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Full text of "Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire de la Suisse romande"

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î^arbarli  Collège  iihrars 


GIFT  OF 


Archibald  Cary  Coolidge,  Ph.D. 


(CU86  Of  X887) 

ASSISTANT   PROFESSOR 
OF   HISTORY 


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MÉMOIRES 

ET  DOCUMENTS 

PUBLIÉS 

PAR  LA^OGIÉTÉ  D'HISTOIRE 

DE  LA  SUISSE  ROMANDE 


Seconde  série  • 

TOME    VII 


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Harvard    Oollege    Library 

Marcb  2e  1907 

Gift    of 

Prof^.O.Ooolidge. 


LAUSANNE.  —  IMPRIMBRIK  GEORGES   BRIDEL  &  C'* 


) 


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MÉMOIRES  ET  DOCUMENTS 
publiés  par  la  Société  d'histoire  de  la  Suisse  romaude. 


SECONDE  SÉRIE 

TOME  Vil 


ESSAI  DE  TOPONYMIE 

Origine  des  noms  de  lieox  habités  et  des  lieux  dits 
de  la  Suisse  romande 


PAR 


HENRI  JACCARO 

Professeur  au  collège  d'Aigle. 


-i^-f-«- 


LAUSANNE 

OBORGES     BRIDBL    &    d*    ÉDITEURS 
1906 


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TABLE  DES   ABRÉVIATIONS 


Arch.  Fr. 

Arcliivea  fribourgeoiscs. 

Hugm. 

fiugmeuUtif. 

G. 

cantou. 

CarL  La  lis. 

CariuLiire  de  Lausanne  dans  Mém.  et  Doc.  VI. 

Cart.  MoDth, 

Carlïiîaire  de  Montheron. 

D, 

district. 

dim. 

dimînutir. 

Donat.  Haut, 

LKtê  des  donations  de  Hauterive. 

F.  B. 

Fontes  rerum  Bernensium. 

%■ 

fîgurtv 

Fôralm. 

Forstemann,  voir  Bibliog^phie. 

h,  ham. 

hamtr^u. 

loc. 

lacalktti. 

m. 

maisoQ. 

M.  R. 

Mémoires  de  la  Soc.  d'hist.  de  la  Suisse  romande. 

M.  G. 

»        de  la  Soc.  d'hist.  et  d'archéol.  de  Genève. 

n.  pr. 

nom  propre. 

M.  F. 

^fémorial  de  Fribourg. 

MtL 

Matile. 

Mas.  N, 

Musée  oeuchâtelois. 

M.  N, 

»              » 

P- 

pa^. 

R,  dipL 

Recueil  diplomaticpie  de  Fribourg. 

s. 

siédc. 

•ubst 

Bubsianttf. 

s,  m. 

subst.  masc. 

■.  L 

Rtibst.  ft-m. 

T,  fr. 

viGux  français. 

Y.  h.   ■!(, 

yhnx  liaut  allemand. 

Tr. 

Triiiiillaï,  voir  Bibliographie. 

Wslbg. 

W  îj  ta  t  (^  m  berger,        » 

Zeerl, 

Zeerlctîer,                   » 

♦ 

devant  un  n.  propre  ou  autre  nom  indique  un  nom  sup- 

posé, probable,  mais  non  constaté  dans  les  textes. 

Le»  noms  locAiix  du  Jura  bernois  saas  indication  d'origine  sont  tires  de 
TrouINat,  cl  (xoiir  le  V^tlais,  des  volumes  de  documents  publiés  par  Gremaud, 
M.  R.  XVUl  et  XXIX-XXXIU  et  XXXVU-XXXIX. 


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BIBLIOGRAPHIE 


Abbillk  du  Jura  (abbé  Sérasset).  Recherches  historiques  sur  l'ancien 
évèché  de  Bâle.  —  2  roi.  in-8o.  NeuchÂtel  1840-41. 

D'Aabois  db  JuBAiNyn.LB.  Recherches  sur  Torigine  de  la  propriété  fon- 
cière et  des  noms  de  lieux  habités  en  France.  —  Paris  1890. 

Attingbii.  Dictionnaire  géographique  de  la  Suisse.  —  4  vol.  parus. 
Neuchàtel  1903-1906. 

AuBBRT.  Trésor  de  Tabbaye  de  SaintrMaurice  d'Agaune.  —  Paris  1872. 

Archives  de  la  Société  d'Histoire  de  Fribourg,  vol.  I-VII.  1850-1903. 

Archiv  fur  schweizerische  Geschichte,  vol.  I-XX.  —  Zurich  1843  et  suiv. 

A.  R.  Dictionnaire  des  localités  du  canton  de  NeuchAtel.  —  1  vol.  1870. 

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sanne, Sion.  —  Fribourg  1906. 

Blanchst.  Lausanne  dès  les  temps  anciens.  —  1  vol.  in  8o.  Lausanne  1863. 

BoGGARD.  Histoire  du  Valais,  etc.  —  1  vol.  in-8.  Genève  1844. 

BoNNivARD,  Fr.  de.  Les  Chroniques  de  Genève  publiées  par  D.  Dunant. 
—  2  vol.  in-8o.  Genève  1831. 

BoYvi.  Annales  historiques  du  canton  de  Neuchàtel.  —  2  vol.  in-8«. 
Berne  et  Neuchàtel  1854-55. 

BuAifDSTETTBR,  J.-L.  Dic  Namcu  der  Baume  und  Strâuche  in  Ortsnamen 
der  deutschen  Schweiz.  —  In  4o.  Luzern  1902. 
»  Der  Ortsname  Tschuggen. —  Broch.  in-S».  Stans  1904. 

BiUDBL.  Glossaire  du  patois  de  la  Suisse  romande.  —  Lausanne  1866. 
»       Essai  statistique  sur  le  canton  du  Valais.  —  Zurich  1820. 
»       Etrennes  helvétiennes  et  Conservateur  suisse. 

BniiiiB  et  Favet.  Supplément  au  Dictionnaire  historique  du  canton  de 
Vaud.  —  2  livr.  Lausanne  1886. 

Bulletin  de  llnstitut  genevois,  vol.  I-XXXIII.  —  Genève. 

BooMBtiiOBR.  Dictionnaire  des  localités  du  canton  de  Fribourg.  —  Fri- 
bourg 1897. 

Ghabloz,  Fr.  La  Béroche,  recherches  historiques.  —  Neuchàtel  1867. 

DB  Chambrier.  Description  topographique  de  la  mairie  de  Neuchàtel.  — 
1  vol.  in-8o.  Neuchàtel  1840. 

Ghampoluon-Figeag.  Nouvelles  recherches  sur  les  patois  de  France.  — 
1  vol.  in-8*.  Paris  1809. 

Chàteau-d'Œz  et  le  Pays  d'Enhaut^  étude  historique  publiée  par  le  Club 
du  Rubli.  *-  Chàteau-d'Œx  1882. 

GoRTBisT,  Eugène.  La  vallée  des  Ormonts.  —  Lausanne  1903. 


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YI  BIBLIOGRAPHIE 

Crottet.  Histoire  et  annales  dTverdon.  —  1  vol.  in-S».  Genève  1845. 
Deluon.  Dictionnaire  des  paroisses  du  canton  de  Fribourg,  continué  par 

l'abbé  Porchel,  vol.  I-XII.  —  1886-1903. 
Description  des  montagnes  et  des  vallées  de  la  principauté  de  NeuchAtel 

et  Valangin.  —  In-S©.  Neuchàtel  1776. 
De  Vrr.  Onomasticon  totius  latinitatis.  —  4  vol.  in-4o.  Prato  1859-1892. 
DuGANGB.  Glossarium  mediœ  et  infimœ  latinitatis.  —  7  vol.  in-4*. 
Dupraz,  E.  La  cathédrale  de  Lausanne.  —  Lausanne  1906. 
DuvAL.  Ternier  et  Saint- Julien.  —  1  vol.  in-8o.  Genève  1879, 
Elrenncs  fribourgeoises.  —  34  vol.  in-8«.  Fribourg  1871-1905. 
FeuiJle  des  Avis  officiels  du  canton  de  Vaud,  années  1900-1906. 

>  »  »  du  Valais,  années  1900-1906. 

FdHSTÉMAjfN.  Altdeutsches  Namenbuch^  Personennamen  u.  Ortsnamen. 

—  î  vol.  in-4o.  Nordhausen  1856. 
Fontes  rerum  Bernensium,  vol.  I-IV.  —  In-4o.  Berne  1877  et  suiv. 
FoRËLj  F.  Registre,  soit  Répertoire  chronologique  des  documents  relatifs 
a  l'histoire  de  la  Suisse  romande.  —  In-8o.  Lausanne  1862. 
FuHRift,  P.  Geschichte  von  Wallis,  vol.  I-IIL  —  Sion  1850. 
GALirFE,  J,-A.  Matériaux  pour  l'histoire  de  Genève.  —  2  vol.  in-8».  Ge- 
nève 1829-30. 
»        J.-J.,  Genève  historique.  —  1  vol.  in-4o.  Genève  1868-72. 
Gatscret,  Ortsetymologische  Forschungen.  —  1  vol.  £n-8o.  Berne  1867. 

>  Promenade  onomatologique  sur  les  bords  du  Léman.  —  Berne 

1867. 

>  Noms  de  lieux  suisses.  Annuaire  S.  A.  C.  1868. 
GAtjoY-LRFORT.  Glossaire  genevois.  —  Genève  1820. 

DE  Ginginb-La  Sarra,  F.  Recherches  sur  Quelques  localités  du  Bas- 

Valais  et  du  Léman  aux  premiers  siècles. 

—  In-40.  Genève  1856. 

*  »  Histoire  de  la  ville  d'Orbe  et  de  son  château. 

—  In-8o.  Lausanne  1855. 

Gisi.  Quellenbuch  zur  schweiz.  Geschichte.  —  1  vol.  in-8o.  Bern  1869. 
GoDfiFROY.  Lexique  de  l'ancien  français.  —  1  vol.  in-4o.  Paris  1901. 
GoHRET,  abbé.  Guide  de  la  vallée  d'Aoste. 

Grimaud.  Romont  sous  la  domination  de  la  Savoie.  —  Romont  1866. 
Grenus,  Fragments  historiques  sur  Genève.  —  In-8o.  Genève  1823. 
»        Documents  relatifs  à  l'histoire  du  Pays  de  Vaud.  —  1  vol.  in-8o. 
Genève  1817. 
HrDBER.  Schweizerisches  Urkundenregister.  1er  et  2e  vol.  —  Berne  1877. 
HoLDER.  Altkeltischer  Sprachschatz,  fascicules  parus  jusqu'à  la  lettre  T 

compris.  —  Lipsiœ  1900-1904. 
Gatllet.  Dictionnaire  historique,  littéraire  et  statistique  des  départements 

du  MûDt-Blanc  et  du  Léman.  —  3  vol.  in-8o.  Chambéry  1807. 
Jacgard.  h.  Les  noms  de  végétaux  dans  les  noms  de  lieux  de  la  Suisse 

française.  Bulletin  de  la  Société  Murithienne  du  Valais,  XXXII  et 

XXXIIl  —  Sion  1903,  1904. 


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BIBLIOGRAPHIE  VII 

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Indicateur  d'histoire  suisse.  —  1  vol.  Berne  1820. 

C««  Jaubbrt.  Glossaire  du  centre  de  la  France.  —  2  vol.  in-8o.  Paris  1855.* 

JxANNBRKr  et  BoNHÔTB.  Etrenues  neuchâteloises.  —  3  vol.  in-12«.  Locle 
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JsuNET  abbé.  L'Abbaye  de  Fontaine- André.  —  1  vol.  Neuchâtel. 

JuNOD.  Histoire  populaire  du  Pays  de  Neuchâtel.  —  1  vol.  in-12.  Neu- 
châtel 1863. 

KuENLiN.  Dictionnaire  historique  et  géographique  du  canton  de  Fribourg. 
2  vol.  in  8o.  —  Fribourg  1832. 

Laooucbttk.  J.-G.  de.  Histoire  antiquités^  usages,  dialectes  des  Hautes- 
Alpes.  —  1  vol.  in-8».  Paris  1820. 

LoNGMON.  Géographie  de  la  Gaule  au  vi«  siècle.  —  1  vol.  in-4».  Paris  1878. 

LuTz,  Dictionnaire  géographique  de  la  Suisse,  traduit  par  Moratel.  — 
2  vol.  in-8o.  —  Lausanne  1861. 

Maillefer,  p.  Histoire  du  canton  de  Vaud.  —  Lausanne  1903. 

Marchot.  Notes  de  toponymie  fribourgeoise.  Revue  saisse  cath,  1900. 

Martionier.  Vevey  et  ses  environs  au  moyen  âge.  —  Lausanne  1862. 

Martignier  et  de  Crousaz.  Dictiqpnaire  historique  du  canton  de  Vaud. 
—  1  vol.  in-8o.  Lausanne  1867. 

Mathby-Dorbt.  Description  de  la  mairie  de  Cortaillod.  —  Neuchâtel  1818. 

Mahle.  Histoire  de  Valangin.  —  1  vol.  Neuchâtel  1852. 

»       Monuments  de  l'histoire  de  Neuchâtel.  —  2  vol.  in-folio.  Neu- 
châtel 1844-48. 
»       Musée  historique  de  Neuchâtel.  —  2  vol.  Neuchâtel  1841-43. 

Mémoires  et  documents  de  la   Société   d'histoire  et  d'archéologie  de 
Genève,  vol.  I  à  XXIII.  1841-1902. 

Mémoires  de  l'Institut  genevois.  —  17  vol.  in-4o.  Genève  1864-1889. 

Mémoires  de  la  Société  académique  (royale,  puis  impériale)  de  Savoie.  — 
16  vol.  in.8o.  Chambéry  1845  et  suiv. 

Mémoires  et  documents  de  la  Société  d'histoire  de  la  Suisse  romande, 
vol.  I  à  XXXIX,  et  seconde  série,  vol.  I  à  V.  —  Lausanne  1838-1904. 

Mémorial  de  Fribourg,  tomes  I  à  VII.  —  Fribourg  1854-59. 

DE  Mburon.  Description  de  la  chatellenie  du  Landeron. —  Neuchâtel  1828. 

MoNiN.  Monuments  des  anciens  idiomes  gaulois.  —  1  vol.  in-8o.  Paris 
1880. 

DE  MoNTBT,  A.  Documents  relatifs  à  l'histoire  de  Vevey.  —  1  vol.  in-8o. 
Turin  1884. 

MoREL.  Abrégé  de  l'histoire  de  l'évéché  de  Bâle.  —  1  vol.  în-8.  1813. 

MuoTH.  Bnndnerische  Ortonamen.  —  Coire  1892, 

Musée  neuchâtelois.  —  4rvol.  grand  in-8o.  Neuchâtel  1863-1904. 

OuviER,  J.  Le  canton  de  Vaud.  —  2  vol.  in-8».  Lausanne  1837. 

Pasche,  Ce.  La  contrée  d'Oron.  —  1  vol.  in-8o.  Lausanne  1895. 


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VIII  BIBLIOGRAPHIE 

Procédure  entre  les  hommes  des  villaffes  et  districts  d'Yvorne,  deman- 
deurs, et  la  Noble  bourgeoisie  d'Aigle,  deffenderesse.  —  Volume  avec 
de  nombreuses  chartes  d'Aigle.  Berne  1770. 

QuiGHERAT.  J.  Formation  française  des  anciens  noms  de  lieux.  —  1  vol. 
in-12.  —  Paris  1867. 
»  Dictionnaire  latin-français  (pour  les  noms  propres). 

QuiQusRKz.  Monuments  de  l'ancien  évêché  de  Bâie.  —  Porrcntruy  1864. 

Recueil  diplomatique  du  canton  de  Fribourg.  —  8  vol.  in-8o.  Fribourg, 
1829  et  suiv. 

Régeste  genevois,  par  MalLet,  Lefort  et  Lullin.  —  i  vol.  in-4o.  Genève 
1866. 

Revue  historique  vaudoise,  vol.  I  à  XIV,  1893-1806. 

Savoy.  Essai  de  flore  romande.  —  1  vol.  in-8o.  Fribourg  1900. 

Sghlàtter.  St.  Gallische  romanische  Ortsnamen.  —  St.  Gallen  1903. 

Spon.  Histoire  de  Genève.  —  2  vol.  in-12.  Lyon  1680. 

Stadblmann.  Etudes  de  toponymie  romande. —  1  vol.  in-8®.  Fribourg  1902. 

Stappbrs,  h.  Dictionnaire  synoptique  d'étymologie  française.  —  1  vol. 
in-8o,  2e  éd.  Paris,  sans  date  (vers  1895). 

Studer.  Schweizer  Ortsnamen.  —  1  vol.  in-12.  Zurich  1896. 

Trouillat.  Monuments  de  l'histoire  de  l'évêché  de  Bâle. —  3  vol.  gr.  în-8. 
Porrentruy  1852-4858.  • 

TscHARNER  et  DE  Haller.  Dictiounairc  historique,  politique  et  géogra- 
phique de  la  Suisse.  —  3  vol.  in-8o.  Genève  et  Paris  1788. 

Vallotton-Aubert.  Vallorbe,  esquisse  géographique  et  historique.  — 
1  vol.  in-8o.  Lausanne  1875. 

Vautrey.  Le  Jura  bernois.  —  4  vol.  Porrentruy  1863-1878. 

VuLLiEMiN,  L.  Chillon,  étude  historique.  —  In-8o.  Lausanne  1851. 

WûRSTBMBERGER.  Pctcr  dcr  Zweite.  Vierter  Theil.  —  1  vol.  in-8o.  Bem 
1858. 

2^ERLEDBR.  Urkundcu  fur  die  Geschichte  der  Stadt  Bern.  —  3  vol.  in-4. 
Berne  1853-55. 

Zeuss.  Grammatica  celtica.  —  2  vol.  in-8.  Berolini  1868-1871. 

ZuofERu.  Die  deutsch-franzôsische  Sprachgrenze  in  der  Schweiz.  — 
BAle  et  Genève  1891-1899. 

Ostr-tea. 

DuFOUR.  Carte  topographique  de  la  Suisse,  Feuilles  7,  11,  12,  16,  17. 

Siegfried.  Atlas  topographique  Vssooo  ^^  Vsoooo»  '^^  feuilles  concernant  la 
Suisse  romande. 

Carte  topographique  du  canton  de  Vaud  au  V50000' 

Carte  de  France  de  Tétat-major  au  ^/goooo»  feuilles  Thonon,  Annecy, 
Saint-Claude. 

RovÉRÉA.  Carte  des  4  mandements  d'Aigle.  —  Sans  date  (fin  du  18^  s.). 

Von  der  Weid,  Fr.  Incliti  cantonis  Friburgensis  tabula,  1668,  repro- 
duite par  Stadelmann,  op.  cit.  Frib.  1902. 

Plans  cadastraux  de  nombreuses  communes  du  canton  de  Vaud  et  du 
Bas-Valais. 


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INTRODUCTION 


Tout  nom  de  lieu,  ville  ou  villag^e,  rivière,  montag-ne  ou  simple 
terrain,  soit  lieu-dit,  a  eu  une  signification  précise  à  l'ori^ne.  Le 
sens  d'un  grand  nombre  de  ces  noms  nous  échappe  aujourd'hui, 
soit  qu'ils  appartiennent  à  des  racines  inconnues,  soit  qu'ils  aient 
été  tellement  défig'urés  dans  la  suite  des  temps  qu'il  ne  nous  est 
plus  possible  d'en  reconnaître  la  racine  primitive  sous  la  forme 
que  le  nom  revêt  actuellement.  Remarquons  ici  que  très  souvent 
la  forme  officielle  est  une  source  d'erreurs.  Les  rédacteurs  d'actes, 
clercs  et  notaires,  et,  plus  près  de  nous,  les  g-éomètres  qui  ont  levé 
les  plans,  les  cartographes  officiels  ou  privés  ont  très  souvent 
interprété  faussement  les  noms  qu'ils  entendaient  prononcer,  et 
leur  ont  donné  une  orthographe  qui  déroute  aujourd'hui  le  cher- 
cheur. Aussi  est-il  de  la  première  importance,  pour  une  étude 
toponjmique,  de  rechercher  les  plus  anciennes  formes  de  chaque 
nom.  La  lecture  attentive  des  documents  publiés  dans  les  recueils 
de  chartes  ou  conservés  dans  les  diverses  archives  est  donc  un  tra- 
vail préliminaire  indispensable. 

I.  Origine.  —  A  quel  idiome  appartiennent,  d'après  leurs 
racines,  les  noms  de  lieux  de  notre  pays  ? 

Il  j  en  a  de  trois  sources  différentes,  formant  trois  couches 
superposées.  Et  de  même  que  le  géolojipie  détermine  l'âge  relatif 
des  divers  terrains  aux  fossiles  qu'ils  renferment,  on  reconnaît 
les  origines  diverses  des  localités  du  pays  aux  racines  dont  elles 
dérivent. 


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X  INTRODUCTION 

Une  première  série  de  noms,  la  plus  ancienne,  est  d'origine  cel- 
tique. Nos  ancêtres,  les  Helvètes,  appartenaient  à  la  nation  gau- 
loise, un  des  rameaux  de  la  grande  race  celtique.  Leur  langue  se 
rattachait  à  la  famille  indo-germanique  ;  elle  était  proche  parente 
du  latin  et  des  vieux  idiomes  germains,  (Bopp,  Grimm,  Zeuss).  La 
plupart  des  noms  de  rivières,  tous  ceux  en  one,  ar,  sar,  dive, 
reuse,  rhin,  morge,  etc.  ;  ceux  de  plusieurs  montagnes,  alpe, 
dol,  tann,  balm;  quelques  termes  topographiques,  combe,  oche; 
quelques  noms  d'arbres,  verne,  sapin,  et  de  beaucoup  de  loca- 
lités, anciennement  en  dunum,  durum,  sont  d'origine  celtique. 
Ces  noms  se  rencontrent  surtout  dans  la  vallée  du  Rhône,  de  sa 
source  à  Genève,  et  dans  les  vallées  principales,  Sarine,  Broyé, 
Thièle,  Birse.  Un  assez  grand  nombre  d'entre  eux  s'expliquent 
avec  plus  ou  moins  de  certitude;  d'autres  présentent  une  explica- 
tion probable  ;  beaucoup  offrent  des  prablèmes  pour  toujours  inso- 
lubles. 

A  cette  première  série  de  noms  s'en  ajoute  une  seconde  beau- 
coup plus  nombreuse,  celle  des  noms  remontant  à  l'époque  gallo- 
romaine,  vocables  tirés  d'une  racine  latine,  ou  gauloise,  mais 
adoptée  dans  le  bas  latin.  Les  conquérants  romains  s'établirent 
essentiellement  le  long  des  grandes  voies  de  conmiunication,  dans 
les  vallées  déjà  nommées,  et  sur  le  parcours  des  routes  construites 
par  eux.  Ils  bâtirent  des  fermes,  des  maisons  de  campagne,  ils 
établirent  des  colonies,  élevèrent  des  châteaux.  A  cette  source  éty- 
mologique se  rattachent  les  noms  formés  des  racines  villam, 
casam,  campum,  pratum,  planum,  castrum  ou  castellum,  monas- 
terium,  capellam,  montem,  vallem,  furcam,  mansum,  coloniam, 
burgum,  vicum,  condominium,  murum,  finem,  paludem,  aquam, 
flumen,  etc.  La  plupart  des  noms  d'arbres,  fagum^  pinum,  tiliam, 
castaneam,  laricem,  etc.,  et  quelques  noms  de  végétaux  plus 
humbles,  jonc,  ronce,  fougère,  puis  ceux  qui  dérivent  de  plantes 
cultivées,  froment,  orge,  épeautre,  lentille,  fève,  pois,  servent  à 
dénommer  de  nombreuses  localités.  A  ces  deux  groupes  dérivés 
de  noms  communs  viennent  s'ajouter  tous  les  noms  de  lieux  ha- 
bités terminés  en  ier,  iez,  ey,  y,  ex,  ez,  ay,  primitivement  formés 


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INTRODUCTION  XI 

d'un  nom  d*homine,  généralement  un  g'entilîce^  —  nom  de  fa- 
mille, —  romain,  celui  du  premier  propriétaire,  tels  que  Crissier, 
Agiez,  Chabrey,  Moiry,  Arnex,  quelquefois  d'un  cogtiomen^  ou 
surnom,  Lonaj,  Saconnex  =  domaines  de  Criscius,  Abidius, 
Cabrius,  Maurius,  Arnius,  Lonus,  Saco,  noms  auxquels  s'ajou- 
tait le  suffixe  locatif  acum;  iacum  s'est  réduit  à  iac,  puis  à  iaj, 
iei,  ie  ou  ye,  enfin  à  y  qui  avait  d'abord  le  son  de  le  dans  vie. 
Mais  d'autres  noms  se  rattachent  à  ce  groupe.  Il  faut  y  ajouter 
quelques  noms  en  on^  dérivés  de  gentilices  avec  le  suffixe  io, 
ionis,  tels  sont  Courson,  Grandson,  Valençon,  Marsillon^  etc. 
Enfin  le  gentilice  peut  se  transformer  en  adjectif  et  ne  prend  pas 
de  suffixe  :  villa^  Juvenia,  de  Juvenius,  domus  Licinia,  fundus' 
Anicius;  ainsi  à  Rome,  pons  Aemilius,  via  Valeria,  aqua  Claudia, 
via  Aemilia  (Jubain ville,  p.  264,  3^5),  et  chez  nous  (villas)  Da- 
vias,  Granias.  A  cette  dérivation  se  rattachent  des  noms  dérivés 
du  nominatif  féminin  singulier  :  Monnaz,  jadis  Mona,  villa  Mona, 
Paganaz,  terra  Pagana,  ou  du  datif-ablatif  pluriel  :  Granges, 
Grangiis,  villis  Graniis  de  Granius,  villa  Magis  de  Magus,  aujour- 
d'hui Mage. 

Une  troisième  série  de  noms,  la  plus  récente,  est  due  à  l'inva- 
sion burgonde,  au  commencement  du  cinquième  siècle. 

Les  Germains  s'établirent  surtout  sur  les  plateaux  qui  séparent 
les  vallées,  dont  la  population  gallo-romaine  était  déjà  assez  com- 
pacte ;  ainsi  sur  le  plateau  entre  la  Sarine  et  la  Glâne,  entre  la 

*  Les  gentilices  se  forment  des  cof^omens,  surnoms  adjectifs,  par  Tinterca- 
lation .  d'un  i  :  Quintus-ius,  Sextus-ius,  Maurus-ius,  Germanus-ius,  ete.  Les 
Gaulois  faisaient  de  même  :  Gabros-Gabrios,  Toouta-Tooutia. 

*  Le  propriétaire  avait  pris  un  gentilice  quand  il  avait  obtenu  le  droit  de  cit^ 
romain,  et  se  contentait  d'un  co^omen  quand  il  était  resté  barbare;  A.  de 
Jubainville,  p.  96^ 

'  Fandus  et  villa  sont  deux  termes  corrélatifs  :  Fundus  est  la  portion  du  sol 
qui  forme  une  exploitation  apicole  appartenant  k  un  propriétaire  déterminé. 
Villa  est  le  ^oupe  des  bâtiments  où  le  propriétaire  se  loge  et  qui  serrent  k 
l'exploitation.  11  n'y  a  pas  de  villa  sans  fundus,  ni  de  fundus  sans  villa.  Suppri- 
mez la  villa,  le  fundus  est  réduit  k  l'état  iïager  ou  de  locu^^  Ager  est  locus  qui 
sine  villa  est.  JubainviUe,  p.  95. 


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XI  î  INTRODUCTION 

GlAne  et  la  Broje,  daos  le  Gros  de  Vaud,  enfin  sur  le  plateau  qui 
s'étend  entre  la  Venoffe  et  le  pied  du  Jura.  Ajoutons  quelques 
rares  établissements  en  Valais  :  Salins,  Suen,  Tartig.  Chaque  chef 
burg-onde  reçut  son  lot  dans  le  partagée  des  terres  ;  il  s'y  établit 
ave<ï  sa  famille  et  ses  g'ens,  et  le  nouvel  établissement  reçut  un 
nom  dérivé  de  celui  du  propriétaire  :  par  exemple  Renens,  primi- 
tivement Hutiînig'is,  chez  les  descendants  de  Runo.  C'est  ainsi  que 
sont  nés^  dans  les  rég'ions  que  nous  venons  d'énumérer,  les  noms 
de  vilJa^s  et  de  hameaux  si  nombreux  (m  d'après  Zimmerli), 
forméfi  du  sufiixe  g'ermain  ingum,  traduit  en  latin  par  ingis^  de- 
venu dès  te  neuvième  siècle  enSy  eins^  enges  ou  anges  y  ingeSy 
quatre  formes  qui  ont  chacune  leur  région  particulière:  ens  à 
Fribourg  et  la  région  d'Echallens  :  Berlens,  Sullens;  ins  au  sud 
de  l'Aubonne  :  Bursins,  Prangins,  et  à  Neuchâtel  :  Marin,  Ver- 
moudin  ;  i  tiges  à  Genève  :  Presinges,  Puplinges  et  dans  la  région 
voisine  de  la  Haute-Savoie,  où  l'on  trouve  une  trentaine  de  noms 
en  înges  (dans  M.  Inst.  Gen.  VIII,  12,  J.  Vuy  en  compte  38); 
enHn  la  forme  enges  se  trouve  dans  deux  groupes  de  localités^ 
Tun  dans  la  vallée  de  la  Broyé  :  Auboranges,  Martherenges, 
l'autre  prés  de  Morges  :  Préverenges,  Bassenges  (aussi  en  Cha* 
biais  :  Modange,  Champanges.  etc.).  Ajoutons  encore  une  graphie 
qui  le  rend  méconnaissable,  c'est  an,  Renan,  Aran,  Chevran^ 
Valavran.  Un  autre  groupe  de  noms  datant  de  la  période  de  l'in* 
vasion  germaine  comprend  les  nombreux  Villars,  de  villare,  réu- 
nion do  villes,  généralement  déterminés  par  le  nom  du  Germain 
auquel  le  hameau  de  colons  gallo-romains  échut  en  partage,  ou, 
pour  les  localités  nouvellement  habitées,  le  nom  de  celui  qui  a 
fondé  la  villa,  qui  s'est  établi  sur  le  mont  ou  dans  la  vallée  : 
Villarimboud,  Villargiroud,  Villariaz  =  villas  de  Rambold,  de 
Gérold^  de  Robart;  Vaumarcus,  Montbovon,  vallée  de  Marcold» 
mont  de  Bovo.  A  ces  noms  de  la  partie  méridionale  de  notre  pays 
romand  s'ajoutent  tous  les  noms  composés  en  court  du  Jura  : 
Courtelarjj  Vendelincourt,  etc.,  et  la  plupart  de  ceux  en  velier  : 
Uadervelier,  Develier,  que  Zimmerli  (III®  p.)  croit  être  d'origine 
frânque. 


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INTRODUCTION  XIII 

Presque  tous  les  noms  de  cette  classe  si  nombreuse  des  dérivés 
de  noms  propres  §^eriiianiques  nous  sont  parvenus  sous  deux 
formes,  l'une  allemande,  l'autre  française,  qui  s'éclairent  récipro- 
quement, la  forme  allemande  ayant  gardé  généralement  la  racine 
plus  intacte,  ainsi  Vufflens — Wûlflingen,  de  Wulfilo,  Glovelier — 
Lioltingen,  de  Lioht,  Develier — Dietwiler,  de  Dieto^  Villarepos — 
Ruppertswiler,  de  Ruppert,  Courroux — ^Lûtolsdorf,  de  Lûtold. 
Toute  étjmologie  qui  ne  satisfait  pas  aux  deux  formes,  française 
et  germaine,  est  fausse,  ainsi  celle  qui  tire  Courroux  de  curtis 
rufus  (Dict.  géog.  Attinger),  est  d'emblée  à  rejeter,  de  même 
que  celles  qui  dérivent  le  déterminatif  d'un  nom  commun,  court 
et  velier  s'ajoutant  toujours  à  un  nom  propre,  voir  Corban,  Gof- 
frane,  Hiécourt. 

Notons  enfin  que  ce  mode  de  formation  de  noms  locaux  dérivés 
de  noms  d'hommes  se  continue  encore  de  nos  jours,  surtout  dans 
les  montagnes.  Citons  parmi  les  noms  propres  existant  encore 
aujourd'hui,  dans  la  Gruyère  :  la  Saudannaz  (Saudan),  la  Bu- 
mandaz  (Buman),  la  YonderweidCy  la  Fégueline,  la  Guisolandaz, 
—  au  Pays  d'Enhaut,  la  Jaquillarde,  la  Jaquerode,  la  Minaudaz, 
la  Gobalette  ;  dans  le  district  d'Aigle,  la  Bercière,  la  Veillarde,  la 
Sordettaz,  ia  Perrettaz  ;  dans  le  Jura,  district  de  Grandson,  la 
Porrettas,  la  Rougemonne,  la  Rusillonne,  la  Roguine,  la  Pidou- 
saz,  la  Christine,  etc.  Nous  avons  laissé  de  c6ié  ces  noms  qui  s'ex- 
pliquent d'eux-mêmes. 

Remarquons  en  passant  que  les  notaires  ont  souvent  donné  le 
suffixe  gallo-romain  iacum  à  des  noms  d'origine  germanique  et 
quelquefois  l'inverse.  Citons  Bruciniacum  pour  Brucins  ou  Bur- 
sins,  Givriacum — Givrins,  Matiniacum — Mategnins  et  inverse- 
ment, Burdignins  pour  Bourdigny  de  Burdiniacum,  Cartignins — 
Cartigny  de  Quartiniacura,  Prignins  de  Prinniacum,  Gresins  de 
Gratiacum,  Nivillins  de  Novelliacum.  Us  ont  de  même  donné  ce 
suffixe  acum,  qui  ne  s'ajoute  qu'à  des  noms  d'hommes,  à  des  noms 
de  choses:  Asneriacum,  Anières;  Pantharacum,  Penthéréa;  Chi- 
seracum,  Chéserex  ;  Corgiacum,  Corges  ;  Gollionacum,  Gollion  ; 
Holder  cite  aussi  un  Tremuliacum,  aujourd'hui  Trembly,  de  tre- 


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XIV  INTRODUCTION 

mula,  le  tremble.  Aux  noms  de  localités  dérivés  de  noms  propres 
germains,  s'ajoatent,  dans  la  période  burgonde,  un  certain 
nombre  de  noms,  surtout  de  lieux-dits,  dérivés  de  substantifs 
communs  germaniques  :  bole,  breuil,  mosse,  léchère,  râpe  ou 
rippe,  rosé,  saule,  vœte,  vuaz,  vavre  ou  voivre,  etc. 

2.  Modifications  des  racines.  —  Naturellement  tous  ces  noms 
ont  subi,  daos  le  cours  des  âges,  maintes  modifications.  Les  règles 
qui  présidcDi  à  la  transformation  des  mots  du  dictionnaire,  per- 
mutations, transpositions,  additions  ou  suppressions  de  lettres, 
dont  on  trouve  les  lois  dans  les  dictionnaires  étymologiques,  s'ap- 
pliquent avec  la  même  rigueur  aux  modifications  des  noms 
propres  ;  seulement  leur  orthographe  est  infiniment  plus  capri- 
cieu.sef  plus  mobile,  car  elle  n*est  réglée  par  aucun  dictionnaire. 

De  plus,  on  y  rencontre  un  certain  nombre  de  permutations 
inconnues  au  français,  mais  qui  se  retrouvent  dans  nos  patois  : 
c-h  aspiré j  Corne— Horne,  Combe — Hombe;  ch-f,  Oche—OflFe; 
s-f,  TEssert—leFer,  Cingle — Fingle  ;  ch-ss,  Ouche — Ousse;  ss-ch, 
Esscrt— Echert,  Pissot — Pichoux;  j-z,  Joux — Zour;  ch-ts,  Chanoz 
— Zaaoz,  Chaux — ^Tsô;  1  mouillé  et  1-d  ou  8,  GoUie — Gode, 
Daillon— -Dadon,  Palette — Padette;  j-d,  Oujon— Audon,  Chages 
— Chaude;  q-t  ou  o-t,  Paquier — Patier,  Curtmannonis — Tourte- 
magne;  gl-H,  Glaise— Liaise,  Glarey — Lîarey;  —  des  additions, 
comme  le  v  entre  deux  voyelles,  des  suppressions,  comme  celle 
du  V  initial  ou  médian,  Vercome— Ercome,  Vernayaz — Ernayaz, 
Novale— Noale.  Nous  y  trouvons  des  voyelles  et  syllabes  atones, 
az,  02,  èf  j  ^  e,  Riondaz — Rionde,  Iserabloz — Iserable;  on  écrit 
iodifPéremment  Trogny  et  Trogne,  Reschy — Rèche,  Siniése  et 
Ziniegy  ;  cet  i  atone  existe  dans  les  patois  de  Tlsère  où  Ton  écrit 
tachif  clou,  tronchi,  souche,  oulagni,  noisette,  armailli  pour  ar- 
maille,  troupe,  drachi,  marc,  grailli,  corneille,  agi,  haie.  Au  qua- 
torzième siècle,  plus  de  cinquante  noms  de  lieux  du  pays  aujour- 
d'hui terminé!?  en  e,  s'écrivent  y  :  Venogy,  et  jusqu'au  seizième 
siècle,  Vivejsi  i536,  et  au  dix-septième,  la  Monsy  i668,  laMonse; 
6z  ^  es,  Miserez — Mézières  ;  ier  et  iez  :i=  y,  Vernier,  Agiez,  Fiez, 


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INTRODUCTION  XV 

se  prononcent  Verny,  Agy,  Fy.  A  ce  propos,  remarquons  qu'il  se- 
rait  temps  de  modifier  l'orthographe  de  nos  noms  de  localités 
pour  éviter  de  voir  ces  noms  défigurés  par  un  déplacemertt  de 
l'accent.  On  entend  déjà  trop  souvent  prononcer  Riondàt,  An* 
zeindàt  ou  Riondàze,  Anzeindàze,  les  mots  Rîondaz,  Anzeindaï, 
que  nos  pères  prononçaient  Rionde,  Anzeinde,  comme  nos  mon- 
tagnards le  font  encore  aujourd'hui.  Nous  devrions  imiter  les  \^a- 
laisans  qui  ont  abandonné  les  orthographes  surannées  d'Ëvolenaz, 
Iserabloz,  écrits  aujourd'hui  Ëvolène,  Isérable. 

Parmi  les  influences  qui  ont  contribué  à  modifier  les  noms,  il 
faut  encore  ajouter  : 

fo  La  soudure  de  l'article,  entière  ou  partielle  :  Lallex,  l'Allée 
ou  l'Aller  pour  la  Lex,  Lormoy— l'Ormoie,  Lourtier — l'Ortier,  la 
Liserae  — l'Yserne,  la  Laire — l'Aire,  Lirette — l'Irette,  Loursine— 
rOursine,  Lautaret — l'Autaret,  Louge — l'Ouge,  Loche — KOche, 
rObèche —  lo  Besso,  l'Avare — la  Vare,  l'Achat— la  Chaz. 

2^  Au  contraire,  la  séparation  de  1  initial  :  l'Arrêt  pour  Larrel, 
l'Horette— Lorette,  ou  du  a  de  l'article  féminin,  la  London  poui- 
l'Allondon. 

i^  L'addition  d'un  n  initial  provenant  de  la  liaison  de  en  avec 
la  voyelle,  Onnaz— Nona,  Euloz — Neuloz,  Oez — Noës,  Ombrieux 
— Nombrieux,  y  Travers — ^Nitravers,  fréquent  en  Valais  où  l'on 
dit  encore  aller  en  Isérable,  en  Nendaz.  Cette  agglutination  de  l'n 
est  fréquente  en  romanche  :  Nalps,  Nacla,  Naul  pour  in  Alps^  m 
Acla  (=  mayen),  in  Aul,  devenus  'n  Alps,  'n  Acla,  'n  AuL  On 
a  dit  aussi  Nenges  pour  Enges,  Description  de  J^euchâtei,  par 
Amiet,  i6ga. 

4®  La  soudure  de  en  :  Engollon,  Ënney,  Envelier,  Ënvuardes. 

5®  La  soudure  de  es  (y  en  Valais)  :  Ëtagnère,  Ëlay,  Elojes, 
Echilles,  Epoisats,  Eponveys,  Eplatures,  Evilard,  Ecoteaux,  ^- 
mettes,  Itravers,  Izigière,  Ypresse. 

6o  La  séparation  de  a  ou  e  initial  pris  pour  une  préposition  : 
à  Talens  pour  Attalens,  en  patois  Talein,  R.  de  Vouant  paur 
d'E vouant,  Epenaux  devenu  es  Pénaux,  puis  Penau. 

70  Des  confusions  de  suffixes:  an  latin  avec  ens  germanique  : 


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XVI  INTRODUCTION 

Aran  pour  AreDs,  Chevran  pour  Chevrens,  Valavran  pour  Vala- 
vrens  ;  ar  latin  et  ard  g^ermanique  :  châtelar,  molar,  villar,  outar, 
de  castellare,  molare,  villare,  altare,  devenus  châtelard,  molard, 
villard,  outard. 

8°  De:^  modifications  de  suffixes,  telles  que  aulaz,  oUaz,  eulaz, 
pour  ok,  aaciennement  oula,  de  ula  :  Argnaulaz,  Foyaulaz,  Ter- 
raulaz,  Scrraulaz,  Revereulaz,  jadis  Herniola,  Teroula,  Rive- 
roula* 

cy>  L'introduction  de  lettres  parasites,  telles  que  le  h  après  t, 
soit  au  commencement  des  mots,  Thanna,  Theil,  Theisa,  Thio- 
leire,  soh  h  Tintérieur,  Athenaz,  Bethusy,  Epautheires,  Mathod, 
Motbe,  Penthaz,  ou  à  la  fin,  Buth,  Ruth,  Seythe,  etc.,  h  qui  a  été 
la  cause  de  fausses  étymologies  :  personne  n'aurait  son^  à  dé- 
river Betusie  de  Bet-hus,  si  Ton  n'y  avait  introduit  un  h  après  le 
treizième  siècle.  De  même  à  la  fin  des  mots  le  z  est  le  plus  souvent 
parasite  et  n'apparaît  que  postérieurement;  outre  les  mots  en  olaz 
mentionaèï  plus  haut,  citons  encore  Monnaz,  Penthaz,  jadis  Mona, 
PenU, 

En  outre,  de  fausses  étymolo^ies,  de  faux  rapprochements,  ba- 
sés sur  des  ressemblances  fortuites,  ont  souvent  influé  sur  l'ortho- 
graphe, et  quantité  de  noms  nous  sont  parvenus  sous  un  aspect, 
un  déguisement  qui  les  rend  méconnaissables.  Citons  parmi  les 
fausses  orthogpraphes  actuelles,  outre  celles  que  nous  donnons  plus 
haut  :  les  Arts  pour  les  Ars,  le  Cerf  pour  TEssert,  Couvaloup  pour 
Couvalou,  la  rue  du  Marché  à  Genève  pour  Marchet  ou  Maréchet, 
le  Muids  pour  le  Muis,  Jolimont  pour  Julemont,  le  Vaud,  les 
Veaux  pour  Leveau,  Leveaux.  Bord-de-Feau  pour  Bordelloz,  etc. 
Les  clinrtes  nous  offrent  de  curieux  exemples  de  ces  calembours  : 
Arcum  Cœli  par  Arconciel,  Periculo — Péry,  Aprili  — Avry,  Gran- 
dissonus  pour  Granzon  de  Grantio,  Vallis  Volucrum  pourFug-lis- 
dal  ou  Vauffelin,  Vallem  Leonis — Vaulion,  Vallis  Mercurii — Vau- 
marciiH,  K^choles  Blanches  pour  Escublens  (Cart.  Haut  Crèt). 
Cette  tendance  à  expliquer  un  nom  par  une  ressemblance  purement 
extérieure  a,  encore  de  nos  jours,  conduit  à  une  quantité  de  fausses 
^^lymologies,  dont  le  Dictionnaire  historique  du  canton  de  Vaud 


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INTRODUCTION  XVH 

et  les  travaux  d'Hiscly  dans  les  premiers  volumes  des  Mémoires  et 
documents  de  la  société  d'histoire  de  la  Suisse  romande  fjffrent 
encore  quelques  exemples,  tels  sont  Bethusy  de  Bet-haws  (l'Ii  est 
parasite),  Romairon  de  Romanorum,  Eclépens,  Sclepeding^ii^ï,  tle 
scblepp-din^,  étymologie  de  Ruchat  qui  tire  Ecublena  tte  Scliu- 
bling"  et  Senarclens  de  Scharnachlingen,  pays  des  ronfliMirs  (cité 
par  J,  Olivier,  Canton  de  Vaud,  i88).  C'est  ainsi  qu'rij  1869 
encore,  Saug-y  tire  Bellelay  de  belle  laie,  femelle  de  î^îuij>^li**r 
(Histoire  de  l'Abbaye)^  qu'en  1900  M.  Marchot  dérive  Villarc[)ùs 
de  villare  repositum,  et  que  nous  avons  entendu  explique]*  Sainf- 
Gingolph  par  Saint-Jean  en  golfe  ! 

Ajoutons  les  fausses  lectures  :  Mameres  pour  Mameres  H\Qt:  ua 
i  sans  point  et  la  faute  inverse,  Balinam  pour  Balmam,  Vi;ri-onm 
pour  Vercoma;  celles  de  Uaure  pour  Vavre,  Juvego  pour  Jtji-i^nj, 
Uuurie  lu  Wurie  pour  Vuvrie  (Haut  Crôt),  Duluina  pour  Diiltuva, 
n  pour  u  =:  V  (M.  R.  III),  in  Auros  (Matile)  pour  iauros  =:  ,1a- 
vros,  le  Javroz,  confusions  dues  à  l'identité  des  lettres  n  ri  v. 
C'est  la  même  raison  qui  n'a  pas  permis  à  l'éditeur  de  FfiMUiairc^ 
de  la  cathédrale  de  Genève,  M,  G.,  XXI,  187,  d'identifier  le  norn 
de  Valaurens,  qui  n'est  autre  que  Valavran,  écrit  Valavreris,  i-j'y-^^ 
M,  (?.,  XIV,  4o^ 

L'esprit  de  système  est  une  autre  cause  qui  a  con tribus^  k  aug- 
menter le  nombre  des  fausses  étymologies.  Au  commence  intiit  liu 
siècle  passéy  la  mode  était  au  celtique.  En  1807,  l'Académie  cel- 
tique se  proposait  «d'étudier  et  de  publier  les  étymoloi^ies  de 
toutes  les  langues  de  l'Europe,  à  l'aide  du  celto-breton»  (AJf* moires 
I,  p.  4)'  Le  doyen  Bridel,  tout  épris  de  celtique,  traduisail  parties 
mots  celtes  plus  ou  moins  authentiques  tirés  de  BuUet^  les  noru^ 
les  plus  manifestement  latins  :  Ayerne,  Baugy,  Ghavon,  rhisierc, 
Forclaz,  Manche,  Mazot,  Mocausa,  Neirivue.  De  môme  (j;ujilv' 
Lefort,  dans  son  Glossaire  genevois^  1820,  pour  Colognv,  Piessy, 
Crêt,  Vie,  etc. 

'  M.  le  chanoine  Mercier,  dans  sa  liste  des  chanoines  de  Genève  jmjMm  r-  «iii 
1895,  Acad.  Salésienne  d'Annecy,  Mém.,  XIV,  196,  n'a  pas  non  plus  uiiïtiiHi^ 
Valaurens  avec  Valavran  (comm.  par  M.  Eujçène  Ritter). 

il 

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XVIII  INTRODUCTION 

Gatschet,  dans  ses  Ortsetymologische  Forschungen  et  Pro- 
menades ono  mas  tiques^  tous  deux  parus  en  1867,  a  heureuse- 
ment recouru  aux  sources  aussi  souvent  qu'il  a  pu,  et  a  rencontré 
juste  dans  un  grand  nombre  de  cas.  Mais  il  a  aussi  un  système 
qui  lui  a  fait  commettre  mainte  erreur.  Il  attribue  aux  plantes  un 
rôle  exagéré  dans  l'onomastique  locale,  et  dès  qu'il  découvre 
quelque  ressemblaace  entre  un  nom  de  plante  et  celui  d'une  loca- 
lité, il  dérive  celui-ci  du  premier,  sans  souci  des  possibilités. 
Ainsi  pour  lui  Vercorin,  Valais,  vient  de  verrucaria,  l'héliotrope 
d'Europe,  petite  plante  peu  apparente  qui  n'y  croît  pas  ;  Auvernier 
de  avornio,  l'orme,  arbre  d'Italie  ;  Auboranges  de  aubours,  cytise 
du  Tessin  ;  Arzier  de  arze,  mélèze,  étranger  au  Jura  ;  Avenex  de 
avoine.  Fiez  de  fichte,  le  pin  ;  Géligny  de  siligo,  froment  d'hiver; 
Lentigny  de  lens,  lentille,  quand  les  suffixes  en  acum  des  quatre 
indiquent  la  dérivation  d'un  nom  d'homme;  les  Ëvouettes,  Ivettes, 
de  eibe,  if;  Naie  de  nardus,  le  nard  «que  le  bétail  préfère  à  toute 
autre  herbe»,  dit-il  :  erreur  amusante,  car  aucun  bétail  ne  touche 
à  cette  graminée  dure  et  piquante.  Citons  encore  Compesièrestra- 
duit  par  Combe  des  pesses,  quand  la  localité  est  située  sur  un  crét 
fort  prononcé,  la  Becca  d'Audon,  8228  mètres,  d'herba  d'audon, 
la  bryone,  plante  des  contrées  chaudes.  Studer  {Schweizerorts- 
nameriy  1896),  admet  de  confiance  toutes  ces  étymologies  qui  ne 
supportent  pas  l'examen^  et  renchérissant  encore,  dérive  Eisten  et 
Fée,  vallée  de  Saas,  de  l'allemand  eisten  et  du  latin  fagus,  hêtre, 
arbre  étranger  au  Valais;  Monte  Moro,  col  glacé,  2 100  mètres  au 
pied,  de  morus,  mûrier,  ou  de  morum,  mûre  de  haie.  Telle  est 
encore  l'erreur  de  M.  Paul  Marchot  qui,  tout  récemment.  Revue 
de  la  Suisse  catholique,  1900,  tire  Charmey  de  carpinetum, 
taillis  de  charmes,  arbre  qui  ne  croît  pas  à  cette  hauteur  et,  faute 
plus  grave,  dérive,  sans  s'inquiéter  d'aucune  forme  historique, 
Morat  et  le  Mouret  de  moretum,  plantation  de  mûriers. 

Aucune  circonstance,  aucune  considération  ne  les  arrête,  ni  la 
configuration  du  sol,  ni  l'altitude  et  l'impossibilité  pour  telle 
plante  de  croître  dans  le  lieu  donné. 

Pour  éviter  autant  que  possible  de  tomber  dans  les  erreurs  de 


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INTRODUCTION  XIX 

DOS  devanciers,  nous  avons  d'abord  compulsé  toutes  les  sources 
de  renseignements  que  nous  pouvions  trouver.  Les  cartes,  les 
plans  cadastraux  et  les  Feuilles  des  avis  officiels  nous  ont  fourni 
les  noms  actuels  dont  nous  avons  noté  soigneusement  les  variantes 
d'orthographe.  Puis  les  diverses  publications  des  sociétés  d'his- 
toire et  d'autres  ouvrages,  plus  de  25o  volumes,  nous  ont  donné 
les  formes  primitives  de  ces  mêmes  noms.  Nous  avons  admis  dans 
le  cadre  de  notre  étude  les  localités  jadis  romandes,  aujourd'hui 
germanisées,  du  Valais,  depuis  Conches  jusqu'à  Louèche,  ou 
l'allemand  ne  s'établit  définitivement  qu'au  seizième  siècle,  ainsi 
que  les  villages  des  environs  des  lacs  de  Bienne  et  de  Morat,  où 
l'allemand  continue  sa  marche  en  avant.  C'est  ainsi  que  Naters, 
Brigue,  Kerzers,  Mett,  etc.,  ont  trouvé  place  dans  notre  étude. 

Ce  travail  préparatoire  achevé,  nous  avons  étudié  les  ouvrages 
qui  pouvaient  nous  donner  l'explication  des  difiPérentes  racines  et 
la  formation  des  noms  de  lieux,  les  travaux  de  Quicherat  et  sur- 
tout le  magistral  ouvrage  de  d'Arbois  de  Jubainville  sur  Y  Ori- 
gine des  noms  de  lieux  habités  en  France^  le  Dictionnaire  de 
De  Vit  pour  les  noms  d'hommes  d'origine  latine,  celui  de  Fôrste- 
mann  pour  les  noms  germaniques,  les  ouvrages  de  Zeuss,  de 
Holder,  Diefenbach,  etc.,  pour  les  racines  celtiques. 

Ces  différentes  sources  nous  ont  permis  de  résoudre  maint  pro- 
blème étymologique  resté  jusqu'ici  insoluble.  Ajoutons  que  la  plu- 
part de  nos  solutions  ont  été  soumises  à  l'examen  de  M.  le  profes- 
seur J.  Bonnard  qui,  avec  une  complaisance  inépuisable,  a  mis  sa 
science  à  notre  service  pour  vérifier  et  à  l'occasion  corriger  et 
compléter  nos  recherches.  Nous  lui  en  exprimons  ici  notre  vive 
reconnaissance.  Nous  devons  également  des  remerciements  à  M. 
le  professeur  J.  Stadelmann  qui  nous  a  donné  quelques  directions 
précieuses,  et  à  M.  Isabel,  instituteur  à  Villars  sur  Ollon,  qui 
nous  a  renseigné  sur  de  nombreux  noms  dérivés  du  patois. 

Aigle,  janvier  1906. 


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ESSAI  DE  TOPONYMIE 

Origine  des  noms  de  lieux  habités  et  des  lieux  dits 
de  la  Suisse  romande. 


Aar,  rivière,  Arula,  en  343  dans  S.  Ëucher,  Ara,  t^io,  Aroia^ 
5^8  dans  Frédégpaire,  Arar,  en  778,  i235,  F.  B.  II,  1266,  1274. 
Hara,  i354)  Ar,  1271,  F.  B.  II.  Sous  toutes  ces  formes,  on  re* 
troave  la  racine  celtique  Ar,  fleuve,  u/a,  o/a,  diminutifs.  La 
forme  Arar  au  contraire  est  sans  doute  formée  de  ar,  fleuve  et 
de  la  particule  augmentative  ar=  très,  fréquente  dans  les  noms 
celtiques,  indiquant  ainsi  la  puissance  du  cours  d'eau. 

Abbays,  Clos  — ,  à  Roche;  ancienne  propriété  de  Tabbaye  du 
Saint-Bernard. 

Abergeau(x),  loc.  à  Puidoux;  Aberjoz,  à  Corbeyrier;  Alwr- 
geot,  chalet  et  pâturag^e  à  Montbovon  ;  Abergire,  à  Tour-de- 
Tréme;  autres  formes  de  TAbergemeiity  D.  Orbe,  terre  donnée 
en  abergpement,  en  ferme  perpétuelle  et  héréditaire. 

L'Abériau,  chalets  sur  les  Voéttes,  Ormont-dessous  ;  es  Abé- 
riaux,  à  Prangins  et  Ormont-dessus  ;  es  Aberriaux  à  Genolàer; 
port  de  l'Abérieu,  aux  Evouettes,  Valais  ;  l'Avériaux,  bras  de 
la  Baie  de  Clarens  =  l'abreuvoir.  En  Dauphiné,  TAbéourou^ 
de  abeurar,  abreuver. 

L'Abréviaux ,  ruisseau  à  Pâquier ,  Frib. ,  autre  forme  de 
abreuvoir. 

Les  Abues,  4  loc,  prairies,  à  Court,  Corban,  Glovelier  et  Delé- 
mont,  Jura  bernois.  Peut-être  y  a-t-il  quelque  parenté  avec  le 
verbe  v.  fr.  abuer,  convertir  en  fumier  (Godefroy)  bien  qu'il  soit 

M.  D.   SBC.  SÉRIB,   TOME  VU  1 

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2  AGHY   —   AGAREN 

difficile  d'établir  la  filiation.  Il  y  avait  des  campis  AbeSy  près 
Sierre,  i453  et  un  lieu  dit  les  Abes^  à  Gressier. 

En  Achy,  loc,  à  Ëcublens,  D.  Glâne^  grangia  de  Axiy  1179, 
1 180,  M.  R.,  XII,  4o,  43.  D'Arbois  de  Jubainville  dérive  un  Achy 
de  France  de  Appiacum^  domaine  d'un  Appius;  nous  tirons  le 
nûtre  de  (praedium)  Acciacum,  domaine  d'un  Accius,  autre  gen- 
tilice  (nom  de  famille)  romain,  nous  basant  pour  cela  sur  la 
forme  primitive  Axi  =  Accie. 

Adens,  D.  Cossonay;  AclenSy  vers  1106,  Hidber  N®  1628, 
AsclenSy  vers  1200  et  i383,  M.  R.,  V,  218,  274;  Ac/^/w,  i453  = 
chez  les  descendants  SAscilo^  n.  pr.  germain,  Fôrstm,  p.  i3o. 

Aclex,  bois  près  Surpierre»  nemus  quod  dicitur  Asclei  xiii«  s. 
versus  supra  petramM.  R.VI,  325,  387.  Le  texte,  p.  325,  a  aseleiy 
fausse  lecture  ou  coquille.  Origine  inconnue. 

Aux  Adelins,  ham.  de  Poliez-Pittet  ==  chez  les  descendants 
d'Adilo,  Adelo,  n.  pr.  germain,  Fôrstm.,  p.  187.  A  Nax  ou  Gon- 
thej,  Valais,  un  campum  dol  Adeleyn,  i25o. 

Ados,  loc,  à  Auboranges  (Fribourg)  ;  Addoz,  à  Boudry; 
Adoux,  à  Granges  (Vaud)  et  Palézicux;  es  Ados,  1228,  1295. 
Addoux,  Villars-les-Moines,  Montagny,  Essertînes  et  Gruyère; 
Adouz,  à  Bavois  et  Ëpagny  :  f r.  ados  =  endroits  bien  exposés 
au  soleil,  abrités. 

Adrey,  2  ham.  D.  Gruyère;  du  patois  adrai,  flanc  d'une  vallée 
le  mieux  exposé  au  soleil,  le  flanc  droit,  l'adroit  ^n  français 
romand. 

Afflon,  ham.  près  Gruyère  et  ruisseau  ;  de  ad  et  flamen,  vers 
le  ruisseau  ;  le  hameau  a  ensuite  donné  son  nom  au  ruisseau. 

Les  Afforets,  loc.  à  Aigle  ;  les  Affores  à  Gorcelles,  Neuch.  en 
i346  ;  de  ad,  vers,  et  bas  XdXmforestas,  forêts. 

Agaren,  village  près  Louèche,Valais.  Aert^  i252,  1292.  Ayerty 
1267.  Aient,  1273.  Ayerty  16  fois,  i366-i4oo.  On  y  parlait  alors 
français.  Dans  la  seconde  moitié  du  quatorzième  siècle,  l'allemand 
s'établit  dans  la  contrée  et  le  nom  change.  Agorn,  i383.  Agoren, 
1394*  Agarn  y  1897,  sans  que  la  forme  primitive  disparaisse 
complètement:  Ayert,  1893,  i4oo,  it^ii,  i554.  Zimmerli,  111,72. 


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r-m 


.s^ 


AGASSONS  —   AGNY  3 

Ayert  est  probablement  le  correspondant  des  Ayer  de  la  Suisse 
française,  lieu  où  abondent  les  érables.  Quant  à  Ag'arn,  c'est  le 
plur.  de  affar,  nom  au  Tessin  de  Térable. 

AgassonSy  aux  — ,  prés  à  Conthey  (Açaçou),  dimin.  de  aigasse, 
lui-même  aug^mentatif  de  aiguë,  eau  ;  prés  avec  de  petites 
sources,  prés  humides. 

Agaune,  ancien  nom  de  Saint-Maurice,  Valais.  Acaununiy 
comm'  du  cinquième  siècle  (Saint-Eucher).  Agaunum,  5i6,  763, 
etc.,  du  celte  acaunum,  rocher. 

Age,  plur.  Ages,  ham.  d'Avry-sur-Matran,  et  une  quinzaine 
de  lieux-dits  Vaud  et  Frib.^  es  Agges  à  Chatonnaye,  Adgés  à 
Sales,  Frîb.,  Adzex  à  Naz  ;  les  Haches  à  Torny-le-Grand  ; 
Hade  à  Damphreux  et  Montig^ez,  Jura  bernois  ;  les  Hadzes  à 
Sassel  ;  Poête-Adze  à  Ballaigues  ;  du  v.  fr.  agie,  bas  latin  agia, 
patois  adje,  adze,  ang-lais  hedge,  du  v.  h.  ail.  haga,  haie. 
<  Quel  qui  aura  agie  ou  cloz  sus  pasquier  de  villa  de  Fribor. . . 
que  didant  la  saint  Michie  retraison  lour  âges  et  closon.  »  i4a2. 
Rec.  dipl.  Fr.  VII. 

Aget,  forme  patoise  de  Azet.  Voir  Aze, 

Agettes,  D.  Sion.  Agietes  et  Gieti,  1190.  Aggettes,  1260  ;  les 
Agit(t)es  sur  Corbeyrier  ;  de  ad,  vers,  et  v.  fr.  giete,  du  latin 
jacitum,  gîte. 

Agiez,  D.  Orbe  (pron.  Agy  !).  Aziacum,  loii  et  1049  ^'  ^-  ^' 
1109,  1160.  Hidber,  I,  II.  Agyz,  1179,  Agyacum,  ia56,  Agie, 
1263,  Agy,  i382.  M.  R.  XIV.  —  Agy,  ham.  près  Fribourg, 
Azie,  1228,  Azje,  1281.  M.  R.  XU.  Agye,  i3oo,  Agiez,  i34o, 
ail.  Ebsach;  it  (fundum)  Abidiacuniy  domaine  d'un  Abidius, 
gentilice  romain. 

Agnens,  ham.  disparu  entre  Missy  et  Portalban  (un  commu- 
nier encore  en  1567),  Asenens,  io85,  Asnens,  1 149>  1 162,  Matile  ; 
Asneins,  i2i5,  Asnens,  1228,  1289,  M.  R.  VI.  Agnens,  1842, 
Matile.  etc.  =:  chez  les  descendants  d'Asino,  n.  pr.  germain. 

Agny,  loc  à  Avenches,  pas  de  formes  anciennes  =  (fundum) 
Agniacam  ou  Aganiacum,  domaine  d'un  Agnius  ou  d'un  Agu- 
nias;  Holder  donne  ces  deux  gentilices,  p.  69  et  62.  Le  u  du 


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4  AGOUILLONS  —   AIGUEROSSE 

second  ayant  dû  tomber  de  bonne  heure,  Ag-ny  peut  venir  indif- 
féremment de  Tun  ou  de  l'autre. 

A^ouillons,  deux  collines  au  nord  du  Pont,  vallée  de  Joux  == 
aiguillon,  de  aculeonem,  piquant. 

Agreblais,  torrent  temporaire  ou  dévaloir  et  forêt  voisine  à 
Saint-Gingolph  ;  Agriblieray,  forêt  sur  Blonay  ;  du  patois  agreb- 
llai^  houx,  dérivé  du  latin  acrifoliam:  localités  où  abonde  le 
houx. 

Agrimoine,  D.  Lac,  Frib.,  ail.  Agriswil^  Affersswyle,  1276, 
Agrasivyl,  i333,  Agristivil,  Kuenlin,  i83a. 

Aigle,  Allium,  ii38,  Alio,  1179,  Aile,  i2o4,  Aylio,  i255, 
AlyOf  1279,  etc.,  en  patois  Ailloz,  peut-être  de  aqaila,  aigle, 
comme  le  patois  aillo,  qui  désigne  à  la  fois  Aig'le,  loc,  et  aig'le, 
oiseau.  Aille  dérive  naturellement  de  aquila^  comme  maille  de 
macula, 

II  est  entendu  que  nous  ne  pensons  ici  nullement  à  une  allusion 
aux  aigles  romaines,  mais  simplement  à  l'aigle  oiseau,  qui  niche 
ici  et  là  dans  les  rochers  au-dessus  de  la  ville. 

Aigremont,  château  ruiné  aux  Ormonts;  mont  à  Pàquier, 
Neuchâtel  ;  de  acrem  montem  =  mont  aigu,  escarpé. 

Aiguë  :  le  latin  aqua,  et  le  celte  ève,  ive,  eau  ont  donné  un 
grand  nombre  de  formes  aiguë,  eigue,  igue^  ivoue^  ivue^  invouCy 
ive^  eue  y  euve,  qui  entrent  dans  la  composition  de  nombreux 
noms  : 

Aiguerosse  à  Gryon,  eau  rouge  ;  Aigue-Saussaz  à  Salins  sur 
Aigle,  du  latin  salsus^  eau  salée  ;  Autralgue,  Ormont-dessous, 
au  delà  de  Teau  ;  Ballaigue,  belle  eau  ;  Fraidaigue,  eau  froide  ; 
Raraigue,  champs  à  Aigle,  eau  rare  ;  Longeaigue,  Avenches, 
longue  eau  ;  Mortaigue  ou  Morligue,  trois  ruisseaux  vaudois, 
eau  morte  ;  Noiraîgue,  Neuchâtel,  Neiraigue,  Ballens,  Neîpigue 
ou  Neirivue,  Frib.,  eau  noire  ;  Aiguette,  ruiss.  à  Saubraz,  petite 
eau.  Corne  à  l'Egaz,  loc.  à  Villeneuve,  lu  Ygouasse  à  Gri- 
mentz, Valais,  aux  eaux  ;  Albeuve  et  Erbivue,  Frib.,  eau  blanche  ; 
Clarivue,  Valais,  eau  claire,  Marivue  à  Albeuve,  grande  eau  ; 
Longive,  Longivue,  plus.  loc,  longue  eau;  Rougève,  Rogive^ 


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AILLE  —   ALBEUVE  5 

Rogiaivuiy  1287,  Rogivuc,  Rozaigue^  Orbe,  eau  rouge  ;  Saus- 
sivue,  ruiss.  Gruyère,  salsa  aqiia^  1296,  eau  salée;  Ivette  ou 
Ivouette,  torrent  à  Bex,  petite  eau,  Evoueltes,  Valais  et  Evuetles, 
Sépey,  es  Yvoettes  à  Ollon,  es  Invoueltos  à  Gharmey,  petites 
sources  ;  Entre ves,  Elpèves,  Etpîves,  Ollon,  entre  les  eaux  ; 
l'Evî,  ruisseau  d'Albeuve,  Invoua  à  Marly,  Invoué  à  Sales, 
rinvoê  à  Thierrens,  Tlnvuex  à  Granges,  Lînvuex  à  Sales,  Sa- 
rine,  Livoez,  Assens,  Ivuex  à  Prahins,  Yvoex  à  Prangins,  Evuez 
à  Roche  ;  de  ève^  et  sufiF.  collectif  «j?,  ez,  endroits  où  Teau  abonde. 

Aille  En — ,  à  Grandvillard,  Gruyère  ;  Aillepraz  à  Granges, 
Vaud,  Aillipra  1228;  de  aille  y  aigle  =  à  TAigle,  au  Pré  de 
l'Aigle  ;  Treulse  à  TAille  à  Trient,  Valais  :  rocher  de  TAigle. 

Alllerens,  ou  Allerens,  ham.  près  Moudon,  Villar  Aller ant, 
1 142,  Vilar  Alarenc,  1 147»  Aleran,  1 154.  Gart  :  Month,  p.  7,  11, 
19  =  chez  les  descendants  de  Allhar,  n.  pr.  germ.  de  Allô  et  hari, 
guerrier.  Un  Allhar,  sous  la  forme  latinisée  Alerius,  est  un  des 
signataires  de  la  charte  de  fondation  de  l'abbaye  de  Payerne,  962. 

Aîpe,  deux  villages  de  Genève,  Aira,  ham.  de  Saxon,  et  trois 
ou  quatre  pâturages  en  Valais  ;  du  latin  area,  aire,  cour,  champ, 
place  à  bâtir  ;  rAirelte,  pâturage  sur  Ardon,  Eirettaz  à  Isérables, 
diminutifs.  L'article  s'agglutinant  au  diminutif  a  donné  Lairettaz 
à  Conthey,  Leyrettaz,  loc.  à  Nax,  Lirette,  ham.  de  Saint-Jean 
d'Anniviers,  Yreta,  1260  ;  Lyi*eltaz,  alpe  sur  Sierre,  Lirette  sur 
Ardon. 

Aire,  deux  rivières  de  Genève,  affl.  de  l'Arve  et  du  Rhône,  écrit 
quelquefois  Laire  ;  de  la  racine  celtique  ar  si  fréquente  comme 
premier  ou  second  élément  des  noms  de  rivières.  Arve  (Arar),  Aar 
(Arola),  Isara,  Areuse,  etc. 

Ajoie,  ail.  Elsgau,  nom  du  pays  de  Porrentruy,  Aygoya  vers 
1180,  Aioia,  1286,  Ajoya,  i3ii  =  Hall'sgau  ou  contrée  de  la 
Halle  ou  Aile,  aujourd'hui  Allaine,  rivière  qui  traverse  la  contrée. 

Albeuve,  Fribourg,  Alba  aqua,  1019,  M.  R.  VI,  Erbiwi, 
1171,  Alhewiy  1171,  Albeivy,  1221,  M.  R.  XXII,  Albegae,  1620 
(Dellion),  du  latin  alba  aqua^  eau  blanche,  ou  du  celtique  alb 
et  eoe^  ive^  même  sens. 


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6  ALBINEN   —  ALLAINE 

Albinen,  D.  de  Louèche,  en  franc.  Arbîgnon  ;  voir  ce  mol. 

Alesses,  ham.  de  Dorenaz,  D.  Saint-Maurice,  Valais,  Alleyses, 
i342,  Alesses,  i35o;  peut-être  de  la  racine  celtique  a//,  vieux 
hibernien,  rocher  (Holder,  p.  90),  d'où  Ton  dérive  Alesia.  Alesses 
est  perché  sur  un  rocher  comme  TAlesia  que  prit  César. 

Alfermée,  ham.  de  Tûscherz.  D.  Nidau.  Chloz  de  Alpherme, 
1274,  Zimmerli,  villa  Alframe  en  i325,  t.  II!  =  domaine  d'A/- 
frarriy  n.  pr.  germ.  Fôrstm.,  p.  58. 

Algaby,  ham.  du  Simplon,  Valais,  ital.  al  Gabbio.  M.  Alb. 
Navillo,  M.  G.  XVI,  le  rapproche  de  Gabiet  (mine  d'or)  et  de  Gaby 
(fer)  ;  ham.  vall.  deGressonney,  Aoste,  et  de  Grange  Gaby  (mine 
de  fer)  au  Salève,  cl  en  conclut  qu'il  y  a  là  une  racine  indétermi- 
née sig-nifiant  mine.  Cette  racine  est  la  même  que  celle  du  fran- 
çais cag-e,  ital.  gabbia^  et  cave,  ital.  gabbio,  du  latin  caoea,  cage, 
et  caaa,  cave  ;  les  divers  Gaby  désignent  donc  des  excavations, 
des  lieux  où  l'on  a  creusé  le  sol.  Peut-être  y  a-t-il  eu  à  Algaby 
des  mines  autrefois,  comme  à  Gondo  ;  peut-être  le  nom  est-il  dû 
simplement  à  la  position  profondément  encaissée  du  hameau. 

Allaman,  D.  Rolle  ;  ordinairement  expliqué  par  ad  Lemanum, 
vers  le  Léman  (Bridel).  Gatschet  le  tire  de  Allmend  =  Commu- 
naux. Les  noms  de  R.  de  Alamant,  12 17,  Johannes  (1227)  et 
M.  de  Alamant,  i235,  et  la  parenté  de  ce  nom  avec  ceux  de  Alla- 
mands  ou  Alamans,  prés  à  Chamoson,  Valais, /)ra/u/n  Allala^ 
manty  i323,  —  il  y  avait  à  Chamoson  un  Ulrich  V Allaman,  Ul- 
dricum  Theotonicum,  1229,  —  et  avec  le  hameau  des  Allamands 
à  Rougemont,  les  Allamans,  i238,  M.  R.  XXII,  42,  tous  ces 
noms  nous  font  attribuer  à  Allaman  la  même  origine  :  propriété, 
ferme  de  ÏAllamany  de  l'Allemane.  Ce  nom  revient  fréquem- 
ment, citons  aux  Cotes  de  l'Allaman  à  Belmont-Yverdon  ;  le  Gué 
(Wades)  des  Allamans  près  Domdidier,  i3i4,  la  Vy  des  Alla- 
mans à  Ménières,  la  vy  eis  Alamans,  1620. 

Allamont,  sommet  sur  Vouvry  =  à  l'Amont. 

Aile,  grand  village  D.  Porrentruy.  A/fc,  ii36,  Halla,  1221, 
Allé,  1226. 

A  Haine,  rivière  qui  y  passe,  autrefois  Halleine.  Probablement 


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ALLÉE  —   ALLEX  7 

de  lall.  Halle  qui  désigpne  partout  une  saline.  Cette  contrée  avait 
encore  au  moyen  âge  des  sources  salées  qu'on  exploitait  alors, 
ainsi  à  Soulce,  Doubs,  frontière  du  Porrentruy  :  salinas  de  Sut- 
ceUy  1 179.  Voir  aussi  le  mot  Soulce. 

L'Allée,  alpe  d'Anniviers,  la  Lex  en  i349,  la  Zrer,  1806,  Mû- 
ri th.  ;  du  V.  haut  ail.  lei,  rocher.  Voir  Lex,  Cette  alpe  est  proba- 
blement la  même  que  celle  de  Lily^  1876,  Lylly  et  Lilly  y  iSgS. 
M.  R.  XXXVII,  p.  1 1  et  434-  L'Allée  est  une  fausse  orthographe 
comme  celle  de  la  fameuse  Allée  blanche  au  mont  Blanc,  ortho- 
^aphe  vulgarisée  par  de  Saussure,  qui  devrait  s'écrire  la  Lex 
blanche  et  tire  son  nom  de  la  paroi  méridionale  du  mont  Blanc 
toute  blanche  de  neig«  et  de  glaciers. 

AUens  ou  Alens,  Lutz,   ham.   près   Cossonaj,   villa  Ariens 

entre  987  et  998,  M.  R.  XXIX,  35,  Aslens  entre  1168  et  1180, 

Hidber,  II,  192,  A  riens  y  i235,  Alens  j  i358,  Aslens  y   1887,  — 

ham.  de   Blessens  D.  Glane,  Arlengus,   1002,  AUens,   1261, 

M.  R.  XII  ;  autre,  loc.  près  Saint-Prex  =  chez  les  descendants 

A'Arilo  (l'Aigle),  n.  pr.  germain.  Allinges  près  Thonon  est  une 

autre  forme  du  même  nom. 

M.  Stadelmaon,  op.  cit.,  56,  rejette  la  date  937-993  et  considère  le 
document,  dont  faulheaticité  lui  parait  douteuse,  comme  une  copie  du 
treizième  siècle,  ce  n'est  qu'à  cette  époque  que  le  suffixe  ing  parait  sous 
la  forme  ens.  M.  Stadelmann  a  raison,  mais,  authentique  ou  non,  ce  docu- 
ment prouve  qu'il  ne  s'a^t  pas  de  TArlens  fribourgeois,  puisque  cet 
Ariens  est  entre  la  Venoge  et  TAubonne. 

Les  AUevays,  loc.  surTrélex  et  Genollier,  D.  Nyon  ;  AUeveys, 
bois  à  La  Sarraz  ;  un  bois  Allevey  à  Mies  D.  Nyon,  i564  ;  bois 
des  Elévays  à  Gland  ;  les  AUevaux  à  Cortébert  :  du  patois  aile- 
vai,  repousses  du  hêtre  coupé,  bou  allevaij  bois  taillis  ;  du  latin 
alleoatuSy  participe  de  allevare,  relever,  repousser. 

AUèves,  ham.  de  Liddes,  Valais,  AleveSy  1228,  1286,  AUevaz 
à  Conthey,  sont  peut-être  de  la  même  famille  que  le  précédent. 

L'Allex,  ham.  de  Bex  et  TAUex  sur  Grandvaux^  la  Lais  y  121 2, 
1217,  1238,  Arch.  Fr.  VI  et  M.  R.  VI,  ^l\iyLalaySy  12^0,  Lalex, 
i3i6  =  la  Lex,  rocher,  paroi,  pente  rocheuse,  voir  Lex,  un  autre 
à  Albeuve,  Frib.,  même  sens. 


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8  ALLIAZ  —  AMBURNEX 

L*Alliaz,  ham.  sur  Blonay,  ou  plus  correctement  La  Liaz^ 
TAlllaz,  loc.  à  Saint-Ojens,  la  Liaz,  alpe  de  Bagnes  ;  du  bas  latin 
legia,  leia^  laîa,  lia,  forêt,  latiuisation  du  mot  g-ermanique 
laidôy  conduite,  le  premier  sens  de  laie  étant  route  dans  une 
forêt,  puis  forêt  ;  composés  :  Ballaly  au  Bouveret  et  Bellelay, 
Jura,  belle  forêt. 

L'AIlîer,  Plan  de  — ,  sur  Lignerolles,  Champs  de  — ,  à  Aubonne,. 
TAlliez  à  Saint-Oyens,  aux  Alliés  ou  es  Allys,  ham.  de  Neyruz, 
Frib.,  en  Attires  à  la  Berra,  Atlières^  ham.  de  Montbovon,  AU 
lyereSy  1294  ;  chalet  à  Hauteville,  Frib.,  loc.  aux  Eaux-Vives^ 
Genève  ;  du  v.  fr.  allier  =  alizier  ou  sorbier. 

Allierex,  loc.  à  Ollon,  collectif,  lieu  abondant  en  ailiers. 

Attoclies,  loc.  à  Gollion,  fausse  orth.  pour  à  TOche. 

Aitondon,  rivière  à  Genève.  Voir  London. 

Alloux,  ham.  près  Penthéréaz,  terra  de  Allodiis,  11 42,  1190. 
Cart.  Month.  M.  R.  XII,  5,  62  ;  Allaux  à  Denezj  et  Froideville  ; 
Allours  à  Corcelles-sur-Chavornay  et  Chardonne  ;  bois  de  la  Lour 
pour  VAllour  à  Vallamand  ;  un  es  Alouz  à  Nendaz,  1268,  1277  J 
de  allodianij  alleu,  terre  libre  de  toute  redevance  féodale  ;  les 
Altues  à  Laconnex,  Genève  ;  autre  orth.  de  alleu  ;  jadis  le  son 
eu  s'écrivait  ue  :  nuef,  dueil. 

Atognys,  ham.  de  Rou^emont,  es  Allognyers^  1^92,  lieu  où 
abondent  les  noisetiers,  du  patois  alogne,  noisette. 

Atpe,  du  celte  a//>,  mont,  sommité,  parent  de  Tadjectif  alb, 
blanc,  latin  albus,  sabin  alpus,  à  cause  de  leurs  neiges  '. 

Amandoteys,  loc,  du  vig-noble  dTvorne.  Un  Amendolum  k 
Sion,  1242,  M.  R.  XXIX,  365.  Lamendoler,  entre  Sion  et  Or- 
mona,  i436,  terram  de  la  Mandoîer,  i3oo,  Lamandoler  au 
vignoble  de  Sierre,  i44i  =  les  amandiers,  Tamandier  ;  en  pro-^ 
vençal  amandola,  du  latin  amygdala,  amande.  Mandoiire  à 
Veyras,  Mandotaire  à  Vétroz,  le  môme  mot  avec  apocope  de  Ta. 

Amburnex,  pâturage  du  Jura  ;  Broniacum  domum  et  in  chai* 
mibus  de  Bronaiy  douzième  siècle,  M.  R.  XII,  72,  Bronayy  Bru- 

^  Alpes  a  candore  nivium  dictœ  sunt...  Sabini  enim  alpum  dixere  quod  postea 
Latini  album;  unde  Alpium  nomen.  Festus  cite  par  Gisi,  p.  368. 


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AMIN    —    ANNIVIERS  9 

nay  et  Bruney  au  xiii®  s.  ;  calmas  de  Ambranex,  i38o.  Les 
formes  primitives  le  rapprochent  de  Brunoyy  France,  et  indiquent 
une  origine  gallo-romaine,  peut-être  de  Bruno  latinisé. 

Amîn,  Chaux  d* — ,  Jura  neuchàtelois.  A  mens,  ii5o.  Gafechet 
traduit  «  apud  Amens  quod  Calcina  dicitur,  t  le  four  à  chaux 
d*Amantius.  Ailleurs  Chaux  est  écrit  Chauld.  Je  pense  que  Cal- 
cina est  une  fausse  traduction  latine  de  Chaux,  calma,  et  chauld 
une  autre  fausse  interprétation.  Voir  Chaux.  Quant  à  Amens  son 
suffixe  montre  un  n.  pr.  germ.  =  chez  les  descendants  d'^mo, 
(Fôrstemann  a  le  fém.  Ama,  p.  71)  ou  de  Hamo,  le  cuirassé,  de 
hama,  cuirasse.  Fôrstm.,  599. 

Es  Ancelles,  vignes  à  Bougy,  Féchy,  champs  à  Aubonne  ;  de 
ancelley  sf.,  bardeau,  planchette,  au  sens  de  parcelle  de  terre. 

Anehette,  ham.  sur  Sierre,  Anset,  12 18,  1221,  Ansech,  1260, 
i35o,  Anschet,  1367,  Anset,  1^55;  peut  être  anset,  fém.  ansette, 
serait-il  une  autre  forme  de  ancclle  ? 

Ancrenaz,  sommet  à  Bex  ;  voir  Encronaz. 

Es  Andens,  prés  à  Colombey,  Valais  ;  las  Andins,  alpes 
d'Ayent,  le  même  que  le  patois  andan,  fr.  andains,'  «  que 
G.  Paris,  Romania  XIX,  449,  dérive  d^indayinum  >  (Bonnard). 

Anet,  n.  fr.  d'Ins,  Seeland,  Anet,  852,  Anes,  1179,  1228, 
Anesiy  1 185,  du  celte  inisy  bret.  enez^  île,  à  cause  de  sa  situation 
au  milieu  de  marais. 

Les  Angles,  loc.  à  Vaulruz,  Sorens,  Vuarrens  ;  les  Grosses,  les 
Petites  Angles  à  Riaz,  Fribourg;  Angle-à-Lambert  à  Pampi- 
gny;  loc.  à  Boncourt,  Jura,  eis  Anglos  à  Ecuvillens  treizième 
siècle  ;  du  subst.  angle  y  morceau  de  terre  dans  un  angle,  c  Angle 
est  souvent  féminin  dans  l'ancienne  langue.  »  (Note  de  M.  Bon- 
nard.) 

Anières  ou  Asnières,  Genève,  Asneriacum  vers  1170, 
Asneres,  1226  M.  R.  VI,  524.  Aneres,  1288,  M.  G.  XIV,  16, 
VII,  234.  Ayneres,  i36i.  —  Loc.  à  Conthey,  Valais;  du  latin 
asinarias  (villas)j  fermes  où  Ton  élève  des  ânes. 

Anniviers,  Valais,  vallis  Anivesiiy  onzième  siècle,  Anivesio, 
1193,  M,  R.  XVIII,  AnnivieSy  i2i5,  Aaives,  i243,  etc.  ;  de  ad 


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10  ANTAGNES   —  ARAN 

«t  nioeSy  vers  les  neig^es  :  village  très  élevés  où  la  neige  reste  fort 
tard:  Luc  1676  m.,  Chandolin  1970  m.  Un  Anniviers,  loc.  à 
Saint-Martin  d'Hérens,  même  sens. 

Antagnes,  ham.  d'Ollon,  An/a^ne^,  ii99>  Arch.  SaintrMau- 
rice,  Hidber^  II,  4^0.  Origine  inconnue. 

Anteines,  Anthenes,  1^36,  et  Anteinettes,  trois  pâturag^es 
dans  la  vallée  de  FHong'rin,  Alpes  vaudoises.  Peut-être  pâturages 
où  abondent  les  rhododendrons,  les  anienets.  Voir  Gloss.  Bridel, 

i4. 

Anzeindaz,  pâtur.  de  Bex  ;  d'après  Gatschet^  du  bas  latin 
ancyeffium,  du  v.  h.  ail.  anco,  ail.  suisse  anken^  beurre;  en  fr. 
du  moyen  âge  onciege  est  le  nom  du  droit  d'herbag'e  en  Gruyère, 
redevance  qui  se  payait  en  beurre  ou  autres  produits  du  laitage. 

Aouille,  sommets,  vallée  de  Joux,  au  nord  du  Pont,  et 
Gruyère  ;  TAuJHie,  loc.  à  Ollon  ;  syn.  du  v.  fr.  ouille  zr  aiguille. 

Apples,  D.  Aubonne,  Aplis,  1009,  1126,  ii48,  M.  R.  111,74, 
438,  486,  puis  Aples,  1167,  1266,  i453,  etc.  La  mention  villa 
<juae  dicitur  Erplens,  1009,  que  Gatschet  rapporte  à  Apples, 
désig'ne  le  petit  hameau  d*Iplens,  à  l'Isle.  Quant  à  Aples,  ne  vien- 
draitril  pas  du  mot  celtique  abal,  apally  pomme,  qui  a  donné  le 
V.  h.  ail.  aphal,  ail.  moderne  Ap/el?  Ce  serait  le  correspondant 
des  Maley  et  des  Pomy. 

Appîly,  mayens  à  Mollens,  Valais  ;  Aprîllîers,  lieu-dit  à  Alta- 
lens,  i633  (Dellion).  Voir  Avry. 

Aproz,  ham.  de  Nendaz,  Valais,  Aspro,  iioo,  1260  ;  du  latin 
asperuniy  rude,  montueux. 

Es  Aragnes,  prés  à  Leysin  ;  v.  fr.  aragne,  araignée,  à  cause 
des  nombreuses  araignées  qui  y  tendent  leurs  toiles  sur  le  sol. 

Aran,  vill.  D.  Lavaux,  villa  Brans,  1142,  vineas  de  Arins, 
II 98,  M.  Fr.  III,  69,  Arantf  1210,  AranSy  1261,  Arins,  1298. 
Avant  de  connaître  les  formes  en  ins  nous  tenions  ce  mot,  d*après 
Gatschet,  de  areanus  ;  mais  Arins  le  rattache  sans  conteste  à  une 
racine  de  n.  propre  =  chez  les  descendants  de  Aro,  n.  pr.  g^erm. 
Fôrstm.,  116,  du  v.  h.  ail.  aro^  l'aigle.  Un  Aro  vivait  à  Lussy 
au  xii«  s.  (Donat.  Haut.) 


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ARARE    —   ARCHE  11 

Arare,  ham.  de  Plan-les-Ouates,  Genève,  ArareSy  1874;  de 
arCy  ou  airej  latin  area,  surface,  étendue,  et  Tadj.  v.  fr.  are, 
sec,  aride,  donc  terrain  aride,  sec. 

Arbarey,  loc.  à  Bex  ;  mayens  à  Saxon  (un  Arbarey  à  Saillon 
«n  J232),  un  Arbarey  ou  Albarey  à  Louèche,  1819,  i336,  Ap- 
balet  à  Mage,  Valais,  un  Arbeley  à  Nendaz,  1260,  Arbaley  à 
Gorbejrier,  Arborier  à  Ollon  ;  Arbérets,  m.  à  Saubraz,  Arbo- 
res, bois  à  Lavi|i|^nj  et  Villars-sous-Yens ,  Erberey,  bois  près 
Oron  ;  dérivés  divers  du  latin  arboretum,  lieu  planté,  couvert 
d'arbres. 

Arbaz,  D.  Sion,  Valais,  ^4 /6a,  six  fois  1182-1295,  Arbay  i338, 
«t  loc.  à  Saint-Léonard  ;  du  celte  a/6,  alp  =  mont,  sommet,  et 
blanc. 

Es  Arbenes,  loc.  à  Lejsin  ;  de  ar benne,  nom  patois  de  la  per- 
drix des  neiges  ou  lagopède  ;  du  latin  albus,  blanc.  (Note  fournie 
par  M.  Isabel.)  Conviendrait  pour  cette  localité,  mais  en  Arbenaz, 
-vignes  à  Ajent,  Valais,  et  Arbin,  vignes  à  Riddes  ? 

Arbères,  ham.  à  Mejrin,  Genève,  Arbeire,  i23i,  M.  G.  IV, 
86,  comme  Arbère  près  Divonne,  Arbores,  1179,  et  villa  qui 
dicitur  Arbres;  M.  G.  IV,  83,  77  ;  Tun  d'eux  sans  doute,  le  Ar- 
bore  (David  de)  de  ii64  m  lieu  planté  d'arbres  ;  un  pratum  de 
Arboribus  à  Salin,  Valais,  1260. 

Arberiaz,  bois  à  Saint-Légier  ;  même  racine. 

Arbey,  chalets  près  Evolène,  Valais,  Albes  vere  1280,  Arbes, 
1290,  en  Appey,  loc.  sur  Gingins.  Voir  Arbaz. 

Arbignon,  pâturage  sur  Collonges,  Valais,  du  nom  d'un  vil- 
lage ruiné  près  de  Collonges,  desertum  Alpinonis^  85o,  Albi- 
gnon,  1200,  1239,  i38o,  Arbignyon,  i437  ;  un  autre  à  Marti- 
gnj  ;  Albinen,  village  sur  Louèche,  en  fr.  Arbignon,  Albignun, 
1224  :  dim.  de  alb,  alp^  sommet  =  petite  alpe. 

Arbogne,  ruiss.  et  ham.  Fribourg.  Voir  Aubonne. 

Arcangiez,  clos  de  vignes  à  Vevej,  Archangiez  au  treizième 
siècle. 

En  Arche,  loc.  à  Ëstavanens  et  Monthej,  en  Archoz,  chalets 
à  Morgins,  Valais,  ^Archon  à  Chandolin  de  Savièse,  Arlzenoz, 


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42  ARCHENS   —   ARENAZ 

territoire  à  Hérémence,  Arzenaz  à  Riddes,  Arzeni,  alpe  de  Cha- 
moson,  Vanil  des  Artzès,  sommet  aux  sources  de  la  Veveyse, 
Côte  des  Arches  à  Glovelier,  Jura,  Archelte,  forêt  du  Jura  ;  de 
arc,  arche,  latin  arca;  patois,  artzé,  désigne  des  croupes  plus 
ou  moins  arrondies  en  arc  et  en  pente  rapide  séparées  par  des 
couloirs. 

Archens,  domaine  dans  le  Jorat  de  Lausanne,  ArchenSy  iiA^r 
II 44,  Cart.  Montheron  ;  probablement  de  ErichOy  ArichOyU.  pr. 
germ.  et  suffixe  ens,  ingis,  chez  les  descendants  de  Ericho.  Un 
Aricus  (Aricho)  est  un  des  témoins  de  la  donation  de  Reneas  en 

964. 

Arconciel,  Fribourg,  Arconciacum,  1082,  Arconciei,  ii48y 
Arcunciacum  vers  1 149  et  1 162,  M.  Fr.  III,  66,  Arconcier,  1162, 
Arcunciey  1228,  ArconciSy  1280,  Arconcye,  1292,  Arconcier, 
1453,  et  Arconcier,  m.  à  Russy,  Fnh,  =  {/andum)  Archontia- 
cunij  domaine  d*ArchontiuSj  g^ntilice  romain. 

Apcossey,  loc.  à  Ollon  ;  du  patois  a rcossay^  nom  de  Targou- 
sier  et  du  nerprun  cathartique.  L'argousier  est  commun  dans  les 
glariers  de  la  Gryonne  qui  s'étendaient  jadis  jusque-là. 

Ardennaz,  forêt  de  la  commune  d'Orbe.  Grég^oire  (Dic/.  géog.) 
traduit  Ardennes  par  forêt  profonde.  Zeuss  et  Holder  le  dérivent 
du  celte  ard,  ardu  —  enna,  pays  élevé. 

Ardevaz,  sommet  aux  parois  à  pic  sur  Leytron,  Valais,  égale- 
ment de  la  famille  du  celtique  arrf,  ardu^  élevé,  parent  du  latin 
ardaus,  escarpé. 

Ardille,  sommet,  Gruyère  :  du  celte  art,  pierre,  rocher,  airdy 
pointe,  et  suffixe  dim.  ille. 

Ardon,  Valais,  Ardunuifty  ii46,  Hidber,  II,  11 79,  Furrer,  III, 
Arduriy  1179,  ^^^^  î  ^"  ^®'^  ^^>  fleuve  et  dun,  dunon,  colline, 
mont,  citadelle  =  mont  du  fleuve,  ou  lieu  près  du  mont  et  du 
fleuve. 

Les  Ariettes,  forêt  Ormont-dessous  ;  les  Mettes ,  carte  Rové- 
réa. 

Arenaz,  loc.  à  Gryon,  Saint-Saphorin-sur-Morges,  Arainaz  à 
Conthey,  Areinaz  ou  Areynaz,  trois  loc.  «Fribourg  ;   du  latin 


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ARENS   —  AHMARY  13 

arenay  sable  =  lieux  sablonneux.  Arrenaz  à  Lussery,  à  Bous- 
sens,  Plan  d'Arrenaz  à  Naye,  simple  variante  orthographique. 
Arenottes  à  Goumœns,  diminutif.  Arenay(s)  à  Bière^  Ligne- 
rolles,  à  Ependes,  Frib.  ;  Arrenay  à  Venthône,  Val.,  Arenel, 
i25o,  Areneys,  Assens,  Payeme,  Arrenys,  le  Vaud,  les  Arenys 
à  Gimel  et  Fonnex  ;  d'arena,  sable,  et  suffixe  collectif  et/  de 
etum.  En  Larenaz  à  Bercher,  Lareney  à  Belmont,  soudure  de 
l'article  =  TArenaz,  TAreney. 

Arens,  ancien  nom  de  Saint-Biaise,  Neuchâtel,  Arinis,  loii, 
ArinSy  ArynSy  1177,  Am/w,  ii^i ^  Arens,  Areins^  Arin^  etc., 
xin*  et  xiv«  s.  D'après  Benoît  et  Junod,  de  arena;  impossible, 
arena  donne  arène.  Le  suffixe  ins  indique  avec  tonte  évidence 
la  dérivation  d'un  nom  propre.  Arens  =  chez  les  descendants 
d'Aro.  Voir  Arans. 

Areuse  ou  Reuse,  rivière,  c.  de  Neuchâtel,  Oruse^  11 79,  Tr.  I, 
Orousa  avant  le  ix®  s.,  Holder,  Arousa,  Aurousa^  i3ii,  Arouse, 
i32o,  Orousa,  i335,  Areuse,  i346,  Oarousej  1372,  OrousSy 
i38o.  Matile  ;  même  origine  que  les  Reuse,  Rause,  Reuss  et  les 
nombreux  Ruz,  d'une  racine  commune  à  toutes  les  langues  indo- 
germaniques, V.  h.  ail.  riuzen,  couler.  Voir  Reuse. 

Argentine,  sommet  sur  Bex  ;  de  argent,  à  cause  de  ses  rochers 
de  calcaire  urgonien,  particulièrement  brillants  au  soleil  du  soir. 

Argil,  ArgîUé,  voir  Arzillier. 

Argnaulaz,  voir  Herniaulaz. 

Ariens,  D.  Glane,  Fribourg,  Arlengus,  1002,  Hidber,  I,  286, 
Allensy  i25i,  M.  R.,  XII,  278,  Ariens,  xiii^  s.,  M.  R.,  VI,  3i4 
=  chez  les  descendants  d'AriYo,  n.  pr.  germ.,  dim.  d'Aro,  l'aigle. 
Arlengus,  rapporté  par  Stadelmann  à  Ariens  (op.  cit,  56),  doit 
sans  doute  être  rapporté  plutôt  à  Allens  près  Gossonay  ;  il  s'agit 
dans  la  charte  d'un  échange  entre  des  terres  à  Astlegus  (Assens?) 
contre  deux  manses,  l'un  à  Colombier,  l'autre  à  Arlengus  ;  or 
AlIens,  Ariens  en  937,  est  près  de  Colombier.  Voir  Allens. 

L'Armary,  ou  1»  Mala-Armary,  ruisseau,  affiL  de  l'Aubonne, 
A  r  mari  y  i43o.  Origine  inconnue,  sans  doute  celtique  ;  on  y 
retrouve  la  racine  ar,  eau  courante,  rivière. 

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14  ARMILLON    —   ARHEI 

Armillon,  petit  plateau  semi-circulaire  sur  un  gradin  supérieur 
de  Talpe  des  Ravins,  au  Rawyl,  Valais  ;  diminutif  de  armillCy 
anneau>  du  latin  armilla, 

L*Armont  de  Vent,  de  Bise,  deux  ham.  de  la  Brévine,  Neuchâ- 
tel  ;  aussi  écrit  L'Harmont  =  ars-mont,  mont  brûlé,  défriché  par 
le  feu.  Le  Larmont,  frontière  française,  le  Armont,  1882,  Lan-- 
mont,  i383,  même  sens  (agglutination  de  Tarticle). 

Amex,  2  villages  vaudois,  i<»  près  Nyon,  A  mai,  11 54,  Gart. 
Month.,  Arnay,  ii64,  ï179>  Arnai,  1166,  M.  G.,  XIV  ;  2*  près 
Orbe,  Villa  Arniaco,  1009?  Hidber,  I,  299,  Arniacam,  io49> 
1109,  1200,  Arnei,  1228,  Arnay,  1268,  i4o3  ;  Arney,  loc.  à 
Saint-Livres,  Arnîer,  loc.  à  Peseux.  De  (fundum)  Arniacam^ 
domaine  d'un  Arnius,  nom  gallo-romain,  forme  latinisée  du  nom 
germain  Ami,  Taîgle. 

Arnioux,  ham.  d'Ayent,  Valais,  Arnoch,  1 100,  Arniosc,  1282  ; 
de  Amius  et  suffixe  ligure  oscus,  correspondant  du  gaulois  aco^. 

Arnon,  rivière,  Ysemum,  1177,  puis  avec  soudure  de  Tarticle 
Lyseme,  le  Sernon,  1812,  Lysemon,  i336,  Lussemon,  i364 
(c*est  aussi  le  nom  d'un  ruisseau  à  OUon).  Ges  anciennes  formes 
montrent  une  étroite  parenté  avec  la  Lizeme,  Valais,  Ysema, 
i3o4,  et  les  différents  Isère,  Isar,  etc.,  racine  is,  sans  doute  cel- 
tique comme  le  suffixe  an,  rivière. 

Aroley,  alpes  de  Saxon,  TArolez  et  Arolette,  sommet  à 
Trient;  vallée  d'AroUa,  Hérens,  VArolla,  i442,  Arolaz,  i449  ; 
Aroleit  (ou  Aroley)  à  Zermatt  ;  du  pin  arole  ou  arolle,  qui  y  est 
fréquent. 

Arpette,  Arpitetta,  Arpalle,  Arpille,  Erpilles,  syn.  divers 
de  Alpette,  petite  alpe.  Dans  une  même  charte  de  i339  on  lit  VAr-- 
peia  et  VAlpeiaz,  permutation  /-r,  et  les  Arpilles  des  Ormonts 
s'appelaient  Alpillys  en  i486. 

En  Arpey,  loc.  sur  Gingins  ;  de  alp,  permutation  /-r  et  suffixe  ey^ 

Arrei,  revers  d'une  montagne,  Landarey,  glacier,  val  d'Hère- 
mence.  Valais,  Lindaret,  frontière  de  Savoie^  et  Bandarrey  au 
col  Ferret,  Valais,  pour  l'en  derrei.  Ban  d'arrei  ;  du  latin  ad  et 
refro. 


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ARRÊT   —    ARZIER 

L'Arrêt,  bois  à  Vulliens,  Voir  Larret. 

Arrissoules,  D.  Yverdon,  AressuleSy  ii42,  ii46,  1198,  M.  F.^ 
II,  III,  Aressoles,  Aresoles,  Arisoles^  xii®  s.,  Arch.  Fr.  VI, 
AresouleSy  i235.  Aresloules,  1280  M.  R.  VI,  286  :  coquille? 

Arruifens  ou  ArufTens,  petit  village  fribourgeois  D.  Glâue  ; 
ArruJenSy  i34i  ;  bois  à  Pampigny,  pâturage  à  Montricher, 
ancienne  propriété  des  Mestral  d*ArufFens  =  chez  les  descendants 
d'Adrulf,  puis  Arrulf,  n.  pr.  germ.  Un  Arulfus  est  témoin  d'un 
acte  en  855  M.  R.  VI. 

Ars,  Arses,  Arsaz,  patois  Apzé,  très  fréquent  Alpes  et  Jura, 
Larsaz  à  Hauteville  (article  soudé),  les  Ars  à  Vallorbe,  les  ApU 
sic  !  à  Leysin  et  à  Orbe,  les  Aps,  val  Ferret,  Combe  des  Arses  à 
Tramelan,  aux  Arsattes  à  Moutier,  les  Arsets  à  Liddes,  les  Ar- 
settes  à  Vérossaz  et  Charmey  ;  Arsajoux  à  Charmej,  Arsajeur 
à  Vouvry.  De  ars,  participe  du  vieux  verbe  ardre,  latin  ardere, 
brûler.  Désigne  des  terrains  défrichés  par  le  feu.  De  là  aussi 

Arson  Praz,  champs  à  Ecublens  =  pré  (de  V)  arson,  s.  f.  v.  fr. 
=  incendie,  action  de  brûler  ;  ardre. 

Arve,  rivière,  affl.  du  Rhône,  Aroa,  io83,  Hidber,  I,  38i, 
1264,  Aloa,  1269,  très  souvent  appelée  aux  xiii«  et  xiv«  s.  Arar 
(onze  fois  dans  les  M.  G.),  ce  qui  la  rapproche  de  la  Saône, 
autrefois  Arar,  et  de  TAar.  Pour  Tétjmologie,  voir  Aar. 

Apvel,  mont  près  Villeneuve  ;  peut^tre  (permutation  de  p  en 
d)  synonyme  d'J  r  pille  ;  des  formes  anciennes  pourraient  décider. 

AFveia,  ham.  de  Salins,  Valais,  Aroilar,  i243,  i263,  1290^ 
Alvilar  vers  1270.  A  la  même  époque  je  trouve  Valandus,  Bor- 
cardus  dol  Vilar.  Alvilar  est  donc  au  Vilar  ou  Villar  =.  au  vil- 
lage. 

Apveyes,  ham.  d'OUon  ;  du  latin  aroa,  v.  fr.  arve,  champs, 
pâturages,  et  suff.  collectif  et/e, 

Apziep,  D.  de  Nyon,  Argie  et  Argier,  i3o6,  M.  R.  XII,  177, 
180,  Arsie,  i328,  M.  R.  III,  6i3,  Argier,  i344,  M.  G.  IX,  236, 
Arsier^  i386,  M.  R.  V,  370;  d'après  Gatschet  et  A.  Godet  vien- 
drait de  arse^  arze,  mélèze,  et  signifierait  forêt  de  mélèzes.  Mais 
le  mélèze  est  inconnu  par  là,  au  moins  en  forêts.  Vient  sans  doute 


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46  ARZILLIER    —    ASSENGES 

de  (fundum)  Arsiacum,  domaine  d'Arsias,  gentilice  connu  dans 
la  contrée  par  les  inscriptions  :  l'un  d'eux  était  édile  de  Genève. 
M.  G.  XX,  76.  Arsius  est  peut-être  une  autre  forme  de  Artius  ou 
Arcius,  dérivé  du  nom  d'homme  gaulois  Artos,  l'ours.  Quant  à 
Asserium,  11 74,  Hidber,  II,  25o,  il  se  concilie  difficilement  avec 
toutes  les  autres  formes  de  ce  nom  et  laisse  supposer  une  erreur 
de  copie. 

Arzillier,  Arzilier,  Arsillier  (ou  iez),  une  vingtaine  de  locali- 
tés, Arzelly  à  Thierrens,  Arzilly  à  Granges,  Payerne,  Arsilier, 
1226,  et  à  Yvonand,  Argil  à  Grimentz,  Argillé  à  Grimisuat,  Ar- 
giles à  Auvernier,  les  Argiiles  à  Cressier,  Argiliat  au  Locle; 
avec  l'article  soudé  :  Largillor  à  Châtelard,  Frib.,  Larsilleys  à 
Vex,  1255,  Larzillais  à  Lavey  vers  1200,  en  Largiliaz  à  Yens, 
1295,  Larsilli  à  Erschmatt,  Valais,  1242,  Arsilye  à  Fribourg, 
i4io  ;  de  argile,  arzille  en  Champagne. 

Assajor,  forêt  aux  sources  de  la  Baye  de  Montreux,  pour  Arsa- 
jor  ou  ArsajouXy  forêt  brûlée.  Voir  Ars. 

Assaz,  loc.  à  Lens,  entre  deux  torrents  et  deux  bisses,  le  même 
que 

Asse,  rivière  du  Jura  à  Nyon,  autrefois  Acisse.  Lasse  pour 
FAsse,  torrent,  affluent  de  la  Reuse  de  Saleina,  Valais  ;  l'Assaz  à 
Ghampex  d'Orsières;  les  Asses,  m.  à  Vuadens  (petits  ruisseaux  !), 
pâturage  à  Châtel-Saint-Denis  ;  Assels,  loc.  à  Lucens,  dim. 
D'après  M.  de  Rochas  {Année  géogr.)^  nom  commun  en  Dauphiné 
pour  ruisseau. 

Asse  est  aussi  un  mot  patois  :  asse,  s.  m.  =  l'if,  Taxus  bac- 
cata.  C'est  à  ce  dernier  qu'il  faut  rapporter  le  bois  de  l'Asse  à 
Montmagny,  Avenches,  loc.  à  Pailly,  pas  de  ruisseau  ;  les  As8et4i 
à  Martigny,  Asset,  Asson  à  Conthey,  et  peut-être  d'autres  encore; 
l'absence  du  ruisseau  sera  déterminante. 

Assenges,  m.  à  Sévery  et  Assens,  D.  Echallens,  Hastens, 
ii54,  Asiens,  ii54,  1199,  M.  R.  XII,  17,  28,  56,  Asteins,  1288, 
Astyens  et  Astiens,  1291,  M.  R.  XIV,  AscenSy  i453  ;  probable- 
ment identique  avec  Astlegus,  1002,  Hidber,  I,  285  (le  Dict. 
hist.y  Vaud.  Suppl.  a  1102  par  erreur)  =  chez  les  descendants 


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ASUBL   —   ÀUCHE9  17 

^Aitilo,  n.  pr.  germain.  Astens,  de  Asto  dont  Astilo  est  le  dimi- 
nutif. 

Asuel,  D.  Porrentniy,  ail.  Htzsenburg ;  Asuel,  ii36,  Hidber, 
ly  53i,  puis  Hasuel  ;  du  v.  h.  ail.  hasOy  lièvre,  château  des 
lièvres. 

Athenaz,  ham.  d'Avusy,  Genève,  Atinaz,  i3o2,  1826,  M.  G. 
XIV,  3oo,  XVIII,  97,  probablement  dérivé  d*un  cognomen  romain 
employé  adjectivement.  Le  gentilice  Atinius  donnerait  une  (villa) 
Atinia,  qui  serait  devenu  Atigna  ou  Atègne.  Il  faut  supposer  un 
-cognomen*  AtinuSy  d*où  (villa)  Atina.  Voir,  sur  cette  formation, 
Monnaz. 

Attalens,  Fribourg,  AttalengeSy  1068,  M.  Fr.  II,  AthalenSy 
1168,  1178,  1376,  Attalens,  1874,  Actalens,  i453,  Tallens, 
1680.  D'un  dérivé  du  nom  germanique  Abtad,  comme  Abtadil, 
d'où  Abtadilingum,  contracté  Attalinges,  L'apocope  du  a  dans 
la  forme  Tallens  de  1680  n'est  pas  un  cas  isolé  ;  nous  voyons  dans 
Stadelmann  que  Talein  est  encore  aujourd'hui  le  nom  patois  et 
nos  journaux  imprimaient  encore  Tallens  le  20  juin  1904. 

L'Aubepena,  m.  à  Murist,  Frib.  ;  de  albaspina,  l'aubépine, 
de  là  aussi  les  Obépins,  m.  à  Gratavache. 

Auberson,  ham.  de  Sainte-Croix  ;  n.  pr.,  dim.  d'Aubert, 
Aubonne,  rivière,  Albinna,  dixième  siècle,  Albonna,  douzième 
siècle,  et  Arbogne  ou  Erbogne,  affl.  de  la  Broie ,  du  celtique 
alby  blanc,  et  ona^  source,  rivière,  fréquent  comme  suffixe  (voir 
Lausanne).  Rien  de  commun  avec  Eau  bonne,  comme  le  traduit 
F.  de  Mulinèn  (dans  Arch,  Schw.  Gesch,  XIII,  279). 

Auboranges,  Fribourg,  Alburengens,  11 55,  Arborenges, 
seconde  moitié  du  xii«  s.,  Alborengis,  1190,  Hidber,  II,  4oo, 
ArboreingeSf  1288,  M.  R.  VI,  660,  Arborenges  et  Albarenges 
vers  i25o.  Cart.  Haut  Crét,  M.  R.  XII,  i3,  149,  i5o,  i5i,  etc.  ; 
non  comme  le  veut  Gatschet,  de  aubourSy  cytise,  latin  albur- 
nom,  qui  ne  croît  pas  là,  mais  d'un  n.  p.  germain  =  chez  les 
descendants  de  Albhar,  Albhari,  le  guerrier  de  l'alpe  (ou  le 
guerrier  blanc). 

Es  Auches,  m.  à  Progens,  Fribourg.  Voir  Oche. 

M.  D.  SEC.   SénU,  TOME  VU 

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18  AUDÈCHE  —   AUGE 

.  Audèche^  trois  pâturages,  alpes  de  Charme j,  Grujère,  Deschiy 
ii46. 

Audon,  Dom  fréquent  de  montagnes,  Audon  au  Pillon,  ail. 
Olden,  d'où  Oldenhorriy  romand  Becca  d' Audon;  Audon,  Or- 
mont-dessous,  Praz  Odon  à  Isenau,  Ormont-dessus  ;  Siernes 
Audon  à  Roug'emont,  FOudon,  carte  Dufour  ;  Bonaudon  et 
llautaudon,  près  Naye.  Gatschet  le  dérivait  d'abord  d'herbe 
à*  audon  y  nom  patois  de  la  bryone  ;  mais  cette  plante  ne  croît  qu'à 
la  plaine.  Plus  tard,  il  l'a  rattaché  à  la  racine  celtique  arl,  ard, 
pierre,  roche  (permutation  de  ard  en  aud).  Mais  les  formes 
anciennes  d'un  de  ces  noms  contredisent  cette  étymologie.  Audon 
d'Ormont-dessous,  au  pied  du  Mont  d'Or,  s'appelait  Ouzon^  Ou- 
ffion,  i332,  Ouzon,  i4oo,  i4i2,  les  Chaux  de  Ouzon  supra  mon- 
tem  de  Ouzon,  it^ig  =  la  Chaux  au-dessus  d'Audon.  Le  mot  a 
subi  la  même  permutation  que  le  pâturage  voisin  de  la  Baiosa^ 
Bajousa,  i3i5,  i3i8,  aujourd'hui  la  Badausaz.  C'est  donc  le  même 
mot  que  Ouge,  Auge,  Oujon  près  Arzier,  jadis  Algio,  et  que  le 
nom  conimun  auge,  tous  dérivés  de  alveus.  En  regardant  la  carte 
on  voit  que  tous  ces  Audons  sont  dans  de  petits  bassins  fermés  (la 
permutation  j-d  se  retrouve  dans  le  n.  commun,  augine,  en  patois 
audena,  s.  f .,  canal  élevé  en  bois  pour  amener  l'eau  à  une  scierie  ; 
renseignement  de  M.  Isabel).  Quant  à  1'/  de  Oldenhorn,  on  peut 
admettre  que  les  Allemands  ont  traduit  oud  par  oldy  parce  que  le 
suffixe  oud  romand  est  le  correspondant  du  old  germain. 

Auge,  Ouge,  nombreuses  loc.  (une  trentaine),  Vaud  et  Frib, 
(aussi  Neuchâtel  :  les  Auges  à  Boudry)  ;  du  nom  commun  auge, 
bassin,  au  fig.  endroit  creux,  enfoncé,  bas  latin  augia,  du  latin 
alveus,  Ougettaz  est  un  diminutif  fréquent.  Un  autre  est  Au- 
gine,  ham.  de  Boulens  et  ruisseau,  affl.  de  la  Mentue  ;  un  autre 
affl.  de  la  Mentue  entre  Bioley-Magnoux  et  Ogens,  ce  qui  le  fait 
dériver  d'Ogens  par  le  Dict.  hist.  vaud.  (Suppl.  p.  53)  qui  vou- 
drait écrire  Ogine.  L'Augine  de  Boulens,  qui  n'a  rien  de  commun 
avec  Ogens,  montre  l'erreur.  La  Louge,  m.  à  Château-d'Œx,  ter- 
rain bas  près  de  la  Sarine,  le  même  avec  soudure  de  l'article  pour 
VOuge, 


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AUMONT  —   AUVERNIER  19 

Aumont,  D.  Broje,  Frib.,  AUus  morts ^  1226,  M.  R.  VI,  Au- 
mont  y  1337.  Matile,  =  haut  mont. 

Les  Aunes,  2  loc.  de  la  Gruyère,  Cerniat  et  Vuadens  ;  paraît 
dériver  de  aune,  arbre,  latin  alnus,  exception  bien  rare^  cet  arbre 
étant  toujours  désigné  par  son  nom  romand  verne  (du  celtique 
guern)y  qui  a  donné  les  noms  de  plus  de  i5o  loc.  de  la  Suisse 
romande. 

Aosannaz  ou  Eusannaz,  pâturage  sur  Bex,  en  patois  Œuvan- 
naZy  peut-être  de  ovis^  mouton  ;  pâturage  de  moutons,  comme 
Bovonnaz,  pâturage  de  bœufs. 

Aussays,  ham.  à  Vérossaz,  Valais,  ou  Hausseys  ou  Haut 
Serre  y  au-dessus  des  rochers  de  Saint-Maurice  ;  de  altum  saxum, 
haut  sex,  haut  rocher. 

Aotafond,  D.  Sarine,  Fribourg,  Autafonz  vers  i23o,  M.  R. 
VI,  2^2;  du  latin  alta  fons^  haute  source;  en  Lotiafon,  loc, 
source  à  Marchissj,  pour  TAutafont,  même  sens. 

Autannes,  paroi  de  rochers  au  col  de  Balme,  au  Trient,  sur 
Varone  ;  les  Audannes  au  S.  du  Wildhorn,  les  Adannes  à  Rou- 
gemont  ;  de  l'adjectif  v.  fr.  autain,  de  altusy  haut  ;  voir  aussi 
Otanes. 

Autavaux,  D.  Broyé,  Frib.,  Alta  Valle  vers  1160.  Donat. 
Hauterive,  Arch.  Fr.  VI,  et  loc.  à  Gombremont  ;  du  latin  alta 
vallis,  haute  vallée. 

Autervenaz,  ham.  sur  Ghampéry,  Valais,  pour  Hauta  Rêve- 
naZy  haute  ravine,  des  rochers  profondément  ravinés  qui  le  domi- 
nent. 

Aatigny,  Fribourg,  ail.  Otlenach,  villa  Altignei,  1068.  Mém. 
Fr.  II,  343.  Altinieiy  ii63-i2oo,  Arch.  Fr.  VI,  Altiniacum^ 
ii83,  Altignie,  1217,  M.  Fr.  ÏV,  Autinie,  1228,  Autignie,  1273, 
i44i>  Ottigng,  1717»;  de  (fundum)  Altiniacum,  domaine 
d*AltiniuSy  gentilice  romain  dérivé  du  cognomen  Altinus,  Hau- 
tigny,  ham.  de  Gorsier,  Vaud,  même  sens. 

Auvemîep,  Neuchâtel,  Averniacurriy  101 1,  Avernie  vers  io5o 
et  1220,  Avernie^  Avemye,  1277,  Avernier  et  Auvernier,  même 
charte^   1280,  etc.  Gatschet,  et  Studer  d'après  lui,   le  dérivent 


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20  AUX  —   AVENCHES 

d*avorniOy  nom  italien  du  Fraxinus  Ornus,  fréne  à  manne  et  du 
Cytise  Aubours,  étrangers  Tun  et  Tautre  au  pays.  M.  A.  Godet, 
dans  le  Rameau  de  sapiriy  l'explique  par  Au  Ver  nier  ^  au  bois 
de  vernes.  C'est  plus  que  douteux.  Le  suffixe  iacum  le  rattache  à 
un  nom  d'hooune  :  domaine  d'un  Avernius.  C'est  probablement 
Auvernier  qu'il  faut  reconnaître  dans  l'Avriniacum  du  Cart.  de 
Montheron  :  Uldricus,  sacerdos  de  Avriniaco,  n^ky  M.  R.  XII,  aa. 

Aux,  Lanze  des  — ,  alpes  de  Champéry;  de  lanze,  lanche, 
couloir,  ravin,  et  aux^  plur.  de  ail  :  couloir  où  abonde  l'ail 
feuillu,  vulgairement  branlette. 

Avanchet,  nant  ou  ruisseau  près  Genève  ;  probablement  parent 
du  nom  suivant. 

Avançon  ou  Avençon,  rivière  à  Bex  ;  2.  torrent  à  Vionnaz  ; 
3.  m.  et  ruisseau  à  Colombey  ;  4-  torrent  de  Morcles,  appelé  aussi 
Avançonnet  ;  celui-ci, ^ei/nen  Aquansoni,  charte  de  Saint-Mau- 
rice entre  847  et  853.  Cette  traduction  latine  montre  que  le  rédac- 
teur de  la  charte  y  trouvait  la  racine  ava^  eau.  C'est  un  mot  cel- 
tique qui  se  retrouve  dans  la  vallée  d'Aoste  :  Ëvançon,  et  le  Dau- 
phiné  :  Avançon,  Avance,  Vance,  Vançon,  ces  derniers  avec  apo- 
cope de  l'a. 

Les  Avantâ,  ham.  sur  Montreux  ;  le  t  est  peut-être  une  addi- 
tion postérieure  et  le  mot  serait  à  rapprocher  d'un  clausum  deis 
Avans  à  Granges,  Valais,  1260  ;  peut-être  du  patois  aoan,  s.  m., 
saule  osier,  dont  l'origine  est  du  reste  inconnue.  Ce  mot  avans  se 
trouve  dans  un  bail  de  i  a85  :  exceptis  avans  et  sarmentis  (glos- 
saire bas  latin  des  chartes  de  Savoie.  Doc.  Acad.  royale  de  Savoie, 

II). 

Aven,  village  de  Conthey,  Valais,  Avainz^  iioo,  AvaiZy  1200, 
Aveyn,  i25o.  Avens ^  i44o. 

Avenches,  de  Aventica  (Adventica),  Civitas  Aoeniica,  Not. 
Gall.  iv®  s.,  nom  au  moyen  âge  de  l'ancien  Aventicum,  celui-ci, 
comme  le  nom  de  la  déesse  Aoentiay  est  dérivé  à*AventoSy  juste, 
racine  aa,  protéger  (Zeuss).  Ce  thème  gaulois  avent  se  retrouve 
dans  plusieurs  noms  de  communes  de  France  :  Avanton  (Vienne), 
Avansan  (Gironde). 


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ÀYENEYRE  —  AVRY  21 

Aveneyre,  pâturage  et  sommet,  alpes  de  Villeneuve  ;  un  autre 
sur  Montbovon^  Fribourg.  Le  mot  a  une  étrange  ressemblance 
avec  (wenaire,  éirangeT,  Le  pâturage  de  Villeneuve  est  dans  les 
limites  de  Tancienne  Gruyère,  mais  Villeneuve  n'en  a  jamais  fait 
partie.  Serait-ce  donc  l'alpe  aveneire,  des  étrangers  ?  Il  faudrait 
d'anciens  textes  pour'appujer  cette  conjecture. 

Avenex,  ham.  près  Njon,  Avenacum,  926,  M.  G.  XIV,  876, 
Avenaiy  1286,  Avenay,  1260,  M.  R.  XII,  1 56  ;  du  gentilice  Ave- 
nos  (autre  forme  d*Avius)  =  domaine  d'Avenus. 

Aveimaz,  bois  au  Jorat  de  Lutry,  AwineSy  1 142,  Cart.  Monthe- 
TODy  Ewinaz,  1228. 

AvoulUons,  ham.  près  Njon  ;  loc.  à  Lejsin,  à  Lavey  ;  prés  à 
Fully  ;  Avouillaz,  prés  à  Saxon,  Avuliion,  prés  à  Saint-Martin 
d'Hérens,  loc.  à  Ollon,  à  Rennaz  ;  aux  Avouilles,  loc.  à  Ollon 
(aiguilles  rocheuses  sur  la  Grande  Eau)  ;  rAvoulIietla  de  la  Za 
=  Aiguille  de  la  Za,  vallée  d'Hérens  ;  les  Avolioiis,  chaîne  de 
rochers,  vallée  de  Bagnes. 

Ces  derniers,  de  avellhon^  patois  =  aiguillons,  à  cause  de 
leurs  pointes  aiguës.  Mais  quel  rapport  entre  des  aiguillons  et  les 
prés  de  la  plaine  du  Rhône  ?  Dans  les  prés  humides  où  l'on  ne 
peut  aller  avec  des  chars,  on  fait  un  tas  de  foin,  puis  on  glisse 
dessous  deux  douilles^  ou  aouillonSy  deux  aiguilles,  disent  les 
paysans,  c'est-à-dire  deux  perches,  et  l'on  transporte  ainsi  la 
charge  qui  est  un  avouillon.  Les  prés  où  l'on  est  obligé  d  enlever 
ainsi  la  récolte  sont  les  Avouillons  ou  Avullions.  Un  en  Oulion^ 
XIIP  s.,  à  Ecuvillens,  doit  être  le  même  mot,  ainsi  que  les  Au- 
glions  (gl  mouillé)  à  Fey  et  à  l'Aulion,  bois  à  Bière. 

Avry,  Fribourg,  Avri  vers  ii5o,  Aprilis  vers  1178,  Arch.  Fr. 
VI,  Abril,  ïï77>  Avriei^  Avril^  xii«  s.,  Avrie,  1202,  Matile. 
April^  Avrils  1228,  Aprili,  1286,  Avrie,  i3oi,  Avryez,  1426 
=  (fundum)  Apriacum,  domaine  d'un  A  or  lus,  gentilice  romain. 

La  fausse  orthographe  Avril  du  xii»  s.  a  entraîné  la  fausse 
interprétation  latine  Aprili,  Aprilis.  Il  en  est  sans  doute  de  même 
pour  plusieurs  autres  localités,  telles  sont  une  villa  de  Avrilliet, 
aux  environs  de  Palézieux  en  1296.  Cart.  Haut  Grêl,  M.  R.  XII, 


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^  AVULLY   —   ÂZEDON 

i3o,  prot>aî>leinenl  le  môme  que  le  lieu-dit  en  AprilierSy  i633,  à 
AttateDs  (Dellion);  les  mayens  d'Aprîly  à  Mollens,  Valais,  et 
Avril,  loc.  et  ruisseau  à  Genève,  qui  dériveraient  ég'alement 
d'Aprius, 

Aviillj-,  Genève,  Awillie  el  Avulie,  1220,  Avullie,  1227,  Awyl- 
iie,  i3o2j  Avuyllye,  1826,  M.  G.  IV,  3o,  XIV,  3oo,  XVIIl,  97  ; 
de  (fandam)  Avilliacum,  domaine  d'un  Avillius,  g^entilice 
romain.  De  Vit,  I. 

Avusy»  Genève,  Avuysie,  i3o2,  M.  G.  XIV,  3oo,  Aousye,  i338, 
Autisier,  i364,  i5i7,  évidemment  d'un  nom  pr.  g'allo-romain  ; 
probablement  un  {fundum)  Avusiacum,  propriété  d'un  Avusius, 
dérivé  d'Avus,  aussi  employé  comme  nom  propre.  De  Vit,  I, 
590, 

Ayans,  loc.  à  Apples,  Colombier,  Clarmont,  es  Ayens^  1296 
:=.  chcK  lés  descendants  A'Ago  ou  Acho^  n.  pr.  germain.  Fôrstem, 

p.    lOi 

Ayonl,  près  Sion,  Agents  1062,  M.  R.  XVIII,  Ayenta,  ii53, 
Hidber  II,  puis  Aent^  Aient <,  Ayent,  xrv®  s.  ;  on  peut  en  rappro- 
cher à  TAyon  ou  Layon  à  Puidoux,  Vaud.  D'après  Gatschet,  du 
v,  h,  ail,  êiyanti,  part.  prés,  de  eigan,  posséder,  soit  terre  for- 
mant un  bien  propre,  un  alleu.  On  trouve  encore  une  vigne 
d'Aenf  k  Vnrone,  1262,  un  champ  A'Ayent  à  Bramois,  i25o. 

Ayer,  nom  de  villages  alpestres  :  comm.  D.  Sicrre,  Ayer^  ï327, 
ham.  d'Hérémence,  etc.,  et  Ayerne,  de  nombreux  pâturages;  les 
premiers,  du  patois  ayer^  du  latin  acer,  érable,  et  les  seconds  de 
Tadjeclif  latin  acerinus,  lieux  où  il  y  a  des  érables. 

Az(^j  Col  de  r — ,  ou  de  l'Azel  et  Pointe  de  l'Azel  au  S.  de 
Lourtier.  Laget,  carte  Siegfried,  article  soudé  ;  Bec  d'Aget  au 
N.  de  Lourtier,  vallée  de  Bagnes  ;  du  v.  fr.  aze  (valaisan,  âge), 
synonyme  de  âne,  azet  =  petit  âne. 

Azol,  chalets  derrière  le  Cubli  sur  Montreux,  peut-être  un  dimi- 
nutif de  ûze. 

Azedon,  loc.  à  Conthey  =  probablement  azelion,  petit  âne, 
permutation  ll-d  ;  on  dit  Dadon  pour  Daillon,  ham.  de 
Coothey. 


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BAAR   —   BALEXERT  23 

Raar,  ham.  de  Nendaz,  Valais,  Barroy  iioo,  1162,  Bars, 
1221,  1260;  du  bas  latin  barrum,  terrain  fertile,  du  g'othique 
iairan,  produire,  rapporter. 

Bâche,  Bâches,  loc.  à  Ëcublens,  Chardonnaj,  D.  Mor^ifes,  etc.  ; 
endroits  bas,  creux,  où  restent  des  flaques  ;  du  celte  bach,  creux, 
humide,  bas  breton  bac,  bassin,  aug^e  ;  bach,  foin  de  marais. 
Nous  disons  dans  ce  dernier  sens  bâche,  Genève^  La  Côte,  Aven- 
ches.  Trebâche,  forêt  à  Corbeyrier,  est  un  composé,  et  Bacliillon 
à  Yvome,  Bachelet  à  Luins,  diminutifs. 

Bacon  ou  Baccon,  loc.  à  Aigle,  Crans,  Ëchallens,  Avenches 
et  ailleurs  ;  Proz  Bacon  à  Bag'nes  ;  de  l'ancien  fr.  bacon,  lard, 
du  V.  h.  ail.  bacho,  dos,  employé  adjectivement  pour  désigner  des 
terrains  fertiles.  La  Suisse  allemande  dit  de  même  Speck,  Specki, 
8  loc.  citées  par  Frûh  et  Schrôler,  v.  Bibliog-r.,  p.  3i4. 

Badausaz,  pâturaK^,  Ormont-dessous,  Bajoasa,  i3i5,  i3i8, 
Baiousa,  i332,  Baiosa,  1420,  permutation  y-c/,  comme  Oujon- 
Audon  ;  peut-être  de  la  racine  de  baie,  ouverture  :  la  Baiosa  est  le 
passag^e  oblig'é  pour  aller  de  Leysin  au  Col  du  Mouellé  et  à  la  val- 
lée de  l'Hongrin. 

Bagnes,  vallée  du  Valais,  Baines,  ii5o,  Hidber,  II,  Bannes, 
1177,  Bagnii,  1177,  Bagnes,  1177,  1206,  Banes,  12^2,  Bannes, 
1235,  etc.  ;  du  latin  balnea,  bains.  Il  y  avait  là  au  moyen  âg^e, 
d'après  Bridel,  une  source  très  fréquentée,  disparue  sous  un 
éboulement.  Barnia,  loc.  à  Villeneuve,  au  pied  d'Arvel,  avec 
des  eaux  sulfureuses  :=  égpalement  de  balnea,  (M.  de  Gingins, 
Recherches,  p.  44)  y  voit  une  fausse  lecture  4(  in  Barma  prope 
Villanova  1 247  et  non  pas  Barnia  ou  Balnea  comme  le  dit  Levade, 
p.  241.») 

Balnoz,  ruisseau  ;  voir  Bcnnaz. 

Balandes,  bois  sur  Bonmont,  D.  Nyon,  Convallem  de  Ba» 
lenda,  1202,  M.  G.  XV,  2,  mot  d'origine  celtique,  kymri  balaon, 
bourgeon  d'arbre,  balant,  le  bourgeonnement  des  arbres,  breton 
balaen,  v.  fr.  balain,  balai,  breton  balan,  genêt  (Dietz). 

Balavaiix  à  Vétroz,  Valais  =1  belle  vallée. 

Balexert  ou  Balessert,  Tour  de  — ,  près  Genève  ;  du  n.  de  fa- 


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24  BALLAIGUE   —   BAKBERINE 

mille  Balexert,  ancienne  famille  bourgeoise  de  Crenève;  autre 
forme  de  bel-essert,  aussi  écrit  exert. 

Ballaigue,  D.  Orbe,  Aqua  bella,  1177,  Ballewi,  1228,  B(h- 
leigue^  i354  =  belle  eau. 

Ballaly,  forêt  sur  le  Bouveret,  Valais  ;  du  bas  latin  bella  legia^ 
belle  forêt  ;  voir  Alliaz. 

Ballens,  Vaud,  Barlens,  1189,  ii48,  M.  R.  III,  58i,  48i,  Ba-- 
leins,  1 165  ?  Hidber,  II,  2o5  *  ;  de  Berlingis  =  chez  les  descen- 
dants A^BerilOy  n.  pr.  K^rmain. 

Balmaz,  Balme,  ou,  permutation  1-r,  Barmaz,  Barme,  Baul- 
mes,  Baume,  parfois  Bamaz,  Château-d'Œx,  Bassins,  Moutier, 
ou  Bame,  Ocourt,  et  les  diminutifs  en  ette  (atte,  Jura  bernois), 
otte  :  es  Barmottes  à  Bex,  ou  ine  :  Baumine,  ruisseau  ;  du  celte 
balm^  caverne,  paroi  de  rochers. 

Bambois,  pour  Ban-hois  ou  forêt  à  ban,  synonyme  dans  le 
Jura  bernois,  des  bois  Deoens  du  C.  de  Vaud. 

La  Bammat  (fausse  orth.),  pâturage  du  Jura  deNyon,  chalme 
BalmCy  XII®  s.  Cart.  d'Oujon,  M.  R.  XII,  72.  Voir  Balme. 

Banderettaz,  nombr.  loc.,  Bannerettes  à  Grand  vaux  ;  pro- 
priété d*un  bander  et  ou  banneret. 

Baragne,  prés  à  Orsiéres,  pâturage  à  Arzier  ;  de  la  même 
racine  que  4(  baragnon,  fossé  latéral  d'un  champ,  ^  dit  Littré, 
Suppl.,  sans  étymologie  du  reste. 

Barberèche,  Fribourg,  Barbereschi,  11 58,  Barberesche, 
1173,  F.  B.  \,  l\bi,  Barbaresche,  iiSo,  Barbareschi,  1182,  1228,. 
Barbarica,  i423.  Rec.  dipl.  VII.  D'après  Gatschet  (et  Studer),  du 
bas  latin  barbaresca,  plantation  d'arbres  irrégulière.  Est  plutôt, 
comme  le  Barbaresca  du  Maçonnais  en  963  cité  par  Jubainville, 
un  nom  dérivé  avec  le  suffixe  locatif  gaulois  isca,  du  gentilice 
Barbarius  ou  du  cognomen  Barbarus  :  Barbarisca  (villa),  ferme 
de  Barbarus  ou  de  Barbarius. 

Barberine,  ham.  et  rivière,  affl.  du  Trient,  Barberina^  1264, 
Barbarina,  1807,  ^-  ^-  XIV,  peut-être  la  même  origine  que  le 
précédent  ;  du  n.  pr.  Barbarus. 

^  Un  peu  douteux  :  on  y  parle  des  vignes  de  Baleins. 


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BARBOLEUSAZ   —   BAS-MONSIEUR  25 

« 

Barboieusaz,  pâtura^  sur  Grjon,  Berboleuse  sur  Ollon, 
Bai4>ollie  à  Chevillj  ;  de  la  famille  de  barbouiller  y  préfixe  péjo- 
ratif bar  et  racine  boull,  qu'on  retrouve  dans  le  v.  fr.  boulloriy 
bourbier  :  pâturages,  prés  boueux. 

Bardonnex,  Genève,  Bardonacurriy  ii53,  Barduniacum, 
i25o,  Bardonayy  i344,  Bardonex,  i38i,  M.  G.  XIV,  9,  29,  IX, 
229,  III,  219  =  (praedium)  Bardonacum,  propriété  d'un  ^Bar-- 
donus  ou  *  Bardunus. 

Barges,  ham.  de  Vouvry  près  du  Rhône,  Barges^  1269  ;  loc. 
à  Yvorne  près  du  Rhône  ;  prés  à  Veyrier,  vers  TArve.  Gomme 
Bargen,  G.  Berne,  port  sur  l'Aar,  Barges^  1228,  du  bas  latin 
barca,  fr.  barge,  bateau  à  fond  plat,  bateau  de  bac.  C'était  sans 
doute  à  l'origine  l'emplacement  de  bacs  sur  ces  rivières,  ou  des 
lieux  d'embarquement.  En  i439,  à  Fribourg,  un  chemin  de  Bar- 
ges que  le  Gonseil  fait  améliorer.  G'est  encore  le  nom  d'un  affluent 
de  la  Petite  Glane. 

Barme,  voir  Balme. 

Bameuse,  alpe  sur  Ayer,  Valais,  et  Berneuse,  sommet  sur 
Leysin  ;  peut-être  adjectif  dérivé  du  celtique  herriy  monceau, 
amas  et  aussi  fourré. 

Barnia  (ou  Bamiaz)  à  Villeneuve,  voir  Bagnes. 

Bart,  Chez  le  — ,  ham.  Neuchâtel.  Parait  se  rattacher  au  v.  fr. 
6er,  provençal  bar,  forme  nominative  du  mot  baron,  forme 
régime,  bas  latin  haras,  homme  fort,  guerrier  vaillant.  Origine 
discutée  ;  peut-être  du  celtique,  kjmri  bar,  héros. 

Basenaz,  pâturage  à  l'Etivaz,  Pays-d'Enhaut  ;  du  n.  pr.  Basin^ 
famille  de  Rossinières  (uote  manuscrite  de  M.  Isabel). 

Basens,  2  com.  Lac.  et  Singine,  Frib.,  ail.  Bôsingen,  Basens, 
1228,  1234,  M.  R.  VI,  1262,  i4o6,  Rec.  dipl.  I  et  VI,  Basingel, 
Rec.  dipl.  VI,  Besingen,  1 264-1 665  =  chez  les  descendants  de 
Beuo,  n.  pr.  germain. 

Bas-Monsieur,  ham.  près  Chaux-de-Fonds.  D'après  V.  Benoît, 
Bsq.  neuch.  I,  no,  s'appelait  autrefois  le  Ban-Monsieur,  terrain 
à  ban,  appartenant  au  comte. 


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26  BASSAYS  —   BATTIAU 

Bassays  (ou  Basseys  ou  Bas-Serré),  ham.  de  Vérossaz  sur 
Saint-Maurice  ;  de  bas  et  sex,  rocher. 

Bassecourt,  D.  Délémont,  Baressicort,  1160,  Barsecurt, 
1178,  Baressecort,  1181,  1289,  Boressecort,  i256.  Ces  formes 
anciennes  indiquent  comme  premier  élément  un  n.  pr.  C'est  la 
cour,  la  ferme  d'un  Germain,  mais  lequel?  Fôrstemann  a  Basso, 
mais  pas  de  nom  renfermant  le  r  de  ces  quatre  formes  primitives. 

Bassenges,  D.  Morges,  Baffinges,  794,  Bassenges,  1217,  et 
Bassins,  D.  Nyon,  Bassinges,  974,  1000,  Bassiniacum,  ii48. 
Bassins,  ii64,  Bacins,  1196,  1244»  M.  R.  XII,  etc.  =  chez  les 
descendants  de  Basso,  n.  pr.  g^ermain. 

Les  Bassets,  ham.  à  Clarens  D.  Vevey  ;  le  Basset,  col  au  val 
Ferret,  autre  entre  Liddes  et  Bag-nes  ;  de  bas.  En  Dauphiné  les 
cols  sont  souvent  appelés  baisses, 

Bassy,  ham.  à  Anières,  Genève.  Probablement  de  (fundum) 
Bassiacum,  domaine  d'un  Bassius,  g'entilice  dérivé  du  cog'nomen 
Bassus.  Il  faudrait  une  forme  ancienne  pour  chang'er  cette  con- 
jecture en  certitude. 

Le  Bastillon,  arête  de  rochers  au  val  Ferret,  Valais  ;  dimin.  de 
bastille,  château  fort. 

Bastioulaz,  m.  à  Epesses  =  petite  construction  de  pierre  ; 
diminutif,  avec  le  suffixe  oula,  de  bastia.  Voir  Bâtiaz. 

Basuges,  ancien  nom  de  Saint-Prex,  d'après  le  Cartulaire  de 
Lausanne  ;  de  basilica,  église.  C'est  là  que  fut  enterré  l'évêque 
saint  Prothais,  et  l'endroit  prit  dès  lors  le  nom  de  Saint-Prex.  Le 
lieu-dit  Sur  Bassus  conserve  le  souvenir  de  l'ancien  nom  du  vil- 
lage. 

Bâtiaz,  Valais;  la  Bâtie,  Genève,  château  construit  en  i3i8, 
Batista,  M.  G.  IX,  3i3,  Bastide,  1821  ;  autre  près  Versoix  ;  du 
v.  fr.  bastie,  provençal  bastide,  lieu  fortifié,  du  bas  latin  bastire. 

Battentin,  m.  à  Bulle,  Frib.,  Battentein,  1286,  Batetens, 
1879,  Battentin,  il\'}h,  Arch.  Fr.  III  ;  probablement  d'un  n.  pr. 
germain,  un  composé  de  la  racine  Bado. 

Battiau,  ham.  à  Saint-Prex,  m.  à  Granges,  Frib.  ;  Baptiaux 
k  Aig'le,  Battioux,  OUon  ;  Battiou,  Célignj  ;  Battieux  à  Colom- 


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BAUGY   —   BAY  27 

bier,  Neuchâtel  ;  forme  patoise  du  bas  latin  baptitorium,  fr.  bat- 
toir. 

Baugy^  ham.  de  Montreux,  Bogie,  Bougie,  i23o.  Malg^ré  les 
o  des  formes  anciennes,  nous  paratt  dérivé  comme  les  Baugy  de 
France  de  {fundum)  Balbiacum,  domaine  d'un  Balbius,  genii- 
lice  romain.  Les  nombreuses  antiquités  romaines  qu'on  y  a  trou- 
vées parlent  en  faveur  de  cette  origine. 

Bauioz,  ham.  de  Gimel.  Voir  Bolle. 

Baolmes,  D.  Orbe,  Balmo,  962,  Balmes,  1 174,  Balma,  1 183, 
Balmis,  etc.  Voir  Balme. 

Un  quartier  de  vigne  à  Neuveville  s'appelle  aux  Baumes.  Or  un  acte 
de  1185,  Trouillat,  I,  261,  parlant  de  vignes  à  Nugerol,  in  Nuerol, 
nomme  les  «  vineas  ad  Balinam,  »  Ce  Balinam,  qui  n'a  pas  laissé  de 
trace,  nous  paratt  être  une  fausse  lecture  pour  Balmam,  baume,  nom 
conservé  dans  l'endroit  indiqué. 

Bavelier,  ham.  de  Pleigne,  D.  Délémont,  Bawile,  i336, -fiaw- 
lier,  1847,  ^'''  Baderswil.  Parait  d'abord  formé  de  bach,  ruis^ 
seau,  et  velier,  wiler,  village,  ce  que  semble  justifier  sa  position 
au  bord  d'un  ruisseau.  Mais  le  premier  élément  de  tous  ces  noms 
est  toujours  un  nom  d'homme,  et  puis  bach  n'explique  pas  l'ail, 
bader.  Bader,  nom  fréquent,  m.  h.  ail.  vient  du  v.  h.  ail.  Ba- 
thariy  de  la  racine  bad,  vieux  gothique  beado,  et  hari,  guerrier. 
Fôrstem. 

Bavois,  D.  Orbe,  Baioes,  1182,  M.  R.  VII,  28,  et  1228,  1899, 
BaoieSy  1200,  M.  R.  III,  ^^8,  Baioies,  i2i3,  1228,  Bavoes,  1225, 
Bayoies,  1270,  1298,  M.  R.  XIV,  Bayoyes,  12^5,  Bayoes,  i359, 
1453,  Bavoy,  i536.  Mot  difficile  à  expliquer.  Autant  qu'on  peut 
en  conjecturer  sur  la  physionomie  du  mot,  en  considérant  que  le 
V  est  une  lettre  intercalée,  on  peut  y  démêler  la  racine  bay,  de 
bach,  ruisseau,  et  un  suffixe  collectif  oyes,  oieSy  village  où  il  y  a 
plusieurs  ruisseaux,  ou  territoire  entre  plusieurs  ruisseaux  ;  or  le 
territoire  est  limité  par  le  Talent  et  les  eaux  du  marais,  et  plusieurs 
ruisselets  d'après  la  carte  y  descendent  des  coteaux  à  la  plaine. 

Bay^  Baye,  Bey,  nom  de  nombreux  ruisseaux  ;  de  l'ail,  bach, 
ruisseau.  De  là  encore  peut-être  Bex,  D.  Aigle,  villa  Baccis,  674, 


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28  BAVARDS   —  BEPFEUX 

BoeZy  ii42ï  BaXj  1179,  Bais,  1227,  BeZy  i245,  et  en  Bex,  loc. 
à  Ëclépens,  entre  la  Venog'e  et  un  ruisseau.  Quant  à  Bez,  à  Cour» 
telarj,  il  pourrait  aussi  bien  venir  de  biez.  Voir  ce  mot. 

Les  Bayards,  Neuchâtel,  Bayar,  1282,  Bayarty  Bayard^ 
Boyhearty  i344)  Matile;  probablement  n.  propre  d'homme. 

Bayse  (pron.  ba-hi),  ham.  à  Blonaj,  aussi  Bahise  ;  loc.  à  Bex, 
à  Faoug,  Avenches  ;  Baysaz  à  Saint-Trîphon,  Bahyse,  ham.  sur 
Cully,  Bayèze,  m.  à  Morgins,  Creux  de  Bahyse  sous  Chamos- 
saire,  alpes  d'Ollon  ;  à  la  Bahise,  m.  à  Saint^Aubin,  Fribourg  ; 
en  la  Bahi,  m.  à  Hauteville  ;  origine  inconnue,  peut-être  fam.  de 
bay. 

Bé,  Bi,  préfixe  patois  =  beau  :  Béboux  (bois),  Bécor  (corne)^ 
sommet  à  Morgins  ;  Bécuel  à  Landeron  (cul)  ;  Bez  Crettet  (petit 
crét)  à  Outre  Rhône,  Bémont/Bévilard  (village),  Bétzatay  (châ- 
teau),  rochers  à  Outre  Rhône,  etc.,  Bicrets  à  SaintrGingolph  ; 
Bigitoz  à  Charmey  ;  Bîmont  ;  Bipraz  à  Porsel,  etc. 

Beaugourd,  voir  Gourd. 

Les  Bédaires,  loc.  et  ruisseau  à  Concise  ;  Bédayre,  ham.  d'Or- 
mont-dessus  et  ruisseau,  augmentatifs  ;  les  Bedeaux,  petits  ruis- 
seaux au  pied  de  Marnex,  Ormont-dessus,  diminutifs;  dérivés  du 
bas  latin  bedumy  voir  bied  ;  avec  la  permutation  d-z  :  es  Bezières, 
loc.  à  Etoy,  Vaud,  Beseiri,  loc.  à  Courlevon,  Jura  bernois,  le 
même  que  Bezeria,  Cart.  Haut  Crêt,  M.  R.  XII,  p.  127,  Bezericy 
p.  129,  considéré  comme  nom  propre  et  qui  nous  paraît  être  un 
n.  commun,  synonyme  de  bedeyre.  On  le  retrouve  dans  le  Cart. 
Laus.  M.  R.  VI  où  Ton  parle  de  la  Bezeri  à  Vevey,  1286,  juxta 
veteres  muros,  soit  la  meunière  ou  canal  des  moulins.  Les  mots 
de  la  charte  de  Haut  Crêt  :  4(  dicti  religiosi  aquam  de  Broya... 
non  debebant  ducere  per  Bezeriam  ad  molendinum  suum,  ^  rap- 
prochés de  la  bezière  de  Vevey,  nous  paraissent  concluants.  Une 
charte  de  Bulle,  i438,  parle  de  quadam  bezeria  molendini  dicte 
ville. 

Beffeux,  ham.  de  Vionnaz,  Valais,  où  habitait  évidemment 
Perrodus  de  Bellofago  de  Viona,  i4o2,  M.  R.,  2«  série,  II,  i25  = 
bel  faux  ou  béfaux^  beau  hêtre. 


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BEGNINS  —   BBLLELAY  29 

Begnins,  D.  Njon,  BinginSy  1 145,  BinginSy  1 165,  Hîdber,  II, 
BinninSy  i2o4,  M.  R.  V,  222  et  vers  1224,  M.  R.  XII,  5o  ;  -fii- 
gninsy  1226,  1269,  i349,  DininSy  1289,  M-  ^-  ^^'»  ^y^y^^ 
1285,  Biffnyns,  1266,  M.  R.  XII,  1828,  etc.  ;  de  Benninffi8  = 
chez  les  descendants  de  BennOy  n.  pr.  germain  (et  non  de  Sanctus 
Benij^l^nas,  comme  on  Ta  écrit  souvent). 

Les  Beillants  ou  Belliants,  écart  de  Jussj,  Genève,  les  Balanz, 
1274,  es  BalanZy  1276,  M.  G.  XIV,  189.  Voir  Balandes. 

Belfaux,  Frib.,  Belfo,  Bellofago,  1188,  1142,  ii5o,  Arch. 
Fr.  \l,Bel/oz,  1228,  M.  R.  VI,  1894,  i4o6,  Rec.  dipl.  1471, 
M.  G.  XII,  60,  Bel/oly  i4i6,  etc.  ;  de  bellumfagum^  beau  hêtre. 

Beiin,  employé  fréquemment  comme  déterminatif.  On  connaît 
Sauvabelin.  M.  Bonhôte  indique  encore  (Musée  Neuch.  VII,  197), 
Bas  Belin,  Gerneux  Péquignot,  Neuchâtel,  Crêt  Belin^  Aberge- 
ment,  D.  Orbe  ;  Praz  Belin,  Bretonnière,  Ballaigue  et  Vaulion, 
D.  Orbe.  Ajoutons  Auge  Belîn  à  Gouvet,  en  Bellin,  prés  à  Bex. 
Nous  avons  peine  à  rapporter,  comme  M.  Bonhôte,  toutes  ces 
localités  à  Belenos  et  au  culte  du  soleil.  (Il  y  rattache  aussi  Tré- 
velin.)  Nous  voyons  plutôt  dans  ce  déterminatif  le  v.  fr.  beliriy 
adj.  =  ovin,  de  mouton,  donc,  dans  ces  localités,  des  créts,  des 
prés  où  paissent  les  moutons.  D'après  Godefroy,  belin  se  dit 
encore  au  sens  de  mouton  dans  le  Jura.  «  Toutefois,  nous  fait  re- 
marquer M.  le  prof.  Bonnard,  pour  que  cette  explication  soit 
exacte,  il  faut  que  les  noms  en  question  ne  soient  pas  attestés  avant 
la  fin  du  12^  siècle,  époque  où  Belin  est  employé  comme  nom 
propre  pour  dèsig'ner  le  mouton  dans  le  roman  de  Renart,  comme 
Renart  y  désigne  le  goupil,  etc.  » 

Bellaluex,  alpes  de  Bex  et  Bellalui  ou  Ballalui,  alpes  de  Lens, 
Valais  ;  de  belle  et  tueXy  lui,  paroi  de  roches  ;  voir  Lex. 

Bella  Tola,  sommet.  Valais.  Voir  Tola. 

Bellegarde,  Gruyère,  Balaimarda,  1228,  M.  R.  VI,  28,  Bella- 
gardUy  1426,  XXII,  861  ;  de  belle  et  patois  vouarda,  fr.  garde, 
du  V.  h.  ail.  warteriy  garder,  veiller. 

Bellelay,  D.  Moutier,  Bellelagia,  ii4i»  ïi79>  Balelaia,  1177, 
PelUUagia,  1192,  M.  G.  IV,  i4,  et  1800,  F.  B.  FV,  6,  Bellelee, 

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30  BELLERIYE    —   BELPRAHON 

1244)  Bellelaie,  1298,  Belile,  i33i.  Trouillat,  III;  de  belle  et 
legia,  leia,  forêt  :  belle  forêt.  Voir  Alliaz. 

Bellerive,  D.  Awenches,  Pulchra  ripa,  izt^o,  Bellarivay  1299, 
M.  R.  V,  36o  =  belle  rive. 

Bellevaux,  ham.  à  Lausanne,  Bella  vallis,  1 190,  Cart.  Month., 
Balesvalz,  1 2 12,  M.  R.  VI,  i45  ;  BellevauXy  i345,  loc.  à  Neu- 
châtel  et  Belvaux,  ferme  à  Nods,  Berne  =  belle  vallée. 

Belmont  près  Lausanne,  Belmunty  12 14,  20,  26,  28,  36,  Bel- 
lum  monteniy  1267,  Bealmont,  i238,  M.  R.  VI,  655  et  1239, 
p.  663.  Cette  dernière  forme  ferait  penser  tout  d'abord  à  Mont  de 
Beal  ou  Baal,  le  soleil,  que  les  Celtes  adoraient  sur  les  hauteurs. 
M.  le  prof.  Bonnard,  à  qui  nous  avons  soumis  la  question,  ne  voit 
dans  beal  que  la  forme  intermédiaire  entre  bel  et  beau.  Les  autres 
Belmonty  près  Yverdon,  Belmont^  1174»  i235,  Cart.  Month., 
Belmont  ou  ^^/mwnrfprèsNidau,  Bellam  moniem,  1107,  Trouil- 
lat, I,  23 1,  etc.,  ont  la  même  origine  :  beau  mont. 

Belon,  Crêt  — ,  à  l'Abergement,  D.  Orbe,  Tronche-Béion  à 
Riaz,  Frib.  ;  patois  bélon  =  barlong",  plus  long  que  large. 

Belosse,  à  Cheseaux  sur  Lausanne,  es  Belosses  à  Soral,  Ge- 
nève  ;  v.  fr.  beloce^  fruit  du  prunellier. 

Belossy,  loc.  à  Charrat,  Valais  ;  au  Belossi  à  Port  Valais,. 
Bellochay  à  Iserables,  Bolossy,  Vuadens  et  Chavannes-les-Forts, 
une  terre  en  Bolosie  à  Morlon  en  i685,  Bolossat,  Villarimboud  ; 
la  Beiossière  à  Hermance,  la  Bélosseltaz  à  Lavigny,  Belossier 
à  Noville,  les  Belossières,  Saint^Blaise  ;  la  Bollossettaz  à  Riez 
et  Vuadens  ;  en  Belosson  à  Gryon,  en  Bellesson  à  Arnex-Orbe. 
Un  pratum  del  Belocier^  i2o5,  donné  à  labbaye  de  Saint-Mau- 
rice, une  <  fontem  deis  Bolossier  près  Cornaux,  1220.  Du  patois 
belossi,  bolossif  prunellier,  celte  poloSy  breton  bulos,  v.  fr.  beloce^ 
anglais  moderne  bullace,  prunelle,  bas  latin  bulluca  :  4ç  Nec  aliud 
penitus  quam  pomorum  parvulorum  quae  bullucas  vulgo  appel- 
lant,  vescabatur.  >►  Vie  de  saint  Colomban.  (Holder,  63 1.) 

Belprahon,  D.  Moutier,  Berne,  autrefois ^^/>raAon9  ail.  Tiefen- 
bach,  en  patois  Bépravon  ;  du  bas  latin  bedum,  bief,  ruisseau, 
de  Tall.  hed,  et  pro/undum,  ce  qui  correspond  au  nom  allemand. 


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BENDES  —  BERGHÈRES  31 

Bendes,  ham.  de  Saint-Légîcr  ;  Es  Bendes  à  Villeneuve  ;  loc. 
à  Chandolîn,  D.  Sierre,  et  Benda  à  Chippis  ;  de  l'anc.  h.  alL 
bindaj  prov.  benda,  fr.  bande,  surface  longue  et  étroite. 

Bendolla,  alpe  sur  Grimentz,  Anniviers,  alpis  de  Bendala^ 
i3i2,  diminutif  du  précédent. 

Benenté,  forêt  du  Jorat  de  Lausanne,  corruption  de  Monsbe- 
nestely  1174;  de  mont,  benesty  part,  passé  v.  fr.  =  béni  et  suf- 
fixe dim.  eL 

Benevis  ou  Bennev^'s,  loc.  à  Aigle  ;  €  me  paraît  venir  de  a 
bénéois  ou  bénéois,  du  latin  benCj  bien  et  vis,  tu  veux  ;  locution 
de  droit  féodal  ;  contrat  pour  jouir  tant  qu'il  plaira,  sans  limita- 
tion de  durée.  >  {Note  de  M.  Isabel.)  Il  y  avait  jadis  une  famille, 
savoisienne  de  Benevis  ;  en  i32i  un  Michel  de  Benevys  prend 
part  au  siège  du  château  de  Corbières  au  Pays  de  Gex  par  Amé  V 
de  Savoie.  Acad.  Sav.,  2®  s.  I.  Peut-être  le  Benevis  d'Aigle  aurait- 
il  été  une  possession  de  cette  famille  :  la  noblesse  de  Savoie  possé- 
dait de  nombreux  fiefs  à  Aigle. 

Benex,  ham.  de  Prangins,  Beinai,  1262,  Benay,  i3i5,  M.  R. 
V,  35o,  247  =  (vicam)  Benacum;  du  celte  benacos,  corne, 
hibern.  bennachy  de  benn,  corne,  promontoire  ;  Bernex  est  juste- 
ment au-dessus  du  cap  très  saillant  de  Promenthoux,  depromon- 
torium,  promontoire.  Benacum  est  l'ancien  nom  gaulois  du  lac 
de  Garde,  le  lac  «  cornu  »  aux  promontoires  multiples,  nommé 
deux  fois  par  Virgile. 

Une  charle  de  1277,  M.  G.  XIV,  155,  parle  d'un  Venay,  terre  des 
Tenipiiers.  Le  Rég.  gea.,  278,  hésite  dans  Fidentificatioo  de  Veoay  entre 
Avenex  et  Benex,  mais  se  décide  au  répertoire  pour  le  premier.  Ce  doit 
être  plutôt  le  second,  puisque  la  Commanderie  des  Tempfiers  de  La 
Chaux  avait  une  terre  à  Benex.  La  permutation  b  initial  —  v  se  retrouve 
ailleurs  à  la  même  époque,  voir  Evordes. 

Bennaz,  bras  du  Rhône  à  Illarse  près  Aigle  ;  le  Bainoz  ou  la 
Bainaz,  affl.  de  la  Petite  Glânc  ;  patois  hainna,  flaque  d'eau  sta- 
gnante (Bridel),  du  celtique  boinn,  rivière.  Sorebennaz,  loc., 
alpes  de  Veytaux,  près  de  la  Vereyaz  =  au-dessus  du  ruisseau. 

Berchères,  m.  à  Malapalud,  Bergère,  m.  à  Lucens,  loc.  Mar- 


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; 


32  BERGHIER   —   BERNEX 

chissy,  endroit  où  Ton  garde  des  moutons  ;  bas  latin  bercharia  ; 
synonyme  du  moderne  Bergerie  qu'on  trouve  à  Nyon,  Valeyre^ 
Rances,  etc.  Voir  aussi  Verchère. 

Berchier,  D.  Moudon,  Bergie,  Berchiacum,  ii54,  Bercie, 
1166,  Bergi,  Bergy^  Cart.  Month.^  Berchie^  1228,  i453,  etc.  ; 
Bercher  ou  Berchiez,  m.  et  terrain  à  Marchissy  ;  en  Berchy, 
loc.  à  Pampigny  ;  désig-ne  évidemment  un  fundum,  une  propriété 
d'un  Gallo-romain,  comme  *  Berbicius. 

Berelaz,  loc.  à  Bramois  :  un  lieu  Bercles  à  Venthône,  Valais, 
1229,  les  Bercles,  loc.  à  Neuchâtel,  es  Bordes,  i53i.  Bercle, 
patois  berquiéy  est  un  nom  v.  fr.  =  treille.  En  1670,  dit  le 
P.  Dellion,  le  curé  de  Montbrelioz  doit  entretenir  les  toits  de  la 
cure,  les  haies,  et  4(  maintenir  la  bercle,  ^  (Dans  le  G.  de  Vaud, 
berclure,  rame  de  haricots.) 

Bérenges  ou  moins  bien  Béranges,  ferme  à  La  Tour  ;  de  Be^ 
ringis  =  chez  les  descendants  de  Bero,  n.  pr.  germain  ;  du  v.  h. 
ail.  bero  =  ours  ;  correspondant  de  Beringen,  SchafiFhouse,  et 
Beriken,  Argovie. 

Berlaz,  Berley,  voir  Bierlaz. 

Berlens,  D.  Glane,  Fribourg,  Berlens  vers  1 176,  Donat.  Haut., 
1 198,  M.  F.  III,  69,  1223,  1228,  M.  R.  VI,  4o3,  23,  Berlin,  1677, 
i638.  Belle ns,  i453  =  chez  les  descendants  de  Berilo,  n.  pr.  ger- 
main, de  bero,  ours.  Praz  Berlens  à  Châtel-Saint^Denis,  même 
origine. 

Berlin,  Ghamp  — ,  ham.  de  Sorens,  Gruyère  =  champ  de  Be^ 
rilo.  Quant  à  Berlin,  m.  à  Morges,  c'est  un  nom  tout  moderne 
donné  au  xix®  s.  par  un  propriétaire  allemand  ;  le  nom  local  est 
les  Huttins. 

Berlincourt  ou  Brelincourt,  ail.  Berlinsdorf,  ham.  de  Ba»- 
secourt,  D.  Porrentruy  =  cour,  ferme  de  Berilo,  n.  pr.  germain, 
diminutif  de  bero,  ours. 

Bernex,  Genève,  Brenaicus  vers  l'an  1000,  Brenay,  i256, 
1271,  M.  G.  XIV,  38,  118,  Birney  et  Berney,  1278,  M.  G.  XIV, 
i3o,  Bernay,  1862  ;  Bernay,  m.  à  Port-Valais  =  (praedium) 
Brennacum,  du  n.  gaulois  Brennos,  comme  les  Bernay  de  France. 


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BBRNONA  —   BESENGETIS  33 

Bemona  ou  Bemone,  loc.  près  Venthôoe,  D.  Sierre^  Ber- 
nonnes  à  Sierre,  Bemona,  5i5,  1267,  M.  R.  XXIX  et  XXX,  de 
(uilla)  BernonOy  ferme  de  Berno  ou  Bernon,  n.  pr.  germain 
coDnu  dans  le  pays. 

Béroehe,  la  — ,  partie  S.  du  district  de  Boudrj,  Neuchâtel, 
auasi  appelée  la  Paroisse,  la  Paroche,  i433  ;  du  latin  parochia 
(saint  Jérôme),  altéré  de  parœcia^  diocèse.  De  même  dans  le  Por- 
rentruj,  la  contrée  de  Charmoille  s  appelait  jadis  la  Baroche,  nom 
encore  employé  en  bourgpuignon  pour  paroisse. 

Béroie,  vaste  pâturant  et  m.  isolée,  sur  Saicourt,  D.  Mootier  ; 
paraît  se  rattacher  au  v.  fr.  berrie,  comme 

Berolle,  D.  Aubonne,  Vaud,  Birola  et  Berola,  1278,  ByrolaSj 
i3a2,  BirotaZy  i453  ;  dim.  du  v.  fr.  berrie,  lande,  plaine,  pâtu- 
rage vague,  donc  petite  plaine;  en  Berroulei,  près  à  Aigle, 
dim. 

Berra,  sommet  de  la  Gruyère,  et  Pointe  de  Béron,  alpes  du 
Triait,  Valais  ;  du  celte  ber,  pointe. 

Bert,  en  composition  comme  déterminatif  dans  plusieurs  noms, 
en  Ubert  ou  Liebert,  loc.  à  Boussens  ;  Praz-Bert  à  Payeme  ; 
Prabert  à  Monthej  ;  Yalbert  à  Ocourt,  Jura  bernois  =  fordts, 
pré,  vallée,  de  Bert,  n.  pr.  germain,  contracté  de  Berahty  Técla- 
tant,  le  brillant. 

La  Berthaz,  sommet  ou  saillie  de  Tarète  au  col  de  Couz,  Val 
dUliez,  et  le  Berthex  ou  Berthet,  alpes  de  Bex,  dim.  du  précé- 
dent ;  les  deux,  sommets  schisteux  de  flyseh,  se  délitant  cons- 
tamment ;  de  l'adj.  patois  bert  ho,  bertha,  fragile. 

Bertol,  alpe  et  sommet  à  Bvolène,  Valais,  Cqmba  Bertol 
vers  1280  =  combe  (de)  Berthold,  n.  pr.  germain. 

Bertzo,  chalets  sur  Ayent,  Valais  ;  passage  de  rochers  au  Sa- 
netsch  ;  Berze,  (ts)  loc.  à  Leytron,  Valais  ;  métathèse  pour  brèche^ 
d'où  le  col  des  ftpéehets,  vallée  dHérens.  En  Dauphiné,  berche 
=  col. 

Beseneens,  D.  Veveyse,  Frib.,  Besencens  et  BesenceSy  xii«  s. 
Cart.  Haut-Crèi,  M.  R.  XII,  i5o,  169,  Bessensen,  1299,  d'après 
Kuenlin  ;  nom  dérivé  d'un  n.  pr.  germain. 

M.  D.   SBC.   SÉRIE,  TOBCB  VII  ^<->  j 

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34  BESSINGES    —   BEURNEVAISIN 

B4^,ssînffes,  ham.  C.  de  Genève  =  chez  les  descendants  de  Bezo 
ou  de  BettOy  n.  pr.  g'ermain.  Voir  Bettens. 

Be!i»o,  lo  — ,  sommet,  vallée  d'Anniviers,  Valais  ;  du  bas  latin 
Àmo,  fr.  hesson,  jumeau,  à  cause  de  ses  deux  pointes.  De  même 
CrôUlH^sse,  sommet  près  Sion  =  crête  jumelle,  et  Pierrabesse 
à  Grimisuat,  Valais,  Peina  Bechy,  1262,  Petra  Bessy^  1267; 
loc.  k  Ollon,  aux  Ormonts  et  à  Bex  ;  ici  g^ros  bloc  erratique  fendu 
du  haut  cri  bas,  ce  qui  en  fait  deux  pierres  jumelles.  Pierrabaisse 
à  ConLhi?y  est  sans  doute  une  fausse  orth.  du  même  mot. 

Béthiisy  ou  Bétusî,  ham.  à  Lausanne,  Bitusiacum,  906,  Betu- 
gie^  12^0»  BitusiSy  1228,  Bettusie,  1287  ;  ham.  de  Bretig^ny-sur- 
Morrens  =:  {/undum)  Bitutiacarriy  domaine  d*un  Bitutius,  g-en- 
LÎlicc  romain,  peut-être,  d'après  De  Vit,  le  même  que  Betutius^ 
Betucius  ou  Betutius,  nom  très  connu  par  les  écrivains  et  surtout 
par  les  inscriptions.  Ces  formes  primitives,  avec  le  suffixe  acum, 
qui  s  ajoute  à  des  noms  d*hommes  (uniquement  à  cette  époque 
reculée)  el  l'absence  de  Th,  montrent  à  l'évidence  que  Tétymolog'ie 
germanique  Bethaus,  maison  de  prière  (Dict.  hist.,  V,  p.  85)  est 
erronée. 

Bolxatai,  rochers  découpés  sur  Outre-Rhône,  Valais  =  beau 
château. 

Bettolln,  clos  de  vignes  à  Aigle,  Bitiilins,  1882  ;  peut-être 
comme  Billens,  Bitlens,  voir  plus  loin  =  chez  Biiilo,  n.  pr.  ger- 
main ;  toutefois  il  faut  considérer  que  Bitlens  était  contracté  au 
xW  s.  et  Bittilins  non  au  xrv«.  Il  y  a  une  racine  onomastique  Biti^ 
d'où  l'on  aurait  Bittilo.  Ici  la  contraction  se  produirait  moins  faci- 
lement. (Note  manuscrite  de  M.  le  prof.  Stadelmann.) 

Bêtti^nK,  D.  Gossonay,  Betens,  1142,  1269,  1286,  BectenSy 
1149.  r358^  1881,  Beteins,  1228,  BessenSy  1286,  Betleyns,  1278, 
Bettens,  1887  ;  —  ham.  de  Château-d'Œx,  BatenieSy  iii5,  Hid- 
ber,  I,  458,  Bestens,  i486  =  chez  les  descendants  de  Beiio,  n. 
pr.  g-ermain  très  fréquent. 

Beurnevalsin,  D.  Porrentruy,  ail.  Brischwiler^  Brunnevisin^ 
laii,  Burneoison,  1290,  Barneoesin,  1848  ;  racine  germanique 
Ar«/i.  VoirBournens.  , 


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BEUSON   —   BIENNE  35 

Beuson,  ham.  de  Nendaz,  Valais,  Bousun,  1200,  Bouson, 
1227,  1248,  etc.  ;  2^  loc.  à  Chamoson  ;  de  beuse  ou  bouse  :  lieu 
boueux. 

Bevaix,  NeuchÂtel,  yiWsl  Bevacensis,  998,  Bevat,  1092,  Beuais^ 
ii42*  Cart.  MoQX\i,^Bevex,  1268,  i453,  BevaZy  1268,  1268,  i3ii, 
Bevay,  i2So,'Bevays,  i3io,Beoeyz,  1821.  D'après  Gatschet,  cor- 
respondant du  n.  ail.  Bifang^  du  v.  h.  ail.  bifàhan^  clore  ;  ce 
serait  le  sjn.  des  Clos,  Closuit,  etc.,  si  fréquents.  Mais  le  n.  latin 
cellam  Bethaatiam,  io49>  Hidber,  I,  348,  semblerait  indiquer 
une  autre  ori^^e  inconnue. 

Les  Bevières  au  Landeron,  Beviery,  i243,  Beviere,  i343;  es 
Bévières,  loc.  à  Vich,  dérivés  collectifs  de  bevium^  bief,  prés 
coupés  de  canaux. 

Bévieux,  h.  de  Bex  et  Givrins,  le  premier  faussement  écrit  Bex- 
vieux  par  de  Gingins  et  par  la  carte  Siegfried  ;  villag'e  de  chalets 
sur  Montreux  {Beaeux,  i355)  ;  Béviaux,  pâturage,  Pays-d'En- 
haut,  loc.  à  Blonaj,  probablement  dérivés  de  bief, 

Bévilard,  D.  deMoutier,  Berne,  Beoilar,  iiSi,  Belviler,  1226, 
Bevillery  1248,  Beviler,  1829  ;  de  bé,  bel,  beau  et  vilar  =  beau 
village. 

Bex,  D.  Aigle,  villa  Baccis,  674,  Will.  de  Bais,  ii38,  Bœz^ 
1142,  Box,  Baz,  1179,  J5air,  122^],  Bez,  1240,  rattaché  habituel- 
lement à  bachj  rivière  ;  par  M.  de  Gingins  au  bas  latin  baccus, 
passage  de  rivière,  bac. 

Bezières,  voir  Bedayre. 

Biaofond,  ham.  de  Bois,  Berne  ;  patois  biau,  beau  fond. 

Biaugy,  loc.  à  Rueyres  ;  de  bellum  gistum,  beau  gtte. 

Bied,  Biez,  ruisseaux  à  Morges  et  Jura,  loc.  à  Renens,  Beium 
en  904,  Biez,  1226,  et  les  Bieds  aux  Ponts  (Neuch.),  le  Biex  à 
Salavaux,  1289,  Bez  à  Gourtelary  ;  autres  formes  de  bief,  bas 
latin  beviuniy  beiam,  bedum,  de  l'anc.  h.  ail.  bed^  lit  de  rivière, 
puis  canal,  ruisseau. 

Bienne,  Bielna,  ii4i,  Bielne^  ii84,  Byello,  1187,  Biello, 
1280,  BielUy  1289,  Beenna,  1288,  Bienna,  1268,  Biel^  1299, 
etc.  (26  variantes)  ;  dérivé  ordinairement  de  byl,  beily  ail.  suisse 


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36  BIÈRE   —    BIOLEC 

beil,  la  hache  qui  fi^re  dans  ses  armoiries  ;  mais  ce  sont  là  des 
armes  parlantes  et  Torigioe  nous  paraît  incertaine.  Studer  pro- 
pose l'anc.  h.  ail.  bit,  pris  au  sens  d'entaille,  de  g'orge,  ce  qui 
conTtendrait  assez  pour  cette  ville,  à  Tissue  des  gorges  de  la  Suze. 
Toutefois,  nous  préférons  nous  ranger  à  l'opinion  de  Zinunerli 
qui  n'y  voit  rien  autre  que  Tall.  bùhly  colline  ;  en  i4o5  le  rocher 
sur  lequel  s'élevait  jadis  le  château  est  appelé  der  B&el. 

Bière,  D.  Aubonne,  Bieria^  ii32)t,  Byerey,  ii43,  Cart.  Month., 
Beri^  ïï77»  Biria^  1179,  Bière  Yen  1210,  M.  R.  XII,  ïb,  Bien, 
1212,  Beria,  1278,  i453  ;  du  v.  fr.  berrie,  plaine. 

La  Bierlaz,  alpe  d'Ormont-dessus,  Berlaz  dans  les  vieux  textes  ; 
aux  Beries,  loc.  à  Denens  ;  à  la  Birlaz,  loc.  à  Fully,  la  Byrla, 
ham.  à  Trient  ;  Berletta  aux  Majens  de  Sion,  dim.  ;  Berkiire  à 
Villariaz,  Berley,  forêt  à  Montagny,  Beriai,  1228;  Berlex  à 
Tartegnins,  Berlez  à  Villarepos,  collectifs  ;  du  v.  fr.  berity  patois 
berla,  cresson  de  fontaine,  du  latin  berula. 

Billens,  D.  Glane,  Fribourg,  Bitlens,  xir>  s.,  BillenSy  1180, 
1189,  M.  R.  XXIX,  125,  Bilieins,  1228,  Byllens,  1232=  chez 
les  descendants  de  Bitilo,  n.  pr.  germain;  du  v.  h.  ail.  bitan, 
désirer  ;  de  même  Boîs-Billens,  ham.  de  Villars-sous-Yens. 

Biole  ou  Biolla  ;  Biolet  (Boudry),  BioDet  (Bevaix),  Bîolat 
(Thierrens),  Biolettes  ou  Biolattes,  (Hm.  ;  Bioley,  Biolay,  Biol- 
ley,  Biollay,  BioUex,  Biolayre,  BioUeyp©,  Biolyp©  (Valais), 
etc.,  lieux  où  abondent  les  bioles,  bouleaux  ;  du  latin  hetula  o« 
betulla,  aussi  celtique  ;  les  collectifs  en  ey,  ay,  ex,  de  betuletam; 
en  ayre,  yre,  de  betularia, 

Biolee,  mayens,  vallée  d'Anniviers  =  Bioley, 

Ce  suffixe  ec,  spécial  à  la  vallée  d'Aoniriers  et  à  Evolène  :  Liappec  = 
Liappey,  Lirec  =  Lircy,  Mottec  =  Mottey,  Pensée  =  Pcsscy,  Rotsec 
==  Rochcy,  Vcmek  =  Vcrncy,  Veisivic  =  Veiscvay,  rappelle  singulière- 
ment la  formation  des  collectifs  semblables  en  celte  armoricain.  On  y 
dit  iH>sec  (rosetam),/ai;ec  (fabetum),  kanabec  (cannabetum)^  etc.  Zeuss, 
p.  850.  Cette  terminaison  identique  pourrait  faire  penser  à  une  origine 
cettiqoe  commune,  mais  ce  n'est  là  qu'une  coïncidence  :  le  diadecte  anni- 
viard  ajoute  un  c  inorganique  à  presque  toutes  les  terminaisons  en  é,  i, 
ou  :  deky  sek,  nek  (doigt,  soif,  neige),  amik,  pourrik,  pahik,  nouk,  douk 
(nu,  dur),  venouk. 


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BI0NNBN8  —  blessouey  37 

Bioanens,  D.  Glane,  Frib.,  Byonens^  1369,  Bionens^  1394» 
M.  R.  XXII,  238  =  chez  les  descendants  de  Beono,  Beonna^  n. 
pr.  germain. 

Biordaz,  rÎTière  D.  Oron,  Biorde^  ii349  Barda  vers  ii46f 
Biorda,  ii55,  Biurda,  1164,  Byorda^  i274t  Byarda,  is^S, 
Cari.  Haut-Crèl  M.  R.  XII  ;  peut-être  autre  forme  de  borda. 

La  Biorle,  ferme  à  Belprahon,  D.  Moutier;  peut-être  autre 
forme  de  bîerle.  Voir  Bierlaz. 

BioutJiz,  bois  de  bouleaux  à  Arnex  sur  Orbe  ;  de  bioux. 

Bioux,  ham.  vallée  de  Joux  ;  loc.  à  Treytorrens,  Saint-Cierges, 
Chavannes-le-Chène,  et  au  Biou  à  Yvonand  ;  forme  masculine  de 
iiole,  bouleau,  v.  fr.  boal;  les  bouleaux  sont  abondants  aux  Bioux. 

Birse,  rivière  du  Jura,  Bersa,  Bina  dans  les  chartes  ;  le  v.  f . 
a  bers,  berceau,  aussi  lit  d'un  cours  d'eau.  Y  aurait-il  là  quelque 
rapport  ?  Studer  le  tire  du  celtique,  irlandais  hir^  pir^  ruisseau. 

Blachère,  loc.  à  Bex,  Blachoz,  prés  à  Ollon,  Bex  ;  les  Bla- 
ehoieys,  rochers  gypseux  à  Ollon  (la  carte  Siegfried  écrit  fausse- 
ment Bacholeys),  la  Blécherette,  m.  à  Lausanne,  Blacon  à  Lully 
sur  Marges.  Parents  de  blache,  blachet,  pAle,  blanc.  Il  y  a  à  01- 
leo,  Bex,  beaucoup  de  terrains  gypseux,  blanchâtres  ;  mot  dérivé 
de  l'ail,  bleichj  même  sens,  que  Dietz  rapproche  du  grec  blakos. 
Le  patois  appelle  blachette  =  hlanchette,  l'armoise  absinthe  et  le 
chèvrefeuille  des  haies,  aux  rameaux  blancs.  Dans  l'Ain,  on  appelle 
blache  ou  blachère  les  prés  marais  qui  fournissent  de  la  blache, 
b4che  à  la  Côte,  flat  dans  la  vallée  du  Rhône,  sans  doute  parce 
que  cette  herbe  est  blanchAtre  quand  on  la  fauche  pour  litière. 

Blaneherie,  loc.  à  Morges,  Yverdon.  C'est  le  v.  f.  blancherie 
=  blanchisserie,  endroits  où  l'on  étendait  les  toiles  pour  les  faire 
blanchir,  comme  les  Bleiche  de  la  Suisse  allemande. 

Bieflseiui,  D.  Glane,  Frib.,  Blesens,  ii5o,  Blescens,  1160,  M. 
R.  XII,  Blessens,  1216,  Donat.  Haut.,  Blesseins,  i238,  M.  R. 
VI,  fi6o;  —  Es  Bleasens,  ham.  du  Crét,  Veveyse,  Blessins 
(Kuenlin)  =  chez  les  descendants  d'un  Germain  dont  le  nom  com- 
mence par  Blidy  Bled. 

BieMoney,  ham.  de  Greng  près  Morat  ;  Blessonex,  m.  à  Bot- 


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38  BLETTAZ   —   BLONAY 

terens,  Montblesson,  ham.  de  Lausanne  ;  en  Bellesson  à  Arnex  ; 
es  Blessonnières  à  Jussj  ;  la  Blessonnaire  à  Grandvaux,  lieux 
où  abondent  les  blessonniers,  poiriers  sauvagces;  de  Tadj.  blet, 
Berrj  blosse,  d*ovui:ine  germanique  ;  ancien  Scandinave  bleyta, 
amollir,  suédois  blôt,  mou,  parce  que  ces  poires  ne  sont  bonnes 
que  lorsqu'elles  sont  blettes,  et  suffixe  dim.  on,  blesson  =  petit 
fruit  blet,  puis  les  collectifs  ej,  ex,  aire. 

Blettaz,  loc.  à  Nendaz  et  alpes  de  Saillon  ;  en  la  Blettaz,  1890, 
à  Grdne,  Valais  ;  Blettay,  cirque  rocheux,  alpes  de  Leytron  ;  Blé- 
taye  à  Mièg-e,  les  Bletteys  à  Ëmosson,  alpes  de  Finhaut,  Tête 
du  Bletton,  sommet  au  Saillon,  Valais  ;  aux  Blettes,  alpes  de 
Bex,  les  Bléteaux  ou  Blettaux  à  Yvorne  ;  du  v.  f.  blette,  variante 
de  blesle,  bloste,  s.  f.,  motte  de  terre,  employé  jusqu'à  la  fin  du 
XVI®  s.  (Bonnard)  à  cause  du  sol  inégal  de  ces  localités. 

Es  Blevallaires  à  Ecublens,  Vaud  =  aux  champs  de  blé  ;  du 
bas  latin  blavum,  v.  f.  bief;  origine  incertaine,  probablement  du 
celtique  blawd,  farine. 

Blignoux  ou  Blignoud,  ham.  d'Ajent,  Valais,  Bluvignosch, 
Blivignohos,  1191,  Bluvignoch,  1229-1260,  Bluvignot,  1287, 
Bluvignoc  et  Blivignos,  1249»  Blivignoch  vers  1260,  Bluvi- 
gnose,  1295,  Bluvignout,  i338.  Blouvignoux  carte  Dufour  et 
Dict.  Lutz,  186 1.  Blignoux  carte  Siegfried,  Blignoud  F.  d'Avis 
off.  du  Valais,  contraction  exceptionnelle  au  xix«  s.  Probablement 
dérivé  d'un  nom  propre  gaulois  et  du  suffixe  ligure  oscus  répandu 
dans  la  Gaule  méridionale  et  dont  nous  connaissons  5  exemples 
en  Valais. 

Bliou,  Blioux  ou  Bluch,  ham.  de  Randogne  près  Sitrve,  Bluys, 
1260,  1267,  Bios,  1241,  i44i»  Plouche,  Lutz,  1861;  eALBlusch. 

Le  nom  de  Chaaiblloux,  ham.  à  Granges-Paccot,  Fribourg, 
paraît  formé  de  champ  et  de  la  même  racine  blioux  qui  doit  être 
un  n.  pr.  germain. 

Blonaire,  loc.  à  Aigle  ;  peut-être  ancienne  propriété  des  Blonay. 

Blonay,  D.  Vevey,  Bloniacum,  1090,  11 38,  Blonay,  i\l\^  et 
Blenai,  ii47»  Cart.  Month.,  Blanay  et  Blanoi,  ii63,  Blenia- 
cum,  1176,  Blonacho,  1177,  Blunais,  I2i5,  Blunai,  12^6,  Blu- 


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BLUARD  —   BŒNA  39 

naium^  1260,  Blonay^  i3ig,  Blognay,  i33o,  Matile,  etc.  Ne  peut 
venir  de  planities^  plaine,  comme  le  veut  Gatschet;  le  suffixe 
€u:am  s'ajoutant  à  des  noms  propres,  mais  de  (praedium)  Blania^ 
cum^  domaine  d'un  Blanios,  n.  pr.  gaulois,  latinisé  Blonius 
(Holder,  497)*  I^^  formes  Blanaj  et  Blanoi,  11 63,  nous  rendent 
le  a  primitif. 

Au  Bluard,  quartier  à  Morges,  à  Tangle  N.-E.  de  l'ancienne 
enceinte  ;  le  Belluard,  pâturage  à  Château-d'Œx,  au  Belluard, 
loc.  à  Soral,  Genève  ;  le  môme  que  le  français  moderne  boulevard, 
de  l'ail,  bollwerky  fortification. 

Bochaircs,  3  loc.  à  Château-d'Œx,  et  ailleurs  ;  Bochera,  m. 
à  Troinex,  Genève  ;  endroit  où  l'on  coupe  le  bois,  où  on  le  met  en 
bûches  ;  du  verbe  v.  f.  boscheer,  couper  du  bois. 

Bochat,  ham.  à  Lutry,  Boschai,  i223,  et  Bottens  ;  Bochet  à 
kmtVy  Boschetam^  1202,  à  Arnex  sur  Orbe,  Boschety  1268,  à 
Pizy,  Chàtelard,  Cheseaux,  Crans,  et  3  loc.  Frib.  ;  le  Bouchet  à 
Saconnex,  le  Bochet ,  1279;  le  Boechet,  ham.  des  Bois,  Jura  ; 
Botzat,  nombr.  loc.  en  Valais  ;  Botzet,  2  loc.  Frib.  ;  du  bas  latin 
boscheium,  petit  bois,  fourré,  lieu  buissonneux  ;  Botzatey  à  Sail- 
Ion,  collectif;  Bochalet  à  Yillars-Mendraz,  Bossalet,  Villarbe- 
ney,  Botzallet  à  Ëssert,  D.  Lac  ;  dim.  de  bochat. 

Boconnex,  loc.  à  Aigle,  route  des  Ormonts,  collectif  du  patois 
bocon,  petit  morceau  (de  terre). 

Bodemos,  ham.  de  Rougemont  ;  de  l'ail.  Boden  et  moos  = 
marais  du  fond. 

Boécourt,  D.  Délémont,  ail.  (Bas')Biestingen,  Boescort, 
ii4i/  Bœscorthy  ii47>  Bœscourt,  1161,  Bueschorty  Î1180,  etc.  ; 
peut-être  court,  village,  de  Boius  ou  Boios,  n.  p.  gaulois. 

La  Bœna,  loc.  à  Cuarny,  ham.  à  Enney,  Gruyère  ;  la  Boine, 
ham.  Neuchâtel  ;  la  Beanaz,  chalets  sur  Monthey  ;  en  Hautabon- 
naz,  m.  à  ChAteau-d'Œx  sur  le  Montellier,  de  haute  et  bonne  ;  du 
celtique  6onn,  limite,  borne,  bas  latin  bodina,  bodenoy  v.  f.  bons, 
boinej  bonne,  devenu  borne  au  xvi«  s.  ;  boine  est  encore  employé 
dans  on  acte  de  16 18,  délimitation  des  bois  d'Aigle  et  d'Ollon  : 
«  la  dite  boine  plantée  au  Plan  de  la  Charbonnière.  » 


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40  BOET   —   BÔL£ 

Boêt,  Biiit,    Bois,   Bouis,   Buet,  Bouei,   Boux,  Buz,  Boz, 

synonymes  et  dim.  de  bom  =  bms.  De  là  PUunbult,  Pian  du  Iniist 
Praz  BuiC,  Muraz,  pré  du  bois.  Vers  Biiii  à  Olion  et  Corbey- 
rier^  vers  le  bois  ;  Soaboz,  Berne,  sous  le  bois.  De  là  encore  Tan- 
ciea  nom  de  Louèche*ies-Bains,  Bueiz,  Bois.  Voir  Louèche. 

Bofflens,  D.  d'Orbe,  Bofflinges^  loi  i ,  M.  R.  III,  t\Q%^ukCurU 
bofflenniSy  1007  ou  looi,  Hidber,  I,  villa  Bofflens^  1049-1109, 
Boffient^  i4o3  =  ches  les  descendants  de  Bovilo,  n.  pr.  ger- 


Bogis,  D.  Nyon,  Bugeium  vers  ii44>  1166,  1179,  M.  G.  IV, 
83,  Bougie^  ia36,  Bogie  1260  ;  antre  forme  de  Bougy. 

Bogis,  bois  près  Nyon,  nemore  Bogie^  1289,  1240,  Cart.  Ou* 
jon,  M.  R.  XII  ;  du  v.  f.  bouge,  s.  m.,  terrain  inculte  et  couvert 
de  petites  brandes. 

Boinod,  ham.  à  Chaux-de-Fonds,  à  la  limite  du  val  de  Saint* 
Imîer,  Boineau,  i84i  ;  sans  doute  du  v.  f.  boine,  borne,  et  suf* 
fixe  dim.  eau. 

Le  Boir,  ruisseau  et  forêt  au  Pillon,  dans  des  lieux  pleins  de 
creux  gypseux  (Isabel)  ;  pré  à  Conthey  ;  le  Boiron,  a  rivières  près 
Morges,  Boiram,  1221,  1228,  M.  R.  VI,  266,  Beyron,  1295,  el 
près  Nyon,  Boiro  vers  1200,  M.  R.,  2«  s.,  V,  2i5,  Boiron  vew 
1220,  1269  ;  de  la  famille  du  v.  f.  boire,  s.  f.,  fosse  creusée  par 
les  eaux.  Boire  est  employé  par  Rabelais  au  sens  de  rivière, 
c  Quand  nous  passâmes  la  grande  boyre.  »  Gargantua,  I,  38. 

Boironnet,  affl.  du  Boiron  de  Nyon,  dim.  Lès  M.  R.  III,  p.  5i3t 
indiquent  à  Yens  une  loc.  nommée  A  Bo  Yrenat,  1295»  aujour- 
d'hui en  Boirenat,  autre  dim.  de  Boiron. 

Bôle,  D.  Boudry,  Boule,  i346,  BuloZj  Bulo,  i356,  et  Belles, 
Val-de-Travers,  Neuchàtel,  les  Bulles  à  la  Chaux-de-Fonds,  les 
Bnlloz  à  Promasens,  Frib.,  Baoloz,  ham.  de  Gimel,  Bauie,  loc. 
à  Begnins,  le  Bouioz,  pâturage  du  Jura  sur  Nyon  ;  BuUet,  D. 
Grandson,  villa  Bolaco,  960  (rapporté  à  Bulle  par  Hidber,  I), 
Balet,  i35o  ;  les  Bolets,  ham.  à  Colombier,  Neuchàtel  ;  les  Bau» 
lais,  loc.  à  Bonfol  ;  du  bas  latin  bola,  boletum,  du  v.  h.  ail.  bol, 
terrain  inculte,  lande.  Bolaire  à  Vétroz,  collectif,  Bollen  à  Loué- 


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BOLUON   —   BONFOL  41 

elle,  forme  germanisée.  Une  localité  sous  Ajent,  Valais,  valle 
BauliSf  i  loo^  Boalis^  1200,  Boulys,  i4o8,  même  origine. 

Bollioo,  D.  Broyé,  Frib.,  et  loc.  à  Combremont  ;  pourrait  venir 
de  bouillon^  v.  f.  boullon,  bourbier,  dont  Littré  donne  a  ex.  du 
xiv^  s.  «  Un  boullon  ou  bourbier;  un  chemin  moult  destravé, 
plein  de  boulions.  » 

Bonaudon,  voir  Audon. 

Bonairy,  loc.  à  Saxon,  paraît  être  un  Bonatrait  ;  de  bon,  et  le 
V.  f.  dirait  f  Topposé  de  Malatrex  ou  Malatrey  ;  suffixe  valaisan 
y  =  ex,  ey.  Voir  Malatrex. 

Bon,  Eu,  Au  — ,  loc.  à  Montherod,  Saubraz,  Echichens^  Char- 
nex.  Es  Bons,  écart  d'Aubonne,  Bonez,  i235,  M.  G.  XV,  7  ;  loc. 
à  Bremblens;  peut-être  bon,  adj.  sous-entendu  terrain.  Mais  on 
trouve  dans  la  même  région  une  autre  série  :  le  Bond  à  Echan- 
dens,  Lonay,  Collombier,  Denens,  les  Bonds  (ou  Bons)  à  Bière, 
sorte  de  puits  circulaires  rejetant  par  intervalles  une  eau  limo- 
neuse ou  de  la  boue;  on  pourrait  penser  à  une  fausse  ortho- 
graphe^ mais  le  d  appartient  bien  au  mot,  comme  le  prouvent  le 
fém.  es  Bondes  à  Crassier,  aux  Bondes  à  Venthdne,  les  dérivés 
Bondet,  forêt  à  OUon,  Bondez,  forêt  à  Croy,  en  Bondex  à 
Denges,  Préverenges,  Céligny,  Bondys,  2  m.  à  Gillarens,  Bon- 
dallel  à  Romanel,  Bondérex  à  Denens.  Mot  embarrassant.  Bond 
sendt-il  une  forme  masc.  de  bonde ^  qui  a  signifié  au  xii«  s. 
borne  ?  Les  Bondes  à  Crassier,  le  long  de  la  frontière  française, 
peuvent  être  es  Bornes.  En  Angleterre  on  nomme  pond  les  petits 
creux  pleins  d'eau,  tantôt  plus  ou  moins  sphériques,  tantôt  allon- 
gés et  sinueux  (i  ou  2  m.  au  plus)  qui  coupent  la  surface  des  ma- 
rais tourbeux.  Ce  mot,  sans  doute  d'origine  celtique,  paraît  être 
le  même  que  les  Bonds  de  Bière. 

Boneourt,  D.  Porrentruy,  ail.  Bubendor/y  Bovonis  curia 
ii4o,  Trouillat,  le  texte  a  n  :  fausse  lecture  pour  u  =  v  ;  Booun- 
corty  ii47,  Boncurt,  1173,  Banchort,  1175,  Boncor,  1290  = 
court,  fmne  de  BovOy  n.  pr.  germain,  d'où  le  n.  de  famille  Bovon. 

Bomfoi,  D.  Porrentruy  ;  ail.  Pampfely  Bonfo^  Bunjol  et 
Banfoy  1291,  Bon/oal,  1821  ;  peut-être  bonum  fagam. 


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42  BONGA.RDAZ   —   BORCARDERIE 

La  Ilongai'flaZf  loc.  à  Curnillens.  D'après  Zimmerli,  viendrait 
de  Baamgarten,  Douteux  ;  plutôt  propriété  d*un  Bongard. 

Boniiiont,  châloau,  anc.  abbaye  près  Chéserex,  D.  Njon.  Beata 
Maria  de  Bono  monte,  ii23,  abbas  Bonimontis,  1224=  boa 
montj  souvent  prononcé  au  moins  jusqu'en  1870,  Beaumont,  Bo- 
mont  dans  b  contrée  voisine,  par  dissimilation  comme  Romont, 
Moronj  Lomonl. 

BoQ(n)avaux,  alpe,  val  d'Illiez  (BonaoeaUy  fausse  orth.  de  la 
carte  Sieg-fried),  alpes  à  Montreux,  Morgins,  Rougemont,  Grand- 
V illard  =  bona  oallis,  bonne  vallée  ;  Bonavalettaz  à  Grandvil- 
lard,  dîm. 

TtonDcroiitatac,  D.  Sarine,  ail.  Maffethan.  Bonofonte,  ii5o, 
Hidber,  H,  Bonnefontaine,  1287,  F.  B.,  II,  170,  Bunfontana^ 
1370,  Man/oian,  i449>  Montfetan,  ^476,  Arch.  Fr.  V,  43o,  292, 
etc.  Voir  Stadelmann,  p.  124^  qui  démontre  que  le  nom  allemand 
n'est  qu'une  corruption  du  français. 

Bonnenscm,  loc.  à  Bex  ;  peut-être  le  v.  f.  bonne ^  s.  f.  =  borne 
et  en  son^  au  sommet.  Voir  Boene. 

BoQviUai's,  D.  Grandson^  Bonus  vilar,  1124,  Binuillare^ 
ii48j  Bienvilar^  ii54,  Binvilar,  1174-1228  =  bon  village. 

Borali,  torrent  dangereux,  affl.  de  la  Torneresse,  Pays-d 'En- 
haut,  s  enflant  démesurément  aux  grandes  pluies  et  charriant 
beaucoup  de  cailloux  ;  sans  doute  parent  de  borati,  babillard. 
Bouratifîr,  m.  à  Hauteville  et  Bourateyro  à  Semsales  pourraient 
en  être  parents. 

Borb,  racine  du  français  bourbe  dont  «  l'origine,  d*après 
Darmsteter,  est  inconnue  ^  (Bonnard)  a  donné  le  nom  de 

IJorlmz,  ruisseau  et  bois  à  Berncx,  Genève  ;  champs  à  Bussi- 
gny,  Vi Ha rs-so us-Yens,  Pomy  ;  Borboz  à  Arnex  et  Pompaples  ; 
Pré  Borliet  ïV  Bassecourt  et  Boécourt,  Pré  Borbeux  à  Lavey,  en 
Borbotaz,  loc.  à  Veyras,  Valais  ;  Borbuintze,  Châtel-S*  Denis. 

BorcAPcleHo.  la  — ,  loc.  à  Valangin,  Neuchàtel,  Burgi  arde- 
ria,  i45o  :=  la  fournaise  du  bourg,  que  le  Mus.  N.  explique  : 
endroit  où  se  fabriquaient  la  tuile  et  la  brique  pour  les  réparations 


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BORDE   —   BORREX  43 

du  château.  «  J'y  vois  le  nom  propre  Borcard  et  le  latin  est  une 
fantaisie  étymolog'ique.  »  (Bonnard  in  litt.) 

Borde  à  Lausanne  ;  les  Bordes,  ham.  de  Bavois  ;  du  f.  borde, 
ital.  borda  f  du  gothique  baurty  cabane,  chaumière  ;  dim.  Bordel, 
loc.  à  Chardonne  et  Bordelloz,  m.  aux  Clées.  Cette  dernière  est 
appelée  Bord^de-l'eau  sur  la  carte  Siegfried,  quoiqu'elle  soit  loin 
du  moindre  ruisseau. 

Borgeau,  ham.  de  Martigny-Bourg,  en  Borgeod  à  Pailly, 
Borjoz  à  Rossinières,  Borjaux,  quartier  de  Blonay.  Borjeau,  h. 
de  Font,  Frib.,  Borgeat,  ham.  de  Cerniat,  Frib.,  Borgeal,  ham. 
d'Orsières,  Borzeau,  ham.  de  Sorens  ;  dim.  de  bourg. 

Bordzay,  Proz  — ,  alpes  de  Bagnes  ;  en  Borjezan^  loc.  à  Ches- 
sel  ;  de  bordzai,  bourgeois  :  propriété  bourgeoisiale. 

Bom,  racine  germanique,  de  lali.  born,  source,  donne  les 
noms  de  nombreuses  localités  :  Borneau  ou  Boumeau,  plusieurs 
lieux-dits  ;  Bornet,  Bornettaz,  Vétroz  ;  Bornait  à  Bex,  les  Bor- 
nis  à  l'Etivaz,  ChAteau-d'Œx  ;  Bournet  à  Trey  vaux  ;  le  diminutif 
Bomalet  à  Aubonne,  Treytorrens,  etc.  ;  l'augmentatif  Bornache, 
combe  à  Villeret,  Jura  ;  Praborgne,  dans  les  chartes  Prato^ 
bornOj  nom  français,  bien  oublié,  de  Zermatt  ;  la  Borgne,  rivière 
du  Valais,  Borny,  1289,  Borniy  ia47>  Bornie,  i448. 

Bomu,  Moulin  — -,  près  La  Sarraz,  Bornai,  ii49»  Bornas, 
ii58,  Borna,  1228  ;  de  l'adj.  vaudois  et  v.  f.  borna,  creux,  vide, 
dérivé  de  borna,  trou  en  terre,  crevasse,  à  cause  de  sa  position 
dans  une  étroite  gorge  ;  quant  à  borna,  il  vient  probablement  du 
germanique  bom,  source. 

Bornué  ou  Bornuet,  ham.  entre  Vernamiège  et  Nax,  Valais,  a 
une  tout  autre  origine  :  le  nom  de  ce  hameau,  Bornuesc,  i2o3, 
1243,  BurnaheCf  1224»  Bornaech,  1289,  vient  du  n.pr.  germain 
Borno  et  du  suffixe  germanique  isca  (aussi  gaulois),  ali.  moderne 
isch,  qui  sert  à  former  des  adjectifs  (jnansus,  clausas)  Bornais- 
cas,  propriété  de  Borno.  D'Arbois  de  Jubainville,  p.  55o-559,  cite 
de  nombreux  exemples  de  noms  ainsi  formés. 

Borrex,  D.  Nyon  (Guichard  de  Bornai,  1164,  M.  G.  IV,  77, 
Hidber,  II,  2o3,  fausse  lecture  !),  Borrai,  1286,  M.  R.  VI,  398, 


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44  BOSSATTON   —  BOTIRI 

Borray^  1*65,  M.  G.  VII,  3i6  ;  de  Borracum^  propr.  d'un  Bor* 
rus,  nom  servile  ;  une  insciiptioa  citée  par  Holder,  p.  494t  porte 
Barras  /ecii. 

En  BossaUon,  loc.  à  Lussery  ;  dim.  de  bosset,  petit  bois. 

La  Bosse,  ham.  de  Saignelégîer,  Berne  ;  forme  fém.  du  v.  f. 
hoSy  bois. 

Bossenaz,  m.  à  Féchy,  Tartegnios,  loc.  à  Pizy,  Bou^y^  bois  à 
Ferreyre  ;  Boufisine,  alpe  de  Ba^es,  Valais  ;  f.  d'un  adj.  bous-- 
sin,ey  V.  f.  boschain,e  =  boisé,  dérivé  avec  le  suffixe  m,  patois 
f.  encLi^  du  bas  latin  boschus  ;  bois,  localité,  alpe  boisée. 

Bossens,  ham.  de  Romont,  Boscens,  1147*1157,  Arch.  Fr.  VI, 
BossenSy  i244«  M.  R«  VII,  43  ^=chez  les  descendants  d'un  Ger- 
main dont  le  nom  dérivait  d'une  des  racines  baudi  ou  hod.  (Sta* 
delmann,  op.  cit.,  p.  62.) 

Bossey,  Vaud,  Bossei,  ia34>  1261,  Bossie,  i245;  et  Genève^ 
Bosseyy  1201,  Bossie,  1268  ;  Bossy,  Genève,  Bossie^  i236,  i344» 
M.  G.  IV  et  IX  ;  peut-être  de  boschetuniy  lieu  buissonneux  ;  jdas 
probablement,  comme  les  Bossey,  Bossay,  Boissy  de  France,  de 
baxetuniy  lieu  où  croit  le  buis  ;  le  buis  est  abondant  sous  Bossey, 
Vaud,  et  se  trouve  aux  environs  de  Bossey,  Genève. 

Bossières  ou  Bossire,  2  m.  isolées,  monts  de  Lutry;  Bes* 
sières,  loc.  près  Promenthoux,  correspondant  patois  de  Boissière, 
Genève  ;  maison  dans  les  bois. 

Bossonnensi  Fribourg,  Bossonens,  1221,  iSoliy  Bucenens  vesr» 
i2^y  BoUonenSy  i34i,  Bossonin^  i6o6==:ckez  les  descendants  de 
Baudson^  Bottson  ou  Baulhson,  —  on  trouve  les  trois  formes,  — 
n.  pr.  germain  formé  de  Baudo^  BotlOy  Botho  et  son,  fils. 

Bosson,  plus,  loc.,  les  Bossons,  ham.  de  Chàteau-d'Œx  ;  dim. 
de  bois  ;  es  Bossonets  à  Charmey,  aux  Bossenets  à  Lussery^ 
dim.  du  premier  ;  Bossonery,  chalets  sur  OUon  ;  le  même,  avec 
suffixe  ery  =  erie  ou  ière, 

Botiri  ou  Botyre,  ham.  d'Ayent,  Boterts^  1200,  1260,  Botte- 
reSy  i3i  I,  et  loc.  à  Vissoye,  Valais  ;  Boillre,  loc.  à  Sierre,  en  BoU 
téré,  champs  à  Villars-le-Terroir,  Boiterez  à  Satigny.  Voir  Bot- 
tay. 

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BOTTAY  —    BOUDflY  45 

Bottay,  es  — ,  bois  à  Lusserj,  chalets  à  Charme j  ;  au  Bottey, 
pâturage  à  Montbovoa,  Botté  à  Vétroz,  Praz  Bottey,  Vuister- 
nensnlevantr-Pont  ;  probablement  de  la  famille  de  botter,  mettre 
en  botte,  en  fagot  ;  endroit,  bois  ou  Ton  fait  des  fagots,  boîs  taillis. 

Bottens,  D.  Echallens,  Botens,  1142,  ii83,  Cart.  Month.,  Boc- 
tenSy  laaS,  M.  R.  VI,  BoutainSy  i38o,  Matile,  Boutain,  i38i, 
BoutanSy  1897,  Boutan^  i4i4>  Boutain,  1420-1460,  M.  R.  XIV 
=  chez  les  descendants  de  Boto,  Bott,  n.  pr.  germain  =  l'en- 
Tojé,  ail.  moderne  Bote. 

Botterens,  D.  Gruyère,  1227,  M.  R.  XXII,  BocterenSy  1490, 
M.  P.  rV  =  chez  les  descendants  de  Botthari,  n.  pr.  germain  ;  de 
Boti,  l'envoyé,  et  Aari,  guerrier. 

Les  Bottières  à  Chancy,  Genève  ;  h.  près  Bellelay,  Jura  ber- 
nois, la  ButtièrBy  i3o4  ;  la  Bottière,  à  Corgémont  ;  voir  Bottay. 

Bottonens,  loc.  à  Saint-Légier,  bourg  de  Bothonens,  quartier 
de  Vevey,  habité  par  Pernod  Botkonens  en  i34i,  d'où  son  nom. 
Voir  Bossonens. 

Bottonet,  loc.  à  Puidoux,  Botoneyre  è  Maracon  ;  peut-être  la 
même  racine. 

Botzeresse,  alpe  de  Bagnes,  Valais  ;  de  botzet,  chevreau,  et 
suffixe  V.  f.  eresse  (comme  Boveresse,  Porcheresse,  etc.)  =  alpe 
des  chevreaux. 

A  la  Boadaz,  loc.  à  Gland  ;  peut-être  autre  forme  de  Budaz. 

Boude villiers,  Val-de-Ruz,  Boldiwilery  ii449  Boudeviler, 
1195,  Boldaoiler,  1202,  Budewilliez,  i453  ;  de  viliare,  village, 
et  Boldo^  variante  du  n.  pr.  germ.  Baldo,  le  hardi  :  village  de 
BoMo.  L'étymologie  de  Matile,  de  froa,  bois^  et  villare,  bois  du 
village,  est  démentie  par  les  formes  anciennes. 

Boodry,  Neuchâtel,  Baldri  et  Baadri,  1268,  Boudri,  i3o6, 

Badrif  i336,  Boaldry^  i346  ;  de  Baiderick,  n.  pr.  germain  très 

fréquent  (=  guerrier  vaillant).  Fôrstm.,  p.  208. 

Gatschet,  après  avoir  donné  Fétymologie  ci-dessus,  en  a  adopté  posté- 
rieuremeiit  urne  autre  (dans  une  lettre  à  M.  Boohête)  où  il  dérive  Bou- 
dry,  comme  Bêle,  da  v.  h.  ail.  60/0,  lande,  terrain  iocalte.  Nous  pen- 
chons pour  la  première  étymolog^e  de  Gatschet  ;  robjection  de  Bonhête, 
que  «  l'histoire  ne  fait  pas  mention  de  ce  Baldurich  »  n'a  pas  de  valeur. 

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46  BOUFFA   —   BOUIS 

Eile  pourrait  s'appliquer  à  des  centaines  de  noms  de  localités  dérivés  de 
Qoms  d'hommes,  gallo-romains  ou  germaniques^  localités  dont  nous 
ii^noroQs  Le  fondateur,  bien  que  nous  soyons  certains  de  l'exactitude  de 
ta  dérivation.  L'histoire  ne  nomme  pas  davantage,  par  exemple,  le  Runo 
qui  a  doQoé  son  nom  à  Renens,  ni  le  Modernus,  parrain  de  Modernacum 
ou  Moniex. 

Boulîat  Tôle  de  la  — ,  rocher  à  Salvan,  très  exposé  au  vent; 
subsL  verbal  de  boufiFer,  souffler,  provençal  bufar  ;  en  Dauphiné, 
buffa  =  eadroit  exposé  au  vent  ;  Montbiiffat  ou  Bufet  à  Pre- 
mier, même  racine. 

ItougcHi^s,  nom  de  plus,  forêts,  AppJes,  Ballons,  Yens,  Ro- 
mainmôticr,  la  Bougery^  1499  »  ^®^  Bougeries  à  Vandœuvres,  et 
ha  ni.  de  Chêne,  Genève  ;  nom  commun  au  moyen  âge  de  terrains 
vagues,  en  partie  boisés,  ainsi  en  i3o4  «  pro  10  posis  de  bouge- 
riis  »  et  en  1807  les  bougeries  et  vcrnets  de  TArve.  M.  G.  IX, 
p.  99,  20 j,  248  ;  de  la  famille  du  v.  f.  bouge,  s.  m.,  terrain  in- 
coite et  couvert  de  petites  brandes. 

Bougnon,  voir  Bugnon. 

Bougy,  vill.  et  ham.  D.  Aubonne  (Balgeel,  1062,  Baugel, 
1177,  Bougez  et  Bougye,  1287,  Bougie,  1276,  Baugier^  i349)  » 
la  Bouge,  m.  C.  de  Noirmont,  Jura  bernois  ;  du  v.  f.  bouge,  de- 
meure ;  Berry,  bauge,  hutte  ;  bas  latin  baugium,  hutte,  bougius, 
cabane.  Ducange  cite  duos  domos  seu  bougios,  1292  :  deux 
bouges^  soit  maisons. 

L'ancien  nom  du  vill.  de  Bougy  était  Bougy-Milon.  Joh.  Bran- 
dis de  Bougye-Millon,  1285.  M.  R.  XXX,  387.  Millon,  n.  pr. 

Au  Bouil,  loc.  à  Lens,  Valais  ;  au  Bouillet,  ham.  à  Bex  ;  loc. 
Or  mont-dessous,  ou  Bulliet,  i332,  Ollon,  Yvorne  ;  Vex  et  Mon- 
tana, Valais;  Bouillets,  chalets  sur  le  Pissot,  Ghâteau-d*Œx, 
Botiller,  chapelle  et  source  sous  Vercorins,  Valais  ;  au  Bulliet, 
loc*  à  GtanjLj^es,  Fribourg.  Le  premier  synonyme,  les  autres  dim. 
de  boaiy  bassin  de  fontaine  ;  localités  riches  en  sources,  en  filets 
dWu. 

fîouïs,  Creux  du  — ,  alpe  de  Saillon  ;  l'Itroz  du  Bouis,  alpes 
d*Ardon  ;  de  bouiy  bouet,  bassin  de  fontaine,  de  botellum,  boyau, 
tuyau. 


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BOUJEAN   —   BOURDIGNY  47 

Botyean,  ail.  Bôzingen,  D.  Bienne,  Berne,  Bezsingen,  1008, 
Tr.  I,  Bezingen,  1181,  Busingen^  i234,  Boujans,  1264,  F.  B. 
II,  Bogsingen,  Bochesingen,  1280  =  chez  les  descendants  de 
BezOy  n-  pr.  germain.  Fôrslm.,  p.  219. 

La  Boulaz,  Miserj  et  Cournillon,  Frib.  ;  les  Boules  à  Bernex, 
G>nfignon,  Genève  ;  Seleute  et  Fontenay,  Jura  ;  Boulayres  ou 
Bouleyres  près  Bulle,  Bolleri,  1196,  Bolery^  1878,  et  4  autres 
loc.  ;  Boulex  à  Payerne,  Bouley  à  Romont,  Boulais  à  Boncourt 
et  Rocourt,  les  Boulats,  Montignez  et  Fregiécourt,  la  Bouloie  à 
Ocourt  et  à  Porrentruy,  Boulloye,  1828  ;  Boulier  à  Asuel  ;  col- 
lectifs divers  du  v.  f.  boule  dont  bouleau  est  le  dim.  Quant  à 
boule,  d'après  Jubainville,  c'est  une  contraction  de  bedoulle,  dé- 
rivé de  betulla,  forme  g'auloise  fournie  par  Pline. 

Boalens,  D.  Moudon,  BollenSj  1142,  M.  R.  XII,  Gart.  Month., 
1226,  Boslens,  1166,  Hidber,  II,  Boslans^  1218,  Month.,  58,  Bo- 
lens,  1453  =  chez  les  descendants  de  Bollo  ou  de  BotUo^  n.  pr. 
germains.  Bollo,  du  m.  h.  ail.  buole  =  époux,  frère,  ami  ;  Bo- 
dilo,  de  bodo,  maître,  seigneur.  Fôrstm.,  274,  290. 

Bouioz,  D.  Glane,  Fribourg,  BolohCy  1 154,  Boloz,  1 155,  1 188, 
Boloohy  II 79,  1180,  Bolos  vers  1160  et  1260.  Gart.  Haut-Grôt; 
Bolocshy  Bolosc  et  Bolocs  sans  date,  xii®  s.,  Bolo,  i64o.  Le 
P.  Dellion,  Dict.  IX,  i64,  y  rattache  Bedolosci,  1017,  que  Gats- 
chet  (271)  rapporterait  plutôt  à  Bulle,  Fribourg.  N'est  pas  de  la 
famille  de  bola,  lande,  voir  Bôle,  mais  plus  probablement  formé 
d'un  nom  d'homme  et  du  suffixe  locatif  ligure  oscus.  Voir  Ai^ 
nioux. 

Es  Bourdes,  bois  à  Crans,  D.  Nyon  ;  de  bourde,  bâton, 
perche,  dim.  bourdon,  bâton  de  pèlerin  =  bois  taillis  où  ces 
perches  abondent. 

Bourdigny,  ham.  de  Satigny,  Genève,  Burdiniacum,  11 53  et 
i25o,  M.  G.  XIV,  9  et  29  =  domaine  d'un  Burdinius,  n.  pr.  ro- 
main, dérivé  de  l'agnomen  Burdius.  De  Vit,  l,  771.  Mais  le  même 
village  est  appelé  Burdignirij  1297,  i3o5,  i844,  i346,  Burdi- 
gnyns,  1807,  i848,  Burdignins,  i358.  M.  G.  XIV,  IX,  244,  285, 
XVIII,  XXI,  217.  Ge  suffixe  indiquerait  une  origine  germanique 


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48  BOURGEAU  —   BOUX 

=  chez  les  descendants  de  Bardin,  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  393. 
Peut-être  Burdinius  n'esUil  que  la  forme  latinisée  de  celui-ci. 
Peut-être  aussi  y  a-t-il  ici  le  même  fait  que  dans  Tarteg^ins  — 
Tritinîacum,  Trivilins  —  Trevelliacum,  Brucins  —  Bntciniacum, 
Gartignins  —  Quartiniacum.  On  trouve  de  même  Greysie  (Gex), 
1184  et  Gresin^  1220. 

Bourgeau  aux  Verrières,  Bourgeaud  à  Carrougpe,  Bourjod  à 
Paillj,  Bourzeaux,  ham.  de  Sorens,  Frib.  =  petit  bour^. 

Bourgaillon,  ham.  et  porte  à  Fribourg,  Burgullun^  1255, 
Zeeri.  I,  Bourgailloriy  Burguillioriy  xiv  et  xv«  s.,  Bûrglen  en 
ail.,  1434  ;  comme  Bûrglen  d'Uri,  Burgilla,  857  ;  dim.  de  barg  : 
petit  château  fort. 

Bournens,  D.  Cossonay,  Brunens,  1142,  Cart.  Month.,  p.  9, 
BrugnenSy  i453,  Burgnens^  1572,  —  Burnens,  m.  à  Féchy, 
Brunens,  ia4o,  Bruneins,  1249,  Cart.  Oujon,  M.  R.  |XII,  i38, 
i4o  ;  en  Bouraens  ou  Boumin,  ham.  de  Treyvaux,  Frib.,  Bur- 
nens,  xn«  s.,  Arch.  Fr.  VI,  45  zz  chez  les  descendants  de  Bruno, 
n.  pr.  germain.  M.  Hiselj,  Cart.  d'Oujon,  p.  212,  a  confondu  le 
Bumens  de  Féchy  avec  Bournens  ;  le  texte  est  précis  :  p.  i4o  on 
voit  qu*il  s'agit  de  vignes:  «  arbergamentum  vinearum,  ...apud 
Bruneins,  et  p.  i38,  apud  Brunens  vel  in  parrochia  de  Feschie.  » 

BourrignoB,  Délémont,  Berne,  Borognuny  11 36,  Borren* 
juns,  1181,  Burengiê,  1224,  Boroggnons,  i3o5,  Bouroignon, 
1373  ==  (peut-être)  chez  les  descendants  de  Boran,  n.  pr.  ger- 
main ;  du  V.  h.  ail.  boran,  fils,  descendant.  Fôrstm.,  276. 

Bourzœtte  ou  Borsuat,  ham.  de  Sierre  :  J.  Tavelli  dni  Bor^ 
zati,  i45i,  dni  Burgeii,  i453,  M.  R.  XXXIX  =  bourget,  petit 
bourg  (permutation  y-z). 

Bousse,  En  la  — ,  les  Vieilles  Bousses,  loc.  à  Noville,  Vaud  ; 
les  Bousses  à  Granges,  Préboassaz  à  Miège,  Valais  =  pré  de  la 
boussCy  s.  f.,  forme  féminine  du  v.  f.  boux,  bois. 

Boussens,  Cossonay,  Bussens,  ii4a>  1182,  Buissens,  1199» 
Cart.  Month.,  Busens,  121^, Bossens,  1223,  i382  =  chez  les  des- 
cendants de  Busso,  n.  pr.  germain  ;  du  v.  h.  ail.  bôsi,  méchant. 

Boux,  5  loc.  Frib.  ;  t.  f.  boux,  bois. 


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BOVATAY  —   BRAILLE  4W 

Bovatey,  2  pâturages  à  Charmey;  les  Montbovats  à  Montfau- 
coD,  Jura  ;  les  Bovets,  chalets  Ormont-dessus  ;  de  bovai,  bovet^ 
jeune  bœuf,  alpes  pour  le  jeune  bétail. 

Bovay,  loc.  à  Vétroz,  Bovex  à  Gollion,  Vaud  ;  de  bœuf  et  suf- 
fixe collectif  ex^  ay  :  pâture  des  bœufs. 

Boven,  m.  et  terr.  à  Valeyre-sous-Rances,  Booens  vers  1260 
(village  détruit)  =  chez  les  descendants  de  Bovo,  n.  pr.  germain 
connu  (d'où  Bovon),  dont  Bovilo  est  le  diminutif. 

Bovemier^  près  Martigny  :  jadis  Bourg-Vernier.  Ne  signifie 
pas  bourg-des-vemes,  mais,  comme  l'indiquent  les  formes  an- 
ciennes: Burgi  Vualnery^  1228,  Bor  Warner^  1260,  Burgum 
Walneriiy  1290,  Burgum  Varneryy  x45i,  Bourg  du  nommé 
Warner  ou  Vernier. 

Bouveret,  Valais,  Boverety  11791  F^irrer,  III;  Boverel  à 
Maules,  Frib.,  Boveype(aîre),  Bovîpe,  7  ou  8  loc.  vallée  du 
Rhône  ;  Bovayron  à  Vouvry,  Bovery,  Colombey,  Denges,  etc.  ; 
Boverle,  Fey,  Payerne,  Bouverie,  Satigny  ;  Boveresse,  Neuchâ-  * 
tel,  Boveressitty  1266,  Boveresce,  1284;  id.  à  Lausanne,  Yex, 
Montbovon  ;  Boverasse  à  Cerniat,  Gruyère  ;  de  bovem,  bœuf,  et 
suffixe  collectif  erie,  patois  eyre,  v.  f.  eresse  =:  pâturages  des 
bœufs  ;  Boverattes  à  Pully,  dijnioutif. 

Bovigny,  loc.  à  Avry-devant-Pont  =  domaine  d'un  BoviniuSy 
nom  dérivé  du  gentilice  Bovius.  De  Vit,  I,  749. 

Bovine  et  Bovinette,  alpes  sur  Martigny  ;  Bovonnaz,  alpe  sur 
Bex  ;  de  boverriy  bœuf,  pâturage  des  bœufs,  comme,  non  loin  de 
celle-ci,  Œuvannaz,  aujourd'hui  Œusannaz,  de  ovem,  mouton, 
la  montagne  des  moutons. 

Bozon,  Villars — ,  ham.  de  l'Isle,  Vilar  Bosun,  1278,  Villar 
Bozoriy  i386  ;  Praz-Boson  à  Courtion,  Praz-Bozon  à  Sottens  = 
village,  pré  de  Boso,  n.  pr.  germain  ;  du  v.  h.  ail.  bôsi^  méchant. 

La  Braille,  arête  de  rochers  à  Château-d'Œx  ;  la  Brayaz,  som- 
met sur  Yiounaz;  la  Breyaz,  contrefort  de  Chamossaire;  la 
Braye  à  Rossinières,  à  Vouvry,  etc.  ;  Brayettes,  loc.  à  Gryon, 
les  Brayons,  rochers  à  Brot,  Neuch.  ;  Braillon,  loc.  et  nant  à 
Lutry,  Bralion,  1210,  Hidber,  III,  Brallon,  1288,  M.  R.  VI, 

M.  D.  SKC.   SéKIE,  TOME  VU  A^  T 

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50  BRAMAFAN   —   BREGGA 

645,  dim.  ;  les  mêmes  que  le  français  braiej  muraille,  rempart  ; 
du  bas  latin  braca^  bracca,  digue,  levée,  origine  inconnue.  Aux 
Bralhires  à  Mur  en  VuUj  et  aux  Brayères,  champs  à  YoUèges, 
Valais,  paraissent  des  collectifs  de  ce  mot. 

Braaiafan,  pâturages  de  Vallorbe  et  de  Ballaigues,  loc.  à  Ap- 
ples,  prés  à  Chevilly,  m.  à  Vulliens,  loc.  à  Massonens,  ham.  de 
Villaraboud  ;  sans  doute  terrain  maigre  où  les  vaches  brament 
de  faim  ;  on  appelle  de  même  ces  terrains  en  Dauphiné  bramafam, 

Bramois  près  Sion,  Valais,  Bramosiurriy  5i6,  Bramues^  1227, 
Bramoues  et  Bramoys^  1 260  ;  Plan-Bramois,  forêt  sur  Lens  ; 
d'après  Gatschet,  du  bas  latin  bramosuSy  boueux,  sale,  étymolo- 
gie  douteuse  pour  M.  Bonnard. 

Bran,  m.  à  La  Roche,  Fribourg,  et  Bren,  loc.  à  Bex  ;  de  brariy 
bren^  ordure,  excrément  ?  voir  aussi  Brent. 

Branche  d'Ëssert,  ham.  d'Orsières.  Voir  Sembrancher. 

Branlettes,  pâturage  sur  Bex  ;  de  Tail  feuille  (Allium  Schœ^ 
noprasum)  qui  y  abonde,  vulgairement  branlettes.  Voir  Por^ 
reyre. 

Branson  ou  Brançon,  ham.  deFully,  Valais,  Brancioriy  1264, 
Biranczoïiy  i383  ;  Brentien  ou  Brentschen  près  Louèche,  Bran- 
cionSy  12^*] y  Brentiorty  1437;  probablement  comme  le  Brançon 
de  France  (Saône-et-Loire),  de  Branciodununiy  colline  ou  fort  de 
Brancio. 

Brassas,  ruisseau,  affl.  de  TOrbe,  Vallée  de  Joux,  Braciolum, 
862,  Rég.  Gen.,  29,  aquam  Bracioliy  1279,  lo  BrassiouXy  1627, 
M.  R.  I,  2«  liv.  107,  374,  BrasseUf  i555,  Brassieux,  1677  >  ^^ 
latin  brachiolum,  petit  bras,  le  ruisseau  étant  considéré  comme 
un  petit  bras  de  TOrbe  ;  le  Brassas  à  Céligny,  bras  de  la  Ver- 
soix,  BraxuliuSy  1200,  Hidber,  II,  464»  même  sens. 

Bratsch,  Louèche,  Valais,  Praes^  1228,  1242,  Prayes^  i357, 
PraeSy  i4oo,  P rages ^  i4o8  ;  du  latin  pratOy  les  prés  (loc.  de 
langue  franc,  jusqu'au  milieu  du  xv«  s.). 

Brecca,  territoire,  commune  d'Hérémence,  Valais  ;  champs  à 
Charmey  et  loc.  à  Bellegarde,  Fribourg  ;  de  brecca^  vaudois  et 
V.  f.  brique  y  fragment,  morceau,  de  Tall.  hrecheriy  briser.   Bre- 


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BREGOTS  —  BRENLAIRE  51 

qoettaz  à  Charmej,  dim.  Brecaca^  rochers  très  découpés  à  Chà- 
teaa-d*Œxy  même  famille. 

Les  Bregols^  prés  marais  à  Lignières,  Neach.  et  loc.  Avrj-* 
devant-Pont;  dim.  de  braî,  provençal  brcuiy  ital.  bragOj  v.  f. 
braij  fange,  du  Scandinave  bràk^  j^i^oudron,  par  assimilation  entre 
le  goudron  et  la  fange. 

Breilles,  ham.  de  Barberèche,  D.  Lac,  Frib.,  ail.  Brigehy  curia 
deBritilffiOy  Hidber,  II,  BritelgiOj  ii48,  BrigelSy  1678.  Les  deux 
noms  actuels  sont  identiques  avec  ceux  d'un  village  de  TOberland 
grison  :  en  romanche  Breil^  ail.  Brigels^  BregelOy  766,  Brigelj 
II 84;  mais  les  formes  primitives  montrent  des  origines  diCFé- 
rentes.  Le  village  grison  se  rattache  sans  doute  au  celtique  briga^ 
colline  ;  quant  au  premier,  c'est  à  rechercher. 

Bremblens,  D.  Morges,  Berblens,  1177,  1228  =  chez  les  des- 
cendants de  Berbilo  ?  n.  pr.  germain. 

Bremiidens  ou  Brumedens,  ham.  du  Crét,  D.  Veveyse  (Frib.), 
Bremoadens,  i4o3,  Bermudens^  1882,  Kûenlin  =  chez  les  des- 
cendants de  Brimold  (Stadelmann,  op.  cit.,  64). 

Bren,  Prés  de  — ,  à  Monthey  ;  en  Bren,  loc.  aux  Posses  de  Bex. 
Voir  Brent. 

BrenetSy  les  (Neuch.)  ;  d'après  Gatschet,  du  bas  latin  Brena^ 
fourré,  d'où  l'adj.  brenatia  (regio),  contrée  buissonneuse  ;  mais 
au  xrv«  s.,  époque  de  l'arrivée  des  premiers  habitants,  la  localité 
s'appelait  villa  de  chez  les  BrunetSy  de  chez  les  BernetSy  du  n.  pr. 
Brunet  ou  Bernet.  (Matile,  Musée  hist.,  3 10.)  Un  Jean  Brenet 
était  maire  en  i4o8.  Les  Breneteis,  ham.  près  la  Chaux-de- 
Fonds,  dim. 

Breney,  glacier,  vallée  de  Bagnes;  peut-être  de  bren  (ou 
bran)y  ordure,  excrément,  et  suffixe  collectif  egy  la  surface  en 
étant  souillée  de  terre  et  de  limon. 

Brenlaire(ey)y  sommet  de  la  Ghruyère,  les  Brenlaires,  2  som- 
mets, alpes  de  l'Etivaz,  Pays-d'Enhaut,  le  Brenloz,  pâturage,  Or- 
mont-dessus,  Brenles,  commune  et  signal,  D.  Moudon,  B  renies  y 
1277;  en  Brenles,  ham.  élevé  d'Estevenens,  Fribourg;  de  la 
famille  de  breinlay  branler,  être  en  équilibre  ? 


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52  BRENT  —  BRETAYE 

Brent,  vîllag-e,  ham.  de  Montreux,  Brerty  ii42,  ii47>  Cart. 
Month.,  3,  II,  1175,  M.  R.  VI,  469,  Brende  vers  i25o,  Brenty 
1221,  1238,  M.  R.  XII,  274  et  VI,  669,  et  1260,  Breriy  i4o2  ;  en 
Brent,  loc.  à  Bex,  forêt  à  Monthey  ;  du  celte  Breriy  forêt,  taillis, 
fourré  (Holder)  ou  du  bas  latin  brandOy  bruyère,  origine  incon- 
nue, dit  Littré  ;  peut-être  parent  du  celtique  bren. 

Breonna,  alpe  et  sommet  près  Ëvolène,  Valais,  BreonOy  1260, 
Breana  vers  1280  ;  nom  d'origine  celtique,  comme  Breonay 
Breoncy  aujourd'hui  Brienne,  France.  Holder,  626,  sans  étymo- 
log-ie. 

Bresanche,  Roche  — ,  sommité  du  Risoux,  Vallée  de  Joux, 
sans  nom  dans  la  carte  Siegfried  (cote  1192),  Brissenchey  1208, 
Cart.  Oujon,  Roche  Brésenchey  17 16  ;  dérivé  de  briser. 

Brésil,  loc.  à  Gharrat,  à  Fully,  m.  à  Monthey,  Valais  ;  m.  à 
Ëpendes,  D.  Sarine,  à  Gruyère  et  à  Bellegarde  (au  pied  d'une 
paroi  exposée  au  midi)  ;  m.  à  Goumœns,  loc.  à  Bonvillars  ;  au 
Brasel  ou  Brazé,  loc.  aux  Bayards  ;  les  Braseyres,  à  Châtel- 
Saint-Denis,  coll.  ;  du  v.  f.  brasil  ou  brésily  brasier  =  endroits 
chauds  exposés  à  l'ardeur  solaire. 

Bressaucourt,  D.  Porrentruy,  Berne,  Bersalcurty  1139,  Bre^ 
sacorthy  1177,  Bersalcorty  1178,  Brisaucoarty  i3i2,  etc.  = 
court,  ferme,  et  un  n.  pr.  germain  difficile  à  déterminer;  les 
noms  les  plus  voisins  dans  Fôrstm.  sont  BrisOy  Brisolfy  et  cer- 
taines formes  de  la  racine  Berty  du  v.  h.  ail.  perahty  illustre. 
Peut-être  combinaison  de  bert  et  de  saL  Bertsal  correspondrait  à 
la  forme  primitive,  1139.  (Fôrstm.  donne  un  Salberty  p.  1068.) 

Les  Bressels,  ham.  et  bois  au  Locle  ;  peut-être  du  v.  f.  bressel 
(bresset,  brisset,  breçot),  prov.  bressolOy  berceau.  A.  Godet,  M. 
N.  XXII,  48. 

Bret,  lac  à  Lavaux  et  1 1  loc.  Vaud  et  Frib.  ;  au  Brez  à  Grand- 
vaux,  Bré  à  Rossenges  et  Cheseaux,  Bray,  marais  à  Fully  et 
Ayent  ;  du  celte  bret  ou  bré,  marécag,  anc.  f.  braiy  fange  et 
goudron,  bas  latin  braiuniy  bradium  dans  Ducange.  (D'après 
Kôrting,  brai  vient  du  grec  brayos.)  Voir  Bregots. 

Bretaye,  pâturage  et  lac,  alpes  d'Ollon  (un  autre,  frontière 


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BRETIÈGE   —   BREVARD  53 

française  sur  Vouvry)  ;  même  racine  bret  et  suffixe  collectif 
aye. 

Bretiège,  n.  f.  deBrûttelen^D.  Cerlier,  Berne,  i5riï///o,  1182, 
BertiègeSy  i255,  Zeerl.  I,  Briterillas,  i255,  F.  B.  II. 

Bretigny^  2  loc.  D.  Echallens,  Britineiy  1 142,  Britigniey  1224, 
et  Bretigny-sur-Moirens,  Bructignie^  1 177,  et  Bertigny,  3  loc. 
C.  Fribourg-,  Tune  près  Fribourg,  Britiniacum^  1162,  Britinieij 
1 172,  BritignieZy  i368,  Bretignie  et  Bertignie  vers  i45o  ;  Bri^ 
tagnicy  village  détruit  près  Evilard,  —  la  chapelle  existait  encore 
en  1607,  —  de  (fundam)  Britiniacam^  domaine  d'un  Britinius 
ou  BritaniuSy  gentilice  romain. 

Bretonnières,  près  Orbe,  Bretoneris,  11 54,  11 60,  Bretaneres 
vers  1216,  BretoneireSy  1228;  la  Bretonnière,  ham.  de  Payerne  ; 
Bpetoneyre,  forêts  à  Ropraz,  Essertes,  les  Briteneres  au  Buron, 
12 18  ;  loc.  à  La  Roche,  la  Brettonary^  i4o8  ;  du  n.  pr.  Breioriy 
du  n.  germain  Britto.  Il  y  avait  en  11 54  et  1160  des  Breton , 
Breito  à  Breloneris.  M.  R.  III,  476. 

Breuil,  ham.  de  Métiers,  Neuch.,  et  très  nombreux  écarts  et 
lieux-dits  ;  le  Breuille,  Boécourt  et  Aile,  Berne,  les  Breuilles  à 
Enges  ;  Broilliat  à  Estavayer  ;  Broillet  ou  Brolliet,  Brouillet 
(Brévine),  Breuyin  à  Courg-enay,  dim.  ;  au  Breux  à  Laconnex, 
Montbreux  à  Gharmoille;  du  celte  brogilOy  dim.  de  hrogOy 
champ,  bas  latin  brogiluniy  broilurriy  terrain  clos,  taillis,  prés 
clos  de  haies,  parent  du  v.  h.  ail.  brogily  pré  marécageux.  En 
V.  f.  hruily  de  là  les  anciennes  formes  Bruyl  à  Môrel>  Valais, 
1280,  es  Bruels  à  Grang-es.  1228,  Brail,  Ayent,  i383,  ou  Bruely 
Gilly,  1265,  Orsières,  i236,  et  Ecublens,  Frib.,  1278,  le  bruelz  de 
Fontaines,  le  bruel  de  CofFrane,  i53i.  Mus.  N.  XXXIV;  et  les 
formes  actuelles  Bruet,  Broêt,  Bruit,  une  io«,  Bruï  à  Signy, 
les  Brues  à  Lamboing,  la  Braille  à  Billens,  la  Bruye  à  Gour- 
faivre,  Bruz  à  Arnex,  BrueuXy  i499>  les  Brus  à  Bevaix. 

Les  Breuleux,  Bralluy,  i44o>  Bruleux,  i526,  et  loc.  aux  En- 
fers, Jura  bernois  ;  du  verbe  brûler;  le  n.  ail.  Brandisholz  a  le 
même  sens  :  terrain  défriché  par  le  feu. 

Brevard,  Crèt  — ,  à  Nods,  Berne  =  crêt  du  brevard,  n.  c.  Les 


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54  BRICHY   —   BRISON 

brevards  étaient  une  sorte  de  gardes-champétres  chargés  plus  par- 
ticulièrement de  la  garde  des  vignes. 

Brichy,  loc.  à  GoUion,  D.  Cossonay,  colline  avec  restes  d'an- 
ciennes constructions  ;  probablement  un  (fundum)  Bricciacum^ 
de  BricciuSf  gentilice  dérivé  du  nom  pérégrin  Briccus  (Jubain- 
ville,  p.  599)  permutation  cC'Chy  comme  Luchy  de  Lucciacum,  et 
Achyy  Axiy  11 79,  Aq  Acciacum. 

Bpîe  ou  Brien,  2  ham.  de  Chippis,  Valais,  BrienSy  1196,  1220, 
B riez  et  BryeSy  1809,  BrieXy  i38o;  Briez  à  Vuadens  (Brye)  et 
Chavornay  ;  Brîa  ou  Briaz,  chalets  près  Ghâtel-Saint-Denis  ;  Bpy, 
ham.  de  Pont-en-Ogoz  et  de  Romont,  pâturage  à  la  Berra  ;  Mont- 
brion,  alpes  de  Blonay  ;  Bryon,  alpes  de  Leysin  ;  Breyen,  ham. 
d'Ëischoll,  Valais,  BreioUy  i444  î  Brey,  ham.  sur  Brigue  ;  du 
celte  briffOy  briOy  colline. 

Brignon,  ham.  de  Nendaz,  Valais,  BruniacOy  iiooy  Brignons 
vers  1170,  Brignuriy  1284,  Brignoriy  1262  ;  d'après  la  forme  de 
1 100  (fundam)  Bruniacurriy  domaine  d'un  Branius^  nom  lati- 
nisé du  germain  BrunOy  le  cuirassé  ;  les  autres,  nom  formé  avec 
le  suffixe  ioy  ionis. 

Brigue,  Valais,  Brigay  1 2 i5-i 875, -ôra^a,  i4o8,  i4i8.  D'après 
Gatschet,  du  v.  h.  ail.  prûccay  ail.  mod.  brCtcke,  pont,  ce  qui 
s'accorde  avec  la  forme  de  i4o8.  Mais  tous  les  noms  de  la  contrée 
sont  d'origine  romane  ou  celtique,  Môrel,  Fiesch,  Glis,  Brey,  etc. 
Nous  penchons  donc  à  y  voir  plutôt,  d'après  la  forme  primitive, 
Brigay  i2i5,  12 19,  etc.,  la  racine  celtique  bricay  brigay  colline, 
château  (Jubain ville).  La  forme  Brùga  apparaît  à  l'époque  pro- 
bable de  la  germanisation. 

Brinaz ,  ruiss.  près  Yverdon,  Brinnaz ,  Carte  top.  Vaud, 
Breynna,  i343  ;  du  verbe  patois  brin-nâ,  bruire.  Se  prononçait 
sans  doute  autrefois  brin-ne, 

Brisecol,  loc.  à  Giez  ;  ham.  Lully,  Morges,  endroits  pénibles  à 
labourer,  à  gravir  pour  l'attelage  ;  nom  ancien  :  un  Brisicol  à 
Soussens,  Frib.,  en  976,  Hidber,  II,  267. 

Brison,  plus.  loc.  aux  Ormonts;  en  Brison,  Châtelard, 
Vevey  ;  Brezon,  alpes  d'OUon  et  Mur  en  Vully  ;  Brisets,  chalets 


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BRIT  —   BRUGÈRB  55 

à  Château-d'Œx  ;  probablement  de  la  famille  de  Brit.  Voir  ce 
mot. 

Brîl,  3  ham.,  Granges,  Treytorrens  et  Syens  et  très  nombreux 
lieux-dits  (une  vingtaine)  ;  de  l'anc.  h.  ail.  brestan^  bristii  = 
briser,  diviser,  rompre,  s'applique  à  des  terrains  défrichés,  rom- 
pus par  la  charrue.  Un  Richardus  de  Brest  y  1227.  Cart.  Laus. 
M.  R.  VI,  219.  Hidber,  II,  dans  les  corrections  p.  LXII  et  LXVIII, 
rapporte  à  Brit  près  Granges  les  localités  nommées  Britilgio  ou 
Britalffio,  ix48,  o.  c.  p.  45,  et  Briitilioy  ii83,  p.  33o.  Le  i»»'est 
Breille  (Fribourgp),  le  2«  Brûttelen,  comme  lui-même  l'avait  écrit 
dans  le  texte. 

Brivaux,  espèce  de  défilé,  vallée  de  la  Broyé,  en  amont  du  pont 
de  Bressonnaz  ;  probablement  de  brii^  voir  ci-dessus,  et  vaux  :  ce 
défilé  coupe  la  vallée  en  deux  sections,  Broie  supérieure  et  infé- 
rieure. 

Broc,  Gruyère,  Broyc^  iii5,  M.  R.  IX,  8,  Broch,  iii5, 1228, 
M.  R.  VI,  i327,  M.  R.  XXII,  i453,  Broz^  1286,  F.  B.  II,  Sgi.— 
Brot,  Neuchâtel,  Broch,  998,  Brot,  i346,  Brochy  1372  (Matile); 
de  Tall.  hrachy  éboulement,  rochers  suspendus.  Brocard,  ham. 
de  Martigny-Combe,  augm.  Brochon  à  Montag'uy-les*  Monts,  et 
Brochet,  chalet  avec  ravines,  vallon  de  la  Veraye,  alpes  de  Mon- 
treux,  dim.  ;  Brozet(ts),  brèche  rocheuse  dans  les  rochers  au  g-la- 
cier  de  Paneyrossaz  et  à  la  Frète  de  Saille  ;  rochers  et  glacier  près 
du  Wildhorn,  Valais  ;  forme  valaisanne  ch-z  (ts). 

Rem.  D'après  F.  Ghabloz,  Mus.  N.  XVIII,  120,  le  Broch  de  998  serait 
Don  Brot,  mais  Broc  en  Gruyère. 

Broyé,  riv.,  Frib.  et  Vaud  (et  deux  ruisseaux,  affl.  de  la  Senoge 
et  de  la  Mèbre)  ;  Brodia^  Brovia,  BroliuSy  1274,  Brayay  1295, 
M.  R.  XII,  en  ail.  Brusch,  1470,  etc.  Du  v.  h.  ail.  brogily  ail. 
mod.  brûhly  dim.  de  braochy  marécag-e,  rivière.  Broyette,  affl. 
de  la  Senoge,  dim. 

Bruet,  voir  Breuil. 

Bragère,  ham,  de  Guin,  de  La  Roche,  Frib.,  Brûgera  à  Ue- 
berstorf  et  6  autres  loc.  fribourgeoises,  Bruyeren  à  Buchillon, 
D.  Morat,  et  les  nombreux  Bruyère  (ou  Bruîères,  Etoy)  ;  du  bas 


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56  BRUNGHENAL  —   LA   BUDAZ 

latin  brugariay  dérivé  de  la  racine  celtique  vroicay  bruyère.  Bru- 
vîère,  ham.  de  Vucherens,  m.  à  Forel,  D.  Moudon  ;  la  Bruvire 
ou  Brevire,  ham.  de  Ghâtonnaye,  les  Brevyres,  bois  à  Mézières, 
Frib.,  le  même  avec  un  v  intercalé,  comme  dans  cauva  pour 
caua^  et  Gruvire  pour  Gruyère. 

Brunchenal,  Grand,  Petit  et  du  milieu,  3  fermes  à  Delémont 
dans  une  combe  étroite  du  Jura  ;  paraissent  un  composé  de  che- 
nal, de  canaleniy  et  un  n.  pr.,  probablement  Bruno  =  chenal, 
combe  de  Bruno. 

Bruson,  ham.  de  Bagnes,  Valais  ;  les  Brus,  loc.  àBevaix  ;  sans 
doute  du  celtique  briïSy  mettre  en  pièces,  défricher,  parent  du  v. 
h.  ail.  hrestan.  Voir  Brit. 

La  Buchille,  loc.  Bulle,  Riaz,  Villarsiviriaux  ;  les  Bucliilles, 
Lausanne,  Boudry  ;  la  Beuchille  à  Delémont  ;  probablement  de 
bûche;  Plan  des  Buchillcs  à  Naye,  Buchileula,  ham.  de  Val 
d'Illiex,  dim.  ;  endroit  où  Ton  met  le  bois  en  bûches  pour  le  ser- 
vice du  chalet,  où  l'on  en  fait  le  dépôt  ;  un  agri  de  la  Buschiliy 
ii5o,  Buschilia  vers  1190  à  Onnens,  Frib.  Donat.  Haut. 

Buchillon,  D.  Morges  ;  peut-être  dérivé  de  buxuSy  buis  ;  le 
buis  abonde  encore  à  Buchillon,  Vaud,  comme  à  Buix,  Jura  ber- 
nois, ail.  Buchs.  Quant  à  Buchillon,  D.  Morat,  ail.  Bùc/isele/iy 
Buoch^  961,  Zeerl.  Urk.  I,  12,  Buschillion,  iSSg,  Rec.  dl|)l.  III, 
16,  Buchillon^  i453,  la  forme  de  961  le  fait  dériver  du  v.  h.  ail. 
buohha,  m.  h.  ail.  buoche,  bois  de  hêtres. 

Buclard,  Mont  — ,  forêt  à  Sainte-Croix  ;  les  Budards,  forêt  à 
Premier  ;  Bucley,  La  Rippe^  l'Abbaye,  Denens,  Chamblon  ;  Bu- 
deys,  Eclagnens,  Oulens  ;  les  Buclei*s  ou  Bucleirs  à  Duilier  ; 
Bucly  à  Froideville  ;  du  latin  bucculay  la  saillie  ronde  du  milieu 
du  bouclier,  de  bucculay  joue  ;  comparez  l'ail,  huckeiy  bosse. 
Noms  de  localités  formant  une  éminence  plus  ou  moins  arrondie. 
Le  même  mot,  bucléy  se  retrouve  en  Dauphiné. 

La  Budaz,  ham.  de  Vuistemens-devant  Romont  ;  du  patois 
budtty  buddoy  étable  à  vaches,  probablement  parent  de  Tall.  budey 
logis  ;  le  d  s'est  maintenu  sans  doute  par  une  introduction  plus 
récente  du  mot. 


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BUDRI  —   BUGNON  57 

Budriy  Roc  de  — ,  vallée  d'Anniviers  ;  d'un  n.  pr.,  comme  la 
Dent  de  Bertol,  dans  la  vallée  d'Hérens  ;  pour  le  nom,  voir  Bou- 
dry. 

Bufet,  Mont  — ,  à  Premier,  D.  Orbe  ;  de  buffer  ou  bouflFer, 
provençal  hufar^  souffler  :  endroit  exposé  au  vent  ;  en  Dauphiné, 
un  buffe  =  sommet,  lieu  battu  des  vents. 

Les  Buges,  m.  à  Boudrj  ;  Vers  les  Buges,  ham.  de  chalets, 
Ormont-dessus  ;  la  Buge  des  Posats  à  Baulmes  ;  autre  forme  du 
V.  f.  bouge  y  demeure,  voir  Bougy.  U  pour  ou  est  fréquent  dans 
nos  patois  :  bougnon,  bugpnon  ;  bouhie,  buhie  (lessive)  ;  fou,  fu  ; 
Rouvenaz,  Ruvines,  etc. 

Bugnaux  (aussi  Bugnoux),  ham.  d'Ëssertines,  D.  RoUe, 
capella  de  BunniiSy  i2o5,  M.  G.  XIV,  19  ;  paraît  être  une  autre 
forme  de  Bugnon. 

Le  Régeste  geDevois,  no  204,  y  rapporte  la  villa  Bullo  in  page  gene- 
vensi  comitatu  equestrico  ;  il  nous  paraît  difficile  d'admettre  cette  iden- 
tité. Ailleurs,  p.  186, 459,  le  Rég.  y  rapporte  le  Bognon  apud  Doiiacum, 
Bugnon  apud  Dulliacum  du  Cart.  d'OujoD,  M.  R.  XII,  43^  146.  Ce  Bu- 
gnon, près  Duillier,  ne  peut  se  rapporter  à  Bugnaux  qui  en  est  éloigné 
de  iO  km.  à  vol  d'oiseau  ;  on  eût  plutôt  dit  Bognon  apud  Montem.  Il  y 
a  à  Duilier  même,  en  face  du  château,  un  clos  de  vignes  appelé  «  au 
Bugnon.  »  C'est  évidemment  là  le  Bugnon  des  chartes  d'Oujon. 

Bugnon,  nombreux  ham.  et  lieux-dits,  une  cinquantaine,  Bou- 
gnet  et  Bougnon  à  Conthey,  Rossinières  ;  Bugnenet,  Bugnonet, 
dim.  Lieu  Beugnat,  colline  et  m.  à  Courrendlin  ;  formes  an- 
ciennes :  lo  Buignum  k  Goumœns-la-Ville,  1275,  Bognurt^  Bu- 
gnum  à  Payerne,  1278,  Bognoriy  1286  à  Duilier,  etc.  D'une  ra- 
cine indéterminée  bugriy  bogriy  qu'on  trouve  dans  beaucoup  de 
dialectes,  patois  vaudois  :  bougne,  bosse  au  front,  f.  bignCy  Berry, 
beugnCy  provençal  bougnoy  anc.  h.  ail.  bungOy  angl.  bung,  et 
bunngj  tumeur,  presque  tous  les  Bugnon  sont  dans  une  position 
élevée  au-dessus  de  la  localité  qui  les  a  nommés,  par  une  compa- 
raison familière  avec  une  bosse,  de  même  qu'on  a  appelé  tel  pâtu- 
rage le  Goitre uœ  (sur  Corbeyrier)  à  cause  du  crôt  arrondi  qui 
s'élève  au  milieu  comme  un  goître  ;  tel  sommet  les  Nombrieux 
(Bex),  de  nombril,  etc.  D'un  autre  côté  bougnoi,  bugnon  signifient 


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58  BUIX  —  BURSINEL 

aussi  en  patois  source,  fontaine  à  fleur  de  terre  ;  boagnon^  ouver- 
ture d'un  réservoir.  Ce  sens  peut  dériver  également  de  la  racine 
ci-dessus  qui  a  le  sens  de  tumeur,  d'où  elle  a  pu  passer  à  celui  de 
source,  de  lieu  d'où  un  liquide  s'écoule. 

Buix,  Jura  bernois,  Bus,  1 136,  Bosco,  1 167,  Boiœ,  1244,  Boiz, 
1 363  ;  du  latin  huxus,  le  buis,  qui  y  croît  en  abondance. 

Bulle,  Frib.,  Butulum,  855,  M.  R.  VI,  201,  Bollo,  1142,  121 1, 
etc.,  Bullo,  1174,  1177,  Cart.  Mon  th.  ;  l'ancienne  forme  empêche 
de  le  rapprocher  de  ^o2/^,  mais  en  fait  plutôt  un  diminutif  du  bas 
latin  butum,  f.  but,  bout  et  butte.  Voir  But  et  Bolle. 

Bure,  D.  Porrentruy,  Bures,  ii39,  ii48,  1178, 1280,  Burnen, 
1 34s  ;  cette  forme  allemande,  avec  le  n  caractéristique,  permet  de 
le  rattacher  à  Buron,  Bûren,  du  v.  h.  ail.  bùr,  maison,  plur. 
buren. 

Les  Bures,  ham.  à  Oron,  même  ori^ne. 

Biirier,  ham.  près  Clarens,  BuriSy  ii45?  Buire,  xi»  s.,  Cart. 
Haut  Crêt,  Burie,  Cart.  Laus.,  p.  16,  26,  Buirie,  1228,  Burye, 
i3o9,  prioràtus  Buriaci,  i375,  Burijez,  1379;  de  (fundum) 
Bnriacuniy  domaine  d'un  Burius,  g'entilice  romain.  Jubainville, 
ao3  ;  les  formes  Buria,  Burie,  de  (villa)  Buria, 

Burignon,  ham.  de  Chardonne,  Burinaux,  Cha vannes  sur 
Moud  on,  sans  doute  dim.  de  Buron. 

Burlaie,  Grande  et  Petite,  chalets  à  Planfajon  ;  Buplatey, 
ham.  à  Monthey,  Valais,  Brullatiers,  i352,  Burlatex  (z)  à  Ollon; 
les  Bourloz,  pâturage  à  Trient  ;  Bourlalzon,  loc.  à  Yvorne  ;  lieux 
défrichés  par  le  feu,  du  patois  bourlâ,  brûler. 

Bttfiond,  bois  à  Vufflens-la-ville  =  bois  rond. 

Buron,  ham.  D.  Echallens,  Buiro,  11 77,  Buyruriy  1184-87, 
Dayron,  1190,  12 18,  Buirun,  1199,  Cart.  Month,  ;  Buiron,  loc. 
à  Venthône,  Valais  ;  du  v.  f.  buiron,  buron,  chaumière,  cabane, 
du  V,  h.  ail.  bùr,  maison. 

Bursinel,  D.  Rolle,  Brucines,  1139,  Brusinez,  i2o5,  M.  G. 
XIV,  20,  Brusinel,  1211,  Brusinai,  1220,  Brusineus,  1241,  M. 
R,  XII,  81,  Brusines,  i244,  Brusinay,  i328,  Brussinez,  1248, 
|344,  Brussenel,  1392,  forme  diminutive  de  Bursins,  villa  Bru^ 

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BURTIGNY  —  BUT  5» 

cins  vers  looo  et  Brncinis  après  io49,  M.  G.  XIV,  2,  5,  Bru* 
linges,  ion,  BrucinSj  io3o,  io4o,  Hidber,  I,  \illsi  Bruciniaco, 
xi«  s.,  Brucino  vers  i  i3o,  M.  G.  XIV,  4  et  XV,  2,  Brusins,  i2o5, 
I2i4,  1243,  Brussins,  I25i-i344/  BursinSy  i543.  Non  point, 
comme  dit  Gatschct,  et  Studer  d'après  lui,  de  bras,  trust,  buis- 
sons, bronssaille,  mais  comme  l'indique  nettement  le  suffixe 
ingeSy  d'un  patronymique  =  chez  les  descendants  de  Bruit, 
Brutti,  n.  pr.  gpermain  (=  le  terrible).  Le  pâturage  de  la  Bursine 
s'appelait  la  Brutena,  1208,  la  Bruttinaz,  1280,  M.  R.  I,  209, 
XXVI,  248. 

Burtigny,  D.  RoUe,  Bretlignei,  11 45,  M.  G.  XFV,  7,  Briti- 
niacurriy  ii64,  M.  R.,  Britiniacum,  1172,  M.  G.  XIV,  Bracti- 
gnie,  1177,  Britinie,  i235,  M.  R.  V,  329,  Britinier  et  Brig- 
tinyer,  1276,  M.  R.  III,  692,  Brugtignie  vers  i3oo,  Britignie, 
i344>  Brutignier,  1392,  Brutignyez  et  Brutigny,  1627,  Burti' 
gny,  i543  ;  de  (fundum)  Britiniacum,  domaine  d'un  Britinius 
ou  BritaniuSy  gentilice  romain. 

Burtins,  Vers  les  — ,  ham.  d'Albeuve,  Fribourg  ;  probablement 
pour  Bruttins  =  chez  les  descendants  de  Brutt.  Voir  Bursins. 

Bussiaz,  loc.  à  Grandcour  :  buissaie  ? 

Bussigny,  D.  Morges,  Bussignye,  i358,  et  D.  Oron  ;  de  (prae- 
dium)  Busseniacam,  domaine  d'un  Bussenius,  gentilice  romain. 
De  Vit,  I,  771. 

Bussy,  D.  Broyé,  Fribourg,  Bussey,  iil^2,  Cart.  Month.,  5, 
Busseiy  1201,  Bussys,  i337,  Mtl.,  Bussy,  i453  ;  —  sur  Moudon, 
Buxi,  1 160-1200,  Hidber,  II  ;  —  sur  Morges,  Bussi,  1069,  M.  G. 
XV,  Bussie,  1223,  —  ham.  Val  de  Ruz,  Bussiers,  1296,  Les 
formes  diphtonguées  nous  paraissent  faire  rentrer  ces  localités 
dans  les  noms  gallo*romains  en  iacum:  de  Buciacum  (fundum), 
domaine  d'un  Bucius,  gentilice  romain  (variante  de  Buccins)  connu 
par  7  inscriptions.  (On  trouve  aussi  Bussius  et  Buxius.) 

Le  But,  ou  Bath,  ham.  de  Lessoc,  Gruyère  ;  en  Buz  à  Saint- 
Sulpice,  Valeyres  ;  en  Biit,  loc.  ji  Ëchallens  ;  Buttes,  Neuchâtel, 
Boutes,  1342,  Butes,  1372,  Botes,  Boutes,  i38o,  Buctes,  i453  ; 
du  norois  butz,  morceau  de  bois,  d'où  dérivent  les  mots  français 


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60  BYOLLEN   —   CAROUGE 

bout,  but  et  butte.  Ces  localités  sont  au  bout  du  territoire  dont 
elles  relèvent. 

Mont  ByoUen  à  Salvan  (variante  d'orth.  pour  Biollin,  de  beta- 
iinus)j  adj.y  mont  où  croissent  les  hioles,  les  bouleaux.  Voir  Biole. 

Cabeuson,  pâturage  sur  OUon,  assez  fang^eux  ;  de  beuse  et  du 
suffixe  péjoratif  ca. 

CaboUes,  2  ham.,  com.  de  Puidoux  et  de  Lausanne,  à  la  Cabu- 
laz  à  Arnex  ;  du  préfixe  péjoratif  ca  (voir  Littré)  et  de  bollcy  bole, 
terre  en  friche  ;  v.  h.  ail.  bol  y  bas  latin  bola.  Cabolettes,  m.  à 
Epalinges,  dim. 

Cabourles,  loc.  à  Yvome  ;  même  préfixe  ca  et  racine  bourlâ, 
brûler,  terrain  médiocre,  défriché  par  le  feu  ;  les  Carboles,  Savi- 
gny,  Forel,  les  Thioleyres,  Tavernes  ;  les  Garboules,  Roug^mont  ; 
même  mot  avec  métathèse  de  Vr.  Garboles,  pour  Caborles. 

Ce  préfixe  ca^  dont  Littré  donne  2  ex.,  se  retrouve  dans  cahute, 
dans  le  v.  f.  calorgne  (louche)  et  chez  nous  dans  caborffne,  hutte, 
petite  boutique  obscure,  et  dans  ca/^z^^r  (lorsque  le  traîneau  g^lisse 
de  travers). 

Calève,  ham.  de  Nyon  ;  peut-être  le  même  que  le  nom  gaulois 
Calleva  (de  calli,  bois,  et  eva  ;  localité  dans  les  bois),  capitale  des 
Atrebates  de  Bretagne,  aujourd'hui  Silchester  =  silva-castrum. 
Un  nom  gaulois  à  Noviodunum,  également  gaulois,  n'a  rien  que 
de  naturel. 

La  Cambuse,  m.  à  Denens,  à  Savigny  :  maison  de  chétive  ap- 
parence, 

La  Capite,  ham.  de  Choulex,  Genève;  patois  capita,  même 
sens. 

Carignan,  ham.  de  Vallon,  Fribourg,  autrefois  Dompierre-le- 
Grand,  encore  en  1668,  Carignan,  1680.  On  ignore  la  cause  de 
ce  changement.  Quant  à  Carignan,  ou  Carignano,  Italie,  il  vient 
de  Carinianuniy  dérivé  en  anus  du  gentilice  *  Carinius,  du  co- 
gnomen  Carinus,  porté  par  un  empereur,  et  dérivé  lui-même  de 
car  us. 

Carouge,  Genève,  Carrogium,  1268,  M.  G.  XIV,  i3io.  Car- 


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CART  —   CAUQUELLA  61 

rojoy  1871,  CarroffiOf  i443,  Qaarroffio,  i44o>  et  commune  D. 
Oron,  Carrogiumy  i255,  puis  Carrojoz  et  C arroge  ;  de  quadru' 
viurriy  pour  quadrivium^  carrefour,  en  patois  carro,  Carrog^um 
n'est  que  la  latinisation  du  mot  romand.  A  la  même  racine  se  rat- 
tachent les  deux  Carra,  ham.  de  Presinge,  et  le  Carre,  ham.  de 
Meinier,  Genève,  l'un  d'eux  nommé  Quadruvium  en  5i6,  sous 
les  premiers  rois  de  Bourgogne',  Qaatruvium  villa  (Frédé- 
gaire,  vii«  s.),  CarrhOy  CarrOy  1196,  Cart.  d'Oujon,  M.  R.  XII, 
ainsi  que  les  nombreux  Carrez,  Valais,  Vaud  (9)  et  Fribourg 
(11).  Un  Quarro,  environs  de  Vinzel,  1265  ;  ou  Quarros  aux 
Mosses,  Ormonts,  i332,  aujourd'hui  Quart.  Dans  le  Berrj,  car- 
rouge  est  un  n.  c.  pour  carrefour. 

Cartigny,  Genève,  Cartiniacum^  1220,  Cartignie,  1227,  M. 
G.  IV,  29,  45,  Quariignie,  i3oi,  1362,  Carligniery  i344»  Quar- 
tignier^  1862,  CartignynSy  xiv«  s.,  M.  G.  XXI,  240  =  (/un- 
dum)  Quartiniacam,  domaine  d'un  Quartinius,  gentilice  ro- 
main. (Remarquer  le  suffixe  germanique  de  la  dernière  graphie.) 

Le  Casard,  m.  à  Crissier,  Savigny  et  Forel,  Lavaux  ;  de  case 
et  suffixe  augm.  ard. 

Catogne,  2  sommets  à  l'O.  et  au  S.  de  Martigny,  aussi  au  Tes- 
sin  :  Catogna,  val,  et  sommet.  On  y  trouve  le  suffixe  dépréciatif 
ogne  (charogne,  ivrogne)  et  une  racine  cat,  Cat-ogne.  Pourrait 
être  de  la  famille  de  caput.  En  français  le  c  devant  a  devient  gé- 
néralement chy  mais  le  patois,  qui  se  rapproche  du  provençal, 
offre  de  nombreuses  exceptions. 

Cau,  Sex  de  la  —,  à  Salvan  ;  à  la  Caux,  prés  sur  une  croupe  à 
Vionnaz,  loc.  à  Port  Valais;  aux  Caux,  loc.  à  Bex;  Mont  de 
Caox,  autrefois  Cau,  longue  croupe  sur  Montreux  ;  probablement 
du  patois  caua^  du  latin  cauda,  queue  =  croupe  allongée,  lieux- 
dits  à  l'extrémité  d'une  «  fin  ».  Voir  aussi  Cuaz. 

Cauquella,  en  ail.  Corbetschgrat  (=  arête  en  corbeille),  loc. 
à  Salgetsch,  Valais  ;  dim.  de  coque,  du  latin  conchay  petit  vallon, 

*  Voir  sur  la  villa  Quadravium  la  note  de  M.  Jules  Vuy»  Mém.  Inst.  G.  X, 
3,  qui  conclut  pour  le  Carre  de  Meinier,  tandis  que  Galiffe  se  prononce  pour 
Garôuge. 


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62  CAVOUES  —  CERGNAT 

Goquelle,  s.  f.,  s'emploie  en  France  au  sens  de  cocotte,  ustensile 
de  cuisine.  Le  nom  allemand  renferme  la  racine  Korb^  qui,  avec 
une  autre  imagée,  exprime  la  même  idée.  Coque  et  Coquettes, 
chalets  dans  une  combe,  vallée  de  THongrin,  Pays-d'Ënhaut, 
même  origine. 

Cavouês  ou  Cavouez^  pâturag'es  à  Monthey  et  Colombey,  Va- 
lais, les  Cavues  à  Château-d'Œx,  es  Cawuaz,  alpes  d'Ollon  ;  du 
patois  cavua,  cavoaa,  latin  caudaj  queue  ;  Cavouin  à  Yvorne  et 
les  Cavuettes  à  Lessoc,  Gruyère,  dim.  ;  c'est  un  n.  commun  :  le 
Cavouà,  en  patois,  extrémités  d'un  territoire,  d'une  «  fin  ».  A 
Chàteau-d'Œx  on  trouve  aussi  une  Schuantz  (ail.  =  queue), 
croupe  allong'ée  au  S.-E.  des  monts  Chevreuils.  Voir  aussi  Cau  et 
Cuaz. 

Es  Cayoudes,  vignes  à  Blonay  ;  dérivé  du  latin  cadere,  tomber, 
en  patois  cahia,  dim.  cahieret,  lieu  raviné,  petit  ravin. 

Céligny,  Genève,  Siliniacumy  ii63, 1179,  Silignie  vers  1200, 
i25i,  M.  G.  XIV  et  1224,  M.  R.  XII,  69,  VI,  890,  Cilinie,  i3ii, 
Cilignie,  i344,  Cilignier,  1887,  M.  R.  XXVIII,  208.  Non  point 
de  siligOy  fleur  de  farine  comme  l'explique  Gatschet  (et  Studer 
d'après  lui),  mais  de  {fundam)  Siliniacum^  domaine  d'un  Sili- 
nias  y  gpentilice  romain. 

Cérac,  un  des  sommets  du  Wildhorn,  fausse  orth.  pour  Sérac^ 
à  cause  de  sa  ressemblance  avec  un  sérac  ou  séré,  dérivé  du  latin 
seruniy  petit  lait. 

Le  Cerf,  pâturage  et  chalets  sur  le  Sépey,  Ormonts,  le  Cer, 
i332,  le  Certy  il^iQ,  corruption  de  VEssert. 

Cerfs,  Mont  des  ~,  aux  Verrières,  mont  du  Sais^  i342,  du 
Sairt,  1882,  du  Sag,  i383,  Matile;  probablement  de  Sex,  rocher. 

Cergnat,  Ormonts,  SernieSy  i3i5,  Sernia,  i332,  Sernyaz, 
1439  ;  Cerniaz,  D.  Payerne,  Sernia,  i453  ;  Cerniat,  Gruyère, 
Sirniaz,  i453  et  8  autres,  Fribourg  ;  Cerail,  nombr.  loc.  Jura, 
Cernier,  Val  de  Ruz,  Cerniey  1824,  Semyes^  i346,  Cerniez, 
1453  ;  Ccrneux,  Cernet,  Cernit,  loc.  du  Jura  ;  Cerney,  Conthey 
et  Vaulion,  Cernay  au  Brassus,  Cernayes,  le  Locle,  Ceraîes, 
Jura,  Cernieux,  Zemy,  Zerney,  Valais,  collectifs  ;  Cergnettaz, 


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CERISE  —  CéSILLE  63 

Cemiettes,  Gergniaux,  Gerniaulaz,  Gergnaulaz^  Alpes,  Ser- 
nioules^  à  Enney;  Cergnaud^  h.  de  Gléresse  ;  Gemillat,  Cernillet, 
Cematte,  Cernetat,  Jura,  Cernion  (Villeret),  dîm.  de  Sieme^ 
Scieme,  Oeme  ou  Cergne^  nom  de  centaiDes  de  loc.  du  pays. 
Du  mot  français  cerne^  enceinte,  terrain  clos,  du  latin  circinuSy 
noms  désignant,  au  moins  à  l'origine,  une  ou  plusieurs  fermes 
entourées  de  clôtures.  Les  noms  de  Gercenais  ou  Cercenet,  D. 
Courtelary,  et  Chercenay,  Franches-Montagnes,  Cercenata^ 
II  3g,  présentent  nettement  la  filiation  du  latin  circinus. 

Cerise^  ham.  d'Hérémence,  Valais,  la  Cyriesi,  i238,  patois 
8erie8i  =  ceriae  ;  es  Cerises,  champs  à  Grandson.  La  désignation 
d'un  lieu  par  le  nom  d'un  fruit  au  lieu  de  celui  de  l'arbre  est  très 
rare  ;  on  trouve  cependant  des  Belosse,  un  Estranguelion. 

Cerisier,  très  fréquent  par  contre,  21  loc.  ;  au  Sirisier  vers 
II 70  à  Lussy,  Frib. 

Cerjaulaz,  ham.  de  Saint-Cierges  et  ruisseau  ;  de  Cierge,  —  du 
latin  Sergius,  —  et  suff.  dim.  o/a. 

Ceriier,  forme  française  de  Erlach,  Berne,  Cerlie^  logS,  Cer- 
fei,  i2i4,  F.  B.  I,  5i4,  Celliey  1280,  Ceriier^  i424>  Herlach, 
1228  ;  du  y.  h.  ail.  erilahiy  taillis  d'aulnes,  en  lat.  Herilacumy 
puis  CerlicLCurriy  d'où  Ceriier. 

CerCoux,  ham.  c.  de  Genève.  Voir  Essert. 

Cervin,  Mont  — ,  Valais  ;  de  silvinus^  adj.  du  nom  latin  et  ita* 
lien  de  la  montagne,  mons  Silvius,  monte  Silvio,  permutation 
/-r,  comme  Servan  —  Salvan,  de  silvanus, 

Cery,  ham.  de  Prilly,  D.  Lausanne  ;  pas  de  formes  anciennes  ; 
pourrait  être  comme  Seiry^  Frib.,  un  fundum  Seriacum,  Le  c 
n'est  pas  une  difficulté  ;  il  permute  sans  cesse  avec  s  :  Syens, 
Ciens,  Sieme,  Cieme,  etc. 

Cesaley,  Granges  sur  Lourtier,  Bagnes  ;  du  bas  latin  casaley 
f.  cheseau,  grange,  et  collectif  ey  ;  chy  habituellement  ts^  devient 
aussi  s  :  Cheilion,  Seilon  à  Hérémence,  pointe  de  Sesales  sur  Or- 
sière,  etc. 

La  Césille  ou  Osille,  ham.  de  Bassins,  de  Sisilley  autre  nom 
du  ruisseau  de  la  Combe,  Sisilla,  xii«  s.,  Sisilli,  1196,  Sisili/r 


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64  CETTY  —   GHABLIE 

laSg,  Sesillyy  i3o3,  Sysillizy  xiv«  s.,  M.  R.  V,  Sizilley  1617, 
Sézille  dans  Lutz,  éditioa  de  1861. 

Cetty^  prés  sous  Ghamoson,  Valais,  les  SetyZy  i3a3  =  les 
Seytes,  (prata)  secta^  les  fauchage. 

Ce  nom  et  celui  de  Jetty,  Giéty  à  Evolèoe,  sont  les  deux  seuls  où  le  y 
atone  du  moyen  ftge  s'est  maintenu  ;  dans  trois  autres  on  écrit  y  et  e, 
Réschy  et  Rèche,  Trôgpay  et  Trogne>  Sînièse  et  Ziniégy.  Les  chartes 
nous  offrent  plus  de  40  ex.  de  cet  y  final  aujourd'hui  disparu,  remplacé 
par  un  e  muet. 

Ghablais,  au  moyen  âge  nom  du  pays  qui  s'étend  du  Trient  à 
TEau  froide  et  à  la  Morge  de  Saint^Gingolph,  Caput  laci^  826, 
M.  R.  XXIX,  î4,  CaputlacensiSy  921  =  tète  du  lac.  Chablaiy 
1145,  S.  Mauricius  de  Caplatio^  ^^79*  Gatschet  (Ortsetymologis- 
che  Forscbungen,  1867)  conteste  cette  étymologie.  Pour  lui  Caput 
laci  est  une  traduction  latine  du  mot  romand  et  il  rattache  Chablais 
à  Chable,  et  à  la  même  époque  (Promenade  onomatologique, 
1867),  il  accepte  la  première  dérivation  :  c  Chablais,  payas  Ca- 
putlacensis,  est  le  Pennelocus  des  Helvètes,  penn,  tète,  loch, 
lac,  et  doit  se  traduire  par  pays  à  la  tète  du  lac».  C'est  aussi  notre 
opinion.  On  a  de  même  au  Tessin  le  village  de  Capolago.  Voici 
une  autre  preuve  à  l'appui  :  Chablais  est  aussi.  Mus.  N.,  XXIV, 
143,  le  nom  d'une  partie  du  marais  du  Seeland  (entre  la  Broie,  les 
collines  d'Anet  et  de  Jolimont  et  la  Thièle),  propriété  de  la  com- 
mune de  Neuchâtel,  Chablay^  i468  ;  or  il  n'y  a  pas  là  de  chables, 
mais  la  position  de  ce  territoire  par  rapport  au  lac  est  analogue. 

Ghâble,  Bagnes,  Valais  ;  Ghâbles,  Fribourg  ;  le  Ghabloz,  ham. 
de  Château-d'Œx  ;  Chables,  ham.  de  Mont  sur  Rolle  ;  Tschabeln 
à  Louèche,  Tschabel  à  Saint-Sylvestre,  Frib.  (formes  germani- 
sées), etc.  ;  Zablo  à  Conthey,  Grône,  Vercorin,  Valais,  Zablotet 
sur  Riddes  (z  =  ts),  ol  Chablo,  Erschmatt,  1242  ;  du  v.  f.  caable, 
chaable,  bois  abattu  par  le  vent,  du  latin  cadabula^  engin  de 
guerre  propre  à  renverser,  de  là  le  bas  latin  cahulum  :  cabulum 
dou  Gra  Jorey  à  Liddes,  1228,  illi  de  Cabulo  à  Sierre,  1267,  et 
notre  mot  châble,  dévaloir  pour  les  bois  abattus. 

Chablie,  partie  du  village  de  l'Isle,  Cabliacum  entre  ioo5  et 


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CHABLIÈRE  —   GHAIBEUT  65 

1049,  Cheblif  ii54,  Cart.  Month.,  Chable^  1202,  Chablie,  1200, 
1223,  M.  R.  V,  2i5,  220,  Chablie,  i344,  Maûle  =  {/undum) 
Cabelliacum^  domaine  d'un  Cabellius,  gentilice  romain.  Même 
origine  pour  Ghibi,  village  ruiné  près  Aclens,  Chibliez  et  Chivlie, 
1228,  Chibliez  y  1282. 

La  Ghablière,  ham.  près  de  Lausanne;  de  la  famille  de  cAa6/^, 
dévaloir,  endroit  où  Ton  chablait,  dévalait  les  bois  des  forêts  voi- 
sines. Zablire  (cA-r),  loc.  à  Savièse  et  Bramois,  Valais. 

Chabrey,  D.  Avenches,  Charbrey  et  Charhey,  i342  =  (Jun- 
dum)  Capriacamy  domaine  d'un  Caprius,  gentilice  romain,  ou 
Cabriacum,  de  Cabrius^  nom  gallo-romain,  dérivé  du  cognomen 
CabruSy  traduction  du  gaulois  Gabros,  correspondant  du  nom 
latin.  (Holder.) 

Ghachet,  rochers  à  Savièse,  correspondant  des  Sassets  des  Or^ 
monts  (ch-ss),  dim.  de  sex,  latin  saxum,  rocher. 

GhaiTard  ou  GhaiTa,  château  ruiné  près  Riaz,  Fribourg*^  Cha- 
faloy  i33o,  Chaj^alOy  i33i,  Arch.  Fr.  III,  domus  fortis  de 
Chajffa  alias  Chaffalo,  i483,  ibid.,  Chaffaz,  i524.  —  Es  Ghaf- 
faz  à  Sommentier,  au  Ghaffa,  moulin  à  Portalban,  au  Ghaifard, 
moulin  à  Ghevillj,  m.  à  Aubonne,  Concise,  Missy  ;  en  GhafQouz 
à  La  Roche,  ChafJlOy  i4o8  ;  les  mêmes  que  Tanc.  f.  chaffal, 
chaffaut,  échafaudag'e,  bas  latin  cata/alius,  de  capta  et  du 
germ.  bal  ko. 

Les  GhafToamières,  loc.  à  Monnaz,  D.  Morges  ;  peut-être  le 
même  que  Saifomières  au  village  voisin  de  Saint-Saphorin  = 
champs  de  safran.  Orth.  patoise  à  côté  d'une  orth.  mi-française  ; 
beaucoup  de  mots  patois  s'écrivent  avec  ch  ou  ss.  On  pourrait 
penser  aussi  à  Chaufournière,  mais  Chaufour  est  rare  dans  le 
pays  où  l'on  dit  généralement  Raffort. 

Ghagneriaz  à  Ecublens,  Vaud,  synonyme  de  chênaie  ;  du  v.  f . 
chagne,  chêne,  et  suffixe  collectif  erie.  Ghagnoty  à  Gimel,  de 
chaffnotj  dim.  de  chagne^  et  suflF,  collectif  y,  taillis  de  petits 
chênes. 

Ghaibeat,  Mont  — ,  près  Courrendlin,  Delémont  ;  parait  être  un 
dérivé,— dim.  irrégulier, — de  caput,  tête,  comme  chabot,  poisson. 

M.  D.   SBC.  séfUS,   TOMB  VU  &-^ 

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66  GHAILLE   —    GHALIN 

La  Chaille,  sommet  du  Jura  prèii  du  Creux-du-Yan,  2**  h.  fraU" 
çais  à  la  frontière  vaudoise  près  Saint-Cergiies  ;  forme  féminine 
du  V.  f.  chail^  pierre,  caillou,  sommité  pierreuse.  Le  mot  chai  lie, 
s.  f.,  s'emploie  par  les  carriers  à  Villeneuve  pour  désigner  les  dé- 
bris de  pierre  de  la  carrière. 

Chailiy>  ham.  de  Lausanne,  Garliacum,  944»  M.  R.  VI,  Hid- 
ber,  I,  227,  Charliey  122Z  ;  de  (fixndum)  Caroliacuniy  domaine 
d'un  Carolus  ou  Karl. 

Chailly,  ham.  de  Montreux.  D'après  les  formes  Challier^  i342 
et  CkalUacanii  i364»  nous  le  dérivions  de  Calliacurriy  domaine 
d'un  Callius,  gpentilice  connu  ;  mais  les  textes  plus  anciens, 
Char  lie  vers  ii5o,  Charlei,  1161,  Cart  Haut  Crét>  Charli,  îiia, 
Charliy  1223,  Donat.  Haut.,  Charlie,  1260,  M.  R.  XXIX,  le  rat* 
tachent  également  à  Caroiiixcumy  domaine  d'un  Karl. 

Chaive,  la  — ,  longue  colline  au  N.  de  Delémont,  894  m.  ;  de 
chaoe^  cavité,  caverne,  abîme,  du  latin  cavas,  nom  dû  au  cirque 
rocheux  par  lequel  elle  se  termine  à  l'E.,  dominant  de  237  m.  le 
Creux  du  Vorbourg,  667  m. 

Chalais  ouChaley,  D.  Sierre,  Valais,  Saler j  xi«  s.  (orth.  germa* 
nique),  ChaleZy  12 19,  Chaler,  i236,  Chaleir,  î25o,  Chalex, 
1298,  Chalepy  6  fois  i3o3*t354)  Challir,  1426,  Challey^  i553, 
Chalti,  1806  (Murith.).  ***  Chalex,  loc.  près  Aigle,  Challêx^ 
1426,  =z/andum  Cal(l)iacum,  propriété  d'un  CaliuSy  du  cogno- 
men  Calas  (du  grec  kalos)^  écrit  quelquefois  avec  un  seul  1. 

Chalepy,  ham.  des  Breuleux,  Jura  bernois  ;  de  chale^  s.  m, 
(dont  chalet  est  le  dim.),  et  suffixe  collectif  ery  ==1  iére^  réunion 
de  chalets. 

Chalevay,  chalet  au  Ôourg^aint-Pierre,  Valais  »  chale  ou 
chalet,  et  v.  f .  veil,  vieux  (comme  Pontvay  ou  Pontvey,  Gruyère)  ; 
synonyme  du  Chalevieux  ou  Chalvleux  d'Ormont-dessus  :  vieux 
chalet.  (D'après  M»  Isabel,  ce  dernier  serait  le  chale  es  Viùux^  lô 
chalet  des  Viftux,  n.  pr.  ;  voir  le  mot  Viaux. 

La  Chalière,  rivière,  affl.  de  la  Birse,  D.  Delémont,  forme  fém» 
du  V.  f.  chaliet,  fossé. 

Oialin,  alpe  de  Troistorrents,  Valais,  forme  masc.  du  V,  f* 


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CHALLANT  —   CHAMBEROT  67 

chaliney  s.  f.,  le  fort  de  la  chaleur,  du  latin  calere,  être  chaud. 
C'est  une  alpe  élevée  où  Ton  monte  au  milieu  de  Tété.  On  dit  de 
même  majen  pour  alpe  de  mai  et  dans  le  Haut  Valais  Augstkum- 
men  pour  alpe  d'août. 

Challant  ou  Tzalan,  pâturage  de  Saillon,  Valais,  Chalenty 
1286,  pente  au  midi  au  pied  des  parois  du  Petit  Muveran.  Chai- 
land,  pAturage  à  Bourg-Saint-Pierre,  même  exposition  ;  Zallan, 
prés  à  Arbaz,  Zallain,  loc.  à  Conthej,  Valais  ;  participe  adjectif 
du  verbe  v.  f .  chaloir,  être  chaud,  du  latin  calere  ;  même  ori- 
gine pour  Challant  y  bourg  de  la  vallée  d'Aoste,  Chalan,  ^^^9j 
sur  des  pentes  très  ensoleillées. 

Challoux,  champs  à  Bemex,  Genève  ;  du  v.  f.  chail,  caillou  = 
champs  caillouteux  ;  voir  Chaille. 

Cbalmet,  Chalmery,  voir  Charmet. 

Les  Chalottets,  chalets  à  TAbbaje,  Vallée  de  Joux,  dim. 

Chamarin,  en  patois  Samarairty  forêt  et  pâturage  sur  Ayent, 
Valais  (le  Chatmarin,  sic  I  carte  Dufour),  campo  de  valle  Chor 
maret/y  i25o,  M.  R.  XXIX,  444  ;  Chamapey,  source  sur  Con- 
they,  i3o2,  CSiamaray,  vignes  à  Conthej  ;  loc.  à  Fully  ;  une  vi- 
nea  apud  Chamarey,  1221,  probablement  à  Savièse,  M.  R. 
XXIX  ;  un  Chamarai,  Chamarey  à  Lutry,  1227,  Cart.  Laus.  M. 
R.  VI,  4i4>  5oi  ;  probablement  de  (fundum  Camaracum),  do- 
maine d'un  Camaras,  En  1299  nous  trouvons  (M.  R.  XXX),  un 
Rodulphus  Cambrey  dans  un  acte  passé  à  Granges,  Valais.  Ce 
Cambrey  nous  parait  être  la  forme  francisée  de  Camaracum, 
comme  chambre  de  caméra. 

Ghamb^lon,  chalets  Ormont-dessus  =  probablement  Champs 
béton  y  corruption  de  barlong,  en  forme  de  rectangle  irrégulier  ; 
de  long  et  préfixe  péjoratif  bar, 

Ghamberomie,  3  ruiss.  près  Lausanne,  l'un  à  Vidy,  Chambe- 
ronia,  114^,  Cart.  Month.,  2  ;  les  autres,  affl.  de  la  Paudèze  et 
de  la  Venoge  ;  de  chamberoty  nom  patois  de  l'écrevisse,  du  latin 
cammarus  :  donc  ruisseaux  à  écrevisses. 

Chamberot,  vignes  à  Aubonne  ;  probablement  du  patois  chcun^ 
bercuiy  tschamberrot,  mot  désignant  les  mauvaises  heri>es  en  gé- 


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68  GHAMBESY   —   CHAMBOVEY 

néral  qui  croissent  dans  les  cultures  et  en  particulier  le  chardon 
des  champs  (Bridel). 

Ghambésy,  ham.  de  Preg-ny,  Genève,  Sambesie,  1277,  Sam- 
beysisy  1807,  M.  G.  XIV,  Sambesier^  iSog,  fX,  262,  Senbeysier, 
i^'jZ,  Sanbeysier,  xiv®  s.,  II,  364  et  XXI,  89.  Sambeisy  au 
XVII*  s.,  dit  Galiffe,  qui  en  fait  un  Saint-Bézier.  Oriç.  inconnue. 

Chaniblaiide  (ou  Champ-Blandes),  loc.  près  Lausanne,  Chan- 
blandeSf  Chamblandes,  1280,  i233,  M.  R.  VI,  4io,  699,  Clam- 
biandéSj  p.  245  (faute,  fausse  lecture  ou  coquille  ?).  —  Champ- 
blandiï,  loc,  à  Ecublens.  Holder,  p.  767,  cite  un  4c  Cantumblan^ 
dam  villa  »  ;  c'est  évidemment  le  môme  que  notre  Chamblande 
qui  vient  donc,  non  de  campus,  mais  de  cantus,  territoire.  Quant 
à  blande,  c'est  probablement  un  n.  pr.  :  il  y  a  un  n.  g'ermain 
Blando,  fém.  Bîanda,  la  blonde;  donc  chant,  territoire  de  Blanda, 

Cliambloii,  D.  Yverdon,  Chamblon,  i235,  Cart.  Month.  M.  R. 
XIIj  probablement  un  CamuliOy  —  ou  Camilio,  —  nom  en  io, 
tonh^  dérivé  d'un  des  gentilices  Camulias  ou  Camilius  qui  ont 
donné  Chambiy^  comme  Valençon  de  Valentio  dérivé  de  Valen- 
tius  ;  voir  les  nombreux  ex.  analog'ues  dans  Jubainville,  p.  609- 

520. 

Chambon,  ham.  de  Roche,  Vaud,  en  Chambon,  1276,  et  de 
Broc  et  NejTuz,  Fribourg*;  de  campum  bonum,  champ  bon, 
moins  probablement,  conmie  les  5  Chambon  de  France,  de  Cam- 
bonum.,  dérivé  du  celte  cambos,  courbe  :  loc.  sur  des  terrains  on- 
duleux. 

Ducan^,  à  Cambo,  nous  dit  :  «  Rustici  Dumbeases  Cambonem  appel- 
lai:it  quamlibet  campum  fertilem,  sive  ager  cultus,  sive  pratum.  »  Les 
paysans  des  Dorobes  appellent  Chambon  un  terrain  fertile  quelconque, 
soit  prc,  soit  champ  cultivé. 

Chamby,  loc.  sur  Montreux  ;  pourrait  être  un  (praedium) 
Cambiacum,  domaine  de  Cambius,  gentilice  deux  fois  çravé 
dans  une  inscription  de  Nîmes,  le  même  probablement  que  le  n. 
d'homme  gaulois  CamhioSy  dérivé  de  cambos,  courbe.  Jubain- 
ville,  p.  206. 

Cliamboveyi  ham.  de  Massongex,  Valais,  pour  Champ  bovey 


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GHAMBRELIEN  —  GHAMPEL  b9 

OU  champ-bouvier  ;  de  campum  hovarium,  pàturag'e  à  bœufs. 

Chambrelien,  ham.  de  Rochefort,  Neuchàtel,  Chambrillan, 
1769,  M.  N.  XVI. 

Cbambres,  loc.  à  La  Coudre,  D*  Gossonay,  La  Rippe  ;  Cham- 
brettes,  plus,  lieux-dits  ;  de  chambre,  un  des  noms  patois  du 
chanvre,  normand  et  provençal  cambre,  du  latin  cannabis  ou 
cannabuSy  avec  épenthèse  d'un  r.  Synonyme  de  chenevière,  pour- 
rait peutp-ètre  venir  aussi  du  bas  latin  cambile  <  a^r,  ni  fallor, 
ubi  cannabis  crescit.  »  Ducange. 

Chamossaire,  sommets  sur  Aigle  et  Lavey  ;  Chamossere, 
sommet  sur  Ayent  ;  Chamosalle,  alpe  sur  Montreux  ;  Ghamo- 
sence,  alpe  sur  Chamoson,  Bas-Valais,  villa  Camusia^  io5o, 
Chamosuny  I2i4;  loc.  aux  Agettes,  Sion  ;  Ghamossin,  m.  sur 
Vouvry,  ainsi  que  Gamsen  du  Haut- Valais  Gamosun,  i233,  dé- 
rivés de  chamois,  anc.  h.  ail.  gamuz, 

Ghampagne,  D.  Grandson,  Campania,  885-888,  Champanes, 
1228  ;  la  Ghampagne,  loc.  à  Bex  ;  nom  collectif  du  territoire  des 
communes  de  Cartifi^y,  Choully,  Chancy,  G.  de  Genève  :  anc. 
forme  de  Gampagne.  On  trouve  aussi  pour  le  premier  la  forme 
Champagney  de  1882  à  i44i»  M.  R.  XIV,  p.  4oo,  ce  qui  en  fait 
un  Gampaniacum,  domaine  d'un  Gampanius.  Mais  les  formes  an- 
ciennes ne  justifient  pas  cette  orthographe.  Quant  à  Tétymologie 
de  M.  de  Gingins  pour  la  Ghampagne  de  Bex,  campus  pugnae, 
champ  de  la  bataille,  on  ne  peut  la  considérer  que  conmie  une 
fantaisie  de  l'historien. 

Ghampagny,  G.  de  Frib.,  ail.  Gempenach,  Champagnie, 
1265,  Ghampagny e,  iSgo;  loc.  près  Gilly,  Champagniacum, 
1276;  id.  à  Montreux  ;  de  Gampaniacum  =  domaine  d'un  Gam- 
panius, nom  de  famille  romain  qui  a  donné  les  noms  de  38  com- 
munes de  France. 

Ghampel,  près  Genève  ;  de  campeilum,  petit  champ. 

Et  non,  comme  le  dit  Studer,  d'après  Chaponnière  et  Galiffe,  de  Gham- 
pel pour  Saint^Paul,  reproduisant  une  opinion  énoncée  dans  le  vol.  IV 
des  Mém.  et  Doc.  de  Genève  ;  les  textes  suivants  prouvent  Terreur  :  «  a 
ruina  de  Champeiz  inferius,  »  li67,  M.  G.  VII,  318,  depuis  la  «ruvine 
de  Champeiz  en  bas  (coteau  ébouleux  dominant  de  50  m.  le  cours  de 


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70  CHAMPION  —  GHABCPTAUROZ 

l'Anre)  et  en  1475,  M.  G.  VII,  Testimation  faite  alors  de  toutes  les  pro- 
priétés de  Genève,  p.  300,  403,  distingue  Saint-Paul  et  Ghampel,  p.  358, 
«  in  via  tendent  versus  Sanctum Paulum,  ...versus  capelle  Sancti  Pauli,» 
et  plus  loin  :  «  subtus  furchas  de  Champel,  ...a  parte  villa'gii  de  Cham- 
pel...  su b Lus  Champel...,  communia  de  Champel,  »  enfin  «  in  via  tenden- 
tem  de  S*"  Paalo  versus  villagium  de  Champel,  »  Voilà  qui  est  net  :  il 
y  avait  Saiat-Paul  et  Champel,  celui-ci  de  campellam,  dim.  de  champ. 
M.  Eu  g.  Ritter  a  déjà  fait  justice  de  la  fausse  étymologie  ci-dessus  dans 
le  Bull.  iDst.  Genevois,  XXII,  201. 

Champion,  Roc  — ,  sommet,  alpes  de  Bex  ;  Roche  — ,  vallée 
de  Joux%  territoire  français,  à  loo  m.  de  la  frontière.  Probable- 
ment métaphore  ;  le  roc  Champion  de  Bex  se  dresse  fièrement  en 
avant  do  la  Dent  de  Mordes.  Ces  images  sont  fréquentes  dans  les 
noms  de  montag'nes  :  le  Moine,  le  Bonhomme,  et  en  all.  Jungfrau, 
Frau,  Wittwe,  Mônch,  etc. 

flUaiiipey,  Cliampex,  plus.  ham.  et  lieux-dits,  Vaud  et  Valais 
(ici  généralement  Zampex,  Zampj).  Ghampols  à  Bure,  Jura  ber- 
noLs  ;  de  champ  et  suffixes  collectifs  ex^  ey,  ois. 

Cluun pilles,  chalets  sur  Lens,  Valais  (Echampilles,  Dufour  et 
Siegfried);  Champillon,  plus.  loc.  Ormonts,  ChampilUon,  i332; 
à  Corbeyrier,  Leysin,  etc.  ;  dim.  de  champ. 

Champion,  village.  Voir  Gampelen. 

Oiamjilan,  plus.  loc.  Vaud  et  Valais  ;  de  campum  planum^ 
champ  plan  :  Champlan  sur  Sion,  Piano  campo,  1260. 

Chatiipreveyres,  ham.  près  Neuchâtel  ;  Champreveroz^  ii79> 
~  prevero,  1209,  — pruvaire,  1220,  campam  presbiteri^  1289, 
Zi^erl.  I  ;  de  campum  presbi/teri,  champ  du  prêtre,  v.  f.  pro- 
voire- 

Chaniproz  à  Vollèges,  Valais  =  champ  (du)  pré. 

Chaiîij>sabet  (Siegfried),  Champzabey  (Feuille  off.),  Chanza- 
bel,  ham.  de  Lens,  Valais  ;  champ  et  n.  pr. 

€haii)pLaui*oz,  D.  Payerne,  Chantuoro  (Ghantvoro,  Dict.  hist. 
fausse  lûct.),  1228,  Chanieurre,  i437,  Chantouroz,  i453,  M.  F. 
IV,  3û5  ;  renferme  comme  premier  élément  chant,  du  latin  cantus, 
territoire  (champ  est  fautif!);  le  second  est  un  problème  à  résou- 
dre, peut-être  tauro,  de  taurus,  le  taureau,  le  territoire  du  taureau. 


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GHAMPSEC  —  GHANDOLIN  71 

Ghampsee,  ham.  de  Bagnes,  terr.  près  Sion  =:=  champ  sec. 

Ghampvent,  D.  Yverdon,  Canventum,  1012,  Chaventum, 
1049,  M.  R.  I,  i54)  Chanventy  1224,  laaS,  i25i,  Chanvenz, 
1237,  i25o,  1260,  i3oo,  i364,  Chanvens,  1260,  Chanventz  vers 
1276,  Chanvanty  i3i5  et  20  autres.  Deux  fois  seulement  champ  : 
Champventy  i3i5  et  Champvenz^  1317.  Très  probablement  de 
chantj  latin  cantus,  territoire  et  ventuSy  vent,  territoire  du  vent, 
exposé  au  vent.  Un  coup  d'œil  sur  la  carte  suffit  pour  constater 
que  le  château  est  à  Tangle  S.  de  la  colline,  exposé  au  vent  du 
midi. 

Ghamufens,  ham.  de  Marsens,  Fribourg*  (Chamussens,  carte 
Dufour)  ;  Chamuffens^  i332  =  chez  les  descendants  de  Camulf^ 
n.  pr.  germain.  Nous  y  rapportons  le  nom  de  ChamuÛns,  pâtu- 
rage de  Rossinières  (défiguré  en  Chats  mufins^  carte  top.  vau- 
doise  et  Chatmuflns,  carte  Siegfried  !). 

Es  Ghandeleys,  loc.  à  Paillj,  es  Chandelleyres  à  Ëssertines, 
D.  Echallens,  Chandelly  à  Bellegarde,  Fribourg  ;  prés  où  abon- 
dent les  chandeliers^  tsandelei,  n.  patois  de  la  Primevère  offici- 
nale. 

€3ianey,  Genève,  Chancie,  1277,  i3o2,  i326,  Chancier^  i344, 
1372,  M.  G,  XIV,  3oo,  XVIII,  96,  II,  370,  IX,  228  =  (fandam) 
Cantiacum,  domaine  d'un  Cantius,  gentilice  romain  dérivé  du 
celtique  cantoSj  blanc.  (Holder.) 

Chandolat,  m.  à  Soubey,  Jura  bernois;  Chaiido(l)laii  ou 
Ghampdolan  (Kuenlin)  à  Givisiez,  Fribourg  ;  un  Champdolent 
à  Guarnens  en  i46i  ;  Champdolleriy  Chandollen,  1477,  M.  R.  I  ; 
de  champ  et  d'un  adjectif  dérivé  du  celtique  dol,  table  =  champ 
sur  un  plateau  (voir  Dole). 

.  Nous  y  rattachions  Ghandolin,  Chandoline  et  en  patois  Zan- 
dalin,  Zandolet,  villages  et  lieux-dits  en  Valais  (Sion,  Savièse, 
Evolène,  Anniviers,  Ayent,  Leytron,  Bovernier,  Nax)  souvent  or- 
thographiés Champdolin,  Champdelyn,  déjà  dans  une  charte  de 
1354.  Mais  les  textes  anciens  montrent  une  autre  origine,  qui  n'a 
aucun  rapport  avec  champ.  Ghandolin  de  Savièse  s'appelait  Scan- 
dulinz  villa  en  iioo.  Escandulins  en  1260  ;  celui  d'Anniviers 


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72  CHANDON  —  CHANIVAZ 

Escandulyns  en  1260.  Il  faut  donc  adopter  l'explication  de  Gats- 
chet  :  hameaux  dont  les  maisons  sont  recouvertes  de  bardeaux, 
d*échandoles  (essandole,  Littré),  latin  scindula^  bas  latin  scan- 
dulay  par  opposition  aux  localités  moins  élevées  dont  les  maisons 
sont  couvertes  en  ardoises. 

Ghandon,  D.  Glane,  Frib.,  et  ruisseau,  eccl.  de  Candone,  ii23, 
Hidber,  I,  477,  ïï48,  M.  F.  I,  876,  Chandun^  1228,  Chandon 
vers  1180,  Arch.  F.  VI. 

CbandosseL,  D-  Lac,  Fribourjf,  Chandossely  i2i4,  Hidber,  III 
^  champ  du  nommé  Dossel,  comme  le  pratum  Dossely  1 142, 
]  t4^f  donné  à  Hauterive  par  Guillaume  de  Glane,  M.  F.  II  et  III, 
p.  64- 

Chanéaz,  D.  Yverdon,  forêt  à  Montag'nj,  Frib.,  les  Ghanées  à 
Gressier,  Neuch.  ;  Ghaniaz,  loc.  Blonay,  Puidoux  ;  Ghagniaz, 
Fore],  ChenîaK^  Monthey,  Zénaie  à  Lens,  une  Chagnea  à  Ayent, 
1294^  chênaie,  de  quercineta  ;  Ghanel,  Mor^s,  Ghanelles  à 
Coirevon,  Ghanéla/.,  ham.  de  Boudry  et  loc.  Bassins,  Ghanolaz 
à  Fontaines,  Ghancrettes  à  Veytaux,  dim.  Ghanay  ou  Ghaney, 
une  douzaine  de  loc,  Ghanez,  Corbières;  Ghany,  Seig^eux, 
Wallenried  ;  Chanex,  Combremont  et  Treytorrens,  Ghanet,  6  loc., 
Chasnet  au  Landeron,  iSôg,  le  Chagnay  à  Peseux,  i356,  Ghe- 
nay,  Vouvry,  le  flheiny  à  Gruyères,  Ghenet,  Grandfontaine, 
Glieniit,  Bure  et  Damphreux,  Gheynatte  à  Delémont,  Ghenois, 
Charmoille  el  Porreutruy  ;  de  quercinetum^  bois  de  chênes. 

Gh»Dc»z,  très  nombr.  loc.  =  chêne. 

CliaDgJDS,  châi.  et  ham.  de  Duilier,  D.  Nyon,  ChanginSy 
1224,  1235,  M.  R.  XII,  69  et  V,  332, 1299,  M.  G.  XIV,  277  ;  d'un 
n.  pr.  germain  à  rechercher. 

Chanha/,  écart  de  Buchillon,  D.  Morges.  Le  Dict.  hist.  Vaud. 
j  rapporte  le  Chanliva  du  Cart.  Laus.,  122 1,  1228,  et  M.  Alb. 
Saraiïin  traduit  par  Chanivaz  la  mention  «  Dog'uneta  de  Cani- 
oaio,  xrv«  s.,  de  TObituaire  de  Genève.  M.  G.  XXI,  126;  mais 
Canivatum  ne  peut  donner  Chanivaz  où  az  est  atone  et  donnerait 
plutôt  Canivet  ou  Canevet.  (Il  y  a  un  lieu-dit  Canevet  à  Bassins 
et  un  Canivet  à  Mauborg-et.)  Origine  inconnue. 


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CHANRION  —   CHARBONNAY  73 

Ghanrioii  ou  Zanrion,  aipe  de  Bagnes,  Valais  ;  autre  à  Colom* 
bey  =  Champriond  ou  champ  rond. 

CSianlemerle,  Zantamerlo  en  Valais,  nombreux  lieux-dits,  i8 
à  notre  connaissance  ;  lieux  affectionnés  par  les  merles  ;  de  l'im- 
pératif de  chanter  :  chante ^  merle  /  même  formation  dans  Chan- 
teeoucou,  écart  de  Crans,  Ghante-Gorneille  à  GenoUier,  D. 
Nyon,  et  Chanteraine,  lieu  marécageux  aux  Bois,  Jura  bernois  ; 
de  rainey  latin  ranoy  grenouille  ;  de  même  Chantarauna  en  En- 
gadine. 

Chantey,  voir  Teis. 

Chanton,  4  ham.  du  Bas- Valais  :  du  latin  cantus^  territoire, 
dim.  cantonem,  d'où  le  français  canton.  De  cantus  vient  Chant 
des  Chênes  à  Ogens  ;  Chant  est  très  fréquent  dans  le  romanche  : 
chant,  chaunt;  Schlatter  en  cite  une  vingtaine  d'exemples. 

Chanlelet,  forêt  à.  Sainte-Croix,  et  Chantonet  au  col  Ferret, 
Valais,  doubles  dim.  (de  chanton  et  de  chanteau). 

Chapalayre,  pâturage,  vallée  de  l'Hongrin,  propriété  d'un 
Chapalay  (chapelier),  famille  de  Chàteau-d'Œx  ;  Chapalleyres 
à  Charmey,  Frib.  même  sens. 

Chapalettes,  ham.  de  Porsel  et  chalet  à  Pont  ;  es  Chapallettes, 
m.  à  Chapelles,  dim.  ;  de  chapala  ou  sapala,  sapin  (s-ch)  =  aux 
petits  sapins. 

Chapelle,  nom  de  plusieurs  communes  et  ham.,  par  exemple 
Chapelle,  D.  Moudon,  Capella  Waldana^  1177,  1228,  Chapala, 
1226,  M.  R.  VI,  168  ;  de  capella,  église  non  paroissiale  ;  localités 
construites  autour  d'une  chapelle. 

Chaponneyres,  loc.  à  Vevey,  ChaponereSy  1228,  Capunieres, 
1236  ;  Chaponnières  à  Vinzel,  Chaponnaire  à  Vufflens-la-ville  ; 
du  bas  latin  capponem,  chapon,  d'un  radical  chap,  d'origine  in- 
certaine, qui  se  retrouve  dans  chapuiser,  chapoter  et  le  vaudois 
chapler.  Tzaponaire  à  Liddes,  forme  valaisanne  (ch-ts). 

Chapotannaz  à  Gully,  domaine  du  notaire  Chapotan,  qui  le 
planta  en  iSSg  ;  chapotan,  comme  chapuis  =  charpentier. 

Charbonnay,  -ey,  -ex,  -et  et  Charbonnières  ou  Charbon- 
neyres,  très  nombreuses  loc,  hameaux,  pâturages  ;  de  charbon, 


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74  CHARDBVAZ   —  CHiVIUIBT 

eodroits  où  l'on  a  préparé  jadis  du  charboa.  Paray  Chart)OQii6t, 
pâturage  à  Château-d'Œx,  est  pourtant  bien  haut,  au-dessus  de 
la  région  forestière  ;  peut-être  nom  propre  comme  un  tenementum 
Carbonis  au  territoire  d'Ependes,  Frib.,  vers  ii5o.  Donat.  Haut. 
Arch.  F.  VI,  qui  est  le  ténement  du  nommé  Carbo,  cognomeu 
connu  (de  la  famille  Papiria). 

Gbardevaz,  2  pAturages  sur  Moiry,  D.  Cossonaj,  EscherdevaZy 
1240,  es  Chardevaz,  i244#  Chardena,  129a,  Dict.  hist.  Suppl. 
(fausse  lecture  ou  coquille  n  pour  u)  et  Chardouille,  ham.  de 
Mézières,  paraissant  renfermer  la  racine  card^  de  carduuSy  char- 
don. 

Chardonne,  D.  Vevey,  Cardona  entre  996  et  1017,  Hidber,  I, 
276,  Chardona  vers  ii5o  et  1170,  Arch.  F.  VI,  CardunOy  Car^ 
donuy  xu«  s.,  M.  R.  VI,  876  et  1247  ;  champ  Cherdon  à  Concise, 
Chardon,  pâturage,  et  Tserdonnet,  xlim.,  à  Conthej  ;  Chardon- 
net,  val  Ferret,  Zardonnet  à  Vercorin,  Valais  ;  Chardonney  à 
Morges,  Chardenai^  1226,  et  Moudon,  Chardenai^  1228,  Char- 
donney à  Ollon  ;  de  cardonem^  chardon,  et  cardonetum^  lieu  où 
les  chardons  abondent. 

Le  Chargeoir  à  PÂquier,  Neuch,  ;  le  Chargeau,  Chargiau,  5 
ou  6  loc.  Vaud  ;  Chergeau  à  M ontricher,  Chargeux  à  FuUj,  les 
Chargeux  à  Muriaux,  Jura  ;  lieu  commode  pour  charger  et  dé- 
charger les  charrettes. 

Le  Charme  à  Cœuve,  Porrentruy  ;  Charmoy  à  Siviriez,  Frib.  ; 
de  çarpinetarriy  f.  charmoie,  endroits  où  abondent  les  charmes, 
ou  de  calrnUy  voir  la  série  suivante. 

Charmet,  pâturage  à  Ollon,  loc.  Combremont  et  Moudon,  2  h. 
Fribourg  ;  Chalmet  ou  Chalmé,  Jura  bernois  ;  Chermet,  MoU'^ 
don,  Ormonts  ;  Chermey  à  Muraz,  Valais  ;  Charmette,  au  plur. 
Charmettes,  une  dizaine  de  pâturages  et  de  localités,  Chalmery  à 
Grjon,  Charmey,  D.  Gruyère,  Charmez,  1 146,  Hidber,  II,  CAa/- 
meisy  1202,  1228,  M.  R.  VI,  28,  424»  Ckermeix,  1294,  Char- 
mey,  i84o.  Rec.  dipl.  III  ;  Charmey,  D.  Lac,  ail.  Galmitz,  in 
ChalmitiSy  1242,  F.  B.  II  (français  jusqu'au  xviii«  s.)  ;  las  Char- 
mattes  à  Muriaux  et  Undervelier,  Berne,  Zermette  au  Saint- 


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CHàRMIGNY  —  CHAROUTZE  75 

Bernard  (ts),  Tsebalmett  à  Louèche,  jadis  romand.  Du  bas  latin 
calma,  champs,  pâturages,  permutation  1-r  et  suffixes  collectifs 
et,  ey,  du  latin  etum,  ery  =  erie,  ou  dim.  ette. 

Charmigny,  loc.  à  Chardonne,  Vevey  ;  de  {fvtndam)  Carmi- 
niacum,  domaine  d'un  CarminiuSy  g^ntilice  romain.  De  Vit,  II, 
i35. 

Charmilles,  pâturages  des  Alpes,  Ëtivaz,  Onnonts,  et  du  Jura, 
Mont-Tendre,  Sainte-Croix  ;  Chaïunille  au  Chenit  ;  Chermilloa, 
alpes  sur  Muraz,  sur  Lens  et  sur  Louèche,  ail.  Schermilung  ou 
Scherminong,  la  Charmillatte  aux  Epiquerez,  Jura  ;  de  câlina^ 
pâturage,  et  suffixes  dim. 

Charmoille,  D.  Porrentruy,  ail.  Kalmis,  Calmillis,  ii36, 
Calmilisy  1189,  Chalmillis,  ii45,  Charmai/les^  ii']i,  Ckalma^ 
leSy  1175,  CharmallieSy  1266  ;  du  bas  latin  calmis,  aux  champs. 

CSumnontel,  coteau,  D.  Avenches.  Voir  Chaumont. 

Charmez,  Aiguille  du  — ,  frontière  française,  alpes  de  Fin* 
haut,  sans  doute  encore  un  dérivé  de  calma,  conune  Charmet. 

Chamex,  ou  Chernex,  village  sur  Montreux.  Le  manque  de 
formes  anciennes  ne  permet  pas  de  décider  si  c'est  un  Carnacum 
(praedium),  domaine  d'un  Camus,  cognomen  romain  (du  n.  de 
peuple  les  Cami),  ou  un  carpinetumy  de  carpinus,  bois  de 
chames  ou  charmes.  Du  second  viennent  Chernex,  champs  à 
Grens,  D.  Nyon,  au  Chernay,  loc.  à  Val  d'IUiez. 

Chamiaz,  loc.  G.  de  Genève,  autre  forme  de  charnaie  ou  char* 
moie,  du  latin  carpineta, 

Chamy,  m.  à  Satigny  ;  peut-être  un  carpinetum,  voir  Char- 
nex  ;  peut-être  un  (fundum)  Carniacum,  propriété  d'un  Carnius, 
gentilice  dérivé  du  cognomen  Camus. 

Charpigny  près  Ollon,  Cherpinnie,  i2i4,  Charpigniacumy 
1235,  Charpignie,  1240  ;  de  (fundum)  Carpenniacum,  do- 
maine d'un  CarpenniuSy  gentilice  romain.  De  Vit,  II,  i38. 

La  Charoutze,  ou  Sarouche,  paroi  de  rochers  et  forêt  au  S.  de 
Château-d'Œx  ;  VArsa  Rouchi,  livre  des  extentes  de  Château- 
d'Œx,  1276,  iirsa /îocca,  xii«  s.,  Gart.  Laus.  M.  R.  VI,  208, 
«  de  arsa  Rocca,  usque  ad  alba  aqua  >  (Albeuve),  limites  des  fo* 


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76  CHARRAVEX  —   CHATAIGNIER 

rets  comtales  ;  p.  207  «  de  arsa  Rocca  usque  ad  salsa  aqua  > 
(Saussivue)  ;  de  arsa^  brûlé,  et  roche,  la  Roche  brûlée,  à  cause 
des  teintes  rousses  du  rocher  ;  TArsa  Rouchi, 

la  cna  routse, 
le  a  a  passé  à  I  article,  chute  de  l'r,  permutation  de  s  en  ch,  fré- 
quente, et  de  ch  en  ts,  rég'ulière  au  Pays-d'Enhaut. 

Charravex,  alpe  de  Martigny,  sur  le  versant  N.  d'Arpille  ; 
peut-être  de  Chaux,  pâturage,  et  revex,  revers  =  la  Chaux  du 
revers,  voir  Chaux  et  Revex. 

Charvaz  ou  Ëcharvaz,  contrefort  de  la  chaîne  de  Chaussy, 
Ormonts,  is  Tsarva,  1788,  Gharfaz,  paroi  de  rocher  aux  gorges 
du  Trient,  le  Tsarvo,  sommet  rocheux  au  N.  de  Salvan,  Grettaz 
ZarvaZf  paroi  de  rochers  à  Chamoson,  la  Sarvaz  ou  Sarfaz  (s 
pour  ch),  paroi  de  rochers  à  Saillon  ;  comme  le  mont  de  la  Char- 
vaz, au  lac  du  Bourget,  Savoie,  de  calvum,  chauve  =  terrain  dé- 
nudé, rocher  ;  en  Dauphiné  charve,  s.  m.,  montagne  élevée,  nue  ; 
de  (montem)  cahmm  ;  voir  aussi  Chervettaz. 

Chas^agnOf  forêt  à  Orbe,  Cassanea,  ii4i>  M.  R.  III,  474> 
Cha&sagny,  i344)  Matile,  et  à  Grang-es  (Payerne),  Chassagni, 
j  22S  ;  loc,  à  Eclépens  et  Champagne  ;  forêt  à  Rochefort  ;  fém.  du 
V.  f.  cha^sain,  forêt  de  chênes,  du  bas  latin  casnus,  chêne.  De 
là  aussi  Cbessonaires,  écart  d*Essertines,  D.  Rolle. 

Chasse T  pâturages  rocheux,  val  Ferre t  et  Sanetsch  ;  pente  boi- 
sée, rocheuse,  à  Vionnaz,  Valais  ;  de  saxum^  rocher,  permutation 
valaisanne  ss-ch. 

Chasse roo,  Jura,  probablement  autre  dim.  de  Chasse  ou 
Sass€y  de  saxam,  rocher.  Autrefois  cette  montagne  était  plus 
connue  sous  le  nom  de  Sucheron,  que  Lutz  donne  comme  nom 
principal  ;  voir  Suche.  (A  été  aussi  appelé  la  Roche  Blanche, 
acte  de  di5Hmiiation  entre  le  Pays  de  Vaud  et  Neuchâtel,  i525.) 

Le  Chassîn.  Forêt  à  Diesse  et  Lamboing  ;  fausse  orth.  pour 
chassain,  &.  m.^  voir  Chassagne. 

Chàtaiyntoi-  à  Fully,  Valais,  loc.  à  Bex,  Yvorne,  Chàtagny  à 
Villelte,  Lavaux,  Chastaffnye,  121 1,  et  loc.  à  Montreux  ;  Châ- 
tajgnerlaz  a  Founex,  Castanetam,  1 166,  1 179,  M.  G.  XIV  et  IV, 


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CHATELARD   —   CHATONAYE  77 

CastaneriOy  1177,  ^^'  ^  Tartegnins,  Chastanierea,  1286;  à 
£toy,  id.  à  La  Rippe,  Ghatonnaire  à  Vétroz,  Chatonneyre,  vi- 
gnes à  Corseaux  ;  Chàtagnay  à  Lussy,  un  es  Chatoneres  à  Vex, 
1255,  auj.  Zatonnires  ;  la  Chateneyre  à  Paiiiy,  Chatagnère  à 
Piigiez  ;  de  châtaigneraie  =  forêt  de  chàtaig'niers.  Autrefois  beau- 
coup plus  abondantes  ;  elles  ont  disparu  pour  faire  place  à  la 
vi^e.  Les  chartes  en  mentionnent  bien  d'autres  encore  :  un 
Chastagnereta  à  Lavaux,  i25i,  un  Chatagnerea  à  Crans,  1296. 

Ghâlelard,  nom  de  quelques  vill.  et  ham.  et  de  nombreux 
lieux-dits  où  ont  existé  des  retranchements  de  terre  servant  de 
lieux  de  refuge  :  F.  Chabloz  en  compte  une  dizaine  sur  le  terri- 
toire de  Vaumarcus  à  Bevaix  ;  du  bas  latin  castellare,  castella- 
rium  =  camp  retranché,  fort.  Le  d  qui  termine  le  mot  aujour- 
d'hui vient  d'une  fausse  assimilation  avec  le  suffixe  germanique 
ard  et  n'existe  pas  dans  les  vieux  textes  :  Chastellar^  Aigle,  i425, 
Chastelar,  Vex,  i255,  etc. 

Ghâtillens  près  Oron,  Castellens  en  ii4i?  ChastelenSy  12 18, 
ChasteleinSy  1220,  M.  R.  XII  ;  du  n.  pr.  germ.  Castilo,  Kestilo 
=  chez  les  descendants  de  Kestilo. 

Châtelet,  4  ham.  fribourgeois,  Ghâtillon,  plus,  villages  (et 
quelquefois  d'anciens  retranchements  de  terre),  sommets  escar- 
pés :  Ormonts,  Bex  ;  ou  simples  crèts  :  Montcherand)  ;  Ghéteil- 
Ion,  montagne  à  Vouvry,  Chétillon,  sommet  sur  Vionnaz,  Chà- 
toillon  à  Cornaux,  Géteillon,  alpes  de  Leysin  ;  Chélelat  ou 
C3iâtelat,  Chestelet,  i337,  village,  et  ferme  à  Mervelier,  Jura  ber- 
nois ;  Chatelot  aux  Planchettes,  Neuch.  ;  en  Valais  Zatelet, 
Tzelelet,  sommets  ;  dim.  divers  de  castellum,  château. 

Chàtonnaye,  Fribourg,  peut-être  le  C hestenoi  ^yers  ii45  du 
Cart.  Haut  Crôt,  M.  R.  XII,  162  ;  Chastenaie,  1228,  M.  R.  VI, 
334,  Chatenay  et  Chatenex,  i33i,  Chatonex,  1377,  Chasio- 
nage  y  i4o2,  Rec.  dipl.  VI  ;  Chattonay,  loc.  à  OUon  ;  bois  de 
Ghatonnay  à  Commugny,  Châtenaye  à  Colombier,  Neuchâtel  ; 
de  castaneta  et  cctëtanetum,  bois  de  châtaigniers  ;  un  camp,  de 
CtxstaneiOy  de  Chestone  à  Bouloz,  Fribourg,  milieu  du  xii®  s.  Le 
Dict.  géog.  d'Attinger  dérive  Châtonnaye  de  castrum  et  haya. 


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78  CHATROZ   —   CHAUDERETTE 

dnceinte,  dérivation  erronée  que  condamnent  les  formes  anciennes 
du  nom. 

Ghâtroz,  vallon  et  ham.  derrière  Montorge  près  Sion,  CaldrOy 
io53,  ChaldrOy  1216,  Hidber,  ChaudrOj  i25o,  Chaudra^  i3o4, 
ChadrOy  i33i,  M.  R.  ;  synonyme  de  chaudron,  à  cause  de  sa  po- 
sition enfoncée. 

Ghauchey,  Ghauchy,  Chauchis,  nombreux  lieux-dits  ;  Chau* 
cey,  Coppet  ;  Chautzai,  Arzier,  Chaussiés,  ham.  de  Sivirîez  et 
3  autres  loc.,  Frib.  ;  Chaussiaz,  une  douzaine  de  loc.  Vaud  et 
Fribourjji^,  Ghaussy,  sommet  aux  Ormonts  :  pâturage,  terrain  que 
les  troupeaux  foulent  ;  du  bas  latin  calciatas  (fundus)  ;  quelque- 
fois aussi  c'est  l'emplacement  de  quelque  ancienne  route  romaine, 
ainsi  la  Chaussia  près  Pont  est  sur  le  chemin  d'Oron  à  Porsel,  an- 
cienne route  romaine.  Une  fine  calciata  de  Trescovanie,  i343, 
Chouciatay  1378,  Chauchiata  à  Yverdon,  i343,  etc. 

Chaucpau,  Lausanne,  ChoucruSy  i235,  Chelcrus,  i238,  Chou"- 
croux,  1225,  Chalcrus,  M.  R.  VI,  5 16,  655  et  VH  ;  de  calidum 
crosum,  chaud  creux?  De  même  Chaucrau  à  Villars-Tiercelin 
et  en  Chacrau  à  Champmartin.  Une  charte  valaisanne  de  12 16 
parle  d'un  Bernard  de  Chalcro  ;  c'est  évidemment  le  même  mot. 

Ghaudanne,  forte  source,  affl.  de  la  Sarine  près  Château-d'Œx, 
Choudanna,  i433  ;  Cïiaudaimes,  loc.  à  Leytron,  Bovernier, 
Gryon,  en  Ghaudannaz  à  Bex  ;  Sudanne,  Zudanne(ts)  ou 
Tschudane,  source  et  ham.  près  Salquenen,  Valais,  Caldantty 
1218,  ChoudanaZy  1219,  Chaldana,  xiiPs.,  Choldana,  i254, 
la  Choudana,  1424  ;  Zoudana  à  Conthey,  Zudanne,  loc.  à  Gri* 
misuat,  Valais  ;  les  Tzeudanes,  sources  près  Bourg-Saint-Pierre  ; 
une  Choudana  près  Lavey  ou  Saint-Maurice,  1281.  Zeu  d'Annî 
à  Trient,  carte  Siegfried,  nous  paraît  encore  une  Zeudanne  ;  de 
calidasy  chaud  :  sources  profondes  dont  les  eaux  ne  gèlent  pas  en 
hiver.  Ce  ne  sont  pas  des  eaux  thermales,  mais  à  température 
constante  et  par  exemple,  quand  la  Sarine  est  gelée  ou  encombrée 
de  glaçons,  la  Chaudanne  n'en  a  jamais;  elle  paraît  chaude  à  côté 
de  sa  voisine. 

Ghaudereite,  vallon  à  Couvet;  Ghauderon,  gorges  à  Mon- 


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CHAUDES  —  CHAUX  79 

treux^  ravin  à  Grancj,  à  l'Abergement  :  quartier  à  Lausanne, 
Choderon,  i233,  Chouderorty  1288,  Choudron,  1252,  M.  R.  VI 
=  petite  chaudière,  chaudron,  au  6g,  pour  lieu  enfoncé. 

Oiaudes,  col  et  alpe  sur  Villeneuve,  ChageSy  ii5o,  1239, 
Chaugi,  Calgi  vers  1160,  Cart.  Haut  Crôt,  M.  R.  XII,  igS,  194, 
permutation  rare  j-d  qu'on  retrouve  aux  Ormonts.  Voir  Audon 
et  Badausa2. 

Ghaudivue,  m.  à  Sorens,  Fribourg  =  chaude  eau. 

C3iaufour  ;  du  latin  calcifamum,  four  à  chaux. 

Oiaulin,  ham.  de  Montreux,  ChouUn,  1317. 

Chaamény,  sommet,  alpes  de  Port- Valais,  Chaamagniy  Bri- 
del,  ChaiJUX>Magniy  Lutz  ;  pour  ces  deux  auteurs  :^  la  Grande 
Chaux  ;  mais  magna,  magnus  aurait  donné  magne.  Pour  Gats- 
chet,  c'est  la  Chaux  des  maignies,  v.  f.  maîgnie,  maison  rurale, 
ferme,  étymologie  inadmissible  pour  ce  sommet  rocheux.  Origine 
inconnue. 

Chaumes,  «  flachères  )^,  à  Chessel,  forêt  à  Boudry  ;  de  calma, 
Chaumetle  au  Vaud,  D.  Nyon,  et  Chaumille,  Démoret,  Chau- 
milles,  vallée  de  Joux,  dim.  Voir  Chaux. 

Chaumont,  sommet  près  Neuchâtel,  Chômons  ii43.  Chai"- 
mont,  1220,  Chumonty  i35o,  ï538,  1667  ;  ham.  sur  une  colline 
près  Saignelégier  ;  ham.  au  Vully  ;  Chaumontet,  loc.  à  Vevey  au 
moyen  âge,  Chaumontel,  11 75,  Chaumontet,  Chamonlez,  Cha^ 
motez,  ChamunteiZy  1220,  Cart.  Laus.,  p.  849,  36i,  366,  469, 
plus  tard  Charmontay  (de  Montet,  Hist.  Vevey).  Gharmontel, 
coteau  et  bois  du  Vully,  Chatmontel,  i243  ;  de  chaud  et  mont, 
montet,  sauf  peut-être  pour  le  Chaumont,  au  climat  rude,  de 
Saignelégier  ;  celui-ci  plutôt  de  chaa,  chau/^=^  chauve,  nu. 

Chauvigny,  loc.  à  Bevaix,  Neuchâtel  =  (praedium)  Calvinia- 
cum,  domaine  d'un  Caivinius,  gentilice  romain  ;  comme  les 
Chauvigné,  Chauvigny  de  France,  d'après  D'Ârbois  de  Jubain* 
ville. 

Oiaux,  nom  extrêmement  répandu  dans  les  Alpes  et  le  Jura, 
aussi  à  la  plaine  :  la  Chausc  à  Berolle,  en  €3iatt  Rossât,  prés  à 
NoviUe,  la  Chaux  Gfvel>  la  C3iattX  Doudln  et  la  Chaux  Tavel  à 


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80  CHAUX 

Payeroe.  Du  bas  latin  calma,  qui  paraît  contracté  de  calamus, 
c  baume,  sig'nîBant  au  moyen  êige  tantôt  maison  couverte  de 
chaume,  tantôt  :  i**  le  champ  de  céréales  ;  20  la  prairie  nue,  les 
champs  étant  géuéralement  découverts  d'arbres  ;  S®  le  pâturage 
élevé,  au-dessus  de  la  régcion  des  arbres. 

Les  textes  abondent.  En  voici  quelques-uns  : 

Une  charte  de  943  parle  de  Vecclesia  S,  Pétri  in  calme  arli' 
cana  et  une  autre,  de  1096  (Gart.  de  Romainmôtier)  :  in  calme 
arlie.  {Chaux  d'Allier,  près  Pontarlier.)  In  chalme  rotunda  et 
m  chalme  illeachia^  etc.  (Cart.  d'Oujon).  Calmes  de  Ambra* 
nex,  1204-  Plus  tard,  nous  trouvons  les  textes  super  calvo  de 
Escublon,  i3io  ==  Chaux  d'EcuOlon;  per  la  Chaul  de  Esta- 
lereSj  i3o4  =  Chaux  d'Etalières ;  Chaux  dou  laie,...  i373,  et 
la  ChauU  de  Font,  1378  (Matile). 

Ducange  cite  les  exemples  suivants  où  calma  si^ifie  tantôt 
champ,  tantôt  chaumière  :  terram  invasissent  vel  vineas  deplan- 
tassent  aut  calmas  ru  pisse  nt^  790.  Et  :  Calmam  destruere  nolo, 
tum  quia  f rater  meuseam  aedijicaoit,  11 54. 

Quant  au  mot  calvo,  de  calvum,  on  ne  peut  l'attribuer  qu'à 
llg^norance  du  rédacteur  de  la  charte  qui  ne  comprenait  plus  la 
sîj^nifîcatïOQ  primitive  du  mot  français  chaul.  Nos  cartographes, 
ijg^noranl  le  sens  du  mot  comme  le  copiste  de  i3io,  ont  souvent 
transformé  le  mot  en  Chaud  :  Chaud  de  Forg'non,  de  Cham- 
plong,  du  col  Ferret,  du  val  Triqueut,  de  Montana,  etc.,  toutes 
en  Valais  ;  cartes  Dufour  et  Sieg'fried. 

En  patois  fribourg-eois  Chaux  devient  Tchaux,  Tzau,  Tsô  ; 
de  même  au  Pays-d'Enhaut  :  Tso  Fauthl  {th  anglais)  Tso  y 
bolâj  la  Chaux  des  crapauds* 

En  Valais,  où  ch,  j  devient  z  (pr.  ts,  dz),  les  Chaux  deviennent 
Zù  et  Zâ  :  Zo  en  Zon,  la  Zà  de  Derbon.  la  Zâ  du  Cœur,  la  ZA 
de  ChevilJe,  alpes  d'Ardon  et  de  Conthey  ;  la  Zâ  de  Lodzo  sur 
Conthey,  la  ZA  lio  Faye,  Chaux  des  moutons,  au  Sanetsch, 
Craucle  Zâ  d'Hérémence,  etc.  Quelle  que  soit  la  forme  du  mot.  il 
s'agit  toujours  de  pâturages  élevés,  au-dessus  de  la  région  des 
arbres.  Calma  est  devenu  en  allemand  galm  par  la  transforma- 


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CHAUX  —  CHAVAGNY  81 

tion  régulière  dans  cette  langue  du  c  en  g.  Les  Chaux  sont  des 
galms  dans  le  canton  de  Berne  et  la  partie  allemande  du  Valais. 
L'alpe  sur  Louèche  que  les  Romands  appellent  Chermignon 
(dim.)  s'appelle  en  allemand  Galm  alp. 

Enfin,  dans  le  Haut-Valais,  le  m  a  permuté  avec  n,  et  toutes 
les  croupes  herbeuses,  nues,  qui  séparent  les  vallons  de  Couches 
sont  des  Galen,  telles  les  Aerner-,  Munster-^  Ulricher-,  Gestler» 
galen.  Pour  les  dim.,  voir  Charmet^  Charmille, 

On  a  voulu  dériver  chaux  et  callem^  pâturage  dans  les  bois,  ou  de 
caloaSy  chauve  (Lutz),  et  même  de  cavaSy  creux  (Matile)  ou  de  casa 
(MM.  Châtelain  et  Alf.  Godet,  M.  N.  XIV  et  XXII).  La  preuve  que  ces 
dérivations  sont  impossibles  est  donnée  par  les  dérivés.  La  racine  de 
calma,  calniy  se  termine  par  un  m  qui  disparaît  naturellement  quand  il 
est  final  comme  les  /i,  m  des  racines  corn,  verm  dans  les  mots  cor,  ver, 
mais  de  même  que  ces  lettres  reparaissent  dans  cornet^  vermine,  le  m 
reparait  dans  les  dérivés  Charmet,  Chalmet,  Chaamette,  etc.  Si  Chaux 
venait  de  calvus,  les  dérivés  montreraient  ce  v  comme  dans  les  mots 
Chauvet,  calvitie  :  de  même  pour  callem,  racine  call  ;  ses  dim.  seraient 
chaillet,  chaiUon,  mais  n'offriraient  également  jamais  de  m.  Au  xv^  s. 
on  a  aussi  traduit  par  erreur  chaux  par  calce,  par  exemple  prato  Calcis, 
de  Calce  =  la  Chaux  de  Premier,  de  Vaulion. 

Chaux  de  calma  s'emploie  ailleurs  qu'en  Suisse.  Grégoire  de  Toura 
(571)  parle  d'une  localité  Maslicas  Calmes,  aujourd'hui  les  Chaux  de 
Moussy  près  Embrun,  Hautes  Alpes. 

Ajoutons  que  Chaume,  s.  f.,  s'emploie  en  basse  Bourgogne  pour 
désigner  les  sommets  dénudés  et  pierreux  des  collines.  (Littré, 
Suppl.) 

La  Chaux  près  Cossonay,  domus  de  Calce  y  xiy«  s.,  Calcis  in 
Vuodoy  i45o  =  chaux,  calcaire.  Mais  ce  latin  n'est  que  la  tra- 
duction de  chaux,  pâturage,  de  calma,  dont  les  rédacteurs  de  ces 
actes  ignoraient  l'origine.  Voir  l'article  précédent. 

La  Chaux  de  Fonds,  Chault  de  Font^  1378  ;  du  Xdtànfontem 
=  Chaux  de  la  fontaine.  Pour  Chaux,  voir  plus  haut. 

Cbavagny,  loc.    près   Neyruz,  Fribourg,   Chavaniei,    iil\^, 

Arch.  Fr,  VI,  87,  Chavanie,  1178   (Stadelmann),    Chavanixy 

1198,  Chavaniz,  1247,  M.  F.  III,  69,  IV,  2i4  =  (fundum)  Ca- 

vaniacam,  domaine  d'un  *  Cavanius  ou  Capanius,  comme  les 

M.  D.ssc.  séaiB,  TOUS  vn  6 

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82  CHAVAL  —  CHAZ 

Cavagnac,  Chava^ac,  Chavagnieu  de  France  ;  un  Cavaniacum 
(diocèse  de  Vienne)  mentionné  en  ii53,  M.  R.  XXIX,  8g. 

Chaval,  ham.  de  Vérossaz,  Valais  ;  Chavalet,  chalet  à  Rougce» 
mont,  torrent  et  ham.  à  Champéry^  diavaley,  loc.  sous  Lejsin  ; 
Chavalets,  loc.  ravinée,  anciens  lits  de  la  Gryonne  ;  du  v.  f . 
chaoey  s.  f.,  cavité,  caverne,  du  latin  cava,  et  suffixe  a/,  et  dim. 
et.  Le  torrent  de  Chavalet  s'est  creusé  un  profond  ravin,  petit 
toutefois  en  comparaison  de  celui  de  la  Viège.  Clievalet,  3  pâtu- 
rages de  Gruyère,  un  autre,  alpes  d*011on  et  un  dans  un  vallon 
creusé  sur  les  flancs  de  Corjon,  Pays-d'Enhaut,  ont  sans  doute  la 
même  origine. 

Chavannes,  nom  de  nombreux  villages  de  la  Suisse  française. 
En  Valais  Zavannes  (z  pron.  ts  =  ch),  diavenettaz  à  Ormont^ 
dessus,  Rue  et  Rossens,  Frib.,  dim.  ;  dérivé  comme  cabane  du 
bas  latin  capanna^  qu'Isidore  de  Séville  (670-636)  tire  du  celtique 
cahany  de  cab  =  hutte. 

diavat,  2  ham.  au  sommet  d'une  combe  près  Saint-Ursanne  ; 
de  chevety  conmie  le  chevet  d'une  église,  partie  arrondie  qui 
ferme  le  chœur  ;  a  =  e  dans  le  Jura  bernois. 

Le  Ghavon  de  Seron,  pâturage  au  Pays-d'Enhaut  ;  la  Cha- 
vonne,  pâturage  à  Gruyère  ;  les  Chavonnes,  alpe  d'Ormontpdes- 
sous  et  de  Gryon  ;  Zavonnaz  à  Miège  ;  diavonnetta,  m.  à  Mor- 
lon  ;  aux  Grangettes,  Frib.  ;  granges  à  Ormont-dessous,  dim.  ;  du 
V.  f.  chavoTiy  bout,  extrémité  (de  chef)  ;  le  pâturage  des  Cha- 
vonnes est  à  l'extrémité  du  territoire,  limite  d'Ollon. 

La  Ghaz,  4  loc.  aux  Ormonts,  la  Châ  sur  Orsières  et  au  Valso- 
rey,  Valais;  l'Achat,  carte  Siegfried,  vallon  des  Verraux  sur 
Montreux  ;  Lotachat,  croupe  au  N.  de  la  Valsainte,  Fribourg, 
pour  YHauta  Chaz  ;  la  €3iaz  ou  la  Chat,  pente  rapide,  boisée, 
entre  Triquent  et  Finhaut,  Valais,  écrit  aussi  Lâchât  :  autres  formes 
de  Sciaz.  Voir  ce  mot.  La  Chaz,  la  Chat  est  le  nom  de  plus.  ham. 
en  Savoie  ;  le  col  de  la  Chat  près  Chambéry  s'appelait  la  Sciaz 
en  1682,  Mém.  Savoie,  IV,  262.  Chaz  est  aussi  le  nom  de  quelques 
loc.  du  Jura  français,  dit  M.  Châtelain,  M.  N.,  qui  dérive  chaz  de 
casa  et  y  rattache  chaux. 


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CHAVORNAY   —   CHENAU  83 

Chavomay,  Cavorniacum,  977,  iioo,  M.  R.  VI,  1121,  Hid- 
bcr,  I,  473,  Cavornacunif  1178,  Hidber,  II,  N.  de  Chavornay^ 
1217,  M.  R.  VI,  io3,  Ckatvornai,  1228,  Chavornay^  i235, 
Cart.  Month.  ;  pour  Gatschet,  du  bas  latin  cavemura,  cabemum, 
caverne,  hutte,  est  un  (praedium)  Cavorniacum^  domaine  d'un 
Cavorinus.  Zeuss,  p.  12g.  De  même  Chavomex  à  Villette,  D. 
Lavaox.  Zeuss,  p.  129,  donne  le  nom  gaulois  de  Cavarinus, 
qu'il  dérive  de  caiopy  gréant.  Une  terra  de  Chavornay^  1260, 
Chavorney^  1267,  à  Ayent,  Valais. 

Chéfour,  loc.  à  Orvin,  Berne;  proBablement  autre  forme  de 
chaufour,  four  à  chaux. 

Cheillon,  voir  Chillon. 

Qieiry,  Fribourg,  Chereys?  1 187,  Hidber,  II,  873,  Chiriey 
1228,  Chérie^  i458,  Cheirier,  1668;  Moitié  dieiry  à  Corcelles- 
le-Jorat;  de  (fundum)  Cariacam  (du  cognomen  Carus  :  carus, 
cher)  ;  domaine  d'un  CariuSf  gentilice  romain. 

dieiiii,  ham.  de  Lens,  Valais,  devrait  s'écrire  ChelinSy  car  il 
dérive  d'un  patronymique  germain,  comme  le  montre  l'ortho- 
graphe ancienne  Scliiiiing  (Lutz)  usitée  encore  aujourd'hui 
(Feuille  off.  du  Valais),  dieiiing,  Ctiiiiing. 

diemenin,  m.  sur  Vevey;  Oiemeneau,  mayens  sur  Muraz  et 
sur  Dorenaz,  Valais  ;  dim.  de  chemin,  patois  tsemenin. 

Les  Qienaiiions  (ou  moins  bien,  Chenalions),  nom  générique 
de  plusieurs  ruisseaux  temporaires  à  la  Sagne,  Jura  neuchâtelois  ; 
dim.  de  chenal,  de  canale, 

Ctiènat,  dienet,  dienois,  voir  Chanéaz. 

dienau,  forme  dialectale  de  chenal  ou  canal,  du  latin  cana" 
lem.  De  là  de  nombreux  noms  de  hameaux  (g  loc.  Frib.),  la 
Chenau,  gorges  sur  Aigle  et  Cortébert,  dienaux  sur  CuUy,  Chi- 
nauz,  1860.  Défilé  à  Pâquier,  Neuch.  et  6  loc.  Frib.  ;  ruisseaux, 
affluents  de  la  Tinière,  Villeneuve  ;  ruisseau  à  Cheseaux-Noréaz  ; 
la  CtienA  à  Bourg^Saint-Pierre,  la  dienai  à  Courfaivre  et  Cor- 
ban,  Jura  ;  —  les  collectifs  dienaiier,  ham.  de  Monthey,  Cliena- 
leypes  à  Autafond,  Frib.  ;  —  les  diminutifs  dienaiet  et  diena- 
iette,  6  loc.  ;  Clienaiiiettaz  à  Villars-Sainte-Croix  ;  Clienaiiioii 


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84  CHENAUSSANNAZ   —  ES   CHERCHES 

à  la  Sagne.  En  Valais  ch  devient  ts  ou  z  ;  de  là  Tséné  à  Salvan, 
Zenaz,  torrents  à  Vernamièg^  et  Hérémence  ;  Zenat  à  Chandolin 
d'Anniviers,  Ziné  à  Sctint-Martin,  Zinal,  ham.  au  fond  du  val 
d'AnnivierSy  Zenal^  chalets  dans  une  combe  sur  Conthej  (Canali 
et  laz  Chinai,  i3o4)  ;  Zenali^  localité  au  Sanetsch  avec  nombreux 
couloirs  de  pierres  et  d'avalanches.  Le  z  se  retrouve  aussi  à  Fri- 
bourg^  :  Zenalettes,  petit  sommet  entre  La  Roche  et  Trey  vaux. 

Chenaussannaz,  alpes  de  Montbovon,  chenau  et  sana,  saine, 
couloir  non  ébouleux. 

dienauvaz  ou  Ghenouvaz,  voir  Zenauvaz. 

Chénens,  Fribourg^,  Chenens,  ii38,  M.  F.  II,  i4,  iSig,  Chei' 
nensy  ii43,  Chinins^  i2i4,  Haut-Grét,  M.  R.  XII,  Cheineins, 
1244»  Cheneins,  i2i5,  Chennens^  1248  (Mtl.),  ChinnenSy  1717, 
etc.  =  chez  les  descendants  de  Chagan^  n.  pr.  germain  (Stadel- 
mann). 

Chêne veypes,  loc.  Vevey,  Cheneveres,  i344i  Chenevaîres, 
Saint-Triphon,  et  nombreux  lieux-dits  (i5  Frib.),  forme  patoise, 
Tsehenevieren  à  Albinen,  forme  germanisée  de  chenevière,  bas 
latin  canaparia. 

CheniremoDty  crèt  au  bord  du  Veyron  à  Pizj  ;  de  mont  et  de 
Ghenires,  Chintres,  dieintres  ;  en  patois  fribourgeois,  Tsintre, 
Tzintre,  ham.  de  Charmey,  d'Orsonnens,  etc.  ;  valaisan,  Zintre, 
Savièze,  Gintre,  Grimentz  ;  correspondants  du  français  ceintre^ 
ceinture,  terrain  en  bordure,  localités  au  bord  d'une  rivière  ou 
d'une  limite  quelconque.  On  trouve  aussi  CSiantre  par  ex.  à  01- 
lon.  Nom  commun  fréquent  dans  les  chartes  :  très  chant rias  pra- 
torum  juxta  prata  curati,  1281,  trois  chantres  de  prés  à  côté  des 
prés  du  curé  (d'Apples). 

Es  Cherches  et  Eeherchettes,  loc.  à  Mordes,  frontière  du 
Valais  ;  les  Tsertseites  à  Finhaut,  l'Essertze  à  Chermig'non, 
Es  Cherches,  taillis  à  Château-d'Œx,  les  Echerches,  alpes  de 
Vouvry  ;  Esserches,  loc.  à  Aigle,  limite  de  Leysin,  Es  Cherchy^ 
i3i4,  es  SercheSy  17 18,  Escherchia  de  Sarduns  versus  Leissins, 
ii32  (limite  E.  des  franchises  du  bourg  d'Aigle),  Lecherchi^ 
i3i5  ;  une  loc.  de  Lescherchy^  i3o9,  à  Grimisuat,  Valais,  un  bois 


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CHERMIGNON  —  CHERVETTAZ  85 

de  LescherchetOf  1822,  et  une  Lecharchie  à  Louèche,  i55i.  Une 
charte  de  i464  parle  de  Lecherchy  de  Soressert,  limite  entre 
Leysin  et  Ormont-dessous  ;  toutes  les  localités  dont  la  position  est 
précisée  par  le  texte  ou  les  plans  sont,  comme  on  le  voit,  à  la 
limite,  à  la  circonférence  des  territoires  dont  elles  dépendent  ;  pro- 
bablement à  rattacher  au  v.  f.  cerchCy  s.  f.,  cercle,  du  latin  cir» 
eus  ou  plutât  d'un  bas  latin  *  circa^  f.  ;  cherche  de  circa,  comme 
chercher,  patois  tsertsiy  de  circare, 

Chernugnon,  D.  de  Sierre,  ChermignoUy  1241,  Chirmignoriy 
1260.  Dérivé,  avec  le  suffixe  io-ionis,  du  gentilice  CarminiuSj 
comme  Avennio  (Avignon),  de  Avennius. 

Cheresaulaz  et  dieresaulettaz,  alpes  de  Ghâtel-Saint^Denis, 
Chirisoules,  i3og  ;  diereseulaz,  alpe  de  Vouviy,  Chersaulaz, 
ham.  très  élevé  d*Ormont-dessus,  Chisseroalay  i3i5,  Chisirolle, 
i464*  Ces  deux  dernières  formes  montrent  que  nous  avons  là  une 
métathèse  ;  ces  3  loc.  sont  des  chisiroules,  c'estrà-dire  de  petites 
chesières  ou  chisières,  chalets  d'alpage,  avec  suffixe  dim.  oula^ 
olOy  c'est  le  synonyme  de  la  Zigeroula  de  Chippis,  Valais. 

CSierminche,  bois  à  Ghardonne  et  à  Forel  sur  Lucens  ;  d'après 
M.  Isabel  (in  litt.),  serait  en  patois  Tserminiêe,  la  charmeuse,  f. 
de  tsermu.  Voir  ce  mot. 

Qiermoiit,  ham.  d'Avry-devant-Pont  ;  peut-être  du  nom  ger- 
main Carmand?  2  chalets  de  Gruyère  portent  aussi  ce  nom. 
Gruyères  et  Villars-sous-Mont. 

Chermontane,  2  alpes  de  Bagnes,  Valais  ;  du  v.  f.  sermontan^ 
le  Laser  Siler,  ombellifère  très  abondante  à  la  Petite  Chermon- 
tane.  En  i233,  une  vigne  ou  Sarmonian,  M.  R.  VI,  5g3  (envi- 
rons de  Lausanne). 

Chemay,  C3iemex,  voir  CSiamex. 

Cherpine,  m.  à  Lancy,  Genève  ;  de  charpenney  n.  patois  du 
charme? 

Cherraire  ou  Tsaraire,  défilé  du  Saint^Bemard  près  Bourg- 
Saint-Pierre,  forme  patoise  de  carrière  y  chemin  des  chars. 

diervettaz,  forêt  de  Chàtillens,  Oron,  Calvata,  11 54»  1179» 
ChalvetUy  1278,  CharvetOy  1273,  M.  R.  XII;  C3iervettes,  alpe 


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86  MONTCHERVBT  —  GHESOPELLOZ 

à  Graadvillard,  Zervettaz  à  Sierre.  De  calvetta,  dim.  de  caha , 
chauve  =  forêt  dénudée,  alpe  déboisée. 

Monichervet,  m.  à  Puidoux,  mont  dénudé. 

Diaprés  un  acte  cité  par  M.  Pasche  (Contrée  d'Oron,  587,  589),  la 
forme  Calvata  de  1154  serait  une  fausse  transcription;  il  faudrait  Cal* 
vacata,  mais  ce  mot  donnerait  Chauvecée  et  non  Chervettaz. 

Chervîllers,  ham.  d'Ëpauvillers,  Jura,  Scherviler^  1829, 
Ckeroiler,  i34o  =  village  de  *  Scharo,  ScherOy  n.  pr.  germain, 
de  la  racine  Scar^  du  v.  h.  ail.  scara,  armée.  Fôrstm.  n'a  pas  ce 
nom,  mais  un  dérivé  Sçherilo, 

Le  Chesal,  m.  à  Rougemont,  Chesalles,  3  com.  D.  Moudon, 
Oron,  CaselleSy  Ckaselles  vers  ii5o,  et  Fribourg  Cheseles,  ii46, 
1198,  in  Chesalejoy  1142,  M.  F.  Il,  219,  Chesaleis^  1162,  M.  F. 
Iff  26,  I|  270  ;  dieseaux,  Lausanne  et  Yverdon,  Chesaus,  1154) 
Chesau£y  ChesauXy  i235,  Gart.  Month.,  et  i5  h.  ou  m.,  Frib.  ; 
Chesard,  ham.  de  Grandcour,  Chézard,  Neuchàtel,  Chesas, 
ia85,  1294,  Chesays,  i324,  Chesair,  1828,  Chesar^  i349  ;  les 
CtiézaiHls,  loc.  à  Boudry,  Chesel  à  Bourrignon,  D.  Porrentruy, 
Casaie,  1179,  Chesas^  1187,  Chesaus^  1284.  Ghesalet  àMonthey, 
(Jiesalfîy,  m.  à  Marsens,  Chesallettes  à  Charmey,  dim.  ;  dérivés 
de  cctsaicy  ferme,  qui  vient  de  casa,  chaumière. 

Chéserex,  D.  Nyon,  Chiseras  entre  996  et  1017,  Hidber,  I, 
276,  Cisirac,  1098,  Rég.  gen.  64,  44^,  Chysirai  vers  ii35,  CAi- 
serai(y),  Chiserai,  mi®  s.,  Chesarium,  1164,  Chiseracum  vers 
1 186,  etc.,  M.  G.  II,  IV  et  XIV  ;  Chesières,  ham.  d'OUon  ;  Che- 
sîres,  chalets,  vall.  de  THongrin,  Château-d'Œx  ;  Ghizéré,  cha- 
lets, alpe  d'Orsières,  Valais;  du  v.  f.  chesière,  cheysière^  bas  latin 
casaria^  dérivé  du  latin  casa^  chaumière,  hutte,  chalet  de  pâtu- 
rage (en  romanche  chàsarà).  Une  alpe  de  Chiseria  à  Louèche 
(ou  Braisch),  1228,  une  Chisereta  à  Ayent,  xiip  s.,  Chissereta, 
i364,  aujourd'hui  la  Chéseretaz,  une  des  remointze  de  Talpe  du 
Rawyl,  une  Chéseretaz  à  Arolla,  i449  ;  Chésery,  alpe  et  som- 
met sur  Morgins,  Valais,  Chéserey,  carte  française,  même  ori- 

f]hesopelloz,  Sarine,  Fribourg,  Chesaupenlo,  i4o6,  Chesauz 


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CHESSA  —  CHEVAUX  87 

penno,  Chesaul  PelloZy  iilfi  (Dellîon).  Ces  formes  expriment 
nettement  Torigine  :  c'est  le  chesau^  de  casaley  de  Penlo,  de  Pen^ 
nilOy  la  métairie  de  Pennilo,  n.  pr.  (i^rmain. 

Chessa,  alpe  sur  Ayer  d'Anniviers;  probablement  métathèse 
pour  sèche f  ch  —  ss. 

Chessel,  D,  Aigle,  Chessez,  i3i2,  Chessey^  i364,  Chassey^ 
i4o3,  Ckosely  1428  ;  les  3  premières  formes  indiquent  un  (/un- 
dum)  Cassiacum  =  domaine  d'un  CassiuSy  gentilice  romain. 

Ghessayre,  prés  à  Muraz  ;  peut-être  dérivé  du  verbe  patois 
tschesij  tomber  ;  chesaire^  lieu  d'où  il  tombe  de  l'eau  d'en  haut 
par  chute  ou  écoulement,  dit  Bridel.  Ghessaylaz^  prés  à  Ollon, 
même  mot  avec  permutation  r-I. 

Ghet  ou  Chezy  3  pâturages  à  Albeuve,  Praz  du  Chet,  pâturage 
à  Villars-sous-Mont,  les  Qiets,  pâturages  à  Ennej  ;  l'Essert  du 
Chet  à  Semsales,  Sur  le  Chez,  blocs  erratiques  dans  le  marais  de 
Lignières,  Neuch.  ;  orthographes  vicieuses  pour  Chex,  prononcia- 
tion patoise  de  Sex^  latin  saxarriy  rocher,  permutation  s^chy 
comme  Sieme  —  Chierne,  Siaz  —  Chiaz. 

Cheteval,  m.  au  bord  du  Doubs,  Epauvillers  ;  corruption  de  la 
forme  ancienne  Chetivaty  i34o,  dim.  de  chétif  avec  la  permuta- 
tion jurassienne  de  et  en  at. 

Chêtpe,  plus.  loc.  D.  Porrentruy,  Tschetroz,  granges  à  Sierre, 
Chestro,  i238,  Chestroz,  i433,  M.  R.  XXIX,  337  ;  peut-être 
autre  forme  du  v.  f.  chastre,  camp,  lieu  retranché,  du  latin  cas- 
tram^  correspondant  des  châtelards  si  fréquents,  C.  de  Yaud  et 
Neuchâtel. 

Chevalleyres,  2  ham.  de  Blonay  ;  la  Chevaleyre  sur  Ville- 
neuve, Chevaleriy  1276,  Haut-Crèt,  M.  R.  XII,  ii5  ;  propriétés 
d'un  Cheualey  (=  chevalier).  C'est  à  ce  dernier  que  se  rapporte 
le  texte  du  Cart.  flaut-Crôt  et  non  au  ham.  de  Blonay,  comme  le 
dit  M.  Hisely,  p.  241  • 

Chevaux,  La  Dent  chez  — ,  sommet  vallée  de  Joux,  Montem  de 
Chiechevauz,  i344>  Matile,  Dent  de  Chiecheoaax,  1869  ;  ce  nom 
étrange  s'explique  en  le  rapprochant  de  Chieoachaaly  sommet  de 
Gruyère,  dont  il  paraît  une  corruption  par  une  double  métathèse 

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88  CHEVÊCHE  —  CHETRIL 

ch  X  V,  celui-ci  (voir  Tzouatzo)  est  formé  de  chuva^  freux^ 
choucas  et  de  chaul^  chaux  =  la  chaux  des  freux,  des  corneilles. 

dievèche.  En  la  —,  lieu«dit  à  Corbeyrier;  de  chevêche, 
chouette,  v.  f.  chevece,  de  capitia. 

dievenez,  D.  Porrentruy,  Chaviniacumy  8i4,  Givineiy  iiSg, 
Chavenei,  1179,  Chivinyey  1290,  etc.  ;  de  (fundum)  Cavinia- 
cuniy  domaine  d'un  C€U)inius.  (Holder  a  le  gentilice  Cavinnius  et 
De  Vit  le  coguomen  féminin  Cavina.) 

Qieville,  col  de  — ,  alpes  de  Bex  et  Valais.  Ce  mot  nous  parait 
un  dérivé,  subst.  verbal  du  verbe  v.  f.  chevillierj  creuser,  cAe- 
villeor^  celui  qui  creuse,  diminutif  du  v.  f.  chevepy  creuser,  autre 
forme  de  caver,  wallon  et  Berry  chavePy  creuser,  chavey  trou. 
Cheville  serait  donc  creux,  dépression»  échancrure  de  Taréte.  Rien 
de  commun  avec  le  mot  actuel  cheville,  qui  dérive  de  clavicula, 

Gbevilly,  Cossonay,  Ckiuilliery  i54o,  comme  les  Chevillé  de 
France;  de  (fundum)  CavUliacurUy  domaine  d'un  Camllius, 
gentilice  romctin.  De  Vit,  II,  i. 

Chevran,  ham.  d'Anières,  Genève,  mieux  écrit  jadis  Chevrens 
(orth.  conservée  dans  le  n.  pr.  Dechevrens),  nom  d'origine  ger- 
manique, à  rechercher. 

Chevrenaz,  ham.  de  Boussens,  Vaud,  Eschivoronaz,  1877. 

Chèvres,  ham.  de  Bernex,  Genève,  CapriSf  1264  =  aux  chè- 
vres, pâturage  de  chèvres. 

Chevressy,  ham.  de  Pomy,  Yverdon,  Chiwrusie^  974,  M.  R. 
VI,  i3o,  Cabrusie  et  Cabruseiy  1174»  Chabrusei^  Chebrusei, 
Chabrusie^  Cheûressei,  1177,  Chabrusey,  1182,  Cart.  Month., 
Siorissiey  12 18,  M.  R.  VI,  457,  Chivrissie,  1617;  de  fundum 
Caprissiacum^  domaine  de  CaprUsuSy  nom  d'esclave,  puis 
d'homme  libre  (De  Vit)  ;  ou  d'un  nom  dérivé  du  cognomen  Ca* 
pruêy  comme  Caprusius,  ce  qui  expliquerait  le  u  des  formes  pri- 
mitives. 

Chevrier,  ham.  de  Versoix  et  de  Choulex,  Genève,  Chevrye^ 
i3i6,  Chivrier,  i34o,  M.  G.  XVIII,  17  et  II,  388  ;  de  (fundum) 
Capriacumy  domaine  d'un  Caprius^  gentilice  romain. 

Chevril,  2  ham.  à  Ormont-dessus,  Chevrillet,  dim.  ;  Chavril 


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CHEVRON  —   CHBYRES  80 

à  Corbeyrier  et  OUon  ;  dievry  à  Trélex  ;  Chevrillee,  D.  Singine, 
Frib.,  Chivriles^  ii5o-i2oo,  Arch.  Fr.  VI,  Chivrillieêy  1824, 
M.  R.  XXII,  22,  ChevrillieZy  i453,  Arch.  Fr.  I,  —  2  pâturages 
de  la  Gruyère  ;  les  premiers,  de  caprile,  étable  à  chèvres,  et  Che- 
vrilles  du  plur.  caprilia.  Qievrillière  à  Grandcour,  autre  dérivé. 
Chevrils  vers  iioo,  Chivriz,  i25o,  était  le  nom  du  hameau  ac- 
tuel de  Gifrisch,  près  Môrel,  Haut  Valais. 

Cbevron,  clos  à  Aigle,  propriété  au  moyen  âge  des  sires  de 
Chiurony  co-seigneurs  d'Aigle  (famille  aavoisienne,  château  près 
d'Alb^ville). 

CSievroux,  D.  Payerne,  Chevroth^  1286,  Chevrod  et  Chevrota 
i3oo,  ChevroSy  i3io,  87,  i453.  Probablement  même  origine  que 
le  Chevroux  de  France  (Ain)  qui  s'appelait  Caprosiarriy  dérivé 
latinisé  du  nom  gaulois  Gabros^  chèvre  et  n.  pr.  Holder,  762. 
(Chevroux  a  une  chèvre  dans  ses  armoiries.) 

CSiexbres,  Vaud.  M.  Gremaud  y  rapporte  le  CarbarissUy  107g, 
M.  R.  VU,  4;  Chibriacum  vers  iioo,  M.  R.  XVIII,  vers  1072, 
Dict.  hist.  vaud.,  CabarissOy  ii45,  ChabrUy  ii34»  Chabre^ 
1142,  Cerbre^  1*47,  "^4,  Chebra,  ii65,  Chabrii^  1179,  Char 
bre$y  I23I,  M.  R.  XII,  Chaihri,  1248,  Chaibry,  i368,  Chebry^ 
i453,  Chexbresj  xvi«  s.  Une  autre  loc.,  chalets  à  Blonay.  Ce  nom 
a  sans  doute  la  même  origine  que  Chabrey,  D.  Avenches,  de 
(fundam)  Capriacumy  domaine  d'un  Caprius^  ou  Cabriacam^ 
de  CahriaSt  variante  gauloise.  Cbebris  a  le  même  sens  :  c'est  le 
datif  pluriel  de  Cabrias  (domus,  villas),  du  même  gentilice  pris 
adjectivement.  Quant  à  l'x,  on  voit  que  c'est  une  lettre  parasite 
qui  apparaît  fort  tard,  au  xvi«  s.  Ces  additions  se  présentent  sou- 
vent ;  ainsi  M.  de  Jubainville  remarque  que  Gesvres,  de  Gabria, 
du  même  gentilice  Gabrius,  a  deux  s  de  trop,  un  au  milieu, 
l'autre  à  la  fin.  Pour  Carbarissa  (villa)  et  Cabarissa,  noms  peut^ 
être  défigurés  par  les  chancelleries  allemandes  (chartes  de  Henri  IV 
et  de  Conrad  II),  c'est  peut-être  une  altération  de  l'adjectif  dérivé 
de  la  forme  gauloise  Cabrius  qui  serait  Cabrisca^  comme  Barba- 
risca  de  Barbarius,  Bardînisca  de  Bardinius. 

Gheyres,  D.  Broyé,  Frib.,  Chères^  ia3o,  ChiereSy  i233,  M.  R, 


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90  CHEZ   —  CHIÈTRES 

VI,  699,  Cheires,  1299,  Maille,  Cheyeres,  i453  ;  de  (villas)  Ca^ 
riaSj  les  fermes  de  Carias^  §fentilice  romain,  dérivé  du  surnom 
Carus. 

Qiez^  dans  le  Jura,  suivi  d'un  n.  de  famille,  avec  ou  sans  ar- 
ticle :  Chez  les  Gueissaz,  Chez  Jaccard,  Sainte-Croix  ;  Chez  les  Pi- 
guet,  Sentier  ;  Chez  Berthoud,  Brévine.  D  après  le  C^®  Joubert 
(Glossaire  du  centre  de  la  France),  dans  les  noms  analog'ues  de 
localités  de  Tlndre,  Chez-Serrant,  Chez-Rateau,  chez  aurait  gardé 
son  sens  primitif  de  substantif,  de  ccisa^  maison.  C'est  possible 
pour  ces  localités  françaises.  Mais  nous  croyons  que  dans  les 
hautes  vallées  du  Jura,  colonisées  fort  tard,  chez  avait  déjà  pris 
son  sens  de  préposition.  Il  a  toutefois  gurdé  un  reste  de  son  sens 
primitif  dans  la  combinaison  Vers  chez,  fréquente  par  exemple  à 
la  Côte-aux-Fées  :  Vers  chez  Simon,  —  le  Fèvre,  —  le  Banderet, 
—  le  Gros,  —  Juvet,  —  Maurice. 

Cliîbazi  A  la  — ,  loc.  à  Lens,  Valais  =  à  la  Cible  ;  de  lall. 
scheibe^  v.  f.  et  vaudois  cibe^  du  v.  h.  ail.  sciba. 

(Ihibi,  loc.  à  Aclens,  Vaud  ;  ancien  villag-e  ruiné,  Chibliey  1 166, 
1182,  Hidber,  H,  Chivlie,  1228,  M.  R.  VI,  22,  Chibliez,  1228- 
138a  ;  de  (fundam)  Cabelliacum,  domaine  d'un  Cabellius,  g-en- 
tilice  romain  ;  permutation  a-i,  comme  pour  Chig-ny. 

(^liîbljn,  ancien  moulin  et  scierie  près  Gingins,  Chiblins,  1202, 
HidbeFj  111,  4,  127a,  1276  ;  peut-être  de  *  Hibilo,  dim.  de  Hibo^ 
n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  660,  comme  Hichilo  de  Hicho,  =  chez 
les  descendants  de  Hibilo. 

La  Ctiie.'SHz,  SaJnt-Légîer,  la  ChiesOy  I2i5,  Chesas,  1242; 
t^isaz  à  Renens  et  Burtig^ny  ;  Tschiesaz  à  Troistorrents,  Valais, 
Chiesês,  i358,  toutes  localités  près  de  l'église  ;  «  du  latin  casUy 
maison.  Au  moyen  âçe,  chiese  Deu,  maison  de  Dieu,  l'égalise,  la 
maison  par  excellence.  »  (Bonnard.) 

Chièlres,  Frib.j  ail.  Kerzers,  Chartris  villa,  926,  eccl.  ad 
carcerem,  962,  M.  F.  I,  Kercers,  ii53,  Chiertri,  1228,  M.  R. 
VI,  Chercerz,  ia44>  Zeerl.,  ChertreSy  1890,  Rec.  dipl.  V,  etc.  ; 
du  latin  carcêres,  prisons,  —  d'où  le  français  chartre,  —  peut- 
être  y  eut-il  là,  à  Tépoque  romaine,  une  prison  pour  les  légion- 


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GHIEU  —  GHILLON  91 

naires.  Les  chartes  de  Matile  nomment  souvent  une  localité  du 
même  nom  près  Neuchâtel  :  Carceres,  ii43,  Caceriis,  n58, 
Chaceres,  1177,  Caceres,  1209,  CacireSy  1268;  un  Ghiètres,  h. 
de  Bex,  même  orig'ine  ? 

Ghiea,  GhicBa,  voir  Gœar. 

^^01^79  P^  Morges,  Chiniez  1221^  M.  R.  VI,  294»  Chinni, 
1228,  Chigniey  1282,  ib.  592  ;  comme  les  Chi^y  et  Chigpné  de 
France,  de  (Jundam)  Caniacumy  puis  Chigniacuniy  domaine 
d'un  CaniuSy  gentilice  romain  dérivé  du  cognomen  Canus  (Hol- 
der,  735),  permutation  a-i  comme  Cassiacum-Chissiez.  Pourrait 
aussi  venir  de  Canniacurriy  domaine  d'un  Cannius,  autre  genti- 
lice  cité  par  De  Vit. 

Es  Ghilles,  vig'nes  à  Sailion,  champs  à  Montagny-la- Ville  ;  en 
Echille  (pour  es  Chille)  à  S^Saphorin  sur  Morgpes,  Eschillaz  à 
Vallorbes,  Ghilloux,  pâturage  à  Nods  et  à  la  Brévine,  les  Echies 
à  Courg^eûay,  en  Echilly  entre  Croy  et  Moiry,  en  EschilUe,  i344> 
dans  Matile,  Ghillères  à  Montcherand.  Une  terre  en  la  Chilla 
ou  Chylla  à  Naters,  Valais,  1276,  1277;  chille  paraît  être  la 
racine  de  chillon,  et  son  dérivé*eA/7/ou,  le  même  que  le  chillou 
ou  chaillou  du  Berry  =  caillou,  dont  Torigine  est  du  reste 
inconnue. 

Chilien,  château,  Ciloriy  1167,  Castrum  QailoniSy  1196,  et 
Chilloriy  I2i4,  M.  R.  XII,  48,  Chilloriy  1224,  ChyllonSy  1282, 
Chilliun^  i233,  Chiliorij  1286,  Chillun,  1287,  M.  R.  XXIX, 
Chillarriy  1247,  Chillons,  i255,  ChillunSy  1276,  etc.  D'après 
Gatschet,  du  mot  patois  chillondy  chillon  y  plateforme  de  rocher. 
Une  décision  du  Conseil  de  Neuchâtel,  de  1668,  citée  par  le  Mus. 
N.,  i865,  p.  i85,  dit  :  «  Octroi  de  20  écus  par  an  à  Jehan  Bompi, 
paveur,  pour  maintenir  les  pavements,  fournir  les  chillonds  et 
arènes,  etc.  »  Ceci  confirme  Topinion  de  Gatschet  et  le  mot  de 
chillon,  pierre  plate,  dalle,  parent  de  caillou,  voir  Chille.  Une 
charte  valaisanne  nous  parle  d'un  lieu  dit  Chillon  près  Diog-ny, 
Lens,  1269,  aujourd'hui  Zillon(ts).  Il  faut  rattacher  à  cette 
même  racine  Zilong(ts),  loc.,  alpes  d'Arbaz  et  l'alpe  de  Cheillon 
(carte  Dufour),  Cheillong,  F.  d'Avis,  ou  Seillon  ou  Seilon  (per- 


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92  CHINDON  —  GHOIST 

mutations  valaisannes  chs  ou  £)y  au  fond  de  la  vallée  d'Hère- 
mence,  qui  est  donc  Talpe  du  rocher. 

M.  B.  Dumur  nous  communique  à  ce  sujet  les  textes  suivants 
tirés  des  manuaux  du  Conseil  de  Lausanne  : 

«  En  i556,  on  mentionne  «  des  ânes  chargés  de  pierres  de  cAi7- 
»  Uod  »  pour  le  pavement  de  la  Barra  et  «  le  i4  mars  1588,  le 
»  Conseil  autorise  n.  Loys  Seigneulx  à  prendre  au  Flon  »  anff 
chilloriy  tel  que  bon  luj  semblera  pour  faire  une  conche  en  son 
baptiaux  du  moulin  appelé  de  la  Ryettaz.  » 

A  la  suite  de  ces  notes,  continue  M.  Dumur,  j'avais  écrit  dans 
le  temps  :  Le  château  de  Chillon  serait  donc  le  château  construit 
sur  un  chillon  y  soit  sur  un  rocher.  » 

Chindon,  ham.  de  Reconvilliers,  D.  Moutier,  Zer  Chindorty 
ia36,  Tr.  I,  Der  Kinden^  124I9  Zchindun^  1289;  ^^  ''^'1*  ^^^ 
Kinden.  Quant  à  Tétymologie  Kindunum^  hybride  de  Tall.  Kind 
et  du  celtique  dunum^  colline  des  enfants,  Dict.  géog.  Attinger, 
I,  488  ;  elle  ne  soutient  pas  l'examen. 

Ghippis,  D.  Sierre,  Valais,  Sepih  vers  iioo,  M.  R.  XVIII, 
ChipiZy  1238,  Chipitz^  i348,  Chypis^  i4io,  Ckippis,  i46o;  loc. 
à  Hérémence,  Chypiê^  i448,  Chepis  à  Verossaz  ;  du  latin  sepile, 
haie,  lieu  clos  de  haies. 

Chissiez,  clos  à  Lausanne,  Eschissiacum  vers  i23o,  Eschiaei^ 
ia3o,  Eschissief  1290,  M.  R.  VI,  3o5,  4o3,  Chissye^  i5io,  ChU- 
sey,  i5i8,  Fr.  de  Chiêsyy  i536,  Chissiez^  i557,  M.  R.  ;  tire 
«ans  doute  son  nom  de  la  famille  de  Chissy,  Ghissiaco,  bourgeois 
de  Lausanne  au  moyen  âg«  jusqu'en  i557  ;  de  (fundum)  Cassia» 
cum^  domaine  d'un  Cassius^  gentilice  romain  ;  pour  permut. 
a-i,  voir  Chigny. 

Ghoêx  (ou  Choaex),  ham.  de  Monthey,  Valais,  Choiz,  1178, 
ChoyZy  1233,  ChueySy  i3i6,  Chuex^  1428,  Choex^  i436. 

Ghivrajon,  ham.  prés  Aubonne,  Chiavrajon^  io47,  '^499  M. 
G.  XIV,  5,  Chivraione,  xii«  s.,  Dict.  hist.  V.,  suppl. 

Ghoisy,  près  Rolle,  comme  les  nombreux  Choisy  de  France,  de 
(Jundum)  Cautiacurriy  domaine  d'un  Caatius,  gentilice  dérivé 
de  caatus^  avisé,  prudent. 


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GHOINDEZ  —  CHULES  93 

Ghoindez,  ham.  de  Courrendlin,  D.  Moutier,  Berne  ;  forme 
francisée  de  Tall.  Schioende,  nom  très  fréquent  dérivé  du  v.  h. 
ail.  Èwentariy  endroit  défriché  par  le  feu. 

Gholochy  ou  Cholochex,  lieu-dit  à  Ayent,  Valais  =  Sous  le 
Sex  («-cA). 

Ghorebisse,  alpes  de  Nendaz,  au-dessus  du  Grand-Bisse  =  So- 
rebisse,  au-dessus  du  bisse,  permutation  ss-ch. 

Chougny,  ham.  de  Vandœuvres,  Genève,  Chougnier^  1826, 
i368,  M.  G.  Il,  367,  Chougnyer,  i33o,  M.  G.  XVIII,  129,  Cho- 
ffnier,  i343,  M.  G.  II,  388,  Chounye,  i345,  M.  G.  XVIII,  Chou- 
niepy  i364,  Ckonier,  etc.  D'après  M.  Ch.  Morel^  M.  G.  XX,  667, 
de  (fundum)  Conniacum^  domaine  de  Connius,  gentilice  connu 
par  les  inscriptions  de  Genève.  Mais  «  ceci  est  impossible,  c  ini- 
tial ne  donne  ch  que  devant  a  y^  (Bonnard).  Il  vient  de  Caunia" 
cuniy  du  ^ntilice  Caunias,  Holder,  p.  868,  dérivé  du  nom  g^au- 
lois  CaunuSy  cité  par  Zeuss,  p.  3  et  34* 

diogny,  loc.  à  Chessel,  D.  Aig'le,  un  Chogney  à  Savièse,  1267, 
même  orig^ine,  domaine  d'un  Caunius, 

dioalex,  Genève,  Cholay,  1260,  1298,  M.  G.  XÏV,  CholaySy 
i3i8,  Guigo  de  CaulhiacOy  1394»  et  Caulliaco  ;  Choully,  ham. 
de  Satigny,  Coaliacum,  934,  M.  G.  XII,  16,  912  d'après  Hidber, 
I,  209,  Choyellie,  1296  ;  comme  les  Caulhiac  du  midi,  de  (prce» 
dium)  Caulîacum,  domaine  d'un  Caulius,  gentilice  romain. 

Ghoatagne,  loc,  au  Grand-Saconnex,  Genève  ;  mot  bien  voisin 
de  Chautagne,  nom  d'une  contrée  de  Savoie  dans  le  Genevois, 
Chostagnia  au  xiii«  s. 

Es  diueires,  loc.  à  Villeneuve,  prés  sous  l'arête  de  Sonchaux  ; 
probablement  de  chuay  chnva^  nom  patois  du  freux,  v.  f.  choue, 
du  V.  h.  ail.  koava,  corneille,  et  suff.  coll.  eirey  endroit  où 
abondent  les  corneilles  de  rocher.  Non  [loin  de  là,  à  Naye,  la 
Tanna  ai  Chuve,  la  caverne  des  freux. 

Chuifort,  plus.  loc.  Jura  ;  forme  patoise  de  chaufour,  four  à 
chaux.  Ou  a  écrit  de  même  Ghumont  pour  Chaumont. 

Cbules,  n.  fr.  de  Gais,  D.  Gerlier,  Galles,  ii85,  F.  R.  1, 1208, 
1217,  20,  26,  ChuleSy  1217,  Chouley  Chules,   i4o3  (Zimmerli), 


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94  CICLET  —  CLARMONT 

Gais,  1265,  origine  inconnue;  quant  au  n.  ail.,  il  indique,  d'a- 
près Zimmerli,  une  origine  pré-germanique  et  peut  être  rapproché 
des  noms  rhétoromans  Galspert  et  Galstramm  (Walenstadt  et  Se- 
velen,  C.  de  St-Gall). 

Oclet,  toc.  à  Aigle,  très  exposé  au  vent  ;  du  verbe  patois  c/- 
klla^  pousser  des  cris  aigus. 

Cberache  ou  Ziserache,  alpe  sur  Saint-Martin  d'Hérens  ;  dé- 
rivé de  chesiére,  n.  commun  au  xiv«  s.,  bas  latin  cheyseriam  = 
chalet  de  pâturage,  de  casaria,  avec  suffixe  ache  =  asse.  Dans 
la  vallée  d'Hérens  on  trouve  ss  pour  ch,  ch  pour  ss.  Praz  Ochin 
pour  Ursin,  Rèche  pour  Raisse  et  Zan  pour  champ,  Zena,  ché- 
neau,  etc. 

Clages,  Saint^Pierre  de  — ,  village,  ham.  de  Chamoson,  Va- 
lais :  ccclesia  de  Clagiis,  11 53,  de  Clagis,  1196,  S.  Petrum  de 
Clages^  12 18,  Gatschet  le  rattache  à  Clées,  bas  latin  cleda^  cleta, 
du  celtique  ciiath,  claie,  clôture  à  claire- voie  ;  voir  Clées.  Le  g 
est  difficile  à  expliquer  ;  il  serait  absolument  isolé  au  milieu  de 
toutes  les  formes  dérivées  de  cleta.  Serait-il  possible  de  dériver 
Clages  de  claves  ?  Les  clefs  sont  un  attribut  de  saint  Pierre. 

fUamogne,  lieu-dit  à  Aubonne.  Nous  pensons  que  c'est  la  terre 
dont  il  5  agit  dans  une  charte  de  1286  où  Guill.  Merchiant,  bour- 
geois d' Aubonne,  reconnaît  tenir  du  chapitre  de  Genève  une  pièce 
de  vigne  au  lieu  dit  Clamogiriy  M.  G.  XIV,  180,  Rég.  gen.,  292. 
Il  faut  probablement  lire  Clamogni  (i-e). 

Clarens,  h.  de  Montreux,  un  G.  de  Clareyns,  curé  d'Orso- 
nens,  i326,  Clareyns^  i353,  et  ham.  de  Vich,  Nyon,  Clarens^ 
ii64>  M,  R.  V,  1179,  ï'97»  M-  G-  ^^  y  ^^^  ^^  glareanuSy  grave- 
leux, comme  le  veut  Gatschet^  mais  dérivé  d'un  n.  pr.  germain. 
«I  II  y  a  chez  les  Germains  de  nombreux  noms  formés  de  la  racine 
clar^  que  Tonomatique  germaine  a  empruntée  au  latin  {clarus, 
clair,  illustre).  Clarens  peut  très  bien  avoir  eu  pour  forme  primi- 
tive Claringiim.  »  (Note  fournie  par  M.  Stadelmann.) 

Clarmont,  D.  Morges,  P.  de  Claromontej  i2o4,  Claîpmont  à 
Renan,  et  Clermoni,  loc.  à  Saint-Imier;  de  clarum  niontem, 
mont  clair,  ensoleillé. 


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T-T»y 


CLARUZ  —  GLEIBE  95 

Oaniz,  loc.  à  Marly,  Frib.,  Clan  Ruz^  i483,  CUaraZj  1882 
(Kuenliii),  ail.  Luterbach  ;  de  clair  et  ruz,  ruisseau. 

Clavaux  (ou  Clavoz),  loc.  près  Sion,  Clivo,  1229,  Clavot, 
1299,  Clahuotf  i3o6,  Clawot^  i453,  Clavod,  1478  et  les  nom- 
breux (11)  Claiyaz,  Cleivaz,  Clivaz  du  Bas  Valais  ;  la  Glaivaz  à 
Ollon  (accent  sur  la  pénultième)  ;  de  cliva  (terra),  clivum  (fun- 
dum)  =  terrain  en  pente.  Cleva.  i253,  Cleives^  1267  à  Grimi- 
suat.  Bridel  donne  cliver  comme  n.  commun  dans  la  vallée  d'An- 
niviers  pour  désigner  un  terrain  en  pente.  Kliwen  à  Varone, 
Louèche,  Inden,  Cliben  à  Louèche-les-bains,  formes  g-ermanisées. 

Oaveleyres,  toc.  à  Aigrie,  Pampig'uy,  et  sans  doute  Clavelière, 
écart  de  Begnins  ;  propriété  d'un  Clavel, 

Glavons,  m.,  vallée  de  la  Tinière,  Villeneuve,  habitée  en  1276 
par  Walterus  des  clavonsy  tenancier  de  Haut-Crét.  Cart.,  ii5; 
aurait-il  la  même  racine  que  Clavaux,  de  clivus,  incliné  (terrain) 
en  pente?  Godefroj  a  un  adj.  clavonné^  traversé  de  clous,  mais 
nous  ne  voyons  pas  ici  de  rapport. 

Clé,  Grand  —  et  Petit  —  Clez  (Lutz),  2  pâturages  à  TEtivaz. 
Auraient-ils  quelque  parenté  avec  le  celtique  clé^  cleiz,  klei, 
gauche  ;  ils  occupent  le  flanc  gauche  de  la  vallée  en  remontant. 
«  Ou  plutôt  d'un  s.  m.  formé  sur  le  s.  f .  claie,  de  cleta  ?  y^  (Bon- 
nard.) 

Les  Clées,  D.  Orbe,  les  Clees,  1226,  M.  G.  IV,  4i>  les  Claies 
vers  1260,  M.  R.  VI,  678,  les  CloteSy  1260,  M.  R.  XIV,  p.  4o, 
Castram  Cletarum^  1271,  Cletis  dans  les  chartes,  les  Clées,  loc. 
à  Noville  ;  m.  à  Boudry  ;  les  Clefs,  2  pâtur.  Gruyère  ;  la  Clef  aux 
Moines,  ham.  de  Savigny,  —  mieux  écrit  la  Claie^  Claye  dans 
les  anciens  plans;  Ole,  loc.  à  Vevey,  Clees^  1175,  CleieSy  1229, 
etc.,  M.  R.  VI,  469,  365  ;  la  Clîe  à  Girael,  la  Clîaz  à  Pailly,  aux 
elles  à  Bourdigny,  ClIes  et  Cliettes  à  Savièse,  Grimisuat,  Pen- 
thalaz,  Arzier  ;  les  Oéettes  à  Chamblon  ;  du  bas  latin  cleta^ 
cliday  clia^  provençal  cleda,  du  celtique  cliath  =  claie  ;  de  là 
aussi  notre  clédar^  clef  ou  claie  de  haie. 

Qelbe,  ham.  de  Nendaz,  Valais,  Cloibi^  1162,  1193,  Cloyer» 
biSy  1267,  Wrstb.  ;  Cleybiy  1289,  Furrer,  91,  Clebt/y  i434,  i45i  : 


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96  CLENDY  —  ES  COCAGNES 

d  après  Gatschet,  correspondant  des  Kleben  de  la  Suisse  alle- 
mande, nom  donné  aux  lieux  où  abondent  les  plantes  qui  s'accro- 
chent, bardane,  g^ratteron  ;  du  v.  h.  ail.  chleb.  La  bardane  y  est 
en  effet  très  conunuoe. 

Glendy,  ham.  dTverdon,  Clendiej  885,  et  Clingeriam,  M.  R. 
VI,  182,  Clendier,  1277,  Clendiers,  1174,  Clendiez^  i3i8, 
Clendier^  i453  ;  probablement  d'origine  g'allo-romaine. 

La  Clergé,  loc.  à  La  Chaux,  à  La  Sarraz  ;  la  Clergie  ou  Cler- 
gère  à  Moudon  ;  Clergis  à  Sottens  ;  anciennes  propriétés  du 
clergé  (séculier)  de  ces  localités. 

Le  Cloître,  quartier  d'Aigle,  Clotriy  i332,  la  Clottre^  plans  de 
17 18  ;  de  cloître,  couvent  :  ancienne  propriété  de  labbaye  de  Saint- 
Maurice. 
,  Clos  (145  loc.  Frib.)  et  les  variantes,  Clods  (Cemier),  Clou, 
Cloads,  Cloux,  Cluds  ;  les  collectifs  Closy,  ham.  de  Vucherens 
et  6  loc.  Frib.,  Closuit,  Clëusy,  Cleusîx,  Clousix  ;  les  dimi- 
nutifs Closon,  Cleuson,  2  alpes  en  Valais  ;  Ciouet  à  Conthej, 
Closel  à  Aigle  et  Champag^ne,  Closelet,  Closalet,  une  dizaine, 
et  Goselat,  forme  du  Jura  bernois,  Closalon,  Noville,  Clausil- 
lons,  Bex,  etc.  ;  participe  passé  du  verbe  clore,  v.  f.  clos^  clous, 
doux,  clauXy  dus,  La  forme  Clou  est  fréquente  dans  le  centre 
de  la  France. 

Closure  et  le  diminutif  Oosuratte,  loc.  du  Jura  bernois  == 
clôture. 

Clouloup  à  Monnaz,  D.  Morges  =  clos  (du)  loup, 

CloarioD,  loc.  à  Chandolin  d'Anniviers  =  clos  rond. 

Cluse,  nombreuses  loc.  ;  subst.  du  part,  passé  fém.  de  clore, 
dus,  cluse  ;  de  même  Cleusaz,  pâturage  sur  Saint-Maurice  ; 
Cleusettaz  à  Saillon  et  Clusettaz  à  Saint-Gingolph,  Kluâchet- 
ien  à  Louèche,  diminutifs. 

Es  Cocagnes,  vignes  à  Mont-Rolle  ;  en  Cocagne  à  Bussignj- 
Morges  ;  probablement  terres  fertiles,  allusion  au  pays  de  cocagne 
où  tout  abonde,  mot  ancien  dans  la  langue.  Littré  cite  un  vers  du 
XIII®  siècle  : 

Li  pats  a  à  non  coquaigne. 


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COCHE  —  COINSINS  97 

La  Coche  ou  Ck>tse,  ham.  de  Finhaut,  Valais^  dans  un  repli 
très  accentué  du  vallon,  —  loc.  à  Blonaj,  —  pâtura^  à  l'Abbaye  ; 
Mont  Cochet  à  Sainte-Croix,  séparé  du  Chasseron  par  une  en- 
taille profonde  ;  Cotzettaz,  loc.  à  Sion,  entre  deux  crèts  ;  de 
cochey  entaille,  mot  probablement  celtique. 

Le  Cœur,  en  Valais  ;  chalets  sur  une  croupe  saillante,  alpes  de 
Liddes  ;  Sur  Cœur  au  Muveran  ;  Sur  le  Cœur,  point  culminant  du 
sentier  de  Mordes  à  THaut  d'Arbignon  ;  Sex  du  Cœur,  sommet 
dominant  le  pas  ou  col  de  Savalenaz,  alpes  de  Vouvrj  ;  Croix  du 
Cœur,  sommet  du  col  entre  Bagnes  et  Iserable,  etc.  A  rapprocher 
de  la  Croix  de  Chiceu,  col  sur  Ravoire  de  Martig'nj,  des  Chieu 
ou  Kieu,  soit  cols  d'Ëmaney  et  de  Barberine,  alpes *de  Salvan,  de 
Sur  le  Queud  à  Leytron,  le  Keu  de  Montabert  à  la  Dent  d'Hé- 
rens,  côté  d'Aoste  :  formes  diverses  de  coL  Cœur  est  né  d'une  con- 
fusion entre  kieUy  col  et  kieu,  tieu,  cœur.  Ne  peut  venir  de 
cornu,  corne,  la  plupart  de  ces  localités  désignant  des  échancrures, 
des  dépressions  de  1  arête  et  non  des  saillies. 

Cœuve,  D.  Porrentruy,  Cova,  ii36.  Cuva,  1170,  Cœuve,  i254, 
Cauvay  i4io,  ail.  Kuff;  du  latin  vulgaire  cupa,  d'où  le  f.  cuve, 
v.  f.  cuevey  pris  au  figuré  pour  endroit  creux  ;  dérivés,  la  Cœu- 
vatte  ou  Cauvatte  (=  ette),  ruisseau  qui  y  passe.  Covet,  moulin 
dans  un  ravin  à  Chavannes-le-Chène  ;  es  Covets  à  Orbe,  diminu- 
tifs. 

Coffrane,  Neuchàtel,  Cus/rano,  1092,  Cor/rano,  1220,  1228, 
Corfranon,  1264,  Corfragne,  1270,  1296  (Matile),  Corfraigno, 
1870,  Con/rano,  i4oi,  M.  N.  XLI,  Cour/rasne,  i453  ;  paraît 
signifier  ferme  des  frênes;  c'est  la  traduction  de  Gatschet,  de 
M.  A.  Godet  et  du  chartiste  de  i453.  Mais  le  second  élément  des 
composés  de  Cort,  Court  est  toujours  un  nom  d'homme.  C'est 
donc  la  court,  la  ferme  de  Frano  ou  d'un  n.  pr.  germain  appro- 
chant, tels  que  ceux-ci  Framn-us,  Frane-rich,  Frane-mund  où  l'on 
retrouve  la  racine  onomatiqueyran. 

Coinat,  voir  Cuénet. 

Comshis,  D.  Nyon,  Quinsins,  121 2,  1221,  1224,  1262,  i258, 
M.  R.  VI,  262,  XII,  etc.,  QuincinSy   I2i5,   1286  (souvent  écrit 

M.  D.  SEC.   sélUB,  TOME  Vn  7 

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98  COINTIUN  —  GOLLONGES 

Qainsim,  6  f.,  M.  R.  XII,  p.  87-42),  Qaintins,  1288,  Cuinchins^ 
i3o3,  CuinsinSy  1806,  CuynsinSy  i88a,  et  Ckiinsin,  h.  de  Lussj, 
D.  Morges  =  chez  les  descendants  de  Cunso,  Conzo^  ail.  mod. 
Kunz,  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  racine  Gundy  groupe  Ganzo. 

Ck>inirin,  Genève,  Cuintrins^  i2i5,  Quintrins  et  Quintri- 
num,  1224»  M.  R.  XI,  58  et  48,  Cuyntrins,  1806  =  chez  les 
descendants  de  Ganther,  Kundhari  (de  Kund  et  hari,  guerrier), 
d'où  les  noms  de  lieux  comme  Cuntheringariy  qui  correspond 
assez  bien  à  Gointrins.  Fôrstm.,  racine  Gund,  groupe  Gunda-* 
char, 

Golan,  ruiss.  et  terr.  à  Gurtilles,  voir  Goulaz. 

Ck>llatel,  loc.  monts  de  Bex  et  Lavey  ;  de  collatelam,  dim.  du 
bas  latin  collatum,  Ducange,  c  jugum  montis,  vox  nota  in  Alpi- 
bus  et  Pjrenaeis,  )►  bas  latin  collata^  s.  f.,  espagnol  collado, 
colline  ;  donc  petit  mont,  petite  colline. 

Ck>joiinex,  ham.  de  Blonaj,  Cojenay  vers  1160,  Cogionai 
vers  i25o,  M.  R.  XXIX,  487,  Cajonay,  xvi«  s.  Une  inscription 
de  Ntmes  donne  le  gentilice  Coionius,  Holder,  p.  1068,  et  de  Vit, 
a  CoioSy  n.  pr.  gaulois.  Ge  pourrait  donc  être  un  fundum  Coio^ 
nacurriy  de  CoionuSj  n.  gallo-romain. 

Collex,  ham.  de  Gollex-Bossj,  Genève,  Cholay^  1268,  Colay^ 
1 268-1809,  M.  G.  XIV  et  IX,  Colex,  i855,  le  Rég.  gen.,  1866, 
écrit  aussi  Collex.  Parait  être  comme  Choulex,  aussi  appelé  jadis 
Cholay,  un  Gauliacum,  voir  Choulex. 

Les  Collièses,  bois  à  Bôle,  le  même  avec  préfixe  col  =  eu  m, 
que  les  Liaises. 

Colline,  rivière,  un  des  bras  de  la  Promenthouse,  près  Njon, 
Collana  vers  ii5o,  Collona,  xii«  s.,  M.  R.  XII,  2,  72,  Colonoy 
i8o3,  M.  R.  XXVIII,  2o3,  le  suffixe  est  la  racine  celtique  onOy 
source,  rivière. 

Les  Collisscs,  section  de  la  commune  de  Nods,  Berne  ;  forme 
archaïque  de  coulisse,  de  couler,  v.  f.  coler,  du  latin  colare,  fil- 
trer; la  Golisse,  ham.  du  Ghenit;  le  même,  avec  permutation  c-g. 

Collonges,  ou  Colonges,  com.  Valais,  Genève  ;  4  ham.  Vaud 
et  nombr.  loc.  ;  bas  latin  colongiay  de  colonica,  terre  cultivée 


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COLLUAIRE   —  COLOMBIER  W 

par  un  colon,  laboureur,  métayer,  ou  sa  chaumière.  On  peut  rap- 
procher de  ce  mot  le  nom  de  Ck>llondaz-Jeur  =  de  la  Joux  (Pays 
d'Enhaut)  et  les  localités  des  GoUondaires  à  Villeneuve  et  des 
Gollondalles  à  Montreux.  Le  d  est  une  lettre  intercalée  comme  le 
prouve  le  nom  de  Petrus  des  Colundes^  1226,  1228,  appelé  plus 
loin  P.  des  Colunes  ou  des  Colunges,  M.  R.  VI,  332,  338  et  700. 
Il  y  a  là  une  confusion  avec  colonde^  colonne,  de  columna, 

Golluaire,  nom  fréquent  de  lieux-dits  dans  la  vallée  du  Rhône, 
aux  nombreuses  formes,  pour  lequel  nous  n'avons  pas  de  solution, 
tels  sont  Ck>liuaire,  champs  à  Bex,  Goilueyres,  prés  à  Ollon, 
Yvorne,  la  CoUure  à  Corbeyrier,  Gollures  à  Leysin,  CollaereSy 
1454  ;  Couiuire,  prés  à  Savièse,  Valais,  Colueri,  i25o,  Colaery, 
i33g,  Goiuire,  champs  à  Bagnes,  Ck)liulres,  prés  à  Saillon  et 
Bagnes,  Cuiuiry  à  Nendaz,  Coilière  à  Ayent  et  à  Vex,  Ck>layre 
à  Troistorrents,  Coleyre  à  Conthey,  au  Ck>ilieriix  ou  Ck>Uiaruz, 
champs  à  Chessel,  une  Nigri  Coliri  à  Louèche,  i322,  Goilry,  ou 
Golieri,  même  nom,  germanisé,  à  Salgesch,  en  la  Coloyry  vers 
i45o;  le  GoUiorei,  ruisselet.  Gruyère,  dim.  Peut-être  le  v.  f. 
couloire,  s.  f.  coulouere^  xiv«  s,,  coulière,  passage,  lieux  où 
s'écoulent  les  eaux  ?  «  Il  y  a  sans  doute  2  mots  couloire,  oire  =: 
atoria,  et  coulière,  ière  =  aria.  )►  Note  de  M.  Bonnard. 

Gologny,  Genève,  Coluniacum^  1 1^0 y  Colog nier ^  1208,  Co- 
loiffney,  1263,  Colungnisy  1272,  etc.,  M.  G.  Il,  46  et  XIV  ;  de 
(fundam)  Coloniacum,  domaine  d'un  Colonias,  gentilice  ro- 
main. 

Colombier,  Vaud,  Columbarium,  938,  987,  Columbirio, 
ii4i  ?  Hidber,  I,  669,  Columbier,  1228,  M.  R.  VI,  et  Neuchàtel, 
Columbier,  1228,  1280,  Matile;  Collombey,  Valais,  Columbe- 
riumy  xni®  et  xrv«  s.,  En  Collombey  à  La  Sarraz,  et  les  fémi- 
nins Colombeyre,  ham.  de  Praz,  Fribourg,  la  Colombière,  ham. 
de  Fnlly,  Valais  et  loc.  à  Begnins  ;  Colombe,  loc.  à  Conthey  ; 
CoUombaire  à  Aigle,  Es  Colombeyres,  Gully  ;  de  columba- 
riumj  tombeau  ;  dans  la  plupart  de  ces  localités  on  a  trouvé  des 
tombes,  des  urnes  funéraires.  Peut-être  aussi,  dans  certains  cas, 
de  columbarium^  pigeonnier. 


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100  COLOVREX  —  COMBERBOUX 

Colovpex  ou  Colovraî,  Crans,  D.  Njon,  Colovray,  ii84,  Hid- 
ber,  II,  Colovraî,  i244>  M.  R.  XII  ;  un  bois  de  Colovrai  près 
Tolochenaz,  1228  ;  de  colubretuniy  lieu  où  abondent  les  cou- 
leuvres, du  latin  colubra.  Quant  à  Colo\Tay,  ham.  de  Bellevue, 
Genève,  Colovrex,  carte  Dufour,  Colovracuniy  1186,  M.  G.  IV, 
Colovrai/,  1257,  c*est  plutôt  un  {/andum)  Colubracum,  domaine 
d*un  Cùlaber,  cog^nomen  romain  cité  par  De  Vit,  II,  380. 

ConEibaby,  loc.  à  Gilly,  Convabis,  Conbabis,  1265,  M.  R.  III? 

Goiuljanivaz,  loc.  aux  Plans  sur  Bex  ;  probablement  Combaz- 
niva,  combe  à  neig'e,  où  la  neige  reste  longtemps. 

Comiiarimboud  ou  Gombarimbourg  à  Lessoc  et  à  Grand  vil- 
lard.  Gruyère  =  Combe  à,  de  Raimbaud,  n.  pr. 

Comharin  à  Rossinières  ;  de  combe  et  arein,  avalanche  pou- 
dreuse =  combe  à  arein,  aux  avalanches. 

Cotnhaz  ou  Combe,  petit  vallon  ;  du  celtique  comb,  bas  latin 
comba,  Comballaz,  Ormonts,  Conthey  (patois  Combadé),  Marti- 
^uy,  Gnmbalion,  Gryon,  Combette,  une  2o«>  et  Combatte,  les 
CombaJIats,  Jura,  Combiola,  val  d*Hérens,  Combiola,  1190, 
Furrerj  III,  49,  Combiola,  1260,  Combire  et  Combirette,  alpes 
Valais,  dim.  ;  Combasse,  alpes  d'Aigle  et  Combache  à  Grône  et 
Chalaîs,  Valais,  augm.  Combasson,  loc.  aux  Verrières.  Le  Com- 
Iwt,  le  Combeîry,  ruisseaux  D.  Yverdon  et  Cossonay,  même 
famille.  Combe  s'est  conservé  dans  la  Suisse  allemande  où  le  b 
s'est  assimilé  à  Tm.  Gomma,  4  loc.  Singine  fribourgeoise,  Gum- 
men,  Oberland  bernois  et  Kummen,  Haut  Valais,  par  exemple 
kummen,  ham.  de  Rarogne,  s'appelait  Chumbon  et  Combon, 
128a,  Cambis,  1299,  CumboSy  lioH,  Kumben y  1407. 

CiOmhaz  Gelin,  loc.  à  OUon  et  à  Premier  =  combe  à  geline, 
combe  des  poules. 

Combazeline,  alpes  de  Nendaz,  Valais  (Combarzeline,  carte 
Siegfried),  Cumba  Acclini,  1260,  M.  R.  XXIX,  4^4  =  Combe 
d'il  ce /m  ou  Azeliriy  n.  pr.  connu  par  de  nombreux  actes  de 
iai4,  1221,  un  Acelin  prieur  de  Saint-Maire,  i2o3,  i243,  M.  R. 
VI,  ig,  etc. 

Comberboux  ou,  et  mieux,  Combe  erboux,  petite  combe  à 


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GOMBORCHERIES  —  GOMMUNAILLES  101 

Yvorne,  Vaud  ;  de  comhe-he rbous,  combe  (des)  prés.  Où  pourrait 
objecter  que  dans  ce  genre  de  composés  le  second  nom  est  dans  la 
règle  un  nom  d'homme  :  Combe  Girard,  Villar  Giroud.  Mais  il  y 
a  des  exceptions,  ainsi  dans  le  Val  d'Anniviers,  lalpe  de  Zalelet 
Praz  ou  Château  pré,  où  le  déterminatif  est  un  nom  commun. 

€k>mborcheries,  combe  boisée  et  forêt  de  sapins  à  Lejsin  = 
Combe^Orcherie,  pour  orserie,  s.  f.,  de  ursaria^  tanière  d'ours, 
comme  bouverie,  de  bovaria,  avec  permutation  s-ch,  comme  Siaz- 
Chiaz,  permutation  commune  dans  l'ancienne  Gruyère  :  Combe 
des  tanières  d'ours. 

Gomborsin  à  Rougemont  =  combe-Orsin,  du  nommé  Ursin  et 
non  des  ours  :  combe  étant  f . ,  cela  donnerait  Comborsine,  comme 
Valorsine. 

Gombre,  alpes  de  Vouvry  ;  de  combula,  petite  combe,  par 
changement  de  /  en  r.  Gombrettes,  dim.  de  Combres.  Un  Com- 
bres  de  France  (Eure-et-Loir)  s'appelait  jadis  Combulae.  Holder, 
1190. 

Combremont,  D.  Payeme,  Conbramo,  911,  M.  R.  VI,  344» 
Cambremonlj  1142,  M.  F.  II,  221  et  1177,  Combremont,  1184, 
Cart.  Month.  42,  i2i5,  M.  R.  VI,  826,  Cumbremunt,  1226,  M. 
R.  VI,  164,  Conbremont,  i233,  F.  B.  II,  129,  le  Combremont, 
loc.  à  Moudon  ;  peut-être  de  Tadj.  v.  f.  combre,  voûté,  courbé, 
ce  qui  conviendrait  pour  la  contrée  très  vallonnée  de  ces  deux  vil- 
lages vaudois. 

Gonod>ron,  affl.  du  Talent;  de  l'adj.  combre  ci-dessus. 

Goméra,  ham.  de  Grimisuat,  Sion,  Cornera,  1 100,  1227,  i25o, 
1267,  Gomeira,  loc.  à  Leytron,  et  Gommaire  (ou  Comeires)^  h. 
d'Orsières  ;  origine  inconnue. 

Gommugny  près  Nyon,  Communiacum,  617,  1018,  1026, 
Hidber,  I,  3o8,  817,  Cuminie,  1216,  M.  R.  VI,  894,  Communie, 
1217,  32,  Commuante,  i235;  de  (fundum)  Communiacum, 
domaine  d'un  Communias,  gentilice  dérivé  de  Communis,  sur^ 
nom  (cognomen)  fréquent. 

Communailles  ou  Gommoiinailles,  nombr.  lieux-dits.  Com- 
munaux à  Vevey,  Cumunaly  1229,  et  à  la  Corbaz;  Quemou- 


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102  COMPESIÈRES  —  GONDEMINE 

nailles,  ham.  de  Lovens,  Fribourg;  Communances,  fermes 
éparses  à  Mootfaucon,  Jura  =  pâturages  communaux  ;  une  loc. 
les  Cumunayles^  Ormont,  i332. 

Ck>mpesières,  Genève;  d'après  Gatschet,  de  cumba picearia, 
combe  des  pesses,  mais  !<>  tous  les  dérivés  de  picea  ont  le  double 
ss  ;  a<^  la  localité  est  sur  la  hauteur,  non  dans  une  combe  ;  3®  les 
formes  anciennes  n'ont  aucun  rapport  avec  Tétjmologie  propo- 
sée ;  on  trouve  CompeisireSy  1170,  CompesereSy  1227,  M.  G.  II, 
37  et  IV,  44)  CompessereSy  i339,  ce  qui  incline  à  penser  que 
c'est  simplement  une  terre  des  Compeys,  comme  Claveleyres, 
Bretoneires,  terre  des  Clavel  et  des  Breton.  Voir  le  mot  suivant. 

Ck>mpois,  ham.  de  Meinier,  Genève,  Cornpeis,  i2o4,  Compe^ 
sium^  1220,  M.  G.  IV,  27  et  1276,  Compeys,  i3i8,  etc.,  berceau 
de  la  famille  de  ce  nom.  D'après  Ch.  Morel,  M.  G.  XX,  667,  de 
cum  et  pa^us,  localité  à  la  limite  de  deux  pagpi,  ce  qui  paraît 
bien  douteux. 

Ck>mpengiez,  anc.  nom  de  Villeneuve,  Compendiacum  en 
ioo5,  Compenyie,  1166,  M.  R.  XVIII,  Compenyieu^am,  1207, 
Compendisy  1260,  eccl.  de  Compeyie  que  nunc  appellatur  Vil- 
lenove,  i256  ;  à  ce  moment  le  nom  tombait  en  désuétude,  voir 
Villeneuve  ;  de  (fundam)  Compendiacum ^  domaine  d'un  Corn- 
pendiuSy  g^ntilice  romain. 

Gonches,  vallée  du  Rhône  au-dessus  de  Brigpue,  ail.  Gombs  ; 
Gonche,  plusieurs  hameaux  et  pàturag'es,  y  Gonize  ou  Ck>iize(ls) 
à  Savièse  ;  du  latin  concava  (vallis,  terra)  =  vallon,  localité 
dans  une  dépression  du  sol  ;  Conchon,  plus.  loc.  Givrins  et  ail- 
leurs, et  Goncheite,  Guntzettaz  à  Vex,  dim. 

Goncise,  Concisay  1179,  1194,  1228;  du  bas  latin  concisa 
(silva)  =  forêt  coupée. 

Gondemine,  Gondamine,  Gontamine,  Gondemone,  nom  ex- 
trêmement fréquent.  Pas  d'endroit  qui  n'ait  une  condemine,  nom 
désignant  toujours  des  terres  fertiles,  dans  le  voisinage  des  loca- 
lités. Du  latin  condominiumy  bas  latin  condamine  ;  Condamina 
à  Sion,  983,  Furrer,  III,  29  =  terres  faisant  partie  du  domaine 
seigneurial.  On  trouve  aussi  Condomina,  Ducang^e  dit  :  «  Narbo- 


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CONFIGNON   —  CONTHKY  103 

nensibus  coDdamîna  quasi  condominium,  a  jure  unius  domini 
dicta,  vel  ut  alii  volunt  quasi  campus  Domini,  nam  versus  Seven- 
nas  Camp  aut  Cou,  campum  souat,  ubi  bac  condamiDœ  ab  ornai 
onere  agrario  immunes  cousentur.  »  Ck>niainine  sur  Arve,  Co/i- 
dominium  en  1 119.  Ce  mot  germanisé  est  devenu  Gtiminen, 
Berne,  Condamina^  1274. 

ConÛgnon,  bam.  de  Bernex^  Genève,  Cojiniacum,  11 53^  M. 
G.  XIV,  9,  Cafjiniacum^  laôo;  ailleurs  Confinium^  1190»  Con- 
Jinum,  1220,  Cujinnum,  1224,  Cart.  Month.,  Confignon^  1278, 
Caffignioriy  1426,  Acad.  Sav.  IV.,  etc.  D'après  M.  Ch.  Morel, 
M.  G.  XX,  557,  de  con/iniarriy  limite,  territoire  ;  mais,  d'après 
les  deux  premières  formes  ci-dessus,  signifie  plutôt  (fundum) 
Cojiniacum,  domaine  d'un  *  Cojinius,  dérivé  du  cognomen  Co- 
fias.  De  Vit.  II.  p.  374*  Il  faut  de  même  lire,  pensons-nous,  Cuf- 
finum,  le  nom  Anselmus  de  Ciissinum^  1226,  du  Cart.  Laus.  M« 
R.  VI,  166. 

Au  Gonfln,  ham.  à  Marlj  et  Confins  à  Mannens  ;  de  confi- 
nium,  limite. 

Gonflens,  Tine  de  — ,  près  La  Sarraz,  à  la  jonction  de  la  Ve* 
noge  et  du  Veyron  ;  du  latin  conjluentemy  confluent  ;  de  la 
même  racine  :  Gour  Gonflant,  voir  Gourd. 

A  la  Gonfrary,  loc.  à  Cbardonne  et  ailleurs  ;  anc.  prop.  d'une 
confrérie  religieuse. 

Consor  ou  Gonzor,  bam.  de  Mollens,  Sierre,  Conseur  (Lutz), 
Conjory  1200,  Conjour^  i354,  1376  ;  de  zorz=jour  =  joux, 
forêt,  et  cum  ;  hameau  près  de  la  forêt. 

Gonthey,  Valais,  Contiez^  bu  du  xi«  s.,  Conteiz  vers  iioo, 
Coniesium,  ii47#  Hidber,  II,  Contez,  1179, 1200,  Conteiz,  1212, 
Conthey,  12 17,  Contesio,  1284,  Contiouz,  1294,  plus  tard 
presque  toujours  Contegium.  Nom  embarrassant.  Ecartons  d'a- 
bord le  Contextrix  de  5 16  qui  fîg-ure  dans  un  document  douteux  ^ 
Gatscbet  tire  Contbey  de  contextum,  clôture  de  clayonnage.  Si  le 

*  Actes  du  concile  d'A^aune,  document  sijEpialé  comme  apocrjrphe  par  plu- 
sieurs critiques  et  dont  le  P.  Chifflet,  jésuite,  dit  :  hujus  fundationis  tabulœ 
sunl  imperiti  cujuspiam.  Voir  M.  G.  XVI,  p.  67. 


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104  CONTIGNY   —  COPPET 

passage  qui  parle  de  Tarrivée  du  prévôt  d'Agauue  ad  eu rtem  Con- 
dacensem  vers  990,  Cart.  Saint-Maurice,  dans  Hiâber,  I,  268, 
Gatschet,  197  se  rapporte  bien  à  Conthey,  ce  serait  un  dérivé  de 
Condatey  confluent.  Conthey  est  non  loin  du  confluent  du  Rhône  et 
de  la  Morge  et  Condaie  donne  Condey  d'après  d'Arbois  de  Ju- 
bainville  ;  de  son  côté,  Holder,  p.  1094,  rattache  à  Condate  Con- 
teium,  aujourd'hui  Conty^  dép.  de  la  Somme,  la  situation  et  les 
rapprochements  ci-dessus  rendent,  nous  semble-t-il,  cette  étjmo- 
logie  des  plus  probables. 

Gontigny,  ham.  près  Lausanne,  Quintigniey  1 182,  Hidber,  II 
(qui  le  rapporte  par  erreur  à  Coinsins)  et  121 1,  M.  R.  VI,  419» 
Quintinie,  1202,  Contigniez^  lk^^\  de  (fandum)  Quintinia" 
cum,  domaine  d'un  Quintinius,  g^ntilice  romain.  Le  texte  de 
l'acte  de  1 182  où  le  pape  Lucius  III  confirme  au  prieuré  de  Saint- 
Maire  la  possession  de  ses  vignes  montre  que  c'est  bien  de  Conti- 
gny  qu'il  s'agit. 

Au  Ck>nvent,  loc.  à  Gilly  =  couvent,  de  conuentum. 

Ck>nvers,  loc,  vallée  de  Saint-Imier  ;  du  latin  conversum^  situé 
à  l'endroit  où  les  flancs  du  vallon  convergent  pour  se  terminer  en 
cul-de-sac. 

Coor,  Grand  — ,  dépression  profonde  entre  la  Dent  de  Mordes 
et  la  Tête  Noire,  alpes  de  Fully  ;  probablement  autre  forme  de 
Gopy  voir  ce  mot,  les  deux  00  pour  ô  et  c  pour  g,  comme  dans 
camber  de  gambe. 

Goppet,  Vaud,  Copelum,  1191,  et  5  ham.  fribourgeois  ;  forêt 
à  Bîoley-Magnoux  ;  Ck>ppy,  bois  et  ruiss.  à  Corcelles-Ghavornay  ; 
Coppex,  ou  Goppey,  pâturage  sur  Conthey,  Coppet  en  i3o4; 
Copettes  à  Champvent,  Copei,  1867  ;  les  Coppettes,  pâturage 
sur  Givrins,  la  Goppettaz  à  Ollon,  Coppoz,  ham.  du  Mont  sur 
Lausanne,  la  Goperie  ou  Gouperie,  trois  loc.  du  Jura  bernois. 
Dérivés  divers  du  verbe  couper  =  lieux  défrichés,  forêt  coupée. 
Peut-être  certains  de  ces  noms  dérivent-ils  du  v.  f.  coppe,  bas  la- 
tin coppa,  sommet,  ail.  kuppe,  ou  d'un  autre  vieux  mot  copety 
coapet^  même  sens.  M.  Brandstetter,  Indic.  hist.  suisse,  1870, 
p.  u3,  dérive  coperie  de  cupa,  au  sens  de  colline  arrondie. 


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COQUAZ    —    CORBAZ  105 

Coquaz,  A  la  — ,  m.  à  Billens,  Coques,  chalets  Ormont  ;  du 
latia  concha^  sjn.  de  Conche,  petit  vallon  ;  voir  ce  mot.  Co- 
quettes, chalets  vallée  de  rHongrin,  Cauquella  à  Saljg^etsch,  Va- 
lais, diminutifs  ;  Coquerellaz  à  Ecublens,  Vaud,  double  dim. 

Cor,  racine  isolée  dans  Cour,  ham.  de  Lausanne,  Cors,  xiW  s. y 
M.  R.  VI  ;  Court,  D.  Moutier,  Berne,  Cort,  ii48,  Curty  1189  ; 
dérivés  du  latin  cohortem^  proprement,  troupeau,  contracté  en 
cortem,  bas  latin  curteniy  v.  f.  cort,  propriété  rurale,  ferme.  Ce 
mot  forme  le  premier  ou  le  second  élément  (construction  germa- 
nique) d'un  grand  nombre  de  noms  de  localités,  l'autre  terme 
étant  généralement  un  nom  propre  germain,  celui  du  premier  pos- 
sesseur. Quelquefois  cor  est  difficile  à  reconnattre  sous  les  trans- 
formations subies  :  Coffrane,  Cudrefin,  Coussiberlé,  etc.  La  cons- 
truction germanique  est  spéciale  au  Jura  bernois  :  déterminatif 
en  tète  du  composé,  Bassecourt,  Miécourt,  etc.  Bon  nombre  de 
ces  composés  ont  un  second  nom,  allemand  ;  pour  que  Fétymolo- 
gie  soit  juste,  il  faut  qu'elle  explique  également  les  deux  noms. 
Voir  à  leur  ordre  alphabétique. 

Les  Corailles,  loc.  à  ChAtel-Saint-Denis  ;  le  dim.  coraillony 
cœur,  désigne  au  figuré  le  meilleur  morceau  de  terrain,  la  partie 
la  plus  fertile  d'un  territoire.  Cette  figure  s'applique-t-elle  aussi 
à  coraille  ?  les  patois^ns  pourront  décider. 

Corban,  D.  Porrentruy,  ail.  Battendorf.  Ne  peut  donc  venir  de 
Corbannum,  comme  on  l'a  dit,  Dict.  géogr.  Attinger  ;  Corpaon, 
1240,  Corbaon,  ï3i7,  Corbahoriy  i435,  Courban,  iffii^Bathen- 
dorf,  1184  =  court,  ferme  de  Bado,  Balto,  ou  Batho,  n.  pr. 
germain  cité  par  Fôrslm.  Battoneourt,  château  au-dessus  de  Ché- 
zard,  Neuchâtel,  au  moyen  âge,  a  exactement  la  même  origine. 

La  Corbaz,  Ormonts,  Corba,  i332,  Corbes,  Corbez,  plus, 
loc.,  Corbeyrier,  Vaud,  Corbîères,  Frib.,  Corbere,  iii5.  Cor- 
beirCy  ii4o,  F.  B.  I,  Corberes,  1174»  M.  R.  XXII,  Corbeîry, 
Frib.,  villages  et  hameaux  ;  en  Corban  à  Bramois,  Corbaraye, 
Corbaray,  plus,  lieux-dits  ;  Corbettes,  sommet,  D.  Veveyse  ; 
Corbire,  alpe  de  Lens,  Valais,  Corberes,  1287,  Courbillon  à 
Lamboing,  Corba tière,  ham.  à  la  Sagne  et  loc.  à  Sion,  Corbas- 


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106  CORSELETS  —   CORGÉMONT 

sîère,  Corbassyre,  loc.  ;  Ck>rbéroii,  Corbiron,  ii34,  Corbas- 
sière,  Corbéry,  Corberaye,  Curbit,  D.  Morges,  loc.  et  ruis- 
seaux ;  dérivés  de  courbe  =  localités  sur  des  terrains  ooduleux, 
ruisseaux  au  cours  sinueux. 

Corbelels,  crèt  à  Leysin  ;  allusion  à  sa  forme,  celle  d'une  pe- 
tite corbeille  renversée. 

Ck>rcelles,  lOprèsChavomay,  Corsales,  1177,  Corzales,  1228, 
Courcelley  1897,  Courselles,  i433  ;  — 2®  près  Payerne,  CorzaleSj 
1228,  Corsâtes j  i34o  ;  —  3®  Corcelles-le-Jorat,  Corcellis,  xii®  s.  ; 
4**  près  Neuchâtel,  Carce//i«,  1092,  CarseleSy  ii85,  CorcaleSy 
i2a8,  Corzales,  i236,  etc.,  Matilc; — 5®  D.  Moutier,  Berne, 
Corceîîes,  1226  ;  6  ham.  d'Attalens,  Ck>rsalles,  ham.  de  Rossens, 
Frîb.  ;  de  corticella,  dim.  de  carterriy  corlem,  ferme.  Corc©- 
leiLes  près  Grandson,  Corsalletes,  i342  et  Ck>rsaleUes,  D.  Lac, 
Frîb.,  dim.  des  précédents. 

Cordex,  le  — ,  ruisseau,  un  des  bras  de  la  Promenthouse,  D. 
Nyon  ;  Cordez,  loc.  à  Gonthey  ;  probablement  de  la  même  racine 
que  le  Cordon  ou  Gorjon. 

Cortlona,  ham.  de  Mollens,  D.  Sierre,  aussi  Cordonnaz  (Cor- 
don-na),  Cordona^  i2o3,  1267,  Corduna,  1240,  Cordonna, 
i4oo.  Cordonna,  alpe  de  Bourg -Saint -Pierre,  en  bordure 
entre  le  torrent  et  le  rocher;  Ck)rdon,  ruisseau  près  Nyon  ;  voir 
Corjon* 

(k>rge;ï,  ham.  de  Payerne,  même  ori|^ne  que  la  localité  nom- 
mée dans  le  Gart.  de  Haut-Crêt,  Corgia,  p.  i65,  170,  173,  194, 
Corge,  p.  20,  66,  67,  70,  71,  194,  et  CorgiacOy  p.  168,  que 
M,  Hisely  rapporte  avec  doute  à  Corsier  près  Vevey  et  que  Gats- 
chct,  se  basant  sur  cette  forme  Gorge,  tirée  d'un  bas  latin  corgo^ 
souche,  tronc  d'arbre,  défrichement  où  les  troncs  sont  laissés  en 
terre.  Quant  à  Gorgiacum,  c'est  une  simple  graphie  de  notaire  ; 
ils  ajoutaient  parfois  le  suffixe  acum  à  des  noms  dérivés  de  noms 
comjnuns:  Pantharacum,  Ghiseracum.  «Gorge,  mot  inconnu, 
nous  écrit  M.  Bonnard,  en  tout  cas  il  faudrait  corgas  pour 
Gorges.  » 

Corgémoni,  D.  Gourtelary,  Coriamuntj   1178,   Corgemunt, 


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CORGNOLKY  —  GORMEROD  107 

1179,  Cortgemuntj  1181,  Corteimunty  1228,  etc.  =  court, 
ferme  de  Gimmund  ou  Gaimund,  n.  pr.  germains  donnés  par 
FOrstemann. 

Gorgnoley,  loc.  à  Ëvionnaz,  variante  de  Ck>niioley,  bois  à 
Monthey  et  loc.  à  Roche  ;  de  cornioley,  nom  patois  du  cornouiller, 
lieu  où  abonde  cet  arbrisseau.  (Holder  donne  un  Cornioletum^ 
697,  aujourd'hui  Corneilles.) 

€k>rin,  ham.  de  Lens,  orthographe  fautive  des  cartes  pour  Co- 
rens  ou  Coring^,  Feuille  off.  Valais,  CorenSj  1 100,  Coreins,  i233, 
1243,  CorenSy  i4499  évidemment  d'un  n.  pr.  germain. 

Gorjolensy  D.  Sarine,  Coriolensy  xii«  s.,  et  1298,  Coriolains 
et  Coriolans,  1223,  Donat.  Haut.  Arch.  Fr.  VI,  Corjollens^ 
1445,  Corjellin,  1668  =  court,  ferme  des  descendants  de  Jodilo 
(voir  Joulens),  n.  pr.  germain.  Rien  de  commun  avec  Coriolan 
dont  on  a  voulu  le  dériver.  (Revue  suisse  cath.,  1900,  p.  371.) 

Gorjoii,  ruisseaux  à  Nyon  (aussi  Cordon)^  Echandens,  à  Sau- 
braz  et  à  Châtel-Saint-Denis  ;  loc.  au  Mont,  Ëclagnens,  Bour- 
nens,  Seigneux,  Boussens,  Echallens  ;  pâturage  et  sommet  au 
Pajs-d'Ënhaut,  Corgion,  i332  ;  probablement  dérivé  de  chorda^ 
boyaUy  pris  au  figuré  pour  vallon  étroit  (d-j). 

Gorjoa,  m.  à  Sorens  =  cour,  ferme  de  la  joux,  de  la  forêt,  à 
moins  que  ce  ne  soit  une  autre  forme  de  Gorjon. 

Gormagens,  Sarine,  Cormagin^  nlfi,  M.  F.  I,  269,  xii®  s., 
Donat.  Haut.,  Arch.  Fr.  VI,  Cormargin,  1294,  Cormargens^ 
i445>  ferme  d'un  Germain. 

Cormanon,  ham.  près  Fribourg  ;  court,  ferme  de  Mano  ou 
Mann,  de  Tall.  mano,  homme.  Fôrstm.,  p.  903,  cite  justement 
un  endroit  appelé  en  latin  Mannoniscurtis  :  c'est  l'exacte  traduc- 
tion de  Cormanon.  Du  même  nom  germain  dérive  celui  du  village 
français  de  Prémanon,  à  la  frontière  près  Saint-Cergues. 

Gonnayeux,  loc.  à  VoUèges,  Valais,  comme  Cormajeur 
d'Aoste  ;  de  carte  m  majorent,  la  grande  ferme. 

Gormerod,  Lac,  Fribourg,  vers  ii43  et  1180,  Arch.  Fr.  VI,  7, 
10'],  Cor  moral,  xiii»  s.,  Cormoraul,  1369,  Cormeraul,  i483, 
Cormeraudj  i56o  =  court,  ferme  de  Moralah,  Morolt,  ou  tel 


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108  CORMINBŒUF   —   CORNAUX 

autre  nom  germain  de  la  racine  maury  môr^  empruntée  au  latin 
mauruSy  noir. 

CormintMFuf,  Fribourgf,  Cormenboy  ii42,  M.  R.  XII  et  vers 
1180,  Arch.  Fr.  VI,  Corminbou,  îi'-jZ,Kormanboiv,  i449»  Arch. 
Fr.  V,  4281  Cormenboa,  i445,  Cormenbouf,  1470,  M.  G.  XII, 
7,  etc.  ^  courtj  ferme  de  Mainbody  n.  pr.  germain  ;  la  finale 
devenue  bœuf  en  fr.  par  confusion  avec  le  patois  baUy  bœuf. 

Cnrmoley,  bois  à  MoQthej  ;  de  corme,  lieu  où  abondent  les 
cormiers  ou  cornouîHers. 

Cormondos,  Fri  bourg,  Cormunty  1228,  M.  R.  VI,  CormoneSy 
i363,  î423t  R.  dipl.  y\\,  Cormondesy  1 453,  etc.  =  ferme  de 
Manda^  o.  pr.  germain. 

(kji-tuomirèche,  Neuchâtel,  Cormundresgey  11 78,  Cormun- 
dresche,  I2i5,  Cormnndrehchiy  Cormondrechy,  1281,  Cormo/i- 
dresche^  1263  ^  ferme  de  Munderichy  n.  pr.  germain. 

Ckirinoret,  D.  Courtelary,  Cormorety  1178,  1817,  Cormorely 
!  aaS  1^  ferme  de  Morely  forme  postérieure  du  n.  pr.  germain 
Aîor^  MorOy  du  v.  h,  alK  mdr,  noir. 

A  la  Coron  se,  aux  Coi'Des,  lieux-dits  situés  dans  une  pointe  du 
territoire  ou  f^ur  quelque  pramontoire  plus  ou  moins  saillant  ; 
nombreux  dérivés  dîminuiifs  :  Praz  Cornet,  alpe  de  ChAteau- 
d'Œx  dominée  par  deux  cr^ts  boisés,  les  Cornettes,  sommet,  Va- 
lais, le  Grand  Cornîer,  sommet  du  Valais  et  champs  à  Rennaz, 
GornnJE^iz  à  Ëpesses  et  Corseaux,  Cornaux,  ham.  à  Montreux, 
Ks  Cornaux  h  Linns,  Coraillon,  petit  sommet  sur  Vionnaz,  Cor- 
nilly  à  Bex,  (^omuei  à  Chesières,  Es  Curnilles  à  Chardonne, 
(]oriiiic]je,  patois  Cornatze,  plus.  loc.  Genève,  Vaud  et  Valais, 
augm. 

Comal-la-Lî6vre,  loc.  à  Courtetelle,  Berne  ;  fausse  orth.  de  la 
carte  pour  Corne  à  la  Lièvre. 

Cornaux,  NeuchfUel,  ceci.  CorneoliensiSy  abbat.  Corneilîy 
ii43,  Cornanlj:  vers  ii5o^  Curnauly  1212,  1220,  Curnaly  I2i5, 
1358,  i3oo,  Cttrnan,  ï255»  paraît  par  ces  formes  primitives  être, 
comme  les  autres  Cornaux,  un  diminutif  de  corne,  en  tout  cas  rien 
de  commun  avec  cerne,  comme  le  veut  F.  Ghabloz,  M.  N.  XX. 


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CORNIOLESSE   —   CORRENÇON  109 

Corniolesse,  loc.  à  Vétroz,  Valais,  et  Corniolire,  loc.  à  Sîgny, 
D.  Nyon  ;  endroit  où  abondent  les  cornouillers,  patois  cornioley. 

Ck>rnol,  D.  Porrentruy,  ail.  Gundelsdorf,  Gandolstorf,  i245, 
Coronotunij  ii36,  Coronolt,  iiSg,  Coronot,  1286,  Correnol, 
i343  =  court,  ferme  de  Gundold^  contraction  de  Gundovald^ 
n.  pr.  germain.  Le  n.  fr.  n*est  qu'une  corruption  du  n.  ail. 

Gorpaiaux,  Fribourg,  Corpaslur,  1142,  Corpastor  vers  1175, 
Arch.  Fr.  VI  et  iSig,  Corpatour^  i38o;  ferme  du  pasteur,  du 
berger. 

Ck>rraterie,  rue  à  Genève,  anciennement  Courraterie,  autrefois 
nom  de  tout  le  faubourg  entre  la  ville  et  la  jonction  de  TArve  et 
du  Rhône,  étjmologie  fort  discutée. 

D'après  Bonivard,  rue  des  corroyeurs,  du  v.  fr.  corroier,  parce  qu'on 
y  coarratait  les  cuirs.  Mais  il  n'y  avait  là  aucun  établissement  de  tan- 
neurs, nous  dit  Galiffe  (Genève  historique,  I,  p.  146  et  suiv.),  qui,  rap- 
pelant son  nom  du  xv«  s.,  la  Carrer ia  corrateriœ  eqaorum,  en  fait  la 
rue  du  Cours  aux  chevaux,  endroit  où  les  corratiers,  les  maquignons 
faisaient  courir  à  l'essai  les  chevaux  mis  en  vente.  Enfin  M.  Jules  Vuy, 
en  1867,  dans  une  séance  de  la  Société  d'histoire  de  la  Suisse  romande, 
dans  une  note  fort  intéressante,  «  Origine  du  mot  Corraterie  »,  Mém. 
Insl.  Gcn.  XIV,  7  et  suiv.,  le  dérive  de  corrata,  autre  forme  de  cor* 
vcUa,  collaia,  goUaia,  corvée,  impôt,  tribut,  en  le  rapprochant  des  Col- 
lalengasse  de  plusieurs  villes  de  la  Suisse  allemande,  Aarau,  Bienne, 
BQren,  Berthoud,  rues  situées  entre  la  muraille  intérieure  et  la  muraille 
extérieure  de  la  ville,  où  habitaient  des  gens  qui  ne  jouissaient  pas  de 
tous  les  droits  des  citoyens,  mais  qui  étaient  soumis  à  des  corrata  ;  ils 
étaient  des  corraterii,  de  là  le  nom  de  leur  quartier,  Corraterie.  Le  nom 
allemand  de  Grollaten,  corrompu,  est  devenu  parfois  Goliath.  Le  profes- 
seur Hidber  a  publié  sur  cette  question  un  mémoire  :  «  Der  Goliath  in 
Regensburg  und  die  Goliath  und  GoUatengasse  ûberhaupt,  Bern,  1875.  » 
A  l'explication  de  M.  Jules  Vuy,  Galiffe  répond  :  «  Quelque  valeur  que 
cette  interprétation  puisse  avoir  pour  d'autres  villes,  nous  devons  dire 
que  nous  ne  trouvons  aucun  indice  qui  puisse  l'autoriser  pour  Genève  et 
sa  banlieue.  » 

Corrençon,  ham.  de  Saint-Cierges,  D.  Moudon  ;  ferme  de 
RenzOy  contracté  de  ReginzOy  n.  pr.  germain.  —  Le  nom  de 
Conestarriy  1147,  Cart.  Monlh.  M.  R.  XII,  Conostnm^  ii54,  C'o- 
nestunif  ii84,  près  Aillerens,  que  le  Dict.  hist.  Vaud  et  Hidber 
rapportent  à  Corrençon  ne  nous  paraît  pas  avoir  de  parenté  éty- 


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110  CORREVON  —   ES   CORTETS 

mologique  ;  au  contraire,  une  loc.  près  Aoste  loco  qui  vocatur 
Corenzoniy  1190,  M.  R.  XXIX,  127,  nous  semble  être  le  même 
nom  que  notre  Corrençon.  L'endroit  appelé  Connenczon  près 
Saint-Cierges,  charte  de  1622  citée  en  note  M.  R.  V,  i5i,  est  évi- 
demment Corrençon,  permutation  i^n  (ou  fausse  lecture?). 

Correvon,  D.  Moudon,  Coreuonty  1166,  Corevone,  1169,  Hid- 
ber,  II,  Correvott,  1182,  M.  R.  VII,  28,  Corevunt^  1182,  1228, 
Corevontj  1228,  Corooont^  1247»  Gorevont^  1 26'],  Wrsth. y  Cor- 
revont  y  i453  ;  d'après  la  forme  de  1182,  paraît  être  la  ferme  de 
Redbolt,  n.  pr.  germain  donné  par  Fôrstm.,  p.  996,  —  ou  quelque 
autre  nom  très  voisin  de  celui-ci,  —  (chute  du  d  et  permut.  b-v). 

Corsoaux,  D.  Vevey,  Corsial,  ii47»  (dorsal  vers  11 70,  Arch. 
Fr.  VI  et  vers  i2i5,  M.  R.  VI,  35i,  puis  Corsaul^  1272,  1872, 
CorsaUy  i458  ;  simple  dérivé  adjectif  de  cort^  ferme. 

Copserey,  D.  Sarine,  Fribourg,  Corserei  vers  ii5o,  Donat. 
Haut,  n®  208,  216,  Corserer,  1802,  R.  dipl.  II,  20,  Corserai/ y 
Kuenlin  ;  Gorsior,  Genève,  Corsie^  i344  ;  vill.  près  Vevey,  Cor- 
sier,  1079,  Corsiey^  ii47»  Corsiacam^  ïï79>  Cor^ie  vers  1180, 
Donat.  Haut.,  Corsie,  1228,  Corsiez,  i458  ;  Copsy,  h.  de  Lutry, 
Corciacum,  907,  Corsiacum,  1275;  de  (fandum)  Curliacunij 
domaine  d'un  CurtiuSy  gentilice  romain.  La  forme  Corise  de 
1079,  M.  R.  VII,  4,  est  évidemment  une  faute  pour  Corsie.  Hisely 
y  rapporte  avec  doute  le  C  orge  y  Corgia  du  Cart.  Haut  Crèt, 
voir  Corge. 

Gorsinge,  ham.  de  Meinier,  Genève,  Corsingiarriy  1807,  1878, 
Cursingiuniy  1816,  M.  G.  XIV  ;  le  suffixe  inge  indique  la  déri- 
vation d'un  patronymique  germain  =::  chez  les  descendants  de 
Cursoy  Corso,  Fôrstm.,  p.  820. 

Gortaillod,  Neuchâtel,  Cortaillauty  1180,  Cortailloty  181 1, 
Cortallyoty  1887  =  court,  ferme  à'Agilaldy  n.  pr.  germain. 

Gortébert,  Courtelary,  Cortaiberty  1178,  Corteber^  1880  = 
court,  ferme  à' Albert,  contraction  d*Agiberty  n.  pr.  germain. 
Fôrstm.,  article  Agabert. 

Es  Gortels,  nombreux  petits  chalets  sur  Monthey  ;  diminutif  de 
corty  de  cortenty  ferme. 


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CORUZ  —  COTTERD  111 

Le  Coruz,  affluent  de  la  Mentue,  à  Dommartio  ;  paratt  formé 
de  ruz,  ruisseau,  et  préfixe  cum  ;  mot  composé  comme  ceux  de 
Collièses,  Conflens,  Gonjour,  etc. 

Gossonay,  Cochoniacum,  1096,  Coconiacum^  xii^s.,  Co/i- 
sonaiy  11 47»  Cosonai,  1164,  A.  de  Cosciniaco  vers  1200,  Coso* 
naj/y  1202,  Cossonai/j  1218,  M.  R.  VI,  io4.  D'après  la  forme  de 
1200,  ce  serait  un  (fandam)  Cossiniacam,  domaine  d'un  Cossi- 
nius,  gentilice  romain^  dérivé  de  CossuSj  surnom  d'une  branche 
de  la  fameuse  famille  Gomelia.  Correspondant  des  Kiissnach  de  la 
Suisse  allemande.  Toutefois  les  formes  primitives  et  le  suffixe  ay 
rendent  cette  dérivation  incertaine,  iacum  devenant  régulièrement 
ier,  iez  ou  j. 

Costalet,  loc.  à  Yvonand,  Gotalet  à  Saint-Jean,  Valais  ;  dim. 
du  V.  f.  costal,  de  costa,  côte. 

Les  Cotards,  3  ham.  à  la  Brévine,  Neuchâtel  ;  les  Ck>ttardSy 
2  pâtur.  à  Rossinières  ;  de  cosia,  côte,  et  suff.  augm.  ard^  «  ou 
bien  du  v.  f.  costal,  avec  la  même  transformation  qui  a  chang-é 
brancal  en  brancard.  ^  (Note  de  M.  Bonnard.) 

Aux  Ck>Uaire8,  loc.  à  Chardonnaj  ;  Cotteire  à  Rovray  ;  de 
Costa,  côte,  et  sufif  collectif  aire  ;  Côly,  val  de  Ruz,  Couty,  1794, 
collectif  ;  la  Ck>teleite,  pâturage  de  Ranimes,  double  diminutif. 

Goitens,  i®  D.  Cossonaj,  Cotens,  1049,  ®^  2®  Fribourg,  ail.  Cot- 
tingen,  Cotens,  ii4a  et  vers  I2i5,  Cottens,  1198,  M.  F.  III,  69, 
Cotains,  1228,  Cotens,  1248,  Cotteins,  1262,  Matile  ;  3®  ancien 
fief  à  Begtiins  =  chez  les  descendants  de  Cott,  n.  pr.  germain. 
Tr.,  I,  365,  mentionne  dans  l'évéché  de  Bàle  un  allodium  de 
Cotheingis,  11 79. 

Gotlerd,  D.  Avenches,  Costel,  i368,  1873;  quartier  d'Ollon, 
casale  del  Coster  de  Oulum,  121 1,  Furrer,  III,  62  ;  loc.  à  Bex, 
Costerg,  i4o2  ;  ham.  de  Saint-Aubin  et  de  Prez,  Fribourg,  €k>t- 
tert,  quartier  de  Monthey  ;  Ck>tterg,  village  de  Bagnes  ;  Ck>8ter, 
moulin  à  Burtigny  ;  Bel  Coster,  crèt,  Jura  de  LigneroUes  ;  €k>i- 
ler  â  Aubonne  ;  alpe  d'Evolène  ;  Ck)Uier,  alpe  d'Anniviers.  Des 
chartes  valaisannes  du  xiii*  s.  parlent  du  Coster  de  Nax,  1228, 
1243  et  d'un  Coster  à  Arbignon,  d'un  autre  à  Chaler  (Chalais), 


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112  COUAZ    —  COULA 

i325  ;  une  de  Haut-Crôt,  d*un  U.  de  Costel  vers  i  i5o,  M.  R.  XII, 
162,  une  autre  d'un  Coterel  à  Lussj,  Frib.,  1260.  Un  Cotterel, 
Cotrel,  environs  de  Chardonne,  xiP  s.,  Donat.  Haut.  Toutes  les 
formes  anciennes  ramènent  à  costel,  dim.  de  costa,  côte,  d  où  coster 
par  permutation  l-r=  coteau.  Le  rf  et  le  ^  final  sont  parasites. 

Gouaz,  voir  Cuaz. 

Gouchon,  ham.  de  Sierre,  Cosson,  1874  ;  probablement  un  dé- 
rivé en  io,  ionis,  d'un  g>entilice  romain,  de  Cautius  par  exemple, 
qui  a  donné  les  Cossé  de  France  ;  en  Gouchon,  loc.  à  Forel  sur 
Lucens  et  à  Gremin,  Gouchette,  chalet  à  Château-d*Œx,  pcut^ 
être  pour  Gouchon,  Couchette  (comme  Coufin  de  Confin  ?)  et 
Couvalou  de  Gonvalon.  Conchon,  Conchelte,  seraient  des  dimi- 
nutifs de  couche,  fréquent  au  sens  de  combe,  petit  vallon  arrondi. 

En  Goude,  loc.  à  Envj,  D.  Orbe,  située  sans  doute  au  contour 
du  chemin,  comme  les  nombreux  Grochet. 

Goudraz,  Goudre,  Gaudraz,  nombr.  loc.,  Gœudre,  aux  Ponts, 
Neuch.  ;  du  v.  f.  coudre,  noisetier,  du  latin  corylum,  Goudray 
(-ey-ex-el),  Caudray,  Caudret,  Gueudray,  Tieudray  à  Salvan, 
Gudré,  Gudrex,  -ey,  -et,  -y,  les  fém.  Goudrée  à  Bardonnex, 
Gaudriaz,  plus,  loc,  Goudrière  à  Meyrin,  suff.  coll.  ière,  le  dim. 
Gaudraulaz,  Lejsin  ;  de  coryletum,  coudraie,  un  nemus  de  la 
Coldra  à  Onens,  une  foresteria  de  Coldreta  à  Lentigny  vers 
II 90,  Arch.  Fr.  VI. 

La  Gouffa,  loc.  Ormont-dessus  près  de  la  Grande-Eau  ;  du  latin 
cophinuSy  probablement  le  même  que  le  v.  f.  cofife,  s.  f.,  baquet, 
bassin,  allusion  à  la  situation  enfoncée  de  ce  chalet. 

Goufln,  territoire,  alpcs  d'Ollon  ;  du  latin  conjinium,  limite, 
f.  confin,  permutation  on-oa,  comme  couvent  de  conventus.  Il  est 
â  la  limite  d'Ollon  et  d'Ormont-dessus. 

Gougnon,  2  loc.  Ormont-dessus  et  dessous  ;  diminutif  de  coin, 
le  v.  f.  a  cugnet,  le  romanche  cuffn,  caogn. 

Goula,  Goulaz,  Goules,  eys  Coules  à  Granges,  Valais,  i3oi, 
Goulayes,  nombreux  ham.  Vaud  et  Fribourg  ;  Goulat  à  Bex  ; 
subst.  verbal  de  couler.  Dans  le  Berry,  une  coulée  de  pré,  suite 
àe  prés  formant  un  fond  de  vallée.  Le  ham.  de  Goullat,  Frib.,  les 


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GOULET  —  COURDBLUNE  118 

ruisseaux  de  Golan  à  Curtilles  et  Gollens  à  Ferlens,  en  €k)lleii  à 
OlIoD,  paraisseat  se  rattacher  à  la  même  racine.  Les  Goullayes, 
ham.  de  Château-d'Œx,  ont  peut-être  une  autre  ori|ipne  ;  ce  nom 
s*écrivait  jadis  Culaes:  Jean  de  Culaes,  i359,  voir  Gullayes. 
Coula,  Goulaye  était  au  moyen  âge  un  n.  commun  dont  nous  ne 
saisissons  pas  bien  le  sens  :  Une  charte  du  Livre  des  Donations 
d'Hauterive,  n^  i44,  Arch.  Fr.  VI,  55,  1 190-1200,  dit  :  Thebol- 
dus...  giierpivit  pratum...  et  juxta  idem  pratum  dédit  colatam 
unam,  et  nemus...  colata,  colline?  Voir  CoUatel. 

Goulet,  loc.>  vignes  à  Saint-Prex,  AUaman.  Le  v.  f.  a  coulet, 
s.  m.  =  lii^oulot,  qui  peut  s'employer  pour  désigner  un  lieu  res- 
serré, un  passage  étroit.  Il  faudrait  connaître  la  situation. 

Goulouvrière,  loc.  à  Chancy,  Genève  ;  lieu  où  abondent  les 
couleuvres,  syn.  de  Colovrex. 

Goumaltaz,  pâturage  et  forêt  au  Pays-d'Ënhaut,  orth.  francisée 
de  Tall.  Kahmatty  pâturage  des  vaches.  Le  Pays-d'Enhaut  a  de 
nombreux  noms  d'origine  germanique. 
Goumin^  ham.  de  Cheiry,  Frib.,  Cumyn,  i495. 
Coup,  voir  Cor. 

GourceloDy  ham.  de  Courroux,  Delémont,  ail.  Sollendorf, 
Carzelan,  1189,  Corcelun,  1175,  Corselun,  1248,  Corsolon, 
1817  =  court,  ferme  de  Sollo  (n.  allemand)  ou  de  CellOy  Zello 
(n.  f.),  n.  pr.  germains  donnés  par  Fôrstemann. 

Gourchapoix,  D.  Porrentruy,  ail.  Gebstorf,  CorchapUy  xy^  s., 
as  ferme  de  Gebo^  d'après  le  n.  allemand,  la  forme  française  in- 
diquant un  dérivé  ou  diminutif  du  même  nom,  tel  que  Chappo. 
Gourchavon,  D.  Porrentruy,  autrefois  Châtel  Vouhay^  ail. 
Vogdburff,  Caslrum  Adaocati  (=  avoué  =  Vouhay  =  Vogt, 
comparez  Montvouhay,  Vogtsburg)  ;  le  français  actuel  est  plus 
difficile  :  court,  ferme  de  chaoon^  peut-être  dérivé  d'une  forme 
*  skapinOy  varismte  du  saxon  skepenOy  du  v.  h.  ail.  sceffeno^ 
sceffen,  ail.  mod.  Scheffen^  d'où  vient  le  français  éohevin^  dont 
un  des  sens  correspond  à  avoué. 

Gourdelune,  mayen  sur  Saxon,  Valais,  écrit  par  erreur  en 
3  moto,  Cour  de  Lune,  par  la  carte  Siegfried  ;  sans  doute  la  pro- 

M.  D.  SBC.  SélUE,   TOME  VII  8 


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414  COURCYS  —  COURROUX 

prîété  des  Cordelo.  Deux  frères  Martinus  et  Wullielmus  Cordelo 
sont  nommés  dans  une  charte  de  1228,  M.  R.  XXX,  38o  ;  défor- 
mation de  Cordelone. 

Les  Gourcys  de  Jaman^  arête  dentelée  dominant  le  col  de  Jaman. 
Seraitrce  une  métathèse  du  v.  fr.  croucit,  sorte  de  croc,  allusion 
aux  pointes  qui  la  couronnent  ?  On  trouve  un  exemple  de  la  même 
métathèse  dans  Forchaux  pour  Frochaux. 

Courfaivre,  Berne,  Corfavro,  ii46,  CorfavrCy  ii48,  etc.  = 
ferme  du  forgeron,  latin  yiifter,  v.  (r./avre. 

Gourgenay,  Berne,  ail.  Jennsdorf,  Corgennarty  1189,  Curt^ 
genari j  ii']3^  Corguinart^  1181,  Corgennai/y  1327  =  court» 
ferme  d'Eginharty  n.  pr.  germain. 

Courge vaud,  Fribourç,  ail.  Gupwol,  Corgivuly  io55,  Cur- 
giool,  1080,  M.  R.  I,  167,  Curgevolty  ii43,  M.  F.  II,  220,  Cor- 
givoU  vers  1180,  Arch.  Fr.  VI,  Gorgevolty  Gorgioolt,  CorgivoU, 
I2i5,  M.  R.  VI,  826,  887,  Curgivel,  i45o  =  ferme  de  GiwulJ^ 
n.  pr.  g'ermain. 

Gourlevon,  Fribourç,  Carlevon,  1428,  Zimmerli,  Corlevoriy 
i45o,  M.  F.  II,  802,  CourlevoZy  i56o  =  peut-être  court,  ferme 
de  Leivon,  n.  pr.  germain  (=  lion)  ;  peu  sûr,  faute  de  formes 
plus  ancienne^. 

Goumillens,  Fribourg,  Curnillin,  1262,  M.  R.  XII,  281,  Cor- 
nilins,  181 2,  Curnellin,  i34o,  R.  dipl.  III,  29,  Curnillien$y 
1869  ;  d'après  ces  formes  franc,  peut  signifier  ferme  des  descen- 
dants de  Nilo^  n.  pr.  germ.  de  la  famille  Nil^  Nihl,  Fôrstm.,  mais 
le  nom  allemand  Curalin^  i449»  Arch.  Fr.  V,  4i8,  auj.  Carliiiy 
fait  difficulté. 

Courrendlin,  Berne,  cartis  Rendelana,  866,  Currandelinim^ 
1179,  Rendelincorty  1181,  Courrendelirij  1289,  ail.  Rellendorfy 
1184,  aujourd'hui  Rennendorf  {1^20)  =  ferme  de  Rendiliriy  n. 
pr.  (((«rmain. 

Courroux,  Berne,  ail.  Lutolsdorf^  Corolt,  ii48,  Coruly  1808, 
Lutoltestorfy  11 46  ;  non,  comme  le  dit  le  Dict.  géogr.  Attinger, 
de  curtis  rufus  (sic  !),  mais,  comme  le  montrent  les  formes  an- 
ciennes et  le  nom  allemand  =  ferme  de  Lutoli,  n.  pr.  germain. 


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COURSET  —  GOURTÉPIN  H5 

Le  Gourset  (Cours  sec,  fausse  interprétation),  torrent  â  Lavey, 
Cursetarriy  1280;  Curset^  1281,  M.  R.  XXX,  dim.de  cours. 

Gourson  à  Begp:iins,  voir  Curson. 

GourCaman,  D.  Lac,  Fribourg  =  court,  ferme  d'Amano,  n. 
pr.  germ. 

Goortaney,  ham.  d'Avrj  sur  Matran,  Fribourg,  Coriane  vers 
1 180,  Cortaner,  1 288,  Donat.  Haut. ,  Arch.  Fr.  VI,  Cortaneir,  i445. 

Gourtedoux,  Berne,  Cur/i's  Udulphi,  8i4,  Curiedul,  nSg, 
Courtedou,  i3io,  Cortedoul,  1862  =  ferme  d'Udulf,  n.  pr.  ger- 
main. 

Gourtelary,  Berne,  Curtis  Alerici^  962,  Carte  Aleri,  1178, 
Cortaleri^  11 78,  Coralari,  i2i5,  Courtalary^  lagS,  Cortalariy 
1808,  Trouillat;  CtfWa/ari,  i3oo,  F.  B.  IV,  28,  etc.  =  ferme 
d'Alerich,  n.  pr.  germain  ;  du  v.  h.  ail.  a/,  tout,  très,  et  r/cA, 
riche,  puissant. 

Gourtemaiche,  Berne,  Cordemasge,  1189,  Cordemasche, 
1145,  Cordomache,  1179,  Cordemaische^  1 261,  etc.  =  court, 
ferme  d*un  Germain,  dont  le  nom  est  composé  de  Masco,  Masgo, 
devenus  plus  tard  Masch,  Masche,  voir  Fôrstm.,  p.  916,  917,  et 
d'un  préfixe  représenté  par  la  syllabe  de.  Vautrey,  Hidber  et  le 
Dict.  d'Attinger  d'après  eux  rapportent  ici  le  Curtem  mietiam  de 
866  et  884  ;  c'est  une  erreur  :  ce  nom  se  rapporte  à  Miéconrt. 

Gourtemlon  ou  Gourtemelon,  ham.  de  Courtetelle,  Berne  ;  pas 
de  formes  anciennes  ;  probablement  ferme  d*Emilo,  de  la  racine 
onomastique  amal,  dérivée  peut-être  du  v.  h.  ail.  ami,  travail. 
Fôrstm. 

Gourtemautruy,  ham.  de  Courgenay,  Berne,  Coriemaliruiy 
1162,  Curthemaltrut,  ii46,  1228,  etc.  =  ferme  d*Amalirad,  n. 
pr.  germ.  de  femme,  comme  tous  les  noms  en  Irud;  du  v.  h.  ail. 
trûi,  ami. 

Gourtépin,  Fribourg,  Curtipin,  i848,  Curtilpin,  1890,  1428, 
1434,  Curtelpin,  i486,  Rec.  dipl.  V,  67,  VIII,  44,  VIII,  91  = 
ferme  d'un  Germain  dont  le  nom  reste,  pour  le  moment,  indéter- 
miné. Fôrstmann  a  les  noms  Ilbo,  Ilbunc,  Ilpanc  de  la  même 
racine. 


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116  COURTELLE  —  COUTURAZ 

Gourtetelle,  Berne,  Cartetele,  1178,  Cortetele,  ii84,  ia57  = 
ferme  d*Ideloy  Ilelo,  n.  pr.  g'erm.  Ne  peut  venir  de  Telle,  comme 
le  dit  le  Dict.  géogr.  Atting'er,  cela  donnerait  Courtelle. 

Gouriinaux,  ou  Curtinaux,  ha  m.  de  Lutry,  Curlinal,  1227, 
€ourtenaux  à  Fullj,  Cartinal  kYex,  i25o,  et  à  Grimisuat,  1267, 
€ourtenaud(x)  à  Céligny,  Courtenaz,  chalets,  alpes  de  Conthej, 
comme  les  Curtina,  Curtins,  Curtegtis  du  Tessin  et  des  Grisons  ; 
du  bas  latin  curtina^  dim.  de  curterriy  petite  propriété  rurale. 

Courtion,  Fribourg",  Corliun^  ii38,  1162,  M.  F.  II,  i3,  16,  et 
III,  66,  Cortium,  ii48,  M.  F.  I,  269,  Coriion,  1286,  F.  B.  III, 
et  i3oi,  Rec.  dipl.  Il,  8,  Cortyon,  i453,  Curti/on,  i483.  M.  Paul 
Marchot,  Revue  suisse  cath.,  1900,  p.  80,  traduit  par  Court, 
ferme  d*Yon.  Pourrait  être  aussi  cour,  ferme  de  Tyon.  Nous 
trouvons  ce  nom  germain  porté  par  deux  moines  d'Oujon  :  Tyon  y 
moine,  12 10,  et  Tian^  procureur,  première  moitié  du  xiii*  s.,  p. 
i5  et  45,  M.  R.  XII. 

Cousinbert,  montagne  aux  riches  alpages  près  la  Berra,  Frib.  ; 
corruption,  suivant  les  uns,  du  nom  allemand  Kàsenberg^  mon- 
tagne des  fromages,  mais  plutôt  de  Gaissenberg  ou  Geissberg, 
montagne  des  chèvres. 

Gousset,  ham.  de  Montagnj,  Frib.,  Cussey^  i343;  peut-être, 
comme  les  Gossé,  Cosset,  Cusset  de  France,  de  (fundam)  Cau- 
tiacum,  domaine  d'un  Cautius  ou  Ccuicias,  gentilice  romain. 

Nous  trouvons  dans  les  chartes  an  endroit  non  localisé  :  Casellam,  de- 
canus  de  Cuselli  vers  1240,  M.  R.  XVIII,  17i,  Humbert  de  Casel,  4338, 
M.  R.  VII,  302,  serait-ce  Gousset  ? 

Gousstberlé,  Frib.,  Corsibellay,  1426,  Rec.  dipl.  VI,  208,  C«r- 
siberlex,  i558  ;  de  court,  ferme,  et  un  n.  pr.  germain  indéter- 
miné. On  pourrait  penser  à  Berilo,  mais  cela  n'expliquerait  pas 
ri  intermédiaire. 

Conssy,  pâturage  et  forêt  Ormont-dessus^  Cuoey,  i425  ? 

Coataz,  une  vingtaine  de  loc.  Vaud  et  Frib. ,  forme  patoise  de 
côte  ;  Gouiel  et  Goatelet  à  Prangins,  Goulettes  à  Bullet,  €aaie- 
roB,  Penej-le-Jorat,  dim. 

En  Gouturaz,  loc.  à  Gland;  c'est  le  v.  fr.  couture^  s.  f.  syn.  de 


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COUVALOUP  —  COUVET  117 

culture,  terre  cultivée.  Aujourd'hui  encore  couture,  dans  le  Berry 
s=  grand  champ  cultivé.  Ce  mot  se  retrouve  dans  de  vieux  noms 
de  rues  de  Paris  :  Couture  Saint-Gervais,  Couture  Sainte-Cathe- 
rine, qui  datent  du  temps  où  ces  quartiers  étaient  des  terrains  cul- 
tivés. 

Goiivaloup,  vallon  à  Lausanne,  claasum  Couvalou,  Covalau, 
1227,  Couualou,  1233,  Covalou,  i238,  Cart.  Laus.  M.  R.  YI, 
225,  543,  64i,  Convalouz,  i325,  Covaloz^  i3i8  ;  territoire  près 
Lavej,  Couvalone^  1286,  Convalons,  1296;  Gouvaloup,  aussi 
Cuvaloup,  pâturage  et  forêt  à  la  Dôle,  au-dessus  de  la  forêt  des 
Balandes.  On  pourrait  traduire  Queue  du  loup,  territoire  écarté, 
habité  par  les  loups,  et  c'est  probablement  cette  idée  qui  a  donné 
à  ces  noms  la  forme  actuelle  ;  mais  ce  texte  de  1202,  où  Pierre  et 
Hugues  de  Ging'ins  donnent  à  Bonmont  des  terres  c  usque  in  con- 
vallem  de  Balenda,  >►  M.  G.  XV,  17,  montre  la  vraie  origpine,  de 
cum  et  vallem  y*  vallonem  ;  localité  dans  un  vallon,  conforme  d'ail- 
leurs à  la  situation  des  trois  localités.  Le  nom  de  la  rue  de  Couva- 
loup  à  Morges  près  des  fossés  de  la  ville  a  évidemment  la  même 
origine.  M.  B.  Dumur  nous  communique  obligeanmient  le  texte 
suivant:  En  1294,  Cono,  prieur  du  couvent  de  Lutry,  mentionne 
«quandam  domum  nostram...  sitam  infra  villam  de  Lustriaco, 
inter  domum  nostram  que  dicitur  domus  de  Couvalou  ex  una 
parte,  et  clausuram  murorum  ville  predicte  ex  altéra.  >►  (Arch. 
Cant.  Vaud,  Reg.  cop.  II,  3i.)  Cette  maison  de  Couvalou  était 
donc  près  des  fossés  de  Lutry,  comme  le  Couvaloup  de  Morges. 
Le  changement  du  premier  on  en  ou,  Convalon-Couvalou,  est  ré- 
gulier comme  couvent  de  conventus  ;  quant  au  second  il  s'explique 
par  le  besoin  instinctif  de  donner  un  sens  au  mot. 

Couvet,  Neuchàtel,  Caves,  i38o,  Covet,  i47o,  iSôg,  Mus.  N. 
XLI  ;  les  Govets,  pâturages  à  Cormoret  et  Villeret  ;  Sur  leCovet, 
m.  à  Essertines  (Echallens),  le  Govet  à  Chavannes-le-Chêne  ;  les 
Covats,  ravins  de  la  Veveyse  [à  Saint-Légier  ;  du  v.  fr.  cowet,  s. 
m.  syn.  de  cuve,  au  fig.  endroit  creux. 

M.  A.  Godet,  M.  N.  XXIX,  eo,  parlant  de  la  faïence  fabriquée  au 
XTi«  8.  déjà  à  CouYet  dit  :  «  On  fabriqua  d'abord  des  espèces  de  réchauds 


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418  COUVIGNE   —  CRANS 

appelés  coveis  qui  ont  probablement  donné  leur  nom  au  village  de  Cou- 
vet.  »  Il  oublie  que  le  nom  du  village  existait  plus  d'un  siècle  aupara- 
vant. Ce  sont  plutôt  ces  réchauds  qui  tirèrent  leur  nom  de  celui  du  vil- 
lage. 

Couvigne,  pâturage,  sejte  de  Cergniat,  Ormont-dessous  ;  forêt 
k  Salvan-Finhaut  ;  Ou  vigne,  6  pâturages  de  Gruyère,  à  Montbo- 
voQ,  Albeuve  et  Grand villard,  m.  à  Granges  d'Attalens  ;  Cuvi- 
gnettai,  dîm.  ;  en  Kevegne,  loc.  au  Pillon,  avec  vieux  sapins  ; 
de  couagne^  kevegne^  vieux  sapin  branchu,  creux,  à  lichens,  le 
gogan  du  Jura  =  pâturages,  forêts  avec  de  tels  sapins. 

Coux  ou  Couz,  col  au  val  d'Illiez,  montem  qui  dicitur  Col, 
1188,  moQtem  de  Cul,  1209,  M.  G.  XV,  4»  Coul,  i233,  en  Col, 
1272,  Coal^  1258,  Furrer,  77,  et  i438,  M.  Inst.  Gen.  VIII,  i3  ; 
Sur  lo  Coux,  loc.  à  Champéry  ;  autre  forme  de  coL 

Covatannaz,  gorges  de  TArnon  sous  Sainte-Croix,  loc.  à  Va- 
leyre»-sou3-Rances,  Epauthejres,  ruisseau  très  encaissé  près  Cris- 
siepf  autre  près  de  Romanel,  Lausanne,  Covatana,  i357  ;  de 
catiQ,  creux,  et  tanna,  caverne. 

Crai  ou  Cray,  sommet  sur  Château-d'Œx  ;  petit  sommet  près 
de  SaÎDt-lmier  ;  le  Crey  à  Combremont  ;  au  Crey,  ham.  de  Châ- 
tel-Salut-Denis  ;  du  celte  crag,  pierre,  rocher,  s'emploie  aussi  en 
Dauphiné. 

Craiva^ers,  loc.  à  Chaillj,  Lausanne  et  Préverenges  ;  Crai va- 
vert,  ruisseau  au  Jorat,  Crevaveel,  1267  ;  de  crever  et  v.  fr.  veel 
■^^  veau.  C*est  donc  Grève- veau,  nom  analogue  à  celui  de  la 
combe  de  Oevatsevau,  près  Saint-Cergues,  ainsi  nommé  parce 
que  les  chevaux  s  y  abattaient  souvent. 

Cratnoux.  loc.  et  bois  près  Palézieux,  Cramot,  1274,  1296, 
Cart,  Haul-Grôt,  M.  R.  XII,  109,  128. 

Cran»,  D.  Nyon,  Cranos,  1009,  M.  R.  XIX,  Crans,  1019, 
io36,  1173,  M.  R.  VI  et  VII,  1179,  1296,  M.  G.  IV,  83,  XIV, 
Crans,  1219,  1246,  M.  G.  XIV,  IV,  66,  Craanz,  1224,  M.  R. 
XII,  184,  Crant,  i236,  M.  R.  VI,  391,  393,  Cran,  i3oo,  M.  R. 
V,  2^7,  i5io;  les  Crans,  loc.  (prairies)  à  Buix,  D.  Porrentruy; 
Cran  ou  les  Crans,  plateau  avec  étangs  et  canaux  sur  Lens,  Va- 


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GRAPOSAIRB  —  CRASSIER  119 

lais.  D'après  Gatschet  (Promenade  onomatologique),  d'un  bas  la- 
tin crana  =  tranchées,  fossés  dans  les  prairies.  «  En  tout  cas,  il 
faudrait  supposer  une  forme  cranus  de  ce  mot  pour  expliquer 
cranos.  >►  (Bonnard,  in  litt.)  Ce  serait  un  mot  de  la  famille  de 
cran,  entaille,  wallon  cren,  latin  crena.  On  pourrait  peutpôtre  y 
rattacher  les  lieux-dits  aux  Grénées  à  Myes  et  aux  Grenex  à  Bex. 
On  s'étonnera  peut-être  que  ce  mot  puisse  désigner  une  localité  : 
il  y  a  l'exemple  de  es  Rigoles  assez  fréquent  et  de  Grabe,  Grabou, 
encore  plus  répandu  ;  voir  ces  mots. 

Graposaire,  marais  près  Senèdes,  Frib.  ;  probablement  cra- 
paudière. 

Gras,  nombreuses  localités  dans  le  Jura  bernois  ;  synonyme  de 
Crêt,  C'est  une  fausse  orthographe  :  on  devrait  écrire  Crd/,  di- 
minutif Gratat  pour  Cretet  (permutation  jurassienne  de  e  en  a, 
Glochatte,  Combatte,  Rochatte),  etc. 

La  Grasaz,  loc.  au  bord  du  lac  de  Neuchàtel  entre  la  Corbière 
et  Autavaux,  Frib.  Ce  mot  de  crase  se  retrouve  comme  n.  com- 
mun à  Coppet  :  crasUy  ravine  profonde  (Bridel)  et  dans  le  C.  de 
Genève  où  il  désigne  les  falaises  qui  bordent  l'Arve  et  le  Rhône 
près  de  Genève  ;  «  ces  escarpements  pittoresques  que  nous  nommons 
aujourd'hui  des  crasesy  ruinae  dans  les  chartes  féodales,  >►  Galiffe, 
Genève  hist.  II,  17.  Probablement  de  la  racine  du  verbe  écraser, 
acraser  en  dialecte  genevois,  que  Littré  dérive  du  vieux  Scandi- 
nave krassaj  suédois  crasa,  broyer,  nom  dû  aux  érosions  du 
fleuve,  qui  broie  le  coteau.  i(  Non  seulement  les  formes  bizarres 
affectées  par  les  crases  chcmgent  d'année  en  année,  mais  nous 
avons  vu,  dans  l'espar^  de  quelques  lustres  à  peine,  disparaître 
entièrement  des  sentiers,  voire  des  routes  carrossables  qui  cô- 
toyaient naguère  ces  falaises  dont  les  éboulements  ont  lieu  souvent 
à  la  pose,  d'un  seul  coup.  )^  Galiffe,  ib.,  p.  i8. 

Grassier,  D.  Nyon,  ecclesia  de  CraciacOy  xiP  s.,  M.  G.  IV, 
39,  Craceiey  iiaS,  II,  27,  Cracei,  1164,  IV,  78,  Gracie  5  fois 
xiii«  s.,  puis  Crassy,  Gracier,  etc.  =  (fandam)  Graciacum, 
domaine  d'un  Grassius,  gentilice  romain  dérivé  du  cognomen 
(surnom)  Crassus.  —  Il  y  a  aussi  un  cognomen  romain  Gracus, 

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i20  GRAU  —  GRESSIEK 

d  origine  barbare,  qui  aarait  pu  donaer  un  |i|^ntilice  Cracius.  De 
Vit,  II,  p.  480,481. 

L'église  de  Saiot-Eusèbe  in  nlla  Craciaco  de  lilO  donoëe  à  Saint- 
Claude  par  Guy,  évéque  de  Genève,  que  le  Régeste  genevois  serait  dis» 
posé  à  trouver  dans  Crassier  doit  être  cherchée  ailleurs  :  l'église  de 
Crassier  était  sous  le  vocable  de  Mane-Madeleine.  Sa  possession  était 
contestée  par  Tévéque  de  Genève  et  Tabbé  de  Bonmont  auquel  elle  fut 
adjugée  par  jugement  arbitral  en  1225  et  nous  ne  trouvons  nulle  trace 
de  Saint-Claude  qui  a  gardé  ses  possessions  ailleurs  (Genollier,  Sainte 
Cergues)  jusqu'à  la  Réformation. 

Grau,  Graou  (Frib.).  Craux,  Groux,  Grosex  (collectif),  Cpo- 
set,  Grosat,  Grozet,  Grozai,  diminutifs  et  les  fém.  Grausaz, 
Graousaz,  correspondants  du  fr.  creux,  bas  latin  crosum,  de  cor^ 
rosus,  rongé,  creusé  ;  les  Greuzas,  ravins  au  col  Ferret,  Greu- 
zier,  alpes  de  Saxon  ;  nom  d'un  grand  nombre  de  localités,  en- 
droits creux  ou  ravinés.  Grosettes  à  Bougj-Villars,  Grosettaz, 
Vouvry,  les  Groisettes,  Lausanne,  Crosetes,  i233,  diminutifs, 
les  Grosayes,  alpes  d'Ëvolène.  Un  mot  parent  par  le  sens,  mais 
d'origine  différente,  est  le  Gropt,  les  Gropts.  Voir  plus  loin. 

Grebelley,  ham.  de  Noville,  Cresbelley  et  Crebelley,  i4o2, 
M.  R.,  25,  II,  27.  120  ;  Grebellay,  loc.  à  Vionnaz,  Valais,  Crest- 
belleyy  vers  1720,  Grebeley,  loc.  à  Mossel,  Fribourg;  peut-être 
de  crôt  et  v.  fr.  belle t,  dim.  de  beau. 

Gredepy,  loc.  à  Satigny,  Genève  =  crèt-dery,  derrière,  par  rap* 
port  au  village. 

Oemin,  D.  Moudon  et  Grémine,  D.  Moutier  ;  pas  de  formes 
anciennes.  Auraient-ils  quelque  parenté  avec  cramena,  grand 
froid,  localités  au  climat  rigoureux  ? 

Gremire  ou  Gremièpe,  vill.  près  Chardonne,  D.  Vevey, 
CrimièreSf  11 99  et  1288,  M.  R.  VI,  388  et  667  ;  d*après  Gat^ 
schet,  lieu  couvert  de  broussailles,  de  cremea^  cremium,  bois  à 
brûler. 

Grépillaux,  ham.  de  Vuibroye,  D.  Oron,  Crest  PyoulliouXy 
i3io;  patois  piaullhiau,  pouilleux,  au  sens  de  pauvre,  stérile. 
Voir  Pouillerel. 

Gressier,  Gressy,  voir  Crissier. 


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GREâSONNIÈRE  —  CREY  121 

Cressonnière  à  Moiry  et  Ferrejres  ;  ham.  près  Saint-Cergiies  ; 
endroits  où  abonde  le  cresson. 

Grésuz,  D.  Gruyère,  Fribourg',  Cresu,  CriêUj  i3oi,  Rec.  dipl. 
II,  8,  Crissa,  i442,  Crisu,  i5ii  ;  on  trouve  encore  Crisus,  Cré- 
sieux,  Crusaz  (Kuenlin).  Serait-il  possible  de  rapprocher  ce  nom 
du  s.  m.  craisa,  l'antique  lampe  de  nos  pères  ;  du  v.  fr.  creuseulf 
espagnol  crisueloy  mot  d'origine  incertaine  qui,  d'après  Littré,  du 
sens  de  lampe  a  passé  à  celui  de  vase  creux  et  a  donné  le  mot 
creuset.  Ou  de  la  famille  du  v.  fr.  cruise,  s.  f.,  coquille,  Berry, 
creuse,  vaudois  croise^  diminutif  cruisille,  conque,  vaudois  cra- 
sillef  Crésuz,  900  m.,  est-il  assez  enfoncé  pour  que  sa  situation 
puisse  se  comparer  à  la  concavité  d'un  craisu  ? 

Grêt,  autrefois  Cresl  ;  du  bas  latin  cristam,  forme  masc.  du  latin 
crista,  crête  de  coq,  au  fig.  arête,  de  là  Crête,  Creitaz.  Diminutifs  : 
CreUlon,  Ormonts,  Crètel^  Cretelet,  Oetillon,  Crêtenet  à  Sul- 
lens,  Cretolllet,  h.  de  Servion,  Crêtolet,  Cretalet,  Crettallaz  ; 
Crètasse,  Crêtasson,  augpm.,  Crettex,  val  d'Illiez,  collectif; 
Crètayoux  à  Leysin,  composé  =  Crète  (de  la)  joux,  de  la  forêt. 

Cretely,  clos  de  vignes  à  Vevey,  En  Elles,  1176,  1288,  lo 
Crest  de  Elles,  Crestelles,  M.  R.  VI,  35i-369  ;  plus  tard  les 
Credylles  (il  y  a  un  Crest  d'El  à  Collex-Bossy,  Genève). 

Cretodon,  loc.  à  Céligny  ;  pourrait  être  un  Crêt-Odony  de 
Odon,  n.  pr.  fréquent  au  moyen  âge  ;  il  faudrait  des  formes  an- 
ciennes pour  décider. 

Creugenat,  ruisseau  temporaire  à  Porrentruy,  Creuzenans, 
XIII*  s.  ;  de  creux  et  gênais,  gêna,  sorcier,  parent  du  latin  ge- 
ni  us,  génie,  démon  favorable,  provençal  genh,  gien. 

Au  Creussenay ,  Evionnaz  =  au  croisonnier,  pommier  sauvage. 

Oevey,  ham.  de  Nendaz,  Valais,  Creveyz,  i255,  Creviz, 
1272  ;  es  CreveySy  1241,  es  Creveiz,  1262,  à  Varone  ;  m.  à  Cbar* 
mey;  Crevez,  loc.  Etoy,  Saint-Prex,  Vuittebœuf;  peutpêtre 
formes  du  v.  f  r.  crevet,  crevasse,  fente  ;  Crevey  de  Nendaz  est  près 
de  grands  ravins  où  le  sol  est  très  accidenté,  coupé  de  précipices. 

Crey,  à  la  — ,  4  ham.  Fribourg,  m.  à  Chavannes-le-Chêne  = 
à  la  Croix. 


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422  CRINCINIÈRE  —  CROISETTES 

Grincinière,  n.  commun  de  plusieurs  sources  plus  ou  moins 
ferrugineuses  au  Val-de-Travers,  à  Motîers,  Couvet,  Buttes,  Tra- 
vers ;  corruption  de  crinsonière,  fr.  cressonnière,  de  cresson,  en 
patois  crinson, 

Grissier,  Lausanne,  Crisseij  ii57,  M.  R.  VII,  17,  Crissie, 
1174,  Crisiacurriy  1190,  Crissiez  y  1264,  CryssiCy  1284,  etc., 
Crea^ier,  Fribourg',  Crissey,  1080,  M.  R.  I,  167,  Crissie,  1228, 
et  Neuchâtel,  Criseiy  1081,  F.  R.  I,  345,  Crissie^  1178,  Criscia- 
cam^  1180,  Crissi,  121 3,  Cressie,  1180,  1217,  i3oo.  Crissiez ^ 
i333,  etc*  ;  Cressy,  ham.  d'Onex,  Genève  ;  de  (fundum)  Criscia- 
canij  domaine  d'un  *  Criscius  (nom  inconnu  à  De  Vit  qui  a  les 
gpeoti  lices  Crisius  et  Critius).  Ces  noms  n'ont  rien  de  commun 
avec  le  cresson  dont  Gratschet  veut  les  dériver. 

Le  (Irislalm,  ruisseau  au  N.  d'Oulens  ;  tire  probablement  son 
nom  de  la  limpidité  de  ses  eaux  ;  adj.  v.  fr.  cristalin  (xv«  s,). 

L%  Croctiel,  m.  à  Bex,  h.  de  Mont,  loc.  à  Belmont,  m.  à  Che- 
seaux-NorL'az  ;  du  n.  com.  crochet,  dim.  de  croc,  au  fig*.  pour  lo- 
calité à  uu  détour  du  chemin  ;  on  dit  <  faire  un  crochet  >►,  dans 
ce  sens.  Schlatter  —  St.  Gallische  romanische  Ortsnamen  — 
cite  plusieurs  localités  des  Grisons  et  de  Saint-Gall,  Krogs^ 
Crogs^  Grofjs^  du  romanche  croch,  crochet,  où  Ton  arrive  par 
des  chemins  en  zig-zag*. 

Le  Crocolet,  petit  ham.  d'Ormont-dessus,  «  abréviation  de 
Crocolébailii  =  le  Creux  à  Colel-Baillif,  le  Cropt-Bailli/j 
178a.  (Note  de  M.  Isabel.) 

Croes,  Roche  des  — ,  près  la  Sag^e,  Neuch.,  ainsi  écrit  par  la 
carte  Sie^^fried  et  le  Dict.  g^og*.  suisse  d'Attinger  ;  la  carte  de 
Mandroi,  M.  N.  XIV,  écrit  des  Crots,  F.  Chabloz  écrit  roche  des 
CroSj  des  corbeaux,  cro  ou  crot  =  corvus  corax,  oiseau  fréquent 
dans  ces  rochers.  L'orth.  de  Siegfried  est  évidemment  fautive, 
et  pour  cette  fois  nous  nous  rang'eons  à  Tavis  de  M.  Chabloz. 
Uûe  preuve  à  )  appui  de  notre  opinion  est  fournie  par  la  Pointe 
du  Nîd-du-Crô,  saillie  de  rocher  près  du  lac,  à  l'E.  de  Neu- 
châlel. 

€roîsett«s  près  Lausanne,  les  Croseies,  i233,  Cart.  Laus.,  M. 


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CRONAY   —  GUARD  123 

R.  VI  ;  non  de  croix,  comme  le  prouve  la  forme  ancienne,  mais 
dim.  de  crosa,  creux  ;  voir  Crau. 

Gronay,  Yverdon,  Crosnaiy  ii42,  M.  F.  II,  221,  et  1174»  Cart. 
Month.,  M.  R.  XII,  Cronaiy  1160,  1228,  CroneXy  xrv«  s.,  et 
1792  ;  de  (fundum)  Cronacam,  domaine  de  CronuSy  co^omen 
{surnom)  romain. 

Le  Gropt,  quartier  de  Bex,  chalets  à  Plambuit,  Chesières,  alpes 
d'Ollon,  les  Cropts,  pâturage  à  Bex  et  Ormont-dessus  ;  le  Crot, 
pâturagpe  à  Ormont-dessous  et  au  Vaud,  Jura  ;  du  v.  fr.  crot  ;  et 
la  Grottaz,  passage  dans  les  rochers  près  Lavej,  loc.  à  Corseaux  ; 
Croies  et  Crottés,  4  loc.  Frib.,  les  Grottes,  ancien  nom  des  fa- 
laises du  Rhône  près  Genève,  loc.  à  Cheseaux  ;  le  chemin  le 
Ootton  du  Risoux  ;  le  Croton  à  La  Tour,  Grotet,  dim.,  m.  à 
VuUiens  ;  v.  fr.  crotey  dim.  croton^  du  latin  crypta^  grotte. 

Gros,  Groset,  etc.,  voir  Crau. 

Les  Grossettes,  Grandes  et  Petites,  deux  combes  à  la  Chaux- 
de-Fonds  ;  fausse  orth.  de  latlas  Siegfried  pour  CrosetteSy  —  dim. 
de  cros,  creux,  —  orthographe  régulière  qu'emploient  le  Dict.  At- 
tinger  et  M.  G.  Huguenin  dans  sa  Description  de  la  Mairie  de  la 
Chaux-de-Fonds,  Etrennes  Neuch.  II,  io3  et  passim. 

La  Grotèle  à  Pâquier,  Neuch.,  m.  isolée  dans  un  bas-fond  ;  de 
crotûy  s.  f.  du  latin  crypta,  et  suff.  dim.  elle, 

Groumaclire^  loc.  alpes  de  Lens,  Valais  ;  patois  vaudois  kre^ 
mallhire,  fr.  crémaillère,  du  bas  latin  cramacala  :  pâturage  sur 
une  pente  rapide,  comme  suspendu. 

Groy,  D.  Orbe,  villagium  de  Cruce,  d'après  F.  de  Charrière, 
M.  R.  III,  24,  synonyme  des  divers  Croix  :  au  croisement  de  plu- 
sieurs chemins. 

En  Gry,  loc.  à  Valeyre-Orbe,  montagne  à  Conthey  et  loc.  à  Sa- 
vièse.  Valais  ;  Grie,  terr.  à  Bex,  Criez  y  1 1 98,  Hidber,  II,  1 243, 1 247, 
1281,  M.  R.  XXX  ;  GHe  ou  Gryes,  ham.  de  Vollèges,  Valais.  Un 
Cry  de  France,  Yonne,  s'appelait  jadis  Criacum,  Holder,  11 65. 
Les  nôtres  ont  sans  doute  la  même  origine  (fandum)  Criacum, 
domaine  d'un  Crias,  peut-être  forme  latinisée  du  n.  grec  Crios. 

Au  Guard,  ham.  de  Rue,  Fribourg  ;  les  Goards  ou  Gouards  à 


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124  CUAKNENS  —   CUASSIÈRES 

Corcelles,  Neuchàtel  ;  Guarot,  m.  à  Villarimboud  et  Arconciel, 
dim.  ;  du  patois  eu  et  suffixe  ard.  C'est  un  q.  commun  au  moyen 
à^e  :  en  la  Prela  unum  cuarum,  una  tola  juxta  supradictum  cua- 
rum.  ^  Donat.  Haut.,  n^  809. 

Cuamens,  D.  Cossonaj,  Quarningisy  looi,  Quarneru  après 
1049,  M.  G.  XIV,  villa  Quarnensis,  1096,  M.  R.  III,  io4,  Cuar* 
nenSy  ii49,  1177»  QuarnenSy  1261,  M.  R.  XII,  i44>  Quarneyns, 
1273  ;  d'après  le  suffixe  ingis  es  chez  les  descendants  d'un  Ger» 
main  dont  le  nom  reste  à  déterminer. 

Guamy,  Yverdon,  Qaarnie,  1174,  ii77>  CuarnieZy  i449> 
Cuarniety  i453.  D'après  Gatschet,  de  (villa)  quercina  (ferme) 
des  chênes  :  plus  que  douteux,  quercinus  étant  devenu  chêne  en  fr. 
et  dans  tout  le  pays  romand.  Vient  plutôt  d'un  n.  pr.  gallo-ro* 
main,  comme  toutes  nos  localités  en  ie,  y,  ier.  Quant  au  nom  lui- 
même,  il  est  possible  que  ce  soit  le  même  nom,  latinisé,  que  le 
nom  ip^ermain  dont  dérive  Cuarnens. 

Cuaz,  Gouaz,  etc.,  nombr.  loc.  dans  tout  le  pays  romand,  par 
exemple  la  Guaz  à  Géronde,  Valais  ;  la  Quaz,  croupe  entre  Saini^ 
Sulpice  et  Buttes,  Neuchàtel,  un  Cuaes  à  Arconciel,  i47i>  Couaz^ 
3  pâturag'es  de  Gruyère,  Cué  à  Chandolin  d'Anniviers^  Cues  à 
Bercher,  Vaulion,  Villars-le-Terroir,  Guvaz  à  Châtel-SaintrDenis 
et  Gruyères,  Longeeuve  (Longue  Queue),  ham.  de  Pàquier  et  de 
Pont-la- Ville,  Fribourg;  Longe  CJoue  à  Vufflens-la-Ville,  1278, 
etc.  ;  es  Couasses,  Yvorne,  Cuasse  à  Charmey,  augmentatifs  ;  du 
patois  cauUy  cuva,  queue  :  localités  sur  des  croupes  allongées 
entre  deux  ruisseaux,  ou  sur  une  pointe  de  territoire,  comme  à  la 
Guaz,  à  Corcelles,  Paycrne,  qui  s'avance  en  enclave  dans  le  terri- 
toire fribourgpeois.  On  dit  dans  le  même  sens  en  français  Queue  : 
les  Queues  à  Saubraz,  au  Lieu,  à  Château-d'Œx  ;  la  Courte 
Queue  à  Boécourt,  Jura  bernois,  Queue  d'Arve  à  Genève  ;  les 
Queues  de  Perche,  de  la  Ville,  aux  Ormonts  ;  Sur  Queue,  chalet 
alpes  de  Bex. 

Cuassières,  loc.  Essert-Pittet,  Cuessire  à  Crissier,  aux  Eeues- 
slres  (pour  es  Cuessires)  à  Ëcublens,  Vaud  ;  racine  eu,  et  sufif. 
augm.  asSy  et  collectif  ière,  ire,  parent  de  cuard. 


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CUBLI  —  CUGNY  125 

Cubli,  moDt  sur  Montreux.  Hîsely  et  Hidber  y  rapportent  avec 
doate  le  monte  Chiblin^  ii54f  ii55,  Chiblino  vers  ii85  du  Cart. 
de  Haut^rét^  M.  R.  XII,  6,  i36  et  269. 

Aux  Guches,  ham.  à  la  Brévine,  d'après  Lutz  ;  Guchon  ou 
Oouchon,  ham.  sur  Sierre  ;  parents  de  cachet^  tas  de  foin,  cout^ 
xety  sommet,  cime. 

En  romanche,  il  casch,  la  cascha  désigne  la  souche  haute  de  60  à  80 
cm.  qu'on  laisse  en  terre  en  abattant  un  arbre  dans  les  terrains  en 
pente,  et  de  nombreuses  localités  en  tirent  leur  nom.  Schlatter,  op.  cit., 
en  indique  5  dans  le  canton  de  Saint-Gall. 

Gudré,  Gudret,  etc.,  voir  Coudre. 

Gudreûn,  D.  Avenches,  Curlefin,  999,  M.  R.  XXIX,  62,  Cor^ 
delfiriy  I2i5,  Matile,  Cordulfiriy  1240,  Cadrefirij  i243,  Matile, 
Codalfriny  1268,  Wstbg.,  Cudrifin,  i3oo,  F.  B.  IV,  16,  Caa- 
drefin^  i3oo,  M.  R.  V.,  i35  =  Courl-Ulfin,  ferme  à'Ulfin^  ou 
latinisé  Ulfinus,  du  n.  pr.  germain  Walfin^  de  wolf,  le  loup. 

Cudrevy,  nom  fr.,  dans  Lutz,  de  Catterwil,  D.  Sarine,  Curti- 
9ri(y)y  i355,  i36o,  Cultivriy  1428,  Curlivril,  i436,  i445,  Ca- 
if^y^^y^  ï555,  Courtrioey,  xviiP  s.  (Zimmerli  et  Stadelmann,  op. 
cit.)  ;  évidemment  formé  de  court,  ferme,  et  d'un  n.  pr.  germain, 
peut-être  *  Ibilo,  dim.  de  Ibo,  racine  onomastique  Ih.  Fôrstem., 
p.  769. 

Gaénet,  loc.  à  Roche,  Penthéréaz,  Cuénix  à  Lejsin,  Gunay, 
trois  pâturages  du  Jura  sur  Bière,  Golnat,  nom  d'un  ham.  des 
Breuleux  et  des  quartiers  d'Aile,  D.  Porrentruy,  C]ouenyon,  trois 
pâturages  des  Ormonts,  les  Gugnets  (ou  Quignets),  combe  à  la 
Sagne,  Neuch.  ;  les  Gugnons,  loc.  reculée,  vallon  d'Arpette  sur 
Orsières,  Cagnenaux  à  Colombey  ;  formes  diverses  du  v.  fr.  coi' 
ffnely  petit  coin. 

GiifaUes,  voir  Cuve. 

Gugnerens,  ham.  de  Vuadens,  Frib.,  CanerenSy  xii^s.,  Donat. 
Haut.,  Arch.  Fr.  VI  =  chez  les  descendants  de  Cunhariy  n.  pr. 
germain,  de  Cuno^  hardi,  et  hari^  guerrier. 

Gugny,  loc.  à  Granges  près  Payerne  et  à  Bardonnex,  Genève  ; 
pourrait  se  rattacher  à  coin,  comme  Gunay,  voir  Guénet,  mais  il 


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126  CUGY  —  CULLY 

nous  semble  plutôt  dérivé  d'an  n.  pr.  Jabainville,  p.  173,  cite  en 
Gaule  un  Cunnacum  qui  viendrait  du  nom  d'homme  i^^ulois  Con- 
nos.  Un  gentilice  *  Connias  formé  sur  ce  nom  donnerait  Con- 
niacam  ou  Cunniacum  qui  deviendrait  rég^ulièrement  Cugny, 
donc  :  domaine  de  *  Connius. 

Cugy,  Fribourg",  villa  Cuzziaco,  968,  et  Cubiz(zsca,  1079,  M. 
R,  VI,  4  et  VII,  4,  Cabizaca,  1080,  M.  R.  VII,  4,  Cuzeiy  |ii42, 
Cart.  Month.  5,  Cazzie^  1228,  M.  R.  VI,  Cugie,  1280,  Cart. 
Month.,  Cuziey  i233,  F.  R.  II,  129,  Cubiez  y  i254,  Cugie,  i34it 
et  Vaud,  Ctf*i,  11 47,  Cart.  Month.  11,  Cuzie,  1142,  Cugiez, 
1174,  Cuzeyy  1182,  Cart.  Month.  ;  Cagie,  i4i6  ;  de  Cupidiacum 
{fundum)y  domaine  d'un  Cupidius,  gentilice  romain  (De  Vit). 

D'après  Hisely,  Comtes  de  Genevois  (Mém.  Inst.  G.  II,  40),  dans  la 
mention  villa  Cuziaco,  au  lieu  de  in  comitatu  Warasco,  il  faut  lire  in 
comîtatu  Waldensi. 

Guland,  sommet  et  pâturage  à  Ormont-dessus,  Galant,  sommet 
à  Rossinièrcs,  Calant  en  Oiz,  i238,  M.  R.  VI,  648,  Culat,  ham. 
et  Culet,  sommet  à  Champérj,  loc.  à  Troistorrents,  Port- Valais  et 
Nyon  ;  la  Gulaye  ou  Culée  à  Motiers-Travers  ;  les  Cullayes,  D. 
Oron,  Culaes,  i359;  Culayes,  ham.  de  Rougemont,  en  la  Cul- 
leyte  à  Chessel  :  endroits  reculés,  dérivé  de  cul,  souvent  em- 
ployé pour  désigner  le  fond  d'un  vallon  fermé  :  Beaucul  sur  01- 
lon  et  Montreux,  Cul  du  Nozon  à  Vaulion,  —  de  la  Golaz  à  Yvo- 
nand,  —  des  Roches  au  Locle,  encore  en  i8o4  dans  les  Etrennes 
helvétiennes  de  i8o4  ;  aujourd'hui  Col,  —  du  Vent,  carte  Merveil- 
leux, aujourd'hui  Creux,  etc. 

CuUiairy,  ham.  de  Sainte-Croix,  dans  une  combe  au  S.  du  vil- 
lage ;  probablement  le  môme  que  le  s.  cuillère,  «  du  latin  coch- 
learey  de  cochlea,  par  comparaison  avec  la  coquille  du  limaçon.  >► 
Littré.  Le  CuiUerey,  loc.  à  Courtépin,  Lac,  Fribourg  ;  c'est  la 
même  métaphore  que  Conche  de  coucha. 

Cully,  D.  Lavaux,  Culliacum,  Culliez,  Cusliacum,  iibk,  Ma- 
tile,  Hidber,  II  (le  Dict.  hist.  Vaud  dit  Custiacum),  Culiacum, 
1179,  M.  R.  VII,  Cullie,  1223,  Cullye,  1276,  Cart.  Month.,  Cu- 
lye,  i383,  Arch.  Schw.  XIII.  D'après  l'inscription  Libero  Patri 


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CUQUERÊnS  —  DAILLY  127 

Cocliensi  trouvée  à  Saint-Prex,  1774»  —  si  elle  se  rapporte  à 
Gullj,  comme  on  le  croit  généralement,  —  le  nom  primitif  serait 
Cocliacumy  propriété  d'un  CocliuSy  g'entilice  dérivé  du  surnom 
Coclias.  De  Vit,  II,  368. 

Cuquerens,  ham.  de  Bulle  et  loc.  à  La  Roche,  Coquerens^ 
1277,  M.  R.  XXVII,  67,  Coqueririj  i4i2,  Arch.  Fr.  III,  117  = 
chez  les  descendants  de  Cotthari,  n.  pr.  (^rmain. 

Gurefalte,  ruisseau  à  Ghancy,  Genève  ;  patois  fata,  poche, 
vide-poche. 

Curson,  écart  de  Grandvaux,  D.  La  vaux,  Corsoriy  Cursoriy 
i36o,  C ourson  y  i464;  et  Courson,  loc.  à  Begnins;  probable- 
ment, comme  les  Gourson  de  France,  de  CurtiOy  dérivé  en  io,  io- 
nis,  du  gentilice  Curtius. 

Cursille  ou  Gurzille,  clos  à  Aubonne  ;  ham.  de  Remauffens, 
Frîb.,  loc.  à  Saint^-Prex  ;  peut-être  synonyme  de 

Gurtilles  ou  Courtilles,  D.  Moudon,  Curtilia,  861,  Curtilliy 
ii44»  Cartiliy  1162,  Curtiliacum,  M.  R.  VI,  426  ;  ham.  de  Dar- 
dagny,  Genève  ;  loc.  à  Ghexbrcs  ;  du  bas  latin  curtile,  jardin, 
dérivé  de  curtis^  métairie.  Courtillet,  Curtillet,  Pizy»  I^a  Praz^ 
etc.,  dim. 

Cuves,  ham.  de  Rossinières,  au  fond  d'un  bassin  arrondi, 
CuveSy  1271  ;  de  cuve,  s.  f.,  bas  latin  cupay  au  fig.  pour  endroit 
creux  ;  les  Cufattes,  pâturage  et  ham.  à  Bémont,  Jura  bernois  ; 
de  cuve  et  suffixe  jurassien  atte  =  ette  :  plusieurs  creux  en  cu- 
vette dans  le  pâturage. 

Daillens,  D.  Gossonay,  Daliens  vers  600,  villa  Dalletis  vers 
iioo,  M.  R.  III,  DalenSy  1182,  1282,  DalleinSy  1288,  Dallyens, 
i344,  Matile,  Dalliens,  i358,  M.  R.  V,  869,  —  20  ham.  de  Bot- 
tens,  D.  Echallens  =  chez  les  descendants  de  Dallo,  n.  pr.  ger- 
main parent  du  gothique  deall,  illustre,  superbe.  Les  formes  an- 
ciennes ne  permettent  pas  d'y  voir  le  nom  Dahsilo  que  suppose  le 
nom  allemand  Dachslingen  qui  date  probablement  de  la  conquête 
bernoise  ;  voir  Stadelmann,  10 1. 

Dailly,  Leysin,  Ayent  et  Sembrancher  ;  Daillet,  ham.  à  Grône, 


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128  DALA  —  DARBON 

Valais,  Dalletum,  i2i5;  Dailly  à  Morcles,  Grattayache  ;  Daily 
k  Vuadens  ;  Dalley  à  Lutry  ;  Daillay,  Roche  et  Ligpnerolies, 
Dalle tis  vers  i  loo  ;  Dailler  à  Château-d*Œx  et  Sion  ;  es  Dail- 
1ères  à  Tartegnios  et  Bellerive,  collectifs  divers  =  bob  de  dailles. 
Le  simple  aux,  es  Dailles  est  très  fréquent  ;  autres  orthographes: 
Dallaz  à  Yillars-SaÎQte-Croiz,  Dalles  à  Bagnes  ;  Dayes  à  Mon- 
they  ;  diminutifs  :  Daillon  à  Conthey  (en  patois  Dadon),  Dallon^ 
1267;  Daillettes  à  Fribourg  et  Viilarlod,  etc.;  un  Dallie  à 
Agarn,  un  Dalliez  à  Louèche,  i42i,  Dalje  à  Albinen  ;  daille, 
nom  romand  du  pin  sylvestre,  dérivé  comme  Tall.  suisse  dàhle, 
d'une  racine  commune  sans  doute  celtique. 

Dala,  rivière  près  Louèche,  Dala^  i332.  Dans  Tantiquité,  Dali^ 
terni,  habitants  des  environs  de  la  Dala.  Holder,  12 16  ;  nom  pro- 
bablement celtique. 

Damphreux,  D.  Porrentruy,  eccl.  de  Domno  Friolo,  ii4o, 
Damfriolj  1161,  Dunfriol,  11 78,  Damphriol,  i255,  etc.  = 
Dominas  (saint)  Ferreoly  patron  de  Téglise. 

Damvant,  D.  Porrentruy,  Danval  et  Dampna  Walle,  i346, 
Dampvanty  1288,  Dampvalx,  1476  ;  de  domina  (sanctaî)  Wala 
ou  Wallia,  Fôrstm.,  p.  1281,  donne  les  deux  noms  de  femme 
Wala  et  Wallia. 

Darbapara,  pointe,  alpes  de  Gryon  ;  de  pare^  latin  paries^ 
paroi  et  darbé,  Darbélaz,  ham.  de  Salins  près  Sion,  Darballaz, 
vignes  à  Saint-Maurice,  Derbélaz,  bois  à  Ormontrdessus  ;  dim. 
Darbelenaz,  loc.  à  Hérémence,  Darbeline,  loc.  alpes  de  Ley- 
tron  ;  Derbally  à  Sales  ;  les  Derbalys,  écart  de  Bossonens,  Fri- 
bourg*  ;  Darbagnon,  forêt  et  chalets  au  Sanetsch  ;  Derbé  Sau- 
dan,  pAturaisç^à  Ormont-dessus,  en  Derby,  forêt,  Saint-Gingolph, 
Derbis^  bois  à  Maracon,  et  probablement  Derborenee,  alpe  de 
Conthey  ;  de  darbiy  darbé,  nom  patois  du  sapin,  employé  surtout 
en  Savoie,  derbi  aux  Ormonts.  Dans  la  Veveyse  fribourgeoise, 
derbi,  un  jeune  sapin  qui  a  séché.  Holder  et  Zeuss  citent  un  mot 
celtique  darbiy  derbi  qui  désigne  différents  arbres,  entre  autres 
une  espèce  de  pin. 

DarboQ  ou  Derbon,  vallon  sur  Ardon,  pAturage  Ormont-des- 


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DARD  —  DAUDES  129 

SUS  ;  Darboneire,  alpe  et  g-lacier,  vallée  d'Hérémence,  Valais  ; 
de  derbortj  taupe,  et  derboneire^  taupinière.  De  la  vallée  on  ne 
voit  que  la  moraine  du  g^lacier  de  Derboneire,  toute  semblable  à 
une  ^gantesque  taupinière. 

Le  Dard,  ruisseau  à  Ormont-dessus  ;  autre  sous  Chamossaire, 
affluent  de  la  Grande-Eau  ;  un  3«  à  Rougemont  ;  cascade  du  No- 
zon  sous  Croj  ;  es  Dards,  à  Vérossaz  ;  diminutif  :  le  Dardet  à 
Ormont-dessus  ;  figures,  par  allusion  au  cours  rapide,  aux  nom- 
breuses cascades  ;  le  Creux  des  Dardeys,  forêt  sur  Chamossaire, 
collectif.  Pierredar,  aux  Ormonts,  composé  ;  voir  ce  mot. 

Dardagny,  Genève,  villa  Dardaniaco  vers  iioo,  M.  G.  I,  i48, 
DardaniCy  1298,  Dardagnier^  i3o5,  1821  ={praedium)  Dar- 
daniacurriy  domaine  d*un  Dardanius^  dérivé  du  surnom  (co§^o- 
men)  Dardanus.  De  Vit,  II,  564- 

Dardens,  ham.  près  Bulle,  Dardens^  1293,  i33o,  Dardiriy 
carte  vaudoise,  correspond  au  n.  de  lieu  Tarodingin  cité  par 
Fôrstm.  ^=  chez  les  descendants  d'un  Germain  Tarod. 

Es  Dares,  loc.  à  Ëpesses  ;  es  Darenches,  vignes  au  Mont  sur 
Rolle  ;  peut-être  du  celtique  dar^  kymri  dar^  irlandais  dair^ 
chêne.  Les  noms  celtiques  d'arbres  n'ont  pas  complètement  dis- 
paru devant  les  noms  latins  ;  verne  (guern)  a  prévalu  sur  aune, 
sapin  (sap)  sur  abies,  darb  (pin)  et  tann  (chêne)  ont  laissé  aussi 
des  traces. 

Damona  ou  Damonnaz,  ham.  sur  Sierre,  Darnona,  1267, 
Dernoney  cadastre  de  Venthone  ;  paraît  dériver  d'un  n.  d'homme^ 
avec  le  suffixe  gaulois  ona, 

Darrey  ou  Darreî,  nombr.  loc.  Alpes  valaisannes,  désignant 
des  parties  reculées  des  vallons  ;  du  latin  de  reirOy  patois  cfarr^i, 
provençal  dareire,  f.  derrière. 

Daucher,  n.  f.  de  Tûscherz  sur  le  lac  de  Bienne,  Tusschiers 
vers  1280,  Tuschersy  1267,  Taschiers,  1288,  F.  B.  II,  66,  683, 
III,  453.  Nom  sans  doute  d'origine  romande,  village  germanisé 
dès  le  XIII®  s.  avec  Douanne  (voir  Zimmerli,  p.  42). 

Daudes,  m.  à  Lentigny,  Frib.  et  Château-d'Œx  ;  la  Daudaz 
(pron.  Daouda)  à  Grandvillard,  en  la  Daouda,  m.  à  Charmey, 

M.  D.   SBC   SÉaiE^   TOME  VU  ^  T 

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130  DAUSAZ  — -  DELAISES 

en  la  Dodaz,  loc.  à  Oiion,  Doudes^  loc,  prés  et  jardins  à  Mollens, 
Valais;  probablement  d'un  nom  propre  germanique  comme 
DaldOy  Dalda, 

La  Dausaz,  ferme  aux  Tavernes^  Z)o«a,  ii54^  1162,  Dousa, 
1181,  1278,  Cart.  Haut-Crôt,  M.  R.  XII.  —  Une  loc.  la  Dousaz, 
alpe  de  Lens  ? 

Davlaz,  ham.  de  Massongex,  Valais,  DaviaSy  i3i6  ;  de  (villaSy 
casas)  DaviaSy  du  gentilicc  *DaviuSydn  cogn.  DavuSy  comme 
Granias  de  Granius. 

Le  Day,  chute  de  TOrbe  et  hameau  près  Vallorbe  ;  gorges  du 
Day,  au-dessus  de  Pissevache,  Valais;  Jeur^ay,  ham.  d'Isé- 
rables,  Valais.  On  dit  du  dai  pour  brancha^  de  sapin,  en  celtique 
dail,  feuillage  ;  y  aurait-il  quelque  rapport,  et  Jeur-day  signi- 
fierait-il la  forêt  de  sapin  ?  Voir  Daille. 

Dazelet,  vigne  de  Fontaine-André,  Neuchâtel,  et  Dazenet, 
quartier  du  Locle,  autres  formes  de  Dézaley  ;  Dasalay  en  11 54  ; 
voir  ce  mot,  le  second  avec  permutation  1-n. 

]>egottiao,  le  — ,  bois  à  Château-d'Œx  ;  forêt  en  pente  rapide, 
avec  des  sources,  ou  Teau  descend  de  rochers  en  rochers  =  dé- 
gouttoir,  suffixe  patois  iau,  comme  Lanciau,  Nanciau. 

Delémont,  n.  fr.  Laimunt,  1181,  vico  Delemonte,  728,  Hid- 
ber,  I,  4,  Deleymonty  1289,  1267,  Delémont^  i3i8  ;  n.  ail.  TelS" 
berffy  ii3i,  Thalesberc,  1161,  Talesperc,  11 84,  Telisberc,  TelS" 
perffj  1234,  i343,  aujourd'hui  Delsberg  ;  construction  germa- 
nique (comme  la  plupart  des  noms  voisins  du  Jura  en  court  et 
velier)  =  mont  de  Dello,  Tello,  n.  pr.  germain. 

Es  Delaises,  Ecublens,  Cheseaux,  Praz,  Frib.  ;  Delèze,  Marti- 
gny,  Cudrefin,  Noville,  Ollon,  Delleyzy,  1426  ;  Delèse,  Pâquier, 
et  dim.  Delezettes,  Enney,  etc.  ;  Dellèges,  Torny-le-Grand  ;  / 
permute  avec  r  et  n  :  Derèse  à  Borrex,  es  Denèzes,  Chesalles 
sur  Moudon  ;  la  Tereisi,  orth.  allemande,  à  Miège  près  Sierre  ; 
contracté  dans  aux  Draîses  à  Peseux  et  Draize,  loc.  à  Neuchâtel. 
Mot  fréquent  dans  les  chartes  :  un  rivum  deDerasiis^  Ependesou 
Marljy  Xll^  s.y  Deraysi  à  Sierre,  1281,  Dereysy^  1299,  la  De- 
reysi  à  Bramois,  1260,  Deresy,  1876  ;  une  Deraise  près  des  Fa- 


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DBLLEY  —  DBNBZY  131 

verges,  Lavanx,  laôo,  en  la  Derayse,  Ependes,  Frib.,  1278,  à 
Auvernier,  laSo,  Duraise  au  Landeron,  1378.  Nom  commun  qui 
désigne  une  clef  de  haie,  barrière.  Ce  mot  se  retrouve  en  patois 
savoyard  :  daraise^  grille  en  bois  ou  en  fer  entre  la  nef  et  le 
chœur,  daresia  dans  les  chartes  :  Episcopus  ordinavit  quod  fiant 
daresiae  in  introitu  chori  i458.  Doc.  Acad.  royale  de  Savoie,  II. 
Nous  pensions  à  le  rapprocher  du  celtique  :  comique  dele^  an- 
tenne, breton  dele^  Léon  delez^  vergue.  Le  mot  employé  dans  le 
Léon  delez  est  exactement  le  nôtre,  mais  M.  Bonnard  nous  fait 
observer  que  «  le  r  est  dans  les  textes  les  plus  anciens,  il  est  donc 
probable  que  c'est  r-/,  non  l'inverse.  »  Toutefois  on  pourrait  en- 
core admettre  une  permutation  plus  ancienne  i-r:  il  y  a  des 
exemples  de  ces  balancements  entre  les  deux  liquides. 

Delley,  D.  Broyé,  Frib.,  Deler^  i342,  43,  pas  de  formes  plus 
anciennes  ;  peut-être  un  (fundum)  Delliacumj  domaine  d'un 
DelliuSy  gentilice  romain.  Kuenlin  y  rapporte  un  DalenSf  1282. 
Ce  serait  une  transformation  curieuse  :  Dalens  a  une  origine  ger- 
manique très  nette  =  chez  les  descendants  de  Dalo,  DelOy  n.  pr. 
germain,  parent  du  v.  gothique  deall^  illustre,  superbe.  Peut-être 
la  forme  actuelle  serait-elle  due  à  une  latinisation  du  n.  germain 
Delo,  transformé  en  Dellius. 

Demoret,  D.  Yverdon,  Don/nor0«,  ii54,  Cart.  Month.,  Db" 
moreSy  1217,  Donat.  Haut.,  DummoreSy  1228,  M.  R.  VI,  DemO' 
rety  1453.  Il  y  a  probablement  dans  Don,  Dum,  la  contraction  de 
domnus,  comme  dans  Dunfriol  (Damphreux)  =  domnus  Ferreo- 
lus,  et  dans  mores  un  n.  pr.  de  la  racine  Mon  ou  Maur^  comme 
dans  Cormoret. 

Denens,  D.  Morges,  Disnens,  ioo5,  1177,  M.  6.  XIV  et  II, 
DignenSy  1220,  i332,  DigneinSy  1228,  DynenSy  i453  =  chez  les 
descendants  de  Deno,  Dino,  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  33 1,  335. 

Deneyriaz,  vallon  et  ruisseau  derrière  le  Chasseron  ;  sans 
doute  du  n.  pr.  de  famille  qui,  sous  ses  différentes  formes,  Deney- 
riaz,  Dénéréaz,  Denoréaz,  vient  de  Noréaz,  noerea,  noyeraie. 

Denezy,  Moudon,  villare  DonaciacOy  929,  M.  R.  VI,  232, 
Danesie,  Donasieiy  xii«  s.,  Arch.  Fr.  VI,  Daniseiy  1142,  M.  F. 

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132  DENGES   —  DÉRUPAZ 

II,  i&y  Donesie,  ii&^,  Danusiacum,  1178,  Dan^sie,  1188,  Hid- 
ber,  II,  Deneisie,  1228,  DanaisiSy  xiii®  s.,  M.  R.  VI,  Denisiez^ 
1453,  Dinisiez,  i555,  etc.  =(/undum)  Donatiacam,  domaine 
d'un  DonatiaSf  gentilice  romain. 

Denges,  D.  Morges,  villa  DallingiSj  964,  M.  R.  VI,  les 
Denffes,  1 164,  M.  G.  IV,  78,  Denges,  ii84,  Hidber,  II,  les  Denges 
à  £cublens  et  Villangeaux,  Fribourç  =  chez  les  descendants  de 
Dallo,  n.  pr.  g^ermain. 

Les  Dentaux,  découpure  de  l'arête  de  Sonchaux  et  les  Dentaux 
de  Naye,  rochers  de  l'arête  au  N.-E.  de  Naye,  alpes  de  Montreux  ; 
3*  pâturage  à  chèvres,  alpes  de  Dorenaz,  Valais,  sous  les  rochers 
des  Gorges.  Devrait  s'écrire  denleau,  autre  forme  de  dentel, 
provençal  dentelh,  créneau,  ital.  dentello,  même  sens,  dont  den- 
telle est  la  forme  féminine  ;  les  dentaux  sont  des  dentelles  de  ro- 
cher. 

Le  Déquemanliau,  loc.  à  Ormont-dessus  ;  le  Déquemanlieux 
k  Champéry  ;  l'Ecoumandons  à  Rougemont  ;  endroit  où  l'on  en- 
lève les  kemanlété  ou  coumandétéy  coins  à  boucle  qui  ont  servi  à 
traîner  à  plat  sur  la  neige  des  billes  de  sapin  pour  les  dévaler  en- 
suite jusqu'à  un  nouveau  replat.  L'Eneoumaillaux,  vallon  de 
Culand,  Ormont-dessus  ;  lieu  où  l'on  plante  le  coin  de  fer,  la  ke- 
niaalite,  en  tête  d'une  bille  pour  la  traîner  sur  la  neige.  (Etj- 
mologie  fournie  par  M.  Isabel.) 

Deraise,  voir  Delaise. 

1>erbonnaz,  prairies  à  Corcelles  ;  où  abondent  las  derbons,  les 
taupes. 

Dérocheox,  ruiss.  à  Gortaillod  ;  Déroehia,  torrent  à  Géronde, 
Valais  ;  Bey  Dérochai,  Ormont-dessus  ;  Dérolchia^  alpe  à  Port- 
Valois,  Dérochiaz,  loc.  à  Pizy,  Dérotcheux,  rocher  à  Bex,  Dé- 
rozisses  à  Conthey  ;  du  préfixe  dé  et  roche  =  précipice,  éboule- 
ment,  torrent  qui  ravine. 

Dersence,  Derzence  ou  Epzenze(ts),  rivière,  affl.  de  la  Liène 
ou  Rière,  Valais,  descendant  du  vallon  d'Ers  ou  de  Ders  (soudure 
de  k  préposition)  ;  pour  Ers,  voir  Erse. 

Dérupaz,  loc.  à  Montherod  et  ailleurs,  dérape ^  s.  m.,  en  pa- 

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DÉSÀLEir  —   DÉVODIO  133 

lois  ;  du  V.  f.  desrap  =  précipice^  ravin  ;  «  se  rattachant  à  un 
verbe  disrupare^  dérivé  de  rupesy  roche.  >  (Bonnard.) 

Désaley  ou  Dézaley,  ioc.  à  Lavaux,  Dasalay  et  Daisiloi^ 
itb/^,  DasUuy^  ii84,  Desaley^  i363,  etc.,  une  lo*' d'autres  à 
Vouvry  (Désalajs),  Aigle,  Yvorne,  Corbejrier,  Ghessei,  Noville, 
Genthody  Bière,  Crissier,  Posieux,  Grang^ette  et  Villars  sur  Glane, 
Fribourg  ;  de  taxo^  ail.  dachse^  tasson,  blaireau,  et  du  bas  latin 
leyUy  laiUy  forêt,  fourré  ;  fourré  où  abondent  les  tassons. 

Desotossy,  Ioc.  à  Conthej  =  dessous  le  Sex. 

Deute,  plus.  ham.  du  Jura  bernois,  à  Delémont,  Noirmont,  La 
Chaux,  à  Péry  ;  deuie  est  le  nom  jurassien  d'une  variété  de  roche 
calcaire,  connue  par  les  géologues  sous  le  nom  de  dalle  nacrée, 
pierre  calcaréo-siliceuse,  composée  de  débris  d'encrines  et  de  bryo- 
zoaires ;  origine  inconnue. 

Develîep,  D.  Porrentruy,  ail.  Dietwiler,  Divilier^  1 139-1329, 
Tiiewilre,  ii84  =  village  de  DietOy  n.  pr.  germain  (=  Talle- 
mand). 

Devens,  Devent,  Devin,  plus,  hameaux,  nombreux  bois  et 
pAturages,  que  le  seigneur  avait  mis  à  ban,  en  dé/enSy  où  il  était 
défendu  de  couper  du  bois  et  de  pâturer  :  (nemora),  que  sunt  de 
usamentis  et  que  sunt  endevein  ad  pascendum  porcos  et  faciendas 
domus,  etc.,  M.  R.  VI,  326  ;  Deveng  ou  Tevent  à  Sierre  et 
Deweng,  à  Albineu,  formes  germanisées.  Devinchct  à  Thier- 
rens,  diminutif  ;  Défenel,  petite  forêt,  près  du  lac  Lioson,  Or- 
mont,  nous  paraît  également  un  diminutif  de  défens^  du  latin  de- 
fensus  :  «  Le  provençal  a  la  forme  féminine  devesa^  représentant 
defe(n)sa.  »  (Bonnard.) 

Es  Déviets,  champs  à  Sainte-Croix  ;  le  v.  f.  a  déoié^  s.  m. 
(Godefroy),  lieu  interdit.  Déviet  est  très  probablement  une  autre 
orthographe  de  ce  mot,  pour  désigner  des  champs  où  le  parcours 
était  interdit. 

Au  Dévodio,  Ioc.  à  Lussery,  D.  Cossonay.  M.  Isabel  en  rap- 
proche le  patois  dévouedyaô,  s.  m.,  dévidoir.  Y  aurait- il  eu  là  sur 
quelque  sentier,  pour  arrêter  le  bétail,  un  tourniquet,  qu'on  au- 
rait comparé  à  un  dévidoir  ? 

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134  DIAZ  —  DIRLARET 

La  Diaz,  i»  ruiss.,  affl.  de  rArnon  ;  2®  ruisseau  de  la  Lance,  près 
Concise  ;  3^  une  dos  sources  de  TOrbe  ;  4^  affl.  du  Nozon  ;  5<>  cha- 
lets près  du  torrent  d'Ayeme,  Ormont-dessus.  —  La  Dlez^  pr.  rfi, 
alpe  d'Ayent,  Valais,  nombreuses  sources,  Diez^  1428  ;  les  Dix, 
vallée  supérieure  d'Hérémence,  aux  nombreux  ruisseaux,  enDies^ 
laSg,  les  Dies,  xiv»  s.,  Dyes,  i456  ;  Solady,  chalets  sur  les 
sources  de  la  Baye  de  Montreux.  C'est  le  même  mot  que  les  5  Dee 
d*Ang^leterre  et  d'Irlande,  les  6  Diues  de  France,  la  Dais,  affl.  du 
Loir,  les  Deba  et  Deva  d'Espagne  ;  de  deaj  deoa,  dia^  diva^ 
deioa,  f.  de  deioos  (latin  divas) ^  mot  celtique  désignant  propre- 
ment la  nymphe  déesse  de  la  source  ou  du  fleuve,  puis  la  source 
elle-même.  De  là  encore  les  4  Divone  ou  Divonne,  l'une  à  notre 
frontière,  près  Coppet.  —  La  racine  deivo^  divo  se  réduit  souvent 
à  dio.  Holder,  p.  ia85,  a  17  mots  avec  la  racine  dio.  Renan  a 
employé  divonne  comme  n.  commun  ;  «  La  charmante  vallée  de 
Tremeur,  arrosée  par  une  ancienne  divonne  ou  fontaine  sacrée 
que  le  christianisme  sanctifia  en  y  rattachant  le  culte  de  la  Vierg'e.  » 
Cité  par  Littré,  Suppl. 

Diesse,  D.  Neuveville,  Berne,  ail.  Tess,  Diesse^  1178,  iai8, 
villa  Thesso,  1182,  Thesse,  Tesson,  ii85,  \2,i\ ,  Diesson,  ng^» 
Diessit  1200,  Diessy,  ^^k%  etc.,  Matile  et  F.  B.  ;  du  n.  pr.  ger- 
main Tiezo. 

Dieite,  Dieux,  voir  Giète,  Joux, 

Dlme,  Grange  du  —  à  Avenches,  à  Aigle  et  plus,  autres  loc.  ; 
au  Dixme,  m.  à  Trélex  ;  endroit  où  Ton  serrait  la  dime,  patois  le 
dimOy  perçue  sur  les  récoltes  ;  dixme  est  s.  m.  dans  tout  le  centre 
de  la  France. 

Diogne,  loc.  à  Lens,  Valais,  Diogni,  1228,  Dyogni,  i243, 
Diogny,  1259,  M.  R.  XXIX  et  XXX  ;  Yogne  carte  Siegfried. 

DioIIy  ou  Tioly,  loc.  près  Sîon,  Dioles^  iioo,  i233. 

Dirlaret,  n.  f.  de  Rechthalten,  D.  Singine,  Fribourg,  Dreit- 
laris,  xii»  s.,  Drallaris,  1142,  M.  F.  II,  220,  Recto  clivoy  1173, 
Arch.  Fr.  VI,  1189,  M.  R.  XXII,  22,  Dretlaris,  1216,  17,  M.  F. 
IV,  io4,  io5,  Dreclarisy  1228,  M.  R.  VI,  24.  De  dreit,  droit,  et 
du  V.  f.  larisy  larris,  lande,  bruyère,  terre  en  friche  ;  le  n.  ail. 


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DIZY  —  DONATYRE  135 

Rechlhaltony  1260,  F.  B.  Il,  3a4>  recht^  droit,  et  halde,  pente,  et 
le  latin  rectum  clivum  ont  le  même  sens  ;  Tétymologie  de  Gatschet, 
directo  latere^  adoptée  par  Stader  et  Zimmerli,  est  fantaisiste. 

Dizy,  D.  Cossonay,  villa  Discidis,  969,  g65,  Hidber,  II,  Bisy, 
xi«s.,  Disiy  1221,  Dysie  et  Dysiy  1228,  M.  R.  III,  549,  et  VI, 
592,  Dysy,  1285,  Disis,  1299,  M.  G.  XIV,  Dyssiy  i3ii,  Dyai^ 
i336,  Matile,  Disiaco,  bulle  de  Clément  VI  (i342-i352),  Arch. 
Schw.  Gesch.  XIII^  261.  Un  autre,  loc.  à  Saint-Prex.  Comme  les 
Dizy  de  France,  de  Disciacam  (prsedium),  corruption  d'après  Ju- 
bainville  de  Deciacum  (p.  227),  propriété  d*un  Decius^  g^entilice 
romain.  Disciacum  perd  le  c  de  bonne  heure  :  Disiacus,  672, 907^ 
Dizy  (Marne).  Quant  à  Discidis,  il  a  Tair  d'un  patronymique  : 
chez  les  Discides,  les  descendants  de  Discius,  soit  Decius. 

Doge,  voir  Douve. 

Dole,  sommet  du  Jura,  DolaZy  1628  ;  du  celtique  dol^  table,  à 
cause  de  son  sommet  aplati  ;  de  même  Sur  la  DôIe  ou  Dolle  à 
Gilly,  la  Dola,  12 16  ;  la  Dola  (Dollaz),  maisons  à  Pont-la-Ville, 
la  Dollaz  à  Vuadens.  C'est  sans  doute  à  la  même  racine  que  se 
rattachent  l'adjectif 

Dolent,  Mont  — ,  au  fond  du  val  Ferret,  Valais,  et 

Dolln,  Mont  — ,  au  fond  du  val  d'Arolla,  Valcûs.  Voir  aussi 
Champdolent. 

Dom,  au  conmiencement  d'un  nom  de  village,  vient  du  latin 
dominas^  seigneur,  et  précède  un  nom  de  saint,  celui  auquel 
l'église  du  village  était  consacrée  :  Dommartln,  DomnomartinOy 
ii5o,  Donmartin,  i2o3,  M.  R.  VI,  i38,  Dompnum  Mariinum^ 
i3 14>  Domdidier,  Z>on/io  Desiderio^  1180,  Dundedier^  i2i5, 
DongncMliderio^  1267,  WOrstb.,  voir  Saint^Didier  ;  Domplerre, 
Domno  PetrOy  iilfiyDonperro^  1228,  s'expliquent  d'eux-mêmes. 
D'autres  sont  moins  faciles  :  Dombresson,  Dombrecon^  Dam- 
brizuriy  11 79,  Domhrexon^  1191»  Domnus  Bricius,  1228,  Don' 
bressan^  1267  =  Saini-Brice. 

Donatyre,  Donnatieri,  1228,  M.  R.  VI,  Domna  Thecla^  i343, 
Donatierey  i453  =  Dame  ou  sainte  Thècle^  martyre  du  i«'s., 
fête  le  23  sept. 


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136  DONNELOYE  —   DORBEN 

Donneloye,  Donelui^  1142,  Donna  Lai,  xii«  s.,  Arch.  Fr.  VI, 
Domnolui,  1157,  Donneluy  et  Donneloia^  1174,  DomnelaiUy 
1177,  Donnelue,  1177,  DoneHua^  1214,  M.  R.  VI,  io3,  Donna- 
lui/y  1280,  Dogne  Eluye,  1280,  M.  R.  VI,  puis  Domnoloia^ 
Dompneloyey  1428,  i458  =  Dame  ou  sainte  Luce  ou  Lucie, 
V.  et  m.  -j-  8o4,  fête  le  18  déc.  ;  pas  saint  Louis  comme  le  sup- 
pose Hiseiy,  M.  R.  XII,  244»  et  comme  Ta  dit  Gatschet,  saint 
Louis  étant  mort  en  1270  et  canonisé  en  1297,  ni  saint  Lucius 
(Gatschet),  les  formes  Donne,  Donna  indiquent  qu'il  s'agit  d'une 
sainte.  Quant  à  Studer,  il  le  dérive,  sans  sourciller,  «  de  Jean- 
Philippe  Lojs  de  Villardin,  »  qui  vivait  en  1662  !  Pour  Damvant 
et  Damphreux,  voir  ces  mots. 

Dôme,  nom  de  quelques  montagnes  :  le  Dôme  du  Goûter,  le 
Dom  des  Mischabel  ;  du  celte  douma ,  sommité.  Holder,  duma. 

Dominge,  Champ  —  à  Ollon,  Praz  Domengeoz  à  Lejsin,  Bois 
Dominge  à  Villars-les-Moines  ;  Pré  Dominge  à  Gonstantine  ; 
Praz  Domingeoz  à  Vuadens  et  Cutrevj  ;  Praz  Dominjoz  à  Vaul- 
ruz,  Champ  de  Menche  (pour  Demenche)  à  Bex  ;  du  latin  domi» 
nicuSy  du  seigneur  =  champ,  pré,  bois  du  seigneur.  En  1244  un 
pratum  Domenge  à  Dullit. 

Donchire,  m.  à  Rue,  crèt  à  Dompierre,  Frib.  ;  loc.  à  Chesalles- 
Moudon,  Saint-Saphorin,  Morgcs  ;  Donchires  à  Ferreyre  et  Ar- 
nex-Orbe,  celle-ci  en  face  de  Sur-Ic-Ghâteau  dont  elle  n'est  sépa- 
rée que  par  la  route  ;  Donchîère,  h.  à  Ursy,  m.  à  Chavannes- 
les-Forts,  Donlzii*e,  ham.  à  Praz,  Sarine  ;  en  Donchère,  champs 
à  Bagnes.  Point  de  forme  ancienne  de  cette  famille  assez  nom- 
breuse (10  loc.)  ;  de  (terras)  dominicariaSy  du  bas  latin  domini* 
cariuSy  syn.  de  dominicus,  les  terres  du  seig'neur  (comme  jon- 
chière,  jontziro,  de  juncaria). 

Donne,  Clos  — ,  m.  à  Ecoteaux,  D.  Oron  =  clos  de  la  dame. 

Donroiix,  Clos —  à  Monlhey,  es  prez  Domprod,  1696;  de 
doniy  dominas,  seigneur,  Rod,  Rodolphe. 

Donzel,  Champ  —  à  Cronay  =  champ  (du)  donzelf  de  domi- 
cellus,  du  seigneur. 

Dorben,  ham.  sur  Louèche,  alpis  de  DorbiniSy  i25o,  Dorbons, 


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DORCHAUX   —   DOUBS  137 

1267,  Dorbonfff  1822  ;  identifié  par  erreur,  par  M.  Gremaud, 
avec  le  Daubenhorn.  DorbonSy  1217,  Furrer,  III,  55,  Dorbens, 
1221,  Dorbiy  i25o.  Dorbeyns^  i25o,  est  aussi  le  nom  ancien  de 
Dorbain,  vallon  qui  se  creuse  entre  Chandolin  de  Savièse  et  la 
colline  de  la  Soie  ;  peut-être  faut-il  y  voir  la  racine  celtique  darbiy 
espèce  de  pin  ;  voir  Darbellaz.  On  peut  en  rapprocher  le  nom  de 
Tôpbel  près  Vièye,  Dorbia^  iioo,  puis  TorbiOy  Torbi,  xiii«  s., 
Torbi/,  et  enfin  Torbil,  i4i8,  Tôrbil,  lASg. 

Dorchaux,  sommet  à  Ormont-dessous  ;  du  celte  dor,  sommet  ? 

Dorenaz,  commune,  D.  Saint-Maurice,  Dorone,  848-853  ;  d Câ- 
pres ce  texte  «  desertum  Alpinonis  (Arbig'non)  a  flumine  Aquams- 
soni  (Avançon  de  Mordes)  usque  ad  frontem  Dorone,  »  M.  F.  IV, 
356,  Doronaz,  1 768  ;  Dopenaz,  pâturage  élevé  à  Château-d'Œx  ; 
loc.  à  Randogne,  D.  Sierre  ;  sans  doute  même  racine  e/o/*,  som- 
mité. 

Dorigny,  loc.  près  Lausanne.  Les  formes  anciennes  manquent, 
mais  le  suffixe  indique  un  nom  en  iacum  :  Doriniacum^  domaine 
d'un  DoriniuSy  dérivé  de  Tadj.  Dorius,  comme  les  Torigny  de 
France  de  Taurinius. 

Dos,  nom,  fréquent  dans  le  Jura  bernois,  de  larges  croupes  : 
Dos  Val,  Dos  le  Gras  (le  Crêt),  Dos  le  Dos,  Genevez,  Domoni, 
ham.  de  Souice,  etc.  =  dos  du  val,  du  crêt,  du  bois,  du  mont. 
Dozepce,  fermes  près  Moutier  =  dos  de  l'Erse  (forêt).  C'est  l'an- 
cien génitif  français,  sans  préposition.  M.  le  prof.  Bonnard  (in 
litt.)  y  voit  «  plutôt  le  même  mot  que  le  français  dès.  Littré  donne 
dos  comme  forme  bourguignonne  de  dès.  Or  tous  ces  lieux  sont 
dans  le  Jura  bernois.  » 

Douanne,  D.  Nidau,  ail.  Twann,  Tuana,  ii36,  Z)uana,  ii85, 
F.  B.  I,  1228,  1252,  Duan,  i2i3,  Tuanna,  1225,  i235.  Tu- 
wanno,  1237,  F.  B.  II,  2,  Duanne,  i255,  1274,  etc.  D'après 
Studer,  de  duana,  douane,  étymologie  contredite  par  les  formes 
primitives  allemandes  ;  origine  inconnue. 

Doubs,  Dubis  des  auteurs  latins,  aussi  Daba,  Dova^  Davius, 
Doois  ;  d'après  Zeuss  et  Holder,  d'une  racine  celtique,  vieux  hi- 
bemien  duby  noir,  encre  ;  gaélique  dubh^  cambrien  et  armoricain 


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138  DOUVE   —  DOY 

du  (dou),  noir  ;  l'étymoiogie  de  dubius,  douteux,  à  cause  de  la  di- 
rection incertaine  de  son  cours,  est  une  plaisanterie. 

Douve,  et  dim.  Doovette,  vallécules  rocheuses  à  Chàteau- 
d'Œx,  loc.  à  Albeuve  ;  les  Douves,  bois  à  Versoix  ;  la  Douvaz, 
Aigle^  Villars-Burquin  ;  la  Deovaz  à  Orsières  ;  la  Dova  Blanche, 
glacier,  vall.  d'Hérens  ;  la  Doge  à  Goppet  et  Tour-de-Peilz  ;  la 
Doza  au  Val  Ferret  (g-z)  ;  du  bas  latin  dovay  latin  doga^  fr. 
douoe^  dépression  du  sol  *  ;  en  allemand  suisse  dauhe,  d'où  Dau- 
benhorriy  Daubensee  à  la  Gemmi.  Ce  mot  doga^  doha  (Ducange) 
peut  être  aussi  en  partie  Torigine  du  mot  suivant  Doy. 

Dovalles,  pâturage  à  Neirivue,  Fribourg  ;  diminutif  pluriel  de 
douve,  combe,  vallécule^  avec  suffixe  aile  comme  Comballaz  de 
combe,  donc  les  petites  combes  ;  le  v.  f.  a  le  masc.  dovau  (Gode- 
froy).  - 

Doy,  Doye.  Il  y  avait  à  Genève  une  rue  et  une  porte  de  la 
Doye,  1493,  et  une  ordonnance  de  1629  dit  «  on  grillera  les 
doyes  (égouts)  pour  la  sûreté  de  la  ville.  9  M.  G.  VII,  298.  La 
Doy,  Aîgue-Doy  à  Bassins,  la  Doye,  autre  nom  du  Grenier,  bras 
de  la  Versoix  qui  passe  à  Coppet,  Doyes,  loc.  aux  sources  du  To- 
leure  à  Bière  ;  la  Doiz,  ancien  nom  (i3i2)  de  la  DiaZy  ruisseau 
de  la  Lance  près  Concise,  la  Doux,  une  des  sources  de  TAreuse, 
Neuchàtel  ;  la  Doa,  ruisseaux  à  Courchapoix  et  à  Courtetelle  ;  — 
peut-être  es  Doux,  pâturage  aux  Ormonts  ;  —  la  Doye  ou  Doix, 
ham.  de  Vérossaz,  où  jaillit  la  source  de  la  Rogneuse,  la  Duey, 
xviiF  s.  ;  les  Fontaines  de  Dooay,  nombreuses  sources  jaillissant 
du  rocher,  alpes  de  Gollonge,  Valais  ;  Vers  la  Doy  à  Corbey- 
rier,  en  la  Dœy  à  Bex  ;  la  Douay,  ham.  d 'Orsières  ;  la  Dui,  alpe 
au  Sanetsch,  nombreuses  et  belles  sources  sortant  d'une  paroi  de 
rochers  ;  probablement  aussi  En  la  Dey,  ham.  d'Arconciel,  Frib. 
Ces  mots  dérivent  peut-être  en  partie  de  doga,  voir  plus  haut  ;  la 
plupart  du  v.  f.  dois^  s.  m.,  doity  m.  et  f.,  doie,  s.  f.,  conduite 
d'eau,  ruisseau,  du  latin  ducere. 


1  Une  autre  forme  est  les  Douyes,  couloir  rocheux  sur  Port-Valais  (par 
chute  du  jç  remplacé  par  y). 


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DOZERCE   —  DRÔNE  439 

Dozerce,  fermes  à  Moutier,  Berne  ;  de  Dos-Erse,  dos  de  TErse, 
forôt  voisine,  voir  ces  mots. 

Draey  ou  Drassy,  loc.  à  Saint-Prex,  ancien  village  détruit  ; 
villa  DracianOy  886,  villa  DraciacOy  885,  Drassie  sans  date 
vers  i2i5,  M.  R.  VI,  275,  289  =  villa,  ferme  d'un  Dracias. 

Drahen,  torrent,  affluent  de  la  Sionne  ;  de  draconem^  dragon 
(permutation  c-h)y  à  cause  de  son  cours  impétueux,  aux  crues  su- 
bites. Holder  et  De  Vit  mentionnent  un  DrahonuSt  affl.  de  la 
Moselle,  aujourd'hui  le  Drohn,  que  Zeuss  explique  par  fleuve  épir 
neux,  c'est-à-dire  entouré  d'épines.  Il  y  a  un  autre  Draco,  au  pied 
du  Vésuve.  Ce  nom  est  fréquent  :  il  y  a  3  Dragone,  ruisseaux, 
et  une  Dragonata,  dans  le  Tessin  ;  de  même  le  Drac,  rivière  du 
Dauphiné,  jadis  Drao. 

Draize,  voir  Delaise. 

Dranse  ou  Drance,  Dranciy  972,  nom  de  trois  rivières  du  Va- 
lais et  d'un  ruisseau  alpes  de  Finhaut  ;  comme  la  Dranse  du  Cha- 
blais,  Druentia,  puis  Drancia,  même  origine  que  la  Durance  de 
France,  Druentia,  de  la  racine  celtique  (ligurienne  d'après  Jubcdn- 
ville,  draent,  draanty  rapide,  violent  =  la  rapide,  la  violente, 
d'où  le  subst.  drun,  torrent,  rivière. 

Drapel,  ham.  sur  Aigle  ;  du  v.  f.  drapel,  petit  drap,  encore  en 
usage  au  sens  de  lange,  pris  au  fig.  pour  petite  prairie  au  milieu 
des  bois  et  des  rochers. 

Drize,  ruisseau  C.  de  Genève;  même  racine  celtique  que 
Dranse. 

Drognens,  ham.  de  Siviriez  et  de  Sorens,  Frib.,  Droynens^ 
1755  =  chez  les  descendants  de  Drogo^  n.  pr.  germ.  connu  chez 
nous  :  un  Drogo  de  Gossonay  était  un  des  témoins  d'un  acte  de 
1142,  M.  R.  XVIII,  6  ;  un  Drogo  paraît  en  906,  M.  R.  VI,  97, 
etc. 

Drône,  de  la  racine  celtique  rfran,  torrent,  rivière.  Ce  nom,  dit 
A.  de  Rochas  dans  Y  Année  géographique^  est  si  fréquent  dans 
le  centre  et  l'ouest  de  la  France  qu'il  devient  nom  commun.  Un 
enfant  accompagnant  un  jour  Onésime  Reclus  s'écriait  à  la  vue 
d'une  rivière  :  4(  Ah  I  la  belle  dronne  !»  De  là  chez  nous  les  noms  de 


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140  DRÔNE  —   DUDES 

Drône,  village  de  Savièse,  Valais,  Draona^  ii«  s.,  Drona^ 
1 189,  près  des  gorges  de  la  Sionne  ; 

Dronaire,  alpe  du  val  d'Illiez,  très  ravinée,  parcourue  par  cinq 
ruisseaux,  et  aux  Dronnaires,  loc.  à  Ollon  ; 

Dronaz^  Pointe  de  — ,  au  Saint-Bernard  ;  cinq  ou  six  ruisseaux 
en  descendent  ;  enfin  Durnant,  affl.  de  la  Dranse,  Dronnantf 
i346. 

Drousinaz  ou  Dreusenaz  et  Drausinaz.  deux  forêts  sur  Bex, 
et  llratiztnes,  Drosina^  i3i5,  Drusine,  i46/i,  pâturages  à  Or- 
mont-dcssous  ;  les  Droges,  pâturage  à  Lessoc,  Gruyère  ;  de  Tall. 
dros,  dim*  drossli,  romanche  drossa,  aune  vert,  aune  nain,  fré- 
quent dans  ces  localités  où  il  forme  de  véritables  taillis.  Le  Livre 
des  DoFiations  d'Hauterive  parle  d  autres  localités  de  ce  nom  dans 
la  Gruyère  :  on  y  trouve  une  alpe  Drussina,  ii34,  Drusina  ou 
IJrosina,  ii46,  îï^S,  Drosyne  an  xiii  ®  s.,  aujourd'hui  es  Bos- 
seyres.  (De  là,  dans  les  Grisons,  les  nombreux  noms  en  Dros, 
Drus,  comme  le  Drusen  thor,  qu'on  a  voulu  dériver  de  Drusus. 

l>rout/ai,  ham.  Ormont-dessus  ;  Drotzu,  pâturage  à  Char- 
mey  ;  Drolzi  àNeirivue,  Fribourg;  Druchet,  mayens  disérables. 
Valais  ;  du  patois  droatze,  droutsche,  la  patience  des  Alpes,  Ru- 
mex  alpin  us,  si  fréquente  près  des  chalets.  Au  Drotzé  ou  Dro- 
eliel,  m.  à  Noréaz,  Frib.  ;  en  Drochex  à  Payerne,  Drachez  à 
Fétigny  ;  peut-être  d'une  autre  espèce  de  Rumex. 

Druyos,  chalets  à  Lessoc  ;  du  patois  drudje^  drudze,  druge 
eu  Dayphiné  =  fumier  ;  aussi  fertilité,  abondance.  Littré  se  de- 
mande si  on  pourrait  le  rattacher  au  celtique  :  kymri  drwg,  bas 
breton  droug,  en  général  ce  qui  sent  mauvais,  à  cause  de  Todeur. 

Comme  Toseille  des  Alpes  croît  dans  les  endroits  ou  abonde  le 
fumier,  il  est  probable  que  droutsche  vient  de  drudje. 

Dmgox,  ham.  de  Puidoux,  Lavaux,  Drugey,  I2i5.  Peut-être 
de  druge.  Peut-être  aussi  du  n.  germain  Drogo,  latinisé  en  Dro^ 
gas,  Drtigus,  d'où  fundum  Drugiacum^  domaine  de  Drugus. 
Drogo  csl  connu  chez  nous  :  par  ex.  Drogo  de  Cossonay,  M.  R. 
V,  2i3, 

Les  Dudes,  ferme  et  ancien  château  ruiné  à  Mont  sur  Rolle. 


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DUET  —   DULIVE  141 

Castrum  de  Dudo,  démantelé  probablement  en  1 29a  ;  Es  Dudes , 
loc.  à  Grang-es,  Paycrne.  Du  nom  propre  germain  DudOy  Dodo. 
De  là  aussi  le  nom  de  Dûdingen,  en  fr.  Duens,  1228,  i453,  auj. 
Guin,  près  Fribourg.  Il  y  avait  un  Dodon  de  Vuibroye  dans  la 
seconde  moitié  du  xii®  s.;  un  autre  à  Saint-Cierges,  ii54- 

Ehiet,  alpe  d'Ayent,  Valais,  Duex,  i4o8  ;  probablement  autre 
forme  de  Douay,  Dui,  voir  Doy. 

Dugny  (Dogny  dans  Lutz,  aussi  Dunier),  ham.  de  Leytron,  Va- 
lais, Dugnyer^  1824;  comme  les  Dugny  de  France,  de  Dunia- 
cam  (fundum)  =  domaine  de  Dunius  (latin),  du  nom  gaulois 
DunioSy  homme  ;  irlandais  duin.  Un  Dunias  est  nommé  dans  une 
inscription  trowée  à  Pierre-Pertuis. 

Duilier,  D.  Rolle  ou  Duiltier,  Cono  de  Duelliei  et  de  DuelliePy 
1145,  Duelliy  1166,  M.  G.  XIV,  6,  10,  Dulli, Dullye  ii^k,  Cart. 
Month.y  Daelli,  1224,  Doliacunii  1286,  Daalliey  1286,  Duiliey 
1244,  M.  R.  VI  et  XII,  Dulliacumy  i244>  Duelie,  1269,  Duyllier 
vers  1800,  DueliCy  i255,  M.  G.  XIV,  84  =  (praedium)  Dullia- 
cam,  domaine  d'un  Dallius  ou  d*un  Duilius,  ce  dernier  gentilice 
célèbre,  le  premier  connu  seulement  par  une  inscription. 

Duin,  ruine  de  château  près  Bex,  Duig^  1208,  Duigno,  1276, 
Daynghy  1280,  Duingy  xrv®  s.  D'après  Gatschet,  du  v.  h.  ail. 
dwingeriy  dompter  ;  correspondant  des  noms  allemands  Twingy 
Zwingen  ;  pour  Duig,  voir  Suen. 

DulUtou  Dully,  D.  Rolle,  Délai,  1288,  Delaz,  1288,  Diluth, 
Deluty  1248  et  1244,  M.  R.  XII,  Duluiy  1284,  G.  de  Dulucioy 
1 827,  de  Z)tt/icio,  iS35,  Dulut  {ou Dalict?),  i4o2,Z>a/iC£ttm,  i484, 
i499)  6tc.  ;  le  terr.  de  Délais,  dans  un  acte  de  vente  de  vigne 
dressé  à  Bursins,  BrussinSf  1271,  pourrait  encore  être  DuUit.  Mot 
difficile  à  résoudre,  il  faudrait  des  formes  antérieures  au  xiii^  s. 
Dulicium  paraît  être  une  simple  latinisation  du  nom  romand. 
Peut^tre  est-ce  comme  Duilier,  un  dérivé  de  Dulliacum. 

Dutive,  rivière  près  Rolle,  Deluiva,  1272,  Duluiva,  1280,  Do- 
liva,  i385  ;  de  Délai,  Datai,  anciens  noms  de  Dullit.  (La  nota- 
tion Duluyna,  Deluina,  Dolina,  M.  R.  III,  118  et  45o,  et  Rég*. 
gen.,  476,  est  une  fausse  lecture  :  n  pour  a-o). 


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142  DURINES   -—  EGHANOZ 

És  Durines,  lieu-dit  dans  le  marais  de  Martigny  ;  dim.  de  dur, 
terres  uo  peu  dures  soit  moins  molles  que  d'autres  parties  du  marais. 

Duroant,  voir  Drône. 

Duzillet^  ferme  de  la  plaine  du  Rhône  à  Ollon,  ancienn.  Dui* 
sillet,  carte  Rovéréa,  Douzillet  à  Sierre  et  Lens,  Valais  ;  Douze- 
liex,  loc.  aux  Thioleyres,  D.  Oron  ;  de  duzil,  douzily  diminutif 
de  duity  à  cause  des  canaux  d'écoulement  dont  le  domaine  est 
coupé.  Le  Berrj  a  aussi  dou$ily  s.  m.,  petit  canal. 

Dzennepi,  voir  Génépi. 

Au  Ilzetiau,  ou  D'Zetiau,  carte  topop.  vaudoise  et  atlas  Sieg- 
fried, loc.  à  Blonaj  près  du  Palud  ;  au  ZeUieux,  marais  à  FuUy  ; 
au  Gittioux,  prés  à  Massongpex  et  Saint-Maurice  ;  formes  patoises 
correspondant  au  dzetaiy  s.  m.  du  patois  du  Pajs-d'Enhaut  = 
marg^ouillis,  bourbier  (Bridel),  endroits  marécageux  ;  dérive  peut- 
être  avec  le  suffixe  patois  iaux,  ieux  =  oir,  du  verbe  patois  dzeti, 
bondir,  cabrioler. 

Les  Ecasseys»  commune  D.  Glane,  Frib.,  es  EscacCy  14^7, 
Dict.  Dellion,  X,  5o3.  On  peut  en  rapprocher  les  Ecasseyres,  loc. 
à  Démoret.  Y  aurait-il  quelque  parenté  avec  le  verbe  escasser, 
rompre»  briser  ?  Ce  nom  rappelle  celui  d'une  «  terra  que  dicitur 
es  cassins,  probablement  à  Crissier,  1227,  M.  R.  VI,  226. 

Echallens,  Vaud,  Charlens,  114I9  Escharlens,  1177»  iiS^, 
EschalleinSy  1279,  Echallens,  i3i5,  M.  R.  XIV,  Echalans^ 
i38i,  Echallariy  i4i4  ;  voir  Echarlens. 

Echandens,  Vaud,  Escannens,  855,  M.  R.  VI,  EschagnenSj 
xi«  s.,  SchandenSy  1164,  M.  G.  IV,  78,  ScanneinSy  ii65,  Hid- 
ber,  II,  2o5,  Schannens,  1177,  M.  G.  II,  89,  ScandenSy  1182, 
EschandenSf  ii84,  Cart.  Monih, y  l\^i y  Escanneins,  121^ y  Eschan- 
deinsy  i238,  Eschangneins,  i238,  M.  R.  VI,  659,  Eschannens, 
1291,  M.  R.  V,  Eschanens,  i453  =  chez  les  descendants  de 
Scôni  (le  beau),  n.  pr.  germain. 

Echanoz,  maisons  à  Château-d'Œx  ;  probablement  pour  es 
ChanoZy  aux  Chênes.  Il  y  a  encore  une  localité,  le  Chêne,  à  Châ- 
teau-d'Œx. 


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éCHARLENS  —  ^GHONO  143 

Echarlens,  Fribourg  (patois  Tserlin),  Escarliriffus  villa.  855, 
M.  R,  VI,  201,  ScarlenSy  ii45,  M.  F.  II,  240,  Escharleins, 
1225,  M.  R.  VI,  211,  EschallenSy  1228,  comme  Echallens,  Vaud 
=  chez  les  descendants  de  Scarilo,  n.  pr.  germain. 

Aux  Echaux  è  Plan-Ies-Ouates  et  à  Gingîns,  en  Echaux  à 
Bressaucourt,  en  Proz  d*Echaux  à  Vionnaz,  en  la  Chaudy  1728  ; 
soudure  de  l'article  pour  es  Chaux  ;  de  calmas,  aux  champs. 

L'Echerche,  le  Châble  de  —  à  Vionnaz,  les  Echerches  à  Vou- 
vry,  I*Echerchetaz  à  Vérossaz,  rEeherchettaz,  Etzertzetes,  pâ- 
turage à  Dorenaz,  TEtzertze  de  la  Maraltze  (du  marais)  passage 
de  Van  à  Salanfe,  alpes  de  Salvan.  M.  Gross,  de  Salvan,  définit 
ce  dernier  mot  «  escaliers  naturels  dans  le  roc.  »  Si  cette  définition 
est  juste,  il  faut  rattacher  à  ces  mots  toute  la  famille  de  Cherche, 
p.  84,  et  chercher  Tétymologie  dans  le  patois  etzerissi,  déchirer, 
etzerissa^  s.  f.,  déchirure,  etzér'ssa  avec  chute  du  i  est  bien  près 
d'etzertze,  qui  désignerait  ainsi  des  endroits  où  le  rocher  est  en- 
taillé, découpé  ;  TEsserche  d'Aigle,  limite  de  Lejsin,  présente  une 
double  série  de  degrés  dans  le  roc. 

Echerin  ou  Escherin,  ham.  sur  Lutrj  =  chez  les  descendants 
de  Eschari^  n.  pr.  germain  ;  de  Scich  et  hariy  guerrier. 

Les  Echessettes,  chaîne  de  rochers  découpés  à  TE.  du  val  Fer- 
ret,  Valais  ;  permutation  ch-ss  et  soudure  de  es,  es  Essettes  ;  voir 
ce  mot. 

Echichens,  Vaud,  CAicAen^,  ii3i,M.  G.  II,  27,  Echichen^ 
1177,  Eschicheins  et  Eschichins,  1288,  M.  R.  I,  186  et  VI,  3i8  ; 
le  même  que 

Eehiens  ou  Eschlens,  Fribourg,  EschienSy  i245,  EchichenSy 
1274,  M.  R.  XII,  71  et  290  =  chez  les  descendants  de  Scich  ou 
Scihy  n.  pr.  germain. 

Eehille,  EchUly,  voir  Ghille. 

Eehine,  chalet,  alpes  de  Rossiniëre,  sur  une  arête  de  la  mon- 
tagne ;  du  fr.  échine,  arête  du  dos,  v.  h.  ail.  skina^  piquant,  pa- 
rent du  celte  cheiriy  dos. 

EehoDo,  partie  du  village  de  Montricher,  Chosno,  1202,  M.  R. 


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144  éCLAGNENS   —   ÉGORGHERESSES 

VI,  i38,  EschonoZy  1^28,  Eschenoz,  xin«  s.  ;  probablement  pour 
es  ChesnoZy  aux  Chênes. 

Eclagnens,  D.  Echallens,  Claiffnens,  1219,  M.  R.  III,  Kgo, 
Clanenst  1266,  Claniens  et  Clagnens^  1286,  M.  R.  XIV,  et 
Giagnens,  loc.  à  Bretig'njnsur-Morrens  :=  chez  les  descendants  de 
ClanOy  n.  pr.  germain,  dont  Fôrstmann,  SiS,  donne  le  composé 
Clanaheri  (hari,  heri,  guerrier). 

L'Eclataz,  nom  des  champs  au-dessous  de  Mayen  de  Vionnaz, 
exempts  de  la  dime,  nom  attribué  à  une  prouesse  à  la  fronde  d'un 
J.  Muriaux  ;  «  campis  in  fine  de  Mayin  de  leclaitaux,.,  ab  omni 
décima  liberis,  )►  i558,  Eclattaiix^  i638,  EclatoZj  1728. 

Edépens^  SclepedinguSy  81 5,  M.  R.  VI,  240,  Isclapadenes, 
loii,  Sclepens,  ii47,  Cart.  Month.,  Esclepens,  1174,  1278, 
1453,  EsclepanSy  1286,  M.  R.  XIV,  EsclapeinSy  1825,  Matile  ; 
d'après  Gatschet  :  chez  les  descendants  de  Scaptwalt  (le  faucon- 
nier), n.  pr.  germain. 

L'Ecofferie,  écart  du  Chenit^  vient  d'une  ancienne  tannerie  ; 
bas  latin  escofferia^  magasin  de  cuir. 

Ecogia,  ham.  près  Versoîx,  Eccogia  au  cadastre,  villa  que  di- 
citur  Adesgogia  (ad  Esgogia)^  1022,  Rég,  gen.,  n®  166. 

Les  Econduits,  lo  pâturage,  alpes  de  VoUège;  20  loc.  aux 
Bayards,  Neuchâtel  ;  du  subst.  v.  f.  éconduiiy  du  v.  éconduire, 
conduire  hors  =  pâturage  avec  des  canaux  d'écoulement,  comme 
ailleurs  le  Duzillet,  les  Bévières  ;  —  S®  arête  au  fond  du  val  Per- 
ret, offrant  plusieurs  échancrures  où  l'on  peut  passer  sur  le  ver- 
sant italien. 

Ecône,  grande  ferme  près  Riddes,  dite  aussi  Icône,  Econna, 
Eeonaz,  Escona,  1820,  Esquinia  en  1802,  quand  P.  de  la  Tour 
la  vendit  au  Saint-Bernard  =  (villa)  Esquinia,  ferme  d*Esqui' 
nias^  n.  pr.  romain.  Icogne  (ou  Econe)  près  Lens,  Ucogniez  et 
Ucogni,  1284,  Ucogny,  1260,  i865,  1877,  Hucogny,  1889,  Ha- 
congni/j  1894,  a  probablement  la  même  origine.  On  pourrait 
peut-être  y  rattacher  aussi  Equonnaz,  loc.  à  Grimisuat. 

Les  Ecorcheresses,  ham.  de  Souboz,  D.  Moutier,  Berne  ;  sans 
doute  la  même  étymologie  que  l'Ecortchau,  loc.  au  pied  du  Mo- 


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ÉCORNE  —  ÉCUVILLENS  145 

léson,  Gruyère  =  Técorchoir,  lieu  où  l'on  a  jadis  abattu  ou  écop- 
ché  du  bétail  ;  voir  la  légende  de  Djan  dé  la  BoUiéta,  ou  «  In 
Tsuatzo  vé  Tremetta,  »  Etr.  frib.,  1886. 

Ecorne,  ham.  d'Evionnaz,  Valais,  ainsi  écrit  par  la  carte  Du- 
four,  pour  es  Cornes. 

Les  Ecots,  bois  à  Corbeyrier  sur  des  rochers  ébouleux,  et  prés 
au-dessous  ;  Praz  l'Escot  à  Roche,  môme  situation  sous  les  ro- 
chers de  la  Sarse  ;  participe  subst.  du  v.  fr.  escorre  ou  escoarrey 
faire  tomber,  renverser. 

Ecotleaux  ou  Ecoteaux^  D.  Oron,  EscotalSf  11 35,  S  cotais, 
1187,  Costely  XII*  s.,  Escotaus,  i233,  M.  R.  XII,  Escotaz,  ia5i, 
Wûrstbg.  ;  ham.  de  Martignj-Bourg  ;  loc.  à  Saxon  et  à  Rueyres, 
Vaud  ;  les  Ecottis  à  Vouvry  ;  Escottaly  à  Fey  ;  de  èSy  dans,  sur, 
«t  coteaux,  v.  f.  costely  dim.  de  costal  côte. 

Ecoulayes,  glacier,  vallée  d*Hérémence,  Valais  ;  Ecoulis,  tor- 
rent des  —y  Entremont,  les  Ecoulaz,  ham.  de  Ghavannes-les- 
Forts  ;  loc.  à  Promasens,  Saint-Saphorin,  Vufflens-Ie-ChAteau  ;  du 
verbe  écouler. 

Les  Ecovets,  plateau  boisé  sur  OUon  ;  les  Ecovettes,  ham.  de 
Porthaux,  Frib.  ;  Ecovayés,  pâturage  à  PAquier  ;  formés  des  suf- 
fixes collectifs  et  y  aye  et  du  v.  f.  escoiveyS.  fr.,  buisson,  touffe  de 
ronces,  dérivé  du  latin  scopa^  balai  =  lieux  buissonneux  ou  cou- 
verts de  ronces. 

L'Ecoalaz,  pâturage,  Ormont^lessous  ;  de  écuelle,  à  cause  de  sa 
position  enfoncée  en  hémicycle  entre  le  Mont  d'Or  et  le  Gros  Van  ; 
TEcuellaz  à  Anzeindaz  ;  Ecuellettes  à  Gland,  les  EcoaelloUes  à 
Renan,  D.  Gourtelary,  TEcualettaz  à  TEtivaz,  dim. 

Ecublens,  1^  Vaud,  ScubilingiSy  964,  M.  R.  VI,  EscablenSy 
i\l\^y  ScublenSy  11479  1162,  Cart.  Month.,  et  iiSo,  M.  R.  I, 
202,  Scubleinsy  1220,  EscublenSy  1228,  M.  R.  XXIX  et  VI; 
2®  commune  G.  Fribourg,  Escublans,  1220,  F.  R.  II,  22,  74, 
Escubleins,  1226,  Escublens,  1180,  i4o3  =  chez  les  descendants 
de  Scubilo^  n.  pr.  germain. 

Ecuvillens,  Fribourg,  Scavillens,  ii43,  1162,  EscuvilienSf 
1182,  M.  F.  III,  66,  IV,  99,  Escubilliensy  i4oi,  Arch.  Schw.  G. 

M.  D.   8KG.  SilUI,  TOBCS  Vll  10 

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146  ÉGASSE  —  BISCHOLL 

XIII^  EscavillenSf  i453,  etc.  =  chez  les  descendants  de  Scubikily 
n.  pr.  germain  (d'après  M.  Stadelmann). 

L'Egasse,  Plan  —,  pâturage  à  Saint-Iniier  ;  peut-être  aigtie, 
eau,  et  suffixe  augm.  asse. 

A  TEgaz,  loc.  à  Ghardonne  ;  probablement  à  FAig^ue,  eau. 

L*Eglaise,  Plan  de  —  (gl  mouillé),  m.  dans  les  bois  à  Saint- 
Livres,  D.  Aubonne  ;  voir  Glaise. 

Eglery,  loc.  à  Saint-Biaise,  Neuchàtel  =  es  Gléry,  aux  gla- 
riers  ;  voir  Glarey. 

Les  EgraSy  ham.  d'Ursj,  D.  Glane,  au  pied  d'une  forte  mon- 
tée ;  le  Pont  d'Egras  sur  Roche  ;  les  Egras,  alpe  de  Charmej  ; 
Combe  des  Egraz  à  Vallorbe  ;  du  patois  égras  =  es  gras,  aux 
degrés,  à  l'escalier,  latin  grevas,  romanche  gra. 

Ehalaz,  loc.  à  Ayent,  Valais,  permutation  c-h,  voir  Hombes 
=  écala,  du  latin  scala^  vignes  disposées  en  gradins. 

A  l'Efaochour,  loc.  à  Lens,  Valais  =  à  l'écorchoir,  à  l'abats 
toir;  autre  forme  du  v.  f.  escorckioux  (c^h);  l'Ecortcia  ou 
Ecorsia,  Ecossia,  petit  hameau  de  Granges,  Valais,  même  sens. 

Ebomettes,  rochers  près  du  Rawjl,  alpes  de  Lens  ;  soudure 
de  l'article  =  es  CometttSj  permutation  c-A  spéciale  à  cette  ré^ 
gion  ;  voir  Hombes. 

EisehoU,  D.  Rarogne,  Valais,  Oselg,  1200,  Oiselz,  1260,  Oy- 
sez,  1267,  Oysely  1286,  1807,  Oysol,  i336.  Dans  le  Necr.  Sion, 
une  Laureta  de  Castellun  dédit  ij  ceo&  apud  Ansely  sans  date, 
probablement  antérieur  au  xm^s.y  Eysoll,  i4i8,  Œyset,  i4449 
EyseU  i534)  encore  en  patois  Eisel.  Du  celtique  :  gallois  uxello, 
cambrien  uchel^  hibernien  uasal,  haut,  escarpé.  Zeuss  traduit 
Ouxeliodunum,  oppidum  (dunum)  in  praerupto  monte  (uxello). 
Notre  Oysel,  Osel  est  donc  un  lieu  «  escarpé  »,  ce  qui  convient  oti 
ne  peut  mieux  à  la  position  d'Eischoll  au  bord  d'un  plateau  domi*- 
iiant  de  600  m.  la  vallée.  Un  Mont  Oysel,  Oisely  Oisels  ou  Olsez 
«st  aussi  limite  des  possessions  d'Oujon  au  xii<»  s.,  M.  R.  XII,  2, 
5,  72.  C'est  sans  doute  aujourd'hui  le  Montoisey,  1671  m.,  au- 
dessous  de  Gex.  La  localité  Motitoiseau  à  Crans,  au  bord  d'un 
ravin  en  pente  rapide,  pourrait  être  aussi  un  Mont  Oisely  enfin 


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EISON  —  èS   EMPTOZ  147 

Oschell,  pâturage  près  Beilegarde,  Fribourg,  en  i5o4  (pratum 
Dossely  d'Ossel,  ii38,  ii43,  11469  Hidber,  I,  II  ?)  a  la  même  ori- 
gine. 

Eïson,  ham.  de  Saint-Martin,  Hérens,  Valais,  Esony  1224^  Ey^ 
son,  i3o7. 

Eissy,  voir  Ejssy. 

Elay,  D.  Moutier,  ail.  Seehof,  d'après  l'allemand  de  ès^  dans, 
et  lay,  lac. 

Ely,  Bois  d' — ,  faussement  aussi  Bois  des  Lys,  grand  domaine, 
jadis  seigneurial,  à  Crassier  ;  probablement  pour  es  Lyes  :  aux 
Ibréts,  le  mot  Bois  ayant  été  ajouté  quand  on  eut  perdu  la  signifi- 
cation du  mot  principal  ;  voir  Lajaz. 

EmbossUy  ham.  et  gorge  où  s'écoulent  les  eaux  à  Renan,  Jura 
bernois,  autre  tarme  d'Emposieux  ;  l'Embouehoz  en  i5i7  était  le 
nom  des  entonnoirs  de  TOrbe  à  Bonport,  en  patois  les  imbou- 
chaux  ;  de  en  et  bouche. 

Les  Embreux,  pâturages  à  Lajoux  et  aux  Grenevez,  Jura  ber- 
nois ;  de  en  et  breux,  autre  forme  de  breuily  voir  ce  mot. 

Les  EmbfOHoheSy  loc.  à  Jussj,  Genève;  lieu  où  abondent 
(abondaient)  les  myrtilles  ou  embroches^  patois  embrotzej  eim* 
hrotze^  ambresailleSy  etc.,  cnrigine  inconnue. 

Aux  Eonenaux,  loc.  Ormont-dessus,  EminauXy  1824»  aussi 
Eminods  ;  4(.df^  l'ancien  prénom  Aymonod,  petit  Aymon,  »  d'a- 
près M.  Isabel. 

L'Emeri,  Forêt  de  —  à  Gourfaivre,  D.  Delémont.  Sans  doute 
fausse  orth.  ;  non  loin  de  là  on  trouve,  à  Undervelier,  la  Côte  de 
l'Aimerie. 

Emoeson,  pâturage,  en  partie  marécageux,  de  Finhaut,  Valais^ 
alpem  de  Musson^  i3o7,  M.  G.  XIV  ;  de  moue,  ail.  mooSy  ma- 
rais. 

Einposienx,  ham.  de  Travers,  loe.  aux  Ponts,  à  Lignières,  etc: 
nom  générique  des  entonnoirs  où  s'^iigouffrent  les  eaux  dans  le 
Jura  bernois  et  neuchâtelois.  D'après  Littré,  de  en  et  le  provençal 
potz,  puits,  pe  in  et  puteolis^  dim.  deputeuSy  puits. 

ta  EnpCoE,  loc.  à  Blonay  ;  voir  Entes. 


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148 


BNGISE  —  ENNEY 


I 


Encise,  plaine  — ,  loc.  à  Avenches  ;  du  latin  incisa,  entaillée, 
comme  Pierre-Encise,  à  Lyon. 

Encoumailloux,  voir  Déquemanliau. 

Encrenaz,  sommet  à  Ormont-dessous,  Ancrenaz,  alpes  de  Bex, 
Increna,  Val  d'IUiez  ;  de  in  et  crena,  entaille  =  arête  dentelée  ; 
TEncrenettaz,  m.  à  Riez,  Lavaux,  dim. 

Les  Enfers,  D.  Franches-Montagpnes,  Berne,  dans  une  plaine 
profondément  enfoncée  ;  de  injeros,  lieu  bas  ;  la  €k>nibe  d'En- 
fer, vignes  de  Fully,  doit  par  contre  son  nom  à  la  chaleur  intense 
qui  y  réfipne  en  été. 

Enges,  Neuchâtel,  Einge  vers  1220,  Enge^  12 13,  EnjOy  i235, 
EngSj  1373,  Matile.  C'est  sans  doute  l'alleu  nommé  j&in^u  qu'Ul- 
rich de  Neuchâtel  obtint  par  jugement  arbitral  du  couvent  de 
Frienisberg  en  1 182,  Matile,  I,  p.  26.  Le  suffixe  ingu  indique  net- 
tement la  dérivation  d'un  nom  germanique. 

Engollon,  Neuchâtel,  Engolon^  ii43>  Engolun^  1228,  Ange- 
loiiy  1374»  TEngollieu,  loc.  à  Montmollin,  l'Angolliau,  loc.  à 
Bettens,  Vaud  ;  l'Angolat  à  Lajoux,  Jura  bernois  ;  l'Engouloir, 
source  à  Gimel,  Engoliau  à  Gilly,  Engoliour,  1265.  Engollieu 
est  un  n.  commun  dans  lesvallées  neuchâteloises  pour  désigner 
les  entonnoirs  naturels  où  se  perdent  les  eaux.  Engollon  a  sans 
doute  le  même  sens.  Au  xvii*  s.,  un  mot  engoulloir  désignait  à 
Neuchâtel  une  bouche  d'égout  ;  de  en  et  gola,  guta^  gueule. 

Enjalin,  loc.  à  Ecublens,  Vaud  ;  probablement  :  en  Jalin,  pa- 
tois djalein,  dzalin  =  le  givre,  le  gel  ;  lieu  exposé  aux  gelées 
blanches  du  printemps  et  de  l'automne. 

Ennaz,  Grande  et  Petite  — ,  pâturages  d'Arzier,  D.  Nyon,  écrit 
aussi  Aîné  ;  le  même  que  atne,  s.  f.,  de  inguem;  ce  mot  peut  dé- 
signer au  figuré  ces  deux  pâturages  situés  chacun  dans  d'étroites 
combes,  fort  resserrées. 

Enney  ou  Henney,  D.  Gruyère,  EiZy  1224,  Cart.  Month., 
HeyZy  1254,  1494,  Eys^  i388,  i5i4,  HayeSy  i535,  En  HeyZj 
i548,  enfin  Heney,  i555.  h%  Hesi  à^  1257,  Cart.  Haut-Crét,  M. 
R.  XII,  385,  est  probablement  la  même  localité.  D'^rès  Hisely, 
de  En  Eys,  dans  l'Ile,  nom  qui  serait  peu  justifié.  Heyz  viendrait- 


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ENNIEZ  —   ENVY  149 

il  du  y.  h.  ail.  hei^  enclos,  de  heien,  enclore?  Il  correspondrait 

aux  Clos,  si  nombreux  dans  nos  Alpes  ;  à  examiner. 

D'après  Zimmerli,  Enney  s'appellerait  en  ail.  Zum  Schnee,  qui  serait 
une  traduction  de  en  nei,  dans  la  neige  ;  ce  nom  allemand  a  été  fait  évi- 
demment sur  les  formes  modernes,  postérieures  au  xvio  s. 

Enniez,  loc.  à  Bussigpny,  D.  Morges  ;  voir  Henniez. 

Ensex  ou  Encex,  pâturage  d'Ollon  =  en  Sex,  in  Saxo,  dans  le 
rocher  ;  en  1291,  Escez  =  es  Sex,  dans  les  rochers. 

Ensier,  loc.  à  Monthey,  dans  les  rochers  des  gorges  de  la 
Vièze  (Eusier  par  faute  de  gravure  atlas  Siegfried  g^gj)»  vers  En 
Siez,  1696  =  dans  les  rochers  ;  cette  diphtongaison  Siez  pour 
Sex,  du  latin  saxuniy  se  retrouve  ailleurs  :  dessus  le  Siaix  à  Vey- 
taux. 

Enson,  alpe  sur  Vernamiège^  Valais,  Pya  Enson,  i339  ;  Ppoz 
d'Enson  à  Fully  ;  Enson  le  Bémont  à  Saignelégier,  Enson  la 
Fin  à  Saint-Braix,  Enson  la  Joux,  à  Roche  d'Or,  les  trois  Jura 
bernois  ;  du  v.  fr.  en  som^  au  sommet.  Pour  Pya,  voir  ce  mot. 
Bonnenson  à  Bex  :  les  bonnes  (terres)  du  sommet. 

Les  Entes  à  Bursins,  Grét  des  Entes,  Bretonnières,  es  Entos, 

Entoz,  Pont-la-Ville,  Lignerolles,  Pampîgny,  Etagnières  ;  à  TEn- 

toz  à  Yens,  Mont-la- Ville,  es  Entoz  à  Suchy,  i5i2,  es  Antoz  à 

MassonnenSy  Fribourg,  et  Conlhey,  aux  Entes,  es  Entoz  à  Choëx, 

Monthey,  Antes,   1696.  La  localité  es  Emptoz  à  Blonay  nous 

donne  l'origine  probable,  du  latin  emptus,  acheté  =  (fundos) 

emptos,  fonds,  terres  achetées. 

Notons  toutefois  que  M.  le  prof.  Bonnard  (in  litt.)  n'admet  pas  que  ce 
soit  une  preuve  :  «  On  écrit  parfois  p  devant  t  sans  raison  ;  ainsi  domp- 
ter, de  domitare,  qui  n'a  pas  de  p.  » 

Envelier,  D.  Delémont  =  in  villare,  dans  le  village. 

Enroardesou  Invuardes,  ham.  de  Payerne,  en  WardeSy  1278, 
M.  R.  VI,  809  ;  de  en  et  VuardeSj  du  patois  vuardâ^  garder,  v. 
h.  ail.  wartan. 

Envy,  D.  Orbe,  Envi,  1216,  Envy,  1859  ;  du  latin  in  via,  sur 
la  route.  —  M.  de  Charrière  traduit  in  viiSy  au  carrefour  de  deux 
chemins,  ce  qui  nous  paraît  moins  conforme  à  Torthographe. 


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150  EPAGNIER  —  EPENDES 

Epagnier,  Neuchâtel,  Espagniey  ii63,  iao8,  Ispaniei,  Espa-- 
niei  vers  1180,  Donat.  Haut.,  Arch.  Fr.  VI,  Espagniez,  Hispa^ 
nie^  1192,  Espagniacam,  1201.  —  Epagny,  D.  Gruyère,  Espa- 
gniePy  iii5,  Espagnie^  1196,  Epanyej  1278,  etc.  ;  de  (fundum) 
Hispaniacum,  domaine  d'un  Hispanius,  gentilice  romain. 

Les  Epagnier  du  Livre  des  Douât.  Hauterive  se  rapportent  à  Epagnier, 
Neuchâtel^  et  non  à  Epagny,  comme  le  fait  par  inadvertance  M.  Stadel- 
mann,  p.  Î7.  Il  est  question  à  plusieurs  reprises  de  vignes  dans  la  loca- 
lité ;  or  nous  ne  pensons  pas  qu'il  y  ait  jamais  eu  de  vignes  dans  la 
Gruyère. 

Epalinges,  D.  Lausanne,  Spanengis,  11 8a,  Espaningiuniy 
1224,  Espalin/o,  Espalingioy  i233,  M.  R.  VI  et  VII,  Espallin" 
gieZy  xrv«  s.  =  chez  les  descendants  de  Spalo,  n.  pr.  germain. 

Epantaires,  loc.  à  Boussens,  D.  Gossonay,  pour  es  Paritaires 
ou  PanthaireSj  barrières,  portes  à  claire-voie  d'un  terrain  clos  ; 
voir  Penthéréaz. 

Epautheires  ou  Epautaires,  ham.  d'Essertines,  D.  Echallens, 
Spelterias  en  885,  888  ;  loc.  à  Bercher  =  champs  d'épeautre,  la- 
tin speltay  céréale  cultivée  par  les  populations  germaines. 

Epauvillers,  Jura  bernois,  Villare^  nSg,  EpavillerSy  1179, 
Hidber,  II  ;  pourrait  être  le  village  de  Spalo^  n.  pr.  germain. 

Epeisses,  ham.  Genève,  Espessi,  1220,  M.  G.  IV,  2.%yEspeys- 
sicy  Rég.  gen.,  Espeissy,  xiv«  s.  ;  —  loc.  à  Ollon  ;  —  Epesses  à 
Lavaux,  Espesses,  1166,  Spesses,  1228,  EspesseSy  i453  ;  —  m.  à 
Puidoux  ;  Episses,  loc.  à  Leytron,  ^ Valais  ;  es  Epessoux  ou 
Epessons,  m.  à  Echarlens  et  à  Vuippens,  diminutif  ;  du  v.  fr.  e«- 
poisse,  espessCy  fourré,  du  latin  spissa. 

Epelouies,  Epeluves,  voir  Pelouyes. 

Ependes,  Vaud,  Spinles,  ii54,  Espinnes,  11 60,  ii74>  Espin- 
des,  1216,  EspigneSy  1227,  SpinneSy  1261  ;  —  2®  Fribourg, 
SpindiSy  1142,  ii47,  M.  F.  II,  220,  2&Sy  Espindes,  ii63,  Matile, 
Ispindes,  Espinnes,  1174,  Espindis,  1180,  PindeSy  1198,  M.  F. 
III,  69,  EspindeSy  1228,  M.  R.  VI,  SpindeSy  1261,  F.  B.  11,343, 
EspineSy  Espignes,  i354,  Matile,  Spins,  i356,  Jahrb.  Schw. 
Gesch.  n,  237  et  i449  ;  du  latin  spinas,  épines. 


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EPENEY  —   ERDES  151 

Epeney,  Villars  — ,  Yverdon,  et  les  divers  hameaux  Epenex  à 
Crissier,  Ecublens,  et  3  ham.  Friboui^,  Epeiiay,  Ecublens,  Es- 
penaiy  laSi  ;  Espigny  à  Ollon,  Epepis,  Monthey,  Espeniz^ 
|a8i  ;  Epe^ets,  Aile,  D.  Porrentniy  ;  du  latin  spinetum^  fourré 
d*épines.  EpÎBassey  à  Saint-Maurice,  Valais,  Silvam  Spinaceti 
vers  85o,  Splnacetum,  12149  Espinassex,  ia63,  Espinassetum^ 
laSi,  augmentatif.  A  la  m^me  racine,  mais  dérivés  directement 
du  français,  se  rattachent  les  nombreux  TEpenaz,  les  Epinettes, 
Montpreveyres,  Epenattes,  Fal^j,  D.  Porrentruj,  Epeiiaux  à  Lo- 
naj,  Epenoud  à  Commugny,  Epignat  à  Evionnaz,  Epignaz, 
1760,  Penau,  ham.  du  Mont  sur  Lausanne,  EspinouXy  i34o,  Es- 
pinauZy  ikl^y  qui  s'est  décomposé  en  es  Pénaux^  puis  Penau. 

Epetex,  Es  — ,  prés  à  Saint-Maurice  et  à  Colombey,  ceux-ci 
aussi  es  Paquais.  Cette  dernière  forme  montre  l'origine  :  corrup- 
tion de  es  Patais  pour  Paquais,  permutation  valaisanne  q-t. 

Les  Epiquerez,.  comm.  D.  Franches-Montagnes,  est  formé  de 
es  Piquerez  ;  on  dit  aussi  et  mieux  Les  Piquerez  ;  peut-être  n.  pr. 

Eplatnres,  ham.  Chaux-de-Fonds,  et  TEplature,  loc.  aux  Pom- 
merats  ;  de  es  et  platures^  terrains  plats. 

Epoaisats  ou  Epoisat,  voir  Posât. 

Erbio  ou  Erbioz,  ham.  de  Nax,  Valais,  très  probablement  le 
Elbio  de  Petrus  de  Elbio^  1224,  M.  R.  XXIX,  244  ;  sans  doute 
autre  forme  de  la  racine  a/6,  blanc,  devenu  erb^  comme  dans  Er- 
bivue,  Erbogne,  synonymes  de  Albeiive,  Albone,  à  cause  de  la 
teinte  blanche  du  terrain  gypseux  où  il  est  situé. 

Erbivue,  ruisseau  près  Montbarry,  Gruyère,  et  autre  forme  du 
ruisseau  d'Albeuve,  Gruyère  =  alba  aquay  eau  blanche. 

Erbogne  ou  Arbogne,  rivière  et  ham.  D.  Broyé,  Fribourg, 
forme  parallèle  de  Albona,  Aubonne  ;  du  celte  alby  blanc,  et  ona, 
cours  d'eau. 

Erdes,  village  de  Conthey,  Valais,  ErdeSy  1208,  i255,  HerdeSy 
\2ît^y  1239,  1275,  i446-  C'est  aussi  un  lieu-dit  à  Granges,  Valais. 
Peut-être  l'adjectif  v.  f .  verdy  verde  ;  le  patois  de  plusieurs  vil- 
lages de  la  contrée  supprime  souvent  le  v  initial  atsey  ein  (Ayent), 
entro  (Savièse),  etc.  Le  village  est  au  milieu  de  vertes  prairies. 


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152  ERGISCH  —   ERSE 

Ergiscli,  D.  Louèche,  Valais,  Argessa  ii  fois  iioo-i4oo,  Or- 
gissa,  1279  ;  peut-être  de  la  racine  celtique  argOy  brillant,  clair, 
à  cause  de  sa  situation  sur  un  plateau  bien  ensoleillé. 

Erguel,  ancien  château  ruiné,  vall.  de  Saint-Imier,  fondé  au 
ix«  s.  par  la  famille  d'Arg^uel,  près  Besançon  ;  probablement 
même  racine  argo. 

Aux  Ërines,  pâturage  et  fauchages  à  Gryon,  en  patois  aux 
jtirnets  (Isabel)  =  probablement  ArenetSy  soit  dim.  d'arein^ 
avalanche  poudreuse,  endroit  où  descendent  de  petites  avalanches 


Emayaz,  loc.  à  Hérémence  =  Vernayaz,  apocope  du  v  ;  dans 
certains  patois  du  centre  du  canton  on  supprime  le  v  initial  (v)ein,^ 
(v)atse,  etc. 

Erpilles,  pâturage  de  Rougemont  ;  autre  forme  d'Arpille,  du 
latin  alpicula^  petite  alpe. 

Les  Erres,  écart  de  Cottens,  Frib.,  entre  les  chemins  de  Lenti- 
gny,  de  Lovens  et  d'Onnens  ;  du  v.  fr.  erre^  du  latin  iter,  au  sens 
de  chemin  =  les  chemins. 

Errouvenaz,  Errouvenoux,  3  loc.  C.  Frib.,  pour  es  Rouve* 
naz,  etc.,  voir  Ruvînes. 

Erschmatt,  D.  de  Louèche,  Valais,  Huers^  1209,  1242,  1267, 
1828,  Uyers  et  Uiers^  1260,  Hoers^  i357,  i38o,  HuyrSy  i4oo, 
HoerSy  i453.  A  cette  époque  Tallemand  s'est  établi  dans  la  con- 
trée et  le  nom  s'est  modifié  par  l'addition  du  mot  germanique 
matU  prairie.  Quant  à  Huers,  c'est  sans  doute  une  forme  plurielle 
de  huerty  jardin,  en  patois  du  Dauphiné,  aert  en  romanche,  du 
latin  hortus. 

L'Erse  (ou  Ersse),  forêt  à  Monthej  ;  les  Erses,  pâturage  à  Con- 
cise, Jura  ;  l'Herse  ou  Lerse,  montagne  à  Evionnaz  ;  les  Heiv 
sattes,  forêt  à  Pierrefitte,  Jura,  suffixe  dim.  jurassien  atte^  ette  ; 
paraît  être  un  participe  pris  substantivement  du  verbe  v.  fr.  herdrCj 
erdre,  aerdre,  s'accrocher  ;  il  désigne  des  forêts  rapides,  comme 
accrochées  au  rocher,  —  ce  qui  est  le  cas  pour  les  localités  valai- 
sannes  !  —  par  une  figure  comme  celle  de  la  Grappe,  Greppon. 
De  la  même  racine,  les  moulins  de  l'Ers,  faussement  écrit  Lers,. 


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ERTBTS  —  ESSEIN6ES  153 

suspendus  aux  parois  des  gorges  de  la  Liène  près  Lens,  Valais, 
et  les  chalets  de  Ders  pour  d'Ers,  pâturage  dans  le  vallon  préci pi- 
teux de  la  Derzence,  affl.  de  la  Liène. 

Ertetfi,  pâturage  à  Ormont-dessus,  frontière  bernoise,  Yretes 
dans  les  délimitations  de  froolière  avec  le  Ghâtelet  en  i44i  et 
i474-  Cette  forme  primitive  rappelle  singulièrement  Tirette,  val- 
lée de  la  Lizeme  =  petite  aire,  petit  plateau  dans  la  montagne. 

Esbons,  écart  d'Aubonne,  Bonez,  i235,  M.  G.  XV,  7  ;  d'après 
cette  ancienne  forme  =  es  Bonnes  (terres)  ;  voir  cependant  Bon. 

Escalaz,  vignes  à  Granges,  Valais  ;  du  latin  scala,  provençal 
escala,  vignes  en  pente  rapide  s'élevant  par  degrés.  Ehalaz  à 
Ajent,  le  même  mot  h  =  c. 

Eschert,  ail.  EscherZy  D.  Moutier,  Berne,  Escert,  1179  =  Es- 
sert,  permutation  jurassienne  ss-ch  conmie  sire-chire  ;  une  vigne  à 
VEschertely  1179,  à  Nugerol  (Landeron). 

Eschiens,  voir  Echichens. 

Eslex  ou  Es  Loex  ou  Eley,  ham.  de  Lavey,  entre  les  parois  de 
rochers  qui  descendent  au  Rhône,  la  LeXy  ibol^y  Furrer,  III  ;  Est- 
iez, loc.  à  Evionnaz  ;  de  es,  dans,  et  leiy  rocher  ;  voir  Lex. 

L'Esparse,  ruisseau  à  Payerne  ;  participe  adjectif  espars^  du 
V.  fr.  espardrBy  répandre,  disperser  :  ruisseau  qui  verse  ses  eaux, 
qui  déborde. 

Esseinges  ou  Essinges,  ham.  de  Surpierre,  Frib.,  Essenges, 
1278  ;  ham.  de  Léchelles  et  de  Gumefens,  m.  à  Seigneux  ;  Mon- 
tessingeoz  à  Attalens  ;  probablement  =  chez  les  descendants  de 
EssOy  variante  de  Azzo^  Ezzo^  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  191  ; 
mais  à  côté  de  ces  hameaux,  on  trouve  un  grand  nombre  de  lieux- 
dits,  non  habités,  qui  paraissent  avoir  une  autre  origine  :  en  Es- 
singe  à  Mézières,  Frib.,  loc.  à  Chénens,  Praratoud,  Frib.  ;  à 
Payerne,  les  deux  Combremont,  Thierrens,  Baulmes,  Arnex, 
Vaud  ;  Essanges  à  Moiry,  Esseilges  à  Penthéréaz  ;  au  xii^  s. , 
Donat.  Haut,  passim,  une  loc.  territoire  de  Lussy,  in  LoBsingi, 
Essengia,  Essingia,  et  à  VEssangia  à  Praroman.  Une  charte  de 
1217,  M.  F.  II,  io5,  parle  de  la  décima  de  Lessengi  de  Lusera- 
bloz,  sive  de  Naiz.  Celles-ci  nous  paraissent  être  le  subst.  verbal 


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154  ESPERSIERS  —  ESSETTES 

du  verbe  v.  fr.  etsengierj  rouir  :  endroits  où  Ton  fait  rouir  le  chan- 
vre. Peut-être  faut-il  y  rattacher  une  partie  des^noms  précédents. 

Les  Espersiers,  écart  de  Gorsier,  Vevey  ;  peut-ôtre  du  verbe  v. 
fr.  espei:dre,  anc.  part,  espers  dont  nous  avons  gardé  le  part,  mo- 
derne éperdu  =  maisons  écartées,  comme  perdues. 

EsparsUlier,  loc.  à  Etojr  ;  paraît  être  de  la  famille  du  verbe  v. 
fr.  espardre,  part.  esparSy  éparpillé. 

Les  Essapeux,  loc.  D.  Porrentruy  ;  article  aggcluliné  pour  es 
Sapeux,  celui-ci  formé  de  la  racine  sap,  sapin,  et  du  suffixe  dimi- 
nutif eux  =  eolum,  iolum  =  aux  petits  sapins. 

Esserdilles,  ham.  des  Bois,  Jura  bernois  ;  dim.  de 

Essert,  en  France  essart,  eyssarty  issarty  du  bas  latin  eocsar^ 
tam,  terre  défrichée.  Nom  de  3  com.  Vaud,  2  Frib.  et  de  centaines 
de  hameaux  et  lieux-dits«  Anciennes  formes  :  Essert-sous-Champ- 
yeniy  Exertas  vers  iog5,  Essert*Pittet,  &per/a^,  iioo,  Issert, 
val  Ferret,  Valais,  Exert,  1228.  De  là  aussi  Essertes,  Sartis, 
ii54  et  1162,  M.  G.  IV,  77,  Exertis,  iiSoy  Essertes,  1271  ;  Es- 
sertines,  D.  Rolle,  1228,  M.  R.  VI,  ExertineSy  i344>  Essertio  à 
Aile,  D.  Porrentruy,  fausse  orth.  pour  Easertiau,  Essertons,  di- 
min.,  nombreuses  loc.  ;  Essertoux  à  Chardonne  (permutation 
ons-oux),  Essertze,  alpe  de  Rougemont,  Esserze,  alpe  d'Héré- 
mencCy  Valais,  Echerté  ou  Echertes,  loc.  à  Luc,  Esserlex  à  Vé- 
rossaz.  Valais.  Composés  :  Exergiilod,  ham.  d*011on,  pour  Es- 
sert-Gillod,  n.  pr.  ;  Exertimont  aux  Ormonts,  en  Exermon, 
i332  ;  Essert-Fallon,  ham.  d'Epiquerez,  Jura  bernois,  de  Falloriy 
n.  pr.  :  en  i347  vivait  un  Jean  Falum  à  Ocourt.  Aux  Nesserts  à 
Fleurier  et  les  IVesserts  à  Courroux  :  n  agglutiné  de  la  liaison 
En-Essert.  Gertoux,  ham.  de  Perly,  Genève,  Sartoux  vers  i537 
(Du  val,  Ternier  et  Saint-Julien,  p.  90)  ;  dérivé  de  sorte  r  y  défri- 
cher, syn.  d'Essertons,  avec  permutation  ons-oux  comme  dans 
Essertoux. 

Les  Essettes,  chaîne  de  rochers  dentelés  près  du  glacier  de  Sa- 
leina  ;  les  Essets,  alpes  de  Bex  ;  les  Echessettes  (ch-ss)  au  val 
Ferret,  dim.  correspondant  à  aisselle  ;  du  latin  axillay  avec  le 
sens  d'échancrure,  d'angle  ;  allusion  aux  dentelures  en  scie  des 


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ESTAVANNENS   —   ESTEYEN^NS  155 

rocherSy  par  la  même  figure  qui  fait  dire  Taisselle  des  feuilles 
pour  Taugle  aigu  entre  la  feuille  et  la  tige. 

Estavaniiens,  D.  Grujère,  Frib.,  EstavanenSy  1281,  Extave^ 
nenSy  i453  =  chez  les  descendants  d'un  Germain  au  nom  indé* 
terminé  Stabatin,  Stabadin?  (Stadelmann.) 

Estavayer-le-Lac,  âS'/ai^aiW,  ii58,  1162,  M.  F.  III,  Stavail^ 
Stavaia,  1177,  ^-  ^-  '»  Estavay,  ii84,  Estaoail,  1224,  Sta- 
violai,  1225,  M.  R.  I,  208,  Stavayay  1244»  Esfavayacum,  1266, 
Stavay^  i3oo,  F.  B.  II,  Staoiacum  dans  les  chartes  du  xv«  s.  — 
Estavajer-le-Gibloux,  Stavael,  11 42»  Cart.  Month.,  Staviolum 
sab  Jublopy  1227,  Estavaiel-li  vUa^  1228,  etc.  Le  suffixe  acum 
n'est  qu'une  graphie  de  chartiste  et  ces  deux  localités  doivent  être 
exclues  des  noms  en  acum.  Gatschet  dérive  Ëstavayer,  ail.  Stâffis, 
patois  Tavaï,  du  bas  latin  stadivum,  ail.  sfady  staad^  lieu  de  dé- 
barquement ;  mais  si  cela  est  bon  pour  la  ville,  cela  ne  convient 
guère  pour  le  village  du  Gibloux.  Ensuite  cela  ne  tient  pas  compte 
des  anciennes  formes  ci-dessus.  Nous  pensons  nous  approcher  da- 
vantage de  la  vérité  en  rattachant  ce  nom  au  v.  h.  ail.  ataffal^ 
aujourd'hui  staffely  station,  étape,  surtout  des  troupeaux  s'élevant 
à  la  montagne.  M.  le  prof.  Bonnard  nous  objecte  (in  litt.)  que  le 
f  de  staff  ne  s'est  pas  changé  en  v  dans  les  mots  romands.  C'est 
vrai  pour  les  mots  introduits  récemment,  qui  ne  remontent  pas  au 
delà  du  XYi*  s.,  tandis  que  ceux-ci  ont  passé  dans  le  romand  au 
XIP  et  sans  doute  avant. 

Dans  le  Gart.  HautrCrét,  M.  R.  XII,  p.  198,  on  trouve  la  mention  d'un 
Gererdus  apud  villam  cujus  nomen  est  Thasoael.  Au  Répertoire,  p.  256, 
M.  Hisely  le  rapporte  à  Estavayer-le-Lac.  Nous  sommes  d*accord  pour 
identifier  avec  Ëstavayer  ce  nom  qui  ressemble  beaucoup  au  patois  Ta- 
vaî.  La  métathèse  de  Vs  est  curieuse.  C'est  peut-être  une  simple  faute  du 
copiste  qui  deux  lignes  plus  bas  écrit  Wiuricus  pour  Ulricus.  Toutefois 
nous  rapporterions  plutôt  ce  Thasvael  à  Estavayer-le-Gibloux  :  il  y  est 
question  de  la  dime  de  Bouioz  donnée  à  Haut-Crét  et  les  personnages 
nommés  sont  presque  tous  des  villages  voisins  du  Gibloux. 

Estevenens,  D.  Glane,  Fribourg,  Estevenens,  i4o3  =  chez  les 
descendants  d^Esteoeriy  n.  pr.  germain  dérivé  du  latin  Sfephanus 
(Stadelmann). 


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456  ESTRANGUELION  —   ETER 

En  Estranguelion,  loc.  à  Etoj,  Vaud  ;  endroit  où  abondent  les 
poiriers  aux  poires  âpres,  appelées  poires  étrangle^  poires  d*e8^ 
tranguillorty  ailleurs  poires  channes.  Un  des  rares  cas  où  la  lo- 
calité est  désignée  par  le  fruit  (es  Cerises  près  Grandson). 

Etablons,  chalets  sur  Iserabloz,  Valais,  montana  de  Establoriy 
1262,  Wûrstbg.  ;  de  stabulanty  étable,  et  suffixe  dim.  on. 

Etagnières,  D.  Echallens,  Estanneres^  1202,  M.  R.  VI,  187  ^^ 
et  1238,  ib.,  p.  682,  Estaneres,  1290,  M.  R.  XIV,  Etaniêres, 
1877,  Ethagnires,  i4o3,  Estagnyeresy  i424>  Etagnire,  loc.  à 
Villars-le-Terroir  ;  de  es,  dans,  aux,  et  tanières,  de  taxonariay 
terrier  de  blaireau. 

Aux  Etalles,  prés  à  Ormont^iessus  et  pâturage  à  Ennej, 
Gruyère  ;  à  TEtélay,  pré  dans  la  forêt  sur  Roche  et  taillis  à  Port- 
Valais  ;  à  TEtellay  à  Leytron  ;  Plan  de  l'Etallaz,  alpes  de  Châ- 
teau-d'Œx  ;  Combe  des  Etelles  à  Saint-Ursanne,  Berne  ;  proba- 
blement du  patois  étale^  s.  f.  pi.  copeaux,  itella,  etella,  s.  f. 
bûche  ;  endroits  où  Ton  met  en  bûches  le  bois  de  chauffage  ou  lieu 
où  on  le  dépose  pour  le  service  du  chalet. 

Etaloges,  ham.  de  Buchillon  et  ruisselet,  D.  Morges.  C'est 
probablement  la  localité  désignée  dans  une  charte  de  Saint-Prex, 
M,  R.  VI,  265  «  li  boscez  entre  les  doves  eschaloges  ;  >►  de  là  éca-- 
loges,  étalages,  permutation  populaire  de  c  en  t. 

Etambeau,  maison  à  Château-d*Œx  ;  Etambot,  loc.  vignoble 
de  Lausanne,  Estamborc,  EtamboCy  ExtamboCy  1228,  1286, 
M.  R.  VI,  248,  inter  Warcheriam,  la  Vuachère,  et  lo  Ruai  de  Pa- 
laieres,  le  ruisseau  de  Paleyres. 

Etavez,  ham.  du  Mont  sur  Lausanne  =  é^  Tavez  ou  es  Tavels, 
syn.  de  tabernae,  cabanes,  comme  on  le  voit  par  Tavel,  Fribourg^ 
Tavelsy  1228,  et  Tabernae,  ii5o  et  I255  ;  voir  Tavel. 

A  l'Eteindiaz,  champs  à  Henniez  ;  patois  eteindia,  étendue. 

Elep,  forêt  D.  Neuchâtel,  traversée  par  une  ancienne  route  que 
Ton  croit  romaine  ;  le  patois  a  étier,  route,  chemin  (Bridel).  — 
D'après  le  Dict.  géog.  d'Attinger,  du  latin  «ïcr,  au  sens  de  che- 

^  Le  texte  porte  Esianueres  :  fausse  lecture  ou  coquille. 

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ETERPAS   —   ETRAY  157 

min,  de  passage.  Cela  ne  nous  paraît  pas  possible,  iter  ayant 
donné  erre^  s.  m.  et  f.  ;  origine  à  rechercher. 

Eterpas,  loc.  à  Vallorbe,  Ollon,  Chàteau-d'Œx,  Rossinières,  et 
3  Frib.  ;  Eterpeis,  Monnaz  et  Grangettes,  Fribourg,  Eterpeys  à 
Lausanne,  EsterpaieSj  1224  et  1242,  M.  R.  VI,  243  ;  Eterpys  à 
Suscévaz,  Essertines-Jorat,  Eterpis,  une  i2«  de  loc.  ;  Esterpis  à 
Vionnaz,  Etierpes  à  Dorenaz,  Esterpoz  à  Morcles,  etc.  ;  du  latin 
extirpata^  endroits  défrichés.  Eterpon  à  Conthej  doit  être  de  la 
même  famille  ;  es  Esserpes,  champs  à  Sainte-Croix,  paratt  être 
une  autre  forme  de  Esterpes,  la  permutation  exceptionnelle  st-ss 
due  à  rinfluence  de  essert  qui  a  le  même  sens. 

Etiez  ou  Etier,  ham.  de  Vollèges,  Bagnes,  Octier^  i  i5o,  Hid- 
ber,  II,  Octiez,  1177,  Furrer,  III,  4i,  OitieZj  1179,  OttieZy  1198, 
Oihiez,  i245,  Oytier,  1249,  OcthieZy  1280,  Octyez,  i3i5. 

EUvaz,  vallée  et  ham.  de  Château-d*Œx,  Leytivay  1478»  i528, 
M.  R.  XXIII,  99,  237  ;  du  latin  aestivay  lieu  où  Ton  passe  l'été. 

Etoules,  loc.  à  Pampigny,  D.  Cossonay  ;  autre  forme  (bourgui- 
gnonne) du  fr.  étealcy  chaumes  qui  restent  après  la  moisson,  en 
patois  et  rouble  y  du  latin  stipula, 

Etoy,  D.  Morges,  Stuie,  ii45,  Estui^  1167,  i2o4,  Stoyy  1177, 
Estucy  i2i5,  1234,  Estuyy  1269,  EstueZy  i349,  ^-  ^^  Stuez, 
1379,  Arch.  Schw.  Gesch.  XIII,  Estuey^  i43o,  etc.  D'après  Gats- 
chet,  du  V.  h.  ail.  stuba,  étable  à  moutons. 

Etrabioz,  ham.  de  Payerne,  villam  de  StabuliSy  1 148,  M.  F. 
I,  375,  ExtablOy  1299  ;  de  stabulum,  étable,  avec  épenthèse  d'un 
r.  Cette  addition  est  ancienne  :  «  Yestrablo  sito  in  finagio  de  Vi- 
rier,  »  dit  une  charte  de  1278,  M.  G.  VII,  i38. 

Les  Etramaz,  hameau  écarté  de  Bottens,  près  du  Talent  =  ex- 
trême de  extra,  en  patois  estra. 

Etraz,  faubourg  de  Lausanne,  StratOy  12 16  et  vers  i23o.  Es» 
truy  1239,  M.  R.  VI,  446,  664;  de  (via)  strata,  situé  sur  la 
route;  route  d'Etraz,  Myes-Crassier,  Nyon-Aubonne-Cossonay. 
En  Etraz,  au  petit  Etraz,  loc.  à  Russin,  Grenève,  sur  un  ancien 
chemin  de  Genève  à  Farges,  n^ème  origine. 

En  l'Etray,  m.  Ormont^dessus,  vers  la  Grande-Eau,  l'Etrait, 


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158  ETRËMBIÈRES  —   EVERDES 

alpes  de  Liddes,  en  Etrey  à  Echandens  et  plus.  loc.  Frib.  ;  le 
même  mot  que  les  Etroits  à  Sainte-Croix,  loc.  resserrée  et  à 
Vionnaz  Esirey^  Etrey ^  1728  ;  v.  fr.  étreit,  Pierre  Etroite,  loc. 
alpes  d'OUon,  comme  les  Etroits  à  Sainte-Croix  :  loc.  dans  des 
vallons,  des  combes  étroites. 

Etrembières,  loc.  et  pont  près  Genève,  jadis  es  TrembièreSy 
les  Tremblières  dans  Spon,  1680,  aux  TrembièreSy  1682,  M.  G. 
XXIII,  276  =  aux  taillis  de  trembles  ;  du  latin  tremula. 

Etrèves  ou  Etrives,  ham.  d'Ollon,  entre  Charpîg^j  et  le 
Rhône;  la  Grande  Estrivaz,  prés  à  Barges,  plaine  de  Vouvry,  Va- 
lais, 1722.  A  Létrivaz  à  Maracon,  probablement  même  origine^ 
mais  laquelle?  Le  v.  fr.  a  estrify  s.  m.  et  estrive^  s.  f.,  dont  le 
sens  principal  est  querelle,  combat,  bataille,  et  d'autres  sens  abs- 
traits difficilement  applicables. 

L'Etroz  ou  ritroz,  petit  village  écarté  de  Trient,  Bas  Valais, 
Etroz,  loc.  au  Sanetsch,  Valais  ;  Aitroz,  loc.  à  Vionnaz,  EstrwZy 
1723  ;  litroz  de  Seilon,  chalet  le  plus  élevé,  vallée  d'Hérémence  ; 
ritroz  du  Bouis,  chalets,  alpes  d'Ardon  ;  aussi  C.  de  Vaud  :  Bois 
d*Etroz  à  La  Sarraz.  Bridel  le  définit  chalet  des  Alpes  les  plus 
élevées,  diminutif  à'etrabllo.  Mais  ce  diminutif  par  retranche- 
ment nous  étonne.  Ces  mots  viennent  du  v.  fr.  estre,  s.  m.,  em- 
placement dans  un  lieu  ouvert,  parent  du  latin  exteruSy  ital.  estera 
=  étranger,  lointain. 

Les  Eudriuis,  loc. ,  prés  humides  à  Massongex,  vers  les  sources 
de  la  Lœnaz,  es  Haadrans  vers  1720,  Audran^  1761. 

Euseigoe  ou  Useigoe,  ham.  vall.  d'Hérens,  Valais,  Usegni^ 
Usogniy  1200,  W?^n/i/,  xiii«  s.,  Ysoyny,  1879,  M*  ^*  î  d'après 
Gatschet,  avec  quelque  réserve,  de  sogniey  soignie,  redevance  qui 
consistait  pour  le  vassal  à  cultiver  de  Tavoine  pour  son  seigneur. 
Ce  serait  donc  l'endroit  où  l'on  cultivait  ou  bien  où  Ton  livrait 
l'avoine  au  seigneur. 

Evaux,  ham.  de  Onex,  Genève  =  es  Vaux,  aux  Combes  ;  sou- 
dure de  l'article  comme  Everdes,  Ëtagnières,  etc. 

Everdes,  ham.  d'Echariens,  Gruyère,  J.  de  Eoerde,  11 87, 
Hidber,  !,  534,   Verdes,  i343,  M.  F.   IV,  93,   Verdes,  i35o. 


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EVI  —  EVORDES  159 

Everdes,  1894,  M.  R.  VII,  276,   ail.  GrûDing^cn  ;  es  Verdes  = 
dans  la  verdure. 

Evi,  ruisseau  à  Albeuve  ;  du  celte  ève^  ive,  eau,  correspondant 
du  latin  aqua  ;  voir  Aiguë. 

Evilard,  D.  Bienne,  Berne,  ail.  Leubringen  ;  de  es  et  du  bas 
latin  villarBy  réunion  de  fermes  (villa),  soit  village.  ♦ 

EykmnaZy  D.  Saint-Maurice,  Valais,  Eounna  vers  loao,  Hid-> 
ber,  I,  3io,  Eviona^  1268,  M.  R.  XXX,  86  et  1760,  Archives 
communales  ;  comme  Evian,  Açuianum  dans  les  chartes,  formé 
des  racines  celtiques  eue  =  eau,  et  ona  =  rivière. 

Evolène,  D.  Uérens,  Valais,  EwelinUy  1260,  Eweleina^  i255^ 
Ewolenaz,  i44d»  P^î^  Evolénax  ;  de  ewe^  eau,  et  latin  hniSy 
doux,  eau  trïmquiile  (d*après  Gatscfaet).  La  Borgne  y  est  relative- 
ment paisible.  J.  Monody  Guide  du  Valais^  tire  ce  nom  d'éoote^ 
éboulement  ;  nous  ignorons  ce  mot,  en  tout  cas  les  formes  primi- 
tives ne  permettraient  pas  cette  explication. 

Evoettes»  loc.  au  Sépey  ;  Evouettes,  loc.  à  Berolle,  Corsier 
(Genève),  à  Saint-Martin  d'Hérens,  et  vill.  D.  Monthey,  Evuytes^ 
i436,  HedyeZy  1293,  Eyâiez^  AydieZy  M.  R.  XXX  et  2«  s.  II, 
i4.  Les  deux  noms  se  confirment  Tun  l'autre  :  Evouettes,  dim.  de 
evey  eau  =  petites  sources,  et  Eydiez,  collectif  de  eydie^  eau.  Il  y 
a  2  ham.  Evouettes  d'en  bas  et  d'en  haut  ;  celui  d'en  bas,  le  plus 
important,  s'appelait  Eydier  en  i436  :  «  undecim  fbci  (foyers)  à 
Eydier,  quinque  à  Evuytes.  »  Yvœttes,  en  latin  Aquetas,  charte 
de  i556,  loc.  à  Ollon,  même  sens  ;  une  loc.  Aiwetes  (ou  Aivuetes) 
à  Verconn,  Valais,  laôo.  Evuex  Roche  ;  de  ève  et  coll.  ex.  Un 
Evezy  Eivex  en  1228,  Cart.  Laus.  M.  R.  VI,  178,  2i3  est  peut- 
être  l'Invuex  à  Granges. 

Evordes,  ham.  de  Troinex,  Genève,  Esvorde&y  1201,  M.  G.  II» 
54,  1222,  i3i8,  M.  G.  IV,  33,  et  XVIII,  24.  La  forme  primitive 
aurait  été  es  Bordes  (permutation  b-v)  d'après  M.  Jules  Vuy, 
Mém.  laat.  G.  IX,  2,  qui  y  rapporte  un  Umbert  de  Bondis,  xiii^ 
s.  La  permutation  b  initial  v,  quoique  rare,  se  présente  parfois, 
par  exemple  Bibiscum,  Viviscum,  Berseya,  Versoie.  Dans  ce  cas 
ce  nom  signffierait  aux  chaumières,  voir  Borde.  D'autre  part,  d'a- 


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160  EYSINS  —  FAGUS 

près  une  communicatioD  verbale  de  M.  W.  Mejlan,  prof,  à  Ge- 
nève, on  trouve  les  formes  es  VorsaZj  es  Vorges^  ce  qui  signifie- 
rait lieu  où  abondent  les  vorzes,  saule  marceau. 

Eysins,  D.  Nyon,  Osinco^  in  pago  equestrico  1002,  Hidber,  I, 
Osins,  ii4o,  ii45  et  ii64,  M.  G.  XIV,  7,  IV,  78,  1202,  XV,  7, 
Oisins^  1211,  1219,  M.  G.  XIV,  Oysins,  i235,  M.  R.  V,  33i, 
OsinSy  Oyssins,  1286,  Cart.  Oujon,  OisinSy  1260,  M.  R.  VI,  898, 
correspondant  de  Ossingen^  C.  Zurich  =  chez  les  descendants  de 
OsOy  OssOy  n.  pr.  g^rm.  que  Fôrstemann  rattache  avec  doute  au 
vieux  gothique  ÔSy  dieu. 

Eyssy  ou  Eissy,  ham.  de  Domdidier,  Fribourg,  Essie  entre 
1 168-1220,  Donat.  Haut.,  Eyssy  y  i4oi.  Essy,  auj.  Essis,  loc.  à 
Châtillens,  D.  Oron,  Essy  y  1278,  M.  R.  XII,  201  ;  comme  Achy, 
de  (fundum)  Acciacunty  du  gentilice  Accius  =  domaine  d'Ac- 
ciuSy  comme  les  Essej,  Âisy  de  France. 

Fada,  Forêt  de  la  — ,  Ardon,  Valais  ;  =  forêt  de  la  fée,  du  la- 
tin/a^a,  faXoisJatay  fadoy  romanche /ae/a.  De  la  môme  racine, 
la  Grotte  aux  Fées  à  Saint-Maurice,  le  Temple  des  Fées  à  Val- 
lorbe,  la  Cave  aux  Fées  à  Croj.  Mais  on  confond  souvent  avec  ce 
mot  celui  de  faye  =  brebis,  aussi  écrit  fée,  voir  Faye. 

Fagoe,  Bière,  et  plus.  loc.  du  Jura  bernois,  es  Praz  de 
Faigncy  loc.  à  Ghoéx  près  Monthey,  plan  de  1715  ;  du  tr./agney 
provençal  fanhay  faigna,  mot  employé  aussi  dans  les  Ardennes 
et  dans  TAunis,  du  bas  latin /ania,  lieu  marécag'eux,  autre  forme 
de  fang«,  et  correspondant  de  Tall.  Fenriy  voir  Fennes. 

Fagus,  du  latin  /agus,  hêtre,  patois  fau,  fou,  feu,  dérive  une 
très  nombreuse  famille. 

i«  De  fagus:  Faug,  loc.  à  Bex,  Burtigny,  Jong^y,  Vuliiens  ; 
Gombe  du  Faoug  ou  Faug,  pâturage  à  La  Rippe,  faussement 
écrit  aussi  Combe  du  Four,  Belfaux  près  Friboui^,  Bellofagiy 
1142,  les  Faougs  à  Founex,  Faoug  ^  près  Avenches,  Foly  1228, 

*  Faou^,  en  ail.  Pfaueo,  a  ud  paon  dans  ses  armoiries.  Ce  sont  des  armes 
pariantes.  L'allemand  tradait  habituellement  f  initial  par  pf.  :  Fines,  Ptyn,  Fa- 


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FAGUS  161 

M.  R.  VI,  Fo,  1290,  1828,  Fozy  i338;  Champ  du  Faux  à  Pra- 
hins,  Côte  es  Faux  à  Yvonand,  les  Faux  à  Peney-le-Jorat,  —  le 
Gros  Foux  à  Neirivue,  es  Foux  à  Fiau|^ère  et  OrsoDDens,  la 
Foux  à  Cronay  et  Charmey,  Son4es  Foux  à  Rossinières  (==  som- 
met des  hêtres),  Entre-Foux  à  Su^ens,  Foux-Praz,  Bussy- 
Moudon,  Fin  du,  des  Fous  à  Thierrens  et  Fenin,  Plan  des 
Faouls  à  Peseux,  —  Crète  du  Feu  à  Massouficex,  Beffeux,  Bello 
fagOj  i4o2,  et  Ppoz  du  Feux  à  Vionnaz,  Pré  de  Feu  à  Colombey, 
jadis  Pré  du  Faug. 

2®  Du  collectif  masculin /a^re/ttm  ;  Fay,  le  — ,  les  Fays  (pr. 
Fey-i)  à  Martigny,  Monthey  et  10  autres  ;  Plan  Fay,  Champ  Fay, 
très  répandus  dans  tout  le  pays  romand  ;  Plan  Fet,  ham.  à  la 
Côte  aux  Fées,  Neuch.  ;  Fey,  D.  Echallens,  Faiy  1 154,  Faio  vers 
ii5o  ;  ham.  de  La  Sarraz  et  3  loc.  Frib.  ;  le  Faz,  bois  à  Peney- 
le-Jorat  ;  Fayet  à  Dizy,  Fayat  à  Trient,  Fayot  à  Val  d'IUiez, 
Fayel  à  Cossonay,  Fayey,  Saint-Gingolph,  Faël  à  Vanlion, 
Fayez  à  Bière,  Fayay  à  Vionnaz  et  les  nombreux  Fahy  du  Jura 
et  à  Aigle,  Fayez^  1718,  Fahy,  D.  Porrentruy,  Fayl,  1177, 
Fahy,  1377. 

3«  Des  collectifs  féminins /agr^aj/a^raria;  Faye  à  Prahins, 
Trey  et  8  autres,  Rouge  Faya  à  Aigle  ;  les  dim.  Fayettaz, 
Fayetaz  ;  la  Fayîre  à  Vionnaz,  Feyère  à  Ollon,  Fayère  à  Esta- 
vanens,  la  Fouéraie  à  Bondry,  Foyers^  bois  à  Beurnevésin, 
D.  Porrentruy,  forme  masc.  correspondant  à  Foyère. 

4*  Les  diminutifs  Fayaulaz,  8  loc.  Vaud  et  Fribourg  ;  Foyau- 
laz  à  Villarimboud,  Fayules  à  Bottens,  Faiola  à  Berlens,  xii«  s., 
FayolaZy  Fayoalay  Faolaz,  i3o9,  àChâtel-Saint-Denis,Faioa/a, 
1298,  à  La  Roche;  dim.  masc.  :  Fayaux  à  Blonay,  Fayeux  à 
Monthey. 

50  Enfin  de  l'adjectif  ya^<n£i5  =  de  hêtre,  dérivent  Plain  Fa- 
hyn,  ham.  de  Pierrefitte,  D.  Moutier,  et  Plain  Phayen  à  Vermes 
et  Corban,  Jura  bernois  =  plaine  (boisée)  de  hêtres. 

vera,  Pfâfcrs,  Fcircttc,  Pfirt,  Faido,  Pfaid,  etc.  C'est  ainsi  que  Eau  est  devenu 
dans  la  boache  des  Allemands  voisins  Pfau,  et  ce  nom  ne  leur  offrait  pas  d'autre 
sens  que  celui  de  l'oiseau. 

M.  D.   8BG.  SélUB,  TOME  VII  1^ 

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162  FAILLA2   —   PARTIES 

A  la  Faillaz,  vig^aes  à  La  Rippe,  subst.  verbal  de  faillir,  v.  fr. 
faille^  s.  f.)  manque,  soluCton,  rupture  de  contiauité  dans  une 
roche,  un  filon,  une  nature  de  terrain. 

Faleon,  Prafalooû,  ham.  près  de  Sierre,  Valais^  Prato  Far^ 
corty  1339,  encore  Parcon  dans  la  popul.  allemande,  Benfareoii, 
prés  à  Griments  ;  Plan  Falcon,  loc.  à  Corbeyrier  ;  du  n.  pr.  FaU 
con  ou  Farcoriy  fréquent  en  Valais  au  moyen  âgpe.  Nous  en  rap- 
prochons Farcounet,  pâturage  et  chalet  à  Ormont-dessous  ;  du 
n.  pr.  Farconety  dim.  de  Farcon,  de  Marquil  Farconetus  du  Sé- 
pey,  qui  acheta  ce  pré  4(  ou  pede  dou  Léser  »,  au  pied  du  Leyzay, 
en  i355.  Un  Farco  vivait  à  Gergnat  sur  le  Sépey  en  i33s. 

Famenaz,  loc.  à  Orges,  D.  Grandson  ;  patois  =  famine,  pour 
désig-ner  un  terrain  improductif. 

Fanel,  ham.  près  Champion,  Berne,  avec  un  bac  sur  la  lliîèle  ; 
probabl^nent  le  même  que  vanel^  passage,  défilé,  du  bas  latin 
oenella,  permutation  p-^sous  l'influence  allemande  (comme  Fiesch 
de  viens). 

Fang,  village  d'Anniviers,  Valais,  et  ham.  de  Bellegarde,  Fri- 
bourgi  de  l'anc.  h.  all./âhan,  clore;  correspondant  des  Clos, 
Clouds  du  pays  romand. 

La  Faraz  ou  les  Fares,  loc.  vallée  de  la  Gryonne,  avec  paroi  à 
pic  sur  la  rivière  ;  la  Faraz,  torrent  impétueux,  vallée  d'Isérables, 
Valais  ;  campagne  à  SaintrLégier  ;  ham.  de  Vufflens-la-Ville, 
Fara,  1260,  1377  ;  et  3  autres  loc.  ;  en  Phare  à  Monthey,  Farre^ 
1696,  FarCy  1819  ;  les  Farettes,  défilé  et  paroi  à  pic  sur  la 
Grande  Ëau  près  Aigle,  es  Farestes^  plans  de  17 18  ;  la  Farao- 
saz,  pâturage  sur  le  rocher  du  Lécherex,  Ormont^dessus  ;  Faralte 
à  Preùng^,  Don  Faratle  à  Courroux,  Jura  bernois  ;  Mont^Fa^ 
ron  à  Apples.  Peut-être  dérivés  du  verbe  v.  h.  a\\.  /arârij  aller, 
ou  de  la  même  racine  Jar,  origine  inconnue  qu'on  trouve  dans 
faraud,  prîmiti vouent  fier,  orgueilleux. 

Les  Farenes,  lieu-dit  à  Villette,  La  vaux,  les  Fama,  champs  à 
Chabrey  ;  du  patois  farena  (far'na)  =  farine,  employé  pour  dési- 
gner une  terre  sèche,  très  meuble,  poudreuse. 

Parties  (e  final  légèrement  ouvert),  forêt  des  *-  à  Finhaut  ; 


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FARVAGNY  —   FAYE  163 

part,  passé  fém.  du  verbe  v.  fr.  sarlir^  briser,  défricher,  avec 
permutation  valaisanne  s-f  ;  équivaut  eaviron  à  forêt  des  Ësserts. 

Farvagny,  2  com.  Fnhom^j  Favarniacuniy  1082,  Ftwerniei^ 
^oiiarnie/,  II 38,  DoDat.  Haut.,  Arch.  Fr.  V!,  Faverniacunty 
1286,  M.  G.  XV,  iit^j  FavergnyCy  i453,  etc.  ;  de  (fandam)  For 
briniacurriy  domaine  d'un  FabriniuSj  g^ntilice  romain. 

A  la  Fattaz,  vignes  à  Conthej,  Valais  ;  du  patois  fatta^  poche, 
au  fig*.  pour  un  lieu  enfoncé  ;  la  même  métaphore  à  Champvent  : 
es  Poches,  vignes. 

Fauconnière»  Revers  de  — ,  paroi  rocheuse  dominant  à  TO.  le 
lac  de  Joux  :  endroit  où  nichent  les  yaucon^. 

La  Fa  va,  sommet  2614  m.  au  S.  du  Sanetsch,  Valais,  Sex  de 
la  Faba  dans  Lutz  ;  de  faoa^  latin  faba^  fève,  à  cause  de  sa 
forme  ;  à  la  Favaz,  loc.  à  Mont,  D.  RoUe,  lieu  où  Ton  cultivait  la 
fève,  de  même  les  diminutifs  en  Favel,  Favaulaz  à  Villargiroud 
et  Broc,  et  les  collectifs  es  Faveires,  prés  à  Ormont-dessus, 
champs  à  Sévery  ;  la  Faveire  à  Vaulion  et  Vucherens  ;  le  Favîer 
à  Tramelan  ;  en  Favez  à  Esmonts,  à  Rue  ;  les  Favîères  à  Esser- 
tinesy  D.  RoUe,  et  Favery,  ham.  à  Blessens  ;  en  Favarix,  m.  à 
Champtauroz  ;  Faverettaz  à  Eclagnens  et  Faveruies  à  Bussigny, 
Morges,  diminutifs. 

Favarge,  2  ham.  près  NeuchAtel  et  2  loc.  Vaud  ;  Fa  verge,  5 
loc.  Vaud  ;  ham.  de  Saint-Saphorin,  Fabricas  vers  11 38  et  iitfi^ 
Apch.  Fr.  VI  et  M.  R.  III,  Favargiis,  1216,  1228.  M.  F.  IV,  Fo- 
vargesy  1232,  Faverges,  1262  ;  —  Farvages,  ham.  d'HauteviUe, 
m.  à  La  Roche,  Frib.,  les  Favargettes  à  Coffrane,  Farvagettaz 
à  Vuadens,  diminutifs;  du  latin ya6rica5,  forge,  avec  métathèse 
de  î>.  —  Montfavergier,  Franches-Montagnes  ;  de  mont  et  fa- 
oergiety  forgeron,  de/abricarias. 

Aux  Favrins,  prés  à  Ormont-dessous  ;  du  n.  pr.  Favrc,  &mille 
nombreuse  aux  Ormonts. 

Vny^  la  Zâ  (Chaux)  de  Faye  au  Sanetsch,  la  Part  —  pour 
Pare,  —  es  Fayes  à  Villeneuve  ;  le  Parc  es  Fayes  à  la  Berra, 
Fribourg;  le  Graux  des  Fayes  sur  Mollens;  la  TMinaz  es 
Fayes  à  (3iampéry,  la  Luis  Feya  à  Bcx.  Souvent  ^rit  fée  par 


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164  FÉCIIY   —   FÉLÉSIMAZ 

confusion  avec  ce  dernier  mot,  ainsi  la  Côte  aux  Fées^  Neuch., 
Coste  es  faeSy  i354,  Costa  des  fayes^  i337,  Coste  es  Fayes, 
i658,  sur  la  cloche  du  temple  ;  le  Six  des  Fées,  Hérémence,  le 
Sex  de  Pares  es  Fées,  alpes  d'Aigle  =  le  Rocher  des  parois  aux 
moulons  qui  vont  s  y  mettre  à  Tabri  ;  les  Champs  de  Fées  à  Fre- 
sens.  Ce  mot  vient  du  latin y!?^a,  brebis  pleine,  puis  brebis  en  gé- 
DLTal,  vallées  vaudoïses y!?a,  Dauphiné  feia,  patois  fahiey  v.  fr. 
feya(s)  comme  le  montre  ce  passage  du  Plaict  de  Lausanne 
(i368),  art-  1 17  :  <(  Personne  ne  peut  vendre  une  brebis  ou  feyaz 
pour  un  mouton.  >  *t  NuUus  potest  vendere  ovem  femellam  seu 
feyaz  loco  castronis,  > 

Féi?hî%  D.  Aubonne,  Fescheio,  1180,  M.  G.  XIV,  i5,  Feschi, 
iao4,  Feschie,  1221,  12^0,  FechiCy  i344>  Feschier,  1467;  Fes- 
chy,  m,  A  Gollion  ;  de  Fescîacum  (praediam),  domaine  d'un 
Fescias,  gentil i ce  romain. 

Feïdey  ou  Feydey,  loc.  à  Lejsin  et  au  Sépey,  D.  Aigle  ;  de 
ftlicetam,  fougeraie  ;  à  ce  mot  se  rattachent  Flaugy,  m.  à  Fiau- 
g'ères  et  le  Fiau/î^  ham.  près  Rue. 

Feîgii'o  ou  Feygîre  près  Châtel-Saint^Denis,  Feyyueres,  i5ii, 
Fégières  daniî  Luiz  ;  de  filicariaSy  fougères,  patois  Jllaudze, 
Jiaadja.  De  même  Flougère  à  Port^Valais,  Fiaugères  à  Yens,  à 
Saint-Martin,  Frib.,  Felgeria  vers  ii5o,  Fiougière,  i25o;  dim. 
Fiaugercttaz  à  Chardonnay-Morges,  Fiaugire  à  Oron,  Fiau- 
dière  à  Monlrcux  ;  Fieudère  à  Hérémence  et  Leytron  ;  Fiongèi^e 
à  Ependes  ;  Fougères  à  Gonthey,  FeugèreSy  i243,  et  Lausanne  ; 
Fougière  à  Masson^ex  ;  Faugère  à  Lens,  Faugeroz  à  Monthe- 
rod,  Foigîère,  Moniigaez,  Porrentruy  ;  Fegière,  Goffrane,  Fe- 
gufi'ft,  Feyguiro,  Faîguières,  Feydière,  Gruyère,  au  Fîdero, 
Federox  à  Vouvry,  Flongière  à  Vaulruz,  Fiaugire  à  Croy, 
Flougère  à  Baulmes,  et  les  collectifs  Foigeret,  Foigiret,  D.  Por- 
rentruy, 

Es  Felards  ou  Fellards,  prés  à  Yvorne  ;  de  Jelard,  filard^ 
filet  dans  lequel  on  charge  le  foin,  prés  où  Ton  est  obligé  d'enle- 
ver la  récolle  dans  des  filets. 

Féléslmax,  pâturage  près  Charmey,  Filisiema,    i458,  Fili" 


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FBNASSE  —   FERNASSE  165 

siesme^  i5o4  ;  viendrait  dejUiceSy  fougères,  d'après  Gatschet,  qui 
y  rattache  le  nom  d'une  alpe  de  Phillix  ou  Félix  à  Gsteig  (Ges- 
senaj)  ;  à  étudier. 

Fenasse,  prairies  à  Jussy,  Corsier,  Cologny. 

Fenêtre,  5  ou  6  cols  du  Valais,  et  Fenestral,  Fenêtrall,  alpes 
de  Finhaut  et  de  Fully,  Valais  ;  de  fenêtre,  ouverture  et  suffixe 
augm.  aly  ail. 

Fenetle,  voir  Fin. 

Fenil  ou  Fenis,  D.  Cerlier,  ail.  Vinels,  Fenis,  1072,  F.  B.  I, 
Feniy  1098,  Finis,  ngS,  FinilSy  i2i5,  FeniSy  1228,  M.  R.  VI, 
i5,  Finins  ante  CelliCy  1286,  VinilSj  i3oo,  Finilis,  iSog,  Tr., 
etc.  ;  Fenis,  bois  près  Gorserey,  Frib.  (et  vestiges  d'un  anc.  châ- 
teau) ;  les  Fenils  à  Rougemont,  et  plus.  loc.  ;  en  Fenîx  ou  Feny 
à  Vérossaz  ;  Fenîn,  Neuchâtel,  Fenis,  1228,  M.  R.  VI,  20;  de 
fenil,  latin  fenile,  romanche  fanigly  fenil ^  ail.  suisse  FineL 
Fenalet  à  Bex,  Finalet,  i4o2,  et  Saint-Gingolph  ;  Fenelct  à  Ley- 
sin,  Feneliet  et  Fenillets,  Ormonts,  Albeuve,  etc.,  diminutifs, 
voir  aussi  Findelen. 

Fennes,  Sieme  es  — ,  chalets,  vallée  de  la  Manche  à  Rouge- 
mont,  Prafenne  à  Monthey,  en  Praz  fennez,  1696  ;  du  v.  h.  ail. 
fenn,fenni,  lieu  marécageux. 

Le  Fer,  pâturage  à  Leysin,  prononciation  patoise  pour  TEssert, 
permutation  ç~f  comme  fingle  pour  cingle  ;  de  même  les  vignes 
du  Fert  à  Ëvionnaz,  es  Preyses  du  Fer  à  Saint-Maurice. 

Ferlens,  com.  D.  Oron  (et  hameau  de  Massonnens,  Frib.)  ; 
Ferlens,  ii46  et  vers  1160,  Fellens.  i3ii,  i33o;  Ferlyn,  Fef^ 
lin,  Ferlens,  i33o,  Arch.  Fr.  III  =  chez  les  descendants  de  Fer- 
hil,  n.  pr.  germ.  Fôrstm.,  899,  a  le  nom  voisin  Ferhilt,  de  la  ra- 
cine yhr,  du  verbe  yard/i,  aller. 

Fermens  ou  moins  bien  Ferman(d),  bois  et  ferme  près  Apples. 
G'était  le  nom  d'une  famille  de  donzels  d'Apples  au  moyen  âge. 
Probablement  de  la  même  racine /*ardn. 

Femasse,  bois  à  Versoix,  renferme,  avec  le  suffixe  augmenta- 
tif asse,  la  même  métathèse  que  le  nom  de  la  localité  voisine, 
Fernex,  pour  Frenex,  du  latin  fraxinetum,  bois  de  frênes,  ou 


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166  FBRPÈGLE  —  FERREX 

d'une  forme  bas  latioe  farnetam  que  signale  Muotb.  (Bûnd- 
nerische  Ortsnamen,  29.) 

Ferpècle,  grand  pâturage,  val  d'Hérens,  Freytpiclo  vers  1280, 
M.  R.  XXXIII,  432.  Murith  écrit  Frepey  en  1806  ;  d'après  Stu- 
der,  du  ramanche  ver  =  val,  et  de  l'italien  piccolo,  petit,  ou  de 
pecugliOj  troupeau,  donc  petite  vallée  ou  vallée  des  troupeaux. 
Mais  ce  romanche  et  cet  italien  nous  paraissent  étranges  en  Va- 
lais. L'ancien  nom  de  Ferpicloz,  com.  D.  Sarine,  et  maison  à 
Grujère,  nous  met  sur  la  voie.  Ce  village  s'appelait  Frigidum 
pesclum,  1187,  M.  F.  II,  16  (le  Frigidum  Pesdum^  Donat. 
Haut.,  245,  Arch.  Fr.  VI,  97,  est  sans  doute  une  coquille  et  il 
faut  lire  Pesclam),  Ce  nom  devient  Ferpehclou,  1269,  Ferpe- 
cloz,  i3oo,  etc.,  Zimmerli,  II  ;  pesclum  est  évidemment />a5cu /«m, 
petit  pâturage.  Frejtpècle  est  donc  froid  petit  pâturage  ;  Frépècle 
est  devenu  Ferpècle  par  métathèse  de  l'r  ;  remarquez  l'orth.  de 
Murith. 

Ferrage,  Ferrajoz,  Ferrageoz,  une  i5«de  localités,  m.,  h. 
aux  abords  des  villages,  le  Feradze  ou  Foradze  à  Dorenaz,  Va- 
lais, forme  patoise.  Nom  ancien  :  une  vinea  de  Ferraio  à  Beuson, 
Valais,  1246,  campo  de  Ferragio  à  Vufflens-la-ville  vers  1260  : 
ou  Ferraige  à  Yens,  1296,  Ferraio  à  Âpples,  i337,  loco  qui  di- 
citur  Ferrajoz  à  Olmona  de  Savièse,  xiii«  s.  ;  des  prés  au  Fer- 
rajon  à  Corserej,  Frib.,  i5i3.  On  pourrait  penser  à  ferrage,  lieu 
où  l'on  ferre  les  chevaux,  bien  que  celui-ci  s'appelle  ordinairement 
faverge.  Mais  ferrage  peut  avoir  une  autre  origine.  Dans  le  Cart. 
Laus.,  M.  R.  VI,  p.  255,  une  terre  paie  «  VIII  denarios  de  ferra- 
gio »  et  ailleurs  :  «  Avena  et  ferragium  est  vice  domini.  »  Ce 
mot  paraît  parent  du  latin  farrago  qui  signifie  un  mélange  de 
diverses  céréales,  provençal  ferraige^  et  pourrait  désigner  l'en- 
droit où  l'on  percevait  la  dîme  des  grains. 

Ferrex,  vallée  du  Valais,  Nemus  de  Ferrea^  "89,  M.  R. 
XXIX,  12,  Ferrayy  1190,  Ferrex^  1228,  Ferrey^  1395.  D'après 
Gatschet,  du  v.  h.  ail.  varrich,  pfarrichy  ail.  pferchy  parc  à 
bestiaux.  Vient  plutôt  de  feurre^  paille,  fourrage,  comme  le  di- 
minutif Ferreule  à  Sorvilier,  Jura  bernois,  feurre  et  suffixe  ola. 


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FERBEYRB   —  FEUR  167 

Ferreyre,  D,  Coasonay,  Forrarim,  8ï5,  Cart.  Laus.,  Ferrie^ 
ris,  978,  loi  I,  villa  Ferrerias^  981,  Hidber,  II,  Ferrarias^  1049, 
Ferrerias,  lo^y  Ferreria,  ii^i y  Ferreres,  1174,  ia36,  1269, 
i344i  M.  R.  D'après  GaUchet,  du  v.  h.  ail.  voraha,  sapin,  lieu 
couvert  de  pins  ;  d'après  Studer,  de  Jbrarius,  ali.  Forrer,  fr. 
fourrier.  Les  deux  noms  paraissent  faux  et  nous  dérivons  ce  nom 
comme  Fen^ire  à  Belmont,  Ferreire,  pâturage  à  Tlsle,  en  Fei^ 
reype  à  Blonay  et  Saint-Légier,  Fepeyre,  chalets  sur  Leytron,  du 
V.  fr./eurrey  fourrage,  du  gtrm.  fuotar^  all./utterj  bas  latin 
fodrum,  d'où  fodraria,  forraria,  fourrière,  bâtiment  où  l'on 
serre  le  fourrage.  Même  origine  pour  la  Ferrièpe,  commune  de 
maisons  éparses,  D.  Gourtelary,  Berne  ;  par  contre  la  Feprière, 
anc.  nom  des  forges  de  Là-Dernier  à  Vallorbe,  1286,  vient  comme 
les  Ferrera  des  Grisons  du  latin yferrar/a,  endroit  où  l'on  fond 
le  fer.  Quant  au  chalet  de  Ferraire,  alpes  de  Chamoson,  sur  le 
chemin  de  la  mine  de  fer,  il  est  difficile  de  décider. 

Feschel,  D.  Louèche,  Valais,  Veselli,  1267,  VeseHyy  7  fois 
xrve  s.,  Vesselli,  i357,  Vexelly,  i363,  i4io,  Veschil,  1619. 

Féiigny,  D.  Broyé,  Frib.,  Festignei,  1142,  M.  R.  XII,  FUti- 
ney,  1184,  Hidber,  Fistignier,  i38o,  etc.  ;  de  (fundum)  Festi- 
niacurriy  domaine  d'un  Festinius,  gentilice  dérivé  du  cognomen 
Festinus. 

Feaiilasse,  ham.  de  Meyrin,  Genève,  Follacia,  1286,  Folia^ 
eiz,  1*97,  M.  G.  XIV,  189,  267,  et  bois  près  Satigny,  i3o5,  Fo- 
liacam,  Rég.  gen.,  389,  483.  De  feuille  et  suffixe  augm.  asse,  à 
cause  des  bois  qui  l'entourent. 

Feuillerai,  m.  à  Rougemont,  FeuUleresse,  bois  à  Delémont, 
FeuÂUereUe  ou  Feuilleret,  alpe  de  Louèche-Bains  ;  de  feuille  et 
suffixe  adj.  eresse  et  dim.  ette,  forêts  d'arbres  à  feuilles,  en  op- 
position aux  conifères.  Voir  aussi  plus  loin  Folly. 

FeoT,  Fop,  du  latin  forU,  dehors  ;  Feurporte,  quartier  à 
Nyon,  Feurtille,  bois  à  Baulmes  ;  en  Forbuey  à  Etoy  =  en  de- 
hors de  la  porte,  des  tilleuls,  du  bois.  A  foris  se  rattache  aussi  le 
Bonrg  de  F<hu*>  quarti^  à  Genève,  Burgum  Foris  au  xiv«  s., 
Borg  de  Feur  dans  Spon,  1670,  le  bourg  du  dehors,  le  château 


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168  FEY   —    FILLING 

hors  de  l'enceinte  (au  comte  de  Savoie)  par  opposition  au  château 
intérieur,  celui  de  TIlc  (à  Tévêquc).  D'après  Galiffe,  ce  Burgum 
foris  ne  serait  qu'une  traduction  bas  latine  du  français  de  l'époque, 
mais  cet  auteur- ne  propose  pas  une  autre  étjmolog^e. 

Fey,  Feydey,  voir  Faffus,  Feigire. 

Fiesch  ou  Viesch,  Haut  Valais,  Viu^  1196,  Vius,  laSg,  Viox^ 
1233,  Vioscay  1268,  VioSj  1277,  Vyes,  Vies,  i323,  i325;  du  la- 
tin vicuSy  villag'e,  comme  le  bour^  savoisien  de  Viuz.  La  forme 
Viosca  s'explique  par  l'italianisation  du  nom  vulg*.  ail.  Viesch 
déjà  en  usag^  parmi  la  population  allemande.  Les  familles  nobles 
souveraines,  les  Blandrate  et  d'autres,  comme  les  Omavasso,  ve- 
naient du  Novarais. 

Fiez,  D,  Grandson,  Figiacum,  885,  Fiacum^  888,  de  FeiacOy 
iû49,  Hidber,  I,  348,  Fyx,  1179,  Fie,  1228,  Fyes,  1299,  FyeZy 
i342  ;  Fiez-Pittet,  ham.  de  Grandson,  parvum  Fiacum;  conmie 
les  Fi(Ç(eac  de  France,  autrefois  Figiacum,  de  (praedium)  Fibia- 
cum,  domaine  d'un  Fabius  (Fibias),  gentilice  romain  célèbre. 
D'après  Gatschet  et  Studer,  de  l'ail.  Jichtey  pin,  mais  acum  ne 
s'ajoute  qu'à  des  n.  d'hommes.  Cette  étymologie  par  contre  est 
exacte  pour  d'autres  Fiez,  lieux  non  habités  ;  voir  Five. 

Figneroles,  m.  et  territ.  à  Cuarny,  D.  Yverdon,  Firiroles  vers 
!ioo,M.  R.  lll,bSi y  Filleroles^Filliroles,  1174»  ii77,M.  R.  XII; 
dérivé  avec  le  suffixe  dim.  olas,  plur.  de  ola,  d'un  n.  commun 
indéterminé.  Peut-être  y  a-t-il  aussi  un  double  diminutif  erola.  La 
double  permutation  r^l-gn  rend  la  recherche  encore  plus  difficile. 

Les  Filasses,  pâturage  d'Anzoindaz.  M.  Isabel  nous  commu- 
nique ceci  :  <<  na  fila  en  patois  est  la  cascade  d'un  long  chenal 
horizontal  déversant  en  aval  les  eaux  fluviales.  Il  y  a  aux  Filasses 
quelques  sources  qu'on  a  amenées  à  Anzeinde.  >► 

Fi1iin(j,  Grange  —  ou  Phillings,  ham.  fribourgeois  près 
Payerne.  C'est  évidemment  le  même  nom  que  Fillinyes,  village 
près  Bonne,  Savoie  —  chez  les  descendants  d'un  Germain.  Hid- 
ber, II,  p.  322,  appelle  ce  hameau  Granyes-Ferlein,  orthographe 
que  nous  n'avons  pas  rencontrée  et  qui  ferait  de  ce  nom  un  dérivé 
de  Ferhil,  voir  Ferlens. 

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FIN  —  FIVE  169 

Fin,  du  leiûn  JiniSy  territoire.  Chaque  village  a  sa  Fin.  Donne 
son  nom  à  de  nombreux  hameaux  et  forme  des  composés  :  les  Fins- 
hauts  ou  Finhaut,  Valais,  les  FinyaaXj  1294,  les  Feniaz,  i3o7, 
les  Plansflns  au  col  Ferret,  Valais,  etc.  Le  diminutif  est  fré- 
quent: le  Finet  à  Saulcj,  Jura  bernois,  Finettes  à  Martig-ny  ; 
Fenette  à  Payerne,  Fenettaz  à  Grandcour,  Gorsier,  et  une  i2«de 
ioc.  Frib.  Fenatte  à  Châtillon,  Court,  etc.,  Jura  bernois.  Fin  est 
devenu  Fan  dans  quelques  composés.  Longefan,  prés  à  Valeyre- 
sous-Rances,  Langefan^  Ioc.  à  Roche,  perm.  o-a  comme  dans  Pra- 
fandaz  ;  Belle  Fan  à  Penthaz,  Rouge  Fan  à  Essertines,  D.  Ëchal- 
lens. 

Findelen,  ham.  de  Zermatt,  autrefois  Finelen,  en  fr.  Fenalety 
forme  germanisée  de  Fenils,  Il  y  a  une  alpe  FindelSy  C.  de  Saint- 
Gall.  Finneln,  ham.  de  chalets  à  Staldenried  ;  vient  également  de 
feniley  ail.  suisse  Finnel,  et  désinence  plur.  en  =  les  fenils. 

Finges,  ham.  et  forêt  à  la  limite  du  Valais  romand  et  alle- 
mand, FingiOj  1821,  iSSg,  Fynio,  1876,  FingeSy  i4i7  ;  en  alL 
Pfyn^  comme  Pfyn^  Thurgovie,  dans  les  chartes  ad  fines  (Rhe- 
tiae).  Le  g  fait  difficulté,  c'est  sans  doute  la  consonification  d'un 
I  comme  dans  singe  de  simia.  En  considérant  les  anciennes  formes 
on  voit  que  le  g  n'apparaît  définitivement  qu'au  xv^  s. 

Fînive,  la  —  ou  Fenive,  sommet,  alpes  de  Finhaut,  frontière 
française  ;  Fenîves,  Ioc.  à  Leysin,  les  Inflnives,  prés  à  Vionnaz, 
seraient-ils  aussi  dérivés  de  fin  ?  M.  Bonnard,  consulté,  nous  écri- 
vait :  «  Je  doute  qu'on  trouve  beaucoup  de  dérivés  en  ive  servant 
à  former  des  substantifs.  Cependant  Godefroy  a  finitive,  s.  f.  = 
fin.» 

Five,  Fîvaz,  nom  de  nombreux  bois,  une  10"  C.  de  Vaud;  aux 
Fivettes,  bois  à  Apples,  diminutif  ;  la  Fia,  Chaux-de-Fonds  ; 
Fin  des  Fies  à  Savagnier,  Combe  des  Fias  à  Rochefort,  Fya  à 
Fleurier,  1282  ;  dejiue  (Vaud)  ou  Jie  (Neuchâtel),  sapin,  spécia- 
lement sapin  rouge,  rameau  de  sapin,  le  dim.  fiola  à  Moutier  = 
épicéa.  Le  4  niai  1 53 3,  «  les  compagnons  d'Orbe  arborèrent  la 
five  »  (signe  de  ralliement  des  catholiques,  écrit  Pierrefleur 
§  LXII.  D'après  Gatschet,  de  l'ail,  fichte,  nom  du  sapin  rouge» 


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170  FLACHE   —   FLON 

«  Les  bois  de  fies  et  de  sapins  seroot  conservés...  »  acte  de  i537 
dans  Bojve,  II,  376.  Il  faut  probablement  y  rattacher  les  bois  de 
Fy  à  Gryon,  de  Fyay  ou  Fiaj  à  Arzier,  Bassins,  et  au  Fiez,  au- 
jourd'hui vignes,  à  Fully,  à  Goinsins,  et  loc.  à  Borrex. 

Flacbe,  prés  à  Ajent,  et  Fiache,  prés  à  Chalais,  Valais,  la 
Flâche  à  Cugy,  D.  Broyé  ;  même  racine  que  nos  Jlachères^  prés- 
marais  où  l'on  récolte  de  la/lachey  vaudois  dujlaly  de  la  litière  ; 
du  fr.  flachcy  s.  f . ,  creux  léger  :  flàche  d'une  route,  mare  d'eau 
dans  un  bois  arg-ileux,  lieu  inondé,  que  Littré  rattache  à  l'ail. 
Jlach,  plat,  et  Dietz  au  néerl.  vlacke^  terrain  bas. 

Flambois  à  Vionnaz,  flanc,  côte  du  bois. 

Flammayen,  ham.  de  mayens  à  Ëvoléne  =  flanc,  côte  du 
mayeù  ;  Grettaz  es  Flancs  ou  Crettaz  des  Flancs  à  Saint-Martin 
d'Hérens  ;  Flanthey,  ham.  de  Lens=flanc,  coteau,  largue,  étendu, 
de  flanc  et  they^  de  tensus,  voir  tels,  teisa. 

Flanche  (Flantze),  prés  à  Evolène,  Valais  =  v.  fr.  flanche, 
s.  f.  =  flanc,  prés  sur  le  flanc  du  coteau. 

Flendraz,  nom  de  deux  ruisseaux  du  Pays-d'Enhaut,  Flandru, 
iii5,  F.  B.  I,  366. 

Fleurie,  nom  de  parties  élevées  de  pÂturag-es,  sous  les  arêtes  ; 
du  patois  flloria,  récolte  de  foin  d'un  pré,  parce  que  ce  sont  des 
pentes  rapides,  non  pâturées,  mais  réservées  à  la  faux,  telles  sont 
les  Fleuries  sous  le  Tarent,  Ormont-dessus,  Floriettaz,  partie 
fazonnée  du  sommet  de  l'Arnenhorn,  Ormont,  et  Florettaz, 
même  sommet,  versant  de  l'Etivaz.  Flore,  sonunet,  alpes  de  Con- 
they,  les  Ënfleuries,  Infleuries  à  Vionnaz,  l'Eu  Fleurie  au  N.  et 
au  S.  du  Sanetsch,  Luys  Fleurîaz,  alpes  de  Leytron  et  de  Sail- 
lon. 

Fleurier,  Neuchâtel,  Flurye,  laSa,  Flurié,  1372,  M.  N.  XLI, 
Florye,  i38o  =  (fundum)  Floriacum,  domaine  d'un  Florius, 
gentilice  dérivé  du  cognomen  Florus  et  connu  par  les  inscrip* 
tions  ;  Floriacum  a  donné  les  noms  de  29  communes  de  France 
(dont  17  en  y,  5  ey,  2  ieu,  3  ac). 

Flon,  du  latin  flameriy  rivière,  nom  d'une  vinglaine  de  ruis- 
seaux. Une  forme  plus  voisine  du  latin  est  Flumi  à  Château- 


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FLOT  —   FOLLATERRES  171 

d'CEx,  Flamier,  i6o3,  et  le  dim.  Plumeau  à  Lavigny  et  Lau- 
sanne. Le  diminutif  latin  Jlumicellum  (flumicellum  Osnona, 
rOyonnaz  à  Vevey,  1286)  a  donné  Flonzel,  Allaman,  Vich,  Bel- 
mont,  Flunsel,  1227  ;  Flonzet  à  Molondin,  Flonzalet  à  Puidoux, 
Flonzalet  à  Duillier.  Désig-ne  aussi  des  localités  :  le  Flonj  ham. 
sur  Vouvry,  lo  Flon  de  MieZy  1281  ;  de  la  même  racine,  Flums, 
Saini-Gall,  curtis  Fluminis,  766,  et  Flims,  Grisons,  Flemes,  766, 
«n  romanche  flem,  flim,  flliém,  flum,  eau  courante. 

Le  Flot,  monticule  boisé  à  Leysin,  et  l'Efflot  à  Vey|i|['e,  Leysin  ; 
non  point  par  métaphore  de  flot,  vag'ue,  mais  par  corruption  de 
JloCy  s.  m.,  touffe  de  laine,  de  soie,  de  poils,  du  latin  Jloccus, 
pris  ici  au  fig.  pour  un  crèt  boisé.  On  a  dit  Jloton,  et  en  Lorraine 
on  dit  un  Jlotf  un  nœud  de  rubans  (Littré),  Floquet,  m.  isolée 
sur  Ghéserez,  D.  Nyon,  les  Flochets  au  Landeron,  diminutifs. 

La  Foge,  ham.  de  Marchissy  ;  loc.  à  Colombey  et  à  Monthey, 
2  loc.  à  Montreux,  Tune  est  peut-être  le  Fox  près  Vevey,  12 15, 
M.  R.  VI,  mot  soumis  aux  recherches. 

Foiraasaz,  pâturage  sur  Bière  ;  les  Foireuses,  rochers  près  du 
Velan,  Valais  ;  la  Foirausaz,  affl.  du  Sauteruz  ;  es  Fueyrauses, 
m.  à  Vuadens  ;  Foîroux,  loc.  à  Ghancy  ;  Foireux,  taillis  à  Port- 
Valais  ;  du  patois  /ouairau,sa,  fr.  foireux,  qui  a  la  diarrhée  ; 
par  métaphore  pour  des  localités  humides,  fangeuses,  des  torrents 
aux  eaux  boueuses. 

Follaterres,  loc.  à  Fully  :  fausse  orth.,  Bridel  écrivait  mieux 
FollataireSy  Fullateriis,  1282  ;  autre  à  Mage,  campo  de  la  Folla- 
teri  sub  Magi,  1260;  3®  à  Saint-Léonard,  Follateri^  1260,  une 
4^  à  Grimisuat  ou  Sion,  la  Foulateri,  1289;  la  Follatery  à 
Granges,  i3oi,  des  Folaieres  à  Drône  de  Savièse,  xi«  s.  Aujour- 
d'hui une  Follatire  à  Ayent,  Foillatire  à  Grimentz,  la  Follataîre, 
châtaigneraie  à  Collonges,  la  Feulataire  à  Mordes  et  Vionnaz, 
Foallateriis,  1728,  es  Folalaires  à  Bex,  les  Follataires  à  OUon, 
Etoy  ;  Fulateyre  à  Gharmey,  Follatière,  bois  à  Ballaigue,  la 
Follatery  à  Bavois,  la  Feuîllaleyre(aipe)  à  Villarepos  et  Essert, 
Frib.  ;  les  Feaillatières,  lieu  buissonneux,  ravin  de  TAllondon  à 
Russin.  Dérivé  adjectif  de  Folliat,  Feuillat,  lieu  boisé,  feuillu,  et 


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172  Es   FOLLES  —   FONTAINE 

suffixe  adj.  aire,  eyre,  ire  =  ière,  donc  terre  couverte  de  buis- 
sons, de  petits  bois  feuillus.  Les  localités  que  nous  connaissons 
sont  en  effet  couvertes  de  buissons  partout  ou  elles  n'ont  pas  été 
défrichées. 

Es  Folles,  loc.  Aigle,  les  FoUies,  bois  à  Vouvry  et  Vionnaz, 
en  lafulliy  1728,  FoUiaz,  ham.  de  Villarimboud  et  plus,  loc.,  la 
Folieulaz  à  Vouvry,  dim.  ;  du  v.  fr./o/ia,  feuillée,  patois yb//Ag, 
bois  feuillu,  par  opposition  aux  bois  de  conifères.  Nombreux  col- 
lectifs, Folly,  pâturages,  val  Ferret,  Ormonts,  Ghàteau-d'Œx, 
Montreux  ;  Château  Folly  à  Château-d'Œx,  Chastel  Folliet, 
II 34,  Hidber,  I,  534,  les  Folliets,  alpe  d'Orsières,  Foillet,  alpe 
de  Mex,  Valais,  Folliez  à  Etoy,  Follier  à  Conthey,  au  Foliard  à 
Vouvry,  Foillerat,  alpe  à  TEtivaz,  Foljeret  à  Louèche,  en  Follîe- 
raye  à  Mont-Rolle  ;  Follleux  à  Renens  et  Fontaines,  Folliux  à 
Charmey,  FoUiaux,  alpe  de  Villeneuve,  Folliausaz  à  Prangins, 
Foilleusaz,  sommet  à  Troistorrents.  De  la  même  racine  les 
Foyers  à  Vouvry,  jadis  Foilly  ;  la  FuUy  à  Cottens,  Vaud,  Fullij 
1377,  ^^^*  ^  Coinsins,  Borrex,  etc.  ;  la  Foulie  à  Sion,  ly  Fuly^ 
i4i4  ;  la  Fouly,  ham.  de  Montherod,  la  Fully,  1376,  en  la  Fouly 
à  Gryon.  Quant  à  Fully,  village  du  Valais,  voir  ce  mot. 

Fond,  Sur  la  — ,  a  m.  au-dessus  de  la  source  de  la  Raisse  à 
Fleurier  ;  fausse  orth.  pour  /ont,  source.  Frey-de-Fond,  loc.  à 
Chavannes  sous  Orsonnens,  fausse  orth.  de  Tatlas  Siegfried  pour 
Freide-Fontf  source  froide.  Une  autre  au  xiii*  s.,  Frede/ondSy 
Freidifons  à  Ëcuvillens,  Donat.  Haut.  Arch.  Fr.  VI. 

Fondras,  Saigne  es  —  à  Saignelégier  ;  les  Effondras  à  Rebé- 
velier.  Creux  de  l'Effondro,  alpes  de  Portp-Valais,  à  TEnfondras, 
loc.  à  Croy  et  à  Mathod  ;  subst.  dérivés  du  verbe  v.  fr.  fondrery 
d*où  le  mot  fondrière  :  localités  coupées  de  creux,  de  fondrières. 

Font,  D.  Broyé,  Frib.,  Font,  loii,  FonZy  1142,  Fons,  ii54, 
M.  R.  XII  ;  de  fonte  m,  source,  comme  Funs,  Grisons. 

Fontaine,  et  forme  patoise  Fontannaz  ;  de  Tadj.  latin  /on-- 
tanUy  de  source,  a  de  nombreux  dérivés  ;  des  collectifs,  de/onta- 
net  uni  y  lieu  riche  en  sources,  Fontaney,  Aigle,  Isérables  ;  Fon- 
tany,  Fully,  Massongex,  Charmey  ;  Fontenais,  D.  Porrentruy, 


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FORCHAUD   —   FORMANGUEIRE  173 

Fonianoux  à  Ëcharlens,  Pfontanie  à  Louèche  ;  Fontanezier, 
D.  Grandson,  Fontanisy,  i4o3  ;  des  diminutifs,  Fontanettes  et 
Fontanelles,  plus,  loc.^  Fonienailles  à  Monthey,  Saint-Triphon, 
Fontenelles  à  Bagnes,  Fonianilles  à  Peissy-Genève,  Fontanal  à 
Conthey,  Fontanalles  à  Arconciel  et  Molondin,  Fontanil  à  Sal- 
van,  etc.  ;  Fontanasses  à  Saint-Maurice,  dépréciatif  ;  —  des  com- 
posés :  Foniainemelon  à  Neuchâtel,  Fontaine^Millon  au  xiii«  s., 
de  Millon,  n.  pr. 

Forehaud,  voir  Frochaux. 

Fopchex,  ham.  d'OUon  et  loc.  à  Arnex,  Forehy  à  Bourg- 
Saintp-Pierre,  Chardonne,  Mollens,  Rueyres  ;  de  farcetam  :  Fop- 
chîre  (ou  Fourchy),  ham.  de  Riddes,  Valais  ;  v.  fr.  forchière^ 
petite  fourche,  au  fig*.  dans  la  plaine  pour  bifurcation  de  chemin. 
Ces  mots  sont  de  la  même  origine  que  les  nombreuses  Forclaz, 
diminutif  Forclettaz,  des  Alpes  de  la  Suisse  romande  ;  du  latin 
furcala,  petite  fourche,  petit  col  ou  localité  dans  le  voisinage  (et 
non  de  forum  clausum,  comme  le  veut  Bridel,  ce  qui  donnerait 
forclos)  ;  les  Forcola  du  Tessin,  les  Fuorcla  des  Grisons  ont  le 
même  sens. 

Forel,  plusieurs  communes  et  bois  :  Baulmes,  Romainmôtier, 
ou  même  prairies  :  Lignières  ;  mot  du  vieux  français,  du  bas  latin 
foresta,  du  yerhe/orestare,  prohiber  =  bois,  terrain  à  ban  ;  di- 
minutif/ore^/e/Za,  d'où  par  contraction  forel ^  racine  foris^  de- 
hors. La  forme  primitive  se  retrouve  dans  es  Forestelles  à  Mon- 
they,  Forestallaz  à  Blonay,  Foretal  à  Athenaz,  Genève  ;  en  Fo- 
retallaz,  loc.  à  Cossonay  ;  Foretellaz  à  Boussens  ;  une  Foretalla 
à  Avully,  Genève,  Foretaîlle  à  Bussy,  Pregny,  contractée  dans 
la  Forellaz,  m.  à  Forel.  Un  nemus  de  Foresta  vers  1170,  Arch. 
Fr.  VI,  près  Chebri  et  Posdors  (Puidoux)  est  sans  doute  Forel  de 
Lavaux,  For^s,  1274,  Forel,  i3oo  ;  Forel,  D.  Broyé,  Forest, 
1289,  M-  ^'  VI,  347,  Fores,  i342,  Forex,  i354. 

Forestay,  ruisseau  à  Lavaux  ;  Foretex,  loc.  à  Blonay,  le  Fo- 
petay,  bois  à  Vionnaz  ;  autres  formes  de  VsLdj./orestai,  forestier, 
entouré  de  bois. 

Formangueire,  près  Belfaux,  Frib.,  Fromendeire^  1294,  Fro^ 


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174  FORNET  —   FORTUNE 

menderie^  iZ&iy  Fromendeyri^  i43i,  Fromenderyy  i445,  au- 
jourd'hui en  patois  Fromendiaire  =  (terre)  fromentière^  adj, 
V.  fr.,  qui  produit  du  froment. 

Fomet,  loc.  à  Aig>le  ;  ham.  de  Lajoux,  D.  Moutier,  Fornals  et 
FornaZy  xi6i  ;  les  Fomets  à  Marchissy  et  val  d'Illiez,  au  Four- 
not  à  Vionnaz  ;  de/omet^  petit  four  ;  Fomex  à  OUon^  Monthey, 
FornelSy  1696,  au  Foraey  à  Villeneuve,  es  Formels  à  Chardonne, 
Fomy  à  Liddes,  Fornez,  1228,  à  Charmey,  et  5  autres  loc.  Frib. 
=  /ornil,  du  latin  furniley  four.  Foumoutz  à  Boui^-Saint- 
Picrre,  et  peut-être  au  Founoax  à  Hérémence,  la  Fomeyre  à 
Lovatens,  Fomache,  Ormonts,  Port-Valais,  OUon,  Vionnaz,  etc., 
Fom&Bse  à  Âttalens,  aug-mentatifs,  correspondants  du  fr.  Four- 
naise, loc.  à  Saint-Léonard,  Sion.  Noms  désignant  des  endroits 
chauds,  bien  ensoleillés,  des  pâturages  bien  exposés. 

Foron,  nom  de  nombreux  ruisseaux  de  la  Haute-Savoie,  Ta- 
ninges,  Scionzier,  Bogève,  Sciez,  Reignier,  deux  à  La  Roche,  en- 
fin celui  qui  forme  la  frontière  genevoise,  Ferons^  1269,  M.  G. 
XIV,  nom  sans  doute  celtique  comme  tous  ceux  de  rivière.  Si  l'on 
considère  qu'on  a  prob€d)lement  ici  la  permutation  savoisienne  «- 
y*,  Foron  pour  Soron,  on  y  retrouvera  le  nom  de  la  Sarine,  jadis 
Sarona,  de  la  ^Serine  et  de  la  Valserine,  les  deux  autrefois  So- 
rona,  et  la  racine  sanscrite  sar^  couler,  voir  ces  mots.  Cette  per- 
mutation s-f  se  retrouve  dans  le  nom  du  torrent  du  Fier  qui  s'ap- 
pelait Cier,  Ciers  au  xiii«  s.,  Reg.  gen.,  283,  34 1  ;  elle  est  fré- 
quente en  Savoie,  aussi  chez  nous  soit  que  le  5  vienne  d'un  c  latin, 
sangi^fingle  (de  cingula),  segogne-fegogne  (de  ciconia),  soit  d'un 
s,  l'Essert-le  Fer  (de  sartus),  a  satti-a  fatti  (de  satis). 

Fopré,  au  — ,  champ  à  Marchissj;  du  bas  latin  fodrum^ 
paille,  V.  h,  fearre  et  foirre^  du  v.  h.  ail.  ^ho^ar,  dlhfuttery 
fourrage.  £n  Forez,  champs  à  Cfaavomay,  a  peut-être  la  mente 
origine,  mais  le  r  simple  paraît  le  rattacher  plutôt  à  Forel. 

Forts,  Chavannes-les-,  D.  Glâne,  Frib.,  Chaoannes  les  fors  y 
i346,  Matile,  Praz  de  Fort,  hameau  le  plus  éloigné  de  la  com- 
mune d'Orsières  ;  de/orisj  dehors,  en  romanche /bur, /or. 

fy>rCaiie,  ham.  de  Villariaz  et  de  Gfaavannes  sur  Orsonn^s  ; 


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FORVEY  —  FOULE  1"^ 

loc.  à  Saxon  et  à  Orsonnens  ;  Fortuno  ou  ForluBaux,  ham. 
d'Ajent  et  mayens  à  Vernamiëg'e  ;  de  fortune,  sort,  chance  favo- 
rable. Ce  nom  abstrait  étonne  ;  cependant  on  le  trouve  déjà  au 
xni«  s.  :  Un  Ulric  de  Granges  donne  en  gage  sa  vigne  de  La  for- 
tuna,  charte  de  Conthey,  ia56,  M.  R.  XXX,  19.  On  connaît 
aussi  des  Solitude,  Abondance  (Savoie),  Famine  (Orges),  Gaieté 
(Vugelles),  Repentance  (Genève),  Plaisance  (Riez),  Charité,  Ferté 
(France)  ;  le  Berry  a  plusieurs  Malaise,  4  Nuisance,  etc. 

Au  Fopvey  à  Romanel-Morges  ;  subst.  verbal  de  /orvoier,  s'é- 
carter :  localité  éloignée  de  tout  chemin. 

La  Fopy,  deux  bois  de  pins  à  Bovernier  et  Sembrancher  ;  hara. 
de  Fully,  —  pins  partout  où  la  vigne  ne  les  a  pas  chassés  ;  — 
pourrait  venir  de  Tall.  fàhre^  pin  :  quelques  noms  d'arbres  nous 
viennent  de  l'ail.,  daille,  fie,  saule. 

£n  Fossabert,  loc.  à  Gland  ;  paraît  formé  de  fosse  et  d'un  n. 
pr.  comme  Prabert. 

Fossard,  ham.  à  Thonex,  Genève,  et  3  ham.  Frib.  ;  une  charte 
de  Gruyère,  i43i,  parle  d'un  rivum  dou  Fossard;  Fossau.  Fos- 
fliaux,  FossiouXy  Fochaux,  plus.  ham.  et  nombreux  lieux-dits, 
Fochau  à  Lignerolles,  Fossey  à  Daillens,  Fossy,  écart  de  Farva- 
gny  et  ruisseau,  affl.  de  la  Dullive,  Fosseau,  ruisseau,  bras  de  la 
Dullive  ;  le  Fossaux,  torrent  de  Vouvry  ;  au  Fossorey,  loc.  à 
Vionnaz  ;  lieux  enfoncés,  torrents  creusant  leurs  rives.  Nom  an- 
cien :  un  Fossauly  1204,  Fossau,  1227,  à  Lutry,  in  Fossato  à 
Yens,  1295,  M.  R.  III,  5i3. 

Les  Fotelats,  bois  à  Buix,  D.  Porrentruy  ;  de/outeau  on /ou- 
telf  dim.  de  fou,  hêtre,  et  suffixe  dim.  jurassien  at  =  et  :  les  pe- 
tits hêtres. 

Le  Fouetteley,  petit  bois  près  Bullet,  D.  Grandson  ;  probable- 
ment de/outel,  petit  hêtre,  et  suflF.  coll.  ey. 

Foule  (La),  maisons  à  Payerne,  Vallorbe,  Croy,  La  Sarraz, 
Marly,  Gorgier,  le  Locle,  Boujean,  etc.  ;  de/ouïe^  ancien  moulin 
à  foulon,  généralement  propriété  du  seigneur,  où  chacun  était 
tenu  de  fouler  ses  draps, /bllare  pagna  sua  in  folla  subtus 
Croy  y  Cartul.  Romainmôtier.  La  Folla  à  Monthey,  La  Follaz  à 


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176  FOUNEX   —  FOYERS 

Romont,  Lussy,  Cheirj,  même  sens.  Foulavemey  à  Bussj  sur 
Moudon,  la  Foule  de  Verney. 

Founex,  D.  Nyon,  Fosnai,  1224,  M.  R.  XII,  69,  Founai, 
i25i,  M.  G.  XIV,  Fonay,  1296,  M.  R.  V,  893.  Peut-être  d'un 
cognomen  romain  tel  que  *  Fonus  :  il  y  a  un  gcentilice  Fonius  ; 
(prsedium)  Fonacum  donnerait  Founai,  Fonay.  Le  s  de  122^  est 
peut-être  parasite,  cela  arrive  assez  souvent.  Le  Reg*.  g'en.  Réper^ 
toîre,  p.  484,  donne  Fornay  :  faute  d'impression  ? 

Four<?lie,  nom  de  plusieurs  cols  ;  de  farca^  fourche,  col  pro- 
fondément échancré  entre  deux  pointes  ;  le  Fourchon,  ham.  de 
Treyvaux^  diminutif  ;  les  Fourchons,  patois  Fortzons,  chaîne  de 
rochers  au  Saint-Bernard  ;  de  fourchon^  dent  de  fourche  ;  la 
FouiH.'belte  à  Trient,  diminutif. 

Fourclies  (les),  nombreux  lieux-dits  :  Pré  des  Fourches  à 
Villeneuve,  Vers  les  Fourches,  Pompaples  ;  aux  Fourches,  etc., 
souvent  sur  des  éminences,  des  crêts^  à  Rue,  Delémont,  Lully, 
Maracon,  Lucens,  Sembrancher,  etc.  ;  les  Forches  à  Saint- 
Blaise  ;  de  ad  /urcas,  les  fourches  patibulaires,  le  gibet,  cons- 
truit sur  quelque  endroit  élevé  aux  abords  des  localités  où  le  sei- 
gneur avait  droit  de  haute  justice.  Vers  le  Gibet  à  Gudrefîn,  et 
Sur  lu  llart  à  Delémont,  même  sens  ;  de  harf,  proprement  la 
corde  avec  laquelle  on  pendait  les  criminels  au  gibet. 

Les  Fours,  mazots  sur  Vionnaz,  et  Sur  les  Fours,  prés  au- 
dessus,  pente  exposée  au  N.  Sans  doute  une  fausse  orth.  four 
pour  fou,  comme  dans  la  Combe  du  Four,  voir  Faoug  et  Fagus  ; 
donc  =  les  Hêtres,  Sur  les  Hêtres,  qui  sont  assez  abondants  dans 
la  localité.  Quant  à  Sur  le  Four,  2  loc.  au  N.,  1960  et  1880  m., 
alpcs  de  Liddes  et  de  Bourg-Saint-Pierre,  à  plusieurs  centaines  de 
mètres  au-dessus  de  la  limite  des  hêtres,  qui  manquent  d'ailleurs 
dans  TEntremont,  peut-être  de  furnum,  d*un  four  à  chaux  qui 
aurait  Ole  établi  là. 

Les  F05  ers,  bois  à  Beurnevésin,  Jura  bernois  ;  forme  mascu- 
line corrrespondant  au  fém.  Foyère  (patois  yb Ai ra,  de  /agaria)^ 
âejaffus  et  coll.  arium  =  bois  de  hêtres. 


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FRAIDAIGUE  —   FRASSE  177 

Fraidaigue,  ham.  de  SainUPrex  ;  de  frigida  aqua,  eau 
froide  :  une  source  très  fraîche  en  cet  endroit. 

Fraidera,  loc.,  —  pente  au  N.  —  à  Develier,  Jura  bernois  ; 
dérivé  de  freid,e,  froid,  bien  que  le  suffixe  soit  difficile  à  expli- 
quer. 

Fraises,  les  — ,  m.  foraine  de  Tramelan  ;  de  fraise,  s.  f. 

Frane^  Frêne,  Franoz,  Frenoz,  nombreuses  loc.  ;  de  fraxi" 
nuSy  frêne,  le  collectif  Isiiin/raxinetumy  bois  de  frênes,  a  donné 
les  divers  Frenoy,  Freney,  Saint-Gingolph,  Franey,  Franex, 
ham.  d'Ecoteaux,  de  Remauffens  et  commune,  D.  Broje,  Fras^ 
nei,  ii42,  1242,  Franeys,  i337  ;  le  \aiin  fraxinaria,  frênaie,  a 
donné  Frenières,  Bex  ;  Franières  à  Rossinières,  Fregnire,  Or^ 
monts  ;  Fragnire  à  Neirivue,  Frasnieres,  i235,  etc.  Diminutifs, 
Fragnolet,  Château-d'Œx  et  Gruyère  ;  Fregnoley  à  Ba|i|^nes, 
Frenelley  à  Corbejrier  et  La  Rippe. 

Frasse.  Un  ancien  mot  français,  dérivé  ég^alement  de  fraxi- 
nus^  a  donné  des  noms  de  lieux  plus  communs  encore;  c'est 
/paisse,  fraîche,  frèche,  dim.  fraisseau,  un  des  noms  vulgaires 
du  frêne  dans  les  provipces  du  midi  de  la  France  ;  il  faut  j  ratta- 
cher notre  moi  frasse  (correspondant  au  mot  casse,  de  querci- 
nus,  employé  dans  TArma^nac).  Le  ladin  difrasen,  le  romanche 
fraissen.  De  ce  mot  viennent  les  nombreuses  Frasses,  une  quin- 
zaine Vaud  et  Fribourg*,  et  plusieurs  dans  le  diocèse  de  Genève, 
Fracy,  Fracia,  Fraxia,  Reg.  gen.  m,  485.  Citons  en  particu- 
lier Frasses,  D.  Broyé,  Fribourg,  Frasces,  Fraces,  1142,  Cart. 
Month.,  5,  hosp.  S.  Marie  in  Frescin,  1225,  F.  R.  II,  62,  hosp. 
de  Frescein,  1228,  M.  R.  VI,  Frasses,  i337,  et  Frasses,  D.  Lac, 
ail.  FraschelSy  Freschens,  1276,  Freschols,  i3o2.  Ces  formes 
de  1225,  1228  montrent  bien  Torigine.  De  là  également  les  Fras- 
sis,  Château-d'Œx,  Gruyère  ;  Frassys,  Villeneuve  ;  les  diminutifs 
Frassettes,  Ormonts,  Fracettes  à  Vionnaz,  Frassillet  à  Char- 
mey,  Frassonayaz  au  val  d'Illiez,  ainsi  que  les  formes  patoises 
où  ch,  ts  remplacent  ss  :  Fratzes,  M artigny  ;  Fratzi  sous  le  Gram- 
mont  ;  Fratzay  à  Leytron,  Frachy  et  Frachiaz  à  Bex  ;  Frachey 
aux  Ormonts,  Frachay  à  Liddes,  FrachierSy  plan,  vers  1720,  le 

M.  D.  SBC.  SÉRIE,   TOMB  Vn  IS 

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178  FRÈRES  —   FRÉTEREULES 

Frache  à  Lavey  et  val  d'Illiez,  bois  de  Fréchaux  à  Gimel,  et  le 
dim.  Fracheret  à  Gryon  ;  un  pratum  de  la  Fraschi  à  Vex, 
iai3.  Peut-être  quelques-unes  de  ces  dernières  localités  tirent-elles 
leur  nom  Aefratzi^frachiy  mettre  en  pièces,  briser,  latin  freS" 
suSy  brisé. 

Frères,  Bois  des  — ,  près  Genève,  ancienne  propriété  des 
Frères  prêcheurs  ou  Dominicains  de  Plainpalais. 

En  la  Frémi,  m.  à  Saint^ingolph,  les  Frenoiiés,  propr.  sur  les 
Mosses  d'Ormont  où  abondent  les  fourmilières  (Isabel)  ;  le  Prou^ 
millet,  pAturage  Jura  d'Arzier;  Froumy,  loc.  à  Saint-Martin, 
Fribourg;  du  patois  yremi,  yroumi  =  fourmi. 

Frégiécourt,  ail.  Fridlinsdorf^  D.  Porrentruy,  villa  qui  ro- 
mano  dicitur  Frigiecortj  theutonice  Fridestorfy  1237. 
nom  français.  Nom  tUemand. 

Frigiscurthf  ii36,  1218.  FridestorJ^  1237. 

Friffiscoriy  1180.  Friderslorff^  1296. 

Frigiecourty  i  aa  i .  Friedrichsdor/,  1 3o8. 

Frigiecurl^  i3o5,  aujourd'hui  Friedlinsdorf. 

Nom  français  :  court,  ferme  de  Frigis,  du  ^thique  freiê^  v. 
h.  ail.  /rf,  libre,  n.  ail.,  village  de  Frid^  le  paisible,  puis  de  Fré- 
déric, enfin  de  Fridolin,  tous  trois  du  reste  de  la  même  racine 
frîd^  paix.  Rien  de  plus  curieux  que  le  changement  de  nom  que 
Fendroit  a,  sous  la  plume  des  notaires,  subi  à  quatre  reprises,  ou, 
si  Ton  s'en  tient  aux  deux  groupes,  de  la  forme  allemande  à  la 
française. 

Presens,  G.  NeuchAtel,  FresenSy  1268,  Fresain,  1290;  de 
Frisingis  =  chez  les  descendants  de  Friso^  n.  pr.  germain.  Un 
FrtdingiSf  930,  in  pago  Wald.  pourrait-il  être  Fresens? 

Prête,  du  germ.  firsty  fatte  de  toit,  v.  fr.  frète,  nom  commun 
de  localités,  pâturages  près  des  arêtes.  Frétaz,  ham.  de  BuUet,  de 
Vaulioa,  de  Pomj  ;  les  Frètes,  près  du  Locle  ;  Fritaz,  ham.  sur 
Saint-Gingolph;  dim.  Frélerettaz,  pâturage  d'Arzier  ;  Préteux, 
loc«  à  Pontenay  et  Courchavon,  adjectif. 

Prétereules,  ham.  près  Noiraigue,  Neuchâtel,  apad  Fraciu- 
rales^  1247,  Fructereules  et  Fretereules,  i346,  FruterouleSy 

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FRÉZILLON  —  FROIDEVILLB  179 

i38o;  de  fructarolas  (cartes),  lieu  fertile  en  fruits.  Un  autre 
Fréterolle,  au  col  de  Coux,  versant  français,  FruyterolaZy  i438, 
Mém.  Inst.  6en.  VIII,  dim.  de  fruitière,  au  sens  de  laiterie. 

Le  Frézillon,  loc.  à  Vallorbe  ;  de  fresillon,  nom  vulgaire  du 
troène,  Ligustrum,  et  du  fusain. 

Frinvilllers,  ail.  Fridelischwart  {Fridlinschwanden  d'après 
Zimmerli,  de  schwanden,  assert,)  ham.  d'Orvin,  D.  Courtelarj, 
Friderichswart y  i3ii y  Frunwelier^  iBgS,  FreyvillierSy  i4o3, 
M.  N,  XXXIV,  267  =  village  (n.  fr.)  ou  poste  de  garde  (n.  ail.) 
dé  Friderich  (puissant  pour  la  paix), 

La  Frinze,  torrent,  affl.  de  la  Navizence,  Valais  ;  subst  verbal 
de  fringuer^  sauter,  gambader,  probablement  du  bas  breton 
fringoy  sauter,  avec  permutation  g-z  (comme  longue-lonze).  En 
patois  le  subet.  verbal  désigne  parfois  l'auteur  de  l'action,  une 
batollhey  de  batolhi,  etc.  Pourrait  peut-être  venir  aussi  de 
freinzBy  crevasse,  de  freindre,  du  Isiûiifrangere,  briser. 

Les  Friques,  Villars  —,  Fribourg  ;  du  v.  fT.frique,  provençal 
fric  y  du  gothique /ri/r«,  v.  goth./rec  (d'où  l'ail.  /rccA),  joyeux, 
hardi,  gaillard  ;  donc  village  des  (hommes)  hardis,  joyeux.  Ancien 
génitif  les  pour  des,  comme  Villars-le  (du)  Comte,  Villars-les 
Moines. 

Frochaax,  ham.  d'Enges,  Neuchàtel,  Froischaad,  1897, 
Ghambrier,  587,  Forchau,  1670,  carte  du  P.  Bonjour,  Mus.  N. 
XXXI,  288  ;  Frochet,  loc.  à  Roche  ;  Frochex  ou  Frosehex  à 
Syens  ;  Frossaux  à  Ecublens,  Fribourg  ;  Frotzé,  loc.  à  Vui- 
brojef  Frochaiêy  iib^,  Froschaisy  11 55,  Froscaisj  11 79,  Fr(H 
chagSj  1278,  M.  R.  XÏI,  Froschex,  1589.  Avec  métathèse  de  IV: 
Forchaut  à  Boveresse,  i345^  au  Forchaux  à  Cernier,  Neuchàtel, 
Forcliaiix  ou  Forchaud  (Forcho  dans  Kuenlin)  à  Hauteville  et 
Treyvaux,  Fribourg,  en  Forchaulx  à  Praroman,  xv«  s.  Du  v.  fr. 
JroCy  terre  inculte,  mot  très  employé  jusqu'au  xvi«  s. 

Froidevaux,  2  ham.  de  Sonbey  et  Montfaucon,  Jura  bernois  ; 
àtfrigidam  oallem^  froide  vallée. 

Froideville,  une  commune  et  3  ham.,  2  Vaud,  i  Fribourg;  de 
frigidam  oillamy  hnaib  froide.  Froideville  pétait  aussi  autrefois 


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180  FROMENTAUX   —    FUYENS 

le  nom  des  Tavernes,  D.  Oron,  Froydevillaz  encore  en  1692, 
1679,  bien  que  Tavernes  fût  déjà  employé. 

Fromentaux  à  Crans,  pi.  de  l'adj.  fromental,  et  Fromentey, 
m.  à  Sales,  Fribourg;  de  froment  et  coll.  ey;  champs  de  froment. 

Fromentin,  Plan  — ,  ham.  d'Ormont-dessus  ;  d'un  n.  pr.  connu 
déjà  en  i4o2.  Johannes  Fromentin  et  un  Petrus  Rubuy  étaient 
les  deux  premiers  syndics  d'Ormont-dessus  en  i494- 

Frontenex,  ham.  de  Colog-ny,  Genève,  Frontunay,  1809  et 
i368,  Frontenay,  i438,  M.  G.  IX,  288,  XVIII,  et  III,  210  (Hum- 
bert  écrit  Frontenay,  1862)  ;  de  (praedium)  Frontenacam^  do- 
maine d'un  Frontenus  =  Frontius,  gentilice  qui  a  donné  le  nom 
de  7  communes  de  France. 

Fruence,  vill.  près  Ghâtel-Saint-Denis,  autrefois  chef-lieu  de 
toute  la  contrée,  Fruenci,  Friwenci  vers  1180,  Donat.  Haut., 
Arch.  Fr.  VI,  Frewencia,  1096,  Fruenci,  I2i5,  1220,  1228, 
Fraenciay  1228,  Fruentia,  i255,  M.  R.  XXX,  9.  D'après  Gat- 
schet,  du  bas  latin  fraa,  de  fraor,  désignant  spécialement  les 
produits  du  laitage;  étymolog-ie  douteuse.  Plutôt  dérivé  d'un  n. 
pr.  germain.  On  trouve  un  Fruonzo  en  1180  dans  Tr.  I,  383. 

Fullf,  D.  Martigny,  Valais,  Fuliacum  vers  iioo,  Fullye, 
laSo,  Fulliey  1260,  i324,  Fulli,  xiv®  s.  ;  de  (prœdium)  F  allia- 
cum  ou  Folliacuniy  domaine  d'un  FolliuSy  gentilice  romain. 
Holdor,  p.  1499»  cite  un  prœdium  Folliacum. 

Le  Fupcil,  loc.  Val  de  Travers  ;  paraît  être  uu  dérivé  de/urca 
au  sens  de  bifurcation  de  chemin.  Ducange  a  fourq,  via  in  furca 
divisa.  Il  faudrait  supposer  un  moi /urcile,  d'où  le  suffixe  il.  Mais 
les  dérivés  de  furca  ont  o  et  ou,  et  non  u,  nous  fait  observer 
M,  Bonnard  ;  donc  origine  indécise. 

Fussy,  loc,  2  m.  Combremont.  Pourrait  être  un  (fundum) 
Fuxciacum,  domaine  d'un  FusciuSy  gentilice  romain  dérivé  du 
cogDoraen  ycwctts,  brun. 

Fuyens,  D.  Glane,  Fribourg,  Fuenê  U  fois  ii5o-ii8o,  Donat. 
Haut,,  1198,  M.  F.  III,  69,  Fuiens,  xii«  s.  (1167  ?),  Fuens,  i36o, 
t66S  ^=  chez  les  descendants  d'un  Germain  dont  le  nom  vient  de 
la  racine  Fug,  qui  a  donné  le  n.  pr.  Fagilo, 


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GABIARE  —   GAMPEL  181 

La  Gabiare  ou  Gabière,  ruisseau,  affl.  de  la  Birse  par  la 
Scheulte,  forme  féminine  correspondante  au  v.  fr.  gabeur,  mo- 
queur, de  gabepy  railler,  se  moquer;  les  noms  de  ruisseaux 
abondent  en  figures  :  la  Gaie,  la  Gaillarde,  la  Rogneuse,  la  Mion- 
naz,  etc. 

Gachet,  ham.  de  Founex,  loc.  à  Courtilles  ;  du  v.  fr.  gaschié, 
s.  m.,  marécafii^e,  terrain  humide,  de  la  famille  de  Tall.  waschen 
(note  de  M.  Bonnard)  ;  les  Gâchettes,  m.  Haut-Vully,  et  es  Ga- 
ehettes  à  Trélex,  même  origine?  (ou  du  n.  pr.  Gachet). 

Gademoz,  chalet  à  TEtivaz  (frontière  allemande  1)  ;  du  v.  h. 
ail.  gadanij  grange,  fenil,  comme  les  nombreux  Gadmen  des 
Alpes.  Le  Pajs-d'Ënhaut  a  de  nombreux  noms  allemands  :  Rubli, 
Gumfluh,  Coumattaz,  Schuantz,  Bodemos,  etc. 

Gagnerie,  sonunet  sur  Evionnaz,  Valais  ;  de  gagner,  au  sens 
archaïque  de  faire  pattre,  à  cause  des  pentes  herbeuses  qui  en 
couvrent  le  flanc  S.  et  que  Ton  peut  pattre.  Littré  (Addition)  donne 
gagnerie  y  nom  de  métairies  dans  certaines  parties  de  la  Bretagne, 
et  dans  le  centre,  d  après  Joubert,  ce  mot  désigne  les  terres  culti- 
vées sur  la  lisière  des  bois. 

La  Gaillarde,  ruisseau  à  Bougy,  D.  Rolle;  adj.  gaillard,  gai, 
joyeux. 

La  Gainaz,  m.  à  Noville,  entre  le  Rhône  et  un  ancien  bras  ;  la 
Gaine,  pâturage  dans  un  étroit  vallon,  Ormont-dessus  ;  du  n.  c. 
gaînej  de  vagina^  à  cause  de  Tétroitesse  de  la  localité  ;  la  Gai- 
nèehe,  loc.  à  Saint^Braix,  en  est  peut-être  un  dérivé. 

Au  Galataz  ou  Galetas,  loc.  à  Etoj,  Bursins,  Lully,  Villars- 
sous-Yens  ;  du  v.  fr.  galatas,  allusion  à  la  position  élevée. 

La  Galeisaz,  ham.  d'Ormontrdessus  =  la  jolie  en  patois  vau- 
dois,  d'une  racine  germanique  gâly  gai,  joyeux.  De  là  encore  es 
Galaises  à  Vouvry  ;  les  Galeides  à  Troinex,  Genève  ;  Galeyaz, 
champs  à  Chalais,  Valais  ;  la  Galaz,  ham.  de  Vaulion  ;  le  Lieu- 
Galet,  m.  à  Develier,  Berne  ;  es  Galites,  ham.  dUermenches, 
Vaud  ;  Pré  Galle  ?  à  Chavannes-de-Bogis  (peut-être  pré  de  Galle, 
B.  dTi.). 

Gampel,  D.  Louèche,  Valais,  ChampilZy  1288,  i366,  Campiz, 


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182  GAMPBLBN  —  6ARITALAZ 

i3o5,  Campael,  i3og,  ChampiZy  iSSq,  ChcunpeZy  i344>  i357, 
M.  R.  XXIX,  XXXy  Gampily  i454»  etc.  ;  de  campellum,  petit 
champ. 

Gampelen,  D.  Cerlier»  Berne,  Gamplanchy  I2a5,  F.  B.  II,  5a, 
KamplunCy  1229,  Zeerl.  I,  fr.  Champion,  Champion^  1179,  Ma- 
tile,  I,  CAa/n/>/an,  1228^  JamplunSy  i235,  M.  R.  VI,  i5,  623, 
Champion^  1289  ;  les  deux  de  campilionem,  dim.  de  campum^ 
champ. 

Gampenen,  ham.  de  Louèche,  Valais,  fr.  Gampière^  Cham- 
pagneêy  1267  ;  de  campaniaSj  campagnes. 

Gamsen,  D.  Brigue,  Valais,  Cramosuriy  i233,  GamoBorij  i3i2, 
ChamosonOy  1392,  GamsSy  i4oo.  D  après  Studer,  de  campus; 
mais  toutes  les  formes  anciennes  le  dérivent  du  v.  h.  ail.  gamuZy 
chamois.  C'est  le  correspondant  de  Chamoson. 

Gandole,  loc.  à  Genthod,  Grenève,  es  Gandoules,  prés  sous 
Aigle.  Nous  pensions  à  en  faire  une  autre  forme  de  gondole,  ri- 
gole pavée,  qui  pourrait  désigner  ici  rigole  en  général  ;  dans  le 
Berrj  :  une  gondole  de  pré.  M.  le  professeur  Bonnard  l'estime  peu 
probable,  gondole  n'ayant  été  emprunté  à  l'italien  qu'au  xvi«  s. 
Ce  n'est  pas  une  raison  absolue,  le  mot  est  anciennement  connu 
chez  nous.  Pour  la  permutation  o-a,  nous  avons  à  Aigle  Prafan- 
daz  ou  Prafondaz  =  profonde. 

La  Gara,  ham.  de  Jussy,  Genève  ;  subst.  verbal  de  garer  ? 

La  Garde,  ham.  de  Sembrancher,  Warda^  i322,  et  chapelle  à 
Evolène,  Wuarday  1280,  etc.  ;  du  v.  h.  ail.  warta^  signal,  tour 
de  garde. 

La  Garennaz,  loc.  à  Montagny,  Yverdon  ;  la  Garenne,  ham. 
de  Satigny,  Genève  =  v.  fr.  garenne^  terrain  de  chasse  réservé 
au  seigneur,  du  v.  h.  ail.  waron,  garder. 

Garonne,  ruisseau  à  Bougy  ;  voir  Géronde. 

Gaulé,  Gaulez,  voir  Gueule. 

La  Gayaz,  m.  à  Combremont  ;  probablement  de  Gay,  n.  pr. 

La  Gay,  ruiss.  à  Vaulion  ;  prob.  la  gaie,  adj. 

A  la  Garitalaz,  vignes  à  Essert^Pittet,  D.  Yverdon  ;  es  Garî- 
talies  à  Mur,  Û.  Avenches  ;  dim.  de  garitay  fr.  guérite,  maison- 


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GÉLINB  —  GENÉTBâ  183 

nette  poar  la  garde  des  vignes,  ou  l'on  se  gare,  s'abrite  en  cas  de 
pluie.  A  Savièse,  'na  garetta  est  une  maisonnette  de  vigne  (étj- 
mdogie  fournie  par  M.  Isabel). 

Géline,  Creux  —,  combe  à  Soulce,  Jura  ;  creux  (des)  gélines, 
des  poules  de  bruyère.  Voir  aussi  Gombaz  Oelin. 

Gemmi.  Nous  mettons  ce  mot,  bien  qu'étranger  à  la  Suisse 
française,  parce  qu'il  est  connu  de  chacun  et  qu'on  en  a  proposé 
5  ou  6  étjmologies  *.  Voici,  croyons-nous,  la  vraie,  inédite.  La 
<jemmi  s'appelait  Curmilz  en  1262,  F.  B.  II,  35o,  Curmyz^  i3i8, 
M.  R.  XXIX  et  XXXI  ;  Gemmius  monSy  1677,  Gàmmiy  1608, 
Arch.  Louèche-bains  d'après  Zimmerli.  Les  deux  formes  primi- 
tives indiquent  l'origine  :  du  latin  calmen,  sommet  (ail.  kulm), 
avec  permutation  de  1  en  r  ;  en  Dauphiné,  courme  =  sommet. 
Quant  à  la  terminaison  ilz  =z  ils,  forme  plurielle,  elle  était  répan- 
due dans  la  contrée,  ainsi  à  la  même  époque  Gampel  s'appelait 
Campilz  =  les  champs.  Donc  Gurmila  =  les  sommets  ;  un  Vau- 
dois  dirait  :  les  frètes  ;  ce  qui  est  tout  à  fait  juste  pour  un  habi- 
tant de  Louèche.  On  y  parlait  français  alors,  et  le  mot  s'est  dé- 
formé sous  l'influence  de  l'allemand  introduit  au  xvi^  s.  Die 
Gemmi,  aujourd'hui  fém.  sing.,  serait  donc  dérivé  d'un  masc. 
plur.  romand. 

Génépi,  Aiguille  du  *— ,  sommet  des  Alpes  de  Trient,  au  S.-O. 
du  glacier,  et  le  Dzennepi,  presque  en  face,  à  l'E.  du  glacier  ;  de 
génépiy  génipi,  nom  patois  de  l'Armoise  Mutelline,  qui  abonde 
dans  leurs  rochers. 

Le  Genêt,  villa  près  RoUe,  déformation  de  VOujenety  1269, 
Oagenety  1697,  diminutif  d'Oujon,  chartreuse  près  Arzier,  à  qui 
ce  domaine  appartenait.  Il  s'appelait  antérieurement  Marmotéa. 

Les  Genètes,  pâturage  de  Premier  ;  probablement  du  vaudois 
genettey  s.  f.,  patois  djenettay  jeannette  dans  le  Berry,  un  des 

i  De  fçemitus,  mont  des  soupirs  (Séb.  Munster)  ;  de  gemini,  rochers  jumeaux  ; 
de  gemma,  gemme,  pierre  fine,  cristal  ;  de  galm,  de  calma,  au  sens  de  hutte 
couverte  de  chaume  (Gatschet  et  Studer),  toutes  controuvées  par  les  formes 
primitives. 


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184  GENÈVE   —   GENOLLIER 

noms  populaires  du  Narcisse  des  poètes  si  abondant  dans  certains 
pftturaf^  de  la  région. 

Genève,  Geneva  dans  César,  Genava,  ni-vi«s.,  Gebenna  dans 
toutes  les  chartes  du  moyen  âge,  employé  pour  la  première  fois 
par  le  pape  Pascal  II  en  i  loo,  peut-être,  suivant  GaliSe,  pour  évi- 
ter la  confusion  avec  Gênes.  On  trouve  les  formes  Geneuay  Ge» 
nova,  Genuavay  Gennava  (Tab.  Peutinger),  Genova,  Genabe^ 
563j  Genutty  44i,  ^17,  585,  859,  Canava,  38ï,  Jenava,  523,  Ja- 
noba^  Januba,  Jenuba,  Jenuvay  Januva  (Grég.  de  Tours),  Janua 
(Fr^dégaire),  Januis.  Du  celte  genava,  bouche  de  rivière,  embou- 
chure, gen,  bouche,  et  ava,  eau  ;  hibern.  genou,  cor];^ique  ge-  ^i 
nau.  Le  nom  ligure  de  Genua,  Gênes,  a  le  même  sens  d'après 
Holder, 

Les  Geneveys,  2  vill.  Neuchâtel,  Genevais,  1788,  et  les  Gène- 
vez,  D,  Moutier,  Berne,  les  GeneveySy  i38i  :  trois  communes 
dont  la  fondation  est  attribuée  à  des  colons  genevois  venus  pour 
s'y  établir  en  1291,  voir  Boyve,  I,  25o,  et  i3o7,  mais  aucun  docu- 
ment d'aucune  espèce,  ni  à  Genève,  ni  dans  le  Jura,  n'est  venu 
confirmer  cette  tradition. 

Genièvre,  Genèvres,  Geneyvpoz,  Genevroz,  une  io«  de  loc. 
Vaud  et  Fribourg  ;  de  janiperus,  genièvre.  Genevrets,  Mon- 
treur, Avry,  Genevpex,  Chexhres  et  7  loc.  Frib.  ;  Genevpay, 
Conthey,  Ardon  ;  Genevpis,  Châtelard,  Frib.  ;  Geneveret,  Sou- 
bey  et  Vicques,  Jura  ;  de  Juniperetum,  lieu  où  abondent  les  ge- 
névriers ;  Genevrausaz  au  Châtelard,  Vaud,  et  Geneyvpoux,  h. 
Rueyres-Tréfayes,  Frib.,  adjectifs  ;  Geniévpies,  Chéserex  ;  Gène- 
vri(^§,  Oursins  ;  Genevepies,  Goumois  ;  Genevpièpes  à  Meinier  ; 
les  Genavpièpes,  Lugnez,  Jura,  collectifs.  Il  faut  sans  doute  y 
ajouter  es  Genevièpes,  champs  à  Liddes,  Valais,  et  la  Genevîèpe, 
loc.  Barberêche,  Frib. 

Genolliep,  D.  Nyon,  Genolliacuniy  11 10,  Genolleiy  ii64,  G^e- 
nollie,  1180,  M.  G.  IV,  78,  V,  38i,  Genoliacuniy  1195,  M.  R. 
Xll,  Genolli,  i2o4,  Genolie,  121 1,  Jonolie,  1221,  Jonolliei/yJo- 
noliiez,  i235,  M.  R.  V,  221,  XII,  20,  et  XXVIII,  72  ;  Genoglier, 
1256,  etc.  D'après  Gatschet^  copié  par  Studer,  de  gallinay  poule. 


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GENTHOD   —   ES   GERIT  185 

d*où  le  patois  djenelliery  poulailler,  <<  parce  que,  dit-on,  le  cou- 
vent de  Saint-Claude  avait  là  son  poulailler.  »  Mais  cette  explica- 
tion nous  paraît  douteuse,  le  suffixe  acum  ne  s*ajoutant  qu'à  des 
noms  d'homme. 

Genthod,  C.  Genève,  Gentoax^  1290,  GenthouSy  i3o6,  Ge/i- 
thouz  et  Gentou,  1828,  GentouZy  xiv«  s.,  M.  G.  I,  122,  IX,  242, 
XVIII,  106,  XXI,  178.  On  trouve  encore  Gentour  d'après  M.  F. 
de  Saussure  qui  le  tire  de  janitorium,  cabane  de  garde. 

Georgetle,  quartier  de  Lausanne,  Jargeta^  Jargetaz^  1270, 
Gargata,  1289,  Jariata,  1288,  M.  R.  VI,  p.  682,  656,  c  vineam 
inter  palaieres  et  Jariata,  »  ce  qui  montre  que  le  Jarlata,  1288, 
page  599,  est  une  fausse  lecture  1  pour  i,  Gonjectaz,  i548. 

Gerdil,  à  La  Rippe  ;  Gerdy  à  Nendaz,  Zerdy  à  Leytron,  — 
permutation  valaisanne  gr-r,  —  autre  forme,  plus  ancienne,  de 
jordily  jardin,  gerdil  au  xiv«  s.  Du  v.  h.  ail.  garto^  parallèle  du 
latin  hortusy  jardin. 

Y  Gères,  alpe  sur  Grimentz,  Valais,  est  probablement  alpes 
GeriaSj  1100,  des  monts  de  Vercorin,  M.  R.  XVIII  ;  origine  in- 
connue. 

Gérignoz,  ham.  et  ruisseau,  aussi  appelé  Gérine,  à  Chàteau- 
d'Œx,  Jurienus,  xi^  s.y  GirigtnoZf  1187,  Hidber,  I,  534,  aqua 
seu  fluvio  vocato  JurignioZy  villa  de  JurignioZy  i84i,  Brenno  de 
Jurignyo,  1889  (il  y  a  encore  des  Brénon  à  Gérignoz),  M.  R. 
XXII.  D'après  ces  textes,  Gérignoz  serait  un  dérivé  d'un  adjectif 
jurinuSy  de  juria,  forêt,  ou  une  contraction  de  juricinus,  nom 
fréquent  dans  les  chartes,  et  signifierait  l'eau  de  la  forêt.  D'autres 
textes  le  confirment  :  deux  ruisseaux  de  Gérignoz  coulant  au  S.- 
£.  du  Gibloux  sont  désignés  4(  inter  duos  Juricinos,  juricinuSy  » 
855,  M,  R.  VI,  202,  208,  et  #(  duos  rivos  nominatos  Jurenses, 
1 145,  M.  F.  II  ;  la  Gérine,  ruisseau  à  CuUy,  même  sens,  ainsi  que 
la  Gérine,  affl.  de  la  Sarine,  descendant  de  la  Berra,  couverte  de 
forêts,  Argerona,  i8i4,  1824,  même  nom  avec  préfixe  ar  =  ri- 
vière ;  voir  cependant  Géronde. 

Es  Gerit  ou  es  Jerys,  forêt  à  Golombey,  Valais,  au  xviiP  s.  en 
Jury  ;  en  la  Gery,  prés  à  Colombey  ;  évidemment  de  la  racine  jur. 


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186  6ERMAGNY  —  GESSBNAY 

jouxy  forêt,  et  suff.  collectif  y.  Cette  forme  Gerit  pourrait  ezpli-- 
quer  les  mots  Zériet,  alpe  d*AyeDt,  loc.  à  Iserabloz,  à  Vétroz,  et 
le  bois  de  Géricton  à  OUod.  Le  changement  de  u,  ou  en  e  se  re- 
trouve dans  d'autres  noms,  ainsi  le  Routet-Retet.  Quant  au  c  de 
Géricton,  il  est  parasite,  comme  dans  nombre  de  mots  Jouctens, 
Boctens,  Georgectaz. 

Germagny,  ham.  de  Mont  sur  Rolle,  Germaniacunij  1018, 
1049,  Hidbetj  I,  809,  Germanie^  1228,  M.  G.  XTV,  a3,  villa 
Germaniaci^  GermagniCy  1284,  GermanyCy  1298,  (rermagnie 
sur  Homanel,  i3o5,  M.  G.  IX,  2o3,  Germc^niery  i3i4  ;  =(pr€ie^ 
dium)  Germaniacum,  domaine  d'un  GermaniuSy  gentilice  ro- 
main. 

Les  auteurs  du  Régate  genevois,  ignoraDt  l'existence  d'un  Romanel 
à  Montj  oui  Fait  du  Gennagny  de  ^305  une  localité  à  Romanel  sur 
Morges  \  voir  Romanel. 

Géronde,  ancienne  chartreuse  au  bord  du  Rhône  près  Sierre, 
Valais,  Gyranda,  i233,  Gironda^  1267,  Gyronda^  1286,  Gi- 
runda^  1298,  GerundOy  i33i,  etc.  Ce  nom  présente  une  étroite 
parenté  avec  Gironde^  fleuve  de  France,  ou  Garonne^  Garumna 
et  Garonne,  ruiss*  à  Bougy,  D.  Aubonne.  Il  y  a  là  peut-être  un 
autre  exemple  de  la  permutation  mn-ndy  comme  columna'<o^ 
îonde,  vidomnas-uidonde,  et  la  forme  primitive  serait  Gar,  Gar- 
umna, où  1  on  peut  démêler  une  racine  indéterminée  et  amn, 
fleuve,  La  racine  ger  se  retrouve  dans  un  grand  nombre  de  ri- 
vières :  Giers,  Gers,  Gière,  Gère,  en  France,  et  nos  Gérines  pour- 
raient s'y  rattacher  aussi,  malgré  les  textes  latins  qui  les  rap- 
prochent de  juria. 

Au  Géniaux ^  bois  à  Rueyres,  D.  Echallens  ;  subst.  de  la  racine 
de  gésir,  «  patois  se  dzezty  se  coucher  sur  le  flanc  pour  se  repo- 
ser )*  (Isabel),  avec  suffixe  patois  iau  =  oir,  comme  Lanciau, 
Chargiau,  Battiau,  endroit  où  Ton  se  repose,  où  Ton  se  couche. 

Gcssenay,  n,  fr.  de  Saanen,  Gissinai^  1228,  Gissiney^  1270, 
Gisinayi  i3a8.  D'après  Hisely,  M.  R.  X,  du  v.  h.  ail.  Giessinin, 
de  giessen^  verser,  à  cause  des  nombreuses  chutes  d'eau.  Sous 
toutes  rtorves.  Une  autre  explication  parait  plus  plausible  :  un 


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GETS  —  GIFRISGH  187 

traité  de  paix  coaclu  entre  les  gens  de  Gessenay  et  ceux  de  Fruti- 
gen  en  i34o,  M.  R.  XXII,  p.  ia6,  dit:  «Die  IandlQthe...yoader 
march  uff  Ton  Wisenœya  untz  (bis)  an  dasgebirge  von  Wallis.  » 
D'après  ce  texte  Gessenaj  serait  une  dérivation  régulière  de  wisen^ 
les  prés,  et  Œy^  nom  de  la  contrée,  par  la  permutation  de  w  en 
g.  Il  est  vrai  que  w  donne  dans  la  règle  g  dur  ;  mais  il  y  a  des 
exceptions,  ainsi  vipera  donne  guivre  et  givre  et  g  dur  devient 
aussi  g  doux. 

Les  Gets,  ou  les  Gez,  chalets,  maisons  éparses,  vallée  de  la 
Brévine,  comme  les  Gets,  village  du  Chablais  ;  synonjme  de  gitej 
bas  latin  gistamy  Aejacitum.  Mais  les  Gex,  vergers  à  Vérossaz, 
et  aux  Gex,  Saint-Gingolph,  vient  de  Gex,  n.  de  famille. 

Gibloux,  sommet  G.  de  Fribourg,  Jublios^  ii38,  Donat.  Haut., 
Monte  Jubleur^  ii4i> /ii6/or,  1227,  Jublors^  laAo,  F.  B.  II; 
du  V.  h.  ail.  gibilf  pointe,  ail.  moderne  Giebel,  pignon,  faite 
(d'après  Gatschet). 

Glète,  nom  de  nombreux  pâturages  en  Valais,  aussi  Giette,  en 
patois  Diette:  Massongex,  Djète,  Dorenaz;  Gittoz,  Gittes  ou 
Gîte,  une  3o«  Vaud,  Fribourg  et  Jura,  Gissaz,  Frib.  ;  Gittettaz 
(et  Gisnettaz,  8  pâturages  Fribourg),  diminutifs  ;  du  bas  latin 
gistum,  gîte.  Gitroz,  Giétroz,  Gétroz,  ham.  et  pâturages  en  Va- 
lais, le  même  mot  avec  épenthèse  d'un  r  ;  les  Agittes  ou  Agites 
sur  Aigle,  les  Agettes  près  Sion  ;  le  même  avec  le  préfixe  a  (ad). 

Giez,  D.  Grandson,  GieSy  101 1,  1221,  1228,  M.  R.  VI,  19, 128, 
Gisium  vers  iioo,  M.  R.  I,  i65,  Gis,  Gieiy  ii54,  M.  R.  III,  44i) 
475,  GyZy  ii79>  GieZf  1199,  M.  R.  XII,  Giacuniy  1297,  M.  R. 
XIV,  Gycy  i364.  —  Gy,  G.  de  Genève,  Gyez,  1208,  1272,  M.  G. 
XIV,  17,  42,  GieZf  i3o4,  i3i8,  GyeZy  1824,  Matile,  Gye,  Gicy 
Rég.  gen.  Un  Gy  de  France  (Loiret)  s'appelait  jadis  Giacum. 
Holder,  i5i3,  ce  qui  paraît  être  une  contraction  de  Gaiocum^ 
ainsi  Giez  et  Gy  seraient  des  (fundum)  Gaiacum,  domaine  d'un 
Gaius.  Quant  à  Gisium,  c'est  la  latinisation  du  mot  romand. 

Gifriseh,  ham.  près  Môrel,  D.  Rarogne,  Valais,  Chevrils  vers 
1200,  ChiuriZy  1260,  M.  R.  XVIII  et  XXIX  ;  de  capriUuy  étable 
à  chèvres  ;  voir  Chevrilles. 

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188  GILLAMONT  —   GIVRINS 

Gillamont,  ham.  sur  Vevey,  vico  de  Gillamonty  121 3,  M.  R. 
VI,  362. 

Gillarens,  D.  Glane,  Fribourg",  Gislerens^  xii«  s.,  M.  R.  XII, 
i4o,  Gislarens,  1226,  M.  R.  VI,  160,  GillarenSy  1273,  M.  R. 
XII,  200,  et  Giilarens,  loc.  à  Vucherens,  Vaud  =  chez  les  des- 
cendants de  Gisilhari,  n.  pr.  g'ermaîn. 

Gîîly,  D.  Rolle,  Juliacum,  1179,  M.  G.  IV,  83,  Gilie,  Gillie, 
Julie  et  Giliacum  dans  une  même  charte  de  1266,  Gillye,  1276, 
Gilier,  i332,  Gillier,  i352-i446,  etc.  ;  de  (/undum)  Juliacum^ 
domaÎDc  d'un  Juiius,  gentUice  romain.  Il  y  avait  des  Julius  à  Nyon. 

Gimpl,  D.  Aubonne,  Gemella  entre  983  et  993,  Hidber,  I,  263, 
GimeiliSy  io5i,  Rég.  gen.,  GemeSj  1139  (bulle  de  Rome,  les  or- 
thographes y  sont  parfois  défigurées),  GimelZy  1172,  Gimez^ 
1265  et  i344,  M.  G.  XIV,  38o,  80,  et  IX,  234,  GemelSy  1286,  Gi- 
meliOy  1299,  M.  G.  XIV,  276,  Gymelz,  i494-  Gemellae  est  un 
nom  fréquent  de  localités  antiques  :  De  Vit,  Onomasticon,  II,  223, 
en  cite  10.  De  l'adjectif  gemellus/inmeeux^  double  :  (villœ)  g^mel- 
Ise  (fermes)  jumelles,  voisines. 

Ginglns,  D.  Nyon  ;  par  une  exception  bien  rare,  l'orthographe 
n^a  jamais  varié:  Gingins  de  ii3i  à  1 344  ^t  jusqu'à  aujourd'hui, 
M.  G,  II,  27,  XIV,  23,  445,  XV,  7  =  chez  les  descendants  de 
Gint/o^  n.  pr.  g'ermain  ;  de  la  racine  gangân,  aller.  Fôrstm., 
p.  469. 

GîviMtez,  D.  Sarine,  Fribourg,  Juvinsie^  ii42,  1228,  M.  R.  VI, 
Jtivensieîy  1162,  Arch.  Fr.  VI,  Juvisei,  1142,  M.  F.  II,  222,  Ju' 
visie^  ii^2o,  1453,  JuvisiePf  i357,  Jyvisiéy  i456.  D'après  M.  Sta- 
dclmann,  de  (f undum)  Jubindiacum,  domaine  de  Jubindius, 
nom  peut-être  helvète. 

Givrins,  D.  Nyon,  Gevrins,  1 145,  M.  G.  XIV,  7,  GivrinSy 
1224  et  vers  1260,  M.  R.  XII,  45,  5o,  Gevrin,  xiii«  s.,  Gyvrins^ 
1887,  (On  trouve  aussi  une  fois,  dans  M.  R.  XII,  72,  Givriacum^ 
xii"  s.,  orthog-r.  de  notaire)  =  chez  les  descendants  de  GivarOy 
n*  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  45i.  A  la  même  racine,  Fôrstm. 
donne  encore  avec  doute  les  noms  Giber  et  Gipro,  qui  convien- 
draient aussi  (permutation  p-v,  b-v). 


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GLAIS  —  GLAPEYS^  189 

Les  Glais,  loc.  à  Lancy  ;  Glaisy  ou  Gleysi,  bois  à  Apples  ; 
Oleise,  bois  à  Pampig'ny  ;  Plan  des  Glaises  à  Saint-Livres,  de 
TEglaise,  carte  top.  vaud.  ;  Liaises  et  Liaisettes,  bois  à  Lau- 
sanne ;  m.  à  Lutry  ;  les  Gollièses,  bois  à  Bôle  (préfixe  cum)  ;  de 
glaise^  mot  gaulois,  gliso  dans  Pline,  ou  de  la  forme  glitea^ 
glaise,  patois  gllèse  ;  le  nom  lausannois  rend  mieux  la  bonne  pro- 
nonciation. En  1226,  un  fond  de  GleiSy  1273,  pêcherie  de  Gleys^ 
Rég.  gen.  167,  266,  près  de  Cologny  (sous  Trainant),  même  sens. 

La  Glaivaz,  loc.  à  Ollon,  la  Glaive  ou  la  Plâtrièrey  plans 
d'Aigle,  1 7 18  ;  pente  de  terrain  argilo-gypseux  ;  peut-être  d'une 
racine  germanique  :  angl.  clay,  argile,  avec  un  v.  épenthétique. 

Gland,  D.  Nyon,  W.  de  GlanSy  villa  Glanais  entre  994  et 
1049,  ^'  ^'  ^^»  ^9  Glant,  1179,  Glans,  1202,  1206,  M.  G.  IV, 
83,  XIV,  19  et  XV,  7,  Glanez,  i344,  Joh.  bast.  de  Gland^  i386, 
M.  R.  I,  2dep.,  p.  237.  —  Gland,  ham.  de  Vullîerens,  D.  Morges, 
Glans  vers  1260,  M.  R.  III,  538.  Comme  les  Gland  de  France,  de 
Glanna,  Glannis,  dérivé  du  celtique  glann,  rive  d'un  fleuve, 
bord,  frontière.  Gland  est  non  loin  de  la  Promenthouse,  et  le  h. 
de  Gland- Vullierens  est  près  de  la  Broyé,  sous-affluent  de  la  Ve- 
noge. 

La  Gland,  sommet,  alpes  de  Liddes,  Valais  ;  fausse  orth.  de 
l'atlas  Siegfried  pour  VAglan,  patois  et  prov.  aglan,  s.  m.,  fr. 
gland,  à  cause  de  la  forme  du  sommet. 

Glane  et  Glaney,  2  rivières  et  2  ruisseaux,  Fribourg,  aquam 
de  Glane,  11 43  ;  les  Glanes,  vill.  près  Romont  ;  nom  de  nom- 
breuses rivières  ;  du  celte  glânos,  pur,  brillant,  limpide  ;  hiber- 
nien  et  kymrîque  glan,  gallois  glân.  Se  retrouve  en  Carinthie, 
Bavière,  Salzbourg,  comme  en  France  et  en  Espagne,  et,  sous  la 
forme  Glen,  en  Ecosse  et  en  Irlande. 

Les  Glapef s,  paroi  de  rochers  calcaires  sur  les  bains  de  Lavey, 
Glappey,  rochers  ébouleux  à  Mordes  ;  Glappin,  vignes  à  Saint- 
Prex  ;  le  même  que  Liapey  et  Lapié,  voir  ce  mot,  les  clapeys  de 
la  vallée  d'Aoste  et  les  clapiers  du  Dauphiné  ;  en  bas  latin  clape- 
rium,  tas  de  pierres  ;  d'une  racine  germanique  klap  d'après  Kôr- 
ting,  du  kymri  clap  d'après  Littré. 

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i90  GLAREY  —  6LETTERENS 

Glarey,  ham.  de  Sieire,  Glaretum,  1 271,  et  avec  les  formes 
Glary,  Glariers,  Gleyriers,  Glerriers,  nombreuses  localités  dé 
Sierre  au  Léman  et  dans  les  Alpes,  souvent  prononcé  11  mouillé 
comme  le  montrait  Liarey  à  Saxon,  Liarys  à  Lens  et  la  curieuse 
forme  lllarisse  à  Ghamoson,  pour  7=ès  Liaris  ;  de  çlaretum,  lieu 
graveleux,  collectif  de  glarea^  gravier. 

Glaiigny,  faubourg  de  Pajerne,  Glati ff nie ^  124a  ;  un  autre 
près  Montheron,  Glati  nie ,  i349>  i46iy  M.  R.  XII  ;  évidemment 
dérivé  en  îacum  d'un  n.  pr.  gallo-romain.  (Les  anciens  plans  de 
Pajeme  nomment  ce  fauboui^  la  Tignj). 

Glères  à  Trey,  Gieyre,  faubourg  dTverdon,  Gleritz^  i4a4r 
Glery^t  itfiky  Glières  à  Ghavannes-sous-Orsonnens,  la  Lière  à 
Pont-la-Ville  (graviers  de  la  Sarine),  les  Lières  à  Boudry,  Lierry, 
2  pâturages  à  Grandvillard  ;  du  latin  glarea,  romanche  glera^ 
gravier  ;  glaire^  vallée  d'Aoste,  gl  souvent  mouillé,  à  l'italienne, 
comme  le  montrent  les  formes  en  Lié  ;  Glérettea  ou  Gleyrettes 
à  Trey,  l'Etivaz,  diminutifs. 

Gléresse,  ail.  LigerZy  D.  Nidau,  Berne,  aussi  bois  à  Gourcha- 
von,  Jura  bernois.  Le  nom  primitif  du  village  est  évidemment 
d'origine  romane.  Lieresse,  1178,  Liersi,  1229,  Lieresce,  1284, 
Lierece,  i256,  Lyerece  et  Lierescg,  i3i  i y  Lyeresce^  i357,  Glie^ 
ressg,  i3549  Gleresce,  i38i.  Le  nom  allemand  présente  les 
formes  Liegerche^  12 18,  Ligertze^  1280,  Ligretz^  18 19,  Lie-- 
grescCy  1870,  Legeritz,  1871,  Trouillat,  Matile.  Gl  a  d'abord  été 
mouillé,  comme  Gletterens-Liett^^ns,  Glion-Llion,  et  le  n.  vaud. 
d'h.  Glardon,  jadis  Liardon.  Le  patois  dit  glleriy  lieri,  glarier, 
de  glarea.  Gléresse  est  donc  gllère,  avec  le  suffixe  adjectif  esse 
s=  localité  graveleuse.  Quant  au  nom  allemand,  c'est  une  meta- 
thèse  du  français.  G-liresse  —  Lig^rss. 

Glérolles,  château  à  Lavaux,  GlérolaZy  GléroulaZy  GléraulaZy 
dans  les  chartes  Gleraloy  Gleyrolay  Glerouloy  i8i6.  Identifié  à 
tort  par  Bridel  et  Vulliemin  avec  le  Galarona  de  la  Notitia  digni^ 
tatum  (iv«  s.)  ;  vient,  comme  les  précédents,  de  glareay  gravier, 
avec  le  suffixe  diminutif  olay  ula,  fr.  oie. 

GlettM^ns,  D.  Broyé,  Fribourg,  LieterinSy  1289,  M.  R.  VI, 


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GLION  —  GOBET  491 

347,  Liegterens  et  LietorenSy  i343,  Matile,  587,  889  =  chez  les 
descendants  de  Liothariy  n.  pr.  germain  ;  de  lioht  ou  leuht^ 
peuple  et  hari,  guerrier, 

Glioiiy  ham.  de  Montreux  (prononcé  monosyllabe  et  son  mouillé 
lion  I),  Gatschet  dérivant  Ilanz,  en  romanche  Glion^  d'alnus, 
aune,  Studer  en  dérive  aussi  le  Glion  vandois  et  ajoute  «  du  patois 
vaudois  igl  ognSy  »  ces  mots  romanches  sont  inconnus  chez  nous.  Il 
Aiut  plutôt  chercher  une  racine  celtique,  peut-être  //on,  /lo/i,  eau 
courante  ;  voir  Lionne  et  Vaulion. 

6li68,  D.  Brigue,  Valais,  Glisa,  i23i-i3o4|  Glise^  1809.  D'a- 
près Studer,  de  sa  situation  à  l'entrée  de  la  cluse  de  la  Saltine, 
explication  bonne  pour  un  Germain  chez  lequel  û  et  i  permutent 
facilement.  Vient  plutôt  d'ecclesia  ;  de  bonne  heure  Glisa  fut  sé- 
paré de  Naters,  et,  aujourd'hui  encore,  Gliss  a  l'église  paroissiale 
de  Brigue. 

Glottens,  2  loc.  à  Bière  ;  de  Liotingis  =  chez  les  descendants 
de  Lioht^  n.  pr.  germain  ;  même  permutation  li-gl  que  pour  Glet- 
terens. 

Gloveller,  D.  Délémont,  ail.  Lietingen^  Lolenvilery  1189, 
Lovilier^  ii48,  1180,  1289,  LoviliPy  1161,  1178,  Loyvilir,  1178, 
Looilery  1179,  Loveiller^  1189,  Lovillery  1248.  La  transcription 
01  pour  représenter  le  son  mouillé  n'est  apparue  que  beaucoup 
plus  tard.  Le  nom  allemand  présente  les  formes  Lioltingueny 
II 84,  Lioltingen,  1241,  Leoltingeriy  1264.  De  Lioht  et  velier  ou 
villar,  bas  latin  villare,  village,  village  de  Lioht,  n.  (»>.  germain, 
ou  chez  les  descendants  de  Lioht  (nom  allemand). 

GioUères,  ham.  d'Ollon.  C'est  évidemment  le  Lieterg  d'une 
charte  de  1820  qui  énumère  divers  hommes  et  biens  vendus  par 
Jean  de  la  Tour  à  Guill.  de  Pontverre,  M.  R.  2«s.,  IV,  84  :  Jaque- 
met  de  Lietery,  Perrussod  de  Lieteiy.  Ces  anciennes  formes  le 
rapprochent  de  Lieterens,  1848  =  Gletterens.  Y  aurai^il  quelque 
parenté? 

Goay,  ham.  de  Puidoux,  D.  Lavaux,  ChiZy  1218,  1288,  M.  R, 
VI,  644,  et  XII,  55,  GueZj  xiii«  et  xnr«  s.,  Guex,  xv«  s. 

Gobet,  Chalet  à  — ,  auberge  sur  Lausanne  ;  tire  son  nom  d'à- 


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192  GODE  —  GOUSSE 

près  M.  £.  Chavannes,  M.  R.  XXVIII,  252,  du  syndic  Jean  Gu- 
bet,  sjndic  en  i448.  La  Gobettaz,  pâturagce  à  Charmey,  m.  à 
Corpataux,  du  même  n.  pr.  Gobet. 

Gode,  forme  valaisanne  de  golliey  permutation  //-</  qui  se  pré- 
sente dans  certains  patois,  Ardon,  Conthey  et  Liddes,  aussi  à 
Château-d'Œx  ;  de  là.  Gode  du  Laei,  au  pied  du  Velan,  Gouille 
du  Lait,  Gode  Seye,  au  pied  du  Petit  Gombin^  Gouille  de  l'Arête 
(Seye,  scie,  fig.  arête),  Gode  Gotta  près  du  Saint-Bernard,  Gode, 
petit  lac  dans  les  éboulis  des  Diablerets;  Gode  Zarlan  près 
Liddes.  La  même  permutation  1-d  se  présente  près  de  là  dans  le 
nom  du  Mont  Brùléy  appelé  aussi  Mont  Brudon  ;  à  Conthey, 
Daillon  se  prononce  Dadon. 

Goille,  GoIIie.  Chacun  connaît  ces  mots  patois  et  le  vaudois 
gouille  y  dérivés  de  lall.  suisse  galle  ^  purin.  Ils  ont  donné  les 
noms  de  nombreuses  localités  ;  citons  la  GolIie,  ham.  de  Cor- 
cclles-le-Jorat,  la  Goille  près  MoUens,  finem  de  Golles,  1017, 
Umb  de  Goiles  vers  1240,  M.  R.  V,  capellanus  de  Golli,  i2o5, 
M*  G.  XIV,  20,  GoylieSy  1267  ;  es  Gollies  à  Cournillens,  GoUes 
à  Villaraboud,  Gollion,  D.  Cossonay,  Gollun^  1228,  Golloriy 
12^5,  Goillon,  1453,  la  Gollaz,  ruisseau  près  Yvonand,  le  Gol- 
liez,  loc.  à  Aig'le  (mares  !),  le  Golîet,  petit  lac,  alpes  de  Monthey, 
Gollié  à  Savièse,  ou  Golliet,  loc.  à  Louèche,  i553  ;  es  Gooillons 
à  Port-Valais,  les  Golliassons,  alpes  d'Ollon,  diminutifs. 

Golet,  ham.  de  Grenilles,  et  4  autres  loc.  C.  de  Fribourg",  le 
Golet,  col  entre  Vallorbe  et  Vaulion,  le  Golat,  gorge  à  Soulce  et 
autres  loc.  du  Jura  bernois,  Golette,  col  sur  Salvan,  Golettaz, 
gorg'e  à  Muraz,  Valais,  Golatte,  plus.  loc.  Jura  bernois,  diminu- 
tifs m.  et  f.  de  goule,  gueule,  du  latin  gala,  à  cause  de  Tétroi- 
tesse  du  passage. 

Golèze,  col  entre  les  vallées  de  Champéry  et  de  Sixt,  la  Gol- 
leyse^  1662,  M.  G.  XVII,  100.  —  La  Golèze,  forêt  à  Monthey, 
loc.  à  Morcles  (rochers),  D.  Aigle,  forêt  et  précipices  à  Collonge^ 
Valais,  es  Goilaises,  Goulèze,  Goilèses»  paroi  de  rochers  à  Mas- 
soDgex  ;  probablement  de  la  même  racine  gueule,  latin  gala. 
*   La  Goiisse,  ham.  du  Chenit,  variante  de  coulisse,  dû  à  sa  posi- 


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GOMBS  —  GOR  193 

tion  ;  passage  étroit  eatre  le  mont  et  le  lac  de  Joux  ;  en  patois  c 

permute  assez  souvent  avec  g. 
GombSy  district  du  Valais,  fr.   Conches^  desenum  Gomesia" 

nuniy  de  cumbas^  les  combes,  dont  Couches  est  le  correspondant. 

On  y  voit  reparaître  le  b  de  combe  disparu  dans  Kummen.  Gome 

de  Monasterio,  iSSi,  combe  de  MOnster. 

Gond,  Mont  — ,  2  sommets  en  Valais,  alpes  de  Conthej  et  alpes 

de  Nendaz  ;  probablement  de  leur  ressemblance  avec  un  gond  de 

porte,  du  grec  gomphos^  cheville. 

Gondo,  Valais,  village  au  fond  de  gorges  étroites.  Le  même 

que  l'italien  gondoy  vase  à  boire,  et  que  la  racine  de  gondoley  la 

douve  ménagée  au  bord  d'une  route  pour  l'écoulement  des  eaux. 
Le  romanche  a  gonda,  éboulement  de  rochers,  cône  de  déjection, 

employé  dans  l'Oberland  et  la  Basse  Ëngadine,  devenu  ailleurs 
Ganda,  Gand^  Gant.  Il  aura  signifié  d'abord  par  métaphore  le 
pays,  le  lieu  enfoncé  dans  les  rochers,  puis  du  sens  de  précipice, 
passé  à  celui  d'éboulement. 

Les  Gonelles,  ham.  de  Corseaux,  D.  Vevey.  Dans  l'Aunis,  go- 
nelle,  s.  f.,  désigne  un  fossé  longeant  une  digue  de  marais.  Ce 
sens  est  ici  difficilement  applicable. 

Gop,  Gour,  etc.  ;  du  v.  fr.  gord,  bas  latin  gordum^  Berry 
gouPy  do  gurgeSy  gouffre,  nom  de  très  petits  lacs  ou  de  creux  pro- 
fonds,  le  Go  de  Grotta  (aussi  écrit  en  a  mots  Grode  Gotta)  au  Saint- 
Bernard,  au  Go  à  Cudrefin  ;  le  Goz,  petit  lac,  alpes  de  l'Etivaz  ; 
le  Goz  ou  G0P8  de  la  Torche,  Gor  à  la  Torchiy  iSgS,  ravin  à 
Fribourg  ;  le  Gop  Godon,  loc.  à  Liddes  ;  au  Gop  à  la  Vraconnaz, 
Sainte-Croix  ;  Goppe,  Gop,  ou  Goup  à  Neuchâtel,  le  Gop  de  Bpay 
(voir  Bret)  et  le  Gop  du  Communal  dans  les  gorges  de  l'Areuse, 
au  G0P8  à  Chavomay,  au  Gopt  à  Chardonne,  les  Gopphes,  marais 
à  Vionnaz  et  Vouvry,  Gorres,  1728  ;  le  Goup,  lac,  alpes  de  l'Eti- 
vaz et  à  Rougemont,  Champ  du  Goup  à  Moudon,  les  Goupds  à 
Morlens,  les  Gopds  à  Montagny-Fribourg,  le  Goup  es  Oies  à 
Courroux,  Gpandgoupt  (sic,  1182),  ham.  de  Courtemaiche  et 
combe  profonde  près  Porrentruy,  Grandigurgite^  1188,  1208, 
le  Goop  Gonflant  (=  Confions),  creux  au  confluent  de  la  Sorne 

M.  D.  SBG.   siRIB,  TOME  VU  13 

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494  GORDANNE  —  GOTTAZ 

et  de  la  Birs^,  le  Rond  Gourd,  gorges  du  Doubs,  Beaugourd,. 

ham.  de  Goumois,  Jura,  sur  un  plateau  se  termioant  par  un  pré- 
cipice béant  sur  le  Doubs,  à  200  m.  au^essous.  Il  faut  y  rattacher 

La  Gordanne,  ruisseau  près  Allaman,  la  Gorsire,  prés  maré- 
cageux à  Port-Valais,  parsemés  de  gords  ;  en  Goorsaz  ou 
Gourses,  Gueurse,  Gueurge  à  Colombej  ;  le  Gorzoo,  affluent 
de  la  Veveyse  de  Chàtel,  et  Gourze  ;  voir  ce  mot. 

(lorgier,  C.  de  Neuchâtel,  Corgie^  1262,  Gorgier^  1260,  i337, 
Gorgie,  1840,  Matile,  Gourgier^  iSgS,  M.  N.  XVI.  Jeanne-Marie 
de  Neuchâtel  en  i634  écrit  «  le  baron  de  Gourgi  mon  bon  père.  » 
Gatschet,  considérant  que  Téglise  était  sous  le  vocable  de  saint 
Georges,  ecclesia  sancti  Georgii  super  terrant  de  Gorgier^  en 
tire  le  nom  du  village.  D*abord  g  devant  e  perd  le  son  dur.  Mais 
une  autre  raison  nous  fait  rejeter  son  opinion  :  c'est  la  fidélité 
avec  laquelle  toutes  les  localités  qui  tirent  leur  nom  du  saint  de 
leur  église  ont  conservé  cet  adjectif,  soit  pur,  soit  modifié  (Dom- 
martin,  Sembrancher,  Donneloie,  etc.).  Il  serait  étrange  que  ce 
Saint-Georges  fît  exception  à  une  règle  aussi  absolue.  Gorgier  a 
plutôt,  comme  tous  nos  noms  en  ier,  une  origine  gallo-romaine 
et  vient  probablement  de  (fandum)  Gordiacum,  domaine  d*un 
GordiuSy  gentilice  cité  par  De  Vit. 

Eu  Gopgon,  ham.  d'Arconciel,  D.  Sarine,  pratum  Gorguriy 
1 142  ;  ne  peut  venir  de  saint  Gorgon,  par  la  raison  donnée  à  Far- 
ticle  Gorgier.  Dérive  peut-être  de  Tadjoctif  celtique  gorgo,  rude, 
sauvage  (Holder,  p.  2o34)>  qui  a  probablement  donné  le  v.  fr. 
gorgon i  bouillonnement  ;  ou,  plus  simplement,  un  ancien  géni- 
tif :  pratum  Gorgun,  pré  de  Gorgon,  n.  pr.  commun  au  moyen 


Gossens,  D.  Yverdon  =  chez  les  descendants  de  GozzOy  n.  pr. 
germain  (le  Goth).  Fôrstm.,  p.  4i6. 

tiottaz  ou  Gottes,  une  3o^  de  localités,  Gottallaz,  12  loc.,  et 
Gottetle,  diminutifs  ;  Gotteyre,  Gotlaux,  etc.  ;  du  bas  latin 
gotUy  gotale,  petite  source,  de  gutta^  goutte.  Un  lieu-dit  bona 
Goteta  à  Lausanne,  i238.  Un  pratum  ad  Guttas,  de  Guttis  à 
Lentigny,  xii«  s.  Mais  le  quartier  de  vigne  appelé  Goia-dOr  en 


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GOTTERON  —  GOULE  195 

1874  à  Champrevejres  près  Neuchàtel  tirait  évidemment  ce  nom 
de  la  qualité  du  vin  qu'on  y  récolte  et  qui  était  déjà  fort  apprécié  ; 
de  même  En  Gotta  d'Or  à  Lutry. 

Gotteron,  ravin  et  ruisseau  à  Fribourg  ;  paratt  un  double  di- 
minutif de  gotta  :  gottejre^  g'otteron  ;  les  noms  allemands  Galte- 
rum^  1233,  F.  B.  II,  129,  Galterrorty  1397,  Galteron,  i4o6, 
i449>  Rec.  dipl.  VI,  Arch.  Fr.  V,  432,  aujourd'hui  Galtern^  soui 
des  corruptions  du  français. 

Gottfrey,  ham.  de  Saxon,  Valais,  Gote/rez^  1 190,  Gotefredm^ 
1279,  ^-  R-  XVIII  ;  du  n.  pr.  germain  Gottfried, 

Goitreux  ou  Gœtreux,  Gottraux,  fém.  Gottrausa,  goitreux  ; 
noms  donnés  par  une  métaphore  triviale,  mais  expressive,  à  des 
pâturages,  des  localités  formant  une  éminence  plus  ou  moins  ar- 
rondie :  le  Goitreux,  pâturage  aux  Agîtes  sur  Aigle,  loc.  à  Ëvion- 
naz  et  mayens  sur  Ravoire  de  Martigny  (monticules  arrondis)  ;  le 
Gottraux  à  la  Forclaz,  et  Rocher  Gottraux  aux  Ormoots,  Got- 
trausaz,  ham,  et  pâturage  aux  Ormonts,  ham.  à  Crissier,  champs 
à  Payerne,  es  Goiirauses  à  Chardon  ne,  Champ  Gottraux  à 
RoUe  et  Praz  ;  Gottraux  à  Chavannes-des-Bois,  en  Gotirozan  à 
Ecublens,  etc. 

Goubing,  ancienne  tour  près  Sierre,  Gubyn,  1299,  Goubing^ 
i38i. 

Goudebas,  loc.  aux  Brenets,  Neuchàtel,  le  Gudeoaz,  i3o4, 
Gudebat,  i359,  1878,  Matile,  Gondebach,  i454,  M.  N.  XXXIII, 
260  (fausse  lecture  :  on  pour  ou?).  L'orth.  Goux  de  Bas,  xv«  s., 
d'après  Benott,  est  fautive).  Paraît  formé  de  deux  racines  Goude 
et  vaz^  vaz,  waz,  vuaz  ;  désigne  un  terrain  bas,  inondé,  voir 
Vuaz.  Quant  à  Goude,  nous  le  retrouverions  dans  les  Saves  de 
Goudety  terrain  bas,  souvent  inondé,  près  du  Rhône  à  Chessel. 
Seraient^ils  parents  de  godet,  v.  fr.  gode  y  xiii®  s.,  vase  à  boire, 
pris  au  figuré,  comme  auge,  noche,  bac  ? 

Goueypaz  ou  Gueyres,  pâturage  près  Charmey,  le  Gaeyraz, 
m.  à  Gruyère  ;  probablement  de  guera,  gaira,  nom  patois  de  la 
Peucédane  impératoire,  plante  médicinale  des  bergers. 

Goule,  voir  Gueule, 

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196  GOUMŒNGHE  —  GRANDGOUR 

La  Goumœiiche,  loc.  à  Lonay  ;  propriété  d'un  Goumœns. 

GoumœDs  ou  Gumœns,  D.  Echallens,  Gomuens,  ii4i»  M.  R. 
XIV,  GumuenSf  ii42,  Cart.  Month.  7,  Gummens  et  Gommens, 
ib.  i3,  Il 54*  GomoënSy  1177,  Gommuans,  1218^  Gomoans^  1220^ 
M.  R.  XII,  etc.  ;  et  Goumois,  Franches-Montag'nes,  Berne,  Go- 
moensem  ecclesiam^  1177,  Gamoëns  et  Goumoêns,  1267,  i3o4, 
Tr.  =  chez  les  descendants  de  Gama^  n.  pr.  germain. 

Gourze,  Tour  de  — ,  Mons  Gurgiiy  ii4o,  M.  R.  I,  174, 
Goursi,  i3i6,  GoursiZy  1897  ;  de  gurga,  gorge,  par  sa  position 
sur  un  col  du  Jorat.  De  la  même  racine  :  la  Goarzine,  torrent 
profondément  encaissé  sous  la  Dent  de  Mordes,  la  Goursenaz  ou 
Gurzenaz,  loc,  marais  de  Muraz,  Valais. 

La  Grabe,  combe  et  ruisseau  à  Bourignon,  D.  Delémont, 
Berne,  es  Graboz,  le  Graboz,  5  loc.  Vaud  et  Frib.,  Grabo  ou 
Grabon,  3  ham.  Frib.  ;  Grabonat,  petit  ham.  près  Tavannes  ; 
Grabou  et  Graboux,  loc.  Avenches  et  6  Frib.  ;  de  lall.  Graben^ 


Grammont,  sommet  sur  Vouvry,  Valais,  Grandis  monsy  i3o6 
=  le  grand  mont. 

Gramoneyre,  champs  à  Fully,  Valais  ;  Gramonire  à  Ven- 
thône,  Valais  ;  en  Champ  Grammont  (fausse  orth.  I)  à  Marsens, 
Frib.  ;  lieu  où  abonde  le  gramon^  le  chiendent,  du  latin  gramen. 

Grancy,  D.  Cossonay,  Grande,  1202,  M.  R.  V,  220,  Grande  y 
1219,  Grancier,  1672  ;  de  (praedium)  Granciacum,  contraction 
de  Graniciacum,  domaine  d'un  GraniciuSj  gentilice  romain. 
Grancia  au  Tessin  en  vient  également  =  (villa)  Granicia,  Voir 
des  contractions  semblables,  Agy,  Cugy,  Marly,  Sugiez,  Tôrny. 

Grandcévaz,  forêt  à  Bussigny,  D.  Morges,  et  Grandsivaz,  h. 
de  Mannens,  Frib.  ;  de  grandem  silvam,  grande  forêt. 

Grandchamp  près  Villeneuve,  Grandis  campus,  1196,  Ma» 
gnum  campam,  1276,  s'explique  de  lui-même. 

Grandcour,  D.  Payeme,  Grancorty  1212,  Grandcort,  1299, 
M.  R.  VI,  436,  V,  36o,  Grancor,  1842,  Matile  ;  de  grandem 
curtem,  grande  ferme. 


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GRANDFEY  —  GRANGES  197 

Grandfey,  près  Fribourg  ;  de  grande  fagetum^  grand  bois  de 
hêtres. 

Grandson,  Granzio,  1049»  Grancione  vers  1090,  M.  R.  I, 
162,  Granzoriy  Grantionem^  1126,  1142,  M.  R.  III,  44o,  44i> 
474»  XII,  7,  Grazoriy  1177,  ^'  ^'  ^^»  ^g»  Grantsum,  1191,  Gran- 
soniurn,  Granciano^  1225,  M.  R.  I,  208,  Gracon^  1228,  Huo  de 
Grancon,  1216,  W.  de  Grancon^  1228,  M.  R.  VI,  18,  100,  118. 
Les  formes  Grandissonum^  ii49»  Grand  son  et  Grantsarriy  1191, 
g^rand  sommet,  sont  des  interprétations,  de  même  que  le  d  actuel 
du  mot.  L'étjmologie  de  Gatschet,  grangia  Isonis,  grange  dlso, 
est  à  rejeter.  Pour  nous,  les  formes  Grancio,  Grantio  nous  pa- 
raissent indiquer  un  nom  en  io^  ionis  dérivé  d'un  gentilice  en  ius, 
comme  ceux  que  d'Arbois  de  Jubainville  étudie  p.  5o8-5i8  de  son 
précieux  ouvrage.  Allio  de  Allias,  d'où  Aillon,  Curtio  de  Car- 
tiaSj  d'où  Gourson,  Gentio  de  Gentius,  d'où  Gensson,  Mucio  de 
MuciuSy  d'où  Mousson,  etc.  Grancio  serait  donc  dérivé  d'un 
Grancius  qui  a  donné  Grancy  =  propriété  d'un  Grancius. 

Grandval,  Jura  bernois,  Grandis  valliSy  866,  grande  val- 
lée. 

Grand  vaax,  D.  La  vaux.  Sous  sa  forme  actuelle  =  grandem 
vallem,  grande  vallée,  mais  les  formes  anciennes  montrent  que 
ceci  est  une  corruption  du  nom  primitif.  £n  effet  cette  localité 
s'appelait  Gravât  y  1260,  Wûrstbg.,  182.  Un  Rod.  de  Gravas^ 
1172,  Donat.  Haut.,  176.)  Gravai^  1260,  M.  G.  VII,  3o4,  3i4, 
GravauZy  1270,  Gravaal,  1280,  M.  R.  XII,  enfin  Gravaux,  xrv« 
s.  et  Grantvaly  i453,  et  Hidber,  I,  p.  284,  y  rapporte  un  Gra^ 
vado  de  looi  d'une  charte  de  Saint-Maurice.  C'est  donc  le  même 
que  les  Grave,  Gravas  étudiés  plus  loin. 

Granges,  D.  Payerne,  in  fine  Graniacensi,  881,  929,  M.  R. 
VI,  343,  232,  est  rattaché  par  d'Arbois  de  Jubainville  (p.  247)  au 
gentilice  Granias,  Granges  est  dérivé  directement,  sans  suffixe, 
du  gentilice  pris  adjectivement  :  (villas)  Granias,  comme  Aure- 
lias,  Fabias,  Caprias,  Turrias,  sous*entendu  villas,  domus,  au  pi. 
fém.  des  gentilices  Aurelius,  Fabius,  Caprins,  Turrius.  L'ancien- 
neté de  la  forme  fine  Graniacensi  et  les  antiquités  romaines  par- 


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198  GRANGES  —  GRASSIAZ 

lent  en  faveur  de  cette  dérivation  d'un  n.  d'homme,  qui  ne  s'offre 
du  reste  que  pour  cette  localité. 

Granges,  Valais,  in  monte  Grangensi,  xi«  s.,  Granges  y  1182, 
Granies,  1219»  Grangia,  xni«s.,  ail.  Gradetscky  Gradensche, 
1269  ;  —  près  Soleure,  ail.  Grenchen^  GrangiSy  ii85,  Grenchorij 
iï3i  ;  Grachen,  D.  Viège,  Valais,  Grachariy  1210,  Granchon, 
i25o,  Grangiisy  1296,  1297,  Grenkan^  i3o7,  etc.,  et  les  nombr. 
villages  de  Granges,  dim.  Grangettes  ;  du  n.  commun  granges, 
latin  graneas. 

Les  traités  de  1271  et  1291  pour  le  transit  des  marchandises  en  Valais 
parlent  à  deux  reprises  du  «  pontem  de  Grangiis  de  Marttgniaco  »,  M. 
R.  XXX,  205,  207,  419,  422.  Ces  Granges  de  Martigny  doivent  être  le 
village  actuel  de  la  Bâtie  où  la  route  du  Valais  franchit  la  Dranse. 

Granjeur,  à  Trient  =  la  grand  Jeur  (juria),  la  Ki^rande  forêt. 

Granois,  près  Sion,  en  patois  Granouet,  Graionosc,  iioo, 
Granuechy  1221, 1261,  Gragnuech  vers  1260,  GrannuehCy  1267, 
GragnuesCy  1274,  GranueZy  i343,  etc.  Ces  désinences,  dérivées 
du  suffixe  locatif  gaulois  ou  ligure  osc-us,  correspondent  en  Va- 
lais aux  suffixes  ey,  iez^  ey,  du  reste  de  la  Suisse  romande,  qui 
viennent  des  suffixes  gallo-romains  iacum,  acum.  C'est  donc  un 
(fundum)  Graniacum,  domaine  d'un  Granius,  gentilice  illustre. 

Grappillon  ou  Greppillon,  mont  et  col  au  fond  du  val  Ferret, 
Valais^  Grepillon  de  i'Ors,  alpes  d'Orsières,  tous  deux  aux 
pentes  très  raides,  les  Grepillons,  pâturage  à  Evolène  ;  le  Grep- 
pon  blanc,  sommets,  val  d'Hérémence  et  alpes  de  Saillon  ;  les 
Grippons  (italien  Greppo,  rocher),  pente  rocheuse  à  Saint-Ur- 
sanne,  Jura  bernois  ;  du  thème  crap,  qui  se  retrouve  en  celtique  ; 
irlandais  krape,  accrocher,  comme  dans  les  dialectes  germa- 
niques, V.  h.  ail.  chrapfan,  s'accrocher.  Magrappe,  pente  ra- 
pide sur  Veisonnaz,  môme  racine  avec  préfixe  ma  ou  mau,  mau- 
vais. Cette  racine  se  retrouve  en  romanche,  crap,  grap^  rocher, 
Crap  alv,  grond,  long,  ner.  Grappe,  Graeplang,  etc. 

Grasset,  Grassette,  plus.  loc.  ;  de  l'adj.  grasset,  un  peu  gras, 
petit  domaine  sur  un  terrain  fertile. 

Grassiaz  à  Morges  et  3  loc,  Grasséaz,  Orny,  Chevilly  ;  Gras- 


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6KASSU  —  GRAUBBS  198 

sey,  6  loc.,  Grassy,  7  loc.,  Grassis,  ham.  d'Ogens  et  6  ioc., 
Grassiaux  à  Chavornay  ;  dérivés  divers  de  ffrassiy  genévrier»  en* 
droits  où  cet  arbuste  abonde  ;  es  Grassillières  à  Baulmes  et  cinq 
autres  loc.  ;  la  GracelUre  à  Boudry  ;  la  Grasselière  à  Gheiry, 
Frib.,  autres  collectifs  ;  le  patois  grassi,  de  gras,  à  cause  de  son 
bois  imprégné  de  résine. 

Le  GrassU)  ham.  de  Grenilles,  Frib.,  au  Grassuz^  h.  de  Cot- 
tens  ;  paraissent  être  également  des  dérivés  de  grassi,  avec  suffixe 
u,  uz  de  utus,  ellipse  du  i  :  Grass-u,  comme  Grass-ey. 

Grassy,  loc.  à  Puidoux,  Gras^yy  i  a  1 5  ;  cet  endroit,  où  le  ge« 
névrier  est  rare,  nous  paratt  plutôt  un  (fundum)  Gratiacam  ou 
Graciacunij  domaine  d'un  GraiiuSy  gentilice  romain.  U  est  quel- 
quefois difficile  ds  décider  si  un  nom  de  lieu  dérive  d'un  nom 
d'homme  ou  d'arbre,  voir  des  cas  semblables  à  Fiez,  Onex,  Vigny. 

En  Grattacui  loc.  sur  La  Fontaine  à  Aigle,  endroit  où  abon* 
daient  jadis  les  églantiers  et,  avec  eux,  leurs  fruits  en  automne. 

Les  Grattes,  2  ham.  à  Rochefort,  Neuchâtel,  autrefois  Gratta  ; 
loc.  à  Crans  ;  dérivés,  Sur  Gpaty(î)  à  Vaulion  ;  dim.  ;  Grattet  à 
Bretigny-sur-Morrens,  les  Grattorets  à  Lignières,  Neuch.  ;  les 
Grateris,  pâturage  à  Villiers  ;  le  Graîtery,  sommet  sur  Court  et 
pâturage  à  Saint-Brais,  le  Grétery,  pâturage  à  Soulce,  tous  dans 
le  Jura  ;  composés  :  Grattaz  Vache,  m.  à  Forel,  Lavaux,  Grat^ 
tavache,  commune  D.  Veveyse  et  pâturage,  Gruyère  ;  un  Grate» 
vachey  i3ao,  limite  entre  Grandson  et  le  Val-de-Travers  ;  Gratta- 
vaa  (ou  Grattalau),  ham.  de  Berolle,  D.  Aubonne,  Grattalau  à 
Saint-LivreSy  Grattalaux  à  Grandsivaz,  Gratteloup  à  Cossonay 
et  Founex,  Grattaz  Leyvpaz  à  Préverenges  ;  une  vigne  en  Gra- 
techa  à  Neuchâtel,  i479,  M.  N.  XLI.  De  ^ra//e,  subst.  verbal  de 
gratter,  ail.  kratzen,  allusion  à  une  végétation  pauvre  et  clairse- 
mée,  où  le  terrain  est  comme  gratté.  «  Gratta,  dit  le  professeur 
L.  Favre,  indique  un  sol  mince,  qu'il  suffit  de  gratter  pour  trou- 
ver la  roche.  Les  composés  sont  d'anciens  génitifs  :  gratte  (des) 
vaches,  gratte  (du)  vau,  veau,  etc.  On  trouve  des  composés  sem- 
blables au  Berry  :  Grattebec,  Grattechîen,  etc. 

Graubes,  loc.  à  Port^Alban,  Frib.,  et 


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200  GRAOBON  —  GRENBT 

.  Graubon,  Rio  — ,  ruisseau  et  ham.  de  Corcelles-le-Jorat.  Pro- 
bablement de  graubay  ffreuba,  sorte  de  tuf  pulvérisé,  soit  ruis- 
seau aux  eaux  tufiFeuses. 

Gravany,  loc.  à  Boudry  ;  de  Tadj.  gravan^  de  grave,  gravier, 
terrain,  sol  gravan,  graveleux,  et  suffixe  collectif  y  ;  territoire  au 
sol  graveleux. 

Grave,  ham,  de  Cartigny,  m.  à  Avusy,  Genève  ;  Graves  à  Se- 
segnin  et  Vétroz  ;  Gravaz,  plaine  du  Boiron  à  Yverdon,  Grava^ 
885  ;  un  pratum  de  Graves  à  Corsier  ou  Blonay  au  xi«  s.,  Cart. 
Haut-Crèt,  M.  R.  XII.  Avec  le  suffixe  collectif  ay,  ey,  Gravey  à 
Dizy,  La  Chaux,  Vallorbe,  La  Sarraz,  Gravaz  à  Daillens,  celui- 
ci  sans  doute  le  Gravatum,  888,  Gravatis,  899,  et  le  Gravais  de 
r233,  M.  R.  VI,  182,  i33,  286,  2i3,  en  Gravesse,  vignes  à  Lu- 
try,  es  Grevîpes  à  Bofflens  ;  dérivés  adjectifs,  Gravenaz  à  Pizy, 
les  Gravines,  gravières  à  Versoix,  Gravannes  à  Corsier,  Grave- 
nes  à  Vufflens-la- Ville,  1278,  Graveiine,  m.  près  Yverdon.  De  la 
racine  grav^  d'où  gravier  et  grève,  du  sanscrit  gravan^  pierre  ; 
noms  désignant  des  endroits  graveleux  comme  les  Graus  du  Lan* 
guedoc  et  les  Graves  du  Bordelais,  et  le  provençal  crau^  autrefois 
cravo  €  in  cravo  sive  in  agro  lapideo  )>,  dit  un  texte  de  1226  cité 
par  Diefenbach.  Cette  racine  se  retrouve  en  romanche  ;  citons 
Gravasalvas,  ham.  et  alpe  de  la  Haute-Engadine,  pour  relever 
une  erreur  singulière  de  Studer  ;  celui-ci  décompose  Grava-^al-- 
vaSy  sous-entendu  terres  :  terres  sauves,  libres  de  gravier.  Il  faut 
lire  gravas^alvas  =  grèves,  pierres  blanches  ;  la  localité  se  si- 
gnale de  loin  par  les  pierres  blanches  qui  attirent  le  regard. 

Gravelone,  vignes  à  Sion  ;  de  grave ^  gravier,  et  double  suffixe 
dim.  el-on,  comme  Motelon  de  mote. 

Graverney,  bois  à  Cossonay,  cité  en  i404,  M.  R.  V,  i3o  ;  loc. 
à  La  Chaux  ;  m.  à  Courgevaud  ;  Gravemy  à  Bussigny,  D.  Mor- 
ges  =  grand  verney,  grand  taillis  de  vernes.  Gras  Verney  à  Fui- 
doux  est  sans  doute  une  fausse  orthographe. 

Grenet,  nom  de  plusieurs  rivières  :  le  Grenet,  affl.  de  la  Broyé 
et  ham.,  Granetum^  ii4o,  Grinet,  ii55  ;  le  Grenier  ou  Greny, 


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GRENG  —  GRESALLAZ  201 

à  Coppet  ;  le  Grenay(ney),  ruisseau  à  Mathod,  D.  Yverdon  ;  ori- 
j^ne  inconnue. 

Greng  ou  Greing,  ham.  près  Morat^  autre  forme  de  Granges, 
comme  il  s'appelait  encore  en  1 349,  Grangiisj  Gruent  et  Groyn, 
i349,  M.  R.  VII,  1 45  ;  du  bas  latin  grangias,  de  granea^  gre- 
nier à  blé  ;  les  Groins,  3  chalets,  alpes  de  Gruyères,  rapprochés 
de  la  forme  ci-dessus  de  i349,  paraissent  avoir  la  même  origine. 

Grengiols,  D.  Rarogne,  Valais,  GranioU,  1290,  Greniolsy 
i3a5  ;  vient  sous  sa  forme  actuelle  du  diminutif  (^^ran/o/o^,  petites 
granges.  Mais  il  s'est  appelé  d'abord  GraneiroliSy  io5a,  Grini^ 
ruelSf  1222^  GrinirœZj  12^3,  Gragnerueyz,  1287,  Granyreglz, 
1334.  Ces  formes  le  dérivent  de  granariolas,  petits  greniers. 

Grenier,  plusieurs  pâturages  :  Bagnes,  aussi  Grenei/y  Vey- 
taux  ;  diminutif  Greneret,  Bagnes,  Grenairon,  Finhaut,  Gre- 
neyret,  Ollon  et  Ormont-dessus,  Graneret,  Granerette,  Gruyère  ; 
de  granariam,  grenier,  nom  passé  du  bâtiment  au  pâturage. 

Grenilles,  D.  Sarine,  Frib.,  GrenegleSj  1180,  M.  R.  VI,  Gre- 
nellesy  i244>  F-  B.  Il,  i256,  Rec.  dipl.  I,  Grenelés,  1264,  Gre^ 
nillieSy  i3i8,  Arch.  Fr.  III,  77,  Grinillies,  i4ii»  Rec.  dipl.  VII. 
Origine  incertaine.  La  forme  Grenelle  rappelle  Grenelle,  quartier 
de  Paris  (ancien  village),  probablement  un  synonyme  de  ^re/i^//e, 
diminutif  de  grenier,  donc,  au  plur.,  les  petits  greniers.  Hisely, 
M.  R.  XII,  p.  247,  y  rapporte  avec  doute  une  localité  inconnue 
Gumilnges  de  la  page  195,  erreur  évidente.  Nous  soupçonnons 
une  fausse  lecture  ou  une  faute  de  copiste  et  nous  croyons  que 
c'est  Rumilenges,  aujourd'hui  Rûmlingen,  Berne.  Toutes  les 
autres  localités  nommées  sont  de  la  Singine  ou  du  Lac,  localités 
allemandes  dont  les  noms  sont  plus  ou  moins  défigurés. 

Grens,  D.  Nyon,  Graiens^  ii64,  M.  G.  IV,  78,  GrenSy  1202, 
i2o4,  Granz,  1212,  GreinSy  1298,  etc.  M.  G.  XIV,  18,  276  = 
chez  les  descendants  de  GraOy  n.  pr.  germain,  Fôrstm.,  p.  545. 
Grao  donne  régulièrement  Gra-ingis,  d'où  la  forme  primitive 
Graiens. 

La  Gresallaz  à  Tour  de  Tréme  ;  Gresaleys,  Greselley,  Gre- 


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202  ORESSY   —   GRILLY 

selly,  Gresallaire^  une  io«de  localités,  Vaud  et  Friboury  ;  de 
ff resala,  nom  patois  des  myrtilles,  de  Tall.  kraûsei,  groseille.  Se 
rencontre  déjÀ  dans  des  textes  du  xni«  s.  :  un  Champ  dou  Gte- 
sale  ou  Gresaley  à  lUens,  donné  à  Hauterive  en  ia5a.  Mém.  Fr. 
I,  263.  Un  Grisalley  à  Corserey,  i5i3. 

Gressy,  D.  Yverdon,  Gressey,  1187,  Hidber,  II,  Grissie^  1228, 
M.  R.  VI,  Grizie,  ia45,  Gart.  Month.,  Grissye,  i3i7,  Grissiety 
1453  ;  de  {fundum)  Graciacum^  domaine  d'un  Gratius.  Grésy, 
m.  à  Lausanne  ;  Greysier,  loc.  à  Bex,  a  la  même  origine,  comnie 
les  Grésy  et  Greysier  de  Savoie  (Jubainville,  p.  246)  qui  possé- 
daient des  fiefs  à  Bex  au  moyen  âge. 

La  Gretsch,  arête  de  rochers  aux  Epiquerez^  et  le  Gretsehet  à 
Gourtetelle,  Jura  bernois  ;  autres  formes  de  gretzon,  petite  col- 
line, petit  crèt  (Bridel),  avec  la  permutation  jurassienne  s-ch. 
Quant  à  gretzon,  c*est  crèt  avec  le  suffixe  dim.  patois  tzoo,  cor- 
respondant du  français  chon  (anichon,  follichon). 

Les  Grevalets  (llets,  Ueys)  ou  Grevalla  dessous  et  dessus,  deux 
pâturages  à  Châtel-Saint^Denis,  la  Grevallaz  à  Saint-Gingolph  ; 
autre  forme  de  Gresaleys,  —  voir  ce  mot,  —  permutation  s-v 
comme  Ausannaz  —  Œuvannaz  et  Varsalannaz  —  Varvalannaz,- 
doubles  formes  des  mêmes  noms  de  ces  pâturages  (Bex  et 
Gruyère). 

Greyîs  ou  Greïs,  rochers  de  gypse  au  col  de  la  Croix,  alpes 
d'Ollon  ;  du  patois  grehi^  gjpse,  craie. 

La  Greylaz,  ruiss.  à  Oppens  ;  du  v.  fr.  graile,  prov.  grailcy 
du  latin  gracilis^  mince,  fluet.  Le  n.  de  famille  Greyloz  a  la 
même  origine. 

Grillet  à  Trélex,  Forel  et  Ogens,  Pré  Grillet  à  Chardonnc, 
GrillettaZy  6  loc.,  les  Grillettes  à  Gressier,  Neuch.,  GrilUère  à 
Montcherand  et  à  Middes,  Frib.,  Grillerettes,  Romanel  sur 
Morges  ;  terrains  secs,  ensoleillés,  où  abondent  et  chantent  les 
grillels  ou  grillons  ;  de  même 

Les  Grillons,  ham.  à  Elay,  Jura  bernois.  Grillon,  côte  au  midi 
à  Undervelier  ;  en  Grillon  à  Noréaz,  à  La  Chaux. 

Grilly,  loc.  à  Villars-sous-Yens  et  grand  village  du  Pays  de 

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GRIMENTZ  —  ORIN  203 

<jex,  Grellier,  Greillye,  Greilly  ;  de  (praediam)  Grelliaçumy 
domaine  d*UQ  Grellius  ou  Grelius^  geotilice  romain  cité  par  De 
Vit. 

Grimentz  ou  Grimence,  D.  Sierre,  Valais,  GrimienSy  xi«  s., 
M.  R.  XVIII,  Grimesiy  i243,  Grimenchi,  i25o,  Grimeynchi, 
1827,  Gremenchy^  liaS,  Grimenchej  1820  (Bridel).  La  forme 
primitive  indique  nettement  l'origine  =  chez  les  descendants  de 
Grimo,  n.  pr.  germain,  racine  onomatique  grim.  Fôrstm.,  p.  547. 

Grimisuat,  D.  Sion,  Grimisochy  iioo,  Grimisuely  iig3,  1226, 
1228,  Grimisob,  I2i5,  Grimesoly  1224,  Grimisaech,  1260,  Gri^ 
misolioy  1255,  Gremeisael,  1260,  Grumisyy  i34a,  Grimisuay 
6  fois  1809-1348,  Grumesia,  i35i,  Grumesuyy  i388,  Gremiiuay 
i449*  I^*&pi^  Gatschet,  qui  le  rapproche  de  Grimsel,  du  v.  h.  ail. 
Jcrimi,  grimiy  défilé,  passage,  et  soly  mare,  étang.  Ce  serait  alors 
le  passage  aux  étangs  ;  en  effet  en  suivant  le  chemin  de  Sion  au 
Rawjl  on  longe  deux  ou  trois  étangs  sur  le  territoire  de  Grimi- 
âuat.  Toutefois  nous  rejetons  cette  explication  :  i<^  les  racines  alle- 
mandes sont  extrêmement  rares,  en  dehors  des  noms  d'homme  ; 
2<>  les  suffixes  och  et  uech  de  1 100  et  i25o  paraissent  se  rapporter 
au  suffixe  ligure  déjà  signalé  dans  les  environs  immédiats  à  Ar- 
movLXy  Arnoch  en  1100  etGranois,  GraionosCf  iioo,  Graynuech, 
i25o.  Nous  voyons  donc  ici  un  dérivé  en  oscus  du  nom  germain 
Grimo  trouvé  dans  Grimentz,  Grimisoch,  domaine  de  Grimo,  la- 
tinisé. 

Grimoine,  ham.  de  Barberôche,  Frib.,  ail.  Gurmœn,  Gur^ 
mendy  1434*  D  après  cette  forme  ancienne,  nous  avons  là  un  com- 
posé de  court,  curtem,  avec  un  nom  germanique.  Cur  est  devenu 
Gur  sous  l'influence  germanique  comme  dans  Gurmels  de  Gort- 
Munda,  Gurwolf  de  Curt-Giwulf,  etc.,  donc  court,  ferme  de 
Mendy  m.  h.  ail.  Mende,  autre  forme  de  la  racine  mand,  v.  h. 
ail.  mandjariy  se  réjouir,  mendi,  la  joie.  Fôrstm.,  906. 

Le  Grin,  les  Grins,  maisons  éparses  sur  la  Braille  à  Château- 
d'GSx  ;  les  Groins,  même  loc.  sur  un  plateau  C.  de  Gruyère  ;  le 
Groin  du  Vé,  loc.  sur  Mauborget  =  probablement  autre  forme 
de  grange,  comparez  Greng. 


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204  GROISIÈRB  —   GRUYÈRE 

La  Croisière  à  Boudrj  ;  du  v.  fr.  groise,  grsivieT  =  la  yra- 
vière. 

Groiley,  ou  Grolay,  Fribourg,  GrosleriOy  ii37,  nia,  Mém. 
Fr.  II,  i6,  219,  Groslero  vers  1175,  Arch.  Fr.  VI,  Grolleir^ 
i35o,  Groller,  1267,  Wûrstbg.,  i449,  Arch.  Fr.  V,  4i8.  De 
groUe  ou  grosle^  nom  vulgaire  de  plusieurs  espèces  de  corbeaux 
(freux,  choucas),  du  latin  graculus,  et  suffixe  coll.  ey  =  endroit 
où  se  rassemblent  les  grolles  ;  analogue  des  noms  allemands 
Kràhenbûhl,  Kraien,  de  Krâhe,  corneille.  C'est  peut-être  à  cette 
localité  qu'il  faut  rapporter  le  Monte  Cornelii  nommé  dans  la 
mêmecbarte  de  11 42  (p.  220),  ce  qui  fortifierait  notre  étymologie. 

GrQuIles,  m.  à  Russy  ;  même  origine. 

Grène,  D.  Sierre,  Valais,  Gruona,  iioo,  Grona^  121 1,  12  fois 
1244-1446,  en  outre  Grouna,  i255,  Grana,  1267,  Grone,  i432  ; 
du  germanique  gruoniy  vert,  ou  du  celtique  groun,  gronna^ 
lieux  marécageux  herbeux  (Zeuss,  778,  Holder,  2042). 

Le  Grosel,  Grossel  ou  Groseil,  ham.  de  Château-d'Œx,  Gro- 
set,  12 76  ;  peut-être  de  Tall.  grossel,  groseille,  employé  aussi  en 
patois  pour  désigner  les  myrtilles  qui  devaient  abonder  dans  ces 
lieux  quand  ils  étaient  boisés. 

Grugnay,  ham.  de  Ghamoson  ;  peut-être  de  grougna,  grugnOy 
souche,  tronc  bon  à  brûler,  grosse  racine  de  hêtre,  et  suffixe  coll. 
ay  ;  endroit  bâti  dans  une  loc.  où  abondaient  les  souches  après 
Tabatâ^e  de  la  forêt. 

GruSkH,  petit  hameau  au  fond  d'un  ravin  à  Vercorin,  Valais  ; 
peut-êtto  autre  forme  de  crousa^  crosa,  creux  ;  voir  Crau. 

Gruyère,  m.  à  Prangins  ;  loc.  à  Ollon  ;  moulin  aux  Franches- 
iMontajEfues  ;  en  la  Gruire,  champs  à  Yvonand  ;  ancienne  demeure^ 
propriété  d'un  gruyer,  au  moyen  Âge  officier  juge  des  eaux  et 
forêts,  «  Li  gruier  gouverneront  les  eaues  et  les  viviers,  »  dit  un 
décret  de  Philippe  le  Long,  i3i8.  M.  Hisely  en  dérive  également 
le  nom  de  la  Gruyère,  vallée,  Grueria,  1286,  F.  B.  III,  391  (pa- 
tois Gruvire)  ;  gruier  y  bas  latin  gruarius,  vient  du  v.  h.  ail. 
grno,  vert  ;  il  avait  un  synonyme,  verdier,  qui  justifie  l'étymolo- 
g^ifî  ;  en  1269,  un  clausum  a  la  Gruy  près  Nanz,  vallée  de  la 


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GRYON  —  GUIN  205 

Sioûûe.  Quant  à  la  grue  que  portait  l'écu  des  comtes  de  Gruyère 
et  qui  figure  dans  les  'armoiries  de  Grujère,  de  Château-d*Œx, 
«te.,  ce  sont  des  armes  parlantes  comme  la  coupe  de  Coppet,  la 
roue,  de  Rue,  etc. 

Gryon,  D.  Aigle^  Grians,  1189,  Furrer,  III,  47i  ii94>  Hidber, 
Grione,  1206,  GrionSy  1268,  Grion,  GrionSy  i345.  D'après  Gats- 
chet,  du  V.  h.  ail.  grioz^  gravier,  ail.  gries  =  lieu  bâti  sur  un 
terrain  caillouteux,  et  la  Gryonne,  la  rivière  qui  charrie  du  gra- 
vier, comme  les  Griesbach  de  la  Suisse  allemande.  Grions,  loc. 
du  vignoble  de  Fullj,  Valais,  même  sens. 

Gaerce,  chalets  sur  le  Sépey,  Ormonts,  marais  dans  le  voisi- 
nage ;  Guercet,  ham.  près  Martigny,  entouré  de  marais.  Cette 
coïncidence  indique  une  racine  commune  à  rechercher.  Ne  peut 
venir  en  tout  cas  de  quercetum,  chênaie,  comme  le  dit  le  Dict. 
géog.  d'Attinger,  ce  mot  n'ayant  pas  laissé  de  trace  en  romand  où 
il  est  remplacé  par  roboretum  et  casnetum  ;  d'ailleurs  q  devient  c 
et  non  g. 

Gaealaz,  col  sur  Finhaut,  et  loc.  à  Vétroz,  Valais,  m.  sur 
i'Areuse  près  Boudry,  la  Goale,  gorge  du  Doubs  près  Noirmont, 
loc.  à  Gourgenay  ;  la  Goula  es  Yey,  couloir,  alpe  de  Barberine, 
Salvan  =  vey  pour  vés,  la  gueule,  le  passage  des  veaux  ;  de 
gueule,  goule,  latin  gula^  à  cause  de  l'étroitesse  du  passage.  Le 
•col  de  la  pierre  du  Moelle  s'est  appelé  goule  :  en  Ougion  en  la 
Goula^  i382.  La  gorge  de  la  Lizerne,  de  même  :  Gala  Licernae, 
12 17,  Furrer,  III,  56.  La  Potze  di  Gaulés,  gorge  où  aboutissent 
plusieurs  couloirs  étroits,  près  de  la  Gummfluh,  alpes  de  Château- 
•d'Œx  =  la  Poche  des  Gueules. 

Gaearoz,  ham.  de  Salvan,  Valais,  les  Jeurs,  carte  Dufour  ;  de 
jear  ou  joux,  forêt  ;  le  hameau  est  entouré  de  bois.  L'atlas  Sieg- 
fried écrit  GuerraZy  nom  que  nous  n'avons  jamais  entendu  dans 
la  contrée. 

Gaevaux,  ham.  de  Mur,  D.  Avenches,  Gouel  vers  1240  ;  paratt 
renfermer  la  même  racine  indéterminée  que  Goay  à  Puidoux  et 
vauXy  vallée. 

Gain,  D.  Singîne,  Fribourg,  Z>ue/i«,   1180,  F.  R.   I,  467,  de 


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206  GUINTZBT   —    HART 

ii8a  à  i47i>  Rec.  dipl.  I,  5,  M.  R.  XII,  en  ail.  Dûdingen,  7ïa- 
dingerty  1268,  F.  B.  Il,  468,  Thadingeny  1275,  III,  120  =  ch» 
les  descendants  de  Dadoy  n.  pr.  germain.  Le  patois  a  conservé  la 
prononciation  Dyen8(m),  ^  Le  français,  dit  M.  Stadelmann, 
n'ayant  pas  de  signe  graphique  correspondant  au  son  e/y,  on  a 
remplacé  ce  dernier  par  la  consonne  qui  s'en  rapprochait  le  plus,. 
g,  écrit  gu^  à  cause  de  l'i  suivant. 

GuintzeC,  2  ham.  Fribourg  et  Corpataux  ;  Guinchets,  m.  à 
Domdidier  ;  Guinehety  prés  à  Colombey  ;  de  guinizet,  guinchet 
=  guichet,  petite  porte,  comme  ailleurs  des  Clies  et  des  Pao- 
thaires. 

Guivpe,  voir  Vuivre. 

Gumefens,  D.  Gruyère,  GymonJinSy  12^,  M.  F.  I,  GumofenSy 
i3oi,  Rec.  dipl.  II,  Gumufens,  1807,  Gomo/egns,  i453,  M.  F. 
IV  =  chez  les  descendants  de  Gumulf,  n.  pr.  germain,  composé 
de  Giima  et  ivulf,  loup. 

Gumine,  n.  fr.  de  Gaminerij  D.  Laupen  ;  voir  Gondamine. 

Gummfluh,  sommet  à  Château-d'Œx,  nom  ail.  et  traduction  de 
la  Pointe  de  la  Combe.  Gumme  en  ail.  bernois  =  combe. 

GiuHbru,  D.  Laupen.  Sous  sa  forme  germanique  cache  un  n. 
romand.  Curbrû,  I2i5,  Corbrail,  i256,  Gurbrui,  1262,  Cor- 
borUf  1267,  F.  B.  I  et  II.  Le  premier  élément  est  évidemment 
corty  court  y  ferme,  le  second  d'après  la  forme  Cor-bruil  pourrait 
être  breuil.  Mais  Le  second  élément  des  composés  de  court  est  un 
n.  d'homme,  généralement  un  n.  pr.  germain. 

Guttet,  D.  Louèche,  Valais,  Gottety  1857,  i432,  Guttety  i5oi  ; 
conmie  les  Gottettaz  du  pays  romand,  de  gota^  petite  source.  On 
parlait  encore  français  à  Grottet  au  xv«  s. 

Hactes,  Hâges  (Ëchallens),  voir  Age. 

L'Harmont,  voir  l'Armont. 

Harpoz,  voir  Garroz. 

Uart,  Sur  la  — ,  loc.  à  Delémont,  ancien  emplacement  du  gi- 
bet, correspondant  des  Fourches  du  reste  du  pays  romand  ;  de 
harty  proprement  la  corde  destinée  à  pendre  le  criminel. 

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HAUDÈRES  —  HAUTE  COUR  207 

Haudères,  es  ou  les  —,  ham.  d'Evolène,  Valais,  OudeireSy 
i25o,  OuderreSy  xiii«  s.,  Hoadeyres  vers  1280.  Paraît  renfermer 
la  même  racine  que  les  Odes,  territoire  aux  maisons  éparses, 
majens  de  Riddes,  Valais,  Odei,  chalets  dans  un  lieu  ravagé  par 
l'avalanche  à  Trient,  et  que  Guides,  partie  du  pâturage  de  Bar- 
berine,  alpes  de  Salvan,  parcourue  et  ravagée  par  le  torrent. 

Les  Harnays,  prés  et  champs  à  Massongex,  fausse  orth.  ;  c'é- 
tait les  AreneySy  i743,  terrains  sablonneux  ;  voir  Arenaz. 

Haasseresse,  vallon  au  Pays-d'Ënhaut,  plus  anciennement  la 
Vausseresse,  Valorseressy^  1276  ;  de  oal,  vallée,  et  de  l'adjectif 
fém.  orseresse  ou  orsière,  des  ours  =  vallée  des  ours. 

llausseys,  ham.  de  Vérossaz,  Valais,  écrit  encore  Ausseys, 
plans,  vers  1720,  Aussays  et  Haut^Serre  ;  du  latin  altum  saxu/Hy 
haut  sex,  haut  rocher. 

L'Haut,  nom  de  pâturages  supérieurs,  vallée  du  Rhône, 
Gruyère  et  Jura,  parfois  mal  orthographié  :  l'Haut  de  Morcles,  de 
Collonge,  de  Val  d'Illiez,  de  Morge  à  Saint-Gingolph  (l'^'aii, 
carte  Dufour,  Laudemorge,  Siegfried),  de  Tanej  à  Vouvry 
{Looz,  atlas  Siegfried  ;  l'Haut  Patéri  à  Ghâteau-d'CEx,  l'Haut  de 
la  Joux,  Gruyère,  l'Haut  des  Roches  à  Romanens  ;  —  Pré  de 
l'Hautrdessous  et  dessus,  Y  Haut  y  i444>  à  Montricher  et  l'Isle, 
l'Haut  Mont  à  Arzier,  Jura.  Ici  l'influence  du  latin  altos  l'a  em- 
porté sur  celle  du  hoch  germanique  qui  (a  produit  l'aspiration 
française  de  haut.  Au  temps  de  François  \^^  haut  n'était  pas  aspiré, 
d'après  Génin  ;  en  i533,  d'après  Bouille,  le  peuple  aspirait  l'h. 

Hautafln,  forêt  au  Buron,  D.  Echallens,  nemore  de  Altqfiney 
1177,  ^^^^  ®^  fi'^»  limite,  territoire. 

Haut  Crêt,  ancienne  abbaye,  D.  Oron,  Altcrest,  ii5o.  Alto- 
crest,  iib']  y  A  1er  est  y  1166,  Aacrest,  1242;  de  altum  cristumy 
forme  masc.  de  erista,  crête. 

Haute  Cour,  ham.  de  Mont,  D.  Rolle,  Altacort,  i235,  M.  G. 
XV,  12,  Autecortj  i245,  Autacorty  1248,  Autracort,  i25o,  5i, 
Aut{r)acorty  1261,  Ault{r)acorty  1266,  1293,  M.  R.  XIL  On 
peut  hésiter  :  quelques  formes  signifient  haute  cour  ;  d'autres  avec 
le  r  paraissent  signifier  ultra  corterriy  ce  qui  s'accorderait  avec  la 

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208  HAUTBRIVE  —  HERMONT 

situation  du  hameau,  au  delà  du  village  principal  par  rapport  au 
château. 

Hauterive,  Fribourg,  Alla  ripa,  ii57,  Alteripe,  1162,  et 
Neuchâtel,  Aria  ripa,  ii43,  s'expliquent  d'eux-mêmes,  ainsi  que 

Hauteville,  ham.  de  Saint-Légier,  Vaud,  Autavila,  Altavilla, 
xiii«  s.,  M.  R.  VI,  349-38g,  et  commune,  Fribourg,  Alta  villa, 
1237»  M.  R.  XXII,  32  =  haute  ferme. 

Ilennens,  D.  Glane,  Frib.,  Henens,  i4o3,  Ennens,  i432  = 
chez  les  descendants  de  Hino  ou  de  Henno,  n.  pr.  germain. 

Ilenniez,  Vaud  (pron.  Ingny),  Enny,  i38o,  Ignie,  1668  ;  do- 
maine de  Hinius  ou  Inias,  n.  pr.  germain  Hino  latinisé.  Enniez^ 
loc.  à  Bussigny  sur  Morges,  à  rapprocher  du  ruisseau  voisin,  r/- 
vnlu^  dictas  Anye,  1278,  Dict.  hist.  Vaud.  Suppl.,  p.  27.  Sans 
doute  même  origine. 

llérens,  vallée  du  Valais,  ail.  Eringerthal,  Erœns,  iioo, 
EruenSy  1196,  Heruens,  121 1,  Herens,  1224,  Eroins,  1266,  gé- 
néralement Herens  depuis  1260,  cependant  Heruens,  1274,  i33o. 
D'après  Gatschet,  chez  les  descendants  de  Hero,  contraction  du 
n»  pr.  germain  Hericho  ou  Eric  ho. 

ilorémence,  D.  Hérens,  Valais,  AremenSy  iigS,  Eremeinci, 
xii"^  s.,  Heremeins,  1200,  Herementia,  121 1,  Heremencia,  1248, 
Ermencia  et  Heremence,  1329  ;  Hermance,  Genève,  Ermencia, 
1271,  M.  G.  XrV,  Hermencia,  i326,  i344i  M.  G.  IX;  Her- 
meDche,  D.  Moudon,  Ermenges,  1264,  M.  F.  IV,  216,  Her- 
mainge,  i453,  Hermenges,  xvii«  s.  Les  trois,  d  après  Gatschet, 
du  n.  pr.  germain  Heremunt,  Harimunt,  Plutôt  d'un  autre  nom 
de  la  même  racine,  si  l'on  décompose  Herem-eins,  Herm-enges,  le 
nom  doit  avoir  été  Heremo^  Harimo.  En  tout  cas,  rien  de  com« 
mua  avec  Hermès^  ni  avec  eremos,  comme  le  voulaient  d'anciens 
étjrmologistes  qui  se  basaient  trop  souvent  sur  une  ressemblance 
fortuite. 

f  ferment,  maison  et  colline  bolée,  Gras  d'Hermont  près  Por- 
rentruy  =  crêt  à'Harimant,  n.  pr.  germain.  Trouillat  I,  XXVIII, 
y  place  le  camp  d'Arioviste  dans  la  bataille  entre  César  et  ce  chef 
germain  et  traduit  Gras  d'Hermont  par  Crêt  des  Germains. 


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HÈRES  —  HUTINS  209 

Aux  Hères,  loc.  à  Monthey,  es  Hères^  1819,  fausse  orth.  pour 
es  Aires,  i6g6,  voir  Aire  ;  de  même  les  Hères  à  Massongex,  es 
Eyresy  1761. 

Hemiaulaz,  pâturage  de  Villeneuve,  le  même  qu'Argniolaz, 
alpes  d'OUoD  et  Argnaalaz,  vallée  de  TEau  froide,  Herniola, 
ia42j  Hernyola,  1247,  Cart.  Haut-Grèt,  M.  R.  XII,  69,  78  ;  ra- 
cine hem  et  suffixe  dim.  ola.  Grodefroy  a  un  s.  m.  hernu  =  juil- 
let. Ce  serait  alors  un  petit  pâturage  où  l'on  monte  en  juillet, 
comme  les  Majens,  où  l'on  monte  en  mai,  en  ail.  les  Augstkum- 
men  ou  Combe  d'août.  Seulement  «  les  textes  où  figure  hernu 
sont  tous  du  nord-est  de  la  France  et  il  n'y  a  pas  de  preuve  que  ce 
mot  ait  été  usité  chez  nous,  »  nous  écrit  M.  Bonnard  ;  ceci  reste 
donc  une  simple  conjecture  jusqu'à  plus  ample  informé. 

Y  Hombes  à  Lens,  Hombe  et  Honibettes  à  Chalais,  autre 
forme  de  Combes,  Combettes.  Cette  permutation  curieuse  c-A  est 
assez  fréquente  d'Arbaz  à  Chalais,  soit  entre  Sion  et  Sierre  :  Har- 
roz  pour  Carroz  à  Chalais  et  Arbaz,  et  même  à  Gryon  (Vaud). 
Voir  les  mots  suivants 

Hondemène  à  Ayent  :=  Condémine. 

Hongrin,  rivière,  affl.  de  la  Sarine,  Ongriniy  1294»  M.  R. 
XXII,  44»  »  Onffrin,  1892,  i4oo,  le  Longrin,  l'Eau  du  Longrin^ 
plans  d'Aigle,  1720. 

Herbe,  loc.  à  Ayent,  Valais  =  corbe,  courbe,  pour  c-A  voir 
Hombes. 

L'Horniont,  mont  boisé  à  Praz,  D.  Glane  ;  voir  Ormont. 

Aux  Homes,  loc.  à  Gryon,  D.  Aigle  =  aux  Cornes,  pour  c-A 
voir  Hombes. 

Es  Hornettes,  Ehomettes,  carte  Siegfried,  sommet  sur  Ayent 
=  es  Cornettes  ;  permutation  c-h,  voir  Hombes. 

Les  Hors,  crôts  au  Rawyl,  alpes  d' Ayent  =  les  Cors  ou  cornes, 
pour  c-A  voir  Hombes. 

La  Hoamaz,  loc.  à  Ayent  =  la  Combe,  avec  apocope  du  b, 
sous  l'influence  de  la  forme  allemande  Kummen  ;  pour  c-A,  voir 
Hombes. 

Hutins  ou  Huttins,  Utins,  Uttins,  une  3o«  de  lieux-dits  dan» 

M.  D.   SBC  SÉRIB,  TOME  VU  14 

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210  HOTEAU   —   IGNES 

la  ré^on  du  Léman  et  d'Orbe  à  Neuveville  ;  autre  forme  de  AaM- 
tains^  en  Vivarais,  autain,  v.  fr.  utin,  nom  des  vî^es  grimpant 
sur  des  arbres  morts  dont  on  a  laissé  les  grosses  branches,  mode 
de  culture  disparu  chez  nous,  mais  qu'on  retrouve  encore  aux  en- 
virons d'Ëvian.  Hutinets,  champs  à  Founex>  diminutif. 

L'Hotau  à  Murist  et  Montagny-les-Monts,  les  Hotaux  à  Broc, 
Fribourg,  dessus  Tllottaux  à  Clavaleyres  près  Morat  ;  du  latin 
hospitale^  patois  otau^  la  maison,  v.  fr.  hostaul,  1892,  Rec.  dipl. 
V,  85,  les  hotoz  de  Torgon  à  Vionnaz,  1728.  De  là  aussi  en 
THeptau,  loc.  à  Saint-Gingolph,  vers  TEtôt,  m.  à  Dorenaz,  Va- 
lais ;  les  nouf  Hospitauly  i4o6,  les  Hôpitaux,  une  des  4  ban- 
nières de  Fribourç,  et  les  Hôpitaux  neufs  et  Hôpitaux  vieux  à 
la  frontière  française  près  Vallorbe. 

L'Hôpital,  ham.  détruit  près  Ménières,  Frib.  Le  P.  Dellion, 
prenant  ce  mot  au  sens  moderne,  et  le  trouvant  t  dans  les  docu- 
ments les  plus  anciens,  »  en  conclut  que  «  cet  établissement  de 
charité  remonte  aux  premiers  temps  du  christianisme.  Dict.  hist. 
VIII,  891.  Les  mots  ci-dessus  montrent  qu'il  s'agit  simplement 
d'une  maison, 

lluémoz,  grand  village  d'Ollon,  OësmoZy  1629,  Recueil  de 
chartes  d'Aigle,  p.  166. 

La  Hutte  (ou  Heutte),  D.  Gourtelary  ;  fr.  hutte,  du  v.  h.  ail. 
hUttUy  cabane. 

Ibeau,  nom  sur  l'atlas  Siegfried  d'une  forêt  du  val  Ferret,  forêt 
Ibeau.  Evidemment  fausse  orth.  Ce  doit  être  la  forêt,  la  Jeur  y 
Bôs,  la  forêt  aux  crapauds,  comme  la  Tsau  y  Bots  à  Château- 
d'Œx,  de  Bô,  Bot,  Bau  =  crapaud,  ou  le  Crêt  d'y  Baux  sur 
Montreux,  de  bau,  bœuf. 

Icogne  près  Lens  ;  voir  Econe. 

Ignés,  Glacier  et  Col  des  — ,  vallée  d'AroUa,  Valais  ;  pourrait 
venir  du  provençal  igne^  de  feu,  du  latin  ignisy  feu,  allusion  aux 
teintes  de  feu  de  ce  col  glaciaire  au  soleil  levant  pour  les  habi- 
tants des  Haudères  et  de  la  Forclaz  d'Evolène. 


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IGUES  —   ICIZENEN  211 

IgueSy  m.  à  Orzens,  entre  le  Sauteruz,  le  ruisseau  de  Grajlaz 
et  le  Ruz  de  Jaudray  =  les  eaux,  de  aquas. 

Haltes,  Côtes  des  —  sur  le  Doubs,  à  Soubey  =  ilettes,  petites 
îles  ;  suffixe  jurassien  at  =  et. 

Illarse  ou  Ularsaz,  ham.  de  Colombey,  Valais,  Ylarsa,  i35i, 
Petrum  de  Illarza,  un  des  quatre  premiers  syndics  octroyés  à  la 
ville  d'Aigle  en  1288  ;  de  y  ==  in  et  v.  fr.  larsBy  larze^  mélèze, 
de  laricem,  aux  mélèzes.  Il  y  a  encore  des  groupes  de  mélèzes  çà 
et  là  dans  la  plaine. 

lUens,  ruines  et  ham.  près  Arconciel,  D.  Sarine,  ail.  lUingen, 
et  lUens,  château  ruiné  près  Pont,  D.  Veveyse,  UllenSj  11 55, 
1188^  Illens,  1157,  M.  R.  XII,  12,  47»  i5,  HellenSy  Heslensy 
ii54,  Gart.  Month.,  /tiens,  1179,  Retiens,  1182,  Donat.  Haut., 
Ylleins,  1284,  M.  R.  XXIX,  809,  Illeins,  1288,  M.  R.  VI,  659, 
By  liens  y  i25i,  F.  B.  II,  Illens,  181 9,  Matile,  Yllans,  i85o,  Ir- 
lens,  1888,  Y  riens  y  i4i9»  Erling  dans  la  chronique  de  Schilling", 
Mains,  1470,  Arch.  Fr.  V,  etc.  =  chez  les  descendants  de  Itil{o)y 
n.  pr.  germain. 

1  liiez  ou  Iliiers,  vallée  du  Valais,  Yliacum,  1180,  Hidber,  II, 
vallis  Iliaca,  xii«  et  xiii«  s.,  Ylliez,  1200,  Ylies,  i285,  Yllies, 
1268,  1287,  Ylles,  1281,  Y  Hier,  i486.  Gremaud,  dans  M.  R., 
très  probablement  d'un  n.  d'homme  ;  pourrait  dériver  de  Illus, 
nom  cité  par  De  Vit.  Ce  nom  porté  par  des  hommes  d'origine  ger- 
manique parait  être  la  latinisation  du  n.  germain  ///o,  ////,  le  ter- 
rible. 

En  tous  cas  pas  vallée  des  houx,  de  ilex,  comme  le  veut  Studer  ;  cet 
arbrisseau  y  est  presque  iaconnu  et  le  mot  latin  n'a  pas  passé  en  ro- 
mand ;  quant  à  l'interprétation  de  M.  Léon  Franc,  Vau  de  lié,  vallée  des 
eaux,  reproduite  par  J.  Monod  (Guide  du  Valais),  elle  ne  s'accorde  pas 
non  plus  avec  les  formes  primitives. 

Increna,  arête  rocheuse  près  Champéry  ;  voir  Ëncrenaz. 

Inden,  D.  Louèche,  Valais,  village  autrefois  romand,  Indes, 
1242,  1880,  Yndes,  i25o,  1299,  i45o;  le  n  allemand  représente 
le  s  plur.  français. 

leizenen,    ham.  de   Gampel,    aujcuid'hui  sin  pie  msyen,  es 


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212  INVERSINS  —  ISERABLBS 

probablement  le  Jonczana,   isiT^,   Joutzana^   ia85,  de  deux 
chartes,  M.  R.  XXX,  que  M.  Gremaud  n'a  pas  identifié. 

Inversins,  loc.  à  Saint-Georges,  Burtigny,  Gimel  ;  endroits  si- 
tués à  Tenversy  sur  la  pente  opposée  au  lieu  principal. 

Invoaa,  ham.  à  Marly,  à  rinvoué  (Invuez)  à  Sales,  Sarine, 
rinvoê  à  Thierrens,  Tlnvuex  à  Granges,  es  Invoaettes  à  Char- 
mej  ;  autres  formes  de  ivoué^  du  celtique  ive^  ève^  eau,  parallèle 
du  latin  aqua,  d'où  le  v.  fr.  aiguë. 

Invnardes,  ham.  de  Pajerne,  voir  Envuardes. 

Iplens,  loc.  à  l'Isle,  D.  Gossonay,  Iplens,  xiii«  s.  et  1878,  M. 
R.  I,  2®  livr.,  64.  C'est  sans  doute  la  4(  villa  quœ  dicitur  Erplens^^ 
1009,  et  le  ErplenXj  looa,  Hidber,  I,  286,  que  Gatschet,  p.  266, 
rapporte  à  Apples,  tandis  que  ce  village  s'appelait  Aplis  en  1009, 
M.  R.  III,  4^7  et  II25,  ib.  i438,  et  dès  lors  toujours  Aples  ou 
Apples  =  chez  les  descendants  A*Erp{lo^  dérivé  de  Erpo,  n.  pr. 
germain.  (Fôrstm.  a  Erfilo  et  Erpel,  racine  Arb.) 

Les  Irettes,  loc.  sur  Lens,  Valais  =  airettes,  voir  Aire. 

Irlens,  ham.  de  Chapelle  sur  Gillarens,  D.  Glane,  Frib.  ;  autre 
forme  A' Riens ^  voir  ce  mot. 

Isenau,  alpe  d'Ormont-dessus,  Isenoz  au  plan  cadastral,  Ise-- 
nod  dans  Bridel,  1801  ;  autrefois  EisenauXy  OisenauXy  carte 
Rovéréa,  Ezen  cTEaux  dans  Lutz,  forme  primitive  Usinauz, 
1279  (Corthésj,  p.  i48).  La  localité  est  à  la  frontière  allemande. 
Origine  inconnue.  Ce  mot  serait^il  d'origine  germanique  ?  Il  7  a 
plusieurs  noms  ail.  dans  le  voisinage.  Ce  serait  alors  la  racine 
isen,  eisen,  assez  fréquente,  Isenberg,-thal,-egg,-fluh,-ried  ;  du  v. 
ail.  isen,  fer,  et  au,  prairie. 

Isérables  ou  Iserabioz,  D.  Martigny,  Valais,  Aserablos,  1227, 
Heyserabloy  1260,  Yserablo{z)y  1266,  Heserahlo^  1267,  -^^^''û- 
blo,  i322,  etc.  ;  de  iserable^  nom  patois  de  l'érable,  aussi  en 
Dauphiné,  même  origine  pour 

Isérables  à  Gy,  Grenève,  à  Outre-Rhône  (Lisérabloz),  2  loc.  à 
Ollon  et  à  Ferreyres,  Daillens,  Yvonand,  Vaud,  à  Hauteville 
(Gruyère),  ainsi  que  Oserabloz,  loc.  à  Vollèges,  Valais,  un  essaie 


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ISERAZ  —  IVETTB  213 

de  Asserabloz  à  Ependes,  Fribourg,  1278,  M.  F.  I,  274,  Lose* 
rable,  loc.  à  Neuchâtcl,  1874. 

Iseraz,  ruisseau  à  Moirj,  D.  Cossonay,  appelé  la  Liseraz  par 
soudure  de  l'article  dans  le  Dict.  hist.  Yaud,  parent  des  nom- 
breuses  IsarUy  aujourd'hui  :  Isère  du  Dauphiné  ;  Isar,  affl.  du  Da- 
nube^  Iser,  affl.  de  l'Elbe,  Yser  en  Belgique  ;  c'est  le  fém.  de  l'ad- 
jectif ligure  isaroSf  qui  va  vite  =  la  (rivière)  rapide. 

Iserin,  pâturage  d'Orroont-dessus,  Yserins,  i44i»  M.  R.,  Yse- 
rin,  1474  (Corthésy,  Vallée  des  Onnonts,  écrit  Yserim  ?). 

Llslan  à  Bavoîs,  D.  Orbe,  maison  et  domaine  sur  une  émi- 
nence  dans  le  marais,  faussement  écrit  VIsland  sur  l'atlas  Sieg- 
fried ;  de  {/undum)  insulanum,  fonds  formant  une  île  ;  l'Islon, 
loc.  à  Bex  près  la  Gryonne,  dim.  de  île,  comme  es  Isellions,  dans 
les  bras  du  Rhône  à  Noville,  et  les  liions  à  lUarse,  IllionSy  i6g6. 
On  appelle  llsle,  D.  Gossonaj,  Insula,  i324,  Lile^  i343,  Lilay 
i362,  M.  R.  V,  de  insula,  tle,  à  cause  de  sa  situation  entre  les 
sources  de  la  Venoge.  Les  Isles  dans  les  vallées  du  Rhône  et  de 
l'Orbe  et  aux  Ormonts  les  terres  entourées  jadis  par  les  bras  du 
Rhône,  de  l'Orbe  et  de  la  Grande  Eau. 

Issert  à  Orsières,  Valais,  et  ailleurs  ;  autre  forme  à'Essert. 

Itrivoaes,  forêt  à  Chamoson,  Valais;  de  altrUy  outre^  et 
ivoués  ;  outre  les  eaux,  au  delà  de  la  Lozence  et  du  torrent  de 
Gry. 

liroz,  voir  Ëtroz. 

Ittens  ou  liens,  ham.  de  La  Chaux,  D,  Cossonay  ;  villa  Z^- 
tingeSf  964,  M.  R.  VI,  3,  Idens  en  ioo5,  Itteins,  i238,  M.  R.  VI, 
646,  Ittens^  1387,  M.  R.  V,  3o4  =  chez  les  descendants  de  IttOy 
Ido  ou  HittOy  variantes  du  même  nom  germain  ;  un  Hitto  est  un 
des  signataires  de  la  charte  de  fondation  de  l'abbaye  de  Pajerne 
en  962. 

Ivette  ou  Ivooette,  affl.  de  l'Avançon  à  Bex,  les  Ivettes  ou 
Evouettes,  vill.  D.  Monthej,  Valais,  avec  de  nombreuses  sources  ; 
celui-ci,  d'après  Gatschet,  copié  par  Studer,  de  l'ail,  eibe  ou  ibe^ 
if.  C'est  certainement  une  erreur  et  son  nom  vient,  conmie  celui 


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214  IVUEX   —  JAVROZ 

du  torrent,  de  iuue,  eau,  et  suffixe  dimiautif  ette^  petite  eau,  pe- 
tites sources. 

Ivuex,  loc.  à  Prahins,  même  racine,  ainsi  que  Livœz  à  Assens, 
article  soudé  pour  Tlvœx  ;  de  ivue,  eau,  et  su£F.  coll.  ex. 

Izigière,  ham.  d'Ardon,  D.  Conthey,  Valais.  C'est  une  faute 
de  la  carte  qui  a  soudé  Tarticle  is  =  es.  La  Feuille  off.  du  Valais 
dit  les  mayens  d'Isières,  Ysieri  apud  Ardum  i3o6  campo  D  y- 
syery  (d'Ysyery)  apud  Arduns  1260  ;  peut-être  de  la  racine  celtique 
iSy  frais  (Holder,  p.  79).  On  trouve  aussi  Nizière  de  en  Isière. 

Jabloz  ou  Jable,  deux  pâturages  à  TEtivaz,  au  pied  sud  de  la 
Gummfluh,  qui  s'appelle  aussi  quelquefois  Jabloz.  Peut-être  le 
même  que  le  n.  commun  jablCy  qui  présente  aussi  le  sens  de  fa- 
çade, fronton  (Godefroy)  ;  le  Jabloz  ou  Gummfluh  présente  de  ce 
côté  de  hautes  parois  qu'on  peut  comparer  à  un  fronton. 

La  Jaluze,  vall.  et  ham.  au  Locle,  Neuch.,  Jaluse,  14^9,  M. 
N.  XLI,  Jaleuze,  i53i  ;  dej'aluza,  partie  tendre  du  roc  ou  cal- 
caire jurassique  supérieur.  Desor,  M.  N.,  62,  origine  inconnue. 

Jaman,  montag'ue  D.  Vevey,  Gément,  Gémanty  i34o,  Géman, 
i4o2,  M.  R.,  2®  s.,  Il,  71,  Zamanty  i453,  Creux  de  Jéman,  pa- 
tois Dzéman,  pÂturag'e  et  rochers  à  Collong^,  D.  Saint-Maurice, 
Valais. 

Jamblex,  m.  à  Bursinel,  prato  de  Jamblay  1249,  M.  R.  VIL 

Jargonant,  ham.  et  ruiss.  près  Genève,  Gergunant,  i368, 
nantum  de  Gergunant^  i475,  M.  G.  XVIII,  Gergonanf,  i48o, 
1670  ;  de  nanty  mot  celtique  =  vallée,  ruisseau,  et  d'une  racine 
égpalement  celtique  qu'on  retrouve  dans  Ger^ovie,  capitale  des  Ar- 
vernes. 

Es  Jaux  à  Corbeyrier,  D.  Aigle,  les  Petites  Jaux  à  Echallens  ; 
autre  forme  dejoux,  forêt,  de  même  le  Dzaou,  Ormont-dessus. 

JauUn,  ham.  de  Riaz,  Fribourg'  ;  voir  Joulens, 

Javpex,  ham.  de  Cemiat,  tire  son  nom  du 

Javroz,  torrent,  affl.  de  la  Jog-ne,  Gruyère  ;  aqua  que  dicitur 
JuauroSy  ii34,  Jauro^  1294,  JixaarOy  1295,  Jaure^  1677.  Gats- 


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JENTES  —  JOINTES  215 

chet  le  tire  d'aquarium,  cooduite  d'eau,  ruisseau.  «  Impossible, 
à  cause  de  la  place  de  l'accent,  y^  (Boonard.) 

Jentes,  D.  Lac,  Frib.,  nom  fr.  de  Jeuss^  JuuSy  1428,  JenteSy 
JuenteSj  i34o,  JœnteSy  1428,  Rec.  dipK  III,  VII.  D'après  Gats- 
>chety  contraction  du  n.  pr.  Johannetus  ;  le  fém.  Johanneta  don- 
nait un  nom  Jenia, 

Jetty,  ham.  d'Evolène,  D.  Hérens,  Valais,  Lagyetiy  i25o,  M. 
R.  XXIX,  456,  alpem  de  Lageti,  6n  du  xiiie  s.,  M.  R.  XXXIII, 
452  =  la  Giète,  voir  ce  mot. 

Jeu^  Jeur,  Jeux,  voir  Joux. 

La  Jeurnaz,  forêt  de  châtaigniers  à  Monthej,  la  Dieurnay 
181 9,  Jeurnaz j  1696  ;  d'un  adj.  du  bas  latin  *  Jurina,  de  forêt. 

Jogne,  riv.  de  la  Gruyère,  Jonia^  Jon,  Joune,  Youn,  1897, 
M.  R.  XXII,  261,  Joua,  1577,  ail.  Jaun;  la  Jogne  ou  Jougne- 
naz,  affl.  de  l'Orbe  *,  Jonniay  1049  et  vers  11 10,  M.  R.  III,  456, 
464,  Jonia^  ii58,  ib.  476,  Jonium,  1181,  Hidber,  II.  Comme  les 
Jone  de  la  Suisse  allemande,  l'une  affl.  de  la  Reuss,  l'autre  du 
lac  de  Zurich,  Johanna  Flavius^  884,  auxquelles  on  peut  ajouter 
le  Jungenbach  de  Saint-Nicolas,  Valais,  Jony^  1880,  Jonggnon, 
1827.  Toutes  portent  le  même  nom  d'origine  celtique,  parent  de 
ceux  de  l'Yonne,  Joina^  670,  de  la  Jouane,  JonUy  affl.  de  la 
Mayenne,  que  Holder,  Keltischer  Sprachschatz,  rapporte  sans  les 
expliquer.  Gatschet  dérive  Jogne  de  eauve,  iauve  par  l'intermé- 
diaire d'un  adjectif  hypothétique  juvina,  juina.  Studer,  toujours 
fantaisiste,  ajoute  :  Die  Freiburger  patois  lassen  vor  Abstanden 
zwischen  aqua  und  eauve,  iauve ^  iaune  (sic  I)  nicht  so  sehr  er- 
schrecken. 

La  Joie,  ruisseau  de  — ,  à  Bonmont,  gracieuse  métaphore  qui 
convient  on  ne  peut  mieux  à  ce  gentil  ruisseau,  descendant  en  pe- 
tites cascatellcs  près  du  château. 

La  Jointe,  m.  et  pâturage  au  confluent  des  deux  Hongrins,  la 
Joynti  d'Ongrin,  1882,  une  autre  à  Vionnaz  ;  subst.  verbal  de 
joindre. 

^  Jougne,  Joni,  1228,  M.  R.  VI,  19,  vient  de  Jonnia,  crJougncnaz  à  son  lour 
de  Jougne. 


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216  JOLIMONT  —  JONGNY 

JoUmoBt,  colline  près  ÀDet,  Berne,  autrefois  Julemont,  encore 
en  1800  (Bridel),  Tschulimong  dans  le  dialecte  ail.  de  la  contrée  ; 
corruption  de  CAii/e-Mont,  Chulimonty  xviii«  s.,  mont  de  ChuleSy 
nom  fr.  de  Gais,  villagpe  situé  au  pied.  M.  Alf.  Godet,  citant 
Torth.  Sus  le  Mont,  cadastre  de  Cerlier,  17 18,  en  dérive  Chule-^ 
mont,  Chulimont,  permut.  s-ch,  puis  Julimont,  Jolimont,  permut. 
ch-j.  Quant  à  Ghules,  il  viendrait  de  Ghulemont,  et  non  l'in- 
verse. C'est  bien  compliqué.  D'après  cette  explication,  Chutes  se> 
rait  tout  à  fait  moderne,  or  on  voit  à  Chules  que  ce  nom  se  ren* 
contre  déjà  en  121 7,  i4o3. 

Le  Jonc,  écart  du  Grand-Saconnex,  Genève,  est  une  corruption 
de  VOujoriy  cette  terre  appartenant  jadis  à  la  chartreuse  d'Oujon^ 
à  laquelle  les  nobles  de  Saconnex  ll'avaient  donnée  en  121 5.  M» 
R.  XII,  I,  p.  52,  confusion  entre  l'Oujon  et  le  patois  lou  Jonc. 

Jonchères,  ham.  de  Boudevilliers,  Neuch.,  Junchieres^  1291  ; 
loc.  à  Etoj  et  à  Miécourt,  Jura,  Juncheres,  1290  ;  Jonchires  à 
Mézières,  à  Bursins,  la  JonchieriZy  1429,  Jonchière  à  Cossonay,. 
Jonzières  à  Gland,  au,  aux  Jonchet,s  à  Presinges,  Granges, 
Pajeme,  etc.  ;  du  latin  juncaria  et  janceturriy  lieux  couverts  de 
joncs,  comme  les  Jones  à  Avenches,  Lussj-Fribourg,  etc.  Le  c 
disparatt  parfois  :  en  Jon,  écart  de  Donneloje,  les  Zons,  prés  à 
Conthej.  De  ces  deux  dernières  formes  dérivent  en  Jonnaire  à 
Rennaz  et  Villeneuve  et  les  Zonnaires  à  Colombey,  Jonneyres^ 
1696,  et  Monthey,  JonnaireSy  1819,  prés  marécageux  de  la  val- 
lée du  Rhône.  Au  Jochet  à  Monthej,  aux  HocheiSy  181 9,  était 
es  Jonchets  en  1727. 

Jongny,  D.  Vevey,  Jaunie  y  Jalnie,  Jalniei^  xii*  s.,  Donat. 
Haut.,  Arch,  Fr.  VI,  89,  71,  79,  Jongnye^  i373,  JongnyeZy 
1622.  La  forme  primitive  a  dû  être  Jalu  ou  Jaliniacum,  domaine 
d'un  Gallo-romain,  au  nom  indéterminé.  Hidber,  II,  p.  197,  rap- 
porte le  Jalnie  d'Hauterive  à  Jougne  ;  c'est  probablement  une  er- 
reur. Si  la  localité  d'Hauterive  ne  se  rapportait  pas  à  Jongny  et 
que  Jongnye  fût  la  forme  primitive  du  nom,  ce  serait  un  {/un- 
dam)  Junniacuniy  geotilice  dérivé  du  cognomen  JunnuSy  Holder, 

p.  89. 

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JORAT  —  JOTTE  217 

Jorat,  montagne  au  N.  da  Léman,  Jorat^  ii42,  ii84,  Joret, 
1177,  Jorathy  1182,  Jorethy  1190,  Cari.  Month.,  M.  R.  XII,  et 
nom  de  nombreax  pâturages  des  Alpes  et  du  Jura  ;  dérivé  de  jor^ 
mot  sans  doute  cdtîque,  aujourd'hui  joux,  forêt.  Jouret,  Jorette, 
JoreUaz,  Jorattaz,  diminutifs  de  Jor  ;  Jora8se(az),  Ormonts, 
dépréciatif  ;  Joratel,  ham.  des  Ponts,  Neuch.,  dim.  de  Jorat  ;  Jo- 
rogne,  pâturages  semés  de  bois  à  Gryon,  D.  Aigle,  péjoratif  ;  de 
jor  et  suffixe  ogne  (comme  char-ogne,  ivp-ogne). 

Jordil,  Jardil,  une  3o«  de  loc.  Vaud  et  Fribourg,  Zerdil  en 
Valais;  plus  anciennement  fferdilyXni  et  xiv^s.,  es  Jardlits, 
Yvome  ;  dérivé  du  v.  h.  ail.  garto,  parallèle  du  latin  hortus,  jar- 
din. Jordillet,  loc.  à  Belmont,  Jordillon  à  Grandvaux,  diminu- 
tifs ;  la  forme  jardin  se  rencontre  très  anciennement  dans  les 
chartes:  Willelma  deu  iardiy  illi  de  Jardin^  1289,  1244,  M.  R. 
XII,  123,  i53. 

Joressant  (ou  Jorissant),  ham.  du  Haut  Vully,  Fribourg,  aussi 
et  mieux  Jorissens  (on  prononce  ein),  Je  ressens,  i35o,  JuriS'^ 
cenSj  1373,  Juriscein,  1378,  Matile,  Jerussens  et  JorassenSy 
1409,  Kuenlin,  Port  de  Jersin,  i456,  dans  Boyve,  II,  87,  38.  Dé- 
rivé d'un  n.  pr.  germain  ;  l'étymologie  de  Gatschet  (p.  106),  qui 
la  tire  de  l'adjectif  bas  latin  juricina,  de  juria,  est  fort  douteuse. 

Jomaire,  loc.  Vétroz  =  Joux  noire. 

Jorogne,  voir  Jorat. 

Jortèse,  autre  nom  du  plateau  d'Ayerne  sur  Corbeyrier  = 
Jor-teisUy  autre  forme  de  Joux-Teisaz,  Villeneuve,  Ollon  ;  de 
joux  et  teise,  de  tensuSy  part,  de  tendere,  joux  étendue. 

Jougne,  Jougnenaz,  voir  Jogne. 

Joulens,  près  Morges,  jadis  village  paroissial  (aujourd'hui  2 
maisons),  Jolens,  ii4o,  ii47,  Cart.  Month.,  I2i3,  1228,  M.  R. 
VI,  22,29i,/«ten5,  ii82,M.  R.  I,  ïqSyeiWl,  2S,  Joleins,JolinSy 
1238,  M.  R.  VI,  3i8,  643,  etc.  ;  Bois  Jolens  a  Montcherand; 
Jaolin,  ham.  de  Riaz,  Frib.,  en  Joalens,  i33o  s=  chez  les  des- 
cendants de  JodilOy  dérivé  de  JotOy  n.  pr.  germain.  Fôrstm., 
p.  812. 

La  Jotte,  3  m.  à  Travers,  Neuchâtel,  sur  le  flanc  N.  de  la  val- 


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248  ÉOUX  —  JURIGOZ 

lée.  Il  y  a  une  forme  dialectale  de  joue,  Berry,  jotte^  provençal 
gauta,  on  dit  aussi  les  jottes  d'un  vaisseau,  les  deux  côtés  de  Ta- 
vaut.  Cette  forme  est-elle  connue  dans  le  patois  local  ? 

Joux,  Jour,  Jœur,  Jeux,  Djeux  (Vérossaz),  Dieux  (Masson- 
gex),  la  Jieu  (Evionnaz),  Jaux,  Dzaou  et  en  Valais  Zour,  Zeur, 
formes  diverses  dejoux^  bas  l&ûn  juria  y  forêt  ;  ce  dernier,  lati- 
nisation deyor,  mot  sans  doute  d'origine  celtique,  doù  dérivent 
JurUf  Joraty  voir  ces  mots.  Château  de  Joux,  Jour^  1276,  Joa^ 
1277,  Matile  ;  La  Joux,  Fribourg,  la  Jour,  i38o,  le  Mas  de  Joux 
à  Villars-le-Terroir,  les  Petites  Jaux  à  Echallens,  jadis  Mas  de 
Jor  ;  le  Six  Jeur  sur  Finhaut  =  le  rocher  de  la  forêt  ;  Jeup  en 
Saas,  vallée  de  Bagnes,  la  forêt  dans  les  rochers,  Graiijeur  à 
Trient  =  Grand  Jeur^  la  grande  forêt,  etc. 

Jouxtens,  D.  Lausanne,  Jotens,  1228,  JoutenSy  1228,  M.  R. 
VI,  234,  Jothens,  1227,  Joctens  et  Jouctens,  xiv®  s.  =  chez  les 
descendants  de  JotOy  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  812. 

Les  Joyeuses,  clos  de  vignes  à  Cortaillod  («  le  meilleur  vin 
blanc  du  lieu  >►,  dit  Matthey-Doret)  ;  ce  nom  n'a  pas  besoin  de 
commentaire. 

Jura,  Jara  dans  César,  Joras  dans  Strabon,  Jourassos  oros 
dans  Ptolémée,  au  pi.  Jures  et  Jura  au  sing.  dans  Pline  et  César, 
plus  tard  mons  JurassuSy  Jarum,  869,  M.  R.  XXIX,  montem 
Juriy  montem  Jure^  1079,  Cart.  Laus.,  Jurim,  ii5o,  Cart.  Ou- 
jon,  montem  de  Jour^  1282,  M.  G.  VII,  342,  racine  celtique  et 
peut-être  ligure  d'où  dérive  le  moi  Jor,  bas  latin  yttria,  joux,  fo- 
rêt, nom  commun  dans  les  chartes  du  moyen  âge  pour  désigner 
surtout  les  forêts  montagneuses. 

Juriens,  D.  Orbe,  JurianSy  i263,  M.  R.  III,  559,  Juriens, 
1359.  Gatschet  le  tire  de  jouXy  forêt,  par  l'intermédiaire  d'un  adj. 
Jurianus.  C'est  plutôt  un  dérivé  d'un  n.  pr.  germain  ;  le  ans  de 
1 263  paraît  d'abord  s'y  opposer,  mais  il  y  a  de  nombreux  exem- 
ples de  ans  au  xiii^  s.  dans  des  noms  dérivés  de  ingis,  voir  à  No- 
nens. 

Jurigoz,  loc.  à  Lausanne  ;  cette  localité  entre  Burgo  et  Oschie 
où  le  Chapitre  possédait  de  nombreuses  vignes,  est  toujours  dési- 


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JUSSY   —   LAH1^.NIRE  219 

^ée  (20  fois)  dans  le  Cartulaîre  de  Lausanne  (M.  R.  VI)  sous  le 
nom  de  Joveffo,  Juvego.  Faut-il  supposer  que  le  nom  aurait  ainsi 
changé  ?  Il  est  plus  probable  que  le  i)  est  un  r  et  qu'il  faut  lire 
Jorego^  Jurego.  Quant  à  l'origine  de  ce  mot,  impossible  de  rien 
préciser.  Jubainville,  p.  5oo-5o8,  cite  une  2o«  de  cognomina  em- 
ployés tels  quels  comme  noms  de  lieux,  villa  Brannus^  fundus 
Catulus,  viens  Marcellus.  Il  est  possible  que  Jurego  en  soit  un. 
Holder  a  un  nom  d'h.  Juricus,  ce  cognomen  ainsi  employé  don- 
nerait à  l'ablatif  Jurico.  Peut-être  les  recueils  de  n.  propres  en 
donneraient-ils  la  solution. 

Jussy,  Genève,  Jussei,  1181,  M.  G.  II,  4»»  Jussier,  1278,  Jus- 
MBy  1291,  Jussy e,  etc.  ;  de  {fundum)  Justiacum  ou  Jussiacum^ 
domaine  d'un  JustiuSy  gentilice  dérivé  du  cognomen  Justus, 

Jux,  Goumœns-le  Jux,  Gumœns  lo  JuXy  i447»  M.  R.  XIV, 
Gumuens  le  Juz^  i448  ;  de  l'ancien  adverbe  fr.  jus^  dessous,  du 
bas  latin  Jusum  =  Goumœns-dessous,  588  m.,  tandis  que  Gou- 
mœns-la-ville  est  à  620  m. 

Au  Laberriau  à  Evionnaz,  Laberiaux,  1740  =  Abériau,  voir 
p.  1. 

Lâchai,  forêt  et  forte  montée  entre  Salvan  et  Finhaut,  proba- 
blement fausse  orth.  pour  La  Chaz  ou  Sciaz^  arête.  De  même 
pour  Lâchai  ou  l 'Achat,  forêt  à  Colombey,  l'Achat,  croupe  boi- 
sée, vallon  des  Verraux,  Montreux,  Latachat  ou  Lotachat  pour 
l'Hauta  Chaz,  arête  au  N.  de  Charmey,  Gruyère.  La  Chaz  est  un 
nom  commun  dans  nos  Alpes,  voir  Chaz  et  Sciaz. 

Lacherelles,  ham.  de  Travers,  Neuch.,  Lescheri,  1266,  Matile; 
diminutif  de  Léchère,  voir  ce  mot. 

Laconnex,  C.  de  Genève,  Laconay^  1225,  i3i8,  Lacunaj/y 
1281,  i3o2,  etc.,  M.  G.  IV,  XIV  ;  de  {fundum)  Laconacum,  pro- 
priété d'un  Lacon,  du  cognomen  Laco.  Holder,  117. 

Lagec,  territoire  à  Saint-Martin  d'Hérens  =  Laget  pour  l'Aget, 
prononç.  valaisanne  de  azet,  voir  Aze  ;  pour  le  c  final,  voir  Biolec. 

Lahénîre,  champs  à  Ayent,  Valais  =  la  Chénière,  pour  ch-k 
voir  Hombes  ;  ire  pour  ière  est  fréquent.  Léchire,  Jonchire,  etc. 


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220  LAIFROUT  —   LAMBOING 

Laifrout,  loc.  faubourg-  d'Avenches  ;  de  laiy  léy  là  et  /rou^  de 
JoriSy  dehors  :  là-dehors. 

Laire,  plus.  loc.  ;  à  Montbey,  écrit  aussi  Lherre^  à  l'ère,  1819^ 
Lairette,  voir  Aire. 

Laissalet,  voir  Luissel. 

La  Laiflsy,  pâturage  à  TËtivaz,  frontière  du  Gessenay  ;  serait- 
ce  le  n.  ail.  du  vallon  :  Lessi  ?  Plusieurs  localités  du  vallon  ont 
des  n.  ail.  :  Gademoz,  Coumattaz,  etc.,  sans  doute  jadis  propriété» 
d'habitants  de  l'autre  versant. 

Laite,  Leyie,  Leytaz  et  Leytets,  diminutifs,  noms  de  pâtu* 
rages,  Pays-d'Ënhaut  et  Gruyère.  La  Laitemaire,  sommet  à  Chà* 
teau-d'Œx,  même  racine  et  maire,  de  major,  plus  grand  ?  Layte 
mary  ou  Leytemarie  à  Charmey,  Lety  mael,  i4ii-  Probablement 
parents  du  mot  lède,  lette,  leyte^  donné  par  Littré,  Suppl.,  dési-^ 
gnant  les  petits  vallons  renfermés  entre  les  dunes  des  landes.  Le 
Valais  a  d'autres  formes  qui  s*y  rattachent  sans  doute  :  Bonne» 
luites,  champs  à  Martigny,  la  Luitte  à  Grimisuat,  Loite  condoi, 
arête  de  rochers,  vallée  d'Arolla,  une  autre  sur  Talpe  de  Vouas- 
son,  vall.  d'Hérens.  Ce  nom  se  retrouve  dans  le  Tessin  :  Loita 
dura  à  Airolo,  Loita  délia  Camoscia,  val  Maggia  ;  paratt  signi- 
fier ici  passage,  chemin  des  chamois.  Signification  incertaine  et 
origine  inconnue. 

Laives,  ham.  près  Moutier,  loc.  à  Epiquerez,  et  Laves,  plu- 
sieurs loc.,  toutes  Jura  bernois  ;  du  nom  commun  lava,  lave  y 
couches  de  pierres  polies  répandues  dans  le  Jura  (Bridel)  ;  du  latin 
lapis,  pierre. 

Lallex,  ham.  près  Grandvaux,  Lalays,  1270,  M.  R.  XII,  en 
Lallex  à  Choêx,  Monthey,  à  V Allée,  1819  ;  Lalley,  chalets  combe 
de  Reschy,  Valais  ;  en  Laly  à  Corbeyrier,  en  Lally,  2  loc.  sur  les 
pentes  de  la  Pleyau  (ou  Pleïades),  une  3^  à  Saint-Georges;  fausse 
orthographe  pour  la  Lex,  la  Ly,  autre  forme  de  ley,  rocher,  pa- 
roi rocheuse  ;  voir  Lex. 

Lamboing,  ail.  Lam/m^ren,  D.  Neuveville,  Lambœns,  1178, 
1255,  LambuenSy  i25i,  Lambligen,  1290,  Lamblingen,  i3o4, 
Trouillat  =  chez  les  descendants  de  Lambo  (fr.)  ou  Lambilo 


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LANGE  —  LANDERON  221 

{ail.),  dim.  de  Lambo,  n.  pr.  germain.  Fdrstm.  n'a  que  Lampo, 
mais  p-b  permatent  facilement  ;  dans  la  même  racine,  Fdrstm. 
donne  Lamperty  Lambert^  Lamprecht^  Lambreckiy  etc. 

La  Lance,  source  et  ruisseau  près  Concise,  aquam,  rivum  de 
Lancea,  ii^,  Matile,  la  Lanci,  iai5,  M.  R.  XII,  54»  de  la 
Lancy  (y  atone),  i3i7,  1820  dans  les  actes  de  fondation  de  la 
Chartreuse.  Ne  peut  venir,  comme  on  l'a  répété,  d'une  relique  de 
la  sainte  lance  qu'on  7  aurait  conservée  :  le  ruisseau  est  déjà 
nommé  ainsi  plus  d'un  siècle  avant  la  fondation  du  couvent  dans 
Matile  et  le  Cart.  de  Haut-Crét.  C'est  le  subst.  verbal  de  lancer,  à 
oiuse  de  la  vitesse  de  l'eau.  Remarquons  que  le  ruisseau  fait  une 
•cascade  et  que  ce  nom  de  Lance  se  rapporte  en  particulier  à  celle-ci* 
Le  ruisseau  lui-même  a  un  autre  nom,  la  Diaz,  jadis  Doiz,  la 
Doiz  de  la  Lancy ^  i3ia.  De  même  le  Nozon  fait  à  Croj  une  cas- 
<:ade  appelée  le  Dard  par  une  fi^re  analogue.  La  Lance  (Lancy) 
était  jadis  aussi  le  nom  de  la  forêt  de  Vemand-dessus,  Lausanne. 

Lanche,  Lantze,  Lanze  (pr.  tz),  nom  de  nombreuses  ravines 
que  suivent  les  éboulis  ou  les  avalanches,  Alpes  vaudoises  et  va- 
laisannes  ;  contraction  de  lavancke.  Lanfes  à  Leysin,  permuta- 
tion ch'f^z  Lanches.  Lanchettes,  Lancettes,  diminutifs.  Lan- 
chys  à  SaintrLég^er  et  Saint-Gingolph,  collectif. 

Lanciau,  ham.  sur  Riez  et  une  io«  de  loc.  Vaud  et  Fribourg*  ; 
forme  patoise  de  lançoir,  endroit  d'où  l'on  lançait  le  bois  dans 
un  torrent  ou  dans  un  dévaloir.  Lanfleux,  loc.  à  Saint-Gingolph, 
le  même  avec  perm.  s-f . 

Lancy,  Genève,  Lanciacum,  1097,  Rég.  gen.  65,  Lancie, 
1 190,  Zroncy^,  1264»  i3o5,  M.  G.  II,  46  et  XIY,  Lanciacum^ 
1295,  i3ii,  LanciePy  i3i4,  M.  G.  XIV,  etc.  =  (fundum)  Lan^ 
ciacuniy  domaine  d'un  LanciuSy  gentilice  romain.  De  Vit,  IV. 

Le  Land,  chalet  à  La  Roche,  domaine  à  Essert,  Frib.  ;  de  l'ail. 
landy  campagne  ;  les  2  loc.  sont  à  la  frontière  des  langues. 

Landecy,  Genève,  Landissiixcumy  M.  G.  II,  i54,  LandissiCy 
1290,  i3o2,  M.  G.  I,  122  et  XIV  c=  domaine  d'un  Landicius. 
Holder,  II,  p.  1 43,  a  un  Lanticiacus. 

Landeroo,   Neuchàtel,   Landerun,   1209,   laia,    Landirony 

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222  LANFFREY   —   LAPIAZ 

i2og,  1343,  Landeron,  iSaS,  etc.  ;  es  Landerons  à  Hermenches, 
D.  Moudon  ;  diminutifs  de  lande.  L.  de  Meuron,  op.  cit.  i5,  croit 
pouvoir  dériver  le  Landeron  neuchâteloisderall.  landen,  aborder. 
L'existence  d'autres  Landeron,  loin  de  tout  rivage,  contredit  cette 
étymoloçie,  qui  n'explique  du  reste  pas  le  suffixe  eron. 

LanlTrey,  loc.  à  Romainmôtier,  emplacement  d'un  ancien  vil- 
lage disparu  :  plus  d'habitants  en  1571  ;  de  Land/riedy  n,  fv. 
germain. 

Langefan,  loc.  à  Roche  =  longue  fin,  permutation  o-a  comme 
dans  Nava  pour  Nova,  Prafandaz  pour  profonde,  Longefan  à  Vil- 
leneuve et  Valeyres-sous-Rances,  et  m-an  comme  dans  tous  les 
noms  en  eins,  prononcés  aujourd'hui  an. 

Lanta  Toina,  Pré  à  — ,  à  Golombey,  Valais,  à  Laniaz  Thoi- 
naZy  1696,  à  VAntatoine,  cadastre  1881  ;  probablement  un  Pré  à 
VAnte  à  Toine,  à  la  tante  de  Toine  ou  Antoine,  v.  fr.  ante,  encore 
au  XIII*  s.  et  qui  s'est  conservé  dans  certains  dialectes  :  picard 
ante,  provençal  amday  anglais  aunt. 

Lantaney,  loc.  à  Bex  et  à  Evionnaz  ;  de  lantanetum,  endroit 
où  abondent  les  lantanes,  latin  lantana,  soit  les  viornes  obier. 

Lanvouisset,  lieu  pierreux  au  pâturage  de  Salanfe,  Valais  ; 
l'Envulssel  à  Cremin  ;  Lanvuissel,  ham.  de  Middes,  près 
Pajerne  ;  du  patois  anvoui,  anvoué,  lanvoui  (article  agglutiné), 
lieu  où  abondent  les  serpents  ;  du  latin  angaiSy  serpent.  Lanvoué 
se  dit  surtout  de  l'orvet,  mais  a  dû  désigner  à  lorigine  un  serpent 
quelconque. 

Lapex  ou  Lappé,  pâturage  à  Charmey  ;  de  lapé,  du  latin  /a- 
pathum,  oseille  des  Alpes,  trop  abondante  dans  bien  des  pâtu- 
rages. 

La  Lapiaz,  ham.  sur  Monthey,  Lapié,  Lapiez,  Lapiays,  La- 
piayes,  Lappé^  alpes  fribourgeoises  (Charmey)  ou  avec  la  diph- 
tongue Liapey,  Liappey,  Liappec  dans  le  val  d'Hérens,  etc.  ; 
nom  commun  des  éboulis  de  rochers  dans  les  Alpes  romandes, 
ainsi  que  des  rochers  dénudés,  rongés  par  le  travail  des  eaux  et 
des  glaciers  ;  les  Liappalés  à  Enney,  Gruyère,  diminutif.  S'em- 
ploie aussi  dans  le  Jura  :  les  Lapes,  sur  Givrins  (Larpes,  atlas 


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LAQUE  —  LARRETS  223 

Siegfried),  Longirod  et  Saint-Georges,  les  Lepes  sur  Arzier, 
Liapes  au  Mormont,  la  Joux  des  Lapies  à  Fiez,  duos  lapides  ap- 
pellatos  LapyeSy  i5i6,  es  Lapies  près  Neuchâtel,  1292,  les  Lap- 
pies  à  Rochefort  et  à  Neuchàtel,  1374.  Le  Liappay  de  la  Gronaz 
près  Martigny  s'appelait  en  i346  lou  Glappey  de  la  Grunnaz, 
M.  R.  XXXII.  C'est  donc  le  même  mot  que  clapier^  au  sens  de 
tas  de  pierres  qu'il  a  encore  en  provençal^  dans  le  bas  latin  clape- 
rium,  dans  le  valdôtain  clapey,  d'une  racine  klapy  d'origine  ger- 
manique d'après  Kôrting,  qui  se  retrouve  dans  le  celtique  :  kjmri 
clap. 

Laque,  SainUMaurice  de  Laque,  aussi  écrit  Lac,  village  près 
Sierre,  autrefois  Laques,  tout  court,  lo  Laques^  1228,  Anton,  de 
Lac  et  F.  Sutor  de  Laques,  1271  ;  Ma  yen  de  Laque  à  Saint- 
Martin  d'Hérens,  Laquet,  un  des  ham.  du  village  précédent,  en 
patois  Laquouet,  la  Couet,  carte  du  Club,  un  pratum  dou  La- 
quais à  Nax,  1289  ;  ni  les  uns  ni  les  autres  de  lac,  bassin  d'eau  : 
il  n'y  en  a  point  et  les  petits  lacs  des  environs  s'appellent  Loussel, 
Loucet,  Louchet.  Probablement  du  v.  fr.  lac^  s.  m.,  fossé,  ravin, 
caverne. 

Larcossey,  vignes  à  Vionnaz,  Valais,  article  soudé  pour  l'Ar- 
cossey  ;  voir  ce  mot. 

Larduzan,  Lardezan  dans  Lutz,  grande  al pe  au  S.  de  Grône, 
Valais;  Zam,  tout  court,  dans  la  vallée,  Alpe  dou  Chan,  i3io, 
Campo  dou  Chan,  1839  =  Y  Alpe  du  Champ,  permutation  l-r 
et  ch'Z{ts), 

Larenaz,  Lareney  =  Arenaz,ey,  avec  soudure  de  l'article, 
voir  Arenaz. 

Es  Larrats,  champs.  Vil lars-sous-Champ vent,  sans  doute  le 
même  que 

Larrets,  ham.  Ormonts,  Leysin,  Bioley-Magnoux,  Hauteville  ; 
Lappel,  loc.  à  Monthey,  Larry,  1696,  Grandcour,  Avenches,  En- 
ney,  Larri  à  Vullierens,  Larrit  à  Mont-la-Ville  et  Echallens, 
Lappy,  Bercher  ;  Laret  à  Sullens,  au  Larrez,  1260,  et  à  Saint- 
Aubin,  Frib.,  Larit  et  Lares,  i444  (ce  qui  l'a  fait  dériver  de  ad 
Lares,  Dict.  Dellion  XI,  19),  Lary.  Corbeyrier  et  Villars-le-Ter- 


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224  LARZE  —  LAUFON 

roir,  les  Larrus  à  Neuveville,  les  Larines  à  SaintrTriphon,  Larin, 
ham.  de  Chavannes-sur-Moudon  ;  du  v.  fr.  UirriSj  lariz^  s.  m., 
bas  latin  larricium,  lande,  bruyère,  terrain  en  friche  ;  d'après 
Dietz,  du  néerlandais  loar^  clairière.  L'Arrèl  (carte  vaudoîse), 
forêt  à  Vullieiffî,  est  une  fausse  orth.  du  même  mot.  Laireyom, 
loc.  à  Ai^le,  rochers  buissonneux,  parait  avoir  la  même  racine. 

La  Larze,  alpe  sur  Bex,  es  Larses  à  Monthey  ;  de  larzBy  mé- 
lèze, latin  laricem,  z  permute  avec  j  :  les  Larges  à  Vionnaz.  Le 
collectif  lariceturriy  bois  de  mélèzes,  a  donné  Larzet  à  Grjon, 
Lapzay(ey),  une  i2«de  loc.,  Larsey  à  Saint-Maurice,  à  Anni- 
viers,  i238,  et  Vernamièg^e,  ia5o.  Avec  apocope  du  r,  Lazay,  La- 
zier  ou  Lagier,  alpes  de  Conthey,  le  Laisier  à  Yérossaz,  Let/' 
siePy  1720,  le  Leyzay  (Laysey),  vallon  et  chalets,  Ormont-des- 
sous,  en  la  Lazaire  (mélèzes  !)  à  Vouvry.  Un  pré  aux  environs  de 
Palézieux,  Larsi  en  1284  présente  les  variantes  Laisl^  Lay$i^ 
Cart.  Haut-Crèt,  M.  R.  XIÏ,  2,  i48.  Du  collectif  f.  lariceta  dérive 
Larzette  à  Vérossaz,  Largette,  petit  ham.  de  Fully,  permut. 
z-j,  une  Larseite  à  Ayent,  Valais,  i4o8.  Larzolet,  forêt  à  Or- 
sières,  diminutif.  Enfin  ce  mot  présente  les  formes  légèrement 
germanisées  de  Larschen,  loc.  à  Salquenen,  et  Larschi,  ham. 
près  Louèche. 

Lasse,  Revinne  de  —  à  Vionnaz,  Valais,  pour  l'Asse,  s.  m.  = 
if,  voir  Asse  ;  l'if  est  fréquent  à  Vionnaz. 

Lassiores  (Siegfried)  ou  Latiores  (Dufour),  alpe  sur  Evolène, 
Valais,  alpe  qui  dicitur  LaceSy  1260,  alpem  de  Laccesy  Accès 
vers  1280. 

Latte,  Pont  de  la  —  sur  l'Hongrin,  Gruyère,  et  la  Lattaz,  loc. 
sur  Champéry  (pont  sur  un  torrent)  ;  de  latte,  v.  h.  ail.  latta^ 
perche  ;  aussi  celtique,  irl.  slaty  gallois  llàth^  ital.  latta,  etc. 
Date  de  l'époque  où  le  pont  était  fait  d'une  ou  deux  lattes  jetées 
sur  le  torrent.  Bois  des  Lattes  aux  Ponts,  Neuch.,  bois  de 
grands  pins,  nus  jusqu'au  haut,  même  sens. 

Laudallaz,  alpe  de  l'Etivaz  ;  voir  Vaudallaz. 

LaufoD,  Berne,  forme  francisée  de  l'ail.  Laafen^  de  laafen^ 


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LAUSANNE  225 

courir,  Dom  générique  ail.  des  rapides  des  rivières  :  la  Birse  y  fait 
une  cascade  près  du  pont. 

Lausanne,  Lousonna  dans  l'inscription  de  Vidj^  rapportée  par 
Ch.  Morel  à  Tan  i68  ;  Lausoniumy  Itin.  iii«  s.  ;  Losonne,  carte 
Peutinger,  iv«  s.  ;  LausannUy  v«  s.,  Géog.  de  Ravenne^  Lau- 
3anna,  1142,  Losene,  1298,  etc.  Ëtymologie  très  controversée. 
D'après  Gatschet  (Promenade  onomatologique,  1867)  et  De  Crou- 
saz  (Dict.  historique,  1867),  de  LauSy  ancien  nom  du  Flon.  «  Laus 
était  le  nom  du  Flon,  tel  qu'il  est  nommé  encore  en  i3i5  et  i558, 
et  Lousonna  était  bâtie  sur  ses  bords  >  (Gatschet).  Flon  est  un  n. 
com.  (de  flumen)  et  Laus  était  le  n.  propre  du  Flon  de  Lausanne  : 
«en  i5o2,  le  Flon  appelé  Laus  =  Veau  soit  le  Flon  appelée Lau^^ 
i552  (Blanchet,  p.  la)  et,  en  1761,  le  ruisseau  autrefois  appelé  le 
LauSy  >  textes  cités  par  M.  B.  Dumur  (Revue  hist.  vaud.,  1901). 
A  Laus  s'ajoute  le  suffixe  onna  ou  ona,  qui  n'est  autre  que  le 
mot  celtique  ona,  rivière.  Lousona,  c'est  donc  la  rivière  Laus  *, 
qui  a  donné  son  nom  à  la  ville  bâtie  sur  ses  bords,  comme  VAl- 
bona,  la  rivière  Blanche,  à  Aubonne.  Notre  pays  ofiPre  une  dizaine 
de  noms  semblables,  formés  d'une  racine  souvent  indéterminée, 
nom  spécifique  du  cours  d'eau,  et  comme  suffixe  du  mot  ona  : 
Colonay  la  Colline,  Sanona  ou  Sarona,  la  Sarine,  Sorona,  la 
Serine,  Massona,  la  Massa,  Divonna,  la  Divonney  Lionay  la 
Lionne,  etc.  ^  Lorsque  la  langue  latine  prévalut,  ona  disparut  et 
l'on  dit  flumen  Laus,  le  flon  Laus  :  à  cette  époque  on  savait  en- 
core que  ona  =  flumen,  et  l'on  n'a  pas  fait  le  pléonasme. 

De  son  côté  M.  d'Arbois  de  Jubainville  tire  Lausanne  du  n.  pr. 
gaulois  LousoSy  dont  dérivent  le  cognomen  latin  Lausus  et  le 
gentilice  Lausius  tous  deux  fréquents  dans  les  auteurs  et  les  ins- 
criptions ;  voir  Holder,  II,  p.  i64.  Mentionnons  enfin  pour  mé- 

^  II  semble  que  Laus  ait  été  aussi  le  aom  d'un  ruisseau  près  de  Pranfpns  :  en 
1246  dans  un  hommage  de  Humb.  de  Cossonay,  la  charte  fixe  les  limites  «  ab 
illa  aqua  Li  Laus  de  Peren§;ins,  M.  R.  V,  227. 

'  One  s'emploie  souvent  seul  en  France  :  One,  affl.  du  Loir,  One.  D.  Sarthe, 
One,  Rhône.  Petite  One,  Dordogne  ;  One  d'Arboust  et  One  d'Oueil,  Haute-Ga- 
ronne. 

M.  D.   SBC.  SÉRIE,   TOBIB  VII  15 


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226  LAUTARET  —   LAVEY 

moire  Tétymologie  proposée  par  Studer  (Op.  cit.,  p.  149),  qui  dé- 
rive Lausanne  du  mot  romanche  aloussa,  laassa,  cerisier  à 
grappes  (Prunus  avium)  et  cite  à  l'appui  un  grand  nombre  de 
noms  de  localités  romanches  ou  italiennes  qui  paraissent  en  pro- 
venir. Chacun  sait  que  le  cerisier  à  grappes  s'appelle  chez  nous  la 
poutta,  le  putiety  que  le  mot  aloussa  j  est  complètement  inconnu 
et  il  n'y  a  pas  lieu  d'insister  sur  l'improbabilité  d'un  nom  de  lieu 
vaudois  dérivé  d'un  mot  romanche  qui  n'aurait  pas  laissé  d'autre 
trace  dans  le  pays. 

Lautaret,  alpe,  Val  des  Dix,  D.  Hérens,  Valais,  H  Altaret, 
1238,  alpem  des  Autares  ou  Autarez,  1289,  très  probablement 
en  souvenir  d'anciens  autels  de  l'époque  païenne,  dit  M.  Gremaud. 
Lauteret,  pâturage  sur  Montreux.  On  connaît  aussi  l'alpe  et  le 
col  de  Lautaret  en  Dauphiné,  jadis  écrit  VAutaret,  du  latin  ai- 
tare,  autel. 

Lavanchy,  une  io«  de  ham.  et  de  loc.  des  Alpes  et  jusque  dans 
le  Jorat  :  un  Lavanchy  à  Montpreveyres,  collectif  =  endroit  ex- 
posé aux  avalanches  ou  aux  lavanches.  Le  mot  simple  s'emploie 
souvent  :  à  la  î^vanche,  Ormont-dessus,  et  ham.  de  Châtel- 
Saint-Denis,  les  Lavenches,  ravines  sur  Yvorne,  le  Lavancher, 
couloir  aux  avalanches,  alpes  de  Salvan  ;  les  Levanches,  ham.  de 
Hauteville  e(  de  Semsales,  Frib.  ;  Lavintsie  ou  Levantsia,  forme 
patoise,  chalets  sur  Lourtier,  vallée  de  Bagnes.  Vient  d*ava- 
lanche,  par  métathèse  et  apocope  de  l'a  :  la  lavanche,  provençal 
lavanca,  d'après  Littré,  ou  dérivation  irrég.  de  labina,  lavina^ 
même  sens  ;  en  Lavancher  à  Vionnaz,  1728,  est  devenu  aujour- 
d'hui en  la  Vanchée. 

Lavançon,  loc.  à  Vionnaz,  Valais  ;  article  soudé  pour  l'Avan- 
çon. 

Lavey,  D.  Aigle,  Alaver,  io5i,  Lavetum,  1180,  i245,  etc. 
D'après  le  baron  de  Gingins,  de  iavare,  dans  la  pensée  que  ce 
lieu  aurait  été  une  station  thermale  et  que  la  source  trouvée  en 
i83i  aurait  été  connue  des  Romains,  puis  détruite  par  la  chute 
du  Tauretunum.  C'est  bien  douteux  :  il  semble  qu'on  devrait  en 
trouver  des  traces  dans  les  récits  de  l'éboulement  ;  d'ailleurs  il  y  a 


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LAVIAUX  —   LAYAZ  227 

un  autre  Lavey  à  Evionnaz.  Gatschet  tire  Lavetum,  Lavey, 
comme  Talpe  de  Lavey,  Haut  Simmenthal,  de  lapatham^  oseille 
des  Alpes^  d'où  vient  notre  mot  lapéy  mais  lapé  est  le  seul  mot 
employé  pour  désigpaer  cette  plante  qui  ne  croît  d'ailleurs  pas  à 
Lavey.  «  On  pourrait  plutôt,  nous  écrivait  M.  Bonnard,  le  ratta- 
cher à  la  famille  de  lave^  pierre  plate,  dalle.  »  Lavey,  avec  le  suf- 
fixe collectif  eyj  serait  donc  un  lieu  où  il  y  a  beaucoup  de  telles 
pierres,  où  on  les  exploite.  Seulement  ce  mot  lave,  employé  dans 
le  Jura  (v.  Laive)  n*a  pas  laissé  de  traces  dans  la  vallée  du  Rhône. 

Laviaux,  une  lo®  de  loc.,  Lauieu  à  Salvan,  1732,  Laviaou  à 
Gruyère,  Laviaouz,  ham.  de  Misery,  Frib.  ;  au  Lavœx  à  Aven- 
ches,  Lavieux  à  Gryon,  es  laviours  à  Grange,  Valais,  i48a,  es 
Laviorets,  Laviotets,  diminutifs  à  Bullet  et  Corcelles,  Payerne  ; 
formes  patoises  du  v.  fr.  laoiourj  lavoir^  qui  est  aussi  le  nom  de 
plusieurs  ham.,  par  exemple  Boécourt,  Courroux,  Jura  bernois. 

Lavigny,  Laviniacam,  ii45,  1172,  etc.,  Lavinei,  1177,  M. 
G.  II,  IV,  XIV,  Lavigni^  12 10,  M.  R.  XII,  58,  Lavinie^  1228, 
M.  R.  VI,  LaoigniacOj  126^^  Laviffaye,  1822,  Lavignyer,  i335 
=  (praedium)  Laviniacam,  domaine  d'un  Lavinius,  g^entilice 
romain  fréquent. 

Lax,  D.  Couches,  Valais,  LncXy  1295,  Lax,  i3o8,  LacXy  x333  ; 
on  a  dérivé  son  nom  de  lacus,  lac,  à  cause  de  plusieurs  petits  lacs 
qui  se  cachent  dans  ses  alpes  (comme  Laax  ou  Lax  des  Grisons, 
Lages,  1290,  Lags,  i3io),  mais  ces  lacs  sont  fort  éloi^és  et 
n'étaient  pas  connus  avant  l'établissement  du  village  qui  tire  plu- 
tôt son  nom  de  la  gorge  profonde  du  Rhône  qu'il  domine  ;  du  v. 
fr.  lac,  s.  m.,  fossé,  ravin,  caverne.  Comparez  Laque. 

Layaz,  pâturage  au  milieu  des  bois,  Ormonts,  loc.,  prés  à 
Choex,  Monthey^  forêt  à  Blonay ,  à  Goumœns-le-Jux  ;  les  Layets, 
chalets  Ormont-dessous,  Layette,  forêt  à  Sainte-Croix  et  Champa- 
gne, diminutifs  ;  es  Layeux,  m.  à  Ollon  et  loc.  à  Vouvry  ;  autres 
formes  :  Leya,  alpe  à  Lessoc,  Gruyère  ;  Lye,  mayen  dans  la  forêt 
sur  Painsec,  Anniviers  ;  Liez,  ham.  de  Saint-Martin  d'Hérens  ; 
Prés-Leys  à  Rossens,  Liaz,  ham.  de  Mont  sur  RoUe  ;  l'Aliiaz, 
pour  la  Liaz,  alpes  de  Blonay  ;  du  bas  latin  legia,  forêt,  v.  fr. 


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228  LAVJU    —    LÉCHÈRE 

laye^  du  germ.  laidô^  chemin  dans  la  forèt,  puis  forêt.  Layen, 
m.  à  Puidoux,  adjectif  =  de  la  forêt. 

Layiu,  territoire  à  Onnens,  Vaud,  au-dessus  du  village  =  léy 
là,  et  V.  fr.  jus  y  dessous,  du  latin  jusiim  :  là-dessous. 

Lazier  ou  Lagier^  la  Zer,  atlas  Siegfried,  la  Gère,  carte  Du- 
four,  Lazière  en  patois,  5  formes  du  même  nom  d'un  ham.  d'Ar- 
baz,  D.  Sion.  Ansermoz  dou  Lasier^  Johannes  dou  Ley^iery 
1824,  M.  R.  XXXI,  481  ;  paraît  être  un  larzier,  ou  larzey,  de  /a- 
ricetam,  bois  de  mélèze,  avec  apocope  de  Tr,  comme  dans  Lazay, 
Lasier  ou  Lagier  à  Gonthey.  Voir  Larze. 

Léamoni,  ham.  de  Finhaut,  Valais  ;  Liamont,  ham.  de  Peney- 
le-Jorat  =  lé-amont,  là  haut,  ces  hameaux  étant  situés  au-dessus 
de  leurs  villages. 

Léchaud,  quartier  de  Bex,  au  pied  du  Sez,  bien  exposé  au 
midi  ;  probablement  pour  VEchaud,  subst.  verbal  de  échauder, 
chauifer. 

Léchelles,  D.  Broyé,  Frib.,  ail.  Leitern^  LeschielleSj  i3oi, 
LeschieleSf  i43o,  Rec.  dipl.  Il,  8,  VII,  286,  LéchielleSy  x484  ; 
d'échelle,  lat.  scala^  à  cause  de  la  montée  rapide  depuis  Chandon, 
autrefois  chef-lieu  paroissial. 

Léchère,  Léchaire,  Lécheyre,  Leschière,  Leichière,  Les- 
chire,  Lichière,  etc.,  une  5o®  de  loc.  dans  tout  le  pays  romand 
{lischiera  au  Tessin)  ;  du  v.  h.  ail.  lisca,  herbe  de  marais,  fr. 
latche  et  suffixe  collectif  ère  ;  le  simple  se  rencontre  aussi  :  aux 
Lèches  à  Ecublens  et  à  GoUion,  le  Plan  de  la  Lèche,  pâturage  à 
TBtivaz  (pourrait  être  aussi  l'endroit  où  l'on  donne  du  sel  à  lécher 
au  bétail),  Lécherex  ou  Léchereiaux  Ormonts,  Leschery,  1429» 
autre  collectif,  suffixe  ex  ou  ey  de  etum,  Lécherette,  Bernex, 
Gryon,  les  Mosses,  Villars-le-Comte,  Lescheretaz  à  Massonens, 
i54o,  diminutif.  Des  formes  plus  voisines  de  l'allemand  :  Lischier 
à  Louèche,  Lischera  à  Courtaman,  Frib.  A  la  même  racine  se 
rattachent  les  noms  allemands  Lyssach,  Lischeren^  Liesberçy 
jadis  Lieschenberg.  Quant  à  Lîss  ou  Lyss,  D.  Aarberg,  Lissa, 
1009,  il  nous  paraît  venir  plutôt  du  gaulois  lisso,  irl.  liss,  de- 
^  ^  meure  fortifiée  par  un  rempart  de  terre. 

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LÉDERREY    —  LBNTIGNY  229 

Léderrey,  Grjon,  Ollon,  Ormont-dessous,  Leyderriz^  i5ii, 
Léderay  au  Châtelard,  Lédeppy  à  Champtauroz,  Liderrey  à 
Conthey,  à  Charmey,  Villa  le  derreîj  1819.  (Lidderey,  atlas 
Si^fried,  fausse  orth.)  Patois  lé-derrei  =  là-derrière,  comme 
Lidedain  à  Conthey  =  là-dedans  ;  en  français  populaire  on  dit 
là-dernier,  de  là  les  forges  de  Lademier  à  Vallorbe. 

Leiggem,  ham.  sur  Rarogne,  Valais,  communitas  de  Leucruriy 
1878,  M.  R.  XXXIV,  probablement  du  n.  pr.  gaulois  Leucuron, 
cité  par  Holder,  II,  196. 

Les  Leisettes,  ham.  de  Salvan,  Valais,  sur  une  pente  rocheuse 
très  raide  au-dessus  du  Trient,  LeseteSy  1294»  en  la  LegettaZy 
loc.  à  Choéx  près  Monthey,  1715  (z-j)  ;  probablement  diminutif 
de  leXj  rocher,  voir  Lex. 

Leytel,  Leytet,  voir  Luissel. 

Léman,  lacus  Lemanus  ou  Lemannus  des  anciens,  Lemanos 
limnê  (Dion,  89,  5),  Lemanê  (Ptolémée),  Lémannâ  limnê  (Stra- 
bon)  ;  Lemanus  (Lucain),  Lemannus  (Ausone).  D'après  Gatschet 
(Promenade,  p.  28),  mot  celtique  parallèle  du  grec  limnê,  lac, 
étang. 

Lenage,  m.  Monts  de  Lutry,  patois  pour  lunage,  v.  fr.  du  bas 
latin  lunaticumy  lunadium  à  Porrentruy,  181 7,  «étendue  de 
terrain  qu'on  peut  cultiver  en  un  mois  lunaire  (Ducange)  ;  une 
loc.  Lunagio  à  Bursinel,  12^8. 

La  Lendaz,  loc.  à  La  Roche,  Gruyère,  Lenda,  rue  à  Fribourg  ; 
de  Tall.  linde^  tilleul  :  un  Jacob  de  la  Linda  à  Frib.,  i856,  Jahr. 
f.  Schw.  Gesch.  II,  244. 

Lens,  D.  Sierre,  Valais,  Lens  et  Lenz,  "99»  Lenz,  1260, 
1286,  Lent,  1891.  Non  point  de  lens,  lentille  (Gatschet),  mais 
probablement  comme  Lens  en  Artois  et  Linz,  Rhin,  de  Lentium 
(oicum)  ou  comme  Linz,  Autriche,  de  Lentia  (villa),  tous  trois 
dérivés  du  gentilice  Lentius, 

Lentigny,  D.  Sarine,  Fribourg,  ail.  Lenienach,  Lintiniei  vers 
iiii2,  Lindnie,  ii58,  1264,  F.  B.  II,  Lintignyey  1286,  Lenti- 
gnge,  1480,  Rec.  dipl.  VII,  286  ;  de  (fundum)  Lentiniacum, 
domaine  d'un  Leniinius,  gentilice  romain  dérivé  de  Lentius  et 


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230  LENTILLÈRE  —  LEVAUX 

non  point  comme  le  veut  Gatschet,  copié  par  Studer,  de  lens^ 
lentille. 

Lentillère,  loc.  à  Collonge,  Conthey  et  à  Martigny-Combe, 
l^ntillières  à  Grissier,  Lintiller  à  Troistorrents  ;  un  Huldricus 
de  Lentilier  témoin  d'un  acte  entre  le  couvent  de  Haut-Grèt  et  Pa- 
lézieux,  1284.  Cart.  Haut-Crêt,  M.  R.  XII,  i3  ;  endroits  où  Ion 
cultivait  des  lentilles,  voir  aussi  Nantilières. 

Lentina,  loc.  vignoble  de  Sion  (Lensinaz  au  cadastre  d'après 
Zimmerli),  LentinUy  6  fois  1280-1 266;  de  (villa)  Lentina^  pro- 
priété, ferme  de  LentinuSy  cognomen  romain. 

Lessoc,  D.  Gruyère,  Lessoz,  12^1,  à  les  SoZy  1287,  M.  R.  VI, 
2^2,  Lessot,  i352,  iSgô,  1420,  M.  R.  XXII,  i453.  D'après  Gats- 
chet, du  bas  latin  socca,  souche,  tronc.  Mais  le  c  est  moderne. 
Peut-être  de  soth^  bas  latin  sotus  ;  de  saltus,  qui,  dans  Ducange^ 
désig^ne  un  parc  à  faire  pattre  les  moutons,  un  bois.  A  les  Soz 
signifierait  donc  aux  bois,  aux  parcs.  De  même,  d'après  M.  de 
Chambrier,  le  vallon  appelé  aujourd'hui  Perluîs  du  Soc  ou  plu- 
tôt du  Sault,  près  Neuchâtel,  se  nommerait  dans  les  actes  anté- 
rieurs à  1877  Perlais  du  Soth, 

f^essus,  nom  du  plateau  du  rocher  de  Saint-Triphon  et  les  Prés 
l^aissus  à  Vaumarcus  =  lésas,  là-dessus. 

Les  Letzettos,  prés  à  Vionnaz  ;  dim.  de  latche,  herbe  de  ma- 
rais ;  voir  Léchère. 

Leuchelette,  loc.  à  Sierre,  soudure  de  l'article  pour  l'Euche- 
lelte,  rOchelette,  la  petite  oche  ;  Luohelet  à  Granges  est  peut- 
être  un  diminutif  masculin. 

Leuehu,  plus.  loc.  Jura  bernois,  la  Fin  Leuchu  à  Boécourt, 
20-3o  m.  au-dessus  du  village  ;  les  Prés  Leuchus  à  Develier,  20- 
4o  m.  au-dessus  ;  les  Fins  Leuchus  à  Courfaivre,  Clos  Leuchu 
à  Rossemaison,  les  Champs  Leuchus  à  Movelier,  5o  m.  au-dessus 
=  les  fins,  les  prés,  les  clos,  les  champs  là-sus,  permutation  ju- 
rassienne ch'S  (chire  pour  sire).  M.  Bonnard  (in  litt.)  serait  dis- 
posé à  y  voir  plutôt  le  mot  lieu. 

Levaux,  2  m.  et  grand  domaine  à  Vouvry,  les  GvdJiA^  Leoaax, 
1776,  prés  à  Vouvry  et  Colombey,  près  du  Rhône,  ham.  sur  Mori- 


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f 


LEVIN   —   LEX  231 

they,  aussi  écrit  Levoz  (ou  les  Yauds,  carte  Dufour),  vallée  de  la 
Vièg«,  ham.  de  Plan-les-Ouates,  Genève,  Champ  Lévaux  sous 
Bottereos,  Frib.  N'ont  rien  de  commun  avec  vaux,  vallée,  qui 
n'expliquerait  pas  les  Levaux.  Au  reste  si  les  trois  premiers  sont 
dans  la  vallée,  le  4^  est  sur  la  hauteur.  C'est  le  même  mot  que 
l'ang'lais  et  v.  fr.  level,  liveau,  xv®s.,  provençal  livelj  wallon  le- 
vai, italien  liuello  =  niveau,  du  latin  *  iibellumy  latin  classique 
livella,  niveau  :  localités  sur  un  terrain  plat,  de  niveau.  Il  fau- 
drait donc  écrire  leveau.  Le  village  de  Le  Vaud,  D.  Njon,  tire 
probablement  son  nom  du  même  mot. 

Levin,  Château  — ,  à  Monthej,  en  Chastellevey,  1696  ;  de  Le- 
vet,  n.  de  famille  de  Monthej. 

LevroD,  grand  ham.  de  Vollège,  Valais,  le  LevroUy  i25o,  Li- 
wrone,  in  Levrona,  i45i  ;  probablement  un  (vicum,  pratum)  le- 
porinum,  des  lièvres,  comme  en  Levron,  prés  à  Ollon  ;  voir 
Leyvres 

Lex,  Ley,  (Lay)  ou  Lée,  Vérossaz,  Lez,  Evionnaz,  Lix,  Lys, 
ou  avec  la  diphtongue,  mais  toujours  monosyllabe,  Lœx,  Loê, 
Luex,  Lue,  Massongex,  Luy,  Luis,  Luix,  Luys,  aussi  Louex, 
la  Louex  à  Vionnaz,  les  Loués  de  Don  à  Vionnaz,  Loué,  1776, 
Loués  à  Isérables,  nom  très  fréquent  dans  les  Alpes,  où  il  dé- 
signe, tantôt  des  parois  de  rochers  nus,  tantôt  des  pentes  ro- 
cheuses, plus  ou  moins  couvertes  d'un  maigre  gazon  ;  du  subst. 
vieux  et  moyen  h.  ail.  lei^,  leie,  m.  et  f.,  rocher,  hollandais  leie, 
rocher  schisteux,  anglo-saxon  leia,  f.,  rocher;  aussi  celtique, 
vieux  irl.  lie,  plur.  lieie,  pierre.  Lésette,  Leîsolte,  Luisette, 
Luisin,  loc.  Valais,  diminutifs  des  formes  Lex,  Luis.  Forme  sou- 
vent des  composés  :  Solalex,  alpes  de  Bex  =  sous  la  paroi  ;  Bal- 
lalui,  alpes  de  Lens,  belle  paroi  ;  se  soude  aussi  avec  l'article  : 
Eley,  ham.  de  Lavey  (ou  Eslex  ou  es  Lœx)  pour  es  Lex,  dans 
les  rochers  ;  l'Allée  au  Mont-Blanc,  au  Sanetsch  et  val  d'Anni- 
viers,  l'Allex  à  Bex,  Grandvaux,  Albeuve  =  la  Lex  (voir  Allée, 

'  Chacun  connaît  le  Lordei  des  bords  du  Rhin  =  le  rocher  de  Lore  ou  Lur, 
fée  qui  entraînait  les  bateliers  dans  l'abfme. 


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232  LEYDEFEUR   —   LIA  VAS 

AUex),  Croix  d*Aller  sur  une  paroi  de  rocher,  alpes  de  Saint-Gin- 
golph  =  Croix  de  la  Lex. 

Leydefeur  (ou  Laitefeux),  ham.  à  Bossey,  près  Grenève,  loc.  à 
Genollier  et  Givrins  ;  Ley  de  Foupt  (ou  Furt)  à  Bonvillars,  Leî- 
defrou  à  Rueyre-les-Prés,  Frib.,  peut-être  le  Laideffurs^  ik^^y 
Arch.  Fr.  V,  3o4,  807  ;  de  /é,  là,  et  feur^  four^  frou,  de  foriSy 
dehors.  CSialet  deffrou  à  TËtivaz,  même  sens. 

Leysin,  D.  Aigrie,  Leissins,  1282,  Lisirij  i855,  Lesin,  i855, 
i4o2,  puis  Leysins,  xv^  s.  (Lat/zeirij  i588,  Leysin  et  Ley  sein  y 
xyii«  s.,  chartes  d'Aig-le).  La  forme  primitive  montre  que  nous 
avons  affaire  à  un  nom  patronymique  d'origine  |;|^rmanique.  C'est 
le  correspondant  français  du  Leissigen  bernois,  D.  Thoune,  Leu- 
zingeny  1886  .=:  chez  les  descendants  de  Leudo,  Leutho^  n.  pr. 
germain.  Fôrstm.,  p.  858. 

Leytron,  D.  Martigny,  Valais,  Leitrun^  1219,  Leytrun,  1281^ 
1284,  Letron,  1291,  M.  R.,  Leitron,  1262,  Wûrstbg.  D'après 
Studer,  «  du  celte  ladr^  leydyr,  latin  latro,  voleur,  brigand,  ^ 
donc  «  nid  de  brigands.  »  Mais  c*est  impossible,  latron,  lafronem 
a  donné  en  français  les  mots  larrey  lairre,  larron,  tr  devenant 
régulièrement  rr.  Vient  plutôt  du  n.  pr.  gaulois  Leiturron^ 
donné  par  Holder,  II,  171. 

La  Leyvraz,  vallon  et  sommet  à  Château-d*Œx,  Roche  A  la 
Leyvraz,  Epesses  ;  Ley vres,  loc.  à  Cossonay  et  chalets  à  Masson» 
gex,  en  la  Leyvpoz  à  Vérossaz,  Valais  ;  la  Levra  ou  Laîvpa,  pâ- 
turage au  Saint-Bernard,  Levratayre,  loc.  à  Fully  ;  Mauleivra 
à  Ollon  ;  pré  Levray  à  Ollon,  Praz  Levpey  à  Servion,  pratam 
Leporinum,  xii«  s.,  Cart.  Haut-Crét,  M.  R.  XII,  Lèvremont  à 
Apples  ;  de  Uivra,  s.  f.,  lièvre,  latin  leporem, 

Liaises,  forêt  sur  Lausanne  ;  voir  Glaisy. 

Liapey,  voir  Lapié. 

Liarrey,  loc.  à  Saxon,  Liarray  à  Collonge,  Valais  ;  le  même, 
avec  le  son  mouillé,  que  Glarey. 

Le  Liaugex,  m.  et  tcrr.  près  du  Rhône  à  Aigle,  LiaugéSy  i646, 
1669,  '®  Liauges,  1674. 


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LIARREY  —  UGNEROLLE  233 

Liavas,  Prés  —  à  Bassecourt,  D.  Delémont  ;  Liavoz,  chalets 
k  Gharmey,  Clos  Liavoz  à  Semsales,  Liavaux  à  Ghâtel-Saint- 
Denis,  Liavau,  écart  de  Neirivue  =  Li,  lé,  là  et  avaux,  aval,  là 
en  aval. 

Liddes,  D.  Entremont,  Valais,  Leides,  1177,  LedeSy  1199, 
1286,  Litdesy  1200,  Leddes,  1228,  Let/des,  1266,  Liffdes,  1259, 
LyddeSy  1267,  Lydes,  1296,  Liddes,  i345,  LideSy  i38i,  enfin 
définitivement  LiddeSy  1470.  D'après  Gatschet,  du  bas  latin  lida, 
liddoy  péage  ;  possible,  bien  que  les  formes  primitives  en  e,  ei,  ey 
le  rendent  un  peu  douteux.  Un  autre  Liddes  à  Sierre  n'a  pas  de 
formes  anciennes  pouvant  éclaircir  Torigîne. 

Lidedain,  Liderray,  voir  Léderrey. 

Lieffrens,  D.  Glane,  Fribourg,  Leu/rens  et  Lei/reSy  xii«  s., 
LifreinSy  Lief reins,  1247,  Cart.  Haut-Grét,  M.  R.  XII,  LyefrenSy 
1359  =  chez  les  descendants  de  Leutjried  ou  Liejredy  n.  pr. 
germain.  Les  orth.  Riefrens  et  Lacfrens,  1262,  Wûrstbg.,  297, 
sont  des  fautes  de  copistes  ou  d'impression. 

Liène  ou  Lienne,  autre  nom  de  la  Rière,  rivière  descendant  du 
Rawyl,  Valais  ;  Lienna,  ruisseau  descendant  de  la  Berra  sur  La 
Roche,  Fribourg  ;  du  celte  gleiiy  vallée,  encore  employé  en  Ecosse 
(Glenmore,  GlencoGy  etc.)  pris  au  sens  de  ruisseau,  comme  nant, 
ruisseau  de  nantu,  vallée.  Rière  est  le  même  mot  avec  permuta- 
tion de  l  ei  n  en  r. 

Lienson,  chalets  épars  sur  un  plateau  en  face  de  Gharmey  = 
Li-en-Son,  là  sur  le  sommet  ;  un  peu  plus  loin  sont  les  chalets  de 
Liavoz,  dit  la  carte  pour  Li^avauy  là  en  bas. 

Le  Lieu,  D.  Vallée  de  Joux,  jadis  le  Lieu-Poncet,  Locus^Pon- 
tiiy  1 1 55  ;  du  nom  d'un  ermite  Pontius  ou  Ponce  qui  le  premier 
y  habita.  Le  Lieu,  ]483. 

Liez  ou  Lies,  Valais,  voir  Laye. 

Lignerolle,  D.  Orbe,  LineroleSy  1168-1171,  Arch.  Fr.  VI,  Li- 
nerouleSy  XII,  Linnirules  et  Linnierules,  i235,  M.  R.  VI,  624, 
Lignierules  et  Llyniruoles,  1282,  M.  R.  III,  553,  Lignerules, 
1285,  LignirouleSy  i446,  i458,  GlignyrouleSy  i485,  Lignyro^ 
laZy  i52i,  Ligneroules,  i525.  D'après  Gatschet,  de  lignarolis 


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^34  LIGNIÉRES  —  LIOSON 

(barbarisme)  regio^  rég'ion  boisée.  Très  peu  probable.  D'après 
les  formes  primitives,  sans  g^,  de  linariolaSy  dim.  de  linariaSy  f. 
pi.  de  linariuSy  de  lin,  donc  petits  champs  de  lin.  Plus  tard  s'est 
établie  une  confusion  avec  lignarias,  de  lignum^  bois.  Un  Li- 
gneroUes  de  France  s'appelait  Linariolas  au  milieu  du  viiifl  s. 
(Jubainville,  p.  523). 

Lignières,  C.  Neuchâtel,  Linieres^  1179,  12 12,  i3ii,  Lineres, 
1297,  Lignyeres,  i349  ;  m.  à  Saint-Sulpice  (Linière),  Neuch.  ; 
ham.  de  SaintrSaphorin,  Lavaux  ;  loc.  à  Essertines  sur  RoUe  et 
Lignière,  ham.  de  Gland,  D.  Nyon  ;  de  linariaSy  champs  de  lin. 
Ceci  d'après  les  formes  primitives  xii«  et  xin«  s.  Toutefois  la  dé- 
rivation de  lignaria  (vallis),  vallée,  région  boisée,  du  Mus.  N. 
XXXIV,  263,  n'est  pas  absolument  exclue.  Voir  le  mot  précé- 
dent. 

Lilat  à  Dorenaz,  LUlaz,  loc.  à  Martigny,  à  l'angle  entre  la 
Dranse  et  le  torrent  Bajard  =  VIslaz  ou  Vile, 

Limasse  ou  Limace,  grande  forêt  et  pâturage  à  Baulmes, 
Jura,  prel  de  la  Limace,  i4ï5,  prato  de  la  Lymacyz^  i5 16  ;  les 
Limaces,  métairie  à  Courtetelle  et  les  Limes,  loc.  à  Agiez,  pâtu- 
rage à  Cormoret,  Jura  bernois  ;  en  Limassier,  bois  à  Yvonand  ; 
dérivés  du  latin  limuSy  ital.  limo,  lieu  humide,  racine  qui  a  donné 
le  fr.  limon. 

La  Limbaz,  rivière,  Vaud  et  Frib.,  affl.  de  la  Broyé  ;  paroi  de 
rocher  près  Saillon,  Valais  ;  Ppoz  Limbi,  au  pied  des  rochers  du 
Combîn  au  Valsorey  ;  du  latin  limbuSy  bordure,  ruban,  circuit, 
fr.  limbe. 

Lindéret,  pâturage  derrière  Corjon,  Pays-d'Enhaut  =  l'En 
derrey,  derrière. 

Lionne  ou  Lionnaz,  rivière  à  l'Abbaje,  affl.  du  lac  de  Joux, 
Liona,  Leona  avant  iioo,  Leena,  ii4o,  M.  R.  I,  172  ;  fausse 
interprétation  d'un  nom  celtique.  Lionelte,  ruisseau  à  Frenières 
sur  Bex,  diminutif.  Lion,  ancien  nom  du  Nozon,  d'où  Vaulion 
=  VauX'Lion,  vallée  du  Lion  ;  du  celtique  /lo/i,  gllon,  eau  cou- 
rante, parent  de  glen^  vallée  ;  voir  Lienne. 

Lioson,  deux    pâturages,  D.   Aigle,  l'un  à  Ormont-dessous, 

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LIREC   —   LIZERNE  235 

LyusoTiy  i2k']y  Lyosoriy  1262,  Lusun,  1287,  Lioffson,  Lyogson, 
1249;  l'autre  sur  Ar^naulaz,  vallée  de  l'Eau  froide,  —  que 
M.  Hisely  a  confondu  avec  le  premier,  —  Liuson  supra  Herniola 
•et  Lioson,  1242,  Lyusun,  1248,  Lyosoriy  Lyosum,  1262,  Lyou- 
son,  Lyeson,  i255,  Cart.  Haul-Crêt,  M.  R.  XII,  pascua  de  Glo- 
■son,  1329.  Probablement  de  locum,  lieu,  patois  liuy  et  son,  som 
=  du  sommet  ;  de  Tadj.  latin  summuniy  donc  le  lieu,  la  station, 
le  pâturage  du  sommet,  chacun  d'eux  étant  le  pâturag^e  le  plus 
^levé  de  la  région,  celui  où  le  bétail  fait  sa  dernière  station  dans 
la  montée.  L'étymoiogie  de  Gatschet,  qui  le  tire  de  lacticinia^  est 
absolument  impossible. 

Lirec,  alpe,  Val  d*Anniviers  =  Lirette,  pour  le  suffixe  ec,  voir 
Biolec. 

Lirette,  ham.  de  Saint-Jean  d'Anniviers,  le  Yreta,  i25o,  Li- 
rette sur  Ardon,  Lyrettaz  sur  Sierre,  autres  formes,  avec  sou- 
dure de  Tarticle,  de  YAirette^  dim.  de  Aire  ;  voir  ce  mot. 

Lite,  la  Lita  ou  Leta  de  Pont,  au  Plan  des  Isles,  les  Lites  ou 
LeteSy  lé  léti  du  Rachy,  subtus  les  Lites,  i332,  Ormonts,  ceux-ci 
fauchages  longs  et  étroits  ;  la  Lette,  alpe  de  Bourg-Saint-Pierre, 
es  Lettes  à  Collonge,  à  Vionnaz,  Littesy  1775,  aux,  es  Littcs  à 
Yvorne,  à  Troistorrents,  Vérossaz,  à  Fang  de  Chandolin  et  à  Mol- 
lens.  Valais  ;  es  Littes  à  Erschmatt,  i43o  ;  du  v.  h.  ail.  lista, 
bordure,  bande  longue  et  étroite  (en  Berry  Itte^  bande  étroite  de 
mousseline.  Les  Ilettes  à  Monthey,  près  de  la  Vièze,  ont  la  même 
origine  ;  c'était  autrefois  es  Lites,  Littes,  1696  ;  de  même  à  Mas- 
songex  les  Ilettes,  es  Lettes,  1743,  avec  le  patois  y  Lettes  ;  il  y  a 
eu  soudure  de  ly,  de  là  ès-y-Lettes,  les  Ilettes. 

En  Liresson,  loc.  à  Conlhey,  Valais  ;  probablement  en  Tlres- 
son,  hérisson. 

Litroz,  fausse  orth.  pour  L'Itroz,  voir  Etroz. 

Liseraz,  ruisseau,  fausse  orth.  ;  voir  Tlseraz. 

Lizeme^  riv.  D.  Conthey,  Valais,  aquam  de  Lyserna^  1268; 
mais  ce  1  n'est  que  l'article  agglutiné  comme  le  prouvent  d'autres 
mentions:  aquam  que  vocatur  Yserna,  i3o4,  Yserna,  i3i5, 
i4i2,  Iserna,  i339,  Isernia,  1457  ;  elle  porte  ainsi  le  même  nom 


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236  LOB8CHEZ  —   LODZO 

que  rArnon,  Ysernuniy  1 177,  et  que  le  torrent  Tlsamo  du  Tessin^ 
mot  d*orig^ne  celtique,  parent  sans  doute  de  Isara,  voir  Iseraz. 

Lobschez,  ham.  de  Soubej,  Jura  bernois,  Lobchey^  1179^ 
i342,  Tr.  I,  365  et  III.  Le  Jura  présentant  régulièrement  la  cons- 
truction germanique  dans  les  noms,  on  pourrait  traduire  la  mai- 
son de  Lobo.  Hidber  interprète  par  Lo  Bissel.  II,  288. 

Loc,  ham.  de  Randogne,  Valais  ;  voir  Luc. 

Loche,  2  m.  à  Puidoux,  D.  Lavaux,  Loche  et  la  Loche-dessus  ; 
Loche  et  Lotze  à  Oleyres,  Luchelet,  forme  masc. ,  à  Granges, 
Valais,  Lochettaz  à  Bouloz  et  Lotsetaz  à  Torny,  Frib.  ;  Louche 
et  Louchettaz  à  Monthey,  LoschettaZy  1696  ;  Lochelettaz  à 
Miège,  Valais,  Leuchelette  à  Sierre  ;  agglutination  de  l'article 
pour  rOche,  TOchette,  TOchelette,  voir  Oche. 

I^iocle,  C.  Neuchàtel,  en  patois  Louche^  Loulché,  Loch,  Los^ 
culOf  Losclu,  LocloZy  i35i,  i359,  Louclsy  1895,  1 53 1  ;  de  la  ra- 
cine celtique  lochy  lac,  correspondante  du  latin  lacus  et  suffixe 
dim.  ulus.  Ce  celte  loch,  encore  employé  en  Ecosse  et  en  Irlande, 
se  retrouve  dans  le  nom  celtique  Penn-lochy  tête  du  lac,  Penne- 
locus  ou  Pennilucus  des  Romains,  localité  qui  existait  alors  sur 
remplacement  de  Villeneuve.  La  vallée  du  Locle  était  souvent 
inondée  et  a  dû  former  primitivement  un  lac.  Loclat,  petit  lac 
près  Saint-Biaise,  un  autre  près  Couvet,  Neuch.,  le  même  mot 
avec  suffixe  dim.  at  =  et.  Le  Grand  Locle,  loc.  à  Corcelles,  Lo- 
cloz  vers  ii5o,  ou  Locle,  1280;  les  Loclats,  loc.  à  Auvernier, 
avaient  sans  doute  jadis  de  petits  lacs  aujourd'hui  disparus.  £n 
i844>  les  champs  du  Grand  Locle  devinrent  un  lac  de  7  à  8  pieds 
de  profondeur.  M.  N.  XIX,  278  ;  voir  aussi  Luissel. 

Locras,  n.  fr.  de  LascherZy  D.  Cerlier,  Berne,  Luscerat^  1277. 

Lodzo,  vaste  terrasse  qui  se  creuse  sur  le  flanc  0.  du  Mont- 
Gond,  au-dessus  des  parois  de  rochers  du  Chemin-Neuf  ;  la 
Loudze,  pâturage  entre  Brelaye  et  la  Forclaz^  Louze(dz),  alpes 
de  Ghamoson,  permutation  j-dz  :  Lodzo  =  longe,  comme  rodzo, 
rouge.  Louge,  article  agglutiné  pour  l'Ouge,  autre  forme  de 
auge  ;  du  latin  alveuSj  bassin,  voir  Ouge, 


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LŒNAZ    —   LONAY  237 

La  Lœnaz^  ruisseau  à  Masson^x,  Valais,  aqua  dicta  Aloyffno, 
1247,  M.  R.  XXIX,  4o3. 

Lœtsehen,  vallée  du  Valais,  Lyehc,  i233,  Liesch^  1290, 
Liechy  i477>  encore  en  1 53 1,  ordinairement  Liée  aux  xiii«et  xiv« 
s.,  vallis  Illiaca  superlor  dans  les  chartes,  pour  la  distinguer  du 
val  d*llliez  ;  probablement  du  celtique  lieiCy  pierres,  britann. 
liechy  breton  liac'h,  pierre.  Zeuss,  p.  32. 

Lœx,  ham.  de  Bernex,  Grenève,  au-dessous  des  falaises  du 
Rhône,  Lœs,  xiv*  s.  ;  de  leiy  rocher,  voir  Lex. 

Les  Loges,  nombreuses  localités,  chalets,  hameaux,  Jura  vau- 
dois,  neuchâtelois  et  Val.  Saint-Imier  ;  encore  plus  fréquent  en 
France  (71  fois  dans  Tlndre)  ;  dim.  Logette  ;  le  même  que  le  n. 
commun  loge  y  au  sens  primitif  du  germ.  laubjCj  primitivement 
hutte,  cabane  de  feuillage,  ail.  lauby  romanche  lobffia,  tonnelle. 
Dans  la  Louge,  m.  à  Château-d'Œx,  qu'on  prendrait  pour  une 
variante,  il  faut  plutôt  voir  l'article  agglutiné  :  Louge  pour 
rOuge,  les  maisons  de  la  Louge  sont  dans  un  terrain  bas,  au  bord 
de  la  Sarine,  même  position  que  de  nombreuses  Ouges. 

Es  Lognies  (pour  Lognes),  vignes  à  Luins,  D.  Roi  le  ;  endroit 
où  abondaient  les  lognesy  nom  patois  de  la  bardane. 

Lombriaou  ou  Lombriaux,  sommet  qui  termine  le  chaînon 
de  la  Dent  de  Lys,  Fribourg  =  v.  fr.  Yombril  ou  nombril,  du 
latin  umbilicaSj  avec  agglutination  de  l'article,  syn.  des  Nom- 
brieux. 

Lomont,  longue  chaîne  du  Jura  qui  s'étend  des  environs  de 
Delémont  à  Pont  de  Roide  en  France  =  long  mont  par  dissimi- 
lation  comme  Moron  de  Montrond  et  Romont  de  rond  mont,  bois 
de  Loomonty  i3o8,  dans  la  charte  des  Franchises  de  Blainont 
(Blantmont). 

Lona,  alpe  et  col,  avec  3  lacs,  entre  les  vallées  d'Hérens  et 
d'Anniviers,  Valais  ;  de  lona^  en  provençal  launa^  étang,  marais, 
petit  lac,  dérivé  du  latin  lacuna,  d'où  par  syncope  launa^  d'après 
Dietz.  Dans  le  Lyonnais  et  en  Dauphiné,  lône  =  ancien  bras  de 
rivière  à  l'eau  dormante. 

Lonay,  D.  Morges,  Lonay^  1 177-1208,  Losnaiy   i2i3,   1228, 


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238  LONDON   —  LONGE 

1242,  S  parasite.  La  forme  de  11 77  nous  montre  un  dérivé  d'un 
n.  d'homme,  sans  doute  (Jundum)  Lonacum,  domaine  d'un  Lo^ 
nus  :  le  cognomen  Lonus  est  dans  Holder,  II,  p.  286. 

London,  rivière  C.  de  Genève,  carte  Dufour  et  carte  état-major 
français  ;  fausse  orth.  pour  VAlondon,  par  apocope  du  a  passé  à 
l'article  comme  le  montrent  les  formes  anciennes  Alonda,  1292, 
1295  et  i3i2,  M.  G.  I,  108,  XIV,  244  et  XVIII,  4,  Aronda,  i3o5, 
AllondonZy  1821,  Alondon,  i358,  M.  G.  I,  126,  XVIII,  63.  Plu- 
sieurs autres  rivières  du  diocèse  portent  le  même  nom,  remarque 
le  Rég.  gen.  On  y  trouve  une  racine  indéterminée  al  ou  ar  et 
onday  qui  vient  peut-être,  comme  dans  Gironde,  d'un  plus  ancien 
umna^  parent  de  amnisy  fleuve,  voir  Géronde.  Al  est  le  même 
que  Ar  :  Alonda,  Aronda,  et  doit  être  le  celtique  ar,-  fleuve.  Il  y 
aurait  donc  là  une  combinaison  de  deux  racines  sigpnifiant  cours 
d'eau,  à  moins  que  ar  ne  soit  ici  la  particule  aug'mentative  ar  = 
très  ;  voir  Aar. 

Longe,  fréquent  en  composition,  présente  deux  sens,  c'est  quel- 
quefois le  verbe  longer,  ainsi  Longeaigue,  ham.  de  Buttes,  Neu- 
châtel,  qui  longue  l'eau,  Longive,  m.  à  Puidoux,  même  sens. 
Longe  Reuse  ou  Longereuse  à  Fleurier,  Longeborgne,  ermi- 
tage près  de  la  Borgne,  Longe  Borny^  i448,qui  longe  la  Borgne, 
Longevit,  champs  à  Montmagnj,  pour  Longevy,  loc.  à  Arnex, 
Champmartin,  Sala  vaux,  champs  longeant  la  route.  Lonligue^ 
prés  à  Sottens  :  le  long  de  l'eau. 

D'autres  fois  c'est  longe ,  adj.  v.  fr.  =  longue  ;  c'est  le  cas  le 
plus  fréquent.  De  là  les  nombreux  Longeraye,  une  20®,  on 
trouve  aussi  Longue  Raye  et  en  Valais  Lonzeraies  (Randogne)> 
Longeaigue,  ruisseau  à  Avenches,  Longeau  près  Bienne,  ail. 
Lengnau,  Lengenach,  ggoy  LengoioCy  1181,  Longiewa,  1228^ 
LongeaUy  1262  ;  Longive,  ruisseau  près  Oron,  la  Longue  eaue, 
i553,  Longivue,  ruisseau  près  Autigny,  Longeomes  à  Ënney, 
de  orne,  sillon  ;  Longefange  à  Froideville,  D.  Ëchallens,  Longe- 
fange^  ii42,  Longifangiy  ii84,  1190,  M.  R.  XII,  Longefan  à 
Villeneuve,  longue  fin  ;  Longeperclie  à  Ollon,  de  pertica,  voir 
Perche.  Longessiaz,  chalet  à  Gharmey,  longue  arête,  voir  Sciaz  ; 


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LONGEMALE   —   LOSSY  239 

Longevaux  à  Villeneuve,  longue  vallée  ;  Longe  Yemaz  à  Pam- 
pignj»  Longeville,  ham.  d'Orges,  D.  Yverdon,  Longavilla,  1126, 
M.  R.  III,  44 1  et  ia6o,  longpue  ferme  ;  Crétalonge  à  Sierre  et 
Grêla  Lonza  à  Sion,  permutation  j-z.  Enfin  longe  est  s.  f .  dans 
Longemale,  ham.  d'Ejsins,  D.  Njon,  m.  à  Fétigny  et  Cor- 
celles-le-Jorat  ;  Longemalaz,  5  ou  6  loc.,  Longemalle,  place  à 
Genève,  Longimalay  1278,  Longamala,  1298,  Longimala  et 
Mala  Longaj  i3o3  et  1310,  M.  G.  IV,  XIV,  Longamalla^  xiv» 
s.  Le  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  647,  parle  d'une  vigne  près  du  ma- 
rais, paludem  que  vocatur  Longimala  :  de  longe^  pris  substanti- 
vement, comme  dans  longe  de  cuir,  et  mala^  mauvaise  =  mau- 
vaise longe  (de  terre).  Le  quartier  de  Longemalle  à  Genève  for- 
mait alors  un  long  promontoire  dû  aux  atterrissements  du  lac,  à 
TE.  de  la  baie  du  Molard  qui  s'enfonçait  jusqu'aux  rues  Basses 
actuelles,  et  le  terrain  y  était  assez  marécageux,  comme  le  montre 
le  nom  de  Paluays,  Palays  (paludetum),  donné  à  des  terres  voi- 
sines. Longemalle,  loc.  à  Fiez,  même  sens. 

Les  Longennes,  prés  à  Beurnevésin  et  les  Longines  à  Villeret, 
les  deux  Jura  bernois  ;  de  longCy  s.  f.  et  suff.  dim.  i/if ,  patois 
ena,  d'où  enne  ;  petits  morceaux  de  terre  de  forme  allongée. 

Longirod,  D.  Aubonne,  Longiroty  1267,  M.  R.  XXVIII, 
209,  LongirOy  iSqi,  i44î« 

Lonza,  rivière  du  Lœtscbenthal,  Valais,  Lodeniza,  i3o4,  Lo^ 
denza,  1807. 
Lonzel,  Ghamplonzet,  à  Liddes,  forme  valaisanne  de  longef, 
Lorette,  chapelle  à  Bourg-Saint-Pierre,  Valais,  à  Fribourg,  à 
Saint-Ursanne,  à  Porrentruy,  qu'un  cartographe  ignorant  écrit 
YHorette  (atlas  Siegfried)  ;  chapelles  consacrées  à  N.-D.  de  Lo- 
rette, de  LoretOy  Italie. 

Lormaz,  Lormoy,  Lormy  =  OrmCy  Ormoy,  avec  agglutina- 
tion de  l'article  ;  voir  Ormey. 

Lossy,  ham.  de  Belfaux,  Frib.,  Lozchie,  1228,  M.  R.  VI,  338, 
Loziey  1229,  Lochicy  1267,  Lotziey  1294,  Locye,  ikkh  =  (fan-- 
dum)  Losciacum  ou  Lossiacum,  domaine  d'un  Loscius  ou  d'un 

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240  LOUGHET  —   LOUR 

Lossius,  deux  gentilices  connus  chacun  par  3  inscriptions.  Hol- 
der,  II,  289. 

Louchet,  Pompaples,  SaintSaphorin,  Louchez,  Valais  ;  voir 
Luissei. 

Louchet,  mayen,  alpes  d'Hérémence,  près  Orsera  ;  probable- 
ment de  Prato  Longet  in  montibus  Heremencia  in  Ossella,  i456  ; 
de  Longet  par  une  double  permutation  on^ou^  j-ch.  Ce  n'est  pas 
Praz  long  ou  Prato  longo,  comme  l'explique  le  Répertoire  M.  R. 
XXX,  puisqu'on  échange  la  terre  de  Prato  Longet  contre  une 
autre  à  Prato  longo,  p.  587. 

Loudze,  voir  Lodzo. 

Louèche,  Valais,  ail.  Leuky  Leuca,  5i5,  ii3i,  il 38,  Lu- 
chiam,  1017,  Luechia,  xii«  s.,  puis  encore  Leucha  et  Leuca, 
xiii«  et  xiv«  s.  (Gremaud),  Luech,  i474,  Arch.  Schv^r.  Gesch.  III. 
21 5.  D'après  Gatschet  et  Studer,  du  v.  h.  ail.  luoffy  luoc,  ca- 
verne, gorge.  Mais  comme  tous  les  anciens  noms  de  la  contrée 
sont  romands,  celtiques  et  non  allemands,  vient  plutôt  de  la  ra- 
cine celtique  lieiCy  leugh^  pierre,  ou  mieux  encore  de  l'adj.  cel- 
tique leucos,  loucoSy  blanc,  brillant  (Holder,  II,  196,  291),  qui 
convient  bien  à  la  position  ensoleillée  de  la  localité. 

Louèche-les-Bains,  balneis  Leuca^  1446»  s'appelait  BueZy  Bœz, 
1229,  communitas  de  Buez,  i3i5,  balnea  de  Bœz^  i339,  valli.s 
de  Bois^  i4o2,  balnea  magna  in  valle  de  j9oé^5,  1405,  BaeXy  i43i» 
de  boisy  la  vallée  étant  alors  couverte  de  forêts. 

Loup,  Plaines  du  Loup,  sur  Lausanne  ;  de  En  L'Ostj  v.  fr.  os^ 
armée,  prononcé  en  Lo,  écrit  en  Lod,  puis  plaine  du  Lody  enfin 
plaine  du  Loup,  Sur  l'origine  de  ce  mot  en  Lo,  un  contemporain 
des  guerres  de  Bourgôjiicne,  le  syndic  Johannes  Grant  raconte  que 
le  duc  Charles  le  Téméraire  m  plaça  son  armée  (i4  mars  —  27  mai 
1476)  dans  les  champs  soit  dans  le  lieu  dit  Grattapaille  dès  lors 
appelé  en  Lo  :  ^  obsidionem  suum  in  campis  sive  loco  dicto  Gra- 
tapalliz...  posait,  ibi  ex  tune  en  Lo  dicitur,  M.  R.  XXVIII,  248. 

Leur,  Bois  de  la  —  à  Vallamand  ;  fausse  orth.  pour  ÏAlloury 
voir  Alloax. 


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LOURTENS  —  LOVENEX  241 

LouTlens,  D.  Lac,  Frib.,  ail.  Lurtigen^  Lurtingeriy  i558, 
LartenSf  1620  ;  d'un  n.  pr.  germain  indétermiaé. 

Lourtier,  voir  Ortîer. 

Lousine  ou  Loursine^  pâtura^  sur  FuUj  =  l'Oursine  ;  du 
latin  (comba)  arsina  (combe)  des  ours. 

La  Louve  ou  Loue,  ruisseau  à  Lausanne»  comme  la  Louve, 
affl.  du  Doubs.  On  pourrait  penser  à  un  substantif  verbal  de  luerCy 
arroser,  laver,  baijCQer,  mais  il  y  a  une  forte  objection  que  nous 
fait  M.  le  prof.  Bonnard,  c'est  que  «  luere  ne  semble  avoir  sur- 
vécu nulle  part  dans  le  domaine  des  langues  romanes.  »  Donc  ori- 
gine inconnue. 

Louvin,  loc.  à  Gléresse  =  adj.  v.  fr.  louvin^  lovitiy  du  loup, 
sous-entendu  pré. 

Louye,  loc.  à  Goumœns-la-Ville,  Etagnières,  et  Fully,  Valais  ; 
en  Louyaz  ou  es  Louyes,  ham.  de  Prez,  Frib.  ;  probablement 
pour  VOuyey  patois  Vouhiey  Toie,  prés^  où  pâturaient  les  oies. 
Quant  à  la  Louye  d'illarse,  Valais,  elle  s'appelait  la  Loge,  Loyet- 
iaZy  1696.  Un  singulier  exemple  de  défiguration  de  nom  nous  est 
fourni  par  la  Louye  de  Fully,  écrit  la  Croix  de  la  V Houille  dans 
la  Feuille  d'Avis  off.  du  Valais. 

Lovatens,  D.  Moudon,  Lovatingis  entre  996  et  10 17,  Lovar- 
téns  entre  1200  et  1229,  Donat.  Haut.  =  chez  les  descendants  de 
Lobeto^  n.  pr.  germain;  racine  /06,  louange.  Fôrstem.,  879. 

Lovaty,  chalet  à  Charmey,  Lovatière  à  La  Rippe,  Lovataire, 
Provence,  Lovateyre,  ham.  de  Lussy,  Frib.,  forêt  à  Vufflens-la- 
Ville,  es  Lovateires,  Auvemier,  i356,  Crou  des  Lovatieres  au 
Locle,  1872  =  louvatièrcj  endroit  où  il  y  a  des  louvets,  jeunes 
loups  ;  de  là  encore  Lovai  à  Sottens,  Mont  Lovet  à  Tour-de- 
Trème,  Champ  Lovet  à  Coffrane,  Praz  Lovât,  Forel  de  Lavaux, 
pré  Louwet  à  Cornol,  i3i4,  Combe  Loviat  à  Courgenay,  i347  î 
Lovettes  aux  Tavernes. 

LovegnoZy  pâturage  sur  Mage,  D.   Hérens,  Valais,  Loveno, 
iSSg  ;  peut-être  de  la  famille  de  lovin,  comme 
Lovenex  ou  Lovenet  (Lutz),  Loweney^  xviii«  s.,  pâturage  sur 

M.  D.  SBC.  Séms,   TOME  VU  16 

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242  LOVENS   —   LOYE 

Saint-Gingolph,  qui  paratt  un  adj.  diminutif  de  Lovin,  adj.  =de 
loup.  (Praz)  Lovenet,  petit  pré  des  loups. 

Lovens,  D.  Sarine,  Frib.,  ail.  Lowing,  Lovens,  xii«  s.,  Lo^ 
vainSy  i2i5,  1228,  Arch.  Fr.  VI,  Loveins,  1264,  F.  B.  II,  Lo^ 
vensy  1820  =  chez  les  descendants  de  LobOy  n.  pr.  g'ermain  ;  du 
V.  h.  ail.  lôpy  lob  y  louang^. 

Lovay,  forêt  à  Saint-Maurice,  Lovère  à  Bassecourt,  es  Lovey- 
res  à  No  ville,  Lovières  à  Tramelan,  Louvière,  ham.  de  Presin- 
ges,  ferme  à  Mervelier^  forêt  à  Chévenez,  Luvery  à  Dompierre, 
D.  Moudon  =  louvière ,  bas  latin  luperia,  endroits  où  il  y  a  des 
loups  ;  diminutifs  Lovaret  à  Gryon,  Loveret  à  Vufflens-la- Ville, 
Louverain  à  Coffrane,  Loverens  à  Fey  ;  toutefois  ce  dernier  nom^ 
avec  sa  finale  ens,  pourrait  avoir  pour  orig^ine  un  n.  d*homme  et 
signifier:  chez  les  descendants  de  Lobhariy  de  Lobo  et  hari^ 
guerrier  ;  voir  plus  haut  Lovens. 

Loveresse^  D.  Moutier,  Loveresce,  11 48,  1181,  LoverezOy 
1179,  Loverasse^  1226,  1267,  etc.,  loc.  à  Mièg«,  Valais,  à  Aigle, 
Loveressi/y  1426,  Louoeresse,  17 18,  et  6  autres  Vaud  et  Frib.  ; 
Loveresche  à  Zinal  et  Loveréché  à  Grône,  D.  Sierre,  Valais  ; 
le  même^  avec  suffixe  v.  fr.  eresse^  que  louvière. 

La  fréquence  des  noms  dérivés  de  loup  montre  combien  cet  animal 
était  abondant  dans  le  pays  jusqu'au  xviiie  s.  Les  comptes  du  syndic 
d'Aigle,  Pierre  Sylvestre,  pour  Tannée  1642,  mentionnent  des  primes 
payées  pour  30  loups  et  un  ours. 

Loye,  village  de  Grône,  Valais,  Loy,  1260,  Lchy,  1279,  Lof/y 
1892,  1417  ;  la  Loye,  forêt  à  Garrouge-Oron  ;  Loyes,  loc.  à  Etoy, 
et  Ecublens-Morges  ;  la  Loyeltaz,  loc.  à  Bettens  et  Bavois,  m.  à 
Rossens,  Frib.  ;  les  Loyettes,  nombreuses  forêts  et  lieux-dits. 
Eloyes,  loc.  à  Saint-Imier,  même  mot  avec  soudure  de  es.  Du  v. 
h.  ail.  loh,  fr.  forêt,  employé  jadis  comme  n.  commun.  On  trouve 
dans  M.  R.  XVIII  un  acte  de  iioo  où  Ton  parle  d*unam  loianiy 
une  forêt.  Loyes  est  aussi  le  nom  français,  oublié  aujourd'hui, 
de  Laupen.  Un  récit  contemporain  (i84o)  de  la  bataille  de  Laupen, 
Rec.  dipl.  Frib.  III,  p.  27,  dit  :  Illi  de  Mureto,  videntes  Bernenses 
triumphari,  currebant  ad  aquam  Saronae  prope  Loyes  :  Ceux  de 


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LOYE   —   LUGELLE  243 

Morat,  voyant  les  Bernois  remporter,  couraient  à  la  Sarine  vers 
Loyes. 

Loye,  quartier  de  Louèche,  en  ait.  Lôgey  paraît  ainsi  se  ratta- 
cher à  Tall.  leug^,  loge,  galerie,  passage  ;  c'est  à  Louèche  la  rue 
qui  conduit  à  Varone.  Mais  ce  n'est  qu'une  fausse  traduction  alle- 
mande fondée  sur  un  rapport  extérieur  ;  les  trois  quartiers  de 
Louèche,  Loieou  Loye,  Galdenen  et  Tschablo  s'appelaient  en  i4ii 
tertia  Lobii,  Galdane  et  Cabuli,  /.  de  Lobiis,  i3g2.  Loye  est  donc 
ici  un  synonyme  de  loge  et  vient  comme  lui  du  v.  h.  ail.  laubja^ 
hutte,  voir  Loge. 

Lozenche  ou  Losenze,  rivière  près  Chamoson,  Valais,  Agensi^ 
1177  et  1218,  YAzenchyy  i325,  aquam  de  Ausenchés,  iSSg,  en- 
core un  exemple  d'agglutination  de  l'article. 

Luc,  ham.  d'Ayent,  Valais,  en  patois  Lui,  Las,  1267,  1279, 
i2gô,  LaiSy  1290,  Leio;,  i336,  i34o,  i343  ;  2<^  conunune,  val  d'An- 
niviers,  Luc,  tout  court,  i3o4,  12,  27,  Lucx,  i4o8.  Aujourd'hui 
encore  Luc,  tout  court,  1903, 1904,  dans  les  publications  officielles 
de  la  commune,  souvent  Saint-Luc  depuis  une  5o*  d'années. 
F.  off.,  1905.  Généralement  dérivé  de  Saint-Luc.  A  cela  s'oppo- 
sent :  lo  les  anciennes  graphies  Lus^  Lux,  Lucx  ;  2^  Luc  n'avait 
pas  d'église  ;  3<>  toutes  les  localités  qui  tirent  leur  nom  de  saints 
sont  constamment  désignées  par  leur  double  nom.  Jamais  il  ne  se- 
rait venu  à  l'idée  d'un  clerc  de  dire  tout  court  Luc  pour  Saint- 
Luc  ;  4*^  Luc  d'Ayent  n'a  pas  même  de  chapelle  et  il  y  en  a  un  3« 
à  Randogne,  Loc  ou  Lock,  Luch,  1267,  M.  R.  ;  Loc,  i342, 
1429,  Zimmerli,  Luz,  i454.  Bridel  le  dérive  de  son  côté  de  lucus, 
bois.  Lux,  Luc  pourrait  aussi  venir  de  la  racine  celtique  lue, 
briller,  parent  du  latin.  Luc  d'Anniviers  est  particulièrement  en- 
soleillé et  quand  la  vallée  d'Anniviers  est  encore  ou  déjà  dans 
l'ombre^  les  maisons  de  Luc  brillent  au  soleil.  Luc  ou  le  Luc  est 
aussi  le  nom  de  5  ou  6  loc.  de  France  :  Drôme,  Isère,  Var,  Cal- 
vados. 

Lucel,  Luchel,  voir  Luissel. 

Lucelle,  ail.  Lùtzel,  loc.  et  rivière,  D.  Porrentruy,  Berne,  L«- 
cicella,  1126,  Lucella,  ii36,  Lucela,  1139,  ii46,  Lucila,  1175, 


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'''^-^V^ 


244  LUCENS  —   LUGNORRE 

Moaasterio  de  Luciscellaj  1189,  Trouillat;  Lucella,  i3oo,  F.  B. 
IV.  Du  V.  h.  ail.  liizily  petit,  et  de  cella^  demeure,  maison, 
chanfjipé  par  les  moines  en  lucis-cella,  demeure,  maison  de  lumière, 
nom  donné  sans  doute  par  le  fondateur  du  couvent.  Les  moine^ 
aimaient  ces  changements  pieux  ;  c'est  ainsi  qu'ils  changèrent 
aussi  le  nom  de  Stadowe  :  owe,  la  prairie,  et  Stad,  le  bord,  en 
Gottstatt,  Locum  Dei  «  Locum  Dei  antiquitus  dictum  Stadowe,  )► 
1255,  F.  B.  II,  et  Frienisberg  en  Aurora. 

Lucens,  vitla  Losingus,  968,  M.  R.  VI,  4,  Locens,  1157 
(Lettre  de  S.  Amédée  ad  Lausannenses  citée  par  Hiselj,  Comtes 
de  Genevois),  Lucens^  12 17,  Locens,  i244>  F.  B.  II  ;  ail.  Lobsi^ 
gen,  Lossingen  =  chez  les  descendants  de  Lobizo,  n.  pr.  ger- 
main. Racine  lob  y  lôp,  louange.  Lucinge  en  Faucigny  a  la  même 
origine. 

Luette,  ham.  de  Saint-Martin  d'Hérens,  Valais,  Luethy 
1822. 

Lugnez,  D.  Porrentruy,  Berne,  Lanigie,  1181,  Lugney^  6  f. 
i3i6-i332,  Leugneg,  xv®  s.,  oico  Lugdanico  dans  la  Vie  de 
Saint-Imier,  xv«  s.,  Vico  LugdufiiacOy  Musée  historique,  p.  295, 
nous  paraît  identique,  comme  origine,  avec  un  Luguniacum  pa- 
gus  Alsinsis,  viii®  s.,  cité  par  Holder,  II,  344  :  le  pagus  Alsinsis 
ou  Alsgau  est  justement  le  pays  de  Porrentruy.  Holder  dérive  Lu- 
guniacum du  nom  du  dieu  gaulois  Lugus,  dieu  de  la  lumière, 
d'où  dérive  également  Lyon.  Lugdunum  =  le  fort  de  Lugus. 

Lugnorre,  ham.  du  Haut-Vully,  Fribourg  ;  Lug inares  et  Leu- 
conaries,  1079,  ^caconares,  ii45,  Luchnorro,  ii83,  F.  B.  I, 
473,  Loisnuerre,  12 16,  Losnoros,  1228,  Lonurro,  1280,  Loi- 
nouros,  i235,  Lugnourro,  i352  ;  on  trouve  encore  Losnorro, 
Lausnoro,  Lausnotro,  Lunuerre,  Lenoro,  1817,  Lognerro  et 
Lonerro,  i386,  LunouroSy  1878,  Lenauré  dans  Boyve,  xvii«  s., 
etc.  D'après  Gatschet,  de  lucus  nucariuSy  bois  de  noyers..  Etymo- 
logie  douteuse.  Plutôt  d'origine  celtique.  La  première  partie  du 
nom  lug,  lugi  est  une  racine  celtique,  —  voir  le  mot  précédent, — 
qui  se  retrouve  dans  de  très  nombreux  noms.  Lugi^  peuple  de 
Bretagne,  Lugidamus,  Lugidunen,  Lugdunumy  etc.  Leuco  est 


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LUGRINES  —  LOUCHEZ  245 

aussi  une  racine  celtique.  Quant  au  second  terme  nares,  norro,  il 
est  énigmatique. 

Es  Lugrines,  vignes  à  Monnaz  et  Vaux,  D.  Morges,  et  loc.  à 
Vandœuvres,  Genève  ;  probablement  de  Lugrin,  n.  pr.  de  fam. 
répandu  à  la  Vallée  et  Savoie. 

Loins,  D.  Rolle,  Luins^  iii5,  Hidber,  I»  45g,  1177,  M.  R.  I» 
187,  Lains,  1299,  M.  G.  XIV,  Luyns^  i335,  1887,  M.  R.  V,  évi- 
demment un  patronymique  d'origine  germanique.  Mais  quelle 
consonne  disparue  7  avait-il  dans  le  suffixe  ins.  Serait-ce  un  équi- 
valent de  Luvens  =  chez  les  descendants  de  Lubo  ?  Nous  ne  sa- 
vons où  le  Régeste  genevois  a  trouvé  Lunnum,  p.  5o4.  La  charte 
de  1299  à  laquelle  il  renvoie  a  Luins  dans  M.  G. 

Les  Lulsettes,  parois  rocheuses  au  Valsorey,  près  du  Saint-Ber- 
nard ;  le  Luisin,  sommet  sur  Salvan,  offrant  de  grandes  parois 
rocheuses  ;  diminutifs  de  luis  y  forme  locale,  6  loc.  en  Valais  :  la 
Grand  Luis  au  Saint-Bernard,  la  Luis  Balayer  à  Salvan,  etc.  ;  du 
mot  lex  si  répandu  dans  nos  Alpes  =  paroi  de  rochers,  voir  Lex. 

Luissely  nom  de  nombreux  petits  lacs,  à  Bex,  Panex  sur  Ollon, 
les  Plans  de  Bex,  Crebelley,  Châtel-Saint-Denis  (aussi  Lusse l  ou 
Lussy)y  loc.  à  Aigle  ;  le  Lulssalet  sur  Gryon  ;  loc.  à  Bex  ;  autre 
près  de  la  Veveyse  à  Saint-Légier  :  Vlssalet^  carte  vaudoise  ;  eys 
Lissalets  sur  Saint-Saphorin,  diminutifs.  Ajoutons 

Les  Gouilles  de  Lussez  à  Vuitebœuf,  Vaud  ; 

Le  Lucel  ou  Loussel,  vall.  d'Arolla,  Valais  ; 

Le  Luchet,  lac  sur  Ayent,  Valais  ; 

Le  Louchet,  marais  à  Pompaples  ;  loc.  à  Saint-Saphorin  ; 

Louchez,  petits  lacs  à  Savièse  et  à  Lens,  Valais. 

Les  chartes  valaisannes  en  nomment  encore  beaucoup  d'autres  : 

Le  luxellum  Montis  Ordei  (Montorge)  ;  lucellum  Castri  Novi 
luissel  de  Châteauneuf  près  Sion  ;  luxellum  de  la  Planczeta  à 
Sierre,  1467,  au  Luyssel  à  Savièse,  1260  ;  io  Lussel  à  Vex,  1267, 
\o  Lousselet  de  Géronde  à  Sierre,  1299,  oui  Loussel  à  Chermi- 
gnon,  et  les  comptes  de  Chillon,  M.  R.,  2«  s.  II,  71,  96,  une  alpe 
de  Lussel  y  Luysel  près  Jaman.  Tous  ces  mots  viennent  d'une  ra- 
cine celtique  :  vieux  hibernien  loch^  cymrique  /acA,  gallois  Iwch^ 


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246  LEYTHEL  —  LUSSBRY 

lac  ;  armoricain  louchy  mare  ;  irlandais  lough  ;  breton  lochy 
marais,  cornouaille  loch,  étang,  écossais  loch,  lac,  mots  parents 
du  latin  lacus.  Un  autre  mot  celtique  de  la  même  famille,  le 
cambrien  laithy  lac,  paraît  être  la  source  d'une  autre  série  carac- 
térisée par  le  t  ;  au  xiii«  s.  lac  se  dit  parfois  layt^  d'où  les  dimi- 
nutifs laytely  laytelety  tels  sont  : 

Leythel,  marais  à  Attalens,  Vevejse  ; 

Au  Leyty,  pâturage  avec  petit  lac  à  Grandvillard,  Gruyère  ; 

Les  Leytets,  chalets  à  Rossînières,  avec  2  mares  ; 

Laithalet  ou  Laissalet,  pâturage  (mare)  à  Château-d'Œx. 
Ajoutons  le  lac  Ter,  vallée  de  Joux,  qui  s'appelait  au  xiv»  s. 
Laytely  petit  lac,  d'où  par  corruption  Layter^  puis  lac  Ter. 

Peut-être  cette  seconde  série  peut-elle  être  dérivée  du  latin  Itzcus, 
en  patois  /ai,  romanche  lai,  lei  par  un  diminutif  Ictiet,  d'où  laie- 
tel,  puis  laitel, 

A  lai  se  rattache  directement 

Eloy,  ail.  Seehof,  D.  Moutier,  Berne  =  es  Loys. 

LuUy^  D.  Morges,  Lulliacum,  loii,  Lulie,  1217,  M.  R.  VI, 
291,  LullieZj  1453  ;  LuUy,  Fribourg,  villa  LulliacOj  loii.  Lu- 
lie,  1228,  Lulye,  1337  (Matile),  Ltt/icr,  i437  ;  Lully  ou  Lulliez, 
ham.  de  Jussy,  Genève,  Luliacum^  xii«  s.,  M.  G.  II,  Lullier, 
i364  ;  et  Lully,  ham.  de  Bernex,  Genève,  Lullie,  i3o4,  Lullier, 
Rég.  gen.  =:  (praedium)  Lulliacum,  domaine  d'un  Lullius  ou 
Lollius,  de  la  famille  consulaire  Lollia,  dont  on  a  trouvé  des  mé- 
dailles à  Genève. 

Lurqul,  Lurquier,  Gruyère,  voir  Ortier. 

Lusigny,  loc.  à  Burtigny,  Lusinie,  1269,  Lusignie,  Lusi- 
g  niez,  xiv«  s.,  M.  R.  V,  nom  d'un  moulin  sur  la  Serine;  doit 
être  un  (fundum)  Luciniacum,  du  gentilice  Lucinius  ou  Luce- 
nias,  connu  par  2  inscriptions,  à  moins  qu'il  n'y  ait  eu  ici  la  per- 
mutation i-u  qui  a  donné  Lusignan,  primitivement  villa  Lici- 
niana  ;  dans  ce  cas  ce  serait  le  domaine  d'un  Licinius,  gentilice 
très  fréquent. 


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LUSSY  —  LYS  247 

Lussery,  D.  Cossonay,  Luseriy  ii47*  Gart.  Month.,  Luxirie, 
xiii«  s.,  M.  R.  VI,  322,  Lussirie,  1280,  Luxirie^  Luxurie  et 
Luxirier  dans  la  même  page  d*uoe  charte  de  1387,  M.  R.  V,  3o4» 
Luxuriery  i46i,  iï>^2yLuxiryy  i6gQ  =  (/andum) Luxuriacurriy 
domaine  d'un  Luxurius.  De  Vit,  IV. 

Lussy,  D.  Morges,  villa  LuciacOy  1026,  Lusci,  1177,  Luxie, 
1228,  LussiCy  1280,  Luxyey  1279,  M.  R.  VI,  M.  G.  XIV,  Lus-- 
sieZy  1453  ;  Lussy,  D.  Glâoe,  Frib.,  Lussieiy  xw  s.,  Arch.  Fr. 
VI,  Lussie,  1226,  Luxie,  1268,  Lussyey  1260;  3o  ham.  près  Châ- 
tel-SaiDt-Denis  (voir  aussi  Luissel)  ;  de  (fundum)  Lucciacuniy 
domaine  d'un  Luccius  ou  Luscias,  gentilice  assez  fréquent. 
Quant  à  es  Lussy,  vignes  à  Riez,  l'article  paraît  en  faire  un  n. 
commun  ;  peut-être  forme  de  luissel,  voir  ce  mot. 

Lutpy,  D.  Lavaux,  Lustriacum^  5i6,  997,  1079,  in  LustracOy 
907,  Lustrieiy  ii47,  ^^^treyy  1160,  Lustriey  1218,  1228,  Lus- 
triez y  i586,  Blanchet,  i54.  Gatschet  le  tire  de  lustruniy  forêt, 
lieu  solitaire.  Mais  d'après  le  suffixe  acum,  la  première  partie  du 
mot  est  un  n.  d'homme.  Cette  racine  onomastique  lustr  est  con- 
nue :  une  inscription  de  Nyon  a  le  composé  Lustrostaius  et  De 
Vit  a  Lustricius,  Lustracum,  907,  viendrait  de  Lusirus.  Lus- 
iriacuniy  Lustr iei  signifieraient  domaine  de  LustriuSy  mais  nous 
n'avons  pas  de  preuves  que  ce  nom  ait  existé. 

Lyre,  Grande  et  Petite  Ljre,  2  glaciers  latéraux  du  glacier 
d'Otemma.  Lyre  Rose  (ou  Lire),  glacier,  les  trois,  vallée  de  Ba- 
gnes ;  en  Lyre,  loc.  à  Choéx,  Monthey.  N'ont  évidemment  aucun 
rapport  avec  lyre,  instrument.  Gomme  le  Valais  a  quatre  Lirette 
=  Tirette  ou  l'Airette,  petite  aire,  de  area,  —  voir  Lirette,  —  ces 
Lyres  ne  seraient-elles  pas  des  Lires  pour  Vire  ou  l'Aire,  article 
agglutiné?  Ce  serait  alors  la  Grande  Aire  y  la  Petite  Aire  y  Y  Aire 
Rose  y  l'Aire  (de)  Rose,  de  glacier.  Voir  Rosa. 

Lys,  pâturage  et  sommet  D.  Gruyère,  Ly  en  i537,  Arch.  Fr. 
III,  182,  et  plusieurs  Lys  en  Valais;  de  lex,  rocher,  voir  Lex. 
D'après  le  Dict.  d'Attinger,  le  Lys  fribourgeois  viendrait  d'un  pe- 
tit lac  (li  en  patois)  qui  existe  près  des  chalets  d'En  Lys. 


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'rrpr^' 


248  MAGGONNENS   —  MAGE 

Macconnens,  D.  Glâne,  Frib.,  Masconens,  liso,  MacconenSy 
i335,  i4o6,  Rec.  dipl.  VI,  Mascogniïiy  xvi«  s.  =  chez  les  des- 
cendants de  Mascon,  n.  pr.  germain. 

Mâche  ou  Maiche,  D.  Nidau,  Berne,  Mâches  vers  ii5o  et 
1228  ;  en  ail.  Mett,  Metten,  i3o5  ;  les  deux  mots  v.  fr.  mâche  et 
meîe^  du  latin  meta  c=  meule  de  foin.  La  concordance  de  ces 
deux  noms  prouve  Tétymologie  :  lieu  où  l'on  fait  les  meules  de 
foin  ;  même  ori|;^îne  pour  la  Mâche,  forêt  et  pâturage  près  Val- 
lorbe.  Le  plus  souvent  on  rencontre  d'autres  formes  dérivées  du 
latin  meta,  voir  à  Maya.  Maiche  a  de  nombreux  dérivés  : 

Les  Maîchfèresj  loc.  k  Develier  et  à  Courroux,  D,  Delémont  ; 

La  Mcpbîere  k  Lugnez  ; 

I-FÊs  Mechîèi'es,  loc,  à  Damphreux,  Meschere,  i3o6,  et  peut- 
être  Mébyre,  loc.  à  Pierrefitte  ;  de  maiche  et  suflF.  collectif  ière  ; 
Malcheratte,  maison  à  Corban,  et  les  Machei*elle8  à  Bôle,  dimi- 
nutifs ;  enBn  c^est  probablement  à  la  même  racine  et  suffixe  col- 
lectif que  se  rattachent 

Màcherey,  ham,  de  Troistorrents,  Valais,  Mascherel,  1281- 
î32g; 

Macbérî,  loc.  à  Villars-le-Gomte  ;  Macheiry,  loc.  à  Pregny  ; 

Machereiix,  alpe  de  Gruyère,  Macherieux,  MechirioaXy 
t458; 

Matîîîerey  (ch-ss)  à  Saint-Martin  d'Hérens  et  sur  Painsec  d'An- 
niviers,  Valais  ;  en  1375,  le  Cart.  de  Haut-Crét  mentionne  un  ri- 
vum  de  Machereî  près  de  Villars-le-Terroir  et,  en  1276,  on 
trouve  un  pru  «  au  Mascherel  >  et  une  terre  «  sita  en  Matharel  » 
à  Jussy,  M.  G.  XiV,  j3g, 

Macolin,  alh  Mafjglingeriy  D.  Bienne,  Macoleyn,  i34i  = 
chez  les  descendants  de  Magilo,  Macculo,  dim.  de  MagOy 
Macco,  û.  pp.  germain.  Macco  est  fréquent  dans  la  vallée  du 
Khin,  Hûlder  en  a  i4  exemples. 

Mage,  ou  eu  patois  Mase,  D.  Hérens,  Valais,  villa  M  agis  y 
lïoo,  Maigi^  1200,  puis  Magi  ou  Magy ,  xiii-^xv^  s.  Gatschet, 
reproduit  par  Sluder,  le  dérive  «  du  bas  latin  magiscay  ital. 
maggese,  labour  fait  en  mai  »  et  ajoute  ce  texte  :  «  si  quis  fecit 


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MAGNE  —  MAIGNON  249 

magisiam  in  qua  debetur  seminari  g^ranum.  »  Mais  l'italien  magp- 
gese  n'a  rien  à  faire  avec  magisca  et  représente  majensis  ;  mag^isia 
est  la  latinisation  de  maggese.  Mage  n'a  pas  de  rapport  avec  mai. 
Magis  est  pour  nous  un  cognomen  employé  à  l'ablatif  pluriel.  Ju- 
'bainville  cite  plusieurs  gentilices  employés  ainsi  :  Mettis,  Metz, 
Auriis,  Bassis,  sous-entendu  fiyidis,  de  Mettius,  Aurius,  Bassius. 
Quand  on  eut  oublié  la  nature  adjective  de  ces  mots,  on  les  em- 
ploya avec  villa  au  nominatif,  ainsi  villa  Valeriis,  877,  villa  Bas- 
siis,  960  ;  villa  Magis^  villa,  ferme  de  Magus^  n.  pr.  du  latin 
magus  ou  du  n.  germain  Mago  latinisé. 

La  Magne,  D.  Glane,  Frib.  ;  de  {villa)  magna^  grande  ferme. 
Pré  Magne  à  Gorban,  Jura  =  grand  pré. 

3fagnedens,  D.  Sarine,  et  ham.  de  Villarimboud,  D.  Glane  ; 
le  premier  Manoldens  vers  1162,  Arch.  Fr.  VI,  MannudenSj 
xiii«  s.,  MagnudenSy  Magnoudeins,  1229  =  chez  les  descendants 
de  Maginold,  n.  pr.  germain. 

La  Magnenaz,  loc.  à  Aigle,  Gimel,  Mauborget  ;  propriété  d'un 
Magniriy  n.  pr.  dérivé  du  v.  fr.  magnin^  maignan  =  chaudron- 
nier  ambulant,  du  bas  latin  machinanus, 

.>lagnoux,  Bioley-Magnoux,  D.  Yverdon,  mieux  orthographié 
jadis  Bioley-Magnoud,  xiii*  s.  =  Bioley  (de  betuletum,  bois  de 
bouleaux)  de  Magnoud,  forme  contractée  de  Maginold,  n.  pr. 
germain. 

Magny,  village  près  Genève,  Mainiacunty  Magniacum,  xiii» 
s.,  Rég.  gen.,  5o5,  et  loc.  à  Bex  =  (fundum)  Magniacum^  do- 
maine d'un  MagniaSy  gentilice  romain  qui  a  donné  les  noms  de 
soixante-cinq  localités  de  France. 

Maioniacum,  1153,  que  Hidber,  II,  506,  rapporte  à  Magny  est  Mai- 
nier  :  la  charte  2867  n'est  que  la  reproduction  du  N»  1997.  Le  pape  In- 
nocent IV  y  confirme  au  prieuré  de  Saint-Jean,  et  à  Tabbaye  d'Ainay 
dont  il  relève,  les  possessions  mentionnées  dans  la  bulle  d'Eugène  III.  Il 
est  évident  dès  lors  qu'il  s'agit  dans  les  deux  de  la  même  localité.  Les 
auteurs  du  Rég.  gen.  ont  de  même  rapporté  à  Magny  la  mention  de  la 
charte  827  (1250)  et  à  Meinier  celle  du  No  331  (1153). 

Maignôn,  ou  Magnon,  ou  Magnot,  ham.  de  Vétroz,  Valais, 
AmanoiscOy  i  loo,  AmagnoCy  1200,  Magniot,  1217,  Furrer,  III, 

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^0  MAIGRAUGE 

56,  Magniochy  1224,  Magnochj  1227,  1240,  Amagnyochy  i25o, 
MagnohCy  1267,  AmagniosCy  1^2^,  Magnyoch,  il^iT,Magnyot, 
1453.  Remarquons  d'abord  qu'il  ressort  avec  évidence  de  ces  dif- 
férentes formes  que  le  a  initial  de  quelques-unes  n'est  autre  que 
la  préposition  a  soudée  au  nom,  comme  les  chartes  en  offrent  de 
nombreux  exemples.  Gatschet  tire  Amanoisco  du  n.  pr.  g^ermain 
Amano,  mais  celui-ci  aurait  donné  un  nom  en  ens  ou  insy  comme 
les  rares  noms  g^ermaniques  du  Valais  :  Suen,  Salins,  Vercorins. 
Si  nous  retranchons  le  a,  qui  n'est  que  la  préposition  agg^lutinée, 
il  nous  reste  le  nom  Magniosc  identique  avec  un  nom  Magnios- 
eus  ou  Manioscus,  étudié  par  d'Arbois  de  Jubainville  (p.  ôçS), 
formé  du  g^entilice  Magnius  et  du  suffixe  locatif  ligure  oscus  = 
gaulois  acus.  C'est  donc  un  correspondant  des  Magny,  de  Ma- 
g'niacum,  domaine  d'un  Magnius. 

D'autres  chartes  nous  parlent  d'un  endroit  nommé  Maigniez, 
introuvable  sur  la  carte,  mais  dans  la  môme  contrée.  En  1202, 
Boso  de  Ardun  et  Giroldus  de  Magniez  sont  témoins  d'un  acte 
M.  R.  XXIX,  i47)  et  le  même  Gérold  reparaît  avec  les  noms  de 
MennieZy  121^,  Maigniez,  12 18  (p.  160,  186,  196);  ailleurs  on 
parle  encore  du  feodo  de  Mennie,  p.  43 1.  Maigniez  est  évidem- 
ment Magniacum. 

D'autre  part,  une  charte  allemande  de  i446,  M.  R.  XXXI, 
mentionne  «  das  Lehen  einer  Manschaft  »  nommé  dans  la  même 
charte  MeginSy  Mengnes,  MegneSy  Mangesy  situé  en  aval  de 
Conthey.  C'est  évidemment  Magnioch.  Si  l'on  retranche  à  Mai- 
gniez  le  suffixe  iez,  à  Magnioch  ou  Magniosc  le  suffixe  ose,  och 
commun  en  Valais  à  cette  époque  (Arnioch-osc,  Blivignosc-och, 
Graionosc,  Grimisoch),  il  nous  reste  la  racine  Magn^  commune 
aux  deux  noms  et  à  peine  modifiée  dans  la  charte  allemande 
Mengn.  Ces  trois  séries  de  noms  ligure,  gallo-romain,  allemand 
désignent  donc  toutes  Magnot. 

Maigrauge,  abbaye  cistercienne  à  Fribourg,  claustrum  in  der 
durren  Owa,  1266,  Macra  Augia,  1260,  68,  89,  Macre  Ochie^ 
1376,  M.  R.  IX,  207,  et  la  Maigroge  à  Hauterive,  Neuch.,  Macre 
Oschiey  1285,  Macre  ogicy  i334,  Matîle  ;  de  macra,  maigre,  et 

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MAIJONÈGHES  —  MALADAIRE  251 

-auge,  terrain  bas,  enfoncé,  voir  Auge.  Le  nom  allemand  Mage- 
rau  renferme  la  même  racine  mager^  maigre,  et  aUy  du  v.  h.  ail. 
auioUj  owa^  désignant  également  des  terrains  bas  au  bord  de 
l'eau.  Les  formes  de  ii85  et  1870  montrent  une  confusion  de 
auge  avec  ocAe,  ce  qui  serait  possible  aussi.  Un  pâturage  du 
même  nom  à  Cerniat,  même  origine. 

Ma^onèches  ou  Mayonèche  (ou  Maizonaches),  ham.  à  Saint- 
Martin  d'Hérens  ;  de  maijon,  maison,  et  su£F.  dépréc.  èche,  ache. 
Misonette,  majen,  val  d'Anniviers,  dim. 

Le  Maira,  ham.  de  Buix,  D.  Porrentruy,  près  d'un  étang,  le 
Mairaaly  i36o,  Maras,  i363,  Marel,  i386,  le  Mairat,  loc.  à 
Vendelincourt.  Si  l'on  considère  que  dans  le  dialecte  jurassien  ai 
=  a  (Maiche-Mache)  et  le  suffixe  at  =  et  (Prailat-Pralet),  on 
conclura  que  Mairat  =  Marety  diminutif  du  v.  fr.  mare,  marais, 
voir  Mare. 

Maisoiinex,  ham.  de  Mejrin,  Genève,  Maisoniacum  ou  Maisi- 
niacurriy  ii53,  ia5o,  Mesonacum,  M.  G.  XIV,  2,  29,  Rég.  gen., 
5o5  ;  probablement,  avec  le  suffixe  iacum,  acum,  un  dérivé  d'un 
n.  propre  gallo-romain. 

La  Maiteneux  à  Bassecourt,  la  Metteneux  à  Ghâtillon,  la 
MeUneux  à  Undervelier,  les  Emetteneux  à  Vicques,  4  loc.  du 
Jura  bernois,  désignant  des  prairies  ;  dérivés  du  patois  malt  en, 
maiieirty  milieu,  et  suffixe  eux  =  les  prairies  du  milieu. 

Maix,  nom  de  trois  fermes  du  Cemeux-Péquignot,  Neuch.,  les 
Maix  (écrit  aussi  Meis)  Baillod  (ou  Balliod),  Rochat  et  Lidor  ; 
maix  Baillod  et  maix  Lidaure,  1720,  M.  N.  XXXVII,  i53  ;  du 
latin  mansum,  voir  Mex. 

Maladaire,  Maladeire,  Maladière,  nombreuses  localités  aux 
abords  des  villes  et  des  villages,  où  au  moyen  âge  on  reléguait 
les  lépreux  ;  dérivé  de  malade.  La  MalUère,  à  Delémont,  autre 
forme  du  même  mot. 

Une  étude  sur  les  Maladières,  Arch.  Schw.  Gesch.  XIII,  en  mentionne 
«7  :  Vaud  23,  Valais  10,  Genève  3,  Neuchàtel  15,  Fribourg  16,  et  le 
D'  Dind  en  compte  55  dans  le  C.  de  Vaud  seulement  (Discours  d'ouver- 
ture i  l'Université,  26  oct.  1904).  La  Maladeire  d'Aigle,  autrefois  au  lieu 


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252  MALAGNOU   —  MALATRAIT 

dit  au  Songeon  des  Trez,  jouxtant  le  Sex  de  Ghalex  de  la  part  de  Saint- 
Maurice,  a  été  transportée  en  IK44  au  lieu-dit  de  sous  Greytaz,  chartes 
d'Aigle.  Le  nom  de  Maladeire  s'est  conservé  au  premier  emplacement. 

Malagnou,  ham.  des  Eaux-Vives,  Genève  ;  du  n.  de  la  famille 
Afatagnîoad,  Malagniod  ou  Malagniou  qui  j  possédait  des  im- 
meubles aux  xv»  et  xvi«  s.,  Rég*.  gen.  et  Galiffe  ;  2»  colline  à  Bu- 
l^naox  sur  Rolle  ;  celui-ci  peut-être  de  malagnou,  nom  romand 
du  muscardin,  Mus  avellanarius. 

Malagnsr,  ham.  de  Genthod,  Genève,  Malagniery  1296,  1828, 
OQi  M.  G*  XJV,  et  XVIII  ;  un  autre  en  Savoie,  frontière  suisse, 
Malagnie^  1284,  i3o2,  M.  G.  XIV,  Maleignie,  xiii»  s.,  Rég^. 
geu.  De  Vit  a  un  gentilice  Melanius  qui  donnerait  facilement  un 
(fandiim)  Malagniacum  (permutation  ^-û),  propriété  d'un  Me- 
lanius. 

M»ia,  Maie,  Mau,  adjectif,  mauvais,  très  fréquemment  em- 
ployé en  composition. 

Mala  Chenau  à  Cuve,  Pays-d'Enhaut,  Mala  Chenaulx,  1492, 
endroit  mal  famé,  attentats,  sabbats  de  sorciers,  etc. 

Malaz  Ciii^naux,  combe  étroite  d'un  affl.  de  la  Baye  de  Mon- 
treux. 

3talacorl  à  Venthône,  mauvaise  court,  ferme. 

Malaiin,  loc.  à  Pizy,  Trey,  Menières  ;  mauvaise  «  fin  ». 

Hlalagoltax  à  La  Roche,  Frib.,  Malagota,  1284;  mauvaise 
gt)utt**,  petite  source. 

Malajoux  à  Veytaux  ;  mauvaise  joux,  forêt. 

Mala  laya,  ham.  de  Lentigny  ;  mauvaise  laye,  forêt. 

Mala  MollJe  (ou  Malla  mollière),  ham.  de  Pont-la-ville  et  ham. 
de  Gumefcns  *  =  mauvais  terrain  humide,  et 

Malnpalud^  D.  Echallens  ;  mauvais  terrain  marécagceux. 

Malaierraz,  m.  à  Lentig^y. 

Malatrait,  sommet  sur  Villeneuve,  Malatrex,  7  ou  8  loc.  (Mal- 
la irex  k  Colombey),  les  Mallatreys  à  Enney,  Gruyère,  et  Maula- 
treys,  pâturag'es,  TEtivaz  et  Gruyères  ;  du  v.  fr.  atrait  qui  a  de 
nombreux  sens  :  amas,  tas  de  matériaux,  déblais. 

*  Le  P«  Deltion  dérive  ce  mot  si  clair  de  mala  mulier,  mauvaise  femme. 

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MALAVERNAZ  —  MAUPAS  253 

Malavernaz  ou  Malivernaz  à  Saint-Légier  ;  de  vernaz,  ver- 
naie. 

Malécart,  loc.  à  Montricher  ;  mauvais  écart,  domaine  écarté. 

Maie  Côte,  près  Asuel  ;  route  en  pente  très  raide. 

Malègues,  prés  à  Orsières,  Valais  ;  mauvaises  eaux. 

Malessert,  5  ou  6  ham.  ;  essert  improductif ^  stérile. 

Malevaux  (mal  écrit  Malveaux)^  forêt  sur  Ëvilard,  D.  Bienne, 
et  Maies  Vaux  à  Rossinières  ;  de  vaux,  vallée. 

Maie  Yie  à  Saiot-Ursanne  ;  mauvaise  route. 

Malévoz  à  Monthej,  près  d'un  ruisselet,  MalevoZy  1696  ;  mau- 
vaise eau  ;  Malève,  chalet  et  ruiss.  à  Dorenaz,  torrent  près  Abon- 
dance, Haute-Savoie. 

La  Malmaison,  m.  à  Saint-Brais,  Jura  bernois. 

Malmont,  ham.  de  Gouvet,  Maraont  et  Maumont,  deux  défilés 
au  Pays-d'Enhaut,  le  premier  en  aval  de  Rossinières,  le  second  à 
la  Chaudanne,  ainsi  appelés  soit  à  cause  de  la  difficulté  du  che- 
min, soit  que  ce  fussent  jadis  des  lieux  peu  sûrs  où  Ton  attaquait 
les  passants  ;  peut-être  encore,  pour  le  Maumont,  parce  que  là 
s'élevait  le  gibet  ;  tels  sont  encore  Marnent,  aux  Plans  sur  Bex, 
Maumont  à  Torny-le-Grand,  à  Valeyres-sous-Rances,  Moment, 
pâturage  d'Albeuve  et  ham.  de  Pont-Ia-Yille. 

Malpas,  localité  près  du  Locle,  le  même  que  Maupas. 

Malval,  ham.  de  Dardagny,  Genève,  Malval  et  Marvaly  même 
charte,  1286,  et  MalvauZy  Maroauz,  même  charte,  i3o4  ;  mau- 
vais val. 

Mauborget,  D.  Grandson,  Malborget^  i4o3  ;  ham.  du  Grêt, 
Fribourg,  in  malo  BorgetOy  i5o2  ;  quartier  à  Moudon  ;  de  bor- 
get,  borgel,  petit  bourg.  Maborzet,  loc.  Bramois,  [Malborget^ 
i38o,  même  sens  ;  mauvais  petit  bourg. 

Mauboux,  forêt  à  Villars-Sainte-Croix  ;  mauvais  bois. 

Maucarroz  ou  Maucare,  forêt  sur  Nyon  ;  de  carroZy  carre- 
four. 

Maufay  à  Syens  ;  fay  ==  iefagetum^  mauvais  bois  de  hêtres. 

Maupaccot  à  Ëssertes,  Forel  et  le  Mont  ;  mauv.  terrain  boueux. 
Maapas,  nombr.  loc.  ;  mauvais  pas,  route  à  forte  pente. 


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254  MAUPEREY   —  MANCHE 

Mauperey,  Ghavannes  sur  Moudon  et  Bercher  ;  maav.  terram 
pierreux. 

Maupraz,  Maupré,  Mopraz,  Mapraz,  Malpral,  Maupra  soz 
GeurinSy  1261,  M.  R.  XII,  i35,  187  ;  mauvais  prés. 

.Mausaan,  Praz-Maussan,  Villeneuve,  Ëtoj  ;  pré  mal  sain. 

Mauvernay,  Lausanne,  Malvernay^  1218,  M.  R.  VI,  244r 
Gland,  Dizj  ;  mauvaise  vernaie. 

>lau voisin,  vallée  de  Bagnes,  passagpe  périlleux  ;  autre,  torrent 
dangereux  près  Saint-Maurice,  jadis  Bonvoisin,  par  antiphrase,. 
ainsi  aux  plans  de  1722. 

Malteray,  ham.  D.  Moutier,  Berne  (aussi  Mailleraj),  MalereiCy 
n48,  Maiiereiay  11 79,  Maire  y  1268,  i3i7,  Malrey^  i3oo  (Tr.); 
d'après  Gatschet,  du  bas  latin  malgeria^  pâturage,  dérivé  dç  ma- 
le.a,  troupeau.  Cette  étymologie  nous  paratt  discutable  ;  nous  Tad- 
mettons  pour  Meillerie,  Meilleret  (voir  ce  mot),  et  autres  localités 
où  1c  00m  renferme  le  11  mouillé.  Nous  dérivons  plutôt  Malereie 
de  mala^  mauvaise,  et  raie^  sillon,  terre  labourée,  localité  aux 
champs  de  peu  de  valeur. 

Malley,  ham.  à  Lausanne,  en  Mallet  à  Dizy,  1877,  Maley^ 
ham.  de  Saint-Biaise,  Neuchâtel,  le  Malin,  1692,  Etrennes  neuch., 
iJ,  5G  ;  peut-être  de  maletum,  pommeraie  ;  «  malum  est  devenu 
meliim  dan.s  le  latin  vulgaire  sous  Tinfluence  du  grec  melon  y  )► 
nous  écrit  M.  Bonnard.  Mais  n*est-il  pas  possible  que  quelques 
localités  aient  conservé  la  forme  primitive  ? 

MalUeUf  loc.  à  PuUy,  loco  dicto  de  Pallin  alias  Mallioaz,  Mel- 
îioux^  1^77*  ^ï-  R'  VI  ;  peut-être  malum  locum,  mauvais  lieu. 

Les  .Mal vendes,  vignoble  près  de  Genève  ;  d'après  Spon,  du 
il.  pr.  Malveada,  noble  famille  genevoise  d'origine  espagnole^ 
dont  il  cite  deux  épitaphes  à  Saint-Pierre,  de  i499  et  i5o5. 

!^  Manches,  vallon  latéral  de  la  Sarine  à  Rougemont  ;  d'après 
Gatschet,  de  mansus;  étymologie  inadmissible,  d'abord  mansus 
est  masc. ,  puis  il  s'est  réduit  à  massas  déjà  au  xiii^  s.  et  dans  les 
mots  modernes  le  n  a  partout  disparu.  C'est  tout  simplement  le 
n,  commun  manche ,  s.  f.,  du  latin  manica,  pris  au  figuré  pour 


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MANDOLAIRE   —  MANLOUD  255 

désig'ner  des  vallons  étroits,  comme  en  g^g^raphie  des  bras  de  mer  ; 
la  Manche,  partie  supérieure  de  la  vallée  de  Morzine,  Haute- 
Savoie,  et  la  Pouete  (laide)  Manche,  gorge  étroite  au  Val-de-Ruz, 
Neuchàtel,  ont  la  même  ori|i|^ne  et  ne  sauraient  dériver  de  mansus. 

Mandolaire-ire,  voir  Amandoleys. 

Mandoux,  ham.  de  Bottens,  D.  Ëchallens,  MondOy  i236,  Gart. 
Month.,  M.  R.  XIL 

Mandalon,  alpe  d'Hérémence^  chalets  dans  une  dépression  dou- 
cernent  arrondie;  peut-être  par  figure  un  diminutif  de  mandey  bas 
latin  mandoy  anglo-saxon  mand^  fr.  mannes  corbeille,  berceau. 
On  trouve  la  même  figure  dans  le  Berceau,  m.  à  Château-d'CEx. 

Les  Mandreys,  pâturage  à  chèvres  sur  Corbeyrier,  D.  Aigle  ; 
de  mandrOy  v.  fr.  mandre^  s.  f.,  étable,  enceinte  de  mur  sec, 
Bridel  ;  mandra  en  romanche  =  étable,  troupeau  :  alp  Mandra, 
Mandra  d'Aguost  (d'août),  l'un  et  l'autre  dérivés  sans  doute  du 
celtique  mendo,  chevreau.  Mandrolaire  à  Arnex-Orbe,  dim. 

Manens,  Mannens  ou  Magnens,  mas,  ci-devant  fief  à  Villars- 
le-Terroir,  D.  Ëchallens,  Mauinens  (ou  Mannens  P),  1199,  Cart. 
Month.  ;  Mannens,  D.  Broie,  Fribourg,  Mannens^  1228,  Cart. 
Laus.,  M.  R.  VI,  ManenSy  MagnenSy  i5o4  =  chez  les  descen- 
dants de  MannOy  n.  pr.  germain,  de  Mann  y  l'homme.  Il  y  a  trois 
Manno  ou  Magno  latinisés  Magnus,  abbés  de  Haut-Crêt  de  i  i4o- 
1 180.  L'étymologie  de  mansus,  ferme,  du  P.  Dellion,  Dict.  hist. 
des  paroisses  Frib.  n'est  pas  soutenable.  Dans  M.  R.  V,  i65,  il 
est  parlé  d'une  vigne  de  Manens  près  d'Eysins  ou  de  Nyon,  1268. 

Manfounettes,  voir  Mansonnes. 

Mangepan,  ruine  de  château  près  Môrel,  D.  Rarogne,  Valais  : 
platea  directi  castri  cui  vulgariler  dicitur  Mancapan,  i355,  M. 
R.  XXXIII,  i4i.  Cette  forme  parait  indiquer  une  parenté  avec 
manquer  et  pain,  une  allusion  difficile  à  expliquer  en  l'absence  de 
documents. 

Manloud,  ham.  sur  Lausanne,  Monlo,  Monlost  et  MonloZy 
1475,  Comptes  de  la  ville  de  Lausanne,  M.  R.  XXVIII,  p.  268, 
826,  827.  Serait-ce  Mont  (de)  tOsty  de  l'armée?  voir  Loup. 
Aux  Mannes,  champs  à  Sainte-Croix  ;  peut-être  manney  s.  f.^ 


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256  BIANNES   —   MARGHAIRU 

corbeille,  par  fig.  pour  loc.  dans  une  dépression,  comme  le  Ber- 
ceau à  Château-d'Œx. 

Mannesivaz,  ham.  de  Servion,  D.  Oron  ;  de  mannesiuay  nom 
patois  des  Viornes,  viorne  mancienne  et  viorne  obier,  dans  le  dis- 
trict fribourgeois  de  la  Veveyse,  et  sans  doute  dans  la  contrée  voi- 
f^ine  d'Oron. 

Itlan^chetgraben,  vallon  à  Louèche-Bains  ;  forme  iég-èrement 
germanisée  de  manchette,  dim.  de  manche,  au  sens  de  vallon  ; 
voir  Manche. 

Les  ^lansonnes,  loc.  à  Ollon  ;  la  Mansonnette,  alpage  près 
d'Ensex,  alpes  d'Ollon  ;  du  nom  de  famille  Manson  :  un  «  Hu- 
gues Manssoriy  ancien  Sindique  ^  d'Aigle»  acte  de  i5g8  ;  les 
ManfoDiies,  forêt  à  Yionnaz,  Valais,  et  es  Manfounettes,  loc.  à 
Leysin,  même  nom  avec  permutation  5-^,  fréquente  dans  ces  loca- 
litt'is  ;  Pi^omançon,  prés  à  FuUy,  pour  Proz-Manson,  et  Manson- 
naz  à  Vétroz,  ont  la  même  origine  :  un  Aymon  Manczon  ou  Mac- 
zon  d'Ayent  est  nommé  dans  plusieurs  actes  de  1269-1288. 

Muracon,  D.  Oron,  Mont  warascon,  1286,  il/on/  Warascunif 
1255,  Wûrstbg.,  198,  M.  R.  VI,  2^2,  Morascon^  1287,  i425, 
Monracoty  1290,  Montracot,  1292,  Cart.  Haut-Crôt,  M.  R.  XII, 
p.  124,  396,  Marascon,  i4o2,  i453,  de  Mont  et  d'un  n.  pr.  ger- 
main, le  même  que  celui  qui  a  donné  en  1026  le  nom  d  un  comté, 
Comitatu  WarascOy  comté  des  Varasques,  M.  R.  XXIX,  58. 

Maragnin  ou  Maragnenaz,  ham.  près  Sion,  Maraninay  122 1, 
M.  R.  XXIX,  Maragninay  1227,  Malagnina  vers  1260;  Mere- 
niauTE,  loc.  à  Rossenges,  D.  Moudon  ;  «  peut-être  de  la  famille  de 
Tancien  fr.  mairien,  bois  de  construction,  du  latin  mater iamen.» 
(Ekinoard.) 

Maratche,  Marachat,  voir  plus  loin  à  Mare, 

Maraas,  champs  à  Nyon  ;  voir  Marin. 

Marrhairu,  croupe  et  passage  du  Jura  vaudois,  D.  Aubonne, 
que  le  Dictionnaire  de  Lutz,  —  est-ce  par  plaisanterie  ?  —  ex- 
plique par  «  marché  rude  »,  Marchirioux  en  i346.  Vient  sans 
doute  de  marche,  frontière.  Une  donation  de  1208  de  Berthold  de 
Zfthrîngen  aux  seigneurs  d' Aubonne  dans  le  Jura  comprend  toutes 


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MARCHE   —  MAKCY  257 

Jes  montagnes  «  depuis  le  Mont  Marchia  au  Mont  Salla,  >►  etc. 
M.  R.  XXVI,  iSg.  Ce  mont  Marchia  paraît  bien  être  le  mont 
Marchairu  ;  «  il  faudrait  pour  cela  supposer  un  adjectif  marchier 
signifiant  qui  forme  la  frontière  >^  (Bonnard).  Une  localité  Mar- 
chéré  à  Jussy,  frontière  française,  pourrait  avoir  la  même 
racine. 

Marche,  nom  assez  fréquent;  dérivé  de  Fane.  h.  ail.  marcha^ 
frontière.  De  là  viennent 

La  Marche,  2  pâturages,  Ormont-dessus,  frontière  de  Berne. 

Chapelle  des  Marches  près  Broc,  limite  de  la  Gruyère. 

Creux  des  Marches  à  Chavannes-de-Bogis,  frontière  française. 

Ruisseau  des  Marches,  limite  d'Ormont-dessôus  et  dessus. 

Luys  de  Marche  au  Sanetsch,  frontière  de  Valais  et  Berne. 

Bois  des  Marches,  Ormont-dessous,  limite  d'Ollon,  etc. 

Marche  a  aussi  signifié  forêt,  terre  commune,  «  tout  terrain  où 
ne  passent  pas  la  charrue  et  la  faux.  »  (Secrétan,  Essai  sur  la 
féodalité.)  Il  désignait  également  au  moyen  âge  un  terrain  neutre 
<;hoisi  par  deux  juridictions  voisines  pour  y  juger  leurs  différends  ; 
Tévèque  de  Lausanne  et  les  sires  de  Cossonay  avaient  leur  marche 
k  Villars-Sainte-Croix,  M.  R.  VII,  892. 

Enfin  Marche  est  encore  une  contraction  de  marèche,  pré  maré- 
cageux, humide,  en  romanche  marsch,  pourri,  fangeux  ;  dim. 
Marchet  ;  de  là  viennent  bon  nombre  de  noms  de  localités  non 
situées  sur  une  limite,  tels  sont  des  hameaux  de  Matran,  Neyruz, 
Avry-devant-Pont,  Fribourg  et  plus.  loc.  vaud.  ;  voir  Maraiche. 

Marcliissy,  D.  Aubonne,  Marchisie^  i235,  M.  R.  V,  829, 
Marchissicy  1261,  Marchissier^  1 801,  M.  G.  XIV,  81,  298,  etc.  ; 
de  (praedium)  Marchisiacum^  dérivé  d'un  nom  gallo-romain 
inconnu.  Ch  venant  dans  la  règle  d'un  c  latin  suivi  de  a,  Marchi- 
siacum  viendrait  d'un  nom  comme  *  Marcasius  qui  pourrait  dé- 
river du  celte  marca,  cheval  de  bataille. 

Marcy  ou  Marsy,  loc.  à  Saint-Prex,  ancien  village  ruiné  ;  villa 
que  nominatur  Marciacus...  in  villa  MarciacOy  968,  M.  R.  VI, 
279,  Marsyey  xiii*  s.  Le  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  838,  mentionne 
«n  autre  Marci,  environs  de  Granges,  1228,  =  (fundam)  Mar^ 

M.  D.  SEC.   SÉRIE,  TOME  VU  17 

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258  MARE 

ciacum^  domaine  d'un  MarciuSj  g'entîlice  très  fréquent  dérivé  du 
prénom  Marcus, 

Mare,  s.  m.^  au  Mare,  loc.  à  Essertines-Echallens  et  LuIIj- 
Morges,  les  Mares,  loc.  à  Corcelles,  Neuch.  ;  Maroz,  ham.  sur 
Gorbières  ;  au  Maret  à  Ayent,  les  Marets,  ham.  à  Montbovon, 
loc.  à  Port-Valais,  diminutifs  ;  Marex  à  Li/^^-nerolles,  Marez  à 
Penthéréaz,  collectifs  ;  synonyme  du  v.  fr.  marc  y  s.  m.,  marais, 
dérivé,  comme  toute  la  famille  marèche,  marchois,  etc.,  du  latin 
maret  mer,  Mares  dans  les  formes  anciennes  :  en  Mares  à  Bulle, 
1826,  Arch.  Fr.  III,  Mares  à  Mossel,  1268,  M.  R.  XII,  ol  Mares 
à  Avenches,  1269,  ol  Mares  à  Vercorens,  1299,  M.  R.  V  et  XXX. 
C'est  à  cette  racine  marc,  mare  qu'il  faut  rattacher  les  localités, 
—  terrains  marécageux,  —  le  Map  à  Roche,  au  Grand,  au   Petit 
Mars  ou  Mas  à  Noville,  Rennaz  ;  Proz  de  Mars  à  Saillon,  Mars 
à  Ghamoson,  et  ham.  d'Hérémence,  sans  doute  le  Mar^  Marc  y 
March,  Marhc  souvent  nommé  au  xiii«s.,  M.  R.  XXIX  et  XXX. 
Mais  il  est  essentiel  de  remarquer  ici  qu'il  y  a  eu  parfois  une  con- 
fusion avec  Mas,  de  mansus.  C'est  ainsi  qu'en  i33o  le  comte  L.  de 
Neuchâtel,  dans  son  testament  dit:  «  mes  mars  de  terre  sissant 
ou  territoire  do  Vau  de  Rugt,  ...demorant  sur  mes  mars,  )►  etc., 
6  fois  mars  pour  mas  (voir  Matile).  Il  faut  donc  connaître  le  ter- 
rain pour  préciser  dans  certains  cas  auquel  des  deux  il  faut  ratta- 
cher le  mot,  l'orthographe  ayant  varié,  ainsi  les  Prés  de  Mars  à 
Aigle  (prés  humides),  campis  de  Mas  et  ou  Mas^  1^25,  au  Mars 
à  Tartegnins  (vignes),  Pré  dou  Mas  à  Penthalaz,  i494,  du  M  arc  y 
i546  ;  au  Grand  Mas  ou  Mars  à  Noville  (marais). 

La,  les  Maralche,s,  nombreuses  localités  et  hameaux  :  Matran, 
Neyruz,  Avry.  Châtel-Saint-Denis,  Marèche, s,  Albeuve,  Verna- 
miège  ;  Marique  à  Savièse  ;  diminutifs  Maréchet,  Saint-Cierges, 
Promasens,  etc. ,  Maréchal,  Yverdon,  Maraichat,  Arnex-Orbe,  Ma- 
récot  à  Monthey,  Marescot,  1696,  Maréoottes  à  Salvan,  Maret- 
zon  à  Fully,  Maraitzon  à  CoUonges,  Maressettes  à  Grône.  Puis 
avec  chute  de  la  voyelle,  Marchet  à  Forel-Moudon,  Marchez  à 
Granges-Payerne,  Marcfaettes  à  Semsales>  Marchai  à  Thierrens, 
en  Marcel,  flachères  à  Vouvry,  Marcot  à  Salvan^  et  les  doubles 

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MARÉCHAUGHÉE   —   MAKENS  259 

diminutifs  Marcolet  à  Ëcublens  et  Marcheulin,  vallécule  mare- 
cag^use  entre  les  deux  sommets  d'Ayeme  à  Champéry  ;  du  v.  fr. 
marchais  et  mareschey  dans  les  chartes  mareschia,  pré  maréca- 
geux, du  bas  latin  mariscus,  dérivé  comme  le  v.  h.  ail.  marachy 
marais,  du  latin  marCy  mer.  Ajoutons  aux  formes  ci-dessus  : 
lo  les  formes  g-ermanisées  Maressen,  Martschen,  Meretschen, 
Meretschy  du  district  de  Louèche  ;  2®  la  rue  du  Marché  à  G^ 
nèvey  vico  de  Marchez,  1260,  i2&'jy  porta  de  Marchez,  1270, 
M.  G.  XIV,  5o,  96,  ii5  ;  rue  de  Marche,  i45o,  orthographes  qui 
montrent  qu'il  s'agit  là,  non  d'un  marché,  mais  d'un  ancien 
marchais  ou  terrain  marécag'eux,  alors  à  peu  près  au  niveau  du 
lac. 

Maréchauchée,  loc  à  Bottens,  D.  Echallens.  On  penserait 
d'abord  que  c'était  une  terre  appartenant  à  l'office  de  la  maré- 
chaussée, —  mareschauci,  i3i4,  à  Romainmôtier,  —  qui  avait 
des  droits  étendus,  percevait  des  redevances  de  blé  et  autres.  Tou- 
tefois ce  nom  ressemble  bien  au  v.  fr.  mareschauchaille  et  ma- 
rescauchicy  marais  et  au  nom  de  Ghauchet-marais  au  Cerneux- 
Péquignot,  Neuch.  Ce  serait  alors  un  Maret-Ghauchey,  terrain 
marécageux,  foulé,  parcouru  par  les  troupeaux  ;  voir  Chauchey. 

A  la  Maregliere,  champs  à  Muraz  de  Colombey,  Valais  ;  pro- 
priété du  marreglier,  v.  fr.  =  marg^uiller,  ou  terre  attachée  à 
cet  office  ;  de  même  sans  doute  en  MareUlay,  prés  à  Aigple.  Il  y 
avait  des  Mariglier  bourgeois  d'Aigle  en  i4i3. 

Marenda,  Sex  de  — ,  sommet,  vallée  d'Anniviers  ;  de  maren» 
dafiy  repas  du  milieu  de  l'après-midi  =  rocher  du  Goûter,  d'après 
la  position  du  soleil  à  cette  heure  pour  ceux  qui  l'ont  nommé, 
comme  le  Dôme  du  Goûter  pour  les  g^ens  de  Ghamounix.  Es  Ma- 
rendines  à  Valeyres-sous-Rances  pourrait  être  par  contre  la  pro- 
priété d'un  Marendin. 

Y  Marennes,  prés  et  vi^es  à  Ayent,  Valais  ;  en  Marenaz  à 
Bex,  es  Mérenaz  à  Gryon,  autre  sur  Alesses,  Valais,  MeranaZy 
atlas  Siegfried  ;  peutrétre  du  v.  fr.  marene,  s.  f.,  sorte  de  cerise 
aiipre. 

Bfarens,  loc.  à  Nyon  ;  voir  Marin. 


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260  MARERION   —   MARIOTTY 

MarerioD,  loc.  à  Coothey  ;  de  mare,  s.  m.,  marais,  et  riond, 
rond. 

Maressen,  quatre  loc.  à  Varone,  Louèche- Ville  et  Bains  ;  le 
même  que  Marèche. 

Ces  mots  rappellent  le  temps  où  tout  ce  district  parlait  français,  jus- 
qu'à la  Rq  du  XV [^  â,  La  plupart  des  lieux-dits  y  sont  encore  français 
sous  une  forme  i durement  germanisée  :  Gontor,  Kreta,  Glotscheten,  Pa- 
lelen,  Plaalscheten,  Tschenifieri,  Preisen,  Schampltro,  etc. 

31ar||ociD,  m,  à  Chavannes-de-Bogis^  D.  Nyon  ;  du  celte 
marga^  v-  fr,  marie,  latin  margila,  avec  le  double  suffixe  osse- 
in:  le  lerraio  y  est  très  marneux,  comme  au  ham.  voisin  de  Pa- 
coty. 

Hapyuei,  chalets  aux  Voëttes,  Ormont-dessous,  entre  deux 
ruisseaux  ;  du  paioia  margaet,  pré  marécageux  au  bord  de  Teau  ; 
les  Margiiiers,  loc.  au  pâturage  de  Seron,  Pay&-d'Enhaut  ;  pro- 
bablement les  deux  du  celte  marga,  marne,  terrain  bumide. 

>Iarijy,  ham,  de  Vuadens,  Fribourg  ;  pourrait  peut-être  se  rat- 
tacher également  k  la  même  racine. 

Les  Marja(fe^,  prés  marais  à  Vionnaz  ;  de  mare,  s.  m.,  et  sufiF. 
coll.  âge,  équivalent  du  fr.  marécage. 

Marin,  C.  de  Neucbâtel,  Marens,  ii63,  1191,  Marens,  1208, 
M,  F.  IV,  102,  Marins,  1220,  1249,  Mareins,  1220,  Marens, 
II 95,  1220,  1247,  1280  (Matile).  D'après  de  Meuron  et  Junod,  re- 
produits par  Sluder,  de  mala  arena,  mauvais  sable.  Mais  le  suf- 
fixe fins  indique  la  dérivation  d*un  n.  d'homme  d'origine  germa- 
nique ^  chez  les  descendants  de  MarOy  n.  pr.  germain.  En  Ma- 
rons  (ou  Marans),  loc.  à  Nyon,  même  sens,  ainsi  que  Marin  près 
Thonon,  Marins^  ^191,  que  Forel,  Répertoire  M.  R.  XIX,  rap- 
porte à  Mariniacnm,  C'est  une  erreur  de  Forel  :  Mariniacum^ 
5i(),  du  genlilice  Marinius  ou  du  cognomen  Marinas  ■=  Mari- 
gny  ou  Marignier  près  Bonneville  ou  quelque  autre  loc.  du  même 
nom. 

Mario tt y,  ham,  aux  m.  éparses,  val  Ghampey,  Valais  ;  un  ter- 
rain un  peu  mart'cageux  ;  de  "'  mariot,  dim.  de  mare,  suff.  patois 
iot,  petit  marais,  et  collectif  valaisan  y  =  ey  ;  ensemble  de  petits 


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MARI  VUE  —  MARNEX  261 

marais.  Le  patois  intercale  souvent  un  i  :  bretschio^  de  bretsche, 
bétion,  gâtion,  etc. 

Marivue,  ruisseau  d'Albeuve,  Gruyère  ;  du  celte  mar^  maro, 
grand,  et  ivue^  eau  =  grande  eau. 

Marly,  ail.  Mertenlachy  D.  Sarine,  Frib.  ;  in  Marlensi,  io55, 
Marlieiy  ii^ky  ii48,  1181,  M.  Fr.  I,  271,  MarlliCy  1228,  M.  R. 
VI,  24,  Mallie,  i25i,  Wûrstbg.,  i5o,  MarliCy  1240,  i45o,  Mar- 
lieZy  1453,  Marlye^  1476,  Mailliez  ^479,  Dellion  ;  Mertelach^ 
i449)  Arch.  Fr.  V.  D'après  Gatschet,  c  d'un  bas  latin  maretil- 
lum,  dérivé  de  moor,  modifié  en  mar  dans  les  langues  romanes.  » 
Mais  les  suffixes  de  toutes  les  formes  anciennes  montrent  un  nom 
d  origine  gallo-romaine  ;  c'est  un  (fundum)  Martiliacum^  pro- 
priété d'un  MartiliuSy  gentilice  romain.  De  Vit,  IV,  879. 

Les  Marmontains,  petite  chaîne  rocheuse  au  fond  du  val  Fer- 
ret  ;  de  marmontain,  un  des  anciens  noms  fr.  de  la  marmotte, 
du  latin  murent  montanuniy  rat  de  montagne. 

(La)  Mannotea(z)  ou  Marmotera,  Cart.  Oujon,  M.  R.  XII, 
ancien  nom  du  domaine  du  Genêt,  près  Bursinel  ;  de  marmotaie 
ou  marmotièrBy  lieu  habité  par  des  marmotes  (un  t  en  v.  fr.)  ou 
des  taissons;  es  Marmottes  à  Montagny-Yverdon,  Marmottez 
(et),  forêt  à  Ghâteau-d'Œx,  au  Mormotey,  alpes  de  Semsales,  es 
Marmotays(ottey),  alpes  de  Vouvry  ;  même  origine. 

Mamand,  D.  de  Payerne,  aussi  Mamens  d'après  Lutz  et  Hi- 
sely  ;  Marnant ,  1142  et  1226,  M.  R.  XII  et  VI,  332.  Si  l'ortho- 
graphe ens  était  prouvée  par  les  documents,  ce  serait  un  nom 
d'origine  germanique,  chez  les  descendants  de  Marino,  Fôrstm., 
p.  909,  a  la  forme  latinisée  Marinus,  dérivée  de  Maro^  racine  ono- 
mastique mar, 

Mamèche,  deux  alpes  d'Ormont-dessus,  sous  Isenau  et  sous 
Culan  ;  de  marne,  v.  fr.  marie,  dérivé  de  margila,  d'un  mot  gau- 
lois marga,  admis  en  latin  dès  Pline. 

Mamex,  ham.  près  Commugny,  D.  Nyon  ;  peut-être  un  (fun- 
dum) Maternacumy  du  cognomen  Maternas^  comme  Mornex  de 
Modernacum  ;  propriété  d'un  Maternus.  Quant  à  Marnex,  pâtu- 


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262  MARQUES   —   MARTBRAY 

rag-e  d'Ormont-dessus,  il  serait  plutôt  à  rattacher  à  maroe  comme 
Marnèche. 

Marques,  vignoble  à  Martigny,  au  bord  des  rochers  qui  domi- 
nent la  Dranse,  et  Marquet,  loc.  à  Vétroz  ;  peut-être  autre  forme 
de  Marche. 

Marsens,  ail.  Marsing,  D.  Gruyère,  Frib.,  Marsingus^  855, 
M.  R.  VI,  202,  Marsans,  1187,  Hidber,  I,  534i  Marsens,  1180, 
Marsîns,  raa3,  Marcens,  1162,  1177,  i4^3  ;  20  tour  près  Cully, 
Maraens,  1 166,  i366,  Marceins^  i435  ;  3<>  village  disparu  près  de 
Gland,  "D.  Nyon,  MarcinSy  ii45,  ii64,  1197,  M.  G.  IV,  78,  85, 
écrit  aussi  Marsins,  Marsin  ou  Massin  ;  Marsin,  loc.  à  Perly,  Ge- 
nève =  chez  les  descendants  de  MarsOj  n.  pr.  germain. 

Mat^îtlon,  ham.  de  Troinex,  Genève  ;  de  MarciliOy  dérivé  en 
10 y  ionis  du  gentilice  Marcilius,  donné  par  Jubain ville,  p.  128, 
comme  Gaïlïo,  aujourd'hui  Gaillon,  de  Gallius  ;  Allio,  Aillon,  de 
Allius  î  TuUio,  Touillon,  de  Tullius  ;  Pontio,  Poinson  et  Ponson, 
de  Pont  LUS  ;  Marcio,  Marson,  de  Marcius  ou  Martius,  etc. 

>lv*Ha!ley,  champs  à  Rennaz,  D.  Aigle  ;  probablement  collec- 
tif dérivé  de  maretely  diminutif  du  v.  fr.  marety  marais,  petit 
terrain  marécageux,  comme  le  Marteau,  pré  à  Vionnaz,  contrac- 
tion de  maretel. 

Martel,  Ponts  de  —,  aussi  Martil  aux  xvi^  et  xvii»  s.,  M.  N. 
XX 111,  2û4  ;  de  martel,  nom  générique  des  marais  tourbeux  du 
Jura  neuchâtelois.  Rien  de  commun  avec  Charles  Martel  ;  dérivé 
de  mare,  s.  m.,  marais,  et  double  suffixe  diminutif  maret,  mare- 
tel  ;  de  même  au  Martel,  marais  à  Vionnaz,  es  Martelets,  prés 
à  Vouviy  ;  quant  à  Pré  Martel,  plaine  à  Bex,  peut-être  même 
sensj  ou  n,  pr.  Pré  de  Martel. 

Martenclf  m.  à  La  Roche,  Frib.,  le  même  que  Martinet, 
nombr.  loc.  ;  du  patois  martenet,  forge,  clouterie. 

Marlenoil,  ham.  du  Val  d'Illiez,  Valais,  Marti nuel,  1267, 
Mari  î  nue  in  parrochie  de  Yllies,  1281,  Murtinely  1288  (lire  Mar- 
tine!), M.  R.  XXX  ;  peut-être  syn.  du  précédent. 

Marteray,  nom  fréquent  de  localités  :  Martheray,  château  à 
Begnins,  faubourg  à  Lausanne,  Martereiy  12 17,  en  Marierai, 


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MARTHERENGES    —   MARTIGNY  263 

1287,  Marterey,  X278,  M.  R.  VI,  ham.  de  Féchy,  loc.  à  Che- 
seaux,  à  Vevey,  Marierai,  1220,  Mariherely  i525  ;  maison  à 
Bouloz,  Frib.  ;  Martherey  à  Vuarmarens  et  Romanel-Morg^es  ; 
Mapterey  à  Duilier,  à  Pampigny,  1628,  à  Allaman,  i43o  ;  Mar- 
teret,  ham.  de  Prez,  Frib.,  les  Marterets,  ham.  de  Belfaux  ; 
Maptei»é(ez),  loc.  à  Nierlet,  Frib.,  Martray  à  Jussy,  Genève, 
nombreux  tombeaux  ;  Martorey  à  Ollon,  Sépey,  Fully,  Dorenaz  ; 
Marloret,  loc.  à  l'entrée  de  Monthey,  Martorey^  1696.  Marto- 
let,  cour  avec  tombeaux  à  Tabbaye  de  Saint-Maurice,  le  Marté- 
lay,  m.  à  Saint-Gingolph,  Marteley,  loc.  à  Vufflens-la- Ville, 
Marlelley  à  Fey,  Martelet,  colline  à  l'entrée  de  Leysin  ;  la  Mar- 
iera Pirra  à  Grimentz,  un  ancien  autel  druidique  entouré  de 
nombreuses  pierres  à  écuelles  ;  noms  dérivés  du  v.  fr.  martroi, 
bas  latin  martoretam,  martreium,  place  où  l'on  torture,  lieu  de 
supplice.  Quelques-unes  de  ces  nombreuses  localités  dési(|pnent  in- 
contestablement le  lieu  de  supplice,  du  gibet  ;  d'autres  des  endroits 
où  il  y  a  eu  des  corps  de  suppliciés  ou  de  martyrs,  par  exemple  le 
Martolet  de  l'abbaye  de  Saint-Maurice.  Pour  d'autres,  comme  le 
Martelety  la  Croix  du  Martelet  à  Leysin,  ils  désignent  simple- 
ment l'emplacement  d'anciens  calvaires,  rappelant  le  martyre  de 
Jésus-Christ.  Nous  croyons  en  trouver  la  preuve  dans  un  texte 
rapporté  par  M.  de  Montet  (Histoire  de  Vevey),  le  Marierai  de 
Vevey,  Marterei,  1229,  M.  R.  VI,  869,  est  désigné  dans  un  acte  : 
«  Martherel  alias  en  Crousa  )►.  Or  Crousa  ou  Crusa  est  appelé 
ailleurs  in  Crace,  à  la  CroioOy  soit  au  Calvaire. 

Mariherenges,  D.  Moudon  =  villa,  curtis  Martherenga, 
ferme  des  descendants  de  Marthari,  n.  pr.  germain. 

Martîgny,  Valais,  ail.  Martinach.  Martiniacum,  5i6,  Marti» 
gniacum,  ii63,  1200,  I2i5,  1260,  etc.  Non  point,  comme  le  veut 
Studer,  qui  malheureusement  pour  lui  ne  copie  pas  ici  Gatschet, 
de  martinet,  marteau  de  forge  ^  mais  de  Martiniacum  {fan- 

<  Hilaire  Gay  le  dérive  ëg^alement  de  martinet  et  en  donne  pour  preuve  que 
les  sires  de  Marti^y  avaient  pour  armes  «  de  gueules  au  lion  d*or,  tenant  un 
marteau  d'ar^nt.  »  Ce  sont  des  armes  parlantes  qui  ne  prouvent  rien  pour 
Torifpne  du  nom,  pas  plus  que  la  roue  de  Riaz  et  le  paon  de  Faoufç. 


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264 


MARTINES  —  MAaSONGEX 


dum),  domaine  d'uQ  Martinius,  g-entilice  romaÎD,  rare,  mais  dont 
Jubainville  cite  4  exemples  dans  les  inscriptions  ;  g-énéralement 
Octodurum  jusqu'à  la  fin  du  xii®  s.  Le  Martiniacum  isolé  de  5i6 
se  trouve  dans  un  document  douteux  ;  voir  Conthey. 

Les  Martines,  ham.  du  Mont  sur  Lausanne  et  de  Château- 
d'Œx  ;  du  n.  pr.  Martin, 

En  Martinat  (ou  Martenat),  marais  à  Colombej  ;  probablement 
dîm.  de  maret  :  maretin,  martin-et. 

MartintM,  alpe  et  gplacier  sur  Bex,  Martinae^  io43,  M.  R. 
XVIIL 

Marze,  viynes  à  Gonthey  ;  probablement  forme  valaisanne  {j-z) 
pour  marrje,  bord. 

Ma  se,  voir  Ma^e. 

En  Masii-e,  loc.  à  Essertines,  D.  Echallens  ;  voir  Mézières. 

M  a  sot,  voir  Mazel. 

Alas.sa,  rivière,  affluent  du  glacier  d'Aletsch,  Haut  Valais, 
Massona,  i235,  i255,  1297  ;  du  celtique  mass^  beau  (Holder,  II, 
454)  et  onay  source,  rivière  =  belle  rivière,  nom  fort  bien  trouvé 
pour  ce  puissant  torrent  du  plus  grand  glacier  des  Alpes. 

Massîilon,  ham.  sur  Monthej,  Maxilliorij  cadastre  de  1696, 
Majcîlion,  1819  ;  dim.  de  mas. 

Massonfj<)x,  D.  Saint-Maurice,  Valais,  Massungiacum,  1178, 
i235j  Massnnge,  1226,  Massongie,  1260,  Massungiez,  i3i6, 
MaMungie^  1290,  i342,  Massugiery  i349,  Massongiez,  plan  vers 
1720  ^i  (praedium)  Massoniacum,  domaine  de  MassoniuSy  gen- 
tilîcc  romain.  De  Vit,  IV,  391.  Justement  une  inscription  de  Saint- 
Maurice,  tout  à  côté  (Orelli,  21 3),  nous  fait  connaître  une  Masso- 
nia.  Quant  à  Tétymologie  de  Gatschet  qui  rapporte  à  Massongex 
le  Mojciniacum  d'une  charte  de  io52,  Cart.  de  Sion,  en  le  tirant 
de  macifiata,  moulin,  elle  n'est  pas  défendable  ;  i^iacum  s'ajoute 
à  des  noms  d'homme  ;  2®  Maxiniacum  donnerait  Machigny.  Hid- 
ber  de  son  côté,  I,  270,  276,  y  rapporte  un  Maximiacurriy  993- 
996,  villa  MaximiacOf  996-1017,  Arch.  de  Saint-Maurice,  dans 
le  comté  de  Genève.  Nous  j  verrions  plutôt  Meximieux,  dép.  de 


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MASSONNENS   —   MATZE  265 

TAin.  £n  tout  cas  Maximiacum  ne  saurait  donner  Massongex  ; 
d'ailleurs  Massoug^x  n'a  jamais  fait  partie  du  Genevois. 

Massonnens,  D.  Glane,  Fribourg-,  in  Mansoningis  d'après 
Cb.  lHovAy  MassenenSy  ii77,M.  R.  XII,  3i,  et  1226,  MassunenSy 
i344*  Massonens,  1471  ;  «  provient  certainement  de  mansum,  >► 
ferme,  dit  le  P.  DcUion.  Mais  les  suffixes  ens,  ingis  indiquent 
encore  plus  certainement  une  autre  orig^ine  =  chez  les  descen- 
dants d'un  Germain  au  nom  de  la  famille  de  Manso,  racine 
Mand,  dans  FOrstmann. 

Mategnin,  ham.  de  Meyrin,  Genève,  Matigniaco  (i  fois)  et 
Matignins  (7  fois)  dans  la  même  charte,  1269,  M.  G.  XIV,  107, 
MatigninSy  i344>  M.  G.  IX,  235  =  chez  les  descendants  de  Mat- 
ten^  dérivé  de  Matto,  n.  pr.  germain.  Fôrslm.,  917.  Ce  nom  oflFre 
un  intérêt  particulier  parce  qu'on  y  surprend  la  tendance  des  no- 
taires à  traduire  par  le  suffixe  gallo-romain  iacum  les  noms  d'o- 
rigine germanique. 

Matélon  ou  Mattelon^  carte  Rovéréa  et  atlas  Siegfried,  chalets 
sur  le  Sépey,  Mastalon,  i23i,  M.  R.  XXIX,  294  ;  autre:  colline, 
alpes  de  Bex.  L'orthographe  avec  un  t  reproduit  mieux  l'ancienne 
que  celle  que  Siegfried  a  adoptée  et  qui  est  absolument  fautive. 
N'a  certainement  rien  de  commun  avec  l'ail,  matt,  prairie,  qui 
n'a  pas  passé  dans  notre  langue. 

Mathod,  D.  Yverdon,  Mastod,  1  it^iyMastout,  i235,  M.  R.  VI, 
MathoZy  i382,  M.  R.  XIV,  Mathod  ei  Mastou,  il^oiyMathouœ, 
1621,  etc.  ;  les  Mascoty  i344i  et  Mascout,  i345,  loc.  près  Saint- 
Christophe  (Champvent)  dans  Matile  sont  sans  doute  une  fausse 
lecture.  Origine  inconnue. 

Matran,  D.  Sarine,  Frib.,  MartrenSy  ii32,  ii48,  M.  F.  II,  16, 
220,  Matrans,  ii48,  M.  F.  I,  376,  MartranSy  1178,  1182,  1228, 
Matrans  avant  1246,  Marinant,  i339,  R.  dipl.  III,  16,  Matranty 
1453,  Martrandy  i47i*  Nom  exclu  par  M.  Stadelmann  des  noms 
en  ens.  En  tout  cas  la  prononciation  eins,  —  si  elle  a  existé,  —  a 
disparu  de  bonne  heure,  nous  trouvons  la  finale  ans  dès  1 148. 
Origine  douteuse. 

La  Maize,  forêt  à  Vex  et  à  Salvan  ;  les  Maizes,  forêt  à  Colom- 


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266  MAU   —   MAUKAZ 

bey  ;  la  Maze(ts)  à  Savièse  ;  la  Jeux-Matze  à  Vionnaz  ;  syn.  de 
mazze,  ital.  et  romanche  mazza^  massue,  mot  désig^nant  des  fo- 
rêts de  hêtres  exploitées  en  têtards  ;  ces  vieux  troncs  sont  sem- 
blables à  des  massues.  Ce  mot  a  été  employé  dans  le  Jura  :  un 
acte  de  1194»  Hidber,  II,  426,  Matile,  ï,  34,  parle  d'une  forêt  près 
Vauxmarcus,  nommée  Malza  Siba,  forêt  des  matzes.  On  sait  le 
rôle  historique  joué  au  xv®  s.  en  Valais  par  une  mazze  ou  massue. 
Une  massue  de  bouleau,  taillée  eu  forme  de  tête  humaine,  symbo- 
lisait le  peuple  opprimé  ;  on  la  portait  de  lieu  en  lieu  et  sur  la 
place  publique  on  l'interrogeait:  «Mazze,  pourquoi  souffres-tu? 
Parle,  nomme-nous  l'homme  que  tu  crains  ?  Est-ce  Silinen  ?  est-ce 
Asperling"?  est-ce  Henngarten  ?  Sont-ce  les  Rarogne?  >►  A  ce  nom 
la  mazse  s'inclinait.  Alors  chacun  des  partisans  des  opprimés 
piaulait  un  clou  dans  la  massue  en  signe  d'adhésion.  Telle  fut 
Tongine  de  la  guerre  contre  la  puissante  famille  des  Rarogne, 
i4i4-i42o. 

MhUj  préfixe,  voir  Mal. 

Maiulens,  ham.  de  Ghâtel-Saint-Denis,  J^Ioudens,  1809,  1867, 
Maudens,  1668  =  chez  les  descendants  de  Afaldo,  n.  pr.  germain. 

Miiudran,  Praz  — ,  loc.  à  Ollon  et  à  Bex.  D'après  M.  Isabel  (in 
litt.),  de  maudrèy  moudre,  à  cause  du  voisinage  des  moulins  qui 
s'y  trouvaient  dans  les  siècles  antérieurs,  donc  =  pré  du  moulin. 

La  Mnuguettaz,  grand  hameau  d'Yvonand,  D.  Yverdon,  la 
Munrgetta,  i4o8,  M.  R.  XIV,  la  Mougette,  i583,  la  Mongue- 
tas,  t538  ;  autre,  chalet  à  Blonay  ;  es  Mauguettes,  loc.  à  Rovray. 
La  forme  de  i4o8  rattache  ce  mot  à  mourget,  tas  de  pierres,  lieu 
pierreux  ;  voir  Murgier. 

Mnu]es,  D.  Gruyère^  Maulés  dans  Kuenlin  ;  Maulaz,  ham.  de 
Romont  ;  La  Maulaz  ou  Maoulaz,  m.  k  La  Roche  et  à  Neyrigue. 
Le  premier,  Molas  superioreSy  965,  Molis,  1 145,  M.  F.  II,  Moles^ 
1179,  Hidber,  II,  et  1274  ;  du  latin  molaSy  meules,  moulins. 

Mauraz,  D.  Cossonay,  Moraz,  1824,  M.  R.  I,  2«  s.,  p.  2o5. 
Peut-être  une  (villa)  Maiira,  du  cognomen  Maurus,  la  seule 
forme  ancienne  que  nous  possédons,  relativement  moderne,  n'est 
pas  suffisante  pour  décider. 

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MAUREMONT  —   MAYA  267 

Mauremont,  Maurmont  ou  Mormont,  colline  calcaire  près 
Eclépens,  Mauromonte  en  i8i4,  M.  R.  Vï,  240  (Mormunt,  titre 
de  la  charte,  postérieure),  soit  longtemps  avant  les  premières  in- 
vasions des  Maures,  nom  dont  on  a  voulu  le  dériver,  Mormont, 
i344-  D*après  Gatschet,  du  v.  h.  ail.  muor^  moor,  marais,  ce  qui 
conviendrait  à  la  position  de  la  colline  isolée  dans  les  marais  de 
rOrbe.  Mais  ce  mot  allemand  ne  saurait  s'appliquer  à  trois  autres 
loc,  Mauremont  ou  Mormont,  tertre  à  Pizy,  Mormont  à  Cour- 
chavon,  Morimont,  crêt  boisé  à  Charmoille,  les  deux  D.  Porren- 
truy.  Le  texte  même  du  Cartulaire  indique  la  véritable  étymologie 
que  Gatschet  n'a  pas  aperçue.  Dans  la  charte  de  81 4,  Louis  le 
Débonnaire  donne  à  TEg-lise  de  Lausanne  la  «  villa  que  dicitur 
Sclepeding^us  cum  ruboria  que  vocatur  Mauromonte  ;  »  le  village 
dit  Eclépens,  avec  la  roncière  dite  le  Mauremont.  C'est  donc  le 
mont  des  mûres  de  ronces,  latin  rubus,  dont  le  fruit  est  appelé 
morum,  mûron.  Les  noms  des  trois  autres  localités,  ainsi  que  en 
Mauron,  loc.  à  Vaulion,  ont  la  même  origine. 

Maya,  Maye,  etc.  Le  bas  latin  mea,  maia^  dérivé  du  latin 
meta,  v.  fr.  moie^  meule  de  foin,  patois  mata  y  mota,  est  souvent 
employé.  D'abord  pour  désigner  d'assez  nombreux  sommets  des 
Alpes  et  du  Jura  :  la  Maya,  val  Ferret  et  val  d'Hérens,  sur  Saint- 
Martin  ;  la  Maye  de  Bricolla,  val  d'Hérens  ;  les  deux  Maja,  3o4i 
et  3o47  m.,  val  d'Arolla  ;  la  Maye  d'Arbignon,  rochers  près 
Mordes;  la  Mayaz,  sommet  au  N.  de  Sainte-Croix,  Jura;  la 
May,  sommet  sur  Saint-Ursanne  (qu'il  faut  sans  doute  écrire 
Maye),  ainsi  appelés  à  cause  de  leur  ressemblance  plus  ou  moins 
grande  avec  une  meule.  Puis  des  localités  où  s'élèvent  habituelle- 
ment les  meules,  en  Valais  :  les  Mayes  à  Vionnaz,  Maye  ou 
Mayez,  ham.  de  Savièsc,  Mayaz,  ham.  de  Saint-Léonard,  à  la 
Maya  à  Chalais  ;  Meya,  chalets  à  Zinal,  Meyaz,  prés  à  Marti- 
gny  ;  les  Moîes  sur  Ayer,  Anniviers,  pratum  de  la  Meyta,  i3io, 
Moaye,  alpe  d'Orsières,  Moayes,  mayens  sur  Bruson  de  Bagnes  ; 
en  la  Meyaz  à  Ley.<tin  ;  la  Meyettaz,  pâturage  à  Cbâtel-Saint-De- 
nis,  diminutif.  Emayes,  loc.  à  Monthey  =  es  Mayes.  Es  Moyes- 
ses  à  Mur  en  Vully,  de  moîe  et  sufF.  adjectif  esses.  Le  mot  latin 


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268  MAYEN   —   MAZEL 

meta  a  passé  aussi  dans  rallemand,  comme  le  prouvent  Meti  et 
Z'meiden,  vallée  de  Tourteraag^e  =  zu  den  Meiden,  Vers  les 
Meules  ;  et  en  romanche  où  Ton  appelle  maida  les  g'randes 
meules  qu'on  fait  dans  les  hauts  pâturag'es  ;  de  là  aussi  les  Meidje 
du  Dauphiné  et,  au  Tessin,  les  nombreux  noms  de  sommets  Me^ 
done^  Madone^  suff.  augm.  one  pour  désig-ner  des  montagnes  de 
forme  conique. 

Mayen,  Uam.  de  Vionnaz,  D.  Monthey,  Valais,  Maen,  i4oa, 
M,  R-,  2*  s.,  Il,  124,  Mahe/if  1728  ;  sommet,  alpes  d'Aigle  ;  les 
Mrtycns,  pâturage  à  Châtel-Saint-Denis  ;  nom  commun  de  tous 
les  alpages  inférieurs  en  Valais,  Maeynff  (de  Sion)  i3o6  :  «  do- 
munculas  que  vulgariter  maeyns  nuncupantur,  i3o4,  M.  R. 
XXXI  ;  Afajinff-alp  et  -horn  à  Louèche,  le  même  mot  mayen  ger- 
mani^  ;  Je  mai  parce  qu'on  y  monte  au  mois  de  mai.  «Olivier  de 
Serrcsj  ^n  du  xvio  s.,  donne  un  exemple  où  maïen  signifie  foin 
qu'on  fauche  en  mai.  »  Note  de  M.  Bonnard. 

Es  Miiyenches,  loc.  à  Ollon  ;  forme  féminine  du  précédent. 

Mayenzel  ou  Mayentzet,  village  de  mayens  sur  Montagnierde 
Bagnes;  a  pâturages  sur  Hérémence,  Mayench^  1260,  et  sur 
Useigne,  Hérens  ;  autres  sur  Chable  de  Bagnes,  la  Douay  d'Or- 
sières  et  à  Conthey,  Manschet  à  Louèche  et  Louèche-Bains,  nom 
ficermaniaé  de  Mayenchety  1862,  1627,  Mainchet^  1880,  Man- 
chet^ i/io3-i425,  les  Maenchez  à  Vez,  i255  ;  dim.  de  mayen. 

Mayeux  ou  Mayoux,  ham.  val  d'Anniviers  et  loc.  à  Colombey, 
Valais  ;  probablement  dérivé  de  maya  =  moie,  meule  de  foin  ; 
voir  plus  Imut  Maya. 

Mayorosse,  vignes  à  Grandvaux  ;  propr.  d'un  mayor. 

Mazel,  quartier  du  Vieux  Mazel  à  Vevey,  Macello  veteriy 
i348,  M.  R.  VII  ;  loc.  à  Vallorbe  ;  de  macellum,  boucherie,  v.  fr. 
maself  maisel. 

l^  Mar.ol  ou  Mazet,  pâturage  de  l'Abbaye,  D.  Joux,  Mazé^ 
chalets  sur  Troistorrents,  Valais  ;  v.  fr.  masely  dim.  de  maSy  mes 
ou  matx,  du  latin  mansum;  les  Mazots,  ham.  au  Col  de  la 
Croix  j  Ormonts  ;  même  origine,  mazot  est  le  nom  commun  des 


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MAZÉRIAZ   —   MËITREILAZ  269 

petits  chalets  ou  fenils  des  Alpes  vaudoises  ;  mas  et  suffixe  dim. 
ot  (mazet  en  Provence). 

Mazériaz,  vall.  de  Bagpnes,  Mazerettaz,  voir  Mézières. 

Mèbro,  ruisseau  près  Lausanne,  Meybry^  ï3^7,  M.  R.  VII, 
167. 

Medetta,  ham.  de  Salvan,  en  la  Meidetaz  apud  Sarvan,  1732. 

Medière,  grand  village  de  Ba/ï^nes,  sur  la  hauteur  entre  Chable 
et  Verbier  ;  peut-être  du  bas  latin  medietaria.  qui  est  au  milieu. 

Meilleret,  sommet  à  Ormont-dessus,  et  loc.  sur  Muraz,  Valais  ; 
Meliéret,  ham.  de  Bercher  ;  Melleret,  loc.  à  Ghône-Paquier  ; 
Méléret  au  Sépey,  Ormonts  et  à  Treyvaux  ;  Millerit  à  Bremblens  ; 
es  Millerets  ou  Mîllièrey  à  Golombej  ;  Millery  à  Ocourt,  Jura 
bernois  ;  es  Mellières  à  Vouvry,  la  Mellère,  m.  à  Pont,  Veveyse  ; 
les  Meillerettes,  prés  à  Martigny-Bourg-  ;  la  Millière  à  Ecublens, 
Meleraiy  1278,  et  Rueyres-Tréfayes,  G.  Fribourg  ;  Mélériaz  à 
Puidoux  et  à  Montreux  ;  Melleries,  ham.  d*Hermenches,  D.  Mou- 
don  ;  Mellierin,  ham.  sur  Lutry,  Meillerine  ou  Méliérine, 
mayens  escarpés  sur  Fully.  On  peut  ajouter  Meillerie,  Savoie, 
Melereie,  ii54,  Melereia^  1^77»  Mellerea,  1286,  à  Satigny  un 
MelereOy  1272,  1295.  D'après  Gatschet,  du  bas  latin  malgeria, 
pâturage  à  moutons. 

Meina,  alpe  et  col  vall.  d'Hérens,  Valais  ;  on  écrit  aussi  la 
Maigne  (Lutz),  ce  qui  montre  Torigine,  adj.  v.  fr.  maine,  de  ma-- 
gna  (alpa),  la  grande  alpe.  Un  autre  pâturage  de  la  Moina, 
Meîna,  Meynaz,  dans  le  vallon  de  Nendaz,  Meynay  1280,  et  la 
Ménaz,  alpe  de  Dorénaz,  tirent  peut-être  leur  nom  d'une  mine 
qui  jadis  y  aurait  été  exploitée. 

Meinier  ou  Meynîer,  G.  Genève  (prononcé  Meini),  Mainiacum 
et  Mainniacurriy  ii53,  M.  G.  XIV,  9,  Meygnier^  i343,  Mei- 
gnier,  i344,  M.  G.  XVIII,  et  IX,  Meini  y  181 7  ;  de  (fundum) 
Maniacunty  domaine  d'un  ManiaSj  gentilice  romain  (Holder,  II, 
407). 

Meitreilaz  ou  Maytraylla,  alpe  d'Ormont-dessus,  Metegla^ 
1287,  Gorthésy,  op.  cit.,  149.  Gette  forme  montre  que  l'r  est 
épenthétique  et  permet  de  ratttacher  ce  nom  à  l'idée  de  milieu, 


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270  MÉLEY  —   MENTUE 

méteil  de  medietas  par  une  forme  medietalis  ;  cette  alpe  est  au 
milieu  de  la  série  de  la  Première  à  Isenau. 

Méley,  loc.  à  Gonthey,  Goumœns,  Forel-Moudon,  Pâquier- 
Frib.  ;  les.  Méleys  à  Aigle,  Mesleys,  17 18,  Auboraoges,  Haute- 
ville  ;  Mélay  à  Saint-Léçier  ;  Melley  à  Dorenaz,  Suchj,  Pomy, 
Bussigny-Morges,  Brenles,  Chabrej,  Mêler ,  1842  ;  es  Melleys 
au  Bouveret  ;  Merlel,  anc.  Mellet  à  La  Tour,  Mély  ou  Melly  à 
Bursins,  agri  del  Mêler,  xii«  s. ,  Melyp  ou  Mellyre  à  Lens,  Va- 
lais, Melleis,  Mellier,  Mellers,  ancien  nom  de  la  colline  de  la 
Bâtie  à  Genève  ;  du  bas  latin  meletum,  pommeraie  ;  en  patois 
mêlei  =  pommier  sauvag'e,  néflier,  du  latin  mespilurriy  mais  le 
néflier  est  très  rare  dans  le  pays  et  le  pommier  sauvage  très  com- 
mun. En  1827,  Pierre  de  Gruyère  autorise  Tusag-e  dans  sa  forêt 
de  Bouleyres  «  exceptis  quercibus^  fagis  et  meleis.  » 

Mell  de  la  Nîva  (de  la  neige),  sommet  près  Evolène  ;  proba- 
blement de  mellf  provençal  meilhy  patois  vaudois  mé,  du  latin 
milium,  grain  de  millet,  au  fig.  pour  sommet  en  tête  arrondie. 

Ménières,  D.  Broyé,  Frib.,  Minières  dans  Lutz,  Maineres, 
1142  (Manières  dans  M.  R.  VI,  faute  de  copiste  ou  de  lecture), 
Mennieres  et  MeinireSy  1228,  M.  R.  VI,  17,  338,  Meneriers^ 
même  charte,  p.  334,  Mennieres^  i34i,  Matile.  L'orthographe 
Meneriers  est  à  noter,  car  elle  prouve  que  certaines  formes  où 
l'accent  paraît  déplacé  sont  de  simples  fautes  de  copiste.  D'après 
la  forme  primitive  de  ii42,  du  v.  fr.  maine^  s.  m.,  demeure,  et 
suffixe  coll.  ièré  =  réunion  de  demeures,  village. 

Menoge,  affluent  de  la  Venoge,  Menobia,  5i6,  Menopia,  Me^ 
navitty  xiP  et  xiii®  s.  ;  origine  incertaine.  Sans  doute  celtique 
comme  tous  les  noms  de  nos  rivières. 

Menthon,  château  à  Begnins,  ancien  château  à  Lausanne  ;  de 
la  famille  savoisienne  de  Menthon,  dont  plusieurs  membres  ont 
été  baillis  de  Vaud. 

Mentue,  rivière  du  Jorat,  Mentuye^  1280,  Cart.  Month.,  M.  R. 
XII,  wadum  ementaje,  1280,  M.  R.  VI,  187,  Menthoez,  i536, 
M.  R.  VII,  aussi  Menthuaz,  Mantue  ;  origine  inconnue. 


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MENZE  —  MERLINGES  271 

Menze  ou  Mintze^  ham.  de  Martigiiy*Gombe  ;  contraction  de 
mayentze^  forme  fém.  de  mayen. 

Merdasson,  Merdesson,  Merdenson,  dim.  Merdassonet, 
Merdeschon,  alpe  de  Mollens,  Valais.  Noms  de  nombreux  tor- 
rents aux  eaux  boueuses,  de  localités,  de  pâturages  au  sol  fan- 
geux. Le  nom  est  ancien  :  un  Merdasson,  ruisseau  à  Vevey,  1229, 
un  Merdasum  à  Pully,  1226,  Mardascon  à  Boudry,  i346.  De  la 
même  famille,  glacier  et  torrent  de  Merdéré,  vallée  d'Héré- 
mence,  Valais,  et  Merdisel,  ham.  et  bois  à  Satigny.  Cette  déno- 
mination était  déjà  employée,  comme  la  racine,  à  l'époque  ro- 
maine. Holder  cite  un  rivas  Merdero. 

Méribé,  pâturage,  vallée  d'Hérémence,  Valais,  Miriber,  1278, 
Miribel,  1277,  i448,  M.  R.,  1677,  Furrer.  Un  autre  Miribel 
alpes  de  Lens,  i449  ;  Méribé,  loc.  à  Chalais  ;  de  mirer,  regar- 
der, et  bely  ou  en  patois  meri  et  bé  ;  pâturage  d  où  Ton  a  une 
belle  vue  ;  miribel  et  mirebeau  s'emploient  comme  n.  communs 
dans  le  Jura  pour  désigner  de  beaux  points  de  vue. 

Mérieux,  voir  Miriau, 

Les  Mérils,  ou  Méris,  pentes  rapides  an-dessus  et  au  N.  de 
Château-d'Œx  ;  probablement  aussi  du  même  verbe  meri,  regar- 
der ;  on  y  jouit  d'une  belle  vue  sur  la  vallée. 

Les  Merlas  ou  Merlaz,  pâturages  de  Gruyère,  la  Merlaz,  pâ- 
turage au  Chasseron.  Ce  nom  de  Merla  se  retrouve  4  fois  dans 
diverses  vallées  des  Grisons  et  2  fois  à  Saint-Gall.  Palliopi  (Dict. 
romanche)  dérive  las  merlas  d'un  mot  celtique,  meryl,  marais. 
Nos  Merlas  de  Gruyère  pourraient  dériver  de  ce  même  mot. 
D'autre  part,  M.  Isabel  nous  écrit  que  lé  merlà,  s.  f.  pi.,  désigne 
les  fleurs  de  la  renoncule  des  ruisseaux  qui  couvre  souvent  de 
grands  espaces  dans  les  leux  humides  des  Alpes.  Ce  nom  patois, 
qui  se  retrouve  en  Savoie,  d'après  le  botaniste  D>*  Chabert,  vient 
sans  doute  du  même  mot  celtique. 

JMerlinges,  ham.  de  Meinier^  Genève,  Merlingium,  i3o4, 
Marlingie,  i3i8,  M.  G.  XIV  et  XVIII,  26,  correspondant  de 
l'ail.  Merliffen  {Berné)  =  chez  les  descendants  de  Mario ^  n.  pr. 
germain. 


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272  MERMETS   —   MEYRIEZ 

Les  Mermets,  ham.  de  Bourriguon,  D.  Porrentruy  ;  du  n.  pr. 
Mer  met  ^  petit,  prénom  fréquent  autrefois. 

Le  Méruet,  alpe  de  Bex  ;  probablement  autre  dérivé  de  meri, 
regarder  ;  voir  plus  haut  Méribé  et  Mérils. 

Mepvelîer,  D.  Delémont,  Berne,  ail.  Morswiler,  Morsivilre, 
lïSl^t  MorsioilPy  i325  =  villare,  villag-e  de  MorsOy  n.  pr.  ger- 
main. Fôrstm.,  986. 

Messayre,  la  Vy  —  à  Ormont-dcssus  ;  chemin  conduisant  à 
Vers  TEglise  ;  de  messe,  chemin  suivi  pour  aller  à  la  messe,  mot 
fourni  par  M.  Isabel. 

Métail,  carte  Dufour,  Métaly  Siegfried,  ou  Métallj  alpe  d'Hé- 
rémence,  Mectal,  i456  ;  le  c  peut  être  parasite  comme  dans  Joc- 
tens,  voir  Jouxtens;  peut-être  alpe  du  milieu,  de  medietalis, 
comme  Meitrcilaz  aux  Ormonts. 

Meudon,  ham.  des  Verrières,  Neuch.,  entre  celles-ci  et  les  Ver- 
rières de  Joux.  Probablement,  comme  le  Meudon  près  Paris  qui 
vient,  d'après  le  Dict.  de  Grégoire,  de  Metiosedum,  nom  d'origine 
gauloise,  comme  Mediolanum  (Milan),  Mediomatricum,  etc.,  du 
gaulois  mediOy  milieu,  et  d'une  autre  racine  indéterminée  sedum, 
donc  localité  au  milieu  entre  deux  autres. 

Meure,  En  la  — ,  loc.  à  Cartigny,  Genève  ;  prob.  de  meure, 
patois,  mûre  de  ronces. 

Meuringue,  métairie,  montagne  de  Cormoret,  Jura  bernois, 
propriété  de  Môrigen,  près  le  lac  de  Bienne  ;  pour  Torigine,  voir 
Morens, 

Mex,  lO  D,  Cossonaj,  Mais,  ii47i  54,  Cart.  Month.,  Maiz, 
1 177,  May,  1871,  1887  ;  a»  village  près  Saint-Maurice,  Mez,  i338, 
MeySy  1842  ;  8®  les  Mex  sur  le  Sépey,  D.  Aigle,  Mes,  Mez,  Metz, 
1882  ;  V.  fr.  mes,  s.  m.,  du  bas  latin  mansum  (mesure  de  terre 
jugée  nécessaire  pour  faire  vivre  un  homme  et  sa  famille),  devenu 
massum  déjà  au  xiii«  s.,  en  1282  :  medietate  albergi  seu  massi 
sui,  M.  G.  XIV,  4i6.  De  là  un  mcis  de  terre,  les  Maix  ou  Meis 
du  Jura,  les  diminutifs  Mazot,  Mazel,  voir  ce  mot. 

Meypiez  ou  Meyrler,  D.  Lac,  Frib.  (prononcé  Meyri),  Meria- 
cum,  1162,  Mirie,  1226,  Merrie,  1228,  M.  R.  VI,  882,  i4»  Me^ 


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MBYRIN   —  MÉZIÈRES  273 

rye^  1239,  1289,  Meiriacurriy  i255,  Wûrstbg".,  200,  Meyrie, 
XV  s. y  al].  Merlachy  «  de  Miliriacum,  connu  comme  nom  de  lieu 
par  les  chartes  des  viii*  et  x*  s.  »  (Stadelmann). 

Meyrin,  C.  Genève,  Mairin^  1162,  MairinSy  ii53,  Mayrins^ 
1260,  MeyrinSy  i3o5,  i344,  M.  G.  XIV  et  IX,  Moyrens^  1462, 
Galîflfe,  J.  A.  I^  483  =  chez  les  descendants  d'un  Meyer  ou  Ma* 
jor  comme  Meiringen^  Berne.  Les  MeyrinSy  les  granges  deMey- 
rinsy  étaient  au  xy«  s.  le  nom  des  rives  du  Rhône  à  Genève  entre 
la  Fusterie  et  Bel-Air  ;  rien  que  des  granges  dans  le  recensement 
de  1475. 

Mézel,  Pont  du  Mézel  ou  Mézé  à  Aigle  ;  rue  du  Grand  Mézel  à 
Genève  ;  quartier  du  Vieux  Mazel  à  Vevey  ;  du  latin  macellum, 
V.  fr.  maiself  patois  mazé,  mésel,  boucherie. 

Mézeriez,  ham.  près  Salins,  D.  Sion,  Valais,  Miserie^  121 1  et 
i3o7,  Misyrie,  1260,  Meiserie^  1261,  Miseris,  1260,  Miserier, 
i33o,  etc.  ;  de  {fundum)  Miseriacunij  domaine  d'un  Miserius, 
gentilice  romain  ;  voir  aussi  Misery. 

Mézepy,  D.  Lausanne,  villa  Masiriaco^  928,  M.  R.  VI,  Ma- 
êiriacunif  loio,  Wam.  de  Masiriei,  1180,  M.  R.  V,  Masiriey 
1188,  1220,  MaisiriSy  1227,  M.  R.  VI,  23o,  Maixiriex^  xiii*  s., 
MeysirieZy  i357,  etc.,  et  un  autre  D.  Yverdon,  Maiserie^  1224, 
Maysiriez  et  Maisery^  xiii»  et  xrv«  s.  ;  de  {fundum)  Masiria- 
euniy  domaine  d'un  MtxsiriuSy  autre  forme  du  gentilice  Macirius^ 
Holder,  II,  367. 

Mézières,  D.  Oron,  Vaud,  MaiseriiSy  ii5o,  Maseres,  1161, 
Maseriisy  1170,  Masieres,  1177,  Maisieres^  1180,  M.  R.  VI,  ii6, 
MasiriCy  ii84,  M.  R.  XII;  Maceriis,  1186,  Hidber,  II  (qui  le 
rapporte  par  erreur  à  Mézery),  Messeretes^  1228,  M.  R.  VI,  May^ 
seres,  1290,  MayseriiSy  1292  ;  un  autre  D.  Glane,  Frib.,  Masie- 
reSy  xii«  s.,  MaiêereSy  1228,  MassereSj  Maissiere^  1261, 
V^Orstbg.,  MexiereSy  i453  ;  du  latin  maceria  (un  Petrus  de 
Maceriay  1167,  Furrer,  III,  39);  v.  fr.  maisière,  muraille,  puis 
maison.  De  la  même  racine  dérivent  encore  en  Masire,  loc.  à 
Epauteires,  D.  Echallens,  nombreuses  ruines  romaines,  et  Mazé- 
riaz,  majens,  vallée  de  Bagnes,  Mazerettaz,  loc.  à  Sion,  diminutif. 

M.  D.   SBC.   S^RIE,   TOME  VII  iS->  j 

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274  MIDDES  —  MIES 

Middes,  D.  Glane,  Frib.,  Mildes^  gSo,  Hidber,  I,  aao,  qui  le 
rapporte  avec  doute  à  Moudon,  Middes,  xii*  s.,  Donat.  Haut.,  et 
1228,  F.  B.  H,  MideSy  1211,  i3oi,  etc.,  Mildes,  i244>  45^  F.  R. 
II,  Mydes  vers  1260  (M.  R.  VI,  p.  260,  Migdes)  et  i33i,  M.  R. 
VII,  io3,  etc.  Eu  766  Ayrvenus  donne  à  Matulphus,  chef  du 
chœur  de  Melve,  Meldensis  (un  des  cinq  chœurs  de  la  psalmodie 
perpétuelle  établie  à  Saint^-Maurice)  et  à  ses  successeurs,  soit  aux 
religieux  de  Saint-Maurice,  une  terre  allodiale  située  à  Tomy  su- 
périeur, aujourd'hui  Torny-Pittet  «  in  agro  quorum  vocabulum 
est  Taurniaco  superiore  »  Hist.  Mon.  patr.  chart.  II,  2.  En  960, 
les  religieux  de  Saint-Maurice  concèdent  des  terres  à  MildeSy  ib., 
p.  43.  Déjà  en  930  nous  voyons  apparaître  ce  nom  de  Mildes. 
C'est  évidemment  le  nom  que  reçut  l'alleu  mentionné  ci-dessus, 
après  qu'il  fut  devenu  la  propriété  de  Matulphus  Meldensis. 

Miécourt,  D.  Porrentruy,  ail.  Mieschdor/y  Miesdorf^  Tr.  III  ; 
Cartem  mietiam,  866,  que  le  Dict.  géog.  suisse  d'Attinger  rap- 
porte par  erreur  à  Courtematche  ;  Miecurt^  11 36,  Myecorthy 
1175,  Miecorthy  12 18,  etc.  ;  de  Mietiam  corteniy  ferme  de 
MietOy  n.  pr.  germain,  que  Fôrstm.  donne  pour  l'année  792.  En 
II 29,  un  notaire,  ne  comprenant  plus  ce  nom,  a  essayé  de  le 
rendre  en  latin  par  Meticuria,  L'étymologie  d'Attinger,  qui  le 
dérive  de  mies  y  forme  dialectale  de  moos,  marais,  village  maré- 
cageux, est  contredite  par  la  forme  primitive  ;  d'ailleurs  court  ne 
s'ajoute  qu'à  des  noms  d'homme. 

Miège,  D.  Sierre,  Valais,  ail.  Miesen,  Myeyoty  1200*,  MieiOy 
1226,  MiejOy  Miegioy  1228,  MyeiOy  i238,MyeJ0y  1280^  Myaiat, 
i38o*,  MyegOy  i4oo,  MyejoZy  i444>  MiezoZy  i554,  i558,  la 
Miège,  pâturage  à  Courtelary  ;  probablement  formes  diphtonguées 
de  l'adj.  v.  fr.  mègey  voir  l'article  suivant. 

Mîes  ou  Myes,  D.  Nyon  ;  Miex  (pron.  Mt),  ham.  de  Vouvry, 
Valais,  MieZy  xiii«  s.  ;  My  ou  Mye,  Son  My  (sommet  de  My)  et 

*  Comment  concilier  les  règles  de  Taccent  avec  ces  orthog^raphes  ?  Il  faut  ad- 
mette, ou  que  l'accent  s'est  déplace,  chose  peu  probable,  ou  que  les  finales  ot, 
at  étaient  atones,  comme  ozy  ae,  et,  et  souvent  y,  ou  encore  que  ce  sont  là  de 
simples  fantaisies  de  copistes.  Voir  aussi  Musot. 


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MIETTES   —  MILLON  275 

Mie  ou  Miet,  diminatif,  alpes  de  Conthej  ;  es  Myes,  loc.  à  Lej- 
tron  ;  Mayen  dou  Mié  à  Evolène  ;  les  Myeyes  ou  Meyea,  loc.  à 
Bramois  ;  de  l'adj.  v.  fr.  mi^  mège,  en  romanche  miez,  milieu» 
Piz  Miez,  qui  est  à  la  moitié,  au  milieu  de.  Mj  est  à  mi-hauteur 
entre  Conthey  et  Talpe  ;  Miet  entre  a  parois  de  rochers  ;  Myei 
entre  Coppet  et  Versoix  ;  Miex  entre  Vouvry  et  l'alpe  ;  Mièg«  entre 
Salgetsch  et  Sierre,  localités  plus  anciennes  et  plus  importantes. 
Studer  dérive  le  Mies  vaudois  de  mansus,  ce  qui  est  impossible, 
mansus  donnant  mas,  mais  ou  mex. 

Es  Miettes,  loc.  à  Novalles,  D.  Grandson,  dim.  ;  voir  l'article 
précédent. 

Miéville,  voir  Miville. 

Myoux,  chalets  sur  Montreux,  Combe  de  — ,  Neuchàtel,  Com- 
bate  de  Myezour^  liii,  Miez  Jours,  i354, 1872,  Miejour,  1873, 
MyejouXy  iSSo^  au  milieu  de  la  joux,  de  la  forêt. 

Milandre,  2  fermes  et  anc.  château,  D.  Porrentruy,  Milande, 
My lande,  Mylant,  Melan  dans  les  chartes  du  moyen  âge  ;  ori- 
gine inconnue. 

Milavy,  m.  à  Saint^Légier,  route  de  La  Tour,  et  à  Avenches, 
chemin  de  Domdidier  ;  Mivis  pour  Mivy,  nu  à  Avry  sur  Matran  ; 
Mivy,  m.  à  Chardonne,  route  de  Chexbres  ;  de  vy,  voie,  route, 
et  mi,  milieu  =  à  mi-chemin. 

Minière,  loc.,  champs  à  Colombey,  CoUonge,  Vionnaz,  à  Vé- 
troz  et  à  Granges,  Valais,  eys  Millieres  à  Tourtemagne,  i333,  v. 
fr.  miliere,  champs  où  Ton  cultivait  jadis  le  millet,  de  milium, 
nom  correspondant  des  Panissière  du  C.  de  Vaud. 

Millon,  Crète  et  Tète  de  — ,  arête  et  sommet  sur  Zinal,  vall. 
d'Anniviers  ;  paratt  être  le  v.  fr.  million,  débris,  patois  mellhon, 
millon,  que  Bridel  définit  moellon,  débris  de  mur,  fragments  de 
pierre  brisée  :  à  cause  de  Tarète  et  du  sommet  faits  de  blocs  entas- 
sés. Pour  M.  Bonnard  (in  litt.),  le  mot  patois  n'est  pas  le  même 
que  moellon  dont  l'origine  est  inconnue.  Pour  nous,  mellhon  est 
dérivé  de  mell,  meilhy  grain  de  mil,  latin  milium,  auquel  appar- 
tient le  verbe  patois  emellua,  réduire  en  menus  fragments  (que 

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276  HILLY   —  MISEREZ 

Bridel  dérive  par  erreur  de  mille),  mellhon  =  menus  débris,  plâ- 
tras. 

Milly,  écart  de  Gentfaod,  Genève  ;  sans  doute  un  (fundum) 
Miliacum,  domaine  d'un  Maelius,  gentilice  romain,  comme  les 
Meilhac^  Meillac,  Meilly,  Milbac  et  Milly  de  France  (d'Arbois  de 
Jubain  ville). 

Mimorey,  ham.  près  Coinsins,  D.  Nyon,  Memoreiy  121a,  Mi- 
moreif  i2i3,  Mimoreis,  1219,  Memorey,  1221^^  Mie  more  f  i235, 
Miemoreij  1288,  M.  R.  XII  ;  en  Memorey(ay),  prés  et  bois  à  Co- 
lombey  ;  de  mi,  au  milieu,  et  moretum,  roncier,  de  morum,  mû- 
ron,  fruit  des  ronces^  et  la  ronce  elle-même^  soit  localité  au  milieu 
des  ronces. 

Miolan,  ham.  de  Vandœuvres,  Genève,  Miolans,  xiii«  s.,  Cart. 
Laus.,  M.  R.  VI,  624,  Myolens,  i3oi,  M.  G.  XIV,  458.  C'^t 
aussi  le  nom  d'une  localité  de  la  Savoie  :  G.  de  Miolano,  11 8g, 
Nant.  de  Myolanis,  12 14,  ('art.  Haut-Crét,  M.  R.  XII,  62,  N.  de 
Miolan,  1218,  F.  B.  II,  Moylans,  1224,  M.  R.  XXIX  ;  celui-ci  est 
dérivé  dans  les  M.  Savoie  de  Medullanum,  Castrum  MeduUorum, 
de  Medulles,  ancien  peuple  de  la  Maurienne.  Peut-être  l'un  et 
l'autre  viennent-ils,  comme  Milan,  Meilen,  (Zurich),  Moylans,  en 
Belgique,  de  Mediolanum,  du  gtiulois  medio,  milieu,  et  lanon, 
plaine,  nom  d'une  12®  au  moins  de  villes  en  Gaule,  Bretagne  et 
Germanie. 

La  Mionnaz,  ruisseau,  D.  Oron  =  la  grondeuse  ;  du  verbe  pa- 
tois mionnà,  gronder,  ennuyer  de  ses  plaintes,  v.  fr.  mionnePy 
chanter,  fredonner. 

Miriau,  bois  à  Giez,  D.  Grandson,  Mériez,  loc.  sur  Aven,  Va- 
lais ;  Mérieux  à  Noville,  es  Mouriaux,  crêt  et  chalet  à  Chàteau- 
d'Œx,  le  composé  Montmirail,  Neuchàtel  ;  de  miriau,  forme  pa- 
toise  du  V.  fr.  mirial  ou  mirait,  miroir,  endroit  d'où  l'on  a  une 
belle  vue  ;  la  forme  moderne  dans  le  Six  du  Miroir  à  Mage,  au 
Miroir,  ham.  des  Monts  de  Lutry,  loc.  à  Vallorbe  ;  voir  aussi 
Muriaux,  Mérils,  etc. 

Miserez,  ham.  de  Charmoille,  D.  Porrentruy,  Miserey,  1177, 
Misère,  12 18,  Miserach,  1287,  et  Misery,  D.  Lac,  Frib.,  Mise- 


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MISSION  —  MODZENAIRE  277 

rie,  xu«  s.,  ia43,  F.  B.  II,  243,  et  iSoi,  Rec.  dipl.  II,  8,  Misi- 
riez,  i4o6,  Rec.  dipl.  VI,  en  ail.  Misrach,  i449»  Arch.  Fr.  V, 
4i8  =  (/undum)  Miseriacum,  domaine  d'un  Miser ius,  gentilice 
romain,  comme  les  quatre  Miserj  de  France,  Holder,  II,  58a. 

Mission,  ham.  d'Ajer,  vall.  d'Anniviers.  Une  tradition  locale 
rapportée  par  Bridel  veut  que  ce  nom  lui  vienne  des  missionnaires 
qui  convertirent  les  Anniviards  au  christianisme,  Nous  paratt  plu- 
tôt venir  de  Messio,  dérivé  en  io  du  gentilice  Messius,  ou  de 
Missio,  de  Missius  pour  Mussius,  qui  a  donné  Missy  ;  voir  ci- 
dessous.  D*Arbois  de  Jubainville  cite  un  grand  nombre  de  dérivés 
en  io  de  gentilices  en  ius  ;  voir  dans  ce  volume  Courson,  Grand- 
son,  Marsillon,  Valeoçon,  etc. 

Missy,  D.  Pajerne^  ail.  Missach,  Missiacum,  ii48,  ii83, 
Missy e,  1260,  Missie,  134»,  1399,  Arch.  Fr.  V,  Missi  in  Viilie, 
1263,  Wûrstbg.,  =  (/undum)  Missiacum  pour  Mussiacum,  do- 
maine d'un  Mussius,  g^entilice  romain.  De  Vil,  iV.  Les  Archives 
frib.,  I,  376,  donnent  Mussiacum,  mais  l'original  a  Missiacum 
d'après  Hidber,  II,  LXIII. 

Miville  ou  Miéville,  ham.  d'Ëvionnaz^  Valais,  et  de  la  Sagne, 
Neuch.  ;  Mievilla,  loc.  à  Lens,  Valais  ;  Mivellaz  à  Gryon,  Mor- 
ges,  Ecublens,  Mivelaz  à  Puidoux,  Rennaz  ;  un  Mievila  à  Ëjsins, 
1236  ;  du  latin  média  villa,  à  moitié  chemin  entre  deux  villas, 
deux  localités  voisines. 

Mocausaz,  grand  pâturage  de  Rougemont,  aujourd'hui  la 
Verda  ;  Moscausa  dans  l'acte  de  fondation  du  prieuré  de  Rouge- 
mont, Il 55,  M.  R.  IX,  10.  D'après  Gatschet,  Hiselj,  de  mucosus, 
muqueux,  sale  ;  et  le  Dict.  géog.  Attinger,  de  moca,  morve.  Mais 
la  présence  de  1'^  dans  la  forme  originale  montre  que  ce  nom  vient 
de  muscosa  (prata),  prairie  moussue.  Ce  pâturage,  très  humide^ 
renferme  au  milieu  un  vaste  marais^  lac  temporaire,  ou  abonde  en 
effet  la  mousse. 

Modzenaire,  pâturage  sur  Chaude,  alpes  de  Villeneuve  (et  ail- 
leurs) :  pâturage  des  veaux,  des  modzons,  dim.  de  modja,  génisse, 
V.  fr.  moge.  Ce  mot  se  trouve  dans  le  latin  des  chartes  :  «  sex 
mojonos,  unam  mogiam,  i446»  Archives  de  Vantérj  à  Monthey. 

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278  MOFLON   —  MOIRY 

Le  Moflon,  ruisseau  à  Oron  =  le  mau,  mauvais ^on,  du  latm 
malumjlumen. 

Moelle,  Moîes,  voir  Mouellé,  Maya. 

Moille  ou  Mollie,  nom  très  fréquent  surtout  Jura  et  Gruyère 
(une  6o«),  Mouille  (26),  les  collectifs  Molliaires,  MoUeyres,  es 
Mollueyres  à  Liddes  vers  1720,  Molllex,  Mon  tricher,  la  Moillure 
à  Saxon,  et  les  diminutifs  au  Moillon  (Mojon)  à  Semsales,  au 
MolUon,  Oron-le-Cbâtel,  Mollettes  et  MoUiets  à  Vaulruz,  Moil- 
lettes  ou  Molliettes{az),  une  i2«,  MoUiau  à  Tolochenaz,  Mollien- 
ebes  à  Châtillens  et  Démoret,  MoUlasson  à  Carouge,  Mouillet  à 
Goumois,  Mouillesse,  Mouillesson  à  Sainte-Croix,  Praz  Molley 
à  Pâquier-Frib.,  es  Mouilleuses,  adj.,  à  Laconnex-Genève.  Noms 
désignant  des  terrains  humides  ;  le  primitif,  substantif  verbal  du 
verbe  mouiller,  dérivé  du  latin  mollis,  mou.  On  dit  de  même 
molle  en  Dauphiné. 

Moillesulaz,  ham.  de  Chêne,  Genève,  Molliez  solaz,  xiii*  s., 
M,  G.  XIV,  3o4,  Molhisola,  xiv«  s.,  Moillesole,  i4o9>  M.  G. 
XXt  ;  Moille  Sulaz  à  Sullens,  D.  Cossopaj  ;  Mollle-Saulaz,  loc. 
k  Corsier  et  Saint-Légier,  D.  Vevej,  Villeneuve  et  Payerne  = 
mouility  terrain  humide,  parsemé  de  saules.  (Blavignac  dans  M. 
G.  faisait  du  premier  une  meule  seule,  solitaire.) 

Moinsel,  loc.,  ancien  fief  noble,  près  Arzier,  D.  Nyon.  On 
trouve  au  xiii«  s.  Willelm,  de  Moncel,  vers  1200,  qui  cède  à  Bon- 
mont  ses  droits  sur  les  Amburnex  (Bronay),  Hidber,  II,  4^1, 
/.  de  Monsez,  témoin  d*une  enquête  au  sujet  de  Téglise  de  Vich, 
i2o5,  M.  G.  XIV  ;  /.  de  Monseiz  dans  une  charte  de  121 1,  M. 
B.  XU,  60  ;  Joh,  de  Monsel,  donzel,  témoin  d'une  contestation 
entre  Gimei  et  Bonraont,  1299.  Ces  différents  noms  de  chartes 
vieil  Dent  évidemment  de  monticellum.  Cela  n'explique  pas  le  i  de 
MoÎDsel,  mais  il  n'y  a  pas  dans  la  contrée  d'autre  localité  qui 
pourrait  correspondre  à  ces  noms. 

Moîry,  D.  Cossonay,  villa  MauriacOy  xi«  s.,  M.  G.  XIV,  Mo- 
riacot  xi®  s.,  M.  R.  III,  474»  Moriei,  loii,  Moiriacum,  1049» 
Moirie,  1219,  1228,  Moérier,  1264,  Moyriey  1269,  Moirey^ 
iSaS,  Matile,  Muerye,  i345,  et  Muerier,  i368,  M.  R.  XXVIII, 


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MOIRY  —  MOLENDRUZ  279 

etc.  =  (fundum)  Maariacum,  domaine  d'un  Maurias^  gentilice 
romain,  dérivé  du  surnom  Maurus,  C'est  à  Moirj  qu'il  faut  pla- 
cer la  villa  Mauriaco,  charte  du  xi®  s.,  citée  p.  14I9  820,  vol. 
XXVII  des  M.  R.  que  M.  de  Charrière  place  à  Mauraz.  Mauria- 
cum  ne  saurait  donner  Mauraz  dont  la  seconde  syllabe  est  atone. 

Moiry  ou  Moiré,  alpe  et  glacier,  vallée  d'Anniviers. 

La  Molanchière,  loc.  à  Noville  ;  la  Molenchère  à  Penthéréaz, 
la  Maloncheire  à  Lessoc,  les  Maianchières  à  Château-d'Œx,  la 
Molonchire,  m.  à  Broc,  Gruyère,  es  Mulenckieres,  i493.  En  pa- 
tois molan  =  tas  de  pierres  amoncelées  dont  on  a  débarrassé  un 
terrain.  On  pourrait  supposer  une  forme  féminine  *  molanche^ 
comme  palanche  de  palan  ;  ce  serait  alors,  avec  le  suffixe  adj.  ière 
le  terrain  parsemé  de  molans,  de  tas  de  pierres. 

Molanson  oa  Montlaçon,  près  Béguins,  Vaud,  MonslatianuSy 
1164»  Monslacianas,  1302,  M.  R.  V,  2i4,  220,  gr.  de  Montela' 
cinnoy  1802,  Moleyczans^  1498,  M.  R.  XXXIV,  4if  ^k^Mollan" 
son  ou  Molanson,  iSgG  ;  de  mons  Latio,  dérivé  en  io  de  Latius 
ou  LattiuSy  gentilice  assez  rare  connu  par  deux  inscriptions. 
Quant  à  la  forme  Latianus,  forme  adjective  dérivée  du  même  gen- 
tilice,  c'est  la  traduction  latine  de  Montlaçon  :  Monslatianus  don- 
nerait Montlaçan. 

Molard  ou  Mollard,  nombreuses  localités  sur  des  collines,  à  la 
Côte  et  ailleurs  ;  du  bas  latin  molare,  dérivé  de  moles^  grande 
masse,  levée  de  terre,  éminence.  Désigne  parfois  le  château  bâti 
sur  la  colline,  ainsi  «  le  molar  de  Jonolier,  le  molar  d'Aubonne  ¥ 
(château  du  coseigneur).  Le  d  actuel  de  molard  est  parasite, 
comme  celui  de  châtelard,  de  castellare,  suite  d'une  confusion 
avec  le  suffixe  germanique  ard  ;  les  anciens  textes  jusqu'au  xv«  s. 
écrivent  toujours  molar  ou  mola  :  le  Mollard  à  Vionnaz,  au 
Mola,  1775,  Mealay  1728  ;  aussi  n.  commun  pour  tas  de  pierres. 
On  trouve  la  forme  diphtonguée  miolard  :  à  Vionnaz,  es  Miollaz, 
dans  les  pierriers  du  torrent  de  la  Gre£Faz,  les  Miola^  ^ll^y  ^^ 
miolard,  au  murgier  alias  au  miollard,  1728. 

Molendruz,  col  et  pâturage  du  Jura,  D.  Cossonaj,  Mont-Len^ 
drus,  i6i4- 


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280  MOLÉSON   ~   MOLLENS 

Moléson,  pâturage  et  sommet  de  Gruyère,  Moleisarij  1228, 
Moleson,  1287,  M.  R.  VI,  216,  Moleyson,  1287,  1247,  Moleson^ 
1807,  MollesoTiy  i8ig,  «  la  véritable  étymologie,  dit  Studer,  co- 
piant Gatschet,  est  morts  lacticiniae^  mont  où  l'on  prépare  les 
produits  du  lait.  »  Nous  ignorons  par  quel  tour  de  force  on  pour- 
rait ramener  ces  deux  mots  à  Moléson.  Pour  Bridel,  c'est  moles 
summa^  mont  le  plus  haut  :  satisfaisant  pour  le  sens,  seulement 
moles  est  fém.  et  le  mot  est  masc.  M.  Bonnard  nous  fournit  Téty- 
moiogie  probable  :  c  du  v.  fr.  moloise^  s.  f.,  xv«  s.,  prairie  hu- 
mide ;  on  dit  encore  moloise  dans  ce  sens  dans  le  Morvan,  le  Ni- 
vernais et  la  Bourgogne.  ¥  Or  les  pâturages  du  Moléson  sont 
riches  en  ruisseaux,  en  sources,  en  places  très  humides  ;  il  y  a 
même  une  alpe  qui  s'appelle  les  Marais  ;  ce  serait  donc  un  dimi- 
nutif masc.  moleise-on. 

Molière,  Tour  de  la  — ,  prèsMurist,  D.  Broyé,  Mollerie^  1476  ; 
Molleyros  à  Vucherens  et  Corcelles-le-Jorat  ;  MoUeyre,  ham. 
d*Avry  et  m.  à  Middes  ;  la  Molaire,  ham.  du  Châtelard,  Fribourg, 
les  Moleres,  ham.  de  Saint-Martin,  D.  Veveyse  ;  de  molière,  adj. 
=  meulière,  carrière  de  meules  de  moulin. 

Molignon  (Moulignon),  ham.  près  Sion,  Mulignun,  1208, 
1367,  Molignun^  Murignurij  1266,  Milignun^  1269  ;  dérivé  pro- 
bable de  moUnum,  moulin. 

Mollenchires,  loc,  plaine  de  Chavornay  ;  Mollienchires  à 
Yuadfîns,  Mollonchire  à  Broc  ;  sans  doute  dérivés  collectifs  de 
mollienches,  voir  Moille. 

Molleas,  D.  Aubonne,  Morlens,  1189,  M.  R.  III,  58i,  1167, 
H77,  125-],  MollenSf  Mollingesj  1228,  M.  R.  VI,  et  Morlens, 
D,  Giâne,  Frib.,  MortingiSj  996,  Morlens,  un,  M.  R.  lll, Mol- 
lenSf  1179,  Hidber,  II,  1278,  M.  R.  XII  et  i458  =  chez  les  des- 
cendanU  de  MorilOy  n.  pr.  germain,  racine  onomastique  Maur, 
Quant  à  Mollens,  D.  Sierre,  Valais,  Moulin^  carte  Dufour  et 
Diet.  Ltitz,  Molaerty  1260,  Aymon  de  Moleing,  1286,  M.  R. 
XXIX  et  XXX,  Moleyrif  1800,  Zimmerli,  Moloeyng,  i3i6,  Mo^ 
loyn,  iZl\2,  Molen,  i437,  i448,  Mollens,  1671,  il  nous  paraît 
avoir  uoe  autre  origine.  Dans  un  acte  de  1221,  un  chevalier  Wil- 


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MOLONDIN   —  MONÉAZ  281 

lerme  de  Sierre  donne  un  cens  dû  par  Uldric  d'Anset  et  Michel  de 
MolendinOy  le  premier  lieu  est  Anchette  sur  Sierre  et  le  second 
doit  être  Moulin  ou  Mollen»  qui  en  est  voisin  ;  dans  un  autre  acte 
où  interviennent  des  gens  de  la  même  région,  de  Sierre,  de  Yen* 
ihone,  apparatt  un  Willelmus  de  il/o/^nc/i no,  1226,  encore  en  1439 
Joh.  de  MolendinOy  acte  cité  par  Zimmerli  ;  donc  ce  MoUens 
vient  de  molendinam^  moulin,  et  Moulin  est  la  véritable  ortho- 
graphe. 

Molondin,  D.  Yverdon,  Mollendens^  i38o,  Molandens^  i437. 
Gatschet,  rapprochant  ce  nom  de  celui  de  Borcardus  de  Molendi- 
nis,  ia84«  Tr.  II,  894»  dérive  Molondin  de  mo/^ncfmum,  moulin. 
Cependant  la  terminaison  ens  des  deux  formes  authentiques  laisse 
quelque  doute. 

Momaing  ou  Moming,  sommet  au  S.  de  Zinal,  vallée  d*Anni- 
viers.  Valais,  probablement  pour  Mont-Maing  ;  de  montem  ma- 
gnuniy  grand  mont,  même  origine  pour  les  Rochers  de  Momin, 
sur  Talpe  de  Louvîe  de  Bagnes. 

La  Monderèche,  ruisseau  à  Sierre,  Monderesse  à  Miège, 
aquam  de  la  Mugneressy,  1887,  torrentem  de  la  Munderessy^ 
i44i>  M.  R.  XXXIY,  XXXV,  le  même  que  la  Mugneresse  à 
Saint-Maurice  de  Laques  =  monneresse,  meunière,  bief  de  mou- 
lin, permutation  n-d,  comme  colonne-colonde. 

Mondillon,  crét  à  Mollens,  D.  Aubonne,  et  Mondion,  pâturage 
sur  Bassins,  avec  chalet  sur  un  petit  crét  arrondi  =  petit  mont. 
Un  Montiun  dans  les  terres  d'Ebal  de  Mont  en  1287,  Montion, 
1287,  '^46,  Cart.  Oujon,  M.  R.  XII. 

Mondralesse,  alpe  de  Lens,  Valais,  Mundralessy ,  1260,  Mon- 
drelessij  i4i8. 

Monéaz,  ham.  de  Palézieux,  et  Mouniaz,  bois  voisin,  Moneta^ 
II 55,  Monea,  1274;  Monnaye,  loc.  Bas  Vullj,  au  bord  de  la 
Broyé,  Frib.  ;  Moniaz,  ham.  de  Jussy,  Genève,  Mania,  1261,  M. 
G.  XIV  ;  Mounéaz  (ou  Monayaz),  m.  à  Vétroz,  Valais  ;  en  la 
Mouniaz  à  Noville,  vers  l'Eau  froide  ;  la  Monnaye,  ruiss.  à  Saint- 
Martin  d*Hérens  ;  Monnaya(z)  ou  Monnaie,  patois  Monnya,  loc. 
vallée  de  la  Dranse,  près  Sembrancher,  Valais  ;  une  Monea,  affi. 


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282  MONGOBERT  —   MONNAZ 

de  la  Thièle  près  Champion,  i3o3,  et  an  vicuro,  casale  de  Mo» 
neta  près  Payerne^  Cart  Laus.,  M.  R.  VI,  3io.  De  Tanc.  fr.  /no- 
nee,  s.  f.,  du  latin  molinatay  moulin.  Qaant  aux  Moneta  des 
chartes  à  Palézienx  et  Pajerne,  ce  sont  de  fausses  traductions  du 
V.  fr.  moneCy  de  même  que  Tall.  Mûnzgraben^  cancJ  de  Monnaje 
qui  aboutit  en  face  des  m.  de  Monnaye,  Bas  Vully. 

Mongobert,  le  Sez  de  —  à  Massongex  et  Mongebert,  Mongi- 
berty  1696,  loc.  à  Monthey  :=  mont  de  Gobert,  Gusbert,  Gaus- 
bert,  n.  pr.  germain  ;  un  Gausbert  était  évèque  de  Sion  en  1093. 

Monlési  (ou  lézi),  m.  sur  Boveresse,  Neuch.  ;  nom  formé  de 
deux  mots  patois,  mon  lési  =  mon  loisir,  donné  au  xyiii®  s.  par 
un  propriétaire  à  ce  domaine  appelé  antérieurement  La  Louya. 
Matile,  Musée  hist.,  II,  69. 

Monnat,  ham.  de  Seleute  sur  un  ruisseau,  ferme  à  Verme, 
combe  de  Monnat  à  Saint-Ursanne,  Combe  Monnay  à  Roche 
d'Or  ;  Bois  de  Monin  à  Chévenez  ;  Combe  es  Monin  à  Saulcy, 
ruiss.  et  moulin  ;  en  Monnin,  vers  le  ruisseau  à  Corban  ;  C6te 
es  Monnins,  au-dessus  du  ruisseau  à  Roche  d*Or  ;  Bois  es  Mon- 
nin à  Tramelan.  Monnat  (at  =  et)  et  Monnay  =  meunier.  Quant 
à  Monin,  Monnin,  c'est  sans  doute  moulin  déformé  sous  l'in- 
fluence de  monnay  ;  peut-être  aussi  le  nom  de  famille  Monnin, 
une  famille  Monnin  au  Landeron  éteinte  en  1760. 

Monnaux  ou  Monod,  2  ham.  à  Mollens  et  Montricher,  sur  le 
Yeyron  ;  le  Monaud-d'Enhaut,  sur  le  ruisseau  à  Puidoux  ;  pour 
monneau,  du  v.  fr.  molinel^  petit  moulin. 

Les  Monnayres,  loc.  à  Château-d'Œx,  Mugneries,  i436,  jadis 
moulins  dés  longtemps  disparus  ;  es  Monneyres  à  Blonay,  la 
Mouneyre,  Conthey,  ruiss.  des  Monéires  à  Salvan,  es  Monne- 
resses,  ham.  de  Prez,  Mounerèche  à  Mage,  Valais,  comme  les 
monneresses  d'Aigle,  meunières,  pian  de  17 18,  de  Vevey,  de  Sal- 
van, synonymes  de  meunière  ou  bief  de  moulin. 

Monnaz,  D.  Morges,  Mona^  Monna^  i2i3,  Muna,  1221-1237, 
M.  R.  VI,  Monnaz,  i453  ;  le  Gart.  de  Haut-Crèt,  M.  R.  XII,  71, 
parle  d'une  terre  de  Muna  à  Mossel  ou  environs,  i245.  Probable- 


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MONNENS  —  MONTAGNY  283 

ment  des  (uilla)  Mona  ou  Monna,  ferme  d*un  Monus  ou  Mon" 
nus.  Holder,  II,  625»  27. 

Jubainville  (505-508),  cite  un  certain  nombre  de  cognomina  employés 
ainsi  au  f.  sing.  :  Cupita,  Romula^  Urbana,  sous-entendu  villa,  domus, 
ferme,  maison  de  Gupitus,  Romulus^  Urbanus. 

Monnens,  voir  Mugnens. 

Au  Monnet,  m.  à  Puidouz  sur  la  Sallanche  ;  probablement  le 
même  mot  que  Momet  entre  Landeron  et  Neuvoville,  Mulnet  et 
Mornet,  ii85y  1321,  Mornet^  1265,  Matile,  Morney,  1692, 
Amiet  ;  de  moUnetunty  moulin. 

MonniZy  ham.  près  NeuchÂtel,  MonruZy  1220,  MorruXy  1874 
(de  Chambrier,  22),  Montrât,  MonruXy  itfiij  Molrupz,  Molrup, 
i485,  M.  N.  XLIy  Monrupt  1626  (Jeunet).  D'après  l'orthographe 
primitive  s  mont  du  ruz,  du  ruisseau  ;  par  contre  Monrup  signi- 
fierait montent  ruptum,  mont  brisé,  rompu,  à  cause  de  la  cou- 
pure que  présente  la  montagne.  La  première  étjmologie  nous  pa- 
raît la  plus  probable. 

Monsieur,  Maison  — ,  au  bord  du  Doubs,  NeuchÂtel  ;  jadis 
péage  construit  par  Monsieur  de  Valengin,  comte  René  de  Chal- 
lant,  en  i545. 

Monta,  La  — ,  ham.  val  d*Hérens,  la  Munta^  1267  ;  la  Mon- 
teau,  atlas  Siegfried,  ou  le  Montoz^  Lutz,  ham.  de  Bagnes  ;  la 
Monteau,  râpes  à  Vionnaz  ;  en  la  Montau  à  Troistorrents  ;  subst. 
verbal  de  monter,  provençal  monta  ;  le  chemin  offre  une  forte 
rampe  dans  les  deux  localités. 

Montagibert)  faubourg  à  Lausanne,  Monte  Girbert,  i238,  M. 
R.  VI,  663,  Montegiber,  i475.  Serait-ce  le  Mons  Gusberti  de 
ii4o  que  le  Dict.  hist.  Yaud  identifie  avec  le  Chalet-à-Gobet  ;  voir 
ce  mot.  Le  texte  de  1288  =  mont  de  Gerbert,  n.  pr.  connu. 

Montagnon,  ham.  de  Leytron,  Valais^  Montagnun,  1284»  M. 
^,  XXKy  Montagnon,  1262  et  1291,  Wûrstbg.  ;  diminutif  de 
montagne. 

Montagny^  D.  Yverdon,  Montaniacum,  11 58,  Montagniei^ 
1174,  Cart.  Month.  ;  ham.  de  Lutry  et  de  Corsier,  m.  à  Villette  ; 
2  comm.  D.  Broyé,  Fribourg,  Montaniacum,  1180,  Matile,  et 


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284  MONTAIGRE   —   MONTAUBION 

1260,  Montagnye,  i3ii ^  Montaigniez,  i368y  Matile  ;  ham.  de 
Mont-Rolle,  Montagniacus  curtis,  1009,  Rég.  gen. ,  Montagnie^ 
ia84  ;  Montagnier,  ham.  de  Bag^nes,  Valais,  Montagnye,  1290  ; 
Montagniey  territoire  près  Apples,  1381  =  (fundam)  Montania" 
cunif  domaine  d'un  MonianiuSy  gentilice  romain  qui,  d'après  Ju- 
bain  vil  léf  a  donné  le  nom  de  plus  d'une  ioo«  de  communes  de 
Fraoce,  dont  27  Montagny  et  87  Montigny. 

Montaigre,  sommet  du  Jura  de  Porrentruy  ;  de  montem  acrem^ 
moût  aij^u,  escarpé,  synonyme  d'Aig'remont. 

Montaigu,  sommets  du  Jura  à  Soulce  et  Souboz  ;  de  montem 
actitam,  n'a  pas  besoin  d'interprétation. 

Montalban,  ham.  de  Semsales,  Montauban  à  Grandson  et 
Constantine  =  Montem  Albanum^  mont  d'Albain,  n.  pr. 

Montalchez,  D.  Boudry,  Neuch.,  MontallichieZy  i34o,  Mon^ 
talechiez,  1398,  Montalleschiez^  i432,  Montaleschiez,  1487. 
Origine  douteuse  :  de  mont  et  alSy  aux,  chieZj  cases,  maison  ? 

Afonlalègre,  ham.  de  Colog^ny,  Genève  =  mont  et  allègre,  gai. 

Montalin,  crét  isolé  à  Courfaivre,  D.  Delémont  ;  de  montai  = 
moDtel,  et  suff.  dim.  in  =  très  petit  mont. 

Montana,  D.  Sierre,  même  forme  dès  1249  =^  (villa)  mon-- 
tanUf  ferme  de  montagne. 

Montaneyres,  loc.  à  Uennens,  adj.  patois  =  (terres)  monta- 
gTieusefi. 

MonUiadrey,  ham.  de  Villars-le-Terroir,  Montandre,  12 18, 
M.  R.  XII,  au  xii«  s.,  terra  Sancti  Andreae  =  Mont  (de  saint) 
Andrt^. 

Moulant,  écart  d'Arzier,  D.  Nyon  ;  fausse  orth.  des  cartes 
comme  le  montrent  Montens,  i244>  1261,  1444»  MonteinSj  i244i 
ia46,  Cart.  Oujon,  M.  R.  XII  =  chez  les  descendants  de  Munt, 
MnndOf  n.  pr.  germ.  Fôrstm.,  940. 

Montaubion,  D.  Moudon,  Montalbium^  1223,  Montoubyon, 
XIII*  s.,  et  Monte  Albeonisy  Albionis  vers  i23o,  Cart.  Laus.  M. 
R.  VI,  i55,  187,  et  VU,  37.  D'après  cette  dernière  forme,  où  le 
déterminatif  est  au  génitif  =  Mont  d'Albion^  n.  pr.  latin,  «  no- 
men  virile.  >►  De  Vit,  I,  p.  197. 


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MONTAVAUX  —  MONTBOVON  285 

MontavauXy  ham.  d'Orges,  D.  Grandson,  loc.  k  Dombresson  et 
ailleurs  ;  de  mont  et  avaux,  en  aval. 

Montavon,  ham.  de  Boécourt  et  m.  à  Reclère»  D.  Porrentruy, 
Berne,  Montaariy  i33o. 

Montbautiery  ham.  à  Saicoart,  D.  Moutier,  Berne  ;  probable- 
ment mont  et  n.  pr.  germain  Balder  ou  Balter^  mont  de  Balter. 
Montbelley,  2  ham.  à  Tornj-le-Grand,  D.  GlAne,  Fribourg. 
Montbeney,  villa  et  domaine.  Mont  sur  Rolle,  Monte  bene* 
dictOf  ia84;  tire  son  nom  de  l'abbaye  de  Montbenoît  en  Bour- 
gogne qui  y  possédait  des  dtmes  en  i  i4i* 

Montbenon  à  Lausanne,  MonbennoUy  i^ii^  Montbenun^  ia38, 
M.  R.  VI,  597,  661,  Mombennon,  1269,  Montbenon^  i533,  M. 
R,  VII  ;  un  autre,  petite  colline  de  prairies,  à  Vailorbe  ;  =  Mont 
de  BennOy  n.  pr.  germain  connu.  On  trouve  aussi  des  champs 
Bennon:  campum  Bennonis  vers  11 70,  à  Lussj,  Frib.,  Donat. 
Haut.,  u9  129. 

Montblesson,  ham.  de  Lausanne  ;  mont  et  blesson,  fruit  du 
poirier  sauvage  et  le  poirier  lui-même,  abondant  dans  ces  contrées. 
Montborget,  D.  Broje,  Fribourg,  —  ham.  de  Blessens  et  de 
La  Joux,  D.  GlAne,  Fribourg  ;  ham.  de  Giez,  D.  Grandson  ;  mont 
et  borgelf  borgely  dim.  de  bourg  =  petit  bourg  sur  un  mont.  Le 
P.  Dellion,  Dict.  VII,  542,  traduit  le  premier  par  «  malum  bur- 
gum  »  (burgellum),  comme  Mauborget,  Vaud,  mais  il  ne  donne 
pas  de  forme  ancienne  justifiant  cette  interprétation. 

Montbovet  (ou  Montbovat),  ham.  de  Montfaucon,  D.  Franches- 
Montagnes,  Berne,  Montem  boveti^  1210,  Monibova^  i436  ;  de 
bovet,  jeune  bœuf. 

Montbovon,  D.  Gruyère,  Fribourg,  décima  de  MontebouoniSy 
1255,  Montis  bovoniSy  1294,  M.  R.  XXII,  43o,  44  ii  Monbovom^ 
i365,  d'après  Studer,  Mons  bovum^  Mons  bovariorum^  sans 
indication  d'origine  ;  ail.  Bœmberg,  1492  =  mont  des  bœufs  ou 
des  bouviers.  Mais  i<>  ces  formes  ne  se  trouvent  nulle  part  et 
2^  Mons  bovum  ne  saurait  donner  Mont  bovon.  M.  Paul  Marchot, 
Revue  suisse  cath.,  1900,  indique  la  vraie  origine  :  Mont  de  Bovon, 
n.  pr.  Ce  nom  est  connu  dans  la  Gruyère.  Nous  trouvons  au  milieu 


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286  MONTBRELLOZ   —  MONTE  MORO 

du  xii«s.  un  Humbertus  Bovon;  en  ii43,  ii54,  un  Bovon  de 
Mossez  (Mossel),  en  ia58,  un  Bovon,  curé  de  Gruyère,  ia6o,  M. 
R.  XII  et  VI,  et  la  famille  Bovon  existe  encore  à  Chàteau-d'Œx. 

Montbrelloz,  D.  Broje,  Frlbourg^,  Mons  brenloSy  1228,  M.  R. 
VI,  Montbrelo  et  MonibrenlOy-i^2b^  Matile,  i343,  Montbreloz, 
1453  ;  le  même  d'après  les  anciennes  formes  que  Montbrenlaz^ 
ham.  de  Villarimboud  ;  le  P.  Dellion,  VIII,  468,  hasarde  Mons 
Berulfi.  Les  formes  anciennes  ne  permettent  guère  cette  explica- 
tion. 

Montbreux,  voir  Breuil. 

Montbrioiif  voir  Brie. 

kHontbut  à  Font-la- Ville,  Fribourg  =  Mont  du  bout  (voir  But). 

MontchalloEi,  m.  à  Château-d'Œx  ;  le  Dict.  de  Godefroj  a  le 
V.  fr.  chaiîon^  3.  m.,  espèce  de  bois. 

nfonlcherand,  D<  Orbe,   Moncherùnty  i453,  Montcherant, 

1475^ 

Moiitchervel,  voir  Chervettaz. 

Montécu,  D.  Sarine,  Fribourg-,  Monticoriy  i323,  i366,  Mon- 
iekou  et  Monttkon  (texte  ail.),  1476,  Arch.  Fr.  V,  291,  Monti- 
curit  i487>  M.  G.  XII,  i4a*  Montecu,  1690,  etc. 

MontelUer,  MonteJUer,  etc.,  voir  Montillier. 

Montélaz,  crét  à  Yverdon,  autrefois  Montéla,  ancienne  pro- 
priété de  l'abbaje  de  Te  la  ou  de  Montherond  (Crottet,  Histoire 
dTverdon,  p.  i3S)  ;  donc  Mont-de-Tela. 

MonteinbEoiiXf  ham.  de  Montévraz,  D.  Sarine,  Montemblioux, 
LulZp  MaiinbloaSy  iiSg,  Montambloch,  1298,  Montabloty  i3oi, 
îlec.  dipl.  II,  8,  Arch.  Fr.  V,  296,  Montamblod,  i644  =  Mont 
de  Ambloch,  n,  pr,  germain,  racine  Amaly  —  Fôrstemann  a  le 
fém.  Amblat  —  et  suffixe  oc  A,  comme  les  noms  dérivés  Antoch, 
Gundioch,  Waloch,  clc.,  de  And,  Gund,  Wala.  Chose  curieuse,  le 
nom  paraît  en  voie  de  transformation  et  le  Dict.  géog,  suisse  At- 
tinger,  III,  35],  donne  en  premier  ran^  la  forme  Montemblon. 

Monte  Moro,  mont  et  col  (2862  m.),  au  fond  de  la  vallée  de 
Saas,  Valais.  Studer  donne  au  choix  les  étjmologies  suivantes  : 
Monte  MorOj  de  morOt  mare  de  haie,  ou  de  moruSy  ital.  morOy 


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MONTENOL  —  MONTET  287 

mûrier  ;  des  ronces  et  des  mûriers  à  2800  m.  I  ou  de  maiirus^ 
noir  :  la  montagne  est  toute  blanche  de  neige  ^  ;  enfin  Moro^  de 
Moro,  du  More  y  du  Sarrasin,  mais  les  Sarrasins  ne  paraissent  pas 
avoir  occupé  cette  vallée.  Au  reste  la  montagne  s'appelait  alpem 
Monti  Molli  y  curtem  Monti  Molli  en  i3oo  ;  de  l'adjectif  italien 
molle,  au  sens  de  facile,  doux,  ce  passage  étant  le  plus  facile  et 
le  seul  fréquenté  jadis  dans  cette  partie  des  Alpes  Pennines. 

Montenol,  D.  Porrentruj,  Berne,  Montenot,  ii'jS,  Mo ntinolt y 
1180,  1300,  MontenoU,  laio  =  mont  de  Enold,  Eonold,  n.  pr. 
germain.  FOrstm.,  374. 

Les  Montenailles,  ham.  du  Mont-Lausanne;  formé  (comme 
Fontenailles,  fontaine  -}•  aille),  de  l'adj.  montûin  +  aille,  coll. 
ou  dépréciatif  =  prairies,  terres  un  peu  montagneuses. 

Montérel,  pâturage,  vallée  du  Petit  Hongrin,  Monterai^  i4oo. 
A  première  vue,  diminutif  de  mont,  la  forme  de  i4oo  en  fait  dou- 
ter. A  Château-d'Œx  on  nomme  le  sommet  au-dessus,  visible  des 
Granges,  Mont-Tbrre/  ou  Mont-Tbari,  sans  doute  Mont- roariV, 
petite  tour  (touri,  s.  m.,  paquet  rond  de  tavillons  ou  bardeaux). 
Les  autres  formes  seraient-elles  une  corruption  de  celle-ci  ? 
Montéret,  pâturage  près  Saint-Cergues  =  petit  mont. 
Monterschu,  D.  Lac,  Frib.,  Moncorsum,  laSi,  F.  B.  Il,  117, 
Montcorsuy  xiii«s.,  M.  R.  VI,  608,  MonterschUriy  i363.  Mon- 
terson,  i4a3,  Monterschon,  i436.  Rec.  dipl.  III,  VII,  VIII  ;  le 
déterminatif  est  sans  doute  un  nom  pr.  germain. 

Montet,  D.  Broje,  Montely  ii84,  Arch.  Fr.  W,  Montez,  122Z, 
Monfeils,  1266,  Montils,  1276,  MonteU  i337  ;  —  Monlet  à  Bex, 
Monthey,  1792  ;  D.  Glane  ;  en  VuUj,  Montelz,  i354  ;  au  Lande- 
ron,  MuntelSy  1299, 4^^  ^*  ^^  Meuron  écrit  Monthey  en  1828,  etc.  ; 
noms  contractés  de  monticulum,  petit  mont.  La  forme  Monteils 
nous  paraît  être  la  contraction  régulière  de  Monticulisy  11 54* 
1179  (Mossel),  que  nous  trouvons  p.  10  et  39,  Cart.  Haut-Crét. 
Un  Montez  près  de  Genollier,  1195,  a  été  identifié  à  tort  par 
M.  Hiselj  avec  Mont  sur  Rolle,  Cart.  Oujon,  M.  R.  XII,  5  et  217. 

*  D'ailleurs  moro,  Doir,  n'est  pas  employé  ;  les  moro,  mora  des  Grisons  ne 
viennent  pas  dé  morus,  noir,  mais  du  celtique  môr,  ^rand. 


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288  MONTÉTAN  —  MONTHERON 

Montétan,  loc.  à  Lausanne.  Serait-ce  le  lieu  nommé  à  plu- 
sieurs reprises  dans  le  Gart.  Laus.  Montauter,  xiii«s.,  et  Monto^ 
tien,  1238,  M.  R.  VI,  247,  4o4,  654  ? 

Montevie,  coteau  traversé  par  le  chemin  de  Charmoille  au  ha- 
meau de  Fontaine,  Jura  bernois  ;  de  monte,  impératif  de  monter, 
et  vie,  voie,  chemin. 

Montévraz,  D.  Sarine,  Montivrar,  i445f  Montefran,  i644» 
forme  germanisée.  On  reconnaît  facilement  ici,  dans  le  2*  élément 
du  mot,  le  nom  pr.  Evrard,  forme  francisée  du  n.  pr.  {germain 
Eberhard,  donc  mont  d'Ëberhard. 

Monteynan,  ham.  d'Arconciel,  Frib.,  Montenan.  Montennan, 
fin  du  XII*  s.  Donat.  Haut,  Arch.  Fr.  VI,  mont  et  n.  pr. 

Montezillon,  ham.  de  Rochefort,  Neuch.,  Monteisillum,  1247, 
Montisilon^  i3ii,  Montissilion,  i346. 

Montfaucon,  D.  Franches-Montagnes,  Berne,  ail.  Falkenberg, 
Montent  Malconis,  ii3g  =  Mont  de  Falcon,  n.  pr.  ou  Mont  du 
faucon,  n.  commun  ;  plutôt  le  premier,  comparez  avec  PrafaU 
con,  Farcounet. 

Montfavergier,  D.  Franches-Montages,  mons  Fabrorum, 
i338  =  montagne  des  forgerons,  de  mont  ei/abricarius,  forge- 
ron. 

Montgéroux,  m.  à  Charmej,  fausse  orth.  pour  Géroud  = 
mont  (de)  Géroud  =  Gerold,  n.  pr.  germain.  Montgirod,  mon- 
tagne et  ferme,  D.  Moutier,  Berne,  même  origine. 

Montgremay,  loc.  près  Saint^Ursanne,  Mons  Grimarch,  12 10, 
Mongremart,  i436  =  Mont  de  Grimarch,  n.  pr.  germain,  ra- 
cine krim, 

Montherod,  D.  Aubonne,  Montero,  xiii«  s.,  Monterot,  i344» 
M.  G.  IX,  Montherot,  i349  =  Mont  d'un  Germain,  probable- 
ment ErOy  Hero,  dont  dérive  le  nom  d'Hérens. 

Montheron,  près  Lausanne,  Montenum,  ii43,  Montenan^ 
Montenon,  xii^  8,,  Montanam,  Montunamy  1142,  Montheron, 
1177,  Montunum,  ii84,  Montiron,  i3i4.  Abbatia  Sancte  Marise 
de  Monte  Rotundo,  1177*  Cart.  Month.,  M.  R.  XII.  Ce  latin  est 
une  interprétation  par  le  notaire  du  nom  Montheron,  dont  Torî- 


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MONTHEY  —  MONTJORET  289 

fine  est  incertaine.  Remarquons  le  curieux  flottement  entre  les 
liquides  r  et  n  au  xn*  s.  Ce  n'est  qu'au  xiv«  s.  que  le  r  l'emporte. 
Quant  au  2®  élément  du  nom,  c'est  sans  doute  un  n.  pr.  germain 
tel  que  Tenno. 

Monthey,  Valais,  Montez  y  iai5,  Monteyx^  ia33,  MonteySy 
1289,  Montez  y  1241,  1268,  Montelzy  1267,  Montetz^  1290.  Vers 
Monthey,  ham.  d'Yvorne,  Monthey^  1827,  Montheolum  dans 
les  chartes  xiii«-xv«  s.  Monthoux,  loc.  à  Meyrin  (petit  crèt), 
comme  le  Monthoux,  Savoie,  Montheolum j  128']  y  Montou,  i855  ; 
en  Monthion  à  Longirod  =  diminutifs  de  mont  ;  monticulum 
donne  monteil. 

Monthorens  à  Ecuvillens,  Frib.,  es  Montorens^  xii®  s.  ;  de 
Mont  et  Thorens,  Torens,  voir  Torins. 

Montiau,  montée  rapide  à  l'entrée  du  vallon  des  Mérils,  et 
Montiaux,  vallon  de  la  Gérine,  les  deux  à  Ghâteau-d'Œx  :  mont  et 
suffixe  patois  iau  =  oir  :  montoir. 

Montignez,  D.  Porrentruy,  Berne,  Montigneiy  1170,  Montai- 
gniey  1 181 ,  Muntiniacuniy  1 187,  Montegnez^  1 189,  Montaigny^ 
i346,  etc.  =z(fundum)  Montaniacum,  domaine  d'un  Monta- 
nias  (voir  Montagny). 

Montillier,  D.  Lac,  Frîbourg",  es  Montelliery  1270,  M.  Fr.  I, 
264,  Muntels,  i3oo,  F.  B.  IV,  2,  ham.  à  ChÂteau-d'Œx,  etc., 
Montilliez,  ham.  d'Oleyres,  Montilier,  Montiller,  Monteilly, 
Montilly,  Montillet,  Montillat,  nombreux  ham.  et  lieux-dits, — 
plus  de  5o,  —  dérivés  de  monteil,  petit  mont,  du  latin  monticu- 
lum. Quelques-uns  peut-être  aussi  de  Mon t-Ti Hier  ou  Tilley,  de 
tilietum  =  lieu  montueux  couvert  de  tillealSy  mais  non  de  Tel- 
lier,  n.  pr.,  car  les  formes  latines  seraient  mons,  montem  Tilleri 
qui  ne  se  rencontre  jamais. 

MonUllon  à  Pâquier,  Gruyère,  très  petit  mont. 

Montimbert,  écart  de  Châtel-Saint-Denis,  vignes  à  Chardonne 
=  mont  d'Imbert,  n.  pr. 

Monljoret,  2  ham.  Mézières  et  les  GlÂnes,  Frib.  ;  de  mont  et 
joret,  s.  m.,  forme  masc.  de  jorette,  s.  f.,  petite  joux  =  mont  de 

M.  D.  SKC.  SéniE,   TOMK  VII  19 

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290  MONTJOVIN  —  MONTMBILLAN 

la  petite  joux.  Pour  M.  Bonnard  (in  litt.),  plutôt  n.  pr.,  mont 
d'un  nommé  Joret. 

Montjovin,  terr.  à  Massonens,  Frib.,  signalé  par  le  P.  Dellion, 
Dict.  VIII,  345,  en  Montjovin^  loc.  à  Autiguj,  Frib.,  i44i' 
Il  faut  en  rapprocher  l'ancien  nom  du  Saint-Bernard,  Mont-Joux, 
Mons  Jouis f  ainsi  nommé  jusqu'au  xiii®  s.,  à  cause  du  temple  de 
Jupiter  élevé  par  les  Romains  sur  le  col  ;  on  trouve  aussi  Mons 
JovensiSy  x»  s.,  Montent  Jooinam,  Vie  de  saint  Mayeul,  x®  s., 
M.  R.  XXIX,  35,  3g.  M.  Du  Plessis  nous  a  obligeamment  fourni 
la  note  suivante  :  4(  Montjuvis  (pron.  isse),  ruisseau,  afHuent  du 
Mujon,  r.g.  La  source  de  ce  petit  cours  d'eau  sort  du  Montjuvis, 
sorte  d'épaulement  du  pied  du  Suchet  situé  au-dessus  de  la  route 
de  l'Abergement  à  Baulmes,  nommé  Montjovet  au  Cad.  de  Rani- 
mes. Dans  le  voisinage  se  trouve  le  bloc  mégalithique  du  Bon 
Château.  Cad.  de  Rances,  1809-1813,  levé  par  Wagnon,  fol.  69^ 
70.  Dans  un  autre  des  premières  années  du  xviiP  s.,  fol.  479  48» 
en  Mont  Juyer^  et  à  la  table  en  Mont  Juet.  »  Peut-être  les  uns 
et  les  autres  emplacements  consacrés  jadis  à  Jupiter. 

Montmagnoud,  crét  à  Pampignj  =  mont  de  Maginold^  n. 
pr.  germain  ;  voir  Magnoud. 

Mont-la-YilIe,  Montevitla,  ii4i>  oilla  Mons^  ii49>  1177»  M. 
R.  I.  =  ferme  du  mont. 

Montmagny,  D.  Avenches,  Manniacum,  i%i^o^  Montmagnisl y 
1760  ;  ne  peut  venir,  comme  le  dit  Studer,  de  mons  magnuSy  qui 
donnerait  magne  ;  vient  de  Mons  magniacus,  du  gentilice  MQ' 
gniuSy  voir  Magny, 

Montmeillan  (ou  Montmélian,  Lutz),  m.  à  Lausanne,  écart 
de  Penej-le-Jorat  ;  probablement  un  Montem  Mediolanensem, 
comme  Mediolanense  castrum,  aujourd'hui  Château-Meillan, 
Berry.  Voir  Miolan. 

Le  Montmélian  ou  Montraeillao  de  Savoie^  bourg  près  Chambëry, 
s'appelait  jadis  mons  Emelianus,  d'après  le  Dict.  gëog.  de  Grégoire, 
éd.  de  187Î.  On  trouve  BertradaSy  Jacobas  de  Monte  Meliano,  IMI, 
Humbertus  de  Montemetiano,  4264,  M.  R.  XXIX  et  XXX,  mais  toutes 
ces  formes  nous  paraissent  simplement  la  latinisation  du  n.  français. 


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MONTMELON  —  MONTOISEAU  291 

Montmelon,  D.  Porrentruy,  Berne.  Pas  de  formes  anciennes 
pouvant  mettre  sur  la  voie. 

Montménil,  D.  Bûren,  Berne,  ail.  Meinisberg  ;  parait  signi- 
fier mont  et  ménilj  y.  fr.  mesnil,  du  latin  mansionile^  maison  : 
la  maison,  la  demeure  du  mont.  Mais  le  nom  allemand  nous  in- 
dique une  autre  origine:  Meinhartsperg^  1268,  F.  B.  II,  587, 
Meynesberçy  1882,  Tr.  =  mont  de  Meinhart,  n.  pr.  germain.  Le 
français  n'est  qu'une  interprétation  du  nom  actuel  allemand. 

MontDoJrail,  m.  près  Saint-Biaise,  Neuchâtel  ;  mont  et  v.  fr. 
mirait  =  miroir,  lieu  d'où  l'on  a  une  belle  vue  ;  nom  récent, 
donné  à  cette  campagne  en  17 16  d'après  le  Mus.  N.  XXIX,  80  ; 
voir  Miriau. 

Montmoirin,  ham.  de  Semsales,  Fribourg  ;  sans  doute  un  n. 
propre. 

MontmoUin,  D.  Boudry,  Neuchâtel,  Montmolens,  187a,  Ma- 
tile,  MonmollenSy  i4oi,  M.  N.  XLI  ;  si  les  loc.  Maliens  et  Mul- 
linSy  i84o,  de  Matile  s'y  rapportent,  ce  serait  un  nom  d'origine 
germanique,  comme  Mollens,  Vaud  et  Frib.  =  chez  les  descen- 
dants de  MoUoy  Motilo. 

Mont-Noble  ou  mieux  Mont  NaoblSy  au  S.-E.  de  Sion  ;  de 
montem  nubilum^  mont  nuageux  où  s'amassent  les  brouillards, 
ce  noble^  nuageux,  se  retrouve  dans  le  verbe  einnoblli^  se  cou- 
vrir de  nuages. 

Le  Monte  ou  Montoz,  sommet  du  Jura  bernois  =  montel,  pe- 
tit mont. 

Montoie,  loc.  à  Lausanne  où  commence  la  montée  pour  arriver 
en  ville  ;  la  Montoie,  bois,  avec  montée  de  80  m.  à  Cornol,  Jura 
bernois,  dérivés  sans  doute  de  monter,  bien  que  le  suffixe  soit  dif- 
ficile à  expliquer.  Rien  de  commun  avec  le  oie  du  latin  eta  qui 
s'ajoute  à  des  noms  de  plantes  pour  désigner  l'endroit  où  elles 
abondent  :  ormoie,  charmoie. 

Montoiseau,  loc.  à  Crans,  D.  Nyon  ;  Montougy  (ogi-oiseau), 
pâturage  à  LigneroUe,  maison  à  Vallorbes  ;  Montaugy,  loc.  à 
Montagny,  Frib.;  un  Montosel  à  Vufflens-la-Ville  en  1877  = 
mont  de  l'oiseau. 


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292  MONTOLUET    —   MONTRBUX 

Le  Gart.  d'Oujon,  M.  R.  XII,  parle  d'un  mont  Oisel  qui  formait  la 
limite  occidentale  et  méridionale  des  possessions  de  l'abbaye  :  ab  occi" 
dente  terminas  est  mons  Oisels,  p.  2,  —  a  meridie  terminas  est  mons 
Oisels,  p.  5,  mont  Oysel,  p.  XXXII,  montem  Oisel,  p.  72.  M.  Hisely,  au 
Répert.,  p.  218,  le  rapporte  à  la  Dôle  avec  un  point  d'interrogation.  Ne 
serait-ce  pas  le  Mont-Oysel,  auj.  Montoisey  (1671,  carte  Etat-major  Fr.), 
situé  au  S.-O.  de  Gez.  Quant  à  l'étymologie,  nous  rattachons  ce  mot  à 
une  autre  racine,  au  celtique  axello,  escarpé  ;  voir  EischoU. 

Montolliet,  ham.  de  Corpataux,  Frib.  ;  Monton,  petit  sommet 
alpes  de  Sien  ;  Monizet,  alpes  d'Hérémence  ;  diminutifs  de  mont, 
le  dernier,  suffixe  patois  tzet  =  chet,  comme  gretzet  de  crèt, 
mayentzet  de  mayen. 

Montorge,  loc.  à  Fribourg  ;  colline  avec  château  à  Sion, 
Monte  Orffio,  1 196,  Montorjo,  1235-1295,  Montem  ordeum  dans 
les  chartes  xii«-xive  s.  ;  parait  être  le  Mont  de  l'orge^  où  l'on  cul- 
tive l'orge.  Mais  il  y  a  peut-être  une  étymologîe  plus  juste.  Littré 
a  un  mot  salorge  qui  signifie  amas  de  sel,  jadis  au  xvi«  s.  ma- 
gasin de  sel,  de  sal  et  du  latin  horreum,  magasin,  grenier,  de- 
venu en  fr.  orge^  comme  cercum,  cierge.  Montorge  pourrait  donc 
être  le  grenier,  le  magasin  du  mont. 

Montpereux  (on  mieux  Montperrenx),  colline  et  fermes  à  la 
Ghaux-de-Fonds  ;  de  montem  petrosum,  mont  pierreux. 

Montpreveyres,  D.  Oron,  Monteproverio,  i554,  Monspres- 
byteri,  nS?»  MontpreverCy  1 177,  M.  R.  XII,  et  Mont  Provaire, 
loc.  aux  Clées  ;  de  mont  et  v.  fr.  provoire^  prêtre,  du  latin  près- 
byterus  =  mont  du  prêtre. 

Montreux,  D.  Vevey,  Monasteriolum^  xi®  s.yMustruel,  i2i5, 
Donat.  Haut.,  et  i25o,  M.  R.  XXIX,  Muistruumy  1228,  Mustrus, 
1260,  M.  R.  XXX,  MustruZy  i334,  et  MustreuXt  i355,  M.  R. 
XXVIII,  389,  385  ;  M.  Aymon  de  Grousaz  (Origine  du  nom  de 
Montreux,  p.  8,  9),  indique  encore  les  formes  Monstreux^  Mous- 
treuZy  i558,  MoastrieuXy  ibU^y  MastraeuXy  1594  ;  de  monas^ 
teriolum,  dim.  de  monasterium,  d'où  le  français  moûtier,  donc 
petit  moûtier,  petite  église.  Mutrux,  D.  Grandson,  Mustrueu^ 
i359  (Matile),  MustruZy  Monstraz,  i38i,  Mutrou,  i4o3,  dont  les 
anciennes  formes  sont  presque  identiques,  a  sans  doute  la  même 


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MONTRIGHER  —  MORAGHE  293 

origÎDe,  bien  que  ce  village  n'ait  pas  d'église.  Peut^tre  dépeDdait- 
il  d'un  moûtîer  quelconque  ? 

Montricher,  D.  Gossonaj,  Mons  Richarius,  1049,  Monte  Ri- 
cheriiy  1177,  M.  R.  I,  ibt^yMonrichie^  i4i2  =  mont  de  Richery 
n.  pr.  germain,  autre  forme  de  Richard. 

Montriond,  crèt  à  Lausanne,  Montreonty  laSS,  Cart.  Laus., 
M.  R.  VI,  644  ;  mont  et  v.  fr.  riond,  reond,  du  latin  rotundus 
=  mont  rond. 

Montsalvens,  D.  Grujère,  Fribourg,  Monisalvan,  1169, 
— salvain,  — saluant^  1*77»  — sarwayn^  1281,  — sarven^  i337, 
— salveynsy  i34o,  — sarvens,  i35o  ;  de  montem  siluanum,  mont 
de  la  forêt. 

Montsevelier,  D.  Delémont,  Berne,  Muziuilir,  11 36,  Mutz- 
willare,  1139,  Muzivilarey  iilfi^  Motzewilre^  i2t^2yMacewilre, 
1269,  Masseveliery  i3i7  =  villare,  village  de  MuzzOy  MussOy  n. 
pr.  germain.  Le  nom  français  est  une  corruption  <le  la  forme  de 
i3i7  et  l'orthographe  actuelle,  avec  la  racine  mont,  est  tout  à  fait 
fautive. 

Montsoflo,  écart  de  La  Roche,  Frib.  =  mont  (du)  souffle,  du 
vent,  patois  sô/là^  souffler. 

Les  MoDtuires,  rochers,  alpes  de  Salvan,  comme  coul-uire,  de 
monter,  et  suffixe  uire  =  oire  ;  rochers  où  l'on  monte,  où  le  bé- 
tail passe  pour  gagner  un  gradin  plus  élevé. 

Monturban,  ham.  d'Ocourt,  D.  Porrentruj,  Mont^Urhan^  i3i6 
=:  mont  d'Urbain,  n.  pr. 

Montvoie,  ham.  d'Ocourt,  D.  Porrentruy  =  voie  sur  le  mont  ; 
il  est  sur  une  colline,  traversée  par  une  route. 

Morache,  loc.  à  Bramois,  Mo  rase  hi,  i3o6  ;  à  Nyon  ;  Mora- 
chon  à  Ballaigues,  Pompaples,  etc.,  diminutif;  les  Morasses, 
ham.  d'Ayer,  Valais,  Moraschy,  1267,  et  5  autres  loc.  ;  Murasse 
et  Marace,  nombr.  loc.  ;  Murache  à  Chalais,  Mourache  à  Mol- 
lens.  Valais,  Morisson,  dim.,  à  Savièse  ;  du  frison  mur,  limon, 
lieu  boueux,  et  suffixe  augm.  ache^  asse.  C'est  un  n.  commun  au 
moyen  âge  dans  les  chartes  valaisannes  ;  un  rôle  de  cens  parle 


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294  MORAND   —  MORBNNES 

d'un  fichelin  d'orgue  sur  «  une  murasse  située  »  ;  une  autre 
nomme  «  certaines  murasses  »  à  Ajent,  i3ag-i377. 

Morand,  Flon  — ,  affl.  de  la  Paudèze  près  ^Lausanne,  ^umen 
Maurone^  908,  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  169;  sans  doute  dérivé 
du  n.  pr.  Maur,  voir  Morens. 

Morat,  Fribourg,  curtis  Muratum^  5i6,  M.  F.  II,  Castra 
Murtena^  ioi2,  Murât,  io33,  1228,  Murten,  i238,  F.  B.  II,  ilf  11- 
retum,  i255,  1870,  etc.  ;  du  bas  latin  muratum  (locum),  endroit 
entouré  de  murs.  Des  localités  du  même  nom  à  Lutry,  Poliez-Pit- 
tet,  etc.,  ont  la  même  origine  ;  voir  Mar. 

Moratel,  loc.  près  Granges,  D.  Payerne,  Murately  1182,  1228, 
Murattel,  1228  ;  m.  près  Cully  ;  au  Mopatez(tex),  champs  à  Vil- 
lars-Tiercelin  ;  dim.  du  précédent  ;  racine  mur,  pierre,  voir  Mur. 

Mopay  ou  Morey,  loc.  à  Vouvry,  la  Moraye,  ham.  de  Glette- 
rens  ;  loc.  à  Grandcour,  dérivés  collectifs  de  la  racine  germ. 
mur  y  comme  mor^aine>  mor-ache,  etc. 

Morclan,  Rochers  de  — ,  sommet,  alpes  de  Vionnaz,  Valais, 
frontière  française,  même  racine  que  Mordes,  ham.  de  Lavey, 
D.  Aigle,  terrulam  Mordes,  io43-i28i,  Morchy  i5o4,  Mor- 
claz,  1801.  D'après  Gatschet,  du  v.  h.  ail.  muor,  marais,  mais  il 
n'y  en  a  point,  et  cela  n'explique  pas  la  finale  cL  Vient  de  la  rB- 
cine  celtique  mure,  terrain  rompu,  brisé,  anfractueux,  avec  un 
suffixe  diminutif  :  *  murcula,  morcula,  au  plur.  morculas,  d'où 
Mordes.  En  effet,  Morcles  est  un  pluriel  comme  l'indiquent  les 
mots  homines  des  Morcles,  les  hommes  des  Morcles,  1272,  M.  R. 
XXX,  2o3  ;  les  Champs  Morcleyres,  aux  Devens  de  Bex,  même 
racine. 

Mordagne,  ham.  de  Molondin,  Mordagne,  i4o3  ;  Morda- 
gnon,  m.  à  Villars-le-Terroir,  dim. 

Môrel,  voir  Murgier. 

Morenches,  loc.  à  Sottens,  Morenzes  à  Collonge- Valais  ;  ra- 
cine mur,  comme 

Morennes,  loc.  Grand-Saconnex,  à  Tannay,  D.  Nyon,  à  Gilly, 
Montherod,  et   Moreyna(z),  vignes  à  Conthey,  Valais;  autres 


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MORENS  —  MORILU)N  295 

formes  du  mot  romand  moraine,  falaise,  pente  escarpée,  que  Kôr- 
ting  tire  du  bavarois  mur^  pierre  brisée,  cailloutis. 

Morens,  D.  Broyé,  Frib.,  Morens,  1142,  Cart.  Month.  5,  Mo- 
reins,  1228^  Morens^  iSig,  i325,  Matile,  Mourin,  i497»  MoP' 
rensy  1692,  MoranSy  1712,  Morin,  1882,  Dict.  Kuenlin  ;  Mor- 
rens,  D.  Echallens,  MorrenSy  ii47>  "99>  Cart.  Month.,  11,  55, 
MorranSy  1272,  M.  R.  XIV,  3o6  ;  Morenges  au  lac  de  Bienne, 
n.  fr.  de  Môrigen,  Morinffen,  1196,  M.  F.  IV,  Muringen,  1284, 
MoranSy  i256,  Moringe^  1264,  F.  B.  II,  Moirenges,  1278  = 
chez  les  descendants  de  Moro  ou  Maur^  n.  pr.  gpermain,  le  même 
que  le  nom  romain  Maurus,  noir.  Fôrstm.,  p.  924  ;  rien  de  com- 
mun avec  moor,  marais,  comme  le  veut  le  Mus.  N.,  i885.  Les  dif- 
férentes orth.  an,  in  du  premier  montrent  les  curieuses  fluctuations 
de  la  prononciation. 

Morge,  nom  de  nombreuses  rivières  de  Suisse  et  de  France  ; 
l'une,  C.  de  Vaud,  Morgia,  1297,  Morgyz^  1828,  a  donné  son 
nom  à  la  ville  de  Morges  fondée  vers  1286  ;  autre  à  Saint-Gin- 
golph,  Valais,  Morgia^  xii^'  et  xiii^  s.  ;  8«  entre  Conthey  et  Sion, 
Morgia,  x«-xin«s.,  Morze  en  patois,  noms  correspondants  des 
nombreuses  Marg  de  la  Suisse  allemande.  Ne  vient  pas  du  patois 
mordji,  vaudois  mourguet,  morgier,  tas  de  pierre,  comme  on  Ta 
dit.  Anzeiger  fur  Schw.  Geschichte,  vol.  88,  et  Dict.  Attinger,  ni, 
comme  le  veut  Studer,  de  la  racine  celtique  murc^  terrain  brisé, 
limon  ;  ou  Gatschet,  du  v.  h.  ail.  muoragy  marécageux^  de  muoPy 
marais.  Mais  aucune  de  ces  rivières  n'est  marécageuse.  D'après 
Holder,  nom  d'origine  celtique  ou  d'après  Jubainville>  ligurienne, 
de  la  racine  indo-germanique  morg^  vieil  hibernien  marj'y  puri- 
fier, au  participe  pur,  agréable,  morga,  agréable,  aimable. 

Morgex,  voir  Murger. 

Morgins,  vallée  et  ham.  val  d'Illiez,  Valais,  Morgens^  11 56, 
Hidber,  II,  et  1476,  Arch.  Schw.  Gesch.  III,  Morgen  vers  1720  ; 
peut^tre  parent  du  n.  gaulois  Morginnuniy  dérivé,  d'après  d'Ar- 
bois  de  Jubainville,  du  celtique  morga^  agréable,  aimable. 

Morillon,  ham.  du  Petit-Saconnex,  Genève,  Murillion^  1802, 


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296  MORION  —  MORON 

M.  G.  III,  i8i,  MoarUlon,  loc.  à  Ballaigues  ;  peut-être  du  bava- 
rois mur,  pierre  brisée,  terrain  caillouteux. 

Morion,  chalets  sur  un  crôt  arrondi  près  Liddes  =  mont-riond^ 
mont  rond.  Crèt  Maurion  à  Vallorbe. 

Morlens,  D.  Glane,  Fribourg,  Morlingis^  villa  MorlensiSy 
gg6,  Morlens^  1 1 1 1,  M.  R.  III  =  chez  les  descendants  de  Morilo, 
n.  pr.  germain. 

MorloD,  D.  Gruyère,  Fribourg,  Molas  subteriores,  966,  Mol- 
Ion^  io38,  Hidber,  I,  1882,  1464*  Mollariy  ia64,  Rec.  dipl., 
I,  p.  100,  Mollomy  1286,  Morion^  i5oo,  Arch.  Fr.  III,  78^  162. 
D'après  le  nom  de  966,  dériverait  de  meule  et  serait  de  la  famille 
de  moulin,  mais  le  suffixe  o/i,  d'après  M.  Bonnard,  ne  peut  re- 
présenter le  latin  inum, 

Mormont,  tertre  près  Pizy,  D.  Aubonne  ;  ham.  de  Courcha- 
von,  D.  Porrentruy  ;  Morimont,  crèt  boisé  près  Gharmoille, 
D.  Porrentruy  ;  de  morumy  mûre  de  haie,  la  ronce  =  crèts  cou- 
verts de  ronces.  Quant  au  M(ymont  près  Eclépens,  du  reste  de 
même  origine,  voir  Mauremont. 

Mormontant,  loc.  à  Yens,  D.  Morges,  Montmettany  1263, 
Mont  montant,  1268.  La  première  forme  fait  supposer  dans  le 
déterminatif  un  nom  de  personne. 

MomeDs,  maison  près  d'Orges,  enclave  de  Champvent,  où  en 
loii  le  roi  Rodolphe  donna  des  terres  à  Romainm^tier,  M.  R. 
III,  428  =  chez  les  descendants  de  Morino,  n.  pr.  germain  ;  de 
la  racine  Maur^  noir.  Fôrstm.,  p.  91 5. 

Momex  ou  Momay,  loc.  près  Lausanne,  Modernacumy  920, 
Mornat/y  1198,  Mornai,  1288,  et  un  autre  à  Satigny,  Genève; 
de  (fundum)  Modernacum,  domaine  d'un  Modernus,  cognomen 
romain. 

Moroiiy  sommet  du  Jura  bernois  ;  3  ham.  de  Chatelat,  Saint- 
Braix  et  de  Courchavon,  mont  à  Courgenay,  mont  à  Lugnez, 
cirque  rocheux  près  la  Ghaux-de-Fonds  =  Mont  Rond^  comme  le 
montrent  ces  textes  dans  Trouillat  :  viam  de  Monte  rotundOy 
12 10,  pratum  situm  in  Monte  rotundo,  1254.  Sas  Mouron,  pâ- 
tur.  à  Provence,  au  pied  d'un  crèt  arrondi,  probablement  le 


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MORRENS  —   MORTRUZ  297 

même  mot.  C'e^  sans  doute  le  Morront  près  des  Faucomiières  in- 
diqué dans  une  délimitation  de  1820  (Matile). 

MorreDs,  D.  Echallens,  voir  Morens. 

Mortaigue  ou  Mortigue,  affl.  du  Talent,  ruisselet  à  Ai^le 
(Fontanej),  la  Mortigue,  affl.  de  la  Bressonnaz,  D.  Moudon,  et 
une  autre,  affl.  du  Grenet,  D.  La  vaux  ;  de  morte  et  aiguë,  igue, 
de  aqua,  eau  :  morte-eau,  à  cause  de  leur  cours  paisible. 

Mortais  ou  Morteys,  vallon  rocheux  de  la  Gruyère,  alpes  de 
Charmey  ;  Mourtey,  ham.  de  Leytron  et  pâturage  de  Bag-nes, 
Valais  ;  Mourti,  trois  localités,  —  rochers,  —  val  des  Dix,  val  de 
Ferpècle  et  alpes  d'Ayent,  Valais  ;  en  Muriy,  champs  à  OUon,  les 
Mortennes,  arête  de  rochers,  alpes  de  Vouvry,  forme  adjective. 
Au  moyen  âge  le  mandement  de  Satigny,  Genève,  s'appelait  la 
terre  del  Morter,  dou  Morter,  1261,  1274»  Rég*.  gen.  229,  269, 
et  le  signal  de  Ghoully  Mont  Mortier  d*après  Blavignac.  Ges  di- 
vers mots,  et  particulièrement  le  Mortcr  de  Satigny,  ont  une  frap- 
pante parenté  avec  les  Morte r,  Mortel,  Martel,  murtera,  augm. 
Murteratsch,  dim.  Murterett  des  Grisons  que  Pallioppi  dérive 
d'un  mot  celtique  mortari  et  auquel  il  donne  le  sens  de  sol  aride 
caractérisant  les  hauts  pâturages  où  Therbe  pousse  difficilement. 
C'est  effectivement  le  cas  pour  les  pâturages  valaisans  et  fribour- 
geoîs  nommés  ci-dessus  ;  mortari  doit  être  parent  du  germ.  mur, 
pierre  brisée,  rocaille. 

Mortaveau,  loc.  à  Nyon  ;  aussi  écrit  et  plus  correctement 
MortaoauXy  vallée  morte. 

Mortive  ou  Mortivue,  D.  Veveyse,  Fribourg,  affl.  de  la  Broyé  ; 
de  morte  et  ive,  eau,  syn.  de  Mortigue. 

Moriruz,  ruisseau  à  Cressier,  Neuch.  Au  premier  aspect  paraît 
signifier  ruisseau  mort,  paisible.  Mais  son  cours  est  rapide  :  il 
fait  une  chute  de  5o  à  60  p.  dé  hauteur  totale  au  pied  du  tertre 
où  s'élève  l'antique  église  de  Saint-Martin.  En  outre  la  prononcia- 
tion —  t  sonore  —  semble  indiquer  une  autre  origine.  M.  Alf.  Go- 
det, M.  N.  XX,  283-286,  dont  nous  rapportons  la  démonstration  en 
abrégé,  le  tire  de  Martis  rivellus.  Il  coule  non  loin  d'un  lieu  où 
devait  s'élever  un  temple  de  Mars  dont  on  a  retrouvé  les  autels 


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298  MORVAUX  —  MOTIER 

et  du  mas  de  vignes  appelées  les  Saint-Martin,  nom  chrétien  subs- 
titué au  culte  de  Mars,  cas  fréquent.  Quant  à  Martis  devenant 
mort,  outre  que  la  permutation  a*o  se  rencontre  ailleurs,  Ducang^ 
a  un  exemple  topique  (au  mot  mortua  aqua)  qui  parle  d'un  cam- 
pum  Martis  situm  in  loco  qui  antiquitus  Mortis  aqua^  novitatis 
depravatione  mortua  aqua  appellatur.  Un  autre  argument  à  l'ap- 
pui de  l'étjmologie  de  M.  Godet  est  le  nom  de  Montmarte  que 
porte  la  rue  du  haut  de  Cressier,  tendant  à  l'ancienne  église  de 
Saint-Martin,  M.  N.  XXIV,  282. 

Morvaux,  ou  moins  bien  Morveaux,  rochers,  —  lugubres,  dit 
Lutz,  —  entre  la  Valsainte  et  Bellegarde,  Fribourg,  Morvaly 
ii34,  ii46>  MorvaSy  ii46,  Morvauœ,  1198,  M.  F.  III,  64,  69, 
Morvauz,  1247  =  mort  val,  vallée  morte. 

La  Morvaz,  ruiss.,  affl.  de  la  Venoge,  la  MoroUy  i344  ;  Mop- 
vetle,  affl.  du  Vejron  ;  de  morve,  flux  nasal. 

Morvin,  ham.  de  Marly  et  de  Montécu,  Fribourg  ;  sans  doute 
pour  Morvens  =  chez  les  descendants  d'un  Germain  dont  le  nom 
dérive  de  la  racine  mory  comme  Morwo. 

Mosse,s,  très  nombreuses  localités  des  Alpes  (aussi  du  Jura  : 
Mosses^  Val-de-Travers,  Mousses,  ham.  de  Guajnens),  avec  les 
variantes  Mossaz,  Burtignj,  Mousse,  Blonay,  Port- Valais,  les  di- 
minutifs Moussel,  Finhaut,  Mosselle,s,  Moussetaz  ;  Mosson, 
Gonthey  ;  les  formes  collectives  les  Mossières,  prés  à  Aubonne, 
Mosseires  à  Riaz,  Praz  Mossiaux  à  Forel-Lavaux,  Pàquier- 
Mossy  à  Chàteau-d'Œx  ;  de  l'ail,  moos^  marais. 

Mossel,  D.  Glâne,  Fribourg,  Moncels  vers  ii5o,  MuncelSy 
xii^  s.,  MonseZy  i245,  Mossez,  1268,  Monsesy  1260,  M.  R.  XII, 
le  P.  Dellion  donne  encore  Monsey^  Mossey.  Un  Durannus  de 
Moncels  y  est  appelé  ailleurs  Durannus  de  MonticuliSy  p.  10,  89, 
i58  ;  du  v.  fr.  moncel,  du  latin  monticellum"  petit  mont.  Mossel 
était  aussi  au  moyen  âge  le  nom  à  Vevey  de  la  localité  appelée 
aujourd'hui  les  Gheneveyres,  M.  R.  VI,  856. 

Motier,  Ncuchâtel,  Mostier^  1880  ;  Motier  en  Vully,  Mostier, 
1267,  1827,  MouUer,  Berne,  Monstiery  1189,  '3i7  ;  du  latin  mO' 


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MOTONEY   —  MOULIN  299 

nasterium^  provençal  monesiier^  v.  fr.  monstier^  qui  signifiait 
couvent  et  église  ;  en  patois  mothiy  mouthi^  de  là  :  Sous  le  Mou- 
thi  à  Bretonnières,  Sur  le  Mothy  à  Vugelles,  au  Mothy  à  Gha- 
vornaj  et  le  Mouti  ou  Mouthi,  loc.  à  Vallorbe,  emplacement  de 
l'ancien  prieuré. 

Motoney,  prés  marécageux  à  Fullj  ;  Motona  à  Nendaz,  Moto- 
naz  au  Sanetsch  ;  de  moton^  mouton,  et  suffixes  patois  a,  ej,  ier 
(pré)  moutonier,  où  Ton  fait  paître  les  moutons. 

Mottaz,  Motte,  Mothe,  les  collectifs  MoUy,  Mottey,  MoUex^ 
Mottis  à  Valejres-sous-Rances,  Mottee,  vallée  d'Anniviers  (pour 
le  c  voir  Biolec)  ;  les  diminutifs  Mottette,s,  Motélon  ou  Motle- 
lon,  Mottalet  à  Gourtepin  ;  nombreuses  localités,  villages  et  ha- 
meaux, situés  sur  des  éminences  dans  tout  le  pajs  romand  ;  par- 
fois sommets,  par  exemple  la  Motte,  2882  m.,  au  N.  de  Sion.  Du 
mot  germanique  moit,  v.  fr.  mots,  petite  élévation,  dim.  moi  il" 
/on,  tertre,  gaélique  motaj  mont,  patois  motha,  italien  motta, 
romanche  moty  muot. 

Moudon,  Minnodunum  ou  Minnidunum  à  Tépoque  romaine, 
vicus  MinnodunensiSy  11*  s.  ;  le  n  permute  avec  1  au  xii®  s.  ; 
Meldon,  1160,  Meldun,  1177,  Moudon^  1161,  Cart.  Haut-Grét, 
Moldarij  Modun,  xii®  s.,  Meldunum  dans  les  chartes  du  moyen 
Age,  Moudoriy  ia38,  M.  R.  VI,  Meudoriy  12^9»  F.  B.  II,  etc.  ;  en 
ail.  Milden.  De  dunum,  château  fort,  et  d'après  d'Arbois  de  Ju- 
bainville  du  n.  pr.  gaulois  MinnoSy  connu  par  les  inscriptions  s 
château  de  Minnos.  On  l'a  dérivé  aussi  du  celtique  minus,  minuos, 
petit,  mais  ceci  n'explique  pas  le  double  nn. 

Mouellé  ou  Moelle,  Pierre  du  — ,  gros  rocher  isolé  sur  le  col 
de  ce  nom.  Bridel  le  tire  du  celte  moelly  ou  mouelly  chauve  =  le 
roc  nu. 

Aux  Mouettes,  champs  à  Isérables,  Valais  ;  il  ne  peut  s'agir 
de  l'oiseau  ;  probablement  dim.  du  v.  fr.  mouéey  s.  f.,  mesure  de 
terre  qui  pour  l'ensemencement  exigeait  un  boisseau  de  grain  ;  du 
latin  modiata. 

Mouille,  etc.,  voir  Moille. 

Moulin,  près  Sierre,  voir  Mollens. 


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300  MOUNAZ  —  MUJON 

Mounaz,  ham.  de  Vuisternens  et  Rueyres,  Frib.,  avec  moulin 
sur  la  Neyrigue  ;  de  mo/z/ia,  moulin. 

Mountet,  au  fond  du  vallon  de  Zinal,  autre  forme  de  montet. 

Maures,  Moaret,  voir  Mur. 

Moitrgues,  Mourgaz,  Mourget,  voir  Murger. 

Mouri,  Sex  — ,  Ormont-dessus,  aussi  Sex  ou  Rocher  Murgaz 
ou  Motirgaz  ;  le  Moarin,  sommet  sur  Bourg-Saint-Pierre  ;  mot» 
dérivés  du  germanique  mur  y  pierre  brisée  (parent  du  latin  murus, 
muraille). 

Moussillon,  combe  à  la  vallée  de  Joux,  patois  Gomba  au  Mus-- 
lilhon  ;  au  MoussilloD,  loc.  à  Saint-Prex.  Ce  mot  patois  signifie 
à  la  fois  moucheron j  insecte,  et  mousseron ^  champignon.  Ceux 
qui  conaaissent  les  localités  peuvent  décider. 

Mniiterin,  Praz  — ,  à  Roche;  probabl.  pré  des  gens  de  Montreux. 

Movolîep,  D.  Delémont,  ail.  Moderswiler,  Moderswilre  =  vil^ 
iare^  village,  de  Moier,  Moder,  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  gSS. 

Les  Mueges  ou  Muescs,  prés  à  Posieux,  Frib.  ;  le  P.  £>ellion, 
Dîct.  Vni,  35i,  en  fait  un  dérivé  de  mooSy  marais,  ce  qui  nous 
paraît  fort  improbable. 

Mugoens  ou  Munnens,  loc.  à  Cuarnj,  Munnens,  loii,  et 
MagnenSy  ii']4,  Munens^  ii'j'jy  Mouinens,  1199,  M.  R.  VI  et 
XH  (rapporté  par  erreur  à  Monnaz  par  Hidber  et  le  Dict.  de  Lutz) 
et  probabl.  Monnens,  loc.  à  Gimel  et  à  Pomy  =  chez  les  descen- 
dants de  Munno,  MunOj  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  987.  C'est  le 
correspondant  des  loc.  allemandes  Muningen,  Munnenheim,  etc. 

Au  Muguet,  forêt  à  Monthey,  Valais,  Murguety  1696  ;  peut- 
être  endroit  où  abonde  le  muguet,  patois  murguety  mais  peut-être 
raut-il  le  rattacher  à  mourguet  =  murgier. 

Le  Muids  (fausse  orth.),  ham.  d'Arzicr,  D.  Nyon,  villa  Mucia-- 
(ts  entre  962  et  998,  grangia  que  dicitur  au  MuiSy  1260,  grangie 
dou  MoiSy  1266,  M.  R.  XII,  100,  176;  du  gentilice  romain  Ma- 
cias,  d  où  Muciatisy  comme  le  gentilice  Sullius  a  donné  Sulliatis 
d  après  Holder.  Ainsi  qu'on  le  voit,  le  d  est  parasite  et  devrait  dis- 
paraître. 

Mujon  ou  Mugeon,  ruiss.,  affl.  de  la  Thièle,  D.  Orbe.  A  dé- 


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MULETS  —  MURGUET  301 

faut  de  formes  ancienoes  on  ne  peut  que  conjecturer.  Peut-être  du 
V.  fr.  muir  ou  maire,  mugir,  le  mujon,  le  ruisseau  qui  mug^t  ; 
comparez  la  Brinaz,  la  Mionnaz,  etc. 

Les  Mulets  de  la  Liaz,  —  de  Zessetta,  arôte  de  rochers,  vallée 
de  Bagnes  ;  comme  les  Grands  et  les  Petits  Mulets  de  Ghamonix, 
par  métaphore,  ces  rochers  ayant  de  loin  l'air  de  mulets  traversant 
les  champs  de  neige.  Ges  figures  sont  fréquentes  :  on  connaît  le 
Lion,  rAne,  le  Gheval  blanc,  le  Gorbeau,  le  Mouton. 

Mund,  D.  Brigue,  forme  germanisée  de  mont  :  Mont,  1299,  et 
au  xiT<^  s.,  M.  R.,  Mondj  i348,  Berchem  dans  Jahrbuch  Schw. 
Gesch.  XIV,  333. 

Mur,  D.  Avenches,  MuriSy  i337,  i453,  et  6  loc.  Vaud  et  Frib.  ; 
la  Fin  de  Mur  près  Ghéserex,  D.  Njon,  probablement  \eMauras 
d'entre  995-1017,  Rég.  gen.  47  ;  Mupa(z),  ham.  Sierre  et  Sion, 
ly  Mura,  i4i4  ;  Muraz,  Monthey,  Noville,  Villeneuve,  et  3  autres  ; 
MourazàGonthej;  Murât,  Géligny,  Evionnaz,  Goumœns,  Matran  ; 
la  Mure,  à  Lancy  ;  Mures,  à  Mazembroz  de  Fully  ;  aux  Mures  à 
Ghardonnay-Morges  ;  Muret  à  Finhaut  et  4  autres  ;  la  Murée, 
Ormont^lessus  ;  es  Murailles,  6  loc.  Frib.  ;  Muresses  à  Savièse  ; 
Murettes  à  Duilier,  Mureta  près  Yens,  ia49  ;  les  Meures,  ham. 
des  Gullayes  ;  Mouraz  à  Gonthey  ;  le  Mouret,  3  ham.  Frib.  et 
loc.  à  Gonthey,  à  Lussery  ;  les  Mourets  à  Rougemont,  Murist, 
D.  Broyé,  Frib.  ;  Maris,  1228,  1377,  i453  ;  dérivés  du  latin  ma- 
rum,  muroSj  désignant,  dans  les  endroits  habités,  des  localités 
où  se  trouvaient  des  restes  de  murs  et  constructions  romaines  ;  de 
là  également  Moral  et  les  nombreux  Maar,  Mari  de  la  Suisse 
allemande.  Dans  les  Alpes,  de  la  racine  germanique  mar,  pierre, 
rocaille,  par  exemple  les  Murs,  rochers,  éboulis,  alpes  de  Liddes. 
La  Muratte,  2  pâturages.  Vallée  de  Joux  ;  dérivé  de  mur,  au 
sens  de  pierre,  et  suffixe  dim.  atte  =  elle:  pâturage  rocail- 
leux. 

Le  Murguet,  loc.  à  Saint-Gingolph,  Murgier,  m.  à  Gorre- 
von,  Meurgier  à  Lens,  Mergier  à  Gourtetelle,  les  Morgiers  à 
Ghézard,  Murgy,  Burtigny,  Prahins,  etc.  ;  Murgis,  Ormont-des- 
sous  ;  Murgaz  ou  Mourgaz,  Ormonts  et  Ghâteau-d'Œx  ;  la  Mur- 


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902  MURIAUX  —   NANGIAU 

gataire,  pâtura^  à  l'Abbaye,  les  Mourguets  à  Vuippens,  Mour- 
zet,  Ormont-dessoas,  Morgex,  Moothej,  Ollon  et  Liejsin  ;  da  n. 
commua  v.  fr.  encore  usité  murgaet^  Vaud,  murger,  murgère^ 
Valais,  merger^  Bourgt>gne,  murgée,  Berry,  le  bas  latin  murga- 
nu  m  de  Ducange  n'est  que  la  traduction  du  mot  vulgaire  ;  de 
muricariuniy  dérivé  de  murus^  mur,  parent  du  germanique  mar, 
pierre  brisée;  Merien,  ham.  près  Stalden,  Morgiy  i256,  et  Mô- 
rel,  village  près  Brigue,  Morgiy  i2i3,  Morgie^  i245,  Morgy, 
i35o,  Morgia^  i474f  tirent  aussi  leur  nom  de  morgîer,  tas  de 
pierres  ;  ce  dernier  village  est  bâti  à  côté  d'un  immense  éboule- 
ment  préhistorique. 

Murîaux,  D.  Franches-Montagnes,  Berne,  Mirevaly  i3i5,  puis 
Mi  rival  f  enfin  Murival  ;  de  mire  y  impératif  de  mirer,  regarder, 
et  vaL  Le  nom  allemand  Spiegelberg  signifie  Montmirail,  à  peu 
prés  le  même  sens. 

Murlst,  voir  Mur. 

Musot  ou  Musotte  :  t  sonore  ;  ham.  de  Veyras,  D.  Sierre,  Va- 
lais, Mezioth  et  Meioty  1226,  Mujot,  1288,  i438,  Myojot,  1260, 
Motijùty  1293,  Mojoty  14^4»  permutation  valaisanne  j-s,  z.  On- 
jK^ne  inconnue.  La  forme  la  plus  fréquente  présente  la  racine 
mouj\  muj  qui  se  retrouve  dans  le  nom  du  ruisseau  le  Mujon, 
voir  plus  haut.  Quant  aux  graphies  Myoço^  1267,  MyojOy  i3o4, 
il  est  difficile  de  dire  s'il  faut  les  rapporter  à  Miège  ou  au  ham. 
voisin  de  Musot. 

Mutrux,  D.  Grandson  ;  voir  Montreux. 

Hf  uveran,  sommet  sur  Bex,  ou  Mœveran,  carte  Rovéréa  et  atlas 
Siegfried.  Bridel  le  dérivait  du  celtique  «  muva,  lieu  où  l'on  tient 
tes  vaches,  »  étymologie  à  mettre  en  quarantaine  jusqu'à  plus 
ample  informé. 

TVaîres  ou  Nairy,  voir  Neyre. 

Naneiau(x),  2  ham.  de  Puidoux  près  du  lac  de  Bret,  Nan- 
chaux  à  Lessoc  ;  formes  pa toises  de  nansoir  ou  nançoir,  écha- 
faudage pour  placer  la  nasse,  v.  fr.  nansCy  bas  latin  nansa.  De 
là  ri  le  du  Nançoir  ou  Nansoir  à  Noville,  et  le  diminutif  au  Nan- 


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NANDS  —  NAUD  303 

siorety  loc.  à  Yvorne  ;  une  charte  de  SioD  parle  de  ces  nansoirs  : 
«  quandam  barram  factam  pro  piscatara,  g^allice  nanzijour^  )► 
i43o. 

Es  Nands,  mieux  es  Nants,  majeos  sur  un  terrain  ondulé, 
alpes  de  Vionnaz,  Valais  ;  de  nant  au  sens  primitif  de  vallée  :  il 
n  y  a  pas  là  de  ruisseau. 

Nanse,  loc.  vignoble  de  Savièse,  dans  le  ravin  de  la  Sionne^ 
Nans  et  Nanz,  1200-1283,  NancZy  NantZy  i3o6,  etc.  ;  Nantze, 
champs  à  Grimisuat  et  Saviése  dans  la  vallée  de  la  Sionne  ;  du 
celte  nansy  nant  y  vallée,  voir  Nant. 

NaDt,  nom  commun  de  nombreux  ruisseaux,  canton  de  Genève, 
rives  du  Léman  et  Bas  Valais  ;  2  ham.  VuUj  fribourgeois  ;  de  la 
racine  celtique  nantUy  cambrien  nant  y  comique  nanSy  nantZy 
vallée,  d'où  il  a  passé  en  français  au  sens  de  vallée  d'abord,  puis 
de  ruisseau.  C'est  à  la  même  racine  qu'il  faut  rattacher  le  .Nanz- 
thal  près  Viège,  Nancz^  i256,  et  le  composé  Ginanz  (de  ge^  pré- 
fixe allemand  marquant  la  collectivité).  De  là  aussi  le  nom  des 
anciens  Nantu^ate^  =:  habitants  de  la  vallée,  environs  de  Saint- 
Maurice. 

NantillièreSy  loc.  à  Rochefort,  Neuch.  ;  au  Nandillier  à  Co- 
lombej,  Nandillières,  1696,  es  NandilleSy  1776  ;  du  patois  /la/i- 
tillay  neintillay  nentille^  Berry,  lentille,  et  coll.  ière,  endroit  ou 
Ton  cultivait  des  lentilles  ;  au  xvn®  s.  on  disait  à  Paris  nan tilles  : 
«  il  faut  dire  des  nentilles  avec  les  Parisiens,  et  non  des  lentilles 
avec  les  Angevins  »  (Ménage). 

Naters,  D.  Brigue,  Valais,  Nares,  1017,  Natrensi  villa,  iioo, 
Natria,  11 38,  Narres ^  12 10-1476  ;  Proz  de  Narres  à  Saxon  ;  du 
celte  nader,  natri,  serpent,  couleuvre,  natru,  serpent  d'eau,  pa- 
rent du  V.  h.  ail.  nataray  ail.  moderne  natter:  endroit  où  abon- 
dent les  couleuvres,  les  serpents. 

La  Naud  (ou  Naux,  Lutz),  ham.  de  CoUonges,  D.  Saint-Mau- 
rice, Valab,  fausses  orthographes  pour  la  Nau  ;  celtique  nau, 
latin  naveniy  bateau  :  l'endroit  au-dessus  des  rapides  du  Bois 
Noir  étant  favorable  à  un  bac,  appelé  nau  dans  la  vallée. 

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304  NAUPRAZ  —   NAYE 

Naapraz,  loc.  Sédeilles,  D.  Payerne  ;  de  nau^  nauva,  neuf,  et 
praz  =  pré  neuf,  nouvellement  défriché. 

Nautze,  territoire  à  Grimisuat  ;  peut-être  autre  forme  de  Noche 
(ch-tz)  ;  voir  ce  mot. 

Nava,  alpe  d'Anniviers,  Valais,  alpe  Noua  in  Annivisio  entre 
1206  et  1237,  M.  R.  XXIX,  326  =  alpe  nouvelle,  la  Neuve^ 
comme  la  IVauva(z),  alpes  de  Blonay,  et  une  autre  Neuve,  dans 
le  val  Ferret.  Permutation  o-Oy  comme  mala  de  mola,  moïa,  maïa, 
longe-lange,  zô-zà,  le  patois  prononce  naova  ;  la  Navettaz,  à  côté 
de  la  Nava,  diminutif. 

Au  Navay,  prés  au  bord  du  Rhône  à  Vouvry  ;  endroit  où  se 
trouvait  jadis  le  bac,  remplacé,  un  peu  plus  bas,  par  le  pont  de  la 
Porte  du  Sex  ;  variante  du  v.  fr.  navoiy  navire,  bateau  ;  voyez 
aufïsi  Nau. 

Nnvîzence  ou  Navigenze,  rivière  du  val  d'Anniviers,  Valais  ; 
aquam  delA  Navisenchy^  1267,  i334. 

>axj  D.  Hérens,  Valais,  Narres  vers  iioo,  Furrer,  III,  Nas, 
12  fois  [i3i-i353,  Naœ^  i364.  Naz,  D.  Echallens,  Nars^  i2i3, 
Gart.  Laas.,  M.  R.  VI,  i4i,  NaSy  1216;  ham.  du  Mont,  D.  Lau- 
sanne ;  loc.  à  Préverenges,  à  Carouge,  pâturage  sur  Baulmes. 
Galschet  dérive  les  deux  premiers  de  narduSy  nard,  graminée 
dure  et  piquante  des  pâturages  de  montagne  (poil  de  chien).  Cela 
nous  parait  douteux  et  conviendrait  tout  au  plus  pour  le  pâturage 
de  Baulmes,  mais  le  nom  latin  n'a  pas  passé  dans  la  langue  po- 
pulaire, en  outre  comment  expliquer  la  chute  du  d  dans  Narres, 
Nara? 

Naye,  pâturage  sur  Montreux  et  sommet  :  la  Chaux  de  Naye  ; 
les  IVaycs,  prés  humides  à  Mollens,  Valais,  et  à  Monthey  (aussi 
Nez),  prés  de  Nayes,  prés  marais  à  Noville  ;  les  Naies,  plage  à 
Versoix,  les  Neys  au  cadastre  ;  Néa,  loc.  à  Vétroz  ;  en  Nayes, 
les  Grandes  Nayes,  chalets  sur  Vouvry  ;  les  Nez,  alpe  et  ravin 
sur  SaiQt-Gin^'olph,  loc.  à  Conthey,  NeZy  1820  ;  prés  humides  à 
VJotinaz,  Nayaty  1728,  Naya,  1776  ;  m.  à  Arconciel  et  à  Lussy, 
Frib.  ;  les  Neyex,  prés  humides  à  Bex,  es  Nex,  pré  marécageux 
à  Chesières,  à  Massongex  et  loc.  aux  Fontaines,  Ollon,  loc.  à  Bex 


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NEiaiGUE  —  NÉRÉAZ  305 

et  Troistorrents  ;  composé  Versney  à  Noville  =  vers  les  prés 
inondés.  Les  chartes  en  indiquent  beaucoup  d'autres  :  eys  Ney  à 
Bulle,  1826,  es  Nex  à  Epag'ny,  Gruyère,  i548,  en  Aer,  i643,  es 
Née^  1646,  à  Autigny  ;  un  Nay  près  de  Géronde,  Valais,  iSag, 
un  Nais  près  Erschmatt,  1242,  eis  Ntix  à  Neyruz,  i433,  et  Nez 
près  Mont,  1097.  De  naye,  subst.  verbal  de  nayer^  noyer,  au 
sens  d'inonder  ;  désig^ne  des  terrains,  pour  les  localités  de  la  val- 
lée du  Rh^ne,  que  le  fleuve  ou  le  lac  inondait  annuellement  dans 
ses  crues,  et  plus  généralement  des  terrains  humides,  marécageux. 
En  Dauphiné  Nat^=z  anciens  bras  de  rivières  et  terrains  bas  qu'ils 
inondent,  et  le  v.  fr.  a  nais^  creux  où  l'on  fait  rouir  le  chanvre. 
Pour  le  sommet  de  Montreux  Studer  reprend  l'étymologie  de  Bri- 
del  qui  tirait  ce  nom  du  celtique  neachy  sommet.  Cela  convient 
pour  celui-ci,  impossible  pour  tous  les  autres.  Du  reste  le  sommet 
ne  s'appelle  pas  Naye,  mais  la  Chaux  de  Naye  et  ce  dernier  nom 
est  celui  du  pâturage. 

Neirigue  (ou  Neyrigue),  commune  et  affl.  de  la  Glane,  Naî- 
rigue,  affl.  du  Grenet,  Neireigue  près  Ballens,  D.  Aubonne, 
Noiraigue,  village  et  ruisseau,  Neuchàtel,  Neirivue,  village  et 
ruisseau,  Gruyère,  Nigra  aquay  gôô,  M.  R.  XIX,  48,  980,  d'a- 
près Hidber,  I,  Neire  ewe^  i4oo,  M.  R.  XXIIl,  Noyrewe,  1514» 
Neyrevuyty  etc.  ;  la  Neyrivue,  pâturage  à  Rougemont  =  noire 
eau. 

Neire  vaux,  ham.  à  Marsens,  D.  Gruyère,  Neyrevaux,  pâtu- 
rages à  Lessoc,  Ormontrdessus  et  Peney-le-Jorat,  Neirvaux  à 
Payerne,  Naîpvaux  ou  Neyrevaux,  alpe  à  Corbeyrier,  Neyrvaux 
à  Morcles,  Neirvaux  à  Sainte-Croix,  Oron-le-Châtel  et  Noiraigue, 
Nervaux  à  Baulmes,  Nervaud,  ham.  de  Praz,  Glane,  Nerveau, 
ham.  du  Bouveret,  Valais,  fausses  orthographes  pour  Neirevaux  ; 
de  neir^Cy  noir,  et  vaux,  vallée. 

Nendaz,  D.  de  Conthey,  Valais,  TVe/irfa,  988,  Neinda^  iioo, 
\2l\\y  Neigda^  1200  (remarquez  le  groupe  eig  =  en),  iV<?ynrfa, 
1260,  Neindey  1266,  Ninda,  1892. 

La  Néréaz,  ham.  de  Chardonne,  autre  forme  de  Noréaz, 

M.  D.   SBC.  SÉRIE,   TOME  VII  20 


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306  NERMONT    —   NIERLET 

Nermont,  chalets  sur  Montréux,  et  Niremont,  sommet  sur 
Semsales  =  noir-mont. 

Nesserts.  loc.  à  Fleurîer  et  à  Courroux  =  en  Esserts,  voir  Rs- 
serts. 

La  Ncu%'a,  alpe»  val  Ferret,  Valais  =  la  nouvelle. 
IN'ej^praz,  loc.j  marais  de  Payerne  =  prés  noirs  y  les  prairies 
ou  les  joncs  abondent  ont  une  teinte  noirâtre. 

En  *Neyrej  !oc,  à  Agiez  près  Orbe,  les  IVeyres  ou  Naires 
(Nair^j  Lutz),  ham.  de  Monthey,  li  Neyres^  1829  ;  en  Neypon  à 
Pully»  Neyrin  à  Echallens,  Neyreltaz  à  Vétroz,  Neyreties  à 
Orges,  dîm.  ;  Anncyres,  ham.  à  La  Sarraz,  pour  En  Neyres  ;  de 
neires^  noires,  endroits  sombres,  boisés  à  l'époque. 

NeyruleîS,  maisons  sous  la  Tour  de  Gourze,  Lavaux  ;  de  nuca- 
riùlas  =:  noyeraies. 

Neyruz,  D,  Sarine,  Fribourg-,  Nuruos,  xii«  s.,  Donat.  Haut., 
Arcb.  Fr.  VI,  Nuniols,  1187,  Nuiras,  Nuerus^  1187,  1142,  M. 
F.  IL  161  220,  NaruoSy  1171,  I2i5,  iVwrwr,  1198,  1247,  M.  F. 
III,  69,  IV,  2t4f  Narriery  i25i,  Zeerl.,  Nerioux,  i525  ;  de  na- 
careia,  mitaretuniy  noyeraie.  Le  P.  Dellion,  s'arrètant  à  la 
forme  moderne,  traduit  par  ruisseau  noir,  explication  contredite 
par  tontes  les  formes  anciennes  ;  2»  Neypuz,  D.  Moudon,  Nuiruly 
ii68,  iVi/ronlj  ia6i,  M.  F.  IV,  218,  NeyrioaZy  1869;  du  bas 
latin  nucariolum,  uoyeraie. 
Nex,  Noz,  voir  Naye. 

Nialin  ou  îNlolin»  ham.  de  Savigpny,  D.  Lavaux  ;  de  ladj.  pa- 
tois nialein^  gnialein,  endroit  où  s'amassent   et  séjournent  les 
nioles  ou  brouillards  ;  niola,  du  latin  nubila,  dérivé  de  nubes. 
IViedensi,  grand  ham.  d'Yvonand  =  chez  les  descendants  de 
Nid,  Nied,  n.  pr.  g'ermain,  de  la  racine  gothique  n^i M  (d),  envie. 
Forstm.,  957. 
Nier,  Six,  alpes  de  Saillon  ;  syn.  de  neir,  noir  =  rocher  noir. 
Nierlet,  —  le«  Uois,  commune,  D.  Sarine,  Nyalet,  Niarlety 
i4o4*  Nyarlei  io  Bos,   i475;  2»  ham.  de  Neyruz,  D.  Sarine, 
Fribourg,  Nuarler  vers  11 70,  Nuarlez,  1178,  Noarlez  et  Nuar^ 


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NIFLEMENT  —  NirRAVERD  307 

let  vers  1280,  Donat.  Haut.  On  peut  en  rapprocher  Nerly,  ferme 
à  Vermes,  Jura  bernois,  en  patois  Nierli. 

Niflement  ou  Nidement  (f-c),  ham.  de  Lessoc,  D.  Gruyère, 
Fribourg,  Neyjlement,  1896,  Neirjlumen,  i456  ;  ce  second  mot, 
moitié  patois,  moitié  latin  (le  P.  Dellion  le  rapporte  à  Neirivue), 
est  sans  doute  un  essai  de  latinisation  du  mot  romand,  comme 
Arcum  cœli  pour  Arconciel,  et  ne  peut  être  pris  en  considération. 
Origine  inconnue. 

En  Nilliettaz,  loc.  à  Puidoux  ;  nillette,  d'après  M.  Isabel  (in 
litt.)  =  dépôt  de  bois  près  d'une  scierie. 

Niouc  (on  dit  aussi  Nieuc),  ham.  sur  Chippis,  D.  Sierre,  Va- 
lais, Nyu,  1218,  c  final,  caractéristique  des  noms  de  la  vallée 
d'Anniviers  (voir  Biolec).  Pourrait  signifier  nid,  patois  niau,  ni- 
chet,  nid,  provençal  niu^  nieu,  nid.  Nj  se  retrouve  dans  Prassony 
ou  Praz  sur  Ny,  ham.  d'Orsières.  Une  loc.  es  Niouz  à  Lausanne 
ou  environs,  1288,  M.  R.  VI,  649. 

La  Nioccaz,  affluent  du  Buron,  près  Gressy.  Ce  mot  aurait^il 
quelque  parenté  avec  l'adj.  patois  nioca^  niauca,  la  nigaude,  la 
sotte  ?  Les  noms  de  ruisseaux  sont  pleins  de  telles  figures  :  la 
Mionnaz,  la  Gabiare,  la  Gayaz,  la  Frinze,  la  Brinnaz. 

Au  Nîplay,  petit  bois  près  Groy,  au  Mplier,  bois  à  Aire-la- 
Ville,  Genève,  au  Neplay  à  Illarse,  Valais,  Nippley,  1696;  au 
Niplay  à  Saint-Gingolph  ;  de  niple,  nippliCy  nom  patois  de  la 
nèfle  ;  <  le  néflier  est  assez  abondant  au  Niplay  (Croy),  où,  nous 
écrit  M.  Burdet,  je  me  souviens  d'avoir  cueilli  et  mangé  des 
nèfles.  » 

Nîremont,  sommité  alpes  fribourgeoises  ;  de  neir^  noir,  et 
mont,  à  cause  de  ses  flancs  couverts  de  sapins. 

Niton,  Pierre  à  — ,  bloc  erratique  dans  le  port  de  Genève,  Nei- 
ton  dans  Spon,  1670,  qui  le  tire  de  Neptune,  ital.  Nettuno,  dieu 
des  eaux,  dérivé  aussi  de  Neith,  dieu  des  eaux  chez  les  Gaulois  ; 
aurait  été  un  autel  consacré  à  ce  dieu.  Au  pied  de  la  pierre  on  a 
trouvé,  d'après  Spon,  un  couteau  et  deux  haches  de  bronze. 

Nitraverd,  carte  Dufour,  Nitravers,  Siegfried,  aussi  Zim- 
merli,  III,  87,  ham.  de  Grône,  Valais,  fausses  orth.  ;  liaison  de 


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308  NIVA   —  NŒS 

en  avec  Itrauers,  de  y  =  es  et  travers,  dans  les  terres  en  travers 
du  plateau. 

La  Nîva,  alpe  d'Ëvolène,  et  Mell  de  la  Niva,  sommet  vallée 
d'Hérens  ;  loc.  à  Bourg-Saint-Pierre,  Entremont  ;  du  latin  nivem, 
neige,  v.  fr.  nive,  patois  neva^  niva,  neha.  Ce  nom  se  retrouve 
dans  la  partie  germanisée  de  la  vallée  du  Rhône  :  Niven  et  Niven- 
pass^  sommet  et  col,  alpes  de  Louèche  ;  Niv^a,  bisses,  et  Niwen, 
mayensi  D.  Viège  et  de  Brigue. 

JVoalCj  vignes  à  Ayent  et  loc.  à  Savièse  =  novalia,  navales, 
nouveaux  UéfricHements,  avec  apocope  du  v. 

Noble,  voir  Mont-Noble. 

En  >'oche,  petit  vallon  fermé  à  Aigle,  en  Nosche  à  Ollon.  On 
pourrait  penser  i^  en  Oche,  avec  soudure  de  Tn,  mais  d'anciens 
textes  montrent  qu'il  n'en  est  rien  :  les  M.  R.  XXIX  mentionnent 
un  elausum  de  AocAi,  1288,  Nochy^  i329,  près  Sierre,  un  pratum 
de  la  Nochi  près  Lens,  i25o.  Les  trois  du  v.  fr.  noche^  forme 
fém.  de  noc^  s.  m.,  baquet,  auge,  réservoir  en  pierre  pour  rece- 
voir les  eaux  de  pluie  (Go<lefroy). 

ÎN'ods,  ail.  iVoSj  Neuveville,  TVbs,  i255,  Noos,  1 268-1 3o6;  le 
v»  fr.  a  /lOj  s.  m.,  auge.  Dans  le  Berrj,  noud^  s.  m.,  a  le  sens  de 
Doche,  voir  ci -dessus.  Nods  est  probablement  les  nos,  nods,  les 
noud.s,  les  auge^,  au  figuré,  à  cause  de  sa  position  dans  une  combe. 

IV06,  Praz  — ,  à  Bramois  =  pras  nové,  pré  neuf,  apocope  du 
V  comme  Noale  pour  novale,  et  Balaaux,  Balaoz,  carte  Club, 
alpes  de  Ncndaz,  pour  Ballavaux. 

yom  ou  Xœs,  ham.  de  Granges,  Valais.  On  pense  d'abord  à 
naces^  noise,  le  hameau  est  entouré  de  beaux  noyers.  Mais  on  ne 
trouve  aucune  trace  de  ce  hameau  dans  les  anciens  textes  ;  par 
contre  on  trouve  une  dizaine  de  mentions  d'une  localité  au  terri- 
toire de  Granges,  nommée  Œz,  qui  a  disparu  sans  laisser  de 
traces:  Crista  de  Œz,  1080,  vineam  Doiz  (d'Oiz),  i233,  plantata 
de  Œz,  i25o,  Œz,  1279,  1299,  vinea  de  Œz,  1297,  frustum  apud 
Œz,  Î293  et  1297,  vinea  àHŒyZj  1304»  M.  R.  XXIX,  XXX.  Il 
faut  en  conclure  que  le  Œz  du  xi«  au  xiii«  s.  et  le  Noés  d'aujour- 
d'hui sont  une  setde  localité  et  que  Noés  s'est  formé  par  aggluti- 


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NOIRAIGUE  —  NORÉAZ  309 

nation  de  la  préposition  En-Œz,  Noës,  comme  Ennej  de  en  Hejz, 
Neuloz,  de  En  Ëuloz,  etc. 

Noiraigue,  village  et  ruisseau,  Neuch.,  Nigra  aqua,  998,  Ma- 
tile,  I  =  eau  noire. 

IVombrieux,  sommets  sur  Bex  et  sur  Corbejrier  ;  Pointe  des 
Ombrieux  su(  Vionnaz,  Valais,  FOmbriaou,  ou  Lombriau,  som- 
met et  pâturage  à  Albeuve,  Frib.  ;  du  latin  umbilicuSy  provençal 
umbrilh,  fr.  nombril. 

Nonens  ou  Nonan,  ham.  de  Gorminbœuf,  Frib.,  Nonans, 
1178,  Donat.  Haut.,  Arch.  Fr.  VI,  1260;  pourrait  être  chez  les 
descendants  de  Nonno,  NannOy  n.  pr.  germain  ;  toutefois  la  dé- 
couverte dans  la  localité  de  nombreuses  ruines  et  antiquités  ro- 
maines montre  que  l'endroit  a  été  habité  dès  l'époque  gallo-ro- 
maine. 

La  prononciation  ans  au  xii^  s.  Ta  fait  exclure  par  M.  Stadelmann, 
de  la  liste  des  noms  en  ans  d'origine  germanique.  Cela  ne  nous  paraît 
pas  une  raison  absolue,  puisqu'on  trouve  à  la  même  époque  et  même 
antérieurement  la  terminaison  ans  pour  des  noms  germaniques  indiscu- 
tés :  Marsans,  1137,  Sorans,  1150,  Hidber,  Aleran,  AUerant.  1147, 1154, 
M.  R.  XII,  Granz,  1212,  Illan,  1214,  Boslans,  1218,  Escublans,  1220, 
Gommuans,  1218,  Gomoans,  Vuyllans,  Promasans,  1220,  dans  la  même 
charte  et  à  côté  VuIIeins,  Promaseins  ;  Coriolans,  Escuviians,  Vister- 
nans,  1223,  même  charte,  à  côté  de  Coriolains,  Cotains,  Lovains  ;  nous 
pensons  donc  que  Nonens  peut  être  aussi  dérivé  d'un  n.  pr.  germain. 

Chose  curieuse,  ces  formes  en  ans,  parallèles  à  celles  en  eins,  parais- 
sent avoir  été  des  traductions  germaniques,  si  nous  en  jugeons  par  un 
acte  de  1212-1220  des  Fontes  rerum  Bem.  II,  24,  qui  porte  an-dessus 
des  noms  romands  leur  traduction  allemande,  ainsi  : 

theotonice  Arans    th.  Merans        th.  Gurnols 
...ex  adjacentibus  vicis...         de  Arins,         de  Mareios,        de  CnmAl, 
t.  Eingo  t.  Wilere. 

de  Einjo...        ac  de  Vilare. 

Nonans  est  aussi  un  n.  de  famille  sans  doute  dérivé  de  celui  du  vil- 
lage, cas  très  fréquent:  dans  Jeunet,  Abbaye  de  Fontaine-André,  on 
trouve  un  Pierre  Nonans  abbé,  1489-1502,  un  autre  Pierre  Nonans  no- 
taire, 4349,  Jean  Nonans,  1431.  Le  sceau  de  l'abbé  porte  deux  tètes  de 
nonnes,  armes  parlantes.  Op.  cit.,  97,  204. 

IVoréaz,  D.  Yverdon,  Nœruls  et  Aurais,  ii47»  Cart.  Month., 
M.  R.  XII,  NœraÎQj  Nueraia,  1218,   M.  R.  VI,   117,  Nœrei, 


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310  NOUTRE   —  NOYERAYE 

1245,  Cart.  Month.  ;  les  deux  premières  formes  de  nucariolum^ 
les  autres  de  nucareta,  forme  féminine  de  nucaretum^  noyeraie  ; 
même  orig'ine  pour  le  Noréaz,  D.  Sarine,  Frib.,  Noarea,  11 34, 
NuareOy  1180,  Donai.  Haut. f  Noret/af  i4o5,  Norea,  i635.  On 
dit  une  noraie  dans  le  Berrj  pour  une  plantation  de  noyers. 

En  IVoutre,  champs  à  Fully,  soudure  de  en.=  en  Outre, 
champs  au  delà,  outre,  prép.  très  employée  en  Valais. 

Noval  à  Buix  et  Courtedoux,  IVovalles,  D.  Grandson,  JSovellis, 
1179,  Nouelies,  i4o3,  M.  R.  XII  et  XIV  ;  ham.  et  loc.  à  Pully, 
NouaieSj  122O;  Etoy,  Renens»  Blonay,  Poliez-le-Grand,  etc.; 
rSeu villes  à  Martigny  ;  Novallettaz  à  Noville  ;  le  Novelet,  ham. 
de  Provence  ;  aux  Novelets,  loc.  à  Pompaples^  diminutifs  ;  du 
latin  nouaîia,  terres  nouvellement  défrichées  ;  syn.  de  essert,  es- 
serium  sioe  nooaley  M.  R.  XII,  176  ;  se  retrouve  dans  Tall.  No- 
Jlerij  villag-es  Berne  et  Fribourg". 

Navassatles  ou  Novaselle,  loc.  à  Aigle  ;  du  nom  d'une  an- 
cienne famille  Doble,  originaire  du  Chablais,  Pierre  Denovasselle, 
bourgeois  d'Aig-le,  i442  ;  comme  Neuvecelle  près  Ëvian,  berceau 
de  cette  famille,  noue  sala,  1288,  Novassella,  i44i,  de  nova^ 
nouvelle,  et  sala^  du  germanique  sal^  maison,  et  non  de  neue 
zelle  comme  on  Ta  expliqué. 

iNovoleUj  lieu-dit  à  Aile,  Jura  bernois  ;  de  novale,  terrain  nou- 
vellement défriché,  et  sufF.  dim.  eu  de  eolum,  comme  Prayeux 
de  prateolum. 

IVovellî  ou  IVovali,  alpe  de  Nendaz,  IVovellî  ou  IVovelle,  alpe 
d'Hérémence,  Valais,  Novelles,  i448  ;  voir  Novalles. 

Novî  ou  iVovy,  Praz  — ,  une  12*  de  loc.  Vaud  et  Frib.  =  pré 
neuf.  xNovia^  vignes  à  Blonay,  peut-être  même  origine. 

Noville^  D.  Aigle,  Vaud,  Noua  uilla,  1177,  1286,  Nouellis^ 
1179  d'aprè^s  de  Gingins,  Recherches.  Nouillaf  1263,  Nouellay 
i343î  =  nouvelle  villa,  ferme. 

Noyôraj^e,  Monthey,  Noyeray,  Bagnes,  Noyerel,  Dorenaz, 
Grandes- Vaud  etRances,  Noyereltes,  Ecublens,  IVoyerat,  Cham- 
pagne, Noyeraux,  Aigle,  17 18,  Féchy,  etc.  ;  Noïrel  à  Colombey, 
Noyerei,  1696  ;  de  nucaretum  et  nacareta,  noyeraie,  de  nucem 


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NOYEES  —  NUVILLY  311 

et  suffixe  aretum,  —  combinaison  des  suffixes  arius  et  etum,  — 
formé  dans  la  basse  latinité  lorsque  les  adjectifs  en  arius  eurent 
pris  le  sens  de  substantifs. 

Es  Noypes  (noïre)  à  Port-Valais,  patois  nohira  =  aux  noyè- 
res,  aux  noyers. 

La  IVoz,  m.  près  la  Sorne  et  Tétang*  de  Bellelay,  et  Combe  des 
Noz  à  Fontenay,  Jura  bernois  ;  probablement  le  même  que  le  v. 
fr.  noe^  noue,  bas  latin  noa,  normand  noe,  prairie  marécageuse  ; 
proprement  auge,  bassin,  encore  dans  ce  sens  dans  le  Berry,  puis 
terrain  bas,  inondé. 

Nozon,  rivière,  D.  Orbe,  Novisonum  ou  Novisonam  fluviolum 
vers  642,  Noisonem  fluviolum,  1049.  Novisona  est  évidemment 
formé  de  l'adjectif  celtique  nouios,  nouveau,  frais,  et  o/ia,  source, 
rivière,  donc  source  fraîche.  S'appelait  aussi  simplement  Lion,  du 
celte  fflion  (pr.  lion),  eau  courante  ;  de  là  Vau-lion. 

Nugerol  ou  IVeureux,  anc.  loc.  au  lac  de  Bienne  entre  Neuve- 
ville  et  le  Landeron,  détruite  avant  iSoq.  Orthographe  très  va« 
riable  :  le  Mus.  N.  XXXV,  p.  33,  en  compte  44  formes  ;  les  prin- 
cipales: Nugerolisy  866,  884,  962,  Tr.,  Nugerol,  ii47>  Nuerol, 
ri85,  Nuruz,  1264,  Neureux,  xv®  s.,  Nyroul,  etc.  ;  de  nucario^ 
lum,  noyeraie.  Nugerol  a  aussi  été  le  nom  au  moyen  âge  (1292) 
du  village  soleurois  de  Nuglar.  Tr.  II,  629.  L.  de  Meuron  (Mairie 
du  Landeron)  tire  Nugerol  de  nigra  vallis,  p.  10,  et  Neureux  de 
neuf  ruz,  ruisseau,  p.  i4,  sans  se  douter  que  ce  sont  deux  formes 
du  même  nom. 

Nuvîlly,  D.  Broyé,  Frib.,  Nivillins,  1182,  M.  R.  VII,  28,  Nu- 
vilie,  1228,  Nuovillie^  1242,  M.  R.  VI,  667,  Nuvilliez,  i5oo  = 
(praedium)  Noviliacum,  domaine  d'un  Nouellius,  gentilice  connu 
chez  nous  par  des  inscriptions  de  Genève.  L'interprétation  du 
P.  Dellion,  novus  locus,  ne  soutient  pas  l'examen.  La  forme  de 
1 182  avec  son  suffixe  germanique  est  curieuse.  C'est  une  forma- 
tion analogue  à  celles  de  Tartegnins  et  Trevelin,  voir  ce  dernier 
mot. 

M.  le  curé  Duproz,  dans  son  bel  ouvrage  sur  la  Cathédrale  de  Lau- 
sanne, p.  274,  dit  «  Nivillins  n*est  certainement  pas  Nuvilly,   comme 


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312  NYON   —  OCHE 

l'apparence  le  donnerait  â  penser.  »  Noas  persistons  à  rapprocher  ces 
deux  noms  qui  n'ont  pas  plus  de  différence  que  Tarti^ie  et  Tartegnins, 
Triviliacum  et  Trévelin  et  s'expliquent  de  même. 

Nyoo,  Noviodunum  à  l'époque  romaine,  puis  Neoidunum,  A7- 
dununi  et  Nudunum  dans  les  chartes  au  xrv«  s.,  M.  G.  XXI, 
Niuns,  i2o4,  121 1,  Nions,  1244?  M.  R.  XII,  Nyons^  1246,  M.  R. 
V,  1278,  i344;  du  celte  nevio,  nouveau,  et  dunum,  fort,  nou- 
velle forteresse. 

Obeeea,  Grande  et  Petite,  et  TObequettaz,  pâturages  à  la 
Tour  de  Trème,  Obecaz,  i368;  robeccaz,  ham.  de  Sorens, 
D.  Gruyère;  Obèques,  m.  à  Curtilles,  D.  Moudon.  Pourrait-on 
supposer  l'ail.  Obegg  ou  Obeck,  localité  sur  un  angle  saillant? 
C'est  déjà  an  peu  loin  de  la  frontière  des  langues,  bien  qu'il  y  ait 
plusieurs  noms  allemands  à  Château-d'Œx,  à  La  Roche  et  même 
à  Prez,  non  loin  de  Payerne,  où  il  y  a  un  lac  de  Seedorf  ! 

L'Obèche,  fausse  orth.  de  quelques  guides  et  cartes  pour  lo 
BesHQ,  sommet  d'Anniviers  ;  voir  ce  mot. 

Es  Ohepins,  m.  à  Grattavache,  Frib.  ;  autre  graphie  du  v.  fr. 
aubépin,  aubépine. 

Oehe,  Dent  d* — ,  alpes  près  Saint-Gingolph,  Valais  ;  de  ochey 
s.  f.  =  coche,  entaille  :  la  montagne  a  deux  sommets,  la  Dent  et 
le  Bec,  st^parés  par  une  profonde  entaille. 

Ochc,  Ouche,  Œuche,  diminutifs  Ochetie,  Ouchetle,  Ou- 
ebelclles  (Nax,  Valais),  nom  de  quelques  hameaux  et  de  très 
nombreux  lieux-dits^  autrefois  n.  commun.  Littré  donne  ouche  : 
bonne  terre  capable  de  porter  toute  espèce  de  fruits,  terrain  voisin 
de  ta  maison,  planté  d'arbres  fruitiers  ;  du  bas  latin  olcay  mot 
celtique  employé  par  Grég.  de  Tours,  vi«  s.,  4ç  campus  tellure  fe- 
cundus^  taies  enim  incolae  (les  Rémois)  olcas  vocant  »  :  champs 
de  terre  fertile,  de  tels  que  les  habitants  appellent  olcas,  oches. 
Olca  a  donné  oche,  retraduit  dans  les  chcurtes  en  Ocha  (ad  Ochas 
à  Gor^icr,  998),  ochia^  parfois  latinisé  en  olica  *."Oche  se  dit  gé- 

t  Uuc  charte  de  la  14<  année  du  roi  Rodolphe  III,  soit  en  1008,  M.  R.  XXVI, 
p,  lis,  diti  In  villa  Severiaco  olica  I  qui  terminât  de  ires  partes  terras  Mauri- 


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OCOURT  —  ŒX  313 

néfalement  dans  le  G.  de  Vaud  ;  Ouche,  pied  du  Jura  vaudois  et 
Neuchâtel,  Œuche  dans  le  Jura  bernois.  En  Valab  souvent  Ousse, 
Oussettes  et  avec  l'article  soudé  Lousse,  Ayent,  Vétroz,  Loucette 
(Vercorin),  permutation  ch-s  ;  enfin  Offe,  Ouffé  dans  certaines 
localités  de  la  vallée  du  Rhône  ;  voir  ces  mots. 

Ocourl,  D.  Porrentruy,  Berne,  Oscurfy  iiSg,  1178,  Hoscort^ 
I2I0  =  cour,  ferme  de  Hozo^  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  700. 

GSXy  Chàtean  cl' — ,  Pays-d'Enhaut,  Castrum  in  Oço,  io4o, 
Offoz,  iii5,  vallis  de  Oir,  iii5,  F.  B.  I,  Oiz,  Oity  1177,  Oz, 
xii«  s.,  Cart.  Month.  ;  Oix^  Œz^  1228,  Oyz^  1288,  puis  OyeSy 
1841,  OyeXy  Oyez,  i436,  etc.,  en  ail.  Œsch. 

Oo  a  proposé  de  oombreuses  explications  de  ce  nom.  Dans  les  Etreones 
helvétiennes  de  180i,  voir  aussi  Conserv.  suisse^  V,  164.  Bridel  le  dérive 
de  oie,  pré,  par  un  faux  rapprochement  avec  oison,  mieux  vouazon, 
gazon^  qui  vient  du  v.  h.  ail.  waso,  F.  de  Gingins  en  1837  et  Hisely 
après  lui,  M.  R.  IX,  51,  tirent  Ogo  de  Hoch-Gaa,  Haut-go,  contrée  éle- 
vée, étymologie  que  Zimmerli  considère  comme  possible  ;  mais,  comme 
Gatschet  le  fait  remarquer  justement,  on  ne  trouve  nulle  part  dans  les 
chartes  des  expressions  bas  latines  correspondantes  telles  que  Altigau- 
dia,  Altgauvia,  etc.,  qui  en  seraient  la  traduction.  Pour  Gatschet  Ogo, 
Ogoz  est  la  forme  romanisée  du  gothique  atisk,  v.  h.  ail.  ezzisc^  m.  h. 
ail.  esch,  œsch,  pâturage  clos,  entouré  de  haies.  D'autres  le  dérivent  de 
Esche,  le  frêne,  plur.  Eschen,  du  v.  h.  ail.  asca,  soit  Féquivalent  de 
Frasses  et  de  Frenay.  Ces  deux  étymologies,  surtout  la  première,  sont 
satisfaisantes  pour  le  nom  allemand  Œsch,  mais  il  est  difficile  d'en  tirer 
Ogo. 

Ch.  Morel,  Revue  hist.  vaud.,  1901,  dérive  à  son  tour  Ogoz  du 
mot  auge,  ouge,  bas  latin  aagia,  nom  très  fréquent  dans  la  vallée  de  la 
Sarine,  patois  oudze.  Malgré  toute  Tautorité  d'une  opinion  émise  par  un 
homme  aussi  versé  dans  ces  questions  que  Ch.  Morel,  il  nous  est  impos- 
sible de  Tadopter.  Sans  parler  du  déplacement  de  l'accent  qu'elle  sup- 
pose :  Aû«re,  Oùge,  Og6,  il  est  difficile  d'admettre  que  cette  même  racine 
ait,  dans  les  mêmes  lieux,  donné  des  formes  aussi  différentes  que  (Ex  et 
Ouge  ;  il  y  a  7  Ouges  au  Pays-d'Enhaut  ;  comment  leurs  noms  auraient- 
ils  persisté  à  côté  des  transformations  successives  du  mot  qui  est  devenu 
Œx?  En  1040  Ogo,  1115  Ogoz  ;  le  nom  se  modifie  rapidement,  déjà  en 

cii,  etc.,  sans  doute  par  un  rapprochement  avec  I*adj.  aulicOf  qui  dépend  de 
Taula,  et  dans  Hidber,  II,  ji.  499,  un  acte  de  979  (41*  année  de  Conrad)  où  Bal- 
duf  échange  Ollica  1  contre  un  champ  à  Siviriacum.  Hidber  traduit  avec  doute  : 
HofsttaU  ? 


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314  OFFE  —  OGNONNAZ 

1115  Oiz  et  1228  Oix  et  Œz,  c'est  presque  le  nom  actuel,  tandis  que  les 
Auge  et  les  Ouge  s'appellent  encore  de  même  sept  ou  huit  siècles  plus 
tard.  En  outre  Aup:ia  désigne  toujours  des  terrains  bas,  au  bord  des 
rivières.  Cette  étymologie  est,  croyons-nous,  juste  par  exemple  pour  le 
village  de  Œy^  Bas  Simmenthal,  Ogie  en  1270^  Oia,  1302,  où  l'on  voit 
la  transformation  d'augia,  et  qui  est  au  bord  de  la  Simme^  mais  Château- 
d'Œx  est  sur  la  hauteur,  à  60  m.  au-dessus.  L'étymologie  reste  donc 
encore  indéterminée.  Notons  en  passant  que  les  prés  au-dessus  de  Mon- 
treuX|  dans  la  direction  du  Pays-d'Enhaut,  s'appelaient  Prata  de  Oiir, 
1317,  M,  H. 

OfiTe^  Aiiffe,  Ouffe,  dim.  Oufféties,  loc.  de  la  vallée  du  Rhône, 
à  Yionnaz,  Salvan,  Colombey,  Dorenaz  (aussi  aux  Zouffettes), 
etc, ,  Valais,  et  à  Bex,  Ollon,  Corbeyrier,  Veyges,  Leysin, 
D.  Aigle  ;  en  Louffé  à  Boveraier,  Massougex  et  Vionnaz,  VOche^ 
1761  ;  Loaf  à  Eviounaz,  Louffe,  1760,  Loufe  à  Collonge  [pour 
rOuffe  ;  le  même  que  Oche,  Ouche  avec  la  permutation  ch-f , 
comme  dans  Salanfe,  Lanfe,  pour  Salanche,  Laujche. 

0g6DS|  D.  Moudon,  Ogens^  1166,  Ogeins  et  Oiens,  1227,  M. 
R,  VI,  175,  177,  î85,  OgienSf  i4ï2,  Ogens,  i453  zn  chez  les  des- 
cendants de  Ogo^  autre  forme  de  Hugo,  n.  pr.  germain  ;  de  la 
racine  v,  h.  ail.  hugu,  esprit.  Fôrstm.,  p.  760. 

*>gîs,  Pré  des  — ,  à  Essert-Pittet,  pour  Ozis^  pré  des  oiseaux  ; 
du  patois  oziy  de  avicellurriy  petit  oiseau,  permutation  z-j,  fré- 
quente en  patois.  Rappelle  un  lieu-dit  Osoget,  1268,  entre  Peney- 
le-Jorat  et  Corcelles,  M.  R.  XII,  92. 

0(}nonaaz,  ou  par  corruption  Oyonnaz,  ruisseau  près  Vevey, 
Ouniona  vers  i2i5,  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  35i,  Onuina^  On- 
nuna^  miç^,  flumicellam  de  Osnona,  M.  R.  VI,  876,  Egnonaz, 
i356,  Ognyonay  1876,  1898  ;  Bridel,  Essai  sur  le  lac  Léman, 
Conservateur  suisse,  V,  68,  écrit  Utne, 

D'après  M.  A.  de  Montet  (Hist.  Vevey,  i85),  Ognonaz  serait  le 
nom  du  territoire  que  le  ruisseau  traverse,  nom  dû  aux  planta- 
tions d'ûigaons  qui  l'occupaient  sans  doute  autrefois  ;  le  nom 
aurait  passé  à  la  rivière.  Cette  étymologie  est  bien  peu  vraisem- 
blable ;  tous  les  noms  locaux  semblables  dérivés  de  noms  de 
plantes  cultivées  sont  en  eyre,  ère,  ière  :  un  territoire  planté  d'oi- 


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OGOZ   —  OLEYRES  315 

gnons  se  serait  appelé  Ounionere,  Ou^noneyre,  comme  on  a  Por- 
reyre,  de  porrum,  Panesejre,  de  panis,  etc.  Ognonaz  vient  sans 
doute  d'une  racine  celtique  onioy  ounio^  qu'on  retrouve  dans  les 
noms  celtiques  Ouniorix,  Onnio  cités  par  Holder,  et  ona,  rivière. 

Ogoz  ou  Ogo,  domaine  sur  Saint-Saphorin-Lavaux,  Ogga^ 
xn«  s.,  M.  R.  XII,  19,  162  ;  ham.  à  Puidoux  ;  propriétés  des  reli- 
gieux de  Marsens  au  pays  d*Ogo,  ancien  nom  du  pays  de  Gruyère, 
soit  du  comté  qui  s'étendait  sur  la  haute  Sarine  :  Butulam  in 
OgOy  900  (Pago  ausicense^  980,  Hidber,  I,  220),  Rua  in  OgOy 
1019-1036,  Rodulfus  cornes  in  Ogo,  1172,  Radulfus  cornes  de 
Ogga^  xii«  s.,  Rota  in  Ogo^  1182,  decanatus  de  Ogo,  1228, 
Ponte  in  Hogo,  i25o,  aujourd'hui  Pont  en  Ogoz,  etc.,  M.  R. 
XII,  Zimmerli,  II,  i38  ;  origine  incertaine,  voir  QSx. 

Oie,  Oye  :  Tattes  d'Oie  à  Nyon,  Champ  de  l'Oie  à  Bière,  à  Pa- 
lézieux,  Moulin  de  l'Oie  à  Bogis,  bois  à  Aigle  et  Daillens,  Grét 
d'Oye  à  Apples,  Prés  à  Châtel-Saint-Denis,  Coffrane,  Pàquier, 
SaintrAubin,  loc.  à  Noville,  Saxon,  MoUens  ;  Ruz  des  Oies  à 
Bulle  ;  Fin  des  Oies  à  Courtetelle  ;  Pré  de  l'Ouye  à  Yvome,  des 
Ouyes  à  Oulens  ;  Pré  d'Oyon  à  Aigle,  noms  datant  de  l'époque 
déjà  reculée  où  l'on  avait  des  troupeaux  d'oies,  patois  ohia,  oukie^ 
dim.  ohion^  ouhion^  Berry  oyon,  du  latin  auca^  oie. 

Le  DicU  géogr.  d'Attinger  dérive  ces  mots  de  Tall.  oei,  v.  h.  ail. 
ouwa,  m.  h.  ail.  oia^  prairie  humide.  Mais  un  grand  nombre  de  ces 
localités  ne  sont  pas  du  tout  des  prés  humides,  au  bord  de  l'eau  (Crét, 
Tattes,  Champ).  En  outre  le  mot  allemand  ne  saurait  donner  le  son 
mouillé  de  ouye.  En  1675,  sur  la  plainte  du  conseil  de  Fleurier,  se  plai- 
gnant des  dégâts  faits  par  les  troupeaux  d'oies,  le  Conseil  d'Etat  de 
Neuchâtel  ordonne  à  tous  les  propriétaires  d'oies  de  s'en  défaire  dans  les 
huit  jours.  M.  N.,  VI,  313. 

Oisonfontaine,  ham.  de  Saint-Ursanne,  Berne,  au  bord  d'un 
ruisseau.  Est-ce  le  dim.  français  d'oie,  oison,  ou  une  fausse  ortho- 
graphe pour  Vouason,  terrain  bas  et  humide.  Il  faudrait  des 
formes  anciennes  pour  décider. 

Oleyres,  D.  Avenches,  Oleres,  1228,  M.  R.  VI,  334,  OiyereSy 
1239,  Matile  ;  OliereSy  1272,  Oléines,  i34o,  Rec.  dipl.  III,  16  ;  ces 
4  orth.  dans  une  même  charte  de  1289,  Mtl.,  Olleres,  i255. 


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316  OLEIRC  —   ONEX 

Wûrslbg".,  200.  D  après  Gatschet,  de  aulearia,  de  aula,  terre 
dépendant  d  une  ancienne  demeure  seig'neuriale  :  très  douteux, 
d'après  les  anciennes  orth.  Signifie  peut-être  poterie  ;  il  y  a  un 
mot  V.  fr.  olier  =  potier  (note  de  M.  Bonnard). 

L'Oleîpe  ou  Oleyre,  ruiss.,  affl.  de  la  Mentue,  près  Bercher. 

Olives,  Creux  des  — ,  à  la  Ghaux-de-Fonds  ;  de  olivCj  nom 
vulj^aire  dans  le  Jura  ncuchâtelois  du  Narcisse  faux-narcisse,  fré- 
quent dans  quelques  vallées  du  Jura.  A  la  Côte,  olive  est  le  nom 
de  la  Primevère  acaule. 

tUlon,  D.  Aig-le,  Aulonum,  5i6,  1018,  Olonum,  1107,  Oluns, 
1178,  Oulon^  Ï2II,  Olun^  ^217,  Oloriy  1282,  Oulon,  i25o,  1288, 
OlonSr  i35o,  Oullon,  1095,  i6i4,  etc.  ;  Olon,  ham.  de  Lens  près 
Sierre,  Valais,  Auluns^  iioo,  Ulricus  de  Aula^  ^219,  OulonSy 
13^6,  Oiilnrif  t3o8,  O/o/i,  i453  ;  les  deux  du  latin  aa/a,  au  sens 
de  ferme,  «lépeadance  de  quelque  grande  maison  seigneuriale. 

fhtibHaux,  Ombrieux,  voir  IVombrieiix. 

Omène  ou  Omeînaz,  alpe  près  du  lac  Noir,  Fri bourg,  souvent 
écrit ,  avec  soudure  de  la  préposition,  lac  Domène,  Bridel,  Gon- 
serv,  suisse^  IV,  281,  et  Domeinaz,  Lutz,  bu  encore  lac  Domaine, 
Gonserv,  suisse,  V,  178  et  X,  278,  alpibus  de  Almina,  ii84, 
1200,  Haulmenay  Aumina^  1289,  Almina^  ii46,  Hidber,  i4a- 
mina,  1 146  (Mtl.),  Halmeyna^  xiii*  s.  (Lib.  Donat.  Hauterive, 
Arch,  Fr,  VI,  54,  78,  i25)  ;  de  Tall.  Almeinde^  Allmend  =  pâ- 
turage commun,  d'après  Gatschet. 

Le  DkL  CT^^i**  d'Attinger  donoe  asile  à  une  étyraologie  d'après 
laquelle  ce  nom  lui  viendrait  d'un  moine  d 'Hauterive  qui  aurait  exorcisé 
lea  ser^ïents  de  hi  contrée,  de  là  le  nom  de  montagne  du  Moine,  dou 
Meino,  d'Omclaa,  puis  d'Oméne.  La  simple  lecture  des  anciennes  formes 
du  nom  et  le  fait  qu'Almina  se  rencontre  déjà  en  1134,  tandis  qu 'Haute- 
rive  n*i*  étff  fondé  qu'en  1137,  en  prouve  l'invraisemblance.  (Dans  un 
errata,  le  DicL  h  corrigée  cet  article  qui  avait  échappé  à  l'attention  de 
ses  dïrerteurs*) 

Les  <  ftnehoUâ  à  Gronay,  Onchères  à  Oulens,  les  Oncherattes 

à  Courg-enay^  D.  Porrentruy  =  jonchets,  jonchères,  apocope  du  j 

comme  dans  le  jeu  des  jonchets  dit  aussi  onchets  ;  voir  Jonchire. 

Ooex,  C.  Genève,  Ounay,  Honay,  xiii»  s.,  Réç.  gen.,  5i4» 


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ONNAZ  —  ORDON  317 

Onay,  1291,  i3ii,  i34A,  M.  G.  I,  IX  et  XIV;  de  (fundum) 
Onacum,  domaine  de  Onus,  comme  Aanaj,  Dép.  Nièvre,  jadis 
Onacum.  La  racine  onus  est  employée  dans  Tonomastique  romaine. 
De  Vit  a  le  gentilice  Onusanius,  Peut-être  Onus  est^il  simplement 
le  nom  germain  Ono  latinisé.  Onex  dewieni  A unex,  i7i7,ilunay, 
Ounay,  Aulnay,  Alnetum  an  xviii«  s.  par  fausse  traduction, 
confusion  avec  aunaie. 

•  Onnaz,  pâturage  de  Vionnaz,  Valais,  Hona^  i4o2,  M.  R.  2*s  ., 
II,  39  ;  la  carte  Dufour  écrit  Nona,  soudure  de  n  :  en  Onaz  ;  ori- 
gine inconnue. 

Onnens,  D.  Sarine,  Fribourg,  ail.  Onnlng,  UnenSy  ii37, 
ii46,  1197,  M.  F.  II,  m,  Unains,  1223,  Donat.  Haut.,  UneinSy 
1228,  M.  R.  VI,  OnyUy  1622  (Dellion);  —  autre  D.  Grandson, 
Unens,  1228,  villam  des  Unens,  i34o  =  chez  les  descendants  du 
Germain  Oni,  Ono, 

Oppens,  D.  Yverdon,  Opens  entre  11 63  et  1171,  Arch.  Fr.  VI, 
OupeinSf  1244,  Wurstbg.,  92  =  chez  les  descendants  d*OppOy  n. 
pr.  germain,  Fôrstm.,  p.  971,  correspondant  des  Oppikon  de 
Thurgovie  (le  Orpens  de  1222,  M.  R.  III,  552,  est  sans  doute  la 
même  localité). 

Orbe,  Urba,  iv«  s.,  Orba  dans  Frédégaire,  6i3,  Urba,  866, 
879,  937,  viens  Urbensis,  1049,  Orbe  vers  1220,  OrbOy  ii4i> 
1228,  OrbaZy  i383,  M.  R.  XIV,  VI,  V;  tire  probablement  son 
nom  de  la  rivière  voisine,  VOrbe,  Ce  nom  se  retrouve  en  France  : 
VOrby  rivière  des  Cévennes.  Orba  était  aussi  le  nom  d'un  fleuve 
de  Phrjgie,  affluent  du  Méandre,  et  leur  nom  vient  peut-être  à 
tous  des  sinuosités  de  leur  cours,  racine  orb,  cercle  :  l'Orbe  est 
très  sinueuse  dans  son  cours  supérieur  ^. 

L'Ordon,  forêts  à  Boécourt,  Asuel,  Mettemberg,  Jura  bernois  ; 

^  Nous  ne  savons  où  M.  Maxime  Reymond  (Revue  hist.  Y,  déc.  1905),  a 
trouvé  que  «  l'Orbe  supérieure  s'appelait  autrefois  la  Lionne  et  qu'au  xvm*  s. 
encore  la  Grande  Eau  se  nommait  l'Eau  noire.  »  La  Lionne,  Leona,  1140,  est 
un  simple  affluent  du  lac  de  Joux  à  l'Abbaye  et  la  Grande  Eau,  jadis  Ruisy  ou 
Rionze  n'a  jamais  porté  que  ces  deux  noms.  Celui  d'Aide  noire  appartient  à 
un  ruisselet,  affluent  de  la  Grande  Eau  à  Ormont-dessus  et  au  hameau  voisin. 


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348  ORGES   —   ORGIÈRES 

les  Ordons,  forêts  à  Séprais,  Ghampoz,  Moutier,  Soyhières,  Jura 
bernois,  au  Lieu  et  le  Chenit,  vallée  de  Joux  ;  pàtura^;^  à  Montri- 
cher,  loc.  à  Bullet,  à  Sainte-Croix  ;  les  Pœts  Ordons  à  Ballai- 
gues  ;  les  Grands  Ordons  à  Corcelles  ;  Queue  de  TOrdon, 
quartier  de  la  Sag-ne,  Neuchâtel  =  forêt  dont  le  bois,  de  petite 
taille,  est  exploité  par  parcelles  par  les  charbonniers.  Un  arrêt  de 
1744  de  LL.  EE.  «<  donne  droit  aux  communes  de  marquer  les 
ordons  aux  charbonniers  qui  doivent  laisser  sur  place  les  plantes 
de  dcmî-pied  de  diamètre.  »  M.  R.  I,  436. 

Opges,  D.  Yverdon,  OrseSy  1260,  M.  R.  I,  2«  livr.  178  ; 
champs  à  Lens  ;  probablement  de  kordeum,  org-e. 

OrgemoDt,  loc,  à  Combremont-le-Grand,  à  Yens,  coteaux  ou 
Von  cultivait  Torge  ;  de  horde  um  et  monte  m. 

Orge-Pré  à  D'izy  et  Praz-Orge  à  Moiry  ;  peut^tre  de  hor- 
reum^  fenil,  voir  plus  bas  Orgeval. 

Orgery,  loc.  à  Saules,  D.  Moutier,  Berne  =  Orgière. 

OrgevHl  (ou  Orzeval),  loc.  à  Saint-Léonard,  Valais,  Orgeval^ 
i38o  ;  Orziv«l,  loc.  à  Lens,  Valais  ;  Orge  vaux  et  Orgevalleties^ 
3  pâturages  k  Montbovon,  faussement  écrit  Org-evaud,  atlas  Sieg- 
fried ;  Orgevalottaz  à  Grimisuat  ;  Orge  vaux,  alpe  sous  Gulant, 
Ollon»  pâturage  au  pied  du  Folly,  Montreux,  loc.  à  Pompaples, 
Servion  et  Morreus  ;  Orsivaz,  alpe  sur  Vercorin,  D.  Sierre,  Va- 
lais, corruption  do  Orgival^  i3o3,  Orgioaiix,  i3o4  (le  sommet 
au-do&sus  s  appelle  encore  Bec  d*Orzival).  Ces  noms  ne  sont  pas 
tous  de  la  m^me  orig-ine.  Ceux  de  pâturag-es  viennent  de  horream, 
fenil,  et  valîem,  val.  Par  contre,  ceux  qui  désignent  des  localités 
de  la  plaine,  ou  il  n  y  a  pas  de  fenils  pour  serrer  des  récoltes, 
viennent  de  hordeum,  orge,  vallem  :  vallons  où  Ton  cultive 
l'orge* 

Orgîèi-es,  chalets  sur  Saint-Maurice  (écrit  aussi  Ordières); 
forêt  à  Ocourt,  D.  Porrentruy,  à  Courgevaux,  Fribourg  ;  Or- 
guiiSreij,  chalet  derrière  les  Pléiades  à  Blonay  ;  les  Orgères,  pâ- 
tura^o  k  Arziert  io49  ™-  '»  Orgîres,  loc.  à  Froideville,  D.  Echal- 
lens,  m.  k  Châlounaye,  D.  Glane.  Un  Orgiery  à  Morlon,  i394; 
de  orgière,  champ  d'orge,  bien  que  quelques-unes  de  ces  localités 


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ORIETTE  —  ORMONT  319 

paraissent  peu  répondre  à  cette  étymologie  par  leur  élévation  ou 
leur  aspect  actuel. 

L'Oriette,  passage  descendant  du  Château  au  lac,  àNeuchâtel. 
D'après  Chambrier  (Mairie  de  Neuchâtel),  il  y  avait  une  rue 
Gloriette  dans  le  quartier  le  plus  élevé  de  la  rue  du  Château.  Il 
paraît  que  c'est  la  même  par  où  l'on  descendait  à  la  petite  tour  de 
rOriette  nommée  Gloriette  en  i44o.  Un  compte  de  la  comtesse 
énumère  les  provisions  que  «  Madame  a  fait  emporter  en  Glo- 
riette, »  soit  dans  cette  tourelle  ;  TOriette  est  donc  une  corruption 
de  Gloriette. 

Orjulaz^  Bioley  — ,  surnom  venant  d'une  forêt  du  voisinage 
qui  occupait  jadis  la  plus  grande  partie  des  territoires  d'Oulens, 
Bretignjy  Bioley  et  Ëtagnières,  nemus  de  Oriola,  1192,  1228, 
Oriola,  1200,  1280,  1272,  Bio\ey-OrjioulaZy  1527.  Peut-être 
aussi  de  la  racine  orge,  latin  hordeum,  et  suffixe  diminutif  ola, 
Nemus  de  oriola  serait  alors  la  forêt  avec  de  petits  champs  d'orge. 

Orjux,  Crêt  d' —  à  l'Isle,  Orjux  à  Goumœns-la-Ville,  Champ- 
Porjux  à  Assens  =  Champ-Orjux  ;  l'Opjus  à  Fiez  ;  origine  in- 
connue. 

Es  Ormes  à  Ollon  ;  Ormet  à  Ecu biens,  Vaud  ;  les  Ormets  à 
Soubey,  Jura  bernois  ;  Ormey,  village  près  Morat,  Ormeis^  1890, 
Rec.  dipl.  V,  ail.  Ulmitz,  Ulmiz,  1260,  ou,  avec  soudure  de  l'ar- 
ticle, Lormaz  et  Lormoy  à  Savièse,  Lormy  à  Lens,  un  Lormey 
à  Ayent,  1270,  1288  ;  de  orme  et  ormaie,  latin  ulmetum. 

Ormona,  ham.  de  Savièse,  Valais,  Olmona,  iioo,  Ormonay 
1200,  Hormona,  1229,  Ulmum^  1224,  etc.  ;  également  dérivé  de 
ulmus^  orme,  très  répandu  dans  la  localité. 

Ormont,  vallée  des  Alpes  vaudoises,  terra  de  Chablais  super 
Ormontf  1200,  Zimmerli,  II,  i46,  Ormont,  1281,  M.  R.  XXIX, 
294  ;  in  Ormont  y  1 282-1845,  curatus  de  Ormont,  1287,  commu- 
nitas  Orimontis,  i865,  vallis  Oreimontis,  147^,  Aareomonte^ 
i485,  vallis  Aureimonlis,  1496.  Gatschet  le  tire  de  horreum  et 
montes,  monts  des  fenils,  des  granges.  Ne  peut  venir  de  là  :  hor- 
reum -+•  montes  donnerait  Orgemonts  ;  comparez  Orgeval,  Orge- 
mont.  Quant  au  latin  aureum  montem,  ce  n'est  qu'une  fausse 


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320  ORNY   —   ORON 

traduction  latine  de  Ormont  et  il  ne  paraît  que  tardivement  dans 
les  chartes  ;  ce  n*est  qu'à  la  fin  du  xv«  s.  (i485)  qu'on  a  eu  l'idée 
que  ce  nom  d'Ormont  pourrait  signifier  le  mont  de  Tor.  Il  n'y  a 
jamais  eu  d'or,  métal,  dans  la  vallée,  malgré  certaines  traditions 
populaires  nées  sans  doute  de  ces  fausses  traductions.  Par  contre 
elle  a  été  habitée  longtemps  par  l'or,  l'ours,  dont  le  nom  a  laissé 
de  nombreuses  traces  dans  le  pays  :  entre  20  loc.,  citons  la  Joux 
do  VOurs  à  Ar pille  d'OUon,  la  Tannaz  à  l'Or  près  Roche,  le  Roc 
à  VOurs  et  Orsay  sous  Chamossaire,  Comborsin  à  Rougemont. 
Ormont,  pour  nous,  est  le  mont  de  l'ours.  Bridel  (Coup  d'œil  sur 
les  Alpes),  dit  :  «  Un  très  ancien  document  connu  du  géographe 
Fœsi  l'appelle  Ursi  Mons,  d'où  l'on  a  pu  faire  également  Ormont, 
parce  qu'en  patois  Or  est  un  ours.  «  Cette  étymologie  pourrait 
être  admise,  ajoule-t-il,  s'il  est  vrai  que  le  plus  ancien  sceau  de  la 
vallée  portait  un  ours  pour  les  armoiries  de  la  commune,  comme 
on  me  l'a  assuré.  »  (Conservateur  suisse,  VI,  278.) 

Omy,  D.  Cossonay,  Or/i/e,  598,  600,  1228,  Orneiy  1012,  Or- 
niacum,  iio5,  Hidber,  I,  Hornie^  i325,  Ornyey  i344,  Ornyei, 
i345  ;  de  (fandam)  Orniacam,  domaine  d'un  *  OrniuSy  genti- 
lice  dérivé  du  cognomen  Ornas  donné  par  De  Vit.  Quant  à  Oroy, 
vallon,  chapelle  et  glacier  sur  Orsières,  Valais,  Ornier,  1820 
(Bridel),  la  localité  est  bien  retirée,  toutefois  il  n'est  pas  impos- 
sible qu'elle  ne  vienne  également  d'un  nom  romain. 

Oron,  Aaronum,  5i6,  1017,  Orum,  1161,  Horuns,  1221, 
OronSf  1228.  «  Une  inscription  trouvée  à  Bordeaux  porte  le  nom 
celtique  à'Uromagus^  champ  d'Uros,  nom  probable  d'une  stati«m 
romaine  de  Suisse,  »  dit  M.  d'Arbois  de  Jubainville,  p.  899,  op. 
cit.  Ce  nom  doit  être  celui  du  fameux  Bromagus  (Itinéraire  d'An- 
tonin)  ou  Viromagus  (table  Théodosienne),  qu'on  a  cherché  par- 
tout, mais  dont  l'identité  avec  Uromagus  a  été  démontrée  par 
MM.  Pasche  d'Oron  et  F.  de  Saussure,  Revue  hist.  Vaud,,  1901. 
Uro-magus,  de  maguSy  champ  =  champ  (TUros,  n.  pr.  (ou  de 
l'unis,  urochs,  bœuf). 

La  terminaison  magus  tombe  de  bonne  heure  dans  les  noms 
semblables  ;  à  la  fin  du  vi^  s.  le  g  disparaît.  Rotomagus  devient 


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ORSAZ   —  ORTIER  321 

Rotomous  puis  Rotomo,  Rotom,  Rouen  ;  Riomagxis,  Riomao, 
Riomo,  Riom  ;  de  même  Argeatomag'us-ArgeDtoii,  Turnomagus- 
Tournon,  Noviomaçus-Noyon,  Cadomag'us-Caen  ;  voir  Jubainville 
et  Holder. 

Orsaz,  Joux  — ,  =  joux,  forêt  de  l'ourse  ;  es  Opsey8(ajs)  à 
Vérossaz  ;  Orsay,  loc.  sous  Chamossaire,  Ollon,  à  côté  du  Roc  à 
VOurs  =  endroit  où  abondent  les  ours  ;  Orsera,  pâturage,  D. 
Hérens,  Valais  =:  v.  fr.  orsiére,  tanière  d'ours. 

Orsiëres,  jj^rand  village  de  TEntremont,  Valais,  Ursaria,  972, 
io52,  Urseri,  1177,  OrsereSy  1 199,  Orsiére,  1224,  etc.  Orzeires, 
pâturage  près  Vallorbe,  Orseyre  ou  Orseire  du  xii«  s.  à  1579. 
Gatschet  tire  ces  noms  de  l'italien  orzariay  endroits  où  Ton  cul- 
tive l'orge  ;  mais  cette  culture  ne  s'est  jamais  élevée  jusqu'à  la 
hauteur  de  l'alpe  d'Orsera.  Studer,  plus  près  de  la  vérité,  les  dé- 
rive de  UrsariiSy  stations  de  chasseurs  d'ours.  Tous  ces  mots 
viennent  de  ursaria,  v.  fr.  oursière^  orsiêre,  tanière  d'ours. 
Dans  les  environs  du  village  valaisan,  on  trouve  la  Porte  à  VOrs, 
le  Greppillon  de  Y  Ors.  L'ours  habitait  toutes  les  régions  monta- 
gneuses, —  une  Orseres  à  Grimisnat,  1267,  —  même  du  Jorat  : 
il  y  avait  au  xiii«  s.,  près  de  Lausanne,  une  forêt  d' Orsiëres, 
«  nemus  quod  dicitur  Orseres,  »  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  824,  et 
M  Orseres  apud  Lansannem  »  vers  i235.  De  là  encore 

Orsin,  pâturage  sur  Vionnaz,  Valais  =  montem  ursinum, 
alpe,  mont  de  l'ours  ;  voir  encore  les  articles  Lousine,  Hausse^ 
resse,  Praz  du  Sex,  etc. 

Orsonnens,  D.  Glane,  Frib.,  OrsenenSy  ii43,  1166,  ii84,  Or- 
sennenSy  1162,  OrseneinSy  1180,  ii84,  Orseineins,  1288,  M.  R. 
VI,  ii5,  64o,  Orcenens,  1260,  Wûrstbg.,  i83,  Orsonneyns^ 
1826  =  chez  les  descendants  d*UrsinOy  n.  pr.  germain,  dérivé  du 
latin  UrsinuSy  de  ursus^  ours. 

L'Optiep,  vallée  de  l'Eau  froide  sur  Roche  ;  chalets  aux  Mosscs, 
Ormont-dessous  ;  autre  sur  Mîex,  aussi  Lortier,  alpes  de  Vouvry, 
Valais  ;  les  Orties,  ferme  à  Courroux,  Jura  bernois  ;  L'Ourtié, 
alpes  de  Trient  ;  L'Urqui,  pâturage  sur  Montbovon,  Gruyère  ;  et 
avec  l'article  soudé  Lourtier,  village  de  Bagnes,  Plan  Lurqui  ou 

M.  D.  SBC.  SÉRIB,  TOME  VU  21 

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322  ORVALES  —  OTANES 

Lurquier  à  Albeuve,  Gruyère,  permutation  t-q  ;  chalets,  hameaux 
où  abondent  les  orties.  On  dit  de  même  en  romanche  urtier^  ur» 
liera  et  l'allemand  a  Nesseln^  Nessleren,  Nesslau,  etc.  ;  dans  6re- 
maud  nous  trouvons  un  Antoine  zur  Nesselen,  i346,  appelé  Ant. 
de  Urtica,  i354. 

Les  Orvales,  loc.  à  Malleray,  D.  Moutier,  Berne  ;  terres  où 
abonde  Vorvale,  un  des  noms  vulgaires  de  la  Sauge  des  prés. 

Orvaux  ou  Orval^  ancien  nom  du  val  de  Tavannes  ;  nous  pa- 
rait être  un  Ors-vaux,  une  vallée  de  Tours,  et  le  latin  Aurea  val- 
Usj  XIV®  s.,  n*est  qu'une  fausse  traduction. 

Opvîn,  D.  Courtelary,  Berne,  ail.  Ilfingen;  UlvinCy  866,  Uli- 
vitij  975,  Ulvinchy  1178,  Ulvinges,  1196,  Ulveins,  1228,  UlvenSy 
1234,  Ulvinge,  1261,  Ulvin,  i356.  —  Ulvingenj  957,  962, 
1226,  Ulfingen^  i233,  etc.  Matile  et  Cart.  Hauterive  =  chez  les 
descendants  de  6Y/*,  autre  forme  de  Walfy  le  loup.  Fôrstm.  ne 
donne  pas  Ulf,  mais  il  a  le  féminin  Ulfa  et  les  dérivés  Ul/îloy 
Ulfing, 

Orzens,  D.  Yverdon,  OrsenSy  1177,  Cart.  Month.,  1226,  M.  R. 
VI,  162,  1228,  i3i7,  etc.,  Orseinsj  1226,  F.  B.  II,  74,  1288,  M. 
R.,  20  loc.  à  Lutry  ;  et  Orsens,  loc.  à  Port-Alban,  D.  Broyé, 
Frib.  =  chez  les  descendants  d'Orso,  n.  pr.  germain,  emprunté 
au  latin  ursus.  FOtstm.,  1218. 
Orzeires,  Orzeval,  voir  Orsière,  Orgeoal. 
Oserabloz,  voir  Isérables, 

Glanes,  arête  de  rochers  près  du  Bec  de  Corbassière,  Bagnes  ; 
les  Outans,  rochers  sur  Bex  ;  les  Autans  ou  Gitans,  rochers  sur 
Salanfe,  Valais  ;  autres,  vallon  de  Barberine,  alpes  de  Salvan  ; 
Gutannaz,  paroi  au  S.  du  Grand  Muveran  ;  les  Gutannes,  ro- 
chers à  Trient  ;  Gutannaz,  rochers  et  petit  vallon,  alpes  de  Vion- 
naz,  Hoczona,  i4o2,  M.  R.,  2®  s.,  II,  39  ;  Guthannaz  ou  Gus- 
sannaz,  vallon  et  parois  de  rochers  à  la  Deot  de  Brenleire  (Bren- 
laire),  alpes  de  Gruyère  ;  probablement  de  Tanc.  adjectif  autan 
.=  hautain,  (rochers)  autans  y  (roches)  autanes.  Ce  mot  se  retrouve 
en  Dauphiné  :  oussane  pour  désig'ner  certaines  régions  rocheuses  ; 
voir  aussi  l'article  Autanes. 


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OTHNETTE  —  OUDE  323 

Othnette,  la  Dame  —,  forêt  sur  Corcelle,  Neuchâtel  ;  tire  son 
nom  de  Othenette  de  Cormondrèche,  femme  de  Vauthier  de  Neu- 
châtel, seigneur  de  Colombier  vers  i4oOy  M.  N.  XIX. 

OttanSy  que  Tatlas  Sieg'fried  écrit  Autans  par  une  fausse  assi- 
milation, crojons-nous,  avec  les  noms  précédents  ;  ancienne  loca- 
lité dès  longtemps  détruite  près  Martigny,  Actanis  dans  la  charte 
de  fondation  de  Tabbaje  de  Saint-Maurice,  ecclesia  de  Oitanney 
1178,  Othans  et  Otans,  1200,  OitanSy  1192,  1267,  OctanSy  1291, 
OianSy  1228,  1827  ^.  Le  groupe  et  ou  tt  rattache  ces  mots  à  une 
autre  racine  que  la  série  précédente  :  ils  renferment  le  premier  élé- 
ment du  nom  de  Tancien  Octodurum  =  château  resserré,  le  mot 
optique  octCy  ochte,  défilé,  goi^.  Une  localité  à  Etoy,  Vaud,  es 
Octannes,  semble  renfermer  la  même  racine  ;  cela  dépend  de  sa 
situation. 

Ouates,  Plan  les  — ,  voir  Vuattes. 

Ouchin,  Pré  — ,  à  Moutier,  Berne  =  pré  oursin,  de  Tours, 
permutation  jurassienne  s-ch,  comme  Ëssert-Ëschert. 

Ouchy,  ham.  de  Lausanoe,  Osciacum,  xi«  s.,  Oschye,  1170, 
1184,  1228,  Oschie,  1184,  1211,  1872,  Ochiey  1188,  Ochiacum, 
xin«  s.,  Ochyey  i3oo,  M.  R.  V,  VI,  VII,  etc.  Gatschet  le  rattache  à 
QSsch,  Œx,  voir  ce  mot  ;  mais  le  suffixe  iacum  indique  une  autre 
origine  :  c'est  un  (praedium)  Osciacum,  propriété  d'un  Oscius, 
gentilice  gallo-romain.  De  Vit,  IV,  838,  dérivé  sans  doute  du  nom 
de  peuple  Oscus, 

Oucllou,  pâturage  sur  Allières,  Gruyère,  —  aussi  en  Noucliou, 
avec  n  soudé,  —  patois  ou  Cliou  =  au  Clou  ou  au  Clos,  du  verbe 
patois  cllourCy  hlloure,  clore. 

Oude,  voir  Ouille. 

^  Près  de  là  se  trouvait  aussi  Octanellam,  que  M.  de  Gi agios  croit,  —  avec 
beaucoup  de  raison,  —  être  le  Vernayaz  d'aujourd'hui.  Ce  n'était  en  tout  cas 
pas  Salyan,  comme  le  veut  J.  Monod  (Guide  du  Valais),  puisque  la  charte  le^ 
indique  comme  %  loc.  diff.,  Actanellum  cum  Silvano.  Le  Rentier  de  Salvan, 
Renterium  limitativum  apud  Salvan,  1732,  Ârch.  de  Saint-Maurice,  prouve  en 
faveur  de  l'opinion  de  M.  de  Gingins  :  Verneya  seu  Octanes  y  p.  104,  et  Ver' 
neyat  êive  Octanet,  p.  105  ;  il  n'y  a  pas  de  doute  que  cet  Octanez  ne  soit  TAc- 
tanellum  de  K16. 


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324  OUDON    —   OURA 

Oudon,  voir  Audon. 

Ouge,  Ougettaz,  nombreuses  localités  :  7  au  Pays-d'Ënhaut  ; 
rOugoz,  prairie  à  Corbejrier,  dans  une  petite  combe.  Le  g  dur  de 
Ougt)z  ne  fait  pas  difficulté  :  on  rencontre  Oug^on,  Oujon,  autres 
formes  de  auge,  du  bas  latin  augia,  de  alveuSy  bassin. 

Guides,  partie  du  village  de  Barberine,  alpes  de  Salvan,  inon- 
dée et  couverte  de  graviers  par  le  torrent  ;  patois  ouedo,  vide, 
€  ouedadjo^  inondation,  débâcle,  »  Bridel.  On»  peut  sans  doute  y 
rattacher  les  autres  localités  valaisannes  Odei,  Odes  et  peut-être 
Haudéres  ;  voir  ce  dernier  mot. 

L'Ouille,  rocher  escarpé,  isolé,  dominant  de  100  m.  la  route 
Pont-Vallorbe  ;  rOulle  Secca  (Oulie  Cecca),  rocher  près  du  gla- 
cier d'Otemma,  Bagnes  ;  les  Œillons,  loc.  à  Noiraigue,  Neuchâ- 
tel  ;  es  Oulliets,  Oulies,  prés  à  Monthey,  Oude,  loc.  à  Gonthey, 
d  =  11  mouillé,  donc  =  ouille  ;  de  ouille^  aiguille,  et  diminutif 
=  aiguillon  ;  voir  aussi  Avouille  et  Avouillon. 

Oujon,  ancienne  chartreuse  prés  Arzier  et  ruisseau  voisin.  Al' 
giOy  Augio^  xii«  s.,  domus  Alionis,  I2i4>  ^219,  domus  Augio- 
nisj  xiii^  s.,  Oujoriy  i235,  Augion,  1261,  etc.  ;  le  même  que 
auge,  de  alveus,  bassin,  au  sens  de  petit  vallon  fermé.  Ougion, 
Ouzon  est  aussi  l'ancien  nom  du  pâturage  d' Audon,  alpes  du  Sé- 
pey  ;  voir  Audon. 

Oulens,  D.  Ëchallens,  Ollens,  696,  600,  HollenSy  ii4i>  M.  R. 
XIV,  Oulens,  1177,  Olleyns  vers  1200,  Ouleins,  1228,  M.  R.  VI, 
OlleinSy  1288,  Oulens,  i424»  OulanSy  1489,  M.  R.  XIV;  — 
autre,  D.  Moudon,  Ollens,  695,  aussi  Oulyny  Girard  Dou  Lyn^ 
Dou  Lin,  Dellion,  IX,  218  ==  chez  les  descendants  de  Ollo^  n. 
pr.  germain,  Ollo  dans  Grég.  de  Tours,  Olo  dans  Paul  Diacre. 
Fôrstm.,  p.  182. 

L*Oupa,  Crêt  de  — ,  près  Travers,  Neuch.,  Bois  à  TOuraz  à 
Pizy,  la  Tanna  à  TOura,  caverne  à  Naye  sur  Montreux  ;  Pertuis 
à  rOura  sur  Vouvry  ;  du  patois  oura,  latin  aura^  vent.  Crêt, 
bois,  caverne,  trou  du  vent.  Totouraz,  loc.  à  Bofflens,  le  même 
que  le  français  Toutvenl  à  Vallorbe  et  à  Tous  Vents  à  Rances. 
De  même  en  Provence  des  endroits  exposés  au  vent  s'appellent 


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OURÉ  —  OV  AILLE  325 

Milloure,  Millaura  (ce  que  la  carte  de  Cassini  tradaîsait  par  Mylord 
d'après  A.  de  Rochas,  Année  géogr,), 

Ouré,  champs  et  vi^es  à  Savièse,  Prés  de  TOuraz  au  bord 
de  la  Venoge  à  Lussery  ;  d*Ouraz  en  Ouraz,  loc.  à  Suscévaz, 
DorenoraZy  1281,  1287,  M.  R.  III,  523,  628  ;  du  latin  ora^  bord, 
d'où  le  français  orée.  Oupîette,  loc.  à  Aubonne  ;  peut-être  un  di- 
minutif irrég^lier  (la  forme  rég'ulière  serait  ourette),  le  i  intercalé 
étant  dû  à  l'influence  du  patois  local. 

Les  Ousses  à  Gonthey,  Nendaz,  Ëvionnaz  ;  l'Oussettaz  à  Vei- 
sonne,  et  avec  soudure  de  l'article,  Loucetle  à  Vercorin  =  Ouche, 
Ouchette,  avec  la  permutation  valaisanne  ch-ss  ;  pour  l'origine, 
voir  Oche. 

Outard,  h.  à  Longirod,  D.  Aubonne,  grangia  de  AliaribuSj 
1 165,  Rég.  gen.,  io5,  de  Altari,  12^1  y  grangia  de  Altar,  Autar 
au  xiv«  s.,  Dict.  hist.  Vaud,,  propriété  alors  de  l'abbaye  de  Bon- 
mont.  Mais  ce  nom  est  plus  ancien  sans  doute  et  vient  probable- 
ment d'un  ancien  autel  druidique  ou  pierre  à  écuelles  qui  se 
trouve  dans  le  bois  voisin.  Il  y  a  à  Passy  en  Faucigny  un  endroit 
appelé  les  Outards,  où  se  trouve  un  temple  de  Mars,  attesté  par 
deux  inscriptions  conservées  dans  le  mur  de  l'église,  M.  G.  I, 
276  ;  de  même,  près  de  Saint-Ursanne,  Berne,  la  Pierre  de 
l'Autel,  de  YOulter^  i436,  rupem  Altare^  1210. 

Outhannaz  ou  Oussannaz,  petit  vallon  entre  les  Dents  de  Bren- 
leire  (ou  Brenlaire)  et  de  Follieran,  Gruyère,  Ostannat,  14^9, 
Hautannaz,  1471  ;  voir  Otannat, 

Ouye,  voir  Oie. 

L'Ovaille,  loc.  à  Yvorne  et  Corbeyrier,  sur  l'emplacement  de 
l'éboulement  de  i584.  Ne  vient  pas  d'aval,  en  bas,  comme  on  l'a 
dit,  mais  du  v.  fr.  orvale^  orvaille  =  tempête,  ouragan,  désastre 
qui  présente  chez  nous  la  forme  ovaille,  mot  qui  revient  fréquem- 
ment dans  les  chartes  d'Aigle  relatives  à  la  Grande  Eau  ;  aussi 
ailleurs  :  une  charte  de  i5i8  parlant  de  la  maison  forte  de  Gou- 
mœns-le-Jux,  alors  en  ruine,  dit  domum  fortem,  ad  ruinam  per 
ovalia  bellorum  et  incendia  reductam,  et  dans  les  Mém.  Inst.  G. 


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326  OVBRBSSE  —  PAIGHEUX 

IXy  aiy  une  autre  porte,  à  propos  d*UQ  bail,  que  le  propriétaire  ne 
veut  portare  g^arentiam  aliquam  de  tempestate  seu  ouallo. 

Overesse,  loc.  à  Assens,  Avenches,  Torny-le-Grand  ;  du  latin 
oois,  mouton,  et  suffixe  eresse  =  ière  :  prairie  des  moutons, 
comme  Boveresse,  des  bœufs,  Porcheresse,  des  porcs,  etc. 

OvroQQaz,  ham.  sur  Leytron,  Valais,  NevronUy  carte  Dufour, 
et  Neoronas,  Dict.  de  Lutz,  par  soudure  de  la  préposition  :  en 
Ouronnaz,  Uurona,  iioo,  M.  R.  XVIII.  Un  autre  jadis  sur  Gri- 
misuat,  Oorona,  12^0,  Uvronna,  1267,  M.  R.  XXIX  et  XXX. 

Ozflipe,  ^ut5^ieau  de  Pierre  — ,  près  Lausanne,  petra  Agusoria^ 
ii42j  Cart,  Month.,  M.  R.  XII,  pierra  Uziéry^  1288,  il\^by  pierre 
Ugieyre^  i536,  M.  R.  VII,  Pierra  Aizaire,  1780.  Ce  nom,  dont 
le  sens  nous  échappe,  se  retrouve  ailleurs  :  deux  chartes  valai- 
carmes  de  i2â/|  parlent  de  fonds  de  terre  «  apud  petram  Awa- 
sori  )^  et  «  lapide  A  wusori.  »  D'après  les  noms  des  témoins,  de 
VernamJège  et  de  Bornué,  ce  doit  être  à  l'entrée  du  val  d'Hérens  ; 
enfin,  une  petram  Huysieri  aux  Ormonts,  i3i5,  rappelle  singu- 
lièrement la  Pierra  Uziery  de  1288. 

Ouvrés,  Fin  des  — ,  à  Siviriez  =  des  terres  ouvrées,  labourées. 
Oa%'ry,  loc,  k  Conthey  ;  probablement  même  sens. 

Paccay,  Pacoret,  Paccoresse,  autres  formes  de  pâquier  ;  Pa- 
t*ot  ou  Paee4)t,s,  fém.  Pacôte,  Paccolte,s,  nombreuses  locali- 
té.^ ;  Paeoty,  écart  de  Founex  et  2  loc.  Frib.  ;  Paccotires  à  Lus- 
sery,  Pacoteires,  alpe  de  Dorenaz,  Valais  ;  du  mot  romand  paeoty 
boue  :  lieux,  pâturages  boueux.  Peut-être  le  dernier  de pacoteire, 
nom  patoii»  du  populage,  ou  bouton  d'or,  Caltha  palustris,  si 
abondant  près  des  sources  des  sous  Alpes  et  le  long  des  petits  ruis- 
seaux, 

Padeltaz,  loc.  à  Vétroz  ;  permutation  /-rf  =  palette,  voir  plus 
bas. 

Paeheux,  Pachîre,  voir  Passiau. 

Sur  Paîcheux,  prairies  à  Bassecourt,  Jura  bernois  ;  de  pas- 
cuaie  (pratum),  pré  que  l'on  pâture,  et  suffixe  dim.  euXy  de  eo- 


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PAILLY  —  PALETTE  327 

Paîlly,  D.  Echallens,  Partie  et  Parliei  entre  ii5o  et  1177, 
Arch.  Fr.  VI,  Parti,  ii54,  Pariey,  1182,  Parlye^  1177,  ii84, 
Cart.  Month.,  Par/f>,  1174-1242, /^aWiez,  1261,  1877,  Pallye^ 
1296,  Paitliez,  i453,  Patlie,  i537  ;  d'après  les  formes  post^ 
rieures  à  1260,  M.  R.  VI,  420,  etc.,  comme  Pailly,  dép.  Yonne, 
de  (praedium)  Patliacum,  domaine  d'un  PattiuSy  gentilice  ro- 
main, mais  la  présence  régulière  de  IV  dans  les  6  formes  anté- 
rieures indique  un  autre  ^ntilice  à  rechercher. 

Painsec,  ou  mieux  Pensée,  1806,  Pensay  et  Pensey,  i8ao 
(Bridel),  ham.  vallée  d'Anniviers,  Valais,  Pêêsey,  1260,  Pessei, 
1284.  D  après  cette  ancienne  forme,  Pensée  est  un  picetum,  bois 
de  pins,  du  latin  picea.  Pour  le  suffixe  ec,  voir  Biotec. 

Palais,  m.  à  Corsier  (Genève),  champs  au  Lieu,  à  Baulmes  ; 
au  Paie  (terrain  humide),  à  Lully,  Vaud  ;  les  Paies,  Montagnj- 
les-Monts,  Frib.  ;  et  les  composés  Champ  Palley  à  Valeyres-sous- 
Ursins,  Montpalais  à  Ocourt,  Jura  ;  Champ  Palais  à  Amex, 
Champalet  à  Bofflens,  Champs  Pallets  à  Coppet  ;  Champalin  à 
Val  d'IUiez,  Païen  à  Salva^^y,  les  Pâtés,  1784  ;  les  Palins  ou 
Zonnaire  à  Monthey  ;  de  palais,  palet,  contraction  de  paluais,  pa- 
luet,  de  paludetum,  lieux  marécageux,  humides.  Voir  aussi  Plain- 
palais. 

La  Palaz,  une  20*  de  localités,  la  Pâle,  5  du  Jura  bernois,  es 
Pâlies  à  Crans,  la  Pallaz,  4  Vaud,  les  Pâles,  6  Vaud  et  Frib.  ; 
diminutif  Palette  ou  Palleta(z),  une  i2«  de  loc.,  etc.  ;  du  latin 
pala,  pelle,  pris  au  sens  de  surface  plate  ;  une  Pata  à  Cottens  et 
un  campo  Pateta  à  Lussy,  Frib.,  xii«s.  C'est  la  même  métaphore 
que  planche,  planchette,  ancelle.  On  pourrait  penser  aussi  au  latin 
patla,  manteau,  tapis,  ce  qui  expliquerait  les  deux  11  de  quelques 
mots,  mais  c'est  peu  probable  ;  au  reste  les  2  orth.  se  rencontrent 
pour  la  même  localité:  la  Palaz  à  Vionnaz,  la  Patte,  1776,  la 
Pataz  à  Colombey,  1696,  Pattaz,  i856. 

La  Palette,  sommet  Ormont-dessus  ;  de  paretie,  petite  pare, 
paroi,  avec  permutation  1-r.  Cette  modification  est  récente.  Bridel 
en  1799  écrivait  le  Pare  (masc.)  d'Isenod,  Conservateur  suisse,  V, 


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328  PALEYRE  —  PALOUSE 

p.  126,  édition  de  i8i4.  (Dans  l'édition  Gaullieur  on  lit  la  Pare 
d'Jsenau. 

Paleype,  ham.  de  Chexbres,  Paleyres,  xii^  s.,  et  Lausanne, 
Paleyres,  1227,  M.  R.  VI,  549,  Palaieres,  1280,  Palayeres, 
1475,  collectifs  de  Palaz. 

Palézieux,  D.  Oron,  ce  nom  dont  nous  avons  recueilli  5o 
orthographes  différentes,  de  Palatiolurriy  ii4i>  à  Palézieux ^ 
1675  S  vient  de  Palatiolum,  dim.  de  palatium,  palais.  Pallazuit^ 
ham.  de  Liddes,  D.  Ëntremont,  Palajoie  et  Palasuis  dans  Lutz, 
et  Palatieux  ou  Palaqueux,  groupe  de  chalets,  alpes  de  Vouvry, 
ont  la  même  origine. 

Pallens,  autrefois  Païens,  ham.  de  Montreux,  Paleyn,  i3i7  ; 
PalÎD,  loc.  à  Pullj,  Païens  et  Paleins,  1226,  M.  R.  VI,  25», 
Pallens,  i368,  Pallirty  1877,  M.  R.  XXII  ;  Pallens  ou  Pallins  et 
Patins,  loc.  à  Orbe  et  au  Landeron  ;  peut-être  du  n.  pr.  germain 
PallOf  du  V.  h.  ail.  palo,  mal,  dommage.  Fôrstm.,  p.  211. 

Quelques-unes  de  ces  loc.  sont  dans  des  endroits  humides  et 
pourraient  être  des  palais^  lieux  marécageux,  le  suffixe  ais  per- 
mutant parfois  avec  in  :  Fionnay  et  Fionnin,  Palés-Palen  ;  c*est  le 
cas  de  au  Patin  à  Massongex  et  à  Monthey  :  en  Palin  ou  Zon- 
naire  (=  Jonchère). 

Pallueyres,  ham.  d'Ollon,  Paltuyères  dans  Lutz  ;  de  (terras) 
paludarias^  du  latin  paludem^  marais.  Padouaire,  loc.  à  Con- 
they,  le  même  avec  permutation  1-d. 

Palouse,  Roche  — ,  voir  Péteuse. 

*  Voici,  à  titre  de  coriositë,  les  48  autres  formes  :  Pallexieu  et  Palleysieu, 
ii34,  Palaisol,  1134,  Paloisol,  Palaisul,  Palaysol,  xn«  s.>  Palaysol,  Palazuz,  Pa- 
laziolum,  Pallasiolam,  1155,  Palezuz,  Palexuz,  1155,  Paleisul,  1162,  Palosol  et 
Palasal,  1166,  Palesol,  1180,  Paleisuel,  1210,  Palesoel,  1211,  1263,  Palasuel, 
1221,  1228,  Palesuez,  1218,  1278,  Palasuoz,  1224,  Palasuz,  1234,  Paleysool, 
1237,  Palisues,  1251,  Palessuo,  1263,  Paleysiux,  1268,  Pallesue,  1269,  Paleysuez, 
1270,  Palasuuz,  1271,  Palexioz,  1300,  Palleysious,  1323,  Palaysiouz  et  Palay- 
siouz,  1333,  Palesiea,  1350,  PaUexiouz,  1357,  1383,  Paleysuouz,  1359,  Palle- 
xious,  1363,  Palleysuez,  Pallexuez,  1377,  Pallexue,  1378,  PaUesiou  et  Palaisuel, 
1396,  Palexuelz,  1397,  Palexieul,  1453,  Palaisioux,  xvi*  s.,  Palexiu,  1524,  Pal- 
lexieax,  1592,  Palaizieux,  Lutz. 


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PALUD  —   PANOSSIÈRE  329 

La  Palud,  quartier  de  Lausanne  ;  ham.  de  Nuvillj,  Fribourg, 
et  une  i5<^  de  loc.  Vaud  et  Fribourg*  ;  en  Palaz,  ham.  près  Bulle  ; 
la  Palude,  pâturage  de  Saint-Georg-es  ;  les  Paluds  (Palluds),  h. 
de  Massong'eXf  Valais  ;  Pallud,  loc.  à  Vevej,  Ollon,  et  5  Frib.  ; 
Malapalud,  D.  Ëchallens  (mala,  mauvais)  ;  de  paludem,  palu- 
des,  marais,  fréquent  en  romanche,  palû,  palûd,  etc.  Paîluex^  loc. 
à  la  Forclaz  d'Ormont  ;  de  paludosuSy  marécageux.  Lapalud  à 
Bossy,  Genève,  article  soudé. 

Pampigny,  D.  Cossonay,  Pimpinengis^  1016,  d'après  Lutz, 
ecclesia  de  PampiniacOy  ii4ï>  Panpiniey  1228,  PampigniSy 
1282,  1284,  Pagpignie  et  Pampigniacum^  i235,  M.  R.  VI,  3i4, 
PampignieZy  iZ2[^^  Pampigny er^  i335  =  domaine  d'un  Pem" 
peniuSy  nom  gallo-romain  dérivé  du  celtique  pempe,  cinq,  à 
peu  près  l'équivalent  d'un  Quintinius  latin.  Holder  mentionne 
une  villa  nomine  Pempinas,  Pour  la  graphie  Pagpignie,  voir 
Suen. 

Panex,  village  des  montagnes  d'Ollon  :  Michaelem  de  Panaes^ 
1820,  M.  R.,  2»  s.,  IV,  83,  Panex,  i4o2,  «  la  Saline  de  Pagnex, 
1629,  charte  d'Aigle. 

Pangires,  fermes  à  Saint-Légier,  Pangieres,  1286,  i434,  M. 
R.  VII,  877,  Pangyre  dans  Levade  (qui  voit  dans  ce  nom  une  al- 
lusion au  culte  de  Pan). 

Panissière  à  Prangins,  Tartegnins,  champs  à  Duilier,  loc.  à 
Monthey,  à  Colombey,  à  Salvan,  et  mayens  sur  Saxon,  Valais  ; 
Pannissière,  champs  à  Pampigny  ;  Paneseyre,  ham.  sur  Char^ 
donne;  Panetire,  loc.  à  Vex  ;  du  v.  fr, panise y  s.  f.,  le  panic 
millet,  patois  panei  ou  panis,  et  suffixe  ière,  localités  qui  con- 
servent le  nom  d'une  ancienne  culture  abandonnée  chez  nous, 
comme  les  noms  allemands  de  Hirslanden,  Hirslen,  de  l'ail,  hirse. 
(La  localité  de  Vex  pourrait  peut-être  tirer  son  nom  du  panet  ou 
panais,  Pastinaca  sativa.)    ' 

Panossière  ou  Panosseyre,  grand  glacier  descendant  du  Com- 
bin,  vallée  de  Bagnes.  Pourrait  être  un  dérivé  du  patois  panossi^ 
torchon,  vieux  linge,  en  prov.  panoucho,  du  latin  pannus,  fr. 
panne,  drap,  et  suffixe  dépréciatif  osse,  le  glacier,  —  comparé  à 

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330  PANY   —   PARE 

un  drap,  —  étant  fort  sale  des  détritus  de  toute  sorte  qui  en  cou- 
vrent la  surface. 

Pany,  ham.  de  Chancy,  Genève,  et  Paney,  loc.  à  Chesalles- 
Oron.  Peut-être  faut-il  y  voir  d'autres  formes  de  Peny,  Peney,  de 
pinetum,  bois  de  pins  ;  c'est  ainsi  que  les  noms  des  villages  ro- 
manches  de  Pany,  Pinius  en  1290,  et  de  Panix  viennent  de  pin. 
On  ne  peut  guère  les  tirer  de  Paniacum,  du  g^ntilice  Panius  :  ni- 
acum  se  réduisant  à  gny,  Paniacum  donnerait  Pag^y,  comme  les 
Pagnac-ey-y  de  France. 

Paplemont,  ham.  de  Courg-enay,  D.  Porrentruy  ;  de  paple, 
autre  forme,  sous  l'influence  de  l'ail,  pappely  de  peuple  ou  peu- 
plier :  mont  des  peupliers. 

Paquier,  3  com.  Vaud,  Fribourgip,  Pascua,  i479,  et  Neuchâtel, 
et  nombreux  ham.  (iio  loc.)  ;  Pascfuier^  ham.  de  Sommentier, 
Frib.  ;  Pâquis,  16  loc.  dont  5  ham.  Genève  et  Vaud,  Péquis,  Pé- 
quie,  4  loc.  Jura  bernois  ;  Paquais  à  Colombey,  Paccais  à 
Chessel  ;  Pathiers  à  Ghamoson,  Patier,  Pattiez-er,  6  loc.  Va- 
lais, permutation  valaisanne  q-t  ;  du  latin  pose uarium^  pâturage, 
les  Paquières  à  Champagne,  la  Paquaire  à  Colombey  ;  de  pas^ 
cuaria  ;  Paquialet,  4  loc.  Frib.  ;  Pacoret,  alpes  de  Bex  ;  Pa- 
couret  à  Conthey  ;  Pâqueret  à  Penthalaz,  le  Patoret  à  Croy, 
Paterin  à  Vétroz  et  Patéré  è  Château-d'Œx  ;  un  Pasqueret  à 
Venthône,  1267  ;  èa  Paquottes  à  Valeyres-sous-Rances  ;  diminu- 
tifs ;  Paccoresse  au  Châtelard,  Vaud,  forme  adjective. 

Parchet,  Parchy,  7  loc.  Vaud  et  Frib.,  le  Parchis  à  Porsel, 
1271,  les  Parchis,  pâturage  à  Charmey  ;  du  v.  ïv,  parchety  petite 
étendue  de  terre,  dim.  de  parc^  dont  l'origine  est  incertaine.  Es 
Parcheiri  à  Bullet  paraît  être  un  collectif. 

Pare  ou  Paraz,  du  v.  fr.  parey^  parais  parait  en  romanche, 
paré  en  Dauphiné,  fr.  paroi,  du  latin  parietem  ;  la  forme  Pare, 
Paraz  du  nominatif  paries.  Nom  de  nombreuses  parois  rocheuses, 
de  sommets  escarpés,  souvent  mal  écrit  dans  les  cartes  :  la  Pare 
ou  Paraz  de  Marnex,  Ormont-dessus  ;  la  Parraz,  paroi  à  Vion- 
naz,  Sex  de  Pare  es  Fées  (pour  fayes,  brebis,  à  Corbeyrier  ;  la 
Part,  pour  Pare,  es  Fayes  à  Villeneuve,  Parc,  pour  Pare,  es 


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PARIMBOT  —  PAS  DES  ANES  331 

Fayes  à  la  Berra,  Fribourg*  =s  parois  de  rochers  où  s'abritent  les 
moutons.  La  Pare  de  Vouarin,  paroi  dominant  le  Trient  à  Sal- 
yan.  Pare-Blanche,  paroi  calcaire  sur  Roche,  sur  Yvorne  et  sur 
Saint-Gingolph.  Pares,  chalets  aux  Voôttes,  aux  Mosses,  à  la 
Forclaz,  Ormont-dessous.  Les  Parais,  pâturage  à  Collong^e,  Va- 
lais. Parey,  sommet  à  Ghâteau-d'Œx  ;  de  parietem,  paroi.  De 
même,  dans  la  vallée  d'Aoste,  la  Granta  Parey ^  souvent  mal 
écrit  Grand-Apparey,  et  en  romanche  :  Paré  neircy  rochers  sur 
Marmels,  D.  Albula,  Grisons  ;  diminutif />are//^,  italien  (Tessin), 
parete, 

Parimbot  ou  Parimbol,  ruisseau,  D.  Oiûn^ PerembaCy  xii«  s., 
Cart.  Haut-Crêt,  Parimbart,  1664. 

Parrain,  sommet,  vallée  de  Bag^nes,  autre  forme  irrégulière  de 
pareiy  paroi.  Parrain  est  tine  confusion  avec  Parein,  prononcia- 
tion bagnarde  du  suffixe  ey  qu'on  retrouve  dans  Fionnin,  plus 
employé  à  Bagnes  que  Fionney  ;  on  a  dit  aussi  Goquempin,  au- 
jourd'hui Coquimpey  à  Martigny  ;  de  même  Parrin,  loc.  entre 
Panex  et  Salin,  paroi  de  rocher  formant  limite  entre  Aigle  et  01- 
lon.  Crête  de  Parin,  1784,  Chartes  d'Aigle,  op.  cit.,  p.  i35. 

Les  Pars,  chalets  au-dessus  de  Gryon  ;  de  l'adj.  v.  fr.  pars  = 
les  (chalets)  pars,  disséminés,  dispersés. 

Partiaz,  Parties,  lieux-dits  à  Bex,  Chevilly,  Montrla-Ville, 
L'Isle,  Orny,  Penthalaz,  etc.  :  participe  de  partir,  partager  = 
(terres)  parties,  anciens  terrains  communaux  répartis,  partagés  ; 
nom  ancien  :  les  Grandes  Parties  à  Grandfontaine,  D.  Porren- 
truy,  i343. 

Es  Parts,  loc.  à  Vérossaz  ;  pourrait  être  aux  Parcs  ;  au  Part^ 
zon^  dim.,  à  Dorenaz. 

Les  Parzes  (partse),  ham.  sur  Champéry,  Valais,  forme  fémi- 
nine dérivée  de  parc,  enclos,  comme  parchet,  partzet,  aussi  petit 
parc  à  bétail. 

Pascoules,  marais  à  Orny  ;  de  pasquis  et  suffixe  dim.  oie, 
ouïe;  en  Engadine /}a5cu/  =  pâturage. 

Pas  des  Anes  à  Lausanne,  chemin  qui  jadis  descendait  le  long 
du  Flon,  de  Pépinet  jusqu'au  pont  actuel  de  Chauderon;  c'était  le 


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332  PA88EIRY  —   PATIEZ 

pas,  le  passade  des  ânes  qui  se  rendaient  aux  usines  longeant  la 
rivière,  raisses,  foules  et  moulins.  On  dit  de  même  le  Pas  du 
Bœuf,  col  entre  les  vallées  d'Anniviers  et  de  Tourtemagne,  le  Pas 
de  ou  des  Chèvres,  entre  celles  d'AroUa  et  d'Hérémence,  Valais. 

Passeîry,  ham.  de  Chancj,  Genève  ;  de  (fundum)  Passer ia-- 
cuïriy  domaine  de  Passe riuSy  g-entilice  romain  cité  par  Ch.  Morel, 
M,  G.  XX,  63.  (Inscription  de  Vienne.) 

Fassenches  ou  Passenges,  maisons  à  Aig'le,  Passenchy^ 
iA^5,  suffixe  patois  enche  comme  dans  Molli-enche,  maï-enche, 
Naviz-enche,  Loz-enche,  et  peut-être  la  racine  de  passer. 

Passiau,  loc.  à  Ëtagnières,  à  Bottens  ;  Passiaux,  hameau  de 
Jûuxtens  ;  au  Passieux  à  Vionnaz  ;  Passière,  col  entre  les  vallées 
de  la  Lizerne  et  de  la  Morgue  ;  formes  patoises  avec  s-cA,  à  la  Pa- 
chipe  à  Mathod,  le  Pacheu,  col  entre  les  vallées  de  l'Avançon  et 
de  Derbon  ;  formes  diverses  du  v.  fr.  passieux,  passiour^  fr.  pas- 
soir,  passag'e  ménag'é  dans  une  clôture  ;  la  forme  fr.  est  aussi  em- 
ployée, par  exemple  au  Passoir  à  Montcherand. 

Passonery,  prés  boisés  à  TAbergement,  D.  Orbe  ;  de  passon^ 
échalas,  et  suff.  ière  :  endroit  où  Ton  peut  couper  des  passons.  La 
même  idée  est  exprimée  dans  Es  Paissailles,  bois  à  Villars-Tier- 
celin  ;  du  v.  fr.  paissel,  échalas,  prov.  paisselh^  fr.  paisseau  : 
bois  où  Ton  peut  couper  des  paisseaux. 

Les  Pats,  prairies  à  Evionnaz,  Valais  ;  du  v.  fr.  past^  s.  m., 
du  latin  pastus,  pâture. 

Patalour  (Pataloups  dans  Lutz),  ferme  et  pâturage,  les  Enfers, 
D,  Franches-Montagnes,  Berne,  pour  Pât-à-l'ours,  v.  fr.  past, 
s,  m.,  repas,  pâture  =  pâture  à  (de)  l'ours. 

Faterin  à  Vétroz,  Patéri  à  Château-d'Œx,  Pateroux,  pâtu- 
rage sous  Bretonnières,  D.  Orbe  ;  de  la  famille  de  pâquier,  avec 
permutation  q-t,  voir  d'autres  exemples  à  pâquier. 

Aux  Patets,  prés  à  ]Bure,  Jura  bernois  ;  pour  Paquais  (q-t), 
voir  pâquier. 

Patîez  à  Vex,  Pallier  à  Leytron  et  5  autres  loc.  Valais  =  pâ- 
quier. 


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PATILLES  —   PAYANAZ  333 

Aux  Patilles,  champs  à  Bercher,  permutation  q-t  =  pàquille, 
petit  pâquis  ;  au  Patelliaud,  pâturag'e  boisé  à  Montreux,  dim. 

La  Pâtissière)  petit  faam.  de  Bex,  à  l'écart  au  milieu  des  prés 
sur  le  chemin  de  Lavey  ;  ne  serait-il  pas  encore  un  dérivé  de  /}d- 
iis,  du  bas  latin />a^/iciam,  depascere,  paître? 

Patnali,  sommet  alpes  de  Morgpins,  Valais.  Nous  n'avons  pas 
d'étymologie  à  proposer.  Mais  nous  l'inscrivons  pour  sig^naler  sa 
parenté  avec  Patnal^  loc.  près  Savognin,  Patnal,  ham.  d'Unter- 
vatz  et  Patnauly  alpe  de  Vrin,  trois  localités  romanches  des  Gri- 
sons. 

Au  Paturiau,  loc.  à  Grang^es  ;  de  pâture  et  suffixe  patois  iau 
=  oir. 

Paudex,  D.  Lausanne,  PaudaiSy  1218,  i2a3,  PoudeXj  1229» 
i368,  ou  Poudaisy  1288,  PoudaySy  1260,  M.  R.  VI,  807,  467, 
VII,  244»  PoudeXy  i368  ;  probablement  le  même  que 

Le  Paudex,  ham.  Ghâtel-SaintrDenis,  m.  à  Cronay,  loc.  Pam- 
pi^ny,  LuUy,  etc.,  le  Paudez  à  Burtignj  ;  au  Peudex  à  Founex  ; 
du  latin  paludetum^  marécage. 

Pauilly  ou  Paully,  2  ham.  voisins  de  Chexbres  et  Ghardonne 
=  (fundum)  Pauliacumy  domaine  d'un  PauliuSy  gentilice  dé- 
rivé de  PauluSy  Holder,  II. 

La  Paumière,  ham.  de  Ghéne,  Genève,  fausse  orth.  pour  Pom- 
mière. 

Les  Pauses,  plus,  loc.,  les  Courtes  Pauses  à  Croy,  autre 
forme  de  pose,  mesure  agraire,  ou  bien  forme  française  du  patois 
pousa,  bien  plus  employé  comme  locatif  ;  voir  Pousaz. 

Pautex,  ou  Peutex,  loc.  à  Aigle,  Pautez^  i425  ;  loc.  à  Blonay, . 
au  Peutet  à  Illarse,  Pautex ^  1696  ;  Pautey  à  Gudrefin  ;  en  Pou- 
tex  à  Villarimboud,  Frib.  ;  en  Pauthey  à  Choex  (Monthey)  ;  du 
V.  fr.  pautCf  s.  f.,  fange,  et  suffixes  collectifs  ex,  ey  :  lieux  fan- 
geux, humides.  La  Pauteile,  m.  à  Noirmont,  Jura  bernois,  dimi- 
nutif ;  l'Ëssert  de  l'Epaute,  Oron-le-Châtel. 

Payanaz,  pâturage  de  Bagnes  ;  la  Payenaz,  pâturage  de  Ger- 
niat,  Frib.  ;  Paganaz  ou  Pagane,  clos  de  vignes  à  Sion  ;  Pagan- 
oaz,  loc.  à  Morat  ;  terre  d'un  Paganus,  n.  pr.  fréquent  au  moyen 


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334  PAYBRNE  —  PÉCOSIRE 

%e  :  le  Gart.  de  Haut-Crét  nomme  un  Paganus,  miles  de  Sar- 
vion,  P.  de  Gran^j^,  de  Maseres,  de  Sevirei,  xn«  s.,  etc. 

Payerne,  Pa/^rniacam,  962,  1142»  Cart.  Month.,  Paiernoj 
1288,  Paerno,  1242,  M.  R.  VII,  644»  667,  etc.  Du  coguomen 
PaternuSy  connu  par  plusieurs  médailles  et  trois  inscriptions  en 
Suisse,  —  un  Paternus  était  duumvir  d'Avenches,  —  ou  du  genti- 
lice  Paternius.  La  forme  Patemiacum  des  chartes  est  un  calque 
fait  par  leurs  rédacteurs  sur  les  nombreux  noms  en  acum.  Pater- 
niacum,  avec  l'accent  sur  nia,  aurait  donné  Payerny,  Pargny,  ou 
même  Pagny  comme  en  France.  Payerne  vient  d'une  forme  popu- 
laire Pater  nia  y  formée  directement  sur  le  gentilice  pris  adjective- 
ment :  (villa)  Paternia  ;  voir  Jubainville,  p.  483. 

Le  Péage,  m.  à  Blonay  ;  à  Rue  et  à  Lieffrens,  Frib.  ;  du  latin 
pedaticum,  bas  latin  pedagium,  octroi  perçu  sur  les  routes  au 
moyen  âge. 

Le  Péca,  ham.  d'ËpauvIlIers,  loc.  à  Vendelincourt  ;  le  Pécal  à 
Develier,  les  Pécals  à  Miécourt,  les  Pécas,  ham.  à  Champoz, 
tous  Jura  bernois  ;  de  l'adj.  pascuale  (pratum),  prairie  qu'on  pâ- 
ture :  un  pesqual  à  Aile,  i344-  A  la  même  racine  se  rattachent 

Peccau  (ou  Peccaud),  bois  sur  Lausanne,  les  Peccaux,  chalets 
aux  Avants,  Montreux  ; 

Les  Peecaudes  à  Dullit,  le  d  s'est  introduit  par  confusion  avec 
le  suffixe  aud  ; 

Le  Péché  (ou  Péchai),  fausse  orth.  pour  Pécher,  ham.  de 
Montfaucon,  D.  Franches-Montagnes,  et  les  Péchés  près  du  Lan- 
deron  pourraient  être  des  pascuarium,  pâturages  ;  mais  la  forme 
Pêche  que  donne  Lutz  pour  le  premier  semble  indiquer  une  autre 
origine. 

Pécolet,  prés  à  Ollon,  en  Pécoly  à  Etoy,  Picolet,  pâturage  à 
Bagnes,  Pec(c)olet  à  Gonthey,  autres  formes  de  pâquis,  avec  un 
double  suffixe  diminutif  ol-et. 

La  Pécosire,  m.  à  Sorens,  Fribourg  ;  probablement  de  pécojiy 
pécozi  =  bec-ozi,  bec  d'oiseau,  nom  en  patois  fribourgeois  de 
plusieurs  espèces  de  primevères,  localité  où  ces  fleurs  sont  abon- 
dantes dans  les  prés. 


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PBILZ   —  PELEUVE  335 

Ley  iré  pécoji  dé  vanni 
Dei  freye,  dei  tserdoo  beoi... 
Dei  dzintillè  et  dei  brenlettës 
A  MoIésoD,  à  Moléson. 

PeUz,  Tour  de — ,  près  Vevey,  Turris  de  Peily  1228.  D'après 
Gatschet,  —  qui  ajoute  entre  parenthèses  urk.  tums  Peliana, 
mais  sans  date  ni  origine,  —  Peilz  représenterait  le  latin  pemiie^ 
patois  peilo^  pailo,  fr.  poêle,  chambre,  puis  maison  ;  tour  au  mi- 
lieu des  maisons.  L'explication  est  plus  que  douteuse:  jamais 
peilo  n'a  eu  le  sens  de  maison  ;  la  vraie  étymologpie  est  encore  à 
trouver. 

Peissy,  ham.  de  Satigpny,  Genève,  PelciacOy  984,  M.  G.  II,  16, 
912,  Rég.  gen.  et  Hidber,  I,  209,  puis  Peicie  =  (praedium)  Pel- 
ciacnm,  domaine  d'un  *  Pelcius  ou  *  Peltius. 

Pelens  ou  Pellens,  loc.  à  La  Rippe,  D.  Nyon,  Pellengs,  996- 
1017,  Hidber,  I,  276,  PeslenSy  1128  et  ii3i,  M.  G.  II,  27,  em- 
placement d'un  village  détruit  dès  le  xiii®  s.  =  chez  les  descen- 
dants de  quelque  colon  germain. 

Péleret,  loc.  à  Bercher,  Pelleret  à  Boussens  et  4  ham.  Frib., 
diminutifs  de  Pélîer  à  Sion,  Pellier^  1809  ;  Pelleys,  ham.  à  Cei^ 
niât  :  formes  masculines,  semble-t-il,  de  Pélérîaz,  bois  à  Brem- 
blens,  D.  Morges  ;•  de  peilera,  peleiria,  s.  f .  Ducange,  pâturage, 
pré  humide,  lieu  marécageux,  pélière,  mot  de  la  Provence. 

Les  Péteuses,  loc.  à  Vaumarcus,  Neuch.  ;  es  Pelauses  à 
Etoy  ;  Roche  Palouse  à  Ocourt,  D.  Porrentruy  ;  diminutifs  :  le 
Pelozet,  Bas  VuUy  ;  Pelloset  à  Malapalud  ;  du  v.  fr.  pelous^By 
velu,  du  latin  pilosus  =  prairies,  roches  au  gazon  court.  La  forme 
palouse  se  retrouve  en  romanche  :  la  Motta  Palousa,  sommet  de 
rOberhalbstein. 

Au  Peleuve,  pâturage  à  Enney,  Gruyère  ;  au  Pélévoz,  marais 
à  Vullierens,  déjà  en  i3o4,  M.  R.  V,  77,  note;  autres  formes  de 
pelou,  pelu,  avec  un  v  intercalé  à  cause  du  hiatus,  comme  dans 
blleuva,  cauva^  le  premier  mot  doit  être  un  fém.  plur.  et  la  carte 
devrait  écrire  aux  Peleuves  ;  c'est  un  correspondant  de  es  Pe- 
louyes,  lieux  buissonneux  près  du  Rhône,  Port- Valais,  et  en  face 


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336  PBLLEVUET  —   PENSIER 

aux  Epeloiues  à  Chessel,  Vaud,  même  mot  avec  soudure  de  es  : 
Epeluves,  loc.  à  Coussiberlé,  Fribourg,  le  môme  mot  avec  épen- 
thèse  d'un  v  ;  de  peloa  ou  pelu,  poilu,  Berry  poilou,  du  latin  pi' 
lut  us  ;  allusion  aux  buissons  qui  recouvrent  le  terrain. 

Pellevuet,  voir  Perrevuet. 

Penau,  ham.  du  Mont,  D.  Lausanne,  EspinouXy  i34o,  Espi- 
nouz,  i4oi»  Espinauz^  i475,  d'où  est  venu  es  Pinaux  puis  Pe- 
nau  ;  de  (locus)  spinosus,  endroit  épineux. 

Peney,  C.  de  Genève,  Pineyum^  i258.  M.  G.  XIV,  44» 
Castrum  Pinetiy  1261,  Piney,  1291,  Pinay^  i3o7  ;  Peney-I©- 
Jorat,  Pinelum,  Pinoy,  11 54,  Piney^  1228,  puis  Pigney  ;  ham. 
de  Vuittebœuf,  D.  Orbe,  Pynoiy  1179,  Pineiy  1248,  Peniy  1862, 
Pinaiy  i4o3  ;  bois  à  Bassins,  Pinetum^  ii64,  M.  R.  V;  loc.  à 
Port-Valais  ;  en  Peney,  m.  à  Gillarens  et  Arconciel  ;  Penay,  pâ- 
turage à  Vouvry,  m.  à  Estavayer-le-Gibloux  ;  Piney,  loc.  à 
Sierre;  Peny,  ham.  de  La  Roche,  loc.  à  Riaz,  Frib.,  à  Trélex, 
Chauips-Pény  à  Myes,  D.  Nyon,  avec  un  beau  bloc  erratique  *, 
Pierre  Pegniez,  i564  ;  aux  Pignets  à  Préverenges,  D.  Morges; 
formes  diverses  dérivées  du  latin  pinetum,  bois  de  pins,  comme 
les  Pigniy  Pignieuy  Panyy  Panix  des  Grisons. 

Penna,  Grande  et  Petite  — ,  sommités  d'une  arête  détachée  de  la 
chaîne  des  Maisons  Blanches,  vallée  de  Bagnes  ;  s'emploie  aussi 
en  Dauphiné  pour  désigner  des  arêtes  de  montagne;  patois 
penna,  latin  pinna^  grosse  plume  d'oiseau,  créneau  de  muraille. 

PennÎDes,  Alpes  — ,  du  celtique /:>enn,  tête,  sommet,  alpes  qui 
présentent  les  plus  hauts  sommets,  et  «  non  de  Pœni,  qui  n'est 
pas  plus,  dit  justement  Bridel,  la  racine  étymologique  des  Alpes 
Pennines  que  celle  des  monts  Apennins.  » 

Pensîep,  ham.  de  Barberêche,  Frib.,  ail.  Penzers,  Pancier^ 
1229,  1256,  Benciersy  1261,  Pancie^  1298,  M.  R.  XII,  282,  Pan- 
cieZy  Rec.  dipl.  VII,  34.  D'après  M.  Stadelmann,  «  le  r  du  nom 
romand  paraissant  de  bonne  heure,  et  surtout  le  nom  allemand, 

*  Vendu  en  1875  par  M.  Ban^i^ener,  propriétaire  da  champ,  à  la  Société  rau- 
doise  des  sciences  naturelles. 


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PENTHALAZ   —   PENTHES  337 

prouvent  que  nous  sommes  ici  en  présence  d'un  autre  suffixe  que 
acum.  » 

Penthalaz,  D.  Cossonay,  Pentala,  1182,  1228,  M.  R.  VI, 
Pentala^  1226,  F.  B.  II,  74,  Pentalla^  1387,  Penthala^  1674  ; 
de  pentUy  subst.  verbal  de  pendre,  être  en  pente,  et  suffixe  dim. 
ala. 

Penthaz,  D.  Cossonay,  Penta,  loii,  ii45,  1228,  Pentha  et 
Penthaz,  1887,  M.  R.  V,  Penthaz,  1674  =  le  subst.  pente,  latin 
pendita,  subst.  verbal  de  pendre. 

Penlhéréaz,  D.  Cossonay,  Pancerea,  ii4i»  M.  R.  XIV  {Pan- 
ierea  d'après  Hidber),  Pantheroia,  11 54,  Cart.  Month.,  Pante- 
reya,  1177,  ii84,  Cart.  Month.,  Panteraja,  1226,  F.  B.  II,  74, 
Panterea,  1228,  1271,  Panthereya,  1291,  Panthereya,  1371, 
PenthereOy  i4o3,  M.  R.  XIV,  Panthereaz,  i453,  Arch.  Fr.,  en- 
core en  1702,  Rev.  hist.  Vaud,  XIV,  55  ;  de  panthaira,  barrière, 
et  suffixe  collectif  aie.  Epantaires,  loc.  à  Boussens,  pour  es  pan- 
taires.  A  la  Panteire  ou  à  la  Barrière,  maison  près  Givisiez 
(Kuenlin)  :  localités,  terrains  enclos  de  plusieurs  barrières  ;  le 
Paniharacum,  xii«  s.  (Penthéréaz)  du  Cart.  Haut-Crôt  est  une 
graphie  de  notaire.  Quant  à  notre  pantaire,  porte  à  claire-voie 
d  un  terrain  clos,  c'est  sans  doute  le  même  que  pantière,  filet,  du 
laûn  pantherum,  grec  pantherion,  une  porte  à  claire-voie  pou- 
vant se  comparer  à  un  filet  tendu.  Dans  le  dép.  de  TAin,  on  dit 
pentière  pour  la  pente  d'une  montagne,  et  la  forme  correspon- 
dante vaudoise  serait  penteire.  Mais  les  orthographes  anciennes  : 
Pancerea,  Pantherea,  et  le  double  nom  fribourgeois  :  Pantaire- 
Barrière,  excluent  cette  étymologie  et  rattachent  ce  nom  à  celle 
que  nous  adoptons. 

Pentherens,  territoire  à  Collombier  =  chez  les  descendants  de 
Penthari,  de  *  Pento  (Fôrstm.  a  le  fém.  Penta)  et  hari^  guer- 
rier. Fôrstm.,  984. 

Penthes,  loc.  avec  château  à  Pregny,  Genève  ;  probablement  le 
même,  au  pluriel,  que  Penthaz,  voir  ci-dessus.  Notons  toutefois 
que  d'Arbois  de  Jubainville  tire  un  Pentes  en  France,  de  €  do- 
maine de  Pentos,  n.  pr.  gaulois,  syn.  du  latin  Quintus.  » 

M.  D.  SEC.    SÉRIE,  TOME  VH  12 

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338  PEPIN  —  PERCHE 

En  Pépin,  ham.  de  Sorens,  Fribourg  ;  Pépinet,  pàtnraipe  de 
Randogpne,  Valais  ;  loc.  à  La  Chaux,  Cossonay.  Viendraient-ils  de 
Pipiriy  Pépin,  n.  pr.  germain  ? 

Pépinet,  rue  et  place  à  Lausanne,  molendinum  de  Pipinety 
1286,  molendina  sita  versus  Pipinet,  1837,  duos  posiellas  de 
Pipinet,  postella  de  Pigpignet  et  Pypinetj  Ck>mptes  de  la  ville 
inférieure  de  Lausanne,  1475-1476,  M,  R  XXVIII  258  et  suiv., 
276,  826-27,  plus  tard  Pepinet  et  au  xvn«  s.  Pépinet  d'après 
une  note  de  M.  B.  Dumur. 

L'orthographe  Pigpignet  est  très  intëressante.  Beaucoup  de  Lausan- 
nois prononcent  aujourd'hui  encore  Pimpinet,  or  le  g  a  été  souvent  em- 
ployé au  moyen  âge  pour  rendre  le  son  nasal  ;  on  a  écrit  Pagpignie  pour 
Pampigny.  Voir  d'autres  exemples  à  Suen.  Ce  nom  se  prononçait  donc 
déjà  Pîmpinet  au  xv«  s.  En  4656,  nous  écrit  M.  B.  Dumur,  maître  Guil- 
laume Pimpinet  de  Gex,  tanneur,  fut  reçu  habitant  de  Lausanne.  On  au- 
rait pu  songer  à  un  rapprochement  entre  ce  nom  de  famille  et  la  pro- 
nonciation nasale  du  nom  du  quartier.  L'orthographe  Pigpignet  de  1475, 
antérieure  de  deux  siècles  à  l'arrivée  de  cette  famille,  tranche  la  ques- 
tion. 

Cette  orth.  Pigpignet  nous  fournit  l'étymologie  probable.  La  3®  syllabe 
nous  donne  le  témoignage  d'un  ancien  son  mouillé  dès  longtemps  dis- 
paru comme  dans  signet,  prononcé  sinet  dès  le  xnxo  s.  comme  le  montre 
l'orth.  sinet  dans  des  textes  de  cette  époque.  C'est  donc  l'équivalent  de 
*  Pimpigney,  soit  propriété  d'un  Pempenias,  —  voir  Pampigny,  — 
Gallo-Romain  qui  habitait  jadis  ce  quartier  du  vicus  de  Lousonna.  Pour 
faire  de  cette  hypothèse  une  certitude,  il  faudrait  trouver  des  formes 
comme  Pigpigniei,  Pigpignei^  qui  prouveraient  la  dérivation  du  suffixe 
iacum. 

Peraboty  loc.  à  Lausanne,  Perabot,  1284,  Perrabotj  1288,, 
Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  611,  687  ;  Perrabot  ou  Payraboz,  m.  à 
La  Roche,  Frib.,  Pierabot,  i8i4,  synonymes  de  Pierre  à  Bot 
sur  Neuchâtel,  Perrabot^  1191  ;  localité  qui  tire  son  nom  d'un 
beau  bloc  erratique,  ainsi  appelé,  dit-on,  à  cause  de  sa  ressem- 
blance avec  un  gigantesque  crapaud,  bot,  accroupi.  Nous  y  voyons 
plutôt  un  génitif  :  pierre  à  bot,  du  crapaud,  qui  cherche  volon- 
tiers un  gîte  sous  les  pierres.  Pierrabeaa,  loc.  à  Gourtepin,  est 
sans  doute  un  Pierre  à  bot. 

Perche,  pâturage,  Ormonts  ;  m.  à  Morens  et  Corminbœuf,  loc. 


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PERGIA   --    PERRAUSAZ  339 

à  Courtemautniy  et  Porrentruy  ;  diminutifs,  Pepchel  à  Damvant, 
Poirahet  à  Reclère,  P^rchatte  à  Undervelier,  les  3  Jura  bernois  ; 
du  latin  pertica  qui  s'appliquait  au  terrain  entier  affecté  à  une 
culture  par  une  ou  plusieurs  familles. 

Pepcîa,  Sex  — ,  alpes  de  Bex  ;  Pierre  Percia,  alpes  de  Mon- 
treux  ;  Têta  Perfla,  alpes  de  Finhaut,  permutation  s-f  =  rocher, 
pierre,  tète  percée. 

Perles,  nom  fr.  de  Pieterlen,  D.  Bûren,  Per/a,  1228,  M.  R. 
VI,  1255,  F.  B.  II,  Pella,  1276,  Berilo,  1280,  Peter lo y  i255,  F. 
B.  II,  Bieterlo,  1282,  i3oi,  F.  B.  IV,  52,  Beyierlony  i332,  Bie~ 
terloriy  i342,  etc.  ;  le  fr.  est  une  corruption  du  nom  allemand 
Peterlo  =  petit  Pierre  ;  rien  de  commun  avec  le  culte  de  Bel, 
comme  le  veut  le  DIct.  géogr.  suisse  Attinger. 

Peply,  C.  Genève,  Perliacum,  xii«  s.  et  1170,  M.  G.  II,  24, 
37,  Perliey  i23i,  1298,  Perlier^  i332,  1374,  M.  G.  IV,  XIV  et 
XVIII  ;  de  (fundum)  Perilliacum,  domaine  d'un  Perillius,  gen- 
tilice  romain. 

Pepoux,  m.  à  l'Etivaz  ;  probablement  pour  Perron,  Perru. 

Pepp,  racine,  de  petra^  pierre,  fournit  une  très  nombreuse  fa- 
mille de  noms  et  de  localités  que  nous  essayons  de  grouper  avec 
un  exemple  de  chaque  forme.  On  rencontre  assez  souvent  des 
formes  avec  un  seul  r,  formes  plus  anciennes  du  v.  fr.  père,  pa- 
tois pirOf  par  exemple  eis  Grosses  Pères  à  Vercorin,  1264. 

Y  Peppaches  à  Lens  et  Venthône  ;  suffixe  augm.  ache. 

Peppallaz,  7  loc.  Vaud  et  Frib.,  Peppailles,  Mont,  Pépaille, 
Rougemont,  Peppela,  Saintr Aubin,  Neuch.  ;  de  perr,  peyr  = 
pierre,  et  su£P.  dim.  ou  dépréciatif  aille,  Epépalles  à  Montche- 
rand,  le  même  avec  soudure  de  l'article  es. 

La  Peppaudette(ettaz),  ham.  de  PuUy  ;  la  Pépaudette  à  Giez, 
les  Peppoudes,  m.  à  Montpreveyres  ;  paraissent  dériver  non  de 
pierre,  mais  du  n.  pr.  Perraud  et  Perroud,  familles  connues 
dans  le  pays. 

Peppausaz,  18  loc.  Vaud  et  Frib.  ;  Pepaousa,  ham.  de  Trey- 
vaux,  Peppau  à  Villeneuve,  Peppeux  à  Vouvry,  à  Yverdon,  Pé- 
ponse  à  Peney-Satigny  et  à  Moutier,  Peppouse,  Yens,  etc.  Pep- 


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340  PERREFITTE  —  PBRRIS   BLANCS 

reuses,  Colombier-Neuch.  ;  Perrouges  à  La  Tour  ;  Pirrogière 
à  Nax,  Valais,  collectif  ;  du  m.  et  f.  de  1  adj.  latin  petrosuSj  pier- 
reux. Perposalle  à  Ollon  ;  Pepposet,  ham.  de  Grandson  et  3  loc.; 
Pepposy,  Bonvillars,  dim.  du  précédent. 

PeppeÛtte  ou  PîeppeÛtle,  D.  Moutier,  Berne,  Pierrefite,  1296 
=  petrafictay  pierre  fichée,  plantée  ; 

Peppet,  Peppex  et  Peppey,  une  20®  de  loc.  ;  Peppez  à  Roug^ 
mont,  Pepey,  Echichens,  Martig-ny,  Porsel  ;  Peppay,  Troistor- 
rents,  Pereys,  1867  ;  Pepay  à  Chesières,  Peppy,  Château-d'Œx 
et  Ghâtel-sur-Montsalvens,  les  Peppîx  ou  Peppis  à  Saint-Maurice, 
Perry  en  1722  ;  Peppéaz  à  Rances,  Peppeye  à  Giez  ;  de  perr, 
et  suffixes  collectifs  ey^  ex^  ixy  fém.  eye,  du  latin  etuniy  eta  : 
lieux  où  abondent  les  pierres.  Peppec  à  Chalais,  Valais  ;  le  même 
avec  suff.  valaisan  ec  =  ey.  Pepeyposset  à  Oulens  =:  pierrier 
rouge,  terre  pierreuse  rougeâtiHî. 

Peppevuît,  une  i2«  de  loc.  Vaud  et  Frib.,  Peppevuet,  3  loc, 
Pepvuit  à  Villeneuve,  Frib.,  Pîeppavuet  à  Porsel,  Peîpeîvual  à 
Bossonens,  et  avec  la  permutation  r-l  :  Pellevuet  à  Besencens, 
Pelevuel,  Plllevuit,  5  loc.,  Pilivul,  plutôt  Pilivui  à  Illens, 
1252,  Piliwit  à  Autigny,  i44i-  Cette  série  présente  les  mots  pa- 
tois recueillis  par  Bridel  :  perreuoné,  monceau  de  pierres,  et  />er- 
reooué,  pellevouet,  origan,  thym  serpolet.  Le  premier  =  per- 
ruetj  perrouety  avec  un  v  intercalé.  D'un  autre  côté,  pour  les 
formes  en  1,  le  v.  fr,  a  pelluette  ou  peluette,  s.  f.,  piloselle,  com- 
posée à  feuilles  velues,  de  pela  et  sufiF.  et,  Pellevuet  pourrait  aussi 
être  le  même  mot,  avec  un  v  intercalé,  chose  fréquente  en  patois. 

Peppeype,  i5  loc.  Vaud  et  Frib.,  Peppeîpe,  Bagnes,  etc.,  Pep- 
pièpe,  5  ;  de  Tadj.  bas  latin  petraria^  carrière  de  pierres.  Peppe- 
pet,  Conthey,  Vufflens,  Saint-Prex,  Gland,  dim. 

Es  Peppinnes,  loc.  à  Monthey,  dans  les  glariers  de  la  Vièze  ; 
adj.  du  \di\AXi  pétri  nos  (terras),  (terres)  pierreuses. 

Peppis  blancs,  les  — ,  2  loc.  alpes  de  Bex  à  Javernaz  et  Arg-en- 
tine  =  pierriers  blancs,  à  cause  de  la  blancheur  des  blocs  de  cal« 
caire  urgonien. 


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PERROC   —   PERTE  341 

Peppoc,  pâturage  et  grlacier,  vall.  d'Hérens,  Valais,  lo  Biognio 
de  PerretZy  1290  ;  syn.  de  Perey  (ec,  oc  =  ey,  voir  Biolec). 

Perrolaz,  Aigle  et  Fully,  Pérolles,  Frib.,  Perules,  1269,  ^^^' 
lion,  XII,  95,  Perrolay  1409,  Pyroules,  i4i3  ;  Peppollcs  à  TEti- 
vaz,  Peyrollaz  à  Morges,  Peypoules,  Bulle,  Py roule,  i35o,  es 
Pirules  à  Granges,  1226,  Péraulaz  à  Belmont,  Péralaz,  Mau- 
borget  ;  de  perr,  p^yt*^  pierre  et  suflF.  dim.  oie. 

Perron,  Praz  — ,  2  loc.  Château-d'Œx  ;  Grand  et  Petit  — , 
sommets,  vall.  du  Trient  ;  Zan  (champ)  Perron  sur  Conthey  ; 
Perront  (fausse  orth.),  sommet  vall.  de  Nendaz  ;  du  bas  latin 
petronem,  de  pierre  ;  en  Dauphiné,  peiroriy  sommet  rocheux  et 
nu. 

Perroy,  D.  Rolle,  Pirrhois,  910,  Rég.  gen.,  35,  villa  Petreio, 
955,  villa  PetroiOy  ioi3,  M.  G.  XIV,  villa  Perroy,  xi«  s.,  Cart. 
de  Cluny  et  de  Saintr Vincent  de  Mâcon  ;  ager  Petriacensis,  966, 
Perruys,  1172,  Perrueys,  1172,  etc.  =  (fandum)  Petreium, 
du  gentilice  Petreius  pris  adjectivement.  D'après  Jubainville, 
p.  44o,  il  s'agissait  d'une  localité  du  Maçonnais.  Nous  supposons 
qu'il  la  situe  ainsi  parce  que  c'est  une  terre  de  Cluny  ;  mais  notre 
Perroy  appartenait  à  Cluny  et  nous  pensons  qu'il  ne  s'agit  que 
d'une  seule  localité.  Au  reste  cela  ne  change  rien  à  l'étymologie. 

Perpu,  forêt  à  Estavanens,  Gruyère;  Perrues,  m.  à  Matran, 
le  Peroax,  m.  à  l'Etivaz,  le  Perruz,  2  pâturages,  alpes  de  Châ- 
teau-d'Œx  ;  de  perr  et  suffixe  augm.  u,  latin  utum, 

Peppuel,  5  loc.,  Péruel  à  Gilly,  Peppouet  à  Cuarnens  et  Tré- 
lex,  diminutif  du  précédent,  perru-et  =  localité  un  peu  pierreuse 
ou  petite  localité  pierreuse,  le  diminutif  pouvant  concerner  le  lieu 
ou  la  qualité. 

La  Pepputannaz,  gorge  du  torrent  de  la  Frasse  à  Château- 
d'Œx  ;  de  l'adj.  perru,  pierreux,  et  tannaz,  caverne,  gorge  :  la 
gorge  pierreuse. 

Le  Peple  d'Aveneire,  passage  de  rochers,  alpes  de  Villeneuve, 
Lanche  di  Peple,  alpes  de  l'Etivaz,  Perte  à  Bovey,  alpes  de 
Charmey  ;  Pepte  à  I'Oups  à  La  Chaux  ;  le  Pepte  de  rAiguilIon 
près  Baulmes  ;   Peptuis  à  Morgins  et  Ormont^essous^  Peptuis 


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342  PERTIT  —  PESEUX 

de  Bonaudon,  alpes  de  Montreux,  Pierre-Perluis,  Jura  bernois, 
Pierra  pertusch^  i342  ;  Perte  de  la  Tinna,  ancien  nom  du  défilé 
de  la  Tine  près  Rossînières,  Pertet,  5  loc.  Frib.  ;  Pertis  à  Bon- 
nefontaine,  la  Pertusaz,  alpe,  vallée  de  THongrin  ;  dérivés  divers 
de  pertuiSf  subst.  verbal  du  v.  fr.  pertuisier^  percer.  Quant  à 
perte,  patois  perte,  trou,  il  suppose  un  déplacement  de  Taccent 
diflicile  à  expliquer,  mais  il  est  évidemment  de  la  môme  origine, 
racine  indo^erm.  berdhy  grec  perihôy  percer,  briser. 

I^ertit,  ham.  de  Montreux  ;  peut-être  participe  passé  pertit,  de 
partir,  séparer,  partager,  pris  adjectivement  ;  le  manque  de  formes 
anclenûes  ne  permet  pas  de  conclure. 

Péry,  D.  Courtelary,  Berne,  ail.  Baderichj  villa  Bederica, 
884,  BidericuSy  962,  Perily  ii48,  1179,  Perrily  1228,  Periy 
1285,  etc.  —  Biderich,  i2tA,  Piderich,  1287,  Bidrich^  1826; 
du  n,  pr.  gpermain  Badurih,  Paturih,  riche  en  combats.  Les 
formes  anciennes  montrent  que  les  p,  b  ont  permuté  déjà  en  alle- 
mand. 

Fesay  ou  Pezay,  ham.  de  Presinges,  Genève  ;  Bachet  de  Pe- 
aey  ou  Pesay,  ham.  de  Lancy,  Genève  ;  pour  Bachet,  voir  Bâche  ; 
celui-ci,  Pesay j  1268,  Pesei/y  1821,  Pesais  181 1,  M.  G.  XIV  et 
XVIlh  D'autres  indications  se  rapportent  à  l'un  des  deux  :  St. 
de  Pisis,  1188,  Pisis,  1288,  Amodric  de  Peseiz,  1268,  M.  G. 
XIV  et  VII.  Gatschet  en  fait  des  Picetum,  bois  de  pins.  Mais  ce- 
lui-ci a  gardé  en  français  le  double  ss  dans  Pessey  et  pesse.  Ce 
sont  des  pisetum,  de  pisum,  pois  .=  champs  de  pois  ;  de  même 
Pez<S  près  Arconciel,  Frib. 

Le  Kég.  gen.,  K18,  donne  pour  le  Pesay  de  Lancy  la  forme  Piciacas, 
que  nous  n'avons  pas  rencontrée.  C'est,  pensons-nous,  une  interpréta- 
iiûa.  Mais  le  gentilice  Pitius,  d'où  dérive  Piciacus,  aurait  donné  Pécy, 
Pissy  comme  en  France  (voir  Jubainville,  193)  ou  encore  Pizy  et  non 


Pesières,  champs  à  Vevey,  1286,  Pezeyres  à  Chavannes-le- 
Chéne  et  Blonay  ;  de  pisariaSy  champ  de  pois. 

Peseux,  C.  Neuchâtel,  PusuSy  1191,  PusoZy  1196,  Posoys, 
la-j^,  PoysouSy  iî8i,  Pusuey  1289,  Pisuely  i856,  Pisouly  1878, 


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PESSE  —  PEU  343 

Puseuz  et  Peseulxy  1487,  Matile,  Pissaez,  i4o3,  Pissouz,  i4i9» 
PasieaXy  i465,  PeseuXy  i466,  M.  N.  XXVIII  et  XLI,  170,  172  ; 
de  puteolunij  dim.  de  puteum,  puits,  et  non  de  Pes  saltns,  pied  de 
la  forêt,  comme  l'explique  Guilbert,  Glossaire  neuch.,  a«éd.,  160. 
Quant  à  Pasiacum^  i4i6^  1428,  M.  N.  XLI,  c'est  une  graphie  de 
ootaire,  calquée  sur  les  nombreux  noms  en  iacum. 

Pesse,  Noville,  La  Tour  ;  de  pesse^  latin  picea,  sapin  rouge. 
Pesset  à  Grésu,  Pessette,  Pessettaz,  Bassins,  Attalens,  diminu- 
tifs ;  Pesso  à  Conthej,  de  pesse  ;  de  picetum,  bois  de  pesses.  Pes- 
sevaux,  loc.  à  Aigle,  plans  de  1718  =  vallée  des  pesses.  Le  Pes- 
sey,  ham.  de  Longirod,  aurait  une  autre  origine  d'après  la  forme 
Poiseorde  1264,  Dict.  hist.  Vaud,  p.  749. 

Pessenaz,  loc.  à  Gonthej,  et  Pessonay  ou  Pesscmnayre,  loc. 
à  Chessel,  D.  Aigle  =  poissine,  poissonnière  ;  vivier. 

Pesseux,  Pessoz,  etc.,  voir  Pissot. 

Petou,  etc.,  voir  Pou. 

Pétpa  Félix,  forêt  et  col  sur  Vaulion,  Pierra-Fulliz  et  Pier- 
rajuly,  ijS6 y  Pierra  fuliZy  1807,  i344>  Peira  fellix,  i34o, 
Pierra  Fully^  i343,  Matile  ;  Pierraz  Fulix,  i488,  Pierra 
Fallifj  1499,  Pierre  Foëlix^  i6i4  =  pierre  de  Folly,  du  bois 
feuillu.  Les  légendes  sur  le  nom  de  Petra  felix,  pierre  heureuse, 
sont  naturellement  dues  à  une  fausse  interprétation  du  nom,  pos- 
térieure au  xve  s. 

La  Petroulaz,  pâturage,  Jura  de  la  Rippe  ;  au  premier  abord 
de  petra,  pierre,  et  suffixe  diminutif  bas  latin  ola,  patois  oula,  la 
petite  Pierre,  soit  petit  pâturage  pierreux  ;  seulement,  à  part  le 
nom  de  Petrafelix,  qui  est  moderne,  le  t  de  Petra  s'est  constam- 
ment assimilé  avec  r,  perr  ou  pierr,  on  devrait  avoir  Perroulaz, 
Perrolaz.  Il  faut  chercher  ailleurs.  Bridel  donne  «  Pefré,  s.  m., 
pré  marécageux  où  le  pied  enfonce,  où  l'on  pétrit  (Nyon).  »  Nous 
dirions  plutôt  où  l'on  s'empêtre^  v.  fr.  empestrer,  de  pastoria, 
entraves.  Si  Ton  rapproche  Petroulaz  de  Pétré,  ce  serait  un  petit 
pâturage  plus  ou  moins  marécageux. 

Pea^  très  fréquent  dans  le  Jura  bernois,  Peu-Chapatte,  —  Pé- 
quignot,  —  Claude,  —  Girard,  etc.  ;  Combe  des  Peux  à  Roche- 


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ÎU4  PEUFFEYRE   —   PEVRAY 

fort,  le  bois  du.  peux  de  Neuchâtel,  1626  (Jeunet,  p.  ii4)  ;  Pau 
aux  Bois,  Jura  bernois  ;  le  Pei,  sommet  à  Bourç-Saint- Pierre,  le 
Pey  Rond,  sommet  sur  Ardon,  le,  les  Paz  ronds,  3  sommets 
Entremont  ;  Poays  à  Ursins,  Lavanchy-Poy,  Ormoots  ;  es 
Pueys,  5  loc.  Frib.  ;  Puey  à  Vevey  et  4  Frîb.  ;  au  Puil,  ham.  sur 
Riez,  loc.  à  Neyruz,  Autigny  ;  le  Puy,  soit  crét,  des  Fourches  à 
Orbe,  et  loc.  à  Conthej,  Charrat  et  Nendaz,  Valais,  au  Puis  à 
Aigle  sur  Vers  Pousaz  ;  Sur  le  Puits,  crêt  à  Bioley-Mag-noud,  Coi> 
revon,  La  Sarraz,  autrefois  Poy  :  un  acte  de  Matile,  i344>  fixant 
les  Itniites  de  La  Sarraz,  nomme  le  poix  de  Wichimont  ou  mo- 
laruim  de  Wichimonz,  le  poix  ou  mont  de  Ruery  (Rueyres),  et  le 
poix  de  Montaust.  Poy  se  trouve  aussi  dans  les  chartes  valai- 
saunes  de  Sion,  1266  :  Un  Benedictus  dol  Poy,  Du  latin  podiu/riy 
efitrade  de  théâtre,  qui  a  passé  en  français  avec  le  sens  de  colline, 
mont  :  en  1249,  Ans.  de  Billens  donne  à  Pierre  de  Savoie  ce  qu'il 
possède  in  Podio  de  Romont,  Zeerleder,  I  ;  on  connaît  les  Puy 
d'Auvergne,  les  Peu  ou  Pué  du  Berry  et  les  Poët  du  Dauphiné. 
Far  contre  les  Puits  de  la  plaine  de  TOrbe  :  marais  du  Puits  à 
Bavob  et  ailleurs  à  Pompaples,  à  Orny,  sont  des  sources,  nom- 
breuses dans  cette  partie  du  marais. 

La  Peuffeype,  ham.  et  Champ  Peufler  à  Bex  ;  au  Peuffet, 
prés  à  Noville,  es  Puffet  ou  Peffés  à  Vouvry,  à  la  Poffeyre, 
vigne  k  Lutry  ;  sans  doute  parents  du  patois  peuffet^  puffet^  di- 
minutifs de  pousse^  poussière,  avec  permutation  s-f,  allusion  pro- 
bable à  un  terrain  léger,  s'enlevant  facilement  en  poussière. 

Petitex  à  Salvan,  Valais,  les  Peutels,  ham.  à  Jussy,  Genève 
(mare)  ;  Peutet,  Peut!,  Peutîx,  Peuty,  6  loc.  Valais  ;  d'après 
M,  Bonnard  (in  litt.),  de  putidus,  laid,  voir  pouet.  Peut-être 
quelquefois  autre  forme  de  Pautex  :  le  Peutit  de  Monthey,  Peut i y 
1819,  était  un  Pautey^  1696,  et  le  Pautex  d'Aigle  s'appelle  aussi 
Peutex,  voir  Pautex, 

Pevray,  maison  et  loc.  à  Ëclépens  =  (fundum)  Piperacum^ 
domaÎDe  d'un  Piper,  cognomen  romain.  Piperacum  a  donné  les 
Pibrac  et  Pebrac  de  France,  et  Piper  le  village  de  Poivre  (Aube), 
Piper,  1202  (Jubainville)  ;  voir  cependant  Pevret. 


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PÉVRET  —   PIGNE  345 

Pévpet,  loc.  à  Pully,  en  Pevrey,  champ  à  Villars-Tiercelin, 
Champ  Pévraz  à  Saint-Cierges  ;  de  piperetum^  endroit  où 
abondent  les  menthes,  patois  peoria. 

Au  Pex,  Pez,  2  loc.  Berolle  et  Ballens,  ruisseau,  marais  et  pe- 
tit lac  ou  puits  naturel  ;  de  puteum^  puits. 

Peypes,  hara.  de  Peyres-et-Possens,  D.  Moudon,  Pairi,  1228, 
1280,  Payri,  1264,  M.  R.  VI,  i4i  ;  probablement  autre  forme  de 
pierre,  provençal  peine j  peyre. 

Pezé,  Pezeype,  voir  Pesay. 

Philling,  Granges  — ,  voir  Filling. 

Piamont,  loc.  à  Domdidier,  Mex,  etc.  ;  probabl.  Plat  mont. 

Pichoax^  voir  Pissou. 

Piémont,  m.  à  Courtelary  =  pied  (du)  mont. 

Pieppabesse,- baisse,  voir  Besse. 

Pieppe  à  Bot,  voir  Perabot. 

Pieppafoptsclia,  ham.  près  Fribourg  ;  du  patois  fortscha, 
fourchu  :  pierre  fourchue  ou  fendue,  à  cause  d'un  bloc  erratique 
—  peut-être  un  dolmen  —  remarquable,  fendu  en  deux  ;  une 
autre  Pierra  fortscha  se  trouve  près  de  Berlens,  Fribourg. 

La  Pieppaz,  alpe  de  Bourg-Saint-Pierre,  Entremont;  sans 
doute  le  pratum  de  Lapide  (Pierre),  i235,  M.  R.  XXIX,  820. 

Les  Piepponnes,  lieux  rocheux,  pierriers  au  fond  du  vallon  de 
Javernaz,  alpes  de  Bex  ;  correspondant  fém.  de  Perron,  du  bas 
latin  petronem^  de  pierre  ;  voir  Perron. 

Pieulieuse,  voir  Pouillerel. 

Pieppafùz,  m.  à  Vaux  =  pierre  à  feu,  terrain  siliceux  où  des 
étincelles  jaillissent  sous  la  pioche  du  laboureur. 

Pieppedap,  plateau  rocheux  dominant  le  cirque  de  Creux  de 
Champ;  fausse  orth.  pour  Pierre-Dard  (ou  Perredard),  la 
pierre,  le  rocher  du  Dard,  de  la  cascade  qui  tombe  au-dessous  et 
forme  la  principale  source  de  la  Grande  Eau  naissante. 

Le  Pigne  de  T Allée  (pour  la  Lei),  sommet  près  Zinal,  Valais  ; 
le  Pigne  d'Arolla,  vallée  d'Hérens  ;  dérivé  Têta  Pegnat  ou  mieux 
Pegnaz,  alpes  de  Bex  ;  de  *  pinninm,  dérivé  de  pinna^  créneau 


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346  PILAZ   —  PISSOT 

de  maraille^  qui  a  donné  pignon  ;  pinna  est  un  parent  du  celtique 
penn,  sommet,  tète,  auquel  on  pourrait  aussi  rattacher  pigne. 

Pilaz  ou  Pile  (Pille,  carte  Siegfried,  prononcé  comme  ville), 
pâturage  du  Jura  à  Saint^Gergues  ;  peut-être  du  v.  fr.  pilley  vase 
et  pile  (pila),  mortier  à  pilon,  qui  a  aussi  le  sens  de  citerne,  vais- 
seau ;  c*est  une  métaphore  semblable  à  celle  de  Auge.  La  Pilaz  est 
enfoncée,  surtout  la  Pile-Dessous,  entre  des  coteaux  qui  la  domi- 
nent de  2  à  3oo  m. 

Pîllevuil,  voir  Perrevouet. 

Piraz,  loc.  à  Vex  ;  du  patois  pira^  pierre  ;  de  même  un  champ 
de  Piraz-grand  à  Troinex,  Genève,  Petra  magna  en  1276,  jadis 
un  menhir  de  aS  p.  de  hauteur,  M.  G.  XIV,  87,  et  V,  5o5  ;  en 
Pipy,  loc.  à  Ayent,  collectif;  du  leiim  petretunif  lieu  pierreux. 

Pipollière  à  Plan-les-Ouates,  Genève  ;  pirole,  petite  pierre,  et 
coll.  ière  ;  lieu  graveleux. 

Pissevache,  cascade  près  Vemajaz,  Valais.  Gatschet,  trouvant 
rétjmologie  qui  se  présente  tout  naturellement,  inesthétique,  — 
«  unâsthetisch,  »  —  le  tire  «  du  v.  h.  ail.  puzzin-wag,  source 
jaillissante  :  vue  d'en  bas,  la  cascade  a  Tair  d'une  source  jaillissant 
du  rocher.  Mais,  outre  que  les  transformations  du  mot  seraient 
bien  difficiles  et  que  les  intermédiaires  manquent,  il  7  a  d'autres 
raisons  :  i<^  Nous  avons  plusieurs  autres  Pissevache,  ruisseau 
à  Hermenches,  D.  Moudon,  un  autre  à  Bossy,  Genève,  ce  nom  est 
porté  aussi  par  le  nant  des  Grattes  à  Genève  ;  d'après  Gali£Pe, 
d'autres  encore  en  Savoie,  et  il  y  a  Pîssechèvpe,  cascade  du  tor- 
rent de  Morcles  ;  2<^  les  paysans  qui  ont  nommé  ces  cours  d'eau  ne 
se  piquent  pas  d'esthétique,  comme  le  montrent  les  mots  suivants  ; 
3^  le  romanche  emploie  la  même  figure  :  val  Pischa^  Pischa  da 
daint,  vall.  de  Munster,  Pisciadello  à  la  Bernina,  etc.  ;  du  ro- 
manche pischy  urine. 

Pissot,  torrent  à  Lourtier  de  Bagnes,  loc.  à  OUon,  torrent  à 
Villeneuve,  gorges  à  l'Etivaz,  pâturage  à  Albeuve  ;  Pessot  à  Nei- 
rivue.  Broc,  Corbeyrier,  Vouvry  ;  cascade  sur  Muraz,  D.  Mon- 
they  ;  Pissez  à  Vionnaz,  les  Pessottes  à  CoUonge,  Pessoz,  tor- 
rent, affluent  de  la  Lizerne,  cascade  de  la  Salenze  sur  Saillon  ; 


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PIZY  —   PLAINPALAIS  347 

Pezot(ts)  à  Conthej  ;  Pesseux,  ruisseau  à  Trient  et  torrent  à 
Saint-Martin  d'Hérens  ;  le  Pissoir,  sommet  glacé  à  Trient  et  ruis- 
seau à  O^ns,  le  Pissioux  à  Gheyres  ;  Pecheux,  alpes  de  Saint- 
Gingolph  et  de  Trient  ;  le  Pissoux,  gorges  du  Doubs  près  Ghaux- 
de-Fonds,  Pichoux  (ou  Pissou),  gorge  et  cascade  de  la  Some  et 
gorges  près  Courgenay  et  Boécourt,  la  Pissausaz  à  Reverolles, 
le  Pischiauc  à  Grône,  Valais  (pour  le  c,  voir  Biolec)  ;  diminutifs, 
Pesseule,  loc.  à  FuUy,  Pessaulaz,  m.  à  Ghâteau-d'Œx.  Pis- 
ehourgraben  à  Louèche-Bains,  comba  dou  Pissyory  i55i,  forme 
germanisée;  un  Pissot  à  Mage,  Valais,  i255. 

Pîzy  ou  Pisy,  D.  Aubonne,  PisiSy  iiSSj  Pesis,  1197,  M.  G. 
XIV,  i5  et  IV,  86,  Pisy,  i235,  Pisis,  1244,  M.  R.  XII,  Guill.  de 
PysiZy  i3o6,  M.  R.  XXXFV,  4i  ;  de  pisis,  dat.  plur.  de  pisum, 
pois,  et  de  pisetuniy  culture  de  pois.  Ges  formes  primitives  empê- 
chent de  le  dériver  de  Piciacum,  domaine  d'un  Pitius,  comme 
Pizy,  Yonne,  Piciacum  au  vu®  s. 

La  Place,  les  Places,  ham.  de  Conthey,  Platea,  1290; 
d'Ayent,  Platea,  1282,  et  de  nombreux  autres  villages  valaisans  ; 
les  Places  à  Fribourg,  les  Plates j  i33o,  et  12  autres  loc.  du  can- 
ton ;  aussi  dans  le  Jura  neuchâtelois  et  bernois  ;  de  platea,  place 
de  ville,  désigne  l'agglomération  principale,  au  moins  à  l'origine. 

Plagne,  D.  Gourtelary,  ail.  Plentsch,  Bleeriy  forme  ail.,  i3ii, 
la  Plagne  ou  Plaigne,  loc.  à  Gimel  et  pâturage  sur  Montreux 
(aussi  Pleniaz)  ;  les  Plagnes,  forêt  sur  Bière,  Plagnoz,  pâtur.  à 
Lessoc  ;  autres  formes  de  plaine,  provençal  planhay  plaigna  ; 
Plagnuit,  ham.  sur  Fully  et  sur  Salvan,  en  Planult  à  Vérossaz, 
Plagnuz  à  Ghâteau-d'Œx,  le  Planlu  à  Cerniat,  Gruyère,  diminu- 
tifs ;  de  planeolam, 

La  Pla(g)nlère,  ham.  de  Châtel-Saint-Denis,  forme  adjective. 
Littré  a  le  masc.  plagnier,  plateau  sur  une  montagne. 

Le  Plain,  les  Plains,  le  Plaignat,  loc.  à  SaintrBrais,  diminu- 
tif, et  les  composés  Plainbois,  Plainfayen  {faginurrij  de  hêtre), 
Plainmont,  loc.  du  Jura  bernois  ;  de  plain,  s.  m.,  anc.  forme  de 
plan  ;  plan  du  bois,  des  hêtres,  du  mont. 

Plainpalais,  Genève,  Palais,  Palacium,  1263,   1269,  Pala- 


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348  PLAIT  —   PLANA   PAYE 

tium,  i34o,  M.  G.  XIV,  60,  Vil,  817,  III,  186,  Planum  pala 
cium^  1475,  PlainpaleXy  xyi©  s.  ;  de  plain  =  plan  et  palais^ 
Une  chronique  de  Genève,  anonyme  et  sans  date  —  fin  du  xvi«  s. 
—  dit  :  «  Le  second  monastère  forain  estoit  des  Jacopins,  assis  en 
la  Courraterie  et  estoit  nommé  Palaix  pour  sa  magnificence  et 
grandeur.  >  Mais  ceci  n'est  qu'une  fausse  étymoiogie.  Le  couvent 
des  Jacobins  ou  dominicains  paraît  avoir  été  fondé  justement  en 
1263  où  nous  trouvons  le  mot  Palais  déjà  employé.  Palacium  ne 
serait  qu'une  traduction  latine  du  v.  fr.  palais.  Or  si  Ton  consi- 
dère que  le  terrain  était  alors  une  plaine  marécageuse,  exposée 
aux  inondations  de  TArve  et  du  Rhône,  que  la  grève  du  lac  à  Rive 
se  nommait  également /^a/ue^^^  i3o5,  paloys,  i3o3,  i3o6  ou  jpa- 
ia/js,  i3o6,  Rég.  gen.,  p.  385,  5i5,  4oOj  on  verra  plutôt  dans 
Plainpalais  la  plaine  du  marais,  de  paludetum.  Voyez  aussi  Pa- 
lais. 

Le  Fiait,  ham.  de  Renens,  D.  Lausanne.  Serait-ce  l'emplace- 
ment du  plaît  des  Runinges?  v.  fr.  plaît,  du  latin  placîtum, 
cour,  assises,  assemblée  des  citoyens  d'une  commune  ;  une  charte 
de  ta 38  parle  d'un  W.  de  Plaîs  de  Runens.  Il  y  avait  un  Play t y 
villis  de  Playt  aux  environs  de  Lutry,  i36o,  M.  R.  VII,  un  alleu 
de  Plaîty  et  aujourd'hui  une  rue  de  Sous  Plaît  à  Chexbres,  même 
origine. 

Plamboz,  ham.  du  Locle,  Plambuis  à  Bovernier,  Plambué, 
ham.  de  Collonges,  Valais,  Plambouet  à  FuUy,  Plambuit,  ham. 
de  Lavey  et  d'Ollon  =  plan,  adj.,  et  bois. 

Plf'ime,  loc.  à  Gonthey  =  plane,  permutation  n-m,  comme 
prunier,  prumi. 

Plamproz,  loc.  à  Lourtier  de  Bagnes,  à  Vouvry  =:  plan-pré. 

Plunachaux,  sommet  à  Chàteau-d'Œx  =  chaux,  pâturage^ 
plan*  Plamachaux,  pâturage  à  Ghampéry,  Valais,  même  mot, 
permutation  /i-m. 

PtïiDa  Paye,  ham.  du  Ghâtelard  et  de  Villars,  Frib.,  Planna 

Faye,  i483  =  forêt  plane  de  hêtres  (et  non  plaine  aux  moutons). 

Plan-a-Jeup  à  Salvan  et  Martigny  =  plan  de  la  forêt.   On 


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PLANARD  —   PLANFAYON  349 

trouve  aussi  Planigeur,  c'est  alors  la  forêt,  la  joux  plane.  Plan- 
la-Jeux  de  Vionnaz  était  une  planna  Jear^  1728,  1770. 

Planard,  nombreuses  loc.  Vaud  et  Valais,  sufiF.  augm.  ard  = 
l^rand  plan. 

Plana vy,  loc.  à  Yvorne  ;  de  via  =  route  plane. 

Planaz,  nombr.  loc.  et  Plannaz,  Salvan,  Pliannes,  patois  fri- 
bourgeois;  fém.  de  plan,  adj.  =  lieux  plans,  plats. 

Planchamp,  ham.  de  Montreux  et  ailleurs  ;  de  planum  cam- 
punij  champ  plan. 

Planches,  D.  de  Vevey  et  nombreux  ham.  et  très  nombreux 
lieux-dits  ;  dim.  Planchettes,  du  fr.  planche,  latin  planca,  au 
«ens  d'espace  de  terrain. 

Planchemont  à  Moudon  =:  planche  du  mont. 

Planchy  à  Bulle,  Planchi,  1277,  Planchixy  1379,  ®*  Plai*- 
<^his,  champs  à  Porrentruy,  collectifs  de  Planche. 

Plancudrey,  ham.  de  Villeneuve  =  plan  de  la  coudraie,  des 
•coudriers. 

Plandarei  à  Conthey  =  Plandarrey,  plan  d'arrière. 

Planereuse,  alpe  sur  un  plan  au-dessus  de  la  Reuse  de  Sa- 
leina,  val  Ferret  =  Plane  de  la  Reuse. 

Planée,  loc.  aux  Verrières;  de  planata;  Plané,  Planet, 
Planneau  (ou  Planeau)  à  Vionnaz,  es  Planettes  à  Ghardonne, 
Planette  (Venthône),  dim.  de  plan. 

Planellet,  sommet  sur  Vouvrj,  petit  plateau  au  sommet,  et 
Planélet  à  Vionnaz,  doubles  diminutifs,  el-et. 

Planex,  Planey,  Plany,  Plenay  ;  collectifs  de  plan,  avec  suf- 
fixes coll.  ex,  ey,  y. 

Planeyse,  plaine  à  Colombier,  Neuch.,  Planeise  à  Payeme, 
Planaize  à  Boussens,  Planaise,  Saint-Saphorin-Morges,  Planisse 
k  Chesières,  à  Saint-Léonard,  Planessy,  i448,  Planige  à  Ven- 
thône, Planey  si,  i36i,  Planigy  à  Salquenen,  Planazi  à  Bagnes  ; 
deplanitia, 

Planfayon,  D.  Singine,  Frib.,  ail.  Plaffeyen,  Planfeiun, 
ii48,  Donat.  Haut.,  Plan/eun^  1228,  M.  R.  VI,  24,  Planfaion, 
1287,  F.  B.  II,  i423,  R.  dipl.  VII,  i56,  Plainfaon,  i453;  autre 


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350  PLAN   PAYE   —  PLATTA 

loc.  à  Ropraz  ;  de  plariy  adj.,  et/ayon,  dim.  de  faye,  de  fageia 
=  petit  bois  plat  de  hêtres  ;  peut-être  aussi  de  faye,  brebis  ;  ce 
serait  alors  la  plaine  aux  brebis. 

Plan  Paye,  ham.  de  Massonnens  et  loc.  Matran  ;  de  plan,  s. 
m.,  plateau  et  faye,  àe  fageia  =  plan  de  la  hêtraie. 

Plan-Fey  ou  Planfey,  5  loc.  ;  de  plan  eifagetam^  Vune  Piano 
Facto,  i4o2,  M.  R.  a,  II,  a5,  même  sens. 

Plan-Folliaz,  plus.  loc.  =  plan  de  la  feuille,  du  bois  feuillu. 

Plan-Fromentin,  ham.  Ormont-dessus  ;  plan  et  n.  propre  (fa- 
mille des  Ormonts). 

Plan-Ievpaz,  loc.  à  Montreux  =  plan  de  la  leyvraZy  du  lièvre. 

Es  Plannes,  loc.  Albeuve,  Villeneuve  ;  Muraz  et  Leytron,  Va- 
lais ;  peut-être  aux  plaines,  peut-être  aussi  aux  Planes,  aux  érables 
Planes. 

Plan-Névé,  glaciers,  Bex  et  Salvan  s=  plan  du  névé,  de  la 
neige. 

Plans  sadoz,  atlas  Siegfried,  ou  Plançades,  carte  Dufour,. 
large  plateau  de  pâturages  doucement  inclinés  au  Saint-Bernard 
=  plans  sades,  v.  fr.  sade,  doux,  agréable. 

Plan  Sayaz,  alpe  d'Ollon  ;  plan  de  l'arête,  voir  Sega. 

Plan-Seujet,  haro,  sur  Bex  =  plan  des  saules  ;  voir  Seujet. 

La  Plantaz,  une  3o^  de  lieux-dits,  aussi  la  Planta,  Sion,  la 
Planteau  à  Evionnaz  (Plantez)  et  Vionnaz,  ou  la  Plantau  (d,  x)^ 
Monthey,  Colombey),  désignant  des  terrains  cultivés,  des  plan- 
tages ;  celui-ci  du  bas  latin  plantât icum,  de  plantare,  planter  ; 
es,  les  Plantaux,  plus,  lieux-dits,  diminutif. 

Plantey  à  Etoy,  Plantay  à  Lavigny,  es  Plantayes  à  Vouvry^ 
es  Plantâtes,  Yens,  1296,  Gilly,  1265,  la  Plantée,  de  planta^' 
tam^  plantatas.  Un  Will.  de  Plantata  à  Liddes,  1228. 

Plasselb,  D.  Singine,  Fribourg,  Blanselp,  i364,  Matile, -P/an- 
naseyva,  1824,  Plannasewa,  1472,  M.  G.  XII,  en  patois  Plana- 
siva  ;  forme  allemande  de  Plana  silva  :  forêt  plane. 

Platta,  vignoble  près  Sion,  Plata,  i243,  Platta,  i3o6,  PlattaZy 
i4i4)  es  Plattes  à  Fiez  ;  de  plat  ;  Plattel  à  Concise,  Platet  à 
Champvent,  diminutifs  ;  Platey  à  Vionnaz,  Platez  à  Montche- 


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PLATURE  —   POIL  DE  CHIEN  351 

rand,  Plattaire  à  Cremin^  Plateyres  à  rAbergement,  collec- 
tifs. 

La  Platare  (ou  l*Eplatiire),  loc.,  plaine  aux  Pommerats,  Jura 
bernois,  et  ham.  aux  Ponts,  Neuchàtel  ;  les  Eplatures,  ham.  de 
la  Chaux-de-Fondsy  pour  es  Platures  ;  de  plat  et  suffixe  collectif 
ure. 

Pleigne,  D.  Delémont,  Berne,  ail.  Pleen,  Plenna^  '^79» 
Plaigne,  1187,  Plenne,  1188,  Blennes,  1213  ;  Pleigne-Seigne, 
ham.  de  Montfaucon,  Franches-Montagnes  ;  autre  orth.  de  plai' 
gne  (voir  plus  haut),  syn.  de  plaine,  adjectif  dans  le  second  =  la 
Saiipie  plaine,  ou  plane,  unie. 

Plenafey,  ham.  de  Saint-Sylvestre  =  forêt  plane  de  hêtres. 

Plenazea  (Pléna-jeur)  à  Bagnes,  pâturage  entouré  de  forêts, 
dzeu  =  joux,  donc  en  pleine  joux. 

Pleujouse,  D.  Porrentruy,  ail.  Blitzhausen^  Blutzhaseriy 
iZl^Oy  Pluiusa,  iio5,  1180,  de  Pluvioso,  ii36-ii52,  Pluviosa, 
1161,  1186,  i2Q5y  Pluiose,  i3o2,  i3o5;  le  latin  signifie  (villa) 
pluviosay  (vicus)  pluuiosus,  village  pluvieux  ;  rallemand  Blitz- 
hausen,  village  des  éclairs^  des  orages.  Le  rapprochement  des 
deux  noms  justifie  Tétymologie  de  pluvieux. 

Plex>  écrit  aussi  Pley  (ou  Plag,  Plaix),  pâturages  à  Muraz, 
Collonges,  Val  d'IUiez,  Valais,  à  Ollon  ;  dérivés  :  Pleyeu  à  Saxon 
et  à  Bagnes  ;  Pléauc,  prés  à  Grône,  Valais  ;  Pleyau  sur  Saint- 
Légier,  pâturage  et  sommet  (auquel  le  doyen  Bridel,  épris  d'anti- 
quité, a  donné  le  nom  grec  de  PleTades)  ;  du  latin  plexus^  v.  fr. 
plaisy  clôture  =  pâturages  entourés  de  clôtures  ou  de  forêts.  Plaix 
est  un  n.  local  très  fréquent  dans  le  Berry  ;  Tall.  :  pletscheriy  une 
io«  de  loc,  a  la  même  origine. 

Pliains,  plusieurs  pâtur.  Gruyère,  les  Pliannes,  plaine,  m.  à 
Semsales,  Pliano,  Tour  de  Trême  ;  formes  patoises  de  plairij 
plane. 

Poay,  Poy,  voir  Peu. 

Poët,  f.  Poôtte,  voir  Pou. 

Le  Poil  de  Chien,  pâturage  de  Vaulruz,  Gruyère,  et  localité  à 


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352  POIPE   —   PONT 

Montcherand  ;  du  nom  populaire  du  Nardus  stricta,  ^aminée  très 
dure,  patois  Pei  de  tsin^  trop  commun  dans  les  sols  tourbeux. 

Poipe  ou  Poype,  mamelon  arrondi,  poipe  en  Dauphiné,  em- 
ployé chez  nous  au  moyen  âge,  et  peut-être  encore  aujourd'hui,  la 
poipe,  popia,  popie,  du  château  à  Dommartin,  1200,  1226,  W.  et 
Gir.  de  la  Poipiy  1217,  M.  R.  VI,  117,  i64,  167,  etc.  ;  parent 
de  poupe,  montagne  en  forme  de  mamelle,  anc.  fr.  poupe,  bout 
de  sein,  provençal  popa. 

Poirerat,  loc.  à  Courchavon,  Jura  bernois,  lieu  où  abondent  les 
poiriers. 

Poisat,  Poisattes,  Poisieux,  voir  Posât. 

Peliez,  2  com.  D.  Echallens,  PoUacum,  Pauliacay  M.  R.  VI, 
i4i,  642,  PoUiacurriy  ii4i>  Polye,  ii42,  Cart.  Month.  'jyPolli, 
ii54,  Pollie  lo  ffrant,  1228,  1226,  Pollie^  1228,  Pollie  lopitetj 
1280,  M.  R.  VI,  187,  Pallie  lo  Grand,  1288,  Poulye  loz  Grandy 
1275,  Palliez  (Pittet),  i4o8,  Paliez-le-Grand,  i458,  Pally-le- 
Grand  et  Pally-Pittet,  1702,  Rev.  hist.  Vaud.,  XIV,  55,  Pally- 
le-Petit,  1784,  Arch.  Fr.  VII  =  (fandam)  Poïliacam,  domaine 
d'un  PolliuSy  gentilice  romain. 

Pomay  à  Arveyes  d'Ollon  ;  Pommey,  5  loc.  ;  Pommier,  ham. 
Grand-Saconnex  ;  la  Pommière  (Paumière),  ham.  de  Chêne  ; 
Pommy  à  Bremblens,  Châtel-sur-Montsalvens  ;  Pomy,  D.  Yver- 
don,  PomierSy  1174»  Pomer,  i235,  Cart.  Month.,  Pomy  y  1487, 
Pomier,  i458  ;  en  Pomy  à  Trélex  ;  de  pometam,  pommeraie. 

Pomeipy,  Pommeriaz,  Lavigny  ;  Ponmieret,  8  loc.  ;  Pom- 
merat,  Jura;  les  Pommerettes  à  Dombresson  ;  de  pomaretaniy 
pomareta,  pommeraie. 

Pomirond,  fausse  orth.  de  l'atlas  Siegfried,  Pomeran,  Dict. 
de  Lutz,  ou  mieux  Pomeyron,  ham.  de  Conthey,  diminutif. 

Pompaples,  D.  Cossonay,  Pons  papali,  1049,  ^ompaplo, 
1825,  Ponpaplo,  1844  (Matile),  Pampaplos,  i458  =  pont  du 
peuplier  ;  la  forme  paple  sous  l'influence  du  germanique  papjfel 
comme  dans  Paplemont. 

Le  Pont,  Vallée  de  Joux,  autrefois  h  Port,  le  Champ  du  Port, 
1888,  ad  Portum  ;  le  nom  changea  quand  on  eut  jeté  un  pont. 


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PONTAISE  —  PONT  NEUF  353 

Pontaise,  loc.  à  Lausanne,  Pontosa^  i5io? 

Pontareuse,  ham.  C.  Neuchâtel,  anc.  paroisse  disparue, 
temple  démoli  en  1647,  Ponterousa,  121 1,  Pontrousa,  1228,  M. 
R.  VI,  19,  649,  Ponterosa,  1288,  Ponte  Aurosa,  i349  =  P^°* 
de  TAreuse. 

Pontet,  nombr.  loc,  une  lo^,  dim.  de  pont;  l'un  d'eux,  au 
Pontet  à  Massongpex,  1761,  est  aujourd'hui  un  Poutet, 

Ponthaux,  D.  Sarine,  Frib.,  Pontet,  ii42,  Cart.  Month.,  p.  6, 
M.  R.  XII,  Ponteur,  1166,  Hidber,  II,  Pontelz  et  Pontouz  vers 
1180,  Donat.  Haut.,  PontelSy  i363,  Rec.  dipl.  III,  PonthouZj 
i384,  PontauXy  i453  ;  un  autre  Pontets  y  ham.  de  Guin,  sans 
doute  dim.  de  pont.  Le  premier  est  très  probablement  le  BontelSy 
1423  et  i434>  Rec.  dipl.  VII,  p.  169,  i63  et  V,  que  M.  Gremaud 
n'a  pas  identifié. 

Pontis,  vallée  d'Anniviers,  gorges  avec  plusieurs  ponts  ;  Ponty, 
ham.  de  Leysin,  Pontizy  i332  ;  —  ou  Pontey,  ham.  de  Lucens, 
Pontet,  1142,  Pontity  ii55,  M.  R.  XII;  les  Pontex  près  Ro- 
mont,  autres  dérivés  de  pont  ;  les  suffixes  ej,  ex  désignant  des 
collectifs.  Pont  et  Pontet  dénomment  souvent  des  localités  au  sol 
tourbeux,  où  les  chemins  ont  dû  être  établis  sur  des  ponts,  soit 
sur  des  troncs  juxtaposés.  C'est  ainsi  que  l'ancienne  route  romaine 
traversait  le  Grand  Marais.  C'est  le  cas  pour  les  Ponts-de-Martel, 
les  Joux  des  Ponts  à  Semsales,  les  Ponts  d'Avaux  à  Vaulruz,  le 
Pontet,  Vallée  de  Joux,  la  Chaussée  des  Pontins  à  Coffrane, 
les  Pontins  à  Saint-Imier,  Pontenet,  com.  D.  Moutier,  Pontenal, 
1359,  Pontenet,  li^^,  Pontelet,  i4oi  ;  les  Pontenets,  pâturage 
â  Saint-Braix,  Jura  bernois,  Pontinet  aux  Ponts-de-Martel.  Ce 
dernier  nom  désigne  une  localité  où  se  trouvait  jadis  un  tel  che- 
min fait  de  madriers  juxtaposés  utilisé  encore,  d'après  Lesque- 
reux,  en  1617,  abandonné  en  i54o,  enseveli  sous  trois  pieds  de 
tourbe  en  1842  ;  in,  diminutif,  enet,  inet,  double  dimin. 

Au  Pontonney  à  Siviriez,  Frib. ,  probablement  Pontonnet,  petit 
pont. 

Pont  Neuf  sur  la  Morge,  alpes  de  Conthey,  Valais  ;  pons  no^ 
vus,  i3o4. 

M.  D.  SEC.  SÉRIE,  TOME  VU  23 

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354  PONT-ORGE  —  PORRENTRUY 

PontrOpge,  m.  et  pont  près  des  Thioleyres,  D.  Oron,  Pontem 
Ordeorum^  ii34)pratum  de  Pontoris,  i2i5,  M.  R.  I,  2«  S., 
i48,  PontorjoZj  1689  =  pont  de  Torg^. 

Pontrsec,  Ponsec  ou  Ponsez,  torrent,  limite  d'Orsières  et  de 
Liddes,  Y&laîs,  pons  siccuSy  1228  ;  le  torrent  est  souvent  à  sec,  de 
là  le  nom. 

Pontrausaz,  m.  àMont^  D.  Rolle  ;  c*est  probablement  le  Pont" 
reusUy  1228,  et  Ponterosa^  1288,  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  649,  et 
le  Orausa  ultra  Albonam  de  i344  dansMatile. 

Ponveys  (s  fautif),  loc.  à  Grandvillard,  Gruyère,  près  du  pont. 
Eponvefs,  loc.  vers  les  2  ponts  de  la  Sarine  et  du  torrent  à 
Montbovon  =  pont-veil,  es  ponts-oeils,  le  pont  vieux,  es  ponts 
vieux,  4(  du  v.  fr.  veil,  vieux  >►  (Bonnard). 

Ponveppoz,  loc.  à  Villeneuve,  ancienne  propriété  des  nobles  de 
PoniverrCy  famille  savoisienne,  —  châteaux  près  d'Annecy,  — 
qui  possédait  de  nombreux  fiefs  dans  la  contrée.  C'était  aussi  à 
Aig'le  le  nom  du  Clos  de  Vahyse  avant  que  ceux-ci  eussent  suc- 
cédé aux  Pontverre,  écrit  Pontverrier,  Jeannet  de  — ,  1872,  1873, 
François  de  — ,  i4i8,  i442,  etc.,  chartes  d'Aig'le. 

Porcheresse,  loc.  sous  Chamossaire,  alpes  d'OlIon,  2  autres  à 
Premier  et  Bretonnières  ;  pâturage  à  Charmey  (Portzereche,  Por- 
tzeresse)  ;  de  porc  et  suffixe  v.  fr.  eresse,  pâturage  des  porcs.  L'a- 
tlas Siegfried  indique  à  Morgins  une  loc.  Pécheresse,  sans  doute 
un  r  oublié. 

Poppentpuy,  ail.  Pruntrut;  Purrentru  et  Punrentruty  11 86, 
Trouillat,  Pontereyntru^  i  i4o,  Attinger,  PourendrUy  1 186,  Por^ 
rentrai i  1284,  etc.  ;  n.  ail.  Brunnendrut,  1276,  Burnentrat, 
1288.  D'après  Perreciot  (Etude  sur  le  comté  d'Ajoie),  reproduit  par 
Lutz,  de  Pons  RaintrudiSy  Ragnetrudis^  c'est-à-dire  pont  bâti 
par  la  femme  de  Dagobert  I*'  (622-688).  Aucun  document  histo- 
rique, répond  Vauthey,  ne  peut  appuyer  cette  supposition,  puis  il 
tire  ce  nom  de  mots  celtiques.  Le  Dict.  géog.  d'Attinger  le  tire  de 
l'ail,  brunn,  fontaine,  et  trut,  trud,  druide,  étymologie  mixte  fort 
douteuse.  Nous  préférons  la  première,  en  remarquant  que  si  rien 
ne  prouve  que  le  pont  ait  été  fondé  par  la  femme  de  Dagobert, 


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PORREYRE  —   POSAT  355 

rien  De  s'oppose  à  ce  qu'il  ait  été  construit  par  quelque  autre  Ra- 
§^etrud  ou  Raintrud  (Fôrstemann  donne  i5  variantes  de  ce  nom). 

Porreyre,  pâturage  sur  Gryon  ;  ferme  à  La  Tour  ;  Poppey- 
petlaz,  pâturage  sur  Bex,  diminutif,  la  Poppasse  sous  la  Pointe 
des  Savolaires  à  Bex,  suff.  augm.  asse  ;  es  Poppades,  vignes  à 
Luins,  dérivés  de  porrum^  patois /)orra,  porré,  poireau,  ail,  en- 
droit où  abondent,  dans  les  Alpes,  Tail  des  montagnes,  et  dans  le 
vignoble  l'ail  des  vignes. 
tPopsel,  C.  Frib.,  Porcelsy  xii«  s.,  Porsez,  iz']!,  Forcez, 
1284,  M.  R.  XII,  PorceU  i453,  Arch.  Fr.  et  1668,  carte  v.  der 
Weid. 

Popsogne,  alpe  à  Rougemont,  Pays-d'Enhaut  ;  peutrétre  de 
porc  et  sogncy  v.  fr.  songnCy  italien  soffna,  soin  :  «  pâturage  où 
l'on  soigne,  où  l'on  élève  des  porcs,  synonyme  des  Porcheresses, 
assez  fréquentes  dans  les  Alpes. 

Portalban^  Fribourg,  Porabariy  Porabanty  1166,  capella  de 
Portubanniy  1182,  Hidber,  W^  Porta  Arbano,  i33o,  Matile,  Po- 
rabariy  1668,  carte  v.  der  Weid  ;  de  port  et  Albanus,  Albain,  n. 
pr.  romain. 

Poptaux,  loc.  à  Aigle,  Popteau  à  Gorseaux^  en  Poptel  à  Con- 
cise, Poptelle,  loc.  à  Granges  et  Savièse,  Poptalet,  sommité  et 
glacier,  alpes  d'Orsiéres  ;  syn.  et  dim.  de  portai  ou  portail.  Il  y  a 
aussi  des  lieux-dits  aux  Portes  et  aux  Portettes,  par  ex.  Venthône. 

Popt-Valaîs,  D.  Monthey,  Poroaleis  vers  i2i5,  M.  R.  VI, 
349,  Portas  Vallesiiy  1272,  PorvaleSy  1298  =  port  du  Valais.  Il 
n'est  pas  nécessaire  que  le  lac  s'étendit  autrefois  jusqu'à  l'église, 
comme  le  veut  Lutz  :  le  Bouveret  fait  partie  de  Port- Valais. 

Posât,  D.  Sarine,  Frib.,  patois  Pojat;  ham.  de  Chézard,  Neu- 
châtel,  et  une  12®  de  loc.  Vaud  et  Frib.  ;  Poisat,  5  loc.  Vaud,  un 
entre  Lausanne  et  Renens,  1227,  Cart.  Laus.,  M.  R.  Vl,  p.  221, 
245,  lu  par  erreur  Poifaty  vînea  de  Poifat,  p.  698.  —  Poisiat  à 
Corbeyrier,  Epoisats  ou  Epoaisats  pour  es  Poisats,  vallon  entre 
Vallorbe  et  l'Abbaye  de  Joux  ;  loc.  à  Dizy  ;  es  Poisattes  à  Aniè- 
res,  Genève  ;  avec  la  permutation  s-j,  le  Pcegeaz  à  Vionnaz,  Poi- 
gea,  Poisiaz,  1776,  Poysat,  1723  ;  depateam^  puits,  source. 


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356  posiEux  —  POU 

Posieux,  D.  Sarine,  Frib.,  PuteuSy  Putei,  Posuos,  xii«  s. 
Arch.  Fr.  VI  passim,  Posas,  i235,  Posuz,  i348,  ecclesia  de  Pu- 
ieo,  1376;  Poisieux  à  Monthej,  au  Poisiau  à  Colombey,  P^H' 
sieuXy  1743  ;  de  puteolum,  petit  puits. 

Posogne,  2  pâturages  de  Mont-la-Ville,  pratis  de  Posonys, 
1467,  M.  R.  I,  2«  liv.,  294;  —  loc.  à  La  Chaux;  peut-être  de 
pose  et  suff.  aug^m.  (dépréciatif )  o^n^  (Jor-ogne,  ivr-ogne),  gprands 
pâturages  où  le  bétail  fait  une  longue  pose,  un  long  séjour. 

La  Posse,  2  ham.  sur  Bex,  la  Possiy  i23i,  M.  R.  XXIX,  et 
1262  ;  loc.  à  Chamoson  ;  la  Poche  à  Massongex,  la  Posse,  rôle  de 
dîmes,  avant  1 743  ;  es  Posses  à  Nax,  Valais  ;  Possen  à  Louèche, 
forme  germanisée  du  plur.  Posses.  Une  localité  eis  Poczos  à  Ayer, 
Valais,  1396,  paraît  être  le  même  nom.  Origine  inconnue.  Serait- 
ce  une  autre  forme  du  bas  latin  posta,  station  ?  le  wallon  dit 
possej  mais  notre  patois  dit  pousta.  Zimmerli  tire  le  Possen  de 
Louèche  du  nom  de  famille  Poss. 

PossenSy  D.  Moudon,  PossenSy  1220,  Pairi  et  Pussens,  Pairi 
et  Pousensy  i23o,  Posseins,  i238,  M.  R.  VI,  187,  646  et  VII,  37 
=  chez  les  descendants  de  Posso,  Bosso,  n.  pr.  germain,  racine 
bosy  V.  h.  ail.  bôsiy  méchant.  Fôrstm.,  277. 

La  Poterla,  loc.  à  Bulle  ;  Potîerlaz  à  Ollon  ;  Pottailaz  à  Tlsle, 
Pouterlaz  à  Coppet,  Poteyiaz  à  Orbe,  Grandson  et  la  Tour-d^ 
Peilz  ;  la  Potile,  ruelle  à  Payerne  ;  du  bas  latin  posterla,  latin 
posterula,  fr.  poterne,  patois  poteila,  syn.  patois  et  v.  fr.  de  la 
rue  de  la  Poterne  à  Nyon  ;  emplacement  d'anciennes  poternes  ou 
de  passages  pratiqués  dans  une  enceinte.  En  Dauphiné,  posterle 
s'emploie  pour  désigner  certains  cols. 

Les  Potraux,  pâturage  à  La  Rippe.  AuxOrmonts,  la potra,  pi. 
le  potre  =  boue  épaisse,  margouillis  (Isabel).  Si  ce  mot  est  connu 
au  Jura  de  Nyon,  ce  serait  un  pâturage  boueux. 

Pou,  pu,  fém.  pouta,  Jura  bernois,  peu,  peuie  et  pouet,  fém. 
pouetta,  aussi  pouai  ;  du  latin  putidum,  laid,  vilain  ;  de  là  Pou 
Oêt  à  Neirivue,  Pouproz,  Bovernier,  Poule  Palud  à  Charmey, 
la  Poutilaz  à  Colombey  (fie),  les  Poaetes  à  Cornaux,  Pouetta 
Baisse  à  Fleurier,  Pouete  Manche  au   Val-de-Ruz,  Poettes 


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M^. 


POUGNY  —   POUSAZ  357 

Lanches  (couloirs)  à  Villeneuve  ;  Pouta  Fontana  à  Grône,  Puta 
Fontanoy  1286,  i3i5,  en  Puta  Pacot  à  Choéx,  Monlhey,  Poueta 
Rouennaz  (ravine),  Orsières  ;  Zapoude  (Chaux)  à  Sion,  le  Pu- 
torrent  à  Bex,  Putessert  à  Chevroux,  la  Pouete-Combe  au  Val- 
de-Travers,  Pute-Combey  1872  ;  Peus  Prés  à  Develier,  Peute 
Côte  à  Boécourt  ;  Poutelettaz  à  Conthey,  diminutif  ;  les  Pouay, 
petit  alpaga  à  g>énisses  à  Chamoson  =  les  pouais  (près).  Les 
Pouettes  (prairies),  prés  à  Massongex.  Une  autre  forme  de  ce 
mot  est  Petou:  Proz  Pethoux  à  Vionnaz,  Petoux,  1775,  Praz 
Petou^  Bussignj  ;  Autannes  Petoudes  à  Trient. 

Pougny,  loc.  à  Genthod^  Genève  ;  le  même  que  Pougny,  vil- 
lage du  Pays  de  Gex,  Pagaye,  1260,  Ponnie,  1277,  Pougniery 
1289,  Rég.  gen.,  de  Pugniacum  (praedium)^  domaine  d'un  Gallo- 
romain,  d'un  *  Puni  us,  de  Tadj.  Punus,  carthaginois. 

Pouillerel,  mont  à  la  Ghaux-de-Fonds,  Poillery  au  xv«  s.,  puis 
Poillerel  d'après  Benoît  ;  les  Pouîllets,  loc.  à  Lamboing,  Pouil- 
lerie,  loc.  au  Saint-Bernard  ;  la  Pouilleuse,  pâturage  à  Mar- 
chissy  ;  aux  Epoullleux,  champs  à  Aigle  ;  Essert  Pouilloux  à 
Asuel,  D.  Porrentruy  ;  Grépillaux  à  Vuibroye,  Crest  Pyoulliouœ, 
i3io;  Piaullauses  (Piauliauses),  loc.  à  Ferreyres  et  Vuitebœuf, 
la  Piaulhlausaz^  une  des  sources  de  la  Louve  à  Lausanne  ;  les 
Pieulieuses  à  Montmollin  ;  en  Piaulliet  à  Bex  ;  de  pouilleuXy 
patois  piaullhiau,  au  sens  de  terrain  pauvre,  nu,  stérile,  comme 
en  France  la  («hampagne  pouilleuse  ;  une  Poliosa  en  i4o3  dans 
le  D.  de  Grandson,  M.  R.  XIV,  874. 

Pourriez,  prés  marais  à  Saint-Prex  et  ailleurs,  les  Pourries  à 
Vouvry  ;  part,  pourrie,  employé  pour  désigner  des  terrains  hu- 
mides, des  rocs  qui  se  décomposent,  ainsi  Puries,  Purier,  rochers 
des  Gorges  de  l'Areuse,  Neuchàtel,  du  part.  v.  fr.  puri,  purri. 

Pourtauvuivpe,  loc.  à  Vandœuvres,  Genève  ;  paratt  renfermer 
au  plur.  —  aux  vuivres  —  le  mot  v.  fr.  vuivre,  patois  vuivra,  du 
latin  vipera,  vipère,  serpent  en  général,  et  peut  désigner  un  en- 
droit où  abondaient  les  serpents. 

Pousaz  ou  Pousa,  nombreux  hameaux,  alpes  vaudoises  et  Va- 
lais :  la  Pousaz  à  Ollon,  Pausaz,  carte  Rovéréa,  et  à  Aigle,  Posa, 


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358  POUTAZ   —   PRADA 

i3i4>  PosaZy  1872,  Pose,  i442,  Pouja  à  Nax,  Paugeat  à  Chip- 
pis,  Valais  (z-j),  Pousettaz  à  Lejsin  et  Posetta  à  Fullj,  diminu- 
tifs ;  Repousaz  à  Conthej  ;  du  patois  pousa,  pause,  du  latin 
pausGy  halte  de  repos  ;  ces  localités  sont  toutes  sur  de  petits  pla- 
teaux interrompant  la  montée.  On  trouve  aussi  la  forme  française 
Pauses.  De  même  en  romanche  poSj  paus,  s.  m.,  lieu  où  Ton  fait 
halte  :  Sass  del  pos  à  la  Bernina. 

Poataz,  A,  En  la  — ,  4  loc.  Frib.,  en  Poutex,  Villaz-Saint- 
Pierre,  es  Poutiets  à  Ormont-^lessus,  Praz  Pouttet  à  Corbeyrier, 
au  Puttet  à  Morcles,  au  Puttier  à  Massonnens  ;  au  Peutet  à 
Monthey,  Pouttet ,  1696,  Putet,  181 9  ;  de  poutta^  cerisier  à  grap- 
pes, et  suffixe  collectif  et  :  lieu  où  abonde  ce  cerisier,  en  patois 
pouttOf  fr.  putiet,  du  latin  putere,  puer,  à  cause  de  la  mauvaise 
odeur  des  fleurs  ;  sanscrit />0{2/a,  puant. 

Poy,  voir  Peu. 

Poya,  Poye,  Poyaz  (raccent  sur  o),  Poyat,  Poyet,  Poyetle, 
Poyettaz,  Poyeux,  nom  de  nombreuses  localités  dans  toute  la 
Suisse  romande,  du  patois /)o  A /a,  montée  ;  les  formes  i-3  de/>o- 
diay  4}  de  podiata,  6-7  diminutifs,  la  8^  du  dim.  latin  podiolum, 
dérivés  du  latin  podium,  voir  Peu. 

Prabé,  sommets  sur  Sion  et  Randogne,  Praby,  ham.  Val  d'Il- 
liez  ;  de  pratum  bellum,  beau  pré. 

Prabert,  ham.  de  Monthey,  Praz  bert  à  Vérossaz,  Valais,  et  à 
Payerne  ;  de  praz ^  pré,  et  le  n.  pr.  Bert  comme  Fin-de-Bert  à  Trey. 

Praborgne,  ancien  nom  fr.  de  Zermatt,  Pra  Borny,  laSo, 
Pra  Borno,  1286,  Pratum  Bornum,  129 1,  encore  appelé  Pra 
Borno  par  les  Valdôtains  ;  de  prata,  prés,  et  born,  source  = 
prés  de  la  source. 

Prabou,  écart  de  Trey  vaux,  Frib.  ;  pré  du  bois. 

Prada  à  Vétroz,  Pradaz,  pâturage  au  Saint-Bernard,  Preides, 
champs  à  Ayent,  Prad  à  Collonges,  Pradex,  loc.  à  Préverenges, 
Allaman,  Féchy,  Pradières,  fermes  au  Val-de-Ruz  ;  du  v.  fr. 
pradCy  s.  f.,  prairie,  du  plur.  neut.  IdXm  prata  pris  pour  un  f.  s. 
(t-d),  et  les  derniers  avec  suffixes  collectifs  ex^  ière.  Le  même 
mot  prada  est  très  fréquent  aux  Grisons.  Ppaz-dîx,  loc.  à  Bottens, 


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PRAÉL  —   PRAISSALET 

est  évidemment  une  fausse  orth.  pour  Prady,  de  prade,  et  collectif 
y  =  ex. 

Praël,  loc.  à  Romainmôtier  ;  Prayel,  pâturage  à  Baulmes, 
Préel,  loc.  à  Concise,  et  à  Corcelles,  Neuch.,  Prael^  1280  ;  du  v. 
fr.  praelj  latin  pratellum,  petit  pré,  provençal  praeL 

Prafandaz,  pâturag^e  et  forêt  à  Leysîn,  D.  Aigple,  probablement 
autre  forme  de  profonde,  (silva)  profunda^  permutation  o-a, 
comme  Nava  de  nova,  Rionda  pour  rionde,  Beprahon  de  Bedum 
profundum. 

Prahins,  D.  Payerne,  Prahens,  loc.  à  Grandcour.  Sans  doute 
dérivés  d'un  n.  pr.  germain,  difficile  à  déterminer  en  l'absence  de 
formes  anciennes. 

Es  PrahiSy  m.  à  Grandvaux  ;  de  praz  et  suflP.  collectif  1*5,  en- 
semble de  prés. 

Les  Prailats,  ham.  des  Bois,  Jura  bernois,  forme  jurassienne 
ai  pour  et  =  Prailet,  voir  plus  bas. 

Praille,  prairies  de  la  vallée  du  Rhône  et  de  tout  le  bassin  du 
Léman,  souvent  écrit  Pralie(s)  (pr.  praille)^  12  loc.  Genève  et 
D.  de  Nyon.  ham.  à  La  Joux,  Frib.  ;  Praliaz,  Duilier,  Gilly,  Tar- 
tegnins  ;  Praliez,  Gimel,  à  Corsier,  Genève  et  à  Miège,  Pralye  à 
Granges,  Valais,  1895  ;  Prallye,  Ayer,  Valais  ;  Praliaz  à  Neiri- 
vue,  Praye,  Jura,  5  loc.,  Prays  à  Miège,  Praïe  à  Chippis,  Va- 
lais, Pralaz  à  Peseux  ;  Pralieties,  plus.  loc.  la  Côte  ;  Prayeux 
à  Pomy,  Pralleux,  Saint-Jean  d'Anniviers,  Praillon^  5  loc.  vallée 
du  Rhône,  Prallon,  Trient,  Avry-Gruyère,  Prayon  à  Treyvaux, 
Pralioux,  Vallorbe  (aussi  faussement  :  Prailloud),  Eysins,  dimi- 
nutifs ;  du  V.  fr.  praailley  ensemble  de  prés,  du  latin  pratalia. 
Un  Praella  à  Chamoson,  I2i4,  ou  Prail  à  Chermignon,  1289, 
Praela  à  Vevey,  1286.  Pralie  représente  une  ancienne  graphie  de 
1  mouillé,  ainsi  Goylie  =  goille,  on  écrivait  jadis  une  bolie  de 
moût.  Boyve,  II,  24. 

Praisaz,  voir  Preise. 

Praissalet,  2  ham.  de  Bémont  et  des  Pommerats,  Jura  bernois, 
Presselertvalt,  1887  ;  très  probablement  de  Preissel,  nom  alle- 
mand des  baies  de  l'Airelle  ponctuée,  très  employées  dans  les 


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360  PRAJEAN  —  PRANUAZ 

pays  allemands  pour  les  confitures  =  localité,  forêt  où  ces  baies 
abondent  ;  peut-être  aussi  Pressaley,  écart  de  Vaulruz,  Gruyère. 

Prajean,  ham.  de  Saint-Martin,  vallée  d'Hérens,  Prato  Jo^ 
hanniSf  1260  =  pré  de  Jean. 

Pralet,  Pralex,  Pralettes,  Preilet,  Preylet,  Pralot  (près 
du  Locle),  Praîlat,  nombreuses  localités  ;  contraction  du  v.  fr. 
praelety  de  praely  latin  pratellum,  petit  pré,  et  suffixe  diminutif 
ety  aty  ot,  Jura,  donc  tout  petit  pré. 

Pralovîn,  chalets  près  Haudères,  val  d'Hérens  ;  id.  (ou  Pra- 
loîn)  sur  Vemamiè^e,  l'un  d'eux  Prato  Luvyn^  iSaS;  Ppolîn, 
ham.  d'Hérémence  ;  Ppoulîn,  majens  à  Salins,  Valais,  Prato 
Luvyn,  1296,  M.  R.  XXX,  484;  Proulin,  loc.  à  Bofflens,  D. 
Orbe  ;  de  pré  et  de  l'adj.  lovin^  du  loup  =  pré  du  loup. 

Pramagnon  {PramagnoSy  atlas  Siegfried),  ham.  de  Grône, 
Valais  ;  non  de  pratum  magnum  qui  donnerait  Pramagne,  mais 
de  Praz-Magnon,  n.  pr.  =  pré  de  Magnon^  n.  pr.  fréquent  au 
moyen  âge. 

La  Pran,  7  loc.  D.  Delémont  et  Porrentruy,  généralement  prai- 
ries humides  ou  marécageuses,  excepté  Gentie  Pran  à  Delémont  ; 
se  retrouve  en  Valais  :  Pran,  loc.  à  Saint-Jean  d'Anniviers.  Ce 
mot  se  rattache-t-il  à  pré  ?  Godefroy  donne  une  loc.  adverbiale  de 
pran  en  pran  =  à  la  piste,  et  une  série  de  mots  dont  pran  est  la 
racine  ;  problème  à  résoudre. 

Prangins,  D.  de  Nyon,  Prengiaco  vers  i  i4o,  Preingins^  1 142, 
M.  R.  V,  211,  212,  Pren^r/e/is,  |ii54,  XII,  17,  18,  PrenginSy 
1164,  1179,  i2iiy  Pringensy  ii']^ y  Perengins,  Pringins,  1172, 
Donat.  Haut.,  1182,  Cart.  Month.,  1246,  M.  R.V,  221,  227,  etc.  = 
chez  les  descendants  de  Perenger^  Peringer,  n.  pr.  germain. 
Fôrstm.,  p.  280.  Hisely  y  rapporte  les  Pringiei,  1 142,  et  Prengie, 
1177,  1224,  du  Cart.  de  Montheron,  M.  R.  XII,  p.  6,  29,  60,  mais 
Pringiei  a  un  suffixe  tout  différent,  c'est  Pringy,  h.  de  Gruyères. 

Pranuaz,  ham.  à  Céligny  ;  Pranud  à  Veisonne,  Valais,  Pra- 
noud  à  Grône,  Pranoux  à  Savièse,  Pranou  à  Saint-Martin  et 
Grimisuat  ;  Prénoud  à  Bex  ;  i  de  prata  nuda,  2-6,  pratum  nu'- 
dum,  pré  nu. 


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PRAPION   —   PRAVIDONDA  361 

Prapion,  loc.  à  Neuveville,  Prapioz,  pâturage  à  Ormont-des- 
sus  ;  le  Cart.  Laus.  M.  R.  VI,  346,  renferme  le  nom  d'un  Ugo 
de  Prapiumy  qui  est  évidemment  de  la  même  racine. 

Praratoud,  D.  Broyé,  autrefois  Praratos,  1668,  carte  v.  der 
Weid,  Prarastod^  Kuenlin,  1828  =  pré  de  Rasthold,  n.  pr.  germ. 

Pparayep,  ham.  de  Ba^es,  Valais,  Will.  de  Praio  Reyhe  de 
Bagnes,  1286,  Pratorei/y  1296;  de  pratum,  pré.  Quant  à  la  se- 
conde partie,  on  pourrait  penser  à  Rayer,  Reyer,  n.  pr.  ger- 
main ;  mais  la  forme  de  1286  le  rapproche  plutôt  du  m.  h.  ail. 
rihCy  gorge,  celtique  rhig,  raie  ;  ce  serait  alors  le  pré  de  la  gorge, 
du  ravin  ;  voir  Rija  et  Raye. 

Praroman,  D.  Sarine,  Frib.,  Praroman,  ii48,  M.  F.  VI,  vers 
1180,  Arch.  Fr.  VI,  Perroman,  i3oi,  Rec.  dipl.  11,4  (forme  ger- 
manique), H,  de  Praromant,  l^^6^  M.  R.  XXVIII,  de  Praz  Ro- 
marif  1728  ;  en  latin  praium  romanum  =  pré  de  Romain. 

Praseyep,  ham.  de  Sembrancher,  Valais  :  praz,  pré  ;  quant  au 
déterminatif,  n.  pr.  germain,  ou  mot  de  la  famille  de  seihiy  fau- 
cher. 

Prassan  à  Saint-Martin  d'Hérens  ;  peut-être  un  pré  sain,  don- 
nant de  bon  fourrage. 

Prassus,  aux  — ,  prés  à  Lens,  Valais  =  les  prés-dessus. 

Prassy,  ham,  de  Lovatens,  D.  Moudon  ;  dérivé  d'un  n.  pr.  ro- 
main en  iacum  ;  pas  de  formes  anciennes.  Peut-être  un  (fundum) 
Prisciacuniy  domaine  d'un  Priscius,  gentilice  qui  a  donné  de 
nombreux  Pressy.  On  aurait  ici  la  permutation  i-a,  comme  dans 
balance,  aronde,  de  bilanx,  hirundo. 

Prau,  autre  forme  de  praz,  ou  pré,  Jura  bernois  :  Miécourt, 
Delémont,  Saint-Ursanne  ;  composés  ;  Prauboz,  loc.  à  Daillens 
=  pré  (du)  bois  ;  Praudian,  ham.  à  Treyvaux,  Frib.  =  pré  (de) 
Dian,  Jean  ;  au  Prauloup  à  Colombey  =  pré  du  loup.  Prau,  pro 
est  très  fréquent  aussi  dans  les  Grisons. 

Ppavidonda,  ham.  de  Salins  près  Sion,  pratum  dictum  VY- 
donda,  1875,  M.  R.  XXXVII,  2  ;  de  praz,  pré,  de  pratum,  et  vi- 
donde,  syn.  v.  fr.  de  vidomne,  vidame  =  pré  du  vidame.  Ce  mot 
vidonde,  qui  manque  dans  les  dictionnaires  v.  fr.  et  qu'on  retrouve 


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"{yl  PRAYOUD   —   PRAZ   DU  SEX 

dans  les  noms  de  lieux,  le  Yedondoz,  pâturage  d'Hérémence,  et 
le  Vîdondoz,  loc.  à  Novillc,  Vaud,  se  rencontre  çà  et  là  comme 
n.  commun,  avec  le  sens  de  vidame,  ainsi  :  Giroldus,  H  Vidondos 
de  Vercorens,  i3o3.  —  «  Vouvry,  dont  les  ahbés  de  Saint-Maurice 
et  les  La  Tour  avaient  été,  les  premiers,  seigpneurs,  et  les  seconds, 
vidondes.  »  M.  R.  VIII,  Appendice,  p.  i8,  et  «  noble...  André 
Jûffrey,  vidonde  de  Chastel-Saint-Denis,  *  1696.  Martignier,  Ve- 
vey  et  ses  environs,  p.  84-  De  vieux  plans  de  Saint-Maurice,  vers 
1730,  nomment  à  plusieurs  reprises  le  vuidondey  vidomde  de 
Quarteri.  La  permutation  mn-nd,  rare,  se  retrouve  dans 
Garumna,  Gironde,  columna,  colonde.  Quant  au  a  final  de  Pravi- 
donda,  peut-être  vient-il  de  vidomna,  ce  serait  le  pré  de  la  vidame. 

Prayoud  ou  Prajoux,  ham.  de  Châtel-Saint-Denis  ;  Praiod^ 
i668j  carte  v.  der  Weid.  Le  premier  nom,  de  prateolum,  petit 
pré  ;  le  2«  =  pré  (de  la)  joux^  forêt.  On  a  probablement  oublié 
le  sens  du  premier  nom,  de  là  la  formation  du  second. 

La  Praz,  D.  Orbe,  li  Pra,  1276,  la  Praa^  128a,  M.  R.  III, 
5a0,  553  ;  Praz  en  Vully,  Frib.,  Prato  in  Williey  1890,  et  plus 
à.Q  trente  hameaux,  tantôt  m.,  de  pratum^  tantôt  f.  ;  dans  ce  cas, 
de  prata,  pi.  de  pratum,  pris  pour  un  n.  fém.  s.  Prazon,  som- 
met, alpes  de  Finhaut,  dim.  Praz,  m.,  est  souvent  joint  à  un  dé- 
termina tif  :  —  bovet  à  Servion,  pré  des  bœufs,  —  Perpoz  à  Hé- 
rémence  =  pierreux  ;  —  Preveyroz  à  Tolochenaz,  —  Ppoveypoz 
â  Mootbovon,  à  Cormerod,  —  Pre voire  à  Monthey,  à  Miécourt 
=  du  prêtre  ;  v.  fr.  provoire  ;  —  riond  à  Iserable,  Orsière, 
Prauz  ryont  et  Prato  rotundo,  1228,  pré  rond  ;  Praz-de-Fopt 
à  Orsières  et  Pradefort  à  Grimisuat  ;  pour  de  /or,  de  foris,  de- 
hors. D'autres  composés  s'expliquent  d'eux-mêmes. 

Praz  da  Sex,  atlas  Sieg^fried,  mayens  sur  Yernamiè|i^.  Ce 
mol  offre  un  curieux  exemple  de  transformation. 

L "allas  Sieg-fried  a  corrigé  en  :  Praz  du  Sex,  l'anc.  notation  de 
la  carte  du  Club  alpin  :  Praz  au  Sex.  Celle-ci  était  une 

fausse  transcription  du  nom  patois  Praz  Ochin  ;  or  ce  pré  s'appe- 
lait en  1339  :  Prato  Ursin  et,  forme  équiva- 
lente, en  i4i6  :  Pratum  Ursi,  soit  Pré  de  l'Ours. 


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PRÉDAME  —  PRÉLATS  363 

Prédame,  ham.  des  Genevez,  Jura  bernois  ;  ancien  génitif  :  pré 
(du)  de  la  dame  ou  du  seigneur  ;  dame  de  dominus  est  s.  m.  et  f. 
dans  le  v.  fr. 

Preey,  prés  à  Nendaz,  Valais  ;  de  pré  et  coll.  ej. 

Préfargier,  m.  à  Saint-Biaise,  Neuch.,  Prafargier^  1782  ;  de 
praz,  pré  et  fargier,  contraction  àefavergier  (comme  Farge  près 
Gex,  de  faverge)  =  pré  du  maréchal. 

Pregny,  G.  Genève,  Prinniacuniy  iii3,  Prigniey  1271,  M. 
O.  IV,  12,  VII,  Pregnie,  1277,  M.  G.  XIV,  167,  Prignie,  i3oo, 
Prignyey  1807,  iSog,  Prignier,  i344,  1 388,  M.  G.  IX  et  III, 
PrigninSj  i48o,  M.  R.  VIII,  476.  Cette  dernière  forme  évidem- 
ment une  faute  de  chartiste.  D'après  la  forme  de  1 1 13  =  (/un- 
dam)  Prinniacuniy  domaine  d'un  *  Prinnius.  Holder  a  un  co- 
gnomen  Prineus. 

Prehl,  ham.  de  Morat,  orth.  ail.  pour  Prael  ou  Preel  ;  du  latin 
pratellum,  petit  pré. 

Au  Préîpe,  loc.  à  Noville,  D.  Aigle  ;  Champ,  Fond  au  Praire 
à  Vouvry,  Champ  au  Preîre  à  Cheiry,  Frib.  ;  préire  de  presby- 
terum,  prêtre,  forme  parallèle  du  v.  fr.  provoire  =  champ  au,  du 
Prêtre. 

Preisaz,  Prey8e,8,  Preysaz,  dim.  Preisetie,s,  nombr.  loc. 
Alpes  ;  les  Praises,  ham.  à  Sainte-Croix,  formes  féminines  du 
participe  passé  v.  fr.  preys  =  pris,  fém.  prise.  Prise  est  très 
commun  dans  le  Jura,  D.  de  Grandson  et  Neuchàtel  ;  une  20*  au 
*N.  de  Montalchez  et  de  Provence  ;  désigne  un  enclos  privé,  pris 
jadis  sur  les  terrains  communaux,  sur  les  marches  jusqu'alors  en 
friche.  Ce  terrain  gagné  ainsi  est  appelé  aprisio  dans  les  textes 
les  plus  anciens.  Prise  est  suivi  habituellement  du  nom  du  pre- 
mier propriétaire  :  Prise  Perrier,  —  Bornand  ;  Preysaz  au 
Maidzo,  alpes  de  Veytaux  ^  du  médecin,  etc.  Praiâén  à  Louè- 
che,  le  même  nom  romand  à  peine  germanisé. 

Préjeux  à  Bramois,  Valais  =  pré  (de  la)  jeux  ou  joux,  forêt. 

Prélats  ou  Prailats^  ham.  des  Bois,  Jura  bernois  ;  de  prael, 
àe  pratellum,  et  suffixe  dim.  jurassien  at  pour  et  =  petits  prés. 


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364  PRÉLAT   —  PREMIER 

Prélay,  pâturage  à  Saicoart,  Jura  bernois,  et  Prélayes,  pâtu- 
rage sur  la  Forclaz  de  Trient,  Valais,  entourés  de  forêts  =  pré 
(de  la)  lai/y  (des)  layes^  forêts  (v.  Laye),  anc.  génitif  comme  Chà- 
leaupré,  Six  Jeur. 

PpélaK,  une  i5«  de  ham.  et  loc.  Vaud,  Frib.  et  Neuchâtel  ; 
Prèle,  loc.  à  Bernex,  Genève  ;  en  Prély  à  Chandolin  (y  atone)  et 
avec  la  permutation  e-i  :  Prilaz,  4  loc.  Frib.,  en  Prillaz  à  Gha- 
mosoaj  Prîlle  à  Lens,  la  Prîly  ou  Ppîlly  à  Savièse  (y  atone)  ;  di- 
minutifs Prîlet  et  Ppilettaz,  contraction  du  v.  fr.  praele^  prairie, 
de  pratella,  pi.  n.  pris  pour  f.  sing.,  petite  prairie. 

Prèles,  D.  Neuveville,  Berne,  Prales,  1178,  PreleSy  iigS, 
Praela,  12 15,  Praele,  1284,  Prela^  1289,  Preele,  1298,  Bre^ 
del^i  forme  allemande,  1296  ;  du  \dX\n  pratellay  petits  prés. 

Nous  avons  vu  dériver  Prêles,  Priiez,  etc.,  de  prêle,  plante  maréca- 
geuse.  Outre  que  les  Prélaz  sont  ordinairement  de  bons  prés,  nullement 
habiïëa  par  les  prêles,  la  preuve  de  Terreur  est  donnée  par  les  formes 
anciennes  Praela,  Praeles,  identiques  au  v.  fr.  prade^  prairie,  tandis 
que  ta  prêle  vient  du  latin  asper,  rude^  par  Tintermédiaire  de  l'italien 
asperetla,  d'où  Fasprêle,  Taprêle,  puis  la  prêle,  par  apocope  de  Ta  qui  a 
passé  A  l'article. 

Preloupî,  pâturage,  alpes  de  Corbeyrier,  même  ortb.,  carte 
Rovéréa,  xviii^s.  Pourrait-il  avoir  quelque  rapport  awecprelourif 
nom  patois  du  pilori,  bas  latin  pilori um y  de  pilier  d'après  Du- 
cange  ?  D  après  Jaubert,  à  pilori,  ce  nom  de  localité  pourrait  dé- 
signer aussi  le  poteau  marquant  la  limite  de  la  justice  seigneu- 
riale \  or  le  Prélouri  est  à  la  limite  d'Aigle  (ancienne)  et  de  Ville- 
neuve qui  n'appartenait  pas  au  gouvernement  d'Aigle.  Ce  fut  dans 
un  temps,  i475-i536,  la  limite  entre  les  terres  de  Berne  et  de  Sa- 
voie. Frelouri  signifie  aussi  toupie  :  —  le  pilori  tournait  sur  son 
axe,  —  on  dit  vif  comme  un  prélouri,  danser,  tourner  comme  un 
prélouri. 

Premier,  D.  Orbe,  Pramyer^  i4o3,  Prumier,  i48o,  Premiy 
1779  ;  Premi  à  Colombier,  D.  Morges;  Premey  à  Romanel,  D. 
Lausanne  ;  du  patois  premiy  prunier,  et  suffixe  collectif  ier,  ey, 
lieu  riche  en  pruniers. 


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PREMPLOZ  —   PREVEYROZ 

Premploz,  ham.  de  Conthey,  Valais,  Aprenplo,  io5o,  —  lire 
a  Premplo,  —  Prenplo,  1260,  Primplo^  i4o8,  Bremploz  d'après 
Lutz,  et  Brembloz  d'après  Gatschet  qui  le  tire  par  un  tour  de 
force  de  érable  ;  mais  le  b  n'est  pas  justifié  par  les  vieux  textes. 
On  pourrait  penser  à  un  composé  de  prim,  premier,  voir  plus 
loin,  mais  que  si^ifierait  plo  9  Origpine  inconnue. 

Préombar,  prés  à  Nendaz,  Valais  =  Pré-Lombard,  pré  de 
Lombard,  ellipse  de  1,  que  signale  Bridel  dans  l'Ëntremont  :  un 
mu-et  poiur  mulet. 

PrésermaD,  pâturage,  Ormont-dessus,  contraction  de  Pré  es 
Armant,  famille  existant  en  i4o2  ;  de  même  Planlerman  près 
Chaussy  =  Plan  (de)  l'Armant  (note  de  M.  Isabel). 

Presinges,  G.  Genève,  Presenio  entre  1012  et  loig,  Rég*.  gen., 
Persingum,  1012,  Prisingium,  1180,  1261,  i344,  Presingium, 
xiv«  s.,  M.  G.  XIV,  52,  XXI,  i54  =  chez  les  descendants  d'un 
Germain  dont  le  nom  indéterminé  doit  être  de  la  racine  Beraht. 

Presse,  atlas  Siegfried,  et  Ypresse,  carte  Dufour,  fausses 
orth.  pour  aux  Presses,  ham.  des  Agettes,  Valais,  en  patois  y 
Presses.  Du  reste,  origine  inconnue. 

Pressy,  ham.  de  Vandœuvres,  Genève,  Pressie,  xrv«  s.,  et 
Pressier,  i33o,  M.  G.  XXI  et  XVIII,  29  =  (praedium)  Pris- 
ciacum,  domaine  d'un  PrisciuSy  gentilice  romain  dérivé  du  sur- 
nom Priscus. 

La  Pretaire,  les  Pretayres,  es  Preteyres,  1720,  2  mayens  sur 
Verbier  de  Bagnes  ;  la  Pretyre  à  Grimisuat,  Valais  ;  probable- 
ment du  bas  latin  prestaria,  fr.  précaire  ;  remise  de  terres  appar- 
tenant à  l'église  en  prêt,  en  usufruit,  à  charge  de  redevance  an- 
nuelle. 

Préverenges,  D.  Marges,  Preverengia,  ii']'],  PréverengeSy 
1226,  1228,  1233  et  i358,  M.  R.  VI,  523,  VII,  33,  et  V,  277  ; 
chez  les  descendants  de  *  Perwer,  Berwer,  n.  pr.  germain. 
Fôrstm.  a,  racine  Bera,  les  noms  voisins  Berwart,  Berwin. 

Preveypoz,  Praz  —  à  Tolochenaz,  Praz  Prévîpe,  Chavannes- 
J&-Ghène,  Praz  Ppoveypoz,  Montbovon,  Planche  Preveyroz  à 


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366  PRÉVOUD  —  PRILLY 

Orzens,  un  prel  Prevoire  à  Miécourt,  i343  ==  pré,  planche  da 
prêtre,  v.  fr.  prouoire,  de  presbyterus. 

Prévond,  Praz  —  à  la  Roche,  Frib.  ;  Nanl  Preavond  à  Mor- 
^ns,  les  PréTondeS)  chalets  sur  Montreux  =  profond,  pré,  mis* 
seau  profond. 

PrévondaTaox,  D.  Broje,  Frib.  ;  ham.  de  La  Chaux  etdeLon» 
girod,  in  prqfunda  valle^  ^^11  >  M.  G.  II,  89,  et  i254f  Rég.  gen. 
437,  Combe  deprofunde  valle^  M.  R.  V,  160,  169  ;  autre  près 
Moudon  et  à  Corbière,  mal  écrit  Prévon  d'avaux  ;  —  Préonda- 
vaux,  loc.  à  Galmitz  ;  de  prévond^  profond,  et  vaux,  vallée  :  val- 
lée profonde. 

Prévondens,  ham.  de  Curtilles,  ou  Prévondin  (Lutz),  plus 
conforme  à  la  prononciation  ;  peut-être  encore  Tadj.  prévond,  pro- 
fond ;  peut-être  un  composé  Pré-Vondens,  Vaudens,  dérivé  d*un 
n.  pr.  germain.  Il  faudrait  des  formes  anciennes. 

Prévonloup,  D.  Moudon  ;  de  prévond ,  profond  ;  quant  à  loup, 
d'après  Gatschet,  c'est  lacus,  bois  ;  mais  ce  mot  est  inconnu  dans 
la  langue  romande  ;  c'est  plutôt  une  déformation  de  /ocfim,  lieu, 
donc  lieu  profond  ;  nous  ne  parlons  pas  de  loup,  s.  m.  :  loup  pro- 
fond n'a  pas  de  .sens.  Des  formes  anciennes  seraient  désirables. 

Preydon,  loc.  à  Conthey  où  1  mouillé  devient  d,  donc  Praillon, 
petit  pré. 

Preylet,  Preyse,  voir  Pralet,  Preisaz. 

Prez,  D.  Glane,  Frib.,  PreeZy  1227,  Preeauœ  ou  Preeauz, 
1228,  F.  B.  II,  M.  R.  VI,  PrelZy  1469  ;  c'est  probablement  celui- 
ci  qui  est  la  villa  de  Praelsy  milieu  du  xii^  s.,  M.  R.  XII,  i55, 
1 58,  161  ;  —  autre  D.  Sarine,  fréquemment  nommé  PratelliSy 
xn«  s.,  Donat.  Haut.,  Arch.  Fr.  VI,  puis  PreeSy  Prez^  Pree  ; 
nom  encore  d'une  ancienne  seigneurie  près  Charmej.  Les  formes 
primitives  ramènent  à  praelSy  du  datif  ablatif  pratellU^  petits 
prés. 

Prilaz,  Prillaz,  Prily,  voir  Prélaz. 

Ppîlly,  D.  Lausanne,  PresUacum,  976,  Prelie^  Priliez,  Pri^ 
liacunriy  xn«  et  xin«  s.,  Prilie,   12 18,  Prilliey  1228,  PrillieZy 


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PRIM  —  PRODUIT  367 

i453  =5  (praediam)  Presliacuniy  domaine  d'un  Preslius,  genti- 
lice  romain. 

Prim,  m.  à  Combremont  ;  le  Prin,  ham.  de  Murist,  m.  à  Bou- 
loz,  Neirivue  et  Saint-Martin,  Fribourg*  ;  m.  à  Oron  ;  es  Prins  à 
CuUy  ;  les  Prims  à  Henniez  ;  les  Prima  bois  à  Henniez  et  Ro- 
mainmôtier,  le  Primlioux  à  Fiaugères,  Fribourg  ;  Primmapraz 
à  Puidoux  et  Prâprins  à  Martigny  ;  anc.  fr.  prim^  f .  prime,  aussi 
écrit  prin,  déprimas^  premier  =  la  première  maison,  le  premier 
bois,  les  premiers  prés  sur  la  route.  De  même  en  romanche />ri m, 
prem,  prûm  :  Alp  prûma,  val  Hoseg,  première  alpe  en  montant 
le  vallon. 

Ppingy,  ham.  de  Gruyères,  Fribourg,  Pringiei^  iii5,  ii42, 
Prengie^  1224,  M.  R.  XII,  Pringieyy  i33i,  Pringie,  1242, 
i388,  Prengiej  1248,  etc.  ;  à%(fundum)  Primiacum^  domaine 
d'un  PrimiiiSy  gentilice  romain  tiré  du  surnom  Primas,  Holder, 
II,  io43.  Hisely  rapportait  à  tort  les  2  premiers  à  Prangins  ;  voir 
Prangins. 

Princliy,  ham.  de  Praroman,  Fribourg,  et  ferme  à  Oberried, 
Fribourg  =  (fundum)  Principiacum,  domaine  de  PrincipiaSy 
gentilice  attesté  par  4  inscriptions. 

Ppiiize(ts),  Printze  ou  Prenze,  rivière,  vallée  de  Nendaz,  Va- 
lais ;  les  Prinzes,  deux  torrents  jumeaux,  affluents  du  lac  de  Der- 
borence.  Valais  ;  dérivés  de  prins  f 

Prinzière  (ou  Pringière,  Prengière,  Lutz),  ham.  de  Savièse, 
Valais,  Prenseriisy  999,  Prensieres,  1260,  1277,  i3o4,  Preyri" 
siereSy  1294,  Prinseres,  i4i4  ;  dérivé  du  v.  fr.  priasse  =  pris, 
bas  latin  prensaSy  probablement  parent  des  prises  du  Jura  ;  voir 
ce  mot. 

Prioresses  au  vignoble  d'Echichens,  D.  Morges,  anc.  propriété 
du  prieuré  de  Cossonay  ^  (vignes)  prioresseSy  du  prieur. 

Prise,  voir  Preisaz. 

Ppodefort,  loc.  à  Vétroz  =  Proz  de  for,  pré  de  foriSy  dehors, 
pré  de  dehors,  écarté. 

Produit,  village  de  Leytron,  Valais,  endroit  très  fertile,  et 
Produet  à  Vétroz.  Serait-ce  le  participe  produit  f 


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368  PRODY  —   PROTIEUX 

Ppody,  village  de  chalets  près  Gryon,  d'après  Lutz  ;  c'est  une 
contraction  de  Praz  Hudry^  carte  Siegfried,  Hudry,  du  n.  pr. 
germain  Udalrich. 

Ppogens,  D.  Veveyse,  Frib.,  Progin,  1824,  1668,  carte  v.  der 
Weid  ;  Progins,  loc.  à  Boulens.  «  La  terminaison  correspond  à  in- 
gum^  mais  le  nom  lui-même  n'a  pas  une  apparence  germanique,  » 
dit  M.  Stadelmann,  op.  cit.  Dellion  donne  encore  Progyn,  Progen. 

Prolin,  voir  Pralovin. 

Promançon,  prés  à  Fully  =  Proz-Mançon  ou  Manson,  n.  pr., 
forme  archaïque  de  Masson  ;  un  Aymon  Manczon  ou  Maczon 
d'Ayent  est  nommé  dans  plusieurs  actes  de  1 269-1 288. 

Promefan,  bois  à  Miex  sur  Vouvry.  M.  Isabel  nous  traduit 
mefan  =  moussu,  humide,  spongieux  ;  donc  pré  moussu,  hu- 
mide. 

Promasens,  D.  Glane,  Fribourg,  PromesenSy  xii®  s,,Proma' 
seins,  Promasans,  1220,  M.  R.  XII,  67,  58,  Promaisens,  1228, 
Parmesans,  1261,  Wûrstbg.,  i5i  =  chez  les  descendants  de 
Promets.  Un  Johannes  Promaz  de  la  Vonnaise  signe  un  acte  en 
i438. 

On  a  longtemps  identifié  Promasens  avec  le  Bromagus  de  la  carte  de 
Peutinger.  Dellion  le  fait  encore  en  1898,  Dict.  IX,  250,  51.  M.  Pasche 
a  démontré  qu'il  s'agit  d'Oron. 

Promenthoux,  ham.  de  Prangins,  D.  Nyon,  Promotor,  îi54, 
Pormentory  ii']^,  Promuntor y  w^i y  Promentor,  1286,  Pro-- 
mantor,  1246,  Promeniou,  i233  et  i258,  M.  R.  VI,  209,  V, 
345,  Promentour,  1492,  etc.  ;  du  latin  promontorium^  à  cause 
de  sa  position  sur  un  promontoire  très  marqué  du  Léman. 

Promeypîaz  à  Genollier  =:  pruneraie,  du  patois  promeiy  pru- 
nier. 

ProDumetscIi,  loc.  à  Gampel  ;  n'est  autre  qu'un  prunetum,  pa- 
tois promma,  prune,  avec  le  suflf.  collectif  allemand  etsch. 

Es  Pronneys  à  Vuadens  et  à  Vaulruz,  Fribourg  =  aux  Pru- 
niers. 

Ppotieux  à  Vérossaz,  Valais  =  Proz  (du)  Tieu,  du  col,  voir 
Cœur. 


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PROULIN  —  PULLY 

Proulin  =:  pré  lovio,  du  loup  ;  voir  Pralovin. 

Provence,  D.  Grandson,  Provency^  i34o,  42»  43»  58,  67,  78, 
Provincitty  iSSg,  Provencey,  Provence  y  1878  (Matile),  Prove- 
nica,  i4o3. 

Proveyroz,  Praz  —  à  Montbovon,  à  Gormerod,  à  Essert,  Lac, 
Frib.,  Montprovayre  aux  Clées  =  pré,  mont  du  prêtre,  v.  fr. 
provoire^  du  latin  presbyierus. 

Proz,  forme  valaisanne,  archaïque  de  Praz,  latin  pratum, 
pré  ;  nombreuses  localités  :  —  Riond,  rond  ;  Prauz  Ryont  à  Lid- 
des,  1228  ;  —  du  Sex,  du  rocher  ;  —  Peray  et  Perey  =  du  pier- 
rier  ;  Som-la-Proz,  ham.  d'Orsières  =  Sommet  des  prés.  (On  dit 
de  môme  Pro  ou  Prau,  en  romanche  :  Pro  digl  God  =r  pré  du 
bois,  —  Prosutt,  d'en  bas,  —  Surava,  sur  Teau  ;  —  de  pedra,  pré 
de  pierre.)  Le  Prolet,  m.  à  SainUGing^lph,  dim. 

Les  Pruats,  a  ham.  D.  Courtelary,  Berne,  n.  pr. 

Pmmey  à  Echandens,  D.  Mortes  ;  de  pranetum  (n-^m),  en- 
droit où  abondent  les  pruniers.  Prumeret  à  Monnaz,  casale  de 
PramierSy  Ependes,  Frib.,  1278,  M.  F.  I,  274;  de  prumier  pour 
prunier  ;  un  es  Pruniers^  Ormonts,  i382. 

Publoz,  ham.  de  Puidoux,  D.  Lavaux,  PabloZy  1193,  Hidber, 
II  ;  ham.  d'Essertines-Echallens  et  7  loc.  Vaud  et  Frib.  ;  Pobloz 
(ou  Poubloz)  à  Fully,  Valais  ;  du  v.  fr.  puble,  patois  pablloy 
peuplier.  Un  Publo  à  Jussy,  1276,  M.  G.  XIV,  139;  Bure,  de  P«i- 
bloSy  1287  (Matile),  et  Publa,  1284,  Paplu,  1298,  près  Neuve- 
ville  (Trouillat)  ;  ouz  Publoz  de  Cresetes,  les  Groisettes  sur  Lau- 
sanne, 1476,  M.  H.  XXVIII  ;  au  Pablet,  Publiet  (ou  Publieil), 
m.  à  Vuisternens-en  Og*oz  et  h.  à  Marly,  diminutifs. 

Puey,  Paît,  Puy,  voir  Peu. 

PuUy,  D.  Lausanne,  Palliacam,  962,  998,  1017,  Puliei^  Pu* 
lie,  1142,  Cart.  Month.,  Pulei,  ii46,  Puliacum,  ii55,  Pauliei 
vers  1178,  Donat.  Haut.,  212,  Pulli^  11^8,  Pullie,  1228,  villa 
Puliaco,  1238,  Pallie ^  1260,  Pullyez^  Pullie  et  Pullye,  i368, 
M.  R.  Vn,  244,  Palliez  y  1877,  i453  ;  d'après  Gatschet,  du  kymri 
pully  marais,  breton  pwly  poull^  lieu  marécag^eux  ;  mais  il  n'y  a 
pas  de  marais  à  Pully  et  le  suffixe  iacum  indique  la  dérivation 
M.  D.  SIC.  siiuB,  Tom  vn  S4 

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370  PUIDOUX  —  QUART 

d'un  nom  d'homme  ;  nous  le  rattachons  à  (praedium)  PoHia' 
cunij  domaine  d'un  Pollius,  ^entilice  romain,  d'où  viennent  éga- 
lement nos  Poliez  et  les  nombreux  Pouilly  de  France.  (En  compa- 
rant avec  les  anciennes  formes  de  Poliez  on  voit  que  les  deux 
noms  ont  varié  et  ont  présenté  tour  à  tour  o  et  u.  Holder  indique 
aussi  uû  Puliacum,  variante  de  Polliacum.) 

Il  CÊl  évident  que  le  Pulliacum  de  962,  testament  de  la  reine  Berthe, 
se  rapporte  à  Pully,  et  non  à  Pouilly ,  Pays  de  Gex,  comme  l'ont  admis 
les  a  aie  UPS  du  Rëgestc  genevois,  puisque  l'abbaye  de  Payerne  y  a  pos- 
sède un  prieuré  jusqu'à  la  Réformation,  tandis  que  Pouilly  appartenait  à 
SmDt-Claude  dès  UIO. 

Puîdoux,  D.  Lavaux,  Poistdor,  io36-io54,  Donat.  Haut.,  Poi- 
doaj:,  ii34,  Poysdopy  ii4o,  Poidor,  PoydouXy  iil\i^PoydorSy 
Ti43î  PodoiPy  iibt^y  Posdor,  1171,  entre  ii63-ii8o,  Arch.  Fr. 
VIj  Postdor,  1200,  1209,  i5,  Poyduy  Poedour^  1274,  Cart. 
Haul-Crèt.  D'après  Gatschet,  de  puteus  de  horreo,  le  puits  de  la 
grang-e.  Pour  nous  de  post,  derrière,  et  dorsum^  dos,  provençal 
dorSj  post  dors  =  derrière  le  dos,  derrière  la  croupe  de  la  mon- 
tagne, le  village  étant  en  arrière  du  mont  pour  les  habitants  de  la 
rïve  du  lac,  la  première  habitée. 

Puplinge,  G.  Genève  =  chez  les  descendants  de  PupilOy  n.  pr. 
germain,  dérivé  de  PapOy  de  la  racine  bob,  garçon.  Fôrstm., 
p,  37a,  n'a  pas  Popilo,  mais  le  fém.  Popila. 

Pu  ries,  voir  Pourriaz. 

Puliet,  voir  Pouttet. 

Puy,  voir  Peu. 

Pya  Eoson,  pâturage  à  Vernamiège,  Valais  ;  de  pie,  s.  f.,  sole, 
une  des  parties  de  l'assolement  triennal,  et  de  en  son^  au  som- 
met :  la  pie  du  sommet.  Ce  nom  semble  indiquer  que  les  cultures 
se  seraient  élevées  jadis  jusque-là. 

Quart,  château  ruiné  à  Bourg-Saint-Pierre^  Pont  de  Quart» 
vieux  pont  de  pierre  à  l'alpe  de  Vingt-Huit,  sur  la  Dranse  de  Ba* 
gaes,  Valais.  De  la  famille  de  Quart  près  d'Aoste,  qui  avait  des 
possessions  dans  ces  vallées  dès  le  xiP  siècle. 


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QUART  —  QUAY  371 

Le  Quart,  loc.  sur  les  Mosses  d'Ormont,  au  Qaarroz,  i332, 
quart  :  fausse  orth.  ;  Quarroz,  loc.  à  Savièse,  Vejsonne,  Vionnaz 
(le  Quart,  1775),  les  Quarres,  loc.  à  Travers  ;  de  quadruvium^ 
carrefour,  comme  les  nombreux  Carroz  ou  Carre  du  pays. 

Aux^  es  Quartes,  loc.  Ormont-dessus  et  à  Vérossaz^  Valais,  es 
Cartes  à  Evionnaz,  QaarteSy  1760  ;  les  Quarteys,  m.  et  g^rauge 
Ormont-dessus  ;  le  Quarty,  le  Carty^  ham.  du  vallon  des  Mosses, 
comme  les  Quartiers  à  Château-d'Œx,  collectifs,  Ormont-des- 
sous.  M.  Isabel  nous  écrit  sur  ce  mot  :  «  Une  carie  est  en  patois 
un  beau  pré  uni,  rectang'ulaire,  assez  allongé  ;  mes  parents 
possédaient  à  Vers-chez-Mossy  la  carta  d'amont  et  la  caria  d'a- 
vau,  anciens  champs  devenus  prés.  »  Mot  ancien  :  des  vignes 
4(  sitas  es  Quartes  à  Louèche,  1285  ;»  la  localité  es  Tierces , 
jouxtant  les  Quartes  de  Vérossaz,  pourrait  faire  supposer  que  ces 
mots  désignent  une  numérotation,  troisième,  quatrième  partie 
d'un  mas.  Nous  croyons  qu'il  y  a  là  une  simple  rencontre  for- 
tuite ;  partout  ailleurs  les  tierces  et  les  quartes  sont  isolées,  voir 
tierces. 

Quartériés,  loc.  à  Sion,  vineis  deys  QuarterieSy  1278,  la 
Quartéry,  loc.  à  Vex  ;  Quatéry,  loc.  à  Conthey,  probablement 
le  même  mot  ;  peutrôtre  d'un  n.  pr.,  nous  trouvons  à  Sion  en 
1267  un  Çeiar^er,  leprosus,  un  Perrodus  Quarteir  k  Granges, 
1819,  M.  R.  XXX,  169,  XXXI,  297,  mais  dérive  plutôt  du  bas 
latin  quarterianif  quatrième  partie  d'un  arpent,  mot  assez  souvent 
employé,  synonyme  de  quarteron,  4(,  dimitto  unam  quarteriam 
quae  débet  unum  modium  de  segle.  »  Ducange. 

Quay  ou  Quez  (pron.  Couai  ou  Coui),  champs  et  mayens  à 
Mage,  Valais  ;  le  Quaye,  chalets  à  Champéry,  Chable  du  Quay  à 
Vionnaz,  Kai,  1728  ;  Quayes,  m.  à  Muraz  et  forêt  à  Vouvry 
(aussi  Quoyes)  ;  les  Equayes  à  Monthey,  es  Cnayes,  1696.  Parent 
de  quai,  bas  latin  caium  qui,  d'après  Littré,  vient  du  celtique  ; 
kymri  kae^  haie,  barrière,  bas  breton  kaé,  haie,  et  qui  a  passé 
dans  le  français  chai  ou  chais.  Ce  serait  donc  propriété  close  de 
haies,  de  barrières.  La  difficulté  est  la  prononciation  kouai,  non 
kai,  qui  paratt  toutefois  récente,  à  en  juger  par  l'orth.  de   1728. 


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372  QUEMOUNAILLES  —  RABES 

Ès  Quemounailles,  ham.  de  Lovens,  Frib.  ;  patois  pour  com- 
munailleSy  terres  communales,  latin  commanalia, 

Quenet,  bois  à  Courroux,  Essert  ès  Quenets  à  Courrendlin  ; 
voir  ci-après 

QuerqueTi,  maison  à  Mutrux,  D.  Grandson.  D'après  le  profes- 
seur A.  Godety  de  quercuam  via^  chemin  des  chônes  ;  très  dou- 
teux, la  racine  quercus  n*a  rien  donné  en  français  et  le  dérivé 
quercinus  est  devenu  chêne,  q  donne  constamment  ch  dans  tout  le 
pays  romand,  quesne,  quène  est  une  forme  picarde.  Vient  plutôt 
d'une  racine  celtique  comme  les  noms  fort  ressemblants  de  Quer- 
quenij  Querquerni  cités  par  Holder,  sans  étymologie.  Les  noms 
de  Quequenerie,  m.  entourée  de  bois  à  Ghônens,  Frib.,  et  Que- 
net  sont  encore  plus  rapprochés  de  ces  mots  celtiques. 

Quéoot  est  en  France  un  des  noms  vulgaires  du  Prunus  Mahaleb  si 
répandu  dans  les  terrains  calcaires  du  Jura.  Quenet  serait-il  une  forme 
jurassienne  de  ce  mot  ? 

Queudre,  Queudray,  plus,  loc.,  par  exemple  ès  Queadrays 

à  Vionnaz,  Coudreyy  Cudrey^  i723,  autres  formes  de  Coudre, 
Coudrée,  lieux  où  abondent  les  noisetiers. 

Queue,  voir  Cuaz. 

Quisselîn,  atlas  Siegfried,  torrent,  affluent  de  la  Dranse  près 
Martigpny,  dit  aussi  Quiercelin  et  Tiercelin.  Cette  dernière  forme 
nous  paratt  la  véritable  :  c'est  un  petit  torrent,  et  le  troisième  en 
montant  depuis  Martigny  ;  de  tierSy  troisième,  avec  un  double 
suffixe  diminutif. 

La  Quoquaire,  pâturage  à  Rougemont,  <c  le  cokoué^  s.  f.  pi. 
est,  nous  écrit  M.  Isabel,  le  nom  patois  aux  Ormonts  du  Cirse  olé- 
racé  et  de  la  Berce  brancursine  (kouka  au  Jura).  »  Les  inflores- 
cences de  ces  deux  espèces  sont  renfermées  dans  leur  jeunesse 
dans  des  bractées  arrondies  en  coqae^  de  là  leur  nom  patois.  La 
Quoquaire  est  sans  doute  un  pâturage  au  sol  humide  ou  doux  où 
abonde  le  Cirse  oléracé. 

Es  Rabes,  loc.  à  Leysin  :=:  aux  foins  maigres,  rabe  en  patois, 
rabbéy  s.  m.,  au  Pays-d'Ënhaut,  foin  recueilli  dans  les  lieux dan- 


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RABOU   —   RACHI  373 

gereux  des  montages.  Bridel.  <c  Dans  les  Alpes  d'Ollon,  faire  les 
rctbes  c'est  faire  les  foins  maigres  des  fauchages  écartés  ;  »  quant 
à  rabe^  origine  inconnue.  (Note  de  M.  Isabel.) 

Rabou,  ham.  de  Oryon,  D.  Aigle,  un  Walner  de  Raboz^  1262, 
M.  R,  XXX  ;  Raboux  à  Corcelles-le-Jorat,  es  Rabouds  à  Bex,  en 
Raboud  à  Vuadens,  ces  deux,  fausse  orth.  du  patois  rabou,  rabo- 
teux, inégal,  yaudois  rabotu  ;  par  contre  Raboud,  Praz  ^  à 
Echarlens,  €hamp  Raboud  à  Vuarmarens  et  Corbières,  sont  des 
prés,  des  champs  de  Baboud,  de  Ratbold^  n.  pr.  germain,  voir 
Villaraboud. 

Le  Raca,  loc.  à  Ormont-dessus,  au  Raccard  à  Colombey,  Re- 
cardf  1696  ;  en  Raeeard,  m.  à  l'Etivaz,  Pays-d'Ënhaut,  Raccaz 
(Raca)  au  Chàtelard,  Fribourg  ;  au  Raccot  à  Monthej,  Racort^ 
1696,  Racor,  181 9  ;  peut-être  parents  du  nom  gaulois  Rasc(xSy 
4  loc.  du  midi  de  la  France  dans  Holder,  et  du  ^.  conmiun  rctc- 
card  en  Valais,  nom  des  petits  greniers  où  Ton  serre  diverses  ré- 
coltes ;  on  l'écrit  aussi  rascart^  ce  qui  est  Tancienne  orthographe  : 
un  champ  au  Racart,  au  Rascart  à  Nax  ou  Vex,  1224,  1228, 
M.  R.  XXIX,  et  rcucardum  dans  les  Articles  de  Naters,  i446  ^ 

Raoettes,  localité,  vignes  à  Founex,  D.  Nyon  ;  probablement 
faut-il  écrire  RcissetteSy  dim.  de  raisse,  bourguignon  raice,  qui 
signifie  ici  terrasse  de  vigne  soutenue  par  un  mur,  n.  commun 
dans  le  vignoble  et  n.  pr.;  les  Races  à  Vionnaz,  Rosses^  177^1 
1723.  Littré  le  tire  du  v.  h.  ail.  reiza,  ligne.  On  disait  au  moyen 
âge,  dans  le  môme  sens,  raie:  en  1269  Waland  de  Grimisuat 
vend  4(,  quinque  sextarios  reddendos  in  meis  raes  sitis  apud  Muli- 
gnon.» 

Rachi  ou  Rachy,  Sur  le  — ,  ham.  d'Ormont-dessus,  Rachier^ 
i53i.  Dessus  le  Rachy^  1688,  Ratchies,  carte  Rovéréa  ;  Rachy, 
loc.  i  Saint-Aubin,  Frib.  ;  les  Rachés,  crèt  à  Leysin  ;  Soratchi, 
alpes  de  Gryon  ;  forêt  du  Racheux  à  Bex  et  du  Raji  à  Hérémence, 
Valais,  une  Combe  Rachis  près  du  Dézaley,  Lavaux,  ii84; 
Ratzé,  pâturage  à  l'Etivaz  ;  en  Radzy,  forêt  et  pâturage  à  Châ- 

*  GonttiUtUon  imposée  à  rë?éqiie  par  les  Haat^ValsisaDs. 

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374  RACHIGNY  —  RAINSON 

tel-Sain t-Denis.  Origine  incertaine  :  le  v.  fr.  a  rachy  dim.  ra* 
cheaUf  souche  ;  Littré  donne  encore  rachée,  souche  de  bois  qui  a 
été  coupée  et  sur  laquelle  il  repousse  des  branches.  D'après  ceci, 
les  noms  ci-dessus  désirent  sans  doute  des  bois  taillis,  de  rach, 
souche,  et  collectifs  y,  é,  eux.  D'un  autre  côté  le  v.  fr.  a  rachiery 
dérticiner,  arracher,  et  ces  mots  pourraient  en  être  des  dérivés  :  un 
rachis ,  endroit  où  les  arbres  ont  été  arrachés,  comme  semis  de  semer. 

Itacliigny,  ham.  de  Corcelles-le-Jorat,  nous  paraît  être  le  Ras- 
chitjnier,  i34o,  et  Rasihignye  du  Rec.  dipl.  Frib.  III,  et  V,  66  ; 
origine  du  reste  inconnue. 

La  Ilacine,  ham.  de  Saulcj,  Jura  bernois,  Racijna,  ii82,Tr. 
I,  385.  Une  autre  Racine  au  Ghenit  et  Racenaz,  loc.  à  Chapelles, 
D.  Mou  don  ;  la  Rassenaz,  champs  à  Mont-la-Ville  ;  paraissent 
être  simplement  le  n.  commun  racine. 

Racl(z)sy  à  Châtel-Saint-Denis  ;  voir  Rachy. 

Raifort,  Raffour,  Rafour,  Raffomet,  dim.  à  Golombey,  nom- 
breux hameaux  et  lieux-dits,  une  4o®  ;  du  v.  fr.  rafour ^  four  à 
chaux,  mot  encore  usité  dans  tout  le  sud-est,  Alsace-Dauphiné,  du 
bas  latin  rafurnus^  raffurnam  (Ducang^),  du  celtique  ray 
chaux,  et  du  latin yïir/itts,  four. 

Les  Raichènes,  bois  à  Martig^nez,  à  Gourchavon,  D.  Delémont, 
Berne  ^  Rei  ou  Rey-chênes,  bois  de  chênes  soumis  au  droit  de 
rey  ou  réage,  —  bas  latin  reaglum,  affouage,  —  comme  le 
montrent  ces  textes  de  Trouillat,  III,  p.  199  :  «  li  dit  proudommes 
d'Aile  doivent  bavoir  lour  ray  en  lai  dite  monteigne...  par  ainsie 
comme  les  boines  furent  mises  >►,  i3i4  et  p.  4i5  :  <c  Li  bourieys 
de  Pourraintruy  ont  rahe  en  la  montaig'ne,  fust  boix  pour  mais- 
soner^  pour  fuag-e  ou  pour  altre  eaux.  ^  Les  mêmes  termes  se  re- 
trouvent dans  les  franchises  de  Blamont,  de  Clémont. 

RaÏDieux,  montag'ne  D.  Moutier,  Ramulj  i3i7  ;  le  Rameolau 
S.  de  Souboz,  Jura,  fermes  à  Rebeuvelier  ;  du  latin  *  rameolus, 
dimînuhf  de  ramus,  rameau,  qui  a  donné  ran,  au  sens  de  chaîne 
de  montag-nes  ;  voir  Ran. 

Le  Raînson.  sommet  sur  Gortébert,  Jura  ;  de  Rain  et  son,  de 
summum  =  sommet  du  Rain  ou  Ran  ;  voir  Ran. 


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RAISSE   —  RAN  375 

Raisse,  Resse,  Rasse,  nombreux  ham.  Vaud  et  Neucbâtel  ;  en 
Valais  ss  devient  ch  :  la  Rache  à  Ayent,  aux  Raches,  loc.  aux 
Ag^ttes,  Sion  ;  Rèche  (ou  Raiche),  ham.  de  Chandolin  d'Anni- 
viers  ;  Reschy  ou  Rèche,  ham.  de  Chalais,  D.  Sierre,  Ressi^ 
1200,  laôo,  Bessyy  i3oi  ;  dérivés  de  raisse  ou  rasse^  scie,  puis 
scierie.  Quant  à  raisse,  il  vient  sans  doute  de  la  racine  celtique 
ratisy  fougcère,  dérivés,  racia,  iriandais  raith^  ce  qui  est  denté, 
pectine  ;  la  raisse  ou  scie  serait  donc  appelée  ainsi  par  comparai- 
son avec  les  dentelures  d'une  fronde  de  fougère.  M.  le  prof.  Bon- 
nard  préfère  y  voir  l'ancien  norois  ràs,  gouttière,  qui  aurait  passé 
au  sens  de  conduite  d'eau,  de  là  à  scierie  et  enfin  scie.  Raisse  était 
un  n.  commun.  Un  règlement  forestier  de  LL.  EE.  de  1700  dit  : 
Nous  entendons  que  toutes  personnes  qui  possèdent. . .  des  raisses 
se  contentent  de  vaquer  à  leur  raissure  sans  faire  trafficz  d'aix, 
de  feuilles  et  de  littaux...  ils  pourront  raisser  premièrement  ce 
qui  leur  sera  nécessaire  pour  leur  propre  usage,  etc.  » 

Es  Rammesou  Rhammes,  loc.  à  Fribourg,  eis  Ranmes,  1406, 
RammeSy  i4i2  ;  endroit  où  se  trouvaient  jadis  les  ram^^i  châssis 
sur  lesquels  les  drapiers  étendent  leurs  draps  pour  les  unir.  Par 
contre  les  localités  suivantes  doivent  avoir  une  autre  origine  :  eis 
Courtes  Rammes,  champs  à  Etoy,  les  Rames,  prés  à  Veyge  de 
Leysin,  forêt  des  Rames  au  Saint-Bernard,  la  Rammaz,  m.  à 
Froideville,  au  bord  du  Talent,  RamaZy  1627,  loc.  à  Payeme  près 
de  la  Broyé  ;  peut-être  forme  dérivée  du  latin  ramus^  rameau,  f. 
rame. 

Ran  ou  Rang,  Tète  de  — ,  sommet  du  Jura  neuchâtelois,  Sous 
le  Rang,  ham.  des  Bois,  Sur  le  Rang  à  Saint-Braix  et  Damvant, 
Sur  les  Rangs  à  Cœuve,  Soulce,  Lajoux  et  Epiquerez,  le  Mal- 
rang  à  Saint-Ursanne  ;  —  en  Ran  à  Bioley-Orjulaz,  Pré  du 
Ran,  Lignerolles,  Sur  le  Ren,  Ecublens  ;  en  Ren,  Bretigny  ; 
Loz  Ren,  Préverenges  ;  le  Rln  à  Font,  au  Rin  à  Orny,  Crêt  du 
Rin  à  Dombresson,  Bois  du  Rin  à  Montmagny,  le  Grand  Rin, 
partie  du  village  de  Prez,  Frib.,  le  Rin  ou  Rein  (Rhin,  carte  top. 
Vaud)  à  Baulmes.  On  a  voulu  dériver  Tète  de  Ran,  de  ran,  bélier 
(par  exemple  Gazette  de  Lausanne,  19  juin  1906),  mais  cette  éty- 


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376  RANGES  —  RANDA 

mologie  ne  saurait  s'appliquer  à  la  plupart  des  loc.  cinlessQS  :  Sur, 
sous  le  bélier,  le  mauvais  bélier,  en  bélier,  etc.,  n'a  pas  de  sens. 
Toute  la  série  vient  du  latin  ramam,  rameau,  employé  déjà  par 
Pline  au  sens  de  ramification  de  montagne  ;  ramum  donne  régpu- 
lièrement  raim^  comme  vanum  =  vain^famem  z=,faim^  et  dans 
les  patois  ran^fan.  De  là  les  formes  vaudoises  ran^  aussi  n.  com- 
mun :  un  ran,  rondin  de  fagot,  ren^  rin  (=  rai  m),  le  bourgui- 
gnon et  le  vosgien  rai/i,  le  provençal  ram.  Une  autre  preuve  à 
l'appui  est  donnée  par  les  diminutifs  Raimeox,  montagne  du  D. 
de  Moutier,  Ramuî  en  1 317  (de  ramulam)  et  fermes  à  Rebeuve- 
lier,  et  le  Rameul,  près  de  Souboz,  Jura  bernois,  de  rameolamy 
trois  localités  où  l'on  retrouve  le  m  du  radical  ramum. 

Quant  à  l'étonnante  étjmologie  que  donnait  jadis  M.  F.  Cha- 
bloz  dans  le  Musée  neuchâtelois  (XIV,  288),  où  il  traduit  <c  Tête 
de  Ran  »  par  c  Tète  de  Rien  »,  elle  montre  à  quelles  fantaisies  on 
peut  s'égarer. 

Rances,  Rancias  vers  973»  Rances  vers  1180,  Donat.  Haut., 
et  iaa8,  M.  R.  VI.  Le  Dict.  hist.  Vaud  y  rapporte  le  Radinicu^um 
du  yi«  s.,  M.  R.  VI,  3o  (il  dit  Radicuacum  :  faute  d'impression  ?), 
tandis  que  le  Gart.  Laus.  en  note  attribue  cette  localité  à  Renges, 
sans  doute  parce  que  ce  nom  est  placé  en^  ceux  de  Romanel  et 
de  Tolochenaz,  ce  qui  ne  nous  paraît  pas  une  raison  suffisante. 
Renges  a  une  autre  origine,  voir  ce  mot,  et  Radiniacum  donne- 
rait Radigny  ou  Radignier.  Quant  à  Rances,  il  doit  venir  d'un  n. 
pr.  gallo-romain  à  rechercher. 

M.  Maxime  Reymond,  dans  son  étude  sur  les  Origines  du  Prieuré  de 
Baulmes  (Revue  hist.  V.^  décembre  1905),  après  avoir  constaté  oouime 
nous  que  Radiniacum  ne  peut  donner  Ranges^  se  demande  si  Radiniacum 
ne  serait  pas  le  nom  ancien  de  Saint-Saphorin  sur  Morges. 

Randa,  village  D.  Viège,  Valais  ;  Randonne,  ham.  de  FuUy, 
RandonOy  1262,  Wstbg.,  Randogne,  D.  Sierre,  Randoniaf 
I3a4,  122^,  Randogny,  laSo,  ii\38,Raffdognyy  ia5o,  etc.  Ran- 
donnaire,  pâturage  sur  Bex  et  alpe  de  Rougemont,  dominant  une 
paroi  de  rochers,  Randonneires,  forêt,  Pays-d'Enhaut  ;  dérivés 
comme  le  subst.  randon  du  celtique  randa,  randos,  bordL  Dietz 


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RANGIERS  —  RAPE  377 

le  tire  de  Tall.  randj  m6me  sens.  Les  villages  de  Randonne  et  de 
Randogne  sont  tous  deux  au  bord  d'un  plateau  élevé. 

Les  Rangiers,  ham.  et  chaîne  de  montagnes,  D.  Porrentruy  ; 
infinitif  v.  fr.  rangier^  puis  subst.  au  sens  de  rangée.  On  pour- 
rait objecter  que  l'infinitif  ne  peut  guère  avoir  le  sens  d'un  parti- 
cipe passif,  mais  on  écrit  souvent  l'un  pour  l'autre  et  l'on  trouve 
le  dîner,  le  goûter,  le  souper,  comme  le  dtné,  goûté,  soupe. 

Râpe,  Rapaz,  Rappes,  Rappaz,  nombreux  hameaux  et  lieux- 
dits  Genève,  Vaud,  Valais  et  Fribourg,  plus  d'une  loo®;  Râ* 
pettes,  Rapille,  Raspille,  Rapillette,  diminutifs  Rapaces  à  Co- 
lombey  (en  Valais  un  dépréciatif  n.  c,  râpasse)  ;  du  v.  fr.  rcispe, 
futaie  ;  râpa  dans  Bridel,  friche  en  pente  avec  des  buissons.  Raspe 
parait  être  une  forme  plus  moderne  de  rispe,  qui  a  donné  nos 
nombreuses  Rippea,  par  exemple  la  Rippe,  D.  Nyon,  Rispa^ 
lago,  les  Rippea  à  Perly,  ham.  de  Mon  tricher,  loc.  à  Lussery, 
rispes,  xrv^s.,  et  ao  autres,  la  Rippaz  aux  Plans  sur  Bex,  à 
Vandœuvres,  Charmey  ;  Ripaz  à  Lully-Morges,  Ripaille  à  Ôham- 
péry,  aug.  Ripettaz,  une  la*,  Repettes,  6  loc.,  diminutifs.  La 
forme  r€upa  paraît  dans  les  textes  concurremment  avec  rispe,  les 
liaspes  deMartignie^  1264»  Gothefredo  des  fiaspes,  1287,  mais 
surtout  depuis  le  xrv«  s.  :  un  Raspis^  i4o8,  Râpes  de  Martigny, 
une  Raspaz  â  Sierre  au  xv*  s.  Presque  tous  les  textes  antérieurs 
ont  rispe f  ripe  ou  rippe  :  cum  aquis,  rippisj  1819,  dans  Trouil- 
lat  ;  es  RispeSf  1242,  Râpes  de  Lausanne,  M.  R.  VI,  666,  nemus 
Risparum  encore  i4oo  ;  ii- poses  de  rispes  à  Bussens,  1877  ;  Y 
ripe  à  Vernamiège,  1260,  la  rispe  de  Greyiiez,  1877,  la  Rippaz 
de  Grelliez,  i5oo,  la  Râpa  à  Vionnaz,  les  Reppes,  1728.  On  peut 
conclure  de  ces  rapprochements  :  i^  que  rippe  et  râpe  sont  deux 
formes  d'une  même  racine,  la  2*  postérieure  ;  2^  qu'il  faut  écarter 
le  latin  ripa  et  l'allemand  rippe,  côte,  auquel  on  aurait  pu  rap- 
porter le  premier,  et  que  l'origine  est  encore  incertaine.  L'explica- 
tion la  plus  vraisemblable  est  celle  qui  rattache  ces  mots  au  v.  h. 
ail.  hraspôn,  gratter,  râper,  les  râpes  étant  des  terrains  rocail- 
leux, peu  fertiles,  â  végétation  clairsemée,  la  forme  Rippe  due  à 
l'influence  de  l'ail,  rippen,  reiben,  qui  signifie  également  gratter. 


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378  RARÀIGNE  —  RAVANAY 

Raraigue,  loc.  à  Aigle  ;  de  rare  et  aîg^ue,  champs  graveleux  où 
Teau  est  rare. 

Le  Rard,  mieux  le  Ràr,  le  RareDescha,  pâturages  d'Ormont- 
dessus  avec  sapins  clairsemés  ;  les  Rares,  loc.  à  Corbeyrier,  d'a- 
près M.  Isabel,  pour  qui,  très  justement,  ce  mot  est  une  forme 
masculine  du  patois  ràra^  s.  f.,  clairière,  éclaircie.  Il  y  a  un  es 
Rards,  forêt  à  Bagnes,  une  Rara,  forêt  à  Bourg-Saint-Pierre>  et 
Ton  dit  une  rare  ta.  Le  masc.  est  un  n.  commun  en  Valais  :  à 
vendre  un  rard^  etc.  Rarozet(ts)  à  Conthej,  diminutif. 

Rarogne,  bourg  en  Valais,  Rarun^  ii46,  Hidber,  II,  1220, 
Raroniaj  12 10,  Rarognia,  1221,  Raroignia^  1260,  Rarognij 
1267,  Raroygnya,  1287,  M.  R.,  Rarogny,  1872  ;  d'après  Gats- 
chet,  du  bas  latin  rara,  raris,  sentier,  aussi  canal,  d*où  il  tire  un 
adj.  raranuSf  à  cause  des  canaux,  des  bisses  qui  sillonnent  le  ter- 
ritoire, mais  raranus  donnerait  rarain,  il  faudrait  plutôt  supposer 
rara  et  suffixe  augmentatif  ogne,  ce  qui  serait  possible.  A  rap- 
procher une  loc.  (Ts)Zararogne  à  Chippis.  Ce  nom  vient  proba- 
blement d'une  racine  celtique  comme  tous  les  noms  d'anciennes 
localités  de  la  vallée  du  Rhône.  Il  7  a  un  Rarauna  (Deux-Sèvres), 
dont  le  nom  est  indiqué  aussi  comme  celtique. 

Raspille,  ruisseau  près  Sierre,  Valais,  Raspilly^  Ï267,  Raspil- 
lia,  i33i  ;  de  la  contrée  qu'il  traverse,  une  raspille,  dim.  de 
raspe,  râpe. 

Rasse,  Ratzé,  voir  Raisse,  Rachy, 

En  Ratevel  ou  Ratevet,  2  pâturages  à  Rossinières,  Château- 
d'Œx,  Rathvel  et  Rathevel,  2  pâturages  et  ruisseau  à  Châtel- 
Saint-Denis  (ou  Rathevy  ou  Raschevys)  ;  Ratevy  à  Lessoc,  Ra- 
chevy  à  Charmey  au  pied  de  laWandfluh;  Rativelberg,  1668 
V.  der  Weid.  On  dit  à  Vionnaz  rate  pour  gratter,  >►  nous  écrit 
M.  Boonard.  Si  cette  forme  est  connue  dans  la  Gruyère  :  rate-vé 
ou  vi  .=  veau,  Ratevel  serait  un  équivalent  de  Gratteveau,  voir 
Gratte. 

Rause,  affl.  de  la  Birse,  D.  de  Moutier  ;  voir  Reuse. 

Ravanay,  loc.  à  Chamoson,  Valais  ;  lieux  où  abondent  la  ro- 
quette et  la  ravenelle,  latin  raphanus,  avec  suffixe  collectif  ay* 


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RAVERETTAZ  —  REBEUFONAZ  379 

Raverettaz,  nom  employé  conjointement  avec  celai  de  Rion-* 
zette,  pour  le  torrent  qui  vient  des  Mosses  et  se  jette  dans  la 
Grande-Eau  sous  Ai^remont  ;  paraît  se  rattacher  au  v.  fr.  rabière 
et  au  romanche  rouera  éboulis,  voir  Ravoire. 

Les  Ravières,  2  loc.  Ormonts  ;  loc.  à  Neuchàtel,  Locle,  aux 
Breuleux,  m.  à  Boécourt,  loc.  à  Courgenaj,  Jura  bernois  ;  Ra- 
vyeren  à  Gampel,  Valais,  forme  germanisée  ;  endroits  où  l'on 
cultive  des  raves,  bas  latin  raverias,  latin  raparias.  Peut-être 
quelques-unes  des  Raveire  de  Tarticle  suivant  sont-elles  aussi  des 
ravièreë. 

Ravoire,  7  ham.  et  loc.  Bas  Valais,  Raveyre,  6  loc.  Valais  et 
Alpes  vaudoises  et  4  Frib.,  Raveire,  ham.  de  Rossens,  Frib., 
Ravayre  à  La  Chaux,  Ravuire  à  Lens,  Rowoeri^  iîSo  ;  es  Ra- 
vuyres,  Vionnaz,  4  Ravyre  Corbejrier,  Veyres,  Vcupone,  Grimi- 
suat  (Raveyry,  laSo),  Ravary  à  Bercher  et  Pompaples,  Revœrre 
à  Bex^  Raverasse  à  Salvan  ;  tous  ceux  des  Alpes,  coteaux  ra- 
pides, très  secs,  exposés  au  soleil  ;  le  vaudois  a  raveur  et  rovaire 
=  ardeur  solaire,  voir  Bridel,  p.  817  ;  peut-être  de  la  famille  de 
rabieSj  qu'Horace  a  employé  au  sens  d'ardeur  solaire,  chaleur 
caniculaire.  D'autre  part  Littré  signale  dans  Ducange  un  mot  ra- 
biére  qui  serait  parent  de  rabina  et  le  romanche  a  raveras,  rue^ 
raSy  éboulis,  ce  qui  rapprocherait  ces  mots  de  ravine. 

Les  Ravins,  passage  des  Alpes  bernoises  au  N.  d'Ayent,  Va- 
lais, en  ail.  Rawyly  Rawins,  1257,  ^'  ^-  XXX,  22,  Rawyny 
i4i8  =  ravins,  lieu  creusé  par  les  ravines. 

Ravoinet,  2  loc.  dans  des  combes  des  Alpes  d'Ayent  et  de 
Lens  ;  paraissent  dériver  de  la  même  racine  que  le  précédent. 

Raye,  Rayes,  Reille,  nombreuses  localités  des  Alpes  ;  patois 
raye  et  rellhe  :  couloir  dans  des  rochers  escarpés  ;  dans  la  plaine, 
champs  labourés.  Raye,  Roye  dans  le  Jura  bernois^  Reyen  à 
Louèche,  forme  germanisée,  es  Reillons  à  Corbeyrier,  diminutif  ; 
du  celte  rica^  sillon,  bas  latin  riga^  provençal  regay  Berry  rège^ 
V.  fr.  reille  et  roye^  roie  =  raie,  sillon,  champ  labouré. 

Rebeufonaz,  loc.  à  Aigle,  Rebuffyna,  i342,  RobqffbnaZy 
1695  ;  du  verbe  v.  fr.  rebuffer,  re  augmentatif  et  buffer^  syno- 


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380  REBÉVELIER  —  REGON 

Qjme  de  bouffer^  souffler,  provençal  bufar^  l'endroit  étant  à 
Aigle  le  plus  exposé  à  la  brise  froide  des  Ormonts,  connue  sous  le 
nom  de  4n  vent  de  la  Chenau.  » 

Rebévelier,  D.  Delémont» /}o6em/{>r,  1181;  Rebeuvelier, 
D.  Delémonty  ail.  Rippertswiler^  Rebuvouilier^  ii48>  RipolU- 
wilre,  II 84)  Rubuvilier^  i3o8,  etc.  =  lo  village  de  Robert^ 
%^  village  de  Rippert  ou  Rippolt^  formes  diverses  de  la  même 
racine  germanique. 

Rebreeca,  bois  à  Villars-Burquin,  D.  Grandson  ;  du  v.  fr. 
brecca^  brique,  fragment,  morceau,  et  préfixe  réduplicatif  re, 
tMrain  très  accidenté,  parsemé  de  rocs. 

Rèche,  Za  (Chaux),  au  Sanetsch  ;  peut-être  la  Chaux  réche» 
rocailleuse,  raboteuse.  Nous  rapprochons  de  ce  mot,  comme  parais- 
sant avoir  la  même  racine,  la  Rèche,  torrent  à  Conthey,  à  côté  de 
la  Rogne,  les  champs  Rechoox  à  Ocourt,  D.  Porrentruy,  au  Ré- 
ebet,  vignes  à  Ollon. 

Es  Rechennes  à  Vionnazy  Ruchenaz^  1728,  Vouvry,  en  la  Ru* 
chenaZf  1720,  Leysin,  Vers  la  Ruchina^  liia,  loc.  Ormonts; 
Retzenaz  à  Ëvionnaz,  Sous  les  Relsenes  à  Villars  sur  Ollon  ;  du 
verbe  patois  inretsenà^  arranger  des  récoltes  sur  des  lattes  sous 
un  avant-toit  (Isabel),  rossena^  échafaudage  ad  hoc,  voir  Rossi- 
nières  ;  sans  doute  il  y  avait  autrefois  de  tels  échafaudages  dans 
ces  localités. 

Reclère,  D.  Porrentruy,  ResMres^  ii5o. 

Recolaine,  ham.  de  Vicques,  D.  Delémont,  ail.  Ricklingen; 
cette  forme  =  chez  les  descendants  de  Richilo,  n.  pr.  germain, 
dim.  de  Richo.  La  forme  française  a  Taspect  d*un  adjectif  :  villa 
Richolanay  villa  de  Richilo.  Il  faut  y  rapporter  sans  doute  la 
Cumba  Reculiniy  ii36,  ii54»  Tr.  I,  a6a,  3ao. 

Recon,  grand  pâturage,  alpes  de  Vionnaz,  D.  Monthey,  alpe 
de  Ruscon,  i345,  copie  d'un  acte  de  1293,  Ruccon^  1723  ;  peut* 
être  du  moyen  h.  ail.  ruschey  jonc.  Bridel  le  dérivait  de  (laças) 
recunditus,  lac  caché,  écarté,  voulant  tirer  le  nom  du  pâturage  du 
lac  minuscule  perdu  dans  un  repli  du  terrain,  près  du  col.  Les 
anciennes  formes  repoussent  cette  explication. 


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REGONVILLIERS  —  REMAUFENS  381 

ReconTilliers,  D.  Moutier,  Berne,  Reconisvillare^  884>  -Ao* 
comviUare,  ^62,  Recconvillare,  1161,  Riconviliery  1180, /?e- 
convilier,  1226,  Reconvilier^  i4o3  =  villar,  village  de  Recho 
ou  Reccho,  n.  pr.  germain,  comme  Reckingen  dans  le  Haut  Va- 
lais. Un  Reccho  signe  un  acte  de  looB.  Tr.  I,  i5o. 

RecorbeSy  presqu'tle  de  la  Venoge,  la  Recorba,  loc.  à  Neu- 
châtely  Recorbet,  écart  de  Vaulion,  Recourbes,  loc.  à  Bex  et 
Ormont-dessus  et  sentier  aux  nombreuses  sinuosités  qui  monte  à 
Naye  ;  de  courbe  et  re,  réduplicatif . 

Record,  Grands-Records,  très  nombreux  lieux-dits  (ai),  dim. 
Recordon,  v.  fr.  r=  second  regain  ;  du  latin  chordam.  <  Il  y  a 
dans  le  Dict.  latin  de  Georges  un  adjectif  latin  chordus,  avec  une 
citation  de  Caton  :  chordam  fenum  =  regain.  »  (Note  de 
M.  Bonnard.)  En  bas  latin  recordum  :  c  supplicant...  ut  ipsi... 
possînt  facere  recorda^  gallice  les  recours,  ll^^o,  M.  R.  XXII. 

Recrettes,  fermes  aux  Brenets,  NeuchÂtel  ;  de  crête  et  préfixe 
augm.  re. 

Es  Recrues,  loc.  à  Noville  et  Port-Valais  dans  les  alluvions  du 
Rhône  ;  participe  de  recroître,  terrain  conquis  sur  les  eaux. 

Recales,  loc.  à  Mont  et  Perroy,  D.  Rolle  ;  subst.  verbal  de  re- 
culer ;  Reculel,  deux  pâturages  de  Gingins  et  sommet  du  Jura 
français  =  v.  fr.  reculel,  lieu  isolé,  écarté;  en  iag3  une  terre  dol 
Reculel,  vallée  d'Hérens,  M.  R.  XXX  ;  en  Recolan,  loc.  Ecu- 
blens,  Bussigny,  Reculanaz  à  Romainmôtier  et  Montherod,  et 
sans  doute  Recollan  à  Burtigny  (fausse  orth.),  formes  adjectives 
=  (terrain)  reculé. 

Es  Redennes,  bois  à  Gbevilly  et  Moiry  ;  peutrôtre  du  bas  latin 
redellus,  bâton,  brin  de  chône,  avec  permutation  1-n  comme  de- 
lèse-denèse,  lentille-nantille  ;  désignerait  un  bois  taillis  donnant 
des  brins  de  cette  dimension.  Ducange  a  aussi  un  mot  redon, 
bâton  de  fagot. 

La  Reffa,  arête  dentelée  se  détachant  du  Bel  Oiseau,  alpes  de 
Finhaut^  Valais;  probablement  pour  raissa,  scie,  permutation 
s,ch-f  comme  dans  oche-offe,  Salanche-Salanfe,  Singlioz-Fingles. 

Remanfens^  D.  Veveyse,  Frib.,  Remul/ens  vers  1286,  M.  R. 


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383  REMBLOZ  —  RENENS 

VI,  377,  RemoufenSj  14^9,  Remonfenst  i453,  Remuffens,  1668, 
carte  v.  der  Weid  =  chez  les  descendants  de  Romulf,  n.  pr.  ger- 
main. Fôrstm.,  748. 

Rembloz,  pâturage  sur  Vernamiège,  Valais  ;  au  Remblais  k 
Golombey^  Rembley  1696,  Remblety  1776  ;  loc.  à  Bournens, 
Paillj;  Reimbloz,  alpes  d*OIIon,  Rimbloz,  loc.  à  Cemiat  et 
Mossel^  Frib.  ;  du  patois  reimbllo^  lieu  bourbeux,  fondrière. 

«  No  ne  sein  pas  mô  einreimblla.  » 

Nous  ne  sommes  pas  mal  embourbés.  (Ranz  des  vaches.) 

Remointze(ze),  alpe  de  Trient,  d'Ayer,  Anniviers,  etc.  ;  c'est 
est  un  n.  c.  pour  désigner  une  alpe  de  rechange,  subst.  verbal  du 
patois  remouay  changer  de  place. 

La  Remosse,  ham.  de  la  Brévine,  Neuchàtel,  Ramasses^  i34ay 
Matile,  Ramasse  y  i588,  M.  N.  VIII,  Remossay  i6a4)  Etrennes 
Neuch.  II,  i5i. 

Renalettes,  forêt  à  Hermenches,  D.  Moudon,  Renoillire  à 
Evolène,  Renallière  à  Bernex,  à  Grens,  Renaillire  à  Crans,  Re- 
noUier  à  Poliez-le-Grand,  Kenolliez  à  Villarepos,  RenoUy  à 
Ogens,  Renoillat  à  Missy,  Renailly,  ham.  à  Villaz-Saint-Pierre  ; 
le  premier  diminutif,  les  autres  collectifs  du  patois  renallhSy  de 
ranaculay  dim.  de  rana^  grenouille  :  grenouillères. 

Renan,  D.  Gourtelary,  Berne,  Runens,  11 78.  L'orthographe 
actuelle  est  toute  moderne,  on  écrivait  encore  Renens  en  1766  et 
1794,  M.  N.  XXXI,  39  ;  voir  Renens. 

Renaroche,  chalets  sur  Bruson  da  Bagnes,  Valais  ;  contraction 
de  reoena  rossa,  ravine  rousse. 

Les  Renauds,  ham.  d'Yvorne  ;  cette  orth.  de  l'atlas  topogr. 
Siegfried  est  fausse.  C'est  un  nom  de  famille  d'Yvorne,  autrefois 
comme  aujourd'hui  avec  deux  n:  Ame  Rennaux,  i3a7,  Claude 
Rennaud,  1598,  les  Rennaux,  1747»  Jacques  Rennaud,  176} 
(chartes  d'Aigle). 

Renens,  D.  Lausanne,  RuningiSy  896,  963,  in  finibus  Runin- 
fforum,  g20,  RunenSy  iil^Tf  ii99>  i^^o,  Runeinsy  iai8,  i238^ 
M.  R.  VI,  82-92,  Rugnens,  i476,  M.  R.  XXVIII,  269,  i525,  et 
encore  172 1  =  chez  les  descendants  de  Runo,  n.  pr.  germain. 


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m^ 


RENFILE  —  REUROZ  383 

La  Renfile,  ham.  de  Presinges  et  de  Vernier,  sur  la  frontière 
ancienne  ou  actuelle  ;  probablement  passage  fréquenté  par  les 
contrebandiers  ;  subst.  verbal  de  renfiler. 

Renges  ou  Ranges,  ham.  d*Ecublens,  D.  Mor^s^es,  villa  Ran* 
geringisy  io3i,  Hidber,  H,  5oo,  villa  RangerensiSy  loSi ^fienge" 
rengeSy  laaS,  i5io,  Rengesrenges,  ï557;  de  Renger^ingis,  soit 
chez  les  descendants  de  Renger^  n.  pr.  germain,  Fôrstm.,  1017, 
ou  Ranger,  qu'on  trouve  dans  Hidber,  année  1161,  nom  dérivé 
de  la  racine  onomastique  Ragan,  du  gothique  ragin,  conseil. 

Rennaz,  D.  Aigle,  Raina,  i255,  Reyna,  1272,  Renna,  1276, 
Régna,  i4o2,  M.  R.,  2*  S.,  II,  28,  Reyne,  i542,  charte  d*Aigle  ; 
du  fr.  raine,  latin  rana,  grenouille  :  le  village  est  entouré  de 
marais.  Renny,  ham.  de  Pully,  Reynid,  Rennier  et  Renny  de- 
puis 1740,  d'après  le  Dict.  géogr.  suisse  d'Attinger,  paratt  s'y  rat- 
tacher également.  Quant  à  Rennex,  écart  de  Genthod,  il  faudrait 
des  formes  anciennes  pour  décider. 

Repais,  loc.  à  Asuel,  D.  Porrentruy,  Repast,  i3o2,  Ripast, 
i3o5,  i35o  ;  de  re,  réduplicatif,  et  v.  fr.  past,  s.  m.,  pâture  :  lo- 
calité aux  gras  pâturages.  Le  français  vaudois  repât,  écrit  sou- 
vent repas  =  dernière  herbe  pâturée  en  automne. 

La  Repaz,  loc.  à  Lonay,  Sullens,  Arnex  ;  Repettaz  à  Bex  et 
Gimel,  diminutif  ;  le  même  que  Rippe  et  Râpe,  voir  ce  mot, 

Reppaz,  ham.  d'Orsîères,  carte  Dufour  et  atlas  Siegfried,  Re» 
pas  et  Repais  dans  Lutz.  La  ir«  orth.  le  rattache  à  Râpe  ;  les  a 
autres  à  Repais,  voir  ci-dessus. 

Ressudens,  D.  Payerne,  villa  RansoldingiSy  gia,  Resoldin- 

gis,  922,  Ramsoldingis,  923,  Rasoldingis,  927,  Resuldens  vers 

•1080,  RasoldenSf  I2i5,  1226,  Ressndeins,  1228,  M,  R.  VI,  325, 

i4>  346,  Resoldens,  1239  =  chez  les  descendants  de  Ramsold, 

n.  pr.  germain. 

Retets,  aux  — ,  loc.  à  Golombey,  Valais,  es  RoutetSy  1696, 
forme  corrompue,  syn.  des  nombreux  Route,  Routet,  voir  Rotte. 

La  Reuchenette,  ham.  de  Péry^  Jura  bernois,  patois  Routse* 
netta,  probablement  diminutif  de  rossena,  voir  Rossinières. 

Au  Reuroz  à  Golombey,  Valais,  es  Rouroz^  1696,  es  Rovroz^ 


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384  REUSE  —  REYEX 

1776  ;  c'est  le  v.  fr.  et  provençal  roure^  chêne  =  au  Ghène,  aux 
Chênes. 

Reuse,  nom  de  4  affluents  de  la  Dranse  de  Feiret,  Valais,  -^ 
les  Reuses  de  TAImona,  de  Tsamodet»  de  Saleina  et  d'Omy»  — 
Reuse  ou  mieux  Areuse,  rivière  C.  de  NeuchAtel,  Orousa  avaet 
le  ix««.)  Holder,  allodiam  Oruse,  1178,  Tr.  I,  Arousa^  i3ii, 
Aurosa^  i3i8,  Orousa,  i335^  etc.  ;  les  Reuses,  ham.  d'Orsières, 
Valais,  entre  plusieurs  ruisseaux  ;  la  Rause,  affl.  de  la  Birse, 
Orosa^  ii5o,  M.  R.  III,  444  ;  les  Areuses  au  Saint-Bernard  ;  les 
Reusilles,  loc.  à  Tramelan>  diminutif.  C'est  aussi  le  nom  ancien 
de  la  Grande  Eau,  D.  d*Aif|^le,  Ruysi^  1287,  — i  atone,  —  la 
Rionzetta  s'appelait  alors  Ruse  ta.  Noms  à  rapprocher  de  la  Reuss 
d*Uri,  Rusa,  691,  puis  Riusa,  de  la  Reasch,  affl.  de  la  Sarine 
dans  le  Gessenaj,  Rucei,  1270,  Ruessy,  i44i9  et  des  Ru,  Roz  de 
Suisse  et  de  France.  D'une  racine  commune  aux  langues  indoger- 
maniques, latin  rivus,  grec  rheiriy  couler  et  v.  h.  ail.  riuzen^ 
couler.  De  la  même  racine,  du  sanscrit  rê,  ri,  aller,  couler,  mu- 
gir, dérivent  le  celte  ren,  renos,  rivière,  et  les  noms  du  Rhin, 
fleuve,  des  divers  Rhein  d'Allemagne,  le  Reno,  affl.  du  Pô,  etc. 

Revereulaz,  village  près  de  l'Avançon  de  Vionnaz,  Valais,  Ra- 
veraulazy  1723,  Reveleulaz,  1776;  Reverolles,  D.  de  Morges, 
près  du  Curbit,  Ruvilora,  1177,  M.  R.  XXIX,  io3,  —  faute  de 
copiste?  —  RevirolOy  1223,  Riveroula,  1228,  Riverulaz,  1281  ; 
—  maison  à  Chavannes-le-Veyron  ;  Reverulaz,  loc.  à  Vufflens- 
la- Ville  et  Penthaz  ;  Reveyrulaz  au  bord  de  la  Colline  à  Trélex  ; 
la  ReveroUe  à  L'Isle,  Reverulaz,  affl.  de  la  Venoge.  Ce  dernier 
=  petite  rivière  ;  les  autres  du  v.  fr.  rivière  y  s.  f.,  rive,  rivage, 
contrée  dans  le  voisinage  d'une  rivière,  comme  la  Rivière,  côte  de 
la  Méditerranée  entre  Nice  et  Savone,  et  suffixe  dim.  patois  oalaZj 
latin  ula.  Remarquer  au  premier  nom  le  balancement  des  liquides 
l,r.  Peut-être  en  est^-il  de  même  pour  le  second. 

Revex  (ou  Revix),  majens,  versant  N.  d'Arpille  de  Martignj, 
un  autre  à  Ormont-dessus  =  Revers,  nom  fréquemment  em- 
ployé, côté  tourné  au  N.  ;  rien  de  commun  avec  ravine,  conmie 
l'explique  un  article  du  Dict.  Attinger. 


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REVOUTAZ   — '   RIÈRE  385 

Revoutaz,  loc.  à  Aigle,  avec  escarpements  à  pic  dominaot  la 
Grande  Ëau,  Ryvauta^  i342,  chartes  d'Aigle  =  rive  haute. 

Rhône,  Rotten  dans  le  Haut  Valais,  latin  Rhodanus  =  le  vio- 
lent d'après  Zeuss  (Gram.  celtique)^  qui  le  rattache  au  cambrien 
rheduy  vieux  celtique  roty  courir.  De  la  même  racine  dérivent  les 
noms  de  nombreux  ruisseaux  de  la  Suisse  allemande,  qui  n*ont 
rien  de  commun  avec  Tall.  rot,  rouge,  voir  Holder.  Quant  aux 
étymologies  de  Lenthéric  qui  hésite  entre  Rhodanusia,  colonie  de 
Rhodiens  fondée  à  Tembouchure  du  fleuve^  et  le  verbe  latin  ro^ 
dere,  ronger,  elles  sont  toutes  deux  à  rejeter,  le  nom  du  fleuve 
étant  bien  antérieur  à  cette  colonie  et  à  la  conquête  romaine. 

La  Rlanda,  loc.  à  Veyras,  Valais  ;  Planche  Rlande  à  Bottens 
=  Rionde,  ronde,  permutation  o-a^  comme  dans  Nava,  Pra- 
fanda. 

Riaz,  D.  Gruyère,  villa  Roda^  900,  928,  M.  R.  VI,  2o4,  eccle- 
sia  Rode,  io55,  Rota  in  OffOy  ii36,  Rua  in  Ogo,  1228,  RyOy 
1476,  Riat,  1668,  carte  v.  der  Weid,  RuaZy  en  patois,  dit  Kuen- 
lin,  1828.  Plusieurs  des  formes  sont  les  mêmes  que  les  anciens 
noms  de  Rue,  voir  ce  mot.  Comme  Rue  n'avait  pas  encore  d'église 
en  1228,  première  chapelle  fondée  en  i3o6,  les  mentions  de  io55, 
1228  du  Gart.  Laus.  se  rapportent  nécessairement  à  Riaz.  D'après 
Gatschet,  du  v.  h.  ail.  rôd,  ail.  moderne  reutSy  défrichement, 
correspondant  des  noms  français  Essert,  Essart. 

Riddes,  D.  Conthej,  Valais,  Ride  vers  io5o,  Ridda,  11 53, 
1287,  etc.,  Ritda  vers  1200,  Rida,  1262,  Ryda,  1263.  D'après 
Gatschet,  de  ried,  v.  h.  ail.  riody  herbe  de  marais,  marais.  Vient 
plutôt  du  celtique  nW,  rit,  red,  gué.  Comme  Riddes  est  sur  un 
coteau  et  que,  aussi  loin  qu'on  peut  remonter,  la  route  de  la  val- 
lée a  franchi  le  Rhône  à  cet  endroit,  comme  d'autre  part  tous  les 
noms  anciens  de  la  vallée  sont  celtiques,  l'étymologie  celtique, 
aussi  adoptée  par  Studer,  nous  paraît  préférable. 

Riedes-dessus  et  dessous,  2  ham.  Sojhières,  D.  Delémont  ;  de 
l'ail,  riedy  v.  h.  ail.  riod,  herbe  de  marais,  marais. 

Rîère,  rivière,  affluent  du  Rhône,  Valais,  la  Riez,  1267,  Riey, 
1267, /?^yé?i,  1269,  Ai^Ay,  1327, /îya,  i4i8  ;  les  formes  primi- 

M.  D.  SEC.  SéniB,  TOME   VII  25 

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TJT^ 


386  RIERIN  —  RIOND 

tives  se  raltachent  à  la  famille  de  rio^  ruisseau,  ou  de  rihe^ 
goT^^  voir  Rija.  La  forme  moderne  Rière  paraît  avoir  pris  le  se- 
cond r  sons  l'influence  de  l'autre  nom  de  la  rivière,  Liena  ou 
Lienne»  du  celtique  g^en,  vallée  ;  voir  Liène. 

Rierin,  écart  de  Lussy,  Fribourg,  RierenSj  ii47-ii57,  Arch. 
Fr.  VI,  et  I2i5  =  chez  les  descendants  de  Riher,  n.  pr.  gpermain. 
Fôrstm.,  io46. 

A  la  Rlette,  loc.  à  Croy,  un  Petrus  de  la  Rieta^  Anniviers 
vers  1220,  Riétaz  à  Montcherand  ;  diminutifs  de  rie^  ria,  tran- 
chée, rigole  ;  voir  Rija. 

Riez  ou  Riex,  D.  Lavaux,  ii53>  Hidber,  II,  RuaiSy  1226, 
Ruas,  1238,  M.  R.  VI,  622,  648,  Roex,  1246,  1879,  ^4^3;  peut- 
être  de  ra,  ruisseau,  et  suffixe  plur.  ou  collectif  aSy  eXy  par  sa 
position  entre  deux  rios,  le  Champaflon  et  le  Rio  d*Enfer. 

Les  Rlgognes,  fermes  à  la  Côte-aux-Fées  ;  dérivé,  avec  le  suf- 
fixe péjoratif  ogne  (voir  Jorogne),  de  la  racine  riga^  raie,  tran- 
chée, fossé. 

É8  Rigoles,  terrains  humides,  coupés  de  nombreux  fossés  ;  à 
Muraz,  Vionnaz  ;  Regolles  à  Vouvrj,  en  Regola  à  SaintrGin- 
golph,  Bas  Valais,  aussi  à  Gland,  Orbe,  etc.,  diminutifs  du  bas 
latin  riga^  raie,  fossé. 

Rga,  gporge  étroite  où  coule  la  Barberine,  alpes  de  Finhaut, 
Valais  ;  du  bas  latin  riga^  raie,  fossé,  tranchée,  patois  ria^  m.  h. 
ail.  rihe^  g'orge  ;  cette  racine  se  retrouve  dans  le  celtique  :  kymri 
rAigr,  raie. 

Rio  (6),  Rioz  (7),  Riau,  une  5o%  Ruau,  Colombier  ;  du  v.  fr. 
ruiely  ruely  ruaul^  dim.  de  Ru  ou  Ruz  ;  Ria(l)let,  Riolet,  dim. 
de  riau,  n.  commun  d'une  foule  de  ruisseaux  et  de  ham.  de  la 
Suisse  française,  parent  du  provençal  n'a,  dérivés  tous  deux  du 
latin  rivus. 

Ruz  a  parfois  une  autre  origine  :  c'est  le  cas  pour  Val-de-Ruz  et  Vau- 
ruz  =  vallée  de  Rodolphe  ;  voir  ces  mots. 

Riond,  fém.  rionda,  forme  patoise  du  v.  fr.  réond^  latin  ro- 
tandus,  rond.  Substantif  dans  la  Riondaz,  dim.  le  Riondet, 


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RIONZA  387 

sommets  et  pâturages,  par  exemple  la  Riondaz,  sommet  sur  Ley- 
sin  et  pâturage  Jura  de  Njon,  calmes  Rotunda^  chalma  Ro^ 
tunday  xii«  s.,  Cart.  Oujon.  Comme  adj.  en  composition  :  Mont- 
riond,  Riond  Doux  (Riomboux,  carte  Vaud),  Riond-Bosson  ou 
Botzet,  8  loc.,  Praz  Riond  ;  mal  orthographié  dans  Ghanrion, 
alpe  de  Bagnes,  Riombois  à  Ghavannes  sur  Moudon,  Riombo- 
chon,  —  bochat,  —  hochet,  5  loc.  Frib.  ;  la  Riandettaz,  dim.  à 
Golombej,  Valais,  permutation  o-a. 

Rionza,  Rionze,  une  io*>  de  loc.,  et  les  collectifs  Rionzi(j)  au 
Mont,  Rionsiey  1298,  et  Valejre-sous-Rances,  Rionsy  à  Senar- 
clens,  Rionsier  à  Vouvry,  Rionzier  à  Féchy,  Rionzey  aux  Or- 
monts,  au  Ronselj  i332  ;  Ronzlep(siOT),  Avully,  Nyon,  Ronzy  à 
Montet,  Ronsy,  Ëstavanens  ;  diminutifs  Rionzon  à  Bière,  Bavois, 
Rionzonnes  à  Orbe  ;  syn.  de  roncier,  lieu  où  abondent  les  ronces, 
patois  rionze,  rionse.  Par  contre  dans  Rionziaz^  ancien  nom  de 
la  Grande  Eau,  Aigle,  Ruysi,  1287,  la  Rionsiaz^  i3i5,  la 
Rionzo,  1817,  le  Ruisy^  i323,  la  Rionsy,  1826,  Rionsettaz, 
1827,  la  Rionse,  1878,  Rionze,  i488,  et  Rionzette  (Raverettaz 
dans  l'atlas  Siegfried),  affl.  de  la  Grande  Eau  qu'elle  rejoint  sous 
Aigremont,  Ruseta,  1279,  Rionseta,  1426,  les  formes  primitives 
montrent  qu'il  faut  y  voir  des  dérivés  de  ruz,  reuse,  voir  ce  der- 
nier mot.  Peut-être  la  présence  de  ronces  sur  leurs  bords  a-t-elle 
facilité  la  transformation  du  nom. 

Les  textes  suivants  montrent  que  la  Grande  Eau  s'est  appelée  aussi 
Rionzettaz  au  moins  jusqu'à  la  Bn  du  xvu«  siècle.  Un  acte  d'Aigle  de 
1595  dit  que  «  A  esté  arresté  que  dors  en  avant  la  dîtte  Eau  appellée 
Rionzette  doibge  avoir  son  cours  d'empuis  le  grand  pont  en  bas  auprès 
le  mont  de  vers  Soccrestaz  jusques  au  grand  chemin  de  l'Etraux  dessoubs 
Yvonne,  et  dempuis  le  dit  Estraulx  en  bas  par  son  cours  ancien  jusques 
au  Rhosne  »  (antérieurement  elle  divaguait  çà  et  là  et  menaçait  l'église 
paroissiale  et  le  cimetière  du  Clottre).  Un  autre  acte  de  1597  parle  des 
«  Barres  qui  se  doivent  construire  entre  la  Grand'eau  appelée  la  Rion- 
zettaz, de  même  en  1626  et  1658,  enfin  en  1669^  le  torrent  appelé  la 
Grand'Eau  soit  Rionzeta.  Grand  Eau  apparaît  pour  la  première  fois  en 
1590  où  LL.  EB.  commandent  «  en  cas  d'ovaille  »  à  tous  ceux  des 
&  mandements  «  à  leur  (ceux  d'Aigle)  venir  aider  aux  bastiments  de  la 
grandeau.  » 


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388  RIPAILLE  —  ROCHE 

ËQ  Ripaille,  loc  à  Vouvry,  pâturage  à  Champérj  ;  comme  le 
célèbre  Ripaille  de  Savoie,  de  ripa^  rive,  côte,  et  suffixe  augm. 
aille  :  grande  rive,  étendue. 

Risoux  ou  Risoud,  mont  et  forêt  du  Jura  vaudois,  montent 
Risurriy  1177,  Risso^  1186,  RisOy  1219,  M.  R.  I,et  i344>  Risoud^ 
XVIII*  s.  Origine  inconnue.  On  ne  peut  guère  supposer  une  pa- 
renté avec  me,  glissoire  pour  faire  descendre  des  bols,  de  l'ail. 
riese,  ni  avec  risi^  riset,  collectif  risenen  désignant  des  pentes 
escarpées,  sur  lesquelles  les  eaux  entraînent  des  pierres  et  du 
limon. 

La  Ritte,  loc.  à  Lully-Morges,  les  Riltes  à  Ballaigues,  pâtu- 
rage è  FEtivaz,  Pajs-d'Ënhaut>  es  Riltes  à  Marly  (ancienne 
route),  à  Murist,  Trejvaux,  C.  de  Fribourg;  du  patois  rittUy 
ruelle,  venelle.  Pourraitron  le  rapprocher  du  gaulois  rheda^  cha- 
riot? 

Rivarottaz,  loc.  sur  Bex,  non  loin  de  TAvançon  ;  de  ripa 
rupta^  rive  rompue,  endroit  exposé  aux  incursions  de  la  rivière. 

Rivaz,  D.  Lavaux,  Ripa^  ii4iy  iiSa,  1199»  Rippa,  1824  ;  de 
ripa,  rive. 

Rive  haute,  ham.  de  Liddes,  Valais,  en  patois  Roate^  Ripa 
alta^  1269,  Rivale  et  Rivataz,  plan  vers  1720  :  le  hameau  est 
sur  le  bord,  la  rive  d'une  haute  terrasse. 

La  Robellaz,  ham.  d'Essertines,  D.  Echallens,  Vilar  Luczon, 
xrv^  s.  ;  ham.  de  Valeyre-sous-Rances  ;  Robêlaz,  ham.  d'Ëchal- 
lens  ;  2  pâturages  et  fermes  à  Buttes,  Neuchâtel  ;  ceux-ci  tirent 
leur  nom  des  frères  Robeilaz  des  Bullets  qui  acquirent  cette  terre 
en  1627,  M.  N.  XXXVIII,  217.  Peut-être  les  autres  viennent-ils 
aussi  d'un  n.  pr.  ? 

Roche,  D.  Aigle,  Rocha,  ii5o,  Rochi,  1177,  la  Rochi/y  i4o2, 
RochiZy  i54o.  —  La  Roche,  D.  Gruyère,  Rupe^  11 70,  la  Rochiy 
1199,  M.  R.,  Rochia  in  HogOy  1268,  Wstbg.  —Roches,  D. 
Moutier,  Berne,  Rochette  et  Rochatte  (Jura  bernois),  une  i5«  de 
loc,  Rocherelle  à  Dombresson,  dim.  Rochasson  à  Saint-Gin- 
golph  et  Salvan,  Rochasset,  Ormont-dessus  ;  du  dépréciatif  asse 
et  dim.  on,  et  :  mauvais  petits  rochers  ;  dérivé  habituellement  du 


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ROGHEBORD   —   ROGNE  389 

celtique  rocca,  gaélique  roc.  Mais,  d'après  Kôriing^  rori/^ne  «cel- 
tique doit  être  abandonnée  et  Tétymologie  inconnue. 

Roehebord,  m.  à  Aigle,  interprétation  de  Fancien  nom  Rychi- 
bopy  RichiboPy  1882. 

Rocheray,  ham.  du  Chenit,  vallée  de  Joux^  nom  formé  par 
analogie  avec  les  collectifs  de  végétaux,  de  rocher  et  du  suffixe 
collectif  ay  ou  ey^  de  etum  :  endroit  où  abondent  les  roches. 

Rocourty  D.  Porrentruj,  Rocort^  ii48,  1179,  1280,  Rocurty 
i3o8  =  ferme  de  Rohy  Roo,  n.  pr.  germain,  de  la  racine  onomas- 
tique hroc  que  Fôrstmann  rapproche  du  v.  h.  ail.  rohôn,  rougir. 

Rodet,  Praz  — ,  pâturage,  vallée  de  Joux  ;  peut-être  adjectif 
dérivé  du  v.  h.  ail.  rôdy  défrichement,  pré  défriché,  mais  le  d  de 
ce  mot  a  disparu  de  bonne  heure  ;  vient  probablement  d'un  n.  pr.  : 
pré  de  Rodet. 

Rodomonty  sommet  au  Pays-d'Enhaut  =  Rougemont,  voir  ce 
mot,  et  non  mont  rond  comme  l'expliquent  Lutz  et  Studer. 

Rodosex,  rocher  à  Chàteau-d'Œx  =  rocher  rouge,  voir  Sex, 
ainsi  nommé  à  cause  des  couches  crétaciques  rouges  dont  il  est 
formé. 

Rodovanel,  chalets  à  Château-d'Œx  =  défilé  rouge,  —  voir 
Vanel,  —  ces  trois  noms  du  patois  rodo,  rodzo,  rouge,  gaulois 
roudOy  cambrien  rud^  hibemien  ruadh,  gothique  rauds^  ail. 
rothy  grec  rhodoriy  mots  qui  remontent  à  la  source  commune,  le 
sanscrit  :  rud  hira,  sang  rouge. 

La  Rogivue,  D.  Oron,  et  la  Rougève,  patois  Rogevue^  Rogi^ 
ouBj  D.  Veveyse,  Fribourg,  Rogiaivui^  1287,  Rubea  aqua  dans 
les  chartes  ;  Rogègue  à  Montcherand  ;  la  Rozaigue,  loc.  marais 
d'Orbe  ;  de  rouge  et  du  patois  rodzo^  rouge,  et  ivue^  aiguë,  eau, 
les  eaux  des  marais  tourbeux  sont  rougies  par  l'alcide  ulmique. 

La  Rogne,  torrent  à  Conthey,  Rongni,  12 17,  Furrer,  III,  55, 
Rognyy  i243,  i3o4,  Rongy,  1268,  Rongny,  1862  ;  subst.  verbal 
de  rogner,  ronger,  v.  fr.  rongner,  rivière  qui  rogne,  qui  ronge 
ses  rives.  Nombreux  dérivés  adjectifs  :  Mont  Rogneux  et  la  Ro- 
gneuse,  Roignosa,  i448,  sommets  à  Bagnes,   la  Rognausaz, 


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390  ROILLEBOT  —  ROMAIRON 

sommet  à  Chàteau-d'Œx,  la  Rogneuse  ou  Rognausaz,  torrent ]à 
Massongex  :  torrents  qui  rongent,  sommets  qui  s'éboulent. 

Roillebot,  Roillebau  ou  Rouelbeau  à  Meinier,  Genève  :  an- 
cien château  ruiné  entouré  de  marais  ;  de  roillery  frapper,  et  bot^ 
bauy  crapaud,  dit-on,  parce  que  les  serfs  du  voisinage  devaient 
frapper  à  coups  de  gaules  dans  les  marais  pour  faire  taire  les  gre- 
nouilles qui  troublaient  le  repos  du  seigneur.  Mais  ce  nom  ne  pa- 
raît pas  avant  le  xvi*  s.,  dit  Galiffe,  Gen.  hist.  II,  io8.  Ce  château 
s'appelait  jadis  la  Bâtie-Gholaj  ou  Compeys,  du  nom  de  ses  pos- 
sesseurs, les  sires  de  Compejs. 

Rolette,  la  — ,  sommet  boisé  à  Trient,  fausse  orth.  pour  l'Aro^ 
lette^  petit  bois  d'aroles  ;  voir  Aroley. 

RoUe,  C.  Vaud,  Castrum  Rotuli  et  de  Raelloy  même  charte, 
i2gt^y  RuellOy  lagS,  Ruelloz^  Rotulurriy  M.  R.  XXVIII,  i85  ; 
Roolle,  1700,  Procès  (manuscrit)  de  Du  Quesne  contre  les  bour- 
geois d'Aubonne  =  castrum  de  RuodilOy  n.  pr.  germain,  autre 
forme  de  Rudolf ^  voir  Ruz,  Val. 

Rollens,  loc.  à  Villars-le-Terroir  ;  voir  Roulens. 

Romainmôtier,  D.  Orbe,  Romanum  monasteriurriy  763.  Ori- 
gine très  controversée.  M.  Tabbé  Besson  dans  ses  Recherches  sur 
les  Origines  des  Evèchés  de  Genève,  Lausanne  et  Sion  (1906), 
étudie  les  Origines  de  Romainmôtier  (Appendice,  p.  210-227),  et 
rappelle  les  diverses  opinions  à  ce  sujet.  Pour  Mabillon,  c'est  le 
môtier  de  Romain,  saint  Romain  \  tfio,  Dunod  suivi  par  Char- 
rière  et  de  Gingins  en  font  un  romanum  Monasterium^  monastère 
romain,  nom  donné  en  récompense  (762)  par  le  pape  Etienne  II 
pour  l'hospitalité  reçue.  Mais  les  auteurs  les  plus  récents  rattachent 
de  nouveau  ce  monastère  à  saint  Romain  et  M.  Besson  cite  Lûtolf , 
Jahn,  Dom  Benoît,  Krusch,  Egli,  Longnon,  pour  lesquels  Romain- 
môtier  est  un  Romani  Monasierium,  monastère  de  Romain.  Voir 
M.  R.  III  et  l'ouvrage  cité  plus  haut. 

Romairon,  D.  Grandson.  c  Les  étjmologistes  font  venir  ce  nom 
de  Romanorum,  »  dit  le  Dict.  hist.  Vaud.  Etjmologistes  d'autre- 
fois, car  aujourd'hui  personne  ne  dériverait  ce  nom  de  ce  génitif 
qui  n'explique  pas  d'ailleurs  le  second  r.  Romanorum  donnerait 


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ROMANAZ  —  ROMONT  391 

Romanear,  non  Romairon.  Origine  inconnue  en  l'absence  de 
formes  anciennes. 

Romanaz,  aussi  Romanel,  loc.  entre  Croj,  Arnex  et  Bofflens, 
ou  l'on  a  trouvé  de  nombreuses  antiquités  =  (villa)  Romana^ 
maison,  ferme  d'un  Romanus,  cognomen  romain. 

Roman  (mal  écrit),  a  villas  à  Lonaj,  D.  Morges,  Romans^ 
I2i3,  122^,  M.  R.  VI,  320,  ôo4,  i3i5,  i453  ;  autre  forme  de 
Romains,  de  (apud)  RomanoSy  chez  les  Romains. 

Romanèche,  ham.  d'Etoy,  D.  Morges  ;  comme  Romanèche, 
France,  Romanisca,  1 120,  de  Romanisca  (villa),  adj.  dérivé,  avec 
le  suffixe  locatif  gaulois  isca,  du  gentilice  Romanius  ou  du  co- 
gnomen  Romanus  =5  villa  de  Romain. 

Romanel,  i^  sur  Lausanne,  Romanel,  1182,  Romanes^  1184, 
Cart.  Month.,  Romenes,  iigo,  Romanel^  1217^  Romaneaus  wers 
i23o,  M.  R.  VI,  4og,  4S4>  a^  sur  Morges,  i^  3  loc.  à  Rances, 
4^  un  Romanel  sous  Mont,  1240,  M.  R.  I,  i65,  €  clausum... 
domum  de  Romanel  in  territorio  de  Germanye,  »  I2g3,  M.  R. 
XXVIII,  175  ;  évidemment  dérivés  aussi  de  Romanus  ;  b^  loc.  ap- 
pelée aussi  Romanaz  entre  Arnex  et  Bofflens,  {villas,  domus) 
RomanaSy  fermes,  maisons  de  Romain  ou  romaines  ? 

Les  auteurs  du  Rëgeste  genevois,  p.  385  et  493,  ignorant  rezistence 
d'uQ  Romanel  à  Mont,  ont  fait  du  Germagny  sur  Romanel  d'une  charte 
de  1305,  M.  G.  IX,  203,  une  localité  a  Romanel  sur  Morges. 

Romanens,  D.  Gruyère,  ail.  Romaning,  RomanenSy  i38o* 
i4o3  ;  paraît  au  premier  abord  dérivé  de  Romanus,  mais  les  suff. 
ing  et  ens  indiquent  une  origine  germaine  =  chez  les  descendants 
de  Rodman  ou  Roman,  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  737. 

Rombochat  à  Constantine,  Rombosson  à  Corcelles,  Rombuz, 
bois  à  Grandcour,  Romboux  à  Belmont-Yverdon,  Rombuet,  h. 
d'Attalens,  fausses  orth.  pour  Rond-bochat,  — bosson,  — bou  = 
rond  bois. 

Romont,  Fribourg,  Rommon,  1268,  Rolundum  montem  d&ns 
les  chartes  dès  le  x«  s.  =  riond  mont,  mont  rond,  ville  bâtie  sur 
un  mont  arrondi  ;  Romont,  colline  arrondie  sur  Epesses,  même 
origine. 


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392  ROMONT  —  ROSÉ 

Romont,  D.  Gourtelary,  Berne,  ail.  Rotmand^  Redemont^ 
i3i i y  Rode munty  i358, /lorf/nan/,  i35g,  cequile  rapproche  de 
Rodomont  =2  Rougemont. 

Rompeux,  collines  arrondies  sur  Court  et  sur  Champoz,  Jura 
bernois  ;  fausse  orth.  pour  Rond-Peu,  de  rotundum  podium^ 
voir  Peu. 

La  Grande  et  la  Petite  Ronde,  fermes  aux  Verrières,  en 
Rond,  loc.  à  Bex  ;  les  Rondes,  prés  à  Loveresse,  les  Rondez  à 
Frégiécourt,  à  Delémont,  aux  Enfers,  Jura  bernois  ;  terrains  plus 
ou  moins  circulaires,  lieux  limités  à  la  ronde  par  des  forêts.  La 
Rondelaire,  pâturage  D.  Grandson,  les  Rondins,  plus,  loc.,  di- 
minutifs. 

Les  Ronques,  —  ou  Ronquoz,  —  nombreuses  loc,  de  Sierre  à 
Saint-Maurice,  au  Ronco  à  Collonges,  Valais  ;  de  runcas  (terras) 
terres  défrichées,  du  latin  runcare,  défricher,  en  romanche  ronc, 
runCf  Ronco  au  Tessin  ;  les  Roncettes,  champs  à  Founex,  dimi- 
nutif. 

La  Ronte  à  Saillon,  Valais  ;  au  Rente,  m.  à  Ponthaux,  les 
Rentes,  4  loc.  Fribourg;  le  Ronty  à  Lejtron  et  Dorenaz,  le 
Ronti  à  Lucens,  collectif,  le  Rontet  à  Goumœns,  Rontin,s  à 
Penthéréaz  et  Villars-sous-Mont,  diminutifs  ;  substantif  verbal 
du  patois  rontrCy  rompre,  ouvrir  un  terrain  en  friche. 

Ropraz,  D.  Oron  ;  de  roboretum,  bois  de  chênes. 

Ros.  Les  nombreux  noms  de  localités  qui  commencent  ainsi 
appartiennent  à  deux  racines  :  Ros,  du  gothique  raus,  roseau,  et 
Ros,  du  latin  rosa,  la  rose  ;  ces  deux  racines  présentent  des  déri- 
vés parfois  identiques  impossibles  à  séparer  si  Ton  ne  connaît  pas 
les  localités. 

Ros,  roseau,  donne  un  collectif  roseium  ;  de  là 

Rosé  ou  Rosex,  ham.  G.  Fribourg,  Ormont-dessus  et  Fran- 
ches-Montagnes, le  Rosey  à  Savagnier,  les  Roseys,  les  Bois, 
Morges  ;  Rosay,  Sembrancher,  en  Rosier,  Bex,  Géronde  près 
Sierre,  et  Souboz-Jura,  marais  dans  chaque  localité  ;  Rosoz  k 
Vuadens,  Vauruz,  Ecublens,  Frib.  ;  Rosy,  4  loc.  Frib.  ;  Rose!  ou 
Rosé  à  Dorenaz,  Valais,  nemus  Roselliy  12 18,  et  CoflFrane,  Neu- 


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ROSÉ   —  ROSSBNGES  393 

châtel  ;  Roselet,  dim.,  6  loc.  ;  Roselat,  Jura  bernois  ;  Roselettes 
à  Colombcj  ;  Rosaly  à  Corcelles-le-Jorat  et  les  Ecasseys,  Frib.  ; 
enfin  Rosière,  nom  fr.  de  Welschenrohr,  Jura,  loc.  à  Noîraigue, 
et  7  ou  8  loc.,  marais,  avec  les  variantes  Roseire,  Vérossaz,  et  5 
loc.  Frib.  ;  Rosaire,  marais  à  Denezj,  Illarse,  Monthej,  Saint- 
Maurice  ;  Rosayre,  Sales  et  Lussy,  Frib.  ;  Rozeyre,  Roche,  Or- 
mont,  Roseirettes  à  Gharmey,  bois  Rosireux  à  Boécourt. 

Paraissent  au  contraire  dérivés  de  rose 

Rosé,  mayen  à  Saxon,  la  Rosière  à  Orsières,  nombreux  ro- 
siers ;  la  Rosiaz  à  Ghailly  près  Lausanne,  loc.  à  Villars-le-Ter- 
roir,  la  Rosaz  à  Broc,  la  Rousaz  à  Vaulion. 

Sont  probablement  des  roseraies  le  Rosey,  alpe  disérable,  h. 
de  Bursins,  Rosay,  château  près  RoHe,  la  Rosière,  ham.  de  Col- 
lex-Bossy  (sur  un  crêt),  Roserettes  à  Syens,  la  Rosette  à  Chà- 
tean-d'Œx,  la  Rosattaz  à  Savig'ny,  etc. 

Rosaly,  pàturag^e  à  Chàtel-Saint-Denis  ;  du  patois  rosalei,  rho- 
dodendron. 

Il  peut  arriver  enBn  que  Rosière  soit  une  corruption  de  roncière 
comme  le  prouvent  les  textes  suivants  :  «  locis...  de  Alamanis,  de  Ron- 
séria...  et  habitatores  locorum  de  Alamandis  de  Ronseria,  »  xui«  s., 
M.  Inst.  G.  VIII,  12,  IX,  31,  40,  aujourd'hui  les  hameaux  des  Allemands 
et  de  la  Rosière  près  Samœns. 

Rosa  Blanche,  sommet  glacé,  val  de  Bagnes  ;  probablement 
autre  forme  de  ruisa,  rœsa,  reusCj  mot  valdôtain  et  savoyard  qui 
signifie  glacier,  donc  :  le  glacier  blanc.  Monte  Rosa,  Mont  Rose, 
même  origine.  «  Chez  les  Sédunois,  dit  Silius  Italicus,  traduit 
par  Coolidge,  il  y  a  une  montagne  à  laquelle  les  Salasses  ont 
donné  le  nom  de  Rosa  ;  c'est  un  gigantesque  amas  de  glace  éter- 
nelle. » 

Rossenaz,  ham.  de  Pâquier,  Gruyère  ;  voir  Rossinières. 

Rossenges,  D.  Moudon,  même  origine  que  Rossens,  D. 
Payerne,  Rossans,  1286,  i336,  Dict.  hist.,  et  D.  Sarine,  Frib., 
Rossens,  xii«  s.,  Rossin,  1668,  carte  v.  der  Weid,  et  1696,  dans 
Kuenlin,  1828,  ail.  Rossing  =  chez  les  descendants  de  Roxzo  ou 
RodzOy  n.  pr.  germain. 


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394  ROSSES   —  ROSSINIÈRES 

Ès  Rosses,  loc.  à  Bussy  sur  Morgues  ;  Rosset,  plus  de  20  loc., 
vignes,  champs,  pâturages  ;  Rossetan,  vignes  à  Martignj,  alpe  à 
Champéry,  champs  à  Lavey  ;  une  vigne  de  Rossetan  à  Lausanne, 
1238,  M.  R.  VI,  660.  Plan  Rossay  à  Orsières,  Russet  à  Louèche 
(=  Rousset)  ;  les  Monts  Rossets  aux  Epiquerez,  Berne,  Gomba 
Rossa  à  Salvan,  Ravines  Rosses,  alpes  d'Orsières  ;  diminutifs  : 
en  Rosson  à  Vétroz,  Rosselet  à  Sullens,  Roussillon  à  Meyrin^ 
Essertines,  D.  Rolle,  en  Roucelin,  mayens  à  Riddes,  Rossillon- 
nés  à  Vinzel,  Rosseline,  alpe  à  Lavey,  Praz  Rochet  à  Grandvil- 
lard  =  rosset,  de  rossei,  rossely  dim.  de  roux,  du  latin  russuSy 
allusion  à  la  teinte  du  terrain.  De  même  en  Champagne  on 
nomme  Rouget  et  Rougeron,  diminutif  de  rouge,  les  localités 
dont  la  terre  est  colorée  par  Toxyde  de  fer  ;  voir  Littré,  Suppl. 

Rossinières,  D.  Pays-d'Enhaut,  Ransonery^  780,  d'après  «  Le 
Pays-d*Enhaut,  p.  172,  sans  indication  d'origine,  1080  (d'après 
Lutz),  et  ioi5,  iii5,  M.  R.  XXII,  10,  et  1291,  XXII,  74»  Rasso- 
neriy  i255,  F.  B.  II,  Rassonery,  1288,  i442,  la  Ranxonière^ 
1453,  Ronsonyère,  i5i8,  etc.  ;  en  la  Rosseneyre  à  Cemiat,  A 
la  Rossînière,  m.  à  Echarlens,  Frib.  Il  y  avait  une  Rassoneri^ 
pâturage  dans  les  environs  de  Palézieux,  1296,  Cart.  Haut-Crèt, 
M.  R.  XII,  128  (qu'Hisely  traduit  par  Roche  noire);  signalons 
encore  la  Ransonlère  ou  Rançonnière  aux  Brenets,  Neuchâtel 
(que  Dubois-Dubois  dérive  de  rançonner)  et  la  Rancenaire  à 
Vallorbe  et  Vaulion.  Bridel  dérive  Rossinière,  patois  Rochenaire, 
de  roM^na,  «échafaudage  pour  faire  sécher  fèves,  pois,  céréales  ; 
de  là  Rossenaz,  ham.  D.  Gruyère,  et  peut-être  encore  Rachenne, 
loc.  à  Gléresse,  Berne,  en  patois  Rotsenni.  On  voit  encore  de 
telles  constructions,  appelées  rescane,  dans  les  montagnes  du 
Tessin  (Chischné,  tschetschna  dans  les  Grisons).  Il  faudrait  pour 
être  absolument  sûr  trouver  des  textes  du  xi«  au  xiii®  s.,  avec 
rassona,  ransonOy  n.  commun.  Quant  aux  étymologies  de  Mora- 
tel,  roche  noire,  Hisely,  M.  R.  IX,  142  et  Gatschet,  qui  tire  ce 
nom  de  radicinaria,  racinaria,  endroit  où  Ton  trouve  des  racines 
comestibles  (il  cite  trois  plantes  qui  manquent  à  Rossinières), 
elles  sont  à  rejeter. 

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ROSSY   —   ROUDAZ  395 

Rossy,  partie  du  village  de  Froideville,  D.  Echallens  ;  pourrait 
être  UD  (fundurn)  fiosciacum^  domaine  d'un  HosciuSi  gentilice 
romain  ;  il  faudrait  des  formes  anciennes. 

Es  Rot8  à  Charmey,  RoUe,s,  Rottaz,  une  20®  de  loc.,  les 
Rodes  à  Troîstorrents,  xvin«  s.,  la  Joux  Rottaz  à  Mordes  ;  Praz 
Routoz  à  Chexbres  ;  es  Routes,  6  loc.  Fribourg  ;  au  Route  à 
Yens,  Routy,  Bussignj*sur-Oron^  le  Routtet  à  Colombier,  au 
Ruttet,  vignes,  Yvorne  ;  le  Rutit,  vignes  à  Etoj,  au  Ruptit  à  Co- 
lombey,  Ruptet  à  Monthey,  le  Routtet ,  i6g6  ;  les  Ruttes  à  Palé- 
zieux,  le  Rutty,  m.  à  Bière,  le  premier,  forme  masculine,  les  sui- 
vants formes  féminines  et  collectifs  du  part,  passé  v.  fr.  de  rompre  : 
roii/,  rot  y  rut  y  roupie  dérivés  du  latin  ruptunty  de  rumpere^  ter- 
ras ruptaSf  terres  défrichées  ;  on  dit  encore  rompre  une  vigne. 

Les  Rottières,  nom  du  ruisseau  de  Saint-Oyens,  D.  Aubonne, 
Saint-Oyen  de  RottereSy  de  Roctires,  i5oi,  M.  R.  XXXIV,  76  ; 
probablement  de  la  famille  de  rotte,  de  ruptas  (terras),  avec  suff. 
collectif  ière  =  terres  labourées.  Le  c  de  i5oi  est  une  simple  gra- 
phie sans  valeur  étymologique  comme  dans  Boctens,  Jocteus. 

Rotzec,  champs  à  Vissoye  ;  de  rotte^  roche,  et  collectif  anni* 
viard  ec  =  ey,  voir  Biolec. 

Rotzue,  loc.  à  Vissoye,  la  Rotsuaz  (Rochuaty  Dufour),  pâtu- 
rage à  Charmey  =  la  rocheuse. 

La  Roua,  alpe  de  Saint-Luc,  aussi  RouvaZy  la  Rouaz,  mayens 
à  Savièse,  Rona^  1417»  M.  R.  XVIII,  —  fausse  lecture  pour 
RouUy  —  loc.  à  Sion  ;  Pouta  Rouat  à  Vétroz  (t  fautif),  à  la  Roa 
à  Cottens,  Frib.,  xii®  s.  ;  —  collectifs,  Rouaires  à  Vétroz  et  avec 
V  intercalé  Rouvaires  à  Conthey  ;  Rouage  à  Courgenay,  Jura 
bernois  ;  —  diminutifs  Roualaz,  champs  à  Lens,  Valais,  Roellaz 
à  Mordes,  es  Roualles  à  Chessel,  au  Roux  (fausse  orth.),  grand 
couloir  rocheux,  alpes  de  Vouvry,  rapprocher  le  patois  roué^  s. 
m.,  bord  d'un  précipice  ;  Rouet,  Rouis(y),  Rouettes,  Roettes, 
nombr.  loc.  Genève,  Vaud,  Valais  et  Fribourg;  du  bas  latin 
rugtty  ruQy  ride,  sillon,  presque  toutes  ces  localités  sont  des 
champs  ;  voir  Ruaz. 

En  Roudaz,  prés  à  Vétroz^  autre  forme  de  Rotte. 


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396  ROUELBEAU  —  ItOULAVAZ 

Rouelbeau  à  Meinier  ;  voir  Roillebot. 

Les  Rouges,  nombr.  loc.  Gingins,  Orbe,  etc.,  de  la  teinte  rou- 
geâtre  du  sol.  Nombreuses  formes:  les  Roges,  loc.  à  Plau-Ies- 
Ouates,  Genève;  Ruge,  loc.  à  Gillj,  Rougeux,  champs  à  Re- 
clère,  D.  Porrentruy,  Rogeau^  m.  à  Mollens,  dim.  les  Rojaletoy 
champs  à  Coppet,  Rogin,  champs  à  Montricher,  Rogin  à  Lau* 
sanne^  i(\l^y  Rougins,  champs  à  Chamoson>  Côte  Rougîn  aux 
Epiquerez  et  à  Glovelier,  Jura  bernois,  es  Rugets,  champs  à 
Fontanezier,  Champ  Roget  à  Aig^le^  en  Rodzet  à  Vouvry  ;  de 
roug«  et  suffixes  eux,  eau,  in,  et.  Rougin  donne  à  son  tour  les  di- 
minutifs Rogenet,  loc.  à  Orzens,  Chevillj,  Rogenez  à  Ferreyre, 
Rogeny  à  Assens,  Roginet  à  Dizy,  Roginel  à  Vullierens,  Ru- 
genet  à  Rances,  un  Rugenet  près  Boudry,  i3oo.  C'est  sans 
doute  à  l'un  de  ceux-ci  que  se  rapporte  le  Runginel^  Ronginel 
souvent  nommé  dans  le  Cart.  Laus.  M.  R.  VI,  p.  178,  3o5,  3o8, 
642,  644,  un  Jacobus  Ruginely  1226,  F.  B.  II,  74;  l'in  Rou- 
jolaine  à  Soulce,  D.  Delémont,  adj.  diminutif. 

Rougemont,  D.  Pays-d'Enhaut, /tii6eu5  mons^  iio4,  RojO' 
monty  1270,  M.  R.  XII,  io5  =  rougpe  mont:  bâti  sur  les  cou- 
ches rou^^  du  lias  qui  affleurent  en  plusieurs  endroits. 

Ce  nom  de  Rubeus  mons  ne  s'appliquait  point  au  Rûbli  coloré 
de  rose  le  soir,  comme  l'a  expliqué  le  prof.  Hisely  ;  c'est  la  tra- 
duction latine  du  nom  du  Rodomont,  montagne  au  N.  du  village 
où  abondent  ces  couches  rouges  ;  la  même  circonstance  a  donné 
le  nom  de  Rougepierre,  écart  de  Château-d'Œx,  et  celui  de 
Rougeterre  à  Saignelégier. 

Rouilly,  écart  de  Froideville,  D.  Echallens.  Si  ce  n'était  dans 
le  haut  Jorat  qui  n'a,  guère  été  habité  à  l'époque  romaine,  on 
pourrait  en  faire  un  {fundurn)  Rulliacum^  domaine  d'un  /fa/- 
liuSy  gentilice  romain  qui  a  donné  les  noms  des  Rouilly,  Rouillé 
(i4  com.)  de  France. 

Roulavaz,  ruiss.  et  m.  à  Dardagny,  Genève,  Rolaavaz,  1821, 
M.  G.  XVIII,  63,  Roulave,  Humbert,  i852  ;  dérivé  de  rouler^  v. 
fr.  roler,  c'est  un  torrent  assez  impétueux  parfois,  formé  de  nom- 
breux bras  enflés  en  temps  de  pluie. 


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ROULENS  —   RUAZ  997 

Roulens  (ou  Raulens),  loc.  à  Saint-Saphorin  et  Colombier,  D. 
Morges  ;  en  i233  un  Rolens,  environs  de  Granges,  Cart.  Laus., 
M.  R.  VI,  5g9,  et  en  ii4a  un  Rollens  (aussi  Rorens),  RoulenSj 
1275,  près  Villars-le-Terroip,  M,  R.  III  et  XII,  7,  102  =  chez  les 
descendants  de  Ruodilo^  Rodilo^  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  716. 

Roulin,  le  bey  — ,  ruisseau  près  de  Chaussy,  limite  d'Ormont- 
dessous  et  dessus,  au  cours  précipiteuz,  roulant  des  cailloux. 
(Note  de  M.  Isabel.)  On  peut  sans  doute  rattacher  à  la  même  ra- 
cine rouler  :  en  Roulin,  loc.  à  Conthey,  en  Roulon,  m.  àRouge- 
mofit,  la  Ronlaz,  m.  sur  une  côte  rapide  à  Leysin.  Par  contre 
A  la  Roulette  à  Baulmes,  les  Roulettes,  près  à  Bex,  à  Sainte- 
Croix,  pourraient  être  des  propriétés  d'un  Roulet. 

Rouma,  grand  hameau  de  Savièse,  Valais,  Roma^  12 17,  Fur- 
rer,  III,  54,  Ruma,  1289,  Roma,  i25o,  apud  Rhomann^  1260, 
M.  R.  XXIX,  XXX  ;  peut-être  d'un  n.  pr.  tel  que  les  noms  gau- 
lois Rama,  Rumo  cités  par  Holder,  ou  du  n.  germain,  Roman, 
Rodman. 

Rousa,  Rouvenaz,  voir  Ros,  Ruvine. 

Au  Routez  (pr.  route),  chalets  autour  d'un  rocher  surplom- 
bant, près  du  Sépey  ;  de  (saxam)  ruptum,  rocher  rompu.  Pour 
d'autres  Routes,  voir  Rotte. 

Le  Routenin^  ruisselet  à  Noiraigue  ;  pourrait  être  un  dim.  de 
routoir,  ruisseau  où  l'on  rouit  le  chanvre. 

Routze,  m.  sur  la  Braye  à  Château-d'Œx  ;  forme  patoise  de 
roche. 

Rovéraz,  loc.  à  Fontaines,  D.  Grandson  ;  Rovéréaz  à  Lau- 
sanne, RovereiUy  1226,  Roverea,  i233  ;  Roverlaz  à  Vullierens, 
Rovéréa,  fam.  noble  de  Bex  éteinte  au  xix«  s.,  un  Rovoreia, 
ii3i,  RooereOy  i3o8,  près  Versoix,  M.  G.  IX,  25i  ;  de  roboreta, 
rouveraie,  bois  de  chênes  ;  de  roboreium,  même  sens,  viennent 
Roverex(ey,  ay),  ham.  d'Aubonne  et  lieux-dits  ;  Rêverez,  bois  à 
Payerne  et  Montagny,  Frib.  ;  Rovray,  D.  Yverdon,  Rouvpet  à 
Bex,  en  Reuvroz  à  Ollon  ;  les  Roueredo  du  Tessin  et  des  Gri- 
sons ont  la  même  origine. 

Rua,  Ruaz,  A  la  —,  champs  à  Villars-sous-Yens,  loc.  à  Etoy 

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RUAN   —   RUMIÈRE 

et  ailleurs  ;  en  Corfoa  Rua  à  Baulmes  ;  la  Rue,  champs  à  Grand- 
Saconnex  ;  aux  Rues  à  Jussy,  Peseux  ;  aux  Ruettes  à  B^je,  di- 
minutif ;  du  bas  latin  ruga^  rua,  ride,  sillon  ;  voir  aussi  Rouaz. 

Ruan,  Mont  — y  sommet  aux  flancs  très  escarpés  et  ravinés, 
alpes  de  Finhaut,  Valais  ;  forme  adjective  dérivée  de  raya,  rua 
=  mont  sillonné,  rayé  de  ravines. 

Rûbli,  sommet  en  face  de  Rougemont  et  de  Gessenay,  ReublOy 
Rublcy  iii5,  M.  R.  XXII,  lo,  RuebloZj  i449»  monte  Rabloz, 
i456,  Ruble,  167a  ;  le  chalet  au  pied  s'appelle  encore  le  Rubloz. 
D'après  Gatschet  et  Studer,  du  latin  rivulus,  du  ruisseau,  le  Ru- 
bloz, qui  en  descend.  Quant  à  la  forme  allemande  actuelle  RQbli, 
elle  provient  sans  doute  de  l'étymologie  populaire  que  nous  avons 
entendue  à  Gessenay,  qui  explique  Rûbli  par  l'allemand  suisse 
rable^  mhliy  petit  navet,  à  cause  de  la  forme  de  la  montagne  vue 
de  Saanen. 

Rue,  Fribourg^,  Rouda,  loii,  Matile,  Rotay  ii47>  ^^77»  ®^m 
Rua  la  vîla,  1221,  M.  R.  VI,  298,  Roa,  1287,  Wûrstbg.,  56, 
aussi  Roda,  Rotavilla,  puis  Ruaz  ;  du  celtique  rody  roty  pas- 
sag'e,  chemin,  ou  du  v.  h.  ail.  rôdy  défrichement,  —  les  deux 
sont  parents,  —  voir  aussi  Riaz. 

Rueyres,  nombreuses  localités  :  !<>  commune  D.  Echallens  ; 
20  — Tréfayes,  D.  Gruyère,  Ruery-Treiffayy  18 16  ;  S*»  — les  Prés, 
D.  Broyé,  Rueriay  1487,  RuerSy  i458  ;  4°  — Saint-Laurent,  D. 
Sarine,  Rivoriuniy  xii®  s.,  Donat.  Haut.,  Rivoriay  Ruerii^ 
xiii^  s.  ;  les  Rueyres  à  Saint-Saphorin-Lavaux,  Aii^oria,  ii4i) 
ii54,  1228,  Ruvœri,  1228,  et  5  autres  loc.  ham.  et  bois  ;  Ruery 
à  Bière,  es  Reveyres  à  Noville,  Ruyre  à  Luins,  Rivœri/y  1266, 
M.  R.  XII,  176,  Ruaire  à  Préverenges,  Rueire,  Arnex  ;  les  dimi- 
nutifs Rueret  à  Puidoux,  Ruerettes  à  Vouvry,  Ruerattes, 
Gland,  Ruerettaz,  Palézieux,  Ëssert-Pittet  ;  bas  latin  rivoriay 
ruisseau  et  ravin,  romanche  ruera,  éboulis,  dérivés  du  latin  r/- 
vuSy  ruisseau. 

Les  Ruillères,  pâturage  à  Couvet,  Neuch.,  es  RuliarSy  i354, 
Matile. 

Rumière.    ham.    de    Ghampéry,    Valais,    RymieriZy    i352. 


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RUMILLIBZ  —   RUSSIN  399 

M.  Isabel  nous  signale  l'ancien  nom  de  famille  Ramier^  en  patois 
Rémi,  à  Ormoni-dessus. 

Runiilliez(ier),  clos  de  vignes  à  Saillon  ;  paraît  être  une  autre 
forme  de  Rumilly,  nom  d'un  village  de  la  Haute-Savoie,  Romi- 
liacum,  1*77»  M*  ^-  XXIX  {fundum)  Romiliacum^  domaine 
d'un  Romilius,  gentilice  romain  qui  a  donné  les  noms  de  17  com- 
munes de  France. 

La  Rumilière,  m.  à  Saint-Gingolph  ;  propriété  d'un  Rumilly, 
môme  nom  devenu  n.  d'homme. 

Le  Rumont,  sommet  aux  sources  d'un  affluent  du  Seyon,  Neu- 
châtel  ;  probablement  le  mont  du  ruz,  du  ruisseau. 

Rupalex  ou  Rupalet,  écart  de  Mont-Rolle,  et  ruisseau,  Rupela 
avant  io3o,  Rég.  gen.  49?  Rupelaz,  11779  M.  G.  II,  38,  Rupa- 
lai  y  1287,  1261,  M.  R.  XII,  24,  124,  Rupellay,  1266,  M.  R. 
XIV,  92,  Rupalex,  i3i8,  1387,  M.  R.  XXVIII,  Rupellex,  1489, 
Rippalex,  i493.  Les  formes  les  plus  anciennes,  qui  désignent 
des  clos  de  vignes  donnés  à  Romainmôtier  et  à  Bonmont,  font  de 
ce  nom  un  diminutif  de  rupa^  pente  rapide,  la  Râpe,  ham.  de 
Vandœuvres  et  loc.  à  Donneloye,  du  latin  rupes  (le  patois  a 
aussi  le  composé  une  dérapa). 

Es  Ruptures,  champs  à  Illarse,  Valais,  Rotteure,  1696  ;  subst. 
verbal  de  rompre,  au  sens  de  cultiver,  syn.  des  nombreuses  Rotte. 

La  Rusille,  m.  à  Crésuz,  D.  Gruyère  ;  la  Ras(s)ille,  ham.  des 
Clées,  D.  Orbe,  m.  à  Mannens,  Praroman,  Fribourg  ;  les  Reu- 
silles,  écart  de  Tramelan  ;  les  Russilies,  ham.  d'Avry-devant- 
Pont,  les  Rusillons,  bois  à  Corcelles-l&-Jorat  ;  du  patois  razille^ 
petit  ruz,  ruisselet. 

Rnssel,  m.  à  Saint-Sulpice,  D.  Morges  ;  loc.  à  Chardonnay- 
Montaubion  ;  autre  forme  de  raissel  ou  ruisseau,  de  rivuscellum  ; 
Russalet,  ham.  de  Bulle  et  6  loc.  Vaud  et  Frib.^  dim.  du  précé- 
dent. 

Russin,  Genève,  villa  Rucins^  1090-1100,  M.  G.  I,  i54)  villa 
Russino  vers  iioo,  RussinSf  1217,  1289,  1297,  M.  G.  IV,  28,  I, 
35,  XIV,  267  ;  parent  des  Russwil  et  Russikon  de  la  Suisse  ail. 


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400  RUSSY  —  RUVINES 

=  chez  les  descendants  de  Buozzo,  Ruzzo^  n.  pr.  germ.  Fôrstm., 
718  ;  rac.  ^erm.  hraod,  la  g'ioire. 

Russy,  D.  Broye,  Frib.,  Rusie,  1228,  M.  R.  VI,  338,  RassiCy 
i4o3,  Russy,  1678;  Russie ,  1668,  carie  v.  der  Weid,  de  (prae- 
dium)  Rosciacuniy  domaine  d'un  RosciuSy  fcunille  consulaire 
dont  on  a  trouvé  des  médailles  à  Genève. 

Rusteriaz,  ham.  com.  de  Bottens  et  de  Froideville  ;  du  v.  fr. 
ruste,  de  rusticuSy  et  suffixe  collectif  erie  :  réunion  de  demeures 
rustiques. 

Ruty,  ham.  de  Cologny,  Genève.  D'après  J.  Vuy,  M.  Inst.  G. 
VIII,  serait  le  Rouda  d'une  charte  de  loii,  publiée  par  Cibrario 
et  Promis,  qui  le  rapportent  à  Rue.  Ce  Rouda  est  nommé  au  mi- 
lieu de  plusieurs  terres  situées  près  d'un  lac,  ce  qui  milite  en  fa- 
veur de  l'opinion  de  Vuy.  Blavignac  donne  Rous,  1280,  Rouz^ 
i5i6,  RuZy  1776,  Ruthy  XVIII®  s.  Ce  serait  donc  une  autre  graphie 
de  rut,  part,  passé  v.  fr.  de  rompre,  défricher,  (fundum)  rup- 
turriy  terrain  défriché,  voir  Rotte.  De  même  le  Ruty,  pâturage  de 
Rougemont,  qui  a  donné  son  nom  à  la  Dent  de  Ruth  au-dessus. 
On  objectera  que  le  ù  de  rùptum  ne  peut  donner  que  o  ou  ou, 
mais  le  patois  a  souvent  u  pour  ou,  voir  Buge,  Bugnon,  Burlaie  ; 
en  V.  fr.  le  participe  passé  de  rompre  a  les  formes  rout^  rot,  rut, 
roupty  etc.,  Gram.  de  l'auc.  fr.  de  Bonnard  et  Salmon,  p.  53  ; 
voir  aussi  d'autres  cas  à  Rotte. 

Ruthelin  ou  Rôthelin,  bois  au-dessus  du  passage  de  la  Chaîne 
près  Saint-Sulpice,  Neuch.  ;  du  château  de  Rote  In  en  Brisgau, 
possession  des  comtes  de  Hochberg,  seigneurs  deNeuchâtel,  1457- 
1543.  Des  archers  venus  de  Reuthelin  auraient  combattu  pour  la 
défense  de  ce  passage  dans  la  guerre  de  Bourgogne,  1476,  Mus. 
Neuch.  XXXIl,  100. 

Ruvînes,  les  —  à  Ollon,  Corbeyrier,  CuUy,  etc.  ;  la  Ruvina, 
ancien  nom  du  Forestay  à  Chexbres  ;  Rouvenaz  à  Ormont-des- 
sous,  Ruvina,  i332  ;  loc.  à  Leysin,  Montreux,  Corsier,  Vevey, 
Ruvina,  1228  ;  Rouvène  à  Charmey,  es  Rouvenes  à  Mont-Rolle, 
au  Rouvenoz,  La  Joux  ;  Rouveny,  Hermenches  ;  Rouennaz  au 
Catogne,  Valais,  Ruinaz,  Ormont-dessous,  Revenaz  à  Evionnaz, 


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RUZ   —  SAAS  401 

les  Revinnoz  sur  Vallorbe  ;  Revenex,  Re vénaux,  Vionnaz,  et 
les  diminutifs  Rayoinet,  Leus  et  Ayent  ;  Roovenettes,  Vuche- 
rens,  Revenettes,  Bex,  Vionnaz,  Trient,  Ruinette,  sommet  sil- 
lonné de  ravins,  Bagnes,  Roavenaulaz  à  Blonaj  et  Morlon  ;  de 
ravina^  rouina^  formé,  avec  un  v  épenthétique,  de  ruina,  forme 
participiale  de  ruerCy  couler,  précipiter  ;  en  Dauphiné  roubine, 
ail.  Rctjiy  Bct/enen,  romanche  rovina,  ruina. 

C'est  sans  doute  à  Tuoe  de  ces  localités  que  se  rapporte  le  Roveno  si 
souvent  cité  dans  les  Cartulaires  :  Rovono  et  Roveno,  1218,  Laus.,  104, 
Rovano,  Haut-Crét,  1220,  Month.,  1174,  Roveno,  1157,  Haut-Grét,  1142, 
MoDtber.,  1238,  1242,  etc.,  Laus.,  Rovenoy,  Haut-Crét,  xii«  s.,  Rogano, 
Month.,  1154. 

Ruz,  Val  de  — ,  Neuchàtel  ;  ne  vient  pas  de  ruz,  ruisseau, 
comme  l'expliquait  Bridel  et  comme  le  voulait  encore  le  col.  Man- 
drot.  S'appelait  Vaus,  Vaut  de  RuiU  Huyl,  Ruhi,  Ruelj  Rue, 
Ruy,  RoUy  xiii«  et  xiv«s.,  Vallem  Rodolii  et  Vallis  Rodul/iy 
i3i7.  Vaux  de  Roui  vers  i5i2,  ail.  Rudolfsthaly  das  tal  Rutolsy 
i386  :  c'est  donc  la  vallée  de  Rodolphe,.de  Radulf  d'où  Raoul, 
Roulj  Rou,  Ru.  Il  en  est  de  même  pour  Vauruz  ou  Vaulruz,  Frib., 
Vallis  Rodulphi,  iii5,  pour  Vaudreuil,  France,  vallem  Rodolii, 
et  sans  doute  pour  Vauroux  à  Bevaix,  qu'il  faudrait  écrire  Vaux- 
RoUy  vallée  de  Rou,  Raoul,  Radulf. 

Les  Saars,  loc.  à  Neuchàtel,  if^Sar,  Sart  dans  les  actes  anciens,  » 
dit  Ghambrier,  op.  cit.  p.  24,  ou  Sard,  i53i,  M.  N.  XXXIV, 
220  ;  pour  sarts,  de  sartus,  syn.  de  Ëssart,  Essert  ;  le  Saar,  cha- 
let dans  la  forêt  près  Bourgp-Saint-Pierre,  même  sens. 

Saas,  vallée  et  commune.  Valais,  Sauxo,  première  moitié  du 
xiii«  s.,  Vallis  Solxa,  Salxe,  Soxa^  Seyxa  dans  la  même  charte 
de  1291,  M.  R.  XXX,  Sausa,  1298,  i474,  Soxa,  i3oo,  Saxa, 
1391,  etc.  ;  du  bas  latin  saucia^  latin  salicetUy  saussaie,  dérivé 
du  V.  fr.  sausse,  de  salix,  saule  =  vallée  des  saules.  M.  Camille 
Favre,  €  Passages  italo-suisses»,  dans  le  Jahrbuch.  f.  Schw.  Gesch. 
i883,  le  dérive  de  l'ital.  sasso,  rocher.  Nous  croyons  que  les  an- 
ciennes formes  ci-dessus,  avec  al  et  l'équivalent  au  excluent  l'éty- 
mologie  de  M.  F.  et  militent  pour  notre  interprétation. 

M.  D.   SBC.   SÈKLE,  TOMB  VU  26 

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402  SABET  —  SAFRANIÈRE 

Sabet,  Champ  — ,  ou  Chanzabé,  ham.  sous  Lens,  devrait 
s'écrire  Ghamps-Abel  d'après  l'origine  :  campis  Abel,  1289,  M.  R. 
XXX^  387  ;  de  Abel,  n.  pr.,  à  la  même  époque  un  Abel  à  Sion, 
laga,  un  Guillaume  Abelz  à  Granges,  i379* 

La  Sache,  Schasche  d'après  Hisely,  m.  à  Poliez-le-Grand, 
SacheSy  iikl»  SaceSy  1177,  Cart.  Month.,  une  autre  à  Perroy. 
Holder  a  un  Sacheiuniy  aujourd'hui  Sache,  qu'il  rattache  au  gen- 
tilice  SapiaSy  villa  Sapiaca. 

Saconnex,  3  loc.  Genève,  Sacunai/y  1128,  M.  G.  II,  Saconai, 
I2i5,  20,  24,  M.  R.  XII,  Saconay  lu  Grant,  1263,  Saconay  lo 
Petit,  1265,  M.  G.  XIV,  63-76.  —  Saconaij  1181,  1196,  Sacho- 
nay  ultra  Alvam,  ib.  262,  Sacconay,  i3o2.  (On  trouve  aussi 
Saconetum,  xiv*  et  xv«  s.,  latinisation  du  mot  français)  ;  de  Sac- 
conacum  (fundum),  du  cognomen  Sacco,  d'où  dérive  le  genti- 
lice  Sacconius  =  domaine  d'un  Sacco.  Holder^  II,  1276,  dérive  un 
Sacconago  et  un  Sacquenay  de  Sacconiacum,  du  gentilice  Sacco- 
nius, mais  Sacconiacum  donnerait  Saccognac,  —  gûey,  —  gny  et 
non  Sacconay.  Lutz  écrit  Sacconnex,  avec  deux  c,  ce  qui  est  plus 
conforme  à  l'étymologie. 

Sacpet,  crêt  et  m.  à  Rossenges,  D.  Moudon.  Peutrétre  le  crêt 
sec,  Bridel  donne  un  adj.  sa  =  sec,  comme  employé  dans  le  Jura 
bernois  ;  cette  forme  a  peut-être  existé  jusque  dans  la  Broyé. 

Sacy,  ham.  de  Courroux,  D.  Delémont,  et  forêt  à  Courgenay, 
D.  Porrentruy  =  (fundum)  Sacciacuniy  domaine  d'un  SacciuSy 
gentilice  romain  qui  a  donné  les  noms  de  4  Sacy  de  France.  Ju- 
bain ville,  3ii. 

Sadex,  vignoble  et  maison  sous  Prangins,  Sadai,  11 54,  Cart. 
Month.;  Sador,  pâturage  de  Gruyère,  Sadour^  1178,  SadOy 
i4oo,  Sador,  1420  ;  peut-être  de  l'adjeetif  sade,  agréable. 

La  Safranière,  Rolle  et  Gilly  ;  Safraneyre,  Morrens  Saffra- 
naire,  Conthey,  Montricher,  l'Isle  ;  Safrenière,  Oron-le-Châtel  ; 
Sairronah*e,  Assens,  Hermenches  ;  Saffronnière  à  Ferlens,  la 
Safornaire-  ou  Saffomières  à  Saint-Saphorin  sur  Morges,  en 
1775  la  Safk*antiore  à  Vionnaz,  aujourd'hui  la  Vignette  ;  lieux  où 
l'on  cultivait  jadis  le  safran.  Revue  hist.  Vaud,  1901,  p.  i85. 


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LA  SAGE   —  SAILLE  403 

Peut-OD  j  rapporter  les  Chaffoumières  à  Monnaz  ?  Ce  mot  paratt 
plutôt  dérivé  de  chaufour. 

La  Sage,  ham.  d'Evolène,  la  S  agi,  12  ii  et  vers  1280,  une 
autre,  loc.  à  Miège  près  Sierre  =  la  Sauge,  permutation  au-a 
comme  la  Nava,  pour  la  Nauva  ou  Nova,  voir  Sauge.  C'est  à  la 
première  de  ces  deux  localités  que  se  rapporte  sans  doute  le  nom 
de  Wetan  de  la  Saugi/y  1260,  M.  R.  XXIX,  nommé  entre  deux 
hommes  d'Ewelina  ou  Ëvolène.  Quant  à  la  Sage,  ham.  et  scierie 
à  Planfajon,  Fribourg,  il  vient  de  sage,  scierie,  en  Valais  resse 
ou  rèche. 

Sagne,  Saigne,  Seigne  et  les  diminutifs  Sagnette,  Sei- 
gnette,  Seîgnatte,  Jura  bernois,  Saignotte,  Sagneule,  Sai- 
gneule,  Seigneule,  Seignole,  Seignolet,  Sagnula  k  Cormon- 
drèche,  1280,  S ey gniole  à  Rochefort,  1872,  etc.  ;  très  nom- 
breuses localités,  surtout  du  Jura,  —  plus  de  100  Sagnes,  —  mot 
V.  fr.,  bas  latin  sagna,  aussi  en  provençal,  herbe  de  marais,  ma- 
rais, qui  paraît  dérivé,  ou  parent  de  Tall.  seggen^  laîche. 

Saicourt,  D.  Moutier,  Berne,  Zacort,  1261,  i3o2,  Sacort, 
i3io,  Sacourtf  i3i7  ;  court,  ferme  d'un  Germain  dont  le  nom  se 
rattache  à  la  racine  said,  seid,  qui  a  donné  les  composés  Seifrid, 
Seimund,  Seiwalt. 

Saignelégier,  Berne  ;  origine  douteuse.  Pourrait  être  une  cor- 
ruption de  Saint^Légier,  ce  que  suppose  le  nom  allemand  de 
Sankt  Leodegar  ;  le  fait  que  l'église  est  sous  le  vocable  de  l'As- 
somption ne  serait  pas  une  preuve  négative  suffisante.  Vient  plus 
probablement  de  saigne^  s.  f.,  lieu  marécageux.  En  1744»  A.-L. 
Sandol  écrit  Sagneléger,  M.  N.  IX,  187.  Quant  k  légier,  ce  ne 
peut-être  l'adjectif,  car  saigne  est  s.  f.  C'est  plutôt  un  n.  pr., 
saigne-Légier,  la  sagne  du  nommé  Légier  ou  Léger. 

Saille,  pâturage,  Sally,  1262,  Wûrstbg.,  et  Saillet,  sommet 
sur  Saillon,  Valais,  village  sur  un  rocher  formant  promontoire 
dans  la  vallée  du  Rhône,  vico  Saliene,  ii3i,  Sallun^  1200, 
SalloTïy  1223,  etc.  ;  le  Saillant,  croupe  à  OUon,  le  Sallien,  loc. 
à  Monthey  et  à  Vionnaz,  Saillen  à  Vouvry,  Tour  Saillère  ou 


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404  SAINT-AGNAN  —  SAINT-BRANCHER 

Saillères,  sommet  Alpes  valaisannes,  rochers  en  promontoire  ; 
dérivés  du  verbe  saillir,  faire  une  saillie. 

Saint-Agnan,  loc.  à  Concise,  Vaud  ;  de  S.  Agnan  de  Vienne, 
évéque  d'Orléans,  arrête  Attila  en  45i,  -j-  453,  fête  le  17  nov.,  ou 
peut-être  d'un  autre,  évêque  de  Besançon,  mort  vers  874,  fête  le 
5  septembre. 

Saint- André,  chapelle  à  Troistorrents,  Valais  ;  de  S.  André, 
apôtre,  martyr  à  Patras  vers  76,  fête  le  3o  novembre. 

Sainte-Anne,  chapelles  à  Romont  et  à  Vex  ;  en  Sainte-Anne, 
loc.  à  Croy,  d'une  ancienne  chapelle  «  brûlée  en  i536  par  les  Lu- 
thériens, »  dit  Pierrefleur  ;  de  Anne,  mère  de  la  sainte  Viergpe, 
fête  le  26  juillet. 

Sainte-Apolline,  ham.  à  Villars  sur  Glane  ;  d'Apolline,  vierfi|;'e 
d'Alexandrie,  martyre  en  248,  fête  le  9  février. 

Saint-Aubin,  Frib.,  S.  Albinas,  1166,  et  Neuchàtel  ;  de  S.  Al- 
binus,  évêque  d'Angers  -j-  549- 

Saint-Bartliélemy,  commune  D.  Echallens  ;  chapelle  et  torrent 
près  Saint-Maurice  ;  nom  de  plusieurs  chapelles  des  Alpes,  Nen- 
daz,  Evolène,  Hérémence  ;  de  Barthélémy,  apôtre,  choisi  pour  pa- 
tron de  ces  chapelles  alpestres,  parce  que  c'est  le  seul  apôtre  dont 
la  fête  tombe  dans  la  saison  d'alpage,  24  août.  Le  torrent  près 
Saint^Maurîce  s'appelait  jadis  Matre^  Marre  :  torrens  de  Ma- 
tre,  1281,  M.  R.  XXX,  la  Mare  y  1736. 

Saint-Bernard,  col  et  hospice  ;  chapelle  sur  Conthey  ;  de  S. 
Bernard  de  Menthon,  archidiacre  d'Aoste,  fondateur  de  l'hospice, 
mort  à  Novare  en  1081  ou  1086,  fête  le  i5  juin. 

Saint-Biaise,  G.  de  Neuchàtel,  jadis  Arins  ;  de  S.  Biaise, 
évêque  de  Sébaste,  martyr  vers  3 16,  fête  le  3  février. 

Saint-Bonnet,  ham.  de  Dully,  D.  Rolle,  Sancto  Boneto,  i335, 
de  S.  Bonetus,  évêque  de  Clermont  -1-710,  fête  le  i5  janvier. 

Saint-Brais,  Jura  bernois,  Sem  Bris,  1276,  Sanctns  Bric- 
ciuSy  i3o2,  Saint'Brey,  i3i6,  S.  BrictiuSy  1329;  de  S.  Brice, 
disciple  de  saint  Imler  au  vii<>  s.,  qui  aurait  apporté  le  christia- 
nisme au  Val-de-Ruz,  d'où  Dombresson,  fête  le  i3  novembre. 

Saint-Brancher,  Valais  ;  voir  Sembrancher. 


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SAINTE-CATHERINE  —  SAINT-ÉTIENNE  405 

Sainte-Catherine,  loc.  du  Jorat  de  Lausanne,  ancien  couvent  ; 
de  sainte  Catherine  d'Alexandrie,  vierge  et  martyre  en  807  ou 
3i2,  fôte  le  a5  novembre. 

Saint-Cergues,  C.  Vaud,  S.  Ciricus,  11 00,  Rég.  gen.,  S,  Cy- 
ricuSf  1228,  1273,  S.  Cericus,  i344  ;  de  S.  Cjricus,  enfant  mar- 
tyr à  Tarse  en  Cilicie  sous  Dioclétien,  fôte  le  16  juin. 

D'après  le  Rëgeste  genevois,  not  248,  253,  S.  Cirions  est  une  localité 
inconnue,  et  «  Saint-Cergues,  Vaud,  ne  s'appelait  pas  au  moyen  âge  S. 
Ciricus,  mais  S.  Surgius  soit  Serg^us.  »  Mais  comme  il  s'agit  d'une 
église  donnée  à  SaintrClaude,  il  n'y  a  pas  de  doute  qu'il  s'agit  bien  de 
Saint-Cergues  qui  a  toujours  appartenu  à  cette  abbaye. 

Saint-ClirLstopIie,  ham.  de  Champvent,  D.  Yverdon,  S.  Chris-' 
lo/orus{fh),  1177,  1228,  M.  R.  VI,  i453,  S.  Christophle,  1619, 
loc.,  chapelle  détruite  près  Aclens,  S.  Cristoforus^  1228,  i383, 
M.  R.  VI  et  V  ;  chapelle  à  Bagnes,  Valais  ;  de  S.  Christophorus, 
évéque  d'Antioche  -j-  vers  260,  fôte  le  26  juillet. 

Saint-Cierges,  D.  Moudon,  S,  Cereus  et  S,  Sergias^  ii54, 
Cart.  Month.,  M.  R.  XII,  S.  Ciriaco,  1166,  Hidber,  II,  S.  Cy- 
riacasy  1227,  1228,  et  Seint  Cierie,  1227,  M.  R.  VI,  176,  177, 
180,  Senz  CiriOf  1 261,  M.  F.  IV,  217  ;  probablement  de  S.  Ser- 
gius,  pape,  687-701,  fôte  le  9  sept.,  ou  entre  tous  les  Cyriacus 
(une  2o<'),  de  S.  Cyriacus  et  ses  compagnons  martyrs  à  Rome 
sous  Dioclétien,  fôte  le  8  août. 

Saint-Clément,  ham.  de  Lens,  Valais  ;  de  saint  Clément,  pape, 
91-100,  fôte  le  i3  nov. 

Saint-I>enys,  ham.  de  Cronay  ;  de  S.  Dionysius,  premier 
évoque  de  Paris,  martyr  vers  270,  fôte  le  9  octobre. 

Saint-Didier,  ancien  nom  de  Saint-Loup,  D.  Cossonay  ;  proba- 
blement de  S,  DesideriuSy  évoque  de  Langres,  mort  vers  407, 
fôte  le  23  mai,  voir  Revue  hist.  vaud,  avril  1903. 

Saint-EIoi,  chapelle  à  Estavayer-le-Lac  ;  de  S.  Eligius^  Eloi, 
ministre  de  Dagobert  I®**,  puis  évoque  de  Noyon,  640-659,  fôte  le 
i«'  décembre. 

Saint-Etienne,  chapelles  à  Bagnes  et  Liddes,  Valais  ;  rue  et 


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406  SAINT-FRANÇOIS  —  SAINT-GINIER 

jadis  église  à  Lausanne  ;  de  Etienne,  diacre  et  protomartyr  Tan 
33,  fête  le  26  décembre. 

Saint-François,  quartier  à  Lausanne,  du  couvent  de  francis- 
cains qui  s  j  trouvait,  de  saint  François  d'Assises,  fondateur  de 
Tordre  1182-1226,  fête  le  4  octobre. 

Saint-Oelin,  ham.  et  chapelle  près  Cornol,  D.  Porrentruy,  ec- 
clesiam  S.  Jaliani^  1 147  ;  probablement  de  saint  Julien,  évèque 
du  Mans  -J-  vers  286,  fête  le  27  janvier. 

Saint-Georges,  plus,  villages  et  chapelles  ;  de  saint  Georges, 
martyr,  sous  Dioclétien  ?  fête  le  23  avril. 

La  table  alphabétique  du  Cartulaire  de  Lausanne,  M.  R.  VI,  rapporte 
à  tort  à  Saint^Georges,  Vaud,  le  Rodolphus,  miles  de  S.  Georio  de  la 
page  524.  Gomme  la  charte  renferme  les  noms  d'une  série  de  seigneurs 
du  Genevois  et  du  Faucigny,  il  s'agit  donc  d'une  loc.  de  Savoie.  Le  Ré- 
geste genevois,  dans  l'analyse  de  cette  charte,  no  628,  p.  167,  le  rap- 
porte justement  à  Saint-Jeoire  en  Faucigny. 

Saint-Germain,  ham.  de  Savièse,  Valab,  S.  Germanum^ 
II 00,  i2o4;  ham.  de  Bussigny-Morges ;  de  Germain,  évèque 
d'Auxerre,  mort  à  Ravenne  448,  fête  le  3i  juillet. 

Saint-Gervais,  quartier  de  Genève,  jadis  localité  indépendante  ; 
de  S,  GervasiuSy  martyr  à  Milan  sous  Néron,  fête  le  19  juin. 

Saint-Gingolpli,  Valais,  S,  Gengulfus^  ii53,  M.  G.  XIV,  vil-- 
lula  Sancti  Gingulphiy  1200,  S.  Gingulfus  vers  i23o,  S.  Gin- 
ffulphus,  i436.  On  connaît  plusieurs  ssdnts  de  ce  nom  :  Gingulf, 
évèque  de  Cambrai  -j-  470,  un  autre  évèque  de  Toul  -j-  64i,  enfin 
Gingulf  ou  Gingulphus,  compagnon  d'armes  de  Pépin  le  Bref, 
zélé  propagateur  du  christianisme,  assassiné  sur  l'instigation  de 
sa  femme  à  Varennes,  Haute-Marne,  en  760  ;  celui-ci  est  le  patron 
de  nombreuses  églises  en  Lorraine  et  en  Bourgogne  et  de  Saint- 
Gingolph,  Valais,  dont  l'église  lui  a  été  dédiée  vers  870,  fête  le 
1 1  mai.  En  patois  on  dit  Saint-Gingout,  Saint-Gengoux,  Saône- 
et-Loire^  a  la  même  origine. 

Saint-Ginier,  territoire  à  Randogne  près  Sierre,  Valais.  C'est 
à  cet  endroit  que  se  rapporte  sans  doute  le  Jaquetus  de  Sancto 
Ginesio,  1299,  M.  R.  XXX,  523.  Il  y  avait  aussi  jadis  une  cha- 


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SAINT-GOTARD  —  SAINT-LOUP  407 

pelle  de  Saint-Genis  à  Sion,  d*après  une  charte  où  il  est  question 
d'une  vig^ne  4(,  vinea  sita  in  civitate  Sedun.,  inter  viam  qua  itur 
apud  Valeriam  et  Sanctum  Genesium  et  saxum  Valeriae,  ^  —  de 
saint  Genès,  nom  de  nombreux  saints  (6)  dont  le  plus  connu  est 
S.  GenesiuSf  martyr  à  Rome  sous  Dioclétien,  fête  le  26  août. 

Saint-Gotard,  chapelle  sur  Ayent,  chemin  du  Rawyl  ;  de  saint 
Gothard  ou  Godard,  abbé  bénédictin,  évèque  d'Hildersheim,  1022- 
io38,  fête  le  4  niai. 

Saint-FIubert,  chapelle  à  Bassecourt,  D.  Porrentruy  ;  de  Hu- 
bert, né  vers  656,  comte,  évoque  de  Msestricht  près  de  Liège,  720- 
727,  fête  le  3  novembre  et  le  3o  mai. 

Sain  M  mie  r,  Berne,  S.  Y  me  ri  us,  884-963  ^  S.  Ht  me  ri  us,  1146  ; 
de  Himcrius  ou  (mer,  ermite  du  viF  s,,  né  à  Lugnez^  D.  Porren- 
truy, qui  s*étabtit  dans  la  vallée  do  la  Suse,  fête  le  12  nov. 

Saint-Jean,  communCj  vallée  d'Anaiviers»  chapelle  à  Sembran- 
cher,  quartier  à  Lausanne,  etc.  ;  de  saint  Jeaa,  apôtre,  mort  sous 
Trajaïij  fête  le  27  décembre, 

Saînt^Laurent,  chapelles  près  Saillon  et  près  Ayer,  Valais,  au- 
trefotsi  aussi  à  Saint-Maurice  ;  quartier  à  Lausanne;  de  saint  Lau- 
rent^ diacre  de  l'église  de  Rome,  martyr  en  a58,  fête  le  lo  août. 
Lauréat  fut  eo  terré  hors  des  murs  de  Rome  j  sur  sa  tombe  s'élève 
aujourd'hui  la  basilique  de  Saint-Laurent- hors  d&s  murs  ;  c'est 
pourquoi  ses  chapelles  sont  généralement  construites  en  pleine 
campagne, 

8aînt-Légler^  D.  Vevej,  S.  Lêodegavius^  1228,  M.  R.  VI  ;  de 
saint  Léger,  nom  francisé  du  Germain  Leodegar,  Liafgar, 
évêque  d'Aulun^  mart>T  en  678,  f^le  le  2  octobre, 

Saint-Léonard,  D.  Sierre,  Sanctum  Leonardum,  1218;  de 
S.  Léonard,  ermite,  mort  vers  55g,  fête  le  6  novembre. 

Sainl-Lïvres,  D.  Aubonne,  S.  Liberius,  1228,  M-  R,  VI;  de 
S.  Liberius,  pape  -j-  36G,  fête  le  2^  septembre. 

Saînl-Lotip,  ham.  près  Versoix,  ecci.  de  Sancto-Lapo^  ngs 
M.  G*  II  ;  de  S,  Lapas,  évoque  do  Troyes  ~[-  479,  fête  le  a  a   mai, 

8aial-Loup,  près  Pompa  pi  es,  nom  moderne,  postérieur  au  xr« 
s.,  la  «,  cure  de  S,  Didier,  autrement  appelée  S.  Loup^j   i552, 


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408  SAINT-LUC  —  SAINT-MAURIGE 

Revue  hist.  vaud,  déc.  igoô.  Le  Dict.  hist.  Vaud  serait  tenté  de  le 
dériver  avec  Bridel,  Gons.  suisse,  X»  3a,  de  S.  Lupicin,  frère  de 
S.  Romain.  De  même,  M.  Tabbé  Besson.  Bien  douteux  ;  le  nom 
de  S.  Lupicin  s'est  maintenu  tel  quel  dans  le  nom  d'un  village 
près  de  Saint-Claude  (ancien  monastère  de  Lauconne).  Nous  pen- 
sons plutôt  avec  M.  Reymond,  Revue  hist.  vaud.,  déc.  igoS,  que 
ce  nom  vient  de  quelque  autel  consacré  au  xvi«  s.  à  un  saint 
Loup,  soit  S.  Loup,  l'évoque  de  Troyes,  ou  un  autre  comme 
S.  Loup,  évéque  de  Reg-ensburg,  -j-  999. 

Saint-Luc,  vallée  d'Anniviers,  appellation  toute  moderne,  au- 
trefois et  encore  aujourd'hui  Luc  tout  court,  rien  de  commun  avec 
l'apôtre;  voir  Luc. 

Sainte-Madeleine,  chapelle  à  Ayent,  Valais  ;  ermitage  à.Fri- 
bourg  ;  de  Marie-Madeleine  ou  de  Magdala,  morte  suivant  quel- 
ques auteurs  grecs  en  go  à  Ephèse,  fête  le  2a  juillet. 

Saint-Maire,  ancienne  porte  à  Lausanne,  d'une  église  dès  long- 
temps disparue,  consacrée  à  S.  Marias ^  évoque  de  Lausanne  574* 
594,  fête  le  9  février  (jadis  le  3i  décembre). 

Saint-Marc^  chapelle  à  Bagnes  ;  de  saint  Marc  évangéliste, 
martyr  à  Alexandrie  en  68,  fête  le  aS  avril. 

Sainte-Marguerite,  chapelle  à  Savièse  ;  dédiée  à  sainte  Mar- 
guerite, vierge  martyre  à  Antioche  de  Pisidie,  fête  le  ao  juillet. 

Saint-Martin,  plusieurs  communes  et  hameaux,  ancienne  porte 
et  rue  à  Lausanne  ;  de  S.  Martinus,  le  célèbre  évêque  de  Tours, 
un  des  patrons  de  la  Gaule,  mort  en  896  ou  4oo,  fête  le  1 1  no- 
vembre. 

Saint-Maur,  place  à  Lausanne,  de  saint  Maur,  Maurus,  disci- 
ple de  saint  Benoît,  fondateur  en  Gaule  de  monastères  de  béné- 
dictins au  vi«  s.  ;  fête  le  i5  janvier. 

Saint-Maurice,  plus.  loc.  ;  de  Mauritius,  chef  de  la  légion  thé- 
béenne,  martyr  à  Saint-Maurice,  Valais,  en  3oa(?),  fête  le  a  a  sep- 
tembre. La  petite  cité  valaisanne  s'appelait  autrefois  Agaunum, 
Acaunum,  Monasterium  acaunense^  Chron.  de  Marins.  4(.  Agau^ 
num  accolae  interpretatione  gallici  sermonis  saxum  dicunt,  >  Vie 
de  S.  Sigismond  ;  du  celte  acauno,  pierre,  rocher. 


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SAINT-NICOLAS  —  SAINT-SAPHORIN  409 

Saint-Nicolas,  D.  Viège,  Valais  ;  de  S.  Nicolas,  évéque  de 
Myre,  "l*  vers  325,  fête  le  6  décembre. 

Saint-Oliyier,  ham.  de  la  Gôte-aux-Fées,  Neachàtel  ;  saint  Oli- 
vier, corruption  de  sanctus  Liberius  d'Ancône,  pèlerin,  mort  vers 
127Ô  (de  Sancto  Liberio  on  a  fait  Sanct'  Oliberio  et  déduit  un 
nom  Oliberius,  d'où  Olivier)* 

Saint-Oyens,  D,  ÂuboDoCj  eccl^  de  Sancto  Eugendo,  ii3f), 
Vicum  de  S\  Eurjêndo,  121 1»  S,  Eagenio,  ia85.  M,  R.  111,554, 
Seint^Oyentj  i3o6j  M.  R*  XII  »  iSoj  eccL  S,  Eugendi^  i5()4  ; 
de  saint  Oyend  ou  Oyant^  Eug^endus  ou  O^eDdus^  abbé  de  Condat, 
aujourd'hui  Sainl*Claudc,  ^  5io.  Le  S,  Eugenio,  laSS»  paraît 
une  confusion  avec  un  des  saint  Eugène,  Tun  évèqae  de  Cartbag^ 
•j-  5o5j  Fautre,  pape  \  658, 

Saint-Pierre,  m.  à  Aig-le^  ancienne  chapelle;  rue  à  Lausanne 
(église  détruite  après  la  Réforme)  ;  Saint-Pierre  de  Cl  âges,  vil- 
lage valaisan,  Saint-Pierre  de  Joux  ou  Bourg-Saint-Pierre,  Va- 
lais, etc.  \  de  Pierrej  apôtre,  fête  le  39  juin. 

Sainl-Prex,  D,  Mortes,  S.  Prothasias,  887,  eccl.  S,  Protha- 
sii,  1173,  1183,  M.  R,  VUy  21,  a8;  de  Sanctus  Prùtha&itts^  S« 
Protbais,  évêque  de  Lausanne,  mort  vers  64 g,  fête  le  6  nov. 

Saint -Quintin,  chapelle  à  Héréraence,  Valais  ;  de  S.  Quinti- 
nus,  fils  d'un  sénateur  romain,  apôtre  du  christianisme  dans  le 
Vermandois,  martyr  sous  Dioclétien,  fête  le  3ï  octobre^  en  Valais 
le  3o. 

Saim-Roch,  quaitier  à  Lausanne  où  s'élevait  un  ancien  hôpi- 
tal construit  de  i494^i49^i  voir  Manuaux  du  G,  de  Lausanne  par 
Ernest  Cha vannes,  I,  22S  ;  de  saint  Roch,  gentilhomme  de  Mont- 
pellier, 1 295-1 327,  qui  consacra  sa  vie  au  soin  des  pestiférés,  fêle 
le  16  août. 

SaiBl-RomalD,  ham,  d*Ayent,  Valais^  ecclesîa  S,  Romani  de 
Agenta,  ii53,  Sanct.  Bomannm,  i254,  126g;  de  S*  Eomain, 
diacre  de  Césaréo  ^  à  Antioche  en  3o3j  fêle  le  18  nov,  (fêle  à 
Ayent  le  20  mai). 

Saint-SâphoriD,  D.  Morges  et  Lavaux,  S.  Sttjfùrianum^ 
1187,  S.  Symphopianam^  ii46,  M,  F.  II  et  lïl  et  11 63,  M.  R» 

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410  SAINT-SÉBASTIEN  —  SAINT-URSANNE 

XII,  S.  Sa/urin,  i256,  Saymsa/arin,  1284,  M.  G.  XIV,  87, 
128;  une  loc.  à  Perroy,  S.  Sefurin^  1012  ;  de  S,  Symphoria- 
nuSy  martyr  à  Autun  vers  1 79,  fête  le  22  août. 

Saint-Sébastien,  chapelle  à  Nendaz  ;  de  Sébastien,  officier  de 
la  ^arde  impériale,  martyr  à  Rome,  suivant  les  uns  en  287,  sui- 
vant d'autres  en  3o4i  fête  le  20  janvier,  4(  avec  procession  partout 
où  on  peut  la  faire  dans  la  plupart  des  paroisses  du  Valais,  dévo- 
tion établie  dans  la  première  moitié  à\L  xviP  s.  pour  demander  à 
Dieu,  par  l'intercession  de  son  martyr  Sébastien,  la  cessation  du 
fléau  de  la  peste,  y^  Note  de  M.  le  chan.  Bourban. 

Saînt-Séverin,  ham.  de  Conthey  ;  de  S.  Severinus,  abbé 
d'Agaune  ou  Saint-Maurice,  "l*  607,  fête  le  1 1  février. 

Saint-Salpice,  Vaud,  S.  Surpicius,  1228,  et  Neuchâtel,  S. 
SarpisciuSf  1228,  M.  R.  VI,  les  deux  popul.  Saini-Sulpi,  ainsi 
dans  Struve,  Itin.,  1794;  de  l'un  ou  l'autre  des  iS'.  SulpiciuSy  tous 
deux  évêques  de  Bourgces,  l'un  -j-  691,  fête  le  29  janvier,  l'autre 
•)•  644»  fête  le  17  janvier  ;  il  s'agit  probablement  du  premier. 

Quant  à  Solpiacum,  885^  M.  R.  VI,  132,  que  la  table  alphabétique  du 
Cartulaire,  p.  686,  rapporte  à  Saint-Sulpice,  c'est  Suchy  ;  voir  ce  mot. 
Sulpicius  aurait  donné  Sulpiciacum. 

Saint-Sylve,  ancienne  église  de  Vex,  Valais,  isolée  sur  une 
colline  ;  de  saint  Sylve,  évêque  de  Toulouse,  mort  vers  4oo,  fête 
le  3i  mai. 

Saint-Théodule,  col  de  glacier  à  Zermatt  ;  de  saint  Théodule 
ou  plus  justement  Théodore,  premier  évêque  (connu)  d'Octodure 
(Martigny)  mentionné  en  38 1  et  890,  fête  le  16  août. 

Saint-Triphon,  D.  Aigle,  HambertuSy  miles  de  S,  Triphon^ 
et  ecclesia  S,  Triphoniy  1 190,  de  Gingins,  Recherches,  p.  48, 
S.  TryphoFif  1282,  i3ii,  S.  Triffbn,  i332  ;  de  S.  TryphonuSy 
martyr  à  Alexandrie,  iii^s.,  fête  le  3  juillet,  ou  d'un  second  mort 
à  Nicée  vers  260,  fête  le  10  nov. 

Saint-Urbain,  chapelle  à  Cressier,  Frib.  ;  de  saint  Urbain  I«r, 
pape,  222-280,  fête  le  26  mai. 

Saint-Ursanne,  D.  Porrentruy,  Monasterium  sancti  Ursicini 
vers  666,  cella  S.  Ursiciniy  849-1040  ;  de  saint  Ursicinus^  sui- 


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SAINT-VENDELIN   —   8ALAVAUX  411 

vant  la  légende,  disciple  de  Colomban,  mort  vers  620,  fête  le 
9  déc. 

Saint- Yendelin  ou  Wendelin,  chapelles  à  Barberêche,  Frib., 
et  alpes  de  Naters,  Valais,  consacrées  à  saint  Wendelin,  —  patron 
des  bergers,  —  abbé  de  Tholey,  Bourgogne,  -j-  vers  65o,  fête  le 
21  oct. 

Saîûl-Yîelor,  loc.  h  Garlig^ny»  aoc.  propriêt*?  du  prieuré  de 
Saint- Victor  à  Genève;  de  saint  Victor  de  Marseille,  soldai,  un 
des  compagnons  de  Maurice,  martjFj  3o2,  fête  le  21  juillet. 

SaÎDt-Vîtieeiit,  m,  k  Gilly  ;  de  S.  Vincent,  diacre  de  Sarragossô 
martyr  eu  So4,  fête  le  ai  janvier,  ou  S.  Vincent  de  Lerins,  mort 
vers  45o,  fôte  le  24  mai. 

Les  Sairins  ou  Naîraîns,  ha  m*  de  Saiot-BraiSf  Jura  bernois, 
Sonores  riipes  ou  Roches  sœurs  en  12  ro,  Dict.  Attingcr;  corrup- 
tion de  sœurs,  comparez  Séreux  sur  Vouvr}'. 

Salaire  ou  Sallaîre,  sommet  et  combe  à  TEtivaz,  Pays-d'Eo- 
haut  ;  Combe  de  Salaire  ou  Seleyre  à  Champérj,  Seleyres  à 
Vionnaz,  Tressalaire  à  Leysiû,  ires  =  trans  ;  la  Hallayre  à  Vil- 
leneuve, Seleyre  à  Saint-Cierges,  Selyre,  ham.  de  Praz,  Fri- 
bourg  ;  Céloyres,  sommet  et  pâturage  près  Culant,  Orm ont-des- 
sus, Oiolaire,  plateau  dénudé  au  Saint- Bernard,  Valais;  pareuts 
du  latin  solarium^  lieu  élevé,  exposé  au  soleil,  de  là  le  solier, 
plancher  supérieur  d'une  grange,  La  permutation  sal-sei-chol  est 
connue,  ainfii  Bridel  a  &â!a,  &êîla^  chola^  chaise, 

Salanfe,  ch-f^  Salancia^  17 16»  registre  de  Vérossaz,  pâturage 
parcouru  par  la  8^l(l)niiche,  Saleoce  ou  SalaoTc  près  Vernayaz  ; 
Salenee,  torrent  de  Saillon,  Valais  ;  Salenc^e  ou  Salanclie,  ruis- 
seau de  Saint-Saphorin,  amnem  Saîanchiaf  Xl^  s,,  Hidber,  I, 
Salentia,  îigS,  M.  R*  1^  Salianchi/,  i368  ;  Salentia,  mont  do- 
minant Talpe  de  SalanTe,  Sailantin,  17^0  ;  dérivés  du  verbe  sa^V- 
/i>,  faire  saillie  et  sauter,  bondir:  rochers  qui  saillent,  torrents 
qui  tombent  eu  cascades. 

Salavaux,  ham.  de  Efellerivej  D,  Avenches,  alL  Salvenach.  Le 
nom  allemand  correspond  k  Sauvigny  ::^  (fandum)  Saivinia- 


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412  SALAZ   —   SALLETTAZ 

cam,  domaine  d'un  Saluinius,  g^ntilice  romain  ;  le  nom  français 
parait  renfermer  la  racine  sal,  maison. 

Salaz  ou  Sales,  ancienne  abbaye  près  Ollon,  Sales,  1276,  — 
partie  de  Vouvry,  loc.  à  Prez,  Fribourç  ;  La  Sallaz,  h.  de  Lau- 
sanne, Sallaz,  partie  de  Riez,  loc.  à  Fleurier  ;  la  Sala,  ham.  de 
Pont-la- Ville,  loc.  à  Arnex  ;  la  Salla  à  Fresens  ;  Sales,  D.  Sa- 
rine,  Frib.,  villa  Sala,  1082,  Sales,  1069  ;  autre  D.  Gruyère, 
puis  une  lo^^  de  villag'es  et  bsmeaux,  quelquefois  Salles  :  Lutry, 
Marchissy  ;  du  v.  h.  ail.  sal,  maison,  demeure  (et  non  du  latin 
cella  qui  n  a  pas  laissé  de  traces  chez  nous).  Quant  à  Sales,  do- 
maine près  Palézieux,  Sales,  11 66,  SaulaSy  1167,  M.  R.  XII,  la 
forme  Saulas  pourrait  le  rattacher  à  Salaha,  saule  ;  voir  ce  mot. 

Salenove,  loc.  à  Gilly,  D.  Rolle,  feudum  de  Salanove,  1266, 
M.  R.  III  ;  sans  doute  un  fief  de  la  maison  savoisienne  de  ce  nom, 
de  sala,  demeure,  et  nova  y  neuve. 

Salettes  ou  Salettaz,  nom  fréquent  de  champs,  une  lo^de  loc. 
Vaud,  Frib.  et  Neuch.  ;  du  patois  saletta,  oseille  sauvage,  ter- 
rains où  elle  abonde  ;  salette,  dim.  de  sel  à  cause  de  l'acidité  des 
feuilles,  un  casale  de  Salecta  apud  Crissier,  1208,  M.  R.  VI, 
65g.  Ne  pas  confondre  avec  Sallettaz,  voir  plus  bas. 

Saleucex,  tour  en  ruines  sur  le  Gubli,  Montreux  ;  Saleuscé, 
Bridel,  qui  le  dérive  de  sala  au  Sex,  demeure  sur  le  Sex,  le  ro- 
cher. 

Salins,  m.  sur  Aigrie,  ancienne  saline  exploitée  dès  i554  jus- 
qu'à la  fin  du  xviii®  siècle. 

Salins  près  Sion,  Salai ff,  1200,  Salen,  1227,  1267,  Salein, 
1282,  1266  (le  Salem,  1267,  M.  R.  XXX,  p.  169,  doit  être  lu  Sa- 
lein), Saleyn,  Salenz,  1260,  SalenSy  i333,  i34o,  1875,  etc.  = 
chez  les  descendants  de  Salo  ou  Sallo,  n.  pr.  germain. 

Sallaz,  Mont  — ,  i5i4  m.,  sommet  du  Jura  sur  Arzier,  Salla, 
1208  ;  2  pâturages  de  Gruyère,  la  Salle,  loc.  à  Vétroz  et  sommet, 
vallée  de  Bagnes  ;  de  salla,  siège,  latin  sella.  Salettes,  sommet, 
alpes  de  Châtel-Saint-Denis,  diminutif  ;  mais  pourrait  avoir  été 
d'abord  le  nom  du  chalet  ;  ce  serait  alors  le  mot  suivant  : 

Sallettaz,  4  loc,  maisons  et  chalets,  C.  Fribourg,  D.  Gruyère 


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SALQUENEN  —  SÀNETSCH  413 

et  Vevejse,  dim.  de  salla,  du  v.  h.  ail.  sal,  maison  ;  un  territoire 
de  Salletaz  près  Everdes,  Frib.,  en  i33o. 

Salquenen,  D.  Sierre,  en  patois  romand  SarquenOy  ail.  Sal- 
getsch,  Salconio  au  xi«  s.,  Salqueno,  1219-134&,  Sarqueno^ 
122g,  8  fois  1822-1 892,  Salquenon,  i84o,  1861,  Sarquenoz^ 
1799.  Salf^tsch,  du  latin  salicetum,  taillis  de  saules,  et  Salco- 
nium,  de  Tall.  Salchen^  prairie  parsemée  de  saules,  v.  h.  ail.  sa- 
lah.  Localité  jadis  française  où  tous  les  noms  de  lieux-dits  sont 
encore  français,  avec  une  orthographe  allemande,  par  exemple  : 
Schilius  (Chilloux),  Muling,  Fontanetten,  Lusche  (Louchet),  Fos- 
cha,  Glu  (Clou),  Schanpitro,  Trong  (Tronc),  Flantey,  Karo,  Schau- 
derâng  (Ghauderan),  Goliry  (Coluire),  Schuterig  (las  sutery,  xiv« 
s.),  etc. 

Saltine,  rivière  à  Brigue,  Saltana,  i4oi,  Saltancy  14^7.  Rien 
de  commun  avec  salixy  saule,  comme  le  veut  Studer  ;  dérivé  de 
saltarcy  sauter,  à  cause  de  son  cours  rapide. 

SalTagny,  D.  Lac,  Fribourg,  ail.  Salvenach:  Suaniez^  i84o, 
Salvagnye,  i84o,  Rec.  dipl.  V,  Salvagnie^  i45o,  Savagnie^ 
1642  ;  de  (fundum)  Silvaniacum,  domaine  d'un  Silvanius^ 
gentilice  romain  (village  romand  germanisé  depuis  trois  siècles), 
permutation  i-a  comme  dans  Salvan. 

SalTan,  Valais,  Silvanuniy  5i6,  ii47>  Hidber,  II,  et  1188, 
Gibrario  48,  Salvans^  1262,  M.  R.  XII,  Salvanam^  1272,  Ser- 
vanSj  1807,  M.  G.  XIV,  Sarvans,  i8i5,  1864,  ServenSy  i4a8, 
Verneya,  in  pede  de  la  poya  de  Sarvan,  Emanei  apud  Sar^ 
van,  1782  ;  du  latin  (vicum)  silvanum,  (village)  de  la  forêt. 

Samarain  à  Ayent,  Valais,  patois  pour  Chamarain,  voir  Gha- 
marin. 

Sampil  à  Ayer,  Valais,  patois  pour  Ghampil,  de  campellum, 
petit  champ. 

Saneisch,  col  et  plateau  entre  Sion  et  Gessenay  ;  de  la  racine 
San  de  Sarine,  Sanona,  Senona,  et  suffixe  collectif  germain 
etsch,  comme  Gradetsch,  Salgetsch  :  prairies,  pâturages  de  la 
San.  En  français  Senin,  Senenz,  1248,  1262,  SenenSy  1879,  ^• 
R.  XXII,  2i5,  même  racine  San,  Sen. 

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414  SANFLEURON   —  6ANGSUY 

Saafleuron  ou  Zanfleuron,  pâturag'e  et  g-lacier  au  Sanetsch, 
Valais,  Chau/leuroUy  1879,  M.  R.  XXII,  2i5,  Chamflorony  i44o  ; 
de  zan^  san  =  champ  ou  de  chaux,  de  calma,  pâturage,  et  fleu- 
ron, employé  adjectivement,  champ  ou  pâturage  fleuri. 

Sangla  {gl  mouillé),  arête  rocheuse  sur  le  glacier  d'Otemma, 
Valais  ;  la  Sengla,  chaîne  de  rochers  entre  les  glaciers  d'Otemma 
et  d*01on  ;  Senglioz,  pâturage,  alpes  de  Bex  ;  la  Roche  du 
Sangle  ou  du  Singlliou  à  Vallorbe  (que  Vallotton-Aubert  dérive 
de  sanglier)  ;  Pas  du  Single,  sentier  en  écharpe  au  Creux  du 
Van,  Neuchâtel  ;  Senlioz  ou  Sinlioz,  loc.  à  Vex,  Valais  ;  Scin- 
glioz,  petit  pâturage  dans  les  gorges  du  Trient,  sous  Salvan  et  en 
face  à  Gueuroz  ;  en  Sengioz,  loc.  à  Massongex,  Gengloz  à 
Evionnaz  ;  Singline,  alpe  vallée  d*Anniviers.  S  permute  avec  / 
dans  la  vallée  du  Rhône  ;  de  là  les  Feinlles,  rochers  bordant  le 
Torrent  Sec  à  Mordes,  et  Feinlleney,  corniches  herbeuses  sous 
le  rocher  de  Dailly  à  Mordes  ;  les  Fingles,  les  Cengles,  vieux 
plan  de  Vérossaz,  xviii«  s.,  lisières  herbeuses  ou  boisées  sur  les 
corniches  de  rochers  de  Saint-Maurice,  le  Fenlioz  à  Vionnaz, 
Fenllioz,  1776,  CengloZy  1728.  Du  latin  cingula,  sangle,  cein- 
ture. En  Dauphiné,  sangle  =  corniche  herbeuse  entre  deux  pa- 
rois ;  les  Schaingel  des  Grisons,  les  Tschingel  de  la  Suisse  alle- 
mande ont  la  môme  origine.  Un  ancien  château  près  d'Annecy, 
Sclngle  ou  Single,  est  appelé  Cingulum  dans  une  charte  de  1291, 
R%.  gen.  333. 

Hnngsuy,  loc.  à  Combremont  ;  ruisseau,  affl.  de  la  Sonnaz, 
Frib.  ;  Sensuis  à  Rossens,  id.  ou  Sensuy,  ham.  de  Praratoud  ; 
loc.  à  Barberèche,  en  patois  Sansuvâ  ;  Sansul,  prés  à  Payerne, 
ies  8ensuys,  Chavannes-le-Chéne,  Sansuy  à  Eysins,  à  Pully  ;  au 
Censui  à  Renens  ;  Sansuet  à  Marchissy  ;  Sansuvy,  m.  à  Grolley  ; 
et  dans  les  chartes  :  lo  Sansuiler  à  Vu fflens-la- Ville  vers  1260, 
M.  R.  [II,  538,  campus  du  Sansuy er  à  Sullens,  1287,  chan  dou 
Sansnier  à  Ecuvillens  vers  1280  ;  de  sangsue,  patois  sangsuie, 
Gi  âuff.  ier  :  sangsuyer,  marais  à  sangsues,  comme  les  Prés  des 
Sangsues  à  Bogis-Bossey,  correspondants  des  nombreux  Egelsee 
de  la  Suisse  allemande. 


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SAPAY  —  SAURA  415 

Sapay  à  Plan-les-Ouates,  Sapey,  ham.  de  Bagnes,  Valais, 
Sappatfi  1720;  m.  à  Marsens,  Frib.  :  Sapis,  Romanens,  Sapy 
à  Provence,  Sap(p)i  à  Charmey,  Sapex,  Montreux,  Sappex, 
Charmej,  Sapet,  Val-de-Ruz,  Sapaye,  Vuisternens,  etc.  ;  du  v. 
fr.  sapy  celtique  sap^  sapin,  et  collectifs  ey,  ex,  y,  aye,  latin 
etam  ;  un  Sapey  au  pied  du  Salève  est  appelé  Sapetum  au  xin« 
s.  Nombreux  diminutifs  :  Sapel,  crôt,  Jura  neucb.,  Sapallaz, 
Sapellaz,  Sappelet,  Sapelet,  Sapalé,  Sapalez,  Sapaley,  Se- 
pley  pour  Sépeley  ;  en  Valais  Zappalaz,  Chapelet  etZapelletta, 
voir  aussi  Sépey. 

Plusieurs  auteurs  rattachent  au  celte  sap,  sapin,  le  nom  de  Sapaudia^ 
mentionné  pour  la  première  fois  par  Am.  Marcellin  vers  360^  puis  Sa- 
baudia,  aujourd'hui  Savoie. 

Sapino,  atlas  Siegfried,  ham.  de  Saxon,  Valais,  fausse  orth. 
pour  Sapinhautj  Feuille  ofF.  du  Valais  :  l'h  de  haut  est  muet 
dans  beaucoup  de  noms  locaux. 

Sarine,  rivière,  ail.  Sane,  AS'anona,  io3g,  ii5o,  1160,  1228, 
Sanuna,  1079,  Senona,  1270,  Sarona,  i333,  1392,  i4o6.  Sa- 
rina,  1426,  M.  R.  et  Rec.  dipl.  V,  VI,  VII;  Sana,  1668,  carte 
V.  der  Weid  ;  formé  de  la  racine  san,  sar,  et  ona,  rivière.  La  ra- 
cine sanscrite  sar,  aller  vite,  couler,  adj.  sarnoSy  qui  se  hâte,  se 
retrouve  dans  de  nombreux  noms  de  rivières  :  le  Saren,  Sam 
ou  Saar,  rivière  près  Sargans,  la  Saary  affl.  de  la  Moselle,  le 
SarnOy  fleuve  près  Naples,  Sarnen,  pluriel,  à  la  jonction  de 
deux  torrents,  etc.,  en  romanche  sur,  tschar  :=  torrent. 

La  forme  Seroye  de  ce  passage  d'une  charte  de  1259  citée  par  Wûrs- 
temberg,  167,  «  locum  situm  inter  villas  nostras  de  Berna  et  de  Murato 
super  aquam  Seroye  qui  Contamina  (Guminen)  nuncupatur  »  est  tout  à 
fait  isolée  et  nous  parait  étrange. 

Le  Sarjeu,  loc.  à  Saint-Maurice,  le  même  queChargeux,  Fully 
et  Chargiau,  Alpes  vaudoises  ;  voir  Chargeoir. 

La  Sarouehe,  forêt  et  rochers,  Château-d'Œx  ;  voir  Charoutze. 

Sarra,  La  — ,  prés  à  Etoy,  Sarraux  ou  Serraux,  écart  de  Bé- 
guins, Sarraul,  i493,  et  Sarraulx,  1697,  1627  ;  peut-être  du 
bas  latin  sarroy  serrUy  clôture,  enceinte  ;  un  bois  de  Sarroul 


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416  SARRAYER  —  SASSENEIRE 

près  du  Landeron,  i356,  1873,  serait-il  le  Serroues  d'aujourd'hui 
sur  Lignières  ? 

Sarrayer  ou  Serrayer,  village  de  Bagnes  ;  du  bas  latin  sarrUy 
serra  y  et  ayery  du  latin  acer^  érable  :  clos  des  érables. 

La  Sappaz,  D.  Cossonaj,  Sarata,  ii58,  Sarrata,  1186,  la 
Saray  i235,  M.  R.  VI,  624,  la  Sarrée,  1227,  1260,  VII,  49,  cel- 
lam  de  Serra^  1286,  M.  G.  XV,  24,  villa  Serrata,  1879,  ^^• 
D'après  Gatschet,  du  bas  latin  sarra^  scierie,  ce  qui  n'explique 
pas  Sarrata.  Nous  le  dérivons  plutôt,  vu  la  position  du  bourg, 
d'un  adj.  serralus:  villa  serrata,  du  latin  serras^  défilé^  passage, 
en  romanche  serra^  défilé,  ville  resserrée  dans  un  défilé.  Rien  de 
commun  non  plus  avec  les  Sarrasins,  comme  Studer  le  pense,  sur 
le  simple  fait  que  les  habitants  de  la  Sarraz  s'appellent  Sarrasins 
et  qu'on  y  fabrique  du  fromage  appelé  sarrasin  (sic),  p.  87. 

Sapzens,  D.  Moudon,  SarsenSy  1261,  M.  F.  IV,  2iSy  SarsenSy 
1277,  M.  R.  VII,  69  =  chez  les  descendants  de  *  Sarizoy  n.  pr. 
germain,  dérivé  de  SarOy  du  v.  h.  ail.  sarOy  armure,  comme  Chu- 
mizo  de  Chumo,  Godizo  de  Godo,  Oppizo  de  Oppo,  Hugizo  de 
Hugo,  etc.  ;  rien  de  commun  non  plus  avec  les  Sarrasins,  comme 
Studer  le  suppose. 

Sassel,  D.  Payerne,  Saselzy  1 168-1 171,  Arch.  Fr.  VI,  Sasely 
ii66,  SasseZy  i2i5,  i84i,  Sassesy  1226,  1228,  F.  B.  II,  88,  G. 
de  Saisely  1228,  M.  R.  VI,  100,  SaisseSy  1242,  etc.,  Sassely  1868  ; 
autre,  ham.  de  Fleurier  ;  loc.  à  Lignières  et  à  Baulmes  ;  forêt  à 
Concise  ;  un  Sassel  à  Puidoux,  i2i5  ;  de  saxelluniy  petit  rocher. 

Sassalaz  à  Albeuve,  Sassaias  à  Rossinières,  Sassélaz  à  Con- 
thej,  aux  Saxelles,  aussi  le  Saitellaz,  m.  sur  Vouvrj  ;  on  dit 
aussi  les  Sasilles  du  Flon,  du  Vézenant  à  Vouvry  ;  de  saxellay 
pluriel  de  saxellum  pris  pour  un  s.  f.,  en  romanche  sassella, 
amas  de  pierres. 

Au  Sacellapd,  Sassellardy  i556,  Port- Valais,  le  Sasselet,  pi. 
loc,  le  Saisseli  à  la  Hutte,  Berne,  doubles  diminutifs. 

La  Sasse,  sonmiet  Entremont,  et  Grône,  loc.  à  Dorenaz,  Va- 
lais ;  de  saxa,  plur.  de  saxuniy  pris  pour  un  f.  s. 

Sasseneire,  de  saxay  roche,  et  noire,  sommet,  val  d'Hérens. 


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SARSG  —  SAUCBNS  417 

La  Sarse  à  Corbejrier,  et  loc.  à  Mordes  ;  le  même  que  Sasse 
avec  épenthèse  d'un  r. 

Saxe  à  Fully,  Sassey  à  Morgins,  Montreux,  Ocourt,  Jura  ber- 
nois, racine  sax^  rocher  et  suffixes  é,  ey,  collectifs. 

Sasset,  4  loc.  Ormont  et  ailleurs,  diminutif  de  Sasse. 

La  Chasse,  pâtura^,  val  Ferret  ;  pente  rocheuse  sur  Vionnaz, 
les  Châsses,  pâtura^  au  Sanetsch,  de  saxa,  voir  Sasse,  et  per- 
mutation s-cA,  les  Sachets  à  Vionnaz,  Chachet  à  Savièse,  dimi- 
nutifs. Il  j  a  un  chemin  du  Sachet  à  Cortaillod,  mais  nous  igno- 
rons si  ce  nom  peut  se  rattacher  à  ce  groupe. 

Sassore,  voir  Saxore. 

Sasvouet,  chalets  sur  un  point  saillant  des  alpes  d'Ayent,  Va- 
lais ;  de  sas,  rocher,  et  vouety  point  de  vue,  de  oouaiti,  du  v.  h. 
ail.  wahtân,  veiller,  regarder  :  le  rocher  d'où  l'on  a  une  belle  vue. 

Satlgny,  Genève,  villa  Satiniatis,  901, 984,  M.  G.  II,  16^  pour 
Satiniacis;  Satiniacum,  xii«  s.,  et  ii63,  M.  G.  I,  20,  XIV,  10, 
ecclesîa  satiniensis,  ii34»  Satinnie,  i235,  Satiffnie,  1287,  Sa- 
tignier,  i3o5,  M.  G.  I,  XIV,  etc.  ;  de  Satiniacum  (fundum), 
domaine  d'un  SatiniuSy  gentilice  dérivé  du  cognomen  Satinas, 
Holder,  II,  1376. 

Le  Sau,  au  Sau,  en  Saux,  m.  et  loc.,  une  lo*',  G.  Vaud  ;  en 
Sahu,  loc.  à  Auvernier,  syn.  des  Sau  vaudois  ;  de  sau,  sahuy 
noms  patois  du  sureau,  du  latin  sabucus,  endroits  où  les  sureaux 
abondent.  De  là  les  composés  en  Saumon t,  7  loc.  Alpes  et  Jura, 
en  Saumon  à  Combremont  =  mont  des  sureaux.  Une  loc.  à  la 
Croix  du  Sceaa  à  Villarlod  doit  être  encore  un  Sau, 

Saubraz,  D.  Aubonne,  Saubra,  i25i,  M.  R.  XII,  144^  ^^1^9 
i344>  Saluhray  xin«  s.,  M.  R.  III,  563,  Salbrum,  1237.  Ces  deux 
derniers  sont  des  essais  de  latinisation  du  mot  romand  :  au  venant 
généralement  de  a/,  le  chartiste  de  1237  a  traduit  Salbrum  ; 
l'autre  a  cherché  un  sens  et  a  pensé  que  Saubra  devait  signifier 
Sal'bra,  Salubra.  Mais  si  l'on  considère  que  le  patois  dit  sobra, 
saubra,  au-dessus,  du  latin  supra,  on  y  reconnaîtra  l'origine  du 
nom  de  Saubraz,  qui  ast  sur  un  gradin  supérieur. 

Saucens,  ham.  de  Vuadens,  Frib.,  villa  Socxingus,  id  est  Sou- 

M.  D.  SKG.   SÉRfE,   TOMK   VII  11 

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448  SAUCY  —  SAULE 

cens,  M.  R.  VI,  5,  Oalcens,  ii45,  M.  F.  II,  829,  SouceinSy  1248, 
F.  B.  II,  SoucenSy  1262,  1277,  Sucens,  1266,  M.  R.  XÏI,  288, 
Souceng,  1268,  Succens^  ^278,  Arch.  Fr.  III,  71,  SouceynSy 
i84o,  SaucenSf  1426  =  chez  les  descendants  de  Salacho,  Sale- 
choy  SalichOy  SalochOy  Salacho^  SalchOy  n.  pr.  germain,  dé- 
rivé de  saloy  noir. 

Saucy,  Saulcy,  voir  Sausse. 

Saudannaz,  pâturage  à  Blonay  ;  d'après  M.  Isabel  (in  litt.), 
serait  le  fém.  de  l'adj.  patois  saudan,  seul,  Talpe  isolée,  retirée;  il 
faudrait  peut-être  rattacher  à  ce  mot  saudan  quelques  noms  locaux 
de  la  vallée  du  Rhône  :  en  Saudan,  prés  à  lUarse,  Chaudan^ 
1696,  Soudan  à  Dorenaz,  Sudan  ou  Seudan  à  Yérossaz,  Derbé 
Saudan  à  Ormont-dessus,  Praz  Saudan  à  GhAtel-Saint-Denis. 

Sauderan,  chalets,  vallée  de  la  Baie  de  Montreux,  au-dessus 
de  profonds  ravins  ;  de  chaudière,  patois  tsaudeiray  équivalent  de 
Chauderon,  nom  du  vallon  plus  bas. 

Saudettaz,  en  la  — ,  à  Vérossaz,  Valais  ;  probablement  autre 
forme  de  Saudzettaz  ou  Saugettaz,  nom  fréquent  =:  lieu  couvert 
de  saules  ;  v.  fr.  sauge,  permutation  J-d,  comme  dans  Oujon,  Ou- 
zon,  aujourd'hui  Oudon,  Audon  (alpes  du  Sépey),  Ougine-Au- 
dena  ;  Gha|ii^-Ghaude. 

Sauge  ou  Sauges,  plus,  villages  et  hameaux,  du  v.  fr.  sauge  : 
les  Sauges  entre  Landeron  et  Neuveville,  SaliceSy  11 85,  1121, 
Sales,  1246,  Trouillat,  un  pratum  des  Sauges  à  Vétroz,  i25o, 
patois  saudze  =  saule  ;  forme  une  nombreuse  famille,  i^  des  di- 
minutifs :  Saugealles,  loc.  Lausanne,  Sageleys,  1 142,  Sogelez, 
1182,  Sajales  et  SageleSy  1184,  Sougeles,  1199,  et  Souzetes, 
xii*»  s.,  Cart.  Month.,  et  ailleurs,  Saugettes,  Sauzettaz,  Sau- 
geon^  Saugeau  ;  2^  des  collectifs  Saugiaz,  Salgia  vers  ii5o 
dans  une  charte  de  Haut-Crèt,  Saudziaz,  Saugey  (Saudzay), 
Saugy(is),  Saulgy,  Seuzey  =  lieux  couverts  de  saules,  et  suf- 
fixes ia,  ey,  y,  voir  aussi  Seujet  ;  peut-être  faut-il  y  rattacher  les 
Songy,  Sondgy,  Siong'e  :  le  Saulgy,  bois  au  Gibloux,  se  dit  en 
patois  Chondzi. 

Saule,  ham.  de  Bernex,  Saules,  com.  D.  de  Moutier,  Sales, 


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SAULGBT  —  SAUTEROT  419 

ii48,  1294,  i4oi,  Saules,  Val-de-Ruz,  Sales,  1269,  F.  B.  II; 
loc.  à  Vétroz  et  Luins  ;  Saulesses,  majens  d'Evoléne,  Salice 
vers  1280  ;  probablement  aussi  Sales,  domaine  à  Granges  d'Atta- 
lens,  SaleSy  1166,  Saulas,  1167,  ^^*  '  ^^  germanique  salaha^ 
contracté  en  sala  =  saule  ;  se  compose  avec  moille,  voir  Mollie. 

Au  Sauley,  à  Monthey,  de  saule  et  suffixe  coll.  ej,  était  un 
Saujay  en  1696,  même  sens. 

Sauquenil,  promontoire  rocheux  entre  Roche  et  Villeneuve, 
Tracce  de  Socqueniny  I2i4  (limite  des  franchises  de  Villeneuve), 
Socceny  et  Soquenily  1792,  Rôle  des  signaux  ;  nous  paraît  i*en- 
fermer  la  racine  gauloise  socCy  provençal  soCy  fr.  souche  ;  voir 
Suche. 

Saussaz,  Sansses,  Sauces,  nombr.  loc.  =  salices,  les  saules, 
pi.  du  latin  salicem.  Sauley,  com.  D.  Delémont,  Saucy  à  Tra- 
melan,  Gourtetelle  et  Develier,  Saussey,  ham.  de  Féchy,  collec- 
tifs ;  de  salicetum,  taillis  de  saules. 

Cependant  sauss-  peut  avoir  une  autre  origine,  ainsi  : 

Saussivue,  3  loc.  Gruyère,  l'une  Salsa  aqua^  i235,  1296  =: 
eau  salée. 

Algue  Saussaz,  loc.  à  Salins  sur  Aigle,  où  se  trouvait  jadis 
une  source  salée  exploitée  jusqu'à  la  fin  du  xviip  s.  ;  la  Saussaz, 
ham.  deRougemont,  Solsa  dans  Lutz,  ail.  in  der  Suit;  Commun 
de  la  Saussaz  et  Algue  Saussaz  près  Salins,  alpes  d'Ollon  ;  un 
Michael  de  Salsa  à  Ollon,  1820,  M.  R.,  2®  s.,  IV,  83  ;  ruisseau  de 
Saussouye  à  Bex.  L'ail.  Suit  et  Salsa  indiquent  la  dérivation 
du  latin  salsas,  salé,  —  en  celte  salusa  =  source  salée,  Zeuss, 
122,  —  et  les  montagnes  d'Ollon  avaient  plusieurs  sources  salées, 
aujourd'hui  douces  comme  celle  de  Salins. 

Le  Saut,  loc.  à  Valangin  et  à  Saxon  ;  les  Sauts,  bois  à  Liddes  et 
2  pâturages  Charmey;  Sur  les  Sauts  à  Botterens,  Frib.,  le  Saut 
de  Serroue  à  Peseux,  le  Sault  à  NeuchAtel,  Pertuis  du  Soth, 
1877,  du  Soc  vers  1800.  Probablement  aussi  Crétaz  du  So  sur 
Saxon  ;  du  latin  saltas,  bois.  Quant  à  Serroue,  voir  ce  mot. 

Sauterot,  ham.  au  torrent  d'Useigne,  près  Hérémence,  Valais  ; 
Sauteruz,  ruisseau,  affl.  de  la  Mentue,  Vaud  ;  de  rur,  ruisseau, 


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420  SAUTERY  —  SAUVBRNY 

et  rimpératif  de  sauter  :  saute,  bondis,  ruisseau  !  même  formation 
que  Ghantemerle. 

Sautery,  prés  à  Panex  et  aux  Ëcovets  sur  Ollon,  à  Chàtel- 
Saintr-Denis,  Saltery,  loc.  à  Fully,  un  loco  de  loz  Souteryt  entre 
Sion  et  Savièse,  1224  ;  une  terra  Sauterii  à  Jussj,  1226,  M.  G. 
XIV  ;  probablement  ancienne  propriété  d'un  sautiery  latin  salle' 
riaSy  saltariuSy  ma|p;îstrat  municipal  aux  fonctions  variables^ 
primitivement  char^  des  forêts,  saltas.  D'après  Littré,  saltarius 
=  messier,  celui  qui  g^arde  les  moissons,  du  bas  latin,  salluSy 
fonds  de  terre,  extension  de  sens  de  sallus^  forêt.  On  trouve  aussi 
psalterius,  «  mistrales  et  psalterii,  1228,  Rég.  gen.,  de  là  la  sin- 
gulière étjmologie  de  Matile  qui  dérive  sautier  de  psautier,  celui 
qui  lit  les  psaumes  ! 

Sauvabelhi,  forêt  sur  Lausanne,  Savaberlin  vers  1280,  Silva 
helinij  1227,  M.  R.  VI,  4i6,  546  ;  généralement  expliqué  par  fo- 
rêt —  silva  —  consacrée  à  Belenos  ou  Belinus,  l'Apollon  des  Gau- 
lois. Gatschet,  se  basant  sur  la  forme  de  1280,  l'explique  par  forêt 
de  Berilo,  n.  pr.  germain.  Nous  préférons  la  première  étjmolo- 
gie :  i»  La  forme  de  1280  est  isolée,  probabl.  faute  d'orth.  ; 
2^  Les  localités  dont  le  nom  dérive  de  Berilo  ont  gardé  le  r  jusqu'à 
aujourd'hui  ;  voir  Berlens,  Berlin,  Berlincourt  ;  i^  La  forme  de 
1227,  presque  contemporaine  de  l'autre,  rattache  nettement  ce 
nom  à  Belinus.  Nous  savons  que  des  montagnes,  des  sources  et 
nombre  de  localités  lui  étaient  consacrées. 

Sauvage,  Grand  — ,  Petit  — ,  Gros  — ,  à  Semsales  et  Vaulruz, 
Fribourg  =  terrain,  fond  sauvage,  c'est-à-dire  boisé  (fundum) 
Silvaticuniy  nom  datant  de  l'époque  où  le  pays  était  encore  cou- 
vert de  vastes  forêts. 

Sauveillame  ou  Soveillame,  ham.  de  Gollion  et  de  Senarclens, 
D.  Cossonay,  Savaglames^  i844»  Sauvaglames^  ^^11* 

Sanverny,  ham.  de  Versoix,  voisin  de  la  commune  française 
de  ce  nom,  Souerney,  1164,  M.  G.  IV,  78,  Sovernay,  1226,  Rég. 
gen.,  164,  Sauverniery  1817,  Sooernier,  1871,  M.  G.  IX  et 
XVIÏI  ;  probablement  de  sub  vernelOy  sous  le  Vemey,  sous  le  tail- 
lis de  vernes. 


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SAVAGNIBR   —  SAVIGNY  421 

SavagDier,  2  vill,  Neuchâtel,  Savaignier^  ii43,  Saavegnez^ 
Savagnyy  1179,  Sauvagnie^  1276,  Savagniery  1809,  Savai- 
gniCy  Savagniei,  1349»  ^^^^ff^l/f  <^^3  ;  de  silvaniacam  (locum)^ 
Heu  boisé,  ou,  comme  les  Savigny,  de  Sabiniacum  (fundum)^ 
domaine  d'un  Sabinius;  les  formes  en  au,  de  al  font  prévaloir 
la  première  explication.  Savagnière,  2  pâturages  près  Saint- 
Imier,  et  Suvagnier,  2  pâturages  sur  Buttes  ;  de  silvanariam 
(regionem)  silvanarium  (locum),  contrée  boisée. 

Savagnier,  ail.  Safneren,  près  Nidau,  Berne,  SavenièreSy 
i25i  ;  même  origine,  ou  de  sabinaria,  de  sabina,  voir  le  mot 
suivant. 

Savenay,  ham.  de  Salvan,  Valais  ;  du  latin  sabinetaniy  endroit 
où  abonde  le  Genévrier  Sabine,  Juniperus  Sabina^  patois  savena, 
abondant  dans  tous  les  environs. 

Savalena,  pâturage  sur  Vouvry,  Valais,  Chavorina^  i4o2,  M. 
R.,  2<'  s.,  II,  4o. 

Saves,  es,  aux  Saves,  nom  fréquent  dans  la  vallée  du  Rhône  : 
prés  marécageux  à  Yvome,  Roche,  Saint-Triphon,  OUon,  Colom- 
bey,  Muraz,  Vouvry  ;  loc.  à  Troistorrents,  Gryon,  Ormont-dessus 
et  dessous  ;  Saviez,  collectif,  prés  marais  à  Villeneuve  ;  Savioz, 
loc.  à  Chesières,  D.  Aigle,  et  Vex,  Valais  ;  Conunun  des  Saviaux 
à  Morlon,  Frib.  (fausse  orth.  probable)  ;  Savettes  à  Ollon  et  les 
Savolaz  à  Illarse,  dim.  ;  les  Savietes  à  Lens,  Valais,  vers  1 260  ; 
les  Sévis  à  Nods  et  Douanne,  Jura  bernois.  Probablement  nom 
dérivé  du  latin  saevus,  sauvage,  mauvais  ;  le  provençal  a  savoi, 
mauvais,  de  saevacus,  ces  terrains  sont  des  marais  peu  produc- 
tifs, entrecoupés  de  buissons  qui  gênent  la  faulx  et  ne  donnent 
qu'une  litière  rare.  En  Champagne  on  appelle  sauartSy  même  ra- 
cine et  suffixe  augm.  ard,  de  mauvais  terrains  incultes. 

Savîèse,  Valais,  Savisia^  looi,  Saviesi{y)y  12 17,  1260,  etc., 
Saoesiat  i3o6,  Saveysie^  1426,  Saviesia,  1476,  en  1801  Bridel 
écrit  Saviège  ;  peut-être  de  la  racine  précédente. 

Savigny,  D.  Lavaux,  Saviniey  1228,  Savigniey  1267,  Sagui- 
gnie  (v-g),  1274  =  (prciedium)  Sabiniacum,  domaine  d*un  Sa- 
biniusy  gentilice  romain  dérivé  du  cognomen  Sabinus.  Par  contre 


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422  SAVOISES  —  SAVOUGNY 

Savigny,  mont  et  pâtura^  de  Roug^mont,  nous  parait  plutôt  dé- 
river de  (montem)  Silvaniacumy  mont  boisé.  On  trouve  pour  le 
villa^  de  Lavaux  la  forme  exceptionnelle  Savignietum,  M.  R. 
VII,  78  ;  le  suffixe  etum  ne  s'ajoute  dans  la  règle  qu'à  des  noms 
d'arbres  ou  de  plantes. 

Les  Savoises,  quartier  de  Plainpalais,  Genève,  anciennement 
les  ServoiseSy  soit  les  (prairies,  les  fermes)  des  bois  ;  du  latin 
silvensis,  voir  Servais. 

Savolayre,  pâturage  de  Rossinières;  2  ham.  et  ruisseau  à 
Cerniat,  Gruyère,  Savoleri^  1296,  M.  F.  II,  87,  Savolayre  ou 
Gervolaire,  pâturage  au  S.  de  Morgins,  Valais,  es  Savoleyres  à 
Troistorrents,  xvni*  s.  ;  Saolyre,  pâturage,  alpe  de  Cleuson,  val- 
lée de  Nendaz,  Valais  ;  diminutifs  de  silva^  selva,  sauve,  forêt  ; 
la  forme  Cervolaire  :  permutation  /-r  comme  dans  Servan  :  Sao- 
lyre, apocope  du  v  fréquente  entre  voyelles  :  tsavo,  tsao,  tschavon, 
tsaon,  etc.  ;  quant  à  olaire,  olyre,  c'est  un  composé  de  deux  suf- 
fixes: le  dim.  ula^  ola^  et  le  collectif  aria^  silu-uloraria  ;  ces 
noms  désignent  de  petits  taillis  d'aunes  et  de  saules  des  Alpes,  qui 
forment,  pour  ainsi  dire,  des  forêts  minuscules. 

SaTonnaz,  sommet,  alpes  de  Champéry,  et  Savonnettes, 
mayens  à  Vionnaz,  Valais,  Chctvonnettaz,  1776,  dim.  ;  permuta- 
tion ch-s  ;  forme  féminine  de  chavon,  tschavoriy  extrémité,  bout, 
dim.  de  chef;  localité  située  à  l'extrémité  d'un  territoire,  voir 
Chavonnes. 

Savorex,  loc.  à  Aubonne,  Savoret  à  Saint-Livres,  à  Pampi- 
gny;  m.  à  Saint-Gingolph,  Savoireux,  chalets  sur  Monthey, 
Plan  Savouypenx  sur  Chesières,  alpes  d'Ollon,  la  Saveure  ou 
Savoret  ou  Seveyreux  à  Port- Valais,  en  Savoroux  à  Préve- 
renges  ;  probablement  champs,  terrains  secs  ou  chauds,  où  crois- 
sent des  Labiées,  des  plantes  répandant  une  odeur  épîcée  agréable  ; 
du  verbe  v.  fr.  saoorer,  exhaler  une  odeur  a^^réable  ;  de  là  le  nom 
patois  de  la  savorettSy  la  sarriette  des  jardins. 

Savougny,  loc.  à  Bex,  au  pied  du  Montet  ;  lieu  où  abonde  le 
cornouiller  sanguin,  en  patois  savougnon^  de  la  racine  saoougn 
et  suff.  collectif  y. 

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SAVOUYES   —   SCHEULTE  423 

Les  Savouyes,  ou  les  Sauges,  prés  marais,  à  Vionnaz,  en  la 
Saoouye,  1728.  Paraît  uq  dîmin.  de  Saues. 

Au  ou  Es  Savuaz,  ham.  de  Cugy  et  3  autres  loc.  Frib.  ;  peut- 
être  le  même  que  Saves. 

Savuit,  ham.  de  Lutry,  Savuist,  xiv«  s.,  Savit  ou  Sawit^ 
iSqo,  Sawif,  i5og,  Savuy^  Dict.  de  Lutz.  Paraft  encore  renfer- 
mer la  racine  sav,  et  peut-être  le  suffixe  y,  collectif. 

Saxey  ou  Saxe,  ham.  de  Fully,  Valais  ;  de  saxetum,  collectif, 
endroit  où  les  rochers  abondent,  de  saxam^  rocher. 

Saxiéma  ou  Saziémaz,  Saximaz  (pron.  Saz),  pAturage  au 
fond  de  TEtivaz,  à  la  limite  des  Ormonts,  Sasemay  1276,  Châ- 
teau d'Œx,  etc.,  p.  i3,  Sesema,  1287,  Corthésy,  op.  cit.,  149; 
dérivé  par  Bridel  et  Hisely  de  saxa  ima,  les  rochers  supérieurs, 
étymologie  rejetée  par  M.  Bonnard  (in  litt).  Toutefois  il  nous  pa- 
raît que  ce  nom  se  rattache  également  à  saxunty  rocher. 

Saxon,  D.  Martigny,  Sessun^  1196,  Sassun^  1200,  1280, 
Saxuns.  i235;  autre  dérivé,  diminutif  sax-on,  de  saxam,  ro- 
cher, ainsi  que  Saxonna,  ham.  d'Ayent,  Valais,  Seson-na  en  pa- 
tois, Saxona,  1260,  Sessona,  1260,  i3t^2y  Sei$sonne,Dici.Luiz, 
Seisonnej  carte  Club  alpin,  forme  fém.  du  précédent. 

Saxore,  ou  Sachière,  atlas  Siegfried,  alpe  de  Riddes,  Valais  ; 
on  trouve  aussi  Sassore,  Sacheur,  Sachère,  Chassoure;  ààsaxam, 
rocher,  et  un  suffixe  collectif,  alpe  où  abondent  les  rochers. 

Sceut  (ou  Seut),  2  ham.  de  Glovelier,  D.  Delémont,  rupem  de 
ZaCy  1210,  Sut,  1289,  villula  de  Sceut,  1887,  ^^  roiche  de 
Seuth,  i436  ;  Sur  le  Sceut  à  Cœuve,  Prés  du  Seeut  à  Fontenay, 
Montagne  du  Sceut  à  Montmelon,  tous  Jura  bernois.  La  forme 
primitive  du  premier,  Zuc  de  1210  paraît  rapprocher  ces  noms  de 
suCy  montagne  élevée  en  Dauphiné,  du  patois  soutze,  souche,  ro- 
cher, et  en  fait  un  parent  de  Suche,  voir  ce  mot. 

Schachtalar,  loc.  à  Salgetsch,  Valais,  est  un  Châtelar  déguisé 
à  l'allemande,  comme  presque  tous  les  lieux-dits  de  cette  com- 
mune jadis  romande,  voyez  Salquenen. 

La  Seheulte,  ail.  Sehelte,  rivière,  affl.  de  la  Birse,  D.  Delé- 


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424  SGHINJEREN  —  SGIAZ 

mont  ;  probablement  subst.  verbal  de  l'ail,  schelten^  gronder, 
injurier  =  la  grondeuse,  correspondant  de  la  Mionnaz,  D.  Oron. 

SchiDJeren,^ham.  entre  Louèche  et  Albinen,  Valais  ;  c'est  le 
nom  germanique  de  Sinieres,  1224,  Signeres^  iZf^^ySignyeres^ 
1875,  Signières,  i46o,  des  Documents  sur  le  Valais,  M.  R.  XXIX 
et  suiv.  que  M.  Gremaud  n'a  pas  identifié.  Ce  texte  ne  laisse  pas 
de  doute  :  «  apud  Sinieres...  supra  Albignun.  » 

Schuenda,  loc.  à  La  Roche,  Gruyère,  Swendy^  i4o8,  ail. 
Schwende  et  la  Bischuende,  pâturage,  même  loc.  ;  du  v.  h.  ail. 
swentan,  brûler  =  lieu  défriché  par  le  feu.  Beaucoup  de  noms 
germains  à  La  Roche,  limite  des  langues. 

Sciaz  ou  Siaz,  nom  très  fréquent  dans  les  Alpes,  Alpes  vau- 
doises  :  la  Siaz  ou  la  €3iaz  d'Encex,  Sur  la  Siaz,  col  de  la  Croix, 
Hauta-Siaz  sous  Chamossaire,  les  3  alpes  d'Ollon  ;  la  Sciaz  aux 
Voëttesi  d'Ormont-dessous,  la  Sciaz  de  Marnex,  Ormont-dessus, 
Sga  de  MarneiXy  1287,  Sur  la  Sciaz  au  Rocher  du  Midi, 
Château-d'Œx  ;  la  Schiaz,  haute  croupe  et  chalets  au  Monteiller 
de  Château-d'Œx,  —  dim.  Schiettaz,  et  3  pàtur.  de  Gruyère, 
Longchiat  à  Charmey;  la  Sciaz  près  Chambéry,  1682,  aujour- 
d'hui La  Chat,  voir  Chaz  ;  Entre  denx-Sciets  à  l'Etivaz,  dim. 
masculin.  S'employait  comme  nom  commun  comme  le  montrent 
de  nombreux  textes  :  «  Ad  Arberium  par  la  Sya  usque  a  la  Sya 
de  Nancrues...  per  la  Sya  de  Bellagarda  et  per  la  Sya  des  Gets,» 
délimitation,  vallée  d'Abondance,  M.  G.  XIV  ;  un  cabula  (chable) 
de  la  Sya  et  une  Sia  Udry  à  Louèche-Bains,  i5io,  1627.  Il  est  à 
la  fois  n.  propre  et  n.  commun  dans  ce  texte  :  a  Monte  Ordeo 
(Montorge)  usque  a  la  Sya  de  la  Seya  et  a  la  Sya  de  la  Seya 
ulterius,  etc.,  1269,  M.  R.  XXX.  Cette  variante  Seya  se  rencontre 
encore  :  la  Seya,  pâturage  avec  chalet  sur  l'arête,  entre  le  vallon 
de  Lousine  et  celui  de  la  Salenze^  alpes  de  Saillon,  et  Plan-Sayaz 
ou  Seyaz,  petit  plateau  sur  une  arête,  alpes  d'Ollon.  En  i355  une 
Seya  de  Beaeux  (Bévieux)  sur  Montreux  =  scie^  v.  fr.  soi>,  ital. 
sega^  au  sens  d'arête  dentelée,  puis  d'arête  quelconque.  De  la 
forme  soie  vient  le  Château  de  la  Soie  près  Sion,  Casirum  de 
Seta  dans  les  chartes^  fausse  traduction  latine  due  à  une  confu- 


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SGHIBTTAZ   —   SÉGUELAIRE  425 

sion  facile  entre  soie^  scie  et  soie  de  porc.  Remarquons  toutefois 
que  scie  se  dit  seita  en  Dauphiné. 

La  SchieUaz,  prés  à  Chàteau-d'Œx  ;  dim.  de  Schiaz,  voir 
Sciaz. 

La  Schuantz,  croupe  à  l'extrémité  des  Monts  Chevreuils,  Châ- 
teau-d'Œx  ;  de  Tall.  SchwantZy  queue  ;  c'est  le  correspondant 
des  Cuaz,  etc.,  nombreux  ailleurs. 

La  Sèche,  pâturage  du  Jura,  D.  Aubonne,  chalme  SiccaZy 
XII*  s.,  M.  R.  XII,  72,  la  Seiche^  1208,  calma  de  Sicca,  i38o  ; 
de  (alpem)  siccam,  Talpe,  la  prairie  sèche.  Il  y  a  aussi  la  €3iaiix 
sèche,  frontière  franc,  au  Risoux. 

Séchard,  ham.  à  Vuadens,  Séchaud,  forêt  à  Aigle,  Sous- 
chaud  en  16 18,  loc.  à  Ghardonne  ;  le  Séchon  à  Orbe  ;  aux  Sé- 
chons, Belmont-Yverdon  ;  Sécheron,  ham.  à  Genève,  Sécherouy 
i3io,  et  une  12"  de  loc.  ;  dans  les  chartes  un  Setchiron  à  Haute- 
rive,  1275,  Séchiron  à  Neyruz,  Frib.,  xii«  s.,  etc.  Sécherannaz, 
loc.  à  Montcherand,  Séchey,  ham.  du  Lieu,  Vallée  de  Joux,  ou 
Sécheiy  i525  =  lieux  exposés  à  la  sécheresse.  Sécheron  est  n.  c. 
dans  le  Berry  pour  pré  dans  un  lieu  sec. 

Secroux  ou  Secrouz,  Combe  de  — ,  à  Courgenay,  Jura  ber- 
nois, gorge  étroite  et  profonde  =  Sex-CrouXf  le  rocher  creux. 

Sedeilles,  D.  de  Payeme,  Sideles^  xii«  s.,  Sedilles,  i336,  M. 
R.  XII  et  VII,  ii5  ;  du  v.  h.  ail.  sedal,  siège,  parent  du  celtique 
sedo,  sido,  siège,  demeure,  résidence,  Holder,  II,  et  du  latin 
sedes,  siège.  La  Suisse  allemande  a  de  nombreux  Sedel. 

Seedorf,  ham.  de  Prez,  D.  Sarine  =  village  du  lac  (du  petit 
lac  voisin).  Nom  germanique  curieux  par  sa  position  en  plein 
pays  romand.  Les  formes  Sedors,  Seidor,  Seidos,  Saidors, 
i  i4a-i  162,  des  Cartulaires  de  Montheron,  Haut-Crèt  et  Hauterive, 
Seidor,  1668,  carte  v.  der  Weid,  sont  des  corruptions  du  nom 
allemand. 

Segray,  lac  — ,  dans  un  endroit  reculé  derrière  la  Tour  de 
Mayen,  alpes  d'Aigle  ;  autre  forme  de  ségrais  ou  secret ,  pr.  jadis 
segrès  (Bridel  écrit  Secret). 

En  Séguelaire,  champs  à  Agiez,  BofHens  ;  du  v.  fr.  et  proven- 


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426  SEIGNEUX   —  SEMBRANGHER 

çal  seffuel,  du  latin  secale,  seigle,  et  sufiP.  collectif  airey  comme 
Blevalaire  de  bief.  Segalas  en  Languedoc  =  champs  de  seigle. 

Seigneux,  D.  Payerne,  Sinius,  1221,  1228,  M.  R.  VI,  villa 
de  Siniez  versas  S uprapetraniy  i3i6,  aussi  Sinuez  et  Signuouz 
(notes  dues  à  l'obligeance  de  M.  A.  de  Seigneux),  di  Signiodoy 
i453,  M.  F.,  SeigneuSy  1668,  v.  der  Weid,  SeignouXy  Dict. 
Lutz.  Dans  l'édition  de  1 861,  on  j  rapporte  un  Siginiacum  de 
ioi4*  C'est  une  erreur  reproduite  de  Guichenon,  corrigée  par  Ci- 
brario  e  Promis,  p.  23,  24  ;  la  charte  dont  il  s'agit  avec  le  nom 
de  Sigiciacum  est  de  1 01 7  et  ce  nom  doit  se  rapporter  à  Signy  ; 
d'après  les  formes  de  1221,  1228,  ce  serait  un  {fundus)  Si  nias, 
variante  de  Sunius,  n.  pr.  romain,  gentilice  pris  adjectivement^ 
voir  d'autres  cas  à  Granges,  et  Servion. 

Seillon  ou  Seilon,  voir  Chillon. 

Seîmaz,  Seime  ou  Saime,  affl.  de  l'Arve,  Genève,  Sayma 
aqua,  1227,  i3oi,  M.  F.  IV  et  XIV. 

Seipy,  D.  Broyé,  Frib.,  Seiriey  xii^s.,  Donat.  Haut.,  Série  y 
1276,  Serge  y  i3i7,  Seiriey  i4oo,  S ey  riez  y  i532,  et  Dict.  Lutz, 
Seiriey  1668,  v.  der  Weid,  Seirg,  1734;  de  (fundum)  Séria* 
cuniy  domaine  d'un  Sérias,  gentilice  romain. 

Seleute,  D.  Porrentruy,  Celate,  1180,  Celeattey  1200. 

Sembrancher,  bourg  Entremont,  Valais,  corruption  de  Sainte 
Branchier,  Sanctus  BrancheriaSy  1177,  1228,  1296,  Sancto 
BrancaciOy  121 7,  métathèse  pour  Sancto  Pancratioy  i25i, 
Ponte  Sancti  Pancratii,  12 19,  ecclesia  Sancti  Pancratii  de 
Branchiy  1177.  Ce  dernier  texte  montre  que  l'endroit  s'appelait 
primitivement  Branchiy  soit  Branche.  Il  y  a  encore  plus  haut 
dans  la  vallée  un  Branche  d'Issert  que  ce  second  nom  semble 
devoir  distinguer  d'un  premier  Branchi.  Puis  il  y  a  eu  plus  tard, 
grâce  à  la  métathèse  Brancace  pour  Pancrace,  confusion  entre  le 
nom  de  l'endroit  et  celui  du  saint  sous  le  vocable  duquel  l'église 
était  construite.  Quant  à  Branche,  Branchi  au  xii«s.,  il  vient  du 
bas  latin  brancay  branche,  dérivé  du  celtique  :  anc.  gaélique  braCy 
comique  breçh,  bras.  Branchi  ou  Sembrancher,  et  Branche  d'Is- 


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SEMELEYS  —    SENDEY  427 

sert  se  trouvent  tous  deux  au  confluent  de  deux  torrents  où  la  ri- 
vière semble  se  partager  en  bras  ou  en  branches. 

Semeleys,  Pointe  des  — ,  dans  la  chaîne  de  Chaussy  et  pâtu- 
rage au-dessous  ;  pourrait  être  une  autre  forme  de  Sex  Melly, 
nom  d'une  autre  pointe  voisine  ;  ce  qui  fait  hésiter,  c'est  que  nous 
trouvons  un  autre  pâturage  de  Se  melly  alpes  d*Evolène,  Valais, 
en  1280,  M.  R.  XXX,  et  le  nom  de  famille  Melly  n'y  est  pas 
connu. 

Semorailles,  champs  à  Mathod,  n.  com.  =  défrichements 
nouvellement  ensemencés,  dit  Bridel,  dérivé  collectif  du  verbe  pa- 
tois semorrâ,  v.  fr.  somarer^  labourer  ;  en  Samoret  à  Char- 
donne,  es  Semores,  prés  â  Bullet,  même  origine.  «  En  Savoie, 
sommarâ  signifie  labourer  sans  ensemencer,  sommâr^  champ  la- 
bouré non  ensemencé,  v.  fr.  somartj  jachère,  terre  labourable  en 
friche.  Origine  inconnue.  »  Note  de  M.  Bonnard. 

Semsales,  Fribourg,  Setsales,  1160  et  1247,  Cart.  Haut-Crèt, 
SessaleSy  1170,  Septem  salisy  1177,  SatsaleSy  1220,  1228,  1266, 
Septsales,  i56o  (Dellion),  SempsaleSy  1867  ;  de  septem,  sept,  et 
sala,  du  v.  h.  ail.  sa/,  maison,  demeure  =  sept  maisons  (et  non 
du  latin  cella). 

Senarclens,  D.  Cossonay,  Senerclens,  101 1,  1049»  Sunar- 
clensy  1180,  SonarclenSy  1190,  1228,  Sonarcleins,  1288,  M.  R. 
VI,  659,  SinarclenSy  1279,  i3i5,  i453.  La  première  voyelle  est 
indécise  e,  o,  i,  u,  la  seconde  a,  e,  nous  avons  S^-n^-rcl.  FOrste- 
mann  nous  donne,  racine  Suni,  les  noms  Sanher  ou  Sunhar  qui 
répondent  â  la  première  partie.  Il  donne  aussi  le  composé  Suni- 
chilo  en  ajoutant  cette  seconde  partie  au  premier  nom,  nous  avons 
le  composé  Suner-chilo  qui  donne  Sanerchilingis  d'où  Suner- 
clens  ou  Senarclens  =  chez  les  descendants  de  Sunerchilo^  n.  pr. 
germain. 

En  Sendaax  â  Vérossaz,  Valais,  autre  forme  du  suivant 

Sendey,  8  loc.  Valais,  Vaud  et  Fribourg,  Sandey  à  Pully, 
fausse  orth.,  Sendier  à  Conthey,  Sendy  sur  Montreux  et  à  Ar- 
zier,  Seindi,  chalets  entre  Bramois  et  Vex,  Cindey  ou  Seinday, 
loc.  â  Saint-Maurice,  sentier  de  Vérossaz;  du  patois  seindai, 


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428  SENÈDES  —  SENTIES 

bourguignon  senieiy  Engadine  senduy  sentier,  dérivé  de  seniCy 
du  latin  semita^  parent  du  celtique  sent  (Zeuss)  et  send  (Holder), 
même  sens. 

Senèdes,  D.  Sarine,  Frib.  D'après  J.  Dey  (Mémorial  de  Frib.), 
le  nom  ail.  de  cette  localité,  jadis  germanique  suivant  lui,  serait 
Schônheidcy  belle  lande,  et  le  nom  fr.  ne  serait  que  ce  nom  mo- 
difié par  le  patois.  Mais  ceci  n'est  qu'une  hypothèse  fantaisiste  et 
sans  fondement.  Toutes  les  anciennes  formes  et  tous  les  noms  de 
lieux-dits  montrent  une  origine  romande:  Senaide,  i233.  Se- 
naidiy  1261,  F.  B.  II,  129,  344»  Synaidey  i443,  Synaidj/y  i449> 
Arch.  Fr.  V,  43i,  Sinayde^  i5o8,  Sinèdiy  1644»  le  nom  était 
donc  le  même  au  xiii®  s.  qu'aujourd'hui.  Quant  à  l'origine  vraie, 
il  est  difficile  de  se  prononcer.  Peut-être  un  dérivé  de  senây  s&- 
mer. 

Seneires,  plateau  au-dessus  d'Orsières,  goo-gSo  m.,  couvert  de 
champs  de  seigle  ;  de  senây  semer,  et  suif.  coll.  eires  :  les  terres 
qu'on  sème. 

Sénevé! ,  Sénevet,  maison  à  Vuisternens-devant  Pont  ;  du  pa- 
tois senève,  moutarde  des  champs,  dérivé  du  latin  sinapis. 

Senserens,  loc.  à  Valeyres-sous-Ursins  ;  chez  les  descendants 
dé  Sinthapy  Sinthariy  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  1106. 

Sensine,  ham.  de  Conthey,  Valais,  villa  Sisinna,  io5o,  M.  R. 
XVIIÏ,  Sisinna,  iioo,  Sinsina,  1227,  i3o8,  Synsyna,  ï238, 
Sinsinnaz,  ilA^>  M.  R.  XXIX  et  suiv.,  Senziney  Lutz.  Paraît 
être,  d'après  les  formes  primitives,  un  cognomen  gallo-romain 
employé  comme  adjectif. 

Sensuis-uil-uy,  voir  Sangsuy. 

Les  Senties,  pâturage  à  la  Chaux-de-Fonds  ;  les  Sentiers,  pai^ 
tie  du  pâturage  du  sommet  du  Chasserai,  Jura.  Dans  les  pâtu- 
rages en  pente  rapide,  les  vaches  paissent  en  travers  en  y  établis- 
sant de  nombreux  sentiers  parallèles  étages  les  uns  au-dessus  des 
autres,  de  là  ces  noms.  Le  premier,  de  sente,  sentier,  et  suff.  coll. 
ie.  C'était  un  n.  commun.  Un  vieux  plan  de  l'Ârpille  d'OUonvers 
1720  (Archives  de  l'Abbaye  de  Saint-Maurice)  nomme  les  «  sen- 
ties tendant  en  Chatillon.  »  Peut-être  peut-on  rattacher  à  sente  la 


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séON   —  SERDIN  429 

forêt  de  SentuiSy  lieu  de  passa^  entre  Panex  et  Plambuit,  mon- 
tagnes d'OUon. 

Séon  à  Savièse,  Valais,  autre  nom  donné  aux  ruines  du  châ- 
teau de  la  Soie  et  maisons  voisines  ;  voir  Sciaz. 

Sépéaz,  loc.  à  Concise,  et  Seipée  à  Corcelles-Grandson.  On 
pourrait  à  première  vue  y  voir  une  fausse  orth.  pour  cépée.  Plus 
probablement  forme  féminine  de  sépey^  de  sap^  sapin,  et  collectif 
fém.  ée,  bois  de  sapins  ;  ce  serait  une  forme  féïninine,  correspon- 
dante des  nombreux  Sépey. 

^P^y>  chef- lieu  d'Ormont-dessous,  Sapey^  laSi,  Sappey^ 
i3i5,  puis  Seppetum  au  xv®  s.  ;  ham.  de  Vulliens  ;  loc.  sur  Vil- 
lars  d'Ollon,  à  Morgins  ;  loc.  à  Gryon^  m.  à  Porsel,  Fribourg, 
bois  à  Cossonay,  Baulmes,  Ballens  ;  Seppey,  alpe  d'Hérémence, 
ham.  d'Evolène,  Valais.  Dérivé  par  Gatschet  de  sepetam^  clos,  de 
sepeSy  haie,  clôture.  C'est  bien  là  le  sens  qu'attachaient  à  ce  mot 
les  notaires  des  Ormonts  au  xv^  s.,  mais  les  formes  anciennes 
montrent  qu'il  vient  plutôt  du  v.  fr.  sap^  celtique  sapy  sapin,  et 
collectif  ey^  donc  bois  de  sapins.  D'ailleurs  les  nombreuses  forêts 
de  Sépey  n'ont  jamais  été  entourées  de  clôtures,  voir  Sapey.  Un 
pratum  del  Sepez  à  Praroman,  xii«  s.,  Arch.  Fr.  VI. 

Seprais,  villa|i|^  près  Boécourt,  D.  Delémont,  Cespraizy  1260, 
villa  que  Pratum  nuncupatur,  1264,  Pratisy  1289,  Cespreys, 
1829  =  ces  prés. 

Seraulaz,  forêt  à  Mathod,  D.  Yverdon,  dans  le  vallon  du  Mu- 
jon,  assez  resserré  dans  cet  endroit  ;  devrait  s'écrire  Serraulaz,  du 
bas  latin  serra,  défilé,  et  suffixe  dim.  ola  dont  aula  n'est  qu'une 
variante,  fréquente  en  patois,  voir  Argnaulaz,  Fayaulaz,  Perau- 
laz.  Le  Seroliet,  Grand  et  Petit  — ,  pâturages  dans  une  combe  du 
Jura  de  Bonvillars,  D.  Grandson,  ont  probablement  la  même  ra- 
cine serra  avec  un  double  diminutif  oill-et. 

Serbach,  ruisseau  à  La  Roche,  Gruyère,  nom  allemand  formé 
par  pléonasme  de  la  racine  sar  fréquente  dans  les  noms  de  ri- 
vière, voir  Sarine,  et  bach,  ruisseau. 

Serdin,  loc.  à  Lessoc,  Gruyère,  fausse  orth.  pour  Serdens,  Ses- 


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430  siRÉ  —  séRî 

tardens,  Sertardens,  SeraDdens,  1420  =  chez  les  descendants  d'un 
Germain,  dont  le  nom  est  à  déterminer. 

Séré,  Sex  du  —  à  Salvan  ;  Serey  ou  Séry,  pâturage  de  Ba- 
gnes, nom  dû  au  sommet  arrondi  (2419  m.)  qui  s'élève  au-dessus, 
les  deux  par  comparaison  avec  la  forme  d'un  séré  ou  sérac;  de 
même  la  Tète  à  Séry,  mamelon,  contrefort  de  la  Tète  Noire, 
alpes  de  Saillon.  Dans  le  val  Grisanche,  vallon  latéral  de  la  vallée 
d'Aoste,  il  y  a  aussi  une  Becca  du  Géré,  ou  Séry  ou  Sérac 
(Guide  de  la  vallée  d'Aoste  de  Gorret,  p.  3g5). 

Les  Séreux,  deux  sommets  jumeaux  sur  Vouvry,  aussi  nom- 
més les  Jumelles  ;  du  patois  séreux^  les  sœurs. 

Les  Sergères,  maison  à  Saint-Livres  ;  de  Sergey,  n.  d'homme. 

Sergey,  D.  Orbe,  Sergy^  1276,  comme  Sergy,  pays  de  Gex, 
Sergiacum^  iioo,  Hidber,  I,  439;  de  (praedium)  Sergiacum, 
domaine  d'un  SergiuSy  gentilice  romain.  Un  L.  Sergius  Domiti- 
nus  est  connu  par  une  inscription  de  Nyon. 

Le  Sergillou,  m.  à  Bossonens,  Fribourg  ;  probablement  aphé- 
rèse pour  l'Essert-Gilloud,  voir  une  semblable  à  Sex  Tardent.  Il 
y  en  a  encore  une  dans  SertenoZy  nom  au  xrv<^  s.  des  Esserts,  h. 
de  Leysin,  «  les  villages  et  territoires  de  Leysin,  de  Veyges,  de 
Serlenoz  (aussi  Sertenody  1827)  et  de  Ponty  »  et  ailleurs  Jaque- 
met  de  Sertarty  i438,  chartes  d'Aigle.  La  forme  Sertenoz  rappelle 
le  nom  français  Sartines,  dim.  de  sart^  de  sartus^  et  correspon- 
dant d'Essertines.  La  graphie  Sertan  montre  que  la  dernière  syl- 
labe de  Sertenoz,  Sertenod  était  atone  et  que  l'accent  tombait  sur 
le  second  e.  Cette  forme  française  sart,  Sartines  est  inconnue  chez 
nous  où  l'on  ne  rencontre  que  le  composé  essert  et  ses  dérivés. 

Sergna  à  Ollon,  Sergnaz  à  Champéry  et  les  dim.  masc.  Ser- 
gnieux  à  Martigny,  Sergooux  à  Ollon,  Sergnion  à  Courtelary, 
ou  fém.  Sergnetta  à  Ollon,  Sergniaulaz  à  Albeuve,  Sergnau- 
laz  à  Rougemont,  Sernioules  à  Enney,  voir  Gergnat. 

Sergnemeint  ou  Semiemin,  chalets  sur  Gryon,  forme  patoise 
du  subst.  verbal  cernementy  de  cerner,  clore. 

Sérî,  territoire  à  Gonlhej  ;  un  Séry  du  Luxembourg  dérive  de 
Suriacum,  du  gentilice  Surias^  Holder,  1670.  Celui  du  Valais 


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SERIN  —  SERRA   NEIRE  4*^1 

pourrait  avoir  la  même  origine,  il  faudrait  des  formes  anciennes. 
On  ne  peut  le  rattacher  à  séré,  voir  plus  haut,  rien  dans  l'aspect 
de  ce  coteau  doucement  incliné  ne  pouvant  justifier  ce  nom. 

Serin,  pâturage  d'Ayent,  Sereyrij  iSog,  Sereiiy  i4i8;  peut- 
être  même  racine  que  Serine,  rivière,  un  des  bras  de  la  Promen- 
thouse,  D.  de  Nyon,  Sorona,  ii64,  M.  R.  V,  2i4i  338,  et  1269, 
Dict.  hist.  Vaud,  parent  de  Sarona,  Sarine,  de  la  Sar,  etc.,  racine 
sanscrite  sar  y  couler,  et  ona,  rivière,  eau  courante. 

Sermuz,  ham.  de  Gressy,  Yverdon,  SemmurSy  11779  M.  R. 
XXlX^Jluvius  Sinmurius,  11 77,  Cart.  Month.,  M.  R.  XII,  Sem* 
muruê^  ii84,  Hidber,  SemurSy  1228,  M.  R.  VI,  Sentmury  i3i7, 
Sermutum^  i343,  SermuPy  i385,  CermuZj  i453,  M.  F.  IV. 
D'après  Gatschet,  de  semd,  contraction  du  v.  h.  ail.  semida,  pnc 
et  muoPy  marais  ;  marais  de  joncs,  jonchère.  La  forme  sent  mur 
de  i3 17  justifie  l'étymologie  de  Gatschet;  celles  de  1177,  ii84> 
i343  sont  des  latinisations  du  nom  romand.  Hidber  rapporte  par 
erreur  la  cella  Semmurs,  1177,  ''»  262  à  Sémur,  Côte-d'Or. 

Semanty,  ham.  d'Ormont-dessus,  Serneniy^  i53i,  Cernenli, 
1669,  Cierne  antiy  Bridel  ;  probablement  dérivé  de  Sierne  et  d'un 
n.  propre. 

Semet,  loc.  à  Conthey,  diminutif  de  cerne  ;  Semle,s,  plus, 
loc.  ;  les  Semiers  à  Monthey,  SernieSj  1696,  autres  formes  de 
sergne,  voir  Cergnat. 

Semon,  clos  de  vignes  à  Aigle,  Serno^  i332,  Corthésy,  169  ; 
peut-être  autre  forme  diminutive  de  la  racine  cern^  clôture,  voir 
Cergnat. 

Seron,  grand  pâturage  à  l'Etivaz,  Syron,  1276,  Château-d'Œx, 
etc.,  p.  i3,  et  Sex  rond,  croupe  arrondie  près  des  Granges,  Or- 
mont-dessous  ;  de  saxum  rotundum,  rocher  rond. 

Serrai,  lac  — ,  ou,  moins  bien  Serai,  ancien  nom  du  lac  des 
Chavonnes,  alpes  d'Ollon  ;  pourrait  se  rattacher  à  l'adjectif  serra- 
tus,  racine  serra,  défilé  ;  il  est  situé  dans  un  étroit  vallon  resserré 
entre  une  haute  paroi  de  rocher  et  une  forêt  en  pente  rapide. 

La  Serra  Neire,  arête  de  rochers,  vallon  de  Ferpècle,  Hérens, 

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432  SBRRAUX  —  SERVION 

et  Serra  Plannaz  à  Vétroz  ;  de  serra,  scie,  au  sens  d  arête  de 
montagne  comme  les  Sierras  d'Espagne. 

Serraux,  Serrayer,  voir  Sarraux,  Sarrajer. 

Les  Serres,  forêt  à  Vionnaz  ;  du  latin  serras,  défilé,  lieu 
étroit. 

Serrîères,  ham.  de  NeuchÂtel,  Sarreres,  1178,  1228,  Sarrie^ 
res,  1198,  SerrereSy  1268;  de  sarra  ou  serra,  scie,  scierie,  et 
collectif  ière. 

Es  Serroues,  2  loc.  C.  de  NeuchÂtel  sur  Corcelles  et  sur  Li- 
gnières,  iSarreie,  i53i,M.  N.  XXXIV,  216,  SarrueuXy  i537, 
Boyve,  II,  368.  Es  Serroues  doit  probablement  être  rapproché  de 
Sarraux,  voir  Sarra. 

Servais,  alpes,  vallées  de  Nendaz  et  de  Bagnes,  entourées  de 
forêts  ;  du  latin  silvensis,  alpe  des  bois. 

Servaison,  loc.  Ormont-dessus  ;  diminutif  du  précédent. 

Servan,  campagne  à  Lausanne  ;  pâturage  à  Albeuve,  Gruyère  ; 
du  latin  silvanum  (locum),  lieu  boisé,  comme  Salvan,  jadis  Ser- 
van. Dans  le  Berrj  on  a  un  adjectif  se  roi  n,  cervin  qui  a  le  même 
sens. 

La  Servaz,  loc.  à  Massongex,  Vionnaz,  Bex,  Grjon,  Montreux, 
Serve  à  Saint-Gingolph,  Russin  et  Meyrin,  Genève  ;  de  sUva, 
forêt  ;  Servaplana^  alpes  d'Ardon  ==  silva  plana,  forêt  plane  ; 
Servette,  faubourg  de  Genève,  diminutif  =  petite  forêt,  permu- 
tation 1-r  ;  le  Gerveusel,  pâturage  à  demi  boisé  à  Saint-Imier,  de 
cerveux  ou  serveux,  autre  forme  de  silveux,  et  suffixe  dim.  el  : 
lieu  un  peu  boisé. 

Servion,  D.  Oron,  Salviacum,  xii«s.,  Sarviacuniy  ii55  (1-r), 
Saloion,8  fois  de  1141-1293,  Saloium,  1147-1174»  Sarvion, 
1236;  les  formes  1-2  de  (praedium)  Salviacum^  domaine  d'un 
Salvius,  gentilice  romain,  Holder,  II,  i332  ;  les  formes  3,  5  et  la 
forme  actuelle  d'une  forme  en  io,  SalviOy  dérivée  du  gentilice 
Salvius  et  employée  conjointement,  puisque  Salviacum  et  Salvion 
sont  contemporains.  D'Arbois  de  Jubainville,  p.  5ii-5i8,  op.  cit., 
cite  un  grand  nombre  d'exemples  du  même  cas  ;  enfin  la  forme  4 
n'est   autre   que    le   gentilice   lui-même   employé   adjectivement 


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SÉSEGNIN  —  SEUJET  433 

(fundam)  Salviurriy  comme  Jubainville  en  cite  une  3o«  p.  344- 
417.  Nous  trouvons  à  la  même  époque,  chez  nous,  un  exemple  de 
ces  doubles  terminaisons  dans  le  nom  d'un  abbé  de  Haut-Grèt 
nommé  Manno,  Magno  et  Mannus,  1177,  Gart.  de  Haut-Crét  et 
de  Montheron.  Ajoutons  que  Tétymologie  de  Gatschet,  de  silvia- 
num,  est  impossible. 

Sésegnin  (Sézegnin),  ham.  d'Avusy,  Genève,  Sizignins,  1802, 
SisignynSy  1826,  M.  G.  XIV  et  XVIII  =  chez  les  descendants  de 
Sisingo,  n.  pr.  germain  ;  de  Siso  et  sufiF.  ingo  dont  Fôrstemann 
donne  207  ex.  en  ajoutant  que  le  nombre  de  ces  composés  est 
beaucoup  plus  considérable.  Dans  une  charte  de  141I9  M.  R. 
XXII,  3o8,  figure  un  Joh.  de  Seysigniaco,  châtelain  d*Aubonne. 
Serait-ce  aussi  Sésegnin,  affublé  du  suffixe  iacum  ? 

Sésenove,  ham.  de  Bernex,  Genève,  Chisinova^  1266,  M.  G. 
XIV,  Chissinove,  i542,  Bull.  Inst.  Genev.  XXIV,  869=:  chisa 
noua  ou  casa  nova,  maison  neuve. 
Sésille  (Sézille),  voir  Césille. 

En  Sétaz,  chalets  ruinés  prés  du  col  de  Chaude,  sur  Villeneuve, 
prata  de  Sexta,  1276,  Cart.  Haut-Crét,  M.  R.  XII,  ii4. 

Les  Seudières,  bois  à  Vionnaz  ;  serait  difficile  à  interpréter 
sans  la  forme  de  1776  :  la  FiaugèrCy  soit  la  fougeraie. 

Au  Seuillet,  territoire  à  Fahy,  Jura  bernois,  élevé  de  quelques 
mètres  au-dessus  de  la  plaine  voisine  ;  dim.  de  seuil. 

Seujet,  quai  et  rue  à  Genève,  carriera  dou  Sougey,  i468, 
1475,  M.  G.  III,  256  et  VII,  875.  Saugey^  de  salicetum  =  terrain 
couvert  de  saules,  patois  sauge.  Le  Rhône  était  alors  bordé  de 
«aules  dans  ce  faubourg.  On  dit  encore  Soiyet,  rives  de  TArve  à 
Veyrier,  Plan  seujet,  ham.  sur  Bex,  Mont-sujet  sur  Diesse,  D. 
Neuveville  =  Plan,  Mont  des  saules. 

Hurabert  (Gioss.  genev.,  IF,  182),  remarquant  qu'il  y  avait  au  Seujet 
des  teinturiers  et  dégraisseurs,  tire  ce  nom  du  languedocien  Sugé  ou 
sujier,  teinturier.  D'un  autre  côté  Galiffe,  op.  cit.  I,  171),  dérive  ce  nom 
de  celui  d'un  ancien  syndic,  Jean  du  Sougey.  A  notre  avis,  c'est  celui  du 
syndic  qui  vient  de  celui  de  la  rue.  La  présence  du  même  nom  dans  plu- 
sieurs autres  localités  plaide  en  faveur  de  notre  opinion. 

M.  D.  SBC.  sAniB,  TOME  VU  ^ 

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434  SEUZEY   —   SEX 

Seuzey  ou  Seuzay ,  prés  à  Bagnes,  permutation  j-z  =  Saug^y^ 
endroits  où  abondent  les  saules. 

Sévai,  2  m.  isolées  au  milieu  des  bois  à  Montmelon»  Jura  ber- 
nois, et  Sevey,  pâturage  boisé  sur  Morgins  ;  comme  Servais,  de 
(domuSj  fundus)  siloensis^  maison,  propriété  des  bois.  La  dispa- 
rition totale  de  la  consonne  1,  qui  peut  étonner,  se  constate  dans 
Sévaz  et  dans  Suscévaz  déjà  au  xrv«  s. 

Sévaz,  D.  Broyé,  Silva^  io56,  Arch.  Fr.  IV,  192  ;  ii42>  1167, 
1177,  Selvuy  1280,  M.  R.  XII  ;  1286,  M.  G.  XV  ;  Seyva^  ii^lt 
Matile,  Syvay  1668,  y.  der  Weid,  etc.  ;  à  la  Sévaz  ou  Sivaz,  h. 
de  Remaufens  ;  Seyvaz,  ruisseau  à  Dompierre  ;  Grand-Ceyvaz  à 
Colombier,  Morg-es  ;  de  siloay  forêt. 

Sévelin,  loc.  à  Lausanne,  Seveliy  ikl^y  Sevelyn,  i533,  M.  R. 
XXVIII,  269,  VII,  754;  du  v.  fr.  seveleCy  s.  f.,  ou  sevil,  s.  m., 
haie,  du  latin  sepile.  Un  sentier  de  ce  nom,  semita  Sevelim  dans 
l'acte  de  fondation  de  Fontaine- André,  ii43,  Jeunet,  229,  ruelle 
Sévellin,  1626,  ib.,  p.  ii5. 

Séveresse,  pàturag^e  à  Albeuve,  Gruyère  ;  de  sUva^  forêt,  et 
suffixe  adj.  eresse  =  Talpe  des  bois. 

Sévepy,  D.  Cossonay,  Syvirie  et  Severiacamy  1007,  villa  Se^ 
veriaco,  1008,  Siviriey  1228,  Syvirier^  1228,  Sivrie^  i235, 
1242,  Siviriery  1877.  —  Si  viriez,  Fribourg,  Seueriacum  et  Si- 
vriei,  xii«  s.,  M.  R.  XII,  Arch.  Fr.  VI,  Siorie,  1228,  1842,  iS/w- 
rie,  1247,  M.  R.  XII,  Syvrie^  1262,  Wûrstbg.  et  1286,  etc.  ;  de 
(praedium)  Severiacurriy  domaine  d*un  SeveriuSy  gentilice  ro- 
main dérivé  du  cog'nomen  Severus. 

Sex  (ou  quelquefois  Scex),  du  latin  saxum^  rocher  :  le  Sex  à 
l'Aigle  sur  Bex,  Porte  du  Sex  (ou  Scex)  près  Vouvry,  Saxum 
de  Wurie,  1266,  le  Scé,  m.  à  Orvin,  D.  Courtelary  ;  aa  Saix  à 
Grêne  et  Sous  le  Saix,  Port-Valais  ;  es  Aassays  et  es  Bassays, 
ham.  de  Vérossaz,  Valais  ;  le  Siaix  à  Veytaux  et  Scier,  loc.  vi- 
gnoble de  Sion,  en  Sciez  ou  Vers  Ensier  à  Monthey,  formes 
diphtonguées  ;  avec  la  permutation  e-i.  Six,  une  12*  de  sommets 
dans  le  Bas-Valais,  par  exemple  Six-Jeur  à  Finhaut  =  le  sex  de 
la  forêt  ;  deux  Six-Neir  à  Chamoson  et  val  Ferret,  deux  Six- 


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SEX  TARDENT  —  SEYTE  435 

Carro,  etc.  Six-long,  atlas  Siegfried,  alpes  de  Conthey,  écrit  Si- 
)on  par  Renevier,  etc.  ;  avec  la  permutation  s-ch,  fréquente  Valais 
et  Fribourg  :  Praz  da  €3iet  à  Villars- sous-Mont,  Petit  €3iex, 
alpes  d*Albeuve,  les  €3iets  à  Enney,  les  3  en  Gruyère  ;  le  €3ié  à 
Grimisuat,  €3iolochy  ou  Gholochex  à  Ayent,  vineam  de  Se- 
loussy^  iag4  =  Sous-le-Sex.  Voir  aussi  Chet. 

Sex  Tardent,  m.  près  le  Sépey,  Ormonts,  aphérèse  pour  Es- 
sert  Tardent^  n.  pr.,  Sertardenty  i436,  d'après  Corthésy,  Vallée 
des  Ormonts,  p.  i  lo. 

Seya,  Sayaz^  sommets  ;  voir  Sciaz. 

Les  Seyes,  prés  à  Liddes,  loc.  à  Fully  ;  Seyaz  à  Orsières,  y 
(=  es)  Seyes  à  Grimisuat  et  à  Savièse,  Seyère,  partie  du  pâtu- 
rage de  Salanfe  près  Salvan  ;  du  v.  fr.  seyer^  patois  seihiy  latin 
secare,  faucher,  cette  partie,  en  pente  trop  rapide  pour  être  pâtu- 
rée, est  fauchée. 

Au  Seylaz,  écart  d'Attalens  et  m.  à  Montbovon,  Frib.  ;  proba- 
blement du  patois  seyloy  seigle,  lieu  où  l'on  cultive  cette  céréale. 

Seyon,  rivière  de  Neuchâtel,  Seion^  1268,  Seon^  i4o2  ;  peut 
aussi  être  dérivé  de  seyer^  seihi,  à  cause  de  ses  gorges  étroites, 
comme  un  trait  de  scie  dans  la  montagne. 

Seyie,  nom  des  divisions  des  communes  d'Ormont,  4  à  Ormont- 
dessous  et  3  à  Ormont-dessus.  Non  point  de  septem,  sept,  mais  de 
secta,  participe  de  secOy  je  coupe,  en  patois  seyiy  faucher,  d'où 
seytor,  faucheur,  seytorée,  fauchée.  De  là  encore  Seyte  ou 
Seythe,  bois  à  Concise,  SeytiSy  i3o8.  (Matile  donne  nemus  Ser- 
tiSy  1194»  sftns  doute  fausse  lecture  pour  Sectis),  Seyti  ou  Setis 
et  Seyte^  i3i7,  Seyty,  prés  à  Conthey;  Seyton  à  Corseaux, 
les  Seytours,  prés  sur  Allières,  Fribourg,  Seytoraz  à  Rossens, 
Seytorées  à  Ependes  et  Montagny,  D.  Yverdon. 

Corthésy,  p.  96,  tire  les  Seytes  des  Ormonts  de  sexta  :  €  pour 
la  perception  de  la  dtme,  le  versant  N.  de  la  vallée  était  divisé  en 
régions  qui  embrassaient  toutes  les  terres  cultivables.  Il  y  en 
avait  six  dans  la  partie  basse  et  six  dans  la  partie  supérieure. 
Chaque  région  représentant  la  sixième  partie  du  territoire  sou- 
mise à  la  dtme  se  nommait  pour  cette  raison  sexte  ou  seyte  y  sexta 


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436  SÉZEAUX  —  SIGNY 

pars  décime.  )►  H  n  j  a  là,  à  notre  avis,  qu'une  simple  coïnci- 
dence ;  la  présence  du  mot  sejte  dans  toutes  les  parties  du  pays, 
où  le  système  d'imposition  de  Tabbaye  de  Saint-Maurice  était  in- 
connue,  plaide  pour  notre  étymolog^e. 

Sézeaux,  champs  à  Lussery,  prés  à  Oron,  Seseaux  à  Arzier, 
Sezau,  m.  à  Oulens,  Ciseaux  (orth.  d'arpenteur),  loc.  à  Gillarens, 
Frib.,  les  Geseaux  à  Vionnaz,  les  Sisaux,  1723  ;  Sezin  à  Mon- 
tricher,  Sézines  à  Ependes  et  à  Corcelles-Payerne,  en  Sézelion  à 
Chessel  ;  diminutifs  divers  de  sisa,  haie,  voir  Sisa. 

Siaix,  Dessus  le  — ,  loc.  à  Veytaux  ;  autre  forme  diphtonguée 
de  sex,  rocher. 

Sierne,  ou  Sclerne,  voir  Cer^nat. 

Sierre,  Valais,  ail.  SiderSy  Sidrium,  5i6,  Sidrum,  1062,  Si- 
drio,  1100,  Sidro,  ii3i,  M.  R.,  Sierres^  1260,  F.  B.  II;  on 
trouve  aussi  Siero,  Sieroz,  Siroz,  les  3  même  charte  de  i358, 
Jahrbuch  Schw.  Gesch.  XXIV,  36o,  puis  Sirro.  D'après  Studer, 
de  serra,  scie  ;  mais  toutes  les  formes  anciennes  sont  contre  cette 
étymologie  ;  le  même  auteur  en  donne  une  autre  au  choix  :  du 
celte  sedy  seity  paix,  lieu  de  paix,  ce  qui  nous  parait  ég^ement 
peu  vraisemblable.  Paraît  plutôt  dérivé  d'un  nom  propre. 

Signeronde,  forêt  tourbeuse  à  la  Vraconnaz,  Sainte-Croix  ; 
autre  forme  de  sai|^ne  et  l'adj.  ronde,  la  sagne  ronde. 

Siette,  loc.  à  Venthône,  Valais  ;  la  Siétaz,  chalet  à  Cuves, 
Pays-d'Enhaut,  sur  une  croupe  de  la  montag^ne  ;  probablement 
dim.  de  Siaz  ou  Sciaz,  arête. 

Signèse  ou,  patois  Seg-nèse  (Lutz),  ham.  d'Ayent,  Valais,  Si^ 
nies,  1200,  Synneysi,  i25o,  Siyniesi,  1276,  Sygnyesyy  i454> 
etc.  Origine  inconnue. 

Le  Symesi,  1381,  de  M.  R.  XXXVII,  p.  ÎI6,  doit  être  lu  Syniesi. 

Signy,  D.  Nyon,  Signei,  1166,  M.  G.  XIV,   Suniacum  vers 

1200,  Siffniacum,  Signie,  i235,  i253,  M.  R.  V.  et  M.  6.  XIV, 

Signier,  1489  =  {fandum)  Signiacum,  domaine  d'un  Signius^ 

gentilice  romain,  Holder,  i544- 

Faut-il  y  rapporter  le  Sigiciacam,  1017,  localité  inconnue,  M.  F.  IV, 
358,  et  M.  R.  XXII,  215,  probablement  fausse  lecture  ou  erreur  de  co- 

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SIMPLON  —  SIONGE  437 

piste  :  c  pour  nf  Le  Dict.  hist.  Vaud  et  le  Rég.  gen.  penchent  vers  cette 
opinion.  Dans  ce  cas  ce  serait  un  Siginiacam,  domaine  de  Siginius. 
On  trouve  aussi  Signeum,  Cette  forme  vient  directement  du  gentilice 
pris  comme  adjectif:  (fandam)  Signeum, 

Simplon,  village  et  col,  Valais,  ital.  Sempione,  Semplon^ 
Semplurty  i235,  1246,  Xemploriy  1286,  curatus  Simploni^  i474; 
probablement  de  (montem,  vicum)  Sempronium,  du  n.  pr.  Sem- 
pronius  employé  adjectivement,  permutation  pr^pL  Quant  au 
nom  italien,  Sempione,  il  s'est  formé  postérieurement  par  le  chan- 
gement régulier  en  cette  langue  de  plo  en  pio  :  piombo,  pluma, 
pioggia. 

Singe,  le — ,  loc.  à  Lausanne,  LucinjoZy  i5o2,  Lous  Singio, 
i5i8,  clos  de  vignes  qui  appartenait  autrefois  à  la  famille  de  Lu' 
cinge  du  Faucigny.  Note  de  M.  E.  Chavannes,  M.  R.  XXVIII, 
248.  Voir  aussi  B.  Dumur,  Les  Sénéchaux  de  Lausanne,  p.  i4- 
Quant  à  Lucinge,  c'est  une  autre  forme  de  Lucens. 

SiDgine,  rivière,  affl.  de  la  Sarine,  ail.  SensCy  Sensuna,  1076, 
Sensurij  1268,  F.  R.  II.  Studer  le  tire  du  bas  latin  saliciana,  de 
salixj  saule,  mais  salie  ne  peut  donner  sens,  sing.  Il  y  a  là, 
comme  dans  toutes  nos  rivières,  une  racine  celtique,  avec  una  = 
ona^  rivière,  eau  courante. 

Sinièse,  ou  Ziniège,  torrent  près  Sierre,  la  Segnèse,  Ziniège 
ou  Ziniegy,  Feuille  ofiF.  du  Valais,  —  nouvel  exemple  d'y  atone, 
—  Gyniesy,  Gyniesyy  1267,  i436,  etc.,  curieux  par  le  balance- 
ment des  g^z.  Origine  inconnue.  Giniesse,  marais  sur  Ayent,  pa- 
raît être  le  même  mot. 

Slon,  Valais,  Sedanum  au  iv«  s.,  territ.  Sidonensej  Grég.  de 
Tours,  vi«  s.,  renferme,  outre  la  racine  celtique  rfwn,  dunum, 
colline,  forteresse,  une  racine  sed,  difficile  à  interpréter.  Studer 
le  traduit  par  le  celte  serf,  seidy  paix,  fort  de  la  paix? 

Le  Mont  de  Sion,  près  Saint-Julien,  front,  de  Genève,  mont  de  Syons, 
1418,  Duval^  Temîer  et  Saint-Julien,  XVIII,  parait  plutôt  se  rattacher  à 
sya,  arête  ;  voir  Sciaz. 

La  Siooge,  ruiss.,  affl.  de  la  Sarine  et  ham.  sur  ses  bords, 
Syonsiy  Sionsyy  i3i5,  i3i6,  etc.,  Sionse^  i38i,  1624,  Arch.  Fr. 


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438  SISAZ  —  SOLALBX 

III,  le  hameau  Sionzys  en  i5o8  ;  peut-être  autre  forme  diphtou- 
gnée  de  sau^,  saule  ;  au  permute  avec  ou,  on,  voir  Sauge. 

En  Sisaz,  es  Sizes,  les  Sises,  7  loc.  Vaud  ;  non  point  de  sepes, 
comme  le  dérive  Bridel,  mais  du  patois  sisa,  haie,  «  de  scisa  pour 
scissa;  l'espagnol  a  un  verbe  sisar  =  scisare^  couper.  »  (Bon- 
nard,  in  litt.) 

Sisetsch,  ham.  près  Viège,  se  rattache  à  la  même  racine  Si* 
siez,  i25o,  de  sisa,  haie,  et  suffixes  collectifs  iez,  etsch:  aux 
haies.  Justement  Sisetsch  est  un  hameau  de  Zeneggen^  qui  signifie 
en  ail.  aux  Haies. 

M.  Gremaud  écrit  Sizych,  Sitics,  1282^  SyùcSy  iS97,  M.  R.  XXX, 
p.  309,  506^  507,  SUilz,  1330,  Sizicz,  1332.  Nous  supposons  qu'il  faut 
remplacer  le  c  par  e.  La  terminaison  l'cf ,  ych,  n'a  pas  de  sens,  tandis 
que  iez,  autre  forme  de  ier,  est  le  correspondant  de  l'ail,  etsch.  Voyez 
Promey,  devenu  Prommetsch. 

Sivaz,  ham.  de  Remaufens,  m.  à  Châtel-Saint-Denis,  loc.  à  Lo- 
vatens  ;  en  Sivaz  à  Cudrefin  et  €!hamps-Givaz  a  Villarzel,  pour 
Sivaz  ;  de  silva  =  la  forêt,  Champs-(de  la)forèt. 

Si  viriez,  Frib.,  voir  Sévery. 

Six,  montagnes  ;  voir  Sex. 

Socpel  ou  Socray,  Socreltaz,  plus,  loc,  Socrestaz  à  Aigle, 
17 18,  sous  Cretaz,  xviii*  s.  ;  du  latin  sub  cristo,  sub  crlsta,  sous 
le  crét,  la  crête. 

Sodoleuvroz,  alpe  à  Gryon,  ou  Sous  les  Leuvres,  Lutz  ;  pro- 
bablement autre  forme  de  LeyvraZy  nom  fréquent  de  pâturages. 

La  Soie,  arête  rocheuse  avec  ruines  d'un  château  près  Sion, 
castrum  de  Seta  chartes  xiii*  et  xiv«  s.,  et  Seya^  i233,  i3i2,  etc. 
Soix,  chalets  sur  une  arête  en  face  du  Val  d'Illiez  ;  de  scie^  v.  fr. 
soie^  picard  soye^  wallon  soie,  etc.  ;  voir  Seiaz.  Le  latin  Seta 
n'est  qu'une  fausse  traduction  du  v.  fr.  soie. 

Solady,  aussi  Soladier  et  Scindiez  (pron.  /),  chalets  au-des- 
sus des  sources  de  la  Baye  de  Montreux  =  sor  la  dy,  de  «o/,  sor, 
sur  et  diezy  dy,  source  ;  voir  Diaz. 

Solalex,  alpes  de  Bex  =  sous  la  LeXy  sous  la  paroi  de  rochers  ; 
voir  Lex. 


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SOLAVY  —  SOMBBVAL  439 

Solavy,  chalets  sous  Panex,  loc.  à  Bex,  D.  Aigle  =  sous  la 
route. 

Solepraz,  g^upe  de  chalets  au  N.  du  Sépey,  claus.  soubs  le 
Pra  et  SolipraZy  i464.  Corthésy,  op.  cit.  =  sous  le  pré. 

SoUaissex,  petit  sommet  à  Chàteau-d*Œx,  en  Sollaussex  à 
Massongex  =  Sur  le  SeXy  le  rocher. 

Solliat,  ham.  Vallée  de  Joux,  anciennement  Solliar(d)  ;  Sol- 
liet,  SolUer  à  Saint-Cerg^ues  et  Sainte-Croix  ;  Soliat,  pâturage 
au  sommet  du  Creux  du  Vent,  Jura  vaudois  ;  au  Soliaa,  aux 
Thioleyres  ;  du  latin  solarium,  lieu  élevé,  exposé  au  soleil. 

Solomon,  pâturage  à  Lessoc,  —  écriture  phonétique,  =  sous 
le  mont. 

Solosex,  loc.  à  Rossiniéres  =  sous  le  Sex,  comme  Solchex  à 
Freniéres  de  Bex  et  Cholochy  à  Ajent,  Valais  ;  patois  ch  pour  s. 

Som,  Son,  v.  fr.  som,  s.  m.,  en  romanche  sont,  sunijàu  latin 
summum^  le  sommet,  le  haut  ;  de  là 

Somaitres  (ou  Samaîtres,  Siegfried)»  arête  de  rochers  à  Sou- 
bey,  et  les  Somètres,  arête  prés  Muriaux  où  se  trouvait  le  châ- 
teau de  Spiegelberg  ;  on  trouve  aussi  Sommêtres.  Trouillat,  II, 
223,  écrit  :  «  le  château  des  Sots-Maîtres;  »  pur  calembour.  Ce 
mot  nous  paraît  renfermer  la  racine  som  sans  que  nous  puissions 
expliquer  le  second  élément. 

Sombacour(t),  ham.  à  Colombier,  Neuch.,  Sumbacordy  1268, 
Sumbecory  Sonbecort^  1280;  de  summam  curterriy  la  ferme  du 
sommet. 

La  Sombaille,  ham.  à  la  Chaux-de-Fonds  ;  probablement  de 
summa  et  suffixe  collectif  aille,  les  propriétés,  les  fermes  du  som- 
met, le  b  représentant  le  second  m  comme  dans  Sombacour  et 
Sombeval  ;  voir  ces  mots. 

Sombayna,  alpe,  vallée  de  Moiry,  Valais  ;  de  bayna^  autre 
forme  de  biegno^  glacier  =  au-dessus  du  glacier,  —  de  Moiry, — 
qu'elle  domine  de  200  m. 

Sombeval,  D.  Courtelary,  Summa  valliSy  866, 884,  962,  Sun- 
bavalle,  ii48,  Summeoalle,  1179,  TiomWeiiy  Sombevaulxy  i46i, 
Arch.  Schw.  Gesch.  VI  =  sommet  de  la  vallée. 


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440  SOM   LA  PROZ  —  SONGEBOZ 

Som  la  Proz,  ham.  d'Orsières,  et  Som  de  Proz  à  Riddes, 
Valais  ;  sommet  des  prés. 

Sommavilla  à  Aibinen,  Valais  ;  il  j  avait  une  Sumbavilla  à 
Crans,  D.  Nyon,  au  xin«  s.,  M.  R.  VII,  3g4  ;  ferme  du  sommet, 
du  haut. 

Sommentier,  D.  Glane,  Frib.,  SomentiePj  ia47,  Cart.  Haut- 
Crêt,  Somentier  (et  Somensier),  1262,  Wûrstbg".,  évidemment  de 
la  même  racine,  2«  élément  incertain.  D'après  Gatschet,  de  sum 
pour  sub  montorium,  au  pied  du  mont,  mais  «  ier  ne  peut  repré- 
senter orium  »  (Bonnard). 

Les  Sommes,  prés  à  Conthey  et  à  Nendaz,  Valais  ;  du  latin 
(pratas)  summas,  les  prées  (s.  f.  =  prés)  d*en  haut,  du  sommet. 

Som  Poirier  à  Corcelles  =  le  haut  de  la  poireraie. 

Som  Rozé(ts),  derniers  gazons  au  pied  de  TArpille  au  Sa- 
netsch  :  sommet  des  rochers. 

Les  Sons,  nom  collectif  des  sommets  du  Mont  Damin  ou  d'A- 
min,  Neuch. 

Sonchaux,  mont  près  Montreux  :  le  sommet  de  I4  Chaux  *. 

Son  Crettaz  à  Saint-Martin,  Valais  :  le  sommet  de  la  Crète. 

Son-les  Foux  à  Cuves  près  Rossinière  :  sommet  des  hêtres  ; 
Çon  les  Foux!  Siegfried  qui  fait  la  même  faute  dans  Çon-rHaut, 
Rossinière,  pour  Son-rHaut,  sonmiet  de  la  colline. 

Son  le  mont,  col  à  Château-d'Œx  et  pâturage  à  Rossinière  : 
sommet  du  mont  ;  Tatlas  Siegfried  écrit  celui-ci  (7o/i-le-Mont. 

Son  la  Ville  à  Montbovon,  Sonville  à  Orvin,  Son,  Som  Villa 
ou  Vellaz  à  Suen,  Grône,  Nendaz,  Riddes,  Isérables,  Saxon,  Va- 
lais =  sommet  de  la  ville,  village. 

Son  Nax  à  Nax,  Valais  :  le  haut  de  Nax. 

Son  Tor  ou  Theur,  à  Isérables,  Valais  :  au  haut  du  Tor  ou 
Theur,  soit  de  la  colline.  Voyez  Teurre. 

Sonvilliers,  D.  Courtelary,  Sonveliery  i3i4,  Sumvelliery 
1 337  :  le  village  du  sommet. 

Sonceboz,  D.  Courtelary,  Suntselbo,  i326,  Tr.,  Sunsebolsy 

^  M.  de  Gin^ns,  Recherches,  etc.,  écrit  Soachaud  (Subtos  Cha^),  soit  sous 
le  mont  de  Chaude. 


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SONGEON  —  SONNAZ  441 

i46i,  Arch.  Schw.  Gesch.  VI  ;  d'après  Gatschet,  de  Sundalbolt, 
n.  pr.  germain. 

Songeon  du  Bourg,  patois  Sondzon,  quartier  d'Aigle,  Son- 
geon  du  Liaugex,  loc.  à  Aigle,  Songeon  d'Etrées  en  Chalex, 
Aigle,  en  i443  ;  Champs  du  Songeon  à  Morcles  ;  Grand  et  Petit 
Songeon,  sommets  de  Tarôte  qui  domine  Roche,  au  Songeon  de 
Pré  à  Saint-Maurice,  Songeon  de  la  Praille  au  Bouveret,  tous 
vallée  du  Rhône  ;  du  v.  fr.  sonjon^  sommet,  patois  sonàzon^ 
mot  que  nous  trouvons  dans  une  charte  valaisanne  qui  parle  d'une 
vigne  située  a/>u(f  Comba  Somjon,  enwÎTons  d'Ayent,  1292,  M. 
R.  XXX,  et  dans  ce  texte  latin  «  usque  ad  summitatem  seu  son^ 
jonum  molarii  prédictif  et  ab  ipso  sonjono  descendendo  usque  ad 
aquam  de  Thez,  i358,  M.  G.  XVIII  :  jusqu'au  sommet,  soit 
son j on  du  prédit  molar,  et  de  ce  sonjon  en  descendant  jusqu'à 
l'eau  de  Thez.  >  Et  dans  Matile,  1 359,  «ainsi  que  les  aiguës 
chusent  dès  le  songeon  *  de  la  dite  montaigne  )►  (de  Chaumont)  ; 
enfin  une  charte  d'Aigle  parle  de  «  certain  édifice  existant  au  Su- 
met  ou  Songeon  du  Bourg  d'Aigle,  1589.  ^  Le  sens  est  bien  net. 
Evidemment  dérivé  du  latin  summum,  sommet,  mais  par  quel 
intermédiaire?  *  Sumnionem  donnerait  bien  sonjon,  mais  le  suf- 
fixe ionem  est  aussi  rare  que  le  suffixe  onem  est  fréquent.  ^  (Bon- 
nard.) 

Sonnailley(ay),  3  pâturages  du  Jura  sur  Njon  ;  Sonallon,  pâ- 
turage de  Bagnes  ;  semblent  dérivés  de  sonnaille,  sans  qu'on 
s'explique  pourquoi  ce  nom  à  ces  pâturages  plutôt  qu'à  d'autres. 
Est-ce  que  des  circonstances  particulières,  des  échos  peutrétre,  j 
rendent  les  sonnailles  plus  bruyantes  qu'ailleurs  ?  Sonadon,  col 
et  glacier  au  fond  de  l'Entre  mont,  paraît  être  le  môme  mot  avec 
la  permutation  ll-d,  commune  dans  la  vallée,  gollie  y  devient 
gode. 

Sonnaz,  ruisseau,  affl.  de  la  Sarine  et  3  ham.  sur  son  cours,  la 
Sonne^y,  derWeid,  1668,  Bridel,  Cons.  suisse,  V,  1801,  ail. 
Suhn,  Sun. 

^  Matile  a  souçeon  :  faute  d'impression  oa  de  lecture. 

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442  SONNAZ  —  SORBIERS 

Soimaz,  loc.  à  Essertines,  D.  Rolle  ;  vîgpnes  à  BursiDs  ;  3  pâtu- 
rages aux  Mosses  d'Ormont,  moDs  de  Suna^  i329,  Sonna,  i3i5, 
Sonne  y  i464*  Ceux-ci  peut-être  du  celtique  sonno^  gothique 
sunno,  y.  h.  ail.  sunna^  soleil  ;  ils  sont  exposés  au  midi,  en  plein 
soleil. 

Sonzier,  ham.  de  Montreux,  Sunsie,  iai5,  laSo,  Syonsie, 
i3i7,  SionzieXy  14^7,  Songy,  Dict.  Lutz  ;  les  formes  diphton- 
guées  par  uue  permutation  fréquente  en  patois,  siau-seau.  Soogy 
près  Saint-Julien  s'appelait  de  même  SanziOy  i263,  Sonzier, 
i335,  Syonzier^  i54a  ;  peut-être  un  (fandum)  Suniciacum, 
domaine  d'un  SuniciuSy  gentilice  cité  par  Holder,  p.  1669. 

Soral,  C.  Genève,  ou  Sorral,  Sorraz,  laSô,  M.  R.  XII,  170. 
Lutz  donne  aussi  Saurai.  Il  y  a  un  adj.  fr.  et  provençal  saur  y  sor, 
jaune  tirant  sur  le  brun,  qui  pourrait  peut-être  s'appliquer  à  la 
nuance  de  la  terre  comme  Blachoz,  Rosset. 

Sor,  Sore,  préfixe  du  latin  supra,  sur,  au-dessus  de,  en  com- 
position dans 

Sorebennaz,  alpes  de  Veytaux,  au-dessus  du  ruisseau,  celte 
boinn,  voir  Bennaz. 

Sorebois  ou  Sorbois,  alpe  d'Anniviers,  au-dessus  des  bois  du 
Ziroug. 

Sopecort  à  Vufflens,  Sopecoz{cort)  à  Conthey,  Soremont, 
Ëcoteaux,  Sormoni,  Soulce,  Sormoulin,  Chàtel-Saint-Denis, 
Sorneirivue  à  Neirivue,  Soresévaz  (forêt),  et  Soreplan,  Atta- 
lens,  Sorepont,  OUon,  Sorevy  et  Sopvy,  via,  route,  à  Ollon  et 
Gryon,  Sorvillard  et  Sorvilly  à  Ollon,  au-dessus  des  ham.  de 
Villard  et  de  Villy,  Soreussex  à  Frenières,  Serossex,  carte  Ro- 
véréa,  et  Sorressex  à  Bex,  Sores  Saixj  i3o7  î  ^®  saxuniy  Sex, 
s'expliquent  d'eux-mêmes.  Se  trouve  aussi  en  romanche  :  Sore- 
mont, Sorevie. 

Sorbier,  loc.  à  Veyrier,  à  Myes,  au  Sorby  à  Crans  ;  du  sor- 
bier domestique^  arbre  rare,  cultivé  jadis,  et  dont  nous  avons  vu 
encore  quelques  exemplaires  aux  environs  de  Myes,  1862-65 

Sorbiers  à  Ghardonne  ;  peut-être  d'une  autre  espèce,  thymier 
ou  alisier. 


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SORENS  —  SOT-PLAT  443 

Sorens,  Gruyère,  constamment  Sorens  du  xii^  au  xix«  s. ,  sauf 
un  Sorans  vers  ii5o,  Hîdber,  II,  ail.  Soring  ;  Sorrens,  loc.  à 
Villars-Sainte-Croix,  Vaud  =  chez  les  descendants  d'un  Germain 
au  nom  parent  de  Sorulf.  Le  nom  du  village  tessinois  de  So^ 
rengo  en  est  l'équivalent  italien. 

En  Sorent,  loc.  à  Aigle  ;  probabl.  le  même  nom  que  sorans, 
s.  m.  pi.  (Bridel)  =  terrain  inculte^  'ngrat, 

Sorge,  affl.  de  la  Chamberonne  près  Lausanne,  et  ruiss^au^ 
affl.  du  Seyon,  à  Valangin,  —  aussi  appelé  Saage^  —  comme  la 
Sorge  de  la  célèbre  Vaucluse,  subst.  verbal  du  provençal  mrger^ 
latin  «ary^r^,  jaillir,  source  jaillissante.  Sorgereux»  plaine  du  — , 
loc.  à  Valangin  ;  dérivé  du  nom  du  ruisseau,  en  Seurgereax, 
1618. 

Somard,  ham.  de  Nendaz,  Valais,  Sarnach,  ia5o  =  (/a/i- 
dum)  Surinacum,  domaine  de  Surinas ,  cog'nomen  gai lo-ro main 
donné  par  Holder. 

Sopne,  rivière  du  Jura,  affl.  de  la  Birac,  une  autre  en  Alsace, 
Sorna,  690  ;  probablement  forme  contractée  de  Saronay  et  Téqui- 
valent  de  la  Sarn  saint-galloise  ;  de  sar  et  ona,  voir  Sarine. 

Sornetan,  D.  Moutier,  Sornefan  1161,  Dict,  Attinfs^er,  Sorne- 
tain,  1179,  Sornetan,  n8x,  Tr.;  le  nom  allemand  i.9or/ie/Aa/, 
i46i,  Arch.  Schw.  Gesch,  VI,  87,  en  donne  le  sens;  vall^  de 
la  Sorne. 

Les  Sors,  loc.  à  Marin,  Neuchâtel  ;  les  Sorts,  prés  h  Orbe  ;  de 
sors.  s.  m.,  ancien  participe  pris  substantivement  de  sourd re,  syn. 
du  V.  fr.  sourse,  sorse^  s.  f.  ^:^  source, 

Sorvilier  ou  Sopvîllieps,  D.  Moutier,  Soniroilier^  ii48,  So- 
rorviler,  1179,  Sororuiîier  ou  Sorooilier,  i3o8,  môme  charte, 
Soriinviiier,  1817,  Sorvetiert  i46i  =  village  de  Sorulf  d'après 
la  forme  de  ii48  (permutation  l-r  et  chute  de/),  n.  pr.  germain. 
Quant  au  nom  ail.  Surbelen,  c'est  une  corruption  du  nom  fr, 
moderne. 

Sorzettaz,  prés  au  Ghâtelard,  D.  Vevey  ;  dim,  du  v.  fr,  sorse, 
source  ;  voir  Sors. 

Sol-Plat,  loc.  aux  Clées,  pour  Sor-Plat,  sur  le  Plal^  sur  le  pla- 


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444  Es  SOTS  —  SOUPLIAZ 

teau,  fausse  orth.  de  Tatlas  Siegfried,  due  à  l'habitude  vaudoise 
de  ne  pas  articuler  Tr  final. 

es  Sots,  ham.  de  Châbles,  D.  Broyé,  Frib.  probablement  autre 
forme  de  Sauts,  voir  ce  mot. 

Soitens,  D.  Moudon,  Soiens,  1147,  Cart.  Month.,  ii54,  1160^ 
SothenSy  1161,  SetenSy  xiP  s.,  SoutenSy  i453  =  chez  les  descen- 
dants de  Soto,  n.  pr.  g-erm.  Fôrstm.,  p.  11 17. 

Souaillon,  loc.  près  Cornaux,  Neuchâtel,  dans  un  vallon 
marécageux,  SualloUy  1626  (Jeunet)  ;  Soueillon  à  Chandolin. 
M.  Alfr.  Godet  définit  le  premier  abreuvoir  aux  porcs,  aux  bes- 
tiaux, du  latin  suilia,  M.  N.  XXX,  288. 

Soubey,  aussi  Soubez,  village  sur  le  Doubs,  Berne,  SubeiSy 
i34o  =  *S'o«5  bey  ou  Sous-bief  y  ^M-^essoMS  du  bief,  latin  sub  be^ 
viOy  comme  Glarbej  aujourd'hui  Clairbief. 

Souboz,  D.  Moutier,  Berne  =  sous  (le)  bois,  sub  bosco. 

Souchon,  crêt  près  Montricher  ;  dim.  de  souche,  voir  Suche. 

Soud,  loc.  alpes  d'OUon  ;  En  Sout  à  Préverenges,  D.  Morges  ; 
forme  masculine  du  v.  fr.  soute  y  s.  f.,  partie  inférieure,  et  de  la 
locution  en  soute,  au-dessous. 

Soulce,  D.  Delémont,  ail.  Sulz ;  Suiza,  iilfiy  Sulce^  1288» 
M.  R.  VI,  655,  SouZy  1262,  Sultze,  1889,  etc.  Tire  sans  doute 
son  nom  d'anciennes  sources  salées  ou  minérales,  aujourd'hui  dis- 
parues, conmie  Sulzbrunnen,  Appenzell,  anciennement  salée,  et 
Sulzthal,  Argovie,  source  salée,  contrairement  à  l'opinion  de  Gat- 
schet  qui  en  fait  des  salicetum).  Un  autre  Soulce,  en  France,  fron- 
tière de  Porrentruy,  avait  des  salines:  Salinas  de  Sulcea,  1179. 
De  la  racine  germanique  sulty  forme  parallèle  du  v.  goth.  salty 
parent  du  latin  salsus,  salé. 

Les  Soutes,  ham.  et  bois  à  Montherod,  D.  Aubonne  ;  pourrait 
être  une  autre  forme  de  sole,  portion  de  terre  dans  l'assolement. 

Souplas,  loc.  alpes  de  Ghâteau-d'Œx  =  sous  le  plat. 

Soupliaz,  en  Mont  — ,  loc.  à  Ecublens,  Supliaz^  Ormont-des- 
sus,  Suplia  à  Ghâtel-Saint-Denis  ;  de  soupplla^  brillé,  grillé,  en- 
droit très  exposé  au  soleil  ;  du  verbe  patois  supplia,  roussir. 


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SOURDE  —  SUGHE  445 

La  Sourde,  source  vauclusieime  près  Fleurier  ;  subst.  verbal 
de  sourdre^  jaillir. 

La  Souste,  ham.  sous  Louèche,  Valais,  ail.  Susten  ;  de  Tall. 
sastf  ital.  susitty  entrepôt,  douane  ;  c'était  jadis  le  principal  entre- 
pôt de  la  vallée  sur  la  route  du  Lac  à  Milan. 

Souvy  à  Remaufens,  Frib.,  SoZ'Via  =  subius  viam^  sous  la 
route.  On  trouve  un  Amodric  de  Souiz^  Sozui,  Sozoi,  1220, 
1287,  ^^43,  à  Genollier,  Cart.  Oujon,  M.  R.  XII,  26,  3o,  33,  182. 

Soyères  ou  Soyhières  près  Delémont,  ail.  Sauge  m.  Nom  fr. 
SouçerCy  1102,  SohireSy  1186,  SoereSy  1189,  SoireSy  ii48,  Su^ 
JereSy  1170,  SoyriSy  1188,  Soieres,  i388,  —  nom  ail.  Sugron, 
1170,  SogeroUy  1207,  Sogren,  1212,  Sogroriy  1288,  Sougerriy 
i885,  Trouillat  et  F.  B.  D'après  Gatschet,  de  socaria^  soqueriay 
collectif  du  bas  latin  socOy  souche,  tronc,  lieu  défriché  par  aba- 
taçe,  où  les  troncs  restent  en  terre.  M.  le  prof.  Bonnard  y  voit 
plutôt  secarias,  dérivé  de  secarcy  scier,  v.  fr.  soyer.  Paraît  être 
le  même  mot  que  sequièrsy  route  dans  une  forôt,  de  secare. 

Aug.  Quiquerez^  M.  N.  VIII,  69,  veut  que  le  n.  ail.  Sogren  soit  une 
contraction  du  nom  de  Somegau,  dont  Tavouerie  appartenait  au  château 
de  Soyhière  jusqu'en  1278.  Cette  contraction  nous  parait  impossible,  éty- 
mologiquement.  Sogren  est  simplement  la  traduction  allemande  de  seca- 
rias  :  C  devient  g,  ière-en,  comme  Gampière,  Gampenen,  Savenière,  Saf- 
neren. 

Sablage,  sommet  au  Sanetsch  ;  peut-être  de  subllây  siffler,  du 
latin  sibilarey  mont  où  le  vent  souffle,  v.  fr.  sabler  y  encore  em- 
ployé par  Rabelais  et  Marot. 

Sabriez,  clos  de  vignes  à  Vevey,  Souoruey  1228,  M.  R.  VI, 
35i,  Sabras,  i525;  de  «u/>ra,  au-dessus  :  partie  supérieure  du 
vignoble. 

Succor,  ham,  de  Bossonens,  D.  Veveyse,  716  m.  ^=:sub  cor^ 
teniy  sous  la  court,  sous  le  village,  768  m. 

La  Sache,  sommet,  paroi  taillée  à  pic  au  N.  de  Vouvry,  Va- 
lais ;  Sachet,  sommet  du  Jura,  sommet  à  Leysin,  loc.  à  Champ- 
vent,  GhAtel-SainU-Denis  ;  Sucheron,  ancien  nom  du  Chasseron, 
d'après  Lutz  ;  sommet  principal  de  la  Roche  Blanche,  au  N.  O.  du 


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446  SUGHY 

ChasseroD  ;  Suchel,  dim.,  lieu-dit  à  PuUj,  1226,  M.  R.  VII,  a5i, 
Suchaud,  loc.  à  Vaulion  ;  la  Souche,  presqu'île  rocheuse  dans 
une  boucle  de  la  Sarine,  Frib.^  au  Soutzet  à  Rossinière  ;  un 
perier  a  la  Suque,  environs  de  Vinzel,  12849  M.  R.  III,  54o  ;  une 
Suche  ou  Sotzé,  vallée  d'Aoste  vers  1770,  la  carte  des  4  Mande» 
ments  d'Aigle,  de  Rovéréa,  donne  le  nom  de  la  Susse  au  grand 
rocher  de  Daillj  qui  domine  à  pic  les  bains  de  Lavej  ;  de  souchey 
soutze^  souche,  bûche,  pointe  de  rocher  ;  suc  en  Dauphiné  =  som- 
met, montagne  élevée.  Motdis  cuté  :  du  latin  soccuSy  d'après  Dietz 
et  Littré.  D'après  Kôrtingp,  d'origine  germanique,  dérivé  du  m.  h. 
ail.  schoky  monceau,  ou  de  stock,  Holder  rattache  de  nouveau  ces 
mots  avec  le  gaulois  soccoSy  v.  h.  ail.  sechy  et  avec  Diefenbach  il 
rapproche  le  m.  latin  socca,  soccuSy  zoccus^  l'italien  zocco^  le 
provençal  soc^  soca,  souc,  soucUy  le  fr.  souche^  fr.  et  gaélique, 
soCy  anglais  sock,  kjmrique  et  breton  swch^  comique  sochy  breton 
souchy  romanche  ischacha^  tschocca^  souche  ;  à  Suche  se  ratta- 
chent les  nombreux  Tschuggen  des  Grisons  (11)  SaintrGall  (4) 
Berne  (8),  Valais,  vallée  de  la  Viège  (6),  les  Zocco,  Zocca  du 
Tessin  et  partie  italienne  des  Grisons  (9)  ;  voir  Brandstetter,  Der 
Ortsname  Tschuggen. 

Suchy,  D.  Yverdon,  présente  dans  ses  formes  primitives  deux 
groupes  distincts  :  Suzchicy  885,  M.  R.  VI,  182,  Suichie^  12 18, 
Souchicy  1219,  Sochy,  1226,  F.  B.  ;  Suchie^  1227,  Suschie^ 
1233,  SuchieZy  1270,  M.  R.  VI  et  XIV,  SuchyCy  i3i7,  et  Solpia- 
cum,  885,  M.  R.  VI,  i32,  et  888,  Hidber,  I,  170.  Ce  Solpiacum 
voisin  d'Ëpautheires,  de  Gravaz,  de  Gorcelles,  etc.,  ne  peut  être 
que  Suchy.  La  premier^  série  de  formes  en  ferait  un  {fundum) 
Succiacum,  domaine  d'un  Succius  (comme  Achj  de  Accius), 
mais  la  seconde  interdit  cette  traduction.  Il  ne  reste  qu'une  res- 
source, c'est  de  considérer  la  première  comme  étant  simplement  le 
nom  romand  qui  présentait  la  forme  actuelle  dès  le  ix®  s.  En  effet, 
le  texte  de  la  charte  paraît  donner  les  deux  noms  latins  et  vul- 
gaires Solpiaco  et  Suzchie,..,  Clingerio  et  Clendiey  Gravato  et 
Grava  y  M.  R.  VI,  i32  ;  c'est  donc  un  {fundum)  Solpiacum^  do- 
maine d'un  SulpiuSy  gentilice  romain.  Un  autre  Suchy,  loc.  à 


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SUCRE  —   SUGIBZ  447 

Concise,  et  Suchiez,  ham.  de  NeuchAtel,  ont  probablement  la 
même  origine. 

^mmerliy  II,  37,  rapporte  les  formes  Suzchie^  Sachie  à  Sugiez,  D. 
Lac,  Frib.  ;  c'est  uoe  erreur  :  sans  parler  des  difficultés  linguistiques 
d'un  tel  rapprochement,  au  xu«  s.  Sugiez  s'appelait  Solzie  ;  voir  Sugiez. 

Le  Sucre,  ruisseau  à  Couvet,  jadis  le  Secreux  d'après  F.  Ber- 
tboud,  xM.  N.  IX,  167. 

Suen,  ham.  de  Saint-Martin  d'Hérens,  SuaniSy  io5a,  Suen^ 
ii3i,  Suaiffy  1200,  Sueffy  1367,  Suens,  ia3i,  i3a7,  Suegn, 
1260,  Sueng,  1262,  1276,  Sueiriy  1268,  Soeriy  1820,  Suench, 
i33i,  Saeyn  et  Suyn^  i4i7«  On  peut  sans  doute  j  rapporter  le 
Giroldus  de  XyenSy  1287,  ®^  '®  Perrassodus  de  Syens,  civis  Se- 
duriy  i333y  M.  R.  XXX  et  XXXII.  Gatschet,  s'attachant  à  la 
forme  isolée  Suaig,  le  dérive  du  mot  Sweig  encore  employé  dans 
le  Tyrol  pour  chalet,  métairie,  et  cite  3  Schweik  à  Zurich  et  2  à 
Berne  ;  mais  les  formes  en  ens,  Suens,  Syens  rattachent  avec  évi- 
dence Suens  aux  noms  en  ingis,  ens,  patronymiques  germains,  et 
en  font  un  homonyme  de  Syens,  Vaud,  dit  aussi  Suens,  voir 
Syens,  ou  un  dérivé  du  n.  germain  Sucho  qu'on  peut  déduire  du 
nom  de  lieu  Sachesdorfy  Fôrstm.,  II,  186.  Quant  au  suffixe  aig, 
il  n'a  aucun  rapport  avec  le  mot  cité  par  Gatschet,  c'est  une  simple 
graphie,  employée  surtout  en  Valais  à  cette  époque  pour  rendre  le 
son  nasal,  Ragdogny  (i25o)  pour  Randogne,  Neigda  (1200),  Nen- 
daz;  Salaig,  1200,  Salins;  Meiteg,  1272,  Meitein  ;  Duig,  1208, 
Duin  ;  Buyg,  i25o,  Buin  ou  Binn.  Cette  graphie  se  retrouve  ex- 
ceptionnellement dans  le  Cart.  laus.,  Pagpignie,  i235,  M.  R.  VI, 
3i4.  Ajoutons  enfin  Pigpignet,  14769  soit  Pépinet  à  Lausanne, 
qui  se  prononçait  (et  aujourd'hui  encore)  Pimpinet. 

Sugnens,  D.  Ëchallens,  SugnenSy  1177,  1182  et  1228,  M.  R. 
XII  et  VI,  SunenSy  i2o3,  SuneinSy  1226,  Sugneins,  i238,  M. 
R.  VI,  i38,  656,  SugnyenSy  i453,  Arch.  Fr.,  Sugnens,  1668,  v. 
der  Weid  =  chez  les  descendants  de  SunnOy  n.  pr.  germain,  de 
la  racine  sunna,  soleil.  Fôrstm.,  1129. 

Sugiez  ou  Sugy,  village  D.  Lac,  Fribourg,  Solzie ^  1162, 
Arch.  Fr.  VI,  Sougy^  Sougiez,  i445,  Sugi,  1668,  v.  der  Weid, 


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448  SULLENS  —  SYLVEUX 

Saugyy  1788  ;  ud  autre  à  Bevaix,  Neuch.  ;  très  probablement  de 
(fundum)  SoldiacatUy  propriété  d'un  SolidiuSj  gentilice  romain 
dérivé  du  cogpnomen  Solidus,  voir  Stadelmann,  p.  4i-  Ajoutons 
que  Holder^  p.  i6o4>  donne  le  fém.  Solidia,  Zimmerli  rapporte 
par  erreur  à  ce  village  les  Suzchie,  Suchie  du  Cart.  Laus.  qui 
concernent  Suchy  ;  voir  ce  mot. 

Sullens,  D.  Cossonay,  Sollens^  1180,  1278,  M.  R.  V,  216, 
Soulensy  1228,  1261,  ia6o,  SullenSj  1287,  SulenSy  1887,  i453, 
1674,  M.  R.,  1668,  V.  der  Weid  =  chez  les  descendants  de  Solo 
ou  de  SullOy  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  iii5  et  1126. 

Sully,  m.  et  vignes  à  La  Tour  ;  probablement,  comme  les  Sullj 
de  France,  un  (fundum)  Sulliacurriy  domaine  d'un  Sollius  ou 
Solius,  gentiiice  romain.  Holder,  1602. 

Surpierre,  D.  Broje,  Fribourg,  Suprapetra,  1142,  Superpe- 
traj  ii47>  Sereperra,  11 84,  Cart.  Month.  =  sur  la  pierre:  au 
sommet  d'un  rocher  dominant  la  Broje. 

Suscévaz,  D.  Yverdon,  Sub  Silva^  ii4i>  ii47»  Suceve^  i3i5, 
Souceva,  i368  =  sous  la  forêt. 

Suse,  rivière  du  vallon  de  Saint-Imier  appelée  val  le  m  Susin- 
gum,  610,  Susinchf  1161  ;  d'après  Gatschet,  du  n.  pr.  germain 
Suso  qui  avait  donné  le  nom  primitif  de  la  vallée,  avant  l'établis- 
sement de  saint  Imier  ;  le  nom  aurait  paisse  à  la  rivière. 

Sussagnes,  loc.  à  Bevaix,  Neuch.  =  au-dessus  des  sagnes  ; 
voir  ce  mot. 

SyenSy  D.  Moudon,  CienSy  x«s.,  Ciens  in  comitatu  Wald, 
looi,  Siensy  1228,  SuenSy  i453  =  chez  les  descendants  de  Sico^ 
Sigo  ou  Sichoy  variantes  du  même  n.  pr.  germain  ;  de  la  racine 
sigUy  victoire.  Fôrstm.,  p.  1086. 

Sylveux,  bois  à  Courtedoux,  Jura  bernois  ;  adjectif  du  latin 
Sylva,  forêt,  et  suffixe  eux  =  lieu  boisé  ;  au  Cerveusel,  pâturage 
plus  ou  moins  boisé  à  Saint-Imier  ;  de  cerveux  pour  serveux^ 
autre  forme  de  sylveux,  —  comme  servan  de  silvanus,  —  et  sufF. 
dim.  el:  lieu  un  peu  boisé. 


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TABLE   —  TAILLAT  449 

La  Table,  loc.  à  Bure,  D.  Porrentruy  =  terrain  plat,  nommé 
ailleurs  Trablaz,  Taulaz  ou  Tollaz  ;  voir  ces  mots. 

Tat>or  ou  Thabor,  Mont  — ^  autre  nom  de  la  Dent  d'Hérens  ; 
corruption  dn  nom  valddtain  Montabert  ou  Montabely  de  mont 
et  n.  pr. 

Tabomaires,  loc.  à  Orbe  ;  propriété  du  taborneiy  du  tam- 
bour ;  les  noms  Taborin,  Taboraaz  et  la  Taborenaz,  maisons  à 
Savigny  et  Forel,  paraissent  avoir  la  même  origine. 

Tabousset,  ferme,  vallée  de  THongprin  ;  pâturage  près  Géri- 
gnoz,  ChAteau-d'Œx  ;  loc.  à  Ëchallens  ;  chemin  du  Tabussety 
ruelle  à  Saint-Maurice,  plan  de  1732  ;  d'après  Bridel,  tabousset  = 
lieu  où  l'on  se  réunit  pour  causer^  de  taboussày  babiller,  faire  du 
bruit  ;  le  provençal  a  tabustar,  iabussar,  frapper  à  la  porte, 
troubler.  Le  Tabousset  de  l'Hongprin  est  à  un  carrefour  où  se 
croisent  les  chemins  de  Villeneuve  à  Château-d'Œx  et  des  Or- 
monts  dans  la  Gruyère  ;  ce  pourrait  être  l'endroit  où  les  pâtres  se 
réunissaient  pour  causer  et  les  passants  y  frappent  souvent  à  la 
porte. 

Le  Tâche,  rocher  escarpé  sur  Vouvry,  Valais  ;  le  Tache,  pâtu- 
TSige  de  Gruyère,  le  Tatzo,  pâturage  de  Rossinières  ;  le  Taqae  ou 
Tatchiet  (dim.),  ham.  de  Trient,  sur  un  crèt  très  escarpé,  Tazet 
(ts)  à  Conthey.  De  la  famille  de  tache^  clou  de  soulier,  patois 
tatchey  s.  m.,  clou,  gaélique  tac^  clou,  irlandais  tag^  pointe,  etc. 
d'un  radical  tac  dont  l'origine  est  discutée.  Le  sens  ici  est  d'abord 
celui  de  rocher  escarpé^  pointu,  comparé  à  un  clou,  tatche,  et  le 
pâturage  a  pris  le  nom  du  rocher  qui  le  domine.  La  Tache,  pâ- 
turagCy  et  les  Taches,  m.  Vallée  de  Joux,  même  origine. 

Taconnet,  Crèt  — ,  à  Neuchâtel,  aujourd'hui  à  peu  près  rasé. 
Pourrait  bien  être  le  crèt  (du)  Taconnet^  nom  vulgaire  du  Tussi- 
lage, Tussilago  Farfara,  Les  Neuchâtelois  pourraient  dire  si 
cette  plante,  fréquente  dans  les  terrains  argilo-calcaires,  y  était 
particulièrement  abondante. 

La  Taillât,  m.  et  source  dans  les  bois  à  Salvan,  bois  à  Servion, 
source  et  m.  près  Bière  ;  la  Taillaz,  m.  à  Cerniaz  près  Moudon, 

M.  D.   SBC.   81&IUB,  TOME  VU  29 


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450  TAILUÈRES  —  TALENT 

ham.  de  Corpataux  et  4  autres  loc.  ;  les  Tailles,  ham.  de  Cartilles 
et  nombreuses  forêts,  Ollon,  Etoj,  Berolle,  Yens,  Mauraz,  Doune- 
loje^  etc.  ;  à  la  Talia  à  Monthej,  Talliax^  1696  ;  Tallo,  bois  sur 
Montreux  ;  Tayaz,  loc.  à  Vétroz,  es  Tayes,  prés  et  bois  à  Boufol 
et  les  Toyes,  prés  et  bois  à  Courtedoux^  D.  Porrentruy  ;  subst. 
verbal  de  tailler.  L'orth.  Taillât  est  une  transcription  du  carto- 
g^phe  et  il  faut  lire  Taillaz  =  Tailles,  v.  fr.  tail  s.  m.  bois 
taillis  ;  les  Tojes  donnent  les  dérivés  Toyers,  prés  à  Vicques, 
et  le  diminutif  les  Toyerats,  bois  à  Soulce^  Jura  bernois. 

TaillièreSy  lac  des  — ,  aussi,  faussement,  Etalières,  Jura  neu- 
châteloisy  la  chaul  de  EstalereSy  i3o6  ;  même  racine  avec  suffixe 
collectif  ière. 

Tailli8se,s,  5  loc.  C.  de  Fribourg  ;  forme  fém.  de  taillis. 

Tairèche,  côte  boisée  à  Delémont  ;  pourrait  être,  nous  suggère 
M.  Isabel,  tay  =  toit,  pente,  rêche,  patois  rêtse^  rude,  raboteux, 
pente  rude  et  raboteuse. 

Talent,  rivière  du  Jorat,  le  même  nom  que  celui  de  Toile  ou 
Thièle  (Thielle),  de  Thela  ou  Tela,  xiie  s.,  M.  R.  XII,  Teyla, 
1265,  Wiirstbg.,  Toi/le^  i3oo  ;  ces  derniers  dérivent  du  cas  sujet 
et  Talent  du  cas  régime,  comme  le  démontre  M.  le  prof.  Bonnard 
dans  la  Revue  hist.  vaud.,  i8g4)  p.  92,  98.  Ce  nom  de  Toile  est 
aussi  donné  au  Nozon  dans  la  partie  inférieure  de  son  cours,  en 
amont  du  confluent  avec  le  Talent.  Citons  encore  la  Tièle 
sous-affl.  de  la  Birse  à  Delémont,  la  Theilaz,  ancien  bras  du 
Rhône  à  Chessel,  la  Toile,  près  Roche,  carte  Rovéréa,  ruis- 
seau naissant  à  la  George,  aujourd'hui  Grand  Fossé  ;  la  Teylaz  à 
Vouvry,  plan  de  1720  environ,  la  Teylaz,  source  à  Colombey; 
non  loin  de  là,  au  territoire  de  Vionnaz,  il  y  avait  une  Tela  en 
i345  ;  les  trois  désignent  le  même  cours  d'eau  qui  naît  sur  le  ter- 
ritoire de  Colombey  et  allait  jadis  se  jeter  dans  le  Rhône  sous 
Youvry  ;  la  Thièle  est  en  ail.  Zihl:  flumen  quod  dicitur  Cilae^ 
12 12,  F.  B.  II,  22.  Mot  d'origine  celtique,  comme  tous  nos  noms 
de  rivières.  Cette  racine  /e/,  teil  est  fréquente  ;  Holder  y  rat- 
tache le  Tel-avius,  fl.  de  Dalmatie,  Telia,   Seine-Inférieure,  le 


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TANNAZ  —  TARENT  451 

Toulon,  jadis  Tel-os,  Dordogne,  le  Teil-is,  aujourd'hui  le  Théols, 
Indre,  et  un  autre  Tel-is  dans  les  Pyrénées  orientales. 

La  Tannaz,  loc.  à  Yvorne,  ham.  de  Flendruz,  ruisseau  à  Pro- 
vence, ham.  aux  Pommerats  ;  la  Tanna  à  TOr  (l'ours)  à  Yvorne, 
la  Tanna  à  TOura  (vent),  et  la  Tanna  aux  Chues  (choucas), 
cavernes  à  Naje  sur  Montreux  (voir  description  Cons.  suisse  VI, 
YI,  169,  168)  ;  la  Tanne,  ham.  de  Tavannes,  à  la  Thanna  à 
Zénauva,  Frib.  ;  les  Tannes,  Ormont-dessus  et  Lessoc,  etc.  ;  de 
iannoy  caverne,  italien  tanuy  origine  inconnue.  Dérivés  Tanay 
(Tannej),  ham.  et  lac  sur  Vouvry,  entouré  de  parois  de  rochers  ; 
Tanney,  pâturage  de  Corbeyrier,  dominé  par  de  grandes  parois 
de  rochers,  Tannet,  alpes  de  Conthej  et  de  Saviése,  les  Tannets, 
rochers  à  l'Haut  de  Vouvry  ;  Tanny,  combe  sous  Dullit,  Tany, 
pâturage  d'Ormontrdessous,  Taney^  i355,  TaneySy  1489  ;  Ta- 
naire,  pâturage  sur  Mex,  Valais  ;  de  tanna  et  suffixes  collectifs 
^l/f  y  y  <^i^^  «t  dim.  et. 

Tannay,  D.  Nyon.  Ni  paroi  de  rochers,  ni  caverne  dans  cette 
localité  de  la  plaine  ;  on  ne  peut  donc  rapporter  ce  nom  à  tanna. 
Il  faut  sans  doute  le  rapprocher  d'une  autre  racine  celtique  :  tannj 
chêne,  bas  breton  tanu  (d'où  vient  le  fr.  tan,  écorce  de  chêne).  Ce 
serait  alors  un  tannetum^  soit,  avec  le  suffixe  collectif  ay,  endroit 
où  abondent  les  chênes,  l'équivalent  des  Chaney  et  des  Rovray. 
Holder  cite  deux  Tannetum.  Pourrait  .aussi  être,  comme  dans 
Tannay  de  France,  un  Taniacuniy  domaine  d'un  TaniuSy  nom 
dérivé  du  cognomen  TaniOy  Holder,  17 19.  Le  manque  de  formes 
anciennes  ne  permet  pas  de  décider. 

La  Taouna  ou  Tauna,  ou  Thaouna,  rivière  de  la  Gruyère, 
affl.  de  la  Sarine,  la  TonnaZy  i4i9»  1a  Thonne  et  Tcuina^  Dict. 
Lutz. 

Les  Tardis,  m.  et  prés  à  Monthey,  loc.  à  Massongex,  la  Tar- 
dive, alpe  à  Monthey  ;  de  fardwuSy  tardif,  Berry  tardi,  provençal 
tardiu  =  (terrains)  tardis,  tardifs,  où  la  végétation  est  tardive;  f 
disparu  comme  dans  bailli,  jadis  baillif . 

Le  Tarent,  255i  m.,  et  le  Taron,  a48i  m.,  deux  sommets  voi- 
sins dans  la  chaîne  de  Chaussy,  aux  Ormonts  ;  paraissent  appar- 


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452  TARTEGNINS  —  TASSONNIÊRES 

tenir  à  la  racine  eeltiqae  taro^  taureau,  pour  iaroos.  On  connaît 
déjà  le  nom  celtique  du  Taurodunum,  latinisé  Tauretunum,  vallée 
du  Rhône,  environs  de  Saint^Maurice,  le  château  du  taureau.  Ce 
nom  est  encore  employé  aujourd*hui,  par  exemple  le  Grand  ou 
Gros  Taureau,  1824  m.,  à  la  frontière  neuchâteloise  à  TO.  des 
Verrières. 

Tartegnins,  D.  RoUe,  villa  Tritiniaco^  xi®  s.,  TritigniacOy 
1018,  Teriinnie,  Tertignie^  xii«  s.,  Tertinins,  1214,  1287,  Ter- 
tinninSy  1220,  M.  R.  V,  228,  et  XII,  24,  26,  Tertignins,  i252, 
1809,  M.  R.  XII,  M.  G.  IX,  TertygnenSy  1266.  D  après  les  formes 
primitives,  de  (praedium)  Tritiniacum^  domaine  d'un  7>i7«- 
nius^  ^ntilice  gallo-romain,  dim.  familier  du  cognomen  Tritos, 
latinisé  Tritus.  Holder,  1969  ;  les  formes  Tertinnia-gnie,  peut-être 
par  confusion  avec  le  gentilice  Tertinius,  assez  fréquent.  Curieux 
par  le  changement  de  suffixe,  qui  à  en  juger  par  les  3  dernières 
formes  en  ferait  un  nom  d'origine  burgonde.  On  pourrait  voir 
dans  les  formes  en  acum  une  transcription  de  notaire  et  considé- 
rer le  nom  comme  d'origine  germanique.  Mais  il  n'y  a  là  qu'une 
apparence.  Nous  avons  ici  quelque  chose  de  semblable  à  ce  que 
nous  verrons  à  Trévelin.  De  Tritinius  dérive,  avec  la  métathèse  de 
r,  l'adjectif  Tertininus^  d'où  7(sr//mn,  faussement  écrit  Tertinins 
par  une  assimilation  facile  avec  les  suffixes  des  localités  voisines 
Bursins,  Luins.  On  a  de  même  Bourdigny,  de  Burdiniacum,  et 
Burdignin  de  Burdininum  (fundum). 

Le  Tartepoux,  pâturage  à  Vionnaz  ;  —  en  Bas  Valais,  tar» 
touri,  s.  m.  tartoule^  s.  f.,  désigne  un  terrain  de  peu  de  valeur,  — 
probablement  pâturage  ou  pré  où  abonde  le  tarteri^  en  français 
Cocriste.  Rhinanthus  Cristagalli,  tartaue  en  Dauphiné,  plante 
parasite  qui  vit  aux  dépens  du  fourrage  :  tartari  est  à  Villeneuve 
le  nom  du  Cirse  des  champs,  autre  mauvaise  herbe  trop  fré- 
quente. 

Tassonnières,  ham.  de  Fully,  de  Chardonne  ;  loc.  à  Saint- 
Livres,  à  Vallamand  ;  Tassonnaire(eyre),  nombreuses  loc.  Vaud 
et  Fribourg  ;  Tachonire  à  Vernamiège,  Tassony  à  Fully,  Taxo- 
neyre  à  Troistorrents,  Tachenoire  à  Choëx,  Monthey,  es  Taxon-- 


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TATROZ   —    TAVEL  453 

neyreSj  1696;  de  taxonaria  et  ^aaro/ie/a/n,  terrier,  de  tasson, 
du  latin  taxonem^  fr.  taisson,  blaireau. 

Nous  pensons  qu'il  faut  lire  es  Tassoneres  la  localité  es  Cassoneres 
circa  torrentem  (à  Varone,  Valais),  1249,  M.  R.  XXIX,  415  ;  de  même 
Tassonaine  à  Ollon,  atlas  Siegfried,  doit  être  lu  Tassonaire. 

Tatpoz,  ham.  de  RemaufPens,  Fribourg-,  Tariro,  1228,  i233, 
Tartrout  vers  1280,  M.  R.  VI,  207,  691,  Tartraady  i456,  puis 
TartrauXy  TatroXy  1678,  Tatrau^  1668,  v.  der  Weid,  et  enfin 
TatrauXy  1716,  Tatiraux  pour  arriver  à  Tatroz,  orth.  actuelle. 
Peut-être  parent  de  tertre  et  du  mot  tuante,  employé  en  Brie  = 
chemin  escarpé  dans  une  côte.  Il  y  a  une  rude  montée  de  la  Broie 
au  hameau,  706-760  m.,  et  du  hameau  au  village,  750-799  m! 

Tatte  ou  Tataz,  Tattaz,  dim.  Taitettes,  Taitets  à  la  Côte- 
aux-Fé^s,  une  8o«  de  lieux-dits  de  Genève  à  Cossonaj  :  les  Tattes 
de  Saint-Paul  à  Genève,  Tactas  S.  Pauli,  xrv«  s.  Le  mot  romand 
tatte  y  patois  tatta,  tacta,  tacte  dans  les  vieux  textes,  lieu  en 
friche,  lande,  terrain  maigre,  improductif,  parent  par  le  sens  de 
teppe,  employé  dans  le  Jura  et  les  Alpes,  est  d'une  origine  encore 
inconnue.  Serait-il  possible  de  le  rattacher  à  tactas  {terras),  du 
p.  p.  tactas  y  de  tangere,  qui  signifie  parfois  tromper,  duper,  dé- 
pouiller? des  (terras)  tactas  seraient  ainsi  des  terres  dépouillées  de 
valeur,  stériles,  tactas  devient  tattes  par  la  permutation  italienne 
ct'tt  comme  factum-fatto,  tract um-tratto,  lactem-latte. 

Taule,  voir  Tola. 

Tavannes,  D.  Moutier,  ail.  DachsfeldeUy  champs  des  blai- 
reaux ;  le  nom  français  actuel  ne  parait  pas  avoir  de  rapport,  mais 
bien  les  formes  anciennes  ;  citons  Theisvenna,  866,  Tr.  I,  Tehis- 
venna,  885,  F.  B.  I,  Thesvennay  967,  TasvenOy  1147,  Tase- 
oenna,  1241,  TasvannCy  i258,  TavanneSy  1296,  Tavannes,  1801, 
F.  B.  IV,  TavagneSy  1864.  Theis,  Thés,  Tas  paraissent  se  rap- 
porter à  TaxOy  DacfiSy  venna  est  le  mot  venna,  haie,  clôture, 
donc  clos  des  blaireaux.  Aux  Tavannes,  loc.  à  Bofflens,  Ta- 
vanny,  m.  à  Bossonens,  pourraient  avoir  la  même  origine. 

Tavé,  voir  Tavb. 

Tavel,  près  Fribourg,  ail.  Tafers,  Tabernae  vers   ii5o,  Ta- 


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454  TAVÉ   —  TECK 

berniSy  i255,  TavelSy  1228,  M.  R.  VI,  Tavely  i453,  etc.  ;  7!^  ham. 
de  Montreux,  Tauelz,  1260,  S*  anc.  nom  d'un  faubourg  d'Orbe, 
vicus  qui  dicitur  Taoel  ou  labernae,  1 190,  et  de  la  ville  même, 
villa  Tavellis  alio  nomine  Urbam,  d'un  bas  latin  *  tabellum, 
dim.  de  taberna^  taverne. 

Tavé,  le  Grand  — ,  sommet,  alpes  de  Bagnes,  Valais  ;  de  tavé^ 
planchette,  du  bas  latin  taoellum.  Ta  vis,  chalets  sur  un  petit  pla- 
teau sous  Ghampérj,  Valais  ;  du  patois  tavif  planchette,  autre 
forme  de  tavé. 

Les  Tavernes,  D.  Oron,  autrefois  Froideville,  prit  son  nom 
actuel  à  la  suite  d'une  concession  de  taverne  accordée  par  LL. 
EE.  de  Berne  en  1642  (voir  Pasche,  Contrée  d'Oron,  p.  463,  699, 
492. 

Les  deux  noms  continuèreot  assez  longtemps  à  être  employés  ;  si 
nous  trouvons  «  les  granges  devant  Tabbaye  d*Aucrèt,  à  présent  appe- 
lées les  Tavernes,  »  1633,  d'autre  part  on  voit  que  les  habitants  dési- 
gnent encore  leur  commune  sous  le  nom  de  Froydevillaz  en  1679. 

Taveyannaz,  village  de  chalets  sur  Gryon,  Taviglianaz^  carte 
Rovéréa,  xviii®  s.,  encore  en  1861  (Lutz)  ;  de  la  famille  de  tavéy 
tavi,  planchette,  du  bas  latin  tavellay  diminutif  probable  de  ta- 
bultty  et  de  iavillon,  bardeau.  Le  pâturage  présente  un  petit  pla- 
teau, plat  comme  une  planche  ;  de  même  Taoallion,  loc.  à  Sion 
en  1224,  et  Tavidon,  loc.  à  Gonthey,  d  pour  11. 

Taxerex  (pr.  tasseré),  loc.  vignoble  d'OUon  ;  au  Taxerez  à 
Blonay  ;  de  taxeretum  et  taœaria,  fr.  taissière,  terrier  de  blai- 
reau, du  latin  taxas,  du  v.  h.  ail.  dahs  ;  synonymes  de  tasson- 
nière. 

Les  Tèches  (ou  Tesches),  loc.  à  Lavey,  partie  haute  du  village 
où  les  maisons,  les  toits  sont  comme  entassés  les  uns  sur  les 
autres  ;  du  vaudois  tèche,  patois  tètsé,  s.  f.,  tas,  piles  de  bois,  de 
foin,  etc.,  mot  d'origine  celtique,  celte  teffos,  v.  irl.  et  breton  teg, 
plus  tard  tech^  toit,  maison,  parent  du  latin  tectum. 

Teck  ou  Thec,  Fin  du  — ,  ham.  d'Epauvillers,  Jura  bernois, 
ancien  fief  qui  appartenait  au  xiv«  s.  à  la  famille  allem€mde  des 
ducs  de  Teck, 


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TEIS  —  TEMPOREYRE  455 

Teis,e,  racine  fréquente  dans  le  pays,  surtout  dans  nos  Alpes 
romandes,  tantôt  s.  m.  ou  f.  :  Teisaz,  forêt  et  chalets  sur  Isérable; 
les  Tays,  bois  sur  Vionnaz  et  Massongex  ;  en  Teys,  Vérossaz  et 
Ormonts,  They  (Tay)  à  Monthey,  les  Teys,  pâturag-e  à  Ësta- 
vanens,  Tésets  à  Vionnaz,  Tézel,  bois  à  Muraz,  D.  Monthey, 
diminutifs;  Thésex(é,  ez),  une  i2«  de  loc.  des  Alpes,  Valais  et 
Vaud,  Tésex  à  Dorenaz,  Thésailles,  plateau  près  des  Mosses, 
Ghàteau-d'Œx,  collectifs  ;  —  tantôt  adjectif  :  Luy  Taysa  à  Ley- 
tron,  Luex  Teise  à  Corbeyrier,  Jeux  Teisaz  à  Ollon  et  Ville- 
neuve, Teisesjeurs,  forêt  à  Rougemont,  ham.  à  Ghàteau-d'Œx  ; 
Jortèse  ou  Jorteise,  autre  nom  du  plateau  d'Ayerne,  alpes  de 
Corbeyrier;  Places  Teysaz  à  Ollon,  Teysachaux,  alpes  de 
ChAtel-Saint-Denis,  au  Tey  Vemay  à  Ollon,  Flanthey,  ham. 
de  Lens  et  Plantey  à  Venthône,  Valais  ;  les  Champteys  à  Leysin, 
Prauihey  à  Châtel-Saint-Denis,  Pratey  à  Monthey,  Prautey^ 
1696,  Preuthey  à  Vionnaz,  Prauley^  1728.  Rare  en  dehors  des 
Alpes,  cependant  nous  trouvons  des  Chantey  à  Moiry,  Char- 
donne,  des  Champs  Teys  à  Ferreyre,  D.  Cossonay,  le  Theycrèt 
à  Boudry.  Paraît  représenter  le  latin  tensus,  tensa,  participe  passé 
de  tendere,  au  sens  de  étendu,  vaste,  donc  la  pente  rocheuse,  la 
forêt,  la  place,  la  chaux,  la  vernaie,  le  flanc,  le  plan,  le  pré,  les 
champs,  le  crêt  étendus,  vastes.  Voir  aussi  Thé. 

Ce  mot  est  aussi  employé  aux  Grisons.  Tens,  Tais,  s.  m.  sous-entendu 
godf  aaal  (forêt).  M.  Parmentier,  dans  son  Vocabulaire  des  noms  géo- 
graphiques des  Grisons,  traduit  par  «  forêt  dont  l'exploitation  est  inter- 
dite, »  soit  forêt  à  ban.  Cela  ne  contredit  pas  notre  étymologie  :  il  est 
naturel  qu'une  forêt  en  dëfens  soit  plus  étendue  que  celle  où  Ton  peut 
faire  des  coupes  en  toute  liberté.  D'ailleurs  on  voit  que  tais  s'applique 
non  seulement  aux  forêts,  mais  aux  prés,  aux  champs,  etc.,  où  le  sens 
de  interdit  ne  saurait  s'appliquer. 

Les  Temayres  ou  Ternaires,  loc.  pâturage  de  Perret,  Valais  ; 
endroit  où  abondent  les  temei,  temé,  fr.  thymier,  sorbier  des  oi- 
seleurs ;  voir  aussi  Thoumalay. 

Tempopeyre,  torrent  à  Savièse,  Valais,  atlas  Siegfried.  Est-ce 
une  faute  pour  Temporeyve  ?  les  chartes  parlent  d'une  loc.  Tem- 
poriva  à  Savièse,  1260,  et  1274,  76,  78,  96,  M.  R.  XXIX,  XXX. 


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456  TBNADE  —  TERCIER 

On  trouve  vol.  XXX,  p.  142,  TempurinUy  sans  doute  coquille,  n 
pour  u. 

Tenade  et  Tenada,  2  loc,  gazons  élevés,  val  Ferret,  Valais  ; 
peut-être  de  la  racine  celtique  ten^  irlandais  tene^  tenedy  feu. 
Holder,  p.  1794  :  endroits  exposés  à  l'ardeur  du  soleil. 

La  Tenda(z),  pAturage  à  Salvan  et  champs  à  Ayer,  Luc  et  Do- 
renaz,  Valais  ;  subst.  verbal  de  iendere,  étendre. 

Tendronnaires,  prés  à  Ecublens,  D.  Morges,  la  Tendronière 
à  Grancj  et  Tendronney  à  Boussens,  Etagtxières  ;  prés  où  abon 
dent  les  tendrons^  un  des  noms  populaires  de  la  Bugrane  épi- 
neuse, Ononis  spinosa  (Littré,  Suppl.,  donne  tendon)  ;  tendron 
s'emploie  au  même  sens  dans  le  Berrj  et  y  dénomme  2  loc.  du 
Cher. 

La  Tène,  loc.  au  lac  de  Neuchâtel  près  Marin,  station  lacustre 
célèbre.  D'après  Desor,  du  latin  tenais  :  «  dans  le  patois  local  on 
dit  l'eau  est  tène  =  peu  profonde  ;  »  l'eau  y  avait,  avant  l'abais- 
sement des  eaux  du  Jura,  60  à  70  cm.  de  profondeur.  Le  subst. 
ténevière,  lagune,  employé  sur  les  deux  rives  du  lac,  a  la  même 
origine  :  M.  N.  XVI,  222  ;  du  v.  fr.  tenue j  mince,  ténu —  u  con- 
sonifié,  —  et  suffixe  coll.  ière. 

Les  Teppes,  pâturage  pierreux  au  Saint-Bernard,  les  Teppaz 
à  FuUy,  OUon,  les  Tepes  à  Vionnaz,  la  Tépaz,  Ormont-dessus, 
la  Têpe,  deux  pâturages  au  Lieu,  les  Tappes  à  Valeyres-sous- 
Rances  ;  les  Tiépettes,  derniers  gazons  sur  le  pâturage  de  Der- 
bon,  alpes  de  Conthey,  diminutif  des  précédents  ;  les  mêmes  que 
le  dauphinois  têpe,  coteau  gazonné,  l'italien  tepe,  tepa,  motte  de 
gazon,  espagnol,  provençal  et  portugais  tepey  gazon  ;  origine 
douteuse. 

Ter,  lac  — ,  Vallée  de  Joux  ;  dérivé  habituellement  de  lacus 
tertiuSy  troisième  lac  (ainsi  Dict.  géog.  suisse,  1788,  Bridel,  Lutz, 
1861,  Dict.  hist.  C.  Vaud,  1867).  S'appelait  au  xiv®  s.  Laytel  = 
tout  petit  lac  ;  layt-el,  dim.  de  layt^  contracté  de  layet,  petit  lac, 
d'où  par  corruption  layter,  puis  lac  Ter,  M.  R.  I,  2«  livr.,  p.  78. 

Tepcier,  ham.  de  Blonay,  Estercie,  1260,  M.  R.  XXIX,  437. 
Cette  forme  de  1 260  est  embarrassante.  Sans  cela  on  pourrait  rat- 


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TERMINE   —  TERRAILLET  457 

tacher  Tercier  à  Terciacum^  domaine  de  Tertius;  Jubaîn ville  cite 
deux  villa  Terciaco.  D'un  autre  côté  on  ne  peut  lire  es  Tercie  : 
es  =  dans  les  et  ne  s  emploie  qu'avec  des  n.  pi.  Il  faudrait  suppo- 
ser une  faute  d'orthographe  et  lire  es  Tercies,  ce  qui  signifierait 
(villas)  Tertias,  aux  fermes  de  Tertius.  D'autres  formes  anciennes 
pourraient  aider  à  résoudre  cette  difficulté. 

Termine,  Tête  de  —,  alpes  de  Saillon,  limite  de  Leytron  ; 
TermJno,  loc.  à  Mage  et  à  Chandolin  d'Anniviers;  Termine 
Rosse,  rocher  sur  Hérémencô,  limite  de  Vex  ;  du  v.  fr.  ter-- 
miney  s.  m.,  borne,  limite  ;  désig-ne  des  localités  à  la  limite  d'un 
territoire.  Bec  Terrain,  rocher  au  bout  de  l'arête  S.  du  Mont 
Fort,  Bagnes,  forme  adjective. 

Le  Terrage,  loc.  à  Montreux  ;  pâturage  de  Vaulruz,  Gruyère  ; 
V.  fr.  terrage,  territoire,  du  bas  latin  terraticum, 

Terraillet  à  Bulle,  Genève,  aux  Agettes,  Valais  ;  le  Terraillon 
à  Colombey,  les  Terraillats  à  Vionnaz,  Terraillaz  à  Vouvry, 
TerraîIIy,  loc.  à  Vulliens  ;  dérivés  de  terrail,  amas  de  terre. 
Tarreau,  terreau  a  signifié  canal,  ruisseau  :  un  petit  Russeaulx 
ou  terraulx  (à  Lutry),  i536,  délimitation  de  la  Grande  Largition, 
M.  R.  VII,  780.  11  s'emploie  encore  de  Martigny  au  Lac  pour  dé- 
signer les  levées  de  terre  qui  bordent  les  canaux  et,  par  extension, 
les  canaux  eux-mêmes  :  les  Grands  Terreaux  à  La  Bâtiaz,  le 
Grand  Terreau  à  Dorenaz  ;  le  Terraillon,  les  Terraillaz(ats)  sont 
donc  les  petits  canaux. 

Une  supplique  des  bourgeois  d'Aigle,  de  i372,  adressée  au  comte  de 
Savoie,  parle  de  <c  certains  terraax  situé  (sic)  entre  les  possessions  de 
ceux  d* Aigle  et  ceux  de  Saint-Triphon,  par  lequel  court  certaine  eau  ap- 
pelée le  Riesen,  lequel  terraux  ceux  de  SaintrTriphon  sont  tenus  de 
maintenir  )►  —  ce  qu'ils  ne  font  pas,  —  de  sorte  «  que  la  ditte  eau  appel- 
lée  le  Riesen  court  par  les  prés  des  dits  d* Aigle...  partant  qu'il  vous 
plaise...  de  mander  a  vostre  Chastellain  de  Chillion  soit  a  votre  Vicedom 
d'Aigle...  qu'ils  commandent  a  ceux  de  Saint-Triphon  a  faire  le  dit  ter- 
raux, le  maintenir  aveq  un  ou  plusieurs  ponts  et  de  conduire  la  ditte  eau 
appellée  le  Resin  par  le  dit  terraux.  »  Chartes  d'Aigle,  p.  24.  Une 
autre  de  i519  parle  du  Terraax  appelé  de  la  Teylaz  près  Chessel. 

Le  Risen  ou  Resin,  Resin,  1734  est  appelé  le  Resent  dans  la  carte 
Rovéréa  vers  1750  qui  désigne  ainsi  un  ruisseau  formé  par  la  réunion 


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458  TERRAULAZ  —  TEULE 

du  ruisseau  de  Chalex  et  d*un  autre  venant  du  territoire  d'Ollon  pour 
aller  se  jeter  dans  le  Rhône  à  travers  les  marais  du  DuziUet.  Les  canaux 
creuses  au  xix«  s.  ont  changé  toute  la  topographie  :  il  n'en  reste  plus 
qu'un  lieu-dit  aa  Resent  (pr.  in).  Ce  nom  de  Risent,  parent  de  reuse 
dont  il  semble  un  diminutif,  se  retrouve  dans  des  chartes  des  Ormonts 
qui  citent  une  source,  €/oniem  Risens  i318,  /ons  Risen  1404  marquant 
un  point  de  la  limite  entre  Leysin  et  les  Ormonts.  Les  plans  cadastraux 
n'ont  pas  conservé  ce  nom. 

Terraulaz,  la  — ,  deux  pâturages  d'Albeuve,  Theraulaz^  atlas 
Siegfried  ;  en  la  Terraulaz,  ham.  de  La  Roche,  Gruyère  ;  sous 
leur  forme  actuelle,  de  terre  et  suffixe  dim.  ola^  soit  petite  terre, 
petit  domaine.  Le  dernier  est  lorigine  du  n.  de  famille  fribour- 
geois  Theraulaz  :  Petrus  de  la  TiroulaZy  i3o8,  P.  de  la  Teroula, 
i438,  Hansa  de  la  TiroulaZy  i5i8,  Michel  Tiroulaz,  i54i,  Peter 
Theroulaz,  i586,  Michel  Theraula  de  la  Theraula,  1694.  Zim- 
merli,  II,  12g.  Les  anciennes  formes  montrent  que  les  terminai- 
sons aula,  aulaz,  ou  la,  oulaz  ne  sont  que  des  variantes  du  même 
suffixe  ola.  Quant  à  Vt  unique,  au  i  et  au  th,  qui  pourraient  faire 
hésiter  à  dériver  de  terre,  il  n  y  a  qu'à  comparer  pour  le  r  et  le  î 
avec  Pîpaz,  p.  346,  Pirules,  Pyroule^  p.  34 1,  de  pierre,  et  pour 
le  th  avec  de  nombreux  mots  où  Th  est  parasite. 

Teppîtet,  quartier  de  Montreux,  Taritet,  Lutz,  1861,  sur  les 
apports  de  terrain  de  la  grève  ;  diminutif  irrégulier  du  v.  fr.  ter- 
ris  y  terrain. 

Terroche,  alpe  de  Gruyère  ;  de  terre  et  suff.  augm.  oche. 

Tertre,  ou  au  plur.  Tertres,  plus.  loc.  à  la  Côte,  Vaud  et  Neu- 
châtel  :  Bôle,  Auvernier,  Epagny,  Marin  ;  l'un  d'eux,  Terto^ 
Tente,  1270,  1280  dans  Matile;  un  autre  à  Neuchâtel,  Tertoz, 
1374  ;  du  latin  termitem  ;  d'après  Ducange,  de  l'armoricain  tertr^ 
même  sens. 

Tétzés,  Crêt  des  — ,  forêt  à  Tour  de  Trème,  Gruyère  ;  forme 
patoise  de  tèche,  voir  ce  mot. 

Teule,  la  Barma  — ,  au  Muveran  =  la  barme  à  TheulaZy 
l'abri,  sous  le  roc,  du  nommé  Theulaz,  qui  s'y  réfugiait  ou  qui 
possédait  le  fauchage  voisin.  Theulaz,  nom  de  famille  bourgeoise 
de  Bex  (note  de  M.  Isabel). 


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TEURRE  —  THERMON  459 

Le  Teoppe  (Theure  ou  Theurre),  2  ham.  de  Saignelégier, 
Theureux,  ham.  de  Soubej,  Theurillatte,  colline  et  maison  aux 
Breuleux,  Teurillon  à  Bure,  les  4  Jura  bernois  ;  les  Theux,  3 
crèts  arrondis  voisins  à  Pâquier,  Nenchàtel  ;  Teureaux,  loc.  à 
BeXf  Tore,  colline  arrondie  sur  Pleigne,  D.  Delémont,  en  Taure 
à  Reclère,  le  Taure,  colline  arrondie  à  Saint-Ursanne  ;  auTuré, 
loc.  à  Conthey  ;  dans  le  Berry  tare,  dim.  tureauy  en  provençal 
ton,  éminence;  dérivés  divers  et  diminutifs,  permutation  o-eu-u, 
du  latin  torus,  tore,  au  sens  de  localité  élevée,  crêt  arrondi  ;  pour- 
rait aussi  se  rattacher  au  celtique  :  gaélique  torr,  monticule, 
éminence,  irlandais  ton  ou  thon. 

A  la  Thanna,  ham.  de  Zénauva,  D.  Sarine,  voir  Tanna. 

Thau  ou  Tau,  bois  à  Ghillon,  loc.  à  Vernex-Montreux,  m.  à 
Blonay  ;  de  thau  ou  tau,  nom  patois  du  houx. 

Thé  à  Roche-d'Or,  Eclépens  et  4  autres  loc.  Frib.  ;  au  They, 
bois  et  loc.  à  Puidoux,  Veytaux,  Corbeyrier,  Morgins^  Semsales  ; 
les  Theys  et  au  Thay,  Ormonts  ;  la  Joux  des  Theils,  forêt  à  01- 
Ion,  Grandty,  ham.  de  chalets,  Val  d'Illiez,  le  Té  à  Dorenaz  ;  du 
patois  té,  ty  et  du  v.  fr.  teil,  latin  tilia,  tilleul.  Voir  cependant 
Tels,  car  pour  certaines  formes  il  est  difficile  de  décider  entre  les 
racines  tels  et  teiL 

Theilaz,  voir  Talent. 

Théodoncourt,  ham.  de  Chevenez,  D.  Porrentruy  =  cour  de 
Tkiodo,  TheodOj  n.  pr.  g-ermain,  de  la  racine  gothique  thluda, 
nation,  famille.  Fôrstm.,  p.  1169. 

Theraulaz^  3  pâturages  sur  Montbovon  ;  probablement  du  nom 
de  famille  Theraulaz,  voir  Terraulaz. 

Thermen,  D.  Brig'ue,  fausse  orth.  pour  Termen^  —  comme 
Bridel  l'écrivait  en  1820,  —  Terman,  i233,  1267,  1290,  nom 
d'origine  romane  ;  non  point  de  thermes,  mais  du  fr.  terme, 
limite,  il  est  à  l'extrémité  du  territoire  de  Brigue  auquel  il  se  rat- 
tachait autrefois.  A  la  même  racine  se  rattache  Terminun,  Ter- 
minons xui^  s.,  etc.,  du  V.  fr.  termine,  que  M.  Gremaud,  M,  R. 
XXIX,  p.  697,  attribue  à  Termen,  mais  qui  désignent  Visperter- 
minen,  aujourd'hui  Vbperterbinen. 


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460  THET  —  THOUMALAY 

Au  Tliet,  ham.  d'étables  sur  Finhaut,  Valais,  Tey,  atlas  Sieg- 
fried ;  de  tecturriy  Berry  tet^  étable. 

Thévenon,  Lutz,  ou  Tévenon,  carte  top.  vaud.^  chalet  et  mont 
sur  Mauborget,  D.  Grandson.  M.  Isabel  nous  signale  la  famille 
ThévenaZy  bourgeoise  de  Bullet  ;  c'est  là  l'origine  probable,  le 
chalet  du  «  petit  Thévenaz.  » 

They,  voir  Teis. 

Thiole,  voir  Talent. 

Thierrens,  D.  Moudon,  Tierens  vers  ii5o,  Tyerens  et  Thye- 
renSy  ii54,  Cart.  Month.,  Tyerrens  et  TierrenSy  1228,  Tier^ 
reins,  1288,  M.  R.  VI,  17,  661  =  chez  les  descendants  de  Théo- 
dariy  n.  pr.  germain,  de  thiuda,  famille,  et  hari,  guerrier. 

Le  Thieu,  Champ  de  Thieu  à  Evionnaz,  champ  de  Queue,  de 
QueuXy  1786,  de  Thiaux,  1760;  autres  formes  du  patois  Kieu, 
Keu  =  col,  voir  Cœur. 

La  Thiole,  pâturage  sur  Lignerolle,  Thyollaz,  loc.  à  Salins^ 
Valais  =  patois  thiole  ou  tiole,  tuile,  du  latin  tegula,  au  fig. 
pour  petite  plaine,  petit  plateau,  figure  analogue  à  celles  de  Tavis^ 
de  Planche,  etc. 

Thîoleypes,  voir  Tioleyre. 

Au  Thomassey  ou  les  Thomassays,  ham.  d'Ormont-dessus, 
en  la  Thomassière,  1608  ;  du  n.  pr.  Thomas,  famille  qui  y  exis- 
tait en  i4o2  (renseignement  donné  par  M.  Isabel.) 

Thonex,  C.  de  Genève,  Thonnay,  1208,  Tonnay,  1226,  Tho^ 
nay,  1280,  Thongnay,  xiv»  s.,  M.  G.  IV,  i5,  Vil,  294,  XVIIl, 
129,  XXI,  124,  Thonney,  i4i8,  etc.  D'un  dérivé  en  acum  d'un 
cognomen  gallo-romain.  D'après  Gatschet,  autre  forme  du  bas 
latin  teloneum,  péage,  fr.  tonlieu,  difficile  à  admettre,  le  1  ne  pa- 
raissant nulle  part. 

Thoumalay  (ou  Toumalay),  pâturage  de  l'Etivaz,  Pays-d'En- 
haut,  Tymalé,  1276  ;  Tomeley,  chalets  et  forêt  près  de  la  For* 
claz,  Ormonts,  Themaley,  1489;  le  Temeley  ou  Tumelay,  loc. 
à  Salvan,  au  Temelley  à  Troistorrents  ;  le  Tumelet,  loc.,  alpes 
de  Liddes,  Valais  ;  dérivés  de  themala,  s.  f.,  ou  thema,  s.  m.,  fr. 


K*'- 


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THYOU  —  TILLE  461 

thymier,  ou  sorbier  des  oiseleurs,  et  suffixe  collectif  ey  =  pâtu- 
rag'e  où  le  thymier  abonde. 

Thyon,  pâturage  et  sommet  à  Vex,  Valais,  Tyons,  1260, 
Tyon,  1269,  ThionSy  i34o,  Tion,  Lutz,  probablement  d'origine 
celtique;  rappelle  le  nom  de  Teone,  aujourd'hui  Thiant,  dép. 
Nord,  cité  par  Holder,  1791,  sans  étymologie. 

Tîepdoz,  le,  au  — ,  i5  loc.  Vaud  et  7  Fribourg.;  variantes  :  le 
Terdoz,  Croy  et  Provence,  Vaud,  et  Gletterens,  Villargiroud, 
Frib.  ;  au  Terdeaux  à  Vuffiens-la-ville  (orth.  d'arpenteur),  le 
Tiedoz  à  Chandolin,  Valais,  et  à  Eclagnens,  Vaud,  Tierdzoz  à 
Eclépens  et  Villariaz,  Tierzou  à  Praz,  D.  Sarine  ;  Trîdoz  à  Saint- 
Martin  d'Hérens  ;  formes  primitives  :  ou  Terdo  à  Ecuvillens,  xn® 
s.,  Theyrdo  à  Sion,  i3oo,  Treydo  à  Hérémence,  i34i,  loz  Trie- 
doZj  1376,  ou  Tierdo,  i4o8,  à  La  Roche,  los  Thierdos,  i479,  ^ 
Praroman.  Les  formes  les  plus  anciennes  montrent  que  la  diph- 
tongue est  postérieure.  C'était  jadis  un  n.  commun  ;  «  un  tierdoz 
en  Race  Martin  »  à  Autigny,  i44i>  le  Bionterdey  nom  en  i4i3 
de  la  Petite  Ronde,  fermes  aux  Verrières  ;  d'après  le  Dict.  géog. 
suisse  d'Attinger  =  le  Riond  Terde.  Probablement  substantif  ver- 
bal de  l'infinitif  v.  fr.  tendre  ou  tierdre,  du  latin  tergere,  pro- 
prement essuyer,  puis  purifier,  nettoyer  en  essuyant,  qui  a  pris 
ici  le  sens  de  nettoyer  d'une  manière  quelconque,  terrains  net^ 
toyés,  débarrassés  de  broussailles,  de  tout  ce  qui  les  rendait  im- 
propres à  l'agriculture,  le  patois  dit  par  métathèse  tredre,  tirer 
dehors,  arracher.  Terdoz  correspond  donc  à  peu  près  à  Essert. 

Tiers,  ham.  de  chalets  en  face  de  Champéry,  la  Tierce  et  dim. 
Tlercette,  champs  à  Vionnaz,  es  Tierces,  champs  à  Vérossaz, 
Valais  ;  les  Tercets,  à  Villars-sous-Mont,  dimin.  ;  part,  passé  du 
verbe  v.  fr.  tierdre,  nettoyer,  au  sens  de  défricher,  (prés)  tiers, 
(terres)  tierces  ;  voir  le  mot  précédent. 

Tieadray,  loc.  à  Bagnes  =  Cœudray  ;  permutation  k-t  et  diph- 
tongaison eu-ieu,  lieu  où  abondent  les  noisetiers. 

La  Tille,  torrent  de  — ,  à  Troistorrents,  Valais  ;  loc.  à  Fey, 
Vaud  ;  les,  aux  Tilles  à  Rennaz,  Provence,  Péry  ;  de  tille j  s.  f. 
du  latin  tilia  =  tilleul.  Les  dictionnaires,  même  celui  de  Gode- 

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462  TINE  —  TIOLEYRES 

froy  (Dict.  du  vieux  français)^  ignorent  le  mot  tille  =  tilleul.  Go- 
defroj  donne  tille^  bois  de  tilleul,  la  matière  ligneuse.  Il  est  em- 
ployé chez  nous  au  sens  d'arbre  et  nous  trouvons  dans  Kuenlin, 
Dict.  géog.  Frib.  I,  p.  3oo,  «  le  Tilleul  (de  Morat,  à  Fribourg), 
vulgairement  la  Tille.  »  Tille  a  de  nombreux  dérivés,  Tilly,  ^-ey, 
— ay,  — ex,  — iez,  — îex,  Teilly,  Teley,  Teliay,  de  tilietum^ 
bois  de  tilleuls  ;  Tillots,  Tillets,  Tillats  (Jura),  HUettes,  Tellié- 
tax,  Berolle,  diminutifs  ;  Tellyres  à  Iserables,  Tileriaz  à  Eclè- 
peus,  Tilleries  à  Ëpendes,  Tillery  à  TAbergement  ;  de  tiliaria^ 
tilleraie. 

Peut-être  certains  Tilly{ — ^ay — cy)  pourraientr4l8  être  d'aociens  TU* 
Uavnm^  propriété  d'un  Tillius,  gentilice  assez  fréquent  Holder  en  cite 
36  (villages)  en  France.  Nous  n'en  avons  pas  reconnu  jusqu'ici  dans  le 
pays  roraaad. 

La  Ttne,  ham.  de  Rossinières,  la  Tïna,  TinaZy  1266,  Zeerl.  I, 
la  Tynuy  1294,  M.  R.  XXII,  44i,  Tinaz^  xv«  s.  ;  de  tiney  cuve, 
à  cause  de  sa  position  dans  un  bassin  arrondi  ;  à  côté  est  le  ham. 
de  Cuves  ;  de  même  un  ham.  d'Ormont-dessous  sur  la  Grande- 
Eau  ;  la  Tine  de  Conflens  (confluent),  profond  bassin  au  confluent 
de  la  Venoge  et  du  Veyron  ;  la  Tinaz,  torrent,  alpes  d'Ardon  ;  les 
Tines,  ravin  du  Boiron  de  Nyon  ;  la  Tinière,  torrent  à  Ville- 
neuve, T(/neres,  ii5o  {Tineries  dans  Cibrario,  I,  p.  62),  Tigne- 
rîQy  laSf),  M.  R.  XII,  5,  68,  Tigneriz,  1276,  Tignieria,  i4o2  ; 
même  racine  tine,  avec  le  collectif  ière  :  rivière  formant  de  nom- 
breuses tîues. 

Tînterjn,  D.  Singine,  Frib.,  ail.  Tentlingen,  i434>  Rec.  dipl. 
Vin,  Tentlichen,  i449»  Arch.  Fr.  V,  428,  28,  Tentenens  vers 
1200,  Dooat.  Haut.,  1824,  M.  R.  XXII,  Tenterens,  i445.  Tente-- 
rin^  1861,  Lutz,  permutation  1-n-r  =  chez  les  descendants  de 
DandiU  Dindil,  n.  pr.  germain. 

Tioleyre-aire  ou  Thioleyre,  Tiollire,  etc.,  nombreuses  loca- 
lité, hameaux  et  une  commune  vaudoise  :  les  Thioleyres,  D. 
OroD,  Thiolere,  1267,  M.  R.  XII  =  tuilerie  ;  du  patois  tiole  ou 
thiole^  V.  f.  tieule^  tuile,  du  latin  tegula  et  suffixe  patois  eyre, 
(Studer  fait  de  Thioleyre  un  dérivé  de  Thièle,  rivière)  ;  la  Tîole- 


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TISSINIYA  —  TOLEURE  468 

rette  à  Bevaix,  loc.,  emplacement  d'une  ancienne  tuilerie,  dimi- 
nutif. 

Ti8siiiiva(z),  3  pâturage  au  N.  et  2  au  S.  de  Gharmej, 
Gruyère,  Trissinivay  11 46»  dans  Matile,  I,  10,  Tissinia^  même 
acte,  Hidber,  II,  fautes  d'impression?  Le  P.  Deilion  rapporte  ce 
nom  de  Tissiniva  à  Zenauva  :  erreur  nmnifeste. 

Les  Toches,  loc.  à  Saint^Georg^s,  m.  à  Tlsle  ;  les  Toehettes, 
diminutif  ;  n.  commun  v.  fr.  toche,  s.  f.,  bouquet  de  bois  ;  à  la 
Côte,  Vaud  =  parcelle  de  forêt  vendue  aux  enchères,  que  l'acqué- 
reur est  charge  d'exploiter,  ou  de  terrain  communal  qu'on  reçoit 
en  loyer  ou  gratuitement,  pour  la  mettre  en  culture. 

La  Tofa,  petit  ham.  de  Dorenaz,  Valais  ;  probablement  le  même 
que  le  précédent  =  tochey  bouquet  de  bois,  avec  permutation  cA- 
y*,  usitée  dans  la  localité  :  tout  près  OufiFettes  pour  Onchettes,  Sa- 
lanfe  pour  Salanche. 

Toffeype,  ham.  à  Corpataux,  Treyvaux,  Hauteville,  Toveyre 
(Tho),  8  loc.  Vaud  ;  Touvière,  3  loc.  Genève  ;  les  Tovayrîers, 
collectif  à  Vionnaz  ;  TofÛère,  Convers  et  Brenets,  Jura  =  tufière, 
carrière  de  tuf,  du  latin  topharia,  de  tophus,  tuf,  de  l'osque  to- 
fus  d'après  Kôrting.  Le  Tové(ex),  torrent  des  Ëvouettes,  Tovex  à 
Leysin,  Monthey,  Sierre,  Thoveriaj  1376,  et  Ormont,  Thoveria^ 
i33a  ;  un  Tove$  à  Sion,  1260,  un  Jo  dol  Toves  à  Saxon,  1267  ; 
Thovex(ey)  à  Lens,  Corbeyrier,  Blonay,  Toffé  à  Lessoc  ;  de  tofe- 
tuniy  même  ori)|pne.  Tovassières  (et  Tovachîre),  5  ou  6  loc.  Va- 
lais ;  Tovassire  à  OUon,  Tovasson  à  Port- Valais  ;  même  racine 
avec  le  suffixe  dépréciatif  asse^  localités  où  se  trouve  du  mauvais 
tuf,  de  la  corg-neule,  roche  qui  ressemble  au  tuf  sans  en  avoir  les 
qualités. 

Corbeyrier  a  une  famille  Duthovez,  dou  Thovex,  1402,  faussement  lu 
dou  Thonex  dans  M.  R.,  2e  S.,  II,  129. 

Les  Toises,  plus.  loc.  ;  du  bas  latin  tesa^  teisa  dans  Ducange, 
du  participe  fém.  tensa^  de  tendere,  pris  substantivement  ;  voir 
Teise. 

Le  Toleure,  affluent  de  l'Aubonne,  Tolère ^  1^97. 


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464  TOLLAZ    —   TOMBEY 

La  ToUaz  à  Estavanens,  en  Thola  au  Châtelard,  Frib.,  les 
Toules  à  Bourgf-Saint-Pierre,  Rougemont,  Saint-Légier  et  3  loc 
Frib.y  la  Thoulaz,  prés  à  Saxon,  Toulaz  aux  Agettes  et  à  Mage  ; 
sommet  aplati  sur  Liddes^  prés  à  Vemayaz,  m.  à  Bulle  ;  les 
Tholes,  Jorat  de  Lausanne,  chalet  des  7 oies,  14769  aujourd'hui 
Chalet  de  la  Ville  ;  les  Thoules  à  Moudon,  la  Tola,  crêt  aplati  à 
Thîerrens,  es  Taules  à  Remaufens,  la  Bella  Tola,  sonunet  d'An- 
niviers,  et  les  diminutifs  ToUettaz  à  Enney,  Frib.,  Toulette  à 
Salins,  Valais,  Toulin  à  Saxon  et  peut-être  les  collectifs  Toulière, 
ham.  de  Charmoille,  et  Toulayes,  écart  de  Corsier,  Vevey  ;  du 
latin  tabula,  d'où  les  mots  patois  taula  et  fr.  tôle  ;  es  Tola  à 
Prez,  xn«  s.,  tolam  de  Gyrundaz,  1876,  plateau  de  Géronde,  Va- 
lais, toula  dans  Bridel  =  planche  de  jardin  ;  a  été  employé  au 
moyen  âge  pour  désigner  les  terrasses  de  vignes  appelées  aujour- 
d'hui raisses  de  Vevey  à  Bex.  «  Ricardus  possidet  tolam  vinee  en 
Pois,  »  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  36i.  En  Taulan,  loc.  sur  Mon- 
treux,  Taulard,  m.  à  Romanel-Lausanne,  les  Toulards,  alpe 
d'Anzeinde  à  Bex,  même  famille. 

Tolléron,  Canal  — ,  grand  canal  d'assèchement  de  la  vallée  du 
Rhône,  collecteur  des  eaux  de  marais  entre  Saxon  et  FuUy  ;  du  v. 
fr.  tollir,  toloir,  du  latin  tollere,  enlever,  supprimer. 

Tolochenaz,  D.  Morges,  Tolochina,  10  fois  de  56i  à  i453, 
Tolochene,  698,  Tolochino,  1178,  M.  R.  Vil,  21,  Tolozzina, 
i22i,M.  R.  VI,  293,  Tholochinaz,  i3i3.  Gatschet  le  tire  de 
teleonaffium,  dérivé  de  toloneum,  nom  d'une  sorte  d'impôt,  de 
péage  ;  c'aurait  été  le  lieu  où  l'on  percevait  le  péage  des  marchan- 
dises arrivant  par  le  lac,  mais  ni  la  forme  du  mot  ni  la  position 
de  la  localité  ne  se  prêtent  à  cette  étymologie. 

Le  Toloveau,  ham.  de  Puidoux,  Lavaux,  Tolonval,  121 5,  M. 
R.  I,  2«  livr.,  148  ;  cette  forme  montre  qu'il  faudrait  écrire  To* 
lo(n)vaux  ;  probablement  nom  composé,  vallée  de  Tollo,  n.  pr. 
germain.  Fôrstm.,  p.  1202. 

Tombey,  ham.  à  Grône,  Valais  et  loc.,  à  Ollon,  Moîry,  Féchy, 
Echandens  ;  Tombay  à  Yens,  Chardonnc,  Romand  ;  Tombex, 
ham.  à  Neyruz  et  5  autres  loc.  Fribourg  ;  Tombé(ex)  à  Cham- 


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TOMMAZ  —  TORGLENS  465 

pagne  et  Corcelles,  D.  Grandson  ;  les  Tombettes  à  Aigle  ;  Tom- 
bet  à  Auvernîer,  Tombey^  1280,  Tomba,  m.  à  Thierrens,  /«m- 
bay  à  Neuchâtel,  1874;  un  Tumbai^  iai8,  ou  Tombei^  laSs, 
lo  Tomboiey  laSS,  près  Joulens,  Morges,  M.  R.  VI,  692,  66a  ; 
un  Tombey  à  Chalez,  Valais,  1271  ;  probablement  partout  em- 
placement d'anciens  cimetières  helvéto-burgondes  (Verschiez)  ou 
burgondes,  Féchj,  Champagne  et  Corcelles;  du  latin  tumba, 
tombe. 

Tonunaz,  loc.  à  Nendaz,  Valais,  Tommes,  chalet  à  TEtivaz. 
Probablement  le  romand  tomme,  employé  au  sens  d'éminence  ar- 
rondie. Le  romanche  emploie  également  iomma  pour  désigner 
une  colline  arrondie,  ainsi  Tom,  Toma,  monticules  arrondis  près 
Ems,  Grisons,  et  Tomma  à  Flums,  Saint-Gall. 

Tor,  loc.  à  Vercorin,  Sastor,  Sutor,  Sus  Tor  (sus,  au-dessus), 
loc.  près  Vex,  Tops,  mayens  à  Iserable,  Som  Top  (som  =  au 
sommet  de),  au-dessus  de  la  localité  précédente  ;  la  Gpand  Toz, 
saillie  rocheuse  près  du  col  de  Cheville  ;  du  v.  fr.  tor^  tour. 

La  Topche,  ham.  de  Vaulion  ;  ham.  de  Vallorbe  au  Saut  du 
Day  ;  m.  à  Vaulruz,  Gor  de  la  Topche  à  Fribourg  ;  parent  du  n. 
c.  torche  ?  Nous  penchons  plutôt  à  le  rattacher  à  Tourche  et  à 
Trache^  voir  ce  mot. 

Topbesse,  Pointes  de  — ,  sommité  à  a  pointes  sur  Fionnay, 
vallée  de  Bagnes  ;  de  tor^  tour,  et  besse^  jumelle  =  tours  ju- 
melles. 

Topclens,  loc.  au-dessous  de  Montricher,  emplacement  d'un 
ancien  village  dès  longtemps  ruiné,  Turquens  en  11 3g  d'après  le 
Dict.  de  Lutz,  TorclenSy  paroisse  en  1228,  M.  R.  VI  ;  les  plans 
de  1706  désignent  un  terrain  «ancien  cimetière  de  Torclens  »  ;  les 
terres  voisines  s'appellent  aujourd'hui  en  Tpoelens.  Nom  dérivé 
d'un  n.  pr.  germain.  Les  graphies  de  i  i3g  et  de  1228  viennent  de 
deux  formes  différentes.  Turquens  ==  chez  les  descendants  de 
TurichOy  qu'on  peut  déduire  de  la  forme  latinisée  Turicus 
donnée  par  Jornandès,  v*'  siècle.  Torclens  vient  d'un  diminutif 
*Torichilo  du  même  nom,  dérivé  de  Toro,  Turo,  Thuro. 
Fôrstm.,  p.  1 200-1 206. 

M.  D.  SBC.  SÂRIB,  TOUE  VU  30 

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466  TORINS    —  TORTIN 

Torins,  ham.  d'Omiont-dessus  ;  Thorins  ou  Torrins,  ham. 
de  MarsenSy  Fribourg  ;  Thorin,  ham.  de  Praroman  ;  Turin  ou 
Thurin,  ham.  de  Salins  près  Sion,  TorinSy  laôo,  Tourins  entre 
ia45  ei  1276,  Thourins,  1278,  Thuryn,  1876,  Thourin,  i4i4, 
Thurins^  i^aA  =  chez  les  descendants  de  TorOy  n.  pr.  germain. 
Fdrstm.i  p.  1202.  Faut-il  j  joindre  Torens,  loc,  à  Bremblens? 

La,  les  Tormaz,  loc.  à  Troistorrents,  Monthey,  es  Tormes, 
1696,  Bex,  Gryon,  Ollon,  Aig-le,  Tormaz,  1426  ;  les  Termes  à 
ITltîvaz,  les  Thermes  à  Chessel  ;  peut-être  de  turmay  italien  = 
troupeau,  voir  Turme  ;  endroit  où  paissent  les  troupeaux. 

La  Topneresse,  rivière,  affl.  de  la  Sarine,  Pajs-d'Enhaut  ; 
Tornayre,  loc.  à  Fullj,  de  tourner,  et  suffixes  adjectifs  eresse, 
ayre  ^  îérc,  tournière. 

Tornetia?.,  sommet  aux  Ormonts,  rocher  sur  Vionnaz  et  à 
GrandviHard  ;  dim.  de  tour. 

Terny,  D.  Glane,  Fribourg",  TaurniajOy  766,  TaurniacOy 
gSo,  Hidber,  I,  220  (Taurmaco  par  fausse  lecture),  Tornei,  1142, 
Tornie,  1224,  1228,  M.  R.  XII  et  VI,  Torniey  lo  Pitity  1248, 
Tornye^  i3ao,  Tornier,  1668,  v.  der  Weid,  etc.;  autre,  ham. 
de  Liddes,  Valais  ;  de  (fundum)  Tauriniacurriy  domaine  d'un 
Taarimas,  i^^entilice  romain.  Holder,  p.  1892,  le  rattache  à  Tor- 
rtiacum,  de  Turnius,  mais  les  formes  primitives  montrent  une 
autre  ori)^ine. 

Terrembey(bé,  bec),  pâturage  au  fond  de  la  vallée  de  Bagnes, 
Valais  ;  serait-ce  un  nom  formé  par  pléonasme  de  torrent  et  bej, 
bach,  ruisseau? 

Torry,  ham.  à  Fribourg  et  Granges-Paccot,  Thorely  i3oo, 
i32a^  Torely  i^3i  ;  d'après  ces  formes  =  v.  fr.  torel,  petite  tour, 
au  fig,  pour  éminence  arrondie.  Torry  est  aussi  le  nom  de  5  pâtu- 
rages à  Cerniat,  Gruyère  ;  il  y  a  encore  le  Nant  du  Torry  à  Myes, 
D.  Nyon  ;  même  racine  ?  voir  aussi  Teurre. 

Torlin  (ou  Tortain),  grand  pâturage,  vallée  de  Nendaz,  Valais, 
Torter/nsy  1 270  ;  Lœx  Tertay  aux  Diablerets  ;  de  la  famille  du 
V.  fr.  torty  détour  ;  Talpe  de  Tortin  est  dans  un  vallon  latéral,  à 
rentrée  tortueuse. 


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TOT  —  TOURNILLE  467 

Au  Toi,  prés  sur  une  croupe  à  Vionoaz,  Valais  ;  les  prés  du 
Tout,  1775,  du  Tbttr,  1776,  au  Tord,  1728  ;  de  tour^  s.  m.,  en- 
droit où  Ton  tourne  la  croupe  du  mont. 

Touille^  En  la  — ,  loc.  à  Féchy,  la  Toille  à  Ghandolin  et  Ayer, 
la  Tueille  (ou  Tuille)  à  Vex  et  Hérémence  ;  en  ToUion  à  Arnex- 
Orbe,  diminutif  ;  subst.  verbal  du  verbe  v.  fr.  tooillery  touiller, 
salivy  souiller,  patois  toulhi  ;  à  Grenève,  touillon,  personne  re- 
poussante par  sa  saleté  ;  les  Etouyères,  loc.  à  OUon  où  arrivent 
les  ruisselets  boueux  de  Panex  et  de  Gonfrène,  soudure  de  l'article 
pour  es  Touyères.  M.  Isabel  nous  signale  l'Eau  des  Touilles, 
ruisseau  au  Genis  employé  à  irrig'uer  les  prés. 

TourbilloD,  colline  escarpée  à  Sion,  Turbillionj  1268,  1287, 
TurbilloTiy  1276,  1287  (c'est  aussi  le  nom  de  prés  à  Ayer,  Anni- 
viers).  Gatschet  le  dérive  de  derbi,  pin,  et  lô,  forêt,  soit  forêt  de 
pins.  Mais  i®  derbi  a  gardé  sa  forme  primitive,  voir  Darbelaz  ;  et 
2®  cette  colline  qui  montre  le  roc  partout  n'a  jamais  pu  être  cou- 
verte d'une  forêt  de  pins  :  étymologie  impossible.  Turbillon  nous 
parait  un  diminutif  de  turbil,  du  latin  turbiculum,  dim.  de  turbo, 
toupie,  cône,  au  fig*.  colline  plus  ou  moins  conique  ;  tel  paratt 
Tourbillon  vu  de  la  Planta  à  Sion  ;  le  Berry  a  aussi  turbéy  colline, 
même  origine. 

La  Tourme  de  Bouque,  en  valdôtain  la  Trouma  des  Boucs, 
sommet  isolé,  au  S.  du  glacier  d'Otemma,  vers  la  frontière  ita- 
lienne ;  de  l'italien  turma,  s.  f. ,  escadron,  troupeau  :  endroit  où 
se  trouvaient  jadis  des  tourmes,  des  troupeaux  de  bouques,  soit 
de  bouquetins. 

Toumay,  ham.  et  chAteau  à  Pregny,  Genève  ;  comme  4  Tour- 
nay  de  France,  de  Turnacum  (praedium),  domaine  d'un  Turnus, 
cognomen  (surnom)  romain. 

La  Tourne,  col  du  Jura  neuchâtelois  ;  subst.  verbal  de  tourner. 
Es  Tomelles  à  Ghéserex,  D.  Nyon,  parait  en  être  un  diminutif. 

Toumelon  blanc,  sonmiet  neigeux,  vallée  de  Bagnes  ;  dim.  de 
tournelle,  petite  tour. 

Tournille,  rocher  en  forme  de  tour  sur  Verbier  de  Bagnes  ; 
syn.  de  tournelle. 


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468  TOURTEMÀ6NB  —  TRABLAZ 

Tourtemagne,  Valais,  CurtmannoniSy  io5o,  M.  R.  XVIII, 
337.  Cette  localité  indéterminée  du  Haut  Valais  nous  paraît  être 
la  môme  que  Thortemanei,  1210,  Tortemaigny ^  i245  et  1276, 
Togmagny,  1260,  Comagniy  1260,  Tomagny,  1267,  Tortema" 
gny,  cinq  fois  1 322-1 357,  Toriomanie^  1378,  Turtemagny  et 
Tartimagnia^  i4a4,  Turtamagna^  i449>  etc.  Furrer  l'explique 
par  tour  des  Téméniens,  Turris  temenica,  nom  supposé  que  nous 
n'avons  rencontré  nulle  part,  étymologie  fantaisiste  qu'on  voit  re- 
paraître encore^  par  exemple  Guide  du  Valais  de  J.  Monod.  Hol- 
der  cite,  article  Lemannus,  un  mot  Lemenicnm  (Temenicum)  et  à 
Temenius  il  renvoie  à  Lemannus.  Temenicus  serait  donc  une 
fausse  leçon  de  Lemenicus.  Pour  Bridel,  Lutz  =  turris  magna, 
grande  tour  ;  mais  aucune  forme  ancienne  ne  présente  un  rapport 
quelconque  avec  cette  étymologie.  Pour  Gatschet  et  Studer  =  la 
tour  des  maignies,  «  turris  de  maneriis,  »  la  tour  des  maisons. 
Pour  nous,  d'après  la  forme  de  io5o  =  court,  ferme  de  Manno, 
n.  pr.  germain  fort  répandu  ;  nn  est  devenu  gn  au  xni«  s.,  peut- 
être  sous  l'influence  d'une  confusion  entre  les  noms  Mann  et 
Magn,  souvent  employés  l'un  pour  l'autre,  voir  Mannens  ;  la  per- 
mutation c-t  est  connue  en  Valais,  paquier,  patier,  et  dans  le  fran- 
çais tabac,  — tière.  On  peut  objecter  que  nous  n'expliquons  pas  le 
maintien  du  t  final  de  Court  qui  devrait  disparaître  devant  une  con- 
sonne. Nous  répondons  qu'il  est  tombé  dans  trois  des  formes  ci-des- 
sus ;  il  paraît  et  disparaît  pour  se  maintenir  définitivement  depuis 
1276.  Cela  peut  s'expliquer  par  une  confusion  avec  un  autre  nom 
germain  commençant  par  a,  comme  Amano,  très  ressemblant 
avec  Manno. 

Touze,  Touzo,  loc.  à  Conthey,  aujourd'hui  vignes;  dérivé 
probablement  de  tonsus,  tondu,  ras,  (bois)  taillé  ;  il  y  a  un  verbe 
V.  fr.  tousery  tondre,  tailler. 

Le  Trabandan,  m.  à  Lausanne.  D'après  le  Dict.  hist.  vaud., 
de  ira  à  Bandan,  le  pressoir  à  Bandan,  n.  pr.  D'aprèà  M.  B. 
Dumur  (comm.  verbale),  ce  serait  plutôt  le  Tru  à  Bender. 

La  Trablaz,  pâturage,  Ormont-dessous  ;  plaine  de  Vouvry,  la 
Table  y  plan  de  1722  ;  la  Trable,  vignes  à  Conthey  ;  la  Trablei- 


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TRACOUETS  —  TRAMBLAN  469 

taz,  pâturage  à  Morcles,  dim.  ;  du  patois  trablle,  table^  avec 
épenthèse  d'un  r. 

Les  Traoouets,  alpes  de  Nendaz,  Traçai,  pâturage  sur  Verco- 
rin,  D.  Sierre,  Tracuiez,  1264,  Tracoil^  1807;  Tracuît,  pâtu- 
rage sur  Ayer,  D.  Sierre,  Tracuyz,  i3o5  ;  on  dit  aussi  Cracuit^ 
permut.  t-c.  Si  nous  rapprochons  ces  noms  de  Quaj,  pron.  Couaî 
ou  Coui,  voir  p.  371,  haie,  barrière,  nous  pensons  qu'on  peut  les 
considérer  comme  formés  de  ce  mot  Quaj  et  du  préfixe  tra,  latin 
trans,  au  delà,  soit  pâturage  au  delà  de  la  barrière. 

Traimure  à  Gorsier  ;  de  trans,  au  delà,  au  delà  de  la  Mure. 

rrainant,  ham.  de  Cologny,  Genève,  Tresnant,  1188,  M.  6. 
IV,  84)  TreynanZy  i3o9  ;  de  trans,  au  delà,  au  delà  du  nant. 

Le  Trait,  ham.  de  Montreux,  entre  Territet  et  la  Baye  de  Mon- 
treux,  Tray  de  Baye^  i3ia,  Tractas  de  Bay^  i335;  du  latin 
tractas,  part,  de  trahere^  pourrait  signifier  simplement  cours 
d'une  rivière  (tractus  est  pris  dans  ce  sens  par  Q.  Gurce),  terrain 
parcouru  par  la  Baye.  Mais  Gatschet,  p.  292,  nous  indique  un 
autre  sens.  Citant  les  localités  de  Tracht  au  bord  du  lac  de 
Thoune,  Tracht,  ham.  de  Brienz,  et  un  autre  du  xii*  s.,  concer- 
nant  le  lac  de  Zug  où  tractus  signifie  droit  de  pèche,  de  tirer  le 
filet  :  «  in  lacu  Zugersee  habemus  duos  tractus  et  dimidium  ;  no- 
mina  lacus,  ubi  pisces  debent  capi,  sunt  ista,  »  etc.  ;  il  conclut 
que  partout  où  ce  nom  désigne  une  localité  au  bord  d'un  lac,  il 
s'agit  d'un  lieu  ayant  droit  de  pèche.  L'un  des  textes  concernant 
le  Trait  de  Montreux  parle  justement  du  droit  de  pèche  dans  cette 
localité.  D'après  de  Gingins,  Recherches,  p.  46,  le  Tractus  de  Bay 
serait  «  le  quartier  du  bey  de  Noville.  » 

Trame,  affl.  de  la  Birse  ;  peut-être  le  même  que  le  s.  trame,  du 
latin  trahere,  et  la  Trème,  affl.  de  la  Sarine,  Tremaz,  Trente, 
1478  ;  de  trème  ou  iraime,  autre  forme  de  trame  ;  ce  dernier  a 
pour  dérivé  Tremettaz,  pâturage  et  sommet  vers  les  sources  de 
la  Trème. 

Tramelan,  3  com.  sur  la  Trame,  affl.  de  la  Birse,  ail.  Tram- 
lingen,  Trameleins,  1178,  Tr.  I,  363,  Tramelans,  1297,  7>i- 
mellingeriy  i3a5,   Tremolin^   i384.  Non  point  dérivé  d'un  n. 


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470  TRAMONT  —  TREMBLE 

d'homme,  comme  tous  les  noms  en  ingen,  mais,  —  exceptionnel- 
lement, —  du  nom  de  la  rivière,  la  Trame,  comme  en  Allemagne 
Thûringen,  la  Thuringe,  les  habitants  des  rives  de  la  Tyra,  ri- 
vière, d'après  Fôrstemann,  Ortsnamen,  p.  245. 

Tramont,  ham.  de  Perrefitte,  D.  Moutier,  Berne;  Tr.  I,  871, 
y  rapporte  la  localité  terram  AmazoniSy  1 179.  Malgré  cette  affir- 
mation, nous  croyons  que  Tramont  =  trans  montent^  au  delà  du 
mont  ;  qous  ne  voyons  pas  comment  terram  Amazonis  pourrait 
devenir  Tramont.  Un  autre  Tramont,  ham.  de  Boécourt,  séparé 
du  village  par  un  crèt,  même  sens. 

Tra patron,  loc.  à  Bramois,  Valais,  Trapatron^  lôSg,  C'est  le 
Torpaton  souvent  nommé  dans  les  chartes  valaisannes  du  xni«  s. 
Turpaian,  I2i5,  Torpaton,  1227,  1264,  1267,  1278,  Turpatoriy 
Tarpatons,  1260,  Torpaions,  1260,  1277,  M .  R.  XXIX  et  XXX, 
pratam  situm  in  territorio  de  Bramosio,  juxta  mugnieriam 
tendentem  versus  TorpatonSy  1820,  M.  R.  XXXII,  3oo.  La  mé- 
tathèsê  de  la  i>^  syllabe  est  fréquente  et  l'addition  d'un  r  dans  la 
3«  s'explique  facilement. 

Travers,  Val  de  — ,  C.  Neuchâtel,  Vallis  transversCy  1049, 
1238,  etc.,  Vallis  traversa,  1820  =  vallée  transversale;  Tra- 
verstn,  forêt  sur  Roche,  Vaud,  marais  à  Sévery,  les  Traversins, 
prés  à  Buix,  Berne;  de  l'adj.  v.  fr.  traversain,  transversal,  forêt, 
marais,  prés  occupant  le  travers  d'un  coteau,  d'un  territoire. 

Les  Trèches,  champs  et  vignes  Boudry  ;  d'après  M.  Isabel  in 
Htt,,  «  trèches  =  mamelons  plus  ou  moins  boisés  à  l'origine.  » 
Ce  serait  une  variante  de  truche,  voir  pour  le  sens  ce  mot  où  l'on 
trouvera  le  diminutif  trechon. 

Trélex,  D.  Nyon,  Traitai,  ii45,  ii64,  M.  R.  V,  2i3,  474, 
frétai  et  Tralai,  1177,  M.  G.  II,  89,  Trelai,  1210,  Treslai, 
12 ï8,  M.  R.  V,  35o,  225,  id.  1286,  1246,  M.  G.  XIV  et  IV,  Très- 
lei/,  ia35,  M.  G.  XV,  Trellay,  1272,  Trelay,  1244,  1296,  1808, 
M.  R,  XXVIII,  Treylay,  Nécr.  Laus.,  Treley,  1299,  M.  G.  XIV; 
de  tra,  tre,  très,  du  latin  trans,  au  delà  et  lay,  forêt,  bas  latin 
legia,  laya  ;  lai  ou  lay  comme  dans  Bellelay(lai). 

Le,  les  Tremble,s,  plus.  ham.  et  m.,  par  exemple  à  Chaux-de- 


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TKÈ  —  TRÉJBU  471 

Fonds  ;  les  collectifs  sont  plus  fréquents  :  Trembley,  lo  loc.,  h. 
ou  m.  isolées,  Tremblez  à  Villars-le-Teiroir,  Tremblex  à  M on- 
treux  et  3  loc.  Frib.,  Trembliex  à  Gottens  et  Neyruz,  Frib., 
Tremblier  à  Lovatens,  Tremblets  à  Cemier,  Tremblai  à  Ar- 
nex-Orbe  ;  du  latin  tremuletum^  lieu  couvert  de  trembles,  latin 
tremula.  Tremblâtes,  Neuchâtel,  Tremaulaz  à  Arnex,  Gume- 
tenSy  Seifpaeux,  du  fém.  tremaleta;  le  Trembla  à  Seleute, 
Tremblies  à  Meinier,  Genève;  de  tremula,  tremulaSy  le,  les 
trembles  ;  Etrembières  près  Genève,  article  soudé  pour  è$  Trem- 
bières^  aux  Trembières,  i68a,  M.  G.  XXIII,  ^76  ;  de  tremula" 
rias  ;  le  Tremelly  ou  Tremehlli,  fauchages  sous  Ghaussj,  Tre- 
melU  au  Pillon,  Ormont-dessus  (Il  mouillé),  sont  encore  des  déri- 
vés collectifs  de  tremula,  tremble,  où  le  e,  représentant  le  u,  Tin- 
tercalation  du  b  n'a  pas  eu  lieu. 

Tré,  Trai,  Tra,  Trey,  Tri,  formes  diverses  du  même  pré- 
fixe ;  dérivé  de  tranSy  au  delà  de,  souvent  mal  interprété  et  con- 
fondu avec  tré,  trois  : 

Trébuit,  loc.  à  Gorbejrier,  au  delà  du  bois. 

Tréehaux  (Treis  Chaux,  carte  Dufour),  au  delà  de  la  chaux, 
de  Tarète. 

Tréchène  à  Yvome,  Tré-le  C3iêne,  Jussj,  au  delà  du  chêne. 

Trécor  à  Borrex,  Coinsins,  Trécort,  Ollon,  >  de  la  cour, 
de  la  ferme. 

Tréeouluire  à  Savièse,  au  delà  de  en  Couluire. 

Trécrettaz  à  Vétroz,  »       de  la  crête. 

Tréfayes  ou  Treyfayes,  ham.  de  Rueyres^Tréfayes,  Fribourg, 
au  delà  des  fayes  ou  fays,  des  hêtres. 

Tréflon  à  Puidoux,  Trefflion  à  Remaufens  =  au  delà  du  Flon. 

Tréjeu  à  Port-Valais,  au  delà  de  la  forêts 

Trélechamp  à  Argentières,  au  delà  du  champ. 

Tré  les  Proz,  Leysin,  Tré-le  Bois,  Jussy,  au  delà  des  prés, 
des  bois. 

^  Pour  M.  Isabd  (in  litt),  Tréjeu,  tréjaô  aux  Ormonts,  trejào  à  l'Etiyaz, 
tréearie  à  Bex  et  Lavey  est  l'endroit  où  l'on  sort  le  bois  de  U  forêt,  ou  le  che- 
min hii-méme. 


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472  TRÉLU  —  TREYVAUX 

Trélu,  loc.  à  Ajent,  Valais,  au  delà  du  ham.  de  Luc. 

Tremalley  à  OUon,  au  delà  de  Mallej,  de  la  pommeraie. 

Trémalmonty  ham.  à  Couvet,  au  delà  du  ham.  de  Malmont. 

Trémazière,  vignes  à  Grimisuat,  au  delà  des  murailles,  des 
maisons, 

Trémoille  à  Emosson,  alpes  de  Finhaut,  au  delà  de  la  moille» 
du  marais. 

Trémont,  Ghàtel-Saint^Denis  et  Lessoc,  au  delà  du  Mont. 

Trémoolin  à  Meînier^  au  delà  du  moulin. 

Tressod,  alpes  d'Ollon,  au  delà  du  lieu-dit  en  Soud. 

Tressaulaz  à  Fiaugères,  Fribourg,  au  delà  du  ruisseau  la 
Saulaz. 

Tréiorrent,  Ormont^dessous^  au  delà  du  torrent  le  Troublon. 

TréTigne  à  Conthey,  au  delà  des  vignes. 

Tré  chez  Mathey,  Trélez  ;  Tré  chez  Roget,  Genollier  ;  Tré 
chez  Guéry^  Founex  ;  Tréchillonel  (chez  Lionel),  Châtelard  ; 
Tréchipérat  (chez  Pérat),  TrésibolUet  à  Troinex  (chez  BoUiet), 
=  au  delà  des  maisons  de  ces  familles. 

Treycovagnes,  D.  Yverdon,  Trescovanes,  laaS,  M.  R.  VI, 
Trecovagnes^  i364,  Matile,  Trescovaignes,  i453  =  au  delà  des 
vieux  sapins,  patois  covagne. 

Trey  Faux  à  Etagnières,  Treyfayes,  ham.  de  Rueyres,  Frib., 
au  delà  des  hêtres. 

Trey-la  Vaux  à  GoIIombier,  Morges,  au  delà  de  la  vallée. 

Trey-le  Mont,  Ghavannes-sur-Moudon,  au  delà  du  mont. 

Treymonnaz,  m.  à  Monnaz,  Vaud,  au  delà  de  Monnaz. 

Treymont,  loc.  sur  Boudry,  Treymonty  i325,  au  delà  du  mont. 

Treymonts.  ham.  de  Fontaines,  Neuch.,  au  delà  de  Tète  de 
Rang. 

Tpeytoprens,  loc.  à  Gressy,  D.  Yverdon,  au  delà  du  torrent  le 
Buron.  Quant  à  Tpeytoppens,  Payerne,  et  Tpeytonrent,  ham.  de 
Puidoux,  ils  ont  une  autre  origine  ;  enfin  Treyvaux,  Fribourg,  a 
une  origine  indécise  ;  voir  ces  mots  plus  loin. 

Treyvaux  près  Boudry,  TresvauZy  laSa,  Matile,  au  delà  de  la 
vallée. 


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TREZ  —  TRÉVBLIN  473 

Trez  les  Oaz  à  Satigpny,  au  delà  des  crèts. 

Le  Tpésex,  loc.  à  Saint-Prex,  nom  très  fréquent  avec  de  nom- 
breuses graphies  :  au  Trésy,  loc.  à  Villars-sous-Yens,  Villars- 
Sainte-Croix,  Vuffiens-le-Chàteau,  Aclens,  le  Chenit,  Premier, 
Pompaples  (Trésil),  Montcherand,  Mathod,  Rances,  l'Aberge- 
ment  ;  Trésis  à  Eclagpnens,  Lavignj  ;  Trésys  des  Amoureux, 
ravin  de  la  Venoge  à  Chevilly,  Trésit  à  Goumœns-la- Ville  ; 
Treisy  à  Boumens,  Treyzy  à  Lussery,  Trézy,  Préverenges,  les 
Treisis,  La  Praz  et  Ferreyre,  Treisils  à  Glarmont,  au  Traisil  à 
Gressy,  le  TrésU  aux  Glées,  les  Trésils  à  Croy  ;  les  Trésillets  à 
Premier,  les  Traisieux  ^  à  Boudevilliers,  diminutifs,  Trésey  à 
Bex,  au  Tréjex  à  Yvorne  (permutation  z-j).  Nous  le  dérivions  de 
transitas,  passag'e,  et  en  faisions  la  forme  populaire  du  mot  sa- 
vant transit  ;  mais  M.  le  prof.  Bonnard  nous  a  fait  observer  que 
dans  transitus  le  i  est  bref  et  tombe.  Pour  lui  c  la  forme  primi- 
tive doit  être  trésil  :  on  pourrait  supposer  un  subst.  transiliunty 
nom  verbal  de  transilire,  sauter  par  dessus,  franchir.  » 

Treuil,  voir  Truel. 

Trévelin,  ham.  d'Aubonne,  villa  Triviliaco,  1008,  TrivelinOf 
ii4i,  TrivillinOy  1167,  Trivillin,  1177,  Trivillins,  iao4i  Tri- 
uilins,  1234,  M.  G.  IV,  i5,  5i,  Trivilynz,  i235,  Trevellino^ 
1876  :=z(fundum)  Triviliacum,  domaine  de  Trivilius  ou  Tre^ 
bellius^  gentilice  romain.  Ce  mot  est  curieux  par  le  chan/^ement 
de  suffixe  ;  ce  devrait  être  aujourd'hui,  semble-t-il,  Trévilly.  C'est 
la  même  modification  que  dans  Tartegpnins.  Comment  l'expliquer  ? 
Trivelino  nous  paraît  être  le  datif-ablatif  sing*.  d'un  adj.  Triveli- 
nus,  (fundum)  Trivelinum,  formé  sur  Trivelius  comme  Leontinus 
de  Leontius,  Quintinus  de  Quintius^  Terentinus  de  Terentius, 
Tertallinus  de  Tertullius,  Camerinus  de  Camerius,  etc.  On  com- 
prend qu'on  a  pu  désigner  ainsi  indifféremment  la  propriété  de 
Trivellius  par  le  nom  Triviliacum,  ou  par  l'adjectif  Trivelinum, 
sous-entendu  fundum,  en  français  Trivilin,  puis  est  venue  en  i2o4 
la  confusion  avec  le  suffixe  germain  ins  :  Trivillins.  Quanta  l'éty- 

^  M.  Alf.  Godet,  M.  N.  XXII,  dérive  ce  dernier  de  traju  ilices,  k  travers,  au 
delà  des  houx. 


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474  TREX  —  TREYVAUX 

mologie  de  Tre  Belin,  maison  de  Bel,  d'après  Levade,  Schmitt, 
opinion  adoptée  par  Blanchet,  Martignier,  elle  n'est  pas  soutenable 
en  face  des  formes  anciennes. 

La  Trex,  ham.  d'Ormont-dessus,  la  Tray^  i6i4»  la  Trey^ 
1673^  fausses  orthographes  pour  VAtraity  voir  Malatrait. 

Trey  en  composition  ;  voir  Tré. 

Trey,  D.  Payerne,  Trais,  ii4a»  Treisy  ii46,  Matile,  TraiSy 
iï6i,  Treis^  1218,  M.  R.  VI,  117,  Treys,  1264,  Treyz,  i3ii  ; 
probablement  forme  plurielle  de  trait,  s.  m.,  de  tractus. 

Treylel,  loc.  à  Bevaix,  bord  du  lac  de  Neuchâtel  ;  dim.  de 
irait ^  comme  le  Trait  de  Baye  à  Montreux,  localité  avec  droit  de 
pèche  ;  voir  Trait. 

TroytoppeDt,  ham.  de  Puidoux,  D.  de  Lavaux  :  t  fautif,  c'est 
le  même  que  Tpeytoppens,  D.  Payerne,  TroiterenSy  TroyterenSy 
ïi74î  1177  et  1280,  Cart.  Month.,  M.  R.  XII,  TroterenSj  1194» 
MatUe,  TroiterainSy  12 17,  Donat.  Haut.,  W.  de  TroutereinSy 
i25i,  F.  B.  II,  Troterensy  i337,  Matile,  Treiorens,  1487,  i453, 
TreitorenSy  1668,  v.  der  Weid  =  chez  les  descendants  de  Trut- 
hari,  n.  pr.  germain  ;  de  trut,  ami,  et  hari,  guerrier;  rien  de 
commun  avec  territorium,  comme  le  veut  Gatschet.  Le  terme  fac- 
tice torrens,  avec  double  rr,  paraît  avoir  été  introduit  chez  nous 
par  les  commissaires  du  duc  de  Savoie,  rédacteurs  des  grosses  féo- 
dales dont  les  préoccupations  d'orthographe  et  d'étymologie  ont 
laissé  des  traces  dans  plus  d'un  des  noms  de  lieux  du  pays  de 
Vaud.  (Rem.  do  M.  le  prof.  Stadelmann,  op.  cit.,  p.  94.) 

Treyvaux,  D.  Sarine,  Frib.,  ail.  Treffels^  Tribus  vallibuSy 
1169^  etc.,  TresvauXy  i235,  1261,  TreuauXy  1246,  Tresvals, 
1260,  F.  B.  II,  TrevauZy  1878,  Trevoul^  i423,  1476,  en  outre 
Treyvauly  TreyvaSy  Trevas  au  xiiPs.,  Petrus  de  Traoauty  i357, 
Jahrbuch  fur  Schw.  Gesch.  II,  242.  La  forme  de  1169  =  aux  trois 
valIf^oSf  ou  vallons  creusés  sur  les  flancs  de  la  Combert  et  du  Cou- 
siobert.  Mais  d'autres  formes  paraissent  le  rapporter  à  trans  val- 
ienij  au  delà  de  la  vallée  (de  la  Sarine).  «  A  l'origine  l'église  (de 
Saint-Pierre)  était  au  fond  de  la  vallée,  au-dessus  de  la  Sarine  ; 
la  tradition  porte  qu'un  pont  jeté  sur  la  Sarine   près  de  Saint- 


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TRIAUDES  —  TRIMONT  475 

Pierre  reliait  les  deux  rives  de  la  rivière.  Au  xni«  ou  xrv*  s.,  la 
population  avait  abandonné  Saint-Pierre  pour  s'établir  dans  la 
partie  supérieure  de  la  vallée.  »  P.  Dellion,  Dict.  XI,  227.  Ces 
détails,  le  fait  que  le  centre  de  la  population  était  primitivement 
sur  la  rive  droite  de  la  Sarine,  nous  paraissent  plaider  pour  trans 
vallem. 

Triaudes,  aux  — ,  m.  à  Ecublens,  Vaud  ;  Sur  le  Triaux, 
chalets  à  Ormont-dessus,  es  TriouSy  i332  ;  au  Triot,  loc.  à 
Grandvillardy  Frib.  ;  Triotteries,  s.  f.  pi.,  terres  maigres  (Berry). 
«  Triau  est  en  Ghampagpne  le  nom  de  mauvais  terrains  dits  aussi 
savarts.  »  Littré  Suppl.,  sans  étjmologie. 

Triège,  loc.  et  torrent  entre  Salvan  et  Finhaut,  Valais  ;  du  v. 
fr.  triège^  endroit  où  se  croisent  trois  chemins,  de  Salvan,  Fin- 
haut,  Emaney;  le  torrent  avait  jadis  un  autre  nom  :  le  peti 
Trient.  La  Grande  Largition  de  Lausanne  parle  d'un  pré  le 
triege^  triujoz  à  Lutry,  M.  R.  VII,  781,  82. 

Trient,  rivière  du  Valais  et  villag-e,  TrienSy  1298,  Trien,  1810, 
Murith.  Ne  serait-ce  pas  le  même  mot  que  le  s.  m.  trient  =  tri- 
dent, le  Berry  dit  irieni,  le  patois  vaudois  trein,  treun  (Bridel)  ; 
la  rivière  est  formée  de  trois  bras,  TËau  noire  ou  Nant  de  Bérard, 
la  Barberine  et  le  Trient  proprement  dit  et  de  la.  hauteur  de  Fin- 
haut  on  voit  très  bien  les  2  vallées  principales  et  la  3<^  se  dessine 
entre  le  Six  Jeur  et  le  Perron.  Paraît  en  tout  cas  renfermer  la 
racine  latine  et  celtique  tri^  trois,  à  laquelle  Holder  (p.  igôi) 
rattache  Tridentum,  ail.  Trient,  Tyrol  italien,  fr*  Trente,  ville 
fondée  par  les  Gaulois  Cénomans. 

Trierettaz,  loc.  à  Gonthey  ;  de  tri  ou  tréy  au  delà,  et  Airettaz, 
petite  aire  ;  voir  ce  mot. 

Tryande  ou  Trésendes,  Tréjandes,  Trisande,  loc.  à  Ven- 
thône,  la  Trisanday  1274,  M.  R.  XXX,  Veyras,  Trijanda  à 
Saint-Martin  ;  la  Treysandaz,  chable  à  Evionnaz  ;  peut-être  de 
tréy  tri,  au  delà,  et  sende^  sentier,  de  semita,  au  delà  du  sentier. 

Trimont,  loc.  à  Sottens  =  tréy  au  delà  du  mont,  du  crèt  qui 
s'élève  à  TE.  du  village. 


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476  TRIOLET  —  TROGLENS 

Au  Triolet,  ham.  à  Mézières,  Fribourg';  prés  à  Genollier, 
Gilly,  Vaud  ;  de  triolet,  trèfle  rampant. 

Trionaz,  écart  de  Lens,  Valais,  la  Triona,  xin«s.  ;  paraît  être 
une  (villa)  Triona,  du  cognomeD  j^allo-romain  Trio^onis  cité 
par  Holder,  igôG. 

Triponts  (atlas  Siegfried),  loc.  à  Conthey,  fausse  orth.  ;  le  cai^ 
tographe  a  mis  un  s  plur.  expliquant  par  trois  ponts  ce  nom  qui 
signifie  au  delà  du  pont  (de  la  Rogne)  ;  de  tré,  tri,  du  latin  trans 
et  pont. 

Trîquent,  ou  mieux  Tretien,  ham.  de  Salvan,  Valais  ;  Outre-- 
Quint  dans  Lutz,  fausse  orth.  pour  au  Trequin,  Trequin  dans 
Lutz,  qui  est  une  corruption  de  Outre-Trient,  in  pago  d'Ultra" 
trieny  Ultra-^Trien  apad  Salvan,  Rentier  de  Salvan  vers  1782, 
Arch.  Saint-Maurice,  au  delà  du  (petit)  Trient,  aujourd'hui  le 
Triège. 

Trîqueut,  Val  —  ou,  faussement  Très  Cœur  et  Trois  Coeurs^ 
versant  droit  de  la  vallée  de  la  Lizerne,  opposé  au  chemin  du  col 
de  Cheville  ;  de  tre^  au  delà,  et  queut  =  col  ;  cœur  est  une  fausse 
traduction  du  patois  tieu,  kieu  qui  signifie  à  la  fois  col  et  cœur  ; 
voir  Cœur. 

Trivellaz,  ham.  d*Attalens,  Frib.  ;  de  tri  ou  tré,  latin  trans^ 
au  delà  =  au  delà  de  la  vellaz,  du  village. 

La,  les  Troches,  fermes  au  pied  de  la  Rerra  et  à  Gruyère  ;  m. 
à  Echarlens  ;  Troche-Bellon,  m.  à  Vuadens  ;  aussi  nom  d'un 
ancien  château  près  Divonne,  castrum  Trochiarum,  il^iS,  Duval, 
op.  cit.  XIII  ;  une  Trochi  à  lUens,  1262,  M.  F.  I,  268.  Peut-être 
du  V.  fr.  troche,  assemblage,  faisceau  ;  peut-être  se  rattache-t-il 
à  la  racine  celtique  troky  kymri  trwch,  brisé,  coupé,  armoricain 
trouchf  coupe,  parent  du  latin  troncus,  truncus.  Ce  serait  encore 
des  endroits  défrichés,  comme  les  Troncs  et  les  Tronches. 

Tpoclens,  loc.  à  Montricher,  emplacement  d'un  village  ruiné, 
Turquens,  iiSg,  Troclens,  iitfi,  M.  R.  111,582,  487,  Torclens, 
1177,  1228,  TorcleinSy  1288  =  d'après  la  forme  de  1189,  ^^^ 
les  descendants  de  Turico,  n.   pr.  germain,  que  Fôrstemann, 


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TROGNE  —  TRONC  477 

p.  iao5,  donne  sous  la  forme  latinisée  Taricus,  v®  s.  ou,  d'après 
les  formes  postérieures,  de  son  diminutif  familier  *  Turichilo. 

Trogne  ou  Trogny  (j  atone),  faam.  de  Saint-Martin  d'Hérens, 
Valais,  Trogny,  1260,  1267.  Origine  douteuse;  peut-être  de  la 
famille  de  trorty  tronçon,  dim.  trognon  ;  peut-être  sjn.  de  trogne  y 
museau,  du  comique  tron,  nez. 

Tpolnex,  G.  Genève,  Triuniacum  vers  iioo,  M.  G.  I,  i5i, 
Tronacum,  Trosnay,  Troisnacum,  1200,  ibid.  II,  54,  puis  7>oy- 
nay,  1266,  et  Troignay,  i3o2,  etc.  Ne  peut  signifier  endroit  où 
abondent  les  troènes,  bas  latin  tronus,  comme  l'admet  Gatschet. 
(Un  juge  de  SaintJulien  le  pensait  sans  doute  en  1770  en  écri- 
vant Troênnex,  Duval,  LXXXVI)  ;  les  formes  primitives  l'ex- 
cluent ;  en  outre  ce  mot  est  inconnu  chez  nous  où  cet  arbuste  s'ap- 
pelle fresillon.  Vient  évidemment  d'un  n.  pr.  gallo-romain, 
comme  *  Trionius  ;  il  y  a  Trio,onis  et  Holder  donne  Trionacum. 

Troisrods,  ham.  de  Boudrj,  aussi  Troirod  ;  de  tranSy  au 
delà,  et  du  celtique  rody  gué,  passage,  chemin,  parent  du  v.  h. 
ail.  rôd,  défrichement  ;  voir  Alf.  Godet  dans  M.  N.  XXII,  42* 

Troisiorrents,  D.  Monthej,  Valais,  Treiorren  et  Tresiorren, 
1263,  M.  R.  XXX,  83,  84.  Une  charte  de  1283,  p.  3i4,  dit  ho- 
mines  de  TrestorrentibiUy  Trestorrent,  i352,  Rev.  hîst.  vaud., 
avril  1906  ;  de  très,  latin  trans,  au  delà  de  =  la  localité  au  delà 
du  torrent  de  la  Vièze  de  Morgins,  ou  des  torrents,  soit  des  deux 
Vièzes  qui  se  rejoignent  au-dessous.  D'autres  chartes,  i283, 1286, 
disent  Tribustorrentibus  ;  comme  la  commune  est  entourée  par 
les  deux  Vièzes  et  le  torrent  de  Fayot,  les  notaires  ont  pris  par- 
fois la  préposition  très,  trans  pour  l'adjectif  très,  trois.  Cette  se- 
conde étymologie  serait  possible,  mais  la  première  est  bien  plus 
vraisemblable  ;  elle  est  prouvée  par  l'existence  de  deux  autres 
Troistorrents,  l'un,  alpe  au  delà  de  la  Reuse  de  Saleinaz  et  l'autre 
alpe  sur  Bourg-Saint-Pierre,  au  delà  du  torrent  de  Perche. 

En  Tpois-Villes,  loc.  à  Baulmes,  «  d'où  l'on  peut  voir  les  trois 
villes  d'Orbe,  Yverdon  et  Grandson.  »  (M.  Pérusset,  in  litt.) 

Le  TroDC,  les  Troncs,  une  4o*  de  hameaux  et  loc,  Vaud  19, 
Fribourg  17  et  Valais  3,  par  exemple  les  Troncs  à  Bottens, 

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478  TRU  —  TRUGHES 

Troncus  vers  1200;  diminutifs  Tronchet,  6  loc.,  I>ronchetà 
Gurdlles,  Trontzés  à  Mannens,  Trontzec  à  Ayer,  Valais  (pour 
le  c,  voir  Biolec),  les  Tronchats  à  Bourrignon,  Berne,  suff.  ju- 
rassien ai  =  et  ;  en  la  Tronchiaz  à  Vérossaz,  collectif  Tron- 
cheré  à  Bonfol  ;  composé  Tronche-Bélon  à  Riaz,  Fribourg*  ;  un 
nemus  de  Trunco  dans  une  charte  de  Vuarrens,  ia36,  M.  R.  VI, 
iio.  Dérivés  de  Tadj.  latin  truncuSy  coupé,  désignant  des  défri- 
chements par  abatage  de  la  forét^  où  la  souche  reste  en  teire,  par 
opposition  aux  Esserts,  défrichés  par  arrachage,  et  aux  Breuleux^ 
Burlatej,  etc.,  défrichés  par  le  feu.  Ce  mot  s'emploie  au  figuré 
dans  les  Alpes  du  Valais  pour  désigner  des  rochers  en  forme  de 
souche  :  Tronchey,  crèt,  alpes  de  Vionnaz,  Tronzey  ou  Tront- 
zey,  rochers,  alpes  de  Leytron,  Tronchet,  crête  rocheuse  au 
SaintrBemard. 

Tpu,  Crèt  du  —  à  Concise^  €ombe  au  Tni  à  Valeyre-sous- 
Rances  =  crèt,  combe  du  pressoir,  v.  fr.  tru  ;  les  dim.  truel, 
truet,  sont  plus  fréquents,  voir  Truel. 

Truche,  nom  de  nombreux  rochers,  de  sommités  des  Alpes, 
quelquefois  dans  le  Jura  et  même  sur  le  plateau,  présente  des 
formes  variées  :  Truche  du  Lapiaz  à  Bex,  autre  sur  Ghesiéres, 
i5g4,  une  3«  sommet  au  N.  du  col  de  la  Croix,  1898  m.,  Truche- 
Fardel,  rocher  entre  Yvorne  et  Roche,  les  Truches  noires,  val- 
lée de  la  Gryonne,  aux  Belles-Truches,  loc.  à  Monthey  et  à 
Port- Valais  ;  le  château  des  Belles-Truches  à  Vevey,  du  nom 
d'une  famille  de  Chambéry  (Dict.  hist.  Vaud,  91 3),  Trucce  de 
Socçueniriy  1214*  aujourd'hui  Sauquenil,  entre  Roche  et  Ville- 
neuve; dimijiutifs  Truchet  à  Provence,  D.  Grandson,  et  à  Pleigne, 
Jura  bernois,  Truchaud,  rocher,  Ormont-dessus,  et  Druchaux, 
sommet  du  Jura  sur  Berolle,  Vaud  (fausses  orth.  pour  Trucheau). 
En  Valais,  avec  la  permutation  ch-ts,  il  devient  Trutze,  rocher  à 
Levron,  les  Trontz  à  Nendaz,  Trontze  à  l'Aigle,  1990  m.,  à 
Trient,  Treutze,  alpes  de  Vionnaz,  Trouss(e)  ou  Treutze  de  Ser- 
vais, sommet  rocheux  vallée  de  Bagnes,  Trouss  Boue,  val  Perret, 
Troutz,  chaîne  de  rochers  au  Valsorey,  Entremont  ;  diminutifs, 
le  TrotzoD,  rocher  sur  Revereulaz  de  Vionnaz,  le  Trechon,  sur 


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TRI  TEL  —  TRUFFIÈRES  479 

Vioonaz,  Turchon^  I7a3,  Trotxon  et  Tretzoriy  1776,  TrotaMiPd 
à  Saint-Léonard,  dépréciatif.  Avec  la  métathëse  de  Vr  que  nous 
trouvons  dans  Turchon,  nous  avons  la  Tonrche,  sommet  sur 
Morcles,  la  Tourtze  à  Dorenaz,  le  Tortzon,  rocher  sur  Riddes, 
la  Torche  au  Saut  du  Day  à  Vallorbe,  une  autre  à  Yaulion,  le 
Gord  de  la  Torche  à  Fribourg*,  le  Toarchet,  crèt  à  Lucens  et 
à  Montag'ny-les-Monts,  Frib.  ;  il  y  faut  probablement  joindre 
Dorchaux,  sommet  à  Ormont-dessous  ;  en  patois  trutzCy  truche^ 
truchaUf  cavité,  fissure  de  rochers  ou  nichent  les  corneilles,  y^ 
Bridel.  Paraît  dérivé  du  celtique  truccps,  gallois  truchy  mutilé, 
coupé,  incisé,  de  là  son  application  à  des  rochers  escarpés  ;  peut- 
être  ce  mot  est-il  parent  du  latin  trochus,  toupie  ;  en  Dauphiné 
truCy  sommet  rocheux.  Aussi  dans  la  Vallée  d'Aoste  :  le  Truc 
Ghaveron,  vallée  de  Ghallant.  Ce  sont  en  général  dans  les  Alpes 
des  rochers  très  découpés,  de  là  le  sens  que  le  mot  a  pris  en  patois. 
Dans  certains  cas,  ou  il  n'y  a  pas  de  tels  rochers,  pour  les  localités 
du  plateau,  on  n'a  considéré  que  le  sens  de  sommité  dont  il  est 
synonyme  dans  certains  actes,  ainsi  :  «  truchetum  $eu  summitas 
Margeriaey  »  le  truchet,  soit  la  sommité  de  Margerie,  aujourd*hui 
Mont  Margeriaz  près  Ghambéry.  Mém.  Sav.  IV,  262. 

Le  Truel  ou  Truet  à  Goppet,  Signy,  Monthey  ;  le  Truit,  les 
Traits^  ham.  et  loc.  à  Gilly,  Mont>  Bursins,  Saint^Livres,  Tolo- 
chenaz,  Blonay  ;  le  Treuil  à  Vufflens-le-Ghàteau  ;  le  Truey  des 
Bercles  (treilles)  à  Saillon  ;  du  v.  fr.  truel ^  pressoir,  dim.  de 
/ra,  fr.  treuil,  du  latin  torcular;  un  acte  de  1642  parle  de 
«  5  poses  de  vigne  avec  le  truel  ^  (à  Lonay).  En  la  Troille,  forme 
féminine,  à  Chardonne  ;  dim.  Troillet  (TrolUet),  loc.  à  Vouvry  et 
Port^Valais,  la  Trolliettaz,  vignes  à  Monthey  ;  Troyères,  vignes  à 
Lens,  Troilieresse,  loc.  à  Lens,  forme  adjective;  tru  devient  trou 
à  Neuchàtel  :  le  Trou  des  Nonnes  à  SaintrBlaise,  Tancien  pres- 
soir du  couvent  de  la  Maigrauge  à  Fribourg  (Musée  Neuch.,  i865). 

Es  Truffières,  bois  à  Novalles,  D.  Grandson  ;  endroit  où  Ton 
trouve  des  truffes,  La  truffe  se  rencontre  çà  et  là  dans  les  bois  de 
chênes  du  pied  du  Jura  ;  es  Truffeyres,  champs  à  Molondin, 
forme  patoise. 


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480  TSAPI  —  TSOUMA 

Le  Tsapi  (oq  Tzapi),  pâturage  et  sommet  à  Bourgp-Saînt- 
Pierre,  Valais,  le  même  en  patois  que  le  Chapeau  à  Chamounix, 
le  Ghapiu  ou  Ghapien  au  S.  du  Mont-Blaoc,  petits  plateaux  cou- 
ronnant une  pente  escarpée. 

Tsarvo,  voir  Gharvaz. 

Tsavas  ou  Tzavas,  deux  pâturages  et  sommet,  Vanil,  sur 
Grandvillard,  Gruyère  :  pâturage,  Vanil  des  choucas  ;  du  patois 
isavOy  tsavoua,  autre  forme  de  tschava^  choucas  ou  corneille  des 


Tschalmet,  sommet  gazonné  à  Louèche-Bains  ;  nom  germanisé 
de  Chalmet  ou  Gharmet,  fréquent  dans  la  Suisse  romande,  dimi- 
nutif de  Chaux,  voir  ce  mot.  On  parlait  français  à  Louèche  jus- 
qu'au xvi«  s. 

Tsermu  à  Ormont-dessus,  «  colline  qui  permet  aux  deux  ha- 
meaux de  Chevril  d'être  préservés  de  l'avalanche  du  Taron  ;  du 
patois  tsermUy  rempart,  monticule  en  terre,  massif  triangulaire 
de  maçonnerie  qui  charme ^  arrête  l'avalanche,  du  verbe  patois 
tiarmày  tserrhâ,  charmer,  ensorceler,  puis  arrêter.  »  Isabel. 
Sermu  se  dit  à  Lavaux  des  murs  qui  retiennent  la  terre  des  vignes 
sur  ces  coteaux  escarpés  :  «  les  dits  abergataires...  maintiendront 
les  charmuz  des  dites  vignes,  >^  i4i8*  Répertoire  de  Montheron 
cité  par  Blanchet,  p.  174.  Chermieux,  m.  à  Saint-Légier,  même 
origine. 

La  T$ouma(z),  forêt  à  Ëvionnaz,  loc.  à  Nendaz,  majens  de 
Riddes,  mayens  sur  Montagnier  de  Bagnes  et  sur  Ayent,  aussi 
Zoumaz,  Choumay  ia5o  ;  Joux  des  Tsoumes  ou  Choumes  à 
Salvan,  la  Choumaz  à  Saint-Maurice,  la  Chaumaz,  m.  à  Ecot- 
teaux,  loc.  à  Gossonay,  Chômez,  loc.  à  llsle,  Premier,  Mont-la- 
Ville,  Yufflens-la-ville  ;  diminutifs  Tzomettaz  à  Hérémence» 
Choumets  à  Ghàteau-d'Œx,  Zoumieux  à  Saxon  ;  du  patois 
tsoumay  s.  f.,  ou  tsaumoy  s.  m.,  cioumou  (pr«  choumou),  vallées 
vaudoises  du  Piémont,  tguma  (pr.  chouma),  choma^  cauma  aux 
Grisons),  correspondant  des  nombreux  Reposai r^  en  patois  Repo- 
sieux,  par  exemple  à  Monthey  =  place  où  le  bétail  se  repose  à 
l'ombre  ou  lieu  de  halte  à  la  montée  au  pâturage.  Subst.  verbal 


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TURÉ   —   TZOUATZO  481 

de  chômer^  qu'on  dérivait,  d'après  Littrë,  du  celtique»  bas  breton 
choum,  s'arrêter,  gaélique  courriy  cesser.  «  On  rattache  mainte- 
nant chômer  au  latin  cauma^  chai  eut  =  se  reposer  dans  le  temps 
chaud,  y^  Bonnard  in  litt. 

Au  Turé,  prés  à  Conthej,  Valais,  Turri,  Tourralet,  l'Etivaz 
et  Rougpemont,  autres  formes  de  turel  ou  turety  colline  ;  syn. 
Berry  et  Yonne  tureau,  tertre,  éminence,  dim.  de  tare,  Berry, 
colline  ;  turé  de  turel,  comme  Rosé  de  Rosel  ;  voir  Teurre. 

Tii8iiige(8),  ham.  de  Blonay  =  chez  les  descendants  de  Tuzo^ 
7>ii^o,  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  1164.  Un  Tucingio,  126a, 
est  aujourd'hui  Toisinge  près  Bonneville  en  Faucigny. 

Tusy,  ham.  d'Avry-devant  Pont,  Tugi/y  1882,  Thusys  à  Pont- 
la-Ville,  Tuzy,  maison  à  Saint-Légier,  D.  Vevey  ;  de  {/undum) 
Tossiacum^  domaine  de  Tutius  ou  Tasias,  gentilice  romain.  Au 
XIII*  s.  un  Joh.  de  Tossiaco  était  chanoine  de  Lausanne. 

Tzallan,  pâturage  de  Saillon,  Tzalland,  alpe  d'Ayent,  Dent  de 
Tsallan,  Bridel,  1820,  ou  Challant^  nom  de  la  plus  haute  pointe 
de  la  Dent  du  Midi,  Tschallan^  carte  Dufour  ;  voir  Challant. 

Tzancolon  à  Vex,  Valais  =  champ  (de)  Colomb,  n.  pr. 

Tzedon,  champs  à  Conthey  ;  tz  =i  ch,  d  =  Il  mouillé  =  Ghel- 
lon,  chillon,  champs  pierreux,  comme  l'alpe  de  Cheillon  ;  de 
chille,  caillou,  voir  Chille  et  Chillon.  Ghedonnaz  ou  Tsedon-naz, 
forêt  versant  N.  0.  de  Bovonnaz,  alpes  de  Bex,  même  origine. 

La  Tzintre,  ham.  de  Charmey,  Tzindre  (ou  Tzendre)  à  Nen- 
daz,  autres  formes  de  Chentre. 

Tzo  y  bots,  pâturage  de  ChÂteau-d'Œx,  près  de  la  Gummfluh  ; 
de  bot,  crapaud,  la  Chaux  aux  crapauds.  Une  autre  Tzô  y  Bots 
sur  la  paroi  E.  du  lac  Lioson.  c  Ce  nom  de  bot  est  incompréhen- 
sible, nous  écrit  M.  Isabel,  à  des  hauteurs  alpines  où  ni  grenouilles 
m  crapauds  ne  se  rencontrent.  »  11  faut  lire  sans  doute  Bau,  bœuf, 
bétail  bovin,  comme  Grêt  di  Bau  à  Glion  et  Bex,  Plan  y  Bœuf  à 
Orsière. 

Tzouatzo  ou  TzuatzauXy  Suacho  carte  Dufour,  deux  pâtu- 
rages au  Moléson,  Gruyère,  monte  de  Chievachaiil^   i48o  ;  de 

M.  D.   SEC.   SiniK,  TOMB  VII  31 

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482  UGEON  —  URSY 

ckiway  tschuuUy  tsua,  freux,  choucas  et  aussi  chouette,  du  v.  h. 
ail.  kouua,  corneille,  et  de  ehaal,  tsôy  chaux,  pâturage  =  la 
Chaux  des  freux.  Pierra  Tzuva  ou  Ghua  à  Dorenaz,  pierre  des 
freux.  D'après  M.  Isabel  (iu  litt.),  pourrait  être  simplement  la 
pierre  chue,  tombée. 

Ugeon  ou  Uzon,  col  sur  Vouvrj,  dans  un  bassin  entre  les  sonoi- 
mets  du  Velan  et  des  Bovardes,  autre  forme  d'Oujon  (Ouzon), 
Oudon,  voir  ces  mots  ;  dim.  de  aug«,  du  latin  alveus,  au  sens  de 
bassin  fermé. 

Lllgine  ou  Eugine,  ruisseau,  bras  du  torrent  de  Saint-Barthé- 
lemj,  Augine  vers  1740  ;  TEugine,  bras  du  torrent  de  Mauvoisin 
à  Saint-Maurice,  l'Eugine  ou  Augine,  bras  dérivé  du  Fossau  à 
Vouvry,  formes  valaisannes  de  Augine,  «  TAugine  du  moulin, 
soit  la  Monnejre,  »  plans  de  Monthej  =  canal,  bief  de  moulin  ; 
voir  Auge. 

Undervelier,  D.  Delémont,  ail.  Undenwilery  Undreoiller^ 
1179,  Underswilrey  1184,  1196,  i44i,  Undreviliery  i243  =  vil- 
lage d' Underich,  n.  pr.  germain,  Fôrstm.,  p.  1216,  ou  de  quel- 
que autre  nom  de  la  même  racine  Und.  L'étjmologie  de  Cratschet, 
qui  le  tire  de  Untam,  le  midi,  village  éclairé  seulement  vers  midi, 
est  inadmissible,  tous  les  noms  en  velier,  wiler  sont  composés  avec 
un  nom  d'homme.  D'ailleurs  Undervelier  n'est  nullement  perdu 
ainsi  dans  l'ombre. 

Ursins,  D.  Yverdon,  Ursingio,  1009,  M.  R.  XIX,  90,  Ursiy 
1174,  Cart.  Month.  26,  Unins,  1228,  UrsenSy  1882,  i435,  Ursitiy 
1876,  OrsenSy  i453,  —  ferme  et  bois  à  Montherod,  bois  à  Gimel. 
Le  i«'  =  chez  les  descendants  A'Urso  ou  à'OrsOy  n.  pr.  germain, 
du  mot  latin  ursas,  traduction  du  v.  h.  ail.  bera^  l'ours.  Les 
Germains  ont  quelquefois  latinisé  leurs  noms.  Fôrstemann  sup- 
pose aussi,  vu  la  fréquence  du  nom  Urso,  Orso  qu'il  vient  parfois 
du  V.  h.  ail.  horSy  cheval. 

Upsy,  Glâne,  Fribourg,  Ursei  vers  1160,  de  Urseio,  11 90;  de 
{fundum)  Ursiacum,  domaine  àHIrsius^  gentilice  romain,  dérivé 
de  UrsuSy  cognomen  tiré  de  unuSy  l'ours.  Le  nom  gaulois  de 


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USCHIOUX  —  UVRIER  483 

l'ours  a  donné  aussi  un  nom  d'homme  ArtoSy  d'où  le  gentilice 
romain  Artius,  origine  des  noms  de  localités  Arcis,  Arçaj,  etc. 

Usehioux,  forêt  des  — ,  à  Bez  =  ussioux,  passage  de  sortie 
pour  le  bétail  d'un  pâturage,  rigole,  chemin  (Isabel).  Ce  mot  rap- 
pelle singulièrement  l'italien  uscire^  sortir,  dérivé  comme  le  v.  fr. 
issir  du  latin  exire^  sortir. 

Useigne  ou  Enseigne,  ham.  du  val  d'Hérens,  Usegni^  Uso- 
gny^  laoo,  Osogny^  i35a.  D'après  Gatscbet,  endroit  où  l'on 
payait,  livrait  la  soignie,  sognisy  redevance  d'avoine  due  par  le 
vassal  à  son  seigneur,  bas  latin  sunnia^  sonia.  Ceci  conviendrait 
assez.  Enseigne  est  la  seule  localité  sur  le  chemin  de  la  vallée,  de 
Yex  à  Evolène,  mais,  nous  observe  M.  Bonnard^  dans  Useigne 
l'accent  est  sur  ei,  dans  soignie  sur  le  second  i;  en  outre  comment 
expliquer  a  ?  donc  origine  incertaine. 

L'Usement,  les  Usemento,  nom  de  plus,  bois,  D.  Avenches  et 
ailleurs,  où  les  habitants  avaient  des  droits  d'usage  ;  v.  fr.  use- 
ment.  Lusement  à  Etoy,  fausse  orth. 

Ussières,  ham.  de  Ropraz,  D.  Oron  ;  racine  usSy  qu'on  retrouve 
dans  les  Usses,  torrent  de  Savoie  près  Genève  ;  peut-être  de  la  fa- 
mille de  huisy  porte,  sortie,  du  latin  ostium  ;  le  comte  Jaubert^ 
op.  cit.  I,  536,  cite  des  noms  semblables  en  France  :  Huisseau, 
Usseau,  Ussiau. 

Uttins,  voir  Hutins.  (Le  domaine  du  château  de  Beaulieu  à 
Lausanne  a  porté  ce  nom.)  Le  château  des  Uttins  près  RoUe 
aurait  une  autre  origine  si  la  forme  Uttingis  donnée  par  Studer, 
p.  269,  sans  date  ni  origine,  était  authentique.  Ce  serait  alors 
un  correspondant  de  Uttigen  ou  Uttingen,  Berne  =:  chez  les 
descendants  de  Uto,  UotOy  n.  pr.  germain.  Mais  nous  soupçon- 
nons que  c'est  une  simple  supposition  de  Studer.  Nous  n'avons 
nulle  part  trouvé  cet  Uttingis  dans  tout  ce  qui  a  été  publié  sur  la 
Suisse  romande. 

Les  Utzets,  m.  à  Cemiat,  Fribourg  =  Uchets  ;  serai t^^^e  un    . 
correspondant  de  ouchets,  ouchettes,  diminutif  plur.  de  ouche, 
voir  Oche? 

Uvrier  ou  Ouvrier,  ham.  près  Saint-Léonard,  Valais,  WoureSy 

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484  VABENOZ   —  VAISEVAY 

laoo,  WuriSy  i25o,  laSi,  Varie,  Wurye,  126'],  Huvrie,  i333, 
i38o,  HawreZj  U/rez,  U/reyz,  même  charte,  i447  ;  d'après  les 
formes  primitives,  du  v.  h.  ail.  ivaurOy  bas  latin  vouria,  champ 
en  friche,  curieux  par  la  permutation  de  w  en  u  et  d'u  en  y,  faci- 
litée sans  doute  par  l'écriture  Uvvrie^  Uuurie.  Plus  probablement 
il  j  aura  eu  apocope  du  v  initial  comme  dans  une  localité  de  Sa- 
vièse,  Yercoma,  Vercomma,  iioo,  1224,  i43o,  qui  s'appelle  main- 
tenant Ercomma  ou  Ercomaz,  plus  de  v  ;  le  romanche  offre  éga- 
lement des  exemples  d'apocope  du  v  initial  ;  comparez  Ernayaz. 

Vabenoz,  fermes  à  Courgenay,  D.  Porrentruy,  Val  Brano^ 
i347,  Val  BernOy  i358,  Vabenô,  i354  =  vallée  de  Bruno,  n. 
pr.  germain. 

Yache,  à  la  Vieille  — ,  prés  marais  à  Vionnaz,  corruption  de 
4cà  la  Vy  y  Vatsé,  au  chemin  des  vaches  (d'après  le  président 
Bressoud). 

Yacheresse,  patois  Vatzeresse,  Vatseret,  une  io«  de  loc.  Va- 
lais, et  Mordes,  Cronaj,  Estavannens,  pâturage  pour  le  gros  bé- 
tail ;  V.  fr.  vacheresse,  s.  f.,  du  bas  latin  vaccaritia,  alpage  à 
vaches.  Ce  mot  a  pour  correspondant  Vacherie  dans  le  Jura  ber- 
nois (7  loc).  Praz  Vacherin,  aux  Thioleyres,  adjectif. 

En  Vaeins  ou  Vassin(s),  loc.  à  la  Tour-de-Peilz,  emplacement 
de  la  villa  Vaeins^  ioo5,  M.  R.  XVIU,  chef-lieu  d'un  territoire 
fort  étendu,  de  la  Veveyse  à  Ghillon.  et  du  lac  jusqu'au  N.  d'At- 
talens  ;  comme  le  montre  ce  passage  :  villa  Attalenges...  sita...  in 
fine  Vacinianense,  1068,  M.  F.  II,  343,  in  fine  Vacianense,  i236, 
M.  R.  VI,  377  =  chez  les  descendants  de  *  Wasso^  n.  pr,  ger- 
main, qu'on  peut  déduire  de  Wassiriff,  donné  par  Fôrstemann, 
p.  1271.  L'étjmologie  de  Gatschet,  de  (campum)  vaccinum,  de 
vache,  est  fausse. 

Vaisevay  (Vesevay,  Vésevey,  Veisevet,  Vesvet),  rochers  aux 
maigres  gazons,  au  glacier  du  Trient  ;  Vasevay,  alpe  de  Bagnes  ; 
Veysevey,  partie  des  pâturages  de  Perche  et  de  Gonche,  Ormonts, 
et  de  l'Arpille  d'Ollon  ;  Veisîvi  (Visevi,  Végevisdans  Lutz),  alpe  et 
sommet,  vall.  d'Hérens;  Veîsîvîc,  alpe  d'Anniviers;  Voîsîf,  ter- 


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VAIZON  —  VALANVRON  485 

ritoire,  «  parchet  »  à  Lens,  Valais  ;  au  Vésy  à  Ormont-dessus  ; 
Vasy,  terres  va^es  à  Fullj,  Plan  Veisî  ou  Veysy,  alpes  d'Ollon^ 
Champ  Yaisi,  Saint-Maurice,  peut-être  aussi  Gour-de-Vaz,  ham» 
de  Saigpneléjiipier,  Jura  bernois  ;  de  vaisi,  jeune  bétail,  adj.  patois 
vaisi,  fém.  vaisiva^  Berrj  vassify  fém.  vassive^  du  bas  latin  va- 
civus  ;  vaisi  est  pour  vassif,  avec  chute  de  l'f,  comme  dans  tardi, 
bailli  ;  le  f  s'est  maintenu  dans  Voisif.  Veisivei,  suff.  ei  =  iety 
est  donc  pour  (pâturage)  vaisivier^  pâturage  destiné  au  jeune  bé- 
tail ;  c'est  ainsi  qu'au  pied  du  Mont-d'Or  (Auvergne)  se  trouve  la 
chapelle  de  Vctësiuière,  au  milieu  de  pâturaj^s  réservés  au  jeune 
bétail.  Quant  au  c  de  Veisivic,  voir  Biolec.  Les,  la  Vasilière 
à  Montévraz,  D.  Sarine,  Frib.,  et  Vasilière  de  la  Générale  à 
Charmey,  sont  des  dérivés  irréguliers,  formés  dans  la  supposition 
d'un  i  final  comme  fourmi-1-ière. 

Vaizon,  petit  ruisseau,  affl.  de  la  Venoge,  près  Ghevilly  ;  dimi- 
nutif du  V.  fr.  vaiSf  s.  m.,  bourbier;  ruisseau  aux  eaux  bour- 
beuses. 

Valais.  L'orthographe  a  singulièrement  varié  et  dans  les  docu- 
ments on  trouve  à  peu  près  en  nombre  égal  les  formes  avec  deux 
11  et  un  seul  1.  (Territorio  Vallensi,  563,  comitatus  Vallissorurriy 
83g,  Vallensis,  999.  M.  Gremaud^M.  R.  XXXIII,  Introduction, 
écrit  avec  deux  11,  le  dérivant  de  uallis^  vallée.  M.  Léon  Franc, 
dans  une  brochure  intéressante  sur  V  Origine  du  mot  Valais  y  le 
dérive  de  val,  vallée^  et  des  suffixes  collectifs  ay,  ey,  ex,  Valay^ 
Valeyy  ValeXy  Valexiam^  1291,  réunion  de  vallées.  Valais  est  la 
francisation  de  payas  Valensis,  5i5,  comitatus  Valensis,  1026, 
M.  R.  XXIX,  5,  58,  et  9,  ^5,  5i,  etc. 

Valangin,  Neuchâtel,  Vilagiam  de  longitudine  vers  11 43, 
Valengiz,  1242,  de  ValenginOy  i245,  VaulenginSj  1280,  puis 
VaulanginSy  VaullenginSy  M,  WallendiSy  ii5o,  pour  Boy ve  = 
oallis  anginay  vallée  étroite,  mais  ce  serait  en  français  Valangine, 
vallée  étant  fém.  ;  d'après  Gatschet,  qui  reproduit  Matile,  de  val  et 
de  langea,  long,  lengie^  en  roman,  dit  Matile  =  langue  de  terre. 

Valanvron,  ham.  et  vallon  à  la  Chaux-de-Fonds,  Wallauron^ 
i53i,M.N.  XXXIV,  217. 


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486  VALBERT    —    VALÈRE 

Yalbert,  ham.  d'Ocourt,  D.  Porrentruy,  Berne  =  Val  de  Bert^ 
n.  pr.  germain  comme  Praz-Bert;  le  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI, 
p.  538,  parle  en  1226  d*un  jardin  «  in  vallibus  Berte^  loc.  incon- 
nue, mais  qui  montre  bien  l'origine  de  ce  nom. 

Valayran  (Valavrans  dans  Lutz),  ham.  de  Bellevue,  Grenève, 
Valavrens,  laS?,  M.  G.  XIV,  4o»  J*  de  Valaarens,  chan.  de  Ge- 
nève, xv«  s.  Ce  Valaurens,  Obit.  de  Grenève,  M.  G.  XXI,  1 87,  est 
évidemment  le  même,  et  le  a  doit  être  lu  2;  ==  chez  les  descendants 
de  Walafridy  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  laSs.  Le  nom  primitif 
Walafridingum  a  subi  la  même  contraction  que  Leudfridingum 
—  Lieffrens,  Fribourg.  Reste  la  permutation  f-v  ;  on  peut  voir  à 
Uvrier  qui  dans  la  même  charte  est  écrit  Uwrez  et  Ufrez  que  la 
prononciation  du  groupeur,  vr  était  flottante. 

Yalençon,  ham.  de  Lens,  Valais,  Valensun,  laoo,  Valanczon^ 
1299,  i453  ;  dérivé  à  l'aide  du  suffixe  iOj  ionis  du  gentilice  Ka- 
lentiuSy  comme  les  deux  Valençon  de  France.  Jubainville,  p.  627. 

Valency  ou  Yalancy,  à  Lausanne.  Nous  ne  savons  si  la  loca- 
lité est  ancienne.  Ce  serait  alors  un  (fundum)  Valeniiacuniy  do- 
maine d'un  ValentiuSy  gentilice  romain. 

La  Valévaz,  ruisseau,  affl.  de  la  Venoge  à  Ferreyre  ;  peut-être 
«st-ce  val  et  éoe,  eau,  l'eau  de  la  vallée. 

Valère,  colline  de  la  cathédrale  à  Sion,  Valeria  dans  les 
chartes  ;  Valeyres,  3  communes  vaudoises  :  — sous  Ursins,  — sous 
Montagny,  Valeres,  1184,  Cart.  Month.,  121 7,  M.  R.  VI,  118, 
Waleres,  1264,  et — sous  Rances,  écrit  aussi,  mais  moins  bien, 
Valleyres,  ValiereSy  1272,  ValliereSy  ilfib  ;  ham.  de  Villeneuve  ; 
les  4  Avec  de  nombreuses  antiquités  romaines  :  anciennes  villa 
Valeriuy  villas  ValeriaSy  du  gentilice  Valerius  pris  adjective- 
ment. Par  contre  Vallaire(eyre)  à  Vérossaz,  Valêre,  Valeire, 
Valeyres  et  le  dim.  Valerette,  pâturages  sur  Monthey,  Valleyre, 
combe  boisée  sur  Veytaux  et  m.  à  Siviriez,  en  Valaires  à  Yens, 
ValiereSj  1296,  la  Valeyre  à  Cronay,  en  Vallaire  à  Ecublens; 
de  val  et  suffixe  romand  aire^  eirCy  correspondants  du  v.  fr.  i>a- 
liere  qu'on  trouve  à  Tannay,  Vaud,  aux  Va(I)lièpe8,  petite  val- 
lée ;  Vallerettes,  écart  de  Saint-Prex,  double  diminutif. 

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VALLAMAND  —  VALYSB  487 

Yallamand,  D.  ÀTenches,  Valaman^  1668,  v.  der  Weid  ;  pas 
de  fonnes  anciennes  pour  se  guider  ;  peut-être  par  une  syncope 
naturelle  pour  Val'Allamand. 

Yallettes  ou  Yalettes,  ham*.  de  Bovemier  ;  fém.  du  v.  fr.  va- 
lety  petit  val,  Valeten  ou  Valleten  à  Ag&m,  Valais,  forme  ger- 
manisée. 

Yallimoz,  chalet  à  Val  dlUiez  ;  c'est  évidemment  Talpe  de  Va- 
lyemo  vendue  et  achetée  par  des  d*Arbignon  en  1272,  M.  R.  XXX, 
p.  190. 

Yallon,  ham.  de  Ghène-Bougeries,  Grenève  ;  comm.  D.  Broje, 
ValonSy  1342,  ValenSy  i343,  Matile  ;  dim.  de  val;  la  forme  Va- 
lens  nous  parait  une  fausse  lecture. 

Yallorbe,  Valle  urhanensi,  iiSg,  Valle  Orbe,  ii48,  Valor- 
beSf  i2i9>  yo.lorbe^  J.  Olivier,  1887  ;  vallée  de  TOrbe,  s  final 
fautif. 

Yally,  ham.  de  Bernex,  Grenève,  un  Ray  m.  de  Vaille^  121 3, 
iai8,  M.  R.  VI,  435,  464,  Vallie,  i3i5,  Vallye,  i3i9,  Vallier, 
i36a,  M.  G.  XVIII,  i5,  3i  ;  de  (praedium)  Valliacum,  domaine 
d'un  ValliuSy  gentilice  romain.  Holder  a  le  fém.  Vallia. 

Yalpelllne,  col  de  — ,  frontière  de  la  vallée  italienne  de  ce 
nom  ;  de  vallis  pennina^  la  vallée  pennine  par  excellence. 

Yalserlne,  rivière  du  Jura  à  la  frontière  vaudoise  ;  le  nom  du 
val  s'est  annexé  à  celui  de  la  rivière,  jadis  une  Serine,  comme  sa 
voisine  du  district  de  Njon.  En  e£Fet  elle  s'appelait  Sanona  en 
1 165  :  charte  où  le  pape  Alexandre  III  garantit  à  Bonmont  toute 
la  montagne  jusqu'à  la  vallée  de  la  Sanona,  Hidber,  II,  ao4.  Peut- 
être  la  rivière  a  été  appelée  Val  Serine,  Serine  du  Val,  pour  la 
distinguer  de  l'autre. 

Yalyse  ou  Yahyse,  clos  de  vignes  à  Aigle,  VallisBy  1669,  Va- 
lize^  17 18;  ancienne  propriété  des  Vallise  ou  Vallèse^  François 
de  Vallesia,  i442,  Valleysia,  i446,  Vallyesi,  149I9  chartes 
d'Aigle  ;  nom  d'une  famille  seigneuriale  du  duché  d'Aoste,  héri- 
tière des  Pontverre  ;  Vallèse  de  val  Lesa^  ou  du  Lys,  ou  Valleise, 
autre  nom  de  la  vallée  de  Gressonej  au  S.  du  Lyskamm  et  du 
Mont-Rose.  Yaillèze,  prés  à  Saxon,  a  peut-être  la  même  origine. 


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488  VALSOREY  —  VAI^EL 

Yalsorey,  vallon  latéral  supérieur  de  rEntremout,  Valais,  val 
Serrât  et  val  Sorrey^  1820,  firidel,  Essai  statistique  sur  le  Va- 
lais. 4<  Sorey  représente  peut-être  une  forme  superariam,  »  nous 
suggère  M.  Bonnard,  ce  serait  donc  le  val  Supérieur.  Quant  à  la 
forme  Serrât,  elle  dérive  évidemment  de  serrataSy  resserré  ;  le 
vallon  est  en  effet  fort  étroit.  Mais  il  faudrait  avoir  une  forme  plus 
ancienne  que  cette  mention  de  Bridel  qui  n'est  peut-être  qu'une 
interprétation. 

Van,  nom  de  quatre  pâturages  :  i  à  TEtivaz,  a  à  Salvan,  Vant, 
1732,  un  autre  alpes  de  Trient,  combe  arrondie  au  N.  de  la  Croix 
de  Fer,  et  à  côté  le  Vannelot,  diminutif;  le  Van,  cirque  de  ro- 
cherSf  alpes  de  Grandvillard,  Gruyère  ;  le  Van  de  la  Glaivaz  à 
Ollon,  le  Gros  Van,  sommet  aux  Ormonts,  les  Vans,  rochers 
avec  couloirs  au  col  de  Fenêtre,  le  Creux  du  Van  au  Jura  (sou- 
vent faussement  écrit  Vent)  ;  de  même  encore  les  Grands  Vans, 
alpes  du  Paucigny  ;  est  aussi  employé  en  romanche,  par  exemple 
Vans,  alpe  de  Flums,  SaintrGall  ;  de  oan,  s.  m.,  du  latin  van- 
nam^  par  l'analogie  de  la  forme,  pâturages  creusés  en  bassins 
arrondis,  sommets  présentant  des  cirques  rocheux  en  forme  de 
van. 

Vandœuvres,  C.  de  Genève,  Vandovrey  1226,  M.  G.  IV,  puis 
Vendovres,  six  fois  de  1280  à  1476,  M.  G.  I,  XIV,  IX  et  VU 
(souvent  imprimé  Vendoures,  u  pour  v).  Probablement,  comme 
les  4  Vandœuvre  de  France,  du  gaulois  Vindobriça,  château  de 
VindoSf  d'après  A.  de  Jubainville,  XI,  dont  l'un  (Vienne)  s'appe- 
lait Vindobria,  978,  Vindovria  vers  l'an  1000. 

Vanel,  ancien  château  et  défilé  près  Rougemont  ;  défilé  près 
Travers,  Neuchâtel,  entre  un  rocher  et  l'Areuse  ;  loc.  à  Cully,  Fé- 
chy  ;  au  Vanel  ou  Vannet  près  Corbière,  entre  le  rocher  et  la 
Sarine  ;  le  Vanex,  gorge  étroite  d'un  torrent,  affluent  de  la 
Graade-Eau  ;  les  Vannés(ez),  rochers  et  couloirs  au  col  de  Couz, 
Valais  ;  les  Vannés  d'Ayerne,  alpes  d'Aigle  et  alpes  d'Ormont- 
dessus  ;  les  Vannés  Nicolet,  Ormont-dessus  ;  les  Vanels,  longue 
corniche  entre  deux  parois  de  rochers  près  Charmey  ;  les  Vana- 
lels,  dim.,  couloirs  herbeux  sous  le  Tarent,  Pays-d'Enhaut  ;  enfin 


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VAN6ER0N  —  VAREMBÉ  489 

les  Yanils  ou  Yanys,  nom  générique  de  tous  les  sommets  de  la 
Gruyère,  aux  flancs  souvent  coupés  de  couloirs  étroits  ;  le  nom 
des  couloirs  a  passé  par  extension  aux  sommets  eux-mêmes  ;  tous 
ces  divers  mots  de  uenella,  ruelle^  défilé,  gorge^  dim.  de  vena^ 
veine.  La  permutation  e-a  peut  être  sous  Tiçfluence  de  la  racine 
voisine,  vannum,  van,  aussi  employée  dans  la  topog'raphie  alpine. 

Yangeron  (Yeng^eron),  ham.  et  ruisseau,  Genève,  Vingerony 
i355,  M.  G.  XVIII,  Veygeyroriy  1876  ;  peut-être  du  nom  du  pois- 
son, vang'eron  ou  ven^j^^eron  (gardon)  dont  le  nom  populaire  est 
fort  ancien,  déjà  dans  la  taxe  des  poissons  à  Yilleneuve,  1876; 
c'était  aussi  un  n.  d'homme,  en  1227  vivait  à  Lutry  un  Martinus 
Vingirons^  M.  R.  VI,  4^4;  on  trouve  aussi  un  Yengeron, 
vignes  à  Port- Valais. 

Vaque,  plus.  loc.  en  Valais,  les  Yaccoz  à  Martigny,  Yaquoz, 
vignes  à  Conthey,  Leytron,  Saxon.  C'est  plutôt  un  n.  commun 
désignant  un  terrain  inculte,  vague  ;  on  lit  très  souvent  dans  la 
Feuille  officielle  :  «  A  vendre  un  uaque^  vaquoz,  vaccoz,  »  etc.  ; 
du  latin  (fundum)  vacaum,  terrain  vide. 

Yaraille,  loc.  à  Bonfol  et  Damphreux,  Yaroille  à  Chevenez  et 
Yaroche  à  Aile,  les  4  ^'  de  Porrentruy,  Yareille  à  Venthône, 
Valais  ;  d'une  racine  varcy  qui  pourrait  se  rattacher  au  dauphi- 
nois vairSy  voir  ci-après,  et  suffixes  augm.  aille,  oille,  oche. 

La  Yaraz  (orth.  de  J.  Olivier),  pâturage  de  Bex,  la  Yarraz, 
carte  top.  vaudoise,  l'Ayare,  cartes  Rovéréa,  Dufour  et  atlas  Sieg- 
fried ;  Tête  de  Yare,  sommet,  val  Ferret,  Valais  ;  peut-être  autre 
forme  de  vaire^  mot  du  Dauphiné,  employé  pour  désigner  des  ter- 
rains pauvres,  de  mauvaise  qualité. 

Yard,  Château  — ,  loc.,  ruine  à  Aubonne,  au-dessus  du  châ- 
teau, appelée  aussi  Château  Vert  ;  c'est  sans  doute  une  corruption 
de  Chàtel  veg^  château  vieux,  confusion  due  à  l'habitude  vau- 
doise de  ne  pas  prononcer  l'r  final  des  mots.  «  Le  sentier  tendant 
de  la  porte  de  Vaunaise  à  celle  de  Chatelveg,  )►  1700.  Procès 
entre  les  bourgeois  d'Aubonne  et  le  marquis  Du  Quesne,  baron 
d'Aubonne  (manuscrit). 

Yarembé,  ham.  du  Petit  Saconnex,  Genève,  aussi  Varambé  et 

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400  VAKANDIN    —   VAUCBNS 

Varembert  dans  Lutz.  Probablement  dérivé  d'uo  n.  propre.  Une 
Blaisine  de  Vuarembert  était  religieuse  Clarisse  à  Geaève  à  la 
Reformations  Gali£Fe,  I,  212.  D'après  ce  nom  du  xvi^s.,  —  en 
supposant  qu'on  puisse  identifier  avec  le  hameau,  —  ce  serait  le 
Yuaz  de  Rembert  ou  Rambert.  Pour  Vuas,  voir  ce  mot. 

Varandin,  ferme  à  Courtedoux,  D.  Porrentruj,  Vaultandirij 
1.S26  =  vallée  de  Randin^  n.  pr.  germain. 

Varin,  Combe  — ,  Jura  neuchàtelois  =  combe  de  Waririy  n. 
pr.  germain,  aujourd'hui  Garin  ;  Champ  Yuarin  à  Botterens, 
Gruyère,  môme  origine. 

Vapone,  D.  Louèche,  Valais,  ail.  Vareriy  Farona,  xii«  et  xiii* 
s.,  Varunay  i352,  Waronaz  et  VaronnciSy  i366,  Verona^  i4i5. 
Gatschet  ot,  d'après  lui,  Studer  le  tirent  de  l'ail,  farn^  fougère  ; 
mais  i^  pas  d'endroit  où  il  y  ait  moins  de  fougères  que  ce  coteau 
brûlé  du  soleil  ;  20  tous  les  noms  anciens  sont  d'origine  romane 
dans  cette  contrée  où  l'on  parlait  français  jusqu'au  xvi®  s.,  d'ail- 
leurs le  mot  ail.  farn  n'a  pas  passé  en  français.  Nom  plutôt  d'ori- 
gine gauloise,  comme  le  Verona  de  la  Haute  Italie. 

La  Yarraz,  maison  au  Chenit,  Vall.  de  Joux,  VarraZy  1610  ; 
sans  doute  dérivé  du  nom  des  nobles  Varro,  de  Genève,  seigneurs 
du  Brassus  dès  1676,  de  la  racine  germanique  Waro,  latinisée  en 
Varro. 

Vas,  ham.  de  Lens,  près  Sierre,  Valais,  en  patois  Az  (le  patois 
y  supprime  le  v  initial  des  mots).  C'est  évidemment  le  lieu  «opaef 
Syrro,.,  Rodulfus  de  AZy  »  1267,  dans  M.  R.  XXX,  ii3. 

Vatelin,  combe  à  Fontenais,  D.  Porrentruy,  probablement  pour 
Vaux-Théliriy  vallée  de  Thélin,  n.  pr.  Va  pour  vaux,  comme 
dans  Varandin,  voir  plus  haut.  On  a  aussi  Champ  Thélin  à  Va- 
leyres-sous-Rances. 

Vatzeneire,  arête  rocheuse  dominant  l'alpe  de  Cleuson  sur  Nen- 
daz,  Valais  =  Vache  noire,  figure,  comme  le  Cheval  Blanc,  les 
Grands  Mulets,  etc. 

Le  Vaubaz,  ruisseau  affluent  de  la  Venoge,  Wuaba^  1278,  M. 
R.  III,  495  ;  aussi  forêt  à  Bussigny-Morges. 

Vaucens,  ham.  de  Bulle,  WalcengeSy  WocenSy  1287,  M.  R. 


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VAUCHE  —  VAUD  491 

VI,  ao8,  217,  Voucens,  14619  VaucenSy  i83a,  Kuenlin;  chez  les 
descendants  de  WcUiko  (Walicho,  Walecho),  n.  pr.  g^ermain. 
Fôrstm.,  p.  laSo. 

Yauche,  ham.  sur  un  ruisseau  à  Poirentnij  ;  les  Yauches,  m. 
sur  TAllaine,  à  Porrentruj  ;  dim.,  la  Yauchatte,  ham.  sur  le 
Doubs  à  Goumois  ;  du  v.  fr.  vaiche,  roue  hydraulique,  «  une 
wayche  et  un  batiour  (foulon)  avec,  »  i332.  Godefroj  a  vache^ 
s.  f.,  grue. 

Yauclos,  petite  combe  à  Aile»  D.  Porrentruj  ;  ancien  génitif  : 
vaux  (du)  clos;  on  ne  peut  supposer  clos,  adj.,  vaux  étant  fém. 
il  faudrait  Vauclose,  comme  Vaucluse  çn  France. 

Yaud,  Canton,  Pays  de  — ,  paffus  WaldensiSy  5 16,  881,  908, 
etc.,  comitatus  Waldensis,  889,  1026,  M.  R.  XXIX,  aS,  58  ; 
souvent  Pat  nia  Waudi  (Vuaudi)  ;  in  VaudOy  1260;  on  trouve 
aussi  Waudy  Waut  au  xv«  et  xvi«  s.,  quelquefois  Vaulx,  enfin 
une  forme  curieuse  :  VaUy  Villarper  in  Vals^  xu^  s.,  Arch.  Fr. 
VI,  3 10.  Etymologie  très  discutée.  D'après  F.  de  Gingins,  dont 
nous  adoptons  Tétymolog^e,  comté,  pays  des  forêts,  de  l'ail,  wald. 
D'après  d'autres,  Ruchat,  J.  Olivier,  Moratel,  de  Waly  nom  par 
lequel  les  Germains  désig^naient  les  Gaulois.  Seulement  cette  éty- 
molog^e  n'explique  pas  !<>  pourquoi  ce  nom  ne  s'applique  pas  à 
toute  la  Suisse  romande,  dont  les  habitants  étaient  aussi  des  Wales 
pour  leurs  voisins  ;  2^  surtout  il  n'explique  pas  le  d,  constant  dans 
toutes  les  formes  anciennes  et  qui  ne  se  trouve  nulle  part  ailleurs 
dans  les  dérivés  de  Wal.  J.  Olivier  prétend  l'expliquer  «  plusieurs 
dialectes  germaniques,  entre  autres  le  dialecte  suisse,  dit-il,  en 
citant  Ruchat,  font  sonner  une  sorte  de  d  après  la  lettre  /  dans  le 
mot  waelsch  qu'ils  prononcent  à  peu  près  comme  wœldsch,  y^  etc. 
Le  Canton  de  Vaud,  p.  137.  Mais  nous  ne  voyons  pas  trace  de  ce 
d  dans  d'autres  mots  du  dialecte  suisse,  Walensee,  Walenstadt, 
ni  dans  la  prononciation  actuelle  du  mot  wôlsch.  Le  d  fait  égale- 
ment rejeter  à  priori  la  dérivation  de  vaulx,  vallées,  dont  Olivier 
dit  (Ibid.,  p.  1191)  :  «  J'ai  bien  de  la  peine  à  ne  pas  revenir  à 
cette  étymologie  si  jolie  et  si  naturelle.  »  Studer  de  son  côté,  reje- 
tant avec  raison  vaux  et  wales,  dérive  Vaud  du  nom  du  patrice 


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492  VAUD  —  VAUDALE 

Waldelene,  «  v.  einem  Patridus  Waldelene  oder  Wald  in  Orbe,  » 
ou  bien  de  la  charge  dont  ce  patrice  et  ses  successeurs  étaient  re* 
vêtus.  Waldensis  viendrait  ainsi  de  walten,  «  das  beisst,  entwedw 
V.  Namen  des  Verwalter  oder  von  der  Gauwûrde.  »  Mais  le  nom 
parait  antérieur  aux  patrices  et  surtout  à  Wendelene  nommé  en 
6io,  sans  parler  des  difficultés  étymologiques  et  de  l'invraisem- 
blance de  faire  dériver  le  nom  du  pays  de  celui  d*un  administra- 
teur qui  Ta  régi  pendant  3  ans  à  peine,  6 1 0-61 3.  Il  faut  donc  s'en 
tenir  à  l'étymologie  de  F.  de  Gingins,  bien  qu'elle  n'explique  pas 
le  nom  allemand  Waadt,  que  ne  résoud  du  reste  aucune  des  éty- 
mologies  proposées. 

Vaud,  la  Fin  de  — ,  ham.  de  Riaz,  Gruyère  ;  de  fin,  limite, 
et  Vaud,  ce  hameau  étant  à  la  limite  de  la  Gruyère  et  du  Pays-de- 
Vaud. 

Vaud,  Le  — ,  D.  de  Nyon,  commune  sur  un  plateau  ;  proba- 
blement fausse  orthographe  pour  Leveau  ;  du  v.  fr.  liuelon  liveau 
=z  niveau  ;  voir  Levaux. 

Vaud,  ham.  de  Mossel,  Fribourg,  Od,  de  \alle  vers  ii5o, 
Cart.  Haut-Crêt,  M.  R.  XII,  y  Vaud,  loc.  à  Fully,  Valais, 
Champ  de  Vaud,  ham.  de  Penthéréaz  près  du  Buron,  et  le  Bois 
de  Vaud  voisin,  nemus  valliSy  i447>  ^*  ^-  ^^9  1799  l>ois  de  la 
vallée  ;  fausses  orth.  pour  Vaux  :  les  vallons,  les  champs,  le  bois 
de  la  vallée. 

La  Vaudaisaz,  ruisseau  à  Pàquier-Frib.  ;  fém.  de  oaudai,  sor- 
cier, la  sorcière,  la  diablesse,  sans  doute  torrent  aux  crues  dange- 
reuses ;  un  ruisselet  à  Orzens  s'appelle  de  même  la  Diablaz. 

La  Vandale  ou  Veudale,  alpes  de  Finhaut,  Valais,  la  Vau- 
dallaz,  pâturage  à  l'Etivaz,  Pays-d'Ënhaut,  Vodalla,  1801,  Con- 
serv.  suisse,  V,  ni,  Laudallaz,  atlas  Siegfried  (le  Pays-d'Enhaut 
dit  et  écrit  :  Vaudallaz  ;  dans  les  Ormouts  on  dit  l'Audallaz)  ; 
autre  à  Lavigny,  à  Praz,  D.  Glane  ;  les  Vandales,  bois  à  Gilly  ; 
Vendallaz,  col  et  cascade  sur  Champéry,  Vaudallaz,  loc.  à 
Morcles,  Vudalles,  loc.  à  Villarzel  et  à  Dompierre,  la  Vndallaz, 
pàtur.  à  Enney,  Gruyère.  Ce  mot  se  retrouve  dans  la  province 
d'Aoste,  au  Valsa varanche,  où  il  y  a  les  alpes  de  Vandale  et  de 


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VAUDERENS  —  VAUFFELIN  493 

Valdalette.  De  la  famille  de  vaudaiy  sorcier,  diable,  racine  vald, 
et  suffixe  dim.  ala,  comme  saudje-saudjalla,  sapé-sapala,  temé- 
tamala.  Localités  malfamées,  auxquelles  s'attachait  jadis  quelque 
superstition,  où  se  tenait  la  chettey  le  sabbat  des  sorciers,  ou 
pâturages  dangereux  pour  le  bétail. 

Yauderens,  D.  Glane,  Frib.,  Waldenens^xiî^s.,  VoudenenSj 
12 15,  Donat.  Haut.,  Woudunens,  1266,  M.  R.  XII,  288,  Faa- 
derensy  1668,  carte  v.  der  Weid  =  chez  les  descendants  de  Wal- 
dan.  n.  pr.  germain. 

Yaudyon,  ham.  de  Colombier,  Neuchàtel,  Vauxdijon^  Dict. 
de  Lutz,  ancien  génitif  :  vaux,  vallée  (de),  dijon  ;  quant  à  dijon,  il 
a  sans  doute  la  même  origine  que  le  nom  de  Dijon,  Bourgogne  ; 
d'après  d'Arbois  de  Jubainville,  c'est  une  forme  en  io  d'un  genti- 
lice  pris  adjectivement,  Divio-niSj  du  gentilice  DiviuSf  donc  val- 
lée de  Divio  ou  Divins,  gentilice  romain. 

Yauffelin,  D.  Courtelary,  Berne,  ail.  Fûglisthaly  et  WôlJUrt" 
gen  d'après  Zimmerli,  Walfelirriy  1228,  Waffelirij  1^8,  Fuglis- 
dal  ei  Valle  Volucrum,  môme  charte  de  i3ii,  Fuglistal,  1849. 
Cette  traduction  latine  du  nom  allemand  fait  un  joli  pendant  à 
celle  d'Arconcié  en  Arcum  cœli.  Le  cbartiste,  ignorant  ce  que  pou- 
vait signifier  ce  nom,  l'a  pris  pour  Yôgelis^hal,  ail.  suisse,  vallée 
des  petits  oiseaux,  étymologie  adoptée  par  Studer.  Ce  nom  est 
formé  de  vau,  val,  ail.  tal,  et  d'un  n.  pr.  germain,  tel  que  Fugal 
ou  Fakeliriy  noms  donnés  par  Fôrstemann  à  la  racine  Fug,  donc 
vallée  de  Fukelin,  nom  qui  s'est  contracté  en  français  en  Félin. 

Zimmerli  pense  au  contraire  que  Fuglîsdal  est  la  traduction  allemande 
de  Yallis  volucrum.  Yoici  son  texte  :  «  Wôlflingen  ist  jedenfalls  die  at- 
teste Form  des  Namen,  aus  weleher  dann  durch  RomanisieruDg  YaufiPe- 
lin  henrorging,  wâhrend  Fuglisthal  ist  lediglich  die  deutsche  Ueberset- 
zung  der  spfiter  yod  Klerikern  aufgebrachtea  Bezeichaung  Yallis  Yolu- 
crum.  »  Comment  les  clercs  auraienUils  eu  l'idée  de  traduire  YaufiPelia 
ou  Walfelio  par  Yallis  Yolucrum  ?  Il  n'y  a  aucun  rapport,  aucune  res- 
semblance extérieure,  tandis  que  Fuglistal  appelait  tout  naturellement  la 
fausse  traduction  latine  vallis  volucrum.  Pour  nous,  il  est  certain  que  le 
latin  est  la  traduction  de  l'allemand  et  non  l'inverse.  Quant  à  Wôlflin- 
gen,  c'est  une  traduction  du  n.  fr.  YaufiPelin  et  c'est  donc  la  forme  la 
plus  récente  et  non  la  plus  ancienne  du  nom. 


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484  VAUGIRAY   —  YAUBfARCUS 

Yaugiray,  combe  à  Courtemaiche,  Jura  bernois  =  Vaux  de 
Giray  ou  Girard. 

Yaugondry,  D.  de  Grandson  ;  pas  de  formes  anciennes  à  notre 
connaissance  ;  de  vaux,  vallée,  et  d'un  n.  pr.  gpermain  tel  que 
Gundrich,  du  v.  h.  ail.  ffund,  g^ierre,  et  rich^  puissant  :  vallée 
de  Gundrich,  puissant  à  la  gpuerre. 

Vauladrals  aux  Brenets,  Neuchàtel  =  vau  (de)  Tadrait,  vallée 
de  Tadroit,  le  c6té  tourné  au  soleil. 

Yaulaneux,  loc.  à  Boudry,  entre  la  ville  et  le  pont  de  l'Areuse. 
L.  Favre  écrit  Vaux-la-neu  et  ajoute  «  on  sait  que  vau  désigne 
un  gué.  ^  M.  N.  XX,  a8.  Est-ce  une  coquille,  un  lapsus,  ou  vrai- 
ment vaux  signifie-t-il  un  gué  dans  la  contrée  ?  Nous  aurions  tra- 
duit vau  par  vallon,  neu  par  bac,  voir  nau  (au  devient  souvent 
eu  à  Neuchàtel,  oche  y  devient  œuche)  et  le  tout  par  :  vallon  du 
bac. 

Vaulengines,  vignes  à  Boudry  ;  comme  les  Valangines  à  Neu- 
chàtel, anciennes  propriétés  des  Valengiriy  Vaulengin  en  laSo. 

Vaulion,  D.  Orbe,  Vallem  Leonis^  1097, 1177,  Valiom^  1263, 
Vaullioriy  1467  ;  de  val  et  Lion^  ancien  nom  du  Nozon,  du  celte 
gllon^  eau  courante  =  vallée  du  ruisseau. 

Yaulruz,  D.  Gruyère,  Valle  Rodulphi,  iii5,  M.  R.  XXII,  9, 
VaulruZy  1 3o3  =  vallée  de  Rodolphe,  souvent  écrit  Roi  dans  les 
chartes  de  Gruyère  ;  même  contraction  et  même  origine  que  Val- 
de-Ruz,  voir  Ruz.  A  été  écrit  aussi  Vaulrupt^  i453,  M.  F.,  par 
fausse  interprétation.  Le  nom  allemand  Thalbach  date  également 
d'une  époque  où  Ion  ne  comprenait  plus  le  sens  primitif. 

Yaumacon,  combe  aux  environs  de  Porrentruy  ;  de  vaux  et 
Maco  ou  MaccOy  n.  pr.  germain  :  vallée  de  Maco. 

Vaumarcus,  Neuchàtel,  Vallis  Margult^  "94>  Valmarcuely 
1228,  M.  R.  VI,  538  et  1276,  Matile,  puis  Vaux  ou  Vaul  Mal- 
eue/ y  1242,  Val  Marculy  1266,  Val  Marcuiy  1266,  Vaulxmar^ 
eus  y  i3io,  et  18  autres  orth.  Citons  encore  Valle  Meneur  ii  y  i346, 
Matile,  694.  De  val,  vallée,  et  Marcoldy  n.  pr.  germain,  Fôrstm. 
914»  contraction  du  v.  h.  ail.  marahy  le  cheval,  et  wald,  du  go- 
thique waldàriy  gouverner  =  le  maître  des  chevaux,  le  conné- 


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TAUNAISE  —  VAUX 

table.  L'étymologie  de  Junod  (Hist.  de  Neuchâtel)  et  de  Chabloz, 
qui  en  font  une  c  vallée  de  Mercure  »,  d'après  la  fausse  traduc- 
tion latine  de  i346,  et  celle  de  Benoît,  vallée  frontière  (Esq.  Neuch.) 
ne  sont  pas  défendables. 

Yaunaise,  voir  Vounaise. 

Yaurillon,  loc.  à  Denezy;  du  bas  latin  vauria^  champ  en 
friche,  et  suffixe  diminutif  ;  voir  Vuaure. 

VauFoux,  loc.  sur  Boudry,  Vauroue  (Dubois-de  Montperreux), 
probablement  Vau^Rou  :  vallée  de  Rodolphe.  C'est  ainsi  que  les 
Chàteauroux  de  France,  Indre  et  Hautes-Alpes,  sont  d'anciens 
Castrum  Rodulfi  ;  voir  Ruz. 

Yauseyon,  gorge  du  Sejon  à  Neuchâtel,  Vaulx-Seyoriy  i4^4> 
i6i4>  vallée  (du)  Sejon,  ancien  génitif;  on  disait  de  même  pont 
seyon. 

Vaussivaz,  loc.  à  Courtion,  Fribourgp  =  vaux,  vallée  (de  la) 
sivaZf  sUva,  forêt  :  vallée  de  la  forêt  ;  comparez  Sivaz,  Sévaz. 

Yautenaivre,  ham.  de  Goumois,  Jura  bernois,  dans  la  vallée 
du  Doubs.'On  pourrait  supposer  Vaux-tenaivres,  de  tenebraSy  an- 
cien génitif  (comme  Six  Jeur,  Chàteaupré)  =  vallée  sombre, 
«  très  séduisant,  nous  dit  M.  Bonnard,  mais  le  mot  ienehrae  ne 
se  rencontre  jamais  que  sous  la  forme  savante  où  le  b  est  resté.  » 
Cette  objection  est  forte,  mais  le  sens  et  la  dérivation  s'appli- 
quaient si  bien  ici  que  nous  avons  de  la  peine  à  renoncer  à  notre 
explication. 

Yauthelin,  loc.,  vignoble  de  Suchy  ;  comme  les  mots  voisins, 
de  vaux,  vallée,  et  un  n.  pr.,  vaux  (de)  Thelin,  n.  pr. 

Yauvilllera,  loc.  à  Boudry  ;  de  vaux  et  villiers,  village  =  val- 
lée du  village. 

Vaux,  D.  Morges,  ^«rra  de  Vallibus^  1280,  Vallibas  jaxta 
WJleinSy  1288  =  les  vallées  ;  de  même  les  Vaux  à  •Gilly,  Mex, 
Pomy,  Rovray  ;  la  Vaux,  pâturage  à  Mauborget,  écart  de  Tra- 
vers, Lavaux  ou  la  Vaux  à  Aubonne,  la  Vaux,  Ôrmonts,  la  Vaul^ 
1287,  Bois  de  Vaux,  villa  près  Lausanne.  Souvent  mal  orthogra- 
phié Vaud  à  Mossel  et  Penthéréaz,  les  Yauds,  combe  sous  Che- 
sières,  avec  ancienne  mine  de  sel,  les  Veaux,  vallon  de  la  Trème 


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486  VEGNEY  —  VBLLAZ 

à  Vuadeos  et  ferme  aux  Grenevez,  Jura  bernois,  les  Grands 
Yeaux,  bois  aux  Clées  (en  v.  fr.  grand  est  des  deux  genres),  la 
Combe  de  Vos,  atlas  Siegfried,  ou  de  Yoos  pour  Vaux  à  Ayent, 
Valais,  Vauz,  1282,  Vers  la  Vos,  prés  à  Saint-Gingolph.  Pour  Le 
Vaud,  D.  Nyon,  les  Vauds,  val  d'illiez,  le  Vaux,  m.  à  Travers, 
voir  Levaux.  Les  mots  Vaulaneux,  ioc.  à  Boudrj,  Vaugueny, 
ruisseau  près  Lausanne,  Vatelin,  combe  à  Fontenais,  nous  parais- 
sent aussi  des  composés  de  Vaux,  voir  à  leur  ordre  alphabétique. 

Vegney,  Vegnasse,  etc.,  voir  Vigny. 

Veichalet  dessus  et  dessous,  alpes  de  Charmey  :  v.  fr.  veil^ 
vieux,  et  chalet. 

Veichatel,  métairies  à  Ghâtel-Saint-Denis  et  Avry-devant  Pont, 
Frib.  =  château  vieux. 

Veîges,  ham.  deLeysin,  D.  Aigle,  feudum  Viegiy  1282,  VegeSy 
i3i5,  i4o2,  M.  R.  XXIX,  XXX  et  2«  s.,  II,  69. 

Veisonnaz,  près  Sion,  in  Visinado,  988,  Cart.  Saint-Maurice, 
Veisona  vers  1200,  Vesona^  i243,  Vesonna,  1299,  Vysona, 
i32i,  Veysona,  1822,  Visonay  i352,  etc.  Lutz  donne  aussi  Vais^ 
sonaz  ;  du  latin  vicinatuSy  territoire  d'un  vicus,  village. 

Velan,  Mont  et  Aiguille,  vallée  d'Ëntremont  ;  le  Velan,  atlas 
Siegfried,  ou  Vilan,  carte  Dufour,  Viland,  carte  franc.,  2  som- 
mets voisins,  21 18  et  2i56  m.,  alpes  de  Vouvry.  Studer  les  tire 
d'un  adjectif  bas  latin  vilanus  (n'est  pas  dans  Ducange),  de  vilis, 
au  sens  de  mauvais,  de  faible  valeur,  allusion  aux  maigres  gazons 
situés  à  leur  pied  ;  plutôt  du  patois  velan^  lourd,  pesant  (Bridel), 
le  romanche  emploie  le  même  mot  vilan j  vilaun,  grossier,  et  le 
Prâttigau  a  un  Mont  Vilan, 

Velard,  plus.  Ioc,  chalets,  Ormonts,  alpes  d'Ollon,  Vellard^ 
XYîu^  s.,  le»  Vellards,  pâturage  au  Suchet,  et  ailleurs,  forme  pa- 
toise  de  villars.  Le  chalet  peut  avoir  disparu,  ainsi  en  Velard, 
alpes  de  Vionnaz,  pas  de  chalet. 

Vellaz,  chalets  à  Vex,  ham.  à  Ayent,  etc.  ;  forme  patoise  de 
villa,  ferme.  Quant  à  la  Vellaz,  pâturage  de  Vérossaz,  c'est  une 
fausse  orth.  pour  Vellar. 


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VELLERAT  —  VENOGE  497 

Yellerat,  D.  Moutier,  Berne  ;  at  =zet  dans  le  Jura  bernois» 
donc  autre  forme  de  Villaret,  petit  village. 

En  Yenayre,  bois  à  Massong^x,  Valais  ;  voir  Véneresses. 

Vence,  haro,  de  VoUège,  Valais  (pron.  Vince),  Vens^  121a, 
1216,  Yenze,  majens  à  Bagnes  ;  Yens,  ham.  de  Gonthej,  F.  off. 
Valais,  1903-1906,  Virit  atlas  Siegfried,  et  Venty  Dict.  Lutz, 
fausses  orth.y  Vens  vers  11 00,  Veins,  laoo,  noms  probablement 
dérivés  d'un  n.  pr.  germain.  Si  Ton  rapproche  VeinSy  laoo,  de 
WeinSt  nom  en  1220  de  Voéns,  Neuch.,  — voir  ce  mot,  —  on 
admettra  volontiers  que  ces  deux  localités  signifient  également 
chez  les  descendants  de  Woco^  WoffOy  n.  pr.  germain.  Fôrstm., 
p.  i332.  Une  charte  de  Saint-Maurice  parle  d'une  loc.  de  Vens  à 
Lavej,  «  in  feudo  de  La  veto  a  loco  dicto  Vens  ad  Avansonet  de 
Mordes.  » 

Yendelincourt,  ail.  Wendlinsdorf^  Wandeleincurt ,  iii6  :s 
court,  ferme  de  Wendelin,  n.  pr.  germain. 

Vendôme,  ham.  de  La  Rippe,  D.  Nyon  ;  Lutz  donne  Ventido- 
mus  sans  date  ni  origine  ;  c'est  sans  doute  une  étjmologie  qu'il 
propose,  mais  elle  est  peu  vraisemblable  ;  ce  serait  une  construc- 
tion germanique,  chez  nous  le  déterminatif  est  toujours  le  second. 
A  plutôt  la  même  origine  que  le  Vendôme  de  France,  de  Vendo- 
cinum. 

Les  Véneresses,  ham.  et  bois  à  Bex  ;  de  l'adj.  v.  fr.  véneresses 
sous-entendu  (terres)  véneresses,  propres  à  la  chasse. 

A,  en  Venise,  loc.  à  Monthey,  vient  de  son  voisinage  de  la  Ye- 
nèze,  bras  de  la  Vièze  ;  voir  Vounaize. 

Yennes,  ham.  de  Lausanne,  Vennas^  907,  Venes,  1224, 1288, 
1476,  M.  R.  VI,  170,  244  et  XXVIII,  264  ;  les  Yennes,  bois  à 
Cudrefin  ;  les  Vuennes,  bois  à  Belmont,  D.  Lausanne.  D'après 
Bridel,  de  venna^  s.  f.,  haie,  clôture,  clajonnage:  loc.  entourée 
de  haies. 

Yenoge,  rivière,  Vaud,  VenobiUy  8i4,  ioo5,  1017,  Venubia, 
987,  Vinogià,  xii«  s.,  M.  R.  XII,  Venopia,  1818,  M.  R.  XXVIII, 
Venogyy  1816  (j  atone),  M.  R.  VII  ;  nom  probablement  celtique, 
comme  la  plupart  de  ceux  de  rivières. 

M.  D.   8BC.   Silin,  TOMB  VH  3S 

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VENT  —  VERGHAUX 

Vent,  souveDt  employé  comme  détermÎDatif.  Grandes  Roches 
du  VeQty  Vallée  de  Joux,  Rochers  du  Vent,  alpes  de  Grjon,  Ai- 
guilles du  Vent  au  S.-O.  de  Talpe  d'Ëmosson,  Finhaut,  etc.,  ro- 
ches, aiguilles  situées  à  vent  y  c'est-à-dire  au  sud-ouest  par  rap- 
port à  ceux  qui  les  ont  dénommées,  comme  on  dit  Dent  du  Midi, 
Dôme  du  Goûter.  Quant  à  Creux  du  Vent,  il  nous  paraît  être  une 
fausse  orthographe  et  celle  de  Creux  du  Van  la  véritable  ;  voir 
Van. 

Venthône,  D.  Sierre,  Valais,  Ventonay  1202,  Ventonnazy 
1210,  VentunOy  1268,  Venthonna,  i3o5,  Venthône^  i438,  etc. 

Ver,  le  — ,  ruisseau,  affl.  de  la  Venoge  près  Penthaz  ;  Vert, 
maison  sur  Boudry  ;  moulin  et  bois  à  Confignon  ;  autre  près  Car- 
tig-ny,  Genève,  nemus  de  Ver  y  i3oi,  territ.  de  Fer,  1871,  M.  G. 
XVIII  ;  Ver  ou  Vers^  loc.  au  Landeron,  1874  ;  Vers,  m.  et  loc.  à 
Rolle,  Ver,  1498,  Vers,  1697,  Vert,  1627,  M.  R.  XXXIV,  Praz 
de  Vers  à  Crans.  Nous  inclinons  à  voir  ici  le  part,  du  v.  fr.  ver~ 
tir,  tourner,  part,  passé  vers,  vert:  endroit  où  le  chemin,  la  val- 
lée fait  un  détour.  Le  moulin  de  Vert  est  à  un  coude  prononcé  du 
Rhône.  Dans  le  même  sens  on  trouve  beaucoup  de  «  Crochet.  » 

La  Verasse,  la  Veresse,  torrents  ;  voir  Verre. 

Le  Veratroz,  pâturage  à  Vallorbe  ;  de  veratrum,  vératre  ou 
varaire,  plante  vénéneuse  trop  abondante  dans  maint  pâturag-e  ; 
le  Vérapay,  alpe  de  Salvan,  même  racine  avec  collectif  ay. 

Veraye,  torrent,  Vereyaz,  loc.  ;  voir  Verre. 

Vepbîer,  g-rand  village  de  Bagnes,  Valais,  Verbyer,  1271, 
Verbiez,  1287,  Verbyez,  1290,  Verbie,  1294  ;  Verbî,  chalets  à 
Nendaz.  D'après  Gatschet,  du  romanche  ver,  vallée,  et  biez,  bief, 
bach,  soit  vallée  du  bief.  Mais  ce  mot  romanche  en  Valais  nous 
étonne,  biez  =  bevium,  puis  Verbiez  n'est  pas  dans  la  vallée, 
mais  sur  un  plateau  élevé.  Il  est  plus  simple  d'y  voir  Vers-biez, 
vers  les  canaux,  les  ruisseaux  :  le  village  est  traversé  par  un  ruis- 
seau et  ses  prairies  par  quatre  autres  ruisseaux  et  un  grand  bisse. 

Vepchaux,  2  ham.  de  Villarvolard  et  Villarbeney,  Gruyère  ;  du 
bas  latin  vervecale,  bercail,  de  vervex,  bas  latin,  de  berbeœ,  bé- 
lier^ qui  a  pris  le  sens  de  brebis  dans  les  langues  romanes. 


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VERGHÈRE  —  TERDAZ 

Vepchère,  loc.  à  Thonex,  Genève  ;  ham.  de  Liddes,  Valais  ; 
loc.  à  Duiiier  ;  les  Verchères,  Onnens,  D.  Grandson,  la,  les  Ver- 
ehières,  Verciieire,  patois  Veplsircs  à  Yvonne,  Attalens,  Gran- 
KCeSy  BelfauXy  Ursj  ;  la  Yerchire  à  Montet,  Mossel,  Blessens, 
Werchiery,  1271,  Arconciel,  Verchiery,  i44i,  la  Verlschlre  à 
Charmey  ;  du  v.  fr.  verchière,  verchère  en  Dauphiné,  bas  latin 
vercheria,  bercheria,  verceria  ;  \ine  Verceria  à  Vevey,  1220; 
dérivé  de  berbeXy  brebis  =  fonds  de  terre  sur  lequel  on  élève  des 
brebis. 

Yercome  ou  Ercoma,  Ercomma,  loc.  à  Savièse,  Vercoma^ 
iioo  (M.  Gremaud  a  lu  Verconia),  1228,  78,  etc.,  Vercomma, 
1217,  1224.  Probablement  un  composé  de  la  racine  g^ermanique 
Vere  et  quama^  étranger,  employée  comme  suffixe  :  Fôrstemann 
donne  8  composés  en  coma,  par  exemple  Hilticoma,  Zitcoma. 

Yercorins,  ham.  de  Chalais,  Valais,  Vercoreins,  1241,  Ver» 
corenSy  8  fois  1 249-1476,  et  encore  au  xix«  s.,  Vercoren,  1806. 
Gatschet  le  tire,  —  et  Studer  en  fidèle  copiste,  —  de  oerracaria^ 
nom  italien,  dit-il,  et  latin  de  l'héliotrope  d'Europe,  fr.  verrucaire, 
herbe  aux  verrues.  Mais  cette  plante  des  régions  chaudes  ne  monte 
pas  à  Vercorins,  1870  m.,  et  n'est  pas  de  celles  qui  par  leur  nom- 
bre font  donner  leur  nom  à  une  localité  ;  en  outre  verrucaria  ne 
saurait  donner  Vercorens.  Le  suffixe  ens,  eins  indique  une  ori- 
gine germanique.  Peut-être  est-ce  Vers-Coreins  .*  il  y  a  près  de  là 
2  villages  appelés  Corin,  jadis  Corens,  Goreins.  Fôrstemann  n'a 
pas  de  racine  Cor. 

Yerdaz,  la  — ,  pâturage  de  Rougemont  ;  du  v.  fr.  verd  =  la 
verte.  A  la  même  racine  verd  se  rattachent  la  forme  adjective 
Yerdan,  nom  valaisan  du  Petit  Muveran  ;  m.  à  Bossonens,  fémi- 
nin Yerdannaz  à  Vugelles,  et  plus.  loc.  ;  Verdaux,  m.  à  Pam- 
pigr^y  ;  Verdell  à  Bulle  ;  Verdex  à  Morrens,  Verdy  à  Vaux, 
Vepdiz(y),  pâturage  à  Bellegarde,  collectifs  ;  Verdet  à  La  Sarraz, 
Saint-Aubin,  Frib.,  en  Verdat  à  Fon tenais  et  Reclère,  et  Vardat  à 
Beurnevesin,  Jura  bernois  (at  =  et),yerdette  à  Liddes,  Verdeau, 
ham.  à  Faoug  (Verdau)  et  Autigny,  Verdillon  à  Rances,  diminu* 
tifs  ;  Verdeuse,  pâturage  de  Liddes,  Valais  =  pleine  de  verdure. 


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500  VERDIÈRE  —  VERNAMIÈGE 

Vepdière(s),  ham.  d'Aumont,  Fribourg",  Verderes^  1226,  M. 
R.  VI,  827,  i34i,  etc.,  VerdiereSy  i368,  Matile  ;  du  v.  fr.  ver- 
dièrey  latin  viridaria,  forme  fém.  de  viridarium^  verçer. 

Yerdonnaz,  ham.  d'Orsîères,  Valais,  Yerdonnet,  loc.  à  Cro- 
naj,  m.  à  Lausanne  ;  autres  dim.  de  verd. 

Yerenaz,  ruisseau  à  Dizy  ;  peutrètre  un  dérivé  de  veré^  tourner, 
ruisseau  qui  fait  des  méandres  (Isabel). 

La  Yerevenaz,  torrent  temporaire  et  ravine  descendant  du 
Grammont  sur  la  Morge  à  Saint-Gingolph,  fausse  orth.  pour  la 
Vey-Revenaz  ;  v.  fr.  veil,  vieux,  vieille,  et  Revenaz,  ravine,  la 
vieille  ravine. 

Yermala,  loc.  alpes  de  Sierre,  Valais.  Ce  mot  a  une  ressem- 
blance frappante  avec  les  noms  romanches  Ver  mal  ^  bam.  des 
Alpes  de  Mels,  Saint-Gall,  Vermol  près  Lavtina,  Grisons,  Talpe 
Fermai  dans  le  Vorarlbergp,  les  fermes  Formai  et  Vermale  dans 
le  Tyrol,  loc.  citées  par  Scblatter,  op.  cit.,  p.  86,  dérivés  avec  le 
suffixe  al  du  latin  ybrma,  et  désignant  des  cbalets  où  Ton  pré- 
pare le  fromage. 

Yepmelliay,  pâturage  et  forêt  à  Arzier,  D.  Nyon  ;  dérivé  (col- 
lectif) du  V.  fr.  vermilliSy  lieu  fouillé  par  les  sangliers,  où  ces 
animaux  vermillent^  fouissent  la  terre. 

Yermes,  D.  Delémont,  Berne,  cella  Verteme,  769,  Vertimay 
849,  866,  884,  Vernmonty  1817,  Vertemoriy  i325.  Quant  aux  n. 
ail.,  Vertmen  est  une  corruption  et  Pferdmund  une  interpréta- 
tion de  Vertemon  due  au  fait  que  Tallemand  ajoute  un  p  devant/ 
(varrich,  pfarrich,  fadôn,  pfad,  Faoug,  Pfauen,  Fabaris,  Pfâfers); 
le  nom  patois  ail.  actuel  F&rdme  est  presque  la  reproduction  de  la 
plus  ancienne  forme  Verteme. 

Yermondens,  quartier  de  Boudry,  Neuchâtel,  antérieur  à  la 
ville,  fondée  en  i343,  Wilmundens,  ii56,  Hidber,  II,  Warmon-- 
denSy  1282,  i3i3,  Guarmondins,  i3o9,  Matile  =  chez  les  des- 
cendants de  Willimund  (ou  de  Warmund),  n.  pr.  germain. 

En  Yermont,  vignes  à  Yverdon  =  vers  Mont. 

Yemamiège,  patois  Vernamièse,  Lutz,  D.  Hérens,  Valais, 
Vernamesia  vers  iioo,  Vernamiesi,   i2o3,  Vernimiesi,   1224, 


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VERNAND   —  VERNE  501 

Vernamiesia,  1227,  Vernamyesy^  i25o,  Vernameisi,  ia55,  Ver- 
namiesa,  i3oo,  Vernamisia^  1476  ;  de  verne  ;  quant  à  miesij 
myesy,  si  Ton  considère  i<>  i,  y  final  atone  =  e,  s  doux  =  g  doux, 
on  y  retrouvera  la  forme  actuelle  miège  ;  c'est  le  fém.  de  Tadjec^ 
tif  miy  au  milieu  de,  fém.  v.  fr.  mège^  ici  diphtongue  miège ^ 
donc  Vernamiège  =  la  Yernaie  du  milieu. 

Yernand,  4  ^oc.»  ham.  et  forêts  de  Lausanne,  Vernant,  iiS4» 
II go,  Cart.  Month.,  44»  52,  12 17,  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  4^3, 
nemus  dYvernan^  i546  (aussi  Vernens  d'après  Hisely)  ;  d'après 
la  forme  primitive  de  11 84-12 17,  vers-nant,  vallée,  ruisseau,  ces 
localités  lausannoises  sont  toutes  sur  les  pentes  du  vallon  de  la 
Mèhre  (encore  3  autres  Vernand  et  i  Vernandes  dans  le  canton, 
d'après  Brandstetter).  Quant  à  en  Vernan,  maison  sur  Mont-la- 
Ville,  peut-être  un  dérivé  de  verne. 

Vemayaz,  village,  ham.  de  Salvan,  Valais  ;  de  verne,  aune,  et 
suff.  collectif  aye,  voir  le  mot  suivant.  Vemayaz  est  l'ancien  Oc^ 
tanellum,  Actunellum,  5i6,  M.  F.  IV,  M.  R.  XXIX.  Athonel- 
luniy  Othonellam^  OUonellum,  ii38,  Cibrario,  I,  48,  49,  V^f^- 
neye,  1279,  Verneya  seu  Octanez,  Vemayaz  sive  OctaneZy 
1732,  Arch.  Abb.  Saint- Maurice.  Voir  p.  322. 

Verne,  nom  vulgaire  de  l'aune,  dérivé  du  celtique  guern^ 
aune,  et  marais.  Ce  nom  a  une  nombreuse  famille  et  désigne  des 
centaines  de  localités.  D'abord  le  simple  Verne  (5),  — es  (4i), 
— a,  2,  — az,  26,  Vergnaz.  Puis  les  collectifs  masculins  avec  les 
suffixes  -  ay,  8,  — ey,  39,  — et,  5,  — els,  3,  — ex,  28,  — y,  3, 
— ez,  3,  Vemez  à  Fey,  Vernetum^  1260,  Vemois,  2  Jura  ber- 
nois, Vamet  à  Delémont,  Vernek  à  Evolène,  voir  Biolcc.  Varnay 
à  Evionnaz,  dérivés  de  vernetum^  vernaie  ;  les  collectifs  féminins 
Vepnaya(z),  4,  Vepnaie(s),  3,  Vemiaz,  8,  Veméaz,  ham.  Neu- 
chàtel,  Verneay  1196,  Vernee^  1296,  Veraeyse,  du  fém.  ver^ 
neta;  —  ensuite  Vernard,  Fribourg,  Vemier,  4»  Vemiez, 
Frib.,  de  vernarium  ;  dim.  Vemeret  à  Chavornay,  Vemeyre, 
Ollon,  et  Vemîère,  de  vernaria,  Vemeresse  à  Bex,  forme  ad- 
jective;  les  diminutifs  Vemette,s,  -az,  11,  Ver(g)niaulaz,  2, 
Vemon,  — elet,  — îolet,  — îllaz,  Saillon  ;  Verninche  à  Chatil- 


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502  VERNIER  —  VERRES 

lens  ;  les  augrn.  Yernasse  à  Lens,  dim.  Yernasson,  Yemaux, 
3  Frib.  et  6  Vaud,  — aud,  7,  — ausaz,  26,  Yernaugiz  à  Polîea&- 
Pittet,  permut.  s-j,  Yeraoux  à  Loveas,  es  Yeraousses  à  Corse- 
rey  ;  diminutifs  des  précédents  :  Yornausettes  à  Romanel-Mor- 
ges,  Yemozet,  — el  à  Henniez,  Thierrens. 

Yemier,  Genève,  Vernier,  1208,  Acad.  Sav.  II,  2,  280,  Ver^ 
neyer^  i3o5,  i344»  Verniery  i3ii,  M.  G.  IX,  a35,  244»  et  XIY, 
m.  à  Echichens,  Vaud;  de  vernarium^  bois  de  vernes,  voir 
Verne. 

Yerolliez,  atlas  Siegfried,  Yerolliaz,  carte  Dufour,  ham.  près 
Saint-Maurice,  Valais,  Yîpolley,  de  Gingins,  Recbercbes,  p.  10, 
Verolley,  1760,  plans  de  St.-M.  D'après  Boccard,  de  verum  lo- 
cum,  le  vrai  lieu  (du  massacre  de  la  légion  tbébéenne),  étjmologie 
forgée  pour  la  cause.  Les  formes  anciennes  terra  Viroletiy  Vie 
de  S.  Sigismond,  Viroletum,  i3i7,  en  sont  bien  loin  et  nous  ra- 
mènent au  V.  fr.  virolet,  moulin.  Mais  celles-ci  encore  nous  pa- 
raissent de  fausses  traductions  latines.  Ce  nom  n'est  pas  isolé  :  il 
y  a  une  loc.  les  Yérollies,  forêt  et  prés  à  Monthej,  Verollies, 
1696,  une  combe  de  Yerolliers,  1600-1900  m.,  au-dessus  de 
Talpe  de  la  Tanne  à  Lessoc.  Ces  deux  derniers  endroits  tournés  au 
N.  ont  l'altitude  et  l'exposition  propice  aux  taillis  d'aunes  verts  et 
l'aune  blanchâtre  devait  abonder  dans  les  graviers  du  VéroUiez  de 
St.-M.  Nous  croyons  donc  qu'il  s'agit  de  lieux  où  abonde  l'aune, 
verne,  qui  devient  aussi  verre,  voir  Verre. 

Yerouet  ou  Yirevoy  (vo-ï),  Vrivoy  (vo-ï),  pâturage  alpes 
d'Ardon,  avec  chalets  sur  une  arête  ;  de  vire,  s.  f.,  du  verbe  veri, 
tourner,  et  ouet  ou  voy  {vo^C),  subst.  verbal  de  regarder,  ouaitiy 
comme  Voy  (vo-Y),  Voëx,  Guettes,  etc.,  vire,  corniche  où  l'on  a 
une  belle  vue,  sur  la  vallée  de  la  Lizerne,  le  massif  des  Diablerets 
et  le  vallon  de  Derbon. 

Yerpîlîère,  voir  Vulpilière. 

Verres,  le  bois  des  — ,  à  Champmartin,  D.  Avenches  ;  syn.  de 
verne,  permutation  n-r.  Ce  mot  a  un  diminutif,  verraUy  litt.  pe- 
tit verne,  nom  patois  de  l'aune  nain,  aune  vert  ou  aune  des  Alpes  ; 
de  là  les  Yerraux,  arête  de  rochers  et  vallon  au  N.  de  Montreux 


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VERRIÈRB  503 

OÙ  cet  arbrisseau  est  abondant  ;  du  primitif  dérivent  la  Yerraz  à 
Rougemont,  les  Verrats,  pâturage  boisé  à  Cernier,  les  collectifs 
es  Verrais  à  Estaveoens,  Verreyre  à  Ropraz,  Verrey,  village  de 
Nendaz,  Valais,  Vernetuniy  i2t4>  M.  R.  XVIÏI,  d'autres  à  Pré- 
vonloup,  Lovatens,  toutes  localités  avec  de  nombreux  aunes.  La 
forme  vernetum  du  Verrey  de  Nendaz  prouve  notre  étymologie. 
Souvent  écrit  avec  un  seul  r  :  en  Véroz,  loc,  et  torrent  à  Trois- 
torrents,  Veraux  vers  1720,  en  Verey,  Verex  ou  Veret,  loc.  à 
AUaman,  rives  de  TAubonne,  Veré  à  Russin-Genève  et  Conthey, 
Veraye,  torrent  et  ham.  de  Vejtaux,  Verey,  i4o2,  et  à  Marly, 
Frib.,  Vereyaz  à  Lens^  Valais,  Very  ou  Véry  à  Ëcoteaux,  la  Ve- 
rasse,  ruisseau,  affl.  de  la  Sarine,  r.  g.  et  la  Veresse,  affl.  de  la 
Veveyse  de  Châtel.  Voir  aussi  Verrière.  On  peut  encore  y  ratta- 
cher Voraire,  rives  de  la  Broyé  à  Moudon,  et  Voiret,  ruisseau 
affl.  de  l'Aire,  Genève. 

La  Verrière,  Combe  de  la  — ,  à  Mon  tricher,  la  Verrière  à 
Paudex,  id.  ou  Verrerie  à  Vemayaz  et  loc.  à  Chippis,  Valais,  en 
Verreyres  à  Massongex  et  à  Evionnaz,  Valais,  Verrière,  t743, 
les  Verrières,  Neuchâtel,  Verreyres,  i344,  autre,  bam.  de  Be- 
rolle,  Vaud.  Peut-être  Tune  ou  l'autre  ancienne  verrerie ^  mais  la 
plupart  sont  encore  des  vernaies,  noms  dérivés  de  la  forme  verre, 
voir  ci-dessus.  Les  Verrières  du  Valais  sont  au  milieu  des  vernes, 
Verrey  de  Nendaz,  forme  masc,  s'appelait  Vernetum  en  I2i4 
et  un  texte  de  Matile  semble  indiquer  la  même  origine  pour  les 
Verrières,  Neucbâtel  :  le  testament  d'Isabelle  de  Neuchâtel,  année 
1394,  page  II 24,  parle  du  «  locus  qui  dicitur  Vernene,  —  sans 
doute  Verneire  avec  un  i  sans  point,  —  sive  Vereria.  )► 

Le  Dr  Guillaume  (M.  N.  XII,  187)  supposerait^  en  DOte^  qu'il  y  aurait 
eu  une  verrerie,  et,  en  texte,  que  Verrières  serait  «  une  corruption  de 
ferriéres  qui  viendrait  des  hauts-fourneaux  existant  jadis  dans  le  canton.  » 
M.  Sauser,  M.  N.  XIII,  91,  émet  les  mêmes  suppositions.  Maïs  cette  per- 
mutation v-f  serait  bien  étrange,  quand  dans  le  voisinage  Perrière  s'est 
maintenu  (près  Jougne  et  val  Saint-Imier)  ;  en  outre  elle  est  formelle- 
ment contredite  par  le  texte  cité  plus  haut  de  1394.  Amiet  en  1692, 
Etrennes  Neuch.  II,  66,  et  Boyve,  Annales,  I,  228,  racontent  une  légende 
sur  des  verriers  qui  auraient  habité  la  contrée,  mais  aucun  document 
quelconque  ne  vient  la  confirmer. 


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504  VERSAN  —  VERSOIX 

Le  comte  Jaubert,  Glossaire  du  centre  de  la  France,  II,  424  et  <(32, 
constatant  la  fréquence  du  nom  Verrerie  (et  Verrière),  l'estime  «  trop 
commun  pour  dériver  souvent  de  la  fabrication  du  verre.  »  Mais  il  le 
rattache  faussement  à  verrat. 

Yersan,  voir  Vert^Champ. 

Vers  Ghiez,  Dufour  et  Siegfried,  en  patois  Verfcht,  ham.  très 
ancien  d'OUon,  Verchy,  plans  d'Ollon,  i835,  Verchi^  Lutz, 
1861;  écrit  aussi  Verchiez,  Verschiés,  Verchier,  Cette  dernière 
orthographe  paratt  d*abord  la  vrcde  ;  elle  en  fait  une  forme  masc. 
de  verchière,  de  berbicarium,  lieu  où  Ton  garde  les  brebis.  Mais 
on  trouve  aussi  Chiez  tout  court:  une  charte  d'Aigle  de  1784 
parle  des  contestations  sur  les  limites  entre  Aigle  et  01  Ion,  «  le 
long  des  bois  de  la  Chenaux,  des  Planches  et  de  Verschiex  (plus 
loin  Vers  Chiez),  et  de  quelques  abbatis  de  bois  que  des  particu- 
liers du  dit  Ollon  et  Chiex  ont  fait  dans  les  endroits  contestés. 
Plus  loin  :  «  nous  nous  sommes  portés  proche  des  maisons  de 
Chiez,.,  dernier  les  Batimens  de  Chiex,..  la  fontaine  couverte  de 
Chiex.  )►  Ce  serait  donc  vers  et  chiez ^  de  casa,  vers  les  cases,  les 
chaumières.  C'est  un  correspondant  masc.  des  divers  Chiesaz  du 
pays,  voir  ce  mot.  Nous  avons  vu  au  mot  Chez,  dérivé  également 
de  casa,  que  celui-ci,  aujourd'hui  préposition,  a  gardé  son  sens  de 
subst.  dans  le  Berry;  les  Prés-Yerschiez,  au-dessous  du  village 
d'Ollon,  montrent  encore  mieux  le  sens,  les  Prés-vers  les  maisons, 
vers  la  cour,  la  ferme. 

Veps-Copt,  ham.  de  Corbejrier,  D.  Aigle,  Vercor,  Lutz,  1861 
=  versus  cortem,  vers  la  cour,  la  ferme. 

Vepségère,  ham.  de  Bagnes,  Valais,  Verchicheire,  Dict.  de 
Lutz,  transformation  par  métathèse  de  Vercheseres,  1228,  Ver- 
chisiri,  i235,  Verchisieri,  1 338  =  Vers  Chesières,  versus  casa- 
rias,  vers  les  cheseyres,  les  chalets,  chey sérias  dans  les  chartes, 
casarias,  de  casa,  chaumière. 

Versney,  loc.  à  Noville,  Vaud.  On  serait  tenté  d'y  voir  une 
fausse  orth.  pour  Verney,  taillis  de  vernes.  Il  n'en  est  rien,  c'est 
un  composé  de  vers  et  ney,  prairie  humide,  inondée  ;  voir  Naye. 

Vepsoix,  C.  de  Genève,  et  Vepsoîe,  rivière,  castrum  qui  voca- 


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VERT  CHAMP  —  VERVBY  505 

tur  Versoi,  1022,  Hidber,  I,  Versoya,  1264,  Wûrstfaç.,  ^«r^eya, 
1277,  M.  R.  V,  377,  castrum  de  Versoya,  1278,  M.  G.  I,  3i, 
Versoyy  1291,  1296»  Rég".  geo.,  Versoyay  i3o5,  VersoiSy  i344- 
Pour  Studer,  de  vers,  vert,  et  oye,  aqua,  eau  verte.  Mais  vers  e= 
vert  et  ove  =  eau  sont  inconnus.  Pour  Gatschet,  de  verdze,  verge, 
broussailles:  l'un  et  l'autre  inadmissibles.  Berseya,  Versoye 
sont  sans  doute  des  substantifs  verbaux  du  v.  fr.  bersoier,  chas- 
ser, et  signifient  territoire  de  chasse,  bas  latin  bersa^  forêt  en- 
close, parc  ;  le  castrum  de  Versoje  aurait  été  d'abord  la  maison 
de  chasse  du  seigneur.  En  Versoix,  m.  à  Granges,  Vaud,  même 
sens.  Versoix,  quartier  à  la  Chaux-de-Fonds,  au  pied  des  collines 
de  Pouillerel  ;  d'après  M.  G.  Huguenin,  Description  de  la  mairie 
de  la  Chaux-de-Fonds,  c'est  là  que  «  Claude  d'Aarberg  (f  i5i7), 
qui  aimait  la  chasse,  venait  poursuivre  le  chevreuil  et  fit  cons- 
truire une  maison  où  il  se  reposait  de  ses  fatigues...  il  voulut  que 
son  héritier  y  fît  construire  une  chapelle  à  Saint-Hubert,  à  l'usage 
des  sept  habitations  qui  entouraient  sa  maison  de  chasse.  )^ 
Etrennes  Neuch.,  II,  88,  89.  Le  rapprochement  de  ce  pavillon  de 
chasse  et  du  nom  de  Versoix  donné  à  l'endroit  où  il  s'élevait  nous 
paratt  prouver  notre  étjmologie. 

Vert  champ,  vallon  à  Rougemont,  Vaud  ;  Versan  ou  Vertzan 
ou  Verzan,  pAturage  d'Ardon,  Valais,  —  cA-s  ou  tz,  —  =  champ, 
pâturage  vert.  Le  curé  de  Conthej  écrivait  Vers  Champ  en  1681. 

Vervey  ou  Vers-Vey,  ham.  d'Yvorne,  D.  Aigle,  près  de  la 
route,  Vervay,  châtaigneraie  près  de  la  vieille  route  à  Colombey  ; 
probablement  de  versus  viam^  vers  la  route.  Versvey  est  sans 
doute  le  même  que  le  village  de  Verhuit  mentionné  dans  le  vol. 
Procédure  contre  la  Bourgeoisie  d'Aigle  (voir  Bibliographie), 
p.  142  «  les  habitants  du  village  de  Vershuit,  bourgeois  d'Aigle 
(1735)  et  p.  i48,  Vershuit  rière  Aigle  (1671).  (Yvorne  faisait 
alors  partie  de  la  commune  d'Aigle.)  Ces  formes,  prononcées  sans 
doute  ver-ui,  peuvent-elles  se  rattacher  aussi  à  viam  ?  C'est  pro- 
bable :  on  a  vuide  =  vide,  on  aurait  de  même  vui  ==  vi  ;  quant  à 
la  disparition  du  v  initial,  elle  est  fréquente  devant  une  diphton- 
gue :  viadzo-iadzo,  vu-iu,  vouipa-ouipa,  vouatte-ouates. 


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506  VESENAND  —  VEVEY 

Yesenand,  prés  à  Miex  sur  Vouvrj,  Valcds,  et  Rio  Yesenand 
à  Semsaies  =  voisinant,  d  pour  t. 

La  Yesenaye,  loc.  à  Vouvry  ;  de  vicinata  (terra),  terre  voisine. 

Yésenaz,  G.  Genève,  Yézenaux  à  Dorenaz,  Yesenaux,  chalets 
sur  Monthej  et  ham.  de  Yérossaz,  Yalais,  Vesenaz  dans  Lutz, 
Visinaux  vers  1720,  aussi  appelé  Vésenaz  ;  de  vicinatuSy  voisi- 
nage, territoire  d'un  vicus,  village,  en  romanche  vischinadi^  vil- 
lage ;  en  la  Yisinaye  à  Vouvry  ;  de  vicinata.  Un  hameau  des 
Ponts,  Neuch.,  s'appelle  le  Yoisinage.  Il  se  peut  toutefois  que 
dans  Vésenaz  la  syllabe  finale,  aujourd'hui  accentuée,  ait  été 
atone,  et  qu'il  y  ait  là  un  déplacement  d'accent  comme  celui  qui 
se  produit  actuellement  pour  de  nombreux  noms  en  az,  voir  In- 
troduction. Dans  ce  cas  Vésenaz  ou  Vézenas  viendrait  de  vicinas 
(casas,  domus)  vicinas,  les  (maisons)  voisines. 

Yesin,  Granges  de — ,  D.  Broyé,  Fribourg,  VisinSy  laaSf  M, 
R.  VI,  496,  Vesin^  1668,  v.  der  Weid;  Yesin,  loc.  à  Montagny- 
Yverdon  ;  Yisine,  loc.  à  Lens^  Valais  ;  du  latin  vicinus^  patois 
vesin,  fr.  voisin. 

Yessy,  ham.  de  Veyricr,  Genève,  Vessiacum  ou  Vesciacum 
(Rég.  gen.),  i3o3,  Vessier,  i368,  M.  G.  XIV  et  XVIII  ;  dérivé 
d'un  gentilice  gallo-romain,  peut-être  un  *  Vetius,  de  vêtus.  Il  y 
aussi  Vescia,  nom  de  ville  qui  semble  indiquer  un  gentilice  Ves- 
cius. 

Yétroz,  D.  Conthey,  Valais,  Vert riacam  vers  iioo,  Vertres, 
ii46,  VertrOy  1170»  Vertroz,  1178,  Ventru,  1269,  Vertrey, 
1272  ;  d'après  Gatschet,  de  viridarium,  verger,  ce  qui  est  abso- 
lument impossible,  viridarium  donnant  régulièrement  verdier, 
verger  ;  d'après  le  suffixe  iacum,  probablement  d'un  n.  pr.  gallo- 
romain. 

Yeudallaz,  voir  Vaudale. 

Yeurze,  voir  Vorze. 

Yeusil,  voir  Vuse. 

Yevey ,  Bibiscum,  Vibiscam  dans  les  itinéraires  romains,  Ki- 
viscum,  Table  de  Peutinger,  Bibiscon  env.  v«  s.,  Géogr.  de  Ra- 


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VEX  —   TBYRB  507 

venne,  Viviscum,  loii,  Vivesium^  1017,  Vivois^  ii63,  M.  R. 
XII,  Vives^  ii77>  ViveXy  xii«s.,  Viveis,  1226,  aussi  Viviacum 
dans  les  chartes  ;  d'après  M.  de  Gingins,  contraction  de  biviSy 
deux  routes,  et  vicaSy  bourgs  :  bourg'  à  la  bifurcation  de  deux 
routes,  de  Lyon  et  d'Avenches  ;  fort  douteux.  Il  faut  préférer  Téty- 
molog'î®  de  d'Arbois  de  Jubainville  :  dérivé  avec  le  suffixe  g'aulois 
iscos^  qui  sert  à  former  des  noms  de  lieux,  du  g'entilice  Vibius, 
variante  ViviuSy  très  fréquent  en  Gaule  sous  l'empire  romain.  Dé- 
rivé, la  Veveyse,  aquas  que  Vivesia  et  Baia  dicuntur,  1267, 
Wûrstbg.,  222,  Viveysiz^  i536,  Blanchet,  Vivaise,  1668,  v.  der 
Weid. 

Vex,  D.  Hérens,  Valais,  Vies,  Ves,  Vœs,  Veiz  vers  1200,  Necr. 
deSion;  Ves,  i2o4-i25o,  Vico,  1289,  1246,  i25o,  Vex,  i3o2- 
i38o  ;  du  latin  vicus,  village. 

Au  Véy,  le  Gros  Véy  (plan),  sommets  sur  Talpe  d'Ayeme,  Or- 
montnlessus,  ouYey  (vé-î),  atlas  Sieg'fried  ;  es  Veys,  loc.  à  Mon- 
they  ;  subst.  verbal  de  veyre,  voir  zz  aux  Vues,  endroits  d'où  Ton 
a  une  vue  étendue. 

Veyras  (aussi  Veyraz  ou  Veirasse),  D.  Sierre,  Valais,  Veras, 
Verace,  1612,  i655,  Zimmerli.  Quant  au  Vcraces  d'une  charte  de 
1291,  désignant  une  loc.  sous  Vétroz,  nous  croyons  à  une  fausse 
lecture  ou  une  faute  de  copiste  ;  voir  Vuaz. 

La  Veype,  2  ham.  de  Saint-Léfifier,  et  Veyraz  (az  atone),  loc, 
à  Aclens,  Vaud  ;  peut-être  des  (villa)  Varia,  ferme  de  Varias, 
voir  le  mot  suivant. 

Ce  mot  de  aet/re,  vaire  est  fréquemment  employé  au  xiv«  et  xv«  s. 
(Rec.  dipl.  Fribourg)  au  sens  de  lisière  de  drap  ;  le  texte  allemand  d'une 
de  ces  ordonnances  sur  les  drapiers  le  traduit  par  liste.  Ce  mot  vaire 
des  drapiers  doit  être  un  adj.  dérivé  du  latin  varias,  bigarré,  la  lisière 
formant  une  bordure  de  couleur  variée.  Il  est  encore  usité  aujourd'hui 
dans  le  patois  fribourgeois  avec  le  même  sens  :  de  manti  a  vérè,  des 
nappes  à  raies,  à  liteaux.  (Bulletin  du  glossaire  des  patois,  1904,  p.  10.) 
Si  Veyre  en  dérivait,  ce  seraient  des  propriétés  à  la  lisière  de  quelque 
territoire.  Enfin  en  Dauphiné  on  emploie  un  mot  vaire,  s.  f.,  d'origine 
inconnue,  pour  désigner  des  terrains  de  mauvaise  qualité.  Il  est  peu  pro- 
bable que  ce  soit  le  cas  de  nos  Veyre  et  entre  les  trois  nous  préférons  la 
première  étymolog^e. 


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508  VEYRIBR  —  VIAUX 

Veypîer,  C.  Genève  (pron.  Veyri),  Vayrie,  laoi,  Vayriey^ 
1257,  Veyrier,  1273,  Veyrie,  1290,  Vairie,  xiv«  s.,  M.  G.  Il» 
54,  XIV,  i34,  391,  I,  122,  XXI,  78,  Veyryy  i65o,  etc.,  Veiri^ 
181 7  ;  de  (fundum)  Variacum,  domaine  d'un  Varias,  gentilîoe 
romcdn,  du  cognomen  Varus. 

Veypon,  rivière,  affluent  de  la  Venoge,  li  Voirons,  1267,  M. 
R.  XXVII  l  et  III,  499  ;  peut-être  parent  de  voiran,  voiranne,  vua- 
renne  =  vemaîe,  aunaie.  Paraît  avoir  porté  jadis  un  autre  nom  : 
la  donation  de  Cossonay  à  Romainmôtier  en  1096  parle  de  r«  ec- 
clesiam  de  Gochoniaco...  inter  Venobiam  et  Aiburiam.  >  M.  R.  V» 
210,  or  Cossonay  est  entre  la  Venoçe  et  le  Veyron. 

Veytaux,  D.  Vevey,  Veytour,  i4o2,  M.  R.,  2*  S.,  I,  27,  II, 
i3.  D'après  cette  forme,  pourrcdt  sig'nifier  vieille  tour,  du  v.  fp. 
veil^  vieux,  et  tour,  voyez  Veyvellaz.  Veytaux  a  une  tour  dans  ses 
armoiries  ;  veil  était  sans  doute  des  deux  genres,  comme  Test  en- 
core une  autre  forme,  oiez  en  Normandie.  Les  Veytours,  pâtu- 
rage à  Bellegarde,  même  mot  veil,  et  tours,  probablement  au  sens 
de  contours,  lacets. 

Veytay,  écart  de  Myes,  D.  Nyon,  Veiley^  i564.  Sans  doute  en- 
core vey  =  veil,  vieux  ;  quant  à  tey,  tay,  c'est  difficile  ;  peut-être 
le  V.  fr.  teilf  patois  té^  tilleul,  le  vieux  tilleul.  Cet  arbre  a  servi  à 
dénommer  de  nombreuses  localités. 

En  la  Veyvellaz  ou  Voyvellaz,  Vîvela,  loc.  près  de  la  Sarine, 
sous  Corbières,  Fribourg  ;  du  v.  fr.  veil^  vieux  =  en  la  vieille 
ville.  Là  aurait  existé  l'ancien  bourg  de  Corbière,  suivant  des  tra- 
ditions qu'aucun  document  ne  vient  confirmer. 

Viannaz,  à  la  --,  écart  du  Mont-Lausanne  ;  aux  Viannes,  loc. 
à  Charrat,  Valais.  M.  Isabel  (in  litt.)  y  voit  une  forme  adjective 
vian,  de  via,  chemin,  localité  près  de  la  voie. 

Les  Vîaux,  ham.  d'Ormont-dessus,  les  Vioz^  plan  cadastral  et 
La  Vallée  des  Ormonts,  de  Busset  et  de  la  Harpe,  de  Vial  et 
ViaiLLy  1575,  nom  de  famille,  les  Yaux^  161 3,  les  Viaux^  i663, 
famille  éteinte  aujourd'hui.  Les  Grands  et  les  Petits  Viaux,  loc. 
à  Ormont-dessous,  sans  doute  même  origine.  (Note  fournie  par 
M.  Isabel.) 


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VICH   —   VIÈGB  509 

Vich,  D.  Nyon,  eccl.  de  Vizo^  ii65,  Hidber,  II,  Fi>,  iao4- 
1234,  M.  R.  V,  Vyz,  i3o3,  M.  R.  XXVIII,  2o3,  et  3io,  etc.  ;  de 
vicus^  bourip. 

Yicques,  D.  Delémont,  Berne,  ail.  Vix,  Vicum^  866,  884, 
Vichy  ii48,  1179,  Vichsy  1179,  F<x,  i3o8,  Vicy  i3i7;  également 
du  latin  vicas^  bourg  ;  s'emploie  aussi  en  romanche  :  vichy  vitg 
(prononcez  vitch). 

Yichères,  ham.  de  Liddes,  Valais,  Vescheria,  la^g»  Vechie- 
•  reSy  xvi«  s.,  Veschiere  vers  1720,  en  la  Vechiere  à  Troistorrents, 
xviii«  s.  ;  de  vescière,  lieu  où  croissent,  où  Ton  cultive  des  vesces, 
permutation  ss-ch  connue  dans  la  vallée  :  Chasse  pour  Sasse,  Fra- 
chais  pour  Frassais.  Au  reste  on  a  aussi  écrit  vesche,  voir  dans 
Littré  un  ex.  du  xiv»  s. 

Yichon,  quartier  de  vigne  à  Neuveville,  Berne.  C'est  sans 
doute  le  Velcon,  iiSby  casale  de  Volchun,  1196,  VochunZy  1246, 
Voachorty  i3io,  Tr.  ;  origine  inconnue.  Paraît  dériver  d'un  n. 
pr.,  comme  semble  l'indiquer  la  forme  de  1196. 

Vidy,  ham.  sous  Lausanne,  jadis  paroisse,  curiam  de  Vitis, 
ii48,  M.  F.  I,  375,  Viziy  1227,  Vidy  1228,  M.  R.  VI,  319,  22, 
Viziy  1285,  F.  B.  III,  388,  i453,  1476,  1476,  M.  R.  XXVIII, 
258,  268,  et  M.  F.  IV,  Vizy^  i488,  M.  R.  XXXV.  Nous  paraît 
être  un  (villis)  Vitis  y  datif-ablatif  pluriel  du  nom  gaulois  Viius 
attesté  par  une  marque  de  potier  trouvée  à  Vienne  (Isère),  et  Vito^ 
dururriy  Winterthur  =  forteresse  de  Vitus;  villis  Vitis  =  aux 
fermes  de  Vitus. 

Vie,  Vy,  de  viay  route,  nom  très  fréquent  de  lieux-dits  situés 
le  long  des  routes  :  la  forme  Vie  dans  le  Jura  bernois  :  les  Vies 
de  Bâle,  la  Vie  de  Bure,  Vie  d'Aile,  etc.  ;  Vy  dans  le  C.  de  Vaud  : 
Yy  de  Moudon,  Vy  d'Ëchallens  ;  la  Grand'vy  à  Grandcour,  la 
Vineuve  à  Bovemier,  à  Aigle  ;  la  Neuve  Vie  à  Saignelégier  ;  Sur 
Lavy  à  La  Corbaz,  Frib.,  etc. 

Les  Vies  fopches,  ferme  à  Montsevelier  ;  voir  Vifourehes. 

Vîège,  Valais,  Vespia,  iioo,  Vesbia,  I2i3,  i234,  Vespia^ 
1224  à  1392,  M-  R.,  VyeSy  i348,  Jahrbuch  Schw.  Gesch.  XXIV, 
333,  ail.    Vispach  ou    Visp.   D'après  Gatschet,  de   Wies-bachy 

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510  VlèZB  —  VIGNASST 

ruisseau  des  prés  ;  mais  cela  est  faux  :  le  nom  est  primitivement 
romand  comme  celui  de  toutes  les  localités  voisines  et  le  nom  al- 
lemand en  est  une  corruption  ;  origine  inconnue. 

Le  Viez,  ham.  sur  Njon,  loc.  à  Arnex,  et  Vîex,  loc.  à  Duilier  ; 
peut-être  le  v.  fr.  viez  .=  veil,  de  vêtus  ;  il  faut  sous-entendre  un 
nom  masc.  hospitale^  vil  lare  :  maison,  hameau.  Viez  se  dit  en- 
core d'après  Littré  dans  les  campagnes  de  Normandie. 

Vîèze,  rivière  du  Val  d'il  liez,  jadis  aussi  Viège^  1696,  18 19, 
aqua  Viesiey  i352  ;  pour  Gatschet,  de  wiese^  prairie;  probable- 
ment faux  :  tous  les  noms  de  nos  rivières  sont  celtes  ou  romsmds. 

Aux  Yifourches  ou  Yiffourches,  loc.  au  Lieu,  Vallée  de  Joux  ; 
les  Vies  forches,  ferme  à  Montsevelier,  D.  Delémont  ;  de  vies, 
voies,  et  /ourcheSy  adj.  verbal  formé  sur  fourcher,  chemin  bifur^ 
que. 

En  Yignan,  loc.  à  Venthône,  Valais  ;  de  vigne  et  suff.  locatif 
an  y  comme  Islan,  Pomeran,  lieu  planté  de  vignes. 

Yigneules  près  Bienne,  ail.  Vingelzy  Wingelies,  1181,  Vinilsy 
1276,  Vinguolz,  1289,  Viniolsy  1839,  Vignols,  i436;  m.  à 
Saint-Saphorin,  Morges,  champs  à  Senarclens,  loc.  à  Montreux^ 
Yignules  à  Sullens  et  à  Gollion,  Yignoles,  ham  de  Saint-Gin- 
golph,  Valais;  loc.  à  Pajerne;  du  v.  fr.  vignoles,  s.  f.,  latin  vi^ 
neolaSy  petites  vignes. 

Vigny,  ham.  de  Surpierre,  Fribourg,  Viniacum,  1177,  i23i 
=  (fundum)  Viniacum,  domaine  d'un  ViniuSy  gentilice  ro- 
main. De  môme  à  Crissier  Vînîe,  Vinnie,  1282,  M.  R.  VI,  227, 
Vignyey  1276.  Vigny,  en  patois  Vegney^  désigne  de  très  nom- 
breuses localités  du  vignoble,  par  exemple  Vigny  à  Lavej,  F<- 
gniezj  i255  ;  de  vinetum,  lieu  planté  de  vignes  ;  un  Vinetum  à 
Bex,  1245,  et  d'autres  aujourd'hui  champs  ou  prés,  par  exemple 
La  Chaux,  Bel  mont  sur  Yverdon,  Essertines,  Echallens,  Chénens, 
Vegny,  champs  à  Granges  et  Marnand  dont  quelques-uns  sont 
probablement  des  Viniacum. 

En  la  Vignassy,  prés  à  Colombej,  la  Vignace  à  Bex  et  Ve- 
gnasse  à  Aigle,  le  même  avec  suffixe  dépréciatif  asse  (vignes  les 
plus  élevées  à  Fontanej).  Outre  les  Vigny,  Vegny,  aujourd'hui 


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VILARS  —  TILLÀRD  511 

champs,  on  trouve  plusieurs  Vignettes,  Vigne  dans  des  endroits 
où  cette  culture  est  aujourd'hui  inconnue,  à  Mannens,  Montévraz, 
Léchelle,  Frib.  ;  Sur  la  Vigne  à  Sullens,  Champs  de  la  Vigne 
À  Noréaz,  Creux  de  la  Vigne  à  Avenches,  Vignette  au  Bouve- 
ret,  à  Saubraz,  Sergey,  Lucens,  et  Fribourg  ;  Vignettaz,  champs 
et  bois  à  Yvonand,  Vigne  Girard  à  Fahy,  Côte  des  Vignes  à 
Saint-Ursanne,  la  Vigne  et  la  Vignette  à  Asuel,  Jura  bernois,  à 
Ëssertes,  D.  Oron,  vineas  de  Sartis^  1179»  ^  Bettens,  1877  >  ^^ 
i6a4  il  y  avait  des  vignes  à  Cossonay,  Dizj,  Senarclens  et  Pen- 
thaz,  il  y  en  avait,  d'après  le  Musée  NeuchAtelois  (IX,  180)  à  Plan- 
cemont,  Val-de-Travers,  au  xviii«  s.,  et  en  1765  J.-H.  Clerc  de 
Môtier-Travers  écrivait  sur  Boveresse  :  «  La  tradition  a  apporté 
jusqu'à  nous  que  Ton  cultivait  la  vigne  dans  sa  c6te  ;  il  y  a  même 
encore  un  champ  que  Ton  appelle  A  la  VignSy  ^  M.  N.  XVI,  296. 

Vilars,  ham.  de  Fenin,  Neuch.,  fausse  orthographe  pour  Vil- 
lars. 

Villa,  4  ham.  valaisans,  Villaz,  5  loc.  Frib.,  Villaz-Saint- 
Picrre  :  Villa,  xii*  s.  ;  La  Ville,  ham.  d'Ormont-dessus  et  des- 
sous ;  La  Ville,  en  patois  la  Vella,  nom  en  Valais  du  groupe 
principal  de  maisons  d'un  village,  celui  où  est  l'église,  à  Salvan, 
Orsière,  Ayent,  Vétroz,  etc.  ;  — la  Ville,  surnom  de  villages,  jadis 
fermes  dépendant  d'un  chAteau,  pour  les  distinguer  de  celui-ci  : 
Mont — ,  Goumœns  — ,  Oron  — ,  Vufflens-la-Ville,  en  opposition 
à  Mont-le-Châtel,  etc. 

La  Villaire,  loc.  à  Echallens,  Boussens  et  nom  de  1 1  hameaux^ 
et  écarts  C.  de  Fribourg,  aussi  Villeyre  ;  la  Velayre  à  Colom- 
bey  ;  d'un  adjectif  bas  latin  *  villarius,  de  fermes,  de  campagne. 

VUlangeaux,  D.  Glane,  Frib.,  villa  que  dicitur  WillangaSy 
1 161,  Cart.  Haut-Crôt,  M.  R.  XII.  Serait-ce  le  Villare  Elingerio, 
855,  du  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  202  =  village  à'Elanger^  n.  pr. 
germain.  L'interprétation  du  P.  Del  lion  :  Villa  in  jugo  n'est  pas 
soutenable. 

Villard  ou  Villars,  Velard  en  patois,  très  nombreuses  localités 
de  la  Suisse  romande,  mot  souvent  suivi  d'un  nom  propre  ou  com- 
posé avec  ce  nom,  celui  du  fondateur  ou  premier  possesseur,  gé- 


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512  VILLARABOUD    —   YILLARIAZ 

néralement  un  colon  g'ermain  ;  du  latin  villare^  réunion  de  villas, 
de  fermes,  le  d  et  le  s  sont  des  lettres  parasites  qui  apparaissent 
de  bonne  heure,  ainsi  on  trouve  un  Willelmus  de  Villarcf  en  i255, 
Zeerl.,  I,  455,  Villars  Luczon,  1177  ;  Villarey,  D.  Broyé,  Frib., 
Villare,  1877,  Villarey,  1668,  v.  der  Weid  ;  Vlllaret,  ham.  de 
Moudon,  Belmont,  Cormondrèche  et  4  loc.  Frib.,  diminutifs.  Vil- 
lars  devient  Villiers  dans  le  Jura  bernois  ;  voir  plus  loin. 

Yillaraboud,  D.  Glane,  Frib.,  Villarrabot,  1228,  Vilar  Ra- 
bor,  1262,  WQrstbg.,  297,  Villarabothy  1291,  Villaraboz,  i453, 
M.  F.,  Villarabou,  1668,  v.  der  Weid  =  village  de  Ratbold  ou 
Jiabold,  n.  pr.  germain  (de  rad,  conseil,  et  boldy  audacieux  et 
fidèle  =  homme  de  fidèle  conseil  ou  audacieux  dans  le  conseil). 

Villaranon,  D.  Glane,  Frib.,  jadis  Villarranon,  Villarnon, 
1668,  V.  der  Weid  ;  c'est  à  notre  avis  le  Rantavico^  RandonvicOy 
855,  du  Gurt.  La  us.,  M.  R.  VI,  202,  2o3.  Le  texte  imprimé  a 
Randouuico  :  nous  croyons  à  une  fausse  lecture.  Randonvico  = 
le  village  de  RandOy  n.  pr.  germain.  Un  chef  alamane  s'appelait 
Rando  au  v«  s. 

Villardens,  ham.  et  anc.  château,  D.  Glane,  Frib.,  Walardens^ 
xin«  s.,  ValardenSf  i3i4,  Cart.  Month.,  78,  Villardin,  xvii*  s. 
M.  Isabel  nous  indique  une  loc.  du  même  nom  à  PuUy  =  chez  les 
descendants  de  Walhard^  n.  pr.  germain. 

yillardgerman,  ham.  près  La  Joux,  D.  Glâne,  Villars  Ger» 
man,  Lutz  =  village  de  Germariy  n.  pr.  germain. 

Yillarepos,  Lac,  Frib.,  ail.  Ruppertswil,  Villarrepoty  i332. 

Villa  Rippoz,  1396,  Villarippo,  i56o,  Villars,  Repos  y  Kuenlin, 

i832  =  village  de  Roppert  ou  Rotpert,  moyen  haut  ail.  Rup- 

pert,  forme  primitive  Ilrodbert,  n.  pr.  germain. 

Rien  de  commun  avec  «  Villarem  Repositum,  »  comme  l'explique 
M.  Marchot,  op.  cit.,  voir  Bibliogr. 

Yillargiroud,  Glâne,  Frib.,  Villargerod,  1668,  v.  der  Weid 
=  village  de  Geroldy  n.  pr.  germain. 

Yillariaz,  Glâne,  Frib.,  Villar  Roart,  ii48,  Donat.  Haut., 
Arch.  Fr.  VI,  Vilare  Rohardi  et  Villar  Rohart,  ii54,  Villar 
Ruar,  1174,  IÏ77»  ^^^^-  Month.,  Villarriard,  i255,  Villarriat, 


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VILLARIMBOUD  —   YILLARS-BENEY  513 

1668,  V.  der  Weid  =  village  de  Rohardy  n.  pr.  germain,  racine 
hroCy  de  rohôriy  rugir.  Fôrstra.,  714.  Hiselj,  M.  R.  XII,  rapporte 
Villar  Roart  à  Ruejres  et  Zimmerli  à  Villar  Volard.  La  série  des 
anciennes  formes  prouve  leur  double  erreur. 

YiUarimboud,  GlAne,  Frib.,  Villarrimolth,  iiAa,  M.  F.  II, 
aao,  Vilarrenbout,  ii45,  Vilar  Rembolt  et  Vilar  Reinbold^ 
xii«  s.,  Arch.  Fr.  VI,  Villar raymboz y  i453,  Villarremboz,  1490, 
Villarimbo,  1668,  v.  der  Weid  =  village  de  Rimolt  ouRimbold^ 
2  formes  du  même  n.  pr.  germain,  racine  onomastique  Rim. 
Fôrstm.,  p.  io56. 

Viliariod,  Sarine,  Frib.,  Vilar  AloZy  laSi,  Cart.  Lans.,  M.  R. 
VI,  608,  Viliariod,  1668,  v.  der  Weid  =  village  de  Alo  ou  Allô, 
n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  Sg. 

Yillarsel,  2  com.  D.  Sarine,  en  Viliarset,  m.  à  S  Aies,  Gruyère  ; 
diminutifs  de  Villars. 

Villarsiviriaux,  Glane,  Frib.,  Villar  Severor,  xii«  s.,  Donat. 
Haut.,  Arch.  Fr.  VI,  Villar  SewrioZy  laSS,  Vilarseverice,  1288, 
M.  R.  VI,  Villar  Sioerioux,  1278,  Dellion,  Villar  siviriaux^ 
1668,  v.  der  Weid  =  village  d'un  Germain  dont  le  nom  appar- 
tient à  la  racine  onomastique  Sewy  tel  que  Sewerit. 

En  tout  cas  rien  de  €  Villarem  superiorem^  Villar  supérieur,  »  comme 
le  veut  M.  Marchot,  Revue  suisse  cath. 

VUlarvassaux,  ham.  de  Gumefens,  Gruyère,  Villarvassaux, 
1453  =  village  (du)  vassal.  Le  x  est  probablement  fautif  et  il 
faudrait  vassaUy  accusatif  sing.  un  vassau,  comme  un  chevau  lé* 
ger  et,  en  patois,  un  chevau,  tsavô. 

ViUarvolard,  Giaiyère,  Villar  Vollar  et  Vilarwalar,  1228, 
1285,  F.  B.  III,  391,  Villarvaular,  i453=  Villar  volard,  1668, 
V.  der  Weid  =  village  de  Walhard,  n.  pr.  germain. 

Villaps-Beney,  Gruyère,  Villarbene,  xiii«  s.,  Villarbeney, 
1825,  M.  R.  XXII,  457,  Villarbegneify  1492,  Villar  benoit, 
1668,  V.  der  Weid.  C'est  sans  doute  à  ce  village  que  se  rapporte 
le  Vilar  Sonet,  xiiP  s.  du  Cart.  Laus.  Un  nom  qui  a  quelque 
ressemblance  c'est  celui  de  Willar  Abonoio,  looi,  Hidber,  I, 
283,  Cart.  Saint-Maurice,  Vilare  Abonoy  du  Cart.  de  Haut-Crôt, 

M.  D.  SBC.  SiaiB,  TOMB  VII  33 

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514  VILLARS-BOZON   —   VIZLARS-GRAMON 

p.  9,  avec  les  formes  suivantes,  Villari  de  Boneul,  1162,  p.  20, 
Villare  Abonoi,  1179,  p.  Bg,  Villare  ad  Bonoy,  première  moitié 
du  xii«  s.,  p.  175,  Willare  Ebonol,  xii«  s.,  p.  180,  Willare 
Abonoily  xiP  s.,  p.  188.  Gatschet  identifie  cette  localité  avecBou- 
loz  (p.  271),  ce  qui  nous  parait  une  erreur  manifeste  ;  p.  190  da 
Gartulaire  il  est  dit  Villare  Ebonol  in  g'rangîa  de  Pineto  ;  c'est 
donc  à  Penej-le-Jorat  ou  aux  environs  qu'il  faut  le  chercher,  à 
moins  que  ce  ne  soit  encore  Villars-Benej  conmie  la  forme  de 
1668  le  ferait  supposer. 

YUlars-Bozon,  ham.  de  L'Isle,  Vaud,  Vilar  boson,  ioi5,  Wil^ 
lare  Bosono,  1018,  Hidber,  I,  3o8,  Vilar  Bosun^  1278,  M.  R. 
III,  Villar  Bozoriy  i386  =  village  de  Boso,  n.  pr.  germain  ;  du 
V.  h.  ail.  bôsiy  méchant. 

Yillars-Bramard,  D.  Moudon,  Villa  balmaly  ii55,  Villar 
Bremar  vers  1180,  Donat.  Haut.,  Villars  Bramar,  1894  =  vil- 
lage de  Ballomar,  n.  pr.  germain,  Fôrstm.,  p.  211,  d'où  par 
contraction  Balmar,  puis  Barmar,  puis  Bramar,  permutation  1-r 
et  métathèse  Bar-Bra. 

On  peut  rapprocher  de  ce  nom,  celui  d'une  localité  des  Highlands 
d'Ecosse,  Braemar  ou  Bramar,  située  dans  la  même  vallée  que  le  châ- 
teau royal  de  Balmoral  (renseignement  dû  à  M.  G. -A.  Bridel). 

Villaps-Epeney,  D.  Yverdon,  ^5/?«n^y,  1177,  Cart.  Month., 
Villars  Espiney,  i549  ;  de  spinetum^  fourré  d'épines. 

Yillars-le-Oomte,  D.  Moudon,  Vilario  ComiliSy  ii47,  Gart» 
Month.,  Villari  Comité,  1182,  M.  R.  VII,  28,  Vilar  le  Conte^ 
xiii«  s.  =  village  du  comte.  Hidber,  II,  identifie  avec  Villars-le- 
Gomte  le  Villar  Gotoita  —  Gottonum  —  Gothonoi,  xii« s.,  du  Gart. 
de  Haut-Grôt,  M.  R.  XII. 

Vîllaps-les-Fpîques,  Broyé,  Frib.  ;  v.  (r./rique,  prov.  /riCf 
dérivé  du  gothiqueyr/Ar^,  v.  goih, /rec  (ail.  frech),  joyeux,  hardi, 
gaillard  =  village  des  (hommes)  hardis,  joyeux. 

Yillars-Gramon,  loc.  prés  Oron,  souvent  mentionné  dans  le 
Gart.  Haut-Crêt.  M.  R.  XII.  Villare  Gramonis,  11 34,  p.  2,  Vil- 
taris   Gramonis,  ii4i,  p.  l\^  ^Vilario  Gramonis,    ii54,  p.  6,, 


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VILLARS-JORENS  —  VILLÀRS-SOUS-MONT  515 

Viler  Gramon  vers  ii5o,  p.  i47,  terr.  Villarii  Gramonis, 
ii55,  1179,  p.  270,  38,  probablemant  d'un  n.  pr.  germain  indé- 
terminé. 

VUlars-Jorens,  ham.  de  Mont-la-Ville,  Vilar  Jorens,  1219, 
M.  R.  I,  i5o,  et  Vilariorerriy  autre  copie  du  même  acte,  Cart. 
Rom.,  M.  R.  III»  5i4*  C'est  sans  doute  encore  iorens,  mal  lu,  ou 
faute  de  copie  =  village  des  descendants  de  Jor,.,,  n.  pr.  ger- 
main. Fôrstm.,  p.  811,  donne  le  nom  Jorannus  qui  a  la  même 
racine.  (Jurieas,  D.  Orbe,  est  de  la  même  famille.) 

Villaps-I'Epepd,  carte  Siegfried,  Villars  le  Perd,  Carte  top. 
vaudoise,  Dufour  et  Dict.  Lutz,  ham.  de  Chesalles,  D.  Moudon. 
C'est  probablement  la  localité  mentionnée  dans  ce  texte  c  in 
Larenies  per  viam  que  vadit  à  Vi  Harpe  r  in  Vais,  ^  xii«  s.  Donat. 
Haut.,  Arch.  Fr.  VI,  3io  ;  ne  faudrait-il  pas  lire  Villar-Pers  ou 
YEpers^  de  l'ancien  participe  passé  pers^  épers,  des  verbes  perdre, 
éperdre  =  le  village  écarté,  isolé,  perdu  ? 

VilIaps-le-Terroir  vers  1180,  Arch.  Fr.  VI,  Vilaret,  1226, 
Cart.  Laus.,  d'après  D*'  Brière,  Villar  le  TerrioaZy  i438,  Villar 
le  Terreux  et  Villar  loz  Terroar^  i453,  Villar  le  lerricor^ 
i536,  Villar  le  Terriau,  1668,  v.  der  Weid,  Villard  le  Ter- 
reaUy  1794*  Struve  ;  de  territorium,  territoire  et  terroir. 

Villar-Luczon,  ancien  nom  de  la  Robellaz,  ham.  d'Essertines, 
Echallens,  Vilar  luccum,  ii4i»  —  que  M.  de  Gingins  rapporte  à 
tort  à  Villars-Lusserj,  —  Grangia  de  Buyron  dicta  Villar  Lu* 
cyon,  i323  (y  lu  pour  z?),  Villars  Luczon,  1177,  M.  R.  I,  186, 
etc.  =  village  de  Luzo^  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  874. 

Villars-Lussery,  voir  Lussery. 

Yillars-Mendraz,  D.  Moudon,  Vilar  Mundri,  I235,  M.  R.  VI, 
207,  Villarmendray  i453  =  village  de  Munderich,  n.  pr.  ger- 
main. Fôrstm.,  p.  940. 

YlIlars-sous-Mont,  Gruyère,  Vilare  sis  Mont^  i235,  Vilarsi- 
mont  y  1269,  M.  R.  VI,  207,  XXII,  63  =sous  le  mont.  Cette 
forme,  mal  interprétée,  a  donné  lieu  à  une  variante  pendant  deux 
siècles,  Villar  S  y  mon  ^  i335,  88,  Vilarsymont,  i359,  Villard- 
symon,  i5i4,  i523,  Villarsimont,  i555,  Villar  sur  montj  1668, 


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516  VILLARS-TIERCELIN    —   YILLIBRS 

y.  der  Weid.  Kuenlin  ie  dérive  du  patron  de  l'ég'lise,  Saint-Simon  ; 
mais,  comme  le  fait  remarquer  le  P..Dellion,  le  premier  édifice 
religieux  est  du  xyii<»  s. 

Vaiaps-Tîepcelîn,  D.  Echallens,  Vilar  Tiezelin^  Vilar  Tiece- 
lin,  1225,  i23o,  M.  R.  VI,  i65,  187,  Villar  Thiercelin,  1668, 
V.  der  Weid  =  villagce  de  Tiezelin,  n.  pr.  gpermain,  Fôrstm., 
p.  II 65  ;  de  la  racine  gpothique  thiudo^  famille,  nom  connu  daos 
le  pays  :  terra  Tiecelini^  i235,  M.  R.  VI,  207.  L'r  s'est  introduit 
par  confusion  avec  l'adj.  tiercelet. 

Villars-Vuapney ,  loc.  Corcelles-le-Jorat  ==  villag:e  de  Warner^ 
n.  pr.  (iK^nnain. 

Yillarzei,  D.  Moudon,  Vilarsely  1228,  Villarzely  i3i6,  M,  R. 
VII,  97  ;  dim.  de  Villar. 

Ville,  hameaux,  voir  Villa.  Ville,  ruisseau  de  — ,  au  Landeron, 
ad  rivum  qui  Vilo  influitin  lacum,  11 85,  Vir/o,  1209,  Vilie,  i3i6, 
Ville,  i328.  L'orthographe  primitive  semble  prouver  que  celle  de 
i328  et  de  l'atlas  Sieg'fried  est  fautive. 

Villeneuve,  Vaud,  Pennolucos,  carte  Peutin§fer,  i23i,  Villa" 
nova,  I2i4>  i23i,  que  olim  dicebatur  Compesie,  1248,  Cart. 
Haut-Grèt,  M.  R.  XII,  80,  81  ;  l'ancien  nom  Compengie  était  donc 
tombé  en  désuétude. 

Villeret,  val  Scdnt-Imier,  Velleret,  i33o,  et  VeUerat,  D.  Mou- 
tier,  dim.  de  Villiers. 

Villette,  D.  Lavaux,  Vileta,  xii*  s.  ;  ham.  de  Chêne,  Genève, 
Vileta,  1201  ;  celui-ci  peut-être  le  Villula  juxta  civitatem  Geben* 
nicam  d'une  charte  de  891,  Rég.  gen,,  34»  et  5  autres  ;  dim.  de 
villa  =  petite  ferme. 

Villeureuse,  m.  aux  Eaux-Vives,  «  ancienne  chapelle  ou 
l'évêque  de  Genève  officiait  quand  il  habitait  au  Pré  l'Evèque  » 
(Lutz).  Serait  peut-être  formé  de  villa  et  d'un  adj.  *  eureus^e^ 
dérivé  de  orare,  orer,  prier  =  maison  de  prière. 

Villîers,  commune,  Neuchàtel  ;  forme  jurassienne  de  villar,  de 
villare.  S'emploie  très  fréquemment  dans  le  Jura  en  composition 
avec  le  nom  du  colon  germain,  fondateur,  mais,  tandis  que  dans 
nos  Villars  de  Vaud  et  Fribourg  le  déterminatif  suit,  dans  le  Jura 


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VILLY   —  VIONNAZ  517 

la  construction  gpermanique  a  prévaln  et  le  déterminatif  forme  le 
premier  élément  du  composé  :  Develier,  Mervelier,  Sorvilier,  etc.  ; 
voir  ceux-ci  à  leur  ordre  alphabétique. 

Villy,  ham.  d'Ollon,  Vaud,  Villiacum^  5i5,  1167,  Villier  et 
Villiey,  même  charte,  1281  ;  autre,  ham.  de  Riddes,  Valais,  FiY- 
lye^  1262,  Wûrstbg.,  298  ;  en  Vily,  m.  à  Ursy  et  à  Vuarmarens, 
D.  Glane,  Frib.  ;  de  (fundum)  Villiacumy  domaine  d'un  VilliuSy 
—  aussi  Vilius,  —  gentilice  romain  assez  fréquent. 

Vin  à  Conthey,  voir  Vence. 

Vîncy,  ham.  de  Gilly,  villa.qui  dicitur  VinciacuSy  io4o,  Vy/i- 
ciely  1145,  Vincei,  1179,  Vinsie^  1266,  Vinsye^  1276,  M.  R.  III, 
Vinsiez,  1284,  Vinsier^  i865,  M.  R.  XXVIII,  Vinsyepy  i436; 
de  (praedium)  Vintiacuniy  domaine  d'un  VintiaSy  gpentilice  ro- 
main (nom  enraiement  d'une  divinité  des  Craules,  le  Mars  g'aulois, 
dont  le  culte  était  très  répandu). 

Yiney,  loc.  à  Gilly,  D.  Rolle  ;  de  vinetum^  lieu  planté  en 
vig'nes. 

Yinzel,  D.  Rolle,  Vinxelsy  ii45,  M.  G.  XIV,  Vinset  ou  Vin- 
cet,  1219,  Vinseyz,  1224,  Vinzeus,  1224,  i244»  Vinsel,  1299, 
Vinsez,  i335  ;  probablement  dérivé  irrégnlier  de  VintiuSy  voir 
Vincy. 

Violaz,  En  la  — ,  loc,  à  Corbeyrier,  la  Planche  des  Violes  à 
Champvent>  la  Viole  à  Delémont,  en  Violai  à  Courroux  ;  du  y. 
fr.  viole,  s.  f.,  violette  ;  le  dim.  Violeltaz  est  assez  employé, 
Viollettaz  à  Aigle,  Fontaney,  17 18. 

Vion,  Sur  le  —  à  Tavannes,  le  Vion  Tripet,  sentier  sur  Dom- 
bresson,  Neuch.  ;  dim.  de  via,  route  =  sentier. 

Vionnaz,  Valais,  Viano?  1177,  Furrer,  III,  Viona,  1282, 
VianOy  1842,  Vyona  et  Viona,  même  charte,  i345,  Vione,  i436, 
Viona,  1728.  Il  nous  semble  y  retrouver  le  celtique  ona,  source, 
eau  courante  :  il  y  a  de  nombreuses  et  belles  sources  au  pied  de  la 
montag^ne  autour  du  villa^  et  5  ou  6  ruisseaux  en  sillonnent  le 
territoire  ;  un  autre  Vionnaz  ou  Vionna,  ham.  d'Arbaz,  D.  Sion, 
en  patois  Onnaz  (le  patois  supprime  le  u  initial  dans  la  région  : 
atse,  eniy  entra,  ela),  même  hypothèse. 

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-  ■»-^" 


518  VIONNET   —   VISSB 

Yionnet,  écart  de  Bière  ;  v.  fr.  vionnet^  double  diminutif  de 
vie,  route,  vie,  vion,  vionnet. 

La  Vîpépepîe,  loc.  sur  Baulmes,  D.  Orbe,  où  les  vipères 
étaient  si  nombreuses  au  xviii®  s.  que  la  chasse  en  était,  paraît^ 
il,  affermée.  Il  y  en  avait  une^à  Neuchâtel  au  xviii*  s.  au  Grét  du 
Tertre,  d'après  le  ^fus.  Neuch.  VII,  297,  qui  cite  des  textes  de 
1717,  1719. 

4c  II  y  avait  jusqu'au  milieu  du  siècle  dernier  (xviiiô),  dit  Victor  Fatio, 
(Faune  des  vertébrés  de  la  Suisse,  Ilf,  297)  à  Baulmes  un  parc  aux 
vipères  ou  vipérie  (sic)  tenu  par  ud  certain  médecin  nommé  Goût  qui 
vendait  10  batz  la  vipère.  »  On  sait  qu'on  en  faisait  alors  un  certain 
usa^e  en  médecine. 

Vire,  nom  des  sentiers  qui  suivent  les  corniches  de  rochers  de 
nos  Alpes  :  la  GranduirCy  la  Vire  aux  Bœu/s^  aux  Chèvres^ 
etc.  ;  du  verbe  virer ^  tourner,  à  cause  des  fréquents  contours. 
Vîret  ou  Vireltes,  vig^nes  à  Saint-Léonard;  Vîpottes,  loc.  à  Sail- 
lon,  diminutifs. 

Vipy,  Côtes  de  — ,  bois,  D.  Rolle  ;  tire  son  nom  de  la  famille 
savoisienne  de  Viry,  seigneurs  de  Mont-le-Grand  au  moyen  âg«. 
Quant  à  Viry,  c'est  un  (fundum)  Viriacum,  domaine  d'un  Vï- 
rius,  g^ntilice  romain  d'où  dérivent  ég^ement  les  Viré,  Virieux, 
etc.,  de  France  (Jubainville). 

La  Viseulaz,  loc.  à  Golombey,  Valais,  la  Vedeulaz,  la  Visual- 
laz,  1696. 

La  Vissenche,  m.  isolée  entre  Gilly  et  Tartegnins,  la  Veseri" 
chy^  1493,  M.  R.  XXXIV,  72.  C'est  à  cette  maison  que  se  rap- 
portent sans  doute  les  noms  de  Steph.  de  Vicencie,  Visinciey 
Will.  de  Visincie,  domicellos,  intervenant  dans  un  acte  pour  des 
terres  de  Gilly,  M.  R.  III,  617  :=  (villa)  Vicentia,  de  VicentiaSj 
gentilice  romain  d'où  est  venu  le  nom  de  Vesancy  au  Pays  de  Gex, 
Visincie  au  xiii«  s.  Probablement  les  donzels  de  Vesancy  possé- 
daient une  terre  à  Gilly,  d'où  le  nom  de  cette  maison. 

en  Visse  ou  Vissigen,  loc.  à  Sion,  atlas  Sieg'fried,  les  Visses^ 
plans  de  Sion,  les  VuissoZj  plans  de  1782,  Wissigen  dans  les 
chartes  du  moyen  Age,  le  môme  que  Wissigen  sur  le  lac  d'Uri 


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VISSOIE   —  TOËX  519 

près  Bauen  =  chez  les  descendants  de  Wizo  ou  de  Wiso^  noms 
pr.  gpermains  donnés  par  Fôrstemann. 

Yissoie,  ham.  d'Ayer,  Anniviers,  ^yssoj/y  4  fois  ia5o-i3ia, 
Vissohi^  1327.  Le  nom  de  VisoniSy  1062,  M.  R.  XVIII,  rapporté 
par  Hidber  (I,  367)  et  Gatschet  à  Yissoie  (un  Johannes  Visonis  en 
1296)  doit  être  écarté  et  par  suite  Tétjmoloçie  de  Gatschet  qui  le 
tire  de  bisont  ou  wisent,  bison,  endroit  où  se  trouvaient  jadis  des 
bisons. 

Vivier  ou  Vivy,  ail.  Vioers,  2  châteaux  près  Barberéche,  Frib., 
Vivirsy  II 53,  Vivers^  i2o3,  Viviers^  1173,  i2o3,  i44i  î  a»  Vi- 
vier, La  Rippe,  D.  Nyon  et  Estavayer-le-Gibloux  ;  le  Vivier,  bras 
delaReuse  à  Cortaillod;  du  n.  commun  vivier. 

Voens,  ham.  de  Saint-Biaise,  Neuch.,  Win^  ii43,  en  VoenSy 
1178,  ii85,  «  romana  lin^ua  WeinSy  theotonica  Vohens  ^  vers 
1220,  Woins,  1294,  Voin,  i345,  Voing  dans  Boyve,  xvii«  s.  = 
chez  les  descendants  de  Woco,  Wogo,  n.  pr.  germain.  Fôrstm., 
i332  (chute  de  la  gutturale  médiane). 

Voêson,  loc.  à  Miécourt,  D.  Porrentruy  ;  du  v.  h.  ail.  waso 
(d'où  gazon),  patois  vouazon^  «  oison,  nom  de  Therbe  qui  re- 
pousse dans  un  pré  après  que  les  vaches  Tont  broutée,  »  Bridel. 

Les  Voetes  ou  Vœltes,  ham.  d'Ormont-dessous,  Veytes,  i3io, 
sans  doute  à  l'époque  féodale  poste  de  guet),  d'où  le  regard  plonge 
dans  les  3  vallées  qui  l'entourent  ;  ham.  sur  le  mont  de  ChAtel  à 
Bex  ;  aux  Voottes  à  Onnens-Grandson  ;  Voète,  maison  de  cam- 
pagne à  Delémont,  la  Voite,  forêt  à  Tavannes  ;  Bonnevouette, 
chalets  sur  une  croupe  à  Troistorrents  ;  Vuétaz  à  Montherod  :  en 
Vuète  à  Corcelles,  Grandson,  Sur  la  Vouète  à  Vallorbe,  aux 
Vuittes  à  l'Etivaz,  es  Vuettes,  ham.  de  Pont  et  de  Gorserey, 
Frib.  ;  Vuettaz,  loc.  à  Aigle  (Drapel),  plans  de  1718,  Guettes, 
mayens  en  face  de  Sembrancher,  Guettes,  Bull.  ofiF.  Valais  :  subst. 
verbal  de  vouaitiy  regarder,  wallon  waiti,  lorrain  ouaitter,  du 
V.  h.  ail.  waktârïj  veiller.  De  la  même  racine  dérivent 

Voëx,  Sur  le  — ,  crêt  à  Vaulion,  vue  sur  les  2  vallées  de  l'Orbe 
et  du  Nozon  ;  Voy,  chalets,  Voyex,  Bridel,  1820,  alpes  de  Vou- 
vry,  alpes  de  Ouys,  1272,  M.  R.  XXX  (peut-être  l'alpe  de  Vuaz^ 


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520  VOIGIÈRE  —  YORAIRE 

i4o2,  M.  R.,  2«  S.,  II,  3g),  vae  étendue  et  chalets  sur  une  eroupe 
entre  les  vallées  d'Illiez  et  de  Morg^ns. 

Voigîère,  voir  Yuagère. 

Les  Voirannes,  loc.  à  Develier,  Lugnez,  Varannes^  laSi,  Voi- 
renne  à  Montignez,  Varonnes  à  Beurnevesain,  Yoimais  à  Cour- 
roux, Yoimets  à  Bassecourt,  Yarennes  à  Bévilard,  es  Varennes 
à  Tavannes,  i34g,  tous  Jura  bernois;  les  Yoirans  à  Dombresson, 
Neuchâtel  ;  Yuarenaz  à  LîgneroIIes  ;  Yuarennes,  ham.  de  Mon- 
treux  et  loc.  à  Granges,  D.  Pajerne,  es  VarennieSy  1226;  la 
Yuarenayre  à  Suscévoz,  collectif;  du  patois  i^ouaraine,  aunaie, 
taillis  de  vernes. 

Yoivre,  le  — ,  loc.  à  Lugnez  et  Damphreux,  D.  Porrentruv, 
Waivrcy  i332,  les  Yoivpes  à  Courroux,  Delémont,  Lucelle,  Wae- 
vray  1237,  '*  Yoavpa,  alpe  de  Yollèges,  Valais;  du  v.  h,  ail. 
wauray  bas  latin  vauria,  champ  en  friche  ;   voir  aussi  Yuavpe, 

Au  Yoîx  à  Daillens,  voir  Vuaz. 

Yolavy,  ham.  de  Grolley,  Fribourg,  fausse  orth.  pour  Vatu> 
la-Vy  -=1  vallée  de  la  route  :  i5  m.  plus  bas  que  le  village. 

Yollège,  vallée  de  Bagnes,  Valais,  VillezOy  11 78,  VuHeffiOy 
1179,  1196,  Hidber,  II,  WillegiOy  1196,  Vilueio,  X2i5,  Vilogio^ 
1249,  Vilagioy  1272,  VileogiOy  1280,  Vologiam,  1296,  Veluegiy 
1328,  VillugiOy  1428,  Wollegiiy  1426,  Vb//eyi>,  xviiPs.,  Arch. 
Saint-Maurice  ;  parent  du  v.  fr.  viloi  =  village. 

Yolluz,  prés  à  Monthey,  es  Volluez,  1696,  VolaeSy  18 19  ;  Vo- 
luet,  terrains  incultes  à  Lens,  Valais  ;  dérivés  probables  de  l'adj. 
veuley  jadis  vole,  vain,  vide,  inculte,  veule  bourguignon,  stérile, 
terres  vaines,  improductives.  A  Ormont-dessus,  nous  écrit  M.  Isa- 
bel,  sapin  vaolu  =  sapin  coupé  entier  et  laissé  fruste  avec  ses 
branches,  sèches  ou  non,  pour  fermer  provisoirement  une  ouver- 
ture dans  une  clôture  ou  fermer  à  la  diable  certains  points  du  pâ- 
turage. 

Yolovpon,  mayens  près  Evolène,  Valais,  VolavroUy  1260,  Vb- 
loruns,  1267,  Valovrorty  1293,  1327,  Volovroriy  i346,  i38i,  Vb- 
leoron,  i352. 

Yopaîre  à  Moudon,  voir  Verre. 


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VORGNEUX  —   VOUARDAZ  521 

Vorgneux,  colline  et  bois  à  Ligniéres,  Neuch.,  Vaux  Regneax 
en  1702,  M.  N,  XXXV,  26;  de  vaux,  vallée,  et  un  n.  pr.,  probable- 
ment Regnault,  avec  permut.  neuchât.  o-eUy  comme  oche-œuche. 

Voppillay  à  Cartignj,  Genève  ;  du  v.  fr.  valpil  et  suffixe  col- 
lectif ay,  de  etuni^  endroit  où  abondent  les  renards  ;  plus  souvent 
Vulpilière. 

Vopze,  Vaurzo,  Voupze,  Vouerze,  Veupze,  Vupze,  nom  patois 
du  saule  marceau,  Salix  Caprea.  Littré,  Suppl.,  donne  vordre,  le 
wallon  dit  woisir^  osier,  et  Godefroy  a  waurisse,  noms  parents 
du  nôtre.  Forme  les  noms  d'un  g'rand  nombre  de  lieux-dits  ;  outre 
les  noms  simples  ci-dessus,  nous  avons  compté  plus  de  80  collec- 
tifs variant  à  l'infini  avec  permutation  de  voyelles  o,  ou,  oi,  eu, 
u,  de  consonnes  s,  z,  ç  et  finales  ie,  y,  ey,  ay,  ier  :  Yorsiaz  ou 
Vopgeaz,  7,  Yursiaz,  4,  Vopgîer,  4,  Vopsîer,  5,  Voupsier, 
Vionnaz,  Vopziep,  4,  Vopsîet,  Vopzey,  Vopsy,  3,  Vopsi,  Vopzî, 
4ï  Vupsy,  Vupzy,  Vupzieps,  Veupzy,  Voîpzy,  Voîptzy  à  Vétroz, 
Youpgy  à  Leysin,  Yopzaîpie,  loc.  et  ruisseau  à  Gland  et  2  autres, 
Vopsellay  à  Vouvry,  Voursellaiy  1696,  dim.  Parfois  Tr  tombe, 
de  là  une  série  d'autres  noms,  voir  Vosel,  Vuge,  Vusy,  ou  permute 
avec  1,  ainsi  au  Vulsy  à  Forel,  une  Volsetaz  à  Suchy,  i43o  :  di- 
minutifs Veups — ,  Vups  —,  Vops — ,  Vopz— ,  Voupzette,  endroits 
bumides  où  ce  saule  abonde.  Les  chartes  nous  donnent  encore 
d'autres  formes  :  la  Voirai  à  Neyruz  et  la  Vorsi  à  Cottens-Frib. , 
xii®  s.,  ou  Vursuil  à  Illens,  1202,  M.  F.  I,  au  Wersi,  Vuersi, 
Uirsi  à  Ecuvillens,  xni*  s.  En  11 58  Barth.  de  Grandson  donne 
des  terres  à  Romainmôtier,  «  tam  in  pratis  et  pascuis  et  vorsisy  ^ 
M.  R.  III,  476  ;  mot  d'origine  inconnue. 

Au  Vosel,  m,  et  champs  à  Daillens,  au  Vozy  à  Berolle,  à  la 
Vauzettaz,  loc,  à  Troistorrents,  plans  du  xviii»  s.,  collectifs,  avec 
chute  de  Tr,  de  vorze,  saule  marceau  ;  endroits  où  abonde  cet  ar- 
brisseau. 

Vouapdaz,  loc.  à  Chalais,  ham.  à  Riddes,  Nendaz,  vignes  à 
Conthey  ;  Vouapdetta  (aussi  Vuardette),  loc.  alpes  d'Orsières  et 
beau  point  de  vue  à  Salvan,  diminutif  ;  Benevapdaz,  loc.  à  Co- 
lombey  :  du  v.  h.  ail.  wartUy  signal,  voir  aussi  Garde. 


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^ 


522  VOUASSE   —   VOUVRY 

La  Vouasse,  alpe  d'Ëatremoot,  Youasson,  alpe,  vallée  dHé- 
rens  ;  Vuasson,  loc.  à  Sorens,  Fribourç,  et  à  MoDtagnj  ;  le 
double  ss  empêche  de  le  dériver  de  ivasOy  gazon,  à  rattacher  plu- 
tôt à  Vuaz. 

Youis  ou  Yuis  ou  Yuisse,  ham.  de  Savièse,  Valais,  VeiZj  i  aoo, 
Voisy  1216,  Vex  de  Chadroz,  i432,  Vuyt,  Vuys^  i446;  d'après 
la  forme  Vex,  de  vicus,  village. 

La  Younaize,  commune,  D.  Broyé,  Fribourg,  Vounezi^  i325, 
Vonnaise,  1668,  carte  v.  der  Weid,  aussi  Vonayse,  Vounise^ 
d'après  le  P.  Dellion,  Dict.  VIII,  542,  qui  traduit  vallis  laeta  ! 
Yaunaise,  loc.  à  Pompaples  ;  chalets  et  ruisseau  à  Montreux  ; 
loc.  à  Aubonne,  nom  d'une  ancienne  porte  de  la  ville  ;  Veunèze, 
lieu-dit  à  Arveye,  alpes  d'Ollon  ;  Venèze,  ruisseau  à  Monthey  ;  du 
patoLs  vouenéziy  «  vase  de  marais,  sol  spongieux,  plein  d'eau  et 
de  mousse,  souvent  bordé  d'aunaies  fangeuses;  aunaie  très  hu- 
mide, sens  dérivé  du  premier  »  (définition  de  M.  Isabel). 

Le  Youne,  ruisseau  à  Yverdon,  Ruo  davonoz^  i477>  le  Bas 
d'AvonoZy  i5o8.  Ce  nom,  qu'il  faut  peut-être  lire  l'Avoune,  rap- 
pelle les  Avon  d'Angleterre,  nom  celtique  ;  on  y  retrouve  le  ona, 
rivière. 

Younetz,  pâturage  et  sommet,  alpes  de  Charmey  ;  autre  forme 
de  Vounaise,  avec  suffixe  etz,  ainsi  écrit  par  l'atlas  Siegfried  et 
spécial  à  Charmey  (frontière  allemande)  où  Ton  trouve  encore 
Planfretz,  Ferredetz. 

Youvpy,  Valais,  Wouregiam,  5i6  (document  douteux),  villa 
Woureiay  921,  Vabreium,  1017,  Voiwerium,  1157,  Wuriez^ 
1220,  Wuricy  X24i,  WavriSy  12^8,  Wuriey,  1260,  Vuvrier^ 
1272,  Wariacum^  1282,  VuvriacOy  1286,  ces  deux — acum,  trans- 
criptions de  notaires,  etc.,  Vauvris  et  Vauvry^  plans  de  1720, 
Vauvrier,  1S61,  Lutz  ;  du  v.  h.  ail.  ivaura,  bas  latin  vauriay 
warie,  etc.,  champ  en  friche  ;  voir  Wuavre. 

Une  difficulté  :  les  formes  primitives  n'ont  qu'un  w  initial  ;  les 
plus  récentes  un  v  médian  en  plus.  C'est  sans  doute  que  les  mots 
des  chartes  Woureia,  Wurie  ou  Vuurie,  etc.,  doivent  être   lus 


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VRIA  —  VUADKNTS  523 

Woureia^  Vuvrie  et  le  n.  commun  waura,  vauria,  vuavra^  va- 
vria. 

La  carte  Rovéréa  des  4  Mandements  d'Aigle  (vers  1760)  indique 
à  Bex,  au  pied  de  la  Tour  de  Duin,  une  localité  VauvrisCy  deve- 
nue Yaugrise  dans  la  carte  topogr.  vaud. 

.  Vouvry  a  été  dérivé  de  vuivre,  serpent  fabuleux,  et  la  légende 
est  attestée  par  les  armoiries  du  bourg,  d'après  le  Cons.  suisse,  X, 
387. 

Vpîa,  Monta  — ,  ravin  rocheux  au  Catogne,  Valais  =  mon- 
tagne renversée,  participe  passé  du  verbe  patois  veriy  renver- 
ser, tourner.  Jadis  un  riche  pâturage,  dit  la  légende,  transformé 
en  désert  pour  punir  les  bergers  de  leur  orgueil.  Pravîrîaz  à  Ven- 
thône  est  peut-être  formé  du  même  mot  veria,  qui  signifie  aussi 
labouré. 

Vuabley,  bois  à  Oulens,  D.  Echallens,  et  à  Cheiry,  Frib.  ; 
Yaubloz,  bois  à  Bussignj,  D.  Morges,  et  peut-être  le  Vaobelay, 
ruisselet  à  Boudevilliers  ;  de  vouablla,  nom  patois  de  la  cléma- 
tite, du  latin  vitalba  (vigne  blanche). 

La  Vuachère,  m.  à  Monnaz,  D.  Morges  ;  loc.  et  ruisseau  près 
Lausanne,  Warcheria,  1228,  hospitale  Walcheri^  1228,  War- 
chiri,  1233,  Warchieri^  i238,  M.  R.  NI  =1  (villa)  Walcheria, 
du  n.  pr.  germain  latinisé  Walcherius,  de  Walicho  et  hari^ 
guerrier,  fr.  Vaucher,  Gaucher. 

Vuacon,  loc.  à  Neyruz  et  Villars-le-Gomte  ;  probablement  le 
même  que  le  v.  fr.  ivacon,  cailloux,  gravois  (Godefroy). 

Yuadens,  D.  Gruyère,  Wadingum,  5 16,  Aubert,  I,  206,  Vaa- 
dingisy  gio,  Vadengis^  Ï017,  M,  R.  (Vtfadengis  dans  Cibrario), 
XXII,  2i5,  Wadens,  1146,  Vadens^  1247,  M.  R.  XII,  Wadiriy 
1471,  M.  G.  XII,  5o,  Gadens,  xii*  s.,  Gart.  Haut-Crêt,  M.  R. 
XII,  i5i  :  permutation  w^  régulière  dans  les  noms  communs,  ici 
exceptionnelle.  De  Wad(d)ingis  =  chez  les  descendants  de 
WadOj  WatOy  n.  pr.  germain  avec  un  ou  deux  d,  t,  du  v.  h.  ail. 
watariy  aller,  lalin  vadere.  Même  origine  pour  un  groupe  de  cha- 
lets sur  Yilleneuve,  Vuaden,  i4o2,  VadenSy  1242,  1262,  Wad- 


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524  YUAGÈRE  —  VUARMARENS 

rfe/w,  1276,  Gart.  Haut-Crôt,  M.  R.  XII,  69,  84,  ii5.  M.  Hiselj 
Ta  confondu,  M.  R.  XII,  258,  avec  le  Vuadens  friboargeois. 

VualOaux,  marais  à  Pampignj,  prés  à  Tlsle,  sans  doute  prés 
humides,  où  Teau  vient  sous  le  pied  ;  du  patois  voaaffày  marcher 
dans  l'eau. 

La  Yuagère  à  Port- Valais  et  (\  loc. ,  la  Voagière  à  Colombej, 
la  Yuagire,  6  loc.  Vaud  et  Frib.,  Yuadires,  prés  à  Ormont-des- 
sus  ;  les  Yoadières,  pâturage  à  Estavannens,  es  Yuagères,  ham. 
à  ChAble,  D.  Broyé  ;  la  Yoîgîèpe,  prés  à  Vendlincourt  ;  les  Yoî- 
gières,  prés  à  Orvin,  Jura.  Le  Cart.  de  Laus.,  M.  R.  VI,  112, 
5o,  parle  d'une  Wageriam  apud  Warens  et  p.  5o2  d'une  autre 
tenue  par  le  mayor  de  Lutrj.  M.  le  prof.  Bonnard  (in  litt.)  j  voit 
plutôt  «  un  pré  engagé,  servant  de  gage  ;  on  trouve  gagière  en  ce 
sens  en  ancien  français.  )^  La  fréquence  de  ce  nom  nous  fait  con- 
server notre  opinion.  D'ailleurs  notre  patois  dit  gadzi  pour  gager, 
le  V  ne  saurait  s'être  maintenu  pour  ce  sens  seulement  ;  du  v.  h. 
ail.  weida,  prairie,  d'où  le  v.  fr.  waidier^  paître,  vuadiSy  pré, 
avec  suffixe  collectif  ère,  ière. 

Yuarat,  ham.  d'Attalens,  Frib.,  Vuaratj  1668,  v.  der  Weîd, 
la  Yuarat,  m.  à  Cottens  et  à  Sales,  Frib.  ;  Yuaraz,  loc.  à  Puî- 
doux  ;  peut-être  parents  du  v.  fr.  ivarat,  fourrage  de  féveroles, 
.pois,  vesces  ;  origine  inconnue. 

Yuardaz,  crêt  avec  signal  (868  m»),  sur  Saxon,  Valais  ;  du  v. 
h.  ail.  warta,  signal,  tour  de  garde,  le  fr.  garde  a  la  même  ori- 
gine. 

Yuarennes,  voir  Voirannes. 

Yuapgne,  — oz,  — az,  Yuàrnoz,  Yuergnoz,  nombreuses  loc.  ; 
de  vuargne^  nom  romand  du  sapin  blanc,  warnio,  1261,  M.  R. 
XII,  i55;  collectifs:  Yuargnia  à  Vionnaz,  Yuamire  à  Vex, 
Yuapgnay  et  Yuargny,  écart  d'Aigle,  Vaarner,  Vuarnei^  Vuar^ 
nier  y  Vuarnie  et  Vuarneyy  même  charte  de  i332,  Vuarnier^ 
17 18,  Yuargnolet  à  Vionnaz,  diminutif. 

Yuarmarens,  D.  Glane,  Fribourg,  villa  Walmarengi^  996, 
Walmarens,  i334,  Varmarans,  1668,  v.  der  Weid  =  chez  les 
descendants  de  Walimâr,  n.  pr.  germain. 


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VUARNERENS  —  VUAVRE  525 

Yuarnorens,  loc.  près  Sugnens,  Naz,  au  moyen  âge  Warne^ 
renSy  12x2,  1216,  M.  R.  VI,  i43,  i48,  168  ;  du  n.  pr.  germain 
Warner.  Warner  est  en  916  le  nom  d'une  terre  donnée  à  Romain- 
môtier,  dans  le  territoire  d'Orbe.  Hidber,  I. 

Vuappengel,  ham.  de  Vuarrens,  Warrengely  11 84,  1260,  M. 
R.  XII,  Warenjel  et  Warengely  1286,  M.  R.  VI,  iio,  ce  dimi- 
nutif a  conservé  le  eng  primitif  de  Waringis.  Un  Warin  est  si- 
gnataire de  la  charte  de  donation  de  Combremont  en  881. 

Vuarrens,  D.  Echallens,  Warens^  ii47, 1228,  i453,  Wareins, 
1234,  ia38,  M.  R.  VI,  M.  F.  IV,  Vuarans,  1668,  carte  v.  der 
Weid  =  chez  les  descendants  de  WarOy  n.  pr.  germain.  Une  loc. 
Varrens  à  Bex,  probablement  même  origine. 

Vuary,  faubourg  de  Payeme,  Warre^  1278,  M.  R.  VI,  3 10, 
Warge^  i438  ;  semble  se  rattacher  à  la  même  racine  que  Vuarat. 

Vuasu,  Mont  —  à  Agiez,  D.  Orbe  ;  de  ouasy  voir  plus  bas 
Vuaz,  et  suffixe  adjectif  u,  mont  herbeux. 

Vuat(t)es,  quelquefois  Ouates,  loc.  à  Orbe,  Crassier,  Champ- 
martin,  Avenches,  et  Lentigny,  Fribourg  ;  Vattaz  à  La  Rippe  ; 
Vuataz  à  Dompierre-Fribourg,  Viiat(t)y,  collectif,  ham.  de  Lé- 
chelles,  Frib.,  Plan-les-Ouates,  Genève,  Plan-des-VuaiteSy  xvi« 
s.,  aux  UateSf  1700;  de  vouatte,  prairie  gazonnée,  qui  dérive 
peut-être  du  gothique  wato^  eau,  d'où  a>a/,-gué,  aussi  terrain 
bas,  herbage,  bas  latin  vadurriy  allemand  watt.  Les  noms  Gwad, 
Gwatt,  Grewad,  qui  désignent  quelques  localités  de  la  Suisse  aile-  * 
mande  (Berne,  Zurich)  sont  le  même  mot,  avec  le  préfixe  collectif 
ge  et  s'appliquent  à  des  terrains  plus  ou  moins  marécageux. 

Vuavre,  Vuavpa  — az,  une  1 2«  de  loc.  Vaud  et  Fribourg,  aussi 
moins  bien  Vuavrat  ;  les  Vuavpes  (ou  Voivres)  à  Palézieux, 
Weuria  vers  11^2,  prata  de  Waure  vers  ii5o,  M.  R.  XII; 
Wavpe,  commune  de  Neuchâtel,  allodium  que  vocatur  Va/ron^ 
ii46,  F.  B.  I,  421,  Vavra,  1179,  Wavra,  1248,  Wawra,  i35o, 
YuavrCy  iZ^Z,  Vaivpes,  fermes  à  Courroux  et  Crémine,  Jura  ber- 
nois ;  du  V.  h.  ail.  waura^  bas  latin  uauria^  champ  en  friche, 
nom  qu'on  retrouve  dans  le  Cart.  de  Haut-Crét,  M.  R.  XII,  avec 
les  variantes  wirra,  wirres^  wuerie,  wurie,  wuurie,  Vaures  à 

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526  VUA2 

Loveresse,  1267,  F.  B,  II,  vouavrCy  vavre^  vivre ^  s.  f.,  estn.  c.  dans 
le  Berry,  Indre,  Cher,  Nièvre,  pour  désigner  des  lieux  incultes, 
friches.  Joubert,  II,  427,  429.  Toutes  les  formes  modernes  mon- 
trent qu*à  moins  de  supposer  une  consonification  du  u  médian,  il 
faut  lire  toutes  les  anciennes  formes  avec  un  v  avant  Tr,  les 
Waure  de  Palézieux,  ii5o,  Vaures  de  Loveresse  sont  des  Wavre, 
Vavres. 

Vuaz,  le,  au  — ,  une  20«  de  loc.  Vaud  et  Fribourg,  en  outre  d© 
nombreuses  variantes  :  au  Voix,  prés  à  Daillens,  au  Waz  à  Bous- 
sens,  Vas  à  Cuves,  ham.  de  Rossinières,  Yaz  ou  Yas,  ham.  de 
Lens,  et  Vasse  ou  Wasse  à  Grimisuat,  Valais  ;  diminutifs  : 
Vuassons  à  Montagny,  D.  Yverdon,  et  Yoasset  à  Prévereng^s, 
Vaud,  et  Hérémence,  Valais  ;  composés  :  au  Ynaz  Yanchy  à 
Payerne,  Yuaz  que  brit,  Dompierre,  Fribourg,  le  YoacUoux 
(clos)  à  Grandvillard,  Fribourg.  Ce  mot  vuas,  was,  Uacts  dans 
les  chartes  nous  paraissait  être  le  nominatif  du  mot  germain  w(zso 
dont  gazon  est  l'accusatif.  Mais  M.  Bonnard  (in  litt.)  n'y  voit 
«  autre  que  le  français  gué,  au  sens  de  terrain  bas,  herbage,  du 
germanique  wat,  de  waian,  ail.  moderne  waten,  »  Ce  sens  con- 
vient bien  à  ces  localités  qui  toutes  sont  des  terrains  plus  ou 
moins  humides,  quelquefois  marécageux,  seulement  le  bas  latin 
dit  toujours  vadum  pour  gué,  tandis  que  tous  les  textes  anciens 
que  nous  avons  recueillis  ont  toujours  vuas,  was,  Uuas.  Il  faut 
rattacher  à  la  même  racine  Vouasse,  Vouasson,  Valais  ;  voir  ces 
mots. 

Nous  croyons  que  c'est  à  cette  racine  Vuaz  qu'il  faut  rapporter  les 
deux  loc.  suivantes,  non  identifiées  jusqu'ici.  Dans  le  vol.  XXX  des  M. 
R.,  il  est  question,  p.  207,  année  1271,  des  réparations  de  la  route  du 
Valais  sous  Vétroz  «  subtus  Vertro  in  loco  qui  dicitur  Gaaces  »,  et  en 
1291,  p.  422,  «  pro  reparacione  vie  subtus  Vertro  in  loco  qui  dicitur 
Veraces.  »  Du  rapprochement  de  ces  deux  textes  nous  concluons  d'a- 
bord que  Guaces  =  Vuace,  suivant  la.  règle  que  w  germanique  devient 
g  dur  ;  on  trouve  Wido-Guido,  Wilenus-Guilenus,  etc.,  pour  les  mêmes 
personnages  ;  puis  que  Veraces,  qui  désigne  en  toute  évidence  le  même 
lieu,  est  une  fausse  lecture  pour  Vuaces  ou  Wasse.  On  sait  que  sous 
Vétroz  la  route  traverse  le  haut  des  a  Prés  pourris  »,  vaste  marais  qu'on 
dessèche  en  ce  moment.  Ce  nom  Vuaces  ou  Guaces  a  disparu  à  Vétroz 


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VUCHERENS  —  YUGELLES  527 

et  toutes  nos  recherches  à  Vëtroz  et  à  Sion  ont  été  infructueuses.  La 
localité  où  la  route  traverse  la  partie  supérieure  des  Praz  pourris  s'ap» 
pelle  aujourd'hui  «  les  Evéquesses  »,  soit  les  terres  de  TEvéque.  Ce  nom 
est  significatif.  Il  est  probable  qu'à  la  suite  des  conventions  conclues  au 
zin«  s.  entre  les  marchands  milanais  et  Tévèque  de  Sion^  celui-ci  est 
devenu  possesseur  des  terrains  que  traversait  la  section  de  route  qu'il 
s'agissait  d'améliorer. 

Yucherens,  D.  Moudon,  Wisserens^  121 5,  Wicherens,  i364, 
Matile,  Will.  Wicherens,  xin«  s.,  Cart.  Month.,  60,  les  F.  B.  II, 
129,  343,  nomment  tin  Will.  de  WisserenSy  i233,  et  Will.  Wi- 
chereinSy  i25i  =  chez  les  descendants  de  Wisshariy  n.  pr.  ger- 
main ;  de  wisOy  chef,  ou  wts^  sage,  et  hari,  guerrier.  Fôrstm. 
Une  forme  de  i3i9  donne  WoucherenSy  elle  se  rapporte  peut-être 
à  une  autre  localité  ;  ce  nom  paraît  formé  de  Walicho  et  hariy 
contracté  Walcher,  en  français  Vaucher  ou  Gaucher. 

Le  Livre  des  Donations  d'Hauterive,  Arch.  Fr.  VI,  Î5,  26  passim,  fait 
souvent  mention  d'un  Wisserens^  WiserenSy  Guissirens,  Pour  Hidber, 
Urk.  II,  197,  il  s'agirait  d'un  village  détruit  près  Marly.  M.  Gremaud, 
ibid.,  p.  168,  en  fait  également  une  localité  du  territoire  de  Marly.  En 
effet,  le  P.  DelUon  (Dict.  VIII,  315)  nous  apprend  qu'un  petit  ruisseau 
aux  environs  de  Marly  s'appelle  Viiicherens. 

Vuettes,  voir  Voêttes. 

Vuey,  ham.  de  Treyvaux,  pâturage  à  Lessoc,  Gruyère,  Vuet/y 
1396,  M.  R.  XXII,  628,  Vueizy  i456,  Vuye^  i546,  probablement 
le  même  que  Voëx  et  Voy  (pron.  Vo-ï)  ;  voir  Voëtes. 

Vulflens,  D.  Morges,  WuolJlingeSy  ion,  WolJlenSy  1096» 
1108,  VorJlenSy  VolJlenSy  1142,  Cart.  Month.,  5,  8,  WuolflenSy 
1176,  VorJlenSy  12 16,  M.  R.  VI,  260,  WulflenSy  WoJlenSy  1228, 
Wjleinsy  i238,  M.  R.,  Wfleynsy  1282,  Wûrstbg.,  et  —la-Ville, 
D.  Gossonay,  VuolJlingeSy  1002,  ville  de  Vuljiens,  ii54,  ^o/' 
Jlens  li  viloy  1228,  Wljlens  la  vila,  i233,  M.  R.  VI  =  chez  les 
descendants  de  Wuljilo,  n.  pr.  germain  ;  de  la  racine  Wulfy  le 
loup  ;  connu  dans  le  pays  :  un  Wulfino,  évêque  de  Sion  au  x*  s. 
Le  Villare  Wolferiiy  1094,  Hidber,  II  =  Villare  Wolferio 
vers  1200,  M.  R.  III,  679,  est  probablement  Vuf£lens-la-Ville. 

Vugelles,  D.  Yverdon,  Vouzela,  1228,  Woazala,  1260,  Vou» 


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528  VUGY   —  VUIPAZ 

galtty  1870,  Chambrier,  691,  Vougella,  i4o3,  M.  R.  XIV,  Vba- 
gellaZy  i453.  Vouzela,  Vougella  nous  paraissent  être  des  dimi- 
nutifs de  vouze,  uouge,  autres  formes  de  vorze,  vourze,  nom  pa- 
tois du  saule  marceau  dont  les  variantes  sont  extrêmement  nom- 
breuses ;  voir  Vopze,  Vosel,  Vuse  et  Vugy.  D'un  autre  côté  Voa- 
zelle,  s.  f.,  est  dans  le  centre  de  la  France  le  nom  de  la  Viorne 
obier  et  a  donné  son  nom  à  trois  localités  de  la  Nièvre  et  de 
rindre.  Ce  nom  aurait-il  existé  chez  nous  ?  Nous  penchons  pour 
la  première  étymolog-ie. 

Vogy,  loc.  à  Corcelles-Grandson  ;  autre  forme  de  Vurzy,  avec 
chute  de  r  et  permutation  zrg,  endroit  où  abondent  la  vurze  ou 
vorze,  nom  patois  du  saule  marceau  ;  voir  Vorze. 

Vuibroye,  D.  Oron,  Wibra,  5i6,  Walbroia,  Valbroia,  Vau- 
broiaj  etc.,  au  xn«  s.,  M.  R.  XII,  Walbroie^  I2i3,  M.  R.  VI, 
Wohrui,  1273.  Les  formes  du  xn«  et  du  xiii»  s.  indiquent  vallis 
Broiae,  Val  (de  la)  Broyé;  Lutz,  se  fondant  sur  celle  de  5 16,  tra- 
duit par  Vicus  Broiae,  c  forme  bien  singulière,  remarque  M.  Bon- 
nard  (in  litt.),  car  l'accent  ne  peut  porter  sur  Ta  »  ;  au  reste  cette 
forme  vient  d'un  document  douteux.  Voyez  article  Conthey. 
gïne  indécise. 

Vuidèche,  Vanil  et  pâturag'e,  Gruyère  ;  peut-être  de  vuide,  au 
sens  de  inculte,  désert,  et  sufiF.  augm.  èche,  rare,  mais  connu  : 
flanmièche,  chevêche. 

Vuillebrandaz,  forêt  et  m.  à  Bursins,  D.  RoUe  ;  de  Vaille^  n. 
pr.  (du  g^ermain  Willi)  et  de  brande,  s.  f.,  bruyère,  lieu  inculte 
=  la  brande  de  Vuille. 

Vuillonnex,  ham.  de  Berney,  Genève,  Willonai,  iii3,  M.  G. 
IV,  12,  Viloneracum  (barbarisme!),  xii«  s.,  M.  R.  XII,  72, 
Veillenay,  1264,  yUUonay,  1289,  Vuillonnay,  i3o3,  Wulle^ 
nay,  i3o6,  Vulyonay,  Vilionacum,  Vulliniacum,  Avulunay^ 
xrv«s.,  M.  G.  XXI,  128,  198,  eic,  z=z(/andum)  Willonacum^ 
domaine  de  WillonuSy  latinisation  du  n.  pr.  germain  Willo, 

Vuilly,  voir  VuUy. 

Vuipaz,  Praz  à  la  —  à  Semsales  ;  Vuîpay,  2  chalets,  alpes  de 
Chàtel-Saint-Denis  ;  peut-être  du  patois  vuipa^  la  guêpe,  latia 
vespa,  Vuipay,  endroit  où  elles  abondent. 


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vuippBNs  —  vurvRA  529 

Yoippens,  Grajère,  Wipedinffus,  855  (non  85 1  :  i^^  ann.  de 
Louis  II),  M.  R.  VI,  2o3,  WippenSj  1228,  Wippiggin,  i245,  F. 
B.  II,  WipenSy  1266,  Wippingeriy  i255,  WippeinSy  1878,  Rec. 
dipl.  rV,  187,  VuipenSy  1668,  v.  der  Weid,  etc.  =  chez  les  des- 
ceDdants  de  Witpot^  n.  pr.  germain. 

Yuissens,  D.  Broje,  Fribourg,  Guicens,  xii«  s.,  Donat.  Haut., 
Arch.  Fr.  VI,  Vicens,  xni»  s.,  VuicenSy  x4o3,  Wicens^  i453, 
WissenSf  i464»  Vuycens,  1668,  v.  der  Weid;  2^  maison  près 
Motiers-Travers,  =  chez  les  descendants  de  Wisso^  n.  pp.  ger- 
main. Fôrstemann  ne  le  donne  pas,  mais  il  a  le  collectif  Wisting, 

VuisternensHlevaotrRomont,  Winterningi$^^2^y  Wisternegus^ 
xii«s.,  Capt.  Haut-Crét,  Wistarnens,  1198,  1228,  Wisternens, 
1453  ;  — en  Ogoz,  WistarneinSf  ii4a»  M.  F.  II,  WisternenSf 
1162,  66,  M.  R.  XXII,  Wistarnens,  1177,  Guisternens  vers 
1170,  Wisternans,  1228,  Donat.  Haut.,  Arch.  Fr.  VI,  Vuister» 
nens,  1668,  v.  der  Weid,  en  ail.  Winterlingen,  Au  xu«  s.  il  y 
avait  un  alleu  de  Wisierlin(s)  ou  Guisterlin  dans  la  commune 
de  Lussy,  Frib.,  Arch.  Fr.  VI  passim  =^  chez  les  descendants  de 
Winistaril  (ou  rm),  n.  pr.  germain  (Stadelmann). 

Cette  étymologie,  mise  en  doute  par  le  continuateur  du  P.  Dellion,  est 
la  seule  qui  puisse  s'appliquer  aux  formes  primitives  du  nom^  condition 
que  ne  remplissent  aucunement  les  diverses  explications  proposées  par 
cet  auteur. 

Vuitebœuf,  D.  Orbe,  ou  Vaiftebœaf,  Lutz,  Vaitiboy  i023, 
i3oo,  M.  R.  V,  238,  Vogtibauy  i336,  Matile,  Vuitebo,  i4o3,  M. 
R.  XIV,  Vuetibouf,  i446,  Vitebœuf,  1668,  v.  der  Weid. 

Aux  Yuittes,  m.  à  TEtivaz  ;  voir  Voétes. 

Vuîvpa,  Roche  de  la  —  à  Saint-Sulpice,  Neuchâtel,  Wivre, 
1872,  Matile  ;  du  nom  d*un  serpent  fabuleux  ou  dragon  qui  y  ha- 
bitait suivant  la  légende,  Etr.  Neuch.  II,  65,  Boyve,  Annales,  I^ 
363  ;  V.  fr.  wivre,  voiore,  guivre,  Berry,  et  bourg.  vouivrCy  pa- 
tois vuivra,  du  latin  vipera,  vipère.  Un  passage  de  la  Guivre,  à 
la  descente  des  cols  du  Genévrier  et  du  Grenairon  (alpes  de  Fin- 
haut)  sur  les  Fonds,  doit  sans  doute  son  nom  à  quelque  légende 
analogue. 

M.  D.   8EC.  SÉniX,   TOMK  VU  34 


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530  VULLIENS  —  VUSE 

Vulliens  (ou  Vuilleos),  D.  Oron,  Wilens,  ii42,Cart.  MoDth., 
Willegns  vers  1160,  M.  R.  XII,  i55,  ViUeinSy  ii84,  WuUnSy 
xiieg.,  Vulleins,  1220,  Willens,  ii54,  irôi,  1228,  Joh.de  Wil^ 
laynsj  1264,  Wûrsthg".,  Vylliens  et  Wyliens,  i33i,  M.  R.  VII, 
102,  io3,  Williens  ou  Vuilliens,  xiv«  s.,  etc.  =  chez  les  descen- 
dauts  de  WilU  ou  Willo,  n.  pr.  germain  ;  de  la  racine  vilja,  vo- 
lonté. Fôrstem.,  i3o2. 

Vuliierens  (ou  Vuillerens),  D.  Mortes,  WilerenSy  1049,  ^''" 
lerens,  1221,  1228,  Willereins  vers  i25o,  Wulierens^  1268, 
Wiilierens,  i345  ;  un  autre,  ham.  de  Bonvillars,  D.  Grandson 
=  chez  les  descendants  de  Willihari  (de  Willi  et  hari,  guer- 
rier), n.  pr.  connu  chez  nous  :  un  WUliharius  (VilHcaire),  évéque 
de  Sion,  766,  Willerius,  témoin  en  966  d'une  donation  à  Renens 
et  en  974  donation  de  Ghevressj,  M.  R.  VI,  i3i,  etc. 

Vully  ou  Vuîlly,  contrée,  Vaud  et  Fribourg",  ail.  Wistenlach, 
pagus  Wisliacensis,  961,  M.  R.  VI,  comitatu  ouisUacensey  loi  i, 
M.  R.  III,  428,  Williex,  1 192,  M.  G.  IV,  i4,  Willie,  1228,  M,  R.  VI, 
i4,  P.  de  Wistillacho,  1266,  hom.  de  VilliacOy  F.  B.  II,  Willieyy 
i33o,  M.  F.  IV,  82,  Vuillie,  i334,  Wuilliacum,  i453.  etc.  =r 
domaine  de  Vistilius,  gentilice  romain.  Tacite  a  le  fém.  \  istilia 
(Stadelmann).  La  Vaux  Vully,  m.  à  Orbe  (aussi  Vauvullv),  la 
Mollie  Vully  à  Corcelles-le-Jorat  ont  peut-être  la  même  origine. 

Vulpil(l)ière,  ham.  de  Puidoux  et  7  autres  loc.  Vaud  et  Fri- 
bourg,  Vulpilieri  à  Lussj,  ii47»  Vuppîllière,  Bottens,  Cugy  ; 
Vuarpilière  à  Sion,  WirpiUiery,  i332,  Walpillieryy  i453, 
Vuarpillère,  Massongex,  Nyon  ;  Valpillère,  champs  à  Orsières, 
Veppil(l)ière,  ham.  de  Lussj,  Frib.,  de  Choulex,  Genève,  loc.  à 
Fully,  etc.  ;  du  v,  fr.  valpil,  renard,  et  suffixe  collectif  îère  = 
endroit  où  abondent  les  renards. 

Vurpes,  Planches  — ,  bois  à  Remaufens,  Frib.  =  planches 
(des)  vurpes  ;  v.  fr.  vulpe^  volpe,  renard,  planches  des  renards. 

La  Vuse,  m.  à  Prévondavaux,  D.  Broje  ;  autre  forme  de  vurze^ 
vorzBy  saule  marceau,  avec  chute  de  IV;  collectifs  :  au  Vulsy,  m. 
à  Forel  et  ham.  à  Mézières,  Fribourg,  permutation  r-l  ;  es  Vu- 
sils,  m.  à  Molondin,  au  Vusy  ou  Vuzy  à  Chesalles  sur  Moudoo» 


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VUSERY  —  YVBRDON  531 

Villars-le-Grand  ;  m.  à  Servion  ;  es  Vusys  à  Biolej-Magnoud, 
ArcoDciel,  au  Vursily  i644>  et  à  Rossens  et  Posât,  D.  Sarine  ;  le 
Cerneux  es  Yeusils,  écart  de  Mariaux,  Jura  bernois  =  le  clos 
aux  vurzes. 

La  Vusepy  ou  Vuzéry,  bois  à  Thierrens  ;  de  vuse,  saule  et  suf- 
fixe collectif  ery  =  ière,  voir  aussi  Vorze. 

Yussie,  ha  m.  à  Mézières  près  Roiiiont,  et  Grand  Yussy,  ham. 
à  Rossens,  D.  Sarine,  avec  le  double  s,  paraissent  avoir  une 
autre  origine  que  les  précédents  et  pourraient  dériver  d*un  nom 
propre.  Il  faudrait  des  formes  anciennes  pour  se  prononcer. 

Wavpe,  NeuchAtel,  voir  Vuavre. 

Yens,  D.  Morges,  Hiens,  ioSq,  Ht/ens,  1228,  lens,  1228, 
Yens^  1282,  Hyenz,  1284,  Hyens,  1268,  WQrstbg*.,  correspon- 
dants de  Tall.  Ichingen  =  chez  les  descendants  de  IccOy  n.  pr. 
germain  (variantes  /cAo,  /Aro,  Igo).  Fôrstem.,  770. 

In  Ygouasse,  prés  à  Grimentz,  D.  Sierre  ;  de  in,  en,  yg  = 
aiguë,  eau,  et  suffixe  augm.  asse  :  localité  aux  eaux  abondantes, 
au  sol  imbibé  d'eau. 

Yonnet,  Pré  — ,  loc.  à  Aigle  ;  de  pré  et  patois  yonnet  ou  vion- 
nety  sentier,  —  apocope  du  v  assez  fréquente  dans  les  patois,  — 
pré  du  sentier. 

Youkre,  Praz  au  — ,  à  Provence,  forme  demi  francisée  de  Pré 
au,  du  Junker  (au  Chevalier),  ancienne  qualification  des  familles 
patriciennes  bernoises. 

Yppesse,  Yppès,  Lutz,  Yalais,  fausse  orthographe  =:  y  soit  es 
Presses, 

Yverdon,  Eburodunum^  Ebrodunum  à  l'époque  romaine,  in 
pago  everdanense,  971,  M.  R.  VI,  lacus  Everdunensis,  998,  Ma- 
tile,  Everdariy  1228,  Yverdunum,  i84o.  Plusieurs  étymologies  : 
1»  D'après  Loys  de  Bochat,  de  Aber-dun,  colline  sur  la  rivière  ; 
2®  D'après  Lutz,  le  Dict.  hist.  Vaud.  et  Crottet,  Histoire  d'Yver- 
don,  colline,  fort  du  Baron;  80  D'après  d'Arbois  de  Jubainville, 
\di  forteresse  d'EburoSy  n.  pr.  gaulois,  connu  par  6  inscriptions  ; 
4**  D'après  Studer,  du  celte  eburo,  sorbier  (ou  if)  et  dun,  colline 


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532  YVONAND   —  YVORNE 

=  colline  des  sorbiers.  Nous  écartons  la  4*»  l6  sorbier  étant  rare 
ou  inconnu  dans  ces  régions  inférieures  et  Yverdon  n'ayant  pas 
de  colline  ;  la  i^,  parce  qu'elle  ne  concorde  pas  avec  les  formes 
primitives  ;  enfin  la  a*  qui  ne  justifie  pas  le  e  initial  et  qui  nous 
donne  un  mot  hybride  formé  d'un  élément  germain  bâPy  maison, 
et  d'un  celtique  dunum  ;  nous  adoptons  la  3®,  forteresse  d'Eburos, 
qui  explique  le  é  initial,  ce  qui  la  rend  la  plus  plausible,  et  qui 
s'applique  à  tous  les  composés.  Ce  nom  propre  Eburos  se  retrouve 
en  e£Fet  dans  de  nombreux  composés  :  Eburodunum  (Embrun), 
Ebrovicum  pour  Eburovicum  (Evreux),  Evrogilum,  primitivement 
Eburogilum,  Ebreuil,  Allier;  Eburobrica,  Gaule  lyonnaise,  Eboro- 
lacum,  Aquitaine,  noms  cités  par  Diefenbach. 

Yvonand,  D.  Yverdon,  Evonanty  loog,  ion,  Matile,  ii43» 
1177,  etc., /ix>/ia/i/,  iioo  et  i4o3,  M.  H.  I,  i65  et  XIV,  874, 
P.  de  Eoonantf  i2i5,  M.  R.  VI,  147,  R.  de  Vonant^  xn*  s.,  M. 
R.  XII,  Eyvonant,  1487,  Yuonant,  i453,  i538.  D'après  Gatschet, 
de  eve  et  de  nant,  l'eau  du  ruisseau  ou  le  ruisseau  d'eau  :  nom 
bien  étrange  et  étymologie  à  rejeter.  Vient  d'un  n.  pr.  germain 
EoOy  racine  ewa^  du  v.  h.  ail.  ewQy  temps,  et  de  nant,  ruisseau 
=  le  ruisseau,  le  nant  d'Evo.  Fôrstem.,  898. 

Yvome,  D.  Aigle,  Eonrnum  in  pago  capitis  laci,  loao, 
Yvorna^  i33a,  extentes  de  Chillon,  Yvorna^  Yvornia,  M.  R., 
2*  S.,  II,  Yvornaz,  i588,  chartes  d'Aigle.  D'après  Lutz  et  Studer, 
endroit  où  les  troupeaux  hivernent,  mais  l'ancienne  forme  s'y  op- 
pose. Vient  plutôt  du  celtique  eburoSy  if,  sorbier,  irlandais  ibuFf 
if,  breton  evoPy  bourdaine.  Comme  le  latin  ebur,  ivoire,  a  fait 
l'adj.  eburnus,  d'ivoire,  le  subst.  eburos  a  pu  donner  naissance  à 
un  adjectif  analogue  (vicum)  eburnunty  village  de  l'if,  des  ifs 
(ou  des  sorbiers)  ;  l'if  est  commun  dans  les  forêts  du  voisinage. 
Gysi,  Indic.  hist.  suisse,  i885  (et  Holder  d'après  lui)  fait  d'Yvorne 
l'Ebodouron  de  Ptolémée. 

Z  en  Valais,  —  comme  dans  la  vallée  d'Aoste,  —  remplace  ch 
(prononcé  ts)  et  j  (pr.  dz,  z)  des  autres  régions  romandes,  on  trou* 
vera  donc  ces  mots  étudiés  avec  les  formes  en  ch-j. 

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ZA-DE-ZAN  —  ZANTEMERLB  533 

Za-de-Zaii(ts),  Zardezan  ou  Cia  de\Cian^  orth.  îtalieDDé, 
glacier  au  pied  N.  de  la  Dent  d'Hérens  =  Chaux  de  Champ. 

Zâ,  Zô,  nombreux  pâturages  en  Valais,  alpes  d'Ardon,  de  Con- 
they,  dliérens,  etc.,  correspondants  des  Chaux  des  Alpes  et  du  Jura. 

Zablire,|^Zablo,|Zablotet  =  Chablière,  Chàble. 

Zablounou,  mayen,  Saint-Martin  d'Hérens  =  Chàble  neuf. 

Zabona,  alpes  d^Lens  =  bonne  chaux,  bon  pâturage. 

Zallain,  Zallan,  voir  Challant. 

ZalazoUy  pâturage  sur  Conthey.  Za  =  Châ  ou  Chaux,  Zou  = 
Joux  :  donc  Chaux,  pâturage  de  la  joux,  de  la  forêt. 

Zamarey,Ivoir  Chamarey. 

Zammaya,  loc.  â  Conthey  :  Zan,  champ,  maya,  meule  de  foin 
=  champ  des  meules. 

Zampetroz,  lieu-dit  à  Fang,  Saint-Luc,  autre  à  Randogne, 
Valais  =  champêtre. 

Zampex(é,  ey,  y,  i),  nombr.  loc.  en  Valais  =  Champey  ;  Zam- 
pelet,  Savièse,  Zampon,  Ayent,  Conthey,  Zamplllon  à  Savièse, 
diminutifs. 

Zamporchan,  prés  à  Savièse  =  champs  des  porcs. 

Zanchouvaye,  loc.  à  Savièse  ;  z  =  ch,  ch  =  s  :  champ-sous- 
voie. 

Zandlmo,  champs  à  Conthey  =  champ  (du)  dimOf  s.  m.  = 
dtme,  champ  de  Ia]dîme. 

Zandogney,  loc.  à  Conthey  ;  probablement  un  dérivé  du  v.  fr. 
dongne,  dognCy  seigneur,  du  latin  dominas^  champ  du  seigneur. 

Zanfleurier,  prés  à  Chalais,  Zanfleuris  à  Mage  =  champs 
fleuris.  Voir  aussi  Sanfleuron. 

Zanlong  à  Conthey  =  Champ  long  ;  Zans  longs,  alpe  de  Fully. 

Zanoz  ou  Zannoz,  Conthey  =  Cbanoz,  chêne  ;  Zanioz,  Grimi- 
suat,  Zenaie  ou  Zenée,  Lens  =  chênaie, 

Zanpedon,  prés  à  Conthey  ;  d  =  11  mouillé,  donc  =  Champil- 
lon,  petit  champ. 

ZanperroD  à  Conthey  =  champ  perron,  depetronem^  pierreux. 

Zanreza  à  Conthey  =  champ  richard. 

Zanlemerle  à  Granges  et  ailleurs  =  Chantemerle. 

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534  ZANZAFREY  —   ZfiNAL 

Zanzafrey  aux  A^ettes,  Valais  =  Champ  de  Chafrej,  n.  pr.  : 
la  famille  de  Chafrey  est  connue,  il  y  en  a  à  Aigle. 

Zanzellaiiy  vignes  à  Conthey  =  Champ-chillaiiy  champ  où 
abondent  les  chilles,  les  pierres  brisées  ;  voir  Ghille. 

Zapal(l)az  à  Conthey  =  Sapala,  petit  sapin. 

Zardonec  ou  Zardonnet,  Vercorin  ;  de  cardonetum,  lieu  ou 
abondent  les  chardons. 

Zarmant,  Plan  — ,  sur  le  plateau  du  Sanetsch  =  plan  char- 
mant. 

Zarmine,  alpe  val  d'Arolla^  Hérens  =  charmine,  de  calma^  et 
suffixe  dim.  ine  :  petit  pâturage. 

ZappuisaZy  loc.  à  Miège  ;  propriété  d'un  Chappuis  ou  charpen- 
tier, comme  les  Chappuises,  vallon  de  Nant  sur  Bex.  (Note  de 
M.  Isabel.) 

Zararogne,  voir  Rarogne. 

Zarrire  à  Saint-Luc,  Grimentz  ;  ZerreyTe(aire)  à  Conthey  = 
charrière. 

Zarvaz,  Crettaz  — ,  à  Chamoson;  de  calvus^  crête  chauve,  nue. 

Zarvettaz  ou  Zervetlaz  à  Sîerre,  dim.  du  précédent;  voir 
Charvaz,  Chervettaz. 

Zaté,  alpe  d'Evolène,  Chastel^  xni«  s.,  et  Zaté,  loc.  à  Lens  = 
château. 

Zatelet-Praz,  alpe  d'Anniviers  =  Châtelet-Pré,  soit  Pré  du 
Châtelet. 

Zatonnires  à  Vex,  es  Chatoneres,  i255  =  aux  Châtaigneraies. 

Zaudery,  2  pâturages,  vallée  d'Hérémence  (y  atone)  =  Chau- 
dière, à  cause  de  leur  position  enfoncée  entre  de  hauts  rochers. 

Za vanne,  loc.  à  Chamoson,  Lens  =  Chavannes. 

Zéjo,  loc.  à  Arbaz,  Valais  =  chesal,  chesaux,  isèjô  en  patois 
valaisan  (interprétation  de  M.  Isabel). 

Zenal  ou  Zinal  et  Tzinal,  chalets  dans  une  combe  sur  Conthey, 
Canali  et  laz  Chinai,  i3o4,  Chinais  y  14179  Zéna  à  Ormona  de 
Savièse,  Zenat  à  Ghandolin  d'Anniviers,  Zenaz,  torrent,  vallée 
d'Hérens,  Zina  à  Granges,  Venthône,  Ziné  à  Saint-Martin,  et  les 
diminutifs  Zenali,  loc.  au  Sanetsch,  Zenalettes,  Valais,  et  La 


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ZENAUTA   —   ZEPPES  535 

Roche  et  Treyvaux,  Fribourg  ;  les  mêmes  que  le  vaudois  chenauy 
du  latin  canalem,  au  sens  de  vallée  étroite,  en  couloir. 

Zenauva  ou  Ghenauvaz,  D.  Sarine,  Fribourç,  Chinauvay 
1217,  Arch.  Fr.  VI,  Chienoua.  1228,  1282,  Chinowa,  iSgS,  Zi- 
nowa,  i44^>  Schônanivo,  i644»  Chenouvaz^  1861,  Lutz,  etc. 
D*après  J.  Dey,  M.  F.  c  jadis  Schônau,  avant  que  la  langue  alle- 
mande qu'on  y  parlait  autrefois  en  eût  disparu.  )»  Mais  les  formes 
du  xiii«  s.  infirment  cette  explication.  D'abord  Zenauwa  a  été  ro- 
mand dès  l'origine.  Dey  a  été  sans  doute  induit  en  erreur,  comme 
le  remarque  Zimmerli,  par  la  forme  allemande  Schônau w  de 
1644  qui  li'est  qu'une  fausse  interprétation  du  nom  romand.  La 
vraie  étymologie  est  celle  que  donne  M.  Stadelmann  (op.  cit., 
p.  i33),  de  Ca(sa)  nooa^  maison  neuve,  qui  a  donné  Chiez,  Chie- 
nova.  «  Dans  les  Font.  rer.  Bern.  il  est  fait  mention  sous  les  dates 
998-996  d'un  Casa  nova  qu'on  n'a  pas  localisé  et  qui  pourrait  être 
identique  à  notre  Zenauva.  )^  Le  P.  Dellion,  Dict.  IX,  181,  rapporte 
par  une  erreur  singulière  à  Zenauva  le  nom  de  Tissiuiva,  1200, 
qui  concerne  un  des  pâturages  de  ce  nom,  alpes  de  Gharmey. 

Zendra,  Zandro  ou  Zandra,  loc.  à  Conthey,  au  confluent  de 
la  Morge  et  de  l'Eau  de  la  Lex  (faussement  appelée  Nettage  par 
l'atlas  Siegfried),  Zandre  à  Erdes  de  Conthey,  autre  à  Varone. 
Paraît  d'abord  se  rapprocher  de  chantre  ou  chentre,  terrain  en 
bordure,  d'un  chemin,  d'une  rivière,  ce  qui  est  bien  le  cas  par 
exemple  du  premier.  Mais  en  Valais  ce  mot  devient  généralement 
zintre.  Zandra  aurait-il  une  parenté  avec  le  romanche  zondra  = 
broussailles  de  conifères,  de  pins  nains  ? 

Y  Zeneilles,  Combe  d'—  à  Savièse,  Valais  =  combe  des  gé- 
lines,  des  poules,  patois  dzenelhe,  du  latin  gallina,  avec  méta- 
thèse  1-n. 

Zeneppi  ou  Dzenepi,  sommet  près  du  glacier  du  Trient  ;  de 
ffénépi,  nom  romand  de  l'Armoise  Mutelline,  fréquente  dans  ces 
rochers. 

Zene vriller  et  Zene vrille  (aussi  Zenouvrille),  loc.  à  Savièse  = 
Genévrier,  Genévrie. 

Zeppes,  les  —  ou  Tseppes,  loc.  alpes  de  Trient,  Zeppi  à  Ba- 


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536  ZERBAZIÈRES  —  Y  ZÉVOUETTES 

gnes,  collectif,  Zeppelet,  chalets  à  Bag-nes,  et  Tseppelels, 
mayens  à  Salvan,  diminutifs  ;  correspondants  du  v.  fr.  sepe^ 
branche,  souche,  du  latin  cippus.  Cette  racine  se  retrouve  en  ro- 
nianche,  tschep,  tscheppa,  morceau  de  tronc,  souche  ;  de  là  le 
Tschepp,  sommet  frontière  entre  Grisons  et  Saint-Gall,  la 
Tscheppa,  sommet  dans  TOberhalbstein,  etc. 

Les  Zerbazières,  fausse  orth.  de  Tatlas  Siegfried  pour  les /Ter- 
bagèreSy  pâturage  sous  le  col  de  Balme,  Valais. 

Zerdil  ou  Zerdy(dz),  plus.  loc.  en  Valais,  forme  valaisanne  de 
Jordil,  jardin,  voir  ce  mot. 

Zérîet(dz),  alpe  d'Ayent,  alpe  de  Jargez^  1228,  puis  Jérié  ; 
Zérier  à  Isérable,  Zériet  ou  Cherier  sur  Vétroz,  un  Jerys  à  Co- 
lombey  ;  probablement  dérivés  de  jeur^  forêt  ;  voir  Gérit. 

Zermiau,  m.  à  Bossonens,  Frib.  =  charmeur,  rempart  de 
terre,  mur  de  soutènement;  voir  Tsermu. 

Zermillon,  plus.  loc.  en  Valais  ;  voir  Charmille. 

Zerney,  pâturage  sur  Conthey,  montem  de  SernyZy  i3o4y 
SerniXj  i44o,  un  autre  à  Veyras,  Zemi  à  Venthône  =  Cemej, 
Cernil  ;  voir  Cergnat. 

Zerreîre  (Zerraire)  à  Conthey  et  ailleurs  =:  charrière. 

Zervettaz,  loc.  à  Vionnaz,  CherveteSy  1776  =  petite  forêt; 
voir  Chervettes. 

Zesse,  gazons  rapides  sous  la  Pointe  d*Àufallaz,  alpes  de  Lej- 
tron  ;  une  des  sources  de  la  Raspille  ;  dérivés  du  verbe  patois 
tsesi,  tomber;  gazons,  rivière  qui  tombent,  se  précipitent. 

Zessetta(z)  ou  Tzessetta,  petit  pâturage  escarpé  et  glacier  au 
fond  de  la  vallée  de  Bagnes,  même  racine  avec  suffixe  dim.  ette  : 
petite  alpe  qui  semble  prête  à  tomber  des  sommets  ;  de  même, 
probablement,  la  Tzissettaz,  chalet,  alpe  de  Liddes. 

Zevédi,  chalet  au  col  de  Cheville,  atlas  Siegfried  ;  prononcia- 
tion contheysanne  de  Cheville,  permutation  ch-z  (ts)  et  11-d. 

Zeur,  Zour,  nombr.  loc.  zz  jeur,  jour,  soit  joux,  forêt.  Pie- 
nazeur,  mayens  à  Bagnes,  entourés  de  forêts  =  Pleine-joux. 

Y  Zévouettes  à  Levron  de  VoUège,  Valais  =  es  Evouettes,  aux 
petites  sources. 

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ZEYTETTAZ  —  20C  537 

Zeytettaz,  pâturage  à  Vex  =  Gitette^  petite  Gtte. 

Ziettes  à  Ajont  et  à  Saint-Jean,  Zites  (ou  Zite  ou  Ziettes),  pâ- 
turage à  Ghalais  =  Gtte. 

Zigeroula,  petite  alpe  sur  Chippis  =  Ghiseroulaz,  le  petit 
chalet,  diminutif  de  Cbesières  ;  du  bas  latin  casaria  et  suffixe 
dim.  ola,  ula.  Chesière  en  Valais  est  n.  commun  au  xrv*  s.  pour 
désigner  un  chalet  de  pâturage.  Le  plus  souvent  on  trouve  j  de- 
venu z  et  non  j  pour  z.  Mais  si  une  première  syllabe  a  z,  la  se- 
conde remplace  z  par  j,  ainsi  ys  Izière  sur  Ardon  est  devenu  Izi- 
gières. 

Zillon,  loc.  à  Lens,  et  Zilong  à  Arbaz  ;  voir  Ghillon. 

Zinal,  ham.  de  majens,  val  d'Anniviers  ;  voir  Zenal. 

ZinarefOen,  au  fond  du  vallon  d*Arolla,  vallée  d'Hérens,  arête 
de  rochers  profondément  sillonnés,  en  partie  glaciaires.  Renferme 
d'abord  zina,  chenal,  couloir  —  voir  zenal  —  quant  à  refien, 
M.  Isabel  nous  signale  le  patois  rèjid  (e  retourné  =  e  sourd  :  le, 
je)  ou  rèfià  :  de  ft  rèfis^  du  fil  retors,  très  fort,  résistant.  Ge 
seraient  alors  des  couloirs  tortueux,  d'un  difficile  accès. 

Zintre,s,  plusieurs  lieux-dits  =  Ghentres. 

Ziroug,  mayens  près  Zinal  =  mayens  do  Giroud,  n.  pr.  ;  pour 
le  g  final,  adjonction  spéciale  à  la  vallée,  voir  Biolec. 

Ziserache,  mayen  à  Saint-Martin  d'Hérens,  ou  Giserache  ;  de 
chesière,  avec  suffixe  dépréciatif  ache, 

Zita(z),  pr.  Dz,  forme  patoise  de  Gitaz  ou  Giète;  voir  ce  dernier. 

Zo  en  Zon  et  En  Zon,  a  pâturages  très  élevés  sur  des  croupes 
des  alpes  d'Ardon  ;  pointes  de  Proz-Zon,  alpes  du  Trient  ;  zon  = 
V.  fr.  som,  sommet,  donc  Ghaux-en  Som,  en  Som,  Pré  (du)  Som, 
Ghaux,  Pré  du  sommet. 

Au  Zoc,  loc.  à  Grône,  Gbandolin  =  au  Ghoc,  comme  le  mou- 
lin du  Ghoc  à  Gossonay  ;  Zoche  ou  Zoché  (pr.  Tsôchè,  ou  en- 
core Jossé,  carte  Dufour),  loc.  au  sommet  du  monticule  qui 
s'élève  au  N.  du  Sépey,  Ormont-dessous  ;  probablement  les  uns 
et  les  autres  dérivés  du  latin  soccus,  qui  a  donné  le  français  sou- 
che, soc  et  socque,  en  patois  choka,  soulier  de  bois  ;  pour  le  sur- 
plus, voyez  Suche. 


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538  ZONS   —   ZUCHUAT 

Les  Zons(dz),  prés  à  Conthej  =  les  Joncs  ;  es  Zonnaires  à 
Colombey  ;  voir  Jonchères. 

Zorettaz,  plus.  loc.  en  Valais  ;  pâturage  à  Cerniat,  Grujère= 
jorette,  petite  joux. 

La  Zorzière,  fausse  orth.  de  l'atlas  Siegfried,  à  Saint-Jean 
d'Ànniviers  ;  y  Zorzières  à  Randogne  =  ys,  Orzières,  soit  aaœ 
Orgières,  champs  d'orge. 

Aux,  y  Zoucles  à  Champsec  de  Bagnes;  d'après  M.  Isabel  (in 
litt.),  pour  ys-Oucles,  comme  VOucle  à  Panex  ;  autre  forme  de 
ouche. 

Zoumaz  à  Ayent  ;  autre  orth.  de  Tsouma. 

Y  Zousses,  loc.  à  Lens,  pour  ys  Ousses  =  es  Ouches  on 
Oches. 

Zoza,  Praz  —  à  Hérémence,  correspondant  de  Ghauchai, 
Chauchey. 

Zozane,  pâturage  et  lac  au  col  de  Torrent,  vall.  d'Hérens; 
probablement  ts6-sane,  chaux  saine,  bon  pâturage. 

Zuchuat(ts),  territoire  à  Granois  de  Savièse,  Valais.  M.  le  prof. 
E.  Muret,  qui  nous  a  indiqué  ce  lieu-dit,  l'identifie  très  heureuse- 
ment avec  une  localité  indéterminée  jusqu'ici  du  territoire  de  Sa- 
vièse, souvent  nommée  dans  les  chartes  du  xiii*  s.,  Cosuech  et 
Chosuech,  Chosua,  Choussuely  1260,  Clausaoy  laôo,  Chou- 
suehc,  1267,  M.  R.  XXIX  et  XXX.  Ce  village  aurait  été  détruit, 
d'après  R.  Ritz,  en  môme  temps  qu'un  autre  village  de  Savièse, 
Materna f  iioo,  Malterna,  1260,  par  les  Savoyards  en  i475.  Le 
souvenir  en  est  resté  dans  le  n.  de  famille  Zuchuat,  famille  bour- 
geoise de  Savièse.  Zuchuat  a  été  incendié  avec  Malerna  par 
l'armée  savoyarde  le  10  nov.  1^75,  trois  jours  avant  la  bataille  de 
la  Planta.  Les  villages  actuels  de  la  commune  de  Savièse  n'exis- 
taient pas  encore.  Malerna  était  au-dessus  de  Granois,  au  pied  du 
château  de  la  Soie  ;  Zuchuat  un  peu  plus  bas  que  Saint-Germain. 


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ADDITIONS  ET  CORRECTIONS 


L'AUegretz,  dessus  et  dessous,  alpes  de  Charmej,  Grujère  ; 
rien  de  commun  avec,  allégresse.  Si  Ton  rapproche  ce  nom  de  ce- 
lui de  es  Egretzes,  autre  pâturag^e  de  Charmey,  appelé  par  d'autres 
cartes  es  Egras,  on  voit  que  l'Allegretz  est  une  fausse  transcrip- 
tion de  à  YEgreiz  ou  à  TEgras,  soit  aux  degrés,  à  Tescalier,  patois 
égras. 

Aux  Arenas  h  Baulmes  ;  voir  Arenaz. 

A  TArgileuse  à  Baulmes,  sous-entendu  terre,  terrain  argileux, 
comme  les  nombreux  Arzilier. 

Amayaz,  loc.  à  Grône,  Valais  ;  probablement  avec  apocope 
d'un  V  initial,  assez  fréquente  dans  la  contrée,  et  permutation  e-a, 
pour  Vernayaz,  taillis  de  vemes  ;  voir  Ernayaz. 

L'Avapy,  chalets  près  Praz  de  Fort,  atlas  Siegfried,  édition 
1901,  Laoarit,  édition  de  1891,  Tune  et  l'autre  sans  doute  de 
fausses  orthographes  pour  la  Vare  ;  non  loin  de  là,  au  S.  Ë.,  se 
trouve  le  sommet  appelé  Tête  de  Variy  1891,  et  Tête  de  Vare^ 
1901  ;  voir  la  Varaz. 

La  Bérallaz,  ham.  du  Jorat  de  Lausanne  ;  de  beralla^  un  des 
noms  patois  de  la  bruyère  commune,  Calluna  oulgaris,  endroit 
où  cette  plante  abonde. 

Bemeuse,  pâturage  à  Leysin,  et  Bameuse,  alpe  d'Ayer  ;  per- 
mutation e-a,  que  nous  rattachions  p.  a5  au  celtique  berriy  mon- 
ceau, fourré,  nous  paraissent  aujourd'hui  plutôt  un  adj.  ber- 
neux,se,  par  métathèse  du  v.  fr.  breneux,  boueux,  fangeux.  Dans 
l'Orne,  France,  on  dit  de  même  bemous,  boueux,  bernousi,  sali, 
souillé  par  des  excréments. 

Béthusy,  dem.  ligne,  au  lieu  de  Dict.  hist. ,  Y,  lire  Dict  hist  Vaud. 

Le  Bibrelèque,  loc.  au  revers  de  Rougemont  ;  nom  purement 
germain,  Biberlegff,  comme  Biberegg,  canton  de  Schwytz,  de 
bibery  dim.  biberli,  castor,  v.  fr.  bièvre,  et  egg,  coin,  quartier, 
coin  des  bièvres,  des  castors. 


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540  BOCHATON  —  GHAUFFEROSSAZ 

En  Bochaton,  plus.  loc.  ;  dim.  de  bochat,  petit  bois. 

Boellaire,  loc.  des  Alpes  de  Bex,  au  col  des  Essets,  entre  la 
Varaz  et  Anzeinde,  aussi  Bouel(l)aire.  Ainsi  nommé  d'après  la 
légende  (voir  J.  Olivier,  C.  de  Vaud,  2,  LXXI,  et  A.  Ceresole, 
Légendes  des  Alpes)  de  boael,  entrailles,  et  de  bouailâj  pousser 
des  cris  d'efiProi  et  de  douleur,  à  la  suite  d'un  combat  sanglant 
entre  pâtres  valaisans  et  vaudois.  Peut-être  simplement  à  cause  du 
défilé  comparé  à  un  boyau,  comme  la  rue  étroite  et  tortueuse  de 
la  Toup  de  Boël  à  Genève  ;  du  v.  fr.  boSl,  bouel,  de  botelluSy 
boyau,  au  sens  de  rue  étroite.  Littré  en  a  plusieurs  exemples  à 
boyau,  Dict.  et  Suppl. 

Boene.  Boënne  est  encore  employé  indifiFéremment  avec  borne 
dans  les  «  Loix  du  Pays  de  Vaud  »,  Berne,  1734* 

Bonmont.  A  propos  de  ce  que  nous  disions  de  l'ancienne  pro- 
nonciation, citons  :  <c  Bonmont,  ou  comme  l'on  prononce  ordinai- 
rement, Beaumontf  1778,  Délices  de  la  Suisse,  I,  366  ;)^  en  179^» 
Struve,  Itin.,  écrit  Beaumont,  et  ailleurs,  «  Bonmont  que  Ton 
prononce  ordinairement  Beaumont,  )^  p.  6a  ;  Costa  de  Beauregard 
dit  de  même  en  1816. 

Bouattaz,  Tête  de  la  — ,  sommité  aux  Plans,  alpes  de  Bex  ; 
le  Tsené  (chenal)  de  la  Boatte,  couloir  rocheux,  alpes  d'Ardon  ; 
du  patois  bouatta,  caverne,  antre  (Bridel),  autre  forme  de  botte, 
du  bas  latin  buxidarriy  du  latin  pyxidem, 

Braclie,  m.  à  Crissier,  Brachet,  loc.  à  Penthalaz,  aux  Brachè- 
pes,  m.  et  vignes  à  Lavigny,  Braccon,  m.  à  Echallens  ;  serait-il 
possible  de  rattacher  cette  famille  à  l'ail,  brache,  jachère,  friche  ? 

Aux  Brenlettes,  loc.  à  Baulmes  ;  voir  Branlettes. 

La  Bpévine,  com.  et  vallon  C.  de  Neuchàtel,  fausse  orth. 
pour  TAbrevine,  en  patois  l'abrevna,  de  *  ad  biberina^  fontaine 
pour  abreuver,  d'après  L.  Gauchat  (Bull,  gloss.  des  patois  ro- 
mands, 1905,  p.  6). 

Buitona,  ham.  de  Fully,  Valais  ;  de  buity  autre  forme  de  boêi^ 
petit  bois,  et  suffixe  dim.  on,  fém.  ona. 

GhaufTerossaz,  noms  de  quelques  fermes  à  l'O  du  lac  de  Bret, 
territoires  de  Puidoux  et  de  Forel,  dont  l'une  fut  la  propriété  du 


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CHAUX  541 

major  Davel.  Les  anciens  documents  montrent  une  autre  ortho- 
graphe. 4(  Dans  les  manuaux  XVI*  siècle,  on  lit  Chaasserosse  : 
dans  les  plans  de  GrafiFenried  1 710,  on  lit  Chausserossaz  »  nous 
écrit  obligeamment  M.  H.  Voruz,  inst.  qui  ajoute  :  *  comme  dé- 
pouillement des  archives  —  j'en  suis  à  i63o — je  ne  crois  pas 
avoir  vu  encore  Chaufife.  »  D'après  cette  forme  ancienne,  on 
aurait  ici  la  permutation  s-f  comme  dans  TEssert,  le  Fer.  chauf- 
/èrossaZy  ^736,  Répertoire  d'anciens  plans  de  Villette.  Quanta 
Chausserossaz,  il  paraît  composé  de  Rossaz,  Rosse,  du  latin 
russus  roux,  allusion  sans  doute  au  terrain  plus  ou  moins  rous- 
sàtre  —  ou  jaunâtre,  c'est  suffisant  pour  une  telle  désignation  — 
et  chausse  de  la  racine  calciare^  fouler,  qui  a  donné  les  nom- 
breux Chaussia,  voir  Chauchey. 

Chaux.  L'article  de  M.  le  prof.  Gauchat  sur  le  mot  Chaux  dems 
le  Bulletin  du  glossaire  des  patois  de  la  Suisse  romande,  igo5, 
p.  i-i5,  où  il  est  question  à  plusieurs  reprises  de  nos  modestes 
articles  (Gazette  de  Lausanne,  juin  1901,  et  dans  ce  volume), 
nous  suggère  quelques  brèves  observations. 

lo  D'abord  le  mot  chaux  ne  s'est  pas  conservé  seulement  dans 
la  Gruyère  comme  appellatif  et  quelques  localités  des  Alpes  vau- 
doises,  il  l'est  encore  ailleurs  et  l'on  entend  assez  souvent  dans  les 
alpes  d'Aigle,  d'OUon,  de  Bex  et  en  Bas-Valais,  dire  que  le  bétail 
est  sur  les  chaux. 

ao  Le  mot  provençal  caume,  caumo,  s.  m.,  le  vaudoîs  chaumaz 
que  M.  Gauchat  rattache  à  Chaux  (p.  1 1)  nous  paraissent  apparte- 
nir à  une  famille  di£Férente,  celle  de  chômer  ;  voir  Tsouma,  p.  48o. 

3^  Outre  les  formes  citées  dans  l'article  Chaux,  p.  80,  nous 
avons  encore  rencontré  la  forme  calmes^  f.  s.,  ab  aquilone  ter- 
minus  est  calmes  rotundoy  Cart.  Oujon,  p.  a  et  5,  et  calmas  au 
plur.y  calmas  de  Ambrunex,  i38o  (nous  n'avons  malheureuse- 
ment pas  noté  le  volume). 

40  II  nous  semble  qu'il  n'y  a  pas  de  doute  que  les  Charmet 
ne  soient  de  la  même  famille,  permutation  1-r.  Charmey  de 
Gruyère  s'appelait  Chalmeis^  1202,  1228,  M.  R.  VI,  et  Charmey 
du  D.  du  Lac  Chalmitisj  1242.  Fontes  Rer.  Bern.  II,  Charmoiile, 

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542  GHÉZEROND   —  DIXME 

Jura  bernois,  ail.  Kalmis,  Calmillisy  ii36,  CalmiliSj  iiSg, 
Chalmillis,  ii45. 

Ghézerond,  pr.  Chétseron,  forêt  sur  Lens,  —  coteau  très  sec^ 
—  forme  valaisaune  de  Sécheron  ;  permutation  s-ch  et  ck^ts. 

La  Cîbe,  loc.  à  Vionnaz,  endroit  où  Ton  s'exerce  au  tir  ;  de 
Tall.  scheibey  vaudois  cibcy  plus  correct  que  cible. 

Le  Cœur,  passage  entre  Talpe  de  la  Za  et  Zo-en-Zon,  alpes 
d'Ardon,  et  Plan  Cœur,  petite  plaine  au  col  du  Sanetsch  =  plan 
(du)  col  ;  voir  Cœur. 

En  Coii>a  Rua  à  Baulmes,  à  peu  près  synonyme  de  Corba- 
raye  ;  de  corba  et  du  bas  latin  ruga^  rua^  ride,  sillon  ;  terrain 
où  les  sillons  font  des  lig'nes  ondulées  ;  voir  Corbaz  et  Roua. 

En  Cornalettes,  plus,  lieux-dits  ;  double  dim.  de  Comaz. 

La  Croix  y  Ppoz,  lieu-dit  à  Vionnaz,  Valais,  corruption  de  es 
Crouyoz  ProZy  cadastre  de  1776  ;  crouto,  mauvais,  du  latin  cru^ 
delis,  et  proz,  pré  =  aux  mauvais  prés. 

En  Cudeaux,  clos  de  vignes  à  Cormondrèche,  Neuch.,  Codai, 
Codaul,  1280. 

Le  Dah,  ruisseau  descendant  en  rapides,  à  Estavannens, 
Gruyère  ;  le  même  que  dard,  transcription  de  la  prononciation 
romande  qui  élide  le  r  final. 

Dame,  Bois  à  la  —  à  Baulmes,  jadis  propr.  de  Téglise,  consacrée 
à  Notre-Dame  (renseignem'  dû  à  l'obligeance  de  M.  Alf.  Pérusset). 

Désaures,  Sierne  — ,  à  Rou|$ipemont  ;  fausse  orth.  de  l'atlas  Sieg^ 
fried  pour  Sierne  des  Aures,  aure  ou  ourOy  vent,  Sierne  des  vents. 

La  Dierdaz,  carte  top.  Vaud,  ou  Guerdaz,  m.  à  l'Etivaz  ; 
pourrait  venir  de  d(i)erday  dartre,  pour  désig'ner  un  terrain  ro- 
cailleux où  le  roc  perce  par  place.  On  emploie  ce  mot  à  Ormont- 
dessus,  nous  écrit  M.  Isabel,  pour  désig'ner  des  places  fauchables 
çà  et  là  seulement. 

Dixme,  s.  m.  ;  le  recueil  des  Loix  et  statuts  du  Pays  de  Vaud, 
Berne,  1724,  fait  ce  mot  généralement  masc.  Nous  l'avons  trouvé 
une  seule  fois  au  fém.,  au  chapitre  des  Dîmes  ou  dans  les  2  pre- 
miers articles  il  est  7  fois  au  masc,  puis  au  fém.  à  l'art.  3  avec 
ia  dtme  des  légumes. 


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ECOVAYES   —   FIEUX  543 

Les  Eccovayes,  orth.  de  l'atlas  Siegfried,  à  Pâquier,  D. 
Gruyère,  Frib  ;  voir  Ecovets. 

L'Ecortchia,  pente  boisée  en  face  des  chalets  de  Derborence  ; 
sans  doute,  par  figuré,  forêt,  bois  écorché  :  c'est  un  bois  clairsemé 
coupé  de  rochers. 

Eischoll,  avant^dernière  ligne,  p.  i46  :  dessous,  lire  dessus. 

Es  Epetaux,  loc.  paroisse  de  Villelte  1786,  voir  Hotau. 

Esserdes,  m.  à  Vaux,  D.  Morges,  autre  forme  de  Essertes  ou 
Esserts. 

Es  Esserpis,  champs,  paroisse  de  Villette  1786,  voir  Elerpas. 

Etreiteruvaz,  m.  à  Gruyère,  resserrée  entre  la  Sarine  et  la 
route  ;  de  ruvaz,  v.  épenthétique  =  ruaz,  de  ruga^  silloo,  et  v. 
fr.  étreii,  terrain  où  les  sillons  sont  étroits. 

Euseigne,  ajouter  :  La  difficulté  grave  qui  empêche  d'adopter 
sans  réserve  l'explication  de  Gatschet,  c'est  (d'après  M.  Bonnard, 
in  litt.)  que  l'accent  dans  sognie,  soignie  est  sur  la  voyelle  qui 
suit  gn,  tandis  que  dans  Useigne  et  toutes  les  anciennes  formes  il 
est  sur  la  voyelle  précédente  ;  or  le  déplacement  de  l'accent  serait 
une  chose  si  exceptionnelle  qu'il  n'est  pas  à  supposer. 

Evèquesses,  prés  à  Vétroz  ;  adjectif  de  évêque  et  sufiF.  esse^ 
terres  appartenant  à  l'évêque.  Voir  la  note  de  l'article  Vuaz. 

Fenil,  p.  i65,  avant-dernière  ligne  :  Fenelct,  lire  Fenelet. 

Fieux,  ruisselet  à  £!onthey,  autre  à  Cergniat,  Ormont-dessous, 
Fiouz  au  xvii«  s.,  Fiuz  en  patois,  autre  à  Monthey  ;  Fieux  ou 
Fioux,  petit  torrent  à  Muraz  de  Colombey  ;  nom  commun,  d'après 
M.  Isabel/  pour  désigner  un  ruisseau  à  sec  en  été.  Fieux  est  une 
autre  forme  deJUiol,  dim.  àejil^  employé  au  moyen  âge  pour  dé- 
signer un  cours  d'eau.  Fiolet,  prés  à  Saint-Braix,  Jura,  dimi- 
nutif. A  ce  mot  se  rattachent  le  Parfleu,  grand  dévaloir,  torrent 
temporaire  à  la  fonte  des  neiges  à  Saint-Gingolph,  au  Filliolage 
à  Colombey  et  à  Vérossaz,  au  Fiolage,  mayens  à  Collonge; 
même  racine  filiol  et  sufiF.  collectif  age^  terrains  parcourus  par 
plusieurs  ruisselets  temporaires.  Fillinaz,  ham.  de  Val  d'Illiez, 
forme  diminutive  ;  enfin  la  source  de  la  Fille,  vallée  de  la  Sionne, 
qui  alimente  les  fontaines  de  Sion. 


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:  544  GÉMINÉS  —   LAUSÉ 

Les  Géminés,  deax  bandes  de  gazon  séparées  par  une  paroi 

1  rocheuse,  au  Sanetsch  ;  fém.  du  v.  fr.  géminSj  s.  m.  pi.,  ju- 

meaux, donc  les  jumelles,  à  cause  de  leur  disposition  parallèle. 
Getty,  ham.  d*Evolène;  voir  Jetty. 

Gliss,  orth.  de  la  carte  Dufour  ;  Torth.  officielle  est  aujourd'hui 
i  Glis. 

I .  Grasseyé  à  Montcherand  ;  voir  Grassiaz. 

[v^  Gressins,  ham.  de  Belprahon,  D.  Moutier,  Berne  ;  serait-il  pa- 

:i  rent  du  v.  fr.  gressin,  engrais? 

Au  Grettel,  bois  à  Noville  ;  autre  forme  de  cretel,  petit  crôt  ; 
la  permutation  c-g*  se  retrouve  pour  la  même  racine  dans  le  patois 
gretzon  ;  voir  Gretsch. 

A  la  Grevellaz,  loc.  à  Valeyres-sous-Rances  ;  dim.  de  grève  et 
syn.  de  gravelle  ;  lieu  graveleux. 

Es  Grous,  loc.  à  Vétroz,  en  Gruy,  champs  à  Chamblon,  le 

Gruz,  sommet  sur  Ardon  ;  de  jrroa,  s.  m.,  terre  argileuse  mêlée 

de  pierres  (Litt.),  v.  fr.  groucéy  terrain  pierreux  ;  grou,  syn.  de 

gru  du  germ.,  anglo-saxon  grat,  v.  h.  ail.  gruzi,  même  sens. 

Le  Guifre,  loc.  vallon  des  Fenils  à  Rougemont  ;  mot  allemand 

f^  guffer,  en  romanche  ca/ura,  qui  signifie  éboulis,  amas  de  terre 

f:  ou  de  pierres  tombées. 

r  HautatM>nna,  loc.  vallée  de  THongrln  ;  de  haut  et  v.  fr.  bonne ^ 

\  borne,  la  haute  borne. 

Ilerberuet,  pâturage  élevé,  alpes  de  Bex,  où  les  pierres  abon- 
dent plus  que  le  gazon  ;  dim.  de  herbier,  qui  est  pauvrement  herbu. 
Hermettaz,  loc.  à  Veyrier  ;  le  Porteur  Ilermct,  passage  de 
rocher  sous  la  Quille  des  Diablerets  ou  Tour  Saint-Martin,  Hermo- 
ieyre,  loc.  à  Vétroz  ;  dim.  du  v.  fr.  herme,  adj.  et  s.  m.,  lieu  inculte. 
Icizenen,  p.  211,  titre  et  dernière  ligne,  lire  leizenen. 
Isenau.  MM.  Busset  et  de  la  Harpe  traduisent  ce  nom  (Vallée 
des  Ormonts,  2®  éd.,  p.  i55)  par  Es-en  haut,  interprétation  que  les 
formes  primitives  ne  permettent  pas  d'admettre. 

Jerys,  prés  à  Muraz,  D.  Monthey,  Jurit,  prés  et  forêts  à  Hué- 
moz  d'OIlon,  en  patois  in  Dzéré  ;  voir  Gerit. 

Lausé,  chalet  au  pied  0.  de  Ghaussy,  sans  doute  fausse  orth. 


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LONGEFAN  —   PALLON  545 

pour  le  patois  TOsé,  Toiseau,  à  cause  de  sa  position  élevée  où  il 
plane  comme  un  oiseau  ;  l'Osalet,  chalets  au  N.  de  la  Lécherette, 
Pays-d'Enhaut,  diminutif.  D'après  des  renseignements  pris  sur 
place,  le  pâturage  deVozé,  atlas  Siegfried,  auGex,  carte  Dufour, 
alpes  de  Conthey,  au  pied  des  Diablerets,  serait  aussi  un  Ozé. 

Longefan,  voir  article  Longe  ;  ajouter:  à  Valeyres-sous-Rances. 

Levaux.  Ligne  a,  p.  23 1,  au  lieu  de  Viège  lire  Vièze. 

Au  MaidilloD,  loc.  dans  le  ravin  près  Orbe  ;  c'est  le  romand  . 
médillon  =  rigole,  de  la  racine  latine  médius  y  au  milieu,  parce 
que  le  médillon  était  au  milieu  de  la  rue. 

Massa.  Page  a64  :  rivière,  affluent,  lire  effluent. 

Meidje,  sommet  du  Dauphiné,  article  Maja,  p.  268,  que  nous 
rattachions  à  Maya,  doit  en  être  séparé  et  réuni  à  Miège,  Meye, 
etc.  ;  de  l'adj.  v.  fr.  mège^  qui  est  au  milieu,  allusion  à  la  posi- 
tion et  non  à  la  forme. 

Molanson  oa  Montlaçon,  p.  279,  lire  ou. 

Montoiseau,  p.  292,  ligne  6,  après  1671,  ajouter  m.  :  167 1  m. 

MoDtreux.  Ajouter  aux  anciennes  formes  :  Moutreux,  Mouirn, 
1794.  Struve,  Itin.,  p.  33,  34,  44* 

Mex,  Sur  la  — ,  loc.  à  la  Siaz  d'Ormont-dessus  ;  les  Mex,  cha- 
lets à  Ormont-Dessous  ;  de  méf  s.  f.,  pétrin,  bassin  de  fontaine, 
de  planches  assemblées  en  forme  de  pétrin,  mai  et  met,  s.  f., 
Berry,  du  latin  magidam,  grand  plat,  vase. 

Nevedet,  petit  pâturage,  alpes  d'Ardon  ;  d=z  II  dans  le  patois 
d'Ardon-Conthey,  équivaut  à  Nevelliet^  dim.  de  Tadj.  nevi,  nei- 
geux, pâturage  où  la  neige  demeure  tard  et  forme  de  petits  névés 

Le  Néziaux,  ruisselet  à  Romanel-Morges  ;  du  v.  patois  nézi, 
rouir,  et  suffixe  patois  iaux  =  oir,  donc  syn.  de  routoir  ou  rouis- 
soir,  endroit  où  Ton  fait  rouir  le  chanvre.  Nézot,  ham.  de  Grône, 
Valais,  probablement  même  racine. 

Ordons.  Page  3i8,  ligne  3,  les  Pœts,  lisez  Poéts. 

Guides.  Page  324)  partie  du  village,  lisez  pâturage. 

Les  OuiUons  à  Baulmes  ;  dim.  de  ouille,  aiguille,  voir  Ouille. 

Le  Pallon,  loc.  à  Neirivue,  Gruyère  ;  dim.  de  Palle  ou  Pale, 
voir  ce  mot. 

M.  D.  SBC.  séaiB,  TOMB  VU  35 

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546  PARIMBOT  —  RICHARD 

Parimtiot,  p.  33i  ;  on  écrit  aussi  ParimtM>z,  Parimboux  et 
Parimbois,  Torth.  Parimbol  de  l'atlas  Siegfried  est  fautive,  dit 
le  Dict.  géog.  d'Attinger. 

La  Peccaz,  petit  pâturage  dans  la  forêt  sur  Martigny-Bourg, 
parent  des  le  Pecca,  le  Peccau,  voir  ces  mots  ;  mais  tandis  que 
ceux-ci,  s.  m.  avec  l'accent  sur  la  sjllabe  finale,  viennent  de 
pascuale,  la  Peccaz,  avec  l'accent  sur  la  première  sjllabe,  a 
nécessairement  une  autre  origine  ;  sans  doute  de  pascua^  pâtu- 
rages, n.  neutre  pi.  pris  pour  un  f.  s. 

Au  Pequeu,  loc.  à  Yétroz,  autre  forme  de  Pâquier  ;  voir  ce  mot 
et  le  groupe  Peccau. 

Piamont,  probablement  Plat  Mont,  disions-nous  ;  ajoutons  :  le 
bois  du  Piamont  à  Mez  entre  la  Sorge  et  la  Covatannaz  présente 
en  efiFet  de  trois  côtés  des  pentes  escarpées  au  baut  desquelles  on 
arrive  sur  un  assez  large  plateau. 

Planty,  loc.  à  Vétroz  ;  syn.  de  Plantey,  avec  le  suffixe  collectif 
valaisan  j  =:  ey. 

Pronmay,  loc.  à  Vétroz,  Valais  ;  autre  forme  du  patois  pru^ 
meiy  de  prunetum,  pruneraie. 

Ravoîpe.  Le  Dict.  de  Godefroy  a  un  v.  fr.  ravoir,  s.  m.,  ra- 
vine,  inondation,  dont  quelques-uns  de  nos  Ra voire  ou  Raveyre 
pourraient  être  des  formes  féminines. 

Reuland,  loc.  parmi  les  blocs  erratiques  de  Colombey  ;  à  rap- 
procher de  la  Pierra  Rauland  de  Burligny  et  du  Palet  Roulant 
au  Vully,  pierre  qui,  à  l'heure  de  midi,  tourne  trois  fois  sur  elle- 
même  (J.  Olivier,  G.  de  Vaud,  333,  34). 

En  Revelin,  loc.  à  Grandson  ;  probablement  autre  forme  de 
raveliriy  diminutif  de  ravin  dans  le  Berry,  avec  permutation  a-e. 
Revedin  et  Combe  Revedin,  deux  loc.,  larges  couloirs  gazonnés 
s'élevant  entre  deux  parois  de  rochers,  aipes  d'Ëntremont,  le 
même  mot  avec  permutation  1-d,  comme,  dans  la  même  vallée, 
Brudon  pour  Brulon,  Gode  pour  Goille. 

Le  Richard,  pâturage  prés  les  Viaux,  Ormonts  ;  autre,  vallon 
des  Plans  sur  Bex,  pâturages  fertiles,  au  sol  riche  ;  par  contre  les 
Siernes  Richard  près  Gérignoz,  Pays-d'Enhaut,  sont  les   Siernes 


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ROT  —  SGEUT  647 

de  Richard,  d.  pr.  comme  les  Siernes  Yauz,  fam.  de  Rou^mont. 

Rossinières,  aj.:  loc.  en  la  Bosseneyrey  par.  Villette  en  1736. 

Le  Rot,  m.  à  Prévonloup  ;  voir  Rots. 

Roxes,  Bec  des  — ,  sommet,  alpes  de  Finhaut,  Valais,  peut- 
être  autre  forme  de  Rosses  ou  Rousses,  sous-entendu  roches. 
Ducange  dit  «  hispanis  Roxo  dicitur  ruber,  rufus.  » 

Ruptures,  ajouter:  en  bas  latin,  rupture  désigne  un  champ 
nouvellement  défriché  :  Ruptura,  ager  nuper  ad  culturam  re- 
dactus.  Ducange. 

Le  Russon,  ruisseau  à  Vuadens,  Frib.  ;  dim.  de  ruz,  ruisseau. 

La  Sajœur,  loc.  à  Rossinières,  corruption  de  VArsa-Jeur,  la 
forêt  brûlée  ;  voyez  ars  et  jeur.  Une  corruption  identique  dans  la 
Gharoutze. 

Salay,  alpe  d'Hérens,  le  Saley,  m.  et  ruisseau  aux  Tavernes, 
au  Saley,  champs  à  Palézieux,  Saly,  loc.  à  Arbaz  ;  de  sala, 
saule,  et  suffixe  collectif  ej,  ay,  y,  endroits  où  abondent  les  sau- 
les, voir  Saule. 

Salettes,  voir  l'article  ;  le  romanche  a  salett  =  saussaie  ;  notre 
pays  romand  a  sale  =  saule,  voir  Saules  ;  peut-être  nos  Salettes 
seraient-ils,  en  partie  du  moins,  comme  les  Salett  des  Grisons, 
des  saussaies. 

Saudy,  écart  de  Grésuz,  Gruyère  ;  permutation  J'dy  comme 
dans  Saudettaz,  donc  autre  forme  de  Saugy,  de  saujdpe,  saule,  et 
collectif  y,  lieu  où  abondent  les  saules. 

Saulcy,  D.  Delémont.  La  forme  actuelle  du  nom  ne  laissait 
pas  à  hésiter  pour  le  dériver  de  salicetum^  saussaie.  Le  Dict.  géog. 
d'Attinger  nous  fournit  des  formes  anciennes,  Sasis^  1327,  Sassy, 
i4ii,  qui  sembleraient  le  rattacher  plutôt  à  saxetum,  lieu  ro- 
cheux, mais  le  latin  salicem  a  aussi  donné  des  formes  analogues, 
ainsi  le  normand  sas  y  saule  ;  nous  continuons  donc  à  dériver  ce 
nom  de  salicetum. 

La  Savignière,  m.  à  Crésuz,  Gruyère,  forme  f.  de  Savagnier 
=  (villa)  silvanariay  ferme  silvanière,  des  forêts. 

Sceut  en  laio,  Saxumen  d'après  le  Dict.  géog.  suisse  d'At- 
tbger. 


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548  SGHAFFAZ   —   TORREHBÉ 

Le  Sohalfaz,  m.  à  la  Tour  de  Trème,  Fribourg^  ;  voirez  Chaf- 
fard. 

La  Schetta,  pÂturage  à  Gharmej,  et  Lachettaz  on  la  OieUe 
à  Lessoc,  formes  féminines  de  Ghet,  fréquent  en  Gruyère  ;  pour 
Sex,  voir  Ghet. 

Schoumets,  atlas  Siejjpfried,  alpes  de  GhAteau-d'Œx  ;  orth.  al- 
lemande pour  Ghoumets,  voir  Tsouma. 

Seleute,  D.  Porrentruy.  Le  Dict.  géog.  d'Attinger  donne  en- 
core les  formes  Celute,  Hugo  de  Celeute,  1180,  Celeute^  laoo, 
Celeuttey  iSgS,  et  traduit  par  (lutte  de  pâture. 

Serbache.  D'après  le  Dict  géog.  d'Attin§|^r,  serbachSy  sar^ 
bâche  serait  dans  la  contrée  le  nom  du  peuplier  noir  qui  aurait 
passé  au  ruisseau.  Sous  toutes  réserves. 

Talent;  biffez  la  Tièle,  sous-affluent  de  la  Birse,  etc.,  c'est 
une  fausse  lecture  :  ce  ruisseau  s'appelle  la  Ticle. 

Servi,  mayen  à  Vétroz,  sjn.  de  Servais  ;  du  latin  silvensis^ 
pÂturage  des  bois. 

Le  Stef  ou  aux  Steffes,  rochers,  vallée  de  l'Etivaz,  Pays- 
d'Enhaut;  pourrait  se  rattacher  au  v.  h.  ail.  stophy  siuf^  rocher; 
ces  vallées  ont  de  nombreux  noms  gpermaniques.  Quant  à  la  per^ 
mutation  ou-e,  on  la  retrouve  dans  la  famille  de  truche  :  troutze, 
—  trochon^  —  trechon. 

Torrembé  (pron.  Torinbé).  Une  seconde  localité  de  ce  nom  en 
fournit  peut-être  l'explication.  Dans  le  val  Triqueut,  rive  droite 
de  la  Lizerne,  deux  torrents  descendent  du  Haut-de-Gry  et  se  r^ 
joignent  avant  d'atteindre  la  Lizerne  (en  aval  des  mayens  de 
l'Airette).  ce  sont  les  Torrembés  ;  de  torrent  et  bés^  fém.  besse^ 
jumeau.  Cet  adjectif  est  bien  connu  par  son  féminin,  Torbesse, 
Pierre  Besse,  etc.  Le  Torrembé  de  Bagnes  pourrait  bien  avoir  la 
même  origine.  Il  y  a  à  Finhaut,  un  torrent  Besson,  formé  de 
deux  ruisseaux  qui  se  rejoignent  près  de  la  route,  en  amont  du 
village. 


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RÉPERTOIRE 

des  noms  aotuels  qiii  ne  se  trouvent  pas 
à  leur  ordre  alphabétique.! 


l'Achat,  210. 
Adannes,  19. 
Adgé-ze,  3. 
Agct,  îî. 
Agittes,  3,  187. 
Agy,  3. 
Aitroz,  158. 
Allaux,  8. 
Allegretz,  539. 
Aller,  S3a. 
Allinges,  7. 
Angola! -lliaa,  148. 
AoDeyres,  306. 
Antoz»  149. 
Aprily,  S2. 
Arainaz,  IS. 
Arbalet-ey,  11. 
Arborier-ex,  11. 
Arenas»  539. 
Areuses,  384. 
Argileuse,  539. 
Arnayaz,  539. 
Arpalle,  14. 
Arrenay-y,  13. 
Artzenoz,  11. 
Artzès,  12. 
Audallaz,  492. 
Audannea,  19. 
Auffes,  314. 
Augine,  482. 
Au(g)lion»  21. 


Auillie,  10. 
Autans,  322. 
Autraigue,  4. 
FAvare,  489. 
Avary,  539. 
Avériaux,  1, 
Avril,  22. 
AvuUion,  21. 

Bahyse,  28. 
Balaaux-oz,  308. 
Ballalui,  29. 
Ballaly,  8. 
Bame-az,  24. 
Bandarrey,  14. 
Baptiaux,  26. 
Barneuse,  539. 
Bamia,  23. 
BaUoncourt,  105. 
Baume,  24. 
Bedeaux,  28. 
Bellesson,  28,  30. 
Bellin,  29. 
Beliuard,  39. 
Belvaux,  30. 
Benevardaz,  521. 
Benfarçon,  162. 
Bérallaz,  539. 
Berboieuse,  25. 
Bergère,  31. 
Bemeuse,  25,  539. 


Berroulet,  33. 
Bertigny,  53. 
Beseiri,  28. 
Besson,  548. 
Beuchiile,  56. 
Beugnat,  57. 
Beunaz,  39. 
Bey,  27. 
Bez,  35. 
Bibrelèque,  539. 
Bi-crets-gitoz,  28. 
Bischuende>  424. 
Blécherette,  37. 
Blouvignoux,  38. 
Boatte,  540. 
Bluch,  38. 
Boêl-laire,  540. 
Boene,  540. 
Bolossat-y,  30. 
Bonaudon,  18. 
Bondet-ex-alet,  41. 
Bonnevouet  tes,  519. 
Borgne,  43. 
Borsuat,  48. 
Borzeau,  43. 
Botzal-et,  39. 
Bouattaz,  540. 
Bouchet,  39. 
Bouet,  40. 
Bougnon,  57. 
Bouloie,  47. 


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550 


RÉPERTOIRE    ALPHABÉTIQUE 


Bouratier,  43. 
Bourloz-atzoD,  58. 
Bouniet,  43. 
Boussine,  44. 
Bovcyre-eret,  49. 
Brache^  540. 
Braihire»  50. 
Brasel-eyre^  52. 
Bray,  52. 
Brayaz,  49. 
Bréchets,  33. 
Brelincourt,  32. 
Brenlettes,  540. 
Brentien,  50. 
Brequettaz,  50. 
Brevipc-yre,  56. 
Brévine,  540. 
Breyaz,  49. 
Brcy-en,  54. 
Brezon,  54. 
Bria,  54. 
Brolliet^  53. 
Brouillet,  53. 
Brozet,  55. 
Bruet^  53. 
Brus,  z,  53. 
Bry-on,  54. 
Buet,  40. 
BuiroD,  58. 
Buit-ix,  40. 
Buitona^  540. 
Bulles  -  et -oz,  40. 
Bulliet,  45. 
Buraens,  48. 
Buz,  40,  59. 

Garbole-oule,  60. 
es  Cartes-yi  371. 
Caudraz-ey,  112. 
Cauvatte,  97. 
Cavues,  62. 
Célcyre,  411. 
Cengioz,  414. 
Censuî-y,  414. 


Cercenet,  63. 
Céré-i,  430. 
Cem...,  62. 
Certoux,  154. 
Cenreusel,  432,  448. 
Cervolaire,  422. 
Ceseaux,  436. 
Ccyvaz,  434. 
Ghachet,  417. 
Chacrau,  78. 
ChaflFoumière,  403. 
Chag^iaz,  72. 
Chamblioux,  38. 
Champalet-in,  327. 
Ghamphlande,  68. 
Ghampsabet,  70. 
Ghampdolan,  71. 
Ghanay,  72. 
Ghantre,  84. 
Ghanzabel,  70,  402. 
Ghapelet,  415. 
Ghapiu,  480. 
Gharfaz,  76. 
Gharmontel,  79. 
Ghasse,  417. 
Ghassoure,  423. 
Ghatonnaire  -  cyTC,7  7. 
Ghaud,  80. 
Ghaufferossaz,  541. 
Ghaux^  add.^  541. 
Ghaumaz,  480. 
Ghaussie-y,  78. 
Ghavril,  88. 
Ghaz-at,  424. 
Ghedonnaz,  481. 
GheilloD,  91. 
Gheiuy,  72. 
Gheoet,  72. 
Ghepis,  92. 
Ghercenay,  63. 
Gherdon,  74. 
Ghergeau,  74. 
Ghermet-ey,  74. 
Ghermieux,  480. 


Ghermilloo,  75. 
Gheaseoaires,  76. 
ChéteilloQ,  77. 
Ghételat,  77. 
Ghevalet,  82. 
Ghevry,  89. 
Ghex-ez,  87,  435. 
Gheynatte,  72. 
Ghézard,  86. 
Ghezerond,  541. 
Ghîlling,  83. 
Ghilloux,  91. 
Ghiotres,  84. 
Ghîsaz,  90. 
Ghizëré,  86. 
Ghogny,  93. 
Gholaire,  411. 
Gholochy,  435. 
Ghomoz,  480. 
Ghoume-oz,  480. 
Gbe,  541. 
Gindey,  427. 
Gintre,  84. 
Giseaux,  436. 
Gisille,  63. 
Givaz,  438. 
Glagnens,  144. 
Glairmont,  94. 
Glaivaz,  95. 
Glarîvue,  4. 
GlausilloQ,  96. 
Gleivaz,  95. 
GlermoQt,  95. 
GleusoD-y,  96. 
Gliben,  95. 
Glîe-az,  95. 
Glivaz,  95. 
Glo(u)si.y,  96. 
Gluds,  96. 
Goard,  123. 
Gœur,  add.,  541. 
Golayre-eyre,  99. 
GoUen,  s,  113. 
Goluire,  99. 


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RéPBRTOIRB  ALPHAEÉTIQUE 


551 


Collondaz-aire,  99. 
Combire,  100. 
ÇoD,  440. 
G>ntainine,  402. 
G>ntze-ze,  lOS. 
Conzor^  102. 
Coque- elle,  62. 
Cornalettes,  542. 
Coroettes-illoD,  108. 
Cornioley,  107. 
Gorsalles,  106. 
Corsy,  110. 
Cotse-tze,  97. 
Coty,  111. 
Couard,  123. 
Coue-asse,  124. 
CouchoQ,  125. 
Coueoyon,  125. 
Couluire,  99. 
Couperie,  104. 
Courbillon,  105. 
Courteoaux-az,  116. 
Courtille,  127. 
Covet,  8,  97,  117. 
CraUt,  119. 
Crénées,  119. 
Cretabesse,  34. 
CretaloDge,  239. 
Creuzas-ier,  120. 
CreyatsevaUy  118. 
Crey,  118. 
Crie,  123. 
Croix  y  Proz,  542. 
Crotte,  123. 
Croux,  120. 
Cudeaux,  542. 
Cuessire,  124. 
Cueudray,  112. 
Cugnet-on,  125. 
Culleyte,  126. 
Culuiry,  99. 
Cunay,  125. 
Cuotzette,  102. 
Curbit,  106. 


Curnilles,  108. 
Curtînaux,  116. 
Cuvaz,  124. 
Cuvigne,  118. 

Dab,  542. 
Daouda,  129. 
Dayes,  128. 
Dame,  542. 
Demenche,  136. 
Denèse,  130. 
Derbé-y,  128. 
Derbëlaz,  128. 
Derèae,  130. 
Ders,  153. 
Désaures,  542. 
Deuvaz,  138. 
Dey,  138. 
Dézaley,  133. 
Dierdaz,  542. 
Diez,  134. 
Dironne,  134. 
Dix,  134. 
Dixme,  542. 
Djète,  187. 
Djeux,  214. 
Dodaz,  130. 
Dœy,  Doix,  138. 
Domène,  316. 
Domoot,  137. 
Dootzire,  136. 
Dorchaux,  479. 
Douay,  138. 
Doudes,  130. 
Doux,  138. 
Douziliet,  142. 
Doy,  138. 
Doza,  138. 
Dozerce,  137. 
Drassy,  139. 
Drauzine,  140. 
Drochex-tzé,  140. 
Droges,  140. 
Druchaux,  478. 


Druchet,  140. 
Dui-s,  138. 
Durnant,  140. 
Dzaou,  214. 
Dzéman,  214. 

FEau,  207. 
Eccovayes,  543. 
Echampille,  70. 
Echarvaz,  76. 
Echercbe-tze,  84, 143. 
Echerté,  154. 
Echies,  91. 
Ecortcia,  146,  543. 
Ecoumandons,  132. 
Ecuessires,  124. 
Efflot,  171. 
Effondras,  172. 
Eirettaz,  5. 
Elévays,  7. 
Eley,  153,  231. 
Eloyes,  242. 
Emayes,  267. 
Emetleoeux,  251. 
Enfleuries,  170. 
Enfondras,  172. 
Entrèves,  5. 
Envuissel,  222. 
Epautes,  333. 
Epeluves,  336. 
Epërailes,  339. 
Epesses,  150. 
Epetaux,  543. 
Epignat,  151. 
Epinassey,  151. 
Episses,  150. 
Eponveys,  354. 
Epouilleux,  357. 
Equayes,  371. 
Equennaz,  144. 
Erberey,  11. 
Ercomma,  499. 
Erzenze,  132. 
Escherin,  143. 


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552 


RéPERTOIRE  ALPHABéTIQUB 


Escot,  145. 
EsparsiUier,  154. 
Ëspersier,  154. 
Esserchesy  84,  143. 
Esserdes,  543. 
Ësserpes-is,  157^543. 
Essy-is,  160. 
Esterpis-oz,  157. 
Etelay-elle,  156. 
Etôt,  210. 
Etouyèrcs,  467. 
Etreiteruraz,  543. 
Elrembières,  471. 
Eugine^  48S. 
EusaDDaz,  19. 
Evéquesses,  543. 
Evouetles,  159,  213. 
Evuex  (z),  5,  159. 
Exergiliod,  154. 
Exertimont,  154. 
Eydiez^  159. 

Faël,  161. 
Fahy-yo,  161. 
Faiguière,  163. 
Fan,  169. 
Faoug,  160. 
Farcounet,  162. 
Farvage,  163. 
Faug,  160. 
Faugère,  164. 
Faux,  161. 
Faye-ay-ey,  161. 
Faz,  161. 
Fée,  164. 
Fegière-uire,  164. 
Feiolles,  Fenlioz,  414. 
Fcnalet-eliet,  165. 
Fenive,  169. 
Fereyre,  167. 
Fermai,  500. 
Fet,  161. 
Feu,  161. 
Feulataire,  171. 


Fey-ère,  161. 
Feya,  163. 
Fia,  Fie,  169. 
Fiache,  170. 
Fiaudière-gère,  164. 
Fiauzi,  164. 
Fidera,  164. 
Fieudière,  164. 
Fieux,  543. 
Fiez,  170. 
Fille -inaz,  543. 
Fingles,  414. 
FiDueln,  169. 
Fiolage-et,  543. 
Fiongère,  164. 
Fioux,  543. 
Flaugy,  164. 
Flochet-quet,  171. 
Flore-iettaz,  170. 
Flougèrc,  164. 
Flumi,  170. 
Fochaux,  175. 
Foigière-cret,  164. 
Foillatire,  171. 
Foillerat-et,  172. 
Folla-z,  175. 
Forbuey,  167, 
Forches,  176. 
Forclaz,  173. 
ForeUllaz,  178. 
Forez,  174. 
Formai,  500. 
Fomache,  174. 
ForUon,  176. 
Fouéraie,  161. 
Fougère,  164. 
Foulie-y,  172. 
Four,  167,  176. 
Fournet-aise,  174. 
Fous,  Foux,  161. 
Foyaulaz,  161. 
Fracettes,  177. 
Frache-erct,  178. 
Fragnire,  177. 


Fragoolet-ey,  177. 
Fregnoley,  177. 
Freney-oy,  177. 
Frcy  de  Fond,  172. 
Frilaz,  178. 
Frossaox,  179. 
Frolzë,  179. 
Froumillet,  178. 
Fueyrausea,  171. 
Fulateyre,  171. 
la  Fully,  172. 
Fy-ay,  170. 
Fya,  169. 

Galaz,  181. 
Gamsen,  69. 
Géminés,  544. 
Genavrières,  184. 
Gericton,  186. 
Géleillon,  77. 
Getty,  544. 
aux  Gex,  545. 
Gibet,  176. 
Gifrisch,  89. 
Giniesse,  437. 
Gissaz,  187. 
Gittioux,  142. 
Glaivaz,  95,  189. 
Glappin,  189. 
Gleise,  189. 
Glerrier,  190. 
Gleyre,  190. 
Gleysi,  189. 
Golat,  192. 
Golisse^  98,  192. 
Golieri,  99. 
Golliez,  192. 
Gollry,  99. 
Gonuna^  100. 
Gorphes,  193. 
Gorzou,  194. 
Gotteyres,  194. 
Goulèze,  192. 
Goumois,  196. 

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RÉPERTOIRE  ALPHABÉTIQUE 


65» 


Gour,  193. 
Gourse,  194. 
Goursenaz,  196. 
Goz,  193. 
Gracellire,  199. 
Grâcheo,  198. 
Grandsivaz,  196. 
Grandty,  459. 
Grandvirey  518. 
Graneret,  201. 
Greis,  202. 
Greny,  200. 
GreppoQ-illon,  198. 
Gressins,  544. 
Grésy,  201. 
Gréterj,  199. 
Grettel,  544. 
Grerellaz,  544. 
Gpcvire,  200. 
Greysier,  202. 
Grions,  205. 
Grippons,  198. 
Groios,  201,  203. 
(jrroas,  Gruy,  544. 
Guerraz,  205. 
Gueurge,  194. 
Gueyres-az,  195. 
Gu£fre,  544. 
Guivre,  529. 
Gumœns^  195. 
Gurzenaz,  196. 
Gy,  187. 

Hache,  3. 
Hadze,  3. 
Harmont,  14. 
Hart,  206. 
Haudères,  207. 
Hausseys,  19. 
Haatabonnaz,  39, 544. 
Hautaudon,  18. 
Hautigny,  19. 
Heptau,  210. 
Herberuet,  544. 


Hermet-taz,  544. 
Herse-attes,  152. 
HopiUl,  210. 
HoUu,  210. 

Icogne,  Icône,  144. 
leizenen,  211. 
Ilettes,  235. 
niatisse,  191. 
UloDs,  213. 
Increna,  148. 
Infini  ve,  169. 
Infleuries,  170. 
Isellions,  213. 
Isenau,  544. 
Isières,  214. 
Itroz,  158. 

JardiU,  217. 
Jéman,  214. 
Jérys,  185,  536. 
Jieu,  218. 
Jochet,  216. 
Jolens,  217. 
Jossé,  537. 
Jurit,  544. 

Keu,  Kieu,  97. 
kevegne,  118. 
Kliwen,  95. 
Kluschetten,  96. 
Kuounen,  100. 

Lac,  223. 
Lacî,  192. 
Lademier,  229. 
Laissalet,  246. 
Laissus,  230. 
Laithalet,  246. 
Laivra(z),  232. 
Laly,  220. 
Lanfieux,  221. 
Lanze,  221. 
Lapalud,  329. 
Larenaz-ey,  13. 
Large-ette,  224. 


Largillier,  16. 
Larmont,  14. 
Larsaz,  15. 
Lary,  223. 
Lasse,  16. 
Latachat,  219. 
Laudemorge,  207. 
Laudallaz,  492. 
Lausë,  544. 
Uve,  220. 
Lararit,  539. 
Layen,  22. 
Lazay-aire,  224. 
Leidefrout,  232. 
Lepes,  223. 
Lesette,  231. 
Lëtrivaz,  158. 
Let(t)e,  235. 
Leroz,  231. 
Levraz,  232. 
Leyaz,  227. 
Leyrettaz,  5. 
Leys,  227. 
Leyte,  220. 
Leythet-el,  246. 
Leyty,  246. 
Leyzay,  224. 
Liamont,  228. 
Liape-ey,  222. 
Liarey-y,  190. 
Liaz,  227. 
Libert,  33. 
Lichière,  228. 
Lidedain-derrey,  229. 
Lière-ry,  190. 
Liez,  227. 
LintUlier,  230. 
Linvuez,  5,  212. 
Lirette,  5. 
Lischera,  228. 
Liserabloz,  212. 
Liseraz,  213. 
Liss,  228. 
Lissalet,  245. 


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554 


RÉPERTOIRE   ALPHABÉTIQUE 


Livoez,  5,  214. 
Liz,  231. 
Loëche,  240. 
Loite,  220. 
LoDgecuve^  124. 
Looz,  207. 
Lortier,  321. 
Lotechàt,  82,  219. 
LottafoD,  19. 
Lotze,  236. 
Loucette,  313. 
Louche,  236. 
Louchet-ez,  245. 
Loudze,  236. 
Louex-és,  231. 
Louf-fe,  314. 
Louze,  18,  237. 
Lousse,  313. 
Loussel,  245. 
Louverain,  242. 
Louge,  236. 
Luchet,  245. 
Lucbelet,  230,  236. 
Lucinge,  437. 
Luex,  231. 
Lui-8În,  231,  245. 
Luit(t)e,  230. 
Lusement,  483. 
Luvery,  242. 
Luy,  231. 
Lye,  227. 

Lyrette-az,  5,  235. 
Ljss,  228. 

Maborzet,  253. 
Magnens,  255. 
Magrappe,  198. 
Maidillon,  545. 
MaigDe,  269. 
Maja,  267. 
Malanchîère,  279. 
Maley,  254. 
Mallatreys,  252. 
Maltière,  251. 


Manfonnes,  256. 
Mannens,  255. 
Manschet,  268. 
Maoulaz,  266. 
Mapraz,  254. 
Marcet,  258. 
Marché-el-ez,  258. 
Marcheulin,  259. 
Marcot-olet,  259. 
Maretzon,  258. 
Manque,  258. 
Mars,  Maroz,  258. 
Marduet,  262. 
Martolet-oray,  263. 
Martray,  263. 
Martschen,  259. 
Mas,  258. 
Masserey,  248. 
MatteloD,  265. 
Mauleivra,  232. 
Maurion,  296. 
Mayonèche,  251. 
Maze,  266. 
Méchière,  248. 
Méhyre,  248. 
Meidje,  545. 
Méléret,  269. 
Mély,  270. 
Memorey,  276. 
Merenaz,  259. 
Mereniaux,  256. 
Meretschy,  259. 
Merien,  302. 
Mergicr,  301. 
Mériez,  276. 
Merlet,  270. 
Mett(e)Deux,  251. 
Meurgier,  301. 
Meyaz,  267. 
Meycs,  275. 
Meynaz,  269. 
la  Mex,  545. 
Milleret-it-y,  269. 
Minière,  269, 


Mintze,  271. 
Miollaz,  279. 
Mîsonette,  251. 
Mivis-vy,  275. 
Moaye,  267. 
Mœrel,  302. 
Moereran,  302. 
Molaire,  280. 
MoUard,  279. 
Molley-eyre,278,280 
Molliau,  278. 
Momin-ÎDg*  281. 
Momont^  253. 
Monin-od,  282. 
MonUuban,  284. 
Montbrenloz,  286. 
Monteilly,  289. 
MontessiDgeoz,  153. 
Montlaçon,  279. 
Montoisey,  146. 
MoDtougy,  291. 
Montoz,  283. 
Montzet,  292. 
Mopraz,  254. 
Moreozes,  294. 
Morgex-ier,  301, 302. 
Morimont,  267,  296. 
Morisson,  293. 
Mormotey,  261. 
Momet,  283. 
Mounaye-éaz,  281. 
Mouneyre-erèche  282 
Mouniaz,  281. 
Mourache,  293. 
Mouraz,  301. 
Mouriaux,  276. 
Mouron -illon,  296. 
Mourley-ty,  297. 
Mourzet,  302. 
Mouti-ier,  298,  299. 
Moycs,  267, 
Murache-asse,  293. 
Murty,  297. 
My,  Mye,  274. 


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REPERTOIRE  ALPHABÉTIQUE 


555 


Naies,  304. 
Nansioret,  302. 
Naires,  306. 
Nairigue,  30tf. 
Naz,  304. 
Neplay,  307. 
Nervaud  -  veau,  305. 
Nesscrt,  154. 
Neureux,  311. 
Neuvilles,  310. 
Nevedet,  645. 
NevroDa,  326. 
Nex,  Nez,  304. 
Neziaux-ot,  545. 
Niolin,  306. 
Niziere,  214. 
Noïret,  310. 
Noirvaux,  305. 
Nona,  317. 
Nosche,  308. 

Odei,Odes,f07,324. 
Odon,  18. 
Oeillons,  324. 
Ouillons^  545. 
Oeuche,  312. 
Oeavannaz,  49. 
One,  225. 
Ordières,  318. 
Orsensy  322. 
Orsivaz,  318. 
.Orzeire,  321. 
Orziyal,  318. 
Oaalet,  545. 
Ouates,  525. 
Ouche,  312. 
Oucle,  538. 
Oudon,  18. 
Ouettes,  519. 
Ouffe,  312. 
Ouides,  207. 
Ourtié,  321. 
Oussannaz,  322, 325. 
Outaus,  322. 


Ouvrier,  483. 
Ouyé,  Oye,  315. 
Oyoonaz,  314. 

Paccais,  330. 
Pacouret,  330. 
Pagauaz,  333. 
Paiasailles,  332. 
Païen -ÎD-ins,  327, 

328. 
Pallaz,  327. 
Pallazuit,  328. 
Palley,  327. 
Pallon,  545. 
Paney,  330. 
Pantheire,  337. 
Parfieu,  543. 
Parimbot,  546. 
Part,  330. 
Patelliaud,  333. 
Pateré-in,  330. 
Pat(h)iers,  330. 
Patoret,  330. 
Pattier,  ^32. 
Pau,  344. 
Paujeat,  358. 
Payraboz,  338. 
Paz,  344. 
Peccaz,  546. 
Pecheux-oux,  347. 
Peffés,  344. 
Pegnat-az,  345. 
Pei,  344. 
Peireivuat,  340. 
Pensée,  327. 
Pëny,  336. 
Péqueu,  546. 
Péquis-îe,  330. 
Péraille,  339. 
Péralaz-aulaz,  341. 
Péraousa,  339. 
Peray-cy,  340. 
Péroles-olles,  341. 
Perrabot,  338. 


Perris-y,  340. 
Péruet,  341. 
Pervuit,  340. 
Pessaulaz,  347. 
Pessot,  347. 
Peudex,  333. 
Peu,  Peute,  357. 
Peutet,  358. 
Pey,  344. 
Peyroules,  341. 
Pezay,  347. 
Pezot,  342. 
Pfauen,  160. 
Phare,  162. 
Phayen,  161. 
Piamont,  546. 
PiauUause,  357. 
Piaulliet,  357. 
Picolet,  334. 
Pierrabesse,  34. 
Pignets,  336. 
Piney,  336. 
Pirpogière,  340. 
Piry,  346. 
Plamachaux,  348. 
Planaize,  349. 
Planiu-nuit,  347. 
Planlerman,  365. 
Planley-y,  455,  546. 
Pléauc,  351. 
Poays,  344. 
Pobloz,  369. 
Poche,  356. 
Poches,  163. 
Pocheresse,  354. 
Pœgeaz,  355. 
Poffeyre,  344. 
Poirchet,  339. 
Poisiau,  356. 
Pojat,  355. 
Pomy,  352. 
Ponsec-ez,  354. 
Ponty,  353. 
Porjux,  319. 


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556 


RÉPERTOIRE   ALPHABÉTIQUE 


Porrades,  355. 
Posetta,  358. 
Pouja,  358. 
Pouterlaz,  350. 
Poutct,  353. 
Poutex,  333. 
Poy,  344. 
Poype,  353. 
Prabert,  33. 
Pradefort,  362. 
Prafalcon,  162. 
Prafenne,  164. 
Prajoux,  362. 
Praire,  363. 
Pral(l)a2-ette,359. 
Pralie-y,  359. 
PralioQ-oux,  359. 
Prâppins,  367. 
Pra-Prauthey,  455. 
Pravirioz,  523. 
Praye-on-ys,  359. 
Prayel-eux,  359. 
Préel,  359. 
Preides,  358. 
Prély,  364. 
Prëmanon,  107. 
Prénoud,  360. 
Prenze,  367. 
Préondavaux,  366. 
Preuthey,  455. 
Prilet«taz,  364. 
Prin-8,  367. 
Prolct,  369. 
Pronmay,  546. 
Proulin,  560. 
Pu,  Pula,  356. 

Quaz,  124. 
Quequenerie,  372. 
Queud,  97. 
Quoyes,  371. 

Rache,  375. 
Raché,  373. 
Hachenne,  394. 


Rachevy,  378. 
Rameul,  374,  376. 
Ranceaaire,  394. 
Ranges,  383. 
Ransonière,  394. 
Rasseoaz,  374. 
Rauland,  546. 
Raulens,  397. 
Ravoinet,  401. 
Rèchc,  375.      , 
Recollan,  381. 
Regoiles,  386. 
Rcille,  379. 
Rein,  Ren,  375. 
Renouiez -y,  382. 
Roposieux,  480. 
Repousaz,  358. 
Reschy,  375. 
Resent,  458. 
Retsenaz,  380. 
Reuland,  546. 
Reusille,  399. 
ReuvTOz,  397. 
Revedio-lin,  546. 
Revenaz-atix,  401. 
Reveyres,  398. 
ReToerre,  379. 
Rhammes,  375. 
Rhin,  384. 
Rialet,  386. 
Riandetlaz,  387. 
Riau,  386. 
Richard,  546. 
Rimbloz,  382. 
Rin,  375. 

Ripaz-ailie,377,388. 
Roa,  395. 
Rochet,  394. 
Roellaz-eUes,  395. 
Roget-in-enet,  396. 
Ronco,  392. 
Ronsy-zier-zy,  387^ 
Rossinières,  547. 
Roucelin,  394. 


Rouennaz,  400. 
Rougève,  389. 
Roujolaine,  396. 
Roulant,  546. 
Rousaz,  393. 
Roussillon,  394. 
Route -oz -y,  395. 
Rouvenaz-oz,  400. 
Rouvret,  397. 
Roux,  395. 
Roxes,  547. 
Royes,  379. 
Rozaigue,  389. 
Ru -z,Ruau,  384,386. 
Ruge-et-enet,  395. 
Ruinaz,  400. 
Ruptet-it,  395. 
Ruptures,  547. 
Russet,  394. 
Rutte-cl-y,  395. 

Sacellai^,  416. 
Sachère-ière,  423. 
Sahu,  417. 
Saime,  426. 
Saix,  434. 
Sajœur,  547. 
Salay-ey-y,  547. 
Salence,  411. 
Salettes,  547. 
Salgetoch,  413. 
Saltery,  420. 
Samoret,  427. 
Sandey,  427. 
Saolyre,  422. 
Sarfaz-vaz,  76. 
Sauces,  419. 
Saudy,  547. 
Saudzey-iaz,  418. 
Saulcy,  547. 
SauzeUe,  418. 
Savignière,  547. 
Savioz,  421. 
Savolaz,  421. 


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RÉPERTOIRK  ALPHABÉTIQUE 


557 


Saxelazy  4i6. 
Schaffaz,  548. 
Scë-ex,  Sciez,  434. 
ScheUa,  548. 
Schiaz,  424. 
Schoumets,  548. 
Scierne,  63. 
Scinday-i,  4J7. 
Scinglioz,  414. 
Segnèse,  437. 
Seigne-eUe-ole,403. 
Seipée,  4S9. 
Seleate,  548. 
Seleyre-yr6,  411. 
SeDgla-ioz,  414. 
SoDin,  413. 
Sepley,  415. 
Serac-rai,  430,  431. 
Serbache,  548. 
Seroliet,  429. 
Servi,  548. 
Seudan,  418. 
Seagej-zej,  418. 
Seul,  423. 
Sévis,  421. 
Sevejreuz,  422. 
Seya-z,  Siaz.  424. 
Sierne,  53. 
Single -ine,  414. 
So,  419. 
Soie,  424. 
Sommétres,  439. 
SonadoD,  441. 
SoDgy,  418. 
Souche,  445. 
Soujet,  433. 
Sout,  444. 
Soutzet,  446. 
Stef-fes,  548 
Suacho,  481. 
Sudan,  418. 
Sudanne,  78. 
Sujet,  433. 
Suplia-z,  444. 


Su(8)tor,  465. 
Suvagoier,  421. 
Sya,  424. 

Tachenoire,  452. 
Tachonire,  452. 
Taise,  455. 
Talent,  548. 
TaUo,  450. 
Tappes,  456. 
Taque,  449. 
Tatzo,  Tazet,  449. 
Tau,  459. 
Taule-an,  464. 
Tauna,  451. 
Taure,  459. 
Taxoneire,  452. 
Tays-a,  455. 
Té,  459. 

Teilly,  Teliay,  462. 
Temeley,  460. 
Tercets,  461. 
Terdoz-eaux,  461. 
Tereisi,  130. 
Tévenon,  460. 
Tevent,  133. 
Teylaz,  450. 
Teys-a,  455. 
Tëzet,  455. 
Thabor,  449. 
Thaouna,  451. 
Thec,  454. 
Theilaz,  450. 
Theur(r)e,  459. 
Thésailles,  455. 
Thola,  464. 
Thorin,  466. 
Thormes,  466. 
Thoule-az,  464. 
Thovex,  463. 
Thurin,  466. 
Thusy,  481. 
Tiépettes,  456. 
Tiercelin,  372. 


Tieudray,  112,  461. 
Tioly,  134. 
Tôrbel,  137. 
Toile,  450. 
Toille,  Tollion,  467. 
Tomelay,  460. 
Tornelles,  467. 
Tore,  459. 
Torrembé,  548. 
Toule-in-ard,  464. 
Tourche-tzo,  479. 
Tourralet,  481. 
Touvière,  463. 
Tové-ayre,  463. 
Tovassire-on,  468. 
Toye-er,<50. 
Toz,  465. 
Traisîl-ieux,  473. 
Trebache,  23. 
Trechon,  478. 
Treisy-ils,  473. 
Tréjandaz,  475. 
Tréjex,  473. 
Trême,  469. 
Tressalaire,  411. 
Trésendes,  475. 
Tretien,  476. 
Treulze,  478. 
Tridoz,  461. 
Triot,  475. 
Trisande,  475« 
Troille-et,  479. 
Trotzard,  479. 
Trou,  479. 
Trouss-U,  478. 
Troyères,  479. 
Trutze,  478. 
Tsallan,  481. 
Tsaponaire,  73. 
Tsaraire,  75. 
Tsarvo,  76. 
Tschabel-n,  64. 
Tschalmet,  75. 
Tschenevieren,  84. 


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558 


RÉPERTOIRE   ALPHABÉTIQUE 


Tschelroï,  87. 

TschiesAz,  90. 
Tsiêmé,  ëi. 
Tscppes-elet,  536. 
Tserdonnet,  74. 
Tsinlre.  Kl. 
Tso,  8ih 
Tu(e)nie,  467. 
Tumt'ïay-et,  460. 
Turé,  V59,  481. 
Turin,  4fi6. 
Tzau,  HO. 
Txeâsetta,  536. 
TzcudanCi  78. 
Tzialrp,  84,  481. 
T£iA*^eltji2!^536. 
TîonuMiaz,  480. 

Urqur.  321. 
Uzon,  48â. 

Vahyse,  487. 
Vaillèze,  487. 
Vaivrea,  S25. 
Vabncj,  486. 
Vfiiânt^ines,  494. 
Valburt,  33. 
Valdfilettc,  493. 
Vallaîre,  487. 
Valpilliore,  526. 
Vaunèi,  488. 
Varennr-S,  520. 
Vai-i,  539. 
Vc-irorhe-oille,  489. 
Varan  nea,  520. 
Vûrra^,  489. 
Vas,  iOO,  526. 
Va  se  va  j,  484. 
Vasilitre,  485. 


Vasy,  485. 
Vasse,  526. 
Vassin^  484. 
Vatseret,  484. 
Vattaz,  525. 
Vaubelay,  523. 
Vaubloz,  523. 
Le(8)  Vaud(8),  231. 
Vaurze,  521. 
Vauzettaz,  521. 
Vaz,  485,  526. 
Veaux,  495. 
Vedondoz,  362. 
Veisevct-ivi,  484. 
Velayre,  511. 
Vengeron,  489. 
Vens-eDze,  497. 
Veret-ex-ey,  503. 
Véroz-y,  503. 
Vertsire,  499. 
Verzan,  505. 
Vésy,  485. 
Veudale-az,  492. 
Veunèze,  522. 
Veusils,  531. 
Veysy-evcy,  484. 
Vidondoz,  362. 
Vilan(d),  496. 
Vin,  497. 
Vinie,  510. 
Vioz,  508. 
Virevoy,  502. 
Visevi,  484. 
Visinc-ayc,  506. 
Vivela,  508. 
Voavre,  520. 
Voiret,  503. 
Voisif,  485. 
Voraire,  503. 


Vorgeaz,  521. 
Vos,  Voos,  496. 
Vourgy-sier,  52  i. 
Voy,  519. 
Voyvellaz,  508. 
Vozë,  544. 
Vozy,  521. 
Vrivoy,  502. 
Vuaciiouz,  526. 
Vuarin,  490. 
Vuarnoz,  524. 
Vuarpîlière,  530. 
Vuasset-OD,  522, 526. 
Vudalles,  492. 
Vuennes,  497. 
Vuet(t)e-az,  519. 
Vuis,  522. 
Vulsy,  Vursy,    521, 

530. 
Vurzc-y-icr,  521. 
Vy,  509. 

Wasse,  Waz,  526. 

Yvocttes,  159. 

Zandolet-ulin,  71. 
Zaodra-o,  535. 
ZanfleuroD,  414. 
Zapellaz-etta,  415. 
Zapoude,  357. 
Zermette,  74. 
Zettieax,  142. 
Zeu  d'Annie  78. 
Zeudanne,  78. 
Zioa-é-al,  84,  535. 
Ziniège,  437. 
Zisarache,  94,  537. 
Zoudan-e,  78. 
Zoumieux,  480. 
Zudanne,  78. 


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