture à claire- voie ; voir Clées. Le g
est difficile à expliquer ; il serait absolument isolé au milieu de
toutes les formes dérivées de cleta. Serait-il possible de dériver
Clages de claves ? Les clefs sont un attribut de saint Pierre.
fUamogne, lieu-dit à Aubonne. Nous pensons que c'est la terre
dont il 5 agit dans une charte de 1286 où Guill. Merchiant, bour-
geois d' Aubonne, reconnaît tenir du chapitre de Genève une pièce
de vigne au lieu dit Clamogiriy M. G. XIV, 180, Rég. gen., 292.
Il faut probablement lire Clamogni (i-e).
Clarens, h. de Montreux, un G. de Clareyns, curé d'Orso-
nens, i326, Clareyns^ i353, et ham. de Vich, Nyon, Clarens^
ii64> M, R. V, 1179, ï'97» M- G- ^^ y ^^^ ^^ glareanuSy grave-
leux, comme le veut Gatschet^ mais dérivé d'un n. pr. germain.
«I II y a chez les Germains de nombreux noms formés de la racine
clar^ que Tonomatique germaine a empruntée au latin {clarus,
clair, illustre). Clarens peut très bien avoir eu pour forme primi-
tive Claringiim. » (Note fournie par M. Stadelmann.)
Clarmont, D. Morges, P. de Claromontej i2o4, Claîpmont à
Renan, et Clermoni, loc. à Saint-Imier; de clarum niontem,
mont clair, ensoleillé.
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T-T»y
CLARUZ — GLEIBE 95
Oaniz, loc. à Marly, Frib., Clan Ruz^ i483, CUaraZj 1882
(Kuenliii), ail. Luterbach ; de clair et ruz, ruisseau.
Clavaux (ou Clavoz), loc. près Sion, Clivo, 1229, Clavot,
1299, Clahuotf i3o6, Clawot^ i453, Clavod, 1478 et les nom-
breux (11) Claiyaz, Cleivaz, Clivaz du Bas Valais ; la Glaivaz à
Ollon (accent sur la pénultième) ; de cliva (terra), clivum (fun-
dum) = terrain en pente. Cleva. i253, Cleives^ 1267 à Grimi-
suat. Bridel donne cliver comme n. commun dans la vallée d'An-
niviers pour désigner un terrain en pente. Kliwen à Varone,
Louèche, Inden, Cliben à Louèche-les-bains, formes g-ermanisées.
Oaveleyres, toc. à Aigrie, Pampig'uy, et sans doute Clavelière,
écart de Begnins ; propriété d'un Clavel,
Glavons, m., vallée de la Tinière, Villeneuve, habitée en 1276
par Walterus des clavonsy tenancier de Haut-Crét. Cart., ii5;
aurait-il la même racine que Clavaux, de clivus, incliné (terrain)
en pente? Godefroj a un adj. clavonné^ traversé de clous, mais
nous ne voyons pas ici de rapport.
Clé, Grand — et Petit — Clez (Lutz), 2 pâturages à TEtivaz.
Auraient-ils quelque parenté avec le celtique clé^ cleiz, klei,
gauche ; ils occupent le flanc gauche de la vallée en remontant.
« Ou plutôt d'un s. m. formé sur le s. f . claie, de cleta ? y^ (Bon-
nard.)
Les Clées, D. Orbe, les Clees, 1226, M. G. IV, 4i> les Claies
vers 1260, M. R. VI, 678, les CloteSy 1260, M. R. XIV, p. 4o,
Castram Cletarum^ 1271, Cletis dans les chartes, les Clées, loc.
à Noville ; m. à Boudry ; les Clefs, 2 pâtur. Gruyère ; la Clef aux
Moines, ham. de Savigny, — mieux écrit la Claie^ Claye dans
les anciens plans; Ole, loc. à Vevey, Clees^ 1175, CleieSy 1229,
etc., M. R. VI, 469, 365 ; la Clîe à Girael, la Clîaz à Pailly, aux
elles à Bourdigny, ClIes et Cliettes à Savièse, Grimisuat, Pen-
thalaz, Arzier ; les Oéettes à Chamblon ; du bas latin cleta^
cliday clia^ provençal cleda, du celtique cliath = claie ; de là
aussi notre clédar^ clef ou claie de haie.
Qelbe, ham. de Nendaz, Valais, Cloibi^ 1162, 1193, Cloyer»
biSy 1267, Wrstb. ; Cleybiy 1289, Furrer, 91, Clebt/y i434, i45i :
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96 CLENDY — ES COCAGNES
d après Gatschet, correspondant des Kleben de la Suisse alle-
mande, nom donné aux lieux où abondent les plantes qui s'accro-
chent, bardane, g^ratteron ; du v. h. ail. chleb. La bardane y est
en effet très conunuoe.
Glendy, ham. dTverdon, Clendiej 885, et Clingeriam, M. R.
VI, 182, Clendier, 1277, Clendiers, 1174, Clendiez^ i3i8,
Clendier^ i453 ; probablement d'origine g'allo-romaine.
La Clergé, loc. à La Chaux, à La Sarraz ; la Clergie ou Cler-
gère à Moudon ; Clergis à Sottens ; anciennes propriétés du
clergé (séculier) de ces localités.
Le Cloître, quartier d'Aigle, Clotriy i332, la Clottre^ plans de
17 18 ; de cloître, couvent : ancienne propriété de labbaye de Saint-
Maurice.
, Clos (145 loc. Frib.) et les variantes, Clods (Cemier), Clou,
Cloads, Cloux, Cluds ; les collectifs Closy, ham. de Vucherens
et 6 loc. Frib., Closuit, Clëusy, Cleusîx, Clousix ; les dimi-
nutifs Closon, Cleuson, 2 alpes en Valais ; Ciouet à Conthej,
Closel à Aigle et Champag^ne, Closelet, Closalet, une dizaine,
et Goselat, forme du Jura bernois, Closalon, Noville, Clausil-
lons, Bex, etc. ; participe passé du verbe clore, v. f. clos^ clous,
doux, clauXy dus, La forme Clou est fréquente dans le centre
de la France.
Closure et le diminutif Oosuratte, loc. du Jura bernois ==
clôture.
Clouloup à Monnaz, D. Morges = clos (du) loup,
CloarioD, loc. à Chandolin d'Anniviers = clos rond.
Cluse, nombreuses loc. ; subst. du part, passé fém. de clore,
dus, cluse ; de même Cleusaz, pâturage sur Saint-Maurice ;
Cleusettaz à Saillon et Clusettaz à Saint-Gingolph, Kluâchet-
ien à Louèche, diminutifs.
Es Cocagnes, vignes à Mont-Rolle ; en Cocagne à Bussignj-
Morges ; probablement terres fertiles, allusion au pays de cocagne
où tout abonde, mot ancien dans la langue. Littré cite un vers du
XIII® siècle :
Li pats a à non coquaigne.
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COCHE — COINSINS 97
La Coche ou Ck>tse, ham. de Finhaut, Valais^ dans un repli
très accentué du vallon, — loc. à Blonaj, — pâtura^ à l'Abbaye ;
Mont Cochet à Sainte-Croix, séparé du Chasseron par une en-
taille profonde ; Cotzettaz, loc. à Sion, entre deux crèts ; de
cochey entaille, mot probablement celtique.
Le Cœur, en Valais ; chalets sur une croupe saillante, alpes de
Liddes ; Sur Cœur au Muveran ; Sur le Cœur, point culminant du
sentier de Mordes à THaut d'Arbignon ; Sex du Cœur, sommet
dominant le pas ou col de Savalenaz, alpes de Vouvrj ; Croix du
Cœur, sommet du col entre Bagnes et Iserable, etc. A rapprocher
de la Croix de Chiceu, col sur Ravoire de Martig'nj, des Chieu
ou Kieu, soit cols d'Ëmaney et de Barberine, alpes *de Salvan, de
Sur le Queud à Leytron, le Keu de Montabert à la Dent d'Hé-
rens, côté d'Aoste : formes diverses de coL Cœur est né d'une con-
fusion entre kieUy col et kieu, tieu, cœur. Ne peut venir de
cornu, corne, la plupart de ces localités désignant des échancrures,
des dépressions de 1 arête et non des saillies.
Cœuve, D. Porrentruy, Cova, ii36. Cuva, 1170, Cœuve, i254,
Cauvay i4io, ail. Kuff; du latin vulgaire cupa, d'où le f. cuve,
v. f. cuevey pris au figuré pour endroit creux ; dérivés, la Cœu-
vatte ou Cauvatte (= ette), ruisseau qui y passe. Covet, moulin
dans un ravin à Chavannes-le-Chène ; es Covets à Orbe, diminu-
tifs.
Coffrane, Neuchàtel, Cus/rano, 1092, Cor/rano, 1220, 1228,
Corfranon, 1264, Corfragne, 1270, 1296 (Matile), Corfraigno,
1870, Con/rano, i4oi, M. N. XLI, Cour/rasne, i453 ; paraît
signifier ferme des frênes; c'est la traduction de Gatschet, de
M. A. Godet et du chartiste de i453. Mais le second élément des
composés de Cort, Court est toujours un nom d'homme. C'est
donc la court, la ferme de Frano ou d'un n. pr. germain appro-
chant, tels que ceux-ci Framn-us, Frane-rich, Frane-mund où l'on
retrouve la racine onomatiqueyran.
Coinat, voir Cuénet.
Comshis, D. Nyon, Quinsins, 121 2, 1221, 1224, 1262, i258,
M. R. VI, 262, XII, etc., QuincinSy I2i5, 1286 (souvent écrit
M. D. SEC. sélUB, TOME Vn 7
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98 COINTIUN — GOLLONGES
Qainsim, 6 f., M. R. XII, p. 87-42), Qaintins, 1288, Cuinchins^
i3o3, CuinsinSy 1806, CuynsinSy i88a, et Ckiinsin, h. de Lussj,
D. Morges = chez les descendants de Cunso, Conzo^ ail. mod.
Kunz, n. pr. germain. Fôrstm., racine Gundy groupe Ganzo.
Ck>inirin, Genève, Cuintrins^ i2i5, Quintrins et Quintri-
num, 1224» M. R. XI, 58 et 48, Cuyntrins, 1806 = chez les
descendants de Ganther, Kundhari (de Kund et hari, guerrier),
d'où les noms de lieux comme Cuntheringariy qui correspond
assez bien à Gointrins. Fôrstm., racine Gund, groupe Gunda-*
char,
Golan, ruiss. et terr. à Gurtilles, voir Goulaz.
Ck>llatel, loc. monts de Bex et Lavey ; de collatelam, dim. du
bas latin collatum, Ducange, c jugum montis, vox nota in Alpi-
bus et Pjrenaeis, )► bas latin collata^ s. f., espagnol collado,
colline ; donc petit mont, petite colline.
Ck>joiinex, ham. de Blonaj, Cojenay vers 1160, Cogionai
vers i25o, M. R. XXIX, 487, Cajonay, xvi« s. Une inscription
de Ntmes donne le gentilice Coionius, Holder, p. 1068, et de Vit,
a CoioSy n. pr. gaulois. Ge pourrait donc être un fundum Coio^
nacurriy de CoionuSj n. gallo-romain.
Collex, ham. de Gollex-Bossj, Genève, Cholay^ 1268, Colay^
1 268-1809, M. G. XIV et IX, Colex, i855, le Rég. gen., 1866,
écrit aussi Collex. Parait être comme Choulex, aussi appelé jadis
Cholay, un Gauliacum, voir Choulex.
Les Collièses, bois à Bôle, le même avec préfixe col = eu m,
que les Liaises.
Colline, rivière, un des bras de la Promenthouse, près Njon,
Collana vers ii5o, Collona, xii« s., M. R. XII, 2, 72, Colonoy
i8o3, M. R. XXVIII, 2o3, le suffixe est la racine celtique onOy
source, rivière.
Les Collisscs, section de la commune de Nods, Berne ; forme
archaïque de coulisse, de couler, v. f. coler, du latin colare, fil-
trer; la Golisse, ham. du Ghenit; le même, avec permutation c-g.
Collonges, ou Colonges, com. Valais, Genève ; 4 ham. Vaud
et nombr. loc. ; bas latin colongiay de colonica, terre cultivée
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COLLUAIRE — COLOMBIER W
par un colon, laboureur, métayer, ou sa chaumière. On peut rap-
procher de ce mot le nom de Ck>llondaz-Jeur = de la Joux (Pays
d'Enhaut) et les localités des GoUondaires à Villeneuve et des
Gollondalles à Montreux. Le d est une lettre intercalée comme le
prouve le nom de Petrus des Colundes^ 1226, 1228, appelé plus
loin P. des Colunes ou des Colunges, M. R. VI, 332, 338 et 700.
Il y a là une confusion avec colonde^ colonne, de columna,
Golluaire, nom fréquent de lieux-dits dans la vallée du Rhône,
aux nombreuses formes, pour lequel nous n'avons pas de solution,
tels sont Ck>liuaire, champs à Bex, Goilueyres, prés à Ollon,
Yvorne, la CoUure à Corbeyrier, Gollures à Leysin, CollaereSy
1454 ; Couiuire, prés à Savièse, Valais, Colueri, i25o, Colaery,
i33g, Goiuire, champs à Bagnes, Ck)liulres, prés à Saillon et
Bagnes, Cuiuiry à Nendaz, Coilière à Ayent et à Vex, Ck>layre
à Troistorrents, Coleyre à Conthey, au Ck>ilieriix ou Ck>Uiaruz,
champs à Chessel, une Nigri Coliri à Louèche, i322, Goilry, ou
Golieri, même nom, germanisé, à Salgesch, en la Coloyry vers
i45o; le GoUiorei, ruisselet. Gruyère, dim. Peut-être le v. f.
couloire, s. f. coulouere^ xiv« s,, coulière, passage, lieux où
s'écoulent les eaux ? « Il y a sans doute 2 mots couloire, oire =:
atoria, et coulière, ière = aria. )► Note de M. Bonnard.
Gologny, Genève, Coluniacum^ 1 1^0 y Colog nier ^ 1208, Co-
loiffney, 1263, Colungnisy 1272, etc., M. G. Il, 46 et XIV ; de
(fundam) Coloniacum, domaine d'un Colonias, gentilice ro-
main.
Colombier, Vaud, Columbarium, 938, 987, Columbirio,
ii4i ? Hidber, I, 669, Columbier, 1228, M. R. VI, et Neuchàtel,
Columbier, 1228, 1280, Matile; Collombey, Valais, Columbe-
riumy xni® et xrv« s., En Collombey à La Sarraz, et les fémi-
nins Colombeyre, ham. de Praz, Fribourg, la Colombière, ham.
de Fnlly, Valais et loc. à Begnins ; Colombe, loc. à Conthey ;
CoUombaire à Aigle, Es Colombeyres, Gully ; de columba-
riumj tombeau ; dans la plupart de ces localités on a trouvé des
tombes, des urnes funéraires. Peut-être aussi, dans certains cas,
de columbarium^ pigeonnier.
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100 COLOVREX — COMBERBOUX
Colovpex ou Colovraî, Crans, D. Njon, Colovray, ii84, Hid-
ber, II, Colovraî, i244> M. R. XII ; un bois de Colovrai près
Tolochenaz, 1228 ; de colubretuniy lieu où abondent les cou-
leuvres, du latin colubra. Quant à Colo\Tay, ham. de Bellevue,
Genève, Colovrex, carte Dufour, Colovracuniy 1186, M. G. IV,
Colovrai/, 1257, c*est plutôt un {/andum) Colubracum, domaine
d*un Cùlaber, cog^nomen romain cité par De Vit, II, 380.
ConEibaby, loc. à Gilly, Convabis, Conbabis, 1265, M. R. III?
Goiuljanivaz, loc. aux Plans sur Bex ; probablement Combaz-
niva, combe à neig'e, où la neige reste longtemps.
Comiiarimboud ou Gombarimbourg à Lessoc et à Grand vil-
lard. Gruyère = Combe à, de Raimbaud, n. pr.
Comharin à Rossinières ; de combe et arein, avalanche pou-
dreuse = combe à arein, aux avalanches.
Cotnhaz ou Combe, petit vallon ; du celtique comb, bas latin
comba, Comballaz, Ormonts, Conthey (patois Combadé), Marti-
^uy, Gnmbalion, Gryon, Combette, une 2o«> et Combatte, les
CombaJIats, Jura, Combiola, val d*Hérens, Combiola, 1190,
Furrerj III, 49, Combiola, 1260, Combire et Combirette, alpes
Valais, dim. ; Combasse, alpes d'Aigle et Combache à Grône et
Chalaîs, Valais, augm. Combasson, loc. aux Verrières. Le Com-
Iwt, le Combeîry, ruisseaux D. Yverdon et Cossonay, même
famille. Combe s'est conservé dans la Suisse allemande où le b
s'est assimilé à Tm. Gomma, 4 loc. Singine fribourgeoise, Gum-
men, Oberland bernois et Kummen, Haut Valais, par exemple
kummen, ham. de Rarogne, s'appelait Chumbon et Combon,
128a, Cambis, 1299, CumboSy lioH, Kumben y 1407.
CiOmhaz Gelin, loc. à OUon et à Premier = combe à geline,
combe des poules.
Combazeline, alpes de Nendaz, Valais (Combarzeline, carte
Siegfried), Cumba Acclini, 1260, M. R. XXIX, 4^4 = Combe
d'il ce /m ou Azeliriy n. pr. connu par de nombreux actes de
iai4, 1221, un Acelin prieur de Saint-Maire, i2o3, i243, M. R.
VI, ig, etc.
Comberboux ou, et mieux, Combe erboux, petite combe à
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GOMBORCHERIES — GOMMUNAILLES 101
Yvorne, Vaud ; de comhe-he rbous, combe (des) prés. Où pourrait
objecter que dans ce genre de composés le second nom est dans la
règle un nom d'homme : Combe Girard, Villar Giroud. Mais il y
a des exceptions, ainsi dans le Val d'Anniviers, lalpe de Zalelet
Praz ou Château pré, où le déterminatif est un nom commun.
€k>mborcheries, combe boisée et forêt de sapins à Lejsin =
Combe^Orcherie, pour orserie, s. f., de ursaria^ tanière d'ours,
comme bouverie, de bovaria, avec permutation s-ch, comme Siaz-
Chiaz, permutation commune dans l'ancienne Gruyère : Combe
des tanières d'ours.
Gomborsin à Rougemont = combe-Orsin, du nommé Ursin et
non des ours : combe étant f . , cela donnerait Comborsine, comme
Valorsine.
Gombre, alpes de Vouvry ; de combula, petite combe, par
changement de / en r. Gombrettes, dim. de Combres. Un Com-
bres de France (Eure-et-Loir) s'appelait jadis Combulae. Holder,
1190.
Combremont, D. Payeme, Conbramo, 911, M. R. VI, 344»
Cambremonlj 1142, M. F. II, 221 et 1177, Combremont, 1184,
Cart. Month. 42, i2i5, M. R. VI, 826, Cumbremunt, 1226, M.
R. VI, 164, Conbremont, i233, F. B. II, 129, le Combremont,
loc. à Moudon ; peut-être de Tadj. v. f. combre, voûté, courbé,
ce qui conviendrait pour la contrée très vallonnée de ces deux vil-
lages vaudois.
Gonod>ron, affl. du Talent; de l'adj. combre ci-dessus.
Goméra, ham. de Grimisuat, Sion, Cornera, 1 100, 1227, i25o,
1267, Gomeira, loc. à Leytron, et Gommaire (ou Comeires)^ h.
d'Orsières ; origine inconnue.
Gommugny près Nyon, Communiacum, 617, 1018, 1026,
Hidber, I, 3o8, 817, Cuminie, 1216, M. R. VI, 894, Communie,
1217, 32, Commuante, i235; de (fundum) Communiacum,
domaine d'un Communias, gentilice dérivé de Communis, sur^
nom (cognomen) fréquent.
Communailles ou Gommoiinailles, nombr. lieux-dits. Com-
munaux à Vevey, Cumunaly 1229, et à la Corbaz; Quemou-
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102 COMPESIÈRES — GONDEMINE
nailles, ham. de Lovens, Fribourg; Communances, fermes
éparses à Mootfaucon, Jura = pâturages communaux ; une loc.
les Cumunayles^ Ormont, i332.
Ck>mpesières, Genève; d'après Gatschet, de cumba picearia,
combe des pesses, mais !<> tous les dérivés de picea ont le double
ss ; a<^ la localité est sur la hauteur, non dans une combe ; 3® les
formes anciennes n'ont aucun rapport avec Tétjmologie propo-
sée ; on trouve CompeisireSy 1170, CompesereSy 1227, M. G. II,
37 et IV, 44) CompessereSy i339, ce qui incline à penser que
c'est simplement une terre des Compeys, comme Claveleyres,
Bretoneires, terre des Clavel et des Breton. Voir le mot suivant.
Ck>mpois, ham. de Meinier, Genève, Cornpeis, i2o4, Compe^
sium^ 1220, M. G. IV, 27 et 1276, Compeys, i3i8, etc., berceau
de la famille de ce nom. D'après Ch. Morel, M. G. XX, 667, de
cum et pa^us, localité à la limite de deux pagpi, ce qui paraît
bien douteux.
Ck>mpengiez, anc. nom de Villeneuve, Compendiacum en
ioo5, Compenyie, 1166, M. R. XVIII, Compenyieu^am, 1207,
Compendisy 1260, eccl. de Compeyie que nunc appellatur Vil-
lenove, i256 ; à ce moment le nom tombait en désuétude, voir
Villeneuve ; de (fundam) Compendiacum ^ domaine d'un Corn-
pendiuSy g^ntilice romain.
Gonches, vallée du Rhône au-dessus de Brigpue, ail. Gombs ;
Gonche, plusieurs hameaux et pàturag'es, y Gonize ou Ck>iize(ls)
à Savièse ; du latin concava (vallis, terra) = vallon, localité
dans une dépression du sol ; Conchon, plus. loc. Givrins et ail-
leurs, et Goncheite, Guntzettaz à Vex, dim.
Goncise, Concisay 1179, 1194, 1228; du bas latin concisa
(silva) = forêt coupée.
Gondemine, Gondamine, Gontamine, Gondemone, nom ex-
trêmement fréquent. Pas d'endroit qui n'ait une condemine, nom
désignant toujours des terres fertiles, dans le voisinage des loca-
lités. Du latin condominiumy bas latin condamine ; Condamina
à Sion, 983, Furrer, III, 29 = terres faisant partie du domaine
seigneurial. On trouve aussi Condomina, Ducang^e dit : « Narbo-
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CONFIGNON — CONTHKY 103
nensibus coDdamîna quasi condominium, a jure unius domini
dicta, vel ut alii volunt quasi campus Domini, nam versus Seven-
nas Camp aut Cou, campum souat, ubi bac condamiDœ ab ornai
onere agrario immunes cousentur. » Ck>niainine sur Arve, Co/i-
dominium en 1 119. Ce mot germanisé est devenu Gtiminen,
Berne, Condamina^ 1274.
ConÛgnon, bam. de Bernex^ Genève, Cojiniacum, 11 53^ M.
G. XIV, 9, Cafjiniacum^ laôo; ailleurs Confinium^ 1190» Con-
Jinum, 1220, Cujinnum, 1224, Cart. Month., Confignon^ 1278,
Caffignioriy 1426, Acad. Sav. IV., etc. D'après M. Ch. Morel,
M. G. XX, 557, de con/iniarriy limite, territoire ; mais, d'après
les deux premières formes ci-dessus, signifie plutôt (fundum)
Cojiniacum, domaine d'un * Cojinius, dérivé du cognomen Co-
fias. De Vit. II. p. 374* Il faut de même lire, pensons-nous, Cuf-
finum, le nom Anselmus de Ciissinum^ 1226, du Cart. Laus. M«
R. VI, 166.
Au Gonfln, ham. à Marlj et Confins à Mannens ; de confi-
nium, limite.
Gonflens, Tine de — , près La Sarraz, à la jonction de la Ve*
noge et du Veyron ; du latin conjluentemy confluent ; de la
même racine : Gour Gonflant, voir Gourd.
A la Gonfrary, loc. à Cbardonne et ailleurs ; anc. prop. d'une
confrérie religieuse.
Consor ou Gonzor, bam. de Mollens, Sierre, Conseur (Lutz),
Conjory 1200, Conjour^ i354, 1376 ; de zorz=jour = joux,
forêt, et cum ; hameau près de la forêt.
Gonthey, Valais, Contiez^ bu du xi« s., Conteiz vers iioo,
Coniesium, ii47# Hidber, II, Contez, 1179, 1200, Conteiz, 1212,
Conthey, 12 17, Contesio, 1284, Contiouz, 1294, plus tard
presque toujours Contegium. Nom embarrassant. Ecartons d'a-
bord le Contextrix de 5 16 qui fîg-ure dans un document douteux ^
Gatscbet tire Contbey de contextum, clôture de clayonnage. Si le
* Actes du concile d'A^aune, document sijEpialé comme apocrjrphe par plu-
sieurs critiques et dont le P. Chifflet, jésuite, dit : hujus fundationis tabulœ
sunl imperiti cujuspiam. Voir M. G. XVI, p. 67.
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104 CONTIGNY — COPPET
passage qui parle de Tarrivée du prévôt d'Agauue ad eu rtem Con-
dacensem vers 990, Cart. Saint-Maurice, dans Hiâber, I, 268,
Gatschet, 197 se rapporte bien à Conthey, ce serait un dérivé de
Condatey confluent. Conthey est non loin du confluent du Rhône et
de la Morge et Condaie donne Condey d'après d'Arbois de Ju-
bainville ; de son côté, Holder, p. 1094, rattache à Condate Con-
teium, aujourd'hui Conty^ dép. de la Somme, la situation et les
rapprochements ci-dessus rendent, nous semble-t-il, cette étjmo-
logie des plus probables.
Gontigny, ham. près Lausanne, Quintigniey 1 182, Hidber, II
(qui le rapporte par erreur à Coinsins) et 121 1, M. R. VI, 419»
Quintinie, 1202, Contigniez^ lk^^\ de (fandum) Quintinia"
cum, domaine d'un Quintinius, g^ntilice romain. Le texte de
l'acte de 1 182 où le pape Lucius III confirme au prieuré de Saint-
Maire la possession de ses vignes montre que c'est bien de Conti-
gny qu'il s'agit.
Au Ck>nvent, loc. à Gilly = couvent, de conuentum.
Ck>nvers, loc, vallée de Saint-Imier ; du latin conversum^ situé
à l'endroit où les flancs du vallon convergent pour se terminer en
cul-de-sac.
Coor, Grand — , dépression profonde entre la Dent de Mordes
et la Tête Noire, alpes de Fully ; probablement autre forme de
Gopy voir ce mot, les deux 00 pour ô et c pour g, comme dans
camber de gambe.
Goppet, Vaud, Copelum, 1191, et 5 ham. fribourgeois ; forêt
à Bîoley-Magnoux ; Ck>ppy, bois et ruiss. à Corcelles-Ghavornay ;
Coppex, ou Goppey, pâturage sur Conthey, Coppet en i3o4;
Copettes à Champvent, Copei, 1867 ; les Coppettes, pâturage
sur Givrins, la Goppettaz à Ollon, Coppoz, ham. du Mont sur
Lausanne, la Goperie ou Gouperie, trois loc. du Jura bernois.
Dérivés divers du verbe couper = lieux défrichés, forêt coupée.
Peut-être certains de ces noms dérivent-ils du v. f. coppe, bas la-
tin coppa, sommet, ail. kuppe, ou d'un autre vieux mot copety
coapet^ même sens. M. Brandstetter, Indic. hist. suisse, 1870,
p. u3, dérive coperie de cupa, au sens de colline arrondie.
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COQUAZ — CORBAZ 105
Coquaz, A la — , m. à Billens, Coques, chalets Ormont ; du
latia concha^ sjn. de Conche, petit vallon ; voir ce mot. Co-
quettes, chalets vallée de rHongrin, Cauquella à Saljg^etsch, Va-
lais, diminutifs ; Coquerellaz à Ecublens, Vaud, double dim.
Cor, racine isolée dans Cour, ham. de Lausanne, Cors, xiW s. y
M. R. VI ; Court, D. Moutier, Berne, Cort, ii48, Curty 1189 ;
dérivés du latin cohortem^ proprement, troupeau, contracté en
cortem, bas latin curteniy v. f. cort, propriété rurale, ferme. Ce
mot forme le premier ou le second élément (construction germa-
nique) d'un grand nombre de noms de localités, l'autre terme
étant généralement un nom propre germain, celui du premier pos-
sesseur. Quelquefois cor est difficile à reconnattre sous les trans-
formations subies : Coffrane, Cudrefin, Coussiberlé, etc. La cons-
truction germanique est spéciale au Jura bernois : déterminatif
en tète du composé, Bassecourt, Miécourt, etc. Bon nombre de
ces composés ont un second nom, allemand ; pour que Fétymolo-
gie soit juste, il faut qu'elle explique également les deux noms.
Voir à leur ordre alphabétique.
Les Corailles, loc. à ChAtel-Saint-Denis ; le dim. coraillony
cœur, désigne au figuré le meilleur morceau de terrain, la partie
la plus fertile d'un territoire. Cette figure s'applique-t-elle aussi
à coraille ? les patois^ns pourront décider.
Corban, D. Porrentruy, ail. Battendorf. Ne peut donc venir de
Corbannum, comme on l'a dit, Dict. géogr. Attinger ; Corpaon,
1240, Corbaon, ï3i7, Corbahoriy i435, Courban, iffii^Bathen-
dorf, 1184 = court, ferme de Bado, Balto, ou Batho, n. pr.
germain cité par Fôrslm. Battoneourt, château au-dessus de Ché-
zard, Neuchâtel, au moyen âge, a exactement la même origine.
La Corbaz, Ormonts, Corba, i332, Corbes, Corbez, plus,
loc., Corbeyrier, Vaud, Corbîères, Frib., Corbere, iii5. Cor-
beirCy ii4o, F. B. I, Corberes, 1174» M. R. XXII, Corbeîry,
Frib., villages et hameaux ; en Corban à Bramois, Corbaraye,
Corbaray, plus, lieux-dits ; Corbettes, sommet, D. Veveyse ;
Corbire, alpe de Lens, Valais, Corberes, 1287, Courbillon à
Lamboing, Corba tière, ham. à la Sagne et loc. à Sion, Corbas-
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106 CORSELETS — CORGÉMONT
sîère, Corbassyre, loc. ; Ck>rbéroii, Corbiron, ii34, Corbas-
sière, Corbéry, Corberaye, Curbit, D. Morges, loc. et ruis-
seaux ; dérivés de courbe = localités sur des terrains ooduleux,
ruisseaux au cours sinueux.
Corbelels, crèt à Leysin ; allusion à sa forme, celle d'une pe-
tite corbeille renversée.
Ck>rcelles, lOprèsChavomay, Corsales, 1177, Corzales, 1228,
Courcelley 1897, Courselles, i433 ; — 2® près Payerne, CorzaleSj
1228, Corsâtes j i34o ; — 3® Corcelles-le-Jorat, Corcellis, xii® s. ;
4** près Neuchâtel, Carce//i«, 1092, CarseleSy ii85, CorcaleSy
i2a8, Corzales, i236, etc., Matilc; — 5® D. Moutier, Berne,
Corceîîes, 1226 ; 6 ham. d'Attalens, Ck>rsalles, ham. de Rossens,
Frîb. ; de corticella, dim. de carterriy corlem, ferme. Corc©-
leiLes près Grandson, Corsalletes, i342 et Ck>rsaleUes, D. Lac,
Frîb., dim. des précédents.
Cordex, le — , ruisseau, un des bras de la Promenthouse, D.
Nyon ; Cordez, loc. à Gonthey ; probablement de la même racine
que le Cordon ou Gorjon.
Cortlona, ham. de Mollens, D. Sierre, aussi Cordonnaz (Cor-
don-na), Cordona^ i2o3, 1267, Corduna, 1240, Cordonna,
i4oo. Cordonna, alpe de Bourg -Saint -Pierre, en bordure
entre le torrent et le rocher; Ck)rdon, ruisseau près Nyon ; voir
Corjon*
(k>rge;ï, ham. de Payerne, même ori|^ne que la localité nom-
mée dans le Gart. de Haut-Crêt, Corgia, p. i65, 170, 173, 194,
Corge, p. 20, 66, 67, 70, 71, 194, et CorgiacOy p. 168, que
M, Hisely rapporte avec doute à Corsier près Vevey et que Gats-
chct, se basant sur cette forme Gorge, tirée d'un bas latin corgo^
souche, tronc d'arbre, défrichement où les troncs sont laissés en
terre. Quant à Gorgiacum, c'est une simple graphie de notaire ;
ils ajoutaient parfois le suffixe acum à des noms dérivés de noms
comjnuns: Pantharacum, Ghiseracum. «Gorge, mot inconnu,
nous écrit M. Bonnard, en tout cas il faudrait corgas pour
Gorges. »
Corgémoni, D. Gourtelary, Coriamuntj 1178, Corgemunt,
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CORGNOLKY — GORMEROD 107
1179, Cortgemuntj 1181, Corteimunty 1228, etc. = court,
ferme de Gimmund ou Gaimund, n. pr. germains donnés par
FOrstemann.
Gorgnoley, loc. à Ëvionnaz, variante de Ck>niioley, bois à
Monthey et loc. à Roche ; de cornioley, nom patois du cornouiller,
lieu où abonde cet arbrisseau. (Holder donne un Cornioletum^
697, aujourd'hui Corneilles.)
€k>rin, ham. de Lens, orthographe fautive des cartes pour Co-
rens ou Coring^, Feuille off. Valais, CorenSj 1 100, Coreins, i233,
1243, CorenSy i4499 évidemment d'un n. pr. germain.
Gorjolensy D. Sarine, Coriolensy xii« s., et 1298, Coriolains
et Coriolans, 1223, Donat. Haut. Arch. Fr. VI, Corjollens^
1445, Corjellin, 1668 = court, ferme des descendants de Jodilo
(voir Joulens), n. pr. germain. Rien de commun avec Coriolan
dont on a voulu le dériver. (Revue suisse cath., 1900, p. 371.)
Gorjoii, ruisseaux à Nyon (aussi Cordon)^ Echandens, à Sau-
braz et à Châtel-Saint-Denis ; loc. au Mont, Ëclagnens, Bour-
nens, Seigneux, Boussens, Echallens ; pâturage et sommet au
Pajs-d'Ënhaut, Corgion, i332 ; probablement dérivé de chorda^
boyaUy pris au figuré pour vallon étroit (d-j).
Gorjoa, m. à Sorens = cour, ferme de la joux, de la forêt, à
moins que ce ne soit une autre forme de Gorjon.
Gormagens, Sarine, Cormagin^ nlfi, M. F. I, 269, xii® s.,
Donat. Haut., Arch. Fr. VI, Cormargin, 1294, Cormargens^
i445> ferme d'un Germain.
Cormanon, ham. près Fribourg ; court, ferme de Mano ou
Mann, de Tall. mano, homme. Fôrstm., p. 903, cite justement
un endroit appelé en latin Mannoniscurtis : c'est l'exacte traduc-
tion de Cormanon. Du même nom germain dérive celui du village
français de Prémanon, à la frontière près Saint-Cergues.
Gonnayeux, loc. à VoUèges, Valais, comme Cormajeur
d'Aoste ; de carte m majorent, la grande ferme.
Gormerod, Lac, Fribourg, vers ii43 et 1180, Arch. Fr. VI, 7,
10'], Cor moral, xiii» s., Cormoraul, 1369, Cormeraul, i483,
Cormeraudj i56o = court, ferme de Moralah, Morolt, ou tel
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108 CORMINBŒUF — CORNAUX
autre nom germain de la racine maury môr^ empruntée au latin
mauruSy noir.
CormintMFuf, Fribourgf, Cormenboy ii42, M. R. XII et vers
1180, Arch. Fr. VI, Corminbou, îi'-jZ,Kormanboiv, i449» Arch.
Fr. V, 4281 Cormenboa, i445, Cormenbouf, 1470, M. G. XII,
7, etc. ^ courtj ferme de Mainbody n. pr. germain ; la finale
devenue bœuf en fr. par confusion avec le patois baUy bœuf.
Cnrmoley, bois à MoQthej ; de corme, lieu où abondent les
cormiers ou cornouîHers.
Cormondos, Fri bourg, Cormunty 1228, M. R. VI, CormoneSy
i363, î423t R. dipl. y\\, Cormondesy 1 453, etc. = ferme de
Manda^ o. pr. germain.
(kji-tuomirèche, Neuchâtel, Cormundresgey 11 78, Cormun-
dresche, I2i5, Cormnndrehchiy Cormondrechy, 1281, Cormo/i-
dresche^ 1263 ^ ferme de Munderichy n. pr. germain.
Ckirinoret, D. Courtelary, Cormorety 1178, 1817, Cormorely
! aaS 1^ ferme de Morely forme postérieure du n. pr. germain
Aîor^ MorOy du v. h, alK mdr, noir.
A la Coron se, aux Coi'Des, lieux-dits situés dans une pointe du
territoire ou f^ur quelque pramontoire plus ou moins saillant ;
nombreux dérivés dîminuiifs : Praz Cornet, alpe de ChAteau-
d'Œx dominée par deux cr^ts boisés, les Cornettes, sommet, Va-
lais, le Grand Cornîer, sommet du Valais et champs à Rennaz,
GornnJE^iz à Ëpesses et Corseaux, Cornaux, ham. à Montreux,
Ks Cornaux h Linns, Coraillon, petit sommet sur Vionnaz, Cor-
nilly à Bex, (^omuei à Chesières, Es Curnilles à Chardonne,
(]oriiiic]je, patois Cornatze, plus. loc. Genève, Vaud et Valais,
augm.
Comal-la-Lî6vre, loc. à Courtetelle, Berne ; fausse orth. de la
carte pour Corne à la Lièvre.
Cornaux, NeuchfUel, ceci. CorneoliensiSy abbat. Corneilîy
ii43, Cornanlj: vers ii5o^ Curnauly 1212, 1220, Curnaly I2i5,
1358, i3oo, Cttrnan, ï255» paraît par ces formes primitives être,
comme les autres Cornaux, un diminutif de corne, en tout cas rien
de commun avec cerne, comme le veut F. Ghabloz, M. N. XX.
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CORNIOLESSE — CORRENÇON 109
Corniolesse, loc. à Vétroz, Valais, et Corniolire, loc. à Sîgny,
D. Nyon ; endroit où abondent les cornouillers, patois cornioley.
Ck>rnol, D. Porrentruy, ail. Gundelsdorf, Gandolstorf, i245,
Coronotunij ii36, Coronolt, iiSg, Coronot, 1286, Correnol,
i343 = court, ferme de Gundold^ contraction de Gundovald^
n. pr. germain. Le n. fr. n*est qu'une corruption du n. ail.
Gorpaiaux, Fribourg, Corpaslur, 1142, Corpastor vers 1175,
Arch. Fr. VI et iSig, Corpatour^ i38o; ferme du pasteur, du
berger.
Ck>rraterie, rue à Genève, anciennement Courraterie, autrefois
nom de tout le faubourg entre la ville et la jonction de TArve et
du Rhône, étjmologie fort discutée.
D'après Bonivard, rue des corroyeurs, du v. fr. corroier, parce qu'on
y coarratait les cuirs. Mais il n'y avait là aucun établissement de tan-
neurs, nous dit Galiffe (Genève historique, I, p. 146 et suiv.), qui, rap-
pelant son nom du xv« s., la Carrer ia corrateriœ eqaorum, en fait la
rue du Cours aux chevaux, endroit où les corratiers, les maquignons
faisaient courir à l'essai les chevaux mis en vente. Enfin M. Jules Vuy,
en 1867, dans une séance de la Société d'histoire de la Suisse romande,
dans une note fort intéressante, « Origine du mot Corraterie », Mém.
Insl. Gcn. XIV, 7 et suiv., le dérive de corrata, autre forme de cor*
vcUa, collaia, goUaia, corvée, impôt, tribut, en le rapprochant des Col-
lalengasse de plusieurs villes de la Suisse allemande, Aarau, Bienne,
BQren, Berthoud, rues situées entre la muraille intérieure et la muraille
extérieure de la ville, où habitaient des gens qui ne jouissaient pas de
tous les droits des citoyens, mais qui étaient soumis à des corrata ; ils
étaient des corraterii, de là le nom de leur quartier, Corraterie. Le nom
allemand de Grollaten, corrompu, est devenu parfois Goliath. Le profes-
seur Hidber a publié sur cette question un mémoire : « Der Goliath in
Regensburg und die Goliath und GoUatengasse ûberhaupt, Bern, 1875. »
A l'explication de M. Jules Vuy, Galiffe répond : « Quelque valeur que
cette interprétation puisse avoir pour d'autres villes, nous devons dire
que nous ne trouvons aucun indice qui puisse l'autoriser pour Genève et
sa banlieue. »
Corrençon, ham. de Saint-Cierges, D. Moudon ; ferme de
RenzOy contracté de ReginzOy n. pr. germain. — Le nom de
Conestarriy 1147, Cart. Monlh. M. R. XII, Conostnm^ ii54, C'o-
nestunif ii84, près Aillerens, que le Dict. hist. Vaud et Hidber
rapportent à Corrençon ne nous paraît pas avoir de parenté éty-
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110 CORREVON — ES CORTETS
mologique ; au contraire, une loc. près Aoste loco qui vocatur
Corenzoniy 1190, M. R. XXIX, 127, nous semble être le même
nom que notre Corrençon. L'endroit appelé Connenczon près
Saint-Cierges, charte de 1622 citée en note M. R. V, i5i, est évi-
demment Corrençon, permutation i^n (ou fausse lecture?).
Correvon, D. Moudon, Coreuonty 1166, Corevone, 1169, Hid-
ber, II, Correvott, 1182, M. R. VII, 28, Corevunt^ 1182, 1228,
Corevontj 1228, Corooont^ 1247» Gorevont^ 1 26'], Wrsth. y Cor-
revont y i453 ; d'après la forme de 1182, paraît être la ferme de
Redbolt, n. pr. germain donné par Fôrstm., p. 996, — ou quelque
autre nom très voisin de celui-ci, — (chute du d et permut. b-v).
Corsoaux, D. Vevey, Corsial, ii47» (dorsal vers 11 70, Arch.
Fr. VI et vers i2i5, M. R. VI, 35i, puis Corsaul^ 1272, 1872,
CorsaUy i458 ; simple dérivé adjectif de cort^ ferme.
Copserey, D. Sarine, Fribourg, Corserei vers ii5o, Donat.
Haut, n® 208, 216, Corserer, 1802, R. dipl. II, 20, Corserai/ y
Kuenlin ; Gorsior, Genève, Corsie^ i344 ; vill. près Vevey, Cor-
sier, 1079, Corsiey^ ii47» Corsiacam^ ïï79> Cor^ie vers 1180,
Donat. Haut., Corsie, 1228, Corsiez, i458 ; Copsy, h. de Lutry,
Corciacum, 907, Corsiacum, 1275; de (fandum) Curliacunij
domaine d'un CurtiuSy gentilice romain. La forme Corise de
1079, M. R. VII, 4, est évidemment une faute pour Corsie. Hisely
y rapporte avec doute le C orge y Corgia du Cart. Haut Crèt,
voir Corge.
Gorsinge, ham. de Meinier, Genève, Corsingiarriy 1807, 1878,
Cursingiuniy 1816, M. G. XIV ; le suffixe inge indique la déri-
vation d'un patronymique germain =:: chez les descendants de
Cursoy Corso, Fôrstm., p. 820.
Gortaillod, Neuchâtel, Cortaillauty 1180, Cortailloty 181 1,
Cortallyoty 1887 = court, ferme à'Agilaldy n. pr. germain.
Gortébert, Courtelary, Cortaiberty 1178, Corteber^ 1880 =
court, ferme à' Albert, contraction d*Agiberty n. pr. germain.
Fôrstm., article Agabert.
Es Gortels, nombreux petits chalets sur Monthey ; diminutif de
corty de cortenty ferme.
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CORUZ — COTTERD 111
Le Coruz, affluent de la Mentue, à Dommartio ; paratt formé
de ruz, ruisseau, et préfixe cum ; mot composé comme ceux de
Collièses, Conflens, Gonjour, etc.
Gossonay, Cochoniacum, 1096, Coconiacum^ xii^s., Co/i-
sonaiy 11 47» Cosonai, 1164, A. de Cosciniaco vers 1200, Coso*
naj/y 1202, Cossonai/j 1218, M. R. VI, io4. D'après la forme de
1200, ce serait un (fandam) Cossiniacam, domaine d'un Cossi-
nius, gentilice romain^ dérivé de CossuSj surnom d'une branche
de la fameuse famille Gomelia. Correspondant des Kiissnach de la
Suisse allemande. Toutefois les formes primitives et le suffixe ay
rendent cette dérivation incertaine, iacum devenant régulièrement
ier, iez ou j.
Costalet, loc. à Yvonand, Gotalet à Saint-Jean, Valais ; dim.
du V. f. costal, de costa, côte.
Les Cotards, 3 ham. à la Brévine, Neuchâtel ; les Ck>ttardSy
2 pâtur. à Rossinières ; de cosia, côte, et suff. augm. ard^ « ou
bien du v. f. costal, avec la même transformation qui a chang-é
brancal en brancard. ^ (Note de M. Bonnard.)
Aux Ck>Uaire8, loc. à Chardonnaj ; Cotteire à Rovray ; de
Costa, côte, et sufif collectif aire ; Côly, val de Ruz, Couty, 1794,
collectif ; la Ck>teleite, pâturage de Ranimes, double diminutif.
Goitens, i® D. Cossonaj, Cotens, 1049, ®^ 2® Fribourg, ail. Cot-
tingen, Cotens, ii4a et vers I2i5, Cottens, 1198, M. F. III, 69,
Cotains, 1228, Cotens, 1248, Cotteins, 1262, Matile ; 3® ancien
fief à Begtiins = chez les descendants de Cott, n. pr. germain.
Tr., I, 365, mentionne dans l'évéché de Bàle un allodium de
Cotheingis, 11 79.
Gotlerd, D. Avenches, Costel, i368, 1873; quartier d'Ollon,
casale del Coster de Oulum, 121 1, Furrer, III, 62 ; loc. à Bex,
Costerg, i4o2 ; ham. de Saint-Aubin et de Prez, Fribourg, €k>t-
tert, quartier de Monthey ; Ck>tterg, village de Bagnes ; Ck>8ter,
moulin à Burtigny ; Bel Coster, crèt, Jura de LigneroUes ; €k>i-
ler â Aubonne ; alpe d'Evolène ; Ck)Uier, alpe d'Anniviers. Des
chartes valaisannes du xiii* s. parlent du Coster de Nax, 1228,
1243 et d'un Coster à Arbignon, d'un autre à Chaler (Chalais),
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112 COUAZ — COULA
i325 ; une de Haut-Crôt, d*un U. de Costel vers i i5o, M. R. XII,
162, une autre d'un Coterel à Lussj, Frib., 1260. Un Cotterel,
Cotrel, environs de Chardonne, xiP s., Donat. Haut. Toutes les
formes anciennes ramènent à costel, dim. de costa, côte, d où coster
par permutation l-r= coteau. Le rf et le ^ final sont parasites.
Gouaz, voir Cuaz.
Gouchon, ham. de Sierre, Cosson, 1874 ; probablement un dé-
rivé en io, ionis, d'un g>entilice romain, de Cautius par exemple,
qui a donné les Cossé de France ; en Gouchon, loc. à Forel sur
Lucens et à Gremin, Gouchette, chalet à Château-d*Œx, pcut^
être pour Gouchon, Couchette (comme Coufin de Confin ?) et
Couvalou de Gonvalon. Conchon, Conchelte, seraient des dimi-
nutifs de couche, fréquent au sens de combe, petit vallon arrondi.
En Goude, loc. à Envj, D. Orbe, située sans doute au contour
du chemin, comme les nombreux Grochet.
Goudraz, Goudre, Gaudraz, nombr. loc., Gœudre, aux Ponts,
Neuch. ; du v. f. coudre, noisetier, du latin corylum, Goudray
(-ey-ex-el), Caudray, Caudret, Gueudray, Tieudray à Salvan,
Gudré, Gudrex, -ey, -et, -y, les fém. Goudrée à Bardonnex,
Gaudriaz, plus, loc, Goudrière à Meyrin, suff. coll. ière, le dim.
Gaudraulaz, Lejsin ; de coryletum, coudraie, un nemus de la
Coldra à Onens, une foresteria de Coldreta à Lentigny vers
II 90, Arch. Fr. VI.
La Gouffa, loc. Ormont-dessus près de la Grande-Eau ; du latin
cophinuSy probablement le même que le v. f. cofife, s. f., baquet,
bassin, allusion à la situation enfoncée de ce chalet.
Goufln, territoire, alpcs d'Ollon ; du latin conjinium, limite,
f. confin, permutation on-oa, comme couvent de conventus. Il est
â la limite d'Ollon et d'Ormont-dessus.
Gougnon, 2 loc. Ormont-dessus et dessous ; diminutif de coin,
le v. f. a cugnet, le romanche cuffn, caogn.
Goula, Goulaz, Goules, eys Coules à Granges, Valais, i3oi,
Goulayes, nombreux ham. Vaud et Fribourg ; Goulat à Bex ;
subst. verbal de couler. Dans le Berry, une coulée de pré, suite
àe prés formant un fond de vallée. Le ham. de Goullat, Frib., les
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GOULET — COURDBLUNE 118
ruisseaux de Golan à Curtilles et Gollens à Ferlens, en €k)lleii à
OlIoD, paraisseat se rattacher à la même racine. Les Goullayes,
ham. de Château-d'Œx, ont peut-être une autre ori|ipne ; ce nom
s*écrivait jadis Culaes: Jean de Culaes, i359, voir Gullayes.
Coula, Goulaye était au moyen âge un n. commun dont nous ne
saisissons pas bien le sens : Une charte du Livre des Donations
d'Hauterive, n^ i44, Arch. Fr. VI, 55, 1 190-1200, dit : Thebol-
dus... giierpivit pratum... et juxta idem pratum dédit colatam
unam, et nemus... colata, colline? Voir CoUatel.
Goulet, loc.> vignes à Saint-Prex, AUaman. Le v. f. a coulet,
s. m. = lii^oulot, qui peut s'employer pour désigner un lieu res-
serré, un passage étroit. Il faudrait connaître la situation.
Goulouvrière, loc. à Chancy, Genève ; lieu où abondent les
couleuvres, syn. de Colovrex.
Goumaltaz, pâturage et forêt au Pays-d'Ënhaut, orth. francisée
de Tall. Kahmatty pâturage des vaches. Le Pays-d'Enhaut a de
nombreux noms d'origine germanique.
Goumin^ ham. de Cheiry, Frib., Cumyn, i495.
Coup, voir Cor.
GourceloDy ham. de Courroux, Delémont, ail. Sollendorf,
Carzelan, 1189, Corcelun, 1175, Corselun, 1248, Corsolon,
1817 = court, ferme de Sollo (n. allemand) ou de CellOy Zello
(n. f.), n. pr. germains donnés par Fôrstemann.
Gourchapoix, D. Porrentruy, ail. Gebstorf, CorchapUy xy^ s.,
as ferme de Gebo^ d'après le n. allemand, la forme française in-
diquant un dérivé ou diminutif du même nom, tel que Chappo.
Gourchavon, D. Porrentruy, autrefois Châtel Vouhay^ ail.
Vogdburff, Caslrum Adaocati (= avoué = Vouhay = Vogt,
comparez Montvouhay, Vogtsburg) ; le français actuel est plus
difficile : court, ferme de chaoon^ peut-être dérivé d'une forme
* skapinOy varismte du saxon skepenOy du v. h. ail. sceffeno^
sceffen, ail. mod. Scheffen^ d'où vient le français éohevin^ dont
un des sens correspond à avoué.
Gourdelune, mayen sur Saxon, Valais, écrit par erreur en
3 moto, Cour de Lune, par la carte Siegfried ; sans doute la pro-
M. D. SBC. SélUE, TOME VII 8
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414 COURCYS — COURROUX
prîété des Cordelo. Deux frères Martinus et Wullielmus Cordelo
sont nommés dans une charte de 1228, M. R. XXX, 38o ; défor-
mation de Cordelone.
Les Gourcys de Jaman^ arête dentelée dominant le col de Jaman.
Seraitrce une métathèse du v. fr. croucit, sorte de croc, allusion
aux pointes qui la couronnent ? On trouve un exemple de la même
métathèse dans Forchaux pour Frochaux.
Courfaivre, Berne, Corfavro, ii46, CorfavrCy ii48, etc. =
ferme du forgeron, latin yiifter, v. (r./avre.
Gourgenay, Berne, ail. Jennsdorf, Corgennarty 1189, Curt^
genari j ii']3^ Corguinart^ 1181, Corgennai/y 1327 = court»
ferme d'Eginharty n. pr. germain.
Courge vaud, Fribourç, ail. Gupwol, Corgivuly io55, Cur-
giool, 1080, M. R. I, 167, Curgevolty ii43, M. F. II, 220, Cor-
givoU vers 1180, Arch. Fr. VI, Gorgevolty Gorgioolt, CorgivoU,
I2i5, M. R. VI, 826, 887, Curgivel, i45o = ferme de GiwulJ^
n. pr. g'ermain.
Gourlevon, Fribourç, Carlevon, 1428, Zimmerli, Corlevoriy
i45o, M. F. II, 802, CourlevoZy i56o = peut-être court, ferme
de Leivon, n. pr. germain (= lion) ; peu sûr, faute de formes
plus ancienne^.
Goumillens, Fribourg, Curnillin, 1262, M. R. XII, 281, Cor-
nilins, 181 2, Curnellin, i34o, R. dipl. III, 29, Curnillien$y
1869 ; d'après ces formes franc, peut signifier ferme des descen-
dants de Nilo^ n. pr. germ. de la famille Nil^ Nihl, Fôrstm., mais
le nom allemand Curalin^ i449» Arch. Fr. V, 4i8, auj. Carliiiy
fait difficulté.
Courrendlin, Berne, cartis Rendelana, 866, Currandelinim^
1179, Rendelincorty 1181, Courrendelirij 1289, ail. Rellendorfy
1184, aujourd'hui Rennendorf {1^20) = ferme de Rendiliriy n.
pr. (((«rmain.
Courroux, Berne, ail. Lutolsdorf^ Corolt, ii48, Coruly 1808,
Lutoltestorfy 11 46 ; non, comme le dit le Dict. géogr. Attinger,
de curtis rufus (sic !), mais, comme le montrent les formes an-
ciennes et le nom allemand = ferme de Lutoli, n. pr. germain.
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COURSET — GOURTÉPIN H5
Le Gourset (Cours sec, fausse interprétation), torrent â Lavey,
Cursetarriy 1280; Curset^ 1281, M. R. XXX, dim.de cours.
Gourson à Begp:iins, voir Curson.
GourCaman, D. Lac, Fribourg = court, ferme d'Amano, n.
pr. germ.
Goortaney, ham. d'Avrj sur Matran, Fribourg, Coriane vers
1 180, Cortaner, 1 288, Donat. Haut. , Arch. Fr. VI, Cortaneir, i445.
Gourtedoux, Berne, Cur/i's Udulphi, 8i4, Curiedul, nSg,
Courtedou, i3io, Cortedoul, 1862 = ferme d'Udulf, n. pr. ger-
main.
Gourtelary, Berne, Curtis Alerici^ 962, Carte Aleri, 1178,
Cortaleri^ 11 78, Coralari, i2i5, Courtalary^ lagS, Cortalariy
1808, Trouillat; CtfWa/ari, i3oo, F. B. IV, 28, etc. = ferme
d'Alerich, n. pr. germain ; du v. h. ail. a/, tout, très, et r/cA,
riche, puissant.
Gourtemaiche, Berne, Cordemasge, 1189, Cordemasche,
1145, Cordomache, 1179, Cordemaische^ 1 261, etc. = court,
ferme d*un Germain, dont le nom est composé de Masco, Masgo,
devenus plus tard Masch, Masche, voir Fôrstm., p. 916, 917, et
d'un préfixe représenté par la syllabe de. Vautrey, Hidber et le
Dict. d'Attinger d'après eux rapportent ici le Curtem mietiam de
866 et 884 ; c'est une erreur : ce nom se rapporte à Miéconrt.
Gourtemlon ou Gourtemelon, ham. de Courtetelle, Berne ; pas
de formes anciennes ; probablement ferme d*Emilo, de la racine
onomastique amal, dérivée peut-être du v. h. ail. ami, travail.
Fôrstm.
Gourtemautruy, ham. de Courgenay, Berne, Coriemaliruiy
1162, Curthemaltrut, ii46, 1228, etc. = ferme d*Amalirad, n.
pr. germ. de femme, comme tous les noms en Irud; du v. h. ail.
trûi, ami.
Gourtépin, Fribourg, Curtipin, i848, Curtilpin, 1890, 1428,
1434, Curtelpin, i486, Rec. dipl. V, 67, VIII, 44, VIII, 91 =
ferme d'un Germain dont le nom reste, pour le moment, indéter-
miné. Fôrstmann a les noms Ilbo, Ilbunc, Ilpanc de la même
racine.
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116 COURTELLE — COUTURAZ
Gourtetelle, Berne, Cartetele, 1178, Cortetele, ii84, ia57 =
ferme d*Ideloy Ilelo, n. pr. g'erm. Ne peut venir de Telle, comme
le dit le Dict. géogr. Atting'er, cela donnerait Courtelle.
Gouriinaux, ou Curtinaux, ha m. de Lutry, Curlinal, 1227,
€ourtenaux à Fullj, Cartinal kYex, i25o, et à Grimisuat, 1267,
€ourtenaud(x) à Céligny, Courtenaz, chalets, alpes de Conthej,
comme les Curtina, Curtins, Curtegtis du Tessin et des Grisons ;
du bas latin curtina^ dim. de curterriy petite propriété rurale.
Courtion, Fribourg", Corliun^ ii38, 1162, M. F. II, i3, 16, et
III, 66, Cortium, ii48, M. F. I, 269, Coriion, 1286, F. B. III,
et i3oi, Rec. dipl. Il, 8, Cortyon, i453, Curti/on, i483. M. Paul
Marchot, Revue suisse cath., 1900, p. 80, traduit par Court,
ferme d*Yon. Pourrait être aussi cour, ferme de Tyon. Nous
trouvons ce nom germain porté par deux moines d'Oujon : Tyon y
moine, 12 10, et Tian^ procureur, première moitié du xiii* s., p.
i5 et 45, M. R. XII.
Cousinbert, montagne aux riches alpages près la Berra, Frib. ;
corruption, suivant les uns, du nom allemand Kàsenberg^ mon-
tagne des fromages, mais plutôt de Gaissenberg ou Geissberg,
montagne des chèvres.
Gousset, ham. de Montagnj, Frib., Cussey^ i343; peut-être,
comme les Gossé, Cosset, Cusset de France, de (fundam) Cau-
tiacum, domaine d'un Cautius ou Ccuicias, gentilice romain.
Nous trouvons dans les chartes an endroit non localisé : Casellam, de-
canus de Cuselli vers 1240, M. R. XVIII, 17i, Humbert de Casel, 4338,
M. R. VII, 302, serait-ce Gousset ?
Gousstberlé, Frib., Corsibellay, 1426, Rec. dipl. VI, 208, C«r-
siberlex, i558 ; de court, ferme, et un n. pr. germain indéter-
miné. On pourrait penser à Berilo, mais cela n'expliquerait pas
ri intermédiaire.
Conssy, pâturage et forêt Ormont-dessus^ Cuoey, i425 ?
Coataz, une vingtaine de loc. Vaud et Frib. , forme patoise de
côte ; Gouiel et Goatelet à Prangins, Goulettes à Bullet, €aaie-
roB, Penej-le-Jorat, dim.
En Gouturaz, loc. à Gland; c'est le v. fr. couture^ s. f. syn. de
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COUVALOUP — COUVET 117
culture, terre cultivée. Aujourd'hui encore couture, dans le Berry
s= grand champ cultivé. Ce mot se retrouve dans de vieux noms
de rues de Paris : Couture Saint-Gervais, Couture Sainte-Cathe-
rine, qui datent du temps où ces quartiers étaient des terrains cul-
tivés.
Goiivaloup, vallon à Lausanne, claasum Couvalou, Covalau,
1227, Couualou, 1233, Covalou, i238, Cart. Laus. M. R. YI,
225, 543, 64i, Convalouz, i325, Covaloz^ i3i8 ; territoire près
Lavej, Couvalone^ 1286, Convalons, 1296; Gouvaloup, aussi
Cuvaloup, pâturage et forêt à la Dôle, au-dessus de la forêt des
Balandes. On pourrait traduire Queue du loup, territoire écarté,
habité par les loups, et c'est probablement cette idée qui a donné
à ces noms la forme actuelle ; mais ce texte de 1202, où Pierre et
Hugues de Ging'ins donnent à Bonmont des terres c usque in con-
vallem de Balenda, >► M. G. XV, 17, montre la vraie origpine, de
cum et vallem y* vallonem ; localité dans un vallon, conforme d'ail-
leurs à la situation des trois localités. Le nom de la rue de Couva-
loup à Morges près des fossés de la ville a évidemment la même
origine. M. B. Dumur nous communique obligeanmient le texte
suivant: En 1294, Cono, prieur du couvent de Lutry, mentionne
«quandam domum nostram... sitam infra villam de Lustriaco,
inter domum nostram que dicitur domus de Couvalou ex una
parte, et clausuram murorum ville predicte ex altéra. >► (Arch.
Cant. Vaud, Reg. cop. II, 3i.) Cette maison de Couvalou était
donc près des fossés de Lutry, comme le Couvaloup de Morges.
Le changement du premier on en ou, Convalon-Couvalou, est ré-
gulier comme couvent de conventus ; quant au second il s'explique
par le besoin instinctif de donner un sens au mot.
Couvet, Neuchàtel, Caves, i38o, Covet, i47o, iSôg, Mus. N.
XLI ; les Govets, pâturages à Cormoret et Villeret ; Sur leCovet,
m. à Essertines (Echallens), le Govet à Chavannes-le-Chêne ; les
Covats, ravins de la Veveyse [à Saint-Légier ; du v. fr. cowet, s.
m. syn. de cuve, au fig. endroit creux.
M. A. Godet, M. N. XXIX, eo, parlant de la faïence fabriquée au
XTi« 8. déjà à CouYet dit : « On fabriqua d'abord des espèces de réchauds
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418 COUVIGNE — CRANS
appelés coveis qui ont probablement donné leur nom au village de Cou-
vet. » Il oublie que le nom du village existait plus d'un siècle aupara-
vant. Ce sont plutôt ces réchauds qui tirèrent leur nom de celui du vil-
lage.
Couvigne, pâturage, sejte de Cergniat, Ormont-dessous ; forêt
k Salvan-Finhaut ; Ou vigne, 6 pâturages de Gruyère, à Montbo-
voQ, Albeuve et Grand villard, m. à Granges d'Attalens ; Cuvi-
gnettai, dîm. ; en Kevegne, loc. au Pillon, avec vieux sapins ;
de couagne^ kevegne^ vieux sapin branchu, creux, à lichens, le
gogan du Jura = pâturages, forêts avec de tels sapins.
Coux ou Couz, col au val d'Illiez, montem qui dicitur Col,
1188, moQtem de Cul, 1209, M. G. XV, 4» Coul, i233, en Col,
1272, Coal^ 1258, Furrer, 77, et i438, M. Inst. Gen. VIII, i3 ;
Sur lo Coux, loc. à Champéry ; autre forme de coL
Covatannaz, gorges de TArnon sous Sainte-Croix, loc. à Va-
leyre»-sou3-Rances, Epauthejres, ruisseau très encaissé près Cris-
siepf autre près de Romanel, Lausanne, Covatana, i357 ; de
catiQ, creux, et tanna, caverne.
Crai ou Cray, sommet sur Château-d'Œx ; petit sommet près
de SaÎDt-lmier ; le Crey à Combremont ; au Crey, ham. de Châ-
tel-Salut-Denis ; du celte crag, pierre, rocher, s'emploie aussi en
Dauphiné.
Craiva^ers, loc. à Chaillj, Lausanne et Préverenges ; Crai va-
vert, ruisseau au Jorat, Crevaveel, 1267 ; de crever et v. fr. veel
■^^ veau. C*est donc Grève- veau, nom analogue à celui de la
combe de Oevatsevau, près Saint-Cergues, ainsi nommé parce
que les chevaux s y abattaient souvent.
Cratnoux. loc. et bois près Palézieux, Cramot, 1274, 1296,
Cart, Haul-Grôt, M. R. XII, 109, 128.
Cran», D. Nyon, Cranos, 1009, M. R. XIX, Crans, 1019,
io36, 1173, M. R. VI et VII, 1179, 1296, M. G. IV, 83, XIV,
Crans, 1219, 1246, M. G. XIV, IV, 66, Craanz, 1224, M. R.
XII, 184, Crant, i236, M. R. VI, 391, 393, Cran, i3oo, M. R.
V, 2^7, i5io; les Crans, loc. (prairies) à Buix, D. Porrentruy;
Cran ou les Crans, plateau avec étangs et canaux sur Lens, Va-
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GRAPOSAIRB — CRASSIER 119
lais. D'après Gatschet (Promenade onomatologique), d'un bas la-
tin crana = tranchées, fossés dans les prairies. « En tout cas, il
faudrait supposer une forme cranus de ce mot pour expliquer
cranos. >► (Bonnard, in litt.) Ce serait un mot de la famille de
cran, entaille, wallon cren, latin crena. On pourrait peutpôtre y
rattacher les lieux-dits aux Grénées à Myes et aux Grenex à Bex.
On s'étonnera peut-être que ce mot puisse désigner une localité :
il y a l'exemple de es Rigoles assez fréquent et de Grabe, Grabou,
encore plus répandu ; voir ces mots.
Graposaire, marais près Senèdes, Frib. ; probablement cra-
paudière.
Gras, nombreuses localités dans le Jura bernois ; synonyme de
Crêt, C'est une fausse orthographe : on devrait écrire Crd/, di-
minutif Gratat pour Cretet (permutation jurassienne de e en a,
Glochatte, Combatte, Rochatte), etc.
La Grasaz, loc. au bord du lac de Neuchàtel entre la Corbière
et Autavaux, Frib. Ce mot de crase se retrouve comme n. com-
mun à Coppet : crasUy ravine profonde (Bridel) et dans le C. de
Genève où il désigne les falaises qui bordent l'Arve et le Rhône
près de Genève ; « ces escarpements pittoresques que nous nommons
aujourd'hui des crasesy ruinae dans les chartes féodales, >► Galiffe,
Genève hist. II, 17. Probablement de la racine du verbe écraser,
acraser en dialecte genevois, que Littré dérive du vieux Scandi-
nave krassaj suédois crasa, broyer, nom dû aux érosions du
fleuve, qui broie le coteau. i( Non seulement les formes bizarres
affectées par les crases chcmgent d'année en année, mais nous
avons vu, dans l'espar^ de quelques lustres à peine, disparaître
entièrement des sentiers, voire des routes carrossables qui cô-
toyaient naguère ces falaises dont les éboulements ont lieu souvent
à la pose, d'un seul coup. )^ Galiffe, ib., p. i8.
Grassier, D. Nyon, ecclesia de CraciacOy xiP s., M. G. IV,
39, Craceiey iiaS, II, 27, Cracei, 1164, IV, 78, Gracie 5 fois
xiii« s., puis Crassy, Gracier, etc. = (fandam) Graciacum,
domaine d'un Grassius, gentilice romain dérivé du cognomen
(surnom) Crassus. — Il y a aussi un cognomen romain Gracus,
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i20 GRAU — GRESSIEK
d origine barbare, qui aarait pu donaer un |i|^ntilice Cracius. De
Vit, II, p. 480,481.
L'église de Saiot-Eusèbe in nlla Craciaco de lilO donoëe à Saint-
Claude par Guy, évéque de Genève, que le Régeste genevois serait dis»
posé à trouver dans Crassier doit être cherchée ailleurs : l'église de
Crassier était sous le vocable de Mane-Madeleine. Sa possession était
contestée par Tévéque de Genève et Tabbé de Bonmont auquel elle fut
adjugée par jugement arbitral en 1225 et nous ne trouvons nulle trace
de Saint-Claude qui a gardé ses possessions ailleurs (Genollier, Sainte
Cergues) jusqu'à la Réformation.
Grau, Graou (Frib.). Craux, Groux, Grosex (collectif), Cpo-
set, Grosat, Grozet, Grozai, diminutifs et les fém. Grausaz,
Graousaz, correspondants du fr. creux, bas latin crosum, de cor^
rosus, rongé, creusé ; les Greuzas, ravins au col Ferret, Greu-
zier, alpes de Saxon ; nom d'un grand nombre de localités, en-
droits creux ou ravinés. Grosettes à Bougj-Villars, Grosettaz,
Vouvry, les Groisettes, Lausanne, Crosetes, i233, diminutifs,
les Grosayes, alpes d'Ëvolène. Un mot parent par le sens, mais
d'origine différente, est le Gropt, les Gropts. Voir plus loin.
Grebelley, ham. de Noville, Cresbelley et Crebelley, i4o2,
M. R., 25, II, 27. 120 ; Grebellay, loc. à Vionnaz, Valais, Crest-
belleyy vers 1720, Grebeley, loc. à Mossel, Fribourg; peut-être
de crôt et v. fr. belle t, dim. de beau.
Gredepy, loc. à Satigny, Genève = crèt-dery, derrière, par rap*
port au village.
Oemin, D. Moudon et Grémine, D. Moutier ; pas de formes
anciennes. Auraient-ils quelque parenté avec cramena, grand
froid, localités au climat rigoureux ?
Gremire ou Gremièpe, vill. près Chardonne, D. Vevey,
CrimièreSf 11 99 et 1288, M. R. VI, 388 et 667 ; d*après Gat^
schet, lieu couvert de broussailles, de cremea^ cremium, bois à
brûler.
Grépillaux, ham. de Vuibroye, D. Oron, Crest PyoulliouXy
i3io; patois piaullhiau, pouilleux, au sens de pauvre, stérile.
Voir Pouillerel.
Gressier, Gressy, voir Crissier.
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GREâSONNIÈRE — CREY 121
Cressonnière à Moiry et Ferrejres ; ham. près Saint-Cergiies ;
endroits où abonde le cresson.
Grésuz, D. Gruyère, Fribourg', Cresu, CriêUj i3oi, Rec. dipl.
II, 8, Crissa, i442, Crisu, i5ii ; on trouve encore Crisus, Cré-
sieux, Crusaz (Kuenlin). Serait-il possible de rapprocher ce nom
du s. m. craisa, l'antique lampe de nos pères ; du v. fr. creuseulf
espagnol crisueloy mot d'origine incertaine qui, d'après Littré, du
sens de lampe a passé à celui de vase creux et a donné le mot
creuset. Ou de la famille du v. fr. cruise, s. f., coquille, Berry,
creuse, vaudois croise^ diminutif cruisille, conque, vaudois cra-
sillef Crésuz, 900 m., est-il assez enfoncé pour que sa situation
puisse se comparer à la concavité d'un craisu ?
Grêt, autrefois Cresl ; du bas latin cristam, forme masc. du latin
crista, crête de coq, au fig. arête, de là Crête, Creitaz. Diminutifs :
CreUlon, Ormonts, Crètel^ Cretelet, Oetillon, Crêtenet à Sul-
lens, Cretolllet, h. de Servion, Crêtolet, Cretalet, Crettallaz ;
Crètasse, Crêtasson, augpm., Crettex, val d'Illiez, collectif;
Crètayoux à Leysin, composé = Crète (de la) joux, de la forêt.
Cretely, clos de vignes à Vevey, En Elles, 1176, 1288, lo
Crest de Elles, Crestelles, M. R. VI, 35i-369 ; plus tard les
Credylles (il y a un Crest d'El à Collex-Bossy, Genève).
Cretodon, loc. à Céligny ; pourrait être un Crêt-Odony de
Odon, n. pr. fréquent au moyen âge ; il faudrait des formes an-
ciennes pour décider.
Creugenat, ruisseau temporaire à Porrentruy, Creuzenans,
XIII* s. ; de creux et gênais, gêna, sorcier, parent du latin ge-
ni us, génie, démon favorable, provençal genh, gien.
Au Creussenay , Evionnaz = au croisonnier, pommier sauvage.
Oevey, ham. de Nendaz, Valais, Creveyz, i255, Creviz,
1272 ; es CreveySy 1241, es Creveiz, 1262, à Varone ; m. à Cbar*
mey; Crevez, loc. Etoy, Saint-Prex, Vuittebœuf; peutpêtre
formes du v. f r. crevet, crevasse, fente ; Crevey de Nendaz est près
de grands ravins où le sol est très accidenté, coupé de précipices.
Crey, à la — , 4 ham. Fribourg, m. à Chavannes-le-Chêne =
à la Croix.
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422 CRINCINIÈRE — CROISETTES
Grincinière, n. commun de plusieurs sources plus ou moins
ferrugineuses au Val-de-Travers, à Motîers, Couvet, Buttes, Tra-
vers ; corruption de crinsonière, fr. cressonnière, de cresson, en
patois crinson,
Grissier, Lausanne, Crisseij ii57, M. R. VII, 17, Crissie,
1174, Crisiacurriy 1190, Crissiez y 1264, CryssiCy 1284, etc.,
Crea^ier, Fribourg', Crissey, 1080, M. R. I, 167, Crissie, 1228,
et Neuchâtel, Criseiy 1081, F. R. I, 345, Crissie^ 1178, Criscia-
cam^ 1180, Crissi, 121 3, Cressie, 1180, 1217, i3oo. Crissiez ^
i333, etc* ; Cressy, ham. d'Onex, Genève ; de (fundum) Criscia-
canij domaine d'un * Criscius (nom inconnu à De Vit qui a les
gpeoti lices Crisius et Critius). Ces noms n'ont rien de commun
avec le cresson dont Gratschet veut les dériver.
Le (Irislalm, ruisseau au N. d'Oulens ; tire probablement son
nom de la limpidité de ses eaux ; adj. v. fr. cristalin (xv« s,).
L% Croctiel, m. à Bex, h. de Mont, loc. à Belmont, m. à Che-
seaux-NorL'az ; du n. com. crochet, dim. de croc, au fig*. pour lo-
calité à uu détour du chemin ; on dit < faire un crochet >►, dans
ce sens. Schlatter — St. Gallische romanische Ortsnamen —
cite plusieurs localités des Grisons et de Saint-Gall, Krogs^
Crogs^ Grofjs^ du romanche croch, crochet, où Ton arrive par
des chemins en zig-zag*.
Le Crocolet, petit ham. d'Ormont-dessus, « abréviation de
Crocolébailii = le Creux à Colel-Baillif, le Cropt-Bailli/j
178a. (Note de M. Isabel.)
Croes, Roche des — , près la Sag^e, Neuch., ainsi écrit par la
carte Sie^^fried et le Dict. g^og*. suisse d'Attinger ; la carte de
Mandroi, M. N. XIV, écrit des Crots, F. Chabloz écrit roche des
CroSj des corbeaux, cro ou crot = corvus corax, oiseau fréquent
dans ces rochers. L'orth. de Siegfried est évidemment fautive,
et pour cette fois nous nous rang'eons à Tavis de M. Chabloz.
Uûe preuve à ) appui de notre opinion est fournie par la Pointe
du Nîd-du-Crô, saillie de rocher près du lac, à l'E. de Neu-
châlel.
€roîsett«s près Lausanne, les Croseies, i233, Cart. Laus., M.
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CRONAY — GUARD 123
R. VI ; non de croix, comme le prouve la forme ancienne, mais
dim. de crosa, creux ; voir Crau.
Gronay, Yverdon, Crosnaiy ii42, M. F. II, 221, et 1174» Cart.
Month., M. R. XII, Cronaiy 1160, 1228, CroneXy xrv« s., et
1792 ; de (fundum) Cronacam, domaine de CronuSy co^omen
{surnom) romain.
Le Gropt, quartier de Bex, chalets à Plambuit, Chesières, alpes
d'Ollon, les Cropts, pâturage à Bex et Ormont-dessus ; le Crot,
pâturagpe à Ormont-dessous et au Vaud, Jura ; du v. fr. crot ; et
la Grottaz, passage dans les rochers près Lavej, loc. à Corseaux ;
Croies et Crottés, 4 loc. Frib., les Grottes, ancien nom des fa-
laises du Rhône près Genève, loc. à Cheseaux ; le chemin le
Ootton du Risoux ; le Croton à La Tour, Grotet, dim., m. à
VuUiens ; v. fr. crotey dim. croton^ du latin crypta^ grotte.
Gros, Groset, etc., voir Crau.
Les Grossettes, Grandes et Petites, deux combes à la Chaux-
de-Fonds ; fausse orth. de latlas Siegfried pour CrosetteSy — dim.
de cros, creux, — orthographe régulière qu'emploient le Dict. At-
tinger et M. G. Huguenin dans sa Description de la Mairie de la
Chaux-de-Fonds, Etrennes Neuch. II, io3 et passim.
La Grotèle à Pâquier, Neuch., m. isolée dans un bas-fond ; de
crotûy s. f. du latin crypta, et suff. dim. elle,
Groumaclire^ loc. alpes de Lens, Valais ; patois vaudois kre^
mallhire, fr. crémaillère, du bas latin cramacala : pâturage sur
une pente rapide, comme suspendu.
Groy, D. Orbe, villagium de Cruce, d'après F. de Charrière,
M. R. III, 24, synonyme des divers Croix : au croisement de plu-
sieurs chemins.
En Gry, loc. à Valeyre-Orbe, montagne à Conthey et loc. à Sa-
vièse. Valais ; Grie, terr. à Bex, Criez y 1 1 98, Hidber, II, 1 243, 1 247,
1281, M. R. XXX ; GHe ou Gryes, ham. de Vollèges, Valais. Un
Cry de France, Yonne, s'appelait jadis Criacum, Holder, 11 65.
Les nôtres ont sans doute la même origine (fandum) Criacum,
domaine d'un Crias, peut-être forme latinisée du n. grec Crios.
Au Guard, ham. de Rue, Fribourg ; les Goards ou Gouards à
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124 CUAKNENS — CUASSIÈRES
Corcelles, Neuchàtel ; Guarot, m. à Villarimboud et Arconciel,
dim. ; du patois eu et suffixe ard. C'est un q. commun au moyen
à^e : en la Prela unum cuarum, una tola juxta supradictum cua-
rum. ^ Donat. Haut., n^ 809.
Cuamens, D. Cossonaj, Quarningisy looi, Quarneru après
1049, M. G. XIV, villa Quarnensis, 1096, M. R. III, io4, Cuar*
nenSy ii49, 1177» QuarnenSy 1261, M. R. XII, i44> Quarneyns,
1273 ; d'après le suffixe ingis es chez les descendants d'un Ger»
main dont le nom reste à déterminer.
Guamy, Yverdon, Qaarnie, 1174, ii77> CuarnieZy i449>
Cuarniety i453. D'après Gatschet, de (villa) quercina (ferme)
des chênes : plus que douteux, quercinus étant devenu chêne en fr.
et dans tout le pays romand. Vient plutôt d'un n. pr. gallo-ro*
main, comme toutes nos localités en ie, y, ier. Quant au nom lui-
même, il est possible que ce soit le même nom, latinisé, que le
nom ip^ermain dont dérive Cuarnens.
Cuaz, Gouaz, etc., nombr. loc. dans tout le pays romand, par
exemple la Guaz à Géronde, Valais ; la Quaz, croupe entre Saini^
Sulpice et Buttes, Neuchàtel, un Cuaes à Arconciel, i47i> Couaz^
3 pâturag'es de Gruyère, Cué à Chandolin d'Anniviers^ Cues à
Bercher, Vaulion, Villars-le-Terroir, Guvaz à Châtel-SaintrDenis
et Gruyères, Longeeuve (Longue Queue), ham. de Pàquier et de
Pont-la- Ville, Fribourg; Longe CJoue à Vufflens-la-Ville, 1278,
etc. ; es Couasses, Yvorne, Cuasse à Charmey, augmentatifs ; du
patois cauUy cuva, queue : localités sur des croupes allongées
entre deux ruisseaux, ou sur une pointe de territoire, comme à la
Guaz, à Corcelles, Paycrne, qui s'avance en enclave dans le terri-
toire fribourgpeois. On dit dans le même sens en français Queue :
les Queues à Saubraz, au Lieu, à Château-d'Œx ; la Courte
Queue à Boécourt, Jura bernois, Queue d'Arve à Genève ; les
Queues de Perche, de la Ville, aux Ormonts ; Sur Queue, chalet
alpes de Bex.
Cuassières, loc. Essert-Pittet, Cuessire à Crissier, aux Eeues-
slres (pour es Cuessires) à Ëcublens, Vaud ; racine eu, et sufif.
augm. asSy et collectif ière, ire, parent de cuard.
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CUBLI — CUGNY 125
Cubli, moDt sur Montreux. Hîsely et Hidber y rapportent avec
doate le monte Chiblin^ ii54f ii55, Chiblino vers ii85 du Cart.
de Haut^rét^ M. R. XII, 6, i36 et 269.
Aux Guches, ham. à la Brévine, d'après Lutz ; Guchon ou
Oouchon, ham. sur Sierre ; parents de cachet^ tas de foin, cout^
xety sommet, cime.
En romanche, il casch, la cascha désigne la souche haute de 60 à 80
cm. qu'on laisse en terre en abattant un arbre dans les terrains en
pente, et de nombreuses localités en tirent leur nom. Schlatter, op. cit.,
en indique 5 dans le canton de Saint-Gall.
Gudré, Gudret, etc., voir Coudre.
Gudreûn, D. Avenches, Curlefin, 999, M. R. XXIX, 62, Cor^
delfiriy I2i5, Matile, Cordulfiriy 1240, Cadrefirij i243, Matile,
Codalfriny 1268, Wstbg., Cudrifin, i3oo, F. B. IV, 16, Caa-
drefin^ i3oo, M. R. V., i35 = Courl-Ulfin, ferme à'Ulfin^ ou
latinisé Ulfinus, du n. pr. germain Walfin^ de wolf, le loup.
Cudrevy, nom fr., dans Lutz, de Catterwil, D. Sarine, Curti-
9ri(y)y i355, i36o, Cultivriy 1428, Curlivril, i436, i445, Ca-
if^y^^y^ ï555, Courtrioey, xviiP s. (Zimmerli et Stadelmann, op.
cit.) ; évidemment formé de court, ferme, et d'un n. pr. germain,
peut-être * Ibilo, dim. de Ibo, racine onomastique Ih. Fôrstem.,
p. 769.
Gaénet, loc. à Roche, Penthéréaz, Cuénix à Lejsin, Gunay,
trois pâturages du Jura sur Bière, Golnat, nom d'un ham. des
Breuleux et des quartiers d'Aile, D. Porrentruy, C]ouenyon, trois
pâturages des Ormonts, les Gugnets (ou Quignets), combe à la
Sagne, Neuch. ; les Gugnons, loc. reculée, vallon d'Arpette sur
Orsières, Cagnenaux à Colombey ; formes diverses du v. fr. coi'
ffnely petit coin.
GiifaUes, voir Cuve.
Gugnerens, ham. de Vuadens, Frib., CanerenSy xii^s., Donat.
Haut., Arch. Fr. VI = chez les descendants de Cunhariy n. pr.
germain, de Cuno^ hardi, et hari^ guerrier.
Gugny, loc. à Granges près Payerne et à Bardonnex, Genève ;
pourrait se rattacher à coin, comme Gunay, voir Guénet, mais il
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126 CUGY — CULLY
nous semble plutôt dérivé d'an n. pr. Jabainville, p. 173, cite en
Gaule un Cunnacum qui viendrait du nom d'homme i^^ulois Con-
nos. Un gentilice * Connias formé sur ce nom donnerait Con-
niacam ou Cunniacum qui deviendrait rég^ulièrement Cugny,
donc : domaine de * Connius.
Cugy, Fribourg", villa Cuzziaco, 968, et Cubiz(zsca, 1079, M.
R, VI, 4 et VII, 4, Cabizaca, 1080, M. R. VII, 4, Cuzeiy |ii42,
Cart. Month. 5, Cazzie^ 1228, M. R. VI, Cugie, 1280, Cart.
Month., Cuziey i233, F. R. II, 129, Cubiez y i254, Cugie, i34it
et Vaud, Ctf*i, 11 47, Cart. Month. 11, Cuzie, 1142, Cugiez,
1174, Cuzeyy 1182, Cart. Month. ; Cagie, i4i6 ; de Cupidiacum
{fundum)y domaine d'un Cupidius, gentilice romain (De Vit).
D'après Hisely, Comtes de Genevois (Mém. Inst. G. II, 40), dans la
mention villa Cuziaco, au lieu de in comitatu Warasco, il faut lire in
comîtatu Waldensi.
Guland, sommet et pâturage à Ormont-dessus, Galant, sommet
à Rossinièrcs, Calant en Oiz, i238, M. R. VI, 648, Culat, ham.
et Culet, sommet à Champérj, loc. à Troistorrents, Port- Valais et
Nyon ; la Gulaye ou Culée à Motiers-Travers ; les Cullayes, D.
Oron, Culaes, i359; Culayes, ham. de Rougemont, en la Cul-
leyte à Chessel : endroits reculés, dérivé de cul, souvent em-
ployé pour désigner le fond d'un vallon fermé : Beaucul sur 01-
lon et Montreux, Cul du Nozon à Vaulion, — de la Golaz à Yvo-
nand, — des Roches au Locle, encore en i8o4 dans les Etrennes
helvétiennes de i8o4 ; aujourd'hui Col, — du Vent, carte Merveil-
leux, aujourd'hui Creux, etc.
CuUiairy, ham. de Sainte-Croix, dans une combe au S. du vil-
lage ; probablement le môme que le s. cuillère, « du latin coch-
learey de cochlea, par comparaison avec la coquille du limaçon. >►
Littré. Le CuiUerey, loc. à Courtépin, Lac, Fribourg ; c'est la
même métaphore que Conche de coucha.
Cully, D. Lavaux, Culliacum, Culliez, Cusliacum, iibk, Ma-
tile, Hidber, II (le Dict. hist. Vaud dit Custiacum), Culiacum,
1179, M. R. VII, Cullie, 1223, Cullye, 1276, Cart. Month., Cu-
lye, i383, Arch. Schw. XIII. D'après l'inscription Libero Patri
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CUQUERÊnS — DAILLY 127
Cocliensi trouvée à Saint-Prex, 1774» — si elle se rapporte à
Gullj, comme on le croit généralement, — le nom primitif serait
Cocliacumy propriété d'un CocliuSy g'entilice dérivé du surnom
Coclias. De Vit, II, 368.
Cuquerens, ham. de Bulle et loc. à La Roche, Coquerens^
1277, M. R. XXVII, 67, Coqueririj i4i2, Arch. Fr. III, 117 =
chez les descendants de Cotthari, n. pr. (^rmain.
Gurefalte, ruisseau à Ghancy, Genève ; patois fata, poche,
vide-poche.
Curson, écart de Grandvaux, D. La vaux, Corsoriy Cursoriy
i36o, C ourson y i464; et Courson, loc. à Begnins; probable-
ment, comme les Gourson de France, de CurtiOy dérivé en io, io-
nis, du gentilice Curtius.
Cursille ou Gurzille, clos à Aubonne ; ham. de Remauffens,
Frîb., loc. à Saint^-Prex ; peut-être synonyme de
Gurtilles ou Courtilles, D. Moudon, Curtilia, 861, Curtilliy
ii44» Cartiliy 1162, Curtiliacum, M. R. VI, 426 ; ham. de Dar-
dagny, Genève ; loc. à Ghexbrcs ; du bas latin curtile, jardin,
dérivé de curtis^ métairie. Courtillet, Curtillet, Pizy» I^a Praz^
etc., dim.
Cuves, ham. de Rossinières, au fond d'un bassin arrondi,
CuveSy 1271 ; de cuve, s. f., bas latin cupay au fig. pour endroit
creux ; les Cufattes, pâturage et ham. à Bémont, Jura bernois ;
de cuve et suffixe jurassien atte = ette : plusieurs creux en cu-
vette dans le pâturage.
Daillens, D. Gossonay, Daliens vers 600, villa Dalletis vers
iioo, M. R. III, DalenSy 1182, 1282, DalleinSy 1288, Dallyens,
i344, Matile, Dalliens, i358, M. R. V, 869, — 20 ham. de Bot-
tens, D. Echallens = chez les descendants de Dallo, n. pr. ger-
main parent du gothique deall, illustre, superbe. Les formes an-
ciennes ne permettent pas d'y voir le nom Dahsilo que suppose le
nom allemand Dachslingen qui date probablement de la conquête
bernoise ; voir Stadelmann, 10 1.
Dailly, Leysin, Ayent et Sembrancher ; Daillet, ham. à Grône,
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128 DALA — DARBON
Valais, Dalletum, i2i5; Dailly à Morcles, Grattayache ; Daily
k Vuadens ; Dalley à Lutry ; Daillay, Roche et Ligpnerolies,
Dalle tis vers i loo ; Dailler à Château-d*Œx et Sion ; es Dail-
1ères à Tartegnios et Bellerive, collectifs divers = bob de dailles.
Le simple aux, es Dailles est très fréquent ; autres orthographes:
Dallaz à Yillars-SaÎQte-Croiz, Dalles à Bagnes ; Dayes à Mon-
they ; diminutifs : Daillon à Conthey (en patois Dadon), Dallon^
1267; Daillettes à Fribourg et Viilarlod, etc.; un Dallie à
Agarn, un Dalliez à Louèche, i42i, Dalje à Albinen ; daille,
nom romand du pin sylvestre, dérivé comme Tall. suisse dàhle,
d'une racine commune sans doute celtique.
Dala, rivière près Louèche, Dala^ i332. Dans Tantiquité, Dali^
terni, habitants des environs de la Dala. Holder, 12 16 ; nom pro-
bablement celtique.
Damphreux, D. Porrentruy, eccl. de Domno Friolo, ii4o,
Damfriolj 1161, Dunfriol, 11 78, Damphriol, i255, etc. =
Dominas (saint) Ferreoly patron de Téglise.
Damvant, D. Porrentruy, Danval et Dampna Walle, i346,
Dampvanty 1288, Dampvalx, 1476 ; de domina (sanctaî) Wala
ou Wallia, Fôrstm., p. 1281, donne les deux noms de femme
Wala et Wallia.
Darbapara, pointe, alpes de Gryon ; de pare^ latin paries^
paroi et darbé, Darbélaz, ham. de Salins près Sion, Darballaz,
vignes à Saint-Maurice, Derbélaz, bois à Ormontrdessus ; dim.
Darbelenaz, loc. à Hérémence, Darbeline, loc. alpes de Ley-
tron ; Derbally à Sales ; les Derbalys, écart de Bossonens, Fri-
bourg* ; Darbagnon, forêt et chalets au Sanetsch ; Derbé Sau-
dan, pAturaisç^à Ormont-dessus, en Derby, forêt, Saint-Gingolph,
Derbis^ bois à Maracon, et probablement Derborenee, alpe de
Conthey ; de darbiy darbé, nom patois du sapin, employé surtout
en Savoie, derbi aux Ormonts. Dans la Veveyse fribourgeoise,
derbi, un jeune sapin qui a séché. Holder et Zeuss citent un mot
celtique darbiy derbi qui désigne différents arbres, entre autres
une espèce de pin.
DarboQ ou Derbon, vallon sur Ardon, pAturage Ormont-des-
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DARD — DAUDES 129
SUS ; Darboneire, alpe et g-lacier, vallée d'Hérémence, Valais ;
de derbortj taupe, et derboneire^ taupinière. De la vallée on ne
voit que la moraine du g^lacier de Derboneire, toute semblable à
une ^gantesque taupinière.
Le Dard, ruisseau à Ormont-dessus ; autre sous Chamossaire,
affluent de la Grande-Eau ; un 3« à Rougemont ; cascade du No-
zon sous Croj ; es Dards, à Vérossaz ; diminutif : le Dardet à
Ormont-dessus ; figures, par allusion au cours rapide, aux nom-
breuses cascades ; le Creux des Dardeys, forêt sur Chamossaire,
collectif. Pierredar, aux Ormonts, composé ; voir ce mot.
Dardagny, Genève, villa Dardaniaco vers iioo, M. G. I, i48,
DardaniCy 1298, Dardagnier^ i3o5, 1821 ={praedium) Dar-
daniacurriy domaine d*un Dardanius^ dérivé du surnom (co§^o-
men) Dardanus. De Vit, II, 564-
Dardens, ham. près Bulle, Dardens^ 1293, i33o, Dardiriy
carte vaudoise, correspond au n. de lieu Tarodingin cité par
Fôrstm. ^= chez les descendants d'un Germain Tarod.
Es Dares, loc. à Ëpesses ; es Darenches, vignes au Mont sur
Rolle ; peut-être du celtique dar^ kymri dar^ irlandais dair^
chêne. Les noms celtiques d'arbres n'ont pas complètement dis-
paru devant les noms latins ; verne (guern) a prévalu sur aune,
sapin (sap) sur abies, darb (pin) et tann (chêne) ont laissé aussi
des traces.
Damona ou Damonnaz, ham. sur Sierre, Darnona, 1267,
Dernoney cadastre de Venthone ; paraît dériver d'un n. d'homme^
avec le suffixe gaulois ona,
Darrey ou Darreî, nombr. loc. Alpes valaisannes, désignant
des parties reculées des vallons ; du latin de reirOy patois cfarr^i,
provençal dareire, f. derrière.
Daucher, n. f. de Tûscherz sur le lac de Bienne, Tusschiers
vers 1280, Tuschersy 1267, Taschiers, 1288, F. B. II, 66, 683,
III, 453. Nom sans doute d'origine romande, village germanisé
dès le XIII® s. avec Douanne (voir Zimmerli, p. 42).
Daudes, m. à Lentigny, Frib. et Château-d'Œx ; la Daudaz
(pron. Daouda) à Grandvillard, en la Daouda, m. à Charmey,
M. D. SBC SÉaiE^ TOME VU ^ T
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130 DAUSAZ — - DELAISES
en la Dodaz, loc. à Oiion, Doudes^ loc, prés et jardins à Mollens,
Valais; probablement d'un nom propre germanique comme
DaldOy Dalda,
La Dausaz, ferme aux Tavernes^ Z)o«a, ii54^ 1162, Dousa,
1181, 1278, Cart. Haut-Crôt, M. R. XII. — Une loc. la Dousaz,
alpe de Lens ?
Davlaz, ham. de Massongex, Valais, DaviaSy i3i6 ; de (villaSy
casas) DaviaSy du gentilicc *DaviuSydn cogn. DavuSy comme
Granias de Granius.
Le Day, chute de TOrbe et hameau près Vallorbe ; gorges du
Day, au-dessus de Pissevache, Valais; Jeur^ay, ham. d'Isé-
rables, Valais. On dit du dai pour brancha^ de sapin, en celtique
dail, feuillage ; y aurait-il quelque rapport, et Jeur-day signi-
fierait-il la forêt de sapin ? Voir Daille.
Dazelet, vigne de Fontaine-André, Neuchâtel, et Dazenet,
quartier du Locle, autres formes de Dézaley ; Dasalay en 11 54 ;
voir ce mot, le second avec permutation 1-n.
]>egottiao, le — , bois à Château-d'Œx ; forêt en pente rapide,
avec des sources, ou Teau descend de rochers en rochers = dé-
gouttoir, suffixe patois iau, comme Lanciau, Nanciau.
Delémont, n. fr. Laimunt, 1181, vico Delemonte, 728, Hid-
ber, I, 4, Deleymonty 1289, 1267, Delémont^ i3i8 ; n. ail. TelS"
berffy ii3i, Thalesberc, 1161, Talesperc, 11 84, Telisberc, TelS"
perffj 1234, i343, aujourd'hui Delsberg ; construction germa-
nique (comme la plupart des noms voisins du Jura en court et
velier) = mont de Dello, Tello, n. pr. germain.
Es Delaises, Ecublens, Cheseaux, Praz, Frib. ; Delèze, Marti-
gny, Cudrefin, Noville, Ollon, Delleyzy, 1426 ; Delèse, Pâquier,
et dim. Delezettes, Enney, etc. ; Dellèges, Torny-le-Grand ; /
permute avec r et n : Derèse à Borrex, es Denèzes, Chesalles
sur Moudon ; la Tereisi, orth. allemande, à Miège près Sierre ;
contracté dans aux Draîses à Peseux et Draize, loc. à Neuchâtel.
Mot fréquent dans les chartes : un rivum deDerasiis^ Ependesou
Marljy Xll^ s.y Deraysi à Sierre, 1281, Dereysy^ 1299, la De-
reysi à Bramois, 1260, Deresy, 1876 ; une Deraise près des Fa-
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DBLLEY — DBNBZY 131
verges, Lavanx, laôo, en la Derayse, Ependes, Frib., 1278, à
Auvernier, laSo, Duraise au Landeron, 1378. Nom commun qui
désigne une clef de haie, barrière. Ce mot se retrouve en patois
savoyard : daraise^ grille en bois ou en fer entre la nef et le
chœur, daresia dans les chartes : Episcopus ordinavit quod fiant
daresiae in introitu chori i458. Doc. Acad. royale de Savoie, II.
Nous pensions à le rapprocher du celtique : comique dele^ an-
tenne, breton dele^ Léon delez^ vergue. Le mot employé dans le
Léon delez est exactement le nôtre, mais M. Bonnard nous fait
observer que « le r est dans les textes les plus anciens, il est donc
probable que c'est r-/, non l'inverse. » Toutefois on pourrait en-
core admettre une permutation plus ancienne i-r: il y a des
exemples de ces balancements entre les deux liquides.
Delley, D. Broyé, Frib., Deler^ i342, 43, pas de formes plus
anciennes ; peut-être un (fundum) Delliacumj domaine d'un
DelliuSy gentilice romain. Kuenlin y rapporte un DalenSf 1282.
Ce serait une transformation curieuse : Dalens a une origine ger-
manique très nette = chez les descendants de Dalo, DelOy n. pr.
germain, parent du v. gothique deall^ illustre, superbe. Peut-être
la forme actuelle serait-elle due à une latinisation du n. germain
Delo, transformé en Dellius.
Demoret, D. Yverdon, Don/nor0«, ii54, Cart. Month., Db"
moreSy 1217, Donat. Haut., DummoreSy 1228, M. R. VI, DemO'
rety 1453. Il y a probablement dans Don, Dum, la contraction de
domnus, comme dans Dunfriol (Damphreux) = domnus Ferreo-
lus, et dans mores un n. pr. de la racine Mon ou Maur^ comme
dans Cormoret.
Denens, D. Morges, Disnens, ioo5, 1177, M. 6. XIV et II,
DignenSy 1220, i332, DigneinSy 1228, DynenSy i453 = chez les
descendants de Deno, Dino, n. pr. germain. Fôrstm., 33 1, 335.
Deneyriaz, vallon et ruisseau derrière le Chasseron ; sans
doute du n. pr. de famille qui, sous ses différentes formes, Deney-
riaz, Dénéréaz, Denoréaz, vient de Noréaz, noerea, noyeraie.
Denezy, Moudon, villare DonaciacOy 929, M. R. VI, 232,
Danesie, Donasieiy xii« s., Arch. Fr. VI, Daniseiy 1142, M. F.
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132 DENGES — DÉRUPAZ
II, i&y Donesie, ii&^, Danusiacum, 1178, Dan^sie, 1188, Hid-
ber, II, Deneisie, 1228, DanaisiSy xiii® s., M. R. VI, Denisiez^
1453, Dinisiez, i555, etc. =(/undum) Donatiacam, domaine
d'un DonatiaSf gentilice romain.
Denges, D. Morges, villa DallingiSj 964, M. R. VI, les
Denffes, 1 164, M. G. IV, 78, Denges, ii84, Hidber, II, les Denges
à £cublens et Villangeaux, Fribourç = chez les descendants de
Dallo, n. pr. g^ermain.
Les Dentaux, découpure de l'arête de Sonchaux et les Dentaux
de Naye, rochers de l'arête au N.-E. de Naye, alpes de Montreux ;
3* pâturage à chèvres, alpes de Dorenaz, Valais, sous les rochers
des Gorges. Devrait s'écrire denleau, autre forme de dentel,
provençal dentelh, créneau, ital. dentello, même sens, dont den-
telle est la forme féminine ; les dentaux sont des dentelles de ro-
cher.
Le Déquemanliau, loc. à Ormont-dessus ; le Déquemanlieux
k Champéry ; l'Ecoumandons à Rougemont ; endroit où l'on en-
lève les kemanlété ou coumandétéy coins à boucle qui ont servi à
traîner à plat sur la neige des billes de sapin pour les dévaler en-
suite jusqu'à un nouveau replat. L'Eneoumaillaux, vallon de
Culand, Ormont-dessus ; lieu où l'on plante le coin de fer, la ke-
niaalite, en tête d'une bille pour la traîner sur la neige. (Etj-
mologie fournie par M. Isabel.)
Deraise, voir Delaise.
1>erbonnaz, prairies à Corcelles ; où abondent las derbons, les
taupes.
Dérocheox, ruiss. à Gortaillod ; Déroehia, torrent à Géronde,
Valais ; Bey Dérochai, Ormont-dessus ; Dérolchia^ alpe à Port-
Valois, Dérochiaz, loc. à Pizy, Dérotcheux, rocher à Bex, Dé-
rozisses à Conthey ; du préfixe dé et roche = précipice, éboule-
ment, torrent qui ravine.
Dersence, Derzence ou Epzenze(ts), rivière, affl. de la Liène
ou Rière, Valais, descendant du vallon d'Ers ou de Ders (soudure
de k préposition) ; pour Ers, voir Erse.
Dérupaz, loc. à Montherod et ailleurs, dérape ^ s. m., en pa-
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DÉSÀLEir — DÉVODIO 133
lois ; du V. f. desrap = précipice^ ravin ; « se rattachant à un
verbe disrupare^ dérivé de rupesy roche. > (Bonnard.)
Désaley ou Dézaley, ioc. à Lavaux, Dasalay et Daisiloi^
itb/^, DasUuy^ ii84, Desaley^ i363, etc., une lo*' d'autres à
Vouvry (Désalajs), Aigle, Yvorne, Corbejrier, Ghessei, Noville,
Genthody Bière, Crissier, Posieux, Grang^ette et Villars sur Glane,
Fribourg ; de taxo^ ail. dachse^ tasson, blaireau, et du bas latin
leyUy laiUy forêt, fourré ; fourré où abondent les tassons.
Desotossy, Ioc. à Conthej = dessous le Sex.
Deute, plus. ham. du Jura bernois, à Delémont, Noirmont, La
Chaux, à Péry ; deuie est le nom jurassien d'une variété de roche
calcaire, connue par les géologues sous le nom de dalle nacrée,
pierre calcaréo-siliceuse, composée de débris d'encrines et de bryo-
zoaires ; origine inconnue.
Develîep, D. Porrentruy, ail. Dietwiler, Divilier^ 1 139-1329,
Tiiewilre, ii84 = village de DietOy n. pr. germain (= Talle-
mand).
Devens, Devent, Devin, plus, hameaux, nombreux bois et
pAturages, que le seigneur avait mis à ban, en dé/enSy où il était
défendu de couper du bois et de pâturer : (nemora), que sunt de
usamentis et que sunt endevein ad pascendum porcos et faciendas
domus, etc., M. R. VI, 326 ; Deveng ou Tevent à Sierre et
Deweng, à Albineu, formes germanisées. Devinchct à Thier-
rens, diminutif ; Défenel, petite forêt, près du lac Lioson, Or-
mont, nous paraît également un diminutif de défens^ du latin de-
fensus : « Le provençal a la forme féminine devesa^ représentant
defe(n)sa. » (Bonnard.)
Es Déviets, champs à Sainte-Croix ; le v. f. a déoié^ s. m.
(Godefroy), lieu interdit. Déviet est très probablement une autre
orthographe de ce mot, pour désigner des champs où le parcours
était interdit.
Au Dévodio, Ioc. à Lussery, D. Cossonay. M. Isabel en rap-
proche le patois dévouedyaô, s. m., dévidoir. Y aurait- il eu là sur
quelque sentier, pour arrêter le bétail, un tourniquet, qu'on au-
rait comparé à un dévidoir ?
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134 DIAZ — DIRLARET
La Diaz, i» ruiss., affl. de rArnon ; 2® ruisseau de la Lance, près
Concise ; 3^ une dos sources de TOrbe ; 4^ affl. du Nozon ; 5<> cha-
lets près du torrent d'Ayeme, Ormont-dessus. — La Dlez^ pr. rfi,
alpe d'Ayent, Valais, nombreuses sources, Diez^ 1428 ; les Dix,
vallée supérieure d'Hérémence, aux nombreux ruisseaux, enDies^
laSg, les Dies, xiv» s., Dyes, i456 ; Solady, chalets sur les
sources de la Baye de Montreux. C'est le même mot que les 5 Dee
d*Ang^leterre et d'Irlande, les 6 Diues de France, la Dais, affl. du
Loir, les Deba et Deva d'Espagne ; de deaj deoa, dia^ diva^
deioa, f. de deioos (latin divas) ^ mot celtique désignant propre-
ment la nymphe déesse de la source ou du fleuve, puis la source
elle-même. De là encore les 4 Divone ou Divonne, l'une à notre
frontière, près Coppet. — La racine deivo^ divo se réduit souvent
à dio. Holder, p. ia85, a 17 mots avec la racine dio. Renan a
employé divonne comme n. commun ; « La charmante vallée de
Tremeur, arrosée par une ancienne divonne ou fontaine sacrée
que le christianisme sanctifia en y rattachant le culte de la Vierg'e. »
Cité par Littré, Suppl.
Diesse, D. Neuveville, Berne, ail. Tess, Diesse^ 1178, iai8,
villa Thesso, 1182, Thesse, Tesson, ii85, \2,i\ , Diesson, ng^»
Diessit 1200, Diessy, ^^k% etc., Matile et F. B. ; du n. pr. ger-
main Tiezo.
Dieite, Dieux, voir Giète, Joux,
Dlme, Grange du — à Avenches, à Aigle et plus, autres loc. ;
au Dixme, m. à Trélex ; endroit où Ton serrait la dime, patois le
dimOy perçue sur les récoltes ; dixme est s. m. dans tout le centre
de la France.
Diogne, loc. à Lens, Valais, Diogni, 1228, Dyogni, i243,
Diogny, 1259, M. R. XXIX et XXX ; Yogne carte Siegfried.
DioIIy ou Tioly, loc. près Sîon, Dioles^ iioo, i233.
Dirlaret, n. f. de Rechthalten, D. Singine, Fribourg, Dreit-
laris, xii» s., Drallaris, 1142, M. F. II, 220, Recto clivoy 1173,
Arch. Fr. VI, 1189, M. R. XXII, 22, Dretlaris, 1216, 17, M. F.
IV, io4, io5, Dreclarisy 1228, M. R. VI, 24. De dreit, droit, et
du V. f. larisy larris, lande, bruyère, terre en friche ; le n. ail.
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DIZY — DONATYRE 135
Rechlhaltony 1260, F. B. Il, 3a4> recht^ droit, et halde, pente, et
le latin rectum clivum ont le même sens ; Tétymologie de Gatschet,
directo latere^ adoptée par Stader et Zimmerli, est fantaisiste.
Dizy, D. Cossonay, villa Discidis, 969, g65, Hidber, II, Bisy,
xi«s., Disiy 1221, Dysie et Dysiy 1228, M. R. III, 549, et VI,
592, Dysy, 1285, Disis, 1299, M. G. XIV, Dyssiy i3ii, Dyai^
i336, Matile, Disiaco, bulle de Clément VI (i342-i352), Arch.
Schw. Gesch. XIII^ 261. Un autre, loc. à Saint-Prex. Comme les
Dizy de France, de Disciacam (prsedium), corruption d'après Ju-
bainville de Deciacum (p. 227), propriété d*un Decius^ g^entilice
romain. Disciacum perd le c de bonne heure : Disiacus, 672, 907^
Dizy (Marne). Quant à Discidis, il a Tair d'un patronymique :
chez les Discides, les descendants de Discius, soit Decius.
Doge, voir Douve.
Dole, sommet du Jura, DolaZy 1628 ; du celtique dol^ table, à
cause de son sommet aplati ; de même Sur la DôIe ou Dolle à
Gilly, la Dola, 12 16 ; la Dola (Dollaz), maisons à Pont-la-Ville,
la Dollaz à Vuadens. C'est sans doute à la même racine que se
rattachent l'adjectif
Dolent, Mont — , au fond du val Ferret, Valais, et
Dolln, Mont — , au fond du val d'Arolla, Valcûs. Voir aussi
Champdolent.
Dom, au conmiencement d'un nom de village, vient du latin
dominas^ seigneur, et précède un nom de saint, celui auquel
l'église du village était consacrée : Dommartln, DomnomartinOy
ii5o, Donmartin, i2o3, M. R. VI, i38, Dompnum Mariinum^
i3 14> Domdidier, Z>on/io Desiderio^ 1180, Dundedier^ i2i5,
DongncMliderio^ 1267, WOrstb., voir Saint^Didier ; Domplerre,
Domno PetrOy iilfiyDonperro^ 1228, s'expliquent d'eux-mêmes.
D'autres sont moins faciles : Dombresson, Dombrecon^ Dam-
brizuriy 11 79, Domhrexon^ 1191» Domnus Bricius, 1228, Don'
bressan^ 1267 = Saini-Brice.
Donatyre, Donnatieri, 1228, M. R. VI, Domna Thecla^ i343,
Donatierey i453 = Dame ou sainte Thècle^ martyre du i«'s.,
fête le 23 sept.
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136 DONNELOYE — DORBEN
Donneloye, Donelui^ 1142, Donna Lai, xii« s., Arch. Fr. VI,
Domnolui, 1157, Donneluy et Donneloia^ 1174, DomnelaiUy
1177, Donnelue, 1177, DoneHua^ 1214, M. R. VI, io3, Donna-
lui/y 1280, Dogne Eluye, 1280, M. R. VI, puis Domnoloia^
Dompneloyey 1428, i458 = Dame ou sainte Luce ou Lucie,
V. et m. -j- 8o4, fête le 18 déc. ; pas saint Louis comme le sup-
pose Hiseiy, M. R. XII, 244» et comme Ta dit Gatschet, saint
Louis étant mort en 1270 et canonisé en 1297, ni saint Lucius
(Gatschet), les formes Donne, Donna indiquent qu'il s'agit d'une
sainte. Quant à Studer, il le dérive, sans sourciller, « de Jean-
Philippe Lojs de Villardin, » qui vivait en 1662 ! Pour Damvant
et Damphreux, voir ces mots.
Dôme, nom de quelques montagnes : le Dôme du Goûter, le
Dom des Mischabel ; du celte douma , sommité. Holder, duma.
Dominge, Champ — à Ollon, Praz Domengeoz à Lejsin, Bois
Dominge à Villars-les-Moines ; Pré Dominge à Gonstantine ;
Praz Domingeoz à Vuadens et Cutrevj ; Praz Dominjoz à Vaul-
ruz, Champ de Menche (pour Demenche) à Bex ; du latin domi»
nicuSy du seigneur = champ, pré, bois du seigneur. En 1244 un
pratum Domenge à Dullit.
Donchire, m. à Rue, crèt à Dompierre, Frib. ; loc. à Chesalles-
Moudon, Saint-Saphorin, Morgcs ; Donchires à Ferreyre et Ar-
nex-Orbe, celle-ci en face de Sur-Ic-Ghâteau dont elle n'est sépa-
rée que par la route ; Donchîère, h. à Ursy, m. à Chavannes-
les-Forts, Donlzii*e, ham. à Praz, Sarine ; en Donchère, champs
à Bagnes. Point de forme ancienne de cette famille assez nom-
breuse (10 loc.) ; de (terras) dominicariaSy du bas latin domini*
cariuSy syn. de dominicus, les terres du seig'neur (comme jon-
chière, jontziro, de juncaria).
Donne, Clos — , m. à Ecoteaux, D. Oron = clos de la dame.
Donroiix, Clos — à Monlhey, es prez Domprod, 1696; de
doniy dominas, seigneur, Rod, Rodolphe.
Donzel, Champ — à Cronay = champ (du) donzelf de domi-
cellus, du seigneur.
Dorben, ham. sur Louèche, alpis de DorbiniSy i25o, Dorbons,
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DORCHAUX — DOUBS 137
1267, Dorbonfff 1822 ; identifié par erreur, par M. Gremaud,
avec le Daubenhorn. DorbonSy 1217, Furrer, III, 55, Dorbens,
1221, Dorbiy i25o. Dorbeyns^ i25o, est aussi le nom ancien de
Dorbain, vallon qui se creuse entre Chandolin de Savièse et la
colline de la Soie ; peut-être faut-il y voir la racine celtique darbiy
espèce de pin ; voir Darbellaz. On peut en rapprocher le nom de
Tôpbel près Vièye, Dorbia^ iioo, puis TorbiOy Torbi, xiii« s.,
Torbi/, et enfin Torbil, i4i8, Tôrbil, lASg.
Dorchaux, sommet à Ormont-dessous ; du celte dor, sommet ?
Dorenaz, commune, D. Saint-Maurice, Dorone, 848-853 ; d Câ-
pres ce texte « desertum Alpinonis (Arbig'non) a flumine Aquams-
soni (Avançon de Mordes) usque ad frontem Dorone, » M. F. IV,
356, Doronaz, 1 768 ; Dopenaz, pâturage élevé à Château-d'Œx ;
loc. à Randogne, D. Sierre ; sans doute même racine e/o/*, som-
mité.
Dorigny, loc. près Lausanne. Les formes anciennes manquent,
mais le suffixe indique un nom en iacum : Doriniacum^ domaine
d'un DoriniuSy dérivé de Tadj. Dorius, comme les Torigny de
France de Taurinius.
Dos, nom, fréquent dans le Jura bernois, de larges croupes :
Dos Val, Dos le Gras (le Crêt), Dos le Dos, Genevez, Domoni,
ham. de Souice, etc. = dos du val, du crêt, du bois, du mont.
Dozepce, fermes près Moutier = dos de l'Erse (forêt). C'est l'an-
cien génitif français, sans préposition. M. le prof. Bonnard (in
litt.) y voit « plutôt le même mot que le français dès. Littré donne
dos comme forme bourguignonne de dès. Or tous ces lieux sont
dans le Jura bernois. »
Douanne, D. Nidau, ail. Twann, Tuana, ii36, Z)uana, ii85,
F. B. I, 1228, 1252, Duan, i2i3, Tuanna, 1225, i235. Tu-
wanno, 1237, F. B. II, 2, Duanne, i255, 1274, etc. D'après
Studer, de duana, douane, étymologie contredite par les formes
primitives allemandes ; origine inconnue.
Doubs, Dubis des auteurs latins, aussi Daba, Dova^ Davius,
Doois ; d'après Zeuss et Holder, d'une racine celtique, vieux hi-
bemien duby noir, encre ; gaélique dubh^ cambrien et armoricain
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138 DOUVE — DOY
du (dou), noir ; l'étymoiogie de dubius, douteux, à cause de la di-
rection incertaine de son cours, est une plaisanterie.
Douve, et dim. Doovette, vallécules rocheuses à Chàteau-
d'Œx, loc. à Albeuve ; les Douves, bois à Versoix ; la Douvaz,
Aigle^ Villars-Burquin ; la Deovaz à Orsières ; la Dova Blanche,
glacier, vall. d'Hérens ; la Doge à Goppet et Tour-de-Peilz ; la
Doza au Val Ferret (g-z) ; du bas latin dovay latin doga^ fr.
douoe^ dépression du sol * ; en allemand suisse dauhe, d'où Dau-
benhorriy Daubensee à la Gemmi. Ce mot doga^ doha (Ducange)
peut être aussi en partie Torigine du mot suivant Doy.
Dovalles, pâturage à Neirivue, Fribourg ; diminutif pluriel de
douve, combe, vallécule^ avec suffixe aile comme Comballaz de
combe, donc les petites combes ; le v. f. a le masc. dovau (Gode-
froy). -
Doy, Doye. Il y avait à Genève une rue et une porte de la
Doye, 1493, et une ordonnance de 1629 dit « on grillera les
doyes (égouts) pour la sûreté de la ville. 9 M. G. VII, 298. La
Doy, Aîgue-Doy à Bassins, la Doye, autre nom du Grenier, bras
de la Versoix qui passe à Coppet, Doyes, loc. aux sources du To-
leure à Bière ; la Doiz, ancien nom (i3i2) de la DiaZy ruisseau
de la Lance près Concise, la Doux, une des sources de TAreuse,
Neuchàtel ; la Doa, ruisseaux à Courchapoix et à Courtetelle ; —
peut-être es Doux, pâturage aux Ormonts ; — la Doye ou Doix,
ham. de Vérossaz, où jaillit la source de la Rogneuse, la Duey,
xviiF s. ; les Fontaines de Dooay, nombreuses sources jaillissant
du rocher, alpes de Gollonge, Valais ; Vers la Doy à Corbey-
rier, en la Dœy à Bex ; la Douay, ham. d 'Orsières ; la Dui, alpe
au Sanetsch, nombreuses et belles sources sortant d'une paroi de
rochers ; probablement aussi En la Dey, ham. d'Arconciel, Frib.
Ces mots dérivent peut-être en partie de doga, voir plus haut ; la
plupart du v. f. dois^ s. m., doity m. et f., doie, s. f., conduite
d'eau, ruisseau, du latin ducere.
1 Une autre forme est les Douyes, couloir rocheux sur Port-Valais (par
chute du jç remplacé par y).
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DOZERCE — DRÔNE 439
Dozerce, fermes à Moutier, Berne ; de Dos-Erse, dos de TErse,
forôt voisine, voir ces mots.
Draey ou Drassy, loc. à Saint-Prex, ancien village détruit ;
villa DracianOy 886, villa DraciacOy 885, Drassie sans date
vers i2i5, M. R. VI, 275, 289 = villa, ferme d'un Dracias.
Drahen, torrent, affluent de la Sionne ; de draconem^ dragon
(permutation c-h)y à cause de son cours impétueux, aux crues su-
bites. Holder et De Vit mentionnent un DrahonuSt affl. de la
Moselle, aujourd'hui le Drohn, que Zeuss explique par fleuve épir
neux, c'est-à-dire entouré d'épines. Il y a un autre Draco, au pied
du Vésuve. Ce nom est fréquent : il y a 3 Dragone, ruisseaux,
et une Dragonata, dans le Tessin ; de même le Drac, rivière du
Dauphiné, jadis Drao.
Draize, voir Delaise.
Dranse ou Drance, Dranciy 972, nom de trois rivières du Va-
lais et d'un ruisseau alpes de Finhaut ; comme la Dranse du Cha-
blais, Druentia, puis Drancia, même origine que la Durance de
France, Druentia, de la racine celtique (ligurienne d'après Jubcdn-
ville, draent, draanty rapide, violent = la rapide, la violente,
d'où le subst. drun, torrent, rivière.
Drapel, ham. sur Aigle ; du v. f. drapel, petit drap, encore en
usage au sens de lange, pris au fig. pour petite prairie au milieu
des bois et des rochers.
Drize, ruisseau C. de Genève; même racine celtique que
Dranse.
Drognens, ham. de Siviriez et de Sorens, Frib., Droynens^
1755 = chez les descendants de Drogo^ n. pr. germ. connu chez
nous : un Drogo de Gossonay était un des témoins d'un acte de
1142, M. R. XVIII, 6 ; un Drogo paraît en 906, M. R. VI, 97,
etc.
Drône, de la racine celtique rfran, torrent, rivière. Ce nom, dit
A. de Rochas dans Y Année géographique^ est si fréquent dans
le centre et l'ouest de la France qu'il devient nom commun. Un
enfant accompagnant un jour Onésime Reclus s'écriait à la vue
d'une rivière : 4( Ah I la belle dronne !» De là chez nous les noms de
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140 DRÔNE — DUDES
Drône, village de Savièse, Valais, Draona^ ii« s., Drona^
1 189, près des gorges de la Sionne ;
Dronaire, alpe du val d'Illiez, très ravinée, parcourue par cinq
ruisseaux, et aux Dronnaires, loc. à Ollon ;
Dronaz^ Pointe de — , au Saint-Bernard ; cinq ou six ruisseaux
en descendent ; enfin Durnant, affl. de la Dranse, Dronnantf
i346.
Drousinaz ou Dreusenaz et Drausinaz. deux forêts sur Bex,
et llratiztnes, Drosina^ i3i5, Drusine, i46/i, pâturages à Or-
mont-dcssous ; les Droges, pâturage à Lessoc, Gruyère ; de Tall.
dros, dim* drossli, romanche drossa, aune vert, aune nain, fré-
quent dans ces localités où il forme de véritables taillis. Le Livre
des DoFiations d'Hauterive parle d autres localités de ce nom dans
la Gruyère : on y trouve une alpe Drussina, ii34, Drusina ou
IJrosina, ii46, îï^S, Drosyne an xiii ® s., aujourd'hui es Bos-
seyres. (De là, dans les Grisons, les nombreux noms en Dros,
Drus, comme le Drusen thor, qu'on a voulu dériver de Drusus.
l>rout/ai, ham. Ormont-dessus ; Drotzu, pâturage à Char-
mey ; Drolzi àNeirivue, Fribourg; Druchet, mayens disérables.
Valais ; du patois droatze, droutsche, la patience des Alpes, Ru-
mex alpin us, si fréquente près des chalets. Au Drotzé ou Dro-
eliel, m. à Noréaz, Frib. ; en Drochex à Payerne, Drachez à
Fétigny ; peut-être d'une autre espèce de Rumex.
Druyos, chalets à Lessoc ; du patois drudje^ drudze, druge
eu Dayphiné = fumier ; aussi fertilité, abondance. Littré se de-
mande si on pourrait le rattacher au celtique : kymri drwg, bas
breton droug, en général ce qui sent mauvais, à cause de Todeur.
Comme Toseille des Alpes croît dans les endroits ou abonde le
fumier, il est probable que droutsche vient de drudje.
Dmgox, ham. de Puidoux, Lavaux, Drugey, I2i5. Peut-être
de druge. Peut-être aussi du n. germain Drogo, latinisé en Dro^
gas, Drtigus, d'où fundum Drugiacum^ domaine de Drugus.
Drogo csl connu chez nous : par ex. Drogo de Cossonay, M. R.
V, 2i3,
Les Dudes, ferme et ancien château ruiné à Mont sur Rolle.
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DUET — DULIVE 141
Castrum de Dudo, démantelé probablement en 1 29a ; Es Dudes ,
loc. à Grang-es, Paycrne. Du nom propre germain DudOy Dodo.
De là aussi le nom de Dûdingen, en fr. Duens, 1228, i453, auj.
Guin, près Fribourg. Il y avait un Dodon de Vuibroye dans la
seconde moitié du xii® s.; un autre à Saint-Cierges, ii54-
Ehiet, alpe d'Ayent, Valais, Duex, i4o8 ; probablement autre
forme de Douay, Dui, voir Doy.
Dugny (Dogny dans Lutz, aussi Dunier), ham. de Leytron, Va-
lais, Dugnyer^ 1824; comme les Dugny de France, de Dunia-
cam (fundum) = domaine de Dunius (latin), du nom gaulois
DunioSy homme ; irlandais duin. Un Dunias est nommé dans une
inscription trowée à Pierre-Pertuis.
Duilier, D. Rolle ou Duiltier, Cono de Duelliei et de DuelliePy
1145, Duelliy 1166, M. G. XIV, 6, 10, Dulli, Dullye ii^k, Cart.
Month.y Daelli, 1224, Doliacunii 1286, Daalliey 1286, Duiliey
1244, M. R. VI et XII, Dulliacumy i244> Duelie, 1269, Duyllier
vers 1800, DueliCy i255, M. G. XIV, 84 = (praedium) Dullia-
cam, domaine d'un Dallius ou d*un Duilius, ce dernier gentilice
célèbre, le premier connu seulement par une inscription.
Duin, ruine de château près Bex, Duig^ 1208, Duigno, 1276,
Daynghy 1280, Duingy xrv® s. D'après Gatschet, du v. h. ail.
dwingeriy dompter ; correspondant des noms allemands Twingy
Zwingen ; pour Duig, voir Suen.
DulUtou Dully, D. Rolle, Délai, 1288, Delaz, 1288, Diluth,
Deluty 1248 et 1244, M. R. XII, Duluiy 1284, G. de Dulucioy
1 827, de Z)tt/icio, iS35, Dulut {ou Dalict?), i4o2,Z>a/iC£ttm, i484,
i499) 6tc. ; le terr. de Délais, dans un acte de vente de vigne
dressé à Bursins, BrussinSf 1271, pourrait encore être DuUit. Mot
difficile à résoudre, il faudrait des formes antérieures au xiii^ s.
Dulicium paraît être une simple latinisation du nom romand.
Peut^tre est-ce comme Duilier, un dérivé de Dulliacum.
Dutive, rivière près Rolle, Deluiva, 1272, Duluiva, 1280, Do-
liva, i385 ; de Délai, Datai, anciens noms de Dullit. (La nota-
tion Duluyna, Deluina, Dolina, M. R. III, 118 et 45o, et Rég*.
gen., 476, est une fausse lecture : n pour a-o).
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142 DURINES -— EGHANOZ
És Durines, lieu-dit dans le marais de Martigny ; dim. de dur,
terres uo peu dures soit moins molles que d'autres parties du marais.
Duroant, voir Drône.
Duzillet^ ferme de la plaine du Rhône à Ollon, ancienn. Dui*
sillet, carte Rovéréa, Douzillet à Sierre et Lens, Valais ; Douze-
liex, loc. aux Thioleyres, D. Oron ; de duzil, douzily diminutif
de duity à cause des canaux d'écoulement dont le domaine est
coupé. Le Berrj a aussi dou$ily s. m., petit canal.
Dzennepi, voir Génépi.
Au Ilzetiau, ou D'Zetiau, carte topop. vaudoise et atlas Sieg-
fried, loc. à Blonaj près du Palud ; au ZeUieux, marais à FuUy ;
au Gittioux, prés à Massongpex et Saint-Maurice ; formes patoises
correspondant au dzetaiy s. m. du patois du Pajs-d'Enhaut =
marg^ouillis, bourbier (Bridel), endroits marécageux ; dérive peut-
être avec le suffixe patois iaux, ieux = oir, du verbe patois dzeti,
bondir, cabrioler.
Les Ecasseys» commune D. Glane, Frib., es EscacCy 14^7,
Dict. Dellion, X, 5o3. On peut en rapprocher les Ecasseyres, loc.
à Démoret. Y aurait-il quelque parenté avec le verbe escasser,
rompre» briser ? Ce nom rappelle celui d'une « terra que dicitur
es cassins, probablement à Crissier, 1227, M. R. VI, 226.
Echallens, Vaud, Charlens, 114I9 Escharlens, 1177» iiS^,
EschalleinSy 1279, Echallens, i3i5, M. R. XIV, Echalans^
i38i, Echallariy i4i4 ; voir Echarlens.
Echandens, Vaud, Escannens, 855, M. R. VI, EschagnenSj
xi« s., SchandenSy 1164, M. G. IV, 78, ScanneinSy ii65, Hid-
ber, II, 2o5, Schannens, 1177, M. G. II, 89, ScandenSy 1182,
EschandenSf ii84, Cart. Monih, y l\^i y Escanneins, 121^ y Eschan-
deinsy i238, Eschangneins, i238, M. R. VI, 659, Eschannens,
1291, M. R. V, Eschanens, i453 = chez les descendants de
Scôni (le beau), n. pr. germain.
Echanoz, maisons à Château-d'Œx ; probablement pour es
ChanoZy aux Chênes. Il y a encore une localité, le Chêne, à Châ-
teau-d'Œx.
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éCHARLENS — ^GHONO 143
Echarlens, Fribourg (patois Tserlin), Escarliriffus villa. 855,
M. R, VI, 201, ScarlenSy ii45, M. F. II, 240, Escharleins,
1225, M. R. VI, 211, EschallenSy 1228, comme Echallens, Vaud
= chez les descendants de Scarilo, n. pr. germain.
Aux Echaux è Plan-Ies-Ouates et à Gingîns, en Echaux à
Bressaucourt, en Proz d*Echaux à Vionnaz, en la Chaudy 1728 ;
soudure de l'article pour es Chaux ; de calmas, aux champs.
L'Echerche, le Châble de — à Vionnaz, les Echerches à Vou-
vry, I*Echerchetaz à Vérossaz, rEeherchettaz, Etzertzetes, pâ-
turage à Dorenaz, TEtzertze de la Maraltze (du marais) passage
de Van à Salanfe, alpes de Salvan. M. Gross, de Salvan, définit
ce dernier mot « escaliers naturels dans le roc. » Si cette définition
est juste, il faut rattacher à ces mots toute la famille de Cherche,
p. 84, et chercher Tétymologie dans le patois etzerissi, déchirer,
etzerissa^ s. f., déchirure, etzér'ssa avec chute du i est bien près
d'etzertze, qui désignerait ainsi des endroits où le rocher est en-
taillé, découpé ; TEsserche d'Aigle, limite de Lejsin, présente une
double série de degrés dans le roc.
Echerin ou Escherin, ham. sur Lutrj = chez les descendants
de Eschari^ n. pr. germain ; de Scich et hariy guerrier.
Les Echessettes, chaîne de rochers découpés à TE. du val Fer-
ret, Valais ; permutation ch-ss et soudure de es, es Essettes ; voir
ce mot.
Echichens, Vaud, CAicAen^, ii3i,M. G. II, 27, Echichen^
1177, Eschicheins et Eschichins, 1288, M. R. I, 186 et VI, 3i8 ;
le même que
Eehiens ou Eschlens, Fribourg, EschienSy i245, EchichenSy
1274, M. R. XII, 71 et 290 = chez les descendants de Scich ou
Scihy n. pr. germain.
Eehille, EchUly, voir Ghille.
Eehine, chalet, alpes de Rossiniëre, sur une arête de la mon-
tagne ; du fr. échine, arête du dos, v. h. ail. skina^ piquant, pa-
rent du celte cheiriy dos.
EehoDo, partie du village de Montricher, Chosno, 1202, M. R.
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144 éCLAGNENS — ÉGORGHERESSES
VI, i38, EschonoZy 1^28, Eschenoz, xin« s. ; probablement pour
es ChesnoZy aux Chênes.
Eclagnens, D. Echallens, Claiffnens, 1219, M. R. III, Kgo,
Clanenst 1266, Claniens et Clagnens^ 1286, M. R. XIV, et
Giagnens, loc. à Bretig'njnsur-Morrens := chez les descendants de
ClanOy n. pr. germain, dont Fôrstmann, SiS, donne le composé
Clanaheri (hari, heri, guerrier).
L'Eclataz, nom des champs au-dessous de Mayen de Vionnaz,
exempts de la dime, nom attribué à une prouesse à la fronde d'un
J. Muriaux ; « campis in fine de Mayin de leclaitaux,., ab omni
décima liberis, )► i558, Eclattaiix^ i638, EclatoZj 1728.
Edépens^ SclepedinguSy 81 5, M. R. VI, 240, Isclapadenes,
loii, Sclepens, ii47, Cart. Month., Esclepens, 1174, 1278,
1453, EsclepanSy 1286, M. R. XIV, EsclapeinSy 1825, Matile ;
d'après Gatschet : chez les descendants de Scaptwalt (le faucon-
nier), n. pr. germain.
L'Ecofferie, écart du Chenit^ vient d'une ancienne tannerie ;
bas latin escofferia^ magasin de cuir.
Ecogia, ham. près Versoîx, Eccogia au cadastre, villa que di-
citur Adesgogia (ad Esgogia)^ 1022, Rég, gen., n® 166.
Les Econduits, lo pâturage, alpes de VoUège; 20 loc. aux
Bayards, Neuchâtel ; du subst. v. f. éconduiiy du v. éconduire,
conduire hors = pâturage avec des canaux d'écoulement, comme
ailleurs le Duzillet, les Bévières ; — S® arête au fond du val Per-
ret, offrant plusieurs échancrures où l'on peut passer sur le ver-
sant italien.
Ecône, grande ferme près Riddes, dite aussi Icône, Econna,
Eeonaz, Escona, 1820, Esquinia en 1802, quand P. de la Tour
la vendit au Saint-Bernard = (villa) Esquinia, ferme d*Esqui'
nias^ n. pr. romain. Icogne (ou Econe) près Lens, Ucogniez et
Ucogni, 1284, Ucogny, 1260, i865, 1877, Hucogny, 1889, Ha-
congni/j 1894, a probablement la même origine. On pourrait
peut-être y rattacher aussi Equonnaz, loc. à Grimisuat.
Les Ecorcheresses, ham. de Souboz, D. Moutier, Berne ; sans
doute la même étymologie que l'Ecortchau, loc. au pied du Mo-
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ÉCORNE — ÉCUVILLENS 145
léson, Gruyère = Técorchoir, lieu où l'on a jadis abattu ou écop-
ché du bétail ; voir la légende de Djan dé la BoUiéta, ou « In
Tsuatzo vé Tremetta, » Etr. frib., 1886.
Ecorne, ham. d'Evionnaz, Valais, ainsi écrit par la carte Du-
four, pour es Cornes.
Les Ecots, bois à Corbeyrier sur des rochers ébouleux, et prés
au-dessous ; Praz l'Escot à Roche, môme situation sous les ro-
chers de la Sarse ; participe subst. du v. fr. escorre ou escoarrey
faire tomber, renverser.
Ecotleaux ou Ecoteaux^ D. Oron, EscotalSf 11 35, S cotais,
1187, Costely XII* s., Escotaus, i233, M. R. XII, Escotaz, ia5i,
Wûrstbg. ; ham. de Martignj-Bourg ; loc. à Saxon et à Rueyres,
Vaud ; les Ecottis à Vouvry ; Escottaly à Fey ; de èSy dans, sur,
«t coteaux, v. f. costely dim. de costal côte.
Ecoulayes, glacier, vallée d*Hérémence, Valais ; Ecoulis, tor-
rent des —y Entremont, les Ecoulaz, ham. de Ghavannes-les-
Forts ; loc. à Promasens, Saint-Saphorin, Vufflens-Ie-ChAteau ; du
verbe écouler.
Les Ecovets, plateau boisé sur OUon ; les Ecovettes, ham. de
Porthaux, Frib. ; Ecovayés, pâturage à PAquier ; formés des suf-
fixes collectifs et y aye et du v. f. escoiveyS. fr., buisson, touffe de
ronces, dérivé du latin scopa^ balai = lieux buissonneux ou cou-
verts de ronces.
L'Ecoalaz, pâturage, Ormont^lessous ; de écuelle, à cause de sa
position enfoncée en hémicycle entre le Mont d'Or et le Gros Van ;
TEcuellaz à Anzeindaz ; Ecuellettes à Gland, les EcoaelloUes à
Renan, D. Gourtelary, TEcualettaz à TEtivaz, dim.
Ecublens, 1^ Vaud, ScubilingiSy 964, M. R. VI, EscablenSy
i\l\^y ScublenSy 11479 1162, Cart. Month., et iiSo, M. R. I,
202, Scubleinsy 1220, EscublenSy 1228, M. R. XXIX et VI;
2® commune G. Fribourg, Escublans, 1220, F. R. II, 22, 74,
Escubleins, 1226, Escublens, 1180, i4o3 = chez les descendants
de Scubilo^ n. pr. germain.
Ecuvillens, Fribourg, Scavillens, ii43, 1162, EscuvilienSf
1182, M. F. III, 66, IV, 99, Escubilliensy i4oi, Arch. Schw. G.
M. D. 8KG. SilUI, TOBCS Vll 10
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146 ÉGASSE — BISCHOLL
XIII^ EscavillenSf i453, etc. = chez les descendants de Scubikily
n. pr. germain (d'après M. Stadelmann).
L'Egasse, Plan —, pâturage à Saint-Iniier ; peut-être aigtie,
eau, et suffixe augm. asse.
A TEgaz, loc. à Ghardonne ; probablement à FAig^ue, eau.
L*Eglaise, Plan de — (gl mouillé), m. dans les bois à Saint-
Livres, D. Aubonne ; voir Glaise.
Eglery, loc. à Saint-Biaise, Neuchàtel = es Gléry, aux gla-
riers ; voir Glarey.
Les EgraSy ham. d'Ursj, D. Glane, au pied d'une forte mon-
tée ; le Pont d'Egras sur Roche ; les Egras, alpe de Charmej ;
Combe des Egraz à Vallorbe ; du patois égras = es gras, aux
degrés, à l'escalier, latin grevas, romanche gra.
Ehalaz, loc. à Ayent, Valais, permutation c-h, voir Hombes
= écala, du latin scala^ vignes disposées en gradins.
A l'Efaochour, loc. à Lens, Valais = à l'écorchoir, à l'abats
toir; autre forme du v. f. escorckioux (c^h); l'Ecortcia ou
Ecorsia, Ecossia, petit hameau de Granges, Valais, même sens.
Ebomettes, rochers près du Rawjl, alpes de Lens ; soudure
de l'article = es CometttSj permutation c-A spéciale à cette ré^
gion ; voir Hombes.
EisehoU, D. Rarogne, Valais, Oselg, 1200, Oiselz, 1260, Oy-
sez, 1267, Oysely 1286, 1807, Oysol, i336. Dans le Necr. Sion,
une Laureta de Castellun dédit ij ceo& apud Ansely sans date,
probablement antérieur au xm^s.y Eysoll, i4i8, Œyset, i4449
EyseU i534) encore en patois Eisel. Du celtique : gallois uxello,
cambrien uchel^ hibernien uasal, haut, escarpé. Zeuss traduit
Ouxeliodunum, oppidum (dunum) in praerupto monte (uxello).
Notre Oysel, Osel est donc un lieu « escarpé », ce qui convient oti
ne peut mieux à la position d'Eischoll au bord d'un plateau domi*-
iiant de 600 m. la vallée. Un Mont Oysel, Oisely Oisels ou Olsez
«st aussi limite des possessions d'Oujon au xii<» s., M. R. XII, 2,
5, 72. C'est sans doute aujourd'hui le Montoisey, 1671 m., au-
dessous de Gex. La localité Motitoiseau à Crans, au bord d'un
ravin en pente rapide, pourrait être aussi un Mont Oisely enfin
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EISON — èS EMPTOZ 147
Oschell, pâturage près Beilegarde, Fribourg, en i5o4 (pratum
Dossely d'Ossel, ii38, ii43, 11469 Hidber, I, II ?) a la même ori-
gine.
Eïson, ham. de Saint-Martin, Hérens, Valais, Esony 1224^ Ey^
son, i3o7.
Eissy, voir Ejssy.
Elay, D. Moutier, ail. Seehof, d'après l'allemand de ès^ dans,
et lay, lac.
Ely, Bois d' — , faussement aussi Bois des Lys, grand domaine,
jadis seigneurial, à Crassier ; probablement pour es Lyes : aux
Ibréts, le mot Bois ayant été ajouté quand on eut perdu la signifi-
cation du mot principal ; voir Lajaz.
EmbossUy ham. et gorge où s'écoulent les eaux à Renan, Jura
bernois, autre tarme d'Emposieux ; l'Embouehoz en i5i7 était le
nom des entonnoirs de TOrbe à Bonport, en patois les imbou-
chaux ; de en et bouche.
Les Embreux, pâturages à Lajoux et aux Grenevez, Jura ber-
nois ; de en et breux, autre forme de breuily voir ce mot.
Les EmbfOHoheSy loc. à Jussj, Genève; lieu où abondent
(abondaient) les myrtilles ou embroches^ patois embrotzej eim*
hrotze^ ambresailleSy etc., cnrigine inconnue.
Aux Eonenaux, loc. Ormont-dessus, EminauXy 1824» aussi
Eminods ; 4(.df^ l'ancien prénom Aymonod, petit Aymon, » d'a-
près M. Isabel.
L'Emeri, Forêt de — à Gourfaivre, D. Delémont. Sans doute
fausse orth. ; non loin de là on trouve, à Undervelier, la Côte de
l'Aimerie.
Emoeson, pâturage, en partie marécageux, de Finhaut, Valais^
alpem de Musson^ i3o7, M. G. XIV ; de moue, ail. mooSy ma-
rais.
Einposienx, ham. de Travers, loe. aux Ponts, à Lignières, etc:
nom générique des entonnoirs où s'^iigouffrent les eaux dans le
Jura bernois et neuchâtelois. D'après Littré, de en et le provençal
potz, puits, pe in et puteolis^ dim. deputeuSy puits.
ta EnpCoE, loc. à Blonay ; voir Entes.
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148
BNGISE — ENNEY
I
Encise, plaine — , loc. à Avenches ; du latin incisa, entaillée,
comme Pierre-Encise, à Lyon.
Encoumailloux, voir Déquemanliau.
Encrenaz, sommet à Ormont-dessous, Ancrenaz, alpes de Bex,
Increna, Val d'IUiez ; de in et crena, entaille = arête dentelée ;
TEncrenettaz, m. à Riez, Lavaux, dim.
Les Enfers, D. Franches-Montagpnes, Berne, dans une plaine
profondément enfoncée ; de injeros, lieu bas ; la €k>nibe d'En-
fer, vignes de Fully, doit par contre son nom à la chaleur intense
qui y réfipne en été.
Enges, Neuchâtel, Einge vers 1220, Enge^ 12 13, EnjOy i235,
EngSj 1373, Matile. C'est sans doute l'alleu nommé j&in^u qu'Ul-
rich de Neuchâtel obtint par jugement arbitral du couvent de
Frienisberg en 1 182, Matile, I, p. 26. Le suffixe ingu indique net-
tement la dérivation d'un nom germanique.
Engollon, Neuchâtel, Engolon^ ii43> Engolun^ 1228, Ange-
loiiy 1374» TEngollieu, loc. à Montmollin, l'Angolliau, loc. à
Bettens, Vaud ; l'Angolat à Lajoux, Jura bernois ; l'Engouloir,
source à Gimel, Engoliau à Gilly, Engoliour, 1265. Engollieu
est un n. commun dans lesvallées neuchâteloises pour désigner
les entonnoirs naturels où se perdent les eaux. Engollon a sans
doute le même sens. Au xvii* s., un mot engoulloir désignait à
Neuchâtel une bouche d'égout ; de en et gola, guta^ gueule.
Enjalin, loc. à Ecublens, Vaud ; probablement : en Jalin, pa-
tois djalein, dzalin = le givre, le gel ; lieu exposé aux gelées
blanches du printemps et de l'automne.
Ennaz, Grande et Petite — , pâturages d'Arzier, D. Nyon, écrit
aussi Aîné ; le même que atne, s. f., de inguem; ce mot peut dé-
signer au figuré ces deux pâturages situés chacun dans d'étroites
combes, fort resserrées.
Enney ou Henney, D. Gruyère, EiZy 1224, Cart. Month.,
HeyZy 1254, 1494, Eys^ i388, i5i4, HayeSy i535, En HeyZj
i548, enfin Heney, i555. h% Hesi à^ 1257, Cart. Haut-Crét, M.
R. XII, 385, est probablement la même localité. D'^rès Hisely,
de En Eys, dans l'Ile, nom qui serait peu justifié. Heyz viendrait-
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ENNIEZ — ENVY 149
il du y. h. ail. hei^ enclos, de heien, enclore? Il correspondrait
aux Clos, si nombreux dans nos Alpes ; à examiner.
D'après Zimmerli, Enney s'appellerait en ail. Zum Schnee, qui serait
une traduction de en nei, dans la neige ; ce nom allemand a été fait évi-
demment sur les formes modernes, postérieures au xvio s.
Enniez, loc. à Bussigpny, D. Morges ; voir Henniez.
Ensex ou Encex, pâturage d'Ollon = en Sex, in Saxo, dans le
rocher ; en 1291, Escez = es Sex, dans les rochers.
Ensier, loc. à Monthey, dans les rochers des gorges de la
Vièze (Eusier par faute de gravure atlas Siegfried g^gj)» vers En
Siez, 1696 = dans les rochers ; cette diphtongaison Siez pour
Sex, du latin saxuniy se retrouve ailleurs : dessus le Siaix à Vey-
taux.
Enson, alpe sur Vernamiège^ Valais, Pya Enson, i339 ; Ppoz
d'Enson à Fully ; Enson le Bémont à Saignelégier, Enson la
Fin à Saint-Braix, Enson la Joux, à Roche d'Or, les trois Jura
bernois ; du v. fr. en som^ au sommet. Pour Pya, voir ce mot.
Bonnenson à Bex : les bonnes (terres) du sommet.
Les Entes à Bursins, Grét des Entes, Bretonnières, es Entos,
Entoz, Pont-la-Ville, Lignerolles, Pampîgny, Etagnières ; à TEn-
toz à Yens, Mont-la- Ville, es Entoz à Suchy, i5i2, es Antoz à
MassonnenSy Fribourg, et Conlhey, aux Entes, es Entoz à Choëx,
Monthey, Antes, 1696. La localité es Emptoz à Blonay nous
donne l'origine probable, du latin emptus, acheté = (fundos)
emptos, fonds, terres achetées.
Notons toutefois que M. le prof. Bonnard (in litt.) n'admet pas que ce
soit une preuve : « On écrit parfois p devant t sans raison ; ainsi domp-
ter, de domitare, qui n'a pas de p. »
Envelier, D. Delémont = in villare, dans le village.
Enroardesou Invuardes, ham. de Payerne, en WardeSy 1278,
M. R. VI, 809 ; de en et VuardeSj du patois vuardâ^ garder, v.
h. ail. wartan.
Envy, D. Orbe, Envi, 1216, Envy, 1859 ; du latin in via, sur
la route. — M. de Charrière traduit in viiSy au carrefour de deux
chemins, ce qui nous paraît moins conforme à Torthographe.
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150 EPAGNIER — EPENDES
Epagnier, Neuchâtel, Espagniey ii63, iao8, Ispaniei, Espa--
niei vers 1180, Donat. Haut., Arch. Fr. VI, Espagniez, Hispa^
nie^ 1192, Espagniacam, 1201. — Epagny, D. Gruyère, Espa-
gniePy iii5, Espagnie^ 1196, Epanyej 1278, etc. ; de (fundum)
Hispaniacum, domaine d'un Hispanius, gentilice romain.
Les Epagnier du Livre des Douât. Hauterive se rapportent à Epagnier,
Neuchâtel^ et non à Epagny, comme le fait par inadvertance M. Stadel-
mann, p. Î7. Il est question à plusieurs reprises de vignes dans la loca-
lité ; or nous ne pensons pas qu'il y ait jamais eu de vignes dans la
Gruyère.
Epalinges, D. Lausanne, Spanengis, 11 8a, Espaningiuniy
1224, Espalin/o, Espalingioy i233, M. R. VI et VII, Espallin"
gieZy xrv« s. = chez les descendants de Spalo, n. pr. germain.
Epantaires, loc. à Boussens, D. Gossonay, pour es Paritaires
ou PanthaireSj barrières, portes à claire-voie d'un terrain clos ;
voir Penthéréaz.
Epautheires ou Epautaires, ham. d'Essertines, D. Echallens,
Spelterias en 885, 888 ; loc. à Bercher = champs d'épeautre, la-
tin speltay céréale cultivée par les populations germaines.
Epauvillers, Jura bernois, Villare^ nSg, EpavillerSy 1179,
Hidber, II ; pourrait être le village de Spalo^ n. pr. germain.
Epeisses, ham. Genève, Espessi, 1220, M. G. IV, 2.%yEspeys-
sicy Rég. gen., Espeissy, xiv« s. ; — loc. à Ollon ; — Epesses à
Lavaux, Espesses, 1166, Spesses, 1228, EspesseSy i453 ; — m. à
Puidoux ; Episses, loc. à Leytron, ^ Valais ; es Epessoux ou
Epessons, m. à Echarlens et à Vuippens, diminutif ; du v. fr. e«-
poisse, espessCy fourré, du latin spissa.
Epelouies, Epeluves, voir Pelouyes.
Ependes, Vaud, Spinles, ii54, Espinnes, 11 60, ii74> Espin-
des, 1216, EspigneSy 1227, SpinneSy 1261 ; — 2® Fribourg,
SpindiSy 1142, ii47, M. F. II, 220, 2&Sy Espindes, ii63, Matile,
Ispindes, Espinnes, 1174, Espindis, 1180, PindeSy 1198, M. F.
III, 69, EspindeSy 1228, M. R. VI, SpindeSy 1261, F. B. 11,343,
EspineSy Espignes, i354, Matile, Spins, i356, Jahrb. Schw.
Gesch. n, 237 et i449 ; du latin spinas, épines.
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EPENEY — ERDES 151
Epeney, Villars — , Yverdon, et les divers hameaux Epenex à
Crissier, Ecublens, et 3 ham. Friboui^, Epeiiay, Ecublens, Es-
penaiy laSi ; Espigny à Ollon, Epepis, Monthey, Espeniz^
|a8i ; Epe^ets, Aile, D. Porrentniy ; du latin spinetum^ fourré
d*épines. EpÎBassey à Saint-Maurice, Valais, Silvam Spinaceti
vers 85o, Splnacetum, 12149 Espinassex, ia63, Espinassetum^
laSi, augmentatif. A la m^me racine, mais dérivés directement
du français, se rattachent les nombreux TEpenaz, les Epinettes,
Montpreveyres, Epenattes, Fal^j, D. Porrentruj, Epeiiaux à Lo-
naj, Epenoud à Commugny, Epignat à Evionnaz, Epignaz,
1760, Penau, ham. du Mont sur Lausanne, EspinouXy i34o, Es-
pinauZy ikl^y qui s'est décomposé en es Pénaux^ puis Penau.
Epetex, Es — , prés à Saint-Maurice et à Colombey, ceux-ci
aussi es Paquais. Cette dernière forme montre l'origine : corrup-
tion de es Patais pour Paquais, permutation valaisanne q-t.
Les Epiquerez,. comm. D. Franches-Montagnes, est formé de
es Piquerez ; on dit aussi et mieux Les Piquerez ; peut-être n. pr.
Eplatnres, ham. Chaux-de-Fonds, et TEplature, loc. aux Pom-
merats ; de es et platures^ terrains plats.
Epoaisats ou Epoisat, voir Posât.
Erbio ou Erbioz, ham. de Nax, Valais, très probablement le
Elbio de Petrus de Elbio^ 1224, M. R. XXIX, 244 ; sans doute
autre forme de la racine a/6, blanc, devenu erb^ comme dans Er-
bivue, Erbogne, synonymes de Albeiive, Albone, à cause de la
teinte blanche du terrain gypseux où il est situé.
Erbivue, ruisseau près Montbarry, Gruyère, et autre forme du
ruisseau d'Albeuve, Gruyère = alba aquay eau blanche.
Erbogne ou Arbogne, rivière et ham. D. Broyé, Fribourg,
forme parallèle de Albona, Aubonne ; du celte alby blanc, et ona,
cours d'eau.
Erdes, village de Conthey, Valais, ErdeSy 1208, i255, HerdeSy
\2ît^y 1239, 1275, i446- C'est aussi un lieu-dit à Granges, Valais.
Peut-être l'adjectif v. f . verdy verde ; le patois de plusieurs vil-
lages de la contrée supprime souvent le v initial atsey ein (Ayent),
entro (Savièse), etc. Le village est au milieu de vertes prairies.
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152 ERGISCH — ERSE
Ergiscli, D. Louèche, Valais, Argessa ii fois iioo-i4oo, Or-
gissa, 1279 ; peut-être de la racine celtique argOy brillant, clair,
à cause de sa situation sur un plateau bien ensoleillé.
Erguel, ancien château ruiné, vall. de Saint-Imier, fondé au
ix« s. par la famille d'Arg^uel, près Besançon ; probablement
même racine argo.
Aux Ërines, pâturage et fauchages à Gryon, en patois aux
jtirnets (Isabel) = probablement ArenetSy soit dim. d'arein^
avalanche poudreuse, endroit où descendent de petites avalanches
Emayaz, loc. à Hérémence = Vernayaz, apocope du v ; dans
certains patois du centre du canton on supprime le v initial (v)ein,^
(v)atse, etc.
Erpilles, pâturage de Rougemont ; autre forme d'Arpille, du
latin alpicula^ petite alpe.
Les Erres, écart de Cottens, Frib., entre les chemins de Lenti-
gny, de Lovens et d'Onnens ; du v. fr. erre^ du latin iter, au sens
de chemin = les chemins.
Errouvenaz, Errouvenoux, 3 loc. C. Frib., pour es Rouve*
naz, etc., voir Ruvînes.
Erschmatt, D. de Louèche, Valais, Huers^ 1209, 1242, 1267,
1828, Uyers et Uiers^ 1260, Hoers^ i357, i38o, HuyrSy i4oo,
HoerSy i453. A cette époque Tallemand s'est établi dans la con-
trée et le nom s'est modifié par l'addition du mot germanique
matU prairie. Quant à Huers, c'est sans doute une forme plurielle
de huerty jardin, en patois du Dauphiné, aert en romanche, du
latin hortus.
L'Erse (ou Ersse), forêt à Monthej ; les Erses, pâturage à Con-
cise, Jura ; l'Herse ou Lerse, montagne à Evionnaz ; les Heiv
sattes, forêt à Pierrefitte, Jura, suffixe dim. jurassien atte^ ette ;
paraît être un participe pris substantivement du verbe v. fr. herdrCj
erdre, aerdre, s'accrocher ; il désigne des forêts rapides, comme
accrochées au rocher, — ce qui est le cas pour les localités valai-
sannes ! — par une figure comme celle de la Grappe, Greppon.
De la même racine, les moulins de l'Ers, faussement écrit Lers,.
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ERTBTS — ESSEIN6ES 153
suspendus aux parois des gorges de la Liène près Lens, Valais,
et les chalets de Ders pour d'Ers, pâturage dans le vallon préci pi-
teux de la Derzence, affl. de la Liène.
Ertetfi, pâturage à Ormont-dessus, frontière bernoise, Yretes
dans les délimitations de froolière avec le Ghâtelet en i44i et
i474- Cette forme primitive rappelle singulièrement Tirette, val-
lée de la Lizeme = petite aire, petit plateau dans la montagne.
Esbons, écart d'Aubonne, Bonez, i235, M. G. XV, 7 ; d'après
cette ancienne forme = es Bonnes (terres) ; voir cependant Bon.
Escalaz, vignes à Granges, Valais ; du latin scala, provençal
escala, vignes en pente rapide s'élevant par degrés. Ehalaz à
Ajent, le même mot h = c.
Eschert, ail. EscherZy D. Moutier, Berne, Escert, 1179 = Es-
sert, permutation jurassienne ss-ch conmie sire-chire ; une vigne à
VEschertely 1179, à Nugerol (Landeron).
Eschiens, voir Echichens.
Eslex ou Es Loex ou Eley, ham. de Lavey, entre les parois de
rochers qui descendent au Rhône, la LeXy ibol^y Furrer, III ; Est-
iez, loc. à Evionnaz ; de es, dans, et leiy rocher ; voir Lex.
L'Esparse, ruisseau à Payerne ; participe adjectif espars^ du
V. fr. espardrBy répandre, disperser : ruisseau qui verse ses eaux,
qui déborde.
Esseinges ou Essinges, ham. de Surpierre, Frib., Essenges,
1278 ; ham. de Léchelles et de Gumefens, m. à Seigneux ; Mon-
tessingeoz à Attalens ; probablement = chez les descendants de
EssOy variante de Azzo^ Ezzo^ n. pr. germain. Fôrstm., p. 191 ;
mais à côté de ces hameaux, on trouve un grand nombre de lieux-
dits, non habités, qui paraissent avoir une autre origine : en Es-
singe à Mézières, Frib., loc. à Chénens, Praratoud, Frib. ; à
Payerne, les deux Combremont, Thierrens, Baulmes, Arnex,
Vaud ; Essanges à Moiry, Esseilges à Penthéréaz ; au xii^ s. ,
Donat. Haut, passim, une loc. territoire de Lussy, in LoBsingi,
Essengia, Essingia, et à VEssangia à Praroman. Une charte de
1217, M. F. II, io5, parle de la décima de Lessengi de Lusera-
bloz, sive de Naiz. Celles-ci nous paraissent être le subst. verbal
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154 ESPERSIERS — ESSETTES
du verbe v. fr. etsengierj rouir : endroits où Ton fait rouir le chan-
vre. Peut-être faut-il y rattacher une partie des^noms précédents.
Les Espersiers, écart de Gorsier, Vevey ; peut-ôtre du verbe v.
fr. espei:dre, anc. part, espers dont nous avons gardé le part, mo-
derne éperdu = maisons écartées, comme perdues.
EsparsUlier, loc. à Etojr ; paraît être de la famille du verbe v.
fr. espardre, part. esparSy éparpillé.
Les Essapeux, loc. D. Porrentruy ; article aggcluliné pour es
Sapeux, celui-ci formé de la racine sap, sapin, et du suffixe dimi-
nutif eux = eolum, iolum = aux petits sapins.
Esserdilles, ham. des Bois, Jura bernois ; dim. de
Essert, en France essart, eyssarty issarty du bas latin eocsar^
tam, terre défrichée. Nom de 3 com. Vaud, 2 Frib. et de centaines
de hameaux et lieux-dits« Anciennes formes : Essert-sous-Champ-
yeniy Exertas vers iog5, Essert*Pittet, &per/a^, iioo, Issert,
val Ferret, Valais, Exert, 1228. De là aussi Essertes, Sartis,
ii54 et 1162, M. G. IV, 77, Exertis, iiSoy Essertes, 1271 ; Es-
sertines, D. Rolle, 1228, M. R. VI, ExertineSy i344> Essertio à
Aile, D. Porrentruy, fausse orth. pour Easertiau, Essertons, di-
min., nombreuses loc. ; Essertoux à Chardonne (permutation
ons-oux), Essertze, alpe de Rougemont, Esserze, alpe d'Héré-
mencCy Valais, Echerté ou Echertes, loc. à Luc, Esserlex à Vé-
rossaz. Valais. Composés : Exergiilod, ham. d*011on, pour Es-
sert-Gillod, n. pr. ; Exertimont aux Ormonts, en Exermon,
i332 ; Essert-Fallon, ham. d'Epiquerez, Jura bernois, de Falloriy
n. pr. : en i347 vivait un Jean Falum à Ocourt. Aux Nesserts à
Fleurier et les IVesserts à Courroux : n agglutiné de la liaison
En-Essert. Gertoux, ham. de Perly, Genève, Sartoux vers i537
(Du val, Ternier et Saint-Julien, p. 90) ; dérivé de sorte r y défri-
cher, syn. d'Essertons, avec permutation ons-oux comme dans
Essertoux.
Les Essettes, chaîne de rochers dentelés près du glacier de Sa-
leina ; les Essets, alpes de Bex ; les Echessettes (ch-ss) au val
Ferret, dim. correspondant à aisselle ; du latin axillay avec le
sens d'échancrure, d'angle ; allusion aux dentelures en scie des
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ESTAVANNENS — ESTEYEN^NS 155
rocherSy par la même figure qui fait dire Taisselle des feuilles
pour Taugle aigu entre la feuille et la tige.
Estavaniiens, D. Grujère, Frib., EstavanenSy 1281, Extave^
nenSy i453 = chez les descendants d'un Germain au nom indé*
terminé Stabatin, Stabadin? (Stadelmann.)
Estavayer-le-Lac, âS'/ai^aiW, ii58, 1162, M. F. III, Stavail^
Stavaia, 1177, ^- ^- '» Estavay, ii84, Estaoail, 1224, Sta-
violai, 1225, M. R. I, 208, Stavayay 1244» Esfavayacum, 1266,
Stavay^ i3oo, F. B. II, Staoiacum dans les chartes du xv« s. —
Estavajer-le-Gibloux, Stavael, 11 42» Cart. Month., Staviolum
sab Jublopy 1227, Estavaiel-li vUa^ 1228, etc. Le suffixe acum
n'est qu'une graphie de chartiste et ces deux localités doivent être
exclues des noms en acum. Gatschet dérive Ëstavayer, ail. Stâffis,
patois Tavaï, du bas latin stadivum, ail. sfady staad^ lieu de dé-
barquement ; mais si cela est bon pour la ville, cela ne convient
guère pour le village du Gibloux. Ensuite cela ne tient pas compte
des anciennes formes ci-dessus. Nous pensons nous approcher da-
vantage de la vérité en rattachant ce nom au v. h. ail. ataffal^
aujourd'hui staffely station, étape, surtout des troupeaux s'élevant
à la montagne. M. le prof. Bonnard nous objecte (in litt.) que le
f de staff ne s'est pas changé en v dans les mots romands. C'est
vrai pour les mots introduits récemment, qui ne remontent pas au
delà du XYi* s., tandis que ceux-ci ont passé dans le romand au
XIP et sans doute avant.
Dans le Gart. HautrCrét, M. R. XII, p. 198, on trouve la mention d'un
Gererdus apud villam cujus nomen est Thasoael. Au Répertoire, p. 256,
M. Hisely le rapporte à Estavayer-le-Lac. Nous sommes d*accord pour
identifier avec Ëstavayer ce nom qui ressemble beaucoup au patois Ta-
vaî. La métathèse de Vs est curieuse. C'est peut-être une simple faute du
copiste qui deux lignes plus bas écrit Wiuricus pour Ulricus. Toutefois
nous rapporterions plutôt ce Thasvael à Estavayer-le-Gibloux : il y est
question de la dime de Bouioz donnée à Haut-Crét et les personnages
nommés sont presque tous des villages voisins du Gibloux.
Estevenens, D. Glane, Fribourg, Estevenens, i4o3 = chez les
descendants d^Esteoeriy n. pr. germain dérivé du latin Sfephanus
(Stadelmann).
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456 ESTRANGUELION — ETER
En Estranguelion, loc. à Etoj, Vaud ; endroit où abondent les
poiriers aux poires âpres, appelées poires étrangle^ poires d*e8^
tranguillorty ailleurs poires channes. Un des rares cas où la lo-
calité est désignée par le fruit (es Cerises près Grandson).
Etablons, chalets sur Iserabloz, Valais, montana de Establoriy
1262, Wûrstbg. ; de stabulanty étable, et suffixe dim. on.
Etagnières, D. Echallens, Estanneres^ 1202, M. R. VI, 187 ^^
et 1238, ib., p. 682, Estaneres, 1290, M. R. XIV, Etaniêres,
1877, Ethagnires, i4o3, Estagnyeresy i424> Etagnire, loc. à
Villars-le-Terroir ; de es, dans, aux, et tanières, de taxonariay
terrier de blaireau.
Aux Etalles, prés à Ormont^iessus et pâturage à Ennej,
Gruyère ; à TEtélay, pré dans la forêt sur Roche et taillis à Port-
Valais ; à TEtellay à Leytron ; Plan de l'Etallaz, alpes de Châ-
teau-d'Œx ; Combe des Etelles à Saint-Ursanne, Berne ; proba-
blement du patois étale^ s. f. pi. copeaux, itella, etella, s. f.
bûche ; endroits où Ton met en bûches le bois de chauffage ou lieu
où on le dépose pour le service du chalet.
Etaloges, ham. de Buchillon et ruisselet, D. Morges. C'est
probablement la localité désignée dans une charte de Saint-Prex,
M, R. VI, 265 « li boscez entre les doves eschaloges ; >► de là éca--
loges, étalages, permutation populaire de c en t.
Etambeau, maison à Château-d*Œx ; Etambot, loc. vignoble
de Lausanne, Estamborc, EtamboCy ExtamboCy 1228, 1286,
M. R. VI, 248, inter Warcheriam, la Vuachère, et lo Ruai de Pa-
laieres, le ruisseau de Paleyres.
Etavez, ham. du Mont sur Lausanne = é^ Tavez ou es Tavels,
syn. de tabernae, cabanes, comme on le voit par Tavel, Fribourg^
Tavelsy 1228, et Tabernae, ii5o et I255 ; voir Tavel.
A l'Eteindiaz, champs à Henniez ; patois eteindia, étendue.
Elep, forêt D. Neuchâtel, traversée par une ancienne route que
Ton croit romaine ; le patois a étier, route, chemin (Bridel). —
D'après le Dict. géog. d'Attinger, du latin «ïcr, au sens de che-
^ Le texte porte Esianueres : fausse lecture ou coquille.
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ETERPAS — ETRAY 157
min, de passage. Cela ne nous paraît pas possible, iter ayant
donné erre^ s. m. et f. ; origine à rechercher.
Eterpas, loc. à Vallorbe, Ollon, Chàteau-d'Œx, Rossinières, et
3 Frib. ; Eterpeis, Monnaz et Grangettes, Fribourg, Eterpeys à
Lausanne, EsterpaieSj 1224 et 1242, M. R. VI, 243 ; Eterpys à
Suscévaz, Essertines-Jorat, Eterpis, une i2« de loc. ; Esterpis à
Vionnaz, Etierpes à Dorenaz, Esterpoz à Morcles, etc. ; du latin
extirpata^ endroits défrichés. Eterpon à Conthej doit être de la
même famille ; es Esserpes, champs à Sainte-Croix, paratt être
une autre forme de Esterpes, la permutation exceptionnelle st-ss
due à rinfluence de essert qui a le même sens.
Etiez ou Etier, ham. de Vollèges, Bagnes, Octier^ i i5o, Hid-
ber, II, Octiez, 1177, Furrer, III, 4i, OitieZj 1179, OttieZy 1198,
Oihiez, i245, Oytier, 1249, OcthieZy 1280, Octyez, i3i5.
EUvaz, vallée et ham. de Château-d*Œx, Leytivay 1478» i528,
M. R. XXIII, 99, 237 ; du latin aestivay lieu où Ton passe l'été.
Etoules, loc. à Pampigny, D. Cossonay ; autre forme (bourgui-
gnonne) du fr. étealcy chaumes qui restent après la moisson, en
patois et rouble y du latin stipula,
Etoy, D. Morges, Stuie, ii45, Estui^ 1167, i2o4, Stoyy 1177,
Estucy i2i5, 1234, Estuyy 1269, EstueZy i349, ^- ^^ Stuez,
1379, Arch. Schw. Gesch. XIII, Estuey^ i43o, etc. D'après Gats-
chet, du V. h. ail. stuba, étable à moutons.
Etrabioz, ham. de Payerne, villam de StabuliSy 1 148, M. F.
I, 375, ExtablOy 1299 ; de stabulum, étable, avec épenthèse d'un
r. Cette addition est ancienne : « Yestrablo sito in finagio de Vi-
rier, » dit une charte de 1278, M. G. VII, i38.
Les Etramaz, hameau écarté de Bottens, près du Talent = ex-
trême de extra, en patois estra.
Etraz, faubourg de Lausanne, StratOy 12 16 et vers i23o. Es»
truy 1239, M. R. VI, 446, 664; de (via) strata, situé sur la
route; route d'Etraz, Myes-Crassier, Nyon-Aubonne-Cossonay.
En Etraz, au petit Etraz, loc. à Russin, Grenève, sur un ancien
chemin de Genève à Farges, n^ème origine.
En l'Etray, m. Ormont^dessus, vers la Grande-Eau, l'Etrait,
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158 ETRËMBIÈRES — EVERDES
alpes de Liddes, en Etrey à Echandens et plus. loc. Frib. ; le
même mot que les Etroits à Sainte-Croix, loc. resserrée et à
Vionnaz Esirey^ Etrey ^ 1728 ; v. fr. étreit, Pierre Etroite, loc.
alpes d'OUon, comme les Etroits à Sainte-Croix : loc. dans des
vallons, des combes étroites.
Etrembières, loc. et pont près Genève, jadis es TrembièreSy
les Tremblières dans Spon, 1680, aux TrembièreSy 1682, M. G.
XXIII, 276 = aux taillis de trembles ; du latin tremula.
Etrèves ou Etrives, ham. d'Ollon, entre Charpîg^j et le
Rhône; la Grande Estrivaz, prés à Barges, plaine de Vouvry, Va-
lais, 1722. A Létrivaz à Maracon, probablement même origine^
mais laquelle? Le v. fr. a estrify s. m. et estrive^ s. f., dont le
sens principal est querelle, combat, bataille, et d'autres sens abs-
traits difficilement applicables.
L'Etroz ou ritroz, petit village écarté de Trient, Bas Valais,
Etroz, loc. au Sanetsch, Valais ; Aitroz, loc. à Vionnaz, EstrwZy
1723 ; litroz de Seilon, chalet le plus élevé, vallée d'Hérémence ;
ritroz du Bouis, chalets, alpes d'Ardon ; aussi C. de Vaud : Bois
d*Etroz à La Sarraz. Bridel le définit chalet des Alpes les plus
élevées, diminutif à'etrabllo. Mais ce diminutif par retranche-
ment nous étonne. Ces mots viennent du v. fr. estre, s. m., em-
placement dans un lieu ouvert, parent du latin exteruSy ital. estera
= étranger, lointain.
Les Eudriuis, loc. , prés humides à Massongex, vers les sources
de la Lœnaz, es Haadrans vers 1720, Audran^ 1761.
Euseigoe ou Useigoe, ham. vall. d'Hérens, Valais, Usegni^
Usogniy 1200, W?^n/i/, xiii« s., Ysoyny, 1879, M* ^* î d'après
Gatschet, avec quelque réserve, de sogniey soignie, redevance qui
consistait pour le vassal à cultiver de Tavoine pour son seigneur.
Ce serait donc l'endroit où l'on cultivait ou bien où Ton livrait
l'avoine au seigneur.
Evaux, ham. de Onex, Genève = es Vaux, aux Combes ; sou-
dure de l'article comme Everdes, Ëtagnières, etc.
Everdes, ham. d'Echariens, Gruyère, J. de Eoerde, 11 87,
Hidber, !, 534, Verdes, i343, M. F. IV, 93, Verdes, i35o.
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EVI — EVORDES 159
Everdes, 1894, M. R. VII, 276, ail. GrûDing^cn ; es Verdes =
dans la verdure.
Evi, ruisseau à Albeuve ; du celte ève^ ive, eau, correspondant
du latin aqua ; voir Aiguë.
Evilard, D. Bienne, Berne, ail. Leubringen ; de es et du bas
latin villarBy réunion de fermes (villa), soit village. ♦
EykmnaZy D. Saint-Maurice, Valais, Eounna vers loao, Hid->
ber, I, 3io, Eviona^ 1268, M. R. XXX, 86 et 1760, Archives
communales ; comme Evian, Açuianum dans les chartes, formé
des racines celtiques eue = eau, et ona = rivière.
Evolène, D. Uérens, Valais, EwelinUy 1260, Eweleina^ i255^
Ewolenaz, i44d» P^î^ Evolénax ; de ewe^ eau, et latin hniSy
doux, eau trïmquiile (d*après Gatscfaet). La Borgne y est relative-
ment paisible. J. Monody Guide du Valais^ tire ce nom d'éoote^
éboulement ; nous ignorons ce mot, en tout cas les formes primi-
tives ne permettraient pas cette explication.
Evoettes» loc. au Sépey ; Evouettes, loc. à Berolle, Corsier
(Genève), à Saint-Martin d'Hérens, et vill. D. Monthey, Evuytes^
i436, HedyeZy 1293, Eyâiez^ AydieZy M. R. XXX et 2« s. II,
i4. Les deux noms se confirment Tun l'autre : Evouettes, dim. de
evey eau = petites sources, et Eydiez, collectif de eydie^ eau. Il y
a 2 ham. Evouettes d'en bas et d'en haut ; celui d'en bas, le plus
important, s'appelait Eydier en i436 : « undecim fbci (foyers) à
Eydier, quinque à Evuytes. » Yvœttes, en latin Aquetas, charte
de i556, loc. à Ollon, même sens ; une loc. Aiwetes (ou Aivuetes)
à Verconn, Valais, laôo. Evuex Roche ; de ève et coll. ex. Un
Evezy Eivex en 1228, Cart. Laus. M. R. VI, 178, 2i3 est peut-
être l'Invuex à Granges.
Evordes, ham. de Troinex, Genève, Esvorde&y 1201, M. G. II»
54, 1222, i3i8, M. G. IV, 33, et XVIII, 24. La forme primitive
aurait été es Bordes (permutation b-v) d'après M. Jules Vuy,
Mém. laat. G. IX, 2, qui y rapporte un Umbert de Bondis, xiii^
s. La permutation b initial v, quoique rare, se présente parfois,
par exemple Bibiscum, Viviscum, Berseya, Versoie. Dans ce cas
ce nom signffierait aux chaumières, voir Borde. D'autre part, d'a-
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160 EYSINS — FAGUS
près une communicatioD verbale de M. W. Mejlan, prof, à Ge-
nève, on trouve les formes es VorsaZj es Vorges^ ce qui signifie-
rait lieu où abondent les vorzes, saule marceau.
Eysins, D. Nyon, Osinco^ in pago equestrico 1002, Hidber, I,
Osins, ii4o, ii45 et ii64, M. G. XIV, 7, IV, 78, 1202, XV, 7,
Oisins^ 1211, 1219, M. G. XIV, Oysins, i235, M. R. V, 33i,
OsinSy Oyssins, 1286, Cart. Oujon, OisinSy 1260, M. R. VI, 898,
correspondant de Ossingen^ C. Zurich = chez les descendants de
OsOy OssOy n. pr. g^rm. que Fôrstemann rattache avec doute au
vieux gothique ÔSy dieu.
Eyssy ou Eissy, ham. de Domdidier, Fribourg, Essie entre
1 168-1220, Donat. Haut., Eyssy y i4oi. Essy, auj. Essis, loc. à
Châtillens, D. Oron, Essy y 1278, M. R. XII, 201 ; comme Achy,
de (fundum) Acciacunty du gentilice Accius = domaine d'Ac-
ciuSy comme les Essej, Âisy de France.
Fada, Forêt de la — , Ardon, Valais ; = forêt de la fée, du la-
tin/a^a, faXoisJatay fadoy romanche /ae/a. De la môme racine,
la Grotte aux Fées à Saint-Maurice, le Temple des Fées à Val-
lorbe, la Cave aux Fées à Croj. Mais on confond souvent avec ce
mot celui de faye = brebis, aussi écrit fée, voir Faye.
Fagoe, Bière, et plus. loc. du Jura bernois, es Praz de
Faigncy loc. à Ghoéx près Monthey, plan de 1715 ; du tr./agney
provençal fanhay faigna, mot employé aussi dans les Ardennes
et dans TAunis, du bas latin /ania, lieu marécag'eux, autre forme
de fang«, et correspondant de Tall. Fenriy voir Fennes.
Fagus, du latin /agus, hêtre, patois fau, fou, feu, dérive une
très nombreuse famille.
i« De fagus: Faug, loc. à Bex, Burtigny, Jong^y, Vuliiens ;
Gombe du Faoug ou Faug, pâturage à La Rippe, faussement
écrit aussi Combe du Four, Belfaux près Friboui^, Bellofagiy
1142, les Faougs à Founex, Faoug ^ près Avenches, Foly 1228,
* Faou^, en ail. Pfaueo, a ud paon dans ses armoiries. Ce sont des armes
pariantes. L'allemand tradait habituellement f initial par pf. : Fines, Ptyn, Fa-
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FAGUS 161
M. R. VI, Fo, 1290, 1828, Fozy i338; Champ du Faux à Pra-
hins, Côte es Faux à Yvonand, les Faux à Peney-le-Jorat, — le
Gros Foux à Neirivue, es Foux à Fiau|^ère et OrsoDDens, la
Foux à Cronay et Charmey, Son4es Foux à Rossinières (== som-
met des hêtres), Entre-Foux à Su^ens, Foux-Praz, Bussy-
Moudon, Fin du, des Fous à Thierrens et Fenin, Plan des
Faouls à Peseux, — Crète du Feu à Massouficex, Beffeux, Bello
fagOj i4o2, et Ppoz du Feux à Vionnaz, Pré de Feu à Colombey,
jadis Pré du Faug.
2® Du collectif masculin /a^re/ttm ; Fay, le — , les Fays (pr.
Fey-i) à Martigny, Monthey et 10 autres ; Plan Fay, Champ Fay,
très répandus dans tout le pays romand ; Plan Fet, ham. à la
Côte aux Fées, Neuch. ; Fey, D. Echallens, Faiy 1 154, Faio vers
ii5o ; ham. de La Sarraz et 3 loc. Frib. ; le Faz, bois à Peney-
le-Jorat ; Fayet à Dizy, Fayat à Trient, Fayot à Val d'IUiez,
Fayel à Cossonay, Fayey, Saint-Gingolph, Faël à Vanlion,
Fayez à Bière, Fayay à Vionnaz et les nombreux Fahy du Jura
et à Aigle, Fayez^ 1718, Fahy, D. Porrentruy, Fayl, 1177,
Fahy, 1377.
3« Des collectifs féminins /agr^aj/a^raria; Faye à Prahins,
Trey et 8 autres, Rouge Faya à Aigle ; les dim. Fayettaz,
Fayetaz ; la Fayîre à Vionnaz, Feyère à Ollon, Fayère à Esta-
vanens, la Fouéraie à Bondry, Foyers^ bois à Beurnevésin,
D. Porrentruy, forme masc. correspondant à Foyère.
4* Les diminutifs Fayaulaz, 8 loc. Vaud et Fribourg ; Foyau-
laz à Villarimboud, Fayules à Bottens, Faiola à Berlens, xii« s.,
FayolaZy Fayoalay Faolaz, i3o9, àChâtel-Saint-Denis,Faioa/a,
1298, à La Roche; dim. masc. : Fayaux à Blonay, Fayeux à
Monthey.
50 Enfin de l'adjectif ya^<n£i5 = de hêtre, dérivent Plain Fa-
hyn, ham. de Pierrefitte, D. Moutier, et Plain Phayen à Vermes
et Corban, Jura bernois = plaine (boisée) de hêtres.
vera, Pfâfcrs, Fcircttc, Pfirt, Faido, Pfaid, etc. C'est ainsi que Eau est devenu
dans la boache des Allemands voisins Pfau, et ce nom ne leur offrait pas d'autre
sens que celui de l'oiseau.
M. D. 8BG. SélUB, TOME VII 1^
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162 FAILLA2 — PARTIES
A la Faillaz, vig^aes à La Rippe, subst. verbal de faillir, v. fr.
faille^ s. f.) manque, soluCton, rupture de contiauité dans une
roche, un filon, une nature de terrain.
Faleon, Prafalooû, ham. près de Sierre, Valais^ Prato Far^
corty 1339, encore Parcon dans la popul. allemande, Benfareoii,
prés à Griments ; Plan Falcon, loc. à Corbeyrier ; du n. pr. FaU
con ou Farcoriy fréquent en Valais au moyen âgpe. Nous en rap-
prochons Farcounet, pâturage et chalet à Ormont-dessous ; du
n. pr. Farconety dim. de Farcon, de Marquil Farconetus du Sé-
pey, qui acheta ce pré 4( ou pede dou Léser », au pied du Leyzay,
en i355. Un Farco vivait à Gergnat sur le Sépey en i33s.
Famenaz, loc. à Orges, D. Grandson ; patois = famine, pour
désig-ner un terrain improductif.
Fanel, ham. près Champion, Berne, avec un bac sur la lliîèle ;
probabl^nent le même que vanel^ passage, défilé, du bas latin
oenella, permutation p-^sous l'influence allemande (comme Fiesch
de viens).
Fang, village d'Anniviers, Valais, et ham. de Bellegarde, Fri-
bourgi de l'anc. h. all./âhan, clore; correspondant des Clos,
Clouds du pays romand.
La Faraz ou les Fares, loc. vallée de la Gryonne, avec paroi à
pic sur la rivière ; la Faraz, torrent impétueux, vallée d'Isérables,
Valais ; campagne à SaintrLégier ; ham. de Vufflens-la-Ville,
Fara, 1260, 1377 ; et 3 autres loc. ; en Phare à Monthey, Farre^
1696, FarCy 1819 ; les Farettes, défilé et paroi à pic sur la
Grande Ëau près Aigle, es Farestes^ plans de 17 18 ; la Farao-
saz, pâturage sur le rocher du Lécherex, Ormont^dessus ; Faralte
à Preùng^, Don Faratle à Courroux, Jura bernois ; Mont^Fa^
ron à Apples. Peut-être dérivés du verbe v. h. a\\. /arârij aller,
ou de la même racine Jar, origine inconnue qu'on trouve dans
faraud, prîmiti vouent fier, orgueilleux.
Les Farenes, lieu-dit à Villette, La vaux, les Fama, champs à
Chabrey ; du patois farena (far'na) = farine, employé pour dési-
gner une terre sèche, très meuble, poudreuse.
Parties (e final légèrement ouvert), forêt des *- à Finhaut ;
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FARVAGNY — FAYE 163
part, passé fém. du verbe v. fr. sarlir^ briser, défricher, avec
permutation valaisanne s-f ; équivaut eaviron à forêt des Ësserts.
Farvagny, 2 com. Fnhom^j Favarniacuniy 1082, Ftwerniei^
^oiiarnie/, II 38, DoDat. Haut., Arch. Fr. V!, Faverniacunty
1286, M. G. XV, iit^j FavergnyCy i453, etc. ; de (fandam) For
briniacurriy domaine d'un FabriniuSj g^ntilice romain.
A la Fattaz, vignes à Conthej, Valais ; du patois fatta^ poche,
au fig*. pour un lieu enfoncé ; la même métaphore à Champvent :
es Poches, vignes.
Fauconnière» Revers de — , paroi rocheuse dominant à TO. le
lac de Joux : endroit où nichent les yaucon^.
La Fa va, sommet 2614 m. au S. du Sanetsch, Valais, Sex de
la Faba dans Lutz ; de faoa^ latin faba^ fève, à cause de sa
forme ; à la Favaz, loc. à Mont, D. RoUe, lieu où Ton cultivait la
fève, de même les diminutifs en Favel, Favaulaz à Villargiroud
et Broc, et les collectifs es Faveires, prés à Ormont-dessus,
champs à Sévery ; la Faveire à Vaulion et Vucherens ; le Favîer
à Tramelan ; en Favez à Esmonts, à Rue ; les Favîères à Esser-
tinesy D. RoUe, et Favery, ham. à Blessens ; en Favarix, m. à
Champtauroz ; Faverettaz à Eclagnens et Faveruies à Bussigny,
Morges, diminutifs.
Favarge, 2 ham. près NeuchAtel et 2 loc. Vaud ; Fa verge, 5
loc. Vaud ; ham. de Saint-Saphorin, Fabricas vers 11 38 et iitfi^
Apch. Fr. VI et M. R. III, Favargiis, 1216, 1228. M. F. IV, Fo-
vargesy 1232, Faverges, 1262 ; — Farvages, ham. d'HauteviUe,
m. à La Roche, Frib., les Favargettes à Coffrane, Farvagettaz
à Vuadens, diminutifs; du latin ya6rica5, forge, avec métathèse
de î>. — Montfavergier, Franches-Montagnes ; de mont et fa-
oergiety forgeron, de/abricarias.
Aux Favrins, prés à Ormont-dessous ; du n. pr. Favrc, &mille
nombreuse aux Ormonts.
Vny^ la Zâ (Chaux) de Faye au Sanetsch, la Part — pour
Pare, — es Fayes à Villeneuve ; le Parc es Fayes à la Berra,
Fribourg; le Graux des Fayes sur Mollens; la TMinaz es
Fayes à (3iampéry, la Luis Feya à Bcx. Souvent ^rit fée par
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164 FÉCIIY — FÉLÉSIMAZ
confusion avec ce dernier mot, ainsi la Côte aux Fées^ Neuch.,
Coste es faeSy i354, Costa des fayes^ i337, Coste es Fayes,
i658, sur la cloche du temple ; le Six des Fées, Hérémence, le
Sex de Pares es Fées, alpes d'Aigle = le Rocher des parois aux
moulons qui vont s y mettre à Tabri ; les Champs de Fées à Fre-
sens. Ce mot vient du latin y!?^a, brebis pleine, puis brebis en gé-
DLTal, vallées vaudoïses y!?a, Dauphiné feia, patois fahiey v. fr.
feya(s) comme le montre ce passage du Plaict de Lausanne
(i368), art- 1 17 : <( Personne ne peut vendre une brebis ou feyaz
pour un mouton. > *t NuUus potest vendere ovem femellam seu
feyaz loco castronis, >
Féi?hî% D. Aubonne, Fescheio, 1180, M. G. XIV, i5, Feschi,
iao4, Feschie, 1221, 12^0, FechiCy i344> Feschier, 1467; Fes-
chy, m, A Gollion ; de Fescîacum (praediam), domaine d'un
Fescias, gentil i ce romain.
Feïdey ou Feydey, loc. à Lejsin et au Sépey, D. Aigle ; de
ftlicetam, fougeraie ; à ce mot se rattachent Flaugy, m. à Fiau-
g'ères et le Fiau/î^ ham. près Rue.
Feîgii'o ou Feygîre près Châtel-Saint^Denis, Feyyueres, i5ii,
Fégières daniî Luiz ; de filicariaSy fougères, patois Jllaudze,
Jiaadja. De même Flougère à Port^Valais, Fiaugères à Yens, à
Saint-Martin, Frib., Felgeria vers ii5o, Fiougière, i25o; dim.
Fiaugercttaz à Chardonnay-Morges, Fiaugire à Oron, Fiau-
dière à Monlrcux ; Fieudère à Hérémence et Leytron ; Fiongèi^e
à Ependes ; Fougères à Gonthey, FeugèreSy i243, et Lausanne ;
Fougière à Masson^ex ; Faugère à Lens, Faugeroz à Monthe-
rod, Foigîère, Moniigaez, Porrentruy ; Fegière, Goffrane, Fe-
gufi'ft, Feyguiro, Faîguières, Feydière, Gruyère, au Fîdero,
Federox à Vouvry, Flongière à Vaulruz, Fiaugire à Croy,
Flougère à Baulmes, et les collectifs Foigeret, Foigiret, D. Por-
rentruy,
Es Felards ou Fellards, prés à Yvorne ; de Jelard, filard^
filet dans lequel on charge le foin, prés où Ton est obligé d'enle-
ver la récolle dans des filets.
Féléslmax, pâturage près Charmey, Filisiema, i458, Fili"
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FBNASSE — FERNASSE 165
siesme^ i5o4 ; viendrait dejUiceSy fougères, d'après Gatschet, qui
y rattache le nom d'une alpe de Phillix ou Félix à Gsteig (Ges-
senaj) ; à étudier.
Fenasse, prairies à Jussy, Corsier, Cologny.
Fenêtre, 5 ou 6 cols du Valais, et Fenestral, Fenêtrall, alpes
de Finhaut et de Fully, Valais ; de fenêtre, ouverture et suffixe
augm. aly ail.
Fenetle, voir Fin.
Fenil ou Fenis, D. Cerlier, ail. Vinels, Fenis, 1072, F. B. I,
Feniy 1098, Finis, ngS, FinilSy i2i5, FeniSy 1228, M. R. VI,
i5, Finins ante CelliCy 1286, VinilSj i3oo, Finilis, iSog, Tr.,
etc. ; Fenis, bois près Gorserey, Frib. (et vestiges d'un anc. châ-
teau) ; les Fenils à Rougemont, et plus. loc. ; en Fenîx ou Feny
à Vérossaz ; Fenîn, Neuchâtel, Fenis, 1228, M. R. VI, 20; de
fenil, latin fenile, romanche fanigly fenil ^ ail. suisse FineL
Fenalet à Bex, Finalet, i4o2, et Saint-Gingolph ; Fenelct à Ley-
sin, Feneliet et Fenillets, Ormonts, Albeuve, etc., diminutifs,
voir aussi Findelen.
Fennes, Sieme es — , chalets, vallée de la Manche à Rouge-
mont, Prafenne à Monthey, en Praz fennez, 1696 ; du v. h. ail.
fenn,fenni, lieu marécageux.
Le Fer, pâturage à Leysin, prononciation patoise pour TEssert,
permutation ç~f comme fingle pour cingle ; de même les vignes
du Fert à Ëvionnaz, es Preyses du Fer à Saint-Maurice.
Ferlens, com. D. Oron (et hameau de Massonnens, Frib.) ;
Ferlens, ii46 et vers 1160, Fellens. i3ii, i33o; Ferlyn, Fef^
lin, Ferlens, i33o, Arch. Fr. III = chez les descendants de Fer-
hil, n. pr. germ. Fôrstm., 899, a le nom voisin Ferhilt, de la ra-
cine yhr, du verbe yard/i, aller.
Fermens ou moins bien Ferman(d), bois et ferme près Apples.
G'était le nom d'une famille de donzels d'Apples au moyen âge.
Probablement de la même racine /*ardn.
Femasse, bois à Versoix, renferme, avec le suffixe augmenta-
tif asse, la même métathèse que le nom de la localité voisine,
Fernex, pour Frenex, du latin fraxinetum, bois de frênes, ou
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166 FBRPÈGLE — FERREX
d'une forme bas latioe farnetam que signale Muotb. (Bûnd-
nerische Ortsnamen, 29.)
Ferpècle, grand pâturage, val d'Hérens, Freytpiclo vers 1280,
M. R. XXXIII, 432. Murith écrit Frepey en 1806 ; d'après Stu-
der, du ramanche ver = val, et de l'italien piccolo, petit, ou de
pecugliOj troupeau, donc petite vallée ou vallée des troupeaux.
Mais ce romanche et cet italien nous paraissent étranges en Va-
lais. L'ancien nom de Ferpicloz, com. D. Sarine, et maison à
Grujère, nous met sur la voie. Ce village s'appelait Frigidum
pesclum, 1187, M. F. II, 16 (le Frigidum Pesdum^ Donat.
Haut., 245, Arch. Fr. VI, 97, est sans doute une coquille et il
faut lire Pesclam), Ce nom devient Ferpehclou, 1269, Ferpe-
cloz, i3oo, etc., Zimmerli, II ; pesclum est évidemment />a5cu /«m,
petit pâturage. Frejtpècle est donc froid petit pâturage ; Frépècle
est devenu Ferpècle par métathèse de l'r ; remarquez l'orth. de
Murith.
Ferrage, Ferrajoz, Ferrageoz, une i5«de localités, m., h.
aux abords des villages, le Feradze ou Foradze à Dorenaz, Va-
lais, forme patoise. Nom ancien : une vinea de Ferraio à Beuson,
Valais, 1246, campo de Ferragio à Vufflens-la-ville vers 1260 :
ou Ferraige à Yens, 1296, Ferraio à Âpples, i337, loco qui di-
citur Ferrajoz à Olmona de Savièse, xiii« s. ; des prés au Fer-
rajon à Corserej, Frib., i5i3. On pourrait penser à ferrage, lieu
où l'on ferre les chevaux, bien que celui-ci s'appelle ordinairement
faverge. Mais ferrage peut avoir une autre origine. Dans le Cart.
Laus., M. R. VI, p. 255, une terre paie « VIII denarios de ferra-
gio » et ailleurs : « Avena et ferragium est vice domini. » Ce
mot paraît parent du latin farrago qui signifie un mélange de
diverses céréales, provençal ferraige^ et pourrait désigner l'en-
droit où l'on percevait la dîme des grains.
Ferrex, vallée du Valais, Nemus de Ferrea^ "89, M. R.
XXIX, 12, Ferrayy 1190, Ferrex^ 1228, Ferrey^ 1395. D'après
Gatschet, du v. h. ail. varrich, pfarrichy ail. pferchy parc à
bestiaux. Vient plutôt de feurre^ paille, fourrage, comme le di-
minutif Ferreule à Sorvilier, Jura bernois, feurre et suffixe ola.
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FERBEYRB — FEUR 167
Ferreyre, D, Coasonay, Forrarim, 8ï5, Cart. Laus., Ferrie^
ris, 978, loi I, villa Ferrerias^ 981, Hidber, II, Ferrarias^ 1049,
Ferrerias, lo^y Ferreria, ii^i y Ferreres, 1174, ia36, 1269,
i344i M. R. D'après GaUchet, du v. h. ail. voraha, sapin, lieu
couvert de pins ; d'après Studer, de Jbrarius, ali. Forrer, fr.
fourrier. Les deux noms paraissent faux et nous dérivons ce nom
comme Fen^ire à Belmont, Ferreire, pâturage à Tlsle, en Fei^
reype à Blonay et Saint-Légier, Fepeyre, chalets sur Leytron, du
V. fr./eurrey fourrage, du gtrm. fuotar^ all./utterj bas latin
fodrum, d'où fodraria, forraria, fourrière, bâtiment où l'on
serre le fourrage. Même origine pour la Ferrièpe, commune de
maisons éparses, D. Gourtelary, Berne ; par contre la Feprière,
anc. nom des forges de Là-Dernier à Vallorbe, 1286, vient comme
les Ferrera des Grisons du latin yferrar/a, endroit où l'on fond
le fer. Quant au chalet de Ferraire, alpes de Chamoson, sur le
chemin de la mine de fer, il est difficile de décider.
Feschel, D. Louèche, Valais, Veselli, 1267, VeseHyy 7 fois
xrve s., Vesselli, i357, Vexelly, i363, i4io, Veschil, 1619.
Féiigny, D. Broyé, Frib., Festignei, 1142, M. R. XII, FUti-
ney, 1184, Hidber, Fistignier, i38o, etc. ; de (fundum) Festi-
niacurriy domaine d'un Festinius, gentilice dérivé du cognomen
Festinus.
Feaiilasse, ham. de Meyrin, Genève, Follacia, 1286, Folia^
eiz, 1*97, M. G. XIV, 189, 267, et bois près Satigny, i3o5, Fo-
liacam, Rég. gen., 389, 483. De feuille et suffixe augm. asse, à
cause des bois qui l'entourent.
Feuillerai, m. à Rougemont, FeuUleresse, bois à Delémont,
FeuÂUereUe ou Feuilleret, alpe de Louèche-Bains ; de feuille et
suffixe adj. eresse et dim. ette, forêts d'arbres à feuilles, en op-
position aux conifères. Voir aussi plus loin Folly.
FeoT, Fop, du latin forU, dehors ; Feurporte, quartier à
Nyon, Feurtille, bois à Baulmes ; en Forbuey à Etoy = en de-
hors de la porte, des tilleuls, du bois. A foris se rattache aussi le
Bonrg de F<hu*> quarti^ à Genève, Burgum Foris au xiv« s.,
Borg de Feur dans Spon, 1670, le bourg du dehors, le château
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168 FEY — FILLING
hors de l'enceinte (au comte de Savoie) par opposition au château
intérieur, celui de TIlc (à Tévêquc). D'après Galiffe, ce Burgum
foris ne serait qu'une traduction bas latine du français de l'époque,
mais cet auteur- ne propose pas une autre étjmolog^e.
Fey, Feydey, voir Faffus, Feigire.
Fiesch ou Viesch, Haut Valais, Viu^ 1196, Vius, laSg, Viox^
1233, Vioscay 1268, VioSj 1277, Vyes, Vies, i323, i325; du la-
tin vicuSy villag'e, comme le bour^ savoisien de Viuz. La forme
Viosca s'explique par l'italianisation du nom vulg*. ail. Viesch
déjà en usag^ parmi la population allemande. Les familles nobles
souveraines, les Blandrate et d'autres, comme les Omavasso, ve-
naient du Novarais.
Fiez, D, Grandson, Figiacum, 885, Fiacum^ 888, de FeiacOy
iû49, Hidber, I, 348, Fyx, 1179, Fie, 1228, Fyes, 1299, FyeZy
i342 ; Fiez-Pittet, ham. de Grandson, parvum Fiacum; conmie
les Fi(Ç(eac de France, autrefois Figiacum, de (praedium) Fibia-
cum, domaine d'un Fabius (Fibias), gentilice romain célèbre.
D'après Gatschet et Studer, de l'ail. Jichtey pin, mais acum ne
s'ajoute qu'à des n. d'hommes. Cette étymologie par contre est
exacte pour d'autres Fiez, lieux non habités ; voir Five.
Figneroles, m. et territ. à Cuarny, D. Yverdon, Firiroles vers
!ioo,M. R. lll,bSi y Filleroles^Filliroles, 1174» ii77,M. R. XII;
dérivé avec le suffixe dim. olas, plur. de ola, d'un n. commun
indéterminé. Peut-être y a-t-il aussi un double diminutif erola. La
double permutation r^l-gn rend la recherche encore plus difficile.
Les Filasses, pâturage d'Anzoindaz. M. Isabel nous commu-
nique ceci : << na fila en patois est la cascade d'un long chenal
horizontal déversant en aval les eaux fluviales. Il y a aux Filasses
quelques sources qu'on a amenées à Anzeinde. >►
Fi1iin(j, Grange — ou Phillings, ham. fribourgeois près
Payerne. C'est évidemment le même nom que Fillinyes, village
près Bonne, Savoie — chez les descendants d'un Germain. Hid-
ber, II, p. 322, appelle ce hameau Granyes-Ferlein, orthographe
que nous n'avons pas rencontrée et qui ferait de ce nom un dérivé
de Ferhil, voir Ferlens.
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FIN — FIVE 169
Fin, du leiûn JiniSy territoire. Chaque village a sa Fin. Donne
son nom à de nombreux hameaux et forme des composés : les Fins-
hauts ou Finhaut, Valais, les FinyaaXj 1294, les Feniaz, i3o7,
les Plansflns au col Ferret, Valais, etc. Le diminutif est fré-
quent: le Finet à Saulcj, Jura bernois, Finettes à Martig-ny ;
Fenette à Payerne, Fenettaz à Grandcour, Gorsier, et une i2«de
ioc. Frib. Fenatte à Châtillon, Court, etc., Jura bernois. Fin est
devenu Fan dans quelques composés. Longefan, prés à Valeyre-
sous-Rances, Langefan^ Ioc. à Roche, perm. o-a comme dans Pra-
fandaz ; Belle Fan à Penthaz, Rouge Fan à Essertines, D. Ëchal-
lens.
Findelen, ham. de Zermatt, autrefois Finelen, en fr. Fenalety
forme germanisée de Fenils, Il y a une alpe FindelSy C. de Saint-
Gall. Finneln, ham. de chalets à Staldenried ; vient également de
feniley ail. suisse Finnel, et désinence plur. en = les fenils.
Finges, ham. et forêt à la limite du Valais romand et alle-
mand, FingiOj 1821, iSSg, Fynio, 1876, FingeSy i4i7 ; en alL
Pfyn^ comme Pfyn^ Thurgovie, dans les chartes ad fines (Rhe-
tiae). Le g fait difficulté, c'est sans doute la consonification d'un
I comme dans singe de simia. En considérant les anciennes formes
on voit que le g n'apparaît définitivement qu'au xv^ s.
Fînive, la — ou Fenive, sommet, alpes de Finhaut, frontière
française ; Fenîves, Ioc. à Leysin, les Inflnives, prés à Vionnaz,
seraient-ils aussi dérivés de fin ? M. Bonnard, consulté, nous écri-
vait : « Je doute qu'on trouve beaucoup de dérivés en ive servant
à former des substantifs. Cependant Godefroy a finitive, s. f. =
fin.»
Five, Fîvaz, nom de nombreux bois, une 10" C. de Vaud; aux
Fivettes, bois à Apples, diminutif ; la Fia, Chaux-de-Fonds ;
Fin des Fies à Savagnier, Combe des Fias à Rochefort, Fya à
Fleurier, 1282 ; dejiue (Vaud) ou Jie (Neuchâtel), sapin, spécia-
lement sapin rouge, rameau de sapin, le dim. fiola à Moutier =
épicéa. Le 4 niai 1 53 3, « les compagnons d'Orbe arborèrent la
five » (signe de ralliement des catholiques, écrit Pierrefleur
§ LXII. D'après Gatschet, de l'ail, fichte, nom du sapin rouge»
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170 FLACHE — FLON
« Les bois de fies et de sapins seroot conservés... » acte de i537
dans Bojve, II, 376. Il faut probablement y rattacher les bois de
Fy à Gryon, de Fyay ou Fiaj à Arzier, Bassins, et au Fiez, au-
jourd'hui vignes, à Fully, à Goinsins, et loc. à Borrex.
Flacbe, prés à Ajent, et Fiache, prés à Chalais, Valais, la
Flâche à Cugy, D. Broyé ; même racine que nos Jlachères^ prés-
marais où l'on récolte de la/lachey vaudois dujlaly de la litière ;
du fr. flachcy s. f . , creux léger : flàche d'une route, mare d'eau
dans un bois arg-ileux, lieu inondé, que Littré rattache à l'ail.
Jlach, plat, et Dietz au néerl. vlacke^ terrain bas.
Flambois à Vionnaz, flanc, côte du bois.
Flammayen, ham. de mayens à Ëvoléne = flanc, côte du
mayeù ; Grettaz es Flancs ou Crettaz des Flancs à Saint-Martin
d'Hérens ; Flanthey, ham. de Lens=flanc, coteau, largue, étendu,
de flanc et they^ de tensus, voir tels, teisa.
Flanche (Flantze), prés à Evolène, Valais = v. fr. flanche,
s. f. = flanc, prés sur le flanc du coteau.
Flendraz, nom de deux ruisseaux du Pays-d'Enhaut, Flandru,
iii5, F. B. I, 366.
Fleurie, nom de parties élevées de pÂturag-es, sous les arêtes ;
du patois flloria, récolte de foin d'un pré, parce que ce sont des
pentes rapides, non pâturées, mais réservées à la faux, telles sont
les Fleuries sous le Tarent, Ormont-dessus, Floriettaz, partie
fazonnée du sommet de l'Arnenhorn, Ormont, et Florettaz,
même sommet, versant de l'Etivaz. Flore, sonunet, alpes de Con-
they, les Ënfleuries, Infleuries à Vionnaz, l'Eu Fleurie au N. et
au S. du Sanetsch, Luys Fleurîaz, alpes de Leytron et de Sail-
lon.
Fleurier, Neuchâtel, Flurye, laSa, Flurié, 1372, M. N. XLI,
Florye, i38o = (fundum) Floriacum, domaine d'un Florius,
gentilice dérivé du cognomen Florus et connu par les inscrip*
tions ; Floriacum a donné les noms de 29 communes de France
(dont 17 en y, 5 ey, 2 ieu, 3 ac).
Flon, du latin flameriy rivière, nom d'une vinglaine de ruis-
seaux. Une forme plus voisine du latin est Flumi à Château-
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FLOT — FOLLATERRES 171
d'CEx, Flamier, i6o3, et le dim. Plumeau à Lavigny et Lau-
sanne. Le diminutif latin Jlumicellum (flumicellum Osnona,
rOyonnaz à Vevey, 1286) a donné Flonzel, Allaman, Vich, Bel-
mont, Flunsel, 1227 ; Flonzet à Molondin, Flonzalet à Puidoux,
Flonzalet à Duillier. Désig-ne aussi des localités : le Flonj ham.
sur Vouvry, lo Flon de MieZy 1281 ; de la même racine, Flums,
Saini-Gall, curtis Fluminis, 766, et Flims, Grisons, Flemes, 766,
«n romanche flem, flim, flliém, flum, eau courante.
Le Flot, monticule boisé à Leysin, et l'Efflot à Vey|i|['e, Leysin ;
non point par métaphore de flot, vag'ue, mais par corruption de
JloCy s. m., touffe de laine, de soie, de poils, du latin Jloccus,
pris ici au fig. pour un crèt boisé. On a dit Jloton, et en Lorraine
on dit un Jlotf un nœud de rubans (Littré), Floquet, m. isolée
sur Ghéserez, D. Nyon, les Flochets au Landeron, diminutifs.
La Foge, ham. de Marchissy ; loc. à Colombey et à Monthey,
2 loc. à Montreux, Tune est peut-être le Fox près Vevey, 12 15,
M. R. VI, mot soumis aux recherches.
Foiraasaz, pâturage sur Bière ; les Foireuses, rochers près du
Velan, Valais ; la Foirausaz, affl. du Sauteruz ; es Fueyrauses,
m. à Vuadens ; Foîroux, loc. à Ghancy ; Foireux, taillis à Port-
Valais ; du patois /ouairau,sa, fr. foireux, qui a la diarrhée ;
par métaphore pour des localités humides, fangeuses, des torrents
aux eaux boueuses.
Follaterres, loc. à Fully : fausse orth., Bridel écrivait mieux
FollataireSy Fullateriis, 1282 ; autre à Mage, campo de la Folla-
teri sub Magi, 1260; 3® à Saint-Léonard, Follateri^ 1260, une
4^ à Grimisuat ou Sion, la Foulateri, 1289; la Follatery à
Granges, i3oi, des Folaieres à Drône de Savièse, xi« s. Aujour-
d'hui une Follatire à Ayent, Foillatire à Grimentz, la Follataîre,
châtaigneraie à Collonges, la Feulataire à Mordes et Vionnaz,
Foallateriis, 1728, es Folalaires à Bex, les Follataires à OUon,
Etoy ; Fulateyre à Gharmey, Follatière, bois à Ballaigue, la
Follatery à Bavois, la Feuîllaleyre(aipe) à Villarepos et Essert,
Frib. ; les Feaillatières, lieu buissonneux, ravin de TAllondon à
Russin. Dérivé adjectif de Folliat, Feuillat, lieu boisé, feuillu, et
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172 Es FOLLES — FONTAINE
suffixe adj. aire, eyre, ire = ière, donc terre couverte de buis-
sons, de petits bois feuillus. Les localités que nous connaissons
sont en effet couvertes de buissons partout ou elles n'ont pas été
défrichées.
Es Folles, loc. Aigle, les FoUies, bois à Vouvry et Vionnaz,
en lafulliy 1728, FoUiaz, ham. de Villarimboud et plus, loc., la
Folieulaz à Vouvry, dim. ; du v. fr./o/ia, feuillée, patois yb//Ag,
bois feuillu, par opposition aux bois de conifères. Nombreux col-
lectifs, Folly, pâturages, val Ferret, Ormonts, Ghàteau-d'Œx,
Montreux ; Château Folly à Château-d'Œx, Chastel Folliet,
II 34, Hidber, I, 534, les Folliets, alpe d'Orsières, Foillet, alpe
de Mex, Valais, Folliez à Etoy, Follier à Conthey, au Foliard à
Vouvry, Foillerat, alpe à TEtivaz, Foljeret à Louèche, en Follîe-
raye à Mont-Rolle ; Follleux à Renens et Fontaines, Folliux à
Charmey, FoUiaux, alpe de Villeneuve, Folliausaz à Prangins,
Foilleusaz, sommet à Troistorrents. De la même racine les
Foyers à Vouvry, jadis Foilly ; la FuUy à Cottens, Vaud, Fullij
1377, ^^^* ^ Coinsins, Borrex, etc. ; la Foulie à Sion, ly Fuly^
i4i4 ; la Fouly, ham. de Montherod, la Fully, 1376, en la Fouly
à Gryon. Quant à Fully, village du Valais, voir ce mot.
Fond, Sur la — , a m. au-dessus de la source de la Raisse à
Fleurier ; fausse orth. pour /ont, source. Frey-de-Fond, loc. à
Chavannes sous Orsonnens, fausse orth. de Tatlas Siegfried pour
Freide-Fontf source froide. Une autre au xiii* s., Frede/ondSy
Freidifons à Ëcuvillens, Donat. Haut. Arch. Fr. VI.
Fondras, Saigne es — à Saignelégier ; les Effondras à Rebé-
velier. Creux de l'Effondro, alpes de Portp-Valais, à TEnfondras,
loc. à Croy et à Mathod ; subst. dérivés du verbe v. fr. fondrery
d*où le mot fondrière : localités coupées de creux, de fondrières.
Font, D. Broyé, Frib., Font, loii, FonZy 1142, Fons, ii54,
M. R. XII ; de fonte m, source, comme Funs, Grisons.
Fontaine, et forme patoise Fontannaz ; de Tadj. latin /on--
tanUy de source, a de nombreux dérivés ; des collectifs, de/onta-
net uni y lieu riche en sources, Fontaney, Aigle, Isérables ; Fon-
tany, Fully, Massongex, Charmey ; Fontenais, D. Porrentruy,
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FORCHAUD — FORMANGUEIRE 173
Fonianoux à Ëcharlens, Pfontanie à Louèche ; Fontanezier,
D. Grandson, Fontanisy, i4o3 ; des diminutifs, Fontanettes et
Fontanelles, plus, loc.^ Fonienailles à Monthey, Saint-Triphon,
Fontenelles à Bagnes, Fonianilles à Peissy-Genève, Fontanal à
Conthey, Fontanalles à Arconciel et Molondin, Fontanil à Sal-
van, etc. ; Fontanasses à Saint-Maurice, dépréciatif ; — des com-
posés : Foniainemelon à Neuchâtel, Fontaine^Millon au xiii« s.,
de Millon, n. pr.
Forehaud, voir Frochaux.
Fopchex, ham. d'OUon et loc. à Arnex, Forehy à Bourg-
Saintp-Pierre, Chardonne, Mollens, Rueyres ; de farcetam : Fop-
chîre (ou Fourchy), ham. de Riddes, Valais ; v. fr. forchière^
petite fourche, au fig*. dans la plaine pour bifurcation de chemin.
Ces mots sont de la même origine que les nombreuses Forclaz,
diminutif Forclettaz, des Alpes de la Suisse romande ; du latin
furcala, petite fourche, petit col ou localité dans le voisinage (et
non de forum clausum, comme le veut Bridel, ce qui donnerait
forclos) ; les Forcola du Tessin, les Fuorcla des Grisons ont le
même sens.
Forel, plusieurs communes et bois : Baulmes, Romainmôtier,
ou même prairies : Lignières ; mot du vieux français, du bas latin
foresta, du yerhe/orestare, prohiber = bois, terrain à ban ; di-
minutif/ore^/e/Za, d'où par contraction forel ^ racine foris^ de-
hors. La forme primitive se retrouve dans es Forestelles à Mon-
they, Forestallaz à Blonay, Foretal à Athenaz, Genève ; en Fo-
retallaz, loc. à Cossonay ; Foretellaz à Boussens ; une Foretalla
à Avully, Genève, Foretaîlle à Bussy, Pregny, contractée dans
la Forellaz, m. à Forel. Un nemus de Foresta vers 1170, Arch.
Fr. VI, près Chebri et Posdors (Puidoux) est sans doute Forel de
Lavaux, For^s, 1274, Forel, i3oo ; Forel, D. Broyé, Forest,
1289, M- ^' VI, 347, Fores, i342, Forex, i354.
Forestay, ruisseau à Lavaux ; Foretex, loc. à Blonay, le Fo-
petay, bois à Vionnaz ; autres formes de VsLdj./orestai, forestier,
entouré de bois.
Formangueire, près Belfaux, Frib., Fromendeire^ 1294, Fro^
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174 FORNET — FORTUNE
menderie^ iZ&iy Fromendeyri^ i43i, Fromenderyy i445, au-
jourd'hui en patois Fromendiaire = (terre) fromentière^ adj,
V. fr., qui produit du froment.
Fomet, loc. à Aig>le ; ham. de Lajoux, D. Moutier, Fornals et
FornaZy xi6i ; les Fomets à Marchissy et val d'Illiez, au Four-
not à Vionnaz ; de/omet^ petit four ; Fomex à OUon^ Monthey,
FornelSy 1696, au Foraey à Villeneuve, es Formels à Chardonne,
Fomy à Liddes, Fornez, 1228, à Charmey, et 5 autres loc. Frib.
= /ornil, du latin furniley four. Foumoutz à Boui^-Saint-
Picrre, et peut-être au Founoax à Hérémence, la Fomeyre à
Lovatens, Fomache, Ormonts, Port-Valais, OUon, Vionnaz, etc.,
Fom&Bse à Âttalens, aug-mentatifs, correspondants du fr. Four-
naise, loc. à Saint-Léonard, Sion. Noms désignant des endroits
chauds, bien ensoleillés, des pâturages bien exposés.
Foron, nom de nombreux ruisseaux de la Haute-Savoie, Ta-
ninges, Scionzier, Bogève, Sciez, Reignier, deux à La Roche, en-
fin celui qui forme la frontière genevoise, Ferons^ 1269, M. G.
XIV, nom sans doute celtique comme tous ceux de rivière. Si l'on
considère qu'on a prob€d)lement ici la permutation savoisienne «-
y*, Foron pour Soron, on y retrouvera le nom de la Sarine, jadis
Sarona, de la ^Serine et de la Valserine, les deux autrefois So-
rona, et la racine sanscrite sar^ couler, voir ces mots. Cette per-
mutation s-f se retrouve dans le nom du torrent du Fier qui s'ap-
pelait Cier, Ciers au xiii« s., Reg. gen., 283, 34 1 ; elle est fré-
quente en Savoie, aussi chez nous soit que le 5 vienne d'un c latin,
sangi^fingle (de cingula), segogne-fegogne (de ciconia), soit d'un
s, l'Essert-le Fer (de sartus), a satti-a fatti (de satis).
Fopré, au — , champ à Marchissj; du bas latin fodrum^
paille, V. h, fearre et foirre^ du v. h. ail. ^ho^ar, dlhfuttery
fourrage. £n Forez, champs à Cfaavomay, a peut-être la mente
origine, mais le r simple paraît le rattacher plutôt à Forel.
Forts, Chavannes-les-, D. Glâne, Frib., Chaoannes les fors y
i346, Matile, Praz de Fort, hameau le plus éloigné de la com-
mune d'Orsières ; de/orisj dehors, en romanche /bur, /or.
fy>rCaiie, ham. de Villariaz et de Gfaavannes sur Orsonn^s ;
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FORVEY — FOULE 1"^
loc. à Saxon et à Orsonnens ; Fortuno ou ForluBaux, ham.
d'Ajent et mayens à Vernamiëg'e ; de fortune, sort, chance favo-
rable. Ce nom abstrait étonne ; cependant on le trouve déjà au
xni« s. : Un Ulric de Granges donne en gage sa vigne de La for-
tuna, charte de Conthey, ia56, M. R. XXX, 19. On connaît
aussi des Solitude, Abondance (Savoie), Famine (Orges), Gaieté
(Vugelles), Repentance (Genève), Plaisance (Riez), Charité, Ferté
(France) ; le Berry a plusieurs Malaise, 4 Nuisance, etc.
Au Fopvey à Romanel-Morges ; subst. verbal de /orvoier, s'é-
carter : localité éloignée de tout chemin.
La Fopy, deux bois de pins à Bovernier et Sembrancher ; hara.
de Fully, — pins partout où la vigne ne les a pas chassés ; —
pourrait venir de Tall. fàhre^ pin : quelques noms d'arbres nous
viennent de l'ail., daille, fie, saule.
£n Fossabert, loc. à Gland ; paraît formé de fosse et d'un n.
pr. comme Prabert.
Fossard, ham. à Thonex, Genève, et 3 ham. Frib. ; une charte
de Gruyère, i43i, parle d'un rivum dou Fossard; Fossau. Fos-
fliaux, FossiouXy Fochaux, plus. ham. et nombreux lieux-dits,
Fochau à Lignerolles, Fossey à Daillens, Fossy, écart de Farva-
gny et ruisseau, affl. de la Dullive, Fosseau, ruisseau, bras de la
Dullive ; le Fossaux, torrent de Vouvry ; au Fossorey, loc. à
Vionnaz ; lieux enfoncés, torrents creusant leurs rives. Nom an-
cien : un Fossauly 1204, Fossau, 1227, à Lutry, in Fossato à
Yens, 1295, M. R. III, 5i3.
Les Fotelats, bois à Buix, D. Porrentruy ; de/outeau on /ou-
telf dim. de fou, hêtre, et suffixe dim. jurassien at = et : les pe-
tits hêtres.
Le Fouetteley, petit bois près Bullet, D. Grandson ; probable-
ment de/outel, petit hêtre, et suflF. coll. ey.
Foule (La), maisons à Payerne, Vallorbe, Croy, La Sarraz,
Marly, Gorgier, le Locle, Boujean, etc. ; de/ouïe^ ancien moulin
à foulon, généralement propriété du seigneur, où chacun était
tenu de fouler ses draps, /bllare pagna sua in folla subtus
Croy y Cartul. Romainmôtier. La Folla à Monthey, La Follaz à
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176 FOUNEX — FOYERS
Romont, Lussy, Cheirj, même sens. Foulavemey à Bussj sur
Moudon, la Foule de Verney.
Founex, D. Nyon, Fosnai, 1224, M. R. XII, 69, Founai,
i25i, M. G. XIV, Fonay, 1296, M. R. V, 893. Peut-être d'un
cognomen romain tel que * Fonus : il y a un gcentilice Fonius ;
(prsedium) Fonacum donnerait Founai, Fonay. Le s de 122^ est
peut-être parasite, cela arrive assez souvent. Le Reg*. g'en. Réper^
toîre, p. 484, donne Fornay : faute d'impression ?
Four<?lie, nom de plusieurs cols ; de farca^ fourche, col pro-
fondément échancré entre deux pointes ; le Fourchon, ham. de
Treyvaux^ diminutif ; les Fourchons, patois Fortzons, chaîne de
rochers au Saint-Bernard ; de fourchon^ dent de fourche ; la
FouiH.'belte à Trient, diminutif.
Fourclies (les), nombreux lieux-dits : Pré des Fourches à
Villeneuve, Vers les Fourches, Pompaples ; aux Fourches, etc.,
souvent sur des éminences, des crêts^ à Rue, Delémont, Lully,
Maracon, Lucens, Sembrancher, etc. ; les Forches à Saint-
Blaise ; de ad /urcas, les fourches patibulaires, le gibet, cons-
truit sur quelque endroit élevé aux abords des localités où le sei-
gneur avait droit de haute justice. Vers le Gibet à Gudrefîn, et
Sur lu llart à Delémont, même sens ; de harf, proprement la
corde avec laquelle on pendait les criminels au gibet.
Les Fours, mazots sur Vionnaz, et Sur les Fours, prés au-
dessus, pente exposée au N. Sans doute une fausse orth. four
pour fou, comme dans la Combe du Four, voir Faoug et Fagus ;
donc = les Hêtres, Sur les Hêtres, qui sont assez abondants dans
la localité. Quant à Sur le Four, 2 loc. au N., 1960 et 1880 m.,
alpcs de Liddes et de Bourg-Saint-Pierre, à plusieurs centaines de
mètres au-dessus de la limite des hêtres, qui manquent d'ailleurs
dans TEntremont, peut-être de furnum, d*un four à chaux qui
aurait Ole établi là.
Les F05 ers, bois à Beurnevésin, Jura bernois ; forme mascu-
line corrrespondant au fém. Foyère (patois yb Ai ra, de /agaria)^
âejaffus et coll. arium = bois de hêtres.
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FRAIDAIGUE — FRASSE 177
Fraidaigue, ham. de SainUPrex ; de frigida aqua, eau
froide : une source très fraîche en cet endroit.
Fraidera, loc., — pente au N. — à Develier, Jura bernois ;
dérivé de freid,e, froid, bien que le suffixe soit difficile à expli-
quer.
Fraises, les — , m. foraine de Tramelan ; de fraise, s. f.
Frane^ Frêne, Franoz, Frenoz, nombreuses loc. ; de fraxi"
nuSy frêne, le collectif Isiiin/raxinetumy bois de frênes, a donné
les divers Frenoy, Freney, Saint-Gingolph, Franey, Franex,
ham. d'Ecoteaux, de Remauffens et commune, D. Broje, Fras^
nei, ii42, 1242, Franeys, i337 ; le \aiin fraxinaria, frênaie, a
donné Frenières, Bex ; Franières à Rossinières, Fregnire, Or^
monts ; Fragnire à Neirivue, Frasnieres, i235, etc. Diminutifs,
Fragnolet, Château-d'Œx et Gruyère ; Fregnoley à Ba|i|^nes,
Frenelley à Corbejrier et La Rippe.
Frasse. Un ancien mot français, dérivé ég^alement de fraxi-
nus^ a donné des noms de lieux plus communs encore; c'est
/paisse, fraîche, frèche, dim. fraisseau, un des noms vulgaires
du frêne dans les provipces du midi de la France ; il faut j ratta-
cher notre moi frasse (correspondant au mot casse, de querci-
nus, employé dans TArma^nac). Le ladin difrasen, le romanche
fraissen. De ce mot viennent les nombreuses Frasses, une quin-
zaine Vaud et Fribourg*, et plusieurs dans le diocèse de Genève,
Fracy, Fracia, Fraxia, Reg. gen. m, 485. Citons en particu-
lier Frasses, D. Broyé, Fribourg, Frasces, Fraces, 1142, Cart.
Month., 5, hosp. S. Marie in Frescin, 1225, F. R. II, 62, hosp.
de Frescein, 1228, M. R. VI, Frasses, i337, et Frasses, D. Lac,
ail. FraschelSy Freschens, 1276, Freschols, i3o2. Ces formes
de 1225, 1228 montrent bien Torigine. De là également les Fras-
sis, Château-d'Œx, Gruyère ; Frassys, Villeneuve ; les diminutifs
Frassettes, Ormonts, Fracettes à Vionnaz, Frassillet à Char-
mey, Frassonayaz au val d'Illiez, ainsi que les formes patoises
où ch, ts remplacent ss : Fratzes, M artigny ; Fratzi sous le Gram-
mont ; Fratzay à Leytron, Frachy et Frachiaz à Bex ; Frachey
aux Ormonts, Frachay à Liddes, FrachierSy plan, vers 1720, le
M. D. SBC. SÉRIE, TOMB Vn IS
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178 FRÈRES — FRÉTEREULES
Frache à Lavey et val d'Illiez, bois de Fréchaux à Gimel, et le
dim. Fracheret à Gryon ; un pratum de la Fraschi à Vex,
iai3. Peut-être quelques-unes de ces dernières localités tirent-elles
leur nom Aefratzi^frachiy mettre en pièces, briser, latin freS"
suSy brisé.
Frères, Bois des — , près Genève, ancienne propriété des
Frères prêcheurs ou Dominicains de Plainpalais.
En la Frémi, m. à Saint^ingolph, les Frenoiiés, propr. sur les
Mosses d'Ormont où abondent les fourmilières (Isabel) ; le Prou^
millet, pAturage Jura d'Arzier; Froumy, loc. à Saint-Martin,
Fribourg; du patois yremi, yroumi = fourmi.
Frégiécourt, ail. Fridlinsdorf^ D. Porrentruy, villa qui ro-
mano dicitur Frigiecortj theutonice Fridestorfy 1237.
nom français. Nom tUemand.
Frigiscurthf ii36, 1218. FridestorJ^ 1237.
Friffiscoriy 1180. Friderslorff^ 1296.
Frigiecourty i aa i . Friedrichsdor/, 1 3o8.
Frigiecurl^ i3o5, aujourd'hui Friedlinsdorf.
Nom français : court, ferme de Frigis, du ^thique freiê^ v.
h. ail. /rf, libre, n. ail., village de Frid^ le paisible, puis de Fré-
déric, enfin de Fridolin, tous trois du reste de la même racine
frîd^ paix. Rien de plus curieux que le changement de nom que
Fendroit a, sous la plume des notaires, subi à quatre reprises, ou,
si Ton s'en tient aux deux groupes, de la forme allemande à la
française.
Presens, G. NeuchAtel, FresenSy 1268, Fresain, 1290; de
Frisingis = chez les descendants de Friso^ n. pr. germain. Un
FrtdingiSf 930, in pago Wald. pourrait-il être Fresens?
Prête, du germ. firsty fatte de toit, v. fr. frète, nom commun
de localités, pâturages près des arêtes. Frétaz, ham. de BuUet, de
Vaulioa, de Pomj ; les Frètes, près du Locle ; Fritaz, ham. sur
Saint-Gingolph; dim. Frélerettaz, pâturage d'Arzier ; Préteux,
loc« à Pontenay et Courchavon, adjectif.
Prétereules, ham. près Noiraigue, Neuchâtel, apad Fraciu-
rales^ 1247, Fructereules et Fretereules, i346, FruterouleSy
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FRÉZILLON — FROIDEVILLB 179
i38o; de fructarolas (cartes), lieu fertile en fruits. Un autre
Fréterolle, au col de Coux, versant français, FruyterolaZy i438,
Mém. Inst. 6en. VIII, dim. de fruitière, au sens de laiterie.
Le Frézillon, loc. à Vallorbe ; de fresillon, nom vulgaire du
troène, Ligustrum, et du fusain.
Frinvilllers, ail. Fridelischwart {Fridlinschwanden d'après
Zimmerli, de schwanden, assert,) ham. d'Orvin, D. Courtelarj,
Friderichswart y i3ii y Frunwelier^ iBgS, FreyvillierSy i4o3,
M. N, XXXIV, 267 = village (n. fr.) ou poste de garde (n. ail.)
dé Friderich (puissant pour la paix),
La Frinze, torrent, affl. de la Navizence, Valais ; subst verbal
de fringuer^ sauter, gambader, probablement du bas breton
fringoy sauter, avec permutation g-z (comme longue-lonze). En
patois le subet. verbal désigne parfois l'auteur de l'action, une
batollhey de batolhi, etc. Pourrait peut-être venir aussi de
freinzBy crevasse, de freindre, du Isiûiifrangere, briser.
Les Friques, Villars —, Fribourg ; du v. fT.frique, provençal
fric y du gothique /ri/r«, v. goth./rec (d'où l'ail. /rccA), joyeux,
hardi, gaillard ; donc village des (hommes) hardis, joyeux. Ancien
génitif les pour des, comme Villars-le (du) Comte, Villars-les
Moines.
Frochaax, ham. d'Enges, Neuchàtel, Froischaad, 1897,
Ghambrier, 587, Forchau, 1670, carte du P. Bonjour, Mus. N.
XXXI, 288 ; Frochet, loc. à Roche ; Frochex ou Frosehex à
Syens ; Frossaux à Ecublens, Fribourg ; Frotzé, loc. à Vui-
brojef Frochaiêy iib^, Froschaisy 11 55, Froscaisj 11 79, Fr(H
chagSj 1278, M. R. XÏI, Froschex, 1589. Avec métathèse de IV:
Forchaut à Boveresse, i345^ au Forchaux à Cernier, Neuchàtel,
Forcliaiix ou Forchaud (Forcho dans Kuenlin) à Hauteville et
Treyvaux, Fribourg, en Forchaulx à Praroman, xv« s. Du v. fr.
JroCy terre inculte, mot très employé jusqu'au xvi« s.
Froidevaux, 2 ham. de Sonbey et Montfaucon, Jura bernois ;
àtfrigidam oallem^ froide vallée.
Froideville, une commune et 3 ham., 2 Vaud, i Fribourg; de
frigidam oillamy hnaib froide. Froideville pétait aussi autrefois
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180 FROMENTAUX — FUYENS
le nom des Tavernes, D. Oron, Froydevillaz encore en 1692,
1679, bien que Tavernes fût déjà employé.
Fromentaux à Crans, pi. de l'adj. fromental, et Fromentey,
m. à Sales, Fribourg; de froment et coll. ey; champs de froment.
Fromentin, Plan — , ham. d'Ormont-dessus ; d'un n. pr. connu
déjà en i4o2. Johannes Fromentin et un Petrus Rubuy étaient
les deux premiers syndics d'Ormont-dessus en i494-
Frontenex, ham. de Colog-ny, Genève, Frontunay, 1809 et
i368, Frontenay, i438, M. G. IX, 288, XVIII, et III, 210 (Hum-
bert écrit Frontenay, 1862) ; de (praedium) Frontenacam^ do-
maine d'un Frontenus = Frontius, gentilice qui a donné le nom
de 7 communes de France.
Fruence, vill. près Ghâtel-Saint-Denis, autrefois chef-lieu de
toute la contrée, Fruenci, Friwenci vers 1180, Donat. Haut.,
Arch. Fr. VI, Frewencia, 1096, Fruenci, I2i5, 1220, 1228,
Fraenciay 1228, Fruentia, i255, M. R. XXX, 9. D'après Gat-
schet, du bas latin fraa, de fraor, désignant spécialement les
produits du laitage; étymolog-ie douteuse. Plutôt dérivé d'un n.
pr. germain. On trouve un Fruonzo en 1180 dans Tr. I, 383.
Fullf, D. Martigny, Valais, Fuliacum vers iioo, Fullye,
laSo, Fulliey 1260, i324, Fulli, xiv® s. ; de (prœdium) F allia-
cum ou Folliacuniy domaine d'un FolliuSy gentilice romain.
Holdor, p. 1499» cite un prœdium Folliacum.
Le Fupcil, loc. Val de Travers ; paraît être uu dérivé de/urca
au sens de bifurcation de chemin. Ducange a fourq, via in furca
divisa. Il faudrait supposer un moi /urcile, d'où le suffixe il. Mais
les dérivés de furca ont o et ou, et non u, nous fait observer
M, Bonnard ; donc origine indécise.
Fussy, loc, 2 m. Combremont. Pourrait être un (fundum)
Fuxciacum, domaine d'un FusciuSy gentilice romain dérivé du
cogDoraen ycwctts, brun.
Fuyens, D. Glane, Fribourg, Fuenê U fois ii5o-ii8o, Donat.
Haut,, 1198, M. F. III, 69, Fuiens, xii« s. (1167 ?), Fuens, i36o,
t66S ^= chez les descendants d'un Germain dont le nom vient de
la racine Fug, qui a donné le n. pr. Fagilo,
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GABIARE — GAMPEL 181
La Gabiare ou Gabière, ruisseau, affl. de la Birse par la
Scheulte, forme féminine correspondante au v. fr. gabeur, mo-
queur, de gabepy railler, se moquer; les noms de ruisseaux
abondent en figures : la Gaie, la Gaillarde, la Rogneuse, la Mion-
naz, etc.
Gachet, ham. de Founex, loc. à Courtilles ; du v. fr. gaschié,
s. m., marécafii^e, terrain humide, de la famille de Tall. waschen
(note de M. Bonnard) ; les Gâchettes, m. Haut-Vully, et es Ga-
ehettes à Trélex, même origine? (ou du n. pr. Gachet).
Gademoz, chalet à TEtivaz (frontière allemande 1) ; du v. h.
ail. gadanij grange, fenil, comme les nombreux Gadmen des
Alpes. Le Pajs-d'Ënhaut a de nombreux noms allemands : Rubli,
Gumfluh, Coumattaz, Schuantz, Bodemos, etc.
Gagnerie, sonunet sur Evionnaz, Valais ; de gagner, au sens
archaïque de faire pattre, à cause des pentes herbeuses qui en
couvrent le flanc S. et que Ton peut pattre. Littré (Addition) donne
gagnerie y nom de métairies dans certaines parties de la Bretagne,
et dans le centre, d après Joubert, ce mot désigne les terres culti-
vées sur la lisière des bois.
La Gaillarde, ruisseau à Bougy, D. Rolle; adj. gaillard, gai,
joyeux.
La Gainaz, m. à Noville, entre le Rhône et un ancien bras ; la
Gaine, pâturage dans un étroit vallon, Ormont-dessus ; du n. c.
gaînej de vagina^ à cause de Tétroitesse de la localité ; la Gai-
nèehe, loc. à Saint^Braix, en est peut-être un dérivé.
Au Galataz ou Galetas, loc. à Etoj, Bursins, Lully, Villars-
sous-Yens ; du v. fr. galatas, allusion à la position élevée.
La Galeisaz, ham. d'Ormontrdessus = la jolie en patois vau-
dois, d'une racine germanique gâly gai, joyeux. De là encore es
Galaises à Vouvry ; les Galeides à Troinex, Genève ; Galeyaz,
champs à Chalais, Valais ; la Galaz, ham. de Vaulion ; le Lieu-
Galet, m. à Develier, Berne ; es Galites, ham. dUermenches,
Vaud ; Pré Galle ? à Chavannes-de-Bogis (peut-être pré de Galle,
B. dTi.).
Gampel, D. Louèche, Valais, ChampilZy 1288, i366, Campiz,
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182 GAMPBLBN — 6ARITALAZ
i3o5, Campael, i3og, ChampiZy iSSq, ChcunpeZy i344> i357,
M. R. XXIX, XXXy Gampily i454» etc. ; de campellum, petit
champ.
Gampelen, D. Cerlier» Berne, Gamplanchy I2a5, F. B. II, 5a,
KamplunCy 1229, Zeerl. I, fr. Champion, Champion^ 1179, Ma-
tile, I, CAa/n/>/an, 1228^ JamplunSy i235, M. R. VI, i5, 623,
Champion^ 1289 ; les deux de campilionem, dim. de campum^
champ.
Gampenen, ham. de Louèche, Valais, fr. Gampière^ Cham-
pagneêy 1267 ; de campaniaSj campagnes.
Gamsen, D. Brigue, Valais, Cramosuriy i233, GamoBorij i3i2,
ChamosonOy 1392, GamsSy i4oo. D après Studer, de campus;
mais toutes les formes anciennes le dérivent du v. h. ail. gamuZy
chamois. C'est le correspondant de Chamoson.
Gandole, loc. à Genthod, Grenève, es Gandoules, prés sous
Aigle. Nous pensions à en faire une autre forme de gondole, ri-
gole pavée, qui pourrait désigner ici rigole en général ; dans le
Berrj : une gondole de pré. M. le professeur Bonnard l'estime peu
probable, gondole n'ayant été emprunté à l'italien qu'au xvi« s.
Ce n'est pas une raison absolue, le mot est anciennement connu
chez nous. Pour la permutation o-a, nous avons à Aigle Prafan-
daz ou Prafondaz = profonde.
La Gara, ham. de Jussy, Genève ; subst. verbal de garer ?
La Garde, ham. de Sembrancher, Warda^ i322, et chapelle à
Evolène, Wuarday 1280, etc. ; du v. h. ail. warta^ signal, tour
de garde.
La Garennaz, loc. à Montagny, Yverdon ; la Garenne, ham.
de Satigny, Genève = v. fr. garenne^ terrain de chasse réservé
au seigneur, du v. h. ail. waron, garder.
Garonne, ruisseau à Bougy ; voir Géronde.
Gaulé, Gaulez, voir Gueule.
La Gayaz, m. à Combremont ; probablement de Gay, n. pr.
La Gay, ruiss. à Vaulion ; prob. la gaie, adj.
A la Garitalaz, vignes à Essert^Pittet, D. Yverdon ; es Garî-
talies à Mur, Û. Avenches ; dim. de garitay fr. guérite, maison-
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GÉLINB — GENÉTBâ 183
nette poar la garde des vignes, ou l'on se gare, s'abrite en cas de
pluie. A Savièse, 'na garetta est une maisonnette de vigne (étj-
mdogie fournie par M. Isabel).
Géline, Creux —, combe à Soulce, Jura ; creux (des) gélines,
des poules de bruyère. Voir aussi Gombaz Oelin.
Gemmi. Nous mettons ce mot, bien qu'étranger à la Suisse
française, parce qu'il est connu de chacun et qu'on en a proposé
5 ou 6 étjmologies *. Voici, croyons-nous, la vraie, inédite. La
<jemmi s'appelait Curmilz en 1262, F. B. II, 35o, Curmyz^ i3i8,
M. R. XXIX et XXXI ; Gemmius monSy 1677, Gàmmiy 1608,
Arch. Louèche-bains d'après Zimmerli. Les deux formes primi-
tives indiquent l'origine : du latin calmen, sommet (ail. kulm),
avec permutation de 1 en r ; en Dauphiné, courme = sommet.
Quant à la terminaison ilz =z ils, forme plurielle, elle était répan-
due dans la contrée, ainsi à la même époque Gampel s'appelait
Campilz = les champs. Donc Gurmila = les sommets ; un Vau-
dois dirait : les frètes ; ce qui est tout à fait juste pour un habi-
tant de Louèche. On y parlait français alors, et le mot s'est dé-
formé sous l'influence de l'allemand introduit au xvi^ s. Die
Gemmi, aujourd'hui fém. sing., serait donc dérivé d'un masc.
plur. romand.
Génépi, Aiguille du *— , sommet des Alpes de Trient, au S.-O.
du glacier, et le Dzennepi, presque en face, à l'E. du glacier ; de
génépiy génipi, nom patois de l'Armoise Mutelline, qui abonde
dans leurs rochers.
Le Genêt, villa près RoUe, déformation de VOujenety 1269,
Oagenety 1697, diminutif d'Oujon, chartreuse près Arzier, à qui
ce domaine appartenait. Il s'appelait antérieurement Marmotéa.
Les Genètes, pâturage de Premier ; probablement du vaudois
genettey s. f., patois djenettay jeannette dans le Berry, un des
i De fçemitus, mont des soupirs (Séb. Munster) ; de gemini, rochers jumeaux ;
de gemma, gemme, pierre fine, cristal ; de galm, de calma, au sens de hutte
couverte de chaume (Gatschet et Studer), toutes controuvées par les formes
primitives.
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184 GENÈVE — GENOLLIER
noms populaires du Narcisse des poètes si abondant dans certains
pftturaf^ de la région.
Genève, Geneva dans César, Genava, ni-vi«s., Gebenna dans
toutes les chartes du moyen âge, employé pour la première fois
par le pape Pascal II en i loo, peut-être, suivant GaliSe, pour évi-
ter la confusion avec Gênes. On trouve les formes Geneuay Ge»
nova, Genuavay Gennava (Tab. Peutinger), Genova, Genabe^
563j Genutty 44i, ^17, 585, 859, Canava, 38ï, Jenava, 523, Ja-
noba^ Januba, Jenuba, Jenuvay Januva (Grég. de Tours), Janua
(Fr^dégaire), Januis. Du celte genava, bouche de rivière, embou-
chure, gen, bouche, et ava, eau ; hibern. genou, cor];^ique ge- ^i
nau. Le nom ligure de Genua, Gênes, a le même sens d'après
Holder,
Les Geneveys, 2 vill. Neuchâtel, Genevais, 1788, et les Gène-
vez, D, Moutier, Berne, les GeneveySy i38i : trois communes
dont la fondation est attribuée à des colons genevois venus pour
s'y établir en 1291, voir Boyve, I, 25o, et i3o7, mais aucun docu-
ment d'aucune espèce, ni à Genève, ni dans le Jura, n'est venu
confirmer cette tradition.
Genièvre, Genèvres, Geneyvpoz, Genevroz, une io« de loc.
Vaud et Fribourg ; de janiperus, genièvre. Genevrets, Mon-
treur, Avry, Genevpex, Chexhres et 7 loc. Frib. ; Genevpay,
Conthey, Ardon ; Genevpis, Châtelard, Frib. ; Geneveret, Sou-
bey et Vicques, Jura ; de Juniperetum, lieu où abondent les ge-
névriers ; Genevrausaz au Châtelard, Vaud, et Geneyvpoux, h.
Rueyres-Tréfayes, Frib., adjectifs ; Geniévpies, Chéserex ; Gène-
vri(^§, Oursins ; Genevepies, Goumois ; Genevpièpes à Meinier ;
les Genavpièpes, Lugnez, Jura, collectifs. Il faut sans doute y
ajouter es Genevièpes, champs à Liddes, Valais, et la Genevîèpe,
loc. Barberêche, Frib.
Genolliep, D. Nyon, Genolliacuniy 11 10, Genolleiy ii64, G^e-
nollie, 1180, M. G. IV, 78, V, 38i, Genoliacuniy 1195, M. R.
Xll, Genolli, i2o4, Genolie, 121 1, Jonolie, 1221, Jonolliei/yJo-
noliiez, i235, M. R. V, 221, XII, 20, et XXVIII, 72 ; Genoglier,
1256, etc. D'après Gatschet^ copié par Studer, de gallinay poule.
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GENTHOD — ES GERIT 185
d*où le patois djenelliery poulailler, << parce que, dit-on, le cou-
vent de Saint-Claude avait là son poulailler. » Mais cette explica-
tion nous paraît douteuse, le suffixe acum ne s*ajoutant qu'à des
noms d'homme.
Genthod, C. Genève, Gentoax^ 1290, GenthouSy i3o6, Ge/i-
thouz et Gentou, 1828, GentouZy xiv« s., M. G. I, 122, IX, 242,
XVIII, 106, XXI, 178. On trouve encore Gentour d'après M. F.
de Saussure qui le tire de janitorium, cabane de garde.
Georgetle, quartier de Lausanne, Jargeta^ Jargetaz^ 1270,
Gargata, 1289, Jariata, 1288, M. R. VI, p. 682, 656, c vineam
inter palaieres et Jariata, » ce qui montre que le Jarlata, 1288,
page 599, est une fausse lecture 1 pour i, Gonjectaz, i548.
Gerdil, à La Rippe ; Gerdy à Nendaz, Zerdy à Leytron, —
permutation valaisanne gr-r, — autre forme, plus ancienne, de
jordily jardin, gerdil au xiv« s. Du v. h. ail. garto^ parallèle du
latin hortusy jardin.
Y Gères, alpe sur Grimentz, Valais, est probablement alpes
GeriaSj 1100, des monts de Vercorin, M. R. XVIII ; origine in-
connue.
Gérignoz, ham. et ruisseau, aussi appelé Gérine, à Chàteau-
d'Œx, Jurienus, xi^ s.y GirigtnoZf 1187, Hidber, I, 534, aqua
seu fluvio vocato JurignioZy villa de JurignioZy i84i, Brenno de
Jurignyo, 1889 (il y a encore des Brénon à Gérignoz), M. R.
XXII. D'après ces textes, Gérignoz serait un dérivé d'un adjectif
jurinuSy de juria, forêt, ou une contraction de juricinus, nom
fréquent dans les chartes, et signifierait l'eau de la forêt. D'autres
textes le confirment : deux ruisseaux de Gérignoz coulant au S.-
£. du Gibloux sont désignés 4( inter duos Juricinos, juricinuSy »
855, M, R. VI, 202, 208, et #( duos rivos nominatos Jurenses,
1 145, M. F. II ; la Gérine, ruisseau à CuUy, même sens, ainsi que
la Gérine, affl. de la Sarine, descendant de la Berra, couverte de
forêts, Argerona, i8i4, 1824, même nom avec préfixe ar = ri-
vière ; voir cependant Géronde.
Es Gerit ou es Jerys, forêt à Golombey, Valais, au xviiP s. en
Jury ; en la Gery, prés à Colombey ; évidemment de la racine jur.
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186 6ERMAGNY — GESSBNAY
jouxy forêt, et suff. collectif y. Cette forme Gerit pourrait ezpli--
quer les mots Zériet, alpe d*AyeDt, loc. à Iserabloz, à Vétroz, et
le bois de Géricton à OUod. Le changement de u, ou en e se re-
trouve dans d'autres noms, ainsi le Routet-Retet. Quant au c de
Géricton, il est parasite, comme dans nombre de mots Jouctens,
Boctens, Georgectaz.
Germagny, ham. de Mont sur Rolle, Germaniacunij 1018,
1049, Hidbetj I, 809, Germanie^ 1228, M. G. XTV, a3, villa
Germaniaci^ GermagniCy 1284, GermanyCy 1298, (rermagnie
sur Homanel, i3o5, M. G. IX, 2o3, Germc^niery i3i4 ; =(pr€ie^
dium) Germaniacum, domaine d'un GermaniuSy gentilice ro-
main.
Les auteurs du Régate genevois, ignoraDt l'existence d'un Romanel
à Montj oui Fait du Gennagny de ^305 une localité à Romanel sur
Morges \ voir Romanel.
Géronde, ancienne chartreuse au bord du Rhône près Sierre,
Valais, Gyranda, i233, Gironda^ 1267, Gyronda^ 1286, Gi-
runda^ 1298, GerundOy i33i, etc. Ce nom présente une étroite
parenté avec Gironde^ fleuve de France, ou Garonne^ Garumna
et Garonne, ruiss* à Bougy, D. Aubonne. Il y a là peut-être un
autre exemple de la permutation mn-ndy comme columna'<o^
îonde, vidomnas-uidonde, et la forme primitive serait Gar, Gar-
umna, où 1 on peut démêler une racine indéterminée et amn,
fleuve, La racine ger se retrouve dans un grand nombre de ri-
vières : Giers, Gers, Gière, Gère, en France, et nos Gérines pour-
raient s'y rattacher aussi, malgré les textes latins qui les rap-
prochent de juria.
Au Géniaux ^ bois à Rueyres, D. Echallens ; subst. de la racine
de gésir, « patois se dzezty se coucher sur le flanc pour se repo-
ser )* (Isabel), avec suffixe patois iau = oir, comme Lanciau,
Chargiau, Battiau, endroit où Ton se repose, où Ton se couche.
Gcssenay, n, fr. de Saanen, Gissinai^ 1228, Gissiney^ 1270,
Gisinayi i3a8. D'après Hisely, M. R. X, du v. h. ail. Giessinin,
de giessen^ verser, à cause des nombreuses chutes d'eau. Sous
toutes rtorves. Une autre explication parait plus plausible : un
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GETS — GIFRISGH 187
traité de paix coaclu entre les gens de Gessenay et ceux de Fruti-
gen en i34o, M. R. XXII, p. ia6, dit: «Die IandlQthe...yoader
march uff Ton Wisenœya untz (bis) an dasgebirge von Wallis. »
D'après ce texte Gessenaj serait une dérivation régulière de wisen^
les prés, et Œy^ nom de la contrée, par la permutation de w en
g. Il est vrai que w donne dans la règle g dur ; mais il y a des
exceptions, ainsi vipera donne guivre et givre et g dur devient
aussi g doux.
Les Gets, ou les Gez, chalets, maisons éparses, vallée de la
Brévine, comme les Gets, village du Chablais ; synonjme de gitej
bas latin gistamy Aejacitum. Mais les Gex, vergers à Vérossaz,
et aux Gex, Saint-Gingolph, vient de Gex, n. de famille.
Gibloux, sommet G. de Fribourg, Jublios^ ii38, Donat. Haut.,
Monte Jubleur^ ii4i> /ii6/or, 1227, Jublors^ laAo, F. B. II;
du V. h. ail. gibilf pointe, ail. moderne Giebel, pignon, faite
(d'après Gatschet).
Glète, nom de nombreux pâturages en Valais, aussi Giette, en
patois Diette: Massongex, Djète, Dorenaz; Gittoz, Gittes ou
Gîte, une 3o« Vaud, Fribourg et Jura, Gissaz, Frib. ; Gittettaz
(et Gisnettaz, 8 pâturages Fribourg), diminutifs ; du bas latin
gistum, gîte. Gitroz, Giétroz, Gétroz, ham. et pâturages en Va-
lais, le même mot avec épenthèse d'un r ; les Agittes ou Agites
sur Aigle, les Agettes près Sion ; le même avec le préfixe a (ad).
Giez, D. Grandson, GieSy 101 1, 1221, 1228, M. R. VI, 19, 128,
Gisium vers iioo, M. R. I, i65, Gis, Gieiy ii54, M. R. III, 44i)
475, GyZy ii79> GieZf 1199, M. R. XII, Giacuniy 1297, M. R.
XIV, Gycy i364. — Gy, G. de Genève, Gyez, 1208, 1272, M. G.
XIV, 17, 42, GieZf i3o4, i3i8, GyeZy 1824, Matile, Gye, Gicy
Rég. gen. Un Gy de France (Loiret) s'appelait jadis Giacum.
Holder, i5i3, ce qui paraît être une contraction de Gaiocum^
ainsi Giez et Gy seraient des (fundum) Gaiacum, domaine d'un
Gaius. Quant à Gisium, c'est la latinisation du mot romand.
Gifriseh, ham. près Môrel, D. Rarogne, Valais, Chevrils vers
1200, ChiuriZy 1260, M. R. XVIII et XXIX ; de capriUuy étable
à chèvres ; voir Chevrilles.
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188 GILLAMONT — GIVRINS
Gillamont, ham. sur Vevey, vico de Gillamonty 121 3, M. R.
VI, 362.
Gillarens, D. Glane, Fribourg", Gislerens^ xii« s., M. R. XII,
i4o, Gislarens, 1226, M. R. VI, 160, GillarenSy 1273, M. R.
XII, 200, et Giilarens, loc. à Vucherens, Vaud = chez les des-
cendants de Gisilhari, n. pr. g'ermaîn.
Gîîly, D. Rolle, Juliacum, 1179, M. G. IV, 83, Gilie, Gillie,
Julie et Giliacum dans une même charte de 1266, Gillye, 1276,
Gilier, i332, Gillier, i352-i446, etc. ; de (/undum) Juliacum^
domaÎDc d'un Juiius, gentUice romain. Il y avait des Julius à Nyon.
Gimpl, D. Aubonne, Gemella entre 983 et 993, Hidber, I, 263,
GimeiliSy io5i, Rég. gen., GemeSj 1139 (bulle de Rome, les or-
thographes y sont parfois défigurées), GimelZy 1172, Gimez^
1265 et i344, M. G. XIV, 38o, 80, et IX, 234, GemelSy 1286, Gi-
meliOy 1299, M. G. XIV, 276, Gymelz, i494- Gemellae est un
nom fréquent de localités antiques : De Vit, Onomasticon, II, 223,
en cite 10. De l'adjectif gemellus/inmeeux^ double : (villœ) g^mel-
Ise (fermes) jumelles, voisines.
Ginglns, D. Nyon ; par une exception bien rare, l'orthographe
n^a jamais varié: Gingins de ii3i à 1 344 ^t jusqu'à aujourd'hui,
M. G, II, 27, XIV, 23, 445, XV, 7 = chez les descendants de
Gint/o^ n. pr. g'ermain ; de la racine gangân, aller. Fôrstm.,
p. 469.
GîviMtez, D. Sarine, Fribourg, Juvinsie^ ii42, 1228, M. R. VI,
Jtivensieîy 1162, Arch. Fr. VI, Juvisei, 1142, M. F. II, 222, Ju'
visie^ ii^2o, 1453, JuvisiePf i357, Jyvisiéy i456. D'après M. Sta-
dclmann, de (f undum) Jubindiacum, domaine de Jubindius,
nom peut-être helvète.
Givrins, D. Nyon, Gevrins, 1 145, M. G. XIV, 7, GivrinSy
1224 et vers 1260, M. R. XII, 45, 5o, Gevrin, xiii« s., Gyvrins^
1887, (On trouve aussi une fois, dans M. R. XII, 72, Givriacum^
xii" s., orthog-r. de notaire) = chez les descendants de GivarOy
n* pr. germain. Fôrstm., p. 45i. A la même racine, Fôrstm.
donne encore avec doute les noms Giber et Gipro, qui convien-
draient aussi (permutation p-v, b-v).
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GLAIS — GLAPEYS^ 189
Les Glais, loc. à Lancy ; Glaisy ou Gleysi, bois à Apples ;
Oleise, bois à Pampig'ny ; Plan des Glaises à Saint-Livres, de
TEglaise, carte top. vaud. ; Liaises et Liaisettes, bois à Lau-
sanne ; m. à Lutry ; les Gollièses, bois à Bôle (préfixe cum) ; de
glaise^ mot gaulois, gliso dans Pline, ou de la forme glitea^
glaise, patois gllèse ; le nom lausannois rend mieux la bonne pro-
nonciation. En 1226, un fond de GleiSy 1273, pêcherie de Gleys^
Rég. gen. 167, 266, près de Cologny (sous Trainant), même sens.
La Glaivaz, loc. à Ollon, la Glaive ou la Plâtrièrey plans
d'Aigle, 1 7 18 ; pente de terrain argilo-gypseux ; peut-être d'une
racine germanique : angl. clay, argile, avec un v. épenthétique.
Gland, D. Nyon, W. de GlanSy villa Glanais entre 994 et
1049, ^' ^' ^^» ^9 Glant, 1179, Glans, 1202, 1206, M. G. IV,
83, XIV, 19 et XV, 7, Glanez, i344, Joh. bast. de Gland^ i386,
M. R. I, 2dep., p. 237. — Gland, ham. de Vullîerens, D. Morges,
Glans vers 1260, M. R. III, 538. Comme les Gland de France, de
Glanna, Glannis, dérivé du celtique glann, rive d'un fleuve,
bord, frontière. Gland est non loin de la Promenthouse, et le h.
de Gland- Vullierens est près de la Broyé, sous-affluent de la Ve-
noge.
La Gland, sommet, alpes de Liddes, Valais ; fausse orth. de
l'atlas Siegfried pour VAglan, patois et prov. aglan, s. m., fr.
gland, à cause de la forme du sommet.
Glane et Glaney, 2 rivières et 2 ruisseaux, Fribourg, aquam
de Glane, 11 43 ; les Glanes, vill. près Romont ; nom de nom-
breuses rivières ; du celte glânos, pur, brillant, limpide ; hiber-
nien et kymrîque glan, gallois glân. Se retrouve en Carinthie,
Bavière, Salzbourg, comme en France et en Espagne, et, sous la
forme Glen, en Ecosse et en Irlande.
Les Glapef s, paroi de rochers calcaires sur les bains de Lavey,
Glappey, rochers ébouleux à Mordes ; Glappin, vignes à Saint-
Prex ; le même que Liapey et Lapié, voir ce mot, les clapeys de
la vallée d'Aoste et les clapiers du Dauphiné ; en bas latin clape-
rium, tas de pierres ; d'une racine germanique klap d'après Kôr-
ting, du kymri clap d'après Littré.
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i90 GLAREY — 6LETTERENS
Glarey, ham. de Sieire, Glaretum, 1 271, et avec les formes
Glary, Glariers, Gleyriers, Glerriers, nombreuses localités dé
Sierre au Léman et dans les Alpes, souvent prononcé 11 mouillé
comme le montrait Liarey à Saxon, Liarys à Lens et la curieuse
forme lllarisse à Ghamoson, pour 7=ès Liaris ; de çlaretum, lieu
graveleux, collectif de glarea^ gravier.
Glaiigny, faubourg de Pajerne, Glati ff nie ^ 124a ; un autre
près Montheron, Glati nie , i349> i46iy M. R. XII ; évidemment
dérivé en îacum d'un n. pr. gallo-romain. (Les anciens plans de
Pajeme nomment ce fauboui^ la Tignj).
Glères à Trey, Gieyre, faubourg dTverdon, Gleritz^ i4a4r
Glery^t itfiky Glières à Ghavannes-sous-Orsonnens, la Lière à
Pont-la-Ville (graviers de la Sarine), les Lières à Boudry, Lierry,
2 pâturages à Grandvillard ; du latin glarea, romanche glera^
gravier ; glaire^ vallée d'Aoste, gl souvent mouillé, à l'italienne,
comme le montrent les formes en Lié ; Glérettea ou Gleyrettes
à Trey, l'Etivaz, diminutifs.
Gléresse, ail. LigerZy D. Nidau, Berne, aussi bois à Gourcha-
von, Jura bernois. Le nom primitif du village est évidemment
d'origine romane. Lieresse, 1178, Liersi, 1229, Lieresce, 1284,
Lierece, i256, Lyerece et Lierescg, i3i i y Lyeresce^ i357, Glie^
ressg, i3549 Gleresce, i38i. Le nom allemand présente les
formes Liegerche^ 12 18, Ligertze^ 1280, Ligretz^ 18 19, Lie--
grescCy 1870, Legeritz, 1871, Trouillat, Matile. Gl a d'abord été
mouillé, comme Gletterens-Liett^^ns, Glion-Llion, et le n. vaud.
d'h. Glardon, jadis Liardon. Le patois dit glleriy lieri, glarier,
de glarea. Gléresse est donc gllère, avec le suffixe adjectif esse
s= localité graveleuse. Quant au nom allemand, c'est une meta-
thèse du français. G-liresse — Lig^rss.
Glérolles, château à Lavaux, GlérolaZy GléroulaZy GléraulaZy
dans les chartes Gleraloy Gleyrolay Glerouloy i8i6. Identifié à
tort par Bridel et Vulliemin avec le Galarona de la Notitia digni^
tatum (iv« s.) ; vient, comme les précédents, de glareay gravier,
avec le suffixe diminutif olay ula, fr. oie.
GlettM^ns, D. Broyé, Fribourg, LieterinSy 1289, M. R. VI,
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GLION — GOBET 491
347, Liegterens et LietorenSy i343, Matile, 587, 889 = chez les
descendants de Liothariy n. pr. germain ; de lioht ou leuht^
peuple et hari, guerrier,
Glioiiy ham. de Montreux (prononcé monosyllabe et son mouillé
lion I), Gatschet dérivant Ilanz, en romanche Glion^ d'alnus,
aune, Studer en dérive aussi le Glion vandois et ajoute « du patois
vaudois igl ognSy » ces mots romanches sont inconnus chez nous. Il
Aiut plutôt chercher une racine celtique, peut-être //on, /lo/i, eau
courante ; voir Lionne et Vaulion.
6li68, D. Brigue, Valais, Glisa, i23i-i3o4| Glise^ 1809. D'a-
près Studer, de sa situation à l'entrée de la cluse de la Saltine,
explication bonne pour un Germain chez lequel û et i permutent
facilement. Vient plutôt d'ecclesia ; de bonne heure Glisa fut sé-
paré de Naters, et, aujourd'hui encore, Gliss a l'église paroissiale
de Brigue.
Glottens, 2 loc. à Bière ; de Liotingis = chez les descendants
de Lioht^ n. pr. germain ; même permutation li-gl que pour Glet-
terens.
Gloveller, D. Délémont, ail. Lietingen^ Lolenvilery 1189,
Lovilier^ ii48, 1180, 1289, LoviliPy 1161, 1178, Loyvilir, 1178,
Looilery 1179, Loveiller^ 1189, Lovillery 1248. La transcription
01 pour représenter le son mouillé n'est apparue que beaucoup
plus tard. Le nom allemand présente les formes Lioltingueny
II 84, Lioltingen, 1241, Leoltingeriy 1264. De Lioht et velier ou
villar, bas latin villare, village, village de Lioht, n. (»>. germain,
ou chez les descendants de Lioht (nom allemand).
GioUères, ham. d'Ollon. C'est évidemment le Lieterg d'une
charte de 1820 qui énumère divers hommes et biens vendus par
Jean de la Tour à Guill. de Pontverre, M. R. 2«s., IV, 84 : Jaque-
met de Lietery, Perrussod de Lieteiy. Ces anciennes formes le
rapprochent de Lieterens, 1848 = Gletterens. Y aurai^il quelque
parenté?
Goay, ham. de Puidoux, D. Lavaux, ChiZy 1218, 1288, M. R,
VI, 644, et XII, 55, GueZj xiii« et xnr« s., Guex, xv« s.
Gobet, Chalet à — , auberge sur Lausanne ; tire son nom d'à-
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192 GODE — GOUSSE
près M. £. Chavannes, M. R. XXVIII, 252, du syndic Jean Gu-
bet, sjndic en i448. La Gobettaz, pâturagce à Charmey, m. à
Corpataux, du même n. pr. Gobet.
Gode, forme valaisanne de golliey permutation //-</ qui se pré-
sente dans certains patois, Ardon, Conthey et Liddes, aussi à
Château-d'Œx ; de là. Gode du Laei, au pied du Velan, Gouille
du Lait, Gode Seye, au pied du Petit Gombin^ Gouille de l'Arête
(Seye, scie, fig. arête), Gode Gotta près du Saint-Bernard, Gode,
petit lac dans les éboulis des Diablerets; Gode Zarlan près
Liddes. La même permutation 1-d se présente près de là dans le
nom du Mont Brùléy appelé aussi Mont Brudon ; à Conthey,
Daillon se prononce Dadon.
Goille, GoIIie. Chacun connaît ces mots patois et le vaudois
gouille y dérivés de lall. suisse galle ^ purin. Ils ont donné les
noms de nombreuses localités ; citons la GolIie, ham. de Cor-
cclles-le-Jorat, la Goille près MoUens, finem de Golles, 1017,
Umb de Goiles vers 1240, M. R. V, capellanus de Golli, i2o5,
M* G. XIV, 20, GoylieSy 1267 ; es Gollies à Cournillens, GoUes
à Villaraboud, Gollion, D. Cossonay, Gollun^ 1228, Golloriy
12^5, Goillon, 1453, la Gollaz, ruisseau près Yvonand, le Gol-
liez, loc. à Aig'le (mares !), le Golîet, petit lac, alpes de Monthey,
Gollié à Savièse, ou Golliet, loc. à Louèche, i553 ; es Gooillons
à Port-Valais, les Golliassons, alpes d'Ollon, diminutifs.
Golet, ham. de Grenilles, et 4 autres loc. C. de Fribourg", le
Golet, col entre Vallorbe et Vaulion, le Golat, gorge à Soulce et
autres loc. du Jura bernois, Golette, col sur Salvan, Golettaz,
gorg'e à Muraz, Valais, Golatte, plus. loc. Jura bernois, diminu-
tifs m. et f. de goule, gueule, du latin gala, à cause de Tétroi-
tesse du passage.
Golèze, col entre les vallées de Champéry et de Sixt, la Gol-
leyse^ 1662, M. G. XVII, 100. — La Golèze, forêt à Monthey,
loc. à Morcles (rochers), D. Aigle, forêt et précipices à Collonge^
Valais, es Goilaises, Goulèze, Goilèses» paroi de rochers à Mas-
soDgex ; probablement de la même racine gueule, latin gala.
* La Goiisse, ham. du Chenit, variante de coulisse, dû à sa posi-
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GOMBS — GOR 193
tion ; passage étroit eatre le mont et le lac de Joux ; en patois c
permute assez souvent avec g.
GombSy district du Valais, fr. Conches^ desenum Gomesia"
nuniy de cumbas^ les combes, dont Couches est le correspondant.
On y voit reparaître le b de combe disparu dans Kummen. Gome
de Monasterio, iSSi, combe de MOnster.
Gond, Mont — , 2 sommets en Valais, alpes de Conthej et alpes
de Nendaz ; probablement de leur ressemblance avec un gond de
porte, du grec gomphos^ cheville.
Gondo, Valais, village au fond de gorges étroites. Le même
que l'italien gondoy vase à boire, et que la racine de gondoley la
douve ménagée au bord d'une route pour l'écoulement des eaux.
Le romanche a gonda, éboulement de rochers, cône de déjection,
employé dans l'Oberland et la Basse Ëngadine, devenu ailleurs
Ganda, Gand^ Gant. Il aura signifié d'abord par métaphore le
pays, le lieu enfoncé dans les rochers, puis du sens de précipice,
passé à celui d'éboulement.
Les Gonelles, ham. de Corseaux, D. Vevey. Dans l'Aunis, go-
nelle, s. f., désigne un fossé longeant une digue de marais. Ce
sens est ici difficilement applicable.
Gop, Gour, etc. ; du v. fr. gord, bas latin gordum^ Berry
gouPy do gurgeSy gouffre, nom de très petits lacs ou de creux pro-
fonds, le Go de Grotta (aussi écrit en a mots Grode Gotta) au Saint-
Bernard, au Go à Cudrefin ; le Goz, petit lac, alpes de l'Etivaz ;
le Goz ou G0P8 de la Torche, Gor à la Torchiy iSgS, ravin à
Fribourg ; le Gop Godon, loc. à Liddes ; au Gop à la Vraconnaz,
Sainte-Croix ; Goppe, Gop, ou Goup à Neuchâtel, le Gop de Bpay
(voir Bret) et le Gop du Communal dans les gorges de l'Areuse,
au G0P8 à Chavomay, au Gopt à Chardonne, les Gopphes, marais
à Vionnaz et Vouvry, Gorres, 1728 ; le Goup, lac, alpes de l'Eti-
vaz et à Rougemont, Champ du Goup à Moudon, les Goupds à
Morlens, les Gopds à Montagny-Fribourg, le Goup es Oies à
Courroux, Gpandgoupt (sic, 1182), ham. de Courtemaiche et
combe profonde près Porrentruy, Grandigurgite^ 1188, 1208,
le Goop Gonflant (= Confions), creux au confluent de la Sorne
M. D. SBG. siRIB, TOME VU 13
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494 GORDANNE — GOTTAZ
et de la Birs^, le Rond Gourd, gorges du Doubs, Beaugourd,.
ham. de Goumois, Jura, sur un plateau se termioant par un pré-
cipice béant sur le Doubs, à 200 m. au^essous. Il faut y rattacher
La Gordanne, ruisseau près Allaman, la Gorsire, prés maré-
cageux à Port-Valais, parsemés de gords ; en Goorsaz ou
Gourses, Gueurse, Gueurge à Colombej ; le Gorzoo, affluent
de la Veveyse de Chàtel, et Gourze ; voir ce mot.
(lorgier, C. de Neuchâtel, Corgie^ 1262, Gorgier^ 1260, i337,
Gorgie, 1840, Matile, Gourgier^ iSgS, M. N. XVI. Jeanne-Marie
de Neuchâtel en i634 écrit « le baron de Gourgi mon bon père. »
Gatschet, considérant que Téglise était sous le vocable de saint
Georges, ecclesia sancti Georgii super terrant de Gorgier^ en
tire le nom du village. D*abord g devant e perd le son dur. Mais
une autre raison nous fait rejeter son opinion : c'est la fidélité
avec laquelle toutes les localités qui tirent leur nom du saint de
leur église ont conservé cet adjectif, soit pur, soit modifié (Dom-
martin, Sembrancher, Donneloie, etc.). Il serait étrange que ce
Saint-Georges fît exception à une règle aussi absolue. Gorgier a
plutôt, comme tous nos noms en ier, une origine gallo-romaine
et vient probablement de (fandum) Gordiacum, domaine d*un
GordiuSy gentilice cité par De Vit.
Eu Gopgon, ham. d'Arconciel, D. Sarine, pratum Gorguriy
1 142 ; ne peut venir de saint Gorgon, par la raison donnée à Far-
ticle Gorgier. Dérive peut-être de Tadjoctif celtique gorgo, rude,
sauvage (Holder, p. 2o34)> qui a probablement donné le v. fr.
gorgon i bouillonnement ; ou, plus simplement, un ancien géni-
tif : pratum Gorgun, pré de Gorgon, n. pr. commun au moyen
Gossens, D. Yverdon = chez les descendants de GozzOy n. pr.
germain (le Goth). Fôrstm., p. 4i6.
tiottaz ou Gottes, une 3o^ de localités, Gottallaz, 12 loc., et
Gottetle, diminutifs ; Gotteyre, Gotlaux, etc. ; du bas latin
gotUy gotale, petite source, de gutta^ goutte. Un lieu-dit bona
Goteta à Lausanne, i238. Un pratum ad Guttas, de Guttis à
Lentigny, xii« s. Mais le quartier de vigne appelé Goia-dOr en
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GOTTERON — GOULE 195
1874 à Champrevejres près Neuchàtel tirait évidemment ce nom
de la qualité du vin qu'on y récolte et qui était déjà fort apprécié ;
de même En Gotta d'Or à Lutry.
Gotteron, ravin et ruisseau à Fribourg ; paratt un double di-
minutif de gotta : gottejre^ g'otteron ; les noms allemands Galte-
rum^ 1233, F. B. II, 129, Galterrorty 1397, Galteron, i4o6,
i449> Rec. dipl. VI, Arch. Fr. V, 432, aujourd'hui Galtern^ soui
des corruptions du français.
Gottfrey, ham. de Saxon, Valais, Gote/rez^ 1 190, Gotefredm^
1279, ^- R- XVIII ; du n. pr. germain Gottfried,
Goitreux ou Gœtreux, Gottraux, fém. Gottrausa, goitreux ;
noms donnés par une métaphore triviale, mais expressive, à des
pâturages, des localités formant une éminence plus ou moins ar-
rondie : le Goitreux, pâturage aux Agîtes sur Aigle, loc. à Ëvion-
naz et mayens sur Ravoire de Martigny (monticules arrondis) ; le
Gottraux à la Forclaz, et Rocher Gottraux aux Ormoots, Got-
trausaz, ham, et pâturage aux Ormonts, ham. à Crissier, champs
à Payerne, es Goiirauses à Chardon ne, Champ Gottraux à
RoUe et Praz ; Gottraux à Chavannes-des-Bois, en Gotirozan à
Ecublens, etc.
Goubing, ancienne tour près Sierre, Gubyn, 1299, Goubing^
i38i.
Goudebas, loc. aux Brenets, Neuchàtel, le Gudeoaz, i3o4,
Gudebat, i359, 1878, Matile, Gondebach, i454, M. N. XXXIII,
260 (fausse lecture : on pour ou?). L'orth. Goux de Bas, xv« s.,
d'après Benott, est fautive). Paraît formé de deux racines Goude
et vaz^ vaz, waz, vuaz ; désigne un terrain bas, inondé, voir
Vuaz. Quant à Goude, nous le retrouverions dans les Saves de
Goudety terrain bas, souvent inondé, près du Rhône à Chessel.
Seraient^ils parents de godet, v. fr. gode y xiii® s., vase à boire,
pris au figuré, comme auge, noche, bac ?
Goueypaz ou Gueyres, pâturage près Charmey, le Gaeyraz,
m. à Gruyère ; probablement de guera, gaira, nom patois de la
Peucédane impératoire, plante médicinale des bergers.
Goule, voir Gueule,
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196 GOUMŒNGHE — GRANDGOUR
La Goumœiiche, loc. à Lonay ; propriété d'un Goumœns.
GoumœDs ou Gumœns, D. Echallens, Gomuens, ii4i» M. R.
XIV, GumuenSf ii42, Cart. Month. 7, Gummens et Gommens,
ib. i3, Il 54* GomoënSy 1177, Gommuans, 1218^ Gomoans^ 1220^
M. R. XII, etc. ; et Goumois, Franches-Montag'nes, Berne, Go-
moensem ecclesiam^ 1177, Gamoëns et Goumoêns, 1267, i3o4,
Tr. = chez les descendants de Gama^ n. pr. germain.
Gourze, Tour de — , Mons Gurgiiy ii4o, M. R. I, 174,
Goursi, i3i6, GoursiZy 1897 ; de gurga, gorge, par sa position
sur un col du Jorat. De la même racine : la Goarzine, torrent
profondément encaissé sous la Dent de Mordes, la Goursenaz ou
Gurzenaz, loc, marais de Muraz, Valais.
La Grabe, combe et ruisseau à Bourignon, D. Delémont,
Berne, es Graboz, le Graboz, 5 loc. Vaud et Frib., Grabo ou
Grabon, 3 ham. Frib. ; Grabonat, petit ham. près Tavannes ;
Grabou et Graboux, loc. Avenches et 6 Frib. ; de lall. Graben^
Grammont, sommet sur Vouvry, Valais, Grandis monsy i3o6
= le grand mont.
Gramoneyre, champs à Fully, Valais ; Gramonire à Ven-
thône, Valais ; en Champ Grammont (fausse orth. I) à Marsens,
Frib. ; lieu où abonde le gramon^ le chiendent, du latin gramen.
Grancy, D. Cossonay, Grande, 1202, M. R. V, 220, Grande y
1219, Grancier, 1672 ; de (praedium) Granciacum, contraction
de Graniciacum, domaine d'un GraniciuSj gentilice romain.
Grancia au Tessin en vient également = (villa) Granicia, Voir
des contractions semblables, Agy, Cugy, Marly, Sugiez, Tôrny.
Grandcévaz, forêt à Bussigny, D. Morges, et Grandsivaz, h.
de Mannens, Frib. ; de grandem silvam, grande forêt.
Grandchamp près Villeneuve, Grandis campus, 1196, Ma»
gnum campam, 1276, s'explique de lui-même.
Grandcour, D. Payeme, Grancorty 1212, Grandcort, 1299,
M. R. VI, 436, V, 36o, Grancor, 1842, Matile ; de grandem
curtem, grande ferme.
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GRANDFEY — GRANGES 197
Grandfey, près Fribourg ; de grande fagetum^ grand bois de
hêtres.
Grandson, Granzio, 1049» Grancione vers 1090, M. R. I,
162, Granzoriy Grantionem^ 1126, 1142, M. R. III, 44o, 44i>
474» XII, 7, Grazoriy 1177, ^' ^' ^^» ^g» Grantsum, 1191, Gran-
soniurn, Granciano^ 1225, M. R. I, 208, Gracon^ 1228, Huo de
Grancon, 1216, W. de Grancon^ 1228, M. R. VI, 18, 100, 118.
Les formes Grandissonum^ ii49» Grand son et Grantsarriy 1191,
g^rand sommet, sont des interprétations, de même que le d actuel
du mot. L'étjmologie de Gatschet, grangia Isonis, grange dlso,
est à rejeter. Pour nous, les formes Grancio, Grantio nous pa-
raissent indiquer un nom en io^ ionis dérivé d'un gentilice en ius,
comme ceux que d'Arbois de Jubainville étudie p. 5o8-5i8 de son
précieux ouvrage. Allio de Allias, d'où Aillon, Curtio de Car-
tiaSj d'où Gourson, Gentio de Gentius, d'où Gensson, Mucio de
MuciuSy d'où Mousson, etc. Grancio serait donc dérivé d'un
Grancius qui a donné Grancy = propriété d'un Grancius.
Grandval, Jura bernois, Grandis valliSy 866, grande val-
lée.
Grand vaax, D. La vaux. Sous sa forme actuelle = grandem
vallem, grande vallée, mais les formes anciennes montrent que
ceci est une corruption du nom primitif. £n effet cette localité
s'appelait Gravât y 1260, Wûrstbg., 182. Un Rod. de Gravas^
1172, Donat. Haut., 176.) Gravai^ 1260, M. G. VII, 3o4, 3i4,
GravauZy 1270, Gravaal, 1280, M. R. XII, enfin Gravaux, xrv«
s. et Grantvaly i453, et Hidber, I, p. 284, y rapporte un Gra^
vado de looi d'une charte de Saint-Maurice. C'est donc le même
que les Grave, Gravas étudiés plus loin.
Granges, D. Payerne, in fine Graniacensi, 881, 929, M. R.
VI, 343, 232, est rattaché par d'Arbois de Jubainville (p. 247) au
gentilice Granias, Granges est dérivé directement, sans suffixe,
du gentilice pris adjectivement : (villas) Granias, comme Aure-
lias, Fabias, Caprias, Turrias, sous*entendu villas, domus, au pi.
fém. des gentilices Aurelius, Fabius, Caprins, Turrius. L'ancien-
neté de la forme fine Graniacensi et les antiquités romaines par-
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198 GRANGES — GRASSIAZ
lent en faveur de cette dérivation d'un n. d'homme, qui ne s'offre
du reste que pour cette localité.
Granges, Valais, in monte Grangensi, xi« s., Granges y 1182,
Granies, 1219» Grangia, xni«s., ail. Gradetscky Gradensche,
1269 ; — près Soleure, ail. Grenchen^ GrangiSy ii85, Grenchorij
iï3i ; Grachen, D. Viège, Valais, Grachariy 1210, Granchon,
i25o, Grangiisy 1296, 1297, Grenkan^ i3o7, etc., et les nombr.
villages de Granges, dim. Grangettes ; du n. commun granges,
latin graneas.
Les traités de 1271 et 1291 pour le transit des marchandises en Valais
parlent à deux reprises du « pontem de Grangiis de Marttgniaco », M.
R. XXX, 205, 207, 419, 422. Ces Granges de Martigny doivent être le
village actuel de la Bâtie où la route du Valais franchit la Dranse.
Granjeur, à Trient = la grand Jeur (juria), la Ki^rande forêt.
Granois, près Sion, en patois Granouet, Graionosc, iioo,
Granuechy 1221, 1261, Gragnuech vers 1260, GrannuehCy 1267,
GragnuesCy 1274, GranueZy i343, etc. Ces désinences, dérivées
du suffixe locatif gaulois ou ligure osc-us, correspondent en Va-
lais aux suffixes ey, iez^ ey, du reste de la Suisse romande, qui
viennent des suffixes gallo-romains iacum, acum. C'est donc un
(fundum) Graniacum, domaine d'un Granius, gentilice illustre.
Grappillon ou Greppillon, mont et col au fond du val Ferret,
Valais^ Grepillon de i'Ors, alpes d'Orsières, tous deux aux
pentes très raides, les Grepillons, pâturage à Evolène ; le Grep-
pon blanc, sommets, val d'Hérémence et alpes de Saillon ; les
Grippons (italien Greppo, rocher), pente rocheuse à Saint-Ur-
sanne, Jura bernois ; du thème crap, qui se retrouve en celtique ;
irlandais krape, accrocher, comme dans les dialectes germa-
niques, V. h. ail. chrapfan, s'accrocher. Magrappe, pente ra-
pide sur Veisonnaz, môme racine avec préfixe ma ou mau, mau-
vais. Cette racine se retrouve en romanche, crap, grap^ rocher,
Crap alv, grond, long, ner. Grappe, Graeplang, etc.
Grasset, Grassette, plus. loc. ; de l'adj. grasset, un peu gras,
petit domaine sur un terrain fertile.
Grassiaz à Morges et 3 loc, Grasséaz, Orny, Chevilly ; Gras-
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6KASSU — GRAUBBS 198
sey, 6 loc., Grassy, 7 loc., Grassis, ham. d'Ogens et 6 ioc.,
Grassiaux à Chavornay ; dérivés divers de ffrassiy genévrier» en*
droits où cet arbuste abonde ; es Grassillières à Baulmes et cinq
autres loc. ; la GracelUre à Boudry ; la Grasselière à Gheiry,
Frib., autres collectifs ; le patois grassi, de gras, à cause de son
bois imprégné de résine.
Le GrassU) ham. de Grenilles, Frib., au Grassuz^ h. de Cot-
tens ; paraissent être également des dérivés de grassi, avec suffixe
u, uz de utus, ellipse du i : Grass-u, comme Grass-ey.
Grassy, loc. à Puidoux, Gras^yy i a 1 5 ; cet endroit, où le ge«
névrier est rare, nous paratt plutôt un (fundum) Gratiacam ou
Graciacunij domaine d'un GraiiuSy gentilice romain. U est quel-
quefois difficile ds décider si un nom de lieu dérive d'un nom
d'homme ou d'arbre, voir des cas semblables à Fiez, Onex, Vigny.
En Grattacui loc. sur La Fontaine à Aigle, endroit où abon*
daient jadis les églantiers et, avec eux, leurs fruits en automne.
Les Grattes, 2 ham. à Rochefort, Neuchâtel, autrefois Gratta ;
loc. à Crans ; dérivés, Sur Gpaty(î) à Vaulion ; dim. ; Grattet à
Bretigny-sur-Morrens, les Grattorets à Lignières, Neuch. ; les
Grateris, pâturage à Villiers ; le Graîtery, sommet sur Court et
pâturage à Saint-Brais, le Grétery, pâturage à Soulce, tous dans
le Jura ; composés : Grattaz Vache, m. à Forel, Lavaux, Grat^
tavache, commune D. Veveyse et pâturage, Gruyère ; un Grate»
vachey i3ao, limite entre Grandson et le Val-de-Travers ; Gratta-
vaa (ou Grattalau), ham. de Berolle, D. Aubonne, Grattalau à
Saint-LivreSy Grattalaux à Grandsivaz, Gratteloup à Cossonay
et Founex, Grattaz Leyvpaz à Préverenges ; une vigne en Gra-
techa à Neuchâtel, i479, M. N. XLI. De ^ra//e, subst. verbal de
gratter, ail. kratzen, allusion à une végétation pauvre et clairse-
mée, où le terrain est comme gratté. « Gratta, dit le professeur
L. Favre, indique un sol mince, qu'il suffit de gratter pour trou-
ver la roche. Les composés sont d'anciens génitifs : gratte (des)
vaches, gratte (du) vau, veau, etc. On trouve des composés sem-
blables au Berry : Grattebec, Grattechîen, etc.
Graubes, loc. à Port^Alban, Frib., et
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200 GRAOBON — GRENBT
. Graubon, Rio — , ruisseau et ham. de Corcelles-le-Jorat. Pro-
bablement de graubay ffreuba, sorte de tuf pulvérisé, soit ruis-
seau aux eaux tufiFeuses.
Gravany, loc. à Boudry ; de Tadj. gravan^ de grave, gravier,
terrain, sol gravan, graveleux, et suffixe collectif y ; territoire au
sol graveleux.
Grave, ham, de Cartigny, m. à Avusy, Genève ; Graves à Se-
segnin et Vétroz ; Gravaz, plaine du Boiron à Yverdon, Grava^
885 ; un pratum de Graves à Corsier ou Blonay au xi« s., Cart.
Haut-Crèt, M. R. XII. Avec le suffixe collectif ay, ey, Gravey à
Dizy, La Chaux, Vallorbe, La Sarraz, Gravaz à Daillens, celui-
ci sans doute le Gravatum, 888, Gravatis, 899, et le Gravais de
r233, M. R. VI, 182, i33, 286, 2i3, en Gravesse, vignes à Lu-
try, es Grevîpes à Bofflens ; dérivés adjectifs, Gravenaz à Pizy,
les Gravines, gravières à Versoix, Gravannes à Corsier, Grave-
nes à Vufflens-la- Ville, 1278, Graveiine, m. près Yverdon. De la
racine grav^ d'où gravier et grève, du sanscrit gravan^ pierre ;
noms désignant des endroits graveleux comme les Graus du Lan*
guedoc et les Graves du Bordelais, et le provençal crau^ autrefois
cravo € in cravo sive in agro lapideo )>, dit un texte de 1226 cité
par Diefenbach. Cette racine se retrouve en romanche ; citons
Gravasalvas, ham. et alpe de la Haute-Engadine, pour relever
une erreur singulière de Studer ; celui-ci décompose Grava-^al--
vaSy sous-entendu terres : terres sauves, libres de gravier. Il faut
lire gravas^alvas = grèves, pierres blanches ; la localité se si-
gnale de loin par les pierres blanches qui attirent le regard.
Gravelone, vignes à Sion ; de grave ^ gravier, et double suffixe
dim. el-on, comme Motelon de mote.
Graverney, bois à Cossonay, cité en i404, M. R. V, i3o ; loc.
à La Chaux ; m. à Courgevaud ; Gravemy à Bussigny, D. Mor-
ges = grand verney, grand taillis de vernes. Gras Verney à Fui-
doux est sans doute une fausse orthographe.
Grenet, nom de plusieurs rivières : le Grenet, affl. de la Broyé
et ham., Granetum^ ii4o, Grinet, ii55 ; le Grenier ou Greny,
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GRENG — GRESALLAZ 201
à Coppet ; le Grenay(ney), ruisseau à Mathod, D. Yverdon ; ori-
j^ne inconnue.
Greng ou Greing, ham. près Morat^ autre forme de Granges,
comme il s'appelait encore en 1 349, Grangiisj Gruent et Groyn,
i349, M. R. VII, 1 45 ; du bas latin grangias, de granea^ gre-
nier à blé ; les Groins, 3 chalets, alpes de Gruyères, rapprochés
de la forme ci-dessus de i349, paraissent avoir la même origine.
Grengiols, D. Rarogne, Valais, GranioU, 1290, Greniolsy
i3a5 ; vient sous sa forme actuelle du diminutif (^^ran/o/o^, petites
granges. Mais il s'est appelé d'abord GraneiroliSy io5a, Grini^
ruelSf 1222^ GrinirœZj 12^3, Gragnerueyz, 1287, Granyreglz,
1334. Ces formes le dérivent de granariolas, petits greniers.
Grenier, plusieurs pâturages : Bagnes, aussi Grenei/y Vey-
taux ; diminutif Greneret, Bagnes, Grenairon, Finhaut, Gre-
neyret, Ollon et Ormont-dessus, Graneret, Granerette, Gruyère ;
de granariam, grenier, nom passé du bâtiment au pâturage.
Grenilles, D. Sarine, Frib., GrenegleSj 1180, M. R. VI, Gre-
nellesy i244> F- B. Il, i256, Rec. dipl. I, Grenelés, 1264, Gre^
nillieSy i3i8, Arch. Fr. III, 77, Grinillies, i4ii» Rec. dipl. VII.
Origine incertaine. La forme Grenelle rappelle Grenelle, quartier
de Paris (ancien village), probablement un synonyme de ^re/i^//e,
diminutif de grenier, donc, au plur., les petits greniers. Hisely,
M. R. XII, p. 247, y rapporte avec doute une localité inconnue
Gumilnges de la page 195, erreur évidente. Nous soupçonnons
une fausse lecture ou une faute de copiste et nous croyons que
c'est Rumilenges, aujourd'hui Rûmlingen, Berne. Toutes les
autres localités nommées sont de la Singine ou du Lac, localités
allemandes dont les noms sont plus ou moins défigurés.
Grens, D. Nyon, Graiens^ ii64, M. G. IV, 78, GrenSy 1202,
i2o4, Granz, 1212, GreinSy 1298, etc. M. G. XIV, 18, 276 =
chez les descendants de GraOy n. pr. germain, Fôrstm., p. 545.
Grao donne régulièrement Gra-ingis, d'où la forme primitive
Graiens.
La Gresallaz à Tour de Tréme ; Gresaleys, Greselley, Gre-
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202 ORESSY — GRILLY
selly, Gresallaire^ une io«de localités, Vaud et Friboury ; de
ff resala, nom patois des myrtilles, de Tall. kraûsei, groseille. Se
rencontre déjÀ dans des textes du xni« s. : un Champ dou Gte-
sale ou Gresaley à lUens, donné à Hauterive en ia5a. Mém. Fr.
I, 263. Un Grisalley à Corserey, i5i3.
Gressy, D. Yverdon, Gressey, 1187, Hidber, II, Grissie^ 1228,
M. R. VI, Grizie, ia45, Gart. Month., Grissye, i3i7, Grissiety
1453 ; de {fundum) Graciacum^ domaine d'un Gratius. Grésy,
m. à Lausanne ; Greysier, loc. à Bex, a la même origine, comnie
les Grésy et Greysier de Savoie (Jubainville, p. 246) qui possé-
daient des fiefs à Bex au moyen âge.
La Gretsch, arête de rochers aux Epiquerez^ et le Gretsehet à
Gourtetelle, Jura bernois ; autres formes de gretzon, petite col-
line, petit crèt (Bridel), avec la permutation jurassienne s-ch.
Quant à gretzon, c*est crèt avec le suffixe dim. patois tzoo, cor-
respondant du français chon (anichon, follichon).
Les Grevalets (llets, Ueys) ou Grevalla dessous et dessus, deux
pâturages à Châtel-Saint^Denis, la Grevallaz à Saint-Gingolph ;
autre forme de Gresaleys, — voir ce mot, — permutation s-v
comme Ausannaz — Œuvannaz et Varsalannaz — Varvalannaz,-
doubles formes des mêmes noms de ces pâturages (Bex et
Gruyère).
Greyîs ou Greïs, rochers de gypse au col de la Croix, alpes
d'Ollon ; du patois grehi^ gjpse, craie.
La Greylaz, ruiss. à Oppens ; du v. fr. graile, prov. grailcy
du latin gracilis^ mince, fluet. Le n. de famille Greyloz a la
même origine.
Grillet à Trélex, Forel et Ogens, Pré Grillet à Chardonnc,
GrillettaZy 6 loc., les Grillettes à Gressier, Neuch., GrilUère à
Montcherand et à Middes, Frib., Grillerettes, Romanel sur
Morges ; terrains secs, ensoleillés, où abondent et chantent les
grillels ou grillons ; de même
Les Grillons, ham. à Elay, Jura bernois. Grillon, côte au midi
à Undervelier ; en Grillon à Noréaz, à La Chaux.
Grilly, loc. à Villars-sous-Yens et grand village du Pays de
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GRIMENTZ — ORIN 203
<jex, Grellier, Greillye, Greilly ; de (praediam) Grelliaçumy
domaine d*UQ Grellius ou Grelius^ geotilice romain cité par De
Vit.
Grimentz ou Grimence, D. Sierre, Valais, GrimienSy xi« s.,
M. R. XVIII, Grimesiy i243, Grimenchi, i25o, Grimeynchi,
1827, Gremenchy^ liaS, Grimenchej 1820 (Bridel). La forme
primitive indique nettement l'origine = chez les descendants de
Grimo, n. pr. germain, racine onomatique grim. Fôrstm., p. 547.
Grimisuat, D. Sion, Grimisochy iioo, Grimisuely iig3, 1226,
1228, Grimisob, I2i5, Grimesoly 1224, Grimisaech, 1260, Gri^
misolioy 1255, Gremeisael, 1260, Grumisyy i34a, Grimisuay
6 fois 1809-1348, Grumesia, i35i, Grumesuyy i388, Gremiiuay
i449* I^*&pi^ Gatschet, qui le rapproche de Grimsel, du v. h. ail.
Jcrimi, grimiy défilé, passage, et soly mare, étang. Ce serait alors
le passage aux étangs ; en effet en suivant le chemin de Sion au
Rawjl on longe deux ou trois étangs sur le territoire de Grimi-
âuat. Toutefois nous rejetons cette explication : i<^ les racines alle-
mandes sont extrêmement rares, en dehors des noms d'homme ;
2<> les suffixes och et uech de 1 100 et i25o paraissent se rapporter
au suffixe ligure déjà signalé dans les environs immédiats à Ar-
movLXy Arnoch en 1100 etGranois, GraionosCf iioo, Graynuech,
i25o. Nous voyons donc ici un dérivé en oscus du nom germain
Grimo trouvé dans Grimentz, Grimisoch, domaine de Grimo, la-
tinisé.
Grimoine, ham. de Barberôche, Frib., ail. Gurmœn, Gur^
mendy 1434* D après cette forme ancienne, nous avons là un com-
posé de court, curtem, avec un nom germanique. Cur est devenu
Gur sous l'influence germanique comme dans Gurmels de Gort-
Munda, Gurwolf de Curt-Giwulf, etc., donc court, ferme de
Mendy m. h. ail. Mende, autre forme de la racine mand, v. h.
ail. mandjariy se réjouir, mendi, la joie. Fôrstm., 906.
Le Grin, les Grins, maisons éparses sur la Braille à Château-
d'GSx ; les Groins, même loc. sur un plateau C. de Gruyère ; le
Groin du Vé, loc. sur Mauborget = probablement autre forme
de grange, comparez Greng.
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204 GROISIÈRB — GRUYÈRE
La Croisière à Boudrj ; du v. fr. groise, grsivieT = la yra-
vière.
Groiley, ou Grolay, Fribourg, GrosleriOy ii37, nia, Mém.
Fr. II, i6, 219, Groslero vers 1175, Arch. Fr. VI, Grolleir^
i35o, Groller, 1267, Wûrstbg., i449, Arch. Fr. V, 4i8. De
groUe ou grosle^ nom vulgaire de plusieurs espèces de corbeaux
(freux, choucas), du latin graculus, et suffixe coll. ey = endroit
où se rassemblent les grolles ; analogue des noms allemands
Kràhenbûhl, Kraien, de Krâhe, corneille. C'est peut-être à cette
localité qu'il faut rapporter le Monte Cornelii nommé dans la
mêmecbarte de 11 42 (p. 220), ce qui fortifierait notre étymologie.
GrQuIles, m. à Russy ; même origine.
Grène, D. Sierre, Valais, Gruona, iioo, Grona^ 121 1, 12 fois
1244-1446, en outre Grouna, i255, Grana, 1267, Grone, i432 ;
du germanique gruoniy vert, ou du celtique groun, gronna^
lieux marécageux herbeux (Zeuss, 778, Holder, 2042).
Le Grosel, Grossel ou Groseil, ham. de Château-d'Œx, Gro-
set, 12 76 ; peut-être de Tall. grossel, groseille, employé aussi en
patois pour désigner les myrtilles qui devaient abonder dans ces
lieux quand ils étaient boisés.
Grugnay, ham. de Ghamoson ; peut-être de grougna, grugnOy
souche, tronc bon à brûler, grosse racine de hêtre, et suffixe coll.
ay ; endroit bâti dans une loc. où abondaient les souches après
Tabatâ^e de la forêt.
GruSkH, petit hameau au fond d'un ravin à Vercorin, Valais ;
peut-êtto autre forme de crousa^ crosa, creux ; voir Crau.
Gruyère, m. à Prangins ; loc. à Ollon ; moulin aux Franches-
iMontajEfues ; en la Gruire, champs à Yvonand ; ancienne demeure^
propriété d'un gruyer, au moyen Âge officier juge des eaux et
forêts, « Li gruier gouverneront les eaues et les viviers, » dit un
décret de Philippe le Long, i3i8. M. Hisely en dérive également
le nom de la Gruyère, vallée, Grueria, 1286, F. B. III, 391 (pa-
tois Gruvire) ; gruier y bas latin gruarius, vient du v. h. ail.
grno, vert ; il avait un synonyme, verdier, qui justifie l'étymolo-
g^ifî ; en 1269, un clausum a la Gruy près Nanz, vallée de la
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GRYON — GUIN 205
Sioûûe. Quant à la grue que portait l'écu des comtes de Gruyère
et qui figure dans les 'armoiries de Grujère, de Château-d*Œx,
«te., ce sont des armes parlantes comme la coupe de Coppet, la
roue, de Rue, etc.
Gryon, D. Aigle^ Grians, 1189, Furrer, III, 47i ii94> Hidber,
Grione, 1206, GrionSy 1268, Grion, GrionSy i345. D'après Gats-
chet, du V. h. ail. grioz^ gravier, ail. gries = lieu bâti sur un
terrain caillouteux, et la Gryonne, la rivière qui charrie du gra-
vier, comme les Griesbach de la Suisse allemande. Grions, loc.
du vignoble de Fullj, Valais, même sens.
Gaerce, chalets sur le Sépey, Ormonts, marais dans le voisi-
nage ; Guercet, ham. près Martigny, entouré de marais. Cette
coïncidence indique une racine commune à rechercher. Ne peut
venir en tout cas de quercetum, chênaie, comme le dit le Dict.
géog. d'Attinger, ce mot n'ayant pas laissé de trace en romand où
il est remplacé par roboretum et casnetum ; d'ailleurs q devient c
et non g.
Gaealaz, col sur Finhaut, et loc. à Vétroz, Valais, m. sur
i'Areuse près Boudry, la Goale, gorge du Doubs près Noirmont,
loc. à Gourgenay ; la Goula es Yey, couloir, alpe de Barberine,
Salvan = vey pour vés, la gueule, le passage des veaux ; de
gueule, goule, latin gula^ à cause de l'étroitesse du passage. Le
•col de la pierre du Moelle s'est appelé goule : en Ougion en la
Goula^ i382. La gorge de la Lizerne, de même : Gala Licernae,
12 17, Furrer, III, 56. La Potze di Gaulés, gorge où aboutissent
plusieurs couloirs étroits, près de la Gummfluh, alpes de Château-
•d'Œx = la Poche des Gueules.
Gaearoz, ham. de Salvan, Valais, les Jeurs, carte Dufour ; de
jear ou joux, forêt ; le hameau est entouré de bois. L'atlas Sieg-
fried écrit GuerraZy nom que nous n'avons jamais entendu dans
la contrée.
Gaevaux, ham. de Mur, D. Avenches, Gouel vers 1240 ; paratt
renfermer la même racine indéterminée que Goay à Puidoux et
vauXy vallée.
Gain, D. Singîne, Fribourg, Z>ue/i«, 1180, F. R. I, 467, de
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206 GUINTZBT — HART
ii8a à i47i> Rec. dipl. I, 5, M. R. XII, en ail. Dûdingen, 7ïa-
dingerty 1268, F. B. Il, 468, Thadingeny 1275, III, 120 = ch»
les descendants de Dadoy n. pr. germain. Le patois a conservé la
prononciation Dyen8(m), ^ Le français, dit M. Stadelmann,
n'ayant pas de signe graphique correspondant au son e/y, on a
remplacé ce dernier par la consonne qui s'en rapprochait le plus,.
g, écrit gu^ à cause de l'i suivant.
GuintzeC, 2 ham. Fribourg et Corpataux ; Guinchets, m. à
Domdidier ; Guinehety prés à Colombey ; de guinizet, guinchet
= guichet, petite porte, comme ailleurs des Clies et des Pao-
thaires.
Guivpe, voir Vuivre.
Gumefens, D. Gruyère, GymonJinSy 12^, M. F. I, GumofenSy
i3oi, Rec. dipl. II, Gumufens, 1807, Gomo/egns, i453, M. F.
IV = chez les descendants de Gumulf, n. pr. germain, composé
de Giima et ivulf, loup.
Gumine, n. fr. de Gaminerij D. Laupen ; voir Gondamine.
Gummfluh, sommet à Château-d'Œx, nom ail. et traduction de
la Pointe de la Combe. Gumme en ail. bernois = combe.
GiuHbru, D. Laupen. Sous sa forme germanique cache un n.
romand. Curbrû, I2i5, Corbrail, i256, Gurbrui, 1262, Cor-
borUf 1267, F. B. I et II. Le premier élément est évidemment
corty court y ferme, le second d'après la forme Cor-bruil pourrait
être breuil. Mais Le second élément des composés de court est un
n. d'homme, généralement un n. pr. germain.
Guttet, D. Louèche, Valais, Gottety 1857, i432, Guttety i5oi ;
conmie les Gottettaz du pays romand, de gota^ petite source. On
parlait encore français à Grottet au xv« s.
Hactes, Hâges (Ëchallens), voir Age.
L'Harmont, voir l'Armont.
Harpoz, voir Garroz.
Uart, Sur la — , loc. à Delémont, ancien emplacement du gi-
bet, correspondant des Fourches du reste du pays romand ; de
harty proprement la corde destinée à pendre le criminel.
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HAUDÈRES — HAUTE COUR 207
Haudères, es ou les —, ham. d'Evolène, Valais, OudeireSy
i25o, OuderreSy xiii« s., Hoadeyres vers 1280. Paraît renfermer
la même racine que les Odes, territoire aux maisons éparses,
majens de Riddes, Valais, Odei, chalets dans un lieu ravagé par
l'avalanche à Trient, et que Guides, partie du pâturage de Bar-
berine, alpes de Salvan, parcourue et ravagée par le torrent.
Les Harnays, prés et champs à Massongex, fausse orth. ; c'é-
tait les AreneySy i743, terrains sablonneux ; voir Arenaz.
Haasseresse, vallon au Pays-d'Ënhaut, plus anciennement la
Vausseresse, Valorseressy^ 1276 ; de oal, vallée, et de l'adjectif
fém. orseresse ou orsière, des ours = vallée des ours.
llausseys, ham. de Vérossaz, Valais, écrit encore Ausseys,
plans, vers 1720, Aussays et Haut^Serre ; du latin altum saxu/Hy
haut sex, haut rocher.
L'Haut, nom de pâturages supérieurs, vallée du Rhône,
Gruyère et Jura, parfois mal orthographié : l'Haut de Morcles, de
Collonge, de Val d'Illiez, de Morge à Saint-Gingolph (l'^'aii,
carte Dufour, Laudemorge, Siegfried), de Tanej à Vouvry
{Looz, atlas Siegfried ; l'Haut Patéri à Ghâteau-d'CEx, l'Haut de
la Joux, Gruyère, l'Haut des Roches à Romanens ; — Pré de
l'Hautrdessous et dessus, Y Haut y i444> à Montricher et l'Isle,
l'Haut Mont à Arzier, Jura. Ici l'influence du latin altos l'a em-
porté sur celle du hoch germanique qui (a produit l'aspiration
française de haut. Au temps de François \^^ haut n'était pas aspiré,
d'après Génin ; en i533, d'après Bouille, le peuple aspirait l'h.
Hautafln, forêt au Buron, D. Echallens, nemore de Altqfiney
1177, ^^^^ ®^ fi'^» limite, territoire.
Haut Crêt, ancienne abbaye, D. Oron, Altcrest, ii5o. Alto-
crest, iib'] y A 1er est y 1166, Aacrest, 1242; de altum cristumy
forme masc. de erista, crête.
Haute Cour, ham. de Mont, D. Rolle, Altacort, i235, M. G.
XV, 12, Autecortj i245, Autacorty 1248, Autracort, i25o, 5i,
Aut{r)acorty 1261, Ault{r)acorty 1266, 1293, M. R. XIL On
peut hésiter : quelques formes signifient haute cour ; d'autres avec
le r paraissent signifier ultra corterriy ce qui s'accorderait avec la
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208 HAUTBRIVE — HERMONT
situation du hameau, au delà du village principal par rapport au
château.
Hauterive, Fribourg, Alla ripa, ii57, Alteripe, 1162, et
Neuchâtel, Aria ripa, ii43, s'expliquent d'eux-mêmes, ainsi que
Hauteville, ham. de Saint-Légier, Vaud, Autavila, Altavilla,
xiii« s., M. R. VI, 349-38g, et commune, Fribourg, Alta villa,
1237» M. R. XXII, 32 = haute ferme.
Ilennens, D. Glane, Frib., Henens, i4o3, Ennens, i432 =
chez les descendants de Hino ou de Henno, n. pr. germain.
Ilenniez, Vaud (pron. Ingny), Enny, i38o, Ignie, 1668 ; do-
maine de Hinius ou Inias, n. pr. germain Hino latinisé. Enniez^
loc. à Bussigny sur Morges, à rapprocher du ruisseau voisin, r/-
vnlu^ dictas Anye, 1278, Dict. hist. Vaud. Suppl., p. 27. Sans
doute même origine.
llérens, vallée du Valais, ail. Eringerthal, Erœns, iioo,
EruenSy 1196, Heruens, 121 1, Herens, 1224, Eroins, 1266, gé-
néralement Herens depuis 1260, cependant Heruens, 1274, i33o.
D'après Gatschet, chez les descendants de Hero, contraction du
n» pr. germain Hericho ou Eric ho.
ilorémence, D. Hérens, Valais, AremenSy iigS, Eremeinci,
xii"^ s., Heremeins, 1200, Herementia, 121 1, Heremencia, 1248,
Ermencia et Heremence, 1329 ; Hermance, Genève, Ermencia,
1271, M. G. XrV, Hermencia, i326, i344i M. G. IX; Her-
meDche, D. Moudon, Ermenges, 1264, M. F. IV, 216, Her-
mainge, i453, Hermenges, xvii« s. Les trois, d après Gatschet,
du n. pr. germain Heremunt, Harimunt, Plutôt d'un autre nom
de la même racine, si l'on décompose Herem-eins, Herm-enges, le
nom doit avoir été Heremo^ Harimo. En tout cas, rien de com«
mua avec Hermès^ ni avec eremos, comme le voulaient d'anciens
étjrmologistes qui se basaient trop souvent sur une ressemblance
fortuite.
f ferment, maison et colline bolée, Gras d'Hermont près Por-
rentruy = crêt à'Harimant, n. pr. germain. Trouillat I, XXVIII,
y place le camp d'Arioviste dans la bataille entre César et ce chef
germain et traduit Gras d'Hermont par Crêt des Germains.
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HÈRES — HUTINS 209
Aux Hères, loc. à Monthey, es Hères^ 1819, fausse orth. pour
es Aires, i6g6, voir Aire ; de même les Hères à Massongex, es
Eyresy 1761.
Hemiaulaz, pâturage de Villeneuve, le même qu'Argniolaz,
alpes d'OUoD et Argnaalaz, vallée de TEau froide, Herniola,
ia42j Hernyola, 1247, Cart. Haut-Grèt, M. R. XII, 69, 78 ; ra-
cine hem et suffixe dim. ola. Grodefroy a un s. m. hernu = juil-
let. Ce serait alors un petit pâturage où l'on monte en juillet,
comme les Majens, où l'on monte en mai, en ail. les Augstkum-
men ou Combe d'août. Seulement « les textes où figure hernu
sont tous du nord-est de la France et il n'y a pas de preuve que ce
mot ait été usité chez nous, » nous écrit M. Bonnard ; ceci reste
donc une simple conjecture jusqu'à plus ample informé.
Y Hombes à Lens, Hombe et Honibettes à Chalais, autre
forme de Combes, Combettes. Cette permutation curieuse c-A est
assez fréquente d'Arbaz à Chalais, soit entre Sion et Sierre : Har-
roz pour Carroz à Chalais et Arbaz, et même à Gryon (Vaud).
Voir les mots suivants
Hondemène à Ayent := Condémine.
Hongrin, rivière, affl. de la Sarine, Ongriniy 1294» M. R.
XXII, 44» » Onffrin, 1892, i4oo, le Longrin, l'Eau du Longrin^
plans d'Aigle, 1720.
Herbe, loc. à Ayent, Valais = corbe, courbe, pour c-A voir
Hombes.
L'Horniont, mont boisé à Praz, D. Glane ; voir Ormont.
Aux Homes, loc. à Gryon, D. Aigle = aux Cornes, pour c-A
voir Hombes.
Es Hornettes, Ehomettes, carte Siegfried, sommet sur Ayent
= es Cornettes ; permutation c-h, voir Hombes.
Les Hors, crôts au Rawyl, alpes d' Ayent = les Cors ou cornes,
pour c-A voir Hombes.
La Hoamaz, loc. à Ayent = la Combe, avec apocope du b,
sous l'influence de la forme allemande Kummen ; pour c-A, voir
Hombes.
Hutins ou Huttins, Utins, Uttins, une 3o« de lieux-dits dan»
M. D. SBC SÉRIB, TOME VU 14
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210 HOTEAU — IGNES
la ré^on du Léman et d'Orbe à Neuveville ; autre forme de AaM-
tains^ en Vivarais, autain, v. fr. utin, nom des vî^es grimpant
sur des arbres morts dont on a laissé les grosses branches, mode
de culture disparu chez nous, mais qu'on retrouve encore aux en-
virons d'Ëvian. Hutinets, champs à Founex> diminutif.
L'Hotau à Murist et Montagny-les-Monts, les Hotaux à Broc,
Fribourg, dessus Tllottaux à Clavaleyres près Morat ; du latin
hospitale^ patois otau^ la maison, v. fr. hostaul, 1892, Rec. dipl.
V, 85, les hotoz de Torgon à Vionnaz, 1728. De là aussi en
THeptau, loc. à Saint-Gingolph, vers TEtôt, m. à Dorenaz, Va-
lais ; les nouf Hospitauly i4o6, les Hôpitaux, une des 4 ban-
nières de Fribourç, et les Hôpitaux neufs et Hôpitaux vieux à
la frontière française près Vallorbe.
L'Hôpital, ham. détruit près Ménières, Frib. Le P. Dellion,
prenant ce mot au sens moderne, et le trouvant t dans les docu-
ments les plus anciens, » en conclut que « cet établissement de
charité remonte aux premiers temps du christianisme. Dict. hist.
VIII, 891. Les mots ci-dessus montrent qu'il s'agit simplement
d'une maison,
lluémoz, grand village d'Ollon, OësmoZy 1629, Recueil de
chartes d'Aigle, p. 166.
La Hutte (ou Heutte), D. Gourtelary ; fr. hutte, du v. h. ail.
hUttUy cabane.
Ibeau, nom sur l'atlas Siegfried d'une forêt du val Ferret, forêt
Ibeau. Evidemment fausse orth. Ce doit être la forêt, la Jeur y
Bôs, la forêt aux crapauds, comme la Tsau y Bots à Château-
d'Œx, de Bô, Bot, Bau = crapaud, ou le Crêt d'y Baux sur
Montreux, de bau, bœuf.
Icogne près Lens ; voir Econe.
Ignés, Glacier et Col des — , vallée d'AroUa, Valais ; pourrait
venir du provençal igne^ de feu, du latin ignisy feu, allusion aux
teintes de feu de ce col glaciaire au soleil levant pour les habi-
tants des Haudères et de la Forclaz d'Evolène.
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IGUES — ICIZENEN 211
IgueSy m. à Orzens, entre le Sauteruz, le ruisseau de Grajlaz
et le Ruz de Jaudray = les eaux, de aquas.
Haltes, Côtes des — sur le Doubs, à Soubey = ilettes, petites
îles ; suffixe jurassien at = et.
Illarse ou Ularsaz, ham. de Colombey, Valais, Ylarsa, i35i,
Petrum de Illarza, un des quatre premiers syndics octroyés à la
ville d'Aigle en 1288 ; de y == in et v. fr. larsBy larze^ mélèze,
de laricem, aux mélèzes. Il y a encore des groupes de mélèzes çà
et là dans la plaine.
lUens, ruines et ham. près Arconciel, D. Sarine, ail. lUingen,
et lUens, château ruiné près Pont, D. Veveyse, UllenSj 11 55,
1188^ Illens, 1157, M. R. XII, 12, 47» i5, HellenSy Heslensy
ii54, Gart. Month., /tiens, 1179, Retiens, 1182, Donat. Haut.,
Ylleins, 1284, M. R. XXIX, 809, Illeins, 1288, M. R. VI, 659,
By liens y i25i, F. B. II, Illens, 181 9, Matile, Yllans, i85o, Ir-
lens, 1888, Y riens y i4i9» Erling dans la chronique de Schilling",
Mains, 1470, Arch. Fr. V, etc. = chez les descendants de Itil{o)y
n. pr. germain.
1 liiez ou Iliiers, vallée du Valais, Yliacum, 1180, Hidber, II,
vallis Iliaca, xii« et xiii« s., Ylliez, 1200, Ylies, i285, Yllies,
1268, 1287, Ylles, 1281, Y Hier, i486. Gremaud, dans M. R.,
très probablement d'un n. d'homme ; pourrait dériver de Illus,
nom cité par De Vit. Ce nom porté par des hommes d'origine ger-
manique parait être la latinisation du n. germain ///o, ////, le ter-
rible.
En tous cas pas vallée des houx, de ilex, comme le veut Studer ; cet
arbrisseau y est presque iaconnu et le mot latin n'a pas passé en ro-
mand ; quant à l'interprétation de M. Léon Franc, Vau de lié, vallée des
eaux, reproduite par J. Monod (Guide du Valais), elle ne s'accorde pas
non plus avec les formes primitives.
Increna, arête rocheuse près Champéry ; voir Ëncrenaz.
Inden, D. Louèche, Valais, village autrefois romand, Indes,
1242, 1880, Yndes, i25o, 1299, i45o; le n allemand représente
le s plur. français.
leizenen, ham. de Gampel, aujcuid'hui sin pie msyen, es
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212 INVERSINS — ISERABLBS
probablement le Jonczana, isiT^, Joutzana^ ia85, de deux
chartes, M. R. XXX, que M. Gremaud n'a pas identifié.
Inversins, loc. à Saint-Georges, Burtigny, Gimel ; endroits si-
tués à Tenversy sur la pente opposée au lieu principal.
Invoaa, ham. à Marly, à rinvoué (Invuez) à Sales, Sarine,
rinvoê à Thierrens, Tlnvuex à Granges, es Invoaettes à Char-
mej ; autres formes de ivoué^ du celtique ive^ ève^ eau, parallèle
du latin aqua, d'où le v. fr. aiguë.
Invnardes, ham. de Pajerne, voir Envuardes.
Iplens, loc. à l'Isle, D. Gossonay, Iplens, xiii« s. et 1878, M.
R. I, 2® livr., 64. C'est sans doute la 4( villa quœ dicitur Erplens^^
1009, et le ErplenXj looa, Hidber, I, 286, que Gatschet, p. 266,
rapporte à Apples, tandis que ce village s'appelait Aplis en 1009,
M. R. III, 4^7 et II25, ib. i438, et dès lors toujours Aples ou
Apples = chez les descendants A*Erp{lo^ dérivé de Erpo, n. pr.
germain. (Fôrstm. a Erfilo et Erpel, racine Arb.)
Les Irettes, loc. sur Lens, Valais = airettes, voir Aire.
Irlens, ham. de Chapelle sur Gillarens, D. Glane, Frib. ; autre
forme A' Riens ^ voir ce mot.
Isenau, alpe d'Ormont-dessus, Isenoz au plan cadastral, Ise--
nod dans Bridel, 1801 ; autrefois EisenauXy OisenauXy carte
Rovéréa, Ezen cTEaux dans Lutz, forme primitive Usinauz,
1279 (Corthésj, p. i48). La localité est à la frontière allemande.
Origine inconnue. Ce mot serait^il d'origine germanique ? Il 7 a
plusieurs noms ail. dans le voisinage. Ce serait alors la racine
isen, eisen, assez fréquente, Isenberg,-thal,-egg,-fluh,-ried ; du v.
ail. isen, fer, et au, prairie.
Isérables ou Iserabioz, D. Martigny, Valais, Aserablos, 1227,
Heyserabloy 1260, Yserablo{z)y 1266, Heserahlo^ 1267, -^^^''û-
blo, i322, etc. ; de iserable^ nom patois de l'érable, aussi en
Dauphiné, même origine pour
Isérables à Gy, Grenève, à Outre-Rhône (Lisérabloz), 2 loc. à
Ollon et à Ferreyres, Daillens, Yvonand, Vaud, à Hauteville
(Gruyère), ainsi que Oserabloz, loc. à Vollèges, Valais, un essaie
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ISERAZ — IVETTB 213
de Asserabloz à Ependes, Fribourg, 1278, M. F. I, 274, Lose*
rable, loc. à Neuchâtcl, 1874.
Iseraz, ruisseau à Moirj, D. Cossonay, appelé la Liseraz par
soudure de l'article dans le Dict. hist. Yaud, parent des nom-
breuses IsarUy aujourd'hui : Isère du Dauphiné ; Isar, affl. du Da-
nube^ Iser, affl. de l'Elbe, Yser en Belgique ; c'est le fém. de l'ad-
jectif ligure isaroSf qui va vite = la (rivière) rapide.
Iserin, pâturage d'Orroont-dessus, Yserins, i44i» M. R., Yse-
rin, 1474 (Corthésy, Vallée des Onnonts, écrit Yserim ?).
Llslan à Bavoîs, D. Orbe, maison et domaine sur une émi-
nence dans le marais, faussement écrit VIsland sur l'atlas Sieg-
fried ; de {/undum) insulanum, fonds formant une île ; l'Islon,
loc. à Bex près la Gryonne, dim. de île, comme es Isellions, dans
les bras du Rhône à Noville, et les liions à lUarse, IllionSy i6g6.
On appelle llsle, D. Gossonaj, Insula, i324, Lile^ i343, Lilay
i362, M. R. V, de insula, tle, à cause de sa situation entre les
sources de la Venoge. Les Isles dans les vallées du Rhône et de
l'Orbe et aux Ormonts les terres entourées jadis par les bras du
Rhône, de l'Orbe et de la Grande Eau.
Issert à Orsières, Valais, et ailleurs ; autre forme à'Essert.
Itrivoaes, forêt à Chamoson, Valais; de altrUy outre^ et
ivoués ; outre les eaux, au delà de la Lozence et du torrent de
Gry.
liroz, voir Ëtroz.
Ittens ou liens, ham. de La Chaux, D, Cossonay ; villa Z^-
tingeSf 964, M. R. VI, 3, Idens en ioo5, Itteins, i238, M. R. VI,
646, Ittens^ 1387, M. R. V, 3o4 = chez les descendants de IttOy
Ido ou HittOy variantes du même nom germain ; un Hitto est un
des signataires de la charte de fondation de l'abbaye de Pajerne
en 962.
Ivette ou Ivooette, affl. de l'Avançon à Bex, les Ivettes ou
Evouettes, vill. D. Monthej, Valais, avec de nombreuses sources ;
celui-ci, d'après Gatschet, copié par Studer, de l'ail, eibe ou ibe^
if. C'est certainement une erreur et son nom vient, conmie celui
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214 IVUEX — JAVROZ
du torrent, de iuue, eau, et suffixe dimiautif ette^ petite eau, pe-
tites sources.
Ivuex, loc. à Prahins, même racine, ainsi que Livœz à Assens,
article soudé pour Tlvœx ; de ivue, eau, et su£F. coll. ex.
Izigière, ham. d'Ardon, D. Conthey, Valais. C'est une faute
de la carte qui a soudé Tarticle is = es. La Feuille off. du Valais
dit les mayens d'Isières, Ysieri apud Ardum i3o6 campo D y-
syery (d'Ysyery) apud Arduns 1260 ; peut-être de la racine celtique
iSy frais (Holder, p. 79). On trouve aussi Nizière de en Isière.
Jabloz ou Jable, deux pâturages à TEtivaz, au pied sud de la
Gummfluh, qui s'appelle aussi quelquefois Jabloz. Peut-être le
même que le n. commun jablCy qui présente aussi le sens de fa-
çade, fronton (Godefroy) ; le Jabloz ou Gummfluh présente de ce
côté de hautes parois qu'on peut comparer à un fronton.
La Jaluze, vall. et ham. au Locle, Neuch., Jaluse, 14^9, M.
N. XLI, Jaleuze, i53i ; dej'aluza, partie tendre du roc ou cal-
caire jurassique supérieur. Desor, M. N., 62, origine inconnue.
Jaman, montag'ue D. Vevey, Gément, Gémanty i34o, Géman,
i4o2, M. R., 2® s., Il, 71, Zamanty i453, Creux de Jéman, pa-
tois Dzéman, pÂturag'e et rochers à Collong^, D. Saint-Maurice,
Valais.
Jamblex, m. à Bursinel, prato de Jamblay 1249, M. R. VIL
Jargonant, ham. et ruiss. près Genève, Gergunant, i368,
nantum de Gergunant^ i475, M. G. XVIII, Gergonanf, i48o,
1670 ; de nanty mot celtique = vallée, ruisseau, et d'une racine
égpalement celtique qu'on retrouve dans Ger^ovie, capitale des Ar-
vernes.
Es Jaux à Corbeyrier, D. Aigle, les Petites Jaux à Echallens ;
autre forme dejoux, forêt, de même le Dzaou, Ormont-dessus.
JauUn, ham. de Riaz, Fribourg' ; voir Joulens,
Javpex, ham. de Cemiat, tire son nom du
Javroz, torrent, affl. de la Jog-ne, Gruyère ; aqua que dicitur
JuauroSy ii34, Jauro^ 1294, JixaarOy 1295, Jaure^ 1677. Gats-
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JENTES — JOINTES 215
chet le tire d'aquarium, cooduite d'eau, ruisseau. « Impossible,
à cause de la place de l'accent, y^ (Boonard.)
Jentes, D. Lac, Frib., nom fr. de Jeuss^ JuuSy 1428, JenteSy
JuenteSj i34o, JœnteSy 1428, Rec. dipK III, VII. D'après Gats-
>chety contraction du n. pr. Johannetus ; le fém. Johanneta don-
nait un nom Jenia,
Jetty, ham. d'Evolène, D. Hérens, Valais, Lagyetiy i25o, M.
R. XXIX, 456, alpem de Lageti, 6n du xiiie s., M. R. XXXIII,
452 = la Giète, voir ce mot.
Jeu^ Jeur, Jeux, voir Joux.
La Jeurnaz, forêt de châtaigniers à Monthej, la Dieurnay
181 9, Jeurnaz j 1696 ; d'un adj. du bas latin * Jurina, de forêt.
Jogne, riv. de la Gruyère, Jonia^ Jon, Joune, Youn, 1897,
M. R. XXII, 261, Joua, 1577, ail. Jaun; la Jogne ou Jougne-
naz, affl. de l'Orbe *, Jonniay 1049 et vers 11 10, M. R. III, 456,
464, Jonia^ ii58, ib. 476, Jonium, 1181, Hidber, II. Comme les
Jone de la Suisse allemande, l'une affl. de la Reuss, l'autre du
lac de Zurich, Johanna Flavius^ 884, auxquelles on peut ajouter
le Jungenbach de Saint-Nicolas, Valais, Jony^ 1880, Jonggnon,
1827. Toutes portent le même nom d'origine celtique, parent de
ceux de l'Yonne, Joina^ 670, de la Jouane, JonUy affl. de la
Mayenne, que Holder, Keltischer Sprachschatz, rapporte sans les
expliquer. Gatschet dérive Jogne de eauve, iauve par l'intermé-
diaire d'un adjectif hypothétique juvina, juina. Studer, toujours
fantaisiste, ajoute : Die Freiburger patois lassen vor Abstanden
zwischen aqua und eauve, iauve ^ iaune (sic I) nicht so sehr er-
schrecken.
La Joie, ruisseau de — , à Bonmont, gracieuse métaphore qui
convient on ne peut mieux à ce gentil ruisseau, descendant en pe-
tites cascatellcs près du château.
La Jointe, m. et pâturage au confluent des deux Hongrins, la
Joynti d'Ongrin, 1882, une autre à Vionnaz ; subst. verbal de
joindre.
^ Jougne, Joni, 1228, M. R. VI, 19, vient de Jonnia, crJougncnaz à son lour
de Jougne.
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216 JOLIMONT — JONGNY
JoUmoBt, colline près ÀDet, Berne, autrefois Julemont, encore
en 1800 (Bridel), Tschulimong dans le dialecte ail. de la contrée ;
corruption de CAii/e-Mont, Chulimonty xviii« s., mont de ChuleSy
nom fr. de Gais, villagpe situé au pied. M. Alf. Godet, citant
Torth. Sus le Mont, cadastre de Cerlier, 17 18, en dérive Chule-^
mont, Chulimont, permut. s-ch, puis Julimont, Jolimont, permut.
ch-j. Quant à Ghules, il viendrait de Ghulemont, et non l'in-
verse. C'est bien compliqué. D'après cette explication, Chutes se>
rait tout à fait moderne, or on voit à Chules que ce nom se ren*
contre déjà en 121 7, i4o3.
Le Jonc, écart du Grand-Saconnex, Genève, est une corruption
de VOujoriy cette terre appartenant jadis à la chartreuse d'Oujon^
à laquelle les nobles de Saconnex ll'avaient donnée en 121 5. M»
R. XII, I, p. 52, confusion entre l'Oujon et le patois lou Jonc.
Jonchères, ham. de Boudevilliers, Neuch., Junchieres^ 1291 ;
loc. à Etoj et à Miécourt, Jura, Juncheres, 1290 ; Jonchires à
Mézières, à Bursins, la JonchieriZy 1429, Jonchière à Cossonay,.
Jonzières à Gland, au, aux Jonchet,s à Presinges, Granges,
Pajeme, etc. ; du latin juncaria et janceturriy lieux couverts de
joncs, comme les Jones à Avenches, Lussj-Fribourg, etc. Le c
disparatt parfois : en Jon, écart de Donneloje, les Zons, prés à
Conthej. De ces deux dernières formes dérivent en Jonnaire à
Rennaz et Villeneuve et les Zonnaires à Colombey, Jonneyres^
1696, et Monthey, JonnaireSy 1819, prés marécageux de la val-
lée du Rhône. Au Jochet à Monthej, aux HocheiSy 181 9, était
es Jonchets en 1727.
Jongny, D. Vevey, Jaunie y Jalnie, Jalniei^ xii* s., Donat.
Haut., Arch, Fr. VI, 89, 71, 79, Jongnye^ i373, JongnyeZy
1622. La forme primitive a dû être Jalu ou Jaliniacum, domaine
d'un Gallo-romain, au nom indéterminé. Hidber, II, p. 197, rap-
porte le Jalnie d'Hauterive à Jougne ; c'est probablement une er-
reur. Si la localité d'Hauterive ne se rapportait pas à Jongny et
que Jongnye fût la forme primitive du nom, ce serait un {/un-
dam) Junniacuniy geotilice dérivé du cognomen JunnuSy Holder,
p. 89.
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JORAT — JOTTE 217
Jorat, montagne au N. da Léman, Jorat^ ii42, ii84, Joret,
1177, Jorathy 1182, Jorethy 1190, Cari. Month., M. R. XII, et
nom de nombreax pâturages des Alpes et du Jura ; dérivé de jor^
mot sans doute cdtîque, aujourd'hui joux, forêt. Jouret, Jorette,
JoreUaz, Jorattaz, diminutifs de Jor ; Jora8se(az), Ormonts,
dépréciatif ; Joratel, ham. des Ponts, Neuch., dim. de Jorat ; Jo-
rogne, pâturages semés de bois à Gryon, D. Aigle, péjoratif ; de
jor et suffixe ogne (comme char-ogne, ivp-ogne).
Jordil, Jardil, une 3o« de loc. Vaud et Fribourg, Zerdil en
Valais; plus anciennement fferdilyXni et xiv^s., es Jardlits,
Yvome ; dérivé du v. h. ail. garto, parallèle du latin hortus, jar-
din. Jordillet, loc. à Belmont, Jordillon à Grandvaux, diminu-
tifs ; la forme jardin se rencontre très anciennement dans les
chartes: Willelma deu iardiy illi de Jardin^ 1289, 1244, M. R.
XII, 123, i53.
Joressant (ou Jorissant), ham. du Haut Vully, Fribourg, aussi
et mieux Jorissens (on prononce ein), Je ressens, i35o, JuriS'^
cenSj 1373, Juriscein, 1378, Matile, Jerussens et JorassenSy
1409, Kuenlin, Port de Jersin, i456, dans Boyve, II, 87, 38. Dé-
rivé d'un n. pr. germain ; l'étymologie de Gatschet (p. 106), qui
la tire de l'adjectif bas latin juricina, de juria, est fort douteuse.
Jomaire, loc. Vétroz = Joux noire.
Jorogne, voir Jorat.
Jortèse, autre nom du plateau d'Ayerne sur Corbeyrier =
Jor-teisUy autre forme de Joux-Teisaz, Villeneuve, Ollon ; de
joux et teise, de tensuSy part, de tendere, joux étendue.
Jougne, Jougnenaz, voir Jogne.
Joulens, près Morges, jadis village paroissial (aujourd'hui 2
maisons), Jolens, ii4o, ii47, Cart. Month., I2i3, 1228, M. R.
VI, 22,29i,/«ten5, ii82,M. R. I, ïqSyeiWl, 2S, Joleins,JolinSy
1238, M. R. VI, 3i8, 643, etc. ; Bois Jolens a Montcherand;
Jaolin, ham. de Riaz, Frib., en Joalens, i33o s= chez les des-
cendants de JodilOy dérivé de JotOy n. pr. germain. Fôrstm.,
p. 812.
La Jotte, 3 m. à Travers, Neuchâtel, sur le flanc N. de la val-
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248 ÉOUX — JURIGOZ
lée. Il y a une forme dialectale de joue, Berry, jotte^ provençal
gauta, on dit aussi les jottes d'un vaisseau, les deux côtés de Ta-
vaut. Cette forme est-elle connue dans le patois local ?
Joux, Jour, Jœur, Jeux, Djeux (Vérossaz), Dieux (Masson-
gex), la Jieu (Evionnaz), Jaux, Dzaou et en Valais Zour, Zeur,
formes diverses dejoux^ bas l&ûn juria y forêt ; ce dernier, lati-
nisation deyor, mot sans doute d'origine celtique, doù dérivent
JurUf Joraty voir ces mots. Château de Joux, Jour^ 1276, Joa^
1277, Matile ; La Joux, Fribourg, la Jour, i38o, le Mas de Joux
à Villars-le-Terroir, les Petites Jaux à Echallens, jadis Mas de
Jor ; le Six Jeur sur Finhaut = le rocher de la forêt ; Jeup en
Saas, vallée de Bagnes, la forêt dans les rochers, Graiijeur à
Trient = Grand Jeur^ la grande forêt, etc.
Jouxtens, D. Lausanne, Jotens, 1228, JoutenSy 1228, M. R.
VI, 234, Jothens, 1227, Joctens et Jouctens, xiv® s. = chez les
descendants de JotOy n. pr. germain. Fôrstm., p. 812.
Les Joyeuses, clos de vignes à Cortaillod (« le meilleur vin
blanc du lieu >►, dit Matthey-Doret) ; ce nom n'a pas besoin de
commentaire.
Jura, Jara dans César, Joras dans Strabon, Jourassos oros
dans Ptolémée, au pi. Jures et Jura au sing. dans Pline et César,
plus tard mons JurassuSy Jarum, 869, M. R. XXIX, montem
Juriy montem Jure^ 1079, Cart. Laus., Jurim, ii5o, Cart. Ou-
jon, montem de Jour^ 1282, M. G. VII, 342, racine celtique et
peut-être ligure d'où dérive le moi Jor, bas latin yttria, joux, fo-
rêt, nom commun dans les chartes du moyen âge pour désigner
surtout les forêts montagneuses.
Juriens, D. Orbe, JurianSy i263, M. R. III, 559, Juriens,
1359. Gatschet le tire de jouXy forêt, par l'intermédiaire d'un adj.
Jurianus. C'est plutôt un dérivé d'un n. pr. germain ; le ans de
1 263 paraît d'abord s'y opposer, mais il y a de nombreux exem-
ples de ans au xiii^ s. dans des noms dérivés de ingis, voir à No-
nens.
Jurigoz, loc. à Lausanne ; cette localité entre Burgo et Oschie
où le Chapitre possédait de nombreuses vignes, est toujours dési-
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JUSSY — LAH1^.NIRE 219
^ée (20 fois) dans le Cartulaîre de Lausanne (M. R. VI) sous le
nom de Joveffo, Juvego. Faut-il supposer que le nom aurait ainsi
changé ? Il est plus probable que le i) est un r et qu'il faut lire
Jorego^ Jurego. Quant à l'origine de ce mot, impossible de rien
préciser. Jubainville, p. 5oo-5o8, cite une 2o« de cognomina em-
ployés tels quels comme noms de lieux, villa Brannus^ fundus
Catulus, viens Marcellus. Il est possible que Jurego en soit un.
Holder a un nom d'h. Juricus, ce cognomen ainsi employé don-
nerait à l'ablatif Jurico. Peut-être les recueils de n. propres en
donneraient-ils la solution.
Jussy, Genève, Jussei, 1181, M. G. II, 4»» Jussier, 1278, Jus-
MBy 1291, Jussy e, etc. ; de {fundum) Justiacum ou Jussiacum^
domaine d'un JustiuSy gentilice dérivé du cognomen Justus,
Jux, Goumœns-le Jux, Gumœns lo JuXy i447» M. R. XIV,
Gumuens le Juz^ i448 ; de l'ancien adverbe fr. jus^ dessous, du
bas latin Jusum = Goumœns-dessous, 588 m., tandis que Gou-
mœns-la-ville est à 620 m.
Au Laberriau à Evionnaz, Laberiaux, 1740 = Abériau, voir
p. 1.
Lâchai, forêt et forte montée entre Salvan et Finhaut, proba-
blement fausse orth. pour La Chaz ou Sciaz^ arête. De même
pour Lâchai ou l 'Achat, forêt à Colombey, l'Achat, croupe boi-
sée, vallon des Verraux, Montreux, Latachat ou Lotachat pour
l'Hauta Chaz, arête au N. de Charmey, Gruyère. La Chaz est un
nom commun dans nos Alpes, voir Chaz et Sciaz.
Lacherelles, ham. de Travers, Neuch., Lescheri, 1266, Matile;
diminutif de Léchère, voir ce mot.
Laconnex, C. de Genève, Laconay^ 1225, i3i8, Lacunaj/y
1281, i3o2, etc., M. G. IV, XIV ; de {fundum) Laconacum, pro-
priété d'un Lacon, du cognomen Laco. Holder, 117.
Lagec, territoire à Saint-Martin d'Hérens = Laget pour l'Aget,
prononç. valaisanne de azet, voir Aze ; pour le c final, voir Biolec.
Lahénîre, champs à Ayent, Valais = la Chénière, pour ch-k
voir Hombes ; ire pour ière est fréquent. Léchire, Jonchire, etc.
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220 LAIFROUT — LAMBOING
Laifrout, loc. faubourg- d'Avenches ; de laiy léy là et /rou^ de
JoriSy dehors : là-dehors.
Laire, plus. loc. ; à Montbey, écrit aussi Lherre^ à l'ère, 1819^
Lairette, voir Aire.
Laissalet, voir Luissel.
La Laiflsy, pâturage à TËtivaz, frontière du Gessenay ; serait-
ce le n. ail. du vallon : Lessi ? Plusieurs localités du vallon ont
des n. ail. : Gademoz, Coumattaz, etc., sans doute jadis propriété»
d'habitants de l'autre versant.
Laite, Leyie, Leytaz et Leytets, diminutifs, noms de pâtu*
rages, Pays-d'Ënhaut et Gruyère. La Laitemaire, sommet à Chà*
teau-d'Œx, même racine et maire, de major, plus grand ? Layte
mary ou Leytemarie à Charmey, Lety mael, i4ii- Probablement
parents du mot lède, lette, leyte^ donné par Littré, Suppl., dési-^
gnant les petits vallons renfermés entre les dunes des landes. Le
Valais a d'autres formes qui s*y rattachent sans doute : Bonne»
luites, champs à Martigny, la Luitte à Grimisuat, Loite condoi,
arête de rochers, vallée d'Arolla, une autre sur Talpe de Vouas-
son, vall. d'Hérens. Ce nom se retrouve dans le Tessin : Loita
dura à Airolo, Loita délia Camoscia, val Maggia ; paratt signi-
fier ici passage, chemin des chamois. Signification incertaine et
origine inconnue.
Laives, ham. près Moutier, loc. à Epiquerez, et Laves, plu-
sieurs loc., toutes Jura bernois ; du nom commun lava, lave y
couches de pierres polies répandues dans le Jura (Bridel) ; du latin
lapis, pierre.
Lallex, ham. près Grandvaux, Lalays, 1270, M. R. XII, en
Lallex à Choêx, Monthey, à V Allée, 1819 ; Lalley, chalets combe
de Reschy, Valais ; en Laly à Corbeyrier, en Lally, 2 loc. sur les
pentes de la Pleyau (ou Pleïades), une 3^ à Saint-Georges; fausse
orthographe pour la Lex, la Ly, autre forme de ley, rocher, pa-
roi rocheuse ; voir Lex.
Lamboing, ail. Lam/m^ren, D. Neuveville, Lambœns, 1178,
1255, LambuenSy i25i, Lambligen, 1290, Lamblingen, i3o4,
Trouillat = chez les descendants de Lambo (fr.) ou Lambilo
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LANGE — LANDERON 221
{ail.), dim. de Lambo, n. pr. germain. Fdrstm. n'a que Lampo,
mais p-b permatent facilement ; dans la même racine, Fdrstm.
donne Lamperty Lambert^ Lamprecht^ Lambreckiy etc.
La Lance, source et ruisseau près Concise, aquam, rivum de
Lancea, ii^, Matile, la Lanci, iai5, M. R. XII, 54» de la
Lancy (y atone), i3i7, 1820 dans les actes de fondation de la
Chartreuse. Ne peut venir, comme on l'a répété, d'une relique de
la sainte lance qu'on 7 aurait conservée : le ruisseau est déjà
nommé ainsi plus d'un siècle avant la fondation du couvent dans
Matile et le Cart. de Haut-Crét. C'est le subst. verbal de lancer, à
oiuse de la vitesse de l'eau. Remarquons que le ruisseau fait une
•cascade et que ce nom de Lance se rapporte en particulier à celle-ci*
Le ruisseau lui-même a un autre nom, la Diaz, jadis Doiz, la
Doiz de la Lancy ^ i3ia. De même le Nozon fait à Croj une cas-
<:ade appelée le Dard par une fi^re analogue. La Lance (Lancy)
était jadis aussi le nom de la forêt de Vemand-dessus, Lausanne.
Lanche, Lantze, Lanze (pr. tz), nom de nombreuses ravines
que suivent les éboulis ou les avalanches, Alpes vaudoises et va-
laisannes ; contraction de lavancke. Lanfes à Leysin, permuta-
tion ch'f^z Lanches. Lanchettes, Lancettes, diminutifs. Lan-
chys à SaintrLég^er et Saint-Gingolph, collectif.
Lanciau, ham. sur Riez et une io« de loc. Vaud et Fribourg* ;
forme patoise de lançoir, endroit d'où l'on lançait le bois dans
un torrent ou dans un dévaloir. Lanfleux, loc. à Saint-Gingolph,
le même avec perm. s-f .
Lancy, Genève, Lanciacum, 1097, Rég. gen. 65, Lancie,
1 190, Zroncy^, 1264» i3o5, M. G. II, 46 et XIY, Lanciacum^
1295, i3ii, LanciePy i3i4, M. G. XIV, etc. = (fundum) Lan^
ciacuniy domaine d'un LanciuSy gentilice romain. De Vit, IV.
Le Land, chalet à La Roche, domaine à Essert, Frib. ; de l'ail.
landy campagne ; les 2 loc. sont à la frontière des langues.
Landecy, Genève, Landissiixcumy M. G. II, i54, LandissiCy
1290, i3o2, M. G. I, 122 et XIV c= domaine d'un Landicius.
Holder, II, p. 1 43, a un Lanticiacus.
Landeroo, Neuchàtel, Landerun, 1209, laia, Landirony
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222 LANFFREY — LAPIAZ
i2og, 1343, Landeron, iSaS, etc. ; es Landerons à Hermenches,
D. Moudon ; diminutifs de lande. L. de Meuron, op. cit. i5, croit
pouvoir dériver le Landeron neuchâteloisderall. landen, aborder.
L'existence d'autres Landeron, loin de tout rivage, contredit cette
étymoloçie, qui n'explique du reste pas le suffixe eron.
LanlTrey, loc. à Romainmôtier, emplacement d'un ancien vil-
lage disparu : plus d'habitants en 1571 ; de Land/riedy n, fv.
germain.
Langefan, loc. à Roche = longue fin, permutation o-a comme
dans Nava pour Nova, Prafandaz pour profonde, Longefan à Vil-
leneuve et Valeyres-sous-Rances, et m-an comme dans tous les
noms en eins, prononcés aujourd'hui an.
Lanta Toina, Pré à — , à Golombey, Valais, à Laniaz Thoi-
naZy 1696, à VAntatoine, cadastre 1881 ; probablement un Pré à
VAnte à Toine, à la tante de Toine ou Antoine, v. fr. ante, encore
au XIII* s. et qui s'est conservé dans certains dialectes : picard
ante, provençal amday anglais aunt.
Lantaney, loc. à Bex et à Evionnaz ; de lantanetum, endroit
où abondent les lantanes, latin lantana, soit les viornes obier.
Lanvouisset, lieu pierreux au pâturage de Salanfe, Valais ;
l'Envulssel à Cremin ; Lanvuissel, ham. de Middes, près
Pajerne ; du patois anvoui, anvoué, lanvoui (article agglutiné),
lieu où abondent les serpents ; du latin angaiSy serpent. Lanvoué
se dit surtout de l'orvet, mais a dû désigner à lorigine un serpent
quelconque.
Lapex ou Lappé, pâturage à Charmey ; de lapé, du latin /a-
pathum, oseille des Alpes, trop abondante dans bien des pâtu-
rages.
La Lapiaz, ham. sur Monthey, Lapié, Lapiez, Lapiays, La-
piayes, Lappé^ alpes fribourgeoises (Charmey) ou avec la diph-
tongue Liapey, Liappey, Liappec dans le val d'Hérens, etc. ;
nom commun des éboulis de rochers dans les Alpes romandes,
ainsi que des rochers dénudés, rongés par le travail des eaux et
des glaciers ; les Liappalés à Enney, Gruyère, diminutif. S'em-
ploie aussi dans le Jura : les Lapes, sur Givrins (Larpes, atlas
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LAQUE — LARRETS 223
Siegfried), Longirod et Saint-Georges, les Lepes sur Arzier,
Liapes au Mormont, la Joux des Lapies à Fiez, duos lapides ap-
pellatos LapyeSy i5i6, es Lapies près Neuchâtel, 1292, les Lap-
pies à Rochefort et à Neuchàtel, 1374. Le Liappay de la Gronaz
près Martigny s'appelait en i346 lou Glappey de la Grunnaz,
M. R. XXXII. C'est donc le même mot que clapier^ au sens de
tas de pierres qu'il a encore en provençal^ dans le bas latin clape-
rium, dans le valdôtain clapey, d'une racine klapy d'origine ger-
manique d'après Kôrting, qui se retrouve dans le celtique : kjmri
clap.
Laque, SainUMaurice de Laque, aussi écrit Lac, village près
Sierre, autrefois Laques, tout court, lo Laques^ 1228, Anton, de
Lac et F. Sutor de Laques, 1271 ; Ma yen de Laque à Saint-
Martin d'Hérens, Laquet, un des ham. du village précédent, en
patois Laquouet, la Couet, carte du Club, un pratum dou La-
quais à Nax, 1289 ; ni les uns ni les autres de lac, bassin d'eau :
il n'y en a point et les petits lacs des environs s'appellent Loussel,
Loucet, Louchet. Probablement du v. fr. lac^ s. m., fossé, ravin,
caverne.
Larcossey, vignes à Vionnaz, Valais, article soudé pour l'Ar-
cossey ; voir ce mot.
Larduzan, Lardezan dans Lutz, grande al pe au S. de Grône,
Valais; Zam, tout court, dans la vallée, Alpe dou Chan, i3io,
Campo dou Chan, 1839 = Y Alpe du Champ, permutation l-r
et ch'Z{ts),
Larenaz, Lareney = Arenaz,ey, avec soudure de l'article,
voir Arenaz.
Es Larrats, champs. Vil lars-sous-Champ vent, sans doute le
même que
Larrets, ham. Ormonts, Leysin, Bioley-Magnoux, Hauteville ;
Lappel, loc. à Monthey, Larry, 1696, Grandcour, Avenches, En-
ney, Larri à Vullierens, Larrit à Mont-la-Ville et Echallens,
Lappy, Bercher ; Laret à Sullens, au Larrez, 1260, et à Saint-
Aubin, Frib., Larit et Lares, i444 (ce qui l'a fait dériver de ad
Lares, Dict. Dellion XI, 19), Lary. Corbeyrier et Villars-le-Ter-
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224 LARZE — LAUFON
roir, les Larrus à Neuveville, les Larines à SaintrTriphon, Larin,
ham. de Chavannes-sur-Moudon ; du v. fr. UirriSj lariz^ s. m.,
bas latin larricium, lande, bruyère, terrain en friche ; d'après
Dietz, du néerlandais loar^ clairière. L'Arrèl (carte vaudoîse),
forêt à Vullieiffî, est une fausse orth. du même mot. Laireyom,
loc. à Ai^le, rochers buissonneux, parait avoir la même racine.
La Larze, alpe sur Bex, es Larses à Monthey ; de larzBy mé-
lèze, latin laricem, z permute avec j : les Larges à Vionnaz. Le
collectif lariceturriy bois de mélèzes, a donné Larzet à Grjon,
Lapzay(ey), une i2«de loc., Larsey à Saint-Maurice, à Anni-
viers, i238, et Vernamièg^e, ia5o. Avec apocope du r, Lazay, La-
zier ou Lagier, alpes de Conthey, le Laisier à Yérossaz, Let/'
siePy 1720, le Leyzay (Laysey), vallon et chalets, Ormont-des-
sous, en la Lazaire (mélèzes !) à Vouvry. Un pré aux environs de
Palézieux, Larsi en 1284 présente les variantes Laisl^ Lay$i^
Cart. Haut-Crèt, M. R. XIÏ, 2, i48. Du collectif f. lariceta dérive
Larzette à Vérossaz, Largette, petit ham. de Fully, permut.
z-j, une Larseite à Ayent, Valais, i4o8. Larzolet, forêt à Or-
sières, diminutif. Enfin ce mot présente les formes légèrement
germanisées de Larschen, loc. à Salquenen, et Larschi, ham.
près Louèche.
Lasse, Revinne de — à Vionnaz, Valais, pour l'Asse, s. m. =
if, voir Asse ; l'if est fréquent à Vionnaz.
Lassiores (Siegfried) ou Latiores (Dufour), alpe sur Evolène,
Valais, alpe qui dicitur LaceSy 1260, alpem de Laccesy Accès
vers 1280.
Latte, Pont de la — sur l'Hongrin, Gruyère, et la Lattaz, loc.
sur Champéry (pont sur un torrent) ; de latte, v. h. ail. latta^
perche ; aussi celtique, irl. slaty gallois llàth^ ital. latta, etc.
Date de l'époque où le pont était fait d'une ou deux lattes jetées
sur le torrent. Bois des Lattes aux Ponts, Neuch., bois de
grands pins, nus jusqu'au haut, même sens.
Laudallaz, alpe de l'Etivaz ; voir Vaudallaz.
LaufoD, Berne, forme francisée de l'ail. Laafen^ de laafen^
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LAUSANNE 225
courir, Dom générique ail. des rapides des rivières : la Birse y fait
une cascade près du pont.
Lausanne, Lousonna dans l'inscription de Vidj^ rapportée par
Ch. Morel à Tan i68 ; Lausoniumy Itin. iii« s. ; Losonne, carte
Peutinger, iv« s. ; LausannUy v« s., Géog. de Ravenne^ Lau-
3anna, 1142, Losene, 1298, etc. Ëtymologie très controversée.
D'après Gatschet (Promenade onomatologique, 1867) et De Crou-
saz (Dict. historique, 1867), de LauSy ancien nom du Flon. « Laus
était le nom du Flon, tel qu'il est nommé encore en i3i5 et i558,
et Lousonna était bâtie sur ses bords > (Gatschet). Flon est un n.
com. (de flumen) et Laus était le n. propre du Flon de Lausanne :
«en i5o2, le Flon appelé Laus = Veau soit le Flon appelée Lau^^
i552 (Blanchet, p. la) et, en 1761, le ruisseau autrefois appelé le
LauSy > textes cités par M. B. Dumur (Revue hist. vaud., 1901).
A Laus s'ajoute le suffixe onna ou ona, qui n'est autre que le
mot celtique ona, rivière. Lousona, c'est donc la rivière Laus *,
qui a donné son nom à la ville bâtie sur ses bords, comme VAl-
bona, la rivière Blanche, à Aubonne. Notre pays ofiPre une dizaine
de noms semblables, formés d'une racine souvent indéterminée,
nom spécifique du cours d'eau, et comme suffixe du mot ona :
Colonay la Colline, Sanona ou Sarona, la Sarine, Sorona, la
Serine, Massona, la Massa, Divonna, la Divonney Lionay la
Lionne, etc. ^ Lorsque la langue latine prévalut, ona disparut et
l'on dit flumen Laus, le flon Laus : à cette époque on savait en-
core que ona = flumen, et l'on n'a pas fait le pléonasme.
De son côté M. d'Arbois de Jubainville tire Lausanne du n. pr.
gaulois LousoSy dont dérivent le cognomen latin Lausus et le
gentilice Lausius tous deux fréquents dans les auteurs et les ins-
criptions ; voir Holder, II, p. i64. Mentionnons enfin pour mé-
^ II semble que Laus ait été aussi le aom d'un ruisseau près de Pranfpns : en
1246 dans un hommage de Humb. de Cossonay, la charte fixe les limites « ab
illa aqua Li Laus de Peren§;ins, M. R. V, 227.
' One s'emploie souvent seul en France : One, affl. du Loir, One. D. Sarthe,
One, Rhône. Petite One, Dordogne ; One d'Arboust et One d'Oueil, Haute-Ga-
ronne.
M. D. SBC. SÉRIE, TOBIB VII 15
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226 LAUTARET — LAVEY
moire Tétymologie proposée par Studer (Op. cit., p. 149), qui dé-
rive Lausanne du mot romanche aloussa, laassa, cerisier à
grappes (Prunus avium) et cite à l'appui un grand nombre de
noms de localités romanches ou italiennes qui paraissent en pro-
venir. Chacun sait que le cerisier à grappes s'appelle chez nous la
poutta, le putiety que le mot aloussa j est complètement inconnu
et il n'y a pas lieu d'insister sur l'improbabilité d'un nom de lieu
vaudois dérivé d'un mot romanche qui n'aurait pas laissé d'autre
trace dans le pays.
Lautaret, alpe, Val des Dix, D. Hérens, Valais, H Altaret,
1238, alpem des Autares ou Autarez, 1289, très probablement
en souvenir d'anciens autels de l'époque païenne, dit M. Gremaud.
Lauteret, pâturage sur Montreux. On connaît aussi l'alpe et le
col de Lautaret en Dauphiné, jadis écrit VAutaret, du latin ai-
tare, autel.
Lavanchy, une io« de ham. et de loc. des Alpes et jusque dans
le Jorat : un Lavanchy à Montpreveyres, collectif = endroit ex-
posé aux avalanches ou aux lavanches. Le mot simple s'emploie
souvent : à la î^vanche, Ormont-dessus, et ham. de Châtel-
Saint-Denis, les Lavenches, ravines sur Yvorne, le Lavancher,
couloir aux avalanches, alpes de Salvan ; les Levanches, ham. de
Hauteville e( de Semsales, Frib. ; Lavintsie ou Levantsia, forme
patoise, chalets sur Lourtier, vallée de Bagnes. Vient d*ava-
lanche, par métathèse et apocope de l'a : la lavanche, provençal
lavanca, d'après Littré, ou dérivation irrég. de labina, lavina^
même sens ; en Lavancher à Vionnaz, 1728, est devenu aujour-
d'hui en la Vanchée.
Lavançon, loc. à Vionnaz, Valais ; article soudé pour l'Avan-
çon.
Lavey, D. Aigle, Alaver, io5i, Lavetum, 1180, i245, etc.
D'après le baron de Gingins, de iavare, dans la pensée que ce
lieu aurait été une station thermale et que la source trouvée en
i83i aurait été connue des Romains, puis détruite par la chute
du Tauretunum. C'est bien douteux : il semble qu'on devrait en
trouver des traces dans les récits de l'éboulement ; d'ailleurs il y a
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LAVIAUX — LAYAZ 227
un autre Lavey à Evionnaz. Gatschet tire Lavetum, Lavey,
comme Talpe de Lavey, Haut Simmenthal, de lapatham^ oseille
des Alpes^ d'où vient notre mot lapéy mais lapé est le seul mot
employé pour désigpaer cette plante qui ne croît d'ailleurs pas à
Lavey. « On pourrait plutôt, nous écrivait M. Bonnard, le ratta-
cher à la famille de lave^ pierre plate, dalle. » Lavey, avec le suf-
fixe collectif eyj serait donc un lieu où il y a beaucoup de telles
pierres, où on les exploite. Seulement ce mot lave, employé dans
le Jura (v. Laive) n*a pas laissé de traces dans la vallée du Rhône.
Laviaux, une lo® de loc., Lauieu à Salvan, 1732, Laviaou à
Gruyère, Laviaouz, ham. de Misery, Frib. ; au Lavœx à Aven-
ches, Lavieux à Gryon, es laviours à Grange, Valais, i48a, es
Laviorets, Laviotets, diminutifs à Bullet et Corcelles, Payerne ;
formes patoises du v. fr. laoiourj lavoir^ qui est aussi le nom de
plusieurs ham., par exemple Boécourt, Courroux, Jura bernois.
Lavigny, Laviniacam, ii45, 1172, etc., Lavinei, 1177, M.
G. II, IV, XIV, Lavigni^ 12 10, M. R. XII, 58, Lavinie^ 1228,
M. R. VI, LaoigniacOj 126^^ Laviffaye, 1822, Lavignyer, i335
= (praedium) Laviniacam, domaine d'un Lavinius, g^entilice
romain fréquent.
Lax, D. Couches, Valais, LncXy 1295, Lax, i3o8, LacXy x333 ;
on a dérivé son nom de lacus, lac, à cause de plusieurs petits lacs
qui se cachent dans ses alpes (comme Laax ou Lax des Grisons,
Lages, 1290, Lags, i3io), mais ces lacs sont fort éloi^és et
n'étaient pas connus avant l'établissement du village qui tire plu-
tôt son nom de la gorge profonde du Rhône qu'il domine ; du v.
fr. lac, s. m., fossé, ravin, caverne. Comparez Laque.
Layaz, pâturage au milieu des bois, Ormonts, loc., prés à
Choex, Monthey^ forêt à Blonay , à Goumœns-le-Jux ; les Layets,
chalets Ormont-dessous, Layette, forêt à Sainte-Croix et Champa-
gne, diminutifs ; es Layeux, m. à Ollon et loc. à Vouvry ; autres
formes : Leya, alpe à Lessoc, Gruyère ; Lye, mayen dans la forêt
sur Painsec, Anniviers ; Liez, ham. de Saint-Martin d'Hérens ;
Prés-Leys à Rossens, Liaz, ham. de Mont sur RoUe ; l'Aliiaz,
pour la Liaz, alpes de Blonay ; du bas latin legia, forêt, v. fr.
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228 LAVJU — LÉCHÈRE
laye^ du germ. laidô^ chemin dans la forèt, puis forêt. Layen,
m. à Puidoux, adjectif = de la forêt.
Layiu, territoire à Onnens, Vaud, au-dessus du village = léy
là, et V. fr. jus y dessous, du latin jusiim : là-dessous.
Lazier ou Lagier^ la Zer, atlas Siegfried, la Gère, carte Du-
four, Lazière en patois, 5 formes du même nom d'un ham. d'Ar-
baz, D. Sion. Ansermoz dou Lasier^ Johannes dou Ley^iery
1824, M. R. XXXI, 481 ; paraît être un larzier, ou larzey, de /a-
ricetam, bois de mélèze, avec apocope de Tr, comme dans Lazay,
Lasier ou Lagier à Gonthey. Voir Larze.
Léamoni, ham. de Finhaut, Valais ; Liamont, ham. de Peney-
le-Jorat = lé-amont, là haut, ces hameaux étant situés au-dessus
de leurs villages.
Léchaud, quartier de Bex, au pied du Sez, bien exposé au
midi ; probablement pour VEchaud, subst. verbal de échauder,
chauifer.
Léchelles, D. Broyé, Frib., ail. Leitern^ LeschielleSj i3oi,
LeschieleSf i43o, Rec. dipl. Il, 8, VII, 286, LéchielleSy x484 ;
d'échelle, lat. scala^ à cause de la montée rapide depuis Chandon,
autrefois chef-lieu paroissial.
Léchère, Léchaire, Lécheyre, Leschière, Leichière, Les-
chire, Lichière, etc., une 5o® de loc. dans tout le pays romand
{lischiera au Tessin) ; du v. h. ail. lisca, herbe de marais, fr.
latche et suffixe collectif ère ; le simple se rencontre aussi : aux
Lèches à Ecublens et à GoUion, le Plan de la Lèche, pâturage à
TBtivaz (pourrait être aussi l'endroit où l'on donne du sel à lécher
au bétail), Lécherex ou Léchereiaux Ormonts, Leschery, 1429»
autre collectif, suffixe ex ou ey de etum, Lécherette, Bernex,
Gryon, les Mosses, Villars-le-Comte, Lescheretaz à Massonens,
i54o, diminutif. Des formes plus voisines de l'allemand : Lischier
à Louèche, Lischera à Courtaman, Frib. A la même racine se
rattachent les noms allemands Lyssach, Lischeren^ Liesberçy
jadis Lieschenberg. Quant à Lîss ou Lyss, D. Aarberg, Lissa,
1009, il nous paraît venir plutôt du gaulois lisso, irl. liss, de-
^ ^ meure fortifiée par un rempart de terre.
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LÉDERREY — LBNTIGNY 229
Léderrey, Grjon, Ollon, Ormont-dessous, Leyderriz^ i5ii,
Léderay au Châtelard, Lédeppy à Champtauroz, Liderrey à
Conthey, à Charmey, Villa le derreîj 1819. (Lidderey, atlas
Si^fried, fausse orth.) Patois lé-derrei = là-derrière, comme
Lidedain à Conthey = là-dedans ; en français populaire on dit
là-dernier, de là les forges de Lademier à Vallorbe.
Leiggem, ham. sur Rarogne, Valais, communitas de Leucruriy
1878, M. R. XXXIV, probablement du n. pr. gaulois Leucuron,
cité par Holder, II, 196.
Les Leisettes, ham. de Salvan, Valais, sur une pente rocheuse
très raide au-dessus du Trient, LeseteSy 1294» en la LegettaZy
loc. à Choéx près Monthey, 1715 (z-j) ; probablement diminutif
de leXj rocher, voir Lex.
Leytel, Leytet, voir Luissel.
Léman, lacus Lemanus ou Lemannus des anciens, Lemanos
limnê (Dion, 89, 5), Lemanê (Ptolémée), Lémannâ limnê (Stra-
bon) ; Lemanus (Lucain), Lemannus (Ausone). D'après Gatschet
(Promenade, p. 28), mot celtique parallèle du grec limnê, lac,
étang.
Lenage, m. Monts de Lutry, patois pour lunage, v. fr. du bas
latin lunaticumy lunadium à Porrentruy, 181 7, «étendue de
terrain qu'on peut cultiver en un mois lunaire (Ducange) ; une
loc. Lunagio à Bursinel, 12^8.
La Lendaz, loc. à La Roche, Gruyère, Lenda, rue à Fribourg ;
de Tall. linde^ tilleul : un Jacob de la Linda à Frib., i856, Jahr.
f. Schw. Gesch. II, 244.
Lens, D. Sierre, Valais, Lens et Lenz, "99» Lenz, 1260,
1286, Lent, 1891. Non point de lens, lentille (Gatschet), mais
probablement comme Lens en Artois et Linz, Rhin, de Lentium
(oicum) ou comme Linz, Autriche, de Lentia (villa), tous trois
dérivés du gentilice Lentius,
Lentigny, D. Sarine, Fribourg, ail. Lenienach, Lintiniei vers
iiii2, Lindnie, ii58, 1264, F. B. II, Lintignyey 1286, Lenti-
gnge, 1480, Rec. dipl. VII, 286 ; de (fundum) Lentiniacum,
domaine d'un Leniinius, gentilice romain dérivé de Lentius et
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230 LENTILLÈRE — LEVAUX
non point comme le veut Gatschet, copié par Studer, de lens^
lentille.
Lentillère, loc. à Collonge, Conthey et à Martigny-Combe,
l^ntillières à Grissier, Lintiller à Troistorrents ; un Huldricus
de Lentilier témoin d'un acte entre le couvent de Haut-Grèt et Pa-
lézieux, 1284. Cart. Haut-Crêt, M. R. XII, i3 ; endroits où Ion
cultivait des lentilles, voir aussi Nantilières.
Lentina, loc. vignoble de Sion (Lensinaz au cadastre d'après
Zimmerli), LentinUy 6 fois 1280-1 266; de (villa) Lentina^ pro-
priété, ferme de LentinuSy cognomen romain.
Lessoc, D. Gruyère, Lessoz, 12^1, à les SoZy 1287, M. R. VI,
2^2, Lessot, i352, iSgô, 1420, M. R. XXII, i453. D'après Gats-
chet, du bas latin socca, souche, tronc. Mais le c est moderne.
Peut-être de soth^ bas latin sotus ; de saltus, qui, dans Ducange^
désig^ne un parc à faire pattre les moutons, un bois. A les Soz
signifierait donc aux bois, aux parcs. De même, d'après M. de
Chambrier, le vallon appelé aujourd'hui Perluîs du Soc ou plu-
tôt du Sault, près Neuchâtel, se nommerait dans les actes anté-
rieurs à 1877 Perlais du Soth,
f^essus, nom du plateau du rocher de Saint-Triphon et les Prés
l^aissus à Vaumarcus = lésas, là-dessus.
Les Letzettos, prés à Vionnaz ; dim. de latche, herbe de ma-
rais ; voir Léchère.
Leuchelette, loc. à Sierre, soudure de l'article pour l'Euche-
lelte, rOchelette, la petite oche ; Luohelet à Granges est peut-
être un diminutif masculin.
Leuehu, plus. loc. Jura bernois, la Fin Leuchu à Boécourt,
20-3o m. au-dessus du village ; les Prés Leuchus à Develier, 20-
4o m. au-dessus ; les Fins Leuchus à Courfaivre, Clos Leuchu
à Rossemaison, les Champs Leuchus à Movelier, 5o m. au-dessus
= les fins, les prés, les clos, les champs là-sus, permutation ju-
rassienne ch'S (chire pour sire). M. Bonnard (in litt.) serait dis-
posé à y voir plutôt le mot lieu.
Levaux, 2 m. et grand domaine à Vouvry, les GvdJiA^ Leoaax,
1776, prés à Vouvry et Colombey, près du Rhône, ham. sur Mori-
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f
LEVIN — LEX 231
they, aussi écrit Levoz (ou les Yauds, carte Dufour), vallée de la
Vièg«, ham. de Plan-les-Ouates, Genève, Champ Lévaux sous
Bottereos, Frib. N'ont rien de commun avec vaux, vallée, qui
n'expliquerait pas les Levaux. Au reste si les trois premiers sont
dans la vallée, le 4^ est sur la hauteur. C'est le même mot que
l'ang'lais et v. fr. level, liveau, xv®s., provençal livelj wallon le-
vai, italien liuello = niveau, du latin * iibellumy latin classique
livella, niveau : localités sur un terrain plat, de niveau. Il fau-
drait donc écrire leveau. Le village de Le Vaud, D. Njon, tire
probablement son nom du même mot.
Levin, Château — , à Monthej, en Chastellevey, 1696 ; de Le-
vet, n. de famille de Monthej.
LevroD, grand ham. de Vollège, Valais, le LevroUy i25o, Li-
wrone, in Levrona, i45i ; probablement un (vicum, pratum) le-
porinum, des lièvres, comme en Levron, prés à Ollon ; voir
Leyvres
Lex, Ley, (Lay) ou Lée, Vérossaz, Lez, Evionnaz, Lix, Lys,
ou avec la diphtongue, mais toujours monosyllabe, Lœx, Loê,
Luex, Lue, Massongex, Luy, Luis, Luix, Luys, aussi Louex,
la Louex à Vionnaz, les Loués de Don à Vionnaz, Loué, 1776,
Loués à Isérables, nom très fréquent dans les Alpes, où il dé-
signe, tantôt des parois de rochers nus, tantôt des pentes ro-
cheuses, plus ou moins couvertes d'un maigre gazon ; du subst.
vieux et moyen h. ail. lei^, leie, m. et f., rocher, hollandais leie,
rocher schisteux, anglo-saxon leia, f., rocher; aussi celtique,
vieux irl. lie, plur. lieie, pierre. Lésette, Leîsolte, Luisette,
Luisin, loc. Valais, diminutifs des formes Lex, Luis. Forme sou-
vent des composés : Solalex, alpes de Bex = sous la paroi ; Bal-
lalui, alpes de Lens, belle paroi ; se soude aussi avec l'article :
Eley, ham. de Lavey (ou Eslex ou es Lœx) pour es Lex, dans
les rochers ; l'Allée au Mont-Blanc, au Sanetsch et val d'Anni-
viers, l'Allex à Bex, Grandvaux, Albeuve = la Lex (voir Allée,
' Chacun connaît le Lordei des bords du Rhin = le rocher de Lore ou Lur,
fée qui entraînait les bateliers dans l'abfme.
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232 LEYDEFEUR — LIA VAS
AUex), Croix d*Aller sur une paroi de rocher, alpes de Saint-Gin-
golph = Croix de la Lex.
Leydefeur (ou Laitefeux), ham. à Bossey, près Grenève, loc. à
Genollier et Givrins ; Ley de Foupt (ou Furt) à Bonvillars, Leî-
defrou à Rueyre-les-Prés, Frib., peut-être le Laideffurs^ ik^^y
Arch. Fr. V, 3o4, 807 ; de /é, là, et feur^ four^ frou, de foriSy
dehors. CSialet deffrou à TËtivaz, même sens.
Leysin, D. Aigrie, Leissins, 1282, Lisirij i855, Lesin, i855,
i4o2, puis Leysins, xv^ s. (Lat/zeirij i588, Leysin et Ley sein y
xyii« s., chartes d'Aig-le). La forme primitive montre que nous
avons affaire à un nom patronymique d'origine |;|^rmanique. C'est
le correspondant français du Leissigen bernois, D. Thoune, Leu-
zingeny 1886 .=: chez les descendants de Leudo, Leutho^ n. pr.
germain. Fôrstm., p. 858.
Leytron, D. Martigny, Valais, Leitrun^ 1219, Leytrun, 1281^
1284, Letron, 1291, M. R., Leitron, 1262, Wûrstbg. D'après
Studer, « du celte ladr^ leydyr, latin latro, voleur, brigand, ^
donc « nid de brigands. » Mais c*est impossible, latron, lafronem
a donné en français les mots larrey lairre, larron, tr devenant
régulièrement rr. Vient plutôt du n. pr. gaulois Leiturron^
donné par Holder, II, 171.
La Leyvraz, vallon et sommet à Château-d*Œx, Roche A la
Leyvraz, Epesses ; Ley vres, loc. à Cossonay et chalets à Masson»
gex, en la Leyvpoz à Vérossaz, Valais ; la Levra ou Laîvpa, pâ-
turage au Saint-Bernard, Levratayre, loc. à Fully ; Mauleivra
à Ollon ; pré Levray à Ollon, Praz Levpey à Servion, pratam
Leporinum, xii« s., Cart. Haut-Crét, M. R. XII, Lèvremont à
Apples ; de Uivra, s. f., lièvre, latin leporem,
Liaises, forêt sur Lausanne ; voir Glaisy.
Liapey, voir Lapié.
Liarrey, loc. à Saxon, Liarray à Collonge, Valais ; le même,
avec le son mouillé, que Glarey.
Le Liaugex, m. et tcrr. près du Rhône à Aigle, LiaugéSy i646,
1669, '® Liauges, 1674.
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LIARREY — UGNEROLLE 233
Liavas, Prés — à Bassecourt, D. Delémont ; Liavoz, chalets
k Gharmey, Clos Liavoz à Semsales, Liavaux à Ghâtel-Saint-
Denis, Liavau, écart de Neirivue = Li, lé, là et avaux, aval, là
en aval.
Liddes, D. Entremont, Valais, Leides, 1177, LedeSy 1199,
1286, Litdesy 1200, Leddes, 1228, Let/des, 1266, Liffdes, 1259,
LyddeSy 1267, Lydes, 1296, Liddes, i345, LideSy i38i, enfin
définitivement LiddeSy 1470. D'après Gatschet, du bas latin lida,
liddoy péage ; possible, bien que les formes primitives en e, ei, ey
le rendent un peu douteux. Un autre Liddes à Sierre n'a pas de
formes anciennes pouvant éclaircir Torigîne.
Lidedain, Liderray, voir Léderrey.
Lieffrens, D. Glane, Fribourg, Leu/rens et Lei/reSy xii« s.,
LifreinSy Lief reins, 1247, Cart. Haut-Grét, M. R. XII, LyefrenSy
1359 = chez les descendants de Leutjried ou Liejredy n. pr.
germain. Les orth. Riefrens et Lacfrens, 1262, Wûrstbg., 297,
sont des fautes de copistes ou d'impression.
Liène ou Lienne, autre nom de la Rière, rivière descendant du
Rawyl, Valais ; Lienna, ruisseau descendant de la Berra sur La
Roche, Fribourg ; du celte gleiiy vallée, encore employé en Ecosse
(Glenmore, GlencoGy etc.) pris au sens de ruisseau, comme nant,
ruisseau de nantu, vallée. Rière est le même mot avec permuta-
tion de l ei n en r.
Lienson, chalets épars sur un plateau en face de Gharmey =
Li-en-Son, là sur le sommet ; un peu plus loin sont les chalets de
Liavoz, dit la carte pour Li^avauy là en bas.
Le Lieu, D. Vallée de Joux, jadis le Lieu-Poncet, Locus^Pon-
tiiy 1 1 55 ; du nom d'un ermite Pontius ou Ponce qui le premier
y habita. Le Lieu, ]483.
Liez ou Lies, Valais, voir Laye.
Lignerolle, D. Orbe, LineroleSy 1168-1171, Arch. Fr. VI, Li-
nerouleSy XII, Linnirules et Linnierules, i235, M. R. VI, 624,
Lignierules et Llyniruoles, 1282, M. R. III, 553, Lignerules,
1285, LignirouleSy i446, i458, GlignyrouleSy i485, Lignyro^
laZy i52i, Ligneroules, i525. D'après Gatschet, de lignarolis
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^34 LIGNIÉRES — LIOSON
(barbarisme) regio^ rég'ion boisée. Très peu probable. D'après
les formes primitives, sans g^, de linariolaSy dim. de linariaSy f.
pi. de linariuSy de lin, donc petits champs de lin. Plus tard s'est
établie une confusion avec lignarias, de lignum^ bois. Un Li-
gneroUes de France s'appelait Linariolas au milieu du viiifl s.
(Jubainville, p. 523).
Lignières, C. Neuchâtel, Linieres^ 1179, 12 12, i3ii, Lineres,
1297, Lignyeres, i349 ; m. à Saint-Sulpice (Linière), Neuch. ;
ham. de SaintrSaphorin, Lavaux ; loc. à Essertines sur RoUe et
Lignière, ham. de Gland, D. Nyon ; de linariaSy champs de lin.
Ceci d'après les formes primitives xii« et xin« s. Toutefois la dé-
rivation de lignaria (vallis), vallée, région boisée, du Mus. N.
XXXIV, 263, n'est pas absolument exclue. Voir le mot précé-
dent.
Lilat à Dorenaz, LUlaz, loc. à Martigny, à l'angle entre la
Dranse et le torrent Bajard = VIslaz ou Vile,
Limasse ou Limace, grande forêt et pâturage à Baulmes,
Jura, prel de la Limace, i4ï5, prato de la Lymacyz^ i5 16 ; les
Limaces, métairie à Courtetelle et les Limes, loc. à Agiez, pâtu-
rage à Cormoret, Jura bernois ; en Limassier, bois à Yvonand ;
dérivés du latin limuSy ital. limo, lieu humide, racine qui a donné
le fr. limon.
La Limbaz, rivière, Vaud et Frib., affl. de la Broyé ; paroi de
rocher près Saillon, Valais ; Ppoz Limbi, au pied des rochers du
Combîn au Valsorey ; du latin limbuSy bordure, ruban, circuit,
fr. limbe.
Lindéret, pâturage derrière Corjon, Pays-d'Enhaut = l'En
derrey, derrière.
Lionne ou Lionnaz, rivière à l'Abbaje, affl. du lac de Joux,
Liona, Leona avant iioo, Leena, ii4o, M. R. I, 172 ; fausse
interprétation d'un nom celtique. Lionelte, ruisseau à Frenières
sur Bex, diminutif. Lion, ancien nom du Nozon, d'où Vaulion
= VauX'Lion, vallée du Lion ; du celtique /lo/i, gllon, eau cou-
rante, parent de glen^ vallée ; voir Lienne.
Lioson, deux pâturages, D. Aigle, l'un à Ormont-dessous,
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LIREC — LIZERNE 235
LyusoTiy i2k']y Lyosoriy 1262, Lusun, 1287, Lioffson, Lyogson,
1249; l'autre sur Ar^naulaz, vallée de l'Eau froide, — que
M. Hisely a confondu avec le premier, — Liuson supra Herniola
•et Lioson, 1242, Lyusun, 1248, Lyosoriy Lyosum, 1262, Lyou-
son, Lyeson, i255, Cart. Haul-Crêt, M. R. XII, pascua de Glo-
■son, 1329. Probablement de locum, lieu, patois liuy et son, som
= du sommet ; de Tadj. latin summuniy donc le lieu, la station,
le pâturage du sommet, chacun d'eux étant le pâturag^e le plus
^levé de la région, celui où le bétail fait sa dernière station dans
la montée. L'étymoiogie de Gatschet, qui le tire de lacticinia^ est
absolument impossible.
Lirec, alpe, Val d*Anniviers = Lirette, pour le suffixe ec, voir
Biolec.
Lirette, ham. de Saint-Jean d'Anniviers, le Yreta, i25o, Li-
rette sur Ardon, Lyrettaz sur Sierre, autres formes, avec sou-
dure de Tarticle, de YAirette^ dim. de Aire ; voir ce mot.
Lite, la Lita ou Leta de Pont, au Plan des Isles, les Lites ou
LeteSy lé léti du Rachy, subtus les Lites, i332, Ormonts, ceux-ci
fauchages longs et étroits ; la Lette, alpe de Bourg-Saint-Pierre,
es Lettes à Collonge, à Vionnaz, Littesy 1775, aux, es Littcs à
Yvorne, à Troistorrents, Vérossaz, à Fang de Chandolin et à Mol-
lens. Valais ; es Littes à Erschmatt, i43o ; du v. h. ail. lista,
bordure, bande longue et étroite (en Berry Itte^ bande étroite de
mousseline. Les Ilettes à Monthey, près de la Vièze, ont la même
origine ; c'était autrefois es Lites, Littes, 1696 ; de même à Mas-
songex les Ilettes, es Lettes, 1743, avec le patois y Lettes ; il y a
eu soudure de ly, de là ès-y-Lettes, les Ilettes.
En Liresson, loc. à Conlhey, Valais ; probablement en Tlres-
son, hérisson.
Litroz, fausse orth. pour L'Itroz, voir Etroz.
Liseraz, ruisseau, fausse orth. ; voir Tlseraz.
Lizeme^ riv. D. Conthey, Valais, aquam de Lyserna^ 1268;
mais ce 1 n'est que l'article agglutiné comme le prouvent d'autres
mentions: aquam que vocatur Yserna, i3o4, Yserna, i3i5,
i4i2, Iserna, i339, Isernia, 1457 ; elle porte ainsi le même nom
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236 LOB8CHEZ — LODZO
que rArnon, Ysernuniy 1 177, et que le torrent Tlsamo du Tessin^
mot d*orig^ne celtique, parent sans doute de Isara, voir Iseraz.
Lobschez, ham. de Soubej, Jura bernois, Lobchey^ 1179^
i342, Tr. I, 365 et III. Le Jura présentant régulièrement la cons-
truction germanique dans les noms, on pourrait traduire la mai-
son de Lobo. Hidber interprète par Lo Bissel. II, 288.
Loc, ham. de Randogne, Valais ; voir Luc.
Loche, 2 m. à Puidoux, D. Lavaux, Loche et la Loche-dessus ;
Loche et Lotze à Oleyres, Luchelet, forme masc. , à Granges,
Valais, Lochettaz à Bouloz et Lotsetaz à Torny, Frib. ; Louche
et Louchettaz à Monthey, LoschettaZy 1696 ; Lochelettaz à
Miège, Valais, Leuchelette à Sierre ; agglutination de l'article
pour rOche, TOchette, TOchelette, voir Oche.
I^iocle, C. Neuchàtel, en patois Louche^ Loulché, Loch, Los^
culOf Losclu, LocloZy i35i, i359, Louclsy 1895, 1 53 1 ; de la ra-
cine celtique lochy lac, correspondante du latin lacus et suffixe
dim. ulus. Ce celte loch, encore employé en Ecosse et en Irlande,
se retrouve dans le nom celtique Penn-lochy tête du lac, Penne-
locus ou Pennilucus des Romains, localité qui existait alors sur
remplacement de Villeneuve. La vallée du Locle était souvent
inondée et a dû former primitivement un lac. Loclat, petit lac
près Saint-Biaise, un autre près Couvet, Neuch., le même mot
avec suffixe dim. at = et. Le Grand Locle, loc. à Corcelles, Lo-
cloz vers ii5o, ou Locle, 1280; les Loclats, loc. à Auvernier,
avaient sans doute jadis de petits lacs aujourd'hui disparus. £n
i844> les champs du Grand Locle devinrent un lac de 7 à 8 pieds
de profondeur. M. N. XIX, 278 ; voir aussi Luissel.
Locras, n. fr. de LascherZy D. Cerlier, Berne, Luscerat^ 1277.
Lodzo, vaste terrasse qui se creuse sur le flanc 0. du Mont-
Gond, au-dessus des parois de rochers du Chemin-Neuf ; la
Loudze, pâturage entre Brelaye et la Forclaz^ Louze(dz), alpes
de Ghamoson, permutation j-dz : Lodzo = longe, comme rodzo,
rouge. Louge, article agglutiné pour l'Ouge, autre forme de
auge ; du latin alveuSj bassin, voir Ouge,
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LŒNAZ — LONAY 237
La Lœnaz^ ruisseau à Masson^x, Valais, aqua dicta Aloyffno,
1247, M. R. XXIX, 4o3.
Lœtsehen, vallée du Valais, Lyehc, i233, Liesch^ 1290,
Liechy i477> encore en 1 53 1, ordinairement Liée aux xiii«et xiv«
s., vallis Illiaca superlor dans les chartes, pour la distinguer du
val d*llliez ; probablement du celtique lieiCy pierres, britann.
liechy breton liac'h, pierre. Zeuss, p. 32.
Lœx, ham. de Bernex, Grenève, au-dessous des falaises du
Rhône, Lœs, xiv* s. ; de leiy rocher, voir Lex.
Les Loges, nombreuses localités, chalets, hameaux, Jura vau-
dois, neuchâtelois et Val. Saint-Imier ; encore plus fréquent en
France (71 fois dans Tlndre) ; dim. Logette ; le même que le n.
commun loge y au sens primitif du germ. laubjCj primitivement
hutte, cabane de feuillage, ail. lauby romanche lobffia, tonnelle.
Dans la Louge, m. à Château-d'Œx, qu'on prendrait pour une
variante, il faut plutôt voir l'article agglutiné : Louge pour
rOuge, les maisons de la Louge sont dans un terrain bas, au bord
de la Sarine, même position que de nombreuses Ouges.
Es Lognies (pour Lognes), vignes à Luins, D. Roi le ; endroit
où abondaient les lognesy nom patois de la bardane.
Lombriaou ou Lombriaux, sommet qui termine le chaînon
de la Dent de Lys, Fribourg = v. fr. Yombril ou nombril, du
latin umbilicaSj avec agglutination de l'article, syn. des Nom-
brieux.
Lomont, longue chaîne du Jura qui s'étend des environs de
Delémont à Pont de Roide en France = long mont par dissimi-
lation comme Moron de Montrond et Romont de rond mont, bois
de Loomonty i3o8, dans la charte des Franchises de Blainont
(Blantmont).
Lona, alpe et col, avec 3 lacs, entre les vallées d'Hérens et
d'Anniviers, Valais ; de lona^ en provençal launa^ étang, marais,
petit lac, dérivé du latin lacuna, d'où par syncope launa^ d'après
Dietz. Dans le Lyonnais et en Dauphiné, lône = ancien bras de
rivière à l'eau dormante.
Lonay, D. Morges, Lonay^ 1 177-1208, Losnaiy i2i3, 1228,
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238 LONDON — LONGE
1242, S parasite. La forme de 11 77 nous montre un dérivé d'un
n. d'homme, sans doute (Jundum) Lonacum, domaine d'un Lo^
nus : le cognomen Lonus est dans Holder, II, p. 286.
London, rivière C. de Genève, carte Dufour et carte état-major
français ; fausse orth. pour VAlondon, par apocope du a passé à
l'article comme le montrent les formes anciennes Alonda, 1292,
1295 et i3i2, M. G. I, 108, XIV, 244 et XVIII, 4, Aronda, i3o5,
AllondonZy 1821, Alondon, i358, M. G. I, 126, XVIII, 63. Plu-
sieurs autres rivières du diocèse portent le même nom, remarque
le Rég. gen. On y trouve une racine indéterminée al ou ar et
onday qui vient peut-être, comme dans Gironde, d'un plus ancien
umna^ parent de amnisy fleuve, voir Géronde. Al est le même
que Ar : Alonda, Aronda, et doit être le celtique ar,- fleuve. Il y
aurait donc là une combinaison de deux racines sigpnifiant cours
d'eau, à moins que ar ne soit ici la particule aug'mentative ar =
très ; voir Aar.
Longe, fréquent en composition, présente deux sens, c'est quel-
quefois le verbe longer, ainsi Longeaigue, ham. de Buttes, Neu-
châtel, qui longue l'eau, Longive, m. à Puidoux, même sens.
Longe Reuse ou Longereuse à Fleurier, Longeborgne, ermi-
tage près de la Borgne, Longe Borny^ i448,qui longe la Borgne,
Longevit, champs à Montmagnj, pour Longevy, loc. à Arnex,
Champmartin, Sala vaux, champs longeant la route. Lonligue^
prés à Sottens : le long de l'eau.
D'autres fois c'est longe , adj. v. fr. = longue ; c'est le cas le
plus fréquent. De là les nombreux Longeraye, une 20®, on
trouve aussi Longue Raye et en Valais Lonzeraies (Randogne)>
Longeaigue, ruisseau à Avenches, Longeau près Bienne, ail.
Lengnau, Lengenach, ggoy LengoioCy 1181, Longiewa, 1228^
LongeaUy 1262 ; Longive, ruisseau près Oron, la Longue eaue,
i553, Longivue, ruisseau près Autigny, Longeomes à Ënney,
de orne, sillon ; Longefange à Froideville, D. Ëchallens, Longe-
fange^ ii42, Longifangiy ii84, 1190, M. R. XII, Longefan à
Villeneuve, longue fin ; Longeperclie à Ollon, de pertica, voir
Perche. Longessiaz, chalet à Gharmey, longue arête, voir Sciaz ;
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LONGEMALE — LOSSY 239
Longevaux à Villeneuve, longue vallée ; Longe Yemaz à Pam-
pignj» Longeville, ham. d'Orges, D. Yverdon, Longavilla, 1126,
M. R. III, 44 1 et ia6o, longpue ferme ; Crétalonge à Sierre et
Grêla Lonza à Sion, permutation j-z. Enfin longe est s. f . dans
Longemale, ham. d'Ejsins, D. Njon, m. à Fétigny et Cor-
celles-le-Jorat ; Longemalaz, 5 ou 6 loc., Longemalle, place à
Genève, Longimalay 1278, Longamala, 1298, Longimala et
Mala Longaj i3o3 et 1310, M. G. IV, XIV, Longamalla^ xiv»
s. Le Cart. Laus., M. R. VI, 647, parle d'une vigne près du ma-
rais, paludem que vocatur Longimala : de longe^ pris substanti-
vement, comme dans longe de cuir, et mala^ mauvaise = mau-
vaise longe (de terre). Le quartier de Longemalle à Genève for-
mait alors un long promontoire dû aux atterrissements du lac, à
TE. de la baie du Molard qui s'enfonçait jusqu'aux rues Basses
actuelles, et le terrain y était assez marécageux, comme le montre
le nom de Paluays, Palays (paludetum), donné à des terres voi-
sines. Longemalle, loc. à Fiez, même sens.
Les Longennes, prés à Beurnevésin et les Longines à Villeret,
les deux Jura bernois ; de longCy s. f. et suff. dim. i/if , patois
ena, d'où enne ; petits morceaux de terre de forme allongée.
Longirod, D. Aubonne, Longiroty 1267, M. R. XXVIII,
209, LongirOy iSqi, i44î«
Lonza, rivière du Lœtscbenthal, Valais, Lodeniza, i3o4, Lo^
denza, 1807.
Lonzel, Ghamplonzet, à Liddes, forme valaisanne de longef,
Lorette, chapelle à Bourg-Saint-Pierre, Valais, à Fribourg, à
Saint-Ursanne, à Porrentruy, qu'un cartographe ignorant écrit
YHorette (atlas Siegfried) ; chapelles consacrées à N.-D. de Lo-
rette, de LoretOy Italie.
Lormaz, Lormoy, Lormy = OrmCy Ormoy, avec agglutina-
tion de l'article ; voir Ormey.
Lossy, ham. de Belfaux, Frib., Lozchie, 1228, M. R. VI, 338,
Loziey 1229, Lochicy 1267, Lotziey 1294, Locye, ikkh = (fan--
dum) Losciacum ou Lossiacum, domaine d'un Loscius ou d'un
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240 LOUGHET — LOUR
Lossius, deux gentilices connus chacun par 3 inscriptions. Hol-
der, II, 289.
Louchet, Pompaples, SaintSaphorin, Louchez, Valais ; voir
Luissei.
Louchet, mayen, alpes d'Hérémence, près Orsera ; probable-
ment de Prato Longet in montibus Heremencia in Ossella, i456 ;
de Longet par une double permutation on^ou^ j-ch. Ce n'est pas
Praz long ou Prato longo, comme l'explique le Répertoire M. R.
XXX, puisqu'on échange la terre de Prato Longet contre une
autre à Prato longo, p. 587.
Loudze, voir Lodzo.
Louèche, Valais, ail. Leuky Leuca, 5i5, ii3i, il 38, Lu-
chiam, 1017, Luechia, xii« s., puis encore Leucha et Leuca,
xiii« et xiv« s. (Gremaud), Luech, i474, Arch. Schv^r. Gesch. III.
21 5. D'après Gatschet et Studer, du v. h. ail. luoffy luoc, ca-
verne, gorge. Mais comme tous les anciens noms de la contrée
sont romands, celtiques et non allemands, vient plutôt de la ra-
cine celtique lieiCy leugh^ pierre, ou mieux encore de l'adj. cel-
tique leucos, loucoSy blanc, brillant (Holder, II, 196, 291), qui
convient bien à la position ensoleillée de la localité.
Louèche-les-Bains, balneis Leuca^ 1446» s'appelait BueZy Bœz,
1229, communitas de Buez, i3i5, balnea de Bœz^ i339, valli.s
de Bois^ i4o2, balnea magna in valle de j9oé^5, 1405, BaeXy i43i»
de boisy la vallée étant alors couverte de forêts.
Loup, Plaines du Loup, sur Lausanne ; de En L'Ostj v. fr. os^
armée, prononcé en Lo, écrit en Lod, puis plaine du Lody enfin
plaine du Loup, Sur l'origine de ce mot en Lo, un contemporain
des guerres de Bourgôjiicne, le syndic Johannes Grant raconte que
le duc Charles le Téméraire m plaça son armée (i4 mars — 27 mai
1476) dans les champs soit dans le lieu dit Grattapaille dès lors
appelé en Lo : ^ obsidionem suum in campis sive loco dicto Gra-
tapalliz... posait, ibi ex tune en Lo dicitur, M. R. XXVIII, 248.
Leur, Bois de la — à Vallamand ; fausse orth. pour ÏAlloury
voir Alloax.
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LOURTENS — LOVENEX 241
LouTlens, D. Lac, Frib., ail. Lurtigen^ Lurtingeriy i558,
LartenSf 1620 ; d'un n. pr. germain indétermiaé.
Lourtier, voir Ortîer.
Lousine ou Loursine^ pâtura^ sur FuUj = l'Oursine ; du
latin (comba) arsina (combe) des ours.
La Louve ou Loue, ruisseau à Lausanne» comme la Louve,
affl. du Doubs. On pourrait penser à un substantif verbal de luerCy
arroser, laver, baijCQer, mais il y a une forte objection que nous
fait M. le prof. Bonnard, c'est que « luere ne semble avoir sur-
vécu nulle part dans le domaine des langues romanes. » Donc ori-
gine inconnue.
Louvin, loc. à Gléresse = adj. v. fr. louvin^ lovitiy du loup,
sous-entendu pré.
Louye, loc. à Goumœns-la-Ville, Etagnières, et Fully, Valais ;
en Louyaz ou es Louyes, ham. de Prez, Frib. ; probablement
pour VOuyey patois Vouhiey Toie, prés^ où pâturaient les oies.
Quant à la Louye d'illarse, Valais, elle s'appelait la Loge, Loyet-
iaZy 1696. Un singulier exemple de défiguration de nom nous est
fourni par la Louye de Fully, écrit la Croix de la V Houille dans
la Feuille d'Avis off. du Valais.
Lovatens, D. Moudon, Lovatingis entre 996 et 10 17, Lovar-
téns entre 1200 et 1229, Donat. Haut. = chez les descendants de
Lobeto^ n. pr. germain; racine /06, louange. Fôrstem., 879.
Lovaty, chalet à Charmey, Lovatière à La Rippe, Lovataire,
Provence, Lovateyre, ham. de Lussy, Frib., forêt à Vufflens-la-
Ville, es Lovateires, Auvemier, i356, Crou des Lovatieres au
Locle, 1872 = louvatièrcj endroit où il y a des louvets, jeunes
loups ; de là encore Lovai à Sottens, Mont Lovet à Tour-de-
Trème, Champ Lovet à Coffrane, Praz Lovât, Forel de Lavaux,
pré Louwet à Cornol, i3i4, Combe Loviat à Courgenay, i347 î
Lovettes aux Tavernes.
LovegnoZy pâturage sur Mage, D. Hérens, Valais, Loveno,
iSSg ; peut-être de la famille de lovin, comme
Lovenex ou Lovenet (Lutz), Loweney^ xviii« s., pâturage sur
M. D. SBC. Séms, TOME VU 16
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242 LOVENS — LOYE
Saint-Gingolph, qui paratt un adj. diminutif de Lovin, adj. =de
loup. (Praz) Lovenet, petit pré des loups.
Lovens, D. Sarine, Frib., ail. Lowing, Lovens, xii« s., Lo^
vainSy i2i5, 1228, Arch. Fr. VI, Loveins, 1264, F. B. II, Lo^
vensy 1820 = chez les descendants de LobOy n. pr. g'ermain ; du
V. h. ail. lôpy lob y louang^.
Lovay, forêt à Saint-Maurice, Lovère à Bassecourt, es Lovey-
res à No ville, Lovières à Tramelan, Louvière, ham. de Presin-
ges, ferme à Mervelier^ forêt à Chévenez, Luvery à Dompierre,
D. Moudon = louvière , bas latin luperia, endroits où il y a des
loups ; diminutifs Lovaret à Gryon, Loveret à Vufflens-la- Ville,
Louverain à Coffrane, Loverens à Fey ; toutefois ce dernier nom^
avec sa finale ens, pourrait avoir pour orig^ine un n. d*homme et
signifier: chez les descendants de Lobhariy de Lobo et hari^
guerrier ; voir plus haut Lovens.
Loveresse^ D. Moutier, Loveresce, 11 48, 1181, LoverezOy
1179, Loverasse^ 1226, 1267, etc., loc. à Mièg«, Valais, à Aigle,
Loveressi/y 1426, Louoeresse, 17 18, et 6 autres Vaud et Frib. ;
Loveresche à Zinal et Loveréché à Grône, D. Sierre, Valais ;
le même^ avec suffixe v. fr. eresse^ que louvière.
La fréquence des noms dérivés de loup montre combien cet animal
était abondant dans le pays jusqu'au xviiie s. Les comptes du syndic
d'Aigle, Pierre Sylvestre, pour Tannée 1642, mentionnent des primes
payées pour 30 loups et un ours.
Loye, village de Grône, Valais, Loy, 1260, Lchy, 1279, Lof/y
1892, 1417 ; la Loye, forêt à Garrouge-Oron ; Loyes, loc. à Etoy,
et Ecublens-Morges ; la Loyeltaz, loc. à Bettens et Bavois, m. à
Rossens, Frib. ; les Loyettes, nombreuses forêts et lieux-dits.
Eloyes, loc. à Saint-Imier, même mot avec soudure de es. Du v.
h. ail. loh, fr. forêt, employé jadis comme n. commun. On trouve
dans M. R. XVIII un acte de iioo où Ton parle d*unam loianiy
une forêt. Loyes est aussi le nom français, oublié aujourd'hui,
de Laupen. Un récit contemporain (i84o) de la bataille de Laupen,
Rec. dipl. Frib. III, p. 27, dit : Illi de Mureto, videntes Bernenses
triumphari, currebant ad aquam Saronae prope Loyes : Ceux de
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LOYE — LUGELLE 243
Morat, voyant les Bernois remporter, couraient à la Sarine vers
Loyes.
Loye, quartier de Louèche, en ait. Lôgey paraît ainsi se ratta-
cher à Tall. leug^, loge, galerie, passage ; c'est à Louèche la rue
qui conduit à Varone. Mais ce n'est qu'une fausse traduction alle-
mande fondée sur un rapport extérieur ; les trois quartiers de
Louèche, Loieou Loye, Galdenen et Tschablo s'appelaient en i4ii
tertia Lobii, Galdane et Cabuli, /. de Lobiis, i3g2. Loye est donc
ici un synonyme de loge et vient comme lui du v. h. ail. laubja^
hutte, voir Loge.
Lozenche ou Losenze, rivière près Chamoson, Valais, Agensi^
1177 et 1218, YAzenchyy i325, aquam de Ausenchés, iSSg, en-
core un exemple d'agglutination de l'article.
Luc, ham. d'Ayent, Valais, en patois Lui, Las, 1267, 1279,
i2gô, LaiSy 1290, Leio;, i336, i34o, i343 ; 2<^ conunune, val d'An-
niviers, Luc, tout court, i3o4, 12, 27, Lucx, i4o8. Aujourd'hui
encore Luc, tout court, 1903, 1904, dans les publications officielles
de la commune, souvent Saint-Luc depuis une 5o* d'années.
F. off., 1905. Généralement dérivé de Saint-Luc. A cela s'oppo-
sent : lo les anciennes graphies Lus^ Lux, Lucx ; 2^ Luc n'avait
pas d'église ; 3<> toutes les localités qui tirent leur nom de saints
sont constamment désignées par leur double nom. Jamais il ne se-
rait venu à l'idée d'un clerc de dire tout court Luc pour Saint-
Luc ; 4*^ Luc d'Ayent n'a pas même de chapelle et il y en a un 3«
à Randogne, Loc ou Lock, Luch, 1267, M. R. ; Loc, i342,
1429, Zimmerli, Luz, i454. Bridel le dérive de son côté de lucus,
bois. Lux, Luc pourrait aussi venir de la racine celtique lue,
briller, parent du latin. Luc d'Anniviers est particulièrement en-
soleillé et quand la vallée d'Anniviers est encore ou déjà dans
l'ombre^ les maisons de Luc brillent au soleil. Luc ou le Luc est
aussi le nom de 5 ou 6 loc. de France : Drôme, Isère, Var, Cal-
vados.
Lucel, Luchel, voir Luissel.
Lucelle, ail. Lùtzel, loc. et rivière, D. Porrentruy, Berne, L«-
cicella, 1126, Lucella, ii36, Lucela, 1139, ii46, Lucila, 1175,
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'''^-^V^
244 LUCENS — LUGNORRE
Moaasterio de Luciscellaj 1189, Trouillat; Lucella, i3oo, F. B.
IV. Du V. h. ail. liizily petit, et de cella^ demeure, maison,
chanfjipé par les moines en lucis-cella, demeure, maison de lumière,
nom donné sans doute par le fondateur du couvent. Les moine^
aimaient ces changements pieux ; c'est ainsi qu'ils changèrent
aussi le nom de Stadowe : owe, la prairie, et Stad, le bord, en
Gottstatt, Locum Dei « Locum Dei antiquitus dictum Stadowe, )►
1255, F. B. II, et Frienisberg en Aurora.
Lucens, vitla Losingus, 968, M. R. VI, 4, Locens, 1157
(Lettre de S. Amédée ad Lausannenses citée par Hiselj, Comtes
de Genevois), Lucens^ 12 17, Locens, i244> F. B. II ; ail. Lobsi^
gen, Lossingen = chez les descendants de Lobizo, n. pr. ger-
main. Racine lob y lôp, louange. Lucinge en Faucigny a la même
origine.
Luette, ham. de Saint-Martin d'Hérens, Valais, Luethy
1822.
Lugnez, D. Porrentruy, Berne, Lanigie, 1181, Lugney^ 6 f.
i3i6-i332, Leugneg, xv® s., oico Lugdanico dans la Vie de
Saint-Imier, xv« s., Vico LugdufiiacOy Musée historique, p. 295,
nous paraît identique, comme origine, avec un Luguniacum pa-
gus Alsinsis, viii® s., cité par Holder, II, 344 : le pagus Alsinsis
ou Alsgau est justement le pays de Porrentruy. Holder dérive Lu-
guniacum du nom du dieu gaulois Lugus, dieu de la lumière,
d'où dérive également Lyon. Lugdunum = le fort de Lugus.
Lugnorre, ham. du Haut-Vully, Fribourg ; Lug inares et Leu-
conaries, 1079, ^caconares, ii45, Luchnorro, ii83, F. B. I,
473, Loisnuerre, 12 16, Losnoros, 1228, Lonurro, 1280, Loi-
nouros, i235, Lugnourro, i352 ; on trouve encore Losnorro,
Lausnoro, Lausnotro, Lunuerre, Lenoro, 1817, Lognerro et
Lonerro, i386, LunouroSy 1878, Lenauré dans Boyve, xvii« s.,
etc. D'après Gatschet, de lucus nucariuSy bois de noyers.. Etymo-
logie douteuse. Plutôt d'origine celtique. La première partie du
nom lug, lugi est une racine celtique, — voir le mot précédent, —
qui se retrouve dans de très nombreux noms. Lugi^ peuple de
Bretagne, Lugidamus, Lugidunen, Lugdunumy etc. Leuco est
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LUGRINES — LOUCHEZ 245
aussi une racine celtique. Quant au second terme nares, norro, il
est énigmatique.
Es Lugrines, vignes à Monnaz et Vaux, D. Morges, et loc. à
Vandœuvres, Genève ; probablement de Lugrin, n. pr. de fam.
répandu à la Vallée et Savoie.
Loins, D. Rolle, Luins^ iii5, Hidber, I» 45g, 1177, M. R. I»
187, Lains, 1299, M. G. XIV, Luyns^ i335, 1887, M. R. V, évi-
demment un patronymique d'origine germanique. Mais quelle
consonne disparue 7 avait-il dans le suffixe ins. Serait-ce un équi-
valent de Luvens = chez les descendants de Lubo ? Nous ne sa-
vons où le Régeste genevois a trouvé Lunnum, p. 5o4. La charte
de 1299 à laquelle il renvoie a Luins dans M. G.
Les Lulsettes, parois rocheuses au Valsorey, près du Saint-Ber-
nard ; le Luisin, sommet sur Salvan, offrant de grandes parois
rocheuses ; diminutifs de luis y forme locale, 6 loc. en Valais : la
Grand Luis au Saint-Bernard, la Luis Balayer à Salvan, etc. ; du
mot lex si répandu dans nos Alpes = paroi de rochers, voir Lex.
Luissely nom de nombreux petits lacs, à Bex, Panex sur Ollon,
les Plans de Bex, Crebelley, Châtel-Saint-Denis (aussi Lusse l ou
Lussy)y loc. à Aigle ; le Lulssalet sur Gryon ; loc. à Bex ; autre
près de la Veveyse à Saint-Légier : Vlssalet^ carte vaudoise ; eys
Lissalets sur Saint-Saphorin, diminutifs. Ajoutons
Les Gouilles de Lussez à Vuitebœuf, Vaud ;
Le Lucel ou Loussel, vall. d'Arolla, Valais ;
Le Luchet, lac sur Ayent, Valais ;
Le Louchet, marais à Pompaples ; loc. à Saint-Saphorin ;
Louchez, petits lacs à Savièse et à Lens, Valais.
Les chartes valaisannes en nomment encore beaucoup d'autres :
Le luxellum Montis Ordei (Montorge) ; lucellum Castri Novi
luissel de Châteauneuf près Sion ; luxellum de la Planczeta à
Sierre, 1467, au Luyssel à Savièse, 1260 ; io Lussel à Vex, 1267,
\o Lousselet de Géronde à Sierre, 1299, oui Loussel à Chermi-
gnon, et les comptes de Chillon, M. R., 2« s. II, 71, 96, une alpe
de Lussel y Luysel près Jaman. Tous ces mots viennent d'une ra-
cine celtique : vieux hibernien loch^ cymrique /acA, gallois Iwch^
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246 LEYTHEL — LUSSBRY
lac ; armoricain louchy mare ; irlandais lough ; breton lochy
marais, cornouaille loch, étang, écossais loch, lac, mots parents
du latin lacus. Un autre mot celtique de la même famille, le
cambrien laithy lac, paraît être la source d'une autre série carac-
térisée par le t ; au xiii« s. lac se dit parfois layt^ d'où les dimi-
nutifs laytely laytelety tels sont :
Leythel, marais à Attalens, Vevejse ;
Au Leyty, pâturage avec petit lac à Grandvillard, Gruyère ;
Les Leytets, chalets à Rossînières, avec 2 mares ;
Laithalet ou Laissalet, pâturage (mare) à Château-d'Œx.
Ajoutons le lac Ter, vallée de Joux, qui s'appelait au xiv» s.
Laytely petit lac, d'où par corruption Layter^ puis lac Ter.
Peut-être cette seconde série peut-elle être dérivée du latin Itzcus,
en patois /ai, romanche lai, lei par un diminutif Ictiet, d'où laie-
tel, puis laitel,
A lai se rattache directement
Eloy, ail. Seehof, D. Moutier, Berne = es Loys.
LuUy^ D. Morges, Lulliacum, loii, Lulie, 1217, M. R. VI,
291, LullieZj 1453 ; LuUy, Fribourg, villa LulliacOj loii. Lu-
lie, 1228, Lulye, 1337 (Matile), Ltt/icr, i437 ; Lully ou Lulliez,
ham. de Jussy, Genève, Luliacum^ xii« s., M. G. II, Lullier,
i364 ; et Lully, ham. de Bernex, Genève, Lullie, i3o4, Lullier,
Rég. gen. =: (praedium) Lulliacum, domaine d'un Lullius ou
Lollius, de la famille consulaire Lollia, dont on a trouvé des mé-
dailles à Genève.
Lurqul, Lurquier, Gruyère, voir Ortier.
Lusigny, loc. à Burtigny, Lusinie, 1269, Lusignie, Lusi-
g niez, xiv« s., M. R. V, nom d'un moulin sur la Serine; doit
être un (fundum) Luciniacum, du gentilice Lucinius ou Luce-
nias, connu par 2 inscriptions, à moins qu'il n'y ait eu ici la per-
mutation i-u qui a donné Lusignan, primitivement villa Lici-
niana ; dans ce cas ce serait le domaine d'un Licinius, gentilice
très fréquent.
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LUSSY — LYS 247
Lussery, D. Cossonay, Luseriy ii47* Gart. Month., Luxirie,
xiii« s., M. R. VI, 322, Lussirie, 1280, Luxirie^ Luxurie et
Luxirier dans la même page d*uoe charte de 1387, M. R. V, 3o4»
Luxuriery i46i, iï>^2yLuxiryy i6gQ = (/andum) Luxuriacurriy
domaine d'un Luxurius. De Vit, IV.
Lussy, D. Morges, villa LuciacOy 1026, Lusci, 1177, Luxie,
1228, LussiCy 1280, Luxyey 1279, M. R. VI, M. G. XIV, Lus--
sieZy 1453 ; Lussy, D. Glâoe, Frib., Lussieiy xw s., Arch. Fr.
VI, Lussie, 1226, Luxie, 1268, Lussyey 1260; 3o ham. près Châ-
tel-SaiDt-Denis (voir aussi Luissel) ; de (fundum) Lucciacuniy
domaine d'un Luccius ou Luscias, gentilice assez fréquent.
Quant à es Lussy, vignes à Riez, l'article paraît en faire un n.
commun ; peut-être forme de luissel, voir ce mot.
Lutpy, D. Lavaux, Lustriacum^ 5i6, 997, 1079, in LustracOy
907, Lustrieiy ii47, ^^^treyy 1160, Lustriey 1218, 1228, Lus-
triez y i586, Blanchet, i54. Gatschet le tire de lustruniy forêt,
lieu solitaire. Mais d'après le suffixe acum, la première partie du
mot est un n. d'homme. Cette racine onomastique lustr est con-
nue : une inscription de Nyon a le composé Lustrostaius et De
Vit a Lustricius, Lustracum, 907, viendrait de Lusirus. Lus-
iriacuniy Lustr iei signifieraient domaine de LustriuSy mais nous
n'avons pas de preuves que ce nom ait existé.
Lyre, Grande et Petite Ljre, 2 glaciers latéraux du glacier
d'Otemma. Lyre Rose (ou Lire), glacier, les trois, vallée de Ba-
gnes ; en Lyre, loc. à Choéx, Monthey. N'ont évidemment aucun
rapport avec lyre, instrument. Gomme le Valais a quatre Lirette
= Tirette ou l'Airette, petite aire, de area, — voir Lirette, — ces
Lyres ne seraient-elles pas des Lires pour Vire ou l'Aire, article
agglutiné? Ce serait alors la Grande Aire y la Petite Aire y Y Aire
Rose y l'Aire (de) Rose, de glacier. Voir Rosa.
Lys, pâturage et sommet D. Gruyère, Ly en i537, Arch. Fr.
III, 182, et plusieurs Lys en Valais; de lex, rocher, voir Lex.
D'après le Dict. d'Attinger, le Lys fribourgeois viendrait d'un pe-
tit lac (li en patois) qui existe près des chalets d'En Lys.
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'rrpr^'
248 MAGGONNENS — MAGE
Macconnens, D. Glâne, Frib., Masconens, liso, MacconenSy
i335, i4o6, Rec. dipl. VI, Mascogniïiy xvi« s. = chez les des-
cendants de Mascon, n. pr. germain.
Mâche ou Maiche, D. Nidau, Berne, Mâches vers ii5o et
1228 ; en ail. Mett, Metten, i3o5 ; les deux mots v. fr. mâche et
meîe^ du latin meta c= meule de foin. La concordance de ces
deux noms prouve Tétymologie : lieu où l'on fait les meules de
foin ; même ori|;^îne pour la Mâche, forêt et pâturage près Val-
lorbe. Le plus souvent on rencontre d'autres formes dérivées du
latin meta, voir à Maya. Maiche a de nombreux dérivés :
Les Maîchfèresj loc. k Develier et à Courroux, D, Delémont ;
La Mcpbîere k Lugnez ;
I-FÊs Mechîèi'es, loc, à Damphreux, Meschere, i3o6, et peut-
être Mébyre, loc. à Pierrefitte ; de maiche et suflF. collectif ière ;
Malcheratte, maison à Corban, et les Machei*elle8 à Bôle, dimi-
nutifs ; enBn c^est probablement à la même racine et suffixe col-
lectif que se rattachent
Màcherey, ham, de Troistorrents, Valais, Mascherel, 1281-
î32g;
Macbérî, loc. à Villars-le-Gomte ; Macheiry, loc. à Pregny ;
Machereiix, alpe de Gruyère, Macherieux, MechirioaXy
t458;
Matîîîerey (ch-ss) à Saint-Martin d'Hérens et sur Painsec d'An-
niviers, Valais ; en 1375, le Cart. de Haut-Crét mentionne un ri-
vum de Machereî près de Villars-le-Terroir et, en 1276, on
trouve un pru « au Mascherel > et une terre « sita en Matharel »
à Jussy, M. G. XiV, j3g,
Macolin, alh Mafjglingeriy D. Bienne, Macoleyn, i34i =
chez les descendants de Magilo, Macculo, dim. de MagOy
Macco, û. pp. germain. Macco est fréquent dans la vallée du
Khin, Hûlder en a i4 exemples.
Mage, ou eu patois Mase, D. Hérens, Valais, villa M agis y
lïoo, Maigi^ 1200, puis Magi ou Magy , xiii-^xv^ s. Gatschet,
reproduit par Sluder, le dérive « du bas latin magiscay ital.
maggese, labour fait en mai » et ajoute ce texte : « si quis fecit
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MAGNE — MAIGNON 249
magisiam in qua debetur seminari g^ranum. » Mais l'italien magp-
gese n'a rien à faire avec magisca et représente majensis ; mag^isia
est la latinisation de maggese. Mage n'a pas de rapport avec mai.
Magis est pour nous un cognomen employé à l'ablatif pluriel. Ju-
'bainville cite plusieurs gentilices employés ainsi : Mettis, Metz,
Auriis, Bassis, sous-entendu fiyidis, de Mettius, Aurius, Bassius.
Quand on eut oublié la nature adjective de ces mots, on les em-
ploya avec villa au nominatif, ainsi villa Valeriis, 877, villa Bas-
siis, 960 ; villa Magis^ villa, ferme de Magus^ n. pr. du latin
magus ou du n. germain Mago latinisé.
La Magne, D. Glane, Frib. ; de {villa) magna^ grande ferme.
Pré Magne à Gorban, Jura = grand pré.
3fagnedens, D. Sarine, et ham. de Villarimboud, D. Glane ;
le premier Manoldens vers 1162, Arch. Fr. VI, MannudenSj
xiii« s., MagnudenSy Magnoudeins, 1229 = chez les descendants
de Maginold, n. pr. germain.
La Magnenaz, loc. à Aigle, Gimel, Mauborget ; propriété d'un
Magniriy n. pr. dérivé du v. fr. magnin^ maignan = chaudron-
nier ambulant, du bas latin machinanus,
.>lagnoux, Bioley-Magnoux, D. Yverdon, mieux orthographié
jadis Bioley-Magnoud, xiii* s. = Bioley (de betuletum, bois de
bouleaux) de Magnoud, forme contractée de Maginold, n. pr.
germain.
Magny, village près Genève, Mainiacunty Magniacum, xiii»
s., Rég. gen., 5o5, et loc. à Bex = (fundum) Magniacum^ do-
maine d'un MagniaSy gentilice romain qui a donné les noms de
soixante-cinq localités de France.
Maioniacum, 1153, que Hidber, II, 506, rapporte à Magny est Mai-
nier : la charte 2867 n'est que la reproduction du N» 1997. Le pape In-
nocent IV y confirme au prieuré de Saint-Jean, et à Tabbaye d'Ainay
dont il relève, les possessions mentionnées dans la bulle d'Eugène III. Il
est évident dès lors qu'il s'agit dans les deux de la même localité. Les
auteurs du Rég. gen. ont de même rapporté à Magny la mention de la
charte 827 (1250) et à Meinier celle du No 331 (1153).
Maignôn, ou Magnon, ou Magnot, ham. de Vétroz, Valais,
AmanoiscOy i loo, AmagnoCy 1200, Magniot, 1217, Furrer, III,
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^0 MAIGRAUGE
56, Magniochy 1224, Magnochj 1227, 1240, Amagnyochy i25o,
MagnohCy 1267, AmagniosCy 1^2^, Magnyoch, il^iT,Magnyot,
1453. Remarquons d'abord qu'il ressort avec évidence de ces dif-
férentes formes que le a initial de quelques-unes n'est autre que
la préposition a soudée au nom, comme les chartes en offrent de
nombreux exemples. Gatschet tire Amanoisco du n. pr. g^ermain
Amano, mais celui-ci aurait donné un nom en ens ou insy comme
les rares noms g^ermaniques du Valais : Suen, Salins, Vercorins.
Si nous retranchons le a, qui n'est que la préposition agg^lutinée,
il nous reste le nom Magniosc identique avec un nom Magnios-
eus ou Manioscus, étudié par d'Arbois de Jubainville (p. ôçS),
formé du g^entilice Magnius et du suffixe locatif ligure oscus =
gaulois acus. C'est donc un correspondant des Magny, de Ma-
g'niacum, domaine d'un Magnius.
D'autres chartes nous parlent d'un endroit nommé Maigniez,
introuvable sur la carte, mais dans la môme contrée. En 1202,
Boso de Ardun et Giroldus de Magniez sont témoins d'un acte
M. R. XXIX, i47) et le même Gérold reparaît avec les noms de
MennieZy 121^, Maigniez, 12 18 (p. 160, 186, 196); ailleurs on
parle encore du feodo de Mennie, p. 43 1. Maigniez est évidem-
ment Magniacum.
D'autre part, une charte allemande de i446, M. R. XXXI,
mentionne « das Lehen einer Manschaft » nommé dans la même
charte MeginSy Mengnes, MegneSy Mangesy situé en aval de
Conthey. C'est évidemment Magnioch. Si l'on retranche à Mai-
gniez le suffixe iez, à Magnioch ou Magniosc le suffixe ose, och
commun en Valais à cette époque (Arnioch-osc, Blivignosc-och,
Graionosc, Grimisoch), il nous reste la racine Magn^ commune
aux deux noms et à peine modifiée dans la charte allemande
Mengn. Ces trois séries de noms ligure, gallo-romain, allemand
désignent donc toutes Magnot.
Maigrauge, abbaye cistercienne à Fribourg, claustrum in der
durren Owa, 1266, Macra Augia, 1260, 68, 89, Macre Ochie^
1376, M. R. IX, 207, et la Maigroge à Hauterive, Neuch., Macre
Oschiey 1285, Macre ogicy i334, Matîle ; de macra, maigre, et
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MAIJONÈGHES — MALADAIRE 251
-auge, terrain bas, enfoncé, voir Auge. Le nom allemand Mage-
rau renferme la même racine mager^ maigre, et aUy du v. h. ail.
auioUj owa^ désignant également des terrains bas au bord de
l'eau. Les formes de ii85 et 1870 montrent une confusion de
auge avec ocAe, ce qui serait possible aussi. Un pâturage du
même nom à Cerniat, même origine.
Ma^onèches ou Mayonèche (ou Maizonaches), ham. à Saint-
Martin d'Hérens ; de maijon, maison, et su£F. dépréc. èche, ache.
Misonette, majen, val d'Anniviers, dim.
Le Maira, ham. de Buix, D. Porrentruy, près d'un étang, le
Mairaaly i36o, Maras, i363, Marel, i386, le Mairat, loc. à
Vendelincourt. Si l'on considère que dans le dialecte jurassien ai
= a (Maiche-Mache) et le suffixe at = et (Prailat-Pralet), on
conclura que Mairat = Marety diminutif du v. fr. mare, marais,
voir Mare.
Maisoiinex, ham. de Mejrin, Genève, Maisoniacum ou Maisi-
niacurriy ii53, ia5o, Mesonacum, M. G. XIV, 2, 29, Rég. gen.,
5o5 ; probablement, avec le suffixe iacum, acum, un dérivé d'un
n. propre gallo-romain.
La Maiteneux à Bassecourt, la Metteneux à Ghâtillon, la
MeUneux à Undervelier, les Emetteneux à Vicques, 4 loc. du
Jura bernois, désignant des prairies ; dérivés du patois malt en,
maiieirty milieu, et suffixe eux = les prairies du milieu.
Maix, nom de trois fermes du Cemeux-Péquignot, Neuch., les
Maix (écrit aussi Meis) Baillod (ou Balliod), Rochat et Lidor ;
maix Baillod et maix Lidaure, 1720, M. N. XXXVII, i53 ; du
latin mansum, voir Mex.
Maladaire, Maladeire, Maladière, nombreuses localités aux
abords des villes et des villages, où au moyen âge on reléguait
les lépreux ; dérivé de malade. La MalUère, à Delémont, autre
forme du même mot.
Une étude sur les Maladières, Arch. Schw. Gesch. XIII, en mentionne
«7 : Vaud 23, Valais 10, Genève 3, Neuchàtel 15, Fribourg 16, et le
D' Dind en compte 55 dans le C. de Vaud seulement (Discours d'ouver-
ture i l'Université, 26 oct. 1904). La Maladeire d'Aigle, autrefois au lieu
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252 MALAGNOU — MALATRAIT
dit au Songeon des Trez, jouxtant le Sex de Ghalex de la part de Saint-
Maurice, a été transportée en IK44 au lieu-dit de sous Greytaz, chartes
d'Aigle. Le nom de Maladeire s'est conservé au premier emplacement.
Malagnou, ham. des Eaux-Vives, Genève ; du n. de la famille
Afatagnîoad, Malagniod ou Malagniou qui j possédait des im-
meubles aux xv» et xvi« s., Rég*. gen. et Galiffe ; 2» colline à Bu-
l^naox sur Rolle ; celui-ci peut-être de malagnou, nom romand
du muscardin, Mus avellanarius.
Malagnsr, ham. de Genthod, Genève, Malagniery 1296, 1828,
OQi M. G* XJV, et XVIII ; un autre en Savoie, frontière suisse,
Malagnie^ 1284, i3o2, M. G. XIV, Maleignie, xiii» s., Rég^.
geu. De Vit a un gentilice Melanius qui donnerait facilement un
(fandiim) Malagniacum (permutation ^-û), propriété d'un Me-
lanius.
M»ia, Maie, Mau, adjectif, mauvais, très fréquemment em-
ployé en composition.
Mala Chenau à Cuve, Pays-d'Enhaut, Mala Chenaulx, 1492,
endroit mal famé, attentats, sabbats de sorciers, etc.
Malaz Ciii^naux, combe étroite d'un affl. de la Baye de Mon-
treux.
3talacorl à Venthône, mauvaise court, ferme.
Malaiin, loc. à Pizy, Trey, Menières ; mauvaise « fin ».
Hlalagoltax à La Roche, Frib., Malagota, 1284; mauvaise
gt)utt**, petite source.
Malajoux à Veytaux ; mauvaise joux, forêt.
Mala laya, ham. de Lentigny ; mauvaise laye, forêt.
Mala MollJe (ou Malla mollière), ham. de Pont-la-ville et ham.
de Gumefcns * = mauvais terrain humide, et
Malnpalud^ D. Echallens ; mauvais terrain marécagceux.
Malaierraz, m. à Lentig^y.
Malatrait, sommet sur Villeneuve, Malatrex, 7 ou 8 loc. (Mal-
la irex k Colombey), les Mallatreys à Enney, Gruyère, et Maula-
treys, pâturag'es, TEtivaz et Gruyères ; du v. fr. atrait qui a de
nombreux sens : amas, tas de matériaux, déblais.
* Le P« Deltion dérive ce mot si clair de mala mulier, mauvaise femme.
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MALAVERNAZ — MAUPAS 253
Malavernaz ou Malivernaz à Saint-Légier ; de vernaz, ver-
naie.
Malécart, loc. à Montricher ; mauvais écart, domaine écarté.
Maie Côte, près Asuel ; route en pente très raide.
Malègues, prés à Orsières, Valais ; mauvaises eaux.
Malessert, 5 ou 6 ham. ; essert improductif ^ stérile.
Malevaux (mal écrit Malveaux)^ forêt sur Ëvilard, D. Bienne,
et Maies Vaux à Rossinières ; de vaux, vallée.
Maie Yie à Saiot-Ursanne ; mauvaise route.
Malévoz à Monthej, près d'un ruisselet, MalevoZy 1696 ; mau-
vaise eau ; Malève, chalet et ruiss. à Dorenaz, torrent près Abon-
dance, Haute-Savoie.
La Malmaison, m. à Saint-Brais, Jura bernois.
Malmont, ham. de Gouvet, Maraont et Maumont, deux défilés
au Pays-d'Enhaut, le premier en aval de Rossinières, le second à
la Chaudanne, ainsi appelés soit à cause de la difficulté du che-
min, soit que ce fussent jadis des lieux peu sûrs où Ton attaquait
les passants ; peut-être encore, pour le Maumont, parce que là
s'élevait le gibet ; tels sont encore Marnent, aux Plans sur Bex,
Maumont à Torny-le-Grand, à Valeyres-sous-Rances, Moment,
pâturage d'Albeuve et ham. de Pont-Ia-Yille.
Malpas, localité près du Locle, le même que Maupas.
Malval, ham. de Dardagny, Genève, Malval et Marvaly même
charte, 1286, et MalvauZy Maroauz, même charte, i3o4 ; mau-
vais val.
Mauborget, D. Grandson, Malborget^ i4o3 ; ham. du Grêt,
Fribourg, in malo BorgetOy i5o2 ; quartier à Moudon ; de bor-
get, borgel, petit bourg. Maborzet, loc. Bramois, [Malborget^
i38o, même sens ; mauvais petit bourg.
Mauboux, forêt à Villars-Sainte-Croix ; mauvais bois.
Maucarroz ou Maucare, forêt sur Nyon ; de carroZy carre-
four.
Maufay à Syens ; fay == iefagetum^ mauvais bois de hêtres.
Maupaccot à Ëssertes, Forel et le Mont ; mauv. terrain boueux.
Maapas, nombr. loc. ; mauvais pas, route à forte pente.
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254 MAUPEREY — MANCHE
Mauperey, Ghavannes sur Moudon et Bercher ; maav. terram
pierreux.
Maupraz, Maupré, Mopraz, Mapraz, Malpral, Maupra soz
GeurinSy 1261, M. R. XII, i35, 187 ; mauvais prés.
.Mausaan, Praz-Maussan, Villeneuve, Ëtoj ; pré mal sain.
Mauvernay, Lausanne, Malvernay^ 1218, M. R. VI, 244r
Gland, Dizj ; mauvaise vernaie.
>lau voisin, vallée de Bagnes, passagpe périlleux ; autre, torrent
dangereux près Saint-Maurice, jadis Bonvoisin, par antiphrase,.
ainsi aux plans de 1722.
Malteray, ham. D. Moutier, Berne (aussi Mailleraj), MalereiCy
n48, Maiiereiay 11 79, Maire y 1268, i3i7, Malrey^ i3oo (Tr.);
d'après Gatschet, du bas latin malgeria^ pâturage, dérivé dç ma-
le.a, troupeau. Cette étymologie nous paratt discutable ; nous Tad-
mettons pour Meillerie, Meilleret (voir ce mot), et autres localités
où 1c 00m renferme le 11 mouillé. Nous dérivons plutôt Malereie
de mala^ mauvaise, et raie^ sillon, terre labourée, localité aux
champs de peu de valeur.
Malley, ham. à Lausanne, en Mallet à Dizy, 1877, Maley^
ham. de Saint-Biaise, Neuchâtel, le Malin, 1692, Etrennes neuch.,
iJ, 5G ; peut-être de maletum, pommeraie ; « malum est devenu
meliim dan.s le latin vulgaire sous Tinfluence du grec melon y )►
nous écrit M. Bonnard. Mais n*est-il pas possible que quelques
localités aient conservé la forme primitive ?
MalUeUf loc. à PuUy, loco dicto de Pallin alias Mallioaz, Mel-
îioux^ 1^77* ^ï- R' VI ; peut-être malum locum, mauvais lieu.
Les .Mal vendes, vignoble près de Genève ; d'après Spon, du
il. pr. Malveada, noble famille genevoise d'origine espagnole^
dont il cite deux épitaphes à Saint-Pierre, de i499 et i5o5.
!^ Manches, vallon latéral de la Sarine à Rougemont ; d'après
Gatschet, de mansus; étymologie inadmissible, d'abord mansus
est masc. , puis il s'est réduit à massas déjà au xiii^ s. et dans les
mots modernes le n a partout disparu. C'est tout simplement le
n, commun manche , s. f., du latin manica, pris au figuré pour
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MANDOLAIRE — MANLOUD 255
désig'ner des vallons étroits, comme en g^g^raphie des bras de mer ;
la Manche, partie supérieure de la vallée de Morzine, Haute-
Savoie, et la Pouete (laide) Manche, gorge étroite au Val-de-Ruz,
Neuchàtel, ont la même ori|i|^ne et ne sauraient dériver de mansus.
Mandolaire-ire, voir Amandoleys.
Mandoux, ham. de Bottens, D. Ëchallens, MondOy i236, Gart.
Month., M. R. XIL
Mandalon, alpe d'Hérémence^ chalets dans une dépression dou-
cernent arrondie; peut-être par figure un diminutif de mandey bas
latin mandoy anglo-saxon mand^ fr. mannes corbeille, berceau.
On trouve la même figure dans le Berceau, m. à Château-d'CEx.
Les Mandreys, pâturage à chèvres sur Corbeyrier, D. Aigle ;
de mandrOy v. fr. mandre^ s. f., étable, enceinte de mur sec,
Bridel ; mandra en romanche = étable, troupeau : alp Mandra,
Mandra d'Aguost (d'août), l'un et l'autre dérivés sans doute du
celtique mendo, chevreau. Mandrolaire à Arnex-Orbe, dim.
Manens, Mannens ou Magnens, mas, ci-devant fief à Villars-
le-Terroir, D. Ëchallens, Mauinens (ou Mannens P), 1199, Cart.
Month. ; Mannens, D. Broie, Fribourg, Mannens^ 1228, Cart.
Laus., M. R. VI, ManenSy MagnenSy i5o4 = chez les descen-
dants de MannOy n. pr. germain, de Mann y l'homme. Il y a trois
Manno ou Magno latinisés Magnus, abbés de Haut-Crêt de i i4o-
1 180. L'étymologie de mansus, ferme, du P. Dellion, Dict. hist.
des paroisses Frib. n'est pas soutenable. Dans M. R. V, i65, il
est parlé d'une vigne de Manens près d'Eysins ou de Nyon, 1268.
Manfounettes, voir Mansonnes.
Mangepan, ruine de château près Môrel, D. Rarogne, Valais :
platea directi castri cui vulgariler dicitur Mancapan, i355, M.
R. XXXIII, i4i. Cette forme parait indiquer une parenté avec
manquer et pain, une allusion difficile à expliquer en l'absence de
documents.
Manloud, ham. sur Lausanne, Monlo, Monlost et MonloZy
1475, Comptes de la ville de Lausanne, M. R. XXVIII, p. 268,
826, 827. Serait-ce Mont (de) tOsty de l'armée? voir Loup.
Aux Mannes, champs à Sainte-Croix ; peut-être manney s. f.^
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256 BIANNES — MARGHAIRU
corbeille, par fig. pour loc. dans une dépression, comme le Ber-
ceau à Château-d'Œx.
Mannesivaz, ham. de Servion, D. Oron ; de mannesiuay nom
patois des Viornes, viorne mancienne et viorne obier, dans le dis-
trict fribourgeois de la Veveyse, et sans doute dans la contrée voi-
f^ine d'Oron.
Itlan^chetgraben, vallon à Louèche-Bains ; forme iég-èrement
germanisée de manchette, dim. de manche, au sens de vallon ;
voir Manche.
Les ^lansonnes, loc. à Ollon ; la Mansonnette, alpage près
d'Ensex, alpes d'Ollon ; du nom de famille Manson : un « Hu-
gues Manssoriy ancien Sindique ^ d'Aigle» acte de i5g8 ; les
ManfoDiies, forêt à Yionnaz, Valais, et es Manfounettes, loc. à
Leysin, même nom avec permutation 5-^, fréquente dans ces loca-
litt'is ; Pi^omançon, prés à FuUy, pour Proz-Manson, et Manson-
naz à Vétroz, ont la même origine : un Aymon Manczon ou Mac-
zon d'Ayent est nommé dans plusieurs actes de 1269-1288.
Muracon, D. Oron, Mont warascon, 1286, il/on/ Warascunif
1255, Wûrstbg., 198, M. R. VI, 2^2, Morascon^ 1287, i425,
Monracoty 1290, Montracot, 1292, Cart. Haut-Crôt, M. R. XII,
p. 124, 396, Marascon, i4o2, i453, de Mont et d'un n. pr. ger-
main, le même que celui qui a donné en 1026 le nom d un comté,
Comitatu WarascOy comté des Varasques, M. R. XXIX, 58.
Maragnin ou Maragnenaz, ham. près Sion, Maraninay 122 1,
M. R. XXIX, Maragninay 1227, Malagnina vers 1260; Mere-
niauTE, loc. à Rossenges, D. Moudon ; « peut-être de la famille de
Tancien fr. mairien, bois de construction, du latin mater iamen.»
(Ekinoard.)
Maratche, Marachat, voir plus loin à Mare,
Maraas, champs à Nyon ; voir Marin.
Marrhairu, croupe et passage du Jura vaudois, D. Aubonne,
que le Dictionnaire de Lutz, — est-ce par plaisanterie ? — ex-
plique par « marché rude », Marchirioux en i346. Vient sans
doute de marche, frontière. Une donation de 1208 de Berthold de
Zfthrîngen aux seigneurs d' Aubonne dans le Jura comprend toutes
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MARCHE — MAKCY 257
Jes montagnes « depuis le Mont Marchia au Mont Salla, >► etc.
M. R. XXVI, iSg. Ce mont Marchia paraît bien être le mont
Marchairu ; « il faudrait pour cela supposer un adjectif marchier
signifiant qui forme la frontière >^ (Bonnard). Une localité Mar-
chéré à Jussy, frontière française, pourrait avoir la même
racine.
Marche, nom assez fréquent; dérivé de Fane. h. ail. marcha^
frontière. De là viennent
La Marche, 2 pâturages, Ormont-dessus, frontière de Berne.
Chapelle des Marches près Broc, limite de la Gruyère.
Creux des Marches à Chavannes-de-Bogis, frontière française.
Ruisseau des Marches, limite d'Ormont-dessôus et dessus.
Luys de Marche au Sanetsch, frontière de Valais et Berne.
Bois des Marches, Ormont-dessous, limite d'Ollon, etc.
Marche a aussi signifié forêt, terre commune, « tout terrain où
ne passent pas la charrue et la faux. » (Secrétan, Essai sur la
féodalité.) Il désignait également au moyen âge un terrain neutre
<;hoisi par deux juridictions voisines pour y juger leurs différends ;
Tévèque de Lausanne et les sires de Cossonay avaient leur marche
k Villars-Sainte-Croix, M. R. VII, 892.
Enfin Marche est encore une contraction de marèche, pré maré-
cageux, humide, en romanche marsch, pourri, fangeux ; dim.
Marchet ; de là viennent bon nombre de noms de localités non
situées sur une limite, tels sont des hameaux de Matran, Neyruz,
Avry-devant-Pont, Fribourg et plus. loc. vaud. ; voir Maraiche.
Marcliissy, D. Aubonne, Marchisie^ i235, M. R. V, 829,
Marchissicy 1261, Marchissier^ 1 801, M. G. XIV, 81, 298, etc. ;
de (praedium) Marchisiacum^ dérivé d'un nom gallo-romain
inconnu. Ch venant dans la règle d'un c latin suivi de a, Marchi-
siacum viendrait d'un nom comme * Marcasius qui pourrait dé-
river du celte marca, cheval de bataille.
Marcy ou Marsy, loc. à Saint-Prex, ancien village ruiné ; villa
que nominatur Marciacus... in villa MarciacOy 968, M. R. VI,
279, Marsyey xiii* s. Le Cart. Laus., M. R. VI, 838, mentionne
«n autre Marci, environs de Granges, 1228, = (fundam) Mar^
M. D. SEC. SÉRIE, TOME VU 17
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258 MARE
ciacum^ domaine d'un MarciuSj g'entîlice très fréquent dérivé du
prénom Marcus,
Mare, s. m.^ au Mare, loc. à Essertines-Echallens et LuIIj-
Morges, les Mares, loc. à Corcelles, Neuch. ; Maroz, ham. sur
Gorbières ; au Maret à Ayent, les Marets, ham. à Montbovon,
loc. à Port-Valais, diminutifs ; Marex à Li/^^-nerolles, Marez à
Penthéréaz, collectifs ; synonyme du v. fr. marc y s. m., marais,
dérivé, comme toute la famille marèche, marchois, etc., du latin
maret mer, Mares dans les formes anciennes : en Mares à Bulle,
1826, Arch. Fr. III, Mares à Mossel, 1268, M. R. XII, ol Mares
à Avenches, 1269, ol Mares à Vercorens, 1299, M. R. V et XXX.
C'est à cette racine marc, mare qu'il faut rattacher les localités,
— terrains marécageux, — le Map à Roche, au Grand, au Petit
Mars ou Mas à Noville, Rennaz ; Proz de Mars à Saillon, Mars
à Ghamoson, et ham. d'Hérémence, sans doute le Mar^ Marc y
March, Marhc souvent nommé au xiii«s., M. R. XXIX et XXX.
Mais il est essentiel de remarquer ici qu'il y a eu parfois une con-
fusion avec Mas, de mansus. C'est ainsi qu'en i33o le comte L. de
Neuchâtel, dans son testament dit: « mes mars de terre sissant
ou territoire do Vau de Rugt, ...demorant sur mes mars, )► etc.,
6 fois mars pour mas (voir Matile). Il faut donc connaître le ter-
rain pour préciser dans certains cas auquel des deux il faut ratta-
cher le mot, l'orthographe ayant varié, ainsi les Prés de Mars à
Aigle (prés humides), campis de Mas et ou Mas^ 1^25, au Mars
à Tartegnins (vignes), Pré dou Mas à Penthalaz, i494, du M arc y
i546 ; au Grand Mas ou Mars à Noville (marais).
La, les Maralche,s, nombreuses localités et hameaux : Matran,
Neyruz, Avry. Châtel-Saint-Denis, Marèche, s, Albeuve, Verna-
miège ; Marique à Savièse ; diminutifs Maréchet, Saint-Cierges,
Promasens, etc. , Maréchal, Yverdon, Maraichat, Arnex-Orbe, Ma-
récot à Monthey, Marescot, 1696, Maréoottes à Salvan, Maret-
zon à Fully, Maraitzon à CoUonges, Maressettes à Grône. Puis
avec chute de la voyelle, Marchet à Forel-Moudon, Marchez à
Granges-Payerne, Marcfaettes à Semsales> Marchai à Thierrens,
en Marcel, flachères à Vouvry, Marcot à Salvan^ et les doubles
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MARÉCHAUGHÉE — MAKENS 259
diminutifs Marcolet à Ëcublens et Marcheulin, vallécule mare-
cag^use entre les deux sommets d'Ayeme à Champéry ; du v. fr.
marchais et mareschey dans les chartes mareschia, pré maréca-
geux, du bas latin mariscus, dérivé comme le v. h. ail. marachy
marais, du latin marCy mer. Ajoutons aux formes ci-dessus :
lo les formes g-ermanisées Maressen, Martschen, Meretschen,
Meretschy du district de Louèche ; 2® la rue du Marché à G^
nèvey vico de Marchez, 1260, i2&'jy porta de Marchez, 1270,
M. G. XIV, 5o, 96, ii5 ; rue de Marche, i45o, orthographes qui
montrent qu'il s'agit là, non d'un marché, mais d'un ancien
marchais ou terrain marécag'eux, alors à peu près au niveau du
lac.
Maréchauchée, loc à Bottens, D. Echallens. On penserait
d'abord que c'était une terre appartenant à l'office de la maré-
chaussée, — mareschauci, i3i4, à Romainmôtier, — qui avait
des droits étendus, percevait des redevances de blé et autres. Tou-
tefois ce nom ressemble bien au v. fr. mareschauchaille et ma-
rescauchicy marais et au nom de Ghauchet-marais au Cerneux-
Péquignot, Neuch. Ce serait alors un Maret-Ghauchey, terrain
marécageux, foulé, parcouru par les troupeaux ; voir Chauchey.
A la Maregliere, champs à Muraz de Colombey, Valais ; pro-
priété du marreglier, v. fr. = marg^uiller, ou terre attachée à
cet office ; de même sans doute en MareUlay, prés à Aigple. Il y
avait des Mariglier bourgeois d'Aigle en i4i3.
Marenda, Sex de — , sommet, vallée d'Anniviers ; de maren»
dafiy repas du milieu de l'après-midi = rocher du Goûter, d'après
la position du soleil à cette heure pour ceux qui l'ont nommé,
comme le Dôme du Goûter pour les g^ens de Ghamounix. Es Ma-
rendines à Valeyres-sous-Rances pourrait être par contre la pro-
priété d'un Marendin.
Y Marennes, prés et vi^es à Ayent, Valais ; en Marenaz à
Bex, es Mérenaz à Gryon, autre sur Alesses, Valais, MeranaZy
atlas Siegfried ; peutrétre du v. fr. marene, s. f., sorte de cerise
aiipre.
Bfarens, loc. à Nyon ; voir Marin.
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260 MARERION — MARIOTTY
MarerioD, loc. à Coothey ; de mare, s. m., marais, et riond,
rond.
Maressen, quatre loc. à Varone, Louèche- Ville et Bains ; le
même que Marèche.
Ces mots rappellent le temps où tout ce district parlait français, jus-
qu'à la Rq du XV [^ â, La plupart des lieux-dits y sont encore français
sous une forme i durement germanisée : Gontor, Kreta, Glotscheten, Pa-
lelen, Plaalscheten, Tschenifieri, Preisen, Schampltro, etc.
31ar||ociD, m, à Chavannes-de-Bogis^ D. Nyon ; du celte
marga^ v- fr, marie, latin margila, avec le double suffixe osse-
in: le lerraio y est très marneux, comme au ham. voisin de Pa-
coty.
Hapyuei, chalets aux Voëttes, Ormont-dessous, entre deux
ruisseaux ; du paioia margaet, pré marécageux au bord de Teau ;
les Margiiiers, loc. au pâturage de Seron, Pay&-d'Enhaut ; pro-
bablement les deux du celte marga, marne, terrain bumide.
>Iarijy, ham, de Vuadens, Fribourg ; pourrait peut-être se rat-
tacher également k la même racine.
Les Marja(fe^, prés marais à Vionnaz ; de mare, s. m., et sufiF.
coll. âge, équivalent du fr. marécage.
Marin, C. de Neucbâtel, Marens, ii63, 1191, Marens, 1208,
M, F. IV, 102, Marins, 1220, 1249, Mareins, 1220, Marens,
II 95, 1220, 1247, 1280 (Matile). D'après de Meuron et Junod, re-
produits par Sluder, de mala arena, mauvais sable. Mais le suf-
fixe fins indique la dérivation d*un n. d'homme d'origine germa-
nique ^ chez les descendants de MarOy n. pr. germain. En Ma-
rons (ou Marans), loc. à Nyon, même sens, ainsi que Marin près
Thonon, Marins^ ^191, que Forel, Répertoire M. R. XIX, rap-
porte à Mariniacnm, C'est une erreur de Forel : Mariniacum^
5i(), du genlilice Marinius ou du cognomen Marinas ■= Mari-
gny ou Marignier près Bonneville ou quelque autre loc. du même
nom.
Mario tt y, ham, aux m. éparses, val Ghampey, Valais ; un ter-
rain un peu mart'cageux ; de "' mariot, dim. de mare, suff. patois
iot, petit marais, et collectif valaisan y = ey ; ensemble de petits
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MARI VUE — MARNEX 261
marais. Le patois intercale souvent un i : bretschio^ de bretsche,
bétion, gâtion, etc.
Marivue, ruisseau d'Albeuve, Gruyère ; du celte mar^ maro,
grand, et ivue^ eau = grande eau.
Marly, ail. Mertenlachy D. Sarine, Frib. ; in Marlensi, io55,
Marlieiy ii^ky ii48, 1181, M. Fr. I, 271, MarlliCy 1228, M. R.
VI, 24, Mallie, i25i, Wûrstbg., i5o, MarliCy 1240, i45o, Mar-
lieZy 1453, Marlye^ 1476, Mailliez ^479, Dellion ; Mertelach^
i449) Arch. Fr. V. D'après Gatschet, c d'un bas latin maretil-
lum, dérivé de moor, modifié en mar dans les langues romanes. »
Mais les suffixes de toutes les formes anciennes montrent un nom
d origine gallo-romaine ; c'est un (fundum) Martiliacum^ pro-
priété d'un MartiliuSy gentilice romain. De Vit, IV, 879.
Les Marmontains, petite chaîne rocheuse au fond du val Fer-
ret ; de marmontain, un des anciens noms fr. de la marmotte,
du latin murent montanuniy rat de montagne.
(La) Mannotea(z) ou Marmotera, Cart. Oujon, M. R. XII,
ancien nom du domaine du Genêt, près Bursinel ; de marmotaie
ou marmotièrBy lieu habité par des marmotes (un t en v. fr.) ou
des taissons; es Marmottes à Montagny-Yverdon, Marmottez
(et), forêt à Ghâteau-d'Œx, au Mormotey, alpes de Semsales, es
Marmotays(ottey), alpes de Vouvry ; même origine.
Mamand, D. de Payerne, aussi Mamens d'après Lutz et Hi-
sely ; Marnant , 1142 et 1226, M. R. XII et VI, 332. Si l'ortho-
graphe ens était prouvée par les documents, ce serait un nom
d'origine germanique, chez les descendants de Marino, Fôrstm.,
p. 909, a la forme latinisée Marinus, dérivée de Maro^ racine ono-
mastique mar,
Mamèche, deux alpes d'Ormont-dessus, sous Isenau et sous
Culan ; de marne, v. fr. marie, dérivé de margila, d'un mot gau-
lois marga, admis en latin dès Pline.
Mamex, ham. près Commugny, D. Nyon ; peut-être un (fun-
dum) Maternacumy du cognomen Maternas^ comme Mornex de
Modernacum ; propriété d'un Maternus. Quant à Marnex, pâtu-
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262 MARQUES — MARTBRAY
rag-e d'Ormont-dessus, il serait plutôt à rattacher à maroe comme
Marnèche.
Marques, vignoble à Martigny, au bord des rochers qui domi-
nent la Dranse, et Marquet, loc. à Vétroz ; peut-être autre forme
de Marche.
Marsens, ail. Marsing, D. Gruyère, Frib., Marsingus^ 855,
M. R. VI, 202, Marsans, 1187, Hidber, I, 534i Marsens, 1180,
Marsîns, raa3, Marcens, 1162, 1177, i4^3 ; 20 tour près Cully,
Maraens, 1 166, i366, Marceins^ i435 ; 3<> village disparu près de
Gland, "D. Nyon, MarcinSy ii45, ii64, 1197, M. G. IV, 78, 85,
écrit aussi Marsins, Marsin ou Massin ; Marsin, loc. à Perly, Ge-
nève = chez les descendants de MarsOj n. pr. germain.
Mat^îtlon, ham. de Troinex, Genève ; de MarciliOy dérivé en
10 y ionis du gentilice Marcilius, donné par Jubain ville, p. 128,
comme Gaïlïo, aujourd'hui Gaillon, de Gallius ; Allio, Aillon, de
Allius î TuUio, Touillon, de Tullius ; Pontio, Poinson et Ponson,
de Pont LUS ; Marcio, Marson, de Marcius ou Martius, etc.
>lv*Ha!ley, champs à Rennaz, D. Aigle ; probablement collec-
tif dérivé de maretely diminutif du v. fr. marety marais, petit
terrain marécageux, comme le Marteau, pré à Vionnaz, contrac-
tion de maretel.
Martel, Ponts de —, aussi Martil aux xvi^ et xvii» s., M. N.
XX 111, 2û4 ; de martel, nom générique des marais tourbeux du
Jura neuchâtelois. Rien de commun avec Charles Martel ; dérivé
de mare, s. m., marais, et double suffixe diminutif maret, mare-
tel ; de même au Martel, marais à Vionnaz, es Martelets, prés
à Vouviy ; quant à Pré Martel, plaine à Bex, peut-être même
sensj ou n, pr. Pré de Martel.
Martenclf m. à La Roche, Frib., le même que Martinet,
nombr. loc. ; du patois martenet, forge, clouterie.
Marlenoil, ham. du Val d'Illiez, Valais, Marti nuel, 1267,
Mari î nue in parrochie de Yllies, 1281, Murtinely 1288 (lire Mar-
tine!), M. R. XXX ; peut-être syn. du précédent.
Marteray, nom fréquent de localités : Martheray, château à
Begnins, faubourg à Lausanne, Martereiy 12 17, en Marierai,
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MARTHERENGES — MARTIGNY 263
1287, Marterey, X278, M. R. VI, ham. de Féchy, loc. à Che-
seaux, à Vevey, Marierai, 1220, Mariherely i525 ; maison à
Bouloz, Frib. ; Martherey à Vuarmarens et Romanel-Morg^es ;
Mapterey à Duilier, à Pampigny, 1628, à Allaman, i43o ; Mar-
teret, ham. de Prez, Frib., les Marterets, ham. de Belfaux ;
Maptei»é(ez), loc. à Nierlet, Frib., Martray à Jussy, Genève,
nombreux tombeaux ; Martorey à Ollon, Sépey, Fully, Dorenaz ;
Marloret, loc. à l'entrée de Monthey, Martorey^ 1696. Marto-
let, cour avec tombeaux à Tabbaye de Saint-Maurice, le Marté-
lay, m. à Saint-Gingolph, Marteley, loc. à Vufflens-la- Ville,
Marlelley à Fey, Martelet, colline à l'entrée de Leysin ; la Mar-
iera Pirra à Grimentz, un ancien autel druidique entouré de
nombreuses pierres à écuelles ; noms dérivés du v. fr. martroi,
bas latin martoretam, martreium, place où l'on torture, lieu de
supplice. Quelques-unes de ces nombreuses localités dési(|pnent in-
contestablement le lieu de supplice, du gibet ; d'autres des endroits
où il y a eu des corps de suppliciés ou de martyrs, par exemple le
Martolet de l'abbaye de Saint-Maurice. Pour d'autres, comme le
Martelety la Croix du Martelet à Leysin, ils désignent simple-
ment l'emplacement d'anciens calvaires, rappelant le martyre de
Jésus-Christ. Nous croyons en trouver la preuve dans un texte
rapporté par M. de Montet (Histoire de Vevey), le Marierai de
Vevey, Marterei, 1229, M. R. VI, 869, est désigné dans un acte :
« Martherel alias en Crousa )►. Or Crousa ou Crusa est appelé
ailleurs in Crace, à la CroioOy soit au Calvaire.
Mariherenges, D. Moudon = villa, curtis Martherenga,
ferme des descendants de Marthari, n. pr. germain.
Martîgny, Valais, ail. Martinach. Martiniacum, 5i6, Marti»
gniacum, ii63, 1200, I2i5, 1260, etc. Non point, comme le veut
Studer, qui malheureusement pour lui ne copie pas ici Gatschet,
de martinet, marteau de forge ^ mais de Martiniacum {fan-
< Hilaire Gay le dérive ëg^alement de martinet et en donne pour preuve que
les sires de Marti^y avaient pour armes « de gueules au lion d*or, tenant un
marteau d'ar^nt. » Ce sont des armes parlantes qui ne prouvent rien pour
Torifpne du nom, pas plus que la roue de Riaz et le paon de Faoufç.
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264
MARTINES — MAaSONGEX
dum), domaine d'uQ Martinius, g-entilice romaÎD, rare, mais dont
Jubainville cite 4 exemples dans les inscriptions ; g-énéralement
Octodurum jusqu'à la fin du xii® s. Le Martiniacum isolé de 5i6
se trouve dans un document douteux ; voir Conthey.
Les Martines, ham. du Mont sur Lausanne et de Château-
d'Œx ; du n. pr. Martin,
En Martinat (ou Martenat), marais à Colombej ; probablement
dîm. de maret : maretin, martin-et.
MartintM, alpe et gplacier sur Bex, Martinae^ io43, M. R.
XVIIL
Marze, viynes à Gonthey ; probablement forme valaisanne {j-z)
pour marrje, bord.
Ma se, voir Ma^e.
En Masii-e, loc. à Essertines, D. Echallens ; voir Mézières.
M a sot, voir Mazel.
Alas.sa, rivière, affluent du glacier d'Aletsch, Haut Valais,
Massona, i235, i255, 1297 ; du celtique mass^ beau (Holder, II,
454) et onay source, rivière = belle rivière, nom fort bien trouvé
pour ce puissant torrent du plus grand glacier des Alpes.
Massîilon, ham. sur Monthej, Maxilliorij cadastre de 1696,
Majcîlion, 1819 ; dim. de mas.
Massonfj<)x, D. Saint-Maurice, Valais, Massungiacum, 1178,
i235j Massnnge, 1226, Massongie, 1260, Massungiez, i3i6,
MaMungie^ 1290, i342, Massugiery i349, Massongiez, plan vers
1720 ^i (praedium) Massoniacum, domaine de MassoniuSy gen-
tilîcc romain. De Vit, IV, 391. Justement une inscription de Saint-
Maurice, tout à côté (Orelli, 21 3), nous fait connaître une Masso-
nia. Quant à Tétymologie de Gatschet qui rapporte à Massongex
le Mojciniacum d'une charte de io52, Cart. de Sion, en le tirant
de macifiata, moulin, elle n'est pas défendable ; i^iacum s'ajoute
à des noms d'homme ; 2® Maxiniacum donnerait Machigny. Hid-
ber de son côté, I, 270, 276, y rapporte un Maximiacurriy 993-
996, villa MaximiacOf 996-1017, Arch. de Saint-Maurice, dans
le comté de Genève. Nous j verrions plutôt Meximieux, dép. de
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MASSONNENS — MATZE 265
TAin. £n tout cas Maximiacum ne saurait donner Massongex ;
d'ailleurs Massoug^x n'a jamais fait partie du Genevois.
Massonnens, D. Glane, Fribourg-, in Mansoningis d'après
Cb. lHovAy MassenenSy ii77,M. R. XII, 3i, et 1226, MassunenSy
i344* Massonens, 1471 ; « provient certainement de mansum, >►
ferme, dit le P. DcUion. Mais les suffixes ens, ingis indiquent
encore plus certainement une autre orig^ine = chez les descen-
dants d'un Germain au nom de la famille de Manso, racine
Mand, dans FOrstmann.
Mategnin, ham. de Meyrin, Genève, Matigniaco (i fois) et
Matignins (7 fois) dans la même charte, 1269, M. G. XIV, 107,
MatigninSy i344> M. G. IX, 235 = chez les descendants de Mat-
ten^ dérivé de Matto, n. pr. germain. Fôrslm., 917. Ce nom oflFre
un intérêt particulier parce qu'on y surprend la tendance des no-
taires à traduire par le suffixe gallo-romain iacum les noms d'o-
rigine germanique.
Matélon ou Mattelon^ carte Rovéréa et atlas Siegfried, chalets
sur le Sépey, Mastalon, i23i, M. R. XXIX, 294 ; autre: colline,
alpes de Bex. L'orthographe avec un t reproduit mieux l'ancienne
que celle que Siegfried a adoptée et qui est absolument fautive.
N'a certainement rien de commun avec l'ail, matt, prairie, qui
n'a pas passé dans notre langue.
Mathod, D. Yverdon, Mastod, 1 it^iyMastout, i235, M. R. VI,
MathoZy i382, M. R. XIV, Mathod ei Mastou, il^oiyMathouœ,
1621, etc. ; les Mascoty i344i et Mascout, i345, loc. près Saint-
Christophe (Champvent) dans Matile sont sans doute une fausse
lecture. Origine inconnue.
Matran, D. Sarine, Frib., MartrenSy ii32, ii48, M. F. II, 16,
220, Matrans, ii48, M. F. I, 376, MartranSy 1178, 1182, 1228,
Matrans avant 1246, Marinant, i339, R. dipl. III, 16, Matranty
1453, Martrandy i47i* Nom exclu par M. Stadelmann des noms
en ens. En tout cas la prononciation eins, — si elle a existé, — a
disparu de bonne heure, nous trouvons la finale ans dès 1 148.
Origine douteuse.
La Maize, forêt à Vex et à Salvan ; les Maizes, forêt à Colom-
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266 MAU — MAUKAZ
bey ; la Maze(ts) à Savièse ; la Jeux-Matze à Vionnaz ; syn. de
mazze, ital. et romanche mazza^ massue, mot désig^nant des fo-
rêts de hêtres exploitées en têtards ; ces vieux troncs sont sem-
blables à des massues. Ce mot a été employé dans le Jura : un
acte de 1194» Hidber, II, 426, Matile, ï, 34, parle d'une forêt près
Vauxmarcus, nommée Malza Siba, forêt des matzes. On sait le
rôle historique joué au xv® s. en Valais par une mazze ou massue.
Une massue de bouleau, taillée eu forme de tête humaine, symbo-
lisait le peuple opprimé ; on la portait de lieu en lieu et sur la
place publique on l'interrogeait: «Mazze, pourquoi souffres-tu?
Parle, nomme-nous l'homme que tu crains ? Est-ce Silinen ? est-ce
Asperling"? est-ce Henngarten ? Sont-ce les Rarogne? >► A ce nom
la mazse s'inclinait. Alors chacun des partisans des opprimés
piaulait un clou dans la massue en signe d'adhésion. Telle fut
Tongine de la guerre contre la puissante famille des Rarogne,
i4i4-i42o.
MhUj préfixe, voir Mal.
Maiulens, ham. de Ghâtel-Saint-Denis, J^Ioudens, 1809, 1867,
Maudens, 1668 = chez les descendants de Afaldo, n. pr. germain.
Miiudran, Praz — , loc. à Ollon et à Bex. D'après M. Isabel (in
litt.), de maudrèy moudre, à cause du voisinage des moulins qui
s'y trouvaient dans les siècles antérieurs, donc = pré du moulin.
La Mnuguettaz, grand hameau d'Yvonand, D. Yverdon, la
Munrgetta, i4o8, M. R. XIV, la Mougette, i583, la Mongue-
tas, t538 ; autre, chalet à Blonay ; es Mauguettes, loc. à Rovray.
La forme de i4o8 rattache ce mot à mourget, tas de pierres, lieu
pierreux ; voir Murgier.
Mnu]es, D. Gruyère^ Maulés dans Kuenlin ; Maulaz, ham. de
Romont ; La Maulaz ou Maoulaz, m. k La Roche et à Neyrigue.
Le premier, Molas superioreSy 965, Molis, 1 145, M. F. II, Moles^
1179, Hidber, II, et 1274 ; du latin molaSy meules, moulins.
Mauraz, D. Cossonay, Moraz, 1824, M. R. I, 2« s., p. 2o5.
Peut-être une (villa) Maiira, du cognomen Maurus, la seule
forme ancienne que nous possédons, relativement moderne, n'est
pas suffisante pour décider.
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MAUREMONT — MAYA 267
Mauremont, Maurmont ou Mormont, colline calcaire près
Eclépens, Mauromonte en i8i4, M. R. Vï, 240 (Mormunt, titre
de la charte, postérieure), soit longtemps avant les premières in-
vasions des Maures, nom dont on a voulu le dériver, Mormont,
i344- D*après Gatschet, du v. h. ail. muor^ moor, marais, ce qui
conviendrait à la position de la colline isolée dans les marais de
rOrbe. Mais ce mot allemand ne saurait s'appliquer à trois autres
loc, Mauremont ou Mormont, tertre à Pizy, Mormont à Cour-
chavon, Morimont, crêt boisé à Charmoille, les deux D. Porren-
truy. Le texte même du Cartulaire indique la véritable étymologie
que Gatschet n'a pas aperçue. Dans la charte de 81 4, Louis le
Débonnaire donne à TEg-lise de Lausanne la « villa que dicitur
Sclepeding^us cum ruboria que vocatur Mauromonte ; » le village
dit Eclépens, avec la roncière dite le Mauremont. C'est donc le
mont des mûres de ronces, latin rubus, dont le fruit est appelé
morum, mûron. Les noms des trois autres localités, ainsi que en
Mauron, loc. à Vaulion, ont la même origine.
Maya, Maye, etc. Le bas latin mea, maia^ dérivé du latin
meta, v. fr. moie^ meule de foin, patois mata y mota, est souvent
employé. D'abord pour désigner d'assez nombreux sommets des
Alpes et du Jura : la Maya, val Ferret et val d'Hérens, sur Saint-
Martin ; la Maye de Bricolla, val d'Hérens ; les deux Maja, 3o4i
et 3o47 m., val d'Arolla ; la Maye d'Arbignon, rochers près
Mordes; la Mayaz, sommet au N. de Sainte-Croix, Jura; la
May, sommet sur Saint-Ursanne (qu'il faut sans doute écrire
Maye), ainsi appelés à cause de leur ressemblance plus ou moins
grande avec une meule. Puis des localités où s'élèvent habituelle-
ment les meules, en Valais : les Mayes à Vionnaz, Maye ou
Mayez, ham. de Savièsc, Mayaz, ham. de Saint-Léonard, à la
Maya à Chalais ; Meya, chalets à Zinal, Meyaz, prés à Marti-
gny ; les Moîes sur Ayer, Anniviers, pratum de la Meyta, i3io,
Moaye, alpe d'Orsières, Moayes, mayens sur Bruson de Bagnes ;
en la Meyaz à Ley.<tin ; la Meyettaz, pâturage à Cbâtel-Saint-De-
nis, diminutif. Emayes, loc. à Monthey = es Mayes. Es Moyes-
ses à Mur en Vully, de moîe et sufF. adjectif esses. Le mot latin
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268 MAYEN — MAZEL
meta a passé aussi dans rallemand, comme le prouvent Meti et
Z'meiden, vallée de Tourteraag^e = zu den Meiden, Vers les
Meules ; et en romanche où Ton appelle maida les g'randes
meules qu'on fait dans les hauts pâturag'es ; de là aussi les Meidje
du Dauphiné et, au Tessin, les nombreux noms de sommets Me^
done^ Madone^ suff. augm. one pour désig-ner des montagnes de
forme conique.
Mayen, Uam. de Vionnaz, D. Monthey, Valais, Maen, i4oa,
M, R-, 2* s., Il, 124, Mahe/if 1728 ; sommet, alpes d'Aigle ; les
Mrtycns, pâturage à Châtel-Saint-Denis ; nom commun de tous
les alpages inférieurs en Valais, Maeynff (de Sion) i3o6 : « do-
munculas que vulgariter maeyns nuncupantur, i3o4, M. R.
XXXI ; Afajinff-alp et -horn à Louèche, le même mot mayen ger-
mani^ ; Je mai parce qu'on y monte au mois de mai. «Olivier de
Serrcsj ^n du xvio s., donne un exemple où maïen signifie foin
qu'on fauche en mai. » Note de M. Bonnard.
Es Miiyenches, loc. à Ollon ; forme féminine du précédent.
Mayenzel ou Mayentzet, village de mayens sur Montagnierde
Bagnes; a pâturages sur Hérémence, Mayench^ 1260, et sur
Useigne, Hérens ; autres sur Chable de Bagnes, la Douay d'Or-
sières et à Conthey, Manschet à Louèche et Louèche-Bains, nom
ficermaniaé de Mayenchety 1862, 1627, Mainchet^ 1880, Man-
chet^ i/io3-i425, les Maenchez à Vez, i255 ; dim. de mayen.
Mayeux ou Mayoux, ham. val d'Anniviers et loc. à Colombey,
Valais ; probablement dérivé de maya = moie, meule de foin ;
voir plus Imut Maya.
Mayorosse, vignes à Grandvaux ; propr. d'un mayor.
Mazel, quartier du Vieux Mazel à Vevey, Macello veteriy
i348, M. R. VII ; loc. à Vallorbe ; de macellum, boucherie, v. fr.
maself maisel.
l^ Mar.ol ou Mazet, pâturage de l'Abbaye, D. Joux, Mazé^
chalets sur Troistorrents, Valais ; v. fr. masely dim. de maSy mes
ou matx, du latin mansum; les Mazots, ham. au Col de la
Croix j Ormonts ; même origine, mazot est le nom commun des
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MAZÉRIAZ — MËITREILAZ 269
petits chalets ou fenils des Alpes vaudoises ; mas et suffixe dim.
ot (mazet en Provence).
Mazériaz, vall. de Bagpnes, Mazerettaz, voir Mézières.
Mèbro, ruisseau près Lausanne, Meybry^ ï3^7, M. R. VII,
167.
Medetta, ham. de Salvan, en la Meidetaz apud Sarvan, 1732.
Medière, grand village de Ba/ï^nes, sur la hauteur entre Chable
et Verbier ; peut-être du bas latin medietaria. qui est au milieu.
Meilleret, sommet à Ormont-dessus, et loc. sur Muraz, Valais ;
Meliéret, ham. de Bercher ; Melleret, loc. à Ghône-Paquier ;
Méléret au Sépey, Ormonts et à Treyvaux ; Millerit à Bremblens ;
es Millerets ou Mîllièrey à Golombej ; Millery à Ocourt, Jura
bernois ; es Mellières à Vouvry, la Mellère, m. à Pont, Veveyse ;
les Meillerettes, prés à Martigny-Bourg- ; la Millière à Ecublens,
Meleraiy 1278, et Rueyres-Tréfayes, G. Fribourg ; Mélériaz à
Puidoux et à Montreux ; Melleries, ham. d*Hermenches, D. Mou-
don ; Mellierin, ham. sur Lutry, Meillerine ou Méliérine,
mayens escarpés sur Fully. On peut ajouter Meillerie, Savoie,
Melereie, ii54, Melereia^ 1^77» Mellerea, 1286, à Satigny un
MelereOy 1272, 1295. D'après Gatschet, du bas latin malgeria,
pâturage à moutons.
Meina, alpe et col vall. d'Hérens, Valais ; on écrit aussi la
Maigne (Lutz), ce qui montre Torigine, adj. v. fr. maine, de ma--
gna (alpa), la grande alpe. Un autre pâturage de la Moina,
Meîna, Meynaz, dans le vallon de Nendaz, Meynay 1280, et la
Ménaz, alpe de Dorénaz, tirent peut-être leur nom d'une mine
qui jadis y aurait été exploitée.
Meinier ou Meynîer, G. Genève (prononcé Meini), Mainiacum
et Mainniacurriy ii53, M. G. XIV, 9, Meygnier^ i343, Mei-
gnier, i344, M. G. XVIII, et IX, Meini y 181 7 ; de (fundum)
Maniacunty domaine d'un ManiaSj gentilice romain (Holder, II,
407).
Meitreilaz ou Maytraylla, alpe d'Ormont-dessus, Metegla^
1287, Gorthésy, op. cit., 149. Gette forme montre que l'r est
épenthétique et permet de ratttacher ce nom à l'idée de milieu,
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270 MÉLEY — MENTUE
méteil de medietas par une forme medietalis ; cette alpe est au
milieu de la série de la Première à Isenau.
Méley, loc. à Gonthey, Goumœns, Forel-Moudon, Pâquier-
Frib. ; les. Méleys à Aigle, Mesleys, 17 18, Auboraoges, Haute-
ville ; Mélay à Saint-Léçier ; Melley à Dorenaz, Suchj, Pomy,
Bussigny-Morges, Brenles, Chabrej, Mêler , 1842 ; es Melleys
au Bouveret ; Merlel, anc. Mellet à La Tour, Mély ou Melly à
Bursins, agri del Mêler, xii« s. , Melyp ou Mellyre à Lens, Va-
lais, Melleis, Mellier, Mellers, ancien nom de la colline de la
Bâtie à Genève ; du bas latin meletum, pommeraie ; en patois
mêlei = pommier sauvag'e, néflier, du latin mespilurriy mais le
néflier est très rare dans le pays et le pommier sauvage très com-
mun. En 1827, Pierre de Gruyère autorise Tusag-e dans sa forêt
de Bouleyres « exceptis quercibus^ fagis et meleis. »
Mell de la Nîva (de la neige), sommet près Evolène ; proba-
blement de mellf provençal meilhy patois vaudois mé, du latin
milium, grain de millet, au fig. pour sommet en tête arrondie.
Ménières, D. Broyé, Frib., Minières dans Lutz, Maineres,
1142 (Manières dans M. R. VI, faute de copiste ou de lecture),
Mennieres et MeinireSy 1228, M. R. VI, 17, 338, Meneriers^
même charte, p. 334, Mennieres^ i34i, Matile. L'orthographe
Meneriers est à noter, car elle prouve que certaines formes où
l'accent paraît déplacé sont de simples fautes de copiste. D'après
la forme primitive de ii42, du v. fr. maine^ s. m., demeure, et
suffixe coll. ièré = réunion de demeures, village.
Menoge, affluent de la Venoge, Menobia, 5i6, Menopia, Me^
navitty xiP et xiii® s. ; origine incertaine. Sans doute celtique
comme tous les noms de nos rivières.
Menthon, château à Begnins, ancien château à Lausanne ; de
la famille savoisienne de Menthon, dont plusieurs membres ont
été baillis de Vaud.
Mentue, rivière du Jorat, Mentuye^ 1280, Cart. Month., M. R.
XII, wadum ementaje, 1280, M. R. VI, 187, Menthoez, i536,
M. R. VII, aussi Menthuaz, Mantue ; origine inconnue.
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MENZE — MERLINGES 271
Menze ou Mintze^ ham. de Martigiiy*Gombe ; contraction de
mayentze^ forme fém. de mayen.
Merdasson, Merdesson, Merdenson, dim. Merdassonet,
Merdeschon, alpe de Mollens, Valais. Noms de nombreux tor-
rents aux eaux boueuses, de localités, de pâturages au sol fan-
geux. Le nom est ancien : un Merdasson, ruisseau à Vevey, 1229,
un Merdasum à Pully, 1226, Mardascon à Boudry, i346. De la
même famille, glacier et torrent de Merdéré, vallée d'Héré-
mence, Valais, et Merdisel, ham. et bois à Satigny. Cette déno-
mination était déjà employée, comme la racine, à l'époque ro-
maine. Holder cite un rivas Merdero.
Méribé, pâturage, vallée d'Hérémence, Valais, Miriber, 1278,
Miribel, 1277, i448, M. R., 1677, Furrer. Un autre Miribel
alpes de Lens, i449 ; Méribé, loc. à Chalais ; de mirer, regar-
der, et bely ou en patois meri et bé ; pâturage d où Ton a une
belle vue ; miribel et mirebeau s'emploient comme n. communs
dans le Jura pour désigner de beaux points de vue.
Mérieux, voir Miriau,
Les Mérils, ou Méris, pentes rapides an-dessus et au N. de
Château-d'Œx ; probablement aussi du même verbe meri, regar-
der ; on y jouit d'une belle vue sur la vallée.
Les Merlas ou Merlaz, pâturages de Gruyère, la Merlaz, pâ-
turage au Chasseron. Ce nom de Merla se retrouve 4 fois dans
diverses vallées des Grisons et 2 fois à Saint-Gall. Palliopi (Dict.
romanche) dérive las merlas d'un mot celtique, meryl, marais.
Nos Merlas de Gruyère pourraient dériver de ce même mot.
D'autre part, M. Isabel nous écrit que lé merlà, s. f. pi., désigne
les fleurs de la renoncule des ruisseaux qui couvre souvent de
grands espaces dans les leux humides des Alpes. Ce nom patois,
qui se retrouve en Savoie, d'après le botaniste D>* Chabert, vient
sans doute du même mot celtique.
JMerlinges, ham. de Meinier^ Genève, Merlingium, i3o4,
Marlingie, i3i8, M. G. XIV et XVIII, 26, correspondant de
l'ail. Merliffen {Berné) = chez les descendants de Mario ^ n. pr.
germain.
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272 MERMETS — MEYRIEZ
Les Mermets, ham. de Bourriguon, D. Porrentruy ; du n. pr.
Mer met ^ petit, prénom fréquent autrefois.
Le Méruet, alpe de Bex ; probablement autre dérivé de meri,
regarder ; voir plus haut Méribé et Mérils.
Mepvelîer, D. Delémont, Berne, ail. Morswiler, Morsivilre,
lïSl^t MorsioilPy i325 = villare, villag-e de MorsOy n. pr. ger-
main. Fôrstm., 986.
Messayre, la Vy — à Ormont-dcssus ; chemin conduisant à
Vers TEglise ; de messe, chemin suivi pour aller à la messe, mot
fourni par M. Isabel.
Métail, carte Dufour, Métaly Siegfried, ou Métallj alpe d'Hé-
rémence, Mectal, i456 ; le c peut être parasite comme dans Joc-
tens, voir Jouxtens; peut-être alpe du milieu, de medietalis,
comme Meitrcilaz aux Ormonts.
Meudon, ham. des Verrières, Neuch., entre celles-ci et les Ver-
rières de Joux. Probablement, comme le Meudon près Paris qui
vient, d'après le Dict. de Grégoire, de Metiosedum, nom d'origine
gauloise, comme Mediolanum (Milan), Mediomatricum, etc., du
gaulois mediOy milieu, et d'une autre racine indéterminée sedum,
donc localité au milieu entre deux autres.
Meure, En la — , loc. à Cartigny, Genève ; prob. de meure,
patois, mûre de ronces.
Meuringue, métairie, montagne de Cormoret, Jura bernois,
propriété de Môrigen, près le lac de Bienne ; pour Torigine, voir
Morens,
Mex, lO D, Cossonaj, Mais, ii47i 54, Cart. Month., Maiz,
1 177, May, 1871, 1887 ; a» village près Saint-Maurice, Mez, i338,
MeySy 1842 ; 8® les Mex sur le Sépey, D. Aigle, Mes, Mez, Metz,
1882 ; V. fr. mes, s. m., du bas latin mansum (mesure de terre
jugée nécessaire pour faire vivre un homme et sa famille), devenu
massum déjà au xiii« s., en 1282 : medietate albergi seu massi
sui, M. G. XIV, 4i6. De là un mcis de terre, les Maix ou Meis
du Jura, les diminutifs Mazot, Mazel, voir ce mot.
Meypiez ou Meyrler, D. Lac, Frib. (prononcé Meyri), Meria-
cum, 1162, Mirie, 1226, Merrie, 1228, M. R. VI, 882, i4» Me^
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MBYRIN — MÉZIÈRES 273
rye^ 1239, 1289, Meiriacurriy i255, Wûrstbg"., 200, Meyrie,
XV s. y al]. Merlachy « de Miliriacum, connu comme nom de lieu
par les chartes des viii* et x* s. » (Stadelmann).
Meyrin, C. Genève, Mairin^ 1162, MairinSy ii53, Mayrins^
1260, MeyrinSy i3o5, i344, M. G. XIV et IX, Moyrens^ 1462,
Galîflfe, J. A. I^ 483 = chez les descendants d'un Meyer ou Ma*
jor comme Meiringen^ Berne. Les MeyrinSy les granges deMey-
rinsy étaient au xy« s. le nom des rives du Rhône à Genève entre
la Fusterie et Bel-Air ; rien que des granges dans le recensement
de 1475.
Mézel, Pont du Mézel ou Mézé à Aigle ; rue du Grand Mézel à
Genève ; quartier du Vieux Mazel à Vevey ; du latin macellum,
V. fr. maiself patois mazé, mésel, boucherie.
Mézeriez, ham. près Salins, D. Sion, Valais, Miserie^ 121 1 et
i3o7, Misyrie, 1260, Meiserie^ 1261, Miseris, 1260, Miserier,
i33o, etc. ; de {fundum) Miseriacunij domaine d'un Miserius,
gentilice romain ; voir aussi Misery.
Mézepy, D. Lausanne, villa Masiriaco^ 928, M. R. VI, Ma-
êiriacunif loio, Wam. de Masiriei, 1180, M. R. V, Masiriey
1188, 1220, MaisiriSy 1227, M. R. VI, 23o, Maixiriex^ xiii* s.,
MeysirieZy i357, etc., et un autre D. Yverdon, Maiserie^ 1224,
Maysiriez et Maisery^ xiii» et xrv« s. ; de {fundum) Masiria-
euniy domaine d'un MtxsiriuSy autre forme du gentilice Macirius^
Holder, II, 367.
Mézières, D. Oron, Vaud, MaiseriiSy ii5o, Maseres, 1161,
Maseriisy 1170, Masieres, 1177, Maisieres^ 1180, M. R. VI, ii6,
MasiriCy ii84, M. R. XII; Maceriis, 1186, Hidber, II (qui le
rapporte par erreur à Mézery), Messeretes^ 1228, M. R. VI, May^
seres, 1290, MayseriiSy 1292 ; un autre D. Glane, Frib., Masie-
reSy xii« s., MaiêereSy 1228, MassereSj Maissiere^ 1261,
V^Orstbg., MexiereSy i453 ; du latin maceria (un Petrus de
Maceriay 1167, Furrer, III, 39); v. fr. maisière, muraille, puis
maison. De la même racine dérivent encore en Masire, loc. à
Epauteires, D. Echallens, nombreuses ruines romaines, et Mazé-
riaz, majens, vallée de Bagnes, Mazerettaz, loc. à Sion, diminutif.
M. D. SBC. S^RIE, TOME VII iS-> j
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274 MIDDES — MIES
Middes, D. Glane, Frib., Mildes^ gSo, Hidber, I, aao, qui le
rapporte avec doute à Moudon, Middes, xii* s., Donat. Haut., et
1228, F. B. H, MideSy 1211, i3oi, etc., Mildes, i244> 45^ F. R.
II, Mydes vers 1260 (M. R. VI, p. 260, Migdes) et i33i, M. R.
VII, io3, etc. Eu 766 Ayrvenus donne à Matulphus, chef du
chœur de Melve, Meldensis (un des cinq chœurs de la psalmodie
perpétuelle établie à Saint^-Maurice) et à ses successeurs, soit aux
religieux de Saint-Maurice, une terre allodiale située à Tomy su-
périeur, aujourd'hui Torny-Pittet « in agro quorum vocabulum
est Taurniaco superiore » Hist. Mon. patr. chart. II, 2. En 960,
les religieux de Saint-Maurice concèdent des terres à MildeSy ib.,
p. 43. Déjà en 930 nous voyons apparaître ce nom de Mildes.
C'est évidemment le nom que reçut l'alleu mentionné ci-dessus,
après qu'il fut devenu la propriété de Matulphus Meldensis.
Miécourt, D. Porrentruy, ail. Mieschdor/y Miesdorf^ Tr. III ;
Cartem mietiam, 866, que le Dict. géog. suisse d'Attinger rap-
porte par erreur à Courtematche ; Miecurt^ 11 36, Myecorthy
1175, Miecorthy 12 18, etc. ; de Mietiam corteniy ferme de
MietOy n. pr. germain, que Fôrstm. donne pour l'année 792. En
II 29, un notaire, ne comprenant plus ce nom, a essayé de le
rendre en latin par Meticuria, L'étymologie d'Attinger, qui le
dérive de mies y forme dialectale de moos, marais, village maré-
cageux, est contredite par la forme primitive ; d'ailleurs court ne
s'ajoute qu'à des noms d'homme.
Miège, D. Sierre, Valais, ail. Miesen, Myeyoty 1200*, MieiOy
1226, MiejOy Miegioy 1228, MyeiOy i238,MyeJ0y 1280^ Myaiat,
i38o*, MyegOy i4oo, MyejoZy i444> MiezoZy i554, i558, la
Miège, pâturage à Courtelary ; probablement formes diphtonguées
de l'adj. v. fr. mègey voir l'article suivant.
Mîes ou Myes, D. Nyon ; Miex (pron. Mt), ham. de Vouvry,
Valais, MieZy xiii« s. ; My ou Mye, Son My (sommet de My) et
* Comment concilier les règles de Taccent avec ces orthog^raphes ? Il faut ad-
mette, ou que l'accent s'est déplace, chose peu probable, ou que les finales ot,
at étaient atones, comme ozy ae, et, et souvent y, ou encore que ce sont là de
simples fantaisies de copistes. Voir aussi Musot.
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MIETTES — MILLON 275
Mie ou Miet, diminatif, alpes de Conthej ; es Myes, loc. à Lej-
tron ; Mayen dou Mié à Evolène ; les Myeyes ou Meyea, loc. à
Bramois ; de l'adj. v. fr. mi^ mège, en romanche miez, milieu»
Piz Miez, qui est à la moitié, au milieu de. Mj est à mi-hauteur
entre Conthey et Talpe ; Miet entre a parois de rochers ; Myei
entre Coppet et Versoix ; Miex entre Vouvry et l'alpe ; Mièg« entre
Salgetsch et Sierre, localités plus anciennes et plus importantes.
Studer dérive le Mies vaudois de mansus, ce qui est impossible,
mansus donnant mas, mais ou mex.
Es Miettes, loc. à Novalles, D. Grandson, dim. ; voir l'article
précédent.
Miéville, voir Miville.
Myoux, chalets sur Montreux, Combe de — , Neuchàtel, Com-
bate de Myezour^ liii, Miez Jours, i354, 1872, Miejour, 1873,
MyejouXy iSSo^ au milieu de la joux, de la forêt.
Milandre, 2 fermes et anc. château, D. Porrentruy, Milande,
My lande, Mylant, Melan dans les chartes du moyen âge ; ori-
gine inconnue.
Milavy, m. à Saint^Légier, route de La Tour, et à Avenches,
chemin de Domdidier ; Mivis pour Mivy, nu à Avry sur Matran ;
Mivy, m. à Chardonne, route de Chexbres ; de vy, voie, route,
et mi, milieu = à mi-chemin.
Minière, loc., champs à Colombey, CoUonge, Vionnaz, à Vé-
troz et à Granges, Valais, eys Millieres à Tourtemagne, i333, v.
fr. miliere, champs où Ton cultivait jadis le millet, de milium,
nom correspondant des Panissière du C. de Vaud.
Millon, Crète et Tète de — , arête et sommet sur Zinal, vall.
d'Anniviers ; paratt être le v. fr. million, débris, patois mellhon,
millon, que Bridel définit moellon, débris de mur, fragments de
pierre brisée : à cause de Tarète et du sommet faits de blocs entas-
sés. Pour M. Bonnard (in litt.), le mot patois n'est pas le même
que moellon dont l'origine est inconnue. Pour nous, mellhon est
dérivé de mell, meilhy grain de mil, latin milium, auquel appar-
tient le verbe patois emellua, réduire en menus fragments (que
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276 HILLY — MISEREZ
Bridel dérive par erreur de mille), mellhon = menus débris, plâ-
tras.
Milly, écart de Gentfaod, Genève ; sans doute un (fundum)
Miliacum, domaine d'un Maelius, gentilice romain, comme les
Meilhac^ Meillac, Meilly, Milbac et Milly de France (d'Arbois de
Jubain ville).
Mimorey, ham. près Coinsins, D. Nyon, Memoreiy 121a, Mi-
moreif i2i3, Mimoreis, 1219, Memorey, 1221^^ Mie more f i235,
Miemoreij 1288, M. R. XII ; en Memorey(ay), prés et bois à Co-
lombey ; de mi, au milieu, et moretum, roncier, de morum, mû-
ron, fruit des ronces^ et la ronce elle-même^ soit localité au milieu
des ronces.
Miolan, ham. de Vandœuvres, Genève, Miolans, xiii« s., Cart.
Laus., M. R. VI, 624, Myolens, i3oi, M. G. XIV, 458. C'^t
aussi le nom d'une localité de la Savoie : G. de Miolano, 11 8g,
Nant. de Myolanis, 12 14, ('art. Haut-Crét, M. R. XII, 62, N. de
Miolan, 1218, F. B. II, Moylans, 1224, M. R. XXIX ; celui-ci est
dérivé dans les M. Savoie de Medullanum, Castrum MeduUorum,
de Medulles, ancien peuple de la Maurienne. Peut-être l'un et
l'autre viennent-ils, comme Milan, Meilen, (Zurich), Moylans, en
Belgique, de Mediolanum, du gtiulois medio, milieu, et lanon,
plaine, nom d'une 12® au moins de villes en Gaule, Bretagne et
Germanie.
La Mionnaz, ruisseau, D. Oron = la grondeuse ; du verbe pa-
tois mionnà, gronder, ennuyer de ses plaintes, v. fr. mionnePy
chanter, fredonner.
Miriau, bois à Giez, D. Grandson, Mériez, loc. sur Aven, Va-
lais ; Mérieux à Noville, es Mouriaux, crêt et chalet à Chàteau-
d'Œx, le composé Montmirail, Neuchàtel ; de miriau, forme pa-
toise du V. fr. mirial ou mirait, miroir, endroit d'où l'on a une
belle vue ; la forme moderne dans le Six du Miroir à Mage, au
Miroir, ham. des Monts de Lutry, loc. à Vallorbe ; voir aussi
Muriaux, Mérils, etc.
Miserez, ham. de Charmoille, D. Porrentruy, Miserey, 1177,
Misère, 12 18, Miserach, 1287, et Misery, D. Lac, Frib., Mise-
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MISSION — MODZENAIRE 277
rie, xu« s., ia43, F. B. II, 243, et iSoi, Rec. dipl. II, 8, Misi-
riez, i4o6, Rec. dipl. VI, en ail. Misrach, i449» Arch. Fr. V,
4i8 = (/undum) Miseriacum, domaine d'un Miser ius, gentilice
romain, comme les quatre Miserj de France, Holder, II, 58a.
Mission, ham. d'Ajer, vall. d'Anniviers. Une tradition locale
rapportée par Bridel veut que ce nom lui vienne des missionnaires
qui convertirent les Anniviards au christianisme, Nous paratt plu-
tôt venir de Messio, dérivé en io du gentilice Messius, ou de
Missio, de Missius pour Mussius, qui a donné Missy ; voir ci-
dessous. D*Arbois de Jubainville cite un grand nombre de dérivés
en io de gentilices en ius ; voir dans ce volume Courson, Grand-
son, Marsillon, Valeoçon, etc.
Missy, D. Pajerne^ ail. Missach, Missiacum, ii48, ii83,
Missy e, 1260, Missie, 134», 1399, Arch. Fr. V, Missi in Viilie,
1263, Wûrstbg., = (/undum) Missiacum pour Mussiacum, do-
maine d'un Mussius, g^entilice romain. De Vil, iV. Les Archives
frib., I, 376, donnent Mussiacum, mais l'original a Missiacum
d'après Hidber, II, LXIII.
Miville ou Miéville, ham. d'Ëvionnaz^ Valais, et de la Sagne,
Neuch. ; Mievilla, loc. à Lens, Valais ; Mivellaz à Gryon, Mor-
ges, Ecublens, Mivelaz à Puidoux, Rennaz ; un Mievila à Ëjsins,
1236 ; du latin média villa, à moitié chemin entre deux villas,
deux localités voisines.
Mocausaz, grand pâturage de Rougemont, aujourd'hui la
Verda ; Moscausa dans l'acte de fondation du prieuré de Rouge-
mont, Il 55, M. R. IX, 10. D'après Gatschet, Hiselj, de mucosus,
muqueux, sale ; et le Dict. géog. Attinger, de moca, morve. Mais
la présence de 1'^ dans la forme originale montre que ce nom vient
de muscosa (prata), prairie moussue. Ce pâturage, très humide^
renferme au milieu un vaste marais^ lac temporaire, ou abonde en
effet la mousse.
Modzenaire, pâturage sur Chaude, alpes de Villeneuve (et ail-
leurs) : pâturage des veaux, des modzons, dim. de modja, génisse,
V. fr. moge. Ce mot se trouve dans le latin des chartes : « sex
mojonos, unam mogiam, i446» Archives de Vantérj à Monthey.
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278 MOFLON — MOIRY
Le Moflon, ruisseau à Oron = le mau, mauvais ^on, du latm
malumjlumen.
Moelle, Moîes, voir Mouellé, Maya.
Moille ou Mollie, nom très fréquent surtout Jura et Gruyère
(une 6o«), Mouille (26), les collectifs Molliaires, MoUeyres, es
Mollueyres à Liddes vers 1720, Molllex, Mon tricher, la Moillure
à Saxon, et les diminutifs au Moillon (Mojon) à Semsales, au
MolUon, Oron-le-Cbâtel, Mollettes et MoUiets à Vaulruz, Moil-
lettes ou Molliettes{az), une i2«, MoUiau à Tolochenaz, Mollien-
ebes à Châtillens et Démoret, MoUlasson à Carouge, Mouillet à
Goumois, Mouillesse, Mouillesson à Sainte-Croix, Praz Molley
à Pâquier-Frib., es Mouilleuses, adj., à Laconnex-Genève. Noms
désignant des terrains humides ; le primitif, substantif verbal du
verbe mouiller, dérivé du latin mollis, mou. On dit de même
molle en Dauphiné.
Moillesulaz, ham. de Chêne, Genève, Molliez solaz, xiii* s.,
M, G. XIV, 3o4, Molhisola, xiv« s., Moillesole, i4o9> M. G.
XXt ; Moille Sulaz à Sullens, D. Cossopaj ; Mollle-Saulaz, loc.
k Corsier et Saint-Légier, D. Vevej, Villeneuve et Payerne =
mouility terrain humide, parsemé de saules. (Blavignac dans M.
G. faisait du premier une meule seule, solitaire.)
Moinsel, loc., ancien fief noble, près Arzier, D. Nyon. On
trouve au xiii« s. Willelm, de Moncel, vers 1200, qui cède à Bon-
mont ses droits sur les Amburnex (Bronay), Hidber, II, 4^1,
/. de Monsez, témoin d*une enquête au sujet de Téglise de Vich,
i2o5, M. G. XIV ; /. de Monseiz dans une charte de 121 1, M.
B. XU, 60 ; Joh, de Monsel, donzel, témoin d'une contestation
entre Gimei et Bonraont, 1299. Ces différents noms de chartes
vieil Dent évidemment de monticellum. Cela n'explique pas le i de
MoÎDsel, mais il n'y a pas dans la contrée d'autre localité qui
pourrait correspondre à ces noms.
Moîry, D. Cossonay, villa MauriacOy xi« s., M. G. XIV, Mo-
riacot xi® s., M. R. III, 474» Moriei, loii, Moiriacum, 1049»
Moirie, 1219, 1228, Moérier, 1264, Moyriey 1269, Moirey^
iSaS, Matile, Muerye, i345, et Muerier, i368, M. R. XXVIII,
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MOIRY — MOLENDRUZ 279
etc. = (fundum) Maariacum, domaine d'un Maurias^ gentilice
romain, dérivé du surnom Maurus, C'est à Moirj qu'il faut pla-
cer la villa Mauriaco, charte du xi® s., citée p. 14I9 820, vol.
XXVII des M. R. que M. de Charrière place à Mauraz. Mauria-
cum ne saurait donner Mauraz dont la seconde syllabe est atone.
Moiry ou Moiré, alpe et glacier, vallée d'Anniviers.
La Molanchière, loc. à Noville ; la Molenchère à Penthéréaz,
la Maloncheire à Lessoc, les Maianchières à Château-d'Œx, la
Molonchire, m. à Broc, Gruyère, es Mulenckieres, i493. En pa-
tois molan = tas de pierres amoncelées dont on a débarrassé un
terrain. On pourrait supposer une forme féminine * molanche^
comme palanche de palan ; ce serait alors, avec le suffixe adj. ière
le terrain parsemé de molans, de tas de pierres.
Molanson oa Montlaçon, près Béguins, Vaud, MonslatianuSy
1164» Monslacianas, 1302, M. R. V, 2i4, 220, gr. de Montela'
cinnoy 1802, Moleyczans^ 1498, M. R. XXXIV, 4if ^k^Mollan"
son ou Molanson, iSgG ; de mons Latio, dérivé en io de Latius
ou LattiuSy gentilice assez rare connu par deux inscriptions.
Quant à la forme Latianus, forme adjective dérivée du même gen-
tilice, c'est la traduction latine de Montlaçon : Monslatianus don-
nerait Montlaçan.
Molard ou Mollard, nombreuses localités sur des collines, à la
Côte et ailleurs ; du bas latin molare, dérivé de moles^ grande
masse, levée de terre, éminence. Désigne parfois le château bâti
sur la colline, ainsi « le molar de Jonolier, le molar d'Aubonne ¥
(château du coseigneur). Le d actuel de molard est parasite,
comme celui de châtelard, de castellare, suite d'une confusion
avec le suffixe germanique ard ; les anciens textes jusqu'au xv« s.
écrivent toujours molar ou mola : le Mollard à Vionnaz, au
Mola, 1775, Mealay 1728 ; aussi n. commun pour tas de pierres.
On trouve la forme diphtonguée miolard : à Vionnaz, es Miollaz,
dans les pierriers du torrent de la Gre£Faz, les Miola^ ^ll^y ^^
miolard, au murgier alias au miollard, 1728.
Molendruz, col et pâturage du Jura, D. Cossonaj, Mont-Len^
drus, i6i4-
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280 MOLÉSON ~ MOLLENS
Moléson, pâturage et sommet de Gruyère, Moleisarij 1228,
Moleson, 1287, M. R. VI, 216, Moleyson, 1287, 1247, Moleson^
1807, MollesoTiy i8ig, « la véritable étymologie, dit Studer, co-
piant Gatschet, est morts lacticiniae^ mont où l'on prépare les
produits du lait. » Nous ignorons par quel tour de force on pour-
rait ramener ces deux mots à Moléson. Pour Bridel, c'est moles
summa^ mont le plus haut : satisfaisant pour le sens, seulement
moles est fém. et le mot est masc. M. Bonnard nous fournit Téty-
moiogie probable : c du v. fr. moloise^ s. f., xv« s., prairie hu-
mide ; on dit encore moloise dans ce sens dans le Morvan, le Ni-
vernais et la Bourgogne. ¥ Or les pâturages du Moléson sont
riches en ruisseaux, en sources, en places très humides ; il y a
même une alpe qui s'appelle les Marais ; ce serait donc un dimi-
nutif masc. moleise-on.
Molière, Tour de la — , prèsMurist, D. Broyé, Mollerie^ 1476 ;
Molleyros à Vucherens et Corcelles-le-Jorat ; MoUeyre, ham.
d*Avry et m. à Middes ; la Molaire, ham. du Châtelard, Fribourg,
les Moleres, ham. de Saint-Martin, D. Veveyse ; de molière, adj.
= meulière, carrière de meules de moulin.
Molignon (Moulignon), ham. près Sion, Mulignun, 1208,
1367, Molignun^ Murignurij 1266, Milignun^ 1269 ; dérivé pro-
bable de moUnum, moulin.
Mollenchires, loc, plaine de Chavornay ; Mollienchires à
Yuadfîns, Mollonchire à Broc ; sans doute dérivés collectifs de
mollienches, voir Moille.
Molleas, D. Aubonne, Morlens, 1189, M. R. III, 58i, 1167,
H77, 125-], MollenSf Mollingesj 1228, M. R. VI, et Morlens,
D, Giâne, Frib., MortingiSj 996, Morlens, un, M. R. lll, Mol-
lenSf 1179, Hidber, II, 1278, M. R. XII et i458 = chez les des-
cendanU de MorilOy n. pr. germain, racine onomastique Maur,
Quant à Mollens, D. Sierre, Valais, Moulin^ carte Dufour et
Diet. Ltitz, Molaerty 1260, Aymon de Moleing, 1286, M. R.
XXIX et XXX, Moleyrif 1800, Zimmerli, Moloeyng, i3i6, Mo^
loyn, iZl\2, Molen, i437, i448, Mollens, 1671, il nous paraît
avoir uoe autre origine. Dans un acte de 1221, un chevalier Wil-
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MOLONDIN — MONÉAZ 281
lerme de Sierre donne un cens dû par Uldric d'Anset et Michel de
MolendinOy le premier lieu est Anchette sur Sierre et le second
doit être Moulin ou Mollen» qui en est voisin ; dans un autre acte
où interviennent des gens de la même région, de Sierre, de Yen*
ihone, apparatt un Willelmus de il/o/^nc/i no, 1226, encore en 1439
Joh. de MolendinOy acte cité par Zimmerli ; donc ce MoUens
vient de molendinam^ moulin, et Moulin est la véritable ortho-
graphe.
Molondin, D. Yverdon, Mollendens^ i38o, Molandens^ i437.
Gatschet, rapprochant ce nom de celui de Borcardus de Molendi-
nis, ia84« Tr. II, 894» dérive Molondin de mo/^ncfmum, moulin.
Cependant la terminaison ens des deux formes authentiques laisse
quelque doute.
Momaing ou Moming, sommet au S. de Zinal, vallée d*Anni-
viers. Valais, probablement pour Mont-Maing ; de montem ma-
gnuniy grand mont, même origine pour les Rochers de Momin,
sur Talpe de Louvîe de Bagnes.
La Monderèche, ruisseau à Sierre, Monderesse à Miège,
aquam de la Mugneressy, 1887, torrentem de la Munderessy^
i44i> M. R. XXXIY, XXXV, le même que la Mugneresse à
Saint-Maurice de Laques = monneresse, meunière, bief de mou-
lin, permutation n-d, comme colonne-colonde.
Mondillon, crét à Mollens, D. Aubonne, et Mondion, pâturage
sur Bassins, avec chalet sur un petit crét arrondi = petit mont.
Un Montiun dans les terres d'Ebal de Mont en 1287, Montion,
1287, '^46, Cart. Oujon, M. R. XII.
Mondralesse, alpe de Lens, Valais, Mundralessy , 1260, Mon-
drelessij i4i8.
Monéaz, ham. de Palézieux, et Mouniaz, bois voisin, Moneta^
II 55, Monea, 1274; Monnaye, loc. Bas Vullj, au bord de la
Broyé, Frib. ; Moniaz, ham. de Jussy, Genève, Mania, 1261, M.
G. XIV ; Mounéaz (ou Monayaz), m. à Vétroz, Valais ; en la
Mouniaz à Noville, vers l'Eau froide ; la Monnaye, ruiss. à Saint-
Martin d*Hérens ; Monnaya(z) ou Monnaie, patois Monnya, loc.
vallée de la Dranse, près Sembrancher, Valais ; une Monea, affi.
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282 MONGOBERT — MONNAZ
de la Thièle près Champion, i3o3, et an vicuro, casale de Mo»
neta près Payerne^ Cart Laus., M. R. VI, 3io. De Tanc. fr. /no-
nee, s. f., du latin molinatay moulin. Qaant aux Moneta des
chartes à Palézienx et Pajerne, ce sont de fausses traductions du
V. fr. moneCy de même que Tall. Mûnzgraben^ cancJ de Monnaje
qui aboutit en face des m. de Monnaye, Bas Vully.
Mongobert, le Sez de — à Massongex et Mongebert, Mongi-
berty 1696, loc. à Monthey := mont de Gobert, Gusbert, Gaus-
bert, n. pr. germain ; un Gausbert était évèque de Sion en 1093.
Monlési (ou lézi), m. sur Boveresse, Neuch. ; nom formé de
deux mots patois, mon lési = mon loisir, donné au xyiii® s. par
un propriétaire à ce domaine appelé antérieurement La Louya.
Matile, Musée hist., II, 69.
Monnat, ham. de Seleute sur un ruisseau, ferme à Verme,
combe de Monnat à Saint-Ursanne, Combe Monnay à Roche
d'Or ; Bois de Monin à Chévenez ; Combe es Monin à Saulcy,
ruiss. et moulin ; en Monnin, vers le ruisseau à Corban ; C6te
es Monnins, au-dessus du ruisseau à Roche d*Or ; Bois es Mon-
nin à Tramelan. Monnat (at = et) et Monnay = meunier. Quant
à Monin, Monnin, c'est sans doute moulin déformé sous l'in-
fluence de monnay ; peut-être aussi le nom de famille Monnin,
une famille Monnin au Landeron éteinte en 1760.
Monnaux ou Monod, 2 ham. à Mollens et Montricher, sur le
Yeyron ; le Monaud-d'Enhaut, sur le ruisseau à Puidoux ; pour
monneau, du v. fr. molinel^ petit moulin.
Les Monnayres, loc. à Château-d'Œx, Mugneries, i436, jadis
moulins dés longtemps disparus ; es Monneyres à Blonay, la
Mouneyre, Conthey, ruiss. des Monéires à Salvan, es Monne-
resses, ham. de Prez, Mounerèche à Mage, Valais, comme les
monneresses d'Aigle, meunières, pian de 17 18, de Vevey, de Sal-
van, synonymes de meunière ou bief de moulin.
Monnaz, D. Morges, Mona^ Monna^ i2i3, Muna, 1221-1237,
M. R. VI, Monnaz, i453 ; le Gart. de Haut-Crèt, M. R. XII, 71,
parle d'une terre de Muna à Mossel ou environs, i245. Probable-
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MONNENS — MONTAGNY 283
ment des (uilla) Mona ou Monna, ferme d*un Monus ou Mon"
nus. Holder, II, 625» 27.
Jubainville (505-508), cite un certain nombre de cognomina employés
ainsi au f. sing. : Cupita, Romula^ Urbana, sous-entendu villa, domus,
ferme, maison de Gupitus, Romulus^ Urbanus.
Monnens, voir Mugnens.
Au Monnet, m. à Puidouz sur la Sallanche ; probablement le
même mot que Momet entre Landeron et Neuvoville, Mulnet et
Mornet, ii85y 1321, Mornet^ 1265, Matile, Morney, 1692,
Amiet ; de moUnetunty moulin.
MonniZy ham. près NeuchÂtel, MonruZy 1220, MorruXy 1874
(de Chambrier, 22), Montrât, MonruXy itfiij Molrupz, Molrup,
i485, M. N. XLIy Monrupt 1626 (Jeunet). D'après l'orthographe
primitive s mont du ruz, du ruisseau ; par contre Monrup signi-
fierait montent ruptum, mont brisé, rompu, à cause de la cou-
pure que présente la montagne. La première étjmologie nous pa-
raît la plus probable.
Monsieur, Maison — , au bord du Doubs, NeuchÂtel ; jadis
péage construit par Monsieur de Valengin, comte René de Chal-
lant, en i545.
Monta, La — , ham. val d*Hérens, la Munta^ 1267 ; la Mon-
teau, atlas Siegfried, ou le Montoz^ Lutz, ham. de Bagnes ; la
Monteau, râpes à Vionnaz ; en la Montau à Troistorrents ; subst.
verbal de monter, provençal monta ; le chemin offre une forte
rampe dans les deux localités.
Montagibert) faubourg à Lausanne, Monte Girbert, i238, M.
R. VI, 663, Montegiber, i475. Serait-ce le Mons Gusberti de
ii4o que le Dict. hist. Yaud identifie avec le Chalet-à-Gobet ; voir
ce mot. Le texte de 1288 = mont de Gerbert, n. pr. connu.
Montagnon, ham. de Leytron, Valais^ Montagnun, 1284» M.
^, XXKy Montagnon, 1262 et 1291, Wûrstbg. ; diminutif de
montagne.
Montagny^ D. Yverdon, Montaniacum, 11 58, Montagniei^
1174, Cart. Month. ; ham. de Lutry et de Corsier, m. à Villette ;
2 comm. D. Broyé, Fribourg, Montaniacum, 1180, Matile, et
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284 MONTAIGRE — MONTAUBION
1260, Montagnye, i3ii ^ Montaigniez, i368y Matile ; ham. de
Mont-Rolle, Montagniacus curtis, 1009, Rég. gen. , Montagnie^
ia84 ; Montagnier, ham. de Bag^nes, Valais, Montagnye, 1290 ;
Montagniey territoire près Apples, 1381 = (fundam) Montania"
cunif domaine d'un MonianiuSy gentilice romain qui, d'après Ju-
bain vil léf a donné le nom de plus d'une ioo« de communes de
Fraoce, dont 27 Montagny et 87 Montigny.
Montaigre, sommet du Jura de Porrentruy ; de montem acrem^
moût aij^u, escarpé, synonyme d'Aig'remont.
Montaigu, sommets du Jura à Soulce et Souboz ; de montem
actitam, n'a pas besoin d'interprétation.
Montalban, ham. de Semsales, Montauban à Grandson et
Constantine = Montem Albanum^ mont d'Albain, n. pr.
Montalchez, D. Boudry, Neuch., MontallichieZy i34o, Mon^
talechiez, 1398, Montalleschiez^ i432, Montaleschiez, 1487.
Origine douteuse : de mont et alSy aux, chieZj cases, maison ?
Afonlalègre, ham. de Colog^ny, Genève = mont et allègre, gai.
Montalin, crét isolé à Courfaivre, D. Delémont ; de montai =
moDtel, et suff. dim. in = très petit mont.
Montana, D. Sierre, même forme dès 1249 =^ (villa) mon--
tanUf ferme de montagne.
Montaneyres, loc. à Uennens, adj. patois = (terres) monta-
gTieusefi.
MonUiadrey, ham. de Villars-le-Terroir, Montandre, 12 18,
M. R. XII, au xii« s., terra Sancti Andreae = Mont (de saint)
Andrt^.
Moulant, écart d'Arzier, D. Nyon ; fausse orth. des cartes
comme le montrent Montens, i244> 1261, 1444» MonteinSj i244i
ia46, Cart. Oujon, M. R. XII = chez les descendants de Munt,
MnndOf n. pr. germ. Fôrstm., 940.
Montaubion, D. Moudon, Montalbium^ 1223, Montoubyon,
XIII* s., et Monte Albeonisy Albionis vers i23o, Cart. Laus. M.
R. VI, i55, 187, et VU, 37. D'après cette dernière forme, où le
déterminatif est au génitif = Mont d'Albion^ n. pr. latin, « no-
men virile. >► De Vit, I, p. 197.
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MONTAVAUX — MONTBOVON 285
MontavauXy ham. d'Orges, D. Grandson, loc. k Dombresson et
ailleurs ; de mont et avaux, en aval.
Montavon, ham. de Boécourt et m. à Reclère» D. Porrentruy,
Berne, Montaariy i33o.
Montbautiery ham. à Saicoart, D. Moutier, Berne ; probable-
ment mont et n. pr. germain Balder ou Balter^ mont de Balter.
Montbelley, 2 ham. à Tornj-le-Grand, D. GlAne, Fribourg.
Montbeney, villa et domaine. Mont sur Rolle, Monte bene*
dictOf ia84; tire son nom de l'abbaye de Montbenoît en Bour-
gogne qui y possédait des dtmes en i i4i*
Montbenon à Lausanne, MonbennoUy i^ii^ Montbenun^ ia38,
M. R. VI, 597, 661, Mombennon, 1269, Montbenon^ i533, M.
R, VII ; un autre, petite colline de prairies, à Vailorbe ; = Mont
de BennOy n. pr. germain connu. On trouve aussi des champs
Bennon: campum Bennonis vers 11 70, à Lussj, Frib., Donat.
Haut., u9 129.
Montblesson, ham. de Lausanne ; mont et blesson, fruit du
poirier sauvage et le poirier lui-même, abondant dans ces contrées.
Montborget, D. Broje, Fribourg, — ham. de Blessens et de
La Joux, D. GlAne, Fribourg ; ham. de Giez, D. Grandson ; mont
et borgelf borgely dim. de bourg = petit bourg sur un mont. Le
P. Dellion, Dict. VII, 542, traduit le premier par « malum bur-
gum » (burgellum), comme Mauborget, Vaud, mais il ne donne
pas de forme ancienne justifiant cette interprétation.
Montbovet (ou Montbovat), ham. de Montfaucon, D. Franches-
Montagnes, Berne, Montem boveti^ 1210, Monibova^ i436 ; de
bovet, jeune bœuf.
Montbovon, D. Gruyère, Fribourg, décima de MontebouoniSy
1255, Montis bovoniSy 1294, M. R. XXII, 43o, 44 ii Monbovom^
i365, d'après Studer, Mons bovum^ Mons bovariorum^ sans
indication d'origine ; ail. Bœmberg, 1492 = mont des bœufs ou
des bouviers. Mais i<> ces formes ne se trouvent nulle part et
2^ Mons bovum ne saurait donner Mont bovon. M. Paul Marchot,
Revue suisse cath., 1900, indique la vraie origine : Mont de Bovon,
n. pr. Ce nom est connu dans la Gruyère. Nous trouvons au milieu
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286 MONTBRELLOZ — MONTE MORO
du xii«s. un Humbertus Bovon; en ii43, ii54, un Bovon de
Mossez (Mossel), en ia58, un Bovon, curé de Gruyère, ia6o, M.
R. XII et VI, et la famille Bovon existe encore à Chàteau-d'Œx.
Montbrelloz, D. Broje, Frlbourg^, Mons brenloSy 1228, M. R.
VI, Montbrelo et MonibrenlOy-i^2b^ Matile, i343, Montbreloz,
1453 ; le même d'après les anciennes formes que Montbrenlaz^
ham. de Villarimboud ; le P. Dellion, VIII, 468, hasarde Mons
Berulfi. Les formes anciennes ne permettent guère cette explica-
tion.
Montbreux, voir Breuil.
Montbrioiif voir Brie.
kHontbut à Font-la- Ville, Fribourg = Mont du bout (voir But).
MontchalloEi, m. à Château-d'Œx ; le Dict. de Godefroj a le
V. fr. chaiîon^ 3. m., espèce de bois.
nfonlcherand, D< Orbe, Moncherùnty i453, Montcherant,
1475^
Moiitchervel, voir Chervettaz.
Montécu, D. Sarine, Fribourg-, Monticoriy i323, i366, Mon-
iekou et Monttkon (texte ail.), 1476, Arch. Fr. V, 291, Monti-
curit i487> M. G. XII, i4a* Montecu, 1690, etc.
MontelUer, MonteJUer, etc., voir Montillier.
Montélaz, crét à Yverdon, autrefois Montéla, ancienne pro-
priété de l'abbaje de Te la ou de Montherond (Crottet, Histoire
dTverdon, p. i3S) ; donc Mont-de-Tela.
MonteinbEoiiXf ham. de Montévraz, D. Sarine, Montemblioux,
LulZp MaiinbloaSy iiSg, Montambloch, 1298, Montabloty i3oi,
îlec. dipl. II, 8, Arch. Fr. V, 296, Montamblod, i644 = Mont
de Ambloch, n, pr, germain, racine Amaly — Fôrstemann a le
fém. Amblat — et suffixe oc A, comme les noms dérivés Antoch,
Gundioch, Waloch, clc., de And, Gund, Wala. Chose curieuse, le
nom paraît en voie de transformation et le Dict. géog, suisse At-
tinger, III, 35], donne en premier ran^ la forme Montemblon.
Monte Moro, mont et col (2862 m.), au fond de la vallée de
Saas, Valais. Studer donne au choix les étjmologies suivantes :
Monte MorOj de morOt mare de haie, ou de moruSy ital. morOy
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MONTENOL — MONTET 287
mûrier ; des ronces et des mûriers à 2800 m. I ou de maiirus^
noir : la montagne est toute blanche de neige ^ ; enfin Moro^ de
Moro, du More y du Sarrasin, mais les Sarrasins ne paraissent pas
avoir occupé cette vallée. Au reste la montagne s'appelait alpem
Monti Molli y curtem Monti Molli en i3oo ; de l'adjectif italien
molle, au sens de facile, doux, ce passage étant le plus facile et
le seul fréquenté jadis dans cette partie des Alpes Pennines.
Montenol, D. Porrentruj, Berne, Montenot, ii'jS, Mo ntinolt y
1180, 1300, MontenoU, laio = mont de Enold, Eonold, n. pr.
germain. FOrstm., 374.
Les Montenailles, ham. du Mont-Lausanne; formé (comme
Fontenailles, fontaine -}• aille), de l'adj. montûin + aille, coll.
ou dépréciatif = prairies, terres un peu montagneuses.
Montérel, pâturage, vallée du Petit Hongrin, Monterai^ i4oo.
A première vue, diminutif de mont, la forme de i4oo en fait dou-
ter. A Château-d'Œx on nomme le sommet au-dessus, visible des
Granges, Mont-Tbrre/ ou Mont-Tbari, sans doute Mont- roariV,
petite tour (touri, s. m., paquet rond de tavillons ou bardeaux).
Les autres formes seraient-elles une corruption de celle-ci ?
Montéret, pâturage près Saint-Cergues = petit mont.
Monterschu, D. Lac, Frib., Moncorsum, laSi, F. B. Il, 117,
Montcorsuy xiii«s., M. R. VI, 608, MonterschUriy i363. Mon-
terson, i4a3, Monterschon, i436. Rec. dipl. III, VII, VIII ; le
déterminatif est sans doute un nom pr. germain.
Montet, D. Broje, Montely ii84, Arch. Fr. W, Montez, 122Z,
Monfeils, 1266, Montils, 1276, MonteU i337 ; — Monlet à Bex,
Monthey, 1792 ; D. Glane ; en VuUj, Montelz, i354 ; au Lande-
ron, MuntelSy 1299, 4^^ ^* ^^ Meuron écrit Monthey en 1828, etc. ;
noms contractés de monticulum, petit mont. La forme Monteils
nous paraît être la contraction régulière de Monticulisy 11 54*
1179 (Mossel), que nous trouvons p. 10 et 39, Cart. Haut-Crét.
Un Montez près de Genollier, 1195, a été identifié à tort par
M. Hiselj avec Mont sur Rolle, Cart. Oujon, M. R. XII, 5 et 217.
* D'ailleurs moro, Doir, n'est pas employé ; les moro, mora des Grisons ne
viennent pas dé morus, noir, mais du celtique môr, ^rand.
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288 MONTÉTAN — MONTHERON
Montétan, loc. à Lausanne. Serait-ce le lieu nommé à plu-
sieurs reprises dans le Gart. Laus. Montauter, xiii«s., et Monto^
tien, 1238, M. R. VI, 247, 4o4, 654 ?
Montevie, coteau traversé par le chemin de Charmoille au ha-
meau de Fontaine, Jura bernois ; de monte, impératif de monter,
et vie, voie, chemin.
Montévraz, D. Sarine, Montivrar, i445f Montefran, i644»
forme germanisée. On reconnaît facilement ici, dans le 2* élément
du mot, le nom pr. Evrard, forme francisée du n. pr. {germain
Eberhard, donc mont d'Ëberhard.
Monteynan, ham. d'Arconciel, Frib., Montenan. Montennan,
fin du XII* s. Donat. Haut, Arch. Fr. VI, mont et n. pr.
Montezillon, ham. de Rochefort, Neuch., Monteisillum, 1247,
Montisilon^ i3ii, Montissilion, i346.
Montfaucon, D. Franches-Montagnes, Berne, ail. Falkenberg,
Montent Malconis, ii3g = Mont de Falcon, n. pr. ou Mont du
faucon, n. commun ; plutôt le premier, comparez avec PrafaU
con, Farcounet.
Montfavergier, D. Franches-Montages, mons Fabrorum,
i338 = montagne des forgerons, de mont ei/abricarius, forge-
ron.
Montgéroux, m. à Charmej, fausse orth. pour Géroud =
mont (de) Géroud = Gerold, n. pr. germain. Montgirod, mon-
tagne et ferme, D. Moutier, Berne, même origine.
Montgremay, loc. près Saint^Ursanne, Mons Grimarch, 12 10,
Mongremart, i436 = Mont de Grimarch, n. pr. germain, ra-
cine krim,
Montherod, D. Aubonne, Montero, xiii« s., Monterot, i344»
M. G. IX, Montherot, i349 = Mont d'un Germain, probable-
ment ErOy Hero, dont dérive le nom d'Hérens.
Montheron, près Lausanne, Montenum, ii43, Montenan^
Montenon, xii^ 8,, Montanam, Montunamy 1142, Montheron,
1177, Montunum, ii84, Montiron, i3i4. Abbatia Sancte Marise
de Monte Rotundo, 1177* Cart. Month., M. R. XII. Ce latin est
une interprétation par le notaire du nom Montheron, dont Torî-
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MONTHEY — MONTJORET 289
fine est incertaine. Remarquons le curieux flottement entre les
liquides r et n au xn* s. Ce n'est qu'au xiv« s. que le r l'emporte.
Quant au 2® élément du nom, c'est sans doute un n. pr. germain
tel que Tenno.
Monthey, Valais, Montez y iai5, Monteyx^ ia33, MonteySy
1289, Montez y 1241, 1268, Montelzy 1267, Montetz^ 1290. Vers
Monthey, ham. d'Yvorne, Monthey^ 1827, Montheolum dans
les chartes xiii«-xv« s. Monthoux, loc. à Meyrin (petit crèt),
comme le Monthoux, Savoie, Montheolum j 128'] y Montou, i855 ;
en Monthion à Longirod = diminutifs de mont ; monticulum
donne monteil.
Monthorens à Ecuvillens, Frib., es Montorens^ xii® s. ; de
Mont et Thorens, Torens, voir Torins.
Montiau, montée rapide à l'entrée du vallon des Mérils, et
Montiaux, vallon de la Gérine, les deux à Ghâteau-d'Œx : mont et
suffixe patois iau = oir : montoir.
Montignez, D. Porrentruy, Berne, Montigneiy 1170, Montai-
gniey 1 181 , Muntiniacuniy 1 187, Montegnez^ 1 189, Montaigny^
i346, etc. =z(fundum) Montaniacum, domaine d'un Monta-
nias (voir Montagny).
Montillier, D. Lac, Frîbourg", es Montelliery 1270, M. Fr. I,
264, Muntels, i3oo, F. B. IV, 2, ham. à ChÂteau-d'Œx, etc.,
Montilliez, ham. d'Oleyres, Montilier, Montiller, Monteilly,
Montilly, Montillet, Montillat, nombreux ham. et lieux-dits, —
plus de 5o, — dérivés de monteil, petit mont, du latin monticu-
lum. Quelques-uns peut-être aussi de Mon t-Ti Hier ou Tilley, de
tilietum = lieu montueux couvert de tillealSy mais non de Tel-
lier, n. pr., car les formes latines seraient mons, montem Tilleri
qui ne se rencontre jamais.
MonUllon à Pâquier, Gruyère, très petit mont.
Montimbert, écart de Châtel-Saint-Denis, vignes à Chardonne
= mont d'Imbert, n. pr.
Monljoret, 2 ham. Mézières et les GlÂnes, Frib. ; de mont et
joret, s. m., forme masc. de jorette, s. f., petite joux = mont de
M. D. SKC. SéniE, TOMK VII 19
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290 MONTJOVIN — MONTMBILLAN
la petite joux. Pour M. Bonnard (in litt.), plutôt n. pr., mont
d'un nommé Joret.
Montjovin, terr. à Massonens, Frib., signalé par le P. Dellion,
Dict. VIII, 345, en Montjovin^ loc. à Autiguj, Frib., i44i'
Il faut en rapprocher l'ancien nom du Saint-Bernard, Mont-Joux,
Mons Jouis f ainsi nommé jusqu'au xiii® s., à cause du temple de
Jupiter élevé par les Romains sur le col ; on trouve aussi Mons
JovensiSy x» s., Montent Jooinam, Vie de saint Mayeul, x® s.,
M. R. XXIX, 35, 3g. M. Du Plessis nous a obligeamment fourni
la note suivante : 4( Montjuvis (pron. isse), ruisseau, afHuent du
Mujon, r.g. La source de ce petit cours d'eau sort du Montjuvis,
sorte d'épaulement du pied du Suchet situé au-dessus de la route
de l'Abergement à Baulmes, nommé Montjovet au Cad. de Rani-
mes. Dans le voisinage se trouve le bloc mégalithique du Bon
Château. Cad. de Rances, 1809-1813, levé par Wagnon, fol. 69^
70. Dans un autre des premières années du xviiP s., fol. 479 48»
en Mont Juyer^ et à la table en Mont Juet. » Peut-être les uns
et les autres emplacements consacrés jadis à Jupiter.
Montmagnoud, crét à Pampignj = mont de Maginold^ n.
pr. germain ; voir Magnoud.
Mont-la-YilIe, Montevitla, ii4i> oilla Mons^ ii49> 1177» M.
R. I. = ferme du mont.
Montmagny, D. Avenches, Manniacum, i%i^o^ Montmagnisl y
1760 ; ne peut venir, comme le dit Studer, de mons magnuSy qui
donnerait magne ; vient de Mons magniacus, du gentilice MQ'
gniuSy voir Magny,
Montmeillan (ou Montmélian, Lutz), m. à Lausanne, écart
de Penej-le-Jorat ; probablement un Montem Mediolanensem,
comme Mediolanense castrum, aujourd'hui Château-Meillan,
Berry. Voir Miolan.
Le Montmélian ou Montraeillao de Savoie^ bourg près Chambëry,
s'appelait jadis mons Emelianus, d'après le Dict. gëog. de Grégoire,
éd. de 187Î. On trouve BertradaSy Jacobas de Monte Meliano, IMI,
Humbertus de Montemetiano, 4264, M. R. XXIX et XXX, mais toutes
ces formes nous paraissent simplement la latinisation du n. français.
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MONTMELON — MONTOISEAU 291
Montmelon, D. Porrentruy, Berne. Pas de formes anciennes
pouvant mettre sur la voie.
Montménil, D. Bûren, Berne, ail. Meinisberg ; parait signi-
fier mont et ménilj y. fr. mesnil, du latin mansionile^ maison :
la maison, la demeure du mont. Mais le nom allemand nous in-
dique une autre origine: Meinhartsperg^ 1268, F. B. II, 587,
Meynesberçy 1882, Tr. = mont de Meinhart, n. pr. germain. Le
français n'est qu'une interprétation du nom actuel allemand.
MontDoJrail, m. près Saint-Biaise, Neuchâtel ; mont et v. fr.
mirait = miroir, lieu d'où l'on a une belle vue ; nom récent,
donné à cette campagne en 17 16 d'après le Mus. N. XXIX, 80 ;
voir Miriau.
Montmoirin, ham. de Semsales, Fribourg ; sans doute un n.
propre.
MontmoUin, D. Boudry, Neuchâtel, Montmolens, 187a, Ma-
tile, MonmollenSy i4oi, M. N. XLI ; si les loc. Maliens et Mul-
linSy i84o, de Matile s'y rapportent, ce serait un nom d'origine
germanique, comme Mollens, Vaud et Frib. = chez les descen-
dants de MoUoy Motilo.
Mont-Noble ou mieux Mont NaoblSy au S.-E. de Sion ; de
montem nubilum^ mont nuageux où s'amassent les brouillards,
ce noble^ nuageux, se retrouve dans le verbe einnoblli^ se cou-
vrir de nuages.
Le Monte ou Montoz, sommet du Jura bernois = montel, pe-
tit mont.
Montoie, loc. à Lausanne où commence la montée pour arriver
en ville ; la Montoie, bois, avec montée de 80 m. à Cornol, Jura
bernois, dérivés sans doute de monter, bien que le suffixe soit dif-
ficile à expliquer. Rien de commun avec le oie du latin eta qui
s'ajoute à des noms de plantes pour désigner l'endroit où elles
abondent : ormoie, charmoie.
Montoiseau, loc. à Crans, D. Nyon ; Montougy (ogi-oiseau),
pâturage à LigneroUe, maison à Vallorbes ; Montaugy, loc. à
Montagny, Frib.; un Montosel à Vufflens-la-Ville en 1877 =
mont de l'oiseau.
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292 MONTOLUET — MONTRBUX
Le Gart. d'Oujon, M. R. XII, parle d'un mont Oisel qui formait la
limite occidentale et méridionale des possessions de l'abbaye : ab occi"
dente terminas est mons Oisels, p. 2, — a meridie terminas est mons
Oisels, p. 5, mont Oysel, p. XXXII, montem Oisel, p. 72. M. Hisely, au
Répert., p. 218, le rapporte à la Dôle avec un point d'interrogation. Ne
serait-ce pas le Mont-Oysel, auj. Montoisey (1671, carte Etat-major Fr.),
situé au S.-O. de Gez. Quant à l'étymologie, nous rattachons ce mot à
une autre racine, au celtique axello, escarpé ; voir EischoU.
Montolliet, ham. de Corpataux, Frib. ; Monton, petit sommet
alpes de Sien ; Monizet, alpes d'Hérémence ; diminutifs de mont,
le dernier, suffixe patois tzet = chet, comme gretzet de crèt,
mayentzet de mayen.
Montorge, loc. à Fribourg ; colline avec château à Sion,
Monte Orffio, 1 196, Montorjo, 1235-1295, Montem ordeum dans
les chartes xii«-xive s. ; parait être le Mont de l'orge^ où l'on cul-
tive l'orge. Mais il y a peut-être une étymologîe plus juste. Littré
a un mot salorge qui signifie amas de sel, jadis au xvi« s. ma-
gasin de sel, de sal et du latin horreum, magasin, grenier, de-
venu en fr. orge^ comme cercum, cierge. Montorge pourrait donc
être le grenier, le magasin du mont.
Montpereux (on mieux Montperrenx), colline et fermes à la
Ghaux-de-Fonds ; de montem petrosum, mont pierreux.
Montpreveyres, D. Oron, Monteproverio, i554, Monspres-
byteri, nS?» MontpreverCy 1 177, M. R. XII, et Mont Provaire,
loc. aux Clées ; de mont et v. fr. provoire^ prêtre, du latin près-
byterus = mont du prêtre.
Montreux, D. Vevey, Monasteriolum^ xi® s.yMustruel, i2i5,
Donat. Haut., et i25o, M. R. XXIX, Muistruumy 1228, Mustrus,
1260, M. R. XXX, MustruZy i334, et MustreuXt i355, M. R.
XXVIII, 389, 385 ; M. Aymon de Grousaz (Origine du nom de
Montreux, p. 8, 9), indique encore les formes Monstreux^ Mous-
treuZy i558, MoastrieuXy ibU^y MastraeuXy 1594 ; de monas^
teriolum, dim. de monasterium, d'où le français moûtier, donc
petit moûtier, petite église. Mutrux, D. Grandson, Mustrueu^
i359 (Matile), MustruZy Monstraz, i38i, Mutrou, i4o3, dont les
anciennes formes sont presque identiques, a sans doute la même
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MONTRIGHER — MORAGHE 293
origÎDe, bien que ce village n'ait pas d'église. Peut^tre dépeDdait-
il d'un moûtîer quelconque ?
Montricher, D. Gossonaj, Mons Richarius, 1049, Monte Ri-
cheriiy 1177, M. R. I, ibt^yMonrichie^ i4i2 = mont de Richery
n. pr. germain, autre forme de Richard.
Montriond, crèt à Lausanne, Montreonty laSS, Cart. Laus.,
M. R. VI, 644 ; mont et v. fr. riond, reond, du latin rotundus
= mont rond.
Montsalvens, D. Grujère, Fribourg, Monisalvan, 1169,
— salvain, — saluant^ 1*77» — sarwayn^ 1281, — sarven^ i337,
— salveynsy i34o, — sarvens, i35o ; de montem siluanum, mont
de la forêt.
Montsevelier, D. Delémont, Berne, Muziuilir, 11 36, Mutz-
willare, 1139, Muzivilarey iilfi^ Motzewilre^ i2t^2yMacewilre,
1269, Masseveliery i3i7 = villare, village de MuzzOy MussOy n.
pr. germain. Le nom français est une corruption <le la forme de
i3i7 et l'orthographe actuelle, avec la racine mont, est tout à fait
fautive.
Montsoflo, écart de La Roche, Frib. = mont (du) souffle, du
vent, patois sô/là^ souffler.
Les MoDtuires, rochers, alpes de Salvan, comme coul-uire, de
monter, et suffixe uire = oire ; rochers où l'on monte, où le bé-
tail passe pour gagner un gradin plus élevé.
Monturban, ham. d'Ocourt, D. Porrentruj, Mont^Urhan^ i3i6
=: mont d'Urbain, n. pr.
Montvoie, ham. d'Ocourt, D. Porrentruy = voie sur le mont ;
il est sur une colline, traversée par une route.
Morache, loc. à Bramois, Mo rase hi, i3o6 ; à Nyon ; Mora-
chon à Ballaigues, Pompaples, etc., diminutif; les Morasses,
ham. d'Ayer, Valais, Moraschy, 1267, et 5 autres loc. ; Murasse
et Marace, nombr. loc. ; Murache à Chalais, Mourache à Mol-
lens. Valais, Morisson, dim., à Savièse ; du frison mur, limon,
lieu boueux, et suffixe augm. ache^ asse. C'est un n. commun au
moyen âge dans les chartes valaisannes ; un rôle de cens parle
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294 MORAND — MORBNNES
d'un fichelin d'orgue sur « une murasse située » ; une autre
nomme « certaines murasses » à Ajent, i3ag-i377.
Morand, Flon — , affl. de la Paudèze près ^Lausanne, ^umen
Maurone^ 908, Cart. Laus., M. R. VI, 169; sans doute dérivé
du n. pr. Maur, voir Morens.
Morat, Fribourg, curtis Muratum^ 5i6, M. F. II, Castra
Murtena^ ioi2, Murât, io33, 1228, Murten, i238, F. B. II, ilf 11-
retum, i255, 1870, etc. ; du bas latin muratum (locum), endroit
entouré de murs. Des localités du même nom à Lutry, Poliez-Pit-
tet, etc., ont la même origine ; voir Mar.
Moratel, loc. près Granges, D. Payerne, Murately 1182, 1228,
Murattel, 1228 ; m. près Cully ; au Mopatez(tex), champs à Vil-
lars-Tiercelin ; dim. du précédent ; racine mur, pierre, voir Mur.
Mopay ou Morey, loc. à Vouvry, la Moraye, ham. de Glette-
rens ; loc. à Grandcour, dérivés collectifs de la racine germ.
mur y comme mor^aine> mor-ache, etc.
Morclan, Rochers de — , sommet, alpes de Vionnaz, Valais,
frontière française, même racine que Mordes, ham. de Lavey,
D. Aigle, terrulam Mordes, io43-i28i, Morchy i5o4, Mor-
claz, 1801. D'après Gatschet, du v. h. ail. muor, marais, mais il
n'y en a point, et cela n'explique pas la finale cL Vient de la rB-
cine celtique mure, terrain rompu, brisé, anfractueux, avec un
suffixe diminutif : * murcula, morcula, au plur. morculas, d'où
Mordes. En effet, Morcles est un pluriel comme l'indiquent les
mots homines des Morcles, les hommes des Morcles, 1272, M. R.
XXX, 2o3 ; les Champs Morcleyres, aux Devens de Bex, même
racine.
Mordagne, ham. de Molondin, Mordagne, i4o3 ; Morda-
gnon, m. à Villars-le-Terroir, dim.
Môrel, voir Murgier.
Morenches, loc. à Sottens, Morenzes à Collonge- Valais ; ra-
cine mur, comme
Morennes, loc. Grand-Saconnex, à Tannay, D. Nyon, à Gilly,
Montherod, et Moreyna(z), vignes à Conthey, Valais; autres
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MORENS — MORILU)N 295
formes du mot romand moraine, falaise, pente escarpée, que Kôr-
ting tire du bavarois mur^ pierre brisée, cailloutis.
Morens, D. Broyé, Frib., Morens, 1142, Cart. Month. 5, Mo-
reins, 1228^ Morens^ iSig, i325, Matile, Mourin, i497» MoP'
rensy 1692, MoranSy 1712, Morin, 1882, Dict. Kuenlin ; Mor-
rens, D. Echallens, MorrenSy ii47> "99> Cart. Month., 11, 55,
MorranSy 1272, M. R. XIV, 3o6 ; Morenges au lac de Bienne,
n. fr. de Môrigen, Morinffen, 1196, M. F. IV, Muringen, 1284,
MoranSy i256, Moringe^ 1264, F. B. II, Moirenges, 1278 =
chez les descendants de Moro ou Maur^ n. pr. gpermain, le même
que le nom romain Maurus, noir. Fôrstm., p. 924 ; rien de com-
mun avec moor, marais, comme le veut le Mus. N., i885. Les dif-
férentes orth. an, in du premier montrent les curieuses fluctuations
de la prononciation.
Morge, nom de nombreuses rivières de Suisse et de France ;
l'une, C. de Vaud, Morgia, 1297, Morgyz^ 1828, a donné son
nom à la ville de Morges fondée vers 1286 ; autre à Saint-Gin-
golph, Valais, Morgia^ xii^' et xiii^ s. ; 8« entre Conthey et Sion,
Morgia, x«-xin«s., Morze en patois, noms correspondants des
nombreuses Marg de la Suisse allemande. Ne vient pas du patois
mordji, vaudois mourguet, morgier, tas de pierre, comme on Ta
dit. Anzeiger fur Schw. Geschichte, vol. 88, et Dict. Attinger, ni,
comme le veut Studer, de la racine celtique murc^ terrain brisé,
limon ; ou Gatschet, du v. h. ail. muoragy marécageux^ de muoPy
marais. Mais aucune de ces rivières n'est marécageuse. D'après
Holder, nom d'origine celtique ou d'après Jubainville> ligurienne,
de la racine indo-germanique morg^ vieil hibernien marj'y puri-
fier, au participe pur, agréable, morga, agréable, aimable.
Morgex, voir Murger.
Morgins, vallée et ham. val d'Illiez, Valais, Morgens^ 11 56,
Hidber, II, et 1476, Arch. Schw. Gesch. III, Morgen vers 1720 ;
peut^tre parent du n. gaulois Morginnuniy dérivé, d'après d'Ar-
bois de Jubainville, du celtique morga^ agréable, aimable.
Morillon, ham. du Petit-Saconnex, Genève, Murillion^ 1802,
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296 MORION — MORON
M. G. III, i8i, MoarUlon, loc. à Ballaigues ; peut-être du bava-
rois mur, pierre brisée, terrain caillouteux.
Morion, chalets sur un crôt arrondi près Liddes = mont-riond^
mont rond. Crèt Maurion à Vallorbe.
Morlens, D. Glane, Fribourg, Morlingis^ villa MorlensiSy
gg6, Morlens^ 1 1 1 1, M. R. III = chez les descendants de Morilo,
n. pr. germain.
MorloD, D. Gruyère, Fribourg, Molas subteriores, 966, Mol-
Ion^ io38, Hidber, I, 1882, 1464* Mollariy ia64, Rec. dipl.,
I, p. 100, Mollomy 1286, Morion^ i5oo, Arch. Fr. III, 78^ 162.
D'après le nom de 966, dériverait de meule et serait de la famille
de moulin, mais le suffixe o/i, d'après M. Bonnard, ne peut re-
présenter le latin inum,
Mormont, tertre près Pizy, D. Aubonne ; ham. de Courcha-
von, D. Porrentruy ; Morimont, crèt boisé près Gharmoille,
D. Porrentruy ; de morumy mûre de haie, la ronce = crèts cou-
verts de ronces. Quant au M(ymont près Eclépens, du reste de
même origine, voir Mauremont.
Mormontant, loc. à Yens, D. Morges, Montmettany 1263,
Mont montant, 1268. La première forme fait supposer dans le
déterminatif un nom de personne.
MomeDs, maison près d'Orges, enclave de Champvent, où en
loii le roi Rodolphe donna des terres à Romainm^tier, M. R.
III, 428 = chez les descendants de Morino, n. pr. germain ; de
la racine Maur^ noir. Fôrstm., p. 91 5.
Momex ou Momay, loc. près Lausanne, Modernacumy 920,
Mornat/y 1198, Mornai, 1288, et un autre à Satigny, Genève;
de (fundum) Modernacum, domaine d'un Modernus, cognomen
romain.
Moroiiy sommet du Jura bernois ; 3 ham. de Chatelat, Saint-
Braix et de Courchavon, mont à Courgenay, mont à Lugnez,
cirque rocheux près la Ghaux-de-Fonds = Mont Rond^ comme le
montrent ces textes dans Trouillat : viam de Monte rotundOy
12 10, pratum situm in Monte rotundo, 1254. Sas Mouron, pâ-
tur. à Provence, au pied d'un crèt arrondi, probablement le
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MORRENS — MORTRUZ 297
même mot. C'e^ sans doute le Morront près des Faucomiières in-
diqué dans une délimitation de 1820 (Matile).
MorreDs, D. Echallens, voir Morens.
Mortaigue ou Mortigue, affl. du Talent, ruisselet à Ai^le
(Fontanej), la Mortigue, affl. de la Bressonnaz, D. Moudon, et
une autre, affl. du Grenet, D. La vaux ; de morte et aiguë, igue,
de aqua, eau : morte-eau, à cause de leur cours paisible.
Mortais ou Morteys, vallon rocheux de la Gruyère, alpes de
Charmey ; Mourtey, ham. de Leytron et pâturage de Bag-nes,
Valais ; Mourti, trois localités, — rochers, — val des Dix, val de
Ferpècle et alpes d'Ayent, Valais ; en Muriy, champs à OUon, les
Mortennes, arête de rochers, alpes de Vouvry, forme adjective.
Au moyen âge le mandement de Satigny, Genève, s'appelait la
terre del Morter, dou Morter, 1261, 1274» Rég*. gen. 229, 269,
et le signal de Ghoully Mont Mortier d*après Blavignac. Ges di-
vers mots, et particulièrement le Mortcr de Satigny, ont une frap-
pante parenté avec les Morte r, Mortel, Martel, murtera, augm.
Murteratsch, dim. Murterett des Grisons que Pallioppi dérive
d'un mot celtique mortari et auquel il donne le sens de sol aride
caractérisant les hauts pâturages où Therbe pousse difficilement.
C'est effectivement le cas pour les pâturages valaisans et fribour-
geoîs nommés ci-dessus ; mortari doit être parent du germ. mur,
pierre brisée, rocaille.
Mortaveau, loc. à Nyon ; aussi écrit et plus correctement
MortaoauXy vallée morte.
Mortive ou Mortivue, D. Veveyse, Fribourg, affl. de la Broyé ;
de morte et ive, eau, syn. de Mortigue.
Moriruz, ruisseau à Cressier, Neuch. Au premier aspect paraît
signifier ruisseau mort, paisible. Mais son cours est rapide : il
fait une chute de 5o à 60 p. dé hauteur totale au pied du tertre
où s'élève l'antique église de Saint-Martin. En outre la prononcia-
tion — t sonore — semble indiquer une autre origine. M. Alf. Go-
det, M. N. XX, 283-286, dont nous rapportons la démonstration en
abrégé, le tire de Martis rivellus. Il coule non loin d'un lieu où
devait s'élever un temple de Mars dont on a retrouvé les autels
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298 MORVAUX — MOTIER
et du mas de vignes appelées les Saint-Martin, nom chrétien subs-
titué au culte de Mars, cas fréquent. Quant à Martis devenant
mort, outre que la permutation a*o se rencontre ailleurs, Ducang^
a un exemple topique (au mot mortua aqua) qui parle d'un cam-
pum Martis situm in loco qui antiquitus Mortis aqua^ novitatis
depravatione mortua aqua appellatur. Un autre argument à l'ap-
pui de l'étjmologie de M. Godet est le nom de Montmarte que
porte la rue du haut de Cressier, tendant à l'ancienne église de
Saint-Martin, M. N. XXIV, 282.
Morvaux, ou moins bien Morveaux, rochers, — lugubres, dit
Lutz, — entre la Valsainte et Bellegarde, Fribourg, Morvaly
ii34, ii46> MorvaSy ii46, Morvauœ, 1198, M. F. III, 64, 69,
Morvauz, 1247 = mort val, vallée morte.
La Morvaz, ruiss., affl. de la Venoge, la MoroUy i344 ; Mop-
vetle, affl. du Vejron ; de morve, flux nasal.
Morvin, ham. de Marly et de Montécu, Fribourg ; sans doute
pour Morvens = chez les descendants d'un Germain dont le nom
dérive de la racine mory comme Morwo.
Mosse,s, très nombreuses localités des Alpes (aussi du Jura :
Mosses^ Val-de-Travers, Mousses, ham. de Guajnens), avec les
variantes Mossaz, Burtignj, Mousse, Blonay, Port- Valais, les di-
minutifs Moussel, Finhaut, Mosselle,s, Moussetaz ; Mosson,
Gonthey ; les formes collectives les Mossières, prés à Aubonne,
Mosseires à Riaz, Praz Mossiaux à Forel-Lavaux, Pàquier-
Mossy à Chàteau-d'Œx ; de l'ail, moos^ marais.
Mossel, D. Glâne, Fribourg, Moncels vers ii5o, MuncelSy
xii^ s., MonseZy i245, Mossez, 1268, Monsesy 1260, M. R. XII,
le P. Dellion donne encore Monsey^ Mossey. Un Durannus de
Moncels y est appelé ailleurs Durannus de MonticuliSy p. 10, 89,
i58 ; du v. fr. moncel, du latin monticellum" petit mont. Mossel
était aussi au moyen âge le nom à Vevey de la localité appelée
aujourd'hui les Gheneveyres, M. R. VI, 856.
Motier, Ncuchâtel, Mostier^ 1880 ; Motier en Vully, Mostier,
1267, 1827, MouUer, Berne, Monstiery 1189, '3i7 ; du latin mO'
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MOTONEY — MOULIN 299
nasterium^ provençal monesiier^ v. fr. monstier^ qui signifiait
couvent et église ; en patois mothiy mouthi^ de là : Sous le Mou-
thi à Bretonnières, Sur le Mothy à Vugelles, au Mothy à Gha-
vornaj et le Mouti ou Mouthi, loc. à Vallorbe, emplacement de
l'ancien prieuré.
Motoney, prés marécageux à Fullj ; Motona à Nendaz, Moto-
naz au Sanetsch ; de moton^ mouton, et suffixes patois a, ej, ier
(pré) moutonier, où Ton fait paître les moutons.
Mottaz, Motte, Mothe, les collectifs MoUy, Mottey, MoUex^
Mottis à Valejres-sous-Rances, Mottee, vallée d'Anniviers (pour
le c voir Biolec) ; les diminutifs Mottette,s, Motélon ou Motle-
lon, Mottalet à Gourtepin ; nombreuses localités, villages et ha-
meaux, situés sur des éminences dans tout le pajs romand ; par-
fois sommets, par exemple la Motte, 2882 m., au N. de Sion. Du
mot germanique moit, v. fr. mots, petite élévation, dim. moi il"
/on, tertre, gaélique motaj mont, patois motha, italien motta,
romanche moty muot.
Moudon, Minnodunum ou Minnidunum à Tépoque romaine,
vicus MinnodunensiSy 11* s. ; le n permute avec 1 au xii® s. ;
Meldon, 1160, Meldun, 1177, Moudon^ 1161, Cart. Haut-Grét,
Moldarij Modun, xii® s., Meldunum dans les chartes du moyen
Age, Moudoriy ia38, M. R. VI, Meudoriy 12^9» F. B. II, etc. ; en
ail. Milden. De dunum, château fort, et d'après d'Arbois de Ju-
bainville du n. pr. gaulois MinnoSy connu par les inscriptions s
château de Minnos. On l'a dérivé aussi du celtique minus, minuos,
petit, mais ceci n'explique pas le double nn.
Mouellé ou Moelle, Pierre du — , gros rocher isolé sur le col
de ce nom. Bridel le tire du celte moelly ou mouelly chauve = le
roc nu.
Aux Mouettes, champs à Isérables, Valais ; il ne peut s'agir
de l'oiseau ; probablement dim. du v. fr. mouéey s. f., mesure de
terre qui pour l'ensemencement exigeait un boisseau de grain ; du
latin modiata.
Mouille, etc., voir Moille.
Moulin, près Sierre, voir Mollens.
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300 MOUNAZ — MUJON
Mounaz, ham. de Vuisternens et Rueyres, Frib., avec moulin
sur la Neyrigue ; de mo/z/ia, moulin.
Mountet, au fond du vallon de Zinal, autre forme de montet.
Maures, Moaret, voir Mur.
Moitrgues, Mourgaz, Mourget, voir Murger.
Mouri, Sex — , Ormont-dessus, aussi Sex ou Rocher Murgaz
ou Motirgaz ; le Moarin, sommet sur Bourg-Saint-Pierre ; mot»
dérivés du germanique mur y pierre brisée (parent du latin murus,
muraille).
Moussillon, combe à la vallée de Joux, patois Gomba au Mus--
lilhon ; au MoussilloD, loc. à Saint-Prex. Ce mot patois signifie
à la fois moucheron j insecte, et mousseron ^ champignon. Ceux
qui conaaissent les localités peuvent décider.
Mniiterin, Praz — , à Roche; probabl. pré des gens de Montreux.
Movolîep, D. Delémont, ail. Moderswiler, Moderswilre = vil^
iare^ village, de Moier, Moder, n. pr. germain. Fôrstm., p. gSS.
Les Mueges ou Muescs, prés à Posieux, Frib. ; le P. £>ellion,
Dîct. Vni, 35i, en fait un dérivé de mooSy marais, ce qui nous
paraît fort improbable.
Mugoens ou Munnens, loc. à Cuarnj, Munnens, loii, et
MagnenSy ii']4, Munens^ ii'j'jy Mouinens, 1199, M. R. VI et
XH (rapporté par erreur à Monnaz par Hidber et le Dict. de Lutz)
et probabl. Monnens, loc. à Gimel et à Pomy = chez les descen-
dants de Munno, MunOj n. pr. germain. Fôrstm., 987. C'est le
correspondant des loc. allemandes Muningen, Munnenheim, etc.
Au Muguet, forêt à Monthey, Valais, Murguety 1696 ; peut-
être endroit où abonde le muguet, patois murguety mais peut-être
raut-il le rattacher à mourguet = murgier.
Le Muids (fausse orth.), ham. d'Arzicr, D. Nyon, villa Mucia--
(ts entre 962 et 998, grangia que dicitur au MuiSy 1260, grangie
dou MoiSy 1266, M. R. XII, 100, 176; du gentilice romain Ma-
cias, d où Muciatisy comme le gentilice Sullius a donné Sulliatis
d après Holder. Ainsi qu'on le voit, le d est parasite et devrait dis-
paraître.
Mujon ou Mugeon, ruiss., affl. de la Thièle, D. Orbe. A dé-
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MULETS — MURGUET 301
faut de formes ancienoes on ne peut que conjecturer. Peut-être du
V. fr. muir ou maire, mugir, le mujon, le ruisseau qui mug^t ;
comparez la Brinaz, la Mionnaz, etc.
Les Mulets de la Liaz, — de Zessetta, arôte de rochers, vallée
de Bagnes ; comme les Grands et les Petits Mulets de Ghamonix,
par métaphore, ces rochers ayant de loin l'air de mulets traversant
les champs de neige. Ges figures sont fréquentes : on connaît le
Lion, rAne, le Gheval blanc, le Gorbeau, le Mouton.
Mund, D. Brigue, forme germanisée de mont : Mont, 1299, et
au xiT<^ s., M. R., Mondj i348, Berchem dans Jahrbuch Schw.
Gesch. XIV, 333.
Mur, D. Avenches, MuriSy i337, i453, et 6 loc. Vaud et Frib. ;
la Fin de Mur près Ghéserex, D. Njon, probablement \eMauras
d'entre 995-1017, Rég. gen. 47 ; Mupa(z), ham. Sierre et Sion,
ly Mura, i4i4 ; Muraz, Monthey, Noville, Villeneuve, et 3 autres ;
MourazàGonthej; Murât, Géligny, Evionnaz, Goumœns, Matran ;
la Mure, à Lancy ; Mures, à Mazembroz de Fully ; aux Mures à
Ghardonnay-Morges ; Muret à Finhaut et 4 autres ; la Murée,
Ormont^lessus ; es Murailles, 6 loc. Frib. ; Muresses à Savièse ;
Murettes à Duilier, Mureta près Yens, ia49 ; les Meures, ham.
des Gullayes ; Mouraz à Gonthey ; le Mouret, 3 ham. Frib. et
loc. à Gonthey, à Lussery ; les Mourets à Rougemont, Murist,
D. Broyé, Frib. ; Maris, 1228, 1377, i453 ; dérivés du latin ma-
rum, muroSj désignant, dans les endroits habités, des localités
où se trouvaient des restes de murs et constructions romaines ; de
là également Moral et les nombreux Maar, Mari de la Suisse
allemande. Dans les Alpes, de la racine germanique mar, pierre,
rocaille, par exemple les Murs, rochers, éboulis, alpes de Liddes.
La Muratte, 2 pâturages. Vallée de Joux ; dérivé de mur, au
sens de pierre, et suffixe dim. atte = elle: pâturage rocail-
leux.
Le Murguet, loc. à Saint-Gingolph, Murgier, m. à Gorre-
von, Meurgier à Lens, Mergier à Gourtetelle, les Morgiers à
Ghézard, Murgy, Burtigny, Prahins, etc. ; Murgis, Ormont-des-
sous ; Murgaz ou Mourgaz, Ormonts et Ghâteau-d'Œx ; la Mur-
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902 MURIAUX — NANGIAU
gataire, pâtura^ à l'Abbaye, les Mourguets à Vuippens, Mour-
zet, Ormont-dessoas, Morgex, Moothej, Ollon et Liejsin ; da n.
commua v. fr. encore usité murgaet^ Vaud, murger, murgère^
Valais, merger^ Bourgt>gne, murgée, Berry, le bas latin murga-
nu m de Ducange n'est que la traduction du mot vulgaire ; de
muricariuniy dérivé de murus^ mur, parent du germanique mar,
pierre brisée; Merien, ham. près Stalden, Morgiy i256, et Mô-
rel, village près Brigue, Morgiy i2i3, Morgie^ i245, Morgy,
i35o, Morgia^ i474f tirent aussi leur nom de morgîer, tas de
pierres ; ce dernier village est bâti à côté d'un immense éboule-
ment préhistorique.
Murîaux, D. Franches-Montagnes, Berne, Mirevaly i3i5, puis
Mi rival f enfin Murival ; de mire y impératif de mirer, regarder,
et vaL Le nom allemand Spiegelberg signifie Montmirail, à peu
prés le même sens.
Murlst, voir Mur.
Musot ou Musotte : t sonore ; ham. de Veyras, D. Sierre, Va-
lais, Mezioth et Meioty 1226, Mujot, 1288, i438, Myojot, 1260,
Motijùty 1293, Mojoty 14^4» permutation valaisanne j-s, z. On-
jK^ne inconnue. La forme la plus fréquente présente la racine
mouj\ muj qui se retrouve dans le nom du ruisseau le Mujon,
voir plus haut. Quant aux graphies Myoço^ 1267, MyojOy i3o4,
il est difficile de dire s'il faut les rapporter à Miège ou au ham.
voisin de Musot.
Mutrux, D. Grandson ; voir Montreux.
Hf uveran, sommet sur Bex, ou Mœveran, carte Rovéréa et atlas
Siegfried. Bridel le dérivait du celtique « muva, lieu où l'on tient
tes vaches, » étymologie à mettre en quarantaine jusqu'à plus
ample informé.
TVaîres ou Nairy, voir Neyre.
Naneiau(x), 2 ham. de Puidoux près du lac de Bret, Nan-
chaux à Lessoc ; formes pa toises de nansoir ou nançoir, écha-
faudage pour placer la nasse, v. fr. nansCy bas latin nansa. De
là ri le du Nançoir ou Nansoir à Noville, et le diminutif au Nan-
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NANDS — NAUD 303
siorety loc. à Yvorne ; une charte de SioD parle de ces nansoirs :
« quandam barram factam pro piscatara, g^allice nanzijour^ )►
i43o.
Es Nands, mieux es Nants, majeos sur un terrain ondulé,
alpes de Vionnaz, Valais ; de nant au sens primitif de vallée : il
n y a pas là de ruisseau.
Nanse, loc. vignoble de Savièse, dans le ravin de la Sionne^
Nans et Nanz, 1200-1283, NancZy NantZy i3o6, etc. ; Nantze,
champs à Grimisuat et Saviése dans la vallée de la Sionne ; du
celte nansy nant y vallée, voir Nant.
NaDt, nom commun de nombreux ruisseaux, canton de Genève,
rives du Léman et Bas Valais ; 2 ham. VuUj fribourgeois ; de la
racine celtique nantUy cambrien nant y comique nanSy nantZy
vallée, d'où il a passé en français au sens de vallée d'abord, puis
de ruisseau. C'est à la même racine qu'il faut rattacher le .Nanz-
thal près Viège, Nancz^ i256, et le composé Ginanz (de ge^ pré-
fixe allemand marquant la collectivité). De là aussi le nom des
anciens Nantu^ate^ =: habitants de la vallée, environs de Saint-
Maurice.
NantillièreSy loc. à Rochefort, Neuch. ; au Nandillier à Co-
lombej, Nandillières, 1696, es NandilleSy 1776 ; du patois /la/i-
tillay neintillay nentille^ Berry, lentille, et coll. ière, endroit ou
Ton cultivait des lentilles ; au xvn® s. on disait à Paris nan tilles :
« il faut dire des nentilles avec les Parisiens, et non des lentilles
avec les Angevins » (Ménage).
Naters, D. Brigue, Valais, Nares, 1017, Natrensi villa, iioo,
Natria, 11 38, Narres ^ 12 10-1476 ; Proz de Narres à Saxon ; du
celte nader, natri, serpent, couleuvre, natru, serpent d'eau, pa-
rent du V. h. ail. nataray ail. moderne natter: endroit où abon-
dent les couleuvres, les serpents.
La Naud (ou Naux, Lutz), ham. de CoUonges, D. Saint-Mau-
rice, Valab, fausses orthographes pour la Nau ; celtique nau,
latin naveniy bateau : l'endroit au-dessus des rapides du Bois
Noir étant favorable à un bac, appelé nau dans la vallée.
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304 NAUPRAZ — NAYE
Naapraz, loc. Sédeilles, D. Payerne ; de nau^ nauva, neuf, et
praz = pré neuf, nouvellement défriché.
Nautze, territoire à Grimisuat ; peut-être autre forme de Noche
(ch-tz) ; voir ce mot.
Nava, alpe d'Anniviers, Valais, alpe Noua in Annivisio entre
1206 et 1237, M. R. XXIX, 326 = alpe nouvelle, la Neuve^
comme la IVauva(z), alpes de Blonay, et une autre Neuve, dans
le val Ferret. Permutation o-Oy comme mala de mola, moïa, maïa,
longe-lange, zô-zà, le patois prononce naova ; la Navettaz, à côté
de la Nava, diminutif.
Au Navay, prés au bord du Rhône à Vouvry ; endroit où se
trouvait jadis le bac, remplacé, un peu plus bas, par le pont de la
Porte du Sex ; variante du v. fr. navoiy navire, bateau ; voyez
aufïsi Nau.
Nnvîzence ou Navigenze, rivière du val d'Anniviers, Valais ;
aquam delA Navisenchy^ 1267, i334.
>axj D. Hérens, Valais, Narres vers iioo, Furrer, III, Nas,
12 fois [i3i-i353, Naœ^ i364. Naz, D. Echallens, Nars^ i2i3,
Gart. Laas., M. R. VI, i4i, NaSy 1216; ham. du Mont, D. Lau-
sanne ; loc. à Préverenges, à Carouge, pâturage sur Baulmes.
Galschet dérive les deux premiers de narduSy nard, graminée
dure et piquante des pâturages de montagne (poil de chien). Cela
nous parait douteux et conviendrait tout au plus pour le pâturage
de Baulmes, mais le nom latin n'a pas passé dans la langue po-
pulaire, en outre comment expliquer la chute du d dans Narres,
Nara?
Naye, pâturage sur Montreux et sommet : la Chaux de Naye ;
les IVaycs, prés humides à Mollens, Valais, et à Monthey (aussi
Nez), prés de Nayes, prés marais à Noville ; les Naies, plage à
Versoix, les Neys au cadastre ; Néa, loc. à Vétroz ; en Nayes,
les Grandes Nayes, chalets sur Vouvry ; les Nez, alpe et ravin
sur SaiQt-Gin^'olph, loc. à Conthey, NeZy 1820 ; prés humides à
VJotinaz, Nayaty 1728, Naya, 1776 ; m. à Arconciel et à Lussy,
Frib. ; les Neyex, prés humides à Bex, es Nex, pré marécageux
à Chesières, à Massongex et loc. aux Fontaines, Ollon, loc. à Bex
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NEiaiGUE — NÉRÉAZ 305
et Troistorrents ; composé Versney à Noville = vers les prés
inondés. Les chartes en indiquent beaucoup d'autres : eys Ney à
Bulle, 1826, es Nex à Epag'ny, Gruyère, i548, en Aer, i643, es
Née^ 1646, à Autigny ; un Nay près de Géronde, Valais, iSag,
un Nais près Erschmatt, 1242, eis Ntix à Neyruz, i433, et Nez
près Mont, 1097. De naye, subst. verbal de nayer^ noyer, au
sens d'inonder ; désig^ne des terrains, pour les localités de la val-
lée du Rh^ne, que le fleuve ou le lac inondait annuellement dans
ses crues, et plus généralement des terrains humides, marécageux.
En Dauphiné Nat^=z anciens bras de rivières et terrains bas qu'ils
inondent, et le v. fr. a nais^ creux où l'on fait rouir le chanvre.
Pour le sommet de Montreux Studer reprend l'étymologie de Bri-
del qui tirait ce nom du celtique neachy sommet. Cela convient
pour celui-ci, impossible pour tous les autres. Du reste le sommet
ne s'appelle pas Naye, mais la Chaux de Naye et ce dernier nom
est celui du pâturage.
Neirigue (ou Neyrigue), commune et affl. de la Glane, Naî-
rigue, affl. du Grenet, Neireigue près Ballens, D. Aubonne,
Noiraigue, village et ruisseau, Neuchàtel, Neirivue, village et
ruisseau, Gruyère, Nigra aquay gôô, M. R. XIX, 48, 980, d'a-
près Hidber, I, Neire ewe^ i4oo, M. R. XXIIl, Noyrewe, 1514»
Neyrevuyty etc. ; la Neyrivue, pâturage à Rougemont = noire
eau.
Neire vaux, ham. à Marsens, D. Gruyère, Neyrevaux, pâtu-
rages à Lessoc, Ormontrdessus et Peney-le-Jorat, Neirvaux à
Payerne, Naîpvaux ou Neyrevaux, alpe à Corbeyrier, Neyrvaux
à Morcles, Neirvaux à Sainte-Croix, Oron-le-Châtel et Noiraigue,
Nervaux à Baulmes, Nervaud, ham. de Praz, Glane, Nerveau,
ham. du Bouveret, Valais, fausses orthographes pour Neirevaux ;
de neir^Cy noir, et vaux, vallée.
Nendaz, D. de Conthey, Valais, TVe/irfa, 988, Neinda^ iioo,
\2l\\y Neigda^ 1200 (remarquez le groupe eig = en), iV<?ynrfa,
1260, Neindey 1266, Ninda, 1892.
La Néréaz, ham. de Chardonne, autre forme de Noréaz,
M. D. SBC. SÉRIE, TOME VII 20
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306 NERMONT — NIERLET
Nermont, chalets sur Montréux, et Niremont, sommet sur
Semsales = noir-mont.
Nesserts. loc. à Fleurîer et à Courroux = en Esserts, voir Rs-
serts.
La Ncu%'a, alpe» val Ferret, Valais = la nouvelle.
IN'ej^praz, loc.j marais de Payerne = prés noirs y les prairies
ou les joncs abondent ont une teinte noirâtre.
En *Neyrej !oc, à Agiez près Orbe, les IVeyres ou Naires
(Nair^j Lutz), ham. de Monthey, li Neyres^ 1829 ; en Neypon à
Pully» Neyrin à Echallens, Neyreltaz à Vétroz, Neyreties à
Orges, dîm. ; Anncyres, ham. à La Sarraz, pour En Neyres ; de
neires^ noires, endroits sombres, boisés à l'époque.
NeyruleîS, maisons sous la Tour de Gourze, Lavaux ; de nuca-
riùlas =: noyeraies.
Neyruz, D, Sarine, Fribourg-, Nuruos, xii« s., Donat. Haut.,
Arcb. Fr. VI, Nuniols, 1187, Nuiras, Nuerus^ 1187, 1142, M.
F. IL 161 220, NaruoSy 1171, I2i5, iVwrwr, 1198, 1247, M. F.
III, 69, IV, 2t4f Narriery i25i, Zeerl., Nerioux, i525 ; de na-
careia, mitaretuniy noyeraie. Le P. Dellion, s'arrètant à la
forme moderne, traduit par ruisseau noir, explication contredite
par tontes les formes anciennes ; 2» Neypuz, D. Moudon, Nuiruly
ii68, iVi/ronlj ia6i, M. F. IV, 218, NeyrioaZy 1869; du bas
latin nucariolum, uoyeraie.
Nex, Noz, voir Naye.
Nialin ou îNlolin» ham. de Savigpny, D. Lavaux ; de ladj. pa-
tois nialein^ gnialein, endroit où s'amassent et séjournent les
nioles ou brouillards ; niola, du latin nubila, dérivé de nubes.
IViedensi, grand ham. d'Yvonand = chez les descendants de
Nid, Nied, n. pr. g'ermain, de la racine gothique n^i M (d), envie.
Forstm., 957.
Nier, Six, alpes de Saillon ; syn. de neir, noir = rocher noir.
Nierlet, — le« Uois, commune, D. Sarine, Nyalet, Niarlety
i4o4* Nyarlei io Bos, i475; 2» ham. de Neyruz, D. Sarine,
Fribourg, Nuarler vers 11 70, Nuarlez, 1178, Noarlez et Nuar^
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NIFLEMENT — NirRAVERD 307
let vers 1280, Donat. Haut. On peut en rapprocher Nerly, ferme
à Vermes, Jura bernois, en patois Nierli.
Niflement ou Nidement (f-c), ham. de Lessoc, D. Gruyère,
Fribourg, Neyjlement, 1896, Neirjlumen, i456 ; ce second mot,
moitié patois, moitié latin (le P. Dellion le rapporte à Neirivue),
est sans doute un essai de latinisation du mot romand, comme
Arcum cœli pour Arconciel, et ne peut être pris en considération.
Origine inconnue.
En Nilliettaz, loc. à Puidoux ; nillette, d'après M. Isabel (in
litt.) = dépôt de bois près d'une scierie.
Niouc (on dit aussi Nieuc), ham. sur Chippis, D. Sierre, Va-
lais, Nyu, 1218, c final, caractéristique des noms de la vallée
d'Anniviers (voir Biolec). Pourrait signifier nid, patois niau, ni-
chet, nid, provençal niu^ nieu, nid. Nj se retrouve dans Prassony
ou Praz sur Ny, ham. d'Orsières. Une loc. es Niouz à Lausanne
ou environs, 1288, M. R. VI, 649.
La Nioccaz, affluent du Buron, près Gressy. Ce mot aurait^il
quelque parenté avec l'adj. patois nioca^ niauca, la nigaude, la
sotte ? Les noms de ruisseaux sont pleins de telles figures : la
Mionnaz, la Gabiare, la Gayaz, la Frinze, la Brinnaz.
Au Nîplay, petit bois près Groy, au Mplier, bois à Aire-la-
Ville, Genève, au Neplay à Illarse, Valais, Nippley, 1696; au
Niplay à Saint-Gingolph ; de niple, nippliCy nom patois de la
nèfle ; < le néflier est assez abondant au Niplay (Croy), où, nous
écrit M. Burdet, je me souviens d'avoir cueilli et mangé des
nèfles. »
Nîremont, sommité alpes fribourgeoises ; de neir^ noir, et
mont, à cause de ses flancs couverts de sapins.
Niton, Pierre à — , bloc erratique dans le port de Genève, Nei-
ton dans Spon, 1670, qui le tire de Neptune, ital. Nettuno, dieu
des eaux, dérivé aussi de Neith, dieu des eaux chez les Gaulois ;
aurait été un autel consacré à ce dieu. Au pied de la pierre on a
trouvé, d'après Spon, un couteau et deux haches de bronze.
Nitraverd, carte Dufour, Nitravers, Siegfried, aussi Zim-
merli, III, 87, ham. de Grône, Valais, fausses orth. ; liaison de
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308 NIVA — NŒS
en avec Itrauers, de y = es et travers, dans les terres en travers
du plateau.
La Nîva, alpe d'Ëvolène, et Mell de la Niva, sommet vallée
d'Hérens ; loc. à Bourg-Saint-Pierre, Entremont ; du latin nivem,
neige, v. fr. nive, patois neva^ niva, neha. Ce nom se retrouve
dans la partie germanisée de la vallée du Rhône : Niven et Niven-
pass^ sommet et col, alpes de Louèche ; Niv^a, bisses, et Niwen,
mayensi D. Viège et de Brigue.
JVoalCj vignes à Ayent et loc. à Savièse = novalia, navales,
nouveaux UéfricHements, avec apocope du v.
Noble, voir Mont-Noble.
En >'oche, petit vallon fermé à Aigle, en Nosche à Ollon. On
pourrait penser i^ en Oche, avec soudure de Tn, mais d'anciens
textes montrent qu'il n'en est rien : les M. R. XXIX mentionnent
un elausum de AocAi, 1288, Nochy^ i329, près Sierre, un pratum
de la Nochi près Lens, i25o. Les trois du v. fr. noche^ forme
fém. de noc^ s. m., baquet, auge, réservoir en pierre pour rece-
voir les eaux de pluie (Go<lefroy).
ÎN'ods, ail. iVoSj Neuveville, TVbs, i255, Noos, 1 268-1 3o6; le
v» fr. a /lOj s. m., auge. Dans le Berrj, noud^ s. m., a le sens de
Doche, voir ci -dessus. Nods est probablement les nos, nods, les
noud.s, les auge^, au figuré, à cause de sa position dans une combe.
IV06, Praz — , à Bramois = pras nové, pré neuf, apocope du
V comme Noale pour novale, et Balaaux, Balaoz, carte Club,
alpes de Ncndaz, pour Ballavaux.
yom ou Xœs, ham. de Granges, Valais. On pense d'abord à
naces^ noise, le hameau est entouré de beaux noyers. Mais on ne
trouve aucune trace de ce hameau dans les anciens textes ; par
contre on trouve une dizaine de mentions d'une localité au terri-
toire de Granges, nommée Œz, qui a disparu sans laisser de
traces: Crista de Œz, 1080, vineam Doiz (d'Oiz), i233, plantata
de Œz, i25o, Œz, 1279, 1299, vinea de Œz, 1297, frustum apud
Œz, Î293 et 1297, vinea àHŒyZj 1304» M. R. XXIX, XXX. Il
faut en conclure que le Œz du xi« au xiii« s. et le Noés d'aujour-
d'hui sont une setde localité et que Noés s'est formé par aggluti-
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NOIRAIGUE — NORÉAZ 309
nation de la préposition En-Œz, Noës, comme Ennej de en Hejz,
Neuloz, de En Ëuloz, etc.
Noiraigue, village et ruisseau, Neuch., Nigra aqua, 998, Ma-
tile, I = eau noire.
IVombrieux, sommets sur Bex et sur Corbejrier ; Pointe des
Ombrieux su( Vionnaz, Valais, FOmbriaou, ou Lombriau, som-
met et pâturage à Albeuve, Frib. ; du latin umbilicuSy provençal
umbrilh, fr. nombril.
Nonens ou Nonan, ham. de Gorminbœuf, Frib., Nonans,
1178, Donat. Haut., Arch. Fr. VI, 1260; pourrait être chez les
descendants de Nonno, NannOy n. pr. germain ; toutefois la dé-
couverte dans la localité de nombreuses ruines et antiquités ro-
maines montre que l'endroit a été habité dès l'époque gallo-ro-
maine.
La prononciation ans au xii^ s. Ta fait exclure par M. Stadelmann,
de la liste des noms en ans d'origine germanique. Cela ne nous paraît
pas une raison absolue, puisqu'on trouve à la même époque et même
antérieurement la terminaison ans pour des noms germaniques indiscu-
tés : Marsans, 1137, Sorans, 1150, Hidber, Aleran, AUerant. 1147, 1154,
M. R. XII, Granz, 1212, Illan, 1214, Boslans, 1218, Escublans, 1220,
Gommuans, 1218, Gomoans, Vuyllans, Promasans, 1220, dans la même
charte et à côté VuIIeins, Promaseins ; Coriolans, Escuviians, Vister-
nans, 1223, même charte, à côté de Coriolains, Cotains, Lovains ; nous
pensons donc que Nonens peut être aussi dérivé d'un n. pr. germain.
Chose curieuse, ces formes en ans, parallèles à celles en eins, parais-
sent avoir été des traductions germaniques, si nous en jugeons par un
acte de 1212-1220 des Fontes rerum Bem. II, 24, qui porte an-dessus
des noms romands leur traduction allemande, ainsi :
theotonice Arans th. Merans th. Gurnols
...ex adjacentibus vicis... de Arins, de Mareios, de CnmAl,
t. Eingo t. Wilere.
de Einjo... ac de Vilare.
Nonans est aussi un n. de famille sans doute dérivé de celui du vil-
lage, cas très fréquent: dans Jeunet, Abbaye de Fontaine-André, on
trouve un Pierre Nonans abbé, 1489-1502, un autre Pierre Nonans no-
taire, 4349, Jean Nonans, 1431. Le sceau de l'abbé porte deux tètes de
nonnes, armes parlantes. Op. cit., 97, 204.
IVoréaz, D. Yverdon, Nœruls et Aurais, ii47» Cart. Month.,
M. R. XII, NœraÎQj Nueraia, 1218, M. R. VI, 117, Nœrei,
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310 NOUTRE — NOYERAYE
1245, Cart. Month. ; les deux premières formes de nucariolum^
les autres de nucareta, forme féminine de nucaretum^ noyeraie ;
même orig'ine pour le Noréaz, D. Sarine, Frib., Noarea, 11 34,
NuareOy 1180, Donai. Haut. f Noret/af i4o5, Norea, i635. On
dit une noraie dans le Berrj pour une plantation de noyers.
En IVoutre, champs à Fully, soudure de en.= en Outre,
champs au delà, outre, prép. très employée en Valais.
Noval à Buix et Courtedoux, IVovalles, D. Grandson, JSovellis,
1179, Nouelies, i4o3, M. R. XII et XIV ; ham. et loc. à Pully,
NouaieSj 122O; Etoy, Renens» Blonay, Poliez-le-Grand, etc.;
rSeu villes à Martigny ; Novallettaz à Noville ; le Novelet, ham.
de Provence ; aux Novelets, loc. à Pompaples^ diminutifs ; du
latin nouaîia, terres nouvellement défrichées ; syn. de essert, es-
serium sioe nooaley M. R. XII, 176 ; se retrouve dans Tall. No-
Jlerij villag-es Berne et Fribourg".
Navassatles ou Novaselle, loc. à Aigle ; du nom d'une an-
cienne famille Doble, originaire du Chablais, Pierre Denovasselle,
bourgeois d'Aig-le, i442 ; comme Neuvecelle près Ëvian, berceau
de cette famille, noue sala, 1288, Novassella, i44i, de nova^
nouvelle, et sala^ du germanique sal^ maison, et non de neue
zelle comme on Ta expliqué.
iNovoleUj lieu-dit à Aile, Jura bernois ; de novale, terrain nou-
vellement défriché, et sufF. dim. eu de eolum, comme Prayeux
de prateolum.
IVovellî ou IVovali, alpe de Nendaz, IVovellî ou IVovelle, alpe
d'Hérémence, Valais, Novelles, i448 ; voir Novalles.
Novî ou iVovy, Praz — , une 12* de loc. Vaud et Frib. = pré
neuf. xNovia^ vignes à Blonay, peut-être même origine.
Noville^ D. Aigle, Vaud, Noua uilla, 1177, 1286, Nouellis^
1179 d'aprè^s de Gingins, Recherches. Nouillaf 1263, Nouellay
i343î = nouvelle villa, ferme.
Noyôraj^e, Monthey, Noyeray, Bagnes, Noyerel, Dorenaz,
Grandes- Vaud etRances, Noyereltes, Ecublens, IVoyerat, Cham-
pagne, Noyeraux, Aigle, 17 18, Féchy, etc. ; Noïrel à Colombey,
Noyerei, 1696 ; de nucaretum et nacareta, noyeraie, de nucem
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NOYEES — NUVILLY 311
et suffixe aretum, — combinaison des suffixes arius et etum, —
formé dans la basse latinité lorsque les adjectifs en arius eurent
pris le sens de substantifs.
Es Noypes (noïre) à Port-Valais, patois nohira = aux noyè-
res, aux noyers.
La IVoz, m. près la Sorne et Tétang* de Bellelay, et Combe des
Noz à Fontenay, Jura bernois ; probablement le même que le v.
fr. noe^ noue, bas latin noa, normand noe, prairie marécageuse ;
proprement auge, bassin, encore dans ce sens dans le Berry, puis
terrain bas, inondé.
Nozon, rivière, D. Orbe, Novisonum ou Novisonam fluviolum
vers 642, Noisonem fluviolum, 1049. Novisona est évidemment
formé de l'adjectif celtique nouios, nouveau, frais, et o/ia, source,
rivière, donc source fraîche. S'appelait aussi simplement Lion, du
celte fflion (pr. lion), eau courante ; de là Vau-lion.
Nugerol ou IVeureux, anc. loc. au lac de Bienne entre Neuve-
ville et le Landeron, détruite avant iSoq. Orthographe très va«
riable : le Mus. N. XXXV, p. 33, en compte 44 formes ; les prin-
cipales: Nugerolisy 866, 884, 962, Tr., Nugerol, ii47> Nuerol,
ri85, Nuruz, 1264, Neureux, xv® s., Nyroul, etc. ; de nucario^
lum, noyeraie. Nugerol a aussi été le nom au moyen âge (1292)
du village soleurois de Nuglar. Tr. II, 629. L. de Meuron (Mairie
du Landeron) tire Nugerol de nigra vallis, p. 10, et Neureux de
neuf ruz, ruisseau, p. i4, sans se douter que ce sont deux formes
du même nom.
Nuvîlly, D. Broyé, Frib., Nivillins, 1182, M. R. VII, 28, Nu-
vilie, 1228, Nuovillie^ 1242, M. R. VI, 667, Nuvilliez, i5oo =
(praedium) Noviliacum, domaine d'un Nouellius, gentilice connu
chez nous par des inscriptions de Genève. L'interprétation du
P. Dellion, novus locus, ne soutient pas l'examen. La forme de
1 182 avec son suffixe germanique est curieuse. C'est une forma-
tion analogue à celles de Tartegnins et Trevelin, voir ce dernier
mot.
M. le curé Duproz, dans son bel ouvrage sur la Cathédrale de Lau-
sanne, p. 274, dit « Nivillins n*est certainement pas Nuvilly, comme
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312 NYON — OCHE
l'apparence le donnerait â penser. » Noas persistons à rapprocher ces
deux noms qui n'ont pas plus de différence que Tarti^ie et Tartegnins,
Triviliacum et Trévelin et s'expliquent de même.
Nyoo, Noviodunum à l'époque romaine, puis Neoidunum, A7-
dununi et Nudunum dans les chartes au xrv« s., M. G. XXI,
Niuns, i2o4, 121 1, Nions, 1244? M. R. XII, Nyons^ 1246, M. R.
V, 1278, i344; du celte nevio, nouveau, et dunum, fort, nou-
velle forteresse.
Obeeea, Grande et Petite, et TObequettaz, pâturages à la
Tour de Trème, Obecaz, i368; robeccaz, ham. de Sorens,
D. Gruyère; Obèques, m. à Curtilles, D. Moudon. Pourrait-on
supposer l'ail. Obegg ou Obeck, localité sur un angle saillant?
C'est déjà an peu loin de la frontière des langues, bien qu'il y ait
plusieurs noms allemands à Château-d'Œx, à La Roche et même
à Prez, non loin de Payerne, où il y a un lac de Seedorf !
L'Obèche, fausse orth. de quelques guides et cartes pour lo
BesHQ, sommet d'Anniviers ; voir ce mot.
Es Ohepins, m. à Grattavache, Frib. ; autre graphie du v. fr.
aubépin, aubépine.
Oehe, Dent d* — , alpes près Saint-Gingolph, Valais ; de ochey
s. f. = coche, entaille : la montagne a deux sommets, la Dent et
le Bec, st^parés par une profonde entaille.
Ochc, Ouche, Œuche, diminutifs Ochetie, Ouchetle, Ou-
ebelclles (Nax, Valais), nom de quelques hameaux et de très
nombreux lieux-dits^ autrefois n. commun. Littré donne ouche :
bonne terre capable de porter toute espèce de fruits, terrain voisin
de ta maison, planté d'arbres fruitiers ; du bas latin olcay mot
celtique employé par Grég. de Tours, vi« s., 4ç campus tellure fe-
cundus^ taies enim incolae (les Rémois) olcas vocant » : champs
de terre fertile, de tels que les habitants appellent olcas, oches.
Olca a donné oche, retraduit dans les chcurtes en Ocha (ad Ochas
à Gor^icr, 998), ochia^ parfois latinisé en olica *."Oche se dit gé-
t Uuc charte de la 14< année du roi Rodolphe III, soit en 1008, M. R. XXVI,
p, lis, diti In villa Severiaco olica I qui terminât de ires partes terras Mauri-
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OCOURT — ŒX 313
néfalement dans le G. de Vaud ; Ouche, pied du Jura vaudois et
Neuchâtel, Œuche dans le Jura bernois. En Valab souvent Ousse,
Oussettes et avec l'article soudé Lousse, Ayent, Vétroz, Loucette
(Vercorin), permutation ch-s ; enfin Offe, Ouffé dans certaines
localités de la vallée du Rhône ; voir ces mots.
Ocourl, D. Porrentruy, Berne, Oscurfy iiSg, 1178, Hoscort^
I2I0 = cour, ferme de Hozo^ n. pr. germain. Fôrstm., p. 700.
GSXy Chàtean cl' — , Pays-d'Enhaut, Castrum in Oço, io4o,
Offoz, iii5, vallis de Oir, iii5, F. B. I, Oiz, Oity 1177, Oz,
xii« s., Cart. Month. ; Oix^ Œz^ 1228, Oyz^ 1288, puis OyeSy
1841, OyeXy Oyez, i436, etc., en ail. Œsch.
Oo a proposé de oombreuses explications de ce nom. Dans les Etreones
helvétiennes de 180i, voir aussi Conserv. suisse^ V, 164. Bridel le dérive
de oie, pré, par un faux rapprochement avec oison, mieux vouazon,
gazon^ qui vient du v. h. ail. waso, F. de Gingins en 1837 et Hisely
après lui, M. R. IX, 51, tirent Ogo de Hoch-Gaa, Haut-go, contrée éle-
vée, étymologie que Zimmerli considère comme possible ; mais, comme
Gatschet le fait remarquer justement, on ne trouve nulle part dans les
chartes des expressions bas latines correspondantes telles que Altigau-
dia, Altgauvia, etc., qui en seraient la traduction. Pour Gatschet Ogo,
Ogoz est la forme romanisée du gothique atisk, v. h. ail. ezzisc^ m. h.
ail. esch, œsch, pâturage clos, entouré de haies. D'autres le dérivent de
Esche, le frêne, plur. Eschen, du v. h. ail. asca, soit Féquivalent de
Frasses et de Frenay. Ces deux étymologies, surtout la première, sont
satisfaisantes pour le nom allemand Œsch, mais il est difficile d'en tirer
Ogo.
Ch. Morel, Revue hist. vaud., 1901, dérive à son tour Ogoz du
mot auge, ouge, bas latin aagia, nom très fréquent dans la vallée de la
Sarine, patois oudze. Malgré toute Tautorité d'une opinion émise par un
homme aussi versé dans ces questions que Ch. Morel, il nous est impos-
sible de Tadopter. Sans parler du déplacement de l'accent qu'elle sup-
pose : Aû«re, Oùge, Og6, il est difficile d'admettre que cette même racine
ait, dans les mêmes lieux, donné des formes aussi différentes que (Ex et
Ouge ; il y a 7 Ouges au Pays-d'Enhaut ; comment leurs noms auraient-
ils persisté à côté des transformations successives du mot qui est devenu
Œx? En 1040 Ogo, 1115 Ogoz ; le nom se modifie rapidement, déjà en
cii, etc., sans doute par un rapprochement avec I*adj. aulicOf qui dépend de
Taula, et dans Hidber, II, ji. 499, un acte de 979 (41* année de Conrad) où Bal-
duf échange Ollica 1 contre un champ à Siviriacum. Hidber traduit avec doute :
HofsttaU ?
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314 OFFE — OGNONNAZ
1115 Oiz et 1228 Oix et Œz, c'est presque le nom actuel, tandis que les
Auge et les Ouge s'appellent encore de même sept ou huit siècles plus
tard. En outre Aup:ia désigne toujours des terrains bas, au bord des
rivières. Cette étymologie est, croyons-nous, juste par exemple pour le
village de Œy^ Bas Simmenthal, Ogie en 1270^ Oia, 1302, où l'on voit
la transformation d'augia, et qui est au bord de la Simme^ mais Château-
d'Œx est sur la hauteur, à 60 m. au-dessus. L'étymologie reste donc
encore indéterminée. Notons en passant que les prés au-dessus de Mon-
treuX| dans la direction du Pays-d'Enhaut, s'appelaient Prata de Oiir,
1317, M, H.
OfiTe^ Aiiffe, Ouffe, dim. Oufféties, loc. de la vallée du Rhône,
à Yionnaz, Salvan, Colombey, Dorenaz (aussi aux Zouffettes),
etc, , Valais, et à Bex, Ollon, Corbeyrier, Veyges, Leysin,
D. Aigle ; en Louffé à Boveraier, Massougex et Vionnaz, VOche^
1761 ; Loaf à Eviounaz, Louffe, 1760, Loufe à Collonge [pour
rOuffe ; le même que Oche, Ouche avec la permutation ch-f ,
comme dans Salanfe, Lanfe, pour Salanche, Laujche.
0g6DS| D. Moudon, Ogens^ 1166, Ogeins et Oiens, 1227, M.
R, VI, 175, 177, î85, OgienSf i4ï2, Ogens, i453 zn chez les des-
cendants de Ogo^ autre forme de Hugo, n. pr. germain ; de la
racine v, h. ail. hugu, esprit. Fôrstm., p. 760.
*>gîs, Pré des — , à Essert-Pittet, pour Ozis^ pré des oiseaux ;
du patois oziy de avicellurriy petit oiseau, permutation z-j, fré-
quente en patois. Rappelle un lieu-dit Osoget, 1268, entre Peney-
le-Jorat et Corcelles, M. R. XII, 92.
0(}nonaaz, ou par corruption Oyonnaz, ruisseau près Vevey,
Ouniona vers i2i5, Cart. Laus., M. R. VI, 35i, Onuina^ On-
nuna^ miç^, flumicellam de Osnona, M. R. VI, 876, Egnonaz,
i356, Ognyonay 1876, 1898 ; Bridel, Essai sur le lac Léman,
Conservateur suisse, V, 68, écrit Utne,
D'après M. A. de Montet (Hist. Vevey, i85), Ognonaz serait le
nom du territoire que le ruisseau traverse, nom dû aux planta-
tions d'ûigaons qui l'occupaient sans doute autrefois ; le nom
aurait passé à la rivière. Cette étymologie est bien peu vraisem-
blable ; tous les noms locaux semblables dérivés de noms de
plantes cultivées sont en eyre, ère, ière : un territoire planté d'oi-
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OGOZ — OLEYRES 315
gnons se serait appelé Ounionere, Ou^noneyre, comme on a Por-
reyre, de porrum, Panesejre, de panis, etc. Ognonaz vient sans
doute d'une racine celtique onioy ounio^ qu'on retrouve dans les
noms celtiques Ouniorix, Onnio cités par Holder, et ona, rivière.
Ogoz ou Ogo, domaine sur Saint-Saphorin-Lavaux, Ogga^
xn« s., M. R. XII, 19, 162 ; ham. à Puidoux ; propriétés des reli-
gieux de Marsens au pays d*Ogo, ancien nom du pays de Gruyère,
soit du comté qui s'étendait sur la haute Sarine : Butulam in
OgOy 900 (Pago ausicense^ 980, Hidber, I, 220), Rua in OgOy
1019-1036, Rodulfus cornes in Ogo, 1172, Radulfus cornes de
Ogga^ xii« s., Rota in Ogo^ 1182, decanatus de Ogo, 1228,
Ponte in Hogo, i25o, aujourd'hui Pont en Ogoz, etc., M. R.
XII, Zimmerli, II, i38 ; origine incertaine, voir QSx.
Oie, Oye : Tattes d'Oie à Nyon, Champ de l'Oie à Bière, à Pa-
lézieux, Moulin de l'Oie à Bogis, bois à Aigle et Daillens, Grét
d'Oye à Apples, Prés à Châtel-Saint-Denis, Coffrane, Pàquier,
SaintrAubin, loc. à Noville, Saxon, MoUens ; Ruz des Oies à
Bulle ; Fin des Oies à Courtetelle ; Pré de l'Ouye à Yvome, des
Ouyes à Oulens ; Pré d'Oyon à Aigle, noms datant de l'époque
déjà reculée où l'on avait des troupeaux d'oies, patois ohia, oukie^
dim. ohion^ ouhion^ Berry oyon, du latin auca^ oie.
Le DicU géogr. d'Attinger dérive ces mots de Tall. oei, v. h. ail.
ouwa, m. h. ail. oia^ prairie humide. Mais un grand nombre de ces
localités ne sont pas du tout des prés humides, au bord de l'eau (Crét,
Tattes, Champ). En outre le mot allemand ne saurait donner le son
mouillé de ouye. En 1675, sur la plainte du conseil de Fleurier, se plai-
gnant des dégâts faits par les troupeaux d'oies, le Conseil d'Etat de
Neuchâtel ordonne à tous les propriétaires d'oies de s'en défaire dans les
huit jours. M. N., VI, 313.
Oisonfontaine, ham. de Saint-Ursanne, Berne, au bord d'un
ruisseau. Est-ce le dim. français d'oie, oison, ou une fausse ortho-
graphe pour Vouason, terrain bas et humide. Il faudrait des
formes anciennes pour décider.
Oleyres, D. Avenches, Oleres, 1228, M. R. VI, 334, OiyereSy
1239, Matile ; OliereSy 1272, Oléines, i34o, Rec. dipl. III, 16 ; ces
4 orth. dans une même charte de 1289, Mtl., Olleres, i255.
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316 OLEIRC — ONEX
Wûrslbg"., 200. D après Gatschet, de aulearia, de aula, terre
dépendant d une ancienne demeure seig'neuriale : très douteux,
d'après les anciennes orth. Signifie peut-être poterie ; il y a un
mot V. fr. olier = potier (note de M. Bonnard).
L'Oleîpe ou Oleyre, ruiss., affl. de la Mentue, près Bercher.
Olives, Creux des — , à la Ghaux-de-Fonds ; de olivCj nom
vulj^aire dans le Jura ncuchâtelois du Narcisse faux-narcisse, fré-
quent dans quelques vallées du Jura. A la Côte, olive est le nom
de la Primevère acaule.
tUlon, D. Aig-le, Aulonum, 5i6, 1018, Olonum, 1107, Oluns,
1178, Oulon^ Ï2II, Olun^ ^217, Oloriy 1282, Oulon, i25o, 1288,
OlonSr i35o, Oullon, 1095, i6i4, etc. ; Olon, ham. de Lens près
Sierre, Valais, Auluns^ iioo, Ulricus de Aula^ ^219, OulonSy
13^6, Oiilnrif t3o8, O/o/i, i453 ; les deux du latin aa/a, au sens
de ferme, «lépeadance de quelque grande maison seigneuriale.
fhtibHaux, Ombrieux, voir IVombrieiix.
Omène ou Omeînaz, alpe près du lac Noir, Fri bourg, souvent
écrit , avec soudure de la préposition, lac Domène, Bridel, Gon-
serv, suisse^ IV, 281, et Domeinaz, Lutz, bu encore lac Domaine,
Gonserv, suisse, V, 178 et X, 278, alpibus de Almina, ii84,
1200, Haulmenay Aumina^ 1289, Almina^ ii46, Hidber, i4a-
mina, 1 146 (Mtl.), Halmeyna^ xiii* s. (Lib. Donat. Hauterive,
Arch, Fr, VI, 54, 78, i25) ; de Tall. Almeinde^ Allmend = pâ-
turage commun, d'après Gatschet.
Le DkL CT^^i** d'Attinger donoe asile à une étyraologie d'après
laquelle ce nom lui viendrait d'un moine d 'Hauterive qui aurait exorcisé
lea ser^ïents de hi contrée, de là le nom de montagne du Moine, dou
Meino, d'Omclaa, puis d'Oméne. La simple lecture des anciennes formes
du nom et le fait qu'Almina se rencontre déjà en 1134, tandis qu 'Haute-
rive n*i* étff fondé qu'en 1137, en prouve l'invraisemblance. (Dans un
errata, le DicL h corrigée cet article qui avait échappé à l'attention de
ses dïrerteurs*)
Les < ftnehoUâ à Gronay, Onchères à Oulens, les Oncherattes
à Courg-enay^ D. Porrentruy = jonchets, jonchères, apocope du j
comme dans le jeu des jonchets dit aussi onchets ; voir Jonchire.
Ooex, C. Genève, Ounay, Honay, xiii» s., Réç. gen., 5i4»
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ONNAZ — ORDON 317
Onay, 1291, i3ii, i34A, M. G. I, IX et XIV; de (fundum)
Onacum, domaine de Onus, comme Aanaj, Dép. Nièvre, jadis
Onacum. La racine onus est employée dans Tonomastique romaine.
De Vit a le gentilice Onusanius, Peut-être Onus est^il simplement
le nom germain Ono latinisé. Onex dewieni A unex, i7i7,ilunay,
Ounay, Aulnay, Alnetum an xviii« s. par fausse traduction,
confusion avec aunaie.
• Onnaz, pâturage de Vionnaz, Valais, Hona^ i4o2, M. R. 2*s .,
II, 39 ; la carte Dufour écrit Nona, soudure de n : en Onaz ; ori-
gine inconnue.
Onnens, D. Sarine, Fribourg, ail. Onnlng, UnenSy ii37,
ii46, 1197, M. F. II, m, Unains, 1223, Donat. Haut., UneinSy
1228, M. R. VI, OnyUy 1622 (Dellion); — autre D. Grandson,
Unens, 1228, villam des Unens, i34o = chez les descendants du
Germain Oni, Ono,
Oppens, D. Yverdon, Opens entre 11 63 et 1171, Arch. Fr. VI,
OupeinSf 1244, Wurstbg., 92 = chez les descendants d*OppOy n.
pr. germain, Fôrstm., p. 971, correspondant des Oppikon de
Thurgovie (le Orpens de 1222, M. R. III, 552, est sans doute la
même localité).
Orbe, Urba, iv« s., Orba dans Frédégaire, 6i3, Urba, 866,
879, 937, viens Urbensis, 1049, Orbe vers 1220, OrbOy ii4i>
1228, OrbaZy i383, M. R. XIV, VI, V; tire probablement son
nom de la rivière voisine, VOrbe, Ce nom se retrouve en France :
VOrby rivière des Cévennes. Orba était aussi le nom d'un fleuve
de Phrjgie, affluent du Méandre, et leur nom vient peut-être à
tous des sinuosités de leur cours, racine orb, cercle : l'Orbe est
très sinueuse dans son cours supérieur ^.
L'Ordon, forêts à Boécourt, Asuel, Mettemberg, Jura bernois ;
^ Nous ne savons où M. Maxime Reymond (Revue hist. Y, déc. 1905), a
trouvé que « l'Orbe supérieure s'appelait autrefois la Lionne et qu'au xvm* s.
encore la Grande Eau se nommait l'Eau noire. » La Lionne, Leona, 1140, est
un simple affluent du lac de Joux à l'Abbaye et la Grande Eau, jadis Ruisy ou
Rionze n'a jamais porté que ces deux noms. Celui d'Aide noire appartient à
un ruisselet, affluent de la Grande Eau à Ormont-dessus et au hameau voisin.
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348 ORGES — ORGIÈRES
les Ordons, forêts à Séprais, Ghampoz, Moutier, Soyhières, Jura
bernois, au Lieu et le Chenit, vallée de Joux ; pàtura^;^ à Montri-
cher, loc. à Bullet, à Sainte-Croix ; les Pœts Ordons à Ballai-
gues ; les Grands Ordons à Corcelles ; Queue de TOrdon,
quartier de la Sag-ne, Neuchâtel = forêt dont le bois, de petite
taille, est exploité par parcelles par les charbonniers. Un arrêt de
1744 de LL. EE. «< donne droit aux communes de marquer les
ordons aux charbonniers qui doivent laisser sur place les plantes
de dcmî-pied de diamètre. » M. R. I, 436.
Opges, D. Yverdon, OrseSy 1260, M. R. I, 2« livr. 178 ;
champs à Lens ; probablement de kordeum, org-e.
OrgemoDt, loc, à Combremont-le-Grand, à Yens, coteaux ou
Von cultivait Torge ; de horde um et monte m.
Orge-Pré à D'izy et Praz-Orge à Moiry ; peut^tre de hor-
reum^ fenil, voir plus bas Orgeval.
Orgery, loc. à Saules, D. Moutier, Berne = Orgière.
OrgevHl (ou Orzeval), loc. à Saint-Léonard, Valais, Orgeval^
i38o ; Orziv«l, loc. à Lens, Valais ; Orge vaux et Orgevalleties^
3 pâturages k Montbovon, faussement écrit Org-evaud, atlas Sieg-
fried ; Orgevalottaz à Grimisuat ; Orge vaux, alpe sous Gulant,
Ollon» pâturage au pied du Folly, Montreux, loc. à Pompaples,
Servion et Morreus ; Orsivaz, alpe sur Vercorin, D. Sierre, Va-
lais, corruption do Orgival^ i3o3, Orgioaiix, i3o4 (le sommet
au-do&sus s appelle encore Bec d*Orzival). Ces noms ne sont pas
tous de la m^me orig-ine. Ceux de pâturag-es viennent de horream,
fenil, et valîem, val. Par contre, ceux qui désignent des localités
de la plaine, ou il n y a pas de fenils pour serrer des récoltes,
viennent de hordeum, orge, vallem : vallons où Ton cultive
l'orge*
Orgîèi-es, chalets sur Saint-Maurice (écrit aussi Ordières);
forêt à Ocourt, D. Porrentruy, à Courgevaux, Fribourg ; Or-
guiiSreij, chalet derrière les Pléiades à Blonay ; les Orgères, pâ-
tura^o k Arziert io49 ™- '» Orgîres, loc. à Froideville, D. Echal-
lens, m. k Châlounaye, D. Glane. Un Orgiery à Morlon, i394;
de orgière, champ d'orge, bien que quelques-unes de ces localités
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ORIETTE — ORMONT 319
paraissent peu répondre à cette étymologie par leur élévation ou
leur aspect actuel.
L'Oriette, passage descendant du Château au lac, àNeuchâtel.
D'après Chambrier (Mairie de Neuchâtel), il y avait une rue
Gloriette dans le quartier le plus élevé de la rue du Château. Il
paraît que c'est la même par où l'on descendait à la petite tour de
rOriette nommée Gloriette en i44o. Un compte de la comtesse
énumère les provisions que « Madame a fait emporter en Glo-
riette, » soit dans cette tourelle ; TOriette est donc une corruption
de Gloriette.
Orjulaz^ Bioley — , surnom venant d'une forêt du voisinage
qui occupait jadis la plus grande partie des territoires d'Oulens,
Bretignjy Bioley et Ëtagnières, nemus de Oriola, 1192, 1228,
Oriola, 1200, 1280, 1272, Bio\ey-OrjioulaZy 1527. Peut-être
aussi de la racine orge, latin hordeum, et suffixe diminutif ola,
Nemus de oriola serait alors la forêt avec de petits champs d'orge.
Orjux, Crêt d' — à l'Isle, Orjux à Goumœns-la-Ville, Champ-
Porjux à Assens = Champ-Orjux ; l'Opjus à Fiez ; origine in-
connue.
Es Ormes à Ollon ; Ormet à Ecu biens, Vaud ; les Ormets à
Soubey, Jura bernois ; Ormey, village près Morat, Ormeis^ 1890,
Rec. dipl. V, ail. Ulmitz, Ulmiz, 1260, ou, avec soudure de l'ar-
ticle, Lormaz et Lormoy à Savièse, Lormy à Lens, un Lormey
à Ayent, 1270, 1288 ; de orme et ormaie, latin ulmetum.
Ormona, ham. de Savièse, Valais, Olmona, iioo, Ormonay
1200, Hormona, 1229, Ulmum^ 1224, etc. ; également dérivé de
ulmus^ orme, très répandu dans la localité.
Ormont, vallée des Alpes vaudoises, terra de Chablais super
Ormontf 1200, Zimmerli, II, i46, Ormont, 1281, M. R. XXIX,
294 ; in Ormont y 1 282-1845, curatus de Ormont, 1287, commu-
nitas Orimontis, i865, vallis Oreimontis, 147^, Aareomonte^
i485, vallis Aureimonlis, 1496. Gatschet le tire de horreum et
montes, monts des fenils, des granges. Ne peut venir de là : hor-
reum -+• montes donnerait Orgemonts ; comparez Orgeval, Orge-
mont. Quant au latin aureum montem, ce n'est qu'une fausse
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320 ORNY — ORON
traduction latine de Ormont et il ne paraît que tardivement dans
les chartes ; ce n*est qu'à la fin du xv« s. (i485) qu'on a eu l'idée
que ce nom d'Ormont pourrait signifier le mont de Tor. Il n'y a
jamais eu d'or, métal, dans la vallée, malgré certaines traditions
populaires nées sans doute de ces fausses traductions. Par contre
elle a été habitée longtemps par l'or, l'ours, dont le nom a laissé
de nombreuses traces dans le pays : entre 20 loc., citons la Joux
do VOurs à Ar pille d'OUon, la Tannaz à l'Or près Roche, le Roc
à VOurs et Orsay sous Chamossaire, Comborsin à Rougemont.
Ormont, pour nous, est le mont de l'ours. Bridel (Coup d'œil sur
les Alpes), dit : « Un très ancien document connu du géographe
Fœsi l'appelle Ursi Mons, d'où l'on a pu faire également Ormont,
parce qu'en patois Or est un ours. « Cette étymologie pourrait
être admise, ajoule-t-il, s'il est vrai que le plus ancien sceau de la
vallée portait un ours pour les armoiries de la commune, comme
on me l'a assuré. » (Conservateur suisse, VI, 278.)
Omy, D. Cossonay, Or/i/e, 598, 600, 1228, Orneiy 1012, Or-
niacum, iio5, Hidber, I, Hornie^ i325, Ornyey i344, Ornyei,
i345 ; de (fandam) Orniacam, domaine d'un * OrniuSy genti-
lice dérivé du cognomen Ornas donné par De Vit. Quant à Oroy,
vallon, chapelle et glacier sur Orsières, Valais, Ornier, 1820
(Bridel), la localité est bien retirée, toutefois il n'est pas impos-
sible qu'elle ne vienne également d'un nom romain.
Oron, Aaronum, 5i6, 1017, Orum, 1161, Horuns, 1221,
OronSf 1228. « Une inscription trouvée à Bordeaux porte le nom
celtique à'Uromagus^ champ d'Uros, nom probable d'une stati«m
romaine de Suisse, » dit M. d'Arbois de Jubainville, p. 899, op.
cit. Ce nom doit être celui du fameux Bromagus (Itinéraire d'An-
tonin) ou Viromagus (table Théodosienne), qu'on a cherché par-
tout, mais dont l'identité avec Uromagus a été démontrée par
MM. Pasche d'Oron et F. de Saussure, Revue hist. Vaud,, 1901.
Uro-magus, de maguSy champ = champ (TUros, n. pr. (ou de
l'unis, urochs, bœuf).
La terminaison magus tombe de bonne heure dans les noms
semblables ; à la fin du vi^ s. le g disparaît. Rotomagus devient
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ORSAZ — ORTIER 321
Rotomous puis Rotomo, Rotom, Rouen ; Riomagxis, Riomao,
Riomo, Riom ; de même Argeatomag'us-ArgeDtoii, Turnomagus-
Tournon, Noviomaçus-Noyon, Cadomag'us-Caen ; voir Jubainville
et Holder.
Orsaz, Joux — , = joux, forêt de l'ourse ; es Opsey8(ajs) à
Vérossaz ; Orsay, loc. sous Chamossaire, Ollon, à côté du Roc à
VOurs = endroit où abondent les ours ; Orsera, pâturage, D.
Hérens, Valais =: v. fr. orsiére, tanière d'ours.
Orsiëres, jj^rand village de TEntremont, Valais, Ursaria, 972,
io52, Urseri, 1177, OrsereSy 1 199, Orsiére, 1224, etc. Orzeires,
pâturage près Vallorbe, Orseyre ou Orseire du xii« s. à 1579.
Gatschet tire ces noms de l'italien orzariay endroits où Ton cul-
tive l'orge ; mais cette culture ne s'est jamais élevée jusqu'à la
hauteur de l'alpe d'Orsera. Studer, plus près de la vérité, les dé-
rive de UrsariiSy stations de chasseurs d'ours. Tous ces mots
viennent de ursaria, v. fr. oursière^ orsiêre, tanière d'ours.
Dans les environs du village valaisan, on trouve la Porte à VOrs,
le Greppillon de Y Ors. L'ours habitait toutes les régions monta-
gneuses, — une Orseres à Grimisnat, 1267, — même du Jorat :
il y avait au xiii« s., près de Lausanne, une forêt d' Orsiëres,
« nemus quod dicitur Orseres, » Cart. Laus., M. R. VI, 824, et
M Orseres apud Lansannem » vers i235. De là encore
Orsin, pâturage sur Vionnaz, Valais = montem ursinum,
alpe, mont de l'ours ; voir encore les articles Lousine, Hausse^
resse, Praz du Sex, etc.
Orsonnens, D. Glane, Frib., OrsenenSy ii43, 1166, ii84, Or-
sennenSy 1162, OrseneinSy 1180, ii84, Orseineins, 1288, M. R.
VI, ii5, 64o, Orcenens, 1260, Wûrstbg., i83, Orsonneyns^
1826 = chez les descendants d*UrsinOy n. pr. germain, dérivé du
latin UrsinuSy de ursus^ ours.
L'Optiep, vallée de l'Eau froide sur Roche ; chalets aux Mosscs,
Ormont-dessous ; autre sur Mîex, aussi Lortier, alpes de Vouvry,
Valais ; les Orties, ferme à Courroux, Jura bernois ; L'Ourtié,
alpes de Trient ; L'Urqui, pâturage sur Montbovon, Gruyère ; et
avec l'article soudé Lourtier, village de Bagnes, Plan Lurqui ou
M. D. SBC. SÉRIB, TOME VU 21
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322 ORVALES — OTANES
Lurquier à Albeuve, Gruyère, permutation t-q ; chalets, hameaux
où abondent les orties. On dit de même en romanche urtier^ ur»
liera et l'allemand a Nesseln^ Nessleren, Nesslau, etc. ; dans 6re-
maud nous trouvons un Antoine zur Nesselen, i346, appelé Ant.
de Urtica, i354.
Les Orvales, loc. à Malleray, D. Moutier, Berne ; terres où
abonde Vorvale, un des noms vulgaires de la Sauge des prés.
Orvaux ou Orval^ ancien nom du val de Tavannes ; nous pa-
rait être un Ors-vaux, une vallée de Tours, et le latin Aurea val-
Usj XIV® s., n*est qu'une fausse traduction.
Opvîn, D. Courtelary, Berne, ail. Ilfingen; UlvinCy 866, Uli-
vitij 975, Ulvinchy 1178, Ulvinges, 1196, Ulveins, 1228, UlvenSy
1234, Ulvinge, 1261, Ulvin, i356. — Ulvingenj 957, 962,
1226, Ulfingen^ i233, etc. Matile et Cart. Hauterive = chez les
descendants de 6Y/*, autre forme de Walfy le loup. Fôrstm. ne
donne pas Ulf, mais il a le féminin Ulfa et les dérivés Ul/îloy
Ulfing,
Orzens, D. Yverdon, OrsenSy 1177, Cart. Month., 1226, M. R.
VI, 162, 1228, i3i7, etc., Orseinsj 1226, F. B. II, 74, 1288, M.
R., 20 loc. à Lutry ; et Orsens, loc. à Port-Alban, D. Broyé,
Frib. = chez les descendants d'Orso, n. pr. germain, emprunté
au latin ursus. FOtstm., 1218.
Orzeires, Orzeval, voir Orsière, Orgeoal.
Oserabloz, voir Isérables,
Glanes, arête de rochers près du Bec de Corbassière, Bagnes ;
les Outans, rochers sur Bex ; les Autans ou Gitans, rochers sur
Salanfe, Valais ; autres, vallon de Barberine, alpes de Salvan ;
Gutannaz, paroi au S. du Grand Muveran ; les Gutannes, ro-
chers à Trient ; Gutannaz, rochers et petit vallon, alpes de Vion-
naz, Hoczona, i4o2, M. R., 2® s., II, 39 ; Guthannaz ou Gus-
sannaz, vallon et parois de rochers à la Deot de Brenleire (Bren-
laire), alpes de Gruyère ; probablement de Tanc. adjectif autan
.= hautain, (rochers) autans y (roches) autanes. Ce mot se retrouve
en Dauphiné : oussane pour désig'ner certaines régions rocheuses ;
voir aussi l'article Autanes.
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OTHNETTE — OUDE 323
Othnette, la Dame —, forêt sur Corcelle, Neuchâtel ; tire son
nom de Othenette de Cormondrèche, femme de Vauthier de Neu-
châtel, seigneur de Colombier vers i4oOy M. N. XIX.
OttanSy que Tatlas Sieg'fried écrit Autans par une fausse assi-
milation, crojons-nous, avec les noms précédents ; ancienne loca-
lité dès longtemps détruite près Martigny, Actanis dans la charte
de fondation de Tabbaje de Saint-Maurice, ecclesia de Oitanney
1178, Othans et Otans, 1200, OitanSy 1192, 1267, OctanSy 1291,
OianSy 1228, 1827 ^. Le groupe et ou tt rattache ces mots à une
autre racine que la série précédente : ils renferment le premier élé-
ment du nom de Tancien Octodurum = château resserré, le mot
optique octCy ochte, défilé, goi^. Une localité à Etoy, Vaud, es
Octannes, semble renfermer la même racine ; cela dépend de sa
situation.
Ouates, Plan les — , voir Vuattes.
Ouchin, Pré — , à Moutier, Berne = pré oursin, de Tours,
permutation jurassienne s-ch, comme Ëssert-Ëschert.
Ouchy, ham. de Lausanoe, Osciacum, xi« s., Oschye, 1170,
1184, 1228, Oschie, 1184, 1211, 1872, Ochiey 1188, Ochiacum,
xin« s., Ochyey i3oo, M. R. V, VI, VII, etc. Gatschet le rattache à
QSsch, Œx, voir ce mot ; mais le suffixe iacum indique une autre
origine : c'est un (praedium) Osciacum, propriété d'un Oscius,
gentilice gallo-romain. De Vit, IV, 838, dérivé sans doute du nom
de peuple Oscus,
Oucllou, pâturage sur Allières, Gruyère, — aussi en Noucliou,
avec n soudé, — patois ou Cliou = au Clou ou au Clos, du verbe
patois cllourCy hlloure, clore.
Oude, voir Ouille.
^ Près de là se trouvait aussi Octanellam, que M. de Gi agios croit, — avec
beaucoup de raison, — être le Vernayaz d'aujourd'hui. Ce n'était en tout cas
pas Salyan, comme le veut J. Monod (Guide du Valais), puisque la charte le^
indique comme % loc. diff., Actanellum cum Silvano. Le Rentier de Salvan,
Renterium limitativum apud Salvan, 1732, Ârch. de Saint-Maurice, prouve en
faveur de l'opinion de M. de Gingins : Verneya seu Octanes y p. 104, et Ver'
neyat êive Octanet, p. 105 ; il n'y a pas de doute que cet Octanez ne soit TAc-
tanellum de K16.
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324 OUDON — OURA
Oudon, voir Audon.
Ouge, Ougettaz, nombreuses localités : 7 au Pays-d'Ënhaut ;
rOugoz, prairie à Corbejrier, dans une petite combe. Le g dur de
Ougt)z ne fait pas difficulté : on rencontre Oug^on, Oujon, autres
formes de auge, du bas latin augia, de alveuSy bassin.
Guides, partie du village de Barberine, alpes de Salvan, inon-
dée et couverte de graviers par le torrent ; patois ouedo, vide,
€ ouedadjo^ inondation, débâcle, » Bridel. On» peut sans doute y
rattacher les autres localités valaisannes Odei, Odes et peut-être
Haudéres ; voir ce dernier mot.
L'Ouille, rocher escarpé, isolé, dominant de 100 m. la route
Pont-Vallorbe ; rOulle Secca (Oulie Cecca), rocher près du gla-
cier d'Otemma, Bagnes ; les Œillons, loc. à Noiraigue, Neuchâ-
tel ; es Oulliets, Oulies, prés à Monthey, Oude, loc. à Gonthey,
d = 11 mouillé, donc = ouille ; de ouille^ aiguille, et diminutif
= aiguillon ; voir aussi Avouille et Avouillon.
Oujon, ancienne chartreuse prés Arzier et ruisseau voisin. Al'
giOy Augio^ xii« s., domus Alionis, I2i4> ^219, domus Augio-
nisj xiii^ s., Oujoriy i235, Augion, 1261, etc. ; le même que
auge, de alveus, bassin, au sens de petit vallon fermé. Ougion,
Ouzon est aussi l'ancien nom du pâturage d' Audon, alpes du Sé-
pey ; voir Audon.
Oulens, D. Ëchallens, Ollens, 696, 600, HollenSy ii4i> M. R.
XIV, Oulens, 1177, Olleyns vers 1200, Ouleins, 1228, M. R. VI,
OlleinSy 1288, Oulens, i424» OulanSy 1489, M. R. XIV; —
autre, D. Moudon, Ollens, 695, aussi Oulyny Girard Dou Lyn^
Dou Lin, Dellion, IX, 218 == chez les descendants de Ollo^ n.
pr. germain, Ollo dans Grég. de Tours, Olo dans Paul Diacre.
Fôrstm., p. 182.
L*Oupa, Crêt de — , près Travers, Neuch., Bois à TOuraz à
Pizy, la Tanna à TOura, caverne à Naye sur Montreux ; Pertuis
à rOura sur Vouvry ; du patois oura, latin aura^ vent. Crêt,
bois, caverne, trou du vent. Totouraz, loc. à Bofflens, le même
que le français Toutvenl à Vallorbe et à Tous Vents à Rances.
De même en Provence des endroits exposés au vent s'appellent
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OURÉ — OV AILLE 325
Milloure, Millaura (ce que la carte de Cassini tradaîsait par Mylord
d'après A. de Rochas, Année géogr,),
Ouré, champs et vi^es à Savièse, Prés de TOuraz au bord
de la Venoge à Lussery ; d*Ouraz en Ouraz, loc. à Suscévaz,
DorenoraZy 1281, 1287, M. R. III, 523, 628 ; du latin ora^ bord,
d'où le français orée. Oupîette, loc. à Aubonne ; peut-être un di-
minutif irrég^lier (la forme rég'ulière serait ourette), le i intercalé
étant dû à l'influence du patois local.
Les Ousses à Gonthey, Nendaz, Ëvionnaz ; l'Oussettaz à Vei-
sonne, et avec soudure de l'article, Loucetle à Vercorin = Ouche,
Ouchette, avec la permutation valaisanne ch-ss ; pour l'origine,
voir Oche.
Outard, h. à Longirod, D. Aubonne, grangia de AliaribuSj
1 165, Rég. gen., io5, de Altari, 12^1 y grangia de Altar, Autar
au xiv« s., Dict. hist. Vaud,, propriété alors de l'abbaye de Bon-
mont. Mais ce nom est plus ancien sans doute et vient probable-
ment d'un ancien autel druidique ou pierre à écuelles qui se
trouve dans le bois voisin. Il y a à Passy en Faucigny un endroit
appelé les Outards, où se trouve un temple de Mars, attesté par
deux inscriptions conservées dans le mur de l'église, M. G. I,
276 ; de même, près de Saint-Ursanne, Berne, la Pierre de
l'Autel, de YOulter^ i436, rupem Altare^ 1210.
Outhannaz ou Oussannaz, petit vallon entre les Dents de Bren-
leire (ou Brenlaire) et de Follieran, Gruyère, Ostannat, 14^9,
Hautannaz, 1471 ; voir Otannat,
Ouye, voir Oie.
L'Ovaille, loc. à Yvorne et Corbeyrier, sur l'emplacement de
l'éboulement de i584. Ne vient pas d'aval, en bas, comme on l'a
dit, mais du v. fr. orvale^ orvaille = tempête, ouragan, désastre
qui présente chez nous la forme ovaille, mot qui revient fréquem-
ment dans les chartes d'Aigle relatives à la Grande Eau ; aussi
ailleurs : une charte de i5i8 parlant de la maison forte de Gou-
mœns-le-Jux, alors en ruine, dit domum fortem, ad ruinam per
ovalia bellorum et incendia reductam, et dans les Mém. Inst. G.
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326 OVBRBSSE — PAIGHEUX
IXy aiy une autre porte, à propos d*UQ bail, que le propriétaire ne
veut portare g^arentiam aliquam de tempestate seu ouallo.
Overesse, loc. à Assens, Avenches, Torny-le-Grand ; du latin
oois, mouton, et suffixe eresse = ière : prairie des moutons,
comme Boveresse, des bœufs, Porcheresse, des porcs, etc.
OvroQQaz, ham. sur Leytron, Valais, NevronUy carte Dufour,
et Neoronas, Dict. de Lutz, par soudure de la préposition : en
Ouronnaz, Uurona, iioo, M. R. XVIII. Un autre jadis sur Gri-
misuat, Oorona, 12^0, Uvronna, 1267, M. R. XXIX et XXX.
Ozflipe, ^ut5^ieau de Pierre — , près Lausanne, petra Agusoria^
ii42j Cart, Month., M. R. XII, pierra Uziéry^ 1288, il\^by pierre
Ugieyre^ i536, M. R. VII, Pierra Aizaire, 1780. Ce nom, dont
le sens nous échappe, se retrouve ailleurs : deux chartes valai-
carmes de i2â/| parlent de fonds de terre « apud petram Awa-
sori )^ et « lapide A wusori. » D'après les noms des témoins, de
VernamJège et de Bornué, ce doit être à l'entrée du val d'Hérens ;
enfin, une petram Huysieri aux Ormonts, i3i5, rappelle singu-
lièrement la Pierra Uziery de 1288.
Ouvrés, Fin des — , à Siviriez = des terres ouvrées, labourées.
Oa%'ry, loc, k Conthey ; probablement même sens.
Paccay, Pacoret, Paccoresse, autres formes de pâquier ; Pa-
t*ot ou Paee4)t,s, fém. Pacôte, Paccolte,s, nombreuses locali-
té.^ ; Paeoty, écart de Founex et 2 loc. Frib. ; Paccotires à Lus-
sery, Pacoteires, alpe de Dorenaz, Valais ; du mot romand paeoty
boue : lieux, pâturages boueux. Peut-être le dernier de pacoteire,
nom patoii» du populage, ou bouton d'or, Caltha palustris, si
abondant près des sources des sous Alpes et le long des petits ruis-
seaux,
Padeltaz, loc. à Vétroz ; permutation /-rf = palette, voir plus
bas.
Paeheux, Pachîre, voir Passiau.
Sur Paîcheux, prairies à Bassecourt, Jura bernois ; de pas-
cuaie (pratum), pré que l'on pâture, et suffixe dim. euXy de eo-
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PAILLY — PALETTE 327
Paîlly, D. Echallens, Partie et Parliei entre ii5o et 1177,
Arch. Fr. VI, Parti, ii54, Pariey, 1182, Parlye^ 1177, ii84,
Cart. Month., Par/f>, 1174-1242, /^aWiez, 1261, 1877, Pallye^
1296, Paitliez, i453, Patlie, i537 ; d'après les formes post^
rieures à 1260, M. R. VI, 420, etc., comme Pailly, dép. Yonne,
de (praedium) Patliacum, domaine d'un PattiuSy gentilice ro-
main, mais la présence régulière de IV dans les 6 formes anté-
rieures indique un autre ^ntilice à rechercher.
Painsec, ou mieux Pensée, 1806, Pensay et Pensey, i8ao
(Bridel), ham. vallée d'Anniviers, Valais, Pêêsey, 1260, Pessei,
1284. D après cette ancienne forme, Pensée est un picetum, bois
de pins, du latin picea. Pour le suffixe ec, voir Biotec.
Palais, m. à Corsier (Genève), champs au Lieu, à Baulmes ;
au Paie (terrain humide), à Lully, Vaud ; les Paies, Montagnj-
les-Monts, Frib. ; et les composés Champ Palley à Valeyres-sous-
Ursins, Montpalais à Ocourt, Jura ; Champ Palais à Amex,
Champalet à Bofflens, Champs Pallets à Coppet ; Champalin à
Val d'IUiez, Païen à Salva^^y, les Pâtés, 1784 ; les Palins ou
Zonnaire à Monthey ; de palais, palet, contraction de paluais, pa-
luet, de paludetum, lieux marécageux, humides. Voir aussi Plain-
palais.
La Palaz, une 20* de localités, la Pâle, 5 du Jura bernois, es
Pâlies à Crans, la Pallaz, 4 Vaud, les Pâles, 6 Vaud et Frib. ;
diminutif Palette ou Palleta(z), une i2« de loc., etc. ; du latin
pala, pelle, pris au sens de surface plate ; une Pata à Cottens et
un campo Pateta à Lussy, Frib., xii«s. C'est la même métaphore
que planche, planchette, ancelle. On pourrait penser aussi au latin
patla, manteau, tapis, ce qui expliquerait les deux 11 de quelques
mots, mais c'est peu probable ; au reste les 2 orth. se rencontrent
pour la même localité: la Palaz à Vionnaz, la Patte, 1776, la
Pataz à Colombey, 1696, Pattaz, i856.
La Palette, sommet Ormont-dessus ; de paretie, petite pare,
paroi, avec permutation 1-r. Cette modification est récente. Bridel
en 1799 écrivait le Pare (masc.) d'Isenod, Conservateur suisse, V,
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328 PALEYRE — PALOUSE
p. 126, édition de i8i4. (Dans l'édition Gaullieur on lit la Pare
d'Jsenau.
Paleype, ham. de Chexbres, Paleyres, xii^ s., et Lausanne,
Paleyres, 1227, M. R. VI, 549, Palaieres, 1280, Palayeres,
1475, collectifs de Palaz.
Palézieux, D. Oron, ce nom dont nous avons recueilli 5o
orthographes différentes, de Palatiolurriy ii4i> à Palézieux ^
1675 S vient de Palatiolum, dim. de palatium, palais. Pallazuit^
ham. de Liddes, D. Ëntremont, Palajoie et Palasuis dans Lutz,
et Palatieux ou Palaqueux, groupe de chalets, alpes de Vouvry,
ont la même origine.
Pallens, autrefois Païens, ham. de Montreux, Paleyn, i3i7 ;
PalÎD, loc. à Pullj, Païens et Paleins, 1226, M. R. VI, 25»,
Pallens, i368, Pallirty 1877, M. R. XXII ; Pallens ou Pallins et
Patins, loc. à Orbe et au Landeron ; peut-être du n. pr. germain
PallOf du V. h. ail. palo, mal, dommage. Fôrstm., p. 211.
Quelques-unes de ces loc. sont dans des endroits humides et
pourraient être des palais^ lieux marécageux, le suffixe ais per-
mutant parfois avec in : Fionnay et Fionnin, Palés-Palen ; c*est le
cas de au Patin à Massongex et à Monthey : en Palin ou Zon-
naire (= Jonchère).
Pallueyres, ham. d'Ollon, Paltuyères dans Lutz ; de (terras)
paludarias^ du latin paludem^ marais. Padouaire, loc. à Con-
they, le même avec permutation 1-d.
Palouse, Roche — , voir Péteuse.
* Voici, à titre de coriositë, les 48 autres formes : Pallexieu et Palleysieu,
ii34, Palaisol, 1134, Paloisol, Palaisul, Palaysol, xn« s.> Palaysol, Palazuz, Pa-
laziolum, Pallasiolam, 1155, Palezuz, Palexuz, 1155, Paleisul, 1162, Palosol et
Palasal, 1166, Palesol, 1180, Paleisuel, 1210, Palesoel, 1211, 1263, Palasuel,
1221, 1228, Palesuez, 1218, 1278, Palasuoz, 1224, Palasuz, 1234, Paleysool,
1237, Palisues, 1251, Palessuo, 1263, Paleysiux, 1268, Pallesue, 1269, Paleysuez,
1270, Palasuuz, 1271, Palexioz, 1300, Palleysious, 1323, Palaysiouz et Palay-
siouz, 1333, Palesiea, 1350, PaUexiouz, 1357, 1383, Paleysuouz, 1359, Palle-
xious, 1363, Palleysuez, Pallexuez, 1377, Pallexue, 1378, PaUesiou et Palaisuel,
1396, Palexuelz, 1397, Palexieul, 1453, Palaisioux, xvi* s., Palexiu, 1524, Pal-
lexieax, 1592, Palaizieux, Lutz.
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PALUD — PANOSSIÈRE 329
La Palud, quartier de Lausanne ; ham. de Nuvillj, Fribourg,
et une i5<^ de loc. Vaud et Fribourg* ; en Palaz, ham. près Bulle ;
la Palude, pâturage de Saint-Georg-es ; les Paluds (Palluds), h.
de Massong'eXf Valais ; Pallud, loc. à Vevej, Ollon, et 5 Frib. ;
Malapalud, D. Ëchallens (mala, mauvais) ; de paludem, palu-
des, marais, fréquent en romanche, palû, palûd, etc. Paîluex^ loc.
à la Forclaz d'Ormont ; de paludosuSy marécageux. Lapalud à
Bossy, Genève, article soudé.
Pampigny, D. Cossonay, Pimpinengis^ 1016, d'après Lutz,
ecclesia de PampiniacOy ii4ï> Panpiniey 1228, PampigniSy
1282, 1284, Pagpignie et Pampigniacum^ i235, M. R. VI, 3i4,
PampignieZy iZ2[^^ Pampigny er^ i335 = domaine d'un Pem"
peniuSy nom gallo-romain dérivé du celtique pempe, cinq, à
peu près l'équivalent d'un Quintinius latin. Holder mentionne
une villa nomine Pempinas, Pour la graphie Pagpignie, voir
Suen.
Panex, village des montagnes d'Ollon : Michaelem de Panaes^
1820, M. R., 2» s., IV, 83, Panex, i4o2, « la Saline de Pagnex,
1629, charte d'Aigle.
Pangires, fermes à Saint-Légier, Pangieres, 1286, i434, M.
R. VII, 877, Pangyre dans Levade (qui voit dans ce nom une al-
lusion au culte de Pan).
Panissière à Prangins, Tartegnins, champs à Duilier, loc. à
Monthey, à Colombey, à Salvan, et mayens sur Saxon, Valais ;
Pannissière, champs à Pampigny ; Paneseyre, ham. sur Char^
donne; Panetire, loc. à Vex ; du v. fr, panise y s. f., le panic
millet, patois panei ou panis, et suffixe ière, localités qui con-
servent le nom d'une ancienne culture abandonnée chez nous,
comme les noms allemands de Hirslanden, Hirslen, de l'ail, hirse.
(La localité de Vex pourrait peut-être tirer son nom du panet ou
panais, Pastinaca sativa.) '
Panossière ou Panosseyre, grand glacier descendant du Com-
bin, vallée de Bagnes. Pourrait être un dérivé du patois panossi^
torchon, vieux linge, en prov. panoucho, du latin pannus, fr.
panne, drap, et suffixe dépréciatif osse, le glacier, — comparé à
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330 PANY — PARE
un drap, — étant fort sale des détritus de toute sorte qui en cou-
vrent la surface.
Pany, ham. de Chancy, Genève, et Paney, loc. à Chesalles-
Oron. Peut-être faut-il y voir d'autres formes de Peny, Peney, de
pinetum, bois de pins ; c'est ainsi que les noms des villages ro-
manches de Pany, Pinius en 1290, et de Panix viennent de pin.
On ne peut guère les tirer de Paniacum, du g^ntilice Panius : ni-
acum se réduisant à gny, Paniacum donnerait Pag^y, comme les
Pagnac-ey-y de France.
Paplemont, ham. de Courg-enay, D. Porrentruy ; de paple,
autre forme, sous l'influence de l'ail, pappely de peuple ou peu-
plier : mont des peupliers.
Paquier, 3 com. Vaud, Fribourgip, Pascua, i479, et Neuchâtel,
et nombreux ham. (iio loc.) ; Pascfuier^ ham. de Sommentier,
Frib. ; Pâquis, 16 loc. dont 5 ham. Genève et Vaud, Péquis, Pé-
quie, 4 loc. Jura bernois ; Paquais à Colombey, Paccais à
Chessel ; Pathiers à Ghamoson, Patier, Pattiez-er, 6 loc. Va-
lais, permutation valaisanne q-t ; du latin pose uarium^ pâturage,
les Paquières à Champagne, la Paquaire à Colombey ; de pas^
cuaria ; Paquialet, 4 loc. Frib. ; Pacoret, alpes de Bex ; Pa-
couret à Conthey ; Pâqueret à Penthalaz, le Patoret à Croy,
Paterin à Vétroz et Patéré è Château-d'Œx ; un Pasqueret à
Venthône, 1267 ; èa Paquottes à Valeyres-sous-Rances ; diminu-
tifs ; Paccoresse au Châtelard, Vaud, forme adjective.
Parchet, Parchy, 7 loc. Vaud et Frib., le Parchis à Porsel,
1271, les Parchis, pâturage à Charmey ; du v. ïv, parchety petite
étendue de terre, dim. de parc^ dont l'origine est incertaine. Es
Parcheiri à Bullet paraît être un collectif.
Pare ou Paraz, du v. fr. parey^ parais parait en romanche,
paré en Dauphiné, fr. paroi, du latin parietem ; la forme Pare,
Paraz du nominatif paries. Nom de nombreuses parois rocheuses,
de sommets escarpés, souvent mal écrit dans les cartes : la Pare
ou Paraz de Marnex, Ormont-dessus ; la Parraz, paroi à Vion-
naz, Sex de Pare es Fées (pour fayes, brebis, à Corbeyrier ; la
Part, pour Pare, es Fayes à Villeneuve, Parc, pour Pare, es
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PARIMBOT — PAS DES ANES 331
Fayes à la Berra, Fribourg* =s parois de rochers où s'abritent les
moutons. La Pare de Vouarin, paroi dominant le Trient à Sal-
yan. Pare-Blanche, paroi calcaire sur Roche, sur Yvorne et sur
Saint-Gingolph. Pares, chalets aux Voôttes, aux Mosses, à la
Forclaz, Ormont-dessous. Les Parais, pâturage à Collong^e, Va-
lais. Parey, sommet à Ghâteau-d'Œx ; de parietem, paroi. De
même, dans la vallée d'Aoste, la Granta Parey ^ souvent mal
écrit Grand-Apparey, et en romanche : Paré neircy rochers sur
Marmels, D. Albula, Grisons ; diminutif />are//^, italien (Tessin),
parete,
Parimbot ou Parimbol, ruisseau, D. Oiûn^ PerembaCy xii« s.,
Cart. Haut-Crêt, Parimbart, 1664.
Parrain, sommet, vallée de Bag^nes, autre forme irrégulière de
pareiy paroi. Parrain est tine confusion avec Parein, prononcia-
tion bagnarde du suffixe ey qu'on retrouve dans Fionnin, plus
employé à Bagnes que Fionney ; on a dit aussi Goquempin, au-
jourd'hui Coquimpey à Martigny ; de même Parrin, loc. entre
Panex et Salin, paroi de rocher formant limite entre Aigle et 01-
lon. Crête de Parin, 1784, Chartes d'Aigle, op. cit., p. i35.
Les Pars, chalets au-dessus de Gryon ; de l'adj. v. fr. pars =
les (chalets) pars, disséminés, dispersés.
Partiaz, Parties, lieux-dits à Bex, Chevilly, Montrla-Ville,
L'Isle, Orny, Penthalaz, etc. : participe de partir, partager =
(terres) parties, anciens terrains communaux répartis, partagés ;
nom ancien : les Grandes Parties à Grandfontaine, D. Porren-
truy, i343.
Es Parts, loc. à Vérossaz ; pourrait être aux Parcs ; au Part^
zon^ dim., à Dorenaz.
Les Parzes (partse), ham. sur Champéry, Valais, forme fémi-
nine dérivée de parc, enclos, comme parchet, partzet, aussi petit
parc à bétail.
Pascoules, marais à Orny ; de pasquis et suffixe dim. oie,
ouïe; en Engadine /}a5cu/ = pâturage.
Pas des Anes à Lausanne, chemin qui jadis descendait le long
du Flon, de Pépinet jusqu'au pont actuel de Chauderon; c'était le
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332 PA88EIRY — PATIEZ
pas, le passade des ânes qui se rendaient aux usines longeant la
rivière, raisses, foules et moulins. On dit de même le Pas du
Bœuf, col entre les vallées d'Anniviers et de Tourtemagne, le Pas
de ou des Chèvres, entre celles d'AroUa et d'Hérémence, Valais.
Passeîry, ham. de Chancj, Genève ; de (fundum) Passer ia--
cuïriy domaine de Passe riuSy g-entilice romain cité par Ch. Morel,
M, G. XX, 63. (Inscription de Vienne.)
Fassenches ou Passenges, maisons à Aig'le, Passenchy^
iA^5, suffixe patois enche comme dans Molli-enche, maï-enche,
Naviz-enche, Loz-enche, et peut-être la racine de passer.
Passiau, loc. à Ëtagnières, à Bottens ; Passiaux, hameau de
Jûuxtens ; au Passieux à Vionnaz ; Passière, col entre les vallées
de la Lizerne et de la Morgue ; formes patoises avec s-cA, à la Pa-
chipe à Mathod, le Pacheu, col entre les vallées de l'Avançon et
de Derbon ; formes diverses du v. fr. passieux, passiour^ fr. pas-
soir, passag'e ménag'é dans une clôture ; la forme fr. est aussi em-
ployée, par exemple au Passoir à Montcherand.
Passonery, prés boisés à TAbergement, D. Orbe ; de passon^
échalas, et suff. ière : endroit où Ton peut couper des passons. La
même idée est exprimée dans Es Paissailles, bois à Villars-Tier-
celin ; du v. fr. paissel, échalas, prov. paisselh^ fr. paisseau :
bois où Ton peut couper des paisseaux.
Les Pats, prairies à Evionnaz, Valais ; du v. fr. past^ s. m.,
du latin pastus, pâture.
Patalour (Pataloups dans Lutz), ferme et pâturage, les Enfers,
D, Franches-Montagnes, Berne, pour Pât-à-l'ours, v. fr. past,
s, m., repas, pâture = pâture à (de) l'ours.
Faterin à Vétroz, Patéri à Château-d'Œx, Pateroux, pâtu-
rage sous Bretonnières, D. Orbe ; de la famille de pâquier, avec
permutation q-t, voir d'autres exemples à pâquier.
Aux Patets, prés à ]Bure, Jura bernois ; pour Paquais (q-t),
voir pâquier.
Patîez à Vex, Pallier à Leytron et 5 autres loc. Valais = pâ-
quier.
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PATILLES — PAYANAZ 333
Aux Patilles, champs à Bercher, permutation q-t = pàquille,
petit pâquis ; au Patelliaud, pâturag'e boisé à Montreux, dim.
La Pâtissière) petit faam. de Bex, à l'écart au milieu des prés
sur le chemin de Lavey ; ne serait-il pas encore un dérivé de /}d-
iis, du bas latin />a^/iciam, depascere, paître?
Patnali, sommet alpes de Morgpins, Valais. Nous n'avons pas
d'étymologie à proposer. Mais nous l'inscrivons pour sig^naler sa
parenté avec Patnal^ loc. près Savognin, Patnal, ham. d'Unter-
vatz et Patnauly alpe de Vrin, trois localités romanches des Gri-
sons.
Au Paturiau, loc. à Grang^es ; de pâture et suffixe patois iau
= oir.
Paudex, D. Lausanne, PaudaiSy 1218, i2a3, PoudeXj 1229»
i368, ou Poudaisy 1288, PoudaySy 1260, M. R. VI, 807, 467,
VII, 244» PoudeXy i368 ; probablement le même que
Le Paudex, ham. Ghâtel-SaintrDenis, m. à Cronay, loc. Pam-
pi^ny, LuUy, etc., le Paudez à Burtignj ; au Peudex à Founex ;
du latin paludetum^ marécage.
Pauilly ou Paully, 2 ham. voisins de Chexbres et Ghardonne
= (fundum) Pauliacumy domaine d'un PauliuSy gentilice dé-
rivé de PauluSy Holder, II.
La Paumière, ham. de Ghéne, Genève, fausse orth. pour Pom-
mière.
Les Pauses, plus, loc., les Courtes Pauses à Croy, autre
forme de pose, mesure agraire, ou bien forme française du patois
pousa, bien plus employé comme locatif ; voir Pousaz.
Pautex, ou Peutex, loc. à Aigle, Pautez^ i425 ; loc. à Blonay, .
au Peutet à Illarse, Pautex ^ 1696 ; Pautey à Gudrefin ; en Pou-
tex à Villarimboud, Frib. ; en Pauthey à Choex (Monthey) ; du
V. fr. pautCf s. f., fange, et suffixes collectifs ex, ey : lieux fan-
geux, humides. La Pauteile, m. à Noirmont, Jura bernois, dimi-
nutif ; l'Ëssert de l'Epaute, Oron-le-Châtel.
Payanaz, pâturage de Bagnes ; la Payenaz, pâturage de Ger-
niat, Frib. ; Paganaz ou Pagane, clos de vignes à Sion ; Pagan-
oaz, loc. à Morat ; terre d'un Paganus, n. pr. fréquent au moyen
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334 PAYBRNE — PÉCOSIRE
%e : le Gart. de Haut-Crét nomme un Paganus, miles de Sar-
vion, P. de Gran^j^, de Maseres, de Sevirei, xn« s., etc.
Payerne, Pa/^rniacam, 962, 1142» Cart. Month., Paiernoj
1288, Paerno, 1242, M. R. VII, 644» 667, etc. Du coguomen
PaternuSy connu par plusieurs médailles et trois inscriptions en
Suisse, — un Paternus était duumvir d'Avenches, — ou du genti-
lice Paternius. La forme Patemiacum des chartes est un calque
fait par leurs rédacteurs sur les nombreux noms en acum. Pater-
niacum, avec l'accent sur nia, aurait donné Payerny, Pargny, ou
même Pagny comme en France. Payerne vient d'une forme popu-
laire Pater nia y formée directement sur le gentilice pris adjective-
ment : (villa) Paternia ; voir Jubainville, p. 483.
Le Péage, m. à Blonay ; à Rue et à Lieffrens, Frib. ; du latin
pedaticum, bas latin pedagium, octroi perçu sur les routes au
moyen âge.
Le Péca, ham. d'ËpauvIlIers, loc. à Vendelincourt ; le Pécal à
Develier, les Pécals à Miécourt, les Pécas, ham. à Champoz,
tous Jura bernois ; de l'adj. pascuale (pratum), prairie qu'on pâ-
ture : un pesqual à Aile, i344- A la même racine se rattachent
Peccau (ou Peccaud), bois sur Lausanne, les Peccaux, chalets
aux Avants, Montreux ;
Les Peecaudes à Dullit, le d s'est introduit par confusion avec
le suffixe aud ;
Le Péché (ou Péchai), fausse orth. pour Pécher, ham. de
Montfaucon, D. Franches-Montagnes, et les Péchés près du Lan-
deron pourraient être des pascuarium, pâturages ; mais la forme
Pêche que donne Lutz pour le premier semble indiquer une autre
origine.
Pécolet, prés à Ollon, en Pécoly à Etoy, Picolet, pâturage à
Bagnes, Pec(c)olet à Gonthey, autres formes de pâquis, avec un
double suffixe diminutif ol-et.
La Pécosire, m. à Sorens, Fribourg ; probablement de pécojiy
pécozi = bec-ozi, bec d'oiseau, nom en patois fribourgeois de
plusieurs espèces de primevères, localité où ces fleurs sont abon-
dantes dans les prés.
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PBILZ — PELEUVE 335
Ley iré pécoji dé vanni
Dei freye, dei tserdoo beoi...
Dei dzintillè et dei brenlettës
A MoIésoD, à Moléson.
PeUz, Tour de — , près Vevey, Turris de Peily 1228. D'après
Gatschet, — qui ajoute entre parenthèses urk. tums Peliana,
mais sans date ni origine, — Peilz représenterait le latin pemiie^
patois peilo^ pailo, fr. poêle, chambre, puis maison ; tour au mi-
lieu des maisons. L'explication est plus que douteuse: jamais
peilo n'a eu le sens de maison ; la vraie étymologpie est encore à
trouver.
Peissy, ham. de Satigpny, Genève, PelciacOy 984, M. G. II, 16,
912, Rég. gen. et Hidber, I, 209, puis Peicie = (praedium) Pel-
ciacnm, domaine d'un * Pelcius ou * Peltius.
Pelens ou Pellens, loc. à La Rippe, D. Nyon, Pellengs, 996-
1017, Hidber, I, 276, PeslenSy 1128 et ii3i, M. G. II, 27, em-
placement d'un village détruit dès le xiii® s. = chez les descen-
dants de quelque colon germain.
Péleret, loc. à Bercher, Pelleret à Boussens et 4 ham. Frib.,
diminutifs de Pélîer à Sion, Pellier^ 1809 ; Pelleys, ham. à Cei^
niât : formes masculines, semble-t-il, de Pélérîaz, bois à Brem-
blens, D. Morges ;• de peilera, peleiria, s. f . Ducange, pâturage,
pré humide, lieu marécageux, pélière, mot de la Provence.
Les Péteuses, loc. à Vaumarcus, Neuch. ; es Pelauses à
Etoy ; Roche Palouse à Ocourt, D. Porrentruy ; diminutifs : le
Pelozet, Bas VuUy ; Pelloset à Malapalud ; du v. fr. pelous^By
velu, du latin pilosus = prairies, roches au gazon court. La forme
palouse se retrouve en romanche : la Motta Palousa, sommet de
rOberhalbstein.
Au Peleuve, pâturage à Enney, Gruyère ; au Pélévoz, marais
à Vullierens, déjà en i3o4, M. R. V, 77, note; autres formes de
pelou, pelu, avec un v intercalé à cause du hiatus, comme dans
blleuva, cauva^ le premier mot doit être un fém. plur. et la carte
devrait écrire aux Peleuves ; c'est un correspondant de es Pe-
louyes, lieux buissonneux près du Rhône, Port- Valais, et en face
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336 PBLLEVUET — PENSIER
aux Epeloiues à Chessel, Vaud, même mot avec soudure de es :
Epeluves, loc. à Coussiberlé, Fribourg, le môme mot avec épen-
thèse d'un v ; de peloa ou pelu, poilu, Berry poilou, du latin pi'
lut us ; allusion aux buissons qui recouvrent le terrain.
Pellevuet, voir Perrevuet.
Penau, ham. du Mont, D. Lausanne, EspinouXy i34o, Espi-
nouz, i4oi» Espinauz^ i475, d'où est venu es Pinaux puis Pe-
nau ; de (locus) spinosus, endroit épineux.
Peney, C. de Genève, Pineyum^ i258. M. G. XIV, 44»
Castrum Pinetiy 1261, Piney, 1291, Pinay^ i3o7 ; Peney-I©-
Jorat, Pinelum, Pinoy, 11 54, Piney^ 1228, puis Pigney ; ham.
de Vuittebœuf, D. Orbe, Pynoiy 1179, Pineiy 1248, Peniy 1862,
Pinaiy i4o3 ; bois à Bassins, Pinetum^ ii64, M. R. V; loc. à
Port-Valais ; en Peney, m. à Gillarens et Arconciel ; Penay, pâ-
turage à Vouvry, m. à Estavayer-le-Gibloux ; Piney, loc. à
Sierre; Peny, ham. de La Roche, loc. à Riaz, Frib., à Trélex,
Chauips-Pény à Myes, D. Nyon, avec un beau bloc erratique *,
Pierre Pegniez, i564 ; aux Pignets à Préverenges, D. Morges;
formes diverses dérivées du latin pinetum, bois de pins, comme
les Pigniy Pignieuy Panyy Panix des Grisons.
Penna, Grande et Petite — , sommités d'une arête détachée de la
chaîne des Maisons Blanches, vallée de Bagnes ; s'emploie aussi
en Dauphiné pour désigner des arêtes de montagne; patois
penna, latin pinna^ grosse plume d'oiseau, créneau de muraille.
PennÎDes, Alpes — , du celtique /:>enn, tête, sommet, alpes qui
présentent les plus hauts sommets, et « non de Pœni, qui n'est
pas plus, dit justement Bridel, la racine étymologique des Alpes
Pennines que celle des monts Apennins. »
Pensîep, ham. de Barberêche, Frib., ail. Penzers, Pancier^
1229, 1256, Benciersy 1261, Pancie^ 1298, M. R. XII, 282, Pan-
cieZy Rec. dipl. VII, 34. D'après M. Stadelmann, « le r du nom
romand paraissant de bonne heure, et surtout le nom allemand,
* Vendu en 1875 par M. Ban^i^ener, propriétaire da champ, à la Société rau-
doise des sciences naturelles.
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PENTHALAZ — PENTHES 337
prouvent que nous sommes ici en présence d'un autre suffixe que
acum. »
Penthalaz, D. Cossonay, Pentala, 1182, 1228, M. R. VI,
Pentala^ 1226, F. B. II, 74, Pentalla^ 1387, Penthala^ 1674 ;
de pentUy subst. verbal de pendre, être en pente, et suffixe dim.
ala.
Penthaz, D. Cossonay, Penta, loii, ii45, 1228, Pentha et
Penthaz, 1887, M. R. V, Penthaz, 1674 = le subst. pente, latin
pendita, subst. verbal de pendre.
Penlhéréaz, D. Cossonay, Pancerea, ii4i» M. R. XIV {Pan-
ierea d'après Hidber), Pantheroia, 11 54, Cart. Month., Pante-
reya, 1177, ii84, Cart. Month., Panteraja, 1226, F. B. II, 74,
Panterea, 1228, 1271, Panthereya, 1291, Panthereya, 1371,
PenthereOy i4o3, M. R. XIV, Panthereaz, i453, Arch. Fr., en-
core en 1702, Rev. hist. Vaud, XIV, 55 ; de panthaira, barrière,
et suffixe collectif aie. Epantaires, loc. à Boussens, pour es pan-
taires. A la Panteire ou à la Barrière, maison près Givisiez
(Kuenlin) : localités, terrains enclos de plusieurs barrières ; le
Paniharacum, xii« s. (Penthéréaz) du Cart. Haut-Crôt est une
graphie de notaire. Quant à notre pantaire, porte à claire-voie
d un terrain clos, c'est sans doute le même que pantière, filet, du
laûn pantherum, grec pantherion, une porte à claire-voie pou-
vant se comparer à un filet tendu. Dans le dép. de TAin, on dit
pentière pour la pente d'une montagne, et la forme correspon-
dante vaudoise serait penteire. Mais les orthographes anciennes :
Pancerea, Pantherea, et le double nom fribourgeois : Pantaire-
Barrière, excluent cette étymologie et rattachent ce nom à celle
que nous adoptons.
Pentherens, territoire à Collombier = chez les descendants de
Penthari, de * Pento (Fôrstm. a le fém. Penta) et hari^ guer-
rier. Fôrstm., 984.
Penthes, loc. avec château à Pregny, Genève ; probablement le
même, au pluriel, que Penthaz, voir ci-dessus. Notons toutefois
que d'Arbois de Jubainville tire un Pentes en France, de € do-
maine de Pentos, n. pr. gaulois, syn. du latin Quintus. »
M. D. SEC. SÉRIE, TOME VH 12
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338 PEPIN — PERCHE
En Pépin, ham. de Sorens, Fribourg ; Pépinet, pàtnraipe de
Randogpne, Valais ; loc. à La Chaux, Cossonay. Viendraient-ils de
Pipiriy Pépin, n. pr. germain ?
Pépinet, rue et place à Lausanne, molendinum de Pipinety
1286, molendina sita versus Pipinet, 1837, duos posiellas de
Pipinet, postella de Pigpignet et Pypinetj Ck>mptes de la ville
inférieure de Lausanne, 1475-1476, M, R XXVIII 258 et suiv.,
276, 826-27, plus tard Pepinet et au xvn« s. Pépinet d'après
une note de M. B. Dumur.
L'orthographe Pigpignet est très intëressante. Beaucoup de Lausan-
nois prononcent aujourd'hui encore Pimpinet, or le g a été souvent em-
ployé au moyen âge pour rendre le son nasal ; on a écrit Pagpignie pour
Pampigny. Voir d'autres exemples à Suen. Ce nom se prononçait donc
déjà Pîmpinet au xv« s. En 4656, nous écrit M. B. Dumur, maître Guil-
laume Pimpinet de Gex, tanneur, fut reçu habitant de Lausanne. On au-
rait pu songer à un rapprochement entre ce nom de famille et la pro-
nonciation nasale du nom du quartier. L'orthographe Pigpignet de 1475,
antérieure de deux siècles à l'arrivée de cette famille, tranche la ques-
tion.
Cette orth. Pigpignet nous fournit l'étymologie probable. La 3® syllabe
nous donne le témoignage d'un ancien son mouillé dès longtemps dis-
paru comme dans signet, prononcé sinet dès le xnxo s. comme le montre
l'orth. sinet dans des textes de cette époque. C'est donc l'équivalent de
* Pimpigney, soit propriété d'un Pempenias, — voir Pampigny, —
Gallo-Romain qui habitait jadis ce quartier du vicus de Lousonna. Pour
faire de cette hypothèse une certitude, il faudrait trouver des formes
comme Pigpigniei, Pigpignei^ qui prouveraient la dérivation du suffixe
iacum.
Peraboty loc. à Lausanne, Perabot, 1284, Perrabotj 1288,,
Cart. Laus., M. R. VI, 611, 687 ; Perrabot ou Payraboz, m. à
La Roche, Frib., Pierabot, i8i4, synonymes de Pierre à Bot
sur Neuchâtel, Perrabot^ 1191 ; localité qui tire son nom d'un
beau bloc erratique, ainsi appelé, dit-on, à cause de sa ressem-
blance avec un gigantesque crapaud, bot, accroupi. Nous y voyons
plutôt un génitif : pierre à bot, du crapaud, qui cherche volon-
tiers un gîte sous les pierres. Pierrabeaa, loc. à Gourtepin, est
sans doute un Pierre à bot.
Perche, pâturage, Ormonts ; m. à Morens et Corminbœuf, loc.
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PERGIA -- PERRAUSAZ 339
à Courtemautniy et Porrentruy ; diminutifs, Pepchel à Damvant,
Poirahet à Reclère, P^rchatte à Undervelier, les 3 Jura bernois ;
du latin pertica qui s'appliquait au terrain entier affecté à une
culture par une ou plusieurs familles.
Pepcîa, Sex — , alpes de Bex ; Pierre Percia, alpes de Mon-
treux ; Têta Perfla, alpes de Finhaut, permutation s-f = rocher,
pierre, tète percée.
Perles, nom fr. de Pieterlen, D. Bûren, Per/a, 1228, M. R.
VI, 1255, F. B. II, Pella, 1276, Berilo, 1280, Peter lo y i255, F.
B. II, Bieterlo, 1282, i3oi, F. B. IV, 52, Beyierlony i332, Bie~
terloriy i342, etc. ; le fr. est une corruption du nom allemand
Peterlo = petit Pierre ; rien de commun avec le culte de Bel,
comme le veut le DIct. géogr. suisse Attinger.
Peply, C. Genève, Perliacum, xii« s. et 1170, M. G. II, 24,
37, Perliey i23i, 1298, Perlier^ i332, 1374, M. G. IV, XIV et
XVIII ; de (fundum) Perilliacum, domaine d'un Perillius, gen-
tilice romain.
Pepoux, m. à l'Etivaz ; probablement pour Perron, Perru.
Pepp, racine, de petra^ pierre, fournit une très nombreuse fa-
mille de noms et de localités que nous essayons de grouper avec
un exemple de chaque forme. On rencontre assez souvent des
formes avec un seul r, formes plus anciennes du v. fr. père, pa-
tois pirOf par exemple eis Grosses Pères à Vercorin, 1264.
Y Peppaches à Lens et Venthône ; suffixe augm. ache.
Peppallaz, 7 loc. Vaud et Frib., Peppailles, Mont, Pépaille,
Rougemont, Peppela, Saintr Aubin, Neuch. ; de perr, peyr =
pierre, et su£P. dim. ou dépréciatif aille, Epépalles à Montche-
rand, le même avec soudure de l'article es.
La Peppaudette(ettaz), ham. de PuUy ; la Pépaudette à Giez,
les Peppoudes, m. à Montpreveyres ; paraissent dériver non de
pierre, mais du n. pr. Perraud et Perroud, familles connues
dans le pays.
Peppausaz, 18 loc. Vaud et Frib. ; Pepaousa, ham. de Trey-
vaux, Peppau à Villeneuve, Peppeux à Vouvry, à Yverdon, Pé-
ponse à Peney-Satigny et à Moutier, Peppouse, Yens, etc. Pep-
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340 PERREFITTE — PBRRIS BLANCS
reuses, Colombier-Neuch. ; Perrouges à La Tour ; Pirrogière
à Nax, Valais, collectif ; du m. et f. de 1 adj. latin petrosuSj pier-
reux. Perposalle à Ollon ; Pepposet, ham. de Grandson et 3 loc.;
Pepposy, Bonvillars, dim. du précédent.
PeppeÛtte ou PîeppeÛtle, D. Moutier, Berne, Pierrefite, 1296
= petrafictay pierre fichée, plantée ;
Peppet, Peppex et Peppey, une 20® de loc. ; Peppez à Roug^
mont, Pepey, Echichens, Martig-ny, Porsel ; Peppay, Troistor-
rents, Pereys, 1867 ; Pepay à Chesières, Peppy, Château-d'Œx
et Ghâtel-sur-Montsalvens, les Peppîx ou Peppis à Saint-Maurice,
Perry en 1722 ; Peppéaz à Rances, Peppeye à Giez ; de perr,
et suffixes collectifs ey^ ex^ ixy fém. eye, du latin etuniy eta :
lieux où abondent les pierres. Peppec à Chalais, Valais ; le même
avec suff. valaisan ec = ey. Pepeyposset à Oulens =: pierrier
rouge, terre pierreuse rougeâtiHî.
Peppevuît, une i2« de loc. Vaud et Frib., Peppevuet, 3 loc,
Pepvuit à Villeneuve, Frib., Pîeppavuet à Porsel, Peîpeîvual à
Bossonens, et avec la permutation r-l : Pellevuet à Besencens,
Pelevuel, Plllevuit, 5 loc., Pilivul, plutôt Pilivui à Illens,
1252, Piliwit à Autigny, i44i- Cette série présente les mots pa-
tois recueillis par Bridel : perreuoné, monceau de pierres, et />er-
reooué, pellevouet, origan, thym serpolet. Le premier = per-
ruetj perrouety avec un v intercalé. D'un autre côté, pour les
formes en 1, le v. fr, a pelluette ou peluette, s. f., piloselle, com-
posée à feuilles velues, de pela et sufiF. et, Pellevuet pourrait aussi
être le même mot, avec un v intercalé, chose fréquente en patois.
Peppeype, i5 loc. Vaud et Frib., Peppeîpe, Bagnes, etc., Pep-
pièpe, 5 ; de Tadj. bas latin petraria^ carrière de pierres. Peppe-
pet, Conthey, Vufflens, Saint-Prex, Gland, dim.
Es Peppinnes, loc. à Monthey, dans les glariers de la Vièze ;
adj. du \di\AXi pétri nos (terras), (terres) pierreuses.
Peppis blancs, les — , 2 loc. alpes de Bex à Javernaz et Arg-en-
tine = pierriers blancs, à cause de la blancheur des blocs de cal«
caire urgonien.
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PERROC — PERTE 341
Peppoc, pâturage et grlacier, vall. d'Hérens, Valais, lo Biognio
de PerretZy 1290 ; syn. de Perey (ec, oc = ey, voir Biolec).
Perrolaz, Aigle et Fully, Pérolles, Frib., Perules, 1269, ^^^'
lion, XII, 95, Perrolay 1409, Pyroules, i4i3 ; Peppollcs à TEti-
vaz, Peyrollaz à Morges, Peypoules, Bulle, Py roule, i35o, es
Pirules à Granges, 1226, Péraulaz à Belmont, Péralaz, Mau-
borget ; de perr, p^yt*^ pierre et suflF. dim. oie.
Perron, Praz — , 2 loc. Château-d'Œx ; Grand et Petit — ,
sommets, vall. du Trient ; Zan (champ) Perron sur Conthey ;
Perront (fausse orth.), sommet vall. de Nendaz ; du bas latin
petronem, de pierre ; en Dauphiné, peiroriy sommet rocheux et
nu.
Perroy, D. Rolle, Pirrhois, 910, Rég. gen., 35, villa Petreio,
955, villa PetroiOy ioi3, M. G. XIV, villa Perroy, xi« s., Cart.
de Cluny et de Saintr Vincent de Mâcon ; ager Petriacensis, 966,
Perruys, 1172, Perrueys, 1172, etc. = (fandum) Petreium,
du gentilice Petreius pris adjectivement. D'après Jubainville,
p. 44o, il s'agissait d'une localité du Maçonnais. Nous supposons
qu'il la situe ainsi parce que c'est une terre de Cluny ; mais notre
Perroy appartenait à Cluny et nous pensons qu'il ne s'agit que
d'une seule localité. Au reste cela ne change rien à l'étymologie.
Perpu, forêt à Estavanens, Gruyère; Perrues, m. à Matran,
le Peroax, m. à l'Etivaz, le Perruz, 2 pâturages, alpes de Châ-
teau-d'Œx ; de perr et suffixe augm. u, latin utum,
Peppuel, 5 loc., Péruel à Gilly, Peppouet à Cuarnens et Tré-
lex, diminutif du précédent, perru-et = localité un peu pierreuse
ou petite localité pierreuse, le diminutif pouvant concerner le lieu
ou la qualité.
La Pepputannaz, gorge du torrent de la Frasse à Château-
d'Œx ; de l'adj. perru, pierreux, et tannaz, caverne, gorge : la
gorge pierreuse.
Le Peple d'Aveneire, passage de rochers, alpes de Villeneuve,
Lanche di Peple, alpes de l'Etivaz, Perte à Bovey, alpes de
Charmey ; Pepte à I'Oups à La Chaux ; le Pepte de rAiguilIon
près Baulmes ; Peptuis à Morgins et Ormont^essous^ Peptuis
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342 PERTIT — PESEUX
de Bonaudon, alpes de Montreux, Pierre-Perluis, Jura bernois,
Pierra pertusch^ i342 ; Perte de la Tinna, ancien nom du défilé
de la Tine près Rossînières, Pertet, 5 loc. Frib. ; Pertis à Bon-
nefontaine, la Pertusaz, alpe, vallée de THongrin ; dérivés divers
de pertuiSf subst. verbal du v. fr. pertuisier^ percer. Quant à
perte, patois perte, trou, il suppose un déplacement de Taccent
diflicile à expliquer, mais il est évidemment de la môme origine,
racine indo^erm. berdhy grec perihôy percer, briser.
I^ertit, ham. de Montreux ; peut-être participe passé pertit, de
partir, séparer, partager, pris adjectivement ; le manque de formes
anclenûes ne permet pas de conclure.
Péry, D. Courtelary, Berne, ail. Baderichj villa Bederica,
884, BidericuSy 962, Perily ii48, 1179, Perrily 1228, Periy
1285, etc. — Biderich, i2tA, Piderich, 1287, Bidrich^ 1826;
du n, pr. gpermain Badurih, Paturih, riche en combats. Les
formes anciennes montrent que les p, b ont permuté déjà en alle-
mand.
Fesay ou Pezay, ham. de Presinges, Genève ; Bachet de Pe-
aey ou Pesay, ham. de Lancy, Genève ; pour Bachet, voir Bâche ;
celui-ci, Pesay j 1268, Pesei/y 1821, Pesais 181 1, M. G. XIV et
XVIlh D'autres indications se rapportent à l'un des deux : St.
de Pisis, 1188, Pisis, 1288, Amodric de Peseiz, 1268, M. G.
XIV et VII. Gatschet en fait des Picetum, bois de pins. Mais ce-
lui-ci a gardé en français le double ss dans Pessey et pesse. Ce
sont des pisetum, de pisum, pois .= champs de pois ; de même
Pez<S près Arconciel, Frib.
Le Kég. gen., K18, donne pour le Pesay de Lancy la forme Piciacas,
que nous n'avons pas rencontrée. C'est, pensons-nous, une interpréta-
iiûa. Mais le gentilice Pitius, d'où dérive Piciacus, aurait donné Pécy,
Pissy comme en France (voir Jubainville, 193) ou encore Pizy et non
Pesières, champs à Vevey, 1286, Pezeyres à Chavannes-le-
Chéne et Blonay ; de pisariaSy champ de pois.
Peseux, C. Neuchâtel, PusuSy 1191, PusoZy 1196, Posoys,
la-j^, PoysouSy iî8i, Pusuey 1289, Pisuely i856, Pisouly 1878,
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PESSE — PEU 343
Puseuz et Peseulxy 1487, Matile, Pissaez, i4o3, Pissouz, i4i9»
PasieaXy i465, PeseuXy i466, M. N. XXVIII et XLI, 170, 172 ;
de puteolunij dim. de puteum, puits, et non de Pes saltns, pied de
la forêt, comme l'explique Guilbert, Glossaire neuch., a«éd., 160.
Quant à Pasiacum^ i4i6^ 1428, M. N. XLI, c'est une graphie de
ootaire, calquée sur les nombreux noms en iacum.
Pesse, Noville, La Tour ; de pesse^ latin picea, sapin rouge.
Pesset à Grésu, Pessette, Pessettaz, Bassins, Attalens, diminu-
tifs ; Pesso à Conthej, de pesse ; de picetum, bois de pesses. Pes-
sevaux, loc. à Aigle, plans de 1718 = vallée des pesses. Le Pes-
sey, ham. de Longirod, aurait une autre origine d'après la forme
Poiseorde 1264, Dict. hist. Vaud, p. 749.
Pessenaz, loc. à Gonthej, et Pessonay ou Pesscmnayre, loc.
à Chessel, D. Aigle = poissine, poissonnière ; vivier.
Pesseux, Pessoz, etc., voir Pissot.
Petou, etc., voir Pou.
Pétpa Félix, forêt et col sur Vaulion, Pierra-Fulliz et Pier-
rajuly, ijS6 y Pierra fuliZy 1807, i344> Peira fellix, i34o,
Pierra Fully^ i343, Matile ; Pierraz Fulix, i488, Pierra
Fallifj 1499, Pierre Foëlix^ i6i4 = pierre de Folly, du bois
feuillu. Les légendes sur le nom de Petra felix, pierre heureuse,
sont naturellement dues à une fausse interprétation du nom, pos-
térieure au xve s.
La Petroulaz, pâturage, Jura de la Rippe ; au premier abord
de petra, pierre, et suffixe diminutif bas latin ola, patois oula, la
petite Pierre, soit petit pâturage pierreux ; seulement, à part le
nom de Petrafelix, qui est moderne, le t de Petra s'est constam-
ment assimilé avec r, perr ou pierr, on devrait avoir Perroulaz,
Perrolaz. Il faut chercher ailleurs. Bridel donne « Pefré, s. m.,
pré marécageux où le pied enfonce, où l'on pétrit (Nyon). » Nous
dirions plutôt où l'on s'empêtre^ v. fr. empestrer, de pastoria,
entraves. Si Ton rapproche Petroulaz de Pétré, ce serait un petit
pâturage plus ou moins marécageux.
Pea^ très fréquent dans le Jura bernois, Peu-Chapatte, — Pé-
quignot, — Claude, — Girard, etc. ; Combe des Peux à Roche-
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ÎU4 PEUFFEYRE — PEVRAY
fort, le bois du. peux de Neuchâtel, 1626 (Jeunet, p. ii4) ; Pau
aux Bois, Jura bernois ; le Pei, sommet à Bourç-Saint- Pierre, le
Pey Rond, sommet sur Ardon, le, les Paz ronds, 3 sommets
Entremont ; Poays à Ursins, Lavanchy-Poy, Ormoots ; es
Pueys, 5 loc. Frib. ; Puey à Vevey et 4 Frîb. ; au Puil, ham. sur
Riez, loc. à Neyruz, Autigny ; le Puy, soit crét, des Fourches à
Orbe, et loc. à Conthej, Charrat et Nendaz, Valais, au Puis à
Aigle sur Vers Pousaz ; Sur le Puits, crêt à Bioley-Mag-noud, Coi>
revon, La Sarraz, autrefois Poy : un acte de Matile, i344> fixant
les Itniites de La Sarraz, nomme le poix de Wichimont ou mo-
laruim de Wichimonz, le poix ou mont de Ruery (Rueyres), et le
poix de Montaust. Poy se trouve aussi dans les chartes valai-
saunes de Sion, 1266 : Un Benedictus dol Poy, Du latin podiu/riy
efitrade de théâtre, qui a passé en français avec le sens de colline,
mont : en 1249, Ans. de Billens donne à Pierre de Savoie ce qu'il
possède in Podio de Romont, Zeerleder, I ; on connaît les Puy
d'Auvergne, les Peu ou Pué du Berry et les Poët du Dauphiné.
Far contre les Puits de la plaine de TOrbe : marais du Puits à
Bavob et ailleurs à Pompaples, à Orny, sont des sources, nom-
breuses dans cette partie du marais.
La Peuffeype, ham. et Champ Peufler à Bex ; au Peuffet,
prés à Noville, es Puffet ou Peffés à Vouvry, à la Poffeyre,
vigne k Lutry ; sans doute parents du patois peuffet^ puffet^ di-
minutifs de pousse^ poussière, avec permutation s-f, allusion pro-
bable à un terrain léger, s'enlevant facilement en poussière.
Petitex à Salvan, Valais, les Peutels, ham. à Jussy, Genève
(mare) ; Peutet, Peut!, Peutîx, Peuty, 6 loc. Valais ; d'après
M, Bonnard (in litt.), de putidus, laid, voir pouet. Peut-être
quelquefois autre forme de Pautex : le Peutit de Monthey, Peut i y
1819, était un Pautey^ 1696, et le Pautex d'Aigle s'appelle aussi
Peutex, voir Pautex,
Pevray, maison et loc. à Ëclépens = (fundum) Piperacum^
domaÎDe d'un Piper, cognomen romain. Piperacum a donné les
Pibrac et Pebrac de France, et Piper le village de Poivre (Aube),
Piper, 1202 (Jubainville) ; voir cependant Pevret.
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PÉVRET — PIGNE 345
Pévpet, loc. à Pully, en Pevrey, champ à Villars-Tiercelin,
Champ Pévraz à Saint-Cierges ; de piperetum^ endroit où
abondent les menthes, patois peoria.
Au Pex, Pez, 2 loc. Berolle et Ballens, ruisseau, marais et pe-
tit lac ou puits naturel ; de puteum^ puits.
Peypes, hara. de Peyres-et-Possens, D. Moudon, Pairi, 1228,
1280, Payri, 1264, M. R. VI, i4i ; probablement autre forme de
pierre, provençal peine j peyre.
Pezé, Pezeype, voir Pesay.
Philling, Granges — , voir Filling.
Piamont, loc. à Domdidier, Mex, etc. ; probabl. Plat mont.
Pichoax^ voir Pissou.
Piémont, m. à Courtelary = pied (du) mont.
Pieppabesse,- baisse, voir Besse.
Pieppe à Bot, voir Perabot.
Pieppafoptsclia, ham. près Fribourg ; du patois fortscha,
fourchu : pierre fourchue ou fendue, à cause d'un bloc erratique
— peut-être un dolmen — remarquable, fendu en deux ; une
autre Pierra fortscha se trouve près de Berlens, Fribourg.
La Pieppaz, alpe de Bourg-Saint-Pierre, Entremont; sans
doute le pratum de Lapide (Pierre), i235, M. R. XXIX, 820.
Les Piepponnes, lieux rocheux, pierriers au fond du vallon de
Javernaz, alpes de Bex ; correspondant fém. de Perron, du bas
latin petronem^ de pierre ; voir Perron.
Pieulieuse, voir Pouillerel.
Pieppafùz, m. à Vaux = pierre à feu, terrain siliceux où des
étincelles jaillissent sous la pioche du laboureur.
Pieppedap, plateau rocheux dominant le cirque de Creux de
Champ; fausse orth. pour Pierre-Dard (ou Perredard), la
pierre, le rocher du Dard, de la cascade qui tombe au-dessous et
forme la principale source de la Grande Eau naissante.
Le Pigne de T Allée (pour la Lei), sommet près Zinal, Valais ;
le Pigne d'Arolla, vallée d'Hérens ; dérivé Têta Pegnat ou mieux
Pegnaz, alpes de Bex ; de * pinninm, dérivé de pinna^ créneau
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346 PILAZ — PISSOT
de maraille^ qui a donné pignon ; pinna est un parent du celtique
penn, sommet, tète, auquel on pourrait aussi rattacher pigne.
Pilaz ou Pile (Pille, carte Siegfried, prononcé comme ville),
pâturage du Jura à Saint^Gergues ; peut-être du v. fr. pilley vase
et pile (pila), mortier à pilon, qui a aussi le sens de citerne, vais-
seau ; c*est une métaphore semblable à celle de Auge. La Pilaz est
enfoncée, surtout la Pile-Dessous, entre des coteaux qui la domi-
nent de 2 à 3oo m.
Pîllevuil, voir Perrevouet.
Piraz, loc. à Vex ; du patois pira^ pierre ; de même un champ
de Piraz-grand à Troinex, Genève, Petra magna en 1276, jadis
un menhir de aS p. de hauteur, M. G. XIV, 87, et V, 5o5 ; en
Pipy, loc. à Ayent, collectif; du leiim petretunif lieu pierreux.
Pipollière à Plan-les-Ouates, Genève ; pirole, petite pierre, et
coll. ière ; lieu graveleux.
Pissevache, cascade près Vemajaz, Valais. Gatschet, trouvant
rétjmologie qui se présente tout naturellement, inesthétique, —
« unâsthetisch, » — le tire « du v. h. ail. puzzin-wag, source
jaillissante : vue d'en bas, la cascade a Tair d'une source jaillissant
du rocher. Mais, outre que les transformations du mot seraient
bien difficiles et que les intermédiaires manquent, il 7 a d'autres
raisons : i<^ Nous avons plusieurs autres Pissevache, ruisseau
à Hermenches, D. Moudon, un autre à Bossy, Genève, ce nom est
porté aussi par le nant des Grattes à Genève ; d'après Gali£Pe,
d'autres encore en Savoie, et il y a Pîssechèvpe, cascade du tor-
rent de Morcles ; 2<^ les paysans qui ont nommé ces cours d'eau ne
se piquent pas d'esthétique, comme le montrent les mots suivants ;
3^ le romanche emploie la même figure : val Pischa^ Pischa da
daint, vall. de Munster, Pisciadello à la Bernina, etc. ; du ro-
manche pischy urine.
Pissot, torrent à Lourtier de Bagnes, loc. à OUon, torrent à
Villeneuve, gorges à l'Etivaz, pâturage à Albeuve ; Pessot à Nei-
rivue. Broc, Corbeyrier, Vouvry ; cascade sur Muraz, D. Mon-
they ; Pissez à Vionnaz, les Pessottes à CoUonge, Pessoz, tor-
rent, affluent de la Lizerne, cascade de la Salenze sur Saillon ;
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PIZY — PLAINPALAIS 347
Pezot(ts) à Conthej ; Pesseux, ruisseau à Trient et torrent à
Saint-Martin d'Hérens ; le Pissoir, sommet glacé à Trient et ruis-
seau à O^ns, le Pissioux à Gheyres ; Pecheux, alpes de Saint-
Gingolph et de Trient ; le Pissoux, gorges du Doubs près Ghaux-
de-Fonds, Pichoux (ou Pissou), gorge et cascade de la Some et
gorges près Courgenay et Boécourt, la Pissausaz à Reverolles,
le Pischiauc à Grône, Valais (pour le c, voir Biolec) ; diminutifs,
Pesseule, loc. à FuUy, Pessaulaz, m. à Ghâteau-d'Œx. Pis-
ehourgraben à Louèche-Bains, comba dou Pissyory i55i, forme
germanisée; un Pissot à Mage, Valais, i255.
Pîzy ou Pisy, D. Aubonne, PisiSy iiSSj Pesis, 1197, M. G.
XIV, i5 et IV, 86, Pisy, i235, Pisis, 1244, M. R. XII, Guill. de
PysiZy i3o6, M. R. XXXFV, 4i ; de pisis, dat. plur. de pisum,
pois, et de pisetuniy culture de pois. Ges formes primitives empê-
chent de le dériver de Piciacum, domaine d'un Pitius, comme
Pizy, Yonne, Piciacum au vu® s.
La Place, les Places, ham. de Conthey, Platea, 1290;
d'Ayent, Platea, 1282, et de nombreux autres villages valaisans ;
les Places à Fribourg, les Plates j i33o, et 12 autres loc. du can-
ton ; aussi dans le Jura neuchâtelois et bernois ; de platea, place
de ville, désigne l'agglomération principale, au moins à l'origine.
Plagne, D. Gourtelary, ail. Plentsch, Bleeriy forme ail., i3ii,
la Plagne ou Plaigne, loc. à Gimel et pâturage sur Montreux
(aussi Pleniaz) ; les Plagnes, forêt sur Bière, Plagnoz, pâtur. à
Lessoc ; autres formes de plaine, provençal planhay plaigna ;
Plagnuit, ham. sur Fully et sur Salvan, en Planult à Vérossaz,
Plagnuz à Ghâteau-d'Œx, le Planlu à Cerniat, Gruyère, diminu-
tifs ; de planeolam,
La Pla(g)nlère, ham. de Châtel-Saint-Denis, forme adjective.
Littré a le masc. plagnier, plateau sur une montagne.
Le Plain, les Plains, le Plaignat, loc. à SaintrBrais, diminu-
tif, et les composés Plainbois, Plainfayen {faginurrij de hêtre),
Plainmont, loc. du Jura bernois ; de plain, s. m., anc. forme de
plan ; plan du bois, des hêtres, du mont.
Plainpalais, Genève, Palais, Palacium, 1263, 1269, Pala-
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348 PLAIT — PLANA PAYE
tium, i34o, M. G. XIV, 60, Vil, 817, III, 186, Planum pala
cium^ 1475, PlainpaleXy xyi© s. ; de plain = plan et palais^
Une chronique de Genève, anonyme et sans date — fin du xvi« s.
— dit : « Le second monastère forain estoit des Jacopins, assis en
la Courraterie et estoit nommé Palaix pour sa magnificence et
grandeur. > Mais ceci n'est qu'une fausse étymoiogie. Le couvent
des Jacobins ou dominicains paraît avoir été fondé justement en
1263 où nous trouvons le mot Palais déjà employé. Palacium ne
serait qu'une traduction latine du v. fr. palais. Or si Ton consi-
dère que le terrain était alors une plaine marécageuse, exposée
aux inondations de TArve et du Rhône, que la grève du lac à Rive
se nommait également /^a/ue^^^ i3o5, paloys, i3o3, i3o6 ou jpa-
ia/js, i3o6, Rég. gen., p. 385, 5i5, 4oOj on verra plutôt dans
Plainpalais la plaine du marais, de paludetum. Voyez aussi Pa-
lais.
Le Fiait, ham. de Renens, D. Lausanne. Serait-ce l'emplace-
ment du plaît des Runinges? v. fr. plaît, du latin placîtum,
cour, assises, assemblée des citoyens d'une commune ; une charte
de ta 38 parle d'un W. de Plaîs de Runens. Il y avait un Play t y
villis de Playt aux environs de Lutry, i36o, M. R. VII, un alleu
de Plaîty et aujourd'hui une rue de Sous Plaît à Chexbres, même
origine.
Plamboz, ham. du Locle, Plambuis à Bovernier, Plambué,
ham. de Collonges, Valais, Plambouet à FuUy, Plambuit, ham.
de Lavey et d'Ollon = plan, adj., et bois.
Plf'ime, loc. à Gonthey = plane, permutation n-m, comme
prunier, prumi.
Plamproz, loc. à Lourtier de Bagnes, à Vouvry =: plan-pré.
Plunachaux, sommet à Chàteau-d'Œx = chaux, pâturage^
plan* Plamachaux, pâturage à Ghampéry, Valais, même mot,
permutation /i-m.
PtïiDa Paye, ham. du Ghâtelard et de Villars, Frib., Planna
Faye, i483 = forêt plane de hêtres (et non plaine aux moutons).
Plan-a-Jeup à Salvan et Martigny = plan de la forêt. On
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PLANARD — PLANFAYON 349
trouve aussi Planigeur, c'est alors la forêt, la joux plane. Plan-
la-Jeux de Vionnaz était une planna Jear^ 1728, 1770.
Planard, nombreuses loc. Vaud et Valais, sufiF. augm. ard =
l^rand plan.
Plana vy, loc. à Yvorne ; de via = route plane.
Planaz, nombr. loc. et Plannaz, Salvan, Pliannes, patois fri-
bourgeois; fém. de plan, adj. = lieux plans, plats.
Planchamp, ham. de Montreux et ailleurs ; de planum cam-
punij champ plan.
Planches, D. de Vevey et nombreux ham. et très nombreux
lieux-dits ; dim. Planchettes, du fr. planche, latin planca, au
«ens d'espace de terrain.
Planchemont à Moudon =: planche du mont.
Planchy à Bulle, Planchi, 1277, Planchixy 1379, ®* Plai*-
<^his, champs à Porrentruy, collectifs de Planche.
Plancudrey, ham. de Villeneuve = plan de la coudraie, des
•coudriers.
Plandarei à Conthey = Plandarrey, plan d'arrière.
Planereuse, alpe sur un plan au-dessus de la Reuse de Sa-
leina, val Ferret = Plane de la Reuse.
Planée, loc. aux Verrières; de planata; Plané, Planet,
Planneau (ou Planeau) à Vionnaz, es Planettes à Ghardonne,
Planette (Venthône), dim. de plan.
Planellet, sommet sur Vouvrj, petit plateau au sommet, et
Planélet à Vionnaz, doubles diminutifs, el-et.
Planex, Planey, Plany, Plenay ; collectifs de plan, avec suf-
fixes coll. ex, ey, y.
Planeyse, plaine à Colombier, Neuch., Planeise à Payeme,
Planaize à Boussens, Planaise, Saint-Saphorin-Morges, Planisse
k Chesières, à Saint-Léonard, Planessy, i448, Planige à Ven-
thône, Planey si, i36i, Planigy à Salquenen, Planazi à Bagnes ;
deplanitia,
Planfayon, D. Singine, Frib., ail. Plaffeyen, Planfeiun,
ii48, Donat. Haut., Plan/eun^ 1228, M. R. VI, 24, Planfaion,
1287, F. B. II, i423, R. dipl. VII, i56, Plainfaon, i453; autre
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350 PLAN PAYE — PLATTA
loc. à Ropraz ; de plariy adj., et/ayon, dim. de faye, de fageia
= petit bois plat de hêtres ; peut-être aussi de faye, brebis ; ce
serait alors la plaine aux brebis.
Plan Paye, ham. de Massonnens et loc. Matran ; de plan, s.
m., plateau et faye, àe fageia = plan de la hêtraie.
Plan-Fey ou Planfey, 5 loc. ; de plan eifagetam^ Vune Piano
Facto, i4o2, M. R. a, II, a5, même sens.
Plan-Folliaz, plus. loc. = plan de la feuille, du bois feuillu.
Plan-Fromentin, ham. Ormont-dessus ; plan et n. propre (fa-
mille des Ormonts).
Plan-Ievpaz, loc. à Montreux = plan de la leyvraZy du lièvre.
Es Plannes, loc. Albeuve, Villeneuve ; Muraz et Leytron, Va-
lais ; peut-être aux plaines, peut-être aussi aux Planes, aux érables
Planes.
Plan-Névé, glaciers, Bex et Salvan s= plan du névé, de la
neige.
Plans sadoz, atlas Siegfried, ou Plançades, carte Dufour,.
large plateau de pâturages doucement inclinés au Saint-Bernard
= plans sades, v. fr. sade, doux, agréable.
Plan Sayaz, alpe d'Ollon ; plan de l'arête, voir Sega.
Plan-Seujet, haro, sur Bex = plan des saules ; voir Seujet.
La Plantaz, une 3o^ de lieux-dits, aussi la Planta, Sion, la
Planteau à Evionnaz (Plantez) et Vionnaz, ou la Plantau (d, x)^
Monthey, Colombey), désignant des terrains cultivés, des plan-
tages ; celui-ci du bas latin plantât icum, de plantare, planter ;
es, les Plantaux, plus, lieux-dits, diminutif.
Plantey à Etoy, Plantay à Lavigny, es Plantayes à Vouvry^
es Plantâtes, Yens, 1296, Gilly, 1265, la Plantée, de planta^'
tam^ plantatas. Un Will. de Plantata à Liddes, 1228.
Plasselb, D. Singine, Fribourg, Blanselp, i364, Matile, -P/an-
naseyva, 1824, Plannasewa, 1472, M. G. XII, en patois Plana-
siva ; forme allemande de Plana silva : forêt plane.
Platta, vignoble près Sion, Plata, i243, Platta, i3o6, PlattaZy
i4i4) es Plattes à Fiez ; de plat ; Plattel à Concise, Platet à
Champvent, diminutifs ; Platey à Vionnaz, Platez à Montche-
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PLATURE — POIL DE CHIEN 351
rand, Plattaire à Cremin^ Plateyres à rAbergement, collec-
tifs.
La Platare (ou l*Eplatiire), loc., plaine aux Pommerats, Jura
bernois, et ham. aux Ponts, Neuchàtel ; les Eplatures, ham. de
la Chaux-de-Fondsy pour es Platures ; de plat et suffixe collectif
ure.
Pleigne, D. Delémont, Berne, ail. Pleen, Plenna^ '^79»
Plaigne, 1187, Plenne, 1188, Blennes, 1213 ; Pleigne-Seigne,
ham. de Montfaucon, Franches-Montagnes ; autre orth. de plai'
gne (voir plus haut), syn. de plaine, adjectif dans le second = la
Saiipie plaine, ou plane, unie.
Plenafey, ham. de Saint-Sylvestre = forêt plane de hêtres.
Plenazea (Pléna-jeur) à Bagnes, pâturage entouré de forêts,
dzeu = joux, donc en pleine joux.
Pleujouse, D. Porrentruy, ail. Blitzhausen^ Blutzhaseriy
iZl^Oy Pluiusa, iio5, 1180, de Pluvioso, ii36-ii52, Pluviosa,
1161, 1186, i2Q5y Pluiose, i3o2, i3o5; le latin signifie (villa)
pluviosay (vicus) pluuiosus, village pluvieux ; rallemand Blitz-
hausen, village des éclairs^ des orages. Le rapprochement des
deux noms justifie Tétymologie de pluvieux.
Plex> écrit aussi Pley (ou Plag, Plaix), pâturages à Muraz,
Collonges, Val d'IUiez, Valais, à Ollon ; dérivés : Pleyeu à Saxon
et à Bagnes ; Pléauc, prés à Grône, Valais ; Pleyau sur Saint-
Légier, pâturage et sommet (auquel le doyen Bridel, épris d'anti-
quité, a donné le nom grec de PleTades) ; du latin plexus^ v. fr.
plaisy clôture = pâturages entourés de clôtures ou de forêts. Plaix
est un n. local très fréquent dans le Berry ; Tall. : pletscheriy une
io« de loc, a la même origine.
Pliains, plusieurs pâtur. Gruyère, les Pliannes, plaine, m. à
Semsales, Pliano, Tour de Trême ; formes patoises de plairij
plane.
Poay, Poy, voir Peu.
Poët, f. Poôtte, voir Pou.
Le Poil de Chien, pâturage de Vaulruz, Gruyère, et localité à
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352 POIPE — PONT
Montcherand ; du nom populaire du Nardus stricta, ^aminée très
dure, patois Pei de tsin^ trop commun dans les sols tourbeux.
Poipe ou Poype, mamelon arrondi, poipe en Dauphiné, em-
ployé chez nous au moyen âge, et peut-être encore aujourd'hui, la
poipe, popia, popie, du château à Dommartin, 1200, 1226, W. et
Gir. de la Poipiy 1217, M. R. VI, 117, i64, 167, etc. ; parent
de poupe, montagne en forme de mamelle, anc. fr. poupe, bout
de sein, provençal popa.
Poirerat, loc. à Courchavon, Jura bernois, lieu où abondent les
poiriers.
Poisat, Poisattes, Poisieux, voir Posât.
Peliez, 2 com. D. Echallens, PoUacum, Pauliacay M. R. VI,
i4i, 642, PoUiacurriy ii4i> Polye, ii42, Cart. Month. 'jyPolli,
ii54, Pollie lo ffrant, 1228, 1226, Pollie^ 1228, Pollie lopitetj
1280, M. R. VI, 187, Pallie lo Grand, 1288, Poulye loz Grandy
1275, Palliez (Pittet), i4o8, Paliez-le-Grand, i458, Pally-le-
Grand et Pally-Pittet, 1702, Rev. hist. Vaud., XIV, 55, Pally-
le-Petit, 1784, Arch. Fr. VII = (fandam) Poïliacam, domaine
d'un PolliuSy gentilice romain.
Pomay à Arveyes d'Ollon ; Pommey, 5 loc. ; Pommier, ham.
Grand-Saconnex ; la Pommière (Paumière), ham. de Chêne ;
Pommy à Bremblens, Châtel-sur-Montsalvens ; Pomy, D. Yver-
don, PomierSy 1174» Pomer, i235, Cart. Month., Pomy y 1487,
Pomier, i458 ; en Pomy à Trélex ; de pometam, pommeraie.
Pomeipy, Pommeriaz, Lavigny ; Ponmieret, 8 loc. ; Pom-
merat, Jura; les Pommerettes à Dombresson ; de pomaretaniy
pomareta, pommeraie.
Pomirond, fausse orth. de l'atlas Siegfried, Pomeran, Dict.
de Lutz, ou mieux Pomeyron, ham. de Conthey, diminutif.
Pompaples, D. Cossonay, Pons papali, 1049, ^ompaplo,
1825, Ponpaplo, 1844 (Matile), Pampaplos, i458 = pont du
peuplier ; la forme paple sous l'influence du germanique papjfel
comme dans Paplemont.
Le Pont, Vallée de Joux, autrefois h Port, le Champ du Port,
1888, ad Portum ; le nom changea quand on eut jeté un pont.
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PONTAISE — PONT NEUF 353
Pontaise, loc. à Lausanne, Pontosa^ i5io?
Pontareuse, ham. C. Neuchâtel, anc. paroisse disparue,
temple démoli en 1647, Ponterousa, 121 1, Pontrousa, 1228, M.
R. VI, 19, 649, Ponterosa, 1288, Ponte Aurosa, i349 = P^°*
de TAreuse.
Pontet, nombr. loc, une lo^, dim. de pont; l'un d'eux, au
Pontet à Massongpex, 1761, est aujourd'hui un Poutet,
Ponthaux, D. Sarine, Frib., Pontet, ii42, Cart. Month., p. 6,
M. R. XII, Ponteur, 1166, Hidber, II, Pontelz et Pontouz vers
1180, Donat. Haut., PontelSy i363, Rec. dipl. III, PonthouZj
i384, PontauXy i453 ; un autre Pontets y ham. de Guin, sans
doute dim. de pont. Le premier est très probablement le BontelSy
1423 et i434> Rec. dipl. VII, p. 169, i63 et V, que M. Gremaud
n'a pas identifié.
Pontis, vallée d'Anniviers, gorges avec plusieurs ponts ; Ponty,
ham. de Leysin, Pontizy i332 ; — ou Pontey, ham. de Lucens,
Pontet, 1142, Pontity ii55, M. R. XII; les Pontex près Ro-
mont, autres dérivés de pont ; les suffixes ej, ex désignant des
collectifs. Pont et Pontet dénomment souvent des localités au sol
tourbeux, où les chemins ont dû être établis sur des ponts, soit
sur des troncs juxtaposés. C'est ainsi que l'ancienne route romaine
traversait le Grand Marais. C'est le cas pour les Ponts-de-Martel,
les Joux des Ponts à Semsales, les Ponts d'Avaux à Vaulruz, le
Pontet, Vallée de Joux, la Chaussée des Pontins à Coffrane,
les Pontins à Saint-Imier, Pontenet, com. D. Moutier, Pontenal,
1359, Pontenet, li^^, Pontelet, i4oi ; les Pontenets, pâturage
â Saint-Braix, Jura bernois, Pontinet aux Ponts-de-Martel. Ce
dernier nom désigne une localité où se trouvait jadis un tel che-
min fait de madriers juxtaposés utilisé encore, d'après Lesque-
reux, en 1617, abandonné en i54o, enseveli sous trois pieds de
tourbe en 1842 ; in, diminutif, enet, inet, double dimin.
Au Pontonney à Siviriez, Frib. , probablement Pontonnet, petit
pont.
Pont Neuf sur la Morge, alpes de Conthey, Valais ; pons no^
vus, i3o4.
M. D. SEC. SÉRIE, TOME VU 23
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354 PONT-ORGE — PORRENTRUY
PontrOpge, m. et pont près des Thioleyres, D. Oron, Pontem
Ordeorum^ ii34)pratum de Pontoris, i2i5, M. R. I, 2« S.,
i48, PontorjoZj 1689 = pont de Torg^.
Pontrsec, Ponsec ou Ponsez, torrent, limite d'Orsières et de
Liddes, Y&laîs, pons siccuSy 1228 ; le torrent est souvent à sec, de
là le nom.
Pontrausaz, m. àMont^ D. Rolle ; c*est probablement le Pont"
reusUy 1228, et Ponterosa^ 1288, Cart. Laus., M. R. VI, 649, et
le Orausa ultra Albonam de i344 dansMatile.
Ponveys (s fautif), loc. à Grandvillard, Gruyère, près du pont.
Eponvefs, loc. vers les 2 ponts de la Sarine et du torrent à
Montbovon = pont-veil, es ponts-oeils, le pont vieux, es ponts
vieux, 4( du v. fr. veil, vieux >► (Bonnard).
Ponveppoz, loc. à Villeneuve, ancienne propriété des nobles de
PoniverrCy famille savoisienne, — châteaux près d'Annecy, —
qui possédait de nombreux fiefs dans la contrée. C'était aussi à
Aig'le le nom du Clos de Vahyse avant que ceux-ci eussent suc-
cédé aux Pontverre, écrit Pontverrier, Jeannet de — , 1872, 1873,
François de — , i4i8, i442, etc., chartes d'Aig'le.
Porcheresse, loc. sous Chamossaire, alpes d'OlIon, 2 autres à
Premier et Bretonnières ; pâturage à Charmey (Portzereche, Por-
tzeresse) ; de porc et suffixe v. fr. eresse, pâturage des porcs. L'a-
tlas Siegfried indique à Morgins une loc. Pécheresse, sans doute
un r oublié.
Poppentpuy, ail. Pruntrut; Purrentru et Punrentruty 11 86,
Trouillat, Pontereyntru^ i i4o, Attinger, PourendrUy 1 186, Por^
rentrai i 1284, etc. ; n. ail. Brunnendrut, 1276, Burnentrat,
1288. D'après Perreciot (Etude sur le comté d'Ajoie), reproduit par
Lutz, de Pons RaintrudiSy Ragnetrudis^ c'est-à-dire pont bâti
par la femme de Dagobert I*' (622-688). Aucun document histo-
rique, répond Vauthey, ne peut appuyer cette supposition, puis il
tire ce nom de mots celtiques. Le Dict. géog. d'Attinger le tire de
l'ail, brunn, fontaine, et trut, trud, druide, étymologie mixte fort
douteuse. Nous préférons la première, en remarquant que si rien
ne prouve que le pont ait été fondé par la femme de Dagobert,
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PORREYRE — POSAT 355
rien De s'oppose à ce qu'il ait été construit par quelque autre Ra-
§^etrud ou Raintrud (Fôrstemann donne i5 variantes de ce nom).
Porreyre, pâturage sur Gryon ; ferme à La Tour ; Poppey-
petlaz, pâturage sur Bex, diminutif, la Poppasse sous la Pointe
des Savolaires à Bex, suff. augm. asse ; es Poppades, vignes à
Luins, dérivés de porrum^ patois /)orra, porré, poireau, ail, en-
droit où abondent, dans les Alpes, Tail des montagnes, et dans le
vignoble l'ail des vignes.
tPopsel, C. Frib., Porcelsy xii« s., Porsez, iz']!, Forcez,
1284, M. R. XII, PorceU i453, Arch. Fr. et 1668, carte v. der
Weid.
Popsogne, alpe à Rougemont, Pays-d'Enhaut ; peutrétre de
porc et sogncy v. fr. songnCy italien soffna, soin : « pâturage où
l'on soigne, où l'on élève des porcs, synonyme des Porcheresses,
assez fréquentes dans les Alpes.
Portalban^ Fribourg, Porabariy Porabanty 1166, capella de
Portubanniy 1182, Hidber, W^ Porta Arbano, i33o, Matile, Po-
rabariy 1668, carte v. der Weid ; de port et Albanus, Albain, n.
pr. romain.
Poptaux, loc. à Aigle, Popteau à Gorseaux^ en Poptel à Con-
cise, Poptelle, loc. à Granges et Savièse, Poptalet, sommité et
glacier, alpes d'Orsiéres ; syn. et dim. de portai ou portail. Il y a
aussi des lieux-dits aux Portes et aux Portettes, par ex. Venthône.
Popt-Valaîs, D. Monthey, Poroaleis vers i2i5, M. R. VI,
349, Portas Vallesiiy 1272, PorvaleSy 1298 = port du Valais. Il
n'est pas nécessaire que le lac s'étendit autrefois jusqu'à l'église,
comme le veut Lutz : le Bouveret fait partie de Port- Valais.
Posât, D. Sarine, Frib., patois Pojat; ham. de Chézard, Neu-
châtel, et une 12® de loc. Vaud et Frib. ; Poisat, 5 loc. Vaud, un
entre Lausanne et Renens, 1227, Cart. Laus., M. R. Vl, p. 221,
245, lu par erreur Poifaty vînea de Poifat, p. 698. — Poisiat à
Corbeyrier, Epoisats ou Epoaisats pour es Poisats, vallon entre
Vallorbe et l'Abbaye de Joux ; loc. à Dizy ; es Poisattes à Aniè-
res, Genève ; avec la permutation s-j, le Pcegeaz à Vionnaz, Poi-
gea, Poisiaz, 1776, Poysat, 1723 ; depateam^ puits, source.
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356 posiEux — POU
Posieux, D. Sarine, Frib., PuteuSy Putei, Posuos, xii« s.
Arch. Fr. VI passim, Posas, i235, Posuz, i348, ecclesia de Pu-
ieo, 1376; Poisieux à Monthej, au Poisiau à Colombey, P^H'
sieuXy 1743 ; de puteolum, petit puits.
Posogne, 2 pâturages de Mont-la-Ville, pratis de Posonys,
1467, M. R. I, 2« liv., 294; — loc. à La Chaux; peut-être de
pose et suff. aug^m. (dépréciatif ) o^n^ (Jor-ogne, ivr-ogne), gprands
pâturages où le bétail fait une longue pose, un long séjour.
La Posse, 2 ham. sur Bex, la Possiy i23i, M. R. XXIX, et
1262 ; loc. à Chamoson ; la Poche à Massongex, la Posse, rôle de
dîmes, avant 1 743 ; es Posses à Nax, Valais ; Possen à Louèche,
forme germanisée du plur. Posses. Une localité eis Poczos à Ayer,
Valais, 1396, paraît être le même nom. Origine inconnue. Serait-
ce une autre forme du bas latin posta, station ? le wallon dit
possej mais notre patois dit pousta. Zimmerli tire le Possen de
Louèche du nom de famille Poss.
PossenSy D. Moudon, PossenSy 1220, Pairi et Pussens, Pairi
et Pousensy i23o, Posseins, i238, M. R. VI, 187, 646 et VII, 37
= chez les descendants de Posso, Bosso, n. pr. germain, racine
bosy V. h. ail. bôsiy méchant. Fôrstm., 277.
La Poterla, loc. à Bulle ; Potîerlaz à Ollon ; Pottailaz à Tlsle,
Pouterlaz à Coppet, Poteyiaz à Orbe, Grandson et la Tour-d^
Peilz ; la Potile, ruelle à Payerne ; du bas latin posterla, latin
posterula, fr. poterne, patois poteila, syn. patois et v. fr. de la
rue de la Poterne à Nyon ; emplacement d'anciennes poternes ou
de passages pratiqués dans une enceinte. En Dauphiné, posterle
s'emploie pour désigner certains cols.
Les Potraux, pâturage à La Rippe. AuxOrmonts, la potra, pi.
le potre = boue épaisse, margouillis (Isabel). Si ce mot est connu
au Jura de Nyon, ce serait un pâturage boueux.
Pou, pu, fém. pouta, Jura bernois, peu, peuie et pouet, fém.
pouetta, aussi pouai ; du latin putidum, laid, vilain ; de là Pou
Oêt à Neirivue, Pouproz, Bovernier, Poule Palud à Charmey,
la Poutilaz à Colombey (fie), les Poaetes à Cornaux, Pouetta
Baisse à Fleurier, Pouete Manche au Val-de-Ruz, Poettes
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M^.
POUGNY — POUSAZ 357
Lanches (couloirs) à Villeneuve ; Pouta Fontana à Grône, Puta
Fontanoy 1286, i3i5, en Puta Pacot à Choéx, Monlhey, Poueta
Rouennaz (ravine), Orsières ; Zapoude (Chaux) à Sion, le Pu-
torrent à Bex, Putessert à Chevroux, la Pouete-Combe au Val-
de-Travers, Pute-Combey 1872 ; Peus Prés à Develier, Peute
Côte à Boécourt ; Poutelettaz à Conthey, diminutif ; les Pouay,
petit alpaga à g>énisses à Chamoson = les pouais (près). Les
Pouettes (prairies), prés à Massongex. Une autre forme de ce
mot est Petou: Proz Pethoux à Vionnaz, Petoux, 1775, Praz
Petou^ Bussignj ; Autannes Petoudes à Trient.
Pougny, loc. à Genthod^ Genève ; le même que Pougny, vil-
lage du Pays de Gex, Pagaye, 1260, Ponnie, 1277, Pougniery
1289, Rég. gen., de Pugniacum (praedium)^ domaine d'un Gallo-
romain, d'un * Puni us, de Tadj. Punus, carthaginois.
Pouillerel, mont à la Ghaux-de-Fonds, Poillery au xv« s., puis
Poillerel d'après Benoît ; les Pouîllets, loc. à Lamboing, Pouil-
lerie, loc. au Saint-Bernard ; la Pouilleuse, pâturage à Mar-
chissy ; aux Epoullleux, champs à Aigle ; Essert Pouilloux à
Asuel, D. Porrentruy ; Grépillaux à Vuibroye, Crest Pyoulliouœ,
i3io; Piaullauses (Piauliauses), loc. à Ferreyres et Vuitebœuf,
la Piaulhlausaz^ une des sources de la Louve à Lausanne ; les
Pieulieuses à Montmollin ; en Piaulliet à Bex ; de pouilleuXy
patois piaullhiau, au sens de terrain pauvre, nu, stérile, comme
en France la («hampagne pouilleuse ; une Poliosa en i4o3 dans
le D. de Grandson, M. R. XIV, 874.
Pourriez, prés marais à Saint-Prex et ailleurs, les Pourries à
Vouvry ; part, pourrie, employé pour désigner des terrains hu-
mides, des rocs qui se décomposent, ainsi Puries, Purier, rochers
des Gorges de l'Areuse, Neuchàtel, du part. v. fr. puri, purri.
Pourtauvuivpe, loc. à Vandœuvres, Genève ; paratt renfermer
au plur. — aux vuivres — le mot v. fr. vuivre, patois vuivra, du
latin vipera, vipère, serpent en général, et peut désigner un en-
droit où abondaient les serpents.
Pousaz ou Pousa, nombreux hameaux, alpes vaudoises et Va-
lais : la Pousaz à Ollon, Pausaz, carte Rovéréa, et à Aigle, Posa,
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358 POUTAZ — PRADA
i3i4> PosaZy 1872, Pose, i442, Pouja à Nax, Paugeat à Chip-
pis, Valais (z-j), Pousettaz à Lejsin et Posetta à Fullj, diminu-
tifs ; Repousaz à Conthej ; du patois pousa, pause, du latin
pausGy halte de repos ; ces localités sont toutes sur de petits pla-
teaux interrompant la montée. On trouve aussi la forme française
Pauses. De même en romanche poSj paus, s. m., lieu où Ton fait
halte : Sass del pos à la Bernina.
Poataz, A, En la — , 4 loc. Frib., en Poutex, Villaz-Saint-
Pierre, es Poutiets à Ormont-^lessus, Praz Pouttet à Corbeyrier,
au Puttet à Morcles, au Puttier à Massonnens ; au Peutet à
Monthey, Pouttet , 1696, Putet, 181 9 ; de poutta^ cerisier à grap-
pes, et suffixe collectif et : lieu où abonde ce cerisier, en patois
pouttOf fr. putiet, du latin putere, puer, à cause de la mauvaise
odeur des fleurs ; sanscrit />0{2/a, puant.
Poy, voir Peu.
Poya, Poye, Poyaz (raccent sur o), Poyat, Poyet, Poyetle,
Poyettaz, Poyeux, nom de nombreuses localités dans toute la
Suisse romande, du patois /)o A /a, montée ; les formes i-3 de/>o-
diay 4} de podiata, 6-7 diminutifs, la 8^ du dim. latin podiolum,
dérivés du latin podium, voir Peu.
Prabé, sommets sur Sion et Randogne, Praby, ham. Val d'Il-
liez ; de pratum bellum, beau pré.
Prabert, ham. de Monthey, Praz bert à Vérossaz, Valais, et à
Payerne ; de praz ^ pré, et le n. pr. Bert comme Fin-de-Bert à Trey.
Praborgne, ancien nom fr. de Zermatt, Pra Borny, laSo,
Pra Borno, 1286, Pratum Bornum, 129 1, encore appelé Pra
Borno par les Valdôtains ; de prata, prés, et born, source =
prés de la source.
Prabou, écart de Trey vaux, Frib. ; pré du bois.
Prada à Vétroz, Pradaz, pâturage au Saint-Bernard, Preides,
champs à Ayent, Prad à Collonges, Pradex, loc. à Préverenges,
Allaman, Féchy, Pradières, fermes au Val-de-Ruz ; du v. fr.
pradCy s. f., prairie, du plur. neut. IdXm prata pris pour un f. s.
(t-d), et les derniers avec suffixes collectifs ex^ ière. Le même
mot prada est très fréquent aux Grisons. Ppaz-dîx, loc. à Bottens,
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PRAÉL — PRAISSALET
est évidemment une fausse orth. pour Prady, de prade, et collectif
y = ex.
Praël, loc. à Romainmôtier ; Prayel, pâturage à Baulmes,
Préel, loc. à Concise, et à Corcelles, Neuch., Prael^ 1280 ; du v.
fr. praelj latin pratellum, petit pré, provençal praeL
Prafandaz, pâturag^e et forêt à Leysîn, D. Aigple, probablement
autre forme de profonde, (silva) profunda^ permutation o-a,
comme Nava de nova, Rionda pour rionde, Beprahon de Bedum
profundum.
Prahins, D. Payerne, Prahens, loc. à Grandcour. Sans doute
dérivés d'un n. pr. germain, difficile à déterminer en l'absence de
formes anciennes.
Es PrahiSy m. à Grandvaux ; de praz et suflP. collectif 1*5, en-
semble de prés.
Les Prailats, ham. des Bois, Jura bernois, forme jurassienne
ai pour et = Prailet, voir plus bas.
Praille, prairies de la vallée du Rhône et de tout le bassin du
Léman, souvent écrit Pralie(s) (pr. praille)^ 12 loc. Genève et
D. de Nyon. ham. à La Joux, Frib. ; Praliaz, Duilier, Gilly, Tar-
tegnins ; Praliez, Gimel, à Corsier, Genève et à Miège, Pralye à
Granges, Valais, 1895 ; Prallye, Ayer, Valais ; Praliaz à Neiri-
vue, Praye, Jura, 5 loc., Prays à Miège, Praïe à Chippis, Va-
lais, Pralaz à Peseux ; Pralieties, plus. loc. la Côte ; Prayeux
à Pomy, Pralleux, Saint-Jean d'Anniviers, Praillon^ 5 loc. vallée
du Rhône, Prallon, Trient, Avry-Gruyère, Prayon à Treyvaux,
Pralioux, Vallorbe (aussi faussement : Prailloud), Eysins, dimi-
nutifs ; du V. fr. praailley ensemble de prés, du latin pratalia.
Un Praella à Chamoson, I2i4, ou Prail à Chermignon, 1289,
Praela à Vevey, 1286. Pralie représente une ancienne graphie de
1 mouillé, ainsi Goylie = goille, on écrivait jadis une bolie de
moût. Boyve, II, 24.
Praisaz, voir Preise.
Praissalet, 2 ham. de Bémont et des Pommerats, Jura bernois,
Presselertvalt, 1887 ; très probablement de Preissel, nom alle-
mand des baies de l'Airelle ponctuée, très employées dans les
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360 PRAJEAN — PRANUAZ
pays allemands pour les confitures = localité, forêt où ces baies
abondent ; peut-être aussi Pressaley, écart de Vaulruz, Gruyère.
Prajean, ham. de Saint-Martin, vallée d'Hérens, Prato Jo^
hanniSf 1260 = pré de Jean.
Pralet, Pralex, Pralettes, Preilet, Preylet, Pralot (près
du Locle), Praîlat, nombreuses localités ; contraction du v. fr.
praelety de praely latin pratellum, petit pré, et suffixe diminutif
ety aty ot, Jura, donc tout petit pré.
Pralovîn, chalets près Haudères, val d'Hérens ; id. (ou Pra-
loîn) sur Vemamiè^e, l'un d'eux Prato Luvyn^ iSaS; Ppolîn,
ham. d'Hérémence ; Ppoulîn, majens à Salins, Valais, Prato
Luvyn, 1296, M. R. XXX, 484; Proulin, loc. à Bofflens, D.
Orbe ; de pré et de l'adj. lovin^ du loup = pré du loup.
Pramagnon {PramagnoSy atlas Siegfried), ham. de Grône,
Valais ; non de pratum magnum qui donnerait Pramagne, mais
de Praz-Magnon, n. pr. = pré de Magnon^ n. pr. fréquent au
moyen âge.
La Pran, 7 loc. D. Delémont et Porrentruy, généralement prai-
ries humides ou marécageuses, excepté Gentie Pran à Delémont ;
se retrouve en Valais : Pran, loc. à Saint-Jean d'Anniviers. Ce
mot se rattache-t-il à pré ? Godefroy donne une loc. adverbiale de
pran en pran = à la piste, et une série de mots dont pran est la
racine ; problème à résoudre.
Prangins, D. de Nyon, Prengiaco vers i i4o, Preingins^ 1 142,
M. R. V, 211, 212, Pren^r/e/is, |ii54, XII, 17, 18, PrenginSy
1164, 1179, i2iiy Pringensy ii']^ y Perengins, Pringins, 1172,
Donat. Haut., 1182, Cart. Month., 1246, M. R.V, 221, 227, etc. =
chez les descendants de Perenger^ Peringer, n. pr. germain.
Fôrstm., p. 280. Hisely y rapporte les Pringiei, 1 142, et Prengie,
1177, 1224, du Cart. de Montheron, M. R. XII, p. 6, 29, 60, mais
Pringiei a un suffixe tout différent, c'est Pringy, h. de Gruyères.
Pranuaz, ham. à Céligny ; Pranud à Veisonne, Valais, Pra-
noud à Grône, Pranoux à Savièse, Pranou à Saint-Martin et
Grimisuat ; Prénoud à Bex ; i de prata nuda, 2-6, pratum nu'-
dum, pré nu.
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PRAPION — PRAVIDONDA 361
Prapion, loc. à Neuveville, Prapioz, pâturage à Ormont-des-
sus ; le Cart. Laus. M. R. VI, 346, renferme le nom d'un Ugo
de Prapiumy qui est évidemment de la même racine.
Praratoud, D. Broyé, autrefois Praratos, 1668, carte v. der
Weid, Prarastod^ Kuenlin, 1828 = pré de Rasthold, n. pr. germ.
Pparayep, ham. de Ba^es, Valais, Will. de Praio Reyhe de
Bagnes, 1286, Pratorei/y 1296; de pratum, pré. Quant à la se-
conde partie, on pourrait penser à Rayer, Reyer, n. pr. ger-
main ; mais la forme de 1286 le rapproche plutôt du m. h. ail.
rihCy gorge, celtique rhig, raie ; ce serait alors le pré de la gorge,
du ravin ; voir Rija et Raye.
Praroman, D. Sarine, Frib., Praroman, ii48, M. F. VI, vers
1180, Arch. Fr. VI, Perroman, i3oi, Rec. dipl. 11,4 (forme ger-
manique), H, de Praromant, l^^6^ M. R. XXVIII, de Praz Ro-
marif 1728 ; en latin praium romanum = pré de Romain.
Praseyep, ham. de Sembrancher, Valais : praz, pré ; quant au
déterminatif, n. pr. germain, ou mot de la famille de seihiy fau-
cher.
Prassan à Saint-Martin d'Hérens ; peut-être un pré sain, don-
nant de bon fourrage.
Prassus, aux — , prés à Lens, Valais = les prés-dessus.
Prassy, ham, de Lovatens, D. Moudon ; dérivé d'un n. pr. ro-
main en iacum ; pas de formes anciennes. Peut-être un (fundum)
Prisciacuniy domaine d'un Priscius, gentilice qui a donné de
nombreux Pressy. On aurait ici la permutation i-a, comme dans
balance, aronde, de bilanx, hirundo.
Prau, autre forme de praz, ou pré, Jura bernois : Miécourt,
Delémont, Saint-Ursanne ; composés ; Prauboz, loc. à Daillens
= pré (du) bois ; Praudian, ham. à Treyvaux, Frib. = pré (de)
Dian, Jean ; au Prauloup à Colombey = pré du loup. Prau, pro
est très fréquent aussi dans les Grisons.
Ppavidonda, ham. de Salins près Sion, pratum dictum VY-
donda, 1875, M. R. XXXVII, 2 ; de praz, pré, de pratum, et vi-
donde, syn. v. fr. de vidomne, vidame = pré du vidame. Ce mot
vidonde, qui manque dans les dictionnaires v. fr. et qu'on retrouve
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"{yl PRAYOUD — PRAZ DU SEX
dans les noms de lieux, le Yedondoz, pâturage d'Hérémence, et
le Vîdondoz, loc. à Novillc, Vaud, se rencontre çà et là comme
n. commun, avec le sens de vidame, ainsi : Giroldus, H Vidondos
de Vercorens, i3o3. — « Vouvry, dont les ahbés de Saint-Maurice
et les La Tour avaient été, les premiers, seigpneurs, et les seconds,
vidondes. » M. R. VIII, Appendice, p. i8, et « noble... André
Jûffrey, vidonde de Chastel-Saint-Denis, * 1696. Martignier, Ve-
vey et ses environs, p. 84- De vieux plans de Saint-Maurice, vers
1730, nomment à plusieurs reprises le vuidondey vidomde de
Quarteri. La permutation mn-nd, rare, se retrouve dans
Garumna, Gironde, columna, colonde. Quant au a final de Pravi-
donda, peut-être vient-il de vidomna, ce serait le pré de la vidame.
Prayoud ou Prajoux, ham. de Châtel-Saint-Denis ; Praiod^
i668j carte v. der Weid. Le premier nom, de prateolum, petit
pré ; le 2« = pré (de la) joux^ forêt. On a probablement oublié
le sens du premier nom, de là la formation du second.
La Praz, D. Orbe, li Pra, 1276, la Praa^ 128a, M. R. III,
5a0, 553 ; Praz en Vully, Frib., Prato in Williey 1890, et plus
à.Q trente hameaux, tantôt m., de pratum^ tantôt f. ; dans ce cas,
de prata, pi. de pratum, pris pour un n. fém. s. Prazon, som-
met, alpes de Finhaut, dim. Praz, m., est souvent joint à un dé-
termina tif : — bovet à Servion, pré des bœufs, — Perpoz à Hé-
rémence = pierreux ; — Preveyroz à Tolochenaz, — Ppoveypoz
â Mootbovon, à Cormerod, — Pre voire à Monthey, à Miécourt
= du prêtre ; v. fr. provoire ; — riond à Iserable, Orsière,
Prauz ryont et Prato rotundo, 1228, pré rond ; Praz-de-Fopt
à Orsières et Pradefort à Grimisuat ; pour de /or, de foris, de-
hors. D'autres composés s'expliquent d'eux-mêmes.
Praz da Sex, atlas Sieg^fried, mayens sur Yernamiè|i^. Ce
mol offre un curieux exemple de transformation.
L "allas Sieg-fried a corrigé en : Praz du Sex, l'anc. notation de
la carte du Club alpin : Praz au Sex. Celle-ci était une
fausse transcription du nom patois Praz Ochin ; or ce pré s'appe-
lait en 1339 : Prato Ursin et, forme équiva-
lente, en i4i6 : Pratum Ursi, soit Pré de l'Ours.
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PRÉDAME — PRÉLATS 363
Prédame, ham. des Genevez, Jura bernois ; ancien génitif : pré
(du) de la dame ou du seigneur ; dame de dominus est s. m. et f.
dans le v. fr.
Preey, prés à Nendaz, Valais ; de pré et coll. ej.
Préfargier, m. à Saint-Biaise, Neuch., Prafargier^ 1782 ; de
praz, pré et fargier, contraction àefavergier (comme Farge près
Gex, de faverge) = pré du maréchal.
Pregny, G. Genève, Prinniacuniy iii3, Prigniey 1271, M.
O. IV, 12, VII, Pregnie, 1277, M. G. XIV, 167, Prignie, i3oo,
Prignyey 1807, iSog, Prignier, i344, 1 388, M. G. IX et III,
PrigninSj i48o, M. R. VIII, 476. Cette dernière forme évidem-
ment une faute de chartiste. D'après la forme de 1 1 13 = (/un-
dam) Prinniacuniy domaine d'un * Prinnius. Holder a un co-
gnomen Prineus.
Prehl, ham. de Morat, orth. ail. pour Prael ou Preel ; du latin
pratellum, petit pré.
Au Préîpe, loc. à Noville, D. Aigle ; Champ, Fond au Praire
à Vouvry, Champ au Preîre à Cheiry, Frib. ; préire de presby-
terum, prêtre, forme parallèle du v. fr. provoire = champ au, du
Prêtre.
Preisaz, Prey8e,8, Preysaz, dim. Preisetie,s, nombr. loc.
Alpes ; les Praises, ham. à Sainte-Croix, formes féminines du
participe passé v. fr. preys = pris, fém. prise. Prise est très
commun dans le Jura, D. de Grandson et Neuchàtel ; une 20* au
*N. de Montalchez et de Provence ; désigne un enclos privé, pris
jadis sur les terrains communaux, sur les marches jusqu'alors en
friche. Ce terrain gagné ainsi est appelé aprisio dans les textes
les plus anciens. Prise est suivi habituellement du nom du pre-
mier propriétaire : Prise Perrier, — Bornand ; Preysaz au
Maidzo, alpes de Veytaux ^ du médecin, etc. Praiâén à Louè-
che, le même nom romand à peine germanisé.
Préjeux à Bramois, Valais = pré (de la) jeux ou joux, forêt.
Prélats ou Prailats^ ham. des Bois, Jura bernois ; de prael,
àe pratellum, et suffixe dim. jurassien at pour et = petits prés.
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364 PRÉLAT — PREMIER
Prélay, pâturage à Saicoart, Jura bernois, et Prélayes, pâtu-
rage sur la Forclaz de Trient, Valais, entourés de forêts = pré
(de la) lai/y (des) layes^ forêts (v. Laye), anc. génitif comme Chà-
leaupré, Six Jeur.
PpélaK, une i5« de ham. et loc. Vaud, Frib. et Neuchâtel ;
Prèle, loc. à Bernex, Genève ; en Prély à Chandolin (y atone) et
avec la permutation e-i : Prilaz, 4 loc. Frib., en Prillaz à Gha-
mosoaj Prîlle à Lens, la Prîly ou Ppîlly à Savièse (y atone) ; di-
minutifs Prîlet et Ppilettaz, contraction du v. fr. praele^ prairie,
de pratella, pi. n. pris pour f. sing., petite prairie.
Prèles, D. Neuveville, Berne, Prales, 1178, PreleSy iigS,
Praela, 12 15, Praele, 1284, Prela^ 1289, Preele, 1298, Bre^
del^i forme allemande, 1296 ; du \dX\n pratellay petits prés.
Nous avons vu dériver Prêles, Priiez, etc., de prêle, plante maréca-
geuse. Outre que les Prélaz sont ordinairement de bons prés, nullement
habiïëa par les prêles, la preuve de Terreur est donnée par les formes
anciennes Praela, Praeles, identiques au v. fr. prade^ prairie, tandis
que ta prêle vient du latin asper, rude^ par Tintermédiaire de l'italien
asperetla, d'où Fasprêle, Taprêle, puis la prêle, par apocope de Ta qui a
passé A l'article.
Preloupî, pâturage, alpes de Corbeyrier, même ortb., carte
Rovéréa, xviii^s. Pourrait-il avoir quelque rapport awecprelourif
nom patois du pilori, bas latin pilori um y de pilier d'après Du-
cange ? D après Jaubert, à pilori, ce nom de localité pourrait dé-
signer aussi le poteau marquant la limite de la justice seigneu-
riale \ or le Prélouri est à la limite d'Aigle (ancienne) et de Ville-
neuve qui n'appartenait pas au gouvernement d'Aigle. Ce fut dans
un temps, i475-i536, la limite entre les terres de Berne et de Sa-
voie. Frelouri signifie aussi toupie : — le pilori tournait sur son
axe, — on dit vif comme un prélouri, danser, tourner comme un
prélouri.
Premier, D. Orbe, Pramyer^ i4o3, Prumier, i48o, Premiy
1779 ; Premi à Colombier, D. Morges; Premey à Romanel, D.
Lausanne ; du patois premiy prunier, et suffixe collectif ier, ey,
lieu riche en pruniers.
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PREMPLOZ — PREVEYROZ
Premploz, ham. de Conthey, Valais, Aprenplo, io5o, — lire
a Premplo, — Prenplo, 1260, Primplo^ i4o8, Bremploz d'après
Lutz, et Brembloz d'après Gatschet qui le tire par un tour de
force de érable ; mais le b n'est pas justifié par les vieux textes.
On pourrait penser à un composé de prim, premier, voir plus
loin, mais que si^ifierait plo 9 Origpine inconnue.
Préombar, prés à Nendaz, Valais = Pré-Lombard, pré de
Lombard, ellipse de 1, que signale Bridel dans l'Ëntremont : un
mu-et poiur mulet.
PrésermaD, pâturage, Ormont-dessus, contraction de Pré es
Armant, famille existant en i4o2 ; de même Planlerman près
Chaussy = Plan (de) l'Armant (note de M. Isabel).
Presinges, G. Genève, Presenio entre 1012 et loig, Rég*. gen.,
Persingum, 1012, Prisingium, 1180, 1261, i344, Presingium,
xiv« s., M. G. XIV, 52, XXI, i54 = chez les descendants d'un
Germain dont le nom indéterminé doit être de la racine Beraht.
Presse, atlas Siegfried, et Ypresse, carte Dufour, fausses
orth. pour aux Presses, ham. des Agettes, Valais, en patois y
Presses. Du reste, origine inconnue.
Pressy, ham. de Vandœuvres, Genève, Pressie, xrv« s., et
Pressier, i33o, M. G. XXI et XVIII, 29 = (praedium) Pris-
ciacum, domaine d'un PrisciuSy gentilice romain dérivé du sur-
nom Priscus.
La Pretaire, les Pretayres, es Preteyres, 1720, 2 mayens sur
Verbier de Bagnes ; la Pretyre à Grimisuat, Valais ; probable-
ment du bas latin prestaria, fr. précaire ; remise de terres appar-
tenant à l'église en prêt, en usufruit, à charge de redevance an-
nuelle.
Préverenges, D. Marges, Preverengia, ii']'], PréverengeSy
1226, 1228, 1233 et i358, M. R. VI, 523, VII, 33, et V, 277 ;
chez les descendants de * Perwer, Berwer, n. pr. germain.
Fôrstm. a, racine Bera, les noms voisins Berwart, Berwin.
Preveypoz, Praz — à Tolochenaz, Praz Prévîpe, Chavannes-
J&-Ghène, Praz Ppoveypoz, Montbovon, Planche Preveyroz à
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366 PRÉVOUD — PRILLY
Orzens, un prel Prevoire à Miécourt, i343 == pré, planche da
prêtre, v. fr. prouoire, de presbyterus.
Prévond, Praz — à la Roche, Frib. ; Nanl Preavond à Mor-
^ns, les PréTondeS) chalets sur Montreux = profond, pré, mis*
seau profond.
PrévondaTaox, D. Broje, Frib. ; ham. de La Chaux etdeLon»
girod, in prqfunda valle^ ^^11 > M. G. II, 89, et i254f Rég. gen.
437, Combe deprofunde valle^ M. R. V, 160, 169 ; autre près
Moudon et à Corbière, mal écrit Prévon d'avaux ; — Préonda-
vaux, loc. à Galmitz ; de prévond^ profond, et vaux, vallée : val-
lée profonde.
Prévondens, ham. de Curtilles, ou Prévondin (Lutz), plus
conforme à la prononciation ; peut-être encore Tadj. prévond, pro-
fond ; peut-être un composé Pré-Vondens, Vaudens, dérivé d*un
n. pr. germain. Il faudrait des formes anciennes.
Prévonloup, D. Moudon ; de prévond , profond ; quant à loup,
d'après Gatschet, c'est lacus, bois ; mais ce mot est inconnu dans
la langue romande ; c'est plutôt une déformation de /ocfim, lieu,
donc lieu profond ; nous ne parlons pas de loup, s. m. : loup pro-
fond n'a pas de .sens. Des formes anciennes seraient désirables.
Preydon, loc. à Conthey où 1 mouillé devient d, donc Praillon,
petit pré.
Preylet, Preyse, voir Pralet, Preisaz.
Prez, D. Glane, Frib., PreeZy 1227, Preeauœ ou Preeauz,
1228, F. B. II, M. R. VI, PrelZy 1469 ; c'est probablement celui-
ci qui est la villa de Praelsy milieu du xii^ s., M. R. XII, i55,
1 58, 161 ; — autre D. Sarine, fréquemment nommé PratelliSy
xn« s., Donat. Haut., Arch. Fr. VI, puis PreeSy Prez^ Pree ;
nom encore d'une ancienne seigneurie près Charmej. Les formes
primitives ramènent à praelSy du datif ablatif pratellU^ petits
prés.
Prilaz, Prillaz, Prily, voir Prélaz.
Ppîlly, D. Lausanne, PresUacum, 976, Prelie^ Priliez, Pri^
liacunriy xn« et xin« s., Prilie, 12 18, Prilliey 1228, PrillieZy
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PRIM — PRODUIT 367
i453 =5 (praediam) Presliacuniy domaine d'un Preslius, genti-
lice romain.
Prim, m. à Combremont ; le Prin, ham. de Murist, m. à Bou-
loz, Neirivue et Saint-Martin, Fribourg* ; m. à Oron ; es Prins à
CuUy ; les Prims à Henniez ; les Prima bois à Henniez et Ro-
mainmôtier, le Primlioux à Fiaugères, Fribourg ; Primmapraz
à Puidoux et Prâprins à Martigny ; anc. fr. prim^ f . prime, aussi
écrit prin, déprimas^ premier = la première maison, le premier
bois, les premiers prés sur la route. De même en romanche />ri m,
prem, prûm : Alp prûma, val Hoseg, première alpe en montant
le vallon.
Ppingy, ham. de Gruyères, Fribourg, Pringiei^ iii5, ii42,
Prengie^ 1224, M. R. XII, Pringieyy i33i, Pringie, 1242,
i388, Prengiej 1248, etc. ; à%(fundum) Primiacum^ domaine
d'un PrimiiiSy gentilice romain tiré du surnom Primas, Holder,
II, io43. Hisely rapportait à tort les 2 premiers à Prangins ; voir
Prangins.
Princliy, ham. de Praroman, Fribourg, et ferme à Oberried,
Fribourg = (fundum) Principiacum, domaine de PrincipiaSy
gentilice attesté par 4 inscriptions.
Ppiiize(ts), Printze ou Prenze, rivière, vallée de Nendaz, Va-
lais ; les Prinzes, deux torrents jumeaux, affluents du lac de Der-
borence. Valais ; dérivés de prins f
Prinzière (ou Pringière, Prengière, Lutz), ham. de Savièse,
Valais, Prenseriisy 999, Prensieres, 1260, 1277, i3o4, Preyri"
siereSy 1294, Prinseres, i4i4 ; dérivé du v. fr. priasse = pris,
bas latin prensaSy probablement parent des prises du Jura ; voir
ce mot.
Prioresses au vignoble d'Echichens, D. Morges, anc. propriété
du prieuré de Cossonay ^ (vignes) prioresseSy du prieur.
Prise, voir Preisaz.
Ppodefort, loc. à Vétroz = Proz de for, pré de foriSy dehors,
pré de dehors, écarté.
Produit, village de Leytron, Valais, endroit très fertile, et
Produet à Vétroz. Serait-ce le participe produit f
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368 PRODY — PROTIEUX
Ppody, village de chalets près Gryon, d'après Lutz ; c'est une
contraction de Praz Hudry^ carte Siegfried, Hudry, du n. pr.
germain Udalrich.
Ppogens, D. Veveyse, Frib., Progin, 1824, 1668, carte v. der
Weid ; Progins, loc. à Boulens. « La terminaison correspond à in-
gum^ mais le nom lui-même n'a pas une apparence germanique, »
dit M. Stadelmann, op. cit. Dellion donne encore Progyn, Progen.
Prolin, voir Pralovin.
Promançon, prés à Fully = Proz-Mançon ou Manson, n. pr.,
forme archaïque de Masson ; un Aymon Manczon ou Maczon
d'Ayent est nommé dans plusieurs actes de 1 269-1 288.
Promefan, bois à Miex sur Vouvry. M. Isabel nous traduit
mefan = moussu, humide, spongieux ; donc pré moussu, hu-
mide.
Promasens, D. Glane, Fribourg, PromesenSy xii® s,,Proma'
seins, Promasans, 1220, M. R. XII, 67, 58, Promaisens, 1228,
Parmesans, 1261, Wûrstbg., i5i = chez les descendants de
Promets. Un Johannes Promaz de la Vonnaise signe un acte en
i438.
On a longtemps identifié Promasens avec le Bromagus de la carte de
Peutinger. Dellion le fait encore en 1898, Dict. IX, 250, 51. M. Pasche
a démontré qu'il s'agit d'Oron.
Promenthoux, ham. de Prangins, D. Nyon, Promotor, îi54,
Pormentory ii']^, Promuntor y w^i y Promentor, 1286, Pro--
mantor, 1246, Promeniou, i233 et i258, M. R. VI, 209, V,
345, Promentour, 1492, etc. ; du latin promontorium^ à cause
de sa position sur un promontoire très marqué du Léman.
Promeypîaz à Genollier =: pruneraie, du patois promeiy pru-
nier.
ProDumetscIi, loc. à Gampel ; n'est autre qu'un prunetum, pa-
tois promma, prune, avec le suflf. collectif allemand etsch.
Es Pronneys à Vuadens et à Vaulruz, Fribourg = aux Pru-
niers.
Ppotieux à Vérossaz, Valais = Proz (du) Tieu, du col, voir
Cœur.
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PROULIN — PULLY
Proulin =: pré lovio, du loup ; voir Pralovin.
Provence, D. Grandson, Provency^ i34o, 42» 43» 58, 67, 78,
Provincitty iSSg, Provencey, Provence y 1878 (Matile), Prove-
nica, i4o3.
Proveyroz, Praz — à Montbovon, à Gormerod, à Essert, Lac,
Frib., Montprovayre aux Clées = pré, mont du prêtre, v. fr.
provoire^ du latin presbyierus.
Proz, forme valaisanne, archaïque de Praz, latin pratum,
pré ; nombreuses localités : — Riond, rond ; Prauz Ryont à Lid-
des, 1228 ; — du Sex, du rocher ; — Peray et Perey = du pier-
rier ; Som-la-Proz, ham. d'Orsières = Sommet des prés. (On dit
de môme Pro ou Prau, en romanche : Pro digl God =r pré du
bois, — Prosutt, d'en bas, — Surava, sur Teau ; — de pedra, pré
de pierre.) Le Prolet, m. à SainUGing^lph, dim.
Les Pruats, a ham. D. Courtelary, Berne, n. pr.
Pmmey à Echandens, D. Mortes ; de pranetum (n-^m), en-
droit où abondent les pruniers. Prumeret à Monnaz, casale de
PramierSy Ependes, Frib., 1278, M. F. I, 274; de prumier pour
prunier ; un es Pruniers^ Ormonts, i382.
Publoz, ham. de Puidoux, D. Lavaux, PabloZy 1193, Hidber,
II ; ham. d'Essertines-Echallens et 7 loc. Vaud et Frib. ; Pobloz
(ou Poubloz) à Fully, Valais ; du v. fr. puble, patois pablloy
peuplier. Un Publo à Jussy, 1276, M. G. XIV, 139; Bure, de P«i-
bloSy 1287 (Matile), et Publa, 1284, Paplu, 1298, près Neuve-
ville (Trouillat) ; ouz Publoz de Cresetes, les Groisettes sur Lau-
sanne, 1476, M. H. XXVIII ; au Pablet, Publiet (ou Publieil),
m. à Vuisternens-en Og*oz et h. à Marly, diminutifs.
Puey, Paît, Puy, voir Peu.
PuUy, D. Lausanne, Palliacam, 962, 998, 1017, Puliei^ Pu*
lie, 1142, Cart. Month., Pulei, ii46, Puliacum, ii55, Pauliei
vers 1178, Donat. Haut., 212, Pulli^ 11^8, Pullie, 1228, villa
Puliaco, 1238, Pallie ^ 1260, Pullyez^ Pullie et Pullye, i368,
M. R. Vn, 244, Palliez y 1877, i453 ; d'après Gatschet, du kymri
pully marais, breton pwly poull^ lieu marécag^eux ; mais il n'y a
pas de marais à Pully et le suffixe iacum indique la dérivation
M. D. SIC. siiuB, Tom vn S4
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370 PUIDOUX — QUART
d'un nom d'homme ; nous le rattachons à (praedium) PoHia'
cunij domaine d'un Pollius, ^entilice romain, d'où viennent éga-
lement nos Poliez et les nombreux Pouilly de France. (En compa-
rant avec les anciennes formes de Poliez on voit que les deux
noms ont varié et ont présenté tour à tour o et u. Holder indique
aussi uû Puliacum, variante de Polliacum.)
Il CÊl évident que le Pulliacum de 962, testament de la reine Berthe,
se rapporte à Pully, et non à Pouilly , Pays de Gex, comme l'ont admis
les a aie UPS du Rëgestc genevois, puisque l'abbaye de Payerne y a pos-
sède un prieuré jusqu'à la Réformation, tandis que Pouilly appartenait à
SmDt-Claude dès UIO.
Puîdoux, D. Lavaux, Poistdor, io36-io54, Donat. Haut., Poi-
doaj:, ii34, Poysdopy ii4o, Poidor, PoydouXy iil\i^PoydorSy
Ti43î PodoiPy iibt^y Posdor, 1171, entre ii63-ii8o, Arch. Fr.
VIj Postdor, 1200, 1209, i5, Poyduy Poedour^ 1274, Cart.
Haul-Crèt. D'après Gatschet, de puteus de horreo, le puits de la
grang-e. Pour nous de post, derrière, et dorsum^ dos, provençal
dorSj post dors = derrière le dos, derrière la croupe de la mon-
tagne, le village étant en arrière du mont pour les habitants de la
rïve du lac, la première habitée.
Puplinge, G. Genève = chez les descendants de PupilOy n. pr.
germain, dérivé de PapOy de la racine bob, garçon. Fôrstm.,
p, 37a, n'a pas Popilo, mais le fém. Popila.
Pu ries, voir Pourriaz.
Puliet, voir Pouttet.
Puy, voir Peu.
Pya Eoson, pâturage à Vernamiège, Valais ; de pie, s. f., sole,
une des parties de l'assolement triennal, et de en son^ au som-
met : la pie du sommet. Ce nom semble indiquer que les cultures
se seraient élevées jadis jusque-là.
Quart, château ruiné à Bourg-Saint-Pierre^ Pont de Quart»
vieux pont de pierre à l'alpe de Vingt-Huit, sur la Dranse de Ba*
gaes, Valais. De la famille de Quart près d'Aoste, qui avait des
possessions dans ces vallées dès le xiP siècle.
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QUART — QUAY 371
Le Quart, loc. sur les Mosses d'Ormont, au Qaarroz, i332,
quart : fausse orth. ; Quarroz, loc. à Savièse, Vejsonne, Vionnaz
(le Quart, 1775), les Quarres, loc. à Travers ; de quadruvium^
carrefour, comme les nombreux Carroz ou Carre du pays.
Aux^ es Quartes, loc. Ormont-dessus et à Vérossaz^ Valais, es
Cartes à Evionnaz, QaarteSy 1760 ; les Quarteys, m. et g^rauge
Ormont-dessus ; le Quarty, le Carty^ ham. du vallon des Mosses,
comme les Quartiers à Château-d'Œx, collectifs, Ormont-des-
sous. M. Isabel nous écrit sur ce mot : « Une carie est en patois
un beau pré uni, rectang'ulaire, assez allongé ; mes parents
possédaient à Vers-chez-Mossy la carta d'amont et la caria d'a-
vau, anciens champs devenus prés. » Mot ancien : des vignes
4( sitas es Quartes à Louèche, 1285 ;» la localité es Tierces ,
jouxtant les Quartes de Vérossaz, pourrait faire supposer que ces
mots désignent une numérotation, troisième, quatrième partie
d'un mas. Nous croyons qu'il y a là une simple rencontre for-
tuite ; partout ailleurs les tierces et les quartes sont isolées, voir
tierces.
Quartériés, loc. à Sion, vineis deys QuarterieSy 1278, la
Quartéry, loc. à Vex ; Quatéry, loc. à Conthey, probablement
le même mot ; peutrôtre d'un n. pr., nous trouvons à Sion en
1267 un Çeiar^er, leprosus, un Perrodus Quarteir k Granges,
1819, M. R. XXX, 169, XXXI, 297, mais dérive plutôt du bas
latin quarterianif quatrième partie d'un arpent, mot assez souvent
employé, synonyme de quarteron, 4(, dimitto unam quarteriam
quae débet unum modium de segle. » Ducange.
Quay ou Quez (pron. Couai ou Coui), champs et mayens à
Mage, Valais ; le Quaye, chalets à Champéry, Chable du Quay à
Vionnaz, Kai, 1728 ; Quayes, m. à Muraz et forêt à Vouvry
(aussi Quoyes) ; les Equayes à Monthey, es Cnayes, 1696. Parent
de quai, bas latin caium qui, d'après Littré, vient du celtique ;
kymri kae^ haie, barrière, bas breton kaé, haie, et qui a passé
dans le français chai ou chais. Ce serait donc propriété close de
haies, de barrières. La difficulté est la prononciation kouai, non
kai, qui paratt toutefois récente, à en juger par l'orth. de 1728.
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372 QUEMOUNAILLES — RABES
Ès Quemounailles, ham. de Lovens, Frib. ; patois pour com-
munailleSy terres communales, latin commanalia,
Quenet, bois à Courroux, Essert ès Quenets à Courrendlin ;
voir ci-après
QuerqueTi, maison à Mutrux, D. Grandson. D'après le profes-
seur A. Godety de quercuam via^ chemin des chônes ; très dou-
teux, la racine quercus n*a rien donné en français et le dérivé
quercinus est devenu chêne, q donne constamment ch dans tout le
pays romand, quesne, quène est une forme picarde. Vient plutôt
d'une racine celtique comme les noms fort ressemblants de Quer-
quenij Querquerni cités par Holder, sans étymologie. Les noms
de Quequenerie, m. entourée de bois à Ghônens, Frib., et Que-
net sont encore plus rapprochés de ces mots celtiques.
Quéoot est en France un des noms vulgaires du Prunus Mahaleb si
répandu dans les terrains calcaires du Jura. Quenet serait-il une forme
jurassienne de ce mot ?
Queudre, Queudray, plus, loc., par exemple ès Queadrays
à Vionnaz, Coudreyy Cudrey^ i723, autres formes de Coudre,
Coudrée, lieux où abondent les noisetiers.
Queue, voir Cuaz.
Quisselîn, atlas Siegfried, torrent, affluent de la Dranse près
Martigpny, dit aussi Quiercelin et Tiercelin. Cette dernière forme
nous paratt la véritable : c'est un petit torrent, et le troisième en
montant depuis Martigny ; de tierSy troisième, avec un double
suffixe diminutif.
La Quoquaire, pâturage à Rougemont, <c le cokoué^ s. f. pi.
est, nous écrit M. Isabel, le nom patois aux Ormonts du Cirse olé-
racé et de la Berce brancursine (kouka au Jura). » Les inflores-
cences de ces deux espèces sont renfermées dans leur jeunesse
dans des bractées arrondies en coqae^ de là leur nom patois. La
Quoquaire est sans doute un pâturage au sol humide ou doux où
abonde le Cirse oléracé.
Es Rabes, loc. à Leysin :=: aux foins maigres, rabe en patois,
rabbéy s. m., au Pays-d'Ënhaut, foin recueilli dans les lieux dan-
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RABOU — RACHI 373
gereux des montages. Bridel. <c Dans les Alpes d'Ollon, faire les
rctbes c'est faire les foins maigres des fauchages écartés ; » quant
à rabe^ origine inconnue. (Note de M. Isabel.)
Rabou, ham. de Oryon, D. Aigle, un Walner de Raboz^ 1262,
M. R, XXX ; Raboux à Corcelles-le-Jorat, es Rabouds à Bex, en
Raboud à Vuadens, ces deux, fausse orth. du patois rabou, rabo-
teux, inégal, yaudois rabotu ; par contre Raboud, Praz ^ à
Echarlens, €hamp Raboud à Vuarmarens et Corbières, sont des
prés, des champs de Baboud, de Ratbold^ n. pr. germain, voir
Villaraboud.
Le Raca, loc. à Ormont-dessus, au Raccard à Colombey, Re-
cardf 1696 ; en Raeeard, m. à l'Etivaz, Pays-d'Ënhaut, Raccaz
(Raca) au Chàtelard, Fribourg ; au Raccot à Monthej, Racort^
1696, Racor, 181 9 ; peut-être parents du nom gaulois Rasc(xSy
4 loc. du midi de la France dans Holder, et du ^. conmiun rctc-
card en Valais, nom des petits greniers où Ton serre diverses ré-
coltes ; on l'écrit aussi rascart^ ce qui est Tancienne orthographe :
un champ au Racart, au Rascart à Nax ou Vex, 1224, 1228,
M. R. XXIX, et rcucardum dans les Articles de Naters, i446 ^
Raoettes, localité, vignes à Founex, D. Nyon ; probablement
faut-il écrire RcissetteSy dim. de raisse, bourguignon raice, qui
signifie ici terrasse de vigne soutenue par un mur, n. commun
dans le vignoble et n. pr.; les Races à Vionnaz, Rosses^ 177^1
1723. Littré le tire du v. h. ail. reiza, ligne. On disait au moyen
âge, dans le môme sens, raie: en 1269 Waland de Grimisuat
vend 4(, quinque sextarios reddendos in meis raes sitis apud Muli-
gnon.»
Rachi ou Rachy, Sur le — , ham. d'Ormont-dessus, Rachier^
i53i. Dessus le Rachy^ 1688, Ratchies, carte Rovéréa ; Rachy,
loc. i Saint-Aubin, Frib. ; les Rachés, crèt à Leysin ; Soratchi,
alpes de Gryon ; forêt du Racheux à Bex et du Raji à Hérémence,
Valais, une Combe Rachis près du Dézaley, Lavaux, ii84;
Ratzé, pâturage à l'Etivaz ; en Radzy, forêt et pâturage à Châ-
* GonttiUtUon imposée à rë?éqiie par les Haat^ValsisaDs.
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374 RACHIGNY — RAINSON
tel-Sain t-Denis. Origine incertaine : le v. fr. a rachy dim. ra*
cheaUf souche ; Littré donne encore rachée, souche de bois qui a
été coupée et sur laquelle il repousse des branches. D'après ceci,
les noms ci-dessus désirent sans doute des bois taillis, de rach,
souche, et collectifs y, é, eux. D'un autre côté le v. fr. a rachiery
dérticiner, arracher, et ces mots pourraient en être des dérivés : un
rachis , endroit où les arbres ont été arrachés, comme semis de semer.
Itacliigny, ham. de Corcelles-le-Jorat, nous paraît être le Ras-
chitjnier, i34o, et Rasihignye du Rec. dipl. Frib. III, et V, 66 ;
origine du reste inconnue.
La Ilacine, ham. de Saulcj, Jura bernois, Racijna, ii82,Tr.
I, 385. Une autre Racine au Ghenit et Racenaz, loc. à Chapelles,
D. Mou don ; la Rassenaz, champs à Mont-la-Ville ; paraissent
être simplement le n. commun racine.
Racl(z)sy à Châtel-Saint-Denis ; voir Rachy.
Raifort, Raffour, Rafour, Raffomet, dim. à Golombey, nom-
breux hameaux et lieux-dits, une 4o® ; du v. fr. rafour ^ four à
chaux, mot encore usité dans tout le sud-est, Alsace-Dauphiné, du
bas latin rafurnus^ raffurnam (Ducang^), du celtique ray
chaux, et du latin yïir/itts, four.
Les Raichènes, bois à Martig^nez, à Gourchavon, D. Delémont,
Berne ^ Rei ou Rey-chênes, bois de chênes soumis au droit de
rey ou réage, — bas latin reaglum, affouage, — comme le
montrent ces textes de Trouillat, III, p. 199 : « li dit proudommes
d'Aile doivent bavoir lour ray en lai dite monteigne... par ainsie
comme les boines furent mises >►, i3i4 et p. 4i5 : <c Li bourieys
de Pourraintruy ont rahe en la montaig'ne, fust boix pour mais-
soner^ pour fuag-e ou pour altre eaux. ^ Les mêmes termes se re-
trouvent dans les franchises de Blamont, de Clémont.
RaÏDieux, montag'ne D. Moutier, Ramulj i3i7 ; le Rameolau
S. de Souboz, Jura, fermes à Rebeuvelier ; du latin * rameolus,
dimînuhf de ramus, rameau, qui a donné ran, au sens de chaîne
de montag-nes ; voir Ran.
Le Raînson. sommet sur Gortébert, Jura ; de Rain et son, de
summum = sommet du Rain ou Ran ; voir Ran.
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RAISSE — RAN 375
Raisse, Resse, Rasse, nombreux ham. Vaud et Neucbâtel ; en
Valais ss devient ch : la Rache à Ayent, aux Raches, loc. aux
Ag^ttes, Sion ; Rèche (ou Raiche), ham. de Chandolin d'Anni-
viers ; Reschy ou Rèche, ham. de Chalais, D. Sierre, Ressi^
1200, laôo, Bessyy i3oi ; dérivés de raisse ou rasse^ scie, puis
scierie. Quant à raisse, il vient sans doute de la racine celtique
ratisy fougcère, dérivés, racia, iriandais raith^ ce qui est denté,
pectine ; la raisse ou scie serait donc appelée ainsi par comparai-
son avec les dentelures d'une fronde de fougère. M. le prof. Bon-
nard préfère y voir l'ancien norois ràs, gouttière, qui aurait passé
au sens de conduite d'eau, de là à scierie et enfin scie. Raisse était
un n. commun. Un règlement forestier de LL. EE. de 1700 dit :
Nous entendons que toutes personnes qui possèdent. . . des raisses
se contentent de vaquer à leur raissure sans faire trafficz d'aix,
de feuilles et de littaux... ils pourront raisser premièrement ce
qui leur sera nécessaire pour leur propre usage, etc. »
Es Rammesou Rhammes, loc. à Fribourg, eis Ranmes, 1406,
RammeSy i4i2 ; endroit où se trouvaient jadis les ram^^i châssis
sur lesquels les drapiers étendent leurs draps pour les unir. Par
contre les localités suivantes doivent avoir une autre origine : eis
Courtes Rammes, champs à Etoy, les Rames, prés à Veyge de
Leysin, forêt des Rames au Saint-Bernard, la Rammaz, m. à
Froideville, au bord du Talent, RamaZy 1627, loc. à Payeme près
de la Broyé ; peut-être forme dérivée du latin ramus^ rameau, f.
rame.
Ran ou Rang, Tète de — , sommet du Jura neuchâtelois, Sous
le Rang, ham. des Bois, Sur le Rang à Saint-Braix et Damvant,
Sur les Rangs à Cœuve, Soulce, Lajoux et Epiquerez, le Mal-
rang à Saint-Ursanne ; — en Ran à Bioley-Orjulaz, Pré du
Ran, Lignerolles, Sur le Ren, Ecublens ; en Ren, Bretigny ;
Loz Ren, Préverenges ; le Rln à Font, au Rin à Orny, Crêt du
Rin à Dombresson, Bois du Rin à Montmagny, le Grand Rin,
partie du village de Prez, Frib., le Rin ou Rein (Rhin, carte top.
Vaud) à Baulmes. On a voulu dériver Tète de Ran, de ran, bélier
(par exemple Gazette de Lausanne, 19 juin 1906), mais cette éty-
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376 RANGES — RANDA
mologie ne saurait s'appliquer à la plupart des loc. cinlessQS : Sur,
sous le bélier, le mauvais bélier, en bélier, etc., n'a pas de sens.
Toute la série vient du latin ramam, rameau, employé déjà par
Pline au sens de ramification de montagne ; ramum donne régpu-
lièrement raim^ comme vanum = vain^famem z=,faim^ et dans
les patois ran^fan. De là les formes vaudoises ran^ aussi n. com-
mun : un ran, rondin de fagot, ren^ rin (= rai m), le bourgui-
gnon et le vosgien rai/i, le provençal ram. Une autre preuve à
l'appui est donnée par les diminutifs Raimeox, montagne du D.
de Moutier, Ramuî en 1 317 (de ramulam) et fermes à Rebeuve-
lier, et le Rameul, près de Souboz, Jura bernois, de rameolamy
trois localités où l'on retrouve le m du radical ramum.
Quant à l'étonnante étjmologie que donnait jadis M. F. Cha-
bloz dans le Musée neuchâtelois (XIV, 288), où il traduit <c Tête
de Ran » par c Tète de Rien », elle montre à quelles fantaisies on
peut s'égarer.
Rances, Rancias vers 973» Rances vers 1180, Donat. Haut.,
et iaa8, M. R. VI. Le Dict. hist. Vaud y rapporte le Radinicu^um
du yi« s., M. R. VI, 3o (il dit Radicuacum : faute d'impression ?),
tandis que le Gart. Laus. en note attribue cette localité à Renges,
sans doute parce que ce nom est placé en^ ceux de Romanel et
de Tolochenaz, ce qui ne nous paraît pas une raison suffisante.
Renges a une autre origine, voir ce mot, et Radiniacum donne-
rait Radigny ou Radignier. Quant à Rances, il doit venir d'un n.
pr. gallo-romain à rechercher.
M. Maxime Reymond, dans son étude sur les Origines du Prieuré de
Baulmes (Revue hist. V.^ décembre 1905), après avoir constaté oouime
nous que Radiniacum ne peut donner Ranges^ se demande si Radiniacum
ne serait pas le nom ancien de Saint-Saphorin sur Morges.
Randa, village D. Viège, Valais ; Randonne, ham. de FuUy,
RandonOy 1262, Wstbg., Randogne, D. Sierre, Randoniaf
I3a4, 122^, Randogny, laSo, ii\38,Raffdognyy ia5o, etc. Ran-
donnaire, pâturage sur Bex et alpe de Rougemont, dominant une
paroi de rochers, Randonneires, forêt, Pays-d'Enhaut ; dérivés
comme le subst. randon du celtique randa, randos, bordL Dietz
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RANGIERS — RAPE 377
le tire de Tall. randj m6me sens. Les villages de Randonne et de
Randogne sont tous deux au bord d'un plateau élevé.
Les Rangiers, ham. et chaîne de montagnes, D. Porrentruy ;
infinitif v. fr. rangier^ puis subst. au sens de rangée. On pour-
rait objecter que l'infinitif ne peut guère avoir le sens d'un parti-
cipe passif, mais on écrit souvent l'un pour l'autre et l'on trouve
le dîner, le goûter, le souper, comme le dtné, goûté, soupe.
Râpe, Rapaz, Rappes, Rappaz, nombreux hameaux et lieux-
dits Genève, Vaud, Valais et Fribourg, plus d'une loo®; Râ*
pettes, Rapille, Raspille, Rapillette, diminutifs Rapaces à Co-
lombey (en Valais un dépréciatif n. c, râpasse) ; du v. fr. rcispe,
futaie ; râpa dans Bridel, friche en pente avec des buissons. Raspe
parait être une forme plus moderne de rispe, qui a donné nos
nombreuses Rippea, par exemple la Rippe, D. Nyon, Rispa^
lago, les Rippea à Perly, ham. de Mon tricher, loc. à Lussery,
rispes, xrv^s., et ao autres, la Rippaz aux Plans sur Bex, à
Vandœuvres, Charmey ; Ripaz à Lully-Morges, Ripaille à Ôham-
péry, aug. Ripettaz, une la*, Repettes, 6 loc., diminutifs. La
forme r€upa paraît dans les textes concurremment avec rispe, les
liaspes deMartignie^ 1264» Gothefredo des fiaspes, 1287, mais
surtout depuis le xrv« s. : un Raspis^ i4o8, Râpes de Martigny,
une Raspaz â Sierre au xv* s. Presque tous les textes antérieurs
ont rispe f ripe ou rippe : cum aquis, rippisj 1819, dans Trouil-
lat ; es RispeSf 1242, Râpes de Lausanne, M. R. VI, 666, nemus
Risparum encore i4oo ; ii- poses de rispes à Bussens, 1877 ; Y
ripe à Vernamiège, 1260, la rispe de Greyiiez, 1877, la Rippaz
de Grelliez, i5oo, la Râpa à Vionnaz, les Reppes, 1728. On peut
conclure de ces rapprochements : i^ que rippe et râpe sont deux
formes d'une même racine, la 2* postérieure ; 2^ qu'il faut écarter
le latin ripa et l'allemand rippe, côte, auquel on aurait pu rap-
porter le premier, et que l'origine est encore incertaine. L'explica-
tion la plus vraisemblable est celle qui rattache ces mots au v. h.
ail. hraspôn, gratter, râper, les râpes étant des terrains rocail-
leux, peu fertiles, â végétation clairsemée, la forme Rippe due à
l'influence de l'ail, rippen, reiben, qui signifie également gratter.
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378 RARÀIGNE — RAVANAY
Raraigue, loc. à Aigle ; de rare et aîg^ue, champs graveleux où
Teau est rare.
Le Rard, mieux le Ràr, le RareDescha, pâturages d'Ormont-
dessus avec sapins clairsemés ; les Rares, loc. à Corbeyrier, d'a-
près M. Isabel, pour qui, très justement, ce mot est une forme
masculine du patois ràra^ s. f., clairière, éclaircie. Il y a un es
Rards, forêt à Bagnes, une Rara, forêt à Bourg-Saint-Pierre> et
Ton dit une rare ta. Le masc. est un n. commun en Valais : à
vendre un rard^ etc. Rarozet(ts) à Conthej, diminutif.
Rarogne, bourg en Valais, Rarun^ ii46, Hidber, II, 1220,
Raroniaj 12 10, Rarognia, 1221, Raroignia^ 1260, Rarognij
1267, Raroygnya, 1287, M. R., Rarogny, 1872 ; d'après Gats-
chet, du bas latin rara, raris, sentier, aussi canal, d*où il tire un
adj. raranuSf à cause des canaux, des bisses qui sillonnent le ter-
ritoire, mais raranus donnerait rarain, il faudrait plutôt supposer
rara et suffixe augmentatif ogne, ce qui serait possible. A rap-
procher une loc. (Ts)Zararogne à Chippis. Ce nom vient proba-
blement d'une racine celtique comme tous les noms d'anciennes
localités de la vallée du Rhône. Il 7 a un Rarauna (Deux-Sèvres),
dont le nom est indiqué aussi comme celtique.
Raspille, ruisseau près Sierre, Valais, Raspilly^ Ï267, Raspil-
lia, i33i ; de la contrée qu'il traverse, une raspille, dim. de
raspe, râpe.
Rasse, Ratzé, voir Raisse, Rachy,
En Ratevel ou Ratevet, 2 pâturages à Rossinières, Château-
d'Œx, Rathvel et Rathevel, 2 pâturages et ruisseau à Châtel-
Saint-Denis (ou Rathevy ou Raschevys) ; Ratevy à Lessoc, Ra-
chevy à Charmey au pied de laWandfluh; Rativelberg, 1668
V. der Weid. On dit à Vionnaz rate pour gratter, >► nous écrit
M. Boonard. Si cette forme est connue dans la Gruyère : rate-vé
ou vi .= veau, Ratevel serait un équivalent de Gratteveau, voir
Gratte.
Rause, affl. de la Birse, D. de Moutier ; voir Reuse.
Ravanay, loc. à Chamoson, Valais ; lieux où abondent la ro-
quette et la ravenelle, latin raphanus, avec suffixe collectif ay*
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RAVERETTAZ — REBEUFONAZ 379
Raverettaz, nom employé conjointement avec celai de Rion-*
zette, pour le torrent qui vient des Mosses et se jette dans la
Grande-Eau sous Ai^remont ; paraît se rattacher au v. fr. rabière
et au romanche rouera éboulis, voir Ravoire.
Les Ravières, 2 loc. Ormonts ; loc. à Neuchàtel, Locle, aux
Breuleux, m. à Boécourt, loc. à Courgenaj, Jura bernois ; Ra-
vyeren à Gampel, Valais, forme germanisée ; endroits où l'on
cultive des raves, bas latin raverias, latin raparias. Peut-être
quelques-unes des Raveire de Tarticle suivant sont-elles aussi des
ravièreë.
Ravoire, 7 ham. et loc. Bas Valais, Raveyre, 6 loc. Valais et
Alpes vaudoises et 4 Frib., Raveire, ham. de Rossens, Frib.,
Ravayre à La Chaux, Ravuire à Lens, Rowoeri^ iîSo ; es Ra-
vuyres, Vionnaz, 4 Ravyre Corbejrier, Veyres, Vcupone, Grimi-
suat (Raveyry, laSo), Ravary à Bercher et Pompaples, Revœrre
à Bex^ Raverasse à Salvan ; tous ceux des Alpes, coteaux ra-
pides, très secs, exposés au soleil ; le vaudois a raveur et rovaire
= ardeur solaire, voir Bridel, p. 817 ; peut-être de la famille de
rabieSj qu'Horace a employé au sens d'ardeur solaire, chaleur
caniculaire. D'autre part Littré signale dans Ducange un mot ra-
biére qui serait parent de rabina et le romanche a raveras, rue^
raSy éboulis, ce qui rapprocherait ces mots de ravine.
Les Ravins, passage des Alpes bernoises au N. d'Ayent, Va-
lais, en ail. Rawyly Rawins, 1257, ^' ^- XXX, 22, Rawyny
i4i8 = ravins, lieu creusé par les ravines.
Ravoinet, 2 loc. dans des combes des Alpes d'Ayent et de
Lens ; paraissent dériver de la même racine que le précédent.
Raye, Rayes, Reille, nombreuses localités des Alpes ; patois
raye et rellhe : couloir dans des rochers escarpés ; dans la plaine,
champs labourés. Raye, Roye dans le Jura bernois^ Reyen à
Louèche, forme germanisée, es Reillons à Corbeyrier, diminutif ;
du celte rica^ sillon, bas latin riga^ provençal regay Berry rège^
V. fr. reille et roye^ roie = raie, sillon, champ labouré.
Rebeufonaz, loc. à Aigle, Rebuffyna, i342, RobqffbnaZy
1695 ; du verbe v. fr. rebuffer, re augmentatif et buffer^ syno-
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380 REBÉVELIER — REGON
Qjme de bouffer^ souffler, provençal bufar^ l'endroit étant à
Aigle le plus exposé à la brise froide des Ormonts, connue sous le
nom de 4n vent de la Chenau. »
Rebévelier, D. Delémont» /}o6em/{>r, 1181; Rebeuvelier,
D. Delémonty ail. Rippertswiler^ Rebuvouilier^ ii48> RipolU-
wilre, II 84) Rubuvilier^ i3o8, etc. = lo village de Robert^
%^ village de Rippert ou Rippolt^ formes diverses de la même
racine germanique.
Rebreeca, bois à Villars-Burquin, D. Grandson ; du v. fr.
brecca^ brique, fragment, morceau, et préfixe réduplicatif re,
tMrain très accidenté, parsemé de rocs.
Rèche, Za (Chaux), au Sanetsch ; peut-être la Chaux réche»
rocailleuse, raboteuse. Nous rapprochons de ce mot, comme parais-
sant avoir la même racine, la Rèche, torrent à Conthey, à côté de
la Rogne, les champs Rechoox à Ocourt, D. Porrentruy, au Ré-
ebet, vignes à Ollon.
Es Rechennes à Vionnazy Ruchenaz^ 1728, Vouvry, en la Ru*
chenaZf 1720, Leysin, Vers la Ruchina^ liia, loc. Ormonts;
Retzenaz à Ëvionnaz, Sous les Relsenes à Villars sur Ollon ; du
verbe patois inretsenà^ arranger des récoltes sur des lattes sous
un avant-toit (Isabel), rossena^ échafaudage ad hoc, voir Rossi-
nières ; sans doute il y avait autrefois de tels échafaudages dans
ces localités.
Reclère, D. Porrentruy, ResMres^ ii5o.
Recolaine, ham. de Vicques, D. Delémont, ail. Ricklingen;
cette forme = chez les descendants de Richilo, n. pr. germain,
dim. de Richo. La forme française a Taspect d*un adjectif : villa
Richolanay villa de Richilo. Il faut y rapporter sans doute la
Cumba Reculiniy ii36, ii54» Tr. I, a6a, 3ao.
Recon, grand pâturage, alpes de Vionnaz, D. Monthey, alpe
de Ruscon, i345, copie d'un acte de 1293, Ruccon^ 1723 ; peut*
être du moyen h. ail. ruschey jonc. Bridel le dérivait de (laças)
recunditus, lac caché, écarté, voulant tirer le nom du pâturage du
lac minuscule perdu dans un repli du terrain, près du col. Les
anciennes formes repoussent cette explication.
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REGONVILLIERS — REMAUFENS 381
ReconTilliers, D. Moutier, Berne, Reconisvillare^ 884> -Ao*
comviUare, ^62, Recconvillare, 1161, Riconviliery 1180, /?e-
convilier, 1226, Reconvilier^ i4o3 = villar, village de Recho
ou Reccho, n. pr. germain, comme Reckingen dans le Haut Va-
lais. Un Reccho signe un acte de looB. Tr. I, i5o.
RecorbeSy presqu'tle de la Venoge, la Recorba, loc. à Neu-
châtely Recorbet, écart de Vaulion, Recourbes, loc. à Bex et
Ormont-dessus et sentier aux nombreuses sinuosités qui monte à
Naye ; de courbe et re, réduplicatif .
Record, Grands-Records, très nombreux lieux-dits (ai), dim.
Recordon, v. fr. r= second regain ; du latin chordam. < Il y a
dans le Dict. latin de Georges un adjectif latin chordus, avec une
citation de Caton : chordam fenum = regain. » (Note de
M. Bonnard.) En bas latin recordum : c supplicant... ut ipsi...
possînt facere recorda^ gallice les recours, ll^^o, M. R. XXII.
Recrettes, fermes aux Brenets, NeuchÂtel ; de crête et préfixe
augm. re.
Es Recrues, loc. à Noville et Port-Valais dans les alluvions du
Rhône ; participe de recroître, terrain conquis sur les eaux.
Recales, loc. à Mont et Perroy, D. Rolle ; subst. verbal de re-
culer ; Reculel, deux pâturages de Gingins et sommet du Jura
français = v. fr. reculel, lieu isolé, écarté; en iag3 une terre dol
Reculel, vallée d'Hérens, M. R. XXX ; en Recolan, loc. Ecu-
blens, Bussigny, Reculanaz à Romainmôtier et Montherod, et
sans doute Recollan à Burtigny (fausse orth.), formes adjectives
= (terrain) reculé.
Es Redennes, bois à Gbevilly et Moiry ; peutrôtre du bas latin
redellus, bâton, brin de chône, avec permutation 1-n comme de-
lèse-denèse, lentille-nantille ; désignerait un bois taillis donnant
des brins de cette dimension. Ducange a aussi un mot redon,
bâton de fagot.
La Reffa, arête dentelée se détachant du Bel Oiseau, alpes de
Finhaut^ Valais; probablement pour raissa, scie, permutation
s,ch-f comme dans oche-offe, Salanche-Salanfe, Singlioz-Fingles.
Remanfens^ D. Veveyse, Frib., Remul/ens vers 1286, M. R.
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383 REMBLOZ — RENENS
VI, 377, RemoufenSj 14^9, Remonfenst i453, Remuffens, 1668,
carte v. der Weid = chez les descendants de Romulf, n. pr. ger-
main. Fôrstm., 748.
Rembloz, pâturage sur Vernamiège, Valais ; au Remblais k
Golombey^ Rembley 1696, Remblety 1776 ; loc. à Bournens,
Paillj; Reimbloz, alpes d*OIIon, Rimbloz, loc. à Cemiat et
Mossel^ Frib. ; du patois reimbllo^ lieu bourbeux, fondrière.
« No ne sein pas mô einreimblla. »
Nous ne sommes pas mal embourbés. (Ranz des vaches.)
Remointze(ze), alpe de Trient, d'Ayer, Anniviers, etc. ; c'est
est un n. c. pour désigner une alpe de rechange, subst. verbal du
patois remouay changer de place.
La Remosse, ham. de la Brévine, Neuchàtel, Ramasses^ i34ay
Matile, Ramasse y i588, M. N. VIII, Remossay i6a4) Etrennes
Neuch. II, i5i.
Renalettes, forêt à Hermenches, D. Moudon, Renoillire à
Evolène, Renallière à Bernex, à Grens, Renaillire à Crans, Re-
noUier à Poliez-le-Grand, Kenolliez à Villarepos, RenoUy à
Ogens, Renoillat à Missy, Renailly, ham. à Villaz-Saint-Pierre ;
le premier diminutif, les autres collectifs du patois renallhSy de
ranaculay dim. de rana^ grenouille : grenouillères.
Renan, D. Gourtelary, Berne, Runens, 11 78. L'orthographe
actuelle est toute moderne, on écrivait encore Renens en 1766 et
1794, M. N. XXXI, 39 ; voir Renens.
Renaroche, chalets sur Bruson da Bagnes, Valais ; contraction
de reoena rossa, ravine rousse.
Les Renauds, ham. d'Yvorne ; cette orth. de l'atlas topogr.
Siegfried est fausse. C'est un nom de famille d'Yvorne, autrefois
comme aujourd'hui avec deux n: Ame Rennaux, i3a7, Claude
Rennaud, 1598, les Rennaux, 1747» Jacques Rennaud, 176}
(chartes d'Aigle).
Renens, D. Lausanne, RuningiSy 896, 963, in finibus Runin-
fforum, g20, RunenSy iil^Tf ii99> i^^o, Runeinsy iai8, i238^
M. R. VI, 82-92, Rugnens, i476, M. R. XXVIII, 269, i525, et
encore 172 1 = chez les descendants de Runo, n. pr. germain.
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m^
RENFILE — REUROZ 383
La Renfile, ham. de Presinges et de Vernier, sur la frontière
ancienne ou actuelle ; probablement passage fréquenté par les
contrebandiers ; subst. verbal de renfiler.
Renges ou Ranges, ham. d*Ecublens, D. Mor^s^es, villa Ran*
geringisy io3i, Hidber, H, 5oo, villa RangerensiSy loSi ^fienge"
rengeSy laaS, i5io, Rengesrenges, ï557; de Renger^ingis, soit
chez les descendants de Renger^ n. pr. germain, Fôrstm., 1017,
ou Ranger, qu'on trouve dans Hidber, année 1161, nom dérivé
de la racine onomastique Ragan, du gothique ragin, conseil.
Rennaz, D. Aigle, Raina, i255, Reyna, 1272, Renna, 1276,
Régna, i4o2, M. R., 2* S., II, 28, Reyne, i542, charte d*Aigle ;
du fr. raine, latin rana, grenouille : le village est entouré de
marais. Renny, ham. de Pully, Reynid, Rennier et Renny de-
puis 1740, d'après le Dict. géogr. suisse d'Attinger, paratt s'y rat-
tacher également. Quant à Rennex, écart de Genthod, il faudrait
des formes anciennes pour décider.
Repais, loc. à Asuel, D. Porrentruy, Repast, i3o2, Ripast,
i3o5, i35o ; de re, réduplicatif, et v. fr. past, s. m., pâture : lo-
calité aux gras pâturages. Le français vaudois repât, écrit sou-
vent repas = dernière herbe pâturée en automne.
La Repaz, loc. à Lonay, Sullens, Arnex ; Repettaz à Bex et
Gimel, diminutif ; le même que Rippe et Râpe, voir ce mot,
Reppaz, ham. d'Orsîères, carte Dufour et atlas Siegfried, Re»
pas et Repais dans Lutz. La ir« orth. le rattache à Râpe ; les a
autres à Repais, voir ci-dessus.
Ressudens, D. Payerne, villa RansoldingiSy gia, Resoldin-
gis, 922, Ramsoldingis, 923, Rasoldingis, 927, Resuldens vers
•1080, RasoldenSf I2i5, 1226, Ressndeins, 1228, M, R. VI, 325,
i4> 346, Resoldens, 1239 = chez les descendants de Ramsold,
n. pr. germain.
Retets, aux — , loc. à Golombey, Valais, es RoutetSy 1696,
forme corrompue, syn. des nombreux Route, Routet, voir Rotte.
La Reuchenette, ham. de Péry^ Jura bernois, patois Routse*
netta, probablement diminutif de rossena, voir Rossinières.
Au Reuroz à Golombey, Valais, es Rouroz^ 1696, es Rovroz^
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384 REUSE — REYEX
1776 ; c'est le v. fr. et provençal roure^ chêne = au Ghène, aux
Chênes.
Reuse, nom de 4 affluents de la Dranse de Feiret, Valais, -^
les Reuses de TAImona, de Tsamodet» de Saleina et d'Omy» —
Reuse ou mieux Areuse, rivière C. de NeuchAtel, Orousa avaet
le ix««.) Holder, allodiam Oruse, 1178, Tr. I, Arousa^ i3ii,
Aurosa^ i3i8, Orousa, i335^ etc. ; les Reuses, ham. d'Orsières,
Valais, entre plusieurs ruisseaux ; la Rause, affl. de la Birse,
Orosa^ ii5o, M. R. III, 444 ; les Areuses au Saint-Bernard ; les
Reusilles, loc. à Tramelan> diminutif. C'est aussi le nom ancien
de la Grande Eau, D. d*Aif|^le, Ruysi^ 1287, — i atone, — la
Rionzetta s'appelait alors Ruse ta. Noms à rapprocher de la Reuss
d*Uri, Rusa, 691, puis Riusa, de la Reasch, affl. de la Sarine
dans le Gessenaj, Rucei, 1270, Ruessy, i44i9 et des Ru, Roz de
Suisse et de France. D'une racine commune aux langues indoger-
maniques, latin rivus, grec rheiriy couler et v. h. ail. riuzen^
couler. De la même racine, du sanscrit rê, ri, aller, couler, mu-
gir, dérivent le celte ren, renos, rivière, et les noms du Rhin,
fleuve, des divers Rhein d'Allemagne, le Reno, affl. du Pô, etc.
Revereulaz, village près de l'Avançon de Vionnaz, Valais, Ra-
veraulazy 1723, Reveleulaz, 1776; Reverolles, D. de Morges,
près du Curbit, Ruvilora, 1177, M. R. XXIX, io3, — faute de
copiste? — RevirolOy 1223, Riveroula, 1228, Riverulaz, 1281 ;
— maison à Chavannes-le-Veyron ; Reverulaz, loc. à Vufflens-
la- Ville et Penthaz ; Reveyrulaz au bord de la Colline à Trélex ;
la ReveroUe à L'Isle, Reverulaz, affl. de la Venoge. Ce dernier
= petite rivière ; les autres du v. fr. rivière y s. f., rive, rivage,
contrée dans le voisinage d'une rivière, comme la Rivière, côte de
la Méditerranée entre Nice et Savone, et suffixe dim. patois oalaZj
latin ula. Remarquer au premier nom le balancement des liquides
l,r. Peut-être en est^-il de même pour le second.
Revex (ou Revix), majens, versant N. d'Arpille de Martignj,
un autre à Ormont-dessus = Revers, nom fréquemment em-
ployé, côté tourné au N. ; rien de commun avec ravine, conmie
l'explique un article du Dict. Attinger.
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REVOUTAZ — ' RIÈRE 385
Revoutaz, loc. à Aigle, avec escarpements à pic dominaot la
Grande Ëau, Ryvauta^ i342, chartes d'Aigle = rive haute.
Rhône, Rotten dans le Haut Valais, latin Rhodanus = le vio-
lent d'après Zeuss (Gram. celtique)^ qui le rattache au cambrien
rheduy vieux celtique roty courir. De la même racine dérivent les
noms de nombreux ruisseaux de la Suisse allemande, qui n*ont
rien de commun avec Tall. rot, rouge, voir Holder. Quant aux
étymologies de Lenthéric qui hésite entre Rhodanusia, colonie de
Rhodiens fondée à Tembouchure du fleuve^ et le verbe latin ro^
dere, ronger, elles sont toutes deux à rejeter, le nom du fleuve
étant bien antérieur à cette colonie et à la conquête romaine.
La Rlanda, loc. à Veyras, Valais ; Planche Rlande à Bottens
= Rionde, ronde, permutation o-a^ comme dans Nava, Pra-
fanda.
Riaz, D. Gruyère, villa Roda^ 900, 928, M. R. VI, 2o4, eccle-
sia Rode, io55, Rota in OffOy ii36, Rua in Ogo, 1228, RyOy
1476, Riat, 1668, carte v. der Weid, RuaZy en patois, dit Kuen-
lin, 1828. Plusieurs des formes sont les mêmes que les anciens
noms de Rue, voir ce mot. Comme Rue n'avait pas encore d'église
en 1228, première chapelle fondée en i3o6, les mentions de io55,
1228 du Gart. Laus. se rapportent nécessairement à Riaz. D'après
Gatschet, du v. h. ail. rôd, ail. moderne reutSy défrichement,
correspondant des noms français Essert, Essart.
Riddes, D. Conthej, Valais, Ride vers io5o, Ridda, 11 53,
1287, etc., Ritda vers 1200, Rida, 1262, Ryda, 1263. D'après
Gatschet, de ried, v. h. ail. riody herbe de marais, marais. Vient
plutôt du celtique nW, rit, red, gué. Comme Riddes est sur un
coteau et que, aussi loin qu'on peut remonter, la route de la val-
lée a franchi le Rhône à cet endroit, comme d'autre part tous les
noms anciens de la vallée sont celtiques, l'étymologie celtique,
aussi adoptée par Studer, nous paraît préférable.
Riedes-dessus et dessous, 2 ham. Sojhières, D. Delémont ; de
l'ail, riedy v. h. ail. riod, herbe de marais, marais.
Rîère, rivière, affluent du Rhône, Valais, la Riez, 1267, Riey,
1267, /?^yé?i, 1269, Ai^Ay, 1327, /îya, i4i8 ; les formes primi-
M. D. SEC. SéniB, TOME VII 25
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TJT^
386 RIERIN — RIOND
tives se raltachent à la famille de rio^ ruisseau, ou de rihe^
goT^^ voir Rija. La forme moderne Rière paraît avoir pris le se-
cond r sons l'influence de l'autre nom de la rivière, Liena ou
Lienne» du celtique g^en, vallée ; voir Liène.
Rierin, écart de Lussy, Fribourg, RierenSj ii47-ii57, Arch.
Fr. VI, et I2i5 = chez les descendants de Riher, n. pr. gpermain.
Fôrstm., io46.
A la Rlette, loc. à Croy, un Petrus de la Rieta^ Anniviers
vers 1220, Riétaz à Montcherand ; diminutifs de rie^ ria, tran-
chée, rigole ; voir Rija.
Riez ou Riex, D. Lavaux, ii53> Hidber, II, RuaiSy 1226,
Ruas, 1238, M. R. VI, 622, 648, Roex, 1246, 1879, ^4^3; peut-
être de ra, ruisseau, et suffixe plur. ou collectif aSy eXy par sa
position entre deux rios, le Champaflon et le Rio d*Enfer.
Les Rlgognes, fermes à la Côte-aux-Fées ; dérivé, avec le suf-
fixe péjoratif ogne (voir Jorogne), de la racine riga^ raie, tran-
chée, fossé.
É8 Rigoles, terrains humides, coupés de nombreux fossés ; à
Muraz, Vionnaz ; Regolles à Vouvrj, en Regola à SaintrGin-
golph, Bas Valais, aussi à Gland, Orbe, etc., diminutifs du bas
latin riga^ raie, fossé.
Rga, gporge étroite où coule la Barberine, alpes de Finhaut,
Valais ; du bas latin riga^ raie, fossé, tranchée, patois ria^ m. h.
ail. rihe^ g'orge ; cette racine se retrouve dans le celtique : kymri
rAigr, raie.
Rio (6), Rioz (7), Riau, une 5o% Ruau, Colombier ; du v. fr.
ruiely ruely ruaul^ dim. de Ru ou Ruz ; Ria(l)let, Riolet, dim.
de riau, n. commun d'une foule de ruisseaux et de ham. de la
Suisse française, parent du provençal n'a, dérivés tous deux du
latin rivus.
Ruz a parfois une autre origine : c'est le cas pour Val-de-Ruz et Vau-
ruz = vallée de Rodolphe ; voir ces mots.
Riond, fém. rionda, forme patoise du v. fr. réond^ latin ro-
tandus, rond. Substantif dans la Riondaz, dim. le Riondet,
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RIONZA 387
sommets et pâturages, par exemple la Riondaz, sommet sur Ley-
sin et pâturage Jura de Njon, calmes Rotunda^ chalma Ro^
tunday xii« s., Cart. Oujon. Comme adj. en composition : Mont-
riond, Riond Doux (Riomboux, carte Vaud), Riond-Bosson ou
Botzet, 8 loc., Praz Riond ; mal orthographié dans Ghanrion,
alpe de Bagnes, Riombois à Ghavannes sur Moudon, Riombo-
chon, — bochat, — hochet, 5 loc. Frib. ; la Riandettaz, dim. à
Golombej, Valais, permutation o-a.
Rionza, Rionze, une io*> de loc., et les collectifs Rionzi(j) au
Mont, Rionsiey 1298, et Valejre-sous-Rances, Rionsy à Senar-
clens, Rionsier à Vouvry, Rionzier à Féchy, Rionzey aux Or-
monts, au Ronselj i332 ; Ronzlep(siOT), Avully, Nyon, Ronzy à
Montet, Ronsy, Ëstavanens ; diminutifs Rionzon à Bière, Bavois,
Rionzonnes à Orbe ; syn. de roncier, lieu où abondent les ronces,
patois rionze, rionse. Par contre dans Rionziaz^ ancien nom de
la Grande Eau, Aigle, Ruysi, 1287, la Rionsiaz^ i3i5, la
Rionzo, 1817, le Ruisy^ i323, la Rionsy, 1826, Rionsettaz,
1827, la Rionse, 1878, Rionze, i488, et Rionzette (Raverettaz
dans l'atlas Siegfried), affl. de la Grande Eau qu'elle rejoint sous
Aigremont, Ruseta, 1279, Rionseta, 1426, les formes primitives
montrent qu'il faut y voir des dérivés de ruz, reuse, voir ce der-
nier mot. Peut-être la présence de ronces sur leurs bords a-t-elle
facilité la transformation du nom.
Les textes suivants montrent que la Grande Eau s'est appelée aussi
Rionzettaz au moins jusqu'à la Bn du xvu« siècle. Un acte d'Aigle de
1595 dit que « A esté arresté que dors en avant la dîtte Eau appellée
Rionzette doibge avoir son cours d'empuis le grand pont en bas auprès
le mont de vers Soccrestaz jusques au grand chemin de l'Etraux dessoubs
Yvonne, et dempuis le dit Estraulx en bas par son cours ancien jusques
au Rhosne » (antérieurement elle divaguait çà et là et menaçait l'église
paroissiale et le cimetière du Clottre). Un autre acte de 1597 parle des
« Barres qui se doivent construire entre la Grand'eau appelée la Rion-
zettaz, de même en 1626 et 1658, enfin en 1669^ le torrent appelé la
Grand'Eau soit Rionzeta. Grand Eau apparaît pour la première fois en
1590 où LL. EB. commandent « en cas d'ovaille » à tous ceux des
& mandements « à leur (ceux d'Aigle) venir aider aux bastiments de la
grandeau. »
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388 RIPAILLE — ROCHE
ËQ Ripaille, loc à Vouvry, pâturage à Champérj ; comme le
célèbre Ripaille de Savoie, de ripa^ rive, côte, et suffixe augm.
aille : grande rive, étendue.
Risoux ou Risoud, mont et forêt du Jura vaudois, montent
Risurriy 1177, Risso^ 1186, RisOy 1219, M. R. I,et i344> Risoud^
XVIII* s. Origine inconnue. On ne peut guère supposer une pa-
renté avec me, glissoire pour faire descendre des bols, de l'ail.
riese, ni avec risi^ riset, collectif risenen désignant des pentes
escarpées, sur lesquelles les eaux entraînent des pierres et du
limon.
La Ritte, loc. à Lully-Morges, les Riltes à Ballaigues, pâtu-
rage è FEtivaz, Pajs-d'Ënhaut> es Riltes à Marly (ancienne
route), à Murist, Trejvaux, C. de Fribourg; du patois rittUy
ruelle, venelle. Pourraitron le rapprocher du gaulois rheda^ cha-
riot?
Rivarottaz, loc. sur Bex, non loin de TAvançon ; de ripa
rupta^ rive rompue, endroit exposé aux incursions de la rivière.
Rivaz, D. Lavaux, Ripa^ ii4iy iiSa, 1199» Rippa, 1824 ; de
ripa, rive.
Rive haute, ham. de Liddes, Valais, en patois Roate^ Ripa
alta^ 1269, Rivale et Rivataz, plan vers 1720 : le hameau est
sur le bord, la rive d'une haute terrasse.
La Robellaz, ham. d'Essertines, D. Echallens, Vilar Luczon,
xrv^ s. ; ham. de Valeyre-sous-Rances ; Robêlaz, ham. d'Ëchal-
lens ; 2 pâturages et fermes à Buttes, Neuchâtel ; ceux-ci tirent
leur nom des frères Robeilaz des Bullets qui acquirent cette terre
en 1627, M. N. XXXVIII, 217. Peut-être les autres viennent-ils
aussi d'un n. pr. ?
Roche, D. Aigle, Rocha, ii5o, Rochi, 1177, la Rochi/y i4o2,
RochiZy i54o. — La Roche, D. Gruyère, Rupe^ 11 70, la Rochiy
1199, M. R., Rochia in HogOy 1268, Wstbg. —Roches, D.
Moutier, Berne, Rochette et Rochatte (Jura bernois), une i5« de
loc, Rocherelle à Dombresson, dim. Rochasson à Saint-Gin-
golph et Salvan, Rochasset, Ormont-dessus ; du dépréciatif asse
et dim. on, et : mauvais petits rochers ; dérivé habituellement du
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ROGHEBORD — ROGNE 389
celtique rocca, gaélique roc. Mais, d'après Kôriing^ rori/^ne «cel-
tique doit être abandonnée et Tétymologie inconnue.
Roehebord, m. à Aigle, interprétation de Fancien nom Rychi-
bopy RichiboPy 1882.
Rocheray, ham. du Chenit, vallée de Joux^ nom formé par
analogie avec les collectifs de végétaux, de rocher et du suffixe
collectif ay ou ey^ de etum : endroit où abondent les roches.
Rocourty D. Porrentruj, Rocort^ ii48, 1179, 1280, Rocurty
i3o8 = ferme de Rohy Roo, n. pr. germain, de la racine onomas-
tique hroc que Fôrstmann rapproche du v. h. ail. rohôn, rougir.
Rodet, Praz — , pâturage, vallée de Joux ; peut-être adjectif
dérivé du v. h. ail. rôdy défrichement, pré défriché, mais le d de
ce mot a disparu de bonne heure ; vient probablement d'un n. pr. :
pré de Rodet.
Rodomonty sommet au Pays-d'Enhaut = Rougemont, voir ce
mot, et non mont rond comme l'expliquent Lutz et Studer.
Rodosex, rocher à Chàteau-d'Œx = rocher rouge, voir Sex,
ainsi nommé à cause des couches crétaciques rouges dont il est
formé.
Rodovanel, chalets à Château-d'Œx = défilé rouge, — voir
Vanel, — ces trois noms du patois rodo, rodzo, rouge, gaulois
roudOy cambrien rud^ hibemien ruadh, gothique rauds^ ail.
rothy grec rhodoriy mots qui remontent à la source commune, le
sanscrit : rud hira, sang rouge.
La Rogivue, D. Oron, et la Rougève, patois Rogevue^ Rogi^
ouBj D. Veveyse, Fribourg, Rogiaivui^ 1287, Rubea aqua dans
les chartes ; Rogègue à Montcherand ; la Rozaigue, loc. marais
d'Orbe ; de rouge et du patois rodzo^ rouge, et ivue^ aiguë, eau,
les eaux des marais tourbeux sont rougies par l'alcide ulmique.
La Rogne, torrent à Conthey, Rongni, 12 17, Furrer, III, 55,
Rognyy i243, i3o4, Rongy, 1268, Rongny, 1862 ; subst. verbal
de rogner, ronger, v. fr. rongner, rivière qui rogne, qui ronge
ses rives. Nombreux dérivés adjectifs : Mont Rogneux et la Ro-
gneuse, Roignosa, i448, sommets à Bagnes, la Rognausaz,
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390 ROILLEBOT — ROMAIRON
sommet à Chàteau-d'Œx, la Rogneuse ou Rognausaz, torrent ]à
Massongex : torrents qui rongent, sommets qui s'éboulent.
Roillebot, Roillebau ou Rouelbeau à Meinier, Genève : an-
cien château ruiné entouré de marais ; de roillery frapper, et bot^
bauy crapaud, dit-on, parce que les serfs du voisinage devaient
frapper à coups de gaules dans les marais pour faire taire les gre-
nouilles qui troublaient le repos du seigneur. Mais ce nom ne pa-
raît pas avant le xvi* s., dit Galiffe, Gen. hist. II, io8. Ce château
s'appelait jadis la Bâtie-Gholaj ou Compeys, du nom de ses pos-
sesseurs, les sires de Compejs.
Rolette, la — , sommet boisé à Trient, fausse orth. pour l'Aro^
lette^ petit bois d'aroles ; voir Aroley.
RoUe, C. Vaud, Castrum Rotuli et de Raelloy même charte,
i2gt^y RuellOy lagS, Ruelloz^ Rotulurriy M. R. XXVIII, i85 ;
Roolle, 1700, Procès (manuscrit) de Du Quesne contre les bour-
geois d'Aubonne = castrum de RuodilOy n. pr. germain, autre
forme de Rudolf ^ voir Ruz, Val.
Rollens, loc. à Villars-le-Terroir ; voir Roulens.
Romainmôtier, D. Orbe, Romanum monasteriurriy 763. Ori-
gine très controversée. M. Tabbé Besson dans ses Recherches sur
les Origines des Evèchés de Genève, Lausanne et Sion (1906),
étudie les Origines de Romainmôtier (Appendice, p. 210-227), et
rappelle les diverses opinions à ce sujet. Pour Mabillon, c'est le
môtier de Romain, saint Romain \ tfio, Dunod suivi par Char-
rière et de Gingins en font un romanum Monasterium^ monastère
romain, nom donné en récompense (762) par le pape Etienne II
pour l'hospitalité reçue. Mais les auteurs les plus récents rattachent
de nouveau ce monastère à saint Romain et M. Besson cite Lûtolf ,
Jahn, Dom Benoît, Krusch, Egli, Longnon, pour lesquels Romain-
môtier est un Romani Monasierium, monastère de Romain. Voir
M. R. III et l'ouvrage cité plus haut.
Romairon, D. Grandson. c Les étjmologistes font venir ce nom
de Romanorum, » dit le Dict. hist. Vaud. Etjmologistes d'autre-
fois, car aujourd'hui personne ne dériverait ce nom de ce génitif
qui n'explique pas d'ailleurs le second r. Romanorum donnerait
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ROMANAZ — ROMONT 391
Romanear, non Romairon. Origine inconnue en l'absence de
formes anciennes.
Romanaz, aussi Romanel, loc. entre Croj, Arnex et Bofflens,
ou l'on a trouvé de nombreuses antiquités = (villa) Romana^
maison, ferme d'un Romanus, cognomen romain.
Roman (mal écrit), a villas à Lonaj, D. Morges, Romans^
I2i3, 122^, M. R. VI, 320, ôo4, i3i5, i453 ; autre forme de
Romains, de (apud) RomanoSy chez les Romains.
Romanèche, ham. d'Etoy, D. Morges ; comme Romanèche,
France, Romanisca, 1 120, de Romanisca (villa), adj. dérivé, avec
le suffixe locatif gaulois isca, du gentilice Romanius ou du co-
gnomen Romanus =5 villa de Romain.
Romanel, i^ sur Lausanne, Romanel, 1182, Romanes^ 1184,
Cart. Month., Romenes, iigo, Romanel^ 1217^ Romaneaus wers
i23o, M. R. VI, 4og, 4S4> a^ sur Morges, i^ 3 loc. à Rances,
4^ un Romanel sous Mont, 1240, M. R. I, i65, € clausum...
domum de Romanel in territorio de Germanye, » I2g3, M. R.
XXVIII, 175 ; évidemment dérivés aussi de Romanus ; b^ loc. ap-
pelée aussi Romanaz entre Arnex et Bofflens, {villas, domus)
RomanaSy fermes, maisons de Romain ou romaines ?
Les auteurs du Rëgeste genevois, p. 385 et 493, ignorant rezistence
d'uQ Romanel à Mont, ont fait du Germagny sur Romanel d'une charte
de 1305, M. G. IX, 203, une localité a Romanel sur Morges.
Romanens, D. Gruyère, ail. Romaning, RomanenSy i38o*
i4o3 ; paraît au premier abord dérivé de Romanus, mais les suff.
ing et ens indiquent une origine germaine = chez les descendants
de Rodman ou Roman, n. pr. germain. Fôrstm., p. 737.
Rombochat à Constantine, Rombosson à Corcelles, Rombuz,
bois à Grandcour, Romboux à Belmont-Yverdon, Rombuet, h.
d'Attalens, fausses orth. pour Rond-bochat, — bosson, — bou =
rond bois.
Romont, Fribourg, Rommon, 1268, Rolundum montem d&ns
les chartes dès le x« s. = riond mont, mont rond, ville bâtie sur
un mont arrondi ; Romont, colline arrondie sur Epesses, même
origine.
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392 ROMONT — ROSÉ
Romont, D. Gourtelary, Berne, ail. Rotmand^ Redemont^
i3i i y Rode munty i358, /lorf/nan/, i35g, cequile rapproche de
Rodomont =2 Rougemont.
Rompeux, collines arrondies sur Court et sur Champoz, Jura
bernois ; fausse orth. pour Rond-Peu, de rotundum podium^
voir Peu.
La Grande et la Petite Ronde, fermes aux Verrières, en
Rond, loc. à Bex ; les Rondes, prés à Loveresse, les Rondez à
Frégiécourt, à Delémont, aux Enfers, Jura bernois ; terrains plus
ou moins circulaires, lieux limités à la ronde par des forêts. La
Rondelaire, pâturage D. Grandson, les Rondins, plus, loc., di-
minutifs.
Les Ronques, — ou Ronquoz, — nombreuses loc, de Sierre à
Saint-Maurice, au Ronco à Collonges, Valais ; de runcas (terras)
terres défrichées, du latin runcare, défricher, en romanche ronc,
runCf Ronco au Tessin ; les Roncettes, champs à Founex, dimi-
nutif.
La Ronte à Saillon, Valais ; au Rente, m. à Ponthaux, les
Rentes, 4 loc. Fribourg; le Ronty à Lejtron et Dorenaz, le
Ronti à Lucens, collectif, le Rontet à Goumœns, Rontin,s à
Penthéréaz et Villars-sous-Mont, diminutifs ; substantif verbal
du patois rontrCy rompre, ouvrir un terrain en friche.
Ropraz, D. Oron ; de roboretum, bois de chênes.
Ros. Les nombreux noms de localités qui commencent ainsi
appartiennent à deux racines : Ros, du gothique raus, roseau, et
Ros, du latin rosa, la rose ; ces deux racines présentent des déri-
vés parfois identiques impossibles à séparer si Ton ne connaît pas
les localités.
Ros, roseau, donne un collectif roseium ; de là
Rosé ou Rosex, ham. G. Fribourg, Ormont-dessus et Fran-
ches-Montagnes, le Rosey à Savagnier, les Roseys, les Bois,
Morges ; Rosay, Sembrancher, en Rosier, Bex, Géronde près
Sierre, et Souboz-Jura, marais dans chaque localité ; Rosoz k
Vuadens, Vauruz, Ecublens, Frib. ; Rosy, 4 loc. Frib. ; Rose! ou
Rosé à Dorenaz, Valais, nemus Roselliy 12 18, et CoflFrane, Neu-
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ROSÉ — ROSSBNGES 393
châtel ; Roselet, dim., 6 loc. ; Roselat, Jura bernois ; Roselettes
à Colombcj ; Rosaly à Corcelles-le-Jorat et les Ecasseys, Frib. ;
enfin Rosière, nom fr. de Welschenrohr, Jura, loc. à Noîraigue,
et 7 ou 8 loc., marais, avec les variantes Roseire, Vérossaz, et 5
loc. Frib. ; Rosaire, marais à Denezj, Illarse, Monthej, Saint-
Maurice ; Rosayre, Sales et Lussy, Frib. ; Rozeyre, Roche, Or-
mont, Roseirettes à Gharmey, bois Rosireux à Boécourt.
Paraissent au contraire dérivés de rose
Rosé, mayen à Saxon, la Rosière à Orsières, nombreux ro-
siers ; la Rosiaz à Ghailly près Lausanne, loc. à Villars-le-Ter-
roir, la Rosaz à Broc, la Rousaz à Vaulion.
Sont probablement des roseraies le Rosey, alpe disérable, h.
de Bursins, Rosay, château près RoHe, la Rosière, ham. de Col-
lex-Bossy (sur un crêt), Roserettes à Syens, la Rosette à Chà-
tean-d'Œx, la Rosattaz à Savig'ny, etc.
Rosaly, pàturag^e à Chàtel-Saint-Denis ; du patois rosalei, rho-
dodendron.
Il peut arriver enBn que Rosière soit une corruption de roncière
comme le prouvent les textes suivants : « locis... de Alamanis, de Ron-
séria... et habitatores locorum de Alamandis de Ronseria, » xui« s.,
M. Inst. G. VIII, 12, IX, 31, 40, aujourd'hui les hameaux des Allemands
et de la Rosière près Samœns.
Rosa Blanche, sommet glacé, val de Bagnes ; probablement
autre forme de ruisa, rœsa, reusCj mot valdôtain et savoyard qui
signifie glacier, donc : le glacier blanc. Monte Rosa, Mont Rose,
même origine. « Chez les Sédunois, dit Silius Italicus, traduit
par Coolidge, il y a une montagne à laquelle les Salasses ont
donné le nom de Rosa ; c'est un gigantesque amas de glace éter-
nelle. »
Rossenaz, ham. de Pâquier, Gruyère ; voir Rossinières.
Rossenges, D. Moudon, même origine que Rossens, D.
Payerne, Rossans, 1286, i336, Dict. hist., et D. Sarine, Frib.,
Rossens, xii« s., Rossin, 1668, carte v. der Weid, et 1696, dans
Kuenlin, 1828, ail. Rossing = chez les descendants de Roxzo ou
RodzOy n. pr. germain.
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394 ROSSES — ROSSINIÈRES
Ès Rosses, loc. à Bussy sur Morgues ; Rosset, plus de 20 loc.,
vignes, champs, pâturages ; Rossetan, vignes à Martignj, alpe à
Champéry, champs à Lavey ; une vigne de Rossetan à Lausanne,
1238, M. R. VI, 660. Plan Rossay à Orsières, Russet à Louèche
(= Rousset) ; les Monts Rossets aux Epiquerez, Berne, Gomba
Rossa à Salvan, Ravines Rosses, alpes d'Orsières ; diminutifs :
en Rosson à Vétroz, Rosselet à Sullens, Roussillon à Meyrin^
Essertines, D. Rolle, en Roucelin, mayens à Riddes, Rossillon-
nés à Vinzel, Rosseline, alpe à Lavey, Praz Rochet à Grandvil-
lard = rosset, de rossei, rossely dim. de roux, du latin russuSy
allusion à la teinte du terrain. De même en Champagne on
nomme Rouget et Rougeron, diminutif de rouge, les localités
dont la terre est colorée par Toxyde de fer ; voir Littré, Suppl.
Rossinières, D. Pays-d'Enhaut, Ransonery^ 780, d'après « Le
Pays-d*Enhaut, p. 172, sans indication d'origine, 1080 (d'après
Lutz), et ioi5, iii5, M. R. XXII, 10, et 1291, XXII, 74» Rasso-
neriy i255, F. B. II, Rassonery, 1288, i442, la Ranxonière^
1453, Ronsonyère, i5i8, etc. ; en la Rosseneyre à Cemiat, A
la Rossînière, m. à Echarlens, Frib. Il y avait une Rassoneri^
pâturage dans les environs de Palézieux, 1296, Cart. Haut-Crèt,
M. R. XII, 128 (qu'Hisely traduit par Roche noire); signalons
encore la Ransonlère ou Rançonnière aux Brenets, Neuchâtel
(que Dubois-Dubois dérive de rançonner) et la Rancenaire à
Vallorbe et Vaulion. Bridel dérive Rossinière, patois Rochenaire,
de roM^na, «échafaudage pour faire sécher fèves, pois, céréales ;
de là Rossenaz, ham. D. Gruyère, et peut-être encore Rachenne,
loc. à Gléresse, Berne, en patois Rotsenni. On voit encore de
telles constructions, appelées rescane, dans les montagnes du
Tessin (Chischné, tschetschna dans les Grisons). Il faudrait pour
être absolument sûr trouver des textes du xi« au xiii® s., avec
rassona, ransonOy n. commun. Quant aux étymologies de Mora-
tel, roche noire, Hisely, M. R. IX, 142 et Gatschet, qui tire ce
nom de radicinaria, racinaria, endroit où Ton trouve des racines
comestibles (il cite trois plantes qui manquent à Rossinières),
elles sont à rejeter.
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ROSSY — ROUDAZ 395
Rossy, partie du village de Froideville, D. Echallens ; pourrait
être UD (fundurn) fiosciacum^ domaine d'un HosciuSi gentilice
romain ; il faudrait des formes anciennes.
Es Rot8 à Charmey, RoUe,s, Rottaz, une 20® de loc., les
Rodes à Troîstorrents, xvin« s., la Joux Rottaz à Mordes ; Praz
Routoz à Chexbres ; es Routes, 6 loc. Fribourg ; au Route à
Yens, Routy, Bussignj*sur-Oron^ le Routtet à Colombier, au
Ruttet, vignes, Yvorne ; le Rutit, vignes à Etoj, au Ruptit à Co-
lombey, Ruptet à Monthey, le Routtet , i6g6 ; les Ruttes à Palé-
zieux, le Rutty, m. à Bière, le premier, forme masculine, les sui-
vants formes féminines et collectifs du part, passé v. fr. de rompre :
roii/, rot y rut y roupie dérivés du latin ruptunty de rumpere^ ter-
ras ruptaSf terres défrichées ; on dit encore rompre une vigne.
Les Rottières, nom du ruisseau de Saint-Oyens, D. Aubonne,
Saint-Oyen de RottereSy de Roctires, i5oi, M. R. XXXIV, 76 ;
probablement de la famille de rotte, de ruptas (terras), avec suff.
collectif ière = terres labourées. Le c de i5oi est une simple gra-
phie sans valeur étymologique comme dans Boctens, Jocteus.
Rotzec, champs à Vissoye ; de rotte^ roche, et collectif anni*
viard ec = ey, voir Biolec.
Rotzue, loc. à Vissoye, la Rotsuaz (Rochuaty Dufour), pâtu-
rage à Charmey = la rocheuse.
La Roua, alpe de Saint-Luc, aussi RouvaZy la Rouaz, mayens
à Savièse, Rona^ 1417» M. R. XVIII, — fausse lecture pour
RouUy — loc. à Sion ; Pouta Rouat à Vétroz (t fautif), à la Roa
à Cottens, Frib., xii® s. ; — collectifs, Rouaires à Vétroz et avec
V intercalé Rouvaires à Conthey ; Rouage à Courgenay, Jura
bernois ; — diminutifs Roualaz, champs à Lens, Valais, Roellaz
à Mordes, es Roualles à Chessel, au Roux (fausse orth.), grand
couloir rocheux, alpes de Vouvry, rapprocher le patois roué^ s.
m., bord d'un précipice ; Rouet, Rouis(y), Rouettes, Roettes,
nombr. loc. Genève, Vaud, Valais et Fribourg; du bas latin
rugtty ruQy ride, sillon, presque toutes ces localités sont des
champs ; voir Ruaz.
En Roudaz, prés à Vétroz^ autre forme de Rotte.
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396 ROUELBEAU — ItOULAVAZ
Rouelbeau à Meinier ; voir Roillebot.
Les Rouges, nombr. loc. Gingins, Orbe, etc., de la teinte rou-
geâtre du sol. Nombreuses formes: les Roges, loc. à Plau-Ies-
Ouates, Genève; Ruge, loc. à Gillj, Rougeux, champs à Re-
clère, D. Porrentruy, Rogeau^ m. à Mollens, dim. les Rojaletoy
champs à Coppet, Rogin, champs à Montricher, Rogin à Lau*
sanne^ i(\l^y Rougins, champs à Chamoson> Côte Rougîn aux
Epiquerez et à Glovelier, Jura bernois, es Rugets, champs à
Fontanezier, Champ Roget à Aig^le^ en Rodzet à Vouvry ; de
roug« et suffixes eux, eau, in, et. Rougin donne à son tour les di-
minutifs Rogenet, loc. à Orzens, Chevillj, Rogenez à Ferreyre,
Rogeny à Assens, Roginet à Dizy, Roginel à Vullierens, Ru-
genet à Rances, un Rugenet près Boudry, i3oo. C'est sans
doute à l'un de ceux-ci que se rapporte le Runginel^ Ronginel
souvent nommé dans le Cart. Laus. M. R. VI, p. 178, 3o5, 3o8,
642, 644, un Jacobus Ruginely 1226, F. B. II, 74; l'in Rou-
jolaine à Soulce, D. Delémont, adj. diminutif.
Rougemont, D. Pays-d'Enhaut, /tii6eu5 mons^ iio4, RojO'
monty 1270, M. R. XII, io5 = rougpe mont: bâti sur les cou-
ches rou^^ du lias qui affleurent en plusieurs endroits.
Ce nom de Rubeus mons ne s'appliquait point au Rûbli coloré
de rose le soir, comme l'a expliqué le prof. Hisely ; c'est la tra-
duction latine du nom du Rodomont, montagne au N. du village
où abondent ces couches rouges ; la même circonstance a donné
le nom de Rougepierre, écart de Château-d'Œx, et celui de
Rougeterre à Saignelégier.
Rouilly, écart de Froideville, D. Echallens. Si ce n'était dans
le haut Jorat qui n'a, guère été habité à l'époque romaine, on
pourrait en faire un {fundurn) Rulliacum^ domaine d'un /fa/-
liuSy gentilice romain qui a donné les noms des Rouilly, Rouillé
(i4 com.) de France.
Roulavaz, ruiss. et m. à Dardagny, Genève, Rolaavaz, 1821,
M. G. XVIII, 63, Roulave, Humbert, i852 ; dérivé de rouler^ v.
fr. roler, c'est un torrent assez impétueux parfois, formé de nom-
breux bras enflés en temps de pluie.
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ROULENS — RUAZ 997
Roulens (ou Raulens), loc. à Saint-Saphorin et Colombier, D.
Morges ; en i233 un Rolens, environs de Granges, Cart. Laus.,
M. R. VI, 5g9, et en ii4a un Rollens (aussi Rorens), RoulenSj
1275, près Villars-le-Terroip, M, R. III et XII, 7, 102 = chez les
descendants de Ruodilo^ Rodilo^ n. pr. germain. Fôrstm., 716.
Roulin, le bey — , ruisseau près de Chaussy, limite d'Ormont-
dessous et dessus, au cours précipiteuz, roulant des cailloux.
(Note de M. Isabel.) On peut sans doute rattacher à la même ra-
cine rouler : en Roulin, loc. à Conthey, en Roulon, m. àRouge-
mofit, la Ronlaz, m. sur une côte rapide à Leysin. Par contre
A la Roulette à Baulmes, les Roulettes, près à Bex, à Sainte-
Croix, pourraient être des propriétés d'un Roulet.
Rouma, grand hameau de Savièse, Valais, Roma^ 12 17, Fur-
rer, III, 54, Ruma, 1289, Roma, i25o, apud Rhomann^ 1260,
M. R. XXIX, XXX ; peut-être d'un n. pr. tel que les noms gau-
lois Rama, Rumo cités par Holder, ou du n. germain, Roman,
Rodman.
Rousa, Rouvenaz, voir Ros, Ruvine.
Au Routez (pr. route), chalets autour d'un rocher surplom-
bant, près du Sépey ; de (saxam) ruptum, rocher rompu. Pour
d'autres Routes, voir Rotte.
Le Routenin^ ruisselet à Noiraigue ; pourrait être un dim. de
routoir, ruisseau où l'on rouit le chanvre.
Routze, m. sur la Braye à Château-d'Œx ; forme patoise de
roche.
Rovéraz, loc. à Fontaines, D. Grandson ; Rovéréaz à Lau-
sanne, RovereiUy 1226, Roverea, i233 ; Roverlaz à Vullierens,
Rovéréa, fam. noble de Bex éteinte au xix« s., un Rovoreia,
ii3i, RooereOy i3o8, près Versoix, M. G. IX, 25i ; de roboreta,
rouveraie, bois de chênes ; de roboreium, même sens, viennent
Roverex(ey, ay), ham. d'Aubonne et lieux-dits ; Rêverez, bois à
Payerne et Montagny, Frib. ; Rovray, D. Yverdon, Rouvpet à
Bex, en Reuvroz à Ollon ; les Roueredo du Tessin et des Gri-
sons ont la même origine.
Rua, Ruaz, A la —, champs à Villars-sous-Yens, loc. à Etoy
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RUAN — RUMIÈRE
et ailleurs ; en Corfoa Rua à Baulmes ; la Rue, champs à Grand-
Saconnex ; aux Rues à Jussy, Peseux ; aux Ruettes à B^je, di-
minutif ; du bas latin ruga^ rua, ride, sillon ; voir aussi Rouaz.
Ruan, Mont — y sommet aux flancs très escarpés et ravinés,
alpes de Finhaut, Valais ; forme adjective dérivée de raya, rua
= mont sillonné, rayé de ravines.
Rûbli, sommet en face de Rougemont et de Gessenay, ReublOy
Rublcy iii5, M. R. XXII, lo, RuebloZj i449» monte Rabloz,
i456, Ruble, 167a ; le chalet au pied s'appelle encore le Rubloz.
D'après Gatschet et Studer, du latin rivulus, du ruisseau, le Ru-
bloz, qui en descend. Quant à la forme allemande actuelle RQbli,
elle provient sans doute de l'étymologie populaire que nous avons
entendue à Gessenay, qui explique Rûbli par l'allemand suisse
rable^ mhliy petit navet, à cause de la forme de la montagne vue
de Saanen.
Rue, Fribourg^, Rouda, loii, Matile, Rotay ii47> ^^77» ®^m
Rua la vîla, 1221, M. R. VI, 298, Roa, 1287, Wûrstbg., 56,
aussi Roda, Rotavilla, puis Ruaz ; du celtique rody roty pas-
sag'e, chemin, ou du v. h. ail. rôdy défrichement, — les deux
sont parents, — voir aussi Riaz.
Rueyres, nombreuses localités : !<> commune D. Echallens ;
20 — Tréfayes, D. Gruyère, Ruery-Treiffayy 18 16 ; S*» — les Prés,
D. Broyé, Rueriay 1487, RuerSy i458 ; 4° — Saint-Laurent, D.
Sarine, Rivoriuniy xii® s., Donat. Haut., Rivoriay Ruerii^
xiii^ s. ; les Rueyres à Saint-Saphorin-Lavaux, Aii^oria, ii4i)
ii54, 1228, Ruvœri, 1228, et 5 autres loc. ham. et bois ; Ruery
à Bière, es Reveyres à Noville, Ruyre à Luins, Rivœri/y 1266,
M. R. XII, 176, Ruaire à Préverenges, Rueire, Arnex ; les dimi-
nutifs Rueret à Puidoux, Ruerettes à Vouvry, Ruerattes,
Gland, Ruerettaz, Palézieux, Ëssert-Pittet ; bas latin rivoriay
ruisseau et ravin, romanche ruera, éboulis, dérivés du latin r/-
vuSy ruisseau.
Les Ruillères, pâturage à Couvet, Neuch., es RuliarSy i354,
Matile.
Rumière. ham. de Ghampéry, Valais, RymieriZy i352.
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RUMILLIBZ — RUSSIN 399
M. Isabel nous signale l'ancien nom de famille Ramier^ en patois
Rémi, à Ormoni-dessus.
Runiilliez(ier), clos de vignes à Saillon ; paraît être une autre
forme de Rumilly, nom d'un village de la Haute-Savoie, Romi-
liacum, 1*77» M* ^- XXIX {fundum) Romiliacum^ domaine
d'un Romilius, gentilice romain qui a donné les noms de 17 com-
munes de France.
La Rumilière, m. à Saint-Gingolph ; propriété d'un Rumilly,
môme nom devenu n. d'homme.
Le Rumont, sommet aux sources d'un affluent du Seyon, Neu-
châtel ; probablement le mont du ruz, du ruisseau.
Rupalex ou Rupalet, écart de Mont-Rolle, et ruisseau, Rupela
avant io3o, Rég. gen. 49? Rupelaz, 11779 M. G. II, 38, Rupa-
lai y 1287, 1261, M. R. XII, 24, 124, Rupellay, 1266, M. R.
XIV, 92, Rupalex, i3i8, 1387, M. R. XXVIII, Rupellex, 1489,
Rippalex, i493. Les formes les plus anciennes, qui désignent
des clos de vignes donnés à Romainmôtier et à Bonmont, font de
ce nom un diminutif de rupa^ pente rapide, la Râpe, ham. de
Vandœuvres et loc. à Donneloye, du latin rupes (le patois a
aussi le composé une dérapa).
Es Ruptures, champs à Illarse, Valais, Rotteure, 1696 ; subst.
verbal de rompre, au sens de cultiver, syn. des nombreuses Rotte.
La Rusille, m. à Crésuz, D. Gruyère ; la Ras(s)ille, ham. des
Clées, D. Orbe, m. à Mannens, Praroman, Fribourg ; les Reu-
silles, écart de Tramelan ; les Russilies, ham. d'Avry-devant-
Pont, les Rusillons, bois à Corcelles-l&-Jorat ; du patois razille^
petit ruz, ruisselet.
Rnssel, m. à Saint-Sulpice, D. Morges ; loc. à Chardonnay-
Montaubion ; autre forme de raissel ou ruisseau, de rivuscellum ;
Russalet, ham. de Bulle et 6 loc. Vaud et Frib.^ dim. du précé-
dent.
Russin, Genève, villa Rucins^ 1090-1100, M. G. I, i54) villa
Russino vers iioo, RussinSf 1217, 1289, 1297, M. G. IV, 28, I,
35, XIV, 267 ; parent des Russwil et Russikon de la Suisse ail.
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400 RUSSY — RUVINES
= chez les descendants de Buozzo, Ruzzo^ n. pr. germ. Fôrstm.,
718 ; rac. ^erm. hraod, la g'ioire.
Russy, D. Broye, Frib., Rusie, 1228, M. R. VI, 338, RassiCy
i4o3, Russy, 1678; Russie , 1668, carie v. der Weid, de (prae-
dium) Rosciacuniy domaine d'un RosciuSy fcunille consulaire
dont on a trouvé des médailles à Genève.
Rusteriaz, ham. com. de Bottens et de Froideville ; du v. fr.
ruste, de rusticuSy et suffixe collectif erie : réunion de demeures
rustiques.
Ruty, ham. de Cologny, Genève. D'après J. Vuy, M. Inst. G.
VIII, serait le Rouda d'une charte de loii, publiée par Cibrario
et Promis, qui le rapportent à Rue. Ce Rouda est nommé au mi-
lieu de plusieurs terres situées près d'un lac, ce qui milite en fa-
veur de l'opinion de Vuy. Blavignac donne Rous, 1280, Rouz^
i5i6, RuZy 1776, Ruthy XVIII® s. Ce serait donc une autre graphie
de rut, part, passé v. fr. de rompre, défricher, (fundum) rup-
turriy terrain défriché, voir Rotte. De même le Ruty, pâturage de
Rougemont, qui a donné son nom à la Dent de Ruth au-dessus.
On objectera que le ù de rùptum ne peut donner que o ou ou,
mais le patois a souvent u pour ou, voir Buge, Bugnon, Burlaie ;
en V. fr. le participe passé de rompre a les formes rout^ rot, rut,
roupty etc., Gram. de l'auc. fr. de Bonnard et Salmon, p. 53 ;
voir aussi d'autres cas à Rotte.
Ruthelin ou Rôthelin, bois au-dessus du passage de la Chaîne
près Saint-Sulpice, Neuch. ; du château de Rote In en Brisgau,
possession des comtes de Hochberg, seigneurs deNeuchâtel, 1457-
1543. Des archers venus de Reuthelin auraient combattu pour la
défense de ce passage dans la guerre de Bourgogne, 1476, Mus.
Neuch. XXXIl, 100.
Ruvînes, les — à Ollon, Corbeyrier, CuUy, etc. ; la Ruvina,
ancien nom du Forestay à Chexbres ; Rouvenaz à Ormont-des-
sous, Ruvina, i332 ; loc. à Leysin, Montreux, Corsier, Vevey,
Ruvina, 1228 ; Rouvène à Charmey, es Rouvenes à Mont-Rolle,
au Rouvenoz, La Joux ; Rouveny, Hermenches ; Rouennaz au
Catogne, Valais, Ruinaz, Ormont-dessous, Revenaz à Evionnaz,
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RUZ — SAAS 401
les Revinnoz sur Vallorbe ; Revenex, Re vénaux, Vionnaz, et
les diminutifs Rayoinet, Leus et Ayent ; Roovenettes, Vuche-
rens, Revenettes, Bex, Vionnaz, Trient, Ruinette, sommet sil-
lonné de ravins, Bagnes, Roavenaulaz à Blonaj et Morlon ; de
ravina^ rouina^ formé, avec un v épenthétique, de ruina, forme
participiale de ruerCy couler, précipiter ; en Dauphiné roubine,
ail. Rctjiy Bct/enen, romanche rovina, ruina.
C'est sans doute à Tuoe de ces localités que se rapporte le Roveno si
souvent cité dans les Cartulaires : Rovono et Roveno, 1218, Laus., 104,
Rovano, Haut-Crét, 1220, Month., 1174, Roveno, 1157, Haut-Grét, 1142,
MoDtber., 1238, 1242, etc., Laus., Rovenoy, Haut-Crét, xii« s., Rogano,
Month., 1154.
Ruz, Val de — , Neuchàtel ; ne vient pas de ruz, ruisseau,
comme l'expliquait Bridel et comme le voulait encore le col. Man-
drot. S'appelait Vaus, Vaut de RuiU Huyl, Ruhi, Ruelj Rue,
Ruy, RoUy xiii« et xiv«s., Vallem Rodolii et Vallis Rodul/iy
i3i7. Vaux de Roui vers i5i2, ail. Rudolfsthaly das tal Rutolsy
i386 : c'est donc la vallée de Rodolphe,.de Radulf d'où Raoul,
Roulj Rou, Ru. Il en est de même pour Vauruz ou Vaulruz, Frib.,
Vallis Rodulphi, iii5, pour Vaudreuil, France, vallem Rodolii,
et sans doute pour Vauroux à Bevaix, qu'il faudrait écrire Vaux-
RoUy vallée de Rou, Raoul, Radulf.
Les Saars, loc. à Neuchàtel, if^Sar, Sart dans les actes anciens, »
dit Ghambrier, op. cit. p. 24, ou Sard, i53i, M. N. XXXIV,
220 ; pour sarts, de sartus, syn. de Ëssart, Essert ; le Saar, cha-
let dans la forêt près Bourgp-Saint-Pierre, même sens.
Saas, vallée et commune. Valais, Sauxo, première moitié du
xiii« s., Vallis Solxa, Salxe, Soxa^ Seyxa dans la même charte
de 1291, M. R. XXX, Sausa, 1298, i474, Soxa, i3oo, Saxa,
1391, etc. ; du bas latin saucia^ latin salicetUy saussaie, dérivé
du V. fr. sausse, de salix, saule = vallée des saules. M. Camille
Favre, € Passages italo-suisses», dans le Jahrbuch. f. Schw. Gesch.
i883, le dérive de l'ital. sasso, rocher. Nous croyons que les an-
ciennes formes ci-dessus, avec al et l'équivalent au excluent l'éty-
mologie de M. F. et militent pour notre interprétation.
M. D. SBC. SÈKLE, TOMB VU 26
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402 SABET — SAFRANIÈRE
Sabet, Champ — , ou Chanzabé, ham. sous Lens, devrait
s'écrire Ghamps-Abel d'après l'origine : campis Abel, 1289, M. R.
XXX^ 387 ; de Abel, n. pr., à la même époque un Abel à Sion,
laga, un Guillaume Abelz à Granges, i379*
La Sache, Schasche d'après Hisely, m. à Poliez-le-Grand,
SacheSy iikl» SaceSy 1177, Cart. Month., une autre à Perroy.
Holder a un Sacheiuniy aujourd'hui Sache, qu'il rattache au gen-
tilice SapiaSy villa Sapiaca.
Saconnex, 3 loc. Genève, Sacunai/y 1128, M. G. II, Saconai,
I2i5, 20, 24, M. R. XII, Saconay lu Grant, 1263, Saconay lo
Petit, 1265, M. G. XIV, 63-76. — Saconaij 1181, 1196, Sacho-
nay ultra Alvam, ib. 262, Sacconay, i3o2. (On trouve aussi
Saconetum, xiv* et xv« s., latinisation du mot français) ; de Sac-
conacum (fundum), du cognomen Sacco, d'où dérive le genti-
lice Sacconius = domaine d'un Sacco. Holder^ II, 1276, dérive un
Sacconago et un Sacquenay de Sacconiacum, du gentilice Sacco-
nius, mais Sacconiacum donnerait Saccognac, — gûey, — gny et
non Sacconay. Lutz écrit Sacconnex, avec deux c, ce qui est plus
conforme à l'étymologie.
Sacpet, crêt et m. à Rossenges, D. Moudon. Peutrétre le crêt
sec, Bridel donne un adj. sa = sec, comme employé dans le Jura
bernois ; cette forme a peut-être existé jusque dans la Broyé.
Sacy, ham. de Courroux, D. Delémont, et forêt à Courgenay,
D. Porrentruy = (fundum) Sacciacuniy domaine d'un SacciuSy
gentilice romain qui a donné les noms de 4 Sacy de France. Ju-
bain ville, 3ii.
Sadex, vignoble et maison sous Prangins, Sadai, 11 54, Cart.
Month.; Sador, pâturage de Gruyère, Sadour^ 1178, SadOy
i4oo, Sador, 1420 ; peut-être de l'adjeetif sade, agréable.
La Safranière, Rolle et Gilly ; Safraneyre, Morrens Saffra-
naire, Conthey, Montricher, l'Isle ; Safrenière, Oron-le-Châtel ;
Sairronah*e, Assens, Hermenches ; Saffronnière à Ferlens, la
Safornaire- ou Saffomières à Saint-Saphorin sur Morges, en
1775 la Safk*antiore à Vionnaz, aujourd'hui la Vignette ; lieux où
l'on cultivait jadis le safran. Revue hist. Vaud, 1901, p. i85.
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LA SAGE — SAILLE 403
Peut-OD j rapporter les Chaffoumières à Monnaz ? Ce mot paratt
plutôt dérivé de chaufour.
La Sage, ham. d'Evolène, la S agi, 12 ii et vers 1280, une
autre, loc. à Miège près Sierre = la Sauge, permutation au-a
comme la Nava, pour la Nauva ou Nova, voir Sauge. C'est à la
première de ces deux localités que se rapporte sans doute le nom
de Wetan de la Saugi/y 1260, M. R. XXIX, nommé entre deux
hommes d'Ewelina ou Ëvolène. Quant à la Sage, ham. et scierie
à Planfajon, Fribourg, il vient de sage, scierie, en Valais resse
ou rèche.
Sagne, Saigne, Seigne et les diminutifs Sagnette, Sei-
gnette, Seîgnatte, Jura bernois, Saignotte, Sagneule, Sai-
gneule, Seigneule, Seignole, Seignolet, Sagnula k Cormon-
drèche, 1280, S ey gniole à Rochefort, 1872, etc. ; très nom-
breuses localités, surtout du Jura, — plus de 100 Sagnes, — mot
V. fr., bas latin sagna, aussi en provençal, herbe de marais, ma-
rais, qui paraît dérivé, ou parent de Tall. seggen^ laîche.
Saicourt, D. Moutier, Berne, Zacort, 1261, i3o2, Sacort,
i3io, Sacourtf i3i7 ; court, ferme d'un Germain dont le nom se
rattache à la racine said, seid, qui a donné les composés Seifrid,
Seimund, Seiwalt.
Saignelégier, Berne ; origine douteuse. Pourrait être une cor-
ruption de Saint^Légier, ce que suppose le nom allemand de
Sankt Leodegar ; le fait que l'église est sous le vocable de l'As-
somption ne serait pas une preuve négative suffisante. Vient plus
probablement de saigne^ s. f., lieu marécageux. En 1744» A.-L.
Sandol écrit Sagneléger, M. N. IX, 187. Quant k légier, ce ne
peut-être l'adjectif, car saigne est s. f. C'est plutôt un n. pr.,
saigne-Légier, la sagne du nommé Légier ou Léger.
Saille, pâturage, Sally, 1262, Wûrstbg., et Saillet, sommet
sur Saillon, Valais, village sur un rocher formant promontoire
dans la vallée du Rhône, vico Saliene, ii3i, Sallun^ 1200,
SalloTïy 1223, etc. ; le Saillant, croupe à OUon, le Sallien, loc.
à Monthey et à Vionnaz, Saillen à Vouvry, Tour Saillère ou
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404 SAINT-AGNAN — SAINT-BRANCHER
Saillères, sommet Alpes valaisannes, rochers en promontoire ;
dérivés du verbe saillir, faire une saillie.
Saint-Agnan, loc. à Concise, Vaud ; de S. Agnan de Vienne,
évéque d'Orléans, arrête Attila en 45i, -j- 453, fête le 17 nov., ou
peut-être d'un autre, évêque de Besançon, mort vers 874, fête le
5 septembre.
Saint- André, chapelle à Troistorrents, Valais ; de S. André,
apôtre, martyr à Patras vers 76, fête le 3o novembre.
Sainte-Anne, chapelles à Romont et à Vex ; en Sainte-Anne,
loc. à Croy, d'une ancienne chapelle « brûlée en i536 par les Lu-
thériens, » dit Pierrefleur ; de Anne, mère de la sainte Viergpe,
fête le 26 juillet.
Sainte-Apolline, ham. à Villars sur Glane ; d'Apolline, vierfi|;'e
d'Alexandrie, martyre en 248, fête le 9 février.
Saint-Aubin, Frib., S. Albinas, 1166, et Neuchàtel ; de S. Al-
binus, évêque d'Angers -j- 549-
Saint-Bartliélemy, commune D. Echallens ; chapelle et torrent
près Saint-Maurice ; nom de plusieurs chapelles des Alpes, Nen-
daz, Evolène, Hérémence ; de Barthélémy, apôtre, choisi pour pa-
tron de ces chapelles alpestres, parce que c'est le seul apôtre dont
la fête tombe dans la saison d'alpage, 24 août. Le torrent près
Saint^Maurîce s'appelait jadis Matre^ Marre : torrens de Ma-
tre, 1281, M. R. XXX, la Mare y 1736.
Saint-Bernard, col et hospice ; chapelle sur Conthey ; de S.
Bernard de Menthon, archidiacre d'Aoste, fondateur de l'hospice,
mort à Novare en 1081 ou 1086, fête le i5 juin.
Saint-Biaise, G. de Neuchàtel, jadis Arins ; de S. Biaise,
évêque de Sébaste, martyr vers 3 16, fête le 3 février.
Saint-Bonnet, ham. de Dully, D. Rolle, Sancto Boneto, i335,
de S. Bonetus, évêque de Clermont -1-710, fête le i5 janvier.
Saint-Brais, Jura bernois, Sem Bris, 1276, Sanctns Bric-
ciuSy i3o2, Saint'Brey, i3i6, S. BrictiuSy 1329; de S. Brice,
disciple de saint Imler au vii<> s., qui aurait apporté le christia-
nisme au Val-de-Ruz, d'où Dombresson, fête le i3 novembre.
Saint-Brancher, Valais ; voir Sembrancher.
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SAINTE-CATHERINE — SAINT-ÉTIENNE 405
Sainte-Catherine, loc. du Jorat de Lausanne, ancien couvent ;
de sainte Catherine d'Alexandrie, vierge et martyre en 807 ou
3i2, fôte le a5 novembre.
Saint-Cergues, C. Vaud, S. Ciricus, 11 00, Rég. gen., S, Cy-
ricuSf 1228, 1273, S. Cericus, i344 ; de S. Cjricus, enfant mar-
tyr à Tarse en Cilicie sous Dioclétien, fôte le 16 juin.
D'après le Rëgeste genevois, not 248, 253, S. Cirions est une localité
inconnue, et « Saint-Cergues, Vaud, ne s'appelait pas au moyen âge S.
Ciricus, mais S. Surgius soit Serg^us. » Mais comme il s'agit d'une
église donnée à SaintrClaude, il n'y a pas de doute qu'il s'agit bien de
Saint-Cergues qui a toujours appartenu à cette abbaye.
Saint-ClirLstopIie, ham. de Champvent, D. Yverdon, S. Chris-'
lo/orus{fh), 1177, 1228, M. R. VI, i453, S. Christophle, 1619,
loc., chapelle détruite près Aclens, S. Cristoforus^ 1228, i383,
M. R. VI et V ; chapelle à Bagnes, Valais ; de S. Christophorus,
évéque d'Antioche -j- vers 260, fôte le 26 juillet.
Saint-Cierges, D. Moudon, S, Cereus et S, Sergias^ ii54,
Cart. Month., M. R. XII, S. Ciriaco, 1166, Hidber, II, S. Cy-
riacasy 1227, 1228, et Seint Cierie, 1227, M. R. VI, 176, 177,
180, Senz CiriOf 1 261, M. F. IV, 217 ; probablement de S. Ser-
gius, pape, 687-701, fôte le 9 sept., ou entre tous les Cyriacus
(une 2o<'), de S. Cyriacus et ses compagnons martyrs à Rome
sous Dioclétien, fôte le 8 août.
Saint-Clément, ham. de Lens, Valais ; de saint Clément, pape,
91-100, fôte le i3 nov.
Saint-I>enys, ham. de Cronay ; de S. Dionysius, premier
évoque de Paris, martyr vers 270, fôte le 9 octobre.
Saint-Didier, ancien nom de Saint-Loup, D. Cossonay ; proba-
blement de S, DesideriuSy évoque de Langres, mort vers 407,
fôte le 23 mai, voir Revue hist. vaud, avril 1903.
Saint-EIoi, chapelle à Estavayer-le-Lac ; de S. Eligius^ Eloi,
ministre de Dagobert I®**, puis évoque de Noyon, 640-659, fôte le
i«' décembre.
Saint-Etienne, chapelles à Bagnes et Liddes, Valais ; rue et
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406 SAINT-FRANÇOIS — SAINT-GINIER
jadis église à Lausanne ; de Etienne, diacre et protomartyr Tan
33, fête le 26 décembre.
Saint-François, quartier à Lausanne, du couvent de francis-
cains qui s j trouvait, de saint François d'Assises, fondateur de
Tordre 1182-1226, fête le 4 octobre.
Saint-Oelin, ham. et chapelle près Cornol, D. Porrentruy, ec-
clesiam S. Jaliani^ 1 147 ; probablement de saint Julien, évèque
du Mans -J- vers 286, fête le 27 janvier.
Saint-Georges, plus, villages et chapelles ; de saint Georges,
martyr, sous Dioclétien ? fête le 23 avril.
La table alphabétique du Cartulaire de Lausanne, M. R. VI, rapporte
à tort à Saint^Georges, Vaud, le Rodolphus, miles de S. Georio de la
page 524. Gomme la charte renferme les noms d'une série de seigneurs
du Genevois et du Faucigny, il s'agit donc d'une loc. de Savoie. Le Ré-
geste genevois, dans l'analyse de cette charte, no 628, p. 167, le rap-
porte justement à Saint-Jeoire en Faucigny.
Saint-Germain, ham. de Savièse, Valab, S. Germanum^
II 00, i2o4; ham. de Bussigny-Morges ; de Germain, évèque
d'Auxerre, mort à Ravenne 448, fête le 3i juillet.
Saint-Gervais, quartier de Genève, jadis localité indépendante ;
de S, GervasiuSy martyr à Milan sous Néron, fête le 19 juin.
Saint-Gingolpli, Valais, S, Gengulfus^ ii53, M. G. XIV, vil--
lula Sancti Gingulphiy 1200, S. Gingulfus vers i23o, S. Gin-
ffulphus, i436. On connaît plusieurs ssdnts de ce nom : Gingulf,
évèque de Cambrai -j- 470, un autre évèque de Toul -j- 64i, enfin
Gingulf ou Gingulphus, compagnon d'armes de Pépin le Bref,
zélé propagateur du christianisme, assassiné sur l'instigation de
sa femme à Varennes, Haute-Marne, en 760 ; celui-ci est le patron
de nombreuses églises en Lorraine et en Bourgogne et de Saint-
Gingolph, Valais, dont l'église lui a été dédiée vers 870, fête le
1 1 mai. En patois on dit Saint-Gingout, Saint-Gengoux, Saône-
et-Loire^ a la même origine.
Saint-Ginier, territoire à Randogne près Sierre, Valais. C'est
à cet endroit que se rapporte sans doute le Jaquetus de Sancto
Ginesio, 1299, M. R. XXX, 523. Il y avait aussi jadis une cha-
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SAINT-GOTARD — SAINT-LOUP 407
pelle de Saint-Genis à Sion, d*après une charte où il est question
d'une vig^ne 4(, vinea sita in civitate Sedun., inter viam qua itur
apud Valeriam et Sanctum Genesium et saxum Valeriae, ^ — de
saint Genès, nom de nombreux saints (6) dont le plus connu est
S. GenesiuSf martyr à Rome sous Dioclétien, fête le 26 août.
Saint-Gotard, chapelle sur Ayent, chemin du Rawyl ; de saint
Gothard ou Godard, abbé bénédictin, évèque d'Hildersheim, 1022-
io38, fête le 4 niai.
Saint-FIubert, chapelle à Bassecourt, D. Porrentruy ; de Hu-
bert, né vers 656, comte, évoque de Msestricht près de Liège, 720-
727, fête le 3 novembre et le 3o mai.
Sain M mie r, Berne, S. Y me ri us, 884-963 ^ S. Ht me ri us, 1146 ;
de Himcrius ou (mer, ermite du viF s,, né à Lugnez^ D. Porren-
truy, qui s*étabtit dans la vallée do la Suse, fête le 12 nov.
Saint-Jean, communCj vallée d'Anaiviers» chapelle à Sembran-
cher, quartier à Lausanne, etc. ; de saint Jeaa, apôtre, mort sous
Trajaïij fête le 27 décembre,
Saînt^Laurent, chapelles près Saillon et près Ayer, Valais, au-
trefotsi aussi à Saint-Maurice ; quartier à Lausanne; de saint Lau-
rent^ diacre de l'église de Rome, martyr en a58, fête le lo août.
Lauréat fut eo terré hors des murs de Rome j sur sa tombe s'élève
aujourd'hui la basilique de Saint-Laurent- hors d&s murs ; c'est
pourquoi ses chapelles sont généralement construites en pleine
campagne,
8aînt-Légler^ D. Vevej, S. Lêodegavius^ 1228, M. R. VI ; de
saint Léger, nom francisé du Germain Leodegar, Liafgar,
évêque d'Aulun^ mart>T en 678, f^le le 2 octobre,
Saint-Léonard, D. Sierre, Sanctum Leonardum, 1218; de
S. Léonard, ermite, mort vers 55g, fête le 6 novembre.
Sainl-Lïvres, D. Aubonne, S. Liberius, 1228, M- R, VI; de
S. Liberius, pape -j- 36G, fête le 2^ septembre.
Saînl-Lotip, ham. près Versoix, ecci. de Sancto-Lapo^ ngs
M. G* II ; de S, Lapas, évoque do Troyes ~[- 479, fête le a a mai,
8aial-Loup, près Pompa pi es, nom moderne, postérieur au xr«
s., la «, cure de S, Didier, autrement appelée S. Loup^j i552,
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408 SAINT-LUC — SAINT-MAURIGE
Revue hist. vaud, déc. igoô. Le Dict. hist. Vaud serait tenté de le
dériver avec Bridel, Gons. suisse, X» 3a, de S. Lupicin, frère de
S. Romain. De même, M. Tabbé Besson. Bien douteux ; le nom
de S. Lupicin s'est maintenu tel quel dans le nom d'un village
près de Saint-Claude (ancien monastère de Lauconne). Nous pen-
sons plutôt avec M. Reymond, Revue hist. vaud., déc. igoS, que
ce nom vient de quelque autel consacré au xvi« s. à un saint
Loup, soit S. Loup, l'évoque de Troyes, ou un autre comme
S. Loup, évéque de Reg-ensburg, -j- 999.
Saint-Luc, vallée d'Anniviers, appellation toute moderne, au-
trefois et encore aujourd'hui Luc tout court, rien de commun avec
l'apôtre; voir Luc.
Sainte-Madeleine, chapelle à Ayent, Valais ; ermitage à.Fri-
bourg ; de Marie-Madeleine ou de Magdala, morte suivant quel-
ques auteurs grecs en go à Ephèse, fête le 2a juillet.
Saint-Maire, ancienne porte à Lausanne, d'une église dès long-
temps disparue, consacrée à S. Marias ^ évoque de Lausanne 574*
594, fête le 9 février (jadis le 3i décembre).
Saint-Marc^ chapelle à Bagnes ; de saint Marc évangéliste,
martyr à Alexandrie en 68, fête le aS avril.
Sainte-Marguerite, chapelle à Savièse ; dédiée à sainte Mar-
guerite, vierge martyre à Antioche de Pisidie, fête le ao juillet.
Saint-Martin, plusieurs communes et hameaux, ancienne porte
et rue à Lausanne ; de S. Martinus, le célèbre évêque de Tours,
un des patrons de la Gaule, mort en 896 ou 4oo, fête le 1 1 no-
vembre.
Saint-Maur, place à Lausanne, de saint Maur, Maurus, disci-
ple de saint Benoît, fondateur en Gaule de monastères de béné-
dictins au vi« s. ; fête le i5 janvier.
Saint-Maurice, plus. loc. ; de Mauritius, chef de la légion thé-
béenne, martyr à Saint-Maurice, Valais, en 3oa(?), fête le a a sep-
tembre. La petite cité valaisanne s'appelait autrefois Agaunum,
Acaunum, Monasterium acaunense^ Chron. de Marins. 4(. Agau^
num accolae interpretatione gallici sermonis saxum dicunt, > Vie
de S. Sigismond ; du celte acauno, pierre, rocher.
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SAINT-NICOLAS — SAINT-SAPHORIN 409
Saint-Nicolas, D. Viège, Valais ; de S. Nicolas, évéque de
Myre, "l* vers 325, fête le 6 décembre.
Saint-Oliyier, ham. de la Gôte-aux-Fées, Neachàtel ; saint Oli-
vier, corruption de sanctus Liberius d'Ancône, pèlerin, mort vers
127Ô (de Sancto Liberio on a fait Sanct' Oliberio et déduit un
nom Oliberius, d'où Olivier)*
Saint-Oyens, D, ÂuboDoCj eccl^ de Sancto Eugendo, ii3f),
Vicum de S\ Eurjêndo, 121 1» S, Eagenio, ia85. M, R. 111,554,
Seint^Oyentj i3o6j M. R* XII » iSoj eccL S, Eugendi^ i5()4 ;
de saint Oyend ou Oyant^ Eug^endus ou O^eDdus^ abbé de Condat,
aujourd'hui Sainl*Claudc, ^ 5io. Le S, Eugenio, laSS» paraît
une confusion avec un des saint Eugène, Tun évèqae de Cartbag^
•j- 5o5j Fautre, pape \ 658,
Saint-Pierre, m. à Aig-le^ ancienne chapelle; rue à Lausanne
(église détruite après la Réforme) ; Saint-Pierre de Cl âges, vil-
lage valaisan, Saint-Pierre de Joux ou Bourg-Saint-Pierre, Va-
lais, etc. \ de Pierrej apôtre, fête le 39 juin.
Sainl-Prex, D, Mortes, S. Prothasias, 887, eccl. S, Protha-
sii, 1173, 1183, M. R, VUy 21, a8; de Sanctus Prùtha&itts^ S«
Protbais, évêque de Lausanne, mort vers 64 g, fête le 6 nov.
Saint -Quintin, chapelle à Héréraence, Valais ; de S. Quinti-
nus, fils d'un sénateur romain, apôtre du christianisme dans le
Vermandois, martyr sous Dioclétien, fête le 3ï octobre^ en Valais
le 3o.
Saim-Roch, quaitier à Lausanne où s'élevait un ancien hôpi-
tal construit de i494^i49^i voir Manuaux du G, de Lausanne par
Ernest Cha vannes, I, 22S ; de saint Roch, gentilhomme de Mont-
pellier, 1 295-1 327, qui consacra sa vie au soin des pestiférés, fêle
le 16 août.
SaiBl-RomalD, ham, d*Ayent, Valais^ ecclesîa S, Romani de
Agenta, ii53, Sanct. Bomannm, i254, 126g; de S* Eomain,
diacre de Césaréo ^ à Antioche en 3o3j fêle le 18 nov, (fêle à
Ayent le 20 mai).
Saint-SâphoriD, D. Morges et Lavaux, S. Sttjfùrianum^
1187, S. Symphopianam^ ii46, M, F. II et lïl et 11 63, M. R»
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410 SAINT-SÉBASTIEN — SAINT-URSANNE
XII, S. Sa/urin, i256, Saymsa/arin, 1284, M. G. XIV, 87,
128; une loc. à Perroy, S. Sefurin^ 1012 ; de S, Symphoria-
nuSy martyr à Autun vers 1 79, fête le 22 août.
Saint-Sébastien, chapelle à Nendaz ; de Sébastien, officier de
la ^arde impériale, martyr à Rome, suivant les uns en 287, sui-
vant d'autres en 3o4i fête le 20 janvier, 4( avec procession partout
où on peut la faire dans la plupart des paroisses du Valais, dévo-
tion établie dans la première moitié à\L xviP s. pour demander à
Dieu, par l'intercession de son martyr Sébastien, la cessation du
fléau de la peste, y^ Note de M. le chan. Bourban.
Saînt-Séverin, ham. de Conthey ; de S. Severinus, abbé
d'Agaune ou Saint-Maurice, "l* 607, fête le 1 1 février.
Saint-Salpice, Vaud, S. Surpicius, 1228, et Neuchâtel, S.
SarpisciuSf 1228, M. R. VI, les deux popul. Saini-Sulpi, ainsi
dans Struve, Itin., 1794; de l'un ou l'autre des iS'. SulpiciuSy tous
deux évêques de Bourgces, l'un -j- 691, fête le 29 janvier, l'autre
•)• 644» fête le 17 janvier ; il s'agit probablement du premier.
Quant à Solpiacum, 885^ M. R. VI, 132, que la table alphabétique du
Cartulaire, p. 686, rapporte à Saint-Sulpice, c'est Suchy ; voir ce mot.
Sulpicius aurait donné Sulpiciacum.
Saint-Sylve, ancienne église de Vex, Valais, isolée sur une
colline ; de saint Sylve, évêque de Toulouse, mort vers 4oo, fête
le 3i mai.
Saint-Théodule, col de glacier à Zermatt ; de saint Théodule
ou plus justement Théodore, premier évêque (connu) d'Octodure
(Martigny) mentionné en 38 1 et 890, fête le 16 août.
Saint-Triphon, D. Aigle, HambertuSy miles de S, Triphon^
et ecclesia S, Triphoniy 1 190, de Gingins, Recherches, p. 48,
S. TryphoFif 1282, i3ii, S. Triffbn, i332 ; de S. TryphonuSy
martyr à Alexandrie, iii^s., fête le 3 juillet, ou d'un second mort
à Nicée vers 260, fête le 10 nov.
Saint-Urbain, chapelle à Cressier, Frib. ; de saint Urbain I«r,
pape, 222-280, fête le 26 mai.
Saint-Ursanne, D. Porrentruy, Monasterium sancti Ursicini
vers 666, cella S. Ursiciniy 849-1040 ; de saint Ursicinus^ sui-
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SAINT-VENDELIN — 8ALAVAUX 411
vant la légende, disciple de Colomban, mort vers 620, fête le
9 déc.
Saint- Yendelin ou Wendelin, chapelles à Barberêche, Frib.,
et alpes de Naters, Valais, consacrées à saint Wendelin, — patron
des bergers, — abbé de Tholey, Bourgogne, -j- vers 65o, fête le
21 oct.
Saîûl-Yîelor, loc. h Garlig^ny» aoc. propriêt*? du prieuré de
Saint- Victor à Genève; de saint Victor de Marseille, soldai, un
des compagnons de Maurice, martjFj 3o2, fête le 21 juillet.
SaÎDt-Vîtieeiit, m, k Gilly ; de S. Vincent, diacre de Sarragossô
martyr eu So4, fête le ai janvier, ou S. Vincent de Lerins, mort
vers 45o, fôte le 24 mai.
Les Sairins ou Naîraîns, ha m* de Saiot-BraiSf Jura bernois,
Sonores riipes ou Roches sœurs en 12 ro, Dict. Attingcr; corrup-
tion de sœurs, comparez Séreux sur Vouvr}'.
Salaire ou Sallaîre, sommet et combe à TEtivaz, Pays-d'Eo-
haut ; Combe de Salaire ou Seleyre à Champérj, Seleyres à
Vionnaz, Tressalaire à Leysiû, ires = trans ; la Hallayre à Vil-
leneuve, Seleyre à Saint-Cierges, Selyre, ham. de Praz, Fri-
bourg ; Céloyres, sommet et pâturage près Culant, Orm ont-des-
sus, Oiolaire, plateau dénudé au Saint- Bernard, Valais; pareuts
du latin solarium^ lieu élevé, exposé au soleil, de là le solier,
plancher supérieur d'une grange, La permutation sal-sei-chol est
connue, ainfii Bridel a &â!a, &êîla^ chola^ chaise,
Salanfe, ch-f^ Salancia^ 17 16» registre de Vérossaz, pâturage
parcouru par la 8^l(l)niiche, Saleoce ou SalaoTc près Vernayaz ;
Salenee, torrent de Saillon, Valais ; Salenc^e ou Salanclie, ruis-
seau de Saint-Saphorin, amnem Saîanchiaf Xl^ s,, Hidber, I,
Salentia, îigS, M. R* 1^ Salianchi/, i368 ; Salentia, mont do-
minant Talpe de SalanTe, Sailantin, 17^0 ; dérivés du verbe sa^V-
/i>, faire saillie et sauter, bondir: rochers qui saillent, torrents
qui tombent eu cascades.
Salavaux, ham. de Efellerivej D, Avenches, alL Salvenach. Le
nom allemand correspond k Sauvigny ::^ (fandum) Saivinia-
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412 SALAZ — SALLETTAZ
cam, domaine d'un Saluinius, g^ntilice romain ; le nom français
parait renfermer la racine sal, maison.
Salaz ou Sales, ancienne abbaye près Ollon, Sales, 1276, —
partie de Vouvry, loc. à Prez, Fribourç ; La Sallaz, h. de Lau-
sanne, Sallaz, partie de Riez, loc. à Fleurier ; la Sala, ham. de
Pont-la- Ville, loc. à Arnex ; la Salla à Fresens ; Sales, D. Sa-
rine, Frib., villa Sala, 1082, Sales, 1069 ; autre D. Gruyère,
puis une lo^^ de villag'es et bsmeaux, quelquefois Salles : Lutry,
Marchissy ; du v. h. ail. sal, maison, demeure (et non du latin
cella qui n a pas laissé de traces chez nous). Quant à Sales, do-
maine près Palézieux, Sales, 11 66, SaulaSy 1167, M. R. XII, la
forme Saulas pourrait le rattacher à Salaha, saule ; voir ce mot.
Salenove, loc. à Gilly, D. Rolle, feudum de Salanove, 1266,
M. R. III ; sans doute un fief de la maison savoisienne de ce nom,
de sala, demeure, et nova y neuve.
Salettes ou Salettaz, nom fréquent de champs, une lo^de loc.
Vaud, Frib. et Neuch. ; du patois saletta, oseille sauvage, ter-
rains où elle abonde ; salette, dim. de sel à cause de l'acidité des
feuilles, un casale de Salecta apud Crissier, 1208, M. R. VI,
65g. Ne pas confondre avec Sallettaz, voir plus bas.
Saleucex, tour en ruines sur le Gubli, Montreux ; Saleuscé,
Bridel, qui le dérive de sala au Sex, demeure sur le Sex, le ro-
cher.
Salins, m. sur Aigrie, ancienne saline exploitée dès i554 jus-
qu'à la fin du xviii® siècle.
Salins près Sion, Salai ff, 1200, Salen, 1227, 1267, Salein,
1282, 1266 (le Salem, 1267, M. R. XXX, p. 169, doit être lu Sa-
lein), Saleyn, Salenz, 1260, SalenSy i333, i34o, 1875, etc. =
chez les descendants de Salo ou Sallo, n. pr. germain.
Sallaz, Mont — , i5i4 m., sommet du Jura sur Arzier, Salla,
1208 ; 2 pâturages de Gruyère, la Salle, loc. à Vétroz et sommet,
vallée de Bagnes ; de salla, siège, latin sella. Salettes, sommet,
alpes de Châtel-Saint-Denis, diminutif ; mais pourrait avoir été
d'abord le nom du chalet ; ce serait alors le mot suivant :
Sallettaz, 4 loc, maisons et chalets, C. Fribourg, D. Gruyère
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SALQUENEN — SÀNETSCH 413
et Vevejse, dim. de salla, du v. h. ail. sal, maison ; un territoire
de Salletaz près Everdes, Frib., en i33o.
Salquenen, D. Sierre, en patois romand SarquenOy ail. Sal-
getsch, Salconio au xi« s., Salqueno, 1219-134&, Sarqueno^
122g, 8 fois 1822-1 892, Salquenon, i84o, 1861, Sarquenoz^
1799. Salf^tsch, du latin salicetum, taillis de saules, et Salco-
nium, de Tall. Salchen^ prairie parsemée de saules, v. h. ail. sa-
lah. Localité jadis française où tous les noms de lieux-dits sont
encore français, avec une orthographe allemande, par exemple :
Schilius (Chilloux), Muling, Fontanetten, Lusche (Louchet), Fos-
cha, Glu (Clou), Schanpitro, Trong (Tronc), Flantey, Karo, Schau-
derâng (Ghauderan), Goliry (Coluire), Schuterig (las sutery, xiv«
s.), etc.
Saltine, rivière à Brigue, Saltana, i4oi, Saltancy 14^7. Rien
de commun avec salixy saule, comme le veut Studer ; dérivé de
saltarcy sauter, à cause de son cours rapide.
SalTagny, D. Lac, Fribourg, ail. Salvenach: Suaniez^ i84o,
Salvagnye, i84o, Rec. dipl. V, Salvagnie^ i45o, Savagnie^
1642 ; de (fundum) Silvaniacum, domaine d'un Silvanius^
gentilice romain (village romand germanisé depuis trois siècles),
permutation i-a comme dans Salvan.
SalTan, Valais, Silvanuniy 5i6, ii47> Hidber, II, et 1188,
Gibrario 48, Salvans^ 1262, M. R. XII, Salvanam^ 1272, Ser-
vanSj 1807, M. G. XIV, Sarvans, i8i5, 1864, ServenSy i4a8,
Verneya, in pede de la poya de Sarvan, Emanei apud Sar^
van, 1782 ; du latin (vicum) silvanum, (village) de la forêt.
Samarain à Ayent, Valais, patois pour Chamarain, voir Gha-
marin.
Sampil à Ayer, Valais, patois pour Ghampil, de campellum,
petit champ.
Saneisch, col et plateau entre Sion et Gessenay ; de la racine
San de Sarine, Sanona, Senona, et suffixe collectif germain
etsch, comme Gradetsch, Salgetsch : prairies, pâturages de la
San. En français Senin, Senenz, 1248, 1262, SenenSy 1879, ^•
R. XXII, 2i5, même racine San, Sen.
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414 SANFLEURON — 6ANGSUY
Saafleuron ou Zanfleuron, pâturag'e et g-lacier au Sanetsch,
Valais, Chau/leuroUy 1879, M. R. XXII, 2i5, Chamflorony i44o ;
de zan^ san = champ ou de chaux, de calma, pâturage, et fleu-
ron, employé adjectivement, champ ou pâturage fleuri.
Sangla {gl mouillé), arête rocheuse sur le glacier d'Otemma,
Valais ; la Sengla, chaîne de rochers entre les glaciers d'Otemma
et d*01on ; Senglioz, pâturage, alpes de Bex ; la Roche du
Sangle ou du Singlliou à Vallorbe (que Vallotton-Aubert dérive
de sanglier) ; Pas du Single, sentier en écharpe au Creux du
Van, Neuchâtel ; Senlioz ou Sinlioz, loc. à Vex, Valais ; Scin-
glioz, petit pâturage dans les gorges du Trient, sous Salvan et en
face à Gueuroz ; en Sengioz, loc. à Massongex, Gengloz à
Evionnaz ; Singline, alpe vallée d*Anniviers. S permute avec /
dans la vallée du Rhône ; de là les Feinlles, rochers bordant le
Torrent Sec à Mordes, et Feinlleney, corniches herbeuses sous
le rocher de Dailly à Mordes ; les Fingles, les Cengles, vieux
plan de Vérossaz, xviii« s., lisières herbeuses ou boisées sur les
corniches de rochers de Saint-Maurice, le Fenlioz à Vionnaz,
Fenllioz, 1776, CengloZy 1728. Du latin cingula, sangle, cein-
ture. En Dauphiné, sangle = corniche herbeuse entre deux pa-
rois ; les Schaingel des Grisons, les Tschingel de la Suisse alle-
mande ont la môme origine. Un ancien château près d'Annecy,
Sclngle ou Single, est appelé Cingulum dans une charte de 1291,
R%. gen. 333.
Hnngsuy, loc. à Combremont ; ruisseau, affl. de la Sonnaz,
Frib. ; Sensuis à Rossens, id. ou Sensuy, ham. de Praratoud ;
loc. à Barberèche, en patois Sansuvâ ; Sansul, prés à Payerne,
ies 8ensuys, Chavannes-le-Chéne, Sansuy à Eysins, à Pully ; au
Censui à Renens ; Sansuet à Marchissy ; Sansuvy, m. à Grolley ;
et dans les chartes : lo Sansuiler à Vu fflens-la- Ville vers 1260,
M. R. [II, 538, campus du Sansuy er à Sullens, 1287, chan dou
Sansnier à Ecuvillens vers 1280 ; de sangsue, patois sangsuie,
Gi âuff. ier : sangsuyer, marais à sangsues, comme les Prés des
Sangsues à Bogis-Bossey, correspondants des nombreux Egelsee
de la Suisse allemande.
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SAPAY — SAURA 415
Sapay à Plan-les-Ouates, Sapey, ham. de Bagnes, Valais,
Sappatfi 1720; m. à Marsens, Frib. : Sapis, Romanens, Sapy
à Provence, Sap(p)i à Charmey, Sapex, Montreux, Sappex,
Charmej, Sapet, Val-de-Ruz, Sapaye, Vuisternens, etc. ; du v.
fr. sapy celtique sap^ sapin, et collectifs ey, ex, y, aye, latin
etam ; un Sapey au pied du Salève est appelé Sapetum au xin«
s. Nombreux diminutifs : Sapel, crôt, Jura neucb., Sapallaz,
Sapellaz, Sappelet, Sapelet, Sapalé, Sapalez, Sapaley, Se-
pley pour Sépeley ; en Valais Zappalaz, Chapelet etZapelletta,
voir aussi Sépey.
Plusieurs auteurs rattachent au celte sap, sapin, le nom de Sapaudia^
mentionné pour la première fois par Am. Marcellin vers 360^ puis Sa-
baudia, aujourd'hui Savoie.
Sapino, atlas Siegfried, ham. de Saxon, Valais, fausse orth.
pour Sapinhautj Feuille ofF. du Valais : l'h de haut est muet
dans beaucoup de noms locaux.
Sarine, rivière, ail. Sane, AS'anona, io3g, ii5o, 1160, 1228,
Sanuna, 1079, Senona, 1270, Sarona, i333, 1392, i4o6. Sa-
rina, 1426, M. R. et Rec. dipl. V, VI, VII; Sana, 1668, carte
V. der Weid ; formé de la racine san, sar, et ona, rivière. La ra-
cine sanscrite sar, aller vite, couler, adj. sarnoSy qui se hâte, se
retrouve dans de nombreux noms de rivières : le Saren, Sam
ou Saar, rivière près Sargans, la Saary affl. de la Moselle, le
SarnOy fleuve près Naples, Sarnen, pluriel, à la jonction de
deux torrents, etc., en romanche sur, tschar := torrent.
La forme Seroye de ce passage d'une charte de 1259 citée par Wûrs-
temberg, 167, « locum situm inter villas nostras de Berna et de Murato
super aquam Seroye qui Contamina (Guminen) nuncupatur » est tout à
fait isolée et nous parait étrange.
Le Sarjeu, loc. à Saint-Maurice, le même queChargeux, Fully
et Chargiau, Alpes vaudoises ; voir Chargeoir.
La Sarouehe, forêt et rochers, Château-d'Œx ; voir Charoutze.
Sarra, La — , prés à Etoy, Sarraux ou Serraux, écart de Bé-
guins, Sarraul, i493, et Sarraulx, 1697, 1627 ; peut-être du
bas latin sarroy serrUy clôture, enceinte ; un bois de Sarroul
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416 SARRAYER — SASSENEIRE
près du Landeron, i356, 1873, serait-il le Serroues d'aujourd'hui
sur Lignières ?
Sarrayer ou Serrayer, village de Bagnes ; du bas latin sarrUy
serra y et ayery du latin acer^ érable : clos des érables.
La Sappaz, D. Cossonaj, Sarata, ii58, Sarrata, 1186, la
Saray i235, M. R. VI, 624, la Sarrée, 1227, 1260, VII, 49, cel-
lam de Serra^ 1286, M. G. XV, 24, villa Serrata, 1879, ^^•
D'après Gatschet, du bas latin sarra^ scierie, ce qui n'explique
pas Sarrata. Nous le dérivons plutôt, vu la position du bourg,
d'un adj. serralus: villa serrata, du latin serras^ défilé^ passage,
en romanche serra^ défilé, ville resserrée dans un défilé. Rien de
commun non plus avec les Sarrasins, comme Studer le pense, sur
le simple fait que les habitants de la Sarraz s'appellent Sarrasins
et qu'on y fabrique du fromage appelé sarrasin (sic), p. 87.
Sapzens, D. Moudon, SarsenSy 1261, M. F. IV, 2iSy SarsenSy
1277, M. R. VII, 69 = chez les descendants de * Sarizoy n. pr.
germain, dérivé de SarOy du v. h. ail. sarOy armure, comme Chu-
mizo de Chumo, Godizo de Godo, Oppizo de Oppo, Hugizo de
Hugo, etc. ; rien de commun non plus avec les Sarrasins, comme
Studer le suppose.
Sassel, D. Payerne, Saselzy 1 168-1 171, Arch. Fr. VI, Sasely
ii66, SasseZy i2i5, i84i, Sassesy 1226, 1228, F. B. II, 88, G.
de Saisely 1228, M. R. VI, 100, SaisseSy 1242, etc., Sassely 1868 ;
autre, ham. de Fleurier ; loc. à Lignières et à Baulmes ; forêt à
Concise ; un Sassel à Puidoux, i2i5 ; de saxelluniy petit rocher.
Sassalaz à Albeuve, Sassaias à Rossinières, Sassélaz à Con-
thej, aux Saxelles, aussi le Saitellaz, m. sur Vouvrj ; on dit
aussi les Sasilles du Flon, du Vézenant à Vouvry ; de saxellay
pluriel de saxellum pris pour un s. f., en romanche sassella,
amas de pierres.
Au Sacellapd, Sassellardy i556, Port- Valais, le Sasselet, pi.
loc, le Saisseli à la Hutte, Berne, doubles diminutifs.
La Sasse, sonmiet Entremont, et Grône, loc. à Dorenaz, Va-
lais ; de saxa, plur. de saxuniy pris pour un f. s.
Sasseneire, de saxay roche, et noire, sommet, val d'Hérens.
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SARSG — SAUCBNS 417
La Sarse à Corbejrier, et loc. à Mordes ; le même que Sasse
avec épenthèse d'un r.
Saxe à Fully, Sassey à Morgins, Montreux, Ocourt, Jura ber-
nois, racine sax^ rocher et suffixes é, ey, collectifs.
Sasset, 4 loc. Ormont et ailleurs, diminutif de Sasse.
La Chasse, pâtura^, val Ferret ; pente rocheuse sur Vionnaz,
les Châsses, pâtura^ au Sanetsch, de saxa, voir Sasse, et per-
mutation s-cA, les Sachets à Vionnaz, Chachet à Savièse, dimi-
nutifs. Il j a un chemin du Sachet à Cortaillod, mais nous igno-
rons si ce nom peut se rattacher à ce groupe.
Sassore, voir Saxore.
Sasvouet, chalets sur un point saillant des alpes d'Ayent, Va-
lais ; de sas, rocher, et vouety point de vue, de oouaiti, du v. h.
ail. wahtân, veiller, regarder : le rocher d'où l'on a une belle vue.
Satlgny, Genève, villa Satiniatis, 901, 984, M. G. II, 16^ pour
Satiniacis; Satiniacum, xii« s., et ii63, M. G. I, 20, XIV, 10,
ecclesîa satiniensis, ii34» Satinnie, i235, Satiffnie, 1287, Sa-
tignier, i3o5, M. G. I, XIV, etc. ; de Satiniacum (fundum),
domaine d'un SatiniuSy gentilice dérivé du cognomen Satinas,
Holder, II, 1376.
Le Sau, au Sau, en Saux, m. et loc., une lo*', G. Vaud ; en
Sahu, loc. à Auvernier, syn. des Sau vaudois ; de sau, sahuy
noms patois du sureau, du latin sabucus, endroits où les sureaux
abondent. De là les composés en Saumon t, 7 loc. Alpes et Jura,
en Saumon à Combremont = mont des sureaux. Une loc. à la
Croix du Sceaa à Villarlod doit être encore un Sau,
Saubraz, D. Aubonne, Saubra, i25i, M. R. XII, 144^ ^^1^9
i344> Saluhray xin« s., M. R. III, 563, Salbrum, 1237. Ces deux
derniers sont des essais de latinisation du mot romand : au venant
généralement de a/, le chartiste de 1237 a traduit Salbrum ;
l'autre a cherché un sens et a pensé que Saubra devait signifier
Sal'bra, Salubra. Mais si l'on considère que le patois dit sobra,
saubra, au-dessus, du latin supra, on y reconnaîtra l'origine du
nom de Saubraz, qui ast sur un gradin supérieur.
Saucens, ham. de Vuadens, Frib., villa Socxingus, id est Sou-
M. D. SKG. SÉRfE, TOMK VII 11
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448 SAUCY — SAULE
cens, M. R. VI, 5, Oalcens, ii45, M. F. II, 829, SouceinSy 1248,
F. B. II, SoucenSy 1262, 1277, Sucens, 1266, M. R. XÏI, 288,
Souceng, 1268, Succens^ ^278, Arch. Fr. III, 71, SouceynSy
i84o, SaucenSf 1426 = chez les descendants de Salacho, Sale-
choy SalichOy SalochOy Salacho^ SalchOy n. pr. germain, dé-
rivé de saloy noir.
Saucy, Saulcy, voir Sausse.
Saudannaz, pâturage à Blonay ; d'après M. Isabel (in litt.),
serait le fém. de l'adj. patois saudan, seul, Talpe isolée, retirée; il
faudrait peut-être rattacher à ce mot saudan quelques noms locaux
de la vallée du Rhône : en Saudan, prés à lUarse, Chaudan^
1696, Soudan à Dorenaz, Sudan ou Seudan à Yérossaz, Derbé
Saudan à Ormont-dessus, Praz Saudan à GhAtel-Saint-Denis.
Sauderan, chalets, vallée de la Baie de Montreux, au-dessus
de profonds ravins ; de chaudière, patois tsaudeiray équivalent de
Chauderon, nom du vallon plus bas.
Saudettaz, en la — , à Vérossaz, Valais ; probablement autre
forme de Saudzettaz ou Saugettaz, nom fréquent =: lieu couvert
de saules ; v. fr. sauge, permutation J-d, comme dans Oujon, Ou-
zon, aujourd'hui Oudon, Audon (alpes du Sépey), Ougine-Au-
dena ; Gha|ii^-Ghaude.
Sauge ou Sauges, plus, villages et hameaux, du v. fr. sauge :
les Sauges entre Landeron et Neuveville, SaliceSy 11 85, 1121,
Sales, 1246, Trouillat, un pratum des Sauges à Vétroz, i25o,
patois saudze = saule ; forme une nombreuse famille, i^ des di-
minutifs : Saugealles, loc. Lausanne, Sageleys, 1 142, Sogelez,
1182, Sajales et SageleSy 1184, Sougeles, 1199, et Souzetes,
xii*» s., Cart. Month., et ailleurs, Saugettes, Sauzettaz, Sau-
geon^ Saugeau ; 2^ des collectifs Saugiaz, Salgia vers ii5o
dans une charte de Haut-Crèt, Saudziaz, Saugey (Saudzay),
Saugy(is), Saulgy, Seuzey = lieux couverts de saules, et suf-
fixes ia, ey, y, voir aussi Seujet ; peut-être faut-il y rattacher les
Songy, Sondgy, Siong'e : le Saulgy, bois au Gibloux, se dit en
patois Chondzi.
Saule, ham. de Bernex, Saules, com. D. de Moutier, Sales,
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SAULGBT — SAUTEROT 419
ii48, 1294, i4oi, Saules, Val-de-Ruz, Sales, 1269, F. B. II;
loc. à Vétroz et Luins ; Saulesses, majens d'Evoléne, Salice
vers 1280 ; probablement aussi Sales, domaine à Granges d'Atta-
lens, SaleSy 1166, Saulas, 1167, ^^* ' ^^ germanique salaha^
contracté en sala = saule ; se compose avec moille, voir Mollie.
Au Sauley, à Monthey, de saule et suffixe coll. ej, était un
Saujay en 1696, même sens.
Sauquenil, promontoire rocheux entre Roche et Villeneuve,
Tracce de Socqueniny I2i4 (limite des franchises de Villeneuve),
Socceny et Soquenily 1792, Rôle des signaux ; nous paraît i*en-
fermer la racine gauloise socCy provençal soCy fr. souche ; voir
Suche.
Saussaz, Sansses, Sauces, nombr. loc. = salices, les saules,
pi. du latin salicem. Sauley, com. D. Delémont, Saucy à Tra-
melan, Gourtetelle et Develier, Saussey, ham. de Féchy, collec-
tifs ; de salicetum, taillis de saules.
Cependant sauss- peut avoir une autre origine, ainsi :
Saussivue, 3 loc. Gruyère, l'une Salsa aqua^ i235, 1296 =:
eau salée.
Algue Saussaz, loc. à Salins sur Aigle, où se trouvait jadis
une source salée exploitée jusqu'à la fin du xviip s. ; la Saussaz,
ham. deRougemont, Solsa dans Lutz, ail. in der Suit; Commun
de la Saussaz et Algue Saussaz près Salins, alpes d'Ollon ; un
Michael de Salsa à Ollon, 1820, M. R., 2® s., IV, 83 ; ruisseau de
Saussouye à Bex. L'ail. Suit et Salsa indiquent la dérivation
du latin salsas, salé, — en celte salusa = source salée, Zeuss,
122, — et les montagnes d'Ollon avaient plusieurs sources salées,
aujourd'hui douces comme celle de Salins.
Le Saut, loc. à Valangin et à Saxon ; les Sauts, bois à Liddes et
2 pâturages Charmey; Sur les Sauts à Botterens, Frib., le Saut
de Serroue à Peseux, le Sault à NeuchAtel, Pertuis du Soth,
1877, du Soc vers 1800. Probablement aussi Crétaz du So sur
Saxon ; du latin saltas, bois. Quant à Serroue, voir ce mot.
Sauterot, ham. au torrent d'Useigne, près Hérémence, Valais ;
Sauteruz, ruisseau, affl. de la Mentue, Vaud ; de rur, ruisseau,
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420 SAUTERY — SAUVBRNY
et rimpératif de sauter : saute, bondis, ruisseau ! même formation
que Ghantemerle.
Sautery, prés à Panex et aux Ëcovets sur Ollon, à Chàtel-
Saintr-Denis, Saltery, loc. à Fully, un loco de loz Souteryt entre
Sion et Savièse, 1224 ; une terra Sauterii à Jussj, 1226, M. G.
XIV ; probablement ancienne propriété d'un sautiery latin salle'
riaSy saltariuSy ma|p;îstrat municipal aux fonctions variables^
primitivement char^ des forêts, saltas. D'après Littré, saltarius
= messier, celui qui g^arde les moissons, du bas latin, salluSy
fonds de terre, extension de sens de sallus^ forêt. On trouve aussi
psalterius, « mistrales et psalterii, 1228, Rég. gen., de là la sin-
gulière étjmologie de Matile qui dérive sautier de psautier, celui
qui lit les psaumes !
Sauvabelhi, forêt sur Lausanne, Savaberlin vers 1280, Silva
helinij 1227, M. R. VI, 4i6, 546 ; généralement expliqué par fo-
rêt — silva — consacrée à Belenos ou Belinus, l'Apollon des Gau-
lois. Gatschet, se basant sur la forme de 1280, l'explique par forêt
de Berilo, n. pr. germain. Nous préférons la première étjmolo-
gie : i» La forme de 1280 est isolée, probabl. faute d'orth. ;
2^ Les localités dont le nom dérive de Berilo ont gardé le r jusqu'à
aujourd'hui ; voir Berlens, Berlin, Berlincourt ; i^ La forme de
1227, presque contemporaine de l'autre, rattache nettement ce
nom à Belinus. Nous savons que des montagnes, des sources et
nombre de localités lui étaient consacrées.
Sauvage, Grand — , Petit — , Gros — , à Semsales et Vaulruz,
Fribourg = terrain, fond sauvage, c'est-à-dire boisé (fundum)
Silvaticuniy nom datant de l'époque où le pays était encore cou-
vert de vastes forêts.
Sauveillame ou Soveillame, ham. de Gollion et de Senarclens,
D. Cossonay, Savaglames^ i844» Sauvaglames^ ^^11*
Sanverny, ham. de Versoix, voisin de la commune française
de ce nom, Souerney, 1164, M. G. IV, 78, Sovernay, 1226, Rég.
gen., 164, Sauverniery 1817, Sooernier, 1871, M. G. IX et
XVIÏI ; probablement de sub vernelOy sous le Vemey, sous le tail-
lis de vernes.
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SAVAGNIBR — SAVIGNY 421
SavagDier, 2 vill, Neuchâtel, Savaignier^ ii43, Saavegnez^
Savagnyy 1179, Sauvagnie^ 1276, Savagniery 1809, Savai-
gniCy Savagniei, 1349» ^^^^ff^l/f <^^3 ; de silvaniacam (locum)^
Heu boisé, ou, comme les Savigny, de Sabiniacum (fundum)^
domaine d'un Sabinius; les formes en au, de al font prévaloir
la première explication. Savagnière, 2 pâturages près Saint-
Imier, et Suvagnier, 2 pâturages sur Buttes ; de silvanariam
(regionem) silvanarium (locum), contrée boisée.
Savagnier, ail. Safneren, près Nidau, Berne, SavenièreSy
i25i ; même origine, ou de sabinaria, de sabina, voir le mot
suivant.
Savenay, ham. de Salvan, Valais ; du latin sabinetaniy endroit
où abonde le Genévrier Sabine, Juniperus Sabina^ patois savena,
abondant dans tous les environs.
Savalena, pâturage sur Vouvry, Valais, Chavorina^ i4o2, M.
R., 2<' s., II, 4o.
Saves, es, aux Saves, nom fréquent dans la vallée du Rhône :
prés marécageux à Yvome, Roche, Saint-Triphon, OUon, Colom-
bey, Muraz, Vouvry ; loc. à Troistorrents, Gryon, Ormont-dessus
et dessous ; Saviez, collectif, prés marais à Villeneuve ; Savioz,
loc. à Chesières, D. Aigle, et Vex, Valais ; Conunun des Saviaux
à Morlon, Frib. (fausse orth. probable) ; Savettes à Ollon et les
Savolaz à Illarse, dim. ; les Savietes à Lens, Valais, vers 1 260 ;
les Sévis à Nods et Douanne, Jura bernois. Probablement nom
dérivé du latin saevus, sauvage, mauvais ; le provençal a savoi,
mauvais, de saevacus, ces terrains sont des marais peu produc-
tifs, entrecoupés de buissons qui gênent la faulx et ne donnent
qu'une litière rare. En Champagne on appelle sauartSy même ra-
cine et suffixe augm. ard, de mauvais terrains incultes.
Savîèse, Valais, Savisia^ looi, Saviesi{y)y 12 17, 1260, etc.,
Saoesiat i3o6, Saveysie^ 1426, Saviesia, 1476, en 1801 Bridel
écrit Saviège ; peut-être de la racine précédente.
Savigny, D. Lavaux, Saviniey 1228, Savigniey 1267, Sagui-
gnie (v-g), 1274 = (prciedium) Sabiniacum, domaine d*un Sa-
biniusy gentilice romain dérivé du cognomen Sabinus. Par contre
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422 SAVOISES — SAVOUGNY
Savigny, mont et pâtura^ de Roug^mont, nous parait plutôt dé-
river de (montem) Silvaniacumy mont boisé. On trouve pour le
villa^ de Lavaux la forme exceptionnelle Savignietum, M. R.
VII, 78 ; le suffixe etum ne s'ajoute dans la règle qu'à des noms
d'arbres ou de plantes.
Les Savoises, quartier de Plainpalais, Genève, anciennement
les ServoiseSy soit les (prairies, les fermes) des bois ; du latin
silvensis, voir Servais.
Savolayre, pâturage de Rossinières; 2 ham. et ruisseau à
Cerniat, Gruyère, Savoleri^ 1296, M. F. II, 87, Savolayre ou
Gervolaire, pâturage au S. de Morgins, Valais, es Savoleyres à
Troistorrents, xvni* s. ; Saolyre, pâturage, alpe de Cleuson, val-
lée de Nendaz, Valais ; diminutifs de silva^ selva, sauve, forêt ;
la forme Cervolaire : permutation /-r comme dans Servan : Sao-
lyre, apocope du v fréquente entre voyelles : tsavo, tsao, tschavon,
tsaon, etc. ; quant à olaire, olyre, c'est un composé de deux suf-
fixes: le dim. ula^ ola^ et le collectif aria^ silu-uloraria ; ces
noms désignent de petits taillis d'aunes et de saules des Alpes, qui
forment, pour ainsi dire, des forêts minuscules.
SaTonnaz, sommet, alpes de Champéry, et Savonnettes,
mayens à Vionnaz, Valais, Chctvonnettaz, 1776, dim. ; permuta-
tion ch-s ; forme féminine de chavon, tschavoriy extrémité, bout,
dim. de chef; localité située à l'extrémité d'un territoire, voir
Chavonnes.
Savorex, loc. à Aubonne, Savoret à Saint-Livres, à Pampi-
gny; m. à Saint-Gingolph, Savoireux, chalets sur Monthey,
Plan Savouypenx sur Chesières, alpes d'Ollon, la Saveure ou
Savoret ou Seveyreux à Port- Valais, en Savoroux à Préve-
renges ; probablement champs, terrains secs ou chauds, où crois-
sent des Labiées, des plantes répandant une odeur épîcée agréable ;
du verbe v. fr. saoorer, exhaler une odeur a^^réable ; de là le nom
patois de la savorettSy la sarriette des jardins.
Savougny, loc. à Bex, au pied du Montet ; lieu où abonde le
cornouiller sanguin, en patois savougnon^ de la racine saoougn
et suff. collectif y.
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SAVOUYES — SCHEULTE 423
Les Savouyes, ou les Sauges, prés marais, à Vionnaz, en la
Saoouye, 1728. Paraît uq dîmin. de Saues.
Au ou Es Savuaz, ham. de Cugy et 3 autres loc. Frib. ; peut-
être le même que Saves.
Savuit, ham. de Lutry, Savuist, xiv« s., Savit ou Sawit^
iSqo, Sawif, i5og, Savuy^ Dict. de Lutz. Paraft encore renfer-
mer la racine sav, et peut-être le suffixe y, collectif.
Saxey ou Saxe, ham. de Fully, Valais ; de saxetum, collectif,
endroit où les rochers abondent, de saxam^ rocher.
Saxiéma ou Saziémaz, Saximaz (pron. Saz), pAturage au
fond de TEtivaz, à la limite des Ormonts, Sasemay 1276, Châ-
teau d'Œx, etc., p. i3, Sesema, 1287, Corthésy, op. cit., 149;
dérivé par Bridel et Hisely de saxa ima, les rochers supérieurs,
étymologie rejetée par M. Bonnard (in litt). Toutefois il nous pa-
raît que ce nom se rattache également à saxunty rocher.
Saxon, D. Martigny, Sessun^ 1196, Sassun^ 1200, 1280,
Saxuns. i235; autre dérivé, diminutif sax-on, de saxam, ro-
cher, ainsi que Saxonna, ham. d'Ayent, Valais, Seson-na en pa-
tois, Saxona, 1260, Sessona, 1260, i3t^2y Sei$sonne,Dici.Luiz,
Seisonnej carte Club alpin, forme fém. du précédent.
Saxore, ou Sachière, atlas Siegfried, alpe de Riddes, Valais ;
on trouve aussi Sassore, Sacheur, Sachère, Chassoure; ààsaxam,
rocher, et un suffixe collectif, alpe où abondent les rochers.
Sceut (ou Seut), 2 ham. de Glovelier, D. Delémont, rupem de
ZaCy 1210, Sut, 1289, villula de Sceut, 1887, ^^ roiche de
Seuth, i436 ; Sur le Sceut à Cœuve, Prés du Seeut à Fontenay,
Montagne du Sceut à Montmelon, tous Jura bernois. La forme
primitive du premier, Zuc de 1210 paraît rapprocher ces noms de
suCy montagne élevée en Dauphiné, du patois soutze, souche, ro-
cher, et en fait un parent de Suche, voir ce mot.
Schachtalar, loc. à Salgetsch, Valais, est un Châtelar déguisé
à l'allemande, comme presque tous les lieux-dits de cette com-
mune jadis romande, voyez Salquenen.
La Seheulte, ail. Sehelte, rivière, affl. de la Birse, D. Delé-
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424 SGHINJEREN — SGIAZ
mont ; probablement subst. verbal de l'ail, schelten^ gronder,
injurier = la grondeuse, correspondant de la Mionnaz, D. Oron.
SchiDJeren,^ham. entre Louèche et Albinen, Valais ; c'est le
nom germanique de Sinieres, 1224, Signeres^ iZf^^ySignyeres^
1875, Signières, i46o, des Documents sur le Valais, M. R. XXIX
et suiv. que M. Gremaud n'a pas identifié. Ce texte ne laisse pas
de doute : « apud Sinieres... supra Albignun. »
Schuenda, loc. à La Roche, Gruyère, Swendy^ i4o8, ail.
Schwende et la Bischuende, pâturage, même loc. ; du v. h. ail.
swentan, brûler = lieu défriché par le feu. Beaucoup de noms
germains à La Roche, limite des langues.
Sciaz ou Siaz, nom très fréquent dans les Alpes, Alpes vau-
doises : la Siaz ou la €3iaz d'Encex, Sur la Siaz, col de la Croix,
Hauta-Siaz sous Chamossaire, les 3 alpes d'Ollon ; la Sciaz aux
Voëttesi d'Ormont-dessous, la Sciaz de Marnex, Ormont-dessus,
Sga de MarneiXy 1287, Sur la Sciaz au Rocher du Midi,
Château-d'Œx ; la Schiaz, haute croupe et chalets au Monteiller
de Château-d'Œx, — dim. Schiettaz, et 3 pàtur. de Gruyère,
Longchiat à Charmey; la Sciaz près Chambéry, 1682, aujour-
d'hui La Chat, voir Chaz ; Entre denx-Sciets à l'Etivaz, dim.
masculin. S'employait comme nom commun comme le montrent
de nombreux textes : « Ad Arberium par la Sya usque a la Sya
de Nancrues... per la Sya de Bellagarda et per la Sya des Gets,»
délimitation, vallée d'Abondance, M. G. XIV ; un cabula (chable)
de la Sya et une Sia Udry à Louèche-Bains, i5io, 1627. Il est à
la fois n. propre et n. commun dans ce texte : a Monte Ordeo
(Montorge) usque a la Sya de la Seya et a la Sya de la Seya
ulterius, etc., 1269, M. R. XXX. Cette variante Seya se rencontre
encore : la Seya, pâturage avec chalet sur l'arête, entre le vallon
de Lousine et celui de la Salenze^ alpes de Saillon, et Plan-Sayaz
ou Seyaz, petit plateau sur une arête, alpes d'Ollon. En i355 une
Seya de Beaeux (Bévieux) sur Montreux = scie^ v. fr. soi>, ital.
sega^ au sens d'arête dentelée, puis d'arête quelconque. De la
forme soie vient le Château de la Soie près Sion, Casirum de
Seta dans les chartes^ fausse traduction latine due à une confu-
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SGHIBTTAZ — SÉGUELAIRE 425
sion facile entre soie^ scie et soie de porc. Remarquons toutefois
que scie se dit seita en Dauphiné.
La SchieUaz, prés à Chàteau-d'Œx ; dim. de Schiaz, voir
Sciaz.
La Schuantz, croupe à l'extrémité des Monts Chevreuils, Châ-
teau-d'Œx ; de Tall. SchwantZy queue ; c'est le correspondant
des Cuaz, etc., nombreux ailleurs.
La Sèche, pâturage du Jura, D. Aubonne, chalme SiccaZy
XII* s., M. R. XII, 72, la Seiche^ 1208, calma de Sicca, i38o ;
de (alpem) siccam, Talpe, la prairie sèche. Il y a aussi la €3iaiix
sèche, frontière franc, au Risoux.
Séchard, ham. à Vuadens, Séchaud, forêt à Aigle, Sous-
chaud en 16 18, loc. à Ghardonne ; le Séchon à Orbe ; aux Sé-
chons, Belmont-Yverdon ; Sécheron, ham. à Genève, Sécherouy
i3io, et une 12" de loc. ; dans les chartes un Setchiron à Haute-
rive, 1275, Séchiron à Neyruz, Frib., xii« s., etc. Sécherannaz,
loc. à Montcherand, Séchey, ham. du Lieu, Vallée de Joux, ou
Sécheiy i525 = lieux exposés à la sécheresse. Sécheron est n. c.
dans le Berry pour pré dans un lieu sec.
Secroux ou Secrouz, Combe de — , à Courgenay, Jura ber-
nois, gorge étroite et profonde = Sex-CrouXf le rocher creux.
Sedeilles, D. de Payeme, Sideles^ xii« s., Sedilles, i336, M.
R. XII et VII, ii5 ; du v. h. ail. sedal, siège, parent du celtique
sedo, sido, siège, demeure, résidence, Holder, II, et du latin
sedes, siège. La Suisse allemande a de nombreux Sedel.
Seedorf, ham. de Prez, D. Sarine = village du lac (du petit
lac voisin). Nom germanique curieux par sa position en plein
pays romand. Les formes Sedors, Seidor, Seidos, Saidors,
i i4a-i 162, des Cartulaires de Montheron, Haut-Crèt et Hauterive,
Seidor, 1668, carte v. der Weid, sont des corruptions du nom
allemand.
Segray, lac — , dans un endroit reculé derrière la Tour de
Mayen, alpes d'Aigle ; autre forme de ségrais ou secret , pr. jadis
segrès (Bridel écrit Secret).
En Séguelaire, champs à Agiez, BofHens ; du v. fr. et proven-
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426 SEIGNEUX — SEMBRANGHER
çal seffuel, du latin secale, seigle, et sufiP. collectif airey comme
Blevalaire de bief. Segalas en Languedoc = champs de seigle.
Seigneux, D. Payerne, Sinius, 1221, 1228, M. R. VI, villa
de Siniez versas S uprapetraniy i3i6, aussi Sinuez et Signuouz
(notes dues à l'obligeance de M. A. de Seigneux), di Signiodoy
i453, M. F., SeigneuSy 1668, v. der Weid, SeignouXy Dict.
Lutz. Dans l'édition de 1 861, on j rapporte un Siginiacum de
ioi4* C'est une erreur reproduite de Guichenon, corrigée par Ci-
brario e Promis, p. 23, 24 ; la charte dont il s'agit avec le nom
de Sigiciacum est de 1 01 7 et ce nom doit se rapporter à Signy ;
d'après les formes de 1221, 1228, ce serait un {fundus) Si nias,
variante de Sunius, n. pr. romain, gentilice pris adjectivement^
voir d'autres cas à Granges, et Servion.
Seillon ou Seilon, voir Chillon.
Seîmaz, Seime ou Saime, affl. de l'Arve, Genève, Sayma
aqua, 1227, i3oi, M. F. IV et XIV.
Seipy, D. Broyé, Frib., Seiriey xii^s., Donat. Haut., Série y
1276, Serge y i3i7, Seiriey i4oo, S ey riez y i532, et Dict. Lutz,
Seiriey 1668, v. der Weid, Seirg, 1734; de (fundum) Séria*
cuniy domaine d'un Sérias, gentilice romain.
Seleute, D. Porrentruy, Celate, 1180, Celeattey 1200.
Sembrancher, bourg Entremont, Valais, corruption de Sainte
Branchier, Sanctus BrancheriaSy 1177, 1228, 1296, Sancto
BrancaciOy 121 7, métathèse pour Sancto Pancratioy i25i,
Ponte Sancti Pancratii, 12 19, ecclesia Sancti Pancratii de
Branchiy 1177. Ce dernier texte montre que l'endroit s'appelait
primitivement Branchiy soit Branche. Il y a encore plus haut
dans la vallée un Branche d'Issert que ce second nom semble
devoir distinguer d'un premier Branchi. Puis il y a eu plus tard,
grâce à la métathèse Brancace pour Pancrace, confusion entre le
nom de l'endroit et celui du saint sous le vocable duquel l'église
était construite. Quant à Branche, Branchi au xii«s., il vient du
bas latin brancay branche, dérivé du celtique : anc. gaélique braCy
comique breçh, bras. Branchi ou Sembrancher, et Branche d'Is-
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SEMELEYS — SENDEY 427
sert se trouvent tous deux au confluent de deux torrents où la ri-
vière semble se partager en bras ou en branches.
Semeleys, Pointe des — , dans la chaîne de Chaussy et pâtu-
rage au-dessous ; pourrait être une autre forme de Sex Melly,
nom d'une autre pointe voisine ; ce qui fait hésiter, c'est que nous
trouvons un autre pâturage de Se melly alpes d*Evolène, Valais,
en 1280, M. R. XXX, et le nom de famille Melly n'y est pas
connu.
Semorailles, champs à Mathod, n. com. = défrichements
nouvellement ensemencés, dit Bridel, dérivé collectif du verbe pa-
tois semorrâ, v. fr. somarer^ labourer ; en Samoret à Char-
donne, es Semores, prés â Bullet, même origine. « En Savoie,
sommarâ signifie labourer sans ensemencer, sommâr^ champ la-
bouré non ensemencé, v. fr. somartj jachère, terre labourable en
friche. Origine inconnue. » Note de M. Bonnard.
Semsales, Fribourg, Setsales, 1160 et 1247, Cart. Haut-Crèt,
SessaleSy 1170, Septem salisy 1177, SatsaleSy 1220, 1228, 1266,
Septsales, i56o (Dellion), SempsaleSy 1867 ; de septem, sept, et
sala, du v. h. ail. sa/, maison, demeure = sept maisons (et non
du latin cella).
Senarclens, D. Cossonay, Senerclens, 101 1, 1049» Sunar-
clensy 1180, SonarclenSy 1190, 1228, Sonarcleins, 1288, M. R.
VI, 659, SinarclenSy 1279, i3i5, i453. La première voyelle est
indécise e, o, i, u, la seconde a, e, nous avons S^-n^-rcl. FOrste-
mann nous donne, racine Suni, les noms Sanher ou Sunhar qui
répondent â la première partie. Il donne aussi le composé Suni-
chilo en ajoutant cette seconde partie au premier nom, nous avons
le composé Suner-chilo qui donne Sanerchilingis d'où Suner-
clens ou Senarclens = chez les descendants de Sunerchilo^ n. pr.
germain.
En Sendaax â Vérossaz, Valais, autre forme du suivant
Sendey, 8 loc. Valais, Vaud et Fribourg, Sandey à Pully,
fausse orth., Sendier à Conthey, Sendy sur Montreux et à Ar-
zier, Seindi, chalets entre Bramois et Vex, Cindey ou Seinday,
loc. â Saint-Maurice, sentier de Vérossaz; du patois seindai,
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428 SENÈDES — SENTIES
bourguignon senieiy Engadine senduy sentier, dérivé de seniCy
du latin semita^ parent du celtique sent (Zeuss) et send (Holder),
même sens.
Senèdes, D. Sarine, Frib. D'après J. Dey (Mémorial de Frib.),
le nom ail. de cette localité, jadis germanique suivant lui, serait
Schônheidcy belle lande, et le nom fr. ne serait que ce nom mo-
difié par le patois. Mais ceci n'est qu'une hypothèse fantaisiste et
sans fondement. Toutes les anciennes formes et tous les noms de
lieux-dits montrent une origine romande: Senaide, i233. Se-
naidiy 1261, F. B. II, 129, 344» Synaidey i443, Synaidj/y i449>
Arch. Fr. V, 43i, Sinayde^ i5o8, Sinèdiy 1644» le nom était
donc le même au xiii® s. qu'aujourd'hui. Quant à l'origine vraie,
il est difficile de se prononcer. Peut-être un dérivé de senây s&-
mer.
Seneires, plateau au-dessus d'Orsières, goo-gSo m., couvert de
champs de seigle ; de senây semer, et suif. coll. eires : les terres
qu'on sème.
Sénevé! , Sénevet, maison à Vuisternens-devant Pont ; du pa-
tois senève, moutarde des champs, dérivé du latin sinapis.
Senserens, loc. à Valeyres-sous-Ursins ; chez les descendants
dé Sinthapy Sinthariy n. pr. germain. Fôrstm., p. 1106.
Sensine, ham. de Conthey, Valais, villa Sisinna, io5o, M. R.
XVIIÏ, Sisinna, iioo, Sinsina, 1227, i3o8, Synsyna, ï238,
Sinsinnaz, ilA^> M. R. XXIX et suiv., Senziney Lutz. Paraît
être, d'après les formes primitives, un cognomen gallo-romain
employé comme adjectif.
Sensuis-uil-uy, voir Sangsuy.
Les Senties, pâturage à la Chaux-de-Fonds ; les Sentiers, pai^
tie du pâturage du sommet du Chasserai, Jura. Dans les pâtu-
rages en pente rapide, les vaches paissent en travers en y établis-
sant de nombreux sentiers parallèles étages les uns au-dessus des
autres, de là ces noms. Le premier, de sente, sentier, et suff. coll.
ie. C'était un n. commun. Un vieux plan de l'Ârpille d'OUonvers
1720 (Archives de l'Abbaye de Saint-Maurice) nomme les « sen-
ties tendant en Chatillon. » Peut-être peut-on rattacher à sente la
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séON — SERDIN 429
forêt de SentuiSy lieu de passa^ entre Panex et Plambuit, mon-
tagnes d'OUon.
Séon à Savièse, Valais, autre nom donné aux ruines du châ-
teau de la Soie et maisons voisines ; voir Sciaz.
Sépéaz, loc. à Concise, et Seipée à Corcelles-Grandson. On
pourrait à première vue y voir une fausse orth. pour cépée. Plus
probablement forme féminine de sépey^ de sap^ sapin, et collectif
fém. ée, bois de sapins ; ce serait une forme féïninine, correspon-
dante des nombreux Sépey.
^P^y> chef- lieu d'Ormont-dessous, Sapey^ laSi, Sappey^
i3i5, puis Seppetum au xv® s. ; ham. de Vulliens ; loc. sur Vil-
lars d'Ollon, à Morgins ; loc. à Gryon^ m. à Porsel, Fribourg,
bois à Cossonay, Baulmes, Ballens ; Seppey, alpe d'Hérémence,
ham. d'Evolène, Valais. Dérivé par Gatschet de sepetam^ clos, de
sepeSy haie, clôture. C'est bien là le sens qu'attachaient à ce mot
les notaires des Ormonts au xv^ s., mais les formes anciennes
montrent qu'il vient plutôt du v. fr. sap^ celtique sapy sapin, et
collectif ey^ donc bois de sapins. D'ailleurs les nombreuses forêts
de Sépey n'ont jamais été entourées de clôtures, voir Sapey. Un
pratum del Sepez à Praroman, xii« s., Arch. Fr. VI.
Seprais, villa|i|^ près Boécourt, D. Delémont, Cespraizy 1260,
villa que Pratum nuncupatur, 1264, Pratisy 1289, Cespreys,
1829 = ces prés.
Seraulaz, forêt à Mathod, D. Yverdon, dans le vallon du Mu-
jon, assez resserré dans cet endroit ; devrait s'écrire Serraulaz, du
bas latin serra, défilé, et suffixe dim. ola dont aula n'est qu'une
variante, fréquente en patois, voir Argnaulaz, Fayaulaz, Perau-
laz. Le Seroliet, Grand et Petit — , pâturages dans une combe du
Jura de Bonvillars, D. Grandson, ont probablement la même ra-
cine serra avec un double diminutif oill-et.
Serbach, ruisseau à La Roche, Gruyère, nom allemand formé
par pléonasme de la racine sar fréquente dans les noms de ri-
vière, voir Sarine, et bach, ruisseau.
Serdin, loc. à Lessoc, Gruyère, fausse orth. pour Serdens, Ses-
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430 siRÉ — séRî
tardens, Sertardens, SeraDdens, 1420 = chez les descendants d'un
Germain, dont le nom est à déterminer.
Séré, Sex du — à Salvan ; Serey ou Séry, pâturage de Ba-
gnes, nom dû au sommet arrondi (2419 m.) qui s'élève au-dessus,
les deux par comparaison avec la forme d'un séré ou sérac; de
même la Tète à Séry, mamelon, contrefort de la Tète Noire,
alpes de Saillon. Dans le val Grisanche, vallon latéral de la vallée
d'Aoste, il y a aussi une Becca du Géré, ou Séry ou Sérac
(Guide de la vallée d'Aoste de Gorret, p. 3g5).
Les Séreux, deux sommets jumeaux sur Vouvry, aussi nom-
més les Jumelles ; du patois séreux^ les sœurs.
Les Sergères, maison à Saint-Livres ; de Sergey, n. d'homme.
Sergey, D. Orbe, Sergy^ 1276, comme Sergy, pays de Gex,
Sergiacum^ iioo, Hidber, I, 439; de (praedium) Sergiacum,
domaine d'un SergiuSy gentilice romain. Un L. Sergius Domiti-
nus est connu par une inscription de Nyon.
Le Sergillou, m. à Bossonens, Fribourg ; probablement aphé-
rèse pour l'Essert-Gilloud, voir une semblable à Sex Tardent. Il
y en a encore une dans SertenoZy nom au xrv<^ s. des Esserts, h.
de Leysin, « les villages et territoires de Leysin, de Veyges, de
Serlenoz (aussi Sertenody 1827) et de Ponty » et ailleurs Jaque-
met de Sertarty i438, chartes d'Aigle. La forme Sertenoz rappelle
le nom français Sartines, dim. de sart^ de sartus^ et correspon-
dant d'Essertines. La graphie Sertan montre que la dernière syl-
labe de Sertenoz, Sertenod était atone et que l'accent tombait sur
le second e. Cette forme française sart, Sartines est inconnue chez
nous où l'on ne rencontre que le composé essert et ses dérivés.
Sergna à Ollon, Sergnaz à Champéry et les dim. masc. Ser-
gnieux à Martigny, Sergooux à Ollon, Sergnion à Courtelary,
ou fém. Sergnetta à Ollon, Sergniaulaz à Albeuve, Sergnau-
laz à Rougemont, Sernioules à Enney, voir Gergnat.
Sergnemeint ou Semiemin, chalets sur Gryon, forme patoise
du subst. verbal cernementy de cerner, clore.
Sérî, territoire à Gonlhej ; un Séry du Luxembourg dérive de
Suriacum, du gentilice Surias^ Holder, 1670. Celui du Valais
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SERIN — SERRA NEIRE 4*^1
pourrait avoir la même origine, il faudrait des formes anciennes.
On ne peut le rattacher à séré, voir plus haut, rien dans l'aspect
de ce coteau doucement incliné ne pouvant justifier ce nom.
Serin, pâturage d'Ayent, Sereyrij iSog, Sereiiy i4i8; peut-
être même racine que Serine, rivière, un des bras de la Promen-
thouse, D. de Nyon, Sorona, ii64, M. R. V, 2i4i 338, et 1269,
Dict. hist. Vaud, parent de Sarona, Sarine, de la Sar, etc., racine
sanscrite sar y couler, et ona, rivière, eau courante.
Sermuz, ham. de Gressy, Yverdon, SemmurSy 11779 M. R.
XXlX^Jluvius Sinmurius, 11 77, Cart. Month., M. R. XII, Sem*
muruê^ ii84, Hidber, SemurSy 1228, M. R. VI, Sentmury i3i7,
Sermutum^ i343, SermuPy i385, CermuZj i453, M. F. IV.
D'après Gatschet, de semd, contraction du v. h. ail. semida, pnc
et muoPy marais ; marais de joncs, jonchère. La forme sent mur
de i3 17 justifie l'étymologie de Gatschet; celles de 1177, ii84>
i343 sont des latinisations du nom romand. Hidber rapporte par
erreur la cella Semmurs, 1177, ''» 262 à Sémur, Côte-d'Or.
Semanty, ham. d'Ormont-dessus, Serneniy^ i53i, Cernenli,
1669, Cierne antiy Bridel ; probablement dérivé de Sierne et d'un
n. propre.
Semet, loc. à Conthey, diminutif de cerne ; Semle,s, plus,
loc. ; les Semiers à Monthey, SernieSj 1696, autres formes de
sergne, voir Cergnat.
Semon, clos de vignes à Aigle, Serno^ i332, Corthésy, 169 ;
peut-être autre forme diminutive de la racine cern^ clôture, voir
Cergnat.
Seron, grand pâturage à l'Etivaz, Syron, 1276, Château-d'Œx,
etc., p. i3, et Sex rond, croupe arrondie près des Granges, Or-
mont-dessous ; de saxum rotundum, rocher rond.
Serrai, lac — , ou, moins bien Serai, ancien nom du lac des
Chavonnes, alpes d'Ollon ; pourrait se rattacher à l'adjectif serra-
tus, racine serra, défilé ; il est situé dans un étroit vallon resserré
entre une haute paroi de rocher et une forêt en pente rapide.
La Serra Neire, arête de rochers, vallon de Ferpècle, Hérens,
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432 SBRRAUX — SERVION
et Serra Plannaz à Vétroz ; de serra, scie, au sens d arête de
montagne comme les Sierras d'Espagne.
Serraux, Serrayer, voir Sarraux, Sarrajer.
Les Serres, forêt à Vionnaz ; du latin serras, défilé, lieu
étroit.
Serrîères, ham. de NeuchÂtel, Sarreres, 1178, 1228, Sarrie^
res, 1198, SerrereSy 1268; de sarra ou serra, scie, scierie, et
collectif ière.
Es Serroues, 2 loc. C. de NeuchÂtel sur Corcelles et sur Li-
gnières, iSarreie, i53i,M. N. XXXIV, 216, SarrueuXy i537,
Boyve, II, 368. Es Serroues doit probablement être rapproché de
Sarraux, voir Sarra.
Servais, alpes, vallées de Nendaz et de Bagnes, entourées de
forêts ; du latin silvensis, alpe des bois.
Servaison, loc. Ormont-dessus ; diminutif du précédent.
Servan, campagne à Lausanne ; pâturage à Albeuve, Gruyère ;
du latin silvanum (locum), lieu boisé, comme Salvan, jadis Ser-
van. Dans le Berrj on a un adjectif se roi n, cervin qui a le même
sens.
La Servaz, loc. à Massongex, Vionnaz, Bex, Grjon, Montreux,
Serve à Saint-Gingolph, Russin et Meyrin, Genève ; de sUva,
forêt ; Servaplana^ alpes d'Ardon == silva plana, forêt plane ;
Servette, faubourg de Genève, diminutif = petite forêt, permu-
tation 1-r ; le Gerveusel, pâturage à demi boisé à Saint-Imier, de
cerveux ou serveux, autre forme de silveux, et suffixe dim. el :
lieu un peu boisé.
Servion, D. Oron, Salviacum, xii«s., Sarviacuniy ii55 (1-r),
Saloion,8 fois de 1141-1293, Saloium, 1147-1174» Sarvion,
1236; les formes 1-2 de (praedium) Salviacum^ domaine d'un
Salvius, gentilice romain, Holder, II, i332 ; les formes 3, 5 et la
forme actuelle d'une forme en io, SalviOy dérivée du gentilice
Salvius et employée conjointement, puisque Salviacum et Salvion
sont contemporains. D'Arbois de Jubainville, p. 5ii-5i8, op. cit.,
cite un grand nombre d'exemples du même cas ; enfin la forme 4
n'est autre que le gentilice lui-même employé adjectivement
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SÉSEGNIN — SEUJET 433
(fundam) Salviurriy comme Jubainville en cite une 3o« p. 344-
417. Nous trouvons à la même époque, chez nous, un exemple de
ces doubles terminaisons dans le nom d'un abbé de Haut-Grèt
nommé Manno, Magno et Mannus, 1177, Gart. de Haut-Crét et
de Montheron. Ajoutons que Tétymologie de Gatschet, de silvia-
num, est impossible.
Sésegnin (Sézegnin), ham. d'Avusy, Genève, Sizignins, 1802,
SisignynSy 1826, M. G. XIV et XVIII = chez les descendants de
Sisingo, n. pr. germain ; de Siso et sufiF. ingo dont Fôrstemann
donne 207 ex. en ajoutant que le nombre de ces composés est
beaucoup plus considérable. Dans une charte de 141I9 M. R.
XXII, 3o8, figure un Joh. de Seysigniaco, châtelain d*Aubonne.
Serait-ce aussi Sésegnin, affublé du suffixe iacum ?
Sésenove, ham. de Bernex, Genève, Chisinova^ 1266, M. G.
XIV, Chissinove, i542, Bull. Inst. Genev. XXIV, 869=: chisa
noua ou casa nova, maison neuve.
Sésille (Sézille), voir Césille.
En Sétaz, chalets ruinés prés du col de Chaude, sur Villeneuve,
prata de Sexta, 1276, Cart. Haut-Crét, M. R. XII, ii4.
Les Seudières, bois à Vionnaz ; serait difficile à interpréter
sans la forme de 1776 : la FiaugèrCy soit la fougeraie.
Au Seuillet, territoire à Fahy, Jura bernois, élevé de quelques
mètres au-dessus de la plaine voisine ; dim. de seuil.
Seujet, quai et rue à Genève, carriera dou Sougey, i468,
1475, M. G. III, 256 et VII, 875. Saugey^ de salicetum = terrain
couvert de saules, patois sauge. Le Rhône était alors bordé de
«aules dans ce faubourg. On dit encore Soiyet, rives de TArve à
Veyrier, Plan seujet, ham. sur Bex, Mont-sujet sur Diesse, D.
Neuveville = Plan, Mont des saules.
Hurabert (Gioss. genev., IF, 182), remarquant qu'il y avait au Seujet
des teinturiers et dégraisseurs, tire ce nom du languedocien Sugé ou
sujier, teinturier. D'un autre côté Galiffe, op. cit. I, 171), dérive ce nom
de celui d'un ancien syndic, Jean du Sougey. A notre avis, c'est celui du
syndic qui vient de celui de la rue. La présence du même nom dans plu-
sieurs autres localités plaide en faveur de notre opinion.
M. D. SBC. sAniB, TOME VU ^
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434 SEUZEY — SEX
Seuzey ou Seuzay , prés à Bagnes, permutation j-z = Saug^y^
endroits où abondent les saules.
Sévai, 2 m. isolées au milieu des bois à Montmelon» Jura ber-
nois, et Sevey, pâturage boisé sur Morgins ; comme Servais, de
(domuSj fundus) siloensis^ maison, propriété des bois. La dispa-
rition totale de la consonne 1, qui peut étonner, se constate dans
Sévaz et dans Suscévaz déjà au xrv« s.
Sévaz, D. Broyé, Silva^ io56, Arch. Fr. IV, 192 ; ii42> 1167,
1177, Selvuy 1280, M. R. XII ; 1286, M. G. XV ; Seyva^ ii^lt
Matile, Syvay 1668, y. der Weid, etc. ; à la Sévaz ou Sivaz, h.
de Remaufens ; Seyvaz, ruisseau à Dompierre ; Grand-Ceyvaz à
Colombier, Morg-es ; de siloay forêt.
Sévelin, loc. à Lausanne, Seveliy ikl^y Sevelyn, i533, M. R.
XXVIII, 269, VII, 754; du v. fr. seveleCy s. f., ou sevil, s. m.,
haie, du latin sepile. Un sentier de ce nom, semita Sevelim dans
l'acte de fondation de Fontaine- André, ii43, Jeunet, 229, ruelle
Sévellin, 1626, ib., p. ii5.
Séveresse, pàturag^e à Albeuve, Gruyère ; de sUva^ forêt, et
suffixe adj. eresse = Talpe des bois.
Sévepy, D. Cossonay, Syvirie et Severiacamy 1007, villa Se^
veriaco, 1008, Siviriey 1228, Syvirier^ 1228, Sivrie^ i235,
1242, Siviriery 1877. — Si viriez, Fribourg, Seueriacum et Si-
vriei, xii« s., M. R. XII, Arch. Fr. VI, Siorie, 1228, 1842, iS/w-
rie, 1247, M. R. XII, Syvrie^ 1262, Wûrstbg. et 1286, etc. ; de
(praedium) Severiacurriy domaine d*un SeveriuSy gentilice ro-
main dérivé du cog'nomen Severus.
Sex (ou quelquefois Scex), du latin saxum^ rocher : le Sex à
l'Aigle sur Bex, Porte du Sex (ou Scex) près Vouvry, Saxum
de Wurie, 1266, le Scé, m. à Orvin, D. Courtelary ; aa Saix à
Grêne et Sous le Saix, Port-Valais ; es Aassays et es Bassays,
ham. de Vérossaz, Valais ; le Siaix à Veytaux et Scier, loc. vi-
gnoble de Sion, en Sciez ou Vers Ensier à Monthey, formes
diphtonguées ; avec la permutation e-i. Six, une 12* de sommets
dans le Bas-Valais, par exemple Six-Jeur à Finhaut = le sex de
la forêt ; deux Six-Neir à Chamoson et val Ferret, deux Six-
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SEX TARDENT — SEYTE 435
Carro, etc. Six-long, atlas Siegfried, alpes de Conthey, écrit Si-
)on par Renevier, etc. ; avec la permutation s-ch, fréquente Valais
et Fribourg : Praz da €3iet à Villars- sous-Mont, Petit €3iex,
alpes d*Albeuve, les €3iets à Enney, les 3 en Gruyère ; le €3ié à
Grimisuat, €3iolochy ou Gholochex à Ayent, vineam de Se-
loussy^ iag4 = Sous-le-Sex. Voir aussi Chet.
Sex Tardent, m. près le Sépey, Ormonts, aphérèse pour Es-
sert Tardent^ n. pr., Sertardenty i436, d'après Corthésy, Vallée
des Ormonts, p. i lo.
Seya, Sayaz^ sommets ; voir Sciaz.
Les Seyes, prés à Liddes, loc. à Fully ; Seyaz à Orsières, y
(= es) Seyes à Grimisuat et à Savièse, Seyère, partie du pâtu-
rage de Salanfe près Salvan ; du v. fr. seyer^ patois seihiy latin
secare, faucher, cette partie, en pente trop rapide pour être pâtu-
rée, est fauchée.
Au Seylaz, écart d'Attalens et m. à Montbovon, Frib. ; proba-
blement du patois seyloy seigle, lieu où l'on cultive cette céréale.
Seyon, rivière de Neuchâtel, Seion^ 1268, Seon^ i4o2 ; peut
aussi être dérivé de seyer^ seihi, à cause de ses gorges étroites,
comme un trait de scie dans la montagne.
Seyie, nom des divisions des communes d'Ormont, 4 à Ormont-
dessous et 3 à Ormont-dessus. Non point de septem, sept, mais de
secta, participe de secOy je coupe, en patois seyiy faucher, d'où
seytor, faucheur, seytorée, fauchée. De là encore Seyte ou
Seythe, bois à Concise, SeytiSy i3o8. (Matile donne nemus Ser-
tiSy 1194» sftns doute fausse lecture pour Sectis), Seyti ou Setis
et Seyte^ i3i7, Seyty, prés à Conthey; Seyton à Corseaux,
les Seytours, prés sur Allières, Fribourg, Seytoraz à Rossens,
Seytorées à Ependes et Montagny, D. Yverdon.
Corthésy, p. 96, tire les Seytes des Ormonts de sexta : € pour
la perception de la dtme, le versant N. de la vallée était divisé en
régions qui embrassaient toutes les terres cultivables. Il y en
avait six dans la partie basse et six dans la partie supérieure.
Chaque région représentant la sixième partie du territoire sou-
mise à la dtme se nommait pour cette raison sexte ou seyte y sexta
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436 SÉZEAUX — SIGNY
pars décime. )► H n j a là, à notre avis, qu'une simple coïnci-
dence ; la présence du mot sejte dans toutes les parties du pays,
où le système d'imposition de Tabbaye de Saint-Maurice était in-
connue, plaide pour notre étymolog^e.
Sézeaux, champs à Lussery, prés à Oron, Seseaux à Arzier,
Sezau, m. à Oulens, Ciseaux (orth. d'arpenteur), loc. à Gillarens,
Frib., les Geseaux à Vionnaz, les Sisaux, 1723 ; Sezin à Mon-
tricher, Sézines à Ependes et à Corcelles-Payerne, en Sézelion à
Chessel ; diminutifs divers de sisa, haie, voir Sisa.
Siaix, Dessus le — , loc. à Veytaux ; autre forme diphtonguée
de sex, rocher.
Sierne, ou Sclerne, voir Cer^nat.
Sierre, Valais, ail. SiderSy Sidrium, 5i6, Sidrum, 1062, Si-
drio, 1100, Sidro, ii3i, M. R., Sierres^ 1260, F. B. II; on
trouve aussi Siero, Sieroz, Siroz, les 3 même charte de i358,
Jahrbuch Schw. Gesch. XXIV, 36o, puis Sirro. D'après Studer,
de serra, scie ; mais toutes les formes anciennes sont contre cette
étymologie ; le même auteur en donne une autre au choix : du
celte sedy seity paix, lieu de paix, ce qui nous parait ég^ement
peu vraisemblable. Paraît plutôt dérivé d'un nom propre.
Signeronde, forêt tourbeuse à la Vraconnaz, Sainte-Croix ;
autre forme de sai|^ne et l'adj. ronde, la sagne ronde.
Siette, loc. à Venthône, Valais ; la Siétaz, chalet à Cuves,
Pays-d'Enhaut, sur une croupe de la montag^ne ; probablement
dim. de Siaz ou Sciaz, arête.
Signèse ou, patois Seg-nèse (Lutz), ham. d'Ayent, Valais, Si^
nies, 1200, Synneysi, i25o, Siyniesi, 1276, Sygnyesyy i454>
etc. Origine inconnue.
Le Symesi, 1381, de M. R. XXXVII, p. ÎI6, doit être lu Syniesi.
Signy, D. Nyon, Signei, 1166, M. G. XIV, Suniacum vers
1200, Siffniacum, Signie, i235, i253, M. R. V. et M. 6. XIV,
Signier, 1489 = {fandum) Signiacum, domaine d'un Signius^
gentilice romain, Holder, i544-
Faut-il y rapporter le Sigiciacam, 1017, localité inconnue, M. F. IV,
358, et M. R. XXII, 215, probablement fausse lecture ou erreur de co-
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SIMPLON — SIONGE 437
piste : c pour nf Le Dict. hist. Vaud et le Rég. gen. penchent vers cette
opinion. Dans ce cas ce serait un Siginiacam, domaine de Siginius.
On trouve aussi Signeum, Cette forme vient directement du gentilice
pris comme adjectif: (fandam) Signeum,
Simplon, village et col, Valais, ital. Sempione, Semplon^
Semplurty i235, 1246, Xemploriy 1286, curatus Simploni^ i474;
probablement de (montem, vicum) Sempronium, du n. pr. Sem-
pronius employé adjectivement, permutation pr^pL Quant au
nom italien, Sempione, il s'est formé postérieurement par le chan-
gement régulier en cette langue de plo en pio : piombo, pluma,
pioggia.
Singe, le — , loc. à Lausanne, LucinjoZy i5o2, Lous Singio,
i5i8, clos de vignes qui appartenait autrefois à la famille de Lu'
cinge du Faucigny. Note de M. E. Chavannes, M. R. XXVIII,
248. Voir aussi B. Dumur, Les Sénéchaux de Lausanne, p. i4-
Quant à Lucinge, c'est une autre forme de Lucens.
SiDgine, rivière, affl. de la Sarine, ail. SensCy Sensuna, 1076,
Sensurij 1268, F. R. II. Studer le tire du bas latin saliciana, de
salixj saule, mais salie ne peut donner sens, sing. Il y a là,
comme dans toutes nos rivières, une racine celtique, avec una =
ona^ rivière, eau courante.
Sinièse, ou Ziniège, torrent près Sierre, la Segnèse, Ziniège
ou Ziniegy, Feuille ofiF. du Valais, — nouvel exemple d'y atone,
— Gyniesy, Gyniesyy 1267, i436, etc., curieux par le balance-
ment des g^z. Origine inconnue. Giniesse, marais sur Ayent, pa-
raît être le même mot.
Slon, Valais, Sedanum au iv« s., territ. Sidonensej Grég. de
Tours, vi« s., renferme, outre la racine celtique rfwn, dunum,
colline, forteresse, une racine sed, difficile à interpréter. Studer
le traduit par le celte serf, seidy paix, fort de la paix?
Le Mont de Sion, près Saint-Julien, front, de Genève, mont de Syons,
1418, Duval^ Temîer et Saint-Julien, XVIII, parait plutôt se rattacher à
sya, arête ; voir Sciaz.
La Siooge, ruiss., affl. de la Sarine et ham. sur ses bords,
Syonsiy Sionsyy i3i5, i3i6, etc., Sionse^ i38i, 1624, Arch. Fr.
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438 SISAZ — SOLALBX
III, le hameau Sionzys en i5o8 ; peut-être autre forme diphtou-
gnée de sau^, saule ; au permute avec ou, on, voir Sauge.
En Sisaz, es Sizes, les Sises, 7 loc. Vaud ; non point de sepes,
comme le dérive Bridel, mais du patois sisa, haie, « de scisa pour
scissa; l'espagnol a un verbe sisar = scisare^ couper. » (Bon-
nard, in litt.)
Sisetsch, ham. près Viège, se rattache à la même racine Si*
siez, i25o, de sisa, haie, et suffixes collectifs iez, etsch: aux
haies. Justement Sisetsch est un hameau de Zeneggen^ qui signifie
en ail. aux Haies.
M. Gremaud écrit Sizych, Sitics, 1282^ SyùcSy iS97, M. R. XXX,
p. 309, 506^ 507, SUilz, 1330, Sizicz, 1332. Nous supposons qu'il faut
remplacer le c par e. La terminaison l'cf , ych, n'a pas de sens, tandis
que iez, autre forme de ier, est le correspondant de l'ail, etsch. Voyez
Promey, devenu Prommetsch.
Sivaz, ham. de Remaufens, m. à Châtel-Saint-Denis, loc. à Lo-
vatens ; en Sivaz à Cudrefin et €!hamps-Givaz a Villarzel, pour
Sivaz ; de silva = la forêt, Champs-(de la)forèt.
Si viriez, Frib., voir Sévery.
Six, montagnes ; voir Sex.
Socpel ou Socray, Socreltaz, plus, loc, Socrestaz à Aigle,
17 18, sous Cretaz, xviii* s. ; du latin sub cristo, sub crlsta, sous
le crét, la crête.
Sodoleuvroz, alpe à Gryon, ou Sous les Leuvres, Lutz ; pro-
bablement autre forme de LeyvraZy nom fréquent de pâturages.
La Soie, arête rocheuse avec ruines d'un château près Sion,
castrum de Seta chartes xiii* et xiv« s., et Seya^ i233, i3i2, etc.
Soix, chalets sur une arête en face du Val d'Illiez ; de scie^ v. fr.
soie^ picard soye^ wallon soie, etc. ; voir Seiaz. Le latin Seta
n'est qu'une fausse traduction du v. fr. soie.
Solady, aussi Soladier et Scindiez (pron. /), chalets au-des-
sus des sources de la Baye de Montreux = sor la dy, de «o/, sor,
sur et diezy dy, source ; voir Diaz.
Solalex, alpes de Bex = sous la LeXy sous la paroi de rochers ;
voir Lex.
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SOLAVY — SOMBBVAL 439
Solavy, chalets sous Panex, loc. à Bex, D. Aigle = sous la
route.
Solepraz, g^upe de chalets au N. du Sépey, claus. soubs le
Pra et SolipraZy i464. Corthésy, op. cit. = sous le pré.
SoUaissex, petit sommet à Chàteau-d*Œx, en Sollaussex à
Massongex = Sur le SeXy le rocher.
Solliat, ham. Vallée de Joux, anciennement Solliar(d) ; Sol-
liet, SolUer à Saint-Cerg^ues et Sainte-Croix ; Soliat, pâturage
au sommet du Creux du Vent, Jura vaudois ; au Soliaa, aux
Thioleyres ; du latin solarium, lieu élevé, exposé au soleil.
Solomon, pâturage à Lessoc, — écriture phonétique, = sous
le mont.
Solosex, loc. à Rossiniéres = sous le Sex, comme Solchex à
Freniéres de Bex et Cholochy à Ajent, Valais ; patois ch pour s.
Som, Son, v. fr. som, s. m., en romanche sont, sunijàu latin
summum^ le sommet, le haut ; de là
Somaitres (ou Samaîtres, Siegfried)» arête de rochers à Sou-
bey, et les Somètres, arête prés Muriaux où se trouvait le châ-
teau de Spiegelberg ; on trouve aussi Sommêtres. Trouillat, II,
223, écrit : « le château des Sots-Maîtres; » pur calembour. Ce
mot nous paraît renfermer la racine som sans que nous puissions
expliquer le second élément.
Sombacour(t), ham. à Colombier, Neuch., Sumbacordy 1268,
Sumbecory Sonbecort^ 1280; de summam curterriy la ferme du
sommet.
La Sombaille, ham. à la Chaux-de-Fonds ; probablement de
summa et suffixe collectif aille, les propriétés, les fermes du som-
met, le b représentant le second m comme dans Sombacour et
Sombeval ; voir ces mots.
Sombayna, alpe, vallée de Moiry, Valais ; de bayna^ autre
forme de biegno^ glacier = au-dessus du glacier, — de Moiry, —
qu'elle domine de 200 m.
Sombeval, D. Courtelary, Summa valliSy 866, 884, 962, Sun-
bavalle, ii48, Summeoalle, 1179, TiomWeiiy Sombevaulxy i46i,
Arch. Schw. Gesch. VI = sommet de la vallée.
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440 SOM LA PROZ — SONGEBOZ
Som la Proz, ham. d'Orsières, et Som de Proz à Riddes,
Valais ; sommet des prés.
Sommavilla à Aibinen, Valais ; il j avait une Sumbavilla à
Crans, D. Nyon, au xin« s., M. R. VII, 3g4 ; ferme du sommet,
du haut.
Sommentier, D. Glane, Frib., SomentiePj ia47, Cart. Haut-
Crêt, Somentier (et Somensier), 1262, Wûrstbg"., évidemment de
la même racine, 2« élément incertain. D'après Gatschet, de sum
pour sub montorium, au pied du mont, mais « ier ne peut repré-
senter orium » (Bonnard).
Les Sommes, prés à Conthey et à Nendaz, Valais ; du latin
(pratas) summas, les prées (s. f. = prés) d*en haut, du sommet.
Som Poirier à Corcelles = le haut de la poireraie.
Som Rozé(ts), derniers gazons au pied de TArpille au Sa-
netsch : sommet des rochers.
Les Sons, nom collectif des sommets du Mont Damin ou d'A-
min, Neuch.
Sonchaux, mont près Montreux : le sommet de I4 Chaux *.
Son Crettaz à Saint-Martin, Valais : le sommet de la Crète.
Son-les Foux à Cuves près Rossinière : sommet des hêtres ;
Çon les Foux! Siegfried qui fait la même faute dans Çon-rHaut,
Rossinière, pour Son-rHaut, sonmiet de la colline.
Son le mont, col à Château-d'Œx et pâturage à Rossinière :
sommet du mont ; Tatlas Siegfried écrit celui-ci (7o/i-le-Mont.
Son la Ville à Montbovon, Sonville à Orvin, Son, Som Villa
ou Vellaz à Suen, Grône, Nendaz, Riddes, Isérables, Saxon, Va-
lais = sommet de la ville, village.
Son Nax à Nax, Valais : le haut de Nax.
Son Tor ou Theur, à Isérables, Valais : au haut du Tor ou
Theur, soit de la colline. Voyez Teurre.
Sonvilliers, D. Courtelary, Sonveliery i3i4, Sumvelliery
1 337 : le village du sommet.
Sonceboz, D. Courtelary, Suntselbo, i326, Tr., Sunsebolsy
^ M. de Gin^ns, Recherches, etc., écrit Soachaud (Subtos Cha^), soit sous
le mont de Chaude.
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SONGEON — SONNAZ 441
i46i, Arch. Schw. Gesch. VI ; d'après Gatschet, de Sundalbolt,
n. pr. germain.
Songeon du Bourg, patois Sondzon, quartier d'Aigle, Son-
geon du Liaugex, loc. à Aigle, Songeon d'Etrées en Chalex,
Aigle, en i443 ; Champs du Songeon à Morcles ; Grand et Petit
Songeon, sommets de Tarôte qui domine Roche, au Songeon de
Pré à Saint-Maurice, Songeon de la Praille au Bouveret, tous
vallée du Rhône ; du v. fr. sonjon^ sommet, patois sonàzon^
mot que nous trouvons dans une charte valaisanne qui parle d'une
vigne située a/>u(f Comba Somjon, enwÎTons d'Ayent, 1292, M.
R. XXX, et dans ce texte latin « usque ad summitatem seu son^
jonum molarii prédictif et ab ipso sonjono descendendo usque ad
aquam de Thez, i358, M. G. XVIII : jusqu'au sommet, soit
son j on du prédit molar, et de ce sonjon en descendant jusqu'à
l'eau de Thez. > Et dans Matile, 1 359, «ainsi que les aiguës
chusent dès le songeon * de la dite montaigne )► (de Chaumont) ;
enfin une charte d'Aigle parle de « certain édifice existant au Su-
met ou Songeon du Bourg d'Aigle, 1589. ^ Le sens est bien net.
Evidemment dérivé du latin summum, sommet, mais par quel
intermédiaire? * Sumnionem donnerait bien sonjon, mais le suf-
fixe ionem est aussi rare que le suffixe onem est fréquent. ^ (Bon-
nard.)
Sonnailley(ay), 3 pâturages du Jura sur Njon ; Sonallon, pâ-
turage de Bagnes ; semblent dérivés de sonnaille, sans qu'on
s'explique pourquoi ce nom à ces pâturages plutôt qu'à d'autres.
Est-ce que des circonstances particulières, des échos peutrétre, j
rendent les sonnailles plus bruyantes qu'ailleurs ? Sonadon, col
et glacier au fond de l'Entre mont, paraît être le môme mot avec
la permutation ll-d, commune dans la vallée, gollie y devient
gode.
Sonnaz, ruisseau, affl. de la Sarine et 3 ham. sur son cours, la
Sonne^y, derWeid, 1668, Bridel, Cons. suisse, V, 1801, ail.
Suhn, Sun.
^ Matile a souçeon : faute d'impression oa de lecture.
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442 SONNAZ — SORBIERS
Soimaz, loc. à Essertines, D. Rolle ; vîgpnes à BursiDs ; 3 pâtu-
rages aux Mosses d'Ormont, moDs de Suna^ i329, Sonna, i3i5,
Sonne y i464* Ceux-ci peut-être du celtique sonno^ gothique
sunno, y. h. ail. sunna^ soleil ; ils sont exposés au midi, en plein
soleil.
Sonzier, ham. de Montreux, Sunsie, iai5, laSo, Syonsie,
i3i7, SionzieXy 14^7, Songy, Dict. Lutz ; les formes diphton-
guées par uue permutation fréquente en patois, siau-seau. Soogy
près Saint-Julien s'appelait de même SanziOy i263, Sonzier,
i335, Syonzier^ i54a ; peut-être un (fandum) Suniciacum,
domaine d'un SuniciuSy gentilice cité par Holder, p. 1669.
Soral, C. Genève, ou Sorral, Sorraz, laSô, M. R. XII, 170.
Lutz donne aussi Saurai. Il y a un adj. fr. et provençal saur y sor,
jaune tirant sur le brun, qui pourrait peut-être s'appliquer à la
nuance de la terre comme Blachoz, Rosset.
Sor, Sore, préfixe du latin supra, sur, au-dessus de, en com-
position dans
Sorebennaz, alpes de Veytaux, au-dessus du ruisseau, celte
boinn, voir Bennaz.
Sorebois ou Sorbois, alpe d'Anniviers, au-dessus des bois du
Ziroug.
Sopecort à Vufflens, Sopecoz{cort) à Conthey, Soremont,
Ëcoteaux, Sormoni, Soulce, Sormoulin, Chàtel-Saint-Denis,
Sorneirivue à Neirivue, Soresévaz (forêt), et Soreplan, Atta-
lens, Sorepont, OUon, Sorevy et Sopvy, via, route, à Ollon et
Gryon, Sorvillard et Sorvilly à Ollon, au-dessus des ham. de
Villard et de Villy, Soreussex à Frenières, Serossex, carte Ro-
véréa, et Sorressex à Bex, Sores Saixj i3o7 î ^® saxuniy Sex,
s'expliquent d'eux-mêmes. Se trouve aussi en romanche : Sore-
mont, Sorevie.
Sorbier, loc. à Veyrier, à Myes, au Sorby à Crans ; du sor-
bier domestique^ arbre rare, cultivé jadis, et dont nous avons vu
encore quelques exemplaires aux environs de Myes, 1862-65
Sorbiers à Ghardonne ; peut-être d'une autre espèce, thymier
ou alisier.
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SORENS — SOT-PLAT 443
Sorens, Gruyère, constamment Sorens du xii^ au xix« s. , sauf
un Sorans vers ii5o, Hîdber, II, ail. Soring ; Sorrens, loc. à
Villars-Sainte-Croix, Vaud = chez les descendants d'un Germain
au nom parent de Sorulf. Le nom du village tessinois de So^
rengo en est l'équivalent italien.
En Sorent, loc. à Aigle ; probabl. le même nom que sorans,
s. m. pi. (Bridel) = terrain inculte^ 'ngrat,
Sorge, affl. de la Chamberonne près Lausanne, et ruiss^au^
affl. du Seyon, à Valangin, — aussi appelé Saage^ — comme la
Sorge de la célèbre Vaucluse, subst. verbal du provençal mrger^
latin «ary^r^, jaillir, source jaillissante. Sorgereux» plaine du — ,
loc. à Valangin ; dérivé du nom du ruisseau, en Seurgereax,
1618.
Somard, ham. de Nendaz, Valais, Sarnach, ia5o = (/a/i-
dum) Surinacum, domaine de Surinas , cog'nomen gai lo-ro main
donné par Holder.
Sopne, rivière du Jura, affl. de la Birac, une autre en Alsace,
Sorna, 690 ; probablement forme contractée de Saronay et Téqui-
valent de la Sarn saint-galloise ; de sar et ona, voir Sarine.
Sornetan, D. Moutier, Sornefan 1161, Dict, Attinfs^er, Sorne-
tain, 1179, Sornetan, n8x, Tr.; le nom allemand i.9or/ie/Aa/,
i46i, Arch. Schw. Gesch, VI, 87, en donne le sens; vall^ de
la Sorne.
Les Sors, loc. à Marin, Neuchâtel ; les Sorts, prés h Orbe ; de
sors. s. m., ancien participe pris substantivement de sourd re, syn.
du V. fr. sourse, sorse^ s. f. ^:^ source,
Sorvilier ou Sopvîllieps, D. Moutier, Soniroilier^ ii48, So-
rorviler, 1179, Sororuiîier ou Sorooilier, i3o8, môme charte,
Soriinviiier, 1817, Sorvetiert i46i = village de Sorulf d'après
la forme de ii48 (permutation l-r et chute de/), n. pr. germain.
Quant au nom ail. Surbelen, c'est une corruption du nom fr,
moderne.
Sorzettaz, prés au Ghâtelard, D. Vevey ; dim, du v. fr, sorse,
source ; voir Sors.
Sol-Plat, loc. aux Clées, pour Sor-Plat, sur le Plal^ sur le pla-
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444 Es SOTS — SOUPLIAZ
teau, fausse orth. de Tatlas Siegfried, due à l'habitude vaudoise
de ne pas articuler Tr final.
es Sots, ham. de Châbles, D. Broyé, Frib. probablement autre
forme de Sauts, voir ce mot.
Soitens, D. Moudon, Soiens, 1147, Cart. Month., ii54, 1160^
SothenSy 1161, SetenSy xiP s., SoutenSy i453 = chez les descen-
dants de Soto, n. pr. g-erm. Fôrstm., p. 11 17.
Souaillon, loc. près Cornaux, Neuchâtel, dans un vallon
marécageux, SualloUy 1626 (Jeunet) ; Soueillon à Chandolin.
M. Alfr. Godet définit le premier abreuvoir aux porcs, aux bes-
tiaux, du latin suilia, M. N. XXX, 288.
Soubey, aussi Soubez, village sur le Doubs, Berne, SubeiSy
i34o = *S'o«5 bey ou Sous-bief y ^M-^essoMS du bief, latin sub be^
viOy comme Glarbej aujourd'hui Clairbief.
Souboz, D. Moutier, Berne = sous (le) bois, sub bosco.
Souchon, crêt près Montricher ; dim. de souche, voir Suche.
Soud, loc. alpes d'OUon ; En Sout à Préverenges, D. Morges ;
forme masculine du v. fr. soute y s. f., partie inférieure, et de la
locution en soute, au-dessous.
Soulce, D. Delémont, ail. Sulz ; Suiza, iilfiy Sulce^ 1288»
M. R. VI, 655, SouZy 1262, Sultze, 1889, etc. Tire sans doute
son nom d'anciennes sources salées ou minérales, aujourd'hui dis-
parues, conmie Sulzbrunnen, Appenzell, anciennement salée, et
Sulzthal, Argovie, source salée, contrairement à l'opinion de Gat-
schet qui en fait des salicetum). Un autre Soulce, en France, fron-
tière de Porrentruy, avait des salines: Salinas de Sulcea, 1179.
De la racine germanique sulty forme parallèle du v. goth. salty
parent du latin salsus, salé.
Les Soutes, ham. et bois à Montherod, D. Aubonne ; pourrait
être une autre forme de sole, portion de terre dans l'assolement.
Souplas, loc. alpes de Ghâteau-d'Œx = sous le plat.
Soupliaz, en Mont — , loc. à Ecublens, Supliaz^ Ormont-des-
sus, Suplia à Ghâtel-Saint-Denis ; de soupplla^ brillé, grillé, en-
droit très exposé au soleil ; du verbe patois supplia, roussir.
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SOURDE — SUGHE 445
La Sourde, source vauclusieime près Fleurier ; subst. verbal
de sourdre^ jaillir.
La Souste, ham. sous Louèche, Valais, ail. Susten ; de Tall.
sastf ital. susitty entrepôt, douane ; c'était jadis le principal entre-
pôt de la vallée sur la route du Lac à Milan.
Souvy à Remaufens, Frib., SoZ'Via = subius viam^ sous la
route. On trouve un Amodric de Souiz^ Sozui, Sozoi, 1220,
1287, ^^43, à Genollier, Cart. Oujon, M. R. XII, 26, 3o, 33, 182.
Soyères ou Soyhières près Delémont, ail. Sauge m. Nom fr.
SouçerCy 1102, SohireSy 1186, SoereSy 1189, SoireSy ii48, Su^
JereSy 1170, SoyriSy 1188, Soieres, i388, — nom ail. Sugron,
1170, SogeroUy 1207, Sogren, 1212, Sogroriy 1288, Sougerriy
i885, Trouillat et F. B. D'après Gatschet, de socaria^ soqueriay
collectif du bas latin socOy souche, tronc, lieu défriché par aba-
taçe, où les troncs restent en terre. M. le prof. Bonnard y voit
plutôt secarias, dérivé de secarcy scier, v. fr. soyer. Paraît être
le même mot que sequièrsy route dans une forôt, de secare.
Aug. Quiquerez^ M. N. VIII, 69, veut que le n. ail. Sogren soit une
contraction du nom de Somegau, dont Tavouerie appartenait au château
de Soyhière jusqu'en 1278. Cette contraction nous parait impossible, éty-
mologiquement. Sogren est simplement la traduction allemande de seca-
rias : C devient g, ière-en, comme Gampière, Gampenen, Savenière, Saf-
neren.
Sablage, sommet au Sanetsch ; peut-être de subllây siffler, du
latin sibilarey mont où le vent souffle, v. fr. sabler y encore em-
ployé par Rabelais et Marot.
Sabriez, clos de vignes à Vevey, Souoruey 1228, M. R. VI,
35i, Sabras, i525; de «u/>ra, au-dessus : partie supérieure du
vignoble.
Succor, ham, de Bossonens, D. Veveyse, 716 m. ^=:sub cor^
teniy sous la court, sous le village, 768 m.
La Sache, sommet, paroi taillée à pic au N. de Vouvry, Va-
lais ; Sachet, sommet du Jura, sommet à Leysin, loc. à Champ-
vent, GhAtel-SainU-Denis ; Sucheron, ancien nom du Chasseron,
d'après Lutz ; sommet principal de la Roche Blanche, au N. O. du
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446 SUGHY
ChasseroD ; Suchel, dim., lieu-dit à PuUj, 1226, M. R. VII, a5i,
Suchaud, loc. à Vaulion ; la Souche, presqu'île rocheuse dans
une boucle de la Sarine, Frib.^ au Soutzet à Rossinière ; un
perier a la Suque, environs de Vinzel, 12849 M. R. III, 54o ; une
Suche ou Sotzé, vallée d'Aoste vers 1770, la carte des 4 Mande»
ments d'Aigle, de Rovéréa, donne le nom de la Susse au grand
rocher de Daillj qui domine à pic les bains de Lavej ; de souchey
soutze^ souche, bûche, pointe de rocher ; suc en Dauphiné = som-
met, montagne élevée. Motdis cuté : du latin soccuSy d'après Dietz
et Littré. D'après Kôrtingp, d'origine germanique, dérivé du m. h.
ail. schoky monceau, ou de stock, Holder rattache de nouveau ces
mots avec le gaulois soccoSy v. h. ail. sechy et avec Diefenbach il
rapproche le m. latin socca, soccuSy zoccus^ l'italien zocco^ le
provençal soc^ soca, souc, soucUy le fr. souche^ fr. et gaélique,
soCy anglais sock, kjmrique et breton swch^ comique sochy breton
souchy romanche ischacha^ tschocca^ souche ; à Suche se ratta-
chent les nombreux Tschuggen des Grisons (11) SaintrGall (4)
Berne (8), Valais, vallée de la Viège (6), les Zocco, Zocca du
Tessin et partie italienne des Grisons (9) ; voir Brandstetter, Der
Ortsname Tschuggen.
Suchy, D. Yverdon, présente dans ses formes primitives deux
groupes distincts : Suzchicy 885, M. R. VI, 182, Suichie^ 12 18,
Souchicy 1219, Sochy, 1226, F. B. ; Suchie^ 1227, Suschie^
1233, SuchieZy 1270, M. R. VI et XIV, SuchyCy i3i7, et Solpia-
cum, 885, M. R. VI, i32, et 888, Hidber, I, 170. Ce Solpiacum
voisin d'Ëpautheires, de Gravaz, de Gorcelles, etc., ne peut être
que Suchy. La premier^ série de formes en ferait un {fundum)
Succiacum, domaine d'un Succius (comme Achj de Accius),
mais la seconde interdit cette traduction. Il ne reste qu'une res-
source, c'est de considérer la première comme étant simplement le
nom romand qui présentait la forme actuelle dès le ix® s. En effet,
le texte de la charte paraît donner les deux noms latins et vul-
gaires Solpiaco et Suzchie,.., Clingerio et Clendiey Gravato et
Grava y M. R. VI, i32 ; c'est donc un {fundum) Solpiacum^ do-
maine d'un SulpiuSy gentilice romain. Un autre Suchy, loc. à
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SUCRE — SUGIBZ 447
Concise, et Suchiez, ham. de NeuchAtel, ont probablement la
même origine.
^mmerliy II, 37, rapporte les formes Suzchie^ Sachie à Sugiez, D.
Lac, Frib. ; c'est uoe erreur : sans parler des difficultés linguistiques
d'un tel rapprochement, au xu« s. Sugiez s'appelait Solzie ; voir Sugiez.
Le Sucre, ruisseau à Couvet, jadis le Secreux d'après F. Ber-
tboud, xM. N. IX, 167.
Suen, ham. de Saint-Martin d'Hérens, SuaniSy io5a, Suen^
ii3i, Suaiffy 1200, Sueffy 1367, Suens, ia3i, i3a7, Suegn,
1260, Sueng, 1262, 1276, Sueiriy 1268, Soeriy 1820, Suench,
i33i, Saeyn et Suyn^ i4i7« On peut sans doute j rapporter le
Giroldus de XyenSy 1287, ®^ '® Perrassodus de Syens, civis Se-
duriy i333y M. R. XXX et XXXII. Gatschet, s'attachant à la
forme isolée Suaig, le dérive du mot Sweig encore employé dans
le Tyrol pour chalet, métairie, et cite 3 Schweik à Zurich et 2 à
Berne ; mais les formes en ens, Suens, Syens rattachent avec évi-
dence Suens aux noms en ingis, ens, patronymiques germains, et
en font un homonyme de Syens, Vaud, dit aussi Suens, voir
Syens, ou un dérivé du n. germain Sucho qu'on peut déduire du
nom de lieu Sachesdorfy Fôrstm., II, 186. Quant au suffixe aig,
il n'a aucun rapport avec le mot cité par Gatschet, c'est une simple
graphie, employée surtout en Valais à cette époque pour rendre le
son nasal, Ragdogny (i25o) pour Randogne, Neigda (1200), Nen-
daz; Salaig, 1200, Salins; Meiteg, 1272, Meitein ; Duig, 1208,
Duin ; Buyg, i25o, Buin ou Binn. Cette graphie se retrouve ex-
ceptionnellement dans le Cart. laus., Pagpignie, i235, M. R. VI,
3i4. Ajoutons enfin Pigpignet, 14769 soit Pépinet à Lausanne,
qui se prononçait (et aujourd'hui encore) Pimpinet.
Sugnens, D. Ëchallens, SugnenSy 1177, 1182 et 1228, M. R.
XII et VI, SunenSy i2o3, SuneinSy 1226, Sugneins, i238, M.
R. VI, i38, 656, SugnyenSy i453, Arch. Fr., Sugnens, 1668, v.
der Weid = chez les descendants de SunnOy n. pr. germain, de
la racine sunna, soleil. Fôrstm., 1129.
Sugiez ou Sugy, village D. Lac, Fribourg, Solzie ^ 1162,
Arch. Fr. VI, Sougy^ Sougiez, i445, Sugi, 1668, v. der Weid,
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448 SULLENS — SYLVEUX
Saugyy 1788 ; ud autre à Bevaix, Neuch. ; très probablement de
(fundum) SoldiacatUy propriété d'un SolidiuSj gentilice romain
dérivé du cogpnomen Solidus, voir Stadelmann, p. 4i- Ajoutons
que Holder^ p. i6o4> donne le fém. Solidia, Zimmerli rapporte
par erreur à ce village les Suzchie, Suchie du Cart. Laus. qui
concernent Suchy ; voir ce mot.
Sullens, D. Cossonay, Sollens^ 1180, 1278, M. R. V, 216,
Soulensy 1228, 1261, ia6o, SullenSj 1287, SulenSy 1887, i453,
1674, M. R., 1668, V. der Weid = chez les descendants de Solo
ou de SullOy n. pr. germain. Fôrstm., iii5 et 1126.
Sully, m. et vignes à La Tour ; probablement, comme les Sullj
de France, un (fundum) Sulliacurriy domaine d'un Sollius ou
Solius, gentiiice romain. Holder, 1602.
Surpierre, D. Broje, Fribourg, Suprapetra, 1142, Superpe-
traj ii47> Sereperra, 11 84, Cart. Month. = sur la pierre: au
sommet d'un rocher dominant la Broje.
Suscévaz, D. Yverdon, Sub Silva^ ii4i> ii47» Suceve^ i3i5,
Souceva, i368 = sous la forêt.
Suse, rivière du vallon de Saint-Imier appelée val le m Susin-
gum, 610, Susinchf 1161 ; d'après Gatschet, du n. pr. germain
Suso qui avait donné le nom primitif de la vallée, avant l'établis-
sement de saint Imier ; le nom aurait paisse à la rivière.
Sussagnes, loc. à Bevaix, Neuch. = au-dessus des sagnes ;
voir ce mot.
SyenSy D. Moudon, CienSy x«s., Ciens in comitatu Wald,
looi, Siensy 1228, SuenSy i453 = chez les descendants de Sico^
Sigo ou Sichoy variantes du même n. pr. germain ; de la racine
sigUy victoire. Fôrstm., p. 1086.
Sylveux, bois à Courtedoux, Jura bernois ; adjectif du latin
Sylva, forêt, et suffixe eux = lieu boisé ; au Cerveusel, pâturage
plus ou moins boisé à Saint-Imier ; de cerveux pour serveux^
autre forme de sylveux, — comme servan de silvanus, — et sufF.
dim. el: lieu un peu boisé.
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TABLE — TAILLAT 449
La Table, loc. à Bure, D. Porrentruy = terrain plat, nommé
ailleurs Trablaz, Taulaz ou Tollaz ; voir ces mots.
Tat>or ou Thabor, Mont — ^ autre nom de la Dent d'Hérens ;
corruption dn nom valddtain Montabert ou Montabely de mont
et n. pr.
Tabomaires, loc. à Orbe ; propriété du taborneiy du tam-
bour ; les noms Taborin, Taboraaz et la Taborenaz, maisons à
Savigny et Forel, paraissent avoir la même origine.
Tabousset, ferme, vallée de THongprin ; pâturage près Géri-
gnoz, ChAteau-d'Œx ; loc. à Ëchallens ; chemin du Tabussety
ruelle à Saint-Maurice, plan de 1732 ; d'après Bridel, tabousset =
lieu où l'on se réunit pour causer^ de taboussày babiller, faire du
bruit ; le provençal a tabustar, iabussar, frapper à la porte,
troubler. Le Tabousset de l'Hongprin est à un carrefour où se
croisent les chemins de Villeneuve à Château-d'Œx et des Or-
monts dans la Gruyère ; ce pourrait être l'endroit où les pâtres se
réunissaient pour causer et les passants y frappent souvent à la
porte.
Le Tâche, rocher escarpé sur Vouvry, Valais ; le Tache, pâtu-
TSige de Gruyère, le Tatzo, pâturage de Rossinières ; le Taqae ou
Tatchiet (dim.), ham. de Trient, sur un crèt très escarpé, Tazet
(ts) à Conthey. De la famille de tache^ clou de soulier, patois
tatchey s. m., clou, gaélique tac^ clou, irlandais tag^ pointe, etc.
d'un radical tac dont l'origine est discutée. Le sens ici est d'abord
celui de rocher escarpé^ pointu, comparé à un clou, tatche, et le
pâturage a pris le nom du rocher qui le domine. La Tache, pâ-
turagCy et les Taches, m. Vallée de Joux, même origine.
Taconnet, Crèt — , à Neuchâtel, aujourd'hui à peu près rasé.
Pourrait bien être le crèt (du) Taconnet^ nom vulgaire du Tussi-
lage, Tussilago Farfara, Les Neuchâtelois pourraient dire si
cette plante, fréquente dans les terrains argilo-calcaires, y était
particulièrement abondante.
La Taillât, m. et source dans les bois à Salvan, bois à Servion,
source et m. près Bière ; la Taillaz, m. à Cerniaz près Moudon,
M. D. SBC. 81&IUB, TOME VU 29
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450 TAILUÈRES — TALENT
ham. de Corpataux et 4 autres loc. ; les Tailles, ham. de Cartilles
et nombreuses forêts, Ollon, Etoj, Berolle, Yens, Mauraz, Doune-
loje^ etc. ; à la Talia à Monthej, Talliax^ 1696 ; Tallo, bois sur
Montreux ; Tayaz, loc. à Vétroz, es Tayes, prés et bois à Boufol
et les Toyes, prés et bois à Courtedoux^ D. Porrentruy ; subst.
verbal de tailler. L'orth. Taillât est une transcription du carto-
g^phe et il faut lire Taillaz = Tailles, v. fr. tail s. m. bois
taillis ; les Tojes donnent les dérivés Toyers, prés à Vicques,
et le diminutif les Toyerats, bois à Soulce^ Jura bernois.
TaillièreSy lac des — , aussi, faussement, Etalières, Jura neu-
châteloisy la chaul de EstalereSy i3o6 ; même racine avec suffixe
collectif ière.
Tailli8se,s, 5 loc. C. de Fribourg ; forme fém. de taillis.
Tairèche, côte boisée à Delémont ; pourrait être, nous suggère
M. Isabel, tay = toit, pente, rêche, patois rêtse^ rude, raboteux,
pente rude et raboteuse.
Talent, rivière du Jorat, le même nom que celui de Toile ou
Thièle (Thielle), de Thela ou Tela, xiie s., M. R. XII, Teyla,
1265, Wiirstbg., Toi/le^ i3oo ; ces derniers dérivent du cas sujet
et Talent du cas régime, comme le démontre M. le prof. Bonnard
dans la Revue hist. vaud., i8g4) p. 92, 98. Ce nom de Toile est
aussi donné au Nozon dans la partie inférieure de son cours, en
amont du confluent avec le Talent. Citons encore la Tièle
sous-affl. de la Birse à Delémont, la Theilaz, ancien bras du
Rhône à Chessel, la Toile, près Roche, carte Rovéréa, ruis-
seau naissant à la George, aujourd'hui Grand Fossé ; la Teylaz à
Vouvry, plan de 1720 environ, la Teylaz, source à Colombey;
non loin de là, au territoire de Vionnaz, il y avait une Tela en
i345 ; les trois désignent le même cours d'eau qui naît sur le ter-
ritoire de Colombey et allait jadis se jeter dans le Rhône sous
Youvry ; la Thièle est en ail. Zihl: flumen quod dicitur Cilae^
12 12, F. B. II, 22. Mot d'origine celtique, comme tous nos noms
de rivières. Cette racine /e/, teil est fréquente ; Holder y rat-
tache le Tel-avius, fl. de Dalmatie, Telia, Seine-Inférieure, le
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TANNAZ — TARENT 451
Toulon, jadis Tel-os, Dordogne, le Teil-is, aujourd'hui le Théols,
Indre, et un autre Tel-is dans les Pyrénées orientales.
La Tannaz, loc. à Yvorne, ham. de Flendruz, ruisseau à Pro-
vence, ham. aux Pommerats ; la Tanna à TOr (l'ours) à Yvorne,
la Tanna à TOura (vent), et la Tanna aux Chues (choucas),
cavernes à Naje sur Montreux (voir description Cons. suisse VI,
YI, 169, 168) ; la Tanne, ham. de Tavannes, à la Thanna à
Zénauva, Frib. ; les Tannes, Ormont-dessus et Lessoc, etc. ; de
iannoy caverne, italien tanuy origine inconnue. Dérivés Tanay
(Tannej), ham. et lac sur Vouvry, entouré de parois de rochers ;
Tanney, pâturage de Corbeyrier, dominé par de grandes parois
de rochers, Tannet, alpes de Conthej et de Saviése, les Tannets,
rochers à l'Haut de Vouvry ; Tanny, combe sous Dullit, Tany,
pâturage d'Ormontrdessous, Taney^ i355, TaneySy 1489 ; Ta-
naire, pâturage sur Mex, Valais ; de tanna et suffixes collectifs
^l/f y y <^i^^ «t dim. et.
Tannay, D. Nyon. Ni paroi de rochers, ni caverne dans cette
localité de la plaine ; on ne peut donc rapporter ce nom à tanna.
Il faut sans doute le rapprocher d'une autre racine celtique : tannj
chêne, bas breton tanu (d'où vient le fr. tan, écorce de chêne). Ce
serait alors un tannetum^ soit, avec le suffixe collectif ay, endroit
où abondent les chênes, l'équivalent des Chaney et des Rovray.
Holder cite deux Tannetum. Pourrait .aussi être, comme dans
Tannay de France, un Taniacuniy domaine d'un TaniuSy nom
dérivé du cognomen TaniOy Holder, 17 19. Le manque de formes
anciennes ne permet pas de décider.
La Taouna ou Tauna, ou Thaouna, rivière de la Gruyère,
affl. de la Sarine, la TonnaZy i4i9» 1a Thonne et Tcuina^ Dict.
Lutz.
Les Tardis, m. et prés à Monthey, loc. à Massongex, la Tar-
dive, alpe à Monthey ; de fardwuSy tardif, Berry tardi, provençal
tardiu = (terrains) tardis, tardifs, où la végétation est tardive; f
disparu comme dans bailli, jadis baillif .
Le Tarent, 255i m., et le Taron, a48i m., deux sommets voi-
sins dans la chaîne de Chaussy, aux Ormonts ; paraissent appar-
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452 TARTEGNINS — TASSONNIÊRES
tenir à la racine eeltiqae taro^ taureau, pour iaroos. On connaît
déjà le nom celtique du Taurodunum, latinisé Tauretunum, vallée
du Rhône, environs de Saint^Maurice, le château du taureau. Ce
nom est encore employé aujourd*hui, par exemple le Grand ou
Gros Taureau, 1824 m., à la frontière neuchâteloise à TO. des
Verrières.
Tartegnins, D. RoUe, villa Tritiniaco^ xi® s., TritigniacOy
1018, Teriinnie, Tertignie^ xii« s., Tertinins, 1214, 1287, Ter-
tinninSy 1220, M. R. V, 228, et XII, 24, 26, Tertignins, i252,
1809, M. R. XII, M. G. IX, TertygnenSy 1266. D après les formes
primitives, de (praedium) Tritiniacum^ domaine d'un 7>i7«-
nius^ ^ntilice gallo-romain, dim. familier du cognomen Tritos,
latinisé Tritus. Holder, 1969 ; les formes Tertinnia-gnie, peut-être
par confusion avec le gentilice Tertinius, assez fréquent. Curieux
par le changement de suffixe, qui à en juger par les 3 dernières
formes en ferait un nom d'origine burgonde. On pourrait voir
dans les formes en acum une transcription de notaire et considé-
rer le nom comme d'origine germanique. Mais il n'y a là qu'une
apparence. Nous avons ici quelque chose de semblable à ce que
nous verrons à Trévelin. De Tritinius dérive, avec la métathèse de
r, l'adjectif Tertininus^ d'où 7(sr//mn, faussement écrit Tertinins
par une assimilation facile avec les suffixes des localités voisines
Bursins, Luins. On a de même Bourdigny, de Burdiniacum, et
Burdignin de Burdininum (fundum).
Le Tartepoux, pâturage à Vionnaz ; — en Bas Valais, tar»
touri, s. m. tartoule^ s. f., désigne un terrain de peu de valeur, —
probablement pâturage ou pré où abonde le tarteri^ en français
Cocriste. Rhinanthus Cristagalli, tartaue en Dauphiné, plante
parasite qui vit aux dépens du fourrage : tartari est à Villeneuve
le nom du Cirse des champs, autre mauvaise herbe trop fré-
quente.
Tassonnières, ham. de Fully, de Chardonne ; loc. à Saint-
Livres, à Vallamand ; Tassonnaire(eyre), nombreuses loc. Vaud
et Fribourg ; Tachonire à Vernamiège, Tassony à Fully, Taxo-
neyre à Troistorrents, Tachenoire à Choëx, Monthey, es Taxon--
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TATROZ — TAVEL 453
neyreSj 1696; de taxonaria et ^aaro/ie/a/n, terrier, de tasson,
du latin taxonem^ fr. taisson, blaireau.
Nous pensons qu'il faut lire es Tassoneres la localité es Cassoneres
circa torrentem (à Varone, Valais), 1249, M. R. XXIX, 415 ; de même
Tassonaine à Ollon, atlas Siegfried, doit être lu Tassonaire.
Tatpoz, ham. de RemaufPens, Fribourg-, Tariro, 1228, i233,
Tartrout vers 1280, M. R. VI, 207, 691, Tartraady i456, puis
TartrauXy TatroXy 1678, Tatrau^ 1668, v. der Weid, et enfin
TatrauXy 1716, Tatiraux pour arriver à Tatroz, orth. actuelle.
Peut-être parent de tertre et du mot tuante, employé en Brie =
chemin escarpé dans une côte. Il y a une rude montée de la Broie
au hameau, 706-760 m., et du hameau au village, 750-799 m!
Tatte ou Tataz, Tattaz, dim. Taitettes, Taitets à la Côte-
aux-Fé^s, une 8o« de lieux-dits de Genève à Cossonaj : les Tattes
de Saint-Paul à Genève, Tactas S. Pauli, xrv« s. Le mot romand
tatte y patois tatta, tacta, tacte dans les vieux textes, lieu en
friche, lande, terrain maigre, improductif, parent par le sens de
teppe, employé dans le Jura et les Alpes, est d'une origine encore
inconnue. Serait-il possible de le rattacher à tactas {terras), du
p. p. tactas y de tangere, qui signifie parfois tromper, duper, dé-
pouiller? des (terras) tactas seraient ainsi des terres dépouillées de
valeur, stériles, tactas devient tattes par la permutation italienne
ct'tt comme factum-fatto, tract um-tratto, lactem-latte.
Taule, voir Tola.
Tavannes, D. Moutier, ail. DachsfeldeUy champs des blai-
reaux ; le nom français actuel ne parait pas avoir de rapport, mais
bien les formes anciennes ; citons Theisvenna, 866, Tr. I, Tehis-
venna, 885, F. B. I, Thesvennay 967, TasvenOy 1147, Tase-
oenna, 1241, TasvannCy i258, TavanneSy 1296, Tavannes, 1801,
F. B. IV, TavagneSy 1864. Theis, Thés, Tas paraissent se rap-
porter à TaxOy DacfiSy venna est le mot venna, haie, clôture,
donc clos des blaireaux. Aux Tavannes, loc. à Bofflens, Ta-
vanny, m. à Bossonens, pourraient avoir la même origine.
Tavé, voir Tavb.
Tavel, près Fribourg, ail. Tafers, Tabernae vers ii5o, Ta-
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454 TAVÉ — TECK
berniSy i255, TavelSy 1228, M. R. VI, Tavely i453, etc. ; 7!^ ham.
de Montreux, Tauelz, 1260, S* anc. nom d'un faubourg d'Orbe,
vicus qui dicitur Taoel ou labernae, 1 190, et de la ville même,
villa Tavellis alio nomine Urbam, d'un bas latin * tabellum,
dim. de taberna^ taverne.
Tavé, le Grand — , sommet, alpes de Bagnes, Valais ; de tavé^
planchette, du bas latin taoellum. Ta vis, chalets sur un petit pla-
teau sous Ghampérj, Valais ; du patois tavif planchette, autre
forme de tavé.
Les Tavernes, D. Oron, autrefois Froideville, prit son nom
actuel à la suite d'une concession de taverne accordée par LL.
EE. de Berne en 1642 (voir Pasche, Contrée d'Oron, p. 463, 699,
492.
Les deux noms continuèreot assez longtemps à être employés ; si
nous trouvons « les granges devant Tabbaye d*Aucrèt, à présent appe-
lées les Tavernes, » 1633, d'autre part on voit que les habitants dési-
gnent encore leur commune sous le nom de Froydevillaz en 1679.
Taveyannaz, village de chalets sur Gryon, Taviglianaz^ carte
Rovéréa, xviii® s., encore en 1861 (Lutz) ; de la famille de tavéy
tavi, planchette, du bas latin tavellay diminutif probable de ta-
bultty et de iavillon, bardeau. Le pâturage présente un petit pla-
teau, plat comme une planche ; de même Taoallion, loc. à Sion
en 1224, et Tavidon, loc. à Gonthey, d pour 11.
Taxerex (pr. tasseré), loc. vignoble d'OUon ; au Taxerez à
Blonay ; de taxeretum et taœaria, fr. taissière, terrier de blai-
reau, du latin taxas, du v. h. ail. dahs ; synonymes de tasson-
nière.
Les Tèches (ou Tesches), loc. à Lavey, partie haute du village
où les maisons, les toits sont comme entassés les uns sur les
autres ; du vaudois tèche, patois tètsé, s. f., tas, piles de bois, de
foin, etc., mot d'origine celtique, celte teffos, v. irl. et breton teg,
plus tard tech^ toit, maison, parent du latin tectum.
Teck ou Thec, Fin du — , ham. d'Epauvillers, Jura bernois,
ancien fief qui appartenait au xiv« s. à la famille allem€mde des
ducs de Teck,
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TEIS — TEMPOREYRE 455
Teis,e, racine fréquente dans le pays, surtout dans nos Alpes
romandes, tantôt s. m. ou f. : Teisaz, forêt et chalets sur Isérable;
les Tays, bois sur Vionnaz et Massongex ; en Teys, Vérossaz et
Ormonts, They (Tay) à Monthey, les Teys, pâturag-e à Ësta-
vanens, Tésets à Vionnaz, Tézel, bois à Muraz, D. Monthey,
diminutifs; Thésex(é, ez), une i2« de loc. des Alpes, Valais et
Vaud, Tésex à Dorenaz, Thésailles, plateau près des Mosses,
Ghàteau-d'Œx, collectifs ; — tantôt adjectif : Luy Taysa à Ley-
tron, Luex Teise à Corbeyrier, Jeux Teisaz à Ollon et Ville-
neuve, Teisesjeurs, forêt à Rougemont, ham. à Ghàteau-d'Œx ;
Jortèse ou Jorteise, autre nom du plateau d'Ayerne, alpes de
Corbeyrier; Places Teysaz à Ollon, Teysachaux, alpes de
ChAtel-Saint-Denis, au Tey Vemay à Ollon, Flanthey, ham.
de Lens et Plantey à Venthône, Valais ; les Champteys à Leysin,
Prauihey à Châtel-Saint-Denis, Pratey à Monthey, Prautey^
1696, Preuthey à Vionnaz, Prauley^ 1728. Rare en dehors des
Alpes, cependant nous trouvons des Chantey à Moiry, Char-
donne, des Champs Teys à Ferreyre, D. Cossonay, le Theycrèt
à Boudry. Paraît représenter le latin tensus, tensa, participe passé
de tendere, au sens de étendu, vaste, donc la pente rocheuse, la
forêt, la place, la chaux, la vernaie, le flanc, le plan, le pré, les
champs, le crêt étendus, vastes. Voir aussi Thé.
Ce mot est aussi employé aux Grisons. Tens, Tais, s. m. sous-entendu
godf aaal (forêt). M. Parmentier, dans son Vocabulaire des noms géo-
graphiques des Grisons, traduit par « forêt dont l'exploitation est inter-
dite, » soit forêt à ban. Cela ne contredit pas notre étymologie : il est
naturel qu'une forêt en dëfens soit plus étendue que celle où Ton peut
faire des coupes en toute liberté. D'ailleurs on voit que tais s'applique
non seulement aux forêts, mais aux prés, aux champs, etc., où le sens
de interdit ne saurait s'appliquer.
Les Temayres ou Ternaires, loc. pâturage de Perret, Valais ;
endroit où abondent les temei, temé, fr. thymier, sorbier des oi-
seleurs ; voir aussi Thoumalay.
Tempopeyre, torrent à Savièse, Valais, atlas Siegfried. Est-ce
une faute pour Temporeyve ? les chartes parlent d'une loc. Tem-
poriva à Savièse, 1260, et 1274, 76, 78, 96, M. R. XXIX, XXX.
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456 TBNADE — TERCIER
On trouve vol. XXX, p. 142, TempurinUy sans doute coquille, n
pour u.
Tenade et Tenada, 2 loc, gazons élevés, val Ferret, Valais ;
peut-être de la racine celtique ten^ irlandais tene^ tenedy feu.
Holder, p. 1794 : endroits exposés à l'ardeur du soleil.
La Tenda(z), pAturage à Salvan et champs à Ayer, Luc et Do-
renaz, Valais ; subst. verbal de iendere, étendre.
Tendronnaires, prés à Ecublens, D. Morges, la Tendronière
à Grancj et Tendronney à Boussens, Etagtxières ; prés où abon
dent les tendrons^ un des noms populaires de la Bugrane épi-
neuse, Ononis spinosa (Littré, Suppl., donne tendon) ; tendron
s'emploie au même sens dans le Berrj et y dénomme 2 loc. du
Cher.
La Tène, loc. au lac de Neuchâtel près Marin, station lacustre
célèbre. D'après Desor, du latin tenais : « dans le patois local on
dit l'eau est tène = peu profonde ; » l'eau y avait, avant l'abais-
sement des eaux du Jura, 60 à 70 cm. de profondeur. Le subst.
ténevière, lagune, employé sur les deux rives du lac, a la même
origine : M. N. XVI, 222 ; du v. fr. tenue j mince, ténu — u con-
sonifié, — et suffixe coll. ière.
Les Teppes, pâturage pierreux au Saint-Bernard, les Teppaz
à FuUy, OUon, les Tepes à Vionnaz, la Tépaz, Ormont-dessus,
la Têpe, deux pâturages au Lieu, les Tappes à Valeyres-sous-
Rances ; les Tiépettes, derniers gazons sur le pâturage de Der-
bon, alpes de Conthey, diminutif des précédents ; les mêmes que
le dauphinois têpe, coteau gazonné, l'italien tepe, tepa, motte de
gazon, espagnol, provençal et portugais tepey gazon ; origine
douteuse.
Ter, lac — , Vallée de Joux ; dérivé habituellement de lacus
tertiuSy troisième lac (ainsi Dict. géog. suisse, 1788, Bridel, Lutz,
1861, Dict. hist. C. Vaud, 1867). S'appelait au xiv® s. Laytel =
tout petit lac ; layt-el, dim. de layt^ contracté de layet, petit lac,
d'où par corruption layter, puis lac Ter, M. R. I, 2« livr., p. 78.
Tepcier, ham. de Blonay, Estercie, 1260, M. R. XXIX, 437.
Cette forme de 1 260 est embarrassante. Sans cela on pourrait rat-
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TERMINE — TERRAILLET 457
tacher Tercier à Terciacum^ domaine de Tertius; Jubaîn ville cite
deux villa Terciaco. D'un autre côté on ne peut lire es Tercie :
es = dans les et ne s emploie qu'avec des n. pi. Il faudrait suppo-
ser une faute d'orthographe et lire es Tercies, ce qui signifierait
(villas) Tertias, aux fermes de Tertius. D'autres formes anciennes
pourraient aider à résoudre cette difficulté.
Termine, Tête de —, alpes de Saillon, limite de Leytron ;
TermJno, loc. à Mage et à Chandolin d'Anniviers; Termine
Rosse, rocher sur Hérémencô, limite de Vex ; du v. fr. ter--
miney s. m., borne, limite ; désig-ne des localités à la limite d'un
territoire. Bec Terrain, rocher au bout de l'arête S. du Mont
Fort, Bagnes, forme adjective.
Le Terrage, loc. à Montreux ; pâturage de Vaulruz, Gruyère ;
V. fr. terrage, territoire, du bas latin terraticum,
Terraillet à Bulle, Genève, aux Agettes, Valais ; le Terraillon
à Colombey, les Terraillats à Vionnaz, Terraillaz à Vouvry,
TerraîIIy, loc. à Vulliens ; dérivés de terrail, amas de terre.
Tarreau, terreau a signifié canal, ruisseau : un petit Russeaulx
ou terraulx (à Lutry), i536, délimitation de la Grande Largition,
M. R. VII, 780. 11 s'emploie encore de Martigny au Lac pour dé-
signer les levées de terre qui bordent les canaux et, par extension,
les canaux eux-mêmes : les Grands Terreaux à La Bâtiaz, le
Grand Terreau à Dorenaz ; le Terraillon, les Terraillaz(ats) sont
donc les petits canaux.
Une supplique des bourgeois d'Aigle, de i372, adressée au comte de
Savoie, parle de <c certains terraax situé (sic) entre les possessions de
ceux d* Aigle et ceux de Saint-Triphon, par lequel court certaine eau ap-
pelée le Riesen, lequel terraux ceux de SaintrTriphon sont tenus de
maintenir )► — ce qu'ils ne font pas, — de sorte « que la ditte eau appel-
lée le Riesen court par les prés des dits d* Aigle... partant qu'il vous
plaise... de mander a vostre Chastellain de Chillion soit a votre Vicedom
d'Aigle... qu'ils commandent a ceux de Saint-Triphon a faire le dit ter-
raux, le maintenir aveq un ou plusieurs ponts et de conduire la ditte eau
appellée le Resin par le dit terraux. » Chartes d'Aigle, p. 24. Une
autre de i519 parle du Terraax appelé de la Teylaz près Chessel.
Le Risen ou Resin, Resin, 1734 est appelé le Resent dans la carte
Rovéréa vers 1750 qui désigne ainsi un ruisseau formé par la réunion
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458 TERRAULAZ — TEULE
du ruisseau de Chalex et d*un autre venant du territoire d'Ollon pour
aller se jeter dans le Rhône à travers les marais du DuziUet. Les canaux
creuses au xix« s. ont changé toute la topographie : il n'en reste plus
qu'un lieu-dit aa Resent (pr. in). Ce nom de Risent, parent de reuse
dont il semble un diminutif, se retrouve dans des chartes des Ormonts
qui citent une source, €/oniem Risens i318, /ons Risen 1404 marquant
un point de la limite entre Leysin et les Ormonts. Les plans cadastraux
n'ont pas conservé ce nom.
Terraulaz, la — , deux pâturages d'Albeuve, Theraulaz^ atlas
Siegfried ; en la Terraulaz, ham. de La Roche, Gruyère ; sous
leur forme actuelle, de terre et suffixe dim. ola^ soit petite terre,
petit domaine. Le dernier est lorigine du n. de famille fribour-
geois Theraulaz : Petrus de la TiroulaZy i3o8, P. de la Teroula,
i438, Hansa de la TiroulaZy i5i8, Michel Tiroulaz, i54i, Peter
Theroulaz, i586, Michel Theraula de la Theraula, 1694. Zim-
merli, II, 12g. Les anciennes formes montrent que les terminai-
sons aula, aulaz, ou la, oulaz ne sont que des variantes du même
suffixe ola. Quant à Vt unique, au i et au th, qui pourraient faire
hésiter à dériver de terre, il n y a qu'à comparer pour le r et le î
avec Pîpaz, p. 346, Pirules, Pyroule^ p. 34 1, de pierre, et pour
le th avec de nombreux mots où Th est parasite.
Teppîtet, quartier de Montreux, Taritet, Lutz, 1861, sur les
apports de terrain de la grève ; diminutif irrégulier du v. fr. ter-
ris y terrain.
Terroche, alpe de Gruyère ; de terre et suff. augm. oche.
Tertre, ou au plur. Tertres, plus. loc. à la Côte, Vaud et Neu-
châtel : Bôle, Auvernier, Epagny, Marin ; l'un d'eux, Terto^
Tente, 1270, 1280 dans Matile; un autre à Neuchâtel, Tertoz,
1374 ; du latin termitem ; d'après Ducange, de l'armoricain tertr^
même sens.
Tétzés, Crêt des — , forêt à Tour de Trème, Gruyère ; forme
patoise de tèche, voir ce mot.
Teule, la Barma — , au Muveran = la barme à TheulaZy
l'abri, sous le roc, du nommé Theulaz, qui s'y réfugiait ou qui
possédait le fauchage voisin. Theulaz, nom de famille bourgeoise
de Bex (note de M. Isabel).
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TEURRE — THERMON 459
Le Teoppe (Theure ou Theurre), 2 ham. de Saignelégier,
Theureux, ham. de Soubej, Theurillatte, colline et maison aux
Breuleux, Teurillon à Bure, les 4 Jura bernois ; les Theux, 3
crèts arrondis voisins à Pâquier, Nenchàtel ; Teureaux, loc. à
BeXf Tore, colline arrondie sur Pleigne, D. Delémont, en Taure
à Reclère, le Taure, colline arrondie à Saint-Ursanne ; auTuré,
loc. à Conthey ; dans le Berry tare, dim. tureauy en provençal
ton, éminence; dérivés divers et diminutifs, permutation o-eu-u,
du latin torus, tore, au sens de localité élevée, crêt arrondi ; pour-
rait aussi se rattacher au celtique : gaélique torr, monticule,
éminence, irlandais ton ou thon.
A la Thanna, ham. de Zénauva, D. Sarine, voir Tanna.
Thau ou Tau, bois à Ghillon, loc. à Vernex-Montreux, m. à
Blonay ; de thau ou tau, nom patois du houx.
Thé à Roche-d'Or, Eclépens et 4 autres loc. Frib. ; au They,
bois et loc. à Puidoux, Veytaux, Corbeyrier, Morgins^ Semsales ;
les Theys et au Thay, Ormonts ; la Joux des Theils, forêt à 01-
Ion, Grandty, ham. de chalets, Val d'Illiez, le Té à Dorenaz ; du
patois té, ty et du v. fr. teil, latin tilia, tilleul. Voir cependant
Tels, car pour certaines formes il est difficile de décider entre les
racines tels et teiL
Theilaz, voir Talent.
Théodoncourt, ham. de Chevenez, D. Porrentruy = cour de
Tkiodo, TheodOj n. pr. g-ermain, de la racine gothique thluda,
nation, famille. Fôrstm., p. 1169.
Theraulaz^ 3 pâturages sur Montbovon ; probablement du nom
de famille Theraulaz, voir Terraulaz.
Thermen, D. Brig'ue, fausse orth. pour Termen^ — comme
Bridel l'écrivait en 1820, — Terman, i233, 1267, 1290, nom
d'origine romane ; non point de thermes, mais du fr. terme,
limite, il est à l'extrémité du territoire de Brigue auquel il se rat-
tachait autrefois. A la même racine se rattache Terminun, Ter-
minons xui^ s., etc., du V. fr. termine, que M. Gremaud, M, R.
XXIX, p. 697, attribue à Termen, mais qui désignent Visperter-
minen, aujourd'hui Vbperterbinen.
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460 THET — THOUMALAY
Au Tliet, ham. d'étables sur Finhaut, Valais, Tey, atlas Sieg-
fried ; de tecturriy Berry tet^ étable.
Thévenon, Lutz, ou Tévenon, carte top. vaud.^ chalet et mont
sur Mauborget, D. Grandson. M. Isabel nous signale la famille
ThévenaZy bourgeoise de Bullet ; c'est là l'origine probable, le
chalet du « petit Thévenaz. »
They, voir Teis.
Thiole, voir Talent.
Thierrens, D. Moudon, Tierens vers ii5o, Tyerens et Thye-
renSy ii54, Cart. Month., Tyerrens et TierrenSy 1228, Tier^
reins, 1288, M. R. VI, 17, 661 = chez les descendants de Théo-
dariy n. pr. germain, de thiuda, famille, et hari, guerrier.
Le Thieu, Champ de Thieu à Evionnaz, champ de Queue, de
QueuXy 1786, de Thiaux, 1760; autres formes du patois Kieu,
Keu = col, voir Cœur.
La Thiole, pâturage sur Lignerolle, Thyollaz, loc. à Salins^
Valais = patois thiole ou tiole, tuile, du latin tegula, au fig.
pour petite plaine, petit plateau, figure analogue à celles de Tavis^
de Planche, etc.
Thîoleypes, voir Tioleyre.
Au Thomassey ou les Thomassays, ham. d'Ormont-dessus,
en la Thomassière, 1608 ; du n. pr. Thomas, famille qui y exis-
tait en i4o2 (renseignement donné par M. Isabel.)
Thonex, C. de Genève, Thonnay, 1208, Tonnay, 1226, Tho^
nay, 1280, Thongnay, xiv» s., M. G. IV, i5, Vil, 294, XVIIl,
129, XXI, 124, Thonney, i4i8, etc. D'un dérivé en acum d'un
cognomen gallo-romain. D'après Gatschet, autre forme du bas
latin teloneum, péage, fr. tonlieu, difficile à admettre, le 1 ne pa-
raissant nulle part.
Thoumalay (ou Toumalay), pâturage de l'Etivaz, Pays-d'En-
haut, Tymalé, 1276 ; Tomeley, chalets et forêt près de la For*
claz, Ormonts, Themaley, 1489; le Temeley ou Tumelay, loc.
à Salvan, au Temelley à Troistorrents ; le Tumelet, loc., alpes
de Liddes, Valais ; dérivés de themala, s. f., ou thema, s. m., fr.
K*'-
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THYOU — TILLE 461
thymier, ou sorbier des oiseleurs, et suffixe collectif ey = pâtu-
rag'e où le thymier abonde.
Thyon, pâturage et sommet à Vex, Valais, Tyons, 1260,
Tyon, 1269, ThionSy i34o, Tion, Lutz, probablement d'origine
celtique; rappelle le nom de Teone, aujourd'hui Thiant, dép.
Nord, cité par Holder, 1791, sans étymologie.
Tîepdoz, le, au — , i5 loc. Vaud et 7 Fribourg.; variantes : le
Terdoz, Croy et Provence, Vaud, et Gletterens, Villargiroud,
Frib. ; au Terdeaux à Vuffiens-la-ville (orth. d'arpenteur), le
Tiedoz à Chandolin, Valais, et à Eclagnens, Vaud, Tierdzoz à
Eclépens et Villariaz, Tierzou à Praz, D. Sarine ; Trîdoz à Saint-
Martin d'Hérens ; formes primitives : ou Terdo à Ecuvillens, xn®
s., Theyrdo à Sion, i3oo, Treydo à Hérémence, i34i, loz Trie-
doZj 1376, ou Tierdo, i4o8, à La Roche, los Thierdos, i479, ^
Praroman. Les formes les plus anciennes montrent que la diph-
tongue est postérieure. C'était jadis un n. commun ; « un tierdoz
en Race Martin » à Autigny, i44i> le Bionterdey nom en i4i3
de la Petite Ronde, fermes aux Verrières ; d'après le Dict. géog.
suisse d'Attinger = le Riond Terde. Probablement substantif ver-
bal de l'infinitif v. fr. tendre ou tierdre, du latin tergere, pro-
prement essuyer, puis purifier, nettoyer en essuyant, qui a pris
ici le sens de nettoyer d'une manière quelconque, terrains net^
toyés, débarrassés de broussailles, de tout ce qui les rendait im-
propres à l'agriculture, le patois dit par métathèse tredre, tirer
dehors, arracher. Terdoz correspond donc à peu près à Essert.
Tiers, ham. de chalets en face de Champéry, la Tierce et dim.
Tlercette, champs à Vionnaz, es Tierces, champs à Vérossaz,
Valais ; les Tercets, à Villars-sous-Mont, dimin. ; part, passé du
verbe v. fr. tierdre, nettoyer, au sens de défricher, (prés) tiers,
(terres) tierces ; voir le mot précédent.
Tieadray, loc. à Bagnes = Cœudray ; permutation k-t et diph-
tongaison eu-ieu, lieu où abondent les noisetiers.
La Tille, torrent de — , à Troistorrents, Valais ; loc. à Fey,
Vaud ; les, aux Tilles à Rennaz, Provence, Péry ; de tille j s. f.
du latin tilia = tilleul. Les dictionnaires, même celui de Gode-
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462 TINE — TIOLEYRES
froy (Dict. du vieux français)^ ignorent le mot tille = tilleul. Go-
defroj donne tille^ bois de tilleul, la matière ligneuse. Il est em-
ployé chez nous au sens d'arbre et nous trouvons dans Kuenlin,
Dict. géog. Frib. I, p. 3oo, « le Tilleul (de Morat, à Fribourg),
vulgairement la Tille. » Tille a de nombreux dérivés, Tilly, ^-ey,
— ay, — ex, — iez, — îex, Teilly, Teley, Teliay, de tilietum^
bois de tilleuls ; Tillots, Tillets, Tillats (Jura), HUettes, Tellié-
tax, Berolle, diminutifs ; Tellyres à Iserables, Tileriaz à Eclè-
peus, Tilleries à Ëpendes, Tillery à TAbergement ; de tiliaria^
tilleraie.
Peut-être certains Tilly{ — ^ay — cy) pourraientr4l8 être d'aociens TU*
Uavnm^ propriété d'un Tillius, gentilice assez fréquent Holder en cite
36 (villages) en France. Nous n'en avons pas reconnu jusqu'ici dans le
pays roraaad.
La Ttne, ham. de Rossinières, la Tïna, TinaZy 1266, Zeerl. I,
la Tynuy 1294, M. R. XXII, 44i, Tinaz^ xv« s. ; de tiney cuve,
à cause de sa position dans un bassin arrondi ; à côté est le ham.
de Cuves ; de même un ham. d'Ormont-dessous sur la Grande-
Eau ; la Tine de Conflens (confluent), profond bassin au confluent
de la Venoge et du Veyron ; la Tinaz, torrent, alpes d'Ardon ; les
Tines, ravin du Boiron de Nyon ; la Tinière, torrent à Ville-
neuve, T(/neres, ii5o {Tineries dans Cibrario, I, p. 62), Tigne-
rîQy laSf), M. R. XII, 5, 68, Tigneriz, 1276, Tignieria, i4o2 ;
même racine tine, avec le collectif ière : rivière formant de nom-
breuses tîues.
Tînterjn, D. Singine, Frib., ail. Tentlingen, i434> Rec. dipl.
Vin, Tentlichen, i449» Arch. Fr. V, 428, 28, Tentenens vers
1200, Dooat. Haut., 1824, M. R. XXII, Tenterens, i445. Tente--
rin^ 1861, Lutz, permutation 1-n-r = chez les descendants de
DandiU Dindil, n. pr. germain.
Tioleyre-aire ou Thioleyre, Tiollire, etc., nombreuses loca-
lité, hameaux et une commune vaudoise : les Thioleyres, D.
OroD, Thiolere, 1267, M. R. XII = tuilerie ; du patois tiole ou
thiole^ V. f. tieule^ tuile, du latin tegula et suffixe patois eyre,
(Studer fait de Thioleyre un dérivé de Thièle, rivière) ; la Tîole-
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TISSINIYA — TOLEURE 468
rette à Bevaix, loc., emplacement d'une ancienne tuilerie, dimi-
nutif.
Ti8siiiiva(z), 3 pâturage au N. et 2 au S. de Gharmej,
Gruyère, Trissinivay 11 46» dans Matile, I, 10, Tissinia^ même
acte, Hidber, II, fautes d'impression? Le P. Deilion rapporte ce
nom de Tissiniva à Zenauva : erreur nmnifeste.
Les Toches, loc. à Saint^Georg^s, m. à Tlsle ; les Toehettes,
diminutif ; n. commun v. fr. toche, s. f., bouquet de bois ; à la
Côte, Vaud = parcelle de forêt vendue aux enchères, que l'acqué-
reur est charge d'exploiter, ou de terrain communal qu'on reçoit
en loyer ou gratuitement, pour la mettre en culture.
La Tofa, petit ham. de Dorenaz, Valais ; probablement le même
que le précédent = tochey bouquet de bois, avec permutation cA-
y*, usitée dans la localité : tout près OufiFettes pour Onchettes, Sa-
lanfe pour Salanche.
Toffeype, ham. à Corpataux, Treyvaux, Hauteville, Toveyre
(Tho), 8 loc. Vaud ; Touvière, 3 loc. Genève ; les Tovayrîers,
collectif à Vionnaz ; TofÛère, Convers et Brenets, Jura = tufière,
carrière de tuf, du latin topharia, de tophus, tuf, de l'osque to-
fus d'après Kôrting. Le Tové(ex), torrent des Ëvouettes, Tovex à
Leysin, Monthey, Sierre, Thoveriaj 1376, et Ormont, Thoveria^
i33a ; un Tove$ à Sion, 1260, un Jo dol Toves à Saxon, 1267 ;
Thovex(ey) à Lens, Corbeyrier, Blonay, Toffé à Lessoc ; de tofe-
tuniy même ori)|pne. Tovassières (et Tovachîre), 5 ou 6 loc. Va-
lais ; Tovassire à OUon, Tovasson à Port- Valais ; même racine
avec le suffixe dépréciatif asse^ localités où se trouve du mauvais
tuf, de la corg-neule, roche qui ressemble au tuf sans en avoir les
qualités.
Corbeyrier a une famille Duthovez, dou Thovex, 1402, faussement lu
dou Thonex dans M. R., 2e S., II, 129.
Les Toises, plus. loc. ; du bas latin tesa^ teisa dans Ducange,
du participe fém. tensa^ de tendere, pris substantivement ; voir
Teise.
Le Toleure, affluent de l'Aubonne, Tolère ^ 1^97.
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464 TOLLAZ — TOMBEY
La ToUaz à Estavanens, en Thola au Châtelard, Frib., les
Toules à Bourgf-Saint-Pierre, Rougemont, Saint-Légier et 3 loc
Frib.y la Thoulaz, prés à Saxon, Toulaz aux Agettes et à Mage ;
sommet aplati sur Liddes^ prés à Vemayaz, m. à Bulle ; les
Tholes, Jorat de Lausanne, chalet des 7 oies, 14769 aujourd'hui
Chalet de la Ville ; les Thoules à Moudon, la Tola, crêt aplati à
Thîerrens, es Taules à Remaufens, la Bella Tola, sonunet d'An-
niviers, et les diminutifs ToUettaz à Enney, Frib., Toulette à
Salins, Valais, Toulin à Saxon et peut-être les collectifs Toulière,
ham. de Charmoille, et Toulayes, écart de Corsier, Vevey ; du
latin tabula, d'où les mots patois taula et fr. tôle ; es Tola à
Prez, xn« s., tolam de Gyrundaz, 1876, plateau de Géronde, Va-
lais, toula dans Bridel = planche de jardin ; a été employé au
moyen âge pour désigner les terrasses de vignes appelées aujour-
d'hui raisses de Vevey à Bex. « Ricardus possidet tolam vinee en
Pois, » Cart. Laus., M. R. VI, 36i. En Taulan, loc. sur Mon-
treux, Taulard, m. à Romanel-Lausanne, les Toulards, alpe
d'Anzeinde à Bex, même famille.
Tolléron, Canal — , grand canal d'assèchement de la vallée du
Rhône, collecteur des eaux de marais entre Saxon et FuUy ; du v.
fr. tollir, toloir, du latin tollere, enlever, supprimer.
Tolochenaz, D. Morges, Tolochina, 10 fois de 56i à i453,
Tolochene, 698, Tolochino, 1178, M. R. Vil, 21, Tolozzina,
i22i,M. R. VI, 293, Tholochinaz, i3i3. Gatschet le tire de
teleonaffium, dérivé de toloneum, nom d'une sorte d'impôt, de
péage ; c'aurait été le lieu où l'on percevait le péage des marchan-
dises arrivant par le lac, mais ni la forme du mot ni la position
de la localité ne se prêtent à cette étymologie.
Le Toloveau, ham. de Puidoux, Lavaux, Tolonval, 121 5, M.
R. I, 2« livr., 148 ; cette forme montre qu'il faudrait écrire To*
lo(n)vaux ; probablement nom composé, vallée de Tollo, n. pr.
germain. Fôrstm., p. 1202.
Tombey, ham. à Grône, Valais et loc., à Ollon, Moîry, Féchy,
Echandens ; Tombay à Yens, Chardonnc, Romand ; Tombex,
ham. à Neyruz et 5 autres loc. Fribourg ; Tombé(ex) à Cham-
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TOMMAZ — TORGLENS 465
pagne et Corcelles, D. Grandson ; les Tombettes à Aigle ; Tom-
bet à Auvernîer, Tombey^ 1280, Tomba, m. à Thierrens, /«m-
bay à Neuchâtel, 1874; un Tumbai^ iai8, ou Tombei^ laSs,
lo Tomboiey laSS, près Joulens, Morges, M. R. VI, 692, 66a ;
un Tombey à Chalez, Valais, 1271 ; probablement partout em-
placement d'anciens cimetières helvéto-burgondes (Verschiez) ou
burgondes, Féchj, Champagne et Corcelles; du latin tumba,
tombe.
Tonunaz, loc. à Nendaz, Valais, Tommes, chalet à TEtivaz.
Probablement le romand tomme, employé au sens d'éminence ar-
rondie. Le romanche emploie également iomma pour désigner
une colline arrondie, ainsi Tom, Toma, monticules arrondis près
Ems, Grisons, et Tomma à Flums, Saint-Gall.
Tor, loc. à Vercorin, Sastor, Sutor, Sus Tor (sus, au-dessus),
loc. près Vex, Tops, mayens à Iserable, Som Top (som = au
sommet de), au-dessus de la localité précédente ; la Gpand Toz,
saillie rocheuse près du col de Cheville ; du v. fr. tor^ tour.
La Topche, ham. de Vaulion ; ham. de Vallorbe au Saut du
Day ; m. à Vaulruz, Gor de la Topche à Fribourg ; parent du n.
c. torche ? Nous penchons plutôt à le rattacher à Tourche et à
Trache^ voir ce mot.
Topbesse, Pointes de — , sommité à a pointes sur Fionnay,
vallée de Bagnes ; de tor^ tour, et besse^ jumelle = tours ju-
melles.
Topclens, loc. au-dessous de Montricher, emplacement d'un
ancien village dès longtemps ruiné, Turquens en 11 3g d'après le
Dict. de Lutz, TorclenSy paroisse en 1228, M. R. VI ; les plans
de 1706 désignent un terrain «ancien cimetière de Torclens » ; les
terres voisines s'appellent aujourd'hui en Tpoelens. Nom dérivé
d'un n. pr. germain. Les graphies de i i3g et de 1228 viennent de
deux formes différentes. Turquens == chez les descendants de
TurichOy qu'on peut déduire de la forme latinisée Turicus
donnée par Jornandès, v*' siècle. Torclens vient d'un diminutif
*Torichilo du même nom, dérivé de Toro, Turo, Thuro.
Fôrstm., p. 1 200-1 206.
M. D. SBC. SÂRIB, TOUE VU 30
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466 TORINS — TORTIN
Torins, ham. d'Omiont-dessus ; Thorins ou Torrins, ham.
de MarsenSy Fribourg ; Thorin, ham. de Praroman ; Turin ou
Thurin, ham. de Salins près Sion, TorinSy laôo, Tourins entre
ia45 ei 1276, Thourins, 1278, Thuryn, 1876, Thourin, i4i4,
Thurins^ i^aA = chez les descendants de TorOy n. pr. germain.
Fdrstm.i p. 1202. Faut-il j joindre Torens, loc, à Bremblens?
La, les Tormaz, loc. à Troistorrents, Monthey, es Tormes,
1696, Bex, Gryon, Ollon, Aig-le, Tormaz, 1426 ; les Termes à
ITltîvaz, les Thermes à Chessel ; peut-être de turmay italien =
troupeau, voir Turme ; endroit où paissent les troupeaux.
La Topneresse, rivière, affl. de la Sarine, Pajs-d'Enhaut ;
Tornayre, loc. à Fullj, de tourner, et suffixes adjectifs eresse,
ayre ^ îérc, tournière.
Tornetia?., sommet aux Ormonts, rocher sur Vionnaz et à
GrandviHard ; dim. de tour.
Terny, D. Glane, Fribourg", TaurniajOy 766, TaurniacOy
gSo, Hidber, I, 220 (Taurmaco par fausse lecture), Tornei, 1142,
Tornie, 1224, 1228, M. R. XII et VI, Torniey lo Pitity 1248,
Tornye^ i3ao, Tornier, 1668, v. der Weid, etc.; autre, ham.
de Liddes, Valais ; de (fundum) Tauriniacurriy domaine d'un
Taarimas, i^^entilice romain. Holder, p. 1892, le rattache à Tor-
rtiacum, de Turnius, mais les formes primitives montrent une
autre ori)^ine.
Terrembey(bé, bec), pâturage au fond de la vallée de Bagnes,
Valais ; serait-ce un nom formé par pléonasme de torrent et bej,
bach, ruisseau?
Torry, ham. à Fribourg et Granges-Paccot, Thorely i3oo,
i32a^ Torely i^3i ; d'après ces formes = v. fr. torel, petite tour,
au fig, pour éminence arrondie. Torry est aussi le nom de 5 pâtu-
rages à Cerniat, Gruyère ; il y a encore le Nant du Torry à Myes,
D. Nyon ; même racine ? voir aussi Teurre.
Torlin (ou Tortain), grand pâturage, vallée de Nendaz, Valais,
Torter/nsy 1 270 ; Lœx Tertay aux Diablerets ; de la famille du
V. fr. torty détour ; Talpe de Tortin est dans un vallon latéral, à
rentrée tortueuse.
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TOT — TOURNILLE 467
Au Toi, prés sur une croupe à Vionoaz, Valais ; les prés du
Tout, 1775, du Tbttr, 1776, au Tord, 1728 ; de tour^ s. m., en-
droit où Ton tourne la croupe du mont.
Touille^ En la — , loc. à Féchy, la Toille à Ghandolin et Ayer,
la Tueille (ou Tuille) à Vex et Hérémence ; en ToUion à Arnex-
Orbe, diminutif ; subst. verbal du verbe v. fr. tooillery touiller,
salivy souiller, patois toulhi ; à Grenève, touillon, personne re-
poussante par sa saleté ; les Etouyères, loc. à OUon où arrivent
les ruisselets boueux de Panex et de Gonfrène, soudure de l'article
pour es Touyères. M. Isabel nous signale l'Eau des Touilles,
ruisseau au Genis employé à irrig'uer les prés.
TourbilloD, colline escarpée à Sion, Turbillionj 1268, 1287,
TurbilloTiy 1276, 1287 (c'est aussi le nom de prés à Ayer, Anni-
viers). Gatschet le dérive de derbi, pin, et lô, forêt, soit forêt de
pins. Mais i® derbi a gardé sa forme primitive, voir Darbelaz ; et
2® cette colline qui montre le roc partout n'a jamais pu être cou-
verte d'une forêt de pins : étymologie impossible. Turbillon nous
parait un diminutif de turbil, du latin turbiculum, dim. de turbo,
toupie, cône, au fig*. colline plus ou moins conique ; tel paratt
Tourbillon vu de la Planta à Sion ; le Berry a aussi turbéy colline,
même origine.
La Tourme de Bouque, en valdôtain la Trouma des Boucs,
sommet isolé, au S. du glacier d'Otemma, vers la frontière ita-
lienne ; de l'italien turma, s. f. , escadron, troupeau : endroit où
se trouvaient jadis des tourmes, des troupeaux de bouques, soit
de bouquetins.
Toumay, ham. et chAteau à Pregny, Genève ; comme 4 Tour-
nay de France, de Turnacum (praedium), domaine d'un Turnus,
cognomen (surnom) romain.
La Tourne, col du Jura neuchâtelois ; subst. verbal de tourner.
Es Tomelles à Ghéserex, D. Nyon, parait en être un diminutif.
Toumelon blanc, sonmiet neigeux, vallée de Bagnes ; dim. de
tournelle, petite tour.
Tournille, rocher en forme de tour sur Verbier de Bagnes ;
syn. de tournelle.
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468 TOURTEMÀ6NB — TRABLAZ
Tourtemagne, Valais, CurtmannoniSy io5o, M. R. XVIII,
337. Cette localité indéterminée du Haut Valais nous paraît être
la môme que Thortemanei, 1210, Tortemaigny ^ i245 et 1276,
Togmagny, 1260, Comagniy 1260, Tomagny, 1267, Tortema"
gny, cinq fois 1 322-1 357, Toriomanie^ 1378, Turtemagny et
Tartimagnia^ i4a4, Turtamagna^ i449> etc. Furrer l'explique
par tour des Téméniens, Turris temenica, nom supposé que nous
n'avons rencontré nulle part, étymologie fantaisiste qu'on voit re-
paraître encore^ par exemple Guide du Valais de J. Monod. Hol-
der cite, article Lemannus, un mot Lemenicnm (Temenicum) et à
Temenius il renvoie à Lemannus. Temenicus serait donc une
fausse leçon de Lemenicus. Pour Bridel, Lutz = turris magna,
grande tour ; mais aucune forme ancienne ne présente un rapport
quelconque avec cette étymologie. Pour Gatschet et Studer = la
tour des maignies, « turris de maneriis, » la tour des maisons.
Pour nous, d'après la forme de io5o = court, ferme de Manno,
n. pr. germain fort répandu ; nn est devenu gn au xni« s., peut-
être sous l'influence d'une confusion entre les noms Mann et
Magn, souvent employés l'un pour l'autre, voir Mannens ; la per-
mutation c-t est connue en Valais, paquier, patier, et dans le fran-
çais tabac, — tière. On peut objecter que nous n'expliquons pas le
maintien du t final de Court qui devrait disparaître devant une con-
sonne. Nous répondons qu'il est tombé dans trois des formes ci-des-
sus ; il paraît et disparaît pour se maintenir définitivement depuis
1276. Cela peut s'expliquer par une confusion avec un autre nom
germain commençant par a, comme Amano, très ressemblant
avec Manno.
Touze, Touzo, loc. à Conthey, aujourd'hui vignes; dérivé
probablement de tonsus, tondu, ras, (bois) taillé ; il y a un verbe
V. fr. tousery tondre, tailler.
Le Trabandan, m. à Lausanne. D'après le Dict. hist. vaud.,
de ira à Bandan, le pressoir à Bandan, n. pr. D'aprèà M. B.
Dumur (comm. verbale), ce serait plutôt le Tru à Bender.
La Trablaz, pâturage, Ormont-dessous ; plaine de Vouvry, la
Table y plan de 1722 ; la Trable, vignes à Conthey ; la Trablei-
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TRACOUETS — TRAMBLAN 469
taz, pâturage à Morcles, dim. ; du patois trablle, table^ avec
épenthèse d'un r.
Les Traoouets, alpes de Nendaz, Traçai, pâturage sur Verco-
rin, D. Sierre, Tracuiez, 1264, Tracoil^ 1807; Tracuît, pâtu-
rage sur Ayer, D. Sierre, Tracuyz, i3o5 ; on dit aussi Cracuit^
permut. t-c. Si nous rapprochons ces noms de Quaj, pron. Couaî
ou Coui, voir p. 371, haie, barrière, nous pensons qu'on peut les
considérer comme formés de ce mot Quaj et du préfixe tra, latin
trans, au delà, soit pâturage au delà de la barrière.
Traimure à Gorsier ; de trans, au delà, au delà de la Mure.
rrainant, ham. de Cologny, Genève, Tresnant, 1188, M. 6.
IV, 84) TreynanZy i3o9 ; de trans, au delà, au delà du nant.
Le Trait, ham. de Montreux, entre Territet et la Baye de Mon-
treux, Tray de Baye^ i3ia, Tractas de Bay^ i335; du latin
tractas, part, de trahere^ pourrait signifier simplement cours
d'une rivière (tractus est pris dans ce sens par Q. Gurce), terrain
parcouru par la Baye. Mais Gatschet, p. 292, nous indique un
autre sens. Citant les localités de Tracht au bord du lac de
Thoune, Tracht, ham. de Brienz, et un autre du xii* s., concer-
nant le lac de Zug où tractus signifie droit de pèche, de tirer le
filet : « in lacu Zugersee habemus duos tractus et dimidium ; no-
mina lacus, ubi pisces debent capi, sunt ista, » etc. ; il conclut
que partout où ce nom désigne une localité au bord d'un lac, il
s'agit d'un lieu ayant droit de pèche. L'un des textes concernant
le Trait de Montreux parle justement du droit de pèche dans cette
localité. D'après de Gingins, Recherches, p. 46, le Tractus de Bay
serait « le quartier du bey de Noville. »
Trame, affl. de la Birse ; peut-être le même que le s. trame, du
latin trahere, et la Trème, affl. de la Sarine, Tremaz, Trente,
1478 ; de trème ou iraime, autre forme de trame ; ce dernier a
pour dérivé Tremettaz, pâturage et sommet vers les sources de
la Trème.
Tramelan, 3 com. sur la Trame, affl. de la Birse, ail. Tram-
lingen, Trameleins, 1178, Tr. I, 363, Tramelans, 1297, 7>i-
mellingeriy i3a5, Tremolin^ i384. Non point dérivé d'un n.
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470 TRAMONT — TREMBLE
d'homme, comme tous les noms en ingen, mais, — exceptionnel-
lement, — du nom de la rivière, la Trame, comme en Allemagne
Thûringen, la Thuringe, les habitants des rives de la Tyra, ri-
vière, d'après Fôrstemann, Ortsnamen, p. 245.
Tramont, ham. de Perrefitte, D. Moutier, Berne; Tr. I, 871,
y rapporte la localité terram AmazoniSy 1 179. Malgré cette affir-
mation, nous croyons que Tramont = trans montent^ au delà du
mont ; qous ne voyons pas comment terram Amazonis pourrait
devenir Tramont. Un autre Tramont, ham. de Boécourt, séparé
du village par un crèt, même sens.
Tra patron, loc. à Bramois, Valais, Trapatron^ lôSg, C'est le
Torpaton souvent nommé dans les chartes valaisannes du xni« s.
Turpaian, I2i5, Torpaton, 1227, 1264, 1267, 1278, Turpatoriy
Tarpatons, 1260, Torpaions, 1260, 1277, M . R. XXIX et XXX,
pratam situm in territorio de Bramosio, juxta mugnieriam
tendentem versus TorpatonSy 1820, M. R. XXXII, 3oo. La mé-
tathèsê de la i>^ syllabe est fréquente et l'addition d'un r dans la
3« s'explique facilement.
Travers, Val de — , C. Neuchâtel, Vallis transversCy 1049,
1238, etc., Vallis traversa, 1820 = vallée transversale; Tra-
verstn, forêt sur Roche, Vaud, marais à Sévery, les Traversins,
prés à Buix, Berne; de l'adj. v. fr. traversain, transversal, forêt,
marais, prés occupant le travers d'un coteau, d'un territoire.
Les Trèches, champs et vignes Boudry ; d'après M. Isabel in
Htt,, « trèches = mamelons plus ou moins boisés à l'origine. »
Ce serait une variante de truche, voir pour le sens ce mot où l'on
trouvera le diminutif trechon.
Trélex, D. Nyon, Traitai, ii45, ii64, M. R. V, 2i3, 474,
frétai et Tralai, 1177, M. G. II, 89, Trelai, 1210, Treslai,
12 ï8, M. R. V, 35o, 225, id. 1286, 1246, M. G. XIV et IV, Très-
lei/, ia35, M. G. XV, Trellay, 1272, Trelay, 1244, 1296, 1808,
M. R, XXVIII, Treylay, Nécr. Laus., Treley, 1299, M. G. XIV;
de tra, tre, très, du latin trans, au delà et lay, forêt, bas latin
legia, laya ; lai ou lay comme dans Bellelay(lai).
Le, les Tremble,s, plus. ham. et m., par exemple à Chaux-de-
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TKÈ — TRÉJBU 471
Fonds ; les collectifs sont plus fréquents : Trembley, lo loc., h.
ou m. isolées, Tremblez à Villars-le-Teiroir, Tremblex à M on-
treux et 3 loc. Frib., Trembliex à Gottens et Neyruz, Frib.,
Tremblier à Lovatens, Tremblets à Cemier, Tremblai à Ar-
nex-Orbe ; du latin tremuletum^ lieu couvert de trembles, latin
tremula. Tremblâtes, Neuchâtel, Tremaulaz à Arnex, Gume-
tenSy Seifpaeux, du fém. tremaleta; le Trembla à Seleute,
Tremblies à Meinier, Genève; de tremula, tremulaSy le, les
trembles ; Etrembières près Genève, article soudé pour è$ Trem-
bières^ aux Trembières, i68a, M. G. XXIII, ^76 ; de tremula"
rias ; le Tremelly ou Tremehlli, fauchages sous Ghaussj, Tre-
melU au Pillon, Ormont-dessus (Il mouillé), sont encore des déri-
vés collectifs de tremula, tremble, où le e, représentant le u, Tin-
tercalation du b n'a pas eu lieu.
Tré, Trai, Tra, Trey, Tri, formes diverses du même pré-
fixe ; dérivé de tranSy au delà de, souvent mal interprété et con-
fondu avec tré, trois :
Trébuit, loc. à Gorbejrier, au delà du bois.
Tréehaux (Treis Chaux, carte Dufour), au delà de la chaux,
de Tarète.
Tréchène à Yvome, Tré-le C3iêne, Jussj, au delà du chêne.
Trécor à Borrex, Coinsins, Trécort, Ollon, > de la cour,
de la ferme.
Tréeouluire à Savièse, au delà de en Couluire.
Trécrettaz à Vétroz, » de la crête.
Tréfayes ou Treyfayes, ham. de Rueyres^Tréfayes, Fribourg,
au delà des fayes ou fays, des hêtres.
Tréflon à Puidoux, Trefflion à Remaufens = au delà du Flon.
Tréjeu à Port-Valais, au delà de la forêts
Trélechamp à Argentières, au delà du champ.
Tré les Proz, Leysin, Tré-le Bois, Jussy, au delà des prés,
des bois.
^ Pour M. Isabd (in litt), Tréjeu, tréjaô aux Ormonts, trejào à l'Etiyaz,
tréearie à Bex et Lavey est l'endroit où l'on sort le bois de U forêt, ou le che-
min hii-méme.
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472 TRÉLU — TREYVAUX
Trélu, loc. à Ajent, Valais, au delà du ham. de Luc.
Tremalley à OUon, au delà de Mallej, de la pommeraie.
Trémalmonty ham. à Couvet, au delà du ham. de Malmont.
Trémazière, vignes à Grimisuat, au delà des murailles, des
maisons,
Trémoille à Emosson, alpes de Finhaut, au delà de la moille»
du marais.
Trémont, Ghàtel-Saint^Denis et Lessoc, au delà du Mont.
Trémoolin à Meînier^ au delà du moulin.
Tressod, alpes d'Ollon, au delà du lieu-dit en Soud.
Tressaulaz à Fiaugères, Fribourg, au delà du ruisseau la
Saulaz.
Tréiorrent, Ormont^dessous^ au delà du torrent le Troublon.
TréTigne à Conthey, au delà des vignes.
Tré chez Mathey, Trélez ; Tré chez Roget, Genollier ; Tré
chez Guéry^ Founex ; Tréchillonel (chez Lionel), Châtelard ;
Tréchipérat (chez Pérat), TrésibolUet à Troinex (chez BoUiet),
= au delà des maisons de ces familles.
Treycovagnes, D. Yverdon, Trescovanes, laaS, M. R. VI,
Trecovagnes^ i364, Matile, Trescovaignes, i453 = au delà des
vieux sapins, patois covagne.
Trey Faux à Etagnières, Treyfayes, ham. de Rueyres, Frib.,
au delà des hêtres.
Trey-la Vaux à GoIIombier, Morges, au delà de la vallée.
Trey-le Mont, Ghavannes-sur-Moudon, au delà du mont.
Treymonnaz, m. à Monnaz, Vaud, au delà de Monnaz.
Treymont, loc. sur Boudry, Treymonty i325, au delà du mont.
Treymonts. ham. de Fontaines, Neuch., au delà de Tète de
Rang.
Tpeytoprens, loc. à Gressy, D. Yverdon, au delà du torrent le
Buron. Quant à Tpeytoppens, Payerne, et Tpeytonrent, ham. de
Puidoux, ils ont une autre origine ; enfin Treyvaux, Fribourg, a
une origine indécise ; voir ces mots plus loin.
Treyvaux près Boudry, TresvauZy laSa, Matile, au delà de la
vallée.
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TREZ — TRÉVBLIN 473
Trez les Oaz à Satigpny, au delà des crèts.
Le Tpésex, loc. à Saint-Prex, nom très fréquent avec de nom-
breuses graphies : au Trésy, loc. à Villars-sous-Yens, Villars-
Sainte-Croix, Vuffiens-le-Chàteau, Aclens, le Chenit, Premier,
Pompaples (Trésil), Montcherand, Mathod, Rances, l'Aberge-
ment ; Trésis à Eclagpnens, Lavignj ; Trésys des Amoureux,
ravin de la Venoge à Chevilly, Trésit à Goumœns-la- Ville ;
Treisy à Boumens, Treyzy à Lussery, Trézy, Préverenges, les
Treisis, La Praz et Ferreyre, Treisils à Glarmont, au Traisil à
Gressy, le TrésU aux Glées, les Trésils à Croy ; les Trésillets à
Premier, les Traisieux ^ à Boudevilliers, diminutifs, Trésey à
Bex, au Tréjex à Yvorne (permutation z-j). Nous le dérivions de
transitas, passag'e, et en faisions la forme populaire du mot sa-
vant transit ; mais M. le prof. Bonnard nous a fait observer que
dans transitus le i est bref et tombe. Pour lui c la forme primi-
tive doit être trésil : on pourrait supposer un subst. transiliunty
nom verbal de transilire, sauter par dessus, franchir. »
Treuil, voir Truel.
Trévelin, ham. d'Aubonne, villa Triviliaco, 1008, TrivelinOf
ii4i, TrivillinOy 1167, Trivillin, 1177, Trivillins, iao4i Tri-
uilins, 1234, M. G. IV, i5, 5i, Trivilynz, i235, Trevellino^
1876 :=z(fundum) Triviliacum, domaine de Trivilius ou Tre^
bellius^ gentilice romain. Ce mot est curieux par le chan/^ement
de suffixe ; ce devrait être aujourd'hui, semble-t-il, Trévilly. C'est
la même modification que dans Tartegpnins. Comment l'expliquer ?
Trivelino nous paraît être le datif-ablatif sing*. d'un adj. Triveli-
nus, (fundum) Trivelinum, formé sur Trivelius comme Leontinus
de Leontius, Quintinus de Quintius^ Terentinus de Terentius,
Tertallinus de Tertullius, Camerinus de Camerius, etc. On com-
prend qu'on a pu désigner ainsi indifféremment la propriété de
Trivellius par le nom Triviliacum, ou par l'adjectif Trivelinum,
sous-entendu fundum, en français Trivilin, puis est venue en i2o4
la confusion avec le suffixe germain ins : Trivillins. Quanta l'éty-
^ M. Alf. Godet, M. N. XXII, dérive ce dernier de traju ilices, k travers, au
delà des houx.
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474 TREX — TREYVAUX
mologie de Tre Belin, maison de Bel, d'après Levade, Schmitt,
opinion adoptée par Blanchet, Martignier, elle n'est pas soutenable
en face des formes anciennes.
La Trex, ham. d'Ormont-dessus, la Tray^ i6i4» la Trey^
1673^ fausses orthographes pour VAtraity voir Malatrait.
Trey en composition ; voir Tré.
Trey, D. Payerne, Trais, ii4a» Treisy ii46, Matile, TraiSy
iï6i, Treis^ 1218, M. R. VI, 117, Treys, 1264, Treyz, i3ii ;
probablement forme plurielle de trait, s. m., de tractus.
Treylel, loc. à Bevaix, bord du lac de Neuchâtel ; dim. de
irait ^ comme le Trait de Baye à Montreux, localité avec droit de
pèche ; voir Trait.
TroytoppeDt, ham. de Puidoux, D. de Lavaux : t fautif, c'est
le même que Tpeytoppens, D. Payerne, TroiterenSy TroyterenSy
ïi74î 1177 et 1280, Cart. Month., M. R. XII, TroterenSj 1194»
MatUe, TroiterainSy 12 17, Donat. Haut., W. de TroutereinSy
i25i, F. B. II, Troterensy i337, Matile, Treiorens, 1487, i453,
TreitorenSy 1668, v. der Weid = chez les descendants de Trut-
hari, n. pr. germain ; de trut, ami, et hari, guerrier; rien de
commun avec territorium, comme le veut Gatschet. Le terme fac-
tice torrens, avec double rr, paraît avoir été introduit chez nous
par les commissaires du duc de Savoie, rédacteurs des grosses féo-
dales dont les préoccupations d'orthographe et d'étymologie ont
laissé des traces dans plus d'un des noms de lieux du pays de
Vaud. (Rem. do M. le prof. Stadelmann, op. cit., p. 94.)
Treyvaux, D. Sarine, Frib., ail. Treffels^ Tribus vallibuSy
1169^ etc., TresvauXy i235, 1261, TreuauXy 1246, Tresvals,
1260, F. B. II, TrevauZy 1878, Trevoul^ i423, 1476, en outre
Treyvauly TreyvaSy Trevas au xiiPs., Petrus de Traoauty i357,
Jahrbuch fur Schw. Gesch. II, 242. La forme de 1169 = aux trois
valIf^oSf ou vallons creusés sur les flancs de la Combert et du Cou-
siobert. Mais d'autres formes paraissent le rapporter à trans val-
ienij au delà de la vallée (de la Sarine). « A l'origine l'église (de
Saint-Pierre) était au fond de la vallée, au-dessus de la Sarine ;
la tradition porte qu'un pont jeté sur la Sarine près de Saint-
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TRIAUDES — TRIMONT 475
Pierre reliait les deux rives de la rivière. Au xni« ou xrv* s., la
population avait abandonné Saint-Pierre pour s'établir dans la
partie supérieure de la vallée. » P. Dellion, Dict. XI, 227. Ces
détails, le fait que le centre de la population était primitivement
sur la rive droite de la Sarine, nous paraissent plaider pour trans
vallem.
Triaudes, aux — , m. à Ecublens, Vaud ; Sur le Triaux,
chalets à Ormont-dessus, es TriouSy i332 ; au Triot, loc. à
Grandvillardy Frib. ; Triotteries, s. f. pi., terres maigres (Berry).
« Triau est en Ghampagpne le nom de mauvais terrains dits aussi
savarts. » Littré Suppl., sans étjmologie.
Triège, loc. et torrent entre Salvan et Finhaut, Valais ; du v.
fr. triège^ endroit où se croisent trois chemins, de Salvan, Fin-
haut, Emaney; le torrent avait jadis un autre nom : le peti
Trient. La Grande Largition de Lausanne parle d'un pré le
triege^ triujoz à Lutry, M. R. VII, 781, 82.
Trient, rivière du Valais et villag-e, TrienSy 1298, Trien, 1810,
Murith. Ne serait-ce pas le même mot que le s. m. trient = tri-
dent, le Berry dit irieni, le patois vaudois trein, treun (Bridel) ;
la rivière est formée de trois bras, TËau noire ou Nant de Bérard,
la Barberine et le Trient proprement dit et de la. hauteur de Fin-
haut on voit très bien les 2 vallées principales et la 3<^ se dessine
entre le Six Jeur et le Perron. Paraît en tout cas renfermer la
racine latine et celtique tri^ trois, à laquelle Holder (p. igôi)
rattache Tridentum, ail. Trient, Tyrol italien, fr* Trente, ville
fondée par les Gaulois Cénomans.
Trierettaz, loc. à Gonthey ; de tri ou tréy au delà, et Airettaz,
petite aire ; voir ce mot.
Tryande ou Trésendes, Tréjandes, Trisande, loc. à Ven-
thône, la Trisanday 1274, M. R. XXX, Veyras, Trijanda à
Saint-Martin ; la Treysandaz, chable à Evionnaz ; peut-être de
tréy tri, au delà, et sende^ sentier, de semita, au delà du sentier.
Trimont, loc. à Sottens = tréy au delà du mont, du crèt qui
s'élève à TE. du village.
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476 TRIOLET — TROGLENS
Au Triolet, ham. à Mézières, Fribourg'; prés à Genollier,
Gilly, Vaud ; de triolet, trèfle rampant.
Trionaz, écart de Lens, Valais, la Triona, xin«s. ; paraît être
une (villa) Triona, du cognomeD j^allo-romain Trio^onis cité
par Holder, igôG.
Triponts (atlas Siegfried), loc. à Conthey, fausse orth. ; le cai^
tographe a mis un s plur. expliquant par trois ponts ce nom qui
signifie au delà du pont (de la Rogne) ; de tré, tri, du latin trans
et pont.
Trîquent, ou mieux Tretien, ham. de Salvan, Valais ; Outre--
Quint dans Lutz, fausse orth. pour au Trequin, Trequin dans
Lutz, qui est une corruption de Outre-Trient, in pago d'Ultra"
trieny Ultra-^Trien apad Salvan, Rentier de Salvan vers 1782,
Arch. Saint-Maurice, au delà du (petit) Trient, aujourd'hui le
Triège.
Trîqueut, Val — ou, faussement Très Cœur et Trois Coeurs^
versant droit de la vallée de la Lizerne, opposé au chemin du col
de Cheville ; de tre^ au delà, et queut = col ; cœur est une fausse
traduction du patois tieu, kieu qui signifie à la fois col et cœur ;
voir Cœur.
Trivellaz, ham. d*Attalens, Frib. ; de tri ou tré, latin trans^
au delà = au delà de la vellaz, du village.
La, les Troches, fermes au pied de la Rerra et à Gruyère ; m.
à Echarlens ; Troche-Bellon, m. à Vuadens ; aussi nom d'un
ancien château près Divonne, castrum Trochiarum, il^iS, Duval,
op. cit. XIII ; une Trochi à lUens, 1262, M. F. I, 268. Peut-être
du V. fr. troche, assemblage, faisceau ; peut-être se rattache-t-il
à la racine celtique troky kymri trwch, brisé, coupé, armoricain
trouchf coupe, parent du latin troncus, truncus. Ce serait encore
des endroits défrichés, comme les Troncs et les Tronches.
Tpoclens, loc. à Montricher, emplacement d'un village ruiné,
Turquens, iiSg, Troclens, iitfi, M. R. 111,582, 487, Torclens,
1177, 1228, TorcleinSy 1288 = d'après la forme de 1189, ^^^
les descendants de Turico, n. pr. germain, que Fôrstemann,
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TROGNE — TRONC 477
p. iao5, donne sous la forme latinisée Taricus, v® s. ou, d'après
les formes postérieures, de son diminutif familier * Turichilo.
Trogne ou Trogny (j atone), faam. de Saint-Martin d'Hérens,
Valais, Trogny, 1260, 1267. Origine douteuse; peut-être de la
famille de trorty tronçon, dim. trognon ; peut-être sjn. de trogne y
museau, du comique tron, nez.
Tpolnex, G. Genève, Triuniacum vers iioo, M. G. I, i5i,
Tronacum, Trosnay, Troisnacum, 1200, ibid. II, 54, puis 7>oy-
nay, 1266, et Troignay, i3o2, etc. Ne peut signifier endroit où
abondent les troènes, bas latin tronus, comme l'admet Gatschet.
(Un juge de SaintJulien le pensait sans doute en 1770 en écri-
vant Troênnex, Duval, LXXXVI) ; les formes primitives l'ex-
cluent ; en outre ce mot est inconnu chez nous où cet arbuste s'ap-
pelle fresillon. Vient évidemment d'un n. pr. gallo-romain,
comme * Trionius ; il y a Trio,onis et Holder donne Trionacum.
Troisrods, ham. de Boudrj, aussi Troirod ; de tranSy au
delà, et du celtique rody gué, passage, chemin, parent du v. h.
ail. rôd, défrichement ; voir Alf. Godet dans M. N. XXII, 42*
Troisiorrents, D. Monthej, Valais, Treiorren et Tresiorren,
1263, M. R. XXX, 83, 84. Une charte de 1283, p. 3i4, dit ho-
mines de TrestorrentibiUy Trestorrent, i352, Rev. hîst. vaud.,
avril 1906 ; de très, latin trans, au delà de = la localité au delà
du torrent de la Vièze de Morgins, ou des torrents, soit des deux
Vièzes qui se rejoignent au-dessous. D'autres chartes, i283, 1286,
disent Tribustorrentibus ; comme la commune est entourée par
les deux Vièzes et le torrent de Fayot, les notaires ont pris par-
fois la préposition très, trans pour l'adjectif très, trois. Cette se-
conde étymologie serait possible, mais la première est bien plus
vraisemblable ; elle est prouvée par l'existence de deux autres
Troistorrents, l'un, alpe au delà de la Reuse de Saleinaz et l'autre
alpe sur Bourg-Saint-Pierre, au delà du torrent de Perche.
En Tpois-Villes, loc. à Baulmes, « d'où l'on peut voir les trois
villes d'Orbe, Yverdon et Grandson. » (M. Pérusset, in litt.)
Le TroDC, les Troncs, une 4o* de hameaux et loc, Vaud 19,
Fribourg 17 et Valais 3, par exemple les Troncs à Bottens,
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478 TRU — TRUGHES
Troncus vers 1200; diminutifs Tronchet, 6 loc., I>ronchetà
Gurdlles, Trontzés à Mannens, Trontzec à Ayer, Valais (pour
le c, voir Biolec), les Tronchats à Bourrignon, Berne, suff. ju-
rassien ai = et ; en la Tronchiaz à Vérossaz, collectif Tron-
cheré à Bonfol ; composé Tronche-Bélon à Riaz, Fribourg* ; un
nemus de Trunco dans une charte de Vuarrens, ia36, M. R. VI,
iio. Dérivés de Tadj. latin truncuSy coupé, désignant des défri-
chements par abatage de la forét^ où la souche reste en teire, par
opposition aux Esserts, défrichés par arrachage, et aux Breuleux^
Burlatej, etc., défrichés par le feu. Ce mot s'emploie au figuré
dans les Alpes du Valais pour désigner des rochers en forme de
souche : Tronchey, crèt, alpes de Vionnaz, Tronzey ou Tront-
zey, rochers, alpes de Leytron, Tronchet, crête rocheuse au
SaintrBemard.
Tpu, Crèt du — à Concise^ €ombe au Tni à Valeyre-sous-
Rances = crèt, combe du pressoir, v. fr. tru ; les dim. truel,
truet, sont plus fréquents, voir Truel.
Truche, nom de nombreux rochers, de sommités des Alpes,
quelquefois dans le Jura et même sur le plateau, présente des
formes variées : Truche du Lapiaz à Bex, autre sur Ghesiéres,
i5g4, une 3« sommet au N. du col de la Croix, 1898 m., Truche-
Fardel, rocher entre Yvorne et Roche, les Truches noires, val-
lée de la Gryonne, aux Belles-Truches, loc. à Monthey et à
Port- Valais ; le château des Belles-Truches à Vevey, du nom
d'une famille de Chambéry (Dict. hist. Vaud, 91 3), Trucce de
Socçueniriy 1214* aujourd'hui Sauquenil, entre Roche et Ville-
neuve; dimijiutifs Truchet à Provence, D. Grandson, et à Pleigne,
Jura bernois, Truchaud, rocher, Ormont-dessus, et Druchaux,
sommet du Jura sur Berolle, Vaud (fausses orth. pour Trucheau).
En Valais, avec la permutation ch-ts, il devient Trutze, rocher à
Levron, les Trontz à Nendaz, Trontze à l'Aigle, 1990 m., à
Trient, Treutze, alpes de Vionnaz, Trouss(e) ou Treutze de Ser-
vais, sommet rocheux vallée de Bagnes, Trouss Boue, val Perret,
Troutz, chaîne de rochers au Valsorey, Entremont ; diminutifs,
le TrotzoD, rocher sur Revereulaz de Vionnaz, le Trechon, sur
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TRI TEL — TRUFFIÈRES 479
Vioonaz, Turchon^ I7a3, Trotxon et Tretzoriy 1776, TrotaMiPd
à Saint-Léonard, dépréciatif. Avec la métathëse de Vr que nous
trouvons dans Turchon, nous avons la Tonrche, sommet sur
Morcles, la Tourtze à Dorenaz, le Tortzon, rocher sur Riddes,
la Torche au Saut du Day à Vallorbe, une autre à Yaulion, le
Gord de la Torche à Fribourg*, le Toarchet, crèt à Lucens et
à Montag'ny-les-Monts, Frib. ; il y faut probablement joindre
Dorchaux, sommet à Ormont-dessous ; en patois trutzCy truche^
truchaUf cavité, fissure de rochers ou nichent les corneilles, y^
Bridel. Paraît dérivé du celtique truccps, gallois truchy mutilé,
coupé, incisé, de là son application à des rochers escarpés ; peut-
être ce mot est-il parent du latin trochus, toupie ; en Dauphiné
truCy sommet rocheux. Aussi dans la Vallée d'Aoste : le Truc
Ghaveron, vallée de Ghallant. Ce sont en général dans les Alpes
des rochers très découpés, de là le sens que le mot a pris en patois.
Dans certains cas, ou il n'y a pas de tels rochers, pour les localités
du plateau, on n'a considéré que le sens de sommité dont il est
synonyme dans certains actes, ainsi : « truchetum $eu summitas
Margeriaey » le truchet, soit la sommité de Margerie, aujourd*hui
Mont Margeriaz près Ghambéry. Mém. Sav. IV, 262.
Le Truel ou Truet à Goppet, Signy, Monthey ; le Truit, les
Traits^ ham. et loc. à Gilly, Mont> Bursins, Saint^Livres, Tolo-
chenaz, Blonay ; le Treuil à Vufflens-le-Ghàteau ; le Truey des
Bercles (treilles) à Saillon ; du v. fr. truel ^ pressoir, dim. de
/ra, fr. treuil, du latin torcular; un acte de 1642 parle de
« 5 poses de vigne avec le truel ^ (à Lonay). En la Troille, forme
féminine, à Chardonne ; dim. Troillet (TrolUet), loc. à Vouvry et
Port^Valais, la Trolliettaz, vignes à Monthey ; Troyères, vignes à
Lens, Troilieresse, loc. à Lens, forme adjective; tru devient trou
à Neuchàtel : le Trou des Nonnes à SaintrBlaise, Tancien pres-
soir du couvent de la Maigrauge à Fribourg (Musée Neuch., i865).
Es Truffières, bois à Novalles, D. Grandson ; endroit où Ton
trouve des truffes, La truffe se rencontre çà et là dans les bois de
chênes du pied du Jura ; es Truffeyres, champs à Molondin,
forme patoise.
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480 TSAPI — TSOUMA
Le Tsapi (oq Tzapi), pâturage et sommet à Bourgp-Saînt-
Pierre, Valais, le même en patois que le Chapeau à Chamounix,
le Ghapiu ou Ghapien au S. du Mont-Blaoc, petits plateaux cou-
ronnant une pente escarpée.
Tsarvo, voir Gharvaz.
Tsavas ou Tzavas, deux pâturages et sommet, Vanil, sur
Grandvillard, Gruyère : pâturage, Vanil des choucas ; du patois
isavOy tsavoua, autre forme de tschava^ choucas ou corneille des
Tschalmet, sommet gazonné à Louèche-Bains ; nom germanisé
de Chalmet ou Gharmet, fréquent dans la Suisse romande, dimi-
nutif de Chaux, voir ce mot. On parlait français à Louèche jus-
qu'au xvi« s.
Tsermu à Ormont-dessus, « colline qui permet aux deux ha-
meaux de Chevril d'être préservés de l'avalanche du Taron ; du
patois tsermUy rempart, monticule en terre, massif triangulaire
de maçonnerie qui charme ^ arrête l'avalanche, du verbe patois
tiarmày tserrhâ, charmer, ensorceler, puis arrêter. » Isabel.
Sermu se dit à Lavaux des murs qui retiennent la terre des vignes
sur ces coteaux escarpés : « les dits abergataires... maintiendront
les charmuz des dites vignes, >^ i4i8* Répertoire de Montheron
cité par Blanchet, p. 174. Chermieux, m. à Saint-Légier, même
origine.
La T$ouma(z), forêt à Ëvionnaz, loc. à Nendaz, majens de
Riddes, mayens sur Montagnier de Bagnes et sur Ayent, aussi
Zoumaz, Choumay ia5o ; Joux des Tsoumes ou Choumes à
Salvan, la Choumaz à Saint-Maurice, la Chaumaz, m. à Ecot-
teaux, loc. à Gossonay, Chômez, loc. à llsle, Premier, Mont-la-
Ville, Yufflens-la-ville ; diminutifs Tzomettaz à Hérémence»
Choumets à Ghàteau-d'Œx, Zoumieux à Saxon ; du patois
tsoumay s. f., ou tsaumoy s. m., cioumou (pr« choumou), vallées
vaudoises du Piémont, tguma (pr. chouma), choma^ cauma aux
Grisons), correspondant des nombreux Reposai r^ en patois Repo-
sieux, par exemple à Monthey = place où le bétail se repose à
l'ombre ou lieu de halte à la montée au pâturage. Subst. verbal
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TURÉ — TZOUATZO 481
de chômer^ qu'on dérivait, d'après Littrë, du celtique» bas breton
choum, s'arrêter, gaélique courriy cesser. « On rattache mainte-
nant chômer au latin cauma^ chai eut = se reposer dans le temps
chaud, y^ Bonnard in litt.
Au Turé, prés à Conthej, Valais, Turri, Tourralet, l'Etivaz
et Rougpemont, autres formes de turel ou turety colline ; syn.
Berry et Yonne tureau, tertre, éminence, dim. de tare, Berry,
colline ; turé de turel, comme Rosé de Rosel ; voir Teurre.
Tii8iiige(8), ham. de Blonay = chez les descendants de Tuzo^
7>ii^o, n. pr. germain. Fôrstm., p. 1164. Un Tucingio, 126a,
est aujourd'hui Toisinge près Bonneville en Faucigny.
Tusy, ham. d'Avry-devant Pont, Tugi/y 1882, Thusys à Pont-
la-Ville, Tuzy, maison à Saint-Légier, D. Vevey ; de {/undum)
Tossiacum^ domaine de Tutius ou Tasias, gentilice romain. Au
XIII* s. un Joh. de Tossiaco était chanoine de Lausanne.
Tzallan, pâturage de Saillon, Tzalland, alpe d'Ayent, Dent de
Tsallan, Bridel, 1820, ou Challant^ nom de la plus haute pointe
de la Dent du Midi, Tschallan^ carte Dufour ; voir Challant.
Tzancolon à Vex, Valais = champ (de) Colomb, n. pr.
Tzedon, champs à Conthey ; tz =i ch, d = Il mouillé = Ghel-
lon, chillon, champs pierreux, comme l'alpe de Cheillon ; de
chille, caillou, voir Chille et Chillon. Ghedonnaz ou Tsedon-naz,
forêt versant N. 0. de Bovonnaz, alpes de Bex, même origine.
La Tzintre, ham. de Charmey, Tzindre (ou Tzendre) à Nen-
daz, autres formes de Chentre.
Tzo y bots, pâturage de ChÂteau-d'Œx, près de la Gummfluh ;
de bot, crapaud, la Chaux aux crapauds. Une autre Tzô y Bots
sur la paroi E. du lac Lioson. c Ce nom de bot est incompréhen-
sible, nous écrit M. Isabel, à des hauteurs alpines où ni grenouilles
m crapauds ne se rencontrent. » 11 faut lire sans doute Bau, bœuf,
bétail bovin, comme Grêt di Bau à Glion et Bex, Plan y Bœuf à
Orsière.
Tzouatzo ou TzuatzauXy Suacho carte Dufour, deux pâtu-
rages au Moléson, Gruyère, monte de Chievachaiil^ i48o ; de
M. D. SEC. SiniK, TOMB VII 31
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482 UGEON — URSY
ckiway tschuuUy tsua, freux, choucas et aussi chouette, du v. h.
ail. kouua, corneille, et de ehaal, tsôy chaux, pâturage = la
Chaux des freux. Pierra Tzuva ou Ghua à Dorenaz, pierre des
freux. D'après M. Isabel (iu litt.), pourrait être simplement la
pierre chue, tombée.
Ugeon ou Uzon, col sur Vouvrj, dans un bassin entre les sonoi-
mets du Velan et des Bovardes, autre forme d'Oujon (Ouzon),
Oudon, voir ces mots ; dim. de aug«, du latin alveus, au sens de
bassin fermé.
Lllgine ou Eugine, ruisseau, bras du torrent de Saint-Barthé-
lemj, Augine vers 1740 ; TEugine, bras du torrent de Mauvoisin
à Saint-Maurice, l'Eugine ou Augine, bras dérivé du Fossau à
Vouvry, formes valaisannes de Augine, « TAugine du moulin,
soit la Monnejre, » plans de Monthej = canal, bief de moulin ;
voir Auge.
Undervelier, D. Delémont, ail. Undenwilery Undreoiller^
1179, Underswilrey 1184, 1196, i44i, Undreviliery i243 = vil-
lage d' Underich, n. pr. germain, Fôrstm., p. 1216, ou de quel-
que autre nom de la même racine Und. L'étjmologie de Cratschet,
qui le tire de Untam, le midi, village éclairé seulement vers midi,
est inadmissible, tous les noms en velier, wiler sont composés avec
un nom d'homme. D'ailleurs Undervelier n'est nullement perdu
ainsi dans l'ombre.
Ursins, D. Yverdon, Ursingio, 1009, M. R. XIX, 90, Ursiy
1174, Cart. Month. 26, Unins, 1228, UrsenSy 1882, i435, Ursitiy
1876, OrsenSy i453, — ferme et bois à Montherod, bois à Gimel.
Le i«' = chez les descendants A'Urso ou à'OrsOy n. pr. germain,
du mot latin ursas, traduction du v. h. ail. bera^ l'ours. Les
Germains ont quelquefois latinisé leurs noms. Fôrstemann sup-
pose aussi, vu la fréquence du nom Urso, Orso qu'il vient parfois
du V. h. ail. horSy cheval.
Upsy, Glâne, Fribourg, Ursei vers 1160, de Urseio, 11 90; de
{fundum) Ursiacum, domaine àHIrsius^ gentilice romain, dérivé
de UrsuSy cognomen tiré de unuSy l'ours. Le nom gaulois de
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USCHIOUX — UVRIER 483
l'ours a donné aussi un nom d'homme ArtoSy d'où le gentilice
romain Artius, origine des noms de localités Arcis, Arçaj, etc.
Usehioux, forêt des — , à Bez = ussioux, passage de sortie
pour le bétail d'un pâturage, rigole, chemin (Isabel). Ce mot rap-
pelle singulièrement l'italien uscire^ sortir, dérivé comme le v. fr.
issir du latin exire^ sortir.
Useigne ou Enseigne, ham. du val d'Hérens, Usegni^ Uso-
gny^ laoo, Osogny^ i35a. D'après Gatscbet, endroit où l'on
payait, livrait la soignie, sognisy redevance d'avoine due par le
vassal à son seigneur, bas latin sunnia^ sonia. Ceci conviendrait
assez. Enseigne est la seule localité sur le chemin de la vallée, de
Yex à Evolène, mais, nous observe M. Bonnard^ dans Useigne
l'accent est sur ei, dans soignie sur le second i; en outre comment
expliquer a ? donc origine incertaine.
L'Usement, les Usemento, nom de plus, bois, D. Avenches et
ailleurs, où les habitants avaient des droits d'usage ; v. fr. use-
ment. Lusement à Etoy, fausse orth.
Ussières, ham. de Ropraz, D. Oron ; racine usSy qu'on retrouve
dans les Usses, torrent de Savoie près Genève ; peut-être de la fa-
mille de huisy porte, sortie, du latin ostium ; le comte Jaubert^
op. cit. I, 536, cite des noms semblables en France : Huisseau,
Usseau, Ussiau.
Uttins, voir Hutins. (Le domaine du château de Beaulieu à
Lausanne a porté ce nom.) Le château des Uttins près RoUe
aurait une autre origine si la forme Uttingis donnée par Studer,
p. 269, sans date ni origine, était authentique. Ce serait alors
un correspondant de Uttigen ou Uttingen, Berne =: chez les
descendants de Uto, UotOy n. pr. germain. Mais nous soupçon-
nons que c'est une simple supposition de Studer. Nous n'avons
nulle part trouvé cet Uttingis dans tout ce qui a été publié sur la
Suisse romande.
Les Utzets, m. à Cemiat, Fribourg = Uchets ; serai t^^^e un .
correspondant de ouchets, ouchettes, diminutif plur. de ouche,
voir Oche?
Uvrier ou Ouvrier, ham. près Saint-Léonard, Valais, WoureSy
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484 VABENOZ — VAISEVAY
laoo, WuriSy i25o, laSi, Varie, Wurye, 126'], Huvrie, i333,
i38o, HawreZj U/rez, U/reyz, même charte, i447 ; d'après les
formes primitives, du v. h. ail. ivaurOy bas latin vouria, champ
en friche, curieux par la permutation de w en u et d'u en y, faci-
litée sans doute par l'écriture Uvvrie^ Uuurie. Plus probablement
il j aura eu apocope du v initial comme dans une localité de Sa-
vièse, Yercoma, Vercomma, iioo, 1224, i43o, qui s'appelle main-
tenant Ercomma ou Ercomaz, plus de v ; le romanche offre éga-
lement des exemples d'apocope du v initial ; comparez Ernayaz.
Vabenoz, fermes à Courgenay, D. Porrentruy, Val Brano^
i347, Val BernOy i358, Vabenô, i354 = vallée de Bruno, n.
pr. germain.
Yache, à la Vieille — , prés marais à Vionnaz, corruption de
4cà la Vy y Vatsé, au chemin des vaches (d'après le président
Bressoud).
Yacheresse, patois Vatzeresse, Vatseret, une io« de loc. Va-
lais, et Mordes, Cronaj, Estavannens, pâturage pour le gros bé-
tail ; V. fr. vacheresse, s. f., du bas latin vaccaritia, alpage à
vaches. Ce mot a pour correspondant Vacherie dans le Jura ber-
nois (7 loc). Praz Vacherin, aux Thioleyres, adjectif.
En Vaeins ou Vassin(s), loc. à la Tour-de-Peilz, emplacement
de la villa Vaeins^ ioo5, M. R. XVIU, chef-lieu d'un territoire
fort étendu, de la Veveyse à Ghillon. et du lac jusqu'au N. d'At-
talens ; comme le montre ce passage : villa Attalenges... sita... in
fine Vacinianense, 1068, M. F. II, 343, in fine Vacianense, i236,
M. R. VI, 377 = chez les descendants de * Wasso^ n. pr, ger-
main, qu'on peut déduire de Wassiriff, donné par Fôrstemann,
p. 1271. L'étjmologie de Gatschet, de (campum) vaccinum, de
vache, est fausse.
Vaisevay (Vesevay, Vésevey, Veisevet, Vesvet), rochers aux
maigres gazons, au glacier du Trient ; Vasevay, alpe de Bagnes ;
Veysevey, partie des pâturages de Perche et de Gonche, Ormonts,
et de l'Arpille d'Ollon ; Veisîvi (Visevi, Végevisdans Lutz), alpe et
sommet, vall. d'Hérens; Veîsîvîc, alpe d'Anniviers; Voîsîf, ter-
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VAIZON — VALANVRON 485
ritoire, « parchet » à Lens, Valais ; au Vésy à Ormont-dessus ;
Vasy, terres va^es à Fullj, Plan Veisî ou Veysy, alpes d'Ollon^
Champ Yaisi, Saint-Maurice, peut-être aussi Gour-de-Vaz, ham»
de Saigpneléjiipier, Jura bernois ; de vaisi, jeune bétail, adj. patois
vaisi, fém. vaisiva^ Berrj vassify fém. vassive^ du bas latin va-
civus ; vaisi est pour vassif, avec chute de l'f, comme dans tardi,
bailli ; le f s'est maintenu dans Voisif. Veisivei, suff. ei = iety
est donc pour (pâturage) vaisivier^ pâturage destiné au jeune bé-
tail ; c'est ainsi qu'au pied du Mont-d'Or (Auvergne) se trouve la
chapelle de Vctësiuière, au milieu de pâturaj^s réservés au jeune
bétail. Quant au c de Veisivic, voir Biolec. Les, la Vasilière
à Montévraz, D. Sarine, Frib., et Vasilière de la Générale à
Charmey, sont des dérivés irréguliers, formés dans la supposition
d'un i final comme fourmi-1-ière.
Vaizon, petit ruisseau, affl. de la Venoge, près Ghevilly ; dimi-
nutif du V. fr. vaiSf s. m., bourbier; ruisseau aux eaux bour-
beuses.
Valais. L'orthographe a singulièrement varié et dans les docu-
ments on trouve à peu près en nombre égal les formes avec deux
11 et un seul 1. (Territorio Vallensi, 563, comitatus Vallissorurriy
83g, Vallensis, 999. M. Gremaud^M. R. XXXIII, Introduction,
écrit avec deux 11, le dérivant de uallis^ vallée. M. Léon Franc,
dans une brochure intéressante sur V Origine du mot Valais y le
dérive de val, vallée^ et des suffixes collectifs ay, ey, ex, Valay^
Valeyy ValeXy Valexiam^ 1291, réunion de vallées. Valais est la
francisation de payas Valensis, 5i5, comitatus Valensis, 1026,
M. R. XXIX, 5, 58, et 9, ^5, 5i, etc.
Valangin, Neuchâtel, Vilagiam de longitudine vers 11 43,
Valengiz, 1242, de ValenginOy i245, VaulenginSj 1280, puis
VaulanginSy VaullenginSy M, WallendiSy ii5o, pour Boy ve =
oallis anginay vallée étroite, mais ce serait en français Valangine,
vallée étant fém. ; d'après Gatschet, qui reproduit Matile, de val et
de langea, long, lengie^ en roman, dit Matile = langue de terre.
Valanvron, ham. et vallon à la Chaux-de-Fonds, Wallauron^
i53i,M.N. XXXIV, 217.
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486 VALBERT — VALÈRE
Yalbert, ham. d'Ocourt, D. Porrentruy, Berne = Val de Bert^
n. pr. germain comme Praz-Bert; le Cart. Laus., M. R. VI,
p. 538, parle en 1226 d*un jardin « in vallibus Berte^ loc. incon-
nue, mais qui montre bien l'origine de ce nom.
Valayran (Valavrans dans Lutz), ham. de Bellevue, Grenève,
Valavrens, laS?, M. G. XIV, 4o» J* de Valaarens, chan. de Ge-
nève, xv« s. Ce Valaurens, Obit. de Grenève, M. G. XXI, 1 87, est
évidemment le même, et le a doit être lu 2; == chez les descendants
de Walafridy n. pr. germain. Fôrstm., laSs. Le nom primitif
Walafridingum a subi la même contraction que Leudfridingum
— Lieffrens, Fribourg. Reste la permutation f-v ; on peut voir à
Uvrier qui dans la même charte est écrit Uwrez et Ufrez que la
prononciation du groupeur, vr était flottante.
Yalençon, ham. de Lens, Valais, Valensun, laoo, Valanczon^
1299, i453 ; dérivé à l'aide du suffixe iOj ionis du gentilice Ka-
lentiuSy comme les deux Valençon de France. Jubainville, p. 627.
Valency ou Yalancy, à Lausanne. Nous ne savons si la loca-
lité est ancienne. Ce serait alors un (fundum) Valeniiacuniy do-
maine d'un ValentiuSy gentilice romain.
La Valévaz, ruisseau, affl. de la Venoge à Ferreyre ; peut-être
«st-ce val et éoe, eau, l'eau de la vallée.
Valère, colline de la cathédrale à Sion, Valeria dans les
chartes ; Valeyres, 3 communes vaudoises : — sous Ursins, — sous
Montagny, Valeres, 1184, Cart. Month., 121 7, M. R. VI, 118,
Waleres, 1264, et — sous Rances, écrit aussi, mais moins bien,
Valleyres, ValiereSy 1272, ValliereSy ilfib ; ham. de Villeneuve ;
les 4 Avec de nombreuses antiquités romaines : anciennes villa
Valeriuy villas ValeriaSy du gentilice Valerius pris adjective-
ment. Par contre Vallaire(eyre) à Vérossaz, Valêre, Valeire,
Valeyres et le dim. Valerette, pâturages sur Monthey, Valleyre,
combe boisée sur Veytaux et m. à Siviriez, en Valaires à Yens,
ValiereSj 1296, la Valeyre à Cronay, en Vallaire à Ecublens;
de val et suffixe romand aire^ eirCy correspondants du v. fr. i>a-
liere qu'on trouve à Tannay, Vaud, aux Va(I)lièpe8, petite val-
lée ; Vallerettes, écart de Saint-Prex, double diminutif.
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VALLAMAND — VALYSB 487
Yallamand, D. ÀTenches, Valaman^ 1668, v. der Weid ; pas
de fonnes anciennes pour se guider ; peut-être par une syncope
naturelle pour Val'Allamand.
Yallettes ou Yalettes, ham*. de Bovemier ; fém. du v. fr. va-
lety petit val, Valeten ou Valleten à Ag&m, Valais, forme ger-
manisée.
Yallimoz, chalet à Val dlUiez ; c'est évidemment Talpe de Va-
lyemo vendue et achetée par des d*Arbignon en 1272, M. R. XXX,
p. 190.
Yallon, ham. de Ghène-Bougeries, Grenève ; comm. D. Broje,
ValonSy 1342, ValenSy i343, Matile ; dim. de val; la forme Va-
lens nous parait une fausse lecture.
Yallorbe, Valle urhanensi, iiSg, Valle Orbe, ii48, Valor-
beSf i2i9> yo.lorbe^ J. Olivier, 1887 ; vallée de TOrbe, s final
fautif.
Yally, ham. de Bernex, Grenève, un Ray m. de Vaille^ 121 3,
iai8, M. R. VI, 435, 464, Vallie, i3i5, Vallye, i3i9, Vallier,
i36a, M. G. XVIII, i5, 3i ; de (praedium) Valliacum, domaine
d'un ValliuSy gentilice romain. Holder a le fém. Vallia.
Yalpelllne, col de — , frontière de la vallée italienne de ce
nom ; de vallis pennina^ la vallée pennine par excellence.
Yalserlne, rivière du Jura à la frontière vaudoise ; le nom du
val s'est annexé à celui de la rivière, jadis une Serine, comme sa
voisine du district de Njon. En e£Fet elle s'appelait Sanona en
1 165 : charte où le pape Alexandre III garantit à Bonmont toute
la montagne jusqu'à la vallée de la Sanona, Hidber, II, ao4. Peut-
être la rivière a été appelée Val Serine, Serine du Val, pour la
distinguer de l'autre.
Yalyse ou Yahyse, clos de vignes à Aigle, VallisBy 1669, Va-
lize^ 17 18; ancienne propriété des Vallise ou Vallèse^ François
de Vallesia, i442, Valleysia, i446, Vallyesi, 149I9 chartes
d'Aigle ; nom d'une famille seigneuriale du duché d'Aoste, héri-
tière des Pontverre ; Vallèse de val Lesa^ ou du Lys, ou Valleise,
autre nom de la vallée de Gressonej au S. du Lyskamm et du
Mont-Rose. Yaillèze, prés à Saxon, a peut-être la même origine.
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488 VALSOREY — VAI^EL
Yalsorey, vallon latéral supérieur de rEntremout, Valais, val
Serrât et val Sorrey^ 1820, firidel, Essai statistique sur le Va-
lais. 4< Sorey représente peut-être une forme superariam, » nous
suggère M. Bonnard, ce serait donc le val Supérieur. Quant à la
forme Serrât, elle dérive évidemment de serrataSy resserré ; le
vallon est en effet fort étroit. Mais il faudrait avoir une forme plus
ancienne que cette mention de Bridel qui n'est peut-être qu'une
interprétation.
Van, nom de quatre pâturages : i à TEtivaz, a à Salvan, Vant,
1732, un autre alpes de Trient, combe arrondie au N. de la Croix
de Fer, et à côté le Vannelot, diminutif; le Van, cirque de ro-
cherSf alpes de Grandvillard, Gruyère ; le Van de la Glaivaz à
Ollon, le Gros Van, sommet aux Ormonts, les Vans, rochers
avec couloirs au col de Fenêtre, le Creux du Van au Jura (sou-
vent faussement écrit Vent) ; de même encore les Grands Vans,
alpes du Paucigny ; est aussi employé en romanche, par exemple
Vans, alpe de Flums, SaintrGall ; de oan, s. m., du latin van-
nam^ par l'analogie de la forme, pâturages creusés en bassins
arrondis, sommets présentant des cirques rocheux en forme de
van.
Vandœuvres, C. de Genève, Vandovrey 1226, M. G. IV, puis
Vendovres, six fois de 1280 à 1476, M. G. I, XIV, IX et VU
(souvent imprimé Vendoures, u pour v). Probablement, comme
les 4 Vandœuvre de France, du gaulois Vindobriça, château de
VindoSf d'après A. de Jubainville, XI, dont l'un (Vienne) s'appe-
lait Vindobria, 978, Vindovria vers l'an 1000.
Vanel, ancien château et défilé près Rougemont ; défilé près
Travers, Neuchâtel, entre un rocher et l'Areuse ; loc. à Cully, Fé-
chy ; au Vanel ou Vannet près Corbière, entre le rocher et la
Sarine ; le Vanex, gorge étroite d'un torrent, affluent de la
Graade-Eau ; les Vannés(ez), rochers et couloirs au col de Couz,
Valais ; les Vannés d'Ayerne, alpes d'Aigle et alpes d'Ormont-
dessus ; les Vannés Nicolet, Ormont-dessus ; les Vanels, longue
corniche entre deux parois de rochers près Charmey ; les Vana-
lels, dim., couloirs herbeux sous le Tarent, Pays-d'Enhaut ; enfin
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VAN6ER0N — VAREMBÉ 489
les Yanils ou Yanys, nom générique de tous les sommets de la
Gruyère, aux flancs souvent coupés de couloirs étroits ; le nom
des couloirs a passé par extension aux sommets eux-mêmes ; tous
ces divers mots de uenella, ruelle^ défilé, gorge^ dim. de vena^
veine. La permutation e-a peut être sous Tiçfluence de la racine
voisine, vannum, van, aussi employée dans la topog'raphie alpine.
Yangeron (Yeng^eron), ham. et ruisseau, Genève, Vingerony
i355, M. G. XVIII, Veygeyroriy 1876 ; peut-être du nom du pois-
son, vang'eron ou ven^j^^eron (gardon) dont le nom populaire est
fort ancien, déjà dans la taxe des poissons à Yilleneuve, 1876;
c'était aussi un n. d'homme, en 1227 vivait à Lutry un Martinus
Vingirons^ M. R. VI, 4^4; on trouve aussi un Yengeron,
vignes à Port- Valais.
Vaque, plus. loc. en Valais, les Yaccoz à Martigny, Yaquoz,
vignes à Conthey, Leytron, Saxon. C'est plutôt un n. commun
désignant un terrain inculte, vague ; on lit très souvent dans la
Feuille officielle : « A vendre un uaque^ vaquoz, vaccoz, » etc. ;
du latin (fundum) vacaum, terrain vide.
Yaraille, loc. à Bonfol et Damphreux, Yaroille à Chevenez et
Yaroche à Aile, les 4 ^' de Porrentruy, Yareille à Venthône,
Valais ; d'une racine varcy qui pourrait se rattacher au dauphi-
nois vairSy voir ci-après, et suffixes augm. aille, oille, oche.
La Yaraz (orth. de J. Olivier), pâturage de Bex, la Yarraz,
carte top. vaudoise, l'Ayare, cartes Rovéréa, Dufour et atlas Sieg-
fried ; Tête de Yare, sommet, val Ferret, Valais ; peut-être autre
forme de vaire^ mot du Dauphiné, employé pour désigner des ter-
rains pauvres, de mauvaise qualité.
Yard, Château — , loc., ruine à Aubonne, au-dessus du châ-
teau, appelée aussi Château Vert ; c'est sans doute une corruption
de Chàtel veg^ château vieux, confusion due à l'habitude vau-
doise de ne pas prononcer l'r final des mots. « Le sentier tendant
de la porte de Vaunaise à celle de Chatelveg, )► 1700. Procès
entre les bourgeois d'Aubonne et le marquis Du Quesne, baron
d'Aubonne (manuscrit).
Yarembé, ham. du Petit Saconnex, Genève, aussi Varambé et
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400 VAKANDIN — VAUCBNS
Varembert dans Lutz. Probablement dérivé d'uo n. propre. Une
Blaisine de Vuarembert était religieuse Clarisse à Geaève à la
Reformations Gali£Fe, I, 212. D'après ce nom du xvi^s., — en
supposant qu'on puisse identifier avec le hameau, — ce serait le
Yuaz de Rembert ou Rambert. Pour Vuas, voir ce mot.
Varandin, ferme à Courtedoux, D. Porrentruj, Vaultandirij
1.S26 = vallée de Randin^ n. pr. germain.
Varin, Combe — , Jura neuchàtelois = combe de Waririy n.
pr. germain, aujourd'hui Garin ; Champ Yuarin à Botterens,
Gruyère, môme origine.
Vapone, D. Louèche, Valais, ail. Vareriy Farona, xii« et xiii*
s., Varunay i352, Waronaz et VaronnciSy i366, Verona^ i4i5.
Gatschet ot, d'après lui, Studer le tirent de l'ail, farn^ fougère ;
mais i^ pas d'endroit où il y ait moins de fougères que ce coteau
brûlé du soleil ; 20 tous les noms anciens sont d'origine romane
dans cette contrée où l'on parlait français jusqu'au xvi® s., d'ail-
leurs le mot ail. farn n'a pas passé en français. Nom plutôt d'ori-
gine gauloise, comme le Verona de la Haute Italie.
La Yarraz, maison au Chenit, Vall. de Joux, VarraZy 1610 ;
sans doute dérivé du nom des nobles Varro, de Genève, seigneurs
du Brassus dès 1676, de la racine germanique Waro, latinisée en
Varro.
Vas, ham. de Lens, près Sierre, Valais, en patois Az (le patois
y supprime le v initial des mots). C'est évidemment le lieu «opaef
Syrro,., Rodulfus de AZy » 1267, dans M. R. XXX, ii3.
Vatelin, combe à Fontenais, D. Porrentruy, probablement pour
Vaux-Théliriy vallée de Thélin, n. pr. Va pour vaux, comme
dans Varandin, voir plus haut. On a aussi Champ Thélin à Va-
leyres-sous-Rances.
Vatzeneire, arête rocheuse dominant l'alpe de Cleuson sur Nen-
daz, Valais = Vache noire, figure, comme le Cheval Blanc, les
Grands Mulets, etc.
Le Vaubaz, ruisseau affluent de la Venoge, Wuaba^ 1278, M.
R. III, 495 ; aussi forêt à Bussigny-Morges.
Vaucens, ham. de Bulle, WalcengeSy WocenSy 1287, M. R.
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VAUCHE — VAUD 491
VI, ao8, 217, Voucens, 14619 VaucenSy i83a, Kuenlin; chez les
descendants de WcUiko (Walicho, Walecho), n. pr. g^ermain.
Fôrstm., p. laSo.
Yauche, ham. sur un ruisseau à Poirentnij ; les Yauches, m.
sur TAllaine, à Porrentruj ; dim., la Yauchatte, ham. sur le
Doubs à Goumois ; du v. fr. vaiche, roue hydraulique, « une
wayche et un batiour (foulon) avec, » i332. Godefroj a vache^
s. f., grue.
Yauclos, petite combe à Aile» D. Porrentruj ; ancien génitif :
vaux (du) clos; on ne peut supposer clos, adj., vaux étant fém.
il faudrait Vauclose, comme Vaucluse çn France.
Yaud, Canton, Pays de — , paffus WaldensiSy 5 16, 881, 908,
etc., comitatus Waldensis, 889, 1026, M. R. XXIX, aS, 58 ;
souvent Pat nia Waudi (Vuaudi) ; in VaudOy 1260; on trouve
aussi Waudy Waut au xv« et xvi« s., quelquefois Vaulx, enfin
une forme curieuse : VaUy Villarper in Vals^ xu^ s., Arch. Fr.
VI, 3 10. Etymologie très discutée. D'après F. de Gingins, dont
nous adoptons Tétymolog^e, comté, pays des forêts, de l'ail, wald.
D'après d'autres, Ruchat, J. Olivier, Moratel, de Waly nom par
lequel les Germains désig^naient les Gaulois. Seulement cette éty-
molog^e n'explique pas !<> pourquoi ce nom ne s'applique pas à
toute la Suisse romande, dont les habitants étaient aussi des Wales
pour leurs voisins ; 2^ surtout il n'explique pas le d, constant dans
toutes les formes anciennes et qui ne se trouve nulle part ailleurs
dans les dérivés de Wal. J. Olivier prétend l'expliquer « plusieurs
dialectes germaniques, entre autres le dialecte suisse, dit-il, en
citant Ruchat, font sonner une sorte de d après la lettre / dans le
mot waelsch qu'ils prononcent à peu près comme wœldsch, y^ etc.
Le Canton de Vaud, p. 137. Mais nous ne voyons pas trace de ce
d dans d'autres mots du dialecte suisse, Walensee, Walenstadt,
ni dans la prononciation actuelle du mot wôlsch. Le d fait égale-
ment rejeter à priori la dérivation de vaulx, vallées, dont Olivier
dit (Ibid., p. 1191) : « J'ai bien de la peine à ne pas revenir à
cette étymologie si jolie et si naturelle. » Studer de son côté, reje-
tant avec raison vaux et wales, dérive Vaud du nom du patrice
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492 VAUD — VAUDALE
Waldelene, « v. einem Patridus Waldelene oder Wald in Orbe, »
ou bien de la charge dont ce patrice et ses successeurs étaient re*
vêtus. Waldensis viendrait ainsi de walten, « das beisst, entwedw
V. Namen des Verwalter oder von der Gauwûrde. » Mais le nom
parait antérieur aux patrices et surtout à Wendelene nommé en
6io, sans parler des difficultés étymologiques et de l'invraisem-
blance de faire dériver le nom du pays de celui d*un administra-
teur qui Ta régi pendant 3 ans à peine, 6 1 0-61 3. Il faut donc s'en
tenir à l'étymologie de F. de Gingins, bien qu'elle n'explique pas
le nom allemand Waadt, que ne résoud du reste aucune des éty-
mologies proposées.
Vaud, la Fin de — , ham. de Riaz, Gruyère ; de fin, limite,
et Vaud, ce hameau étant à la limite de la Gruyère et du Pays-de-
Vaud.
Vaud, Le — , D. de Nyon, commune sur un plateau ; proba-
blement fausse orthographe pour Leveau ; du v. fr. liuelon liveau
=z niveau ; voir Levaux.
Vaud, ham. de Mossel, Fribourg, Od, de \alle vers ii5o,
Cart. Haut-Crêt, M. R. XII, y Vaud, loc. à Fully, Valais,
Champ de Vaud, ham. de Penthéréaz près du Buron, et le Bois
de Vaud voisin, nemus valliSy i447> ^* ^- ^^9 1799 l>ois de la
vallée ; fausses orth. pour Vaux : les vallons, les champs, le bois
de la vallée.
La Vaudaisaz, ruisseau à Pàquier-Frib. ; fém. de oaudai, sor-
cier, la sorcière, la diablesse, sans doute torrent aux crues dange-
reuses ; un ruisselet à Orzens s'appelle de même la Diablaz.
La Vandale ou Veudale, alpes de Finhaut, Valais, la Vau-
dallaz, pâturage à l'Etivaz, Pays-d'Ënhaut, Vodalla, 1801, Con-
serv. suisse, V, ni, Laudallaz, atlas Siegfried (le Pays-d'Enhaut
dit et écrit : Vaudallaz ; dans les Ormouts on dit l'Audallaz) ;
autre à Lavigny, à Praz, D. Glane ; les Vandales, bois à Gilly ;
Vendallaz, col et cascade sur Champéry, Vaudallaz, loc. à
Morcles, Vudalles, loc. à Villarzel et à Dompierre, la Vndallaz,
pàtur. à Enney, Gruyère. Ce mot se retrouve dans la province
d'Aoste, au Valsa varanche, où il y a les alpes de Vandale et de
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VAUDERENS — VAUFFELIN 493
Valdalette. De la famille de vaudaiy sorcier, diable, racine vald,
et suffixe dim. ala, comme saudje-saudjalla, sapé-sapala, temé-
tamala. Localités malfamées, auxquelles s'attachait jadis quelque
superstition, où se tenait la chettey le sabbat des sorciers, ou
pâturages dangereux pour le bétail.
Yauderens, D. Glane, Frib., Waldenens^xiî^s., VoudenenSj
12 15, Donat. Haut., Woudunens, 1266, M. R. XII, 288, Faa-
derensy 1668, carte v. der Weid = chez les descendants de Wal-
dan. n. pr. germain.
Yaudyon, ham. de Colombier, Neuchàtel, Vauxdijon^ Dict.
de Lutz, ancien génitif : vaux, vallée (de), dijon ; quant à dijon, il
a sans doute la même origine que le nom de Dijon, Bourgogne ;
d'après d'Arbois de Jubainville, c'est une forme en io d'un genti-
lice pris adjectivement, Divio-niSj du gentilice DiviuSf donc val-
lée de Divio ou Divins, gentilice romain.
Yauffelin, D. Courtelary, Berne, ail. Fûglisthaly et WôlJUrt"
gen d'après Zimmerli, Walfelirriy 1228, Waffelirij 1^8, Fuglis-
dal ei Valle Volucrum, môme charte de i3ii, Fuglistal, 1849.
Cette traduction latine du nom allemand fait un joli pendant à
celle d'Arconcié en Arcum cœli. Le cbartiste, ignorant ce que pou-
vait signifier ce nom, l'a pris pour Yôgelis^hal, ail. suisse, vallée
des petits oiseaux, étymologie adoptée par Studer. Ce nom est
formé de vau, val, ail. tal, et d'un n. pr. germain, tel que Fugal
ou Fakeliriy noms donnés par Fôrstemann à la racine Fug, donc
vallée de Fukelin, nom qui s'est contracté en français en Félin.
Zimmerli pense au contraire que Fuglîsdal est la traduction allemande
de Yallis volucrum. Yoici son texte : « Wôlflingen ist jedenfalls die at-
teste Form des Namen, aus weleher dann durch RomanisieruDg YaufiPe-
lin henrorging, wâhrend Fuglisthal ist lediglich die deutsche Ueberset-
zung der spfiter yod Klerikern aufgebrachtea Bezeichaung Yallis Yolu-
crum. » Comment les clercs auraienUils eu l'idée de traduire YaufiPelia
ou Walfelio par Yallis Yolucrum ? Il n'y a aucun rapport, aucune res-
semblance extérieure, tandis que Fuglistal appelait tout naturellement la
fausse traduction latine vallis volucrum. Pour nous, il est certain que le
latin est la traduction de l'allemand et non l'inverse. Quant à Wôlflin-
gen, c'est une traduction du n. fr. YaufiPelin et c'est donc la forme la
plus récente et non la plus ancienne du nom.
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484 VAUGIRAY — YAUBfARCUS
Yaugiray, combe à Courtemaiche, Jura bernois = Vaux de
Giray ou Girard.
Yaugondry, D. de Grandson ; pas de formes anciennes à notre
connaissance ; de vaux, vallée, et d'un n. pr. gpermain tel que
Gundrich, du v. h. ail. ffund, g^ierre, et rich^ puissant : vallée
de Gundrich, puissant à la gpuerre.
Vauladrals aux Brenets, Neuchàtel = vau (de) Tadrait, vallée
de Tadroit, le c6té tourné au soleil.
Yaulaneux, loc. à Boudry, entre la ville et le pont de l'Areuse.
L. Favre écrit Vaux-la-neu et ajoute « on sait que vau désigne
un gué. ^ M. N. XX, a8. Est-ce une coquille, un lapsus, ou vrai-
ment vaux signifie-t-il un gué dans la contrée ? Nous aurions tra-
duit vau par vallon, neu par bac, voir nau (au devient souvent
eu à Neuchàtel, oche y devient œuche) et le tout par : vallon du
bac.
Vaulengines, vignes à Boudry ; comme les Valangines à Neu-
chàtel, anciennes propriétés des Valengiriy Vaulengin en laSo.
Vaulion, D. Orbe, Vallem Leonis^ 1097, 1177, Valiom^ 1263,
Vaullioriy 1467 ; de val et Lion^ ancien nom du Nozon, du celte
gllon^ eau courante = vallée du ruisseau.
Yaulruz, D. Gruyère, Valle Rodulphi, iii5, M. R. XXII, 9,
VaulruZy 1 3o3 = vallée de Rodolphe, souvent écrit Roi dans les
chartes de Gruyère ; même contraction et même origine que Val-
de-Ruz, voir Ruz. A été écrit aussi Vaulrupt^ i453, M. F., par
fausse interprétation. Le nom allemand Thalbach date également
d'une époque où Ion ne comprenait plus le sens primitif.
Yaumacon, combe aux environs de Porrentruy ; de vaux et
Maco ou MaccOy n. pr. germain : vallée de Maco.
Vaumarcus, Neuchàtel, Vallis Margult^ "94> Valmarcuely
1228, M. R. VI, 538 et 1276, Matile, puis Vaux ou Vaul Mal-
eue/ y 1242, Val Marculy 1266, Val Marcuiy 1266, Vaulxmar^
eus y i3io, et 18 autres orth. Citons encore Valle Meneur ii y i346,
Matile, 694. De val, vallée, et Marcoldy n. pr. germain, Fôrstm.
914» contraction du v. h. ail. marahy le cheval, et wald, du go-
thique waldàriy gouverner = le maître des chevaux, le conné-
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TAUNAISE — VAUX
table. L'étymologie de Junod (Hist. de Neuchâtel) et de Chabloz,
qui en font une c vallée de Mercure », d'après la fausse traduc-
tion latine de i346, et celle de Benoît, vallée frontière (Esq. Neuch.)
ne sont pas défendables.
Yaunaise, voir Vounaise.
Yaurillon, loc. à Denezy; du bas latin vauria^ champ en
friche, et suffixe diminutif ; voir Vuaure.
VauFoux, loc. sur Boudry, Vauroue (Dubois-de Montperreux),
probablement Vau^Rou : vallée de Rodolphe. C'est ainsi que les
Chàteauroux de France, Indre et Hautes-Alpes, sont d'anciens
Castrum Rodulfi ; voir Ruz.
Yauseyon, gorge du Sejon à Neuchâtel, Vaulx-Seyoriy i4^4>
i6i4> vallée (du) Sejon, ancien génitif; on disait de même pont
seyon.
Vaussivaz, loc. à Courtion, Fribourgp = vaux, vallée (de la)
sivaZf sUva, forêt : vallée de la forêt ; comparez Sivaz, Sévaz.
Yautenaivre, ham. de Goumois, Jura bernois, dans la vallée
du Doubs.'On pourrait supposer Vaux-tenaivres, de tenebraSy an-
cien génitif (comme Six Jeur, Chàteaupré) = vallée sombre,
« très séduisant, nous dit M. Bonnard, mais le mot ienehrae ne
se rencontre jamais que sous la forme savante où le b est resté. »
Cette objection est forte, mais le sens et la dérivation s'appli-
quaient si bien ici que nous avons de la peine à renoncer à notre
explication.
Yauthelin, loc., vignoble de Suchy ; comme les mots voisins,
de vaux, vallée, et un n. pr., vaux (de) Thelin, n. pr.
Yauvilllera, loc. à Boudry ; de vaux et villiers, village = val-
lée du village.
Vaux, D. Morges, ^«rra de Vallibus^ 1280, Vallibas jaxta
WJleinSy 1288 = les vallées ; de même les Vaux à •Gilly, Mex,
Pomy, Rovray ; la Vaux, pâturage à Mauborget, écart de Tra-
vers, Lavaux ou la Vaux à Aubonne, la Vaux, Ôrmonts, la Vaul^
1287, Bois de Vaux, villa près Lausanne. Souvent mal orthogra-
phié Vaud à Mossel et Penthéréaz, les Yauds, combe sous Che-
sières, avec ancienne mine de sel, les Veaux, vallon de la Trème
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486 VEGNEY — VBLLAZ
à Vuadeos et ferme aux Grenevez, Jura bernois, les Grands
Yeaux, bois aux Clées (en v. fr. grand est des deux genres), la
Combe de Vos, atlas Siegfried, ou de Yoos pour Vaux à Ayent,
Valais, Vauz, 1282, Vers la Vos, prés à Saint-Gingolph. Pour Le
Vaud, D. Nyon, les Vauds, val d'illiez, le Vaux, m. à Travers,
voir Levaux. Les mots Vaulaneux, ioc. à Boudrj, Vaugueny,
ruisseau près Lausanne, Vatelin, combe à Fontenais, nous parais-
sent aussi des composés de Vaux, voir à leur ordre alphabétique.
Vegney, Vegnasse, etc., voir Vigny.
Veichalet dessus et dessous, alpes de Charmey : v. fr. veil^
vieux, et chalet.
Veichatel, métairies à Ghâtel-Saint-Denis et Avry-devant Pont,
Frib. = château vieux.
Veîges, ham. deLeysin, D. Aigle, feudum Viegiy 1282, VegeSy
i3i5, i4o2, M. R. XXIX, XXX et 2« s., II, 69.
Veisonnaz, près Sion, in Visinado, 988, Cart. Saint-Maurice,
Veisona vers 1200, Vesona^ i243, Vesonna, 1299, Vysona,
i32i, Veysona, 1822, Visonay i352, etc. Lutz donne aussi Vais^
sonaz ; du latin vicinatuSy territoire d'un vicus, village.
Velan, Mont et Aiguille, vallée d'Ëntremont ; le Velan, atlas
Siegfried, ou Vilan, carte Dufour, Viland, carte franc., 2 som-
mets voisins, 21 18 et 2i56 m., alpes de Vouvry. Studer les tire
d'un adjectif bas latin vilanus (n'est pas dans Ducange), de vilis,
au sens de mauvais, de faible valeur, allusion aux maigres gazons
situés à leur pied ; plutôt du patois velan^ lourd, pesant (Bridel),
le romanche emploie le même mot vilan j vilaun, grossier, et le
Prâttigau a un Mont Vilan,
Velard, plus. Ioc, chalets, Ormonts, alpes d'Ollon, Vellard^
XYîu^ s., le» Vellards, pâturage au Suchet, et ailleurs, forme pa-
toise de villars. Le chalet peut avoir disparu, ainsi en Velard,
alpes de Vionnaz, pas de chalet.
Vellaz, chalets à Vex, ham. à Ayent, etc. ; forme patoise de
villa, ferme. Quant à la Vellaz, pâturage de Vérossaz, c'est une
fausse orth. pour Vellar.
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VELLERAT — VENOGE 497
Yellerat, D. Moutier, Berne ; at =zet dans le Jura bernois»
donc autre forme de Villaret, petit village.
En Yenayre, bois à Massong^x, Valais ; voir Véneresses.
Vence, haro, de VoUège, Valais (pron. Vince), Vens^ 121a,
1216, Yenze, majens à Bagnes ; Yens, ham. de Gonthej, F. off.
Valais, 1903-1906, Virit atlas Siegfried, et Venty Dict. Lutz,
fausses orth.y Vens vers 11 00, Veins, laoo, noms probablement
dérivés d'un n. pr. germain. Si Ton rapproche VeinSy laoo, de
WeinSt nom en 1220 de Voéns, Neuch., — voir ce mot, — on
admettra volontiers que ces deux localités signifient également
chez les descendants de Woco^ WoffOy n. pr. germain. Fôrstm.,
p. i332. Une charte de Saint-Maurice parle d'une loc. de Vens à
Lavej, « in feudo de La veto a loco dicto Vens ad Avansonet de
Mordes. »
Yendelincourt, ail. Wendlinsdorf^ Wandeleincurt , iii6 :s
court, ferme de Wendelin, n. pr. germain.
Vendôme, ham. de La Rippe, D. Nyon ; Lutz donne Ventido-
mus sans date ni origine ; c'est sans doute une étjmologie qu'il
propose, mais elle est peu vraisemblable ; ce serait une construc-
tion germanique, chez nous le déterminatif est toujours le second.
A plutôt la même origine que le Vendôme de France, de Vendo-
cinum.
Les Véneresses, ham. et bois à Bex ; de l'adj. v. fr. véneresses
sous-entendu (terres) véneresses, propres à la chasse.
A, en Venise, loc. à Monthey, vient de son voisinage de la Ye-
nèze, bras de la Vièze ; voir Vounaize.
Yennes, ham. de Lausanne, Vennas^ 907, Venes, 1224, 1288,
1476, M. R. VI, 170, 244 et XXVIII, 264 ; les Yennes, bois à
Cudrefin ; les Vuennes, bois à Belmont, D. Lausanne. D'après
Bridel, de venna^ s. f., haie, clôture, clajonnage: loc. entourée
de haies.
Yenoge, rivière, Vaud, VenobiUy 8i4, ioo5, 1017, Venubia,
987, Vinogià, xii« s., M. R. XII, Venopia, 1818, M. R. XXVIII,
Venogyy 1816 (j atone), M. R. VII ; nom probablement celtique,
comme la plupart de ceux de rivières.
M. D. 8BC. Silin, TOMB VH 3S
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VENT — VERGHAUX
Vent, souveDt employé comme détermÎDatif. Grandes Roches
du VeQty Vallée de Joux, Rochers du Vent, alpes de Grjon, Ai-
guilles du Vent au S.-O. de Talpe d'Ëmosson, Finhaut, etc., ro-
ches, aiguilles situées à vent y c'est-à-dire au sud-ouest par rap-
port à ceux qui les ont dénommées, comme on dit Dent du Midi,
Dôme du Goûter. Quant à Creux du Vent, il nous paraît être une
fausse orthographe et celle de Creux du Van la véritable ; voir
Van.
Venthône, D. Sierre, Valais, Ventonay 1202, Ventonnazy
1210, VentunOy 1268, Venthonna, i3o5, Venthône^ i438, etc.
Ver, le — , ruisseau, affl. de la Venoge près Penthaz ; Vert,
maison sur Boudry ; moulin et bois à Confignon ; autre près Car-
tig-ny, Genève, nemus de Ver y i3oi, territ. de Fer, 1871, M. G.
XVIII ; Ver ou Vers^ loc. au Landeron, 1874 ; Vers, m. et loc. à
Rolle, Ver, 1498, Vers, 1697, Vert, 1627, M. R. XXXIV, Praz
de Vers à Crans. Nous inclinons à voir ici le part, du v. fr. ver~
tir, tourner, part, passé vers, vert: endroit où le chemin, la val-
lée fait un détour. Le moulin de Vert est à un coude prononcé du
Rhône. Dans le même sens on trouve beaucoup de « Crochet. »
La Verasse, la Veresse, torrents ; voir Verre.
Le Veratroz, pâturage à Vallorbe ; de veratrum, vératre ou
varaire, plante vénéneuse trop abondante dans maint pâturag-e ;
le Vérapay, alpe de Salvan, même racine avec collectif ay.
Veraye, torrent, Vereyaz, loc. ; voir Verre.
Vepbîer, g-rand village de Bagnes, Valais, Verbyer, 1271,
Verbiez, 1287, Verbyez, 1290, Verbie, 1294 ; Verbî, chalets à
Nendaz. D'après Gatschet, du romanche ver, vallée, et biez, bief,
bach, soit vallée du bief. Mais ce mot romanche en Valais nous
étonne, biez = bevium, puis Verbiez n'est pas dans la vallée,
mais sur un plateau élevé. Il est plus simple d'y voir Vers-biez,
vers les canaux, les ruisseaux : le village est traversé par un ruis-
seau et ses prairies par quatre autres ruisseaux et un grand bisse.
Vepchaux, 2 ham. de Villarvolard et Villarbeney, Gruyère ; du
bas latin vervecale, bercail, de vervex, bas latin, de berbeœ, bé-
lier^ qui a pris le sens de brebis dans les langues romanes.
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VERGHÈRE — TERDAZ
Vepchère, loc. à Thonex, Genève ; ham. de Liddes, Valais ;
loc. à Duiiier ; les Verchères, Onnens, D. Grandson, la, les Ver-
ehières, Verciieire, patois Veplsircs à Yvonne, Attalens, Gran-
KCeSy BelfauXy Ursj ; la Yerchire à Montet, Mossel, Blessens,
Werchiery, 1271, Arconciel, Verchiery, i44i, la Verlschlre à
Charmey ; du v. fr. verchière, verchère en Dauphiné, bas latin
vercheria, bercheria, verceria ; \ine Verceria à Vevey, 1220;
dérivé de berbeXy brebis = fonds de terre sur lequel on élève des
brebis.
Yercome ou Ercoma, Ercomma, loc. à Savièse, Vercoma^
iioo (M. Gremaud a lu Verconia), 1228, 78, etc., Vercomma,
1217, 1224. Probablement un composé de la racine g^ermanique
Vere et quama^ étranger, employée comme suffixe : Fôrstemann
donne 8 composés en coma, par exemple Hilticoma, Zitcoma.
Yercorins, ham. de Chalais, Valais, Vercoreins, 1241, Ver»
corenSy 8 fois 1 249-1476, et encore au xix« s., Vercoren, 1806.
Gatschet le tire, — et Studer en fidèle copiste, — de oerracaria^
nom italien, dit-il, et latin de l'héliotrope d'Europe, fr. verrucaire,
herbe aux verrues. Mais cette plante des régions chaudes ne monte
pas à Vercorins, 1870 m., et n'est pas de celles qui par leur nom-
bre font donner leur nom à une localité ; en outre verrucaria ne
saurait donner Vercorens. Le suffixe ens, eins indique une ori-
gine germanique. Peut-être est-ce Vers-Coreins .* il y a près de là
2 villages appelés Corin, jadis Corens, Goreins. Fôrstemann n'a
pas de racine Cor.
Yerdaz, la — , pâturage de Rougemont ; du v. fr. verd = la
verte. A la même racine verd se rattachent la forme adjective
Yerdan, nom valaisan du Petit Muveran ; m. à Bossonens, fémi-
nin Yerdannaz à Vugelles, et plus. loc. ; Verdaux, m. à Pam-
pigr^y ; Verdell à Bulle ; Verdex à Morrens, Verdy à Vaux,
Vepdiz(y), pâturage à Bellegarde, collectifs ; Verdet à La Sarraz,
Saint-Aubin, Frib., en Verdat à Fon tenais et Reclère, et Vardat à
Beurnevesin, Jura bernois (at = et),yerdette à Liddes, Verdeau,
ham. à Faoug (Verdau) et Autigny, Verdillon à Rances, diminu*
tifs ; Verdeuse, pâturage de Liddes, Valais = pleine de verdure.
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500 VERDIÈRE — VERNAMIÈGE
Vepdière(s), ham. d'Aumont, Fribourg", Verderes^ 1226, M.
R. VI, 827, i34i, etc., VerdiereSy i368, Matile ; du v. fr. ver-
dièrey latin viridaria, forme fém. de viridarium^ verçer.
Yerdonnaz, ham. d'Orsîères, Valais, Yerdonnet, loc. à Cro-
naj, m. à Lausanne ; autres dim. de verd.
Yerenaz, ruisseau à Dizy ; peutrètre un dérivé de veré^ tourner,
ruisseau qui fait des méandres (Isabel).
La Yerevenaz, torrent temporaire et ravine descendant du
Grammont sur la Morge à Saint-Gingolph, fausse orth. pour la
Vey-Revenaz ; v. fr. veil, vieux, vieille, et Revenaz, ravine, la
vieille ravine.
Yermala, loc. alpes de Sierre, Valais. Ce mot a une ressem-
blance frappante avec les noms romanches Ver mal ^ bam. des
Alpes de Mels, Saint-Gall, Vermol près Lavtina, Grisons, Talpe
Fermai dans le Vorarlbergp, les fermes Formai et Vermale dans
le Tyrol, loc. citées par Scblatter, op. cit., p. 86, dérivés avec le
suffixe al du latin ybrma, et désignant des cbalets où Ton pré-
pare le fromage.
Yepmelliay, pâturage et forêt à Arzier, D. Nyon ; dérivé (col-
lectif) du V. fr. vermilliSy lieu fouillé par les sangliers, où ces
animaux vermillent^ fouissent la terre.
Yermes, D. Delémont, Berne, cella Verteme, 769, Vertimay
849, 866, 884, Vernmonty 1817, Vertemoriy i325. Quant aux n.
ail., Vertmen est une corruption et Pferdmund une interpréta-
tion de Vertemon due au fait que Tallemand ajoute un p devant/
(varrich, pfarrich, fadôn, pfad, Faoug, Pfauen, Fabaris, Pfâfers);
le nom patois ail. actuel F&rdme est presque la reproduction de la
plus ancienne forme Verteme.
Yermondens, quartier de Boudry, Neuchâtel, antérieur à la
ville, fondée en i343, Wilmundens, ii56, Hidber, II, Warmon--
denSy 1282, i3i3, Guarmondins, i3o9, Matile = chez les des-
cendants de Willimund (ou de Warmund), n. pr. germain.
En Yermont, vignes à Yverdon = vers Mont.
Yemamiège, patois Vernamièse, Lutz, D. Hérens, Valais,
Vernamesia vers iioo, Vernamiesi, i2o3, Vernimiesi, 1224,
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VERNAND — VERNE 501
Vernamiesia, 1227, Vernamyesy^ i25o, Vernameisi, ia55, Ver-
namiesa, i3oo, Vernamisia^ 1476 ; de verne ; quant à miesij
myesy, si Ton considère i<> i, y final atone = e, s doux = g doux,
on y retrouvera la forme actuelle miège ; c'est le fém. de Tadjec^
tif miy au milieu de, fém. v. fr. mège^ ici diphtongue miège ^
donc Vernamiège = la Yernaie du milieu.
Yernand, 4 ^oc.» ham. et forêts de Lausanne, Vernant, iiS4»
II go, Cart. Month., 44» 52, 12 17, Cart. Laus., M. R. VI, 4^3,
nemus dYvernan^ i546 (aussi Vernens d'après Hisely) ; d'après
la forme primitive de 11 84-12 17, vers-nant, vallée, ruisseau, ces
localités lausannoises sont toutes sur les pentes du vallon de la
Mèhre (encore 3 autres Vernand et i Vernandes dans le canton,
d'après Brandstetter). Quant à en Vernan, maison sur Mont-la-
Ville, peut-être un dérivé de verne.
Vemayaz, village, ham. de Salvan, Valais ; de verne, aune, et
suff. collectif aye, voir le mot suivant. Vemayaz est l'ancien Oc^
tanellum, Actunellum, 5i6, M. F. IV, M. R. XXIX. Athonel-
luniy Othonellam^ OUonellum, ii38, Cibrario, I, 48, 49, V^f^-
neye, 1279, Verneya seu Octanez, Vemayaz sive OctaneZy
1732, Arch. Abb. Saint- Maurice. Voir p. 322.
Verne, nom vulgaire de l'aune, dérivé du celtique guern^
aune, et marais. Ce nom a une nombreuse famille et désigne des
centaines de localités. D'abord le simple Verne (5), — es (4i),
— a, 2, — az, 26, Vergnaz. Puis les collectifs masculins avec les
suffixes - ay, 8, — ey, 39, — et, 5, — els, 3, — ex, 28, — y, 3,
— ez, 3, Vemez à Fey, Vernetum^ 1260, Vemois, 2 Jura ber-
nois, Vamet à Delémont, Vernek à Evolène, voir Biolcc. Varnay
à Evionnaz, dérivés de vernetum^ vernaie ; les collectifs féminins
Vepnaya(z), 4, Vepnaie(s), 3, Vemiaz, 8, Veméaz, ham. Neu-
chàtel, Verneay 1196, Vernee^ 1296, Veraeyse, du fém. ver^
neta; — ensuite Vernard, Fribourg, Vemier, 4» Vemiez,
Frib., de vernarium ; dim. Vemeret à Chavornay, Vemeyre,
Ollon, et Vemîère, de vernaria, Vemeresse à Bex, forme ad-
jective; les diminutifs Vemette,s, -az, 11, Ver(g)niaulaz, 2,
Vemon, — elet, — îolet, — îllaz, Saillon ; Verninche à Chatil-
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502 VERNIER — VERRES
lens ; les augrn. Yernasse à Lens, dim. Yernasson, Yemaux,
3 Frib. et 6 Vaud, — aud, 7, — ausaz, 26, Yernaugiz à Polîea&-
Pittet, permut. s-j, Yeraoux à Loveas, es Yeraousses à Corse-
rey ; diminutifs des précédents : Yornausettes à Romanel-Mor-
ges, Yemozet, — el à Henniez, Thierrens.
Yemier, Genève, Vernier, 1208, Acad. Sav. II, 2, 280, Ver^
neyer^ i3o5, i344» Verniery i3ii, M. G. IX, a35, 244» et XIY,
m. à Echichens, Vaud; de vernarium^ bois de vernes, voir
Verne.
Yerolliez, atlas Siegfried, Yerolliaz, carte Dufour, ham. près
Saint-Maurice, Valais, Yîpolley, de Gingins, Recbercbes, p. 10,
Verolley, 1760, plans de St.-M. D'après Boccard, de verum lo-
cum, le vrai lieu (du massacre de la légion tbébéenne), étjmologie
forgée pour la cause. Les formes anciennes terra Viroletiy Vie
de S. Sigismond, Viroletum, i3i7, en sont bien loin et nous ra-
mènent au V. fr. virolet, moulin. Mais celles-ci encore nous pa-
raissent de fausses traductions latines. Ce nom n'est pas isolé : il
y a une loc. les Yérollies, forêt et prés à Monthej, Verollies,
1696, une combe de Yerolliers, 1600-1900 m., au-dessus de
Talpe de la Tanne à Lessoc. Ces deux derniers endroits tournés au
N. ont l'altitude et l'exposition propice aux taillis d'aunes verts et
l'aune blanchâtre devait abonder dans les graviers du VéroUiez de
St.-M. Nous croyons donc qu'il s'agit de lieux où abonde l'aune,
verne, qui devient aussi verre, voir Verre.
Yerouet ou Yirevoy (vo-ï), Vrivoy (vo-ï), pâturage alpes
d'Ardon, avec chalets sur une arête ; de vire, s. f., du verbe veri,
tourner, et ouet ou voy {vo^C), subst. verbal de regarder, ouaitiy
comme Voy (vo-Y), Voëx, Guettes, etc., vire, corniche où l'on a
une belle vue, sur la vallée de la Lizerne, le massif des Diablerets
et le vallon de Derbon.
Yerpîlîère, voir Vulpilière.
Verres, le bois des — , à Champmartin, D. Avenches ; syn. de
verne, permutation n-r. Ce mot a un diminutif, verraUy litt. pe-
tit verne, nom patois de l'aune nain, aune vert ou aune des Alpes ;
de là les Yerraux, arête de rochers et vallon au N. de Montreux
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VERRIÈRB 503
OÙ cet arbrisseau est abondant ; du primitif dérivent la Yerraz à
Rougemont, les Verrats, pâturage boisé à Cernier, les collectifs
es Verrais à Estaveoens, Verreyre à Ropraz, Verrey, village de
Nendaz, Valais, Vernetuniy i2t4> M. R. XVIÏI, d'autres à Pré-
vonloup, Lovatens, toutes localités avec de nombreux aunes. La
forme vernetum du Verrey de Nendaz prouve notre étymologie.
Souvent écrit avec un seul r : en Véroz, loc, et torrent à Trois-
torrents, Veraux vers 1720, en Verey, Verex ou Veret, loc. à
AUaman, rives de TAubonne, Veré à Russin-Genève et Conthey,
Veraye, torrent et ham. de Vejtaux, Verey, i4o2, et à Marly,
Frib., Vereyaz à Lens^ Valais, Very ou Véry à Ëcoteaux, la Ve-
rasse, ruisseau, affl. de la Sarine, r. g. et la Veresse, affl. de la
Veveyse de Châtel. Voir aussi Verrière. On peut encore y ratta-
cher Voraire, rives de la Broyé à Moudon, et Voiret, ruisseau
affl. de l'Aire, Genève.
La Verrière, Combe de la — , à Mon tricher, la Verrière à
Paudex, id. ou Verrerie à Vemayaz et loc. à Chippis, Valais, en
Verreyres à Massongex et à Evionnaz, Valais, Verrière, t743,
les Verrières, Neuchâtel, Verreyres, i344, autre, bam. de Be-
rolle, Vaud. Peut-être Tune ou l'autre ancienne verrerie ^ mais la
plupart sont encore des vernaies, noms dérivés de la forme verre,
voir ci-dessus. Les Verrières du Valais sont au milieu des vernes,
Verrey de Nendaz, forme masc, s'appelait Vernetum en I2i4
et un texte de Matile semble indiquer la même origine pour les
Verrières, Neucbâtel : le testament d'Isabelle de Neuchâtel, année
1394, page II 24, parle du « locus qui dicitur Vernene, — sans
doute Verneire avec un i sans point, — sive Vereria. )►
Le Dr Guillaume (M. N. XII, 187) supposerait^ en DOte^ qu'il y aurait
eu une verrerie, et, en texte, que Verrières serait « une corruption de
ferriéres qui viendrait des hauts-fourneaux existant jadis dans le canton. »
M. Sauser, M. N. XIII, 91, émet les mêmes suppositions. Maïs cette per-
mutation v-f serait bien étrange, quand dans le voisinage Perrière s'est
maintenu (près Jougne et val Saint-Imier) ; en outre elle est formelle-
ment contredite par le texte cité plus haut de 1394. Amiet en 1692,
Etrennes Neuch. II, 66, et Boyve, Annales, I, 228, racontent une légende
sur des verriers qui auraient habité la contrée, mais aucun document
quelconque ne vient la confirmer.
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504 VERSAN — VERSOIX
Le comte Jaubert, Glossaire du centre de la France, II, 424 et <(32,
constatant la fréquence du nom Verrerie (et Verrière), l'estime « trop
commun pour dériver souvent de la fabrication du verre. » Mais il le
rattache faussement à verrat.
Yersan, voir Vert^Champ.
Vers Ghiez, Dufour et Siegfried, en patois Verfcht, ham. très
ancien d'OUon, Verchy, plans d'Ollon, i835, Verchi^ Lutz,
1861; écrit aussi Verchiez, Verschiés, Verchier, Cette dernière
orthographe paratt d*abord la vrcde ; elle en fait une forme masc.
de verchière, de berbicarium, lieu où Ton garde les brebis. Mais
on trouve aussi Chiez tout court: une charte d'Aigle de 1784
parle des contestations sur les limites entre Aigle et 01 Ion, « le
long des bois de la Chenaux, des Planches et de Verschiex (plus
loin Vers Chiez), et de quelques abbatis de bois que des particu-
liers du dit Ollon et Chiex ont fait dans les endroits contestés.
Plus loin : « nous nous sommes portés proche des maisons de
Chiez,., dernier les Batimens de Chiex,.. la fontaine couverte de
Chiex. )► Ce serait donc vers et chiez ^ de casa, vers les cases, les
chaumières. C'est un correspondant masc. des divers Chiesaz du
pays, voir ce mot. Nous avons vu au mot Chez, dérivé également
de casa, que celui-ci, aujourd'hui préposition, a gardé son sens de
subst. dans le Berry; les Prés-Yerschiez, au-dessous du village
d'Ollon, montrent encore mieux le sens, les Prés-vers les maisons,
vers la cour, la ferme.
Veps-Copt, ham. de Corbejrier, D. Aigle, Vercor, Lutz, 1861
= versus cortem, vers la cour, la ferme.
Vepségère, ham. de Bagnes, Valais, Verchicheire, Dict. de
Lutz, transformation par métathèse de Vercheseres, 1228, Ver-
chisiri, i235, Verchisieri, 1 338 = Vers Chesières, versus casa-
rias, vers les cheseyres, les chalets, chey sérias dans les chartes,
casarias, de casa, chaumière.
Versney, loc. à Noville, Vaud. On serait tenté d'y voir une
fausse orth. pour Verney, taillis de vernes. Il n'en est rien, c'est
un composé de vers et ney, prairie humide, inondée ; voir Naye.
Vepsoix, C. de Genève, et Vepsoîe, rivière, castrum qui voca-
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VERT CHAMP — VERVBY 505
tur Versoi, 1022, Hidber, I, Versoya, 1264, Wûrstfaç., ^«r^eya,
1277, M. R. V, 377, castrum de Versoya, 1278, M. G. I, 3i,
Versoyy 1291, 1296» Rég". geo., Versoyay i3o5, VersoiSy i344-
Pour Studer, de vers, vert, et oye, aqua, eau verte. Mais vers e=
vert et ove = eau sont inconnus. Pour Gatschet, de verdze, verge,
broussailles: l'un et l'autre inadmissibles. Berseya, Versoye
sont sans doute des substantifs verbaux du v. fr. bersoier, chas-
ser, et signifient territoire de chasse, bas latin bersa^ forêt en-
close, parc ; le castrum de Versoje aurait été d'abord la maison
de chasse du seigneur. En Versoix, m. à Granges, Vaud, même
sens. Versoix, quartier à la Chaux-de-Fonds, au pied des collines
de Pouillerel ; d'après M. G. Huguenin, Description de la mairie
de la Chaux-de-Fonds, c'est là que « Claude d'Aarberg (f i5i7),
qui aimait la chasse, venait poursuivre le chevreuil et fit cons-
truire une maison où il se reposait de ses fatigues... il voulut que
son héritier y fît construire une chapelle à Saint-Hubert, à l'usage
des sept habitations qui entouraient sa maison de chasse. )^
Etrennes Neuch., II, 88, 89. Le rapprochement de ce pavillon de
chasse et du nom de Versoix donné à l'endroit où il s'élevait nous
paratt prouver notre étjmologie.
Vert champ, vallon à Rougemont, Vaud ; Versan ou Vertzan
ou Verzan, pAturage d'Ardon, Valais, — cA-s ou tz, — = champ,
pâturage vert. Le curé de Conthej écrivait Vers Champ en 1681.
Vervey ou Vers-Vey, ham. d'Yvorne, D. Aigle, près de la
route, Vervay, châtaigneraie près de la vieille route à Colombey ;
probablement de versus viam^ vers la route. Versvey est sans
doute le même que le village de Verhuit mentionné dans le vol.
Procédure contre la Bourgeoisie d'Aigle (voir Bibliographie),
p. 142 « les habitants du village de Vershuit, bourgeois d'Aigle
(1735) et p. i48, Vershuit rière Aigle (1671). (Yvorne faisait
alors partie de la commune d'Aigle.) Ces formes, prononcées sans
doute ver-ui, peuvent-elles se rattacher aussi à viam ? C'est pro-
bable : on a vuide = vide, on aurait de même vui == vi ; quant à
la disparition du v initial, elle est fréquente devant une diphton-
gue : viadzo-iadzo, vu-iu, vouipa-ouipa, vouatte-ouates.
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506 VESENAND — VEVEY
Yesenand, prés à Miex sur Vouvrj, Valcds, et Rio Yesenand
à Semsaies = voisinant, d pour t.
La Yesenaye, loc. à Vouvry ; de vicinata (terra), terre voisine.
Yésenaz, G. Genève, Yézenaux à Dorenaz, Yesenaux, chalets
sur Monthej et ham. de Yérossaz, Yalais, Vesenaz dans Lutz,
Visinaux vers 1720, aussi appelé Vésenaz ; de vicinatuSy voisi-
nage, territoire d'un vicus, village, en romanche vischinadi^ vil-
lage ; en la Yisinaye à Vouvry ; de vicinata. Un hameau des
Ponts, Neuch., s'appelle le Yoisinage. Il se peut toutefois que
dans Vésenaz la syllabe finale, aujourd'hui accentuée, ait été
atone, et qu'il y ait là un déplacement d'accent comme celui qui
se produit actuellement pour de nombreux noms en az, voir In-
troduction. Dans ce cas Vésenaz ou Vézenas viendrait de vicinas
(casas, domus) vicinas, les (maisons) voisines.
Yesin, Granges de — , D. Broyé, Fribourg, VisinSy laaSf M,
R. VI, 496, Vesin^ 1668, v. der Weid; Yesin, loc. à Montagny-
Yverdon ; Yisine, loc. à Lens^ Valais ; du latin vicinus^ patois
vesin, fr. voisin.
Yessy, ham. de Veyricr, Genève, Vessiacum ou Vesciacum
(Rég. gen.), i3o3, Vessier, i368, M. G. XIV et XVIII ; dérivé
d'un gentilice gallo-romain, peut-être un * Vetius, de vêtus. Il y
aussi Vescia, nom de ville qui semble indiquer un gentilice Ves-
cius.
Yétroz, D. Conthey, Valais, Vert riacam vers iioo, Vertres,
ii46, VertrOy 1170» Vertroz, 1178, Ventru, 1269, Vertrey,
1272 ; d'après Gatschet, de viridarium, verger, ce qui est abso-
lument impossible, viridarium donnant régulièrement verdier,
verger ; d'après le suffixe iacum, probablement d'un n. pr. gallo-
romain.
Yeudallaz, voir Vaudale.
Yeurze, voir Vorze.
Yeusil, voir Vuse.
Yevey , Bibiscum, Vibiscam dans les itinéraires romains, Ki-
viscum, Table de Peutinger, Bibiscon env. v« s., Géogr. de Ra-
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VEX — TBYRB 507
venne, Viviscum, loii, Vivesium^ 1017, Vivois^ ii63, M. R.
XII, Vives^ ii77> ViveXy xii«s., Viveis, 1226, aussi Viviacum
dans les chartes ; d'après M. de Gingins, contraction de biviSy
deux routes, et vicaSy bourgs : bourg' à la bifurcation de deux
routes, de Lyon et d'Avenches ; fort douteux. Il faut préférer Téty-
molog'î® de d'Arbois de Jubainville : dérivé avec le suffixe g'aulois
iscos^ qui sert à former des noms de lieux, du g'entilice Vibius,
variante ViviuSy très fréquent en Gaule sous l'empire romain. Dé-
rivé, la Veveyse, aquas que Vivesia et Baia dicuntur, 1267,
Wûrstbg., 222, Viveysiz^ i536, Blanchet, Vivaise, 1668, v. der
Weid.
Vex, D. Hérens, Valais, Vies, Ves, Vœs, Veiz vers 1200, Necr.
deSion; Ves, i2o4-i25o, Vico, 1289, 1246, i25o, Vex, i3o2-
i38o ; du latin vicus, village.
Au Véy, le Gros Véy (plan), sommets sur Talpe d'Ayeme, Or-
montnlessus, ouYey (vé-î), atlas Sieg'fried ; es Veys, loc. à Mon-
they ; subst. verbal de veyre, voir zz aux Vues, endroits d'où Ton
a une vue étendue.
Veyras (aussi Veyraz ou Veirasse), D. Sierre, Valais, Veras,
Verace, 1612, i655, Zimmerli. Quant au Vcraces d'une charte de
1291, désignant une loc. sous Vétroz, nous croyons à une fausse
lecture ou une faute de copiste ; voir Vuaz.
La Veype, 2 ham. de Saint-Léfifier, et Veyraz (az atone), loc,
à Aclens, Vaud ; peut-être des (villa) Varia, ferme de Varias,
voir le mot suivant.
Ce mot de aet/re, vaire est fréquemment employé au xiv« et xv« s.
(Rec. dipl. Fribourg) au sens de lisière de drap ; le texte allemand d'une
de ces ordonnances sur les drapiers le traduit par liste. Ce mot vaire
des drapiers doit être un adj. dérivé du latin varias, bigarré, la lisière
formant une bordure de couleur variée. Il est encore usité aujourd'hui
dans le patois fribourgeois avec le même sens : de manti a vérè, des
nappes à raies, à liteaux. (Bulletin du glossaire des patois, 1904, p. 10.)
Si Veyre en dérivait, ce seraient des propriétés à la lisière de quelque
territoire. Enfin en Dauphiné on emploie un mot vaire, s. f., d'origine
inconnue, pour désigner des terrains de mauvaise qualité. Il est peu pro-
bable que ce soit le cas de nos Veyre et entre les trois nous préférons la
première étymolog^e.
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508 VEYRIBR — VIAUX
Veypîer, C. Genève (pron. Veyri), Vayrie, laoi, Vayriey^
1257, Veyrier, 1273, Veyrie, 1290, Vairie, xiv« s., M. G. Il»
54, XIV, i34, 391, I, 122, XXI, 78, Veyryy i65o, etc., Veiri^
181 7 ; de (fundum) Variacum, domaine d'un Varias, gentilîoe
romcdn, du cognomen Varus.
Veypon, rivière, affluent de la Venoge, li Voirons, 1267, M.
R. XXVII l et III, 499 ; peut-être parent de voiran, voiranne, vua-
renne = vemaîe, aunaie. Paraît avoir porté jadis un autre nom :
la donation de Cossonay à Romainmôtier en 1096 parle de r« ec-
clesiam de Gochoniaco... inter Venobiam et Aiburiam. > M. R. V»
210, or Cossonay est entre la Venoçe et le Veyron.
Veytaux, D. Vevey, Veytour, i4o2, M. R., 2* S., I, 27, II,
i3. D'après cette forme, pourrcdt sig'nifier vieille tour, du v. fp.
veil^ vieux, et tour, voyez Veyvellaz. Veytaux a une tour dans ses
armoiries ; veil était sans doute des deux genres, comme Test en-
core une autre forme, oiez en Normandie. Les Veytours, pâtu-
rage à Bellegarde, même mot veil, et tours, probablement au sens
de contours, lacets.
Veytay, écart de Myes, D. Nyon, Veiley^ i564. Sans doute en-
core vey = veil, vieux ; quant à tey, tay, c'est difficile ; peut-être
le V. fr. teilf patois té^ tilleul, le vieux tilleul. Cet arbre a servi à
dénommer de nombreuses localités.
En la Veyvellaz ou Voyvellaz, Vîvela, loc. près de la Sarine,
sous Corbières, Fribourg ; du v. fr. veil^ vieux = en la vieille
ville. Là aurait existé l'ancien bourg de Corbière, suivant des tra-
ditions qu'aucun document ne vient confirmer.
Viannaz, à la --, écart du Mont-Lausanne ; aux Viannes, loc.
à Charrat, Valais. M. Isabel (in litt.) y voit une forme adjective
vian, de via, chemin, localité près de la voie.
Les Vîaux, ham. d'Ormont-dessus, les Vioz^ plan cadastral et
La Vallée des Ormonts, de Busset et de la Harpe, de Vial et
ViaiLLy 1575, nom de famille, les Yaux^ 161 3, les Viaux^ i663,
famille éteinte aujourd'hui. Les Grands et les Petits Viaux, loc.
à Ormont-dessous, sans doute même origine. (Note fournie par
M. Isabel.)
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VICH — VIÈGB 509
Vich, D. Nyon, eccl. de Vizo^ ii65, Hidber, II, Fi>, iao4-
1234, M. R. V, Vyz, i3o3, M. R. XXVIII, 2o3, et 3io, etc. ; de
vicus^ bourip.
Yicques, D. Delémont, Berne, ail. Vix, Vicum^ 866, 884,
Vichy ii48, 1179, Vichsy 1179, F<x, i3o8, Vicy i3i7; également
du latin vicas^ bourg ; s'emploie aussi en romanche : vichy vitg
(prononcez vitch).
Yichères, ham. de Liddes, Valais, Vescheria, la^g» Vechie-
• reSy xvi« s., Veschiere vers 1720, en la Vechiere à Troistorrents,
xviii« s. ; de vescière, lieu où croissent, où Ton cultive des vesces,
permutation ss-ch connue dans la vallée : Chasse pour Sasse, Fra-
chais pour Frassais. Au reste on a aussi écrit vesche, voir dans
Littré un ex. du xiv» s.
Yichon, quartier de vigne à Neuveville, Berne. C'est sans
doute le Velcon, iiSby casale de Volchun, 1196, VochunZy 1246,
Voachorty i3io, Tr. ; origine inconnue. Paraît dériver d'un n.
pr., comme semble l'indiquer la forme de 1196.
Vidy, ham. sous Lausanne, jadis paroisse, curiam de Vitis,
ii48, M. F. I, 375, Viziy 1227, Vidy 1228, M. R. VI, 319, 22,
Viziy 1285, F. B. III, 388, i453, 1476, 1476, M. R. XXVIII,
258, 268, et M. F. IV, Vizy^ i488, M. R. XXXV. Nous paraît
être un (villis) Vitis y datif-ablatif pluriel du nom gaulois Viius
attesté par une marque de potier trouvée à Vienne (Isère), et Vito^
dururriy Winterthur = forteresse de Vitus; villis Vitis = aux
fermes de Vitus.
Vie, Vy, de viay route, nom très fréquent de lieux-dits situés
le long des routes : la forme Vie dans le Jura bernois : les Vies
de Bâle, la Vie de Bure, Vie d'Aile, etc. ; Vy dans le C. de Vaud :
Yy de Moudon, Vy d'Ëchallens ; la Grand'vy à Grandcour, la
Vineuve à Bovemier, à Aigle ; la Neuve Vie à Saignelégier ; Sur
Lavy à La Corbaz, Frib., etc.
Les Vies fopches, ferme à Montsevelier ; voir Vifourehes.
Vîège, Valais, Vespia, iioo, Vesbia, I2i3, i234, Vespia^
1224 à 1392, M- R., VyeSy i348, Jahrbuch Schw. Gesch. XXIV,
333, ail. Vispach ou Visp. D'après Gatschet, de Wies-bachy
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510 VlèZB — VIGNASST
ruisseau des prés ; mais cela est faux : le nom est primitivement
romand comme celui de toutes les localités voisines et le nom al-
lemand en est une corruption ; origine inconnue.
Le Viez, ham. sur Njon, loc. à Arnex, et Vîex, loc. à Duilier ;
peut-être le v. fr. viez .= veil, de vêtus ; il faut sous-entendre un
nom masc. hospitale^ vil lare : maison, hameau. Viez se dit en-
core d'après Littré dans les campagnes de Normandie.
Vîèze, rivière du Val d'il liez, jadis aussi Viège^ 1696, 18 19,
aqua Viesiey i352 ; pour Gatschet, de wiese^ prairie; probable-
ment faux : tous les noms de nos rivières sont celtes ou romsmds.
Aux Yifourches ou Yiffourches, loc. au Lieu, Vallée de Joux ;
les Vies forches, ferme à Montsevelier, D. Delémont ; de vies,
voies, et /ourcheSy adj. verbal formé sur fourcher, chemin bifur^
que.
En Yignan, loc. à Venthône, Valais ; de vigne et suff. locatif
an y comme Islan, Pomeran, lieu planté de vignes.
Yigneules près Bienne, ail. Vingelzy Wingelies, 1181, Vinilsy
1276, Vinguolz, 1289, Viniolsy 1839, Vignols, i436; m. à
Saint-Saphorin, Morges, champs à Senarclens, loc. à Montreux^
Yignules à Sullens et à Gollion, Yignoles, ham de Saint-Gin-
golph, Valais; loc. à Pajerne; du v. fr. vignoles, s. f., latin vi^
neolaSy petites vignes.
Vigny, ham. de Surpierre, Fribourg, Viniacum, 1177, i23i
= (fundum) Viniacum, domaine d'un ViniuSy gentilice ro-
main. De môme à Crissier Vînîe, Vinnie, 1282, M. R. VI, 227,
Vignyey 1276. Vigny, en patois Vegney^ désigne de très nom-
breuses localités du vignoble, par exemple Vigny à Lavej, F<-
gniezj i255 ; de vinetum, lieu planté de vignes ; un Vinetum à
Bex, 1245, et d'autres aujourd'hui champs ou prés, par exemple
La Chaux, Bel mont sur Yverdon, Essertines, Echallens, Chénens,
Vegny, champs à Granges et Marnand dont quelques-uns sont
probablement des Viniacum.
En la Vignassy, prés à Colombej, la Vignace à Bex et Ve-
gnasse à Aigle, le même avec suffixe dépréciatif asse (vignes les
plus élevées à Fontanej). Outre les Vigny, Vegny, aujourd'hui
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VILARS — TILLÀRD 511
champs, on trouve plusieurs Vignettes, Vigne dans des endroits
où cette culture est aujourd'hui inconnue, à Mannens, Montévraz,
Léchelle, Frib. ; Sur la Vigne à Sullens, Champs de la Vigne
À Noréaz, Creux de la Vigne à Avenches, Vignette au Bouve-
ret, à Saubraz, Sergey, Lucens, et Fribourg ; Vignettaz, champs
et bois à Yvonand, Vigne Girard à Fahy, Côte des Vignes à
Saint-Ursanne, la Vigne et la Vignette à Asuel, Jura bernois, à
Ëssertes, D. Oron, vineas de Sartis^ 1179» ^ Bettens, 1877 > ^^
i6a4 il y avait des vignes à Cossonay, Dizj, Senarclens et Pen-
thaz, il y en avait, d'après le Musée NeuchAtelois (IX, 180) à Plan-
cemont, Val-de-Travers, au xviii« s., et en 1765 J.-H. Clerc de
Môtier-Travers écrivait sur Boveresse : « La tradition a apporté
jusqu'à nous que Ton cultivait la vigne dans sa c6te ; il y a même
encore un champ que Ton appelle A la VignSy ^ M. N. XVI, 296.
Vilars, ham. de Fenin, Neuch., fausse orthographe pour Vil-
lars.
Villa, 4 ham. valaisans, Villaz, 5 loc. Frib., Villaz-Saint-
Picrre : Villa, xii* s. ; La Ville, ham. d'Ormont-dessus et des-
sous ; La Ville, en patois la Vella, nom en Valais du groupe
principal de maisons d'un village, celui où est l'église, à Salvan,
Orsière, Ayent, Vétroz, etc. ; — la Ville, surnom de villages, jadis
fermes dépendant d'un chAteau, pour les distinguer de celui-ci :
Mont — , Goumœns — , Oron — , Vufflens-la-Ville, en opposition
à Mont-le-Châtel, etc.
La Villaire, loc. à Echallens, Boussens et nom de 1 1 hameaux^
et écarts C. de Fribourg, aussi Villeyre ; la Velayre à Colom-
bey ; d'un adjectif bas latin * villarius, de fermes, de campagne.
VUlangeaux, D. Glane, Frib., villa que dicitur WillangaSy
1 161, Cart. Haut-Crôt, M. R. XII. Serait-ce le Villare Elingerio,
855, du Cart. Laus., M. R. VI, 202 = village à'Elanger^ n. pr.
germain. L'interprétation du P. Del lion : Villa in jugo n'est pas
soutenable.
Villard ou Villars, Velard en patois, très nombreuses localités
de la Suisse romande, mot souvent suivi d'un nom propre ou com-
posé avec ce nom, celui du fondateur ou premier possesseur, gé-
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512 VILLARABOUD — YILLARIAZ
néralement un colon g'ermain ; du latin villare^ réunion de villas,
de fermes, le d et le s sont des lettres parasites qui apparaissent
de bonne heure, ainsi on trouve un Willelmus de Villarcf en i255,
Zeerl., I, 455, Villars Luczon, 1177 ; Villarey, D. Broyé, Frib.,
Villare, 1877, Villarey, 1668, v. der Weid ; Vlllaret, ham. de
Moudon, Belmont, Cormondrèche et 4 loc. Frib., diminutifs. Vil-
lars devient Villiers dans le Jura bernois ; voir plus loin.
Yillaraboud, D. Glane, Frib., Villarrabot, 1228, Vilar Ra-
bor, 1262, WQrstbg., 297, Villarabothy 1291, Villaraboz, i453,
M. F., Villarabou, 1668, v. der Weid = village de Ratbold ou
Jiabold, n. pr. germain (de rad, conseil, et boldy audacieux et
fidèle = homme de fidèle conseil ou audacieux dans le conseil).
Villaranon, D. Glane, Frib., jadis Villarranon, Villarnon,
1668, V. der Weid ; c'est à notre avis le Rantavico^ RandonvicOy
855, du Gurt. La us., M. R. VI, 202, 2o3. Le texte imprimé a
Randouuico : nous croyons à une fausse lecture. Randonvico =
le village de RandOy n. pr. germain. Un chef alamane s'appelait
Rando au v« s.
Villardens, ham. et anc. château, D. Glane, Frib., Walardens^
xin« s., ValardenSf i3i4, Cart. Month., 78, Villardin, xvii* s.
M. Isabel nous indique une loc. du même nom à PuUy = chez les
descendants de Walhard^ n. pr. germain.
yillardgerman, ham. près La Joux, D. Glâne, Villars Ger»
man, Lutz = village de Germariy n. pr. germain.
Yillarepos, Lac, Frib., ail. Ruppertswil, Villarrepoty i332.
Villa Rippoz, 1396, Villarippo, i56o, Villars, Repos y Kuenlin,
i832 = village de Roppert ou Rotpert, moyen haut ail. Rup-
pert, forme primitive Ilrodbert, n. pr. germain.
Rien de commun avec « Villarem Repositum, » comme l'explique
M. Marchot, op. cit., voir Bibliogr.
Yillargiroud, Glâne, Frib., Villargerod, 1668, v. der Weid
= village de Geroldy n. pr. germain.
Yillariaz, Glâne, Frib., Villar Roart, ii48, Donat. Haut.,
Arch. Fr. VI, Vilare Rohardi et Villar Rohart, ii54, Villar
Ruar, 1174, IÏ77» ^^^^- Month., Villarriard, i255, Villarriat,
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VILLARIMBOUD — YILLARS-BENEY 513
1668, V. der Weid = village de Rohardy n. pr. germain, racine
hroCy de rohôriy rugir. Fôrstra., 714. Hiselj, M. R. XII, rapporte
Villar Roart à Ruejres et Zimmerli à Villar Volard. La série des
anciennes formes prouve leur double erreur.
YiUarimboud, GlAne, Frib., Villarrimolth, iiAa, M. F. II,
aao, Vilarrenbout, ii45, Vilar Rembolt et Vilar Reinbold^
xii« s., Arch. Fr. VI, Villar raymboz y i453, Villarremboz, 1490,
Villarimbo, 1668, v. der Weid = village de Rimolt ouRimbold^
2 formes du même n. pr. germain, racine onomastique Rim.
Fôrstm., p. io56.
Viliariod, Sarine, Frib., Vilar AloZy laSi, Cart. Lans., M. R.
VI, 608, Viliariod, 1668, v. der Weid = village de Alo ou Allô,
n. pr. germain. Fôrstm., Sg.
Yillarsel, 2 com. D. Sarine, en Viliarset, m. à S Aies, Gruyère ;
diminutifs de Villars.
Villarsiviriaux, Glane, Frib., Villar Severor, xii« s., Donat.
Haut., Arch. Fr. VI, Villar SewrioZy laSS, Vilarseverice, 1288,
M. R. VI, Villar Sioerioux, 1278, Dellion, Villar siviriaux^
1668, v. der Weid = village d'un Germain dont le nom appar-
tient à la racine onomastique Sewy tel que Sewerit.
En tout cas rien de € Villarem superiorem^ Villar supérieur, » comme
le veut M. Marchot, Revue suisse cath.
VUlarvassaux, ham. de Gumefens, Gruyère, Villarvassaux,
1453 = village (du) vassal. Le x est probablement fautif et il
faudrait vassaUy accusatif sing. un vassau, comme un chevau lé*
ger et, en patois, un chevau, tsavô.
ViUarvolard, Giaiyère, Villar Vollar et Vilarwalar, 1228,
1285, F. B. III, 391, Villarvaular, i453= Villar volard, 1668,
V. der Weid = village de Walhard, n. pr. germain.
Villaps-Beney, Gruyère, Villarbene, xiii« s., Villarbeney,
1825, M. R. XXII, 457, Villarbegneify 1492, Villar benoit,
1668, V. der Weid. C'est sans doute à ce village que se rapporte
le Vilar Sonet, xiiP s. du Cart. Laus. Un nom qui a quelque
ressemblance c'est celui de Willar Abonoio, looi, Hidber, I,
283, Cart. Saint-Maurice, Vilare Abonoy du Cart. de Haut-Crôt,
M. D. SBC. SiaiB, TOMB VII 33
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514 VILLARS-BOZON — VIZLARS-GRAMON
p. 9, avec les formes suivantes, Villari de Boneul, 1162, p. 20,
Villare Abonoi, 1179, p. Bg, Villare ad Bonoy, première moitié
du xii« s., p. 175, Willare Ebonol, xii« s., p. 180, Willare
Abonoily xiP s., p. 188. Gatschet identifie cette localité avecBou-
loz (p. 271), ce qui nous parait une erreur manifeste ; p. 190 da
Gartulaire il est dit Villare Ebonol in g'rangîa de Pineto ; c'est
donc à Penej-le-Jorat ou aux environs qu'il faut le chercher, à
moins que ce ne soit encore Villars-Benej conmie la forme de
1668 le ferait supposer.
YUlars-Bozon, ham. de L'Isle, Vaud, Vilar boson, ioi5, Wil^
lare Bosono, 1018, Hidber, I, 3o8, Vilar Bosun^ 1278, M. R.
III, Villar Bozoriy i386 = village de Boso, n. pr. germain ; du
V. h. ail. bôsiy méchant.
Yillars-Bramard, D. Moudon, Villa balmaly ii55, Villar
Bremar vers 1180, Donat. Haut., Villars Bramar, 1894 = vil-
lage de Ballomar, n. pr. germain, Fôrstm., p. 211, d'où par
contraction Balmar, puis Barmar, puis Bramar, permutation 1-r
et métathèse Bar-Bra.
On peut rapprocher de ce nom, celui d'une localité des Highlands
d'Ecosse, Braemar ou Bramar, située dans la même vallée que le châ-
teau royal de Balmoral (renseignement dû à M. G. -A. Bridel).
Villaps-Epeney, D. Yverdon, ^5/?«n^y, 1177, Cart. Month.,
Villars Espiney, i549 ; de spinetum^ fourré d'épines.
Yillars-le-Oomte, D. Moudon, Vilario ComiliSy ii47, Gart»
Month., Villari Comité, 1182, M. R. VII, 28, Vilar le Conte^
xiii« s. = village du comte. Hidber, II, identifie avec Villars-le-
Gomte le Villar Gotoita — Gottonum — Gothonoi, xii« s., du Gart.
de Haut-Grôt, M. R. XII.
Vîllaps-les-Fpîques, Broyé, Frib. ; v. (r./rique, prov. /riCf
dérivé du gothiqueyr/Ar^, v. goih, /rec (ail. frech), joyeux, hardi,
gaillard = village des (hommes) hardis, joyeux.
Yillars-Gramon, loc. prés Oron, souvent mentionné dans le
Gart. Haut-Crêt. M. R. XII. Villare Gramonis, 11 34, p. 2, Vil-
taris Gramonis, ii4i, p. l\^ ^Vilario Gramonis, ii54, p. 6,,
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VILLARS-JORENS — VILLÀRS-SOUS-MONT 515
Viler Gramon vers ii5o, p. i47, terr. Villarii Gramonis,
ii55, 1179, p. 270, 38, probablemant d'un n. pr. germain indé-
terminé.
VUlars-Jorens, ham. de Mont-la-Ville, Vilar Jorens, 1219,
M. R. I, i5o, et Vilariorerriy autre copie du même acte, Cart.
Rom., M. R. III» 5i4* C'est sans doute encore iorens, mal lu, ou
faute de copie = village des descendants de Jor,.,, n. pr. ger-
main. Fôrstm., p. 811, donne le nom Jorannus qui a la même
racine. (Jurieas, D. Orbe, est de la même famille.)
Villaps-I'Epepd, carte Siegfried, Villars le Perd, Carte top.
vaudoise, Dufour et Dict. Lutz, ham. de Chesalles, D. Moudon.
C'est probablement la localité mentionnée dans ce texte c in
Larenies per viam que vadit à Vi Harpe r in Vais, ^ xii« s. Donat.
Haut., Arch. Fr. VI, 3io ; ne faudrait-il pas lire Villar-Pers ou
YEpers^ de l'ancien participe passé pers^ épers, des verbes perdre,
éperdre = le village écarté, isolé, perdu ?
VilIaps-le-Terroir vers 1180, Arch. Fr. VI, Vilaret, 1226,
Cart. Laus., d'après D*' Brière, Villar le TerrioaZy i438, Villar
le Terreux et Villar loz Terroar^ i453, Villar le lerricor^
i536, Villar le Terriau, 1668, v. der Weid, Villard le Ter-
reaUy 1794* Struve ; de territorium, territoire et terroir.
Villar-Luczon, ancien nom de la Robellaz, ham. d'Essertines,
Echallens, Vilar luccum, ii4i» — que M. de Gingins rapporte à
tort à Villars-Lusserj, — Grangia de Buyron dicta Villar Lu*
cyon, i323 (y lu pour z?), Villars Luczon, 1177, M. R. I, 186,
etc. = village de Luzo^ n. pr. germain. Fôrstm., p. 874.
Villars-Lussery, voir Lussery.
Yillars-Mendraz, D. Moudon, Vilar Mundri, I235, M. R. VI,
207, Villarmendray i453 = village de Munderich, n. pr. ger-
main. Fôrstm., p. 940.
YlIlars-sous-Mont, Gruyère, Vilare sis Mont^ i235, Vilarsi-
mont y 1269, M. R. VI, 207, XXII, 63 =sous le mont. Cette
forme, mal interprétée, a donné lieu à une variante pendant deux
siècles, Villar S y mon ^ i335, 88, Vilarsymont, i359, Villard-
symon, i5i4, i523, Villarsimont, i555, Villar sur montj 1668,
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516 VILLARS-TIERCELIN — YILLIBRS
y. der Weid. Kuenlin ie dérive du patron de l'ég'lise, Saint-Simon ;
mais, comme le fait remarquer le P..Dellion, le premier édifice
religieux est du xyii<» s.
Vaiaps-Tîepcelîn, D. Echallens, Vilar Tiezelin^ Vilar Tiece-
lin, 1225, i23o, M. R. VI, i65, 187, Villar Thiercelin, 1668,
V. der Weid = villagce de Tiezelin, n. pr. gpermain, Fôrstm.,
p. II 65 ; de la racine gpothique thiudo^ famille, nom connu daos
le pays : terra Tiecelini^ i235, M. R. VI, 207. L'r s'est introduit
par confusion avec l'adj. tiercelet.
Villars-Vuapney , loc. Corcelles-le-Jorat == villag:e de Warner^
n. pr. (iK^nnain.
Yillarzei, D. Moudon, Vilarsely 1228, Villarzely i3i6, M, R.
VII, 97 ; dim. de Villar.
Ville, hameaux, voir Villa. Ville, ruisseau de — , au Landeron,
ad rivum qui Vilo influitin lacum, 11 85, Vir/o, 1209, Vilie, i3i6,
Ville, i328. L'orthographe primitive semble prouver que celle de
i328 et de l'atlas Sieg'fried est fautive.
Villeneuve, Vaud, Pennolucos, carte Peutin§fer, i23i, Villa"
nova, I2i4> i23i, que olim dicebatur Compesie, 1248, Cart.
Haut-Grèt, M. R. XII, 80, 81 ; l'ancien nom Compengie était donc
tombé en désuétude.
Villeret, val Scdnt-Imier, Velleret, i33o, et VeUerat, D. Mou-
tier, dim. de Villiers.
Villette, D. Lavaux, Vileta, xii* s. ; ham. de Chêne, Genève,
Vileta, 1201 ; celui-ci peut-être le Villula juxta civitatem Geben*
nicam d'une charte de 891, Rég. gen,, 34» et 5 autres ; dim. de
villa = petite ferme.
Villeureuse, m. aux Eaux-Vives, « ancienne chapelle ou
l'évêque de Genève officiait quand il habitait au Pré l'Evèque »
(Lutz). Serait peut-être formé de villa et d'un adj. * eureus^e^
dérivé de orare, orer, prier = maison de prière.
Villîers, commune, Neuchàtel ; forme jurassienne de villar, de
villare. S'emploie très fréquemment dans le Jura en composition
avec le nom du colon germain, fondateur, mais, tandis que dans
nos Villars de Vaud et Fribourg le déterminatif suit, dans le Jura
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VILLY — VIONNAZ 517
la construction gpermanique a prévaln et le déterminatif forme le
premier élément du composé : Develier, Mervelier, Sorvilier, etc. ;
voir ceux-ci à leur ordre alphabétique.
Villy, ham. d'Ollon, Vaud, Villiacum^ 5i5, 1167, Villier et
Villiey, même charte, 1281 ; autre, ham. de Riddes, Valais, FiY-
lye^ 1262, Wûrstbg., 298 ; en Vily, m. à Ursy et à Vuarmarens,
D. Glane, Frib. ; de (fundum) Villiacumy domaine d'un VilliuSy
— aussi Vilius, — gentilice romain assez fréquent.
Vin à Conthey, voir Vence.
Vîncy, ham. de Gilly, villa.qui dicitur VinciacuSy io4o, Vy/i-
ciely 1145, Vincei, 1179, Vinsie^ 1266, Vinsye^ 1276, M. R. III,
Vinsiez, 1284, Vinsier^ i865, M. R. XXVIII, Vinsyepy i436;
de (praedium) Vintiacuniy domaine d'un VintiaSy gpentilice ro-
main (nom enraiement d'une divinité des Craules, le Mars g'aulois,
dont le culte était très répandu).
Yiney, loc. à Gilly, D. Rolle ; de vinetum^ lieu planté en
vig'nes.
Yinzel, D. Rolle, Vinxelsy ii45, M. G. XIV, Vinset ou Vin-
cet, 1219, Vinseyz, 1224, Vinzeus, 1224, i244» Vinsel, 1299,
Vinsez, i335 ; probablement dérivé irrégnlier de VintiuSy voir
Vincy.
Violaz, En la — , loc, à Corbeyrier, la Planche des Violes à
Champvent> la Viole à Delémont, en Violai à Courroux ; du y.
fr. viole, s. f., violette ; le dim. Violeltaz est assez employé,
Viollettaz à Aigle, Fontaney, 17 18.
Vion, Sur le — à Tavannes, le Vion Tripet, sentier sur Dom-
bresson, Neuch. ; dim. de via, route = sentier.
Vionnaz, Valais, Viano? 1177, Furrer, III, Viona, 1282,
VianOy 1842, Vyona et Viona, même charte, i345, Vione, i436,
Viona, 1728. Il nous semble y retrouver le celtique ona, source,
eau courante : il y a de nombreuses et belles sources au pied de la
montag^ne autour du villa^ et 5 ou 6 ruisseaux en sillonnent le
territoire ; un autre Vionnaz ou Vionna, ham. d'Arbaz, D. Sion,
en patois Onnaz (le patois supprime le u initial dans la région :
atse, eniy entra, ela), même hypothèse.
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- ■»-^"
518 VIONNET — VISSB
Yionnet, écart de Bière ; v. fr. vionnet^ double diminutif de
vie, route, vie, vion, vionnet.
La Vîpépepîe, loc. sur Baulmes, D. Orbe, où les vipères
étaient si nombreuses au xviii® s. que la chasse en était, paraît^
il, affermée. Il y en avait une^à Neuchâtel au xviii* s. au Grét du
Tertre, d'après le ^fus. Neuch. VII, 297, qui cite des textes de
1717, 1719.
4c II y avait jusqu'au milieu du siècle dernier (xviiiô), dit Victor Fatio,
(Faune des vertébrés de la Suisse, Ilf, 297) à Baulmes un parc aux
vipères ou vipérie (sic) tenu par ud certain médecin nommé Goût qui
vendait 10 batz la vipère. » On sait qu'on en faisait alors un certain
usa^e en médecine.
Vire, nom des sentiers qui suivent les corniches de rochers de
nos Alpes : la GranduirCy la Vire aux Bœu/s^ aux Chèvres^
etc. ; du verbe virer ^ tourner, à cause des fréquents contours.
Vîret ou Vireltes, vig^nes à Saint-Léonard; Vîpottes, loc. à Sail-
lon, diminutifs.
Vipy, Côtes de — , bois, D. Rolle ; tire son nom de la famille
savoisienne de Viry, seigneurs de Mont-le-Grand au moyen âg«.
Quant à Viry, c'est un (fundum) Viriacum, domaine d'un Vï-
rius, g^ntilice romain d'où dérivent ég^ement les Viré, Virieux,
etc., de France (Jubainville).
La Viseulaz, loc. à Golombey, Valais, la Vedeulaz, la Visual-
laz, 1696.
La Vissenche, m. isolée entre Gilly et Tartegnins, la Veseri"
chy^ 1493, M. R. XXXIV, 72. C'est à cette maison que se rap-
portent sans doute les noms de Steph. de Vicencie, Visinciey
Will. de Visincie, domicellos, intervenant dans un acte pour des
terres de Gilly, M. R. III, 617 := (villa) Vicentia, de VicentiaSj
gentilice romain d'où est venu le nom de Vesancy au Pays de Gex,
Visincie au xiii« s. Probablement les donzels de Vesancy possé-
daient une terre à Gilly, d'où le nom de cette maison.
en Visse ou Vissigen, loc. à Sion, atlas Sieg'fried, les Visses^
plans de Sion, les VuissoZj plans de 1782, Wissigen dans les
chartes du moyen Age, le môme que Wissigen sur le lac d'Uri
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VISSOIE — TOËX 519
près Bauen = chez les descendants de Wizo ou de Wiso^ noms
pr. gpermains donnés par Fôrstemann.
Yissoie, ham. d'Ayer, Anniviers, ^yssoj/y 4 fois ia5o-i3ia,
Vissohi^ 1327. Le nom de VisoniSy 1062, M. R. XVIII, rapporté
par Hidber (I, 367) et Gatschet à Yissoie (un Johannes Visonis en
1296) doit être écarté et par suite Tétjmoloçie de Gatschet qui le
tire de bisont ou wisent, bison, endroit où se trouvaient jadis des
bisons.
Vivier ou Vivy, ail. Vioers, 2 châteaux près Barberéche, Frib.,
Vivirsy II 53, Vivers^ i2o3, Viviers^ 1173, i2o3, i44i î a» Vi-
vier, La Rippe, D. Nyon et Estavayer-le-Gibloux ; le Vivier, bras
delaReuse à Cortaillod; du n. commun vivier.
Voens, ham. de Saint-Biaise, Neuch., Win^ ii43, en VoenSy
1178, ii85, « romana lin^ua WeinSy theotonica Vohens ^ vers
1220, Woins, 1294, Voin, i345, Voing dans Boyve, xvii« s. =
chez les descendants de Woco, Wogo, n. pr. germain. Fôrstm.,
i332 (chute de la gutturale médiane).
Voêson, loc. à Miécourt, D. Porrentruy ; du v. h. ail. waso
(d'où gazon), patois vouazon^ « oison, nom de Therbe qui re-
pousse dans un pré après que les vaches Tont broutée, » Bridel.
Les Voetes ou Vœltes, ham. d'Ormont-dessous, Veytes, i3io,
sans doute à l'époque féodale poste de guet), d'où le regard plonge
dans les 3 vallées qui l'entourent ; ham. sur le mont de ChAtel à
Bex ; aux Voottes à Onnens-Grandson ; Voète, maison de cam-
pagne à Delémont, la Voite, forêt à Tavannes ; Bonnevouette,
chalets sur une croupe à Troistorrents ; Vuétaz à Montherod : en
Vuète à Corcelles, Grandson, Sur la Vouète à Vallorbe, aux
Vuittes à l'Etivaz, es Vuettes, ham. de Pont et de Gorserey,
Frib. ; Vuettaz, loc. à Aigle (Drapel), plans de 1718, Guettes,
mayens en face de Sembrancher, Guettes, Bull. ofiF. Valais : subst.
verbal de vouaitiy regarder, wallon waiti, lorrain ouaitter, du
V. h. ail. waktârïj veiller. De la même racine dérivent
Voëx, Sur le — , crêt à Vaulion, vue sur les 2 vallées de l'Orbe
et du Nozon ; Voy, chalets, Voyex, Bridel, 1820, alpes de Vou-
vry, alpes de Ouys, 1272, M. R. XXX (peut-être l'alpe de Vuaz^
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520 VOIGIÈRE — YORAIRE
i4o2, M. R., 2« S., II, 3g), vae étendue et chalets sur une eroupe
entre les vallées d'Illiez et de Morg^ns.
Voigîère, voir Yuagère.
Les Voirannes, loc. à Develier, Lugnez, Varannes^ laSi, Voi-
renne à Montignez, Varonnes à Beurnevesain, Yoimais à Cour-
roux, Yoimets à Bassecourt, Yarennes à Bévilard, es Varennes
à Tavannes, i34g, tous Jura bernois; les Yoirans à Dombresson,
Neuchâtel ; Yuarenaz à LîgneroIIes ; Yuarennes, ham. de Mon-
treux et loc. à Granges, D. Pajerne, es VarennieSy 1226; la
Yuarenayre à Suscévoz, collectif; du patois i^ouaraine, aunaie,
taillis de vernes.
Yoivre, le — , loc. à Lugnez et Damphreux, D. Porrentruv,
Waivrcy i332, les Yoivpes à Courroux, Delémont, Lucelle, Wae-
vray 1237, '* Yoavpa, alpe de Yollèges, Valais; du v. h, ail.
wauray bas latin vauria, champ en friche ; voir aussi Yuavpe,
Au Yoîx à Daillens, voir Vuaz.
Yolavy, ham. de Grolley, Fribourg, fausse orth. pour Vatu>
la-Vy -=1 vallée de la route : i5 m. plus bas que le village.
Yollège, vallée de Bagnes, Valais, VillezOy 11 78, VuHeffiOy
1179, 1196, Hidber, II, WillegiOy 1196, Vilueio, X2i5, Vilogio^
1249, Vilagioy 1272, VileogiOy 1280, Vologiam, 1296, Veluegiy
1328, VillugiOy 1428, Wollegiiy 1426, Vb//eyi>, xviiPs., Arch.
Saint-Maurice ; parent du v. fr. viloi = village.
Yolluz, prés à Monthey, es Volluez, 1696, VolaeSy 18 19 ; Vo-
luet, terrains incultes à Lens, Valais ; dérivés probables de l'adj.
veuley jadis vole, vain, vide, inculte, veule bourguignon, stérile,
terres vaines, improductives. A Ormont-dessus, nous écrit M. Isa-
bel, sapin vaolu = sapin coupé entier et laissé fruste avec ses
branches, sèches ou non, pour fermer provisoirement une ouver-
ture dans une clôture ou fermer à la diable certains points du pâ-
turage.
Yolovpon, mayens près Evolène, Valais, VolavroUy 1260, Vb-
loruns, 1267, Valovrorty 1293, 1327, Volovroriy i346, i38i, Vb-
leoron, i352.
Yopaîre à Moudon, voir Verre.
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VORGNEUX — VOUARDAZ 521
Vorgneux, colline et bois à Ligniéres, Neuch., Vaux Regneax
en 1702, M. N, XXXV, 26; de vaux, vallée, et un n. pr., probable-
ment Regnault, avec permut. neuchât. o-eUy comme oche-œuche.
Voppillay à Cartignj, Genève ; du v. fr. valpil et suffixe col-
lectif ay, de etuni^ endroit où abondent les renards ; plus souvent
Vulpilière.
Vopze, Vaurzo, Voupze, Vouerze, Veupze, Vupze, nom patois
du saule marceau, Salix Caprea. Littré, Suppl., donne vordre, le
wallon dit woisir^ osier, et Godefroy a waurisse, noms parents
du nôtre. Forme les noms d'un g'rand nombre de lieux-dits ; outre
les noms simples ci-dessus, nous avons compté plus de 80 collec-
tifs variant à l'infini avec permutation de voyelles o, ou, oi, eu,
u, de consonnes s, z, ç et finales ie, y, ey, ay, ier : Yorsiaz ou
Vopgeaz, 7, Yursiaz, 4, Vopgîer, 4, Vopsîer, 5, Voupsier,
Vionnaz, Vopziep, 4, Vopsîet, Vopzey, Vopsy, 3, Vopsi, Vopzî,
4ï Vupsy, Vupzy, Vupzieps, Veupzy, Voîpzy, Voîptzy à Vétroz,
Youpgy à Leysin, Yopzaîpie, loc. et ruisseau à Gland et 2 autres,
Vopsellay à Vouvry, Voursellaiy 1696, dim. Parfois Tr tombe,
de là une série d'autres noms, voir Vosel, Vuge, Vusy, ou permute
avec 1, ainsi au Vulsy à Forel, une Volsetaz à Suchy, i43o : di-
minutifs Veups — , Vups —, Vops — , Vopz— , Voupzette, endroits
bumides où ce saule abonde. Les chartes nous donnent encore
d'autres formes : la Voirai à Neyruz et la Vorsi à Cottens-Frib. ,
xii® s., ou Vursuil à Illens, 1202, M. F. I, au Wersi, Vuersi,
Uirsi à Ecuvillens, xni* s. En 11 58 Barth. de Grandson donne
des terres à Romainmôtier, « tam in pratis et pascuis et vorsisy ^
M. R. III, 476 ; mot d'origine inconnue.
Au Vosel, m, et champs à Daillens, au Vozy à Berolle, à la
Vauzettaz, loc, à Troistorrents, plans du xviii» s., collectifs, avec
chute de Tr, de vorze, saule marceau ; endroits où abonde cet ar-
brisseau.
Vouapdaz, loc. à Chalais, ham. à Riddes, Nendaz, vignes à
Conthey ; Vouapdetta (aussi Vuardette), loc. alpes d'Orsières et
beau point de vue à Salvan, diminutif ; Benevapdaz, loc. à Co-
lombey : du v. h. ail. wartUy signal, voir aussi Garde.
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^
522 VOUASSE — VOUVRY
La Vouasse, alpe d'Ëatremoot, Youasson, alpe, vallée dHé-
rens ; Vuasson, loc. à Sorens, Fribourç, et à MoDtagnj ; le
double ss empêche de le dériver de ivasOy gazon, à rattacher plu-
tôt à Vuaz.
Youis ou Yuis ou Yuisse, ham. de Savièse, Valais, VeiZj i aoo,
Voisy 1216, Vex de Chadroz, i432, Vuyt, Vuys^ i446; d'après
la forme Vex, de vicus, village.
La Younaize, commune, D. Broyé, Fribourg, Vounezi^ i325,
Vonnaise, 1668, carte v. der Weid, aussi Vonayse, Vounise^
d'après le P. Dellion, Dict. VIII, 542, qui traduit vallis laeta !
Yaunaise, loc. à Pompaples ; chalets et ruisseau à Montreux ;
loc. à Aubonne, nom d'une ancienne porte de la ville ; Veunèze,
lieu-dit à Arveye, alpes d'Ollon ; Venèze, ruisseau à Monthey ; du
patoLs vouenéziy « vase de marais, sol spongieux, plein d'eau et
de mousse, souvent bordé d'aunaies fangeuses; aunaie très hu-
mide, sens dérivé du premier » (définition de M. Isabel).
Le Youne, ruisseau à Yverdon, Ruo davonoz^ i477> le Bas
d'AvonoZy i5o8. Ce nom, qu'il faut peut-être lire l'Avoune, rap-
pelle les Avon d'Angleterre, nom celtique ; on y retrouve le ona,
rivière.
Younetz, pâturage et sommet, alpes de Charmey ; autre forme
de Vounaise, avec suffixe etz, ainsi écrit par l'atlas Siegfried et
spécial à Charmey (frontière allemande) où Ton trouve encore
Planfretz, Ferredetz.
Youvpy, Valais, Wouregiam, 5i6 (document douteux), villa
Woureiay 921, Vabreium, 1017, Voiwerium, 1157, Wuriez^
1220, Wuricy X24i, WavriSy 12^8, Wuriey, 1260, Vuvrier^
1272, Wariacum^ 1282, VuvriacOy 1286, ces deux — acum, trans-
criptions de notaires, etc., Vauvris et Vauvry^ plans de 1720,
Vauvrier, 1S61, Lutz ; du v. h. ail. ivaura, bas latin vauriay
warie, etc., champ en friche ; voir Wuavre.
Une difficulté : les formes primitives n'ont qu'un w initial ; les
plus récentes un v médian en plus. C'est sans doute que les mots
des chartes Woureia, Wurie ou Vuurie, etc., doivent être lus
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VRIA — VUADKNTS 523
Woureia^ Vuvrie et le n. commun waura, vauria, vuavra^ va-
vria.
La carte Rovéréa des 4 Mandements d'Aigle (vers 1760) indique
à Bex, au pied de la Tour de Duin, une localité VauvrisCy deve-
nue Yaugrise dans la carte topogr. vaud.
. Vouvry a été dérivé de vuivre, serpent fabuleux, et la légende
est attestée par les armoiries du bourg, d'après le Cons. suisse, X,
387.
Vpîa, Monta — , ravin rocheux au Catogne, Valais = mon-
tagne renversée, participe passé du verbe patois veriy renver-
ser, tourner. Jadis un riche pâturage, dit la légende, transformé
en désert pour punir les bergers de leur orgueil. Pravîrîaz à Ven-
thône est peut-être formé du même mot veria, qui signifie aussi
labouré.
Vuabley, bois à Oulens, D. Echallens, et à Cheiry, Frib. ;
Yaubloz, bois à Bussignj, D. Morges, et peut-être le Vaobelay,
ruisselet à Boudevilliers ; de vouablla, nom patois de la cléma-
tite, du latin vitalba (vigne blanche).
La Vuachère, m. à Monnaz, D. Morges ; loc. et ruisseau près
Lausanne, Warcheria, 1228, hospitale Walcheri^ 1228, War-
chiri, 1233, Warchieri^ i238, M. R. NI =1 (villa) Walcheria,
du n. pr. germain latinisé Walcherius, de Walicho et hari^
guerrier, fr. Vaucher, Gaucher.
Vuacon, loc. à Neyruz et Villars-le-Gomte ; probablement le
même que le v. fr. ivacon, cailloux, gravois (Godefroy).
Yuadens, D. Gruyère, Wadingum, 5 16, Aubert, I, 206, Vaa-
dingisy gio, Vadengis^ Ï017, M, R. (Vtfadengis dans Cibrario),
XXII, 2i5, Wadens, 1146, Vadens^ 1247, M. R. XII, Wadiriy
1471, M. G. XII, 5o, Gadens, xii* s., Gart. Haut-Crêt, M. R.
XII, i5i : permutation w^ régulière dans les noms communs, ici
exceptionnelle. De Wad(d)ingis = chez les descendants de
WadOj WatOy n. pr. germain avec un ou deux d, t, du v. h. ail.
watariy aller, lalin vadere. Même origine pour un groupe de cha-
lets sur Yilleneuve, Vuaden, i4o2, VadenSy 1242, 1262, Wad-
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524 YUAGÈRE — VUARMARENS
rfe/w, 1276, Gart. Haut-Crôt, M. R. XII, 69, 84, ii5. M. Hiselj
Ta confondu, M. R. XII, 258, avec le Vuadens friboargeois.
VualOaux, marais à Pampignj, prés à Tlsle, sans doute prés
humides, où Teau vient sous le pied ; du patois voaaffày marcher
dans l'eau.
La Yuagère à Port- Valais et (\ loc. , la Voagière à Colombej,
la Yuagire, 6 loc. Vaud et Frib., Yuadires, prés à Ormont-des-
sus ; les Yoadières, pâturage à Estavannens, es Yuagères, ham.
à ChAble, D. Broyé ; la Yoîgîèpe, prés à Vendlincourt ; les Yoî-
gières, prés à Orvin, Jura. Le Cart. de Laus., M. R. VI, 112,
5o, parle d'une Wageriam apud Warens et p. 5o2 d'une autre
tenue par le mayor de Lutrj. M. le prof. Bonnard (in litt.) j voit
plutôt « un pré engagé, servant de gage ; on trouve gagière en ce
sens en ancien français. )^ La fréquence de ce nom nous fait con-
server notre opinion. D'ailleurs notre patois dit gadzi pour gager,
le V ne saurait s'être maintenu pour ce sens seulement ; du v. h.
ail. weida, prairie, d'où le v. fr. waidier^ paître, vuadiSy pré,
avec suffixe collectif ère, ière.
Yuarat, ham. d'Attalens, Frib., Vuaratj 1668, v. der Weîd,
la Yuarat, m. à Cottens et à Sales, Frib. ; Yuaraz, loc. à Puî-
doux ; peut-être parents du v. fr. ivarat, fourrage de féveroles,
.pois, vesces ; origine inconnue.
Yuardaz, crêt avec signal (868 m»), sur Saxon, Valais ; du v.
h. ail. warta, signal, tour de garde, le fr. garde a la même ori-
gine.
Yuarennes, voir Voirannes.
Yuapgne, — oz, — az, Yuàrnoz, Yuergnoz, nombreuses loc. ;
de vuargne^ nom romand du sapin blanc, warnio, 1261, M. R.
XII, i55; collectifs: Yuargnia à Vionnaz, Yuamire à Vex,
Yuapgnay et Yuargny, écart d'Aigle, Vaarner, Vuarnei^ Vuar^
nier y Vuarnie et Vuarneyy même charte de i332, Vuarnier^
17 18, Yuargnolet à Vionnaz, diminutif.
Yuarmarens, D. Glane, Fribourg, villa Walmarengi^ 996,
Walmarens, i334, Varmarans, 1668, v. der Weid = chez les
descendants de Walimâr, n. pr. germain.
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VUARNERENS — VUAVRE 525
Yuarnorens, loc. près Sugnens, Naz, au moyen âge Warne^
renSy 12x2, 1216, M. R. VI, i43, i48, 168 ; du n. pr. germain
Warner. Warner est en 916 le nom d'une terre donnée à Romain-
môtier, dans le territoire d'Orbe. Hidber, I.
Vuappengel, ham. de Vuarrens, Warrengely 11 84, 1260, M.
R. XII, Warenjel et Warengely 1286, M. R. VI, iio, ce dimi-
nutif a conservé le eng primitif de Waringis. Un Warin est si-
gnataire de la charte de donation de Combremont en 881.
Vuarrens, D. Echallens, Warens^ ii47, 1228, i453, Wareins,
1234, ia38, M. R. VI, M. F. IV, Vuarans, 1668, carte v. der
Weid = chez les descendants de WarOy n. pr. germain. Une loc.
Varrens à Bex, probablement même origine.
Vuary, faubourg de Payeme, Warre^ 1278, M. R. VI, 3 10,
Warge^ i438 ; semble se rattacher à la même racine que Vuarat.
Vuasu, Mont — à Agiez, D. Orbe ; de ouasy voir plus bas
Vuaz, et suffixe adjectif u, mont herbeux.
Vuat(t)es, quelquefois Ouates, loc. à Orbe, Crassier, Champ-
martin, Avenches, et Lentigny, Fribourg ; Vattaz à La Rippe ;
Vuataz à Dompierre-Fribourg, Viiat(t)y, collectif, ham. de Lé-
chelles, Frib., Plan-les-Ouates, Genève, Plan-des-VuaiteSy xvi«
s., aux UateSf 1700; de vouatte, prairie gazonnée, qui dérive
peut-être du gothique wato^ eau, d'où a>a/,-gué, aussi terrain
bas, herbage, bas latin vadurriy allemand watt. Les noms Gwad,
Gwatt, Grewad, qui désignent quelques localités de la Suisse aile- *
mande (Berne, Zurich) sont le même mot, avec le préfixe collectif
ge et s'appliquent à des terrains plus ou moins marécageux.
Vuavre, Vuavpa — az, une 1 2« de loc. Vaud et Fribourg, aussi
moins bien Vuavrat ; les Vuavpes (ou Voivres) à Palézieux,
Weuria vers 11^2, prata de Waure vers ii5o, M. R. XII;
Wavpe, commune de Neuchâtel, allodium que vocatur Va/ron^
ii46, F. B. I, 421, Vavra, 1179, Wavra, 1248, Wawra, i35o,
YuavrCy iZ^Z, Vaivpes, fermes à Courroux et Crémine, Jura ber-
nois ; du V. h. ail. waura^ bas latin uauria^ champ en friche,
nom qu'on retrouve dans le Cart. de Haut-Crét, M. R. XII, avec
les variantes wirra, wirres^ wuerie, wurie, wuurie, Vaures à
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526 VUA2
Loveresse, 1267, F. B, II, vouavrCy vavre^ vivre ^ s. f., estn. c. dans
le Berry, Indre, Cher, Nièvre, pour désigner des lieux incultes,
friches. Joubert, II, 427, 429. Toutes les formes modernes mon-
trent qu*à moins de supposer une consonification du u médian, il
faut lire toutes les anciennes formes avec un v avant Tr, les
Waure de Palézieux, ii5o, Vaures de Loveresse sont des Wavre,
Vavres.
Vuaz, le, au — , une 20« de loc. Vaud et Fribourg, en outre d©
nombreuses variantes : au Voix, prés à Daillens, au Waz à Bous-
sens, Vas à Cuves, ham. de Rossinières, Yaz ou Yas, ham. de
Lens, et Vasse ou Wasse à Grimisuat, Valais ; diminutifs :
Vuassons à Montagny, D. Yverdon, et Yoasset à Prévereng^s,
Vaud, et Hérémence, Valais ; composés : au Ynaz Yanchy à
Payerne, Yuaz que brit, Dompierre, Fribourg, le YoacUoux
(clos) à Grandvillard, Fribourg. Ce mot vuas, was, Uacts dans
les chartes nous paraissait être le nominatif du mot germain w(zso
dont gazon est l'accusatif. Mais M. Bonnard (in litt.) n'y voit
« autre que le français gué, au sens de terrain bas, herbage, du
germanique wat, de waian, ail. moderne waten, » Ce sens con-
vient bien à ces localités qui toutes sont des terrains plus ou
moins humides, quelquefois marécageux, seulement le bas latin
dit toujours vadum pour gué, tandis que tous les textes anciens
que nous avons recueillis ont toujours vuas, was, Uuas. Il faut
rattacher à la même racine Vouasse, Vouasson, Valais ; voir ces
mots.
Nous croyons que c'est à cette racine Vuaz qu'il faut rapporter les
deux loc. suivantes, non identifiées jusqu'ici. Dans le vol. XXX des M.
R., il est question, p. 207, année 1271, des réparations de la route du
Valais sous Vétroz « subtus Vertro in loco qui dicitur Gaaces », et en
1291, p. 422, « pro reparacione vie subtus Vertro in loco qui dicitur
Veraces. » Du rapprochement de ces deux textes nous concluons d'a-
bord que Guaces = Vuace, suivant la. règle que w germanique devient
g dur ; on trouve Wido-Guido, Wilenus-Guilenus, etc., pour les mêmes
personnages ; puis que Veraces, qui désigne en toute évidence le même
lieu, est une fausse lecture pour Vuaces ou Wasse. On sait que sous
Vétroz la route traverse le haut des a Prés pourris », vaste marais qu'on
dessèche en ce moment. Ce nom Vuaces ou Guaces a disparu à Vétroz
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VUCHERENS — YUGELLES 527
et toutes nos recherches à Vëtroz et à Sion ont été infructueuses. La
localité où la route traverse la partie supérieure des Praz pourris s'ap»
pelle aujourd'hui « les Evéquesses », soit les terres de TEvéque. Ce nom
est significatif. Il est probable qu'à la suite des conventions conclues au
zin« s. entre les marchands milanais et Tévèque de Sion^ celui-ci est
devenu possesseur des terrains que traversait la section de route qu'il
s'agissait d'améliorer.
Yucherens, D. Moudon, Wisserens^ 121 5, Wicherens, i364,
Matile, Will. Wicherens, xin« s., Cart. Month., 60, les F. B. II,
129, 343, nomment tin Will. de WisserenSy i233, et Will. Wi-
chereinSy i25i = chez les descendants de Wisshariy n. pr. ger-
main ; de wisOy chef, ou wts^ sage, et hari, guerrier. Fôrstm.
Une forme de i3i9 donne WoucherenSy elle se rapporte peut-être
à une autre localité ; ce nom paraît formé de Walicho et hariy
contracté Walcher, en français Vaucher ou Gaucher.
Le Livre des Donations d'Hauterive, Arch. Fr. VI, Î5, 26 passim, fait
souvent mention d'un Wisserens^ WiserenSy Guissirens, Pour Hidber,
Urk. II, 197, il s'agirait d'un village détruit près Marly. M. Gremaud,
ibid., p. 168, en fait également une localité du territoire de Marly. En
effet, le P. DelUon (Dict. VIII, 315) nous apprend qu'un petit ruisseau
aux environs de Marly s'appelle Viiicherens.
Vuettes, voir Voêttes.
Vuey, ham. de Treyvaux, pâturage à Lessoc, Gruyère, Vuet/y
1396, M. R. XXII, 628, Vueizy i456, Vuye^ i546, probablement
le même que Voëx et Voy (pron. Vo-ï) ; voir Voëtes.
Vulflens, D. Morges, WuolJlingeSy ion, WolJlenSy 1096»
1108, VorJlenSy VolJlenSy 1142, Cart. Month., 5, 8, WuolflenSy
1176, VorJlenSy 12 16, M. R. VI, 260, WulflenSy WoJlenSy 1228,
Wjleinsy i238, M. R., Wfleynsy 1282, Wûrstbg., et —la-Ville,
D. Gossonay, VuolJlingeSy 1002, ville de Vuljiens, ii54, ^o/'
Jlens li viloy 1228, Wljlens la vila, i233, M. R. VI = chez les
descendants de Wuljilo, n. pr. germain ; de la racine Wulfy le
loup ; connu dans le pays : un Wulfino, évêque de Sion au x* s.
Le Villare Wolferiiy 1094, Hidber, II = Villare Wolferio
vers 1200, M. R. III, 679, est probablement Vuf£lens-la-Ville.
Vugelles, D. Yverdon, Vouzela, 1228, Woazala, 1260, Vou»
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528 VUGY — VUIPAZ
galtty 1870, Chambrier, 691, Vougella, i4o3, M. R. XIV, Vba-
gellaZy i453. Vouzela, Vougella nous paraissent être des dimi-
nutifs de vouze, uouge, autres formes de vorze, vourze, nom pa-
tois du saule marceau dont les variantes sont extrêmement nom-
breuses ; voir Vopze, Vosel, Vuse et Vugy. D'un autre côté Voa-
zelle, s. f., est dans le centre de la France le nom de la Viorne
obier et a donné son nom à trois localités de la Nièvre et de
rindre. Ce nom aurait-il existé chez nous ? Nous penchons pour
la première étymolog-ie.
Vogy, loc. à Corcelles-Grandson ; autre forme de Vurzy, avec
chute de r et permutation zrg, endroit où abondent la vurze ou
vorze, nom patois du saule marceau ; voir Vorze.
Vuibroye, D. Oron, Wibra, 5i6, Walbroia, Valbroia, Vau-
broiaj etc., au xn« s., M. R. XII, Walbroie^ I2i3, M. R. VI,
Wohrui, 1273. Les formes du xn« et du xiii» s. indiquent vallis
Broiae, Val (de la) Broyé; Lutz, se fondant sur celle de 5 16, tra-
duit par Vicus Broiae, c forme bien singulière, remarque M. Bon-
nard (in litt.), car l'accent ne peut porter sur Ta » ; au reste cette
forme vient d'un document douteux. Voyez article Conthey.
gïne indécise.
Vuidèche, Vanil et pâturag'e, Gruyère ; peut-être de vuide, au
sens de inculte, désert, et sufiF. augm. èche, rare, mais connu :
flanmièche, chevêche.
Vuillebrandaz, forêt et m. à Bursins, D. RoUe ; de Vaille^ n.
pr. (du g^ermain Willi) et de brande, s. f., bruyère, lieu inculte
= la brande de Vuille.
Vuillonnex, ham. de Berney, Genève, Willonai, iii3, M. G.
IV, 12, Viloneracum (barbarisme!), xii« s., M. R. XII, 72,
Veillenay, 1264, yUUonay, 1289, Vuillonnay, i3o3, Wulle^
nay, i3o6, Vulyonay, Vilionacum, Vulliniacum, Avulunay^
xrv«s., M. G. XXI, 128, 198, eic, z=z(/andum) Willonacum^
domaine de WillonuSy latinisation du n. pr. germain Willo,
Vuilly, voir VuUy.
Vuipaz, Praz à la — à Semsales ; Vuîpay, 2 chalets, alpes de
Chàtel-Saint-Denis ; peut-être du patois vuipa^ la guêpe, latia
vespa, Vuipay, endroit où elles abondent.
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vuippBNs — vurvRA 529
Yoippens, Grajère, Wipedinffus, 855 (non 85 1 : i^^ ann. de
Louis II), M. R. VI, 2o3, WippenSj 1228, Wippiggin, i245, F.
B. II, WipenSy 1266, Wippingeriy i255, WippeinSy 1878, Rec.
dipl. rV, 187, VuipenSy 1668, v. der Weid, etc. = chez les des-
ceDdants de Witpot^ n. pr. germain.
Yuissens, D. Broje, Fribourg, Guicens, xii« s., Donat. Haut.,
Arch. Fr. VI, Vicens, xni» s., VuicenSy x4o3, Wicens^ i453,
WissenSf i464» Vuycens, 1668, v. der Weid; 2^ maison près
Motiers-Travers, = chez les descendants de Wisso^ n. pp. ger-
main. Fôrstemann ne le donne pas, mais il a le collectif Wisting,
VuisternensHlevaotrRomont, Winterningi$^^2^y Wisternegus^
xii«s., Capt. Haut-Crét, Wistarnens, 1198, 1228, Wisternens,
1453 ; — en Ogoz, WistarneinSf ii4a» M. F. II, WisternenSf
1162, 66, M. R. XXII, Wistarnens, 1177, Guisternens vers
1170, Wisternans, 1228, Donat. Haut., Arch. Fr. VI, Vuister»
nens, 1668, v. der Weid, en ail. Winterlingen, Au xu« s. il y
avait un alleu de Wisierlin(s) ou Guisterlin dans la commune
de Lussy, Frib., Arch. Fr. VI passim =^ chez les descendants de
Winistaril (ou rm), n. pr. germain (Stadelmann).
Cette étymologie, mise en doute par le continuateur du P. Dellion, est
la seule qui puisse s'appliquer aux formes primitives du nom^ condition
que ne remplissent aucunement les diverses explications proposées par
cet auteur.
Vuitebœuf, D. Orbe, ou Vaiftebœaf, Lutz, Vaitiboy i023,
i3oo, M. R. V, 238, Vogtibauy i336, Matile, Vuitebo, i4o3, M.
R. XIV, Vuetibouf, i446, Vitebœuf, 1668, v. der Weid.
Aux Yuittes, m. à TEtivaz ; voir Voétes.
Vuîvpa, Roche de la — à Saint-Sulpice, Neuchâtel, Wivre,
1872, Matile ; du nom d*un serpent fabuleux ou dragon qui y ha-
bitait suivant la légende, Etr. Neuch. II, 65, Boyve, Annales, I^
363 ; V. fr. wivre, voiore, guivre, Berry, et bourg. vouivrCy pa-
tois vuivra, du latin vipera, vipère. Un passage de la Guivre, à
la descente des cols du Genévrier et du Grenairon (alpes de Fin-
haut) sur les Fonds, doit sans doute son nom à quelque légende
analogue.
M. D. 8EC. SÉniX, TOMK VU 34
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530 VULLIENS — VUSE
Vulliens (ou Vuilleos), D. Oron, Wilens, ii42,Cart. MoDth.,
Willegns vers 1160, M. R. XII, i55, ViUeinSy ii84, WuUnSy
xiieg., Vulleins, 1220, Willens, ii54, irôi, 1228, Joh.de Wil^
laynsj 1264, Wûrsthg"., Vylliens et Wyliens, i33i, M. R. VII,
102, io3, Williens ou Vuilliens, xiv« s., etc. = chez les descen-
dauts de WilU ou Willo, n. pr. germain ; de la racine vilja, vo-
lonté. Fôrstem., i3o2.
Vuliierens (ou Vuillerens), D. Mortes, WilerenSy 1049, ^''"
lerens, 1221, 1228, Willereins vers i25o, Wulierens^ 1268,
Wiilierens, i345 ; un autre, ham. de Bonvillars, D. Grandson
= chez les descendants de Willihari (de Willi et hari, guer-
rier), n. pr. connu chez nous : un WUliharius (VilHcaire), évéque
de Sion, 766, Willerius, témoin en 966 d'une donation à Renens
et en 974 donation de Ghevressj, M. R. VI, i3i, etc.
Vully ou Vuîlly, contrée, Vaud et Fribourg", ail. Wistenlach,
pagus Wisliacensis, 961, M. R. VI, comitatu ouisUacensey loi i,
M. R. III, 428, Williex, 1 192, M. G. IV, i4, Willie, 1228, M, R. VI,
i4, P. de Wistillacho, 1266, hom. de VilliacOy F. B. II, Willieyy
i33o, M. F. IV, 82, Vuillie, i334, Wuilliacum, i453. etc. =r
domaine de Vistilius, gentilice romain. Tacite a le fém. \ istilia
(Stadelmann). La Vaux Vully, m. à Orbe (aussi Vauvullv), la
Mollie Vully à Corcelles-le-Jorat ont peut-être la même origine.
Vulpil(l)ière, ham. de Puidoux et 7 autres loc. Vaud et Fri-
bourg, Vulpilieri à Lussj, ii47» Vuppîllière, Bottens, Cugy ;
Vuarpilière à Sion, WirpiUiery, i332, Walpillieryy i453,
Vuarpillère, Massongex, Nyon ; Valpillère, champs à Orsières,
Veppil(l)ière, ham. de Lussj, Frib., de Choulex, Genève, loc. à
Fully, etc. ; du v, fr. valpil, renard, et suffixe collectif îère =
endroit où abondent les renards.
Vurpes, Planches — , bois à Remaufens, Frib. = planches
(des) vurpes ; v. fr. vulpe^ volpe, renard, planches des renards.
La Vuse, m. à Prévondavaux, D. Broje ; autre forme de vurze^
vorzBy saule marceau, avec chute de IV; collectifs : au Vulsy, m.
à Forel et ham. à Mézières, Fribourg, permutation r-l ; es Vu-
sils, m. à Molondin, au Vusy ou Vuzy à Chesalles sur Moudoo»
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VUSERY — YVBRDON 531
Villars-le-Grand ; m. à Servion ; es Vusys à Biolej-Magnoud,
ArcoDciel, au Vursily i644> et à Rossens et Posât, D. Sarine ; le
Cerneux es Yeusils, écart de Mariaux, Jura bernois = le clos
aux vurzes.
La Vusepy ou Vuzéry, bois à Thierrens ; de vuse, saule et suf-
fixe collectif ery = ière, voir aussi Vorze.
Yussie, ha m. à Mézières près Roiiiont, et Grand Yussy, ham.
à Rossens, D. Sarine, avec le double s, paraissent avoir une
autre origine que les précédents et pourraient dériver d*un nom
propre. Il faudrait des formes anciennes pour se prononcer.
Wavpe, NeuchAtel, voir Vuavre.
Yens, D. Morges, Hiens, ioSq, Ht/ens, 1228, lens, 1228,
Yens^ 1282, Hyenz, 1284, Hyens, 1268, WQrstbg*., correspon-
dants de Tall. Ichingen = chez les descendants de IccOy n. pr.
germain (variantes /cAo, /Aro, Igo). Fôrstem., 770.
In Ygouasse, prés à Grimentz, D. Sierre ; de in, en, yg =
aiguë, eau, et suffixe augm. asse : localité aux eaux abondantes,
au sol imbibé d'eau.
Yonnet, Pré — , loc. à Aigle ; de pré et patois yonnet ou vion-
nety sentier, — apocope du v assez fréquente dans les patois, —
pré du sentier.
Youkre, Praz au — , à Provence, forme demi francisée de Pré
au, du Junker (au Chevalier), ancienne qualification des familles
patriciennes bernoises.
Yppesse, Yppès, Lutz, Yalais, fausse orthographe =: y soit es
Presses,
Yverdon, Eburodunum^ Ebrodunum à l'époque romaine, in
pago everdanense, 971, M. R. VI, lacus Everdunensis, 998, Ma-
tile, Everdariy 1228, Yverdunum, i84o. Plusieurs étymologies :
1» D'après Loys de Bochat, de Aber-dun, colline sur la rivière ;
2® D'après Lutz, le Dict. hist. Vaud. et Crottet, Histoire d'Yver-
don, colline, fort du Baron; 80 D'après d'Arbois de Jubainville,
\di forteresse d'EburoSy n. pr. gaulois, connu par 6 inscriptions ;
4** D'après Studer, du celte eburo, sorbier (ou if) et dun, colline
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532 YVONAND — YVORNE
= colline des sorbiers. Nous écartons la 4*» l6 sorbier étant rare
ou inconnu dans ces régions inférieures et Yverdon n'ayant pas
de colline ; la i^, parce qu'elle ne concorde pas avec les formes
primitives ; enfin la a* qui ne justifie pas le e initial et qui nous
donne un mot hybride formé d'un élément germain bâPy maison,
et d'un celtique dunum ; nous adoptons la 3®, forteresse d'Eburos,
qui explique le é initial, ce qui la rend la plus plausible, et qui
s'applique à tous les composés. Ce nom propre Eburos se retrouve
en e£Fet dans de nombreux composés : Eburodunum (Embrun),
Ebrovicum pour Eburovicum (Evreux), Evrogilum, primitivement
Eburogilum, Ebreuil, Allier; Eburobrica, Gaule lyonnaise, Eboro-
lacum, Aquitaine, noms cités par Diefenbach.
Yvonand, D. Yverdon, Evonanty loog, ion, Matile, ii43»
1177, etc., /ix>/ia/i/, iioo et i4o3, M. H. I, i65 et XIV, 874,
P. de Eoonantf i2i5, M. R. VI, 147, R. de Vonant^ xn* s., M.
R. XII, Eyvonant, 1487, Yuonant, i453, i538. D'après Gatschet,
de eve et de nant, l'eau du ruisseau ou le ruisseau d'eau : nom
bien étrange et étymologie à rejeter. Vient d'un n. pr. germain
EoOy racine ewa^ du v. h. ail. ewQy temps, et de nant, ruisseau
= le ruisseau, le nant d'Evo. Fôrstem., 898.
Yvome, D. Aigle, Eonrnum in pago capitis laci, loao,
Yvorna^ i33a, extentes de Chillon, Yvorna^ Yvornia, M. R.,
2* S., II, Yvornaz, i588, chartes d'Aigle. D'après Lutz et Studer,
endroit où les troupeaux hivernent, mais l'ancienne forme s'y op-
pose. Vient plutôt du celtique eburoSy if, sorbier, irlandais ibuFf
if, breton evoPy bourdaine. Comme le latin ebur, ivoire, a fait
l'adj. eburnus, d'ivoire, le subst. eburos a pu donner naissance à
un adjectif analogue (vicum) eburnunty village de l'if, des ifs
(ou des sorbiers) ; l'if est commun dans les forêts du voisinage.
Gysi, Indic. hist. suisse, i885 (et Holder d'après lui) fait d'Yvorne
l'Ebodouron de Ptolémée.
Z en Valais, — comme dans la vallée d'Aoste, — remplace ch
(prononcé ts) et j (pr. dz, z) des autres régions romandes, on trou*
vera donc ces mots étudiés avec les formes en ch-j.
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ZA-DE-ZAN — ZANTEMERLB 533
Za-de-Zaii(ts), Zardezan ou Cia de\Cian^ orth. îtalieDDé,
glacier au pied N. de la Dent d'Hérens = Chaux de Champ.
Zâ, Zô, nombreux pâturages en Valais, alpes d'Ardon, de Con-
they, dliérens, etc., correspondants des Chaux des Alpes et du Jura.
Zablire,|^Zablo,|Zablotet = Chablière, Chàble.
Zablounou, mayen, Saint-Martin d'Hérens = Chàble neuf.
Zabona, alpes d^Lens = bonne chaux, bon pâturage.
Zallain, Zallan, voir Challant.
ZalazoUy pâturage sur Conthey. Za = Châ ou Chaux, Zou =
Joux : donc Chaux, pâturage de la joux, de la forêt.
Zamarey,Ivoir Chamarey.
Zammaya, loc. â Conthey : Zan, champ, maya, meule de foin
= champ des meules.
Zampetroz, lieu-dit à Fang, Saint-Luc, autre à Randogne,
Valais = champêtre.
Zampex(é, ey, y, i), nombr. loc. en Valais = Champey ; Zam-
pelet, Savièse, Zampon, Ayent, Conthey, Zamplllon à Savièse,
diminutifs.
Zamporchan, prés à Savièse = champs des porcs.
Zanchouvaye, loc. à Savièse ; z = ch, ch = s : champ-sous-
voie.
Zandlmo, champs à Conthey = champ (du) dimOf s. m. =
dtme, champ de Ia]dîme.
Zandogney, loc. à Conthey ; probablement un dérivé du v. fr.
dongne, dognCy seigneur, du latin dominas^ champ du seigneur.
Zanfleurier, prés à Chalais, Zanfleuris à Mage = champs
fleuris. Voir aussi Sanfleuron.
Zanlong à Conthey = Champ long ; Zans longs, alpe de Fully.
Zanoz ou Zannoz, Conthey = Cbanoz, chêne ; Zanioz, Grimi-
suat, Zenaie ou Zenée, Lens = chênaie,
Zanpedon, prés à Conthey ; d = 11 mouillé, donc = Champil-
lon, petit champ.
ZanperroD à Conthey = champ perron, depetronem^ pierreux.
Zanreza à Conthey = champ richard.
Zanlemerle à Granges et ailleurs = Chantemerle.
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534 ZANZAFREY — ZfiNAL
Zanzafrey aux A^ettes, Valais = Champ de Chafrej, n. pr. :
la famille de Chafrey est connue, il y en a à Aigle.
Zanzellaiiy vignes à Conthey = Champ-chillaiiy champ où
abondent les chilles, les pierres brisées ; voir Ghille.
Zapal(l)az à Conthey = Sapala, petit sapin.
Zardonec ou Zardonnet, Vercorin ; de cardonetum, lieu ou
abondent les chardons.
Zarmant, Plan — , sur le plateau du Sanetsch = plan char-
mant.
Zarmine, alpe val d'Arolla^ Hérens = charmine, de calma^ et
suffixe dim. ine : petit pâturage.
ZappuisaZy loc. à Miège ; propriété d'un Chappuis ou charpen-
tier, comme les Chappuises, vallon de Nant sur Bex. (Note de
M. Isabel.)
Zararogne, voir Rarogne.
Zarrire à Saint-Luc, Grimentz ; ZerreyTe(aire) à Conthey =
charrière.
Zarvaz, Crettaz — , à Chamoson; de calvus^ crête chauve, nue.
Zarvettaz ou Zervetlaz à Sîerre, dim. du précédent; voir
Charvaz, Chervettaz.
Zaté, alpe d'Evolène, Chastel^ xni« s., et Zaté, loc. à Lens =
château.
Zatelet-Praz, alpe d'Anniviers = Châtelet-Pré, soit Pré du
Châtelet.
Zatonnires à Vex, es Chatoneres, i255 = aux Châtaigneraies.
Zaudery, 2 pâturages, vallée d'Hérémence (y atone) = Chau-
dière, à cause de leur position enfoncée entre de hauts rochers.
Za vanne, loc. à Chamoson, Lens = Chavannes.
Zéjo, loc. à Arbaz, Valais = chesal, chesaux, isèjô en patois
valaisan (interprétation de M. Isabel).
Zenal ou Zinal et Tzinal, chalets dans une combe sur Conthey,
Canali et laz Chinai, i3o4, Chinais y 14179 Zéna à Ormona de
Savièse, Zenat à Ghandolin d'Anniviers, Zenaz, torrent, vallée
d'Hérens, Zina à Granges, Venthône, Ziné à Saint-Martin, et les
diminutifs Zenali, loc. au Sanetsch, Zenalettes, Valais, et La
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ZENAUTA — ZEPPES 535
Roche et Treyvaux, Fribourg ; les mêmes que le vaudois chenauy
du latin canalem, au sens de vallée étroite, en couloir.
Zenauva ou Ghenauvaz, D. Sarine, Fribourç, Chinauvay
1217, Arch. Fr. VI, Chienoua. 1228, 1282, Chinowa, iSgS, Zi-
nowa, i44^> Schônanivo, i644» Chenouvaz^ 1861, Lutz, etc.
D*après J. Dey, M. F. c jadis Schônau, avant que la langue alle-
mande qu'on y parlait autrefois en eût disparu. )» Mais les formes
du xiii« s. infirment cette explication. D'abord Zenauwa a été ro-
mand dès l'origine. Dey a été sans doute induit en erreur, comme
le remarque Zimmerli, par la forme allemande Schônau w de
1644 qui li'est qu'une fausse interprétation du nom romand. La
vraie étymologie est celle que donne M. Stadelmann (op. cit.,
p. i33), de Ca(sa) nooa^ maison neuve, qui a donné Chiez, Chie-
nova. « Dans les Font. rer. Bern. il est fait mention sous les dates
998-996 d'un Casa nova qu'on n'a pas localisé et qui pourrait être
identique à notre Zenauva. )^ Le P. Dellion, Dict. IX, 181, rapporte
par une erreur singulière à Zenauva le nom de Tissiuiva, 1200,
qui concerne un des pâturages de ce nom, alpes de Gharmey.
Zendra, Zandro ou Zandra, loc. à Conthey, au confluent de
la Morge et de l'Eau de la Lex (faussement appelée Nettage par
l'atlas Siegfried), Zandre à Erdes de Conthey, autre à Varone.
Paraît d'abord se rapprocher de chantre ou chentre, terrain en
bordure, d'un chemin, d'une rivière, ce qui est bien le cas par
exemple du premier. Mais en Valais ce mot devient généralement
zintre. Zandra aurait-il une parenté avec le romanche zondra =
broussailles de conifères, de pins nains ?
Y Zeneilles, Combe d'— à Savièse, Valais = combe des gé-
lines, des poules, patois dzenelhe, du latin gallina, avec méta-
thèse 1-n.
Zeneppi ou Dzenepi, sommet près du glacier du Trient ; de
ffénépi, nom romand de l'Armoise Mutelline, fréquente dans ces
rochers.
Zene vriller et Zene vrille (aussi Zenouvrille), loc. à Savièse =
Genévrier, Genévrie.
Zeppes, les — ou Tseppes, loc. alpes de Trient, Zeppi à Ba-
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536 ZERBAZIÈRES — Y ZÉVOUETTES
gnes, collectif, Zeppelet, chalets à Bag-nes, et Tseppelels,
mayens à Salvan, diminutifs ; correspondants du v. fr. sepe^
branche, souche, du latin cippus. Cette racine se retrouve en ro-
nianche, tschep, tscheppa, morceau de tronc, souche ; de là le
Tschepp, sommet frontière entre Grisons et Saint-Gall, la
Tscheppa, sommet dans TOberhalbstein, etc.
Les Zerbazières, fausse orth. de Tatlas Siegfried pour les /Ter-
bagèreSy pâturage sous le col de Balme, Valais.
Zerdil ou Zerdy(dz), plus. loc. en Valais, forme valaisanne de
Jordil, jardin, voir ce mot.
Zérîet(dz), alpe d'Ayent, alpe de Jargez^ 1228, puis Jérié ;
Zérier à Isérable, Zériet ou Cherier sur Vétroz, un Jerys à Co-
lombey ; probablement dérivés de jeur^ forêt ; voir Gérit.
Zermiau, m. à Bossonens, Frib. = charmeur, rempart de
terre, mur de soutènement; voir Tsermu.
Zermillon, plus. loc. en Valais ; voir Charmille.
Zerney, pâturage sur Conthey, montem de SernyZy i3o4y
SerniXj i44o, un autre à Veyras, Zemi à Venthône = Cemej,
Cernil ; voir Cergnat.
Zerreîre (Zerraire) à Conthey et ailleurs =: charrière.
Zervettaz, loc. à Vionnaz, CherveteSy 1776 = petite forêt;
voir Chervettes.
Zesse, gazons rapides sous la Pointe d*Àufallaz, alpes de Lej-
tron ; une des sources de la Raspille ; dérivés du verbe patois
tsesi, tomber; gazons, rivière qui tombent, se précipitent.
Zessetta(z) ou Tzessetta, petit pâturage escarpé et glacier au
fond de la vallée de Bagnes, même racine avec suffixe dim. ette :
petite alpe qui semble prête à tomber des sommets ; de même,
probablement, la Tzissettaz, chalet, alpe de Liddes.
Zevédi, chalet au col de Cheville, atlas Siegfried ; prononcia-
tion contheysanne de Cheville, permutation ch-z (ts) et 11-d.
Zeur, Zour, nombr. loc. zz jeur, jour, soit joux, forêt. Pie-
nazeur, mayens à Bagnes, entourés de forêts = Pleine-joux.
Y Zévouettes à Levron de VoUège, Valais = es Evouettes, aux
petites sources.
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ZEYTETTAZ — 20C 537
Zeytettaz, pâturage à Vex = Gitette^ petite Gtte.
Ziettes à Ajont et à Saint-Jean, Zites (ou Zite ou Ziettes), pâ-
turage à Ghalais = Gtte.
Zigeroula, petite alpe sur Chippis = Ghiseroulaz, le petit
chalet, diminutif de Cbesières ; du bas latin casaria et suffixe
dim. ola, ula. Chesière en Valais est n. commun au xrv* s. pour
désigner un chalet de pâturage. Le plus souvent on trouve j de-
venu z et non j pour z. Mais si une première syllabe a z, la se-
conde remplace z par j, ainsi ys Izière sur Ardon est devenu Izi-
gières.
Zillon, loc. à Lens, et Zilong à Arbaz ; voir Ghillon.
Zinal, ham. de majens, val d'Anniviers ; voir Zenal.
ZinarefOen, au fond du vallon d*Arolla, vallée d'Hérens, arête
de rochers profondément sillonnés, en partie glaciaires. Renferme
d'abord zina, chenal, couloir — voir zenal — quant à refien,
M. Isabel nous signale le patois rèjid (e retourné = e sourd : le,
je) ou rèfià : de ft rèfis^ du fil retors, très fort, résistant. Ge
seraient alors des couloirs tortueux, d'un difficile accès.
Zintre,s, plusieurs lieux-dits = Ghentres.
Ziroug, mayens près Zinal = mayens do Giroud, n. pr. ; pour
le g final, adjonction spéciale à la vallée, voir Biolec.
Ziserache, mayen à Saint-Martin d'Hérens, ou Giserache ; de
chesière, avec suffixe dépréciatif ache,
Zita(z), pr. Dz, forme patoise de Gitaz ou Giète; voir ce dernier.
Zo en Zon et En Zon, a pâturages très élevés sur des croupes
des alpes d'Ardon ; pointes de Proz-Zon, alpes du Trient ; zon =
V. fr. som, sommet, donc Ghaux-en Som, en Som, Pré (du) Som,
Ghaux, Pré du sommet.
Au Zoc, loc. à Grône, Gbandolin = au Ghoc, comme le mou-
lin du Ghoc à Gossonay ; Zoche ou Zoché (pr. Tsôchè, ou en-
core Jossé, carte Dufour), loc. au sommet du monticule qui
s'élève au N. du Sépey, Ormont-dessous ; probablement les uns
et les autres dérivés du latin soccus, qui a donné le français sou-
che, soc et socque, en patois choka, soulier de bois ; pour le sur-
plus, voyez Suche.
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538 ZONS — ZUCHUAT
Les Zons(dz), prés à Conthej = les Joncs ; es Zonnaires à
Colombey ; voir Jonchères.
Zorettaz, plus. loc. en Valais ; pâturage à Cerniat, Grujère=
jorette, petite joux.
La Zorzière, fausse orth. de l'atlas Siegfried, à Saint-Jean
d'Ànniviers ; y Zorzières à Randogne = ys, Orzières, soit aaœ
Orgières, champs d'orge.
Aux, y Zoucles à Champsec de Bagnes; d'après M. Isabel (in
litt.), pour ys-Oucles, comme VOucle à Panex ; autre forme de
ouche.
Zoumaz à Ayent ; autre orth. de Tsouma.
Y Zousses, loc. à Lens, pour ys Ousses = es Ouches on
Oches.
Zoza, Praz — à Hérémence, correspondant de Ghauchai,
Chauchey.
Zozane, pâturage et lac au col de Torrent, vall. d'Hérens;
probablement ts6-sane, chaux saine, bon pâturage.
Zuchuat(ts), territoire à Granois de Savièse, Valais. M. le prof.
E. Muret, qui nous a indiqué ce lieu-dit, l'identifie très heureuse-
ment avec une localité indéterminée jusqu'ici du territoire de Sa-
vièse, souvent nommée dans les chartes du xiii* s., Cosuech et
Chosuech, Chosua, Choussuely 1260, Clausaoy laôo, Chou-
suehc, 1267, M. R. XXIX et XXX. Ce village aurait été détruit,
d'après R. Ritz, en môme temps qu'un autre village de Savièse,
Materna f iioo, Malterna, 1260, par les Savoyards en i475. Le
souvenir en est resté dans le n. de famille Zuchuat, famille bour-
geoise de Savièse. Zuchuat a été incendié avec Malerna par
l'armée savoyarde le 10 nov. 1^75, trois jours avant la bataille de
la Planta. Les villages actuels de la commune de Savièse n'exis-
taient pas encore. Malerna était au-dessus de Granois, au pied du
château de la Soie ; Zuchuat un peu plus bas que Saint-Germain.
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ADDITIONS ET CORRECTIONS
L'AUegretz, dessus et dessous, alpes de Charmej, Grujère ;
rien de commun avec, allégresse. Si Ton rapproche ce nom de ce-
lui de es Egretzes, autre pâturag^e de Charmey, appelé par d'autres
cartes es Egras, on voit que l'Allegretz est une fausse transcrip-
tion de à YEgreiz ou à TEgras, soit aux degrés, à Tescalier, patois
égras.
Aux Arenas h Baulmes ; voir Arenaz.
A TArgileuse à Baulmes, sous-entendu terre, terrain argileux,
comme les nombreux Arzilier.
Amayaz, loc. à Grône, Valais ; probablement avec apocope
d'un V initial, assez fréquente dans la contrée, et permutation e-a,
pour Vernayaz, taillis de vemes ; voir Ernayaz.
L'Avapy, chalets près Praz de Fort, atlas Siegfried, édition
1901, Laoarit, édition de 1891, Tune et l'autre sans doute de
fausses orthographes pour la Vare ; non loin de là, au S. Ë., se
trouve le sommet appelé Tête de Variy 1891, et Tête de Vare^
1901 ; voir la Varaz.
La Bérallaz, ham. du Jorat de Lausanne ; de beralla^ un des
noms patois de la bruyère commune, Calluna oulgaris, endroit
où cette plante abonde.
Bemeuse, pâturage à Leysin, et Bameuse, alpe d'Ayer ; per-
mutation e-a, que nous rattachions p. a5 au celtique berriy mon-
ceau, fourré, nous paraissent aujourd'hui plutôt un adj. ber-
neux,se, par métathèse du v. fr. breneux, boueux, fangeux. Dans
l'Orne, France, on dit de même bemous, boueux, bernousi, sali,
souillé par des excréments.
Béthusy, dem. ligne, au lieu de Dict. hist. , Y, lire Dict hist Vaud.
Le Bibrelèque, loc. au revers de Rougemont ; nom purement
germain, Biberlegff, comme Biberegg, canton de Schwytz, de
bibery dim. biberli, castor, v. fr. bièvre, et egg, coin, quartier,
coin des bièvres, des castors.
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540 BOCHATON — GHAUFFEROSSAZ
En Bochaton, plus. loc. ; dim. de bochat, petit bois.
Boellaire, loc. des Alpes de Bex, au col des Essets, entre la
Varaz et Anzeinde, aussi Bouel(l)aire. Ainsi nommé d'après la
légende (voir J. Olivier, C. de Vaud, 2, LXXI, et A. Ceresole,
Légendes des Alpes) de boael, entrailles, et de bouailâj pousser
des cris d'efiProi et de douleur, à la suite d'un combat sanglant
entre pâtres valaisans et vaudois. Peut-être simplement à cause du
défilé comparé à un boyau, comme la rue étroite et tortueuse de
la Toup de Boël à Genève ; du v. fr. boSl, bouel, de botelluSy
boyau, au sens de rue étroite. Littré en a plusieurs exemples à
boyau, Dict. et Suppl.
Boene. Boënne est encore employé indifiFéremment avec borne
dans les « Loix du Pays de Vaud », Berne, 1734*
Bonmont. A propos de ce que nous disions de l'ancienne pro-
nonciation, citons : <c Bonmont, ou comme l'on prononce ordinai-
rement, Beaumontf 1778, Délices de la Suisse, I, 366 ;)^ en 179^»
Struve, Itin., écrit Beaumont, et ailleurs, « Bonmont que Ton
prononce ordinairement Beaumont, )^ p. 6a ; Costa de Beauregard
dit de même en 1816.
Bouattaz, Tête de la — , sommité aux Plans, alpes de Bex ;
le Tsené (chenal) de la Boatte, couloir rocheux, alpes d'Ardon ;
du patois bouatta, caverne, antre (Bridel), autre forme de botte,
du bas latin buxidarriy du latin pyxidem,
Braclie, m. à Crissier, Brachet, loc. à Penthalaz, aux Brachè-
pes, m. et vignes à Lavigny, Braccon, m. à Echallens ; serait-il
possible de rattacher cette famille à l'ail, brache, jachère, friche ?
Aux Brenlettes, loc. à Baulmes ; voir Branlettes.
La Bpévine, com. et vallon C. de Neuchàtel, fausse orth.
pour TAbrevine, en patois l'abrevna, de * ad biberina^ fontaine
pour abreuver, d'après L. Gauchat (Bull, gloss. des patois ro-
mands, 1905, p. 6).
Buitona, ham. de Fully, Valais ; de buity autre forme de boêi^
petit bois, et suffixe dim. on, fém. ona.
GhaufTerossaz, noms de quelques fermes à l'O du lac de Bret,
territoires de Puidoux et de Forel, dont l'une fut la propriété du
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CHAUX 541
major Davel. Les anciens documents montrent une autre ortho-
graphe. 4( Dans les manuaux XVI* siècle, on lit Chaasserosse :
dans les plans de GrafiFenried 1 710, on lit Chausserossaz » nous
écrit obligeamment M. H. Voruz, inst. qui ajoute : * comme dé-
pouillement des archives — j'en suis à i63o — je ne crois pas
avoir vu encore Chaufife. » D'après cette forme ancienne, on
aurait ici la permutation s-f comme dans TEssert, le Fer. chauf-
/èrossaZy ^736, Répertoire d'anciens plans de Villette. Quanta
Chausserossaz, il paraît composé de Rossaz, Rosse, du latin
russus roux, allusion sans doute au terrain plus ou moins rous-
sàtre — ou jaunâtre, c'est suffisant pour une telle désignation —
et chausse de la racine calciare^ fouler, qui a donné les nom-
breux Chaussia, voir Chauchey.
Chaux. L'article de M. le prof. Gauchat sur le mot Chaux dems
le Bulletin du glossaire des patois de la Suisse romande, igo5,
p. i-i5, où il est question à plusieurs reprises de nos modestes
articles (Gazette de Lausanne, juin 1901, et dans ce volume),
nous suggère quelques brèves observations.
lo D'abord le mot chaux ne s'est pas conservé seulement dans
la Gruyère comme appellatif et quelques localités des Alpes vau-
doises, il l'est encore ailleurs et l'on entend assez souvent dans les
alpes d'Aigle, d'OUon, de Bex et en Bas-Valais, dire que le bétail
est sur les chaux.
ao Le mot provençal caume, caumo, s. m., le vaudoîs chaumaz
que M. Gauchat rattache à Chaux (p. 1 1) nous paraissent apparte-
nir à une famille di£Férente, celle de chômer ; voir Tsouma, p. 48o.
3^ Outre les formes citées dans l'article Chaux, p. 80, nous
avons encore rencontré la forme calmes^ f. s., ab aquilone ter-
minus est calmes rotundoy Cart. Oujon, p. a et 5, et calmas au
plur.y calmas de Ambrunex, i38o (nous n'avons malheureuse-
ment pas noté le volume).
40 II nous semble qu'il n'y a pas de doute que les Charmet
ne soient de la même famille, permutation 1-r. Charmey de
Gruyère s'appelait Chalmeis^ 1202, 1228, M. R. VI, et Charmey
du D. du Lac Chalmitisj 1242. Fontes Rer. Bern. II, Charmoiile,
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542 GHÉZEROND — DIXME
Jura bernois, ail. Kalmis, Calmillisy ii36, CalmiliSj iiSg,
Chalmillis, ii45.
Ghézerond, pr. Chétseron, forêt sur Lens, — coteau très sec^
— forme valaisaune de Sécheron ; permutation s-ch et ck^ts.
La Cîbe, loc. à Vionnaz, endroit où Ton s'exerce au tir ; de
Tall. scheibey vaudois cibcy plus correct que cible.
Le Cœur, passage entre Talpe de la Za et Zo-en-Zon, alpes
d'Ardon, et Plan Cœur, petite plaine au col du Sanetsch = plan
(du) col ; voir Cœur.
En Coii>a Rua à Baulmes, à peu près synonyme de Corba-
raye ; de corba et du bas latin ruga^ rua^ ride, sillon ; terrain
où les sillons font des lig'nes ondulées ; voir Corbaz et Roua.
En Cornalettes, plus, lieux-dits ; double dim. de Comaz.
La Croix y Ppoz, lieu-dit à Vionnaz, Valais, corruption de es
Crouyoz ProZy cadastre de 1776 ; crouto, mauvais, du latin cru^
delis, et proz, pré = aux mauvais prés.
En Cudeaux, clos de vignes à Cormondrèche, Neuch., Codai,
Codaul, 1280.
Le Dah, ruisseau descendant en rapides, à Estavannens,
Gruyère ; le même que dard, transcription de la prononciation
romande qui élide le r final.
Dame, Bois à la — à Baulmes, jadis propr. de Téglise, consacrée
à Notre-Dame (renseignem' dû à l'obligeance de M. Alf. Pérusset).
Désaures, Sierne — , à Rou|$ipemont ; fausse orth. de l'atlas Sieg^
fried pour Sierne des Aures, aure ou ourOy vent, Sierne des vents.
La Dierdaz, carte top. Vaud, ou Guerdaz, m. à l'Etivaz ;
pourrait venir de d(i)erday dartre, pour désig'ner un terrain ro-
cailleux où le roc perce par place. On emploie ce mot à Ormont-
dessus, nous écrit M. Isabel, pour désig'ner des places fauchables
çà et là seulement.
Dixme, s. m. ; le recueil des Loix et statuts du Pays de Vaud,
Berne, 1724, fait ce mot généralement masc. Nous l'avons trouvé
une seule fois au fém., au chapitre des Dîmes ou dans les 2 pre-
miers articles il est 7 fois au masc, puis au fém. à l'art. 3 avec
ia dtme des légumes.
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ECOVAYES — FIEUX 543
Les Eccovayes, orth. de l'atlas Siegfried, à Pâquier, D.
Gruyère, Frib ; voir Ecovets.
L'Ecortchia, pente boisée en face des chalets de Derborence ;
sans doute, par figuré, forêt, bois écorché : c'est un bois clairsemé
coupé de rochers.
Eischoll, avant^dernière ligne, p. i46 : dessous, lire dessus.
Es Epetaux, loc. paroisse de Villelte 1786, voir Hotau.
Esserdes, m. à Vaux, D. Morges, autre forme de Essertes ou
Esserts.
Es Esserpis, champs, paroisse de Villette 1786, voir Elerpas.
Etreiteruvaz, m. à Gruyère, resserrée entre la Sarine et la
route ; de ruvaz, v. épenthétique = ruaz, de ruga^ silloo, et v.
fr. étreii, terrain où les sillons sont étroits.
Euseigne, ajouter : La difficulté grave qui empêche d'adopter
sans réserve l'explication de Gatschet, c'est (d'après M. Bonnard,
in litt.) que l'accent dans sognie, soignie est sur la voyelle qui
suit gn, tandis que dans Useigne et toutes les anciennes formes il
est sur la voyelle précédente ; or le déplacement de l'accent serait
une chose si exceptionnelle qu'il n'est pas à supposer.
Evèquesses, prés à Vétroz ; adjectif de évêque et sufiF. esse^
terres appartenant à l'évêque. Voir la note de l'article Vuaz.
Fenil, p. i65, avant-dernière ligne : Fenelct, lire Fenelet.
Fieux, ruisselet à £!onthey, autre à Cergniat, Ormont-dessous,
Fiouz au xvii« s., Fiuz en patois, autre à Monthey ; Fieux ou
Fioux, petit torrent à Muraz de Colombey ; nom commun, d'après
M. Isabel/ pour désigner un ruisseau à sec en été. Fieux est une
autre forme deJUiol, dim. àejil^ employé au moyen âge pour dé-
signer un cours d'eau. Fiolet, prés à Saint-Braix, Jura, dimi-
nutif. A ce mot se rattachent le Parfleu, grand dévaloir, torrent
temporaire à la fonte des neiges à Saint-Gingolph, au Filliolage
à Colombey et à Vérossaz, au Fiolage, mayens à Collonge;
même racine filiol et sufiF. collectif age^ terrains parcourus par
plusieurs ruisselets temporaires. Fillinaz, ham. de Val d'Illiez,
forme diminutive ; enfin la source de la Fille, vallée de la Sionne,
qui alimente les fontaines de Sion.
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: 544 GÉMINÉS — LAUSÉ
Les Géminés, deax bandes de gazon séparées par une paroi
1 rocheuse, au Sanetsch ; fém. du v. fr. géminSj s. m. pi., ju-
meaux, donc les jumelles, à cause de leur disposition parallèle.
Getty, ham. d*Evolène; voir Jetty.
Gliss, orth. de la carte Dufour ; Torth. officielle est aujourd'hui
i Glis.
I . Grasseyé à Montcherand ; voir Grassiaz.
[v^ Gressins, ham. de Belprahon, D. Moutier, Berne ; serait-il pa-
:i rent du v. fr. gressin, engrais?
Au Grettel, bois à Noville ; autre forme de cretel, petit crôt ;
la permutation c-g* se retrouve pour la même racine dans le patois
gretzon ; voir Gretsch.
A la Grevellaz, loc. à Valeyres-sous-Rances ; dim. de grève et
syn. de gravelle ; lieu graveleux.
Es Grous, loc. à Vétroz, en Gruy, champs à Chamblon, le
Gruz, sommet sur Ardon ; de jrroa, s. m., terre argileuse mêlée
de pierres (Litt.), v. fr. groucéy terrain pierreux ; grou, syn. de
gru du germ., anglo-saxon grat, v. h. ail. gruzi, même sens.
Le Guifre, loc. vallon des Fenils à Rougemont ; mot allemand
f^ guffer, en romanche ca/ura, qui signifie éboulis, amas de terre
f: ou de pierres tombées.
r HautatM>nna, loc. vallée de THongrln ; de haut et v. fr. bonne ^
\ borne, la haute borne.
Ilerberuet, pâturage élevé, alpes de Bex, où les pierres abon-
dent plus que le gazon ; dim. de herbier, qui est pauvrement herbu.
Hermettaz, loc. à Veyrier ; le Porteur Ilermct, passage de
rocher sous la Quille des Diablerets ou Tour Saint-Martin, Hermo-
ieyre, loc. à Vétroz ; dim. du v. fr. herme, adj. et s. m., lieu inculte.
Icizenen, p. 211, titre et dernière ligne, lire leizenen.
Isenau. MM. Busset et de la Harpe traduisent ce nom (Vallée
des Ormonts, 2® éd., p. i55) par Es-en haut, interprétation que les
formes primitives ne permettent pas d'admettre.
Jerys, prés à Muraz, D. Monthey, Jurit, prés et forêts à Hué-
moz d'OIlon, en patois in Dzéré ; voir Gerit.
Lausé, chalet au pied 0. de Ghaussy, sans doute fausse orth.
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LONGEFAN — PALLON 545
pour le patois TOsé, Toiseau, à cause de sa position élevée où il
plane comme un oiseau ; l'Osalet, chalets au N. de la Lécherette,
Pays-d'Enhaut, diminutif. D'après des renseignements pris sur
place, le pâturage deVozé, atlas Siegfried, auGex, carte Dufour,
alpes de Conthey, au pied des Diablerets, serait aussi un Ozé.
Longefan, voir article Longe ; ajouter: à Valeyres-sous-Rances.
Levaux. Ligne a, p. 23 1, au lieu de Viège lire Vièze.
Au MaidilloD, loc. dans le ravin près Orbe ; c'est le romand .
médillon = rigole, de la racine latine médius y au milieu, parce
que le médillon était au milieu de la rue.
Massa. Page a64 : rivière, affluent, lire effluent.
Meidje, sommet du Dauphiné, article Maja, p. 268, que nous
rattachions à Maya, doit en être séparé et réuni à Miège, Meye,
etc. ; de l'adj. v. fr. mège^ qui est au milieu, allusion à la posi-
tion et non à la forme.
Molanson oa Montlaçon, p. 279, lire ou.
Montoiseau, p. 292, ligne 6, après 1671, ajouter m. : 167 1 m.
MoDtreux. Ajouter aux anciennes formes : Moutreux, Mouirn,
1794. Struve, Itin., p. 33, 34, 44*
Mex, Sur la — , loc. à la Siaz d'Ormont-dessus ; les Mex, cha-
lets à Ormont-Dessous ; de méf s. f., pétrin, bassin de fontaine,
de planches assemblées en forme de pétrin, mai et met, s. f.,
Berry, du latin magidam, grand plat, vase.
Nevedet, petit pâturage, alpes d'Ardon ; d=z II dans le patois
d'Ardon-Conthey, équivaut à Nevelliet^ dim. de Tadj. nevi, nei-
geux, pâturage où la neige demeure tard et forme de petits névés
Le Néziaux, ruisselet à Romanel-Morges ; du v. patois nézi,
rouir, et suffixe patois iaux = oir, donc syn. de routoir ou rouis-
soir, endroit où Ton fait rouir le chanvre. Nézot, ham. de Grône,
Valais, probablement même racine.
Ordons. Page 3i8, ligne 3, les Pœts, lisez Poéts.
Guides. Page 324) partie du village, lisez pâturage.
Les OuiUons à Baulmes ; dim. de ouille, aiguille, voir Ouille.
Le Pallon, loc. à Neirivue, Gruyère ; dim. de Palle ou Pale,
voir ce mot.
M. D. SBC. séaiB, TOMB VU 35
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546 PARIMBOT — RICHARD
Parimtiot, p. 33i ; on écrit aussi ParimtM>z, Parimboux et
Parimbois, Torth. Parimbol de l'atlas Siegfried est fautive, dit
le Dict. géog. d'Attinger.
La Peccaz, petit pâturage dans la forêt sur Martigny-Bourg,
parent des le Pecca, le Peccau, voir ces mots ; mais tandis que
ceux-ci, s. m. avec l'accent sur la sjllabe finale, viennent de
pascuale, la Peccaz, avec l'accent sur la première sjllabe, a
nécessairement une autre origine ; sans doute de pascua^ pâtu-
rages, n. neutre pi. pris pour un f. s.
Au Pequeu, loc. à Yétroz, autre forme de Pâquier ; voir ce mot
et le groupe Peccau.
Piamont, probablement Plat Mont, disions-nous ; ajoutons : le
bois du Piamont à Mez entre la Sorge et la Covatannaz présente
en efiFet de trois côtés des pentes escarpées au baut desquelles on
arrive sur un assez large plateau.
Planty, loc. à Vétroz ; syn. de Plantey, avec le suffixe collectif
valaisan j =: ey.
Pronmay, loc. à Vétroz, Valais ; autre forme du patois pru^
meiy de prunetum, pruneraie.
Ravoîpe. Le Dict. de Godefroy a un v. fr. ravoir, s. m., ra-
vine, inondation, dont quelques-uns de nos Ra voire ou Raveyre
pourraient être des formes féminines.
Reuland, loc. parmi les blocs erratiques de Colombey ; à rap-
procher de la Pierra Rauland de Burligny et du Palet Roulant
au Vully, pierre qui, à l'heure de midi, tourne trois fois sur elle-
même (J. Olivier, G. de Vaud, 333, 34).
En Revelin, loc. à Grandson ; probablement autre forme de
raveliriy diminutif de ravin dans le Berry, avec permutation a-e.
Revedin et Combe Revedin, deux loc., larges couloirs gazonnés
s'élevant entre deux parois de rochers, aipes d'Ëntremont, le
même mot avec permutation 1-d, comme, dans la même vallée,
Brudon pour Brulon, Gode pour Goille.
Le Richard, pâturage prés les Viaux, Ormonts ; autre, vallon
des Plans sur Bex, pâturages fertiles, au sol riche ; par contre les
Siernes Richard près Gérignoz, Pays-d'Enhaut, sont les Siernes
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ROT — SGEUT 647
de Richard, d. pr. comme les Siernes Yauz, fam. de Rou^mont.
Rossinières, aj.: loc. en la Bosseneyrey par. Villette en 1736.
Le Rot, m. à Prévonloup ; voir Rots.
Roxes, Bec des — , sommet, alpes de Finhaut, Valais, peut-
être autre forme de Rosses ou Rousses, sous-entendu roches.
Ducange dit « hispanis Roxo dicitur ruber, rufus. »
Ruptures, ajouter: en bas latin, rupture désigne un champ
nouvellement défriché : Ruptura, ager nuper ad culturam re-
dactus. Ducange.
Le Russon, ruisseau à Vuadens, Frib. ; dim. de ruz, ruisseau.
La Sajœur, loc. à Rossinières, corruption de VArsa-Jeur, la
forêt brûlée ; voyez ars et jeur. Une corruption identique dans la
Gharoutze.
Salay, alpe d'Hérens, le Saley, m. et ruisseau aux Tavernes,
au Saley, champs à Palézieux, Saly, loc. à Arbaz ; de sala,
saule, et suffixe collectif ej, ay, y, endroits où abondent les sau-
les, voir Saule.
Salettes, voir l'article ; le romanche a salett = saussaie ; notre
pays romand a sale = saule, voir Saules ; peut-être nos Salettes
seraient-ils, en partie du moins, comme les Salett des Grisons,
des saussaies.
Saudy, écart de Grésuz, Gruyère ; permutation J'dy comme
dans Saudettaz, donc autre forme de Saugy, de saujdpe, saule, et
collectif y, lieu où abondent les saules.
Saulcy, D. Delémont. La forme actuelle du nom ne laissait
pas à hésiter pour le dériver de salicetum^ saussaie. Le Dict. géog.
d'Attinger nous fournit des formes anciennes, Sasis^ 1327, Sassy,
i4ii, qui sembleraient le rattacher plutôt à saxetum, lieu ro-
cheux, mais le latin salicem a aussi donné des formes analogues,
ainsi le normand sas y saule ; nous continuons donc à dériver ce
nom de salicetum.
La Savignière, m. à Crésuz, Gruyère, forme f. de Savagnier
= (villa) silvanariay ferme silvanière, des forêts.
Sceut en laio, Saxumen d'après le Dict. géog. suisse d'At-
tbger.
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548 SGHAFFAZ — TORREHBÉ
Le Sohalfaz, m. à la Tour de Trème, Fribourg^ ; voirez Chaf-
fard.
La Schetta, pÂturage à Gharmej, et Lachettaz on la OieUe
à Lessoc, formes féminines de Ghet, fréquent en Gruyère ; pour
Sex, voir Ghet.
Schoumets, atlas Siejjpfried, alpes de GhAteau-d'Œx ; orth. al-
lemande pour Ghoumets, voir Tsouma.
Seleute, D. Porrentruy. Le Dict. géog. d'Attinger donne en-
core les formes Celute, Hugo de Celeute, 1180, Celeute^ laoo,
Celeuttey iSgS, et traduit par (lutte de pâture.
Serbache. D'après le Dict géog. d'Attin§|^r, serbachSy sar^
bâche serait dans la contrée le nom du peuplier noir qui aurait
passé au ruisseau. Sous toutes réserves.
Talent; biffez la Tièle, sous-affluent de la Birse, etc., c'est
une fausse lecture : ce ruisseau s'appelle la Ticle.
Servi, mayen à Vétroz, sjn. de Servais ; du latin silvensis^
pÂturage des bois.
Le Stef ou aux Steffes, rochers, vallée de l'Etivaz, Pays-
d'Enhaut; pourrait se rattacher au v. h. ail. stophy siuf^ rocher;
ces vallées ont de nombreux noms gpermaniques. Quant à la per^
mutation ou-e, on la retrouve dans la famille de truche : troutze,
— trochon^ — trechon.
Torrembé (pron. Torinbé). Une seconde localité de ce nom en
fournit peut-être l'explication. Dans le val Triqueut, rive droite
de la Lizerne, deux torrents descendent du Haut-de-Gry et se r^
joignent avant d'atteindre la Lizerne (en aval des mayens de
l'Airette). ce sont les Torrembés ; de torrent et bés^ fém. besse^
jumeau. Cet adjectif est bien connu par son féminin, Torbesse,
Pierre Besse, etc. Le Torrembé de Bagnes pourrait bien avoir la
même origine. Il y a à Finhaut, un torrent Besson, formé de
deux ruisseaux qui se rejoignent près de la route, en amont du
village.
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RÉPERTOIRE
des noms aotuels qiii ne se trouvent pas
à leur ordre alphabétique.!
l'Achat, 210.
Adannes, 19.
Adgé-ze, 3.
Agct, îî.
Agittes, 3, 187.
Agy, 3.
Aitroz, 158.
Allaux, 8.
Allegretz, 539.
Aller, S3a.
Allinges, 7.
Angola! -lliaa, 148.
AoDeyres, 306.
Antoz» 149.
Aprily, S2.
Arainaz, IS.
Arbalet-ey, 11.
Arborier-ex, 11.
Arenas» 539.
Areuses, 384.
Argileuse, 539.
Arnayaz, 539.
Arpalle, 14.
Arrenay-y, 13.
Artzenoz, 11.
Artzès, 12.
Audallaz, 492.
Audannea, 19.
Auffes, 314.
Augine, 482.
Au(g)lion» 21.
Auillie, 10.
Autans, 322.
Autraigue, 4.
FAvare, 489.
Avary, 539.
Avériaux, 1,
Avril, 22.
AvuUion, 21.
Bahyse, 28.
Balaaux-oz, 308.
Ballalui, 29.
Ballaly, 8.
Bame-az, 24.
Bandarrey, 14.
Baptiaux, 26.
Barneuse, 539.
Bamia, 23.
BaUoncourt, 105.
Baume, 24.
Bedeaux, 28.
Bellesson, 28, 30.
Bellin, 29.
Beliuard, 39.
Belvaux, 30.
Benevardaz, 521.
Benfarçon, 162.
Bérallaz, 539.
Berboieuse, 25.
Bergère, 31.
Bemeuse, 25, 539.
Berroulet, 33.
Bertigny, 53.
Beseiri, 28.
Besson, 548.
Beuchiile, 56.
Beugnat, 57.
Beunaz, 39.
Bey, 27.
Bez, 35.
Bibrelèque, 539.
Bi-crets-gitoz, 28.
Bischuende> 424.
Blécherette, 37.
Blouvignoux, 38.
Boatte, 540.
Bluch, 38.
Boêl-laire, 540.
Boene, 540.
Bolossat-y, 30.
Bonaudon, 18.
Bondet-ex-alet, 41.
Bonnevouet tes, 519.
Borgne, 43.
Borsuat, 48.
Borzeau, 43.
Botzal-et, 39.
Bouattaz, 540.
Bouchet, 39.
Bouet, 40.
Bougnon, 57.
Bouloie, 47.
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550
RÉPERTOIRE ALPHABÉTIQUE
Bouratier, 43.
Bourloz-atzoD, 58.
Bouniet, 43.
Boussine, 44.
Bovcyre-eret, 49.
Brache^ 540.
Braihire» 50.
Brasel-eyre^ 52.
Bray, 52.
Brayaz, 49.
Bréchets, 33.
Brelincourt, 32.
Brenlettes, 540.
Brentien, 50.
Brequettaz, 50.
Brevipc-yre, 56.
Brévine, 540.
Breyaz, 49.
Brcy-en, 54.
Brezon, 54.
Bria, 54.
Brolliet^ 53.
Brouillet, 53.
Brozet, 55.
Bruet^ 53.
Brus, z, 53.
Bry-on, 54.
Buet, 40.
BuiroD, 58.
Buit-ix, 40.
Buitona^ 540.
Bulles - et -oz, 40.
Bulliet, 45.
Buraens, 48.
Buz, 40, 59.
Garbole-oule, 60.
es Cartes-yi 371.
Caudraz-ey, 112.
Cauvatte, 97.
Cavues, 62.
Célcyre, 411.
Cengioz, 414.
Censuî-y, 414.
Cercenet, 63.
Céré-i, 430.
Cem..., 62.
Certoux, 154.
Cenreusel, 432, 448.
Cervolaire, 422.
Ceseaux, 436.
Ccyvaz, 434.
Ghachet, 417.
Chacrau, 78.
ChaflFoumière, 403.
Chag^iaz, 72.
Chamblioux, 38.
Champalet-in, 327.
Ghamphlande, 68.
Ghampsabet, 70.
Ghampdolan, 71.
Ghanay, 72.
Ghantre, 84.
Ghanzabel, 70, 402.
Ghapelet, 415.
Ghapiu, 480.
Gharfaz, 76.
Gharmontel, 79.
Ghasse, 417.
Ghassoure, 423.
Ghatonnaire - cyTC,7 7.
Ghaud, 80.
Ghaufferossaz, 541.
Ghaux^ add.^ 541.
Ghaumaz, 480.
Ghaussie-y, 78.
Ghavril, 88.
Ghaz-at, 424.
Ghedonnaz, 481.
GheilloD, 91.
Gheiuy, 72.
Gheoet, 72.
Ghepis, 92.
Ghercenay, 63.
Gherdon, 74.
Ghergeau, 74.
Ghermet-ey, 74.
Ghermieux, 480.
Ghermilloo, 75.
Gheaseoaires, 76.
ChéteilloQ, 77.
Ghételat, 77.
Ghevalet, 82.
Ghevry, 89.
Ghex-ez, 87, 435.
Gheynatte, 72.
Ghézard, 86.
Ghezerond, 541.
Ghîlling, 83.
Ghilloux, 91.
Ghiotres, 84.
Ghîsaz, 90.
Ghizëré, 86.
Ghogny, 93.
Gholaire, 411.
Gholochy, 435.
Ghomoz, 480.
Ghoume-oz, 480.
Gbe, 541.
Gindey, 427.
Gintre, 84.
Giseaux, 436.
Gisille, 63.
Givaz, 438.
Glagnens, 144.
Glairmont, 94.
Glaivaz, 95.
Glarîvue, 4.
GlausilloQ, 96.
Gleivaz, 95.
GlermoQt, 95.
GleusoD-y, 96.
Gliben, 95.
Glîe-az, 95.
Glivaz, 95.
Glo(u)si.y, 96.
Gluds, 96.
Goard, 123.
Gœur, add., 541.
Golayre-eyre, 99.
GoUen, s, 113.
Goluire, 99.
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RéPBRTOIRB ALPHAEÉTIQUE
551
Collondaz-aire, 99.
Combire, 100.
ÇoD, 440.
G>ntainine, 402.
G>ntze-ze, lOS.
Conzor^ 102.
Coque- elle, 62.
Cornalettes, 542.
Coroettes-illoD, 108.
Cornioley, 107.
Gorsalles, 106.
Corsy, 110.
Cotse-tze, 97.
Coty, 111.
Couard, 123.
Coue-asse, 124.
CouchoQ, 125.
Coueoyon, 125.
Couluire, 99.
Couperie, 104.
Courbillon, 105.
Courteoaux-az, 116.
Courtille, 127.
Covet, 8, 97, 117.
CraUt, 119.
Crénées, 119.
Cretabesse, 34.
CretaloDge, 239.
Creuzas-ier, 120.
CreyatsevaUy 118.
Crey, 118.
Crie, 123.
Croix y Proz, 542.
Crotte, 123.
Croux, 120.
Cudeaux, 542.
Cuessire, 124.
Cueudray, 112.
Cugnet-on, 125.
Culleyte, 126.
Culuiry, 99.
Cunay, 125.
Cuotzette, 102.
Curbit, 106.
Curnilles, 108.
Curtînaux, 116.
Cuvaz, 124.
Cuvigne, 118.
Dab, 542.
Daouda, 129.
Dayes, 128.
Dame, 542.
Demenche, 136.
Denèse, 130.
Derbé-y, 128.
Derbëlaz, 128.
Derèae, 130.
Ders, 153.
Désaures, 542.
Deuvaz, 138.
Dey, 138.
Dézaley, 133.
Dierdaz, 542.
Diez, 134.
Dironne, 134.
Dix, 134.
Dixme, 542.
Djète, 187.
Djeux, 214.
Dodaz, 130.
Dœy, Doix, 138.
Domène, 316.
Domoot, 137.
Dootzire, 136.
Dorchaux, 479.
Douay, 138.
Doudes, 130.
Doux, 138.
Douziliet, 142.
Doy, 138.
Doza, 138.
Dozerce, 137.
Drassy, 139.
Drauzine, 140.
Drochex-tzé, 140.
Droges, 140.
Druchaux, 478.
Druchet, 140.
Dui-s, 138.
Durnant, 140.
Dzaou, 214.
Dzéman, 214.
FEau, 207.
Eccovayes, 543.
Echampille, 70.
Echarvaz, 76.
Echercbe-tze, 84, 143.
Echerté, 154.
Echies, 91.
Ecortcia, 146, 543.
Ecoumandons, 132.
Ecuessires, 124.
Efflot, 171.
Effondras, 172.
Eirettaz, 5.
Elévays, 7.
Eley, 153, 231.
Eloyes, 242.
Emayes, 267.
Emetleoeux, 251.
Enfleuries, 170.
Enfondras, 172.
Entrèves, 5.
Envuissel, 222.
Epautes, 333.
Epeluves, 336.
Epërailes, 339.
Epesses, 150.
Epetaux, 543.
Epignat, 151.
Epinassey, 151.
Episses, 150.
Eponveys, 354.
Epouilleux, 357.
Equayes, 371.
Equennaz, 144.
Erberey, 11.
Ercomma, 499.
Erzenze, 132.
Escherin, 143.
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552
RéPERTOIRE ALPHABéTIQUB
Escot, 145.
EsparsiUier, 154.
Ëspersier, 154.
Esserchesy 84, 143.
Esserdes, 543.
Ësserpes-is, 157^543.
Essy-is, 160.
Esterpis-oz, 157.
Etelay-elle, 156.
Etôt, 210.
Etouyèrcs, 467.
Etreiteruraz, 543.
Elrembières, 471.
Eugine^ 48S.
EusaDDaz, 19.
Evéquesses, 543.
Evouetles, 159, 213.
Evuex (z), 5, 159.
Exergiliod, 154.
Exertimont, 154.
Eydiez^ 159.
Faël, 161.
Fahy-yo, 161.
Faiguière, 163.
Fan, 169.
Faoug, 160.
Farcounet, 162.
Farvage, 163.
Faug, 160.
Faugère, 164.
Faux, 161.
Faye-ay-ey, 161.
Faz, 161.
Fée, 164.
Fegière-uire, 164.
Feiolles, Fenlioz, 414.
Fcnalet-eliet, 165.
Fenive, 169.
Fereyre, 167.
Fermai, 500.
Fet, 161.
Feu, 161.
Feulataire, 171.
Fey-ère, 161.
Feya, 163.
Fia, Fie, 169.
Fiache, 170.
Fiaudière-gère, 164.
Fiauzi, 164.
Fidera, 164.
Fieudière, 164.
Fieux, 543.
Fiez, 170.
Fille -inaz, 543.
Fingles, 414.
FiDueln, 169.
Fiolage-et, 543.
Fiongère, 164.
Fioux, 543.
Flaugy, 164.
Flochet-quet, 171.
Flore-iettaz, 170.
Flougèrc, 164.
Flumi, 170.
Fochaux, 175.
Foigière-cret, 164.
Foillatire, 171.
Foillerat-et, 172.
Folla-z, 175.
Forbuey, 167,
Forches, 176.
Forclaz, 173.
ForeUllaz, 178.
Forez, 174.
Formai, 500.
Fomache, 174.
ForUon, 176.
Fouéraie, 161.
Fougère, 164.
Foulie-y, 172.
Four, 167, 176.
Fournet-aise, 174.
Fous, Foux, 161.
Foyaulaz, 161.
Fracettes, 177.
Frache-erct, 178.
Fragnire, 177.
Fragoolet-ey, 177.
Fregnoley, 177.
Freney-oy, 177.
Frcy de Fond, 172.
Frilaz, 178.
Frossaox, 179.
Frolzë, 179.
Froumillet, 178.
Fueyrausea, 171.
Fulateyre, 171.
la Fully, 172.
Fy-ay, 170.
Fya, 169.
Galaz, 181.
Gamsen, 69.
Géminés, 544.
Genavrières, 184.
Gericton, 186.
Géleillon, 77.
Getty, 544.
aux Gex, 545.
Gibet, 176.
Gifrisch, 89.
Giniesse, 437.
Gissaz, 187.
Gittioux, 142.
Glaivaz, 95, 189.
Glappin, 189.
Gleise, 189.
Glerrier, 190.
Gleyre, 190.
Gleysi, 189.
Golat, 192.
Golisse^ 98, 192.
Golieri, 99.
Golliez, 192.
Gollry, 99.
Gonuna^ 100.
Gorphes, 193.
Gorzou, 194.
Gotteyres, 194.
Goulèze, 192.
Goumois, 196.
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RÉPERTOIRE ALPHABÉTIQUE
65»
Gour, 193.
Gourse, 194.
Goursenaz, 196.
Goz, 193.
Gracellire, 199.
Grâcheo, 198.
Grandsivaz, 196.
Grandty, 459.
Grandvirey 518.
Graneret, 201.
Greis, 202.
Greny, 200.
GreppoQ-illon, 198.
Gressins, 544.
Grésy, 201.
Gréterj, 199.
Grettel, 544.
Grerellaz, 544.
Gpcvire, 200.
Greysier, 202.
Grions, 205.
Grippons, 198.
Groios, 201, 203.
(jrroas, Gruy, 544.
Guerraz, 205.
Gueurge, 194.
Gueyres-az, 195.
Gu£fre, 544.
Guivre, 529.
Gumœns^ 195.
Gurzenaz, 196.
Gy, 187.
Hache, 3.
Hadze, 3.
Harmont, 14.
Hart, 206.
Haudères, 207.
Hausseys, 19.
Haatabonnaz, 39, 544.
Hautaudon, 18.
Hautigny, 19.
Heptau, 210.
Herberuet, 544.
Hermet-taz, 544.
Herse-attes, 152.
HopiUl, 210.
HoUu, 210.
Icogne, Icône, 144.
leizenen, 211.
Ilettes, 235.
niatisse, 191.
UloDs, 213.
Increna, 148.
Infini ve, 169.
Infleuries, 170.
Isellions, 213.
Isenau, 544.
Isières, 214.
Itroz, 158.
JardiU, 217.
Jéman, 214.
Jérys, 185, 536.
Jieu, 218.
Jochet, 216.
Jolens, 217.
Jossé, 537.
Jurit, 544.
Keu, Kieu, 97.
kevegne, 118.
Kliwen, 95.
Kluschetten, 96.
Kuounen, 100.
Lac, 223.
Lacî, 192.
Lademier, 229.
Laissalet, 246.
Laissus, 230.
Laithalet, 246.
Laivra(z), 232.
Laly, 220.
Lanfieux, 221.
Lanze, 221.
Lapalud, 329.
Larenaz-ey, 13.
Large-ette, 224.
Largillier, 16.
Larmont, 14.
Larsaz, 15.
Lary, 223.
Lasse, 16.
Latachat, 219.
Laudemorge, 207.
Laudallaz, 492.
Lausë, 544.
Uve, 220.
Lararit, 539.
Layen, 22.
Lazay-aire, 224.
Leidefrout, 232.
Lepes, 223.
Lesette, 231.
Lëtrivaz, 158.
Let(t)e, 235.
Leroz, 231.
Levraz, 232.
Leyaz, 227.
Leyrettaz, 5.
Leys, 227.
Leyte, 220.
Leythet-el, 246.
Leyty, 246.
Leyzay, 224.
Liamont, 228.
Liape-ey, 222.
Liarey-y, 190.
Liaz, 227.
Libert, 33.
Lichière, 228.
Lidedain-derrey, 229.
Lière-ry, 190.
Liez, 227.
LintUlier, 230.
Linvuez, 5, 212.
Lirette, 5.
Lischera, 228.
Liserabloz, 212.
Liseraz, 213.
Liss, 228.
Lissalet, 245.
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554
RÉPERTOIRE ALPHABÉTIQUE
Livoez, 5, 214.
Liz, 231.
Loëche, 240.
Loite, 220.
LoDgecuve^ 124.
Looz, 207.
Lortier, 321.
Lotechàt, 82, 219.
LottafoD, 19.
Lotze, 236.
Loucette, 313.
Louche, 236.
Louchet-ez, 245.
Loudze, 236.
Louex-és, 231.
Louf-fe, 314.
Louze, 18, 237.
Lousse, 313.
Loussel, 245.
Louverain, 242.
Louge, 236.
Luchet, 245.
Lucbelet, 230, 236.
Lucinge, 437.
Luex, 231.
Lui-8În, 231, 245.
Luit(t)e, 230.
Lusement, 483.
Luvery, 242.
Luy, 231.
Lye, 227.
Lyrette-az, 5, 235.
Ljss, 228.
Maborzet, 253.
Magnens, 255.
Magrappe, 198.
Maidillon, 545.
MaigDe, 269.
Maja, 267.
Malanchîère, 279.
Maley, 254.
Mallatreys, 252.
Maltière, 251.
Manfonnes, 256.
Mannens, 255.
Manschet, 268.
Maoulaz, 266.
Mapraz, 254.
Marcet, 258.
Marché-el-ez, 258.
Marcheulin, 259.
Marcot-olet, 259.
Maretzon, 258.
Manque, 258.
Mars, Maroz, 258.
Marduet, 262.
Martolet-oray, 263.
Martray, 263.
Martschen, 259.
Mas, 258.
Masserey, 248.
MatteloD, 265.
Mauleivra, 232.
Maurion, 296.
Mayonèche, 251.
Maze, 266.
Méchière, 248.
Méhyre, 248.
Meidje, 545.
Méléret, 269.
Mély, 270.
Memorey, 276.
Merenaz, 259.
Mereniaux, 256.
Meretschy, 259.
Merien, 302.
Mergicr, 301.
Mériez, 276.
Merlet, 270.
Mett(e)Deux, 251.
Meurgier, 301.
Meyaz, 267.
Meycs, 275.
Meynaz, 269.
la Mex, 545.
Milleret-it-y, 269.
Minière, 269,
Mintze, 271.
Miollaz, 279.
Mîsonette, 251.
Mivis-vy, 275.
Moaye, 267.
Mœrel, 302.
Moereran, 302.
Molaire, 280.
MoUard, 279.
Molley-eyre,278,280
Molliau, 278.
Momin-ÎDg* 281.
Momont^ 253.
Monin-od, 282.
MonUuban, 284.
Montbrenloz, 286.
Monteilly, 289.
MontessiDgeoz, 153.
Montlaçon, 279.
Montoisey, 146.
MoDtougy, 291.
Montoz, 283.
Montzet, 292.
Mopraz, 254.
Moreozes, 294.
Morgex-ier, 301, 302.
Morimont, 267, 296.
Morisson, 293.
Mormotey, 261.
Momet, 283.
Mounaye-éaz, 281.
Mouneyre-erèche 282
Mouniaz, 281.
Mourache, 293.
Mouraz, 301.
Mouriaux, 276.
Mouron -illon, 296.
Mourley-ty, 297.
Mourzet, 302.
Mouti-ier, 298, 299.
Moycs, 267,
Murache-asse, 293.
Murty, 297.
My, Mye, 274.
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REPERTOIRE ALPHABÉTIQUE
555
Naies, 304.
Nansioret, 302.
Naires, 306.
Nairigue, 30tf.
Naz, 304.
Neplay, 307.
Nervaud - veau, 305.
Nesscrt, 154.
Neureux, 311.
Neuvilles, 310.
Nevedet, 645.
NevroDa, 326.
Nex, Nez, 304.
Neziaux-ot, 545.
Niolin, 306.
Niziere, 214.
Noïret, 310.
Noirvaux, 305.
Nona, 317.
Nosche, 308.
Odei,Odes,f07,324.
Odon, 18.
Oeillons, 324.
Ouillons^ 545.
Oeuche, 312.
Oeavannaz, 49.
One, 225.
Ordières, 318.
Orsensy 322.
Orsivaz, 318.
.Orzeire, 321.
Orziyal, 318.
Oaalet, 545.
Ouates, 525.
Ouche, 312.
Oucle, 538.
Oudon, 18.
Ouettes, 519.
Ouffe, 312.
Ouides, 207.
Ourtié, 321.
Oussannaz, 322, 325.
Outaus, 322.
Ouvrier, 483.
Ouyé, Oye, 315.
Oyoonaz, 314.
Paccais, 330.
Pacouret, 330.
Pagauaz, 333.
Paiasailles, 332.
Païen -ÎD-ins, 327,
328.
Pallaz, 327.
Pallazuit, 328.
Palley, 327.
Pallon, 545.
Paney, 330.
Pantheire, 337.
Parfieu, 543.
Parimbot, 546.
Part, 330.
Patelliaud, 333.
Pateré-in, 330.
Pat(h)iers, 330.
Patoret, 330.
Pattier, ^32.
Pau, 344.
Paujeat, 358.
Payraboz, 338.
Paz, 344.
Peccaz, 546.
Pecheux-oux, 347.
Peffés, 344.
Pegnat-az, 345.
Pei, 344.
Peireivuat, 340.
Pensée, 327.
Pëny, 336.
Péqueu, 546.
Péquis-îe, 330.
Péraille, 339.
Péralaz-aulaz, 341.
Péraousa, 339.
Peray-cy, 340.
Péroles-olles, 341.
Perrabot, 338.
Perris-y, 340.
Péruet, 341.
Pervuit, 340.
Pessaulaz, 347.
Pessot, 347.
Peudex, 333.
Peu, Peute, 357.
Peutet, 358.
Pey, 344.
Peyroules, 341.
Pezay, 347.
Pezot, 342.
Pfauen, 160.
Phare, 162.
Phayen, 161.
Piamont, 546.
PiauUause, 357.
Piaulliet, 357.
Picolet, 334.
Pierrabesse, 34.
Pignets, 336.
Piney, 336.
Pirpogière, 340.
Piry, 346.
Plamachaux, 348.
Planaize, 349.
Planiu-nuit, 347.
Planlerman, 365.
Planley-y, 455, 546.
Pléauc, 351.
Poays, 344.
Pobloz, 369.
Poche, 356.
Poches, 163.
Pocheresse, 354.
Pœgeaz, 355.
Poffeyre, 344.
Poirchet, 339.
Poisiau, 356.
Pojat, 355.
Pomy, 352.
Ponsec-ez, 354.
Ponty, 353.
Porjux, 319.
Digitized by VjOOQ IC
556
RÉPERTOIRE ALPHABÉTIQUE
Porrades, 355.
Posetta, 358.
Pouja, 358.
Pouterlaz, 350.
Poutct, 353.
Poutex, 333.
Poy, 344.
Poype, 353.
Prabert, 33.
Pradefort, 362.
Prafalcon, 162.
Prafenne, 164.
Prajoux, 362.
Praire, 363.
Pral(l)a2-ette,359.
Pralie-y, 359.
PralioQ-oux, 359.
Prâppins, 367.
Pra-Prauthey, 455.
Pravirioz, 523.
Praye-on-ys, 359.
Prayel-eux, 359.
Préel, 359.
Preides, 358.
Prély, 364.
Prëmanon, 107.
Prénoud, 360.
Prenze, 367.
Préondavaux, 366.
Preuthey, 455.
Prilet«taz, 364.
Prin-8, 367.
Prolct, 369.
Pronmay, 546.
Proulin, 560.
Pu, Pula, 356.
Quaz, 124.
Quequenerie, 372.
Queud, 97.
Quoyes, 371.
Rache, 375.
Raché, 373.
Hachenne, 394.
Rachevy, 378.
Rameul, 374, 376.
Ranceaaire, 394.
Ranges, 383.
Ransonière, 394.
Rasseoaz, 374.
Rauland, 546.
Raulens, 397.
Ravoinet, 401.
Rèchc, 375. ,
Recollan, 381.
Regoiles, 386.
Rcille, 379.
Rein, Ren, 375.
Renouiez -y, 382.
Roposieux, 480.
Repousaz, 358.
Reschy, 375.
Resent, 458.
Retsenaz, 380.
Reuland, 546.
Reusille, 399.
ReuvTOz, 397.
Revedio-lin, 546.
Revenaz-atix, 401.
Reveyres, 398.
ReToerre, 379.
Rhammes, 375.
Rhin, 384.
Rialet, 386.
Riandetlaz, 387.
Riau, 386.
Richard, 546.
Rimbloz, 382.
Rin, 375.
Ripaz-ailie,377,388.
Roa, 395.
Rochet, 394.
Roellaz-eUes, 395.
Roget-in-enet, 396.
Ronco, 392.
Ronsy-zier-zy, 387^
Rossinières, 547.
Roucelin, 394.
Rouennaz, 400.
Rougève, 389.
Roujolaine, 396.
Roulant, 546.
Rousaz, 393.
Roussillon, 394.
Route -oz -y, 395.
Rouvenaz-oz, 400.
Rouvret, 397.
Roux, 395.
Roxes, 547.
Royes, 379.
Rozaigue, 389.
Ru -z,Ruau, 384,386.
Ruge-et-enet, 395.
Ruinaz, 400.
Ruptet-it, 395.
Ruptures, 547.
Russet, 394.
Rutte-cl-y, 395.
Sacellai^, 416.
Sachère-ière, 423.
Sahu, 417.
Saime, 426.
Saix, 434.
Sajœur, 547.
Salay-ey-y, 547.
Salence, 411.
Salettes, 547.
Salgetoch, 413.
Saltery, 420.
Samoret, 427.
Sandey, 427.
Saolyre, 422.
Sarfaz-vaz, 76.
Sauces, 419.
Saudy, 547.
Saudzey-iaz, 418.
Saulcy, 547.
SauzeUe, 418.
Savignière, 547.
Savioz, 421.
Savolaz, 421.
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RÉPERTOIRK ALPHABÉTIQUE
557
Saxelazy 4i6.
Schaffaz, 548.
Scë-ex, Sciez, 434.
ScheUa, 548.
Schiaz, 424.
Schoumets, 548.
Scierne, 63.
Scinday-i, 4J7.
Scinglioz, 414.
Segnèse, 437.
Seigne-eUe-ole,403.
Seipée, 4S9.
Seleate, 548.
Seleyre-yr6, 411.
SeDgla-ioz, 414.
SoDin, 413.
Sepley, 415.
Serac-rai, 430, 431.
Serbache, 548.
Seroliet, 429.
Servi, 548.
Seudan, 418.
Seagej-zej, 418.
Seul, 423.
Sévis, 421.
Sevejreuz, 422.
Seya-z, Siaz. 424.
Sierne, 53.
Single -ine, 414.
So, 419.
Soie, 424.
Sommétres, 439.
SonadoD, 441.
SoDgy, 418.
Souche, 445.
Soujet, 433.
Sout, 444.
Soutzet, 446.
Stef-fes, 548
Suacho, 481.
Sudan, 418.
Sudanne, 78.
Sujet, 433.
Suplia-z, 444.
Su(8)tor, 465.
Suvagoier, 421.
Sya, 424.
Tachenoire, 452.
Tachonire, 452.
Taise, 455.
Talent, 548.
TaUo, 450.
Tappes, 456.
Taque, 449.
Tatzo, Tazet, 449.
Tau, 459.
Taule-an, 464.
Tauna, 451.
Taure, 459.
Taxoneire, 452.
Tays-a, 455.
Té, 459.
Teilly, Teliay, 462.
Temeley, 460.
Tercets, 461.
Terdoz-eaux, 461.
Tereisi, 130.
Tévenon, 460.
Tevent, 133.
Teylaz, 450.
Teys-a, 455.
Tëzet, 455.
Thabor, 449.
Thaouna, 451.
Thec, 454.
Theilaz, 450.
Theur(r)e, 459.
Thésailles, 455.
Thola, 464.
Thorin, 466.
Thormes, 466.
Thoule-az, 464.
Thovex, 463.
Thurin, 466.
Thusy, 481.
Tiépettes, 456.
Tiercelin, 372.
Tieudray, 112, 461.
Tioly, 134.
Tôrbel, 137.
Toile, 450.
Toille, Tollion, 467.
Tomelay, 460.
Tornelles, 467.
Tore, 459.
Torrembé, 548.
Toule-in-ard, 464.
Tourche-tzo, 479.
Tourralet, 481.
Touvière, 463.
Tové-ayre, 463.
Tovassire-on, 468.
Toye-er,<50.
Toz, 465.
Traisîl-ieux, 473.
Trebache, 23.
Trechon, 478.
Treisy-ils, 473.
Tréjandaz, 475.
Tréjex, 473.
Trême, 469.
Tressalaire, 411.
Trésendes, 475.
Tretien, 476.
Treulze, 478.
Tridoz, 461.
Triot, 475.
Trisande, 475«
Troille-et, 479.
Trotzard, 479.
Trou, 479.
Trouss-U, 478.
Troyères, 479.
Trutze, 478.
Tsallan, 481.
Tsaponaire, 73.
Tsaraire, 75.
Tsarvo, 76.
Tschabel-n, 64.
Tschalmet, 75.
Tschenevieren, 84.
Digitized by VjOOQ IC
558
RÉPERTOIRE ALPHABÉTIQUE
Tschelroï, 87.
TschiesAz, 90.
Tsiêmé, ëi.
Tscppes-elet, 536.
Tserdonnet, 74.
Tsinlre. Kl.
Tso, 8ih
Tu(e)nie, 467.
Tumt'ïay-et, 460.
Turé, V59, 481.
Turin, 4fi6.
Tzau, HO.
Txeâsetta, 536.
TzcudanCi 78.
Tzialrp, 84, 481.
T£iA*^eltji2!^536.
TîonuMiaz, 480.
Urqur. 321.
Uzon, 48â.
Vahyse, 487.
Vaillèze, 487.
Vaivrea, S25.
Vabncj, 486.
Vfiiânt^ines, 494.
Valburt, 33.
Valdfilettc, 493.
Vallaîre, 487.
Valpilliore, 526.
Vaunèi, 488.
Varennr-S, 520.
Vai-i, 539.
Vc-irorhe-oille, 489.
Varan nea, 520.
Vûrra^, 489.
Vas, iOO, 526.
Va se va j, 484.
Vasilitre, 485.
Vasy, 485.
Vasse, 526.
Vassin^ 484.
Vatseret, 484.
Vattaz, 525.
Vaubelay, 523.
Vaubloz, 523.
Le(8) Vaud(8), 231.
Vaurze, 521.
Vauzettaz, 521.
Vaz, 485, 526.
Veaux, 495.
Vedondoz, 362.
Veisevct-ivi, 484.
Velayre, 511.
Vengeron, 489.
Vens-eDze, 497.
Veret-ex-ey, 503.
Véroz-y, 503.
Vertsire, 499.
Verzan, 505.
Vésy, 485.
Veudale-az, 492.
Veunèze, 522.
Veusils, 531.
Veysy-evcy, 484.
Vidondoz, 362.
Vilan(d), 496.
Vin, 497.
Vinie, 510.
Vioz, 508.
Virevoy, 502.
Visevi, 484.
Visinc-ayc, 506.
Vivela, 508.
Voavre, 520.
Voiret, 503.
Voisif, 485.
Voraire, 503.
Vorgeaz, 521.
Vos, Voos, 496.
Vourgy-sier, 52 i.
Voy, 519.
Voyvellaz, 508.
Vozë, 544.
Vozy, 521.
Vrivoy, 502.
Vuaciiouz, 526.
Vuarin, 490.
Vuarnoz, 524.
Vuarpîlière, 530.
Vuasset-OD, 522, 526.
Vudalles, 492.
Vuennes, 497.
Vuet(t)e-az, 519.
Vuis, 522.
Vulsy, Vursy, 521,
530.
Vurzc-y-icr, 521.
Vy, 509.
Wasse, Waz, 526.
Yvocttes, 159.
Zandolet-ulin, 71.
Zaodra-o, 535.
ZanfleuroD, 414.
Zapellaz-etta, 415.
Zapoude, 357.
Zermette, 74.
Zettieax, 142.
Zeu d'Annie 78.
Zeudanne, 78.
Zioa-é-al, 84, 535.
Ziniège, 437.
Zisarache, 94, 537.
Zoudan-e, 78.
Zoumieux, 480.
Zudanne, 78.
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