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Full text of "Mémoires pour servir à l'état historique et géographique du diocèse de Bayeux"

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MÏMOIRES 



POUR SERVIR A L'ËTAT HISTORIQUE ET GÉOGRAPnQUE 

DU DIOCÈSE DE BAYEDX 



TOME r 



DC 
20 I 



AVERTISSEMENT 



Ce n'est point flatterie quand je dis qu'en composant 
cet ouvrage, mon principal objet a été la gloire de ma 
Patrie et Tutilité de mes compatriotes. On me rendra 
justice, par' le détail du motif qui me Ta fait entre- 
prendre. 

11 est certain que Pétude de la géographie est regardée 
aujourd'hui comme partie nécessaire d'une bonne édu- 
cation. G>mme elle forme l'esprit en l'amusant par 
l'agréable variété des objets qu'elle»lui présente, elle sert 
également au cœur par la différence qu'elle lui fait 
remarquer dans les mœurs et les coutumes des peuples. 
Mais avant de s'initier dans cette science, qui n'est pas 
moins utile qu'agréable, je crois qu'il est du bon ordre 
de prendre connaissance des avantages du pays qui nous 
a donné la naissance. 

Tout homme qui étudie la géographie perd son temps, 
quand il ne le fait que dans la seule vue de s'amuser. 
S'il est sensé, il ne doit pas tant s'appliquer à cette étude 
pour charger sa mémoire d'anecdotes curieuses que pour 
apprendre à raisonner juste sur la position des lieux dont 
il a à parler. Son travail lui sera encore peu profitable, 
s'il n'a soin d'exprimer, pour ainsi parier, de toute cette 
variété d'usages qu'il remarque en lisant, comme une 
quintessence qui serve à lui former le cœur. Mais après 
la comparaison faite de tous ces usages, après la connais- 
sance acquise des lieux les plus éloignés, s'il néglige ces 

X 



mêmes objets dans ce qui concerne son propre pays, s'il 
demeure court sur les questions qu^on peut lui faire à 
son sujet, n'aura-t-on pas le droit de lui reprocher son 
ignorance ? Et cette ignorance ne le fera-t-elle pas regarder 
comme un étranger dans sa Patrie? car, enfin, tout 
citoyen, quelque versé qu'il soitdans Thistoire des nations, 
me paraît inexcusable quand il ne s^est pas mis en état 
de satisfaire les autres sur celle de son pays. Or, pour 
faciliter à mes compatriotes cette connaissance, je leur 
présenté Fétat, tant ancien que moderne, du diocèse de 
Bgyeux et de tous les lieux qu^il contient. A la vue de ce 
motif, n'ai-'je pas lieu d'espérer de leur indulgence un 
accueil favorable à mon entreprise ? 

Mon plan n^est peut-être pas rempli comme il devrait 
rétre : je ne m*en ferai point de reproche ; ce n^est point 
par manque de zèle et de bonne volonté, s^il se présente 
quelquefois du vide dans les articles, c^est seulement par 
défaut de mémoires et d^instructions nécessaires, mais au 
moins on ne me refusera pas Tavantage d'avoir ouvert 
une carrière difficile, et frayé un chemin pour l'honneur 
de mon pays, où personne ne s^était point encore engagé. 
Voici le plan que j^ai constamment suivi dans cet ouvrage : 
que le public en soit le juge. 

Je considère le diocèse sous deux points de vue, en 
général et en particulier. LMtat général contient : sa 
situation, son étendue, ses limites, et les pays qu'il ren<- 
ferme, le nombre des paroisses dont il est composé, 
suivant sa division ecclésiastique, c'est-^à-dire par arcbi- 
diaconés et par doyennés; rétablissement de son évéché^ 
ses prérogatives et ses dignités, enfin une idée des diffé- 
rents peuples qui s^y sont établis, et les changements qu^ils 
y ont occasionnés cm plusieurs lieux. 

Dans Tétat particulier, )e reprends les doyennés sous 



3 

les archidiaconés dont ils dépendent; et sous les doyennés 
je range les paroisses par ordre alphabétique, comme le 
moyen de les trouver plus aisément; et parce que dans 
les paroisses il y a bien des lieux remarquables que je ne 
puis mettre dans le même ordre, j^ai placé à la fin une 
table générale qui les comprendra tous sans exception. 

Je traite de chaque paroisse relativement à son état 
ecclésiastique^ civil et naturel. Uétat ecclésiastique con- 
tient le sieur patron, le présentateur, soit séculier ou 
régulier; quand il est ecclésiastique, par qui et dans quel 
temps le patronage et les dîmes lui ont été aumônes. 
Quelquefois je donne la description des églises ou cha- 
pelles avec les épitaphes ou autres inscriptions qui s^ 
trouvent. 

L^état civil contient l'élection de qui chaque paroisse 
relève, le nombre de ses feux et de ses habitants; ses 
hameaux ou écarts, et ce qu'elle a de plus curieux, avec 
les hommes distingués qui en sont sortis ou qui Pont 
illustrée; si elle est décorée d'un bourg, d'une haute- 
justice ou autre juridiaion, je marque de quel siège elle 
relève ; si elle a foire ou marché, dans quel temps et à 
quel joui: ils tiennent; si elle a un seigneur, je l'indique, 
et quand il est séculier, je fais en sorte de remonter apx 
plus anciens connus par les titres, pour en donner une 
suite jusqu'à notre temps. Cependant, faute de titres, je 
ne m'engage qu'à indiquer seulement les diflférentes 
familles qui l'ont possédée. 

Enfin l'état naturel renferme sa distance de la ville et 
du bourg le plus voisin, sa situation, la bonté et qualité 
de son terroir ; le nom des rivières, ruisseaux ou fontaines 
qui l'arrosent ou qui y prennent leur source ; les produc- 
tions de la nature, comme eaux minérales, montagnes, 
carrières et autres choses dignes d'être remarquées. 



Ce genre d^ouvrage m*a demandé beaucoup de lecture, 
soit de livres imprimés ou manuscrits, soit de factums, 
de Chartres, et d'écrits de toute espèce. Cependant, je ne 
m^en suis pas tenu à mes simples recherches^ j^adressai, 
en 1757, avec l'agrément de Mgr TÉvêque, à tous mes- 
sieurs les Curés du diocèse, une lettre circulaire qui 
annonçait mon projet, et oti je les priais de m Vider de leurs 
lumières. Ils m'ont presque tous répondu d^une manière 
à exiger de moi que je leur en témoigne publiquement 
ma reconnaissance; je dis presque tous, car il s'en est 
trouvé plusieurs qui ont gardé le silence, ce que je ne 
dois attribuer qu^à la multiciplité de leurs affaires, ou 
à quelque autre raison que j^ignore. 

Il y a eu aussi quelques particuliers qui, de leur propre 
mouvement, ont bien voulu me communiquer quantité 
d^excellentes instructions sur les sujets que j'ai eu à 
traiter. Leur générosité est pour moi une leçon qui m'ap- 
prend de plus en plus à me rendre utile à mes compa- 
triotes. Je ne tais leurs noms que pour ne pas blesser 
leur modestie^ et dans la crainte des reproches qu'ils se 
croiraient peut-être en droit de me faire de mon indis- 
crétion. Un d'entre eux pourtant m'échappe comme 
malgré moi; c'est M. Polinière, prieur de l'Hôtel-Dieu 
de Vire. Je lui dois par reconnaissance ce témoignage 
qu'il m'a fourni avec la plus grande politesse, non 
seulement de très bons mémoires sur la ville de Vire, sa 
patrie, mais aussi beaucoup de remarques sur les paroisses 
de son élection, et sur les hommes illustres qu'elle a 
produits. 



DISCOURS PRÉLIMINAIRE 



SUR LE DIOCÈSE DE BAYEUX. 



Le diocèse de Bayeux est situé en Basse- Normandie^ 
sous les igc et 2o« degrés de longitude, et le 49^ de latitude. 
Sa forme est presque triangulaire. Il peut avoir 25 lieues 
de longueur de POrient à TOccident, en y comprenant ^ 
les deux exemptions qu^il a dans les évéchés de Lisieux 
et de Coutances, et i5 lieues de largeur, du Midi au 
Septentrion. Ses bornes sont : au Levant, la rivière de 
Dive, et les évéchés de Séez et de Lisieux; au Midi, les 
sources qui sortent de la butte de Brimbale et les évéchés 
du Mans et d'Avranches; au Septentrion, les Veys-de- 
Saint-Clément et Tévêché de Coutances, et au Nord la 
mer Océaneou la Manche. 

C^est une des cités armoriques qui disputèrent long- 
temps leur liberté contre les armes victorieures des 
Romains. Quand César entra dans les Gaules, les pays 
qui sont arrosés par la Loire et la Seine, c'est-à-dire la 
Bretagne et la Normandie, n'avaient point encore de nom 
particulier; on les appelait cités armoriques. Civitates 
positœ in ultimis GallicB finibus... Armoricœ dicun- 
tur (i). Ce ue fut qu'après la conquête de ces provinces > 
que le nom d'Armorique fut appliqué spécialement à ce 

il) De bello GalÛco, lib. VIU, § V. . 



qui a formé depuis la Bretagne. Doit-on donc en croire 
les écrivains bretons et ceux qui les ont copiés, d'attribuer 
comme ils font à leur pays, à Texclusion de la Nor- 
mandie, presque toutes les cités que César range au 
nombre des Armoriques ? Quant à la partie connue 
aujourd'hui sous le nom de Normandie, Auguste la 
réduisit à 7 cités, et fit de cette province, à qui il donna 
Rouen pour métropole, une portion de la Seconde- 
Lyonnaise dans la Gaule Celtique. 

La Cité de Bayeux était alors dans une grande consi- 
dération. La Notice des Gaules la place immédiatement 
après Rouen, au-dessus de celles qui composaient cette 
province. In notitiis veteribus provinciarum etcivitatum 
'G al lice, civitas Bajocassium secundas tenet inter civi- 
tates provinciœ Lugdunensîs Secundœ, et unà cum 
civitate Abrincatum prœcedit [quod miror) civitates 
Ebroicarum seu Aulercorum, Eburovicùm, atque 
LexoviorUm, nobilissimarum gentium, ac Cœsari celé- 
bratarutn potenîiœ virtutisque causa. 

Dans ce temps-là, les Gaules divisées en plusieurs 
peuples formaient autant de Républiques gouvernées par 
un Conseil, q^e César, en parlant de celui des Lexoviens 
et des Aulerques, désigne par le nom de Sénat. Les habi- 
tants de la cité de Bayeux composaient un de ces peuples. 
La prééminence de leur cité sur les autres prouve leur 
célébrité ; mais quel était leur nom primitif? C'est encore 
aujourd'hui un paradoxe parmi les écrivains. 

Les uns ont cru qu'ils pouvaient être les Cadétes que 
César met parmi les peuples Armoriques, et qu'ils ont 
donné leur nom à la ville de Caen ; les autres, que c'était 
les fiellocasses ou Veliocasses du même, auxquels on a 
substitué le nom de Bajocasses. Les critiques ont fait 
voir que ces noms sont défigurés, et qu'ils doivent être 



pris pour les Calétes et les Veliocâsses, anciens peuples 
des pays de Caux et du Vexin, dans le diocèse de Rouen. 
Sur ce pied-là, M. de Valois n'a pas fait de difficulté 
d^avancer que ces deux auteurs se sont trompés ; savoir : 
qui Veliocasses aut Velocasses et Bellocasses Cœsaris 
eos esse putat, qui Bajocasses post dicti sunt, et Joseph 
Scaliger, qui Velocasses istos et Bellocassos apud 
Cœsarem seu corrupta nomina credendos ait, et in 
Bajocasses, Bajocassosque contmutandos. Il ajoute : 
Ambos decœpere forsitan hœc Orderici in libri V, 
ver ha : Rothomago sex urbes subjacent : Belocasium, 
id est, Bajocas, etc. y ubi pro Beiocassium scribendum 
esse : Bajocassium, nemo non videt. 

Un moderne prétend que les Curiosolitœ de César 
sont les premiers peuples 4u Bessin; il donne pour raison 
principale que la position du Bessin, entre les évéchés de 
Lisieux et de Coutances, est la même que César donne 
aux Curiosolitœ entre les Lexoviens et les Unelliens qui 
occupaient ces deux évéchés. Ce Sentiment, tout nouveau 
qu'il est, paraît avoir été embrassé par les savants Béné- 
dictins dans le Gailia Christiana, et il n'est pas hors la 
vraisemblance. Avant l'abbé Esnault, qui en est l'auteur, 
tous les écrivains ont placé les Curiosolitœ en Bretagne, 
au pays de Cornotiaille, dans le diocèse de Quimper- 
Corentin. On ne voit pas qu'ils aient eu d'autre raison 
de le faire, sinon que César met les Curiosolitœ dans 
TArmorique avec les Rhedones et- les Venetos, que l'on 
avoue appartenir constamment à la Bretagne; mais 
comme par l'Armorique, César comprend et la Bretagne 
et la Normandie, et que dans l'énumération qu'il fait des 
peuples Armoriques on voit les Aulerques, les Lexoviens, 
les Unelliens, que Ton a toujours donné à la Normandie, 



8 

1 

cette province paratt autant fondée que Tautre à réclamer 
les Curiosolitœ. 

Il n'y a point de rapport, dira-t-on, entre les Curio- 
soïitœ que Ton prend ici pour les premiers habitants du 
Bessin, et les Biducasses, Viducasses et Bajocasses qu'ils 
ont porté depuis. Y en a-t-il davantage entre les mots de 
Curiosolit0 et de Cornouaille, noms du pays que Ton 
veut que ce peuple ait habité en Bretagne ? nom venu 
d'Angleterre et qui n'a été apporté dans l'Armorique que 
longtemps après, l'existence des Curiosolitœ; nom qui 
ne peut être rendu en latin que par ceux de Cornu 
Galliœ ou de Cornu Valliœ. Enfin on ne doit pas plus 
objeaer la différence qu'il y a entre les Curiosolitœ et les 
•Biducasses que celle des Unelli et des Constantienses, 
pour nier que ces deux noms comprennent le même 
peuple de Bayeux. 

Quand César parle des Curiosolitœ, il les place tou- 
jours, entre les Lexoviens et les Unelliens; anciens peu- 
ples de Lisieux et de Coutances. Or, c'est entre ces deux 
évéchés qu'est placé celui de Bayeux, où demeuraient 
les Curiosolitœ, De tous les anciens. César est le premier 
et le seul qui en fasse mention, d'oîi il faut conclure 
qu'il se fit bientôt après une mutation dans le nom de 
ces premiers peuples de Bayeux. Le mot de Curiosolitœ 
cependant ne s'est pas tellement effacé, que Ton n'en trouve 
encore quelque trace dans les temps postérieurs. En 
effet, dans un des capitulaires de Charles-le-Chauve de 
Tannée 848, il est fait .mention de plusieurs cantons de 
la Neustrie où les Missi Dominici furent envoyés pour 
en faire la visite : in... Bagisino, Coriliso, Otlingua- 
Saxonia et Harduini. Or, il est marqué dans une ordon- 
nance du même roi, an 848, que VOtlinguaSaxonia 
est dans le Bessin, in comitate Bajocensi inpagello qui 



dicitur Otlingua^Saxonia. Il s^ensuit donc que Coro- 
lisum cité auparavant est aussi du Bessin. Qu'on montre 
en Bretagne un mot qui ait plus de rapport aux Curio^ 
solitœ : carde Curio^o/tto s'est formé vraisemblablement 
Corilisitœ, et de celui-ci Corilîsum^ que l'on prend 
pour le Bocage, ancien démembrement du Bessin. 

Au mot de Curiosolitœ succéda bientôt après César, 
ceux de Viducasses, Vadicasses, Biducenses et Bidu- 
casseSj pour signifier le peuple de la cité de Bayeux. 
Cest sous ces noms différents que Pline et Ptolomée les 
font connaître. On ignore quand et à l'occasion de quoi 
s'est fait cette mutation-là. 

La cité de Bayeux ne s'étendait pas aussi loin que 
rÉvéché d'aujourd'hui, qui comprend au-delà de l'Orne 
une partie de terrain assez considérable qui était alors de 
la dépendance du pays d'Hyesmes, séparé de celui des 
Viducassiens par cette rivière. La chartre de fondation 
de l'abbaye de Fontenay en ferait seule la preuve. Elle 
déclare que les biens qui sont situés en deçà de l'Orne, 
du côté de Caen, sont dans la comté de Bayeux, et toutes 
les paroisses qui sont au-delà de la même rivière, vers 
Falaise, sont déclarées dans les titres faire partie de 
THyesmois ; quoique ces titres ne soient que du xi^ et 
xn« siècle, ils ne font pas moins preuve. On sait que la 
conquête des Gaules n'apporta point de changement aux 
limites des peuples qui composaient cette vaste Répu- 
blique. Elles ont été conservées de même sous les Fran- 
çais. Chaque évêché formait un peuple, et ses bornes sont 
celles qu'il avait. 

Cette règle, il est vrai, souffre une exception pour 
l'évêché de Bayeux, mais la preuve que ce n'est qu'une 
exception fondée sur quelque événement que l'on ignore, 
et que le pays des Viducassiens ne s'étendait pas au-delà 



lO 



de rOrne, c^est que la partie du diocèse de Bayeux» qui 
est de Pautre côté de la rivière, dépend d'un archidiaconé 
qui porte le nom d'Hyesmes, et que son chef-lieu est le 
faubourg de la ville de Caen, qui est de Pautre côté de 
rOrne, qui termine cet archidiacpné. 

Le pays des Viducassiens devait être encore plus res- 
serré du temps des Gaulois, vers le Midi, que ne Test de 
nos jours Tévéché de Bayeux. Il y a bien de l'apparence 
que la meilleure partie de ce canton était alors inculte et 
couverte de bois. Le nom de Bocage qu^il porte encore 
aujourd'hui Tannonce suffisamment. Vire et ses environs 
n'étaient encore qu'une forêt dans le vi« siècle; cette ville 
n'est qu'à 1 3 lieues de Bayeux. 

La position des Viducassiens était des plus avanta- 
geuses. Ils étaient enfermés entre la mer, deux rivières et 
des bois« Outre que de pareilles bornes étaient propres à 
les garantir des incursions de leurs voisins, et des hosti- 
lités si communes chez les Gaulois, elles leurs four- 
nissaient, avec la fertilité du sol, toutes les choses utiles et 
nécessaires à la vie et à la facilité du commerce, si utile 
aux nations policées; mais il était peu commun chez les 
Gaulois. Esclaves des Druides, les Viducassiens étaient 
de la dépendance de ceux du Mont-Phaunus, dont la 
réputation était très considérable, et leur chef-lieu était 
oU est Bayeux. 

Le Mont-Phaunus ou Fanus est une colline située à 
rOrient de Bayeux, qui a été depuis appelée le Mont- 
Chrismat ou Mont-des-Eglises, à cause de plusieurs 
églises que les Chrétiens y bâtirent. L'ancienne tradition 
du pays est qu'outre le dieu Belenus qui est TAppoUon 
des Grecs et des Romains, on y avait adoré un veau 
d^or, et que cette idole y est encore cachée en terre. Il n'y 
a pas longtemps encore que quelques particuliers s'avi- 



XI 



sèrent de creuser dans un lieu où ils pensaient qu^elie 
pouvait être, mais le fruit qu^ils en retirèrent fut, qu^étant 
assez avancés en terre, le sable s'écroula, et ensevelit deux 
hommes qui furent étoufifés sur le champ. Pour peu 
qu'on fouille sur cette colline et dans les environs^ on y 
trouve qu^intiTé de tombeaux et diurnes sépulcbraies. On 
y découvrit, vers 1 739, plusieurs tombeaux de carreau, 
remplis d'os et de poussière que j^ai vus. A quelque 
distance de là, on déterra encore, en 1753, une douzaine 
au moins diurnes pleines de cendres, et de particules 
d^ossements humains, avec des médailles et des agrafes 
de cuivre très bien conservées. Ces tombeaux prouvent 
<\ue c^était la sépultftre commune des premiers habitants 
de Bayeux ; les urnes sépulcbraies, quMls avaient aussi 
Tusage de brûler les corps, usage commun parmi les 
Gaulois et pratiqué dès les premiers temps. 

Mais quel était le nom de la ville qui y était bâtie ? 
M. de Valois, dans la Notice des Gaules^ pense qu^Ara* 
genue, dont il est fait mention dans la table de Peutinger, 
était situé oti est aujourd'hui Bayeux. Il y est déterminé 
par le rapport quUl a trouvé entre le nom latin de la 
rivière d'Aure, Ara ou Area, sur laquelle elle est bâtie, et 
celui d^Aragenue. 

Ce qu'il y a de certain, c^est qu^Aragenue était dans le 
pays des Viducassiens, à Tembouchure d^une rivière, 
suivant Ptolémée, et une station romaine, suivant la table 
de Peutinger. Toutes ces circonstances conviennent au 
mieux à la position de Bayeux, construit dans le pays des 
Viducassiens, à Pembouchure de la rivière d^Aure qui, 
une lieue au-delà, se>'perd dans la fosse du Soucy pour 
aller à la mer, et qui paraît avoir été une station militaire 
par les restes des deux chaussées romaines qui venaient 
aboutir à cette ville. La première est située à l'extrémité 



12 

de la forêt de Cerisy, vers le Midi, sur la grande route 
de Saint^Lô, et Tautre , qui part du village de Vieux, 
passait par Fontaine-Etoupefour, et vient du côté de 
Bayeux. Ces circonstances, jointes à la conformité du nom 
d^Aragenue avec celui de la rivière d^Aure^ paraissent 
décisives en faveur du sentiment de M. de Valois. 

La route, on en convient, faisait un détour consi- 
dérable en plaçant à Aragenue ou Bayeux une station 
qui venait d^Alauna ou Valognes, pour aller au village 
de Vieux, oti était une autre station, mais ces détours 
étaient ordinaires aux routes romaines. Celle de Lille- 
bonne était dans le même cas; elle passait par Pont- 
Audemer, Lisieux et Condé-sur-ffis, comme Tabbé 
Le Bœuf Ta vérifié lui-même sur les preuves de Pabbé 
Belley. 

Il est pareillement vrai qu^à suivre à la lettre les termes 
de ritinéraire, Aragenue n^est que la troisième station en 
partant de Valognes pour aller à Tours. La première est 
désignée soùs le nom de Crouciatonnum, que M. Le 
Bœuf a placée à Couvains proche Saint-Lô; la seconde, 
sous celui d'Augustodurum ; d^oti il suivrait qu^ Aragenue 
devrait être placé à Vieux, et Augnstodurum à Bayeux. 

Mais est-on assuré que l'auteur de Titinéraire ait rangé 
ces deux stations avec exactitude? Les méprises sont 
fréquentes chez les anciens géographes; nos modernes 
avec bien plus de secours n^en sont pas plus exempts ; 
une transposition échappe aisément à un auteur ou à ses 
copistes. La conformité du nom d' Aragenue avec l'em- 
placement de Bayeux, réclamera toujours pour en faire 
la seconde station, d'autant mieux qu'Augustodurum 
ne peut être placé à cet endroit. Ptolémée, qui n'en 
parle point, cite sous le titre d'embouchure de la rivière 
d'Orne la Station que la table de Peutinger désigne sous 



13 

« 

le nom d^Augustodurum [Olinœ fluvii ostià\\ il faut 
donc que cette station soit sur le bord de cette rivière, et 
dès lors elle a dû être au village de Vieux où il existe 
encore un reste de chaussée romaine. C'est là aussi que 
Fabbé Le Bœuf a placé Augustodurum, qu*il a prétendu 
avoir été une ville considérable du temps des Romains, 
capitale des Viducassiens, et antérieur à la ville de Bayeux^ 
qui n^a commencé d^exister, selon lui, qu'après la des- 
truction d'Augustodurum, lorsque le Christianisme 
sMtablit dans le pays. 

Cette opinion est assurément très erronée. Il est bien 
vrai que Phabitation romaine qui a existé au village de 
Vieux, paraît avoir été une ville plutôt qu^un camp des 
Romains, comme Ta pensé M. Huet, qui suppose que 
toutes les antiquités que Ton découvre à Vieux ne sont 
que des restes des ouvrages faits pour la commodité des 
soldats romains dont les camps étaient sédentaires. 
L'existence de cette ville est désignée suffisamment par 
Taqueduc, le reste de chaussée, les fragments d^ins- 
criptions, les dédicaces d^autels, les épitaphes sur les- 
quelles on voit les noms de plusieurs familles romaines,, 
les débris de colonnes, et une grande quantité de médailles 
du haut et du bas empire, qu'on y a trouvées. On y 
voyait encore plusieurs édifices d^un gymnase, dont 
Tarchitecture était conforme aux règles de Vitruve, et 
parurent entiers à MM. Foucault et Galand, qui ont 
pensé, comme Tabbé Le Bœuf, qu'il y avait eu en cet 
endroit une ville du temps des Romains. 

Elle n^était pas seulement renfermée dans le territoire 
de Vieux, suivant M. Le Bœuf^ elle s'étendait encore sur 
une partie de celui de deux autres paroisses plus voisines 
de l'Orne. M. Huet en a fait la remarque et ajoute en 



• I 



14 

preuve que, suivant la tradition du pays, il y avait 
autrefois à Vieux 3 ou 4 églises. 

Cette ville ne fut pas fermée de murs parce que, Jors 
des premiers établissements des Romains dans les Gaules, 
les villes quUls construisaient notaient ni closes de murs, 
ni formées de maisons contiguês les unes aux autres. 
La position du territoire de Vieux, depuis les bords de 
rOrne jusqu'au ruisseau de Guignes, donne lieu, selon 
M. Le Bœuf, à la terminaison que portait cette ville. La 
différence du nom d^Augustodurum avec celui de Vieux 
n'est pas une objection contre l'identité du lieu. Le nom 
d^Augustodurum s^est insensiblement perdu, parce que 
les habitants de la ville y substituèrent celui de leur cité, 
c^est-à'dire le nom des Viducassiens, selon Tusage des 
cités gauloises, dont l'abbé Belley a rapponé tant 
d'exemples. 

Cette ville peut bien encore, à certains égards, avoir été 
du temps des Romains la capitale des Viducassiens. 
Placée à Pextrémité de ces peuples et du pays d'Hyesmes, 
qui étaient séparés par l'Orne, elle fut la demeure des 
officiers romains qui commandaient dans le canton, le 
centre par conséquent du gouvernement civil, et dès lors 
elle a dû mériter le titre de capitale. C'est ce que suppose 
le marbre de Torigny. On appelle ainsi la base d'une 
statue que les temps ont détruite, qui fut trouvée à Vieux 
en i58o, et portée au château de Torigny, dont on lui a 
donné le nom. On apprend des inscriptions qui y sont 
que la statue avait été érigée sous le Consulat A^Amtius 
Pius et de Proculus^ ce qui revient à Tan 238, en l'hon- 
neur de Titus Sennius Solemnis, fils de Solemninus, 
Viducassien d'origine. C'était un citoyen recommandable 
par ses talents et sa probité, et qui avait eu des liaisons 
particulières avec les principaux officiers de l'Empereur 



dans les Gaules. Il était pontife de Diane^ Mars et Mer** 
cure. 11 avait donné pendant quatre jours des jeux en 
Phonneur de la première de ces divinités. Les Romains, 
passionnés pour les spectacles, en avaient porté le goût 
dans les provinces. 11 parait, suivant Tabbé Le Bceuf, que 
ces jeux furent le principal motif de Thonneur qui lui 
fut accordé. La statue ne fut élevée qu^après sa mort par 
ses héritiers, en conséquence d^un décret de Rassemblée 
générale des Trois^Provinces des Gaules dans la ville des 
Viducassiens, sur le terrain concédé par le Sénat de cette 
ville qui devait exister à Vieux> où l'on a découvert un 
marbre pareil à celui que Ton a trouvé dans ce village, et 
qui devait être alors le principal du pays. 

Mais il ne suit pas de là> comme Ta pensé l'abbé 
Le Bœuf» que Bayeux n^ait pas été la capitale des Vidu- 
cassiens avant la conquête des Romains, et qu'elle n^ait 
conservé, sous ces conquérants, la distinction due À son 
ancienneté, dont ce savant académicien a senti la consé- 
quence. Pour éluder la difficulté qui en résulte, il a 
supposé que saint Exupère, Tapôtre des Viducassiens, ne 
leur annonça la foi que dans le iv< siècle. Les Chrétiens^ 
'si on Ten croit, trouvèrent moins de résistance dans le 
canton où est maintenant la ville de Bayeux, ce qui les 
détermina sans doute à s'y fixer par préférence. Us y 
bâtirent d^abord des églises, et le Christianisme étant 
devenu dans la suite la religion dominante, il se forma 
une ville entre les deux petites rivières de T Aure et de 
Drôme, à Topposite du Mont«Chrismat où Ton abattit 
.les idoles et les bois consacrés aux anciennes divinités du 
pays. 

« Cette nouvelle cité , poursuit-il, fut alors regardée 
comme la seconde ville de la Seconde-Lyonnaise, et c'est 
vraisemblablement alors que tomba la villa d'Augus^ 



i6 

todurum, d'autant plus facile à détruire qu'elle n^avait 
/jamais été fermée de murs i». 

Si cette conjecture était fondée, les Viducassiens n^au- 
raient jamais eu de capitale avant Tarrivée des Romains. 
La ville d^Augustodurum devait son existence à ces con- 
quérants; M. Le Bœuf en convient. Son nom qui est 
latin en fait une preuve su£Bsante. Il n^y a dans toute la 
route que celui-là qui soit tiré du latin. On n^a d'ailleurs 
trouvé à Vieux que des monuments romains. Tout con- 
court donc à prouver qu^Augustodurum devait son 
existence aux Romains. Il y a même assez d^apparence 
qu^elle notait pas encore ville du temps de Ptolémée, 
puisque la troisième station de la route de Valognes à 
Tours n'y est désignée que sous le titre d*embouchure de 
la rivière d'Orne. Si*les Romains en sont les auteurs, il 
fallait donc que les Viducassiens eussent une autre capi- - 
taie avant la conquête des Gaules. 

Elle était sans doute oti Ton a trouvé le plus d'anti- 
quités, c'est-à-dire à . Bayeux. Sans parler deç urnes 
sépulchrales et des tombeaux dont on a déjà fait état, on 
découvrit, en 1/3 7, à Bayeux, en fondant les casernes, 
des médailles de Jules-César, d'Auguste et des premiers ' 
Empereurs/ ainsi que d'autres du Bas-Empire; on en a 
encore trouvé depuis en d'autres endroits, qae j'ai 
vues. 

Mais ce qui prouve davantage l'antiquité de Bayeux, 
et sa prééminence sur les autres villes de ce pays-ci, du 
temps des Gaulois, c'est le temple fameux, situé sur le 
Mont-Phaunus, au milieu d'un bois de chênes, oU l'on a 
bâti depuis le prieuré de Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye, 
qui en a tiré son nom. Ce temole, encore florissant au 
iv« siècle, paraît au savant D. Rivet, bénédictin, un des 
trois plus célèbres des Gaules, et dans lequel on adorait 



ï7 

Apollon sous le nom de Belenus (i). Les deux autres 
temples étaient situés, Pun dans la Viennoise ou dans un 
autre pays peu éloigné, et Tautre à Autun. Les Druides 
avaient aussi à Bayeux une Académie dont il est sorti de 
grands hommes. Dans les éloges que le poète Ausone a 
laissé de deux professeurs renommés de son temps, 
Phsbitius et Aetius Patera père et fils, il dit qu'ils étaient 
de la race des Druides dé Bayeux, que le père avait été 
grand-prêtre du temple qui y était, et le fils trésorier et 
gardien. Patera enseigna d'abord la rhétorique à Bor- 
deaux, ensuite à Rome, sous G)nstantin, vers Pan 3i6. 
Ausone, si connaisseur en mérite, en fait un éloge 
magnifique; le portrait quHl en fait est bien capable 
d^honorer Pécole des Druides de Bayeux, si, comme il y 
a bien de Tapparence, les mœurs dont il le loue, furent 
le fruit des leçons qu^ii y gvait reçues. On sait quelle 
était l'autorité de ces prêtres parmi les Gaulois. Légis- 
lateurs de la Religion et de TÉtat, arbitres de la paix et de 
la guerre, c^était sur eux que roulait toute Tadminis- 
tration des affaires. Leur voisinage ne devait-il pas 
donner une grande célébrité à Bayeux, regardé dans 
PArmorique comme le centre de la religion, il devait 
Tétre aussi du gouvernement. ^ 

Cette réflexion me conduit naturellement à une autre 
qui a été faite avant moi. César observe que la principale 
école des Druides était dans la partie des Gaules, nom- 
mée Armorique. L'abbé de Longuerue, par la raison que 
ce nom fut affecté à la Bretagne après la conquête des 
Romains, n^a pas balancé à y placer cette école. Mais 
n'aurions- nous point plus de droit de la revendiquer 
pour la Normandie, et de dire que cette école dont parle 

(1) Hist. littir., t. I., p. 8. 



i8 

César, est la même qui était à Bayeux, et qui a produit 
ces deux hommes célèbres, dont Bordeaux et Rome 
même reçurent des leçons. Dans le siècle de César et 
avant lui, on comprenait sous le nom d'Armorique toute 
la partie septentrionale des Gaules qui est arrosée par 
rOcéan, c'est-à-dire, non seulement la Bretagne, mais 
aussi la Normandie où est situé le diocèse de Bayeux. 

Ces circonstances peuvent-elles donner à supposer 
qu'Exupère ait choisi pour établir Péglise de Bayeux une 
ville nouvelle, et qu'il ait laissé à l'écart la capitale, contre 
l'usage certain de ce temps-là. Les premiers apôtres 
choisissaient toujours le chef-lieu du peuple qu^ils vou- 
laient initier dans le Christianisme pour y annoncer 
l'Evangile. Aussi toutes les anciennes villes épiscopales 
ne sont-elles pas les capitales de quelque peuple, et déco- 
rées du titre de cité? C'était même une règle de ne 
mettre un évéque que dans une cité; et dans la suite, 
quand on a fait de nouveaux évéchés, on a commencé 
par donner le titre de cité à la ville à qui on accordait 
cette prérogative. Cette règle subsiste encore aujourd'hui. 

La forme carrée qu'a aujourd'hui la ville de Bayeux 
est bien postérieure aux Romains. Si on en excepte le 
côté du Midi, qui est de leur temps, le surplus ne remonte 
pas au-delà des Normands, et ne peut procurer la pre- 
mière figure de la ville de Bayeux, détruite et brûlée 
plusieurs fois, et exposée à quantité de révolutions. 

La première dont on ait connaissance fut la conquête 
des Romains. Il ne paraît pas qu'elle ait occasionné 
beaucoup de peine avant d'être soumise. Elle le fut en 
même temps que les peuples du Cotentin et ceux de 
Lisieux. Le refus que les Vannois firent de renvoyer à 
Crassus, qui était dans l'Anjou, les députés qu'il leur 
avait envoyés pour leur demander du blé, jusqu'à ce qu'il 



19 

eût renvoyé les otages quMls lui avaient donnés, causa un 
soulèvement général dans les Gaules, depuis la Belgique 
jusqu'en Bretagne, mais surtout dans TArmorique. 
César, qui en fut informé, marcha contre les Vannois, 
et envoya différents cprps de troupe pour empêcher la 
jonction des peuples soulevés. L'un d^eux, sous la 
conduite de Sabinus, alla chez les Unelliens ou peuples 
du Cotentin, les Curiosolites et les Lexoviens. Viridovix, 
qui commandait dans ces quartiers-là, se vit bientôt à la 
tête d^une armée nombreuse. L^armée romaine vint 
camper sur les confins des Unelliens; celle des alliés se 
plaça à deux mille de distance. Un Gaulois que Sabinus 
avait dans son camp vint dixe à Viridovix que Sabinus, 
informé de Pembarras où était César^ avait résolu de 
décamper la nuit prochaine pour aller le joindre. Dupe 
de la trahison, Viridovix fit faire une marche forcée à ses 
troupes pour attaquer les Romains. A peine étaient-ils 
arrivés, que Sabinus les attaqua, excédés de fatigue, sans 
leur donner le temps de se reprendre, et obtint à ce 
moyen la victoire la plus complète dans le môme temps 
que César venait d'en gagner une sur mer et sur terre 
contre les Vannois. Ces deux victoires assurèrent la 
conquête des Gaules qui dès lors furent réduites en une 
province romaine. 

Une pareille révolution occasionna un changement des 
plus considérables. Le courage des Gaulois expira avec 
leur liberté, dit Tacite ; il ne fut plus soutenu par les 
guerres. Leurs mœurs se corrompirent par le commerce 
quHls eurent avec les vainqueurs, dont ils adoptèrent les 
usages. Ils eurent encore cependant des assemblées et la 
liberté des suffrages. Les Ronfains avaient trouvé cette 
forme de gouvernement établie, et malgré Tatteinte 
qu'elle donnait à leur pouvoir, ils la laissèrent subsister^ 



20 

suivant une des maximes fondamentales de leur politique. 
Ces assemblées étaient composées des députés des diffé- 
rents cantons chargés des ordres et des intérêts de leur 
ville. Un seul avait même le droit de tout arrêter par une 
opposition faite dans les formes. On était libre d^y porter 
ses plaintes contre les magistrats romains pour les déférer 
sans doute à l'Empereur, ou au Sénat, en cas qu^elles 
eussent quelque fondement. C'est ce que nous apprennent 
les inscriptions du marbre de Torigny, dont nous avons 
parlé ci-devant, et qui fut découvert à Vieux. 

La ville que Ton connaît sous le nom<iM ugnstodurum, 
subsistait encore dans le village de Vieux sous Tempire 
de Dèce, Tan 25o. C'est ce que prouve Pinscription qu^on 
y découvrit il y a quelques années. Elle est sur un petit 
autel de pierre haut d'environ 3 pieds sur un pied et demi 
de large; mais depuis ce temps-là on n^en trouve plus de 
trace dans Phistoire. Peut-être a-t*«lle été détruite par les 
Saxons. Ce fut peu de temps après que ces barbares 
pillèrent le Bessin où ils firent un établissement fixe. 
Sortis d^Allemagne et des régions septentrionales, ils 
commencèrent leurs courses vers Tan 368, et s'établirent 
par la suite le long des côtes du Bessin. Ils devinrent 
fameux. Grégoire de Tours en parle sous les années 578 
et 590 (i). nies appelle S axones Bajocassini, les chro- 
niques les nomment les Sesnes de Bayeux, et Frédégaire : 
^Bagassini, lib. IV, Chroni., Cap. XXX. Ils servaient 
dans les troupes de nos rois. 

Les Saxons et plusieurs autres nations barbares 
entrèrent dans les Gaules : à Tinstigation de Stilicon en 
406, selon Prosper; en 409, selon saint Jérôme, et en 
410, selon Tiro Prosper. 

(I) Ub. V, ch. XXVII. 



31 

Leurs premières courses remontent au siècle de la 
Monarchie. Le côté de la mer par lequel ils faisaient leurs 
descentes, avait pris dès le temps des Romains, à cause 
d^eux, le nom Littus Saxonicum, ce qui comprenait 
toute rétendue des côtes renfermées entre les Morini et 
les environs de Nantes. Accoutumés à la navigation, ils 
se fixèrent vraisemblablement sur les côtes, vers le Nord. 
Le quartier qu^ils habitaient en avait pris le nom 
à^Otlingua Saxonia; il n'était pas d'une grande étendue. 
La chartre de Charles-le-Chauve de 843 ne le qualifie 
que de pagellus, mais elle dit positivement quUl était 
situé dans leBessin. On ne sait pas positivement à quel 
endroit. M. Le Boeuf pense que c'était dans les villages 
de Saon et de Saonnet. Ces noms ont pu aisément être 
formés de celui de Saxonia, comme de Saxones on a fait 
celui de Sesnes, que donnent aux Saxons du Bessin les 
chroniques de saint Denis, écrites en langue vulgaire. 
Les actes de saint Herlemond, évéque du Mans, dans le 
ix« siècle, après avoir dit que ce saint vint passer le reste 
de ses jours dans le monastère de DeuxJumeaux, dont 
son frère était abbé, ajoutent que ce monastère était situé 
dans VOtlingua^Saxonia, d'oti il résulte que ce pays est 
entre Bayeux et Isigny, puisque Deux-Jumeaux est à 
4 lieues de cette ville et à 3 lieues de ce bourg. 

La chartre de Charles-le-Chauve parle encore d'un 
village qu'elle appelle en latin ^Heidram et qui était 
placé dans VOtlingua-Saxonia. Il paraît à M. Le Bœuf 
que c'est Estreham formé du mot Estre, venu d'Heidre, 
venu d'Heidram, et du mot allemand ham, terme géné- 
rique qui signifie habitation. M. Huet avait pensé que 
c'était le village d'Airan, mais ce village est trop éloigné 
de Bayeux pour que l'on croie que les Saxons se soient 
étendus jusque-là. D'ailleurs Airan est dans le pays 



21 

d^Hyesmes. Il avait placé VOtlingua-Saxonia eaireVOrnt 
et la Dive^ mats il serait alors hors* du Bessin, ce qui 
répugne à la chartre. 

Il est très vraisemblable que ce fut alors que tombèrent 
deux anciennes villes du Bessin, Augustodurum à 
Vieux, au-dessus de Caen, et Crôuciatonutn au village 
de Semilly, en deçà de Saint-L6. La ville de Caen, qu^on 
regarde comme Touvrage des Saxons, succéda à Augus^ 
todurum, et Saint-Lô^ qui est encore moins ancien , à 
Crouciatonum, 

Caen n^existait pas encore dans le iv« siècle. Il n^en est 
fait mention, ni dans la Notice de l'Empire, ni dans les 
anciens Itinéraires qu'on croit être du temps des empe- 
reurs Théodore et Honorius. Rien n^est donc plus 
ridicule que ces étymologies à la faveur desquelles quel- 
ques écrivains l]ui ont donné pour fondateurs Cadmus, 
roi de Phénicie, ou Caïus-Jules-César. Son nom latin 
est CadomuSf qui vient, selon M. Huet, de Catkom, 
ancien mot gaulois qui signifie demeure de guerre, ou 
d^un mot saxon qu^on explique par ceux-ci : finis rupis, 
extrémité de la roche. Caen est situé au pied d^un rocher 
ou monticule sur lequel on a bâti depuis le château. Il 
est à l^extrémité du Bessin. Cest donc avec plus de 
vraisemblance que M. de Brieux, citoyen et poète célèbre 
de Caen, pense que ses fondateurs sont les Saxons, qui, 
par leur établissement sur les côtes du Bessin, firent 
disparaître l'autorité des Romains. 

A en croire M. de Boisville, curé du Mesnil-au-Parc ( i ), 
il existait avant Saint-Lô, une ville dans le village de 
Semilly, à une lieue de là, proche celui de Couvains. Il 
dit qu'elle est appelée le Vieux-Saint-Lô, non qu'elle 

(i) Hist. manuscr. de la ville de Saint-Lô. 



23 

portât ce nom-là, mais pour montrer que son existence 
a précédé celle qu^on nomme ainsi aujourd'hui. Je 
croirais assez volontiers que ce lieu-là est le Croucid" 
tonnum de Titinéraire d^Antonin, que les uns placent 
à Saint-Fromond, au-delà de Saint-Lô, et les autres à 
Couvains en deçà. Je trouve le fondement de cette opinion 
dans les vestiges d^antiquité qu^on y remarque, dans les 
ruines considérables d'un vaste château-fort placé sur 
une éminence, dans les levées de terre ou retranchements 
assez étendus, faits de mains d'hommes, qui renfermaient 
un grand terrain. Il paraît d*ailleurs par les vieux titres 
que quelques restes de gros murs qui existent encore 
sont qualifiés de Porte-du-Four, et de Porte-Sainte- 
Suzanne, à l'occasion des pièces de terre qui sont tout 
proche. Ces noms assurément sont diaprés coup, mais ils 
prouvent au moins par cette tradition l'existence d'une 
place considérable à Semilly; à joindre que des deux 
côtés, à une lieue loin, on voit les restes d'une chaussée 
romaine qui allait aboutir vers Semilly. On prétend que 
Saint-Lo s'appelait alors Briovère, c'est-à-dire, en vieux 
langage celtique, Pont-sur-Vire. La ruine de la ville sise 
à Semilly laissa à celle-ci le moyen de s'accroître. 

A la décadence de l'Empire Romain (en 468, le 
général Gilles régnait encore dans les Gaules au nom des 
Empereurs Romains), les habitants du Bessin devinrent, 
comme ceux de toutes les Gaules, l'objet de l'avarice des 
o£Bciers romains. On ne sait aucun détail de ce qui est 
arrivé dans le pays. On sait seulement que la Notice de 
l'Empire place une garnison à Bayeux, mais les peuples 
des Provinces Armoriques ne tardèrent pas à former une 
espèce de république, et à se gouverner par leurs propres 
lois. Cette république subsista pendant environ 80 ans, 
c'est-à-dire jusqu'après le baptême de Qovis. Alors les 



24 

Armoriques, qui sMtaient soustraites à TEmpire Romain, 
se donnèrent à ce prince, et devinrent sujets de son 
royaume, en 497, 

Vers le milieu du ix^ siècle, des essaims de barbares 
Tinrent fondre sur la France, et portèrent la désolation et 
Teffroi dans les plus belles provinces de ce Royaume. La 
Neustrie, par sa position sur le bord de la mer, y fut 
plus exposée qu^aucune autre. Ces peuples, avides de 
pillage et attirés par la fertilité des campagnes, ne trou- 
vèrent pas grande résistance. Une troupe n'était pas plu- 
tôt décampée qu^il en venait une autre, qui achevait de 
ruiner ce qui avait échappé aux premiers* On doit penser 
que le diocèse de Bayeux ne fut pas ménagé pendant ces 
horribles incursions. On en doit juger par les évéques de 
Bayeux : Baltfride et Sulpice qui furent massacrés par ces 
barbares : par les monastères de Cerisy, Deux-Jumeaux, 
Evrecy et Livry, qui furent ruinés de fond en comble ; 
et par le bouleversement de Bayeux, dont presque tous 
les habitants devinrent les victimes du fer et du feu. Ces 
ravages durèrent pour le moins 60 ans, et ils ne finirent 
que lorsque Charles-le-Simple, pour avoir la paix, céda 
en 9 1 2, à RoUon, leur chef, la Neustrie qui prit dès lors 
le nom de Normandie. 



On divise le diocèse de Bayeux en 3 petits pays .: le 
Bessin, le Boccage, et la campagne de Caen. 

Le Bessin, Bqjocensis ager, ou Bajocassinus tractus, 
est nommé Bajocassinus ager dans les capitulaires de 
Charlemagne, et dans ceux de Charles-le-Chauve Bagi- 
sinus pour Bagasinus, dit M. de Valois, ou Bagassinus. 



^5 

II a quelques fois marqué tout le diocèse de Bayeux» 
suivant M . Huet. Il n'a cependant pas tant d^étendue. Il 
contient seulement Tespace qu^on trouve entre POrne et 
les Veys, de l'Est à l'Ouest ; la Manche, la rivière de Vire, 
et les sources qui sonent de la butte de Brimbale, du 
Nord au Sud. R. Cenalis, évéque d'Avranches, pense 
que le pays Dessin a pris son nom de la quantité de baies 
et de ruisseaux qui l'arrosent. Neustriam Bajocassinam 
a Baiis aquisve stagnalibus crediderim appellatam : 
abundat enimfluentis intermontanis (i). 

Cette remarque est fondée sur Finspection des lieux. 
Elle serait sans réplique si des autorités plus anciennes 
venaient à Tappui. Le Bessin ainsi considéré est divisé 
en Bessin proprement dit et en Pays du Boccage. 

Le Bessin proprement dit, est encore subdivisé en haut 
et bas Bessin. Par le haut Bessin, on entend ce qui est 
entre les rivières d'Orne et d'Aure, et par le bas Bessin, 
ce qui est entre PAure et la rivière qui se décharge dans 
la baie d'Isigny. L'un et l'autre sont fertiles en froment 
et en pâturages. Il y croit beaucoup de fruits, et surtout 
des pommes dont on fait le cidre. 

On avait toujours cru que la rivière d'Orne, au Levant 
du Bessin, faisait la séparation de ce pays et de celui 
d'Hyesmes, qui est de l'autre côté. L'abbé Esnault, au» 
teur de trois savantes dissertations sur le diocèse de Séez, 
n'en a pas jugé ainsi. Il veut enlever au Bessin, pour 
enrichir son comté d'Hyesmes, la ville de Caen, et une 
bonne partie des doyennés ruraux de Douvres, Maltot et 
Evrecy, qui sont en deçà de l'Orne, du côté de Bayeux. 
Il étend l'Hyesmois jusqu'au ruisseau de Bretteville- 
l'Orgueilleuse et de Rots. Comment a*t-il pu ignorer que 

(i) De Re Gallica^lïb. II, page 148. 



26 

rOrne a toujours borné le Bessin d^un côté, et le pajrs 
d'Hyesmes de Fautre ? Henri II, roi d'Angleterre et duc 
de Normandie, dans la chartre de confirmation de Tab- 
baye de Saint-Etienne de Caen (i), dit formellement que 
le village de Luc proche la mer, et du doyenné de 
Douvres, est in comitatu Bajocensi. Richard II, ufi de 
ses prédécesseurs, dans une chartre pour Fabbaye du 
Mont-Saint*Michel, place inpago Bajocassino (2) la pa- 
roisse de Mondrainville, au doyenné de Maltot, et celle de 
Verson, située à côté, et qui sont bien au-dessous du vil- 
lage de Rots. Raoul Tesson, selon la chartre de fondation, 
aumôna en 1070, à son abbaye de Fontenay, plusieurs 
pièces de terre proche la rivière d^Orne, au Couchant de 
cette abbaye, et situées dans le Bessin : quœ sunt inpago 
Bajocassino in proximis fluminis Olnœ contra occiden- 
talent partent abbatiœ (3). Enfin Cenalis et les anciens 
titres placent dans le Bessin, le bourg d-^Oystreham et 
Fierville qui sont sur le bord de cette rivière, Tun au 
Nord, loutre au Midi ; preuve que le Bessin s^tendait 
jnsqu^à TOrne. L^abbé Esnault n^a donc pu décorer son 
pays d^Hyesmes de la ville de Caen, comme il a fait dans 
la première dissertation, page 35 ; car enfin, quoi qu^ilsoit 
vrai qu^une de ses principales rues, la rue Saint-Jean, 
soit appelée dans les Chartres la rue Hiémoise ou Exmoi- 
sine, il est certain que cette dénomination lui a été don- 
née, dit M. Huet (4), non à cause qu'elle est dans PHyes- 
mois, mais parce qu^elle conduit dans le pays qui en a 
porté le nom. 
Le Bocage, bien plus étendu que le Bessin, comprend 

(i) Neust. pta, p. 63o. 

(2) Neust. pia, p. 378. 

(3) Nùva GalL Christ, t. XI, inter mstr., col. 6a. 

(4) Origine de Caeriy p. 85. 



27 

la partie méridionale du diocèse. Ce nom lui a été donné 
parce qu^autrefois il était tout couvert de bois et de 
bruyères, comme il Test encore à bien des endroits. Cest 
un démembrement du Bessin qui ne commença à être 
connu que sous les premiers ducs de Normandie, vers 
Tannée 945 ; c^est à Toccasion du projet que le roi Louis 
d^Outremer avait formé de s^emparer de la Normandie. 
Dans la conférence que le comte Bernard eut avec ce 
prince, il distingue formellement Le Bocage avec Le 
Bessin. L'abbé Esnault en fait remonter la distinction 
plus haut. Il veut que ces deux pays soient le Bagisi- 
num et le Corilisum, cités dans les capitulaires qui furent 
rédigés en 853, sous Charles-le-Chauve dans l'assemblée 
de Sentis. Du nom de Curiosolitœ que portaient les an~ 
ciens peuples de la cité de Bayeux, s'est formé, dit-il (i), 
Coriolositœ d'où est procédé Corilisum, qu'il prend 
pour le Bocage. 

On ne saurait marquer exactement ses bornes par rap- 
port au Bessin. Je le divise par une ligne que je suppose 
être tirée du S.-E. au N.-O., depuis le village de Curcy, 
proche. rOrne, jusqu^au bourg dUsigny inclusivement. 
Ce pays n'approche pas de la fertilité du Bessin. Il est 
inégal et pierreux à plusieurs endroits. Les terres labou- 
rables ne produisent ordinairement que du seigle, de 
l'orge, de Tavoine et des blés noirs. Il y a peu de prés, et 
pour pâturages seulement des landes et des bruyères. Ce 
canton pourtant n^est pas moins vivant que le Bessin. 
Hormis le pain de froment dont on peut se passer, tous 
les autres vivres y sont communément meilleures, et à 
plus bon marché que dans les pays gras. 

La Campagne de Caen est prise pour tout le pays qui 

(i) Diuert, sur le dioc. de Sée^, p. 106. ^ 



I 



28 

est entre les rivières d^Orne et de Dives. On l'appelle 
Campagne par excellence, à cause de la bonté et fertilité 
de son terroir. Les terres à labour y sont d'un plus grand 
produit en froment, et si on excepte les pommes qui y 
sont plus rares que dans le Bessin, il y croît toutes sortes 
de fruits. Il y a même des vignobles aux environs d^Ar- 
gencesy dont on fait du vin communément appelé vin 
Huetw 

Cette portion du diocèse de Bayeux faisait autrefois 
partie de la cité d'Hyesmes, Ossissimiy comme Va très 
bien prouvé Pabbé Esnault dans sa première Disserta" 
tion sur le diocèse de Sée^, Les noms d'Hyesmes et 
d'Hyesmois sont encore demeurés à deux archidiaconés 
des évêchés de Bayeux et de Séez qui en partagent le res- 
sort. Sans doute qu'après la destruction de la ville 
d'Hyesmes, ce canton fut attribué à ces deux évéchés, dont 
on fit deux archidiaconés, qui, pour en conserver la mé- 
moire, en ont conservé le nom. 

L'enclave de Bayeux, dans Tévéchéde Lisieux, est con- 
nue sous le nom d'Exemption de Cambremer. Elle est de 
l'autre côté de la Dive par rapport à Bayeux, et contient 
l'abbaye de Val-Richer, et 9 paroisses dont la principale 
s'appelle Cambremer. On dit que Philippe d'Harcourt, 
évéque de Bayeux, obtint de l'évéque de Lisieux la juri- 
diction spirituelle de ce canton, lorsqu'il y fonda l'abbaye 
du Val-Richer en i i5o, mais la chartre de confirmation 
d'Hugues, archevêque de Rouen (i), établit clairement 
que ce lieu appartenait déjà à l'évéque de Bayeux, et ainsi 
la cession doit être antérieure. 

Les évéques de Lisieux ont une pareille exemption dans 
le diocèse et proche la ville de Bayeux, plus resserrée ce- 

(i) JVpy. Gàll. Christ., t. XI. Instr., col. 8a. 



a? 

pendant, puisqu'elle ne çoatient que l'abbaye de Mondaye 
et 4 paroisses. On rappelle : Exemption de Nonant, à 
cause de la principale paroisse de ce district. La baronnie 
de Nouant appartenait déjà en ii53 à Tévéché de Li- 
sieux (i). Hermant a donc supposé mal à propos que sa 
juridiction spirituelle n'a été obtenue qu'au commence- 
ment du zni« siècle par Jourdain du Hommet, évêque de 
Lisieux. 

L'autre enclave de Bayeux est au-delà des Veys, dans le 
diocèse de Coutances. Elle est composée de 5 paroisses, 
dont Sainte-Mère-Église est la principale. On le comprend 
parmi les paroisses de Trévières; mais quoique ses curés 
se reconnaissent soumis à la juridiction de l'évéque, ils 
prétendent être exempts de la visite de Tarchidiacre. Cest, 
dit-on, une cession faite dans le vii« siècle par saint Lô, 
évéque de G)utances à Tévéque de Bayeux, en échange de 
la juridiction spirituelle qui lui fut abandonnée sur le' 
château, dit à présent : ville de Saint- Lô, et sur ses envi- 
rons, qui comprennent les paroisses du Mesnil-Rousselin, 
Saint-Georges-de-Moncoq, Saint-Ouen-de-Baudre; car, 
quoiqu'en deçà de la rivière de Vire, ces paroisses dépen- 
dent de révéché de Coutances. 

Le diocèse de Bayeux ne contient que trois villes, mais 
distinguées : Bayeux, par son antiquité et le siège épis- 
copal; Caen, par sa grandeur, la beauté de ses bâtiments 
et son Université ; et Vire, par son commerce et les beaux 
esprits qui en sont sortis. Il y a plus de 20 bourgs ; Tori- 
gny et G)ndé-sur-Noireau, les deux principaux, peuvent 
aller de pair avec bien des villes de France. Condé a même 
le titre de ville dans quelques arrêts du Conseil. 

L'évéque de Bayeux est le premier suffragant de l'ar- 

(i) JVioy. Gall Christ,^ Instr., col. 775. 



30 

chevêche de Rouen, et le doyen né des évéques de Nor- 
mandie. Cest à lui à présider aux conciles provinciaux, 
et aux assemblées ecclésiastiques, lorsque Tarcbevéque est 
absent. Il prend, suivant La Roque (i), le titre de con- 
nétable ecclésiastique de Normandie. Ce droit n^est pas 
seulement fondé sur Pantiquité de son siège, mais aussi 
sur le rang que la cité de Bayeux a toujours tenu parmi 
les six qui dépendent de la métropole de Rouen. 11 est 
certain que les premiers évéques ont suivi les prérogatives 
des villes dans la police ecclésiastique, et le concile de 
Nicée en a fait une règle qui fut observée à Pégard des 
églises de Vienne et d^Arles, dans le premier concile de 
Turin, tenu en 398 ou 399. Cest à quoi le pape Gré- 
goire XIII n^eut pas assez d^égard quand il jugea autre- 
ment dans la contestation des évéques de Bayeux et de 
Séez au concile de Rouen de Tannée i58i ; car, quoique 
par sa bulle de 1584, il ait ordonné qu^on n^auraitd^égard 
qu^à Tantiquité du sacre pour la préséance de nos évéques, 
les successeurs de celui de Bayeux n^ont point cessé de 
réclamer contre une décision si préjudiciable à leur 
droit. 

Son revenu consiste en de très belles terres qui sont : 
les baronnies de Saint-Vigor, de Neuilly-PEvêque, d'Isi- 
gny. Crépon, Airel, des Bois-d^EUe, et de La Ferrière- 
Hareng, dans la viconté de Bayeux, de Douvres, et du 
Plessis-Grimoult dans les vicontés de Caen et de Vire, et 
de Cambremer dans la viconté de Rouen, avec toutes 
leurs dépendances. 

A raison de sa baronnie de Saint-Vigor, il a les droits, 
dignités, franchises et libertés ès-paroissesde Saint-^Vigor- 
le-Grand, Saint-Vigoret, Noron, EUon, Juaye, Port-en- 

(i) Hist. Harc.^ t. I, p. G5i. 



Bessin, Surrain, Saint-Laarent-sur-Ia-Mer, et For- 
migny. 

Il est encore seigneur tréfoncier des paroisses de Port, 
CommeSy Surrain, Saint-Laurent-sur-la-Mer, Sommer- 
vieu, Carcagny, Juaye, EUon, et autres seigneuries dé- 
pendantes de sa baronnie de Saint- Vigor. 

A cause de tous ces fiefs, il doit au Roi, comme les 
autres seigneurs féodaux, le service de 20 chevaliers. Il 
est obligé de le servir en personne avec 120 chevaliers, 
suivant les dénombrements dressés par Philippe-Auguste 
après la conquête de Normandie. Débet servitium XX 
militum, et ad suum servitium CXX militum, id est, 
débet capere servitium CXX militum pro exercitu (i). 

Il est de plus propriétaire ès-congés des bois, landes et 
marais dépendant de ses baronnies, avec droit de basse et 
moyenne justice dans toute leur étendue. Il y nomme un 
sénéchal à qui appartient la connaissance et juridiction 
des eaux et forêts de ces baronnies, et de la police et cou- 
tume dans le bourg d*Isigny. Il perçoit aussi par moitié, 
avec les religieux de Saint-Vigor, les droits et coutumes 
de la foire Toussaint qui se tient près Bayeux dans un 
lieu nommé le Champ-Fleuri. Il a droit de police dans 
cette ville et dans ses faubourgs le jour de la foire, trois 
jours avant et trois jours après, avec les droits et coutumes 
de la ville. 

Par lettres données à Milly en Gâtinois au mois d^oc- 
tobre 1474, Louis XI, en considération de Louis d^Har- 
court, patriarche de Jérusalem, évéque de Bayeux, qu'il 
qualifie de son cousin (2), érigea en haute justice les ba- 
ronnies, terres et seigneuries de Tévêché de Bayeux, savoir: 
Saint-Vigor-le-Grand, Neuilly-rEvêque, Douvres, Le 

(1) Basnage, t. I, p. 145-146. 
(a) Hist, Hare/, t. III, p. 56o. 



3^ 

Plessis-Grimoult, La Ferrière-Hareng, Cambremer, Les 
Bois-d^ElIe, Airel, Lieu-Saint, Carcagny, Sommerviea, 
et plusieurs autres terres et seigneuries, desquelles dépen- 
dances sont t^ius et mouvants plusieurs nobles fiefs et 
arrières-fiefs en tenures. 

Disons à présent quelque chose des entrées solennelles 
des évoques de Bayeux dans leur ville épiscopale. 

Dès le matin de la veille du jour que Tévéque a fixé 
poiir son entrée solennelle^ ce prélat se rend à la chapelle 
Notre-Dame-de-La-Délivrande (à 6 lieues de Bayeux), où 
il est reçu et harangué à la porte par le direaeur de cette 
chapelle, revêtu d'une chape, à la tête du clergé, et par 
les députés du Chapitre de Téglise cathédrale de Bayeux. 
On lui présente de Peau bénite, et il est conduit procès- 
sionnellement dans le sanctuaire de la chapelle où il fait 
sa prière. Après avoir célébré la messe, il vient coucher 
au prieuré de Saint- Vigor-le-Grand, à un demi-quart de 
lieue de Bayeux. Quand Tévêque y arrive, il doit être 
monté sur une haquenée blanche, et avoir des éperons 
d'argent. Le seigneur de la baronnie de Beaumont aide 
le prélat à descendre de sa-monture, prend la haquenée, 
et la fait conduire à son écurie ; c^est \k un des plus beaux 
droits de son fief. L^évêque se place ensuite sous un dais 
porté par 4 religieux dudit prieuré de Saint- Vigor, et, 
marchant vers Téglise, il rencontre à Pentrée de Pallée 
qui y conduit, le prieur qui le harangue et Raccompagne. 
Après avoir assisté au Te Deum, le prélat se retire dans 
Tappartement qui lui a été préparé. En ce lieu, un des vas- 
saux de révêché (le seigneur du fief de La G)uronne), 
vient saluer le nouvel évêque un genou en terre, et lui ôte 
ses éperons d^argeqt. Ledit vassal est obligé à cette fonc- 
tion à cause.de son fief; il est également obligé de mar- 
cher armé de toutes pièces derrière le prélat le jour de son 



33 

entrée solennelle, et de se trouver derrière lui toutes les 
fojs quHl officie pontificalement. La journée finit par un 
souper en maigre que les religieux font servir à Tévéque. 
Le châtelain de Saint- Vast lui présente le premier coup à 
boire, et retire ensuite le hanap 6u la coupe d^argent-ver- 
meil dont il lui a servi. 

La députation que nous avons dit que le Chapitre de 
Bayeux envoie à Pévéque au prieuré de Saint-Vigor, est 
composée ordinairement de 8 chanoines. 

Le jour fixé pour l'entrée solennelle, on dit les Primes 
à la cathédrale à 5 heures du matin. Pendant ce temps, 
tout le clergé, séculier et régulier de la ville s^assemble, et 
il part ensuite processionnellement avec le Chapitre à 
6 heures. Etant arrivé au prieuré de Saint-Vigor, le doyen, 
accompagné des principaux du Chapitre, va trouver 
Pévéque à sa chambre, oîi il doit être en surplis et en 
rochet. Après lui avoir fait de profondes révérences, le 
doyen le conduit à une des chapelles de r église dudit mo- 
nastère, où le sacristain lui ôte ses souliers et ses bas, et 
lui met de simples sandales liées avec un ruban. [L^usage 
étant que les évêques fassent leur entrée les pieds nus.] 
On lui met aussi une chape blanche et une mitre simple, 
et en cet état on le conduit à une chaire de, marbre qui 
est près du grand autel. On prétend que cette chaire a 
servi à saint Vigor, un de nos premiers évéques quand il 
prit possession de son évéché. L'évéque s^étant assis sous 
un dais, le doyen le harangue en présence de tout le clergé, 
et ensuite la procession part de Saint-Vigor. 

Pendant la marche, le prélat est entre le baron de Beau- 
mont et celui de Saint- Vast. Ces deux barons soutiennent 
les bouts de la chape de Tévéque, et deux aumôniers 
portent la queue de cette chape. Derrière le prélat est 
Tautre vassal dont nous avons parlé ci-devant, armé de 

3 



34 

toutes pièces, et ayant une hallebarde sur Pépaule. Un 
autre vassal marche immédiatemeQt avant Tévéque, et 
sétne de la paille depuis le prieuré jusqu^à la porte de 
l'église de Saint-Sauveur. Toute la milice bourgeoise est 
sous les armes depuis la barrière Saint-Jean jusqu'à la 
cathédrale. 

L^évêque s^arréte à Téglise de Saint-Sauveur. Il est reçu 
par le curé. Etant entré dans Téglise, il se place sur un 
siège préparé à ce sujet, et oti il reçoit Pencensemeat.^ 
Après cette cérémonie, ou lui ôte ses habits pontificaux 
pour lui en donner de plus magnifiques. Cest alors qu^on 
lui met des bas et des souliers. Avant que de le revêtir, 
le curé lui verse de Peau sur le§ mains et sur les pieds, et 
la J9tte ou plat d'argent qui sert à cette cérémonie et le 
pot à eau, appartiennent au curfi, ou au Chapitre quaqd 
la cure est en déport. M. le chevallier de Saint-Jarry, qui 
a donné une relation de Pentréede M. de Luynes, évéque 
de Bayeux, en 1729 (aujourd'hui cardinal^archevéque de 
Sens), dans une lettre adressée à M<°« la duchesse de Che- 
vreusei dit que ce prélat fit présent de Taiguillère d'argent 
au curé de Saint-Sauveur, par.pure générosité ; cependant 
nous voyons dans la relation de l'entrée de Mgr de Nés* 
mond, du i5 mai i66a, que cet évéque abandonna le 
bassin ou Taiguillère d'argent au Chapitre, parce que la 
cure était alors en déport. C'est d'ailleurs un usage cont- 
tant observé par leurs prédécesseurs. 

Au sortir de l'église de Saint-Sauveur, l'évéqqe est Kc- 
compagné du clergé de la paroisse de ce nom jusqu'à la 
porte de la rue. Le clergé rentre d^ns l'église, et laisse le 
prélat entre les mains du peuple, qui seul a droit dans 
cette occasion de le conduire jusqu'à la cathédrale. Etant 
arrivé ^n ce lieu, l'évéque trouve d'abord la porte fermée, 
mais l'instant d'après elle lui est ouvert» par 4 chanoines. 



35 

Il entre, et aussitôt il fait entité les mains du Chapitre le 
serment ordinaire^ à genoux sur un carreau de velours 
violet. Ensuite on le conduit au chœur où il s'assied dans 
la chaire épiscopale. Après qu^on a chanté le Te Deum, 
il va à la sacristie, où, s'étant revêtu de riches habits^ il 
revient célébrer pontificalement la messe du Saint-Esprit, 
assisté de 4 diacres et d*un pareil nombre de sous-diacres. 
A rissue de la messe, le Chapitre le conduit à son palais 
épiscopal, où le prélat le retient à dîner avec les 4 barons 
et les personnes de qualité qui Pont accompagné. Après 
le dîner, Tévéque fait ses libéralités au peuple, et re(;oit 
les compliments de tous les corps de la ville. 

L'évéque de Bayeux jouît au moins de 90,000 livres de 
rente, et, selon la taxe en cour de Rome, il paye 4,433 
florins pour Texpédition de ses bulles. 

Sa juridiction spirituelle est exercée dans 2 si^es d^offi* 
cialité : Tun à Bayeux, l'autre à Caen. 

Ils ont dans leur ressort 4 archidiaconés et 1 7 doyennés. 
Les doyennés avec les enclaves de Cambremer et de Sainte- 
Mère-Eglise renfermant 6 1 5 cures, 24 conférences ecclé- 
siastiques, 3 chapitres, 12 abbayes d^hommeset 2 de filles, 
14 prieurés tant en règle qu^en commande, 1 7 couvents 
d*hommes, 1 3 de allés, 2 commanderies de Malthe, 5 per- 
sonnats, plus de 200 chapelles fondées, 8 hôpitaux, et 
3 séminaires. 

L^ordre que je me propose par la suite, est le même que 
, celui des doyennés sous la juridiction des archidiacres. Je 
vais en dresser une table afin de mettre les lecteurs au fait 
du plan de cet ouvrage. Je rangerai ensuite les paroisses 
par ordre alphabétique, et je rapporterai à leurs articles 
tous les lieux et tous les faits qui méritent d^étre remar- 
qués. 



/ 



ï 



36 

ÀRCHIDIACOH^ DE BAYEUX 

de six doyennés et de deux cent owçe paroisses, 

Bayeux 14 paroisses (OfficialitédeBayeux.) 

Fontcnay-le-Pesncl.... Sy ^ — — 

VtUers-en-Bocage 3i — — — 

Vire 53 — — — 

Condé-sur-Noireau.... 44 — (Officialité de Caen.) 

Evrécy 32 — — — 

ARCHIDUCONÉ DE CAEN 

de quatre doyennés, et de cent huit paroisses. 

Caen 18 paroisses (Oâicialité de Caen.) 

Douvres \ ag ^ — — 

Maltot 32 — — — 

Creully 36 — (Officialité de Bayeux.) 

ARCHIDIACONé D^HYESMES 

de trois doyennés, et de cent trente-trois paroisses. 

Cinglais 47 paroisses (Officialité de Caen.) 

Troarn 44 — — — 

Vaucelles 42 — — — 

ARCHIDIACONÉ DES VEZ 

de quatre doyennés^ et de cent cinquante-quatre paroisses, 

Campigny 37 paroisses (OfficialitédeBayeux.) 

Couvain^ 3a — — — 

Thorigny 5o — — — 

Trévières 35 — — — 

EXEMPTION DE CAUBREMER 

Neuf paroisses. 



» 



t 



Î7 

Les commencements de Thistoire de l'église de Bayeux 
sont si obscurs qu^on ne sait dans quel siècle la connais- 
sance de rÉvangile y a été apportée. Comme on n*a ni 
preuve ni monuments qui en fixent Pépoque, on est 
obligé de recourir à des conjectures. Mais quelle res- 
source pour un point de cette importance? Tous con- 
viennent que saint Exupère, que Ton appelle encore 
saint Spire^ est le premier évéque de Bayeux, et qu^il a 
fondé cette église. Dans quel temps ? Cest là le nœud de 
la difficulté. Les uns veulent qu'il soit venu à Bayeux dès 
la fin du premier siècle, d'autres, au milieu du troisième, 
d^autres, enfin, au quatrième, et même au commence- 
ment du cinquième. 

Les premiers disent que la religion chrétienne fut 
préchée dans les Gaules dès le temps des apôtres, ou au 
moins dans celui de leurs disciples, qui y fondèrent plu- 
sieurs églises. Ce sentiment, quoique opposé aux témoi- 
gnages de Sulpice-Sévère et de Grégoire de Tours, ils le 
fortifient de Pancienne tradition de Téglise de Bayeux, .et 
de quelques anciens écrivains, tels que Cenalis, évéque 
d'Avranches; Jean Masson, archidiacre de Bayeux; 
Bocquet, chanoine de Saint-Spire de Corbeil, dont les 
deux derniers publièrent, au commencement du xvu« 
siècle, chacun une vie de cet apôtre du Bessin ; mais le 
sévère critique, M. Baillet,. ennemi des traditions mal 
appuyées, n'a pas craint de dire que leurs ruisseaux ne 
valaient pas mieux que les sources oti ils ont puisé. 

Les seconds, en convenant que saint Exupère est venu 
en Neusirie en même temps que saint Denis parut à 
Paris, soutiennent qu'ils n'ont pu venir que vers la fin 
du ni« siècle. Ils se fondent sur les témoignages de Sul- 
pice-Sévère qui dit dans le second b'vre de son Histoire 
Sainte : Sut Aurelio Antonini filio persecutio quinta 



î8 

agitata, ac tum primum inter Gallias martiria visa, 
serins trans Alpes Dei religions stiscBpta* Grégoire de 
Tours qui, dan» le premier livre de l'Histoire de France^ 
chapitre XXX, assure que du temps de Decius, après Tau 
25o, saint Denis fut envoyé à Paris,. et qu^il y souffrit le 
martyre. Donc, saint Exupére, pour peu quMl ait été du 
nombre des-évéques qui passèrent dans les Gaules avec 
saint Denis, n'est venu à Bayeux qu^après le milieu du 
in^ siècle. Or, en suivant le sentiment de ceux-<i (la 
première opinion parait absuide), il fiant admettre une 
longue vacance entre saint Exupère et ses deux premiers 
successeurs; ou il y a eu entre eux une assez longue 
anarchie. 

M. (fermant, dans son Histmredm^ diocèse de Bayeux, 
est tombé à cet égard dans des fentes qui, \t ne craindrai 
pas de le dire, tiennent de la stupidités A la page 7 de sa 
préface, il reprend M. Petite de ce qu^il donnait à saint 
Regnobert 90 ans d'épiscopat ; à la page 8 et 9 il réitère 
sa critique, et pour se donner le relief d^un critique ré- 
servé, il rapporte les raisons qui Pen font douter ; mais ce 
qu^il y a de plus singulier, c^estque dans le temps métne 
qu'il refuse à saint Regnobert 90 ans d'^épiscopat, il lui 
en donne au moins 1 5o, et 210 ou 2 1 3 ans de vie. Dans 
sa préface, page 4, il fixe l'arrivée de saint Exupère à 
Bayeux vers la fin du u* siècle, et dans le corps de son 
histoire, page 4, 5 et 1 2, il dit que saint Regnobert fut 
sa première conquête, qu'il fut fftit prêtre après avoir 
passé par tous les interstices, ce qui emporte un grand 
espace de temps, comme le savent ceux qui sont au fait 
de la discipline ecclésiastique. Or, il donne, page 6, à 
saint Exupère, 5o ans d'épiscopat lors de sa mort, qu'il dit 
être arrivée au milieu du ui« siècle, c'est-à-dire en Tan 
aSo; il était donc venu au plus tard en Ncustric vers 



39 

Pan 200. Or, en ce temps, peut-on, suivant sa narration, 
supposer à saint Regnobert moins de 1 5 ans ? Cest un 
âge encore bien tendre pour un premier prosélite de 
saint Exupère. Lors donc de la mort de ce dernier, saint 
Regnobert devait être âgé de 65 ans. Ensuite, à la page 14, 
il fait mourir saint Regnobert vers Pan SgS ou 400. De 
Tannée 25o à 400, il y a 1 5o ans, ou, si l'on veut prendre 
395, il y a toujours 146 ans, qui est la durée que Her- 
mant donne à Tépiscopat de ce prélat, ce qui, joint aux 
65 ans qu'il avait lors de son exaltation, forme 210 ou 
21 5 ans de vie. Ne faut-il pas bien peu réfléchir pour 
donner dans une pareille bévue en fait de chronologie? 

Ceux qui placent la mission de saint Exupère à Bayeux 
au milieu du m* siècle, lui donnent pour successeur 
immédiat saint Regnobert. II faut qu'ils admettent aussi 
une longue vacance entre ce dernier et saint Rùmnien, 
qui est le troisième évêque, et qui n'a siégé qu'au 
commencement du v* siècle, ou il faut donner aux 
premiers une longue' suite d'années dans leur épis- 
copat. Quant à la dernière proposition elle ne peut 
être soutenue faute de preuve; la première paraît plus 
probable; mais le malheur des temps ne peut«il pas 
nous avoir dérobé la connaissance de quelques évéques 
dont les noms se sont pei^dus avec les actes? De là est 
partie une troisième opinion que la plupart des critiques 
de notre temps ont embrassée. 

Ils prétendent que saint Exupère n*a été «ivoyé que 
vers le milieu du vi^ et même à la fin de ce siècle ; tels 
sont le P. Longueval, jésuite, et l'abbé Le Bœuf. Encore 
le dernier a prouvé, par une dissertation ^jr-/ro/è^5<?^ que 
saint Regnobert, bien loin d*étre le second évoque, doit 
être renvoyé jusqu'au vn* siècle, et que c'est le même que 
saint Ragnebert qui siégeait alors. Mais cette opinion 



40 

a 

milite contre la tradition de Téglise de Bayeux qui a tou- 
jours reconnu saint Regnobert pour son second évêque, 
et qui rapproche Tépoque de rétablissement du christia- 
nisme des temps apostoliques. On n'en peut donner de 
preuve évidente, mais elle n'est pas contre la vraisem- 
blance. Au reste, ce qu'on peut dire, c'est que le diocèse 
de Bayeux étant un des plus considérables de Normandie 
par Pantiquité de ses prérogatives, il est aussi un des pre- 
miers qui a reçu les lumières de la foi, sans qu^on puisse 
lui assigner une époque certaine. 

Je crois devoir joindre à ceci une liste de nos évéques 
avec quelques mémoires sur leur histoire. 

9 

I . Saint Exupère ou saint Spire, a Apostolico functus 
est officio divus Exuperius anno a parta salute quarto ac 
nonagesimo : coUega usus divo Reverentio : in sedicuia 
divi Joannis-Baptistas à se constructa marmoreum baptis- 
terium miro artificio compingendum curavit. In ara 
quas anteà Mons Famelicus, dûm vero MonsChrismatum 
appellata est, Virginis matris iconem erexit, cujus dé- 
mentis civitatis tutelam in hune usque diem municipes 
ita ex animocommitunt, ut spe bonà ducantur nuUo eam 
unquam hostili impetu diripiendam fore. Ejus Exupe- 
riani capitis sacrum pignus in œde Bajocensi precioso 
conditorio in hune usque diem custoditur. Quae super 
suntreliquiae apudCorvoliense templumaurogemmisqu® 
adornatae perpétua veneratione asservantur, unà cum divi 
Lupi Bajocassini praesulis sacris pignoribus ( i ). » 

C'est environ à ce temps-là (3yo) que l'on doit rappor- 
ter la fondation de plusieurs églises dans le Nord des 
Gaules (2). LUdolâtrie s'était comme retranchée dans ces 

• 

(i) Cenalis de Re Galica^ Hb. 20. 

(2) Hist, de V Eglise Gall., parle P. Longueval, t. II, page 297,- 
in-4». 



41 

pays plus éloignés du commerce des Romains, et par 
conséquent plus barbares. Ce ne fut que sur la fin du 
VI* siècle que des hommes apostoliques vinrent à bout de 
défricher par leurs travaux ces terres incultes ; mais ils 
eurent la consolation de voir que la récolte, pour avoir 
été tardive, n^en fut que plus abondante. Saint Exupàre, 
vulgairement saint Spire, établit une chrétienté floris- 
sante à Bayeux et en fut le premier évêque. Quelques 
auteurs le font beaucoup plus ancien ; mais comme saint 
Loup, qui fut son successeur après saint Regnobert, et 
saint Ruffinien vivaient sur la fin du v* siècle, il paraît 
qu^on ne peut guère donner plus d^antiquité à saint Exu- 
père, à moins que d^admettre une longue vacance dans ce 
siège. Il est honoré le premier jour d^août et ses reliques 
ont été transférées à Corbeil, qui le reconnaît pour son 
patron. 

II, Saint Regnobert. « Pontificalem sedem, aulicam- 
que structuram Reginobertus magnifiée œdificavit et 
auxit, et cum his, aediculas complures : protomartyri 
Stephano unam, cœlestis militiae protomiliti Michaeli 
alteram, religiosè dicatas : praeter alias, quas hic enu- 
merare supervacuum foret. Nam de Campodomensi 
per eum erecta structura non nuUa attigimus. Quanti 
apud suos municipes, divi hbjusReginoberti patrocinium 
aestimetur, testatur Haguinus in Carolo VII. 

« Lego divum Regnobertum comitem priùs, deindè 
vero Bajocassinum praesulem, celeberrima illic templa 
constituisse. Unum scilicet nomini ac numîni Christi 
Salvatoris : alterum memoriae Virginis Deiparae ad Fri- 
gidum (ut dîci solet) vicum. gallice : froide rue. Divi 
Joannis-Baptistae memoriae tertium : quartum verô Apos- 
tolorum. 1 



42 

r 

■ 

M. Baiilet, daus la Table critique des auteurs et des 
actes des saints (i) dit : « Saint Retiobert ou Raimbert, 
évéque de Bayeux. On dit que sa légende n^est qu^un 
tissu d^mpostures, et une suite de fables qu^on a imagi- 
nées touchant les premiers évêques de Bayeux, sous le 
no'm de Loup, disciple et successeur de notre saint. Le 
P. Papebrock ne Ta pas jugée digne d'entrer dans le re- 
cueil des Bollandistes. Voyez ses observations au xvi de 
mai, où il ne dit rien que les personnes judicieuses et 
clairvoyantes ne pensent comme lui. b 

Saint Ragnebert, Ragnobert, Regnobert ou Renobert, 
évéque de Bayeux^ a une légende sous le titre de saint 
Loup, évéque de Bayeux, mais elle est fausse à tous 
égards (2). i^' L^imposteur caché sous le nom de saint 
Loup parle ainsi : « Ego Lupus, quamvisindignus Bajo* 
censis ecclesiae tertius à Sancto Exuperio, secundus a 
beato Regnoberto episcopus, vitam sancti Exuperii, vel 
actus beati Ragnoberti magistri mei, qui me diaconum 
ordinavit, breviter tractavi. » Or, i» dans cette supputa- 
tion qu^il fait de ses prédécesseurs, il exclut saint Ruffi- 
nien qui, constamment, a précédé saint Loup; 2® si 
Exupère avait été envoyé par le pape saint Clément, 
comme il le dit, et que saint Loup ait succédé immédia- 
tement à saint Renobert, ce dernier aurait dû remplir un 
épiscopat de près de 3 00 ans, ce qui ne tombe pas sous le 
sens commun ; 3» « ex usu. praeterea primorum istorum 
sasculorum, quibus vivisset et scripsisset Lupus, nequa- 
quam fuit sacerdotes vocare alios quam episcopos : hic 
tamen sicetiam vocantur presbyteri ; et quidem in hune 
gradum ordit)ato Zenoni dicitur injunctum archidiaco- 

(i) T. m, page XVIII. Edit. 1701, 16 mai. 

(a) BoU. act, santor, 16 maii, t. III, page 610. 



4Î 

natùs officium, quod anttquitus solis competebat dia- 
conit » ; 40 ajoutez que le oom de Ragnobert ou Reno* 
bert est purement français, et quMl i:^'est pas vraisem- 
blable quUl ait été connu avant l'arrivée des Français dans 
les Gaules auv* siècle. « Ut mirum sit scriptores Francos 
qui episcopatuum catalogos texuere, absque cunctatîone 
récépissé hune ordinem, quosibi successerint Exuperius, 
Renobertus, RufBnianus, Lupus : et à Sammarthanis 
errons argui eos, qui S. Renobertum à Ragnoberto^ Son* 
natiî Remensis ooœvo, non distingunt. Tarn firma sci- 
licet prei'udicta faciunt scripta, sub auctoris magni no- 
mine grandem pras se £erentia auctoritatem, donec accura- 
tius exarainentur ; quod a nobis fieri si grave quibusdam 
est, scittit longé gravius eruditis viris esse ecclesiasticam 
historiaim accipere implexam nodis insôlubilibus, quam» 
din personatis ilHs scriptoribus non detrahitur larva, 
s«culorum aliquot patientia nitens et favore urbium ac 
populorum, sua suarumque ecclesiarum principia quam 
antiquîssima dici gaudentium, et credi cupidentium. » 

m. S. RUFINIANUS. 

IV. S. Ldpos. € Eodem die (25 octob.) Bajocis in Nor- 
mannia S. Lupi Episcopi et Confessoris, qui ipsius Bajo- 
cassinae municcps, à Sancto Renoberto secundo sedis 
illius antistite, deparentnm piorum voto lavacro salutari 
regeneratus magnam ex bis auspiciîs benedicûonem tulit. 
Postquam enim sedula parentum cura, qui tenerè ipsutn 
diligebanty liberalibus fuisset discipiinîs imbutus, sancti 
ipsius pontificis ita mores imitatus est, ut jam pari gressu 
cum eo in sanctitatis tramite procédera videretur. Praeci- 
puo igitur ab ipso amore habitus, sacris ministeriis vix 
ad hue egressus ex ephxbis, ab ipso adhibitus est. Cum 
autem Renobertus ipsead superos transîsset, Lupiquein 



44 

dies décora vîrtutum augerentur, S. Rufiniano, qui in 
episcopatu successerat, altiorem in graduai merito visus 
est prpvehendus. Tuncque non sine divino afRatu Ste- 
phanus presbiter fertuf indamasse : Rufiniane dùm 
hune promoves, tibi successorem deligis. Scias enim ipsum 
tibi Deo volente successurum. Vaticiniumeventusfirma- 
vit, non diti post enim Rufiniano defuncto, divino mo- 
nitu, B. Silvester archîepiscopus Rothomagensis jussus 
est ociùs Bajocas proficisci, Lupumquelevitam ade pisco- 
patum sublimare. Ingrediente ipso in ecclesiam ubi co- 
mitia de electione ineunda agebantur, re]>ente archiepîs- 
copum convenir infans supernè inspiratus, Lupumque ut 
incunctanter episcopum ordinaret, palam rpgavit. Cui 
mox clerus et populus suffragatus, ambitioso quasi ofHcio 
instabat, ut Lupus pastor sibi consecraretur. Tanto splen- 
dore igitur in cathedram provectus, divina auspicia qui- 
bus vocatus fuerat ad regimen animarum condignis 
curaeet operae successibus ci^mulavit... Duobus a nati- 
vitate cascis visum refudit, prophetiaeque dono inclaruit... 
Expletis digno excursu 3o episcopatus annis, felix in 
Christo quievit. Sepultus autem vir beatus pone S. Reno- 
bertum cujus gesta praeclarè factis expresserat^ et com- 
mendaverat scriptis ( i ). > 

V. S. Patrice. 

VI. S. Maitvieu. 

VII. S. CONTEST. 

VIII. S. ViGOR. « AnnoChristi 556 : Paulo antè hoc 
tempus tria apud Bajocasses condita sunt à Vigore epis- 
copo monasteria : Redeveriacum, Cerasiense, et Chris» 

(i) Du Saustef, Martyrologium Gallicanum, 



. 45 

matum; priora quidem duo an te ejus episcopatum, ubi 
et religiosissime vixit : tertium verô post adeptam illam 
dignitatem. Tria illa monàsteria solo adœquata sunt à 
Normanis. Ex quibus CerasienseXI<> sasculoà Rotberto^ 
ejusque filio Guillelmo Normaoiaeducibus, instauratum, 
hodie quoque superest, uti et Chrismatum, nunc priora- 
tus abbatiae S. Benigni Divionensis subjectus, sancti Vi- 
goris diaus a suo conditore ( i ) . 

c Anno Christi 666 (2). Clrciter hoc tempus contigit 
translatio corporis sancti Vedasti episcopi Atrebatensis ex 
majori ecclesia Sanctae Maries, ubi per annos ferme 128 
jacuerat, in eum locum, ubi nunc illustre ejus monaste- 
rium cernitur... eo in loco ubi sacrum corpus repositum 
est, oratorium sancti Pétri rudi opère ab ipso beato 
Vedasto (3) quondam extructum fuerat : quod sanctus 
Autbertûs in angustiorem formam restituit, eidemque 
nfcnasterium ad junxit. Locus pro sua nobil^tate, ait Alcui- 
nus, Nobiliacus primo est appellatus ; procedente tem- 
pore tam insignis efTectus, ut urbis nomine comprehen- 
datur : adeoque largitionibus fidelium locupietatus, ut 
agmine monachorum et aliôrum Deo devotorum grege 
refertus sit... Monachos tamén primus istuc induxisse 
videtur sanctus Vindicianus, qui beato Autbeno succes- 
sit. Notanda sunt Alcuini verba de aliorum Deo devoto*- 
rum grege prseter monachos : quo nomine secundi ordi- 
nîs religiosos viros intelligit^ quales postèa fuere fratres 
oblati seu donati, qui monachorum nomine nequaquam 
censebantur. 

« Anno 672 (4). Tune etiam Hatta Blandiniensîs 

(i) Atm» Bened. Ub, Y, p. iSç, t. 1. 
(t)Ann, Bened. Ub. V,t. 1., p. 483. 

(3) Verba sunt Alcuini, 

(4) Aim, Bened. Ub. V., p. 5o9« 



4^ 

apud Gandavum monachus, à Vindiciat)o Attrebatensi 
episcopo institutus est abbas in monasterio Nobiliacensi, 
seu Sancti Vedasti, quod antè annos circitcr sex coadi 
cœptum fuerat... eidemque privilegium indulcit quo 
omnes inquietudines a monasterio sancti Vedasti exclu- 
sit, ut quiète et secundum regulam sancti Benedicti mo- 
nachî viventer Deo deservirent. 7 

« Anno 691 (i). Sub hune annum Theodericus Fran- 
corum rex, regni sui anno 1 7 morbo confectus decessit. 
Sepuitus est in basilica monasterii Sancti Vedasti apud 
Atrebatos, quam is pro injusta interfectione sancti Léo» 
degarii Eduorum prœsulis paenitens fundaverat, testante 
Orderico Vitali, cui Andréas Marcianensis et Albericus 
subscribunt. Nempé quod Ebroïno auctore sub suo 
ipsius principatu commissum fuit, hoc sibi religiosus 
princeps merito imputavit. Hanc auten Sanctf Vedasti 
basilicam non primus ext'ruxit, sed refecit, quippe qu» 
Childerico ejus fratre régnante jam condita erat. » 

IX. Leucadius. , 

X. Lascivus. c [Peccator episcopus consensi et subS' 
cripsi.] Sic tertio concilio Parisiensi subscripsit, anno 
557. » 

XI. Leudovaldus. 
XII. S. Geretrand. 

XIII. S. Ragnebbrt. c Anno Christi 658 (2). Aliud 
paulo post privilegium idem Emmo Senonensis autistes 
largitus est suburblino item monasterio Sancti Pétri... 
Subscribunt post Emmonem plerique haud designato sedis 

(i) Ann. Bened, lib. V., p. SgS. 

(a) Annal. Benedict. lib. V., XIV, p. 450. 



47 

nomiue, Joaones Arelateosis, Unemundut Lugdunensis, 
Eodaldus Viennensis, metropolitani ; et post eos epis- 
copi B«rtaldus Trecensis/Leaboldus Lingonensis, Ami- 
carius seu Amlecharius Sagiensis, Gauziobertus Camu- 
tenais, Hughierius forsan Constantiensis, Chrodobertus 
Parisiensis, Burgundofarus Meldensis, Maurinus Belio- 
vacensis, Bertefridus Ambianensis, Higgo Lexovius 8eu 
Lexoviensis, Bercarius Cenomannorum, Conce$sus Ebro* 
cini seu Ebroicensis, Mummolenus Noviomageosia, Lu- 
pus Cabilonensis, Deocarus Antipolitanus^ Gyrolndus 
Arvernensis, Drausio Suessionensis, Audebertus Came- 
racensis, Ragnobertus Bajocencis. Prœter hos Hecherius, 
Rigwaidus, Gaudemuadus, incertanim Sedium episcopi. 

XiV. S. Gerbold. 

XV. S. Frambold. 

XVI. S. HuGUBs était fils de Drogon, duc de Bour- 
gogne et de Champagne, fils de Pépin surnommé Le 
Gros, maire du palais, et de Plectrude sa mère. Il fut 
élevé dans la piété par Ansfiède, son aïeule. Il devint 
d'abord primicier de Metz, puis archevêque de Rouen 
Tan 722, selon la Chronique de Fontenelle, chapitre VIII. 
c Hic etiam prœsulatum ecclesiae Parisiacae, simulque 
Bajocassinae cum Rothomagensi tenuit, factione scilicet 
patris sui Caroli principis, extra décréta tamen canonum, 
caenobia vero nobiliora Fontanellum et Oemeticum (i). » 
Ce sont les termes de la Chronique qui ajoute quMl gou- 
verna Tégliie de Paris 3 5 ana. Rectorem seu proeurato^ 
rem /uiss0 ecclesiœ Parisiac€f\ ces paroles font voir 
qu'il n^était pas tant évêque de Paris que le gardien des 
biens de cette église, quMl n^avait garde de dissiper, puis- 

(i) Spicilegium^ t. [Il, p. 306. 



48 

qu^il enrichit ces églises. de ceux qu^il avait reçus des ad- 
ministrateurs du Royaume. Hugues mourut le 6 des ides 
d'avril 73o, Indict, XIW dans le monastère de Jumîèges, 
et y fut inhumé dans Péglise Notre-Dame ( i). Son corps 
fut porté de là avec celui de saint Aicard, abbé, à Gaspas, 
diocèse de Cambrai. 

« DCCCXXVIII. Beatus Hugo,relictoarcbiepiscopatu 
Rothomagenti^ effectus est monachus Gemeticensis (2). » 

XVII. Leodeningus. 

XVIII. Thiorus. 

XIX. Careviltus. 

XX. Harimbertxjs. 

XXI . Saint Sulpice. 

XXII. Baltfridus. 

XXIII. Tortoldus. «c Diaconus, Wenilonis archie- 
piscopi Senonensis propinquus, ejus gratià episcopatu 
Bajocassino à Rege Ludovico donatur, de quo inter alia 
questi sunt patres concilii ad Saponarias anno SSg. 
Can. IV. « Proventum est ante conventum episcoporum 
« quemdam diaconum cui Tortoldus nomen est, episco- 
« palem potestatem in urbe Bajocassensium occupasse, 
c et poUicitationibus atque minis, soUicitare multos ac 
« perturbare. Undè definivit sancta synodus ut Wenilo 
« Senonum archiepiscopus, cujus diaconus fuit, adjunc- 
« tis secum tribus aliis, memoratum diaconum evocatum 
« audiant, et secundum auctoritatem canonicam de eo 
« definiant. Si autem reRigerit eorum cognitionem, açni- 
« tente principali potestate venire ad audientiam compel- 

(i) Nov. Gallia Christ, t. VII, coll. 38 et 29. 
(a) Manusc. Eusebii, p. i3. 



49 

« îatur : quod si hanc quoque declinaverit^ anathemate 
« feriatur. » In libello autem proclamation is Caroli Calvi 
régis CXII : Wenilo apud fratrem meum Ludovicum 
obtinuit, ut vacantis episcopatus Bajocacensis scilicet civi- 
tatis, propinquo suo clerico meo nom i ne Tortoldo, qui 
mihi se commendavit, et fidelitatem sacramento promisit, 
donaretur^ qui eumdem episcopatum in mea infidelitate 
et contra fidelitatem mihi promissam, concensu Ludovici 
fratris mei accepit. Synodus autem judices Tortoldo dé- 
dît, quorum sententia ejectus videtur fuisse, cum in sy- 
nodo Tusciacensi anno post hune proxime celebrata, Ba- 
jocacensium episcopus interfuisse dicatur non Tortoldus, 
sed Erchambertus, ut disserit Syrmundus in doctissimis 
notis ad capitulum Caroli Calvi. » 

* 

XXIV. Erchambert. 

XXV. Henricus I. — « Dudo Sancti-Quintini Deca- 
nus (Demoribus et actis Normanniae, lib. III) : Rever- 
tenti, inquit, Willelmo de praelio, occurit ei miles qui- 
dam ex Fiscanno, nuntians quod esset ei filius ex conjuge 
dilectissima natus. Laetus itaque peracto praelio, laetissi- 
musqué filio, misit Henricum Bajocensis ecclesias epis- 
copum, omniumque praesulem sanctissimum, et Botho- 
nemcunctorum militumpraecellantissimum, sacri baptis- 
matis rore, oleo et chrismate renasci, et innovari filium. 
Et aliquando post eodem libro subjungit Dudo : Qui 
hujus expeditionis mandato hilares, masniaque Fiscannia 
praepete equitatu aggredientes, à clero populoque suscepti 
sunt. Monasticis rébus preparatis reverenter, sequenti 
namque die totius clero provinciae , populoque sexus 
utriusque, praenati fusionis baptismatis gratulatione un- 
dique sectis adveniente, nuptiae ablutionis benedicto fonte 
ab Henrico, reverentissimo Bajocacensi prassule^ cum 

4 



caeteris epîscopis illius terrae, regeneratum salutîferâ 
trinae immersionis inundatioae, sacriquae chrismatis în- 
signitum nectare, deificaequeTrinitatisnomine, veterrimi 
hominis dempto squalore, praîdictus praesul cum Bo- 
thone comité suscepit puerum Richardum nomine, de 
sancti lavacri purificatione. His vero cum magna rêve- 
rentià peractis, cleroque Deum coUaudante super duce 
nato, regredientibus populorum turmis, praesul cum Bo- 
thone renunciavit de puero quae gesta sunt Willelmo 
duci. » 

XXVI. Richard I. 
XXVII. Hugues IL 

XXIX. Raoul d'Avranches souscrivît à la chartre de 
Richard II, duc de Normandie, par laquelle, du consen- 
tement de Robert, archevêque de Rouen, il confirma à 
Tabbaye de Fécamp ^exemption de i3 églises dépendant 
de cette abbaye, et tous les biens qui lui avaient été au- 
mônes. La chartre est sans date. 

Es-années 965 et 977, plusieurs moines des évôchés de 
Bayeux, de Dol et de Léon près Dinan, effrayés par les 
Normands appelés en France par le duc de Normandie, 
se réfugient dans Paris avec les reliques de saint Magloire, 
saint Samson, saint Malo, saint Sénateur ou Sénier, saint 
Léonard, saint Levier et autres, au nombre de 19. Ces 
saintes reliques furent reçues par les Parisiens avec beau- 
coup de respect ( i ), et déposées, du consentement de 
Hugues, évéque, daus Péglise de Saint-Barthélémy dans 
la cité, oCi le comte de Paris porta lui-même le corps de 
saint Magloire sur ses épaules. Cette cérémonie fut faite 
le 16 octobre. 

{i) Aierc. de France^ novembre 1755, p. 160. 



[ 



$1 

« Anno Christi 979. Reliquiae sancti Maglorii episcopi 
ex Armorica Lutetiatn Parisiorum translatas sunt^ ac de- 
positae jn ecclesîa collegiata Sancti-Bartholomei apostoli, 
quae juxta palatîum sita erat. Id factum occasione bello- 
rum quae inter Rîchardum Normannorutn ducem ac 
Theobaldum Blesensem comitem, primis Lothari prin- 
cipatus annis, exarserunt, et usque ad fines Armoricae 
pervenerunt. Imtninentis cladis metu Salvator Aletensis 
episcopus sanctorum parochiae suae reliquias recoUegit, et 
in urbem Parisiorum secum deportavit. Perpétuas reli- 
quiae erant sancti Samsonis Dolensis episcopi et sancti 
Maglorii ejus successoris, cujus corpus è Sargiensi mo- 
nasterîo, in quo decesserat^ in cellam Lehonium Nome- 
nii ducis tempore translatum erat, etc, (i). 

« Vêtus codex ex quo haec supra dicta deprompta sunt, 
intégra refertur ad calcem hujus tertii tomi (p. 719). In- 
ter alia leguntur : jam metas excesserant patriae, cum Do- 
lensis nec non et Bajocensis ecclesiae ministri se illorum 
hsserunt comitatuî^ ferentes secum sancti patriarcbae 
Samsonis, nec non et gloriosi episcopi Senatoris, sancto- 
rum quem pontificum Paterni et Scubilionis venerabiles 
artus, unà dîù multumque per extera et incognita loca 
peregrinaturi. » 

XXX. Hugues de Bayeux, fils de Raoul, comte 
d'Evreux (Bayeux) et d'I vry (2), chanoine et ensuite évêque 
de Bayeux en 1028. Il commença le bâtiment de Péglise 
qui fut achevée comme elle est aujourd'hui par Tévôque 
Odon, son successeur, en 1077. 

Sprote, mère de Richard l^^, par Guillaume-Longue- 
Épée, après la mort de son mari épousa un simple gen- 



(i) Afin. Bened., lib. XLVllI, t. lU, p. 655. 
(2) Liste des hommes illustres du Chapitre. 



52 

tilhoixime fort riche, appelé Esperlang, dont elle eut pour 
fils Rodulphe et plusieurs filles, qui furent mariées à de 
grands seigneurs de Normandie (i). Le duc Richard 
donna à Rodulphe, son frère utérin, la foret de Veule (?) 
avec ses appartenances, et le château d'Ivry dont il prit le 
surnom. Ce Rodulphe prit pour femme une demoiselle de 
grande beauté nommée Alberède ou Eremberge, née du 
territoire de Camville. De ce mariage, vinrent Hugues, 
évêque de Bayeux, et Jean, évêque d'Avranches, et de- 
puis archevêque de Rouen, Vir ingenuitate plurimum 
conspicuus, sapientia spirituali féliciter imbutus, pru- 
dentia sœcularii summe prœditus ; et plusieurs filles ma- 
riées. Tune à Osbern de Crépon, Tautre à Richard de 
Beaufou, la troisième à Hugues de Montfort. 

Alberée, femme de Raoul, comte de Bayeux, avait fait 
bâtir, sur la pointe d^un rocher, à Ivry, un château par 
Tarchitecte Lanfred, et de peur qu^il ne travaillât à faire 
son pareil, elle lui fit couper la tête ; mais cette cruelle 
femme eut le même sort peu de temps après, par Tordre 
de son mari, à qui elle avait refusé l'entrée de ce châ- 
teau (2). 

Cet évêque eut pour fille naturelle Alberède, qui fut 
mariée à Asbert de Crevant, dont sortit Raoul, mentionné 
dans Guillaume de Jumièges, sous Tan 1069 (3). 

Van 1028, dès le commencement du règne de Robert, 
duc de Normandie, quelques brouillons et flatteurs 
brouillèrent ce prince avec Robert, archevêque de Rouen, 

comte d'Evreux, son oncle De ce nombre était 

Hugues de Bayeux, qui, reconnu pour homme de mau- 

(I) Wniel. Gemet., lib. IV, ch. XXXyiII. 
(a) Dumoulin, Hist, deNorm.f p. a 02- — Hist, des grands offlc, 
t. V, p. 76a. 
(3) yiiUel. Gemet., lib. VI, ch. lU, p. ex. 



5Î 

vais conseil, avait été chassé de la cour. Ce prélat, fâché 
de n'être plus du Conseil, et plus encore de ne pouvoir 
jeter en Tâme du duc ses pernicieux desseins, se retire en 
son château d'Ivry, le fortifie^ et pour appuyer sa rébel- 
lion, va mendier quelques secours en France. Pendant 
son voyage le duc mène ses troupes devant et Fenvironne 
de toute part. Du consentement de Tévéque, la place fut 
rendue par composition. Depuis ce temps-là Pévéque ne 
voulut jamais paraître devant Robert, ni demeurer sous 
sa puissance, ou craignant les effets de sa colère, ou trop 
honteux d'avoir été rebelle à celui de qui il tenait l'hon- 
neur et les biens. Ce dernier trait est détruit par des titres 
authentiques. L-évêque Hugues paraît signé à la chartre - 
de confirmation de Robert, duc de Normandie, pour Pah- 
baye du Mont-Sainte-Catherine de Rouen, en io3o, et à 
la chartre de fondation de Fabbaye de Cerisy, expédiée 
par le même prince en io32 (i). 

XXXI. Odon de Conteville, frère utérin de Guil- 
laume-le-Conquérant, a un long article dané la Gai lia 
Christiana. On peut Py consulter. (T. XI, col. 553 et 
suîv.) 

XXXII. TUROLDE DE Br^MOY. 

XXXIII. Richard de Douvre fut évéque de Bayeux 
depuis M 09 jusqu'en 11 33. C'était le Mécène ordinaire 
d'Adélard de Bath, grand philosophe, qui soumettait vo- 
lontiers ses écrits à son jugement, le regardant comme un 
prélat d'un génie supérieur et d'un savoir qui s'étendait 
à toutes les difficultés de la littérature (2). Cet Adélard, 
anglais de nation, au retour de ses voyages fit quelque 

(1) HUt, de V ah baye Sainte'Catherinej par Pommeraye, p. j3, 
(3) Martenne, Anecdotorum, t. I, p. 292. — Hist, litt,, t. IX, 
p. 54. 



54 

séjour en France où il dédia plusieurs de ses ouvrages à 
Richard, évêque de Bayeux. II fit entre autre, d^arabe en 
latin, une traduction des élémens d'Euclide, et une autre 
d'un traité de l'astrolabe. 

, Richard, fils de Samson, comte de Glocestre (baron de 
Douvre), fut trésorier de Bayeux en 1 126, et évêque de 
Bayebx en 1 1 34. Cet article est tiré de la liste des hommes 
illustres du chapitre de Bayeux, et fautif quant à la date 
et au nom du sujet. 

L'an 1 1 20, concile de Reims, auquel présida le pape 
Calixte, qui y célébra la messe le 16 octobre, et y consa- 
cra révéque de Bayeiu. La date du concile est de Tannée 
1 1 19, selon VArt de vérifier les dates. 

Henri 1*^ roi d'Angleterre, à la prière de Tabbé et des 
religieux deCerisy, confirm^^ à cette abbaye les biens au- 
mônes par ses ancêtres, par une chartre datée de Barfieur 
en II 20, à laquelle souscrivait Richard, évêque de 
Bayeux, et les autres prélats de Normandie ( i j. 

XXXIV. Richard DE Glocestre, anno 1142. « Obiit 
Ricbardus Bajocensis episcopus cui successit Philippu^ 
de Haricuria (2). » Cet évêque, surnommé de Glocestre et 
de CreuIIy, était constamment fils naturel de Robert, 
comte de Glocestre, qui Pavait eu d'une maîtresse. Les 
auteurs ne nous ont point donné le nom de cette demoi- 
selle (3). Les mémoires du prieuré du Plessis marquent 
qu'il était neveu de Richard de Douvre son prédécesseur, 
et le nécrologe de l'église de Bayeux, au 24 avril, marque : 
Obitus Isabellis matriÉ Richardi Bajocensi episcopi 
fin comitis Glocestriœ, d'où il paraît résulter qu'elle 
s'appelait Isabelle de Douvre. 

( I ) Neust, piûf p. 43 2 . 

(2) Chr. apud, Duchesne, p. 980. 

(3) Neust, pia, p. 743. 



XXXV. Philippes d^Hàrcourt était fils de Robert, 
1er du nom, sire d^Harcourt, dit le Fort, et de Colède 
d'Argouges, et frère de Richard, seigneur de Renneville, 
chevalier du Temple (i ). Le comte d'Harcourt fit bâtir le 
château d'Harcourt vers i loo, et le seigneur de Renne- 
ville fonda la commanderie de ce nom Pan 1 1 5o. 

Il fut élu évêque de Salisbury, mais sa promotion ne 
s'étant ensuivie, fut incontinent évêque de Bayeux et 
chancelier d'Angleterre, comme il se voit par une bulle 
du pape Lucius, de Tan 1 144 (2) . Les cartulaires de Mor- 
temer, la Chronique de Normandie et plusieurs autres 
font mention de ce prélat jusqu'à sa mort, arrivée en 1 163. 

Il est fait mention de lui en plusieurs Chartres des abf 
bayes de Mortemer, en 1 144, de Saint- Etienne de Caen, 
de La Trinité, de Luzerne, de Saint-Julien-(ie-Tours et 
de Fécamp, en 11 64. Il assista au couronnement de 
Henri II, roi d'Angleterre, en 1 1 53, mourut en 1 162 ou 
1 163, et futenterrédanssonéglisecathédraledeBayeux(3). 

« Anno ab Incarnatione Domini MCXL, indiaione III, 
Stephanus Rex concilîum congregavit, et de statu rei pu- 
blicae cum proceribus suis tractare studuit. Tune inter 
optimates de constitutione Salesburiensis episcopi lis orta 
est. Henricus Quentoniensîspraesul Henricum de Solleîo 
nepotem suum intromittere voluit, et quia majore vi re- 
sistente praevalere nequivit, iratus, de curia régis recessit. 
Gualeramnus namque Mellentius comes Philippum de 
Harulficurtearchidiaconum Ebroicensum elegerat, eîque 
Rex pro pluribus causis libenter adquîeverat. Praefato 
autem juveni cœnobium Fiscamnense concessit {4f. 

(i) Hist, HarCt 1. 1. p. 3o5. 
(a) Hist. Harc, t. III. 

(3) Hist. des grands offic, t. V, p. ia5. , 

(4) Orderic Vital, 1. XIII. 



a Phîlippum Bajocensem episcopum vîrum cordatum, 
suisque adversariîs sua vultus feritate terrîbilem, hicade- 
git Guill. de Ebroïcis, prior Sanctad Barbarœ, ut locum 
Sancû Albini, quem à nobîs auferre modis omnibus ni- 
tebatur, non solum liberum et quîètum dimitteret, ve- 
rum etiam priorem euntem ad concilium Remense, cui 
prserat Eugenius III, suis sumptibus honorifice duceret 
atque reduceret, » 

La prébende de Coulombières, fondée en l'église de 
Bayeux, fut fort augmentée par Robert, neveu de Pierre 
deCoulombiéres, pour satisfaction delà mort de Béatrix 
d'Harcourt, nièce de Philippe, évêque de Bayeux. Elle 
était fille de Guillaume, sirè d'Harcourt, et de Huë d'Am- 
boise (i). 

Philippes d'Harcourt, évêque de Bayeux, mort en 1 163^ 
mit en une seule fois, à la bibliothèque du Bec, 140 vo- 
lumes dont il s'y en conserve encore plusieurs (2). Ce 
bon prélat avait conçu tant d'estime pour cette abbaye^ 
qu'il avait formé le dessin d'y finir ses jours dans la pro- 
fession monastique, et l'aurait exécuté si la mort ne l'avait 
pas prévenu . La nombreuse bibliothèque qu'avait à son 
usage Philippes d'Harcourt, évêque de Bayeux, et qu'il 
légua à l'abbaye du Bec, annonce qu'il aimait les livres (3). 
Le catalogue des livres qu'il donna au Bec se trouve dans 
le VI« tome de V Histoire littéraire, page 109. 

XXXVI. Henry II et son chapitre ratifièrent la dona- 
tion faite par Robert de Meistenon , archidiacre de 
Bayeux, aux chanoines de Saint-Étîenne-du-Plessis , 
d'une maison sise à Bayeux in ponte Beatœ Mariœ, la- 

(i) Hist, Harc, t. I, p. I25. 

(a) Hist. lut. de France, t. IX, p. 109- 110. 

(3) Gallia Christ., t II, p. 338. 



57 

quelle il avait achète jdu consentement de Phîlippes 
d'Harcourt, prédécesseur de l'évéque Henry (i). 

Commission du pap.e Alexandre III à Parchevéque de 
Sens, à Henry, évêque de Bayeux, à Etienne, abbé de 
Sainte-Geneviève, et au doyen de Bayeux, pour TafFaire 
de Pévêque de Dol et de l'archevêque de Tours (2). 

XXXVII. Robert des Ablèges. « Anno i2o5. Magis- 
ter Robertus des Ablèges electus est in Bajocensem epi&- 
copum, et à curia Romanaad ecclesiam Rothomagensem 
missusad ordinandum in presbyterum,etconsecrandum 
episcopum, et ordinatus est à Waltherio archiepiscopo 
V. Kalendas martii, et in crastino in episcopum conse- 
cratus. (Chron, Rothomag. apud Labbé, 1. 1, p. 366.) » 

Hermant fait mention d'un chapitre qu'il dit avoir été 
tenu en 1207. Il est douteux si cette chartre est juste, car 
Parrêt rendu en 1681 contre Graindorge, chanoine 
d'Arry, ce statut tiré d'un cartulaire dit Langevin, est 
daté, page 49, de 1260, et ailleurs, page 20, de 1269 (3). 

Cet évêque ratifia, le 9 mars 1 2 1 3, la donation que Ro- 
bert Le Calvus, chanoine de Bayeux, fit aux pauvres de 
THôtel-Dieu de Bayeux, de quelques terres et rentes. 

Du consentement de son chapitre, il aumôna à l'abbaye 
de Longues et à ses religieux, eu égard à leur pauvreté, 
les deux tiers de toutes lès grosses dîmes de Fontenailles, 
et laissa l'autre tiers au curé du lieu, par acte du mois de 
décembre 1222. Cet acte fut ratifié et confirmé ensuite 
par un autre de Guillaume, doyen, et du Chapitre de 
Bayeux (4). 

Innocent III, pape : « Episcopo Toi. al. Dolon. al. 

(i) Cartul. dontus Dei Bajoc., p. ia6. 

(2) Thés. nov. anecd., t. III, p. 907-910. 

(3) Hist. de Baveux, p. 210. 

(4) Cartul. dom, Dei Bajoc., p. 5. 



53 

Dolnen. et Sogpnensi aliter Saniger. de Arden. ab. (i]. 
Auditis et intellectis meritis causas de duabus electioni- 
bus celebratis in ecclesia Bajocensi^ unam de Guillelmo 
archidiacono,. alteram de Ricardo subdiacono, inveni- 
mus utramque contra formam canonicam attentatam. 
Cùm enim inquisitis voluntatibus singulorum, Decanus 
cum paucioribus in ipsum Ricardo, et Cantor cumpluri- 
bus indictom Guillelmo archidiacono convenissent, solo 
Cantore post modum quemdam alium videlicet magistrum 
Robertb de Algediis nominante : ad Nos fuit auditam 
appellationem ne decanus, qui primam in electione vo- 
cem habebat, ad electionem procederet sine consensu to- 
tius Capituli, vel majoris saniorisque partis ipsius. Ipse 
vero decanus non habito consensu majoris partis Capi- 
tuli, sed longe minoris, subito in electionem prorupit, 
appellans ne quis contra ipsum aliquid attentaret : quam- 
vis asseveret, quod electioni facta: plures alii consenserint, 
cum tamen ex post facto nequiverit convalescere, quod ab 
initio non valebat; quoniam electio quae fuerat irrita 
ipso jure, per subsequentem consensum (maxime appel- 
latione pendente) non poterat esse rata. Eis ergo ad pro- 
pria recedentibus, cantor et alii qui remanserant in Ca- 
pitulo post illam electionem nondiim cassatam, et appel- 
lationem ad nos interpositam,. à nominatione dicti 
archidiaconi recedentes de novo prxfatum subdiaconum 
eligere praesumpserunt. Nos igitur electionem utramque 
duximus irritandam. » 

XXXVIII. Thomas DE Fri^auville. « Anno i23i (3). 
In mense maïo constitutus in curia Roniana decanus 
Rothomagensis Thomas de Fréauville in presentia fra- 

(i) Cartul. abb. Longîs, fol. 22. 

(2) Décret. Greg., lib. I, t. VI, cap. 29. 

(3) ChroH. Rothom. apud Làbbé, 1. 1, p. 366. * 



59 

trum renunciavit electioni de se factae in manu Domini 
Papas : ad cujus resignationem Dominus Papa dédit 
ecclesiae Rothomagensi dominum Mauricium episcopum 
Cenomanensem in archiepiscopum et pastorem, qui re- 
ceptus fuit in eadem ecclesia die dominica antè festum 
Beats Mariae-Magdalenae. Idem Thomas de Freauville 
decanus Rothomagensis electus in episcopum Bajocen- 
sem à domino Mauricio archiepiscopo Rothomagensi, 
confirmatus et consecratus fuit in ecclesia Rothomagensi 
prima dominica Passionis Domini ab eodem, et tune 
vacavit decanatus Rothomagensis per annum et amplius. 

c Eodem anno 1 233. Post decessum Richardi episcopi 
Ebroicensis, quondam. abbatis Beccensis, electus fuit 
Radulphus de Chierré archid. Ebroicensis in episcopum 
Ebroicensem^ qui praesentatus fuit Capitulo Rothomag., 
vacante sede, et examinatis tam electione quam electi per 
sona, à capitulo coniirmatus pro ut conveniebat, in eccle- 
sia Rothomagensi. De mandato capituli a Thoma ep^ 
copo Bajocensi fuit ordinatus in ordinibus. Idibus sep- 
tembris, in crastino consecratus ab eodem. » 

(V. Hist, des archevêques de Rouen, p. 448, 45», 455 ; 
d\x Diocèse de Bayeuxy p. 217. Journal de Verdun,) 

XXXIX. OoY. \y. Histoire des archevêques de Rouen, 
p. 477 et 479.) Il mourut en 1259 (1260). 

XL. Odon de Lorris fut chanoine de Bayeux, selon 
Hermant. C'est le même apparemment qui^ sous le nom 
de trésorier de Bayeux, fut un des commissaires nommés 
par le rdi saint Louis pour la paix de i2 58. Ne serait-ce 
point encore le même que cet Odon, chanoine de Paris et 
chapelain du Roy, qui fut élu archevêque de Rouen par 
plusieurs chanoines, vers 1244 (i). 

(i) Hist. de la ville de Rouen, t. III, p. 46g. 



« 1263. In octavis beatas Maria^-Magdalens consecrati 
suht in ecclesia Rothomag. a domino Odone archiepis- 
copo Rothomag. magister Odo de Lorris Bajoc. et domi- 
nas Radulphus de Chevry in episcopum Ebroicensem ( i ) . 

Democharês a écrit qu^il y avait dans le diocèse de Paris 
une famille noble du nom de Lorris. Il est constant 
qu^après notre évéque il y avait des personnes du surnom 
de Lorris dans les conseils du Roy. Leurs armes étaient : 
d^or à la fasce d*azur, accompagnée de trois aigles 
de gueules, 2 en chef et i en pointe (2). Eudes de 
Lorris vivait sous le règne de Saint Louis qui, par ses 
lettres de Fan 1 2 56, lui fit don de la maison de Corpalay, 
sous rhommage de la couronne^ avec la faculté de chasser 
à l'oiseau et aux petites bétes de la garenne de Lorris, ce 
qui fut confirmé par le roi Charles-le-Bel, Tan 1 3 24. Gilles 
de Lorris, du diocèse de Paris, fut nommé, l'an i35i, 
évéque de Noyon. Son épitaphe, qu^on voit dans la cathé- 
drale, parle ainsi de lui : « D. Egidius de Lorriaco ex 
nobilibus parentibus procreatus, Parisiensis diœcesis, ré- 
gis Francise cancellariu» Noviom. Episcopus qui per 
39 annos in regimine èpiscopatum, etc. (3) » Robert de 
Lorris paraît parmi les seigneurs qui accompagnèrent 
Charles de France, duc de Normandie, dans son voyage 
vers l'empereur Charles IV, en i355, sans la permission 
expresse du roi Jean, et dans les lettres d^excuses de ce 
duc, fils aîné du Roi, au Louvre-lès-Paris, le 23 jan- 
vier i355 {4). 

Hermant rapporte que Regnault de Corbeil, évéque de 
Paris, étant mort, l'évéque Odon de Lorris vit son âme 

(i) Chron. Rothom., apud Labbé, t. I, p. 378. 
(aX Hist, des gr. qfflc, t. II, p. 413. 
(3) Gallia Christ,, t. VII, coL 107. 
(4} Hist. Harct 1 1, p. 373. 



«I 

qui s'envolait au ciel. La Nouvelle Gaule chrétienne n'' en 
parle point (i); elle dit seulement que Tévéque de Paris 
étant mort le viii des Ides de juin 1268, Tévéque de 
Bayeux chanta le service de ses obsèques, et Tinhuma 
dans la chapelle de Saint-Denis. L'ancienne épitaphe que 
ce même auteur rapporte le dit aussi ; Hermant a omis 
cette dernière circonstance (2). 

Hermant a omis un trait honorable à cet évéque; il se 
trouve dans l'Ancienne Gaule chrétienne et dans VHiS' 
toire des archevêques de Rouen, p. 48 1 . C'est que Tan 
1270, un mois après la mort de saint Louis, Philippe-le- 
Hardi, son âls et son successeur, déclara que s'il venait à 
décéder avant que Louis, son fils aîné, eût atteint l'âge de 
14 ans, le royaume serait administré par Pierre, comte 
d'Alençon, son frère, qui se servirait du conseil d'Odon, 
archevêque de Rouen, d^Etienne, évéque de Paris, 
d'Odon, évéque de Bayeux, Philippes d'Evreux, Mathieu, 
abbé de Saint-Denis en France, Simon, seigneur de 
Neesie, Erard de Valéry, Pierre, chambellan, Julien de . 
Péronne, chevalier, M*^ Henri de. Vizeley et Jean de 
Troyes, archidiacres de Bayeux, etc. Cette ordonnance est 
datée du camp, devant Carthage, où était alors ce prince, 
le jeudi d'après la saint Rémy, l'an de N.-S. 1270. La 
Nouvelle Gaule chrétienne rappone la chose avec 
d'autres circonstances à l'article de l'abbé de Saint- 
Denis (3). Philippe-le-Hardi établit, en 1270, Mathieu 
de Vendôme, abbé de Saint-Denis, et Simon de Néesle, 
régents du royaume jusqu'à son retour. Quand ce prince 
fut revenu en France, il établit son frère, Pierre d'Alen- 
çon, régent du royaume en cas qu'il mourût avant que 

(i)T. Vm,col. 107. 

(2) Hist. de Bayeux^ p. aa5. 

(3) T. Vin, col. 393. 



son fils fût en âge de gouverner, et lui donna pour con- 
seillers, Mathieu de Vendôme eti 1270, et en 1271, au 
mois de décembre, il y ajouta Guy, évêque de Langres, 
et Odon, évêque de Bayeux, suivant le trésor des Chartres. 
Odon, évêque de Bayeux et grand-doyen de Bayeux, et 
le Chapitre, confirmèrent, par acte de Pan 1 270, le premier 
de mars avant les Cendres, le septier de froment que les 
12 chapelains de Notre-Dame avaient à prendre sur une 
pièce de terre sise à Audrîeu, et qui leur avait été donnée 
dès Tan 1240 par Raoul de Martragny, chanpine de 
Bayeui. 

XLI. Grégoire de Naples, doyen et chanoine de 
Bayeux en 1260, évêque en 1271, mourut en 1276. 

XLII. Pierre DE Benais, doyen de Bayeux en 1271, 
évêque en 1276, mon en i3o5. 

XL! V. Guillaume Bonnet, évêque en i3o5, décéda en 
i3i2. Le pape Qément V adressa en 1807 une bulle à 
^ cet évêque pour informer des mœurs et de la vie des Tem- 
pliers qui avaient un couvent à Bayeux, un à Caen, et 
d^autres dans le diocèse. 

Guillaume de Parisius, de Tordre des Frères prêcheurs, 
est nommé inquisjteur de la foi en France pour interroger 
les Templiers: Assisté de 2 gentilshommes, il fait subir 
^interrogatoire à 5 témoins à Bayeux et à Caen, qui re- 
connaissent les accusations ( t ) . 

Le pape nomme de nouveau des commissaires pour 
procéder en son nom, contre les Templiers en France, en 
iBop. Sa commission est du mois d'août de Tan III« de 
son pontificat, et s^dresse à Parchevêque de Narbonrie, 
aux évêques de Bayeux, de Mende et de Limoges, etc. (2). 

(i) Hist. de la condamnât, des Templiers, t. I, p. 30. 
(2) Hist, de la condamnât, des Templiers, p. 3 S. 



Si 

Ils restèrent à Paris, où ils commencèrent leurs procé- 
dures, depuis le mois d'août i3og jusqu^au mois de mai 
i3ii. Pendant ce temps, ils examinèrent 23 1 témoins, 
tant Templiers qu'autres, qui avaient déposé devant les 
ordinaires; tous ces témoins, hors quelqu'uns, recon- 
nurent les crimes contenus dans les articles envoyés par 
le Pape (i). 

En i3o7, on fit subir l'interrogatoire à i3 Templiers 
de Caen. Les commissaires furent des religieux, députés 
par frère Guillaume de Parisius, chapelain du roi, inqui- 
siteur du Pape en France, et par Hugues du Chastel et 
Enguerrand de Villiers, chevaliers, députés par le Roi 
pour ce fait (2). 

Au concile de Vienne, dans la seconde session, le 
22 mai t3i2, fut publiée la bulle de condamnation de 
l'ordre avec l'approbation du Concile (3). Les Hospita- 
liers fuVent mis en possession des biens des Templiers, 
par arrêt ^e la Cour de Parlement, donné' en Toctave de 
la Saint-Martin d'hiver i3i2. 

Guillaume Bonnet , évêque de Bayeux , mourut en 
1 3 1 2, après avoir fondé le collège de Bayeux à Paris (4). 
Ce prélat, en mourant, fit exécuteur de son testament : 
Robert Benoît, chanoine ^de Bayeux. Son collège était 
pour 12 étudiants des diocèses du Mans et d'Angers. 
Robert Benoît fut chargé de dresser les statuts pour ce 
collège, ce qu'il exécuta le 3o novembre 1 3 1 5 ; il ajouta 
même 4 nouveaux boursiers aux 12 anciens que son 
évêque avait fondés, et destina pour chacune des bourses 
nouvelles 8 livres parisis de rente. Il ordonna qu'il n'y 

(i) hist, de la condamnât, des Templiers, p. 49. 

{2) Hist. de la condamnât, des Templiers, p. 90. 

(3) Hist. de la condamnât, des Templiers, p. 59 et 60. 

(^)Dict. de Moreri, lyBS, suppl., au mot collège de Paris, p. 290. 



1 
I 



«4 

aurait tout au plus que 2 écoliers de chacun des diocèses 
mentionnés, qui pourraient étudier en médecine ou en 
droit canon, de peur que le plus grapd nombre n^aban- 
donnât l'étude plus nécessaire de la théologie. 

XLIV. Guillaume de Trie fut archidiacre du Vexin 
français, dans la cathédrale de Rouen^ en i3to, évéque 
de Bayeux en i3i2, et archevêque de Reims en i323 (i). 
Il en prit possession en 1324, au mois de juin, et établit 
vicaire général Philippe de Trie, son cousin, trésorier de 
Bayeux. Il eut de grandes contestations avec son chapitre 
de Reims pour les droits de juridiction, et avec les juges 
séculiers. Ce fut pour s'opposer à leurs entreprises qu'il 
tint un concile provincial à Senlis en 1 326. Il mourut le 
VI des calendes d'octobre i334, et fut enterré dans sa ca- 
thédrale (2). Frison et d'autres ont dit qu'il avait été car- 
dinal. 

XLV. Pierre de Lkvis passa de l'évêché de Caiiibrai à 
celui de Bayeux, en vertu d'une bulle de Jean XXII, 
donnée l'an huitième de son pontificat. Tan i323, aliter 
i324 (3)- 

Il fut évéque de Maguelone en 1307; de Cambrai en 
i3io; fit la translation des reliques de sainte Wautrude 
le 1 3 août 1 3 ï 3 (4) ; fit hommage, étant à Paris, le 1 2 fé- 
vrier i3 16, de ce qu'il tenait au diocèse de Béziers, et de 
la baronnie de Pennes, comme tuteur de Thibault de 
Levis, son neveu. Il passa à Tévéché de Bayeux en 1324, 
et mourut en 1334. 

La maison de Levis prend son nom de la terre de 

(i) Hist de Rouen, t. III, p. 3a3. 
(a) Nov, GalL Christ., t. IX, col. ia3. 

(3) Nov, Gallia Christ., t. IH, col. 4a. 

(4) Nw. Gallia Christ., i. IV, p. i3. 



Levis ou Levîe, en Hurepoix, près Qievreuse. Ses armes 
sont : dbr à 3 chevrons de sable. Le père de notre évéque 
fut Guy de Levis, III« du nom, seigneur de Mirepoix, 
maréchal de la Foy, et sa mère, Isabelle de Marly, fille 
Bouchard de Montmorency, seigneur de Marly, III« du 
nom. Son bisaieul, Guy de Levis, fut fait maréchal de 
Parmée des Croisés contre les Albigeois, et transmit à ses 
descendants le titre de maréchaux de la Foi ou de Mire- 
poix. 

XL VI. Guillaume de Beau jeu, prévôt de Fourvières, 
puis chanoine et précenteur de 'Lyon, fut élu évéque de 
Bayeux le i3 février i33o. Il était sixième fils de Louis 
de Forest, seigneur de Beau jeu et de Dombes; et d'Éléo- 
nore de Savoie, dame de G>rdon et de Châteauneuf en 
Valromey (i), fille de Thomas de Savoie, II* du nom, 
prince de Piémont, et de Béatrix de Fiesque, sa seconde 
femme. Son aïeul, Renaud, I^^^du nom, comte de Fo- 
rest, en épousant, en décembre 1247, Isabeau, dame de 
Beaujeu, après la mort de son frère, prit le nom et les 
armes de Beaujeu qu^il laissa à sa postérité. Cette dame 
était fille aînée de Humbert, IV^ du nom, sire de Beau- 
* jeu, connétable de France, et de Marguerite de Beaugé. 

Guichard de Beaujeu amena les disciples de saint 
François d"* Assise en sa seigneurie de Beaujolais, et com- 
mença à bâtir, à Villefranche, un couvent pour eux en 
12 10. Saint François lui donna 6 religieux : frère Ange 
Tancrède, frère Pierre Catanius (auparavant chanoine 
d^Hostie), frère Sabaudinus de La Marca, frère Ruffin 
de Biterna, proche parent de sainte Claire, frère Pacifique 
d'Averse, frère Michel de Perusa. 

Alienor, fille de Thomas, comte de Savoie, femme de 

(i)Hist. des gr. offic., t. IV, p. ^3i. 

J 



ê€ 

hams, comte de BeaujeUi fils du fondateur, voulut être 
enterfée dant ce couvent. A son imitation, 4 de ses etifants 
Youlureut y être enterrés aussi. Le quatrième fut l^évéque 
de Bayeilx, mort en i3iy, qui, nonobstant qu'il mourut 
à Bayeux, fut apporté dans le tombeau de sa mère, 
commt il Pavait ordonné par testament ( i) . 

XLVII. Gun.LAùHE Bertrand. Le savant Baluze a 
prouvé, par le' continuateur de Nangis, dans ses notes sur 
les vies des Papes d'Avignon, que Le Vasseur et MM. de 
Sainte-Marthe se sont trom^és^ lorsqu'ils ont dit que 
Guillaume Bertrand était originaire d'Annonay, dans le 
diocèse de Vienne, et frère de Pierre Bertrand, cardinal 
évêque d'Autun. Il était frère de Robert de Briquôbec, 
maréchal de France. Il était chanoine de Belnetisi lors- 
qu'il a^ista, en 1 3 1 8, au contrat de mariage de Robert, 
son frère. II fut nommé en 1 33 r à Tévéché de Noyon, et 
en 1 338, au mois de février, à Tévéché de Bayeux, ensuite, 
en 1347, il passa à Tévéché de Beauvais, et fut reçu dans 
cette ville le xi des calendes de juillet. II mourut en 1 356, 
et fut enterré dans le chœur de Saint-Pierre (3) . 

XLVIII. Pierre de Villaines, que Hermant et Potier 
soupçonnent être issu de la maison du marquis de Vil- 
laines près Laval, était du diocèse de Bayeux. D'évéque 
d'Auxerre, il fut nomnté à Tévéché de Bayeux en 1347, 
et mourut en 1 366, au château de Neuilly. 

La Roque dit que notre évéque est né du marquis de 
Villaines et de Jeanne de Marigny (4). Ailleurs, on voit 

(i) Descript, hist, des couv. de S, François établis en la province 
de S. Bonavent,, p. 3i i, in-4<>, p. 3i3. 

(a) Descript. hist, des comf, de S. François établis en la province 
de S* Bonavent.f p. B 1 7. 

(3) Gall. Christ., t. IX, col. 373. 

(4) Hist. Harc, t. II, p. 1814. 



que Jeanne de Môrigny, épouàe de Pierre de Villaines, 
était sœur d'Enguerrand de Marigny, chambellan de 
France, qui périt en 1 3 1 5 par la cabale de ses ennemis ( i ) .. 
La Roque donne à entendre que cette datne est née, non 
de Philippe de Marigny, père du chambellan, ce qui est 
plus vraisemblable^ mais de Jean de Marigny, seigneur 
du Mesnil-sous-Vienne, vivant en 1349, fils de Philippe, 
ce qui n'est guère possible. 

Messire Michel de Villaines porte : gironné d'argent et 
de noir de 6 pièces. (Extrait d'un vieux rôle de la fin du 
rai« siècle, conservé au Mont-Saint-Michel.) L^ancîennc 
Gallia Christiana marque les armes de notre évéque par 
un fond : d^argent à 3 lions de sable. 

Il assista, en 1 3 5 1 » aux funérailles de Jean de Marigny, 
archevêque de Rouen. Il accompagna le corps à Téglise 
Saint-Ouen et passa une nuit dans cette abbaye (2), Il 
donna, le 3o décembre audit an, un acte portant que cela 
ne pourrait préjudicier aux religieux, ni acquérir aucun 
droit ni à lui ni à ses successeurs. 

XLIX. Louis Ti2zart bénit la nouvelle église des Groi- 
siersdeCaen, Tan i3... (3). A l'article Jean deVienne^ 
archevêque de Reims : c Cum idem archiepiscopus Re- 
mensis orator perrexit^ mansit per duos annos extra pro- 
vinciam, Ludovico Tézart doctore in decretis officiali, et 
Remigio de Ambonayo vicariis generalibus constitutis, 
ex carta Nicasiana mensis maiî anno 1346 (4). » 

Le roi Charles V, sans attendre Télu du Chapitré ée 
Reims, le présenta au Souverain-Pontife, et écrivit à 
Rheims le v des calendes d^avfil pour lui donner leurs 

(i) Hist, des gr. o/ftc, t. IV, p. 3 12. 
(a) Neust, pia, p. 53. 

(3) Orig. àe Caen, p. 333. 

(4) Jean MArlot,Hi>/. auci'. Remens i, t. H, p. 623<>625. 



68 

voix. Il avait été officiai et vicaire général sous Jean de 
Vienne, et était devenu évêque de Bayeux ( i ). Il satisfit à 
la Chambre apostolique le xii des calendes de juin iSjS. 
Il prit possession au mois de mars 1 374 et mourut le 
IV des ides d'octobre suivant. 

La lettre du Roi au Chapitre de Reims se trouve en 
entier dans Thistoire de la métropole de Rheims (ibid. ut 
supra,) 

Sa sœur Thomasse Tézart, 44"abbesse de Saint-Pîerre- 
de-Rheims, prêta serment à Téglise de Rheims aux nones 
d^octobre en 1374. Elle mourut le 3 des Ides de mai 1394, 
et non en 1 397 comme le marque VHistoiredes grands 
officiers de la Couronne. 

L. Miles de Dormans, chanoine de Saint-Quentin, de 
Verdun, chanoine et prévôt de l'église de Rheims en 
i358; évêque d'Angers en i37i,de Bayonneen 1373, de 
Bayeux en 1374 ^^ ^^ Beauvais en i375. Il était IV^ fils 
de Guillaume, seigneur des Dormans, chancelier de 
France, et de Jeanne Baube, dame de Silly (2) Ueut pour 
oncle, Jean, cardinal- évêque de Beauvais, aussi chance- 
lier de France, et pour frère, Guillaume, évêque de Metz, 
ensuite archevêque de Sens. Il prit possession de son 
nouvel évêché le 6 août 1376. Il se trouva Tan 1378 
parmi les pairs qui tinrent leur lit de justice, et la même 
année il fut établi exécuteur du testament de Charles V, 
roi de France (3). Le i^^ octobre i38o, par bon et légi- 
time scrutin, et délibération du grand conseil du roi, il 
fut élu chancelier de France, et en prêta serment le même 
jour ès-mains du duc d'Anjou, dont il avait été aussi le 
chancelier. Il se démit de cette charge au commencement 

(i) Nov. Gallia Christ,, t. IX, col. i3o. 
(a) Hist. des Gr. Offic, t. VI, p. 34a. 
(3) GalL Christ., t. IX, col. 755. 



'I 



69 

de juillet 1 383. Il mourut à Montléry lorsqu'il allait chez 
le duc de Bourgogne, le 16 des calendes de septembre 
1 387, .et fut enterré à Paris dans la chapelle du collège de 
Beau vais, auprëjs de Tarchevéque de Sens. 

LI. Nicolas du Bosc, évéque de Bayeux en 1374, "cou- 
rut à Paris en 1408, et futapport^à Bayeux où son corps 
repose dans la cathédrale, oti on lit cette épitaphe : 

Cy gîst feu mesaire Nichole du Boscq nay de Rouen, éyêque de 
céans, conseiller du Roy notre Sire, président la chambre des comptes, 
qui trépassa à Paris le 19 septembre 1408 et fut cy translaté le 
IV* jour de may 1412. Pries Dieu pour Tftme de luy. 

LII. Jean db Boissey, fils de Jean, seigneur de Boissey 
et de Mainières, capitaine de Fécamp, et de Catherine 
d^Elbeuf, fut élu évéquede Bayeux en 1408 et mourut le 
3 avril 1412 (i). 

LU I . J EAN Langret, nommé évéque de Bayeux, mourut 
à Paris en 1419. Il avait été pourvu auparavant de Tar- 
chidiaconé du Grand-Cauxen 1 40 5 , et du Petit-Caux en 
1409, dans la cathédrale de Rouen. 

Le lundi 10 décembre 1414, les commissaires, députés 
de cet évéque et de Louis de Cbantemerle, abbé de 
Troam, arrêtèrent dans la maison épîscopale de Bayeux, 
au sujet de leur juridiction respective sur plusieurs pa- 
roisses dépendantes de cette abbaye, un concordat qui fut 
confirmé et approuvé le 5 février suivant par les susdits 
évéque et abbé. Ces commissaires furent les officiaux : 
Jean des Pins pour le siège de Caen, Jean Vibeli pour 
Lisieux, et Jean du Homme pour Bayeux. Les témoins 
furent : Jean de Mondesert^ archidiacre de Caen, Laurent 

(3) Hist, Harc, t. U, p. 1974. — Hist. de Rouen, t. UI, p. 3 17 
et 326. 



Le Berruyer, scfaolastique, Henri Oresme et Jean Bes- 
nard, cbanoines, et Jean de Chantemerle, prieur de 
Dives. 

LIV. Nicolas Habart fut élu évêque de Bayeux en 
142 1« et mourut en 1431. « Dominus Nicolaûs Habart 
epi^copus Bajocensis ohiit in nocte, die veneris, IX* bora 
antè médium noctem, Anno Dominl miilesimo quadrin- 
gesimo tricesimo primo, incepîtque fieri primum trium 
anniversariorum quae ordinaverat pro eo fierî post obimm 
suum^ die martis sequente, quae fuit secunda dies octo- 
bris ejusdem anni. » Note à la âa d^un vieux actionnaire 
de parchemin de la bibliothèque du Chapitre, lequel lec- 
tionnalre a été donné à Téglise de Bayeux par Jean Selle, 
notaire en la cour d^Église^ mort en 1 5 00. 

LV. Zanon Castiglione. c Qui erat nepos Domini 
Brandonisde Castilliano cardinalis Placentini, diœcesis 
Medic^nensis, utriusque juris doctoris^ eratque dicms 
Zano episcopus Lexoviensis, quem tune regerat, cum in 
Bajocensem ecclesiam apostolica auctoritate translatus est 
anno T432 (i). Quo tempore sederat concilium générale 
Basilience, in quo concilio dicta sua translatio fuit cano- 
QÎsata, ac cassata qusedam electio ex adverso iacta per non 
nullos de dicta ecclesia, de quodam qui promotion! dicti 
Dpmtni Zaponis aliqualera resistentiam dédit, et tandem 
destitit. 

« Engenius papa IV, Alano de CoetÎTy episcopo Av^ 
oionensi, et Zanoni episcopo Bajocensi praecepit, anno 
1440, ut pœnasin quodam edicto synodali, cujusinitium : 

A Verbo Moyses ducitur contentas, sumerent de 

schismatiçifi, qui io provincia Deiphinatu, Aquitania, 
Christi tunicam scindere annit^antur (2) » 

(i) Ex libro episcopatus. 

(a) Nov. Gallia Christ., t. I, col. 8a8. 



. 71 

II mourut en 1469 et fut iahum^ dans la chapelle 
Notre-Dame de la cathédrale» derrière le chœur. On ou- 
vrit son tombeau en 1757 pour y enterrer M. le duc de 
Rochecbouart-Mortemart. On trouva ses os dans un cer- 
cueil de carreau fait en forme d^auge» dont le couvercle 
était C9ssé, et plusieurs branches de laurier de thin, de 
marjolaine» qui avaient conservé leur verdure et leur 
odeur. Ce tombeau fut brisé pour mettre à la place celui 
du duc, qui est de plomb. 

Le cardinal Brande de Castillon» archidiacre des Veys 
en Téglise de Bayeux, et onde de notre prélat, fut un des 
conseiDers-dercs qui assistèrent à TÉchiquier de Rouen, 
tenu au terme Saint-Michel 1456 (i), commençant le 
mercredi 1 3 octobre, et oti présida Louis d^Harcourt, ar- 
chevêque de Narbonne. Dans le nécrologe 4e la cathédrale 
de Bayeux, 28^ janvier : « Obitus bonae mémorise Domini 
Brandonis de Castilliano Mediolanensis diœcesis quidem 
cardinalis Placentini, ac ointoris et canonici Bajocensis. » 
Il était aus^t chanoine et archidiacre de Rouen (2). 

LVI. Louis d^Harcourt, patriarche de Jérusalem, 
évéque de Bayeux, dit le bâtard d^Aumale, légitimé par 
lettres du Roy données à Ruffec au mois d'avril T441, 
sans finances, fut archevêque de Narbonne en 1452 ; sei- 
gneur de Fleury, de Morigny et de Ligny par acquisition 
de Jeanne Crespin, dame du Bec-Crespin et de Mauny ; 
président-en la cour de TEchiquier de Rouen en 1454- 
1456 ; abbé de Lire en 1457; évêquede Bayeux en T459, 
patriarche de Jérusalem en 1460 ; officia aux obsèques du 
roi Charles VII à Notre-Dame de Paris et à Saint-Denis 
en France en 1461 ; puis au sacre du roi Louis XI à 

(1) Hist, Marc., t. I, p« 43«. 

(a) Hiit, de la cathéd., p. aaQ-365. 



7i 

Rheims le i 5 août de la même année, et assista à un con- 
cile de réglist gallicane tenu à Orléans au mois d^août 
1478. par ordre du Roi, pour faire observer la Pragma- 
tiq^ie-Sanction. Il mourut le i5 décembre 1479 et fut en- 
terré dans Péglise cathédrale de Bayeux (i). 

Louis d'Harcourt, archevêque de Narbonne, suivant 
les archives de Bayeux, fut élu par le chapitre en 1459, 
après Zanon de Castillon. Le P. Arthur du Moustier, ré- 
collet, prétendant que Guillaume Chartier Çui a été 
évêque de Paris Tait immédiatement précédé, le P. de 
Glatigny, de Toratoire, auteur d^une liste des évéques de 
Lisieux, dit que Louis d^Harcourt fut cardinal du Saint- 
Siège ; mais ceux qui ont écrit la vie des cardinaux nVn 
font aucune mention, ni les archives des églises cathé- 
drales oti il a présidé. 

Il avait un hôtel à Rouen, et de lui a pris son nom la 
rue du Patriarche oti il est situé (2). Aussitôt qu^on sut à 
Rouen Pélection qu^on avait faite de ce grand homme 
pour être évêque de Bayeux, Messieurs de ville lui firent 
présent d^une coupe de vefmeil doré, ciselé, pesant 10 
marcs 6 onces, en reconnaissance d^ plusieurs services 
considérables qu^il avait rendus à la ville. Il avait de 
grands talents ; son rare mérite lui attira Thonneur d^être 
premier président de PEchiquier, où il assista en cette 
qualité en Tannée 1474. 

« Ludovicus episcopus Bajocensis consensum praebet 
obligation! capituli Bajocensi quatuor libras pro archie- 
piscopo, et 40 solidos pro archidiacono solveread unionem 
ecclesiae de Campis, facto capitulo praedicto apostolica 
auctoritate anno 1462, vigesimo die aprilis (3). Capitu- 

(i) Hist, des Gr. OffiCy t. V, p. i35. 
(a) Higt, de la ville de Rouen, 1. 1, p. 270. 
(3) Ex archiv. cathéd. Rothomag. 



7Î 

lum Rothomagense recognoscit se récépissé a Domino 
episcopo Bajocense pro pastu quinto junii anno 1474. » 

Au mois de décembre 1465, le premier dimanche de 
TAvent, se fit à Rouen rentrée de Charles, duc de Nor- 
mandie, frère du roi Lx^uis XI, qui prêta serment entre 
les mains de Louis d^Harcourt patriarche de Jérusalem, 
et évéque de Bayeux, qui fit Toffice. Le 10 suivant, ce 
prince vint sur les 10 heures du matin en Péglise cathé- 
drale pour 7 prêter serment en tel cas requis : ce qu'il fit 
entre les mains dudit patriarche. L'épée lui fut présentée 
par Guillaume d'Harcourt, comte de Tancarville, conné- 
table héréditaire de Normandie, et Pétendart par Jean de 
Lorraine, comte d'Harcourt, maréchal du Duché. 

Hermant fait un grand étalage des marques d'estime que 
Louis XI avait données en plusieurs occasions à Pévéque 
de Bayeux, mais il n^ajoute pas qu'elles n^empéchèrent 
pas celui-ci de tremper dans le complot de ceux qui 
livrèrent la ville de Rouen au duc de Bourbon Pan 
1465 (i). Je ne suis pas surpris que Hermant ait ignoré 
ce fait, mais je ne puis concevoir par quel détour d^esprit 
La Roque a pu sMmaginer qu'il n^avait fait cela que pour 
le service du Roi, comme il le dit (t. I, p. 441). 

On peut le voir, tome I, page 450-45 1. Cest de là que 
Hermant a pris une partie de ce qu^il dit du patriarche ; 
il eût été à souhaiter qu^il Peut copié en tout, comme il 
a fait à quelques endroits, il eût commis moins d^erreurs. 
Par exemple : il exagère beaucoup, page 342, les libéra- 
lités de Louis d^Harcourt envers Péglise de Narbonne; 
cependant on diminuera de Pidée qu^on en avait conçue, 
en entendant La Roque qui nous apprend que c^était en 
qualité d'exécuteur testamentaire de son cousin et prédé- 

(i) Chron, scandaL^ p. 94. 



74 

cesaeur archevêque, qu'il employa 2,000 escus à la coa&- 
truction des ancoulles (?) qui soutiennent l'église 
(page 431). 

Hermant dit que le patriarche de Jérusalem donna 100 
volumes à la bibliothèque, du Chapitre (i). Il est visible 
que son modèle était La Roque, qui dit que Louis d^Har- 
court donna 100 livres pour aider à construire la librairie 
de Tévéché (2) ; par oti Ton voit confondu par une équi- 
voque fort aisée à éviter, 100 volumes ou 100 livres, avec 
100 francs. Au reste, je pense que La Roque se trompe 
lui-même en disant que ce fut pour la librairie de TEvé- 
cbé. Je ne sache point quMl y en ait jamais eu d^affectée. 
II se peut faire d^ailleurs que Louis d^Harcourt ait donné 
quelques volumes à la bibliothèque du Chapitre. On y 
copserve encore un pontifical manuscrit iq-folio. « Ex 
dono Reverendissimi in Christo patris et Domini Patriar- 
chs Hierosolymae et episcopi Bajocensis Ludovici de- Ha- 
ricuria, anno 1479. » Après le Credo qui se trouve après 
le calendrier, se voit écrites en lettres vertes, mais qui ne 
sont presque plus lisibles : c Anno Domini millesimo 
quadringesimo vicesimo tertio victoriosissimus miles do- 
minus Thomas de Montagu' dédit nobis Roberto abbati 
Montis sancti Michaelis istum librum pontificalem. Orate 
pro anima ejus. Requiescat in p^ce. » Ce manuscrit est 
orné à chaque feuillet des plus belles enluminures, il est 
en velin, de Tan 1292. C^est un volume fort épais. 

Il dit, page 355, que les pièces de monnaie frappées au 
coin de ce patriarche, que Ton gardait au nombre de 29 
dans le trésor de Téglise de Bayeux, furent dissipées depuis 
Tan 1549, ^^^^ ^^ malheur de^ guerres. Il aurait ajouté 
sans doute, s^il l'avait su, que le même nombre de pièces 

(1) Chron, scandai., page 353. 
(a) Chron, scandai., t. I, p. 449. 



de la si4in€ monnaie y fut remis plusieurs années après. 
Cest ce que nous apprenons du manuscrit de M. Potier, 
page lOy où il dit à Tan 1 594 : « Le dernier jour d'août, 
M. de Saint- Laurent a apporté au chapitre 29 jetons d^ar- 
gent, marqués des armes de Mgr d^Harcourt, patriarche 
de Jérusalem et évéque de Bayeux, qui ont été mis ès- 
mains de M. de Goupilliéres, chanoine, pour mettre au 
trésor. La Roque qui écrivait en 1667, donne à entendre 
qu^ll y en avait aussi de son temps; et il remarque, 
tome III, page 33, que la monnaie de ce patriarche était 
marquée d^un côté de Técu d'Harcourt surmonté de la 
croix patriarcale, et de l'autre part Pimage de saint Michel 
tenant l'écu de France, et terrassant le dragon infernal, et 
pour légende les paroles suivantes : « Nemo est adjutor 
c meus, nisi Michael. » La dite monnaie fut frappée dbr 
et d^aifent l'an 1472, et autres années, sous le règne de 
Louis XI. » 

Chartre pour la commission des francs-fiefs et nouveaux 
acquêts donnée au Montil-les-Tours au mois de novembre 
1470, registrée ea la cour de TEchiquier de Normandie 
m Chambre des Comptes de Paris, adressée par le roi 
Louis XI à Louis d^Harcourt, patriarche de Jérusalem, 
évéque de Bayeui quMl appelle son cher et féal cousin. 
[fiist.d'Harct. UI,p. 33.) 

Hermant, page 354, dit que notre évéque ayant été pris 
de mal à Tours, ob il était à la tenue des Etats, il se fit 
transporter à Bayeux pour y mourir entre les bras de sa 
chère épouse. Il écrit alors en panégyriste et non en his- 
torien, car à la page suivante, il rapporte l'extrait d^un 
manuscrit de Tabbaye de Lire qui marque que ce fut à 
Tours même qu'il mourut, et que son corps fut rapporté 
à Bayeux où il repose. Le P. Pommeraye, page 545, ifw- 
toire des archevêques de Rouen, a fait bien d'autres bé- 



7« 

vues au sujet de cet évéque; il l'appelle Jean de Harcourt, 
le qualifie cardinal, et après avoir dit qu^il fonda 4 obits 
dans la cathédrale de Rouen (ce que j'admets avec lui), il 
ajoute quUl faisait sa résidence à Rouen, et qu^il mourut 
sur la paroisse de Saint-Godard où il demeurait, et que 
I>our preuve de cela, c^est quMl y a encore proche ladite 
église de Saint-Godard, une grande maison que Ton 
nomme la maison du Patriarche. 

LVIl. Charles de Neupchatel, archevêque de Besan- 
çon et évéque de Bayeux en 1479, et mourut en 1498. 

LVIII. René de Prie, évéque de Bayeux, fut abbé com- 
mendataire de Notre-Dame de Landais en 1 47 3 -, de Sainte- 
Marie de Levrouxen 1474 et 1478; protonotaire du Saint- 
Siège et doyen de Saint-Hilaire de Poitiers en 1489, lors- 
qu'il exerça la charge d^aumônierdu Roi sous Geoffroy de 
Pompadour, grand aumônier, et fit donation de ses droits 
en la succession de ses père et mère à Aimar de Prie, son 
frère, le 21 septembre [495. Il fut abbé de Bourg-Dieu 
en i5oi ; évéque de Saint-Brieuc, et prit possession le 
26 septembre 1 5 14, de Tévêchéde Limoges auquel il avait 
été nommé en 1 5 to; était abbé de La Prée-sur-Arnon en 
1 5 1 5 ; mourut au monastère de Lire, diocèse d^Evreux, 
dont il était aussi abbé, le 5 septembre 1 5 1 9, et fut enterré 
dans son abbaye de La Prée suivant son testament (i). 
On y voit son tombeau et son épitaphe. Son sceau est : 
écarteté de Prie, et d^une aigle à deux têtes. 

c Registrum secretariatûs Bajocensis, incipiens die 
ultima mensis octobris, anno Domini 1498. Quadie capta 
fuit possessio episcopatus Bajocensis pro Rev^ Do Do Re- 
nato de Prie episcopo Bajocense, et eadem die fuit insti- 

(I) Hist. des Gr. Offic.t t. VIU, p. 116. 



77 

tutus secretarius magister Guillelmus Le Chevalier cano- 
nicus Bajocensis (i). » 

Le missel de Bayeux fut imprimé en 1 5o3, le 7 du mqis 
de mars, à Rouen, par Pierre Violette, pour honnête 
Pierre Regnault, libraire de TUniversité de Caen. Il fut 
réimprimé et achevé le 27 janvier 1 52g. 

Le cardinal de Prie étant absent^ les ordres sacrés furent 
conférés, le vendredi 18 décembre i5o6, dans Péglise de 
Saint-Jean de Caen, par Guillaume, évêque de Porphyre, 
par permission des grands vicaires du susdit prélat (2). 

LIX. Louis de Ca.nossà. Louvet, page 592, dit diaprés 
les lettres de Bembo, que Louis de Canossa, évéque de 
Tricarie, fut fait évéque de Beauvais en 1 5 16, par Fran- 
çois I^^; mais MM. de Sainte-Marthe prouvent qu^il faut 
lire de Bayeux, et non de Beauvais. Bajocensem et non 
Bellovacensem (3). 

Il nomma son grand vicaire, Laurent Tuscan, chanoine 
de Tours, protonotaire du Saint-Siège, par lettres du 
7 janvier 1 5 16. Ce granld vicaire prit possession de révê- 
ché pour son prélat le 29 janvier i5i6 (4). 

Il était amateur des gens de lettres, et homme d^esprit 
lui-même. Un trait qui fera à jamais honneur à sa mé- 
moire, c'est rinvitation qu^il fit aussitôt qu'il fut nommé 
évéque de Bayeux, au fameux Erasme, de venir partager 
avec lui sa nouvelle fortune. La lettre est datée d^ Amboise 
aux ides de novembre 1 5 1 6. Il la termine par ces paroles : 
c Quem tantisper dum beneficiis amplioribus ornavêre, 
annu» ducentorum ducatorum pensione honestabo, prae- 
ter tuam ac famuli unius, itemqueequorum duorum im- 

(i) Reg. secret. Bajoc, anno 1498. 

(2) Reg. secret» JBaJoc., anno 1498. 

(3) Nw. Gallia Christ,, t. iX, col. 762. 

(4) Regist. du tecrét., pige xiu. 



\ 



j I 



78 

pensani. Benè vale, et mihi ahiitium tuum renuntia. i 
Erasme lui répondit par une lettre datée d'Anvers le 6 des 
calendes de mars i5i7, par laquelle il le remercie de 
rhonneur qu^il lui fait, et des avantages qu^il lui propose. 
Au reste, il ne vint point à Bayeux ; atnsi ce ne fut point 
en 1 5 1 8 que Canossa invita Erasme à venir auprès de lui, 
comme le dit Hermant. 

G)mme la plupart des éditions des lettres d^Erasme ne 
sont rien moins qu^exactes suTr les dates des lettres, il se 
peut faire que Texetnplaire dont il s^est servi Tait induit 
à Terreur; rien néanmoins de plus aisé à éviter. Il lisait 
dans la lettre dont il parljD, et il le dit lui-même, que 
Louis de Canossa invita Erasme aussitôt quHl fut nommé 
à révéché de Bayeux* Il y a plus, c^est qu'en i5 18, dans 
le temps même quMl le fait écrire d^ Amboise, il était alors 
venu, selon son propre récit, page 398, à Bayeux, et cela 
dès le mois d'avril de la même année. La raison du refus 
d'Erasme est rapportée par Hermant avec la même impé- 
ritie. On ne voit nulle part qu^Erasme ait été commis 
pour tenir la place du chancelier de Bourgogne qui était 
absent. Voici les termes d^Erasme qui ont été si mal tra- 
duits : « casterum quoniam nunc abest cancellarius Bur- 
gundiœ, cujus opère pridem ascitus sum in famulitium 
catbolîci régis Carôli, non habeo quod certum in pne- 
senti respondeam, id tamen £aciam propè diem. » 

Il est pareillement faux que ce soit depuis ce temps-là 
que François \^ ait fait solliciter Erasme de venir en 
France. Cétait auparavant, qu'à l'instance de Guillaume 
Le Petit, docteur en théologie du roi, et de François Ro- 
chefort^ qui avait été précepteur de ce prince, quMl lui fit 
écrire par Guillaume Copier qui lui proposa ce parti dans 
une lettre du mois de février 1 5i6, comme il parait par 
la réponse d'Erasme du mois de mars de la même atmét. 



79 

Cet évéque étftît à Bajreux èa^atiriéés t528 et tStg, 
comme il parait par le registre des collations. Le roi lui 
donna sa vie durant, le revenu de la ville, terre et sei- 
gneurie de Montereau-Faut- Yonne, qui est des dépen- 
dances de la recette de Meaux, par lettres datées de Paris 
le 5 mars i528. Il quitta son évéché en i53i, et retour- 
na en Italie. » 

LX. Pierre de Martigny, abbé de Saint- Etienne, 
évéque, mourut en 1 53 1 , dans le temps qu^il se disposait 
& venir prendre possession en personne de son évéché. 

LXI. Augustin Trivulge, cardinal du Saint-Siège^ fut 
nommé évéque de Bayeux en i53i. Il nomma pour vi-> 
Caire général de ce diocèse, Jean-Baptiste Pechion, clerc 
du diocèse de Milan, par lettres données à Rome le 3o no- . 
vembre i538. Il prenait les titres suivants : « Augustinus 
miseratione divinâ Sancti Hadriani saoctœ Romanas Ee- 
desias diaconus cardinalis Trivultius, ecclesias Bajocensis 
perpetuus in spiritualibus et temporalibus administrator. » 
Par d^autres lettres données à Paris le 25 octobre 1 640, il 
confirma audit Pechion, alors chanoine de Bayeux, le 
titre de vicaire général, et l'autorisa à présenter à tous 
les bénéfices dépendants de son évéché, de percevoir ses 
revenus, et de recevoir les hommages et serments de fidé- 
lité qui lui étaient dus à raison de son évéché. 

Denis, évéque d^Abelo et abbé du Val, conféra, sur la 
permission de ce vicaire général, les petits ordres au palais 
épiscopal de Caen, le 21 janvier 1541, et tous les ordres 
dans la chapelle de Tévéché de Bayeux, le 4 mars sui- 
vant. 

Ambroisè de Trivulce, docteur en théologie, originaire 
de Milan, fdt pourvu du canonicat de Grisy le 21 sefK 
tembre 1 546, et par son décès, il fut donné le 14 fSVrief 



8o 

suivant à Jean Muldrac, prêtre du diocèse de Coutances, 
docteur en théologie de la Faculté de Paris. 

Le siège de Bayeux, vacant en 1 548 par le décès du car- 
dinal de Trivulce, on nomma pour grands vicaires : Oli- 
vier Conseil, chancelier, Pierre de Cambe2sac, archidiacre 
de Caen, Jean Cornet, scholastique, et Gilles de Broz, 
grand couteur. 

LXII. Charles d^Humières prit possession de Tévéché 
de Bayeuz le dernier de juin 1 548, et fut le successeur 
immédiat du cardinal de Trivulce, qui ne mourut pas en 
1 538, comme le dit Hermant, mais en 1 548. 

Charles d'Humières, abbé de Saint-Riquier en i 559, 
de Saint-Barthélémy de Noyon, et de Saint-Martin-de- 
Ruricourt en i538, et commendataire de Saint--Quentin 
de Beauvais en 1 5 34 ( i ) . Il fut grand-aumônier depuis le 
12 juillet 1559 jusqu'au vendredi 6 décembre i56o. 
M. d^Archon, dans son deuxième tome, page 587 et 499, 
dit qu^il fut continué sous Charles IX, et quUl assista en 
cette qualité au synode de Poissy. 

Hermant dit qu^il fut attaqué dans sa jeunesse d^une 
étrange maladie, et renvoyé à Ambroise Paré, premier 
chirurgien de Charles IX (lib. XXIV, c. XXX), et au doc- 
teur Fernel (DeAbditis rerum caus, lib. II, c, ib. Lute- 
tiœ iSGj.p. iigj» Ils rapportent que ce jeune gentil- 
homme, qu'on croyait d'abord n'être affligé que d'une 
maladie extraordinaire, mais naturelle, mais qu'on dé- 
couvrit manifestement dans la suite être agité par le dé- 
mon. Il tombait par intervalle en convulsion, dit Paré, 
tantôt ayant le bras gauche seulement, tantôt le droit, 
tantôt un seul doigt, tantôt une xuisse, tantôt toutes deux, 

l (i) Nop. GaU^ Christ., t. X, col. SaS^ag-iaôi, et t. VU, c<Jl, 
aSy. — Hùt des Gr, Offlc,, t. Vin, p. 274. 



8i 

tantôt répine du dos et tout le corps, si soudainement 
mus par cette convulsion, qu^à grande difficulté 4 valets 
le pouvaient tenir au lit. Or, est-il qu'il n'avait aucune- 
ment le cerveau agité ni tourmenté, il avait la parole libre, 
Pesprit nullement troublé, et tous ses sens entiers même 
au plus fort de cette convulsion. Il était travaillé deux fois 
par jour pour le moins dq cette convulsion, de laquelle \ 

étant sortiy^il se portait bien, hormis qu'il se trouvait 
fort las et corrompu à cause du tourment qu*il avait 
souffert. 

Synodes tenus le 16 avril 1 55o et 7 avril 1 55 1 par Ger- 
main Duval, grand doyen; le 3 avril i554, le 27 avril 
1557, 14 avril i568, par Jean de Bourges, prêtre, archi- 
diacre d'Hyesmes, vicairç^général ; le 23 avril i56opar 
le susdit Duval ; le 16 avril 146 1 par M. d'Humières, qui 
ne parait qu'en t565, et le 4 avril 1 570 par Duval. 

En 1 556, c Breviarium Bajocense diligentia longe acu- 
ratione quam anteà nunc demum innumeris locis ctim 
emendaciiis, tùm psalteriidispositione passim concinniore 
studiosis commendabilius, Rothomagi impressum, et in 
lucè denuô editum. In aedibus Michaëlis Anger, Cadomi, 
juxta aedes FF. Minorummoram tenentis. » Petit in- 120 
en gothique. 

Le récit des troubles de i562 est rempli d'un grand 
nombre d'inexactitudes dans Hermant. Les faits y sont 
hors de leur place naturelle, et jetés péle-méle sans aucun 
égard à la chronologie. La narration de Bras est beaucoup 
plus exacte. Hermant, page 412, fait prêcher Théodore 
de Bèze à Caen, dès le commencement des troubles, au 
lieu que ce ne fut que l'année suivante, en i563, que 
l'amiral de Coligny étant venu à Caen, après la bataille 
de Dreux, Bèze qui suivait son camp, prêcha dans l'église 
Saint-Jean. C'est à tort qu'à la page 413, Hermant attri- 

6 



« 



t 



» . 



82 

bue les cruautés dont il fait le récit aux Calvinistes de 
Caen. Ce ne furent point eux qui commirent ces excès, 
citaient des troupes du Mans qui étaient à la suite du 
comte de Montgommery. (Voy. de Bras, page i8o.) 

Cequ^il dit des troubles de Bayeux n^estpas plus exact. 
Les premiers troubles de cette ville sont du dimanche 
10 mai i562. L'évêque et les chanoines intimidés se reti- 
rèrent avec les reliques et les ornements. C'est ce que dit 
de Bras, page i ']']. Le siège de Bayeux ne peut se rappor- 
ter à ce temps. Les premiers troubles avaient pour auteurs 
les Calvinistes de Bayeux. « Ceux de cette prétendue reli- 
gion qui étaient de Bayeux », dit de Bras, et ici, ce sont 
les Calvinistes qui assiègent cette ville. Ce sont donc deux 
faits distingués que Hermant confond. Ce siège doit être 
fixé au mois de mars 1 562 ( 1 563), après que le château 
de Caen eut été rendu à Tamiral, et qu^il se fut aussi em- 
paré de plusieurs autres villes. « Ce fort château prins, 
dit de Bras, page 184, tout le reste des villeade ce pays 
sont réduites en telle crainte qu^elles se rendent sans ré- 
sistance à la merci du camp conduit par ledit Amiral et 
les reistres, lequel, puis après, fit exécuter à mort Julio 

Ravilio pour avoir résisté à la prise du château de 

Bayeux dont il était capitaine alors. » Je lis dans Masse- 
ville, tome V, page 162, qu^en effet la reddition de Bayeux 
est du 4 mars i563. 

Une nouvelle preuve, je la tire d'un manuscrit du cou- 
vent des Cordeliers qui marque que leur église fut volée 
et pillée par deux fois : 1° en 1 562 par les habitants de 
Bayeux qui professaient la Religion prétendue Réformée; 
2* en I 563 par les troupes de Tamiral Coligny et de Béze, 
après la bataille de Dreux. La Chronique manuscrite de 
Potier, à la fin de la préface, touchant les évéques de 
Bayeux, s'exprime ainsi : « Ces hérétiques non contents 



t • 



83 

des richesses inestimables, précieux joyaux et reliquaires, 
qu'ik volèrent à Péglise, trempèrent avec furie et violence 
leurs sacrilèges mains au sang de plusieurs bons et dévots 
prêtres et gens d'église, à l'endroit desquels, toute huma- 
nité hors, ils commirent des cruautés exécrables et mau- 
dites, non au chrétien, mais abominables aux Scythes et 
aux Barbares, et qui pis est et plus lamentable, c'est que 
plusieurs concitoyens nobles et officiers de la ville dudit 
Bayeux et du pays, étaient les bourreaux et exécuteurs de 
telles tragédies. 

« A René G)ssey, premier huissier et garde du parquet 
de la juridiction du Roi à Bayeux, porteur de trompette 
établi et ordonné en ladite ville, la somme de 4 livres, 
10 sous tournois à lui taxée par Jean Suhart exerçant la 
juridiction du bailliage en l'absence du bailly de Caen, et 
son lieutenant à Bayeux, comme le plus ancien avocat du 
siège. La taxation du quart jour de décembre t562, pour 
sa peine et salaire d'avoir par divers jours et réitérées fois 
sonné à son de trompe et cri public par tous les carrefours 
et lieux accoutumés à faire cri et proclamations, les lettres 
du Roi depuis le premier jour d'août 1 56i, jusqu'au tiers 
jour de décembre 1 562, à savoir : 

c Mandement du sieur de Bouillon du vingtième jour 
de juin i 56t, par lequel était mandé porter toutes les re- 
liques des églises de ladite viconté au château de Bayeux. 

' « Lettres du Roi du vingt-quatrième jour dudit mois ^ 
de juin, par lesquelles était commandé à toute personne 
de laisser les armes dedans 24 heures. 

« Autres lettres du quinzième jour de juillet par les- 
quelles fut publié que tous gentilshommes d'ordonnance 
eussent à soi retirer à Paris dedans le vingtième jour dudit 
mois. 

c Une lettre du Roi du mois d'août par laquelle Far- 



«4 

rière-bandu Roi' fut terme au pénultième d^août, en la 
ville de Caen. 

« Autre lettre du Roi du neuvième jour d^août par 
laquelle était fait savoir à toutes personnes qui vou- 
draient disputer, quMls eussent à soi retirer en la ville de 
Poissy. 

« Autres lettres du pénultième dudit mois par lesquelles 
était permis à tous officiers de se y défaire, et quitter leurs 
offices. 

« Mandement du sieur de Bouillon du tiers jour de 
septembre audit an par lequel fut publié et commandé à 
tous les manans et habitants de ladite ^ville de Bayeux se 
y trouver en la maison commune de la ville, pour ouir 
et entendre les lettres du Roi par lesquelles était défehdu 
ne provoquer les uns et les autres pour la Religion. 

c Autres lettres du 7 septembre par lesquelles était dé- 
fendu à toute personne vendre aucuns livres sentant mal 
de la Foi. 

c Autre mandement du Roi du dernier jour de sep- 
tembre pour le fait de la monnaie et espèces, de même 
que tous curés, prieurs, abbés et personnes ecclésiastiques 
eussent à bailler aumônes de leurs revenus. 

c Autre mandement du sieur de Bouillon du dix-hui- 
tième jour d^octobre par lequel était mandé à tous vaga- 
bonds soy retirer dudit pays et duché de Normandie. 

« Autre mandement du 18 de décembre par lequel était 
derechef inhibé à toute personne d'irriter les uns les 
autres. 

« Autre lettre pour le ban et a^rière-ban du 26 janvier 
audit an i56i (i562). — Autre lettre du seizième jour 
d^avril i562. — Autre mandement et lettres du Roi par 
lesquels était défendu à toute personne transporter aucuns 
biens sur Feau. 



8s 

c Autre mandement du sieur duc d^Estampes par lequel 
était prohibé et défendu à toute personne loger ni recevoir 
en leur maison, aucuns soldats, si ils ne les connaissent. 

« Autre lettre du vingt-unième jour de novembre i562 
par lesquelles il est chargé à tous officiers de la 'maison 
du Roi qu^ils se retirent par devers ledit sieur dedans le 
mois de décembre pour entendre ses commandements. » 

[G)mpte de Richard Toustain, receveur de la viconté 
de Bayeux, rendu à la Saint-Michel i563, chap. des dé- 
penses]. 

Rien n'est plus destitué de fondement que ce que pense 
Hermant que Charles d^Humiëres accompagna le Roi 
dans son entrée à Caen. Le silence de Bras, témoin ocu- 
laire est décisif. Il n^est nullement probable d^ailleurs quMl 
pût être alors de retour dans son diocèse, et à la suite du 
Roi. D^Humières ne se retira en Picardie qu^après la prise 
de Bayeux, dans le mois de mars i563. Or, il y a d^au- 
tant moins d^apparence de le supposer de retour au mois 
d^août suivant, que, comme le dit Hermant, page 4 1 5, les 
Calvinistes ne cessèrent leurs désordres que vers la fin de 
juillet 1 563, et qu^ainsi il n^ aurait pas eu de sûreté au 
prélat d'y être revenu. * 

Il lui fait ensuite rétablir le grand autel de Tabbaye de 
Cerisy. Il avait pris ce âiit de Neustria pia, page 435. 
Voici les paroles de Pauteur, qui peuvent servir d'échan- 
tillon de la fidélité avec laquelle Hermant employait les 
faits qu'il prenait des autres : « Anno 1 566 die 6. januarii. 
Carol. d'Humiéres episcopus Bajocensis venît Cerasium 
ubi 8. diebus mansit, intérim altaria ejusdem abbatis 
benedixit, quae recepta fuerant ob cladem temporum, et 
Bajocas est reversus die Veneris, 24 ejusdem mensis. » 

« Le dernier jour de décembre iSyi, le corps de Mgr Charles 
dHumières, en son vivant évêque de Bayeuz, fîit inhumé devant le 



86 

candélabre de céans, et fut faite rinhumation par Me Germain de 
Brévendes, doyen de Bayeux. Cecy fut écrit par Guillaume Philippes 
de Saint-Symphorien. » 

Ces mots sont écrits au-dessus du maître-autel de la 
cathédrale, derrière le pilier qui se trouve au chevet du 
chœur à la couronne d^en haut. 

Les grands vicaires nommés en iSji par le Chapitre 
pendant la vacance du siège, furent : Germain Duval, 
docteur-ès-droits, doyen et chanoine ; Antoine Gaiant, 
archidiacre de Bayeux et chanoine ; Jacques Le Verrier, 
archidiacre des Veys et chanoine; Charles Le Grand, ar- 
chidiacre d'tiyesmes et chanoine ; et Jean de Bourges» 
sous-chantre et chanoine (i). 

LKIII. Bernardin de Saint- François fut contraint, par 
arrêt du 22 octobre i58o, de prêter serment de fidélité à 
à Tarchevéque de Rouen (2). 

c Enchiridion seu manuale ad usum insignis ecclesiae 
cathedralis Bajocensis, in quo de ratione et modo admi- 
nistrandi sacrosanctae matris ecclesiae sacramenta divinum 
officium continetur. — Cadomi. ex officina Benedicti 
Macaei in-12. — ^^77' » 

« Henry, par la grâce de Dieu, roi de France et de Po- 
logne, etc., sur la requête présentée par notre amé et féal 
conseiller en notre conseil privé et à nos cours de Parle- 
ment de Paris et de Rouen, messire Bernardin de Saint- 
François, évéque de Bayeux, narrative qu^à cause des 
troubles et guerres civiles avenues en notre royaume, et 
même en ce pays de Normandie depuis Pan i56i, les 
biens étant au manoir épiscopal dudit évêché auraient été 
pillés et ravagés, et les livres, journaux, et la plupart des 

(i) Secret, de révêché. 

(a) HisL de la ville de Rouen, t. III, p. 553, 



87 

Chartres, lettres, titres et enseignements concernant les 
fondations, donations, augmentations, privilèges, liber- 
tés, franchises, dîmes et revenus dudîtévêché de Bayeux, 
brûlés, rompus et emportés ; à raison de quoi, la plus 
grande partie des redevables et tenans biens et héritages, 
appartenants audit évéché, sachant la substraction et perte 
desdites Chartres et titres, s'efTorcèrent par malice à nier et 
méconnaître lesdites redevances, auxquelles ils sont tenus, 
tant en argent que autres rentes et redevances ; tendant et 
requérant ledit sieur François, évéquede Bayeux, par sa re- 
quête, afin qu'il lui soit permis et à son receveur, faire som- 
mer et interpeller toutes et chacune des personnes qui se 

, trouveront redevables audit évéché, par ce qui a pu être 
sauvé, et qu'il a pu recouvrer des papiers, journaux^ 
comptes, titres, lettres et enseignements, de comparoir au 
maqoir épiscopal dudit évéché de Bayeux, et d'exhiber 
leurs acquêts, si aucuns en ont, et compter amiablement 
avec TEvêque et ses receveurs, dedans tel temps qu'il 
plaira à notre dite Cour limiter : autrement, à £eiute de 
ce faire, et ledit temps passé, qu'il lui soit dès à présent 
permis, faire exécuter lesdits débiteurs et redevables, en 
vertu des comptes, papiers, journaux, lettres, titres, et en- 
seignements qui restent audit évéché, pour les sommes 
auxquelles ils se trouveront dés à présent redevables, sans 
quMceux débiteurs puissent prétendre aucuns dépens, 
dommages et intérêts pour avoir été exécutés pour choses 
non dues, ou pour plus qu'elles ne doivent ; et au surplus 

' qu'il soit ordonné que les registres, mémoires^ papiers, 
journaux, comptes et dernières quittances serviront audit 
demandeur de titres et possessions à l'avenir. 

« Vu par notre dite Cour ladite requête ; arrêts d'icelle 
donnés en pareil cas, pour les religieux^ abbé, couvent 
de Saint-Etienne de Caen, et pour les gouverneurs de 



/ 

I 



88 

PHôtel-Dieu de Bayeux, les dernier janvier 1572, et 
22 décembre 1 578, avec la conclusion et consentement sur 
ce, de notre procureur général, tout considéré : notre dite 
Cour ayant égard à ladite requête, du consentement de 
notre dit procureur général, a permis et permet audit de 
Saint-François, évéque de Bayeux, et à ses receveurs et 
fermiers, faire sommer et interpeller, par le premier notre 
huissier, ou sergent sur ce requis, toutes et chacune des 
personnes qui se trouveront redevables par les registres, 
papiers, journaux, kttres, titres et enseignements, d^exhi- 
ber audit demandeur, ses receveurs ou fermiers, leurs 
acquêts et décharges, si aucunes en ont, soit en tout ou 
sur ce qu^elles doivent; et de comparoir au chapitre et 
maison épiscopale dudit Evêché dans la quinzaine du jour 
de rinterpellation pour le regard de ceux qui sont demeu- 
- rants dans le ressort de la viconté de Bayeux, et les autres 
par devant les juges ordinaires des lieux, pour amiable- 
ment compter et arrêter au certain lesdites sommes dues 
par lesdits redevables : autrement à faute de ce faire, et 
ledit temps de quinzaine échu et passé, notre dite cour a 
dès à présent permis et permet audit de Saint-François, 
évéque de Bayeux,«ses fermiers et receveurs, faire exécuter, 
par ledit premier notre huissier, ou sergent sur ce requis, 
les tenants et sujets des fiefs, terres et sieuries apparte- 
nants et dépendants dudit évéché, en verm de ses registres, 
comptes, papiers, journaux, titres et enseignements pour 

les sommes qui peuvent être dues audit évêché, etc 

Donné à Rouen, en notre ditecourde Parlement, le 17 mai « 
Pan de grâce 1 58o et de notre règne le sixième. — Le pré- 
sent arrêt fut lu aux assises de Bayeux, le pénultième jour 
de mai audit an, et enregistré ensuite au greffe du bail- 
liage audit Bayeux. » 

LXIV. Mathurin de Savonnières prit possession de 



i9 



sonévéchéen personne le 17 septembre i583. Il avait 
nommé pour vicaire général Jean de Bourges» sous- 
chantre de Bayeux, par lettres du 1 1 juillet précédent. Il 
mourut à Paris le 6 juin 1 586. 

Les années suivantes sont remarquables par les troubles 
de la Ligue qui mirent le royaume dans un état déplo- 
rable. Bayeux fut pris par les Ligueurs en 1 5 89, et repris 
Tannée suivante par les troupes de Henri IV. Ceux qui 
eurent part à la Ligue furent obligés de recourir à la clé- 
mence du Roi pour en obtenir des lettres de pardon. En 
voici la copie dVne accordée à un citoyen de Bayeux pour 
preuve : 

« Devant Jehan Vauquelin, écuyer, conseiller du Roi 
et lieutenant général de M. le Bailly de Caen, le mardi 
trentième jour de janvier Tan iSgo, s^est présenté 
M« Jehan Descrammetot, écuyer, élu en Télection de 
Bayeux, lequel a remontré que combien qu'il n^ait porté 
les armes contre le Roi, si estant que à raison que la ville 
de Bayeux a été ci-devant occupée par les rebelles ennemis 
de Sa Majesté, et que lors il fut enfermé dans icelle dont 
il lui avait été impossible de se retirer jusqu^à ce que 
Mgr de Montpensier fut Tassiéger^ qu^il trouva moyen de 
sortir de ladite ville : pour cette raison il déclare que, au- 
tant que besoin serait, il entend s^aider de Tédit fait par 
le Roi au camp d^ Amiens le 28 de novembre, et publié 
en la Gourde Parlement le 22 décembre dernier, et sui- 
vant iceluy est très marry et repentant de s^étre tenu dans 
ladite ville depuis qu'elle a été occupée par lesdits rebelles, 
et de ce qu*il aurait signé quelques états de levée de leur 
part, promettant à Sa Majesté toute fidélité et obéissance, 
et d^employer sa vie, biens et moyens pour son service, 
déclarant que la demeure qu^il y a faite, ensemble que 
ce qu'il a signé, a été par force et contrainte^ et pour la 



90 

conservs^tion de sa personne, biens et moyens, et que le 
plus tôt qu'il est sorti de ladite ville, et s'en est venu en 
cette ville, demandant acte de sa déclaration qu'il a signée 
au greffe de M. le Bailly, etc. » 

a Henri, par la grâce de Dieu, etc , notre bien amé 

Jehan Descrammetot, élu en l'élection de Bayeux^ nous 
a fait remontrer quHl a toujours été fidèle serviteur du dé- 
funt Roi notre très honoré seigneur et frère, comme après 
son décès il a toujours continué envers Nous, sans quMl 
ait porté les armes contre notre service, suivi le parti de 
nos ennemis rebelles, ni adhéré à iceluy, encore qu'il ait 
demeuré dans notre ville de Bayeux, lorsque par lesdits 
rebelles elle était détenue et occupée, de laquelle il serait 
sorti quand elle a été assiégée par notre très cher cousin 
le duc de Montpensier, et avant iceluy siège s^était retiré 
en la maison du sieur de Surosne, maréchal de camp en 
notre armée, où il aurait demeuré jusqu^à ce qu^entendant ' 
notre venue à Falaise, il était rentré dan$ ladite ville pour 
faire entendre aux bourgeois d'icelle et autres, qu'ils 
eussent à se rendre à notre service^ en laquelle il aurait 
demeuré jusqu'au jour de la capitulation d^iceile pour 
notre service; que son fils aîné demeurant avec lui, ayant 
la charge de la recepte des deniers du sel et des ai^es de 
ladite ville, aurait si bien négotié pour notre service, qu'il 
aurait conservé tous les deniers dont son dit fils était 
saisi ; que lorsque le capitaine Viques avait pris la ville 
de Bayeux, sept ou huit jours après Paurait fait sortir 
d'icelle, et si bien ménagé nos deniers que nous n'aurions 
rien perdu d^iceux, nous requérant très humblement, 
attendu ce que dessus, et obéissant à nos lettres et décla- 
rations du 28 novembre, il a fait les submissions portées 
par icelles, comme il fait duement apparoir par l'acte ci- 
attaché, il nous plaise le faisant jouir du bénéfice desdites 



9» 

f 

lettres, lui pourvoir sur Pexercice de son office, encore 
qu'il ait exercé iceluy lorsqu'il était en ladite ville, et«qu'il 
ait signé par force ou autrement plusieurs actes et états 
concernant son office, pendant Toccupation de ladite ville : 
savoir faisons que Nous, après avoir fait voir ledit acte de 
prestation de serment de fidélité fait par luy exposant, 
suivant lesdites lettres de déclaration, et duement informé 
des déportements d'içeluy et de sa fidélité, avons déclaré 
et déclarons que ne voulons et entendons que ledit expo- 
sant, encore^ qu'il ait demeuré en ladite ville pendant 
Poccupation d'icelle par lesdits rebelles, et qu'il ait signé 
actes, états, et exercé son dit office d^élu, que cela lui 
puisse nuire ne préjudicier à Texercice de son dit office 
d^élu; ainsi voulons qu^'il jouisse d'iceluy pleinement .et 
paisiblement comme il faisait auparavant l'interdiction 
faite par les édits du défunt Roi à tous les officiers de- 
meurant en villes rebelles, lesquelles nous avons pour son 
regard levées et ôtées, levons et ôtons de notre pleine 
puissance et autorité royale, et iceluy exposant autant que 
besoin est, nous avons remis, intégré et établi, remettons, 
intégrons et rétablissons par ces présentes en son dit 
office pour le tenir et exercer selon ses lettres de provi- 
sion. Si donnons en mandement. ...... Donné au camp 

de Gaiilon le vingt-cinquième jour de février, l'an de 
grâce iSgo, et de notre règne le premier. Et sur le repli 
est écrit : par le Roy, signé Potier. » 

LXV. René DE Daillon, abbédeRoyaumonten ibjS, 
fut nommé à Tévéché de Bayeux après la mort de Mgr de 
Savonnières, et fut longtemps sans obtenir ses bulles à 
cause des querelles qui étaient alors entre les cours de 
Rome et de France. 

En 1 598, le siège vacant, François Péricard, évéque 



92 

d'Avranches, conféra la tonsure et les moindres dans la 
chapelle de Saint-Pierre-ès- Fonts de la cathédrale de 
Bayeux, par permission de MM. les grands-Vicaires du 
Chapitre. 

Le i8 juin^ audit an, M. Daillon fut reçu par Jean de 
Villays, sous-chantre et chanoine de Bayeux, son procu- 
reur au Chapitre de Bayeux, en vertu des bulles à lui 
concédées par Sa Sainteté. En 1 599, Nicolas de Briroy, 
évéque de Coutances, conféra les ordres mineurs à 
Bayeux, par permission des deux grands-vicaires de 
Mgr Daillon, évéque de Bayeux. 

Ce prélat, auparavant évéque de Luçon, depuis con- 
seiller d^État en ses conseils privés et d^État, commandeur 
de Tordre du Saint-Esprit, décéda en son château de 
'Briançon, le 8 mars 1600, et fut apporté au château du 
Lude en Anjou, où il fut inhumé. Il donna beaucoup 
d'argent pour aider à avoir la croix et bénitier d^argent^ 
et les 2 grosses cloches dont une portait son nom, et fit 
de grandes aumônes. Il était oncle de feu M°^ la maré- 
chale de Matignon, du château de Torigny. 

LXVI. Arnaud d'Ossat, cardinal, dMvâque de Rennes, 
devient évéque de Bayeux. « Je n'ai rien à dire d^Arnaud, 
cardinal d*Ossat, dit un auteur célèbre, parce qu^on n^en 
saurait parler sans lui faire tort, puisque Antoine Muret, 
le plus éloquent personnage de son temps, demeure court 
en voulant faire son éloge dans son oraison funèbre. Je 
n^en dirai autre chose, sinon que jamais magistrat ne fit 
entrer dans son emploi tant d^affection, tant de zèle, tant 
d'application, ni tant de fidélité pour le service du Roi, 
son maître, que fit ce prélat. Pour ce qui est de son habi- 
leté, on en peut juger par ce que nous avons de ses 
négociations, dont le public est obligé, aussi bien que de 



93 

plusieurs autres excellents traités^ à feu M. Dupuy, Thon- 
neur et rornement de notre siècle. On voit des preuves 
de son adresse en la négociation qu^il fit avec le grand- 
duc de Toscane pour la restitution de Pisle d^If ; en celle 
qu^il fit avec Qément VIII, pouf la réconciliation du roi 
Hevi IV, avec TÉglise romaine ; pour la déclaration de 
la nullité du mariage du même Roi, qui subsistait depuis 
près de 3o ans^ avec la reine Marguerite de Valois ; et 
pour la dispense de Catherine de Bourbon, sœurde Henri, 
avec le duc de Bar, et pour plusieurs affaires fort impor- 
tantes et très difficiles. Ses dépêches ne sont pas moins né- 
cessaires à un ambassadeur qui prétend réussir en son 
emploi^ que la Bible et le cours de droit îie sont aux théo- 
logiens et aux jurisconsultes qui veulent réussir en leur 
profession (i). » 

Ce jugement a été rendu avec connaissance de cause, 
car M. de Wicquefort entendait très bien ces matières-là, 
et il cite si souvent les lettres de M. d^Ossat qu^il paraît 
qu'il les avait lues et relues. Il lui faut pardonner la mé- 
prise où il est tombé quand il a cru que Muret fit une 
oraison funèbre de ce cardinal. Il y avait longtemps que 
cet orateur était mort, quand le Jésuite Gallutius prononça 
à Rome, en 1604, Toraison funèbre d^Ossat (2). 

L^an 1600, au mois de décembre, François de La 
Guesle, archevêque de Tours et abbé de Cerisy, conféra 
les ordres sacrés à Bayeux par permission des grands-vi- 
caires du cardinal d^Ossat (3). 

L'an i6o5, le 29 mai, le siège vacant, il y conféra les 
moindres. La même année, en septembre, Qaude Co- 

(i) Wicquefort, De V Ambassadeur^ Hv. II, sect. XVII, pages 423 
et 424. 

(2) Bayle, Dictionnaire historique^ 5« édit., fol. 55 1. 

(3) Registre de Tévéché. 



94 

queley, depuis peu nommé ëvéque de Dignie, prieur de 
PHôtel-Dieu de Bayeux, conféra les ordres sacrés à 
Bayeux. Ce prélat, sur la résignation d^Étienne de Bou- 
logne, clerc, avait été pourvu en commande du prieuré 
de PHôtel-Dieu, par visa, le r4 octobre i6o3. 

LXVII. Jacques. d'Angennes eut pour père Louis 
d^Angennes, marquis de Maintenon, chevalier des ordres 
du roi, conseiller d'État, grand maréchal des logis, et 
ambassadeur extraordinaire en Espagne, et pour mère 
Françoise d'O de Maillebois (i). 11 fut sacré en 1607, 
prit possession le 20 juillet 1608, assista à rassemblée du 
clergé tenue à Paris en 1625, bénit Péglise des Carmé- 
lites de Caen le 18 mars 1626, et mourut, en son prieuré 
de Moutiers le 14 mai 1647, âgé de 70 ans, et fut enterré 
à Maintenon le 6 juin suivant. 

Il avait pour frère aîqé Charles, marquis de Mainte- 
non, et sa généalogie ne fait nulle mention de Jean d'An- 
gennes que Hermant, page 466, fait évoque de Bayeux 
avant lui, et décédé avant que d'avoir reçu ses bulles de 
Rome. 

Les 3i mars 1643 et 3 juin 1647, Antoine deCaenchy, 
chanoine de Goupillières, et Pierre Bernrer, chanoine de 
Castillon, fondèrent la procession et le salut de Pâques (2). 

« Le vendredi 17 mai 1647, '^^ nouvelles sont arrivées 
à Bayeux sur le soir que M^e Jacques d'Angennes, 
évêque de cette ville était décédé le mercredi précédent en 
son prieuré au bourg des Moustiers, dont les bourgeois 
de Bayeux ont été grandement désolés, à cause que c'était 
un seigneur grandement humain et pacifique, qui avait 
vécu Pespace de 40 ans évêque. MM. du Chapitre lui ont 



(i) Hist, des grands offie,, t. II, p. 4^7. 
(2} Nécrol. cathéd. Bajoc. 



9J 

fait un service solennel, et a été Féglise, tant le chœur que 
la nef, tendue en deuil : vigiles ont été chantées le 
dimanche après vêpres 19 du dit mois. Auquel jour, 
M. Jacques Le Bel, célèbre personnage docteur en théo- 
logie de la faculté de Paris, et chanoine de Landes en la» 
dite église, a fait son oraison funèbre avec une grande 
doctrine, et un grand contentement de tout le peuple qui 
était dans ladite église de Bayeux en si grande affluence, 
que toute la nef était entièrement pleine. Le lendemain 
lundi le service a été solennellement fait en ladite église 
oti MM. de la Justice se sont trouvés en corps et en robe, 
conduits par M. Pierre Suhard, écuyer, sieur de Saint- 
Germain, lieutenant général de M. le bailli de Caen à 
Bayeux, et pour les bourgeois, ils ont été conduite par 
messire Isaac Le Bedey, écuyer, sieur de Vaux, vicomte 
et maire delà ville, assisté de M. René Maloisel, sieur du 
Vivier et de messire Guillaume Heuzebroc, sieur de La 
Poterie, échevins, et de M. Jean Adeline sieur de La 
Prairie, procureur syndic. Le lendemain mardi 21 dudit 
mois, MM. du Chapitre, assistés des familles des reli- 
gieux, ont fait une procession générale à Saint-Exupère 
pour prier Dieu pour Pâme du défunt et supplier sa bonté 
infinie de lui donner un bon successeur (f ) ». 

LXVIII. Edouard Mole, nommé trésorier de la sainte 
Chapelle de Paris le i5 mai 1649, après Anne de Levis 
de Vantadour (2). 

« Le samedi 11 décembre 1649, M, Edouard Mole a 
fait son entrée en cette ville. Il y avait fort longtemps que 
les bourgeois se préparaient pour lui aller au devant, et le 
recevoir selon que sa qualité le requérait; mais lui qui 

(i) Manuscrit de M. de La Bertînière. 
(2)Nw. GaU. christ., t. VUI,€ol. 248. 



^6 

ne voulait qu^on ne fit aucune dépense pour son arrivée 
est venu exprès à 1 1 heures du soir, et a tellement sur- 
pris la ville qu^il est entré sans être vu d^aucune per- 
sonne, au grand étonnement d^un chacun, parce qu^il 
avait couché la nuit précédente à Lisieux, et ne croyait-on 
pas que, vu sa condition et délicatesse de son corps, il fît 
un si long chemin pour une journée. Le lendemain, 
tous les bourgeois se sont assemblés en armes devant la 
maison de M. le vicomte, et de là s^en sont en allés à 
l'évécbé, tambours battants, où ils ont salué mon' dit 
seigneur, évéque de chacun 3 ou 4 coups de leurs armes. 
Le mardi suivant, il est allé en Téglise de Saint-Sauveur, 
où, après plusieurs belles cérémonies y faites pour sa 
prise de possession, il est entré assisté de tout le clergé en 
réglise cathédrale, où on a chanté le Te Deum^ et la 
messe célébrée par mon .dit seigneur en musique, avec 
une telle afHuence de peuple que la plupart n^ont pu en- 
trer dans l'église, tant elle était pleine, et de là s^en est 
retourné à son évéché, où les bourgeois qui Tattendaient, 
voulant faire paraître la joie intérieure qu^ils avaient de 
son arrivée, lui ont fait un réitéré salut avec leurs armes, 
dont il a témoigné grande satisfaction. Et le dimanche 
suivant, il est venu à Téglise de Saint- Vigor-le-Petit, où il 
a célébré la messe avec grand zèle, et a été en entrant et 
sortant salué par les paroissiens qui étaient sous les 
armes (i). 

« Il y a deux ans qu^il était pourvu de Pévêché, pen- 
dant lequel temps chacun contribuait à orner la ville et 
son év^hé pour son arrivée. Messire René Maloisel, 
sieur du Vivier, avocat et premier échevin de la ville, a 
remporté grand honneur de 3 statues qu^il ^vait fait pla- 

(1) Manuscrit du v de la Bertinière. 



97 

cer en la porte de Saint-Vigoret pour sa considération. 
Ces statues, placées en 1649, représentent la Sainte 
Vierge, saint Exupère et saint Regnobert, nos premiers 
évéques. Cest un prélat de grande piété envers Dieu, en 
amour envers ses diocésains, et principalement ceux de 
cette ville qui en ont maintes fois reconnu les effets. Il 
est fils de M. le premier président de Paris, et si la 
volonté correspond à son pouvoir, comme il a bien fait 
paraître, la ville étant en sa protection, sera à l'abri de 
tous les inconvénients qui lui auraient pu arriver. Que 
Dieu lui donne une longue vie. » 
Il mourut à Paris au mois d'avril i652. 

LXIX. François Servien, abbé de SaîntJouin-«ur- 
Marne, en 1 646, y mit la Réforme de Saint-Maur en 
1 65 5, y fit construire Taucel de saint Benoît, consacra le 
maître-autel, et 3 autres petits, et prieur du Val des 
Ecoliers en i556; portait pour armes : d^azur à 
3 bandes d^or, au chef cousu de même à une tête de lion 
d'or issant en chef (i). 

' « Le dimanche vingt-troisième jour de mai lôSS, 
M. François Servien, pourvu de Tévéché de Bayeux, est 
arrivé à Saint-Vigor, venu le dit jour de Notre- Dame-de- 
La-Délivrande, oti il avait célébré la messe. II est allé 
une compagnie de noblesse d'environ 70 chevaux au de- 
vant de lui, qui étaient conduits par M. le baron de 
Saint-Gilles, gouverneur du château, qui ont été au de- 
vant de lui viron 2 lieues de Bayeux. La jeunesse de 
Bayeux, au nombre de viron 700 jeunes hommes, con- 
duits par M. de Saint- Waast-Petitcœur sont aussi allés 
au devant de lui, et se sont assemblés et mis en ordre au 
Recouvry, où ils l'ont salué en passant, dont il a fait 

(i) Nov, GaU. Christ/, t. II, col. lajy. — /*., t. VII, col. 86a. 

7 



98 

état. Comme il est arrivé à Saiat-Vigor sur les quatre 
heuies après-midi où il y avait grande affluence de 
peuple, les pèr^s dudit lieu de Saint-Vigor sont venus 
avec leur croix au devant de lui et Tont mis sous le parc 
à rentrée du cimetière, et Tout conduit dans Téglise 
où Ton a chanté le Te Deum, et puis il s^est retiré 
dans la maison pour coucher et reposer. Il y avait aussi 
eu 6 chanoines en carrosse qui étaient allés au devant de 
lui. Le lendemain,, la procession générale est partie dès 
6 heures de matin pour Taller quérir à Saint- Vigor, 
suivie d^un grand nombre de peuple. La justice y étant 
en habit deçent, qui était menée par M. Thomas Le Mer- 
cier, écuyer, lieutenant de M. le Bailly de Caen : 
M. Pierre Suhard, écuyer, autre lieutenant ; M. Richard 
Helyes, écuyer, autre lieutenant; M. Pierre Bunel, 
écuyer, lieutenant criminel, et plusieurs assesseurs et avo- 
cats en robe et en chapeau. Et de Fautre côté était le dit 
sieur Gouverneur, le maire de la ville, qui était messire 
Jacques Le Bedey, écuyer, viconte messire Philippe Le 
Breton, sieur La Mare, premier echevîn, et Charles Le 
Tellier, sieur de La Bertinière pour second échevin (au- 
teur de cette note), et Tamenant, la procession est revenue 
par Saint-Georges à Saint- Vîgoret, où à la porte nous 
avons fait accomoder de beaux tableaux où était un gen- 
til dessin de saint Regnobert qui montrait audit seigneur 
évoque d'entrer en la ville, avec les figures de quantité de 
seigneurs évêques et d'autres saints originaires de cette 
ville. Ce qui a été grandement approuvé par le dit sei- 
gneur évéque, et de tout le peuple, et après la solennité 
passée, lesdits tableaux ont été portés à Tévêché, comme 
ledit seigneur Ta désiré. 

« Le dimanche 2 de février lôSg, M. François Servien 
évéque de Bayeux est décédé en son manoir épiscopal sur 



99 

les 7 heures du matin, d'une maladie de pierre qui 
rayait tenu en grande langueur, dont toutes sortes de per- 
sonnes sont demeurées grandement affligées à raison de 
la grande probité et affection qu^il portait aux habitants 
de Bayeux. On avait dans le fort de son mal fs^it une 
oraison des Quarants-Heures, par ordonnance du Cha- 
pitre, dans le chœur de l'église de Bayeux, *otx tous les 
chanoines allèrent les uns après les autres. Elles ont fini 
le samedi au soir i*^ de février, et dès le même temps il a 
été délivré, et Dieu Ta appelé des siens le lendemain ma<- 
tin. On a envoyé en poste à M. Servien surintendant des 
finances, son frère, et MM. du Chapitre ont dès le lende- 
main lundi et mardi fait un service solennel pour lui, et 
on a placé son corps sur une grande table dans le chancel 
de la chapelle de Pévéché où il était placé avec ses habits 
pontificaux, et y avait 6 grands cierges blancs de chaque 
côté du corps où le monde afflouvissait de toutes parts. 
Et les matinées de chaque jour les prêtres y allèrent inces- 
samment célébrer la messe pour le repos de son âme, et 
Taprès midi il y allait continuellement des prêtres psal- 
modier et chanter Vigiles des trépassés. Et le lundi en 
suivant, qui était le lo de février, il a été inhumé par un 
bon homme évêque d^Hyberine auquel de son temps le 
défunt donnait une pension de 6oo livres pour ce qu^il 
ne possède de revenu de son évéché. Ledit défunt a été 
levé à révêcfaé et porté par toute la ville sur un lit fait 
exprès, où il était couché et habillé de ses habits pontifi- 
caux, ce qui excitait à grande douleur et émouvait un 
chacun aux pleurs. Tout était plein de peuple partout. Il 
a été enterré dans le chœur devant le candélabre, et le 
mercredi en suivant il y a eu un religieux de Saint-Vigor 
qui a fait son oraison funèbre, et Va. loué particulièrement 
de son humilité et grande dévotion (i) ». 

(i) Manuscrit du sieur de La Dertinière. 



lOO 

LXX. François de Nesmond, abbé de Chésy et prieur 
de la Voutre, était issu d^une famille ancienne et considé^ 
rable dans la robe. Il descendait de Guillaume de Nes^ 
mond, sénéchal de robe, comte en Angoumois, qui fut 
père de François de Nesmond, président au Parlement de 
Bordeaux. Celui-ci eut André de Nesmond, seigneur de 
Saint-Dizan, premier président au Parlement de Bor- 
deaux, lequel ayant épousé Olive d^Asthe, en eut François 
Théodore de Nesmond, seigneur de Ssiint-Dizan, de Cou- 
brou et autres terres. Ce dernier fut pourvu d'une charge 
de conseiller au - Parlement de Bordeaux, dont il fit la 
fonction jusqu'en 1625 qu'il fut reçu maître des requêtes. 
Enfin après la mort de Chrétien de La Moignon, sei- 
gneur de Basville, premier président au Parlement de 
Paris, il épousa Anne de La Moignon, fille dudit Chré- 
tien, et de Marie des Landes, dame de Magneville. Notre 
évéque était fils de François-Théodore de Nesmond et 
d'Anne de La Moignon. 

Il prit possession de Tévéché de Bayeux par procuration 
le 19 avril 1662, et en personne le 1 5 de mai suivant. 

Ce prélat trouva son diocèse dans un désordre déplo- 
rable. Après avoir travaillé pendant deux ans à corriger 
les abus par des avertissements qu'il ne cessa de donner 
aux plus considérables de son Chapitre pour faire cesser 
et réprimer le scandale de quelques chanoines, il se vit 
enfin contraint d'y pourvoir et faire informer par ses 
officiers : 

lo En juin 1664, contre Gilles Heuzebroc, grand con- 
teur de ladite église; 

2° En juillet ensuivant, contre Louis Lanquetot, cha- 
pelain de ladite église ; 

30 En août, contre Philippe Taron, chanoine et sous- 
doyen; 



lOI 

4<> En août i665, contre Charles Lescalley, aussi 
chanoine, tous pour conduite scandaleuse. 

Pour en éluder la correction, ils se sont portés appe- 
lants comme d^abus au Parlement de Rouen, et par récri- 
mination, ils firent informer contre les officiers de Tévêque 
sur des faits calomnieux devant le lieutenant criminel de 
Bayeux, récusable pour avoir procès contre le sieur 
évéque, par commision dudit Parlement, et firent plu- 
sieurs procédures irrégulières afin de s^y occuper et las- 
ser les autres; mais enfin ils se virent condamnés par 
arrêt du Parlement. 

« En 1662, les Protestants avaient encore dans le dio- 
cèse 17 prêches, dont 16 étaient de. possession; le seul 
prêche de Trévières était de Baillage. Douze de ces prêches 
furent abattus par jugement du Conseil, à la poursuite du 
clergé du diocèse. Trois autres ont été abattus cette année 
x685 : celui de la ville de Caen, par arrêt du Parlement 
de Normandie, ceux de Bernières et de Saint- Waast, en 
exécution de Tarrêt du Conseil^ pour n^y avoir le nombre 
suffisant de familles hérétiques ; ceux de Trévières et de 
Saint-Sylvain, dont Texercice était interdit par arrêt du 
conseil, vont être abattus en exécution de la dernière dé^ 
claration qui révoque Tédit de Nantes ( i ). 

« La destruction des prêches, le retranchement des 
ministres, les instructions des curés, les visites épiscopales 
et les missions qu^on a faites en plusieurs paroisses et 
cantons, ont fait diminuer notablement le nombre des 
hérétiques. 

« Ce diocèse, composé d^environ 200,000 âmes dans 
61 5 paroisses, n'en a pas |6, 000 en tant qu'hérétiques, 
en y comprenant les femmes et les enfants. 

(i) Manuscrit de révêché. 



102 



« Dans la ville de Caen (en i6S5), qui est la plus 
grande du diocèse et la seconde de la province, composée 
d'environ 3o,ooo âmes, il n'y a pas en tout 3,ooo héré- 
tiques, dont il y a 3 ou 6 familles nobles,- le reste sont 
marchands, artisans et pauvres. 

« La ville de Bayeux, composée d'environ i o,oûo ân^s, 
n'a pas plus de t2 ou !3 familles d'hérétiques^ dont 
3 familles nobles qui sont : Bussy, Bellefontaine et Du 
MesniL II y a aussi 7 ou 8 familles nobles aux environs 
de Bayeui, dans la distance d'une ou deux lieues. 

« La ville de Vire, composée d'environ 9,000 âmes, n'a 
aucun hérétique, ni à 3 lieues aux environs. 

c Le diocèse est composé de t6 doyennés. Il y a en 
tout lesdits doyennés 2,600 ou ^2,700 hérétiques. 

« Le doyenné de Condé, qui est le plus éloigné de la 
ville de Bayeux, et confronté aux diocèses d*Avranches, 
du Mani et de Séez, a encore i, too hérétiques qui ont eu 
ctKlévant 5 prêches. Les paroisses de Condé, d'Athis, de 
Saint&'Honorine et de Fresnes, renfermait presque tous 
ces hérétiques; mais il faut remarquer que ces paroisses 
sont de grande étendue, et qu'il y a trois ou quatre 
fois autant de catholiques que d'hérétiques. Il n'y a dans 
le doyenné que 3 ou 4 familles hérétiques nobles; le 
reste sont artisans, laboureurs et marchands. 

Dans le doyenné de Trévières ou des Veys, qui s'étend 
le long de la mer jusqu'aux Veys, qui séparent le Bessin 
du Cotentin, 400 hérétiques ou* environ dans 25 paroisses 
et environ 3o familles nobles hérétiques. 

€ Dans le doyenné de Douvre, vers la mer, proche 
Notre-Dame de la Délivrande : 3oo hérétiques, dont 6 à 
7 familles nobles dans 1 5 ou 16 paroisses. 

« Dans le doyenné de Vaucelle, qui s'étend du côté de 
Lisieux et de Séez, où était le prêche de Saint-Sylvain, et 



103 

un autre dans le diocèse de Séez, qui joignait à Saînt- 
Pierre-sur-Dives^ 200 hérétiques dont 5 à 6 familles 
nobles. 

c Le reste des hérétiques est répandu en très petit 
nombre dans quelques autres doyennés, et il peut y avoir 
en tout 60 familles nobles qui ne sont pas de noblesse 
plus considérable; la plus grande partie de cette noblesse 
n'a point senri dans les armées, s'étant tenue dans la cam- 
pagne à faire valoir leurs biens; plusieurs même ont été 
annoblis depuis 3o^ 40, 5o ou 60 ans. 

c Outre les 16 doyennés, il y a encofe 5 paroisses 
d^enclavées dans le diocèse de Coutances qui sont du dio- 
cèse de Bayeux, deux desquelles ont environ 55 héré- 
tiques; dans celle de Sainte-Mère- Église et de Chef-du-^ 
Pont, qui ont près de 1,200 communiants, dont il y a 
i familles nobles hérétiques : MM. de G>urtomer4e- 
Cadet, de Sigoville et de Marcadé. Il y avait un prêche 
à Sainte- Mère- Église qui a été abattu à la poursuite du 
ckrgé depuis plusieurs années. 

c Et pour ramasser Tétat dudit diocèse, il peut rester 
en tout 60 familles nobles hérétiques, dont plus de la 
moitié sont entre la ville de Bayeux et les Veys au doyenné 
de Trévières; les 3o autres familles sont répandues dans 
les autres cantons du diocèse. » 

(Ce mémoire a été fait en 1685, lors de la révt>cation de 
Pédtt de Nantes). 

i685. i«' juillet, procession générale pour le beau 
temps. On porta les Saintes Reliques. On fit trois tours 
autour du chœur; on ne sortit point à cause de la pluie. 

1696. Les Capucins commeiicèrent une neuvaine à 
Saint-Exupère pour le beau temps. Le quatrième jour il 
fit beau. On partait après compiles. Exhortation à saint 
Exupère. Dans le même tekps ou commence à la catbé^ 



104 

drale les processions pour le même sujet, après vfipres, 
' trois fois la semaine. 

1697. TO mai, obit de fondation par messire de Nes- 
mond, pour la première fois. 

1698. i^ d^août, procession générale à Saint- Exupère, 
entre vêpres et compiles, pour le beau temps. On porta la 
châsse de saint Space. 

1699. Michel Jean de Nesmond, clerc du diocèse de 
Langres, nommé chanoine de Monts, par la résignation 
de M. Huë^Delauné, et s^en démit en 1702. 

1700. En juillet, les Capucins firent une neuvaine à 
Saint-Exupère pour les biens de la terre. 

1702. Le i^r mars, ouverture du grand jubilé qui 
dura 2 mois entiers. Il fut clos le 3o mai; ce dernier 
« jour, sermon par M. JoUain, pénitencier (i). 

Les mousquetaires, 100 noirs et 100 gris, firent la 
campagne de La Hougue. Ils passèrent et repassèrent par 
Bayeux. 

Le 22 septembre, service solennel à la cathédrale pour 
M. le marquis de Nesmond, cousin, germain de notre 
prélat. 

1704, 24 août. Réjouissance publique à Bayeux pour 
la naissance de M. le duc de Bretagne, fils du duc de 
Bourgogne et de Marie-Adélaïde de Savoie. Te Deum, 
feu de joie, la bourgeoisie sous les armes, feux devant les 
portes. Illuminations aux fenêtres, soupes à la rt^; Mon- 
seigneur et M. le Doyen surpassaient en beauté tous les 
autres. 

7 octobre. Abonnement de la ville accordée par le roi, 
réjouissance par les bourgeois. 

1707. Le i5 ou 16 juillet, il fit une chaleur si exces- 

(i) Extrait d'un journal de M. Descrametot, chanoine de la cathé- 
drale ; c'est le chanoine de Thanya, 



los 

sive et si générale pendant 3 jours, que plusieurs per- 
sonnes en moururent subitement, et même les bétes, à 
cause de la trop grande chaleur. 

1 708. Pendant le carême Ton fit des retraites : lo pour 
le clergé à la Mission ; 20 pour les femmes' au doyenné ; 
30 pour les hommes au Séminaire. 

1709. L*hiver commença le 6 janvier, jour des Rois, 
par une gelée très rude et beaucoup de neige. Il redoubla 
par quatre reprises très fortes, et dura 3 mois entiers, ce 
qui causa une perte très considérable sur tous les biens de 
la terre en beaucoup d^endroits, et particulièrement sur le 
froment. Il fallut semer des petits grains où il était man- 
qué. Le blé monta à un prix excessif qui fut à 5 livres 
10 sous pour nous; mais dans d^autres lieux il était beau- 
coup plus cher, ce qui ne dura guère. Pendant ledit hiver, 
on assista les pauvres avec un grand soin, en fournissant 
pain, bois, soupe, argent et autres choses. La même 
année le Conseil publia un édit pour soulager les 
pauvres ; le Parlement de Rouen, en conséquence, donna 
un arrêt pour la subsistance des pauvres, depuis le 20 mai 
jusqu^au 26 d'août. Tout le monde fut taxé suivant le bien 
qu'il possédait dans chaque paroisse, par le curé, 2 ou 4 
députés dans chaque paroisse, à leur âme et conscience, 
ladite taxe sans appel, exécutoire signée du juge. Le mau- 
vais temps dura jusqu^au 20 juillet de la même année. 
Le blé manqua presque partout, excepté en Normandie, 
et quelques autres petits cantons. Le blé fut trèi cher, 
toujours à 6 livres; le cidre nouveau à i5o livres. 

Le dimanche 16, procession générale à Saint-Exupère, 
après Compiles, avec les reliques, pour le beau temps, la 
paix et les besoins de l'État. 

1710. Le blé fut très cher jusqu'à la Saint-Jean, le prix 
fut jusqu^à 6 livres. La cherté commença en 1 709 à la 



io6 

Saint-MicbeL Le cidre^ en 1709, Yalait 100 litres, en 
1710^ le vieil 200 livres ; le nouveau 260 et 280 livres. 

Le 20 septembre, Tarchevéqued^Albi» M. de Nesmond, 
conférti les ordres sacrés à Bayeux. Tous les ordinants, 
habillés pour le recevoir, précédaient le clergé de la cathé- 
drale. La procession autour de l'église. On passa par de- 
dans révéché où MM. d'AIbi et de Bayeux attendaient la 
procession, habillés en surplis et rochet seulement. Après 
que les ordres furent conférés, tous les ordinants seule- 
ment reconduisirent MM. les Prélats à Tévêché. 

1711. 14 mai, jour de l'Ascension, salut solennel à la 
cathédrale pour les besoins de l'État et pour le beau 
temps. 

1712. Jour de la Purification de la Sainte Vierge, salut 
solennel à 4 heures du soir, par ordre du Roi, pour les 
besoins de TÉtat, et particulièrement pour la paix dont 
les conférences étaient ouvertes le 22 janvier à la ville 
d*Utrecht. Les Capucins y assistèrent seuls. Monseigneur 
y accorda ses indulgences épiscopales. On avait fait après 
Compiles la bénédiction dans toutes les paroisses. 

16 Mai^ lundi de la Pentecôte, cérémonie pour la cin- 
quantième année de Pépiscopat de Mgr de Nesmond, 
lequel jour il reprit possession de son évéché. Le 1 5 au 
soir, on sonna toutes les cloches, et celles des paroisses et 
communautés, à 8 heures jusqu^à la demie. Le 16, Ma- 
tines à l'ordinaire ; à 8 heures et demie Prime de Tierce; 
à 9 heures tout le ckrgé de la cathédrale revêtu de chapes 
sortit pour aller à l'évéché, en chantant le répons Repleti 
sunt. Monseigneur attendait le clergé chez lui, et sui- 
vit la procession en rochet L^on chanta le Veni Crea-^ 
tor à révéché. On répéta les versets en faux-bourdon; 
point de station; messe solennelle; Monseigneur donna 
la bénédiction et ne pontifia point. L^aprè^midi, Vêpres 



107 

à Tordinaîre; pendant Gomflits on sonna la trémonde, 
pour assembler le clergé et les communautés; t9us les 
séminaristes y assistaient, et même un grand nombre 
parce qu^il y avait une retraite pour Pordination de la 
Pentecôte. On sortit processionnellement pour aller à 
Saint-Exupère en chantant le Vent Creator jusqu^à 
Saint-Jean, ensuite le répons «Stimmof Trinitati, suivi du 
répons Félix namque. Étant parvenu audit lieu, on chanta 
un motet de saint Exupère et les oraisons : la première 
du saint, la deuxième de la Sainte Vierge et la troisième 
pour Monseigneur. Au sortir de Saint*Exupère, on chanta 
les Litanies des Saints jusqu^âux Capucins, où Ton entra. 
Monseigneur y attendait la procession auquel lieu on 
chanta le répons Atnavit eum, Toraison et le verset de 
saint François, ensuite Ecce sacerdos tnagnus. Monsei- 
gneur, en habit pontifical^ ht la procession, sortirent pour 
i^tourner à Téglise en chantant le psaume Mémento Do- 
mine David, M» Peschard^ chancelier, complimenta Mon- 
seigneur à rentrée de la grande porte du côté de la croix, 
où Ton avait préparé un siège pour Monseigneufi lequel 
lui répondit mille choses obligeantes. Le compliment fini, 
on rentra dans Téglise où Monseigneur entonna le Te 
Deum. La bourgeoisie était sous les armes. Elle se mit en 
haie le long de Tavenue des Capucins. Ensuite le long de 
la place jusqu^à la porte de Téglise* Après la cérémonie, 
elle alla saluer Mgrrévéque à Tévéché. Tous les corps de 
justice et autres y furent aussi le complimenter* Il y eut 
alors une grosse dispute entre M. le Bailly et le maire 
pour le pas dans la cérémonie. 

1^'^ juillet, la procession de la messe alla avec les reli- 
ques par la rue des Cuisiniers, et revint par la rue Lai- 
tière, et par dedans l'évâché, par ordre de Monseigneur, 



io8 



pour remercier Dieu de nous avoir procuré la paix avec 
l'Angleterre, le Portugal et quelques autres. 

Le deuxième jour de la Visitation, pour le même sujet 
que dessus, prédication à 5 heures du soir dans le chœur, 
par M. Josset, pénitencier; procession avec le saint Sacre- 
ment autour du chœur et bénédiaion ensuite. 

1 7 1 3 . On commença environ le mois de mai à réédifier 
la tour de Thorloge, par la libéralité de Mgr de Nesmond, 
qui donna à peu près 23,ooo livres; et fut achevée en 
1.7 14 avant Noël. 

Au mois d'août, publication de la paix entre la France, 
l'Angleterre, la Hollande, PEspagne, le Portugal et autres 
alliés. 

1714. Le dimanche des Rameaux, on fut adorer la 
croix à Saint-Vigor;'les moines n^ vinrent pas avec 
MM. du Chapitre. On n'y fut pas en 171 5. 

Le 21 mai, lundi de la Pentecôte, publication de la 
paix entre PEmpire, la France et l'Espagne. Ensuite pu- 
blication de la paix générale, le jour Saint-Thomas, 2 1 dé- 
cembre. 

171 5. Le jeudi absolu. Monseigneur ne fit pas la céré- 
monie des Saintes-Huiles, ni l'absolution des pénitents. 
Il y eut quelques contestations entre le doyen, les grands 
vicaires et le pénitencier. Ainsi le chanoine en tour en fit 
la cérémonie ordinaire avec le vicaire qui chanta la leçon, 
au lieu et place de Tarchidiacre de Bayeux. Le péniten- 
cier n'accompagna pas les pénitents comme à Monsei- 
gneur, mais un habitué de Téglise, le tout comme à l'or- 
dinaire; raprès-midi le lavement des autels se fit par le 
célébrant du matin et le vicaire: 

Le jour de la Trinité, 16 juin, Mgr de Nesmond mou* 
rut à Bayeux, âgé de 85 ans^ 9 mois et 16 jours, après un 
pontificat de 53 ans. Ses armes sont : d'or à 3 cornets 



109 

ou cors de chasse de -sable, liés de gueules, 2 et i ; et la 
devise est : surgite in voce tubœ, surTallusion au dernier 
jugement. 

31 juillet, procession générale après Q>mplie8, pour le 
beau temps, autour de la ville, avec la châsse de saint 
Space. 

27 aoûtf service solennel à la cathédrale pour Mgr de 
Nesmond, et son oraison funèbre prononcé^ avec applau- 
dissement par J.-B. Le Vaillant, chançine théologal. Le 
service fut chanté par Mgr FÉvéque de Coutances qui 
vint exprès avec 4 dignitaires ou chanoines de son 
chapitre. Le mausolée était élevé de plus de 3o pieds de 
haut; le chœur et toute Téglise tendue en noir, et couverte 
d'écussons. 

1716. Dimanche 3 mai, procession générale à Saint- 
Exupère après Compiles, avec la châsse saint Space, 
pour demander à Dieu de l'eau, et pour les biens de la 
terre. 

27 juillet, sur les 10 heures du matin, le tonnerre 
tomba sur la tour des 4 cloches; il ne fit pas beaucoup de 
mal. Le dimanche suivant, 2 d^août, fête de saint Exu- 
père, procession générale pour remercier Dieu de ce qu^il 
avait préservé P^lise d'un coup si foudroyant. 

Le dimanche 1 3 septembre, procession générale à Saint- 
Exupère pour la pluie qu'on demandait. 

LXXL Jqseph-Emmanuel de la Tr^moille, cardinal, 
né en i658f abbé de Lagny le 21 d^embre 1695, et de 
Caen en 1 710. Il avait pour frère aîné Antoine François, 
duc de Noirmoutier, pair de France, et pour sœurs, la 
femme du prince des Ursins, grand d^Espagne, et la 
femme du duc de Lenty de Roûere, prince de Belmon. 

La terre de la Trémoille, qui a donné le nom à sa mai- 



IIO 

son, est située en Poitou/sur lae frontières de La Marche, 
proche Moatmorillon et Belabre. Le premier de ce nom 
est un Pierre de La Trémoille qui vivait environ Tan 
104e, sous le règne de Henri Uf, roi de France (i). 

Le père de ce prélat était Louis de La TrémoiUe, II« du 
nom, premier duc de Noirmoutier, vicomte de Tours, 
conseiller du roi en tous ses conseils, lieuteaant^géaéral 
au gouvernement d^Ânjou, et maréchal de camp; et sa 
mère Renée* Julie Aubery, fille unique de Jean Auberjri 
maître des requêtes, conseiller d'État,'mariée en novembre 
1640. Ilétait leur quatrième fils (9). 

Il était encore abbé de Hautecombe en Savoie, de Saint- 
Amand près de Tournay, etc., fut nommé auditeur de 
Rote à Rome, en 1693, créé cardinal du titre de la Tri- 
nité-<lu-Mont par ie pape Clément XI, à la promotion 
du 1 7 mai 1706 ; enfin chargé des affaires à Rome au dé- 
part du cardinal de Janson. Le roi ie nomma comman- 
deur de Tordre du Saint-Esprit en 1708; ensuite évéque 
deBayeuxen 1716, et archevêque de Cambrai au mois 
d^avrîl suivant (3] . Le pape Clément XI ie sacra ie 3o mai 
1719, assisté des cardinaux Tanara, Paulucd, Pignatelii, 
Ottoboni, Aibani et Olivieri. 

Entre les mois de juillet et août 1716, la Faculté des 
Arts de rUniversitéde Caea s'éleva vers ce temps-là contre 
les PP. Jésuites (4). Elle défendit à ses membres tout 
commerce avec eux, et enjoignit de leur imposer silence, 
lorsque selon Tancien usage, ils viendraient argumenter 
dans cette Faculté à laquelle ils étaient immatriculés. On 
donna ce décret à cause des insultes qu*un jésuite avait 

(i) Nova Gallia Chriat., t. Il, col. 64. 

(a) Mém. de la rég, du duc d^OrUaus^ t. il, p. 3a5-326. 

{3) «îwf. d^ grands Ofiç., %. IV, p. 160. 

(4) Histi des grands OffiCy t. IV, p. 178. 



XII 



£aites à messine Midid, professear en philosophie et 
doyeo de la Faculté, lorsqu'il présidait à une thèse pour 
le degré des maîtres-ès^irts. Cette Faculté s'engagea même 
par serment à soutenir, et la conclusion de rassemblée, et 
la qualité de frère qui fut donnée à ce jésuite, qualité que 
la société regarde comme injurieuse, quoi quelle soit 
conforme aux vœux des Jésuites, et au style de plusieurs 
arrêts rendus à leur occasion. 

Ce fut cette année-là que parut Marie Lestoc, fill^ 
simple et ignorante, nommée La Dévote d^Évrecjr, que 
Von voulut faire paraître comme une dévote à révélatioa, 
et qui alla terminer ses jours à Phôpital de Bayeua. 

Le 1 5 de novembre 1716, prise de possession de Tévê- 
ché pour M. le cardinal de La Trémoille, par M. l'abbé 
de Pibrac, grand doyen de cette église. On lut en plein 
chapitre les lettres de Rome, et après le pouvoir donné» 
M. de Pibrac se retira pour délibérer en chapitre. Il y 
rentra, et fut reçu. I>e là il alla prendre possession au 
chœur accompagné de 4 dignitaires, le président marchant 
devant, suivi du gre£Ber, de 2 témoins du bailli, de 6 
assesseurs ou conseillers, et de plusieurs nobles. Il baisa 
Tautel, et donna un louis d W et un écu de 5 livres ; ensuite 
il entra dans la chaire épiscopale; après il retourna au 
chapitre. Après ledit chapitre, le greffier lut la bulle au 
jubé. Ensuite, accompagné du même cort^e, il prit pos- 
session de révéché dans le palais épiscopal, et TOfliciar 
lité. Il revint au chœur en la chaire épiscopale, et l'on 
chanta le Te Deum, orgue et musique. Ensuite, la pro- 
cession dans la nef, ledit sieur marchant derrière le cél^ 
brant comme Tévéque. L*on sonna toutes les cloches de 
la cathédrale, des paroisses ^ communautés pendant le 
TeDeum[i). 

(i) lourn. de M., Décrametot, cfaan. de ThanTi. 



112 

Ce cardinal n^est jamais venu à Bayeux, résidant tou- 
jours à Rome pour les affaires de France dont il était 
chargé. Il eut soin de prendre de bons ofEciers pour 
gouverner son diocèse en son absence. Il nomma pour 
ses grands vicaires : MM. Du Faur de Pibrac, doyen; de 
Grainville, chantre; Delauné-Hue, trésorier; Néel^ archi- 
diacre des Veys, et de Fontaines, chanoine de Vaucelles. 
Ce sont les mêmes qui avaient gouverné dans la vacance 
précédente. 

1716. Le jour de Pâques, on se servît du bel orne- 
ment blanc pour la première fois, et le jour du Saint 
Sacrement suivant, du beau dais, aussi pour la première 
fois. 

La même année, M. Jacques* de Matignon, ancien 
évéque de Condom, conféra les ordres à Bayeux, par la 
permission des vicaires-généraux du cardinal de La Tré- 
moille. 

- 17 18. Au commencement de juin, il fut préconisé à 
Rome archevêque de Cambrai, et le 3o juin de Tannée 
suivante, le pape lui fit Thonneur de le ^crer dans Téglise 
de la Chartreuse de Sainte-Marie-d^«Anges, après quoi 
le pape lui envoya un régal de plusieurs bassins de confi- 
tures, et lui fit présent d^ne riche chasuble. 

17 18. Dimanche 25 septembre, procession générale 
après Compiles, à Bayeux avec la châsse saint Space 
pour demander de Peau. 

Peu de jours après le mois de juin 1718, les nouvelles 
publièrent que M. le Cardinal de la Trémoille avait été 
préconisé à Rome archevêque de Cambrai. Le Chapitre 
assemblé déclara la vacance du siège, et fit élection de ses 
grands vicaires. MM. de Pibrac, Delauné-Hue et Néel 
furent continués, et à la place de MM. de Grainville et de 
Fontaines, on nomma MM. Peschard chancelier, et He- 



lyes d^Albray. Ce nouveau choix causa du changement 
dans le gouvernement. 

1719. Dimanche 18 juin, procession générale avec la 
châsse de saint Space à Saint-Exupère après G>mplies^ 
pour avoir de Teau. Le 24 suivant, oraison des Quarante- 
Heures pour le même sujet. Pendant les 3 jours les pa- 
roisses et communautés venaient alternativement passer 
•une demi-heure devant le Saint-Sacrement. On y ajoute 
les paroisses de Saint-Vigor, Vaux-sur- Au re, Vaucelles, 
Gueron, Monceaux, le Séminaire et Saint-Nicoks-de-La- 
Cbesnaye. Le 26 septembre, oraison des Quarante-Heures 
pour demander de Teau et avoir de Pair tempéré, à cause 
des maladies répandues en grand nombre, non seulement 
dans lé diocèse, mais dans plusieurs autres lieux, dont 
fort peu échappaient, et particulièrement .dans les fau- 
bourgs deCaen (i). 

Le nouvel archevêque de Cambrai ne jouit pas long- 
temps de son nouveau bénéfice. Il commença à se 
plaindre d^une douleur à la jambe, le 6 janvier fête des 
rois 1720; ensuite son mal augmenta considérablement. 
Il se munit de tous les sacrements, et fit son testament. Il 
donna ses ordres pour la sûreté des papiers qu^il avait, 
en séparant ceux qui concernaient sa maison, de ceux du 
Roi Très Chrétien. Il mourut le 10 suivant (2). II fut 
également regretté à Rome et en France, sMtant toujours 
acquitté de sa charge avec beaucoup de zèle et de capacité. 
Après qu'on eut fait ses funérailles dans Téglise française 
de Saint- Louis, en présence du Sacré-Collège, son corps 
fut porté pour être inhumé dans celle des Minimes 
Français-de-La-Trinité-du-Mont, dont il était titulaire. On 



(i) Joum, de Thanys, 

(2) Joum, de Verdun^ 1720, mare, 224; avril 269. 

8 



114 

fit ensuite^rouverture de son testament dont les elécutetui 
étaient les cardinaux Gualterio et Ottoboni, arec le gêné* 
rai des Dominicains nommé le Père Antoine Cloche, et 
le sieur de La Chausse, consul de la nation française. Le 
cardinal de La Trémoilie institua son héritière univer- 
selle M>^ la princesse des Ursins, sa sœur, en substituant 
ses biens aux enfants du duc de Lenty, son beau-frère. 
Il portait : d^or an chevron de gueules accompagné de 

3 aiglettes d^azur béquées et membrées de gueules. 

LXXII. François Armand de Lorraine, deuxième fils 
de Louis, comte d^ Armagnac et de Briosne, pair et grand 
écuyer de France, et de Catherine de Neufville-Vîileroy, 
naquit à Paris le i3 février i665. Ayant été destiné à 
rétat ecclésiastique, il obtint, le 14 août 1676, Pabbaye 
Notre*Dame-des-Chastelliers. O. D. C, diocèse de Poi- 
tiers. Depuis, le roi lui donna, encore, en 1686 celle de 
Saint-Faron O. D. B. diocèse de Meaux, et en 1689, cell(e 
de Royaumont, O. D. C, diocèse de Beauvais. Après 
avoir fini ses études de théologie, il fut reçu docteur 
de la Faculté de Paris, de la maison et société dé Sor- 
bonne le 3i janvier 16S8, n^ayant pas encore 24 ans 
accomplis. Il était aussi primat de Téglise collégiale de 
Nancy lorsqu^il fut nommé à Tévéché de Bayeux le 

4 mars 17 18. Cette église fut proposée pour lui, dans un 
consistoire à Rome par le cardinal Ottoboni, le 18 de sep- 
tembre 171 9, et ayant ensuite reçu ses bulles, il fut sacré 
le 5 de novembre suivant, dans Péglise métropolitaine de 
Paris, par le cardinal de Noailles, archevêque, assisté de 
Tévêque-comte de Châlons et de l'évêque de Blois, et le 
1 2 du même mois il prêta serment de fidélité entre les 
mains du roi, en présence du duc d^Orléans, régent. Il 
mourut à Paris après une longue maladie, le 9 juin 1 728, 
dans la soixante-quatrième année de son âge. 



«15 

Le pape lui refusa longtemps ses bulles, mais enfin il 
les lui accorda ( i ) . 

Le 3o juillet 1 719, ce prélat posa au nom de S. M. la 
première pierre de Féglise que les chanoines réguliers de 
la réforme de Prémontré firent bâtir dans leur monastère 
à Paris, faubourg Saint-Germain. 

Le dimanche 17 septembre audit an, translation faîte 
par les prêtres Lazaristes de Bayeux, dans Téglise du Sé- 
minaire, des reliques de saint Urbain et de saint Amate 
envoyées de Rome. 

Le mardi 3o octobre audit an, prise de. possession de 
réréchépour M. Pabbé de Lorraine par M. Peschard, 
chancelier de Téglise de Bayeux; lui et M. Helyes, 
chanoine d'AIbray, partagèrent seuls dans les commence- 
ments rhonneur du gouvernement avec le prélat. Son 
épiscopat fut fort orageux. 

Le 5 novembre audit an, jour du sacre de ^ cet évéque« 
MM. de rUniversifé de Caen s^assemblent en corps et 
vont à réglise des PP. G)rdeliers, où ils font chanter le 
Te Deum en musique, en action de grâces de leur avoir 
donné un si bon évéque, et dans toutes les églises de la 
ville on fit des prières pour le même sujet. 

Le 12 du même mois, cérémonie à cause du sacre de 
S. A. Mgr de Lorraine à Paris. Le samedi on sonna la 
grosse cloche à 8 heures jusqu^à la demie.. Après la haute 
messe du jour on fit la procession autour du chœur en 
chantant le Veni Creator; ensuite la* messe du Saint- 
Esprit solennelle, à laquelle assistèrent tout le clergé sé- 
culier et régulier. Toutes les cloches sonnèrent ainsi que 
celles des paroisses. 

Le 3i décembre 171 9, signification d^interdit aux Je- ' 

(1) Djcr. des JiMHiénistês, t. IV, p. I4et i5. 



Ii6 



suites de Caen, par lequel il leur est défendu de prêcher 
et confesser dans le diocèse; ensuite défense à eux et 
à tous les religieux du diocèse de dire la messe ailleurs 
que dans leur église, et d^entrer même dans les parloirs 
des couvents de religieuses. 

1720. Jeudi 20 mars, M. Tabbé de Lorraine, évêque 
de Bayeux^ arriva peu après une heure après midi sans 
faire aucune entrée. L^on sonna toutes les cloches aussitôt 
à la cathédrale, par deux volées, et celles de toute la ville. 
La bourgeoisie se mit sous les armes. Après son repas, 
MM. du Chapitre, au nombre de 4 dignitaires et 4 des 
plus anciens chanoines, furent le complimenter, et géné- 
ralement tous les corps de justice et gentilshommes 
et maison de ville. Les bourgeois sous les armés furent 
à révéché. L'on tira par 3 fois le canon du château* Un 
des canons trop chargé creva, et tua 4 jeunes gens, 
entr^autres : le fils de M. de Beaussy et celui de M. de 
Beaupré^ qui furent enterrés le lendemain au château, et 
en blessa plusieurs autres; ce qui troubla la fête et la joie 
publique. 

Le 21, tout le Chapitre en corps alla le saluer sur les 
10 heures du matin. 

Le 23, cérémonie pour sa prise de possession, dont 
voici Tordre. Le 22 au soir, on sonna toutes les cloches à 
7 heures et demie jusqu^à 8. Le 23 au matin, on sonna 
les 2 grosses à 7 heures jusqu^à la demie. Ensuite, on 
chanta Prime, Sexte, Tierce, après quoi tout le clergé 
tant séculier que régulier se trouva à la cathédrale, et Ton 
partit pour aller quérir Mgr TÉvéque à Saint-Sauveur 
tous en silence, et sans sonner les cloches. Etant arrivés, 
les 4 premiers dignitaires le revêtirent de ses habits pon- 
tificaux; M. le Doyen lui présenta la crosse, et le compli- 
menta au nom du chapitre ; auquel Monseigneur répon- 



117 

dit en peu de mots ; ensuite on entonna Summœ Trinù 

tati et on partit pour revenir à la cathédrale par la 

Grande-Rue Saint-Malo; toutes les cloches sonnèrent 
pendant qu^on était en chemin. On entra dans la cathé- 
drale, excepté les 4 dignitaires qui présentèrent audit 
seigneur le livre de TÉvangile pour jurer de garder les 
immunités de Téglise cathédrale ; le tout par dehors à 
rentrée de la grande porte. De là. Monseigneur se rendit 
à Tautel pour y faire sa prière, le baisa, et y fit son obla- 
tion de 10 louis dbr valant 600 livres. Les 4 dignitaires 
le conduisirent à la chaire pontificale, et ledit seigneur 
entonna le Te Deum, suivi d^une oraison, ensuite None, 
après quoi ledit seigneur pontifia. Tout le clergé séculier 
et régulier, la noblesse et les corps de justice y assise 
tèrent. 

Nota quMl y eut un très beau luminaire : le cierge de 
cire blanche d^une livre, et ceux des couronnes d^un 
quarteron aux frais dudit seigneur évéque. La bour- 
geoisie en armes précédait le clergé de la cathédrale en re- 
venant de Saint-Sauveur, et > compagnies de cavalerie 
qui étaient en garnison, suivaient ledit seigneur évéque. 

Nota. Monseigneur donna à manger à tous MM. du 
Chapitre. Entr'autres mets, il y avait un poisson extraor- 
dinaire qui était comme une plisse; il avait coûté 
1 1 écus/Le soir, sur les 8 heures, il y eut un feu de joie 
dans la place de la Cathédrale, et les bourgeois en armes. 
Ensuite, un beau feu d^artifice sur les remparts de Tévê- 
ché et plusieurs fusées, le tout aux frais des bourgeois; de 
plus, des feux à toutes les portes,- et illuminations aux 
fenêtres. Le même jour. Monseigneur fit distribuer beau- 
coup d^argent aux pauvres. 

1720. 17 juin, oraison des Quarante-Heures à la 



n8 

cathédrale pour demander à Dieu du beau temps pour 
les biens de la terre. 

Mandements de S. A. Monseigneur Tévéque de 
Bayeux : le premier^ du i3 octobre 1720^ au sujet des 
conférences de son diocèse, daté de Bayeux; le second, du 
21 décembre 1720, ponant approbation et confirmation 
de la censure de la Faculté de Théologie de Caen contre 
17 propositions tirées tant des cahiers que des thèses 
publiques des Jésuites du collège de Caen. 

172 1 . 10 d'août, Te Deum à la cathédrale pour la gué- 
rison de Louis XV. Le 17 du même mois. Te Deum 
pour le même sujet, par ordre de la Cour. 

17^2. Mandement contenant le jugement que notre 
prélat porte sur difFérentes propositions qui lui avaient 
été dénoncées par le P. de Gennes, jésuite, daté de Paris, 
in-40. 

25 octobre, procession autour de Péglise^ et messe so- 
lennelle du Saint-Esprit ; le clergé séculier et régulier, et 
tous les corps de justice y assistèrent, pour le sacre du roi 
Louis XV. Le 22 novembre suivant, jour de la Présen- 
tation de la Sainte Viei^e, Te Deum en action de grâces 
du retour du Roi de son sacre. 

1 723. Lundi de la Pentecôte, 1 7 mai, procession gêné* 
raie à Saint- Exup^e après compiles, avec la châsse saint 
Space, pour le beau temps. 

23 mai, jour de la Trinité, oraison des Quarante* 
Heures, pour le même sujet. 

Le pape Benoît XIII, ayant donné un bref adressé aux 
Jacobins, le 6 novembre 1724, où il les exhortait à per«- 
fuéwérer dans la doctrine de saint Augustin et de saint 
Thomas sur la grâce efficace par elle-même et la prédes- 
tination gratuite. Les Appelants s'en prévalurent, entre 
autres dans ce diocèse ; ils firent imprimer ce bref en 



'*, 



119 

lattxi et e^ français sur u^e feuille volante de quatre pages 
avec de petites notes. Elles éiaient composées par M. Le 
Roux^ prêtre Lazariste^ supérieur d^un des séminaires. 

Les G)nstitutioQnaires ne se turent pas ; ils y oppo- 
sèrent une feuille volante de 24 pages, intitulée : « Ré- 
flexions sur le Bref de N. S. P. le Pape^ Benoît XIII, du 
6 novembre 1 724, adressée aux diocésains, » 1 6 pages, avec 
réflexions précédentes, au sujet des notes publiées sur le 
bref. On ne sait guère comment ils s^y prennent pour 
réfuter ces petites notes ; il semble d^un colosse qu^il faut 
combattre. 

1724. Ordonnances et instructions portant condamna- 
tion de 2 libelles ii;i-4<>. Mandement pour le jubilé 
de N. S. P. le Pape, imprimé à Paris. L^ouverture du 
jubilé se fit à Bayeux le 1 1 décembre, et le mandement 
est du 18 novembre. 

Quand le double mandement de Mgr de Lorraine^ 
donné le 2$ janvier 1722, et de 114 pages, eut paru, 
Rome le proscrivit comme contenant quelques opinions 
et doctrines téméraires, suspectes, injurieuses au Saint- 
Siège apostolique, et favorisant des erreurs condam- 
nées (i). Ce décret est du 14 juillet 1723. L^assemblée du 
clergé de 1726 s^éleva hautement contre le même écrit, et 
demanda au Roi la permission de tenir un Concile pro- 
vincial contre Mgr de Bayeux, pour lui faire sur cela son 
procès. Ce prélat, dans ce mandement, autorise et déclare 
catholiques Jes maximes suivantes, qui font horreur à 
ceux qui sont instruits des vérités de la Foi : c Un homme 
qui déteste sa faute précisément à cause de la laideur du 
péché et de son opposition à la raison, commet un nou- 
veau péché en pleurant son péché, parce quHl ne rapporte 

(i) Le P. Coloiui«i lét., BiU. Jansén,, u UL, p. ia«i3 et suiv. 



120 

point son action à Dieu... Thomme agit toujours suivant 
la plus grande délectation, et une délectation indéli- 
bérée. . . la seule nécessité naturelle est indélibérée, va- 
riable, est opposée à l'essence de la vraie liberté, c'est-à- 
dire que la liberté peut subsister dans une action dans 
laquelle Phomme sera sans nécessité, pourvu que ce ne 
soit que d'une nécessité passagère. L'homme, indépen- 
damment de la grâce, peut accomplir les préceptes de 
Dieu. Il le peut, s'il le veut. Ce pouvoir est véritable et 
réel, sans avoir recours à la grâce. La grâce n'est pas né- 
cessaire pour que l'homme ait un vrai pouvoir. Calvin, 
sur la liberté, et Pelage, sur la grâce, en eussent-ils de- 
mandé davantage, etc. ...» Au reste, ce mandement, 
ajoute le P. Colonna, et les autres qui ont paru sous le 
nom de Mgr de Lorraine, évéque de Bayeux, ont pour 
auteur M. Petitj^ied, si on en croit le gazetier jansénite 
dans sa feuille du 24 juillet 1727. 

1725, Lettre pastorale et protestation contre la délibé- 
ration du clergé de France, in-40. 

Le dimanche 17 juin, procession générale à Saint-Exu- 
pèrc, pour le beau temps. 

Le lundi 18, oraison des Quarante-Heures, pour le 
même sujet, à la cathédrale. 

Le 2 juillet, procession générale à Saint- Exupëre, pour 
le même sujet. 

Le 3, autre procession au même lieu. 

Le 4, le clergé de la cathédrale alla aux Cordeliers en 
procession, pour le même sujet. Bénédiction, au retour, 
avec le Saint Ciboire. 

Le 5, procession à la Charité; le 6, à Saint-Laurent; 
le 7, au Séminaire ; le 8, à Saint-Jean ; le 9 à Saint-Sau- 
veur ; le to, aux Bénédictins ; le 1 1, aux Capucins ; le 12, 
à La Madeleine ; le i3, aux Dames Hospitalières; le 14, 



y 



121 

aux Augustins ; le 1 5, procession générale à Saint-Exu- 
père. Monseigneur y assista, et bénédiction, au retour, 
avec le Saint Ciboire. 

Le 9 dudit mois de juillet, pour le même sujet, la con- 
frérie des prêtres fut en procession à la chapelle Sainte- 
Anne, à Tour. Ils partirent des Augustins à 7 heures et 
demie du matin,; le préfet chanta la messe à la chapelle. 
Au retour, la bénédiction fut donnée par M. de Pîbrac, 
grand doyen, avec le Saint Ciboire. Le même jour, le 
beau temps commença, et les pluies cessèrent depuis 
3 mois quelles continuaient avec un temps toujours très 
froid, et de grands vents. 

Monseigneur avait ordonné des prières dans toutes les 
paroisses du diocèse tous les soirs pendant i5 jours, et la 
bénédiction avec le Saint Ciboire. 

Le blé fut très cher cette année-là. Il commença à en- 
chérir à la moitié de juin. Il alla à 6, 7 et 8 livres au 
commencement de juillet. On n^en distribuait qu^aux 
boulangers et non aux bourgeois. Ils cuisaient le pain, 
et on le donnait aux bourgeois et gens de catnpagne. Pour 
cet effet, on constituait dans chaque paroisse 2 des prin- 
cipaux chez chaque boulanger pour le distribuer au 
peuple. Il était défendu aux boulangers d^ouvrir leur 
four qu'en présence de ces 2 députés. Cela dura pendant 
1 5 jours. On ne tirait qu'un boisseau de son sur un sac. 
Le pain était très mauvais, encore heureux qui pouvait en 
avoir pour son argent. D^un boisseau de farine, on tirait 
plus de 60 livres de pain, que Ton vendait 3 sous 6 de- 
niers et 4 sous. Le blé monta jusqu'à 70 livres le sac, un 
tripot seulement. Les autres, le boisseau valait 7 livres, et 
7 livres 10 sob. Le 10 juillet, on exposa le pain sur les 
boutiques des boulangers, ce qui causa une joie très 
grande, après 1 5 jours qu'on le distribuait boutique fer^ 



m 

mée. iL.e 14^ on commença à donner aux bourgeois d^ 
blé, suivant le nombre des personnes de chaque famille. 
L'on fixa le blé, deux tripots, à 4 livres 1 5 sols, ce qui 
fut la cause que tous les gens de campagne le serraient. 
Le 22, on donnait le pain boutique fermée, comme ci- 
dessus. Le 28, on commença à exposer le pain sur les 
boutiques^ à 4 sous 6 deniers et 5 sous, qui n'était quedu 
pain clair. On fut obligé de f^ire des détachements de 
bourgeois pour aller, avec des gentilshommes à leur tête, 
ou les archers du grand provost, dans les campagnes oii 
Ton savait qu'il y avait du blé, et pour l'enlever de force, 
parce que les paysans ne voulaient pas l'apporter à la 
ville, à cause de la fixation de 4 livres 1 5 sols ; ce qui ne 
dura que 2 tripots, après lesquels on le vendait le plus 
cher que l'on pouvait : 7 livres 1 5 sols, 8 livres, 9 livres 
et 10 livres; et on ne le distribuait qu'aux boulangers, 
comme ql-dessus. Le blé que les détachements appor- 
taient, on l'enferma dans un lieu auquel on faisait la 
garde nuit et jour, par les bourgeois. Les paysans pillaient 
le blé qui n'était pas escorté, et le payaient le prix du tri- 
pot, pour empêche^ la sédition. MM. de la police ne 
croyant pas être en sûreté par la bourgeoisie, firent des- 
cendre 2 compagnies d'infanterie pour faire garde au 
tripot, pour leur sûreté, parce que le peuple criait contre 
eux hautement : toile 1 toile 1 Les convois éuient arrêtés 
par les paysans, et Ton se- battait. Environ le Zo, on fut à 
Isigny, pour faire apporter du blé qui était venu d'An- 
gleterre, à peu près i,3oo boisseaux à 7 livres 10 sous, 
1 5 sous, 8 livres, 9 livres. On le donnait aux boulangers 
et on le distribuait boutique fermée, comme ci-dessus. 
Le 10 août, le pain devint commun ; le blanc valait 5 sols 
la Uvre. Le convoi d'Isigny fut arrêté à La Cambe. Il y 
eul une révolte, et 2 personnes y furent tuées. Il vint du 



123 

bié d^ Angleterre en ptusîeurs endroits de b côte : à As- 
nelles, à CourseuUes et beaucoup plus à Caen ; de sorte 
que le 8 août il ne valait plus que loo sols à Caen, mais 
à Bayeux il valait toujours 7 livres 10 sols et 8 livres. Le 
12 dudit mois^ il vint du blé nouveau à 1 10 sols. Dans 
le mois de juillet, le sarrasin monta jusqu'à 8 livres; 
Tavoine, 3 livres i S sols et 4 livres. Le 1 1 dudit mois, 
Tavoine à i livre 18 sols et 1 5 sols. Le seigle nouveau à 
4 livres, 3 livres, 2 livres, le 10 dudit mois. 

Le 26 juillet 1 725, jour de Saint- Anne, la confrérie des 
prêtres alla en procession, pour le même sujet que dessus, 
à Sainte^Anofi. Elle partit à 3 heures et demie après- 
midi, et revint aux Augustins le soir, où Ton donna la 
bénédiction du Très-Saint*Sacrement. 

Le 21 août, mardi, oraison des Quarante-Heures à la 
cathédrale. Nota que le temps fut toujours mauvais à 
cause des pluies fréquentes, le temps froid et les vents, 
excepté par deux intervalles, environ le 9 juillet jusqu'au 

■ 

23 et 23 dudit mois, et depuis le i^^ août jusqu'au 10 du- 
dit BQoia. La récoko ne commença qu'en septembre, et 
on enlevait les gerbes aussitôt coupées, ce qui fut cause 
que le blé ne fut pas bon, parce qu'il germait dans la 
grange, non plus que le pain, et cependant il se trouva 
assez de grain. Le blé fut toujours cher depuis la récolte de 
1725 jusqu'à celle de 1726. Il valait d'abord 5 livres 
10 sols, 5 livres, 4 livres 1 5 sols, 4 livres, fort longtemps. 
A la Saint-Mijchel 1726 : 3 livres, 2 livres 10 sols, 2 Uvres 
4 sols, et 2 livres. 

1726. 3o juin, messe solennelle du Saint-Esprit, pour 
demander à Dieu la grâce que le Roi régît son peuple, 
parce qu'il prit le gouvernement en main ; il changea 
iQUft les ministres qui gouvernaient. 



124 

10 août. Te Deum, pour remercier Dieu de la conva- 
lescence du Roi. 

1727. Le 1 1 juillet, procession générale à Saint- Exu- 
père pour le beau temps, après la haute messe. Quelques 
jours après, la confrérie des prêtres retourna à Sainte- 
Anne, et on fit des processions 4 fois la semaine entre 
Vêpres et Compiles. ^ 

Le 20 septembre, Ton fondit la grosse trémonde ; le 2 1 , 
la matinale et les 2 gros moneaux ; le 3o octobre, Thor- 
loge, I petit moneau et les 2 cloches qui sont les 2 petites 
> des 6 cloches. 

La même année parut une instruction pastorale de 
S. A. Mgr de Lorraine, în-4®. 

1728. i5 avril, jeudi. On commença Poraison des Qda- 
rante-Heures pour Mgr de Bayeux, malade à Paris ; elle 
finit le samedi au soir, par la procession avec le Très- 
Saint-Sacrement. 

Le samedi 22 mai, sur le minuit, orage furieux de 
tonnerre, d^éclairs et de grêle; beaucoup de paroisses 
ravagées. La grosse grêle pesait jusqu^à 5 quarterons 
dans quelques endroits la plupart des fieurs des pommiers 
furent brûlées. 

Mgr de Lorraine, évêque de Bayeux, r^urut à Paris 
le 9 juin 1 728, après une longue maladie. La nouvelle en 
vint le 1 2 à Bayeux. Le lendemain dimanche, elle fut 
annoncée en Chapitre, et ensuite à la ville par le trépas, 
sonné par toutes les cloches de la cathédrale et de la ville. 
Le mardi suivant, service solennel pour lui ; le chœur et 
la nef tendus en noir et chargés dMcussons. 

En même temps, le Chapitre nomma des grands-vi- 
caires pour gouverner pendant la vacance, et fit 2 man- 
dements pour en informer le public. Le premier marque 
qu'il a fait choix de 6 grands-vicaires : MM. de Pibrac, 



"S 

grand-doyen ; de Grainville, grand <hantre ; Néel, archi-, 
diacre ; Moussard, scholastique ; Campagne et Le Fort, 
chanoinfes. Le second révoque tous les pouvoirs donnés 
aux ecclésiastiques de prêcher et de confesser. 

Ensuite, Ton restitua au Séminaire de Caen les pen- 
sionnaires de G)ndom, qu'on avait transférés précédem- 
ment au séminaire des Lazaristes de Bayeux, qui furent 
ensuite tous interdits. 

Mgr de Lorraine, respectable non pas tant par sa haute 
naissance et son auguste nom que par ce caractère de dou- 
ceur et de bonté qui le rendait cher à tous ceux qui 
avaient Thonneur de Paborder, aurait fait les délices du 
diocèse, si, moins complaisant pour quelques grands 
vicaires qui le gouvernaient, il se fût dépouillé des prin- 
cipes du Jansénisme qu^ils lui avaient inculqué. Le fa- 
meux M. Petitpied était son docteur et son théologien ; 
MM. Peschard d'Albray, d'Azy et Boubon étaient ses 
grands vicaires et gens de confiance. Les contestations 
pour et contre la G>nstitution, répandirent un déluge de 
mandements, d^écrits, de mémoires, par tout le diocèse. 
Les Eudistes attachés à la Constitution furent dépouillés 
des places de Condom. Elles furent transférées au Sémi- 
naire de Bayeux, dont le supérieur était M. Gamon, en- 
nemi déclaré de la bulle. Les chaires de Caen furent 
remplies de professeurs jansénistes. Il fut défendu à tous 
les ecclésiastiques qui étudiaient à Caen, dVUer en 
d'autres écoles qu'en celles de l'Université, pour prendre 
les traités que MM. Buffard et Jourdan y donnaient tour 
à tour. Un anonyme présenta, en 1726, à Mgr Tévéque 
de Bayeux, des remontrances touchant Tabus que ses 
grands-vicaires faisaient de son autorité, et les excès qu'ils 
causaient partout* Ces remontrances parurent sans nom 



is6 

ni dHmprimeuî ni du lieu où eites aTâkat été impri- 
mées. 

Mgr de Lonaine^ à l'exeoiple de l'église prfmitiw, 
intitulait ses mandements ainsi : Pdr la grâce de Dieu 
éréque de Bajeux, sans employer : par Tautorifé du 
Saint-Siège. 

Le Père Colonna, Jésuite, paraît avoir eu de la bile 
contre ce prélat (i). « Louis XI V^ dit-il, avait eu de fortes 
raisons pour ne le point faire évéque. Il fut nommé 
évéque de Bayeux du temps de la régence, et pendant son 
épîscopat, il n^a cessé de justifier les refus réitérés du feu 
Roi. Il est un des 12 évoques qui signèrent la lettre 
contre le Concile d^Embrun^ un des 9 qui firent signifier 
à M. le Procureur général un acte pour dénoncer le bref 
approbatif de ce Concile. 

LXXIlI. Paul d^ Albert de Luynes naquit à Versailles 
le 5 février 1708, et est le second fils d'Honoré-Charles 
d'Albert, duc de Luynes, maréchal de camp, et de Marie- 
Anne-Jeanne de Courcillon, fille unique de Philippes, 
marquis de Dangeau, chevalier des ordres du Roi, con- 
seiller d'État d'épée (2). Ce prélat, connu d'abord sous le 
nom de comte de Montfort, fut colonel d'infanterie, dont 
il donna sa démission au mois de décembre 1721, et se 
retira en même temps au séminaire de Saint-Sulpice à 
Paris, pour embrasser l'état ecclésiastique. Par suite, il 
devint vicaire général du diocèse de Meaux, et fut nommé 
abbé commendataire de l'abbaye de Cerisy, au mois 
de mars 1 727, et évéque de Bayeux, au mois de février 
1729. Il voulut remettre alors son abbaye, mais il fut 
oblige de la conserver, le Roi n'ayant pas voulu agréer sa 

(t) BiMi; jansén., td supra, 

(a) Hist, des gr. offic.^ t. IV, p. aôg. 



"7 

démissicm. Il fut sacré le 25 septembre de la même année, 
et le 3 octobre suivant il prêta serment de fidélité entre 
les mains du Roi. 

En 1727, lorsqu^il vint prendre possession de soci 
abbaye de Cerisy, il descendit chez Tabbé Campagne, 
grand-chantre de la cathédrale. Il voulut dire la messe à 
la cathédrale^ à la chapelle de Notre-Dame. En passant 
sous la lampe, qui était fort basse^ il Paccrocha par mé- 
garde, et répandit Thuile sur sa chasuble ; ce qui fit dire 
alors à Tabbé Campagne, 'qui l'accompagnait, qu^il était 
oint évéque de Bayeux. LMvénement confirma la prédic- 
tion Tannée d'après. 

Il fut sacré à Paris, dans l'église des Dominicains du 
faubourg Saint-Germain, par Tarchevéque de Rouen, 
assisté des évéques de Saintes et d^Avranches. Il prit pos* 
session de son évéché, par procureur, le 3 octobre 1729, 
par M. Campagne, chanoine des Essartiers, et en per« 
sonne le 1 1 décembre suivant. 

Lorsqu'il fut arrivé, son premier soin fut de rétablir la 
paix et la concorde dans le diocèse, qui avait beaucoup 
souffert sous Mgr de Lorraine par les disputes du Jansé- 
nisme. Soutenu de Tautorité royale, il ôta les chaires aux 
professeurs Appelants de PUniversité de Caen, et les fit 
donner à des Constitutionnaires. Il éloigna par des lettres 
de cachet les ecclésiastiques les plus remuants, et après 
bien des peines, il rappela cène tranquillité dont on avait 
joui sous Mgr de Nesmond. 

L^an 1 730, les Jésuites célébrèrent la fête de la canoni- 
sation des B. B. P. P. Louis de Gonzague et Stanislas 
Kotska, de leur Compagnie. L'ouverture s'en fit le di- 
manche 1 2 novembre. La veille de cette solennité, Mgr 
rÉvéque de Bayeux fulmina les bulles de la canonistiion 
et le Te Deum fut ensuite chanté au bruit de Tartillerie, 



128 

laquelle fut placée sur les remparts qui donnent sur la 
cour de Péglise des Jésuites (i). On fit le salut le soir, et 
cette église fut illuminée de plus de 6,000 lampions, et 
de quantité de cierges et de bougies, illumination qui a 
été continuée pendant l'octave entière. Le lendemain, dî- • 
manche, la messe fut célébrée par Mgr TEvéque, après 
une procession générale. Les vêpres furent dites de la 
même manière, et la même solennité a été continuée pen- 
dant toute Poctave, avec un éclat et un concours extraor- 
dinaire. Le dimanche 19, jour de Toctave, on entendit, 
dès le madu, une salve des mêmes canons. M. Vicaire, 
curé de Saînt-Mîchel-de-Vaucelles, prononça le panégy- 
rique des deux saints, avec beaucoup d'éloquence et d'ap- 
plaudissements. Sur le soir, on entendit encore le bruit du 
canon ; c*était le signal d'une illumination magnifique, 
et d'un feu d'artifice qui fut tiré avec un grand succès de- 
vaut l'église des Jésuites. 

Le 18 janvier 1731, discours prononcé à l'ouverture 
de l'Académie royale des Belles-Lettres de Caen, après 
sonrétablissement, par Mgr l'Évêque de Bayeux, choisi 
protecteur de cette Académie, et réponse de M. de La 
Douespe, directeur de l'Académie, au discours du susdit 
prélat (viTi pages in-12, y compris le titre du recueil de 
différentes pièces, tant en vers qu'en prose, lues à ladite 
Académie). Toutes ces pièces sont à la louange de Mgr 
TEvéque de Bayeux, en reconnaissance de ce qu'il avait 
rétabli cette Académie. 

1732. Plusieurs prêtres, par la permission de Mgr 
rÉvéque, et de l'agrément du Chapitre, firent .dans 
l'église cathédrale, une mission qui dura 6 semaines . 

1735. Nouveaux statuts du diocèse, publiés dans le 
synode tenu le 20 d'avril. Ils sont imprimés. 

{i) Mercure de France, novembre 1720, p. 2529. 



129 



1738. Le bréviaire, et tous les livres à Tusage de Péglise 
de Bayeux, furent imprimés cette année et les suivantes, 
par ordre de Mgr l'Évêque de Bayeux. 

L^an 1739, veille de la fête de Dieu, Mgr TÉvéque 
bénit dans Téglise cathédrale les étendarts du régiment de 
Piémont^Cavalerie. Il y en avait ici 2 compagnies avec 
l'état-major. Le lendemain, ces compagnies, avec les tym- 
bales et les 12 trompettes, accompagnèrent le Saint-Sa- 
crement à la procession. 

L^an 1743^ le 16 mai, Mgr TÉvéque de Bayeux fut 
reçu à l'Académie française, à la place de M. le cardinal 
de Fleury. Son compliment et la réponse du président de 
rassemblée furent imprimés en un in-40. 

L'an 1745, le 20 novembre, l'ouverture du Jubilé fut 
faite à la cathédrale. Mgr PÉvéque chanta pontificale- 
ment la messe du Saint-Esprit. 

L'an 1746, on lui bâtit une maison abbatiale à Cerisy. 

Le i^ juin, orage furieux à Bayeux, de tonnerre, 
d'éclairs et de pluie. Il commença à une heure et demie 
après midi et finit à 3 heures. Le tonnerre foudroya la 
tour des 6 de la cathédrale. Après en avoir emporté le 
haut, il passa sur la voûte de la nef, entra dans Péglise 
par le trou où passe la chaîne qui soutient le crucifix, 
qu'il abattit et mit en pièces. Le Christ, par la chute, eut 
les bras et les jambes rompus. La foudre s'étant partagée, 
une partie alla se dissiper vis-à-vis la chaire, dans la nef, 
et Fautre partie dans le chœur. L'office des vêpres, malgré 
la peur que devait causer cet effrayant spectacle, ne fut 
point interrompu par les chantres qui commençaient 
alors le Magnificat ; mais la puanteur sulfureuse dont le 
chœur fut rempli les obligea d'aller chanter compiles à 
la chapelle Notre-Dame. MM. du Chapitre firent le di- 
manche suivant une procession au dehors de Téglise, sui- 

9 



150 

Yie de la bénédiction, en action de grâces de ce que cette 
église n^avait pas souffert plus de domnMges dans cette 
tempête. On fit raccommoder tout de suite la tour jusqu^à 
la concurrence de 40 toises, à 80 livres pour les 3o pre- 
mières et 5o livres pour les autres. On plaça une nouvelle 
croix sur la tour, le lundi 5 septembre suivant. Lescloches 
recommencèrent à sonner le i«f octobre. Par la mesure 
qu^on fit alors, la tour n^a plus que 245 pieds. 

Le dimanche 4 septembre. Te Deum, auquel officia 
Mgr rÉvéque de Bayeui, pour la prise des villes de Moos 
et Charleroy. Il avait été différé jusqu'alors par rapport 
au deuil occasionné par la mort de la première Dauphine. 
Le clergé séculier et régulier y assista selon l'usage, mais 
placé dans le chœur différemment qu*il ne Tavait été au- 
paravant ; car au lieu que les ecclésiastiques et les reli- 
gieux occupaient ci-devant et sans distinction le côté droit, 
depuis le sanctuaire jusqu'à la porte collatérale vis-à'-vis 
de la grande sacristie, les premiers furent assis sur des 
bancs, placés le long des stalles des chanoines, et les se- 
conds demeurèrent dans le sanctuaire. Les premiers offi- 
ciers de justice et de la ville se plaçaient par usage parmi 
les chanoines; ils prétendirent même, en vertu d'un 
arrêté de requête qu'ils avaient obtenu depuis peu,. forcer 
les dignitaire^ à leur céder la place comme représentant 
la personne du Roi ; mais ils en furent évincés par un 
arrêt contradictoire en faveur du Chapitre, et obligés 
d'aller se placer dans les chaises que MM. du Chapitre 
sont tenus de leur faire préparée entre le candélabre et le 
sanctuaire : MM. de ville du côté de Tévangile et MM. 
du bailliage du côté de Tépître. L'arrêt obtenu par le 
Chapitre maintient chaque dignitaire et chanoine dans 
la possession de sa place ordinaire, et enjoint à aucun des 
officiers de robe de ne les inquiéter, mais de prendre 



131 

s&nc^ dans le lieu honnête qiii leur sera désigné, dans le 
chœur, dorénavant. 

L'an 1747, Mgi'de Bayeux fut reçu premier aumônier 
de M™^ la dauphine Marie-Josèphe de Saxe, fille de Sta- 
nislas, roi de Pologne. 

Le 22 janvier, il assista, avec Tévâque de Laon, à la 
consécration de Tévêque de Rodez, faite par l'archevêque 
de Rouen, dans la chapelle du noviciat des Jésuites, à 
Paris. 

Le 1 1 février, il as^ista,;en qualité' de député de la pro- 
vince de Normandie, à l'ouverture de l'assemblée du 
clergé. 

L'an 1751, le jour de Poctave du Saint-Sacrement, à 
une heure après-midi, il surviAt un orage et un déluge 
d'eaux, comme on n'en a jamais vu dans les paroisses de 
Bernesq, Castilly et autres circonvoisines. 

Notre digne prélat fut nommé, en 1/53, archevêque de 
Sens, et depuis, cardinal. Il est fort éloquent et a beau- 
coup de talents pour la chaire. Il lui est arrivé de prêcher 
sur-le-champ, sans préparation, bien des fois. Il aime les 
sciences et les savants, et a été beaucoup regretté ici. 

LXXIV. PlERRE-JULBS-GliSAR DE ROCHECHOUART, ci- 

devant évêque d'Évreux, fut nommé celui de Bayeux, en 
1753, à la place de Mgr de Luynes. Il prit possession par 
son procureur, M. Hugon, vicaire-général du diocèse, le 
20 décembre 1753, veille de Saint-Thomas, et en per- 
sonne le dimanche 21 juillet de Tannée suivante. [Fascé 
et onde d'argent et de gueules de 6 pièces.] 

Par un mandement du 26 décembre 1753» il avait or- 
donné des prières publiques pour le commencement de 
son épiscopat. 

Il est natif de la paroisse de Montigny^ au diocèse 



d^Orléans, et fils de Louis de Rochechouart, seigneur de 
Montigny, et d'Elisabeth de Cugnac. Il a été d'abord 
vicaire-général de Mgr l'Évêque d'Orléans, nommé 
prieur commendataire du prieuré de Saint-Lô-de-Rouen^ 
au mois de novembre 1724, puis évêque d'Évreux, au 
mois d'août 1733. Cet évêché fut préconisé et proposé 
pour lui, à Rome, le 2 décembre suivant, et le 1 5 février 
1734. Il fut sacré le 21 mars de la même année dans 
Téglise du noviciat des Jésuites, à Paris, par Parchevéque 
de Rouen, son métropolitain, assisté des évéques de Cou- 
tances et de Metz, et il prêta serment de fidélité entre les 
mains du Roi, lé 25 du même mois. 

En 1755, Il fut un des présidents de l'assemblée géné- 
rale du clergé, dont l'ouverture fut faite le 28 mai, et ne 
se termina que le 25 octobre suivant, et en cette qualité 
il alla, avec les autres présidents, à l'audience du Roi, le 
i^ de juin. 

Cette assemblée lui fit remettre son ordination au sa- 
medi des Quatre-Temps de décembre, n'étant arrivé que 
la veille à Bayeux, d'où il retourna tout de suite à Paris, 
et y demeura plusieurs mois. 

Cette année-là, il prit des arrangements avec ses grands- 
vicaires, auxquels il assigna chacun un district du dio- 
cèse pour répondre et expédier les affaires qui pourraient 
y survenir pendant son absence. Les grands-vicaires 
sont : 

lo Jean-Jacques de Biaudos, grand -doyen, chanoine de 
CuUy à Bayeux, et abbé commendataire de Notre-Dame- 
de-La-Noë, O. de C, diocèse d'Évreux, 1754 ; 

20 Clément-Joseph Hugon, docteur de Sorbonne, tré- 
sorier, chanoine de Gavrey, officiai général du diocèse et 
vice-chancelier de F Université de Caen ; 

3<> Michel Suhard de Loucelles, docteur de Sorbonne, 



133 

chanoine de Bretteville, et depuis, trésorier, en ijSg, par 
la mort du précédent ; . 

40 Jean Dumont, docteur de Sorbonne, ci-devant cha- 
noine et archidiacre du Neufbourg dans la cathédrale 
d'Évreux, et abbé commendataire de Notre-Dame-de-La- 
Champagne, O. de C, diocèse du Mans, 1754; 

5° François-Joseph de Gascq, docteur de Sorbonne, abbé 
commendataire de Saint-Martin, O. de B., diocèse de 
Nevers, 1750; 

6» Louis de Chamillard, docteur de Sorbonne, abbé 
commendataire de Valleroy, O. deC.^ diocèse de Rheims, 

1741; 

7« LouiVMarie de Nicolay, chanoine de Gavrey, chan- 
celier de Téglise de Bayeux, et pensionnaire du Roi ; 

80 Louis-Emmanuel de Cugnac, chanoine de la cathé- 
drale de Paris, et abbé de Longues, 1759. 

En 1756, le 9 juin, Mgr de Bayeux partit d'ici pour 
aller visiter le doyenné de Vire, et les autres de Parchi- 
diaconé de Bayeux. 

En 1757, le mardi 11 janvier, on commença dans la 
cathédrale, par ordre de Monseigneur, une oraison des 
Quarante-HeureSy pour demander à Dieu le rétablisse- 
ment de la santé dy Roi, que le scélérat Damiens, de la 
ville d^Arras, avait manqué d^assassiner à Versailles. Les 
paroisses et les communautés allaient passer une heure 
alternativement devant le Saint-Sacrement. Les prières 
furent termiiiées par une procession générale, et par le 
salut. 

Notre prélat eut la douleur de voir mourir son parent 
et son ami le duc de Mortemart, qui était venu pour le 
voir. Il mourut le 16 janvier 1767, dans Févêché, et fut 
enterré, dans la cathédrale, à 6 heures du soir. Le convoi 
fut escorté par le régiment de Touraine, qui était ici en 



154 

garnison. Tout le choeur fut tendu en noîr. Qn avait 
élevé un superbe catafalque, tout garni de cierges, sur 
lequel fut posé le corps, durant Toflice, et des pleureuses 
aux 4 coins. L''église fut illuminée par une quantité de 
chandelles, qui furent mises en forme de cordon sur les 
galeries de la nef. 

En 1758, le 26 Janvier, on fit l'anniversaire de ce sei- 
gneur dans la cathédrale, qui fut tendue en noir comme 
à Pinhumation, avec le même catafalque. Mgr de Bayeux, 
M Kl. de ville et du bailliage, en corps, la noblesse, et les 
officiers du régiment Royal des Vaisseaux y assistèrent. 

1758. Le dimanche 9 avril, après la haute messe, 
Mgr de Bayeux, assisté clés abbés de Mondaye et de La 
Trappe, bénit, dans le chœur de ta Cathédrale, D. Bernard 
de Cairon, abbé de Barbery, et auparavant prieur dudit 
lieu. Entre autres assistants^ trouvaient : Mgr Guenet, 
évéque de Saint- Pons, et KiM. de Biaudos, grand-doyen ; 
de Coulons, archidiacre et chanoine; de Chamillard, du 
Mont et de Gascq, vicaires généraux du diocèse, et tous 
abbés commendataires, et de plusieurs religieux de Ci- 
teaux. 

Il partit quelque temps après pour sa terre de Monti- 
gn'y, et n'en revint que le 3 mars 1759. FI repartit, après 
Pâques, faire la Visite des p^aroisses 'du Bessin, et donner 
le Sacrement de confirmation. 

1759. Le lundi 4 de juin, fête de Ta Pentecôte, ouver- 
ture du Jubilé du Pape Clément XII'I par une procession 
générale à Saint- Exupère, et terminé par le salut, donné 
fiàr Monseigneur. Il fut fermé, le dimanche 17 suivant, 
'dans' Poètave du Saint-Sacrement, par une procession au- 
tour de ïa cathédrale ; la bénédiction fut donnée par le 
chanoine de Poulîgny. On fit, aux Cordeliers, les exer- 
xAàés (TvLte 'olissîbn 1 5 jours avatit et 1 5 jours après le 



^35 

Jubilé, diAram lesquels, et mfime penâ&m le Jubilé, le 
P. d'Irlande, Jésuite, fit des eadiOFtaiions:ra;près^midi. 

Le lo jtYin, dimanche de 'la Trinité, Mgr de Bayeux 
bénit, dans la cathédrale, après la haute messe, les nou- 
veaux drapeaux du r^iment Royal-Barois, qui était alors 
en garnison en cette ville. Le 1 8 du même mois, il bénit, 
à Caén, les étendarts du régiment de Bourbon-Busset. 
M. de Cambis, colonel de ce régiment, donna le même 
jotrr un repas de plus de 60 couverts. 

Le 9 juillet, Mgr de Bayeux ^riva en cette ville, après 
ses visites dansd^arohidiaconé d'Hiesmes. 'Le lendemain, 
il donna le ^sacAsmdnt de confirmation dans Péglise des 
Cordeliers. L^après-midi, sermon par le P. d^Irlande et 
procession au. Calvaire, apirès quoi Mgr TÉvéque donna 
la bénédiction pour terminer une octave que ce religieux 
avait faite après la mission. 

Le même jour, 9 -juillet, 'Monseigneur notre évêque 
reçut à Bayeux Mgr l'^vêque de Saint^Pons, qui vint y 
demeurer. 11 loua la maison d^Aprigny, proche l'église 
Saint-Patrice, toute meublée, pour i,5oo livres par an, 
de M. Fraslin, lieutenant de Roi à Avranches. Ce prélat 
demeurait aFcq>aravant à Valognes, où il avait été exilé 
pour des brouilleries quHl avait eues avec le Parlement de 
Provence. Il était défà venu plusieurs fois à Bayeux chez 
-Monseigneur notre évêque, avec lequel il était fort lié, et 
•avaiit méOit ordonné Pannée précédente. Son exil, fixé 
d^abord à Valognes,' a 'été étendu depuis à tout le 
royaume, son diocèse et Paris excepté. Il a été fort re- 
gretté à Valognes, où il a fiiit de grandes aumônes, et on 
est bien aise qu'il soit vcinu ici, où l'on s^attend aux 
mêmes charhés. * 

1760. Le 6 février, Mgr de Bayeux partit d'ici pour 



1^6 

aller à rassemblée de Gaillon, à Pélection d'un député de 
la province pour rassemblée du clergé. 

Le 3 avril, Mgr de Bayeux étant incommodé, Mgf de 
Saint-Pons fit la consécration des Saintes-Huiles, pour 
Bayeux, pour Lisieux, dont Pévêque vient de mourir, 
pour Coutances, dont l'évéque est malade, et pour 
Avranches, dont Tévêque est à Bayeux. Ce dernier pon- 
tifia solennellement, au défaut de, Mgr de Bayeux, le 
jour de Pâques. LorsquUl donna la bénédiction, le clergé 
demeura debout, suivant la résolution qui en avait été 
prise auparavant en Chapitre. Comme leurs prédécesseurs 
avaient été contraints à cette position devant Tévéque de 
Bayeux par arrêt du conseil, ceux-ci, sujets à la même loi, 
craignirent que, par la suite, on ne les obligeât à la même 
cérémonie vis-à-vis des évâques étrangers, si ils Pavaient 
fait à Mgr d^ Avranches. 

Le dimanche de la Trinité, i^^^ de juin, on commença, 
à la cathédrale, l'oraison des Quarante-Heures pour la 
prospérité des armes du Roi. Les paroisses et les commu- 
nautés, alternativement, sont allées passer une heure 
devant le Saint-Sacrement. 

Le 4 juin, veille du Saint-Sacrement, au quart moins 
dé 4 heures d'après-midi, il est arrivé un orage terrible de 
tonnerre, de pluie et de grêle, à Bayeux. Presque toutes 
les vitres du côté du Midi ont été cassées, et les plantes 
dans les jardins. Il y avait de la grêle grosse comme un 
œuf de pigeon, et même plusieurs grains du poids d'une 
livre. Aussi le dommage qu'elle a causé aux vitres et aux 
couvertures est très considérable. 

Le dimanche 6 juillet, on fit servir pour la première 
fois, à la cathédrale, l'ornement de taffetas vert dont on 
se sen les dimanches simples, et dont Mgr de Bayeux a 
fait présent à cette église. Notre évéque était arrivé la 



137 



veille avec Mgr de Saint-Pons de leur voyage de Va- 
lognes. 

Le dimanche 3i août 1760, Mgr de Saint-Pons partit 
d'ici pour retourner dans son diocèse. Il avait été exilé 
par lettres de cachet pour avoir soutenu trop vivement les 
intérêts du Languedoc aux États de cette province. Il n^a 
pas moins emporté de regrets de Bayeux quHl n^en a 
laissé dans la ville. Ses aumônes, son attention pour tout 
le monde^ lui avaient attiré une grande considération. Il 
était très lié avec notre prélat^ et très estimé de tout le 
monde. 

La promotion de Mgr de La Rocheaymon, archevêque 
de Narbonne^ à la charge de grand-aumônier de France, 
a occasionné le rappel de Mgr de Saint-Pons. Ils s'étaient 
brouillés tous depx aux États du Languedoc, par des 
motifs bien différents. On dit dans ce temps-là que cet 
évêque regretta son rappel de Bayeux. 

Le lundi 10 novembre 1760, le sieur Nicolas Eurry, 
conseiller au bailliage et premier échevin de la ville, fut 
élu maire à la place et pour Tinfirmité du sieur François 
Crepel, advocat du Roi ; Sainte-Croix-de-La-Londe, lieu- 
tenant de maire; Huë de LigneroUes, premier échevin; 
Le Vannier, advocat continué deuxième échevin; Le 
Pesqueur, sieur de Conjon, procureur-syndic. 

M. Crepel avait été nommé maire, le 25 juin de Tan- 
née précédente, à la place du sieur Le Parsonnier des 
Rougesterres, ci-devant procureur du Roi, lequel avait 
fait les fonaions de maire pendant 1 2 ans ; Eurry avait 
succédé en même temps, au sieur Gênas, Le Vasnier à 
Lillet, et Buhot, sieur de Bucéels à Onfroy, procureur de 
Félection. 

Au mois de juin 1761, onôta la niche des reliques qui 
était à la cathédrale, et attachée au haut de Tarcade du 



ÏJg 

chevet da dieetir.On abattit en même lemps le vieil aotel 
de la Férié, pour en placer un autre, sous lequel on a 
mis les châsses des rdtiques, ce qui a donné du dégage^ 
ment à cette partie de Péglise, en découvrant toute la 
chapelle Notre-Dame, qui est au bout du chœur. 

Le 27 juillet 1762, élection de nouveaux officiers de 
ville. Le sieur de Sainte-Croix<Ie-La-Locide, maire.; 
Regnault, procureiïr du 'Roi de police, 'lieutenant de 
maire ; fine de Lignerolles et FoUîot de Sainte-Honorine, 
échevins ; Halle, procureur-syndic ; Bunouf, receveur, 
etTostain, greffier. 

Le vendredi 3 1 octobre 1 766, Pon plaça dans le chûeur 
delà cathédrale 2 lampes d^argent qui, avec 2 encensoirs 
ex un bénitier, revinrent à 5, 600 livres, aux^ frais du 
"Chapittre, et poor remplacer les mêmes ustensiles d'église 
q<ie Ton avait envoyés quelques années auparavant^ à la 
monnaie. Le sieur 'Desmares, orfèvre de Bayeux^ les a 
faits. 

En octobre 1766, on achève la nouvelle vitre de la 
grande croisée de la chapelle Saint-»Pierre de la cathé- 
drale. Lors de la démolition de l'ancienne, la figure du 
cardinal Le Moine, son donateur, se trouva cassée. Bien 
d4i monde en a murmuré, at aurait voulu qu'on eût 
donné plus d^^ittention à conserver le souvenir de cet 
illustre bienfakeur. 

Le dimanche i5 d^août 1767, on publia la bulle du 
•*S. P. et le mandement de Mgr TÉvôqne touchant la mis- 
sion que firent les Capucins dans T^se des Cordieliers, 
«t qui fut terminée le 26 du mcâs saivant. 

Le 9 nc^rem'bre 1 765, oraKondesQuarante^Heunâ en 
Péglise cathédrale. Toutes les paroisses et les commimau- 
lés de b ville allaient alternativement passer une demi- 
4ieave 4ev«nt le Saiat<6aorement. Les ounés estrërent 



ÏÎ9 

alors, l^tole ftu cou, dans kchœfM* ; U6age autrefois pra- 
tiqué, et contre<fit depU'is quelques années par le Chapitre. 
Uobjet de ces prières était le rétablissement de la santé de 
M. le 4>aùp%in, dangereusement malade. Le dernier jour 
il y eut une procession générale, à 5 heures du soir, au- 
tour'de Téglise, avec le Saim-Sacrement. Tout le clergé 
séculier et Tégoliet avait des cierges, «t tous les corps de 
la ville y assistèrent en robe. 

Les 26, 27 et ^% suivants, bénédiction du Saint-Sacre- 
■ment dans toutes les églisesde la ville,'Â 5 heures dusotr, 
par ordre de "Monseigneur, pour le même sujat. 

Le premier dimanche de l'Avént, i<f décembre, pro- 
cession générale à ^int-Exupère, après les Vêpres, et, 
"au 'retour, salutavec le Saint-Ci bdire, dans la cathédrale, 
pour M. le Dauphin. 

Le mardi 10 décembre, neuvaine, commencée à la 
chapelle Notre-'Dame de la cathédrale, pour la santé de 
VI. le Bauphîh. On disait, après la haute, une messe 
'basset dette chapelle, à'iaquelkle Chapitre assistait en 
corps, et, après la messe, le salut avec le Saint«^iboîre. 

Le mercredi 11 dëcenlbre i.^65, pareille neuvaine or- 
donifée dans toutes-les paroiases de cette ville, et le salut 
à 5 hetrres du soir, 'en outre les |>rî^res accoutumées, on 
'chantait le Dominé non secundum. 

AHi'icotamtfncement de -1767, Mgr de'Bayeox'fut atta- 
qué dHine maladie dont il pensa moui*ir. Le feudi igfé^ 
Vrier on commença une omison des 'Quiirenie*Meures, 
'laqueHefut terminée te samedi^au soir^par une ^procession 
-et'le salutavec' te Saint écrément. Le i«r mars suivant, 
on'cfeariia'le Te'Deum, en actionde grâces de la conva- 
lescence de ce prélat. 

'Le 8 septembre 1771, Mgr de jRodietfhooart bénit 
?M»« d'AitfteMlHe, a^béne^de Gtf^rdillon, «n f^uMnoe de 



140 

M°>^ de Belsunce, abbesse de Caen. Il y avait déjà plu- 
sieurs années qu^elle était abbesse de Cordillon. 

Le 1 3 mars 1 766, Mgr de Bayeux arriva de Paris^ après 
avoir été près d^un* an absent. Un détachement de dra- 
gons de Languedoc, dont il y avait un escadron à Bayeux, 
alla au devant de lui. Le samedi suivant, il fit Pordina- 
tion, oQ se trouvèrent, avec les ordinants du diocèse, ceux 
de Coutances et de Lisieux. 

Le dimanche 20 avril 1766, Mgr de Bayeux donna le 
sacrement de confirmation aux dragons de Languedoc, 
et à d'autres personnes dans Péglise de Saint-Sauveur. 
L'après-midi, procession dans la ville des dragons et des 
enfants de Saint-Sauveur, qui avaient fait leur première 
communion le matin. Les ecclésiastiques en chapes, 
conduits par M. de Nicolaï, chancelier de Téglise et 
vicaire-général, allèrent processionnellement au Sémi- 
naire d'où ils rapportèrent à Saint-Sauveur les reliquaires 
de saint Optât et de saint Urbain, que le curé de Saint- 
Sauyeur avait obtenues de Rome par le crédit du cardinal 
de Luynes. 

Le dimanche 23 juin 1765, procession générale à Saint- 
Exupère, par ordre de Mgr FÉvêque, et au retour béné- 
diction du Saint-Sacrement dans l'église cathédrale, à 
cause des maladies de fièvre et de millière qui affligent 
notre ville et les campagnes depuis près de 2 ans, et qui 
enlèvent beaucoup de monde, principalement les jeunes 
personnes du sexe. On n'avait point vu, de mémoire 
d'homme, tant de peuple rassemblé à Bayeux qu'il y en 
eût ce jour-là, et malgré le concours, tout s'y passa avec 
décence et modestie. Que l'on est dévot quand on a peur 
de mourir! La même cérémonie se continua toute la 
semaine, excepté qu'il n'y eut point de bénédiction, et 
que la procession fut particulière, et autour de Péglise en 



141 

dedans. Depuis ce jour-là jusqu'au IX« dimanche après la 
Pentecôte^ on donna le salut avec le Saînt«Ci boire dans 
chaque église de la ville et des faubourgs, après compiles. 
Ces cérémonies avaient été précédées par des neuvaines et 
des pèlerinages à La Délivrande. Pour remédier à la con- 
tagion, le lieutenant-général du bailliage, sur la requête 
du Roi, donna en même temps une sentence par laquelle 
il fut défendu d'enterrer, pendant un an, aucune per- 
sonne dans les églises, excepté les curés, les vicaires et les 
trésoriers en charge. 

Le 3 1 mars, jour de Pâques, Mgr de Bayeux pontifia, 
pour la première fois, au nouvel autel de la cathédrale. 
La magnifique croix et les chandeliers, arrivés le lende- 
main de Paris, furent placés pour Vêpres sur le champ. 
Les marbres de Pautel ont été obtenus gratuitement, par 
le crédit de Pabbé Cugnac, vicaire-général du diocèse. 
Le pavé du sanctuaire, également de marbre, a été donné 
par Mgr TÉvêque, dont on voit les armes au milieu. 
M. Tabbé de Biaudos a donné les balustrades de fer ; ses 
armes sont sur le couronnement. Les piliers, auparavant 
tous unis, ont été cannelés au frais du Chapitre. 






I4a 



Extrait d'un petit chartrier de Vévéché de Bayeux 
en parchemin^ contenant six feuillets ( i ) . • 

« Henricus Rex AngliaB fecit inquiri de feodis baro- 
niarum militum et vavassoriarum tenentium de ecclesia 
Beats Marias Bajocensis, et de servitiis eorum; videlîcet 
qui servîtia facere debebant ipsi Régi per manum Epis- 
copi, et quae de jure fiacere debebant ipsi Episcopo. Hoc 
autem faaum est coram Roberto comité Glocestrise, filio 
régis, qui ad hoc audiendum ab ipso rege missus est apud 
Bajocas, statim post mortem Ricard i episcopi filii Sanso- 
nis. Haec sunt nomina eorum qui se verum dicere de 
feodis et de servitiis juraverunt; Rogerius Suhart, Ra^ 
dulphus de Mondesert, Hugo de Crevecuir, Galcel- 
linus de Cour celles, Enguerandus de Portu, Guillelmus 
filius Roberti de Fontibus^ Guillelmus de Sancto-Quen- 
tino : et de-servîentibus Episcopatus, Rogerius Harenc 
de Ferraria, Gaufridus de Dobra, Gode/ridus de Bajo- 
cis, Osmundus Bidellus de Nulleyo. 

c Isti jurati dixerunt quod episcopus Bajocensis debe- 
bat Domino Normanniae decem milites ad servitium 
Régis Francorum, et quod decem milites episcopatus 
faciebant hoc servitium per unum militem per 40 dies. 
Dixerunt etiam quod idem Episcopus debebat servitium 
20 militum in marchis Nôrmanniae per 40 dies ubi- 
cumque Rex vellet. Et istud servitium faciebant quinque 
milites per unum. Si vero Dominus Normanniae submo- 
veret exercitum nomine prelii adiré, banerium suum non 

(i) A été publié par Lécaudé d'Anisy. — Antiquaires, t. VIII, 
p. 42b. 



poterat alla remanere qui feodum mititis tenet qui ad 
exçrcimm nec vel si justam excusationem habexent pro se 
unum militem 'mitterent (?). Et simili ter dixeruat de va- 
yassoribus qui feoda sua libéré tenebant. Hoc de servitiis 
ad Regem pertinentibus. 

c Iste autem Robertus, cornes priinus qui habebat filiam 
Robeni filii Hamonis, dixit : Egosum unus de baronibtis 
Beatœ Mariœ Dominœ meœ, et jure hereditario sum 
signifer ejtts, et teneo feoda decem tnilitum sicut de 
honore Ebroceii^ et debeo servitium unius militis ad 
servitium Régis Franciœ, Ad servitium Damini Nor» 
manniœ debeo servitium duorum miiitum in marchis 
suis per 40, dies de prœdicto feoda. Prœtereadefeodo 
Rogeri Suhart, quod est feodum octo miiitum^ et de 
feodo Malifiliastre^ quod est feodum septem miiitum 
quœ ego teneo de episcopo Bajocensi, debeo ad servi*- 
tium Régis Franciœ miiitum unum et dimidium, çt ad 
servitium in marchis Normanniœ servitium trifim miii- 
tum per 40. dies. Et ad submonitionem sui exercitus, 
debeo ei per manum Episcopi omnes milites quorum 
feoda de Episcopo teneo. 

« Dixerunt etiam praedicti juratores quod Rex Willd- 
mus dédit Odoni fratri suo Bajocensi episcopo feodum 
Grimondi de Plesseyo in incrementum ecclesiae Bajo- 
censis, totum integrum post mortem Grimondi, qui in 
carcere Régis apud Rodiomagum mortuusest, et sepultus 
in cemeterio Sancti*Gervasii extra villam, habeos adhuc 
tibias in compedibus ferreis, in signum prodinonis de 
qua erat ab ipso Rege accusatus. Episcopus vero de eodem 
feodo fecit septem preebendas, et retinuit in dominium 
suum manerium de Plesseyo cum foresta de Nfontpin^ 
chon. 

t De reliquo vero honoris Grimondi babet episcopus 



* - - 



144 

servitium octo militum ; cum terra de Bougeyo et de 
Dampvou, quae fuit de praedicto feodo, dimidium militîs, 
quam terram Guillelmus de Albigaeyo (^4 ubigny) tenebat 
de Grimondo in maritagio cum sorore Grimondi. De hiis 
autem militibus servit Episcopus Régi sicut de feodis quas 
cornes Glocestriae tenet de Episcopo. 

< Hugo autem de Monteforti tenet feoda octo militum 
de Bajocis, de quibus Guillelmus Sylvani tenet quinque» 
et Gaufridus de Bosvilla tria. 

< Raimondus Vicecomes Bajocensis tenet feodum sep- 
tem militum et dimidii. 

c Rogerus Vicecomes de Sancto-Salvatore tenet feodum 
septem militum; scilicet in Pert et Lyson feodum unius 
militis et dimidii ; in Fraxino prope Montem-baout unius 
militis ; in Kaligneyo feodum unius militis, videlicet feo- 
dum Helie. Alanus de Anisie et Ranulphus cognatus 
ejus tenent feodum unius militis. Dominus dé Pert servit 
pro uno milite. Henricus de Agnellis tenet feodum unius 
militis et dimidii de praedicto feodo. 

c Comes Cestriae tenet de episcopo feodum quinque 
militum ; scilicet apud Brammoest [Bremqy ?] et apud 
Mesnil-Ouzouf, et feodum Roberti de Fontibus, et fores- 
tam de Alleya, et apud Fraxinos et Montem-Secretum et 
Clinefeugeriam. 

< Enguerandus de Espineto tenet de Episcopo feodum 
quinque militum. 

«c Hugo de Crevecuir feodum quinque militum. 

« Vascellinus de Corcella feodum quinque militum in 
Corcella et in Berneriis et in terris Mesnillo et in Pertis. 
Feodum Maminoch est feodum quinque militum in Sur- 
rhain et Bazenville, et apud Felgerias juzta Nulleium et 
apud Than, et apud Noers et apud Floigneium juxta 
Laceyum. 



145 

« Feodum Guillelmi Picoch feodum triutn militum 
in Culeyo, in Traceyo, et Léon et Franca-Villa supra 
Rothom. et Montbertum. 

c Feodum Henrici de Port feodum trium militum. 

c Feodum Roberti filîi Osberti feodum duorum mili- 
tum, 

« Haec duo feoda faciunt servitium unius milltis in 
marchis Normannias. Similiter unum quoque feodum 
quinque militum facit servitium unius militis in marchis 
Normannise, et duo eorum servitium unius militis, si 
necesse fuerit facere«âervitium Régi Francias. 

« Robertus de Novo-burgo tenet feodum duorum mi- 
litum in Sancto-Vedasto in Belm. 

c Comes Mellenti feodum duorum militum propter 
Fierbois. 

« Feodum Odonis Dapiferi duorum militum. 

« Feodum de Lacey in capella duorum militum^ scilicet 
Guilleberti et Henrici. 

« Feodum de Monte- Aperto duorum militum : Ricar- 
dus de Laceyo et Guillebertus de Moon. 

« Feodum Philippi de Braiosa duorum militum in 
Ponte-Rambout et cum Feugereio. 

« Feodum d'Abondi Camerarii trium militum. 

« Feodum de Guarguengneio duorum militum, et 
feodum de Campigneio unius miliUs. 

« Feodum de Gueron unius militis. 

<E Feodum de Lapis et de Duxeio unius militis. 

c Galterus Gifiart in Caleto et in Petravilla feodum 
unius militis. 

c Feodum Marnùon et Jurches et in Buevilla unius 
militis. 

« Feodum Corbun et de Agnellis in Chivervilla unius 
militis. 

10 



14^ 

c Feodum Guillebefti de Vîllarlis unius ttiilitis in 
Fresneya. • 

c Otho de Carville feodum unius militîs. 

« Eûguerandus de Vaceyo, vavassoriam, sed servit pro 
dimidio milite. 

« Condeium et Baugy et feodum Queron in VerrôlHs 
sunt vavassoriâe, sed serviunt pro uno milite. 

« Feodum Escotheville in Hermanvilla, Condeyo et 
Ageyo unius m^litis. 

« Feodum de Esprevilla, vavassoria, sed servit pro 
dimidio milite, et ecclesia est de donatione epîscopi 
Bajocensis. 

« Feodum Hugonis Bîgoti in Logis et în Savinîyo, 
vavassorias, sed serviunt pro milite dimidio. 

« Feodum Maulevrier in Aniera débet servitium di- 
midii militis. 

« Feodum Robert! Pellevey et Odonis Filii Gereboudi, 
vavassoria, débet servitium pro quarta parte militis 
episcopo. 

< In Blasgneyo feodum tria vavassoria. 

c Feodum Henrici de Chastelier similiter. 

c Feodum Ricardi de Tourneriis ibidem, et apud 
Hayam vavassoria. 

t Vavassores sunt : Prior de Sancta Barbara de feodo 
Gisleberti de Ebroïcens, in Ageyo. 

« Thomas de Blaneio de sexta-parte de Noron, et de 
quadam terra in Rocheyo. 

« Alanus de Falesia apud Escures de feodo d» Pies- 
seyo. • 

€ Hubertus Canis apud Tres-decem Vetulas (i), 
Floigneium, et feodum de Mellay, vavassoria. 

(i) A Saint-Jean-]e-Blanc, il y a la ferme des Treize- Vieilles. 



k 



147. 

c Robertus de Luceraa in Campo-Andre» feodum 
Campanise in Equetot. 

« Ibidem feodum heredum Constabularii in Burnou- 
villa et Sancto-Albino, est quasdam vavassoria. 

c Apud NuUeyum sunt plures vavassores qui debent 
custodire castrum, et dare auxilium duodecim librarum 
ad custodiam. Om nés vero vavassores Episcopi qui tenent 
libère quinquaginta acras terrae, vel sexaginta> aut eo 
ampliusy debent servitium domino Normanniae in exerci- 
tibus suis^ submonitis nomine prelii, cum equiset planis 
armis; videlicet, lanceis, scutis et ensibus. — Omnes 
autem praescripti milites debent Episcopo servitium de 
omnibus feodis qui de eo tenent, si necessitatem de servitio 
eorum hàbuerit ; etsicutipsidixerunt : ad stauramentum 
Episcopi, 

« Prasterea de feodo uniuscujusque militatis débet 
Episcopus habere relevium, scilicet : strepam et loricem, 
vel quindecim libras de mortibus patnim. Debent etiam 
ei auxilium : de uno quoquo feodo militis, viginti 
solidos, si opportuerit eum Roman ire pro necessitate 
ecclesis su£. Et vavassores similiter comparent 'auxilium 
pro feodorum suorum quantitate. 

c Debent utique oïlines homines Episcopi facere ei 
auxilium ad reficiendam ecclesiam Beatas Maris Dominée 
su», si necesse fuerit, vel etiam ad reficiendum sedificia 
sua de civitate, si combusta fuerunt. 

a Dominica mansura Episcopi Bajocensis in civitate 
Rothomagensi est, intra Sanctum-Candidum et fossatum 
castelli, contingua muro quo civitas claudit a parte 
Sequanae. Laurentius canonicus manet in ea per Episco* 
pum. 

« Idem Episcopus babet prata sua apud Sorcevillam, 
circa septem acras terrae. 



148 

c Clerus de Rothomago ténet de eodem Episcopo 
abbatia Sanctas Catharina&-de-Monte. Reddit Episcopo 
duos cereos quotîescumque venerit Rothomagum, pro 
terra et decimis quas tenet de eo in Espreviila. 

c Idem Episcopus habet quandam masuram in Barbe- 
flucta in qua manet Radulphus Goudian ; Guillelmus de 
Sancto-Johanne, tenet eam de Episcopo. 

<c Idem Episcopus habet quandam masuram ab an- 
tiquo tempore in villa Sancti-Laudi deversus Nulleyum ; 
Garinus tenet eam de Episcopo. 

« Guillebertus de Villaribus tenet vavassoriam de 
Episcopo ad Sanctam-Crucem-de-Granthonne, et dicitur 
feodum Bajocassinorum. 

oc Robertus de Longvillers tenet vavassoriam apud 
Porches... et decem acras terrae apud Vallem-super- 
' SeuUam, de feodo octo militum qui fuerunt de honore 
Grimondi, sicut Radulphus de Rouvencestria, et terra de 
Dampvou, et quarta pars de Bougeio, quae Guillelmus 
Pincerna de Albigneyo tenet de Episcopo ; facit servitium 
dimidii militis. 

« Robertus Nepos-Episcopi servitium unius militis, de 
Feraria-de-Valle ; et de Trespigneyo et de Rouchamp, de 
feodo Aaloudi (Alodii?) Camerarii, Ponte- EscouUandi, et 
Perigneium, servitium unius militis ; et feodum Rogerii 
de Mellay, in honore de Plesseyo, servit pro quarta parte 
militis. 

« Reliqui vero sunt liberi et vavasssores, servientes 
cum planis artnis, et ipsi Episcopo et Régi. Scilicet : 

« Feodum Alani de Falesia apud Escures, et feodum 
Buffae de Rots, in Orbigneyo et alibi. Feodum Huberd 
Canis apud Tresdecim-Vetulas et apud Cantepie, et 
feodum Rogerii de NuUeyo apud Aldreyum, similiter 
vavassoria. 



« De septem vero praebendis quas Odo episcopus de 
eodem honore fecit,est quaedam apud Sanctum-Joannem- 
Album cum pertinentiis; quaedam apud Sanctam-Mariam- 
Evrîoci ; quaedam apud Sanctam-Petrum-de-Vetula cum 
pertinentiis; quaedam apud Damp^ou et apud Unde- 
Fontem ; quaedam apud Rouscamp et apud Castillon ; 
Ecclesia de Feraria-Vallis quae est de eodem feodo, est de 
decanatu ecclesiae Bajocensis cum omnibus pertinentibus 
suis. Praebenda vero de Lochoour tota fuit de praedicto 
feodo. . . Arreyum vero totum de eodem feodo quod est 
pars unius praebendae de aliis septem. 

« Istœa sunt terrce quas tenuit Raymondus Vicecomes 
Bajocassimui de feodo ecclesiœ Bajocensis, - 

c Buiviila, et terra Adae de Herouviila; et Plena- 
Silva ; et terra Osberti Bussini, scilicet apud Espinetum 
îllam partem Espineti quam Jordanus tenet de comité 
Cestriae ; et Sanctus Manveus ; et Maresceleth ; et Mara 
cum tota terra quam filius Tustini de Anizio tenebat à 
Raymondo ; et terra Guillelmi de CoUevilla in Colleville; 
et terra Tortcapel, cujus scilicet hères sunt Raduiphus 
filius Alani, et tenebat de feodo Epîscopi Bajocensis ; in 
G)uvains ; et in Juveigneio ; et in pluribus aliis locis 
Bajocen. ; et in Sancto Sulpicio ; et terra Bernardi filii 
Algeri ; et illa pars de Braio quae est de feodo Episcopi 
Bajocensis; et terra de Busco quae fuerat Roberti de. . . ; 
et terra Hugonis de Rosel ; et terra Guillelmi Cochel ; 
et terra quam Episcopus Bajocensis in Busseyo et in 
Villeriis. Has terras tenebat praefatus Raymondus Vice- 
comes pro servitiô novem militum et dimidii. 

c Hoc est feodum Episcopi Bajocensis apud Matho- 
nium : 

c Tallebot de Mesnillo cum toto tenemento suo ; — 
feodum Osmondi filii Goscelini quod tenentheredes ejus, 



150 / 

scilicet Raymondus, Thomas filii Hervei, et Henricus 
films Osmondi ; — Simon Thaa tenet de Coodo Episcopi 
tenementam suum ; — > Guillelmus Monachus tenet qua- 
draginta acras terrae qaas tune tenent heredes ejus, scilicet 
magistri Symon et Guillelmus Payen, et eorum tenentes ; 
— Ricardus Dingly tenet totum suum £eodum de feodo 
Episcopi; — .Rogerios Grimout tenementum suum; — 
Godefridus Hotot tenementum suum ; — Ricardus 
Peurel tenet de Episcopo; — Guillelmus filius Beugier 
tenet de Episcopo feodum Ferae de eodem feodo quod 
Guillelmus Fere junior, et Guillelmus avunculus ejus^ 
et filins Sanxonis Fere, et Durandos Fere) — Hervasus 
Bruschard tie eodem feodo ; — Guillelmus Froment de 
eodem fieodo ; — Robertus Boissd de eodem feodo ; — 
filii Ricardi Fromont de eodem feodo; — Gaudefridus 
Fromont de eodem feodo ; **• feodum le Doc quod Villel* 
mus Gordin tenet; — Eudes de Plumetot de eodem 
feodo; — feodum AnsquetiUi Graffert de eodem; 
feodum Campion de eodem ; Radulphus Chief-de- Villa 
et Hubertus frater ejus de eodem ; — feodum Morin de 
eodem ; — de feodo Raymondus de-Valle de eodem ; — 
Gaufridus frater de eodem ; •— Ricardus Beraaguier de 
eodem. » 



CT flOMT GEOLX QUI TOMBENT fifi L^CVISQUE DS BAYBUX 

par fleufs de Haubert ou par membres^ qui doivent être sémoni 
à ajrde quand il n eité semons généralement. 

Messire Guillaume Patfy, ua £eu «fe chevalier^ pour 
Montmartin, ovec ses appanenances. 

Messire H^ébertd^Aigneftux, un chevalier pour'Car&- 
vilfe, jeuAtefiaiâeQ^^yec^es-aftpartcoaiieBs. 



iSi 



» 



Me$sire Richard de YiarvUle, demy fiou de chevalier, 
pour Vierville, ovec ses appartenances. 

Les hoirs messire Robert de Foatenay> une vavassorie 
franche à Sainte-Marie- Eglise^ que tiennent ceuU du 
Val. 

Messire Jean de Fontaines tient deux fiefs de haubert, 
dont il tient Tùn à Fontaines, et messire Guillaume de 
Fontaines tieAtl'autre à Vucain ( Veret], jouxte Loupviere. 

Raoul de Vouillye ' (tient un ûef de hauben). 

Thomas de Prestreville. . . • — 

Les hoirs messire Yvon 
d^Ostreham • • . . — 

L'Evoque de Bayeux. . . . • . / — 

Lés trois fiefs de Port, dont le fieu de La Fontenelle 
est le chef de ban, et L'Estanville Pautre, et Gommes le 
tiers, et sont dépéchiés par aumosne, dçns et rentes. 

Louis Guillebert de Port, qui est en la garde de 
TEvesque, en tient L'Estanville ; Raoul de Port tient La 
Fontenelle, et Robert de Berrolles tient Gommes et Le 
Val-de-Port. 

La dame de Bazenville, à Bazenville et à Feugéres, 
jouxte le parc de NuUy, du fieu Mauminot, demi-fieu de 
chevalier. 

Messire Guillaume de BrayCi demi-fieu de chevalier à 
La Haye d'Aiguillon. 

M. Geoffroy du Plesseys* 

M, Robert de Pertes. 

Jacques de La Boisste. 

Le Roy a en sa main autant que M. Gûillai^me de 
Buno. [alia$ Bras.) 

Richard de Gondé, un fieu de chevalier, est à Gondé, 
o Ms appartenances. 



IS2 

Beaudouin Vac, demy-fi«u de chevalier, à Léon et à 
Tracy ; est en la main le Roy. 

Le Chambellan de Tanquarville, deux fiefs de cheva- 
lier, à Tour et à Oistreham,'et les tient messire Guil- 
laume Bacon par la raison de sa femme. 

Richard du Quesnay-Guesnon, demi-fieu de chevalier 
à La Fresnaye. 

Robert de deux sex de un fieu (à Pert et à Lyson). 

Messire Nicole de Mons, un sexte. — 

Thomas d^Escageux, la très grande 
part d^un sexte — 

Le seigneur de Creulye, un fieu de chevalier dont la 
moitié est à Saint-Claire et Tautre à • MathoUen et à 
Bérigny, o ses appartenances. 

Messire Guillaume Crespin, un fieu de chevalier à 
Beaumont, Ouville, o ses appartenances. 

Le seigneur des Loges, demi-fieu de chevalier aux 
Loges, et une vavassorie de 5o acres aux Essarts et est 
appelée : La BouMonnaye. 

Asnel Blanche-Cappe, un vavassorie. 

Richard du Hamel, une vavassorie. 

Richard de Carville, demi-fieu ovec ses appartenances. 

Le seigneur de Beu ville, un fieu de chevalier. 

Colleville, un fieu de chevalier, qui est en la main le 
Roy. 

Guillaume du Banc, une franche vavassorie. 

Messire Richard de Viarville fit hommage du fieu de 
Louvières, de Duxi, de . Viarville, de La Bigne, o les 
appartenances. 

Les hoirs de Blarrye pour la vavassorie NuUye au port 
de Subies. 

Les hoirs Richard du Clos, le quart d^un fief à EUon 
et aillours^ et est en la garde de TEvesque. 



153 

La vavassorie que tient Benest de Surrehain. 

Messire Roger Bacon, un fieu de chevalier à Anisy, 
pour Barbières, ovecques ses appartenances. 

Messire Guillaume de Hermanville, un fieu de cheva- 
lier à Hermanville et à Asnières, o ses appartenances. 

Le sieur de Taon, un fieu de chevalier, et est en 
registre le Roy ; mais Ton ne sait ou il siet. 

Le sieur de Culip, demi-fieu, o les appartenances. 

A Mathouen, "2 fiefs de chevalier, qui sont en 
registre le Roy; et ne sait où ils sont. 

Messire Raoul Tesson, un fieu de chevalier à Saint- 
Vaast, o les appartenances, et o ce qu'il a à Ellon. 

Le sieur d'Avenay, un fieu de chevalier, dont la moitié 
est à Avenay, et Tautre moitié à Cramesnil. 

Le sieur de Maletot, demi-fieu de chevalier, pour 
Maletot et pour Jurques^ jouxte Le Bec-Hélouin, et à 
présent de Mathieu de Lyvet chevalier. 

Le Chapitre de Bayeux, ce qu^ils ont à Jourques, que 
Pévesque Guy acquit d'un chevalier dont Ton ne peut 
savoir le nom. 

Messire Robert de Troismonts, un quart de chevalier à 
Reviers et à Mons, o les appartenances. 

Le fils de Thomas de Condé, un quart de chevalier à 
Reviers et à Mons, et est en garde. 

Le prieur et le couvent du Plessis, demi-fieu de cheva- 
lier, pour le fieu de Savenay, qui fut à Bigot, o les appar- 
tenances. . 

Messire Guillaume de Sermentot, un quart de chevalier 
à Mons, o les appartenances. 

Richard de Longvillers, demi-fieu de chevalier, et est 
en la garde de FEvesque. 

Les hoirs de Bacon, un quart de chevalier, et est tout 
dépiéché, et en a PEvesque la court et usaige. 



Les hoirs messire Robert d^Evrecy^ un quart de cbeva* 
lier^ et est tout dépiéchié, et eu a PEvesque le court et 
usage. 

Le seigneur de Gouvix, 4 fiefe de chevalier, dont l'un 
est ^ Longchamps, Tautre de Mayé^ Tautre à Fierville, 
l'autre à Flage. 

Messire Jean de Villers, un fieu à Villers, et demi-fieu à 
La Fresnaye, et une vavassorie à Sainte-Croix-de~ 
Granthonqe, et est appelée la vavassorie Bessinesse. 

Guillaume de Mathoen, un quart de chevalier à 
Maisoncelles-Pellevey. 

Item le seigneur de Villers, pour ce qu'il a acquis de 
Pellevey à Jourques, avec ses appartenances. 

Renouf d'Avenay tient un quart de chevalier si comme 
Ton dict, et est à savoir oti il siet. 

Messire Guillaume de Pellesville (ou Pellevey) tient un 
fieu de chevalier à Corlevain, ovecques ses appartenances^ 
qui fut Aubrey. 

Messire Jean de Cumbrey tient un fieu de chevalier à 
Corlevain, ovecques ses appartenances, qui fut Aubrey. 

Messire Roland d' Argences tient un fieu de chevalier à 
Corlevain, ovecques ses appartenances, qui fut Aubrey. 

Tfaiébaut de Troisinonts, un fieu de chevalier à Trois- 
monts, ovecques ses appartenance^. 

Raoul de Troismonts^ écuyer, un fieu de chevalier au 
Cbamp-Goubert, o ses .appartenances. 

Cinq fieufsde chevalier à Bernières et à CourceuUe. 



CY tBS HEUFS GHIMOULT 

Messire Richard xle Rouvencestre^ 5 fiefs et fait un 
chevalier. 



155 

Richard de PoatescoulaAt, ua quart de fieu de che- 
valier. 

Messire Robert Rouses, un quart de fieu de chevalier. 

Jean de Perrigny, un demi-fieu de chevalier. 

Les hoirs de messire Guillaume Travers, un quart de 
chevalier à Bois-Bâton o les appartenances. 

Gifles de Roucha^p, un tiers d^un fieu de chevalier. 

Le prieur du Plessis^ un tiers d^un fieu de chevalier à 
Trespigay. 

Messire Jean de Falaise, une vavassorie de Escures. 

Amaury du Champandré^ un quart de fieu qu^il a 
délaissé à TEvéque. 

Guillot de Léon, une vavassorie. 

Raoul Le Bigot, un quart de Lacy. 

Aubery d'Escorchebœuf, une vavassorie de Lacy. 

Le seigneur de Dampierre, avec Bougye, demi-fieu. 

Gieflfrey Le Bœuf, une vavassorie. 

Richard de La Fresnaye, de La Villette jouxte Qécy^ 
un quart de fieu de chevalier. 

Messire Jean de Tournebu^ un quart de fieu de che- 
valier à Cbampandré, et est appelé le fieu de La Parle. 

A Rontfeugeraye jouxte Lande- Patry, un fieu de 
chevalier, que tient le Roy^ qui fut Philippe de La 
Bréouze. 

Dertialine de Cantepie, une vavassorie qui est au 
hamel de Tiesnelles, et est toute dépiéchée, et en a 
l'Evéque le court et usage. 

Messire Jean de Harcourt, un fieu de chevalier à 
Esmeville, et est en la dÎQoàse de LUieux. 

L^aîné de Saint-Pierre, un quart de cbeyalier à Jourques 
et aux Loges» 

Messire Jean de firuecourt, 5 fi^fs de chevalier o les 
appartenances^ et tut uximU^y^Uj^t. 



I 



i$6 

Champeaux, un fieu de chevalier qui est en la main le 
Roy. 

Rogier de Feugières, 3 vavassories à Saint-Laurent oti 
il dît qu^il a court et usage. 

Thomas Corbel, une vavasssorie à Bérigny, qui fat 
Jean de Cara. 

La priorourité de Saint- Vigor, pour tant comme ils 
tiennent de PEvêque de Bayeux. 

Robert de Cerisie, une vavassorie de La Chapellerie. 

Jean de Cerisie, une vavassorie de La Chapellerie. 

La vavassorie de Thanies, qui est dépiéchiée. 

Jean du Bois, un fieu de chevalier qui siet à PEspinay, 
jouxte Cerisie, et à Saint-Manvieu jouxte Cheux. 

Les fils hoirs de La Haye, jouxte Cerisy, un fieu à La 
Haye o appartenances. 

Une vavassorie à EUon, que tient un écuyer de La 
Cela... 

Raoul de Préaux, un fieu de chevalier, à Préaux. 

Messire Guillaume Pouchin, un fieu vers Cambremer, 
à Saint-Laurent'du-Mont. . 

Guillaume d'Anisie, pour lesfieufs qu^il a à Formigny 
de La Foutelée. 

Messire Jean Ruault, une vavassorie à Blangy. 



VOICY CEUX QUI DOrVENT SERVICE AU ROT 
POUR l'iÊVÊQUE de BAYEUX 

Messire de Manerbe, un chevalier. 
Messire de Bruecourt, un chevalier. 
Pour les 5 fiefs de Bernières, un chevalier. 
Messire Richard de Rouvencestre, un chevalier. 
Le seigneur de Villers/un chevalier. 



^A 



157 

Messire Raoul de Creully, ou le seigneur de Saint- 
Clair en lieu d'iceluy, un chevalier. 

Le Chambellan de Tancarville, un chevalier. 

Messire Robert de Hottot, pour sa connétablie, un 
chevalier. 

Evrechy, avec ses appartenances, un chevalier; si 
comme l'on dit quMl est en la main du Roy. 

Messire Raoul Tesson, un chevalier. 

Messire Philippe Suhart, un chevalier, et est en la 
main du Roy. 

La forêt de Brotonne et de Salerne, deux chevaliers ; si 
comme Ton dit, sont en la main du Roy. 



VOia CEUX QUI SONT EN REGISTRE DU ROY, DONT IL EST A 
SÇAVOIR OU ILS SONT, ET QUI LES TIENT : 

Enguerran de Vassy, un chevalier. 

A Asnières, le fieu de Maulevrier, un chevalier. 

Pour le domaine de Pert, un chevalier. 

A Saint-Suplix, demi-chevalier. 

A PEpinay, un chevalier, mais il est contredit. 

A NuUie, le fieu Au Bigot Peillevé, et Eude le fils 
Bougot, un cart. 

A Saint-Contest, un chevalier. 

Le fieu Hélies de Vaignies, un quart. 

A Jourques, le fieu Marmion, demi<hevalier. 

Item à Jourques-Maisoncelles, le fieu Pellevey, demi- 
chevalier. 

A Louvières, le fieu Robert d'Anisie, demi-fieu de 
chevalier. 

A La Fresnaye, un fieu que tient Nicole de Yilliers. 

A Noyers, du fieu Mauminot, un fieu. 



% 
i 



1J« 

A Flocengnie, jouxte LaCy, un fieu, joulte Maumi- 
not. 

A Bonnemaison, du fieu Contonnel, un fieu. 

A Cauville, un fieu. 

Robert du Pontécoulant, demi-fieu. 

Flocengnie, lo sols quand l'aide est levée de loo sols. 

Michel de La Cuisine, 20 sols quand Taide est levée de 
100 sols. 

Le fieu Richard de Mcslay', à Tentour du Plessis, un 
quart de chevalier. 

La Goulasfre, un fieu ou environ. 

A Petitville-en-Câut, un fieu de chevalier que tient 
Guillaume Le MaréchaL 

A Francoville; sous Rouen, demi-fieu. 

Mathieu de Meâlay, un fieu. 

A Viarville, un fieu-que tient Robert Martin. 

L^an de grâce 1297, le jour de Dimanche après PAscen- 
sion N. S., tous les barons et les prélats, par la semonce 

du Roy à Saint-Lins de Flandre, et furent illec le 

dimanche, le lundi et mardi sans avoir réponse. Le mer- 
credi m^in, par le commandement du Roy, ils allèrent 
tous à Compiègne, et illec se montrent. Le jeudy furent 
appelés par messire Jean de Vaucelle, sénéchal TEvéque 
de Bayeux, et par Simon Pernes, chapelain dudit évéque» 
pour ceux qui doivent servir pour ledit évéque, et de tous les 
servans ne veit que messire de Brecour qui se représenta 
par messire Robert d'Agneaux, et messire Raoul de 
Tesson qui se représenta par messire Guillaume Car* 
bonnel, et le seigneur de Manerbe en sa personne pour 
soi, et tous les autres furent tenus pour défaillants. 

Le jour même après diner s'offrirent lesdits mêssires 
Jean et Simon pour ledit Evesque devant messire Simon 



tS9 

de Méoléng, er mes^rre Gtii de Neele, maréchauit de 
Tost, demandaût pour ledit Evesque 22 chevaliers par 
la fausse suggestion messire Raoul de Meuleng et de 
l'évêque de Dol qui lors auoient. . . à TEvesque; et il fut 
répondu par les gens dudit Evesque que il n^en àevo'vt 
bailler ne livrer pour ledit Evesque que 10 hors la 
Duché de Normandie, desquels le Roy devait rabattre 
2 chevaliers pour la forêt de Brotonne, et un de Saleme, 
si comme il a fait autrefois es besoins de lots qui sont 
advenus en Fôix et ailleurs. Ouy, la requête desdits 
messires Jean et Simon pour ledit Evesque, répondu le 
refus par les maréchaux dessusdits, qu^lls baillassent tant 
de chevaliers comme ils en dévoient devoir pour TEve^uè 
lour seignour. Lors ils en baillèrent 8, et est à sçavoir en 
nom dudit Evesque sept, et en la deffense de messire 
Philippe Suhard qui auoit envoyé au Roydesfieux dont 
Ten demande i chevalier, et furent reçus et passés te 
jour de jeudi des susdits en nom dudit évêque. Cest à 
sçavoir : messire Robert d^ Agneaux, messire Jean de 
Brécour, Mgr Guillaume Carbonnel pour messire Raoul 
Tesson, et le seigneur de Manerbe pour soi et en sa per-' 
sonne. 

Pour les défaillants furent levés et passés, c^est à 
sçavoir : Messire Robert de Mortemer o lettres pendantes 
du Roy que il avoit impétrées de passer au cas dudit 
Evêque ; messire Pierre de la Meauffle ; messire Richard 
de Maizeré ; messire Jean de Vaucelle et messire Jean de 
Collon bières, lesquels chevaliers veus et regardés en- 
semble o leurs chevaux, furent tous reçus et passés en 
nom de TEvêque, et les autres furent deffaillants, et 
furent justiciés pour leurs deffaut en la manière qui ^Vn 
suit, et par ceux qui s'en suivent présent séeant le Roy : 

L^an de grâce 1297, le mardi avant la nativité de 



i6o 

Saint-Jean-Baptiste» furent prins et arrestés tous les Beux 
que le Chambellan tient de VEvéque de Bayeux, et tous 
les autres fieux qui tiennent du dit Chambellan à 1\ . . . • 
de la paroisse de Tour, en la présence de Bertin de Tour, 
sergent notre sire le Roy, et si fut deffendu à tous les 
tenants qui tiennent des fiefs que le Chambellan tient, 
ou ceux qui ont cause de lui, n'obéissent et ne rendent 
rie;n à nul autre que tant seulement à TEvéque, par raison 
desdits fieux. 

Item la terre qui fut messire Vincent de Tour, fut 
prinse et arrestée en la main PEvesque, laquelle est en 
garde par le non-âge Robin de Tour, héritier dudit 
messire Vincent, laquelle est tenue de la dame de Lande- 
ville, et la dame devant dite la tient du Chambellan et 
toutes ses choses o les rentes 

Les seigneuries court et usage furent baillées en garde 
par Simon de Pernes, chapelain dudit évéque et par 
Gissis de La Mare en nom dudit évéque : à Guillaume 
Cent-sols, Martin Vîmond, Guillaume Le Brasseur, 
Richard Crespin, Grégoire Le Roux, Guillaume Durand, 
Jean Lavallay, Robert Revel, Gififray Mitaine et Richard 
Le Canu. 

Item il fut commandé à Jean de Tour qui est sergent 
fieffé, que tout ce qu^appartient à sa sergenterie, il 
n^obéisse à nul autre qu^à TEvêque, auquel commande- 
ment il obéisse sans contredit. 

Item, la court et usage de Tour, les fieux dessusdits 
furent baillés à garder et expletter au nom de PEvéque à 
Richard de Tour qui la rechut volontiers, et fut com- 
mandé au sergent devant dit qu^il obéisse audit Richard 
comme à sénéchal. 

L^an de grâce 1297, le mercredy devant la Nativité de 



i6i 

Saint-Jean-Baptiste, fut pris et arrêtés par Simon de 
Pernes, prestre, et par Giffray de La Mare, en la main de 
l'Evesque de Bayeux, tous les fieufs de Beaumont qui 
appartiennent à la Connétablie ; et fut commandé à Guil- 
laume de Hottot et à Henry fils Messire Robert de 
Hottot, habitants et héritiers de Beaumont, que eux de 
dans i5 jours vuidassent le châtel, et délivrassent de 
tout ; fut commandé en outre à Robert d^Anisy qui est 
fermier, et doit à la Saint-Michel 23 livres, qu^il ne 
payât rien de sa ferme à d*autres qu^à TEvéque. 

L^an de grâce 1 397, le vendredy avant la Saint-Jean- 
Baptiste fut présent à Viller»-l&-Bocage : Simon de 
Pernes, chapelain de TEvéquè de Bayeux, et Giffray de 
La Mare, lesquels prirent et arrestèrent en la main 
dudit Evéque de Bayeux, tout le fieu de Villers, o toutes 
ses appartenaaces, et les autres fieux que ie seigneur de 
Villers tient de TEvéque de Bayeux. Cest à sçavoir : 
moulins, marchés, prés, bois, rentes, domaines, cens, 
regards, court et usage et tous autres ès-plès qui es fieux 
que ledit seigneur tient dudit évéque appartiennent en 
quelque chose que ce soit, et toutes les rentes et rede- 
vances et autres choses qui à fiejjx appartiennent, et furent 
baillés à garder aux personnes dénommées dans l'acte. 

L^an de grâce 1297, le dimanche devant la fête Saint- 
Jean-Baptiste, fut prinse la terre de messire Gififray de 
Viarville à Viarville par dom Josselain Dupont, et par 
Giâray de La Mare, en nom de Mgr PEvéque de Bayeux, 
en revenus, redevances en domaines, en prés et en toutes 
autres choses, pour deffaut de chevalier, qu'il tient de 
Mgr TEvôque de Bayeux pour messire Richard de Viar- 
ville son , pour la raison des fieux que il tient de lui 

en ladite ville, desquels services il est défailly en Post de 

XI 



lél 

Flandre, et furent les choses baillées en garde de par 
M. de B^yeui à ceux dénommés dans Tacte, et furent les 
plais baillés à tenir et les rentes à lever au prévost et à 
Pierre Le Neveu. 

Le jour de lundy, fête Saint-Jean-Baptiste, fut prise la 
terre de messire Hébert d'Agneaux, des âeuz qu'il tient 
de Mgr de Bayeux à Agnerville, par don Josselin Dupont 
et GifFray de La Mare en nom de Mgr de Bayeux. Cest 
à sçavoir en rentes, redevances en domaines, en prés, en 
domaine, et en tout autre chose, pour le service d^un 
chevalier quHl doit à Mgr de Bayeux par la raison des 
fieufes qu^il tient de luy en la dite ville, duquel service il 
est deffailly en Tost de Flandre, et furent les choses 
baillées à garder par Mgr de Bayeux à ceux qui s'en 
suivent^ c'est à sçavoir à Giffray Le Douceron^ pré- 
vost, etc. 

BULLE d'eUGÈNE III (i) 

« Eugenius episcopus, servus servorum Dei, venerabili 
fr^tri Philippo Bajocensi episcopo, ejusque successoribus 
canonice substituendis in perpetum. Ex commisso nobis à 
Deo apostolatusofficio fratribus nostris, tam intimis quam 
longe positis, paterna nos convenit provisione consulere, 
et ecclesiis in quibus domino militare nascuntur, suam 
justitiam eos servare, ut quemadmodum disponente 
Domino patres vocamur in nomine, ita nihilominus 
comprobemur in opère ; hujus rei gratia venerabilis frater 
in Christo Philippe episcope tuis justis presentationi- 
bus clementer annuimus. Et predecessods nostri felicis 

(i) Extrait du Livre noir, fol. 41*, fol. verso. A été publié d'après 
Béziers par Lécaudey d'Anisy, Antiquaires, t. VIII, p. 455. 



16? 

# 

• 
memopspapœ Lucii vestigîis inhérentes, beats Dei Geni- 

tricis semperque Virginis Marias Bajocensem ecclesiam, 

cui Deo authore présides, sub beati Pétri et nostra pro* 

tectione suscipimus, et presentis scripti privilegio com- 

munimus, statuentes ut quascumque possessicMies que- 

cunque bona eadem ecclesia in presentianim juste et 

canonice possidet, aut in futurum concessionepontificum, 

liberalitate regum, largitione principum, oblatione fide- 

Hum, seu aliis justis modis Deo propitio poterit adipisci, 

firtna tibi tuisque successoribus et illibata remaneant ; 

in quibus haec propriis duximus exprimènda vocabulis 

quidquid illustris recordationis Robertus cornes Nor- 

manniae, Guillelmi régis Angliae filius, de jure suo eidem 

ecclesiœ contulit : videlicet quidquid predionim vel de 

feudo habebat Ebremarius a rege Guilleimo ea die quâ 

monachus factus est, tam Bajocis et Rothomagi, quam in 

ceteris partibus Normanniœ, in terris, in domibus, in 

monetis et aliis redditibus. — Et quidquid Sanson de 

supradicto Roberto Ndrmannorum duce habebat, tam de 

prediis quam de capeUaria Sancti-Joannis. — Et quidquid 

ab eodem duce habebant fratres Ebramarii, Erangarius 

et aliî, Hosbertus et Vitalis. — Et totam terram Tor- 

capelie. — Et terram Hugonis que est Rosel. — Et apud 

Cadomum, domun Theolderici presbiteri. — Et domos 

Vitalis Ratteri fîlii. — Et omnes consuetudines quas su- 

pradictus Robertusdux habebat, de habitatoribus ipsarum 

domorum. — Bajocis autem domos Rarulphi Ricardi 

filii. — Et totam terram quam tenuit Turstinus filius 

Aufridi à Guilleimo rege Anglorum, et eodem duce 

Normannorum. — Et quidquid terrae continetur inter 

fiuvium Orey et Mare à Veteri-Ponte usque quo idem » 

fluvius pervenit in Mare, excepta terra comitis de Mori- 

tonio. — Et terra Ranulphl quam ipse priacipaliter à 



164 

• 

duce Nonnannonim tenebat. — Et terra Guillelmi 
Camerarii, et R. Giroldi filii, et Engelranni filii Ilberti. 
— Et terra A. Giffardi, videlicet Maisy. — Terram etiam 
que Domino Plessye-Grimold quietam ab omni exactione 
consuetudînum^ et omnia appendicia ejus sicut per car- 
tam Guillelmi régis Anglorum certis locorum spatiis 
determinantur. — Adreyum, etiam dimidium Reigny, et 
terram P. Filii R. de Noyers. — Et terram Hugonis 
Dorsiragiae, et omnium qui participant ipsam terram cum 
eo de progenie sua. — Et Fontanis. — Et illam terram 
de Bussey que fuit G. — Et terram qua mansit P. in ci- 
vitate Bajocensis^ que omnia olim tenuit supradictus 
Grimoldus, et quibus eidem ecclesie quam supradiximus 
servivit, que etiam pro culpa infidelitatis et crimine per- 
jurii adversus prefatum regem, sicut ex scripto ipsius intel- 
leximus, eidem G. et heredibus suis curia adjudicata 
sunt^ et Bajocensi ecclesia ab eodem rege concessa in per- 
petuum possidenda. — Terram etiam quam Hugo 
bons memoriae Bajocensis episcopus, presentibus et 
laudentibus R. tune Rothomagensl archiepiscopo, et 
Nigello Vicecomite cœterisque principibus regni, de 
jure Bajocensis ecclesias eae propria sacramento firmavit : 
* — Terram videlicet de Manerbe ; — totam terram Ansche- 
tilli Rufî ; — et terram Hameti ; — et terram Esquelpem ; 

— et R. Des Mostrerol. et Hu. filii Lomecht et Sandrici ; — 
Et terram de Moraysret ; — Et ecclesiam de Sancto-Ger- 
mano ; — Et terram de Auffredivilla et de Sancto-Con- 
testo; — et Sylvam de Voylay, et Monte-Inferno; — et 
totum Boscum de La Bisacia, et de Gossey, et de Loges ; 

— Et Hagiam-Parreht, et consuetudine ; — et Silvam de 
Landon ; — et terram Norgoti et G. fratris sui, et Alodier ; 

— inde Mero et Fossam-Lucon, et Insulam ut Haja 
tenet; — et Couran et Caran, et consuetudinem de 



1^5 

Bosco-de-Malbrey ; — et terram de Sancto Sulpitio ; — 
et terras Suhardis exceptis illis quas cum femina accepit ; 
— et terram de La Bunia ; — et terram de Jurqùes et de 
Rotunda-Feulgera, et in Petitvilla et de Hispania ; -r Et 
terram G. de FelgeroUes, et Anschitilli de Cottun ; — et 
terram ubi parc Episcopi fuit in Bajocis ; — et terram 
Rodulphi Banasti, et R. filii Turstini Sori ; — et terram 
de Lacey ; — et terram T. heorra vetula, et Hervei filii 
Bornini excepto suo alodio ; — et totam terram R. Fichet 
excepto suo alodio ; — et terram de Fresne ; — et terram 
V. Contrevasal, et R. filii Ilberti ; — et terram de 
Ebreseyo cum omnibus suis pertinentiis ; — et ecclesiam 
Mulgei ; — et terram de Sancto- Malculpho ; — et servitia 
de tota terra de Lison ; — et terram in Bramoest quam 
Latumdorsu tenebat ; — et ecclesias de Cadumo ; — et 
leugam de Cambremer ; — et terram in Magneii ; — et 
terram de Bruellad ; — et ipsas terras quas prefatus hic 
Episcopus de G. Andelle et de suis parentibus emerat. 

« Preterea predecessorum nbstrorum felicis memorie 
Urbani papœ et Lucii vestigiis inhérentes^ hoc presenti 
capitulo adjiciendum duximus ut Bajocensis ecclesiae bona 
ita semper debeant inconcussa stabilitate servari, sicut 
bone memorie Odonis ejusdem ecclesie episcopi temiK)re 
fuisse noscuntur, salva in omnibus apostolice sedis 
autoritate. Si qua igitur in futurum ecdesiastica secula- 
risve persona hanc nostre constitutionis paginam sciens 
contra eam temere venire tentaverit^ secundo tertiove 
commonito, si nos satisfactionecongrua emendaverit^ etc. 
Datum Narnie per manum Roberti sancte Romse ecclesiae 
presbiteri cardinalis et cancellari. Quindecimo calendas 
Aprilis, indiaione septima, Incamationis Dominice 
anno 1 144 pontificatus vero Domini Eugenii tertii papae 
anno primo. 



l66 



DROIT DE JQYEUX 'AVÈNEMENT DU AUX ÉVÊQUES DE BAYECX 

« Universis présentes litteras inspecturis Luclovicus(i) 

permissione divina salutem in Domino. Cum nos 

jure quo pretendimus nos habere de faciendo recipi 
in singulis abbatiis et locis conventualibus nostre diaecesis, 
singulas personas quas ad hoc duximus eligendas in mo- 
nachos seu in canonicps et in fratres, seu in monachas et 
sorores, ratione nostri jucundî adventus^ ut volentes man- 
dassemus per nostras alias litteras religiosisviris, priori et 
oonventui prioratus de Plesseïo-Grimondi ordinîs Sancti- 
Augustini, nostras diocesis, quatenus dilectum nostrum 
fratrem Ludovicum Vigorosi, presbiterum, cononicum 
Domûs-Dei Bajocensis, ejusdem ordinis, eorum et dicti 
prioratus canonicum reciperent, atque fratrem, dictique 
religiosi manu tenerent, et dicerent nos jus praedictum in 
dicto prioratu non habere, et ad praedictum ipisum 
Ludovicum quem ad praedictum prioratum transfereba- 
muSy recipere minime se teneri, et nihilominuùs nobis 
obtulerunt et asseruerunt quod, hâc vice, nostri contem- 
platione, ac de gratià et ex merà liberalitate eorum, 
dictum Ludovicum récipient in suum canonicum atque 
fratrem, notumfacimusquod perhujusmodireceptionem 
fratri Ludovici cum ut praedicitur fieri contigit, nolumus 
quod fiât dictis religiosis praejudicium, nec trahatur per 
nos vel successores nostros ad consequentiam in futurum; 
jure tamen praedicto, si et pro qt nobis inibi competit, 
aut competere potest ratione dicti nostri jucundi adven- 
tûs, salvo nobis et integro rémanente ; in cujus rei testi- 
monium praesentibus litteris sigillum nostrum duximus 

(i) Louis Tdzart. — 3 cart. de Plesselo. 



167 

apppneadum. Datum Rotbomagi die 22 measis oaobris 
anao Domini i366. » 

MÉMOIRE HISTORIQUE DES « VANUPIBDS DE BiYBUX 

Cest ainsi qu^on appella les séditieux qui causèrent 
de si grands troubles le siècle dernier dans la plupart 
des villes de Basse-Normandie. Le sujet de la révolte vint 
d^abord des cordonniers et savetiers qui se plaignaient 
qu^on avait créé des taxes trop onéreuses sur les mar- 
chandises de cuirs, et qu'ils étaient cruellement vexés par 
les fermiers commis pour recueillir ces taxes. Ces 
murmures et ces plaintes, répétées plusieurs fois, trou- 
vèrent enfin tant de partisans parmi la populace, qui se 
plaît ordinairement dans le désordre, qu^il n'y eut plus 
moyen d^en arrêter le cours. Ce fut à Avrancbes que 
commença le soulèvement, et Fauteur, qui était un cor- 
donnier de cette ville, pour donner du relief à son entre- 
prise, prit, avec le consentement de ses associés, la qualité 
de Colonel de l'Armée Souffrante. La populace des 
autres villes ne voulut pas céder à celle d^ Avrancbes. Elle 
se souleva aussi à Valognes, à Coutances, à Saint-Lô, à 
Caen et à Bayeux. Dans cette dernière ville, la scène fut 
ouverte le lendemain de la Saint- Barthélémy , 2 5 août 1 6 3 9, 
par le pillage des maisons de Marin Paris, un des 
fermiers de ces taxes. Cet homme, craignant pour sa vie, 
prit aussitôt la fuite et sortit de la ville avec Grégoire La 
Mare, son beau-frère, qui lui aidait dans la recette des 
deniers. Ses meubles furent brisés ou enlevés, et les 
maisons quMl avait à Saint- Vigor-le-Petit furent abattues 
et renversées de fond en comble. Ces désordres, qui con- 
tinuèrent dans la ville et aux environs jusqu^au mois de 
septembre, ne cessèrent que sur la nouvelle qu^on reçut. 



/ 



i6i 

que la cour mettait des troupes sur pied pour marcher 
contre les séditieux. 

En effet, le 23 de novembre suivant, M. de Gassion, 
colonel, arriva à Caen avec 6,000 hommes. Il prit son 
logement chez M.' de Dungy, et ayant commencé par 
s'assurer des grandes écoles et des principaux quartiers 
de la ville en y mettant des corps de garde, il fit désarmer 
les bourgeois qui, par son ordre, portèrent leurs armes 
au château, et ordonna ensuite de faire la perquisition 
des plus mutins et de les arrêter. 

Comme il avait pouvoir de mettre au pillage les villes 
rebelles et qui feraient la moindre résistance, Mgr d'An- 
gennes, alors évéque de Bayeux, craignit un pareil traite- 
ment pour sa ville épiscopale qui avait pris beaucoup de 
part à ces émotions; ce prélat lui portait une singulière 
affection. Pour détourner l'orage dont elle était menacée, 
il alla à Caen trouver M. de Gassion qu^il connaissait 
particulièrement. Il lui demanda grâce pour cette ville et, 
sur les représentations qu^il lui fit, quMl n^ avait que la 
populace qui y avait causé des troubles, il obtint qu'elle 
serait épargnée et qu^il n^y aurait que les séditieux de 
punis. 

Après que cet officier eut donné dans Caen les ordres 
qu'il crut nécessaires pour prévenir toute alarme, il en 
sortit 5 jours après avec 3,ooo hommes, et prit sa route 
par la Maison-Blanche. La ville d'Avranches était la 
plus coupable, ayant levé la première Tétendard de la 
rébellion ; ce fut aussi celle qu^il crut devoir réduire avant 
tout. S^étant présenté devant, elle témoigna être dans la 
disposition de lui résister, et soutint même quelques 
attaques ; mais enfin les barricades, qui lui tenaient lieu 
de fortifications, ayant été rompues, cette malheureuse 
ville fut forcée et abandonnée à la fureur des soldats qui, 



1^9 

sans égard pour le sexe et le rang, y commirent des excès 
horribles. M. de Gassion en tira encore une forte con- 
tribution, et n^en sortit qu^après avoir fait pendre un 
grand nombre des plus mutins. Coutances, Valognes, 
Saint-Lô, effrayées d'un pareil châtiment, ne firent point 
de résistance. Elles se soumirent à la discrétion du 
général, qui en ayant aussi exigé de bonnes contributions, 
y laissa des troupes pour les contenir dans le devoir. Il 
avait aussi envoyé à Bayeux une garnison qui arriva le 
6 décembre ; mais il la fit repartir le 22 suivant, quand il 
repassa par cette ville. 

Dans le temps que ces choses se passaient ainsi, méssire 
de La Potherie, commissaire, député du Conseil pour 
informer contre les séditieux, ne s'endormait pas. Il était 
venu de Paris avec M. de Gassion, et après avoir parcouru 
la plupart des villes du bailliage de Caen oîi il était 
arrivé des émotions, il revint à Bayeux pour remplir les 
devoirs de sa commission. Pendant qu'il informait contre 
les séditieux de cette ville, les bourgeois reçurent ordre 
de porter leurs armes au château, comme on avait fait à 
Caen. On leur envoya encore 2 compagnies de chevau- 
légers dont étaient capitaines MM.^de Commingeet de 
Langlure ; mais ces troupes, passant les ordres de leurs 
officiers, firent mille insoleiices aux habitants de cette 
ville durant qd^ils y séjournèrent, ainsi que nous 
rapprenons des vers que M. Davauleau, principal du 
collège de Bayeux, chanta à la louange de M. Séguier, 
chancelier de France, lorsquMl y vint pour apaiser les 
troubles. Écoutons-le parler un moment : 

Non derus, cùm Prstor habet, non turpe rebellis 
Perfidiee melior Bajoca crimen habet. 
Officium servat sincerâ mente, suumque 
Regem praecipuâ religione colit. 



170 

Non nihil una tameo, lâteor^ res Isedit honorem 
Urbis ; habent Paridem msnia nostra suum. 
Inde graves patimur pœnas ; ienis indè superbo 
Imbellem populum sub pede volvit eques. 
Lioquere non audet junior matrona penatesy 
Nec yirgo abaque metU limina sacra petit. 
Ipsa timet Pallas ; crudeles nuper in isto 
Ore peregrinus fecit agaso notas. 
Huic alter summo demessuit ense galerum, 
Detraais rediit vestibus ille domum. 
Magne Seiguere, manus tibi tendit Bajoca : Praesul, 
Praetores, populus, te schola nostra rogat. 
Reprime sacrilegum Martemi servatus habebit 
Semper aperte tuis làudibus ora pudor. 
Oppressisque tuo libertas reddita musis 
- Munere, erit nobis carminis ampla seges. 

J^ai trouvé, dans le journal manuscrit de M. de La 
Bertinière, que ce chancelier arriva à Bayeux le pénul- 
tième de février 1640, et quUl était accompagné d'un ou 
deux conseillers d^Etat, de plusieurs maîtres des requêtes, 
secrétaires et autres gens de justice. En effet, j^ai vu 
ailleurs que quand le Roi l'envoya en Normandie pour 
apaiser les troubles, il voulut, afin de lui donner plus 
d'autorité, que son Conseil privé l'accompagnât dans son 
voyage, et lui donna même le commandement des 
troupes ; en sorte que le colonel Gassion prenait de lui 
Tordre comme de son général. Il alla loger à TEvéché. 
M. de Gassion, qui était revenu avec lui, logea comme 
il avait fait ci-devant chez M. d^Çsquay, et ses gardes 
allèrent prendre leurs étapes aux paroisses de Subies et 
d^Agy, à une lieue de Bayeux. M. le Chancelier demeura 
dans cette ville à examiner les informations qu'avait 
faites M. de La Potherie contre les auteurs des troubles, 
jusqu'au 2 de mars quMl en partit avec M. de Gassion 
pour en faire autant à Saint-Lô, à Coutances et ailleurs. 



171 

et ne repassa par Bayeux quel^ i6 pours^en retourner à 
Caen. , 

Quatre jours avant son retour à Bayeux, il était émané 
du Conseil un arrêt qui. condamnait préalablement tous 
les habitants de cette ville, à la somme de 22,000 livres 
envers les parties lésées : savoir 16,000 livres à Marin 
Paris, 5,000 livres à La Mare et 1,000 livres à Pigache, 
qui leur servait de greffier. Mais cet arrét^ tout accablant 
quUl était pour une petite ville telle que Bayeux était 
alors, n^approchait point du jugement foudroyant qui 
parut ensuite contre les séditieux. Il est dit par ce juge- 
ment que : « Ouy le rapport du commissaire député, de 
l'avis du premier président, lieutenant général, par- 
ticulier, et autres officiers du Bailliage et siège présidial 
de Caen, par jugement souverain, 5 des principaux 
auteurs des troubles sont condamnés à être rompus vifs 
sur un échafaud qui pour cet effet sera dressé en la place 
publique et marché de ladite ville de Bayeux, et après les 
corps de chacun d'eux mis sur des roues pour y finir 
leurs jours ; que les maisons auxquelles ils étaient de- 
meurant aux temps desdites émotions, seront démolies et 
rasées, et dans les places d'icelles, des potences dressées 
auxquelles seront attachés des tableaux dans lesquels 
sera écrit le présent jugement, et aux lieux les plus émi- 
nents desdites places, seront posées des croix pour 
mémoire à perpétuité desdits crimes, sans que cy après 
on puisse bâtir èsdits lieux. » 

Il y en eut encore 9 condamnés à être pendus, et 
les autres aiix galères, ou bannis pour toujours de la 
province.. Comme tous les habitants de cette ville, à la 
réserve du clergé qui fut déchargé et exempt de la contri- 
bution, avaient été obligés de fournir la somme de 
' 22,ooo livres aux intéressés, le même jugement fais^t 



l^2 

droit sur la requête qu^ils avaient présentée, leur permit 
de reprendre cette somme sur les 4>iens confisqués des 
coupables qui venaient d^étre condamnés. 

On peut juger de la consternation que causa un 
jugement si terrible^ mais néanmoins nécessaire pour 
prévenir de pareils désordres. Ce fut alors que le digne 
évéque, Mgr d^Angennes, sentit se rallumer tout le feu 
de sa charité pour des malheureux qui étaient de son 
troupeau. 11 eut recours à la clémence du Roi, et ayant 
remontré à S. M. qu'il y en avait plus qui s'étaient 
hiissés entraîner à la sédition par le torrent, que par 
l'envie d'exciter les troubles, il obtint en leur faveur la 
révocation et Texemption des châtiments auxquels ils 
étaient condamnés. Il n'y eut d'exceptés que les deux ou 
trois premiers qui avaient excité le peuple à la révolte; 
ils expirèrent sur la roue. Le même jugement fut porté 
contre tous les séditieux des autres villes oti il était arrivé 
du trouble. Tel fut le succès de la révolte des Vanupieds, 
qui fit d'abord tant de bruit, et qui n'aboutit qu'à leur 
propre perte, et à la désolation de leurs familles. J'ai dressé 
ce mémoire sur un recueil manuscrit que M. de la 
Bertinière, avocat à Bayeux, a fait des choses notables 
arrivées de son temps, et sur quelques autres écrits qui 
ont été faits dans le même temps. 



ARRÊT ET JUGEMENT DBS VANUPIEDS DE BAVEUX. 

Charles le Roy, sieur de La Potherie, conseiller du 
Roy en ses conseils, intendant de la justice, police et 
finance en Normandie, en la généralité de Caen : sçavoir 
faisons que veu le procès criminel extraordinairement 
fait à la requête du Procureur du Roy en la commission. 



I7Î 

pour raison des désordres, séditions, émotions publiques, 
abattements de maisons et pillages de meubles arrivés en 
la ville de Bayeux, aux mois d^aoust et septembre lôBg, 
demandeur et accusateur à rencontre de : Gilles Erard, 
Charles et Robert Euldes, Robert Giautîer, Jean et Etienne 
Hallard, et les Jardins ses serviteurs, les serviteurs de 
Pierre Tostain, Jean Le Diacre et La Rousserie son 
serviteur, Denis Guillaume dit La Rose, et Bacostil son 
serviteur, Jean Anfrye, André Blonde^ et ses serviteurs, 
Antoine de Maigny, Gilles d'Anaoville dit Fromages, 
Nicolas La Loë dit Dagonnet, François Le Clerc dit 
La Parente, Longpray, Gilles Tostain, Zacharie Terrée, 
Hercule Le Diacre, Jean Vimard dit Huguet, Jacques 
Guérard, Louis Le Breton, Philippe de Bemesq, Jean et 
Guérin dit Barbeville, Michel Pigache, Jean Martin, 
Adrien Viel, Nicolas Sauvage, Pierre Morel, Richard 
Le Bas, Guillaume Petitcœur, Jean Fromond, Gabriel 
Poulain fils, Nicolas Ouzouf, le fils de Michel Le Petit, 
Macé Blancaignel fils Jacques, Gilles Jean, Nicolas 
Soûef, Pierre Petitcœur, NoêlGuenaud, Jean Bonnemie,^ 
Germain Le Moussu, Jean Lorier, Germain Guillemette 
fils Richard, Jacques Le Roy, Guillaume Le Febvre dit 
Le Bon, un nomm^ Richard de Port dit Cochon, le fils 
du Vaillant, maçon, le nommé Fauvel fils Lambert, le 
jeune Baudin, le nommé Cricquet, Amadis Le Nour- 
richel, un grand homme de Saint-Laurent, mégissier, 
Louis Pitard, Isabeau Heuzé, femme de Jacques Yon, 
une femme boiteuse, demeurant entre les deux pones de 
Saint-Martin, le nommé Voilage, Bouillon dit Duc-de- 
Normandie, Le Bourg fils 'Jacques, boucher, Jacques 
Frondemiche, du Thoûest-Tellier, Guelinel, crieur de 
cidre, Jean Avoine, meunier, un nommé Tarot, Marie 
David, un' nommé La Motte de Saint-Patrice, et Dar- 



174 

dault dit Lorenche, deSendeurs, accusés et défaillants, 
et maître Jacques Le Bedey, vicomte deBayeux, maire et 
juge politique de ladite ville, aussi deffendeur et accusé 
d'autres charges et informations des i8, 19, 20, 22 et 
28« jours de décembre 1639; 5, 6, 7, 8, i3, 16, 17, 18, 
22, 23, 3o et 3 1« jours de janvier, i et 4 février, 10 et 1 1« 
de mars dernier, décrets de prise de corps, et adjour- 
nements personnels des 26 de décembre 1639, 2 et 25 
janvier 1640; — Interrogatoire dudit vicomte de Bayeui 
du 18 dudit mois de janvier dernier; — Procès-verbaux 
des perquisitions faîtes des personnes desdits accusés, 
avec les adjournements à 3 briefs jours des 3o et 3i 
mars, i, 5, 7 et 9 avril en suivant; — DeflFauts à baon 
des 5, 1 1, 14, 19 et 24 dudit mois et an ; — Jugement 
du 16 dudit mois d^avril par lequel les deffaults auraient 
été déclarés bien et duement obtenus, et auparavant que 
d'en adjuger le profit, ordonné que les témoins seraient 
récollés en leurs dépositions, pour ledit recollement valoir 
de confrontations; — Recollement de témoins pour 
valoir de confrontations contre lesdits deffaillants es con- 
frontations- des 14, 16, 22 août et 1*^ septembre dernier; 
— Requête de Jacques Campain; syndic des bourgeois et 
habitants de ladite ville de Bayeux, en ce qu'en procédant 
au jugement du procès, il nous plust ordonner recours 
auxdits habitants sur les coupables, par préférence à 
toutes autres dettes; — Et au bas de notre ordonnance, 
que ladite requête serait mise au sac pour en jugeant y 
avoir tel égard que de raison, du 3 du présent mois; — 
Conclusions du procureur du Roi, ouy le rapport du 
commissaire député, de Tavîs des sieurs président, lieu- 
tenant-général, particulier, et autres officiers du BaiHiage 
et siège présidial deCaen; — Tout considéré, nous 
disons, par jugement souverain que : 



ï7$ 

Lesdits Gilles Erard, Charles Euldes, Pierre Morel, 
Germain Le Moussu, Richard Le Bas^ Louis Le Breton, 
François Le Qerc dit La Parente, Germain Guillemette, 
Nicolas La Loë dit Dagonnet, La Rousserie, Les Jardins/ 
Les Hallard, serviteurs dudit Erard, Gabriel Poulain 
fils Grégoire, et Nicolas Ouzouf, sont déclarés et les 
déclarons : vrais doutumaces et deffaillants, duement 
atteints et convaincus des crimes de lèse-majesté, sédi- 
tions, émotion publique, et abattemens de maisons, et 
pillages arrivez tant en la ville de Bayeux qu'aux 
paroisses circonvoisines ; pour punition' et réparation 
desquels ^ot^5 les avons condamnez et condamnons, 
sçavoir : lesdits Gilles Erard, Charles Euldes, Pierre 
Morel, Germain Le Moussu, et Richard Le Bas, à être 
rompus vifs sur un échafFaud qui pour cet effet sera 
dressé en la place publique et marché de ladite ville de 
Bayeux, et après, les corps de chacun d'eux mis sur des 
roues pour y finir leurs jours; — Ordonnons que leurs 
maisons, auxquelles ils étaient demeurants au temps 
desdites émotions, seront démolies et rasées, et dans les 
places d^icelles, des potences dressées, auxquelles seront 
attachés des tableaux dans lesquels sera écrit le présent 
jugement, et aux lieux les plus éminents desdites places 
seront posées des croix pour mémoire à perpétuité des- 
dits crimes, sans que cy-après on puisse bâtir es dits 
lieux ; 

Et pour lesdits Louis Le Breton, La Parente, Germain 
Guillemette, Nicolas La Loé dit Dagonnet, La Rousserie, 
Les Jardinç, et Les Hallard, serviteurs dudit Erard, 
Gabriel Poulain, et ledit Nicolas Ouzouf : à être pendus 
et étranglez à une potence qui, pour ce, sera dressée en 
ladite place publique, pour leurs corps, après y avoir 
demeuré 24 heures, estre portés aux lieux patibulaires ; 



^ 



176 

— Le tout si les dessus dits prins et appréhendez peu- 
vent être ; — Sinon en effigies es tableaux qui seront 
attachés à des poteaux^ lesquels, seront dressés en ladite 
place publique, et lesdites maisons rasées, et outre 
2 tableaux, portant là présente condamnation et juge- 
ment mis et apposés sur la porte de Pauditoire royal de 
ladite ville de Bayeux ; 

Et au regard desdits André Blondel, Jean Bonnemie, 
Macé Blancaignel fils Jacques, Philippes de Bernesq, 
Pierre Petitcoeur, Zacha^ie Terrée, Denis Guillaume dit 
La Rose, le nommé Bacostil,^ Fauvel fils, Lambert, cou- 
vreur d^ardoise, Jacques ^uérard, Jean Frémond, 
mégissier, Noël Guenaud, Robert Gaultier et Robert 
Euldes, aussi déclarés contumax et défaillailts, et pour le 
cas résultans du procès : Iceux condamnez à servir le 
Roi en ses galères, comme forçats à perpétuité ; 

Et lesdits Guillaume Petitcœur, Antoine de Magny, 
Adrien Viel, le jeune Baudin, Richard de Port dit 
Cochon, Isabeau Heuzé femme de Jacques Yon, le fils 
de Michel Petit, le fils du Vaillant-Masson, Gilles Jean, 
Guelinel, crieur de cidre, Guillaume Le Febvre dit 
Le Bon, Hercule Le Diacre, Jean Anfrye, Jean Martin, 
Jean et Guérin Barbeville, Jean Vimart dit Huguet, 
Michel Pigache, et le nommé Voilage : Avons banni et 
bannissons à perpétuité de la province de Normandie; — 
Enjoint à eux de garder leur baon à peine de la vie ; — 
Tous les biens des dessus dits acquis et confisqués à 
S. M.; 

Et ayant égard à ladite requête des habitants de Bayeux, 
du 3 de ce mois : — Ordonnons que sur lesdits biens 
confisqués, lesdits habitants reprendront la somme de 
22,000 livres qui a été adjugée aux intéressés par arrêt 



177 

du conseil du 12 de mars dernier, et à laquelle ladite 
ville a été condamnée;' 

Et en tant que touche lesdits Amadis Le Nourrichel, 
meunier, La Motte de Saint- Patrice , et Gilles d^Anc- 
toville, les avons aussi bannis et bannissons pour 3 ans 
de ladite province de Normandie, et condamnés, savoir : 
ledit Le Nourrichel en 10 livres d^amende envers le Roy, 
et 100 livres d^amende applicables aux réparations des 
intéressés; — Et pour ledit La Motte de Saint-Patrice, 
en 3 livres d'amende envers le Roy et 5o livres appli- 
cables comme dessus : — Et ledit Gilles d^Anctoville en 
5o livres d'amende envers le Roi, et 200 livres aux répa- 
rations desdits intéressés. 

Ordonnons qu^il sera plus amplement informé contre 
ledit M* Jacques Le Bedey, vicomte de Bayeux, comme 
aussi contre ledit Jean Le Diacre, le nommé Criquette, 
Marie David, Le Longprey, Jacques Frondemiche, Jean 
Lorier, Jean Avoyne, Marin Basiey, Magdeleine Guérard, 
Nicolas Souêf, Nicolas Le Sauvage, le nommé Tharot, 
Richard Regnard et son fils, de Layes fils Gilles, le sur- 
nommé Penchon, le bastard du Grand-Cousteur, Le 
Bouillon Duc-de-Normandie, la boiteuse d*entre les deux 
portes de Saint-Martin, un grand homme mégessier de 
Saint- Laurent, L. Pitard, Le Bourg fils Jacques, du 
Tou€t-Tellier, Dardant dit Laurenche, Ch. Vauquelin, 
Th. Bouillot, G. Bouillot, F. et M. Eudes, J. du Bois, 
Ch. Qievalier, Jacob Jean, G. Tourôude, G. Hubert, 
N. La Nièce, P. Le Diacre, R. Basiey, Joachin Basiey, 
G. Hairon, Geoffroy Le Roy^ Mathieu Le François, 
J. Michel, GeÔ. Hubert, Grég. Poulain, L. Anfroy, 
J. Le Mesle, Gilles Martin, Perrette Le Canu femme 
de Michel Martin, Henry Le Roy, Martin Barbey, 
P. Le ChoUeurt, Ch. et Th. Gouet, P. Tostain, 

12 



178 

René Guenaud, Jo. Deschamps, Ma. Ccditbcrt, la. 
Guillon, Rob. de Sallen, Ja. Michel, F. et Ma. Eudes, 
Gui. Merlinoe le jeune, M. de Basley, N. La Nièce, 
G. du Bosq fils Grégoire, Ch. Vauquelin, Ja. Belot, 
P. de Maigne, Ro. Lucas, Gui. Carrabis, et N. Baley, et 
leur procès fait et parfait; et que M. Poulain, Jean, 
Guillaume et Robert des Rubo, M. Auvraj, Ja. Héroud, 
G. Martin, le nommé Raulet de Marignj, et Ja. Gués- 
don, seront prins et appréhendés au corps, et constitués 
prisonniers pour répondre aux conclusions dudit pro- 
cureur du Roy, sinon adjournés à 3 brefs jours, avec 
saisies et annotations de leurs biens. 

Faisons très expresse inhibition et défense à toute per- 
sonne de quelle qualité et condition et pays qu^elles 
soient, de donner retraite» retirer et recevoir en leur 
maison aucuns desdits condamnés, de leur fournir et 
administrer vivres, armes ou chevaux, à peine d^étre 
déclarés atteints et convaincus des crimes pour lesquels 
iesdits coupables ont été condamnés, et à ce qu^^ucun 
n^en prétende cause d^ignorance, Ordonnons que le pré- 
sent jugement sera lu aux prônes des messes paroissiales 
de rétendue de la vicomte de Bayeux, par les curés ou 
vicaires, et affiché aux portes principales des églises par 
les sergeants ordinaires des lieux; lesquels curés, vicaires 
et sergeants seront tenus d^en rapporter au greffe de 
ladite vicomte, leurs procès-verbaux dans la quinzaine, 
à peine de loo livres d^amende. 

Mandons au premier huissier ou sergeant royal, archer, 
mettre ces présentes à deue et entière exécution, et faire 
pour ladite exécution tous exploits nécessaires nonobstant 
clameur dé haro, et autres privilèges. 

Ce fut fait et prononcé audit procureur du Roy et 
audit messire Jacques Le Bedey, vicomte de Bayeux, et à 



179 

Pabsence desdits defifaillantsv à Caen^ le mardj quatrième 
jour de septembre 1640. Signé Délie, et scellé d^un 
cachet de cire rouge. 



Extrait du Registre de Jean Foucques, sergeant 
roïai à Bayeux, contenant ce qui suit : 

Du samedy 26» jour de janvier 1641, — A la requête 
de messire le Procureur du Roy, en la commission de 
maistre de la Potherie, conseiller du Roy en ses conseils, 
intendant de la justice, police et finances en Normandie 
en la généralité de Caen, et a la diligence de messire 
lacques Campain, procureur-syndic des bourgeois, 
manans et habitants de la ville et fauxbourgs de Bayeux, 
présents; — et par vertu de Parrété au jugement dudit 
seigneur de La Potherie, donné en la chambre du conseil 
du siège présidial de Caen, le 4^ jour de septembre der- 
nier, contenant entre autres choses : Jugement souverain 
contre plusieurs particuliers, bourgeois, manans, et habi- 
tants de ladite ville et fauxbourgs que autrement y 
dénommez, duement atteints et convaincus de crime de. 
lèze-majesté, sédition, émotion publique, abattements de 
maisons et pillages, arrivés tant en ladite ville de Bayeux, 
qu^aux paroisses circonvoisines, jugés et condamnés pour 
punition et réparation desdits crimes, tant : A être rom- 
pues vifs sur un échaffaut, et après, chacun d'eux leurs 
corps mis sur des roues pour finir leurs jours; — Les 
autres à être pendus et étranglés à une potence, et leurs 
maisons auxquelles ils étaient demeurant lors desdites 
émotions, seront démolies et rasées, et dans les places 
dMcelles mis des potences dressées, auxquelles seront atta- 
chez leurs tableaux, et aux lieux les pluséminentsdesdiies 



i8o 

places seront posées des croix^ pour mémoire à perpétuité 
desdits crimes, sans que cy-après on puisse bâtir es dits 
lieux ; <— Et autres condamnés à servir le Roy sur ses 
gallères comme forçats à perpétuité ; — Et les autres à 
être bannis à perpétuité de la province de Normandie, 
tous leurs biens aquis et confisqués au Roy, préalable- 
ment pris sur iceux par lesdits habitants de la ville et 
fauxbourgs la somme de 22,000 livres qui a été adjugée 
aux intéressés par arrêt du Conseil d'État du douzième 
jour de mars dernier, et à laquelle ladite ville a été con- 
damnée ; — Aux très expresses inhibitions et deffenses à 
toutes personnes de quelle qualité, condition et pays 
qu^elIes soient, de donner retraite, retirer et recevoir en 
leurs maisons aucuns desdits condamnés; de leur fournir 
et administrer aucuns vivres, armes et chevaux, à peine 
d^étre déclarés et convaincus desdits crimes pour lesquels 
lesdits coupables ont été condamnés; — t Selon que le tout 
est plus en plein contenu par ledit arrêt et jugement due- 
ment signé et scellé, y recours : 

Pour l'exécution duquel je me suis exprès transporté 
viron sur les 1 1 et 1 2 heures du matin, es marché royal 
et halle à bled étant en leur entier et plein cour, assisté 
de Noël L^honoré, tambour ordinaire de ladite ville» par 
tous et chacun des carrefours de ladite ville et fauxbourgs, 
lieux, endroits publics et accoutumés à faire les criées et 
proclamations publiques en icelle, tant pour le Roy notre 
Sire qu'autrement ; — A chacun desquels, et après le son 
du tambour et cry public fait par ledit L'honoré, j'ay à 
chacun desdits carrefours fait lecture et publication à 
haute et intelligible voix, mot après autre, dudit arrêt ou 
jugement dudit seigneur de La Potherie, devant induit et 
datte, en tout ce qui le contient, et fait les deffenses y con- 
tenues, et à toutes personnes d'attenter contre n^y au pre- 



i8i 

judice d^iceluy, sur les peines et dangers y contenus : — 
Présence de grand nombre de personnes illec présens et 
assemblés^ et à ce qu^aucune personne n^en prenne cause 
d'ignorance et n^aye à.y contrevenir, sur les peines au cas 
appartenans, et pour notoriété dé ladite publication et 
deffense, )^ay à chacun desdits carrefours affiché copie en 
placard dudit jugement, avec relation de mon exploit : — 
Présence de J. Du val, M. Bougourd et autres, signé 
Foucques. 

• 

Extrait des registres du Conseil d'État. 

Sur la requête présente au Roy en son Conseil par les 
Doyen, Chanoines, Chapitre et autres ecclésiastiques de 
la ville de fiayeux, tendante à ce que pour les causes y 
contenues, il plaise à sa Majesté ordonner conformément 
à Tarrét du conseil du dix- neuvième jour de janvier 1640, 
que : lesdits suppliants seront rayés des roUes où ils ont 
été compris pour le remboursement de la somme de 
22,000 livres adjugées à Marin Paris, Grégoire de La 
Mare et Guillaume Pigache, bourgeois de Bayeux, par 
arrêt du 12 mars audit an 1640; et demeureront exempts 
et déchargés des sommes auxquelles ils ont été taxés ; et 
que ce qui se trouvera avoir été par eux payé, leur sera 
rendu et restitué par messire J. Campain, commis à faire 
la recepte desdits deniers, et rejeté sur les contribuables 
de ladite ville, a quoy faire ledit Campai n sera contraint 
par les mêmes voyes qu'il a contraint lesdits suppliants; 
même faire deffense aux Maires et Echevins et Habitants 
de ladite ville de les comprendre à Padvenir dans les roUes 
des contribuables pour quelque cause que ce soit, à peine 
de 3,000 livres d^amendes et de tous dépens, dommages et 
intérêts ; — Veu ladite requête signée Mithon, advocat 



lS3 

audit ConGeil ; — Copie coUadoonée des lettres pateates 
données par le Roy Charles IX en faveur du Clergék cin- 
quième may i §74; — Le procès verbal fait par lesdits du 
Chapitre le 27 août 1639; — Autre copie collationnée 
dudit arrêt du Conseil du 19 janvier 1640; — - L^exploit 
de signification dudit arrêt fait aux dits Maire et Echevins 
de Bayeux le 7 dudit mois ; — Copie collationnée du roUe 
des taxes faite par lesdits suppliants, au bas de laquelle est 
Tordonnance dudit Maire et Echevins, du dernier jour 
dudit mois; — Extrait des registres de Bethon et Béatrix 
sergeants roîaux audit Bayeux du vingt-unième février 
audit an ; — Ouy le rapport dudit commissaire à ce dé^ 
puté; — Et tout considéré : 

Le Roy en son Conseil : — Conformément audit arrêt 
du Conseil du dix-neuvième janvier 1640 a ordonné et 
ordonne : — Que lesdits Supplians seront rayés des rolles 
oU ils ont été compris pour le remboursement de ladite 
somme de 22,000 livres adjugés ausdits Paris, de La Mare 
et Pi gâche, et intérêts d^icelie, par ledit arrêt du Conseil 
du 12 mars audit an 1640, et déchargés des sommes aux- 
quelles ils ont été taxés, lesquelles seront rejettées sur les 
contribuables de ladite ville, et Sa Majesté fait deffense 
auxdits Maire, Echevins et Habitants de ladite ville de 
les comprendre à Tadvenir dans les rolles des contri- 
buables, pour quelque cause que ce soit, à peine de 3,ooo 
livres d^amendeset de tous dépens, dommages et intérêts. 

Fait au conseil d^État du Roy tenu à Paris le seizième 
jour de mars 1641. Signé Bordier, un paraphe à côté : 
Collationné. 

Louis, par la grâce de Dieu Roi de France et de Na- 
varre, au premier des huissiers de notre Conseil ou autre 
huissier ou sergeant sur ce requis, Nous te mandons et 



18} 

£ commandons que Tarrêt dont Textrait est cy attaché sous- 

i. le contre^scel de notre chancellerie jourd*huy donné en 

1 notre Conseil d^État, sur la requête des Doyen, Chanoi nés, 

; Chapitre et autres ecclésiastiques de la ville de Bayeux^ tu 

signifies aux Maire, Echevins et Habitants de la dite yille, 
et à tous autres qu*il appartiendra, à ce qu^ils n'en pré- 
tendent cause d^gnorance. — Faictes les deffenses y con- 
tenues sur les peines y déclarées, et tous autres actes et 
exploits nécessaires pour Fexécution d^içeluy, sans de- 
mander aucune permission, nonobstantclameur.de haro, 
Chartre-Normande^ prise à partie» et chose à ce contraire : 
Car tel est notre plaisir. 

Donné à Paris le seizième jour de mars 1641, et de 
notre règne le trente-unième. 

Par le Roy en son Conseil : signé Bordier, un paraphe, 
et scellé d'un grand sceau de cire jaune sur simple queue 
avec un contre-scel. 



i84 



ARCHIDIACONE DE BAYEUX 



C^est le premier des quatre archidiaconés du diocèse de 
Bayeux, il comprend dans ses enclaves lo doyennés dans 
lesquels il a droit de visite et de déport. Il en faut pour- 
tant excepter le doyenné de la chrétienté de Bayeux, 
dont les paroisses dépendent de M. le Doyen, ou de 
MM. du Chapitre de la Cathédrale. 

DOYENNÉ DE LA CHKÉTIENTé DE BAVEUX. 

Décoré dès les premiers temps du titre de cité, Bayeux 
a joui pendant plusieurs siècles des prérogatives attachées 
à cette prééminence. Il a eu sous les Français et les Nor- 
mands les distinctions qu^on accorde aux capitales; mais 
détruit et rétabli plusieurs fois, il a bien perdu de son an- 
cienne splendeur. Il n'offre plus qu'une ville d'une en- 
ceinte médiocre, construite sur les cendres d'une autre 
beaucoup plus grande qui avait été la proie des flammes. 
L'étendue de son évéché, sa richesse, et le Chapitre de la 
Cathédrale font de nos jours son principal lustre. 

11 a le sort dé presque toutes les anciennes villes de la 
France, son origine est inconnue. Charon, il est vrai (i) 
et Juigné après lui, attribuent sa fondation à Samothès, 
roi des Gaules, vers l'an du monde 1802. Des Rués la 
reporte jusqu'à Belus, roi de Babylone, dans un voyage 
qu'il suppose avoir été fait par ce prince dans ce qu'on 

(i) Charon, HisL univ, ; Juigné, Die. hist.; Desrues, Desc. de la 
France i p. igS. 



'\ 



i8s 

appelle à présent la Basse-Normandie. Il doit sa naissance, 
suivant M . de Bras, à une colonie de soldats, vieux et cassés, 
que César après la conquêtede la Grande-Bretagne, laissa 
à Pendroit où il est situé. Scaliger, emporté par le même 
enthousiasme, assure qu^il est plus ancien que Marseille, 
fondé 400 ans environ avant Jésus-Christ. — On man- 
querait au respect dû à la vérité de Thistoire, si Ton défé- 
rait aux opinions de ces modernes qui ne citent ni auteurs 
ni monuments à Tappui de systèmes aussi ridicules que 
mal fondés. 

Bayeux subsistait cependant avant Jules César, c^est-à« 
dire quMl y avait une ville gauloise à remplacement qu'il 
occupa ; aussi, pour peuqu^on fouille sur le Mont-Faunus, 
qui en est tout proche, on y découvre des urnes sépul- 
crales, des tombeaux, des ossements. Ces restes de nos 
pères qu'on y trouve en grand nombre, prouvent Inexistence 
d'une habitation voisine, considérable, et très ancienne. 
L'usage de brûler les corps morts remonte chez les Gau- 
lois aux siècles les plus reculés. 

Elle était le chef-lieu du peuple gaulois qui résidait 
dans le canton, c'est du moins ce que suppose le collège 
des Druides qui demeurait sur le Mont-Faunus. La capi- 
tale d'un peuple des Gaulois était toujours voisine de ces 
prêtres de la nation, qui réunissait toute espèce d'autorité. 
Ils étaient absolus dans les affaires de l'état, aussi bien 
que dans celles de la religion. Pour qu'ils pussent exerce): 
leurs pouvoirs plus aisément, il était nécessaire que la 
capitale de chaque peuple fut voisine des Druides dont 
elle dépendait. Elle ponait le titre de cité; ce nom dési- 
gnait également le peuple entier à qui il avait appartenu 
seul dans les premiers temps. 

Il parait, suivant les raisons que nous avons rapportées 
ci-devant, que le nom primitif de cette ville fut : Arage- 



i8é . 

nm Qu Àragwnm, doat il eo est question daas Ptolémée 
et les \jàhkê de Peutûiger. Soua les Romains, Arëgenwn 
quitta son nom, pour prendre celui de ses peuples, comme 
firent plusieurs autres cités des Gaules vers le iv« siècle. 
Depuis ce temps-là, elle est appelée indifféremment par 
les auteurs Bajocœ, Bajoca, Bajocum, Baïce, ViducaS" 
sium et Bellocassium, ou Biducassium civitas, et même 
Juliobona Cadetorum. 

Quand nos ateux commencèrent à la désigner en fran- 
çais, ils écrivirent : Baex et Bajex, Tel était encore Tusage 
du xiii« siècle; ensuite : Baïeux^ et enfin Bayetix, en 
substituant Ty à V\ simple; c^est aujourd'hui la seule 
orthographe de ce nom.' 

Bayeux paraît pour la première fois clairement sous le 
nom de Bajocœ dans la Notice de l'Empire qui fut rédi- 
gée, dît-on, sous Pempereur Théodose à la fin du iv* siècle. 
Elle était encore soumise aux Romains, et servait alors, 
ainsi que G>u tances/ de département aux officiers géné- 
raux des garnisons qui avaient été commises à la garde 
de ce pays conquis. Ces garnisons étaient composées de 
Suèves et de Bataves; citaient des étrangers que les em- 
pereurs avaient pris à leur solde, et qu'ils avaient consti- 
' tués dans différents quartiers des Gaules, pour empêcher 
le soulèvement des peuples, pour repousser les barbares 
qui venaient de temps en temps ravager les terres de 
Fempire. 

Ces deux places étaient donc regardées pour les deux 
plus importantes de la Gaule-Occidentale. On n'en peut 
douter à l'égard de Bayeux, puisque la Notice des Gaules, 
f^ite à peu près dans le même temps, lui donne le premier 
rang parmi les cités de la Seconde-Lyoniuise soumises à 
Rouen leur métropole. 

Il ne perdit rien de sa considération sous Clovis, roi des 



i»7 

Français, auquel il se soumit avec la contrée dVkntpur 
yen Tan 497. Dans le parcage de ses enfants, il échut à 
celui auquel fut donné le royaume de Soissons» composé 
de la Neustrie ou France-Occidentale. Les successeurs de 
ce prince firenide Bayeuxun des trois départements pour 
les députés qu'ils avaient coutume d^envoyer tous les ans 
en Nçustrie. Ces députés ou commissaires, s^appelaient 
Afmi Domtif ICI, envoyés du Prince; ils étaient députés 
dans les provinces par nos rois, pour faire publier et exé- 
cuter leurs ordonnances. Ils faisaient leurs visites ou che- 
vauchées, comme on parlait dans ce temps-là, 4 fois Tan, 
c'est-à-dire : dans le mois de janvier, d^avril^ de juillet et 
d'octobre ( 1 ) . 

Il essuya d^étranges révolutions dans leix« siècle, ce qui 
commença à donner atteinte à sa puissance. Noménoé, 
que Louis le Débonnaire avait créé duc des Bretons, se 
révolta contre Charles son fils, en 846. Ses troupes s'étant 
répandues jusqu^en Neustrie, s^emparèrent de Bayeux et 
y firent beaucoup de ravages, et dans les environs. Le mo- 
nument d^oii ce fait est tiré, atteste aussi que c'est là 
répoque oti les reliques de saint Régnobert, évéque de 
Bayeux, et de saint Zenon son diacre, furent enlevées de 
j'église Saint-Exupère, sans que les Bayeusains dans la 
consternation^ et les Bretons occupés du pillage, son- 
geassent à s'opposer à cet enlèvement (2). 

Quelques années après, un essaim de Normands 
payens vint fondre, comme un torrent sur nos côtes, 
et y commit des excès inouïs, conduits par Bier, surnommé 
C6te-de-fer, et Hastingue, son gouverneur. Ils massa- 
crèrent, en 858, Batfride, évéque de Bayeux, et se ren- 

(i) HUtdeFr,, par M. Vclly, t. II, p. 4 et «5. 
(a) Hist, ecclés. de Norm,, t. II, p. 137. 



i88 

dirent maîtres de cette ville. Les écrivains, dit un mo- 
derne, en taisant le détail des maux qu^elle souffrit, ont 
épargné à la postérité bien des larmes, que leur souvenir 
n'aurait pas manqué de lui arracher. 

Raoul, chef dMne autre troupe de Normands, était de- 
puis quelque temps la terreur de la France. Il assiégeait 
Paris depuis un an; les environs ravagés ne pouvaient 
plus fourniir de subsistance à ses troupes. Bothon, un de 
leurs principaux chefs, fut détaché pour venir en chercher 
dans le Bessin qui est fort abondant en fourrages. 11 veut 
assiéger Bayeux ; les citoyens dans une sortie battent ses 
gens, et le font prisonnier lui-même. Les Normands, vive- 
ment affligés de la perte (i) de leur général, offrent une 
trêve d^un an pour sa délivrance aux Bayeusains qui Pac- 
ceptent. Mais à peine le terme est expiré que Raoul arrive 
par mer dans le Bessin avec une partie de son armée. Il 
s^approche de Bayeux dans Tintention de venger Taffront 
que ses gens y avaient reçu, etTassiège. Plus heureux que 
Bothon, il l'emporte dans un assaut, et lui fait essuyer 
tout le ressentiment d'un vainqueur irrité. Les habitants, 
ou sont passés au fil de Tépée avec leur généreux comte 
Bérenger, ou tombent dans une dure captivité avec Pope, 
iSlle de ce comte, dont la beauté en imposa à Raoul au 
point qu'il Tépousa à la mode de son pays, après avoir 
renversé et détruit cette ville infortunée. Le vainqueur, 
satisfait de sa vengeance s'en retourna vers Paris, chargé 
d^un immense butin. La chronique de Saint-Etienne de 
Caen met cette révolution à Tannée 892. 

En 912, le redoutable Raoul, à condition de se faire 
chrétien, reçoit la Neustrie en propriété, du roi Charles- 
le-Simpie, et épouse sa fille Giselle. Avant que de recevoir 

(i) Ex veter. chr. Floriac, p. Si. — Dudo S. Quin. 177. — Vil. 
Gem., Ub. II, p. aag. — Ord. Vit., lib. III, p. 459. 



i89 

le baptême, il fait des largesses aux principales églises de 
son nouvel état, qui prit alors le nom de Normandie. 
Celle de Bayeux eut la seconde part à ses bienfaits. Cétait 
une espèce de compensation "pour tous les maux qu^il lui 
avait causés. 11 rétablit la ville, la repeupla de ses Nor- 
mands, et y établit pour comte et commandant le brave 
Bothon qui Pavait si fidèlement servi dans ses expédi- 
tions. Ainsi ce prince sembla faire oublier à Bayeux ses 
malheurs passés. Ses successeurs la regardèrent toujours 
comme la seconde ville de Normandie. Ils y venaient de 
temps en temps tenir leur cour, surtout aux grandes fêtes. 

Guillaume Longue-Épée, issu de Raoul et de la beUe 
Pope, et son successeur, voulut que Richard son fils fut 
élevé en cette ville sous les yeux du comte Bothon, et y 
fut instruit dans les sciences et les exercices convenables 
à son rang (i). Les grands, à Pexemple du souverain, y 
envoyèrent aussi leurs enfants, en sorte qu'on pouvait 
dire, selon la remarque de Cenalis, qu^à Rouen, était la 
cour de nos ducs, et à Bayeux, Pacadémie des princes 
leurs enfants (2). Cette préférence donnée à la dernière 
pour leur éducation, était fondée sur ce qu^en y parlait 
mieux la langue danoise que partout ailleurs, et que les 
Normands la préféraient à la langue romaine usitée dans 
le pays. 

Il paraît, pard^anciens monuments, que les principaux 
seigneurs de la basse Normandie avaient des hôtels à 
Bayeux dans le xi^ siècle. Quelqu^uns d'entre eux, solli- 
cités par Guy de Bourgogne, comte de Brionne, forment . 
le projet de se défaire de GuilIaume-le-Bâtard, qui venait 
de succéderau duc Robert son père. De ce nombre étaient: 
Regnault, comte du Bessin, Néel de Saint-Sauveur-le- 

{t)Hist, de Norm., par Dumoulin, p. 5i. 

(a) De Re, GalL, lib. II, p. 40 fol. — Basnage, Coût, de Nomu- 



Vicomte, Hamon surnommé ie Haidy, «ra de Torigny^ 
RaoTil Tesson et Grimoult, seigneur du Plessis. Un fou 
' de Bayeiix, nommé Galet, et dont ils ne se défiaient pas, 
entend leur complot dressé en cette ville, il part aur le 
champ à pied, va à Valognes oh était alors le duc, l'avertit 
du péril qui le menace, et Poblige de s^erifiiir. Ce prince 
passe en France, et aidé du Roi, il bat les rebelles en 
io36, et se rétablit sur un trône qu^il doit en partie à ce 
fou de Bayeuz. 

On a longtemps ignoré Taccident affreux qui arriva à 
cette ville vers le milieu du même siècle, et qui la jeta 
dans la dernière désolation ; il fut occasionné par un in- 
cendie imprévu. Les maisons avaient été apparemment 
construites en bois, lorsque le duc Raoul fit reconstruire 
cette ville. Le feu fit en peu de temps de si grands progrès 
quMl fut impossible de Tarréter. Les maisons, la cathé- 
drale, et toutes les églises devinrent la proie des flammes. 
Le faubourg de Saint-Vigor, qui était à TOrient de la 
ville, et son église paroissiale, eurent le même sort, et ce 
faubourg n^a jamais pu être rebâti depuis. Cet incendie 
est une des principales époques de la diminution de 
Bayeux. M . Tabbé Le Beuf le met vers Tan io5o ( i ) ; je le 
crois un peu plus an/zien, par la raison que la nouvelle 
cathédrale fut commencée par son évêque Hugues de 
Bayeux, qui mourut en 1049. 

Le duc Guillaume, appelé au trône d'Angleterre par le 
testament du roi Edouard, oblige Harold, un des plus 
grands seigneurs Anglais, à passer en Normandie, pour 
lui en faire hommage au nom de sa nation (2). Ce sei- 
gneur, en présence de tous les prélats, barons et seigneurs 



(i) Rec. de div. écrits, t. I, p. st5. 

(t) Hist, de Normandie f par Dumoulin, p. i65« 



191 

r 

normands, lui prête serment de fidélité en io65, et jure 
sur les reliques des saints, et sur un missel couvert de 
drap d^or. Les auteurs ont beaucoup varié sur le lieu de 
grand événement; mais il est certain qu^il fut fait à Bayeux 
avec toute la solennité possible ; témoins la peinture et 
rinscription de la tapisserie de la cathédrale de cette ville 
ob on lit : Hic Willelmus venit Bajias ubi Haroldus 
sacramentum/ecit (i). Guillaume vint à Bayeux oti Ha- 
rold lut prêta serment de fidélité. Témoin encore le roman 
de Rou qui dit : 

A fiaex ctu souloient dire 
Fist assembler un grant concile. 
Tous les corps saints fît demander 
Et en un lieu tous assembler. 

Ce Roi conquérant, au rapport de Cenalis (2), estimait 
tant la ville de Bayeux, que quand il engagea à Henry, 
son fils puisné, les comtés de Bessin et de Cotentin, il en 
excepta cette ville dont il retint la propriété comme d^une 
place imponante : « Porrô tanti Bajocas a&stimavit Guil- 
lelmus Nothûs ut cum Henrico fiUo postremo Constan- 
tiniensem Bajocensemque agrum utendum^ fruendumque 
concesserit, civitatem tamen Bajocassinam ab ejusditione 
exemerit, autore Gemeticensi. » 

Henry, roi d'Angleterre, outré des malversations de 
Robert, duc de Normandie, son frère aîné, passa la mer 
avec une flotte en 1 106 pour les réprimer. Il est joint par 
Helye, comte d'Anjou qui lui amène ses troupes, et prend 
le chemin de Bayeux où Robert Hamon son favori était 
depuis deux ans tenu prisonnier. Gontbier de Launay 

(i) Mùuwnents de la monarch, franc. ^ de MontAïucon, t. tl, p. ai 
et XIII. 
(2) DtRêOàlL. tib ILper. 4, p. 1S8. 



19^ 

commandait alors dans Bayeux pour le duc Robert. Ce 
commandant va au-devant de Henry^ et lui remet son 
prisonnier. Le Roi lui ordonne en termes pleins de hau- 
teur de rendre aussi la ville ; il est refusé. Il Pattaque avec 
le dépit dans Pâme, la force, et la réduit totalement en 
cendres. Le gouverneur, sa garnison et ses partisans livrés 
au vainqueur, sont envoyés en Angleterre (i). Hermant, 
sur la foi de quelques manuscrits, accuse de la ruine de 
Bayeux Robert de Kent, depuis comte de Glocestre, quUl 
confond souvent avec Robert Hamon qui fut depuis son 
beau- frère, et prend de là occasion défaire des sorties sur 
lui. Aucun ancien auteur ne lui en fait des reproches. 
Orderic Vital dit formellement que ce fut le roi d'Angle- 
terre, et la Chronique et Anjou en fait honneur à son 
comte. 

« Eodem anno Henricus Heliam Caenomanensem cum 
juribus suis conduxit, urbemque Bajocassinam quam 
Gunherius de Alneio conservabat, obsedit. Gunherius 
verôad Regem exivit,eique Rodbertum Haimonis filium, 
qui captus olim ab eodem fuerat, pro gratia ejus liberum 
reddidît; sed urbem imperiose poscanti reddere contemp- 
sit. Protinus igitur Rex urbem expugnavit, et injecto 
igné pœnîtîis combussit, et praefatum municipem cum pe- 
dissequis et commilitonibus suis cepit. » (Orderic Vital.) 

Il arriva pendant ce siège une action bien héroïque. 
Brouin, chevalier allemand, d*une grandeur peu ordi- 
naire et de Tarmée anglaise, se présenta devant les murs, 
et défia à un combat singulier le plus brave de la ville. 
Robert d'Argouges sortit pour lui donner satisfaction. 
Après quelques escarmouches, il prit son adversaire si à 
propos qu'il lui passa sa lance au travers du corps, et Ten- 

(i) Ord. Vital, p. 818. — Chron, Andeg, qd, Luk,^ 1. 1, p. 28a. 



L 



193 

ferra sur lacroupe.de son cheval. Le chevalier Brouin^ 
dH la Chronique, fut honorablement enterré par ordre du 
Roi. La tradition porte que ce fut dans Péglise de Saint- 
Georges, proche laquelle s^était passé le combat. J*ai vu 
par écrit que, lors delà destruction de cette ville, on trouva 
les os d'un homme d^une taille au-dessus du commun, 
qu^on croit être ceux de cet Allemand. 

Le roi Henry devenu maître de toute la Normandie 
par la défaite et la prise du duc Robert, son frère, à la ba- 
taille de Tinchebray, la réunit à sa couronne. Il y établit 
différents seigneurs les plus dévoués à son service, pour 
lui en assurer la conquête. Robert de Kent, son fils na- 
turel, eut le commandement des villes de Caeû et de 
Bayeux, et de toutes leurs dépendances. Ce fils lui était 
cher, il Pavait eu de Sibille, sa concubine, qui le fit en- 
core père de plusieurs enfants. Afin de se l'attacher plus 
étroitement, le roi lui fit épouser, en i io8, une des plus 
riches héritières de son temps. C^était Mabille ou Sibille 
Hamon, fille aînée de Robert Hamon, sire de Thorigny 
et de Creully au diocèse de Bayeux, et de Glocester en 
Angleterre qui fut érigé en comté en faveur de ce ma- 
riage (i). 

Le nouveau commandant de Bayeux donna tous ses 
soins au rétablissement de cette ville. Les habitants, par 
ses ordres, en ramassèrent les débris de dessous la cendre 
qui les couvrait, et construisirent des fortifications et des 
murailles, que la nécessité les força de réduire à une en- 
ceinte plus petite. Les portes de Saint-André, de Saint- 
Martin et de Saint-Vigor-le- Petit, étaient au moins de ce 
temps-là ; plusieurs titres m^apprennent qu'elles existaient 
à rentrée du siècle suivant. 

(x) Aionast, AnglL, t. I, p. i55. — Willelm. Gemet, lib. VII, 
col. 29. 



Ï94 

Par le décès du roi Henry, arrivé le 2 déceaoïbre i f )5, 
Etienne comte de Blois et de Mortain, et Geoffroy comte 
d^AnJQu, se disputèrent la couronne par une guerre qui 
fut suivie de différents succès ; mais enfin Robert de Kent, 
comte de Giocester, la fixa Tan i iSS, en faveur du der- 
nier. Il lui livra les iWles de Bayeux et de Caen, et \e& 
autres places qui lui avaient été confiées parle feu Roi^ de' 
sorte que le comte d^Ânjou devint maître de la Norman- 
die et de l'Angleterre. 

L^an 1204, la Normandie, conquise sur Jean-sans- 
Terre, roi d'Angleterre, fut réunie à la couronne de 
France par Phi lippe- Auguste. Bayeux et les autres villes 
se rendirent presque sans résistance, par Tenvie qu^elIes 
avaient de se revoir sous Tobéissance de leurs premiers 
maîtres. 

On voit par le silence des écrivains que cette ville, de- 
puis cette heureuse révolution, goûta les fruits d'une 
longue paiXy que le commerce s'y rétablit, et que ses 
citoyens comme à Tenvi s'appliquèrent à se rendre dignes 
de l'attention de nos rois, par les privilèges qu'ils en ob- 
tinrent. On conserve des lettres du roi Jean datées de 
Wismes au mois d'octobre i35i, confirmées par d'autres 
du même prince données à Paris en août i358, qui accor- 
dent aux habitants de Bayeux, et aux marchands qui y 
viendront commercer, la faculté d'arrêter et de faire saisir 
les marchandises par eux vendues et non payées, et même 
les biens de ceux qui les ont achetées (i). 

L'époque de ces privilèges est aussi celle de nouveaux 
malheurs qui arrivèrent à Bayeux. Edouard, roi d'An- 
gleterre, et Charles de Navarre, comte d'Evreux, sem- 
blaient avoir entrepris de ruiner la France. Un corps de 

(i) JRec. des ord, de nos roi«, t. III, p. 247-248. 



letïtt troupes surprit cette ville I^an i356, dans le temps 
qu'elle devait s Y attendre le moins. Ellefùtabandonnéeà la 
fureur des soldats qui, non contents de la piller, y mirent 
encore le feu, et la réduisirent en cendres. Un si cruel 
traitement acheva de l'abattre, et lui fit souffrir une dimi- 
nution considérable dans son étendue. La preuve de cette 
diminution se trouve dans les restes d^un vieux compte en 
parchemin qui contient les mises et dépenses faites alors 
par les commandants de la ville. II est entre les mains de 
M. Le Marois, lieutenant-général de police, qui me Va 
généreusement communiqué. Ce compte, à un des cha- 
pitres de dépenses, m^a fourni une anecdote qui doit trou- 
ver place ici; il y est dit : « 71 livres à Robert Lallemant^ 
de Caen, faiseur de canons, qui deus luy étaient pour un 
gros canon pierrier pour jetter pierres pour la défense de 

la ville de Bayeux et qui fut acheté par le vicomte de 

Bayeux Tan 1 378 », et plus bas : « 3o sols à Robert Vieil, 
dit Le Bourrelier, pour 2 bourses à mettre les poudres 
aux canons d'icelte ville, et pour 3o panoncheaux qui 
furent baillés aux charretiers qui portèrent le prefnier 
engin devant Renièville, comme il apert par le mande- 
ment et quittance donnée le ïo décembre 1378. *On ap- 
prend de là que le canon et la poudre étaient alors tn 
usage à Bayeux. 

Quand on la fortifia de nouveau ès-années 1377 et ^^7^> 
on rétrécit beaucoup ses murailles vers le Nord, oti elle 
avait été le plus endommagée. Les murs qui renfermaient 
de ce côté-là les rues de Bretagne et des Bouchers, et le 
couvent des Augustins, furent rapprochés presque contre 
les églises de Saint-Malo et de Saint-Martin. 

Cest une tradition constante qu^auparavant cette ville 
s'étendait assez loin dans les paroisses de Saint- Patrice et 
de Saint-Ouen, et même du côté de Saint-FloXel, et ^e 



ï$6 

la rue des Bouchers faisait le centre de la ville. En effet, 
il est marqué dans une chartre de 1 274, que le couvent 
des Augustins, situé sur cette rue, donnait alors sur la 
principale rue de Bayeux. Manerium fratrum Sancti 
Augustini situm in magno vico Bajocensi (i). Son affai- 
blissement, occasionné par les horribles sièges qu'elle a 
soutenus, est encore sensible en ce que pour peu qu^on 
ouvre son terrain, on découvre presque partout des terres 
rapportées ou remuées jusqu^à 9, 10 et 1 1 pieds de pro- 
fondeur. On y a aussi découvert trois pavés de distance en 
distance, des salles entières, et des arcades de boutiques 
encore existantes. 

En 141 7, Henry V, roi d^Angleterre, prenant la qua- 
lité de roi de France, s'empara de prescjue tout le royaume. 
Il prit Bayeux en peu de jours, et y passa les fêtes de 
Noël. Pendant son séjour, il dépouilla de leurs charges 
les officiers qui étaient demeurés fidèles au roi de France, 
et en revêtit ses sujets. 

En 1450, cette ville, après la bataille de Formigny, fut 
reprise par les troupes de Charles VII. Le siège dura 
i5 jours. Elle essuya plusieurs assauts de flèche et d'ar- 
tillerie, et se rendit le 16 de mai au comte de Dunois. 
Gaguin, auteur contemporain, rapporte que ce général 
voulant la forcer, en fut détourné par saint Regnobert, 
un de nos premiers évéques, qui, étant apparu à lui pen- 
dant son sommeil, Tassura qu'elle ne tarderait pas à se 
rendre. La capitulation suivit bientôt la promesse. Il fut 
arrêté surtout que la garnison anglaise sortirait seulement 
un bâton à la main sans rien emporter davantage. Mais 
le Français, par égard pour les personnes qualifiées, et par 
humanité pour les femmes et les enfants, leur fit fournir 

(i) Gurtul. Capel B. M. eccletiœ Cathed. Bajoc. 



197 

des voitures. La Chronique de Normandie marque qu^il 
sortit 3 à 400 femmes de Bayeux, et des gendarmes qui 
se nombraient 900 Anglais, et qu'ils furent conduits à 
Cherbourg par Mathieu Goth leur capitaine, et Janequin 
Basquier. Les particularités de ce siège sont rapponées de 
la sorte dans les Vigiles du roi Charles VII. 

Ledit Dunois, Clermont, en may, 
La Marche, et des seigneurs plusieurs 
S'en allèrent planter le may, 
Et mettre le siège à Baieulx, 
Si se logèrent es fauzbourgs 
Du costé de Caen en travers, 
jEt là estoient en leurs secours 
Les comtes d'Eu et de Nevers, 
D'Orval, et d'autres chevaliers 
Bueil, le sire de Culan, 
Et du costé des Cordeliers, 
Montenay, Louvin, Conigan. 
Si fut le siège mist et clos 
De tous costès d'icelle ville, 
Où les Anglais furent enclos, 
Et à toute heure avoient castille. 
L'espace de bien seize jours 
Icelle ville fut battue 
D'engins qui abattoient murs, tours, 
Et preste d'estre combattue. 
Bombardes jettoient bas et hault 
Pour e£Fondre et transgloutir. 
Tant que l'eut prinse d'assault. 
Mais le Roy n'y voulut consentir. 
Il était piteux et platgnoit 
Les travaux et maleureté 
Que le peuple de la gaignoit, 
Comme plein de bonnaireté. 
Mais il n'en cuida être maître, 
Ni les seigneurs même en faillir^ 
Car les gendarmes à bras dextre 
Pour gaigner vouloient assaillir. 



19^ 

Pt âç ^it en un n^éme jouf 
D*ung costé deux fois rassaillirent, 
Et eurent les Anglais grant paour; 
Mais au dernier se retrairèrent. 
Et en assault choc et efforts 
De l'ung et de l'autre costé 
Y ea eut de tuez et de morts 
Dont très fort s'esmeut la cité. 
Matago qui estoit le chef 
Prévoyant la destruction 
Et pour obvier au meffoist 
Si vint à composition. 
Par laquelle le dit Bayeulz 
Fut rendu au fieu Roy de France 
Dont tous françois iîirent joyeux 
Et y firent chère à oultrance. 
Neuf cents Anglois estoient dedans, 
Qui estoient céans au besoing 
Résistants et contre assaillants, 
Partirent le baston au poing, 
Réservez aulcuns gentilshommes 
A qui, pour Tfaonneur de noblesse, 
L'en laissa leurs chevaux et hommes, 
Tout en faveur de gentillesse. 
Lors partirent de la cité 
Bien de trois à quatre cents femmes 
Portant leurs enfants au costé. 
En très dolens et piteux termes. 
Dunois et les seigneurs françois 
Firent porter leurs ménaiges, 
Leur bailler charettes et hamois. 
Et plusieurs autres avantages. 

Les maladies contagieuses sont ordinairement les suites 
d'une longue guerre. Bayeux en sentit les effets en 1456. 
Les habitants, réduits à Tétat le plus triste, eurent recours 
à Dieu par des prières. L'évêque Zanon Castiglione or- 
donna une procession générale au 4 d^avril dans Péglise 
de Saint-Ouen*des-Ffiuxbourgs. Il y marché nu-pieds. 



199 

» 

Les citoyens imitèrent son exemple, et ils obtinrent, dit 
Hermant, du soulagement dans leurs misères. 

Les maladies recommentèrent en 1467, et enlevèrent 
beaucoup de monde en cette ville, comme on Fapprend 
par les rimes suivantes tirées d^un registre de la confrérie 
érigée en IMglise de Saint-Malo Tannée précédente. 

L*an sequent de la fondation 

Survint au pays mortalité, 

Guerre, mainte tribulation, 

Dont mourut de gens grand quantité. 

Et nul n'eûst son voisin visité 

Je crois, ne de corps ne d'ame, 

Se n'eust été par la charité 

Qui a tous est mère et dame. 

Maint corps, je croy, d*ome et de flme. 

Sur la terre fust demonré, 

Se la charité sans nul blftme 

N'eust pour leur aidier labouré. 

En 1474, Louis d^Harcourt, patriarche de Jérusalem, 
évéque de Bayeux, fit travailler, par ordre du Roy, aux 
réparations et nouvelles fortifications de cette ville. En 
conséquence, chtique corps fut imposé pour y contribuer. 
Au mois de mai, il y eut, selon le manuscrit de Potier, 
une assiette faite sur les curés par le sous-chantre, et de 
Bailleul, chanoine, pour la nouvelle fortification de la 
ville. Les lettres de Louis XI, données à Missy-en-Gâti- 
nois, au mois d^octobre 1474, pour Térection en haute- 
justice des terres de Pévéché, en faveur de ce prélat, con- 
tiennent la résolution que le Roi a prise depuis peu : 
€ de faire accroître et de nouvel édifier en plusieurs et di- 
vers lieux^ la closture, fossés, et murailles de la ville de 
Bayeux, et que déjà il avait fait démolir, abattre, rompre, 
et du tout anichiller plusieurs jardins et possessions, dont 
partie appartenait à Pévéché, et sur l^autre avait des 



200 

droits, rentes «t reveaus. » Cette entreprise pour Taug- 
mentation de la ville n'eut pas d^effet par la mort de Louis 
d'Harcourt, qui arriva quelque temps après. 

En 147g, Louis de Bourbon, comte de Roussillon, est 
qualifié seigneur temporel de Bayeux et de Valognes, 
dans un visa du vicaire général du diocèse, accordé le 
6 août pour la cure de La Basoque, à Thomas Le Nou- 
vel, clerc, sur la nomination dudit seigneur. 

En i528, le roi François I^% pressé par les besoins de 
la guerre, engagea au duc de Ferrare le revenu domanial 
des vicomtes de Caen, Bayeux et Falaise, et 3oo livres 
sur Vire (i). Il en excepta toutefois les états du bailli et 
des capitaines de Caen et de Falaise. Ainsi, la charge du 
capitaine de Bayeux vint à la nomination de ce duc, 
ainsi que la nomination aux cures seulement, et autres 
bénéfices simples de ce diocèse. Ânnibal Milano, gouver- 
neur et procureur fiscal, pour très haut et illustre prince 
et seigneur monseigneur le duc de Ferrare, jouissant au 
droit du roi des vicomtes de Caen, Bayeux et Falaise, 
nomma, en vertu de son pouvoir, Augustin Ravacher, 
maître-école et chanoine de Bayeux, à- la chapelle de 
Sainte-Catherine-de-Bur-le-Roy, en 1 569 (2), et Sébastien 
Corbet, clerc, du diocèse de Séez, à la même chapelle le 
4 octobre 1577. Alphonse d'Est, duc de Ferrare, était 
encore engagiste en 1 584; en cette qualité il nomma à la 
première portion de Hottot, par lettres données à Paris 
le 28 mai 1584. 

En i532j le Roi, et le Dauphin gouverneur de Nor- 
mandie, ayant £ait leur entrée solennelle le 3 avril à 
Caen, vinrent à Bayeux, où ils furent reçus avec un grand 
cérémonial par le Chapitre et les autres corps d^t la ville. 

(i) De Bras, p. gS. 
(3) Registre de l*évéché. 



201 

Le Chapitre présenta au Roi deux licornes d^argent, l'une 
de 1 5 pieds, Tautre de 9 pieds. Ce prince, les en remercia, 
et les fit remettre au trésor de la Cathédrale, disant qu^on 
les y pouvait aussi bien garder qu'on Pavait fait depuis le 
temps du duc Guillaume-le-Bàtard et de Pévéque Odon, 
son frère utérin. Ces deux rares joyaux furent portés à 
Caen pendant les troubles de la religion, par ordre du 
duc de Bouillon, etoncque elles n^ont paru depuis. 

En 1540, vinrent à Bayeux, par ordre du Roy, un pré- 
sident et des conseillers du Parlement pour y tenir les 
GrandS'Jours et remédier aux désordres qui se trouvaient 
en Basse-Normandie. 

En iSSj, l'exercice du Papeguay fut permis à Bayeux. 
Les lettres patentes du roy données en conséquence, sont 
datées de Paris, au mois d*aoust sudite année, et furent 
enregistrées à la Cour des Aides de Rouen le 6 juin 1 5 58. 
Cet exercice se faisait derrière le prieuré de Saint-Nico- 
las, dans une pièce de terre qui en porte encore le nom. 
Les lettres déclarent que le Roi a permis aux marchands 
et habitants de cette ville de tirer séparément, et de s^ap- 
>pliquer au jeu de la harquebuse, de Tare et de Tarbalète, 
les 3 premiers dimanches du mois de mai, et aux jours 
qu'ils assigneront consécutivement entre eux, au pape- 
guay. Le prix des vainqueurs est le pouvoir de vendre et 
distribuer en détail, durant ladite année, dans la ville et 
les faubourgs, le nombre de 5o tonneaux de cidre, sans 
pour ce payer aucun droit de quatrième, et d'être en 
outre exempts de payer aucun tribut dUmpôt de quelque 
nature qu^il fût. 

En i56i, on commença à ressentir à Bayeux les 
troubles affreux que cette ville éprouva^ ainsi que les autres 
de France, à cause de la religion. Le duc de Bouillon, 
gouverneur de Normandie, par un mandement du 



201 

20 juin, ordonna d'apporter au château toutes les reliques 
des églises de la vicomte, En vertu des lettres du roi du 
25 du même mois, il commanda à toutes sortes de per- 
sonnes de mettre bas les armes dans 24 heures ; par un 
mandement du 3 septembre, il leur fit défendre, selon 
lettres du Roy, de se provoquer les uns et les autres pour 
la religion. 

En 1 562, les Protestants de Bayeux et des environs se 
soulevèrent tout de bon. Conduits par Guillaume Le 
Noble et par Gosset, ils entrèrent en armes, le dimanche 
10 de mai, dans la Cathédrale et les autres églises, et y 
firent cesser Toffice divin. L'impunité les anima. Ils se 
jetèrent sur quantité d'ecclésiastiques et de citoyens qu'ils 
firent périr par différentes manières. Les uns furent tirés 
à coups de pistolet, les autres égorgés, d'autres enfin pré- 
cipités du haut des murailles dans les fossés. 

Au commencement du mois de mars suivant, les sei- 
gneurs de Coulombières et d'Aigneaux, à la tête d'un 
corps considérable de troupes qu'ils reçurent à Caen, de 
l'amiral Coligny, vinrent assiéger Bayeux. Jules Ravilio 
Rufo y commandait pour le duc de Ferrare. C'était un 
gentilhomme italien qu'on ne connaissait que par sa là* 
cheté et des mœurs corrompues. A peine eut-il vu deux 
fauconneaux dressés contre les murailles, qu'il disparut, 
et alla se cacher dans une retraite qu'il avait préparée de 
longue main (i). Les habitants, abandonnés de leur chef, 
ne songèrent plus qu'à capituler ; mais, pendant qu'ils 
s'amusaient à parlementer, les assiégeants entrèrent subi- 
tement dans la ville, la pillèrent, et portèrent la désolation 
jusque dans les lieux les plus saints. Grand nombre de 
personnes furent immolées à leur zèle sanguinaire, sur^ 

(i) HiH. de France, de Mézeray, t. III, in-fel. p. 77 et 1 1 3. 



tout les ecclésinstiques et les religieux qui tombèrent sous 
kurs mains. Enfla, ils y commirent tant d'inhumanités, 
que le souvenir en fait horreur. Ces forcenés demeurèrent 
maîtres de Bayeux jusqu^au mois de septembre i563^ 
qu'ils en furent chassés par le duc d^Estampes. 

En iSjo, le 29 d^aoust, on publia à Bayeux un éditde 
pacification qui avait été vérifié 3 jours auparavant au 
Parlement de Rouen. En vertu de cet édit, toutes les pro- 
cédures, arrêts et informations, ou jugements donnés 
contre les personnes de la nouvelle opinion qui avaient 
prisetportélesàrmescontreS. M., furent cassés etannulés. 
Les tableaux et effigies de mort y apposés furent rompus 
et efiacés, et les condamnés absous des cas dont ils avaient 
été accusés durant le temps des troubles et: hostilités pré* 
cédentes. 

A la guerre de religion succéda celle de la Ligue, dont 
le motif, pour être plus apparent, n'en était pas moins 
injuste et cruel. Bayeux, épuisé par les ravages des Pro* 
testants, tomba de nouveau au pouvoir des Ligueurs. Il 
fut pris en 1 589 par le fameux capitaine Vicques, et 
François d'Escajeul, sieur de La Brethonnière, en fut 
établi capitaine au nom de la Ligue. Il n^ demeura pas 
longtemps ; le duc de Montpensier étant venu Passiéger 
en personne, il fut obligé de la rendre au mois de janvier 
de Tannée suivante. 

c Sur la supplication faite au roi par les sieurs de La 
Brethonnière, commandant dans la ville de Bayeux, les 
gentilshommes, capitaines et s<4dats étant en icelle, en- 
semble les habitants de la dite ville : 

« S. M., par brevet fait au camp de Lisieux, ce 1 5 jan- 
vier 1590, et signé Henry» a permis au sieur de La Bre- 
thonnière et autres ci-devant dénommés, de se retirer en 
leiii^ maisons ou autres lieux qu'ils voudront avec leuts 



204 

chevaux, armes et bagages, oîi S. M. les fera conduire en 
toute sûreté ; et pour le regard de ceux qui se voudront 
retirer en leurs maisons, S. M. leur fera donner passe- 
port et les tiendra en sa protection à la charge de satisfaire 

m 

aux submissions portées par les lettres de déclaration véri- 
fiées au Parlement. 

c Pour le regard de' la Religion Catholique, Aposto- 
lique et Romaine, S. M. ayant cy-devant, par sa déclara- 
ration, fait connaître sa volonté et intention. Elle est 
résolue de la garder immutablement. 

c Et quant aux habitants de ladite ville, tant ecclésias- 
.tiques que autres, S. M. les prend en sa protection, ou- 
blie leurs fautes passées, ne veut quMls soient aucune- 
ment recherchés de ce q,ui s*est passé durant la guerre ; 
pour l'effet de laquelle veut qu^ls jouissent de leurs biens 
et bénéfices, comme font ceux des autres villes que S. M. 
a reçues sous son obéissance, en satisfaisant par eux aux 
soubmissions portées par lesdites déclarations. 

« Queleditsieur.de La Brethonnière ne sera aucune- 
ment recherché des deniers de S. M. qu'il a pris ou qui 
ont été employés par ses ordonnances. » 

Pendant ces temps malheureux, Bayeux fut étrange- 
ment affligé par les maladies contagieuses. La plupart 
des habitants en furent attaqués. Elles n^eurent pas 
d'abord grand effet, par les soins et les remèdes que Marc 
Le Barbey, sieur de Bussy, médecin, y apporta. Ce zélé 
citoyen mérite les plus grands éloges par les peines qu'il 
se donna pour le salut de ses compatriotes. Il n'en fut pas 
de même lorsque les Ligueurs se furent emparés de cette 
ville. La contagion s'étant communiquée parmi «ux, en 
emportait plusieurs chaque jour. On eut recours à M. de 
Bussy, comme au libérateur ordinaire ; il se refusa aux 
ennemis de son Roi, par la raison qu'ils étaient ses enne- 



205 

mis; au point qu'après les prières et les promesses, on 
employa les menaces et mauvais traitements pour forcer 
sa résistance. On vendit ses meubles^ on pilla sa maison, 
on l'obligea de sortir. Par sa retraite il rendit un service 
signalé à son Roi, parce qu'en abandonnant les Ligueurs, 
il en périt plus qu'il n^en serait mort par les armes. 
Henri IV, informé de rattachement d^un fidèle sujet, l'en 
récompensa par des lettres de noblesse qu^il lui expédia à 
Saint-Germain-en-Laye, en novembre 1 694, pour lui et 
sa postérité. 

En 16 19, la maladie jeta un nouvel effroi à Bayeux, et 
dura plusieurs années. Elle commença au carrefour 
Saint-Georges par un filétoupier qui rapporta de Paris. 
Elle emporta aussi sa femme et ses enfants ; de là, se ré- 
pandant dans le voisinage, elle gagna bientôt tous les 
quartiers de la ville et y enleva beaucoup de monde. Si le 
mal semblait diminuer quelquefois, ce notait que pour 
reprendre plus de vigueur. Pour comble de malheur, les 
pluies continuelles de 1626 ruinèrent les campagnes, et 
causèrent une cherté extrême. Le peuple, abandonné à sa 
misère, périt en grand nombre. Ce ne fut que vers i63o 
que Ton commença à respirer. 

Le Roi, pressé par les besoins d^État, mit un nouvel 
impôt sur les cuirs. Les commis chargés d^en recueillir 
les deniers usèrent de tant de rigueur qu'il se fit un sou- 
lèvement général dans la Basse-Normandie. La révolte 
commença à Avranches par un cordonnier qui, avec le 
consentement de ses complices, prit le titre de colonel de 
l'Armée Souffrante. Le peuple se souleva ensuite à Va- 
lognes, Coutances, Saint-Lô, Caen et Bayeux. La scène 
fut ouverte dans la dernière, le 25 d'aoust 1639, par le 
pillage dts maisons de Marin Paris, receveur de la taxe, 
de Grégoire de La Mare et de Guillaume Pigache, ses 



S06 

commis. Lttirs maisons furent «bftttués dt ruinées totale* 
ment, et eux obligés de fuir pour mettre leur rie en sûreté. 
La Cour, indignée de telles violences, envoya M. de 
Gassion avec des troupes pour punir les rebelles. Il arriva 
à Caen le 23 novembre, oîi, après s*étre assuré des grandes 
écoles, il fit désarmer les bourgeois. Il partagea ensuite 
ses troupes, dont une panie fut envoyée à Avrancbes, et 
l'autre reçut ordre d'aller à Bayeux. Mgr d^Angennes, à 
la vue du danger dont sa ville épiscopale était menacée, 
alla promptement au-devant, et arrêta Torage^qui était 
prêt à tomber sur elle, en obtenant qu'il n'y aurait que 
les coupables de punis. Après les informations requises, 
Charles Le Roy, sieur de La Poterie, intendant de Caen, 
pat arrêt souverain du 4 septembre 1640, condamna 
14 coupables, les uns à être rompus vifs, les autres à être 
pendus. Il en bannit à perpétuité de la province beaucoup 
d'autres, et il imposa la ville à 22,000 livres à laquelle 
elle avait été condamnée par arrêt du Conseil du 12 mars 
précédent, en faveur des 3 commis ci-devant cités, sauf 
recours sur les coupables. Le clergé seul, comme n'ayant 
eu aucune part aux troubles, fut déclaré exempt de la 
contribution par un arrêt du Conseil d'État du 16 mars 
1641. Depuis on obtint grâce pour la vie de ceux qui 
avaient été condamnés. Ils en furent quittes pour la perte 
de leurs biens. 

Par arrêt du Conseil du 5 août r 704, la ville, par la 
protection de Mgr de Nesmond, et les soins de messire 
d'Hermerel, vicomte, obtint du Roi le droit d'un plein 
abonnement. Les bourgeois en firent des réjouissances 
publiques , qui commencèrent le i" d'oaobre et du- 
rèrent plusieurs jours. 

Elle a eu de très beaux privilèges. Le Roi lui accorda 
des lettres patentes en date du 5 d'août i3g6, qui panent 



« 

que les sergents des Eaux-et-Forèts ae pourroat faire de 
saisies de bois, de charbon, etc., dans cette ville, w& fau- 
bourgs et sa banlieue, si ce n^est dans les cas marqués 
dans ces lettres. Elle a ses usages particuliers qu^on 
trouve à la fin de la Coutume de la province au nombre 
de 6 articles. 

Elle a perdu un très beau privilège par arrêt du Con- 
seil daté du 21 novembre 1751. Il consistait dans le 
droit du franc-alleu, c^est-à-dire, que lesmaisonset héri- 
tages situés dans la ville, faubourgs et partie de la ban- 
lieue, étaient exempts du treizième et autres impositions, 
lors des ventes et autres changements; au lieu que depuis, 
et par cet arrêt, les habitants sont obligés die payer le droit 
d'ensaisinement des maisons et héritages qu'ils acquèrent 
à quelque titre que ce soit, sur le pied du tarif et modéra- 
tion accordée par S. M. 

Il n'est guère de ville en France qui ait vu naître ou 
fieurir dans son sein tant de saints qu^il 7 en a eu à 
Bayeux. On en compte 14 qui y ont pris naissance, et 
12 étrangers dont la sainteteté est reconnue par TÉglise* 
Elle a produit encore plusieurs personnes illustres par 
leurs dignités et par leur science; par des dignités, les 
deux Thomas, archevêques d^ Yorck ; Samson, évëque 
de Worschêtre; Richard, de Bayeux; Guillaume de 
Durham; Gérard, d^AngouIême; Raoul de .Charmont, 
d^ Angoulême; Geoffroy de Beaumont, de Laon ; et Guil- 
laume Chartier, de Paris ; par leur science : Alain Char- 
tier^ secrétaire des rois Charles VI et Charles VII ; Jean 
Chartier, son frèi;e, moine bénédictin ; Jean Avice, doc- 
teur régent en médecine, recteur de TUniversitéde Paris ; 
Margarin de La Bigne; le ministre du Bosc; Gilles 
Buhot, docteur de Sorbonne; Robert d'Avauleau» prin* 
cipal du collège de Bayeux ; Pierre Halle, professeur eo 



208 

■ 

droit canon à Paris; Nicolas de Grimouville-Larchant, 
chanoine et principal de Bayeux, et François- André- 
Adrien Pluquet, prêtre, vicaire général de Mgr Tarche- 
véque d^Alby, dont il a déjà paru à Parisien 1757 : 
V Examen du Fatalisme^ 3 vol. in-12; et en 1763, le 
Dictionnaire des Hérésies, 3 vol. in-8«. 

Je ne crains pas de trop flatter ma patrie en disant qu^on 
a communément de Pesprit à Bayeux. Les habitants sont 
naturellement vifs et laborieux. Ils sont également en- 
clins aux sciences et au commerce ; mais un goût xrop 
décidé pour leur pays natal, et peut-être aussi pour leurs 
commodités, les empêche souvent de mettre à profit leurs 
talents et de faire valoir leur industrie. 

Cependant, depuis Pabonnement, Bayeux a repris une 
nouvelle forme. Ses habitants se sont beaucoup multipliés. 
On y compte au moins 12,000 âmes. Le goût du com- 
merce commence à se réemparer des esprits. On y vient 
d^établir différentes manufactures de dentelles et d*étoffes. 
Ses serges, toiles, cuirs, beurres, cidres et poulardes sont 
toujours renommés. En un mot, il deviendrait une ville 
florissante, si, pour le débouché de ses denrées, il obte- 
nait Texécution tant désirée d*un havre à Port-en-Bessin. 

Il y a un marché tousJes samedis et 2 foires par an, le 
14 septembre, jour de TExaltation-de-Sainte-Croix, et le 
3 de novembre, qui est le lendemain des Trépassés. Il y 
en avait encore 2 autres qui ne subsistent plus : la 
foire de Saint-Luc, le 1 8 octobre, dans le marché ; et la 
foire de Saint-Nicolas,* le 6 de décembre, proche le prieuré 
de ce nom. 

On y a établi depuis quelques années, par rapport aux 
mendiants, une forme d^administration qui est admirée. 
Voici Ta vis qui en fut adressé aux habitants sur une 
feuille imprimée : 



209 

« Le projet que Ton présenta Tan passé aux habitants 
de la ville avait pour objet : i® de soulager ceux que leur 
âge ou leurs infirmités mettent hors dMtat de pourvoir à 
leur propre substance; 2^ de fournir quelque supplément 
de charité à ceux qui ne peuvent gagner qu'une partie de 
leur vie ; 3® d^astreindre à la nécessité du travail ceux qui 
ne pourraient prétexter aucune excuse légitime ; 49 de 
sauver les enfants des funestes conseils de l'oisiveté, en 
leur fournissant des travaux proportionnés à la faiblesse 
de leur âge. 

« Ce projet fut presque aussitôt exécuté que formé. Un 
bureau d'administration fut composé de personnes propres 
à déterminer la confiance publique. La première opéra- 
tion du bureau naissant fut de constater,- par une vérifica- 
tion exacte, l'état des pauvres de la ville. Des administra- 
teurs furent chargés du soin d^examiner, avec MM. les 
Curés, la situation de ceux qui croyaient être en droit de 
prétendre aux aumônes. Cette première opération étant 
finie, on chercha dans une quête générale les moyens de 
pourvoir aux différents besoins, et ce fut là la seconde 
opération. - 

c II notait pas possible de retrancher aux mendiants la 
liberté de quêter, pendant qu^on n'avait aucun secours à 
leur offrir. Les deux premières opérations préparèrent à 
la troisième. On mit bientôt un frein à leur rapacité par 
de sages défenses qu'ils ne purent transgresser sans péril. 

€ Par une quatrième opération, on établit des chambres 
de travail pour les enfants, qui furent appliqués au filage 
de coton. 

« Quand on a dit que le projet fut presque aussitôt 
exécuté que formé, on n'a pas voulu dire que l'exécution 
en soit aussi parfaite qu'elle le sera dans la suite. Il n'ap- 
partient qu'au Créateur de donner à ses œuvres, dès leur 

14 



lie 



piemi<^ ifistant^ toute la perfection dont elles sont suscep- 
tibles; ce n'est que du temps que les œuvres des causes 
secondes peuvent attendre leur progrès et leur accroisse- 
ment. 

« Ainsi le temps augmentera sans doute les lumières 
qu^on peut avoir déjà sur Tétat des pauvres, et en nous 
apprenant à séparer avec plus de justesse les besoins vrais 
et réels des besoins faux et simulés, il facilitera les moyens 
de secourir d^autânt plus abondamment ceux qui doivent 
être Pobjet des charités publiques, que les secours étant 
moins divisés n^ tomberont plus sur d'autres que sur eux. 

c L^opération relative à Textirpation de la mendicité 
acquèrera aussi du temps ce^ degré de perfection qui loi 
manque. Grâce aux soins d^une police éclairée et vigi- 
lante, les mendiants n'^assiègent plus les portes des églises. 
Si quelqu^uns quêtent encore, ce n^est que rarement, et 
comme à la dérobée. Les habitudes invétérées ne cèdent 
pas au premier efTortrqu^on fait pour les déraciner, mais 
elles ne résistent pas aux attaques successives d^une fer- 
meté qui ne se dément pas. Le succès a déjà passé Tat- 
tente ; il eût été complet si tous les citoyens, moins sen- 
sibles aux mouvements d^une aveugle pitié qu'aux inté- 
rêts de l'ordre public, avaient bien voulu faire prendre 
un autre cours à quelques aumônes dispersées sans mé- 
rite et sans précaution. 

« Pour ce qui est du travail des enfants, on conviendra 
sans peine que cette branche du projet n'est pas parvenue 
à son po^nt de maturité. Mais c^est beaucoup que d'avoir, 
en qu'^Ique sorte, fixé une jeunesse volage et indisciplinée. 
Le g an provenu de leur ouvrage est encore modique à la 
vérité, mais il faudrait assister les enfants quand même 
ils seraient désosuvrés ; pourquoi refusërait-on de les as- 
sister en les oocupaat? Au surplus, cette partie da pip- 



tu 

jet se perfectionnera tomme les autres, ce sera quatid on 
pourra les rassembler tous dans une salle commune ; on 
travaillera incessamment à sa construction, et cette salle 
de travail fera une panie d'un plus grand établissement 
qui, depuis tant d^années, est Tobjet de tous les vœux, 

c On sent bien le but auquel ce préambule se rapporte 
naturellement, c'est à déterminer efficacement la libéra^» 
lité publique en faveur d'une quête qui se renouvellera 
tous les ans au mois de janvier. Les fonds recueillis Tan 
passé auraient pu suffire dans les temps ordinaires, mais, 
dans les tristes conjonctures d^une longue cherté, il fallait 
des secours plus abondants; aussi, s^est-on borné à ne 
donner aux pauvres que du pain, encore ne Ta-t-on donné 
qu*^avec une sage économie. On ne prétend pas changer 
le sort de ceux que la Providence a fait naître dans le be- 
soin; mais il serait à souhaiter qu'on pût au moins dé«- 
fendre ks plus nécessiteux des injures de Pair. Que de 
meubles de toute espèce inutiles, et rebutés dans les mai- 
sons des riches, trouveraient leur usage dans les maisons 
des pauvres, si les riches aimaient à s'occuper des besoins 
qui ne leur sont point personnels. On a fait une bourse 
commune d'où sont tirés avec mesure les secours qui se 
répandent dans les différentes paroisses. On ferait sur le 
même plan un magasin commun, dont une charité éclai- 
rée réglerait la distribution. 

« On remarquera, en finissant, que le projet présenté à 
la ville a trouvé quelques contradicteurs; mais on ne 
comptait pas sur Punanimité des suffrages. Ceux dont les 
intentions sont également droites, n'ont pas toujours les 
mêmes idées, et tous n'envisagent pas un objet dans le 
même point de vue. Néanmoins, la pluralité a jugé fiivo^ 
rablement du projet. Les villes voisines nous en ont envié 
Pexécuiion, et il a mérité, les éloges des premiers magi^ 



/ 



212 

gistrats de la province. A Bayeux, ce 27 décembre 1752. > 
La ville de Bayeux est un siège dMvéché, de bailliage, 
de vicomte réunie présentement au bailliage, d^élection, 
grenier à sel, maîtrise particulière des eaux et forêts, po- 
lice, amirauté et maréchaussée. 11 y a un château et un 
gouverneur. Elle est sur la rivière d^Aure, assez près de 
celle de Drôme, à une lieue et demie de la mer, 6 lieues 
de Caen, 32 lieues de Rouen et 56 lieues de Paris. 

Son emplacement est sur un terrain ferme et argileux, 
et sous un ciel excellent et très pur. Le sable qu'on prend 
aux environs, la pierre à une lieue, et le carreau à 3 pe- 
tites lieues, lui procurent un grand avantage pour l'aug- 
mentation et Pembellissement de ses maisons. Elle est 
bâtie sur le penchant des deux coteaux qui descendent €n 
pente douce, ^t au milieu, desquels coule la rivièlre 
d^Aure; d'où vient qu'on la divise en haute et basse ville. 
La haute ville est la cité, et la basse ville est formée du 
faubourg Saint-Jean et du quartier appelé le Carrefour- 
Saint-Georges. 

La cité, de forme carrée, n^a pas une grande étendue. 
Ses murailles, de chaque côté, n^ont pas plus de 200 toises 
de longueur. Elle était fortifiée régulièrement. Ses murs, 
flanqués de hautes tours à Tantique, étaient défendus 
par de larges fossés à fond de cuve, qui sont presque tous 
comblés aujourd'hui et convertis en jardins. Ils tombent 
même en ruine faute d'entretien, et on a été obligé d^en 
abattre à plusieurs endroits crainte d'accident. On a re- 
marqué que sous la ville et ses environs, il y a beaucoup 
de souterrains bâtis en pierre de taille, qui servaient sans 
doute, durant les sièges, à communiquer du secours et 
des vivres à tons ses quartiers. 

Il y a 4 principales entrées qu'on appelle : la Porte- 
Saint- Martin, au soleil levant; la Porte-Saint- Vigor*le« 



21} 

Petit, à TEst; la Porte-Arborëe au Mîdi; la Porte-Saint- 
André) au Couchant, et une cinquième au Nord, nom- 
mée la Porte-du-Pont-aux- Vaches, laquelle a été faite 
pour la communication de la ville avec le couvent des 
Augustins et le quartier de Saint-Laurent. Chaque porte 
était défendue par un pont-levis et une demi-lune; toutes 
ces fortifications ont été abattues en différents temps. 
Celle qui masquait k Porte- Arborée fut ouverte la der- 
nière, en 1725, et la place a été fieffée en 1742 à des par- 
ticuliers qui y ont fait bâtir des maisons. 

La Pone-Arborée, la seule qui subsiste aujourd'hui, 
passe pour la plus ancienne. On la croit bâtie du temps 
des Romains. On en reconnaît la bâtisse dans quelques 
endroits des murs qui raccompagnent. Le célèbre abbé 
Le Beuf les vit en passant par ici en 17 14, et remarqua 
que c^est le même goût de travail qu^aux Thermes de 
Julien, rue^ des Mathurins, à Paris. Cette porte, que le 
vulgaire appelle par corruption^ Porte-Aubraye, tire son 
nom de la forêt qui venait anciennement jusque-là. Elle 
appartient, dit-on, avec les murs des deux côtés, au sei- 
gneur de Campigny, qui, en temps de guerre, était tenu 
autrefois d^en faire la garde avec 40 de ses vassaux. On 
voit encore en relief, au-dessus de TentVée, les armes des 
Hamon, anciens seigneurs de Campigny. 

La Porte de Saint- Vigor-le-Petit, que les vieux titres 
appellent aussi la Pone-du-Pont-Notre-Dame, à cause 
du voisinage de Péglise cathédrale, fut abattue ès-années 
1756 et 1757. Elle était ornée par dehors de 3 statues 
plus hautes que nature, qui représentaient la Sainte- 
* Vierge et saint Exupère et saint Regnobert, nos premiers 
évéques. Le sieur du Vivier-Maloisel, échevin de la ville, 
les y avait fait placer en 1649, P^^^ rentrée solennelle de 
Mgr Mole, évéque de cette ville. Ces deux évéques ont été 



mis depuis ^olir Drtier le beatt calvaire des Cordeliei^. 

La Porte-de-Saint-Martin, ainsi appelée par rapport à 
réglise de ce nom qui était tout contre^ était la principale 
et la plus belle de toutes. Appuyée de 2 grosses tours 
rondes, elle était surmontée d^un parapet à créneaux, et 
d'une plate*forme capable de contenir au moins 
100 hommes d'armes. Il y avait un frontispice couronné 
en placage, environné du collier de saint Michel, et ayant 
2 lions pour supports, mais dont les armes avaient été 
effacées par le laps du temps. Je pense que c'étaient les 
armes de Louis de Harcourt, patriarche de Jérusalem et 
évéque de Bayeux. H était gouverneur de Normandie, et 
de Tordre de Saint*Michel, institué par le roi Louis XI 
eb 1469^ et il avait fait réparer, quelques années après, 
par ordre de ce prince, cette porte et les fortifications de 
la ville. Il tomba par vétusté, le i^^ août 1757, un pan de 
cette porte qui écrasa une fiUe^ et la maison bâtie au pied. 
Dans la crainte d'un plus grand accident, on Pabattit to- 
talement en 1759. Lors de la démolition, on aperçut que 
la porte et les tours avaient été bâties après coup, parce 
qu'elles étaient appliquées sans liaison aux murs de la 
ville. 

La porte de Saint-André était appuyée au-d^ans de la 
ville, d'une autre tour qui servait d*église aux paroissiens 
de Saint-André, et à laquelle on montait par deux esca- 
liers qui étaient des deux côtés du passage. Comme cette 
singulière église menaçait ruine, on transféra son office 
dans l'église de Saint-Malo en i685, et on Tabattit tout 
à fait avec la tour, en 1752, pour élargir l'entrée de la 
ville. 

Le château, demeure ordinaire du Gouverneur, est si- 
tué sur une éminence dans l'enceinte de la cité. Il occupe 
l'angle qui est au Sud-Ouest, vers la Porte-Arborée. On 



apprend d^ua auteur cité à la marge ( i), que Richard l\ 
duc de Normandie, qui comment à régner en 943, fit 
bâtir une forteresse et un palais pour lui, à Bayeux. Il 
avait été élevé dans cette ville; et lui conserva toujours son 
affection. Cétait dans le temps de la cinquième transla- 
tion des reliques de saint Ouen de Rouen, à laquelle ce 
duc et Richard de Bayeux assistèrent (2). Cette forteresse 
est le château dans lequel, à son retour de Rouen, il fit 
encore édifier une chapelle en Thonneur de ce saint ar- 
chevêque. Il était environné de fossés très profonds^ 
presque tous comblés aujourd'hui. Son étendue et ses for- 
tifications n^ont rien de remarquable. On voit sur la 
porte d^entrée, au pied d^une statue de la Saîi^te- Vierge, 
les anciennes armes de 'France, c^est-à-dire un écu chargé 
de fleurs de lys sans nombre. J^apprends que Jean de La 
Grange, seigneur de Vieil-Chastel, lieutenant général de 
Tartillerie de France^ bailli d'Auxonne, après la visite 
qu^il fit en 1483 par ordre du Roi, des places fortes et 
châteaux de Normandie, fit réparer celui de Bayeux au 
mois de février de la même année (3). 



GOUVERNEURS m! CHATEAU DE BAYEUX 

I . Raoul, sire de Raineval de Pierreponi, chevalier, 
conseiller et chambellan du Roi, pannetier de France, 
rendit toute sa vie de grands services aux rois Jean« 
Charles V, et Charles VI. Il servait en Picardie et sur les 
frontières de Normandie, sous le duc de Bourbon A le 
sire de Charny, es années i35o, 5i et 52, et ensuite sous 

(i) Thésaurus nouus Anecd., t. lU, pu 1675. 

(2) Hist. ecclés. de Normandie, t. , pu 957-958. 

(3) HUt, des gr. qfflc, t. VIII, p. 168. 



2l6 

le maréchal d^Âudenham^ à Ardres, en 1 35 5, ainsi que 
Tannée suivante, depuis le mois'd^avril jusqu^au 24 août, 
qu^il fut établi capitainedela villeetvicomtédeBayeux (i ). 
Il accompagna le duc de Bourgogne à Tournay, au mois 
de novembre [385, pour le traité de ceux de Gand; puis 
il fut envoyé à Boulogne avec Tévêque de Bayeux pour le 
traité de paix avec les gens du roi d'Angleterre, et y de- 
meura depuis le i3 février i385 jusqu^au 2g mars sui- 
vant. Il mourut quelque temps après, 1391. Sa femme 
se qualifiait veuve en 1406. Cétait' Philippe de Luxem- 
bourg, fille de Jean, châtelain de Tlsle, et d'Alix de 
Flandres. Il portait pour armes : d'or à la croix de sable, 
chargée de 5 coquilles d^argent. 

I I . MessireJean du Bois, chevalier, capitainede Bayeux. 
100 livres de gages pour les années 1370 et 1371 (2). 

III. Gutot de Bretteville, chevalier, seigneur de 
Bretteville-sur-Bordel, de Fourmigny, d*0 et de Belle- 
Etoile, était capitaine de la ville et château de Bayeux en 
1400. Ses armes sont de vair (3). 

IV. Ives de Vieux-Pont, chevalier, sire de Courville 
et de Chailloué, fut quelque temps capitaine de Bayeux. 
Il portait : loanneletsde gueules, 3. 3. 3. et i sur fond 
d'argent (4). 

V. Gauvain de Dreux, valet trenchant du Roi, fut ins* 
titué, suivant les registres de la Chambre des Comptes, 
capitaine du château de Bayeux après le précédent, par 
lettres du dernier août, registrées le 20 octobre suivant 



(0 Hist.des gr. offic., t. VIII, p. 6i3.6i5. 

(2) Hift, HarCf t. II, p. 1077. 

(3) Hist, Harc, t. III, p. 988. 

(4) HisU Hare., t. II, p. i585. 



217 

14 10 (i). Ce seigneur, issu du sang de nos rois, épousa, 
vers 1 404, Jeanne d'B^noval, fille unique etliéritière d^En- 
guerrand, baron d^Esneval, vidame de Normandie. Il fut 
tué à la bataille d^Azincourt, en 141 5, et sa veuve mou- 
rut au château d^Ivry le 25 décembre 1420, et fut enter- 
rée en l'abbaye dudit lieu (2). 

VI. Jean de Tilly, III«du nom, seigneur de Saint- 
Germain-le-Viconte, capitaine de Bayeux et chambellan 
du roi Charles VI en 7416. Il avait épousé Jeanne de 
Coulombières, fille d'Olivier, sire de Coulombières, ba- 
ron de La Haye-du-Puits (3). Son aïeul, Jean de Tilly, 
seigneur de Saint-Germain-le- Vicomte, deuxième fils dé 
Jean, seigneur de Baron, et d^Agnès de Reviers, prit pour 
brisure dans ses armes : d^argent à la fleur de lys de 
gueules. Ses en&nts gardèrent le nom de Saint-Ger- 
main. 

VII. Mathieu Goth, dit autrement Matago, était ca- 
pitaine de Bayeux pour le roi d^ Angleterre en 1446. Il 
commanda un corps de 800 hommes à la bataille de For- 
migny en 1450. Il soutint le siège de Bayeux durant 
1 5 jours, après lesquels il fut obligé de capituler, et se re- 
tira en Angleterre. 

VIII. Pierre de Beauvau, seigneur de La Bessière et de 
RivaUy baron de Saint-Gratien-en-Loudunois, fut capi- 
taine du château de Bayeux pour le roi de France (4). 
Jean de Bourdegné en parle dans son Histoire d^ Anjou 
sur Tannée 1450. Il était conseiller chambellan du Roi, 
servit sous Charles VII en la guerre contre les Anglais, 

(i) Hist. Harc, t. II, p. i585. 
(a) Hist. Harc, t. I, p. 486. 

(3) Hist, Harc, 1. 1, p. 796, 

(4) Hist. HarCf t. II, p. iiaô. 



2l8 



sous Jean^ bâtard d'Orléans, fut blessé à la bataille de 
Castillon en 1453^ et mourut 3 jours après. 

IX. Bertrand Campion, écuyer, capitaine du château 
de Bayeux en 1480. Il avait épousé Jeanne de Beau- 
mont (i). 

X. Louis de Manourry, chevalier, gouverneur de 
Bayeux, ne laissa point d'enfants de Marguerite Le Ve- 
neur, de la maison de Tilliéres (2). II descendait de Jean 
de Manourry, dit du Tremblay, chevalier, vivant en i395 
et f4o5. Seigneur du Mont-de-La-Vigae, proche Lisieux 
et le Pont-l'Evêque, lequel avait épousé Austreberthe de 
Dreux, fille de Robert, seigneur d^Esneval, et de Guille- 
mette de Ségrie. 

XI . Guillaume de Manourry du Tremblay, seigneur 
de Magny, capitaine du château de Bayeux, décéda en 
i5oi. 

Messire de Magny, capitaine du château de Bayeux, se 
saisit en 1493 des clefs de la ville (^). Les bourgeois irri- 
tés de cette entreprise comme d^une chose qui donnait 
atteinte à leur liberté, s^en plaignirent hautement, et le 
Chapitre, sur la réquisidon qui lui en fut faite, députa 
des commissaires avec des bourgeois vers ce capitaine, qui 
les rendit aussitôt. 

En 1495, Xasnier, prisonnier au château, sMtant 
échappé et sauvé dans l'église cathédrale, en fiit tiré de 
force et remis en prison oti il mourut. Le geôlier, pour 
avoir commis cette violence à Péglise, fut condamné à lui 
faire amende honorable. Il vint un dimanche pendant 
que la procession était dans la nef. Il se présenta sous la 

(i) Hist, HarC; t. Il, p. 1074. 

(2) Dict, géHéal., t. V. 

(3) Manusc. de Potier, 



ai9 

figure de Lasnier à la porte du cimetière, du côté du 
doyenné (i); là, il déclara humblement qu'il repu tait 
cette figure en signe de satisfaction pour avoir enfreint les 
libertés de l'église. 

XII. Adrien Tiercelin, seigneur des Brosses, cheva- 
lier de Tordre du Roi et son chambellan, gouverneur de 
Mgr le Dauphin, sénéchal de Ponthieu et capitaine des 
ville et château de Bayeux (2). De son épouse, Jeanne de 
Goùrlay, dame de Sarcus, il eut plusieurs enfants. Il 
était encore gouverneur d^Argentanetde Loches, et mou- 
rut au château de Blois en 1 548. Ses armes sont : d*ar- 
gent à 2 tierces d^azur en sautoir, cantonnés de 4 mer- 
lettes de sable. 

XIII. Julio Ravilio /{ii/b,, gentilhomme italien, était 
capitaine du château de Bayeùx au nom du duc de Fer- 
rare, engagiste du domaine de cette ville, quand les Pro- 
testants en firent le siège en 1 562. Il n^eut pas plutôt en- 
tendu le bruit des armes quMl l'abandonna lâchement, 
pour se cacher dans une retraite qu'il s^était préparée de 
longue main, dit Mézeray^ dans la maison d'un chanoine 
de ses amis. Il s^était fait ma<;onner, par une bizarrerie 
assez nouvelle, entre certaines murailles, où il prétendait 
se mettre à couvert de tous les ravages qui pourraient 
arriver dans la ville, espérant apparemment se tirer de là 
quand Torage serait passé (3) ; et afin de se précautionner, 
dit Masseville, contre la mélancolie dont il aurait pu être 
attaqué dans cette retraite^ il avait fait une bonne provi- 
sion de vin, de jambons, de cervelas et de confitures, et 

(i) Manus, de Potier. 

(a) Vqy. litter, de D. Martène, p. 179. — Hist. du gr, o/jfc, 
t. IX, p. 89. 
(3) Hist. de Manev.^ t. V, p. i63» 



220 

d^une jeune fille qu^il avait enlevée. Mais enfin, il fut 
découvert par un de ses domestiques et conduit à Caen, 
où Ton lui fit son procès, tant pour le rapt de cette fille, 
dont le père demandait justice, que pour d^autres crimes, 
et on le fit pendre. M. de Bras, témoin oculaire, semble 
le justifier; il dît que Pamiral Coligny fit exécuter en 
mort Jules Ravyllio, procureur général du sire duc de 
Ferrare, qu'il tenait prisonnier, sans grande cause, mais 
par la pure haine qu*il luy portait, pour avoir résisté à la 
prinse du château de Bayeux dont il était capitaine 
lors (i). 

XIV. Jean (TEscajeull seigneur de La Bretonnière, de 
CaucheSy du Mesnil-Mauger, et de Saint-Victor, cheva- 
lier de rOrdre du roi, fut établi capitaine et gouverneur 
de Bayeux en 1 589, pour les princes de la Ligue qui s^en 
étaient emparés. II y fut assiégé Tannée suivante par le 
duc de Montpensier, et obligé de la rendre par capitula- 
tion. Il commandait à Saint-Lô en 1 563, en Tabsencedu 
seigneur de Matignon, et donnant trop vite dans une 
fausse alatme qui fut occasionnée par un laquais de 
Sainte-Marie-d^Aigneaux, il sonit au même moment de 
la ville, et retira sa garnison avec lui (2). Il avait épousé 
Jaqueline de Harcourt qui était veuve en iSqS. 

XV. M, de Fresnel^ gouverneur des ville et château de 
Bayeux avait pour lieutenant le sire de Cambresy en 
1590. 

XVI. Gabriel Eudes, chevalier de TOrdre du Roy, 
seigneur et patron de Tourvile, Beauregard, Monceaux, 
et L^Isle, fut nommé par le roi Henri IV capitaine et 
gouverneur de la ville et château de Bayeux. Il acquit par 

(i) Antiq. de Caen, p. 184. 

(a) Hkt. de Masse^ille, t. V, p. 163-164. 



321 

décret la terre de PIsle-Mestrj, en i6i 5, et se fit rendre 
aveu par les vassaux es années 1616 et 161 7. En 1620^ le 
1 3 juillet, il fit prêter un nouveau serment de fidélité au 
Roi, et le 16 suivant, il alla à Caen où était ce prince, et 
conjointement avec le viconte de Bayeux et plusieurs 
députés, il lui remit les clefs du château et de la ville, ce 
qui fut reçu très favorablement de Louis XIII. 

XVII. Jacques de Saint-Gilles, gouverneur des ville et 
château de Bayeux, ambassadeur de S. M. à Rome, tirait 
son origine des seigneurs de Saint-Gilles, proche Saint- 
Lô, au diocèse de Coutances. Il avait pour père Bonaven- 
ture, seigneur de Saint-Gilles, et pour mère Jacqueline 
de Montaigu, mariés le 4 mars i SgS ; pour aïeul Jean de 
Saint-Gilles, et pour aïeule Joachine de Thère, dame de 
La Meauffe. Il épousa, par contrat passé à Nantes le 
26 juin i633, Françoise Bouhier, veuve doives Budes, 
seigneur de Sassay, frère aîné de Jean-Baptiste Budes, 
comte de Guébriant, maréchal de France. Ses enfants 
furent: Bonaventure et Guillaume de Saint-Gilles; Bonne, 
femme de Charles Le Gouez^ seigneur de Préaux, de 
Gray et de Merville ; Angélique, religieuse à Coutances; 
Jacques, né au château de Bayeux, tonsuré en 16^49, etc. 

Le samedi 16 de février 1641, M. le baron de Saint- 
Gilles prit possession du gouvernement de Bayeux, auquel 
il avait été nommé par le roi Louis XIII (i). c Le même 
jour à une heure de relevée, le corps de justice et quan- 
tité de bourgeois qui avaient à leur tête Lambert de Les- 
calley, écuyer, sire de Vaux, lieutenant général du 
vicomte de Bayeux, allèrent le saluer au doyenné oti il 
était encore demeurant. Entr^autres politesses qu'il leur 
témoigna, il les assura de conserver les bourgeois dans 

(i) Manuscrit du sieur de La Bertinière, avocat. 



232 , 

tout ce qui lui serait possible. Le peuple en était graade- 
ment réjoui, à cause de sa grande réputation d^hommede 
bien. 

« A l'entrée solennelle que Mgr Servien, évéque de 
Bayeux fit en i65... en cette ville, le baron de Saint- 
Gilles accompagné de 70 gentilshommes, alla au devant 
de lui 2 lieues loin de la ville, et Pa^ista jusqu^au prieuré 
de Saint-Vigor où il vint descendre. 

c Le jeudi absolu, 1 3 avril i656, M. le baron de Saint- 
Gilles mourut dans son château dé Bayeux, au grand 
regret de tous les habitants, à cause de sa bonté. Il fut 
inhumé 8 jours après dans le chœur de Péglise des 
Augustins, proche le maître-autel, où il y eut un hono- 
rable convoi. Le chœur était tendu d'un beau drap, et par 
dessus iceluy, une belle tente de velours qui était très 
honorable. Le corps de Téglise cathédrale avec la croix 
Test venu quérir au château. M. le chancelier Hélyes a 
fiait rinhumation. Il y avait environ 200 bourgeois 
armés qui marchaient les armes en bas devant les prêtres, 
et puis un grand clergé. Après le corps, les parents en 
grand deuil et corps de noblesse; puis le corps de justice, 
et après grande quantité de bourgeois, en sorte que Pinhu- 
mation était très honorable. Le P. Augustin, qui avait 
prêché le carême en la cathédrale, fit son oraison funèbre, 
où il exposa que Payant assisté à la mort« il n^avait jamais 
vu une si belle fin, ni un homme si bien disposé à la 
mort, et remarqua entr*autres choses que le défunt lui 
avait déclaré avant de moqrir que depuis plus de 3o ans 
il priait Dieu de Pappeler de ce monde la Semaine Sainte, 
et qu'il avait exaucé sa prière. » 

Ma« de Saint-GiU^, morte le 10 décembre à Ca^, fut 
emportée à Bayeux le 12 du mois, année i663. 

XVI n. Jean-Antoine de Couvert, chevalier, seigneur 



223 

et patron de Coulons, Audetville, lieutenant-colonel du 
régiment de Courtomer-Infanterie, fui pourvu du gouver- 
nement des ville et château de Bayeux, par brevet de 
i656. Voyez son article au mot : Coulons, doyenné de 
Maltot. 

XIX. Raoul de Couvert, chevalier, seigneur de Cou- 
lons, Auderville, Breuville, Belleville, capitaine de cava- 
lerie, fut gouverneur de Bayeux après son père, par arrêt 
de confirmation du roi en 1660. Voyez : Coulons. Il 
mourut en 1709. 

XX. Daniel'-l^aoul de Couver/, chevalier^ seigneur de 
Coulons, Auderville, etc., capitaine de cavalerie, pourvu 
du gouvernement de Bayeux après son père, mourut sans 
alliance le 24 juillet 1721. Voyez : Coulons. 

XXI. Guy-Au^ustin^Henri de Couvert, chevalier, sei- 
gneur et patron de Coulons, Beuvrigny, écuyer ordinaire 
de la reine, prit le 21 juin 1723 possessson du gouverne^ 
ment de Bayeux, dont il avait été pourvu par M. le duc 
d^Orléans, régent du royaume, après son frère aîné. Il 
mourut en novembre 1743. Voyez : Coulons. 

XXII. Henri^Augustin de Couvert, chevalier, sei-* 
gaeur et patron de Coulons, Auderville, Mithois, capi- 
taine au régiment Royal-Étranger-Cavalerie, obtint le 
gouvernement de Bayeux apr^ son père, et mourut sans 
alliance en 1748. Voyez : Coulons. 

XXiri. Alexandre de Couvert de Coulons, chevalin 
de rOrdre militaire de Saint- Louis, ancien capitaine 
de grenadiers au Régiment-Royal obtint, en considéra- 
tion de ses services, après la mort de son neveu, le gouver- 
nement de Bayeux quHl possède sur le pied militaire, et 
la charge d'écuyer de la reine, dont il s'est défait- depuis. 
Voyez : Coulons. 



\ 



224 

L'HoTEL-de- Ville est vîs-à-yîs le château. Celte maison 
appartenait anciennement à M. le marquisdeVassy-Mar- 
guerye, qui la vendit aux sieurs Dupray-Marye, chanoine, 
et Dumont, conseiller au bailliage, son beau-frère. La 
veuve la revendit en partie aux officiers municipaux pour 
la somme de 12,000 livres, par contrat passé au mois de 
mars 1760. L'ancien hôtel de ville était autrefois dans la 
rue du Bienvenu, autrement des Cuisiniers ; ce nom a 
été donné, dit^^on, à la rue en mémoire du rétablissement 
de saint Gerbold, évéque de Bayeux, sur son siège, vers 
le milieu du vn« siècle. Il avait été bâti en iSBg, suivant 
la date qu^on voyait au-dessus d^une des fenêtres. C^était 
un bâtiment petit et de mauvais goût. Il fut abattu en 
1737, et la place fut fieffée au sieur Costey, receveur du 
grenier à sel, qui en a fait un jardin. 

Le Palais Episcopal est un grand bâtiment antique 
qui n'a rien que de très simple par dehors. Son empla- 
cement dans Tangle de» rues Laitière et du Puy-de-la- 
Chaîne est même un obstacle aux embellissements qu^il 
pourrait recevoir. Mgr de Rochechouart a pourtant envie 
d'y faire des changements, et de lui donner un air plus 
décent et plus convenable à la dignité du maître qui 
Toccupe. Il a déjà fait abattre la haute tour et la prison 
épiscopale qu'on voyait à l'entrée, et a fait faire en dedans 
plusieurs appartements' magnifiques. Une anciennne tra- 
dition porte que le terrain sur lequel il est situé, est un pré- 
sent de saint Regnobert, un de nos premiers évéques. On 
montre encore une salle qu'on assure avoir été occupée 
par lui, comme en fait foi Tinscription gothique qu'on 
voit sur la porte. II y a une chapelle qui, quoique d'un 
goût ancien, mérite d'être remarquée par sa grandeur et 
les belles peintures qui la décorent. On y voit la chrono- 
logie en portraits de nos évêques jusqu'à Mgr de Nés- 



225 

mond inclusivement, et ceux des saints originaires de 
Bayeux, et de plusieurs princes et grands seigneurs de 
France. C^est Fouvrage de Mgr d^Angennes qui siégeait 
au commencement du siècle dernier. Voici les noms des 
évéques dont on voit les portraits : 



I. 


Sanctus Exuperius. 


XXXII. 


Robert des Ablèges. 


II. 


Sanctus Regnober- 


XXXIU. 


Thomas de Fréau- 




tus. 




ville. 


III. 


Sanctus Ruftniamus. 


XXXI V. 


Guido. 


IV. 


Sanctus Lupus. 


XXXV. 


Odo de Lorris. 


V. 


Sanctus Patricius. 


XXXVI. 


Grégoire de Naples. 


VI. 


Sanctus Manveus. 


XXX VII. 


Pierre de Lanois. 


VII. 


Sanctus Contestus. 


XXXVIII . 

■ 


Guillaume Bonnet. 


VIII. 


Leucadius. 


XXXIX. 


Guillaume de Trye. 


IX. 


Sanctus Vigor. 


XL. 


Pierre de Lévy. 


X. 


Leudoaldus. 


XLI. 


Guillaume de Beau-* 


XI. 


Ragnebertus. 




jeu. 


XII. 


Sanctus Gereboldus. 


XLU. 


Guillaume Bertrand. 


XIII. 


Sanctus Hugo I. 


XLIII. 


Pierre de Venoix. 


XIV. 


Sanctus Robertùs. 


XLIV. 


Pierre de Vilaines. 


XV. 


Sanctus Framboldus. 


XLV. 


Louis Thésard. 


XVI. 


Sanctus Geretranus. 


XL VI. 


Milon des Dormans. 


XVII. 


Thiorus. 


XLVll. 


Nicolas du Boscq. 


XVUI. 


Carpeniltus. 


XLVIII. 


Jaan de Boissey. 


XIX. 


Sanctus Badfridus. 


XLIX. 


Jean Langret. 


XX. 


Érembert. 


L. 


Nicolas Habart. 


XXI. 


Henry I. 


LI. 


Zanon Castiglione. 


XXII. 


Richardus I. 


LU. 


Louis d'Harcourt. 


xxm. 


Radulpkus. 


LUI. 


Charles deNeufchâtel. 


XXIV. 

1 


Hugues de Bayeux. 


LIV. 


René de Prie. 


XXV. 


Odol. 


LV. 


Louis de Canossa. 


XXVI. 


Turoldede Brémoy. 


LVI. 


Pierre de Martigny. 


XXVIl. 


Richard II. 


LVU. 


Augustin Trivulce. 


IXXVIII. 


Richard III. 


Lvm. 


Charles d'Humières. 


XXIX. 


Philippes d'Harcourt. 


LIX. ] 


René de Beaulne. 


XXX. 


Henry II. 


LX. 


, Bernardin de Saint- 


XXXI. 


Pierre I. 




François. 
15 



»6 



XJU. Mathurin de .^yoa- ULVI. Éd/^aud MoAé (par 

nières. addition). 

LXII. Charles de Bourbon. LXVII. François Servien (par 

LXIQ. René de Daiilon. addition). 

UUV. Amault d'Oasat. LXVIII. François de Neamond 

LXV. Jacques d*Angenaei. (par addition). 



Proche révéché, et sur son terrain, il 7 a Tandenne 
chapelle de Saint- Vigor-de-Justice, depuis appelée Saint* 
Yves, qui donne ^ur la rue et carrefour du Piqr-de-la- 
Chaine. On ignore ie nom de son fondateur. 

Guillaume Bertrand, évéque de Bayeux, pour rem- 
plir rintention de Guillaume de Beaujeu, son prédé- 
ce3seur« y fonda, en 1340, 2 portions de chapelains 
à un autel de Saint-Nicolas. Leur obligation consis- 
tait en une messe basse tous les dimanches, et le revenu 
à 116 boisseaux dbrge à prendre sur les moulins de 
PHôtel-Dieu, qui appartiennent à Mgr PEvéque. Vsld 
iSji, le corps de révoque Charles d'Jiumières y fut 
déposé pendant 3 semaines, avant que d^étse porté à Téglise 
cathédrale oti il est inhumé. Le titre et le revenu de cette 
chapelle furent transférés en 171 2 à PHÔtel-Dieu par 
Mgr de Nesmond en faveur des pauvres. Elle fut .cédée la 
même ai^n^ à la fabrique de la cathédrale, et sert main- 
.tenant à de«^ usages profanes. C^est là ou l'on fond les 
cloches de cette église. , 

L^H6te|. nu GiUND Doyen est une très belle maison 
située sur la place Notre-Dame, vis-à-vis P^lisç xrathé- 
drale. Il y a une chapelle domestique sous rinvooation de 
Saint-Thomas-<ie^antorbéry. On la croit fondée du 
temps de Tévéque Henri II, dans le xii® siècle. Ce fut cet 
évéque qui donna au doyen Etienne les maisons .et Tem- 
placenuutf du doyenné. Cette chapelle, piacéeda»$k jar- 



227' 

din, fut transférée dans la cour par M. de Longaunay, 
mort doyen, en 1697. Il fit bâtir aussi la belle porte 
d^entrée. 

La donation de Tévéque Henri II fut confirmée par 
Richard-Cœur-de-Lion, roi d^ Angleterre, le 16 septembre 
1189. La maison du Doyen a été rebâtie à la moderne 
es années 1736 et 1737, par M. Néel de Cristot, qui, de 
doyen de Bayeux, est devenu évêque de Séez. Ses armes 
sont sur le frontispice. M. Pabbé de Biaudos, actuelle- 
ment doyen y a fait des embellissements, et Fa fait couvrir 
en ardoise fine. 

Les églises de la cité sont : la Cathédrale, l'église collé- 
giale de Saint-NicoIas-des-Courtils, et les églises parois- 
siales de Saint-Malo, de Saint-Martin et de Saint^uen- 
du-Chàteau. Il y a en outre les paroisses de Saint-Sau- 
veur et de Saint-André, dont les offices ont été transférés, 
comme on le verra ci-après. 

LES TEMPLIERS. 

Les Templiers ont eu un couvent dans la cité. Il était 
aimé vis-à-vis le Pont-aux- Vaches, et occupait tout Pangle 
qui est depuis Tancienne maison du Plat-d^Étain, rue 
Saint-Malo, jusqu^à celle de M. Crépel, avocat, dans la 
tVLC Franche. A la place d^une maison neuve contiguë à 
celle du bureau de la poste aux lettres, et construite en 
1743, il y avait d'anciens bâtiments qui, par leurs croi- 
sées faites comme des vitres d*église, donnaient à croire 
qu^elles avaient fait partie de ce couvent. Les ouvriers ea 
les abattant, trouvèrent 2 seaux de plomb sur Tun desr 
quels on lisait distinctement ces mots : Bulla magisùriât 
conventus hospitalis Hierusalem. Il portait Pempreinte 



228 

dt plusieurs religieux à genoux au pied d'un calvaire, et 
de la forme qu'on représente les Templiers. 

Au mois dbctobre 1756, en démolissant un pan des 
murs de la ville, vis-à-vis le nouveau presbytère de Saint- 
Mfilo, on découvrit dans les fondements quantité de mor- 
ceaux de carreau ouvragés, des restes de gros piliers en 
forme de cylindre, des piédestaux, des chapiteaux et 
quelques entablements. On en déterra dans le même temps 
de pareils devant la boucherie, sous le pavé, rue Saint- 
Martin, lorsqu^on le releva pour le remettre en chaussée. 
On remarqua parmi ces débris un christ et des figures 
d^anges. Ce qui fait croire quUls provenaient de la maison 
des Templiers, car les murs de la ville avaient été bâtis 
de ce côté-là, plusieurs années après la destruaion de ce 
couvent et Textinction de tout Tordre. 

Les Templiers, fondés en 1 1 1 8 à Jérusalem, avaient 
été établis à Bayeux, à Caen, à Baugis, et en plusieurs 
endroits du diocèse de Bayeux, peu de temps après leur 
fondation. Les dérèglements et la corruption des mœurs 
de ces religieux occasionnèrent leur suppression totale, 
dans le G>ndle de Vienne à la seconde session .tenue le 
3 avril i3i2. Dès le i3 oaobre i3o7, par une lettre du 
Roi, leurs maisons avaient été saisies, et les personnes 
nommées pour administrer leurs biens furent Guillaume 
deGisors, archidiacre d'Aulge, Gérard de Sabanco, Jean 
Pétri, docteur ès-lois, Guillaume Piedouë, René Bourdon, 
valets de chambre du roi, et Raymond Barrani de Tou* 
louse. LMnquisiteur Guillaume, de Paris, interrogea 5 té- 
moins à Bayeux et à Caen, et dans un autre interroga- 
toire, 1 3 Templiers, à Caen, qui reconnurent Paccusation, 
hors la' tête adorée. Parmi les accusés, on y trouve Ray- 
nerd ou Reginald de Larchant et Jean d^Anisy. Le pre- 



229 

t 

mier se déclara ensuite pour la défense de Tordre (i). 

La basse ville^ séparée de la haute par la rivière 
d^Aure, contient : le faubourg Saint-Jean, les carrefours 
Saint-FIocel et Saint-Georges, les paroisses de La Made- 
leine, de Saînt-Vigor-le-Petit et de Saint-Exupère, 
THôtel-Dieu, le Séminaire et le Collège. Le Patriarche de 
Jérusalem avait dessein de la fermer de murailles comme 
la cité (2). Il fit construire à cet effet 2 boulevards : l'un 
à Saint-Jean, au-dessus de Téglise, Pautre à Saint-Georges, 
au-dessus de la barrière. Cette entreprise demeura sans 
exécution par la mort du prélat, arrivée en 1479, et ces 
boulevards ont été abattus depuis; celui de Saint- 
Georges, en 161 5, et celui de Saint- Jean, en i68i. 

La paroisse de Saint-Jean est la plus considérable de 
ce quartier. La halle à blé est sur son territoire. Il y avait 
anciennement dans son enceinte une chapelle de Sainte- 
Marguerite, qui porta depuis le nom de Saint-Louis. 
Philippe De Launey, clerc de Saint-Symphorien, par 
acte passé le jeudi avant la Saint- Aubin i337, c s'obligea 
faire faire en la chapelle de Sainte-Marguerite du Tripot 
de Baiex, à ses frais, en costey dans la rue deux fenestres 
de verre et de fer dç plein pied et demy de large, et de six 
pieds de long de chaque, une colonne de pierre au 
milieu (3) >, à condition qu^on souffrira le gable quUl a 
fait élever contre ladite chapelle. Elle avait été donnée 
aux religieux de THôtel-Dieu par saint Louis. 

On apprend d^une information faite le 3 mars 1446, 
pour la franchise et les libertés de ce lieu, que c'avait été 
la première demeure des Cordeliers (4). Les témoins de 

(i) Uist,des Templiers^ par M. Dupuy, t. I. 
(a) Hist, Harcourt, t. III, p. 56o. 

(3) Cart. Domus Del Bajoc., p. 85, fol. vers. 

(4) Cart. Domus Del Bajoc, p. 85, fol. vert. 



2)0 

cette information c choisis d^entre les plus anciens de 
la ville, déposent entr^autres choses qu^ils ont souvent 
ouy dire et tenir, et ainsi le croient, qu^au lieu et place otr 
de présent est le tripot de Bayeux, souloit être Thôtel et 
demeure des frères Cordeliers du couvent de Bayeux, 
lequel est amorty, en quoy, comme ils ont toujours ouy 
dire, aucun desquels n'y aulcuns officiers du Roy notre 
sire ne pourroient exploicter ni faire exploict de justice ; 
qu'ils avaient ouy dire et tenir à plusieurs personnes an- 
ciens du pays que ce lieu fut ja pièça donné et aumoné par 
messire saint Louis lors roy de France, passé cent vingt 
ans, aux Religieux, Prieuret Frères de la Maison-Dieu de 
Baïeux, duquel tripot et revenu d'iceluy lesdits Prieur et 
Religieux et leurs prédécesseurs ont joûy paisiblement. > 
Ils déposent ensuite c qu^audit tripot y a une chapelle 
fondée de Sainte-Marguerite, et ont ouy dire que ja pièça 
le corps de messire saint Valentin y fut ensépulturé, 
pourquoi ils croient qu^elIe est bénite. » On ignore abso- 
lument à Bayeux aujourd'hui ce qu'était saint Valentin. 
Cette information est suivie d'une sentence que le 
bailly de Caen donna aux assises de Bayeux le 21 avril 
1447, pour la confirmation des libertés ^et franchises de 
la halle à blé en faveur de PHôtel-Dieu, et ce, dit-il, 
c en considération que ce lieu est aumoné, amorty et 

diminuté qu'y a une chapelle encorporée, fondée 

et bénoye au nom de sainte Marguerite,, de messire saint 
Louis et de saint Valentin, en laquelle lesdits religieux 
célèbrent et disent messe aux fêtes solennelles et aux 
fêtes desdits saints, pour leurs dites aumônes. » La 
chapelle et les franchises sont éteintes depuis longtemps. 
UHôtel-Dieu et THospice-Général perçoivent par moidé 
les droits de la halle. 

Le collège est sur la même paroiase, rue aux Gôcqs. 



II avait été, dh*oti établi d'abord dans la cité^ me du 
Bienvenu. Selon le manuscrit de Potier, on fit une 
cueillette par la ville, au mois de décembre i53o, dans 
le dessein d'acheter une maison pour tenir les écoles. Le 
Chapitre donna, au mois de février suivant, 5o livres, à 
condition que ladite maison ne servira à autre chose. 
On les tenait en iSyi dans le couvent des Augustins. A 
la fin de ce siède. Bernardin de Saint-François, évêque de 
Bayeux et les bourgeois, achetèrent dans la rue aux 
Cocqs la maison otr se tiennent actuellement les dasses; 
Les édifices de ce collège sont passables, et en assez bon 
état depuis les réparations qui y ont été faites en 1754. 
Il y a une chapelle sous Pinvocation de la Sainte Vierge. 
Qe collège est gouverné par un principal qui est en 
même temps chanoine, et membre du Chapitre de la 
Cathédrale. La prébende de Grisy est attachée à son titre. 
Cette union est de la fin du xv« siècle, depuis Tédit de 
Blois. Outre les distributions de Téglise, il a une pièce 
de terre nommée le pré du Chapitre, contenant 4 acres 
de terre, dans la pai'oisse de Ranchy. Il est logé dans le 
collège, exempt de ToAce du chœur, excepté les dimanches 
et fêtes, et pendant les vacances. Messieurs du Chapitre et 
les Ofiiders de ville font l'élection du principal, et 
rÉvéque lui donne le visa. Il enseigne la réthorique et 
nomme les 4 autres professeurs d^hamanités qui sont 
tous ecclésiastiques séculiers. 

Jean Leveillejr est le premier principal du collège de 
Bayeux qui soit venu à ma connaissance. Il tenait sa 
classe, en 1 57 1, dans le couvent des Augustins. Les autres 
dasses s^y tenaient aussi comme on le voit par Pacte de 
baptême de son neveu, auqud il donna son nom la 



232 

même année dans Téglise de Saint-Malo. Il mourut 
en i58o. 

Pierre ^gnauld, clerc du diocèse de Séez, obtint un 
visa en date du 8 décembre 1 58o ; mais il ne paraît pas 
quMl ait eu son effet pour la principalité du collège. 

Claude Chicherel ou Chisserel, originaire du diocèse 
de Lyon, maître ès-arts, licencié en droit, fut pourvu de 
la prébende de Grisy, et de la principalité du collège, 
vacantes, dit sa collation du 2 septembre i58i, par la 
mort de Jean Leveilley. 

Robert Davaulau, prêtre, né à Bayeux, curé de Saint- 
Symphorien, aujourd'hui Saint-Jean, a un éloge dans 
V Histoire du diocèse de Bayeux par M. Hermant (i), 
qui nous apprend que cet habile professeur mourut le 
8 d'aoust 1664, âgé de 78 ans. II rapporte son éloge latin, 
de la composition de M. HalIé (2). On le trouve aussi 
parmi les œuvres mêlées de ce célèbre poète. 

Guillaume Marcel^ prêtre, bachelier en théologie, 
né auprès de Bayeux, était ^issu d^une famille honnête, 
dont le vrai nom est Masquerel. Guillaume, croyant 
trouver de la difformité dans ce nom, le changea depuis 
en celui de Marcel qu^il a toujours porté. Il entra chez 
les PP. de rOratoire qui l'envoyèrent à Rouen professer 
la rhétorique, et voici comment : Mgr d*Harlay, Pancien 
archevêque de Rouen, mécontent de quelques propositions 
avancées par le P. Beaunier, jésuite, lorsqu'il prêchait à 
Rouen en 1 640, et par quelques autres réguliers, contre la 
hiérarchie, dont on voit à la fin de nos conciles, les retraç- 
ai) Cart. Domus Del Bajoc., p. 5oi-5oa. 
(1) Cart. Domus Del Bajoc., p. 422-42?. 



\ 



235 

talions par ordres du Roi, fit établir un nouveau collège 
le 21 octobre i64i^dansrarchev£ché;ety mit des profes- 
seurs séculiersdont M. Marcel fut du nombre ( i ). Il quitta 
quelques années après ce collège, et la maison de TOra- 
toire, pour aller professer la rhétorique à Paris. Il parait 
quHl Ta enseignée dans les collèges des Grassins et de 
Ltsieux. Etant dans celui-ci, il lui arriva une aventure 
qui doit avoir place ici (2). Il avait composé en latin 
réloge de M. le maréchal de Gassion, mort en 1647 d'un 
coup de mousquet quUl avait reçu au siège de Lens, et 
était prêt de le réciter au public, quand un vieux docteur, 
qui faisait son occupation principale de lire toutes les 
affiches, surpris de voir celle qui marquait la harangue 
de Marcel pour les 2 heures après midi, courut s^en 
plaindre à M. Hermant, recteur de TUniversité, et lui 
représentant qu'il ne fallait pas souffrir qu'on fît, dans 
une Université catholique, l'oraison funèbre d'un homme 
mort dans la religion prétendue réformée, le pria d'in- 
diquer une assemblée pour en décider. M. Hermant, 
n'ayant pu la lui refuser, il fut décidé, à la pluralité des 
voix, qu'on irait sur le champ défendre à M. Marcel de 
prononcer le panégyrique de M. de Gassion. Jacques 
Des Périers, principal du collège de Lisieux, et Marcel, 
étant allés se plaindre à M. le Chancelier de France, ils 
furent renvoyés à la sentence du Recteur. 

L^acte tiré des registres de la nation d'Allemagne en fait 
foi : 

c 22 décembre 1647. Amplissimus Dominus Rector, 
habitis comitiis, ex concilio D. D, . . 

« Decamorum et quatuor procuratorum, prohibuit 

(i) Hist, de la ville de Rouen, t. I, p. 555. 
(a) Dict, de Bayle, au mot Hermant, — Godef., t. II, p. 754, 
5« édition. 



dklô OiiilL M«fcel, «lo4Qemiai profenorem in coll^o 
Lexoveo, declaoïare laudes- et pMconist deiiioRoi mare»- 
chàlli fiomiiie Gatsiùa, qood prolixo programmate pu* 
bHcOr notum fecerat omnibus studiosis^ sed quia res enit 
pessimi ezempli et camrà religion^n laudare hotninem 
in haeresi mortuum^ nolaît Acadeaniia acquiescere instan- 
tissimis precibus dicti Marcelli, neque Domini Desperiers 
Gymnaskircbs» Lexoviœ, qui provocaverunt ad Dominum 
Seguîer Franci» cancellarium, qui eos auditos ad am- 
plîssimum Doctorem Rectorem hujus rei judicem remisit, " 
et sic silentium illis impositum est. » 

Les Catholiques en triomphèrent^ dit Bayle malicieuse- 
ment, faisant observer à tout le monde que dans Palma- 
nacfa du célèbre Larrivqr^ entre les prédictions de ce mois- 
là même, il y avait écrit en gros caractères : Latin perdu l 

M. Marcel a fait part au public de plusieurs harangues 
latines qu^il composa sur différents sujets pendant qu'il 
était professeur* Il quitta les fatigues du collège vers 1660, 
et revint dans sa patrie gouverner la pai^oisse de Basly, 
proche La Délivrande, qui liii avait été résignée dès 1646. 
A son arrivée, il fut nommé membre de TAcadémie de 
Caen, qui se formait alors chez M. de Ségrais. On le 
retira de la campagne peu de temps après, pour le faire 
reparaître encore une fois dans les classes. Il fut nommé 
principal du collège de Bayeux à la place de M.« Davau- 
leau, et il en prit possession le 3 septembre 1664 ; enfin, 
dégoûté de ce genre de travail, il se retira dans sa cure en 
1676, oti il s^occupa à gouverner son troupeau, et à écrire 
sur toutes sortes de sujets. Il y avait beaucoup de Pro- 
testants à Basly et dans les environs. M. Marcel com- 
battit si bien leurs erreurs quUl en ramena plusieurs dans 
le sein de TEglise. Il était théologien, poète, orateur, et 
excellent humaniste. Il mourut le 10 avril 1702, âgé 



1)5 

d^eûviron 90 ans, muni des sacrements de l'Eglise, et 
fut enterré dans le chœur de son église. 

Messire de La Luzeme-Garabj remarque que ce fut 
par le conseil et sur les exhortations de M. Marcel^ que 
Georges de Brébeuf entreprit la traduction de la Pharsale 
de Lucain (i). Il était fort lié avec ce curé. Il lui adressa 
les vers suivants sur ce quUl avait coutume de dater ainsi 
ses lettres : F, nSasiliensi eremo nostra. \ 

Haud quidem eremus erit, qus Basiliensibus agris 
Prssbytero assurgit nunc tibi culta domus. 
Pindum jure putem, conaors ubi degere tecum 
Vatum, oratorum natio tota vdit. 

On trouve dans la bibliothèque du Chapitre de Bayeux 
une assez grande quantité de pièces fugitives tant en 
prose qu^en vers, de la composition de M. Marcel. En 
voici quelques-unes : - 

I» Gratœ ihillustrif* Mœcenatemscientiœ, siueora» 
Ho panegyrica, dicta XX octobris pro instauratione 
scholœ archiepiscopalis, A Rouen, in-4S 1641 ; 

2° Guillelmi Marcel li rhethoris Lexovœi oratio pon» 
tificaliSj sive divi Romani Rothomagensium antistitis, 
et venerandœ nationis, in Academia patroni solemne 
encomium. Parisiis, in-120, 1648 ; 

30 Pro restituta tranquillitate publica, et Ludovici 
régis à Deo^Dati et redditi exoptatissimo in urbem 
reditu, gratulatio panegyrica, Parisiis, in- 12», i65i ; 

^pRegisàDio-Dato, PiOy démenti^ Victor i, Augusto, 
ab expeditione Aquitanica in urbem reduci :pro rébus 
domi compositis, clusis Jiostium in fallaci pacis men» 
tione dolis, etc. et suavissimi Valesiorum duci auspicato 
natali^ oratio panegyrica. Parisiis, in- 12®, i65i ; 

(i) Miscel, Antonii iMçer, Garabaii, p. i5o,Sla. 



236 

S^ Afedicus Deo similis^ oratio panegyrica, Parisiis, 
in-i2S i652 ; 

6^ La seureté catholique^ ou abrégé de controverse 
par les marques de la Vraye Eglise, A Çaen, în- 
120, i66i ; 

f^ Oraison funèbre de messire Odet d^Harcourt, 
comte de Croisy, maréchal des camps et armées de 
S. M. A Caen, în-4^ 1662 ; 

8» Harangue faite à Mgr l'Illustrissime et Rêver en- 
dissime François de Nesmond, évêque de Bayeux, sur 
le sujet des conférences établies dans son diocèse, 
prononcée au palais épiscopal, le samedi 20 mai, in-4<> ; 

g^ La censure de la censure des tièdes, ou remarques 
sur deux sermons du sieur Dubosq, ministre, prêches à 
Charenton, et par lui fait imprimer sous le titre de : La 
censure, et de la condamnation des tièdes. A Caen, in- 
12®, 1670; 

io<> Relation de ce qui s'est passé en la canonisation 
de saint Pierre d'Alcantara, en Véglise des Cordeliers 
de Caen. A Caen, în-40, 1671 ; 

1 10 Histoire de la solennité de la canonisation de 
saint François Borgia, 3* général de la Compagnie de 
Jésus, célébrée à Caen, dans Téglise des PP. Jésuites. A 
Caen, in-4®, 1672 ; 

1 2^ De bello ab Hispanis Galliœ indito^ mundi admi- 
rantis indignatio ac dplor, an gratulatio. Cadomi, in- 
4», 1673; 

i3« Clementia Victrix,sive Regiœ ad Batavos litterœ, 
compulsorium ad pacem. Cadoni, in*4<', 1678 ; 

140 Histoire de la suppression du prêche de Basly^ 
ou deux lettres écrites sur ce sujet, in-120, 1680; 

1 50 Le ^on Ménage, ou malheur d*autrui, ou récit 



^37 

de Vincendie arrivé depuis peu à Basly, etc. A Caen, 
in- 12*, 1684; 

160 Eloge funèbre à Af. de La Vigne, curé de Saint- 
Pierre, de Caen, en latin^ iii-4^f 1684 ; 

17^ Lettre du sieur curé de Basly sur la conversion 
de messire du Rosel, à un sien amy^ in-40, i685 ; 

Messire Marcel avait pour frère Pierre Marcel qui, 
dans ses écrits, se qualifie : professeur de rhétorique au 
collège de Montaigu, à Paris, et académicien. Il est 
auteur : 

i® Clarissimi doctissimique viri D. D. Roberti Da- 
vauleau, insignis ecclesiœ Bajocensis canonici, celé- 
berrimi ejusdem urbis collegii gymniarsiarchœ meri^ 
tissimij etc., summo totius urbis acferè orbis dolore vitd 
nuperfuncti^ apotheosis. Parisiis, in-40, 1664; 

20 Illustrissimi ac Reverendissimi principis Har- 
duini de Péréfixe de Beaumont, Parisiensium archiepis- 
copi, carmen epicedio-panegyricum. Parisiis, in-40, 
1671. Il est dédié à Mgr deNesmond, évéque de Bayeux. 

Jean Masson fut nommé principal du collège de 
Bayeux, sur la démission de M. Marcel. Il prit possession 
de la prébende de Grisy le 4 mars 1677. Nous avons de 
lui plusieurs pièces de vers latins : i^ Extemporalis gra- 
tulatio R. P. Pillon Bajocis summo omnium applausu 
concionanti ; et Pépitaphe de ce religieux mort à la fin de 
son avent en i652 ; 20 Sur l'arrivée de messire Claude 
Pelloty premier président de Normandie à Bayeux, en 
167S ; 3^ Une autre pièce adressée à Pierre Le Guerchois, 
conseiller du Roy^ avocat général de Rouen, sur le 
Melon, in-40, 8 pages. Il mourut en 168 1. 

François Le Chartier, né à Vire, prêtre de POratoîre, 
curé de Bourigny, et principal du collège de Bayeux 



<^8 

«prés Jean M9«oa. Il prit posiessioa de la |irâ>w<ik de 
Grisy le 1 1 juin 1 68 1, et la quitta avec la principauté ea 
i685 pour la prébende de Bréqr> dont il hit pourvu dans 
la même église. Il a composé plusieurs pièces de poésies 
et d^éloqu^9ce qui ont été fort estimées. Il était frère 
utérin du célèbre père de La Coquerie, prêtre de TOra- 
toire. Il mourut à Bayeux en 1690. / 

Pierre Le Chartier, prêtre de TOratoire, frère du pré* 
cèdent, lui succéda dans la principalité de Bayeuxetdans 
le canonicat de Grisy. Il s'en démit en 1690. Il cultiva 
ausû beaucoup les belles-lettres, comme on peut en juger 
par plusieurs pièces en vers et en prose qu^il a composées, 
et qui ont mérité Tapprobation des connaisseurs. Il 
mourut à Bayeux en 1701. 

■ 

Nicolas de Grimouville-Larchant, né à Bayeux» 
paroisse de Saint-Sauveur, vers 1666, d^une ancienne 
famille qui a produit 2 chevaliers des Ordres du Roy ; 
donna, dès sa jeunesse, des preuves d^un goût singulier 
pour la poésie latine, et le fortifia par la lecmre de tous 
les anciens auteurs qui ont excellé dans ce genre. On dit 
qu'il s^ était tellement accoutumé qu^il s^exprimait sou- 
vent en vers dans la conversation sans s*en apercevoir. 
Uétude, jointe à la fécondité de son génie, le firent 
bientôt connaître et rechercher des gens d^esprit. A peine 
fut-il ordonné prêtre, qu^on le nomma à la place de 
M. Le Chartier, principal du collège, en i6go. Ce fut 
même à la recommandation de celui-ci qu^il obtint cet 
emploi. Il composa la plupart des pièces latines que les 
écoliers représentaient à la fin des classes. Il s^attira, en 
1706, une lettre de cachet portant interdiction de spn 
emplgi juaqu^à nouvel ordre, par la liberté qu^il se dooaa 



239 

dms «ne pièce qu'il ftt cQpréseaier, 4e ^çar^ctétiser ies 
chanoines, ses confirères, ^ Pévéque même. Cette pièce 
fut représentée publiquement dans le collègie sous des 
noms empruntés, et en présence de ceux qui en étaient le 
sujet. J'ai entendu d*un des acteurs, depuis un des pli^s 
célèbres curés de Bayeux (i), que Tillustre M. Foucaut, 
intendant de Gien, la trouva si belle qu'il la fit imprimer 
à ses frais. Messire Larchant se retira dans sa terre de 
Vaux-4ur«Seulles, et obtint, e^ 1 7 1 1 , la cure de ce lieu. Il 
se démit alors de son titre de priacipal en faveur de 
M. Delauney, qui avait régenté le collège pendant son 
interdiction. Il se livra tout entier aux fonctions de son 
ministère, sans négliger pourtant l'étude des belles-lettres 
qui ont toujours fait son ambition. Il termina sa carrière 
avec une constance héroïque et chrétienne au mois de 
mars 1736, et fut enterré dans son église paroissiale. On 
a de lui une traduction ^1 vers latins, quUl -fit étant 
jeune, du Philotamus de Tabbé deGrécourt. La copie en 
étant tombée ès^mains de cet ahbé, il la fit imprimer vers 
1718. Unegéograpfaie entière et la vie des saiats; des tra- 
gédies et comédies en vers latins ; plus de 1 5o sermons ; 
•et quantité de pièces fugitives qui sont demeurées manus- 
crites entre les mains de M. de Grimouville-Larchant> 
son neveu, seigneur de Martragny, capitaine au régiment 
;dK>r]éaos cavalerie, chevalier de TOrdre militaire de 
Saint-Louia. 

Gilles de Launay, prêtre, né en la paroisse de Saint- 
Ouen-des-Besaces, fut appelé à Bayeux pour professer la 
rhétorique à la place de messire Larchant. Nommé le 
6 octobre 1706, dans P Assemblée des députés du Cha- 
pitre, des officiers municipaux, et en présence de 

f(i) M. Le ÇjvéM», sure de ^ûnt-Malo^ 



240 

Mgr rÉvéque, il n^éut le visa pour Toffice de principal 
que le 2 juillet 1707, et pour la prébende de Grisy qu'en 
171 1, par la démission du précédent. Son goût domi- 
nant était pour les sciences abstraites, comme la physique, 
Pastronomie, Talgèbre et la géométrie. Il possédait assez 
les langues grecques et latines pour en connaître toutes 
les beautés. Il faisait aisément les vers latins. On en peut 
juger par plusieurs petites pièces qu^il a mises sous la 
presse, et dans lesquelles il règne beaucoup de sel et d^bar- 
monie. Mgr de Lorraine, évéque de Bayeux, Phonora de 
son amitié. Il n'eut pas la même faveur sous Mgr de 
Luynes, qui succéda à Mgr de Lorraine en 172g, parce 
que, sMtant engagé dans les disputes du Jansénisme sous 
le précédent épiscopat, il continua de même sous le sui- 
vant, et refusa de souscrire à la bulle Unigenitus, Il fut 
obligé de sortir du collège en 1781 par une lettre de ca- 
chet. S^étant retiré à Paris, il entra dans la maison d^un 
seigneur pour prendre soin de Féducation de ses enfants. 
La chimie avait toujours eu pour lui un grahd attrait. Il 
y consacrait la meilleure partie de ses vacances. Ce fut la 
cause de sa mort. Comtne il travaillait à une expérience 
dans sa chambre, il fut étouffé, en 1 749, par la vapeur 
de la matière quHl avait mise sur le feu. 

Charles-François Buffurd, prêtre, originaire de Fresne 
au doyenné de Condé-sur-Noireau, professait la rhéto- 
rique à Caen au collège du Bois, lorsqu^il fut nommé à 
la place de M. Delaunay. Il prit possession de la prébende 
de Grisy le 6 d'août lySi. Il mourut d'une maladie de 
langueur le 16 décembre 1753, âgé d'environ 55 ans. 
Cest le premier chanoine dont on a annoncé le décès, 
suivant une délibération du Chapitre, par la grosse Tré- 
monde, au lieu que auparavant on sonnait la Mortelle, 



241 

qui a été réservée pour les chapelains et les officiers de 
réglise. 

Jean-François Viel, prêtre, né à Fraville près Valognes, 
aux environs de Carentan, fut 'nommé principal du col- 
lège en 1753, pendant la vacance du siège. Il a prbfessé 
les humanités au collège d'Harcourt, à Paris, et la rhéto- 
rique à Coutances. Mon en juin 1 779. 

Le Carrefour de Saint^Flocel, au Nord du faubourg 
Saint-Jean, tire son nom d^une ancienne paroisse qui 
était dans le même quartier et qui fut réunie à celle de 
Saint-Jean par décret de Mgr de Nesmond, le 28 mai 
1 709. LMglise de Saint- Flocel était située à Textrémité du 
Mont-Phaunus, en deçà du champ où Ton tient la foire 
des Trépassés. Une vieille tradition porte qu^elle avait été 
bâtie par saint Vigor, évêque de Bayeux, au vi« siècle. Il 
paraît par le procès-verbal de TOfficial dressé 2 jours 
avant la réunion, que cette église était dans le plus pi- 
toyable état, n*y ayant point de contre-table au grand- 
autel, le chœur n'étant éclairé que par 2 petites croisées 
dont les vitres étaient rompues ; qu'il n'y avait de lambris 
qu'au-dessus de Fautel, que le ciboire était d^tain, qu'il 
n'y avait point de soleil, point de sacristie, point d^orne- 
nements, qu'une chasuble de port(?) de Paris^ et un petit 
calice. Le cimetière était sans clôture, le revenu du trésor 
ne consistait que dans 2 boisseaux de froment, et celui de 
la cure dans la dîme de tout le terroir, de valeur de 
25 livres de rente, dans 5o livres tant en rente qu^en mai- 
son, et enfin dans 32 boisseaux de froment qui prove- 
venaient du fond d^&ne confrairie de Tous-les-Saints, 
aux charges de 4 messes par semaine (i). Tels furent les 
motifs qui déterminèrent Tévêque à la réunion, avec le 

(i) Registre de réviché. 

16 



242 

consentement des prieurs et religieux de Saint- Vig or, 
patrons de Saint-Flocel, et du chanoine de Saint-Ger- 
main, patron de Saint-Jean. La dernière messe y fut cé- 
lébrée le mardi de Toctave du Saint-Sacrement. Lors de 
la démolition de cette église, on trouva en terre des tom- 
beaux rangés quatre à quatre, et des pots pleins de char- 
bon à côté. Le fond et le cimetière ont été fieffés en 
1758 à un particulier qui vend le sable qu^on en tire. 

Le Carrefour de Saint-Georges, situé au Midi de 
Saint-Jean, a une dénomination qui vient d^une pareille 
cause. Son te^itoire fait aujourd'hui partie de la paroisse 
de Saint-Exupère. L'église était sur remplacement qu'oc- 
cupent les filles de la Providence, proche l'Hôpital-Géné- 
ral. Elle était très ancienne. Il en est fait mention comme 
d'une paroisse déjà existante en 1034, dans la chartre de 
fondation de Tabbaye de Cerisy. Le patronage fut au- 
mône à cette abbaye par le duc Robert, son fondateur. 
Cette église tombait en ruines. Le revenu de la cure était 
très modique. Mgr de Nesmond l'interdisit en 1680, et 
transféra son office à Saint-Exupère. Pour faciliter l'union 
des 2 cures, il échangea en 1 700 le patronage de Saint- 
Georges pour une des 2 portions de Rousseville avec 
M. de Vendosme, abbé de Cerisy. Le Chapitre de Bayeux 
s'est opposé longtemps à l'union;;, il n'a donné son con- 
sentement qu'en 1 754. Le décret de Mgr de Rochechouart 
pour cet objet est du mois de juillet de la niême année. 

Les sœurs de la Providence furent établies dans l'église 
de Saint-Georges, peu de temps après son interdiction, 
par M. Baucher, chanoine de Bayeux, à charge non seu- 
lement d'apprendre à lire et écrire aux petites filles, tnais 
encore de diriger une manufacture de dentelles qui y fut 
mise. On lit cette inscription en caractères d'or sur un 



«43 

• 

marbre au-dessus de la porte : c Messîre Raymond Bau- 
cher, prêtre, scholastique et chanoine de Là Vieille en 
réglise de Bayeux, a fait bâtir cette maison pour faire 
2 retraites par an aux pauvres femmes et filles de ceste 
ville et faubourgs, et pour loger les sœurs des ^çoles et y 
tenir leurs classes. Il mourut le 20 d^octobre 1 709, âgé de 
72 ans, et fut regretté surtout des pauvres auxquels il a 
procuré beaucoup de biens. Jucundus homo qui misère- 
tur et commodat, ps. 1 1 1 . » 

Messire Baucher, né à Bayeux, paroisse Saint-Sauveur, 
en 1637, d^une famille honnête, eut une place de chape- 

^ lain dans l'église de Saint-Nicolas-des-Courtils. Il fut en- 
suite promoteur du diocèse, aumônier et secrétaire de 
Mgr de Nesmond, qui lui donna une prébende et la scho- 
lastique. Ce prélat, qui se connaissait si bien en gens de 
probité, le nomma économe et receveur de Pivéché. Il 
n^employait jamais son argent sans avoir consulté 
M. Baucher auparavant. Cétait en effet un ecclésiastique 
autant désintéressé qu'il avait d^affection pour les pauvres 
et la décoration des églises. Il a possédé successivement 
plusieurs prébendes, et son prélat, qui connaissait son 
zèle^ ne lui donnait à dessein que celles dont il savait 
que les églises qui en dépendaient étaient pauvres et mal 
décorées. Il donna les piliers de marbre noir qui sou« , 
tiennent le pupitre de la cathédrale. II fonda, en 1707, la 
messe de la Bonne Mort, qui fut chantée pour la pre- 
mière fois audit an, le 14 janvier, dans le chœur, et une 
pareille messe à la chapelle des petits vicaires. Il donna 
25 livres de rente pour la première, et 3 livres pour la 
seconde. Il remit le 25 août 1709 ses bénéfices à Mgr de 
Nesmond, qui donna la prébende de La Vieille à Pierre 
Baucher, son neveu. Il a été enterré en Téglise de Saint- 

' Nicolas, dans la chapelle de la Sainte- Vierge. Son épi* 



244 

taphe, gravée sur une pierre bleue, contient ces motsquHl 
avait composés lui-même : 

« Hic jacet Raymundus Baucher presbyter, scholasdcus ecclesÎK 
>cathedrali8 Bajocensis^ tumulatus cutn caria patrentibuSi die % i oc- 
tobris, anno Domini 1709, ctatis su» 72. • 

a 

On avait conservé le corps de Téglise Saint-Georges 
pour servir de salle de travail ; mais, par Pimprudence 
des ouvriers qui travaillaient au pied des murs. sans en 
avoir étayé les fondements^ ils fondirent subitement le 
12 avril 1752, et enveloppèrent sous leurs ruines près de 
120 filles qui travaillaient. Il y en eut 14 écrasées et 
70 blessées. Il n^en serait peut-être échappé aucune sans 
le prompt secours qu^on y apporta. La salle, allongée de 
10 pieds, a été rebâtie à neuf par les soins et en partie 
aux frais de M. Hugon, vicaire général et supérieur de 
cette maison qu^il afifectîonnait beaucoup, et il a augmenté 
de 100 filles le nombre des ouvrières. Il y payait encore 
pension pour 12 pauvres petites demoiselles qui étaient 
nourries et instruites aux devoirs de la Religion et du 
travail. Cette salle fut 'bénie le 12 avril 1753. 

Il y a 3 autres faubourgs qui portent les noms des pa- 
roisses qui y sont fondées : Saint-Loup, Saint->Patrice et 
Saint-Laurent. 

Le faubourg Saint-Loup, au Midi de la cité, est fort 
long et dans une agréable position. L^église paroisssiale 
étant dans la campagne, cette partie-là est appelée Saint* 
Loup-Hors, tandis que le faubourg est non)mé Saint* 
Loup-Sur. Cest là oti^ sont situés Péglise Notre-Dame 
de La Poterie, le couvent des Cordeliers et celui des Bé- 
nédictines. 

Proche Péglise de La Poterie, il y a, de même qu^à 
Saint-Exupère, une école des sœurs de la Providence^ et 



245 

uae manufacture de dentelles. Cest une des plus belles 
maisons de leur congrégation. On en est redevable aux 
libéralités de M. Suhard de Loucelles, vicaire général du 
diocèse, et de M"^ de Scelles-Létanville, sa tante, qui, en 
mourant, laissa une somme considérable pour cette en- 
treprise. Les sœurs ouvrirent leur école le 9 d^octobre 
1747. La maison n^a été achevée que 3 ans après. 

Contre Téglise des Cordeliers, il y a un magnifique 
calvaire qui a été élevé aux frais des citoyens, en faveur 
desquels on a aussi établi, sous le même nom, une confré- 
rie dans cette église. Ce monument de leur piété est une 
suite de la mission dont les PP. d'Irlande, Langegu et 
Mayet firent Pouverture le i«' de janvier 1747. Dieu 
bénit leurs travaux. L'esprit du Christianisme sembla se 
rallumer dans tous les cœurs, et le bon exemple enleva à 
rhérésie 3o soldats du régiment de Berwick, alors en gar- 
nison ici, qui abjurèrent entre les mains de Tabbé de 
Graville, vicaire général. Pendant ce temps-là, on bâtis- 
sait le calvaire, dont la première pierre fut posée par cet 
abbé le lundi 20 février. Il bénit le 27 mars suivant la 
croix, qui, avant d^étre placée, fut portée processionnelle- 
ment autour de la ville. 

Le lundi 3o mars, tout le clergé séculier de la ville, 
35 ordinants du séminaire, et Pabbé de Gi^ville à la 
tête, panirent en corps sur les 2 heures de relevée, de 
Péglise Saint-Sauveur pour se rendre aux Cordeliers. 
Les officiers de Berwick y étaient déjà arrivés avec une 
compagnie de grenadiers. Après une courte exhortation 
que fit le P. d^Irlande sur Tobjet de la procession, on 
chanta 3 fois O crux ave Dpur se disposer à partir. La 
marche était ouverte par un détachement de grenadiers, 
la baïonnette au bout du fusil. Venaient ensuite les pères 
Cordeliers, leur croix à la tête, et les croix des paroisses. 



24JS 

Après eux marchaient 1 2 ou 1 5 personnes qui portaient 
la chaire à prêcher, et d^autres qui portaient 2 grands 
tréteaux couverts de tapisserie. Paraissait ensuite la croix 
du calvaire, portée par 5o hommes, et escortée par 4 gre- 
nadiers qui avaient un tambour à leur tête. Elle était 
suivie de 6 personnes qui portaient une espèce de carreau 
couvert d'un tapis violet. Ce carreau et les tréteaux étaient 
destinés à recevoir le calvaire dans les haltes qu'on fit 
durant la procession. Après cela, venaient 12 acolytes 
qui, trois à trois, encensaient alternativement pendant 
la marche. Ils étaient précédés de 2 jeunes gens qui por- 
taient de Tencens sur 2 plats d'argent. Ce cortège était 
^ accompagné de 40 jeunes ecclésiastiques qui avaient cha- 
cun un cierge à la main. Il était suivi du reste du clergé 
en grand nombre, qi^i chantaient des hymnes en Thon- 
neur du calvaire, et cette marche était fermée d'un second 
détachement de grenadiers conduits par leurs officiers. 

On fit deux pauses : vis-à-vis de la cathédrale, et devant 
l'église de Saint-Sauveur. A la première, le père d'Irlande 
fit un discours sur les souffrances et la mort de Jésus- 
Christ ; à la deuxième, sur les souffrances de la vie égale- 
ment utiles aux justes et aux pécheurs. Ces discours furent 
suivis de Tadoration de la Croix tant par le clergé que par 
le peuple. La croix fut portée : P depuis les Cordeliers 
jusqu^à la cathédrale par les soldats de Bervick, d'oti ils se 
séparèrent sur 2 lignes extérieures pour garder le clergé 
de la foule incroyable qui se trouva dans les rues. Les 
bourgeois prirent leur place, et la portèrent jusqu'à Saint- 
Sauveur. Les jeunes gens leur succédèrent et la portèrent 
jusqu^aux Cordeliers. On tendit devant les maisons par 
oti passa la procession, comme on fait à la fête de Dieu. 

De retour aux Cordeliers, on plaça la croix dans la nef 
sur les tréteaux. L^abbé de Graville, monté sur une es- 



I 



247 

pèce d'écha&ud au bout de la croix, donna la bénédic- 
tion avec le Saint-Sacrement, et le tout fut terminé par un 
cantique d^actions de grâces. 

Le vendredi 24 mars au soir, on plaça le calvaire dans 
le lieu de sa destination. Le lendemain, jour de TAnnon- 
ciation, on en célébra la' fête avec grande pompe. Le di- 
manche suivant, jour des Rameaux, le Chapitre de la 
Cathédrale alla en procession rendre ses hommages à ce 
nouveau calvaire. Quelques paroisses de la ville, sur la 
permission des supérieurs, y firent des neuvaines, et la 
mission ne finit qu'aux fêtes de Pâques. 

Les personnes qui Sjétaient associées pendant la mis- 
sion, demandèrent de s^unir par des liens plus étroits 
dans une confrérie approuvée. Mgr de Luynes retenu alors 
à la Cour par sa charge d'aumônier de Nf"^« la Dau- 
phine, ratifia le projet qui en avait été dressé par Tabbé 
de Graville. On envoya à Rome une supplique pour ob- 
tenir une bulle d^indulgence en faveur de cette confrérie, 
laquelle fut approuvée par Tévéque, qui désigna, pour le 
jour solennel de cette confcérie, le dimanche le plus proche 
de la fête de TEicaltation de Sainte-Croix. Le bref aposto- 
lique est daté du château de Gandulphe, diocèse d' Albe, le 
16 juin 1747» et le mandemement d^approbation du 
28 avril 1748. 

Le faubourg Saint^Patrice, au Nord-Ouest, a une 
grande étendue. Aussi contient-il, outre l'église de la 
paroisse, les couvents des Ursulines et de la Charité, et la 
place du Marché. 

Cette place est fort grande^ plus longue que large, et 
garnie à un bout d^une double ceinture d^arbres qui 
forme en Carré une promenade agréable. On y voyait, il 
n^y a que quelques années, Tancienne chapelle de Saint- 



248 

Michel qu^on prétend avoir été bâtie par saint Regnobert. 
Sa vétusté ne permettant plus d^y faire ^office décemment, 
Mgr de Nesmond, par décret du dernier juin 1698, du 
consentement de Denis Halle qui en était titulaire, en 
transféra l'office et le titre dans Péglise cathédrale. Elle 
se trouvait dans Palignement des arbres qui y sont plan- 
tés, et qu'il a fait abattre totalement en 1737, avec la mai- 
son qui lui était contiguë. Le plan de Bayeux, levé en 
1673 par M« Jollain, marque qu'il y avait vis-à-vis de 
cette chapelle un amphithéâtre de pierre qui servait à l'exé- 
cution des gentilshommes condamnés à perdre la tête. 

Cette chapelle me fournit l'occasion de parler d'un pè- 
lerinage fait au Mont-Saint-Michel, que je crois devoir 
rapporter ici (i). Le dimanche l3 juin 1647, 80 jeunes 
gens de cette ville de Bayeux entreprirent de faire le 
voyage du Mont-Saint-Michel. Ils prirent pour leur capi- 
taine Pierre Hélyes, écuyer^ sieur de La Noë, fils de mes- 
sire Guillaume Hélyes, écuyer, sieur de La Fosse, et pour 
porte-enseigne N. de Perceval, écuyer, sieur de LaBouf- 
fardière. Composés par dizaines, ils avaient un prêtre à 
la tête de chaque dizaine, et un choriste pour porter la 
croix. Les prêtres, au nombre de 10, dirent la messe 
avant que de partir, dans la chapelle de Saint-Michel-du- 
Marché, et, à 6 heures, M. du Parc, chancelier de la Ca- 
thédrale, frère du sieur de La Noê-Hélyes, officia à une 
haute messe qui fut chantée en musique et à laquelle tous 
les pèlerins communièrent. Ils partirent tous après cela 
deux à deux, ayant un javelot à la main, le tambour bat- 
tant et chantant les litanies. Ils allèrent droit à Thorigny, 
oii M. de Matignon et M. le Duc son iils^ les virent pas- 
ser, et en reçurent gracieusement le salut, et de là à Tessy, 

(t) Journal du t' de La Bertinière, ad^ 



249 

où ils couchèrent. Le lendemain ils allèrent à Villedieuet 
à Âvranches, où ils furent reçus avec toutes sortes d^ap- 
plaudissements. Les canons de la ville tirèrent; le Cha- 
pitre de la Cathédrale les conduisit dans son église, et y 
fit chanter le Te Deum en musique et avec Porgue. Le 
lendemain, ils allèrent au Mont et y reçurent tous les 
honneurs possibles du lieutenant du Gouverneur. 11 per- 
mit au capitaine d^ entrer Tépée au côté, renseigne haute 
et le tambour battant. La compagnie en fut extrêmement 
satisfaite, vu que dans une place comme celle-là, les 
étrangers n^y avaient jamais entré en tel ordre. Cela fait, 
ils chantèrent une messe en musique, et y communièrent 
tous intégralement. Us en repartirent sur les 3 heures 
d'après midi et vinrentséjournerà Avranches, d'Avranches 
à Coutances, et de Coutances à Saint-Lô où le collège de 
la Mère-Église, avec la croix et la bannière, les échevins 
et les principaux de la ville allèrent les recevoir à un quart 
de lieue loin. Ils arrivèrent à Bayeux le vendredi, sixième 
jour de leur voyage, sur les 6 heures du soir, tous en bon 
ordre. Ils trouvèrent au village de Montmirel quantité de 
bourgeois sous les armes, et à Téglise Saint-Loup M. le 
Chancelier de la Cathédrale qui, comme il les avait ac- 
compagnés jusque-là en partant, les reconduisit chantant 
les litanies jusqu'à Péglise cathédrale. Ils n'y trouvèrent 
aucun prêtre pour les recevoir, ce que la compagnie et le 
public trouvèrent fort étrange. Ils allèrent de là par le 
château où le Gouverneur, quoique présent, ne se mit 
point en peine de faire tirer les canons, ce qui irrita gran- 
dement la jeunesse. Enfin, ils terminèrent leur voyage à 
la chapelle de Saint-Michel, où ils chantèrent pendant 
une heure le Te Deum et quantité d'autres prières. Cela 
fait, ils furent tous en corps conduire leur capitaine en 



2$0 

son logis, puis messire de La BoulEardière chez M. du 
Vivier-Maloisel, où il fait sa résidence. 

Le faubourg Saint-Laurent, composé de la paroisse 
de ce nom et de celle de Saint-Ouen, est le plus petit de 
tous* Il est placé au Nord de la ville et dans un fond. 

Cest là oti sont situées Les casernes qui y furent établies 
pendant la régence de M. le duc d^Orléans. Situées sur 
la place aux Pommes, au bout de la rue des Bouchers, 
on les appelle encore Le Louvre, du nom de Tauberge 
qui y était auparavant. L'intérieur de ce bâtiment fut bâti 
à neuf en 1757 des matériaux du vieil Hôtel-de- Ville et 
de la chapelle Saint-Michel du marché. La belle porte 
dVntrée et le côté qui donnent sur la rue Saint-Laurent, 
sont de l'année 1 75 1 . Ce lieu est très ancien ; en creusant 
les fondements de Tintérieur, on trouva dans terre quan- 
tité de médailles, dont plusieurs étaient frappées au coin 
de Jules César et d^Auguste. 

C'est là encore où est placée la manufacture d^étoffe 
dont on doit rétablissement au zèle patriotique de feu 
M. Hugon, vicaire général du diocèse. MM. les Officiers 
de ville, sur les exhortations de ce grand vicaire, ache- 
tèrent sous son nom remplacement de cette maison et le 
terrain qui est autour, des héritiers de M^ Piedouë, 
veuve de messire d*Hermerel, ancien vicomte de Bayeux. 
Le contrat en fut pasisé devant les notaires.de Caen le 
I» juillet 1752 pour la somme de ^,600 livres, aux 
charges de payer chaque année une rente de 22 sols au 
seigneur de Campigny, et une autre de 20 sols au sémi- 
naire de Bayeux. La grande salle a 100 pieds de long sur 
3o de large. La première pierre y fut mise le 22 mai 1753 
par M. Hugon, qui conduisit lui-même cet ouvrage. 



251 

VICÔNTÉ 

La ville de Bayeux, sous les rois de la première et 
deuxième race et sous les ducs de Normandie, portait le 
titre de comté, et ses comtes prenaient communément la 
qualité de comte de Bayeux ou Viu Bessin. On pense bien 
que sous les rois de France, ce comté ne se donnait qu'à 
vie tout au plus par le souverain qui se retenait toujours 
la liberté de révoquer cette gratification quand il lui plai- 
sait. Mais il n^en fut pas de même sous les ducs ; le comté 
de Bayeux, comme les autres comtés de Normandie, dut 
être héréditaire dès son principe, et la faiblesse du souve- 
rain n^eut point de part à sa création. Ce comté, ainsi que 
les autres, eut pour origine la distribution libre et volon- 
taire que fit le duc de Rollon de cette province, après en 
avoir fait la conquête, aux seigneurs qui Pavaient accom- 
pagné' dans ses expéditions militaires. C'était donc une 
libre concession du prince, et la juste récompense du 
mérite et des glorieuses aaions de ses officiers, qui avaient 
si souvent exposé leur vie pour sa conquête. 

Ce souverain, prévoyant que ses comtes seraient sou- 
vent avec lui en temps de paix ou de guerre, il leur donna 
des lieutenants pour gouverner et commander à leur place 
pendant leur absence, lesquels lieutenants on appela vi- 
contes, et il prenait, pour remplir ces charges, les seigneurs 
les plus qualifiés et du plus grand mérite. 

Ces premiers vicontes de dignité étaient 4)ien différents 
des vicontes que nous avons eu de notre temps. Ceux-ci 
furent établis depuis en chaqiie domaine du prince pour 
régler les affaires des peuples, au lieu que les vicontes du 
premier ordre et de dignité que le duc faisait, étaient 
les seigneurs les plus grands et les plus braves du pays, 
tels que : Bernard Le Danois, comte d^Harcourt, Tun des 



252 

tuteurs laissés à Richard l*f par le duc Guillaume 
Longue-Épée, son père, et qui est appelé dans Thistoire, 
viconte et gouverneur de Rouen; Noël, seigneur de 
Saint-Sauveur» qui était viconte de Cotentin, et Ranulf 
Meschin, dit Briscard, viconte de Bayeux, qui fut gou- 
verneur d'Evreux en 1 1 24. 

La Basse-Normandie était alors partagée en 4 grands 
comtés : le Bessin, le Cotentin, THyesmois et TAvran- 
chin. Le comté du Bessin tenait le premier rang. On lui 
donne environ 1 3 lieues dans sa longueur, et presque au- 
tant dans sa plus grande largeur, y compris le Bocage qui 
en faisait partie. Bayeux était son principal lieu. Son 
étendue et la quantité de vassaux qui en relevaient, de- 
vaient actuellement donner une grande tiutorité à ses 
comtes; aussi, tenaient-ils un rang distingué parmi les 
grands de Normandie. Il n^est pas possible de donner 
une liste exacte de ces comtes. Voici ceux qui ont échappé 
à l'oubli. 

Bérenger, comte de Bayeux ou du Bessin, perdit glo- 
rieusement la vie à la prise de cette ville, vers 880. 

Bothon ou Boson, un des principaux chefs de Parmée 
de Raoul, eut le comté de Bayeux en partage. Il en fut 
gratifié par ce prince à qui le roi Charles-le-Simple avait 
été forcé, en 912, de céder la Normandie. 

Raoul, allié de la maison ducale, fut comte de Bayeux 
et dMvry à la fin du même siècle. 11 eut 2 fils : Hugues et 
Jeaà, surnommés de Bayeux. Le premier devint évêque 
de Bayeux, et le second, évêque d'Avranches, puis arche- 
vêque de Rouen. 

Regnault^ comte de Bessin, au siècle suivant, forma, 
avec Néel, viconte de Cotentin, et plusieurs barons, le 



253 

dessein de détrôner le duc Guillaume à cause du défaut 
de sa naissance. La bataille que les conjurés perdirent au 
Val-des-Dunes en io36f mit fin à la révolte, et, selon 
toute apparence, elle éteignit le titre de comte du Bessin ; 
car depuis ce temps là on n^en voit plus dans Phistoire. 

Par la suite, on donna une autre forme à la manière 
de -rendre la justice. La Normandie fut divisée en 7 grands' 
bailliages. Chaque bailliage en 4 vicontés, et chaque vi- 
conté en un certain nombre de sergenteries. Les yicontes 
nommés par le Roi, furent les juges du premier ressort, 
desquels on appelait aux baillages. Cest pour cette raison 
que les lieutenants généraux des baillis sont encore obli- 
gés de tenir leurs assises de 6 semaines en 6 semaines 
dans le siège de chaque viconté. 

La juridiaion du viconte, et le titre, ont été réunis par 
édit du Roi, en 1 742, à celle du bailliage. 

Avant son extinction, elle se tenait dans l'enclos du 
bailliage, et était composée du viconte, du lieutenant gé- 
néral, du lieutenant particulier, de 5 assesseurs, dont 
2 étaient certificateurs des criées de décret, du procureur 
du Roi, ou substitut de M. le Procureur général du roi, 
et du greffier. 

Son district est borné : au Levant, par la rivière de 
Seulle et la viconté de Caen ; au Midi, par celles de Vire 
et de Saint- Lô ; au Couchant, par les Vey et celle de Ca- 
rentan, et au Nord par la mer. 

Ranulphe ou Renoulp, viconte de Bayeux, épousa 
Alix, fille naturelle de Richard, III* duc de Normandie, 
qui mourut en 1028 (i). Il parait comme témoin à plu- 
sieurs Chartres et donations faites à Pabbaye de Cerisy, 

(i) Hist, des gr, offlc, t. H, p. 469. 



^54 

du temps de Guillaume-Ie-Conquérant et d^Odoa.évéque 
de Bayeux (i). 

Ranulfe Meschin, dit Bricsard^ vicoûte de Bayeux, 
paraît parmi les seigneurs renommés en Normandie de- 
puis Guillaume-le>Conquérantjusqu^à Philippe-Auguste. 
Il est qualifié comte de Cestre ou Chester, de Carlisle et 
de Cumberland. Il épousa Lucie de Leicestre et en eut 
Aveline de Cestre, mariée à Richard, III« du nom, comte 
Qare et d'Hertford, gouverneur du pays de Galles, et Tun 
des plus puissants seigneurs de son temps^ malheureuse- 
ment assassiné par les Gallois en 1 136 (2). Ranulfe, vi- 
conte de Bayeux, n'abandonna jamais le parti de son 
Roi; la perfidie n^altéra point sa gloire-et son mérite du- 
rant les tempêtes qu'occasionna la rébellion en Norman- 
die, pour mettre sur le trône ducal Guillaume, fils de 
Robert Courteheuse. Il contint toujours Bayeux et Caen 
dans leur devoir. Il eut en 1121 le comté de Cestre et 
toutes les richesses de Richard, comte de Cestre, comme 
sorti de Mahaud, sœur du comte Hugues. [Richard, 
comte de Cestre, et Mathilde, sa femme, nièce du Roi et 
sœur de Thibault, comte de Blois, avaient péri l'année 
précédente avec Guillaume Adelin, fils du roi Henri] 
(Hist.de Normandie, p. 32 1.) Il fut établi gouverneur 
d'Evreux en ii23. Lui et Guillaume d'Eu; son cousin, 
donnèrent en 1 1 24 un combat près le Bourg-Thouroude 
contre ceux qui favorisaient le parti de Guillaume Cliton, 
prince de Normandie, et les défirent. Ils y firent entre 
autres prisonniers, Amaury de Monfort, comte d'Evreux, 



(i) Hist, de Normandie, par Dumpulin, p. 107. 
(a) Hist. des gr. offic, t. II, p. 483, 



as s 

chef du parti de ce prince ( i ) . Valeran, comte de Brioâne, 
était du nombre de ceux qui furent battus. 

Adam de Moustier, viconte de Bayeux en 1 270. 

Laurent Nicolle, viconte de Bayeux en i3i8. 

Raoul Momelin, viconte de Bayeux, tint les assises en 
i335, auxquelles il fut passé un accord entre le prieur et 
les religieux de PHôtel-Dieu de cette ville, et Geoffroy de 
Beaumont^ au sujet de plusieurs années d^arrérages d^une 
rente de ^o sols qu'ils avaient à prendre sur une maisoa 
à Saint-Sauveur, et que Jean de Beaumont, clerc, citoyen 
de Bayeux, avait reconnu leur devoir à cause d'elle, par 
acte passé au mois de novembre 1286 (2). 

Robert Bitot, Viconte de Bayeux, tint les plaids le sa- 
medi avant la Saint-Clair, i SSg. 

Godefroy d'^Harcourt, seigneur de Saint-Sauveur, est 
qualifié, dans un titre, viconte de Bayeux pour Tannée 
1347. Serait-ce le même qui passa en Angleterre et 
défendit les intérêts du roi Edouard, contre sa propre 
patrie. 

Aubery de Crépon^ viconte de Bayeux en i362. Il 
était fils de Jean de Crépon, bailli de Caen. 

Renier Le Coustelier, viconte de Bayeux. Raoul 
Payen, son lieutenant général, tint les plaids le 10 juin 
1364. Ce viconte fut depuis grand bailli de Caen. 

Guy Chrétien, chevalier, seigneur de Sommervîeu et 
de Bazenville, viconte de Bayeux. Il devint depuis bailli 

(i) Hist. des gr, offic, t. II, p. 495. ^ Hist* deNorm.^ p. ia3. 
Ca) Cartul. DomutDei, fol. 52. 



2$6 

de Caux et de Gisors, et est ainsi dénommé dans l^Echi- 
quier de Pâques de l*an iSgo. Il est inhumé dans le 
chœur de Péglise des G}rdeliers de Rouen, alors église 
paroissiale sous le nom de Saint-Clément, proche Marie 
de Clère, sa femme (i). 

Guillaume de Boullegnie, viconte de Bayeux. Il ap- 
pert, par une quittance du 4 avril 1 377, que Jean Conejr 
reçut 100 sols pour avoir fait la dépense de Guillaume de 
Boullegnie, viconte de Bayeux, et de Jacques Mosque, 
qui, par le commandement de sire Jehan Le Mercier, 
général conseiller du Roi notre sire, sur le fait des aides 
de la guerre, allèrent de Bayeux à Caen le premier jour 
de ce présent mois d^avril pour les affaires touchant le 
profit de la ville de Bayeux, et mémement pour avoir 
lettres de lui, comme ayant pouvoir à ce que les entre- 
metteurs et commandeurs sur le fait des ouvrages de la 
ville puissent faire ouvrer, et faire les fossés et douves 
devant Saint- Vigoret, auquel lieu il souloit avoir 2 mou- 
lins auprès de la closture, comme aussi au milieu de la 
douve des fossés, en quoi il y a encore grandes masses de 
matières. 

Jean Le Prévost, son lieutenant gét^ral, tint les plaids 
le 27 de novembre 1 337. 

Guillaume Robin, son lieutenant général, tint aussi les 
plaids le 5 de novembre 137g. 

Laurent Le Halle, viconte de Bayeux. Jean Baillache, 
son lieutenant général, est cité dans un mandement de 
lui du i5 février i388 (2). Il tint les plaids le vendredi 
8 mars 1391 (3). 

(i) Hist. Harc, t. I, p. 594-595. 

(a) HisU Harc.f t. II, p. loai. 

(3) Cartul. dom. dei^ajoc. p. 3o, fol. vers. ib. p. 3i. 



257 

Simon de Culljr, seigneur d^Anisy, viconte de Bayeuz 
en iBgS (i). Il était fils de Richard, chevalier, seigneur 
de Cully. Il avait pour son lieutenant général^ Guillaume 
Anzeray. 

Nicolas Gombaut, viconte de Bayeux en i Sgg. 

Nicolas Potier, viconte de^ Bayeux, parait en 1400 et 
1 401. Je doute fort quMl n^y ait erreur dans ces dates, et 
qu^il ne faille le renvoyer après 1412 oti il se trouve un 
viconte de même nom. 

Jean de Manneville^ viconte de Bayeux en 1402. 

Jacques Le Renvoisie, viconte de Bayeux. Thomas 
Noël, son lieutenant général, tint les plaids le 14 dé- 
cembre 1403. ' 

Guillaume Gombault. Denis de Caumont, son lieute- 
nant général, tint les plaids le mardi 6 mars 1408. 

Nicolas Potier. Thomas Cornet, son lieutenant géné- 
ral, tint les plaids en 141 5. 

Guillaume Hérault. De confirmatione pro GuiU 
lelmo Hérault de officio vicecomitis de Baîeux anno 
i4rj'i4iS. Il est appelée Jean dans un manuscrit qui 
marque qu^il posséda cette charge un an ou environ. 

Jean Busnel, viconte de Bayeux, tint les plaids le jeudi 
dernier mars 1425. Il fut viconte environ 8 ans. 

Pierre Bosquet, viconte de Bayeux, tint les plaids le 
24 octobre 1432. Il fut viconte environ 9 ans. 
— c Devant Jehan de Saint-Fromont, lieutenant com- 



(i) Hist. Harc, t. H, p. i i5o. — T. I, p. 993. 

17 



258 

mis de N.-H. Jacques de Qermont, écuyer, bailli deCaen, 
commissaire du roi, le i5 juin 1453» se comparurent et 
présentèrent en la cohuë et auditoire du Roi, es assises de 
Bayeux ( i ) : Jehan Le Herpeur et Pierre Hue, échevins 
des francs-bouchiers de la boucherie de Bayeux , Jehan 
Le Bouschier, leur doien, sergeant en icelle boucherie, 
et plusieurs autres jurés et firancs-bouchiers en icelle ville 
et cité, lesquels présentèrent certaines lettres roîales à eux 
octroyées par le Roi à la conservation du droit du Roi, 
des habitants demeurant en icelle cité, et du pays, pour la 
police du bien public, principalement ensemble certaines 
lettres de leurs droitures touchant iceulx privilèges, pos- 
session et jouissance, des informations et enquêtes sur ce 
faites et examinées par justice, et avecque ce, ses statuts, 
ordonnances et coustumes faits de longtemps sur le fait du 
métier de la boucherie, et des meilleures voyes et gouver- 
nement que Ten doit tenir en icelle ordonnance et bou- 
cherie, jouxte ce que en ung chartier est plus a plein faict 
mention, en nous requérant lecture d'icelles lettres, sta- 
tuts et ordonnances estre faictes en ces présentes assises, 
et autres droictures et ordonnances appanenant qu'ils 
avoient, obéissant nous informer duêment du contenu 
en icQlles se mestier estoit et enseigné ne Teussent, des- 
quelles lettres royaux mandement et commission la teneur 
ensuit des dites lettres données du duc de Normandie, et 
aussi d'une certaine lettre donnée de Pierre Bosquet, lieu- 
tenant général de Guillaume Bosquet, vicontede Bayeux, 
et d^abondant, des statuts et ordonnances, défenses et 
constitutions par iceulx eschevins et autres francs-bous- 
chiers bourgeois et habitants de Bayeux. Le tout scellés, 
signés et approuvés. » 

(z) Ext. des statuts des fr. bouch. de- Bayeux. 



259 

Nicolas Lespicier, viconte de Bayeux. Isaac Le Sens, 
son lieutenant*général, tint des plaids en 1487 et en 1443/ 
II posséda cette charge 12 ans, on rappelait Nicolas dit 
L^Espicier. 

Guillaume Rat, escuyer, viconte de Bayeux, paraît 
dans un acte du 3 février 1455. 

Jacques Courtois, écuyer, 1458^ tient les plaids le 
28 juin 1459. Il posséda environ 3 ans. 

Raoul Pèlerin, seigneur d^OsmanvilIe et de Rupierre, 
viconte de Bayeux, en 1462 (i). 

Noble homme Jean du Plessis, écuyer, conseiller 
maître d^hôtel du Roy. Jean Arthur, écuyer, son lieute- 
nant-général, tient les plaids des sergenteries de Bricques- 
sard et de Gray, le 10 avril, avant Pâques, 1480, et celles 
des Veys et d'Isigny etTrévières, le 8 janvier 1478. 

Antoine des Obie\, escuyer, conseiller chambellan du 
Roi, vicomte de Bayeux. Jean Le Vieux lui servait de 
lieutenant-général^ en 1498 (2). 

René de Cossé, chevalier, viconte de Bayeux, selon 
deux arrêts de TÉchiquier ès-années i5oi et i5o6, par 
lesquelles il obtint permission de fiaire agir aux charges 
de sa viconte, telle personne et tel lieutenant quMl avise- 
rait bien être. Jean Arthur, prédécesseur des seigneurs de 
Feuguerolles, lui servit de lieutenant (3) ; mais sYtant 
démis de sa charge de viconte de Bayeux, il lut ensuite 
bailli de Gisors, comme il se voit par une sentence. Il de- 
vint bailli de Caux, après avoir quitté la charge de vi- 

(i) Hist, Harc, t. Il, p. 1061. 

(a) Hist, Harc, t. II, p. ia53-i445. 

{3)Hi9t, Harc.f t. II, p. i5o8et iSog. 



26o 

conte de Bayeux, comme il est porté en une information 
faite par Guillaume Le Veaultre, son lieutenant en la 
viconté de Caudebec. (Registre de la Chambre des comptes 
du 24 avril i532.) 11 avait pour lieutenant-général, à 
Bayeuz, Laurent Desmares, selon des lettres de i52i. 

La Roque dit que ce viconte est René de Cossé, sei- 
gneur de Brissac. Il fut pannetier du Roi en 1492, grand 
fauconnier de France en i5i6, gouverneur des enfants, 
de France et des pays d^Anjou et du Maine, père de deux 
maréchaux de France, et aïeul d^un troisième maréchal 
de France. Il vivait encore le 12 juillet i532 (i). 

Du temps de ce viconte, il y avait une famille de Cos- 
sey, établie à Bayeux, dont étaient René Cossey, premier 
huissier et garde parquet de la juridiction de Bayeux, en 
i562, et Guillaume Cossey, seigneur de Hérils, receveur 
des tailles en cette ville, dont la fille héritière porta la 
terre des Hérils à François de La Rivière, écuyer, sieur 
de Romilly, lieutenant-général du viconte de Bayeux. 
Les titres de famille le disent originaire d^Espagne. 

Raphaël Descrametot, écuyer, viconte de Bayeux, 
en i532. L^acte suivant le renvoie plus loin que la date 
précédente : 

« M« Guérin du Fresne, écuyer, demeurant en la pa- 
roisse de Saint-Sauveur de Bayeux, confesse estre tenant 
et jouissant propriétairement d^une maison et héritage 
assis en ladite paroisse de Saint-Sauveur de Bayeux, 
jouxte Jehan Puctot d^une pan, et noble homme Jehan * 
Avoine, écuyer, sieur de Groussy, d'autre; bute sur 
noble et discrète personne Olivier Conseil, chancelier en 
réglise cathédrale de Notre-Dame de Bayeux d'une pan, 
et d'autre sur le chemin du Roy ; laquelle maison il a 

(i) Hist. des gr, qfflc»^ t. IV, p. 32i. — Hist, HarCf p. 1154. 



26l 

acquise au décret fait des héritages qui furent à Guillaume 
Fermine, et après à Pierre et Gilles dit Le Creps, à cause 
de laquelle maison et héritage est deu au Roy notre sire 
la somme de 24 sols tournois, payable au terme de Saint- 
Jean et Pâques par moitié, pour contre plaige de de 

Bricquessart, et 3 boisseaux de froment, mesuredeBayeux, 
à iceluy terme de Pâques, que souloit entièrement payer 

le dit Fermine au lieu de Potin du Tillay Sans 

sugétion de payer aucun relief ni treizième, à raison que 
ledit héritage est dedans les francs-allieux de ladite ville 
de Bayeux. Ce qui est affirmé véritable par ledit du 
Fresne, sous son signe quUl a reconnu devant M« Raphaël 
Descrametot, écuyer, viconte de Bayeux, le troisième jour 
de février Tan i556. • 

Pierre Paysan, écuyer, seigneur de Manvieux, viconte 
de Bayeux, obtint du roi François I^^ des titres de no- 
blesse dont voici un extrait : 

« François, par la grâce, roy de France, à tous présens 
et à venir : salut. Chacun peut clairement voir et connaître 
la grande et insupportable affaire dont Nous avons pré- 
sentement à supporter et conduire, et les excessives et 
extrêmes dépenses que Nous sommes contraints de faire 
pour Tentretenement et conduite des grosses forces que 
Nous avons préparées et dressées par mer et terre, pour, 
non seulement résister aux entreprises de nos ennemis et 
adversaires, et encore pour leur courir sus et les défendre 
de tous es lieux, endroits dont nous pouvons aviser... 
et d^autant que les principaux nerfs de telles entreprises, 
est Targent dont nous avons fait le meilleur fruit qu'il 
nous a été possible, toutes fois pour n^en demeurer en 
arrière, et pourvoir au besoin et à la nécessité avant dMtre 
prévenu. Nous avons avisé d^en faire encore une bonne 



2^2 

piovîfiîoa ; et pour Tefiet sans aatrement traTailler ni 
prener de plus grand subside ni autre nouvelles imposi- 
tions notre peuple, qui jusqu'icy a fait tout ce que nous 
avons voulu, avons avisé pour le meilleur et plus aisé 
moyen, par Tadvis et opinion des princes de notre sang, 
et autres grands et notables personnages de notre privé 
conseil, Nous enquérir et faire enquérir de tous les lieux, 
endroits de notre royaume, mesmementen notre pays de 
Normandie, de certains bons nombres de personnes qui 
pourraient être trouvées entre leç in-nobles et roturiers, 
vivant en telle bonne saine réputation et renommée et 
avec telle suffisance de biens, richesses, opulences et fa- 
cultés, qu^ils fussent dignes d^étre annoblis par Nous, et 
mis au nombre des nobles de notre dit royaume, en Nous 
payant telle finance que en tel cas appartient. . . Depuis 
se serait tourné par devers Nous Pierre Paysant, seigneur 
dé Manvieux, viconte de Bayeux, lequel Nous aurait fait 
dire et remontrer que depuis 3o ans et plus, il Nous aurait 
£ait plusieurs services en maintes et diverses manières, 
tant au fait de nos finances que au fait de la justice dont 
il s^est toujours meslé et du tout appliqué, ... et désirant 
être écrit et mis au nombre des noblement vivants de 
notre pays de Normandie. . . Nous aurait pour y parve- 
nir volontairement et libéralement fait offrir, pour aider 
à subvenir à nos a&ires, jusqu^à la somme de 5oo écus 
sols, • • . Sçavoir faisons que Nous, à la très humble sup- 
plication et requête du dit Pierre Paysant, sieur de Man- 
vieux» que volontairement il s'est offert en notre service, 
duement certifié et averti quUl aurait été né en bon et 
légitime mariage^ et de sa bonne nourriture, vertu et 
conversation, renommée, mœurs et condition^ et de ceux 
qui sont issus de lui, en considération aussi des services 
ensemble des biens, facultés et richesses qu'il tient etpos- 



263 

sëde de pré^nt, et bien suiHsant pour Pentretenir de re- 
venu annuel, tant en terres nobles, rotures que rentes, etc., 
Pavons de notre pleine puissance et autorité royale anno- 
bli et annoblissons du titre et degré d^honneur de no- 
blesse. . . et pour plus grande reconnaissance de ce qu'est 
dit dessus, à Toccasion du titre et nomd^îceluy suppliant, 
lui avons permis et octroyons et permenons quMl puisse 
prendre, s^attribuer et soy surnommer du surnom de 
Man vieux qui est le nom de sa seigneurie et de sa demeure, 
pour et au nom du dit surnom de Paysant. . . et sans que 
le dit annobly ni sa postérité et lignée soient tenus et ab^ 
treints à Nous payer autre finance que la somme de 
5oo écus sols, que le dit de Manvieux a mise et délivrée 
contant es mains de notre amé et féal conseiller trésorier 
et receveur de nos finances extraordinaires en partie ca- 
suelle... Donné à Paris au mois de juin 1544. Signé 
François, et sur le repli : par le Roy en son conseil : de 
Neufville. » 

Ces lettres furent enregistrées en la Chambre des 
Comptes de Rouen, le 23 juillet 1 544, et au Parlement^ 
le 2 mars 1 544. 

Hervé Danneau^ écuyer^ sieur de Banville, viconte de 
Bayeûxen 1548. (Voy. Banville, doyenné de CreuUy.) 

Christophe de Siresme, écuyer, seigneur de Banville, 
La Perrière, viconte de Bayeux. (Voy. l'article susdit de 
Banville.) 

Charles Arthur, écuyer, seigneur de Longueville, La 
Carbonniëre, viconte de Bayeux, est employé avec Richard 
Malherbe, écuyer, son lieutenant-général, dans un relief 
d'appel du 24 septembre 1 578 pour les officiers de Bayeux 
contre rétablissement d^une juridiction de FÉvéché obte- 
nue par révéque Bernardin de Saint-François. 



Antoine de Syresme, écuyer, licencié aux lois, conseil- 
ler du Roi, yiconte de Bayeux, sei gneur de Banville et 
La Perrière, selon une sentence du 27 avril 1592. II 
mourut en 1604. 

Jacques Le Bedey, écuyer, sieur de La Fosse et d^As- 
nelles, conseiller du Roy, viconte, maire, et juge politique 
de Bayeux, fut annobli en i588, et prit pour armes : 
d^azur à 3 losanges d^argent 2 et i, au chef cousu de 
gueules chargé de 3 roses d^or. Il épousa demoiselle 
Catherine Cousin de Gruchy, dont il eut Isaac Le Bedey, 
qui suit, Catherine et Louise Le Bedey, mariées à mes- 
sire de Montaval, advocat du Roy, à Bayeux, et à messire 
de La Brasserie. A son retour de Rouen, pour un procès 
qu^il avait contre demoiselle Suzanne Scelles, il mourut, 
en sa terre de Vaux, le même soir de son retour, le mardi 
19 mars 1641, de mort subite qu'on voulut cacher^ mais 
qui fut divulguée incontinent après ( i ). Il avait une grande 
mémoire et beaucoup d^esprit ; mais néanmoins il n'avait 
aucun zèle pour le bien de la ville, et l'avait, pendant 
quHl a été viconte, fort mal policée. 

Isaac Le Bedey, écuyer, sieur de Vaux, Meautis, 
Asnelles, conseiller du Roy, viconte, maire, et juge poli- 
tique de Bayeux, prit possession de la charge de viconte 
le mardi deuxième juillet 1641, ses lettres ayant été lues à 
Paudience par Charles Briscard, commis du greffier. Il 
avait épousé Anne d'Hermerel, fille du sieur Belval 
d^Hermerel, qui lui apporta en mariage la somme de 
18,900 livres, et mourut en 1684. Sa veuve épousa en 
deuxièmes noces Pierre Le Mercier, écuyer, sieur du 
Mesnil, ayant eu du premier lit Olivier et Anne Le 
Bedey. 

(i)Journ. M. de Là Bertinière, advoc. 



265 

Lambert Lescalley, écuyer^ était lieutenant-général du 
viconte, an 1637- 1643. 

Michel d^Hermerel, écuyer, seigneur de La Perrière, 
patron de Vaux-sur- Aure, viconte de Bayeux, maire, et 
lieutenant-général de police créé hérédital audit Bayeux 
en 1 702, naquit à' Bayeux, paroisse de Saint-Malo, le 
17 septembre 1752. Son aïeul, Pierre d'Hermerel, écuyer, 
lieutenant-particulier civil et criminel, mourut à Saint- 
Malo,le 26 mars 1648. Son père fut Michel d^Hermerel, 
écuyer, sieur de Séquemont, et sa mère demoiselle Su- 
zane Néel, qui sMpousèrent le 11 janvier 1649. Messire 
de Vaux était un magistrat de beaucoup d^autorité, et zélé 
pour le bien de la ville. Ce fut par son crédit et celui de 
Mgr de Nesmond qu^elle fut amodiée en 1704. Il fit lui- 
même le voyage de Paris pour en obtenir les lettres pa- 
tentes. Les citoyens lui en témoignèrent leur reconnais- 
sance par des réjouissances publiques. 

Le jour de Saint-Michel son patron, ils allèrent sous 
les armes le saluer, et garnirent, en signe de joie, sa mai- 
son avec du lierre et du laurier. Ils furent suivis de la jeu- 
nesse, dont un d'entre eux lui fit une harangue. La messe 
fut chantée solennellement dans Péglise Saint-Malo par 
les musiciens et les chantres de la cathédrale. La bour- 
geoisie Py conduisit et le ramena chez lui, en armes. Le 
soir, on tira un feu d^artifice au bout de la rue Franche. 
Cétait une figure de saint Michel qui descendit, le flam- 
beau à la main, du clocher de Saint-Malo, le long d^une 
ficelle, et mit le feu à une autre, qui représentait le Diable. 
Les fenêtres et les rues furent illuminées toute la nuit par 
des chandelles et des feux de joie. 

Il mourut le 1 3 mars 1710^ âgé de 58 ans, et fut en- 
terré dans Téglise de Saint-Malo, où il a fait, ainsi que ses 



366 

parents, plusieurs fondations. Il ne laissa pas d^enfantsde 
noble dame Claude-Jaqueline Piedouë, son épouse. 

Clément Le Quens, sieur de Va ra ville, vîconte de 
Bayeux, depuis lieutenant ancjen civil et criminel de cette 
ville, lieutenant particulier ancien, par lettres du 9 dé- 
cembre 1723, à la place d^Antoi ne-Edouard Hélyes de 
Clinchamps, et mourut le 24 novembre 1730. Il avait 
épousé une demoiselle Hélyes, fille d^Edouard Hélyes, 
écuyer, sieur de Clinchamps, dont sont sonies deux de- 
moiselles qui furent mariées, Pune à messire de Cou- 
lons, gouverneur de la ville et château de Bayeux, Pautre 
à messire de Montagu, frère de messire le marquis d'O. 

Jean^Baptiste Paysant, sieur du Mesnil, viconte de 
Bayeux, pourvu par lettres du Roi du 20 octobre 1723, 
, enregistrées à Rouen, le 2 mars 1724, fut reçu à Bayeux 
le I» juin suivant, mourut à Bayeux le i5 octobre 1733. 
Sa veuve, dont il n^eut point d^enfants, a été remariée 
depuis à messire de CourseuUes, écuyer, seigneur de 
Barbéville, chevalier de Tordre militaire de Saint-Louis. 

François Gênas, sieur du Homme, né à Sommervieu, 
d^une honnête famille, s^est rendu par ses hauts talents 
un des premiers magistrats de, cette ville. De procureur 
substitut il devint conseiller au bailliage, et ensuite vi- 
conte, après messire du Mesnil-Paysant, par lettres du 
Parlement du i3 avril 1734, enregistrées à Bayeux le 
i3 mai suivant II fut fait sub-délégué de M. Tlntendant 
en 1768 par M. de La Briffe, et continué dans le même 
emploi par messire de Fontette, son Successeur. Il a exercé 
longtemps la charge de maire de ville et administrateur 
* des hôpitaux de cette ville. Mort le 6 janvier 1772, et 
dans tous ces postes il avait fait paraître une grande capa- 



167 

cité, et beaucoup de fermeté. On le loue aussi de son 
amour pour les pauvres qu'il a assistés par d^abondantes 
aumônes. On se souviendra toujours des peines quUl se 
donna pour eux, et des largesses qu^il leur fît dans la di- 
sette de 1740, causée par la rigueur de Phiver. II n^a 
point eu d^enfants de sa femme, M... Dieu, morte en 
1757, dans la religion prétendue réformée. Il a pour ne- 
veu et pour successeur dans, la sub-délégation François- 
Marc Gênas de Rubercy, conseiller au bailliage, sorti de 
demoiselle Charlotte Gênas, sa sœur, et de François 
Gênas, sieur de Rubercy, son cousin. Les charges de 
vicontes ayant été supprimées par Pédit de 1742, celle de 
Bayeux fut réunie à Toffice du lieutenant général. 

Addition de quelques vicontes qui avaient étéorhis. 

Robert de Gaany, vicomte de Bayeux, fieffa le samedi 
après les octaves de la Chandeleur, Tan 1 3 1 4, à Guillaume 
Estoc, une fiefferme du Roi consistant en une pièce de 
Wre appelée les Perques, et située dans la paroisse de 
Saint-Patrice, pour 3 septiers de froment. Philippes de 
Gournay la tenait auparavant pour 2 septiers et demi de 
froment. 

Thomas Couppeverge, viconte de Bayeux, bailla en 
i35o, le mardi après la Saint-Maur, à Mahieu de La 
Couarde, de la paroisse de Bricquessart, le moulin de 
Bricquessart, avec la rivière et le refond, en fief, de la 
manière que Jean Godey Pavait tenu, pour 1 2 livres de 
rente, et ce au nom du Roi. II vivait encore en i35i. 
Guillaume Le Gué, son lieutenant est cité dahs un acte 
dei35i. ' 

Isaac Le Sens, viconte deBayeux, aétéun an en charge 
après immédiatement Nicolas Lespicier. 



268 



Jehan Le Moine, viconte de Bayeux, succéda au précé- 
dent et fut un an et demi en charge. 

Gonsalle d*Arro fut viconte de Bayeux après la réduc- 
tion de Bayeux à l'obéissance de Charles VII. Il eut pour 
successeur Le Rat. 

Richard de TBicot ou Vincent^ viconte de Bayeux 
donoeà fief, moyennant 14 Jx)isseaux d^avoine et un de- 
nier par an^ à Henry Castel et Thomas Néel^ de la 
paroisse d'Arganchy, une pièce de terre sise audit lieu 
jouxte ces deux particuliers, et appartenante au Rçi, par 
forfaiture. L^aae est du samedi après Saint-Nicolas^ en 
mai 1342. Il existait encore en 1345. 

Les offices et juridictions des vicontés furent suppri- 
més par édit donné à Versailles, au mois d^avril 1749, 
enregistré au Parlement de Rouen, le 2 1 d^août suivant, 
et au bailliage de Bayeux le sixième jour de septembre 
suivant. 

BAILLAGE 

Le bailliage de Bayeux est composé des offices suivants : 
un lieutenant général civil du bailliage de Bayeux, séant 
à Bayeux ; un lieutenant général criminel, un lieutenant 
particulier civil assesseur criminel, 6 conseillers^ un avo- 
cat et un procureur du Roi, un greffier civil et criminel, 
un receveur des consignations, commissaire aux saisies 
réelles, 9 procureurs postulants, 3 huissiers audienciers. 
Cette réduction a été faite en vertu d^un édit du Roi, 
donné à Versailles au mois d^avril 1761, enregistré au 
Parlement de Rouen, le 7 juillet suivant, et au bailliage 
de Bayeux, le 21 du même mois, au moyen de quoi tous 
les autres offices dont était composé ledit siège seront et 



269 

demeureront éteints et supprimés^ conformépient aux 
dispositions du présent édit. 

Par un édit du mois de juillet 1754, le Roi avait sup- 
primé tous les offices dudit bailliage, sous le prétexte du 
trop grand nombre d'offices qu^il y avait, et par le même 
édit, il les avait établis sous d'autres dénominations. 
S. M,, informée quePobjet qu'elle s'était proposé se trou- 
vait presque entièrement rempli par la vacance desdits 
offices, et par les conventions arrêtées entre les officiers 
dudit siège, , se porta volontiers à donner Téditde 1761 
pour en rendre encore plus facile Pexécution. 

Avant cet édit, il y avait dans ce siège 2 offices de lieu- 
tenant général ancien et alternatif, lesquels ont été réunis 
avec ceux de lieutenant général particulier ancien et alter- 
natif ; 2 lieutenants criminels ; 2 offices d'avocat du Roi; 
des commissaires enquêteurs et examinateurs, dont les 
fonctions ont été attribuées : les fonctions civiles, à Poffice 
de lieutenant général civil, et les fonctions criminelles, à 
Poffice de lieutenant général criminel; des procureurs 
substituts, éteints; Poffice de commissaire aux saisies 
réelles, lequel est réuni à celui de receveur des consigna- 
tions, à charge par les officiers subsistants de payer les 
sommes liquidées, à cause desdits offices supprimés, aux 
propriétaires desdits offices ou leurs héritiers* 

Anciennement, il n'y avait en Normandie qu^un lieu- 
tenant général dans chacun des grands bailliages de la 
province. Il pouvait choisir un siège pour y tenir sa séance 
ordinaire, et dans chaque siège il n'y avait qu'un lieute- 
nant particulier qui jugeait les matières provisoires, et 
instruisait les procès pour être jugés en Tassise par le lieu- 
tenant général. 

En 1 544, François V^ créa des seconds lieutenants gé- 
néraux dans tous les sièges particuliers des bailliages de 



270 

> 

Normandie ; mais, sur les remontrances qui lui furent 
faites du préjudice que cette création causait au public et 
à tout Tordre de la justice, elle resta sans effet. 

Au mois de décembre i58i, Henri III donna un édit 
en forme de lettres patentes pour faire rétablir et vendre 
ces charges, afin que les pourvus résidassent dans les 
sièges particuliers, et y fissent lés mêmes fonctions que les 
anciens ; par là, les lieutenants généraux des 7 bailliages 
furent privés d*aller tenir leurs séances et juger les procès 
dans ces bailliages démembrés. Ces charges furent consi- 
dérées comme le plus onéreux des impôts qui pussent 
être mis sur la province. Aussi le Parlement de Rouen, 
les Chambres assemblées, rendit arrêt le 25 février i582, 
et en refusa Tenregistrement. Ce ne fut qu^après des 
lettres réitérées de jussion, que le Parlement obéit en 
temps de vacations, et sur les représentations des lieute- 
nants généraux des grands bailliages au conseil, on leur 
accorda le droit d'aller dans les sièges particuliers aux 3 
principales assises qui sont celles diaprés Pâques, la Saint- 
Michel et les Rois. ' 

Ces lieutenants généraux, auxquels se joignirent le 
procureur général du Parlement et le duc de Ferrare, 
présentèrent requête au Roi, le 11 janvier i586, pour 
obtenir la suppression desdits nouveaux offices, ce qui fut 
enfin accordé par arrêt du 7 mars, qui en ordonna la 
suppression, vacations avenantes. Par cet arrêt, il futper^ 
mis aux anciens lieutenants généraux de termer les prin- 
cipales assises, afin qu*ils pussent se trouver successive- 
ment dans tous les sièges particuliers. 

En i635, les besoins de PÉtat devenus plus considé- 
rables, il fut créé dans chaque siège du royaume plusieurs 
offices, et entre autres ceux de lieutenant général et parti- 
culier alternatifs ad instar des anciens. La plupart des 



271 

lieutenants anciens des sièges de cette province levèrent 
ces nouveaux offices; un arrêt du Conseil de 1645 leur 
enjoignit même de le faire, et, depuis ce temps, le siège 
de Bayeux fut toujours régi par. plusieurs juges en chef 
sémestriers. 

Pierre Potier, écuyer, lieutenant général à Bayeux en 
1619. 

r 

Etienne du Hamel de Conjon, écuyer, reçu 

lieutenant général à Bayeux, le 28 février 1728. 

Ollivier Godard, écuyer, sieur d^Isigny, lieutenant 
général à Bayeux, mort en novembre 1 751 . 

L'Élection de Bayeux est du nombre des 9 élections 
que Henri IV créa en 1 597. Elle a des officiers qui con- 
naissent, comme toutes les autres du royaume, des affaires 
de communauté, deniers d^octroy, contravention à la 
ferme du tabac et des aydes, la marque des métaux et 
celle des chapeaux. Le lien de sa séance fut d^abord en 
une maison sise rue Saint-Malô, proche le Pont-aux- 
Vaches, en descendant à Saint*Martin. On la transféra 
depuis dans la maison dite du Grand-G)uteur, rue de la 

■ 

Juridiaion, oti elle est à présent. 

La maison du Grand-G)uteur donne sur la rue de la 
Maîtrise, au Midi, et sur celle de la Juridiction, au Nord. 
Elle fut donnée, en 1290, par le Chapitre, à M. H. San- 
glier, grand-couteur, en échange de celle quMl avait près 
le manoir épiscopal et Téglise Saint-Étienne, et sur le 
pont Notre-Dame, du consentement de G. . ., évéque de 
Bayeux. 

Le ressort de Pélection de Bayeux est le même que celui 
de la viconté. Son territoire est borné : à TOrient, par la 



272 

Seulle ; au Midi, par les élections de Vire et de Saint- Lô ; 
au G)uchant, par Les Veys, et au Nord, par la mer. Il 
comprend . . . paroisses, dans 9 sergenteries, qui sont : la 
ville, faubourgs et banlieue. Tour, Cerisy, Saint-Clair, 
Gray, LesVeys, IsignyetBricquesssart. 
Cette juridiction est composée d^un président. 

Etat et Mémoire des paroisses de P Election de Bayeux 

distribuées par sergenteries, 

VILLE ET FAUBOURGS DE BAYEUX. 

Saint-Sauveur. 

Saint-André. 

Saint-Martin. 

Saint-Mato. 

La Madeleine. 

Saint-Symphorien ou Saint-Jean. 

Saint- Vigor-le-Petit. 

Saint-Flocel, réuni à Saint-Jean 

Saint-Patrice. 

Saint-Laurent. 

Notre-Dame-de- La-Poterie. 

Saint-Ouen des Faubourgs. 

Saint-Georges, réuni à Saint- Exupère. 

Notre-Dame-des-FosséSy réuni à Saint-Sauveur^ 

Saint-Ouen du Château, 

Saint-Loup-Sur. 

BANLIEUE. 

Saint-Loup-Hors. 
Saint- Vigor-le-Grand . 
Saint-Supplix ou Sulpice. 



275 

Monceau. 

Gueron. 

Cussy. 

Vaucelles* 

Damigny, hameau de Nouant. 

Saint-Mardn-des-Entrées, réuni à Saint-Germain. 

Barbeville. 

SuUy. 

Saint-Germain-de- La-Lieue. 

Englesqueville, hameau de Ranchy. 

Vaux-sur-Aure. 

SERGBNTERIE DE TOUR. 

A 2 1 paroisses. (Voyez Particle de Tour.) 

SERGENTERIE DE CERISY. 

A 24 paroisses, dont Cerisy seul est de Pélection de 
Saînt-Lô. (Voyez Cerisy.) 

SERGENTERIE DE TORIGNY. 

A 5i paroisses. (Voyez Torîgny.) 

SERGENTERIE DE SiONT-GLAlk. 

A . . . paroisses. 

SERGENTERIE DE GRAY. 

A 23 paroisses. (Voyez Gray.) 

SERGENTERIE DE VETS. 

Canchy. 
Cricqueville. 
La Cambe. 
Ecrammeville. 
Grandcamp. 

18 



«74 

Osmaûville. 

Beaumont, réuni k Englesqueville. 

Véret. 

Longucville. 

Asnières. 

VicrvîUc. 

Maisy. 

Fontenay» 

Geffosses. 

Deux-Jumeaux. 

Saint- Pierre-du-Mont. 

Louvières. 

Englesqueville. 

Agnerviile. 

Saint-Gertnain-du-Pert. 

Saint-Clément. 

Létanville. 

Cardonviile. 

SERGENTERIE D^RIGNY* 

A i6 paroisses. (Voyez Isigny.) 

SERGENTERIE DE BRICQUESSART. 

A 36 paroisses. (Voyez Livry.) 

La police fut établie à Bayeux, comme dans toutes les 
autres villes du royaume, par l'édit du mois d^octobre 
1699. 

Le viconte de Bayeux^ par un privilège particulier de 
sa charge, est le maire né de la ville. Il ny a dans toute 
la Normandie que les vicontés de Falaise -et de Verneuil 
qui jouissent du même avantage. 

Avant 1694^ les affaires domaniales étaient portées de- 



275 

▼am les vicontes de Normandie, à qui la connaissance 
en est attribuée par la Coutume de cette province, ar- 
ticle 9. 

On distinguait alors à Bayeux ce qui était de la com- 
pétence du viconte de celle du maire, par la différence du 
lieu dans lequel les jugements étaient rendus. 

Tout ce qui concernait le domaine et la grande voirie 
était jugé par le viconte, dans le prétoife ordinaire. Les 
affaires de la police étaient réglées dans PHôtel-de-Ville, 
par les échevins et les autres officiers municipaux. Le vi« 
conte y présidait, comme maire. 

Depuis redit du mois d'octobre 1699, le lieutenant 
général de police a pris connaissance de toutes les affaires 
qui appartenaient auparavant à l'Hôtel -de- Ville. 

Les édits du mois de décembre 1 5o8, du mois d^avril 
1607, et du mois de mai i635, sont restés longtemps 
sans exécution dans la province de Normandie. La loi 
municipale de cette province s'y opposait. Elle attribuait 
aux vicontes la connaissance de toutes les affaires doma- 
niales \ il n^y a eu que les besoins pressants de PÉtat qui 
ont pu déterminer Louis XIV à leur ôter un des plus 
beaux privilèges de leurs charges. Chaque viconte conti- 
nua d^en jouir dans son district jusqu^en 1694. 

Cet édit du mois d^avril 1694 ayant ordonné que ceux 
de 1627, i635 et t636 seraient exécutés dans la province 
de Normandie comme ils Tétaient dans les autres pro- 
vinces du royaume, le viconte de Bayeux cessa pour lors 
de connaître des affaires du domaine et de la voirie ; il 
ne conserva de juridiction comme maire, que sur Tin* 
teneur de la ville et des faubourgs. La juridiction pour le 
dehors fut attribuée au bureau des finances dé Caen. Le 
viconte continua aussi de régler les affaires de la petite à 
THôtel-de-Ville^ mais, en 1 699, tout ce qu^il décidmt ett 



qualité de maire, passa au lieutenant général de police. 

Le lieutenant général de police, au droit de vicome 
maire-né de Bayeux, continua de veiller à Fentretien et 
réparation du pavé de la ville. En lyiS, le bureau des 
finances de Caen entreprit de s'en attribuer la connais- 
sance, qui ne lui a jamais appartenu. Les maires etéche- 
vins de Bayeux portèrent au Parlement de Normandie 
rappel de l'ordonnance qui fut rendue par ce bureau, le 
24 avril 1738. Un arrêté du 18 août de la même année 
conserva provisoirement le lieutenant général de police 
de Bayeux dans sa possession. Le procureur du Roi du 
bureau des finances de Caen a fait évoquer Taffaire au 
Conseil ; elle a été depuis renvoyée à la direction des 
finances. 

Voici les conclusions émanées de ce bureau de la di- 
rection : 

< Sans s^arréter à Tordonnance du bureau des finances 
de Caen du 24 avril 1738, laquelle sera infirmée, ordonné 
qu^il sera pourvu à Pavenir comme il a été pourvu de 
tous temps parles officiers de police de Bayeux, à Pentre- 
tien'du pavé de la ville et des faubours d'icelle, qui se 
fait aux frais et dépens des propriétaires des maisons cha* 
cun en droit soi, et à tous les autres concernant la police 
jet décoration de ladite ville, hors le cas de rétablissement 
général et du nouveau pavé, qui se font par adjudication, 
avec défense aux trésoriers de France et au procureur du 
Roi du bureau des finances de Caen, de troubler lesdits 
officiers dans les fonctions de ladite police, le tout sans 
préjudice à la juridiction des maire et échevins de 
Bayeux.. . Condamner ledit sieur procureur du Roi aux 
dépens. Bureau de la direction des finances. Messire du 
Tillet, maître des requêtes^ rapporteur. Messire Plastrier, 
avocat. » 



277 

Les offices de procureur du Roi es siège de police et 
Hôtels-de- Ville, furent supprimés et incorporés à ceux des 
procureurs du Roi des justices ordinaires par Tédit de 
Versailles, de février ijSS, registre à Rouen le i6 mai 
suivant, et à Bayeux le 17 juin* 

Erection des Notariats gardas-notes héréditaires en 
Normandie par les édits des mois de juillet '16 j y 
et juin 168 5. ' 

• Par le premier édit, ces offices furent compris dans la 
ferme générale des domaines. Par le second, ils en furent 
désunis pour être remplis par des titulaires et des personnes 
capables de les exercer. Par arrêt du Conseil du 7 sep- 
tembre i685, il fut ordonné d'arrêter au G)nseil, sur les 
mémoires des ii^tendants des généralités de Rouen, Caen 
et Alençon, des rôles de la finance desdits offices, au 
nombre et dans les lieux qui seraient jugés nécessaires. 
Par les représentations des susdits intendants, on créa 
4 notariats en chacune des villes oti il y a présidial, 
2 où il y a bailliage, viconté, élection, ou grenier à 
sel, et un à chacune des paroisses de ladite province. 

Le nombre des notariats, les lieux de leur résidence, et 
le nombre des paroisses des dépendances de chacun furent 
déterminés pour les généralités de Rouen, Caen et Alen- 
çon, par édit du mois de mai 1686. 

L'éditde 1677 fut registre au Parlement de Rouen le 
18 août suivant, et au Bailliage da Bayeux le 21 octobre. 
Par cet édit, on établit 12 notaires à Rouen, 4 dans 
chacuhe des villes où il y a présidial, 2 dans chacune des 
villes où il y a bailliage, viconté, élection ou grenier à 
sel, etun dans chacune des paroisses de ladite province de 
Normandie. 



xjS^ 



trois Chapitres du dwcèse an Bajrmx. 



UégHee cathédrale Notre-Dame de Baj^ux. 

L'église collégiale du Saint-Sépulchre de Caetu 

L^église collégiale de CroissaQville. 

Il y a, à Bayeux, un collège de 8 chapelains^ sous le 
titre de Saint-Nîcolas-des-Courtils qui, depuis plusieurs 
siècles, ont pris la qualité de collégiale, sans éreaion 
spéciale. 

Dou\e Abbayes d'hommes. 

Aunay, O. C, sur la paroisse d^Aunay. 

Ardenne, 0. P.^ sur la paroisse de Saint-Germain-de- 
de-la-Blanche^Herbe. 

Barbery, O. C.^ en règle, sur la paroisse de Barbeiy. 

Belle-Etoile, O. P., sur la paroisse de Cerisy-Belle- 
Etoile. 

Cerisy, O. B. M., sur la paroisse de Gerisy-l'Abbaye. 

Du Val. O. h., sur la paroisse de Saint-Omer. 

Saint-Etienne, O. B. M.^ sur la paroisse de Caen. 

Fontenay, O. B. M., sur la paroisse de Fontenay- 
Saint-André. 

Longues, O. B., sur la paroisse de Longues. 

Thorigny, O. C, sur la paroisse de Thorigny. 

Troam, O. B., sur la paroisse de Troarn. 

Val-Richer, O. C, sur la paroisse de Saint-Ouea-le- 
Paingt. 

Deux Abbayes de filles. 

Cordillon, O. B., sur la paroisse de Lingèvres. 
Sainte-Trinité, CX B., sur la paroisse de Caea. 



Deux Prieurés cammendatmres d^hommes. 

Saint-Nicolas delà Chesnaye, O. Â., sur Saint-Vigor- 
le-Grand. 

Le Plessis-Grimôult, O. A.^ au Plessis-Grimoult. 

Le prieuré de Saint-Vigor-le-Grand^ O. B. M., est en 
règle. 

Un Prieuré comtnendataire de filles. 

Thorigny, O. C, paroisse de T&origny. 

Vingt-cinq Prieurés simples. 

Audrieu, sur la paroisse d^Audrieu. 
Bavent^ sur la paroisse de Bavent. 
Berrolles^ sur la paroisse de Longraye. 
Buron» sur la paroisse de Cesny^n^^Hinglais; 
Cagny, sur la paroisse de Gagny. 
Caisne (la), sur la paroisse de La Caisne. 
Cricquetot, sur la paroisse de Bourguébus. 
Culey-le-Patry, sur la paroisse de Culey-le-Patry. 
Désert (le), sur la paroisse du Désert. 
Deux-Jumeaux, sur la paroisse de Deux-Jumeaux. 
Fresné-le-PuceUx, sur la paroisse de Fresné-le-Puceux. 
Saint-Gabriel, sur la paroisse de Saint-Gabriel. 
Lande-Patry (la), sur la paroisse de La-Lande-Patry. 
Lébisey, sur la paroisse d^Hérouville. 
L^Hermitage, sur la paroisse de La Besace. 
Mesnil-Hamel, ou Saint-Gourgon, sur la paroisse de 
Vernay. 
Montargis, spr la paroisse de Cambremer. 
Moutiers (les), sur la paroisse des Moutiers. 
Payens (les), sur la paroisse de Vire. 
Pierre-Solain, sur la paroisse du Manoir. 



28o 

Pontioufy sur la paroisse de Vidouville. 
Roncheville, sur la paroisse de Bavent. 
Rouverou, sur la paroisse de Rouverou. 
Sévans, sur la paroisse de Sévans. 
Tailleville, sur la paroisse de Langrune. 

Cinq Prieurés hospitaliers. 

Hôtel-Dieu de Caen 

— de Condé-sur-Noireau. 

— de Thorigny. 

— de Villers. 

— du Bois-Halbout, à Cesny. 

Deux Commanderies de Malte. 

Baugis, sur Planquery et Corval, son annexe à Vassy. 
Voismey, sur Fontaines-le-Pin, et Bretteville-le-Rabet, 
annexe. 

Six Personnats. 

Brunville, sur la paroisse de Saint-Loup-hors, Bayeux. 
CuUy, sur la paroisse de CuUy. 
Fontenay, sur la paroisse de Saint- Aubin^-de-Fontenay- 
le-Pesnel. 

Manherbe^ sur la paroisse de Manherbe. 
Rye ou Jehannet, sur la paroisse de Rye. 
Saint-Clair, sur la paroisse de Saint-Clair. 

Dou\e Communautés d^hommes. 

Les Augustins de Bayeux. 
Les Cordeliers de Bayeux. 

— de Caen. 

— de Vire. 



28 1 



Les Capucins de Bayeux. 

— de Caen. 

— de Vire. 
Les Carmes de Caen. 
Les Croisiers de Caen. 
Les Jacobins de Caen. 

Les Pères de TOratoire de Caen. 
Les Frères de Saint-Yon de Caen. 

Communautés de filles. 

Les Bénédictines de Bayeux. 

— de Caen. 

— de Vire. 
Les Ursulines de Bayeux. 

— de Caen. 

— de Vire. 

Les Hospitalières de Bayeux. 

— de Caen. 
La Charité de Bayeux. 

^ de Caen. 
Les Carmélites de Caen. 
Les Nouvelles Catholiques de. Caen. 
La Visitation de Caen. 
Les .... 

Trois Séminaires. 
De Bayeux, de Caen, et de la Délivrande. 

Cent soixante Chapelles sans résidence. 

Doyenné de la Chrétienté. — by, 

1 2 Portions de Notre-Dame. 
42 Chapelles de la Cathédrale. 



282 



Sainte-Luce, à Saint-Malo* 
Saint-Michel-du-Marché. 
Saint-Yves, à Saint-Laurent. 

Doyenné de Creully. — 6. 

Château de Creully. 
CreuUet. 
Saint-Eustache. 
Fumichon, à Vaux. 
Saint-Jacques, à Saint- Vigor. 
Sainte-Suzanne, à Saint-Yigor. 

Doyenné de Campigny. — 4. 

Saint-Léonard, à Agy. 
Notre- Dame-de-Maisons. 
Saint-Manvieu, à Vaucelles. 
Sainte-Madeleine, à Vaucelles. 

Doyenné de Cotipains» — 7. 

Saint-AnJré-de-L^Epine, à Couvains. 

Sainte- A nne-de-Fontaine, à Isigny. 

Saint-Célerin. 

Hiégatte. 

Saint-Hubert-du-Pré, à Epinay-Tesson. 

La Quièze, à Blagny. 

Sainte-Trinité, à La Luzerne. 

Doyenné de Trévières. — 4. 

Crosville, à Englesqueville. 
Saint-Eloi^ à Maîsy. 
Formigny, pro prima, 
Formigny, pro secunda. 



2^3 



Di^enné de Villtr». — 4. 

Courcelles, à Aunay. 

Le Fresne. 

Saint-Jacques et Saint-Romphairc, à Villers. 

Notrc-Dame-de-Lîcsse, à Aunay. 

Doyetmé de Fontenay. — 8. 

Chouain. 

Hottot. 

Saint-Marc, à Saint-Martiû-de-Fontenay. 

Tîlly, pro prima. 
Tilly, pro secunda. 
Chapelle chi Val de TiHy. 
Ragny. 
Saint-Vast. 

Doyenné de Thorigny. — 4. 

Sainte-Anne-de-La-Bîgne. 
La Ferrière-Sîllans, à Caumont. 
La Malherhière. 
La Vîgnaye. 

Doyenné de Cinglaie. -— 5. 

Saint-André-d'Olivet. 

Maupas. 

La Motte, à Acqueville. 

Quilly. 

Thuit. 

Doyenné de Condé* -^ 4,. 

Château de Fiers. 

Genestay. 

Montbray. 

Notre-Dame-du-Rosaire^ 



284 

Doyenné de Vire, — a.' 

La Ferrandière. 
Le Mesnil-Salles. 

Doyenné de Caen,^ 19. 

* Saint-Âgtian, au Château. 

Sainte-Agathe. 

Brucourt, aux Capucins. 

Saint-Gabriel. 

Halbout, 4 portions. 

Les Saints-Innocents, dans Tabbaye de Sainte-Trinité. 

Saint-Laurent, — — 

^ Notre-Dame-du-Pardon, — — 

Saint-Louis-de-1'Oificialité. 

Saint-Martin, sous la Tour. 

Notre-Dame-des-Champs. 

Saint-Quentin. 

Saint-Sébastien. 

Saint-Thomas, 

Sainte-Trinité. 

De Umbilicô Dei. 

Doyenné de Douvres. — 5. 

Beuville. 

Lion. 

Mathieu. 

Sainte-Marguerite, à CourseuUe. 

Val-Bunel, à Fontaines-Hetiry. 

Doyenné d*Evrecy, — 5. 

Sainte-Anne, de Brucourt. 

Baron. 

Rougemont. 

La Suhardière, à Bonnemaison. 



285 



Vascosgnes. 

Doyenné de Maltoi. — la. 

Sainte-Anne. 

Cheux, 4 portions. 

Custode, de Cheux. 

Cully. 

Saint-Jacques et Saint-Christophe. 

Lasson. 

Saint-Léger. 

Notre-Dame-de-POrtiat, Rots. 

Than. 

Doyenné de Troam, — 7. 

Saint-Gilles-du-Vivier, à Argences. 

Bois-Roger, à Cléville. 

Bures. 

Sainte-Radégonde, de Cagny. 

Sainte-Catherine. 

Manneville, à Manneville. 

Saint-Eustacbe, de Rupierre. 

Varaviile. 

Doyenné de Vaucelles» — 4. 

LaBoessaye, à Crasmesnil. 
Coupigny, à Airan. 
Fontenay-le-Marmion* 
Fours. 

Exemption de Cambremer. — 3. 

Le Buisson, à Manherbe. 
Crêvecœur, à Crévecœur. 
Saint-Sauveur, à Manherbe. 



2^ 

Chapelles à résidence et autres titres. 

Sainte-Anne, à Tour, doyenné de Campigny. 

Houtteville, à Tessy, id. 

Sainte-Marguerite, à Cartigny, doyenné de Couvains. 

Prestimonie de la FoUie, id. 

Saint-Jacques-de-Bussy, à Saint-Germain, doyenné de 
CreuUy. 

La Confrérie de Notre-Dame-des-Meuvaines, doyenné 
de Creully. 

Chapelle-des-Bois-d'EUe, doyenné de Torigny. 

Précepiorie de Bérigny, id. 

Ecole de Guilleberville, id. 

Ecole de Saint-Louét-sur-Vire, id. 

Samt'Lubin, à Saint-Germain-du4^€rt, doyenné de 
Trévières. 

Ecole du Chef-du-Pont, doyenne de Trévières. 

Ecole de Neuville-au>Plain, id. 

Saint-Jean, à CahagnoUes. 

Chapelle d^Anctoville, doyenné de Viliers. 

Ecole de Tracy-Bocâge^ id. 

Fondation de Rioult, à Tfacy, id. 

Chapelle de Lesnault, doyenné de Vire. 

La Malherbière, au Tourneur, id. 

Chapelle d'Urville, deux, au doyenné de Gnglais. 

Confrérie de CoUevilie, deux, au doyenné de Douvres. 

Confrérie de Mondeville, , au doyenné de Troarn. 

Toutes ces chapelles et autres titres sont couchés sur le 
rôle des décimes. 



287 



L'ÉGLISE CATHÉDRALE. 

L'église cathédrale, sous le titre de Notre-Dame, est, 
après celle de Rouen, la plus considérable de Normandie. 
Cest une tradition constante que le terrain sur lequel elle 
est bâtie fut donné avec celui de l'évéché, par s^int Regno- 
bert, un de ses premiers évéques. Ce terrain, suivam les 
aveux du chapitre, s'appelle le fief de La Table, et relève du 
Roi. Il s'étend dans la ville et les faubourgs de Bayeux^dans 
les paroisses de Saint-Exupère, de Saint- Vigor-le-Grand, 
Vaux-sur-Aure, Rànchy, Meuvaines, Cartigny, Creully, 
etc., et de ce fief dépendent ceux de Mosles, Lanteuil, 
Manneville et Douvres. 

Cette église, comme les autres^ a des commencements 
très faibles. On prétend que le premier autel érigé au Vrai 
Dieu par saint Exupère, notre apôtre du Bessin, est au lieu 
même où est la sacristie de la chapelle Notre-Dame der- 
rière le chœur. C'est en mémoire de cette tradition qu'on 
y a toujours conservé un autel où l'on dit quelquefois la 
messe par dévotion. Les successeurs de saint Exupère 
eurent soin d'accroître cette petite église à mesure que la 
foi s'étendit, et que le liombre de chrétiens augmenta à 
Bayeux. 

Elle fut pillée et brûlée par les Normands païens, dans 
le ix« siècle ; Rollon^ leur premier duc, ayant embrassé la 
foi, il donna ses premiers soins d'en réparer les dommages 
par de magnifiques présents qu'il lui fit. Elle essuyu 
encore, vers le milieu du xi« siècle, un incendie qui la 
réduisit en cendres avec la ville. Hugues de Bayeux était 
alors son évêque. Ce prélat riche et puissant entreprit de 



288 

bâtir sur ses ruines cette magnifique basilique qu^on y 
voit encore à présent. 

Il en jeta les fondements vers 1044, et ne put en voir 
la perfeaion, étant mort en 1049, au retour du Concile 
de Rheîms. Ce fut Odon de Conteville, son successeur, et 
frère utérin de Guillaume-le-Conquérant qui y mit la der- 
nière main. Elle fut dédiée solennellement, en 1077, par 
Jean de Bayeux, archevêque de Rouen, frère du prédéces- 
seur d'Odon. c Anno Incarnationis Domini 1077, indic- 
tione XV, tune basilicœ plures in Normannia cum ingenti 
tripudio dedicataesunt; ad quas rex cum regina, cum filiis 
suis Roberto atque Guillelmo, et ingenti frequentia opti- 
matum et populorum affuerunt. Matrices ecclesis Baio- 
censis et Ebroicensis episcopatus et Beccensis cœnobii . 
dédicatœ sunt in honore sanctae Dei genitficis et perpétuas 

Virginis Mari» Harum dedicationes ecclesiarum 

Johannes Rothomagensis archiepiscopus, et suffraganei 
ejus episcopi Normanniœ solemniter egerunt, cum qui- 
bus reverendi metropolitas Lanfrancus (Cantuariensis), 
et Thomas (Eboracensis), et multi abbates, et mira popu- 
lorqm multitudo affuerunt. » (Orderic Vital. Lib. V, 
§2.) 

Cette église est construite en forme de croix. Son fron- 
tispice est composé d''un grand portail et de 4 portiques 
plus petits. Il est enrichi de quantité de figures de Tancien 
et du nouveau testament, et de divers ornements de 
sculpture d^un goût gothique. Au trumeau du portail, il 
y a une statue de la Sainte^ Vierge de grandeur naturelle, 
et des deux côtés, dans des niches, 6 autres statues qui 
représentent des apôtres. Ces figures étaient aussi anciennes 
que la cathédrale. Il est remarquable qu^elles aient 
échappé aux insultes des Calvinistes qui mutilèrent sans 
exception toutes les autres qui sont au dehors de Téglise. 



289 

On voit au-dessus de ce frontispice 2 grosses pyramides 
hautes chacune de 2 5o pieds. (On les mesura en 1746. 
Celle du Midi a 245 pieds, et celle du Septentrion, ^42. 
(Histoire du diocèse, p. 325.) 

La tour septentrionale , est Pouvrage de Tévéque Odon; 
celle du Midi fut bâtie en 1424 par Nicolas Havard, un 
de ses successeurs. Elles contiennent 8 cloches. Il y a au 
milieu de la nef une petite tour couverte en plomb, et 
d^un goût exquis; elle a 2 cloches appelées : monneaux, 
du verbe : monere, avertir, parce qu^elIes servent ordinai- 
rement de signal pour paraître à l'office. 

Entre le chœur et la nef s'élève encore une belle tour 
octogone percée à jour de tous côtés. Elle supporte une 
lanterne composée de 8 piliers isolés^ dans laquelle il y a 
une horloge et 4 chanterelles qui forment un carillon 
agréable. Cet ouvrage, fort délié et très haut, a été conduit 
par le sieur Moussard, célèbre architecte de Bayeux. Elle 
avait été bâtie en 1479^ et couverte en plomb aux frais du 
patriarche d^HarcOurt. On voit dans la bibliothèque du 
chapitre un in-folio de 27 feuillets en vélin inttiulé : Le 
compte de la recette, et mises faites par mqy Nicole 
Michiel, pénitencier, chanoine et fabriquier de Péglise 
de Bayeux, pour et à l'occasion de V édifice de la 
couronAe élevée et assise sur le cueur de ladite église, 
depuis le premier jour d'octobre 1477^ auquel jour 
ledit œuvre fut commencé jusqu'au unième jour d'aoûst 
Pan i47ff, dedans lequel jour if fut achevé^ hors le bon- 
net qui couvre le dedans de. ladite couronne, le tout du 
bien et deniers de Très Révérend Père en Dieu, Monsei- 
gneur Loys de Harcourt, patriarche de Jérusalem, Au 
bas est la reconnaissance et signature : Lùdov. de Har- 
curia, et le total : 40 g2 liv. izs. 6 den. 

Durant Tépiscopat de Charles de Neufchâtel, successeur 

^9 



290 

du précédent, fut posée une cloche pour servir d'horloge 
à la tour de plomb. Laquelle cloche, pour sa pesanteur, 
faillit par les anses qui rompirent en Fan 1 568, et sans une 
clairée de bois que Ton y avait mis par prévoîance au 
commencement, elle fût tombée et eût ruiné la tour et les 
voûtes. Sur icelle étaient écrits les noms de tous ceux qui 
avaient contribué à la faire fondre. Les voici : 

Carolus de Novo^Castro, Archiepiscopus Bisuntinus, 

et Episcopus Bajocensis. 

Guillelmus Bailleul^ decanus. » R. d'Argougiis, 
canton — Ursinus Tkiboult, scholasticus. — /o. Vau- 
lier y custos. — Rah. Fabri de Barberiis. — 5. Miiitia, 
S« Honorinae. — Jok PoA^er de Essarteriîs. — iV. Tinc- 
toris S. Martin, — /. Plusbel de Breceyo. — Paulus 
Ancil de Columbariis. — /. Phltsé de Mara. — /?. Le 
Beauvoisin de Thanis. — /. Boutin de Damvou. — L. 
Conseil S. Pétri. — P. Courtin de Moone. P. Barbe de 
Guerone. — G, Scriptoris de Landis. — G. Rogier de 
Cuteyo. — Bartholus de Audreyo. — Andréas de S^ Jus- 
tino S«» Laurentii. — /. Le Marquetel S. Johannis. — 
Roland de Bara de FeugueroUis, Canonici, 

Cette cloche ne dura que loo ans. 

Le jeudi gras i3 février 1676, le feu prit à la tour de 
rhorloge, où travaillait un plombier, et il s'en aperçut 
une heure avant midi, après avoir levé une planche de 
plomb dont il voyait sortir la fumée, pour voir ce que 
c'était. Il en sortit une si grande flamme qu'il ne la put 
éteindre. La tour devint aussitôt tout en feu; le ccnnble 
de plomb, le bois, les cloches, le timbre de Thorloge fon- 
dirent. La pente étant du côté du Midi, la chute du bois 
et du plomb fut sur la couverture de la nef, aussi couverte 



en plomb^ et qui fut écrasée aussitôt, et toute en feu, ainsi 
que la^tour des Moneaux, couverte en plomb. Le feu au"' 
rait même gagné les 2 tours qui sont au portail, si on ne 
Peut coupé à temps. Cet incendie ne dura pas plus de 
3 heures. 

Es années 1714 et i^iS, M. de Nesmond fit rebâtir 
rhorloge en pierre de taille, et fit refondre à ses frais le 
gros timbre, du poids de 9,000 livres, les 4 chanterelles. 
Cest un des évéques de Bayeux, pour le dire en passant, 
qui a le plus mérité de son église et de son diocèse par la 
multitude de ses bienfaits. 

Au bout de la croisée de l'église, du c6té du Midi, on 
voit un second portail qui n^est pas moins orné de sculp- 
tures, mais plus petit que le premier.II y a une niche au 
trumeau, et 6 des deux côtés, dont les statues ont été 
ôtées. La porte n^ouvre qu^à la prise de possession du 
grand doyen. 

Enfin cette basilique, par ses différentes décorations, 
présente à Textérieur un coup d'oeil qui se fait admirer des 
curieux. J^oubliais à remarquer que, selon un registre de 
1499, on voyait des deux côtés du principal portail, deux 
grandes images de carreau, l'un du duc Guillaume devant 
la chapelle de Saint-Gilles, l'autre de ^aint-Cristophe de- 
vant celle du Sépulcre. Elles ont disparu depuis, appa- 
remment lors des ravages des Protestants, en i562. 

Sa longueur en dedans, depuis rentrée du portail jus- 
qu'au fond de la chapelle Notre-Dame, derrière le chœur, 
est de 3oo pieds. Le chœur en a 100, la nef 192 sur 36 de 
largeur et j3 de hauteur. Il y a 6 piliers de chaque côté de 
la nef, et 8 piliers pour le chœur. Les collatéraux de la 
nef, non compris les chapelles, ont 1 7 pieds de largeur, 
sur . . . de hauteur. Ceux du chœur en ont ... de largeur 
et ... de hauteur. La croisée qui contient la largeur do 



292 

chœur, de 36 pieds, et les chapelles de Saint-Thomas et 
de Saint-Pierre de chacune 60 pieds de largeur, sur 41 de 
longueur, et 1 56 pieds, 

On descend dans ces chapelles par 6 degrés qui sont des 
deux côtés du chœur, ce qui rend les bas-côtés du chœur 
plus profonds que ceux de la nef. La chapelle Notre- 
Dame au bout du chœur a . . . pieds de longueur et . . • 
de largeur. Cette basilique est éclairée par 87 fenêtres qui, 
par la réparation qu^on fit en 1769 à toutes les vitres, lui 
donnent une clarté qu^eile n'avait pas. 

Trois ans avant qu'elle fût dédiée, en 1074, Guillaume- 
le-Conquérant d'Angleterre donna à son frère utérin Odon,' 
évéque de Bayeux, pour l'augmentation de son église, 
la terre de Grimoult, s^ du Plessis, avec toutes ses appar- 
tenances, lesquelles avaient été confisquées sur ce rebelle 
à cause de ses trahisons. Notre évéque, pour répondre à la 
bonne intention de son frère, de cette terre, en fonda 
7 prébendes, ne retenant à sa disposition que le manoir 
du Plessis et la forêt de Monpinçon. De cène retenue, 
après avoir uni à la manse épiscopale le fiefet la baron nie 
du Plessis et tous les honneurs, il se servit du reste pour 
y fonder un monastère qui ne fut pourtant érigé que plu- 
sieurs années après sa mort, c'est-à-dire en 1 1 3o. 

Ce prélat a aussi fait beaucoup de bien à son église. 
Un des présents les plus remarquables est la grande cou- 
ronne qu'on voyait dans la nef avant les ravages des Pro- 
testants qui la détruisirent. Elle était garnie de petites 
tours, couverte de grandes plaques d'argent, et servait à 
porter les cierges qu'on allumait dans les grandes fêtes. Il 
y avait 49 vers latins gravés tout autour en Thonneur Je 
l'église. Ils furent copiés par H. Oresme, frère de Nicolas, 
évéque de Lisieux, à la fin du manuscrit intitulé : Eusèbe^ 
qui est à la bibliothèque du Chapitre. 



293 

Versus super coronam bcglbsijb Bajocensis. 

Paz et honor vobis coelestis civibus urbis 
Spes redeat mundo, lupus superatur ab agno. 

Versus circa coronam quorum unus déficit et inordinate 

circantes (?) ibidem : 

Urbs ab angelicis semper possessa colonis 

Nomen et est urbis superns visio pacis 

Turres virtutes fide de nipe teaentes 

Illius est munis fidei fondamine firmus 

Hanc contemplari débet cujusque fidelis 

Mens, et in incarno memori reducere templo 

Cujus ad accessum non est temere properandum, 

Sed suspirandum flendo, commiâsa luendo 

Ejus «more pium bellum vincire secundum 

Dulce triumphando quod sit sine fine beari. 

Hujus in exubiis qui sollicite yigilabit 

Regem judiciis secura mente videbit 

Urbis in exemplum décorant diademata templum 

Horum custodes duodeni bis seniores 

Culmen apostolicum complent numerum duodénum, > ^ 

Atque prophetarum totidem prtmordia legum 

Horum concîves Apostolonim jussa sequentes, 

Clamant assidue, gens sancta, venite, venite. 

Gurrite, nec fiât tarda diu fuga vestra est 

Hoc est quo tendit quod pastor prsedicat omnis 

His ab spiritibus humanis insidiatur 

Namque quis ut fiât civis dum mente laborat 

Atque fere totum perfecit iter inimicorum 

Sollicite vigilant, curant ut adima reducant 

Et de prostrato laetantur ab arce colono 

Magnum namque malis favet aurea gratia summis 

In quorum Hngila ficiant salsissima vera 

Verum si sequitur pauper mendaz reperitur 

Horum namque dolo percussit cœca cupido 

Invidiam causans et judicialia jura 

Beneficium regum jus paupertatum qui potentem 

Ergo punitus vitii munimine virtus 

Sed quod lingua sonat raro, doctrina que cessât 



294 

Ut quod verba tacent ezçmpU fidelia' monstrent 
Verbonim que loco signo sociatur in isto 
Cordis in aure situm patiens devotio plebis 
Hic puio deflcere versum : Lod hujus est in medio, etc. . . 
Sedit rex agnus quem virginis edidit almus 
Qui dum mactatur mactantem satiatur 
Corde fidelis homo si percepit esuriendo 
Et manducatus totus bibitus que futurus 
Namque caro verus cibus est,* sanguis quoque potus 
Idem Bemp>er, idem pâtre non (livisus eodem 
Circulus et tufres drcum quod significantes 
ludicio nostro nil signant certius isto 
Quod canitur, legitur, populo que nidi reseratur 
Et nunc pro tanto venerandus episcopo Odo 
Letitiœ palma potiatur in arce superba. Amen. 

{Istos 47 verso» confuse et sine ordine in corona dispersos, pro 
inadvertensia aurifabri qui nuper compolivit et tarcit, recollegi in 
ordine prout melius potuij et qui melius videt, corrigat et emendat. 
H. Oresmé). 

Si on en croit Dumoulin, dans son Histoire de Nor- 
mandie, Téglise cathédrale de Bayeux fut brûlée en i io6, 
lors du sacre de cette église. Hermant, dans son histoire 
de ce diocèse dit qu^elle passa encore par le feu plusieurs 
années après. Il y a certainement de la confusion dans 
l'un ou Fautre de ces faits, et le défaut de monuments 
pour constater la vérité ne nous permet pas d^avancer 
outre. On fait honneur à Philippe d'Harcourt de Pavoir 
rétablie vers 1 1 55. Ce. quMl y a de sûr, c^est qu'il, lui a fait 
beaucoup de bien. 

Anno I2i3t ' canonictis de Peseroles, Willelmus 
Arundelf pro se et successoribus inprœbenda, promittit 
tlluminationem, coronœ anno quolibet^ in die Epipha- 
niœ. 

Les noms de nos premiers évéques sont écrits à la voûte 



du chœur. Les caractères en som certainement d u xi« siècle, 
c^est-à-dire du temps même que Téglise fut achevée de 
bâtir, ce qui peut faire douter des incendies qu'elle a dû 
essuyer depuis. On dit que ces noms furent mis par ordre 
de révéque Odon, son principal fondateur. Mais cela ne 
doit s^entendre que des 1 2 premiers noms, qui sont accom- 
pagnés chacun d^un buste d*évâque couronné de gloire. 
Car pour les autres, ils sont sensiblement d^une autre 
main, et faits après. On le remarque aisément parla cou- 
leur qui est un peu plus jaunâtre, et le caractère plus 
petit. Ce sont les noms des successeurs d^Odon. Les voici 
tels qu^ils sont peints. Au reste il faut remarquer que 
Tordre de leur succession n'a pas été tout à fait bien gar- 
dé, étant contraire, quant à plusieurs» à ce qui nous 
reste de leurs légendes. 

Du côté de V Évangile. Du côté de VEpitre. 

Stns Ezuperius. Stus Regnobertus. 

Stus Rufianus. Stus Rag. . . bertus. 

Stus Lupus. Stus Manveus. 

Stus Patricius. Stus Contestus. 

Stus Vigor* Stus Gereboldus. 

Reber Baltfiridus. Stos Geretrandus. 

Stus Framboldus. Ricbardus. 

Hugo Heoric. Pbilippus. 

HugQ Odo. HenricQs. 

Turoldus. Robertus. 
Ricbardus. 

Autour du trou qui est à Ja même voûte et par oti l*on 
jetait les pigeons et le feu à la Pentecôte, sont écrits ces 
mots en mêmes caractères que les précédents : 

■ 

Petrus. 

P. Guîllelmus* 



2^6 

La cathédrale eut beaucoup à souffrir dans les difiFé- 
rentes incursions que les Anglais firent dans ce pays sous 
le règne des Valois. Mais rien n^approcbede la plaie qu^elle 
reçut en 1 562 de la part des I^rotestants. Après avoir en- 
levé tous les ornements, châsses, vases d'or et d'argent, 
brûlé les reliques, papiers du chartrier, et les livres de la 
bibliothèque, ils voulurent Tabattre, et ne Tépargnèren^t 
que sur le conseil que leur donna le père Feuardent 
connu des chefs de ce parti, des^en servir pour y établir le 
prêche et la cène. Ils poussèrent Pavarice jusqu^à ouvrir 
les tombeaux, dans Tespérance d'y trouver des tré- 
sors cachés, entre autres celui du patriarche d'Har- 
court, qu'ils croyaient avoir été mis dans un cercueil 
d^argent. Ils tirèrent à coups de pistolet sur les corps 
morts, et donnèrent les os à ronger aux chiens. 

Ils fondirent toutes les cloches, à l'exception de celle 
qu'on appelait : < prime sans fête », qu'ils réservèrent 
pour leur usage. Ils brisèrent les chaises du chœur, les 
pupitres, les orgues, et la grande couronne couverte de 
lames d'argent dont j'ai parlé ci-devant. 

La plupart de ces faits paraîtraient incroyables, s'ils 
n'étaient attestés par la requête que le chapitre adressa 
10 ans après au Parlement de Rouen, pour être autorisé) 
sur ce qui lui restait de papiers, à rentrer en possession 
des biens qu'on lui avait usurpé durant les troubles. 

Avant ce déplorable accident, on voyait dans la cathé* 
drale 4 magnifiques châsses de vermeil qui renfermaient 
les corps de saint Ravend et de saint Rasiph, et autres 
saints, qui avaient été données à l'église par Odon de 
Conteville, évêque de Bayeux, et quelques-uns de ses 
successeurs. Elle était si grande, qu'au rapport de M. de 
Bras, témoin oculaire, il y avait sur son portail une Notre- 



297 

Dame de pur argent^ de la hauteur d^une fille de lo ans. 
(Antiq. de Caen, p. 178.) 

La contrétable du chœur n'était pas moins magni* 
fique(i). 

Elle était de vermeil, relevée en bosse, et richement 
travaillée. Les registres du chapitre marquent qu'on y 
avait employé 363 marcs d'argent, 2 onces et 3 gros. 
C'était un don du patriarche d'Harcourt. Il y avait aussi 
une image en bosse de la Sainte Vierge, en argent, du 
poids de plus de 100 marcs. L'évêque Charles àe Neuf- 
châtel Tavait donnée pour être mise au milieu du maître- 
autel, sur la table des ornements, entre les chandeliers. 

Quant aux reliques, cette église possédait, outre les 
corps de saint Ravend et de saint Rasiph, ceux de saint 
Pantaléon et de saint Antonin, martyrs; les chefs de saint 
Exupère et de saint Loup ; une portion du corps de saint 
Regnobert, et de saint Révérend, avec le bâton dont il 
avait guéri un paralytique, tout garni de pierreries, et une 
infinité d'autres qu'on peut voir dans l'inventaire de 
1476, rapporté ci-après. 

On ne put sauver du pillage que la chasuble de saint 
Regnobert,' avec la caisse dans laquelle elle est gardée. 

(i) Il y a dans l'abbaye de Mondaye un manuscrit en papier qui 
contient différents actes de la vie et du martyre des apôtres. Parmi 
les feuillets qui sont restés en blanc, on y a fourré d'autres choses 
parmi lesquelles on lit ce qui suit : Status abbreviatus tabulas 
argenti deaurati quant Rev. in Xristo pater D. Patriarcha Epis- 
cop. Bajoc, dono dédit ecclesiœ suas : 10 In vasis argenti, tricen" 
tas sexaginta très marcos argenti, duos oncias cum tribus grossis, 
quce valent, 7» 5» 2 1 1. 6 s. — 3» Item, pro factura et deoratura, 
pro qualibet marca, quinque scuta. Quas sunt in scutis mille octo 
centum quindecim scuta val. 2» ycc 22 1. io3 s. — 3» Item, quinqua-^ 
genta scufa in auro quce dictus dominus dédit aurifabris in 
eorum recessu. Val. yS 1. — Total : y» 3 18 1. 16 t.) 



298 

Cette caisse est une espèce de petit coffre dMvoire, et de 
figure antique. Sa serrure est d^argent en plaques, et de 
forme ronde, autour de laquelle on voit une inscription 
gravée en langue arabe appelée couphi ou cuphique. On 
la lit ainsi : Bis millach au caouinan cenna coum hoU" 
camay aliqfana quo um hou bilis mi. 

Feu M. Petit de La Croix, professeur du Roi en langue 
arabe, est le premier qui en connut les caractères, et qui 
en fit la traduction que voîti : < Au nom de Dieu, quel- 
qu'honneur que nous rendions à Dieu, nous ne pouvons 
pas l'honorer autant qull le mérite, mais nous Thonorons 
par son saint nom. » On est persuadé que cette inscrip- 
tion a été mise par un mahométan, mais il ne paraît pas 
aisé de deviner comment la relique de saint Regnobert et 
le petit coffre ont pu se trouver dans la cathédrale. Le P. 
Tournemine, jésuite, nous a laissé cet ingénieuse conjec- 
ture à ce sujet : il croit qu^après la défaite des Sarrazins 
par Charles Martel, leur camp fut pillé, que la cassette 
fut prise dans cette occasion, et donnée par la suite à 
Charles -le -Chauve, et que la reine Hermentrude, sa 
femme, la consacra à renfermer les reliques de saint Re- 
gnobert qui avait guéri le roi. Les historiens font men- 
tion de cette guérison, et de la reconnaissance d*Ermen- 
trude. 

La bibliothèque du chapitre, une des plus riches de 
{«"rance par ses manuscrits et livres anciens, n'eut pas un 
meilleur sort que Péglise. Ce riche dépôt fut épuisé par les 
Protestants qui le livrèrent aux flammes, vis-à-vis de la 
Belle-Croix. Il demeura longtemps dans un triste état. 

Enfin, M. Petite, officiai de Bayeux, homme fort ama- 
teur des belles-lettres, commença à redonner à cette biblio- 
thèque une forme honnête. Il y fit faire des tablettes 
neuves, etTenrichit de plus de i,5oo volumes. Il fonda 



299 

encore loo livres de rente, dont la moitié sertd*honoraire 
aii bibliothécaire qui est chargé de la tenir ouverte 3 fois 
la semaine, et Tautre moitié doit être employée pour ache- 
ter des livres. Le contrat en fut passé à Bayeux le 
23 d^avril i688, suivant Pinscription en cuivre qui a été 
apposée dans la bibliothèque, et dont voici la copie : 

c Ad perpetuam rei memoriam, Johannes Petite, Me- 
lodunensis ortu, protonotarius sedis apostolics, vicarius 
generalis, ofiicialis et canonicus Bajocensis prxbendae de 
Amayeo, hanc capituli Bajocensis dissipatam bibliothe- 
cam tabulis ligneis, et mille supra quingentis librorum 
voluminibus instaura vit, eu m annuo perpetuoque red« 
ditu centum librarum turonensium monetae currentis 
solvendo annuatim ; videlicet quinquagenta libras pro 
honorariis bibliotbecarii fundati de gremio capituli, et 
quinquagenta pro emptione librorum, hac in bibliotheca 
annuatim in asternum reponendorum, a dominis dictl 
capituli conservendarum ; praedictas que summas super 
bona dicti capituli exsolvendas prima die januarii, juxta 
ejusdem actus et conclusiones XXIII ménsis aprilis 
M. D. C« LXVIII : et prima mensis februarii M. D. C. 
L/ XXXX. — M. Bourgeois inciplit. » 

Jean Petite, vicaire général, officiai et chanoine de 
Bayeux, mérite de trouver ici une place par son amour 
pour Tétude, et ses soins pour en multiplier le goût à 
Bayeux. Il naquit le i5 mai i6ig à Melun, à 4 heures 
de Fontainebleau. Il fit sa philosophie à Paris, au collège 
d^Harcourt, es années i635 et i636. Il se fit recevoir avo- 
cat au Parlement, et s^ maria le 5 novembre i65o. Mais 
sa femme étant venue à mourir quelques années après, il 
se détacha du barreau en i658, pour embrasser Tétat 



300 

ecclésiastique. Il se retira au séminaire de Saînte-Hono- 
rine-du-Chardonnet, et fut ordonné prêtre à Sens, en 
1661. L'année suivante, M. de Nesmond Pappeia dans 
son diocèse de Bayeux, et lui confia la charge d'official 
qu'il commença d'exercer le 29 mai 1662. Il régnait alors 
un grand désordre dans le clergé, et encore autant d'igno- 
rance. Ces objets animèrent le zèle de M. Petite. Appuyé 
de l'autorité épiscopale, il résolut d'y remédier. Ce ne fut 
pas sans beaucoup de résistance du côté de ceux qui 
avaient lieu de craindre la correction. Le Chapitre surtout, 
qui était alors composé de beaucoup de clercs, lui donna 
le plus d'exercice. Par une molle condescendance des 
évoques précédents, ce corps s'était emparé d'une juridic- 
tion qui ^mettait ses membres à couvert des réprimandes 
de l'autorité épiscopale. M. Petite, sans égard pour ce pri- 
vilège, en cita plusieurs à son tribunal pour cause d'iiî= 
conduite. Les chanoines, piqués au vif, en appelèrent 
comme d'abus, et obtinrent un décret de prise de corps 
contre cet officiai, et Ramond Baucher, promoteur. 
M. de Nesmond fit évoquer l'affaire au grand Conseil^ et 
il en émana un arrêt daté du 5 mars 1672, qui déchargeait 
l'oificial et les autres officiers de M. l'Évêque de Bayeux 
des accusations à eux calomnieusement intentées (ce sont 
les termes) par le Chapitre de l'église cathédrale de Bayeux. 

Enfin le zèle et la fermeté de cet officiai, jointe à la vigi- 
lance pastorale de M. l'Évêque, firent disparaître l'igno- 
rance et rinconduite du dergé, et donnèrent une nou- 
velle forme à tout le diocèse. 

M. de Nesmond, pour le récompenser, lui donna la 
prébende d'Amayé, dont il prit posssesion par procureur 
le 7 septembre 1674, et en personne, le 3 juin de Tannée 
suivante. Il le fit encore son grand vicaire. 

La multiplicité de ses affaires n'éteignit point en lui 



JOI 

Pamour ardent qu'il avait pour Tétude. Il y employait 
une bonne partie des nuits, témoins 4 gros volumes ma- 
nuscrits intitulés : Veilles de M. Petite, qui sont une 
compilation de remarques et d^observations sur toutes 
sortes de matières. On les conserve, ainsi qu'un grand 
nombre d^autres manuscrits de lui, à la bibliothèque du 
Chapitre, à laquelle ils furent donnés par. M. Dufour, 
chanoine et grand archidiacre de Bayeux. 

On voit, à la tête du premier volume, ce distique latin, 
qui donne une idée de M. Petite : 

Urbs Melodunum vitam, Lutetiam sponsam, 
Chrisma Senon, clerî Ba|oca jura dédit. 

Il composa la carte topographique du diocèse de 
Bayeux, qui fut gravée à Paris en 1675, par Michault. Il 
la dédia à son protecteur, M. de Nesmond, par Tépître 
suivante qu'on voit au bas de la carte : 

Monseigneur, 

Je vous offre ce plan comme un présent de vos biens, un des 
fruits de votre vigilance pastorale, et un extrait de ce que f ai tiré de 
ce que j'ai appris avec vous de votre diocèse, dans le cour des calendes 
de vos doyennés, des visites de vos églises, des missions dans vos 
paroisses, et des conférences ecclésiastiques dans plusieurs des lieux 
où Dieu répand ses bénédictions par votre sacré ministère, Où fai 
eu rhonneur de vous accompagner diverses fois, et où vous vous 
êtes continuellement appliqué. Je m'étais proposé de marquer dans 
cette description d'autres particularités que j'ai découvertes en diffé- 
rents endroits, et de les joindre à celles que j'ai insérées dans cette 
carte, mais le défaut de place m'a contraint de les réserver pour 
l'histoire entière de votre évêché où vous Curez bonne part. J'attends 
des savants de l'antiquité quelques mémoires auparavant que de la 
donner au public. Cependant, Monseigneur, agréez cet essai, et ne 
refusez pas votre protection à l'autre dessein, puisque c'est sur votre 
fond que je travaille, et que je suis, Monseigneur, votre très humble 
et très obéissant : Petite, chanoine et officiai de Bayeux* 



302 



Il n^eut pas la satisfaction d^achever cette histoire qu*il 
avait entreprise sur le diocèse de Bayeux, étant mort dans 
rintervale. Ses mémoires furent remis à M. Hermant, 
curé de Maltot, qui en donna la première partie en 1 705 . 
Il fit présent à Téglise, le 3 avril 1679, du bâton d^argent 
qui sert à poner la croix aux processions. II fonda son 
obit en 1692, et mourut en 1694. Il a été enterré dans la 
cathédrale, vis-à-vis la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, et 
Ton voit sur sa sépulture cette épitaphe : 

Hic Jacet D. Joannes Petite presbyter Melodunensis, hujus 
ecdesiae canonicut vicarius generalis, et officialis bajocensis Obiit die 
nona aprilis. An D. 1694, JEta^B y5. 

Sébastien Du/our, grand archidiacre, officiai et cha- 
noine de Bayeux, fut pourvu, après M. Petite, le 24 mai 
1694, de Tofficialité et de Tarchidiaconé de Bayeux. II 
doit tenir rang parmi les bienfaiteurs de la bibliothèque 
du chapitre, à laquelle il a légué par testament la sienne, 
qui était considérable. Il était originaire de Revilly, en 
Berry, diocèse de Bourges. Il fut pourvu, le 23 janvier 
1692, de la grande couteurerie dont il prit possession le 
lendemain; dupromotoriatde la chambre eccclésiastique, 
des lettres de in comitatu, le i^ mai 1693, et le 4 octobre 
de la prébende d^Arry^. vacante parla mort de Gabriel Sé- 
not, prêtre du diocèse de Bayeux, etdont il ne prit posses- 
sion que le 1 1 suivant, parce qu'il était dans le cours de 
ses visites quand cette prébende lui fut conférée. 

Il mourut le 5 oaobre 171 9 et fut enterré dans la nef 
de la cathédrale vis-à-vis le pilier qui donne devant la 
porte de la place. 

Les principaux manuscrits de cette bibliothèque 
sont (i) : 

(i) Exbiblio, bibliothecarwn manuscriptorum nova, D. P. Mont- 
faucon, t. Il, p. r362. 



303 

10 Suntma a Johannis a Janua ordinis prcedicalorum ; 

20 S*i Gregorii, moralium duo volumina ; 

30 Spéculum, judiciale Duranti; 

4« S^ Augustini de Civitate Dei ; 

50 Tractatus in Johannem^ aucloris incerti; 

60 Ordinationes et conclusiones capituîi Parisiensis ad Sanctam 
sedem nuUo medio pertinentis, scriptœ anno i5i2 per notarium 
apostolicum curiœ Pariensis; 
*7» Ckronicon Eusebiit 5«« Hieronimi, Prosperi, Sigeherti^ Hen- 
rici archidiaconis Huntindoniensis de regibus Brittonum, et his- 
torica ejusdem Britannice et Normaniœ; 

80 Sacramentale Guilleîmi de Montelauduno ; 

9*> Opuscula Rolandi de Talentis canonici Bajocensis; 

100 Nicolai de Clemengis cantoris Bajocensis liber âejtliopro^ 
digOy et epistolœ ejusdem. 

L^évéque Charles d'Hutnières et presque tous les cha- 
noines furent obligés de fuir et de se cacher pendant la 
tempête de 1 562. Sitôt qu^elle fut dissipée, ils reviifrent 
et songèrent sérieusement à réparer les ruines du sanc- 
tuaire. En 1589, Le Fèvre, menuisier de Caen (i) fit les 
statues du chœur. En 1596^ il fit le buffet d'orgue, et 
Jean d^Argillières fondit les jeux qui le composent. On 
fondit aussi de nouvelles cloches. M. d*Humières, pour 
son particulier, donna complet un ornement violet. Ses 
successeurs imitèrent son zèle. Bernardin de Saint-Fran- 
çois réédifia le pupitre en neuf. 

(i) Jacques Lefebvre, menuisier de Caen, avec Jean Lefebyre, son 
frère, et Jacques, leur père, sont mis au rang des illustres citoyens de 
Caen par M. Cahaignes : Jaàobus ejus fllius patriœ, taudis et artis 
cornes j exedram magnœ Bajocarum ecclesice, et cathedram episcopi 
porticibus et anaglyphis exomatam ad excultam elegantiam per"- 
duxit, Jokannes, alter, ejusdem industries curriculo, cum pâtre et 

Jratre versatus illa speciosa flamnta, quce sibi contigua, in 

sacrât iore parte œdis cenobii Ardenensis utrinque cum pluribus 
sculptural fi guris et toreumatibus locata sunt, columnas etiam ad 
magnum altare positas dîligenti curse perfecit. 



504 

René Daillon donna 2 grosses cloches, la croix de ver- 
meil avec son bâton et un bénitier, le tout d^argent semé 
de fleurs de lys et d'aigles à 2 têtes. 

François Servien, les surpassant en magnificence, fit 
présent d'un superbe ornement de velours violet parsemé 
de fleur de lys d^or et de broderie. Cet ornement^ estimé 
12,000 francs, avait servi au sacre de Louis XIV. Il 
donna en même temps le corps de sainte Fauste, qu^il 
avait obtenu de Rome parle crédit de M. de Lyonne, 
ambassadeur de France, et quelques portions du corps de 
saint Vigor, évêque de Bayeux, et de sainte Basile, vierge 
et martyre. 

Le 29 mai 1698, M. de Nestnond donna lachapellede 
vermeil qui consiste en 6 chandeliers et une croix pe- 
sant 52 marcs, 2 calices et patènes du poids de 8 marcs et 
une once, une cuvette et* 2 burettes de 8 marcs et 5 onces; 
un plat à laver et Purne, de 9 marcs et 2 onCres; un béni- 
tier et goupillon, 8 marcs 6 onces ; Tencensoir et la na« 
vette, 7 marcs 5 onces ; la clochette, la boëte à pain, le 
bougeoir et la paix, 7 marcs, faisant en tout : 101 marcs 
4 onces. La même année, conjointement avec le Chapitre, 
il fit abattre le pupitre de bois fait par M. de Saint- Fran- 
çois entre le chœur et la nef. Ils en firent construire un 
autre de carreau fin qui fut achevé en 1 700. Le Christ fut 
placé le 23 décembre 1702. Les piliers, de marbre noir, 
sont un don de M. Baucher, chanoine et scholastique. 

Il est certain que la nef paraît plus ancienne que le 
chœur. Son architeaure est différente et plus grossière, 
et le tombeau de Pévêque Hugues é{e Bayeux, qui en jeta 
les fondements, et qui fut enterré en 1409 au pied de la 
vieille tour, en sont la preuve. L'énorme grosseur de ses 
piliers diminue beaucoup la clarté qu'elle peut recevoir 



J05 

des bas-côtés. Il serait cependant aisé dy remédier en re- 
nouvelant les vitres d'un verre très épais, comme on a£ait 
à celles du chœur. 

Le chœur est postérieur à Pouvrage de Odon de Conte- 
ville; quoique les connaisseurs le trouvent trop étroit 
pour sa longueur, ils conviennent que son dessin est plus 
délicat et plus beau que celui de la nef. Il fut pavé, en 
i68i,^de pierres blanches et noires, par le don qu^en fit 
M' Bagnols, chanoine. (Jean-Michel Bagnols, natif du 
diocèse de Carpentras en Provence, vint en 1654a Bayeux 
pour administrer le revenu de Tévéché. Il fut reçu péni- 
tencier et chanoine le 2 mars i655, prit possession de 
Tévêché le lendemain pour M. Servien ; reçu chanoine 
d^Esquay le 6 mars 1657, et ordonné prêtre par ce prélat. 
Il résigna son canonicat à Jacques Bagnols, son neveu, 
qui en prit possession le 4 février 1678. Il fonda son obit 
et les sermons de Toctave de la Toussaint et des Morts 
dans la cathédrale, et il mourut le 26 septembre 1680 : 
plenus meritis et bene de ecclesiœ meritus, dit Pobi- 
tuaire. Le neveu mourut le 23 janvier 171 3, et fut enterré 
dans la chapelle de Saint-Thomas, contre le mur du 
chœur.) 

L^autel n^a rien que de très simple. La date marquée 
sur la contretable apprend que cet autel est de Tannée 
1 5 7 1 . II est accompagné de 4 piliers de cuivre, qui portent 
chacun un ange de même métal. Il y a au-dessus un 
suspensoir dVgent, du poids de 32 marcs, pour conser- 
ver la Sainte-Hostie. Cest un présent de M. le duc de 
Mortemart, d^aujourd^hui, en reconnaissance des hon- 
neurs funèbres que le Chapitre avait rendus à M. le duc 
son père. Il fut placé Iç mercredi 25 janvier 1758, veille 
de Panniversaire de ce seigneur. 

20 



io6 

Le candélabre à 7 branclies de cuivre doré qui est au 
milieu du choeur (le candélabre a été ôté et eaasé le 
3i juillet 1771 par acte capitulaire), et l'aîgle de cuivre 
qui sert de pupitre, furent donnés, le premier par l'évéque 
Guy, mort en 1259, Tautre, en i383, par le cardinal 
Amédée de Saluces, grand-doyen • Les deux tableaux qui 
représentent, dit-on, au naturel, Notre-Seigneur-Jésuf- 
Christ et la Sainte-Vierge, sont un présent de Jacques de 
La Moricière, I« du nom., grand-doyen. 

Il y a plusieurs de nos évéques enterrés dans le chœur. 
Au milieu du sanctuaire est Odon de Lorris, décédé en 
1 274. A sa droite est Grégoire de Naples^ en 1 276, et à sa 
gauche Charles de Neufchâtel, en 1498. Au-dessous du 
candélabre, entre les portes collatérales, est inhumé Guy 
en 1259; à sa droite, Charles de Humières, en 1 571, et 
' François Servien en 1659. A sa gauche, au basdu chœur^ 
à la droite du pupitre, est le tombeau de Louis d'Har- 
court, patriarche de Jétusalem, évéque de Bayeux, en- 
terré en 1479, et à la gauche, «elui de François de Nes- 
moad, ^ 1715. 

La lampe d^argent qui est au-dessus du candélabre fut 
donnée, en 171g, par Jacques de La Lande, chanoine et 
archidiacre, pour être placée à Pentrée du chœur dans la 
nef. Ce n'est que depuis qu^elle a été mise où on la voit à 
présent. Cet ecclésiastique vécut chanoine du Locheur le 
2 mai 1 707, et archidiacre de Caen le 8 janvier 1 714, sur 
la résignation de Thomas de La Lande, son frère. Il a 
laissé quelques écrits théologiques qui ont été imprimés. 

II mourut le mardi 17 de septembre 17191 à une heure 
après midi, et fut inhumé dans la nef, sous la lampe 
qu'ail a fondée à la porte du chœur. 

Il y a, sous le chœur, uo0 chapelle sout«rr«iûA qu'on 



J<7 

appelle commuiiénient li chapelle sous-terre « La voûte 
est portée sur 2 rangs de 4 colonnes chacun, et on y des- 
cend par 2 escaliers de 1 2 à 1 5 degrés. Elle ne tire du 
jour que par une grande fenêtre grillée qui est au Midi. 
LUnscription gothique qubn lit sur le linteau de cette 
fenêtre, nous apprend» ce qui est assez singulier, que Ton 
découvrit cette chapelle en l'année 14 12, lorsqu^on creu- 
sait la terre pour enterrer Tévêque Jean de Boissey. On y 
voit son tombeau bit en forme d^autel au-dessous de la 
fenêtre. Au côté opposé est celui de Nicolas du Bosc, 
évéque et chancelier de France. Ce tombeau, orné de 
peintures et de diverses figures en bosses, fut ruiné par les 
Protestants. 

Jean de Larchant, chanoine de Bayeux, fonda, en 1439, 
dans cette chapelle du titre de saint Mamert, une messe 
tous les jours après primes. 11 la fit décorer, comme on en 
juge par son nom et ses armes qui sont peintes sur les 
2 portes. 

^ On voit, autour de Téglise, en dedans, 2 1 autels ou cha- 
pelles, dont il y en a plusieurs très bien décorées. 

La chapelle Notre-Dame, derrière le choeur, est la 
plus remarquable de toutes. Il y a un collège de 22 cha- 
pelains qui sont tenus d^y chanter la messe 4 fois par 
semaine après matines, et autrefois tous les jours avant 
primes. lisfurenifondésparFévéque Henri II et par le Cha- 
pitre, qui y établirent une célèbre confrérie de la Sainte- 
Vierge. On trouve, au commencement du cartulaire de 
cette chapelle, les deux chartes qui furent expédiées à ce 
sujet. Elles sont sans date. Par la première, Tévêque ac* 
corde 24 jours d'indulgence plénière chaque année, à 
quiconque, de la ville et diocèse de Bayeux, contribuera, 
de ses aumônes, à Tentretien du luminaire de cette con- 






3o8 

frérie, et à la nourriture des 1 2 clercs fondés pour la des- 
servir. Par la seconde^ Richard, grand-doyen, Henry, 
chantre, et Jean, trésorier de Péglise divinitus inspirati, 
donnent chacun 40 s. de rente à ces clercs pour participer 
à leurs prières. L^historien de Bayeux fixe cette donation 
à Tannée 1170, et remarque que le doyen Richard fut 
témoin et signa cet établissement. Or, comme ce doyen 
n^est autre que Richard de Saint-Amand, qui ne fut élu 
qu'après 1200, il est évident qu'il faut renvoyer cette fon- 
dation à Tannée 1201 ou 1202. 

Les chapelains de Notre-Dame, comme les autres cha- 
pelains de réglise, étaient à la nomination toumale des 
chanoines. Le Chapitre, en 1414, obtint du pape 
Jean XXIII une bulle datée le 14 des calendes àe janvier, 
la cinquième de son pontificat, par laquelle il est ordonné 
qu'à Tavenir les chapelles de Notre-Dame ne seront con- 
férées que par voie d'élection aux enfants du candélabre, 
ou enfants de chœur, ou enfin à ceux qui auront servi 
longtemps au service de Téglise, et que les pourvus des- 
dites chapelles ne pourront s'absenter, sous quelque pré- 
texte que ce soit, plus d'un mois sans permission du Cha- 
pitre. Ce privilège exclusif a été attaqué en différents 
temps sans succès. Une sentence de Bayeux, du i5 juin 
1 537, a jugé la récréance de Tune desdites chapelles à un 
clerc nommé par le Chapitre, par préférence à un autre, 
qui, sur résignation, s'en était fait pourvoir à Rome. 
Appel de ladite sentence et désistement de l'appelant par 
devant les tabellions de Bayeux le 9 novembre iSSg. 
Autre sentence de Bayeux du 3 1 juillet 1 546 pour le 
même chef que le précédent. Arrêt de Rouen du 14 mai 
1 549 qui condamne à l'amende le résignataire appelant. 
Le motif de la conclusion est la bulle de Jean XXIII. 
Autre arrêt du Parlement du 21 août 1637, qui main- 



30? 

tient un pourvu par le Chapitre au préjudice d'un rési- 
gnataire en cour de Rome. 

L'année 1220, au mois de mars, les chapelains de 
Notre-Dame, avec l'autorité de Tévéque et du Chapitre, 
cédèrent à Guillaume, doyen du Saint-Sépulcre deCaen, 
et aux chanoines dudit lieu, la chapelle de Sainte-Anne 
de Caen avec toutes ses appartenances, et moyennant 
10 livres de rente, dont moitié payable à la Saint-Jean, 
Tautre moitié à la Notre-Dame de septembre (1). 

Cette chapelle sert présentement au Chapitre du Sé« 
pulcre pour y faire son office depuis la destruction de son 
église en i562. 

L'an 1283, au Chapitre général de juillet, les mêmes 
chapelains, au lieu de la quête qu'ils faisaient tous les ans 
par tout le diocèse pour leur confrérie, consentirent à re- 
cevoir annuellement du Chapitre la somme de 10 livres 
tournois, par la raison que cette quête était préjudiciable 
à celle qu'on faisait également pour Tentretien de la fa- 
brique de l'église cathédrale. Voici l'acte en entier tiré du 
cartulaire de ladite chapelle: « Universis présentes inspec- 
mris, Robertus decanus et capitulum Bajocense salutem 
in Domino. Noveritis quod capellani et clerici misss 
B* M'B in ecclesia Bajocensi quamdam confrariam habe- 
rent in civitate et banleuca Bajocensi, ac etiam quamdam 
questam facerent annuatim per totum diocesim Bajoc. ad 
usum ipsorum, et luminaris missse predictae prout in lit- 
teris bon» memoriae Henrici quondam episcopi Bajo- 
censis plenius continetur. Verumtamen quoniam detri- 
mentum et diminutionem questae fabricae nostrae ecclesias 
députa tae, et profectus ejusdem iste maxime redundabant, 

de assensu dictorum capellanorum et clericorum nostro 

» 

(i) Cartulaire B» M» Ecclesiae Bajoc., p. i, folio verio. 



/ 



getereti capitufo una nebifffue praBsentibii»^ ita per 
ordinatum quod ipsi a dicta quesCa de caetera cessabunl^ 
ac ettam a dicta canfraria procuranda ; et nos in recom- 
pensationem concessimus eisdem ad usum ipsonim et 
lûminaris mmœ suœ, decem libras turonenses de bonis 
tpsitts fiftbncas per mapum custodis ejusdein ex nunc in 
futtarum ad Pasd» perciptent an&uatim. Incujusreitea* 
timonium sigillun^ noetri capituli praesendbas ditximtis 
apponendum. Actum ia nôstro capitulo generali post les* 
tttm Sanetorum Ravennî et Rasiphi Anne Domini 1283. 

La chapelle Notre-Dame est bien éclairée et très propre. 
Les vitres étaient de gros verres peints autrefois. 
En 1762, elles furent renoiïvelées par dti verre blanc. 
Les 3 vitres du chevet de la chapeHe cotitenaient : celle du 
milieu, la généalogiîe ; les deux autres, la vie de la Sainte- 
Vierge. Au bas de la vitre qui est au Nord, on lisait ces 
mots en ancienne écriture : Benceline : Andréas : /ît- 
chardusjlîius.., Presbit... imarum quorum requiescant 
in pace. Amen. Comme les caractères en étaient du xii« et 
du xin« siècle, leur antiquité prouvait en même temps 
celle des vitres. 

Elle est environnée d^un lambris surmonté de tableaux 
qui représentent les principaux mystères oti la Sainte- 
Vierge a eu part. Ce sont des copies assez régulières;, la 

. contretable, diaprés le tableau de la présentation de la 
Sainte-Vierge au temple, par Rubens, et les tableaux, 
d*après les mystères de la Sainte-Vierge, par Callot. Ces 
tableaux sont de Hersant du Ronceray, peintre deBayeux, 
et un effet de la piéié d'Ambroise Le Gaufre, trésorier de 

' la cathédrale, qui fut enterré en i635 dans cette chapelle 
où l'on voit son épitaphe. Pierre Bernier, parent de ce 
trésorier et chanoine de Castillon, par sa résignati9n^ mit 



311 

la dernière main à ces décorations pour sçconder les pieuses 
intentions de son bienfaiteur. 

Parmi les personnes illustres enterrées dans cette cha- 
pelle, on compte Zanon de Castiglione, évéque de Bayeux, 
décédé le 1 1 de septembre 1459. Il fut inhumé au milieu 
de la chapelle. Pierre de Martigny, évéque de la même 
ville, décédé à Caen en 1 53 r, fut enterré dans l'église de 
Saint- Etienne, dont il était abbé, et son cœur fut rapporté 
à Bayeux et déposé dans le tomBeau du précédent, en- 
fermé dans une boëte de plomb. Jacques Josset, docteur 
de Sorbonne, chanoine d'Amayé et grand pénitencier, 
décédé eà i738y est atissi ÔAtis cette chapelle, proche la 
porte de la sacristie. Cest tin éè ses principaux bienfait 
teurs. 

L^an 1757, le 16 de >aavi'er, à 4 heures et demie du 
matin, mourut à Bayeux, datisTévéché, M. Jean-Baptiste 
de Rochechouart, duc de Morttemart, pair de France. Il 
était ici depuis Pété précédent pour voir M. FÉvéque, son 
parent. Le lendemain, le Chapitre de Bayeux fit le con- 
voi de son inhumation et Penterra dans ]a chapelle Notre- 

* 

Dame dans le tombeau de Zanoon de Castiglione. Quand 
on rouvrit, on trouva un cercueil de carfeau qui conte- 
nait les cendres de ce prélat, avec plusieurs branches de 
laurier, de thym, de marjolaine, qui avaient encore con- 
servé leur verdure et leur odeur. On trouva aussi la boîte 
en plomb qui renfermait le cœur de Charles (Pierre) de 
Martigny. Après Hnilumation de M. le duc dé Roche- 
chouart, qui fut des plus- hoaarable» qu'on ait vues ici 
depuis longtemps, le tombeau fut couvert d'une grande 
pierre de marbre sur laquelle on lit cette épitaphe qu^on 
dit être de M. Le Beau, secrétaire perpétuel de P Acadé- 
mie des Insaiptions et BeUe»>Lettreft. 



312 



D. O. M. 

Hic jacet 

Joannes Baptista de Rochechouart 

Dux de Mortemart 

Par Francis 

Princeps de Tonnay-Charente 

Clams militia, brevi quidem ob valetudinem, 

Sed tamen Ulustri 

Quia felici et periculoaa; 

E£Fu8us in egenos nobili prodigentia 

Largitiones cumulavit, nobiliori silentio 

Bis magnîficus. 
Inter patres, conjuges, atnicos optimos 
Pater, conjux, amicus 
Optimus. 
Comis erga omnes et commodus 
Integritate morum et intemerata fide 
Nulli secundus 
Spiritu magno vidit 
Ultima. 
Obiit Bajocis anno salutis lyby 
^tatis 75. 
Pnesul dignus amicus 
Canonici invicta religione insignes 

Filius mœrens 
Hoc ce monumento parentarunt. 



(i) Note ajoutée au manuscrit de Béxiers, par M. Georges Villers: 

Ex cartuîario Capellœ B^ M^ Virginis in ecclesia Bajocensi, Duo 
cartœ Henrici epUcopi Bajocensis pro fundatione dictœ capelta, 
et societate instituta. 

Caria Guillelmi fllii Hugonis de Malherbe componentis cum 
Johanne de Cussi qui eum in curiam regiam traxerat, et duellum 
bidem vadiatus oh mortem Ricardi de Cussi fratris sui. Il donne 



313 

L'autel de la chapelle Saint-Pierre et celui de la cha- 
pelle Saint-Sébastien ont été donnés par Guillaume Le 
Rebours^ archidiacre de Caen. Les tableaux sont de D. 
Eustache Restout, religieux de Mondaye^ peintre. Les 
dessins et la sculpture, du sieur Mi\ngin, sculpteur, de 
Bayeux. Le donateur, originaire du diocèse de Lisieux, 
fut nommé, en 1684, à la cure de Saint-Pierre de Caen, 
après M. de La Vigne. Il prit possession de Tarchidiaconé 
de Caen, en l'église Bayeux, le 19 juillet 1720, et le rési- 
gna, en 1732, à Robert-Tranquille de Couvert de Cou- 
lonsi chanoine de ladite église. Il demeurait et mourut au 
château de Bayeux^ chez son résignataire. Il fut enterré 

des biens à ladite chapelle, qui sont situés à Ver. D paraît qu'Emma 
de Crépon était la mère de ces deux fr^es, anno 1223, 
^ Carta Gregùrii de Vassy fllii Julianœ, dominl de Juaye^ ejus 
uxor Clementia^ pro eadem capella, anno 1271. 

Carta Willelmi de Creuly, fllii Willelmi de Creully, militis, 
pro eadem capella, Anno 1260. 

« Omnibus ad quos pnesens scriptum perveniet Guillot filius Hu- 
gonis Malherbe salutem in Domino. Noveritis quod cum Johannes 
de Cusseio de Crepone me traxisset in causam in curia Do mini Ré- 
gis de morte Ricardi de Cusseio Iratris sui, unum duellum vadiatum 
fuit inter me, et eumdem Johannem, cum etiam Emma de Crépon 
me traxisset in causam in eadem curia, de morte Samsonis filii sui ; 
tandem habito prudentium virorum consilio, in hune modum pacis 
concordati sumus, videlicet quod dictus Johannes et dicta Emma per 
concordiam me quietum in pace dimiserunt de prsfatis duobus que- 
relis, et ego pro fine et concordia dedi Deo et Ecclesis Sancts Ma^ 
ris Bajocensis ad usum dericonim in eadcsn ecclesia missam 
S^ Virginis celebrantium, hanc terram et hos redditus subscriptos 
videlicet : Apud Ver, Wiilelmum Le Viel cum teaemento suo unde 
reddit annuatim septem quarteria ft-umenti ad mensuram ejusdem 
viUœ, in mense septembris; et très solidos turonenses in festo 
S^ Michaeli, et très capoitts ad Natale, et triginta ova ad Pascha; et 
Radulphum Bertran cum tenemento suo ibidem, unde reddit annua- 
tim septem quarteria frumenti, quatuor capones, et quadraginta 



V4 

dans la chaf>elle de Saiat-Pierr« od on lit cette épitaphe 
sur sa tom^^e : 

Ici nepoie le cdTp» de nobU et dbcrète penonne Guiliauiae Lt 
Reboura» pcêtre, archidiacrtf d« Caen en œtte église, cy-devaot curé 
de SalntrPierre de Caen, décédé le i5 février 1738, figé de 94 an». 
Prie^ Dieu pour le repos de son fime. 

I)y 3, dans is même chapelle, plusieurs épitapljps siu? 
le paré, mais q»i sont presque effacées. En voici une que 
f^ai copiée, laquelle est au&Msr d^une grande pierre 
blanche, sur laquelle esb représenté un prêtée vécu d^una 
chasuble : 

Hic quiescit generalem expectans resurrectionem Robertus Fabri 
presbyter, artium et tnagister, et in jure canonico licenciatus, hujus 
intAgtne eccfesfœ canonicns, et cufatus acolesis parochialtSy Sa Pétri 
de BriquaviHa, cfiocssis Bajocensts, qui sic dîsponemte Deo omnium 
creotori, flradidfh spirttum anno Domiiii ^.C.C.C.C.O primo die 
mensis septembrîs. Anima e)us reqmescat in pace^ —'Pater noster. 

11 fonda, en 1483, une messe de Saiate«^oiz tous la» 
vendredis, dans la chapelle de» granch- vicaires. 

ova; at très Wrgatas terne apud Mevenam sitas apud ci^ucem pro- 
pioquam vise bâjocensis. Omnia autem prsdicta dedi et eleemosinavi 
ï>9a et praedictc ocdesie clericis, tenënda et possidenda in puram 
et perpetuam eleemosinam, quietam et liberam quam ego et haeredes 
mai prasiatis eoclesie et canonicis absque uUa diminutione contra 
omaes garantizace tenémur. Quod ut ratum habeatur, prsesens 
sfiriptum sigiUo meo confirmavi.. Actum in assista apud Bajocas^ 
anno gratite M« C. C, vicesimo tertio meose juUo. « 

(Extrait du cartulaire des donations^ faite» à la ckapeHe de 
Notre-Dame de Bayeux, écrit de la main de tabké de La Rue, 
et vendu à Payn, libraire, PalUMalli Si, à Londres J 

Les Malherbes étaient seigneurs de Meuvaines dans le xxi« siècle. 

(Cette note, signée G. Villers, est interfoliée, dans le manuscrit de 
k bibUotlièque de Bajœux, après le folio i5«) 



3*5 

Avant la répafatioa des Titres, £EÛte en 1761 et 176a, 
on TOfait» dasia une de celles qui éclairent la chapelle de 
Saiivi^PaRtaléon^ proche la chapelle de Notre-Dame, cette 
inscriptiiui : c Haec vitra data fuit de boa..... executioais 

bonae mémorisa domini Haymonis de Hasta consi ca- 

ûonki httjus ecclesiœ, qui obiit anno Domini millesimo 
quadriogeotesimo primo» die sexta décima me&sis maii, 
cujus anima requiescat in pace. » Ce chanoine était repré- 
senté revêtu d^uae soutaae violette et d^un surplie avec 
une aumusse, à genoux, et présenté par un ange à la 
Sainte-Vierge qui était vis-à-vis. Cette vitre fut ôtée le 
7 aoi^t 1760 pour être raccommodée. II donna, conjoin- 
tement avec un autre chanoine, la vitre de la chapelle de 
Saint-Martin, appartenant aux grands vicaires de chceur. 
Il est peint dans cette vitre avec ses habits d^église, ainsi 
que son confrère, avec ces mots en dessous : Haytno de 
Hasta. Il a fondé plusieurs obits da|;is cette église. 



La chapelle qui est sous la vieille tour reconnaît pour 
principal bienfaiteur René Tessier, prêtre, qui prit pos- 
session de la prébende d'Arry le 17 novembre 1608. Les 
tableaux ont été peints par lui, et les décorations sont 
Teffet de ses bienfaits. On lit sur Tarcfaitrave de Tautel : 
Renatus Tessier dono dédit 16 36. Et sur la corniche de 
la balustrade : Cy est la chapelle de MM. saint Cosme 
V, et saint Damien, saint Cantest et saint Gilles, du don 
de René Tessier, chanoine d'Arry, en 16 36. La contre- 
table représente Notre-Seigneur en croix. Les 4 titulaires 
de la chapelle sont-'peints dans 2 tableaux qui sont aux 
côtés. Autour de celui de saint Cosme, on lit ces mots : 
Pestent ac vulnera sanat^ dolores sopore demulcet. Il a 
peint la Sainte-Famille qui est à Tautel du Sépulcre. On 
vok au baa ce» mots : Jt. Tessier, ch^ d'Artyr, 1647, 



3i6 

avec ses armes, qui sont : d^azur au chevron d^or sur- 
monté d^une étoile de méme> et accompagné de 3 vols ou 
d^or ou d^argent. On a encore de lui plusieurs tableaux 
de nos saints évéques qui se voient dans le Chapitre. 

La chapelle du Saint-Sépi^lcre est sous la tour méridio- 
nale. De plusieurs épitaphes qu'on y voit sur le pavé, je 
n^ai pu recueillir que les deux suivantes : i» Sur une pierre 
blanche, paraît gravé un prêtre revêtu d^une chasuble, 
tenant un calice, et la tête couverte d^un camail, et au- 
dessous, on lit en lettres gothiques : 

Cy gist discrepte personne Jehan du Breuil, prestre, en son vivant 
chapelain du Sépulcre en Téglise de Bayeux, et curé de Tilly, qui 
trespassa l*an M. IIII<» mixx quatre, le xxiv de Avril. Dieu lui fasse 
pardon à rftme. Amen. 

20 Sur une autre pierre bleue qui est contre la précé- 
dente^ on voit une figure de prêtre revêtu d^une chasuble, 
tenant un calice. Au haut de la pierre, sont des armes 
parties, le premier chargé d^un lion rampant, le second 
de deux feuilles d*arbre Tune sur Tautre. Au bas de la 
pierre : 

Sola cornes post fîinera virtus, 
et autour de la pierre : 

Cy gist le corps de noble et discrette personne maistre Jehan de 
Villays, prêtre, sous-chantre et chanoine de Saint-Martin en Tégltse 
de céans, lequel décéda le i6 juin 1621. Priez Dieu pour son fime. 

Ce chanoine avait Taffection de M. de Daillon^ évêque 
de Bayeux. Il prit possession pour lui de Pévêché le 
18 juin 1598. Il eut beaucoup de part aux agitations 
causées par cette prise de possession. Il servit de secrétaire 
au Chapitre pendant la vacance du siège. 

La chapelle de Saint^Martin qui appartient aux grands 



317 

vicaires de chœur^ fut bâtie par la permission du Cha- 
pitre^ en i3o9, par Pierre de Saint- Pierre, chanoine de 
Bayeux. Il la fonda pour être desservie par les 8 grands 
vicaires du chœur. CMtait auparavant une place vide, et 
la chapelle de Saint-Jean qui lui est contiguë à POrient, 
avait été bâtie quelques années auparavant par Pierre, 
évéque de Bayeux. Voici Pacte du Chapitre à ce sujet : 
c Littera capitulas ecclesias Bajocensis concessa venerabili 
viro domino Petro de Sancto Petro-in-Campis ecclesiae 
praefatae concanonico, super plateaad aedificandum capel- 
lam vicariorum ejusdem ecclesiae, in honore sancti Mar- 
tini confessoris. — Universis présentes litteras inspectu- 
ris, capitulum ecclesias Bajocensis salutem iù, Domino 
sempiternam . Noveritis quod nos attendentes et conside- 
rantes devotionem quam habet et habuit erga ecclesiam 
Bajocensem vir venerabilis dominus Petrus de Sancto 
Petro-in*Campis^ concanonicus noster, per présentes litte- 
ras concedimus eidem ut ipse asdificet et aedificare possit 
in quaedam platea vacua in sinistro latere dictaè ecclesias 
sicut se proportat in longo a capella sancti Johannis 
Evangelistas quam fundavit beatas memoriae Petrus, 
quondam episcopus Bajoc. et quam nunc obtinet dominus 
NicolaQs de Morte, presbyter, usque ad pilarios conclaus- 
tri nostri, ante ostium nostri capituli, et a dicti pilariis 
in linea usque ad latus dictas ecclesias, quandam capel- 
lam in honore B^' Martini confessoris, et quoddam par- 
vum repositorium in quo vestimenta, ornamenta et alia 
necessaria dictas capellas reponentur. Concedimus etiam 
eidem canonico nos de bonis fabricas dictas ecclesias asdi- 
ficare et asdificare facere ac pacifice dicta asdificia bene et 
competenter infra festum Omnium Sanctorum proxime 
venturum pro II II" liv. quas propter hoc solus tenetur 
infra dictum terminum custodi dictas farbicas canonicus 



3i8 

antedictus {?). In cujus rei testimonio sigillnm nottrum 
presentibus litteris duximus apponendum. Datutn a&no 
i3o9 die mercurii po6t festutn beatas Catharin» vîrgi- 
nis. > 

Dans un autre acte, Pierre de Saint-Pierre déclare fon- 
der ladite chapelle pour son salut, et pour Guillaume de 
Flavacourtf jadis archevêque de Rouen, pour être des- 
servie par les hauts vicaires, et dans laquelle il établit 
8 chapelains. Uacte est daté du vendredi avant la Saint- 
André, iSog. L*official du Chapitre le fulmina la même 
année, le samedi avant la fête de saint Arnulphe et saint 
Clin, et l'évêque Guillaume le confirma l'an 1 3 1 3, le mer- 
credi avant la Saint-Pierre. Ce fondateur est peint à 
fresque dans cette chapelle. 11 est revêtu d^une chape 
rouge, sans rabat, par dessus, un surplis, Taumussé sur 
le bras, les cheveux fort courts, et à genoux. On lit ces 
mots au-dessous en gothique : 

Petrus ^e Sancto Petro-in-Campis canonicus hujus ecdesiae et fùn- 
dator primus presentia capellae. 

Et au-dessous, sont ses armes : de gueules au franc 
quartier d^argent, chargé d*un oiseau de sable, Técu por- 
tant 2 quintefeuilles d Vgent, une en chef et l'autre en 
pointe. Et dansle nécrologe de la cathédrale, au 4 de 
mai : Obitus parentum Pétri de Sancto^Petro^in^Cam^ 
pis, canonici sàcerdotis, et Guillelmi de Flavacuria 
archiepiscopi Rothomagensis. Et au 22 de mai : Obitus 
Pétri de Sancto^Petro-iti^Campis, Canon, et Presby^ 
teri. 

Dans la chapelle de Saint-Contest, du côté méridional , 
oa lit cette épitaphe sur du bois : 

Gy devant repose ie corps de Gilles Basly, prêtre, chanoine de 



3»9 

Péceralles/ déc^é le if septembre 1711. Prief Dieu pour le Mpat 
de ton âme. 

Cet ecclésiastique^ né à Bayeux, prit possession de son 
canonicat le 3 février i683. Il était doué d'une grande 
piété. Sa dévotion se manifesta surtout par les saints et 
bénédictions qu^il fonda dans presque toutes les églises de 
cette ville le jour de leurs patrons. Il avait une idée singu- 
lière à cet égard. Il était persuadé, dit-on, que quand on 
donnait le salut quelque part. Dieu détachait du ciel un 
certain nombre d^anges pour y assister. On rapporte aussi 
qu^un curé de cette ville voyant qu^il avait oublié son pa- 
tron, fit affichera la porte de la cathédrale une bénédic- 
tion par M« Basly, pour le jour de la fête, ce qui déter- 
mina le bonhomme à la fonder ( i ). 

L^autel de la chapelle de saint Exupère fut placé au 
mois d'avril 1745. C'est un présent en partie de Jean Le 
Nouyel, haut-vicaire et chapelain de Saint-Exupère, qui 
donna 5oo livres ; de Jacques Féret, chanoine de Poulî- 
gny, qui en donna 200; et du Chapitre, qui fournit le reste. 
La sculpture est du sieur Mangin, qui eut 800 livres, et 
le tableau du sieur Rupalley, qui feut 1 7 pistoles. 

(Les principaux orages qui ont causé du mal à cette 

(i) Ce a3 décembre 170a, bénédictioD du crucifix, dénote ptf 
M. Basly, cbanoine de Pézerolles, M. l'Évêque, avec le clergé, après 
avoir dit plusieurs oraisons, monta au jubé où il jeta de l'eau bénite 
sur le crucifix, et Tencensa trois fois, pendant quoi le clergé, à ge- 
noux, chanta : O Crux ave en musique, et toutes les cloches son- 
nèrent. En 1706, au jour de la Pentecôte, procession au soir fondée 
pour la première fois par M. Basly^ chanoine de Pézerollef. On 
sonna toutes les cloches à 5 heures et demie. On commença à 
6 heures par un petit motet, la prose Veni Sançte Spiritus avec 
Torgue et \tfiunty'?\9i bénédiction, Laudate Dominnm omncs gentes, 
(Note de M. Descrametot, ch. de B.) 



320 

église : I® Au mois de novembre i524, le tonnerre tomba 
sur la tour méridionale, et en abattit plus de 1 5 pieds. Elle 
fut mesurée au mois de janvier suivant, et on trouva, ce 
qui est étonnant, qu'il en manquait 32 pieds. Ce fut un 
maçon de Nouant qui la rebâtit. Le marché fut arrêté le 
4 de septembre i525 pour la somme de 3oo liv. lo s. et 
la pension ; 

2® Le dimanche 28 juillet i SgS, à 8 heures du soir, 
une grêle terrible, mêlée d^éclairs et de tonnerre, brisa 
presque toutes les vitres de cette église oti la peur attira un 
grand nombre de personnes qui y firent des prières et des 
processions jusqu^à minuit ; 

3^ Le 1 5 janvier 1690, le tonnerre tomba sur la même 
tour, et Tendommagea par 3 endroits. De là il entra dans 
Péglise par la fenêtre de la chapelle Saint- Ezu père, froissa 
sans aucun mal un prêtre qui y disait la messe, emporta 
deux doigts de la statue de saint Julien, fit le tour de 
Téglise, et se jeta dans Torgue sans y causer de dommages. 
Il passa ensuite par la grande porte, s'éleva en haut, et 
tira au-dessus un morceau de carreau comme si c^eût été 
un tiroir, sans aucune rupture, et finit par abattre un 
autre morceau sur lequel était la figure de saint Joseph, 
qui, quoique du poids de plus de 200 livres, n'eut aucun 
mal en tombant. La tour fut rétablie en 1698 pour 
3oo livres; 

40 Le lendemain de la fête de la Pentecôte, i^^ juin 
1 746, dans un orage violent, le tonnerre tomba encore 
sur la même tour et en emporta tout le haut. De là se 
roulant sur la voûte de la nef, il passa par le trou de la 
chaîne qui soutient le crucifix, mit la croix en morceaux, 
et précipita en bas le Christ qui, par sa chute, se rompit 
le bras et une des cuisses. Enfin, il fondit partie dans le 
chœur et partie dans la nef. Il faut noter que, quoique 



k 



1 



< 



321 

cet accident arriva pendant les vêpres, les officiers eurent 
assez de courage pour ne^ pas interrompre Poffice. Néan- 
moins^ la puanteur qui se répandit alors les obligea d^al- 
1er chanter les complies dans la chapelle Notre-Dame. La 
tour fut raccommodée la même année, dans la hauteur 
de 40 toises. Le marché fut de 80 livres par toise pour 
les 3o premières, et de 5o livres par toise pour les autres. 

La croix fut placée sur le haut le lundi 5 de septembre 
suivant. ^ ' 

J*ai déjà remarqué que les cloches de Téglise furent 
cassées, en i562, parles protestants, à Tezception de la 
plus grosse de la tour méridionale, qu'on appelait : prime 
sans fête, et qu'ils réservèrent pour leur usage. L'inscrip- 
tion suivante se voyait autour de la cloche : t Ad pri- 
mam in feriis pulsor, Mariam que saluto, vespere que^ 
Maria nomen habere feror, quam crebro sonitu fractam^ 
tum sic reparari fecit Gautfridus Asselin arte nova, cum 
partes ageret fabricae, a partuque virgineo referret majus 
lustra trecenta novem. » Et plus bas : « L'an M. V» X 
LVIII, Pierre Le Fort me fit. » 

Cette cloche fut enfin cassée par accident le jour de 
Pâques, 5 d'avril 1 747, et refondue avec la petite Tremonde 
le 21 juin 1749 par les nommés Brocard, du pays de 
Lorraine. (La petite Tremonde fut nommée Char lotte- 
Phi lippe-Marie^ par Charles-Philippe d'Albert, duc de 
Luynes et Montfort, pair de France, chevalier des ordres 
du Roi, et par Marie Brulart, duchesse de Luynes, son 
épouse, et daine d'honneur de la reine; et Prime-sans- 
féte: Paule^Henriette-Nicolasse par M. de Luynes, 
évéque de Bayeux, premier aumônier de lA^^ la Dau- 
phine, et par Sérénissime dame Henriette-Nicolasse d'Eg- 
mont-Pignatelli, princesse du Saint-Empire-Romain, 
femme de Marie-Charles-Louis d'Albert, duc de Che- 

21 



3^2 

I 
vreuse» prince de Neufchâtel de Vallengia en Suisse, lieu« 

tenant général des armées du Roi très chrétien, colonel 

des dragons de France. Ces seigneurs étaient venus voir 

M. TEvéque, leur parent, au château de Sommervieu.) 

La tour méridionale me donne occasion de remarquer 
encore qu^on voit au pied , du côté de la grande place, les 
restes d^un placage de plâtre sur lequel étaient gravés ces 
mots : « Par sentence de M. le Lieutenant général de 
police, du IX août ijSB, il est défendu à toutes sortes de 
personnes de s'exposer à uriner contre cette église, d'ap- 
porter aucunes terres, immondices, écailles d'huître, 
chaussins, de tirer aucuns coups de fusils sur l'égUse et 
dans les tours, de jouer devant le portail et dans la place, 
de jeter des pierres contre les vitres, le tout* à peine de 
20 livres d'amende pour la première fois, dont les pères 
et les mères répondront pour leurs enfants, et les maîtres 
et maîtresses pour leurs domestiques. » Cette sentence, 
toute humiliante qu'elle est pour le respect dû à la reli- 
gion, est effacée aujourd'hui, tandis que les objets de la 
défense subsistent presque toujours. 

Un peu au-dessous on voit 4 vers latins gravés en 
grands caractères romains sur les pierres qui forment Pun 
des piliers d'appui, du côté de la grande place, à 7 ou 
8 pieds au-dessus du rez-de-chaussée : 

Quarta dies Pasche fuerat cum derus ad hujus 
Que jacet hic vetule venimus exequias. 

Letitie que diem m agis amisisse dolemus 
Quam centum taies si caderent vetule. 

^ Les caractères de cette inscription sépulcrale sont an- 
^* ciens, et tels qu'on s'en servait avant l'usage des diph- 
tongues. Comme il n'y paraît ni date ni nom appellatlf, 
on ne saurait dire dans quel temps et pour qui elle a été 



faite. Il s'agit d'une femme qui, si elle a été respectée de 
son vivant, ne Ta pas été de même après sa mort. Après 
toutes les recherches que j'ai faites pour découvrir, pour 
savoir qui était cette femme, je n'ai pu découvrir autre 
chose, sinon que c'était une maîtresse de nos ducs de 
Normandie, laquelle avait été enterrée, ou plutôt encla- 
vée dans répaisseur du mur, dessous cette inscription. 
Au défaut de preuves, ne puis-je point me servir de con- 
jectures ? Voici ce que j'en pense de plus vraisemblable. 
GuiUaume de Jumièges m*apprend que Henri I^r, roi 
d'Angleterre, duc de Normandie, qui régn& depuis 1 106 
jusqu'en 11 39, eut i5 bâtards, 6 fils et 7 filles de toutes 
les maîtresses qui lui donnèrent une nombreuse lignée. 
Cet historien ne nomme qu'Elisabeth, sœur de Valeran 
de Meulan. Une de celles qu'il a omis de nommer, se 
voyant sur le déclin de l'âge, et hors d'état de figurer à la 
Cour, se retira sans doute à Bayeux, et embrassa la dévo- 
tion. Entre les pieuses envies que sa dévotion lui inspira, 
on peut compter celle de se faire enterrer dans la cathé- 
drale, oQ 3o ou 40 ans auparavant, elle avait vu inhumer 
la princesse Agathe, fille de Guillaume-le-Conquérant, 
et sœur du roi Henri (i). Pour cet effet elle obtint le con- 
sentement du Chapitre, et quelque mauvais plaisant fit 
graver au-dessus cette épitaphe. 

J'ai encore publié, dans une autre conjecture : Isabelle 
de Douvres, sœur de Thomas, archevêque dTork, et de 
Richard, évêque de Bayeux, fut maîtresse de Robert, 

(i) Cette princesse, fiancée d*abord au fameux Harald, compéti- 
teur de Guillaume^le-Conc|uérant, fut mariée depuis à Amfurcius, 
roi de Galice. Mais accablée par la douleur de se voir conduire à 
un prince dont elle ne connaissait ni la figure ni le caractère, elle 
mourut en chemin l'an 1081. Son corps fut rapporté en Normandie, 
et enterré dans l'église cathédrale de Bayeux. (Ord. Viulis, tib. V.) 



324 

comte de Glocestre, bâtard de Henri I«^ roi d^Angle- 
terre et duc de Normandie, dont elle eut Richard qui 
devint, malgré le défaut de sa naissance, évéque de Bayeux 
en 1 133, après Richard de Douvres, son oncle. Elle a un 
obit fondé dans la cathédrale de Bayeux, dont le vieux 
nécrologe fait mention en ces termes : XXIV Die Apri^ 
lis mensis, obitus IsabelliSy matris Richardi episcopi 
Bajocensis, filii comitis Glocestriœ. Ne serait-ce point 
elle qui est le sujet de cette épitaphe ? La date de son obit^ 
au 24 avril, insinuerait que ce fut le jour de son décès. 
La femme désignée dans Pépitaphe mourut à un âge 
avancé, et aux fêtes de Pâques. Or, Pâques, en l'année 
1 166, tomba au 24 d^avril, comme on le voit par VArt 
de vérifier les dates, page 48. Ces époques paraissent 
aussi s'accorder entre elles, et Tépitaphe est assurément 
du même temps. 

Je finis ces observations par la traduction française de 

cette épitaphe qui me fut adressée de Paris en 1759, et 

. qui a paru dans une lettre imprimée au Journal de Ver* 

dun en mars 1760, page 204. Elle est de M. de Senecé : 

La vieille femme à maître Jacques 
Trépassa le beau jour de Pâques. 
Pour la fourer icy dedans 
En ce temps de rejouissance, • 

il nous fallut, malgré nos dents 
Tronquer un repas d*importance. 
Oncques ne le pûmes achever. 
Dont deuil plus cuisant nous opille 
Que si nous avions vu crever 
Toutes les vieilles de la ville. 

On voit encore dans la cathédrale une inscription gravée 
en grandes lettres gothiques sur le linteau de la porte qui 
conduit à Torgue, dans l'aile gauche de la nef, vers le 
Couchant. La voici : 



325 

Crédite mira Dei, serpens fuit hic lapis extans, 
Sic transformatum Bartholus attulit hue. 

■ 

Il y a aussi dans le mur, au-dessus, une entaille de 
figure ronde, où était le serpent pétrifié dont parle ce dis- 
tique. Il paraît, par les registre» du Chapitre, qu^au mois 
de juillet 149 1, Barthole d^ Anjou, chanoine, apporta à 
Péglise la pierre en question. Il y a déjà longtemps qu^elle 
a été enlevée, car, dans le manuscrit de M. Potier, écrit 
en 1 594, il en est parlé comme n^étant plus à sa place. 
« La pierre, dit-il, qui était sur Thuis de la vielle tour/ 
qui avait été un serpent. 9 II est visible que ceux qui ont 
fait graver Pinscription ont regardé la pétrification qu^elle 
indique comme un prodige. Quelque merveilleux que 
soient ces jeux de la nature, rien cependant de moins ex- 
traordinaire. Mais telle était la superstition de ces siècles 
grossiers. On attribuait à un principe surnaturel les pro- 
ductions de la nature qui avaient quelque chose de sin- 
gulier. M. Petite, dans la cartouche de sa carte du diocèse 
de Bayeux, dit que la mousse, les herbes et la terre se pé- 
trifient en divers lieux, sur les falaises, depuis Avranches 
jusqu'à Sainte-Honorine de Perthe. Cest, apparammeht, 
le long de cette côte que fut trouvée la pierre de Barthole, 
et sa forme singulière faisant Tétonnement de son siècle, 
on la plaça dans Téglise de Bayeux comme un prodige de 
la nature. 

Entre les antiquités que Ton garde dans cette église, on 
remarque surtout une vieille et longue bande de tapisserie 
qu'on expose depuis la Saint-Jean jusqu'à la Dédicace. 
Elle a 212 pieds de long sur un peu moins de % pieds de 
hauteur, et contient toute l'histoire de la conquête d'An- 
gleterre par Guill. Le Bastard, duc de Normandie, sur 
Harald, son compétiteur. L'opinion commune à Bayeux 



est que ce fut la reine Mathilde, femme de ce conquérant, 
qui la fit faire. Cette opinion, qui passe pour une tradi- 
tion dans le pays, n'a rien que de fort vraisemblable. 
Mathilde, vertueuse princesse quis^intéressait fort à la 
gloire du Roi son mari, aura voulu laisser à la postérité 
ce monument d'une des plus grandes et des plus heu- 
reuses expéditions qui furent jamais. Ce qui est certain, 
c^est que le monument est de ce temps-là. 

Le goût, la forme des armes, et tout ce qui s'observe 
dans cette peinture, ne laisse aucun lieu d*en douter. Il 
ne faut pas douter non plus qu^il ne se soit perdb dans la 
suite des temps une bonne partie de cette bande de tapis- 
serie. Ce qui en reste ne va que jusqu'à la défaite et la 
mort de Harold, et à la victoire de Guillaume. La pein- 
ture devait aller au moins jusqu'à son couronnement qui 
ne s'y trouve pas. La dernière partie de ce monument est 
si gâtée qu'il ne faut pas s'étonner si ce qui suivait est en- 
tièrement perdu. 

La bande de tapisserie n'a jamais été mise en sa perfec- 
tion. Les hommes, les chevaux, les villes et tout le reste 
s'y trouvent tissus et peints en couleurs, mais les espaces 
qu'on voit entre les faits représentés ne sont qu'un simple 
canevas qui n'a point été rempli. Ce défaut n'ôte rien de 
la suite de l'histoire. Ceux qqi entreprirent cette tapisserie 
n'eurent pas le temps de l'achever. On y apprend bien 
des usages de ce temps-là sur les armes, sur la guerre, sur 
la marine, et sur beaucoup d'autres sujets. L'histoire re- 
présentée dans la peinture et dans les inscriptions de la 
tapisserie est parfaitement conforme aux meilleurs histo- 
riens de ce temps-là, et nous apprend bien des faits qu'ils 
avaient passé sous silence. 

Le P. Montfaucon, dans son grand Recueil des mo- 
numents de la Monarchie française, en avait donné Tex- 



327 

plication d^une petite partie qu^on avait trouvé copiée 
dans les manuscrits de feu M. Foucault, conseiller d^État. 
Mais ayant découvert depuis oti était cette tapisserie, il la 
fit dessiner toute entière par M. Benoît, un des plus ha« 
biles dessinateurs de ce temps, et Tinséra tout au long 
avec des explications dans le second volume. La copie de 
M. Foucault n^avait qu^environ 3o pieds, et c'est cette 
partie dont M. Lancelot donna Texplication à la rentrée 
de PÂcadémie. 

Il y a une autre tapisserie qui, quoique beaucoup moins 
ancienne que la précédente, n*est pas moins curieuse. 
P^est cette tapisserie qui sert à orner les chaises du chœur 
dans les grandes fêtes, et qui représente tous les mystères 
où la Sainte- Vierge a eu part. Elle est entière, et faite à 
Taiguille. Léon Conseil, chancelier de cette église, en fit 
présent en 1499. II est représentée un bout vêtu d^une 
robe rouge et d^un surplis, à genoux ; et au pied on lit ces 
mots : Léo Conseil cancellarius ecclesiœ Bajocensis. 

Qn garde dans le trésor un ancien anneau qu^on disait 
être celui de saint Gerbold, évéque de Bayeux, mais que 
M. Tabbé de la Rue a fait voir n^étre que celui d*un offi- 
ciai de Bayeux ; l'anneau de Guy, évéque de cette ville, 
qui fut trouvé Tan i65o dans son tombeau, lorsqu^on le 
rouvrit pour enterrer François Servien, un de ses succes- 
seurs^ et la lettre d'indiction, en original, pour la tenue 
du concile de Florence, que Pévéque Zanon de Castiglione 
apporta en Tannée 1439, après la tenue de ce concile oti 
il assista. Hermant dit que ce sont les actes mêmes, et 
qu^ils sont entièrement conformes aux copies imprimées 
dans le Recueil des Conciles. 



328 

LE CHAPITRE 

Le Chapitre de Téglise est considérable, tant par rap- 
port à ses prérogatives qu^à cause des membres qui le 
composent : i<^ Il a le privilège fondé de très anciens sta- 
tuts, et confirmé par les Papes, de ne point admettre 
d^llégitimes dans sa compagnie, tionobstant toute dis- 
pense. Henry de Neufchâtel, évêque de Bayeux, avait été 
nommé grand conteur, et avait obtenu en 1482 dispense 
de Rome sur le défaut de sa naissance. Le Chapitre refusa 
de le recevoirquoiqu'il eûtreçu d^ailleurs beaucoup de bien 
de son neveu : « Dievenerisvigesimasextapraedictimensis 
assistentibus domino cancellario, scholastico, etc.. Item, 
super eo quod ex parte domini Episcopi hujus ecclesise, 
ac etiam venerabilis et circumspecti viri magistri Henrici 
de Novo-Castro ejusdem domini episcopi avunculi, non 
tamen legitimi, sed illegitimi, fuit supplicatum et Yequi- 
situm quod ad officium seu dignitadem custodis hujus 
ecclesiae, quod quidem officium seu dignitatem tune va- 
cantem per mortem magistri Guillelmi Sohyer contulit 
ipse dominus Episcopus eidem de Novo-Castro, recipere 
velient, et dignarentur praefati domini capitulantes ; super 
quibus fuit mature deliberatum, et finalîter conclusum 
non recipere eum pro quacumque dispensatione Papas, 
pretio, prece, vel amore, privilegiumque super hoc eccle- 
sias concessum observari, ac defendi si opus sit. » 

Ce privilège fut confirmé en 1 707 par arrêt du Parle- 
ment de Normandie, contre un nommé Laffont auquel 
Claude de Meromont avait résigné sa prébende du Lo- 
cheur. La plus ancienne trace que Ton rencontre pour 
ce privilège est Pextrait suivant du livre nommé Lange- 
vin (i) que le Chapitre conserve dans son chartrier : 

(i) Raoul Langevin, chanoine de Bayeuz, composa en 1269 le 



329 

• 

c Statutum est s, est-il dit, « in ecdesia ut nuUus insti- 
tuatur in choro, nisi constet Capitulo de honesta ipsius 
conversation e, quod bene légat et cantet, et quod sit de 
legitimo matrimonio procreatus. » Et^ quelques lignes 
après est écrit : « Et quoniam olim fuit magnum scan- 
dalum de quibusdam canonicis, qui pro pecunia et mu- 
neribus et exemptiis aliquos clericos in chori consortium 
faciebant saepius institui, ideo, sede vacante per mortem 
bonae memorias Guidonis quondam episcopi, concorditer 
fuit ordinatum in quodam capitulo generali, quod nuUus 
canonicus aut persona de recipiendo in choro clerico 
audiretur, nisi prius juraverit quod crédit eum bonae 
coiiversat^)nis et vitae, et quod de eo, vel aliquo pro eo 
non recepit vel habuit aliquid, nec babere intendit, et 
quod est de legitimo matrimonio, sicut crédit, genitus... 
Ordinatum etiam fuit tune in illo capitulo ut nullus illé- 
gitime natus introduceretur in choro, quantumvis ido- 
neus, et si cum eoquod ad ordines promoveri aut benefi- 
cium ecclesiasticum etiam cum cura animarum obtinere 
esset autoritate Sedis Apostolicae dispensatum, et si per 
ignorantiam aut negligentiam talem contingeret intro- 
duci, statim cum perciperetur, de choro ejiceretur. i> 

Le pape Nicolas IV, par une bulle datée de Sainte- 
Marie-Majeure, le 4 des calendes de décembre, la seconde 
année de son pontificat, id est 1290, accorda à Tévéque 
et au Chapitre de Bayeux qu^ils ne pourraient être forcés 



fameux cartulaire de l'église de Bayeux, très connu sous le nom de 
Cartulaire de Langevin. C'est un petit livre de parchemin couvert 
de bois sculpté qui contient une compilation des statuts, usages et 
cérémonies qui se pratiquaient de son temps dans l'église. Il lui sert 
encore de loi aujourd'hui. Il a été préservé comme par une espèce 
de mirscle des horribles ravages des Calvinistes en i56a. 



330 

* 

par lettres du Saint-Siège de recevoir d^illégitimes à pos- 
séder aucuns bénéfices dans leur église ; 

20 II a droit de franc-salé, et d'entrée franche pour les 
aydes. Deux registres en lettres de créance du Roi à 
M^ Antoine Le Visté touchant la confirmation du don fait 
par icelui sire, aux chanoines et Chapitre de Bayeux de 
2 muids de sel, iSiq. Mem. a. a. Fol ni^^xxxvii et 
xxxviïi ; 

3° Il a eu constamment le droit de battre monnaie. II 
existe encore des échantillons de cette monnaie dans les 
cabinets des curieux. Les pièces sont de cuivre jaune, de 
la grandeur à peu près de nos pièces de 2 sols. On y voit 
d^un côté un aigle à 2 têtes avec ces mots : monetacapi- 
tuli, et de Tautre est cette seule lettre au milieu v, et au- 
tour : Bajocensis. Il y en a aussi de frappées au même 
coin oti à la place du v sont deux ii barrés dans te milieu. 
Le Chapitre, pour preuve de ce privilège, conserve dans 
son chartrier les coins qui servaient à faire cette petite 
monnaie. On trouve dans son registre de conclusions, 
année 1 529, temps auquel elles étaient encore rédigées en 
latin, celle-ci du 2 août : « Die lunae secunda augusti, 
anno D" M® V«>XXIX° ... item fiât nova moneta Capi- 
tuli perpema ex aère per dominum commissarium de 
novo institutum, et reserventur in Capitulo cunei seu pro- 
totypi caracterum hujusmodi monetas. » 

Il est sensible que cette ordonnance suppose un usage 
et un droit ancien dans le Chapitre ; mais pour Porigine 
et Pépoque, il est impossible d^en rien découvrir. Par 
rapport à sa durée et à sa fin, voici ce que nous en ap- 
prend le registre de Tannée 1577, oti les conclusions se 
faisaient alors comme elles se font encore aujourd'hui en 
français : Le 20 mai 1 577, MM. le doyen, le chantre et le 
'maître^escole ont été commis pour parler aux officiers de 



331 

cette ville afin que la monnaie du Chapitre soit écriée. 
Cette conclusion ne tarda pas à avoir son effet, comme on 
le voit dans le recueil manuscrit de M. Potier. Cet écri- 
vain, il vivait en 1594, après avoir dit qu'il a vu faire 
par deux fois de cette monnaie par le commandement des 
seigneurs du Chapitre, savoir : des doubles et des pièces 
de 5 deniers (i), et qu'elle avait cours par toute la viconté, 
voire jusqu'à Caen, à raison qu'il était fort peu de telle 
petite monnaie, ajoute que le 1 1 juin 1 577 fut 'publiée 
une ordonnance pour la décrier, à la requête du Cha- 
pitre, parce que Ton en faisait de fausse ; 

4? Depuis plusieurs siècles il était exempt de la juridic- 
tion des évéques, et endroit d'exercer par lui-même toute 
juridiction sur ses membres, suppôts et ecclésiastiques de 
l'église cathédrale. Il était encore en possession de la juri- 
diction volontaire et contentieuse sur les curés, les prêtres 
et les peuples de plus de 100 paroisses. Treize de ces pa- 
Voisses appartenaient au Chapitre en corps, qui exerçait 
sa juridiction sur elles par un officiai qu'il nommait à 
cette fin. Les autres paroisses dépendaient du titre de 
quelques dignitaires et chanoines particuliers qui nom- 
maient des vice-gérants et autres officiers pour l'exercice 
de leur juridiction. 

En 1 664, M. de Nesmond, évêque de Bayeux, attaqua 



(i) On lit dans V Histoire des ducs de Bretagne, par M. Tabbé des 
Fontaines, t. I, p. i3o, que le droit de battre monnaie était commun 
à la plupart des hauts barons de France ; qu*il y avait même un 
grand nombre d'évêques et d^abbés qui jouissaient de ce privilège, 
mais qu'il ne s'étendait qu*à faire battre de la monnaie noire, c'est- 
à-dire de la monnaie qui n'était ni d'or ni d'argent, et du poids 
d'un denier et au-dessous. Le privilège du Chapitre de Bayeux avait 
donc plus d'étendue, puisque, suivant l'auteur que j'ai cité, sa mon- 
naie était de 5 deniers. 



332 

la juridiction que le Chapitre en corps et ses membres 
s^attribuaient respectivement sur toutes les paroisses de 
leurs dépendances. Ces contestations mises en arbitrage, 
et portées ensuite au Parlement de Rouen, furent enfin 
renvoyées à la décision du Grand Conseil. L'arrêt qu^il 
rendit le 21 mars 1671 fut favorable à M. TÉvéque. 

Le Chapitre n*a été conservé dans la possession de sa 
juridiction contentieuse que sur le bourg et chapelle de 
La Délivrande, et sur 19 paroisses seulement. Ces pa- 
roisses sont : Saint-Sauveur, Saint- André, Saint-Loup, 
et Saint-Laurent de Bayeux, Les Oubeaux, Brécy, Caha- 
gnolles, Carcagny, Cussy, Cardonville, Coulombières, 
Saint-Germain-du-Pert, Landes, Lesnault, Montber- 
trand, Ranchy, Russy, Vaubadon et Neuilly-FÉvêque. 
Les autres paroisses furent remises sous la juridiction de 
révéque. Il paraît aussi que chaque dignitaire avait un 
officiai pour la juridiction qu'il exerçait sur les parties 
qui dépendaient de lui. L^arrét ne Paccarda qu'au Cha-. 
pitre en corps. 

Le Chapitre en corps nomme^à la cure de Saint-Sau- 
veur de Bayeux. Il donne, sur la nomination de Tévéque 
de Bayeux, la collation de celle de Carcagny. Sur la pré- 
sentation du chanoine en semaine, il donne pareillement 
la collation de CahagnoUes, Cardonville, Douvres, Saint- 
Exupère de Bayeux, Isigny, Neuville-au-Plain, Caynet, 
Saint-Germain-du-Pert, Saint-Sauveur de Caen, Vouilly, 
Ver, et la chapelle de Saint-Michel-du-Marché. Le cha- 
noine semainier nomme encore à Aignerville, Anguerny, 
Colleville près Douvres, Creully, Longvillers, Louvières 
alternativement, Magny, Mandeville, Saint-Georges- 
d^Aulnay pour la deuxième portion, Saint-Louet, et 
Sainte- Marie-des-Champs, au diocèse de Rouen. Mais la 
collation des dix premières est à Tévêque de Bayeux, et 



333 

celle de la dernière à Tarchevâque de Rouen. La plu part 
des dignitaires et chanoines présentent encore, ou con- 
fèrent de plein droit à cause de leur titres beaucoup 
d^autres titres dans le diocèse, comme on le peut voir dans 
la suite. 

Il y a dans la ville pour le Chapitre 27 maisons cano- 
niales, dont les unes sont attachées aux prébendes, et les 
autres ne s^acquièrent qu^à Fancienneté ; 

5^ La juridiction spirituelle et temporelle de Pévêque, 
le siège vacant, est dévolue au Chapitre. Il destitue tous 
les officiers, et en nomme d^autres jusqu^à la clôture de la 
régale. Du temps des élections, après le décès de Févâque, 
le Chapitre demandait au prince la permission d^élire, et 
au Pape la confirmation de Pélu. Il a droit d^annates ou 
de déport lors de la vacance du siège, sur la terre de Som- 
mervieu, qui appartient à Pévéque, et sur les prébendes 
vacantes par la mort des titulaires. Ces annates vont au 
profit de la fabrique, mais elle est chargée des réparations 
de réglise, sans que Pévéque soit obligé dy contribuer en 
rien; 

6^ L^association ou confraternité d^église à église était 
autrefois fort commune. Nous en trouvons la preuve dans 
le manuscrit de M. Potier par rapport à Féglise de Bayeux. 
Voici ce qu^on y lit : « Anciennement la mort advenante 
d^un chanoine, il se faisait pour lui aux abbayes de Les- 
sey, Montbourg et Saint-Sauveur-le-Vicomte, et par sem- 
blable pour les religieux desdites abbayes..... i520 le 
22 octobre, une confraternité entre Péglise de Bayeux et 
Téglise d'Auxerre, et un chanoine de Bayeux y porta 
l'habit dans le chœur et procession en rang, i» En no- 
vembre 1601, le sieur de Beauregard, capitaine du châ- 
teau de Bayeux, retournai d^Angleterre oti il avait été se 
promener, et me dit qu'un chanoine ou chantre de Péglise 



354 

de Cantorbéry lui avait dit que le chanoine de Bayeux et 
ceux de ladite église étaient alliés et associés ensemble^ 
comme il se trouvait par leurs titres ; 

70 Les chanoines de Bayeux se levaient autrefois la nuit 
pour chanter les vigiles (i) qu^on a appelées depuis ma- 
tines. Ils réformèrent cet usage en (352, selon le manus- 
crit de M. Potier, trésorier de cette église. Alors le temps 
des matines fut fixé à 5 heures dans les fêtes solennelles 
majeures et au-dessus, et à 6 heures les jours ordinaires. 
Ils avaient une façon bien singulière de puoir celui de 
leurs membres qui demeurait au lit pendant les matines 
des grandes fêtes. Immédiatement après Poffice, les habi- 
tués de Péglise avec la croix, la bannière et le bénitier, al- 
laient au logis du chanoine absent, et faisaient par cette 
sorte de procession une espèce de mercuriale à sa paresse. 
Le même manuscrit marque que le chanoine de Merville 
subit une pareille amende en 1460, pour s^en être absenté 
le jour de Pâques, et qu^il fut çncore condamné à perdre 
5 sols de ses distributions. J^ai toujours cru que ce vieil 
usage, commun sans doute à d^autres églises, avait donné 
lieu à la coutume proverbiale de dire de quelqu^un qui 
se fait attendre longtemps, qu^on allait le chercher avec la 
croix et la bannière ; 

8» On remarque dans le Dictionnaire de Moréri 
comme une cérémonie particulière qui s'observait autre- 
fois dans réglise de Rouen, l'office des petits enfants qui 
se faisait le jour des Innocents. La même cérémonie était 

(i) Cet usage si fréquent dans la primitive église était encore en 
vigueur à Bayeux en 1 3oo. Dans le chapitre XIX du synode tenu 
en cette ville la même année, ou lit ces mots du IV* concile de 
Latran : Districte pracipitur ut sacerdoces diyinum officium noo 
tumum pariter et diurnum distincte et aperte quantum Deus dederit 
célèbrent^ et dévote. (Ex concil. Labbe, t. XI, pars n, colonne 1453.) 



335 

paiement en usage dans Péglise de Bayeux. Les enfants 
faisaient Poffice ce jour-là dans la cathédrale. Un d^entre 
eux y officiait en crosse, et s'appelait le petit évéque. Il la 
prenait comme à Rouen aux premières vêpres^ au verset 
du cantique de Magnificat : Deposuit patentes de sede, 
et il la quittait à ce même verset aux secondes vêpres. 
M. Potier en cite ainsi Textinction dans son recueil ma- 
nuscrit : Anno 1482, abolition du petit évéque à cause des 
abus. Il y a au chartrier du Chapitre un ancien cérémo- 
niaire gothique qui contient entre autres choses le détail 
des cérémonies qu^on observait le jour de cette fête ; 

90 Le Chapitre de Bayeux est très noble. Ses membres 
prennent dans leurs titres la qualité de noble et discrète 
personne. Anciennement les églises ne distinguaient leurs 
sceaux que par la figure de leurs saints patrons, qui est ce 
que Péglise de Paris pratique encore à présent. L^église 
de Bayeux, à Finstar de celle de Rouen^ a pris des armes 
particulières. L^église primatiale de Rouen a pris pour 
armes celles du duché de Normandie, ce qui n'a pu se 
faire, dit-on, que plus de 200 ans après que la Normandie 
n^avait plus ses ducs. L^église de Bayeux porte : de gueule 
à Taigle à 2 têtes d^or, Fécu accompagné de 2 branches de 
sinople croisées en sautoir par le bas. 

Le Chapitre est composé de 49 chanoines et de 1 2 digni- 
taires : le doyen, le chantre, le chancelier, le trésorier, 
Parchidiacre de Bayeux, Parchidiacre de Caen, Parchi- 
diacre d'Hyesmes, Parchidiacre des Vez, te sous-doyen, 
le sous-chantre, Pescholâtre ou le scholastique, et le péni- 
tencier. Ce dernier cependant n'est dignitaire que sUl a 
un canonicat. Il y avait encore la dignité de grand-couteur 
dont le titre fut supprimé par décret de M. PEvéque au 
mois de juin 1 75 1, et le revenu affecté à la fabrique. 

M. PEvéque de Bayeux présente aux prébendes et aux 



s 



Î3^ 

dignités, excepté à celle de doyen, dont la nomination 
appartient au Chapitre en corps, qui élit celui quMl 
choisit. La prébende de Saint-Jean-le-Blanc, comme an- 
nexe du prieuré commendataire du Plessis-Grimoult, est 
conférée par le Roi. 

Le bas chœur est composé de 12 chantres (i), 2 diacres, 
2 sous-diacres d^office, 2 chapiers, 55 chapelains, y com- 
pris les 1 2 de la chapelle Notre-Dame, dMn acolyte, 2 sa- 
cristains prêtres, d^un maître de musique avec 8 enfants 
de chœur, et de plusieurs musiciens. 

Les 6 premiers chantres appelés hauts-vicaires, 6u vi- 
caires de chœur, iont fondés de 2 prébendes démembrées, 
et se placent dans les hautes stalles parmi les chanoines. 
Ils furent rendus indéponibles par arrêt du Parlement de 
Rouen du 17 août 1640, qui les autorise encore à prendre 
la qualité de grands-vicaires. Les 6 autres appelés : 
heuriers, sont dans les basses stalles, et gagés du Cha- 
pitre, qui les nomme et dépose ad nutum. Le Chapitre 
confère de plein droit toutes les chapelles, soit en corps, 
par voie d^élection, soit en tour de bénéfice par le cha- 
noine semainier. Il est aussi en possession d^exercer les 
fonctions curiales sur tous ses membres et officiers. 

Il y a aussi dans cette église un homme d^armes appelé : 
armiger Capituli, 2 bedeaux ou bâtonniers, et un suisse. 

(i) Le nombre des chantres a varié dans Téglise de Bayeux» Le 
livre Pelut de Tévéché rédigé en i355 marque qu*il y avait alors 
dans cette églis^ : octo vicariatus. Un pouillé de la même église 
postérieur au livre Pelut les met au nombre de 24, savoir : Sex pi" 
cariatus majores^ sex vicariatus minores^ et duodecim horiaratos, 
A cette note on a ajouté : « n y a ici une confusion sur les la chantres. 
Six appelés : grands-vicaires appartenaient au grand chœur, et sié- 
geaient dans les hautes formes. Les 6 autres appelés : petits vicaires, 
ou vicaires du chœur, étaient à proprement parler les chantres ou 
heuriers, • 



Î37y 

L^bomme d'armes est un gentilhomme qui, par son fief 
nommé : La Couronne, est tenu d^assister par lui-même, 
ou par un autre, habillé de toutes pièces aux premières et 
secondes vêpres, matines, et messes des fêtes solennelles, 
et de suivre le clergé aux processions ( i ). Ce fief, situé pa- 
roisse de Saint-Vigor*le-Grand, est une ancienne cession 
du grand^ trésorier de la cathédrale, aux charges par Tac- 
quéreur et ses représentants de veiller à la garde du maître- 
autel et des reliques de cette église. M. TEvêque, quand il 
pontifie, est obligé de donner à dîner à ce gentilhomme et 
à son valet. 

Le Grand Doyen est après Févêque le premier digni- 
taire de Téglisede Bayeux. Hermant pense que cette dignité 
est aussi ancienne que le Chapitre. Uauteur dQ\ Histoire 
de Rouen présume que ce nom n^a été admis dans Téglise 
que dans le ix« siècle, lorque les évéchés tombèrent en 
commende, et furent donnés à des gens de guerre pour 

(i) Omnibus Christianis fidelibus tam presentibus quam futuris 
Stephanus decanus, et Capitulum ecclesis Bajocensis perpetuam ia 
Domino salutem. Noverit universitas quod Willelmus de Conjon 

miles et ecclesis Bajocensis, et noster, de nobis tenet jure 

hsreditario feodum suum loricae apud Q>njon, ita quod reddet nobis 
annuatim ad festam Sancti Michaelis in Monte-Tumba octo solidos 
andegavenses, et praedicts ecclesiœ Bajocensi hujus modi servitium 
facit, quod scilicet tempore hostilitatis, a nobis submonitus ad eam* 
dem ecdestam accedit, et militari bus armis munitus ipsam ecclesiam 
nocte diuque custodit cum armigero suo tenente feodum Borguei- 
gnum, et tam sibi quam armigero suo de propriis expensis suis ne- 
cessaria inveniens, et ipsam ecclesiam custodiens, donec pacata hos* 
tilitate, ab eadem ecdesia cum nostra recédât licentia, et ad domici- 
lium suum revertatur, praefatum servitium ad submonitionem nos- 
tram in quolibet hostilitatis tempore ipsi ecclesise sicut dictum est 
impensurus. Quod ut perpétua stabilitate firmum persistât et incon- 
cussum, presentis scripti testlmonio et sigilli nostri (munimine ?) 
dignum duximus confirmaie. 

22 



338 

récompense de leurs services. Alors, dit-il, les Chapitres 
furent obligés de se choisir un chef qui commença d'être 
appdé Doyen, et n'était connu auparavant que sous le 
nom de prévôt, préposé et maître, ou bien sous celui de 
primicier, d'archidiacre ou trésorier. 

On ne sait point au juste quand le titre de doyen a été 
admis dans l'église de Bayeux. On ne trouve le nom d'au- 
cun de ceux qui en ont été revêtus avant le xi« siècle. Sui« 
vant le cardinal Le Moine qui le possédait au commen- 
cement du XV* siècle, il donne la qualité de prélat. Il y a, 
dit-il, des prélats de droit commun, comme les évêques, 
et il y en a qui le sont par une coutume établie dans l'é- 
glise, comme à Bayeux le doyen de l'église cathédrale. Il 
est, ajoute le livre Langevin, le chef et le membre le plus 
noble de Péglise à raison de sa dignité, tanquam capituli 
membrumet caput nobilis ecclesiœ reputatur rqtione 
dignitatis suce. Cette dignité est la seule du Chapitre qui 
soit élective. Elle emporte l'obligation de résider. Elle ne 
peut être résignée comme tout autre bénéfice de nomina- 
tion ecclésiastique, du moins aujourd'hui, et les 4 derniers 
doyens l'ont eue par cette voie. La prébende de la Ferrière- 
du-Vai lui est annexée depuis longtemps, en sorte que le 
doyen a un revenu de 4 à 5, 000 livres de rentes. 

Le doyen de Bayeux avait séance à l'échiquier de Nor- 
mandie, et même une séance distinguée. Dans Téchiquier 
de 1474, il fut arrêté que les abbés de Saint-Ouen, de Fé- 
camp, du Bec, de Jumièges, de Saint-Vandrille et du 
Mont-Saint-Michel auraient séance avant le doyen de 
l'église de Rouen, qu'après lui seraient 2 autres abbés, 
ensuite le doyen de Téglise de Bayeux qu'on distinguait 
par là des autres doyens, et ainsi altèrnirtivctment 2 abbés 
et un doyen. Il avait pareillement une juridiction seny* 
blable à celle de l'évéque dans la plupart des paroisses et 



339 

faubourgs de la ville de Bayeuz, et dans les autres de sa 
dépendance. Cétait sans doute ce qui lui faisait donner 
le titre de prélat. Il faisait exercer sa juridiction par ses 
grands vicaires, son officiai et autres officiers. Mais depuis 
Tarrét de 167 1 il ne lui reste que les droits de collation et 
de visite dans les paroisses qui lui sont soumises. Comme 
curé-né de la cathédrale, c'est à lui d^administrer par lui 
ou par un autre les chanoines, ecclésiastiques et officiers 
de Péglise quand ils sont malades. 

11 est seigneur et baron de la Ferrière-au- Doyen, et 
patron coilateur de la cure, et de celle de la Ferriére-Ha- 
renc, de la Ferrière-du-Val, de Castilly, du Fresne, de 
Thaon, de Surraîn, et de S^înt-Loup de Bayeux. Il a 
droit de visite et de déport sur toutes ces cures, et sur celle 
de Vaubadon dont il est le coilateur. Il est encore coi- 
lateur de Saint-Malo, de Saint-André, de Saint-Sympho- 
rien, aujourd'hui Saint-Jean de Bayeux, et de Saint- 
Sulpice. II en a les déports lors des vacances. Il est aussi 
patron coilateur des 8 chapelains de Saint-Nicolas-des 
Courtils, et coilateur seulement de ceux de Saint-Malo, et 
patron coilateur des 2 chapelles de Saint-Gratienà Thôpital. 

II a la place d'honneur à la droite du chœur en entrant. 
Il porte la robe rouge dans les fêtes solennelles. M® Jacques 
Turgot, II* du nom, grand doyen en 1642, la portait or- 
dinairement comme conseiller au Parlement de Rouen. 
Charles de Longaunay, qui lui succéda, la porta comme 
doyen, et ses successeurs ont suivi son exemple. Le doyen 
néanmoins n'est pas le seul qui ait cette marque de dis- 
tinction ; le chantre, le chancelier et le trésorier portent 
aussi le même habit dans les grandes fêtes. Ils ont ajouté 
en 1761 la ceinture rouge à l'exemple de M. l'abbé de 
Nicolaî, chancelier, un des vicaires généraux du diocèse. 
Il ne peut officier solennellement qu'une seule f(M8 l'année 



340 

dans Téglise. Cest à la fête des reliques de cette église 
qu'on y célèbre le jour de Toctave de la Toussaint. Il doit 
ce jour-là, au lieu d'un repas, 12 livres aux officiers qui 
Tout assisté à Tautel et dans le chœur. Cette imposition 
fut faite par ledoyen Etienne, 1 1^ du nom, dans le xii« siècle, 
et ratifiée en 1241 par Herbert de Clermont, Tun de ses 
successeurs, pour la messe solennelle que le Chapitre, dit 
Hermant ( i ), lui avait accordé par une grâce particulière, 
de chanter le jour des Reliques; 

i^ Guillaume de Ros est le premier doyen de Péglise 
de Bayeux qui soit venu à notre connaisssance. Il était de 
Bayeux même, à ce qu'il parait, parce que sa famille y 
était établie et qu'elle y demeurait encore dans lexui* siècle. 
Il posséda, selon Orderic Vital, les dignités de chantre, de 
doyen et d^archidiacre dans cette église. Il avait été élevé 
parmi son clergé sous les yeux de Tévâque Odon de Con- 
teville, et les progrès qu^il fit dans les lettres le rendirent 
un des plus savants de son siècle : Magna litterarum pe^ 
ritiaprœditur. En s^engageant dans Pétat ecclésiastique, 
son sacrifice dut paraître d^autant plus remarquable qu'il 
était doué d^une grande beauté, et de beaucoup de grâce, 
ce qui lui fit donner le nom de La Pucelle, Puella. Il 
avait beaucoup d^affection pour Tordre monastique. Il en 
donna des preuves à Tabbaye de Saint-Evroult par un 
don d^une somme de 40 livres sterlings dont il la gratifia. 
Il fit plus encore, car renonçant généreusement aux avan- 
tages dont il jouissait dans le siècle, il s^alla rendre moine 
à Tabbaye de Saint-Etienne de Caen sous le bienheureux 
Lanfranc, son premier abbé. Mais il n^ fut pas un an 
après Tannée de sa probation qu^onTélut abbéde Fécamp 

(i) Histoire du diocèse^ p. 247. 



341 

en 1078, à la place du célèbre Jannelin. Il mourut en 
1 107 plein de mérites; 

20 Guillaume, II* du nom, a été inconnu à M. Potier 
qui Ta omis dans sa chronologie des doyens, et à M. Her- 
mant qui Va confondu avec son prédécesseur. Les auteurs 
de la Nouvelle France chrétienne sont les premiers qui 
Pont tiré de Toubli. Il signa comme témoin immédiate- 
ment après révéque Odon, et Robert, duc de Normandie^ 
à la charte expédiée à Bayeux le 24 mai 1096 parlaquelle 
le prélat unit à Tabbaye de Saint-Bénigne de Dijon le 
prieuré de Saint- Vigor près Bayeux, qu'il avait fondé. Il 
souscrivit aussi à une autre charte donnée la même année 
par le duc Robert lui-même^ pour appcx>uver et confirmer 
ladite union. Les chartes ne nous en apprennent pas da- 
vantage de ce doyen; 

3^ Etienne^ b*' du nom, paraît avoir succédé à Guil- 
laume II, mais on ignore en quelle année. M. Potier 
marque, diaprés le Livre noir, page 1 5, qu^il est connu 
par une donation de 2 gerbes de dîmes à Caynet, faite en 
1 1 20 où il est signé. Hermant explique ce fait plus clai- 
rement. Il dit que ce doyen était en possession d^une partie 
des dîmes du territoire de Caynet, par une extension de 
celles qu^il possédait, et que possède encore le doyen dans 
la paroisse de Thaon. Mais que par la suite des ^temps, 
cette partie des dîmes de Caynet est passée dans les mains 
du Chapitre. Il ajoute que le jour de la mort de notre 
doyen est fixée au 12 de janvier, vers Pan 1 129; 

40 Richard de Bohon, l^ du nom, était doyen de 
Bayeux en Tannée 1 144, comme il paraît par la défense 
qu^Âymar, évéque de Tusculum, légat du Saint-Siège, fit 
à ce doyen et au Chapitre la même année, dorénavant de 
Targent et des habits ecclésiastiques des abbés de Caen et 



342 

de Foatejaay. Nous devons croire que c'était un homme 
de mérite, puisque l^an 1 1 5o il fut nommé évêque de Cou- 
tances. Il mourut en 1 179. Le vieil obituaire de la cathé- 
drale 'marque au 6 janvier un obit pour Geoffroy de 
Bohon, prêtre, qui était sans doute de la famille de ce 
doyen. 

50 Guillaume de Tournebu, III* du nom, né au châ- 
teau de Tournebu près Faiai$e, eut pour père Simon 
baron de Tournebu, et pour mère, N. de La Pommeraye. 
Il entra d^abord dans le Chapitre de Bayeux en qualité de 
chanoine, et ensuite oomme doyen par la nomination qui 
fut faitje de lui après la translation du précédent à Tévèché 
de Coutances. C^est sous ce nom que Tan 11 53, il sous^ 
crivit à la donation que Philippe d^Harcourt, évéque de 
Bayeux fit au prieur du Plessis, de la prébende de Saînt- 
Jean-le-Blanc, et à la ratification qu^en fit le Chapitre. Il 
se trouva à la tête du Chapitre lorsque cette compagnie 
échangea aux prieur et religieux du Plessis les églises de 
Montsecret, de Fresnes et de Cauville pour le patronage 
et les dîmes de la paroisse de Saint- Exupère que ceux-ci 
lui cédèrent. Il signa en 1 1 68 au traité fait entre Richard 
du Hommet, connétable de Normandie, et le Chapitre, 
pour le patronage, dîme et terre de Cartigny. C'était un 
ecclésiastique habile dans le maniement des affaires. En 
1179, il fut député' par le pape Alexandre III avec 
Henri II évéque de Bayeux, Tarchevéque de Sens et 
Tabbé de Sainte-Geneviève pour la cause de Tévêque de 
Dol qui se prétendait métropolitain de la Bretagne, contre 
le droit de Parchevêque de Tours. La même année, le 
pape lui adressa un bref nommément, et à Martin de Cé- 
TÎsy, pour terminer les différends que les dîmes de la pa- 
roisse de Villy avaient occasionnées entre Jean, curé de 



34$ 

cette paroisse, et Elisabeth, abbessede Préaux, ce qui ait 
fait, dit Hermant, à la satisfaction des parties. La même 
année encore son mérite Téleva sur le siège de Coutances 
à la place de son prédécesseur. Mais comme sa consécra- 
tion fut différée de 6 ans, c'est à lui et à Henry son évéque 
que le pape Lucien adressa son rescrit par lequel il étei- 
gnait Pexcommunication portée par Honorius II contre 
les évéques et chanoines de Bayeux qui se feraient enter- 
rer ailleurs qu^au prieuré de Saint-Vigor. Voyez à ce sujet 
les Ouvrages de Pierre de Blois, p. 771. Les armes de ce 
doyen sont d'argent à la bande d^azur. 

^6^ Etienne , II* du nom^ fut élu doyen en 1 1 82 par la 
pluralité des suffrages. Il abandonna en 1 185 à Henri II, 
évéque de Bayeux, le patronage des Loges pour celui de 
La Vieille- Perrière, autrement La Ferrière-l' Evéque, et 
depuis La Ferrière-Harenc. Le même évéque lui donna 
les maisons oîi est maintenant l'hôtel du Doyenné, et 
Tendos situé au-delà des fossés de la ville, nommé PEn- 
clos-au-Doyen. Notre doyen est cité dans les lettres de 
révéque Henry, touchant la maison de Conan, trésorier, 
donnée au chapitre. On peut voir ces lettres à la fin des 
Œuvres de Pierre de Blois, p, 169. Il fit lui-même pré- 
sent à Laval, grand conteur, de sa maison située place 
Notre-Dame, entre les remises de Pévéché et Tancienne 
église de Saint-Sauveur, par oti il paraîtrait que ce doyen 
était originaire de Bayeux. Cette maison fut échangée en 
1 290, du consentement de Tévêque, par E. Sanglier, grand 
couteur, avec le Chapitre, qui lui en donna une autre 
située rue ie la Juridiction, laquelle sert de dépôt au gre- 
nier à sel. Celle-ci a été réunie à la fabrique en ij5i par 
Pextinction de la dignité du grand couteur. Le doyen 
Etienme assista ça ii 90 à la dédicace de PégUse abbatiale 



344 

d^Aunay. La même année il donna au Chapitre 6 livres 
de rente pour son obit qui tombeau i'^ de juillet, xx sols 
pour être distribués aux pauvres le même jour à la porte 
de Téglise. Il ordonna aussi que le jour des Reliques, qui 
^u i®' juillet a été renvoyée à Poctave de la Toussaint, et 
auquel le doyen officie solennellement, ses successeurs 
donneraient comme lui chaque année xi livres aux offi- 
ciers du chœur pour leur repas ; 

f Richard de Saint-Amand, II* du nom, sorti d^une 
illustre famille de Normandie, est qualifié chapelain de 
Téglise de Bayeux, et doyen, dans les actes du Chapitre 
des années i2o5 et 1207. MM. Pothier et Hermant le 
surnomment : de Rhoan, ou de Rohon, en quoi ils ont 
été suivis par les auteurs de la Nouvelle Gaule chré- 
tienne. Ce surnom défiguré pour celui de Bohon doit être 
reporté à Richard I^r dont nous venons ât parler. Ri- 
chard de Saint-Amand fut d^abord clerc ou chapelain de 
Jean-sans-Terre, roi d^Angleterre et duc de Normandie, 
qui lui donna sa chapelle de Bayeux en 1200. Cette cha- 
pelle, située dans le château, et pour lors à la nomination 
des ducs de Normandie, est celle que nous connaissons 
aujourd'hui sous le nocft de paroisse de Saint-Jean-du- 
Château. En effet, Philippe-Auguste, après la conquête 
de la Normandie, donna en 1207 à Robert des Ablèges, 
évêque de Bayeux, cette même chapelle avec ses apparte- 
nances, à condition d^en laisser jouir sa vie durant le doyen 
de son église qui la possédait. LMvêque Henri 1 1, sur la fin 
de son épiscopat, vers i2o3, fonda les 12 chapelains de 
Notre-Dame, derrière le chœur, pour y chanter une messe 
tous les jours avant primes en Phonneur de la Sainte- 
Vierge. Hermant met cette fondation à Tannée 11 70, mais 
Terreur est manifestée par ce que une autre charte du 



345 

même évéque, donnée immédiatement après la première, 
où nous voyons que le doyenné était alors rempli par Ri- 
chard, qui, eu égard aux dates, ne peut être que celui-ci. 
Elle nous apprend que ce doyen divinitus inspiratus 
donna à ces 12 clercs 40 sous de rente à prendre sur le 
vicaire de La Ferrière-Hareng, et que Henry, chantre, et 
Jean, trésorier, donnèrent aussi par un «semblable motif 
chacun 40 sous de rente annuelle. L'an 1206, après la 
mort de Pierre I«^ successeur immédiat de Henri II, et 
qui ne fut qu'un an évéque, le Chapitre se panagea lors 
de Télection de son successeur. Une partie nomma Guil- 
laume, archidiacre et chanoine de PezeroUes, Fautre Ro- 
bert des Ablèges, chanoine, et enfin un troisième se dé- 
clara pour notre doyen, quoi qu^il eut donné sa voix au 
premier. Le pape Innocent III, informé ^de cette division, 
ordonna une nouvelle élection qui tourna à l'avantage de 
Robert des Ablèges. La même année, Richard, doyen, et 
le Chapitre, par lettres passées à Noron, prirent à ferme des 
Templiers delà commanderiedeBeaugy, 2gerbes de dîme 
à percevoir sur le fief de Lingèvres, paroisse de Balleroy, 
avec la dîme de 7 acres de terre aumônées à Téglise de 
Bayeux, dépendant du même fief. 

L'an 1208, Innocent III nomma Tabbé de Valricher, 
N. du Hommet, Tarchidiacre de Bayeux, Tabbé deBlan- 
chelande et autres pour terminer un grand procès qui 
s'était élevé à cause des dîmes de Sainte-Mère- Eglise, entre 
notre doyen, Pierre Londonius trésorier, et le curé de 
cette paroisse. Il fonda son obit, dont il est ainsi fait men- 
tion dans le vieux nécrologe, au 17 août : Obitus Ricardi 
Sancti Amandi decani sacerdotis. Hermant dit qu^on 
ignore Tannée de sa mort, et ailleurs il dit quUl mourut 
en 121 3. 



346 

8o Guillaume de Semilly^ IV^ du nom, ar^ûdiacre et 
cbanoin£dePézerolIes,succéda à Richard deSaint-Amand 
comme doyen de Bayeux. II avait été comme le précédent, 
compétiteur de Robert des Âbléges en 1 206 pour Tévéché 
de Bayeux. Du consentement du Chapitre, il donna par 
une charte sans date au vicaire perpétuel de la Ferrîère- 
au-Doyen, la sixième gerbe de toute la dîme de blé de cette 
paroisse, à charge par le vicaire de faire aux clercs de 
Notre-Dame 40 sous de rente qui leur avaient été donnés 
par son prédécesseur. 

Comme archidiacre de Péglise de Bayeux, il avait con- 
senti à la cession que Henri, évéque de Bayeux fit àe la 
cure de Cotun en faveur de Daniel, prieur de Sainte- 
Barbe-en-Auge. (Liasse de Cotun C. C. n» i et C. B. 
no 7.) 

S'il a souscrit en 1207, comme le dit Hermant, au statut 
de son évéque qui affecta 6 prébendes pour autant de 
prêtres tenus à chanter chaque jour la haute messe du 
chœur, il n^a pu le faire que comme chanoine et non 
comme doyen. Mais cette date est d'autant plus douteuse, 
que dans Tarrét rendu en 1681 contre Graindorge, cha- 
noine d'Arry, ce statut, tiré du Cartulaire de Langevin, 
est daté de 1260, page 43, et de 1269, page 20, Ce doyen 
et le Chapitre, par charte de 1 2 1 8, aumônèrent aux pauvres 
de THôtel-Dieu de Bayeux, une acre de terre située pa- 
roisse de Saint-Patrice. Les mêmes ratifièrent par une 
charte sans date, mais munie du seing de R... évéque de 
Bayeux, la donation d'une maison faite au même Hôtel- 
Dieu par Grégoire, archidiacre de Bayeux, qu'il avait 
achetée de Guillaume Le Moine, neveu de Raoul de 
Condé, ci-devant archidiacre de Bayeux, et de Geoffroy 
de Condé, prêtre. Il fonda son obit suivant un abus de ce 
temps-là, des revenus de sa prébende de PézeroUes. Il est 



347 

ainsi marqué dans le nécrologe au 26 de novembre : Obû 
tus Guillelmi de Semilleio decani BajocensU. 

Il est fait mention de ce doyen à Tannée 1 224, dans les 
chartes de Pabbaye de Fontenelle, dite depuis de Saint- 
Vandrille. Il se retira parmi les CordeliersdeBayeuxoti il 
finit ses jours en 1226. Sa famille, unedesplus anciennes 
de ce diocèse, portait : de gueule à Técusson d'argent, et 
à un orle de fermoirs d'or, 3, 2 et i . 

I 

90 Odon de Villeterre est qualifié doyen de Bayeux 

3 

dans les actes du Chapitre de Bayeux, depuis i223 
jusquVn 1237. Selon deux Chartres de i232, oti ce doyen 
porte formellement le nom de Villeterre, il acheta quelques 
terres et rentes en froment de Raoul et Guillaume 
Foachan, de la paroisse de Tessy, il en fit présent aux 
12 chapelains de Notre-Dame de derrière le chœur. Il 
était vraisemblablement de la même famille que Renaud 
de Villeterre, bailli de Caen, qui tint ses assises à Bayeux, 
en 1214. 

L'an T236, Pierre de Conjon, comme seigneursuzerain, 
confirma au Chapitre la portion de terre située dans le 
hameau du Val-d'Aure, sur 'la rivière d'Aure, que lui 
donna ce doyen à qui elle appartenait. Ne serait-ce point 
de lui encore qu'il s'agit dans un titre de 1260? Sachent 
tous, dit dans ce titre Robert des Forge^ châtelain de 
Lingèvres, que j'ai donné à Guillaume des Forges mon 
oncle, pour son partage de toute la terre de mon père et 
de sa mère, toute la terre d'Odon de Villaterrens (i). 
On trouve, au 2 7 avril, Obitus Agnetis deVilla-Terrici, 
à la cathédrale, joint à celui de Richard de Charmont, 
chanoine. 

(i) Factum de Vahbi de CordHlon contre le seigneur de Un- 
gèyres, p. 18. 



348 

iQO Herbert de Charmont ou de Chermont, doyen en 
1240, était né à Bayeux ou aux environs, comme il 
paraît. En 1241, il ratifia le droit auquel Etienne II 
sMtait obligé pour lui et ses successeurs de donner, au 
lieu d^un repas, 1 1 livres aux officiers du chœur le jour 
des Reliques. En 1243, il donna un muid d^orge sur la 
dîme de Tracy, la tierce gerbe de cette dîme, avec des 
rentes à bled qu^il avait à prendre dessus, et à Douvres, 
pour Tobit de Pierre des Ablèges, trésorier et chanoine. 
Qu^a donc voulu dire Hermant que Pobit de ce trésorier 
était assis par ses frères et sœurs, sous le nom de frères et 
sœurs de Herbert, doyen de Bayeux ? Ce langage est 
bien obscur. En 1243 il fonda un obit pour son frère 
Raoul, évéque d^Angouléme, et un pour lui- quelque 
temps après, pour lesquels il donna, selon Potier, une 
somme d'argent, et plusieurs maisons quUl avait dans la 
paroisse Saint-Sauveur. Ils sont ainsi marqués tous deux 
dans Tobituaire : xxvii mensi martii. obitus Herberti de 
Caromonte decani, — i» decembris obitus Radulpki 
Angolimensis episcopi. ^ancienne et nouvelle Gaule 
chrétienne font mention de cet évéque, mais ils ne le dis- 
tinguent pas par le surnom de la famille qui était : de 
Chermont, d^oîi nous avons droit de le réclamer comme 
citoyen de Bayeux. La première lui donne pour époque 
Tannée 1227, et l'autre, plus certainement, celle de 1247. 

Notre doyen, désigné par la première lettre de son 
nom. H, ratifie une donation de 2 sous de rente faite en 
octobre i252 à THôtel-Dieu de Bayeux (i). Il approuve 
encore, par acte de i255, le jeudi après TAssomption, 
une aumône faite au même Hôtel-Dieu, par un nommé 
Goscelln, d'un quart de froment, d^une geline et de 

(x) Cart, Domus Dei Bajoc., p. 77. 



349 

10 œufe de rente à prendre dans là paroisse de Saint- 
Exupère. Il mourut en i258, etiaissaau moins 2 neveux 
chanoines : Jean de Chermont, archidiacre de Bayeux, 
qui donna, par acte du 5 mars 1 260, aux chapelains de 
Notre-Dame, une rente en bled quMl avait à prendre dans 
la paroisse de Gueron^ pour le repos de son âme et celle 
de Herbert de Chermont, son oncle, autrefois doyen de 
Bayeux. Guy de Chermont, chanoine de Bayeux, donna 
aux mêmes, vers ce temps-là, un septier de froment, 
mesure de Bayeux, qu^il avait aussi à prendre sur Une 
pièce de terre sise en la paroisse de Gueron, proche la 
terre de Hamon de Gueron, chevalier. 

Le nécrologe parle d*eux : xvi martis, obitus Guidonis 
de Caromondo canonici, — Jean de Chermont, archi- 
diacre de Bayeux, fut un des arbitres choisis, en 1263, 
par révéque de Coutances et son Chapitre, pour régler 
les contestations qu^ils avaient touchant leurs différents 
droits de juridiction (r); 

1 1<> Amoul ou Adenulphe fut le successeur immédiat 
de Hubert de Chermont. Il était italien, neveu du pape 
Grégoire IX et, par conséquent, de la maison des comtes 
de Segni, en Campanie. Il était aussi chapelain du pape. 
En 1260, Guy, évéque de Bayeux, étant mort, une 
partie des chanoines nomma notre doyen pour lui suc- 
céder, tandis que Pautre, et la plus forte, donna sa voix 
à Odon de Lorris, chanoine et trésorier. L^affaire fut 
portée à Rome, et Ârnoul eut le dessous. Il ne put sou- 
tenir le chagrin qu'il en eut. Il résigna son doyenné 
en 1 26 1 à Grégoire de Naples, son parent, et se retira en 
Italie. C'est assurément cet Arnoul, chapelain du pape, 
qu'Innocent IV recommandait si fort par une lettre en 

(i) Cart. du Chapitre et de rHdtel*Dieu de Bayeux. 



3$o 

1 266, au cardinal Raoul de Grospanny, son tégat, auprès 
duquel il renvoyait. Cette lettre^ la 33 1* du Souverain 
Pontife, se voit dans le Thésaurus Nov, Anecdot., du 
P. Martène, t. y, col. 368. 

120 Grégoire de Naples était neveu du pape Gré- 
goire IX, et conséquemment proche parent du précédent 
par la démission duquel il devint grand doyen de 
Bayeux en 1 26 1 . Il était déjà chanoine de Gravey par 
la résignation d^Étienne, cardinal .de Saint-Adrien. 
Le pape en fit son chapelain en 1262. Richard de 
Surrain, évéque, lui donna en i263 le patronage de 
Surrain. Il acheta et affecta à sa dignité, en 1264, le 
patronage et la dîme de Thaon* U ratifia plusieurs 
donations faites à l'Hôtel-Dieu de Bayeux, es années 
1271, 1273 et 1274, par des particuliers. Lui-même, par 
acte de 1273/en fit quelques-unes aux chapelains de 
Notre-Dame. Ce doyen et plusieurs autres furent pris 
pour arbitres en 1271, d^une contestation élevée entre 
Etienne Tempier, évéque de Paris, et Mathieu de Ven- 
dosme, abbé de Saint-Denis : pro spatio temporis in- 
dicti. Plusieurs années auparavant il avait été choisi par 
le pape Innocent IV pour accompagner le cardinal 
Ottobonie, légat en Angleterre. Vflistoirs de M)r- 
mandie met cette légation en i233, mais il y a visible- 
ment de Terreur, puisque ce pape ne fut élu qu'en 126 5, 
et notre doyen en 1 26 1 . Ses grandes qualités engagèrent 
le Chapitre à le nommer en 1274 successeur d'Odon de 
Lôfris, évéque de cette ville. 

1 30 Pierre de Binais, sord d^une famille obscure de 
Tours, dut toute sa fortune au crédit du fameux Pierre 
de La Brosse, chambellan de Philippe-Ie-Hardi dont il 
était parent. Il fut fioïkimé dojmi de Bayeux en 1273, et 



351 

la même année il fut présent à Thonimage que Marie, 
comtesse de Vendosme,. rendit à ce Pierre de La Brosse. 

11 ratifia, en 1276, la donation que son prédécesseur avait 
faite au doyenné de la dîme de Thaon. Cette même 
année il fut chargé de par le Roy d^alleren Flandres avec 
Pabbé de Saint-Denis consulter une prophétesse sur la 
mort précipitée de son fils aîné, et avant que de partir, il 
fut nommé évéque de Bayeux par le Chapitre à la recom- 
mandation du Roi. 

140 Thibault Le Sénéchal de Pouancé^ fils du seigneur 
de La Guercbe, chanoine de Dol, doyen de Bayeux « 
parait dans les titres du Chapitre de Tannée 1277, et à 
Téchiquier du Parlement de Tannée 1279. Cette année-là, 
il avait été témoin d'un échange fait au mois de juin 
précédent entre les abbés et religieux de Mondaye, et les 

12 chapelains de Notre-Dame de Bayeux. La marne 
année, il nomma à la chapelle de Saint-Laurent qu^il 
avait fondée et dotée, le neveu de Jean Le Boucher, 
archidiacre. Il fut nommé lui-même évéque de Dol au 
mois de juin 1 280. En effet, un titre passé le jeudi avant 
la Saint-Nicolas d'hiver de cène année, et un autre du 
lundi après la conversion de Saint-Paul suivant, marquent 
qu'alors le doyenné était vacant. Le P. Albert Le Grand 
dit que Thibaut de Poëncé fut élu évéque de Saint- 
Brieux en 1260, et qu'il fut transféré à Tévéché de Dol 
en 1280 par le pape Nicolas III, et qu'enfin il mourut 
en 1287. Il portait : de gueule à 2 léopards d*or. 

i5o Robert de Béthencourt était en possession du 
doyenné en 1282. Il est appelé Béthencourt dans les 
titres de Téglise de Bayeux, et Bercencourt dans ceux de 
Notre-Dame de Paris dont il avait été chanoine et officiai 
en 1270. 



352 

Uabbé Le Bœuf ( i ) fait observer qu^on voit dans les 
vitres de l'église paroissiale de Bessancourt, à 4 lieues de 
Paris, un prêtre représenté à genoux, lequel a fait présent 
de ce vitrage, et son nom au-dessous, en lettres capitales 
gothiques : c Maistre Robert de Bercaucourt chanoine 
de Paris », d'où il conclut qu'il était natif de cette paroisse. 
L'an 1283, il était présent au Chapitre général du 
20 juillet, lorsque les chapelains de Notre-Dame, au lieu 
de la quête qu'ils faisaient tous les ans par tout le diocèse 
pour leur confrérie, consentirent à recevoir annuellement 
du Chapitre la somme de 10 livres, parce que cette quête 
apportait beaucoup de dommage à celle qu^on 7 faisait 
aussi pour l'entretien de la fabrique de l'église. Hermant 
dit qu'il entra dans le couvent des Cordeliers de Bayeux, 
et qu'il y mourut religieux en 1288, après 3 ans de pro- 
fession. Cela paraît démenti par les preuves suivantes : 

Le nécrologe de Paris, écrit vers le même temps, 
marque que ce Robert mourut doyen de Bayeux. Voici 
ce qu'on y lit parmi les additions au 5 de janvier : De 
domo S*^ Mariœ obiit magister de Berça curia quondam 
decanus Bajocensis. Par acte de 1287, Geoffroy Le 
Breton, chanoine de Bayeux, et Guillaume de Givisy, 
clerc, exécuteur du testament de messire Robert de 
Bethencourt, jadis doyen de Bayeux, fondèrent pour lui 
des obits à la chapelle de Notre-Dame pour lequel ils 
donnèrent plusieurs pièces de terre qu'ils avaient achetées 
dans les paroisses de Mestry et de Castilly. Il paraît par 
là qu'il n'a jamais été cordelier, et sa mort doit être fixée 
au plus tard à Paanée 1 286 ; 

160 Jean Hébert, doyen de Bayeux, est inconnu jus- 
qu'à présent à tous les écrivains. Je le place ici immé- 

(i) Histoire du diocèse de Paris, t. IV, p. 11 7. 



35Î 

diatement après Robert de Béthencourt comme étant le 
seul endroit qui lui convienne. Il était sorti d^une très 
ancienne famille de Tour^ près Bayeux. Sa généalogie lui 
donne pour père Robert Hébert, chevalier, seigneur de 
Brunville, et pour mère Yme de Villiers-sur-Port. 
L'identité du nom de son successeur avec le sieq, et le 
peu de temps qu'il paraît avoir été doyen Pont fait dis- 
paraître des catalogues. Le manuscrit qui m^a fourni cet 
article (i), marque que Jean Hébert, doyen de Bayeux, 
est enterré dans le chœur de Péglise des Cordeliers de 
cette ville, et que dans le livre obitier de cette maison il 
est fait mention de lui et de son obit au mois dejuin i338. 
Il portait pour armes : d^argent au lion de sable armé et 
lampassé de gueule ; 

170 Jean Le Moine^ W du nom, chanoine de Paris et 
d^ Amiens, fut nommé doyen de Bayeux en 1 238, supposé 
qu'il n^ait pas été confondu avec son prédécesseur. Il 
était du bourg de Crécy en Valois, diocèse d^ Amiens en 
Picardie, et eut pour frère André Le Moine, évéque de 
Noyon. Quelques-uns ont avancé quMl était fils d'un 
maréchal^ à cause que l'écu de ses armes était chargé de 
3 clous ; mais il est aisé de conjecturer quHl était un 
gentilhomme, par tout ce qu'en a dit François du Chesne 
dans son Histoire des cardinaux français, liv. II, 
chap. XXVIII. Il aimait si fort l'étude qu^à peine 
trouvait-il le temps de prendre ses repas pour se ren- 
fermer avec ses livres. Un mérite distingué par la science 
et la piété lui procura bientôt de grands emplois dans 
Péglise. Il fut chanoine d^Embrun, auditeur de Rote, 
vice-chancelier de Péglise romaine, et enfin créé cardi- 

(i) Généalogie manuscrite de la maison de Hébert Bninville, 
in-40 en parchemin. 

2} 






354 

nal par le pape Célestin V au mois de septembre 1294. 
Quetqu^un a écrit qu'il avait aussi été évêque de Meaux, 
mais il n^est point fait mention dans son épitabe, ni 
dans les actes de son collège, qu'il ait été évoque en 
France. Le Maire et Hermant ne se sont pas moins 
trompés quand ils ont dit qu'il avait été décoré de la 
pourpre par le pape Boni/ace VIII, le premier, en récom- 
pense d'avoir fait son commentaire sur les Décrétâtes; le 
second, pour avoir réconcilié le roi de France avec ce 
pape. Les archives de Bayeux donnent de grands éloges 
à ce doyen. 

En 1295, Jean dé Thàon, écuyer, fils de Raoul et 
frère de Jehan, reconnaît que honorable maître Jehan Le 
Moine, doyen de Bayeux, est vrai possesseur de la 
paroisse de Thaon, et qu*à lui seul appartient de con- 
férer cette cure de plein droit. Il, acquit des rentes dans 
plus de 20 paroisses de cet évêché pour faire des fondations 
à Tégliseï pour lui et ses prédécesseurs. Il fonda de ses 
deniers, dit Hermant, la chapelle de Saint-Jean de 
Thaon. Le manuscrit de Pothier dit qu'il donna seule- 
ment l'autorisation de la fonder. Il donna 4 obits, 2 dans 
l'église de Bayeux et 2 dans la collégiale du Sépulcre de 
Caen, dont il fut doyen en i3o3. Ce fut l'année précé- 
dente que Boniface VIII l'envoya légat en France. En 
i3o2, il fonda aussi à Paris le collège appelé de son nom : 
le Collège du cardinal Le Moine. Il était alors à Paris en 
qualité de légat. Il en dressa lui-même les statuts que 
Boniface VIII approuva. Les étudiants doivent être du 
diocèse d'Amiens, si cela se peut, sinon des diocèses 
voisins. 

Il est peint en habit de cardinal en l'église de Bayeux, 
dans la vitre de la chapelle de Saint-Pierre qu'il avait 
donnée, et autour on lit en lettres gothiques, par abré- 



355 

viation, ces mots : Johannes tituli Sti MarcelUni et 
Pétri. On croit aussi à Rayeux qu'il fit bâtir et doter une 
des chapejles de Féglise paroissiale de Saint-Malo, et la 
preuve qu'on en donne sont ses armes qu*on voit dans la 
vitre, sur la balustrade, et dans le tableau, savoir : d'ar- 
gent à 3 clous de sable^ au chef d'azur chargé de 3 bandes 
d'or. Il mourut à Paris et fiit enterré dans la chapelle de 

son collège le i^ octobre 1 3 14 ; 

« 

1 80 Raymond de Far gis est cité comme doyen dans 
les actes du Chapitre depuis i3i4 jusqu'en 1348. Il avait 
déjà la prébende de Missy dans cette église. Il était de 
Bourdeaux, fils de Fargis et de N. Got, sœur du pape 
Clément V^ qui le fit cardinal du titre de Sainte-Marie-la- 
Neuve en i3io. Il confirma la donation de la chapelle de 
Thaon faitç par son prédécesseur. Hermaht dit qu'étant à 
Avignon en 1 33o, il fonda la chapelle de Saint-Eustache 
dans la paroisse de Vaux-su r-Aure au diocèse de Bayeux. 
Cela n'est pas exact. Ce qu'il fit ne consistait que dans un 
mandement adressé à de Pyrac, son officiai pour le 
diocèse de Bayeux^ par lequel il lui enjoint de permettre 
à Jean de Vaux, écuyer, de fonder cette chapelle et de 
veiller à ce que ce gentilhomme ne soit pas troublé ni 
inquiété dans ce pieux ouvrage qu'il veut faire. Le man- 
dement est daté d'Avignon le 9 avril i33o. Son titre de 
cardinal ne fut donné à un autre que le 28 mai 1343. 

D'où l'on conclut qu'il n'est mort que cette année-là ; 

• 

190 Pierre Roger, neveu du pape Clément VI, fut 
reçu doyen le i^^ février i35o.. Il était fils de Guillaume 
Roger, seigneur de Beaufort en Vallée, pays d'Anjou, et 
de Marie de Cbambon. Les mémoires de l'église de 
Bayeux nous apprennent qu'avant d'être doyen, il avait 
pris possession de la prébende de Saint-Patrice le 8 août 



356 

1 343 ; àe la chancellerie le 2 1 octobre 1 347 ; et du cano- 
nicat de Missy le 1 1 juillet 1 348. Cette même année, son 
oncle le créa diacre de Sainte-Marie-la-Neuve, la veille de 
l'Ascension, et ses vertus, autant que Télévation de sa 
famille, l^î procurèrent plusieurs autres bénéfices en 
France. Elles portèrent même le sacré collège, après la 
mort d^Urbain V, à Télire pape. Il fut sacré le vigile des 
Rois 1371, à Avignon, et pfit le nom de Grégoire IX. 
C'est lui qui transféra le Saint-Siège d^ Avignon à Rome, 
où il mourut le 27 mars 1378. Il portait : d'argent à la 
bande d'azur accompagnée de 6 roses de gueule, 3 en 
chef et 3 en pointe; 

200 Pierre Flandrin, frère de Jean Flandrin, cardinal- 
archevêque d'Auch, était du diocèse du Vivarais. Il fut 
reçu par procuration doyen et chanoine de Missy à la 
place du précédent, le 3o avril 1370 ou le 3 avril 1371» 
et créé cardinal-diacre du titre de Saint-Eustache la 
même année. Les grandes occupations qu'il avait auprès 
de Grégoire III, son oncle^ ne lui permirent pas de 
venir à Bayeux. Il ne voulut cependant pas suivre son 
bienfaiteur à Rome lors de la translation du Saint-Siège, 
et il mourut à Avignon le 23 janvier i38i. Il avait eu 
aussi un canonicat dans Péglise de Rouen; 

2i<> Ahtédée de Saluées prit possession, par procureur, 
de la prébende de Missy et du doyenné de Bayeux, le 
7 mars i38i. Il était fils de Frédéric II, marquis de 
Saluces et de Béatrix^de Genève. Le pape Clément VII, 
son proche parent, qui tenait le siège à Avignon pendant 
le schisme, le fit cardinal du titre de Sainte-Marie-la- 
Neuve le 23 décembre 1 383, puis archidiacre et camérier 
de l'église romaine. II avait été nommé quelque temps 
auparavant évêque de Die, d^où il passa à Tévéché de 



Î57 

Valence en Dauphiné. II donna à Péglise de Bayeux 
6 grands chandeliers et un aigle de cuivre pour servir de 
pupitre, comme le témoignent ces paroles qui sont écrites 
sur le piédestal : Amadeus de Saleucis St(B Romance 
Ecclesiœ cardinalis, et hujus ecclesiœ decanus, hoc 
pulpitum dédit anno /)«« iSHS, mense junii tertio. 

Il fonda, Tan i385, la fête de la Sainte-Trinité, sub 
ritu soiemni. Par traité du i5 décembre de la même 
année, il céda au Chapitre la place qui est entre Téglise et- 
le doyenné, moyennant 1 1 sous 6 deniers de rente à lui 
et à ses successeurs. Il mourut à Saint- Donat, paroisse du 
diocèse de Vienne en Dauphiné, le 28 juin 1419. Son 
corps fut porté à Lyon et enterré dans la Métropolitaine; 

220 Richard de Courcy^ III® du nom, fils du baron de 
G)urcy, proche Saint- Pierre-sur-Dives, chanoine de 
Bayeux, fut élu doyen en 141 9 par le commun suffrage 
des capitulans. Henri V, roi d^ Angleterre, qui sMtait 
emparé depuis peu de la Normandie, rendit la même 
année au doyen de Bayeux, les biens de sa dignité, et 
aux chanoines tous les biens qui appartenaient au corps 
de Péglise. Ce doyen, paisible possesseur de son bénéfice, 
était au Chapitre lorsque Robert Portefaix, chanoine de 
la même église, lui présenta sur une procuration les 
bulles que Jean du Homme avait obtenues en cour de 
Rome pour cette dignité. Ceci se passa le 10 mai 1421. 
Notre doyen qui avait, dit Hermant, une extrême aversion 
pour les procès, ne fit point de résistance. Il se démit 
aussitôt de son titre; 

230 Barthélémy a été certainement doyen de l'église 
de Bayeux, comme il apparaît par ces mots de Pancien 
nécrologe, composé en i586. Au 8 avril : Obitus Bar^ 
tholomœi decani Bajocensis. M. Hermant, quoique de 



35» 

son aveu» il ignore le temps où il a vécu^ le place entre 
Richard de G)urcy et Jean du Homme. La raison qu^il 
en apporte est que les registres ne font mentioh d'aucun 
doyen dans les actes, depuis 1431 jusqu^en 1433. Cette 
raison est-elle concluante? Non. Car enfin il n'est pas 
naturel de croire que du Homme eût soufifert Barthélémy 
jouir d^un bénéfice d'oti il avait expulsé de Courcy, qui, 
selon lui, avait été nommé illégitimement. J'aimerais 
autant le placer à la fin du xv« siècle, et même au 
» commencement du xvi«. Le motif m^èn paraît plus vrai- 
semblable. 

Les registres du secrétariat de Pévéché apprennent que 
Barthélémy d^Achon ou d'Acon, docteur en médecine et 
chanoine de Bayeux, fut pourvu, le 12 juin 14B7, de 
la cure de IRampan, sur la présentation d^ Alain Goyon, 
bailly de Caen, seigneur de Villers, Mesnil-Garnier, etc., 
et le 19 mai 1490, de celle de Basly, sur la nomination 
du même. D^ailleurs, les mêmes registres, dans une pro- 
vision du 18 février 1492 pour la cure de Magny, m'an- 
noncent que le décanat de Bayeux était alors en litige : 
Domini vicarii admiserunt presentationem venerabi" 
Hum et circumspectorum vtorum dominorum de Capi^ 
tulo insigne^ ecclesiœ Bajocensis, dignitate decanali in 
litigio existente. Or, ne peut-on pas avoir lieu de croire 
que ce Barthélémy d^Achon, chanoine de Bayeux, était 
un des contendants, et que son droit mieux fondé lui fit 
emporter l'avantage sur ses compétiteurs ? En sorte qu'il 
devint par là paisible possesseur du doyenné de Bayeux? 
Qu'on ne dise pas que le décanat était alors rempli par 
Jean de Vesc, et qu'il le posséda 27 ans, comme le dit 
M. Potier. Cela est démenti par la provision de 1492. 
Ainsi, ce ne peut pas être Jean du Vesc qui résigna. 



359 

mais un autre, le doyenné, en i Sig, à Gabriel Le Veneur, 
comme Ta avancé M. Potier; 

240 Radulphe, doyen, a un obit de marqué au 20 de 
septembre dans le nécrologe de i 586; 

250 Olivier de Mareuil a 3 obits, suivant le môme 
manuscrit, qui tombent les 18 d^avril, 20 et 1 1 décembre. 
Je mets ici les trois doyens précédents, en attendant que 
je sache la place de chacun d^eux; 

260 Jean du Homme^ II« du nom, vicaire-général et 
officiai de M. Langret, évéquede Bayeux, se présenta par 
procureur, le 10 mai 142 1, pour être reçu d«yen sur ses 
bulles apostoliques, comme nous l'avons vu ci-devant. 
Si nous en croyons Thistorien de Bayeux, ces bulles ne 
paraissent avoir eu leur effet qu'en 1433. Il fonda cette 
année-là la dernière procession de carême dans la cha- 
pelle du doyenné, et 2 obits qui sont marqués le 
19 août et le 6 novembre dans le aécrologe. Les deniers 
de ces fondations ne furent payés qu^après sa mort par 
ses exécuteurs testamentaires. La somme d^argent pour la 
procession consistait en 40 saluées d^or. Il permuta, en 
1434, le doyenné pour la scholastique ; 

2*j^ Laurent Le Berruyer^ doyen de Bayeux par per- 
mutation avec le précédent, prit possession .de s^ nouvelle 
dignité en 1434. NMtant encore que scholastique, il fut 
un de ceux qui assistèrent au Concordat fait à Bayeux, le 
10 décembre T414, paîr Tévéque Jean Langret et Louis 
Chantemelle, abbé de Troarn, touchant la juridiction de 
plusieurs paroisses dépendant de cette abbaye. Il fonda 
son obit ainsi marqué au 14 septembre : Obitus Lauren* 
tis Le Berruyer, scholastici, sacerdotis, et parentùm, 



• 3^0 

et benefactorum suorum. Il mourut peu de temps après 
qu'il fut en possession du doyenné ; 

280 Martin Pinard, né en la paroisse de Nonant, à 
une heure de Bayeux, secrétaire du pape Eugène IV, 
chanoine de Froiderue, fut nommé doyen en i^35, à la 
recommandation de ce Souverain Pontife. Cette année-là, 
il obtint de son protecteur une bulle datée de Florence, le 
5 des calendes de novembre, qui lui doqnait pouvoir, et 
à son officiai, d^absoudre d^excommunication les per- 
sonnes du diocèse qui étaient de sa juridiction. Mais sur 
la plainte de Zanon Castiglîone, elle fut révoquée par une 
autre datée de Bologne le 8 des calendes de mai 1436. Il 
en obtint encore une autre en 1440, pour confirmer les 
annates des prébendes vacantes pour le Chapitre, auquel 
il donna une somme considérable, id est : 25o saluées 
d*OT pour son obit qui tombe le 24 mars. Enfin, il devint 
évéque d'Avranches en 1442, et mourut en janvier 1452 ; 

290 Pierre IV, cardinal de Sainte-Marie-la-Neuve, 
succéda à Martin Pinard, et prit possession par pro- 
cureur le 12 novembre 1442. Il était Vénitien, fils de 
Nicolas Barbo et de Polixène, sœur du pape Eugène IV, 
qui Pavait fait cardinal en 1440. Les divers emplois oh il 
fut engagé par son oncle ne lui permirent pas de venir à 
Bayeux, et il se démit de sa dignité en 1444, et devint 
pape en 1464, sous le nom de Paul II; 

3oo Guillaume de 'Bailleul, V« du nom, pourvu du 
doyenné par bulles de Sa Sainteté, sur la démission du 
précédent, en prit possession par procureur le lundi 
9 novembre 1444, ^^ ^^ personne au mois d^août 1448. Il 
était originaire des environs de Falaise, diocèse de Séez, 
second fils de Henry, seigneur de Renouart, et de Cathe- 



rine de Merle de G)uvrigny, qui comptait parmi ses 
aïeuls Foucault, seigneur du Merle, maréchal de France 
en 1 38o. Ce doyen partagea, avec deux frères qu'il avait, 
la succession de ses père et mère, en 1463, et eut entre 
autres neveux, André de Bailleùl, chanoine de Bayeux, 
fils de Jean, seigneur de Renouart, son frère aîné. L'an- 
née même que ce doyen prit possession de sa dignité, id 
est le 26 octobre 1448, il lui arriva une aventure qui 
mérite d'être ^ipponée : 

< Quidam Guillelmus Hébert, anglicus capitaneus 
Carentonii qui manus violentas apposuerat in personam 
Mi Guillelmi de Bailleul, decani Bajocensis, in cimiterio 
Ecclesias Bajocensis, in eodem loco delicti^solemniter re- 
paravit casum hoc modo : G)llectis omnibus de habitu 
ecclesi» cum multitudine populi, ad vicarium Domini 
Bajocensis, et ad decanum laesum in loco capituli, prae- 
diaus reus, genibus flenis, petiit veniam Deo, Beats 
Marite Virgini, Domino Bajocensi, et decano lasso, et toti 
ecclesias, quae fuit sibi bénigne concessa. Et deinde prae- 
fatus Hébert petiit beneficium absolutionis, a dicto vicario, 
quod ipse vicarius sibi impendit in capella Sancti-Juliani, 
injuncta eidem pena salutari sécréta, etetiam publicaqua 
tenetur dare Luminari ecclesiae Bajocensis vigintî libras 
ceras, modo et forma per dictum vicarium ordinandis, 
quod factum per dictum reum adimplendo. • — Justice 
très admirable, dit M. Potier, et respect rendu à l'Eglise. 
Il avait été condamné à cette réparation par l'Echiquier 
de Normandie. La réparation est du samedi 26 oaobre 
1448. 

Au mcds de mai 1450, il fut député du Chapitre avec 
Le Fébre (Fabry), chanoine, pour aller prêter serment 
de fidélité au roi Charles VII, au Pont-de-1'Arche. 

En 1474, ^' ^ trouva à l'Echiquier de la paroisse lors- 



362 

qu'on y régla le rang entre les abbés et les doyens de Nor- 
mandie. II fut arrêté que les abbés de Saint-Ouen, de 
Fécamp, du Bec, de Jumièges, de Saint- Vandrille et du 
Mont-Saint-Michel auraient séance avant le doyen de 
réglise de Rouen ; qu'après lui seraient deux autres abbés, 
ensuite le doyen de Téglise de Bayeux^ qu'on distinguait 
par là des autres doyens, et ainsi alternativement deux 
abbés et un doyen. 

En 1476, par délibération du Chapitre, il fit faire un 
inventaire général des biens et ornements de Téglise, 
comme il s'était pratiqué 100 ans auparavant. 

En 1477, il fut député, avec quelques autres chanoines, 
pour échanger le second fief de Sommervîeu, qui appar- 
tenait au Chapitre, avec les dîmes de Chef-du-Pont, 
exemption de Sainte-Mère- Eglise, que lui céda le patriarche 
d'Harcourt, évêque de Bayeux. 

En 1482, il fonda sur le rite double Toffice de Saint- 
Gervais et de Saint-Protaîs, patrons d'une des églises de 
Falaise, au lieu qu*il n'était que semi-double aupara- 
vant; et que le même jour on chanterait, avant la messe, 
un obit pour lui, avant les vigiles. Il donna 2 chan- 
deliers d'argent, à charge de les porter dans la dernière pro- 
cession du carême, qu'il fonda à la chapelle du doyenné. 
Il ordonna, par son testament, d'être enterré aux Corde- 
liers de Falaise, et de dohner 20 livres à chacune des 
paroisses par oti passerait son corps, afin de faire prier 
Dieu pour lui. Il mourut au Fresne, proche Falaise, le 
16 février 1482. Il s'était toujours qualifié de Révérend 
Père en Dieu, à cause de sa dignité. Ses armes sont : 
parti d'hermine et de gueule ; 

3i<> Guerry de Magny^ doyen, a un obit iharqué au 
14 février dans le nécrologe. J'ignore le temps où il a vécu, 



I 

et je ne le place ici, que parce que le doyenné fut rempli 
par un autre que par Jean Vesc, que Hermant donne 
pour successeur immédiat de Guillaume de Bailleul. Une 
collation du Chapitre, du 6 février 1490, pour la cure de 
G)lleville*sur-Orne, marque que le doyen était alors 
absent : absente decano; 

32® Jean de Vesc ou du Veest, protonotaire du Saint- 
Siège, chanoine de La Vieille en l'église de Bayeux, se fit 
pourvoir du doyenné de Bayeux, en cour de Rome. Le 
Chapitre, indigné de la voie dont il s^était servi pour 
Tobtenir, lui suscita quatre ou cinq compétiteurs, et plu- 
sieurs procès. Nous avons vu à Particie de Barthélémy que 
le décanat était en litige en 1492. Jean réussit à la fin, 
mais le Chapitre n^alla pas au devant de lui quand il vint 
prendre possession, parce qu'il n'avait pas été élu. Il 
l'attendit dans la nef processionnellement. Il fut 27 ans 
doyen, dit M. Potier. Il eut pour père ou aïeul Etienne 
de Vest, valet de chambre de Charles VIII, parla faveur 
duquel il devint sénéchal de Beaucaire, sa patrie, et de 
Nîmes, et président en la Chambre des comptes. Jean du 
Vest fiit chanoine de la Sainte-Chapelle, en 1485, et 
chantre ensuite. Enfin, il fut nommé évéque de Vance. 
Cet évéque-doyen eut, en 1493, une contestation, à 
Bayeux, qui causa du scandale dans une procession. Il en 
reçut la jurisprudence du Chapitre le 21 août de la 
même année. Il eut peu de satisfaction en cette ville. Il 
permuta sa dignité contre Tabbayede Cannes, au diocèse 
de Narbonne, avec le suivant. La nouvelle Gàllia Chris- 
tiana nous apprend qu^il passa de Tévêché de Vance à 
celui d^Agde, en 1494, et qu'il assista à PEchiquier de 
Normandie en 1497; 

330 Gabriel Le Veneur, abbé commeadataire des 



364 

abbayes de Saînt-Sever et de Cannes, prieur du Plessîs- 
Grimoultj doyen des cathédrales de Lisieux, d^Evreux 
et de Bayeux, et protonotaire du Saint-Siège. Il était fils 
de Philippe Le Veneur, seigneur de Carrouges, baron de 
Tillières au diocèse d'Evreux^ et de Marie Blosset. Il eut 
pour frères : Jean, cardinal, évéque de Lisieux, grand- 
aumônier de France, et Ambroise Le Veneur, doyen et 
puis évéque d^Evreux, et pour oncles maternels : Jean 
Blosset, seigneur de Saint-Pierre, sénéchal de Normandie, 
et Etienne Blosset, évéque de Lisieux, prédécesseur du 
cardinal Le Veneur. Le roi Louis XI écrivit en faveur de 
Gabriel Le Veneur aux religieux du Plessis,pour le faire 
élire leur prieur, tant en considération de ses mérites, 
vertus et bonnes mœurs quMl savait être en lui, qu^en 
faveur des grands et remarquables services que le seigneur 
de Saint-Pierre*Blosset lui avait rendu en plusieurs ma- 
nières. Cette lettre est datée de Betlabat (i) en Gatinois le 
26 mars 1480. Cet ecclésiastique devint doyen de Bayeux, 
par permutation pour Pabbaye de Cannes, non en 1494, 
comme le dit Hermant, mais plutôt en iSiq. Il mourut 
dans son prieuré du Plessis et y fut enterré en x522. 
Une collation du Chapitre du 2 3 février audit an pour 
la cure dç Notre-Dame-du-Fossey, fut expédiée, sur 
la nomination du Roi, attendu la vacance du doyenné. Il 
était encore vacant le 17 octobre i522. Ce doyen por- 
tait : d^azur fretté d^or. Plusieurs armoriaux ont abusive- 
ment blasonné : d^argent à bande d*azur. Après son 
décès, le roi François I^ écrivit au Chapitre pour lui 
recommander sa mémoire, et Tamitîé que le Roi portait à 
M. le cardinal Le Veneur, évéque de Lisieux^ et exhorter 
d^élire quelqu^un de ses parents pour lui succéder. Néan- 
moins, le Chapitre élut, via compromissi, le suivant ; 

(i) Lire : Bleneau, département de l'Yonne. 



3^5 

34® Jérôme de Canossa, natif de Vérone, en Italie, 
neveu de Louis de Canossa, évéque de Bayeux, fut nom- 
mé doyen de Bayeux, en 1 522. Il n'était que clerc lorsque, 
par collation du 20 septembre i5i8, il fut pourvu du 
canonicat de La Haye. En 1 5 19, il passa à la prébende de 
Landes et, en 1 5 20, à la dignité de grand-couteur. Jérôme 
quitta Bayeux avec son oncle, et se retira en Italie après 
avoir résigné son doyenné au suivant; 

350 Louis du Bain, italien de naissance, devint doyen 
de Bayeux par résignation de Tabbé Canossa, et fut main- 
tenu dans cette dignité, en 1527, par Tarchevéque de 
Rouen, au préjudice de Jean de Dampierre qui la lui 
disputait, parce qu^il avait eu quelques voix lors de Pélec- 
tion de son prédécesseur. Il prit possession par procureur 
le 19 janvier i527, et en personne le 27 mars i528. Il 
fonda son obit en i532 pour lequel il donna 106 liv. 
1 5 s. 6 d. Il est marqué au 29 mars : Obitus Ludovici de 
Balneo decani. Il résigna sa dignité, et fut doyen de 
Maptoue, en Italie, oh il se retira. Il était aussi chanoine 
de Saint-Germain et, sur sa démission, Louis de Canossa, 
évéque, donna cette prébende à Antoine Foliero, prêtre 
du diocèse de Carpi, alors absent, par provision du 
8 avril 1529; 

36o Gilles de Ia Haye, protonotaire du Saint-Siège, 
fut pourvu du doyenné de Bayeux, par bulle de Rome, 
sur la résignation du précédent. Le manuscrit de Potier 
est en contradiction avec VHistoire de Bayeux, à son 
sujet, comme cela arrive fréquemment. Selon le premier, 
ce doyen prit possession par procureur le i3 septembre 
1 537, et en personne le 22 mai 1 538. Hermant met cette 
possession aux mêmes mois, mais de Tannée 1532, ce qui 
parait plus probable, car Potier dit ailleurs qu^au mois 



y66 

d^octobre ibSS, Gilles de La Haye, doyen, se soumet de 
donner le dîner et banquet pour son avènement et récep- 
tion, de ce qu'il disait avoir entendu que tous les doyens 
faisaient à tous ceux de l'église. Il est le même, je crois, 
que Gilles de La Haye, abbédeTroarn en i536. Il mou- 
rut en 1 545 ; 

3j^ Sébastien deLAubespine, pourvu du doyenné par 
bulles du Saint-Siège, fut reçu par procureur en 1545. 
Hermant dit que le pape Paul III lui refusa d'abord ses 
bulles, et quMl les accorda ensuite à la recommandation 
de Henri Clutin, seigneur d^Oyssel, ambassadeur à Rome. 
Il ajoute que L^Aubespine prit possession de sa dignité 
en personne en 1 547, et qu'aussitôt après il s'en démit en 
faveur de Charles Clutin, ayant été nommé à Tévélché de 
Limoges, oh il mourut le i5 juillet i582. Ce n^estpas 
exact, car j'apprends d^ailleursque Sébastien de L^Aubes- 
pine fut maître des requêtes en 1 557, évéque de Vannes 
Tannée suivante, puis de Limogeè. Sa nomination à 
Pévêché de Limoges n'a donc pu être pour lui un motif 
d'abdiquer le doyenné de Bayeux peu après 1 547. Il était 
second fils de Claude de L* Aubespine, seigneur de Rou- 
ville, et de Marguerite Le Berruyer, dame de La Corbilière. 
Il jouit de plusieurs abbayes considérables, fut conseiller 
du Conseil privé, et employé en diverses négociations en 
Allemagne, en Hongrie, en Angleterre, aux Pays-Bas et 
en Suisse, desquelles ils s'acquitta avec honneur. Ses 
armes sont : d'azur au sautoir alaise d'or, accompagné de 
4 billettes du même ; 

38» Charles Clutin, cousin de Pierre de Martigny, 
évêque de Bayeux, selon le manuscrit de Potier, fut doyen 
en 1 547, par résignation du précédent. C'était un hbmme 
Êicétieux et connu des princes et des plus grands seigneurs 



î«7 

du royaume. Il avait résigné son doyenné à un de ses 
neveux qui mourut incontinent après. Mais le roi Fran- 
çois I«f obtint quMl en jouirait jusqu'à son décès^ arrivé en 
1 55 1 . René Clutin, son parent, fut nommé à sa place par 
lettres du Pape et du Roi, mais il fut refusé du Chapitre 
parce qu'il se trouva du défaut dans ses lettres. Le Cha- 
pitre négligeant de remplir cette dignité, Pévêquede Hu-' 
mières en donna les provisions, par dévolut, au mois de 
mai i552, à Gabriel Lescot, chanoine de Bayeux. Mais 
apparemment que cette nomination n'eut pas lieu, puisque 
le i8 juillet suivant, Germain du Val, vicaire-général de 
ce prélat, fut nommé par le Chapitre. 

On trouve, de la même famille : Pierre Clutin, con- 
seiller au Parlement de Paris, président à la Chambre 
des enquêtes, chanoine de Paris et abbé commendataire 
deTroam, mort lé 23 août i523 ; Henry Clutin, abbé de 
Troarn en i526, et prieur de Gournay en i534, mort 
peu après. Si le décès d'Henri Clutin, doyen du Sépulcre 
de Caen, ne fût pas marqué à Tannée i553, j'aurais cru 
qu'il eût été le même que le précédent. Réginald Clutin, 
archidiacre des Veys en la cathédrale de Bayeux, permuta 
cette dignité, en i545, pour la cure de Saint-Laurent«-de- 
Sablain (?), diocèse deTroyes; 

390 Germain du Val de "Brévans, parisien, vicaire- 
général de M. d'Humières, évéque de Bayeux, prieur de 
Pomponne, près Lagny, d'archidiacre de Bayeux, en de- 
vint grand-doyen, après le précédent, par la nomination 
du Chapitre. Il tint, à la place de son évéque, les synodes 
du 16 avril i55o,du 7 avril i55i,du 23avril i56oetdu 
4 avril 1570. Dans le premier synode, et dans une assem- 
blée tenue au palais de l'évéché, le 24 février i55i, pour 
la réception des notaires apostoliques du diocèse, il prend 



si 



3^8 

le titre de docteur ès-droits, conseiller et aumônier de 
M. le Dauphin, grand-doyen et vicaire-général de M.d'Hu- 
miéres ; et dans la liste de ceux qui furent ordonnés prêtres 
à Bayeux le i3 avril i554, il se trouve à la tête avec les 
qualités de docteur ès-droitsetde doyen de Bayeux. Il ne 
prit possession du doyenné que le 1 8 juillet 1 5 52. Cétait 
un homme honorable en sa maison, grand dans ses ac- 
tions et les choses qui reg£(rdaient l'autorité de PEglise. En 
i562, il fut obligé de quitter Bayeux avec son évêque, 
emportant la chasuble de saint Regnobert, pour éviter la 
fureur des Calvinistes, qui cherchaient à les faire mourir. 
Il fut un des grands-vicaires nommés par le Chapitre en 
1571, pour gouverner le diocèse pendant la vacance du 
siège. En 1 572,1a maison du doyenné tomba par vétusté, 
longue d^environ 1 3o marches (pas) et large de 3o. Heu- 
reusement, et comme par miracle, le doyen échappa au 
péril d^être écrasé sous ses ruines, parce que, après s^étre 
promené longtemps au dedans, il en sortit pour aller à 
vêpres, et il notait pas encore dans l'église que la maison 
s^écroula. Pour et au lieu de laquelle il fit construire le 
corps de logis qui existe à présent, en deux fois, ès*années 
1572 et i582. Il fut un des grands-vicaires nommés, en 
1571, par le Chapitre, pour gouverner le diocèse pendant 
la vacance du siège. Il se retira dans son prieuré de Pom- 
ponne, durant les troubles de Paris, et y mourut au mois 
d'octobre 1589, âgé d'environ 72 ans. Son corps fut porté 
à Saint-Eustache de Paris, oti il fut inhumé, dans le 
chœur, avec ses ancêtres. Les registres de Tévéché font 
mention de Germain du Val, archidiacre de Bayeux, doc- 
teur ès-droits, qui fut acolyte, et le lendemain sous-diacre 
par M. d'Humières, dans la semaine sainte de i552, et 
du même qualifié docteur ès-droits et doyen de Bayeux, 
ordonné prêtre le 1 9 avril 1 5 54. 



3^9 

40<> Jacques de La Moricière, seigneur de Vicquès, 
originaire des environs de Falaise, diocèse de Séez, fut 
élu doyen par le Chapitre via Spiritus Sancti le 4 dé- 
cembre 1589. Il en prit possession par procureur le 
17 janvier i Sço, et er\ personne le dimanche premier jour 
d^avril suivant. II eut 2 compétiteurs qui s^opposèrent 
à sa prise de possession : Antoine di| Val, archidiacre 
d'Hyesmes, chanoine de Catillon, conseiller au Parlement 
de Normandie, et Nicolas du Val, chanoine de Cussy, 
abbé de Saint- Vincent, près Senlis, et conseiller au Par- 
lement de Paris. Le premier alléguait que Télection du 
sieur de Vicques était nulle pour deux raisons : i» parce 
que lors de Pélection, le Chapitre avec la ville de Bayeux 
tenait le parti de la ligue contre son roi légitime Henri IV, 
et conséquemment, comme rebelle, était déchu de son 
droit d'élire ; 2^ qu'étant lui-même du Chapitre, il n'avait 
pas été appelé à Télection, encore qu^il ne fut qu*à Caen, 
oti le Parlement était alors séant; à joindre à cela que le 
Chapitre n'avait pas été libre dans cette élection, y ayant 
été forcé par le sieur de Lisle-Manière, frère du sieur de 
Vicques, lequel tenait Bayeux avec son armée pour les 
-princes de la Ligue. Mais ce contendant fut débouté 
par arrêt du Parlement, et La Moricière maintenu dans 
sa dignité. 

Le second se prévalait sur une provision qu'il avait ob- 
tenue du Roi, pour le doyenné, comme vacant en régale; 
et sur le refus du Chapitre de le recevoir, M évoqua l'affaire 
au Grand*Conseil qui Tévinça de sa prétention par un 
arrêt du dernier décembre iSgi. Le Chapitre fut conservé 
dans son droit d'élire, et le sieur du Val condamné à 
5oo écus de dépens envers le sieur de La Moricière. Ce 
dernier, dit M. Potier, avait dépensé plus de 3,ooo écus 
à la suite de ces procès, et s'était exposé avec ses amis à 

24 



370 

beaucoup de périls dans les chemins, à cause des guerres 
cirlles pour la manutention du droit d'élire, où lui Potier 
Tassista comme procureur du Chapitre. 

Ce doyen fit le voyage de Rome, d^où il apporta a ta- 
bleaux de grandeur humaine qui représentent Notre- 
Seigneur et la Sainte» Vierge, et les donna à Téglise cathé- 
drale oii on les voit dans le chœur. On lit au bas du pre- 
mier : c C'est le vray pourtraict de N^ S. J. C. selon la 
Saint-Face de Rome peinte par &t Luc ; et la grandeur du 
S> Suaire de Chambéry^ apporté par le Révérendissime 
Charles, cardinal de Lorraine, à Madame Renée de Lor- 
raine, abbesse de S<*Pierre de Rheims, sa sceur. » Et plus 
bas : c Noble Jacques de La Moricière, 8^ de Vicques, 
grand^doyen de cette église, a donné le pourtrait du Sau- 
veur du monde Pan 1604. » Dans Tautre tableau, ce 
doyen est peint au naturel, revêtu de ses habits d'église, 
et à genoux aux pieds de la Sainte^Vierge, avec ces vers : 

Sic plus, ut Nato, Matri, templo que decanus 
Vicoeus hsec dono stemmata sacra dedlt 1 604. 

En i6o3, il fonda, avec Jean Potier, trésorier, la pro- 
cession du soir de la Toussaint. En 1604, il résigna sa 
dignité à son neveu. Ses armes sont : d^argent à 3 che- 
vrons de gueule, accompagnés de 3 trèfles de sinople 
2 et I ; 

41 Jacques de La Afortciére, grand-doyen de Bayeuz 
par la résignation de son oncle, prit possession par pro- 
curation en i(ho, et en personne le 10 janvier i6o5. 
Hermantdit que ce fut le 10 avril 1610. Potier en dit 
autant. Il était prieur de Périères proche Falaise, au dîo* 
cèse de Séez. Il eut de vives contestations avec M. d^An^ 
gennes, son évoque, par rapport aux droits quUl afiiKtait 
au préjudice de ceux du prélat. 11 paraît que c'était un 



/ 371 

ecclésiastique fort vif. Il est^isé d'en juger par le procédé 
qu'il liot vis-à-vis le seigneur de Vierville, en Cotentin, 
son cousin, qu^il tua ainsi que son laquais, de deux coups 
de pistolet. Il eut le même sort, par la suite, Car étant al]^ 
à son prieuré, il fut assassiné avec son valet de chambre, 
dans le chemin, par des laquais du seigneur de Vierville, 
pour venger la mon de leur maître. Le doyen fut tué sur 
la place, la balle lui ayant passé par la nuque du col, et 
ressorti par le front. Le laquais ne mourut que le lende- 
main. Cette tragique aventure se passa le mercredi 25 mai 
i635. M. Potier marque 1637. Ils furent portés tous deux 
à Perrières, et enterrés dans Téglise. Il y eut de grandes 
sollicitations pour obtenir sa dignité. Les principaux 
postulants étaient M. de Boisyvon, conseiller en la cour, 
qui informait à Bayeux contre les usures; M. de Saint- 
Clair-Turgot, maître des requestes, qui agissait pour son 
fils, et M. de Franquetot, frère d'un des présidents de la 
cour; 

42^ Jacques Turgot, clerc, quoique âgé de 18 ans, 
obtint le doyenné par le crédit de son pôr^, maistre des 
requestes du Roi, et conseiller d'Etat et privé^ le 4 juin 
i635, selon H^rmant. Robert Le G)mte, archidiacre de 
Caep, sous prétexte qu'il n'avait pas l'âge canonique, s'en 
fit pourvoir en cour de Roiqe, et forma un procès au 
nouyel élu. Mais le Parlement de Rennes, auquel l'affaire 
fut attribuée, le maintint par un arrêt donné en 1 687, et ex- 
clut l'archidiacre deses prétentions. Il fut nommé à la chan- 
cellerie de cette église le 26 juillet 1640. Il est qualifié : 
conseiller du Roi, clerc originaire du diocèse de Séez, 
di^ns sa provision. Il la permuta pour la prébende de 
3arbières, en 1645, avec Jean Hélyes, docteur de Sor- 
boonei et re^pit la piéqie année cette prébende à François 



372 

Turgot, du diocèse de Séez. Dès 1 642, il avait résigné sa 
qualité de doyen à son père, quitta le parti de l'Eglise, fut 
pourvu, en 1647, d'une charge de conseiller clerc au 
Plirlement de Rouen, et depuis, de président. 11 mourut 
en 1 684. Ses armes sont : d'hermine freué de gueule. 

4.3^ Jacques Turgot, II» du nom, père du précédent, 
prit possession par procureur des dignités de grand-doyea 
et de chancelier de Bayeux le 28 mai 1642. Il permuta la 
chancellerie pour le canonicat de Barbières, en 1645, et 
le résigna la même année à François Turgot, son parent. 
En 1 65 5» il résigna son doyenné au fils de M. le marquis 
de Dampierre, à charge de pension qu'il remit quelque 
temps après. Lorsqu^il fit son testament, il se ressouvint 
des biens qu^il avait perçus de ses bénéfices, et en récom- 
pense il donna à la chapelle Notre-Dame-de-derrière-le- 
chœur, un ornement, un calice, et la somme de 3,ooo 
livres pour faire une fondation, et encore 3 autres mille 
livres pour la décoration de la chapelle de Notre-Dame-de- 
la-Délivrande, selon ce qubn apprend de 2 délibérations 
du Chapitre des années lôSç et 1660. 

440 Charles de Longaunqy de Franqueville, né au 
diocèse de Bayeux, prit possession du doyenné le 23 août 
i655, sur la résignation du précédent. Il était sous-diacre 
alors, et troisième fils de Hervé de Longaunay, IV^ du 
nom, seigneur de Dampierre, et de Charlotte Le Tellier, 
dame de La Marzelière. Il vécut en réputation d'une 
grande piété et d^honneur, estimé de tous ceux qui le 
connaissaient. 

Ce fut le premier des doyens qui commença à porter la 
robe rouge aux grandes fêtes dans Péglise. Ses successeurs 
ont suivi son exemple. Il fit rebâtir à neuf la chapelle de 
son hôtel, qui était auparavant dans le jardin, et la belle 



I 
I 



373 

porte d^entrée au haut de laquelle on volt ses armes. Il fut 
vicaire-général dudiocèse, en 1694, et mourut, après une 
maladie de 18 jours, le 7 mars 1697, très regretté de 
M. TEvéque et du Chapitre. Cétait un ecclésiastique fort 
intérieur, très réglé dans ses mœurs, et ennemi déclaré 
des médisans. Il portait pour armes : d^azur au sautoir 
d'argent. 

450 François'-Timoléon de Choisy, prieur deSaint-L6 
de Rouen, et de Saint-Benoit de Sault, naquit à Paris, le 
16 avril 1694. Il fut nommé à Pabbaye de Sainte-Seine, 
le I" janvier i633, dont il se démit en 1676. II reçut les 
ordres sacrés à Siam, par les mains de M. l'Evéque de 
Métollopolis [Metellopollis], vicaire apostolique, et revint 
prêtre de Siam, en 1686. Il fut reçu de PÀcadémie fran- 
çaise en 1687. Dix ans après, étant venu au hasard, de 
Paris en Basse-Normandie, pour y voir son frère aîné, 
seigneur de Balleroy, qui était dangereusement malade, 
il fut élu tout d^une voix grand-doyen de Bayeux, sans 
avoir demandé ni sollicité cette place, et en prit possession 
le 12 avril 1697. On ne sera pas fâché d'entendre un des 
capitulaires, M. le chanoine d'Escrametot, qui rapporte 
ainsi le fait dans son manuscrit : 

En 1697, élection d'un doyen. Le 11 avril, messe solennelle du 
Saint-Esprit, précédée d'une procession autour du chœur avec les 
beaux ornements. De là on entra processionnellement au Chapitre 
en chantant : Exurge, etc. Le Chapitre dura jusqu'à midi. On ren- 
tra après les vêpres. Le lendemain, on rentra au Chapitre après la 
messe. An heures, M. Tabbé de Choisy fut élu, et après l'élection 
le grefiBer du Chapitre, accompagné de 3 scrutateurs, préconisa au 
pupitre le doyen élu. Ensuite, on retourna en procession au Cha- 
pitre pour revenir au chœur en chantant : Sancti et immaculata. 
Etant arrivé, le chantre entonna le Te Deum, orgue, musique, 
a oraisons, toutes les cloches et celles de la ville sonnantes. Le 1 3, 
M. le Doyen^ accompagné de 6 chanoines députés, entra sur les 



Î74 

ro hètthii dti m«tih. ïls Krent à t^Àtei, è^ it^t^nt peftdai^t qtl\)li 
tilâtilA te Te DettM^ domine le four précédent. Après tqjttoi M. te 
Doyen baisa Tautel et donna pour son oblatîon 8 louis d'or. De là il 
fut conduit par les 6 députés pour jurer auChapitrei sur le pain et k 
vin.' Pendant nones, il fut mis en possession par le chantre dans le 
chœur. Après la prise de possession, il retourna au Chapitre pour 
recevoit sa Juridiction en touchant les sceaut. Ensuite les 6 chanoines 
raccompagnèrent au doyenné, dont il prit possession ail haut de 
l'escalier en touchant les clefs. De là, il rentra à Téglise par la porte 
'Mnt-l%omafc, e^ â fut au Chapitre où il complimenta la Compa- 
gnie. L'aJ3iès-midl> il fit dish^buer i sols à dtacun des pauvres. 

Cétait un ecclésiastique recommandable par la beauté 
de son génie, par sa vaste érudition, et par les charmes 
inimitables de son style. Théologien, controversiste, cri- 
tique, grammairien, interprète^ historien, 11 y avait peu de 
^nres d'écrire où il ne fit briller sa capacité. On en peut 
juger par le grand nombre dbuvrages qu^il a laissé. 
L'attachement qu^il avait ;pour Paris lui fit résigner, en 
1 689, sa dignité à Tabbé Pibr^c^ et il mourut le 2 oaobre 
1724, âgé de jSi ans; 

460 Jérôme du Faur de Pibrac, docteur en théologie, 
abbé de Saint-Mémin de Micy, prieur de Mondardier, 
maître de chapelle et de la musique de M. le duc d^Or- 
léanfs, et grafuS-doyeA de Bayeux, prît possession de cette 
dignité le 29 Janvier 1 700, sur la résignation du précé- 
dent. Cette résignation, dit un manuscrit du temps, souf- 
frit, à Rome, de igrandes difficultés. Il fallut employer le 
créâk de S. A. R. 'eft de M', le cardinal de BcnilHon auprès 
îffe S. S. pouV les faire hever. Cette résrgnation retarda 
encore la grâce accordée en ce que le pape avait adressé les 
)>uiles à Parchevéque de Paris, pour les fulminer au pré- 
judice de l'évéque de Bayeux. Cette difficulté levée, il en 
«trvi*nt une ffutre dans'le visa de ^es buHes, qui blefissaitle 






575 

droit immémorial (i) de MM. du Chapitre, à élire leur, 
doyen. Sur quoi M. TEvéque déclara qu^il ne puétendait 
pas les ea priver, et après cette déclaration en bonne 
forme, M . de Pibrac fut mis en possession de cette grande 
dignité le 29 janvier 1 700. Peu de temps après, il présida 
dans les Chapitres généraux, dans le dernier desquels, que 
l'on nomme capitulum recomcUiationis, et capitulum 
générale^ il prêcha arec édification. C^était en effet un 
prédicateur célèbre, prœco verbi Dei disertisstmus. Sa 
famille, établie à Toulouse, avait produit de grands 
hommes, et il n'en dégénéra point. 11 était fils de Guy Du- 
faur, baron de Pibrac, gentilhomme de la chambre du 
Roi, et de Anne, dame de Plaignard (Plaigne ?), en 
Languedoc. Il avait été présenté par M. le duc d'Orléans 
au Roi, qui lui donna, le 23 août 1692, Tabbayede Micy, 
et il la céda après, pour celle de Fleury-sur-Loire, le 
24 décembre 1 706. II fut nommé, en 1 703, vicaire-général 
du diocèse de Bayeux, et chanoine de Saint-Germain. II 
prit possession de l'évéché, le 7 novembre 1716, pour 
M. le cardinal de La Trémoille, qui le fit son vicaire- 
général. Ces malheureuses querelles sur la Constitution, 
qui ne sont pas encore éteintes en France, le brouillèrent 
avec M. de Lorraine, successeur du cardinal de la Tré- 
moille, partisan des nouvelles opinions. 

Il reçut sous son épiscopat plusieurs mortifications qu'il 
soutint avec beaucoup de fermeté. Après la mort de ce 
prélat, en 1728, il rentra dans la confiance du diocèse 
qu^il avait si bien méritée par sa sagesse, sa prudence et 
ses autres talents. Le Chapitre le nomma le premier des 
6 gfatids vicaires pour gouverner dttrant la vacance. 
Enfin, il résigna son doyenné et sa prébende, le 9 no^ 



(14 m. 



Î7« 

vembre 1730, à M. Fabbé Durand de Missy, moyennant 
une pension de 2,3oo livres, et se retira dans son abbaye 
de Fleury^ où il mourut le 7 avril 1733, dans un fige 
avancé. On dit qu41 ne se défit de ses 2 bénéfices, que 
parce quHl crut n^étre plus aimé dans le diocèse, mais 
quHl s^en repentit quand il vit les regrets qui accompa- 
gnaient son départ. Ses armes sont : d*azur à 2 faces 
d^or, accompagnées de 6 bezans d^argent, 3, 2 et i. 

4/» Pierre-Jean-Baptiste Durand de Missy, né à 
Rouen, docteur de Sorbonne, fils d'Augustin, seigneur 
de Missy, conseiller au Parlement de Rouen, et de N. Le 
Guerchois. prit possession du doyenné de Bayeux le 
25 mai 1 731. Il fut nomme abbé du Loc-Dieu en 1726, 
vicaire-général et chancelier de Téglise de Tours, depuis 
1722 )usqu*en 1726, chanoinede Meaux, en 1727, doyen 
et chanoine de Saînt-Germain-rAuxerrois, en 1734. Etant 
doyen de Bayeux, en 1735, il fut député de la province 
de Normandie pour assister à l'assemblée générale du 
clergé. Il résigna son doyenné de Bayeux en faveur du 
suivant, le 22 octobre 1735, le doyenné et canonicat 
de Saint-Germain-FAuxerrois^ à Jacques Caratile, con- 
seiller au Grand-Conseil, au mois de juillet 1739. Il fut 
nommé au même mois et même année, à Tabbaye de 
Barbello, diocèse de Sens, et étant encore vicaire-général 
du diocèse de Bayeux, il fut nommé par le Roi à Tévéché 
d'Avranches, le 21 avril 1746, et sacré le 14 octobre sui- 
vant dans la chapelle de la maison professe des Jésuites, à 
Paris, par l'évéque de Lavaur. 

480 Louis-François Néel de Cristot, originaire du 
diocèse de Bayeux, comme le précédent, est né à Rouen, 
conseiller au Parlement de Normandie, abbé de Silly, fut 
reçu chanoine du Locheur en la cathédrale de Bayeux, le 



Î77 

i6 octobre 17 19» archidiacre des Veys et chanoine de 
Cully, le 19 avril 1734 (i), trésorier le 22 juillet 1728, et 
enfin grand-doyen le 4 mai 1736. Il avait été député de 
la province de Normandie, en 1739, pour rassemblée du 
clergé tenue à Paris. Il fit rebâtir en partie et orner Phô- 
tel du doyenné sous le frontispice duquel dn voit ses 
armes. Le cardinal de Fleury, ministre d^Etat', duquel 
son mérite fut connu lui procura Pévéché de Séez. Il y 
fut nommé le 5 mai 1740, et résigna en même temps son 
doyenné et sa prébende de Bayeux au suivant. Ses armes 
sont : bandé d Vgent et de gueule au chef de sable. 

490 Jean-Jacques de Biaudos, né en la paroisse de 
Biaudos, diocèse de Dax en Provence (Landes), est fils de 
messire Jacques, seigneur de Biaudos, et de noble dame 
N. Laurence de La Salle. Il fut pourvu d^une prébendeen 
la cathédrale de Rouen, en 1735, et reçu grand-doyen de 
celle de Bayeux le 21 avril 1741. MM. de Luynes et de . 
Rochechouart^ Pont nommé vicaire général de ce dio- 
cèse. Il fit, en 1747^ la visite des paroisses dépendant de 
sa juridiaion. Il fut nommé, au mois de juin 1764, par 
le Roi, à Pabbaye de Noé, diocèse d^Evreux. Il mourut 
le i«^ novembre 1780. 

5o» (2). 

LE GRAND-GHANTRB 

Est le second dignitaire de Téglise. Ses prérogatives 
sont d'occuper la première place du côté gauche dans le 

(i) On lit en marge : Erreur. En 17174 on trouve Michel Néel, 
chanoine de Cully, archidiacre des Veys, mort abbé d'Essonnes. U 
était encore archidiacre en 1724. 

(2) 0& lit en marge : Jban-Franço» de Margubryb, chanoine de 
Vaucelles, élu doyen le 18 janvier 1781, ayant 24 voix sur 41. 



Î78 

chœur, de donner le ton des antiennes, des psaumes, des 
hymnes, et d'élever Tintroït de la messe, etc., de prendre 
garde si Poffice est bien fait^ et de réprimer les désordres 
qui pourraient arriver au chœur pendant Toiilce divin, et 
enfin de présider dans les assemblées capitulaires en l'ab- 
sence du doyen. Il porte la robe rouge dans les grandes 
fêtes, et un bâton d'argent pour marque de sa dignité. 
Il est seigneur et patron collateur des cures de Neuiily- 
FEvéque et des Oubeaux^ avec droit de déport et de 
mité; 

1» Guillaume de Ros, doyen, chantre et archidiacre de 
6âyeût, depuis abbé de Fécamp. J^enai perlé cy-devatit; 

2<) HUeri était présent au Chapitre lorsque Philippe 
d'fiarcourt, évéque de fiayeux, unit, en ii53, la pré* 
bende db Saint Jeaa-ie- Blanc, au priieuré du Plessis. Il 
souscrivît après Guilbume de Tournebu, doyen. Il vivait 
encore en 1171» à lado&ationde Planquery, et à celle 
de Burcy par ledit évéqi*e \ 

i^ Henry, chantre, paraît comme témoin à beaucoup 
de chartes expédiées par Henri II, évêque de Bayeux. II 
assista, avec ce prélat, en 1190, à la dédicace de Tabbaye 
d'Aunay. La cérémonie fut faite par Guillaume de 
Tournebu, évêque àt Coutaaces, et auparavant doyen de 
Bayeux. Notre chantre souscrivit le même jour à deux 
chût^ett, l'tt^e, de Pé^âque de Coutances, pour constater 
k n^>éfnoire 4e cette dédicace, Tautre, de Richard du 
Hommet, fils du fondateur d'Aunay, pour confirmer à 
cette abbaye tes biens qui lui «ivaîent été aumônes par 
ses prédécesseurs. Il signa aussi, vers i'2oo, à la charte de 
Tévêque Henry, pour la chapelle de Notre-Dame-der- 
rière-le-Chœur, et il lui aumôna 40 sols de renie. Le mar- 



)79 

tyrolôge d« réglise de Bayeux fait mehtion de 2 obits pour 
Hêiiry, ehatim, Tuh te 3ft janvier, l'autre le 16 no- 
veittbHe ; 

4<' Etienne de Matissis, chantre de la cathédrale de 
Bayeux, aumôaa par charte de 1247, à PHôtel-Dieu de 
cette ville Quodddm herbegagium situm apud Bajocas 
in parocfUa S*^ Stéphanie in vico qui ducit de majori 
ecciesia versus castellum domini régis inter sepas (?) 
capituli Bajocencis. Depuis^ Jean, fils de feu Guy de 
MatissiSy chevalier^ et Guillaume, frère dudit Jean, rati- 
fièrent en i25o cette donation de vénérable homme 
Etienne, autrefois chantre de Bayeux, oncle de leur pèrç. 
Ce chantre décéda donc vers 1248; 

5» Hugues de Malestors ou de Maldetour est cité dans 
une charte du Chapitre de Rouen comme grand-doyen de 
cette métropole, en Tannée 1245, et dans une autre^ 
cooame chantre de Péglise de Bayeux, ce qui donne lieu 
de penser quUl se démit du doyenné de Rouen pour la 
chantrerie de Bayeux. Voyez ce qu'en a dit le P. Pom- 
meraye dans Histoire de la Cathédrale de Rouen; 

6» JeaUy chantre de Bayeux, est employé avec grand 
nombre d^autres seigneurs et ecclésiastiques dans les 
patentes des chevaliers et des clercs du terme de Pâques 
de Tan 1288. La comtesse d'Alençon, par son testament 
6iit le 9 janvier 1291, nomma Jean^' chantre de Bayeux, 
parmi ses exécuteurs. Les autres furent Tévéque d'Or- 
léans, M. de Chatillon, et le connétable de France. Cette 
princesse mourut, le 29 suivant, âgée de 38 ans. Elle 
s'appelait Jeanne de Chatillon, et avait épousé Pierre de 
France, comte d'Alençon, cinquième fils du roi Saint- 
Louis; 

,70 Jean de Justice^ icfaantre de fiayeux, a vendu 8«m 



380 

nom immortel parle collège quHl fonda à Paris, en i353, 
et qui porte encore le nom de son fondateur. Il mourut 
à Paris, le 2 de septembre i353. Voyez V Histoire de 
Bayeux. 

80 Jean de La Coste, docteur en droit romain, chantre 
et chanoine de Bayeux, fut reçu archidiacre d'Eu et cha- 
noine de Rouen, par procureur le 5 décembre 1404. 
L'antipape Benoit XIII, dont il était référendaire, le fit 
évéque de Châlons-sur-Saône. Il en prit possession par 
procureur, le i«' d'août 1406, et en personne le dernier 
février 1407. Il fut transféré, en 1409, par le même 
Benoit à Pévéché de Mende. Il portait dans ses armes : une 
fasce chargée de 6 chevrons renversés, accompagnée de 
3 roses, 2 et i. 

10° Nicolas de Clemengis, célèbre docteur de Sor- 
bonne au collège 4© Navarre, fut recteur de TUniversité 
de Paris en 1 393 . Il fut trésorier de Téglise de Langres, 
d^oti il alla se cacher dans la Chartreuse de Valle-Pro- 
fonde. Cest là qu'il composa la plupart de ses ouvrages. 
Enfin, le Roi lui ayant pardonné, il retourna à Langres. 
Il devint ensuite chantre, et après, archidiacre de Bayeux 
et chanoine de Bernais (Bernesq) par permutation, c'^est- 
à-dire qu'il permuta ses bénéfices de Langres pour la 
chantrerie de Bayeux, et ensuite cette dignité pour celle 
d'archidiacre de même nom, et pour la prébende de 
Bernai avec le suivant. Il se dépouilla de la moitié du 
revenu de sa prébende qu'il affecta, avec le consentement 
de l'évoque et du Chapitre, aux enfants de chœur, parce 
qu'ils ne jouissaient que d'un revenu fort médiocre. Sur 
la fin de sa vie il se retira au collège de Navarre dont il 
fut proviseur, et où il mourut en 1430, suivant L^Advo- 
cat, ou en 1437, suivant Hermant. 



38i 

11^ Brande Castiglione, cardinal de Plaisance^ fut 
chanoine de Bernesq et archidiacre de Bayeux. Il per- 
muta ses bénéfices pour ceux de chantre dans' la même 
église que le précédent. Il était oncle de Zanon Casti- 
glione, évéque de Bayeux. Il mourut à Castiglione, sa 
patrie, en Italie, le 5 février 1448, âgé de 93 ans. Par 
acte passé à Rome le 28 mai 1430, ce cardinal érigea en 
la ville et Université de Pavie, oti il avait été professeur 
en droit, un collège sous le nom de Saint- Augustin. En 
même temps, par reconnaissance envers les églises de 
Rouen, Bayeux, Evreux et Lisieux, desquelles il avait 
reçu ou recevait encore tous les jours les revenus d^un 
canonicaty ou d^un archidiaconné pour le soutien de son 
éclat et de sa dignité, il fonda, dans le même collège, 
4 bourses pour de pauvres écoliers tirés de chacun de ces 
diocèses afin qu^ils fussent instruits gratis en théologie, 
droit canon ou médecine : chaque écolier, à la nomina- 
tion des chanoines de sa cathédrale, devait être présenté 
au fondateur, et après son décès, à Tévéque de Pavie et au 
prieur de la Chartreuse et des Hermites de Saint- 
Augustin de la même ville; Pun desquels prieur, en 
Pabsence de Pautre, pouvait recevoir le sujet qui lui était 
présenté de la part de son Chapitre. 

On trouve, dans les archives de la cathédrale de 
Bayeux, plusieurs actes de ces présentations qui ont été 
foitesèsannées i438-i487-i488-i498-i5o2-i554et 1592. 
Pourquoi la négligence a-t-elle fait anéantir cette fonda- 
tion si honorable à son auteur et si udle aux sujets 
de notre diocèse et des trois autres? 

11^ Robert Le Sage, chantre de Bayeux, mourut le 
6 de décembre 1463. 

i2<' Radulphe Bouvery fut reçu chanoine de Bayeux 



38a 

en 1460, et chantitt en 1463. On h croU n^ a« lH)UFgde 
LyrQ. Il ayait aussi des prébendes à Angers» Bd^i^r^ ^\ à 
Narbonne. Le patriarche de Jéru^lem évoque d^ 
Bayeux, en fit son vicaire général* Cét^it un eçplési^^- 
tique d^une ëminente piété, et d'un amour ardeut pour \^ 
sciences. Il refusa, par humilité, les évéché^ dç 3é^iers et 
d'Agde. Il s'appliqua à corriger «t ffiire transcrire les 
ouvrages de Nicolas de Lyre, docteur en théologie* ^u 
compatriote. Il mourut le 4 juillet' 1469; 

i3o Robert cTArgouges, docteur en droit et en décret, 
conseiller en la cour souveraine de T Echiquier de Nor- 
mandie, chantre de Bayeux, chanoine de Coûtantes, curé 
de Cocqueville, Cérences, Gratot et Grandville, était 
d'une des plus considérables maisons de Normandie. Il 
eut pour père Jean, seigneur d^Argouges, de Saint- Malo, 
de Bayeux, de Gratot, etc.. et pour mère Charlotte 
Carbonnel de Hugleville. Il fut grand vicaire de Tévéque 
de Coutances. Il assista à TEchiquier de la Saint-Michel 
tenu à Rouen en 1484 et en 1497. Il fut un des chanoines 
de Bayeux qui contribuèrent à la cloche que Tévéque 
Charles de Neufchâtel fit fondre pour servir d'horloge à 
son église cathédrale. Il mourut vers 1499; 

140 Fl^ur^ de Qourbojrer,, chantre et chanoine de 
Mathieu, à Payeuse, se démit de sa dignité et mourut 
en i5o4. Il fonda son obit : die octobris XIV, obitus 
Flor^ntii d^ Courboyer canonici sacerdotis; 

I $p Antoine de Chabannes, chantre de ]3^yeux, pron 
tonotaire du Saint-Siège, prieur de SaintrJVl9ftin'-4*4°^~ 
bert, et depuis évéque du Puy-en-Vélay. Il était fils de 
Geoffroy, seigneur de la Palice, conseiller et chambellan 
du duc de Bourgogne, et de Charlotte de Prie, sœur de 
Bxoi de Prie, £»xdUi9i'éyèqw de 3ayeii^. C0 pr^i^it l\xi 



?83 

donna la dignité de chantre d^ son église, vacante par la 
démission du précédent. Il en fut pourvu par collation 
du t8 octobre 1504. Il fut nommé à Tévéché du Puy-en- 
Velay le 12 juillet i5i4. Il en prit possession par pro- 
cureur la même année, et en personne Tannée suivante. Il 
mourut dans son évéché en 1 526. Quelques auteurs 
prétendent que la maison de Chabannes est issue des 
anciens comtes d^Angouléme. Elle porte : de gueule au 
lion d^hermine, couronné, armé et lampasséd'or; 

160 Guillaume de Silly, chantre de Bayeux, abbé de 
Troarn, était frère de Jacques de Silly, bailli et capitaine 
de Caen. Il fut nommé à la cure de Litteau, Pan i5oe, 
par Louis, abbé de Cerisy, et en prit la collation le 26 oc- 
tobre. Il la remit la même année. Il prend, dans l'aetede 
démission, le titre de protonotaire du Saint-rSiige seule- 
ment; 

1 70 Jacques de Silly, abbé de Cerisy, curé de Saint- 
Pierre-sur-Dives et neveu du précédent, devint chantre 
de Bayeux, non en i Soo, comme il est marqué dans la 
liste des hommes illustres du Chapitre de Bayeux, mais 
plus vraisemblablement en 1 S 17, selon Hermant, etdepuis 
évéque de Séez en 1 5 1 8. Il mourut en 1 5 39 ; 

180 Nicolas Dangu prit possession de la chantrerie de 
Bayeux le 28 mai 1 55o. Il était abbé de Fuxencis (Saint- 
Volusien-de-Foix) etde JuIly(Juiilyau diocèse dçMeau^)i 
conseiller du roi, maître des requêtes. Il avait été fait 
évêque de Séez en i SSg, et de Mende en 1 545. Il fit tout 
son possible pour empêcher que le roi de Navarre Q^em- 
brassât le Calvinisme. H mourut en 1 567 et fut inbup:ié 
dans son abbaye de JuiUy. Il était, dit-on, fil3 naturel 
d^ Antoine du Prat, chancelier de France, qui étant veuf 
se fit prêtre, devint cardinal et archevêque de Sens, 



î84 

« Angutium (?) Mimateurem episcopum non Nicolaum^ 
sed Johannem appellat, quum ait fuisse nothum Antonii 
du Prat cancellarii Francis. Sane in diario thesauri 
camerae computorum inchoatodie prima januarii 1414 
legitur : Nicoiaus Dangu presbyter Carnotensis diocœsis, 
Sagiensis eptscopus, regni Navarras cancellarius, Blesis. 
ortus incerti patris, et Francises filiae viduœ filius, ex 
copula illegitima trahens originem, legitimatus per litte- 
ras datas mensis septembris 1540 (i) ». 

190 Philippe de Créquy, clerc du diocèse de Langres, 
chantre de Bayeux, se démet de cette dignité le 5 dé- 
cembre 1573, par son procureur Germain du Val, grand 
doyen de la même église, et aussitôt Tévéque la donna à 
Besnard Le Maignan. 

200 Besnard Le MaignUn, chantre de la chapelle du 
Roy et de la cathédrale de Bayeux, était du diocèse de 
Paris. Il notait que clerc quand il fut pourvu de lachan- 
terie de Bayeux par visa de Pévéque du 5 décembre iSjS. 
On lit, dans le nécrologe de cette 'église, au 3 de janvier : 
« Missa de Sts Genovefae loco obitus, ex fondatione 
D. Bernadi Le Maignan cantons et canonici Bajocensis, 
ad instar festorum duplicium. » Au 24 octobre, un autre 
obit pour lui, pour avoir donné son bâton de chantre à 
Féglise. Il mourut à Bayeux en iSSg et, pour Finhumer 
dans la chapelle Saint-Sébastien» on ouvrit un cercueil 
de pierre pour mettre son coffre. On trouva encore^ en 
1597, à côté de celui-ci, un autre cercueil fait en forme 
d'auge, d'une seule pierre, et couvert d'un platin de 
carreau, où Ton 'mit le corps de Charles Tilliard, de 
Rouen, sous-doyen et chanoine de Bayeux. On croit, dit 
M. Potier dans son manuscrit où j'ai pris ces remarques, 

(i) Lib. XXin, HUt^ de Thou.^ citation douteuse. 



385 

qu'il y avait eu 2 grands personnages enterrés là, mais 
on n^a jamais pu savoir qui ils avaient été. 

21» François Cabard, grand chantre de Bayeujc, 
chanoine de Pézerolles, conseiller clerc au Parlement de 
Rouen en i588. Il est le premier des chantres qui ait 
porté la robe rouge à Péglise. Il résigna sa dignité au 
suivant en iSçj, et sa prébende en iSgg. Il mourut 
en i6o3. 

22» Antoine (TEscrametot^ grand chantre de Bayeux 
en 1597, et chanoine de Mathieu en iSgg par la résigna- 
tion de M. Cabart> signala sa piété par la fondation du 
couvent des Capucins à Bayeux en 161 5. Il tirait son 
origine d^une famille noble de cette ville dont le nom 
primitif était Aubetot. Ses armes sont : de gueule au 
chevron d^or accompagné de 2 coquilles en chef et 
d^une étoile en pointe de même. M. Hermant a fait son 
éloge dans son Histoire de Bayeux. Il résigna sa chan- 
trerie en 1626 à Antoine d^Escrametot, son neveu, et sa 
prébende de Mathieu, en 1637, à François d^Escrametot 
son autre neveu. < 

2 30 Antoine d^Escrametot, neveu du précédent et 
chantre de Bayeux en 1626 par sa résignation, fut reçu 
en Chapitre le 26 janvier 1626, et fut fait acolyte et sous- 
diacre la même année. Il s^en défit en 1666 en faveur de 
son neveu. 

240 Jacques d'Escrametot était curé de Saint-Sauveur- 
de-Bayeux lorsqu'il fut reçu chantre le 7 décembre 1666, 
et chanoine de Thany le 16 décembre 1676. Il naquit au 
mois de mai i633 en la paroisse d^EUon. Il fut nommé 
par M. Jacques d'Angennes, évéque de Bayeux, et par 
Gabrielle Turgot, femme du sieur de Bapaume ; tonsuré 
par M. Mole, évéque de Bayeux, le 10 décembre 1649. Il 



586 

se démit de la chantrerie en 1676 et mourut le mardi 
27 mai 1710. Il fut inhumé par Messieurs du Chapitre 
dans l'église des P. P. Capucins. 

25^ Jean Lamy, docteur de Sorbonne, grand chantre 
de Bayeux, était parisien. Il commença son cours de 
philosophie en 1648, sous Jacques des Perriers, pro- 
fesseur au collège de Lisieux, et soutint, le 1 1 juillet de 
Tannée suivante, sur la philosophie en général, une 
thèse qu^il dédia à Henry de Savoie, duc d'Aumale. Sa 
philosophie, écrite de sa main, en 4 volumes, est dans la 
bibliothèque du Chapitre de Bayeux. Quelques années 
après il fut reçu docteur de Sorbonne dans le collège de 
Navarre. M. de Nesmond Pappela dans son diocèse, et le 
fit son grand vicaire. Il lui donna, en 1668, le canonicat 
de Bernesq, auquel est attaché la théologale et la grande- 
couteurerie dont il prit possession le 14 septembre 1675. 
Ensuite M. Lamy devint grand chantre et chanoine de 
Gavray, ayant été reçu le 16 septembre 1676 à la dignité, 
et le 26 mars 1680 au canonicat^ Dès Tannée 1667, 
révêque de Bayeux avait établi un siège d'officialité à 
Caen, et y nomma Jean Lamy, chanoine théologal pter 
par lettres du g janvier. Il le nomma aussi, Tan 1674, 
prieur commandataire de THôtel-Dieu de Bayeux. C^était 
un ecclésiastique rempli des vertus de son état^ et sur- 
nommé : le père des ordinands, pour l'affection qu'il leur 
portait. Il mourut à Bayeux dans le palais épiscopal où 
il demeurait, le 5 janvier 1692, à 3 heures et demie d'après 
midi, et il fut inhumé dans la nef de la cathédrale au 
pied de la chaire. On voit son portrait dans la salle des 
exercices du séminaire de Bayeux. 

Qarissitno viro D. D. 
Jotntii Lamy doctori Sorbonico, intignit 



3S7 

Ecclestse Balocensi CantQri et canonico 
Sertum 
Ordine conspicuo gradientes flora catervas 

Prospicit ano!dum nescia quo properent 
Protinus illa rogat mina cur cantibus œther 

Insonec, et docti concinat aula Jovis. 
Tune ait una soror nymphas celebrare Joannem 

Carminé, quem dignum Pindus honore colit. 
Talibus acceptis redolentes floiibus hortos 

Ltnquit ut invito frigore serta fera t. 
Orpheus accelerans sequitur modulamine sylvas 

Jugentes iterum^ sana que cuncta clarens. 
Hœc mea musa videns, paucos quoque mittere versus 

Et sua cum reliquis jungere dona cupit. 
Nam tua^ Lamiades, yirtus mçmoranda tacentem 

Excitât, et pariter nubile stemma tuum 
Nititus incassum meditari talia, namque 

Mittere nulla tibi carmina digna potest. 

Joannes Moisson. 

260 Jean-Baptiste Durand de .Grainville, fils et seul 
héritier de Pierre Durand, écuyer^ sieur de Belleval, 
docteur de la maison et société de Sorbonne, vicaire 
général du diocèse, fut reçu grand-couteur de Bayeux le 
17 juin 1688, et grand chantre le i» février 1692, et 
chanoine de Saint-Germain le 8 octobre 1700. Il était 
né à Caen d^une famille noble. Cétait un ecclésiastique 
d'un rare mérite et d^une prestance distinguée. Autant il 
paraissait sévère dans Tabord, autant il était poli et 
aimable dans la société. Exact à tous ses devoirs, il 
inspirait la même exactitude aux autres. Zélé pour le 
service divin, il exigeait de tous les officiers la décence et 
la gravité due au service du Seigneur. Il avait fait, dit- 
on, le voyage de Rome à pied, et il était si distrait, 
ajoute-t-on, qu^il lui est arrivé plusieurs fois de se trouver 
un livre à la main jusqu^aux plaines de Caen sans s'en 



388 

apercevoir, étant sorti de payeux dans le dessein seule- 
ment de se promener. Il mourut en 1 729, le 24 août, et 
fut enterré dans le chœur du séminaire de Caen. 

270 Bernard Campagne, originaire du diocèse de 
Bayonne, fut reçu chanoine des Essartiers à Bayeuz, le 
23 février lôgS, chanoine de Cambremer le 18 mai 1703 
et grand chantre le 3i octobre 1729. Il avait été un des 
6 vicaires généraux pendant la vacance du siège en 1728. 
Il prit possession de Tévêché pour M. Pabbé de Luynes 
le 3o octobre 1729. Il résigna, en 1742, la chantrerie à 
son parent qui suit, et mourut à Bayeux le 17 avril 1749. 

28° Pierre Campagne, originaire de Saint-Saturnin- 
de-Léon, diocèse de Bayonne, fut reçu chantre à Bayeux 
sur la résignation du précédent, le 3 mars 1742. Mais il 
se dégoûta au bout de quelques années de ce pays, ce qui 
rengagea à permuter sa dignité, en 1748, pour la cure 
de Tartas, petite ville de Gascogne, oîi il mourut le 9 no* 
vembre 1749. C'était un ecclésiastique d^un caractère 
assez simple et qui n^avait jamais su prendre le goût du 
chant. Les ingénuités qui lui échappaient fréquemment 
lui attirèrent des railleries qu^il ne pouvait digérer. Il 
aima mieux retourner dans sa province, espérant y 
trouver plus d*agrément. 

290 Antoine d'Aigueperse de Saint-Cyr, ci-devant 
curé de Tartas, et chantre de Bayeux par permutation avec 
le précédent, prit possession de cette dignité le 7 mai 1 749. 
Il était du diocèse de Lyon et neveu de M. Falconet, 
premier médecin consultant du Roi. Il avait été aussi 
chanoine de la cathédrale d^Evreux. Il ne fut pas long- 
temps à Bayeux. Etant allé à Esquay, proche cette ville, 
avec plusieurs chanoines ses confrères, il fut saisi d'un 
engourdissement qui le prit depuis la ceinture jusqu^aux 



389 

pieds et qui^ malgré les remèdes, se répandit par tout le 
corps. Il mourut le lendemain, 23 juillet 1749, et fut 
enterré dans Péglise d^Esquay. Cétaitun prêtre de bonne 
mine, poli et enjoué, et qui avait gagné l'estime de son 
Chapitre. Dès qu'il se vit attaqué, ayant eu un frère mort 
du même mal, il se fit administrer les sacrements, et 
ordonna par son testament que ses meubles seraient par- 
tagés entre sa mère et son neveu. Ses armes sont : d^azur 
à la face ondée d'argent, accompagnée de 2 étoiles de 
même en chef, et d*un croissant aussi de même en 
pointe. 

3oo Eustache-Philippe'Alexandre Le Sueur des 
Fresnes, docteur de Sorbonne, notait que licencié 
lorsquUl fut nommé, en 1 744, à la prébende de Cam- 
bremer par M. de Luynes, évéque de Bayeux. Il la 
quitta depuis pour la dignité de chantre, à laquelle il fut 
reçu le 17 septembre 1749. Il est natif de Campigny, 
d'une famille noble et ancienne. Son père était messire 
Eustache Le Sueur, écuyer, seigneur des Fresnes, patron 
d'une des portions de Campigny. Il a pour frères : 
M. Le Sueur, écuyer, sieur des Fresnes, qui a vendu 
cette terre, en 1768, à M. Bosquet, écuyer, sieur de Sur- 
ville et de Campigny; et M. des Fresnes, ci-devant 
capitaine d'infanterie, chevalier de l'Ordre militaire de 
Saint-Louis. 



ATTIRES CHANTRES DONT LE TEMPS EST INCONNU : 

Testard a un obit le 25 janvier dans le vieux nécro- 
loge. 

Etienne de Grisetot (Cristot (?) chantre, et I(pger 
dArry,c\iSinomt, le 5 février. 



J90 

I(aoul, chantre le 6 février. 

Guillaume Baron, chantre, le 3 mars, le iode juin et 
de juillet. 

(Cette ligne a été rayée). 

"Robert de Troismonts, le i6 octobre. 

Ht/Lgues de Bouran^ chantre le 7 de septembre. 

Jean Le Beauvoisien, chantre, et Louis, son frère, 
chanoine le 1 8 décembre. 



LE CHANCELIER 

« 

Est le troisième dignitaire du Chapitre. Sa fonction 
était autrefois relative à son nom : il gardait les sceaux 
de Tévêque. Il prend la première -place à droite, au 
chœur, au bout des chaises, contre le trône épfscopal. 
U porte la robe rouge comme les. 2 précédents dans 
les fêtes solennelles. Son revenu consiste en 32 marcs 
d^argent qu'il a à prendre annuellement, à due esti- 
mation, sur tout le revenu de TEvéché et autres pré- 
rogatives. 

lo Roger Bouet ou Le Bew/ était chancelier de Bayeux 
sous répiscopat de Henri II, évêque. On le voit signer 
après cet évêque des chartes des années 11 70, 1 190 et 
1200. Il a un obit fondé le 26 février, suivant Pancien 
nécroLoge de son église. (Il est appelé Roger Botiet dans 
la charte sans date par laquelle Thomas Malfillastre 
donne au Piessîs Téglijse de Saint*Germaia-du-Bois- 
d'Elle. Henry, chantre, et Henry, custos, sont après lui 
es chartes du Piessisj. 

2^ Odon de Gisors, chanoine et chancelier de Bayeux, 



391 

vivait en i258, selon le cartulaire de la chapelle Notre- 
Dame. Le nécrologe de la Cathédrale marque pour lui 
un obit au 19 d^avril. Alermus de GisorciOy sous- 
chaotre et chanoine de Bayeux, donna aux chapelains de 
de la susdite chapelle Notre-Dame et pour le repos de 
Tâme felicis recordationis Roberti des Ablèges^ ci- 
devant évéque de Bayeux, et de ses mère et père, tout le 
ménage en entier qu*il avait en la paroisse de Saint- 
Sauveur de Bayeux, et quelques rentes par charte de 1 258. 

3<> Geoffroy de Beaumont, chancelier de Bayeux, fut 
depuis évéque de Laon. On présume qu'il était de Beau- 
mont-sur-Oise. Cette présomption n^est fondée que sur la 
ressemblance de nom. Il n^en est fait aucune mention 
dans la généalogie de cette illustre maison. Or, à cette 
probabilité, j'en oppose une autre en faveur de ma 
patrie, fondée sur le même motif. 

Il est certain qu^il y avait à Bayeux, dans le même 
temps, une famille de Beaumont, d^où, plus vraisembla- 
blement, est sorti cet évéque. 

Denise d^Oystrehan fait une donation à Tabbaye de 
Longues, près Bayeux. Henri II, évéque de Bayeux, 
la confirma par une charte sans date à laquelle signa, 

• 

comme témoin, Alexis, fils de Robert de Beaumont. — 
L'évéque de Bayeux mourut en 1204. ^^^^ ^^ Beau- 
mont, chanoine de Bayeux, est cité à la suite de plu- 
sieurs témoins qui signèrent à la charte de donation de la 
moitié de Téglise de Vaussieu à Tabbaye de Longues, 
en 1208, par Simon Bacon. — Jean de Beaumont, 
clerc, citoyen de Bayeux, par acte du mois de novembre 
1286, reconnaît devoir aux prieur et religieux de THôtel- 
Dieu de Bayeux, 5o livres de rente qu^ils ont à prendre 
sur sa maison, sise paroisse de Saint-Sauveur. — Geoffroy 
de Beaumont, clerc, citoyen de Bayeux, par acte du mois 



392 

de novembre 1286, reconnaît devoir au prieur et reli- 
gieux de r Hôtel-Dieu de cette ville, 5o s. tournois de 
rente qu'ils ont à prendre sur sa maison sise paroisse de 
Saint-Sauveur. — Geoffroy de Beau mont, citoyen de 
Bayeux, civis Bajocensis, transige avec les susdits reli- 
gieux au sujet de plusieurs années d^arrérages de cette 
rente, et la transaction est confirmée aux assises tenues à 
Bayeux, l'an i335, par Raoul Momelin, vicomte. —Jean 
de Beaumont, chevalier, paraît à la tête des gentils- 
hommes du bailliage de Caen, dans une revue faite en 
cette ville Tan 1 3 70. — Honorable homme et discret maître 
Richard de Beaumont, chanoine d^ Bayeux en la prébende 
de Vauchelles { Vaucelles) , est employé, en un vieux compte 
rendu, en 1 378, par le syndic de la ville. — Enfin, le né- 
crologe de la cathédrale cite deux obits, Pun le 14 janvier, 
pour Philippe.de Beaumont, prêtre, l'autre le i3 mars, 
pour Jean de Beaumont, chanoine. 

Appuyé sur ces preuves, ne puis-je pas réclamer éga- 
lement l'évêque de Laon pour ma patrie? N'ai-je pas 
droit de soutenir qu'il était de la famille de Beaumont, 
de Bayeux? Le sHence de la généalogie de la maison de 
Beaumont-sur-Oise touchant cet évéque, et la dignité de 
chancelier qu'il a possédé à Bayeux après Odon de 
Gisors, qui paraît être de la même ville, semblent appuyer 
mon opinion (i). 

Quoi qu'il en soit, l'occasion que notre chancelier eut 
de faire connaître son mérite à la cour du roi saint Louis, 
lui donna bientôt lieu d'aspirer à de plus grands hon- 
neurs. Elle lui fut fournie sans doute par son confrère et 

(i) Les belles ruines du château de Beaumont-le-Richard, dans la 
commune d'Asnières, canton d'Isigny, arrondissement de Bayeux, 
sont pour appuyer Topinion <le Béziers. 



393 

• 

compatriote, le cardinal de Grosparmy^ chanoine de 
Bayeux, garde des sceaux de France^ qui contribua à sa 
fortune, Charles d^ Anjou, frère de saint Louis, ayant 
reçu du pape Clément IV Tinvestiture du royaume de 
Sicile par une bulle du 28 juin i265, emmena avec lui 
Geoffroy de Beaumont en Italie, et le fit un de ses con- 
seillers. Là, il mérita la confiance la plus intime du roi 
par sa prudence et ses bons conseils, et se fit généralement 
estimer des Siciliens par ses manières douces et honnêtes. 
Hic laus Sicilice, Carolique fiducia régis. 

Le pape, qui i^avait peut-être connu en France, ne fit 
pas moins de cas de sa personne ; il le fit son chapelain 
et renvoya comme légat en Lombardie pour apaiser les 
troubles qui l'agitaient violemment. Mais le roi de Sicile 
ne put s^en passer longtemps, il le redemanda, et Clé* 
ment I V écrivit à son légat une lettre datée de Pérouse, 
le 3 janvier 1266, pour le rappeler et renvoyer auprès de 
ce prince. Il lui en écrivit encore une autre quelques 
jours après pour Tavertir de se défier de Raymond Ber- 
trand, connu pour un hérétique et un homme dangereux 
par ses mensonges. Il faut que M. Hermant ait été bien 
mal informé pour avancer, comme il a fait, que ce légat 
mourut en 1268 d'une mort prématurée. Si les mémoires 
qu^il a consultés eussent été fidèles, ils lui auraient appris 
qu^il devint évéque de Laon en 1270 ou en 1271, diaprés 
Guill. des Moustiers^ et quUl fit, en cette qualité, ses fonc- 
tions de pair au sacre de Philippe-le-Hardi, le 3o août 
1272. Guillaume de Nangis fait mention de Geoffroy de 
Beaumont. On voit, par une inscription sur son tombeau, 
toute la confiance que le roi de Sicile avait en lui. La 
date de sa mort n^y est pas, mais il mourut vers la fin de 
1279 ou au commencement. 



594 

On a omis de parler da Raoul d^Harcourt, on Ta rétabli 
ici : 

40 Raoul d'Harcourt, chanoine de Notre-Dame de 
Paris en 1 280, archidiacre des ^lises de Rouen et de 
G>atances, chancelier de Bayeux, chantre d^Evreux, con- 
seiller ordinaire du roi Pbilippe-ie-Bel, clerc de Charles 
de France, comte de Valois, en 1 3o3, et docteur ès-droits» 
était sixième fils de Jean, sire d^Harcourt, vicomte de 
Saint^-Sauveur, et d^Alix de Beaumont. Il était frère de 
Guy, évéque de Lisieux, et de Robert, évéque de Cou- 
tances. Il fonda à Paris, en 1280, le collège d^Harcourt 
pour les étudiants en théologie et ès-arts de Normandie, 
où il avait possédé des bénéfices. Il mourut le 27 sep- 
tembre 1 307, et fut enterré au prieuré du Parc. Sa fonda- 
tion fut augmentée par Tévéque de Coutances, son frère, 
qui la fit mtifier par Guillaume Beaufelz, évéque de 
Paris. 

5® Pierre Roger^ neveu du pape Clément VI, chanoine 
de Saint- Patrice, fut reçu chancelier de Téglise de Bayeux 
le 21 octobre 1347. Il devint doyen de la même église. 
Voyez son article ci-devant. Il avait, en même temps, son 
oncle Roger, chanoine de Cartigny, qui fut archevêque 
d'Auch, puis de Narbonne en 1348. 

^ 60 Gervais Chrétien, connu sous le nom de maître 
Gervais, mais dont le nom de famille était Chrétien, fut 
chancelier et chanoine de Bayeux. Il naquit dans la par- 
roisse de Vendes, au territoire de Caen. Sa première oc- 
cupation fut celle des gens de la campagne. On dit que le 
seigneur de Vendes, voulant envoyer quelques lévriers à 
Charles Dauphin, qui fut depuis Charles V, roi de 
France (i), surnommé le Sage, chargea Chrétien, encore 

(i) Erreur, renvoi fiit hit à Jean, fils de Philippe-le- Valois. 



>95 

fort jeune^ de cette commission. II s^ea acquitta fort bien. 
Le Dauphin lui trouva de Tesprit, lui proposa d^étudier à 
Paris, et le jeune homme ayant accepté le parti, le prince 
le fit recevoir au collège de Navarre, et paya sa pension. 
Chrétien fit de grands progrès dans la théologie et la mé«- 
decine, et devint, par son mérite, chanoine de Bayeux et 
de Paris, aumônier et physicien, c'est-à-dire premier mé- 
decin du roi son bienfaiteur, et il acquit un grand crédit 
dans Pesprit de ce prince. Il fit un bon usage des grands 
biens que ces diverses professions lui avaient fait acqué- 
rir, et se souvenant de sa première condition, il fonda, à 
Paris, le collège dont je vais parler ci-après, pour Téduca- 
tion des pauvres écoliers de son pays. La date de cette 
fondation est de Tan iSjo. Les bulles du Papie, les lettres 
patentes du Roi, le décret de Tévéque de Paris qui la con- 
firment, sont de Pan 1374. ^^^ ^^ ^^ ^^ ^ ^^^> ^^ fonda 
un obitpour le repos de son âme, dans Téglise de t*^otre-, 
Dame de Paris, et il légua au Chapitre le fonds d'une 
grosse terre pour en payer les honoraires qui sont consi* 
dérables. Cet obit s'acquine le 10 de mai. 

Gervais Chrétien, chancelier et chanoine de Bayeux, 
donna, le premier jour d'août i387, la dîme du fief Ha- 
mon-et-Bacon, situé paroisse de Castillon« pour la fonda-^ 
tion des processions qu'on fait dans fa nef de la Cathé- 
drale aux premières et secondes vêpres des 7 fêtes de la 
Sainte-Vierge, de Noël, de Pâques, de TÂscension, de la 
Pentecôte, de la Trinité et du Saint-Sacrement, où l'on 
chante le répons De Beata avec le verset et le Gloria 
Patri et VInviolata. Il mourut en 1 382 [i 388], et futen- 
tecré devant Timage de la Sainte-Vierge de la fabrique, 
dans la nef. On lui doit un obit le 10 mai. Il est dit ail* 
leurs qu^il mourut le 3 mai 1 383, mais ces deux der- 
nières dates ne s^accordent pas avec celle de 1 387 ( i ) . 
(i) Necrolog. Bajoc. 



396 

Le collège de maître Gervais est appelé, autrement, le 
collège royal de Notre-Dame de Bayeux. Chrétien y fonda 
24 bourses pour le diocèse de Bayeux, dont 12 grarndes, 
occupées par 2 professeurs en mathématiques, de fonda- 
tion royale, 2 étudiants en médecine, un étudiant en 
droit et 7 étudiants en théologie, du nombre desquels on 
choisissait un prieur et 2 chapelains titrés. Tous ceux-ci 
composaient la communauté des gcands boursiers. 
1 2 autres petites bourses étaient possédées par 1 2 étudiants 
en philosophie. Cette seconde communauté composait 
celle des ar tiens, et était gouvernée par un principal. De 
cette communauté, on passait dans celle des grands bour- 
siers, après avoir reçu le degré de maître ès-arts. Le col- 
lège était, comme il Test encore aujourd'hui, sous la di- 
rection du grand aumônier de France, qui nomme à toutes 
les places au nom du Roi. Ce collège a subsisté dans cet 
état jusqu'en 1700 qu'on supprima toutes les bourses 
pour rétablir les maisons de Pintérieur du collège, et il 
fut gouverné par une commission du Conseil jusqu'en 
1745. Alors,' M. le cardinal de Rohan, grand aumônier 
Me France, et en cette qualité proviseur du collège, fit aux 
premiers statuts quelques changements confirmés par ar- 
rêt du Parlement. Les 2 communautés furent réduites en 
une, à la tête de laquelle on établit un principal pour la 
gouverner, et un procureur pour avoir soin des revenus. 
Le principal est perpétuel, et le procureur triennal, mais 
le grand-aumôliier de France peut le continuer plus long- 
temps. 

7® Simon de Plumetot, chancelier de Téglise de Bayeux, 
fut un des 5 arbitres qui terminèrent, en 144 1, un procès 
prêt à s'élever entre Parchevêque de Rouen et Pévéque de 
Lisieux pour la juridiction ordinaire. C'était touchant 



397 

Pimmunité de Saint-Cande-le- Vieux. Il est enterré daas 
Péglise du prieuré de Saint-Lôde Rouen. On voit dans 
la nef son épitaphe ainsi conçue : 

Hic jacet magiue probitatis et scientiae vir magister Simon de 
Plumetot, licenciatus in legibus, cancellarius ecdeaiœ sancti Pétri de 
Cadomo, Beatae Mariœ Bajocensis, nec non domini nostri régis, in 
8U0 parlamento consiliarius, qui obiit in senectute bona anno 1443. 

8» Philippe de La Rose fut reçu trésorier en la cathé- 
drale de Rouen, et chanoine le 26 juillet 1444, à la place 
de Raoul Roussel, qui en était devenu archevêque. Il 
permuta, le 26 septembre 1462, pour la cure de Saint- 
Pierre de Caen, avec Jean du Bec. Il fut aussi chancelier 
de Péglise de Bayeux, oti il fonda un obit qui tombe le 
28' d'octobre. 

90 Guillaume de La Ville tte fut chanoine, chancelier 
de réglise de Bayeux et oflicial du patriarche d'Harcourt, 
comme on le voit par des lettres patentes données à Hon- 
fleur, le 10 avril 1470, par lesquelles il ratifia un accord 
passé à Bayeux, entre le doyen et les chapelains de cette 
ville d'une part, et Ursin Thibaut, maître d'école, cha- 
noine, et son vicaire, signé Guill. de La Villette, chance- 
lier, chanoine, et son officiai. Jean d'Antier, sous-doyen, 
et son secrétaire, Nicole Michel, pénitencier et chanoine, 
Jean Sohier, chanoine, et son secrétaire, et Jean du Bec, 
chanoine, et son scelleur, à Bayeux. (Registres de l'évé- 
ché). C'est le même sans doute que Guillaume de La 
Villette, doaeur ès-loi, curé de Saint-Pierre de Caen, qui 
permuta, en 1474, cette cure pour la première portion de 
celle d'Hermanville, avec Ursin Thiboult, professeur en 
théologie. Il a à Bayeux un obit qui tombe au 
3i juillet. 

io<> Léon Conseil, originaire d'Italie, et d'une famille 



39» 

noble, a été mis au rang des hommes illustres de Téglise 
de Bayeux dans Thistoire de ce diocèse. Son article est 
défiguré en plusieurs endroits. Léon Conseil, prêtre, le 
17 mai 1478, prêta serment de fidélité au grand vicaire 
de Pévéque Charles de Neufchâtel, au nom de Guillaume 
Longuet, pour Parchidiaconé d'Hyesmes. Léon Conseil, 
clianoine de Saint-Pierre, se trouve parmi les chanoines 
qui contribuèrent à la fameuse doche fondue par cet 
évéque. L'an 1499, Léon Conseil, chancelier, donna la 
tapisserie des chaires estimée à 1,000 livres, somme alors 
considérable, 20 livres pour constituer une rente à ceux 
qui la tendront et la détendront, un coffre pour la ren- 
fermer, et une pomme d^argent pour chauffer en hiver les 
mains du célébrant à Tautel. En reconnaissance, à Torai- 
son : Inclina Domine où Ton disait : Ut animant famuli 
tui, on mit : Sacerdotum, et à la fin de : O Pie, à la 
messe, on dit Requiem œtemam dona eis Domine, et 
lux perpétua luceat eis. Il demeura seul vicaire général 
du cardinal de Prie, évéque de Bayeux, par le décès de- 
Jean Tregot, chanoine et aussi grand vicaire, arrivé le 
9 novembre i523. Voilà pourquoi, dans des collations, 
on trouve iDominus ac Magister Léo Conseil presby ter, 
canonicus et cancellarius ecclesiœ Bajocensis, vicarius 
generalis solus venerabilis in Christo D. D. episcopi 
Bajocensis-, i|estqualifié,dansunactedela même année, 
doyen du Saint-Sépulcre de Caen. Il fonda, le i5 avril 
1 525, la chapelle de Saint-Léon dans Péglise de Bayeux, 
et les fêtes de la Conception et de TAnnonciation de la 
Sainte- Vierge, par lettrés du mois de novembre i528. 
Hermant met sa mort en 1 526. Cela est démenti par Far- 
ticle cité auparavant. Il fut successivement chanoine de 
Saint-Pierre, d'Audrieu et d'Arry. On lit, dansle nécro- 
loge de la Cathédrale, au 23 mars : ObitusLeonis Conseil 



399 

cancellarii, canonici sancti Pétri. Par visa du 20 fé- '^ 
▼rier i5o5, Tévéque de Bayeux pourvut Roland Galois, 
prêtre, de la prébende d^Audrieu, dont sMtait démis Léon 
Conseil, chancelier. Il avait été donné, la même année, 
une sentence dans le Chapitre, entre Léon Conseil, chan- 
celier et chanoine de Bayeux, d'une part, et Pierre du 
Bois, chanoine d*Esquay, qui prétendait avoir la maiioa 
queledit Conseil avait eue, à son tour. Sa prétention était 
qu^elle avait vaqué lorsque lui. Conseil, avait pris posses* 
sion de la prébende d'Audrieu, à laquelle il y a une mai- 
son affectée, et qu'il n'en pouvait avoir deux. De quoi le- 
dit Dubois fut débouté par le Chapitre. Léon Conseil^ 
chancelier et chanoine d'Arry, permuta cette prébende, 
pour une des portions de la chapelle de Douvres, avec 
Jean Conseil, son neveu, dont il fut pourvu par visu de 
Gilbert de La Champagne, sousnloyen et vicaire général, 
le 7 janvier 1 528. On doit le distinguer d'un Léon Con- 
seil, son neveu, clerc, chanoine de La Haye en i5i8, 
après Eustache Conseil, et ordonné diacre en 1524. Ses 
armes sont : de gueule à la croix fleurdelysée d'argent 
cantonné d'une rose de même à dextre, et d'une coquilk 
aussi d'argent à senestre. 

xo^ Jean Simon^ prêtre, chancelier et chanoine de 
Bayeux, prit possession, au nom d'Antoine Solier, de la 
prébende de Saint*Germain, au mois d'avril 1 589 ; 

120 Pierre Gouye, chancelier de Bayeux, laissa au 
suivant sa dignité, qu'il avait permuté pour la chapelle 
de Saint-Vigor-de- Justice, qu'il quitta aussi le même 
jour, 9 d'août i52i. 

1 3^ Jean d^ Hôtel ^ clerc du diocèse de Reims, chance- 
lier, se démit de cette dignité en 1 534. 

i4<» Jean Rome, prêtre, chanoine de Rouen et de 



*% 



* 400 

BayeuXi fut pourvu de la chancellerie par la démission 
du précédent, par collation datée le 9 décembre i534^ de 
Jeaa Vimont, chanoine de Rouen, vicaire général de 
M. PEvéque de Bayeux. On trouve que la même année 
1534, Nicolas Âmyot, prêtre, vicaire général dudit 
évêque, donna un visa le 12 janvier à Guillaume Rome, 
clerc du diocèse de Rouen, pourvu de la sous-chantrerie 
de Bayeux, vacante par la mort d^Alain de Bourges, 
prêtre. 

i5o Olivier Conseil, curé d^ Agnerville en i5o5, devint 
chanoine de Landes, sousHihantre en i5o6, chanoine 
d*Avranches et chancelier de Bayeux en iS3j, par per- 
mutation pour le canonicat d^Avranches (i). 

Il fonda VAlma avec les antiennes et prières qu^on 
chante à la station du Carême à Saint-Patrice. Il mourut 
en 1569. ^u nécroioge de Bayeux, il est dit au 17 jan- 
vier : a Obitus Oliverii Conseil presbyteri cancellarii, et 
Pétri Conseil presbyteri canonici sancti Laurentii ejus 
nepotis. » Son neveu, Olivier Conseil, fils de Léon, 
écuyer, de la paroisse de Saint>André, reçut la tonsure à 
Bayeux, le 20 d^avril i 648, de Denis, évéque d^Abillo (2) 
et abbé de Barbery ; 

160 Antoine Caillant, officiai de Bayeux et chancelier 
par collation du 17 janvier 1569. Il devint aussi vicaire 
général de M. d'Humières, évéque de Bayeux. Thomas 
Bertrand, bourgeois de Bayeux, rapporte cette quittance 
dans un registre des comptes : c Le vendredi 1 7 jour de 

(i) L'abbé Béziers confond Olivier Conseil, chancelier, inhumé 
dans la chapelle de Saint-André, avec Olivier Conseil, chanoine de 
Saint-Patrice, fondateur de VAlmaf.tt inhumé dans la nef de la 
Cathédrale. Voir TObituaire, i3 avril, 17 janvier et 21 mars. (Note 
de M. G. de Villers). 

(2) Abila ou Abido ? 



401 

décembre i562, reçu de M. Gayant, officiai du sieur 
évéque de Bayeux, 2 pistoles pour Tavoir reçu en la 
chambre de ma maison, et mis son cheval à mon écurie 
durant le temps des troubles en cette ville, à savoir, de- 
puis le mois de février jusqu^à ce jour, que ses meubles 
ou panie dHceux, sont encore à ma dite chambre. » Il 
avait été obligé de se cacher pour éviter la fureur des pro- 
testants; 

17® François Le Neuf prit possession de la dignité de 
chancelier le 19 mars 1626; 

18® François d^ Rouvrajr prit possession de la même 
dignité le 17 janvier 1637; 

ig^ Jacques Turgot, doyen de Bayeux, devint aussi 
chancelier le 3 octobre 1640; 

20° Jacques Turgot, doyen et chancelier par la rési- 
gnation du précédent, prit possession le 28 mai 1 642 ; 

21° Jacques Hélyes, docteur de Sorbonne, prit posses- 
sion de la dignité de chancelier le 24 mars 1645. Né à 
Barbeville le 28 mars 1606 d^ne famille noble et an- 
cienne, il se rendit recommandable par sa science et sa 
piété. Il eut pour père Guillaume Hélyes, escuyer, sieur 
de La Fosse et de La Lyzerne, et pour mère, tiemoiselle 
Pierrette Rictens. Pourvu de la prébende de Barbières 
en réglise de Bayeux, il la permuta depuis pour la di- 
gnité de chancelier, avec M. Turgot, et fut nommé pro- 
moteur du diocèse en i65o. Il fonda son obit en lôSg. 
Il est enterré dans Péglise cathédrale, en la chapelle de 
Saint-Martin qui appartient aux grands vicaires de 
chœur, et oti l'on voit cette épitaphe sur le pavé : 

Icy repose le corps de noble et vénérable personne. M* Jean Hé- 
lyes, prêtrei docteur en Sorbonne, chancelier en cette église, promo- 

26 



4M 

tqiir en TofficiaUté de Bayeux, syndic du clergé, vicaire gânécal de 
yiyèfhé, chanoine de céans, décédé le le* d'aoust 1660. 

22® JacquesHélyes, docteur de Sorbonne en* théologie, 
chanoine d'Albray, frère du précédent, prit possession de 
la chancellerie le 7 décembre 1660. Il s'en défit ensuite 
pour Parchidiaconé des Vez. Il mourut le 20 mars 1679 
et était né le 8 mai 161 3. Il avait été pourvu de cet ar- 
chidiaconé dès 1643. Il avait eu la chancellerie par résî- 
gnatioQ, qui devint nulle. Il résigna sa prébende à Nico- 
las Hélyes, son neveu. 

%i^ Antoine Turgoi prit possession de la chancellerie 
en 1 661, le 20 juillet. 

240 Jean^Batiste du Hamel, prieur de SaÎQt-Lambert, 
docteur de Sorbonne, naquit à Vire en 1624, de Nicolas 
du Hamel, célèbre avocat. Ce fut un des plus savants 
hommes de son siècle. Il a composé un grand nombre 
d^ouvrages en latin qui sont écrits avec beaucoup de pu- 
reté et d^élégance. II fut choisi pour être secrétaire de 
TAcadémie des sciences en 1666, et sur la résignation du 
précédent, il prit possession de laichancellerie de Bayeux 
le 10 septembre 1667, sur le visa qui lui en avait été 
donné dès le 5 avril précédent. Il résigna quelques années 
après à son frère Thomas du Hamel, qui suit, et mourut 
âgé de 83 ans, en 1706. 

250 Thomas du Hamel, docteiu de Sorbonne, prit pas* 
session de la scholastique de Bayeux le 22 septembre 
1660, et de la chancellerie, le 16 oaobre 1671, sqr la ré* 
signation de son frère. Il devint encore chaaoinç de 
Sainte-Honorine, quUi résigna ensuite à J.-B. Peschard, 
et ensuite la chancellerie. 

260 J^OiTirBatUte Packard, ^é à Vire^ d'un procureur 



49% 

au baillage de cette ville, fit sa rhétorique et sa théologie 
à Paris, et fut reçu docteur en Sorbonne le 22 mai 1698. 
Il avait été pourvu de la prébende de Sainte-Honorine, 
/Tan 1694, par la résignation de son oncle, Thomas du 
Hamel. Il fut encore pourvu, par la résignation du méme^ 
de la chancellerie dont il prit possession le 29 novembre 
1699. M. Peschard fut un des 6 grands vicaires nommés 
par te Chapitre en 1716. Pendant la vacance du siège, il 
avait appelé secrètement de la bulle Unigenitus, avec 
M. Hélyes, chanoine d'Albray, autre grand vicaire, A 
la nouvelle de la promotion de M. Tabbé de Lorraine, 
qui avait aussi appelé, ils firent connaître ouvertement 
leurs sentiments, et tâchèrent d^attirer dans leur parti le 
plus de chanoines, de curés et d^ecclésiastiques qu'ib 
purent. Le Chapitre, pour opposer une digue à ces mou- 
vements, ajouta 2 nouveaux grands vicaires aux 5 pr^ 
miers, et donna un acte capitulaire par lequel il fut dé- 
fendu à chacun d^ux d^expédier aucune affaire qn^en 
présence et avec la participation des autres. MM. Peschard 
et d'Albray ayant appelé comme d^abus de cet acte, furent 
condamnés au Parlement. Ils ne se mêlèrent plus de rien 
le reste de la vacance. Il n'en fut pas de même quand 
M. de Lorraine eut pris possessioh de son siège. Les 
troubles recommencèrent plus fort que jamais. M. Pes- 
chard passa pour y avoir beaucoup de part. Cétait on 
honnête homme, mais son caractère inflexible et entre- 
prenant ne put le garantir de plusieurs reproches qui lui 
furent faits, de vive voix ou par écrit, à l'occasion de ces 
mouvements. La mort de M. de Lorraine, arrivée en 
1728, y mit fin. M. Peschard, en perdant son appui, per- 
dit aussi son crédit. Il n'y survéquit pas longtemps, étant 
mon. le 1 1 septembre 1780 dans son appel. Il fut enterré 
à l'entrée de la cathédrale, aux pieds de VEcce Homo par 



404 

les officiers du bas chœur, le Chapitre n*ayant pas voulu 
y assister. Il avait été nommé officiai du diocèse en 1722 
et exerça cette commission pendant quelques années. 

2^^ Jean Robinet y chancelier, prit possession le 25 oc- 
tobre 1730. Il avait été appelé par M. de Luynes. Il s^en 
retourna à Paris quelque temps après. Il était frère d'Ur- 
bain Robinet, abbé de Bellozanes, vicaire général de Par- 
chevéque de Paris. 

280 Jean-Batiste Philippes^ de Gravi l le ^ abbé com- 
mendataire de Puys-Ferrand, diocèse de Bourges, vicaire^ 
général du diocèse de Bayeux, chanoine et chancelier en 
l'église cathédrale. Issu d^une famille noble, il naquit à 
Marigny, près Bayeux, et eut pour père Louis Phîlippes, 
écuyer, seigneur de Marigny, et pour mère, demoiselle 
Jeanne Halley, nièce du célèbre M. Halley, restaurateur 
de récole de droit à Paris. Il prit possession de la pré- 
bende de Brécy le 3 octobre 17 14, de la prébende de Ber- 
nesq le 25 février 1726, de celle de Saint-Jean le 29 no- 
vembre 1728, de Tarchidiaconé d^Hyesmes le iS mai 
1730, delà prébende de Sainte-Honorine le 25 octobre 
suivant, et de la chancellerie le 22 mai 1735. Il fut 
nommé en 1729, avec M. Huet, chanoine de Pézerolles, 
pour aller recevoir M. de Luynes, nouvellement élu 
évéque, à la Délivrande. Il le complimenta au nom de sa 
compagnie. Dès ce moment le prélat lui donna son affec- 
tion et la lui conserva jusqu^à la mort. Il le nomma un 
de ses grands vicaires et le fit recevoir vice-chancélier de 
rUniversité de Caen en 1731. Il tint le synode en l'ab- 
sence de cet évéque en 1 745. Il fut élu premier préfet de 
la confrérie du Calvaire en 1747, dans Péglise des PP. 
Cordeliers. Il posa, le 20 février, la première pierre du 
magnifique calvaire qu^on voit contre cette église. Cette 



405 

confrérie fut instituée à la fin d^une mission que le père 
d^lrlande, jésuite, avait faite à Bayeux^ et pendant la- 
quelle M. de Graville reçut l'abjuration de 29 soldats du 
régiment de Bervick alors en garnison ici. L^année pré- 
cédente, il avait été nommé par le Roi à l'abbaye de Puy- 
Ferrand. Le voyage qu'il y fit pour en prendre possession 
dérangea totalement sa santé. Il passa les 4 derniers 
mois dans un état de langueur et desouffirance. Ses maux 
ne servirent qu^à faire paraître davantage sa patience et sa 
vertu. Plein de sentiments chrétiens, il mourut le 4 jan- 
vier 1749. Il avait résigné quelques jours auparavant sa 
prébende à M. de Marigny, curé de Brécy, son frère. On 
le loue surtout de sa charité pour les pauvres^ de son af- 
feaion pour les ecclésiastiques, de ses manières polies 
pour tout le monde. Ses armes sont : d^azur au chevron 
d'or, en chef, à la droite, un poisson d^argent, à la 
gauche, une étoile de même, et en pointe un cygne aussi 
d^argent. 

29^^ Jean^Louis^Marie de Lespinqy prit possession de 
la chancellerie le 17 février 1749. Il fut nommé ensuite 
vicaire général du diocèse. On dit qu'il était d^une fa- 
mille noble de Bretagne, fils d^un procureur de la 
Chambre des comptes de Rennes, et que son vrai nom de 
famille était BidouêL Avant que d'entrer dans l'état ecclé- 
siastique, il avait servi plusieurs années dans les gardes 
du corps. Il avait beaucoup d'esprit, mais ses vivacités lui 
attirèrent quelques désagréments à Bayeux. Il se retira à 
Paris, et y passa le reste de ses jours dans une vie languie 
santé qui le conduisit au tombeau en 1 76 (?)• 

3o® LouiS'Marie de Nicolay^ issu d^une maison dis- 
tinguée dans l'épée et dans la robe, naquit à Montpellier 
le 8 janvier 1729, et fut nommé dans l'église paroissiale 



4o6 

des TaUcs, le 17 février suivant. Il eut pour père Joseph 
Nicolay, baron de Sabran» seigneur de Villargue, Amays, 
Amiar, fiuriac, et coseigneur de la ville de Bagnols^ et 
pour mère Louise de Saint-Just. *• M. de Rochechouart 
rappela à Bayeux en 1756, et le fit son vicaire général. 
— Il arriva le 17 avril. Il fut nommé à la prébende de 
FeugeroUes dont il prit possession le 24 mars 1759, et à 
celle de Gavray, dont il prit également possession le 
7 septembre suivant. 11 a succédé à M. de Lespinay 

176 (î). 



NOMS DE PLUSIEURS CHANCELIERS DONT ON IGNORE L^ÉPOQUB : 

Jean de La Broche a un obit le 1 1 janvier dans le né- 
crologe. 

Ranulphe, chanoine et chancelier en a un le 10 mars. 

Guillaume de Corpalays le i^^ mai. 

Onfroy Le Bœuf, le 1 3 mai, et son frère, chanoine, le 
lendemain. 

Regninald de Sarciis le 18 mai.' 

Radulpke de Mendota le 1 3 juillet. 

Guillaume des EssartSj le 5 août. 

(Ce nom est rayé). 

Pierre Fabri, le 5 septembre. 
(Ce nom est rayé, maii lisible sur le manuscrit). 

Guillaume des JardinSy le 6 septembre. 

Thomas de Saint-Pierre, le 14 novembre. 

L'abbé Ratin, abbé de Mondaye, chancelier et cha- 
noine de Bayeux, et vicaire général du diocèse, mourul 
i Bayeux le lundi 29 d^avril 1782. 



4P7 



LB TRESORIER 



Est le dernier des 4 grands dignitaires de cette église. 
Aux fêtes solennelles il a la robe rouge et la première 
place du côté gauche, au bas du chœur. Cétait à lui de 
veiller à la garde du maître-autel et des reliques, et même 
d'allumer et éteindre les cierges de la grande-cou« 
ronne. Mais il fut débarrassé de ces obligations en 
cédant son fief de La Couronne situé à Saint-Vigor-Ie- 
Grand, à un gentilhomme qui s^y est assujetti, et qui^ 
pour cet effet, est tenu d'assister, armé de toutes pièces, 
aux premières et secondes vêpres^ à matines, aux proces- 
sions et messes des fêtes solennelles, au côté gauche du 
grand autel, et quand Tévéque pontifie, il est obligé de 
donner à dîner à ce gentilhomme et à son valet. 

I® Thomas de Douvres^ I^^ du nom, fils du baron de 
Douvres, fut trésorier et chanoine de Bayeux avant que 
de passer à Tarchevôché dTorck oti il fut nommé en 
1072, selon les titres de Téglise de Bayeux. Le MonastU 
cum Anglicanum avance sa promotion et dit : c Thomas 
canonicus Bajocensis archiepiscopus Eboracus factus est, 
qui ecclesiam sancti Petri cathedralem construxit, clericos 
ditavit, etcantus ecclesiasticos composuit. 1 II assista, en 
1077, ^^^ dédicaces de la cathédrale- de Bayeux et de 
plusieurs autres églises de Normandie : c Cujus rêve- 
rendi metropolitae Lapfrancus et Thomas, et multi abba- 
tes, et mira populorum muhitudo affuerunt. » Ce pieux 
et savant archevêque mourut au mois de novembre 1 100; 

2^ Samson, baron de Douvres, frère du précédent, 
après plusieurs années de mariage dont il eut plusiettrs 
enfants^ prit Tétat ecclésiastique, et fut nommé chapelain 



4o8 

de GuilUume-le-Conquérant, et trésorier de l'église de 
Bayeux. Peu d'années après, il devint évéque de Win- 
chester en Angleterre, et vivait encore en 1 109 ; 

30 Thomas de Douvres, II« du nom, fils de Samson, 
cité ci-devant, était né à Bayeux. Il paraît qull a été 
chanoine et trésorier de cette église. Mais étant devenu 
clerc de la chapelle de Henri I^, roi d^Angleterre, il se 
vît obligé de quitter son pays, et de passer dans ce 
royaume, où, après avoir possédé plusieurs dignités, il 
parvint enfin à celle d'archevêque dTorck en 1108. Il 
mourut au mois de septembre 1 1 14; 

40 Richard de Douvres, frèrt de Thomas II, fut fait 
trésorier de Péglise de Bayeux après son frère, et ensuite 
évéque en 1109. Il siégea jusqu^en 11 33. Si on veut en 
voir davantage sur ces trésoriers, qu^on consulte Tarticle 
de Douvres; 

50 Conon, trésorier de Tégiise de Bayeux, avait des 
maisons et plusieurs jardins, dont Henri II, évéque de 
cette ville, disposa en faveur du doyen. Dans le nécro- 
loge, on lit, au 10 de septembre : Obitus Conardi the^ 
saurarii et canonici, N^est-ce point le même nom que 
Conon? (?) 

60 Guillaume de Herecort^ trésorier de Bayeux^ doit 
peut-être bien être surnommé d*Harcourt. Il posséda, par 
donation de Tévéque Philippe d^Harcoun, prédécesseur 
de Henry, les maisons et jardins qui avaient appartenu 
au trésorier Conon. 11 souscrivit à la donation de Curcy 
par Philippe d'Harcourt. Guillaume, trésorier, souscrivit 
à la donation de Planquery par Philippe^ évéque de 
Bayeux, avant 11 70; 

70 Amulphe, trésorier de Téglise de Bayeux en 1 173, 



409 

puis évéque de Lisieux, légat du pape Alexandre III, 
sVst rendu célèbre par les ouvrages quHl a laissés; 

80 Jean, trésorier, signala son zèle pour la Sainte- 
Vierge par 40 s. tournois quMl laissa en rente aux chape- 
lains de Notre-Dame-derrière-le-Chœur de la cathédrale. 
La charte qui en fait mention doit être de 1201 ; 

90 Pierre LondoniuSy trésorier, eut un différend avec 
Richard, doyen, et le curé de Sainte-Mère-Eglise, tou- 
chant les dîmes de cette paroisse. Ce différend, en vertu 
d*un bref du Pape, fut terminé en 1206 par Tabbé du 
Val-Richer et du Hommet, archidiacre de Bayeux ; 

lo^* Odon de Lorris^ trésorier et chanoine de Bayeux, 
en fut élu évéque en 1259 par la plus saine partie du 
Chapitre, et confirmé par le Saint-Siège, contre le doyen 
Ârnouf qui, ayant été nommé par quelques chanoines, 
lui contestait son droit; 

iio Pierre des Ablègés est cité comme trésorier dans 
Hermant; pages 247-248. On y lit que le doyen Herbert 
fonda pour lui un obit en 1243 ; 

1 20 Philippe de Trie, trésorier de Bayeux^ Guillaume 
de Trie, archidiacre de la. même église, et plusieurs 
autres, assistèrent aux échiquiers de Normandie ès-an- 
nées 1341 et 1344. Le même étant déjà trésorier, avait, 
en i328, la tutelle des enfants de Jean de Trie, son frère. 
Il est qualifié conseiller du roi et trésorier de Bayeux 
dans une quittance qu'il donna le 2 mai 1344. S^'' ^^ 
sceau est une bande chargée de 3 espèces de coquilles 
accompagnées de 2 clefs. Ces clefs peuvent être les mar- 
ques de la qualité de trésorier'. Il était second fils de 
Jean \^, sire de Trie, comte de Dammartin, lequel avait 



410 

pour pèr« Mathieu, comte de Dampmanin» et pour mère 
Marsilie de Montm<venqr. Il était cousin de Guillaume 
de Trie, évéque de Bayeuz, puis archevêque de Rheims, 
lequel le prit en 1 824 pour vicaire général dans son ar- 
chevêché; 

1 30 Pierre de Selve de Montirac, limousin^ fut tréso- 
rier de Téglise de Bayeux et chanoine de Barbières en 
1 355. Il fut £ait cardinal en 1 356, sous le titre de Sainte- 
Anastasie, vice<hancelier de Téglise romaine et évéque 
de Pampelune. Hermant le distingue de Pierre du Mous- 
tier à qui il donne les mêmes dignités. Il en fait 2 ar- 
ticles. Ces 2 cardinaux ne sont qu^une seule personne. 
Le Dictionnaire de Moreri en parle sotts le nom de 
Pierre àt Salvete Monteruc (Voir Monteruc). Le nécro- 
loge de Bayeux marque t obits pour lui^ le 3o mai et le 
to septembre ; 

140 Mathieu du Bosc, chanoine et trésorier de Bayeux, 
Kvec 4 autres chanoines, fut nommé exécuteur testamen- 
taire par Nicolas du Bosc, évéque de cette ville, chance- 
lier de («'rancc; décédé en 1408. Ils fondèrent 2 obits pour 
lui, Tun le 19 septembre, jour de son trépas, Tautre le 
6 mai, jour que son corps fut apporté à Bayeux de Paris 
oîi il était mort, et donnèrent beaucoup de biens à ladite 
église. Il était conseiller au Parlement de Paris et fils de : 
[Mathieu du Bosc, sieur de Bretteville ?} 

1 5^ Robert Racionis, trésorier et chanoine de Bayeux, 
ès-années 1417 et 1418. c Rex Ângliae concessit Roberto 
Racionis thesauriatum et canonicatum et prsbendum de 
Gavray, in ecclesia Bajocensi » ; 

ifio Nmo/os Sarasin, trésorier de Bayeux en 1499, 



4" 

1 7^ Claude de Chamreux, trésorier, par visa du 26 oc- 
tobre 1 5o5. Il la céda à Jean L^Escrivain, qui la lui remit 
tout de suite. Enfin, il s'en défit en 1 5 06 ; 

180 Jean Péchion, vicaire général du cardinal de Tri- 
vulce, trésorier de Bayeux en 1343. Cest le même que 
Jean Péchion, doyen de Saint-Sulpice de Caen, décédé 
en 1 547 ; 

ig^ Antoine de Sanouses, trésorier, résigna en 1571; 

20» Martin Le Jeune, clerc de Beauvais, par résigna- 
tion du précédent ; 

210 Jean du ChasteU chanoine, trésorier de Téglise de 
'Bayeux, prieur commandataire de Saint-Nicolas-de-La- 
Chesnaye, vicaire général du diocèse, naquit en la pa- 
roisse de Crépon, et eut pour père Arthur du Chastel, es- 
cuyer, sieur de Bieuville. Etant clerc, il fut pourvu du 
canonicatd'Esquay, et ordonné prêtre par M.d^Humièies,^ 
évêque de Bayeux, le 14 avril 1 571 . Il devint trésorier par 
visa du 25 octobre 1574, sur la démission de Martin Le 
Jeune, prêtre. Dès l'année précédente, suivantun mémoire 
imprimé, il avait été nommé au prieuré de Saint-Nicolas- 
de«la*Chesnaye par le Roi, pendant la vacance du siège. 
Néantnoins, les registres du secrétariat marquent qu^il n^en 
fut pourvu qu^en 1584 sur la démission de Tibergeau. 
Cette même année, il remit pour une autre prébende celle 
d'Esquay, qui fut donnée en avril au jeune Jean du Chas- 
tel, clerc de ce diocèse, et en 1594, il devint encore cha- 
noine de Pézerolles par la résignation de Gilles du Mon- 
cel, prêtre. C'était un pieux et saint ecclésiastique qui fut 
trois fois vicaire général de ce diocèse et qui lui rendit des 
services importants, surtout dans les malheureux troubles 
de la religion* Il avait un zèk ardent pour la maison de 



412 

Dieu. Il contribua aux stalles qui furent faites dans le 
chœur en iSSg^ fit faire à ses frais Pentrée du chœur en 
bois, laquelle fut abattue en 1700 avec le pupitre, et 
donna le parement de velours noir du maître-autel, sur le- 
quel il fit apposer ses armes. Quelque temps avant sa 
mort, il résigna la trésorerie et son prieuré à Jean Potier, 
son neveu, qui, en reconnaissance, lui dressa Pépitapbe 
qu^on voit à la cathédrale, dans la chapelle de Sainte-Mar- 
guerite, sur un vélin encadré en forme de retable. Il est 
peint à fresque avec son neveu contre le mur de cette cha- 
pelle, et sur le tableau de Tautel de son prieuré, auquel il 
fit du bien aussi. Dans Tobituaire de la Cathédrale, on lit 
au 16 janvier : a Hac die obitum parentibus et se ipso 
fundavit [Joannes du Chastel anno 1384. Obiit V maii 
1599. * ^^^ épitaphe est ainsi conçue : 

t 

Nobiliasîmi, religiosissîmi et venerabilUsimi viri Joannis du Chas- 
tel présbyteri ecclesis Bajocensis thesaurarii et canonid, nec non 
prioris sancti Nicolai de Queraeta, Epitaphium : 

Viator presiste panimper. Sub hoc monumento conditur vir 
nobilis Joannes du Chastel, fato peremptus maturo quidem, 
8Î ejus atatem, sed valde îmmaturo, si ejus yitatn, aanctos 
mores, et desiderium sut quod apud homines reliquit, spec* 
tes. Is enim presbyter thesaurarius et canonicus alms Bajocensis 
ecdesia, episcopatus que illius ter vicarius generalis munificentissi- 
mus, et sancti Nicolai de Quemeta prior commendatarius. Cum 
multa in tam arduis fonctionibus honorifice pnidenterque peregissçt 
quibus ecclesia ornatior foret, suisque expensis plurimis in rébus 
eam ditasset. Tandem in morbum incidit, quo semotis omnino tem- 
poralibus negotiis ad cœlum totus suspirans, sacris ecdesi» pigno- 
ribus munitus, extremum diem suum obiit. O sors oonditionis hn- 
mans omnibus deflenda, sed ecclesiastico ordini longe flebilior, que 
tam gravem, tam necessarium et utilem vînim arripuit, cujus comi- 
tas et modestia csteris vtvendi formam prescribebat ; sed tibi du 
Chastel ! nequaquam ^misera, nam qui LXX peregrinationem tuam 



413 

perfecUti, corporis carcere tanquam babylonica captivitate Liberatus 
Hierusalem celestem repetis. Hoc te nolui celatum, Viator, perge, 
et piis ejus manibus precea pias fundito. Obiit V ma! iSgg, setatis 
vero LXX» anno. 

Johannes Potier thesaurarius, prior sancti Nicolal de Quemeta 
hune tumulum pro avunculo dicavit. 

. Sa famille^ d^une ancienne noblesse^ a pour armes : de 
gueule au château d'or maçonné de sable. Un mémoire 
manuscrit marque qu'Arthur du Chastel, escuyer, sieur 
de Bieuville, fut père de 5 fils et de 4 filles : i» Louis, 
dont sortirent noble homme Anne du Chastel, seul fils, 
Jacqueline, Catherine, Anne, Françoise et Marguerite du 
Chastel ; 2^ Jean, grand trésorier, prébende en Téglise de 
Bayeuz; 3° Jacques, mort en Picardie sans enfants; 4o01i- 
vier, dont sont procréés Jean, Navarre, et Raimond, père 
de Gabriel et d'Olivier ; S» Navarre; 60 Jeanne, femme 
de Jean Le Villain, escuyer, sieur de la Qu'bonnière ; 
80 Charlotte, femme du fils du sieur de La Carbonnière; 
9^ Gillette du Chastel, femme de Guillaume Potier^ 
bourgeois de Rouen ; 

220 Jean Potier^ neveu du précédent, naquit en la pa- 
roisse de Litteau. Ce fut un de ces ecclésiastiques qui 
s'acquirent beaucoup de réputation par leur piété et leur 
mérite à la fin du zvi« siècle. De curé de Litteau, il de- 
vint chanoine de Goupillières en i58i, prieur comman- 
dataire de Saint-Nicolas-de-La-Chesnaye, et trésorier de 
Bayeux en iSgg par la résignation de son oncle. Le visa 
pour le canonicat est du i5 juillet et le qualifie : clerc. 
Les collations pour le prieuré et la trésorerie sont datées 
du 12 avril iSSg. Un mémoire imprimé marque que 
Jean Potier avait été pourvu du prieuré pendant la régale 
en 1 594, et que doutant de la validité de son titre, à cause 
du procédé du pape Sixte V envers ce grand roi, il obtint 



414 

en 1599 de nouvelles lettres de Tévéque de Bayeux sur 
une bulle qu^il avait demandée à Rome. Cette année-là il 
se démit de la prébende de Goupillières en faveur d'An- 
' toine de Caenchy, clerc du diocèse de Bayeux, qui en ob- 
tint la collation le 16 septembre. 

M. Potier^ après le décès de son oncle, lui dressa par 
reconnaissance une épitaphe dans la chapelle de Sainte- 
Marguerite oîi il fut inhumé. Le tableau et les peintures 
à fresque qu^on voit autour furent faites à ses frais. Il y 
est représenté avec son oncle en habit de chœur. On lit les 
vers suivants au bas du cadre de ce tableau. Le sujet est le 
jugement dernier : 

Sic Deu8 omnîpotens caeli descendet ab arce 
Majestate sua spaaiosum ut |udket orbem 
Hue omnea coget, atrictoque examine fiEicto 
Pnemia magna dabit fustia, psnaa^que rependet 
Sontibus îmmenaaa, et triatem trudet in orcum. 

CJean Potier thesaurarius pietatis ergo dicavit 1604J. 

Il nous apprend lui-même qu'il prit possession du 
doyenné le 17 janvier 1590, pour Jacques de La Mori- 
cière, et qu^il fut député de ce chapitre pour soutenir 
rékction de ce doyen contre des concurrents qui en dis- 
putèrent la validité. En 1 599, il remit dans le trésor pki* 
sieurs pièces rares qui avaient été volées pendant les 
ravages de i562, entre autres Panneau de Févéqae 
Guy qui avait été trouvé par une jeune fille à Touverture 
de la fosse de Charles d'Humières. Il avait remis Kana^ 
précédente, 1S98, le manuscrit d'Eusèbequi fut sauvé du 
nombre de ceux que les Protestants brûlèrent vis-à-vis de 
la cathédrale. Il fonda, conjointement avec M. de La Mo- 
rieière, doyen, la procession solennelle qu^oa fait te jour 
de la Touseain^, à 5 heures du soir, pour les morts, daos 



41Î 

cette église. Le contrat passé devant les tabellions de 
Bayeux est du 29 décembre i6o3. Il mourut le samedi 
28 novembre 1609. Il est auteur des ouvrages, suivants 
qui sont restés manuscrits : i» Chronologie des évèques 
de Bayeux depuis Van de grdce pi jusqu^en Van 
i5g4, Â la suite du titre, on lit : « In nomine Domini, 
Amen. Dominus et magtster Joan nés Potier presby ter, de 
Listea Natus, Bajocensis Dioca^i, curatus, prior S<> Nico- 
lai de Querneta commendatarius, nec non de Goupille- 
riis, Bajocensis ecclesisecanonicus, diligentia non modica, 
me studiose ac industrie compilavit. A^' ly 1 594. » Du 
depuis ladite année, revu, augmenté et ajouté de plusieurs 
vies des seigneurs évêques qui onX depuis succédé audit 
évêché et église de Notre-Dame dudit Bayeux, par messire 
Urbain Le Mieulx, escuyer, licencié es droit, advocat au- 
dit Bayeux, sieur de La Croix, conseiller secrétaire ordi- 
naire de rhôtel du roi, et secrétaire ordinaire de la mai- 
son de Mgr àt Condé. — 2® Chronologie des premiers 
doyens de l'église cathédrale de Bayeux, augmentée 
par le susdit sieur deLa Croix; i^Recueil d'aucunes choses 
très antiques qui se sont faites et passées, tant dedans 
V église de Notre-Dame de Bayeux, dedans le Chapitre ^ 
dedans la ville et faubourg que aux environs^ selon 
qu'il en suit. Il commence à i i/^'i et finit à 1620. Il a été 
augmenté par le même sieur de La Croix. 

23» Ambroise Le Gaufre^ fut reçu archidiacre du Vez 
le 27 avril i6o5, prit possession de Tévéché au nom de 
Jacques d^Angennes le 27 juin 1606, fut reçu trésorier le 
2 décembre 1609, ^^ chanoine de CastiUon le i*r octobre 
x6io. Il prit possession, le 6 février 1617, du canonicat 
de Brettèville à la place de celui de Castillon, qui fut 
donné à Claude Huguet, et depuis à Pierre Bernier, pa». 



4J6 

rent de M. Le Gaufre, et dont il fut mis en possession le 
1 5 janvier i625. Il se démit de ses bénéfices en faveur du 
suivant, et mourut le 23 novembre i635y âgé de 68 ans. 
Il fut enterré à l'entrée de la chapelle Notre-Dame, der- 
rière le chœur, du côté de Pévangile, oti on voit un marbre 
enchâssé dans un cadre de bois peint et doré, en forme 
d^autel, avec l'épitaphe suivante : 

Optims yitae 
Rarae indolis 
Felicitatis eximœ. 
Felids ezitus spéculum. 
Quid htc stas, Viator, et inter textas auro columnas funeris cer- 
nis fldumbratas cypressia. £ jacentis cineribus late prodiît decus, et 
ne diutius stupeas, audi ! Hic jacet Ambrosius Le Gaufre vagientem 
Luceium Senomanensis diocesis primum exceptt. Lutetia docuit, 
Bajoca cum Cadomo certatim detulere honores. Hune suada alum- 
num Themis ministrum, pietas sacerdotem agnovit. Religio defen- 
sorem, ecdesia Bajocensts sîngulare ornamentum suscepit. la enim 
offidalis Cadomensiusy vicarius generalis illustrissimi ac revendis- 
simi episcopi Bajocensis Jaéobi d'Angennes, canonicus et thesaura-» 
rius hujus ecclesiœ totum se pro patria devovit. Hune saepius mis- 
sum regia majestas libenter audivit. ^d ut res humans eito decres- 
cunt, jam matmiis eœlo, illustris gloria, eum mœrore totius populi 
et eleri decessit anno i635, die 23 mensis novembris. ^tatis 68. 

Petnis vero Bernier, consanguineus et ejus beneficio canonicus 
de Castilione, Andegavensis diocœsis ingratî animi pignus cum 
hane Detpars eapellam tanto suis sumptibus îllustrasset, décores 
pius erga defîineti cineres hoc posutt monumentum. 
Quid quœris seissam crudeli cuspide vitam 
Eloquii quid doles conticuisse decus, 
Iste suas tumulus voces habet, ecce loquuntur 
Saxa, atque in saxis, Pitho, Themis, Pietas. 

Avant qu'on eût réparé, comme on a fait en 1758, la 
chapelle de Notre*Dame, on voyait sur le tombeau de ce 
savant une grande pierre grise qui portait une épitaphe 
si e&cée qu'on ne pouvait plus y lire, et supposant qu^elle 



417 

fut différente de la précédente, je ne saurais dire laquelle 
des deux a messire Jean Corbet, chanoine de Port, pour 
auteur. 

240 Hubert-François Le Gaufre, clerc du diocèse de 
Paris, prit possession de la prébende de Bretteville le 
2 septembre 1625, sur la résignation d'Ambroise Le 
Gaufre, son oncle, et la trésorerie par procureur le 
22 mars i63i, et en personne le 17 septembre suivant. 
Il portait pour armes ainsi que son oncle : d'azur au che- 
vron de gueule surmonté d'une étoile de même, et 
accompagné de 3 quintefeuilles d'or, 2 et i, cette der- 
nière portée par un croissant de gueules, et couronnée 
d'or. . , . 

25** Thomas Marin, abbé de Pebrac, prit possession 
de la trésorerie le 4 mars 1660. Il fut maintenu seigneur 
et patron de Bernières-sur-la-Mer comme y possédant le 
premier et principal fief, par sentence du bailli de Caen, 
donnée au mois de mars 1^87 contre plusieurs gentils- 
hommes de cette paroisse qui en prenaient la qualité. 

260 Jean Hatier, docteur ès-droits, natif de la ville 
d'Agen, en Languedoc, y reçut la tonsure de son évéque, 
en i63o. Il vint achever ses études à Paris, et entra dans 
la maison de M. le président de Nesmond en qualité de 
précepteur de son fil^ qui fut depuis évéque de Bayeux. Il 
prit possession de cet évéché pour lui le 10 avril 1662. Il 
obtint le prieuré de Saint-Martin d'Aleyras par la résigna- 
tion de D. Barthélémy Morel, religieux de Quny, datée 
du 5 mai 1667, et sur le procès à lui intenté par Claude 
Chamaroux qui s'en disait pourvu, il fut maintenu en 
possession par arrêt du grand conseil donné le 26 mars 
1671. Il n'eut pas le même succès pour la prébende 

27 



4i8 

de Vaucelles en l'église de Bayeux à laquelle il avait été 
nommé par induit Tannée précédente. Claude Merlet, 
clerc du diocèse de Paris, le requit en vertu de ses grades, 
et remporta par arrêt du même conseil du i6 mai 1672. 
Il avait beaucoup de piété. Il fonda, le 2 mars 1675, La 
fête des Anges-Gardiens à la cathédrale. Son évêque, par 
reconnaissance de la bonne éducation qu'il en avait reçue 
lui porta toujours une singulière affection. Il le nomma 
à la grande couteurerie en 1676, et à la trésorerie, dont il 
prit possession le 7 septembre 1687. Ce pieux ecclésias- 
tique ne prenait jamais que le nécessaire sur les revenus 
de ses bénéfices. Le surplus était employé pour Téglise et 
polir les pauvres. Il les avait dans une singulière 
recommandation. Il se plaisait à visiter et à consoler ceux 
de rhôpital général* et leur fit des biens infinis. Il voulut 
même être enterré dans leur chapelle, ce qui fut exécuté 
après son décès arrivé le 28 mars 1697, à Fâge de 84 ans. 
On y voit son épitaphe au pied de Thôtel, au-dessous des 
entrailles de son cher évêque, qui y furent déposées long- 
temps après. Il a fondé son obit à la cathédrale^ et plu- 
sieurs messes à Thôpital général. Ses armes sont : d'azur ^ 
au cbevi-on d'argent, et à 2 étoiles en chef, et un croissant 
en pointe, de 'même. 

270 Guillaume Ratier, prêtre du diocèse d'Agen, neveu 
du précédent, prit possession de la dignité de trésorier le 
I" juin 1693, sur la résignation de son oncle. 

280 Jean^Baptiste'-Hue de Launey, originaire dudio* 
cèse de Coutances, était d'une famille noble et ancienne. 
Après son cours de philosophie qu'il fit au collège de Na- 
varre, il étudia en théologie et se fit recevoir docteur de 
Sorbonne le i3 juillet 1666. Ayant été pourvu de la cure 
de Notre-Dame de Caen, il s'y distingua par un talent 



419 

admirable pour la controverse. Les Protestants de cette 
ville avaient alors d^habiles ministres, entre autres 
MM. Bochart> du Bosc et Morin. Notre zélé controver- 
siste^ mettant ses talents en usage, assistait à la plupart de 
leurs conférences, et ne leur laissait rien échapper contre 
la religion romaine qu^il n^ répondit de vive voix ou par 
écrit. Un de ses amis (M. Féret, chanoine de Pouligny), 
m^a assuré lui avoir entendu dire plusieurs fois qu^un 
jour le ministre du Bosc, pressé dans une conférence qu^il 
eut avec lui, avoua nettement qu^il pensait la religion ro- 
maine meilleure que la sienne, et déclara quMl l'aurait 
embrassée s^il n'avait pas été chef de parti ou quUl eût cru 
y trouver une fortune aussi bontie que dans la réformée. 
La piété, la science profonde de rÉcritur&-Saihte, et 
des Pères qu^il faisait paraître dans ses discours ou ses 
écrits, lui acquirent une réputation éclatante dans ce dio- 
cèse. Les novateurs prirent en lui une si grande confi^^nce 
qu^on ne saurait dire le nombre qu^il en a ramené à 
PEglise. Il était d'une petite taille, et d^une figure assez 
mince. Il avait une facilité au-dessus du commun pour 
s^énoncer, au point qu'il était difficile de résister à ses 
discours. Le trait suivant qui s'est passé à la vue de 
Bayeux en est une preuve. Une demoiselle protestante 
enlevée à ses parents avait été mise au couvent des Ursu- 
lines pour être instruite dans notre religion. Elle de- 
manda surtout qu'on ne lui présentât pas M. de Launey 
dont ceux de sa communion lui avaient fait un portrait 
hideux. Elle ne Tavait jamais vu. Il lui fit plusieurs visites 
sous un nom emprunté. Après plusieurs conférences, il 
s'insinua si bien dans son esprit, qu'à peine revint-elle 
de sa première surprise lorsqu'on lui eut dit que c'était 
M. de Launey qu'on lui avait si mal dépeint* Elle voulut 
faire abjuration entre ses mains. 



420 

Il prêcha PAvent de 1671 à Bayeux, et celui de 1672 à 
Caen, avec applaudissements. M. Nesraond, évéque de 
Bayeux, pour s'attacher un si digne sujet, le fit vicaire 
général, et Tadmit dans son chapitre. Il fut reçu doyen 
le 7 décembre 1674, chanoine de Moon le 9 mars 1679, 
grand pénitencier et archidiacre de Caen le i« et le 12 oc- 
tobre 1680, grand trésorier le 3o juin 1698, et chanoine 
de PézeroUes le 17 septembre 171 1. 

En 1682 on manifesta par ordre du roi Pavertissement 
pastoral des évéques de France aux Protestants du 
royaume. M. de Launey fut un des principaux députés 
qui le notifièrent à ceux de ce diocèse. Il a fait part au 
public des discours qu^il leur fit à ce sujet dans les con- 
sistoires de Caen, de Bernières et de Saint-Sylvîn, aux- 
quels sont joints les réponses des ministres. Il prononça 
à Caen, en présence de M. de Nesmond, Toraison funèbre 
de -M. Georges, abbé du Val-Richer, mort le 8 de no- 
vembre 1693. Il fut un des 6 grands vicaireis nommés par 
le chapitre en 1719 pendant la vacance du siège, et fut 
continué dans cette qualité par M. le cardinal de la Tré- 
moille. M. de Lorraine, nommé en 17 19 à la place de ce 
cardinal, la lui ôta, ainsi que la direction des monastères, 
dont il avait été chargé jusqu^alors. Ce prélat n^en agit de 
la sorte que parce que quelques esprits envieux et mal- 
veillants abusaient de sa confiance. On alla jusqu^à dé- 
fendre aux religieuses de le voir et de lui parler. Il sou- 
tint cette épreuve avec fermeté, mais enfin il fallut céder 
à la nature. S^étant démis en 171 9 de son canonicat de 
PézeroUes en faveur de M. Huet, et de la trésorerie géné- 
rale sur le suivant, il se retira à Mutrecy chez son père, 
seigneur du lieu, où il mourut 3 ans après. Son corps, à 
la sollicitation du Chapitre, fut rapporté à Bayeux, et 
enterré dans Téglise cathédrale, vis-à-vis Tautel de la 



421 



chapelle Saint-Sulpice. Uépitaphe suivante a été gravée 
sur sa tombe ; 

Iqr repose le corps de noble et discrète personne Jean-Batiste Hue 
de Launey, prêtre, originaire de la ville et diocèse de Coutances, 
docteur de Sorbonne, trésorier et chanoine de PézeroUes en cette 
église, cy-devant vicaire-général de ce diocèse, décédé le huit d'avril 
1732, âgé de 84 ans. Priez Dieu pour le repos de son ftme. 

Le père François Martin, cordeiier, dans l*éloge qu'il 
fit en 171 5, en vers latins des illustres citoyens de Caen 
parle ainsi de M. Hue de Launey : 

Calvini assectas num debeUavit Huœus 
Acriter ? Et ministros reddidit stupidos. 

Nous avons de lui : 

1» Les motifs de conyfersion d* une famille de qualité 
à r Église Catholique, Apostolique et Romaine, et la con^ 
duite des ministres de Caen dans l'éclaircissement qu*on 
^leur a demandé sur les matières de controverse, in-i 2 de 
55 pages, 1673. La famille dont il s'agit est celle de M. et 
de M"^ de Moyon et leur famille; 

20 Avertissement à 3/. Morin, ministre de Caen pour 
lui faire savoir ce que c'est que V Eglise, in- 12 de 
26 pages, 1673; 

30 Contradictions de M. Morin, ministre de Caen, 
sur Particle du Symbole : « Je crois la Sainte Église Ca- 
tholique », qui font voir que la sienne est fausse, et 
qu'il n'y en a point d^ autre véritable que la communion 
romaine, in- 12, 168 3 ; 

4<> Récit de ce qui s^ est passé au prêche de Caen dans 
la signification qu'ony a faite de V avertissement pasto» 
rai du clergé de France, avec des réflexions très impor- 
tantes de cet établissement, in-4<> de 68 pages, i683. 



422 

■ 

5o Réflexions sur les detix prêches de dimanche der* 
nier, 24 octobre, faites par MM. Morin et Guilbert, 
ministres de la I{. P. H. où Von fait voir la faiblesse et 
la nullité des preuves qu^ a, apportées M, Morin contre 
la réalité des traditions apostoliques, in-40 de 12 pages, 
1683; 

60 Lettre à M, du Bosc, ministre de la 1^. P. i?., sur 
le prêche qu'il a fait contre la présence réelle du corps 
et du sang de N.-^S. J.-C, au Saint'Sacrement de rau- 
tel, et la communion sous une espèce, par J.-B. Hue 
Delauné^ prêtre, docteur de Sorbonne, curé de Notre- 
Dame de Caen, et sous-doyen de la cathédrale de Bayeux, 
ôopages, in-12; 

70 Catéchisme ou entretien solide et familier entre 
un docteur et un nouveau catholique^ dressé par Vordre 
de Mgr Vévêque de Bayeux en faveur de ceux qui se 
sont réunis à F Eglise, dans son diocèse^ in- 12, 1686; 

80 Lettre de M. Delauné-Hue à Messieurs les nouvel- 
lement convertis à la religion Catholique^ Apostolique 
et Romaine^ în-4°, 4 pages, 17 19. II la leur adressa pour 
les rassurer, dit-il, dans la soumission et obéissance due 
au Souverain Pontife, parce qu'il avait appris que plu- 
sieurs, d^entre eux étaient alarmés à la vue des contradic- 
tions que la constitution Unigenitus souffrait de la part 
de quelques personnes de ce diocèse; et il la termine par 
reloge de feu Mgr de Nesmond, évéque de Bayeux. 

Tous ces ouvrages ont paru à Caen. Il y en a encore 
d^autres dont je n'ai pas les titres. 

290 Jean^Baptiste de Pierrepont prit possession de sa 
dignité de trésorier le 20 août 1719. 11 était frère de M. de 
Pierrepont de Sannerville, encore vivant. 

3o<> Louis-François Néel de Cristot, chanoine de 



42? 

Bayeux, prit possession de la dignité de trésorier^ le 
22 juillet 1728. Il fut depuis grand doyen de la même 
église, et enfin évéque de Séez. Voye^ le^ Doyens. 

3io Clément' Joseph Hugon, docteur de Sorbonne, na- 
tif du diocèse de Limoges, fut amené à Bayeux par M. de 
Luynes en 1729. II fut nommé vicaire général en 1735^ 
chanoine de Culy et archidiacre d^Hyesmes la même 
année. Reçu grand trésorier le 8 octobre 1736, et cha- 
noine de Gavray, le 14 août 1744 ^pi*^ avoir été quel- 
que temps vice-gérant de M. TOfficial de Bayeux, il 
devint officiai général du diocèse par lettres du 8 décembre 
1750, sur Tabdication de M. Houssard, chanoine de 
Merville. Il avait aussi succédé à TabbéPhilippes deGra- 
vîUe dans la place de vice-chancelier de l'Université de 
Caen. II se fit une grande réputation dans le diocèse sous 
M. de Luynes. Ce prélat, par sa qualité de premief aumô- 
nier de M»c la Dauphine, était obligé d^aller souvent à la 
cour. La principale partie du gouvernement tomba sur 
M. Hugon. Il en soutint le poids avec honneur. Il répara 
et augmenta considérablement la salle de travail qui est 
sous la direction des Filles delà Providence à Saint-Exu- 
père. Il y faisait élever et instruire à ses frais plusieurs 
jeunes demoiselles de condition, auxquelles la fortune en 
avait ôté les moyens. Il contribua plus que personne à 
rétablissement qui fut fait en 1751 à Saint- Laurent 
d'une manufacture de coton et d^étoffe pour les hommes. 
Il inspira aussi cette forme d^administration qui règne 
aujourd'hui dans la ville, par laquelle on contraint les 
mendiants de rester chez eux, en leur procurant des soula- 
gements par le moyen des quêtes qu^on fait tous les ans. 
Il prit possession de Tévêché le 20 décembre 17S3, au 
nom de M. de Rochechouart, successeur de M. de 



424 

Lu}rnes, et il fut continué par ce nouveau prélat dans $es 
charges de vicaire général ei d^official, mais il n'eut plus 
dans le diocèse cette xnéme autorité qu'il avait eue aupa- 
ravant par les changements qui furent faits dans Fadmi- 
nistration. Il avait toujours demeuré à Tévéché. Il prit 
une maison, et y mourut le 26 août ijSg. Cétait un 
homme d'esprit et de belle figure. Il sMtait fait des jaloux. 
Sa mort les fit taire. Il aimait le bien^ et en avait fait 
beaucoup dans la ville. 

32^ Michel de Suhard de Loucelles, docteur de Sor- 
bonne, né à Bayeux, paroisse de Saint-Sauveur, de 
M. de Suhard, écuyer, sieur de Loucelles, conseiller as- 
sesseur, et de dame N. de Scelles-Létanville, fut reçu cha- 
noine de Missy le 26 janvier 1730, chanoine de Brette- 
vîilele 17 septembre 1749, et trésorier le 3 septembre 
1759. Il est un des vicaires généraux de M. de Roche- 
chouart, évéque de Bayeux, comme il l'a été de M. de 
Luynes, son prédécesseur. Cest à lui que la ville est rede- 
vable de rétablissement de cette belle manufacture de den* 
telles qui est proche Téglise de La Potherie, et dont il a 
donné la direaion à des Sœurs de la Providence. 



TRÉSORIERS DONT LE TEMPS EST INCONNU 

1 1 maii, Obîtus Johannis de Cancfvilla thesaurarii, 

20 — — Odonis de Ambossanvilla^ thesaura* 

rii,. 

18 Juin. — GermanideBrie,thesaurii,canonici 

presbyteri. 

3 septembris, Obitus Enguerandi de Montecajoli, 

thesaurarii. 



425 

# 

12^ décembris. — Johannis ^artin, thesaurii, 
/ canonici et sacerdotis. 

14 — — jEgidis de Gosvey thesauraii 

sacerdotis, 

21 — — Grunnerti de Vicecomitibus 

thesaurarii. 

ARCHIDIACRES ET AUTRES DIGNITAIRES 

L^ Archidiacre de Bayeux est le premier des quatre qui 
sont dans cette église. Il est appelé communément le 
grànd-arcEidiacre ou Parchidiacre de la Chrétienté, quoi 
qu^il ne fasse de visite dans aucune église de cette ville. 
Aux fêtes solennelles il prend sa place au chœur proche 
le doyen, à main droite. Dans le doyenné de cette dépen- 
dance, il jouit du tiers du déport, et Tévéque des deux 
autres tiers. Les doyennés compris dans Tarchidiaconné 
de Bayeux, sont : La ville de Bayeux^ sur qui cet 
archidiacrie n'a ni déport, ni visite. — Fonteney'le-PeS' 
nelj Villers-Bocage, Vire, Condé'Sur'Noireau et 
Evrecy, Ils comptent en tout 210 paroisses. 

L'Archidiacre de Caen tient le second rang. Sa place au 
chœur est la seconde à gauche, immédiatement après le 
chantre. Il a le tiers du déport des 108 cures de son dis- 
trict, lesquelles sont dans les doyennés de Caen ou de la 
Chrétienté^ de Douvres, de Maltot, et de Creully, 

L'Archidiacre d'Hyesmes est le troisième dans Péglise 
de Bayeux. Il occupe la seconde place au côté droit 
proche le chancelier. Le titulaire de cette dignité consen- 
tit en 1455 que les déports des bénéfices qui sont dans son 
archidiaconé viendraient au profit de la fabrique de la' 
cathédrale, lors de la vacance d'iceux. De lui dépendent 



426 

les doyennés de : Cinglais^ Troarti, et de Vaucelles^ qui 
composent 1 34 paroisses. 

L'Archidiacre des Ve\ est le quatrième et le dernier 
aux fêtes solennelles. Il prend sa place dans le chœur au 
côté gauche du trésorier. Le droit de visite lui appartient 
sur les doyennés de Campigny, de Couvains, de Tori- 
gny et de Trevières, qui composent 174 paroisses. 

Le SouooYEN est le neuvième dignitaire de la cathédrale 
après le doyen. Il existait dès 11 60. Il prend sa place au 
côté droit dans le choeur, immédiatement après Tarchi- 
diacre de Bayeux. Il est patron collateur des cures de : 
La Foilie, de Saint-^Manvieu et de La Signe, et colla- 
teur seulement de celles de L'Espinay-Tesson^tt il a droit 
de visite et de déport sur ces 4 paroisses. Ces patronages 
lui furent donnés en 11 60 par Philippe d^Harcourt^ 
évéque de Bayeux. 

Le SotTscHAth-REest le dixième dignitaire de la cathédrale. 
II occupe au chœur, à main gauche, la place qui est im- 
médiatement après Farchidiacre de Caen. C'est à lui d*en- 
tonner les psaumes et antiennes dans les grandes fêtes, en 
Pabsence du thantre. Il est seul patron collateur de la cure 
ck Hérils, et alternatif avec M. TÉvêque de Bayeux de 
celle de Somanenfieu avec la moitié des grosses et menues 
dîmes. Il a le déport en entier de Hérils, et la moitié de 
celui de Sommervieu. Les cardinaux Raymond de Canil- 
lac et Guy de Malsec ont été souschantres de Bayeux. 

LeSc»0LA8TiQUE OU VEcolostreon Maître-Ecole tient 
Ponzième rang parmi les dignitaires de la cathédrale. La 
première origine de rétablissement de cette charge a été 
d^easeigner à la place de Pévéque les clercs et la jeunesse. 
Dans la suite les scholastiques se sont déchargés eux- 
mêmes de cette pénible fonction qu^ils ont remise à divers 



427 

particuliers, se réservant néanmoins leurs droits et préro- 
gatives dont la première est d'avoir inspeaion sur toutes 
les écoles du diocèse, et d'examiner la capacité et les 
mœurs de ceux qui se présentent pour tenir Técole; — 
2^ d'avoir une place marquée au chœur, la troisième après 
le chancelier ; S» de chanter au dimanche de la Septuagé- 
sime la première leçon de la Genèse; 40 de conférer plei- 
nement les cures de Saint^Martin et de Saint-^Ouen des 
Besaces, Son revenu consiste dans les grosses dîmes de 
Saint-Ouen, en payant 226 boisseaux d*avoine au curé, 
et dans les deux tiers des dîmes de Saint-Martin avec les 
déports. I 

Le Pénitencier est regardé comme le douzième digni- 
taire de la cathédrale, avec cette restriction ^ue sa charge 
n^est regardée : dignité, qu'en tant qu'elle est possédée par 
un chanoine, et alors, il a séance dans le chœur au côté 
droit proche le scholastique, et voix au chapitre avant tous 
les chanoines. Le pape Jean XXII, Térigea dans la cathé- 
drale de Bayeux, la quinzième année de son pontificat, 
c'est-à-dire le i5 février i33o, sur la supplique de 
l'évêque Pierre de Lévis. Le chapitre y donna son 
consentement à condition que ce ne serait qu'un simple 
officier, et que le pénitentier n'aurait point de part aux 
distributions s'il n'était pas chanoine, et qu'il ne pourrait 
exercer son ministère que du consentement de Tévéque. 

Il a pour son revenu les dîmes de Sainte-Honorine-de- 
Penhe, avec un acre de terre et une maison manable 
dans cette paroisse. L*an 1462 le trésorier prononça en 
chapitre, présence de l'évéque Zanon de Castiglione, une 
sentence qui adjugeait au pénitentier le tour de bénéfice 
et de chapitre, premier qu'à un chanoine qui le lui dis- 
putait. 

L'an i52o, le 24 octobre, il fut encore arrêté que le 



428 

pénitencier ne paierait que 5o s. pour la contribution^ lors 
de rentrée au chapitre. 

Jean de Montauban, aumônier de M. de Saint-Fran- 
çois, évéque de Bayeux, en 1 5 76, chanoine des Essartiers, 
pourvu de la pénitencerie pendant la régale, par provi- 
sion des 24 mars et 5 novembre i Sgo, et mis en possession 
le 4 juin suivant, établi économe de Pévéché avec Jean de 
Villais, sous-chantre, par René de Daillon, nommé 
évâquede Bayeux en i588, et promoteur du choix du 
chapitre. Il mourut le 17 juin 1629. ^^ ^^^ furent faits 
sur lui : , 

Montalbanus opes habuit, non ultima deri 
Gloria Bajocœi, clarus honore fuît. 

Longsvos annos YÎxit cum corpore sano. 
Arripuit vitam Parca, egeno sed opes. 

Michel Rocher, chanoine de Bernesq, pénitentier et 
vicaire générai du diocèse de Bayeux a un éloge dans 
rhistoire de ce diocèse, composée par M. Hermant, 
p. 498 et suiv. Il mourut en 1654, et M. Buhot, cha- 
noine de Cartigny, prononça son oraison funèbre. Il est 
enterré dans la chapelle de la pénitencerie, oti l'on voit 
son épitaphe ainsi conçue : 

Adsta Viator. 

Ecclesise Bajocensis 

Pussimum canonicum, doctissimum ecclesiastem 

Sapientiasimum penitentiarium 

Episcoporum duorum in rébus sacris vicarium vigilantissimum 

Claudit tumulo unus 

Omnes in uno clarisstmo domino 

Michaele Rocher canonico de Berneyo 

Hic jacet pauperum pater 
Q.uibus vitam dédit quamdiu habuit 
Dives tantum ut, dum alios divites facit, pauper ipse fieret. 

Vir paucis omnia 



429 

Hic natus omnibus prsterque sibi. 
Non ante privatua quam publicus, 
Suus minus quam alienus. 
Sanctis monialibus prsfuit, ut instar regulae ipse,Vel tacens, esset^ 
Pauperibus domum instruxit, qui viva paupenim domus erat. 
Populum condonibus erudivit, cujus vita tota erat concio. 
Urbem totam implevit mentis, et tota non plenus 
Diocœsi satis unus fuit, cui totus orbis pro nihilo fiiit. 
Plures dignitates unus implevit, nulla non meruit. 
Tandem Anno ^tatis 91, Rep. Salut. 1654, 5 idus novembris. 

Sibi ferius, aliis citius 
Ab ipso festi sanctorum octriduo, ut sanctorum numerum augeret 

E terris sanctissime excessit, 
Et mortuus non est, qui sic moriendo fecit, ut numquam moreretur. 

Ora, et luge. 

Jacques Josset, originaire de Vernon, fit sa rhétorique 
à Paris en 1686, au collège de Louis-le-Grand, sous le 
P. Charles de Mérouville, jésuite, et se fit passer docteur 
en théologie en 1697. Il fut reçu chanoine d^Amayé 
après M. Petite, le 3 mai 1694, et Grand-Péniteiv:ier sur 
la démission de Pancrace du Breuil, le i3 novembre 
171 1. Il décéda le 14 mars 1738 et fut enterré dans la 
chapelle de Notre-Dame-derrière*le-Chœur, proche la 
sacristie, où il avait fondé les hautes messes du jeudi et 
les octaves des 4 grandes fêtes de la Sainte- Vierge, et une 
haute messe au chœur, qu'on chante le jour de son dé- 
cès. Il donna, en mourant, sa bibliothèque et un orne- 
ment blanc complet au Chapitre. Citait un ecclésiastique 
d^une douceur et d'un caractère excellent. Il prêchait sou- 
vent, et ses sermons, quoique simples, étaient pathétiques, 
et plus propres à toucher les cœurs qu'à plaire à Tesprit. 
Il avait eu pour oncle Adjutor Josset, reçu docteur de 
Sorbonne le 8 octobre 1674, sous-doyen de Bayeux le 
6 mai 1678, et chanoine de Barbières le 19 mai 1681, 
lequel donna en mourant, en 1 721, sa bibliothèque au 



430 

Chapitre. C'était un prêtre très distingué par son mérite 
/ personnel et par de profondes connaissances en théologie. 

Jean-Louis Le Caval , prêtre, docteur en théologie 
dans Ta faculté de Caen, a professé plusieurs années dans 
rUniversité dont il a été recteur. Quelques propositions 
qu'il avait avancées en faveur de la bulle Unigenitus, 
dans un traité de TEglise, furent dénoncées plus de dix 
ans après, dit-on, par un prêtre qui faisait le métier de 
délateur. Mais dans le temps que le Parlement était sur 
le point d^agir contre lui, il parut un arrêt du Conseil 
d^Ëtat, en date du 3 décembre 1 753, qui, en le privant de 
sa chaire de professeur, lui para le coup dont le Parle^ 
met le menaçait. Il obtint la prébende de Froiderue, de 
Bayeux, par permutation pour une autre qu^il avait au 
Sépulcre de Caen, et la pénitencerie sur la démission du 
sieur du Désert, chanoine de Vaucelles. Il prit possession 
du canonicat le 20 juillet 1756, et de la pénitencerie le 
i®' octobre suivant. Voici l'arrêt du Conseil : 

Le Roy étant informé 'que le sieur Le Caval, professeur en théolo- 
gie de rUniversité de Caen enseigne à ses écoliers, dans ses leçons, 
des maximes qui tendent à fomenter les disputes qui se sont élevées 
depuis quelques années à l'occasion de la constitution Unigenitus^ 
et donnant à cette constitution des qualifications que TEglise ne lui 
a pas données, contre et au préjudice des règlements qui ont été faits 
à cette occasion, et notamment de Tarrêt du Conseil du 5 septembre 
173 i,et comme l'intention de leurs Majestés est que lesdits règlements 
qui ont été faits pour calmer et tranquiliser les esprits soient entiè- 
rement exécutés, à quoi voulant pourvoir, Ouï le rapport, le Roy 
étant en son Conseil, a ordonné et ordonne que le dit arrêt rendu au 
Conseil, S. M. y étant, du 5 septembre 1731, sera exécuté, et pour 
la contravention que le dit sieur Le Caval a faite au dit arrêt, a or* 
donné et ordonne qull sera et demeurera destitué de sa chaire de 
professeiu* de théologie en rUniversité de Caen; qu'il sera pourvu 
par S. M. à la nomination d'un autre professeur en la manière or- 
dinaire; Ordonne que le présent arrêt sera hi, pubKé et affiché par- 



4}X 

tout où iMBoiii sera, et transcrit dans les registres de ht Faculté de 
théologie de TUniversité de Caen. Fait en Conseil d'Etat et à Ver- 
sailles, le 3 décembre lySS. 

La dignité de graniv-couteur' avant son extinction, 
tenait le douzième rang (le pénitencier n'occupait alors 
que le treizième rang), immédiatement après le doyen, 
dans Téglise de Bayeuz. Le manuscrit de Langevin, en 
parlant d^elle, dit : c Plus in ea invenietur servitutis 
quam honoris vel libertatis. > C'était au couteur à garder 
et à préparer les ornements, faire sonner les cloches, pa- 
rer les autels, fournir les cires^ les encens, les huiles dans 
les lampes, le pain et le vin pour les messes^ et s^acquitter 
de plusieurs autres charges à ses frais et dépens. On lui 
, accorda, comme par dédommagement, de recueillir les 
offrandes du maître-autel, et de quelqu^autres chapelles de 
Péglise, excepté les oblations d'or ou d^argent^ soit mon- 
nayé ou en œuvre, ou de soieries, qui sont réservées pour 
la décoration de Tau tel. 

Un statut de l'an 1469 arrête que Ton fournirait le 
pain et le vin à ce dignitaire le jour de Pâques seulement, 
aux conditions qu'il céderait à la Fabrique les offrandes 
que Ton mettrait sur Tautel ce jour-là. 

Il avait une maison canonicale située sur les rues de 
Geôle et de la Maîtrise. (Cest où TÉlection et le Grenier 
à sel ont leurs juridictions.) Elle lui avait été cédée par le 
Chapitre dans le xiii^ siècle, en échange de ce quMl avait 
proche la porte de Saint-Vigor-le-Petit. Cette dernière 
était un don d^Etienne V, doyen, fait à Caval, grand- 
couteur, son parent, laquelle fut démolie en 1678, lors 
de la destruction de la chapelle Saint- Etienne. 

Dès Tan 1626, on entreprit d^éteindre cette dignité et 
d^en réunir les revenus à la Fabrique. Le Pape refusa la 
supplique qui lui fut présentée à cet effet, à cause des 



43* 

défauts qu^elle contenait. Le Chapitre se pourvut vers le 
Roi et en obtint des lettres en i633. Mais Chefdeville, 
qui en était titulaire, changea de résolution pendant tous 
ces débats, il révoqua sa procuration, et résigna la même 
année cette dignité à Gilles Heuzebroc, qui, nonobstant 
Popposition du Chapitre, y fut maintenu par arrêt du 
Conseil. 

Enfin, cette dignité étant devenue vacante par le décès 
de Jean-Baptiste Hélyes de Bomparc, qui en jouissait de- 
puis 171 2, le Chapitre, après les procédures en tel cas re- 
quises , en obtint la suppression par décret de M. de 
Luynes, évéque de Bayeuz, donné à Caen au mois de 
juin 1 75 1 , et confirmé par les lettres du Roi et du Parle- 
ment. 



TABLE ALPHABÉTIQUE 



Abbayes f 278. 

Ablèges (des), Sy, 344, 348, 391, 

409. 
Absentéisme, iia, 114, i32, 

28a, 356, 35q, 365. Voir : 

Italiens, 393, 423.] 
Académie de Caen, xiii-ivii, 

128-234. 
Achon (d'), 358. 
Acon (d*), 358. 
Acqueville, 283. 
Adeline, 95. 
Agy, 146,282. 
Aigneaux (d*), 144, 145, i5o, 

i58, 162, 202, 220. 
Aignerville, 162,274,332,400. 
Aigueperse (d*), 388. 
Airaa, 21, 285. 
Airel, 3o. 
Alauna, la. 

Alberée (la comtesse), 52. 
Albert de Lu7ne8(d'), 126, 240, 

321, 377, 388. 
Albray, prébende, 402, 403. 
Alleya (foresta de), 144. 
Amayé, i54, 299, 411, 429. 
Ambossanvilla (de), 424. 
Amyot, 400. 
Ancil, 290. 

Anctoville, 286; (d'), 173, 177, 
Andelle, z65. 
Anfroy, 177. 



Anfrye, 173, 176. 
Angennes(d*),94, 168, 172,206, 

225, 370. 
Anger, Si. 

Anglais (Les), 195 et suiv., 296. 
Anguerny, 332. 
Anisy; i53, 257 ; Anisy (d*), 144, 

140, x56, 157, 161, 228. 
Anneville (d'), 139. 
Antier (d*), 497. 
Anzeray, 257. 
Appelants (Le%), 118, 127,403. 

Voir : Lorraine, Peschard. 
Aprigay, i35. 
Aragenus, 11 et suiv., i85. 
Archidiaconés, 36, 425. 
Ardenne, 278. 
Arganchy, 268. 
Argences, 28, 154,285. 
Argillieres (d'), 3o3. 
Argouges(d*),55, 192, 290, 382. 
Armée Souffrante (L*), 167, 2o5. 
Armorique, 5 et suiv., 17. 
Arro (d'), 268. 
Arry, 149, 3o2, 3i5, 346, 398; 

Arry (dO, 389. 
Art : 

Architecture^ 289 et suiv., 

320, 321. 

Fonte des cloches ^ 32 x. 
Peinture, 3io, 3i3, 3i5, 3i8, 
3i9, 327, 370. 

28 



4J4 



Sculpture, 3o3, 3i3, 319. 
. Tapisserie, 325, 327. 

Voir : Vandalisme. 
Arthur, 2 59, 263. 
Anindely 294. 
Asneiles, i23, 264. 
Asnières, 146, ibS, i57, 274, 

392. 
Asperleng. Voir : Warleng 
Asselin, ^2* 
Assistance des pauvres, io5, 

2o3 et suiv., 243 et suiv., 

267, 418, 423. 
AthiSy 102. 

Aubespine (de V), 366. 
Aubetot, 385. 
Aubigny (d'). 144, 148. 
Aubrey, 154. 
Audrieu,62, 148, 164, 279, 290, 

398. 
Auffredivilla (?), 164. 
AugustinSf 280. 
Augustodurum, 12, 20, 22. 
Aulerques, 7 et suiv. 
Aunay, 278, 283, 344. 
Aure (rivière d^, i63. 
Ausone, 17. 
Autbertus (Saint), 45. 
Àutin, xxu. 
Auvray, 178. 
Auxerre, 333. 
Avauleau (d*), 169, 207, 232, 

237. 
Avenay, i53, 154. 
Avice, 207, 

Avoine, 173, 177, 260. 
Avfanchea, 167, 2o5, 249. 

Bacon, i52, i53, 391. 



Bacostil, 173, 176. 

Bagisinum, 7 et suiv., 27. 

Bagnols, 3o5. 

Baillache, 256. 

Baflleul (de), 199, 290, 36o. 

Bailly (Le), xvin. 

Bain (du), 365 . 

Balleroy, 200, 345, 373. 

Baltfride, 24,48, 187, 295. 

Banast, i65. 

Banc (du), i52. 

Banville (de), 263 . 

Bapaume (de), 385. 

Baranguier, i5o. 

Barbery, 278. 

Barbeville, 173, 176, 266, 401. 

Barbe, 290. 

Barbey, 177. 

Barbières, i53, 290, 371, 401, 

410, 429. 
Bare (de La), 290. .«. .r 

Barfleur, 148. 
Baron, 284, 390. 
Barthole, 290, 325. 
Bas (Le), 173, 175. 
Basley, 177; Basley (de), 178. 
Basly, 234 et suiv., 3 18, 358. 
Basoque (La), 200. 
Basquier, 197. 
Bath (Adélard de), 53. 
Baucher, 242, 3oo, 304. 
Baudin, 173, 176. 
Baugy, 146, 280, 345. 
Bavent, 279, 280. 
Bayeux 82, 184 et suiv., 200; 

— (Portes de), 212 et suiv. 

— (Faubourgs de), 229. 

— (Comtes de), 5i, 14s, 

144, 149, 200, 25 1. 



4ÎS 



BaytHX {Eifêquei de). 

— Entrées, 3a, 96, 97, 1 1 1 , 

116. 

— Revenus, 3o, 35. 

— Préséances, 3o. 

— Origines et noms, 37 et 

suiv. / 

— FiefSf 14a, i6a. 

— Pùrtraits (Liste des), ' 
aa5. 

Bazenyille 144, i5i. 
Beaufou (de), 5a. 
Beaujeu (de), 65, aa6. 
Beaumont-le-Rtchard, xx, xVm, 

3a, i5a, 161, ao7, ai8, a55y 

a74, 391. 
Beaunier, a3a. 
Beaupré (de). 
Beauregard (de), 333. 
Beaussy (de), x 16. 
Beauveau (de), a 17. 
Beauvoisin, 390, 399. 
Bcdey (Le), 95, 98, 174, 177, 

304, a64. 
Bec (du), 397. 
Bec-Hellouin (Le), i53. 
Bel (Le), 95. 
Belenus, 10, 17. 
Belle-Étoile, a 16, 378. 
Bellefontaine (de), loa. 
Belot, 178. 
Belsunce (de), 140. 
Benais (de) 6a, 35o. 
Bénédictines^ 344, a8i. 
Benoit, 63, 3 37. 
Bercaucour t (de), 35a. 
Bérenger, 188, a 5a. 
Bérigny, i5a, i56, a85. 
Bemesq, i3i, 38o, 386, 404, 



4a8; Bernatq (de), 173, 176. 
Bernier,« 94, 3 1 o, 4 1 5 • 
Çernitos, 101, 144, x54, i56; 

Bemières- sur-Mer, 417, 439. 
Berrolles. Voir : VerroUes, 379 ; 

Berrolles (de), x5i. 
Bemxyer (Le), 70, 359, 366. 
Bertinière (de La), 98. 
Bertrand, 66, aa6, 3i3, 400. 
Berwick (V. Reg. de). 
Besace (Les), 164, 379, 437. 
Besnard, 70. 
Be8siQ(Le), 34. 
Béthencourt (de), 35 1. 
Ëeugier, i5o. 

Beuville, 384; Beuyille (de), i5a. 
Bèze (Th. de), 81, 8^. 
Bézters, v et suiv. 
Biaudos (de), i3a, 141, a 37 

377- 
Bibliothèque^ 398, 3oa, 439. 

Bicot(de), a68. 1 

Bidel, 14a. 

Bidouel, 40 5« 

Bier, 187. 

Bigne(La), i5a. Voir: Pierre, 

a83 ; Bigne (de la), 307. 
Bigot, 146, i53, X 57; Bigot (Le), 

i55. 
Bitot, a55. 
Blagny, 146, a8a. 
Blancaignel, 173, 176. 
Blanchard (Dom), ix. 
Blanche-Cappe, i5a. 
Blanche-Lande, 345. 
Blangy, i56. 
Blarry (de), x5a. 
BU, chertés^ io5, xa,i et suiv., 

ao5, Blé, réquisitions^ laa. 



4}6 



Blondel, 173, 176. 

Blosset, 364. 

Bocage (Le), 10 et suiv., 34» 27. 

Bochard,4i9. 

Boessaye (La), a85. 

Bœuf (Le), i55, 2i3, 390, 466. 

Bohon, 34 r. 

Bois, 149; Bois (du), i56, 177, 
a 16, 399. 

Bois-Bftton, i55. 

Bois-d'EUe (Les), 3o, a86, 390. 

Bots-de-Malbrey, i65. 

Bois-Halboùt, 280. 

Bois- Roger, 285. 

Boissée (de La), i5i. 

Boissel, x5o. 

Boissey (de), 69, 307. 

Boiville (de), 22. 

Bois-Y von, 371. 

Bonnemaison, i58, 284. 

Bonnemie, 173, 176. 

Bonnet, 62. 

Borgueignum, 337. 

Bosc (du), 69, 178, 307, 410, 
419, 422. 

Bosquet^ 267. 

Bosville, 144. 

Bothon, 49, 188, 252. 

Boubon, 125. 

Boucher (Le), 35i. 

Bouchers (Corporation des), 258. 

Bouchier (Le), 258. 

Bouet, 390. 

Bouffardière (de La), 248, 25o. 

Bougy, 144, 148, i55. 

Bouillon (de), 83 et suîv., 201. 

Bouillon (de), dit Duc-de-Nor- 
mandie, 173, 177. 

Bouillot, 177. 



BouUegnie (de), 256. 

Boulogne (de), 94. 

Bouran (de), 390. 

Bourbon (Louis de), t' de Bayeux, 

200. 
Bourdon, 228. 
Bourdonnaye (La), i52. 
Bourg (Le), 173, 177* 
Bourgeois (Les), 94 et sulv., 

104, 116, 169, 218, 222, 248, 

265, 270, 271. 
Bourges (de), 86, 89, 400. 
Bourgogne (ducs de), 47. 
Bourguébus, 279. 
Bourrelier (Le), 195. 
Bourigny, 237. 

Boursiers, 63, 38 1, 395, 396. 
Boutin, 290. 
Bouyery, 38 1. 
Brammoest, 144, i65. 
Brasseur (le), 160. 
Braye, 149, i5i. 
Bi^bœuf (de), 235. 
Brecour (de), x58. 
Brécy (prébende de), 238, 290, 

332, 404» 
Bremoy, 144, i65. 
Brethonnière (de La), 2o3. 
Breton (Le), 98, 173, 175, 352. 
Bretons (Les), 187. 
Bretteville-rOrgueilleuse, 2 5 . 

— Le-Rabet, 280, 417, 

4a4- 

— sur-Bordel, 2 1 6. 

— (de), 216. 
Breuil (du), 3 16, 429. 
Brévans, 367. 
Brévendes (de), 86. 
Brie (de), 424. 



437 



Brieux (de), 22. 

Brimballe (butte de), 5, 25. 

Briouse (de), 145, i55. 

Briovère, 23. 

Briquesart, 252, 254, 259, 261, 
267, 274. 

Briscard. Voir : Briquesard, 252, 
264. 

Briqueville, 314. 

Brocard, 32 1. 

Brosse (de La), 35o, 406. 

Brotonne (forêt de), 157, 159. 

Broz (de), 86. 

Brucourt (de), i55, i56; Bru- 
court (chapelle de), 284. 

Bruellad (?), i65. 

BninvUle, 280, 353. 

Bruachard, i5o. 

Bucéel(Bussée), 164; Bucéel (de), 
127. 

Buffard, i25, 240. 

Buhot, i37, 207, 428. 

Buevtlla(?), 145. 

Buisson (Le), 285. 

Buivilla, 149. 

JBunache (La), i65. 

Buael, 98, 257. 

Bunouf, i38* 

Burcy, 378. 

Bures, 285. 

Bumouvilta Bénouyille (?), 147. 

Buron, 279. 

Bursinus, 149. 

Bussf (de), 102, 149, 204, 286. 

Cabard, 381 
Caen, 22, 27. 
Caenchy (de), 94, 914. 
Cagny, 279, a85. 



CahagnoUes, 286, 332. 

Cairon, 146. 

Cairon (de), 134. 

Caisne (La), 279. 

Caletum, 145. 

Caligny, 144. 

Calvinistes, 82, 85, 368. Voir : 
Protestants. 

Cambe (La), 273. 

Cambesac (de), 80. 

Carabis(de), i35. . 

Cambremer, 28, 3o, i56, i65, 
279, 285, 388, 389. 

Camerarius. Voir: Chambellan. 

Campagne, i25, 127, 388; Cam- 
pagne (fief de La), 147. 

Campagne de Caen, 27. 
Caropain, 174, 179. 
Campandré, 147, i55. 
Campigny (doyenné de), xvi, 145, 

21 3, 23o, 285, 389. 
Campion, i5o, 2x8. 
Canillac (de), 426. 
Canons, 195. 
Caûossa (de), 77, 365. 
Cantepie, 148, 1 5 5. 
Canu (Le). 

Capucins, 281, 284, 385. 
Cara (de), 1 56. 
Caran, 164. 
Carbonnel, i58, 382. 
Carcagny, 3i, 332. 

Cardonville, 274, 332. 
Careviltus, 48. 
Carmélites, 94, 281. 
Carmes f 281. 
Carquigny, 145. 
Carrabis, 178. 



. 43» 



Canigny, a86, 287, 342, 394, 

428. 
Carville, i5o; Canrille (de), 146, 

l52. 

Casernes, 25o. 

Castel, 268. 

Castiglionne (de), 70, 198, 3ii, 
327, 36o, 38 1. 

Castillon (de), 71 ; Castîllon, pré- 
bende, 94. 

Castilly, i3i, 339, 352. 

CatUlon, 149, 3 10, 395, 415. 

Caumont, a83; Giutnont (de), 
XVI, 257. 

Cau ville, i58, 342. 

Caval (Le), 430, 43 x. 

Caynec, 33 a, 341. 

Cent-Sols, 160. 

Cérémonies. Voir : Fêtes. 

Cerisy, 24, 44, 85, 127, 129, 
273, 278; Ceriay (de), i56, 

• 342. 

César, 5 et suiv., 19, i85. 

Ceany, 279, 280. 

Chabannes (de), 382. 

Chambellan (Le fief au), 14 S, 
148; Chambellan, i52, 157, 
160, 164. 

Chamillard (de), i33. 

Champagne (de La), 399. 

Champeauz, i56. 

Champ-Fleuri (Le), 3i. 

Champ-Goubert, i55. 

Chamereux (de), 411. 

Chantemelle, 859. 

Chantemerle (de), 69, 70. 

Chantereyne, ix. 

Chapellerie (La), 1 56. 

Chapelles, 281. 



Charité (Couvent de la), 247, 
281. 

* 

Charmel (Bon du), xvi. ' 

Charmont (de), 347 et suiv. 
Chartier, 72, 207 ; Chartier (Le), 

237. 
Cha8tel(du), 63, 411. 
Chastelier (de), 146. 
Chef-du-Pont, io3, 286, 362. 
Chef-de- Ville, i5o, 432. 
Cherbourg CSociété littéraire)^ x. 
Chermont (de), 348. 
Chertés. Fbir.-Blé. 
Chester (Comte de), 144, 149, 

254. 
Cheux, 285. • 

Chevalier (Le), 77. 
Chicherel ou Chisserel, 232. 
Chien (Le), 146, 148. 
Chiverville, 145. 
Choisy (de), xviu, 373. 
ChoUeur (Le), 177. 
Chouain, 283. 
Chrétien, 255, 394. 
Chrismat. Voir: Mont-Chrismat. 
Gnglais (doyenné de), 283, 286. 
Clairefougères, 144. 
Qécy. 

Clemengis (de), 38o. 
acre (Le)^ 173, 175. 
Clermont, 340. 
Clinchamps, 266. 
Cliton (Guillaume), 254. 
Clos (du), i52. 
Qovis, 23, 186. 
Clutin, 366. 
Cochel, 149. 
Coligny (de), 8z, 202. 
Collèges, 23o, 38 1, 394, 396. 



4} 9 



CoUigiales, 278. 

CoUeville, 149, i5a, a86, 33a, 

363; CoUeville (de), I49< 
Colfibert, 177. 
Gombray, i54. 
Gommes, i5i. 
Comminges (deX 169. 
Communautés, a8o. 
Comte (Le), 371. 
Condé, i53, 346. 
Gondé-sur-NoireaUyaO, 101,280^ 

283. 
Condeium, 146. 
Gondé-^ur-Ifr, ta. 
Condé(de), i5i. 
Coney, a 56. 

Conjon (de), 271, 33?, 347. 
ConfleU, 80, 260, 290, 327, 397. 

400. 
Constituti(mnaires([AA\yigf 1 27. 

Contest (Saint), 44, 295. 
Contonnei, i38. 
CoQtreTasaly i65. 
Copier, 78. 
Coqueley, 93, 94. 
Coquerie (de La), 238. 
Corbel, i56. 
Cdrbet, 200,417. 
CorddUri, 229, 244. 280, 347, 
404. 

Cordillon, x39, 278. 

Corbon. 

Corilisum, 8 et suiv., 27. 

Cornet, $0, >57. 

Corpalay (maison de), 60; Cor* 
palay(de), 406. 

Corporation des Bouchers, 258. 

Corval, 28 1 . 

Cossey, 83, 259. 



Costt (de La), 3^o. 
Costey, 224, ^ 
Cottun, x65, 346. 
Couarde (de La), 267. 
Coulombières (de), 56, 1 59, aoa, 

417; Coulombières (prébende 

de), 56, 298, 332. 
Coulons (de), 1 34, 223 et suiv., 

266. 
Coulvain, i54. 
Coupigny, 285, 
Couppeverge, 267. 
Couran, 164. 
Courboyer (de), 382. 
Courcelles, 283. 
Courcy (de), 357. 
Couronne (fief de La), 32, 337, 

407. 
CourseuUes, 12?, x54} 2^4 « 
Courseulle8(de), 142} 14^266. 
Courtin, 290. 
Courtois, 259. 
Courtomer (de), io3. 
Cousin, 264. 
Coustellier (Le), 255. 

Couleur^ 43 1 . 

Couvains cDoyenné de), xvi, 12, 
22, 149, 282, 286. 

Couvert, 222 et suiv., 3i3. 

Couvrigny (de), 36 1. 

Cramesnil, i53, 285. 

Crepel, i37, 227. 

Crèpoo, 3o, ^ ; Crépon (de), 52, 
255, 3i3. 

Creps (Le), 261. 

Créquy (de), 384. 

Crespin, 71, i52, 160. 

Creullet-, 282. 

Crcully(de), 54. ï52, i57f l^> 



44P 



a83, 3i3; Creully (doyenné 

de), 2S2, a86, 33a. 
Crevant (de), 5a. 
Crèvecoeur,a85; Crèvecœur (de), 

H9- 

Cricquet, 173, 177. 

Cricquetot, a79. 

Cricqueville, 173. 

Cristot (dje), 389. 

Croisiers, a8i. 

CroissanvUle, 378. 

Croix (de La), 415. 

Crosville, a8a. 

CroudatoQum, la, aa. 

Culy, 145. 

Gugnac (de), i33. 

Cuisine (de La), i38. 

Culey, a 79, a9o. 

Cully, a8o, a85, 377, 4a3 ; 
CuUy (de), a57. 

Cumul. Voir : Italiens, Absen- 
téisme et passim., 364, 368, 
375, 38a. 

Curqr, a7. 

CuriosoUtes, 7 et suiv. 

Cussy, a73, 83a, 369; Cussy 
(de), 3ia, 3i3. 

Dagonnet, 173, 175. 

Daillon (de), 91, 304, 3 16, 4a8. 

Damigny, a73. 

Dampierre, i55; Dampierre (de). 
Voir : Longaunay, 365, 37a. 
Damvou, 144, 148, 149, a9o. 
Dangu, 383. 
Danneau, a63. 
Dapifer, 145. 
Dardant, 173, 177. 



Davauleau, 169, ao7. Voir 

Avauleau. 
David^ 173, 177. 
Delaunay. Voir : Launay et Hue. 
Délivrande (Notre-Dame de La), 

141, a8a, 33a, 373,404. 
DenteileSf ao8, a4a, 343, 424. 
Deschamps, 177. 
Descrametot, 89, 104, a6o. Voir: 

Escrametot. 
Désert (Le), 379 ; Désert (du), 

430. 
Desmares, i38, a6o. 
Deux-Jumeaux, ai, a4, 374,379. 
Diacre (Le), 173, 176, 177. 
Dijon. Voir : Saint-Bénigne. 
Dingly, i5o. 

Diocèse (Dirisions du), 35, 36. 
Dorm'ans (de), 68. 
Dorsiragie (?), 164. 
Douceron (Le), i6a. 
Douespe (de La), ia8. 
Douvres, a87> 33a; Douvres (deX 

53, 14a, 3a3, 407, 408. 
Douvres (Doyenné de), a5, 3o, 

loa, 384, 386, 399. 
Doyennés, 36. 
Dreux (de), 316, 318. 
Druides, 10 et suiv., 17, i85. 
Ducy ou Ducey, 143, i53. 
Dufbur, 3oi, 3o3. 
Dumont, i33, 334. 
Dungy (de), 168. 
Dunois (Comte de), 196. 

Dupont, 161. 
Dupray-Marye, 334. 
Durand, 160, 376, 387. 
Duval, 81, i5i, 367, 369. 



441 



Ecoles, 23 1, 242, 244, 286, 423, 

426. 
Ecrammeville, 273. 
Ectot. 

Ellon, 3o, i52, i53, i56, 385. 
Englesqueville, 273, 2741 282. 
Epiney, 144, 149, i56, i57, 

282, 426. 
Eprèyille» 148. 
Erard, 173, 175. 
Erasme, 77. 
ËrchambertuSy 49. 
Escajeul (d*), iSa, 2o3, 220. ' , 
Escorchebeuf, i55. 
EscotheviUe, 146. 
Escrametot (d*), 89, 104, 260, 

373, 385. 
Escrivain (L'X 411. ' 
Escures, 146, 148, x55. 
Esmeville, i55. 
Eanault (l'abbé), 25, 28. 
Esperlang. Voir : Warleng. 
Espicier (L*), 259. 
Espinay (de U), Voir : Lespinay 

et Epiney. 
Esprevilla, 146. 
Esquay, prébende, 3o5, 389, 

399,411. 
Esquelpem (?), 164. 
Essartiers (Les), 290, 388, 428. 
Essarta (Les), 1 52; Essarta (des), 

406. 
Estampes (duc d*), 85, 2o3. 
Estoc, 267. 

Estreham. Voir: Ostrehan. 
Eudes, 220. 

Euldes, 173, 175, 176, 177. 
Eury, 137. 
Evrecy, 23, 25, ni,, 143, 149, 



157, i65, 284; Evrecy (d*), 
• i53. 

Evreux (0>mtes d.'), 5i. 
Extinctions d'Offices, 269. 
Ezupère (Saint), i5, 37, 40, 
' 295. 

Fabry. Voir : Febvrc (Le), 406. 
Falaise, 36s; Falaise (de), 146, 

148, i55. 
Fargis(de),355.« 
Faudoas, vi, xiii. 
Faur(du). VbirrPibrac. 
Fauvel, 173, 176. 
Febvrc ou Fèvre (Le), 173, 176, 

290, 3o3, 3i4, 36i. 
Felgerias, 144. 
Fere, i5o. 
Féret, 319, 419. 
Fermine, 261. 
Ferraudière (La), 284. 
Ferrare (duc de), 200, 219, 270. 
Ferrière-au-Val (La), 148, 149, 
338. 

~ Sillans, a83. 

— Hareng, 142, 339, HH. 

— au Doyen, 346. 
Fêtes. Voir : Evêques (Entrées 

des), 104, ia8, 129, i3o^ 140, 

145, 248, 265. 
Feuardent, 296. 
Feugères, 145, i5i ; Feugères 

(de), 1 56. 
Feuguerolles (Felgerias (?), 144, 

i65, 406. 
Fèvre. Voir : Febvrc. 
Fichet, i65. ' 

Fierbois, 145. 
Fiervtllc, 26, 154. 



44^ 



Fieique (de), 65 • 

Flandrin, 356. . 

Flage, i54. 

Flavacouit (de), 3i8. 

Fiers, ^83. 

Flocengnie, i58. 

FloignetumCjuxtaLaceium), 144. 

Floigny, 146. . 

Foachan, 347. 

Foires i 20 3. 

Foliera, 365. 

FoUie (La), 426. 

Folliot, i38. 

Fonctionarisme, 270, 271. 

Fontaine-Etoupefour, 12. 

— L^-Pin, 280. 
'— Isigny, 283. 

Fontaines (de), 112, 142, iSi. 
Fontaines-Henry, 284. 
Fontenailles, 57. 
Fontenay, 164, 274, 278, 280, 
283. 

— (de), i5i. 

-^ Le Marmion, 285. 
Fontenelle (La), i Si . 
Foiest (de), 65. 

Foires (des),V47- 
Formigny, 3i, i56, 216, 282. 

Fort (Le), i25. 

Foucault, 239, 327, 

Foucques, 179. 

Fourches, 148. 

Fosse-Lucon (?), 164, 

i^ours, 285. 

Foutelée (La), 1 56. 

Frambold (Saint), 47, 295. 

François 1er, 200, 269. 

François (Le), 177. 

François (Saint), 65, 



FnuKoville, 145, i58. 
Fraslin, i35. 

Fréauville (Thomas de), 58. 
Fresnaîe (La), 146, i52, i54, 

i55, 157. 
Fresne, 102, 144,165,240,362. 

— (du), 260. 

— (Le), 283, 339. 
Fresné-Le-Puceux, 279. 
Fresnel (de), 220. 

Fresnes, 342 ; Fresnes (des), 389. 
Fromages, 173. 
Fromond, 17}, 176. 
Fromont, i5o. 
Frondemiche, 173, 177. 
Fumtchon, 282. 

Gaany (de), 267. 

Galant ou Caillant, 86j 400. 

Galet, 190. 

Calots, 39^. 

Gamon, i25, 206. 

Garnison, Voir : Régiment. 

Caaq (de), i32. 

Gassion (de), 168, 233. 

Gaufre (Le), 3xo, 415, 417. 

Gautier, 173. 176. 

Gavray, 386, 406, 410, 423. 

Geffbsses, 274. 

Cenas, 137, 266. 

Cennes (4e}, 1x8. 

Cenestay, 283. 

Genty (Tony), xvi, xxii. 

Georges, 420. 

Gerbold (Saint), 47, 224, 295, 

327. 
Gerettand (Saint), 46, 295. 
GifTard, 145, 164. 
CisQrs (de), 228, 390. 



443 



Ghrisy (de), 352. 

Glatigny (de), 72. 

Glocester (de), 54, 154, 192, 324. 

Godard, 271. 

Godey, 267. 

Gombaud, 257. 

Gordin. 

Gosset, 202. 

Gossey (boscum de), 164. 

Goth, 197, 217, 355. 

Goudiau, 148. 

Gouety 177. 

Gouez (Le), 221. 

Goulasfre (La), i58. 

Goupillères (de), 75; Goupil- 
Hères, prébeAde, 94, 41 3. 

Gournay (de), 267. 

Gouyix, 154. 

Gouye, 399. 

Goyon, 358. 

Graffait, i5o. 

Gramdorge, 346. 

Grainville (de), 112, i25. 

Grand (Le), 86. 

Grandcamp, 273. 

Grand-Routeur^ 43 1. 

Grands-Jours, 201. 

Grange (de La), 21 5. 

Graville (de), 245, 405, 423. 
Voir : Phflippes. 

Gray, 273. 

Grégoire IX, 349. 

Grégoire de Naplea, év., 62, 3o6, 
33o. 

Grixnout, i5o. 

Grimoutdu Plessia, 143 etsuiv., 
154, 164, 190, 292. 

Grimouville-Larchant (de), 208, 
238. 



Grisy (Canonicat de), 79, a3r, 

r 
237. 

Grosparmy (de), 393. 
Groussy (de), 260. 
Gruchy (de), 264. 
Gué (Le), 267. 
Guédois (Le), v, 239. 
Gueiinel, 173, 176. 
Guénaud, 173, 176, 177. 
Guenet, 134. ^ , 

Guérard, 173, 176, 177. 
Guerchoia (Le), 237, 376. 
Guérin-BarbeTyie, 173, 176. 
Gueron, 145, 273, 290, 349. 
Guesdon, 178. 
Guesle (de La), 93. 
Guignes (ruisseau de), 14. 
Guilbert, 422. 
Guilberville, 286. 
Guillaume, 273^ 176. 
Guillaume Le Conquérant, pas- 

sim, 297, 293. 
Guillaume^Longue-Epée, 5i. 
Guîllemette, 173, 175. 
Gttillon, 178. 
Guy, évêque, 59, 3o6, 827. 

Habart ou Havard, 70, 289. 

Hairon, 177. 

Halbout (Chapelle), 284. 

Hallard, 173, 175. 

Halle ou Halley, 138, 207, 232, 

348, 404; Halle (Le), 256. 
Hamel (du), i52, 271, 402. 
Hameti, 164. 
Hamon, 190, 191, 193. 

— de Campigny, 2 1 3. 

— fief, 395. 

Harcourt (d*) 28, 55, 71, 73, 



444 



i55| 199, 255, 289^ 264,306^ 

394, 408. 
Hardi (Le), 190. 
Harenc de La Ferrière, 142. 
Harimbertus, 48. 
Harold, 190. 
Haita{de), 3i5. 
Hasting, 187. 
Havard. Voir : Habard. 
Haye (de La), vi, i56, 365. 
Haye-d'Aiguillon (La), i5i. 
Haye-Parreht (La), 164. 
Hébert, 352, 36 1. 
Heidram, 21. 
Hélyes, 98, 112, II 5, 248, 266, 

371, 401, 402, 403, 432. 
Henricus Episcop., 49, 295, 307. 
Henri l*', 324. 

— V, 196, 357. 

Hérault, 237. 

Hérils, 426. Voir : de U Ri- 
vière. 

Hennant, i33, 3o2. 

Hermanville, 146, i53, 397. 

Hermerel (d*), 206, a5o, 264, 
265. 

Hennitage (L*), 279. 

Héroud, 178. 

HerouTille, 149, 279. 

Herpeur (Le), 258. • 

Hersant du Roncerey, 3 10. 

Heuzé, 173, 176. 

Heuzebroc, 95, 100, 432. 

Hîégatte, 282. 

Hispania, i65. 

Homme (du), 69, 357, 359. 

Hommet (du), 29, 342, 345. 

Hôpitaux, 280. Voir : Assis- 
tance. 



HospitcAihres (Sœurs), 282 . 

Hôtel (d*), 399. 

Hôtel-Dieu, 229 et suhr., 346, 

348, 379, 386, 391. 
Hotot, 1 5o, 1 57, 200, 283 ; 

Hotot (de), 160. 
Hoyssard, 423. 
HoutteviUe, 286. 
Hubert. 177. 
Hue, 258. 

Hue De Launé, 104, 112,418. 
Hue de Lîgnerolles, 137, i38. 
Huet, 404, 420. 
Hugon, i3i, l32, 244, 25o, 423, 
Hugues (Saint), 47* 
Hugues II, év. de Bayeux, 5o, 

164, 190. 
Hugues de Bayeux, 5i, 287, 304. 
Huguet, 41 5. 
Humières (de), 80,81, 226, 3o3» 

3o6, 367, 400. 
Hyesmes, 9 et suiv., 25, 28 ; 

Hyesmes (Archidiaconé d^i 

i35, 398,404,423. 

Impôts, 270, 275. Voir : Va-nu- 
pieds. 

Imprimerie, 77» 81. 

Industries, 208, 209, 25o, 423. 

Irlande (d*), i35, 245, 4o5. 

Isabelle, 324. 

Isigny, 27, 3o, 3i, 122, 174, 
282, 332. 

Italiens (Les), 70, 77, 198, 202, 
219, 3 II, 327, 349 et SUIT., 
353, 355, 356, 36o, 364, 365, 
38o, 397, 411. 

Ivry (d*), 5i, 252. 



445 



Jacobins, 281. 

Jahiet, zni. 

Jansénisme, 1 19, i23, 240, 375, 
403, 420, 430. 

Jardins (Les), 173, 175, 406. 

Jean, 177. 

Jean-saas-Terre, 344. 

Jehannet, 280. 

Jésuites, iio, II 5, ii8y 127. 

Jeune (Le), 411. 

Jollain, 104, 248. 

Josset, 108, 311,429. 

Jourdain, 12 3. 

Journal de Verdun, Voir : Ver- 
dun. 

Juaye, 3o, 3i3. 

Jurques, 145, i53, 164, i55, 
157, i65. 

Justice (de), 379. 

Juvîgny, 149. 

Kent (Rob. de), 193, 194. 

Lacy, 144, 145, i55, i58, i65. 
Laffonr, 328. 
Lallemant, 195. 
Lalo6, 173, 177. 
Lambert, z, 178. 
Lamy, 386. 
Lande (de La), 3o6. 
Lande-Patry (La), i55, 279. 
Landes, 290, 332, 365, 400. 
Landeville (de), 160. 
Landon, 164. 
Langegu, 245. 
Langeyin, 328. 
Langlure (de), 169. 
Langret, 69, 359. 
Langrune, 280. 



Lanquetot, 100. 

Lanteuil, 287. 

Larchant (de), 228. Voir : Gri- 

mouville, 307. 
Largedos, i65. 
Lasdvus, 46. 
Lasnîer, 218. 
Lasson, 285. 
Launay (de), 191, 229, 239, 

418. 
Layalley, 160. 
Lébisey, 279. 
Leodeningus, 48. 
Lescalley, loi, 221, 265. 
Lescot, 367. 
Lesnault, 286, 332. 
Lespicier, 259, 267. 
Lespinay (de), 405. 
Lessay, 333. 

Lestanville, i5i, 174,424. 
Lestoc (Marie), m. 
Leucadius, 46. 
Leudovaldus, 46. 
Léveilley, 23 1. 
Levis (de), 64, 427. 
Lezoviens, 7 et suiv. 
L'Honoré, t8o. 
Licornes, 201. 

LigneroUes (de). Voir : Hue. 
Ligue (La), 89, 2o3. 
Lillebonne, 12. 
LUlet, j37. 

Lingèvres, 278, 345, 347. 
Lion, 145, i52, 284; Lion (de), 

i55. 
Lisieuz (évêques de), 28. 
Ltson, 144, i52, i65. 
Litteau, 383, 413. 
Littus Sazonicum, 21. 



4i6 



Livet, i53. 

Livres, 56, 74, 298. 

Uvry, 24, 274, 

Lo (Saint), 29. 

Locheur (Le), 149, 3o6, 3a8, 

377. 
Loô (La), 173, 177. 
Loges (Les), 146, iSa, i55, 

1641 343; Loges (des), i5a. 
Londe (de La), x37. 
Londonius, 345, 409. 
Loâgauoay (de), 227, 337. Voir : 

Dampierre, 37a. 
Longpré, 173, 177. 
Longraye, 379. 
Longuerue (rabbé de), 17. 
Longues, a 78, 391. 
Longuet, 398. 
Longueville, a63, 274* 
Longvillers, i53, 33a; Longvil- 

1ers (de), 148. 
Lorier, 173, 177. 
Lorraine (de), 114, a4o, 375, 

403, 4ao. 
Lorris(de), 60. 
Loucelles, 434. 
Louis IX .(Saint), a29. 
Loup (Saint), 43, a95. 
Lounères, i5i, i5a, 157, a74, 

33a. 
Lucas, 178. 
Luc, a6. 
Luynes(de), 126, a40, 3a'i, 377, 

388, 404, 4a3. 
Luzerne (La), 147, a35,a8a. 
Lyonnaise (La ae), 5, et suiv., 

186. 

Macé, 86. 



Madeleine (La), 272^ 

Magloire (Saint), 5o. 

Magny, i65, 218, 33 a; Magny 
(de), 36a. 

Maignan (Le), 384. 

Maigne (de), 1 78. 

Maigny (de), 173, 176. 

Maison-'Blanche (La), i68. 

Maisoncelles, 157; MaisonceUe* 
Pellevé, 154. 

Maisons, 28a. 

Maisy, 164, a74, 282. 

Maizeré (de), 1 59. 

Maladies^ 11 3, 140, 204. 

Malestors (de), 379. 

Malfilastre, 143, 390. 

Malherbe, 263, 3 12. 

Malherbière (La), 283, 286. 

Maloisel, 95, 96; Maloisel du 
Vivier, ai 3, a5o. 

Malsec (de), 4a6. 

Maîte {Ordre dej^ a8o. 

Maltot (doyenné de), a 5, a85. 

Maltot, i53. 

Maminoch, 144. Voir : Mau* 
minot. 

Mandeville, 33a. 

Manerbe, a8o, a85; Manerbe 
(de), i56, x58, 164. 

Mangin, 3i3, 319. 

Manneville, a85, a87; Manne- 
ville (de), a57. 

Manoir (Le), a 79. 

Manoury (de), a 18. 

Manvieu (Saint), 44, a95. 

Manvieuz (de), a6i. 

Marcadé(de), io3. 

Marcel, a3a. • 

Marcelet, 149. 



447 



Mare (La), 149, 167, 590 ; Mans 

(de La), 160, 2o5. 
Maréchal (Le), i38. 
Mareuil, SSg. 
Marguerye (de), 224, 377. 
Marigny» 404; Marigny, 66, 404. 
Marin, 417. 
Marmion, 145, 157. 
Marois (Le), igS. 
Marquetel (Le), 290. 
Martigny (de), 79, 3 11, 366. 
Martin, i58, 173, 176^421,424. 
Martragny (de), 62, 239. 
Marye-Durray, 224. 
Masle (Le), xxii. 
Masquerel, 232. 
Masson, 237. 
Mathan (comte de), x. 
Mathieu, 149, i52, i53, 154, 

284, 382, 385. 

Mathilde (Tapisserie de la 

reine)y 3%6. 
Matignon (de), 248. 
Matiisis (de), 379. 
Maulevrier, 146, 157. 
Mauminot (fief), i5x, 167, i58. 
Maupaa, 283. 
Mayet, 245. 
Meaiifle(de La), 159. 
Médecine, 64, .204, 38i, 395, 

396. Ko jr .'Maladies. 
Meistenon (de), 56. 
Mendota (de), 406. 
Mercier (Le), 98, 256, 264. 
Merlet, 418. 
Merlinne, 178. 
Mero (?), r64. 
Meromont (de), 328. 



Merville (prébende de), ur, 

423. , 
Meschin, 25 a, 154. , 

Meslay, 146, 148, i58. 
Mesle (Le), 177. 
Mesnil (du), 102, 149. 

— Auzouf, i44« 

— Hamel (L^, 279. 
-~ Rousselin, 29. 

— Salies, 284. . 
Mestry, 221, 352. 

Mesure (LaJ épiscopale, 147. 

Meulan (de), 145, 169, 32l. 

Meuvaines, 286, 287, 314. 

Michel, III, 177, 178, 289, 
397, 

Mieulx (Le), 41 5. 

Milano, 200. 

iff7fce bourgeoise. Voir : Bour- 
geoisie, 34, 96, 104, 107. 

Militia, 290. 

Minière, 140. 

Missy, 355, 356,424; Missy (de), 
Voir : Durand. 

Mitaine, 160. 

Moine (Le), i38, i5o, 268, 338, 
346, 353. 

Molay .^Le), v. 

Mole, 95, 21 3. 

Momelin, 255, 392. 

Monceau, 273. 

Moncel (du), 411. 

Mondaye (Abbaye de), 29. 

Mondrainville, 26. 

Mondésert (de), 69, 142. 

Mondeviile, 286» 

Monnaie, 74, 334. 

Mons, i53; Moos (de), i5a. 

Mons-Apertum (?) 145. 



448 



Mons-Baout (?;, 144. 
Monsbertum (?), 145. 
Mons-Inferni (Sylva de), 164. 
Montagu, 74, a2i. 
Moatargis, 279. 
Montauban (de), 428. 
Montbertraody 33a. 
Montbourgy 333. 
Mombray, 283. 
Mont-Chrismat, 10, i5, 41. 
Montecajoli (de), 424. 
Monteruc, 4x0. 
Montfort (de), 52, 144. 
MoDtgommery (de), 82. 
Montmirel, 249. 
Montpensier (de), 89, 2o3, 220. 
Mont-Phaunus, 10, i85. 
Montpinchon (forêt de), 143, 

292. 
Mont-Saint-Michel, 248. 
Montsecret, 144, 164, 342. 
Moon, 146, 290, 420. 
Moraiaret (?), 164. 
Morel, 173, 175. 
Moridère (de La), 3o3, 369, 

414. 
Morin, i5o, 419, 421. 
Morte (de), 3 1 7. 
. Mortemer (de), 1 59. 
Mosles, 287. 
Mosque, 256. 
Motte (La), 173, 177, 283. 
Moult (prébende de), xiii. 
Moussard, i25, 289. 
Moussu (Le), 173, 175. 
Moustier (de), 255. 
Moustiers (Les), 279. 
Moustiers (des Mostrecol ?), 164. 
Moyon (de), 421. 



Muldrac, 80. 
Mutrécy, 420. 

Néel, 1x2, 125, 265, 268. 

— (Le Vicomte), 164, 189, 

252. 

— de Cristot, 227, 376, 422. 
Népotisme. Voir: Italiens, et 

passim., 364, 366, 371 et suiv., 

382, 383, 385, 394. 
Nesmond (de), 100, X04, 206, 

226, 243, 291, 309, 3o6, 417, 

420. 
Neufbourg, 145. 
Neuf (Le), 401. 
Neufchatel (de), 76, 289, 297, 

3o6, 328, 382, 398. 
NeuiUy, 147» 148, 332; NcuîUy 

à Subies, i52. 
NeuiUj-rEvdque, 3o; Neuilly- 

rEvêque(de), 142. 
NeuviUe-au-Plain, 286, 332. 
Neveu (Le), 162. 
NicoUy (de), i33, 140, 339, 

405. 
Nicolle, 255. 
Nièce (U), 177, 178. 
Niquet, xxu. 
Noé (de La), 248. 
Nobiliacus, 45. 
Noble (Le), 202. 
Noél, 257. 
Noers, 144. 
Noménoé, 187. 
Nonant, 29, 273, 36o. 
Norgot, 164. 
Noron, 3o, 146. 
Notaires, 277. 



449 



Notre-Dam e-de - La - Ddivrand e, 

32. Voir : Délivrande. 
Notre-Dame de derrière le chœur, 

307 et 8uiv., 344, 372, 

378. 

— de Maisons, 282. 
^ de Liesse, 283. 

— du Rosaire, 283. 

— du Pardon, 284. 
— * des Champs, 284. 

— de rOrtiat, 285. 
Nourrichel (Le), 173, 177. 
Nouvel (Le), 200, Sic. 
Nouvelles Catholiques, 282, 419. 
Noyers, 144 (r), 167, 164. 

0(d»),94. 
Obiez'(des), 259. 

Odon de' Cpntevtlle, 53, 143, 

148, 288, 292, 295. 
Odon de Loris, 59, 3 06, 349, 

409. 
Offices, 269, 275 et suiv. ; (Créa* 

tion d*). Voir : Va-nu-pîeds. 
Oliye, TV, 
Olivet, 283. 
OndefQntaine, 149. 
Onfroy, 137. 

Oratoire (Pères de l*), 181. 
Orbigny, 148. 
Oresme, 70, 292. 
Osbert (Fitz), 145. 
Osmanyille, 274. 
Ossat (d'), 92. 
Ossisimi, 28. 
Ostreham (Etrehan ou Ouis- 

treham?), i5i, i52. 
Otlingua Sazonia, 8 et suîv., 21. 
Oubeauz (Les), 332. 



Ourse!, zy. 
Ou ville, i52. 
Ouzo^f, 173, 175. 
Oystreham. Voir : Ostreham, 
2 6 ; Oystreham (d*), 391. 

Pain, XVI. 
Pain. Voir : Blé. 
Papeguay-f 201. 
Paré (Ambroise), 80» 
Paris, 167. 

Parle ou Perle (La), i55. 
Parsonnier (Le), 137» 
Patera, 17, 

Patrice (Saint), 44, 295. 
Patriz, V. 
Patry, i5o. 

Pauvres. Voir: Assistance. 
Pavage, 277. 
Pavie, 38 1. 
Payen, i5o, 255. 
Payens (Les), 279. 
Paysan, 261. 
Paysant, 263, 266. 
Pechion, 79, 411. 
Pèlerin, 259. 
Pèlerinage, 248. 
Pellevé, 146, 154, 157. 
Pellot, 237. 
Penchon, 177. 
Pénitencier (Lé), 427, 
Perceval (de), 248. 
Péricard, 91. 
Périers (des), 233. 
Périgny, 148, i55. 
Pemes (de), i58, 160. 
Perrières, 370, 371. 
Perriers (des), 386. 
PersonnatSf 280. 



29 



450 



Pert, 144, i52, 157. Voir:Stdnx- 
Germain ; Pert (àé), 1 5 1 • 

Peschard, 107, iia, 115,402. 

Pcaqmiur;<Le), 137. 

Petit (Le), 78, 173, 176 

Petitcœur, 97, i63, 176. 

Petite, 298 et Bui7., S25. 

Petitpied, 120^ i23. 

PetitviUe-en-Caoz, i58, i65. 

Pétri ficati&h, SaS. 

Pevrel, i5o. 

Pézerdies, 294, 3 19, 3^S, 346, 
385, 404, 41 1-. 

Philippe-Auguste, 344. 

Philippes, 96 y 404. 

Pblise, 290. 

Pibrac (l'abbé du Fâur de), 1 1 1, 
î2t, îl5; Pibrac, 374. 

Picot, 145. 

Piédoue, 228, 25o, 266. 

Pierre (La), 145. Voir ; Bigne. 

Pierrepont (de), 215,422. 

Pierre-Solain, 279. 

Pierreville, 14$. 

Pigache, 171, 173, 176, 2o5. 

Pillon, 237. 

Pinard, 3 60. 

Pincerna, 148. 

Pins (des), 69. 

Pitard, 173, 177, 

Plan de Vouvragê, 2 et suiv., ' 

35, 36. 
Planqiiery, 280, 378, 408. 
Plat-d'Étain (maison du), 227. 
Pleines-Œuvres (Pleoa Sylva), 

«49- 
Plessis (GrhiMiult du), 143 ; Pies- 
sis (du), i5i| 2 59. 



PleMit*4rimoid|, 3o, 148» 164, 

166, a79» 336, 364. 
Plumetot (de), 1 5o, 396. 
Pluquet, ao8. 
Plusbel. VotrPoubd. 
Pohyer, 290. 
Poissy rooiioque dej, 84. 
Polinière, 4. 
Pompadour (da)» 76. 
Pont-Errambourg, 145. 
Pont-Ecoulant, 148 ; Pont-Ecou- 

lant (de), i55, i58. 
Pontiouf, 280. 
Pope, 188. 
Port-en-Besfiin, 30^ i5i, ao8, 

417; Port-en-Bessin^de), 142, 

145, 173, 176. 
Portefaix, 357, 
Poste-<Lux^Lettres^ 227. 
Potherie (de La). Vidr ; Le Roy 

Potherie^La), 144, 272. 
Potier, xnc, 257, 271, 33 1, 370, 

4Î2, 4i3. 
Poti&i a6i. 
Pouancé (de), 35 1. 
Poubel ou Plusbel) ago. 
Pouchin, i56. 

Poulain, 173, 175, 177, 178. 
Poiriigny (de), 134, 319, 419. 
Préaux,'! 56, 343. 
Préséances f i3o, i36, 139, 362. 
Prestreville (de), i5f. 
Prévost (Le), a56. 
Prie (de), 76, 398. 
Prieurés^ 279. 
Protestants^ 101, 202, 234, «92, 

296, 298, 4x9. 
Providence (Saurs de la)» 249, 
244, 424. 



45 ï 



Pucdle, 340. 
Puctot, 260. 

Qpens (Le), 266. 
Quesnay-Ouesnon (du), i5a. 
Quêtes, 309, 353. 
Quièze (La), 281. 
Quilly, 283. 

Racionie, 410. 

Ragnebert (Saint), 46, 295. 

Ragny, 283. 

Ratiievat (de), 21 5. 

Rampan, 358. 

Raachy, 23 1, 27. 1, 287, 332. 

Rabul d*AvranchM, év.» 5o. 

Rat (Le), aSç, 2Ô8. 

Ratler, 417, 418. 

RatiB, 406. 

Raulet de llarigny, 178. 

Rjveachaf, 200. 

Ravilitf, 2C2, 219. 

Rebouft (Le), 3i3. 

Recouvry, 97. 

Rédtittitmê éPoficês, 269. 

Régiments de Touralne, 1 34. 

— RoyaUVaiMeau, 134. 

— Royal-Baroia, i35. 

— BouH>on-Bustet, i35 

— Langaedoc Dragons, 

140. 

— Berwtck, 245, 40S. 
Regnard, 177. 

Regftault{ 77, i38, 232; Re- 
gnault, comte du Bessin, 188, 
. 262. 

Regnobert (Saint), 38, 41, 187, 
196, 224, 248, 287, 295, 297. 
Reigny (?), 1^ 



ReniéviUe, 19$. 

Renvoisie (Le), 257. 

Restout, 3i3. 

Rével, 160. 

Reviers, 44, i53. 

I 

Richard, (duc de N.), '5o, 189, 

2l5. 

— év. de Bayeux, 5o, 21 5, 

295. 

— Cœur-de^Lion, 227. 
Rîoult, 286. 

Rivière (de La), 260. 
Robin, 256. 
Robinet, 404. ' 

RocUochouan-Mortemart (do) , 
71, i3i, 224, 3o5, 3 II, 377. 
Rochflfort, 78. 
Rocher, 428. 
Roger, 355, 394. 
Rogter» 299« 
Rollon, 24, 188, 25 1. 
Rome, 399. 
Boochcviiley 280. 
Ronfiigeray, i55, |65. 
R08 (de), 340, 378. 
Rose (de I^), 397, 
Rosel, 149, i63. 
Rots, a5 ; Rots (de)« 148. 
Roucamps, 148, 149, i55. 
Rougemont, 284. 
Rougesterrei <dea), 137. 
Rouses, i55. 

Rousserie (La), 173, 175. 
^ Rottvencettre (de), 148, i54, 

i56. 
RouTorou, 280, 
Rouvray (de), 401. 
Roux (Le), 119, 160, 164. 
Roy(Le)9 173, 177, ao6. 



4S2 



Roy de La Pothcrle (Le), 17*. * 

Ruault, i56. 

Rubercy, 267. 

Rubo (des), 178. 

Rufînien (Saint), 43, 295. 

Rupalley, 3 19. 

Rupière, 283. 

Ruuy, 332. 

Ryet, 280. 

Sabinus, 19. 
Sage (Le), 38 1. 
Saint-Agnan, 284. 
Saint-Amand, 3o8, 344. 
Saint-André (paroisse), 272, 332. 

— (église de), 214. 
— - de l'Epine, 182. 

- d'Olivet,, 283. 
Saint-Aubin, 147. 
Saint-Bénigne de Dijon, 45, 341. 
Saint-Célerin, 282. 
Saint-Christophe, 285, 291. 
Saint-Clair, i52, i5j, 273, 280. 

Voir : Turgot. 
Saint-Clément, 274. 
Saint-Contest, 167, 164. 
Sainte- Agathe, 284. 
Sainte-Anne, 282, 183,284,285, 

286. 
Sainte-Barbe, 346. 
Sainte- Catherine, 285. 
Sainte-Croix-de-La-Londe, 1 37, 

i38, 154. 
Sainte-Croix-Grantonne, 148. 
Sainte-Honorine, 102, 290, 325, 

402, 404, 427 ; Sainte^Hono- 

rine (de), i36. 
Sainte-Madeleine, 282. 
Sainte-Marguerite, 284, 286. 



Sainte-Marie-d'Aigneaux (de) , 

220. 

Sainte-Mère-Egliae, 29, io3, i5i, 
345, 362, 409. 

Sainte-Radégonde, 285. 

Sainte-Suzanne, 282. 

Sainte-Trinité, 278, 282, 284. 

Saint-Éloi, 282. 

Saint,- Etienne, 278; Saint- 
Etienne de Bayeux, 379. 

Saint-Eustache, 282, 285, 355. 

Saint-Flocel, 241, 272.* 

Saint-François (de), 86, a3i, 
263, 3o3, 428. 

Saint-Fromond, 23 ; Saint-Fn>- 
mond (de), 257. 

Saint-Gabriel, 279, 284. 

Saint-Georges, 242, 272; Saint- 
Georges-de-Montroq, 29; Saint- 
Georges-d'Aunay, 332. 

Saint-Germain, 164, 273, 174, 
278, 286; Saint-Germain (de), 
217; Saint-Germain du Pert, 
286, 332, 399. 

Saint-Gilles, 285; Saint-Gîllea 
(de), 97, 222. 

Saint-Gourgon, 279. 

Saint-Hubert, 262. 

Saints-Innocents, 284; Saints- 
Innocents (Fête des\ 334. 

Saint-Jacques, 232, 283, 285, 
286. 

Saint-Jean, paroisse, 272 ; Saint- 
Jean (de), 148; Saint- Jean, 
chapelle, 236. 

Saint-Jean-Le-Blanc, 149, 290, 
336, 342, 404. 

Saint-Jnstin (de), 290. 

Saint-Lambert, 40a, 



453 



'Saint-Laurent» iSy, a5o, 272, 
284, 290, 332; Saint-Laurent 
(de), 75. 

Saint-Laurent-du-Mont, 1 56. 

Saint-Laurent-sor-la-Mer, 3i. 

Saint-I^er, 285. 

Saint-Léonard, 282. 

Saint-Lo, 22, 23, 29, 148, 249, 
273. 

Sain t-Louet-8ur- Vire, 286, 332. 

Satnt-Loupy 244, 272, 280, 332. 

Saint-Lubin, 286. 

Saint-Malo de Bayeux, ▼ et suiv., 
272. 

Saint-ManyieUy 1491 i56, 282, 
426. 

Saint-Marcou, i65. 

Saint-Marc, 283. 

Saint-Martis, 272, 273, 283, 
284, 290. 

Saint-Michel, 248. 

Saint-Nicolas-de- La - Chesnaye, 
16, 279,411,412. 

Saiat-Omer, 278. 

Saint-Ouen, 25o, 272; Saint- 
Ouen-de^Baudre, 29 ; Saint- 
Ouen-Le-Poinght, 278. 

Saint-Patrice, 247, 272. 

Saint-Pierre, 274, 290; Saint- 
Pierre (de), 1 5 5, 3 1 7y 406. 

Saint-Pierr^la- Vieille, 149. 

Saint-Pierre-aur-Dives, io3. 

Saint-Pons (L'Et. de), i35. 

Saint-Quentin, 284; Saint-Quen- 
tin (de), 142. 

Saint-Romphaire, 283. 

Saint-Sauveur (paroisse de), v et 
suiv., 34, 272, 332; Saint-Sau- 
veur (chapelle), 285 ; Saint- 



Sauveur (vicomte de), 144; 

Saint - Sauveur - Le - Vicomte , 

333. 
Saint-Sébastien, 284. 
Saint'Sépulcre (Chapitre du), 

ziii, 309, 354, 398. 
Saint- Sulpice, 149, 157, i65, 

272. 
Saint-Supplix. Voir : Saint-Sul- 

pice. 
Saint-Sylvain, loi, 420. 
Saint-Symphorien, 272. 
Saint-Thomas, 284. 
Saint- Valentin, 23o. 
Saint-Vaast (chfttellenie de), 33, 

1 53 ; Saint-Vaast. Voir : Saint- 

Waast. 
Saint-Vigor (baronnie dé), 3o, 

1 56, 287 ; Saint-Vigor, prieuré, 

272, 279, 282, 343. 
Saint-Vigor. Voir : Mont-Chris- 
mat, 45. 
Saint- Waast, loi, i45,283;Saint- 

Waast (de), 97. 
Saint-Yon (frères d^, 281. 
Salerne (forêt de), i57, 159. 
Sallen (de), 178. 
Salaces (de), 3o6, 356. 
Sam son (Saint), 5i. 
Sang-froid, 129, 3 21. 
Sanglier, 271, 343. 
Sanouses (de), 411. 
Saon, 21. 
Saonnet, 21. 
Sarasin, 411. 

Sarciis (de), Sarcus (?), 406. 
Sauvage (Le), 173, 177. 
Savigny, 146. 
Savoie (de>, 65. 



454 



Savonnièms (de). 
Saxons (Les), lo. 
Scelles (de), %^b, 264, 424. 
Scholastique (Le), 426. 
Sciences, 240, 396. 
Ségrais (de), «34. 
Seguier, tjo, 234. 
Selve (de), 410. 
SeiniU7(de), 346. 
Séminaires t 125,2^1. 
Selle, 70. 
Semilly, 22, 2 3* 
Sénecd (de), 324. 
Sénéchal /Le), 35 1. 
Senot, 3024 
Sent (Le)^ 269, 267. 
Septvents, 280. 
Sergmieries, 272. 
Sermentot, i53. 
Service féodtd^ 147 
Semen, 97, 222, 304, 3o5. 
Sesnes, 21. 
Sigoville (de), io3. 
Silvester (Archcv. de Rouen), 
44. 

Sibille, 193. 
Sillans, 283. 
SUly (de)> 383. 
Simon, 399. 
Simonie, 329, 337. 
Siresme (de), 263, 264. 
Sohier, 328, 397. 
Solemnis (Htus Senntus), 14. 
Solier, 399. 

Sommervieu, Si, 333, 362, 426. 
' SorcevUla (?), 147. 
Sorus, 16S. 
Souef, 173, 177. 
Soutanes de couleur, 3i5, 327, 



337, 37», 385, 390, 407. 
Spire (Saint), 37^.4 1. 
Sprote, 5i. 

Statistique, 3S, 36, 278. 
Stepfaanus (pceabyter), 44. 
Subies, i52. 
Sueur (Le), 389. 
Sobardlère (La), 284. 
Suhart ou Suhard, 83, 95, 98, 

i32, 142, 143, 1^7, t59, i65, 

245, 424. 
Sulpice (Saint), 48. 
Surosne (de), 90. 
Surndn, 3i, 144, i53,339, 35o. 
Sylva* Vêir : Besace, Monft-ln« 

femi, Landon, Gossey, Loges. 
Sylvain, ou Sylvestre, 144. 

Table (Fiçf de La), 287. 

Tailleville, 280. 

Tallebot, 149. 

Tancaralle (de). Voir : Cham- 
bellan. 

Tancrède, 65. 

Tapisserie^ 325, 398. 

Taron, 100. 

Teinturier, 290, 

Tellier (Le) de La Bertinière, 
XIX, 98, 372. 

Température, Orages, 104 et 
suiT., Il 3, 124, 129, 1 3 1, i36, 

320. 

Templiers, 6s, 227. 

Terrée, 173, .176. 

Tessier, 3i5. 

Tesson» 26, i53, i57, i58, 190. 

Tessy, 248, 286, 347; 

Testard, 389. 

Téun, 67, 166. 



«5 



Than, i5o. 

Thanies, t36, 387. 

Thaon, 144, i33, 283, 339, 341^ 

35o; Thaon (de), 35i. 
Tharot, 178, 177. 
Thibault, 397. 
Thibout, 290. 
Thiorus, 48. 
Thuit, 283. 
Thury, v. 
TibergMu, 411. 
Tiercelin, 219. 
TiesneMe», i55. 
Tillay (du), 261. 
Tilliard, 384. 

Tilly, 283, 3 16; TiHy (d^ 217. 
Torigny t(^), 190» 193, 248. 
— (le marbre de), 14. 
— * . (doyenné de), xvi, 273» 
278, 279, 2S0, 286. 
Torteapèl, 149, «63. 
Tortoldus, 484 
Toustain, 1I8, 173, 177. 
Touet-Tellicr (du), 177. 
Tour, 121, t52, 160,273, 286, 

353. 
Tournebu (de), i55, 342. 
Tourneur (Le), 286. 
Tournîères (de), 1 46. 
Touroude, 177. 
Toustain, 85. 
Toustain (de), ix. 
Tracq, 145, i52, 286, 348* 
Travers, i55. 
Tregot, 398. 

Treize- Vieilles, 146, 148. 
Trémoille (de La), 109. 
T^épighy, 148, i55. 
Trévîères, 29, lOi, 282, î86. 



Trie (de), 64, 409. 

Trigan, viii. 

Trivulce, 79. 

Troam, 278, 285,286. 

troismonts, i53; Troismonts 

(de), 154, 390. 
Ttoye8(d^,6i. 
Turgot, 339, 371, 385, 401, 

402. 
Turold de Brémoy, 53> 295. 
Tuscan, 77. 
Umbykus Dd, 284. 
UneiUens, 7 et suiy. 
Unigeuitus (Bulle), 240, 403 

422, 43o. ^ 
Université de Caen, tio, 11 5, 

119,404,423,430. 
Unhferské de Pavie, 381. 
Ursulines (Les), 247, 282, 419. 
UnriUe, 286. 

Vaast (Saint), 45. Vmt t Salnt- 

Vaast. 
Vac, i52. 
Vacognes, 285. 
Vagabonds, 84. 
Vaigniea (de), 157 
Vaillant (Le), 109, 173, r76. 
Val (du). Voir: Duval. 
Val, 278, 367, 369. 

— de Port, x5i* 

' — Richer, «8, 298, 345. 

— Bunel, 284. 

— d'Aure, 347. 
Valognes, 12. 

Vandalisme, i38, 141, 304, 3o5, 

3 10, 384. 
Vannier (Le), 137. 
Va-nu'pîeds (Les), rôy, 20S. 



456 



Varaville, 285; Varaville (de)^ 

266. 
Vassy, 280; Vassy (de), 146, 

iSy, 224y 3i3. 
Vaubadon,,332, 339. 
Vaucelles (doyenné de), 1 02, 285, 

273, 282, 392,418; Vaucelles 

(de), i58. 
Vauquelin, 89, 177, 178, 
Vaussieuz, 391. 
Vautier, 290. 
Vauzy 264, 265, 273, 282. 

— 8ur-Aure, 287, 355. 

— ^ sur-Seuil 38, 148, 239. 
Vedastus. Voir : Vaast. 
Veliocasses, 6 et suiv. 
Vendes, 394. 

Veneur (Le), 218, 359, 363. 
Ver, 3i3, 332. 

Verdun f Journal dej, viii, 324. 
Véret, i5i, 274, 
Vernay (Le), 279. 
Verrier (Le), 86.' 
Verrolles, 146. 
Verson, 26. 

Vesc ou Vest (de), 358, 363. 
Veys (Archidiaconé des), xvi, 

377, 402, 41 5; Veys (Les), 

io3, 273. 
Vibeli, 69. 
Vicaire, 128. 

Viconte (Le), 144, 149, 1641 425. 
Vicontes (Les), 25 1 . 
Vicques (de), 90, 20 3. Voir : La 

Moricièré. 
Vidouyille, 280. 
Viducasses, 9 et suiv. 
Vieil, 173, 176, 195, 241 ; Vieil 

(Le), 3i3. 



Vieille (U), prébende, 243, 363, 
Vieille (Inscription de U^J, 322; 

Voir : Treize-VieiUes. 
Vienne (de), 67. 
Vierville, i5i, i58, 161, 274; 

Vienrille (de), i5i, i52, 371. 
Vieux, 12, 22. 
Vieux (Le), 259. 
Vieuxpont (de), 216. 
Vignaye (La), 283. 
Vigne (de La), 217, 3 1 3. 
Vignobles, 28. 

Vigor (Saint), 44, 241, 295, 304. 
Vigoureux (Le), 166. 
Vmain(Le), 413. 
Villaines (de), 66. 
Villay8(de), 92, 3t6, 428. 
Villedieu, 249. 

Villers (Georges), v, 3 14, 400. 
^ (de), 146, 148, 149, i56. 
Villers-Bocage, 161, 280, 286. 
VÎIleterre, 347. 
Vmette(La), i55; Villette (de 

La), 397. 
Vaiiers (de), 63, 157. 
Villy, 342. 

Vimard, 173, 176. ' 

Vimond, 160, 400. 
Vincent, 268, 
Vin Huet, 28. 
Violette, 77. 
Vire, 10, 29, 102, i33, 200, 

279, 284. 
Viridovix, 19. 
Viseley (de), 61. 
Visitation (La), 281. 
Visté (Le), 33o. 
Vivier (du). Voir : Malbisel. 
Voismey, 280. 



457 



Voilage, 173, 176. Winchetter» 408. 

Vouilly, 33a: Vouillv (de) i5i. _, « - 

,r t /o ._ . j % V Yon, 173, 170. 

VoyUy (SylTdn de). .64. Y««k. 407. 408. 

Warlenc, 5a. Zenon (Saint), 187.